MEDIAS ET EUROPE

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OBSERVATOIRE GEOSTRATEGIQUE DE L’INFORMATION MEDIAS ET EUROPE SOUS LA DIRECTION D’EDDY FOUGIER CHERCHEUR ASSOCIÉ À L’IRIS

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OBSERVATOIRE GEOSTRATEGIQUE DE L’INFORMATION

MEDIAS ET EUROPESOUS LA DIRECTION

D’EDDY FOUGIER

CHERCHEUR ASSOCIÉ À L’IRIS

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UN JOURNALISME EUROPÉEN LARGEMENT INTROUVABLE- PAR EDDY FOUGIER

OBSERVATOIRE GÉOSTRATÉGIQUE DE L’INFORMATIONINSTITUT DE RELATIONS INTERNATIONALES ET STRATÉGIQUES

Fait rare, en ce moment, avec la crise grecque, l’actualité européenne est en « une » des quotidiens et fait l’ouverture des journaux télévisés. Nous fêtons également le 20ème anniversaire de la parution d’un premier journal paneuropéen destiné à un grand public, avec The European sorti en kiosque pour la première fois le 11 mai 1990. C’est dans ce contexte que nous avons décidé de consacrer le second numéro de la Newsletter de l’Observatoire géostratégique de l’information de l’Iris au journalisme euro-péen et à la façon dont les médias traitent de l’actualité européenne , à travers analyses, entretiens et éléments d’information.

UN JOURNALISME EUROPEEN LARGEMENT INTROUVABLE

Existe-t-il un journalisme européen ? La question peut se poser 20 ans après la création du premier journal paneuro-péen, The European, dont le premier numéro est sorti exactement le 11 mai 1990. De nombreux observateurs doutent de l’existence à part entière d’un journalisme européen. C’est le cas, par exemple, de l’universitaire Gerd G. Kopper, qui a été le directeur scientifique du projet AIM (Adequate Information Management in Europe) [1]. Selon lui, « en Europe, le journalisme fonctionne dans des systèmes de cultures journalistiques nationales. La structure et le contenu des articles varient d’un pays à l’autre ». Jusqu’à présent, les tentatives de créer un média proprement européen ont donc buté sur deux éléments fondamentaux. Le premier est l’absence d’un « public européen ». Les différences culturelles, et tout particulièrement linguistiques, semblent beaucoup trop importantes en Europe pour qu’un média puisse envisager de répondre aux préoccupations immédiates et quotidiennes et aux centres d’intérêt d’une large partie de la population en fonction du sacro-saint principe de proximité . Qui plus est, les traditions journalistiques et le mode de consomma-tion de l’information divergent assez largement d’un pays à l’autre avec, par exemple, l’existence d’une presse tabloïds dans certains pays et pas dans d’autres. Le second élément est l’absence d’un « espace public européen », que François Foret et Guillaume Soulez définissent comme un « espace d’information et de délibération où la décision politique puisse être préparée et contrôlée ». L’étude menée dans le cadre du projet AIM a d’ailleurs confirmé qu’il n’existait « pas un espace public européen mais des espaces publics européens ». En effet, on n’observe pas vraiment de tendance à une européanisation des débats et des enjeux, ceux-ci restant encore très largement filtrés par un « cadrage » national.

UNE PRESSE EUROPéENNE éLITISTE

Il n’en existe pas moins un journalisme européen, mais qui apparaît plutôt marginal en termes d’effectifs et d’im-pact. On dénombre, en effet, des organes de presse situés pour la plupart à Bruxelles et qui couvrent principale-ment l’actualité européenne et en particulier celle de l’Union européenne, et ce, le plus souvent en anglais. C’est plus précisément le cas de l’Agence Europe, une agence de presse internationale créée dès 1953, soit quelques mois à peine après l’institution de la Communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA). Deux organes de presse quotidiens couvrent également l’actualité européenne. Il s’agit du Bulletin Quotidien Europe de l’Agence Europe et d’Europolitique, publié depuis 1972 en anglais et en français. Cette presse européenne compte en-fin des hebdomadaires créés dans les années 1990 avec European Voice, qui appartient au groupe The Economist, et New Europe. On peut rajouter à ce paysage médiatique européen le consortium paneuropéen de radios Eura-net (European Radio Network) ou de nombreux sites internet d’information, tels que Euractiv ou EU Observer . Un autre symptôme de l’existence d’un journalisme européen est tout simplement l’existence de formations au journa-lisme européen, que ce soit le Master professionnel de journalisme du Centre universitaire d’enseignement du journa-lisme (CUEJ) de Strasbourg axé sur l’actualité de l’Union européenne, le Master « journalisme européen » de l’université de Reims, le Master professionnel M2 « journalisme européen » de l’université Paris 3 Sorbonne nouvelle, le Master en journalisme européen et international de l’Institut européen des hautes études internationales (IEHEI) de Nice ou en-core le Master in European Journalism de l’Institut des hautes études des communications sociales (IHECS) de Bruxelles.

[1] Programme de Recherche européen sur la culture, le journalisme et la communication

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Ce journalisme européen n’en est pas moins marginal. Il s’agit avant tout d’un journalisme de niche et d’élite. Cette presse est en premier lieu difficilement accessible. Le Bulletin Quotidien Europe et Europolitique ne sont ainsi dis-ponibles que sur abonnement et à des tarifs plutôt élevés : 1580 € annuel pour la version papier et 1860 € pour la version papier et internet pour le Bulletin Quotidien Europe ; et 1520 € annuel pour la version papier et 1785 € pour la version papier et internet pour Europolitique. Un autre cas emblématique est celui de l’hebdomadaire European Voice qui n’est diffusé que dans les villes « européennes » comme Bruxelles, Strasbourg et Luxembourg, ou encore à Londres. En outre, cette presse s’adresse la plupart du temps en anglais à un public captif de « décideurs européens ». Elle le revendique d’ailleurs ouvertement. Le Bulletin Quotidien Europe est ainsi considéré sur le site internet de l’Agence Europe comme « l’outil de travail indispensable pour tous les décideurs, qu’ils soient politiques, diplomates, industriels, consultants ou juristes » Installée ensuite à Bruxelles, Agence Europe a mis sur pied une équipe multina-tionale de journalistes spécialisés qui traitent l’information dans l’optique qui lui est propre, c’est-à-dire européenne, sans pour autant négliger les aspects qui touchent aux intérêts nationaux ou sectoriels. Installée ensuite à Bruxelles, Agence Europe a mis sur pied une équipe multinationale de journalistes spécialisés qui traitent l’information dans l’optique qui lui est propre, c’est-à-dire européenne, sans pour autant négliger les aspects qui touchent aux intérêts nationaux ou sectoriels». Il en est de même pour Europolitique qui dit s’adresser « aux décideurs économiques et politiques, aux professionnels des affaires européennes à Bruxelles et dans les pays de l’Union européenne et au-delà ». Le site d’Europolitique donne ainsi quelques éléments d’information sur son lectorat : « un lectorat hautement qua-lifié composé exclusivement de professionnels des affaires européennes », « un public de décideurs économiques et politiques », « une cible à revenus élevés », « nos lecteurs bénéficient de revenus élevés et disposent d’un fort pouvoir d’achat et de décision », un lectorat qui se trouve à 48 % à Bruxelles [2]. Le site de European Voice indique également que l’hebdomadaire est devenu « une lecture essentielle pour les communautés de décideurs européens (the EU regulatory and political affairs communities) – les décideurs de l’Europe les plus importants ». 55 % de son lectorat serait ainsi composé de « décideurs européens » appartenant à des institutions européennes (42 % à la Commission, 7 % au Parlement européen et 6 % aux autres institutions), tandis que 45 % seraient des « Brussels Insiders » [3].

Ce caractère plutôt élitiste du public visé n’est pas une spécificité de la presse européenne. Il s’agit avant tout de l’une des caractéristiques des médias d’information à diffusion internationale. BBC World News a même donné un nom à ce qu’elle estime être la base de son audience en l’appelant : les « internationalistes ». Ce sont, selon la chaîne, des décideurs cosmopolites, globe-trotters et à fort pouvoir d’achat qui travaillent dans de grandes entreprises, mais aussi dans le monde universitaire, scientifique, culturel ou administratif. Il s’agit donc de personnes qui ont une « influence globale » et qui sont impliquées dans les enjeux globaux . En clair, ce sont les « gagnants » de la mondialisation. La chaîne leur a même dédié un site internet : www.bbcworldinternationalist.com. Euronews se vante également d’atti-rer « l’élite de l’Europe », le téléspectateur moyen de la chaîne étant plutôt un homme âgé de 47 ans, qui occupe des fonctions de direction dans une entreprise, se déplace très souvent (9 déplacements aériens lors des 12 derniers mois) et dont le portefeuille boursier s’élève en moyenne à 472 000 €. Il est intéressant de noter à cet égard que European Voice est largement diffusé là où se trouve cette élite lors de ses déplacements, à savoir les hôtels (12,4 % de la diffusion totale) et les moyens de transports (12,2 % dans les Eurostar et les aéroports), soit à peu près la diffu-sion par abonnements individuels (12,3 %) et beaucoup plus que les achats de l’hebdomadaire en kiosque (2,5 %) [4].

[2] http://ellynn.fr/dessousdebruxelles/spip.php?article110[3] http://epp.eurostat.ec.europa.eu/portal/page/portal/information_society/introduction[4] http://www.europeanvoice.com/GED/00010000/18000/18086.pdf

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LES échEcS RécURRENTS dES JOURNAUx POPULAIRES PANEUROPéENS

D’un certain point de vue, on peut donc dire que cette presse européenne a plus les traits d’une presse spécialisée, d’une presse professionnelle et technique que d’une presse généraliste s’adressant au grand public. En effet, pour le moment, aucun organe de presse populaire paneuropéen couvrant l’actualité européenne en direction d’un grand public n’a pu s’inscrire dans la durée. Il y a 20 ans, le 11 mai 1990, paraissait The European, dont l’objectif initial de son promoteur, le magnat britannique de la presse Robert Maxwell, était de créer le premier quotidien paneuropéen multilingue, puisqu’il devait être publié en anglais, en français et en allemand. Cet organe de presse a connu de très nombreuses péripéties. Il a finalement pris la forme d’un hebdomadaire publié en anglais. Il a eu une tonalité pro-européenne dans un premier temps, avant de devenir l’un des parangons de l’europhobie après le décès de Robert Maxwell en 1991. Présenté initia-lement comme un journal paneuropéen, il est aussi vite apparu comme un journal britannique sur l’Europe. Après avoir recherché pendant plusieurs années la bonne formule en vain, la parution The European s’est arrêtée en 1998. Deux brèves expériences ont tenté de faire renaître l’esprit et la marque The European, avec L’Européen porté par Le Monde et dont la directrice de la rédaction était Christine Ockrent, qui n’a duré que de mars à juillet 1998, et une deuxième expérience de L’Européen sous la forme d’un magazine mensuel autour d’une nouvelle équipe, dont la durée de vie a été également très courte, de mai à l’automne 2009. Ces expériences malheureuses, qui s’expliquent aussi par des circons-tances particulières, tendent néanmoins à démontrer qu’il n’existe sans doute pas (encore) de public suffisamment captif sur la durée en Europe pour qu’un organe de presse grand public consacré à l’actualité européenne soit économique-ment viable. C’est le cas y compris s’il s’efforce, comme la dernière version de L’Européen, de présenter l’Europe sous un jour plus attractif aux yeux du grand public que la presse européenne spécialisée en revenant sur tous les travers de la couverture courante de cette actualité, jugée souvent trop complexe, trop technique, trop institutionnelle, trop éloi-gnée des préoccupations du public, etc. En témoigne l’entretien accordé par Renaud de Chazournes, le directeur de la rédaction de L’Européen, à Café Babel en 2009 : « On s’intéresse aux Européens, plus qu’aux politiques européennes. On part du principe qu’il y a de nombreuses initiatives en Europe dont on ne parle pas. Par exemple, ça bouge beau-coup niveau culturel, création d’entreprise, ou encore environnement… Et c’est justement de ça dont nous parlons. Les 500 millions d’Européens que nous sommes font face à des problèmes similaires. En s’inspirant de nos voisins, on est en mesure de trouver des solutions à nos propres préoccupations. Nous avons une approche comparative et nos 22 correspondants en Europe nous remontent l’information. […] On parle des décisions européennes lorsqu’elles concer-nant véritablement les citoyens européens. […] Nous partons du concret, et non de l’institution. L’Europe a du mal à se vendre en mettant Barroso en couverture. Notre but, c’est de donner de la chair à cette Europe désincarnée »[5].

Il existe malgré tout un public captif sur l’actualité européenne, au-delà des décideurs européens, que l’association Ba-bel International et le site Café Babel appellent « l’eurogénération », à savoir « la première génération d’Européens mobiles et connectés à Internet ». Café babel a d’ailleurs été fondé par des étudiants Erasmus. Cependant, ses effec-tifs et son mode d’information, comme on peut le voir, semblent plutôt favoriser le développement de sites internet d’information spécialisés qu’une version papier. Il est d’ailleurs très symptomatique de ce point de vue que le maga-zine L’Européen ne soit plus diffusé sous format papier en 2010, mais soit devenu un site internet rebaptisé MyEu-rop . Cela ne signifie pas pour autant que toute tentative de créer un média européen soit nécessairement vouée à l’échec. En revanche, ce média devra sans aucun doute respecter les principes qui ont été identifiés à l’occasion d’une étude qualitative menée à la demande de la Commission européenne et qui peuvent relever quelquefois de la qua-drature du cercle. (1) Il devra adopter une approche « vivante » de l’actualité européenne, de sorte à susciter l’atten-tion du public, une « pédagogie douce », mais sans tomber ni dans le superficiel qui sacrifierait le fond, ni dans « le didactique trop sérieux » ; (2) privilégier une approche concrète proche des préoccupations du public, celui-ci pou-vant se projeter ou s’identifier aux situations décrites ; (3) mettre les événements en perspective en les replaçant dans leur contexte ; (4) veiller à une présentation objective ; et (5) adopter une variété d’approches sur le plan formel.

Eddy Fougier[5] http://www.cafebabel.fr/article/30972/presse-france-nouveau-magazine-europeen.html[6] http://ec.europa.eu/public_opinion/quali/ql_perceptions_summary_fr.pdf

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L’INfORMATION EUROPéENNE SE RéVèLE êTRE UN dRAME

Selon Eurobaromètre 2006, seulement 30% des européens estiment être bien informés sur les questions européennes. Plus de la moitié des ressortissants de l’UE estiment ne pas comprendre les mesures prises par l’Union. Ils s’esti-ment important, à plus des trois-quarts, ces informations. Résultats, une majorité de 61% [1] se trouve être trop peu informée par les médias. Pourtant les sources d’information sont légion. Outre les communiqués de presse de la Commission européenne, de nombreux médias européens ont une vocation internationale et européenne : Euronews, ARTE, The Financial Times, Radio France Internationale ou The European Voice, journal du groupe The Economist. De plus, entre la France et l’Allemagne, plus de 200 journalistes sont accrédités auprès de la Commission Euro-péenne. Il en résulte un manque de lien entre institutions, médias et électeurs. Le rapport du député, Michel Her-billon datant de 2005 fait état « d’un échec patent des politiques d’information et de communication sur l’Europe ».

Désintérêt du lectorat ? Pas vraiment. Actuellement, l’actualité européenne fait la Une de tous les journaux télévisés, même en France, ce qui est rarissime. Le déclencheur : la crise économique grecque. Dès lors que le spectaculaire, le dramatique fait jour, les Européens se préoccupent un peu plus de l’Union. Surtout, lorsque l’information est dra-matisée ; aujourd’hui, on parle de déstructuration de la zone euro et des déficits portugais, espagnols ou italiens. Alors, la fameuse loi de proximité, si chère aux journalistes, reprend le dessus et permet de susciter l’intérêt du lecteur qui voit le danger se rapprocher de manière imminente. Néanmoins, au-delà de la crainte de voir la crise grecque déborder et des images de banques brûlées à Athènes, comprendre les mesures d’aide à la Grèce semble être bien difficilement compréhensible. Qu’en sera-t-il, une fois que les émeutes d’Athènes seront terminées ? A priori, les journalistes qui se consacrent à l’Europe n’auront plus qu’une actualité institutionnelle à couvrir. Certains sont correspondants (donc permanents entre Bruxelles et Strasbourg), mais ils sont de plus en plus remplacés par des envoyés spéciaux (ponctuellement en charge d’un dossier). En 2007, seulement 2,7% des sujets des journaux télévisés en France étaient consacrés à l’Europe [1]. Il est peu probable que cette part augmente avec l’évolution de la presse en général et de la presse française en particulier. Alors, entre la complexité à comprendre les institutions et le manque de personnification de l’Union, l’intérêt ne sera sûrement pas plus aiguisé dans les années qui viennent.

Clément Petiet

[1] Chiffres Eurobaromètre 2007

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Les gens sont-ils bien informés ou pas dans leur pays sur les affaires politiques européennes ?, %Source : Eurobaromètre du printemps 2007 (EB 67)

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50

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Européens Français

Bien informés Plutôt bien informés Pas très bien informésPas du tout informés NSP

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L’APPROCHE COMPAREE DES MEDIAS EUROPEENS FACE A L’ACTUALITE EUROPEENNE

Lisa LOUIS est une journaliste rattachée, entre autres, à la rédaction d’ARTE de Strasbourg. Spécialisée en Economie, matière dans laquelle elle a obtenu un Master, elle s’intéresse de près aux affaires européennes. De plus, elle est trilingue (Allemand-Français-Anglais). Cela lui permet d’écrire et de décrypter l’actualité dans les différents médias.

« Nous faisons beaucoup d’efforts. Mais il y a un désintérêt total »

IRIS : Distinguez-vous un traitement spécifique de l’information en fonction des différents pays ?

Lisa Louis : J’avais déjà noté une différence. Celle-ci est encore plus nette chez ARTE. Les Français ont l’habitude de beaucoup plus développer, de plus formuler. Ils cherchent toujours une ouverture d’article qui s’approche du reportage, afin de transmettre des émotions. Les Allemands et les Anglais ont beaucoup plus l’habitude de faire du journalisme factuel. Dès le début d’un sujet, les Français entre dans l’analyse. Ils ne se contentent plus de faire du journalisme factuel. Pour eux, il faut rapidement entrer dans l’explication. Les Alle-mands et les Anglais, quant à eux, ouvrent leurs articles sur les faits avant que d’exprimer l’opinion du rédacteur. Ces derniers le font même très souvent à l’occasion d’un article annexe. Ceci n’existe presque pas en France.

IRIS : Est-ce dû, selon vous, à des différences culturelles ?

Lisa Louis : Oui. Les Français sont beaucoup plus volubiles. Cela se remarque aussi dans les discours politiques. Les Allemands ont l’habitude d’être beaucoup plus succincts dans le développement de leurs idées. Nul besoin, pour eux, de rentrer dans des effets stylistiques pour attirer le lecteur. C’est aussi sûrement dû au fait que les Français lisent nettement plus. Ils aiment donc à développer les discours. En Allemagne, les choses sont beaucoup plus directes.

IRIS : Cela explique la forme. Mais dans le fond des sujets traités, constatez-vous une réelle différence ?

Lisa Louis : Non, pas réellement. Tous se réfèrent à la loi de proximité. Les rédactions essayent en per-manence d’être au plus près du lecteur. Cette loi est valable partout. Par exemple, chez Skynews[1] (chaîne britannique à vocation internationale) la règle est la même : parler de ce qui intéresse le lecteur. La chaîne dis-sociait même la Grande-Bretagne de l’Union européenne. Pourtant, le pays fait partie de l’UE. Plus étonnant, la section européenne n’était menée que par trois personnes. Celles-ci s’occupaient même de l’extra-européen comme l’Afghanistan. ARTE est un cas à part. La chaîne a une vocation internationale et la revendique. L’or-gane de presse a des correspondants un peu partout, à l’image d’une agence de presse. ARTE est internatio-nale, mais c’est réellement une exception. La majorité de la presse allemande est très centrée sur l’Allemagne.

[1] http://news.sky.com/skynews/

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IRIS : La chaîne a une vocation à parler des questions européennes. Est-ce unique ?

Lisa Louis : Par rapport à la France, c’est certain. Les journaux télévisés français sont super franco-fran-çais. Ils sont presque même parisiens. Mais le modèle est unique. Ce genre d’informations ne se vend pas. ARTE est une chaîne subventionnée par l’Allemagne et la France. Cela lui permet d’avoir les moyens de traiter ces sujets. Les autres médias doivent être rentables et ne peuvent donc pas se concentrer sur cette actualité. Le seul groupe à avoir un soutien de cet ordre, c’est BBC. Sans aide gouvernementale, le modèle économique n’est pas viable. C’est très dommage, mais les gens ne s’intéressent pas à l’actualité internatio-nale à moins d’un grand évènement. Alors, les questions européennes sont relayées au troisième plan.

IRIS : Entre les trois rédactions (Munich, Strasbourg et Issy-les-Moulineaux) comme se coor-donnent-elles ?

Lisa Louis : La rédaction de Strasbourg centralise tout. Elle utilise les différents reportages qui peuvent arriver des autres pôles. L’avantage de cette rédaction est la coordination entre les Français et le Allemands. Ils doivent se comprendre et travailler ensemble afin d’offrir une vision la plus globale possible au téléspec-tateur. Les journalistes sont censés être bilingues.

IRIS : Quelle direction prend ARTE pour traiter des sujets européens et spécialement des institutions de manière à captiver le téléspectateur ?

Lisa Louis : Ils font beaucoup d’efforts afin de rendre l’information plus attrayante. Par exemple, lors des élections européennes. Pourtant, cela ne marche pas. Je ne veux pas croire que ce soit le fait des Spin Doc-tors qui soit plus mauvais chez nous qu’ailleurs. Je pense qu’il y a tout simplement un désintérêt général, en Allemagne comme en France pour ces questions.

Propos recueillis par Clément Petiet

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LES MEDIAS FACE A LA CRISE GRECQUE

ITW Fabrice POZZOLI-MONTENAY est secrétaire général de la section française de l’Association des Journalistes Européens (AJE). Journaliste spécialisé dans les questions européennes, il est constamment au fait de l’actualité de l’Union. Il travaille, par exemple pour la lettre d’information OTR Global qui développe la recherche journalistique.

« Ce que l’on dit aujourd’hui n’aura aucune importance demain »

IRIS: Que pensez-vous du traitement médiatique de la crise grecque ?

Fabrice Pozzoli-Montenay : Il n’est pas très étonnant que l’on illustre la crise grecque avec des images de mani-festations. Tous ces sujets n’apparaissent, spécialement en audiovisuel, que lorsqu’il y a des images fortes. Tant que cela reste des discussions ministérielles, gouvernementales ou européennes, il n’y a pas de passage important dans les médias traditionnels et spécialement la télévision. Néanmoins, il faut regarder un peu en arrière. La crise grecque ne date pas d’il y a deux semaines, elle a débuté il y a presque un an. Les premières informations faisaient état d’un déficit plus important que prévu. Au fur et à mesure, l’information est remontée. Tout le monde s’est rendu compte qu’il y avait un souci et une dégradation importante des agences de notation, censées évaluer la situa-tion. On est ainsi passé du lectorat des journaux économiques internationaux (Financial Times, the Economist, Les Echos ou la Tribune) à quelque chose qui dépasse ce cadre. Comme souvent, nous n’avons pas été très curieux sur cette affaire. C’est assez emblématique du traitement de l’actualité étrangère en France. On a attendu que la situa-tion soit réellement catastrophique pour s’y intéresser et envoyer des gens faire des reportages, fqire remonter les témoignages de Grecs sur les problèmes de corruption. Alors que tout cela se pratique depuis très longtemps.

IRIS : C’est donc le spectaculaire qui prime sur les problèmes de fond ?

F. P-M : D’abord, nous sommes confrontés à un manque de moyens. Lorsqu’il y a un an, un certain nombre de gens commençait à évoquer des problèmes en Grèce, aucun rédacteur en chef n’aurait pris le risque d’envoyer quelqu’un faire le travail de fond en Grèce. Les correspondants sur place, quant à eux, n’ont pas réussi à passer un article dans la presse française. Comme d’habitude, les alibis étaient multiples : c’est compliqué, c’est financier etc. On parlait de la Grèce lors des manifestations anti-Albanais, mais l’aspect européen et financier s’apparentait à du folklore : la Grèce a toujours été comme cela. C’est un peu comme la Corse, les Grecs ont une tradition de fraudeurs. C’est d’ailleurs un des grands problèmes de la presse française : il y a un côté blasé et, du coup, on passe à côté des informations. Au lieu de vraiment traiter le sujet au niveau d’Eurostat et des chiffres, d’envisager les conséquences en pleine crise financière, les médias ont un peu mis cela sous le tapis. Maintenant que nous sommes passés dans la phase visible et violente de la crise, le traitement médiatique devient ultra-émotionnel avec un manque, à mon avis, de recul sur les chiffres qui sont fournis. Là (Vendredi 7 mai), j’entends un reportage annonçant plus de 30 000 personnes dans les rues d’Athènes. N’oublions pas que 30 000 reste un nombre dérisoire. Il y a eu, il y a quelques années, des manifestations beaucoup plus importantes lors de l’annonce de baisses importantes des salaires, il y a deux ou trois ans. Aucun journaliste ne prend un peu de recul en démontrant que la mobilisation n’est pas si importante que cela. La population ne va pas majoritaire-ment manifester dans les rues. C’est essentiellement une frange d’extrême gauche classique en Grèce depuis les années 1960. C’est un pays dans lequel se déroulent régulièrement des attentats anti-américains, l’extrême gauche est très anti-européenne. Cette analyse de fond n’est jamais faite par les journalistes. C’est ici un exemple avec le cas grec. Néan-moins, le même effet se produit avec la Hongrie ou la Pologne. Il y a une paresse monumentale des rédactions françaises.

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IRIS Autre travers qui s’exprime ici comme fréquemment, on tente de rattacher la crise grecque au téléspectateur lambda français en s’attardant sur l’éventuelle implication des banques françaises dans cette crise, par exemple. Qu’en pensez-vous ?

F. P-M : C’est un exercice naturel du journalisme. Dans toutes les rédactions du monde, il se produit le même phéno-mène : un journaliste américain cherchera l’implication américaine, un journaliste anglais aussi. C’est le b.a.-ba du journa-lisme. On essaye de montrer à son public que, d’une manière ou d’un autre, ces événements vont avoir un impact sur lui.

IRIS : Nouveau travers : la dramatisation des faits (destruction de la zone euro ou endettement du Portugal, de l’Espagne ou de l’Italie). Est-ce compréhensible ?

F. P-M : Nous sommes face à un problème qui, par nature, est complexe : dette publique et financements euro-péens et internationaux. Ce sont des mécanismes financiers extrêmement complexes. Or, beaucoup de gens écri-vent sur ce sujet sans rien y comprendre. Je le dis sans aucune méchanceté, c’est simplement la réalité. On se re-trouve avec des journalistes qui doivent écrire sur la crise grecque alors, qu’il y a une semaine à peine, ils ne savaient même pas comment marchaient les mécanismes d’aide internationaux. Ils doivent rendre un papier. Alors, il suffit que quelqu’un annonce que la Grèce court à la guerre civile. Le journaliste le prend immédiatement comme une super idée de titre et le papier sera accrocheur. Les médias américains, que j’ai regardés récemment ne sont pas franchement meilleurs en la matière. Si on les écoute, la Grèce est en état de guerre civile comme ce fut le cas pour la France durant les émeutes de 1995. Cela donne une image déplorable auprès de la population américaine et des traders internationaux. Par exemple, le trader a, en permanence CNN et FOX News face à lui, c’est son baromètre. Le dramatisme à outrance amplifie des choses graves, mais pas si dramatiques que cela. Ce sont les travers de la culture de l’instantanéité audiovisuelle. Aujourd’hui, on dramatise et demain, on atténuera le propos en faisant parler quelqu’un d’autre qui annoncera une amélioration. Ce que l’on dit aujourd’hui n’aura aucune importance demain.

IRIS : Pour vous, cela n’entraînera donc pas un suivi plus régulier dans les différents pays européens ?

F. P-M : Bien sûr que non. Je connais assez le métier pour savoir que cela ne sera jamais le cas. Dans la situation actuelle de course à l’audience, secrètement tous les journalistes que je côtoie sont ravis des émeutes. C’est un excellent moyen de relancer la vente de journaux. Rien de tel qu’une bonne crise pour vendre des journaux. Il n’y a pas de mystère. Un journal se vend bien lorsque l’on annonce la guerre en Irak, etc. Il n’y a donc aucune raison d’arrêter l’effet de dramati-sation. Après la crise grecque, nous attendons l’Espagne et le Portugal. Est-ce justifié ? Je ne le sais pas. Il n’y a, pour l’ins-tant, pas de risque réel pour la zone euro. Mais si l’on continue à ne pas suivre les dossiers, cela va finir par arriver. D’un point de vue purement journaliste, nous avons une mine de sujets pour les deux semaines à venir. Mais, en substance, le traitement de la crise grecque n’est absolument pas étonnant. L’exagération est due à l’appartenance de la Grèce à la zone euro. Il s’est passé la même chose en Argentine ou en Hongrie. Un plan de rigueur terrible avait alors été mis en place en 2008. Pourtant, les échos médiatiques en France étaient extrêmement faibles. J’ai été l’un des premiers à en parler. Les conséquences sociales étaient alors très graves : montée de l’extrême droite, du sentiment anti-européen. De même, personne ne s’est ému de la crise financière importante qui s’est déroulée en Lettonie. La Grèce a ceci de particulier qu’elle est dans la zone euro et que c’est une destination touristique importante et une histoire influente dans l’Europe. Néanmoins, le traitement médiatique actuel a au moins le mérite d’exister. Comme toujours, nous sommes sur des cycles très courts. Il y a de grandes chances que tous les envoyés spéciaux soient rentrés Lundi (10 Mai).

Propos recueillis par Clément Petiet

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ELEMENTS D’INFORMATION SUR LES MEDIAS EUROPEENS

PRESSE EUROPEENNE

AGENCE DE PRESSEAgence EuropeAgence de presse internationaleCréation : 1953Langues : français, anglais et italienSiège : BruxellesPrincipale publication : Bulletin Quotidien EuropeSite internet : www.agenceurope.com/default.htm

PRESSE ÉCRITEEuropolitique / EuropoliticsQuotidienCréation : 1972Langues : anglais et françaisSiège : BruxellesSite internet : www.europolitique.info

European VoiceHebdomadaireCréation : 1995Langue : anglaisSiège : BruxellesSite internet : www.europeanvoice.com

New EuropeHebdomadaireCréation : 1993Langue : anglaisSiège : BruxellesSite internet : www.neurope.eu

TÉLÉVISION EuronewsChaîne d’information internationaleCréation : 1993Langues : 9Siège : LyonSite internet : http://fr.euronews.net/

Arte (Association relative à la télévision européenne)Chaîne de télévision culturelle européenneCréation : 1990Langues : français et allemandSiège : StrasbourgSite internet : www.arte.tv/fr/70.html

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Europe by Satellite (EbS)Service d’informations télévisées de l’Union européenneCréation : 1995Siège : BruxellesSite internet : http://ec.europa.eu/avservices/ebs/welcome_fr.cfm

AUTRES TÉLÉVISIONS EUROPÉENNESEuroparl TVTélévision du Parlement européenSite internet : www.europarltv.europa.eu/

Conseil européen Live Retransmission des Conseils européensSite internet : http://video.consilium.europa.eu/

EU TubeChaîne de YouYube consacrée à l’UESite internet : www.youtube.com/eutubefr

RADIO Euranet (European Radio Network)Consortium paneuropéen de radiosCréation : 2008Site internet : www.euranet.eu

SITES INTERNETEuractiv Adresse : www.euractiv.fr/

EU ObserverAdresse : http://euobserver.com/

Fenêtre sur l’Europe Adresse : www.fenetreeurope.com/

Café Babel Adresse : www.cafebabel.fr/

Euros du villageAdresse : www.eurosduvillage.eu/spip.php?lang=fr

Le Taurillon Adresse : www.taurillon.org/

PresseuropEquivalent de Courrier International à l’échelle européenneAdresse : www.presseurop.eu/fr

Eurotopics Equivalent de Courrier International à l’échelle européenne

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Adresse : www.eurotopics.net/fr/presseschau/aktuell.html

INFORMATIONS UTILES POUR LES JOURNALISTES EUROPEENS

SOURCES OFFICIELLESSalle de presse de l’Union européenne en ligneAdresse internet : http://europa.eu/press_room/index_fr.htm

Centres de presse des institutions européennesAdresse internet : http://europa.eu/press_room/press_centers/index_fr.htm

Guide officiel de la Commission européenne pour journalistesAdresse internet : http://ec.europa.eu/dgs/communication/services/journalist/index_fr.htm

Accréditation des journalistes auprès de la Commission européenneAdresse internet : http://europa.eu/press_room/accreditation/index_fr.htm

Informations sur les conférences de presse de la Commission européenneAdresse internet : http://ec.europa.eu/dgs/communication/services/journalist/press_briefing_fr.htm

SOURCES NON OFFICIELLESFédération européenne des journalistesAdresse internet : http://europe.ifj.org/fr

Association des journalistes européensAdresse internet : www.aej.org/Adresse internet de la section française : www.ajefrance.com/

EurocorrespondentRéseau de journalistes freelance écrivant sur l’Europe et particulièrement sur l’UEAdresse internet : www.euro-correspondent.com/

Centre européen du journalisme Adresse internet : www.ejc.net/

EU 4 journalistsAdresse internet : www.eu4journalists.eu/

Journalists at your serviceAdresse internet : www.brusselsreporter.eu/

SITES D’INFORMATIONS SUR L’EUROPESites officielsEuropa Portail de l’Union européenneAdresse internet : http://europa.eu/index_fr.htm

Représentation en France de la Commission européenne Adresse internet : http://ec.europa.eu/france/index_fr.htm

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Bureau d’information pour la France du Parlement européen Adresse internet : www.europarl.fr/

Eurostat Statistiques européennesAdresse internet : http://epp.eurostat.ec.europa.eu/portal/page/portal/eurostat/home/

EurobaromètreÉtude de l’opinion publique Adresse internet : http://ec.europa.eu/public_opinion/index_fr.htm

Toute l’Europe Centre d’information sur l’Europe : 1er portail français d’information sur les questions européennesAdresse internet : www.touteleurope.fr/

Sites non officielsCentre for European Policy Studies Adresse internet : www.ceps.eu/

Confrontations Europe Adresse internet : www.confrontations.org/

Europartenaires Adresse internet : www.europartenaires.net/pages/francais/index.php

Fondation Robert Schuman Adresse internet : www.robert-schuman.org/

Maison de l’Europe Adresse internet : www.paris-europe.eu/

Mouvement européen Adresse internet : www.mouvement-europeen.eu/

Notre Europe Adresse internet : www.notre-europe.eu/

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QUELQUES REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUESCommission européenne, Livre blanc sur une politique de communication européennehttp://europa.eu/documents/comm/white_papers/pdf/com2006_35_fr.pdf

Michel Herbillon, La Fracture européenne. 40 propositions concrètes pour mieux informer les Fran-çais sur l’Europe, rapport au Premier ministre, collection des Rapports officiels, La Documentation fran-çaise, 2005http://lesrapports.ladocumentationfrancaise.fr/BRP/054000424/0000.pdf

Dossier spécial : Informer sur l’Europe en France, Horizons stratégiques, N° 6, octobre 2007www.strategie.gouv.fr/article.php3?id_article=690

Institut national de l’audiovisuel (INA), « L’Europe loin des projecteurs », La lettre trimestrielle n° 9, Ina Stat, juin 2008

Guillaume Garcia et Virginie Le Torrec (direction), L’Union européenne et les médias. Regards croisés sur l’information européenne, Paris, L’Harmattan, 2003

Dossier : Europe, la quête d’un espace médiatique ?, Médiamorphoses, n° 12, 2004http://documents.irevues.inist.fr/handle/2042/23196

François Heinderyckx, L’Europe des médias, Editions de l’université de Bruxelles, 1998

Dominique Marchetti, En quête d’Europe. Médias européens et médiatisation de l’Europe, Presses universi-taires de Rennes, 2004

Deirdre Kevin, Europe in the Media. A Comparison of Reporting, Representation, and Rethoric in Natio-nal Media Systems in Europe, Lawrence Erlbaum Publishers, 2003

Jacques Gerstlé, « L’impact des médias télévisés sur la campagne référendaire française de 2005. Com-paraison avec les élections européennes de 2004 », Notre Europe, Etudes et Recherches n° 53, 2006www.notre-europe.eu/uploads/tx_publication/Etud53-Gerstle-fr_01.pdf

Eddy Fougier, « Les Français et la télévision face à l’Europe : le grand malentendu ? », Questions d’Europe, n° 128, Fondation Robert Schuman, 16 février 2009www.robert-schuman.eu/question_europe.php?num=qe-128

Claes De Vreese, « Communicating Europe », Next Generation Democracy, British Council & Weber Shandwick Public Affairs, avril 2003http://fpc.org.uk/fsblob/89.pdf

Erik Neveu, Olivier Baisnée et Thomas Frinault, « The Case of France », Adequate Information Management in Europe, 2005www.aim-project.net/uploads/media/France.pdf

Projet AIM (Adequate Information Management in Europe)www.aim-project.net/

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PRINCIPALES FORMATIONS AU JOURNALISME EUROPEENMaster professionnel de journalisme, Centre universitaire d’enseignement du journalisme (CUEJ), Strasbourg http://cuej.u-strasbg.fr/formation/mst/formation_mst.htm

Master « journalisme européen », université de Reimswww.univ-reims.fr/formation/diplomes/masters/masters-shs,8209,15604.html

Master professionnel M2 « Formation à la pratique du journalisme européen », Parcours allemand, uni-versité Paris 3 Sorbonne nouvellewww.univ-paris3.fr/MLCEMALL/0/fiche___formation/&RH=1179926084097

Master en journalisme européen et international, Institut européen des hautes études internationales (IEHEI), Nice www.iehei.org/journalism/index.htm

Master in European Journalism, Institut des hautes études des communications sociales (IHECS), Bruxelleswww.ihecs.be/contents/index/index/id/84

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