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Médecin

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Sommaire

Une infinie variété de situations – François Héritier, généraliste 11Le bien-être de l’enfant d’abord – Caroline Hefti-Rütsche, pédiatre 12L’interprétation des signes – Christophe Campolini, radiologue 13Se mettre à son compte – Marion Ombelli-Meisser, gynécologue 14

En dehors de la clinique, il existe quelques débouchés dans la gestion et dans la recherche, en particulier dans le domaine de la santé publique. Cela concerne moins de 2% des médecins en exercice. Quant à la médecine humanitaire, elle offre des possibilités de travail sur mandat.

portraits

La pratIque prIvée 10

portraits

autres pratIques 15

La méDecINe vous INtéresse? quaLItés requIses 17

FormatIoN 18

Impressum 20

uN métIer exIGeaNt au servIce De La saNté 3

se Former et travaILLer à L’hôpItaL 4

médecin des médecins – Sandra Deriaz, adjointe à la directionmédicale du CHUV 15

portraits

Un peu plus de la moitié des médecins spécialistes exercent à titre indépen-dant ou salarié dans un cabinet individuel, un cabinet de groupe, un centre ambulatoire ou une policlinique.

réFLexIoNs D’étuDIaNts 19

Près de la moitié des médecins en exercice – y compris les médecins assis-tants en formation postgraduée en vue d’obtenir un titre de spécialiste – sont employés dans un hôpital universitaire ou périphérique, une clinique privée ou un centre de réhabilitation.

Construire sa carrière – Nurullah Aslan, assistant en médecine interne 5Coordonner les soins d’urgence – Manoëlle Godio, interniste intensiviste 6A l’intérieur du corps humain – Jocelyne Bloch, neurochirurgienne 7La vision globale du patient – Patrick Schoettker, anesthésiste 8Le psychisme comme outil de travail – Penelope Clinton, pédopsychiatre 9

perspectIves et marché De L’empLoI 16La pénurie de médecins n’épargne pas les spécialistes, surtout en périphérie.

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titrEs dE spécialistEsLes formations postgraduées (un peu plus de 40) approfon-dissent les connaissances et les compétences acquises au cours de la formation prégraduée. Elles sont centrées sur :• la santé physique ou mentale globale (médecine générale et interne, psychiatrie)• une population (pédiatrie, gynécologie, urologie, etc.)• un organe (ophtalmologie, dermatologie, nephrologie, cardiologie, etc.)• un système (pneumologie, gastroentérologie, neurologie, endocrinologie, angiologie, orthopédie, etc.)• une pathologie (oncologie, allergologie, rhumatologie, etc.)• une technique (radiologie, chirurgie, etc.)• etc. Plus de détails sur www.fmh.ch => ISFM

Dans un système de santé en pleine mutation, la médecine n’a rien d’une sinécure : les conditions de travail, stressantes, sont aggravées par la pénurie de relève, les pathologies deviennent de plus en plus complexes, l’évolution de la société et le vieillissement de la population font émerger de nouveaux besoins, l’administratif prend une place grandissante au détriment de la clinique… Sans parler d’un accès au métier qui passe par des études particulièrement longues, exigeantes et sélectives.

Et pourtant, chaque année, le nombre de candi-dats aux études de médecine excède les capacités d’accueil des universités. Qu’est-ce qui pousse les futurs médecins à exercer une profession écarte-lée entre souci de qualité et obligation d’écono-mie ? Sauver des vies, prévenir les maladies et les

Un métier exigeant aU Service de la Santé

soigner, promouvoir la santé : les motivations des étudiants, des assistants et des médecins spécia-listes sont et restent profondément altruistes. Leurs points forts ? Le goût des défis intellectuels, une grande capacité de travail, une excellente organisation et une forte conviction personnelle.

Généraliste et interniste, psychiatre, gynécologue, pédiatre, anesthésiste, chirurgien… Parmi les titres de spécialistes, sept drainent près de la moitié des 30 000 médecins en exercice en Suisse. Au-delà de leur intérêt commun pour la santé, les méde-cins pratiquent autant de métiers différents que de spécialisations (voir encadré). Peu d’entre eux renoncent à la clinique pour privilégier la recherche. La profession médicale s’est aujourd’hui fortement féminisée et ouverte au temps partiel.

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Se former et travailler à l’hôpital

C’est en milieu hospitalier que les futurs médecins se for-ment à la clinique en suivant l’enseignement au lit du malade et en effectuant des stages de durée variable. Une fois leur diplôme fédéral obtenu, médecins assistants et chefs de cli-nique se perfectionnent dans une discipline, pendant leur formation postgraduée, sous la houlette de médecins cadres. L’hôpital est un passage obligé, même pour les médecins qui se destinent à la pratique en cabinet. Dans les hôpitaux uni-

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versitaires, les médecins cadres, titulaires d’une thèse de doctorat, cumulent carrière académique et carrière médicale: outre leur activité clinique, ils assument des tâches de re-cherche et d’enseignement.

près de la moitié des médecins en exercice, y compris les médecins assistants en formation postgraduée et les chefs de clinique, sont employés dans le secteur hospitalier.

la hiérarchie hoSpitalièreStagiaires

Médecins assistants

Médecins chefs de clinique

Médecins associés

Médecins adjoints

Médecins chefs de service

en fo

rmat

ion

pré

grad

uée

Etudiants en médecine, bachelor et master.

Médecins titulaires du master en médecine et du diplôme fédéral de médecin, accomplissant leur formation postgraduée en vue d’obtenir un titre de spécialiste.

Médecins assistants ayant exercé la même discipline deux ans au moins, spécialistes ou sur le point de l’être, supervisant le travail de médecins assistants.

Médecins spécialistes, titulaires d’une thèse de doctorat, menant une activité clinique, de recherche et d’enseignement : maîtres d’enseignement et de recherche ou privat-docents.

Médecins spécialistes, titulaires d’une thèse de doctorat, responsables de la gestion d’un service ou d’un département. Charge d’enseignement, de recherche et clinique : professeurs.

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conduire des recherchesJocelyne Bloch, neurochirurgienne et médecin associé, travaille sur un programme de recherche qu’elle conduit depuis douze ans en collaboration avec un biologiste : «Nous cultivons des cellules capables de créer des nouveaux neurones qui pourraient être réimplantés dans le cerveau de patients souffrant de maladies dégénératives, par exemple. J’aime faire de la recherche et, en même temps, être au front. L’environnement hospitalier favorise cette polyvalence et cette créativité.»

transmettre un savoir-faireEn tant que médecin associé, Patrick Schoettker, anesthésiste, enseigne aux étudiants en formation de base ses spécialités, notamment l’intubation, la prise en charge des polytrau-matisés et la physiopathologie. Il participe également à la formation, en salle d’opération, des médecins assistants et des chefs de clinique en anesthésiologie : « Je suis sur le terrain, je laisse faire et reprends la main si nécessaire. On voit très vite comment les futurs médecins transforment leurs connaissances théoriques en compétences de terrain.»

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Son diplôme de médecin obtenu il y a tout juste un an, Nurul-lah Aslan travaille actuellement dans un centre de réadapta-tion accueillant des personnes âgées. Cette expérience de six mois dans le domaine de la gériatrie fait partie d’un pro-gramme organisé par le département de médecine interne de l’hôpital dans lequel il effectue une partie de sa formation postgraduée. «Par la suite, je ne sais pas encore si je vais m’orienter vers une spécialité de la médecine interne (car-diologie, pneumologie, gastroentérologie, etc.) ou si je vais m’installer en cabinet en tant que médecin de famille. Tout est encore ouvert.»Le matin, Nurullah Aslan s’occupe généralement des visites médicales. Il s’informe d’abord de l’état de santé des patients auprès du personnel soignant et vérifie les graphiques qui affichent les constantes (tension, pouls et température, entre autres). Ensuite, dans les chambres, il échange quelques mots avec chaque patient avant de l’examiner, adapte les trai-tements, prescrit les médicaments pour les jours à venir, etc. L’après-midi est consacré aux examens d’entrée des nou-veaux patients et aux tâches administratives. Cette activité clinique planifiée est régulièrement interrompue par des urgences et des imprévus, «un patient qui a du mal à respirer, qui a des douleurs au thorax ou qui est tombé, par exemple». Même si les journées de travail comptent officiellement neuf heures, dans les faits l’assistant fait beaucoup d’heures sup-plémentaires. «Ce n’est plus l’époque où les assistants tra-vaillaient 80 heures par semaine, mais il y a quand même une importante charge de travail et, quand j’arrive le matin, je ne sais jamais à quelle heure ma journée va se terminer.»

Construire sa carrière

Nurullah aslan, 28 ans Assistant en médecine interne dans un hôpital périphérique

La prIse eN charGe Des patIeNts âGésLa plupart des patients dont s’occupe Nurullah Aslan sont âgés de plus de 75 ans. Ils sont accueillis au centre de réédu-cation principalement après un séjour dans un hôpital de la région suite à une intervention chirurgicale ou à un problème médical aigu. «Par rapport au patient jeune, la personne âgée a des besoins différents en raison, par exemple, de pro-blèmes auditifs ou de difficultés à parler, à bouger et à se nourrir, ou alors elle peut présenter des symptômes de dé-mence dus au vieillissement. Nous devons l’aider dans ses mouvements, parler lentement et à voix bien haute et, de manière générale, nous adapter à son rythme.» L’objectif des médecins du centre de réadaptation est que les patients puissent rentrer chez eux et y rester le plus longtemps pos-sible. «Nous évaluons le degré d’autonomie de la personne. Prendra-t-elle régulièrement ses médicaments? Est-ce qu’elle pourrait se mettre en danger, par exemple en oubliant les plaques allumées ou en se promenant sans canne alors qu’elle a des troubles de l’équilibre?»Nurullah Aslan est très à l’aise avec ses patients, même si certains, en le rencontrant pour la première fois, sont éton-nés par son âge: «Vous êtes jeune!», observent-ils. Ils sont pourtant vite rassurés par ses compétences et lui font entiè-rement confiance. «En cas de doute, je peux toujours me ré-férer au chef de clinique, qui peut à son tour s’adresser à son supérieur hiérarchique. C’est une pyramide», explique l’as-sistant.

«Contrairement à ce qu’on voit dans les séries télé, une grande

partie de notre temps est consacrée aux tâches administratives.»

Contacts avec les spécialistes, planification d’examens, lettres de

sortie destinées au médecin traitant, etc.: Nurullah Aslan est

responsable du dossier médical des patients, dès leur entrée et tout

au long de leur séjour.

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13:45 «La glycémie est un peu haute… Le poids… C’est bon… Et le transit, ça fonctionne? La tension? 111/55, ok.» Après avoir examiné le dossier médical et discuté avec l’infirmière référente, Manoëlle Godio se rend en chambre pour évoquer la délicate question du retour à domicile avec le patient hos-pitalisé suite à une entérite compliquée par une insuffisance cardiaque et une maladie chronique. 14:15 Aux soins continus, où les patients restent en observa-tion le temps que leur état se stabilise, l’intensiviste se pré-pare à changer un cathéter infecté. Elle troque sa blouse blanche contre un équipement stérile et déploie un champ stérile autour du dispositif. «Voilà, Monsieur, je vais enlever le sparadrap…» Au fur et à mesure de son intervention, elle commente ses gestes. «Ça va piquer un peu, je passe le désin-fectant…» Pour la mise en place du nouveau cathéter, elle passe la main à une assistante en formation postgraduée dans son service et observe son travail.14:45 Appel du Service de médecine interne, à l’étage. Une infirmière tient le téléphone collé à l’oreille de la doctoresse afin que celle-ci puisse répondre sans enlever ses gants sté-riles. Manoëlle Godio retourne ensuite au lit du patient pour valider la suture réalisée par l’assistante. Hors du box, elles discutent toutes deux du suivi, notamment de la nécessité de soumettre le patient à un scanner. «On attend.»15:00 Départ pour le Service de radiologie, où l’intensiviste doit examiner un patient venu en ambulatoire pour une ponction pleurale et qui souffre d’un pneumothorax. «C’est un risque de complication dans ce type d’intervention.»

Coordonner les soins d’urgence

manoëlle Godio, 40 ansMédecin spécialiste en médecine interne et intensive, Hôpital de Sierre (VS)

Manoëlle Godio examine les clichés, s’entretient avec le ra-diologue, puis avec le patient. L’hospitalisation s’impose ; il s’agit alors de trouver un lit. 15:30 Aux urgences, assez calmes pour l’instant, la spécialiste discute avec l’équipe pour déterminer quel assistant s’occu-pera de l’admission du patient. Téléphone avec son confrère du Service de médecine interne pour organiser la logistique et la prise en charge. Le patient intègrera les soins continus, un des lits venant de se libérer.16:00 Aux soins continus, échange téléphonique avec le mé-decin traitant du patient. «Avez-vous un bilan biologique récent? Pouvez-vous nous l’envoyer?» Manoëlle Godio orga-nise avec son staff les examens que devra subir ce patient dans l’après-midi, dont des radios et un électrocardiogramme. «Je devrai peut-être lui poser un drain. Il faut anticiper.»16:15 Retour aux urgences, où une assistante a enregistré l’entrée d’une dame arrivée pour une pathologie pulmonaire. L’anamnèse, le traitement mis en route et les examens com-plémentaires demandés sont discutés: fonction pulmonaire, échographie. «Les assistants sont en première ligne. Ils sont diplômés et connaissent leur métier.»17:00 Pause. «C’est un après-midi ordinaire. Quand ça bourre, il faut faire avancer la situation. J’exécute parfois des tâches qui ne sont pas celles d’un médecin adjoint, je pousse des lits, par exemple.» De piquet cette nuit, Manoëlle Godio n’a pas encore terminé sa journée de travail.

Spécialisée dans la prise en charge et le suivi des hospitalisations

d’urgence, Manoëlle Godio est médecin adjoint au Service de méde-

cine interne de l’Hôpital de Sierre. Entre tâches courantes et impré-

vus, sa journée est une succession de prises de décision pesées en un

temps souvent très court.

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«Les vaisseaux sont bons. On voit bien les vertébrales…» Sa discussion téléphonique avec un collègue du Service de neu-rochirurgie terminée, Jocelyne Bloch reprend les dossiers administratifs auxquels elle se consacre le mardi après-midi. Mais la concentration est difficile, ce jour-là: «Je remplace un collègue de garde», explique la neurochirurgienne. «Je dois régler des situations urgentes et veiller à la compatibilité des traitements.»

percer La barrIère osseuseExtraction d’une hernie discale, ablation d’une tumeur céré-brale ou spinale, décompression d’un nerf périphérique, fixa-tion du rachis ou encore traitement de problèmes dégénéra-tifs: les interventions neurochirurgicales sont d’autant plus compliquées qu’elles se déroulent sous la boîte crânienne ou entre les vertèbres, qu’il faut préalablement percer ou scier: «Ouvrir la calotte à l’aide d’un crâniotome, puis inciser la méninge à l’aide d’un bistouri peut prendre une heure», com-mente la neurochirurgienne. «Cela demande de la précision, de la force et de l’endurance.»Ce qui passionne surtout Jocelyne Bloch, c’est la neurochirur-gie fonctionnelle: «Au croisement de l’imagerie, de l’électro-physiologie et de la clinique, cette discipline vise à moduler les fonctions, à enlever une douleur chronique, à stimuler des nerfs» (voir encadré). L’imagerie est une aide précieuse en neurochirurgie: «Grâce à l’IRM, nous pouvons nous repé-rer dans le cerveau, comme lorsqu’on navigue avec un GPS. C’est très utile pour localiser certaines tumeurs. La précision que nous apportent ces nouvelles technologies nous permet par exemple de faire de plus petites ouvertures.»Jocelyne Bloch a toujours été fascinée par les neurosciences. Ce qui l’a conduite à la neurochirurgie, c’est d’abord le côté intellectuel de cette spécialisation où la part de raisonne-ment et de diagnostic différentiel est importante. «Ce que j’aime aussi, c’est l’action! Pour faire de la neurochirurgie, il faut apprécier le travail sous pression et savoir garder son sang-froid, en particulier face à une complication.»

A l’intérieur du corps humain«J’ai longtemps pensé que la médecine m’était inaccessible parce

que j’avais choisi langues modernes au gymnase.» Jocelyne Bloch

est aujourd’hui médecin cadre attaché au Service de neurochirurgie,

après avoir franchi avec brio toutes les étapes de la carrière

académique.

un travail d’équipELe silence règne dans la salle d’opération. Le patient est éveillé, prêt à recevoir dans le cerveau deux électrodes qui le soulageront des effets handicapants de la maladie de Parkinson. Après avoir recueilli ses données anatomiques, Jocelyne Bloch lui rase et lui désinfecte longuement le crâne (entouré d’un cadre métallique déterminant les positions géographiques de la cible visée, le noyau sous-thalamique), puis lui administre une anesthésie locale. «Voilà, Monsieur, nous allons commencer…» Jocelyne Bloch incise le cuir chevelu et place un écarteur; l’instrumentiste aspire le sang. «Ça va?», demande le patient. «Tout va bien! Je vais maintenant percer. Vous aurez une drôle de sensation, comme une vibration…» L’instrumentiste nettoie la plaie pendant que la neurochirurgienne opère, la mèche du crâniotome guidée selon l’angle voulu, et implante trois canules au bout desquelles sont fixées les électrodes. C’est à ce moment que l’électrophysiologiste entre en scène pour stimuler électri-quement les neurones proches de la cible: «La centrale est bonne.» «Tout se passe bien», rassure la neurochirurgienne, qui retire soigneusement les deux électrodes inutiles. Le neurologue est appelé pour la vérification clinique: «Bonjour Monsieur, gardez les yeux ouverts, donnez-moi la main.» Le spécialiste effectue des tests pour évaluer les effets de la stimulation électrique des cellules sur les tremblements: «Les tests cliniques montrent que la cible est parfaitement atteinte.» Après un contrôle radiographique, l’électrode définitive est fixée au crâne. La plaie est cautérisée, puis le cuir chevelu provisoirement recousu. Trois heures ont passé. Cet après-midi, l’électrode droite sera mise en place de la même manière. Après vérification de leur positionnement par IRM viendra le moment de les brancher au neurostimulateur, que Jocelyne Bloch placera sous la peau du patient, en dessous des clavicules. «Cette étape se déroule sous anesthésie complète», précise la neurochirurgienne.

Jocelyne bloch, 43 ansMédecin spécialiste en neurochirurgie au Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV), Lausanne

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«Pendant mes études de médecine, j’étais plutôt attiré par la chirurgie. Mais, en assistant à des opérations, je me suis aperçu que, contrairement au chirurgien qui est concentré sur une partie du corps, l’anesthésiste dispose d’une vision globale du patient.» En effet, l’anesthésiste intervient non seulement avant l’opération, mais il en suit aussi le déroule-ment, surveille en permanence les fonctions vitales du pa-tient et ses réactions, et adapte les traitements en continu. «De fait, reprend Patrick Schoettker, l’anesthésiste est le chef d’orchestre de la salle d’opération.»Pour permettre le travail du chirurgien dans les meilleures conditions, ce spécialiste s’appuie à la fois sur ses connais-sances approfondies en anatomie, en physiologie et en phy-siopathologie, ainsi que sur les ressources de la pharmaco-pée, qui n’a plus le moindre secret pour lui. «Nous utilisons des produits dangereux dont nous dosons les effets, dans un but précis: endormir le patient, apaiser la douleur ou induire l’immobilité. Sans anesthésiste, pas de chirurgie! Pour assu-rer les opérations, nous suivons un protocole précis, nous vérifions un certain nombre d’éléments au départ, puis nous nous adaptons en permanence. Notre mission est de rétablir un équilibre dans un déséquilibre.»

La vision globale du patient

patrick schoettker, 44 ansMédecin spécialiste en anesthésiologie et réanimation, Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV), Lausanne

Privat-docent, maître d’enseignement et de recherche et médecin

associé spécialisé en anesthésie neurochirurgicale, ORL et urgence

au Service d’anesthésiologie du CHUV, Patrick Schoettker se consi-

dère comme un communicateur de l’ombre.

anticipEr pour maîtrisEr lEs imprévusAvant l’opération, l’anesthésiste interroge le patient lors d’une consultation de prémédication: «Antécédents, mala-dies, médicaments, etc. sont listés. Nous demandons des choses qui peuvent paraître farfelues, par exemple ouvrir la bouche, alors que la personne vient pour une opération du pied. Dans ce cas-là, par exemple, nous sommes à la recherche de critères d’intubation difficile.» Anticiper toute complication pour mieux pouvoir y faire face, telle est la devise de l’anesthésiste: une intubation, indispensable lors d’une anesthésie complète pour suppléer artificiellement à la respiration du patient, peut devenir nécessaire au cours d’une opération sous anesthésie locorégionale. Mieux vaut, dans ce cas, connaître les particularités des voies aériennes du patient. Pendant l’opération, après avoir équipé le patient (pose du masque, d’un goutte-à-goutte, des électrodes de monitoring, etc.), l’anesthésiste et l’infirmier suivent le plan de l’opération établi préalablement avec le chirurgien. Le patient subit une anesthésie complète ou locorégionale (par exemple péridurale, rachianesthésie, bloc nerveux), selon l’opération prévue. Les gestes techniques se succèdent avec précision: piquer, intuber, assurer le monitoring et gérer les procédures. «Nous redoutons tous le décès sur table. Cela peut arriver dans certaines situations particulières.»

résouDre rapIDemeNt Des probLèmes«L’anesthésiste doit savoir gérer son propre stress, celui du patient et celui de l’équipe.» C’est lui qui se trouve dans les hélicoptères de sauvetage ou dans les ambulances. «Quand on aime le stress et l’urgence, c’est un métier passionnant. Un anesthésiste efficace intègre ce facteur.» Son bagage intel-lectuel, ses compétences techniques et ses qualités humaines permettent à l’anesthésiste de résoudre un problème dans un temps très court: «En cas d’urgence, on fait avec ce qu’on a et on priorise.» Là encore, l’anesthésiste doit savoir générer une synergie entre les chirurgiens qui opèrent le corps du blessé et les anesthésistes réanimateurs qui visent à main-tenir les fonctions vitales: «Quand on prend en charge des polytraumatisés, on se protège en considérant le corps comme une machine à réparer.»

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Le psychisme comme outil de travail La Consultation Santé Jeunes des HUG a la particularité de proposer

aux adolescents et jeunes adultes de 12 à 25 ans une prise en charge

médicale globale. Penelope Clinton y travaille dans un contexte

pluridisciplinaire avec d’autres médecins internistes, pédiatres et

psychiatres.

d’une demi-journée par semaine, elle se rend à la maternité où elle suit des jeunes filles mineures demandant une IVG. En dehors de son travail de consultation, la cheffe de clinique supervise le travail des équipes de la Consultation Santé Jeunes: «Les internistes ou les pédiatres me présentent des situations au sujet desquelles ils sollicitent mon avis de spé-cialiste.»

bIeN se coNNaîtreForte de ses expériences, Penelope Clinton projette d’ouvrir une consultation privée d’orientation psychanalytique dans le cadre d’un cabinet de groupe. «J’ai toujours voulu être psy-chiatre. Ce que j’aime surtout, c’est la rencontre entre deux personnes et la relation spécifique qui s’établit.» «Pour faire ce métier, poursuit-elle, il faut bien se connaître, savoir qui on est, d’où on vient. Cela permet de faire la distinction entre ce qui appartient au patient et ce qui m’appartient comme thérapeute.» Sa propre psychanalyse l’a aidée à prendre du recul. Aujourd’hui encore, une supervision régulière avec une psychiatre extérieure au service lui permet de revenir sur une situation ou l’autre: «On prend pas mal sur soi: il y a une dimension mentale et affective forte dans la relation thérapeutique.» La pédopsychiatre, qui se ressource dans l’art et la littérature, souligne aussi la nécessité, pour elle, de contrebalancer le côté très «intello» de sa discipline par des loisirs plus manuels: «Je dessine beaucoup et je confectionne mes vêtements.»

Envoyé par l’école, un pédiatre ou ses parents, par exemple, voire consultant de sa propre initiative, l’ado ou le jeune adulte est d’abord reçu par un médecin interniste pour une évaluation de la situation. Les motifs de consultation les plus courants? Dépression, absentéisme scolaire, problématiques sociales, boulimie, anorexie ou encore grossesse non dési-rée. Au besoin, le patient sera dirigé vers la pédopsychiatre ou la psychiatre du service.Penelope Clinton reçoit entre 16 et 20 patients par semaine, dont 2 à 5 nouveaux cas: «Parmi eux, il y a beaucoup de jeunes migrants vivant des situations de précarité ou de rup-ture, issus de milieux a priori peu enclins à consulter un psy-chiatre.» Formée à l’ethnopsychiatrie, qui prend en compte l’origine ethnique et culturelle des patients, elle rencontre chacun de ses patients à raison de une fois par mois à trois fois par semaine, pour les psychothérapies d’enfant, par exemple: «Je suis chaque heure plongée dans une nouvelle situation. Le patient présent seul compte. Pas question de penser au patient précédent ou au suivant.»S’adressant souvent au service pour des problèmes fonction-nels (sommeil, alimentation), les parents de petits enfants peuvent également être reçus par la pédopsychiatre: «Avec eux, je travaille sur la relation avec leur enfant et les amène à réfléchir à celui qu’ils ont eux-mêmes été.» C’est à des pa-rents également qu’elle offre ses services en tant que pédo-psychiatre de liaison à temps partiel au Service de cardiolo-gie des HUG: «Je les accompagne dans l’annonce d’un diagnostic ou d’une maladie chronique.» En outre, à raison

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penelope clinton, 42 ansMédecin spécialiste en psychiatrie d’enfants et d’adoles-cents, Hôpitaux universitaires de Genève (HUG)

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la pratiqUe privée

Seuls les médecins disposant d’un titre de formation postgraduée peuvent exercer à titre indépendant, notamment dans un cabinet médical. Les débouchés varient fortement d’une région à l’autre et selon les spécialisations: les régions périphé-riques peinent à repourvoir les postes vacants, et les spécialisations à haute valeur technologique se concentrent plutôt dans les villes. La pénurie de médecins de premier recours commence à gagner les spécialistes. Ouvrir ou reprendre un cabinet a un prix élevé: «Les coûts d’investissement et de fonctionnement représentent jusqu’aux trois quarts du chiffre d’affaires d’un indé-pendant», témoigne François Héritier. Ce médecin généraliste établi dans le can-ton du Jura est sur le point d’ouvrir un cabinet de groupe, qu’il partagera avec deux autres généralistes – une solution qui permet notamment de réduire les charges, de favoriser les échanges entre confrères et, pour les patients, de faciliter l’accès à des prestations médicales pluridisciplinaires sous le même toit.A côté des cabinets gérés par une association de médecins indépendants se déve-loppent de nouvelles organisations de soins ambulatoires où les médecins ont un statut de salarié et bénéficient d’horaires de travail réguliers et de vacances payées.

un peu plus de la moitié des médecins spécialistes exercent à titre indépendant ou salarié dans un cabinet individuel, un cabinet de groupe, un centre ambula-toire ou une policlinique.

Les spécialités comptant le plus de médecins en pratique privée sont la médecine générale et interne / la psychiatrie et psychothérapie / la gynécologie et obstétrique / la pédiatrie / l’ophtalmologie.Dans le secteur hospitalier, la médecine interne et générale reste en tête, suivie de l’anesthésiologie / la psychiatrie et psychothérapie / la chirurgie / la pédiatrie.

Le catalogue des programmes de formations postgraduées et complémentaires est disponible sur le site de l’Institut suisse pour la formation médicale postgraduée et continue ISFM, en lien sur www.fmh.ch.

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Le cœur de son métier? «La relation», répond sans hésiter le médecin de famille, dont l’éventail des patients va des nour-rissons aux personnes âgées en passant par les enfants, les adultes et les femmes enceintes. Le spectre de ses activités est à l’avenant: vaccinations et contrôles de croissance, dia-gnostic et traitement d’infections, suivi de maladies chro-niques et cardio-vasculaires – des pathologies dont, comme ses collègues, il constate l’augmentation: «La population vieillit et, d’autre part, les progrès de la médecine aiguë sauvent aujourd’hui des personnes qui autrefois mouraient.»Faire de tout, c’est aussi effectuer des examens complémen-taires ou de la petite chirurgie: radiographies, électrocardio-grammes, analyses de sang, sutures, ponctions, excisions, à l’aide d’un équipement technique indispensable dans une région périphérique. Sur un autre plan, il lui arrive égale-ment d’apporter son soutien psychologique à des patients traversant des situations psychosociales difficiles. Dans cer-tains cas – «quand la situation n’est pas claire ou alors à la demande du patient» – François Héritier passe la main à un spécialiste. «C’est une erreur de croire qu’on est seul unique-ment en cabinet: à l’hôpital aussi, il faut, à un moment donné, prendre une décision et on est toujours seul à décider. Mais l’expérience acquise au fil des années donne assurance et confiance.»

La coNsuLtatIoN GéNéraLIsteDe 8h à 12h30, puis de 14h à 19h, François Héritier reçoit ses patients, selon l’ordre prévu par son assistante médicale qui lui prépare également les dossiers. «Qu’est-ce qui vous amène?» - C’est par cette question que le généraliste ouvre souvent la consultation qui, de fait, a déjà commencé dans la salle d’attente. «Selon certaines études, le médecin se fait en effet une idée du motif de la consultation dès les premières minutes.» Une démarche, une façon de bouger ou de se tenir, un regard, etc., sont autant de signes à ne pas manquer: «L’observation, l’écoute et le ressenti sont essentiels dans mon métier.»

Une infinie variété de situations

François héritier, 49 ans Médecin spécialiste en médecine générale indépendant, Courfaivre (JU)

C’est dans le Jura, canton où la densité médicale

est la plus faible de Suisse romande, que le Valai-

san a ouvert le premier et unique cabinet médical

de Courfaivre, en 1998 : «J’ai toujours voulu être

généraliste. Comme je tenais à faire de tout, il me

paraissait évident de m’installer dans un village.»

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lEs quatrE tEmps dE la consultation1 L’AnAmnèse («plus de trois quarts du diagnostic») vise à recueillir le maximum d’informations à partir de la plainte du patient : «Symptômes et contexte, allergies, antécédents familiaux, travail, habitudes, etc. En prenant des notes, je construis une histoire.»

2 Puis vient l’exAmen CLiniqUe: le médecin observe, palpe, percute, ausculte. «Je commente mes actes et les explique si nécessaire. Dans le verbe allemand behandeln, soigner, il y a le mot Hand, main. Un médecin touche et doit toucher les gens. Le geste a une portée thérapeutique: en mettant un doigt sur la douleur, on la reconnaît.»

3 Le diAgnostiC différentieL permet de poser des hypo-thèses et de nommer les problèmes: «La plupart des patients ont une idée de ce dont ils souffrent. Ils ont donc des attentes à l’égard du médecin - et aussi des craintes.»

4 Enfin, la prise de déCision: «Selon les cas, un examen complémentaire est effectué, je prescris un traitement, je réfère à un spécialiste ou je propose de laisser passer quelque temps avant d’évaluer la situation à l’occasion d’un prochain rendez-vous.»

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Examens de contrôle du développement, plans de vaccina-tion et urgences: les consultations rythment les journées de Caroline Hefti-Rütsche, pédiatre dans un cabinet qu’elle par-tage avec une collègue. «Les motifs de consultation d’ur-gence vont de la fièvre aux éruptions cutanées en passant par la toux et les troubles alimentaires ou du sommeil», pré-cise-t-elle. Parfois, il arrive que l’assistante médicale lui passe des appels de parents inquiets. «J’essaie de rester le plus possible disponible et de régler les situations qui peuvent l’être par téléphone.»Au moment des consultations, la doctoresse est très attentive au bien-être de ses patients, dont l’âge varie entre 0 et 18 ans: «Je préfère éviter de déshabiller d’emblée un nourrisson pour l’ausculter (il risque d’avoir froid et de se mettre à pleu-rer) ou, si une adolescente vient accompagnée de sa mère, j’essaie de dialoguer autant que possible avec la jeune fille. Mon devoir, en tant que pédiatre, est d’avoir un regard exté-rieur à la famille et de chercher à comprendre ce qui se passe dans la tête du jeune patient.» Caroline Hefti-Rütsche donne également beaucoup d’importance à l’observation: «On ap-prend souvent plus en regardant l’enfant jouer qu’en le solli-citant pour qu’il fasse quelque chose.»Pour la pédiatre, ce sont les petits événements de tous les jours qui font la richesse du métier: une maman soulagée, un enfant qui a fait des progrès, etc. «Ce qui m’est le plus diffi-cile, par contre, c’est de ne pas avoir de prise sur une situa-tion qui ne me paraît pas bénéfique pour l’enfant, par

Le bien-être de l’enfant d’abord

exemple lorsqu’il n’est pas suffisamment stimulé par son entourage ou qu’il mange toujours devant la télé. Dans ces cas-là, j’invite les parents à réfléchir aux conséquences que leurs actions pourraient avoir, mais je n’ai pas de baguette magique.»L’une des particularités de la pédiatrie réside dans la nature de la relation médecin-patient, qui implique également la personne qui s’occupe de l’enfant. «C’est un lien qui se base sur la confiance et qui se consolide au fil des années. Pour l’entretenir, il est essentiel de respecter la personne qui a choisi de venir consulter, quels que soient son mode de vie et sa culture.»

s’aDapter aux DemaNDesCaroline Hefti-Rütsche a choisi de travailler à temps partiel. « Il faut prendre soin de soi et s’accorder du temps, tout au long de sa carrière, car on ne peut bien soigner les autres que si on est bien soi-même. » Un équilibre qui n’est pas toujours facile à trouver: la spécialiste constate en effet que les pa-rents d’aujourd’hui veulent prendre rendez-vous de préfé-rence en fin de journée, en dehors des heures de travail et dans les meilleurs délais. « Dans une société où la plupart des services sont offerts 24h/24, les gens n’ont plus l’habi-tude d’attendre. » Dans ce contexte, Caroline Hefti-Rütsche fait partie du comité de pilotage de la garde pédiatrique du Nord Vaudois, mise en place récemment pour désencombrer les urgences hospitalières en soirée et le week-end.

«J’ai choisi la pédiatrie parce que c’est une des seules spécialités

de la médecine où on peut encore jouer.» Dans son métier, Caroline

Hefti-Rütsche apprécie tout particulièrement le contact honnête et

direct qu’elle peut établir avec les enfants: «Rares sont les jours où

je ne ris pas!»

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caroline hefti-rütsche, 43 ansMédecin spécialiste en pédiatrie dans un cabinet indépendant, Yverdon-les-Bains (VD)

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Le bien-être de l’enfant d’abord

«Si les mains sont l’outil du chirurgien, les yeux sont celui du radiologue», relève Christophe Campolini. «Contrairement à ce qu’on pense, ce n’est pas le médecin qui réalise les images, mais le technicien en radiologie médicale.» Un radiologue passe l’essentiel de son temps devant un écran: lecture et analyse des images d’une part, rédaction de rapport à l’inten-tion du médecin traitant ayant sollicité les compétences du spécialiste, d’autre part. Il s’agit généralement, pour le radio-logue, de confirmer ou de préciser un diagnostic. «La vie des patients est entre nos mains: ce que nous trouvons va déci-der d’un suivi, d’une chirurgie, d’une hospitalisation ou non.»«On ne trouve que ce qu’on cherche», poursuit le radiologue, dont l’intervention est orientée par l’ordonnance du médecin traitant: «Je vais croiser la question de mon confrère et la pathologie du patient avec les différentes techniques dispo-nibles.» Scanner, imagerie par résonance magnétique (IRM) ou échographie, voire rayons X classiques, seront alors pri-vilégiés en fonction de ce que le radiologue veut mettre en évidence: tumeur, déchirures ligamentaires, ostéoporose, arthrite, kyste, etc. L’intervention du radiologue repose à la fois sur des connaissances pointues en sémiologie clinique (savoir rechercher et interpréter l’expression des patholo-gies) et sur une maîtrise parfaite des techniques: «Alors que l’IRM, le scanner et la radio classique font appel à de larges connaissances théoriques, l’échographie demande une habi-leté qui s’acquiert au fil de la pratique.» L’imagerie est la discipline médicale ayant le plus évolué ces trente dernières années: «Le matériel est extrêmement coûteux. Il s’agit donc pour le radiologue d’être efficace et précis, tout en respectant le protocole d’examen lié à la pathologie du patient.»

L’interprétation des signes

habILeté techNIqueLes trois médecins spécialistes en radiologie du Centre d’imagerie médicale de Fribourg sont chacun expert dans un domaine particulier. Le fer de lance de Christophe Campolini: la radiologie ORL et la radiologie interventionnelle, en par-ticulier l’angioplastie (dilatation d’une artère obstruée à l’aide d’un ballonnet et pose de stent pour maintenir l’artère ouverte). Ses collègues et lui-même se partagent d’autres interventions de ce type: infiltration (injection de substances actives pour soulager une douleur chronique), vertébroplas-tie (injection de ciment dans une vertèbre pour compenser une perte osseuse), biopsie ou repérage stéréotaxique (opé-ration guidée à l’aide de l’imagerie médicale), thermoabla-tion percutanée de tumeurs, etc. Autant d’actes qui n’ont aucun secret pour le médecin à l’affût des progrès de la tech-nique médicale et sensible aux ponts jetés entre les spécia-lités: «Par exemple, la stéréotaxie et l’angioplastie se situent au carrefour de la radiologie, de la chirurgie et de la cardio-logie.»L’informatique a révolutionné le métier de radiologue. L’imagerie médicale, à son tour, a influencé la chirurgie, aujourd’hui plus précise, ou l’oncologie, ciblant mieux les cancers. Elle connaîtra encore d’autres développements: «Sans doute ira-t-on plus loin encore dans l’infiniment pe-tit», se réjouit Christophe Campolini.

Pendant ses études, fasciné par les pathologies

du cerveau, Christophe Campolini a hésité entre

la radiologie et la neuropsychiatrie, une discipline

où le médecin est confronté à des situations très

lourdes. «La radiologie me permet de garder le rap-

port qui me convient avec les patients.»

christophe campolini, 40 ansMédecin spécialiste en radiologie dans un centre d’imagerie médicale, Fribourg

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Hôpital ou cabinet? La pratique médicale de la gynécologie peut différer fortement selon le lieu de travail et la formation approfondie choisie. Néanmoins, comme pour tous les mé-decins spécialistes, l’hôpital est un passage obligé pour les futurs gynécologues, dont la formation postgraduée com-prend un nombre important d’interventions chirurgicales. «Venir à bout du catalogue opératoire est une obsession quand on est médecin assistant! Il faut être vraiment moti-vé», se souvient Marion Ombelli-Meisser, qui apprécie au-jourd’hui les avantages du cabinet: «Je trouve un équilibre entre ma profession et ma vie familiale avec trois enfants, je choisis mes horaires et mes vacances.» Suivis de grossesse, contrôles annuels, dépistage et prévention font la richesse de son quotidien: «Dans ma pratique, il y a de la technique, de la routine, et du relationnel, un aspect que j’apprécie de plus en plus.»Les actes courants que sont les échographies de grossesse ou les examens gynécologiques de routine sont ponctués par des interventions chirurgicales (traitements de condylomes vulvaires, opérations non oncologiques des seins, etc.) au bloc opératoire dont le cabinet est équipé. «En gynécologie, on voit des personnes en bonne santé, mais aussi des cas graves. Le médecin doit pouvoir supporter cette tension.» Sa longue expérience de l’hôpital, où elle a pratiqué une méde-cine de pointe, lui a donné assurance et vision globale. Mais, modère-t-elle, «on ne peut pas être spécialisé dans tout». Quand lors d’un ultrason de contrôle, par exemple, la gyné-cologue suspecte une malformation du foetus, elle adresse la patiente à un confrère spécialisé en échographie. «Il convient

se mettre à son compte

marion ombelli-meisser, 42 ansMédecin spécialiste en gynécologie et obstétrique indépendante, Neuchâtel

de rester humble. En cabinet, la responsabilité est d’autant plus grande qu’on est son propre chef.»

pLaNIFIer soN proJetMarion Ombelli-Meisser a toujours voulu ouvrir un cabinet collectif dans l’idée de fournir aux femmes, à la même adresse, des traitements médicaux et des soins spécialisés ciblés sur la santé au féminin. La gynécologue, qui s’est asso-ciée dans l’aventure avec un chirurgien plasticien, n’a pas fait le pas sans avoir réalisé une étude de marché et effectué une projection financière, avec l’aide d’un banquier: «En ouvrant ce cabinet, nous avons monté une entreprise. Il est indispen-sable de se faire conseiller.»A Neuchâtel, le taux de gynécologues est en dessous de la moyenne nationale. «Trois mois après l’ouverture, mon agen-da était plein!», souligne Marion Ombelli-Meisser. De plus, dans ce canton où les industries internationales sont bien présentes, le polyglottisme de la spécialiste est un atout non négligeable. Les deux chefs d’entreprise louent des espaces du Centre Femmes à d’autres professionnels de la santé, dont une sage-femme, une diététicienne et une psychologue. Au-tant de visions qui permettent des regards croisés et des col-laborations pluridisciplinaires, tout en augmentant la visibi-lité du cabinet. Pionnière, Marion Ombelli-Meisser a épousé un pionnier: son mari, médecin généraliste hospitalier, est un des premiers médecins de Suisse romande à avoir obtenu de sa hiérarchie de travailler à temps partiel pour s’occuper de ses enfants.

Rompue à toutes les spécificités et exigences de la gynécologie

hospitalière, Marion Ombelli-Meisser vient d’ouvrir, avec un confrère

chirurgien plasticien, un centre pluridisciplinaire dédié à la femme.

«Ouvrir un cabinet, c’est monter une entreprise.»

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Un petit pourcentage de médecins renonce à la clinique pour s’engager dans la recherche fondamentale. D’autres se tournent vers la santé publique ou la médecine du travail, deux disciplines qui jouent un rôle essentiel dans la prévention. Quant à l’engagement humanitaire, «il reste un idéal pour de nombreux médecins», relève Bénédicte Cadoux, chargée de recrute-ment pour Médecins Sans Frontières. Les mandats, d’une durée de six mois à une année, s’adressent à des médecins che-vronnés et autonomes de tout âge. «Nous recherchons moins de généralistes aujourd’hui», précise Bénédicte Cadoux. «Les missions sont de plus en plus spécialisées.»

méDecIN Des méDecINs«La santé passe par de bonnes conditions de travail», dé-clare Sandra Deriaz, responsable opérationnelle du Bu-reau Médecins de demain mis sur pied en 2009 au Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV) en réponse à la pénurie de médecins. «De manière générale, on constate une augmentation du stress au travail, ce qui accroît les risques de tomber malade et, par conséquent, se répercute sur le système de santé. Ma mission, au Bureau Médecins de demain, consiste entre autres à ‘prendre soin’ des mé-decins du CHUV, concernés à la fois comme travailleurs et comme soignants.» Sandra Deriaz se penche également sur les conditions de formation des médecins en partant d’un double constat: d’une part la pénurie de médecins, d’autre part la féminisation de la profession médicale et l’aspiration de la relève à concilier vie privée et vie profes-sionnelle. Enquête sur les conditions de travail, aide aux plans de carrière et conseil aux médecins en difficulté font partie de son cahier des charges. Passionnée par le déve-loppement organisationnel, cette ancienne cheffe de cli-nique dans le service de médecine interne du CHUV a au-jourd’hui renoncé à son activité clinique et prépare un master of advanced studies en économie et management de la santé. «L’image de la profession médicale doit évo-luer: certains médecins ne conçoivent pas le temps partiel, beaucoup n’imaginent pas que la prise en charge de leurs patients puisse être déléguée à d’autres, etc. Les médecins ont de la peine à prendre du recul.» Les exigences de la formation sont lourdes: «De nombreux jeunes médecins craquent en fin de cursus. Nous souhaitons mettre en place un programme de coaching pour accompagner et prévenir ce phénomène.» En résumé, le Bureau Médecins de de-main s’attelle à concilier l’exigence «soins pour tous et bonnes conditions de travail» avec l’équation «médecin heureux égale patient satisfait».

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aUtreS pratiqUeS

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se spécIaLIserLe diplôme fédéral de médecin permet d’exercer la méde-cine à titre dépendant dans un hôpital ou un cabinet médical et de poursuivre sa formation postgraduée jusqu’à l’obten-tion du titre de spécialisation choisi (voir www.fmh.ch > ISFM > onglet Aide-mémoire). Le nombre de places cliniques a augmenté avec la possibilité, pour les futurs médecins, d’effectuer une partie de leur assistanat dans un cabinet. «Ce n’est pas difficile de trouver une place de stage», nuance Nurullah Aslan, médecin assistant. «Ce qui l’est, c’est d’en trouver une dans le domaine qui nous intéresse!» Jean-Pierre Keller, de l’Institut suisse pour la formation médicale postgraduée et continue (ISFM), insiste sur l’importance d’anticiper et de construire un parcours cohérent. Les stages à l’étranger peuvent être pris en compte, mais à certaines conditions, la moitié de la formation spécifique devant être accomplie en Suisse.

Les eFFets De La péNurIe sur Le quotIDIeN Des méDecINsEn milieu hospitalier, il n’est pas rare que les médecins cadres travaillent 70 heures par semaine. «On sait généralement quand on commence, mais on ne sait jamais quand on finit!», constate l’un d’eux. «Mes journées de travail comptent entre 10 et 12 heures. C’est souvent à la maison que je règle mes tâches administratives», renchérit une consoeur. Quant aux médecins assistants et aux chefs de clinique, leur temps de présence à l’hôpital, fixé par la loi sur le travail, ne doit pas excéder 50 heures hebdomadaires. Ils sont astreints à des gardes sur place. Les médecins cadres assurent de leur côté un service de piquet en restant disponibles pour toute inter-vention d’urgence. En ambulatoire, les médecins organisent un service de garde ou de piquet le soir, la nuit et les week-ends. Ces services visent à assurer des soins 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7.

Un peu plus de 30 000 médecins, dont 9200 dans les can-tons latins, prennent soin de la santé des Suisses. Alors que la Suisse est l’un des pays où la densité médicale, toutes spécialités confondues, est la plus forte (près de 4 méde-cins pour 1000 habitants), le nombre de médecins ne suffit pas à répondre à des besoins croissants. Le système de santé est confronté à un triple défi: assurer la relève du per-sonnel de santé actuel, dont une grande partie prendra sa retraite d’ici 20 ans; répondre à une hausse des besoins en soins, et donc en personnel, liée au vieillissement démo-graphique; s’adapter à des changements qualitatifs face à l’augmentation des maladies chroniques.La FMH recense à peine un médecin généraliste pour 2000 habitants. Alors que la moyenne d’âge des médecins, toutes spécialités confondues, est d’environ 48 ans, un généraliste sur trois est âgé de plus de 60 ans. Cette pénurie sensible chez les médecins de premier recours menace également les spécialistes: «Nous cherchons depuis des mois à compléter notre équipe de médecins, suite au départ à la retraite d’un de nos collègues», remarque Christophe Campolini, radio-logue. Selon Sandra Deriaz, responsable du Bureau Méde-cins de demain du CHUV, cette situation a des répercussions sur la relève dans les hôpitaux, qui commencent à rencon-trer des difficultés à repourvoir certains postes d’assistants. Pour faire face, les hôpitaux suisses recrutent à l’étranger (40% des médecins hospitaliers, selon la FMH).

Des étuDes séLectIvesL’intérêt pour les études de médecine ne diminue pas, mais la capacité d’accueil des universités évolue peu. Il faudrait, en Suisse, entre 1200 et 1300 nouveaux médecins par an, soit 500 de plus que le nombre de diplômes fédéraux décernés chaque année. Sur recommandation du Conseil fédéral, les universités concernées ont augmenté, depuis 2007, le nombre de places dans les auditoires pour les porter à 1000 en 2011. Malgré cela, les inscriptions, cette même année, excédaient de 350% - un record - la capacité d’accueil des universités. Celles-ci sélectionnent drastiquement les can-didats avant l’entrée en formation ou, à Genève et à Lau-sanne, au cours de la première année d’études.

généraliSteS trèS recherchéS

perSpectiveS et marché de l’emploi

chiffrEs clés30 000 médecins en exercice53,1 % en pratique privée45,3 % en milieu hospitalier1,6 % : autres secteurs12,9% : médecins généralistesAge moyen : 48,4 ans

FMH, Statistique médicale 2010

35,8% dEs médEcins En ExErcicE sont dEs fEmmEsElles sont représentées à plus de 50% en psychiatrie d’enfants et en pédiatrie, à plus de 40% en dermatologie, gynécologie, génétique médicale, pathologie et prévention et santé publique.

65,2% dEs médEcins En ExErcicE sont dEs hommEsIls sont surtout présents en chirurgie et en urologie (à plus de 90%), en cardiologie, en gastroentérologie et en pneu- mologie (80%).

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Avez-vous…

Le goût des études longues?«Ce n’est pas tant l’intelligence qui compte, mais l’endurance, la persévérance, la discipline. Mes études m’ont permis d’acquérir une pensée rigoureuse.»

Penelope Clinton, pédopsychiatre

De la résistance physique?«Une bonne santé est indispensable pour supporter le rythme des études et de l’assistanat.» Caroline Hefti-Rütsche, pédiatre

De la détermination et l’aptitude à travailler sous pression?«Chef de clinique, c’est dur: on est tout le temps appelé en urgences, il y a beaucoup de décisions à prendre, souvent lourdes. On a l’angoisse d’avoir peut-être raté quelque chose.» Jocelyne Bloch, neurochirurgienne

De l’intérêt pour l’être humain et pour la relation?«Nous sommes à l’écoute des patients. Leurs soucis ne sont pas toujours ceux des médecins.» Nurullah Aslan, médecin assistant

De l’ouverture et de la tolérance?«Comme médecin, je respecte les personnes qui ont choisi de venir dans mon cabinet, quels que soient leur mode de vie et leur culture.»

Caroline Hefti-Rütsche, pédiatre

L’aptitude à créer un climat de confiance?«On se rend chez tel ou tel médecin parce qu’on a confiance en lui, et non parce que son cabinet est à côté de chez soi.» François Héritier, généraliste

Le sens de l’observation et de l’écoute?«La médecine est un art. Le médecin doit savoir décrypter et interpréter le message implicite du patient.» Caroline Hefti-Rütsche, pédiatre

Une certaine humilité?«Aujourd’hui, il y a un décalage entre les attentes des gens, qui pensent pouvoir être remis sur pied en quelques jours, et l’outil principal du médecin, qui est le temps.» François Héritier, généraliste

De l’habileté technique et de la précision?«Il en faut pour effectuer les actes opératoires, les sutures, les réductions de fractures, les injections, les échographies, lire une radiographie, interpréter les résultats d’une analyse, etc.» François Héritier, généraliste

Du sang-froid?«Face à des polytraumatisés, on se protège en considérant le corps comme une machine à réparer.» Patrick Schoettker, anesthésiste

la médecine voUS intéreSSe? faiteS le point SUr voS qUalitéS.

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1) étuDes préGraDuéesLieux: Universités de Genève et de Lausanne; Universités de Bâle, de Berne et de Zurich. Cursus partiel à Fribourg et à Neuchâtel.Durée: 6 ans (bachelor, 3 ans + master, 3 ans).conditions d’admission: certificat de maturité gymnasiale.L’accès aux études est limité par un numerus clausus (concours) en Suisse alle-mande et à Fribourg. En Suisse romande, des examens sélectifs, en première an-née, visent à réduire le nombre d’étudiants en fonction du nombre de places dis-ponibles par université. Un test d’aptitudes (à valeur indicative) est organisé à Genève.

préinscription et inscription: en ligne sur le site de la Conférence des recteurs des universités suisses (www.crus.ch).

DéroulementLes études de médecine associent théorie et pratique. Le niveau bachelor est axé sur les sciences fondamentales (biologie, chimie, physique) et sur les bases propé-deutiques des sciences cliniques. La formation clinique est initiée en milieu hos-pitalier et en cabinet médical, sous forme de stages et d’enseignement au lit du malade.Le niveau master comporte des cours-blocs et met l’accent sur l’apprentissage en milieu clinique, avec rotations dans les services. Un stage de dix mois, dont un mois chez un médecin de premier recours (interniste, généraliste, pédiatre), oc-cupe la 3e année de master.

titres obtenus: master en médecine humaine / diplôme fédéral de médecine.

2) FormatIoN postGraDuée (5 à 6 aNs)Les 44 formations de spécialistes sont gérées par l’Institut suisse pour la formation médicale postgraduée et continue (ISFM), organe indépendant de la Fédération des médecins suisses (FMH). La formation postgraduée, au cours de laquelle les médecins assistants approfondissent leurs compétences dans un domaine parti-culier, est obligatoire pour l’exercice à titre indépendant. Une formation post- graduée en trois ans a été créée en 2002 pour satisfaire aux normes de l’Union européenne: médecin praticien. Plus sommaire, elle s’adresse en particulier aux médecins étrangers voulant exercer en Suisse à titre indépendant. Elle ne dé-bouche pas sur un titre de spécialiste.La formation postgraduée peut être effectuée à temps partiel. Les médecins assis-tants sont salariés.

3) FormatIoN coNtINue et compLémeNtaIre (Durée varIabLe)Une soixantaine de formations continues et complémentaires permettent aux spé-cialistes d’approfondir un savoir-faire ou d’acquérir une hyperspécialisation: gé-riatrie, phoniatrie, néonatologie, médecine du sport, médecine d’urgence, méde-cine naturelle, etc.

thèse de doctoratLe doctorat en médecine / en médecine et en sciences, facultatif pour l’obtention du titre de spécialiste, est un passage obligé pour les médecins se destinant à la carrière académique. D’autres doctorats sont accessibles aux titulaires d’un master en médecine optant pour la recherche ou l’industrie.

formation

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Natasa stojadinovic, 1re année«Des notions qui nous avaient été expliquées durant des mois au lycée (secondaire II) ont été condensées en quelques heures à l’uni.»

aurélie Leuenberger, 6e année«Je pensais devoir travailler trois fois plus à l’uni qu’au gymnase, mais en fait c’était au mois cinq fois plus!»

aurélie Leuenberger, 6e année«Les branches de première année, très axées sur les ‹sciences dures›, sont une étape nécessaire pour la compréhension du reste.»

Gaël ravach, 6e année«Les notions apprises dans mon Option Spécifique (Biologie-Chimie) m’ont énormément aidé pendant la première année de médecine.»

sameer Nazeeruddin, 5e année«En première année, il y a certes environ 60% d’échecs, mais cela veut aussi dire qu’il y a 40% de réussites!»

corinne Landa, 2e année«Après avoir passé la première année, on se sent plus confiant et capable. Cependant, on sait que la 2e est également difficile: on reste donc sur nos gardes.»

sameer Nazeeruddin, 5e année«Même s’il faut faire des sacrifices temporaires, cela ne veut pas dire que l’on passe notre année à étudier! Il est impératif d’avoir des loisirs pour faire une pause et gérer le stress.»

Gwendoline boillat, 4e année«En 3e année, le rapport entre les enseignants et les étudiants change: on nous considère plus comme des futurs médecins.»

Yalda sadeghi, 6e année«Les stages ont constitué la meilleure partie de mes études. Le plaisir de mettre en pratique nos connaissances théoriques et d’avoir un contact avec les patients nous récompense de l’effort fourni pendant nos études.»

Gaël ravach, 6e année«Un conseil: ne jamais accepter une notion ou un concept sans l’avoir entièrement compris permet d’éviter l’ ‹appris par cœur›, qui fait perdre beaucoup de temps et d’énergie, souvent pour rien!»

réflexionS d’étUdiantS

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En savoir pluswww.orientation.ch, le portail suisse de l’orientation professionnelle, universitaire et de carrière. Adresses des offices, descriptifs de professions et de formations, offres de perfectionnement

www.crus.ch, Conférence des recteurs des universités suisses: informations sur les études de médecine, les modali-tés d’inscription, le test d’aptitudes, les examens, etc.

www.fmh.ch, Fédération des médecins suisses. Lien sur le site de l’Institut suisse pour la formation médicale postgra-duée et continue (ISFM)

www.swimsa.ch, Association suisse des étudiants en médecine

www.asmac.ch, Association suisse des médecins assistants et chefs de clinique

www.unige.ch/medecine, Université de Genève, Faculté de médecine

www.unil.ch/fbm, Université de Lausanne, Faculté de biologie et de médecine

Impressum1re édition 2012

edition:Centre suisse de services Formation professionnelle | orientation professionnelle, universitaire et de carrière CSFO Editions, www.csfo.ch, [email protected]

Direction du projet: Véronique Antille, CSFO enquête et rédaction: Corinne Giroud et Alessandra Truaisch, OCOSP Lausannerelecture: Christoph Hänggeli, avocat, Directeur de l’Institut suisse pour la formation médicale postgraduée et continue ISFMphotographies: Thierry Porchet, Démoret; page 15: MSF - Kate Geragthy, page 18: CEMCAV - CHUVGraphisme: Viviane Wälchli, Zurichmise en page: Roland Müller, CSFOImpression: Swissprinters Lausanne SA

Diffusion et commande:CSFO Distribution, Industriestrasse 1, 3052 ZollikofenTél. 0848 999 002, Fax 031 320 29 [email protected], www.shop.csfo.ch

N° d’article: BB2-3091

remerciements:Nous remercions toutes les personnes et les entreprises qui ont participé à l’élaboration de ce document. Produit avec le soutien de la Confédération (OFFT).

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