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Nicolas Batum (France) © J.F. Mollière-FFBB/L.Kulbis-Agence Castoria-FIBA Europe Joakim Noah Les Bleus... Jour après jour... La Lituanie et le basket... J.K. Edwards... Rétro : les cartons... AfroBasket #35 S SEPTEMBRE-OCTOBRE 2011 www.basketnews.net 3:HIKNME=\UZ^UU:?k@a@d@p@g; M 03247 - 35 S - F: 5,90 E MAXI BASKET N°35 S – SEPTEMBRE-OCTOBRE 2011 DOM-TOM : 6,60 - BEL : 6,10 - CFA : 4800 F CFA L’exploit des Bleus à l’Euro L’ARGENT DU BONHEUR 2 posters

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Les Bleus... Jour après jour... La Lituanie et le basket... J.K. Edwards... Rétro : les cartons... AfroBasket

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www.basketnews.net3:HIKNME=\UZ^UU:?k@a@d@p@g;

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MAXI BASKET N°35 S – SEPTEMBRE-ocToBRE 2011 DOM-TOM : 6,60 € - BEL : 6,10 € - CFA : 4800 F CFA

L’exploit des Bleus à l’Euro

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Tarkett France - Service Information,Documentation, Echantillons2, rue de l’Égalité, 92748 Nanterre cedex410 081 640 RCS nanterreTél. : 01 41 20 42 49 - fax : 01 41 20 47 00e.mail : [email protected]

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Information

Tarkett Sports est heureux de voir son parquetinauguré par l’équipe de France de Basket-ball à l’occasion de son stage de préparation au Championnat d’Europe.

PARQUET DE L’INSEP-A4 29/07/11 15:30 Page 1

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Édito • maxi-basket 03

septembre - 0ctobre 2011sommaire #35 s

04 Un-contre-Un : blake schilb

06 Échos

12 contrôle sUrprise : Jean-lUc monschaU

14 eUrobasket : les bleUs

28 eUrobasket : JoUr après JoUr

66 eUrobasket – Dans l’œil Des scoUts : riharDs kUksiks

76 J.k. eDwarDs

80 rÉtro : les cartons

88 afrobasket

98 À la Une : JÉrôme schmitt

c’est si bonpar pascal LeGendre

A insi donc l’équipe nationale de basket-ball peut-elle aussi enchanter le bon peuple de France comme ses consœurs du foot, du rugby et du hand. Ainsi

donc a-t-elle lavé à grandes eaux des années, des décennies, de désillusions, de frustration, et évité au basket d’être marginalisé définitivement. Ce n’est pas une médaille en trompe-l’œil comme à Sydney en 2000 où les Bleus avaient slalomé avec brio entre les difficultés. Cette fois, ils ont affronté de plein fouet et culbuté ce qui se fait de mieux en Europe : l’Allemagne, la Serbie, la Turquie, la Lituanie chez elle, la Grèce, la Russie, ne déposant les armes que face à l’Espagne, mais sans que le moindre sentiment de déception puisse nous envahir comme à chaque fois. Quand ils sont à fond les manettes, avec Pau Gasol en leur centre, les Espagnols sont tout simplement hors de portée et, à la place des Américains, déjà chahutés à Pékin, on se préparerait pour de bon afin de ne pas tomber de haut comme à Athènes en 2004.N’en déplaise à certains commentateurs espagnols d’une bêtise affligeante, l’équipe de France n’est pas composée que d’athlètes « qui sautent haut », mais de joueurs qui ont fait preuve de détermination, d’abnégation et d’intelligence. Et, révélation pour la ménagère de moins de 50 ans – nous on le savait – qui sont glamour, sexy. Tony Parker a joué un indispensable rôle de chef d’orchestre y compris dans les coulisses. Joakim Noah était effectivement la pièce manquante du puzzle et il s’est coulé dans le collectif comme s’il était là depuis les cadets. Souhaitons qu’il ait pris goût définitivement à la sélection nationale. Dans le concert de louanges, il ne faut oublier personne, du coach Vincent Collet, qui a maîtrisé ses émotions, relancé des joueurs que l’on croyait en perdition – quelle résurrection pour Nando De Colo après une première phase complètement cata – et fait oublier que des murs porteurs étaient absents (Ronny Turiaf, Yannick Bokolo) ou défaillant à cause de blessures passagères (Mike Gelabale), jusqu’à Jean-Pierre Siutat qui a fait son job de président fédéral en réglant en amont les fameuses primes d’assurances.

Une épopée vraiment unique réalisée par la meilleure équipe de basket française de tous les temps, incontestablement. Et qui a été convenablement couverte par les médias, dans la variété avec le foisonnement des nouvelles technologies, des sites Internet à twitter. Malgré la concurrence (ce n’est pas de sa faute !) de DSK sur TF1 à la même heure (13,4 millions de téléspectateurs), la finale France-Espagne a réuni 1,856 million de personnes sur France 4 – pas si loin du record de la TNT établi par l’équipe de France de foot féminine (2,3 millions) dont l’horizon était davantage dégagé –, et en même temps, 1,046 million sur Canal + Sport. Un carton qui aurait pris encore davantage d’ampleur si des hommes du passé comme Daniel Bilalian, le directeur des sports de France Télévisions – sa référence, véridique, ce sont les Harlem Globe Trotters –, avaient été éclairés en ouvrant les antennes de France 2 ou France 3. Il faut s’en convaincre, sur un plan sportif comme médiatique, tout ne peut pas se faire en un jour. C’est un socle qui vient d’être édifié. Ce sont les Jeux Olympiques de Londres qui s’ouvrent au basket français et France Télévisions a annoncé la retransmission de tous les matches des Bleus – sans interruption en fin de deuxième mi-temps pour diffuser du tir à la carabine couché, svp. La fédé nous promet de la promo et éventuellement en préparation un fabuleux France-États-Unis à Paris-Bercy. Touchons du bois. Espérons aussi que le lock-out de la NBA se prolonge juste un peu pour voir à l’œuvre Nicolas Batum sous le maillot de Nancy, Boris Diaw sous celui de Bordeaux, et pourquoi pas Tony Parker avec l’ASVEL. Quel éclairage alors pour la Pro A !«  On  peut  faire  encore  mieux,  il  faut  gagner  la  prochaine fois  », a juré Tony Parker. Acceptons en l’augure. Ayons aussi conscience que la concurrence en basket est terrible et la pérennité des succès n’est pas gravée dans le marbre. Rappelez-vous que la Serbie, finaliste de l’Euro 2009, n’ira pas aux JO de Londres. La Serbie quand même. Allez, en attendant les prochaines échéances, on savoure. C’est si bon !l

Directeur de la publication Gilbert CARON Directeur de la rédaction Pascal LEGENDRE ([email protected]) Rédacteur en chef Fabien FRICONNET ([email protected]) Rédacteur en chef-adjoint Thomas BERJOAN ([email protected])MAXI-BASKET EST édITé pAr SArL NOrAC prESSE Siège Social : 3 rue de l’Atlas – 75019 PARIS. CApITAL : 25 000 eurosprINCIpAuX ASSOCIéS : Print France Offset, Le Quotidien de Paris éditions, Investor.

RÉDACTION DE PARIS3 rue de l’Atlas - 75019 Paris Téléphone : 01-73-73-06-40 – Fax 01-40-03-96-76 RÉDACTION DU MANS75 Boulevard Alexandre & Marie Oyon BP 25244 - 72005 LE MANS CEDEX 1 Téléphone : 02-43-39-16-21 – Fax 02-43-85-57-53

JOURNALISTES Thomas BERJOAN, Thomas FÉLIX (01-73-73-06-47), Fabien FRICONNET, Florent de LAMBERTERIE (01-73-73-06-46), Pascal LEGENDRE (02-43-39-16-26), Antoine LESSARD, Pierre-Olivier MATIGOT, Laurent SALLARD.RÉDACTION AUX USA Jérémy BARBIER (Chicago), Pascal GIBERNÉ (New York).Correspondants à l’étrangerDavid BIALSKI (USA), Giedrius JANONIS (Lituanie), Kaan KURAL (Turquie), Pablo Malo de MOLINA (Espagne), Streten PANTELIC (Serbie), Bogdan PETROVIC (Serbie); Yannis PSARAKIS (Grèce), Sran SELA (Israël), Stefano VALENTI (Italie).

Ont collaboré à ce numéroYann CASSEVILLE, Claire Porcher et Frédéric TRIPODI.Secrétaire de rédaction Cathy PELLERAY (02-43-39-16-21 - [email protected]).

RÉALISATION GRAPHIQUE Conception charte graphiquePhilippe CAUBIT (tylerstudio) Direction artistiqueThierry DESCHAMPS (Zone Presse)MaquettisteCyril FERNANDO

ABONNEMENTS Laurence CUASNET (02-43-39-16-20, [email protected]) - NORAC PRESSE - Service abonnements - B.P. 25244- 72005 LE MANS CEDEX 1

PUBLICITÉ RÉGIE Hexagone Sports 12 rue Notre-Dame des Victoires – 75002 ParisPatrick GOHET (09.54.04.72.66), [email protected]ïc BOQUIEN (06.87.75.64.23), [email protected]

IMPRESSIONROTO PRESSE NUMERIS 36 Boulevard Schuman – 93190 Livry Gargan

RÉGLAGEÀ JUSTE TITRES : Badice BENARBIA (04 88 15 12 42) [email protected] PARITAIRE : 1110 K 80153 RCS : Paris B 523 224 574 ISSN : 1271-4534. Dépôt légal : à parution

La reproduction des textes, dessins et photographies publiés dans ce numéro est la propriété exclusive de Maxi-Basket qui se réserve tous droits de reproduction et de traduction dans le monde entier.

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« J’AIME CRÉER POUR

MES COÉQUIPIERS »

BLAKE SCHILB(ÉLAN CHALON)MÉTRONOME DE L’ÉLAN DEPUIS DEUX ANS, LE ALL AROUND AMÉRICAIN A BOUCLÉ LE DERNIER EXERCICE DANS LE TOP 10 DE LA LIGUE À L’ÉVALUATION (7E), AU SCORING (14,6 PTS, 9E) ET À LA DISTRIBUTION (4,3 PASSES, 9E). POUR CE NATIF DE L’ILLINOIS, LONGTEMPS BIBERONNÉ AUX EXPLOITS DES BULLS DE JORDAN, LE COLLECTIF PRIMERA TOUJOURS SUR LES PROUESSES INDIVIDUELLES. Propos recueillis par Jérémy BARBIER

Quel est ton geste préféré ?

Mon geste préféré ? J’aime beaucoup jouer en post-up. Je dirais que mon shoot préféré serait un fade-away.

Dans ta panoplie, quel mouvement est le plus efficace ?Le plus effi cace... (Il réfl échit) Mon shoot favori est le fade-away mais ce n’est pas forcément le plus effi cace. Je ne sais pas, peut-être mon crossover. Un simple crossover de droite à gauche, en m’arrêtant au niveau de la ligne des lancers. Quelque chose comme ça.

Si tu devais n’en choisir qu’une, quelle partie de ton jeu aimerais-tu vraiment améliorer ?Je crois que c’est en défense que j’ai le plus besoin de faire des progrès. Actuellement, en tant que joueur, ma défense individuelle est peut-être ce que je peux améliorer le plus.

Tu préfères attaquer ou défendre ?Je préfère l’attaque après avoir bien défendu. (Il rit) C’est le meilleur moyen.

Dunk ou shoot à trois-points ?Le trois-points, je pense. (Il hésite) Oui, c’est logique. Je préfère toujours avoir trois points plutôt que deux. (Il rit)

Tu as eu quelques difficultés avec ton shoot pendant les playoffs (1/11 derrière l’arc). C’est encore un secteur irrégulier pour toi ?En playoffs, je pense que nous étions tous fatigués mentalement. Moi, je l’étais en tout cas. Toute l’énergie laissée en coupe de France a rejailli sur mon physique. Mais pendant la saison, j’ai eu plutôt un bon pourcentage à longue distance (38,3%).

As-tu une position préférentielle sur le parquet ?Les ailes, à gauche ou à droite, peu importe. J’aime être à 45° du panier.

Tu es né et tu as grandi dans l’Illinois. Tu as également fait ton college à Chicago (Loyola). Dois-je te demander qui étaient tes modèles ? (Il rit) Mon père était un grand fan de Michael Jordan. J’étais vraiment jeune mais je me souviens qu’il regardait tous les matches. Étant de Chicago, j’ai toujours grandi en regardant Michael Jordan, Scottie Pippen et les Bulls. La deuxième équipe que je regardais était les Knicks, simplement parce qu’ils étaient les rivaux. J’avais toujours envie de voir ces deux équipes se rencontrer.

Ton jeu complet se rapproche davantage de celui d’un Scottie Pippen que de Michael Jordan…Je le pense aussi. J’aimais Pippen parce qu’il était très vertical. Il était très grand et il savait très bien utiliser ça pour défendre. Défensivement, j’ai essayé d’apprendre de Scottie Pippen.

Quel est le joueur le plus fort que tu as croisé sur les terrains de Pro A ?(Il réfl échit) Je ne sais pas. Je pense que l’un des meilleurs était peut-être Tremmell Darden. David Noel m’avait aussi impressionné quand je l’ai vu la première fois avec Roanne.

Tu es considéré comme un ailier complet, quel secteur du jeu préfères-tu ?J’aime créer pour mes coéquipiers. Que cela soit en passant le ballon ou en posant un écran. Je pars du principe que si mes coéquipiers sont plus impliqués dans le jeu, je suis plus impliqué également.

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LES ÉCHOS

LE PLaNKiNG

ça a “PLaNkÉ” tOUt L’ ÉtÉ !Le “planking”, kézako ? Tout l’été, les basketteurs ont “planké”, c’est-à-dire ont fait la planche. Lancée par les stars NBA comme Dwight Howard, très vite, la mode de l’été est arrivée en France. Maxi-basket vous présente le meilleur des “plankeurs“ français.

1/ Aaron Cel a été l’un des premiers à lancer le concours en LNB.2/ Pas très original, Nicolas Batum, mais un 10/10 en décor.3/ Il n’y a pas d’âge pour “planker” ! Ici… Claude Bergeaud.4/ La main doit être parfaitement collée à la jambe, Edwin Jackson disqualifié !5/ Andrew Albicy monte sur notre podium pour avoir choisi comme cadre la “plus belle

avenue du monde”, les Champs-Élysées.6/ Julien Bestron, notre chouchou : il a passé tout l’été allongé !7/ Boris Diaw en “plank“ comme à la ville : serein, tranquillou…

NaNTERRE

Le POIssaRD De L’aNNÉeLa JSF voulait découvrir la Pro A, se frotter à l’élite, après avoir gravi les échelons un par un… Elle va être servie, et le menu est complet !

• Le calendrier de Nanterre n’est pas copieux, il est carrément monstrueux ! Deux déplacements, au Mans, un bastion de Pro A, et à Cholet, champion 2010 et finaliste 2011, pour commencer. Ensuite, enfin un match à la maison, contre… Nancy, le champion en titre. Et on repart, loin, très loin de Paris, à Toulon. Juste le temps de

rentrer chez soi accueillir Orléans qu’il faut remettre les voiles, pour guerroyer en Bourgogne face à Dijon puis dans le Béarn contre Pau. Bref, 5 déplacements lors des 7 premières journées. Le début de saison des hommes de Pascal Donnadieu sera coton. Après ce tour de France ? Grand luxe, deux réceptions de suite ! Ah, au fait, on

oubliait : les adversaires, pour ces huitième et neuvième journées, sont Gravelines-Dunkerque et Chalon, soit respectivement le quatrième et le troisième de la saison passée. Ainsi, en 9 journées, la JSF aura déjà joué contre 6 des 8 équipes qui participaient aux playoffs 2011. Bon appétit !

Jour. Match1 @ Le Mans2 @ Cholet3 Nancy4 @ Hyères-Toulon5 Orléans6 @ Dijon7 @ Pau-Lacq-Orthez8 Chalon9 Gravelines-Dunkerque

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Par Jérémy BARBIER et Yann CASSEVILLE.

CHaLON FÊTE LES 10 aNS DU COLiSÉE

Le COMe baCk Des aNCIeNs

D ix ans ce mois que l’Élan migrait de sa Maison des Sports pour prendre possession du Colisée, une date anniversaire que le

vainqueur de la Coupe de France 2011 a dignement célébré en réunissant ses héros de la décennie écoulée. Stanley Jackson (2000-05), Robert Gulyas (2000-02), Jermaine Guice (2006-08), Martin Henlan (2003-04), David Robinson (1997-00), Uri Cohen-Mintz (2003-06), Will Mc Donald (2003-04), Mamoutou Diarra (2005-07), Thierry Rupert (2008-09) ou Thabo Sefolosha (2002-05), il y avait du beau linge et des retraités aux restes solides pour affronter les espoirs chalonnais. Si quelques silhouettes se sont arrondies et les souffles raccourcis, chacun a su rappeler à sa manière son passage en

bords de Saône : un triplé d’école pour “Nounours“ Gulyas, les passes laser de Jackson, des clowneries du chouchou Henlan et, évidemment, un peu de show pour Sefolosha, NBAer ravi de cette parenthèse en Bourgogne. «  Cela  m’a  fait plaisir  d’être  à  nouveau  dans  cette  salle,  de  refouler le parquet, cela rappelle pas mal de souvenirs », nous confiait le joueur du Thunder. «  Tout  le  monde  était vraiment content de se revoir et de rejouer ensemble. » En poste à l’Élan depuis 2003, Greg Beugnot a lui

profité du gala pour composer un binôme inattendu avec Philippe Hervé sur le banc de l’équipe All-Stars. « Cette célébration, c’est très bien pour le club qui renforce son entité et sa culture », soulignait-il dans les colonnes du JSL. « C’est très important d’avoir associé à ces dix ans du Colisée des anciens, des joueurs ayant porté les couleurs du club avec attachement. » l

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Malgré quelques kilos superflus,

Robert “Nounours“ Gulyas n’aurait

manqué pour rien au monde

ses retrouvailles avec le Colisée.

Martin Henlan, chouchou du public

chalonnais, n’a pas résisté

au bain de foule avec les

supporters.

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LES ÉCHOS

POURQUOi GELaBaLE a SiGNÉ À CHaRLEROiJaCQUES STaS, maNaGER DU SPiROU

« sON bUt ULtIMe, C’est La Nba »

S uivez-vous mickaël depuis longtemps ?J’ai rencontré Mickaël pour la première fois à Madrid, où je rendais visite à Axel Hervelle.

On avait sympathisé, mangé ensemble, je connaissais son talent mais je l’ai réellement découvert à ce moment-là. Après j’ai suivi sa carrière. Je l’ai revu lors de la préparation avec l’équipe belge à Dallas alors qu’il revenait de son opération du genou.

Qu’appréciez-vous principalement chez lui ?J’ai trouvé fantastique le fait que, finalement, après avoir gravi les échelons très vite – Real, Draft, NBA – et puis avoir connu l’enfer avec la blessure, il s’est dit « Ce qui est fait est fait, je repars à zéro, je retourne à  Cholet,  je  fais  le role player, bref  je  reprends  les bases.  » Ensuite, j’adore avoir des joueurs qui peuvent être utilisés à plusieurs postes, on a déjà ça avec Jiri Welsch, qui peut jouer 1, 2, 3. Et pour moi, Gelabale est l’un des plus forts au niveau européen pour les positions 3-4.

Les discussions ont été longues avant la signature ?Bien sûr ! Je n’ai jamais peur d’entamer des discussions très tôt parce que je pense qu’il n’y a pas que l’aspect financier qui compte, il faut aussi laisser prendre le temps au joueur de se renseigner, de demander. Nous, la saison passée, on avait Joseph Gomis dans l’équipe, c’est un Français qui je crois a un excellent souvenir de son passage au Spirou de Charleroi. Bien sûr, il fallait une négociation, mais aussi une situation et, notre situation, avec la qualification pour le tour qualificatif de l’Euroleague, au minimum un beau parcours en Eurocup à faire, est très stable.

Justement, Charleroi passe le tour qualificatif de l’Euroleague (du 29 septembre au 2 octobre). mickaël ne cherchait pas un club qualifié d’office ?Je crois que la priorité de Mickaël est qu’il aimerait bien retourner par la grande porte vers la NBA. Il ne se cache pas, vous savez qu’il a un droit de sortie au niveau de son contrat. C’est cela son but ultime. Il aimerait bien y retourner pour dire « Eh, vous avez vu ? Je suis de retour ! » Donc à partir de là, il a d’abord attendu pour voir ce qu’il allait se passer en NBA. Peut-être qu’il a laissé passer différentes offres.

Des rumeurs prêtaient un intérêt de plusieurs gros clubs d’Euroleague pour mickaël, vous avez dû lutter pour qu’il vienne chez vous ?En tout cas pas financièrement. Parce que si vous parlez de gros clubs européens, financièrement ces clubs-là avaient plus de moyens que les nôtres. Au contraire nous, on a toujours été vers le bas, mais

on a proposé une situation stable et surtout, on était d’accord sur le fait de peut-être perdre le joueur pendant la saison. Peut-être que toutes les autres équipes ne voulaient pas cette clause.

Cette clause NBa vous a-t-elle fait hésiter ?Franchement non. Pour le club, avoir un joueur comme Mickaël Gelabale est un plus pour l’image. Qu’il y joue un mois, qu’il y joue cinq mois, qu’il y joue une saison, ça sera toujours positif qu’à un moment donné il ait déposé ses valises ici. S’il part en NBA, il n’y a pas à rougir. La NBA, c’est son but, s’il peut

y aller, je dirai bon vent. C’est la continuité logique d’une carrière.

Vous l’avez vu à l’Euro ?Oui on s’est croisé avec Christophe Beghin, l’international belge de Charleroi, on a discuté pendant cinq minutes, on a pris le même avion pour partir à l’Euro. On suit évidemment ses performances. Il a un vrai impact, il n’est pas qu’un faire-valoir. Quand on voit l’équipe, il y a Tony Parker, Nicolas Batum, Boris Diaw, Joakim Noah et il y a celui qu’on va appeler “Le p’tit Belge” (rires) ! l

La signature de Mickaël Gelabale à Charleroi (pour une saison, avec une clause de départ pour la NBA) a surpris. Pourquoi le MVP français de Pro A n’est-il pas dans un club directement qualifié pour l’Euroleague ? Explications avec Jacques Stas, le manager du Spirou.

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Par Jérémy BARBIER et Yann CASSEVILLE.

RED BULL KiNG OF THE ROCK

De LIMOGes À… aLCatRaZS ur la ligne de départ, ils étaient 350 participants pour ce

Red Bull King of the Rock, compétition de street basket en un-contre-un. Pro ou amateur, peu importe : cinq minutes de

match sur demi-terrain, et que le meilleur gagne. Les qualifications ont eu lieu dans toute la France, parfois en présence d’invités de marque, comme Edwin Jackson. Et puis, le 10 septembre dernier, ils n’étaient plus que 52 sur le playground parisien de Bir-Hakeim, au pied de la Tour Eiffel, pour la finale nationale. Ou plutôt, 51 plus Arsène Amrbroise (photo). Ce Limougeaud d’origine haïtienne a maîtrisé ses adversaires les uns après les autres. On ne sait pas si Red  Bull lui avait donné des ailes, en tout cas Ambroise était paré pour répondre à toutes les attaques de ses adversaires ! Avec cette victoire parisienne, il a décroché l’unique billet pour la finale internationale qui avait lieu à… San Franciso, le 24 septembre (hors bouclage), dans l’enceinte de la mythique prison d’Alcatraz ! Là-bas, Arsène a représenté la France face à 12 pays et 20 villes américaines. Vous pourrez retrouver le parcours américain d’Arsène Ambroise en vidéo sur le site : www.redbull.fr/kingoftherock n Re

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LES ÉCHOS

Q uelques jours avant de souffler les dix bougies du Colisée (voir ci-contre), l’Élan Chalon était convié à la petite sauterie

organisée par Roanne pour célébrer l’agrandissement de la Halle André Vacheresse. « Il  y  a  une  réelle impatience  », expliquait Philippe Braud sur le site du club, quelques heures avant la réception de ses anciens équipiers. « C’est  bien  d’avoir  une  nouvelle salle, mais il ne faut pas perdre cette ambiance qui fait sa réputation. C’est l’une des plus chaudes de France. » Tout a été conçu pour qu’elle le demeure. En travaux depuis plus d’un an, cette Vacheresse 2.0 a dévoilé 1.800 nouveaux strapontins (de 3.200 à 5.000 places), 700m² d’espace VIP, des bureaux flambant neufs, une

salle de musculation et, les joueurs apprécieront, un vestiaire aux équipements modernisés. « Les nouvelles installations font que le club ressemble un peu plus à du top niveau en Pro A maintenant », savoure Braud. « On peut aller plus facilement en salle de musculation avant  ou après  les  séances d’entraînement,  il  y  a  le jacuzzi, le bureau du coach ou du manager à proximité immédiate du vestiaire. C’est bien ! » Encore en chantier au moment de poser son premier dribble sur ce nouveau parquet, la Chorale version 2011-2012 a manqué d’un cheveu sa première victoire à domicile de la saison (83-84). Un mois avant la reprise, Jean-Denys Choulet était déjà chaud bouillant. « Je suis très  content  de  ce  match  de  préparation,  des  recrues 

aussi. C’est juste dommage que les arbitres sifflent cette faute alors qu’il n’y a qu’un point d’écart et qu’il ne reste rien à jouer. » Évidemment, l’essentiel était ailleurs. Dans les cartons depuis 2006, l’agrandissement de la Halle marque un nouveau palier dans la croissance de l’ancien pensionnaire d’Euroleague. « On ne peut pas dire que c’est un aboutissement car nous avons heureusement d’autres  projets  à  mener  », expliquait le président Brochot dans les colonnes du Progrès. « Disons que c’est la finalisation d’une des étapes pour se maintenir parmi l’élite  du basket  français  et  aller  de  l’avant. » Devant les caméras de Sport +, la Chorale accueillera l’ASVEL pour un derby explosif dès la première journée de Pro A, le 8 octobre prochain. l

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Par Jérémy BARBIER et Yann CASSEVILLE.

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La LFB SUR VOS ÉCRaNS

14 MatCHes sUR Le Web

Une bonne nouvelle pour les amateurs de basket féminin. Après avoir diffusé l’Open (les 24 et 25 septembre dernier), le site dédié à la vidéo de la LFB – www.lfbtv.fr – retransmettra en direct 14 rencontres de championnat au cours de la saison.

C haque amateur de LFB aura en cette saison 2012-12 “son“ match sur LFB TV puisque la

programmation des webdiffusions prévoit que toutes les équipes aient au minimum un match retransmis. Ces rencontres sont à chaque fois programmées le vendredi soir, à 20h, pour permettre au plus grand nombre d’être devant leur écran. Par ailleurs, seront également disponibles sur www.lfbtv.fr (et sur le site officiel de la LFB, www.basketlfb.com) divers reportages à propos de la saison en cours et des coulisses du championnat.

Le programme des webdiffusions

Date Match

07/10/11 Hainaut Basket – Tarbes

14/10/11 Villeneuve-d’Ascq – Charleville-Mz

21/10/11 Aix – Challes-les-Eaux

04/11/11 Mondevillle – Villeneuve-d’Ascq

02/12/11 Charleville-Mézières – Aix

16/12/11 Basket Landes – Mondeville

06/01/12 Arras – Nice

13/01/12 Nice – Charleville-Mézières

03/02/12 Lyon – Hainaut Basket

10/02/12 Bourges – Tarbes

17/02/12 Tarbes – Basket Landes

02/03/12 Challes-les-Eaux – Basket Landes

16/03/12 Lattes Montpellier – Challes-les-Eaux

23/03/12 Nantes Rezé – Mondeville

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1. Quel était le score de votre fi nale gagnée en 2008 contre Roanne ?

❏ 84-53 ❏ 89-58 ❏ 94-63

« C’était du 83 ou 84 pour nous… », lance Jean-Luc avant les propositions.

2. . Quel est le record de points marqués par Nicolas Batum dans un match de Pro A ?

❏ 25 ❏ 29 ❏ 33

« Je n’y attache aucune importance. Allez je prends la médiane, 29. » Pourtant l’entraîneur

du SLUC aurait pu s’en souvenir, puisque Nicolas a réussi ses 25 points (plus 9 rbds, 5

pds pour 30 d’éval) en décembre 2007 dans une victoire du Mans contre… Nancy !

3. Julien Espinosa (Antibes) est le plus jeune coach aujourd’hui en LNB, quel âge a-t-il ?

❏ 25 ❏ 27 ❏ 29

« Allez, disons encore la médiane, 27 », répond le doyen des coaches de LNB. « C’est

jeune pour commencer à coacher des pros. Même Laurent Buffard n’était pas aussi jeune ?,

non ? » En réalité Buffard a commencé à Sceaux à… 26 ans.

4. . Depuis que vous êtes à Nancy, quel est votre bilan en Pro A contre votre frère Christian ?

❏ 7-9 ❏ 8-8 ❏ 9-7

« Ah j’ai toujours pensé qu’il était meilleur que moi ! » On pourrait presque accorder le point

car Jean-Luc avait trouvé le bilan saison après saison mais s’est trompé dans l’addition fi nale. Mais

le règlement, c’est le règlement !

5. . Combien de fois Zeljko Obradovic a-t-il remporté l’Euroleague ?

❏ 6 ❏ 7

❏ 8

On a à peine le temps de poser la question que la réponse fuse déjà. « Zeljko, je le connais

bien. Avant l’Euro 99, la Yougoslavie avait fait un match amical à Nancy, j’étais allé aux

entraînements et l’assistant de Zeljko lui avait dit : hé il y a un espion ! Zeljko a répondu : lui,

il a le droit. J’étais l’espion, mais je n’ai rien dit à l’équipe de France (rires) ! »

6. Depuis que le Top 16 existe, combien de fois un club français l’a-t-il atteint ?

❏ 2 ❏ 3 ❏ 4

« C’est un truc que je devrais savoir pourtant ! » Il hésite, et il trouve ! Pau-Orthez l’a

réussi en 2004 et 2007, l’ASVEL en 2003.

7. Combien de points manque-t-il à Dirk Nowitzki pour dépasser Nick Galis et devenir le

meilleur marqueur de l’histoire à l’EuroBasket ?

❏ 12 ❏ 22 ❏ 32

Dirk Nowitzki a marqué 983 points, Nick Galis 1004. « C’est pas une bonne question parce

qu’on n’est pas sûr du total de Galis, il y a plusieurs versions ! », se défend le coach.

Objection rejetée !

8. Qui a été élue MVP française de LFB la saison passée ?

❏ Isabellle Yacoubou ❏ Emmeline Ndongue ❏ Émilie Gomis

« Yacoubou », tente, timidement, Jean-Luc. Isabelle a effectivement été sacrée MVP

française, mais c’était en 2009 et 2010 ; cette saison elle évoluait en Italie, à Schio.

9. Qui a été drafté en première position en juin dernier ?

❏ Kyrie Irving ❏ Derrick Williams ❏ Enes Kanter

« Je l’ai suivi en direct. Irving ? » Exact. Le meneur de Duke, sélectionné par Cleveland, a été

le premier à monter sur l’estrade pour rejoindre David Stern.

10. Qui a effectué le plus de matches en D-League ?

❏ Nicolas Batum ❏ Akin Akingbala ❏ John Linehan

« Batum n’y a pas joué. Je ne crois pas que John y soit passé, donc Akin. » Akingbala a

joué 14 matches en 2006-07 avec les Los Angeles D-Fenders, mais c’est plus pour John

Linehan : 19 matches en 2002-03 avec Greenville.

12 MAXI-BASKET

CONTRÔLE SURPRISE !

JEAN-LUC MONSCHAUPar Yann CASSEVILLE

« Un quiz ? Donc c’est pour me ridiculiser devant tout le monde ? »,

rigole Jean-Luc au départ, avant de se prêter à notre jeu avec plaisir.

Au fi nal, la moyenne, tout pile, pour le coach de Nancy. « C’est pas

terrible ! Je suis habitué à réussir mes examens avec plus de marge ! »

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Pascal Allée / Hot Sports

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1. Quel était le score de votre fi nale gagnée en 2008 contre Roanne ?

1. Quel était le score de votre fi nale gagnée en 2008 contre Roanne ?

« Un quiz ? Donc c’est pour me ridiculiser devant tout le monde ? »

rigole Jean-Luc au départ, avant de se prêter à notre jeu avec plaisir.

Au fi nal, la moyenne, tout pile, pour le coach de Nancy. rigole Jean-Luc au départ, avant de se prêter à notre jeu avec plaisir.

Au fi nal, la moyenne, tout pile, pour le coach de Nancy. rigole Jean-Luc au départ, avant de se prêter à notre jeu avec plaisir.

terrible ! Je suis habitué à réussir mes examens avec plus de marge ! »

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14 MAXI-BASKET

10 QUESTIONS SUR LES BLEUSPROCHES DE LA

PERFECTIONSÉDUISANTS, CHARISMATIQUES, COURAGEUX, FIERS, VICTORIEUX, LES BLEUS ONT RAMENÉ DE KAUNAS UNE MÉDAILLE D’ARGENT QUI EST, ÉTANT DONNÉ

LE NIVEAU DE JEU IRRÉEL DE L’ESPAGNE, LA PLUS HAUTE DISTINCTION DISPONIBLE À L’HEURE ACTUELLE SUR LE VIEUX CONTINENT. ILS ONT VAINCU

TOUS LEURS DÉMONS ET PRÉSENTÉ UNE QUALITÉ DE JEU ABSOLUMENT REMARQUABLE. POUR ESSAYER DE JUGER AU PLUS JUSTE LA VALEUR DE LA

PERFORMANCE, ET CE QU’ELLE APPELLE, DIX QUESTIONS… ET DIX RÉPONSES.

Par Fabien FRICONNET à Siauliai, Vilnius et Kaunas

Page 15: Maxi-Basket 35

REPORTAGE • MAXI-BASKET 15

Plus personne ne doute que Tony Parker est le meilleur meneur de jeu européen,

toutes générations confondues.

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16 MAXI-BASKET

Flo Piétrus, un geyser.

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Est-ce la meilleure performance de l’Histoire de l’équipe de France ?

OUIOn peut argumenter sur les deux belles médailles d’argent olympiques, celles de 1948 à Londres et celle de 2000 à Sydney, mais le niveau de compétitivité et de concurrence en Lituanie était tel que trouver son chemin vers la finale – sans avoir recours à un miracle – et y jouer, sinon les yeux dans les yeux, au moins en compétiteur de valeur face à l’Espagne, cette Espagne, est absolument remarquable. « Je pense que c’est le plus fort championnat d’Europe de l’Histoire », a déclaré Dusan Ivkovic, confirmant une évidence. En 2000 – et que cela ne soit pas pris comme une mésestimation de la belle performance de cette génération – les Bleus n’avaient battu aucune équipe européenne de tout le tournoi (étant au contraire archi dominés par l’Italie et la Lituanie) et avaient reçu un coup de pouce de la Yougoslavie, battue lors du dernier match de poule donc écartée du chemin des Français. À Siauliai, Vilnius et Kaunas, les Bleus ont battu, dans cet ordre, la Serbie vice-championne d’Europe en titre et demi-finaliste du Mondial 2010, la Turquie vice-championne du monde, la Lituanie médaillée de bronze du dernier Mondial ; mais aussi la Grèce, l’Italie et la Russie, soit trois nations qui ont gagné un Euro depuis 1999 (sans parler de l’Allemagne, médaillée au Mondial 2002 et à l’Euro 2005).

Les Bleus sont-ils vraiment la deuxième meilleure nation européenne ?

OUIAu complet, ou en tous cas disons avec Tony Parker et le petit groupe des cadres essentiels, les Bleus n’ont perdu que contre un seul adversaire depuis deux ans : l’Espagne. Et encore l’ont-ils battue en ouverture du Mondial 2010, mais la "Roja" évoluait sans Pau Gasol (ni Calderon) et la France sans TP. En prenant en compte les deux derniers Euro, l’équipe de France a battu toutes les meilleures formations continentales. La Russie deux fois, la Serbie, la Turquie deux fois, la Grèce deux fois, la Lituanie. Sans parler de la Croatie deux fois, l’Allemagne deux fois, etc. On peut ajouter l’Italie trois fois. Il ne fait donc plus de doute que les Bleus ont atteint un niveau supérieur à toutes les autres nations du Vieux Continent, et s’y maintiennent, voire progressent. Ce qui nous mène à la question suivante : quelle est la place des Bleus dans la hiérarchie mondiale ? Difficile de faire entrer en ligne de compte une autre équipe que les États-Unis ou, à l’extrême rigueur, l’Argentine, et encore. On en déduit donc que les Bleus sont aujourd’hui dans le Top 4 mondial et, si vous voulez notre avis, carrément dans le Top 3.

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REPORTAGE • MAXI-BASKET 17

Nicolas Batum, banzaï !

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Tony Parker est-il devenu un grand leader ?

OUIMalgré nos critiques passées, que l’on espère avoir été mesurées, honnêtes et motivées en tous cas, et que nous assumons pleinement, nous n’avons jamais remis en cause la motivation de Tony Parker, ni ses efforts constants pour faire de l’équipe de France, de son équipe de France, une nation qui compte, qui gagne. Mais jusque-là, il a toujours manqué un petit quelque chose, et pas nécessairement, ou pas essentiellement, à Tony Parker. Or cette année, son leadership, à tous les niveaux, a été remarquable, vraiment remarquable. Admirable. Le meneur des Bleus a à la fois joué une partition quasi sans faute sur le terrain, alternant avec un à-propos confondant les prises d’initiatives individuelles et la maîtrise de la partition de l’équipe, et à la fois tenu un

rôle de chef de meute, de patron, mais de patron également capable d’entendre les autres. Il a quasi quotidiennement fait le tour des chambres pour répandre la bonne parole, donner des conseils mais aussi recueillir les remarques et états d’âme des siens. Il a communiqué, y compris vis-à-vis des médias, avec lesquels il a été passionnant, sa motivation et surtout sa détermination. Il a donné le ton juste. Il a également su établir une relation de bonne intelligence avec les arbitres. Enfin, il a annoncé qu’il serait là dans les années qui viennent, y compris après Londres, et a harcelé Joakim Noah jusqu’à ce qu’il lui promette d’aller au-delà des Jeux. The Boss.

Nicolas Batum a-t-il franchi un cap ?

OUIDans le jeu et dans le mental. Leader statistique des Bleus par défaut au Mondial en 2010 (12,5

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18 MAXI-BASKET

Joakim Noah dans son exercice favori en attaque : le dunk.

Page 19: Maxi-Basket 35

pts), il a pris plus d’ampleur encore en se rangeant derrière Tony Parker (13,8 pts à 53,5% en 32 min). Adroit, incisif, planant, attentif en défense, il s’est débarrassé, au fur et à mesure, de tout ou partie de ce défaut – majeur tant il risquait de lui nuire – qui était le sien, à savoir la propension à disparaître d’un match à la suite d’une erreur, à perdre sa concentration. Il a parfois fallu le fouetter, comme l’a fait Ali Traoré à la mi-temps du décisif quart de finale contre la Grèce, pour le libérer de la pression qui le tenaillait, mais Batum a troqué pour de bon le surnom de "Bambi" avec celui de "Batman". Si la France avait triomphé en finale avec un grand Batum, la question se serait d’ailleurs posée de l’intégrer dans le "cinq idéal de l’Euro" car, au bout du bout, ce dernier ne comprenait aucun poste 3 et c’est à se demander si le Français n’a pas tout simplement été le meilleur d’Europe à cette position. On retiendra, entre autres, ses trois derniers quarts-

temps astronomiques contre la Russie en demi-finale (19 pts, 7 rbds et 4 pds).

Joakim Noah a-t-il changé la face de l’équipe de France ?

OUI ET NONSoyons clair : oui, bien sûr que Joakim Noah a été d’un apport décisif et qu’il change la vie. Son énergie, ses ondes positives dans la vie de groupe, sa taille, sa rage, ses placements défensifs, ses rebonds offensifs convertis en points – on pense notamment à la demi-finale contre la Russie –, ses matches références contre la Serbie et la Lituanie, tout cela a donné une dimension nouvelle aux Bleus. Ceci étant dit, on pondèrera un tout petit peu en pointant le fait que c’est l’ensemble de l’équipe qui s’est découvert une nouvelle dynamique et un nouveau mental. Et les apports – généralement défensif pour l’un, offensif pour l’autre – des deux autres pivots, Kévin Séraphin et Ali Traoré, ont été pareillement décisifs, chacun à leur niveau. Joakim n’a pas encore assimilé toutes les subtilités défensives du jeu FIBA et s’est souvent fait piéger par les fautes. Il a pris 8,0 rebonds de moyenne, ce qui est bien, mais n’a pas survolé les matches dans ce domaine, sauf contre la Lituanie, voire la Serbie et la Russie. De surcroît, ce que l’on soupçonnait s’est confirmé : le centre des Bulls n’est pas, et ne sera sans doute jamais, ce pivot offensif aux mains sûres. Son jeu d’attaque est encore très rudimentaire. Il a d’ailleurs shooté à 43,2% sur le tournoi. Pour le reste, essayer Noah, c’est l’adopter.

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REPORTAGE • MAXI-BASKET 19

Le majestueux Boris Diaw

dans ses œuvres.

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Nando De Colo a-t-il définitivement trouvé sa place dans cette équipe ?

OUISouvent, avec les Bleus, on l’avait trouvé pas renfrogné, car le Nordiste est par nature un discret, mais en tous cas un peu en retrait. La faute, essentiellement, à un positionnement flou. Nando ne savait pas trop s’il devait attendre sur un spot et shooter, porter le ballon pour les autres, ou porter le ballon pour lui – ce qu’il fait le mieux. En préparation et en début de tournoi, cantonné dans un rôle de "2 shooteur", ce qui n’avait rien d’illogique de la part de Vincent Collet, au demeurant, Nando a été fade, pour le moins. Mais, porté par la dynamique d’équipe, il a attendu son heure sans barguigner. Lorsqu’il s’est avéré que la paire Tchicamboud-Albicy ne ferait pas le joint derrière Tony Parker, le

joueur de Valence a pris du volume. Certes en basculant sur le poste de meneur, mais dans une configuration différente de ce qu’on attend d’un back-up point guard. D’abord, de mémoire, il n’est quasiment pas rentré en jeu en tant que remplaçant direct de TP, mais bien plutôt, au moins pour quelques minutes, à ses côtés, quitte d’ailleurs à porter la balle et à laisser Tony prendre du champ. Puis, une fois installé dans le match, il a su se retrouver seul à la création. Mais là où il a été le plus fort, bien sûr, c’est lorsqu’il a fallu la jouer au mental et porter l’équipe en attaque dans des situations de haute pression. On pense évidemment à ses prestations face à la Lituanie (13 pts dans le dernier quart-temps, 21 au total) et la Grèce (12 pts en 12 min pour maintenir les Bleus en vie à la mi-temps, 16 pts au total). Lors de ces deux matches, les Bleus se sont retrouvés avec un "Rigaudeau" en bonus de leur potentiel habituel, et cela a tout changé.

Vincent Collet sort-il grandi de cette expérience ?

OUIÀ l’évidence. L’intéressé a d’ailleurs dit, avec beaucoup de franchise, que cet Euro l’avait fait progresser, grandir. Serein, Vincent Collet a récité une partition sans fausse note. On peut toujours, autour d’un café, discuter une ou deux options, sur un total de onze matches, mais enfin, c’est le propre d’un coach de prendre des décisions, et Vincent Collet a été impeccable. Déjà, tout bêtement, il est l’entraîneur qui a ramené le plus beau résultat de l’Histoire de l’équipe de France. Ensuite, il est celui qui a permis aux Bleus de proposer le jeu le plus riche, le plus efficace et le plus beau. Il a ensuite su pianoter avec à-propos sur ses rotations, quitte à les resserrer en fin de compétition. Ses choix sont

a posteriori tous légitimés, de fait. Son approche pédagogue avec les médias s’est doublée d’un ton très sûr. Le coach de Strasbourg a eu la grande intelligence de beaucoup dialoguer avec son meneur star mais aussi, et surtout, de lui déléguer beaucoup de responsabilités dans la gestion de la vie de groupe, ce qui démontre une grande confiance en soi. Cette décision lui a permis de se focaliser à bonne dose sur le jeu. On notera qu’en deux Euro, le bilan de Vincent Collet est de 17 victoires pour 3 défaites, et les trois échecs ayant été enregistrés contre l’Espagne.

Les Bleus ont-ils acquis le respect des arbitres et du basket européen ?

OUIQu’ils ne soient pas arbitrés totalement comme les Espagnols, qui sont passés

Agenzia Ciamillo-Castoria/L.Kulbis

20 MAXI-BASKET

L’agression de Rudy Fernandez sur Tony Parker. Il en est sorti vivant !

Page 21: Maxi-Basket 35

maîtres, sans doute par formation, dans l’art d’accentuer tous les contacts et de capitaliser au maximum sur leur statut, rien de très étonnant. Personne ne l’est. Mais pour une fois, on a clairement senti que les Bleus étaient pris au sérieux. Aucun coup de sifflet assassin, aucun sentiment diffus que les "joueurs athlétiques" de l’équipe de France étaient sinon méprisés au moins un peu exclus du cénacle FIBA. Un arbitre a même demandé en plein match à Tony Parker s’il pourrait obtenir son autographe. Le même sentiment de respect s’est dégagé de l’attitude de l’environnement large de l’Euro (journalistes, fans, etc.). Les Bleus ont gommé ce qui était leurs grandes tares (déficit de rigueur, déficit d’adresse de loin, déficit aux lancers-francs, déficit de mental) et ne font plus sourire personne. Leur jeu spectaculaire a également fini par séduire le public, qui n’est pas plus bête qu’ailleurs et qui, si l’on ajoute le show à l’efficacité, est demandeur. En finale, la salle – hormis

les fans espagnols, bien sûr – était acquise aux Bleus, même si on imagine qu’il s’agissait aussi un peu d’hostilité envers l’ogre espagnol.

Des changements sont-ils à attendre dans le roster pour les Jeux de Londres ?

OUIA priori – sauf blessures bien sûr –, Parker, De Colo, Batum, Gelabale, Diaw, Noah et Florent Piétrus pour son apport à plusieurs niveaux, seront du voyage olympique. Trois "spots" restent en suspens. Celui des deux "meneurs remplaçants". Andrew Albicy a touché ses limites et Steed Tchicamboud était là pour faire (correctement) le joint. Rodrigue Beaubois et Yannick Bokolo, dont aucun n’est un meneur spécifique, sont évidemment sur la liste pour rentrer dans le groupe. Reste maintenant à savoir si Beaubois va enfin rester en bonne santé. La question Antoine Diot est épineuse car son "statut médical" va finir par inquiéter. Vincent Collet décidera-t-il de faire entrer Beaubois ou Bokolo dans la liste des "arrières" et de prendre un (troisième) meneur spécifique – Léo

Westermann pouvant représenter une solution d’avenir – sachant que ce rôle est dévolu au 12e homme, donc à un joueur sans exigence de temps de jeu ? Et dans l’aile, Charles Kahudi ne va pas être évident à déloger tant il a exécuté à la perfection ce qui lui a été demandé. Son maintien empêcherait alors un retour de Mike Piétrus, voire l’intégration d’un jeune talent, Evan Fournier en l’occurrence, dans un profil tout à fait inverse à celui de Kahudi. Enfin, énorme dilemme en perspective au poste de pivot puisque, derrière Noah, Séraphin et Traoré vont batailler avec Ronny Turiaf pour deux spots. Difficile de ne pas être séduit par le profil très spécifique et efficace de Traoré. Alors Séraphin en concurrence directe avec Turiaf ? Pas sûr que, dans un an, la cote soit toujours favorable à Ronny. Mais on est encore loin de l’échéance et l’été 2011 a prouvé, une fois de plus, que l’équipe "pensée“ en amont est rarement celle qui est sur le terrain au final, les impondérables étant inévitables.

La France peut-elle viser une médaille aux Jeux Olympiques 2012 ?

OUISi l’on veut bien considérer que les Bleus appartiennent au Top 3 ou 4 mondial, alors pourquoi ne pas penser médaille ? Les États-Unis seront bien sûr en majesté au pays de Sa Majesté. L’Espagne est à ce jour la seule nation qui peut prétendre rivaliser avec le Team USA. On connaît la densité du basket européen, donc la question est de savoir si des équipes d’autres continents peuvent s’immiscer sur le podium. L’Argentine est clairement en fin de cycle, le Brésil n’a pas encore fait la démonstration qu’il pouvait passer le cut, l’Australie et la Chine sont clairement un ton en-dessous. Ceci dit, la route vers une médaille peut aussi dépendre du tirage au sort et des croisements sur le quart de finale. Mais les Bleus sont aujourd’hui dans la perspective de franchir un cap, puisqu’ils n’ont pas encore atteint leur plein potentiel, donc rien n’empêche de rêver. l

REPORTAGE • MAXI-BASKET 21

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PORTFOLIO • MAXI-BASKET 23

À L’ÉCRANBande de joyeux basketteurs

au Grand Journal de Michel Denisot sur Canal +.

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24 MAXI-BASKET

L’ancienne capitaine des Bleues Yannick Souvré est venue “apporter son maillot“ à Tony Parker et certifi er combien est douce une aventure olympique. Message reçu 5/5.

HEUREUXSon sourire en dit longsur le contentement de TP.

ARRIVÉELes Bleus sur le tarmacde l’aéroport de Siauliai.

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PORTFOLIO • MAXI-BASKET 25

Check-in à l’hôtel des Chasseurs de Siauliai pour Patrick Beesley, directeur des équipes de France, avec le concours de Ronny Turiaf.

PRÉSIDENTBoris dans son rôle de

président des JSA Bordeaux ?

LONDRESL’esprit déjà tourné vers

les Jeux Olympiques de 2012.

Spéciale dédicace pour un militaire français de l’OTAN présent en Lituanie.

WE SHALL NEVER SURRENDER

Comme disait Sir Winston Churchill,« nous ne capitulerons

jamais ! »

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26 MAXI-BASKET

CHAMPS-ÉLYSÉESLa foule parisienne en phase de boboïsation.

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PORTFOLIO • MAXI-BASKET 27

PÈRE ET FILSYannick fi er de son rejeton.

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28 MAXI-BASKET

JOUR APRÈS JOURLE CARNET DE BORD

DE L’EUROUN REGARD DÉCALÉ SUR PRÈS DE TROIS SEMAINES DE SUEUR,

DE LARMES ET DE CHAMPAGNE..

Par Fabien FRICONNET, en Lituanie

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EUROBASKET • MAXI-BASKET 29

Page 30: Maxi-Basket 35

« Le premier jour est généralement dur pour les favoris. » Dans un sourire, Ainars Bagatskis,

le coach letton, évoquait les peines qu’a eues la France à se défaire de son équipe. Il ne savait alors pas que les Bleus étaient parmi ceux des "gros" qui s’en étaient le mieux tiré. Car partout, sur les autres sites, les cadors ont failli se faire couper la tête.Le grandissime favori espagnol, après avoir mené 42-25 en première mi-temps, a vu la Pologne fondre sur lui, avec un retour à 78-80 et 17 secondes à jouer. Impensable. Heureusement, Juan Carlos Navarro a assuré l’essentiel sur la ligne des lancers (83-78). Les champions d’Europe 2009 ont dû sortir le grand jeu : 23 points pour Navarro, 29 pour Pau Gasol et 16 pour Marc.Pire encore, la Slovénie était menée d’un point par la Bulgarie à deux minutes de la fin, à cause des coups de boutoir d’E.J. Rowland (20 pts et 9 rbds) et Filip Videnov (14 pts). Il a fallu un 11-0 final pour s’en sortir les pieds au sec (67-59).

La Lituanie dans les cordesAssez fou également, la Lituanie était derrière de trois points après trois quarts-temps et la Grande-Bretagne y a cru. Mais les hôtes de l’Euro ont terminé en beauté, avec un 26-12 dans la dernière période, sur les ailes de Rimantas Kaukenas (10 pts sur la période). Score : 80-69.Les Grecs, Croates et Russes n’ont pas plus fait les fiers. Les premiers ont dû coller deux trois-points d’affilée dans le quatrième quart-temps pour décrocher définitivement la Bosnie (76-67). Les seconds étaient largués à -11 en première mi-temps par la Finlande mais ont trouvé la voie grâce à Bojan Bogdanovic (27 pts à 6/8 à 3-pts). Score : 84-79. Enfin, les champions 2007 ont dû gagner le quatrième quart-temps (20-14) et compter sur un grand Kirilenko (20 pts, 11 rbds et 4 ints) pour se défaire de l’Ukraine (73-64).

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LA PHRASE« LES DEUX »Réponse laconique, mais dans un sourire, de Tony Parker à la question incongrue (en conférence de presse après France-Lettonie) d’un journaliste lui demandant qui de Nowitzki (un seul titre NBA mais une participation aux Jeux) ou de lui (trois titres NBA mais pas de Jeux) a le plus de succès.

1LE CHIFFREUne seule équipe a

atteint la barre des 50% dans les tirs à trois-points lors du premier jour. La Lituanie contre la Grande-Bretagne : 10/17. Rien de spectaculaire. Ce qui l’est plus, c’est l’énorme déchet de la plupart des équipes dans cet exercice, faisant presque passer la France (6/19) pour une spécialiste de la chose. Géorgie : 2/11, Espagne 3/16, Italie 2/17, Bulgarie 3/21, Slovénie 3/26, Portugal 4/19, etc.

L’INFO INUTILEPini Gershon, présent à Siauliai, a été un téléspectateur attentif du match Slovénie-Bulgarie, en salle de presse (celle-ci étant équipée d’écrans permettant de suivre toutes les rencontres). Un paquet de chips à la main, l’ancien coach du Maccabi est resté impavide. Rappelons-nous que le controversé Pinas avait été l’entraîneur de la Bulgarie à l’Euro 2009 mais avait ensuite "démissionné" à la suite d’un conflit avec la fédération bulgare.

E.J. Rowland, un Américano-Bulgare qui laboure le territoire slovène.

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UN REGARD

LES SUEURS FROIDES DES GROSL’ESPAGNE, LA LITUANIE, LA SLOVÉNIE ET LA RUSSIE – VOIRE LA GRÈCE ET LA CROATIE – ONT FAILLI PASSER À LA CASSEROLE CONTRE DES “PETITS“. ÇA, C’EST DU PREMIER JOUR !

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1er septembre

EUROBASKET 2011

JOUR 2

« Ainars Bagatskis a fait un super boulot pour le basket. » Hommage signé Dusan Ivkovic, pourtant avare de compliments, à son homologue letton. En effet, l’ancien

shooteur de Dijon (2000-01) et de l’équipe nationale a bluffé tout le monde. Pas tellement par les résultats secs des deux premiers jours (78-89 contre la France puis 77-92 contre la Serbie) mais par sa capacité à insuffler un esprit conquérant et positif à son équipe.On annonçait les Lettons incapables de s’ajuster au niveau de l’Euro, notamment en raison des absences (Biedrins, Valters, Kambala, rien que ça), mais la jeune escouade (24 ans de moyenne d’âge) respire la confiance, l’enthousiasme et la volonté. Et ça joue !« Nous sommes jeunes mais ambitieux », martèle l’affable Bagatskis, parfait dans le rôle. « Nous savons déjà comment on joue et maintenant nous devons apprendre à gagner. » On ne peut pas vraiment dire que les Baltes ont "failli" gagner mais, en tous cas, leur résilience, leur capacité à sans cesse repartir à l’abordage, sans jamais se formaliser de l’écart au score creusé par l’adversaire, est absolument remarquable.

IncrevablesContre les Bleus, les Lettons ont tout d’abord pris un avantage de sept points, sur les ailes notamment d’un fabuleux Janis Blums (32 pts à 6/9 à trois-points), le leader, puis ils se sont accrochés aux basques des Français, jusqu’à se retrouver à portée de fusil à 4’30 de la fin (70-72). Ils n’ont fini par plier que devant l’adresse de Nicolas Batum puis Mickaël Gelabale, auteurs de deux gros paniers pour mettre la France à +8. « Nous avons fait deux ou trois erreurs, notamment sur leurs deux trois-points, et ça nous coûte le match », expliqua Bagatskis, pas démonté pour autant.« Nous avons manqué d’expérience mais je crois que nous avons montré à toute l’Europe que nous avons le niveau », ajouta Blums. Oh que oui ! La preuve le lendemain contre la Serbie… Largués à 0-11 après trois minutes et demie, puis à 2-17 après six minutes, les Lettons ont trouvé le moyen d’égaliser à la 17e (29-29) ! À nouveau dans les cordes (47-62, 27e), ils ont une fois de plus repris une partie de leur retard huit minutes plus tard (70-76) avant d’exploser. Un vent de fraîcheur !

LA PHRASE« ISRAËL A ENDURÉ UN BLEU-OUT »Titre assez drôle (en VO : « Israel Suffer A Le Bleu-Out ») imaginé par le préposé FIBA au compte-rendu du match France-Israël. Un jeu de mots pour anglophones. "Bleu-out" fait référence à l’expression anglaise "blowout" qui signifie, en termes sportifs, une dérouillée, une défaite large, quoi.

26LE CHIFFRELe nombre de joueurs ayant été

sortis pour cinq fautes, après seulement deux jours de compétition. Un joli total, on en conviendra. Quatorze lors de la première journée, puis quatorze encore le lendemain. Oui mais 14+14=28 allez-vous dire ! Certes, mais le Monténégrin Boris Bakic et ce bon vieux Matjaz Smodis ont réussi le tour de force de quitter les deux matches pour cinq fautes. Bakic = 10 fautes pour 6 points. On notera que deux Français n’ont pas terminé un match. Nando De Colo a tenu neuf minutes contre Israël, et Ali une minute de plus contre ces mêmes Israéliens.

L’INFO INUTILELa FIBA Europe, qui menaçait de le faire depuis un moment, a instauré cette année le concept de “high demand games“, c’est-à-dire, littéralement, des "matches à forte demande" (médiatique). Ainsi, sans d’ailleurs en avoir été vraiment informés (ce qui a sans doute coûté cher à certains confrères), les journalistes de presse écrite déjà accrédités ont été contraints de demander des "pass" spéciaux pour certaines rencontres, et ce dès le premier tour. Pour info, les matches France-Italie et France-Allemagne comptaient parmi les six matches "de gala".

Les Lettons ? Des teigneux, des morpions.

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UN REGARD

LE COUP DE FRAISL’ÉQUIPE COUP DE CŒUR DE LA PREMIÈRE PHASE À SIAULIAI EST LA LETTONIE. ADMIRABLE, SÉDUISANTE, ACCROCHEUSE, SOURIANTE… QUEL PLAISIR !

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JOUR 3« Le troisième jour d’une compétition, comme ça, il faut

faire attention, c’est le jour où les joueurs peuvent se péter. C’est traditionnel. La fatigue pèse, ça se voit. »

Remarque experte de Jacques Monclar. On Aaen effet vu des joueurs, les jambes lourdes, piquer du nez sur les deuxièmes mi-temps. Il y en a pourtant qui ont continué de monter en pression, les défenseurs étant peut-être, eux aussi, un peu vidés.Ainsi, c’est le 2 septembre qu’est venu le carton des trois premiers jours, une marque qui ne sera peut-être pas battue. Andrea Bargnani a en effet passé la bagatelle de 36

points à la défense lettone. Le jeu de la Squadra est pour le moins rudimentaire. Sans meneur et sans pivot d’un niveau acceptable, Simone Pianigiani a bâti tout son système autour de ses trois joueurs NBA (+ Stefano Mancinelli) et, contre les Lettons, la plupart des munitions ont été confi ées à l’intérieur des Toronto Raptors, qui n’aime rien tant que shooter.Andrea a donc expédié 25 tirs, 11 ont touché la cible. À cela, il faut ajouter 15 lancers-francs tentés (12 réussis). En revanche, pour le reste, c’est le trou noir puisque Bargnani n’a pas réussi une seule passe décisive lors des trois premiers jours !

Pau a eu chaudEn revanche, en face, Janis Blums est resté quasi muet, avec seulement 4 points à 1/10 aux tirs. C’est pourtant lui qui détient, à égalité avec Parker, le deuxième meilleur score du début d’Euro. L’arrière de la Lettonie avait en effet claqué 32 points face à Parker and co. le premier jour. Les 32 points de TP ont, eux, été réservés à l’Allemagne, lors de ce fameux 2 septembre.La marque suivante, 31 points, est propriété de… Tony Parker. C’était contre la Lettonie, le premier jour. Viennent ensuite les 29 points de Pau Gasol contre la Pologne le premier jour également. On trouve ensuite le Croate Bojan Bogdanovic et ses 27 points à 9/13 à trois-points contre la Finlande.

LA PHRASE« NOUS AVONS JOUÉ LE MATCH PARFAIT ! »

Arik Shivek, le coach d’Israël était enchanté du jeu de son équipe lors… de la défaite des siens contre la Serbie (80-89). Un échec qui a signé l’élimination anticipée d’Israël. Le pire est que Shivek, qui reconnaît quelques erreurs, a raison, son équipe ayant livré une partie héroïque, déployant enfi n la gnac qu’on lui connaît habituellement, au contraire des deux premières sorties. Israël menait par exemple de six points à la mi-temps.

39LECHIFFRELe pourcentage de l’évaluation

collective des Bleus contre l’Allemagne signé par Tony Parker. TP a en effet terminé avec une "note" de 33 (éval à la française) sur les 84 de l’équipe de France. À la mi-temps, la chose était presque encore plus spectaculaire : 16 des 29 de l’équipe, soit 55%.

L’INFOINUTILEUn peu agacé et un peu taquin Stefano Valenti. « C’est la France, ça ! », nous lance notre confrère italien après le match des Bleus contre l’Allemagne. Et pourquoi donc ? Parce que l’équipe de France qui menait d’une vingtaine de points, a "laissé" Nowitzki et sa bande revenir à onze (score fi nal : 76-65). Où est le problème ?Il est que Stefano, journaliste à Superbasket (l’équivalent italien de BasketNews) sait que, dans un cas d’égalité à plusieurs à la fi n du premier tour, chaque panier compte. Et que la Squadra, si elle veut s’en sortir, doit notamment espérer que l’Allemagne soit le plus loin possible au "point average".

UN REGARD

ÇA CARTONNE !36 POINTS POUR BARGNANI, 32 POUR PARKER. ÇA A CHAUFFÉ LORS DU TROISIÈME JOUR, LORSQUE LES JAMBES DES DÉFENSEURS ONT COMMENCÉ À ÊTRE LOURDES.

Andrea Bargnani, un big man qui

shoote de loin, de très loin.

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Rien ne fera plus plaisir à un Macédonien que de battre la Grèce.N’est-ce pas Pero Antic ?

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JOUR 4

C roire que sport et politique sont indépendants, c’est être bien utopiste. Cela devrait, mais cela n’est pas. Et lorsque deux nations qui ont quelque chose qui les

rapproche ou les sépare se rencontrent, le résultat n’est jamais anodin. Le match entre la Macédoine – offi ciellement baptisée "FYROM" (*) – et la Grèce ne devait pas faire d’étincelle. Il en a fait. Non que la chose ait dégénéré, on s’en réjouit, mais le résultat (victoire de la Macédoine) et l’ampleur du score en faveur des anciens "Yougos" (+14) vont rester longtemps en travers de la gorge des Grecs.Pour faire simple, la Grèce considère qu’il ne devrait exister qu’une seule Macédoine, la Macédoine grecque, et n’a pas renoncé à récupérer une partie du territoire, ce qui explique cette appellation, "provisoire" depuis 1993, de FYROM, admise par l’ONU sous la pression hellène.Bref, la Grèce n’a pas le droit de perdre contre la Macédoine. D’ailleurs, à l’Euro 2009, la "FYROM" était repartie avec 32 points dans la musette. Mais à Alytus... Motivés comme jamais et portés par un exceptionnel Bo McCalebb (27 pts, 4 rbds et 4 pds), les Macédoniens ont créé la surprise, remportant leur deuxième succès de rang après celui contre la Croatie et assurant presque leur

qualifi cation dans une poule C toutefois encore obscure à cet instant.

Le vieux TodorLa Grèce était encore devant à la mi-temps, mais par la plus petite des marges. Combative, elle aura toutefois peiné toute la soirée en attaque (31% sur le match), à l’image de ses stars : 10 points, 11 rebonds et 4 passes pour Yannis Bourousis mais 2/11 aux tirs ; 9 points, 8 rebonds et 4 passes pour Nikos Zisis mais 3/11 ; 2/6 pour Nick Calathes.À +2 après trois quarts-temps, la Macédoine avait encore du chemin à faire mais a livré un dernier quart-temps de haute tenue : 22-11. En sus de McCalebb, on notera l’habituel abattage de Pero Antic (12 pts, 8 rbds et 2 pds), du méconnu intérieur du Levski Sofi a Gjorgij Chekovski (3/4 à trois-points) et du vétéran Todor Gecevski (2,08 m, 34 ans), déjà présent à l’Euro 1999 en France et auteur, contre la Grèce, de 11 points et 6 rebonds.

* Former Yugoslav Republic of Macedonia, littéralement Ancienne République Yougoslave de Macédoine.

LA PHRASE« C’EST UN MEC SUPER ! »Déclaration d’amour d’Arik Shivek envers Afi k Nissim. Notre Afi k préféré n’a pas toujours été en odeur de sainteté en équipe nationale mais Shivek a décidé de lui tendre la main, un peu forcé aussi par la désertion de Raviv Limonad, autre ancien arrière israélien du championnat de France et autre "fort tempérament", dirons-nous. Le coach de la sélection a même loué la défense de son joueur sur Tony Parker lors du deuxième jour. Il ne faudrait quand même pas pousser !

24LECHIFFRELe différentiel de points en

deuxième mi-temps en faveur de la Finlande contre la Bosnie. Devant de quatre points à la pause, les hommes d’Henrik Dettmann ont fait fort pour emballer leur première victoire – et au passage semer le bazar dans le groupe C : 34-18 au troisième quart-temps puis 16-8 au dernier, soit un coquet 50-26 lors des vingt dernières minutes.

L’INFOINUTILEIl est partout. Comme sur le terrain, à l’époque. Dejan Bodiroga, l’un des cinq meilleurs joueurs de l’Histoire du basket européen à nos yeux, par ailleurs vice-président de la fédération serbe, semble apprécier les charmes de Siauliai. Ce 3 septembre, il a suivi le chemin balisé des nuits baltes, avec dîner dans l’un des restaurants de la ville, où il a sacrifi é à une séance photos avec quelques journalistes enamourés, puis a passé la plus grande partie de la nuit au "Martini", night club où, à quelques mètres de lui, Tony Parker Sr et deux de ses fi ls enfl ammaient le dance fl oor. Il s’est en revanche gardé de se trémousser sur la piste. Le charme des compétitions internationales, c’est aussi ça.

UN REGARD

OUPS, LA BOULETTE !DANS LE MATCH LE PLUS "POLITIQUE" DEPUIS LE DÉBUT DE L’EURO, LA MACÉDOINE A CRÉÉ UNE ÉNORME SURPRISE EN BATTANT LA GRÈCE, ET SANS DISCUSSION EN PLUS (72-58).

Mikko Koivisto est content et le

fait savoir !

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JOUR 5

« La France était meilleure, vous savez. » Marco Belinelli ne cherche pas midi à quatorze heures. Dix minutes plus tôt, les Bleus sont venus à bout d’une Squadra qui a pourtant

semblé avoir le match en main (84-91). « Nous avons fait un grand match. Tout le monde a tout donné, des deux côtés. » C’est vrai, tout le monde s’est essoré sur le terrain mais cela n’a pas suffi à battre une équipe de France pourtant privée pendant quasi toute la deuxième mi-temps de Tony Parker et pendant toute la première de Mickaël Gelabale. Cela illustre bien les limites italiennes. Les Transalpins ont toutefois livré face aux Bleus leur meilleur match du tournoi, comme l’analysait Vincent Collet, qui ajoutait même cette remarque fort intéressante : « Pianigiani a réussi à leur faire jouer un match bien plus collectif que les autres fois. »Bref, l’Italie était tout simplement trop juste. Très faible au poste de meneur, où Daniel Hackett n’est pas grand-chose d’autre qu’un (bon) joueur de un-contre-un, et à celui de pivot où, si l’on met de côté Andre Bargnani bien sûr, c’est le désert absolu. Simone Pianigiani a pourtant manœuvré comme un

grand et a tiré le meilleur d’une squadra qui valait pour ses trois joueurs NBA, l’appui de Stefano Mancinelli, les coups de vice de Marco Mordente et quelques minutes ici et là d’une poignée de sans-grade (Marco Carraretto, Luigi Da Tome, Marco Cusin).

Ça grandit« Une fois de plus, on perd sur des détails », expliquait le coach de la Montepaschi, excellent stratège et homme affable. « Contre la France, on fait les bons choix, on construit bien nos tirs, on bouge bien la balle, mais on rate un ou deux shoots ouverts, on laisse passer un ou deux rebonds, des trucs comme ça… »Deux ans après avoir manqué l’Euro polonais par la faute des Bleus, les Azzurri sont donc contraints de s’arrêter au premier tour, mais au moins ont-ils remis en route la machine. « Nos gars grandissent », souligne Pianigiani. « Ce qu’on a fait depuis l’an dernier est incroyable. Cette fois, on a perdu l’occasion d’avancer au tour suivant, ce qui était notre rêve. Mais on a tellement tout donné, chaque joueur… »

LA PHRASE« QUI VA JOUER DEMAIN ? TELLE EST LA QUESTION »De Vincent Collet, après le match face à l’Italie. En effet, à cette heure-là, le coach des Bleus ne savait pas ce que le staff médical allait lui recommander concernant Tony Parker et Mickaël Gelabale. Le premier souffrait d’une bonne béquille et n’avait pas joué les quinze dernières minutes contre la Squadra Azzurra. Quant au second, ce sont ses lombaires qui l’avaient privé de la première mi-temps, avant que des manipulations et une infi ltration l’encouragent à entrer en jeu, et avec bonheur. Un Euro, c’est aussi cela.

31LECHIFFREL’écart abyssal creusé par l’Espagne

contre la Lituanie, à Panevezys. Les champions d’Europe en titre ont en effet mené 67-36 à la 21e minute contre les hôtes du tournoi. Navarro et compagnie se baladaient déjà 31-10 après un quart-temps. Écœurant.

L’INFOINUTILESavez-vous quel joueur de l’EdF évolue à "Šalono Elan Sportif" ? Il s’agit de Steedas Tchicamboud. Charles’is Lombahe-Kahudi, lui, joue à "Le Mano Sarthe", l’ancien club de Vincent’as Kolé, actuel "treneris" de la "Prancuzija". En Lituanie, c’est comme ça, on transforme les noms étrangers. Mickaelis Gelabale’is a joué à "Liono ASVEL" en 2011, Florent’as Pietrus à Valensijos, etc. Ceci dit, il est envisagé en Lituanie de très officiellement changer la pratique et préserver l’orthographe originelle des noms. Cela sera plus simple mais cela manquera de charme…

UN REGARD

RIDEAUSUR LA SQUADRAPRIVÉE D’EURO 2009, L’ITALIE A CETTE FOIS MANQUÉ LE WAGON DU DEUXIÈME TOUR. TROP JUSTE. MAIS AU MOINS A-T-ELLE ENTAMÉ UN CYCLE AUTOUR DU TRIO GALLINARI-BARGNANI-BELINELLI.

34 MAXI-BASKET

Non, non, les Italiens ne sont pas du genre

à chercher la merda…

L’Espagne contre la Lituanie ? Une

Dream Team.

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Boris Diaw, Monsieur je fais tout.

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S ’il y a un peu de magie dans un Euro, un peu de place pour autre chose que la logique pure, alors cette fois ça a été pour la Finlande. Sortis du tournoi de qualifi cation

additionnel, les hommes d’Henrik Dettman, coach de valeur, avaient pourtant tout du misérable, de l’être unicellulaire. Ils avaient d’ailleurs perdu leurs deux premiers matches, contre la Croatie (79-84) et la Grèce (61-81), à Alytus. Mais dans ce groupe C, il s’est passé des choses étranges.

Ainsi, la Macédoine a battu la Grèce, la Bosnie a battu la Croatie, puis la Macédoine a battu la Bosnie… Or les Finlandais ont eu la bonne idée de coller 28 points à la Bosnie puis, le dernier jour, de cueillir le Monténégro alors qu’ils étaient pourtant largués (71-65). Deux victoires, un point average à peine positif (+7) mais positif, au contraire de celui de la Croatie et la Bosnie, un coup de calculette et l’affaire était entendue. Vainqueur du mini-championnat, la Finlande est "passée de zéro". Eh bien…

LA PHRASE« ÇA DÉPENDAIT DE NOUSET ON A TOUT FOIRÉ »De Thomas Kelati, l’Américain naturalisé de la Pologne. La Pologne, en effet, n’avait "qu’à" battre la Grande-Bretagne, déjà éliminée, pour valider son ticket pour la deuxième phase. Mais les hommes du Slovène Ales Pipan se sont pris les pieds dans le tapis, poussés dehors par leur propre incurie et des performances fabuleuses de Luol Deng (28 pts, 14 rbds, 6 pds et 2 ints) et Joel Freeland (27 pts à 12/12 et 11 rbds).

LE CHIFFRELES TOP STATSDU PREMIER TOURPOINTS

Joueurs Équipes Moy.

1 Luol Deng GB 24,6

2 Tony Parker France 23,2

3 Andrea Bargnani Italie 22,8

4 Pau Gasol Espagne 21,8

5 Bo McCalebb Macédoine 20,6

REBONDSJoueurs Équipes Moy.

1 Chris Kaman Allemagne 10,0

2 Pero Antic Macédoine 9,4

- Luol Deng GB 9,4

4 Viktor Sanikidze Géorgie 8,6

5 Marc Gasol Espagne 8,0

PASSESJoueurs Équipes Moy.

1 Milos Teodosic Serbie 7,6

2 Dontaye Draper Croatie 7,0

3 Teemu Rannikko Finlande 5,4

- Tony Parker France 5,4

- Sasa Vasiljevic Bosnie 5,4

INTERCEPTIONSJoueurs Équipes Moy.

1 Andrei Kirilenko Russie 2,8

- Nicolas Batum France 2,8

3 Vojdan Stojanovski Macédoine 2,4

CONTRESJoueurs Équipes Moy.

1 Omer Asik Turquie 2,0

2 Viacheslav Kravtsov Ukraine 1,6

- Andrea Bargnani Italie 1,6

L’INFO INUTILELa FIBA Europe s’y perd parfois. Au matin du dernier jour, elle annonçait sur son site offi ciel que, pour avoir une chance de se qualifi er en deuxième phase, la Turquie devait impérativement battre l’Espagne ce 5 septembre, dans le groupe A. Soit quasi une mission impossible. Or, en fait, il existait un autre scénario, moins dramatique : espérer que la Grande-Bretagne batte la Pologne, afi n qu’une égalité à trois Turquie-Pologne-Grande-Bretagne soit nécessaire (article D.1.3 du chapitre "classement des équipes" dans le règlement offi ciel de la compétition). C’est évidemment ce qui s’est passé, et même pire (voir "la phrase")

UN REGARD

FINLANDE OF THE FREEPASSE ENCORE QUE LA CROATIE, PARFOIS VERSATILE ET PRIVÉE DE MARKO TOMAS, PASSE À LA TRAPPE, VICTIME D’UN PANIER AVERAGE DÉFICIENT, MAIS QUE LA FINLANDE SE QUALIFIE, ALORS ÇA…

36 MAXI-BASKET

Luol Dengtop-scoreur, mais

un petit tour et puis s’en va.

Thomas Kelati l’a mauvaise. Et il a

de quoi.

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D ans les entrailles de Vilnius, six pieds sous terre, au fond du labyrinthe d’un restaurant médiéval de la capitale lituanienne, la Fédération l’a joué collectif

pour le traditionnel repas-rencontre avec la presse française, puisque Jean-Pierre Siutat, le président de la 2F2B, était main dans la main avec Alain Béral, celui de la LNB. Un moment de discussion à bâtons rompus moins guindé que les précédents.Il a notamment été question de la candidature de la France, alliée pour la circonstance avec l’Allemagne, la Croatie et l’Italie, à l’organisation de l’Euro 2015, l’édition 2013 se déroulant en Slovénie. À ce jour, et malgré l’attitude trouble de la FIBA Europe, prompte à faire monter les enchères (en mentionnant un hypothétique dossier ukrainien), la candidature en question est la seule. Elle a l’avantage de faire baisser les coûts pour la France puisque ceux-ci sont répartis, le budget s’établissant quand même autour de 35 à 40 millions d’euros au total (environ la moitié pour la France).

Super Dino au secoursLes sites mentionnés, qui ne sont pas définitifs, sont Berlin, Milan, Zagreb et Strasbourg pour le premier tour, Cologne ou Düsseldorf et Dunkerque ou Lyon pour le deuxième tour, et Paris pour l’intégralité de la phase finale, Bercy devant être sérieusement rénové.Originellement, la candidature n’impliquait que la FFBB et la fédération allemande, dirigée par Ingo Weiss, et la phase finale devait se dérouler en Allemagne. Par la suite, M. Weiss a consenti à laisser les matches de "playoffs" à la France. Mais cette candidature ayant reçu une fin de non-recevoir de la part de la FIBA Europe, Dino Meneghin (fédération italienne) et Danko Radic (fédération croate) sont venus à la rescousse.Ceci étant dit, et bien qu’il y ait toutes les raisons de se réjouir que cette candidature ne puisse réellement être contrée (sinon par l’Espagne), on se demande bien à quel jeu joue la FIBA Europe…

LA PHRASE« J’AI PAS GRAND-CHOSE À DIRE »La voix d’Hedo Turkoglu traîne et son entrée en matière n’annonce rien de bon. La Turquie vient de perdre contre la France et l’ailier turc, pas bien convaincant sur le parquet, n’a pas l’air dans un bon jour face au micro. Et pourtant, un bavard comme lui finit toujours par se lâcher et Hedo répond finalement à toutes les questions, même les plus bizarres. Drôle de loustic.

69LE CHIFFRELe pourcentage de réussite de la

Lituanie contre la Serbie à la mi-temps : 22/32 aux tirs (donc 68,7% précisément), dont 7/10 à trois-points et… 3/6 aux lancers. 54 points marqués, dont 11 pour Mantas Kalnietis, 10 pour Jonas Valanciunas et Sarunas Jasikevicius. Au final, les Baltes, portés par une salle en fusion, marquent 100 points à 60,3% (11/20 à trois-points) mais ne s’imposent "que" de dix points.

L’INFO INUTILEIl ne paye pas de mine (c’est là l’astuce) mais pour qui suit un peu le poker, impossible de manquer le cultissime Tony G, présent à la Siemens Arena de Vilnius et interviewé par la télé locale. Cet Australien, très respecté dans le monde des cartes, se nomme en fait Antanas Guoga et est né à Kaunas avant que sa famille ne s’installe à Melbourne lorsqu’il avait 11 ans. Ce requin est l’un des deux ou trois plus gros chambreurs du monde à une table de poker, capable de faire péter les plombs aux plus placides des professionnels, mais un être délicieux dès qu’il s’éloigne des tapis.

UN REGARD

À QUATREEN "APÉRO" DU DÉCISIF FRANCE-TURQUIE, LA FFBB ET LA LNB ONT ORGANISÉ UN REPAS-RENCONTRE AVEC LES MÉDIAS. L’OCCASION DE FAIRE LE POINT SUR LA CANDIDATURE DE LA FRANCE À L’ORGANISATION DE L’EURO 2015.

Tony G, à ne pas confondre avec Tony P, un autre as pour faire péter les plombs à un rival.

Turkoglu n’a pas fait de miracle contre la France.

EUROBASKET • MAXI-BASKET 37

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« Oui, je suis surpris. Je ne commente pas la stratégie de l’adversaire… mais oui, je pensais qu’ils allaient faire faute. » Mike Bramos, le très précieux Américain naturalisé

de la Grèce, est comme nous, il ne comprend pas bien où voulait en venir la Slovénie dans sa gestion de fin de match. Longtemps en danger, et même larguée de 15 points (20-35 à la 16e), la Slovénie aurait pu (46-44 à la 29e), aurait dû (57-56 à 2 minutes et demie de la fin) gagner.Nikos Zisis laissé seul à trois-points à 1’11 de la fin, pas bon (57-61), Fotsis laissé seul à trois-points à 37 secondes de la fin, vraiment pas bon (58-64). Mais surtout, alors que les Verts n’avaient "que" quatre points de débours avec 31 secondes à jouer (60-64), deux options leur étaient ouvertes : jouer la gagne en faisant faute pour récupérer le ballon ou jouer le goal average… en faisant faute pour tenter d’échanger un panier à trois-points contre, au pire, deux lancers-francs. Au lieu de cela… Rien. Et même pire puisque les Slovènes n’ont ni gagné, ni assuré un écart décent (60-69 à la fin !). D’où la stupéfaction de Bramos. Et la nôtre.

Un effectif étrangeOn a failli ne pas pouvoir poser la question à Boja Maljkovic puisque, contrairement au protocole, il ne s’est présenté que très tard en conférence de presse, quasi une vingtaine de minutes après le match, donnant des sueurs froides à la FIBA Europe.Alors, Boja, c’était quoi ce délire ? Sa réponse (en anglais, conf’ de presse oblige) est incompréhensible. Il y est question de pick and flare et de choses comme ça. On insiste. Toujours aussi obscur. Puis on capte cette petite phrase : « mon assistant a dit aux joueurs qu’ils avaient la possibilité de faire faute mais ils ne l’ont pas fait. » Ah bon…Sans préjuger de ce qui se passera, la Slovénie a été à l’image de cette dernière minute : triste, sans ressort, sans direction. Et son staff a paru dormir sur le banc. Boja, à sa décharge, a été contraint de ratisser large pour boucler son effectif, faisant appel à Goran Jagodnik (37 ans), qui aspirait à un repos estival, Luka Rupnik et Edo Muric (13 minutes par match !), qui sont sans doute des gens formidables, tout en maintenant Uros Slokar sur le banc.

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LA PHRASE« NOTRE ÉQUIPE A DU FUTUR. »D’Elias Zouros, le coach de la Grèce, après la victoire sur la Slovénie. « Elle est bâtie pour le futur. » Elias fait un super boulot avec une équipe privée notamment de Papaloukas, Diamantidis et Spanoulis, mais on a du mal à s’enthousiasmer outre-mesure pour les "jeunes" Xanthopoulos (27 ans), Mavroeidis (26), Vasileiadis (27) et Kaimakoglou (28). Après, en effet, il y a Kostas Papanikolaou (21) et Kostas Koufos (22).

11LE CHIFFRELe nombre de fois où les Finlandais

ont réussi à mettre la balle dans le cercle lors de la première mi-temps de leur match contre la Russie. Sept paniers sur trente et une tentatives (20 pts marqués !) et quatre lancers-francs (sur quatre tentés). L’arrière Petteri Koponen, meilleur marqueur des siens jusque-là (14 pts de moyenne) a pour l’occasion été mis au pain sec et à l’eau : 0/7 aux tirs.

L’INFO INUTILESacré Vakhtang Natsvlishvili ! L’ancien (attachant) intérieur de la JDA Dijon était bouillant à l’heure de soutenir ses compatriotes et anciens coéquipiers géorgiens, lors du match de la dernière chance contre la Macédoine (perdu). Il a passé le match debout dans une tribune à s’agiter. À la mi-temps, enthousiaste, il a participé à une animation au milieu du parquet (!), un jeu des chaises musicales adapté au basket, lors duquel il n’a pas brillé (éliminé en premier) mais qui lui a permis de gagner un sac rempli de cadeaux. Et à la fin du match, il s’est longuement entretenu avec Zaza Pachulia, blessé, et la discussion a été animée, ce brave "Vato" ayant semble-t-il des idées arrêtées sur le pourquoi du comment de la défaite in extremis des siens (panier de Bo McCalebb à deux secondes de la fin).

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UN REGARD

BEN ALORS, BOJA ?!ON N’A PAS BIEN COMPRIS LE COACHING DE BOZIDAR MALJKOVIC DANS LA FIN DE MATCH ENTRE SA SLOVÉNIE ET LA GRÈCE. PERSONNE N’A PIGÉ. PLUS LA GNAC, LE BOJA ?

Boja a-t-il perdu de sa grinta ?

Kostas Koufos, un nom à mémoriser pour une décennie.

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9 septembre

EUROBASKET 2011

JOUR 9 « Je ne réponds pas à ça. Je n’ai pas aimé l’arbitrage de M. Facchini mais ça n’est pas mon travail de le juger, c’est au comité technique de le faire. » Sans

colère mais sans trop de détour, Dusan Ivkovic répond à

notre question. Il s’agissait de connaître son opinion sur le travail de l’arbitre italien Fabio Facchini.Ce vieux routier du sifflet, âgé de 50 ans et arbitre international depuis 1993 (il est en fin de carrière puisqu’il officie pour la dernière fois sur une compétition d’équipes nationales), a encore fait des siennes. Son casier est assez lourd et quand il a une équipe dans le nez, il ne lâche pas l’affaire. Cette fois, c’était la Serbie, à qui il n’a pas permis grand-chose, alors qu’il s’est montré plutôt coulant avec l’Espagne, rééquilibrant ensuite le tableau des fautes lorsque l’écart au score était assez conséquent pour que cela ne se voie pas trop.

Respect or not respectM. Facchini a distribué trois fautes techniques dans ce match, dont deux à la Serbie dans la seule première mi-temps. L’une au banc, l’autre directement à Dusan Ivkovic. Elles ont paru sévères, bien sévères. C’est ensuite Rudy Fernandez qui s’est fait rappelé à l’ordre, lorsque M. Facchini en a eu assez de ses jérémiades et de son cinéma. L’arbitre italien, avec ces trois technical fouls, a atteint la barre des dix distribuées durant l’Euro. C’est considérable.Mais il n’y a pas que ça qui a porté sur le système de Dusan Ivkovic. Il y a le jeu et l’attitude des siens, battus, c’est une chose, mais en vérité balayés, puisque largués à -29 à un moment. Voici ce qu’il avait à en dire : « Dans le vestiaire, j’ai posé une seule question à mes joueurs : comment est-il possible que l’Espagne, championne d’Europe, vice-championne olympique, qui aligne des champions NBA, vous respecte plus que vous ne la respectez ? Les deux dernières compétitions, nous l’avons battue deux fois sur trois (*), mais ce soir, l’attitude était de son côté. »

(*) En poule de l’Euro 2009 et en quart de finale du Mondial 2010.

46LE CHIFFRELe total des points de la famille

Gasol contre la Serbie, sur les 84 de l’équipe (soit presque 55%). C’est le plus fort depuis le début, devant les 45 contre la Pologne en ouverture et les 43 contre l’Allemagne. Face aux Serbes, les frangins ont compilé un élégant 17/26 aux tirs, avec 18 rebonds et 4 passes. En moyenne, ils pèsent à ce stade de l’Euro 35,4 points à 58,8% et 14,1 rebonds. Ils ont marqué 240 des 565 points de l’équipe (soit plus de 42%), en gardant en tête que Pau n’a pas participé à la défaite contre la Turquie.

L’INFO INUTILEDeux. L’évaluation "monstre" de Jan-Hendrik Jagla contre la Turquie (2 pts à 1/3 et 2 rbds). Cinq fautes en dix minutes, le tout avec un coton dans le nez, stigmate d’un contact un peu sévère. On se moque mais le pauvre Jan-Hendrik a dégringolé dans la hiérarchie. Voilà quelqu’un qui, sur les deux dernières compétitions, était responsabilisé en l’absence de Dirk (13,8 pts, 13/20 à 3-pts, 6,2 rbds et 3,0 pds au Mondial 2010) mais qui, avec le retour de Dirk et de Kaman, n’est que le… sixième intérieur de l’équipe, derrière les deux joueurs NBA, Tim Ohlbrecht, Sven Schultze et Tibor Pleiss. Il n’a joué que quatre matches, pour des évaluations de -2, -1, 1 et, donc, 2. À 30 ans, ce grand et affable garçon n’est pourtant pas fini.

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UN REGARD

IVKOVIC, LA CONDUITE DE GRENOBLEDUSAN IVKOVIC N’A PAS AIMÉ GRAND-CHOSE DU MATCH DE LA SERBIE CONTRE L’ESPAGNE. RIEN, EN FAIT. NI L’ARBITRAGE, NI SES JOUEURS. ET IL L’A FAIT SAVOIR.

Pau et Marc Gasol, le même sang de tueurs.

LA PHRASE« ÇA N’EST PAS UNE QUESTION POUR CONFÉRENCE DE PRESSE »Décidément, ils sont mignons ces Espagnols. En effet, voici ce que Sergio Scariolo a répondu à un journaliste qui lui a poliment demandé pourquoi Serge Ibaka n’avait joué que huit minutes contre la Serbie, soit la moitié de son temps de jeu habituel. « C’est ma décision de coach. C’est moi qui décide qui doit jouer et je n’ai pas à me justifier. » C’était pourtant bien une question pour conférence de presse et l’Italien M. Scariolo devrait prendre garde à ne pas devenir aussi arrogant que ses joueurs.

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JOUR 10 V ilnius n’est pas une assez grande ville pour que ce qui s’y passe la nuit ne remonte pas vers le jour. Particulièrement lorsque vous êtes Noir. Particulièrement lorsque la ville est

infestée de journalistes. Pourtant, dans la nuit du 8 au 9, Bo McCalebb ne s’est pas posé de question au moment de célébrer la victoire contre la Géorgie, à l’occasion de laquelle il avait mis le panier de la gagne.Le meneur américain "naturalisé" macédonien est allé au bout de la fête, s’affichant dans un état d’alcoolémie avancé dans un établissement nocturne de la capitale lituanienne. Il fut même surpris à exhiber ses parties génitales. Ce brave homme a remis ça le lendemain et… En fait, Bo McCalebb fait la fête tous les soirs, pour être clair.

Même pas fatigué !Ce qui rend ses performances encore plus remarquables. Face à

la Slovénie, le meneur de Sienne a encore fait parler la poudre : 19 points, 4 rebonds, 4 passes et 3 interceptions. Et sans gâcher (5/7 aux tirs et 7/8 aux lancers) alors que c’est précisément là que ses frasques nocturnes pourraient se payer.Avec un leader de cette trempe, la Macédoine surfe sur une série de six succès de rang, c’est-à-dire qu’elle est restée invaincue depuis sa défaite du premier jour contre le Monténégro. Elle a battu au passage la Croatie, la Grèce, la Finlande, la Bosnie, la Géorgie et, donc, la Slovénie. Impressionnant. La faiblesse de cette partie de tableau doit toutefois fortement pondérer ce constat, de nombreuses formations attendues à un niveau correct souffrant d’un déficit d’alchimie flagrant, au contraire de la Macédoine.À ce stade du tournoi, McCalebb est cinquième marqueur, douzième passeur et troisième intercepteur de l’Euro.

LA PHRASE« POURVU QU’ON SOIT LES FRANÇAIS, J’VEUX ÊTRE TONY PARKER »De Marko Petrovic, le fiston de notre correspondant serbe, Bogdan. Engagé dans un tournoi de 3x3 à Belgrade, dans lequel chaque équipe se voit affublée symboliquement d’une nationalité, le petit Marko a choisi son camp. Les "Plavi" (les Bleus, surnom de l’équipe nationale serbe) non, les Bleus oui. C’est le monde à l’envers ! Il faut dire qu’en Serbie, les matches de l’équipe de France sont diffusés à la télévision et il n’a échappé à personne que les Bleus et leur meneur star sont bouillants. Dommage que Marko n’ait pas été exaucé, son équipe a été baptisée Lettonie.

11LE CHIFFRELe Slovène Goran Dragic a mis les

11 premiers points de son équipe contre la Macédoine. Le meneur des Houston Rockets a en effet été le seul à alimenter la marque pour la Slovénie pendant les sept premières minutes et trente secondes du match, la Macédoine menant alors 19-11, avant qu’Uros Slokar décide que ça suffisait. Durant cette période de marcheur solitaire, Dragic aura shooté à 5/7 aux tirs.

L’INFO INUTILEChris Sheridan, ancien journaliste vedette d’ESPN.com puis auparavant d’Associated Press, et qui a lancé son propre site Internet (l’excellent www.sheridanhoops.com), est tombé amoureux de l’équipe de… Macédoine. « Parce qu’ils ont un joueur américain », s’est-il justifié, sans que l’on sache s’il s’agit de lard ou de cochon. Il parle bien sûr de Bo McCalebb, il est vrai excellent. Ce bon connaisseur du basket international (il suit les Euro et les Mondiaux depuis des années) les voit aller très loin. Mouais… Ceci dit, la soirée était assez avancée et Chris n’était plus tout frais.

UN REGARD

MCCALEBB, C’EST DU 24H/24BO MCCALEBB, LE MENEUR NATURALISÉ DE LA MACÉDOINE, MET LE FEU AU PARQUET ET PORTE "SON" ÉQUIPE VERS UN BILAN ÉTONNANT. MAIS IL MET AUSSI LE FEU SUR LES DANCE FLOORS ET DANS LES BARS. INCREVABLE !

Heureusement Goran Dragic

était sur le terrain…

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Tout le monde en Europe

connaît désormais Joakim Noah.

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I l est sorti à une petite poignée de secondes de la fin. Personne n’y a prêté attention. À l’Euro 2005, lorsque l’issue de la finale n’avait plus fait de doute, Dirk avait reçu,

dans pareilles conditions, une standing ovation de tout le public de Belgrade, à commencer par les Grecs, déjà affairés à célébrer leur deuxième titre de champion d’Europe mais qui s’étaient interrompu pour rendre hommage à ce fabuleux joueur qu’est Dirk Nowitzki. D’un geste de la main, il avait alors remercié l’arène qui s’était mise pour quelques secondes à ses pieds. À Vilnius, il n’a eu droit qu’à de chaleureuses accolades de ses vainqueurs du jour, des Lituaniens soulagés d’avoir passé le cut.Pour que la formidable aventure de Nowitzki avec la Mannschaft se prolonge vers Kaunas – et qu’au passage la Lituanie vive un deuil national – il aurait fallu que l’Allemagne s’imposât d’au moins douze points. Mais elle ne l’a pas pu tout simplement car elle ne le pouvait pas. Pas avec ce Nowitzki-là.

Il ne dit rienAvec seulement quatre paniers marqués (sur 17 tirs) et sept lancers-francs (sur 8), le Wunderkind n’a pas su écrire une

nouvelle page de son histoire. Serré de près alternativement par Paulius Jankunas et Darius Songaila, relais infernal en mission destruction, parfois pris à deux sur certains de ses spots préférés, Dirk n’a pas pesé avec ses shoots dans le périmètre. Lorsqu’il a réussi à attaquer le cercle, il est parvenu à glaner des lancers-francs, mais c’était trop peu.La Mannschaft a systématiquement toujours compté sur sa star pour faire la différence mais, cette fois, son jeu a paru caricatural et nettement déséquilibré pour cause de centre d’inertie figé dans la raquette (Nowitzki et Kaman). Dirk a paru coupé de ses coéquipiers – on parle ici du terrain, pas du vestiaire – et il s’est épuisé à chercher à faire la différence. Épuisé, il l’était déjà en arrivant, après une saison longue et difficile, terminée dans le champagne et, on le suppose, une logique décompression nerveuse.A-t-on vu pour la dernière fois Nowitzki en équipe nationale ? Le grand Dirk n’a pas voulu confirmer mais l’Allemagne étant privée des Jeux de Londres, on n’imagine pas le MVP des dernières Finals, 33 ans, se remobiliser pour la simple perspective de l’Euro 2013…

96LE CHIFFRELe pourcentage des points de

l’Allemagne inscrits par Dirk Nowitzki, Robin Benzing, Heiko Schaffartzik et Chris Kaman. 72 des 75 unités de leur équipe contre la Lituanie. Et on est passé tout près du 100% puisque le seul autre marqueur (outre ces quatre-là), à savoir Philipp Schwethelm, n’a touché la cible (un "triple") qu’à 1’49 de la fin du match. Les quatre scoreurs ont fait 25 (Kaman), 18 (Benzing), 16 (Nowitzki) et 13 (Schaffartzik). Trop juste.

UN REGARD

PAUVRE DER ?DIRK NOWITZKI A ESSAYÉ DE SORTIR L’ALLEMAGNE DE LA GUEULE DU LOUP, CONTRE LA LITUANIE, MAIS C’ÉTAIT TROP DUR. CE 11 SEPTEMBRE, IL A SANS DOUTE JOUÉ SON DERNIER MATCH AVEC LA MANNSCHAFT.

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Nowitzki et Jasikevicius, par ici la sortie…

L’INFO INUTILEChaque jour, dans la Siemens Arena, un compteur de décibels enregistre le barouf généré par les bouillants supporteurs lituaniens. Et autant dire qu’à partir de 105 décibels, l’oreille en prend un coup. Lors du match contre l’Allemagne, l’aiguille est montée à 111 décibels, ce qui est proprement assourdissant. Le panneau lumineux de la salle a alors précisé qu’il s’agissait du "rekordas" (pas besoin de traduire). Record de la journée mais pas du tournoi puisque, contre les Bleus, on est monté à 113 décibels.

LA PHRASE« LES FRANÇAIS ONT VIOLÉ LES PRINCIPES DE FAIR- PLAY »De Vladas Garastas, coach mythique de la Lituanie juste après l’indépendance et désormais président de la fédération de basket de son pays. Il fait évidemment référence au non-match volontaire des Bleus contre l’Espagne. Au fond, M. Garastas a raison mais enfin il nous semble bien que tout le monde semble prendre plaisir à taper à bras raccourcis sur les Français lorsque, pour la première fois, ils ont recours à une ruse dont ils ont souvent été la victime par le passé, alors que certaines nations l’emploient quasi systématiquement en toute impunité.

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O n ne peut même pas dire qu’il fasse un bon Euro, Monya, avec ses 5,4 points à 43% et 3,8 rebonds. Mais en fait, si. Parce que marquer un panier à la

sonnerie dans une compétition de ce niveau, c’est fort, mais le faire deux fois, c’est irréel. C’est ce que l’ailier russe a fait. D’abord contre la Slovénie et, ce 12 septembre, dans le match au sommet, contre la Macédoine. Un panier épique qui permet à la Russie de demeurer la seule équipe invaincue de la compétition sur les deux premiers tours.

« Sentiment puissant »Avec 2’5 secondes à jouer, et un point de retard, Monya a reçu le ballon sur la droite, après remise en jeu, et a attrapé la planche sur le coup de gong (63-61). « C’était un gros tir », a-t-il commenté. « Je devais agir vite car il restait peu de temps. J’ai dit à Shved de me passer la balle, il l’a fait, je suis monté pour le tir. C’est un sentiment puissant. Ça a été un match très dur. »

LA PHRASE« ON JOUE DUR MAIS IL FAUT JOUER INTELLIGEMMENT, AUSSI »Le coach géorgien, Igor Kokoskov, n’a pas chargé ses joueurs après la défaite contre la Grèce, dans un match de toute façon sans enjeu puisque la Géorgie était déjà éliminée et la Grèce déjà assurée de finir troisième, mais il en avait quand même gros sur la patate. La raison ? Les siens ont montré qu’ils avaient le niveau mais se sont sabordés en manquant de constance et de discipline dans le jeu. Ils étaient à égalité à la mi-temps contre la Slovénie, à +3 après 30 minutes contre la Bulgarie, ont eu le tir de la gagne contre la Macédoine, et n’avaient que trois points de retard sur la Grèce après trois quarts-temps. Autant de défaites.

CHIFFRESLES TOP STATS APRÈS LE DEUXIÈME TOURPOINTS

Joueurs Équipes Moy.

1 Tony Parker France 22,1

2 Bo McCalebb Macédoine 20,6

3 Pau Gasol Espagne 20,4

4 Dirk Nowitzki Allemagne 19,5

5 Nenad Krstic Serbie 15,9

REBONDSJoueurs Équipes Moy.

1 Chris Kaman Allemagne 10,0

2 Pero Antic Macédoine 8,8

3 Omer Asik Turquie 8,5

4 Viktor Sanikidze Géorgie 8,0

- Joakim Noah France 8,0

PASSESJoueurs Équipes Moy.

1 Milos Teodosic Serbie 6,4

2 Viktor Khryapa Russie 5,3

3 Sarunas Jasikevicius Lituanie 4,8

4 Tony Parker France 4,7

5 Teemu Rannikko Finlande 4,5

INTERCEPTIONSJoueurs Équipes Moy.

1 Andrei Kirilenko Russie 2,8

2 Nicolas Batum France 2,4

3 Bo McCalebb Macédoine 2,3

CONTRESJoueurs Équipes Moy.

1 Chris Kaman Allemagne 1,8

2 Pau Gasol Espagne 1,6

3 Omer Asik Turquie 1,5(Nous avons volontairement exclu les joueurs dont l’équipe a été éliminée au premier tour)

L’INFO INUTILERudy Fernandez n’a jamais joué en ayant la diarrhée. En voilà une information décisive, délivrée, via une interview, par le quotidien sportif espagnol Marca. « J’ai déjà joué en ayant mal au ventre, mais je m’en suis bien sorti. » On en apprend des choses ! Par exemple, tenez, l’arrière-ailier de la sélection espagnole pense que si un combat à mort se déroulait entre les spécialistes cinématographiques des arts martiaux, c’est Chuck Norris qui s’en sortirait à tous les coups contre Steven Seagal, Jean-Claude Van Damme et Jackie Chan.

UN REGARD

MONYA AT THE BUZZER !APRÈS SON PANIER À LA DERNIÈRE SECONDE POUR DONNER LA VICTOIRE À LA RUSSIE CONTRE LA SLOVÉNIE, SERGEI MONYA A REMIS ÇA, AU BUZZER, À TROIS-POINTS, POUR BATTRE LA MACÉDOINE ET RESTER LA SEULE ÉQUIPE INVAINCUE.

0LE CHIFFRELe(s) point(s) marqué(s) par le

Slovène Matjaz Smodis dans le match décisif contre la… Finlande. Le pauvre Matjaz n’a passé que deux minutes sur le parquet, le temps de commettre deux fautes. C’est sa deuxième "bulle" de l’Euro après le match d’ouverture contre… la Bulgarie. C’est le clou pour cet ancien cador européen qui, sur les quatre derniers matches, a marqué 7, puis 5, puis 0. Il tourne à cet instant à 3,8 points à 32,3% et 1,3 rebond en 14 minutes. C’est moche de vieillir.

EUROBASKET • MAXI-BASKET 59

Sergei Monya, Mr. Clutch.

Milos Teodosic transforme la passe

en art majeur.

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K estutis Kemzura descend les marches de la salle de conférence, qui mènent au podium où l’attend le micro, comme on monte à l’échafaud.

Sans empressement, en sachant qu’il n’y coupera pas. Livide, le coach de la Lituanie s’assoit et croise les bras, les yeux dans le vague. À cet instant, une fois passés le choc et l’incrédulité, l’ancien entraîneur de la Lettonie sait que sa carrière internationale aura du mal à survivre à l’impensable, improbable, incroyable élimination des siens par l’ovni macédonien ; alors qu’au loin, on devine encore les éructations de jouissance des supporteurs slaves, toujours parqués dans la tribune en attendant d’être évacués, eux dont les signes nationalistes et

les accès de violence ont incommodé tout le monde et contraint les forces de l’ordre à en expulser quelques-uns manu militari.« On leur a donné l’opportunité de gagner », lâche Kemzura entre ses dents, faisant référence à la série d’erreurs des siens en fin de match, avant d’ajouter, tout de même, « mais soyons clair, ils méritent leur succès, ils ont joué comme il le fallait. » « Durant tout le match, le rebond a été un problème », analyse-t-il. En effet, avec 18 prises offensives, les Macédoniens se sont constamment offert des chances de rester ou revenir dans le match. « On a voulu courir au lieu de prendre les rebonds et on a été punis. »

Où est Javtokas ?« On a fini par avoir le rebond à la fin mais on l’a rendu. » Référence au ballon du match arraché par Darius Songaila puis immédiatement perdu, ce qui a débouché sur le tir de la gagne de Vlado Ilievski à 11 secondes du terme. « Quand un match se joue à la fin, tout repose sur un tir. » Comme celui de Simas Jasaitis, à deux secondes du buzzer, parfaitement ouvert en ligne de fond, mais raté. Kemzura, pourtant, aurait pu élaborer sur le choix de ce dernier tir lointain, alors pourtant que les siens n’avaient pas mis dedans dès qu’ils s’étaient éloignés du cercle (2/15 à trois-points pour la renommée école lituanienne, voilà qui est laid). De la défense sur le shooteur Vojdan Stojanovski, auteur d’un parfait 5/5 derrière l’arc. De sa volonté d’insister avec le gamin Jonas Valanciunas, visiblement hors du coup avec ses cinq balles perdues, alors que Robertas Javtokas, tout simplement formidable des deux côtés du terrain (6/6 aux tirs, 6 rebonds et 1 seule faute), ne s’est vu octroyer que 18 minutes de temps de jeu. Ou enfin de la faible agressivité offensive de son équipe (seulement 8 lancers tentés, contre 21 aux Macédoniens). Mais tout cela, il s’en sera expliqué avec sa fédération…

LA PHRASE« CHEZ NOUS, PERSONNE NE VA DORMIR »De Marin Dokuzovski, l’entraîneur de la Macédoine, après l’exploit insensé de son équipe. « Il s’agit du plus grand succès de l’histoire de notre pays, tous sports confondus. »

33LE CHIFFRELe monstrueux

différentiel au score en faveur de l’Espagne, contre la Slovénie, sur les quarts-temps 2 et 3. Menés 16 à 23 après dix minutes, les champions d’Europe 2009 ont ensuite passé un 19-8 aux Slaves avant la mi-temps puis un coquet 36-14 sur la troisième période. Soit 55-22 en vingt minutes. Durant le troisième, les Espagnols ont shooté à 7/10 à trois-points, avec 14 points pour le seul Juan Carlos Navarro.

L’INFO INUTILEAu moment de la présentation des équipes, les journalistes slovènes ont enfilé un maillot de l’équipe nationale. Ça n’a rien changé… Une mascotte (du joli nom de "Amberis") à Siauliai, deux à Vilnius, quatre à Kaunas. Heureusement qu’il n’y avait pas de quatrième tour prévu… Bostjan Nachbar, le talentueux ailier slovène, blessé et donc privé d’Euro, a passé la mi-temps à discuter avec les photographes et journalistes slovènes, en train de fumer leur cigarette hors de la salle. Et ça discutaillait ferme… La feuille de statistiques officielles du premier quart-temps de Slovénie-Espagne donnait un avantage de 26-16 aux Slaves, mais le panier à trois-points au buzzer de Samo Udrih a finalement été annulé entre-temps.

UN REGARD

KEMZURA À L’ÉCHAFAUDINSENSÉ. LA MACÉDOINE A SORTI LA LITUANIE EN QUART DE FINALE DE SON EUROBASKET (67-65). LA PLUS GRANDE SURPRISE DE TOUTE L’HISTOIRE DU CHAMPIONNAT D’EUROPE. LE COACH BALTE KESTUTIS KEMZURA EST AU POTEAU.

La tête de Kestutis Kemzura mise à prix ?

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JOUR 13

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Page 45: Maxi-Basket 35

P our commencer, Yarone pose les bases : oui, la victoire de la Macédoine est bien la plus grosse surprise de l’Histoire. Puis il revient

chronologiquement en arrière. En commençant par la victoire de la Hongrie en 1955 sur l’URSS, au championnat d’Europe organisé précisément en Hongrie. Il ne s’agissait pas d’une finale, car il n’y avait qu’une poule de huit, mais du match décisif, remporté 82-68 par les Magyars. Cela fut l’unique fois que les Soviétiques ne remportèrent pas l’Euro entre 1951 et 1971 !Vient ensuite le parcours de la Yougoslavie en 1961. Les Plavi étaient alors tout sauf des cadors et leur accession à la finale, perdue contre l’URSS, fut un choc, bien que la compétition se déroulait au pays. Le début de l’aventure yougo. En 1973, un autre hôte a surpris. L’Espagne. Les Ibères n’étaient guère cotés et n’avaient pas fait le Top 4 depuis 1935. Mais en demi-finale,

ils sortirent l’invincible URSS (59 succès de rang !), ainsi dépossédée de son titre 80 à 76. Les Espagnols perdirent la finale contre la Yougoslavie.

Novi SadEncore plus surprenante, l’accession à la finale d’Israël en 1979. Micky Berkowitz et ses hommes battirent la Yougoslavie 77 à 76 sur un tir de Berkowitz précisément, en route vers le match du titre, perdu logiquement contre l’URSS. Et que penser de la quatrième place obtenue en 1983, en France, par… les Pays-Bas ? Au passage, les Bataves, avaient battu l’Allemagne, Israël, la Pologne et la Tchécoslovaquie.Viennent ensuite deux victoires parfaitement inattendues en finale. Celle de la Grèce en 1987, chez elle, et celle de l’Allemagne en 1993, également à la maison. Nick Galis et ses gars avaient profité à fond de l’avantage du terrain pour sortir la Yougoslavie puis battre en finale l’URSS, 103 à 101 après prolongation, un match qui sent toujours un peu mauvais, si vous voyez ce que l’on veut dire. Le succès des Allemands, lui, fut propre. Dans une Europe mouvante (plus d’URSS, la Yougoslavie serbo-monténégrine exclue), la place était à prendre, et l’Allemagne en réunification en profita pour battre en matches couperets l’Espagne, puis la Grèce, puis enfin la Russie en finale. Un choc.Pour finir, Yarone fait référence aux défaites de deux équipes ultra favorites, la Serbie chez elle en 2005 et l’Espagne en finale à Madrid en 2007. 2005, on se souvient très bien en France, puis nos petits Bleus étaient allés sortir la Serbie à Novi Sad (74-71), plongeant le basket serbe dans une crise qui dura quasi quatre ans. En 2007, la Russie cueillit une Espagne nerveuse sur un dernier tir de J.R .Holden.

LA PHRASE« JE SUIS CONTENT QUE NOUS NOUS SOYONS COMPORTÉS COMME UNE ÉQUIPE »La phrase du coach lituanien Kestutis Kemzura, après la victoire des siens sur la Slovénie en match de classement, qui envoie son pays au tournoi pré-olympique, n’est pas anodine. Elle fait en tous cas écho à des mots prononcés par Mantas Kalnietis la veille au soir, après l’impensable défaite contre la Macédoine en quart de finale. Le talentueux meneur balte avait, en deux occasions, exprimé son inquiétude quant au maintien de l’esprit de groupe, ce qui avait laissé penser aux plus soupçonneux que ça avait un peu tangué dans le vestiaire. Les yeux rougis et visiblement traumatisé, Kalnietis avait déclaré, à chaud, « on ne doit pas se détruire en tant qu’équipe » puis plus tard « j’espère que nous serons une équipe ».

DES CHIFFRES

1 �•�Un�seul�quart-temps�gagné�par�la�Lituanie�contre la Slovénie, le troisième (25-13). Suffisant pour une victoire de trois points (80-77) et un gros ouf !.

5 •�Paniers�à�trois-points�manqués�par�la�Grèce dans le dernier quart-temps contre nos Bleus. Sur cinq tentés. Voilà qui fut

bon à prendre. Mieux, les Grecs ont également fait cadeau de quatre lancers-francs, sur les douze qu’ils ont tentés durant la période. Voilà qui fut également bon à prendre.

9 •�Les�balles�perdues�de�Milos�Teodosic�contre la Russie. Un total effarant pour un joueur de ce calibre ! Avec "seulement"

trois passes décisives. Un ratio tout sale.

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UN REGARD

HISTOIRE D’UPSETSUN "UPSET", EN ANGLAIS, C’EST DISONS UN CHOC, UN BOULEVERSEMENT, VOIRE UN ÉNERVEMENT. EN SPORT, C’EST UNE SURPRISE MAJEURE. NOTRE CAMARADE YARONE ARBEL, POUR LE SITE OFFICIEL DE LA FIBA EUROPE, A REPLACÉ LA VICTOIRE DE LA MACÉDOINE CONTRE LA LITUANIE DANS LA HIÉRARCHIE DES GRANDS "UPSETS" DE L’HISTOIRE. UN TRAVAIL REMARQUABLE, DONT VOICI L’ESSENCE…

Les basketteurs macédoniens, héros de tout un peuple.

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S ix minutes de jeu à peine et déjà 18-4 pour la Grèce, dans ce match de la dernière chance pour rallier le tournoi qualificatif olympique. Les Serbes ont déjà encaissé une

grêle de paniers à trois-points : 4/6. Puis 20-4. Dusan Ivkovic a déjà grillé ses deux temps-morts et le premier quart-temps n’est pas fini. Puis 25-4. Yannis Bourousis a déjà marqué dix points, dont deux “triples“. La Serbie est à l’agonie. Elle n’a à l’évidence toujours pas digéré sa défaite de la veille, en quart de finale, contre la Russie. La veille… 17 heures seulement, en fait.Dusan Ivkovic a la colère froide. « Comme vous l’avez vu, ce match qui était le plus important du tournoi pour nous, on l’a perdu au premier quart-temps. Ce soir, mon équipe n’était pas prête pour revenir. On n’a pas le temps de préparer un match aussi important en aussi peu de temps, pas 17h après le quart de finale… » Car ça continue. 29-6, 31-6 et 34-8 à la fin du premier quarter. On se pince pour y croire. La Serbie est alors à 4/14 aux shoots, contre 11/17 à la Grèce, toujours aussi forte mentalement. La Serbie ? 0/4 à trois-points. La Grèce ? 5/7.

Plus qu’un Milos à ronger« Je n’aime pas parler des compétitions, je ne suis pas au comité d’organisation, mais il y a une très grande faute, là… »

Ivkovic, toujours. Ceci dit, le technicien serbe reconnaîtra aussi la supériorité de son adversaire, dont il louera les qualités. Mais la chose est amère. La Serbie ne fera pas les Jeux. C’est injuste sur le plan sportif mais c’est ainsi. Les Plavi ont pourtant bien réagi par la suite, dans ce match, revenant notamment à dix points à la 33e minute, mais ils sont partis de trop loin.La Grèce, elle, avait le sourire. Coach Elias Zouros a fait un travail remarquable, il est allé au bout du possible avec un effectif somme toute chiche. « Pour nous, ça a été un gros coup sur la tête hier (ndlr : de perdre contre la France) mais je suis fier de mes joueurs, de cette jeune équipe. »Tout a fonctionné. « On avait préparé des bonnes stratégies pour stopper Teodosic », expliquait Elias. De fait, Teodosic, déjà auteur de 9 pertes de balle la veille, en a cette fois vendangée six, et commis cinq fautes. Coupé de ses coéquipiers – « on voulait stopper leurs pick-and-rolls », dixit Zouros – Milos n’a même pas su flamber en solo (6 points à 3/8).Et la Serbie, sur une pente ascendante depuis 2009, a subi un nouveau coup d’arrêt, comme si elle n’avait pas vraiment réussi à se remettre de la demi-finale du dernier Mondial, “volée“ par la Turquie…

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DES CHIFFRES

19 •�Les�points�marqués par Juan Carlos Navarro dans

le troisième quart-temps contre la Macédoine. Le diable catalan a tiré à 7/11, dont 3/4 à trois-points, il a aussi donné une passe, provoqué une faute et pris deux rebonds. Au final, Juanca a signé 35 points à 13/23 en 36 minutes. Irréel !

22 •�Les�points�marqués par l’Espagne sur des

"secondes chances", c’est-à-dire sur des rebonds offensifs. C’est considérable dans un match à la vie à la mort. Les Espagnols ont pris 19 rebonds sous le cercle adverse, contre seulement 7 pour la Macédoine.

24 •�L’évaluation�de Bo McCalebb dans la défaite des

siens contre la “Roja“. Le meneur “américain“ a claqué 25 points à 11/19, donné 5 passes décisives et perdu seulement un ballon.

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UN REGARD

LA SERBIE EN VEILLEUSELA SERBIE EST « LA MEILLEURE ÉQUIPE À NE PAS FAIRE LES JEUX DE LONDRES ». ASSOMMÉS PAR LEUR DÉFAITE EN QUART DE FINALE, LES PLAVI N’ONT PAS EXISTÉ DANS LE MATCH DE CLASSEMENT CRUCIAL CONTRE LA GRÈCE. DUSAN IVKOVIC EST COLÈRE.

Milos Teodosic en pleine

dérive.LA PHRASE« ILS N’ABANDONNENT JAMAIS. JAMAIS »Hommage appuyé, et sincère, de Sergio Scariolo, le coach de l’Espagne, à la Macédoine. Les Slaves, une fois de plus, ont tout donné sur le parquet et réellement poussé les champions d’Europe 2009 à sortir le grand jeu pour s’imposer sur un écart (92-80) qui ne reflète absolument pas la résistance de la Macédoine. « Ils jouent avec cœur, avec intelligence et avec classe. C’est un honneur de les avoir battus », a poursuivi Scariolo, qui est allé au bout du dithyrambe.

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Les contorsions de TP pour éviter le contre de Victor Khryapa.

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LA BOURDEIl reste sept secondes à jouer dans le match pour la médaille de bronze. Contre toute attente, la Macédoine joue encore les yeux dans les yeux avec la Russie. Les Slaves ne sont menés que de deux points (68-70), et sortent d’un temps-mort. Coach Marin Dokuzovski vient de relancer Damjan Stojanovski, l’un des deux frères shooteurs de l’équipe. Celui-ci reçoit un ballon en or sous le cercle, où il n’a plus qu’à conclure pour un lay-up de minime ; et potentiellement envoyé tout le monde en prolongation. Mais le joueur de Sofia craque et manque la cible. C’en est fini de la Macédoine, qui s’incline 68-72. Difficile d’en vouloir à ce valeureux tireur qui, comme tous ses coéquipiers, a joué au-dessus de sa valeur pendant trois semaines… trois semaines moins sept secondes.

I l y a des signes qui ne trompent pas. Lorsqu’une équipe ne surgit pas en courant sur le parquet, faisant voler autour d’elle serviettes et sur-maillots ; lorsque les accolades sont

chaleureuses mais sans hystérie ; lorsque les joueurs ne tardent pas à aller étreindre les vaincus du jour ; c’est que cette équipe-là est en totale maîtrise. C’est que cette équipe-là domine son sujet et qu’il s’agit surtout pour elle de bien finir le travail, quitte ensuite à enfiler les t-shirts de la victoire et à sortir le champagne.L’Espagne est au sommet de l’Europe, presque du monde, les Bleus le savaient mais ils l’ont constaté de plus près ce dimanche 18 septembre (98-85). La "Roja" pénètre chaque année dans un club de plus en plus fermé. En glanant son deuxième titre de championne d’Europe, elle rejoint la Grèce et l’Italie et se rapproche de la "Serbie-monténégrine" et de la Lituanie (trois titres) ; certes encore loin de deux entités aujourd’hui disparues (14 titres pour l’URSS, 5 pour la "Grande Yougoslavie"). En conservant son titre, elle réussit ce que seules la Yougoslavie, l’URSS et la très vieille Lituanie pré-soviétique étaient parvenues à faire. Il faut remonter à 1997 pour trouver trace d’un back-to-back. Enfin, pour en finir avec les jalons, la onzième médaille glanée par la "Roja" la place au sommet du décompte parmi les nations toujours existantes, à égalité avec l’Italie (seuls l’URSS, la Yougoslavie et la Tchécoslovaquie ont fait mieux). On notera au passage qu’avec une septième médaille, la France suit les nations précitées.

Rubio inutile ?Durant les trois semaines de ce marathon (dix victoires pour soulever le trophée, contre, par exemple, seulement cinq pour la Yougoslavie en 1991), les Espagnols n’ont pas été inquiétés. Pas vraiment. Ils n’ont lâché qu’un match – et lâché est le terme puisqu’ils ont mis Pau Gasol

au repos contre la Turquie – et n’ont réellement dû forcer que face à la Pologne en ouverture et la Macédoine en demi-finale.Ils alignent la meilleure attaque (85,2 points) et, si l’on met de côté le match en bois contre la Turquie, émargent même à 88,0 points, ce qui fait d’eux les champions les plus offensifs depuis… depuis quand, d’ailleurs ? Ils sont deuxièmes aux rebonds, de peu derrière la Lituanie, premiers aux passes décisives, aux interceptions et aux contres.De la finale contre les Bleus, on pourrait évidemment retenir beaucoup d’images. Les coups de feu de Navarro, les coups de boutoir de Pau Gasol, qui a provoqué l’essentiel des cinq fautes de Joakim Noah sur des prises de position plus que sur des tirs, la faute d’assassin de Rudy Fernandez sur Tony Parker, dont on crut qu’elle allait changer le cours des événements, les pénétrations de Jose Manuel Calderon, de retour après deux ans loin de la "Roja", ou encore les cinq contres de Serge Ibaka. Mais on pointera la capacité des champions d’Europe à contrecarrer tous les "runs" français, étouffés dans l’œuf. L’Espagne ne laisse pas beaucoup d’espoirs à ses adversaires, comme la Yougoslavie de Divac, Djordjevic et Bodiroga en son temps. Sûre de son fait, elle donne l’impression qu’à la longue, elle finira par vous avoir, d’une manière ou d’une autre.Et en finale, ceci fut fait sans Felipe Reyes, en deuil de son papa, sans Ricky Rubio, à la limite de l’inutile dans cette escouade (c’est dire), sans Victor Claver, et pratiquement sans Sergio Llull et Victor Sada, quoique ceux-là, lorsqu’ils furent lancés, ne laissèrent pas leur part aux chiens. Le symbole le plus éclatant de la marge des Espagnols est la quasi inutilisation, sinon contre l’Allemagne et la Slovénie (on ne compte pas le match de dupe contre les Bleus en poule), de Fernando San Emeterio, pourtant MVP de la Liga ACB en 2011 et l’un des tous meilleurs joueurs de l’Euroleague. Ça laisse rêveur… l

UN REGARD

DEUX FOIS TROP FORTSIL AURAIT FALLU UN EXPLOIT TONITRUANT DES BLEUS POUR PRIVER L’ESPAGNE D’UN DEUXIÈME TITRE EUROPÉEN CONSÉCUTIF. MAIS ON A VITE COMPRIS QUE L’HISTOIRE ALLAIT S’ÉCRIRE POUR LA "ROJA", QUI A RAFLÉ SA TROISIÈME MÉDAILLE D’OR INTERNATIONALE DEPUIS 2006

Juanca Navarro, un monstre.

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Andrei Kirilenko, Bo McCalebb, Tony Parker, Juanca Navarro

et Pau Gasol.

LE CINQ IDÉALSi l’identité du MVP de l’Euro a été en balance jusqu’au bout – Tony Parker ou Juan Carlos Navarro – en attendant de connaître l’issue de la fi nale, le cinq “majeur“ de la compétition, lui, n’a pas souffert de contestation. Puisque la logique des postes n’avait pas à être respectée, Juanca Navarro (fi nalement MVP) y côtoie Tony Parker et Bo McCalebb, la raquette étant occupée par Pau Gasol et Andrei Kirilenko.

DES CHIFFRES

12 •�Les�lancers-francs�sans aucun échec de Juan Carlos

Navarro. Déjà, le premier jour, contre la Pologne, Juanca avait signé un gentil 11/12.

20 •�L’addition�des�contres et des interceptions de

l’Espagne. À lui seul, Serge Ibaka a réussi cinq blocks, tous en première mi-temps, et Jose Calderon 4 interceptions.

25 •�Une marque-clé pour les champions d’Europe 2011

puisqu’ils ont inscrit, face aux Bleus, 25 points lors du premier quart-temps, puis du second… puis du troisième. Ils se sont arrêtés à 23 lors de l’ultime période, sachant qu’ils ont eu l’élégance de ne pas jouer le dernier ballon.

55,5 L’adresse de l’Espagne en finale. 35/63 aux tirs. Injouable. Surtout avec un impressionnant 22/24 aux lancers. À noter que 22/24 sur la ligne n’a pas été suffisant pour la Macédoine contre la Russie, dans le match pour la troisième place.

LES MOTS DE LA FIN« C’EST LA FIND’UN CONTE DE FÉES »Du colosse macédonien Predrag Samardziski après le cruel match pour le bronze.

« C’EST PRESQUE AUSSI BONQUE DE GAGNER L’EURO »De David Blatt, coach de la Russie. “Presque“ est le mot clé de la phrase. « Nous avons gagné dix de nos onze matches, c’est une réussite fabuleuse. Mes joueurs m’ont fait honneur en gagnant deux médailles sur les trois derniers EuroBasket. Je ne pourrais pas être plus fier. »

« LES ESPAGNOLS SONT LÀOÙ ON VEUT ÊTRE »De Tony Parker, déçu mais pas abattu en conférence de presse. Le leader des Bleus pose les bases pour l’avenir.

« UN GRAND RIVAL »De Pau Gasol à propos de l’équipe de France. « Une très belle équipe qui a lutté jusqu’au bout et qu’il faut féliciter pour son grand tournoi et sa qualification pour les Jeux Olympiques. » Merci Pau.

CLASSEMENT FINAL

1 Espagne

2 France

3 Russie

4 Macédoine

5 Lituanie

6 Grèce

7 Slovénie

8 Serbie

9 Allemagne

- Finlande

11 Turquie

- Géorgie

13 Croatie

- Bulgarie

- Grande-Bretagne

- Israël

17 Ukraine

- Pologne

- Bosnie-Herzegovine

- Italie

21 Monténégro

- Lettonie

- Belgique

- Portugal

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DANSL’ŒIL DES SCOUTS

SHOOTEUR EN LETTON ARMÉ

« Je n’ai aucune idée de l’endroit où je vais jouer la saison prochaine », nous confiait Rihards à la sortie du match contre l’Allemagne. « Mon

agent travaille dessus en ce moment. » Ce dernier, heureux homme, doit se frotter les mains. À condition de posséder un kit mains libres, car son téléphone a dû saturer au cours de la première semaine de l’Euro ! Certes la Lettonie (0v-5d) n’aura fait qu’un tour rapide dans la compétition, mais dans le groupe de la France, l’équipe aura malgré tout fait belle impression. Sans les poutres Kambala et Biedrins, c’est un groupe de rookies, soudés autour du vétéran Janis Blums (32 pts contre les Bleus), qui est parti au front. Une équipe avec une énergie incroyable, ne s’avouant jamais vaincue, jouant avec rigueur et une identité collective très forte qui a fait trembler la France (78-89), l’Italie (62-71), Israël (88-91) et surtout l’Allemagne (80-81). Et parmi cette bande de jeunes loups, un homme a crevé l’écran.Au premier abord, Rihards Kuksiks ne fait pas nécessairement une forte impression. Il est grand bien entendu, mais il a plus une tête à finir premier de la classe qu’à terroriser les parquets. La raie sur le côté, les yeux clairs, le tarin en patate (à la Depardieu sans le poids des années), la démarche faussement molle avec les pieds en canard, le Letton aurait été parfait au casting du Cercle des poètes disparus. Mais l’habit ne fait pas le moine. Car si Rihards a bel et bien terminé son cursus universitaire à Arizona State après quatre années à Phoenix, il a surtout appris au contact de James Harden (Oklahoma City, NBA) et Jeff Pendergraph (Portland, NBA) à mettre la balle dans le cercle. « C’était vraiment une bonne expérience », nous explique-t-il. « Je cherchais le meilleur endroit pour progresser au basket, pour me préparer à une carrière et faire des études. Là-bas, je savais que j’allais être titulaire, que j’allais avoir du temps de jeu. » Après une année

freshman pour découvrir, Kuksiks signe trois saisons à plus de 10 points, dans le rôle du shooteur (3 saisons à plus de 2,5 tirs réussis par match, à plus de 40%).

18/31 à 3-pts en 5 matchesÀ l’Euro, c’est exactement ce que Rihards a fait. Il a shooté. Personne en moyenne n’a marqué plus de trois-points que lui de toute la compétition (3,6 réussis par match à 58,1% de réussite, soit 18/31). Il a été d’une consistance derrière la ligne impressionnante. Une machine. Contre la France, bien tenu, il n’en a marqué que 2, sinon, le tarif, c’était 4 par match !

Plus intéressant encore, son jeu d’attaque n’est pas unidimensionnel. Par le respect qu’apportent les défenses à son tir, il trouve des espaces pour fi nir au cercle. Contre l’Allemagne, il a tout de même claqué 27 points ! Au fi nal, il termine meilleur marqueur de son équipe (16,0 pts, 49,1% aux

tirs, 4,2 rbds, 1,2 pd et 1,0 int en 30 min). Prometteur pour un joueur qui n’avait jamais joué dans le contexte européen.« Je m’attendais à trouver des joueurs très intelligents ici, avec une grande expérience et une grande justesse de jeu, ça a été le cas », explique-t-il. « Et puis, c’est vraiment un basket plus physique qu’en NCAA. Les joueurs sont plus grands, plus gros, ça joue plus dur. De plus, le jeu européen est un basket beaucoup plus patient. En NCAA, c’est un peu le premier qui a la balle qui fait son truc, là, on travaille collectivement. » « Débarquer dans un tournoi comme l’Euro, c’était quelque chose de nouveau et de compliqué pour lui », relève Janis Blums, son coéquipier expérimenté. « Mais on a vu que c’était un sacré scoreur, un très bon joueur. Il peut également défendre, c’est quelque chose de déterminant. En fait, Rihards a le profi l typique du joueur européen extérieur, capable de jouer aux 3 positions. S’il continue à travailler, il sera un très bon joueur européen. »« Sur ce tournoi, on voulait montrer qu’on existait », conclut Rihards. Ça, c’est fait. Et alors que l'Euro battait son plein et que la Lettonie était déjà éliminée, le Letton signait son premier contrat pro, à Valencia. ●

Repères

Né le 17 juillet 1988à Riga (Lettonie)• Letton• Taille : 2,01 m• Poste : arrière-shooteur• Club : Arizona State (NCAA) 2007-2011, Pamesa Valencia (ACB, Esp) 2011-…• Stats en NCAA’11 : 10,4 pts à 40,5% (39,5 à 3-pts), 2,7 rbds et 1,8 pd en 27 min• Stats à l’EuroBasket 2011 : 16,0 pts à 49,1% (58,1% à 3-pts), 4,2 rbds et 1,2 pd en 30 min

L’EURO, C’EST L’OCCASION DE DÉCOUVRIR DES JOUEURS. FRANCHEMENT, AVANT D’ARRIVER SUR PLACE, ON IGNORAIT TOTALEMENT L’EXISTENCE DE L’ARRIÈRE DE LA LETTONIE (2,01 M, 23 ANS). CINQ MATCHES ONT SUFFI À PLACER CE SUPERBE ATTAQUANT SUR LES TABLETTES DE TOUT LE MONDE.Par Thomas BERJOAN, à Siauliai

3,6 tirs à trois-points réussis par match en

moyenne. Personne n’a fait mieux. Et à 58,1%

de réussite !

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RIHARDS KUKSIKS(LETTONIE)

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On dit cOmmunément que le basket est une religiOn en lituanie. VOilà qui a tOut du blasphème et de

l’exagératiOn jOurnalistique. pOurtant, sur place, c’est absOlument le sentiment que l’On a.

l’eurO a été une Véritable fête dans le petit état balte, une célébratiOn jOyeuse et cOlOrée de la balle

Orange et de ses géants. en quelques superbes clichés, baladez-VOus aVec nOus au pays du basket.

Photos : Jean-François MOLLIÈRE (FFBB-FIBA EUROPE).  Textes : Fabien FRICONNET

• l’une des artères principales de Vilnius by night. plusieurs semaines avant le début de l’euro, des luminaires en forme de ballons et de paniers ornaient les éclairages publics. des signes “religieux“ plus abondants que les pourtant nombreux lieux de culte de la capitale lituanienne.

LITUANIE PAYS DU BASKET

ON NE NOUS  AVAIT PAS  

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• des basketteurs placardés en 4x3 sur les murs des

immeubles ? peut-être une incongruité dans beaucoup de pays, mais chose commune en

lituanie. ici, mantas kalnietis vante les mérites de la superbe

nike air zoom “flywire“, aux couleurs du pays, que portent

la plupart des joueurs de l’équipe nationale, et qui était

vendue environ 550 lytas, soit 160 euros.

• trouver un playground pour jouer au basket dans la rue est chose aisée, mais trouver de la place sous les panneaux est plus dur. les terrains sont constamment occupés. à tout âge, à tout moment, chacun vient tâter de la balle orange. et ici, ça joue ! pas de lay-up vendangés ou d’actions baroques. On s’applique.

• ces trois jolies lituaniennes qui sont gênées d’être prises en photo sont bien jeunes, mais il y a à parier qu’elles seraient capables de légender les photos qui ornent les vitrines des cafés. ici, on cultive son passé basket. à kaunas, on trouve notamment des clichés de l’affrontement entre l’asVel et le zalgiris époque sabonis.

• à kaunas, chacun peut venir se recueillir devant de

grandes photos des joueurs de l’équipe nationale lituanienne,

collées sur un immense mur conçu pour… protéger

l’accès d’un chantier. les passants laissent des petits mots, sur des post-it, voire

leurs propres photos et leurs messages d’encouragement.

les deux “reliques“ les plus vénérées sont les portraits

de sarunas jasikevicius et du jeune nouveau dieu, jonas

Valanciunas.

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Portfolio EUROBASKET 2011 • MAxI-basket 71   

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• pour tous ceux et toutes celles qui n’avaient pu obtenir des billets d’entrée à la salle, pas de problèmes, les autorités lituaniennes avaient installé, partout, des écrans géants et des sortes de bodegas colorées et bruyantes. ici, sur la place de la mairie de Vilnius, cette supportrice lituanienne jubile lorsqu’elle pense que son équipe va battre la macédoine en quart de finale.

• mais quelques instants plus tard, c’est l’horreur et l’incompréhension pour elle. la macédoine a réussi le casse du siècle en sortant la lituanie de la course à l’or.

pourtant, ici, pas de débordement. On ne siffle, n’invective ni n’insulte personne. On respecte

le beau jeu et la victoire. les macédoniens ont d’ailleurs été applaudis à la fin du match.

quand on a la classe, on a la classe.

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Portfolio EUROBASKET 2011 • MAxI-basket 73   

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FRANCK DEMARETDIRECTEUR GÉNÉRAL DE KIPSTA

« UN MAILLOT TECHNIQUE, ORIGINAL ET DIFFÉRENCIANT »Comment s’exprime votre partenariat avec le BCM ?C’est un partenariat technique basé sur l’échange. Notre relation avec le BCM combine d’un côté les savoir-faire de la marque avec, de l’autre côté, l’expérience des sportifs. L’ambition est de co-concevoir des produits avec les joueurs du BCM, le staff technique et le staff médical. Ils ont été de véritables chefs de produit pour ce maillot qui est technique, original et différenciant.

Que vous apporte cette collaboration ?Un tel partenariat a pour vocation de tester nos produits dans la contrainte la plus forte, pour ensuite les rendre

accessible à tous. Nous avons la prétention de penser que ce qui est bon pour le professionnel l’est également pour le débutant. Par ailleurs ce partenariat déclenche un sentiment de fierté de la part des collaborateurs de Kipsta.

Combien de temps avez-vous travaillé pour cette nouvelle série de maillots ?Environ un an. Les équipes de Kipsta

vont très souvent aux entraînements pour parler avec les joueurs, observer leurs réactions, écouter leurs demandes. Pour le shooting shirt par exemple, ce maillot qu’ils portent pendant l’échauffement d’avant-match, ils préféraient qu’il soit à manches longues pour rester au chaud et nous avons également placé une poche à fermeture éclair au niveau de l’épaule pour qu’ils puissent garder leur lecteur MP3, et ainsi rester dans leur concentration. l

HERVÉ BEDDELEEM« L’idée est qu’avec Kipsta on puisse habiller les 7.000 à 10.000 spectateurs qui viendront nous encourager dans notre nouvelle salle pour former une mer orange. »

CHRISTIAN MONSCHAU« Un échange s’installe et petit à petit les idées apparaissent. Les produits sont de plus en plus ciblés donc les joueurs et le staff sont de plus en plus fiers de les porter. »

YANNICK BOKOLO« On n’a pas signé par contrainte mais par plaisir, parce que c’est très sympa, on a notre mot à dire. On n’est pas des maquettes, on a notre ressenti ! »

CYRIL AKPOMEDAH« On assume notre corps, mais si on n’a pas voulu d’un maillot trop près du corps c’est parce que le club a re-signé J.K. (Edwards) donc il fallait que le maillot convienne à tout le monde (rires) ! »

LUDOVIC VATY« L’idée de la poche MP3 du surmaillot thermique est venu des Américains, ils aiment bien écouter leur musique avant le match. Pour moi c’est quelque chose de totalement nouveau ! »

74 MAxI-bASKET

Ci-dessus : Pape Sy, Yannick Bokolo et Cyril Akpomedah avec les nouveaux maillots développés par Hélène Carrez (micro en main). Ci-dessous : Hervé Beddeleem, Franck Demaret et Christian Monschau.

AVEC KIPSTA, LE BCM GRAVELINES-DUNKERQUE FAIT PEAU NEUVE !Le BCM est plus que jamais fier de ses couleurs ! Kipsta, son partenaire technique, a travaillé un an durant sur la conception du maillot en rencontrant le staff gravelinois et en observant les joueurs. Yannick Bokolo et ses acolytes ont pu s’exprimer sur les innovations qu’ils aimeraient voir réaliser et les équipes de Kipsta, au terme d’un travail collégial, ont créé un produit technique et unique. Quant à l’esthétique, la designer et la chef de produit ont puisé leur inspiration dans les symboles marins, pour rester fidèle aux racines du club, le Basket Club Maritime. Des bandes horizontales rappelant l’écume de la Mer du Nord, une bande orange sur le côté faisant référence au phare, un col reprenant les codes de la vareuse : 5 rayures en référence au 5 majeur. En cette saison européenne, le BCM pourra voyager tant il aura le pied marin !

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PUbLI REPORTAGE / MAxI-bASKET 75

AVEC KIPSTA, LE BCM GRAVELINES-DUNKERQUE FAIT PEAU NEUVE !

HÉLÈNE CARREZCHEF DE PRODUIT KIPSTA

« SORTIR DU SIMPLE J’AIME/J’AIME PAS »

Comment s’est déroulé votre travail avec le BCM ?J’ai organisé beaucoup de workshops, des tables

rondes avec l’équipe de conception Kipsta, les joueurs, le staff médical et le staff technique du BCM. Mon travail est d’amener le joueur à penser différemment, à le sortir du simple « j’aime/j’aime pas ». Tout se base sur l’écoute et l’observation des utilisateurs. Certains joueurs ont découvert qu’ils pouvaient devenir co-concepteurs, et au final leur réaction a été « j’aime ce maillot puisque c’est moi qui l’ai fait. » Notre marque a su mettre en place un processus de développement produit exclusif et unique.

Concrètement, comment vous ont-ils aiguillé sur leur demande ?Nous avons fait des debriefs de tests d’usage en direct sur les produits officiels afin de comprendre ce qui leurs convenaient ainsi que les points à améliorer. Ils ont tous joué le jeu en s’exprimant spontanément sur leurs idées, certains voulaient un maillot près du corps, un autre une coupe plus large…etc. En résumé, il fallait trouver un juste milieu entre un vêtement fitté et l’aisance habituelle sur laquelle nous ne pouvions négocier. Je leur ai également montré des tenues atypiques, comme celle du stade français de rugby, de foot US, d’athlé, pour qu’ils s’imaginent les porter et que je perçoive jusqu’où je pouvais aller, où était leur limite.

Avez-vous d’autres innovations en tête pour un futur maillot ?Pour l’instant, j’ai plusieurs idées dont une que j’aimerai développer avec l’équipe et sur laquelle nous avons commencé à réfléchir la saison dernière mais il faut y aller progressivement. Le basket présente des codes vestimentaires très ancrés donc il est encore trop tôt pour leur proposer certaines choses. Pour y arriver, il faut que l’on apprenne à se détacher des habitudes, de la pensée qui veut qu’un basketteur doit s’habiller avec des vêtements larges, ça se fait étape par étape. Je suis persuadée que le déclic surviendra. D’ailleurs, nous avons déjà enclenché ce changement sans qu’ils s’en rendent compte. l

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« Long and cold ! » C’est ainsi que J.K. résume sa saison à l’étranger. Il faut avouer que pour sa première expérience en dehors de l’Hexagone, l’Américain

n’avait pas choisi la destination la plus chaude du Vieux Continent : Donetsk, ville d’un million d’habitants, à l’Est de l’Ukraine. À deux pas de la frontière russe. Un climat continental, des hivers longs et rudes. « Ma famille était avec moi là-bas. L’accueil, l’école pour les enfants, l’équipe, tout cela c’était bien… mais c’était juste trop froid pour moi. » Un jour, au cœur de l’hiver, il est arrivé à J.K. de perdre tout repère temporel. Il en rigole aujourd’hui. « C’était en fi n de saison régulière. Mon téléphone a sonné, j’ai attrapé ce que je pouvais, croyant être en retard à l’entraînement, couru à la voiture et conduit jusqu’à la salle sans réaliser qu’il n’y avait personne dans les rues. Une fois à la salle, j’ai réalisé qu’il était 5 heures du matin. »Le BC Donetsk présentait bien sur le papier. Un coach réputé, Sasa Obradovic, quelques internationaux, le Dominicain Luis Flores, le Serbe Branko Cvetkovic, le Bosnien Jasmin Hukic. L’équipe a dominé la saison régulière (48 matches !), mais échoué dans sa quête du titre sur la toute dernière marche. Le septième match de la fi nale face à Budivelnik, l’équipe de deux autres anciens US de Pro A, Lamayn Wilson et Dee Spencer. J.K. et les siens avaient mené 3 victoires à 2 dans cette série, avant de s’incliner de peu lors des matches 6 (59-61) et 7 (62-69). Un second échec consécutif à titre personnel après l’élimination du BCM en demi-fi nale des playoffs 2010 face à Cholet. Un crève-cœur pour l’Américain,

parfaite antithèse du mercenaire étranger obnubilé par sa production personnelle.

Joueur d’équipe par excellenceJ.K. a toujours fait passer ses statistiques personnelles au second plan. Ceci explique pourquoi, au fi l des années, il est devenu le plus fi dèle soldat de Christian Monschau. Les deux hommes ont entamé leur cinquième saison de collaboration. En 2005, “Kiki” va le chercher en Pro B, à Quimper. Le rookie a réalisé quelques gros cartons avec l’équipe dirigée par Olivier Cousin. Dans un bon soir, Edwards est capable de rendre une fi che à 31 points, 18 rebonds et 44 d’évaluation (contre Brest). Auteur d’un double-double de moyenne sur la saison (18,2 pts et 10,1 rbds), il terminera deuxième au référendum du MVP étranger. À cette époque, l’entraîneur du Havre est bien sûr séduit par « la puissance, le volume » de ce petit taureau, « mais il avait surtout ce déplacement constant par rapport à la balle qui en faisait un joueur d’équipe. » Edwards n’est pas le plus doué ballon en main, quasiment incapable de scorer en dehors de la raquette, très limité dos au panier, mais son activité globale (fi nition près du cercle, rebonds, aides défensives...) doit lui permettre d’exister au plus haut niveau, estime alors Monschau. Lors de sa première saison au STB, J.K. passera beaucoup de temps à faire des pompes aux entraînements. « Pas forcément parce qu’il ne jouait pas bien, mais parce qu’il parlait ! », rigole son coach. « J.K., c’est une nature de bavard, un garçon qui aime bien parler, un entertainer, il était jeune à l’époque dans une équipe où il y avait déjà des anciens. » Ces anciens, ce sont Babou Cissé, David

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PORTRAIT • MAXI-BASKET 77

J.K. EDWARDS(GRAVELINES-DUNKERQUE)

TONTON J.K. EST DE RETOUR !

APRÈS UNE SEULE SAISON À L’ÉTRANGER, J.K. EDWARDS FAIT SON GRAND RETOUR AU BCM. CHRISTIAN MONSCHAU, LE COACH QUI L’A LANCÉ EN PRO A IL Y A SIX ANS, RÉCUPÈRE SON AMÉRICAIN FÉTICHE. UNE FIGURE MARQUANTE

ET ATTACHANTE DE NOTRE CHAMPIONNAT.

Par Antoine LESSARD

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Harrison, Floyd Miller et surtout Pat Durham, 38 ans, qui devient son mentor. « Le coéquipier qui m’a le plus appris. Au fond, je ne fais qu’appliquer ses conseils aujourd’hui », indique Juan Khalif.

Sixième homme de luxeDès sa première saison en Pro A, Edwards a pris l’habitude de sortir du banc. C’est pratiquement devenu une marque de fabrique chez cet energizer. Au Havre, il prenait le relais de Ian Mahinmi puis d’Ali Traoré. À Cholet, J.K. était le back-up de Taj Gray. Au BCM, Christian Monschau préférait lancer Dan Mc Clintock, Rashaun Freeman et même Rob Lewin et Fréjus Zerbo lors de sa dernière année dans le Nord. Façon de mettre en confiance des jeunes joueurs ou de jouer sur la complémentarité des uns et des autres. « Cela avait très bien fonctionné. Ce sont souvent les joueurs très forts qui peuvent faire cela », dit Monschau. « L’expression “cinq majeur” ne veut rien dire. Il y a une donnée importante, c’est “the last five”, le cinq qui termine les matches. » Cette saison encore, il y a de bonnes chances pour que J.K. arrive au relais de Ludovic Vaty. Sans que sa valeur intrinsèque ne soit remise cause, au contraire. J.K. n’a jamais été All-Star en Pro A. Injustice ou pas, ce manque

de reconnaissance ne le perturbe pas plus que cela. « Je ne suis pas un joueur flashy. Le All-Star Game, les récompenses individuelles… tout ce qui m’intéresse, c’est gagner. C’est pour cela que je fais du sport. Les trucs individuels ne signifient rien si tu ne ramènes pas le trophée. »Pour autant, le numéro 4 du BCM a énormément progressé en attaque lors de sa dernière saison en France. En l’espace d’un été, J.K. le besogneux s’est transformé en un attaquant redouté (cf. stats ci-dessous). Sa connexion sur pick-and-roll avec Ben Woodside et Yannick Bokolo a fait des ravages. Servis en mouvement ligne de fond, les 120 kilos de J.K. sont devenus une arme de destruction massive. Christian Monschau a trouvé un excellent compromis entre le poids et la vélocité de son bulldozer. Pourvu d’un excellent toucher de balle, surpuissant près du cercle, le pivot est redoutable pour provoquer des paniers plus faute. « Il a progressé et développé son jeu », approuve Uche Nsonwu. « Il est difficile à arrêter parce qu’il est très costaud, petit et rapide. Il faut pouvoir s’ajuster à sa rapidité. » En vérité, les 2,02 m officiels de J.K. sont très généreux. En outre, l’Américain s’est découvert quelques moves efficaces dos au panier. Pour la première fois de sa carrière, J.K. est devenu la première option intérieure de

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Repères

Né le 6 septembre 1982 à Gastonia (États-Unis)

Taille :2,00 m

Poste :Intérieur-pivot

Clubs :

Quimper (Pro B, 2004-05), Le Havre (05-06), Cholet (06-07), Le Havre (07-08), Gravelines-Dunkerque (08-10), Donetsk (Ukraine, 10-11), Gravelines-

Dunkerque (11-12).

« JE NE SUIS PAS UN JOUEUR FLASHY. LE ALL-STAR GAME, LES RÉCOMPENSES INDIVIDUELLES… TOUT CE QUI M’INTÉRESSE,

C’EST GAGNER. »

Page 63: Maxi-Basket 35

son équipe. « Pour des raisons d’effectif, on a dû travailler avec lui tous les mouvements offensifs de base », raconte Christian Monschau. « Il est devenu offensif parce que l’équipe en avait besoin. Pas parce qu’il est soudain devenu selfish (égoïste). »Au sortir de la meilleure saison (statistiquement) de sa carrière, J.K. a eu des envies d’ailleurs. « Bien sûr, l’argent a joué – son contrat était de 200.000$ à Donetsk contre 130.000$ à Gravelines –, mais j’avais surtout envie de vivre une nouvelle expérience,

découvrir un autre pays que la France, me prouver à moi-même que je pouvais jouer ailleurs qu’en Pro A. » Il l’a prouvé de belle manière, démontrant en Ukraine une réelle efficacité rapportée à son temps de jeu. De quoi lui ouvrir d’autres portes, ailleurs en Europe. L’instabilité du marché européen l’a ramené en France plus vite que prévu.

Leader de vestiaireGravelines s’est manifesté. Dans le deal, un contrat de 2 ans, une coupe d’Europe à jouer (Euroleague ou Eurocup), Christian Monschau aux commandes – « Il me pousse chaque jour, sait très bien m’utiliser pour tirer le meilleur de moi, un grand motivateur et un super mec. » – , des anciens coéquipiers, une équipe clairement taillée pour jouer le titre, tout un tas d’éléments favorables étaient réunis pour que J.K. fasse son retour à Sportica. Un dernier a achevé de le convaincre. « Quand ma femme a su que j’avais l’opportunité de revenir au BCM, que nos enfants aillent à l’école ici…oui, cela a pesé dans ma décision. » Le « président fondateur du club des gros shorts », surnom dont l’a affublé affectueusement Jacques Monclar au micro de Sport +, était de retour à l’entraînement lundi 22 août. Affuté physiquement comme jamais. « Non, cela n’a rien à voir avec la nourriture en Ukraine », rigole J.K. « Bon, c’est vrai que la bouffe n’est pas terrible dans les magasins mais ils ont de bons restaurants. Simplement, avec l’âge, j’ai appris que c’était plus facile d’être en forme si tu travaillais dur l’été. » Le retour de J.K. est un atout inestimable pour le BCM. L’équipe a récupéré à la fois un pivot d’impact, un joueur charismatique, un leader de vestiaire et l’un des relais les plus efficaces de Christian Monschau sur le terrain. « Il connaît ma philosophie. L’expérience aidant, il reconnaît très vite les situations et, surtout, il les fait partager. Cyril, Yannick et lui peuvent apporter des compléments d’informations aux autres. » J.K. est toujours aussi bavard, pourtant il ne fait plus de pompes à l’entraînement. Pour lui éviter de transgresser les règles collectives, Christian Monschau avait trouvé la parade en le nommant capitaine du BCM lors de ses deux dernières saisons. Astucieux, non ? l

SES STATS EN PRO A SAISON PAR SAISON

LE DÉCOLLAGE EN 2010Saison Club Min %Tirs LF Rb Pts Éval

2004-05 Quimper 33 57,4 58,5 10,1 18,0 21,0

2005-06 Le Havre 24 58,1 57,8 6,0 11,5 13,8

2006-07 Cholet 25 55,0 60,6 6,8 9,1 12,9

2007-08 Le Havre 25 56,0 58,0 6,6 8,3 12,9

2008-09 Gravelines-Dk 23 52,3 62,0 5,5 6,6 10,8

2009-10 Gravelines-Dk 27 57,5 58,6 7,9 14,2 17,4

2010-11 BK Donetsk 19 59,4 64,4 5,9 10,5 12,9

LES NON-JFL LES PLUS FIDÈLES EN PRO AUNE FIGURE DU CHAMPIONNATCl. Joueur Club’11 Nb de

saisonsNb de matches

(saison reg +playoffs)

1 Ricardo Greer Strasbourg 8 250 (218 + 32)

2 Maleye Ndoye Orléans 6 190 (177 + 13)

3 John Cox Le Havre 6 192 (176 + 16)

4 J.K. Edwards Gravelines 5 165 (152 + 13)

5 Uche Nsonwu Roanne 5 156 (136 + 20)

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PORTRAIT • MAXI-BASKET 79

« QUAND MA FEMME A SU QUE J’AVAIS

L’OPPORTUNITÉ DE REVENIR AU BCM… »

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Les cartons de La Pro a et en euroPe

Péchés de

gourmandise62, 71, jusqu’à 101 points dans un match pour un seul joueur. le basket français a donné lieu à une époque à des records complètement fous. 112, 144, 153, en europe, on est carrément tombé dans l’excès.

Par Pascal Legendre

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Page 65: Maxi-Basket 35

rétro • maxi-basket 81

hervé dubuisson, du temps du stade-français paris. l’as français des cartons pleins. M

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ron « money player » davis.

R oger Haudegand a frappé deux fois. Contre Nilvange, le fin intérieur de Marly a scoré 58 points et, trois ans plus tard, il a battu son propre

record national, et c’est Tours qui en a fait les frais, 62 points. Énorme quand on sait que le total de toute une équipe oscillait souvent dans les années cinquante entre 40 et 60 points. L’entraîneur national Robert Busnel disait de lui « il a un tir de coups francs souvent indéréglable, tandis que son shoot à une main, à mi-distance, est difficilement contrable. Mais surtout il est, grâce à son opportunité, un de nos meilleurs spécialistes de la claquette. »4 mars 1967. Les Américains n’ont pas encore envahi par vagues les équipes de Nationale 1, l’actuelle Pro A. Une énième formule est à l’essai et le championnat est scindé en deux poules. La journée offre un derby : Denain, qui terminera la “phase régulière“ avec 13 victoires et une défaite, face à Valenciennes qui se contentera de deux succès. Denain, c’est Jean Degros, le meneur fort en gueule à la coupe en brosse, Jean-Pierre Staelens un jeune intérieur qui score, beaucoup – 29,4pts en moyenne cette saison-là – et encore Claude Lempereur, Daniel Ledent, et Francis Flamme, l’actuel président du Paris Levallois. Des durs à cuire. « Ils avaient de bons joueurs avec les frères Note et les autres. Mais pas de grands à m’opposer » commentera plus tard Jean-Pierre Staelens à propos des Valenciennois. « À cette époque, on pouvait jouer près du cercle. Je n’étais pas gêné par ma  taille  (1,97 m) et  je  jouais en  faux-pivot. C’était possible pour un Français de marquer beaucoup de points sous les panneaux. »Ce soir-là, Jean Degros a le diable dans le corps et sert admirablement son coéquipier. L’entraîneur Jacques Fiévé a donné pour mission de faire scorer Staelens afin qu’il conserve sa pole position de marqueur de la N1 au détriment de Jean-Claude Bonato et Max Dorigo. À la mi-temps, Staelens en a déjà inscrit 28, des points, et on lui rappelle les 62 de Haudegand qu’il a failli battre l’année précédente en en inscrivant 61 à Franconville. «  Il  se  piqua  donc  au jeu  et  accumula  les  paniers  avec  une  maîtrise  insolente et  quelques-uns  dans  des  positions  impossibles.  Et  aux ovations délirantes de ses supporters à cinq minutes de la fin et à son 63e point, il comprit qu’il avait effacé Haudegand des  tablettes  »  écrivit André Delsaret, le lendemain dans L’Équipe.

Loin des 153 points de maître KunterLes 71 points de Jean-Pierre Staelens, un record pour des siècles et des siècles comme les 100 de Wilt Chamberlain en NBA ? Possible, même si ce n’est pas une performance surhumaine comme par exemple les 112 unités compilées par Drazen Petrovic dans le championnat yougoslave. Le Croate à la chevelure moutonnée avait-il été touché par la grâce ce soir-là ? Pas vraiment quand on se penche sur le dossier. À 21 ans, Petrovic était effectivement un génie du basket, un Mozart, qui faisait tourner la tête à toutes les défenses d’Europe. Mais quand même… L’explication est rationnelle : à cause d’une erreur administrative au niveau de leurs licences, les joueurs titulaires d’Olimpija Ljubljana

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n’avaient pu être inscrits sur la feuille de match et ils avaient été remplacés à l’improviste par des cadets et des juniors. Petrovic n’a jamais été un sentimental sur un terrain mais, en l’occurrence, il fut carrément sans pitié. Il abusa même largement.Le meilleur, c’est que cinq jours plus tard, un certain Zdenko Babic, inconnu au bataillon, joueur du banc du KK Zadar, va dégommer le record dans une Coupe d’Europe. Ironie de l’Histoire : il était détenu par un certain Radivoj Korac, décédé d’un accident de voiture et qui a donné son nom à la troisième compétition européenne dans laquelle Babic va sortir de la pénombre. Korac avait inscrit 99 points face à l’Alvik Stockholm, Babic va faire beaucoup, beaucoup plus fort : 144 points. À ceci deux raisons, 1- l’Apoël Nicosie est une équipe médiocre, qui a déjà encaissé un somptueux 121 à 40 à l’aller. 2- Au match retour, il faut bien s’amuser, alors c’est no  defense des deux côtés du terrain. Les Chypriotes vont scorer 116 points, ce qui les comble, mais en prendre 192, ce qui n’a pas l’air de les déranger. Babic est entré au bout de 7 minutes, il asperge le panier de tirs à trois-points. Tout rentre comme dans un combat truqué, 28 paniers bonifiés au total. Les Yougos prennent alors la décision d’axer entièrement leur jeu sur lui et Babic reste en permanence dans le camp de Nicosie ! Mieux – ou pire, si vous préférez –, à un moment donné, les Yougos ne défendent plus du tout pour ne pas gaspiller de précieuses secondes. Et comme les Chypriotes sont complices… Voilà comment Zdenko Babic se retrouve dans le Livre des Records. Une pantalonnade.Très officieusement, le record de points dans un match d’un championnat européen de 1ère division appartient à Erman Kunter, l’actuel coach de Cholet Basket. Et il est délirant. Erman avait alors 31 ans, portait le maillot de Fenerbahçe où il jouait deuxième arrière du haut de son 1,87 m. « J’étais un joueur un peu égoïste, qui ne faisait pas beaucoup de passes décisives » nous a-t-il déjà dit en rigolant. « Mais  lorsque j’étais jeune, j’ai beaucoup travaillé mes fondamentaux. Je 

n’étais  pas  un  shooteur  pur,  mais  un  scoreur.  J’attaquais toujours  le  cercle.  »  Erman fut 7 fois top-scoreur du championnat turc.Fenebahçe donnait ce soir-là l’hospitalité à Hilalspor Izmir. Bilan du carnage : 175 à 101. «  En  fait,  nous  savions  que nous allions remporter ce match facilement, et nous voulions trouver  quelque  chose  d’original.  »  Ce fut de permettre à Erman d’accomplir un incroyable exploit, lui qui était en fusion. Tout rentrait. « À la mi-temps, j’en étais à 81 points ! Je  crois  que  j’ai  marqué  un  total  de  17  trois-points  et  20 lancers-francs. »

Les 101 points de signorileLa magie d’Internet (1) permet de mater quelques actions du match en rétrospective. Un Kunter chevelu fait apprécier ses gestes, sa grinta, son opportunisme. Bien sûr, ce n’est pas en face la défense des Bad Boys des Detroit Pistons de l’époque, mais les gars d’Izmir n’ont pas l’air de faire semblant et proposent même un moment une “boîte“ sur le diable déguisé en Erman Kunter. Et aucun doute, les fans et les photographes ont bien compris que Erman a accompli ce soir-là un exploit gravé à jamais dans le marbre, la salle est en éruption. 153 points, c’est juste irréel. En fait, la marque la plus extraordinaire établie en France est à chercher à l’étage inférieur, en Nationale 2 comme on l’appelait à l’époque. Jim Signorile avait œuvré pour le Real Madrid en coupe d’Europe, ce qui était une sacrée référence. Les étrangers étaient alors bannis dans le championnat espagnol. Un an plus tard, l’Américain se retrouva bizarrement au Stade Clermontois. Il s’entraînait beaucoup plus que les autres (5 séances de basket et 3 de musculation par semaine) et il pouvait compter sur un compatriote, un meneur, Elliott Wolfe, pour lui faire des passes aux petits oignons. Signorile était rapide, doté d’un jump  shoot tonique et d’un bras roulé d’école. Clermont réduisit Agen en poussières (141 à 68) et Signorile se gava de 101 points à lui seul avec un taux d’adresse

Repères21 février 1954 Roger Haudegand 58 pts contre Nilvange

24 février 1957 Roger Haudegand 62 pts contre Tours

1954, 55, 56, 57, 58, 60, 61 Roger Haudegand, top-scoreur de N1

4 mars 1967 Jean-Pierre Staelens 71 pts contre Valenciennes

5 février 1972 Jim Signorile 101 pts contre Agen

Saison 1972-73 Bob Thate 38,9 pts en moyenne

80, 81, 82, 83, 84, 85, 87, 89 Hervé Dubuisson, top-scoreur français de N1

5 octobre 1985 Drazen Petrovic 112 pts contre Ljubljana

10 octobre 1985 Zdenko Babic 144 pts contre Nicosie

1988 Erman Kunter 153 pts contre Hilalspor

29 octobre 1988 Ron Davis 61 pts contre Racing Paris

21 avril 1990 Ron Davis 46 pts contre Orthez

Saison 2006-07 Dee Spencer, Marc Salyers, Aaron Harper Top-scoreurs de Pro A

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« c’était possible pour un Français de marquer beaucoup de points sous les panneaux. » Jean-Pierre staelens

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époustouflant, 71,6%. «  C’était  pour  impressionner  la femme de Mister Wolfe qui était venue nous voir » déclara-t-il blagueur à L’Équipe-Basket-Hebdo.

ron davis, champion de la LnBOn ne revit plus jamais ça, des chiffres hallucinants à faire tomber à la renverse. Le basket français a créé sa ligue professionnelle en 1987 et le niveau des joueurs français va progresser peu à peu. Un Américain n’est plus un sorcier détenteur d’un savoir occulte. Le Serbe Bozidar Maljkovic va apporter à Limoges quelques secrets pour le succès : travail, discipline, et défense. La défense, l’ennemi mortel des records offensifs, évidemment.Le record de points sur un match de la LNB, qui tient toujours, solidement, a été établi un peu avant, dès la deuxième saison de la ligue par un Américain introverti sévissant à Mulhouse, Ron Davis. Son total, 61 points, avec l’aide abondante du panier à 3-pts apparu quatre ans auparavant. Sa ligne offensive de stats : 10/18 à 2-pts, 10/14 à 3-pts, et 11 lancers sur 11 pour ne rien gâcher. Davis en était déjà à 44 points à la mi-temps mais ne put tenir la distance à ce rythme-là. D’ailleurs Mulhouse s’inclina d’un souffle, 109-110, face à un Racing Paris où Hervé Dubuisson (30 points) ne fut pas en reste. « C’était complètement fou » déclara Ron Davis. « À aucun moment dans le match, je n’ai vraiment imaginé ce que j’étais en train de faire. Tout était si 

évident ce soir-là. Je ne saurais même pas dire exactement pourquoi,  comment  c’est  arrivé.  J’avais  perdu  conscience. Je ne réalisais pas. Je l’ai appris à la fin du match. Quand quelqu’un m’a dit « 44 points Ron »,  j’ai pensé que c’était juste pour le match. C’est après que j’ai su que c’était juste en 20 minutes. »Auteur du panier de la gagne lors de la finale du Tournoi des As contre Cholet en 1989, Ron Davis démontra une nouvelle fois qu’il était un money  player en battant le nombre de points en playoffs : 46. Et toujours sans bavure : 11/16 à 2-pts, 5/7 à 3-pts et 9 lancers sur 11.

Le Big three de la choraleLe carton en 40 minutes, c’est ce qu’il y a de plus spectaculaire. Ce n’est pas forcément le plus remarquable. « Scorer 100 points dans un match est une fantaisie, alors qu’établir une moyenne de 50 points sur toute une saison, c’est autre chose. Il faut une constance incroyable », certifia le maître à tous, Wilt Chamberlain, poursuivant, « lorsqu’un soir je marquais 30 points, c’était une mauvaise soirée. Et il fallait que j’en marque 70 le match suivant pour rétablir la moyenne. »Bob Thate atteignit les 53 points dans un match à trois reprises et poussa le bouchon encore un peu plus loin contre Antibes, 63 points. Ce qui est le plus époustouflant, c’est qu’il tourna à la moyenne de 38,96 pts sur une saison

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rick raivio (à gauche) et sam mitchell (à droite), en compagnie des deux américains de Gravelines de la saison 1987-88, larry lawrence et ken Garett. les deux formaient une sacrée paire de scoreurs.

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Le grand témoinBoB thate

« Je Bossais au minimum deux heures suPPLémentaires Par Jour »

l’homme qui tourna à la moyenne vertiGineuse de 38,9 pts sur la saison 1972-73 enseiGne aujourd’hui le shoot au sein d’une société spécialisée.

Avez-vous en mémoire cette saison 1972-73 et aviez-vous sur le moment l’impression de réaliser quelque chose

de spécial ?À la moitié de la saison, je savais que j’avais la possibilité de battre le record de points sur une saison. Ce n’est pas quelque chose que je me suis pourtant employé à faire, mon seul objectif était de gagner des matches. La saison précédente en deuxième division, j’avais marqué 43 points en moyenne et l’équipe avait rencontré le succès, aussi tout était normal dans cette saison 1972-73, que je marque beaucoup de points faisait partie des plans de l’équipe pour gagner des matches.

Qu’est-ce qui a été le plus important dans l’accomplissement de cet exploit ? La participation de vos équipiers ? L’assentiment du coach pour avoir tous ces shoots ? Le fait qu’à l’époque les défenses n’étaient pas très solides ?J’ai bénéficié du support, de l’aide, de mon coach Roland Erbel et de mes équipiers pour scorer autant de points durant mes deux années à Nilvange. L’attaque était construite dans le but de me donner les meilleures opportunités de scorer. Jerry Clukey était phénoménal pour me libérer avec ses écrans pendant que notre meneur Alberto Basetto et le reste de mes équipiers faisaient un super boulot pour me donner la balle. Aussi, je bossais au minimum deux heures supplémentaires avant et après chacun de nos entraînements, pour améliorer mon dribble, mon shoot, ma condition et ma force physiques. J’ai démontré ma détermination à être mieux préparé que n’importe qui défendrait sur moi.

Pourquoi n’avez pas vous pas été en réussite la saison suivante au Caen BC ?Mon manque de succès avec Caen fut le résultat d’une chose… Ce fut très difficile pour moi de quitter Nilvange. J’aimais mon coach, mes coéquipiers et les supporters de la Lorraine, mais les gens qui dirigeaient le SS Nilvange n’avaient pas renouvelé leur confiance à mon coach et le

nouveau avait une idée différente de ce qui était le meilleur moyen pour notre équipe d’aller vers le succès. Dans le même temps, le président, le manager général et le coach de Caen étaient déterminés à remporter le titre de champion de France et ils estimaient que je pouvais avoir un rôle important dans cette conquête. Malheureusement durant l’été 1973, le président, le manager général et le coach ont démissionné suite à un conflit avec le club. Leurs successeurs ont vu pour moi un rôle différent de celui envisagé. Mes forces, le scoring,

le jeu de passes, furent utilisées à mauvais escient et cela déboucha sur une pauvre saison. Ce fut une très mauvaise expérience.

Vous avez joué ensuite à Évreux ?Oui, la saison suivante, en deuxième division. J’ai marqué 35 points en moyenne, je crois que j’ai fini 2e marqueur. À l’issue de cette saison, la fédération française a réduit le nombre d’Américains par

équipe à une seule unité. J’ai sécurisé un job avec une équipe en Belgique mais malheureusement j’ai été handicapé par un sévère problème au genou qui m’a obligé à me retirer du basket.

Vous êtes devenu coach ?Lorsque je suis retourné en Amérique, j’ai coaché au niveau universitaire pendant treize ans, à Pepperdine, Loyola, UCI et Long Beach State. Et puis au niveau high school durant dix ans. Ensuite j’ai été embauché par les New Jersey Nets pour

quatre ans comme shooting coach. J’ai quitté les Nets il y a trois ans et depuis, avec mon partenaire Todd Halbreich, j’apprends à des lycéens, des universitaires et des NBAers à développer leurs fondamentaux offensifs avec comme but principal d’être des mécaniques de shoots. Notre société est appelée The ABC’s of Shooting (www.abcshooting.com). J’ai travaillé avec des pros comme Jason Kidd, LeBron James, Nenad Krstic, Mike Miller, Luke Walton et Lazar Hayward.

Des Européens ?Nous avons encore à nous développer en Europe mais nous sommes prêts à accueillir des jeunes ou des pros européens.

Êtes-vous retourné à Nilvange depuis vos années de basketteur ?Je n’ai pas eu l’occasion de revenir en France et dans les autres pays européens depuis que je suis parti en 1975. Élever une famille et coacher à travers les États-Unis a limité ma capacité à voyager et à visiter les endroits et les gens que j’ai rencontrés durant mes années en Europe qui furent parmi les plus heureuses et les plus gratifiantes de ma vie. J’aimerais revoir ces

gens qui furent si sympa avec moi durant mes années en France. J’aimerais y retourner dans un futur proche et organiser un shooting camp ou un clinic avec le staff de ABC’s of Shooting. Qui sait, peut-être pouvons-nous enseigner à un jeune joueur français les gestes du shoot, peut-être même qu’il sera assez bon pour battre mon record de points ! l

Propos recueillis par Pascal Legendre

« J’ai travaillé avec Jason kidd, Lebron James… »

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un record qui ne sera pas battu au cours de ce millénaire, à moins de changer les règles du jeu.

à roanne, en lnb comme en euroleague, marc salyers a réalisé deux saisons exceptionnelles. et le trident qu’il constituait avec dee spencer et aaron harper était phénoménal.

entière, en 1972-73. « Une constance incroyable », comme dirait Chamberlain. Un record qui ne sera pas battu au cours de ce millénaire, à moins de changer les règles du jeu. Le contexte explique une telle marque : Nilvange était une équipe faiblarde, pauvre en joueurs français, ça défendait très mollement en ces temps-là et Jerry Clukey, l’autre Américain, était spécialisé dans les rebonds et les écrans. Il n’empêche que Thate était un phénomène, une shooting machine, dont nous avons retrouvé la trace près de quarante ans plus tard (voir interview).Constance toujours ? Celle d’Hervé Dubuisson, huit fois top-scoreur français sous trois maillots différents (Antibes, Stade Français, Racing). Constance encore ? Ed Murphy est la plus fine gâchette jamais vue dans nos contrées. Un tueur de sang-froid, jamais d’état d’âme, jamais de faiblesses. Quatre saisons, quatre fois élu meilleur joueur du championnat, et des performances en hausse à chaque fois : 29,8 pts la première saison, 31,6 la deuxième, 32,3 la troisième, 34,0 la quatrième. Et il fila en Suisse.«  Il  n’y a qu’un ballon pour  cinq  joueurs.  » La maxime est connue, elle ne s’est pas toujours appliquée. Lors de la saison 1988-89, les deux Américains de Montpellier Rick Raivio (30,1 pts) et Sam Mitchell (30,0 pts), deux extérieurs, se classent respectivement deuxième et troisième marqueur du championnat juste derrière Ron Davis (31,1 pts). « Mitchell, 

il  a un  tir  bizarre,  complètement pourri, mais  ça  rentre,  et ça fait mal », commenta l’international Franck Butter. « Il a des qualités athlétiques hors du commun. Des fois, il part du milieu du terrain, et il fait trois pas et, hop, il est au panier » savourait le directeur sportif John Dearman. Montpellier servit de trampoline à Sam Mitchell qui enchaîna ensuite 994 matches en NBA !Dee Spencer (20,6 pts), Marc Salyers (19,1 pts) et Aaron Harper (18,1 pts) marquèrent à trois moins de points que le duo Raivio-Mitchell. Preuve ultime qu’en deux décades le jeu de basket-ball avait subi sa révolution. Seulement les trois Américains ont accompli un exploit authentique qui leur vaut d’être au Panthéon du basket français. Ils se sont attribué les trois marches du podium du scoring de la Pro A alors qu’ils portaient le maillot du même club, la Chorale de Roanne. « Il n’y a aucune rivalité entre nous, ni de jalousie. On a besoin de  tout  le  monde  pour  gagner,  chacun  connaît  son  rôle  et joue son jeu » estima Aaron Harper. Et Marc Salyers salua le coaching de Jean-Denys Choulet qui leur laissait beaucoup de liberté : « Il ne nous bride pas, il n’est pas comme tous ces  coaches européens à nous  casser à  l’entraînement,  ni à hurler.  Il nous laisse jouer et ça marche ainsi.  Il est pour beaucoup dans notre succès. » l

(1) http://www.youtube.com/watch?v=7ABqxJazhc4

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Qui a dit que Antananarivo a des allures de Hollywood ?

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AfroBasket à Madagascar

SAVEURS AFRICAINES

À MADAGASCAR, ON Y FAIT DES RENCONTRES, ON VOUS RACONTE DES ANECDOTES CROUSTILLANTES, ON Y VOIT DU BASKET COLORÉ ET ON Y PASSE QUATRE JOURS

INOUBLIABLES.

ParPascal LEGENDRE, à Antananarivo (Madagascar)

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CHAPITRE 11euro, le prixdu ticket d’entréeLe taxi avec son chapeau de paille qui m’emmène de l’aéroport à l’hôtel Colbert, en plein centre-ville, sait que se jouent ce soir les quarts de fi nale de l’AfroBasket. Une bonne promotion est réalisée sur l’événement, d’ailleurs un grand panneau invitant à s’y rendre surplombe la route. Telma, un opérateur téléphonique sur l’île, principal sponsor, a mis le paquet. Son directeur du marketing est un ancien supporter du Tours BC !À Madagascar, le français est omniprésent dans les enseignes et publicités et il faut savoir qu’il est redevenu langue d’enseignement depuis 1993. À son départ, il y a un demi-siècle, la France a laissé de solides structures à son ancienne colonie, mais les coups d’État et les déchaînements naturels ont ravagé l’économie de l’île. Statistique effroyable : près des deux tiers des Malgaches vivent avec moins d’un euro par jour. S’ouvrent à mon regard des bidonvilles de brique, de bois et de tôle.Juste le temps d’une douche et me voici à la recherche de la salle Mahamasina. Je tombe sur un immense marché, un dédale, enchevêtrement d’échoppes, de bric-à- brac, de charrettes en bois, de produits locaux, des gens en guenilles, d’autres occidentalisés. Je fi nis par trouver la porte d’entrée de la salle. Deux types qui font semblant de monter la garde me font signe de passer alors que je n’ai pas encore mon accréditation. Stupéfaction à l’intérieur : un gymnase de N2 en beaucoup moins propre avec deux raquettes jaune grisâtre, mais deux panneaux d’affi chage géants haut de gamme, et une ambiance de kermesse avec deux sonos qui crachent les décibels comme à un concert de hard rock. Deux centaines de spectateurs pour Madagascar vs Afrique du Sud, un match de classement.À l’évidence, il s’agit de la salle annexe. Je me renseigne, je me perds et je fi nis par fendre la foule des marchands pour prendre la route du vrai Mahamasina. Un autre univers. Même si les murs derrière les panneaux – les architectes sont chinois – réduisent sa capacité, la salle est vaste et colorée. Le parquet est nickel. Les Éléphants de la Côte d’Ivoire sont en train de piétiner

les Lions du Sénégal et, après avoir été bâché par Guy Edi, Mouhammed Faye se venge vigoureusement contre un panneau publicitaire. Les dirigeants sénégalais s’étranglent, les Ivoiriens plastronnent et les Angolais jubilent.Le président de la fédération malgache a estimé le budget de l’AfroBasket à 1.571.054.440 ariary, somme mirobolante, qui convertie donne un chiffre à dimension humaine, 560.000 euros. Alphonse Bilé, le secrétaire général de FIBA Afrique, me confi rmera que l’État apporte sa garantie fi nancière, mais que les organisateurs souffrent de leur

manque d’habitude de ce type de rassemblement. Malgré le peu de compétitivité de l’équipe malgache, l’AfroBasket est un vrai succès populaire. Les billets d’entrée sont à la mesure de ce pays tiers-mondiste : un euro pour chaque match, 1,80 pour la

fi nale. « Beaucoup de gens dotés pourtant d’un ticket n’ont pas obtenu de place et accusent le Comité d’organisation de faire du surbooking » rapporte La Vérité, l’un des quotidiens francophones. Au fait, il fait beau en cet hiver austral et j’en suis toujours à me demander pourquoi Le Guide du Routard recommande une grosse laine pour les nuits soi-disant fraîches.

CHAPITRE 2

La Côte d’Ivoire prépare deux équipesLaurent Gbagbo contre Alassane Ouattara, le bras de fer entre les deux prétendants à la présidence a pourri l’atmosphère ivoirienne de longs mois durant. Une guerre civile. Carlo Vieira, le jeune manager général des Éléphants est cependant formel : la rivalité au plus haut sommet de l’État n’a pas eu de conséquences délétères au sein du groupe d’internationaux. « J’ai des gens du Nord et du Sud, des Bétés et des Tulas, mais pas une seule fois ça n’a été évoqué. Les joueurs parlent uniquement du pays. Malgré la guerre, on n’a jamais vécu une aussi grande sérénité que cette année. »Ce ne fut pas la même atmosphère hors du terrain car, dans les pays africains, le sport est intimement lié à la politique. Un changement de régime provoque un effet domino. Carlo Vieira, qui a grandi en Côte d’Ivoire et qui est basé sur Strasbourg, a eu

Mouhammed Faye se venge vigoureusement

contre un panneau publicitaire.

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le nez creux. Une fois les esprits un peu calmés, il s’est rendu à Abidjan pour rencontrer le ministre des sports de tutelle. « Je lui ai dit qu’il fallait conserver le groupe actuel et préparer un budget, que c’était diffi cile en période de guerre, mais qu’il était nécessaire que la Côte d’Ivoire soit représentée au niveau africain, que c’était un signal fort à l’adresse des autres pays du continent, un message de paix au niveau de la nation elle-même. » Le GM a ajouté qu’il avait la conviction que la Côte d’Ivoire pouvait décrocher le cocotier.Les événements se sont ensuite accélérés. Le président fédéral Moïse Koré a démissionné en juillet et s’est exilé au Ghana. Une guerre de succession a fait rage. Des vice-présidents ont voulu prendre le contrôle de la fédération alors que les élections auront lieu en novembre. Le plus extraordinaire, c’est que deux sélections avec un coach différent ont été mises sur pied. L’une avait à sa tête Chris Singleton, coach de Bayonne-Urcuit, et l’autre, pilotée par Carlo Viera et l’Espagnol Natxo Lezkano. D’ailleurs, à la mi-juillet, la presse ivoirienne annonçait l’intronisation de Singleton ! « Mais le ministre a souhaité me

conserver comme manager malgré toutes les attaques dans les journaux contre moi, en disant que je n’étais pas soi-disant de la fédération. »Le noyau de l’équipe médaillée de bronze en 2009 en Libye est envoyé sur le front malgache. Manquent à l’appel Pape-Philippe Amagou, pour raisons familiales, et aussi Charles Abouo, star montante de Brigham Young. Autres pépins, Mamadou Lamizana, blessé, n’est dispo que pour la compétition, alors que des douleurs au dos puis à la cheville accablent Solo Diabaté. La préparation se fait à la bonne franquette, une constance dans le basket africain. Grâce à Christian Cléante, les Éléphants se retrouvent en stage sur Lille et sont ensuite invités gratuitement en Tunisie. Chi va

piano va sano e va lontano. En poule, la Côte d’Ivoire est poussive, mais elle pulvérise donc le Sénégal en quarts (75-59). Sa demi-fi nale est un thriller crispant et c’est les armes à la main que les Ivoiriens tombent face à la Tunisie, future championne d’Afrique. Les Eléphants impressionnent par leur incroyable débauche d’énergie, mais concèdent une énorme déperdition à cause d’une technique collective précaire.Tout le pays est désormais mobilisé pour

organiser le prochain AfroBasket dans deux ans. « En Côte d’Ivoire, le basket est le deuxième sport après le foot » raconte l’ancien président de la fédé, Alain Ekra. « Il y a beaucoup de centres de formation et la télévision y est pour beaucoup dans sa popularisation en retransmettant des matches NBA. Tout le monde veut devenir Jordan. Toutes les équipes de première division sont sur Abidjan et pour l’instant, tout le monde joue dehors », poursuit-il. « C’est du bon bitume. Les matches se déroulent le samedi, de 15h à 20h, tant qu’il y a de la lumière… Notre salle est en phase de réhabilitation et une seconde de 10.000 places devrait être construite. »

CHAPITRE 3

Coaches français, stars africaineset bandes VelpoTrois anciens coaches de l’équipe de France sont à Antananarivo : Michel Gomez avec l’Angola, Alain Weisz qui dirige le Sénégal, et Pierre Dao qui est le directeur du marketing à FIBA Afrique. La cellule avec une secrétaire est installée dans les locaux de la FFBB à Paris. Pierre Dao veut développer son infl uence, qu’elle aide les équipes à mieux se préparer, à se loger dans la capitale, à obtenir des visas, à suivre les joueurs africains de par le monde. Dao a cessé de coacher depuis son départ de Limoges il y a vingt-cinq ans. Sauf qu’il a fait une pige d’un match la saison passée à Sorgues (NM1) pour remplacer… son fi ls Stéphane suspendu. Match gagné contre Get Vosges. Largement.Le “Monsieur Afrique“ du basket français n’a pas manqué une seule CAN – l’ancienne appellation empruntée au foot – depuis 1999. Il n’a donc pas connu l’époque héroïque lorsqu’une poignée d’équipes (3, 4, 6, 8…) y participaient. « C’était très

diffi cile pour les équipes de se déplacer car les contributions venaient uniquement des gouvernements et en Afrique, la préférence va au football, et il ne restait pas beaucoup d’argent pour les disciplines dites mineures » se souvient Alain Ekra, qui fut aussi

président de FIBA Afrique de 1998 à 2010, après avoir joué dans sa jeunesse aux JSA Bordeaux, « et avoir participé à la construction de la salle. » Dao voue une admiration sans bornes à Alphonse Bilé, cet ancien capitaine des Éléphants devenu coach de la sélection puis secrétaire général de FIBA Afrique, soit le boss du continent. Pour le Français, c’est Bilé qui a révolutionné le basket africain. « Il connaît tout, le terrain, le marketing, il a les connexions avec les politiques et les autres grands sports mondiaux. La NBA, il veut s’en servir, qu’elle soit un partenaire, mais par la FIBA et non directement par l’intermédiaire des fédérations. »Pierre Dao, lui, est en première ligne au niveau de la télé. Tous les matches de l’AfroBasket sont diffusés. « On vend aux chaînes satellitaires les matches de l’équipe nationale concernée afi n que la diaspora dans le monde puisse la voir. C’est la base de mon raisonnement. Et parallèlement, on vend aux chaînes locales de chaque pays tout le championnat. Et on l’offre aux pays qui n’y participent pas pour que tout le monde puisse le voir. » Curieusement, l’écran est resté noir au Sénégal, pourtant un grand pays de basket. Dao explique pourquoi : « Deux chaînes sont en concurrence, SSTV, une privée, et RTS. On a vendu l’AfroBasket 2009 à SSTV mais ils n’ont pas payé. On est en procès avec eux. RTS a acheté le championnat des fi lles, par un intermédiaire… qui ne nous a pas encore payés non plus. »

À un mois de l’AfroBasket, la Côte d’Ivoire avait deux coaches, deux équipes.

1 • La Tunisie ne fait pas semblant de défendre.

2 • Des sourires à vous faire aimer l’Angola.

3 • Pierre Dao et Michel Gomez, deux anciens coaches des Bleus.

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Bien entendu, l’ancien coach des Bleus connaît parfaitement les maux du basket africain. « C’est la non professionnalisation du staff » dit-il d’emblée. « Il faut un manager, un patron de l’équipe, pour être en relation direct avec le coach. » Une illustration du bricolage élevé à la hauteur d’une institution, le Sénégal. Un pays qui possède un réservoir de joueurs incommensurables avec 200 expats disséminés de par le monde. « On a essayé de construire la meilleure équipe avec les meilleurs joueurs, avec Boniface Ndongue, Saer Séné, etc. qui sont tous des joueurs de très haut niveau », raconte Alain Weisz. « La première constatation c’est que la fédération n’a pas été capable de les faire venir. C’était toujours « les joueurs vont arriver demain… » alors qu’en fait on a su après qu’ils n’ont jamais eu l’occasion de venir. Résultat des courses : à part Maleye Ndoye et Mouhammed Faye, tout le reste c’était une équipe B. Il faudrait quelqu’un qui soit en charge du suivi. Là j’ai vu comment ça se faisait. C’était un copain qui connaissait la tante du joueur, du bricolage. Et puis on ne peut pas faire des promesses de primes, d’assurances, etc. et ne pas les tenir. D’après les joueurs qui ont fait plusieurs CAN, la situation ne s’améliore pas. »Il est nécessaire tout autant d’améliorer considérablement le suivi médical. En Libye, il y a deux ans, Dao se souvient avoir vu des joueurs se mettre eux-mêmes des bandes Velpo autour des chevilles. Une protection d’un autre temps. Il ajoute que Jean-Michel Veaudor, qui fut le coach de l’équipe de France de son temps, est disposé à diriger un séminaire. « Qu’est-ce qu’un strap ? » Alain Weisz confi rme que ses joueurs se sont entraînés trois semaines durant à Cergy-Pontoise sur du Tarafl ex – une incongruité pour des pros – se nourrissant de plateaux-repas. Le deuxième kiné a dû céder sa place dans l’avion pour Madagascar à un dirigeant fédéral !Le Sénégal n’a pas l’exclusivité des défaillances en amont de la compétition. Sur les 28 joueurs pré-sélectionnés, le Cameroun n’a jamais réussi à en rassembler plus de 15 à la fois. Tous des expatriés venus du Qatar, des États-Unis, de Chypre, des Pays-Bas, et encore de France, bien sûr. Les stages en Serbie et en Chine ont été annulés. Au lieu du 20 juin, le premier contact entre joueurs à Yaoundé a été établi à la mi-juillet. Espérés, les Nancéiens Victor Samnick et Seïdou Njoya n’étaient pas sur la piste à Madagascar. Pas plus que Luc Mbah a Moute des Milwaukee Bucks, le joyau du pays. La presse rapporte qu’il ne s’agissait pas du non règlement d’une prime d’assurances mais d’un “véto familial“. Allez savoir.Le basket, c’est le sport roi en Centrafrique, mais lui aussi est privé de sa star mondiale, Romain Sato. Est-ce que quelqu’un s’est réellement occupé de son dossier ? Les Éperviers du Togo, eux, sont longtemps restés en rade avant que leur gouvernement ne débloque à la mi-août 105 millions de francs CFA dont 80 pour payer les frais de participation. Et le coach Guy Arnaud a pris ses cliques et ses claques en pleine compétition !Dans sa radiographie du basket africain, Pierre Dao va plus loin : « outre la préparation, le mal numéro un du basket africain, ce sont les meneurs de jeu » dit-il. « Un meneur, c’est un pion capital dans une équipe. L’exemple, c’est Marouan Kechrid pour la Tunisie. Il joue pour lui-même et pour l’équipe. En plus, un meneur c’est un futur entraîneur d’équipe nationale, ça peut être un futur président, ou un relais médiatique du président, etc. Et c’est là qu’on a le moins de formation en Afrique car les Américains, les Européens, les Chinois, ils prennent qui ? Des big men. Jamais des meneurs, qui doivent se développer dans leur pays. Il faut leur faire faire des stages particuliers, les faire venir en Europe. »Plusieurs coaches français se sont déjà investis au sein d’équipes

africaines, Francis Jordane, un autre ancien entraîneur des Bleus, Jacques Monclar, Jean-Paul Rebatet dont la femme est Marocaine. Un record de cinq compatriotes a été constaté cette année puisque outre Arnaud, Gomez et Weisz, Patrick Maucouvert avait en charge le Tchad et José Ruiz le Mali. « Je ne suis en aucun cas un intermédiaire, un incitateur, même si les présidents de fédération me demandent souvent conseil », précise Dao qui ajoute qu’à sa connaissance la FFBB est intervenue une seule fois directement pour placer Michel Gomez en Angola. « Ce qui est navrant, c’est l’instabilité. Sauf pour la Tunisie, championne d’Afrique, qui a un coach qui est en poste depuis dix ans, et le Cameroun qui en a un depuis 2007, je crois. Ce qu’il faut aussi, ce sont des entraîneurs de grande valeur. Or ceux qui viennent en Afrique ne sont pas toujours des coaches d’équipes nationales… »Pierre Dao conclut : « si on arrive à professionnaliser le staff, technique et hors technique, si les dirigeants parviennent à avoir un budget annuel et pas pour la veille du championnat, un programme, avec la qualité des joueurs, je ne vois pas pourquoi l’Afrique ne viserait pas tout en haut. »Alain Weisz, lui, met en exergue la

mentalité de ses joueurs, qui viennent pour beaucoup par amour de leur pays. « Avec un capitaine extraordinaire, Maleye Ndoye, qui a un leadership ferme et doux en même temps comme je les aime, qui a réussi à faire passer la pilule à tous les joueurs pendant toute la préparation. Ils ont un enthousiasme communicatif. »

« Outre la préparation, le mal numéro un

du basket africain, ce sont les meneurs

de jeu. » Pierre Dao, « Monsieur Afrique »

4 • Confrère sénégalais s’étant vu offrir un beau

chapeau de supporter.

5 • Oui, l’Afrobasket sait communiquer.

6 • En table de presse aussi, on affi che ses

couleurs.

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CHAPITRE 4

La NBA,une main secourable ? Hakeem “The Dream“ Olajuwon et Dikembe Mutombo l’increvable sont les deux diamants africains de l’Histoire de la NBA. Les deux ont été formés aux États-Unis. En ce XXIe siècle, la National Basketball Association est présente physiquement sur le sol africain. Depuis 2003, elle organise un camp « Basketball Without Borders » et elle possède un bureau à Johannesburg. Les matches de la ligue sont vus dans 54 pays du continent. Le Sénégalais à la double culture Amadou Gallo Fall est le vice-président chargé du

Développement pour la zone Afrique. Il estime à 30 millions le nombre de basketteurs sur le continent et il est bien placé pour savoir qu’il s’agit d’or noir. Fall fut basketteur, manager des Lions et aussi responsable du recrutement des Dallas Mavericks. Il martèle qu’il souhaite travailler main dans la main avec la FIBA Afrique et il est venu à Madagascar à la rencontre des décideurs du continent.« C’est notre travail d’augmenter la base des supporters » estime t-il. « Il y a plein de moyens de le faire, comme des manifestations de rue. Il ne faut pas se contenter des joueurs, il faut par exemple approcher les jeunes sœurs qui sont passionnées, le jeune frère qui n’a pas le temps de jouer, mais qui peuvent être supporters, consommer les produits du basket que nous avons créé dans tous ces pays là. » Lapsus

Voici les trophées à gagner.

« Résultat des courses : à part Maleye Ndoye et Mouhammed Faye, tout le reste c’était une

équipe B. » Alain Weisz, coach du Sénégal.

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révélateur ? Il est certain que derrière l’envie de promouvoir le jeu, Amadou Gallo Fall et ses boss de New York City sont de redoutables hommes d’affaires.Deux Américains, un Nigérian et deux Espagnols accompagnent le vice-président. Mark Eversley est assistant General Manager aux Toronto Raptors. Il se dit épaté par le bouillonnement du match Angola-Cameroun. « Pour mon travail, je vais partout dans le monde pour évaluer les talents » ? explique-t-il. « Ce qui m’a marqué hier, c’est qu’il y avait beaucoup de talents dans la salle, de bons joueurs, de bonnes équipes, mais aussi beaucoup de lacunes par rapport à certains acquis fondamentaux, qui ne peuvent s’acquérir qu’à très bas âge. »Autre personnage, Masai Ujiri, natif de Zaria au Nigeria. Il a joué au basket dans une université mineure. C’est le premier Africain à devenir General Manager d’une franchise d’un sport majeur aux États-Unis. Il offi cie aux Denver Nuggets. « On parle souvent des questions d’assurances. Je pense qu’il y a plus de mythes que de réalités », lance-t-il. « Bien sûr si un joueur a un contrat de 100 millions de dollars, ça va coûter beaucoup d’argent, mais pour les autres, les jeunes, ce sont dans les standards NBA des contrats modestes et je suis sûr qu’ils peuvent être assurés. Ce qu’il faut, c’est s’y prendre à temps, établir un dialogue permanent avec les joueurs et les autorités de leurs équipes. Les dates de l’AfroBasket à Madagascar étaient fi xées depuis un an, ça nous donne assez de temps. Si on attend un mois avant la compétition pour s’occuper du problème, on laisse tout au hasard. La NBA est prête à aider car nous voulons que nos meilleurs joueurs représentent leur pays. »Le secrétaire général de FIBA Afrique Alphonse Bilé est prudent. Il sait que la NBA peut être une main secourable, mais il ne voudrait pas non plus qu’elle étouffe l’autorité de la fédération internationale.

CHAPITRE 5

Michel Gomez,coach abandonnéJ’ai retrouvé Michel Gomez à l’Hôtel Colbert. Seul. Il venait d’être congédié par le président de la fédération, deux jours après que l’Angola ait été battu par le Sénégal en poule. Un traumatisme pour le multi-champion africain à la domination continentale hégémonique. On a passé un long et bon moment ensemble à refaire le monde, celui de Limoges, de l’équipe de France. Et pour ne rien vous cacher, je lui ai fait visionner un Caen-Denain du tout début des années 70 ; on le voit tout jeunot s’arracher comme un fou en défense.L’Angola, c’est une culture basket, des moyens fi nanciers sans nul autre pareil en Afrique, du personnel à la fédération. Gomez a enrichi le staff de Jean-Jacques Dufrane, un ostéopathe dont il avait fait connaissance avec les Bleus. Il estime toutefois qu’il n’y a pas à la tête de la sélection un manager général, un exécutif, et que c’est la source de mille maux. À commencer par les siens. Il a été trahi par ses assistants. L’Angola, c’est aussi le basket passion. J’ai été plongé au cœur de la furia des journalistes du pays, nombreux, qui lèvent les bras, managent à la place du coach, se tiennent la tête quand l’un des leurs effectue une action douteuse, et vont même chambrer les supporters

camerounais. À côté, mes confrères grecs sont sages comme des images.« Ils voulaient un entraîneur neutre car auparavant, en sélection, c’était des entraîneurs de clubs qui prenaient

5-6 joueurs de leur club, 2-3 stars et basta. Alors que moi mes douze joueurs participaient, je ne subissais pas d’infl uence », me répond le Normand quand je pose la question que chacun a forcément sur ses lèvres : mais qu’est-ce qui a poussé cette ancienne colonie portugaise à aller chercher un coach français ?Dans ces instants-là,

il y a du off forcément, et quand le magnéto tourne, je lui demande de parler de cette aventure très originale dans un pays qui est enveloppé pour moi d’un épais mystère.Luanda ? « Une ville qui se construit à une vitesse incroyable. Du marbre partout. Magnifi que. Au niveau de la circulation, c’est Paris multiplié par dix. »Sa première incursion dans le pays ? « On doit faire Luanda-Benguela (536km). Départ 5h. En fait, on est parti à 7h. Mais au bout d’une demi-heure, ils avaient faim, alors on s’est arrêté. Deux voies mais des trous partout. Feu de brousse sur la route. Je me suis dit que mon assistant qui conduisait allait ralentir. Pas du tout, il rentre dedans. C’était la nuit, on ne voyait rien. Et à un moment donné, poum ! On se fait percuter par derrière et je pars (il fait mine que sa tête est balancée dans tous les sens). On repart. Le feu continue. Et cette fois c’est un bus qui nous percute. Poum ! Tout l’arrière était défoncé. J’ai eu mal au cou pendant deux mois. On est arrivé à 19h. Une vraie aventure africaine. J’ai été invité ensuite par l’ambassadeur et il m’a raconté que deux Français se sont tués sur cette route-là. Là-bas, il n’y a que des 4x4 et c’est le plus gros qui passe. »

« La NBA est prête à aider car nous voulons

que nos meilleurs joueurs représentent

leur pays. »Masai Ujiri, GM des Denver

Nuggets

7 • Panneau publicitaire visible en plein centre-ville.

8 • Un marché, une colline, un gosse et de la promo

pour l’AfroBasket.

9 • Pendant l’AfroBasket, le business continue.

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94 MAXI-BASKET 94 MAXI-BASKETMAXI-BASKETMAXI-

Joaquim Gomes,héros des Angolais.

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La guerre ? « Encore un peu à Kalinda d’après ce qu’ils m’ont dit. Ce n’est pas loin de la frontière du Congo. Tu ne peux pas y aller par la route, mais en avion. C’est là où il y a le pétrole et ça pète avec les rebelles qui veulent leur indépendance. On a fait la préparation là-bas car il y a un centre qui avait accueilli la CAN de football. On a fait des entraînements sans lumière. C’est juste à la fi n que mes joueurs m’ont dit

« coach, on commence à ne plus voir le ballon. »La dureté des joueurs ? « Le premier entraînement m’a coûté un total de 14 points de suture, deux arcades et un menton. Pour gagner leur place, les mecs ne tolèrent absolument pas la faiblesse et c’est valable dans la vie de tous les jours. »Le championnat ? « J’ai vu la fi n des playoffs. Il y a quatre équipes avec un ou deux Américains. Ils font trois matches la semaine, le mardi, le jeudi et le samedi, tous en mai, et se rencontrent dans un mini championnat. Seulement le vainqueur a été connu très vite et il n’y avait plus personne dans les salles, c’est l’inconvénient de la méthode. Sinon, c’est coloré, magnifi que. »Le statut de basketteur ? « Des stars, oui. Certains sont à 250.000 dollars. »Pourquoi avoir viré Olimpio Cipriano ? « Je l’ai vu jouer et j’ai assisté à un entraînement de Libolo. Je regardais son attitude très surprenante. Qui sait ? On me dit « Cipriano, la star ». J’ai vu des matches. Il faisait ce qu’il voulait. Je me suis dit « soucis ». Balle en mains, c’était magnifi que mais c’est tout. Il cassait tous les systèmes. Je discute avec lui, il parle un peu français, le courant passait bien. On m’a dit que c’était la première fois qu’il parlait avec quelqu’un, d’habitude il ne parle à personne, jamais aux journalistes. C’est un gars qui sort de la zone, un inculte complet. Il arrive une fois à l’aéroport à 6h du matin et il me dit, « coach j’ai un problème. Il faut que je déménage ma mère ». Je vais voir le capitaine, les anciens, qui me disent « laisse faire coach. » Ce n’était que le début. J’avais des joueurs qui

bouffaient le plancher et lui qui s’entraînait dix minutes. Quand je l’ai écarté, je n’ai pas eu l’impression que c’était mal vu ou alors ce sont des gros hypocrites car tous m’ont salué en disant, « tu as osé ce que tous n’ont pas osé faire. » Ce qu’il faut savoir c’est qu’au championnat du monde, il n’avait fait que trois matches, il avait invoqué un problème de blessure. Il avait des antécédents. Je m’en fi chais qu’il soit solitaire, ce qui m’importait c’était le terrain. En plus il avait le même poste que Carlos Morais et il fallait faire un choix. À 20 minutes chacun, à mon avis c’était le bordel. En plus, il avait invoqué un mal de dos. »Dans la presse angolaise, on reprocha à Michel Gomez d’avoir écarté Olimpio Cipriano. Et surtout donc que l’Angola ait mis un terme à son invincibilité sur le continent. Gomez regardera la fi n du tournoi du haut des tribunes VIP. « Tu vas voir, ils sont crevés », me disait-il avant la fi nale contre la Tunisie. De fait, les Angolais roulaient sur la jante et la belle limousine, qui avait changé de conducteur, s’est renversée dans le fossé. ●

« Le premier entraînement m’a coûté un total de

14 points de suture, deux arcades et un

menton. » Michel Gomez, coach de l’Angola

Alain Weisz affrontant les médias sénégalais.

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10 • Chaque peuple a ses petites faiblesses.

11 • Armando Costa s’envole. L’atterrissage

de l’Angola sera douloureux.

12 • Voici un coach tunisien heureux avec sa belle médaille en or

autour du cou.FI

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96 maxi-basket

C’ÉtaItSHOW !

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CommunIquÉ / maxi-basket 97

FLoRent maRtYDIReCteuR sÉnIoR PaRtenaRIat maRketInG nba euRoPe

« UN RECORD DE PaRTiCiPaTiON »

Le NBA 5 United s’est imposé comme un tour-noi de référence, c’est une satisfaction ?L’événement est très bien rôdé, ce programme existe en Europe depuis maintenant cinq ans et c’est la troisième fois que l’on se rendait à Paris. C’est une tournée européenne, avant d’arriver en France nous avions visité six autres villes, à savoir Rome, Milan, Istanbul, Barcelone, Madrid et Moscou. Paris était la septième et dernière étape de ce programme.

Le lock-out NBA a-t-il été une menace pour la survie de l’événement ?Non, le NBA 5 United est pérenne, sa survie n’est pas liée à la saison NBA. C’est un événement cool, très urbain, avec de la mu-sique, un MC, un DJ, des éléments de show comme la dance team des Boston Celtics, des surprises en termes d’entertainment, toutes les composantes NBA sont réunies. Et au-delà du tournoi il y a des concours et un côté interactif qui plaît beaucoup.

Quel bilan tirez-vous de cette nouvelle tournée ?On a enregistré un record de participation dans toutes les villes où nous nous sommes rendus. L’étape parisienne était complète. Pour le tournoi de 5-contre-5, le nombre d’équipes maximum, 60, a été atteint. Pour Moscou, on était moins limité en termes de place donc on a accueilli 320 équipes, et nous avons dû clore les inscriptions !

Alors pourquoi avoir choisi l’Hôtel de Ville comme étape parisienne ?On a fait le choix d’aller dans un lieu assez magique et central de Paris. C’est sûr que ça limite quelque peu le nombre d’équipes que l’on peut accueillir mais ça donne une résonnance sur l’événement tout autre que si l’on choisissait un endroit plus grand mais excentré. C’est une très bonne chose de terminer ici, à Paris. l

Lock-out ? Et alors ? Les 17 et 18 septembre derniers, la NBA était de passage à Paris à l’occasion

de l’étape française du NBA 5 United. Cette tournée européenne de 5-contre-5 en extérieur

est devenue au fil des années l’une des étapes incontournbables pour les ballers estivaux. La

recette est connue mais toujours aussi efficace : un tournoi aggrémenté de multitides de jeux,

d’animations, de concours… Le tout à la sauce NBA ! Pour l’occasion, la place de l’Hôtel de

Ville de Paris avait été transformée en un gigantesque playground. Comme le beau temps était

de la partie, les participants sont venus en masse. Hormis le tournoi se tenaient les traditionnaux

concours de dunks, présenté par adidas, et de trois-points, présenté par Foot Locker. Débutant,

amateur ou jeune espoir, chacun a pu montrer de quel bois il se chauffait. Même les plus petits ont

pu trouver leur compte en ce week-end, des animations leur étant dédiées. Enfin, pour que le label

NBA soit clairement marqué, les danseuses des Boston Celtics avaient fait le déplacement. C’était fun, c’était bien organisé, c’était un peu de la NBA qui débarquait en France !

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2005

Jérôme Schmitt . Né le 8 septembre 1981 à Colmar, médaillé de bronze à l’Euro avec l’équipe de France en 2005, qui reste une excellente année pour lui (finale des As avec Bourg-en-Bresse). Passé ensuite à Gravelines et Chalon, il ne pourra pas continuer sur sa lancée, à cause d’une hernie, qui l’oblige même à mettre un terme à sa carrière au début de l’été 2011.

JÉRÔME SCHMITT

« En fait De Fursac était sponsor de l’équipe de France pour

la campagne 2005, donc ils équipaient tous les joueurs de

costumes pour les déplacements et les représentations.

On a tous eu des prises de mesures et on a reçu nos costumes.

Après ils ont voulu faire une campagne un peu plus poussée avec

certains joueurs seulement dont moi. J’ai été choisi je ne sais

pas trop pourquoi ! Il y avait déjà les stars Antoine (Rigaudeau),

Boris (Diaw), Tony (Parker). Je pense qu’ils recherchaient une

personne qui ressemblait un peu au Français moyen pour que

les gens puissent s’identifi er dans leurs pubs, donc c’est tombé

sur moi (rires). Pendant le stage à Limoges, on a fait des photos

dans la salle avec éclairage et tout et tout. Je ne savais pas trop

ce qu’allaient donner les photos. Et plus tard, j’ai des copains qui

m’appellent de Paris et qui me disent « Jérôme, je te vois partout

dans le métro, dans les magazines… » Peut-être que les autres

savaient, mais moi non.

C’était valorisant, une super expérience. 2005 c’était vraiment

LA grande année pour moi, d’un point de vue personnel je me

suis marié, j’ai eu l’équipe de France, la pub De Fursac et, avec

Bourg-en-Bresse, on a fait une super saison avec la fi nale de

la Semaine des As. C’était vraiment une super année, j’ai pris

tout ce qu’il y avait à prendre, ça m’a servi pour la suite de ma

carrière.

Déjà par rapport à l’équipe de France, c’était nouveau pour moi,

je découvrais le milieu alors en plus de faire un truc extra-basket,

ça a apporté une certaine notoriété. On va dire que c’était

impressionnant avec toute la machine qu’il y a autour. Durant

l’hiver, je suis retourné en studio à Paris pour

refaire une campagne, là j’ai vu

l’envers du décor, un milieu que

je ne connaissais pas du tout,

c’était donc intéressant.

Une fois, j’étais à Paris, j’ai juste

pris un ticket de métro pour

descendre voir mes photos en 3 x 4

un peu partout. C’est vrai que c’était

impressionnant parce qu’ils n’ont

vraiment pas rigolé sur les moyens,

il y en avait vraiment partout. Dans

tous les magazines, il y avait une page

pleine. Tu te vois dedans, tu ne réalises

pas trop, c’est plus la famille, les amis qui

te font prendre conscience qu’en fait tout

le monde ne peut pas faire ça…

Je posais à côté, et les gens me

regardaient et disaient « hé mais c’est lui,

regarde !» c’était marrant. Parce que quand

on voit Tony et Boris, on se dit

« put*** mais c’est qui le troisième à côté ? » alors que

quand tu regardes une affi che avec des mannequins, tu sais que

ce sont des mannequins qui sont là pour ça. Mais là quand t’es

à côté de Boris ou Antoine et Tony, tu sais que ce sont des stars

et que tu es à côté, ça dénote un peu donc c’est ça qui était

marrant pour moi. C’était drôle à vivre parce que c’était pas du

tout l’objectif au début pour moi. Je ne m’y attendais pas du tout

en plus, il y en avait même à l’arrière des bus ! Ça a marqué

beaucoup de monde dans le basket ou à l’extérieur, ces pubs

De Fursac ! Ça a presque plus marqué que mon parcours sportif.

En plus, c’était la dernière apparition de Rigaudeau. On peut

donc dire que j’ai un peu marqué le coup (rires), je fais partie

des dernières aventures d’Antoine. C’est un truc qui restera

longtemps. Et même là quand on voit les rétrospectives du

championnat d’Europe avec l’année 2005, on me voit de temps

en temps, c’est agréable d’avoir marqué un petit peu l’histoire

du basket. C’est à petite échelle mais ça fait toujours plaisir. »

« PUT*** MAIS C’EST QUI LE TROISIÈME À CÔTÉ ? »

ALORS EN PLEINE FORME AVEC BOURG- EN-BRESSE JÉRÔME SCHMITT EST APPELÉ EN ÉQUIPE DE FRANCE POUR L’EURO. IL PROFITE DE CETTE SÉLECTION POUR BÉNÉFICIER DE TOUS LES À-CÔTÉS. IL EST ALORS CHOISI POUR ACCOMPAGNER ANTOINE RIGAUDEAU, BORIS DIAW ET TONY PARKER DANS LA CAMPAGNE DE FURSAC..

Propos recueillis par Frédéric TRIPODI

Jérôme Schmitt .Jérôme Schmitt .

refaire une campagne, là j’ai vu

refaire une campagne, là j’ai vu

l’envers du décor, un milieu que

l’envers du décor, un milieu que

je ne connaissais pas du tout,

je ne connaissais pas du tout,

c’était donc intéressant.c’était donc intéressant.

Une fois, j’étais à Paris, j’ai juste

Une fois, j’étais à Paris, j’ai juste

pris un ticket de métro pour

pris un ticket de métro pour

descendre voir mes photos en 3 x 4

descendre voir mes photos en 3 x 4

un peu partout. C’est vrai que c’était

un peu partout. C’est vrai que c’était

impressionnant parce qu’ils n’ont

impressionnant parce qu’ils n’ont

vraiment pas rigolé sur les moyens,

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il y en avait vraiment partout. Dans

il y en avait vraiment partout. Dans

tous les magazines, il y avait une page

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pleine. Tu te vois dedans, tu ne réalises

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pas trop, c’est plus la famille, les amis qui

pas trop, c’est plus la famille, les amis qui

te font prendre conscience qu’en fait tout

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le monde ne peut pas faire ça…

le monde ne peut pas faire ça…

Je posais à côté, et les gens me

Je posais à côté, et les gens me

regardaient et disaient regardaient et disaient

regarde !»regarde !»

on voit Tony et Boris, on se dit

on voit Tony et Boris, on se dit

« put*** mais c’est qui le troisième à côté ? »

« put*** mais c’est qui le troisième à côté ? »

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98 MAXI-BASKET

À la Une

98 MAXI-BASKET

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MAXI BASCKET 210 x 297 mm 24/08

2 9 / 1 2 / 2 0 1 1 À PA R I S B E R C YM AT C H A L L S TA R S , C O N C O U R S D E D U N K S E T D E T I R S À 3 P T S

C O N C O U R S D U M E I L L E U R M E N E U R E T L E S M E I L L E U R E S A N I M AT I O N S

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W W W. T I C K E T N E T. F R - W W W. F R A N C E B I L L E T. C O M - E B I L L E T. L E Q U I P E . F R

P O I N T S D E V E N T E H A B I T U E L S

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Bravo à l’équipe de France de Basketpour sa médaille d’argent

et sa qualification Olympique

En partenariat avec la FFBB, Kinder est fier d’avoir laissé sa place sur les maillotsde l’équipe de France au Secours Populaire Français et remercie les bleus

d’avoir porté haut et fort les couleurs de l’association.