Max Duval - Voie Du Cinabre

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MAX DUVAL LE GRAND ŒUVRE 1 P-PRÉPARATION. Cette « première opération » destinée à préparer le Sel philosophique, cet une phase purement chimique. On y emploie le feu vulgaire. Pour le magistère alchimique, seule la potasse caustique à la chaux et NON purifiée à l’alcool, serait directement utilisable. ( Faute de quoi, la « coque saline » dont il sera question plus loin ne pourrait pas ensuite se former). L’ancienne réparation de ce « Sel » par les Alchimiste, consistait à prendre en poids, 2 parties de cendres d’écorce de chêne vert pourri que l’on mêlait avec 1 partie de chaux-vive, non en poudre, mais en morceaux de taille moyenne pour conserver les « chambres de feu » ( Cf. le Cours de chimie de Lemery — 1675 ). On versait alors en bonne quantité de l’eau quasi bouillante ( 80°C.). La réaction part et fera d’elle-même une certaine ébullition qu’on laissera s’achever. — On faisait ensuite passer la « lessive » obtenue à travers un filtre soutenu par un entonnoir, ou à travers un feutre qui peut être de la feutrine blanche, que l’on peut tordre pour accélérer la filtration, si elle est épaisse. On provoquait enfin une évaporation à siccité, en proscrivant les flammes nues qui dégagent de l’oxyde do carbone risquant de retransformer KOH en K 2 CO 3 ( = carbonatation). On avait ainsi obtenu la potasse caustique KOH à la chaux. L’opération peut-être assez dangereuse : Il y a lieu de se protéger, en particulier les yeux. ( Cf. l’emblema XX « d’Atalanta fugiens »). A défaut d’écorce de chêne, on peut utiliser de la cendre d’Acacia ou de Fougère ayant poussé loin de la mer. En tout cas, les bois résineux sont à proscrira. K 2 CO 3 + CaO + H 2 O = CaCO 3 + 2KOH Pds. at. (133) (56) (18) (100) (112) Le carbonate de Calcium (CaCO 3 ) étant pratiquement insoluble dans l’eau est resté dans le filtre, sauf une certaine quantité qui a réussi à passer au tracera et a se mêler à la solution de KOH. C’est cette relativement faible quantité de CaCO 3 qui est indispensable pour la formation de la « coque saline » qui se confectionnera ultérieurement. Préparation artisanale moderne de la potasse caustique à chaux : Mettre dans un ballon en Pyrex de 6 litres, 200 grammes de K 2 CO 3 et 2,4 litres d’eau. Porter à ébullition. (On peut poser le ballon sur un trépied et le chauffer avec une torche à acétylène). Pendant que la solution chauffe, préparer une « bouillie » de chaux en versant dans un seau galvanisé 1,8 litre, d’eau tiède sur 400 grammes de chaux vive. Puis, quand la solution du ballon se met à bouillir, on verse peu à peu la « bouillie » à l’aide d’un entonnoir en plastique, avec soin de ne pas arrêter l’ébullition par des additions trop importantes. Quand toute la « bouillie » est dans le ballon, on laisse encore bouillir 15 minutes, puis on bouche et on laisse reposer jusqu’au lendemain. — Détails importants : Boucher avec un bouchon de caoutchouc, et d’une taille suffisamment grande de telle sorte qu’il soit bien serré lorsqu’on l’enfonce de 1 1

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  • MAX DUVAL LE GRAND UVRE 1

    PR-PRPARATION.

    Cette premire opration destine prparer le Sel philosophique, cet une phase

    purement chimique. On y emploie le feu vulgaire.

    Pour le magistre alchimique, seule la potasse caustique la chaux et NON purifie lalcool,

    serait directement utilisable. ( Faute de quoi, la coque saline dont il sera question plus loin

    ne pourrait pas ensuite se former).

    Lancienne rparation de ce Sel par les Alchimiste, consistait prendre en poids, 2 parties

    de cendres dcorce de chne vert pourri que lon mlait avec 1 partie de chaux-vive, non en

    poudre, mais en morceaux de taille moyenne pour conserver les chambres de feu ( Cf. le

    Cours de chimie de Lemery 1675 ). On versait alors en bonne quantit de leau quasi

    bouillante ( 80C.). La raction part et fera delle-mme une certaine bullition quon laissera

    sachever. On faisait ensuite passer la lessive obtenue travers un filtre soutenu par un

    entonnoir, ou travers un feutre qui peut tre de la feutrine blanche, que lon peut tordre

    pour acclrer la filtration, si elle est paisse. On provoquait enfin une vaporation siccit,

    en proscrivant les flammes nues qui dgagent de loxyde do carbone risquant de

    retransformer KOH en K2CO3 ( = carbonatation). On avait ainsi obtenu la potasse caustique

    KOH la chaux. Lopration peut-tre assez dangereuse : Il y a lieu de se protger, en

    particulier les yeux. ( Cf. lemblema XX dAtalanta fugiens ).

    A dfaut dcorce de chne, on peut utiliser de la cendre dAcacia ou de Fougre ayant pouss

    loin de la mer. En tout cas, les bois rsineux sont proscrira.

    K2CO3 + CaO + H2O = CaCO3 + 2KOH

    Pds. at. (133) (56) (18) (100) (112)

    Le carbonate de Calcium (CaCO3) tant pratiquement insoluble dans leau est rest dans le

    filtre, sauf une certaine quantit qui a russi passer au tracera et a se mler la solution de

    KOH. Cest cette relativement faible quantit de CaCO3 qui est indispensable pour la formation

    de la coque saline qui se confectionnera ultrieurement.

    Prparation artisanale moderne de la potasse caustique chaux : Mettre dans un ballon en

    Pyrex de 6 litres, 200 grammes de K2CO3 et 2,4 litres deau. Porter bullition. (On peut poser

    le ballon sur un trpied et le chauffer avec une torche actylne).

    Pendant que la solution chauffe, prparer une bouillie de chaux en versant dans un seau

    galvanis 1,8 litre, deau tide sur 400 grammes de chaux vive. Puis, quand la solution du

    ballon se met bouillir, on verse peu peu la bouillie laide dun entonnoir en plastique,

    avec soin de ne pas arrter lbullition par des additions trop importantes. Quand toute la

    bouillie est dans le ballon, on laisse encore bouillir 15 minutes, puis on bouche et on laisse

    reposer jusquau lendemain. Dtails importants : Boucher avec un bouchon de caoutchouc,

    et dune taille suffisamment grande de telle sorte quil soit bien serr lorsquon lenfonce de 1 1

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    cm. (Le lendemain, on le retrouve enfonc davantage). Dautre part, laisser le ballon sur un

    bord de table, de manire ne pas avoir le dplacer, ce qui provoquerait de nouveau le

    mlange du dpt avec le liquide dcant.

    Le liquide qui surnage (solution de KOH + CaCO3) est clair comme de leau. On le soutire dans

    des ballons en Pyrex dun litre que lon bouche aussitt. Il faut videmment aspirer dans un

    tuyau de caoutchouc pour raliser un siphonnage. Il peut arriver quun peu de liquide aille

    dans la bouche. Se rincer aussitt, avec un verre rempli moiti vinaigre et moiti eau,

    quon doit toujours avoir sa porte. Avoir galement porte de main une bouteille de

    vinaigre dbouche pour nettoyer notamment les avant-bras qui pourraient recevoir des

    projections de solution de potasse.

    On procde ensuite deux tests :

    1) Mettre dans une prouvette un peu de solution de ( KOH + CaCO3). Avec un compte-

    gouttes, on verse un peu deau de chaux . La solution ne doit pas tre trouble par cette

    eau de chaux, tout au moins pendant les 10 premires secondes.

    2) Egalement dans une prouvette contenant un peu de solution de ( KOH + CaCO3 ), on

    verse laide dun compte-gouttes un peu dacide chlorhydrique HCl, goutte goutte. La

    solution ne doit pas tre trouble par HCl, ou ne pas faire effervescence, ce qui prouve quil

    ny a plus de K2CO3. ( Ici, il ne faut surtout pas faire lopration inverse, cest--dire verser la

    solution dans lacide, car celui-ci provoquerait de dangereuses projections hors de

    lprouvette).

    Ensuite, on verse progressivement la solution de (KOH + CaCO3) dans un rcipient en argent,

    muni dun couvercle qui assurera, un coussin de vapeur deau ( dfaut, on tentera de se

    contenter dun rcipient en cuivre). Ce rcipient est plac sur un fourneau en fonte que lon

    peut pousser au rouge, et muni dun tuyau vacuant les gaz de combustion a lextrieur afin

    dviter la carbonatation. On verse progressivement la solution afin de ne pas arrter

    lbullition, et ds lapparition de fumes blanches, couler aussitt et sans attendre le liquide

    huileux : ( = Huile de Terre ) obtenue sur une plaque de marbre ou sur une surface en Inox

    ou en Pyrex. Surtout ne pas attendre pour couler, car le potassium est trs volatil. La

    potasse se cristallise, et on lenferme immdiatement dans des flacons bien bouchs.

    La Pr-prparation est donc un Travail dHercule qui nest pas si ais quon pourrait le

    croire : Cest bien un tour de force que darracher la Force de sa Tour ( Cf. Planche XXXVI

    des Demeures philosophales de Fulcanelli).

    Voici un autre procd daprs le Dictionnaire de chimie industrielle de VILLON A

    GUICHARD - Bernard TIGNOL Ed. ). :

    On dcompose le carbonate de potasse en solution par lhydrata do chaux. Il se forme du

    carbonate de chaux et de la potasse : On dissout une partie de carbonate de potasse dans 10

    parties deau, *^)n fait bouillir dans une chaudire en fonte, on ajoute alors par petites 2

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    portions un lait de chaux de faon ne pas arrter lbullition, on continue jusqu ce quune

    petite partie spare du dpt ne fasse plus effervescence avec un acide. On enlve la

    chaudire, on la couvre pour viter la carbonatation.

    Apres le repos, on dcante la partie claire dans une bassine de cuivre ou dargent, on lave le

    dpt leau bouillante, on ajoute leau de lavage claire la liqueur, on vapore rapidement

    pour viter la carbonatation, puis on chauffe la fin au rouge sombre : On a un liquide huileux

    sur lequel nage le carbonate form ( ce liquide huileux est videmment LHuile de Verre et

    apparaissent aussi des fumes blanches qui confirment que lon atteint ce stade ). On

    enlev, et on coule sur une plaque de cuivre ( Mieux vaut une surface de marbre ou dInox ou

    de Pyrex qui nentache pas la blancheur de la potasse). On lenferme immdiatement dans

    des flacons bien bouchs : Cest la POTASSE A LA CHAUX.

    Voici enfin un extrait de lEncyclopdie LAROUSSE du XIXme sicle : Pour prparer la

    potasse caustique, voici comment on procde : On prend du carbonate de potasse

    soigneusement pur, on le dissout dans 7 ou 8 fois son poids deau, puis on ajoute 60% de

    chaux. On mlange le tout avec soin, et de temps en temps on agite. Lacide carbonique se

    fixe sur la chaux, et forme du carbonate de chaux insoluble.

    Au dessus du prcipit blanc form par le sel insoluble, surnage une liqueur qui sclaircit peu

    peu, et qui nest autre quune solution alcaline de potasse caustique.

    On dcante cette liqueur, puis on lvapore dans des chaudires en tle. Lopration doit tre

    mene rapidement, afin dviter que lalcali nabsorbe lacide carbonique de lair. Lorsque la

    solution est arrive constatante sirupeuse ( Huile de Verre ), on la coule dans une

    chaudire en fonte, ou elle abandonne, sous laction de la chaleur, ce quelle a pu retenir

    deau,

    Lorsque la masse se fond sous linfluence de la chaleur, on enlve au moyen de cuillres en

    tle la potasse fondue, et on la coule dans des augets en fonte polie, ou sur des plaques de

    cuivre tam, ou dargent.

    Le carbonate de potassium K2CO3 contenu dans la cendre de chne vert et pourri, et surtout

    de son corce ( arbre creux - corce ), est la racine de toute chose, lAlkaest, le charbon

    blanc , le feu secret en puissance, le sang du Lion vert . Cest le corps actif de la

    cendre de bois, carbonate neutre soluble dans leau, solution alcaline. Cest la potasse du

    commerce . A ltat hydrat, (K2CO3, 2H2O) il se prsente sous la forme de cristaux incolores

    ou blancs ; et ltat anhydre (K2CO3), il se prsente sous forme de poudre blanche. A ltat

    hydrat, sa densit est 2,04 (comme KOH), et a ltat anhydre, elle serait de 2,8. (Selon

    dautres Auteurs, le Charbon blanc , lAlkaest, et le Lion vert dsignent aussi la Potasse).

    Rappelons que la chaux vive (CaO) sobtient en chauffant du carbonate de calcium CaCO3,

    (craie, calcaire ) environ 1000C.

    3

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    CaCO3 = CaO + CO2 ( ou par combustion du calcium)

    La potasse caustique ou hydroxyde de potassium KOH, est le Sel philosophique sous forme de

    terre . Cest lAgent primordial , le Grand Alkaest , lEmeraude des Philosophes ,

    les dents de loup en raison de sa forme en aiguilles, lAgent secret , le Venin , le

    Serpent . Cest aussi le Lion vert non pas que sa couleur soit verte, mais parce que dune

    part il a t compar un fruit acerbe et vert par opposition a un fruit mr et rouge, et que

    dautre part il tire son origine du chne vert. La potasse caustique a encore t dsigne par

    les Alchimistes laide de bien dautres formes varie. En Allemand, Pottas-che signifie

    cendre de pot , et en arabe Al Kali signifie cendre . Cest une base forte. Au dbut

    de la Voie sche , elle est employe telle quelle, sous forme solide. Sa densit est : 2,04.

    Ses cristaux sont blancs dun reflet vitreux, cassants, fusibles 360C, volatils au rouge,

    solubles dans leau avec chaleur dgage.

    Le Sel philosophique liquide ( sous forme deau ), employ entirement sous cette forme

    dans la Voie humide , est obtenu par la dliquescence de la Potasse solide KOH :

    La Potasse caustique expose lair libre et au Soleil, attire lhumidit de lair, et fixe en

    mme temps lacide carbonique, en donnant du carbonate de potassium hydrat :

    2KOH + CO2 + H2O = (K2CO3, 2H2O)

    Pds. at. : 112,2 44 18 174,2

    ( Lacide carbonique, CO2 + H2O = H2 CO3, na jamais t isol ).

    Cette quation chimique aboutit la formule du carbonate de potassium hydrat, (K2CO3,

    2H2O), sous forme de cristaux incolores ou blancs, donc sous forme solide. Mais le SEL

    obtenu est liquide : Aprs dliquescence du Sel solide (KOH) en Sel liquide, le poids de ce

    SEL augmente en effet non pas de 55 %, mais ordinairement de 60 80% environ dans les

    conditions normales, et il est liquide. Le Sel solide absorbe donc normalement un peu plus

    deau que ne lindique la prsente quation. Mais, si laffaiblissement du Sel liquide savre

    ultrieurement excessive et anormale, il peut donc y avoir deux causes : Non seulement le

    degr de carbonatation partielle et primitive de la Potasse malgr les prcautions prises, mais

    aussi une trop grande absorption de lhumidit ambiante, bien au del des valeurs ci-dessus.

    Quand le Sel philosophique commence a fondre de cette manire, ses cristaux sagglutinent

    les uns sur les antres en formant des couches successives, et il prend un aspect de terre

    feuille qui rappelle la pte feuillete de la galette des Rois. A ltat semi-liquide, on le

    dsigne par le terme de crachat de Lune , nom du Nostoc , algue glatineuse qui gonfle

    lhumidit.

    On voit dabord apparatre quelques gouttes qui perlent la surface de la Potasse solide :

    Cest la Rose de Mai .

    Puis ces gouttes finissent par se rejoindre, et une sorte de nuage blanc surnage, semblable

    du lait caill : Cest le Lait virginal.4

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    Enfin, se forme un liquide incolore, clair et limpide : Cest la source , la Fontaine .

    Il faut bien prendra garde de recueillir ces trois parties de liquide simultanment, et au fur et

    mesure de leur formation, dans des flacons bien bouchs. ( Ce liquide est conducteur de

    llectricit ). FILTRER le tout (membrane threnne) : Cest le sang du Lion vert .

    Mais au repos, ces trois parties de liquide se redivisent par diffrence de densit : Avant

    dutiliser le Sol liquide, il faudra donc prendre soin de lagiter pour assurer un mlange

    homogne. Faute de quoi, les ractions pourraient tre insuffisantes, car cest la partie la plus

    faiblement active qui surnage.

    Afin de ne jamais manquer de Sel, il convient den prparer une quantit largement

    suprieure celle dont on aura thoriquement besoin et normalement prvue. Dabord, il en

    faudra assez souvent bien davantage pour terminer seulement la premire Multiplication ;

    dautre part, la qualit des composants de la Minire varie, et par voie de consquence la

    quantit de Sel ncessaire. Enfin, le Sel obtenu pourra tre plus ou moins puissant comme on

    vient de le voir, et plus il sera faible, plus il en sera ncessaire, en admettant quil soit encore

    nanmoins. assez efficace. Il nest jamais possible deffectuer deux fois correctement la mme

    exprience : Outre le degr de puret des composants, la temprature, lhumidit ambiante,

    etc., peuvent tre trs variables.

    Ce Sel philosophique se nomme aussi VITRIOL , ou huile de Verre , car cest lui qui va

    permettre ultrieurement la formation de la Coque saline ou Vase secret des Philosophes.

    Dans le flacon qui le conserve et qui permettrait une certaine vaporation, ou expos lair,

    lAgent primordial donne la formation de fils torsads trs blancs appels Barbe

    blanche que lon a compare la Barbe de lEternel , en raison notamment de laspect de

    ces filaments trs tnus, et laineux. (Ce Sel philosophique est parfois nomm Soufre

    philosophique par certains Auteurs, tel Jean XXII dans son Art transmutatoire chap. 1er.

    Mais ce denier terme est normalement rserv la granulation tous les stades ).

    Notons quon peut galement obtenir le carbonate de potassium K2CO3 par calcination de la

    crme de Tartre ( KC4H5O6).

    Le Tartre est un compos de bitartrate de potassium ( 60 80%) et de tartrate de calcium ( 3

    6% ), qui se forme dans le vin, et qui sattacha, aux parois des rcipients vinaires,

    notamment les foudres et les tonneaux de, chne ( La desse Latone.)Il existe dans tous les

    vins et les lies. Cest un sel blanc saveur acide, cristallisant en prismes obliques base

    rhombodale, et qui rpand quand on le brle une odeur de caramel. A ltat impur, il est

    mlang des substances trangres, et principalement le tanin. Il est peu soluble dans

    leau ; insoluble dans lalcool et lther. On le traite par dissolution dans leau bouillante, et on

    prcipite la matire colorante au moyen dargile blanche, puis on procde par cristallisations

    successives. On obtient alors du bitartrate do potassium pur appel cristaux de tartre , 5

  • MAX DUVAL LE GRAND UVRE 6

    crme de tartre , tartre pur, et qui sert aujourdhui la prparation de lacide tartrique. (Le

    Chne creux peut dsigner aussi un tonneau. )

    Les Alchimistes donnaient galement ce nom diverses substances salines : Tartre antimoni,

    tartre stibi, tartre mtique ( Emtique : KSbC4H4O6 -1/2(H2O) ).

    Rappelons par ailleurs quEugne CANSELIET, dans non Alchimie explique insiste sur la

    ncessit pour lArtiste de ne pas trop pousser vers la puret ce sel blanc quil extrait du

    tartre des tonneaux. Il convient, en effet, que sa crme de tartre contienne, encore et

    suffisamment, le carbonate de calcium indispensable la coquille.

    Procder ainsi :

    1) Prendre du tartre de vin, obtenu par raclage, et sans autre artifice.

    2) Brler le tartre dans un rcipient en fer, sur on feu trs vif, et dans un lieu cart et trs

    ar, car le tartre dgage beaucoup de fume. Il doit finalement brler et flamber pour se

    transformer en cendre. Il faut pousser cette opration jusqu obtenir des braises

    rougeoyantes sur le fond du rcipient.

    2KSbC4H4O6 = 8CO2 + 5H2O + K2O

    la partie organique du tartre a t entirement brle, et le protoxyde K2O qui reste, mis en

    prsence du gaz carbonique, donne instantanment du carbonate de potassium :

    K2O + CO2 = K2CO3

    (Subsidiairement, la potasse qui pourrait se former : K2O + H2O = 2KOH, serait

    immdiatement carbonate en raison de la prsence de CO2 ).

    3) Aprs refroidissement, la cendre est noire ou gris-fonc, avec quelques points blancs qui

    sont la preuve quon a bien atteint le stade minral K2CO3. (sil restait trop de matire

    organique, le Sel risquerait de ne pas tre blanc)

    4) On traite la cendre par de leau assez chaude, mais sans plus ( = le baptme ). Ne pas

    faire bouillir. Ajouter un bon volume deau de faon bien extraire le carbonate de potassium.

    Ceci est ais, car il est trs soluble dans leau. Cette opration est ralise en 10 15

    minutes.

    5) Filtrer sur papier, voire sur un linge, de faon obtenir une liqueur la plus claire possible.

    6) La liqueur est vapore jusqu siccit dans une marmite en fer. Le carbonate de

    potassium se trouve au fond.

    7) Le carbonate ainsi obtenu est dj convenable, mais il est souvent prfrable de le

    recalciner dans une forme en fer, une forme platine . tarte dont se servent les boulangers,

    voire une pole a frire ancienne en fer, place sur un feu de gaz puissant, de manire

    liminer toute matire organique qui naurait pas prcdemment brl.

    Aprs cela, le carbonate est blanc ou blanc-cass (un peu jaune). Il peut renfermer un peu de

    fer, mais cest sans importance car ce dernier sera limin ultrieurement par la chaux, en

    formant des hydroxydes insolubles qui resteront dans le prcipit.

    6

  • MAX DUVAL LE GRAND UVRE 7

    Placer le carbonate de potassium obtenu dans un flacon bien ferm car a ce stade dj, le

    Sel est trs hygroscopique, et sa causticit est nette.

    II convient ensuite de transformer ce carbonate en potasse caustique KOH : Cest ce que les

    Anciens appelaient fortifier lalcali .

    Voici finalement la meilleure faon de procder :

    Prendre le carbonate de potassium et le dissoudre dans 7 8 fois son poids deau chaude

    mais non bouillante. Ajouter de la chaux-vive en morceaux ( comme le recommande LEMERY)

    dun poids gal 60 % de celui du carbonate. Bien mlanger, et agiter de temps en temps. Il

    convient doprer dans une bassine en cuivre, ou tout autre rcipient qui peut rsister la

    potasse. Le bouillonnement provoqu tant termin, on laisse refroidir et reposer la liqueur

    obtenue, en recouvrant la bassine dun couvercle. On laisse dcanter cette liqueur, et on la

    recueille (ventuellement par siphonnage). Si lon ne veut pas attendre plus longtemps aprs

    la fin du bouillonnement et un refroidissement suffisant, on peut aussi la filtrer travers de la

    feutrine blanche soutenue par un entonnoir.

    Ensuite, on fera vaporer cette liqueur dans une capsule en nickel ou en argent laide du

    procd suivant :

    7

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    La capsule est place sur une plaque chauffante circulaire. Un manchon priphrique

    circulaire en matire rfractaire ( marinite ) entoure la capsule quelque distance. Une cloche

    en Pyrex termine par une chemine de sortie est pose sur le manchon. La bonbonne

    dazote SANS CO2 ( bien spcifier au fournisseur) libre une atmosphre dazote par la

    tubulure qui aboutit sous la cloche en D, travers un orifice tanche pratiqu dans le

    manchon. La bonbonne doit tre munie dun dtendeur et dun manomtre. Lazote schappe

    par la chemine E.

    Lorsque le contenu de la capsule est presque vapor, on lalimente a nouveau, en ouvrant

    les robinets A & B du flacon de Wolff plac sur une tagre, et contenant une rserve de

    liqueur de potasse : Une atmosphre dazote pntre par le haut de ce flacon, et la liqueur

    scoule dans la tubulure qui passe de manire tanche travers la cloche en Pyrex. La

    liqueur arrive en C et tombe dans la capsule.

    Grce ce dispositif de circuit form dazote, la liqueur de potasse est constamment labri

    du gaz carbonique de lair ce qui empche toute carbonatation de la potasse. Les Anciens ne

    disposaient pas de lazote, mais ils devaient sans doute utiliser un courant de vapeur deau

    qui permettait dobtenir un rsultat similaire si le dbit en tait suffisant.

    Lorsque le flacon de Wolff est vide et que lultime vaporation dans la capsule approche de sa

    fin, pousser la puissance de la plaque chauffante son maximum. Des lapparition de fumes

    blanches, couler aussitt la potasse sur une surface refroidie en Pyrex ou en Inox. Eviter la

    plaque de cuivre qui salit la potasse. Une plaque de marbre est souvent trs rapidement

    attaque, mais certains Oprateurs lutilisent, croyant ainsi enrichir au passage leur Sel en

    CaCO3. Placer aussitt la potasse dans des flacons bien bouchs.

    Le couvercle de la capsule ntant pas utilis proprement parler, on peut le placer dessous

    pour protger la plaque chauffante.

    Si lon utilise le carbonate de potassium du commerce qui est trs purifi, il est peut-tre utile

    dy mler des traces de cendre dcorce de chne, afin de ne pas se priver totalement de

    certains oligo-lments certains sels solubles de calcium, de sodium ( notamment NaCl) etc...,

    et qui peuvent tre utiles au Grand uvre.

    Lobtention du creuset secret ou coquille laide des Bains de Naanan ou

    Laveures est toujours trs difficile , pour peu que le Sel utilis ait une teneur trop faible en

    carbonate de calcium ( Voir pages 22 23 ). Aussi, convient il de traiter le Sel uniquement

    rserv aux Bains de la manire suivante :

    Prendre cette potasse et la moiti de son poids de chaux-vive. Broyer et mlanger dans un

    peu deau. Placer le tout dans une capsule et chauffer. On obtient un Sel trs blanc et trs 8

  • MAX DUVAL LE GRAND UVRE 9

    sirupeux que lon coule sur une plaque de marbre. Ce Sel ainsi enrichi en calcium forme trs

    bien la coque saline . Il est faible, mais en loccurrence, cela na aucune importance.

    2KOH + 2CO2 + CaO = K2CO3 + CaCO3

    Pds. at. : (112) (56) (138) + (100)

    Si la potasse nest pas trs pure, ou si elle sest quelque peu carbonate, il convient de

    diminuer lgrement en consquence la quantit de chaux-vive. Il conviendrait dajouter aussi

    un peu de silice extraite de la calcination de plantes, ce qui vitera lhydratation de la

    coque .

    La fabrication de la Coquille est symbolise par une Colombe dont les pattes sont attaches

    une pierre : Apres la phase au BLANC, le REBIS est retenu et contenu dans la Coquille

    blanche : Cest le Secretum secretorum des Alchimistes. Cest l lexplication de la

    Credence de lHtel Lallemant Bourges ( Cf. Le Mystre des Cathdrales de FULCANELLI )

    : RERE = REBIS. Quant RER , il a trait la fabrication de la Coquille : Ici, si RE est la

    Potasse la chaux contenant des traces de calcium sous forme de calcaire : R qui est la

    moiti de la chose, ou lun de ses deux lments qui la composent , dsigne le calcium sous

    forme de chaux-vive :

    RE = KOH la chaux : 2(KOH) = 112 g.

    R = CaO = 56 g.

    RER = 2(KOH) + CaO = 112 + 56 =168 g.

    Bien que FULCANELLI dclare que lorsquil parle de moiti dune chose , il ne sagit pas ici

    de proportions, on ne peut sempcher de remarquer en outre que la poids atomique 56 est la

    moiti de 112.

    Il existe un second procd considr comme tant plus efficace : Prendre 300g de KOH

    solide. Ajouter environ 500 grammes de cendre de chne ou de fougre calcine, et environ 4

    litres deau.

    Laisser reposer environ une semaine. On obtient une solution lgrement colore. Filtrer et

    faire vaporer cette solution en la faisant bouillir de plus en plus fort jusqu 250C. Se mfier

    des projections de potasse en fin de chauffe.

    A 250C., couler dans une pole en Tflon. Si le rsultat reste liquide, cest que le chauffage a

    t insuffisant.

    Laisser ensuite se rhydrater lair.

    On obtient ainsi de la Potasse additionne de silicate. Ainsi, le silicate, cest aussi le Sel .

    Si on chauffe un peu de cette potasse dans une cuiller sur un bec bunsen, on obtient une perle

    rouge vitrifie. Si on la broie, on obtient une poudre qui devient mallable comme de la cire

    en prenant lHumidit de lair.

    ( Ne pas utiliser la potasse obtenue par le procd prcdemment dcrit, sinon on obtiendrait

    un silicate de chaux dur comme du ciment.)

    9

  • MAX DUVAL LE GRAND UVRE 10

    En confectionnant ensuite la Coque , on obtient ainsi un Verre . Cette Coque prendra

    une couleur lgrement rose en raison de la prsence de sels de fer, mais cest peu gnant.

    Il nest pas impossible que pour viter la carbonatation, les Anciens aient recouru une

    saponification intermdiaire. Les Egyptiens savaient dj prparer du savon par le mlange

    dun alcali avec une huile ; ce procde de fabrication fut connu en Palestine ds lpoque des

    Prophtes. Deux alcalis taient employs par les Isralites : La Potasse ( bor, borite ) dont on

    se servait aussi en mtallurgie, et la soude ( noter ), qui servait surtout pour les savons de

    toilette ( Jermie II,22) En Grce, le natron ( carbonate hydrat naturel de sodium) servit

    aussi la fabrication dun savon de toilette base dhuile ; pour le lavage de la laine, on

    employait comme partout en Orient, soit de la terre foulon, soit une saponaire (strouthion).

    Les Romains fabriquaient leur savon, base de graisses animales, avec la Potasse contenue

    dans les cendres de vgtaux.

    On peut prendre une certaine quantit de la liqueur de potasse prcdente, y ajouter une

    cuillere dhuile dolive, et chauffer. On constate par cette exprience quil se forme un savon

    de potasse qui mousse abondamment. Apres vaporation, leau est limine, et il reste un

    savon de potasse blanc comme neige : Lhuile sest combine presque toute la Potasse

    La dliquescence de la Potasse doit tre provoque selon des conditions saisonnires et

    climatiques ou mtorologiques prcises :

    Entre le premier quartier et la Pleine Lune dquinoxe de printemps, et le plus prs possible de

    la Pleine Lune elle-mme, il convient dexposer la Potasse aux rayons lunaire durant une nuit

    entire sans pluie, sans nuages et sans vent, jusqu laurore. Selon Eugne CANSELIET, les

    nuages sopposent a la descente de lesprit cosmique sur la terre, surtout lorsquils

    recouvrent, en grande paisseur, le firmament tout entier.

    Au matin, on recueille toute la liqueur, et on la filtre soigneusement.

    Dans les mmes conditions, on expose une seconde fois durant une nuit la liqueur recueillie,

    et dispose dans une ou plusieurs assiettes. Elle sera alors sature de lesprit universel.

    Il convient ensuite de lutiliser dans toute sa fracheur.

    NOTE.

    Pour la confection de la Potasse, il conviendrait dutiliser une eau trs pure. Il conviendrait

    mme dutiliser une rose au sens courant du terme, recueillie dans les mmes conditions 10

  • MAX DUVAL LE GRAND UVRE 11

    quinoxiales et climatiques que prcdemment, et en suivant enfin les recommandations

    dEugne CANSELIET.

    Promener, de prfrence sur les crales en vert, sur les trfles, les luzernes et les sainfoins,

    une toile de lin, auparavant plusieurs fois et soigneusement, rince dans leau de pluie. Il

    importe bien sr, quaucun sel de la lessive et du blanchissage ne se dissolve, pour aussi peu

    que ce soit, dans la liqueur gnreuse qui sera ponge. De mme devra-t-on craindre que

    le vgtal porteur nait t malencontreusement saupoudr ou asperg dengrais

    quelconques. Lexercice est banal qui consiste tordre ensuite le tissu imbib saturation,

    afin den exprimer et den recueillir la rose.

    11

  • MAX DUVAL LE GRAND UVRE 12

    MINIERE METALLIQUE DES PHILOSOPHES - CINABRE HgS.

    Disons-le tout net ! La matire des travaux alchimiques soffre, simpose mme, avec tant

    dvidence, quil nest pas dauteur ft-il le plus sincre, qui ne se soit montr envieux qui

    nen ait tu, voil ou fauss le choix, jusqu crire le nom vulgaire de ce sujet, trs rellement

    prdestin, pour dclarer enfin quil nest pas celui-l.

    Eugne Canseliet.

    ( Prface la. seconde dition des Demeures philosophales de Fulcanelli ).

    Cest le sulfure rouge de mercure naturel, Pierre des Philosophes .

    En grec : Kinnabari, il fut appel Kenabare par les Romains, puis Cinnabaris ( bas latin ). Cest

    le minium des Anciens.

    On suppose que ce Minerai tire son non dorigine de lInde o lon nomme ainsi la rsine rouge

    et le Sang du Dragon . Le Cinabre dgage une odeur nausabonde par frottement, do son

    nom. Il tait souvent effectivement confondu avec le minium et le Sang du Dragon , ces

    deux substances ayant dailleurs maintes fois servi a le frauder.

    Composition chimique : Hg : 86,2% et S : 13,8% ( en poids ). Les autres lments sont en

    gnral des impurets dapport mcanique. Sa teneur en sulfure Ta. de 0,5 75%. Il est de

    poids spcifique lev, sa densit va de 8 8,2. ( Mais de faible duret : De 2,0 2,5 ). Ces

    lments correspondent bien la formule HgS, quand on considre les poids atoniques et

    densits respectives de Hg et S. Ces deux composants auraient donc des volumes

    relativement assez voisins dans le Cinabre naturel. Sa. densit est trs lgrement suprieure

    que prvue, en raison des impurets principalement.

    Sa couleur va du rouge carmin au rouge bruntre, parfois

    irisations de plomb. Mais il est recouvert dune gangue noire, ponctue de rouge et de jaune

    ( = lpiderme du Dragon cailleux ).

    Il se prsente sous forme de prismes, en tablettes paisses, ou en nasses de structura

    cailleuse, clat adamantin, presque mtallique.12

  • MAX DUVAL LE GRAND UVRE 13

    Sa structure cristalline est hexagonale. Elle est caractrise par des chanes spirales,

    hlicodales ininterrompues S-Hg-S , ou les ions sont retenus par des liaisons de covalence.

    Ces chanes hlicodales denroulement droite ou gauche, confrent ldifice cristallin un

    pouvoir rotatoire lev ( 15 fois celui du quartz ). Le Cinabre prsente une structure

    rhombodrique holo-axe ( avec a=4,160 A, c =9,540 A ). Chaque atome de Mercure y est

    entour de six atomes de Soufre. Son insolubilit est exceptionnelle, sauf dans leau rgale,

    comme lOr.

    A la diffrence du mtacinabre ( sulfure noir, variante cubique ) qui est toujours conducteur de

    llectricit, le Cinabre ( sulfure rouge) est isolant dans lobscurit, mais conducteur si on

    lclaire.

    Le Cinabre se rencontre exclusivement dans les gtes hydrothermaux de basse temprature.

    On connat des exemples de Cinabre dpos par des sources thermominrales basiques,

    Les dpts les plus importants se trourent AImaden , Ciudad Real ( Espagne), Idria

    ( Camiole, frontire italo-yougoslave), Ripa (Toscane, Italie), Mont Avala ( Yougoslavie),

    Sziana (Tchcoslovaquie), Horovitz (Bohme), Ekatorinoalav, Nikitovka ( U.R.S.S.),

    Euancavelica (Prou), Santa Clara (New-Almaden) et San Bonito ( New Idria U.S.A.),

    Noggringa. Creek (Nouvelles Galles du Sud), Hitaka. (Japon), Hoang Hai (chine),

    Omaperesee (Nouvelle Zlande). En France, on ne cite que Montpellier (Hrault), Menildot

    (Manche), Larzac (Aveyron), et Allemond (Isre). Les puissantes mines dAlmaden (Espagne)

    taient dj dcrites par Thophraste (300 av.J.C.); elles sont mentionnes aussi dans Pline et

    Vitruve.

    Caractres distinctifs : Examin au chalumeau sur le charbon, le Cinabre se sublime

    totalement. La volatilisation commence a 200C. Chauff 410C, le Cinabre se transforme en

    mtacinabre ou mtacinabarite. En ralit, la temprature dquilibre est fixe a. 386 2C. -

    II est soluble dans leau rgale. Dune manire gnrale, le chlore et les solutions des sulfures

    des bases fortes dcomposent le Cinabre. Par contre, lacide nitrique ou azotique (HNO3), ainsi

    que lacide sulfurique (H2S04) ou vitriol vulgaire, sont sans action sur lui.

    Outre le Soufre et le Mercure, que les Alchimistes appellent Soleil, Lune, Roi et Reine, leur

    Or et leur Argent , (Janus bi-fronts), Le Cinabre contient du Sel des Philosophes qui

    existe sous forme de cristaux de couleur rouge rutilante, et qui donne sa cohsion et sa

    couleur cette Minire. Mais, il sy trouve plus ltat homopathique qu ltat

    chimique. Cest pourquoi, il faut pallier cette carence du Sel des Philosophes au cours de

    luvre, par le Sel philosophique qui a fait lobjet de la Pr-prparation .

    Le mtacinabre, sulfure noir, ainsi que le Vermillon , poudre rouge artificielle de sulfure de

    mercure, sont impropres a luvre alchimique.

    Ce sont les mois dAvril et Mai ( Blier et Taureau) qui sont les plus propices au ramassage de

    la Minire alors trs riche en Mercure philosophal. Il serait ensuite prfrable de lutiliser ds 13

  • MAX DUVAL LE GRAND UVRE 14

    que possible, pendant quelle garde toute sa fracheur. Les mois dt sont moins propices en

    raison de la chaleur qui volatilise la substance fluide mercurielle. (Cette volatilit est

    symbolise par les ailes membraneuses du Dragon cailleux. ).

    Le Soufre est un mtallode solide de la famille de loxygne. Nombre atomique : 16. Masse

    atomique : 32,064. Cest un solide jaune citron, de densit moyenne 2,02. Il commence

    fondre vers 115C. En fait, il existe deux varits de soufre : Le soufre , orthorhombique, dit

    soufre rhombique ou octadrique, qui constitue le soufre natif, de densit 2,07 , et fond

    112,8C. Le Soufre , dit prismatique, monoclinique, plus dur que le prcdant, et de densit 1,96. Il est stable au-dessus de 95C, et fond 118,9C.

    Le Soufre liquide tend se cristalliser en Soufre , qui se transforme ensuite en la varit stable .

    Apres la fusion, si lon continue de chauffer, la couleur du liquide passe du jaune clair la

    teinte rougetre, et au del de l60C il est visqueux, tel point que lon peut retourner le vase

    sans constater dcoulement. Vers 240C, le Soufre redevient fluide, mais sa couleur passe du

    rouge fonce au noir. Enfin, 444,6C le Soufre bout en donnant des vapeurs opaques de

    teinte orange. Le Soufre est sublimable. La densit de sa vapeur varie avec la temprature,

    indiquant un changement datomicit. Sa formule molculaire varie de S8 S2.

    Laccroissement de viscosit sexplique par louverture des cycles S8, et la formation de

    macromolcules. Cest un phnomne dallotropie dynamique trs rare en chimie. A partir de

    185C, les chanes commencent se simplifier. Si le Soufre fondu vers I60C est brusquement

    coul dans leau temprature ordinaire, on obtient du soufre mou , lastique, que lon

    peut tirer comme du caoutchouc. Le Soufre et est diamagntique, et savre un trs bon isolant ( surtout si on lui incorpore du caoutchouc : bonite ).

    Le Soufre mou est paramagntique, car chaque atome extrme montre un lectron

    clibataire.

    Les mtaux brlent dans les vapeurs de soufre, comme dans loxygne, avec production de

    sulfures. Ainsi, le Soufre attaque le Mercure chaud. Les alcalis transforment le Soufre en

    hyposulfites.

    Il existe une grande varit de composs sulfurs. Citons notamment Lhydrogne sulfur H2S.

    Cest un diacide faible : Lacide sulfhydrique. Il est dodeur ftide rappelant les ufs pourris,

    et surnomm gaz puant , extrmement toxique. Ce gaz se produit dans la putrfaction des

    matires animales, La similitude des molcules H2O et H2S conduit envisager ce liquide

    comme dissolvant. Il se dissout dans un grand nombre de corps, commencer par leau. La

    solution aqueuse se trouble lair, et laisse dposer du Soufre. Rappelons quil est trs

    toxique : Il produit des anmies en attaquant les globules rouges du sang ; il cause des

    14

  • MAX DUVAL LE GRAND UVRE 15

    vertiges, des syncopes, et parfois la mort dans des locaux mal ars, et louverture de

    fosses daisance.

    Lacide dithioneux ( ou hydrosulfureux ) et ses sels, les dithionites. Lacide na pu tre isol

    (H2SO2H2SO2 ). Apres acidification, les dithionites fournissent une solution rouge fonc dont

    la nature nest pas fixe dfinitivement. Actuellement, on croit quelle serait due, aprs

    fixation du S02, un ion S032-.

    Lanhydride ou gaz sulfureux S02, qui se forme notamment par combustion du Soufre et des

    sulfures. Cest un gaz incolore odeur suffocante. Cest un bon dissolvant. Il se combine avec

    leau en donnant naissance un acide non isol ltat sec, lacide sulfureux H2S03.

    Lacide dithionique ou acide disulfonique (H2SO3 H2SO3). Il est notamment obtenu en

    oxydant le gaz sulfureux S02 par un oxyde mtallique. Cest un acide fort.

    Les acides polythioniques ou drivs sulfons des sulfanes. Inconnus ltat libre, ce sont des

    acides forts. On dsigne par liqueur de Wackenrodor le produit obtenu en envoyant

    alternativement dans leau des courants de gaz sulfureux et dhydrogne sulfur. Quand

    H2S/SO2 est suprieur 2, on trouve, ct du Soufre, la srie des acides jusqu n = 4, et

    dans des teneurs qui dpendent troitement du rapport prcdent. ( Lun deux, de formule

    (HSO3S(n)HSO3 ), se combine immdiatement deux molcules dther en fournissant

    une huile jaune, cristallisable.

    Lanhydride sulfurique SO3 semble avoir t dcouvert par Basile VALENTIN. Il est incolore, et

    ragit sur leau avec rapidit, en donnant divers hydrates, dont lacide sulfurique H2SO4.

    Lacide (mta)sulfurique H2SO4, appel autrefois huile de vitriol . Basile VALENTIN en

    signala dj la production par combustion du Soufre dans lair humide, ou en oxydant ce

    Soufre par le salptre. Fort et avide deau, le systme SO3 H2O, fournit bien dautres acides

    et produits.

    Lacide (mono)persulfurique ou de Caro, H2SO5. Il est cristallis, blanc, soluble dans leau. Il

    est instable et explose au contact dargent ou de platine pulvrulents.

    Nomm aussi Lapis ardens , le Soufre natif se trouve prs des anciens volcans, dans des

    couches de gypse ou de calcaire, notamment en Sicile ( Campo Franco, Inura ), o les dpots (

    solfatares ou soufrires ) se trouvent entre 300 700 mtres de profondeur ; en Louisiane

    (prs du lac Charles) ; sur les ctes du Texas; et au Japon.

    Mais le Soufre dorigine directement volcanique, ayant subi les atteintes directes et rcentes

    du feu vulgaire, ne convient pas au Grand uvre alchimique : Il faut du Soufre naturel

    provenant du forage de gisements (soufrires ). Bannir le soufre natif .

    Le Mercure est un mtal liquide la temprature ordinaire. N. at. : 80. Masse at. : 200,6.

    Egalement nomm vif-Argent et Hydrargyre (do le symbole chimique Hg). Pline et

    Vitruve le nommrent Minium (peut-tre en raison du gte dOviedo, prs des sources du

    Mino). Thophraste le nomma Kenabare pour dsigner le minerai le plus courant (Cinabre). 15

  • MAX DUVAL LE GRAND UVRE 16

    Bivalent. Se solidifie -39C et ressemble alors de largent. Bout 357C. - Emet, mme

    froid, des vapeurs trs toxiques. Densit trs leve pour un liquide : 13,6 ( environ 0C),

    puis 13,58 ( environ 15C.). - Rsistivit assez forte. Dissout facilement lOr, lArgent et le

    plomb, ainsi que les mtaux alcalins pour donner des amalgames. Soxyde lentement lair,

    avec formation dune pellicule grise doxyde mercureux. Soxyde plus rapidement 350C, en

    donnant du dioxyde mercurique rouge HgO, qui se dissocie temprature plus leve. Le

    Mercure est attaqu par le Soufre chaude.

    Loxyde mercureux vert, Hg20, obtenu par laction de la Potasse sur, le sulfate mercureux, se

    dcompose facilement en Mercure, et oxyde mercurique rouge HgO.

    Cet oxyde mercurique rouge HgO, connu depuis fort longtemps, se prsente sous deux formes

    jaune et rouge qui ne sont pas allotropiques. La diffrence de couleur tient la grosseur des

    grains : 2 microns pour la varit jaune, et 20 microns en moyenne pour la rouge. Cette

    dernire tend vers la jaune quand on la pulvrise finement ; et la forme jaune rougit par

    chauffage, puis redevient jaune quand on la refroidit. (Cet oxyde mercurique nest pas le seul

    corps chimique prsenter cette proprit : Il en est de mme par exemple avec le

    bichromate de potassium et le ferricyanure de potassium.). Il existe aussi une varit

    rhombodrique de teinte orange. Cet oxyde mercurique HgO est en paillettes cristallines

    rouges, prpar chaud par oxydation du Mercure (ou calcination du nitrate). Il est en poudre

    amorphe jaune, prpar froid, par voie humide, par action de la Potasse sur un sel

    mercurique.

    Soluble dans les solutions de Potasse. Dcompos par la lumire et la chaleur au-dessus do

    100C. En aiguilles rouges, il se nomme montroydite .

    Les solutions de Potasse sont sans action sur le Mercure. Par simple trituration le Soufre sunit

    au Mercure : A froid, il donne le sulfure noir HgS, et chaud la varit vermillon. On est frapp

    par la grande affinit du mercure pour le Soufre. Le sulfure HgS est lun des corps les plus

    insolubles que lon connaisse. Lthiops minral form par synthse directe est identique au

    mtacinabre.

    Lisotope 189 se dsintgre en 189-Au avec capture lectronique. De mme, lisotope 189

    donne 191-Au, lequel de priode 3 h, donne 191-Pt, lequel de priode 3 j, donne: 191-Ir ;

    lisolement 193 fournit 193-Au et lisotope 195 donne I95-Au. Cest surtout la transformation,

    du 197-m qui t tudie : Par transition interne portant sur 97%, il se forma 197-Hg qui

    donne ensuite par capture lectronique 197-Au tandis que les3% restants donnent, par

    capture lectronique, 197-m-Au. qui forme lui-mme 197-Au. Les isotopes stables 196, 200, et

    201 ont pu tre ports dans un tat excit. On peut provoquer aussi des transmutations :

    Ainsi, Sherr, Bainbridge, et Anderson (l941) ont obtenu, des isotopes de lOr radioactif par

    bombardement du mercure avec les neutrons rapides. On sait aussi provoquer la

    transmutation du mercure en platine par raction ( n, ) en thallium par bombardement

    protonique ou deutonique

    16

  • MAX DUVAL LE GRAND UVRE 17

    Le Mercure se trouve parfois ltat natif, en globules brillants contenant un peu dargent et

    associ la gangue du Cinabre, en Carniole (Autriche), Mont Avala (prs de Belgrade),

    Mochellandsberg (Palatinat), et dans diverses sources chaudes, avec une densit de 13,6.

    ATTENTION : Selon Fulcanelli, les mtaux natifs , trouvs hors de leur minire ( par

    exemple le Mercure hors du Cinabre ) sont aussi insensibles que ceux ayant subi un

    traitement mtallurgique ; sous leur masse solide et cristallise, il devient impossible

    dvertuer leur vie latente, potentielle, cache au fond de leur tre : Ce sont des arbres

    secs ou morts pratiquement. Ils ne donneront plus rien, surtout pas de semence .

    La thorie SOUFRE-MERCURE de Jabir ibn Hayyan, alias Geber, t clairement rsume par le

    Philosophe Roger BACON qui vivait au XIVme sicle (donc ne pas confondre avec le fameux

    Docteur du mme nom). : Les principes naturels que lon trouve dans les mines sont le Vif-

    Argent (Mercure) et le Soufre. Tous les mtaux et minraux, si divers et si nombreux soient-

    ils, proviennent initialement de ces deux-l. Cependant, la nature travaille constamment

    leur donner la perfection de lOr ; mais beaucoup daccidents surviennent au cours de ces

    transformations, et changent les mtaux... Cest selon, la puret et limpuret de ces deux

    principes ci-dessus dsigns, le Vif-Argent et le Soufre, que les mtaux pur)s et Impurs sont

    engendrs .

    Donc la Semence de lOr est le SOUFRE-MERCURE , et non pas lOr lui-mme. Cest en fait

    la Pierre philosophale au rouge, multiplie.

    Lorsque les Philosophes parlent de lOr , ou de Poudre dOr , il ne peut sagir soit que de

    lOr obtenu par transmutation alchimique, ou de la Pierre philosophale, soit de la Poudre de

    projection, quand il sagit de leur labeur, car lOr vulgaire ne peut tre quun corps tranger

    au Grand uvre. LOr des Philosophes est le Soufre, et lOr philosophique la Pierre au

    rouge .

    NOTE.

    De nombreux chercheurs se sont fourvoys avec de fausses minires trs varies. Ce sont

    surtout les diffrents sulfures ; en particulier ceux qui sont relativement denses, dura et de

    couleur gris fonc ou noire, en raison de certains textes descriptifs.

    En premier lieu, cest la. Stibine, ou sulfure naturel dantimoine ( Sb2S3 ). En grec : Stibi ou

    Stimmi . En latin : Stibium , puis antimonim en latin mdival. Ce minral est

    particulirement trompeur car Basile Valentin donn pour titre Le char triomphal de

    lantimoine lun de ses ouvrages. Certes, celui-ci utilis lantimoine en matire de

    spagyrie, quoique trs toxique, notamment comme antidote contre les venins. Dautre part,

    Philalthe parle dexpriences avec le rgule dantimoine , la facilit avec laquelle

    lantimoine sallie lOr lui faisait attribuer des qualits nobles, do son nom de rgule ,

    petit roi . En chimie ancienne, le rgule tait la partie la plus noble dun mtal, et les 17

  • MAX DUVAL LE GRAND UVRE 18

    rgules frquemment des alliages dantimoine. En outre, la Stibine prsente une trs vive

    raction avec KOH qui permet de la distinguer de tous les minraux qui lui ressemblent : Une

    goutte de potasse dpose sur la Stibine, la dcompose activement en virant au jaune, puis

    lorang. Apres essuyage, il reste une tache rouge. Arthphius prcise quil appelle la Minire

    antimoine non pas parce quelle lest en effet, mais parce quelle en a les proprits.

    Fulcanelli avait bien prvenu les chercheurs contre ce pige grossier : Son hiroglyphe qui

    emprunte la forme du chiffre 4, montre en confirmation avec ltymologie grecque, que la

    Stibine peut signifier le chemin , la voie que linvestigateur ou plerin parcourt en son

    voyage ; cest elle quil foule aux pieds. Antimoine = ne-timon . En effet, la Stibine est

    trs souvent associe au Cinabre (ainsi que dautres sulfures) dans les gtes hydrothermaux

    de basse temprature : Lorsquon trouve la Stibine, on est sur la voie , le Cinabre nest pas

    loin. Fulcanelli prcise que la Stibine minrale ne prsente aucune des qualits requises, quel

    quen soit le traitement. Mais il signale que le mot KOHL en arabe est loxysulfure

    dantimoine pulvris, et que les Alchimistes appelaient ainsi leur Mdecine universelle . Il

    y a la une allusion certaine la Potasse. (Cf. infra la signification de ce mot en allemand).

    Signalons aussi les expressions Begohal-KOHL (je proclame le principe), et Barah-eth-

    KOHL (tout procde de lui). Enfin, cest le fameux loup gris des Philosophes, ou

    Stibium , qui est le nom chalden selon Basile Valentin. Daprs une lgende, on en tirerait

    une Pierre prcieuse appele Emeraude nophech par les Hbreux. Donc, en raison de sa

    couleur gris de plomb, la Stibine dsignerait aussi la Pierre durant le rgne de Jupiter au

    Gris ...et Vert (meraude). Voil les raisons pour lesquelles les Sages ont parfois nomm

    Stibium leur Minire. (cf. infra. la Polybasite qui donne en fondant un enduit de Stibine).

    La Kemsite ( Sb2S2O) a gar bien des oprateurs. Son nom a une ressemblance vidente

    avec Herms et Kerms . Le Kerms vgtal est un fruit rouge qui apparat sur les

    chnes en Avril et Mai, mois propices au ramassage de la Minire. Ce sont la videment des

    concidences troublantes. Mais en Alchimie, le Kerms nest autre que le Mercure des

    Philosophes rutilant du Cinabre, et qui est le moins vapor en Avril et Mai.

    La Pyrite de fer (FeS2) ou Or des fous en raison de sa couleur jaune laiton et de son clat

    mtallique vif. La Marcassite de mme formule chimique, mais de structure diffrente, et qui

    se prsente sous forme de concrtions globulaires, ou en groupement de cristaux lancols

    groups en gerbes rayonnantes. Egalement de couleur jaune laiton. Ce sont les sulfures les

    plus durs.

    La Blende ou Sphalrite ( ZnS.) encore appele Cadmie en raison da prsence de

    cadmium, possde une grande varit de couleur : Noir et ferrifre, blanchtre, ou encore

    incolore.

    La Galne ( PbS) da couleur gris plomb, quon rencontre dans les gtes bydro-thermaux.

    LArgentite (Ag2S), de couleur gris plomb. Elle ternit en quelques secondes sous leffet dun

    rayonnement lumineux intense.

    18

  • MAX DUVAL LE GRAND UVRE 19

    La Chalcosine (Cu2S), de couleur gris plomb. Fond au chalumeau en teintant la flamme en bleu

    clair. Sur le charbon, en prsence de soude, donne un globule de cuivre mtallique. Les

    gisements sont relativement rares.

    La Molybdnite (MoS2), do couleur gris de plomb. Se rencontre gnralement sous forme de

    masses foliaces et cailleuses. Faible duret, mais de poids spcifique lev.

    La Pyrargyrite (Ag3SbS3), dont la couleur varie du rouge sombre au noir de fer, en lumire

    rflchie. Poids spcifique 5,77 5,86.

    La Stphanite (Ag5SbS4), de couleur noir gristre. Poids spcifique 6,2 6,3. En prsence de

    soude, donne un globule dargent mtallique.

    La Polybasite : (AgCu)16Sb2S11. De couleur noir gristre. Poids spcifique 6,27 6,33. - Duret :

    2 3. Examine au chalumeau sur le charbon, fond trs facilement en donnant un globule

    mtallique, et en laissant un enduit de Sb2S3, avec dgagement de fume. Fondue avec le

    phosphate amoniaco-sodique, donne une perle bleu verdtre (cuivre). Se rencontre parmi les

    autres sulfosels dargent en filons hydrothermaux de basse temprature dans les rgions

    suivantes : Jachymov et Pribram (Tchcoslovaquie), Samniz (Hongrie), Zacatekas, Cuanajuato,

    et Durango (Meaxique), et en Allemagne, etc. Cest un antimoniosulfure dargent (64 72%)

    et de cuivre naturel (3 10%).

    Le Ralgar (AsS), de couleur rouge-orang, rarement rouge fonce. A la diffrence du Cinabre,

    il est soluble chaud dans KOH.

    La Proustite ( AgAsS3), dune couleur rouge vif semblable au Cinabre.

    La Pyrrhotine ou pyrite magntique. (de FeS Fe7S8),dont le nom grec signifie rougetre ou

    couleur de feu. Gnralement en masses grenues et compacte.

    Enfin, Goethe, dans son Serpent vert , a dsign lOrpiment (Rauschgeb = gris-jaune) par

    le symbole de lartichaut ( Artischooko ), probablement en raison de sa forme courante

    pinacode qui peut rappeler ce lgume. Il est effectivement jaune citron ; parfois jaune sale

    tendant vers le vert. Il tire son nom de aurum et pigmentum . On supposait quil

    contenait de lOr. Mais sa formule chimique est ( As2S3).Il est.facilement soluble dans KOH,

    sans prcipit.

    Goethe a galement dsign la Zwieselite (provenant de Zwiesel, ville, de Bavire), varit de

    la triplite qui est un phosphate de manganse et de fer. Il se prsente en masse cristalline

    sans forme reconnaissable avec trois clivages rectangulaires ingaux, do son nom. Brun

    noir, ou brun rose, clat rsineux, poussire jaune brun. Facilement fusible en globule

    magntique, il est soluble dans lacide chlorhydrique. On le trouve surtout dans les

    pegmatites de la Haute-Vienne. Goethe la dsign par loignon ( Zwiebel ), et dont la peau

    cellulosique qui recouvre par ailleurs son bulbe est galement brun rose.

    Il est vrai que Goethe a enfin cit le chou KOHL) par lequel il dsigne cette fois-ci un lment

    exact, la Potasse ; mais sans doute en mme temps aussi un sulfure, car le chou est

    particulirement riche en Soufre (dou son odeur nausabonde quand on tarde a le

    consommer) : Ce pourrait tre le Cinabre qui est un sulfure possdant, en volume, une teneur

    particulirement forte en Soufre et nausabond.19

  • MAX DUVAL LE GRAND UVRE 20

    Citons encore lArsnopyrite de couleur blanc tain (faces des cristaux) et gris acier (en

    cassure).Dorigine hydrothermale, ses macles sont frquentes et souvent en forme de croix.

    Duret : 5,5-6. - Fond au chalumeau en laissant une partie mtallique magntique de couleur

    brun dor en cassure. (FeAsS). - LEnargite. (Cu3AsS4), gris acier ou noir de fer. Fond au

    chalumeau en donnant un globule mtallique de cuivre en prsence de soude. Ttradrite

    ( CuI2Sb4SI3), gris acier ou noir de fer. (Syn. : Panabaoe.), avec sa varit mercurifre :

    lHermsite. Etc...etc.

    Outre les sulfures et la zwieselite, dautres minraux ont encore t proposs tels que :

    La Tuthie ou tutie : Oxyde de zinc qui se produit dans le travail de certains minerais de plomb.

    La Calamine ( Zn4Si2O7(OH)2 - H20 ),dont les cristaux sont en gnral incolores. Se prsente en

    masses compactes blanches ou grises, mais souvent dune coloration jaune, brune, verte, ou

    bleu clair. Ne fond presque pas au chalumeau. Cest un minerai rare et difficile traiter.

    Cest aussi le nom que donnaient les anciens autours la zinconise ou hydrozincite, encore

    appele cadmie native , calamine fossile , calamine terreuse , fleur de zinc , etc.

    Cest un carbonate hydrat naturel de zinc, qui se prsente sous la forme dune matire

    pulvrulente ou terreuse, blanche ou gristre. Ressemble beaucoup la calamine, et a t

    dabord confondue avec elle.

    Le Colcothar : Oxyde naturel de fer de couleur rouge.

    La Pyrophyllite, (Al2O34(SiO2)H2O). En masses souvent compactes, cailleuses, feuilletes,

    avec des lamelles flexibles mais non lastiques. ( Trs semblable au talc). De couleur blanche

    reflets jaunes.

    Le Rutile (TiO2), de couleur rougetre, gnralement jaune fonc, brun, rouge, ou noir

    (nigrine), dclat adamantin. En cristaux acidulaires, il forme parfois dans le quartz des

    filaments tnus appels, cheveux de Vnus . Dautres fois, il est simplement implant sous

    forme de petits cristaux rouges aplatis.

    Avec bonne foi ou non, Don Pernety semble repousser le Cinabre, et orienter son lecteur vers

    lHmatite (Fe2O3), de couleur sanguine. De duret leve, elle se rencontre en masses

    homognes compactes cryptocristallines, en lamelles ou en cailles. Ce minral se rencontre

    souvent dans certains gtes hydrothermaux. On peut aussi notamment lobtenir en

    dshydratant progressivement la Goethite (HFeO2). Don Pernety affirme que lHmatite la plus

    estime est nette, pesante, avec des lignes noirtres par dehors, et comme du Cinabre en

    dedans ; et quon doit la choisir rouge brune, pesante, compacte, unie et douce au toucher.

    LAurichalcite, hydrocarbonate naturel de cuivre et de zinc, de nuance vert-de-gris.

    Bien entendu, cette numration de fausses minires nest pas limitative. On peut encore en

    trouver dautres, et chaque souffleur est un partisan convaincu, pour diverses raisons, de

    lune dentre elles, ou dun mlange de plusieurs.

    Sans vouloir toujours tromper systmatiquement les chercheurs, les Philosophes ont souvent

    cit ces minraux pour dsigner la Pierre a ses diffrents stades, par Analogie daspect, de

    couleur, ou de raction chimique.

    20

  • MAX DUVAL LE GRAND UVRE 21

    Dans le dictionnaire de Don Pernety, on lit au mot Arsenic que daprs les vers dune des

    Sibylles, le nom de la Matire do se tire le Mercure philosophal tait compos de neuf

    lettres, dont quatre sont voyelles, les autres consonnes, quune des syllabes est compose de

    trois lettres, les autres de deux.

    Il sagit certainement de KIN/NA/BA/RI. ( et non pas dArsenicum ).

    Signalons deux sulfures qui ouvrent des voies alchimiques possibles, ou pouvant y entrer

    en jeu, mais non considres ici, quoique la possibilit de remplacer le Soufra du Cinabre par

    celui tir de la Cobaltine ne soit pas exclue, en raison de ses plus grandes proprits

    magntiques qui lui auraient t confre :

    1_ La Bismuthine (Bi2S3), de couleur blanche reflet gris de plomb. Diffre de la Stibine qui

    lui ressemble par son clat plus vif, son poids spcifique plus lev, et sa raction sur KOH.

    Elle produit une forte effervescence froid dans les acides. Aisment soluble dans HNO3 avec

    apparition de soufre venant surnager la surface. Contient souvent de petites quantits de

    divers mtaux et mtallodes. Fond facilement au chalumeau et sur le charbon avec une

    rduction immdiate en gouttelettes mtalliques de bismuth. Principaux gisements mondiaux

    en Bolivie, au Prou, en Saxe, en Autriche, et en Australie, de mme que dans lOural

    (Derosovsk), Madagascar, aux U.S.A. (New Mexico, Nevada), enfin en France ( gte de

    Meymac en Corrze.

    On a dailleurs pu obtenir au moyen dun acclrateur de particules des quantits

    infinitsimales dor en bombardant des noyaux de bismuth avec des ions lourds de non et de

    carbone. Lion lourd en passant proximit provoque une dformation du noyau de bismuth,

    qui en saccentuant brise le noyau qui jecte des protons dont le nombre est ramen celui

    de lor.

    2_ La Cobaltine (CoAsS), de couleur blanche ou gris dacier reflet rosac. Les varits trs

    ferrifres sont de couleur gris fonc ou noir gristre. Trait noir gristre. Eclat mtallique.

    Fragile. Duret leve. Systme cubique, En moyenne : Co 35,4%, As45,3%, S19,3%. Parfois

    Ni jusqu 3%, et Fe 8% jusqu 16% dans certains cas ( Ferrocobaltine).

    A lair humide, sa couleur gris mtallique clatante et rose se ternit, et se recouvre dune

    poudre violette de cobaltocre ou Erythrine ( du grec erythros, rouge), fiente de cobalt .

    Examine au chalumeau fond en donnant un globule gris, faiblement magntique et en

    laissant un dpt dAs2O3 sur le charbon. La perle de borax est teinte en bleu (raction du

    cobalt). Se dcompose dans lacide nitrique avec apparition de soufre et dgagement dAs2O3.

    (La solution vire au rose). Le cristal de Cobaltine est une combinaison de

    dodcadre pentagonal et doctadre ; qui donne un pseudo icosadre 20 faces

    triangulaires.

    La Cobaltine tache les doigts. ( surtout le cobalt oxyd noir, varit dasbolane ). En brisant le

    cobalt oxyde noir, on observe quelquefois lintrieur des taches rouges de cobalt arsniat.

    21

  • MAX DUVAL LE GRAND UVRE 22

    Son symbole alchimique est un K . Toutes ces descriptions correspondent celles

    effectues maintes reprises par Fulcanelli et Eugne Canseliet. Par ailleurs, dans les

    Voyages en Kalidoscope dIrne Hillel Erlanger, on parle de Verrires de Cobalt .

    Le Cobalt arseniat ferreux argentifre sappelle quelquefois Merde doie , mine dargent.

    Plusieurs composs du cobalt sont connus depuis la haute Antiquit, et sont des colorants

    bleus et verts employs en verrerie et en cramique. Entrant aujourdhui dans la composition

    de certains aciers spciaux, il les rend trs durs, stables haute temprature, et leur donne

    dexceptionnelles proprits magntiques (aimants permanents). Il a un isotope radioactif, le

    radio-cobalt 60, obtenu artificiellement par lemploi du cyclotron ou du btatron.

    Appel autrefois Cobolt, le cobalt tire son nom do lallemand Kobalt, nom dun diable

    lgendaire qui gardait les mines mtalliques.

    Le mtal ne fut isol quen 1756 par le sudois Brandt ; mais son oxyde tait utilis des le

    XVIme sicle comme colorant. On lappelait alors le Safre . Lorsque certains copistes

    rencontraient ce terme dans des manuscrits, ils le remplaaient parfois malencontreusement

    par soufre . De Safre , vient le mot saphir .

    Les principaux gisements sont en Sude (TUnaberg) Et en Norvge ( Skutterud ) en URSS,

    Dachkeascn (prs de Kirovabad), - au Canada (province dOntario), ainsi que dans le Tyrol

    (Kitzbichel), en Thuringe (Saalfeld), dans le duch de Wurtenberg (Freydenstadt), et en Saxe

    ( Schneeberg).

    22

  • MAX DUVAL LE GRAND UVRE 23

    PREPARATION ou SEPARATION DES TROIS MATIERES PHILOSOPHALES.

    Cest la Seconde Opration . Oprer en lumire tamise non solaire.

    Dure : 2 mois philosophique, 2 jours vulgaires. ( Premier Temps de cuisson ).

    En effet, 1 mois philosophal = 1 Jour vulgaire.

    Le Cinabre est concass, pil et pulvris dans un mortier laide dun pilon : Cest le

    Chaos qui subit la Mortification .

    Oprer un tamisage laide dun tamis trs fin ( 0,032mm de maille) qui liminera dj

    environ la moiti de la silice contenue dans le Cinabre, surtout dans la gangue.

    Ensuite, mler intimement de la limaille de fer au Cinabre ainsi rduit en poudre. Le fer est

    plac sous la domination dArs. Il est galement symbolis par le petit marteau de la

    Sparation que porte Vulcain a sa ceinture dans le Char triomphal de lAntimoine . (Cf.

    Eugne Canseliet). Cette limaille est encore symbolise par une lance, arme dattaque ou

    destoc, et quelquefois aussi par un soc de charrue. Ars plus vigoureux quAries

    ( anagramme dAcier - Sel ) doit tre en moindre quantit. Pulvrisez (le Cinabre) et ajoutez la

    quinzime partie du tout de ce Sel pur, blanc... que voua devez ncessairement connatre .

    Mlanger intimement (Fulcanelli).

    Puis, introduire le tout dans le ventre de la cornue qui doit tre ainsi occupe entre le 1/3 et le

    1/4 de son volume.

    Ajouter alors environ 2 Parts de Sel philosophique (Aries = Acier), les trois pointes de fer

    du trident de Neptune . On verra plus loin quoi correspondent ces 2 Parts. Si besoin est, on

    pourra en utiliser une plus ou moins grande quantit que ces 2 parts thoriques, selon le

    degr de puret du Cinabre, et la force du Sel. Cela na pas grande importance, car ce Sel

    sera rcupr. Mais ne pas noyer la Minire. A nouveau, bien mlanger intimement.

    (Fulcanelli, indique peine 1 Part :1/15e).

    On abouche le ballon, et on agite a coups secs , en prenant garde toutefois de ne pas faire

    passer de matire dans le ballon. Les narines de la cornue et le ballon doivent tre maintenue

    un NIVEAU PLUS BAS que le fond de cette cornue, afin de permettre aux vapeurs de venir se

    condenser le long du col de la cornue sans retomber au fond de celle-ci avec le Soufre.

    La limaille de fer est le starter qui va dclencher la raction. Pour comprendre ce qui va se

    passer, on peut faire les expriences pralables suivante :

    Le fer se combine trs facilement au Soufre en donnant une combinaison trs exothermique.

    S + Fe = FeS ( sulfure de fer fusible.

    Prendre du fer en limaille, le mler avec la quantit thorique de fleur de Soufre, placer le tout

    dans un creuset, en mettant la surface de la poudre une capsule dinflation : On amorce

    23

  • MAX DUVAL LE GRAND UVRE 24

    ainsi la raction qui se continue delle mme dans toute la masse en engendrant le sulfure

    fusible FeS.

    La capsule dinflammation est faite avec un mlange de poudre daluminium et de bioxyde de

    baryum : Ce mlange dtone par simple frottement . Il connivent donc de le prparer avec de

    grandes prcautions : Noprer que sur de petites quantits et mler les deux poudres sur une

    feuille de papier avec une baguette de bois. Cette capsule dinflammation est termine par un

    fil de magnsium ou dfaut une allumette tison suffit provoquer la combustion de cette

    capsule ou cartouche.

    A dfaut mme de capsule dinflammation, plus simplement, un tison ( = La Lance ) plant

    dans le mlange de fer et Soufre suffit pour amorcer la raction.

    Par une seconde exprience, on pourrait provoquer aussi la combinaison sous la forme dite du

    Volcan de Lemery qui consiste faire un mlange de Soufre en fleur et de limaille de fer,

    puis ajouter de leau tide : La sulfuration du fer dgage assez de chaleur pour vaporiser

    leau avec formation dabondantes fumes blanches. Cest ainsi que Lemery pensait expliquer

    le phnomne des volcans.

    Ainsi donc, on peut amorcer la raction laide dun tison ou en plongeant la cornue dans de

    leau chaude en lagitant a coupa secs.

    Si lon veut acclrer la raction, on plongera cette cornue dans de leau plus chaude ; mais si

    le phnomne semballe, on plongera au contraire la cornue dans de leau, plus froide :

    Gardez votre sang-froid et prparez-vous combattre (Fulcanelli). En effet, il convient

    dtre muni non seulement de la Lance, mais aussi du Bouclier. Disposer de rcipients deau

    24

  • MAX DUVAL LE GRAND UVRE 25

    de diffrentes tempratures, se protger le visage et en particulier les yeux avec des lunettes

    de soudeur, avoir enfin porte de la main une bouteille de vinaigre dbouche.

    Puis, sous laction conjugue du feu contenu dans chacun des trois corps primordiaux, ceux-ci

    vont tendre se sublimer, cest--dire slever en vapeurs, ds quils arriveront bullition.

    Or, comme le Sel svapore vers 165C, et le Mercure des Philosophes 357C., il se produit

    deux phnomnes :

    1_ Le Sel, puis le Mercure des Philosophes, sublims par lintense chaleur provenant du

    Soufre, svaporant , passent dans le col de la cornue, puis dans le ballon qui lui est abouch.

    Ici, sous leffet dune baisse de temprature, ils se recondensent en pluie et se superposent

    par ordre de densit, le Sel au-dessous et le Mercure au-dessous. ( Ce Sel qui surnage, et de

    couleur ros-fonc, rutilant, sera rcupre et r-uttlis pour dbuter ultrieurement

    Solve ).

    2_ Cependant, le Soufre des Philosophes nentrant en bullition qua 444,6C, se voit

    interdire laccs cette temprature cause du dpart des deux autres corps qui ne

    lexcitent plus. Ds lors il reste intact, avec toute sa force, au fond du ventre de la cornue

    ( Athanor ), ainsi que les impurets dont on se dbarrassera.

    Les trois Corps ainsi spares restent pleine de vie et de force, car le Souffle vital est une

    chaleur, et non un feu vulgaire.

    Il y a donc deux vases : La cornue et le ballon il peut en exister un troisime, un autre ballon

    servant verser le Sel, mais que lon te avant de secouer lensemble, et lon aura eu soin de

    bien boucher sur la cornue, son orifice correspondant aprs versement du Sel.

    Durant le second mois ph., on laisse les vapeurs finir de se condenser : Cest le premier

    Sabbat .

    Le Soufre et le Mercure ainsi spars sont le Soufre et le Mercure des Philosophes ou Or

    et Argent des Philosophes .

    Le Livre de la Nature qui tait prcdemment ferm ( Manire brute ) est maintenant

    ouvert grce la Pointe de fer . Cest un livre feuillets : Aussi, la Minire sappelle-t-elle

    aussi terre feuilles de mme que le Sel que commence se dliter, comme on la vu

    prcdemment. La Terre philosophique est le Sel.

    Aprs cette Sparation, le Soufre et le Mercure sont galement dsigns par deux dragons qui

    vont se combattre. Le dragon non ail est le Soufre, et le Dragon ail le Mercure. Un seul

    Dragon peut dsigner le Sel.

    Le Soufre est le Lion rouge , par contraste avec le Lion vert (le Sel).

    Le Mercure est aussi dsign par un Aigle, en raison de sa volatilit. (1)

    .

    Le Sel ( Lion vert ) est aussi appel Chien dArmnie .25

  • MAX DUVAL LE GRAND UVRE 26

    Aprs le combat que vont se livrer le Soufre et le Mercure au dbut du Solve , Le Sel (Lion

    vert) va absorber notamment la quintessence du Soufre qui donnera sa couleur rouge cette

    dernire : Cest le Lion vert qui dvore le Lion rouge. Ce dernier rapparatra sous forme de

    Pierre au Rouge. (2)

    (1)- Mais quand Philalthe parle des Aigles ou sublirrations , il sagit des appositions

    salines, Bains ou Laveures qui doivent en schant par vaporation former la

    coquille , au cours du second uvre . (Lumire hors tombeau porte en surface.

    (2) Le Lion vert dsigne aussi luf philosophique , dont la coque renferme le

    Rebis .

    Si la Minire est trs riche en Soufre, il peut y avoir une forte pression et un risque

    dexplosion. Mais il est facile de lviter EN NE SERRANT PAS le bouchon entre la cornue et le ballon,

    et lui permettre ainsi de coulisser en cas de surpression des gaz. Naturellement, on tiendra la

    cornue dune main, et le ballon de lautre. En effet, la cornue et le ballon nont pas besoin

    dtre hermtiquement joints, car normalement, les vapeurs se condensent ds quelles

    passent le long du col de la cornue. On peut mme la rigueur agiter la cornue seule, mais

    introduire vivement les narines dans le ballon ds quon aperoit lapparition de

    condensations.

    A dfaut de Cinabre, on peut en reconstituer. Selon Paracelse : On peut faire tomber du

    mercure en pluie fine ( press travers une peau) sur du Soufre en poudre, et soumettre le 26

  • MAX DUVAL LE GRAND UVRE 27

    mlange, la sublimation dans une cucurbite surmonte dun aludel. Le Cinabre se sublime et

    sattache aux parois de laludel, sous la forme dune pierre sanguine. Naturellement, il

    convient de nemployer que du Soufre et du Mercure natifs, naturels, nayant subi aucune

    attaque du feu vulgaire, ni aucun traitement industriel ou chimique. ( Cette opration peut

    la grande rigueur soprer laida de mercure du commerce si lon nen pas dautre, car il

    peut se trouver rgnr ou revivifi par la suite ; mais il est absolument ncessaire que le

    Soufre, lui, soit dorigine naturelle. A la place du procde de Paracelse, on pourra oprer plus

    simplement comme suit. On mlangera 70 grammes de Mercure pour 35 grammes de Soufre

    sous temprature de 50C environ ( feu vulgaire ). En maintenant cette temprature, on

    ajoutera trs lentement et par petites quantits la fois environ 70 grammes de Potasse KOH.

    Le Cinabre ainsi obtenu est trs pur, mais linconvnient est le temps exig.

    Il existe enfin une troisime solution bien plus aise au dpart que les deux autres : Cest

    dutiliser directement du Soufre et du Mercure naturels, ltat de puret presque absolue.

    Cela permet de supprimer la prcdente phase SEPARATION OU PREPARATION , mais lpuration

    ultrieure sera. plus longue. (Purifier le Mercure en le passant dans une peau de chamois).

    Une fois la SEPARATION ou PREPARATION effectue ; il convient alors et ds prsent dajuster les

    proportions et poids dont on doit disposer au DEPART DE SOLVE. La Sparation des trois corps

    dune minire na pas pour principal objet, comme on pourrait le croire, dliminer dj les

    impurets, mais bien de sparer ces constituants, afin de pouvoir surtout les replacer dans

    les proportions requises au dpart du Solve.

    Dabord, les proportions de lEthiops minral ( Soufre et Mercure ) que lon doit prendre au

    DEPART sont donnes par lanalyse, et sont les suivantes pour 50 grammes de Mercure :

    Hg = 50 grammes S = 37,5 grammes ( = 3/4) (Voir annexe II).

    Il reste maintenant connatre la quantit totale de Sel : solide KOH ncessaire

    thoriquement pour mener le Grand uvre avec un tel poids dEthiops.

    Cette quantit est donne par la formule : C6-B9-O15, qui est celle de la PREPARATION , la

    premire phase du Grand uvre en considrant quon a sous la main TOUT ce qui est

    ncessaire pour lentreprendre .

    Cette dernire formule donne des proportions en Volume et :

    C = Chaos ( Sel, car ici, Chaos est pris phontiquement : KOH)

    H = Herms Sulfur, ou Hydrargyre sulfur = Ethiops.

    O = Or philosophique finalement obtenu.

    Connaissant les densits suivantes : Hg = 13,6 ; S = 2,02 ; KOH solide = 2,04 on a :

    Hg : 50g/13,6 = 3,68 cm3.

    S : 37,5 g/ 2,02 = 18,56 cm3.

    Total ETHIOPS : 87,5g = 22,24 cm3.

    27

  • MAX DUVAL LE GRAND UVRE 28

    Dou un Sel solide total de 22,24 x 6/9 = 14,83 cm3, qui correspondent . :

    14,83 x 2,04 = 30,25 grammes de KOH solide.

    Donc finalement, les PROPORTIONS DE DEPART AU DEBUT DE SOLVE, moyennes et thoriques, sont

    pour 50 grammes de Mercure :

    Hg = 50 grammes S = 37,5 grammes KOH = 30,25 grammes.

    Les proportions qui viennent dtre tablies sont confirmes par le Pre franciscain de

    Castaigne en ses Aphorismes Basiliens , et cits par Eugne Canseliet dans son Alchimie

    et le Livre muet , page 106 : Nous commenons notre uvre hermtique par la

    conjonction des trois principes prpare sous une certaine proportion, laquelle consiste au

    poids du corps, qui doit galer lesprit et lme presque de sa moiti .

    En effet :

    37,5 g de Soufre (corps) = [50 grammes de Mercure (me) + 30,25 g de Sel) / 2]

    (Cest le Canon XVI, galement cit par Fulcanelli dans son Mystre des Cathdrales .

    Dautre part, dans le mme ouvrage, Eugne Canseliet fait allusion, page 91, au volume qui

    occupe les quatre cinquimes dun rcipient, la planche V du Mutus Liber.

    On remarque que les 14,83 cm3 de Sel reprsentent quasi rigoureusement les quatre

    cinquimes des 18,56 cm3 de Soufre.

    Ces proportions thoriques nont pas besoin dtre respectes avec une prcision exagre.

    Dailleurs, la puret des lments est variable ; et surtout, le Sel est de qualit assez

    fluctuante. Si ce dernier est convenable, les 30-25 grammes thoriques seront suffisants; mais

    sil a t affaibli par une carbonatation partielle primitive, ou une absorption excessive

    dhumidit ambiante, il en faudra peut-tre jusqu 100 grammes au lieu de 30 !

    En raison de ce qui a t dit page 4, ces 30,25 g de Sel solide donneront en moyenne, aprs

    dliquescence, entre 48,4 g et 54,5 g environ de Sel liquide, dans les conditions normales. (La

    densit de ce Sel liquide oscillerait, entre 1,98 et 1,78 environ ). (On remarque au passage

    que le poids moyen de ce Sel liquide total, correspond trs peu prs au poids du Mercure.)

    Ce Sel doit tre divis en 14 Parts. Chacune de ces parts correspond donc 30,25/14 = 2,16 g

    de KOH, ou bien entre 3,5 g et 3,9 g de Sel liquide : soit en pratique 2 cm3.

    Ces 14. Parts de Sel ( Les 14 parties du corps Osiris recherches par Isis ) devront tre

    rserves de la manire qui suit :

    PREPARATION ou SEPARATION - Sel rcupr

    pour dbuter SOLVE 2 Parts28

  • MAX DUVAL LE GRAND UVRE 29

    Poursuite de SOLVE jusqu la Putrfaction incluse 4 Parts

    Les Sept Lavations ou BAINS DE NAAMAN ( Laveures )

    (1/2+ 1 + 1 + 1+ 1 + 1 + ) 6 Parts

    Premire MULTIPLICATION ( en moyenne ) 2 Parts

    TOTAL ...... 14 Parts.

    Le Sel rcupr ayant servi la SEPARATION, et ayant pris une couleur rutilante ( rose

    ros ) ne doit surtout pas tre mlang la rserve de Sel blanc qui devra possder toute sa

    blancheur pour le Rgne dIsis ou de la Lune . - Ce Sel rcupr et rutilant sera utilis

    immdiatement en commenant SOLVE.

    On peut utiliser le Soufre et le Mercure du commerce afin de sexercer aux manipulations : Les

    ractions seront les mmes, mais les rsultats obtenus nauront aucune valeur alchimique. A

    noter cependant quavec du soufre provenant du gaz de naphte, il se pourrait que le Noir

    de la Putrfaction ne se produise pas, tant il est dj pur . Les produits du commerce

    et vulgaires sont ANALOGUES MAIS NON PAREILS : Cest pour cela que les Alchimistes affirment

    quils sont morts , et que leur Soufre et leur Mercure ne sont pas le soufre et le mercure

    vulgaires .

    29

  • MAX DUVAL LE GRAND UVRE 30

    FABRICATION.

    Cest la Troisime Opration, qui comprend SOLVE et COAGULA. - EVITER LA LUMIERE SOLAIRE.

    OEUVRER EN ECLAIRAGE TAMISE ET NON SOLAIRE. Mettre le ballon dans lobscurit totale entre les

    manipulations.

    S O L V E.

    Dure : 8 mois ph. ( Second Temps de cuisson )

    Rends eau la terre par le moyen du feu - Volatilise le fixe .

    On prend un ballon de verre dune contenance gale quatre fois, ou au moins trois fois le

    volume total des trois composants,sous peine dexplosion, provoque par la pression des

    gaz, Il ne faudrait pas non plus que la contenance soit trop grande, car les vapeurs se

    disperseraient dans un trop grand espace, et les ractions ne se produiraient pas. Eviter les

    ballons fond plat o la Matire a tendance se tasser trop vite.

    RGNE DE MERCURE.

    Mariage et Conception

    Dure : 1 mois ph.

    On introduit dans le ballon le Soufre et le Mercure (Ethiops minral) dans les proportions

    requises et prcdemment indiques. On bouche le ballon, et on lagite fortement pour

    obtenir dj un mlange aussi intime que possible.

    Puis, on tourne le ballon travers un rayon solaire, convenablement orient si ncessaire par

    un miroir, et provenant dun petit orifice afin de respecter la quasi obscurit du laboratoire, au

    bout dune demi-heure environ aprs avoir vrifi quil ne reste plus de Mercure non

    amalgam au Soufre, la Matire doit tre bien noire, progressivement sature de linflux

    solaire.

    Laisser reposer dans lobscurit une demi-journe avant de commencer les imbibions de Sel.

    En soumettant lEthiops minral ainsi satur de linflux solaire aux imbibitions de Sel satur

    dinflux lunaire, on va ensuite raliser lUnion du Soleil et de la Lune.

    Voici comment procder ces imbibitions de Sel :30

  • MAX DUVAL LE GRAND UVRE 31

    Le ballon tant bien bouch, ou lut laide dun bouchon inattaquable la Potasse ( par

    exemple en caoutchouc), on lattachera de surcrot au goulot avec une ficelle, car le Sel

    est huileux, glissant. On peut assurer ventuellement une meilleure tanchit en entourant

    le bouchon et le haut du goulot, avec un peu de mastic. NE JAMAIS PLUS OUVRIR LE BALLON AVANT DE

    COUPER LA TETE DU CORBEAU . Vrifier souvent que celui-ci reste bien bouch. Il ne faut pas

    laisser exhaler lesprit, parce que sil sortait du vaisseau, lOpration serait entirement

    dtruite . De plus les vapeurs sont cres et dangereuse respirer. Durant la Putrfaction ,

    il y a notamment prsence dhydrogne sulfur ou acide sulfhydrique H2S, nausabond et

    nocif, attaquant les globules rouges du sang.

    Pour les imbibitions de Sel, on pratiquera une petite ouverture dans le bouchon, que lon

    refermera aussitt aprs. Ne pas louvrier tant que lon constate la prsence de vapeurs.

    Mieux, en lieu et place de cette petite ouverture, piquer le bouchon avec un trocart et une

    seringue pour ces imbibitions.

    On fait donc agir le Cinquime du feu nergtique . Mais durant tout le Magistre, il faudra

    verser ce Sel trs lentement. goutte goutte, en assurant un mlange progressif, et TRES PEU A

    LA FOIS, sous peine denflammer son bain et de brler les fleurs .

    On procde la premire addition dune part de Sel, et on agite trs fortement.

    Ds que les trois corps sont mis en prsence, un combat furieux nengage. De citrine au

    dport, la Matire fonce rapidement. Au dbut, on assiste au spectacle des champignons

    gazeux , des vapeurs , de la colonne de feu de lEternel , et des multiples

    granulations naissantes ltat encore fluidique . Alors, la Matire se marie : Il y a union

    du Soufre et du Mercure des Philosophes au moyen du Sel philosophique appel sperme

    de la nature .

    Il y a ensuite conception : LEthiops minral, excit, tend se tasser au fond du ballon, et

    sa couleur fonce encore davantage la fin de ce premier mois ph.

    MONDIFICATION

    ( = corporifier ) ou Naissance de lEnfant-Roi .

    Dure : 1 mois ph. - Le plus prs possible de la. Pleine Lune, par temps clair.

    Le second mois ph, on ajoute en moyenne une Part de Sel en trois fois : On verso dabord un

    tiers de Part de Sel. On prend le ballon, on lagite, on le pose, et on lobserve attentivement

    pendant cinq six minutes : On guette lapparition de taches de rousseur semblables la

    peau dun lopard. Si ce phnomne ne se produit pas dans le dlai, alors on verse un autre

    tiers de Part, et lon procde de mme. En moyenne, les taches de rousseur apparaissent au

    bout da la troisime addition de Sel. Sinon, cest que le Sel est faible ou a pris trop

    dhumidit : Poursuivre les additions de tiers de part jusqu lapparition des taches de

    rousseur. Il faut en effet verser peu de Sel la fois, car si la Matire vire a la couleur orange,

    louvrage est perdu.

    31

  • MAX DUVAL LE GRAND UVRE 32

    Lorsque ces taches de rousseur apparaissent enfin, on tte le ballon en guettant alors quune

    chaleur croissante se manifeste Lorsque 1g ballon est bien chaud, on lui imprime plusieurs

    saccades verticales de bas en haut, mais modres, jusqu, lobtention de la retombe de

    granules qui viennent de se former, ou dune grosse boule. Cette phase de luvre est

    symbolise par le jeu de bilboquet , non seulement par le mouvement de main du

    joueur, mais aussi par la sphre qui reprsente le rsultat que lon cherche obtenir.

    Il sagit de projeter EN LAIR la Matire tasse au fond. du ballon, et de librer les trois vapeurs (

    Cest la sparation des Elments quil ne faut pas confondre avec la sparation des trois

    corps effectue prcdemment). Ces vapeurs libres vont ensuite sunir dans lespace libre

    du ballon : Aprs la conception en bas, il y a la naissance en haut.

    Ainsi le Sel ou Esprit ign, lment de cette Trinit transformable volont en terre

    (solide), eau (liquide) , et air ( gaz, vapeur), et enfin feu (chaleur, excitation), est

    alors mis en contact avec cet esprit de feu. Une lutte pre sengage entre les trois feux qui en

    engendrent un quatrime plus violent que les autres, crant ainsi un dsquilibre dans les

    forces de la masse, Le Sel et le Mercure des Philosophes se subliment nouveau sous laction

    de ce quatrime feu qui provoque une aimantation ( cinquime feu ) permettant lamalgame

    des trois composants dans une proportion requise. En effet, contrairement la phase

    prcdante ( Sparation des trois matires ou corps ), le Sel et le Mercure ne peuvent pas

    svader, et restent en contact avec le Soufre. Il sensuit que la temprature saccrot au point

    que le Soufre philosophal peut se sublimer son tour, laissant les terrestrits au fond du

    ballon, puis, le Soufre non amalgam en granules retombe avec les impurets pour former la

    compost dabord marron fonc. Cest ce compost (soufre non amalgam) qui, mlang aux

    impurets, sera maintenant dsign par lexpression terrestrits . ( Tte morte ,

    Mre nourrice . ).

    Autrement dit, le dsquilibre prcit et provoqu par le quatrime feu, cest traduit par un

    mouvement tourbillonnaire et rotatif qui a enfin donn naissance ou cinquime feu ayant

    lectris attractivement les corpuscules atomiques des constituants, do lappellation

    dElectre minral Lun de ces constituants, le Mercure, tend se mettre en boule quand,

    il est spar de sa masse, et il en rsulte la formation de petites sphres au centre des

    vapeurs. Les constituants se sont rincruds selon des proportions qui seffectuent delles-

    mmes, par volatilisation du fixe . Le reste du Soufre, non amalgam, constitue le compost.

    Comme dj dit prcdemment, il faut en effet prolonger les saccades verticales de bas on

    haut .jusqu ce quon obtienne la formation et la retombe de ces petites granules

    sphriques dans le compost, ou bien une grosse boule.

    Si lon nobtient quune matire semi-liquide de couleur orange, cest quon a mis trop de

    Sel, et tout est recommencer.

    Lnergie qui a t cre provoque parfois un lger sifflement, le chant du cygne ( signe

    chantant ), attribu par certains auteurs a lantagonisme du Soufre et du Sol ; et par dautres

    au Mercure vou la mort qui rend son me sous forme de bulles. Mais bien souvent, ce

    32

  • MAX DUVAL LE GRAND UVRE 33

    quon entend en ralit, ce sont malheureusement des gaz qui russissent schapper du

    ballon mal bouch. Il vaut mieux donc ne pas entendre ce chant du cygne .

    Sous laction du refroidissement, les granules sont donc retombs dans la masse noirtre et

    puante des terrestrits ( la terre ). Ces terrestrits sont formes du compost qui nest autre

    que le Soufre noir non amalgam nayant pu trouver son quivalent de Sel et de Mercure, et

    dautre part des impurets qui sy trouvent mlanges. Les granules sphriques sont noys

    dans cette masse noire, et apparaissent en partie la surface de celle-ci, recouverts dune

    gangue lpreuse : Ce sont les montagnes des Philosophes . L, ils vont ensuite y prendre

    force et durcir. Ces granules sont le Soufre philosophique ( tous les stades).

    Lapparition de ces granules marque la naissance de lEnfant Roi . Aussitt aprs, laisser

    reposer le ballon durant 1 mois ph,

    Apres cette mondification , il ny aura plus de vraies vapeurs , car au cours de la

    putrfaction proprement dite qui suivra, la matire se tassera.

    ...

    Ainsi sest form le REBIS, Mercure double ou anim .

    NOIR - putrfaction proprement dite

    Rgne de Saturne ou de la Bte. Premier degr de feu. Hiver .

    Dure : 4 mois ph.

    Au troisime mois ph, la solidification ayant t effectue. Il faudra par la suite poursuivre les

    imbibitions du Sel raison dune Part la fois, pratiques intervalles rguliers et journaliers

    ( = 1 Part par jour vulgaire). Mais bien entendu, ne j