Matrices Marketing

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Introduction Une fois les domaines d’activités recensés, il faut les analyser et les évaluer afin de savoir s’ils doivent être développés, maintenus, exploités ou abandonnés. Les principales questions auxquelles vont répondre ces outils d’aide à la décision sont : Comment faire évoluer le porte-feuille d’activités ? Comment répartir les ressources entre les différentes activités ? Comment évaluer l’intérêt relatif des différentes activités de l’entreprise ? L’évaluation de l’intérêt d’une activité repose sur deux facteurs : L’attrait du marché, qui indique l’intérêt, le risque sectoriel et les besoins financiers que représente le segment. Les principaux indicateurs sont : La taille actuelle du marché ; Le taux de croissance prévu ; La saisonnalité ; La structure de la concurrence ; Barrières à l’entrée ;

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Page 1: Matrices Marketing

Introduction

Une fois les domaines d’activités recensés, il faut les analyser et les évaluer afin

de savoir s’ils doivent être développés, maintenus, exploités ou abandonnés.

Les principales questions auxquelles vont répondre ces outils d’aide à la décision

sont :

Comment faire évoluer le porte-feuille d’activités ?

Comment répartir les ressources entre les différentes activités ?

Comment évaluer l’intérêt relatif des différentes activités de l’entreprise ?

L’évaluation de l’intérêt d’une activité repose sur deux facteurs :

L’attrait du marché, qui indique l’intérêt, le risque sectoriel et les besoins

financiers que représente le segment. Les principaux indicateurs sont :

• La taille actuelle du marché ;

• Le taux de croissance prévu ;

• La saisonnalité ;

• La structure de la concurrence ;

• Barrières à l’entrée ;

• Profitabilité ;

• Technologies ;

• Réglementation ;

• Disponibilité de la main d’œuvre ;

• Problèmes sociaux, environnementaux, politiques, légaux ;

• …

La compétitivité de l’entreprise, qui indique les capacités, la rentabilité et le

risque concurrentiel de l’entreprise. Les principaux indicateurs sont :

• La part de marché de l’entreprise ou son Chiffre d’affaires ;

• Force de vente

• Marketing ;

Page 2: Matrices Marketing

• R&D ;

• Production ;

• Distribution ;

• Ressources financières ;

• Compétences managériales ;

• Position concurrentielle (par exemple en terme d’image, de largeur

de gamme de produits, de qualité, de fiabilité, de service après-vente,

…) ;

• …

Les trois modèles les plus connus sont :

La matrice du Boston Consulting Group (matrice BCG) ;

La matrice McKinsey (mis au point pour General Electric) ;

La matrice d’Arthur D.Little (ADL).

Nous présenterons également la matrice RCA, développée par les consultants

intervenant à la Cegos, pour répondre aux spécificités des marchés B to B, industriels

ou de services.

La méthode d’utilisation de ces quatre modèles est identique :

Définir les activités stratégiques ou les lignes de produits ;

Evaluer les activités stratégiques selon les 2 critères de base, attrait et

compétitivité ;

Représenter sur la matrice par des cercles de surface proportionnelle à leur

part dans le chiffre d’affaire totale de l’entreprise ;

Identifier pour chacune des activités le niveau de risque et la situation

financière ;

En déduire les prescriptions stratégiques.

Page 3: Matrices Marketing

Sommaire

Introduction

Première Partie : Terminologie

1) Modèle

2) Décision

3) Modèle de décision

4) Position concurrentielle

5) Avantage concurrentiel

6) Courbe de d’expérience

7) Cycle de vie du produit

8) Relation part de marché rentabilité

Deuxième Partie : les matrices de décision

La matrice de Boston Consulting Group (matrice BCG)

1) Historique

2) Principe de fonctionnement

3) Représentation graphique et explication de la matrice

4) Diagnostic du portefeuille d’activités

a) Analyse statique

b) Analyse dynamique

5) Les limites de la matrice BCG

La matrice MacKinsey

1) Historique

2) Principes de fonctionnement

3) Représentation graphique

4) Limites et avantages

La matrice Arthur Doo.Little (matrice ADL)

Page 4: Matrices Marketing

1) Présentation de la matrice

2) Représentation graphique

3) Les trajectoires stratégiques

4) Limites et avantages

La matrice Rentabilité-Chiffre d’affaire (matrice RCA)

1) Présentation de la matrice

2) Représentation graphique de la matrice

3) Recommandations et trajectoires

Troisième Partie : La Matrice MacKinsey en pratique

Conclusion

Bibliographie

Page 5: Matrices Marketing

Terminologie

1) Modèle

« Toute structure formalisée utilisée pour rendre compte d’un ensemble de

phénomènes qui possèdent entre eux certaines relations. »

Petit Larousse

« Ensemble de propositions construites dans le dessein de produire une situation

concrète pouvant servir à l’analyse ou aux prédictions sur des événements. »

Axis – Hachette

2) Prise de Décision

« Un processus d’engagement progressif, connecté à d’autres, qui reconnaît

l’existence de plusieurs chemins pour parvenir au même et unique but. »

La Décision – Que sais-je ?

« Un processus complexe qui débute par la détection ou la prise de conscience de

certains problèmes et s’achève par l’évaluation des résultats ou conséquences des

actions entreprises pour résoudre ces problèmes. »

Management des organisations – Hellriegel, Slocum, Woodman

3) Modèle de décision

« Un modèle de décision permet d’appréhender la complexité et la variété des

situations dans lesquelles se trouvent les entreprises lorsque les décideurs sont

concernés par une prise de décision. »

Management des organisations – Hellriegel, Slocum, Woodman

« Un modèle de décision est une référence théorique fondamentale, au sens de

représentation simplifiée, conçus dans le but de guider l’action du décideur en

Page 6: Matrices Marketing

conséquence. Il permet au décideur d’améliorer ses chances de réussite, et évite la

cruelle désillusion de voir les projets échoués inexplicablement. »

Stratégor, Politique Générale de l’entreprise

4) Avantage concurrentiel

« Par avantage concurrentiel, on entend l’ensemble des caractéristiques ou

attributs détenus par un produit ou une marque, et qui lui donne une certaine

supériorité sur ses concurrents immédiats. »

Le Marketing Stratégique – Jean Jacques Lambin

5) Position concurrentielle

« C’est une somme d’avantages et de désavantages. Un avantage concurrentiel

correspond à un degré de maîtrise supérieur d’un FCS : c’est donc le degré relatif de

maîtrise des FCS qui va permettre d’évaluer la position concurrentielle d’une

entreprise. »

Stratégor, Politique Générale de l’entreprise

6) Courbe d’expérience

« Au départ, on remarquait que les entreprises qui ont une grande part de

marché ont des coûts faibles : économies d’échelles (plus on produit, plus les coûts

baissent).

La courbe d’expérience est étudiée à partir de 1925. Le Boston Consulting Group

constate que le coût associé à la fabrication d’un produit tend à diminuer d’un

pourcentage fixe à chaque doublement cumulé de la production.

D’où, la définition : la courbe d’expérience est le lien entre l’expérience cumulée par

une organisation et la décroissance de ses coûts unitaires en fonction du temps (i.e. au

cours du temps, une organisation apprend à gérer son activité de manière plus

efficiente.)

Le BCG qui a mis le phénomène en évidence en a fait la base de sa matrice : être

leader, c’est avoir accumulé le plus d’expérience que les concurrents et donc produire

moins cher. »

Marketing - Daniel Durafour

Page 7: Matrices Marketing

« La courbe d’expérience établit une relation entre l’augmentation de la production

d’un bien et la baisse de son coût unitaire. Les origines de cet effet d’expérience sont

diverses. En plus des économies d’échelle, peuvent l’expliquer :

L’apprentissage ;

La spécialisation du travail ;

Les améliorations des produits et des processus ;

Une meilleure organisation du travail ;

Ainsi que toutes choses qui, expérience faisant, permettent des gains de

productivité. »

Le marketing, Etudes et stratégies – Yves CHIROUZE

5) Cycle de vie du produit

« Selon la théorie du cycle de vie, tout produit a une certaine durée de vie

(variable selon les produits) et traverse au cours de son existence quatre phases

principales au cours desquelles sa clientèle, son volume de ventes et sa rentabilité

varient sensiblement : le lancement, la croissance, la maturité et le déclin. »

Le marketing – Denis Lindon . Frédéric Jallat

« Le cycle de vie du produit repose sur un concept biologique, selon lequel le

produit est une chose vivante et connaît donc plusieurs étapes de la naissance à la

mort. La plupart des produits ont une certaine durée de vie et passent par quatre phases

principales : le lancement, la croissance, la maturité et le déclin. »

Le marketing au Maroc – GHANNAM-ZAIM Ouaffa

« Le cycle de vie du produit introduit l’idée de vieillissement des produits avec

le temps, donc celle de la nécessité de remplacer les produits anciens par des produits

jeunes. Il pousse également à s’inquiéter d’une part des besoins de liquidité lors de la

mise au point d’un nouveau produit et de son lancement, d’autre part de l’utilisation

des profits et des surplus de liquidité dégagés par un produit à succès dont la saturation

de la demande se profile. »

Page 8: Matrices Marketing

Le marketing, Etudes et stratégies – Yves CHIROUZE

6) Relations part de marché-rentabilité

« Cette relation a été mise en évidence statistiquement lors des premiers

résultats fournis pas la base de données PIMS (Profit Impact on Market Strategy)

gérée par le « Strategic Planning Institute » et développée à l’initiative de la General

Electric. Ainsi, la rentabilité tiendrait à croître avec la part de marché détenue.

L’existence de cette corrélation trouvent son origine dans le fait que plus une

entreprise a une part de marché importante, plus sa production cumulée est importante,

plus elle bénéficie des effets d’expérience, plus ses coûts unitaires sont bas, donc plus

son profit est grand. »

Le marketing, Etudes et stratégies – Yves CHIROUZE

Page 9: Matrices Marketing

La Matrice du Boston Consulting Group (matrice BCG)

1) Historique

La plus ancienne et la plus connue des méthodes d’analyse de portefeuille

d’activités, la matrice BCG fut imaginée par un cabinet de consultants, le Boston

Consulting Group, à la fin des années 60.

2) Principe de fonctionnement

La matrice BCG est construite autour de 2 critères : le taux de croissance du

marché et la part de marché relative.

Le taux de croissance du marché permet de juger du dynamisme de

l’activité ;

La part de marché relative obtenue en faisant le rapport des ventes de

l’entreprise sur celles du concurrent le plus fort (ou de la moyenne de celles

de l’ensemble des concurrents) donne une idée de la position

concurrentielle de l’entreprise.

Pour simplifier l’utilisation de la matrice, il est d’usage courant de prendre

comme repère un taux de croissance de 10%, au-delà le dynamisme du marché est

élevé, en deçà il est faible. De même, il est fréquent de qualifier de faible la position

concurrentielle de l’entreprise lorsque sa part de marché relative est inférieure à 1, et

de forte quand elle est supérieure.

Pour améliorer la visualisation du portefeuille, on représente chaque DAS par un

cercle dont le diamètre est proportionnel à la part du chiffre d’affaires annuel réalisé

par l’entreprise sur ce domaine d’activité.

3) Représentation graphique et explication de la matrice BCG

Page 10: Matrices Marketing

Cette matrice fait apparaître quatre catégories de DAS différents :

Les activités « Vedettes » (ou « étoiles ») sont à la base de la croissance de

l’entreprise. Globalement, elles s’autofinancent. Elles créent, en effet beaucoup

de liquidités mais exigent de gros investissements (production, marketing, etc.)

pour faire face à l’augmentation de la demande et pour maintenir le statut de

leader.

Les domaines « Vaches à lait » contribuent aux bénéfices de l’entreprise. Du

fait de la croissance faible du marché, les investissements nécessaires au

maintien de la position de leader ne sont pas très élevés. Ces domaines

fournissent donc des liquidités qui peuvent être utilisés pour financer d’autres

DAS, et principalement les investissements de croissance et de diversification

au profit des activités « dilemmes » et éventuellement des activités « stars » (si

l’autofinancement de ces activités n’est pas suffisant).

Vedettes Dilemmes

Vaches à laitPoids morts

Désinvestir

Désinvestir

Elevé Faible

Part de marché relative

Elevé

Faible

Taux de croissance du segment d’activité

Exemple de matrice BCG (Source : Le plan Marketing – VAN LATHEAM et BODY)

10%

1

Page 11: Matrices Marketing

Les activités « Poids Morts » ne contribuent ni à la croissance, ni au bénéfice.

Il faut, toute chose égale par ailleurs, abandonner ou maintenir sans

investissement et s’interroger sur les raisons du déclin :

• Est-il dû à un déclin du marché ou à une concurrence plus forte et plus

agressive ?

Il faut s’interroger également avant de l’abandonner :

• Faut-il le conserver pour des raisons d’image ?

• Faut-il le faire évoluer ?

• Faut-il le conserver au regard du volume, du CA,… ?

Les activités « Dilemmes » contribuent à la croissance mais pas aux bénéfices.

Elles semblent prometteuses avec un potentiel de vente intéressant, bien que

l’entreprise ne soit pas en bonne situation par rapport aux firmes en tête, vu sa

faible part de marché relative. L’alternative est la suivante :

• Soit l’entreprise se désengage et abandonne le DAS ;

• Soit elle décide de se battre pour conquérir des parts de marché et ainsi augmenter

sa rentabilité. Mais pour ce faire, elle a besoin de beaucoup de liquidités.

Cette matrice permet non seulement l’évaluation de chaque DAS, mais aussi de

porter un jugement sur l’équilibre d’ensemble des activités de l’entreprise et

découvrir les manœuvres stratégiques les plus pertinentes pour améliorer la

composition du portefeuille.

4) Diagnostic du portefeuille d’activités a) Analyse statique

Cette analyse nous permet de dégager en somme, quatre exemples de déséquilibre :

La concentration des activités dans le cadran « dilemmes » est souvent le fait

d’une jeune entreprise, engagée dans des activités à fort potentiel de

développement mais fortement consommatrices de ressources. Le manque de

liquidités pour soutenir la croissance peut fragiliser sa constitution financière et

compromettre sa survie à plus ou moins longue échéance.

Concentrer les ressources rares sur un nombre limité d’activités pour maximiser

les chances de construire une position forte devient dès lors la priorité stratégique ;

Un portefeuille déséquilibré en faveur des activités « vedettes » rend

l’entreprise vulnérable aux attaques de concurrents en lutte pour le leadership.

Page 12: Matrices Marketing

Bien qu’offrant de bonnes perspectives de rentabilité à long terme, cette

entreprise risque de ne pas disposer des liquidités nécessaires pour maintenir sa

part de marché relative dans un environnement où la concurrence s’intensifie ;

Un portefeuille concentré dans le cadran « vaches à lait » est très confortable à

court terme car il offre une rentabilité élevée et dégagent d’importantes

liquidités. Cependant, il est le signe d’un faible potentiel de croissance à long

terme.

La bonne santé actuelle de l’entreprise doit l’inciter à préparer l’avenir en

recherchant de nouvelles activités dans des domaines à forte croissance ;

La concentration des activités dans le cadran « poids morts » traduit l’absence

de potentiel de croissance et de rentabilité à court et long terme.

Souvent est préconisée dans ces conditions, la diversification où la recherche

d’activités nouvelles est d’autant plus difficile que le temps est compté et que le niveau

de ressources de l’entreprise est faible. C’est le cadran des entreprises en difficulté.

b) Analyse dynamique

A l’analyse statique, doit s’ajouter une analyse dynamique du portefeuille qui

permet d’observer 2 trajectoires à succès et 2 trajectoires à échec. J.J.Lambin les

définit comme suit :

La trajectoire de l’innovateur  : les ressources générées par les vaches à lait

sont réinvesties en R&D. L’objectif est de mettre au point de nouveaux produits

à fort avantage concurrentiel et qui se positionnent tout de suite en vedettes.

La trajectoire du suiveur  : les ressources générées par les vaches à lait sont

investies dans des produits dilemmes – marché dominé par un leader

bénéficiant d’un avantage concurrentiel. Les ressources servent à développer

une démarche concurrentielle agressive ;

La trajectoire du désastre  : une activité vedette diminue sa part de marché

relative en raison d’un investissement insuffisant ou d’une mauvaise analyse de

l’évolution des attentes consommateurs et des facteurs clés de succès ;

La trajectoire de la médiocrité permanente  : les activités dilemmes restent

problématiques ou rejoignent les poids morts.

5)Les limites de la matrice BCG

Page 13: Matrices Marketing

Parmi les limites de la matrice BCG, on distingue :L’avantage coût n’est pas le seul avantage stratégique que peut rechercher une

entreprise ;La croissance n’est pas nécessairement le seul critère d’attractivité d’un marché ;La matrice BCG focalise l’attention sur le concurrent principal et donc peut

camoufler les véritables menaces et opportunités de l’environnement concurrentiel ;

Les autres limites de la matrice BCG tiennent aux présupposés théoriques (cycle de vie du produit, courbe d’expérience, relation part de marché-rentabilité) qui ont fait l’objet de nombreuses critiques ;

Jugée trop simpliste et réductrice, et pas assez qualitative, cette matrice fut donc abandonnée par le BCG ; dès la fin des années 70.La prudence voudrait toutefois qu’on utilise conjointement avec d’autres outils d’analyse.

Page 14: Matrices Marketing

La Matrice Mac Kinsey

1) Historique La matrice Mc Kinsey est née, dans les années 70, de la collaboration entre la

société Mc Kinsey et la firme General Electric qui reprochait à l'approche Boston

Consulting Group son simplisme dans l'évaluation des positions concurrentielles.

2) Principes de fonctionnement

Cet outil d’analyse multicritères repose sur des évaluations à la fois qualitatives

et plus fines de la position concurrentielle et de l’attrait des activités.

Elle est construite autour de critères qui peuvent être modifiés en fonction de

l’évolution des facteurs clés de succès sur un marché.

La matrice Mac Kinsey retient deux variables fondamentales :

L’attrait pour le marché, reflétera le degré de capacité de l’entreprise à maîtriser

son activité et à la valoriser sur le marché. Cette valeur résulte de plusieurs critères

combinés entre eux :

• Accessibilité du marché ;

• Rentabilité du marché ;

• Tendance des prix ;

• Intensité/ rivalité concurrentielle ;

• Barrières à l’entrée ;

• Structure de distribution ;

• Développement de la technologie

• …

Cet attrait fera l’objet d’une notation suivant l’échelle suivante :

Note Appréciation

1 Fortement non-attractif

2 Moyennement non-attractif

3 Neutre

4 Moyennement attractif

5 Fortement attractif

Dès lors il est possible de calculer pour chaque activité examinée une note d’attrait.

Page 15: Matrices Marketing

Critères Poids Note/5 Note pondéréeTaille du marché 0,05 3 0,15Taux de croissance 0,2 4 0,8Niveau de prix 0,1 1 0,1Concurrence 0,3 2 0,6Rentabilité 0,1 3 0,3Technologie 0,05 5 0,25Brevets 0,05 2 0,1Tendances sociales 0,05 3 0,15Contraintes juridiques

0,1 2 0,2

Total 1,0 2,65

La position concurrentielle de l’entreprise, qui est déterminée au regard de la

maîtrise des facteurs clés de succès et compétences de l’entreprise sur le marché.

Parmi les critères déterminants, on retrouve :

• Force des actifs et des compétences ;

• Force relative de marque ;

• Evolution de part de marché ;

• Archive d’innovation technologique ou autre ;

• Qualité ;

• Accès aux ressources financières et autres investissement ;

• Force de management ;

• …

Cette position concurrentielle fera l’objet d’une notation pondérée à l’aide de

l’échelle suivante :

Note Appréciation

1 Désavantage concurrentiel fort

2 Désavantage concurrentiel moyen

3 Situation équivalente

4 Avantage concurrentiel moyen

5 Avantage concurrentiel fort

Ceci permettra d’estimer la position concurrentielle de l’entreprise dans le secteur.

Page 16: Matrices Marketing

Critères Poids Note/5 Note pondéréePart de marché 0,1 3 0,3Eventail de la ligne de produit 0,05 2 0,1Efficacité de la force de vente 0,05 3 0,15Efficacité de la publicité 0,1 4 0,4Compétitivité des prix 0,1 3 0,3Distribution 0,05 4 0,2Capacité de production 0,05 3 0,15Coûts des matières 0,05 2 0,1Qualité des produits 0,2 3 0,6Personnel 0,1 3 0,3Recherche R&D 0,1 3 0,3Situation financière 0,05 4 0,2Total 1,0 3,1

3) Représentation graphique

Chaque DAS est visualisé par un cercle dont le diamètre est proportionnel à la

part du chiffre d’affaires annuel réalisé par l’entreprise, quant à la partie hachurée elle

correspond à la part de marché détenue par l’entreprise.

La matrice mets en évidence 9 options stratégiques.

Page 17: Matrices Marketing

Source :Gérard Lécrivain – Lycée Mariette, Académie de Lille

Renforcement – développement  : Le DAS est en position intéressante sur des

marchés porteurs. Investir pour défendre ou renforcer sa position.

Maintien et rentabilisation  : quand la marché n’est que peu ou pas porteur, il

faut développer la rentabilité en se focalisant sur des segments. Ou quand la

position concurrentielle de l’entreprise est faible sur un marché attractif : soit

s’engager par des investissements importants soit se désengager.

Retrait partiel ou abandon  : Quand le marché ne devient que faiblement

attractif, il faut abandonner partiellement et progressivement les activités.

L’abandon peut être total et immédiat si l’entreprise ne dispose que d’une

position concurrentielle faible sur ce marché.

4) Limites et avantages

L’avantage essentiel de la matrice Mc Kinsey réside dans sa souplesse

d’élaboration autant que dans sa présentation graphique finale.

Elle est plus riche et plus réaliste que la matrice BCG. Ceci la rend théoriquement plus

utilisable.

Page 18: Matrices Marketing

Le défaut majeur de cette matrice est qu’elle est subjective du fait qu’il n’existe

pas de méthode scientifique pour évaluer la position concurrentielle. Ce sont donc des

Hommes qui pondèrent les facteurs clé de succès proposés.

Malheureusement, e qu’elle gagné en réalisme, elle le perd en simplicité. En effet,

l'analyse Mc Kinsey est intéressante mais n'est généralement pas à la portée des PME.

En effet, l'identification des facteurs significatifs pour chaque dimension composite et

ensuite leur pondération, n'est pas toujours chose aisée. Par ailleurs, cet outil exige la

collecte d'un grand nombre d'informations.

Et finalement, l’un des problèmes soulevés par ce type de matrice est

l’identification des variables qui permettent de mesurer les deux dimensions de force

compétitive et d’attrait pour chaque activité. Par exemple, ce qui rend attrayant un

marché de biens industriels ne le sera pas forcément pour des produits de grande

consommation.

Page 19: Matrices Marketing

La Matrice Arthur Doo Litlle (matrice ADL)

1) Présentation de la matrice

La matrice ADL retient deux variables stratégiques fondamentales:

Le degré de maturité de l’activité, fondé sur le cycle de vie du produit ou de

l’activité : démarrage, croissance, maturité, déclin. Il permettra d’identifier

le degré d’intérêt stratégique d’un secteur et son niveau de risque (risques de

variation sectorielle suite à une innovation, à une réglementation,…) ;

La position concurrentielle de l’entreprise, qui mesure la force relative de

l’entreprise par rapport à ses concurrents selon divers facteurs clés de

réussite, comme : état de la production, capacité d’innovation, force

commerciale, image,…. En fonction, cette position sera qualifiée de

marginale, défavorable, favorable, forte ou dominante.

2) Représentation graphique et explication

Source :Gérard Lécrivain – Lycée Mariette, Académie de Lille

Page 20: Matrices Marketing

On peut alors formaliser trois options stratégiques en fonction de la zone sur

laquelle se positionne l’activité sur la matrice :

Source : Gérard Lécrivain – Lycée Mariette, Académie de Lille

Le développement naturel  : l’entreprise dispose d’une bonne position

concurrentielle ; il convient alors de poursuivre les investissements pour

maintenir la position dominante surtout si le secteur se trouve dans un cycle de

croissance (Activité B) ;

Le développement sélectif  : position concurrentielle plus défavorable (Activité

D) ou une activité vieillissante (Activité C). L’entreprise doit chercher une

meilleure rentabilité en améliorant sa position concurrentielle ;

L’abandon  : quand la position concurrentielle est trop faible (sauf,

éventuellement si l’activité se situe en phase de démarrage (Acticité A) ) car la

rentabilité est trop faible et le risque concurrentiel est trop important.

3) Les trajectoires stratégiques

Page 21: Matrices Marketing

Maturité de l’activitéDémarrage Croissance Maturité Déclin

Position Concurrentielle

Dominante

Forte

Favorable

Défavorable

Marginale

Matrice ADL et trajectoires stratégiques (Source : Strategor, 2000)

Deux grands types de trajectoires stratégiques ou chemin d’évolution sont

envisageables :

Les trajectoires du succès  : elles assurent la réussite d’une activité marginale

au démarrage en la faisant devenir une vache à lait de l’entreprise. Deux

stratégies sont possibles :

• Acquérir dès le départ une part de marché forte (favorable ou très

favorable) et la consolider au fur et à mesure du vieillissement de

l’activité ;

• En cas d’une situation de faiblesse au départ, combler son handicap

pendant la phase de croissance puis consolider pendant la phase de

maturité.

Les trajectoires de l’échec  : ce sont les cas où l’activité de l’entreprise se

marginalise ou perd du terrain. Deux chemins amènent à cette situation, il est

utile de les anticiper :

• Un avantage concurrentiel n’a pu être maintenu, soit par manque de

moyens (techniques, financiers ou humains), soit par une mauvaise

analyse de l’évolution du secteur et de son environnement ;

• Un déficit concurrentiel n’a pu être consolidé malgré les moyens mis en

œuvre.

Succès

Echec

Page 22: Matrices Marketing

4) Limites et avantages

Cette matrice est très intéressante pour des produits à renouvellement long ou à fort

investissement, par exemple pour du matériel de laboratoire, dont le renouvellement

est d’une dizaine d’années.

Elle permet également de se situer par rapport aux principaux concurrents tout au long

du cycle de vie produit, d’évaluer la trajectoire et de l’anticiper.

Néanmoins, en déterminant pour chaque activité, les facteurs qui, selon les individus,

seront source de réussite et qui ensuite, les pondèrent, on introduit la subjectivité de

l’analyste et on s’écarte de la rigueur scientifique. La matrice ADL souffre de

subjectivité et d’empirisme.

Page 23: Matrices Marketing

La Matrice Rentabilité-Chiffre d’affaire

(matrice RCA)

1) Présentation de la matrice

Cette matrice RCA (Rentabilité, Chiffre d’Affaire) est une alternative à la

matrice du Boston Consulting Group. Elle est plus particulièrement indiquée pour les

PME, les secteurs B to B ou les services.

Elle est recommandée dans deux cas :

En l’absence de données extérieures sur la croissance de son marché, ou en

l’absence de données précises sur les parts de marché respectives des

concurrents, cette matrice permet de valider l’équilibre de son portefeuille de

produits avec des données internes à l’entreprise.

En cas d’activités ou le volume n’est pas un facteur clé de succès (la création

de valeur pour le consommateur tiens moins au prix qu’à des notions

d’image, de service…).

Les deux axes présentent, l’un la croissance du CA des produits ou des activités,

l’autre leur rentabilité.

2) Représentation graphique de la matrice

Exemple de matrice RCA (Source : Le Plan Marketing – Van LAETHEM & BODY )

Nouveaux produits Produits en croissance

Produits en voie de déclin Produits à maturité

Rentabilité- +

Chiffre d’affaires

Page 24: Matrices Marketing

3) Recommandations et trajectoires

L’objectif de cette matrice est le même que celui de la matrice BCG. Les

recommandations qui en découlent et les trajectoires également.

NB   : La flèche indiquant la rentabilité est inversée par rapport à celle de la part de

marché relative.

Page 25: Matrices Marketing

La Matrice McKinsey en pratique

Le principe expliqué par l'exemple

Quatre segments d'activité sont retenus pour une entreprise française d'électronique

grand public, filiale d'un groupe asiatique (dont c'est la seule entité européenne) :

L'assemblage de Hi-fi

La réparation de graveurs de CD

L'assemblage de graveurs de CD à la demande (une diversification possible)

La recherche et développement, veille technologique

Intérêt des segments pour l'entreprise

Chaque segment est évalué par rapport à quatre paramètres :

Le potentiel de croissance sur ce marché

Le potentiel de marge

Le risque sur ce marché

L'impact de la localisation géographique

Chacun de ces paramètres peut prendre une valeur de 0.5 à 3.5, par incrément de 0.5

Par ailleurs, ces paramètres sont pondérés de 1 à 3, représentant respectivement les

nuances faible, moyen, fort.

Paramètre Coef Remarques

Potentiel de croissance sur ce

marché

1 Peu important car l'entreprise n'est pas

structurée pour de grandes séries, il y a

des effets de seuil techniques et de

coûts européens

Potentiel de marge 3 Très important pour la profitabilité

Risque sur ce marché 2 Le risque est inhérent à toute entreprise,

cependant il faut le limiter car le but

visé est la pérennisation de l'entreprise

Localisation géographique 3 C'est le facteur de différenciation de

Page 26: Matrices Marketing

l'entreprise

La matrice primaire "intérêt des segments" valorisée se présente ainsi :

  Paramètre /

Segment

Potentiel

croissance

Potentiel marge Risque Localisation ∑

  Coefficient 1 3 2 3 9

A Assemblage hi-fi 1 1 2 1.5 1.4

B SAV graveurs 2.5 2 1 3.5 2.3

C Assemblage

graveurs

3 2 2 3 2.4

D R&D 2 0.5 0 3.5 1.6

 

La même matrice primaire "intérêt des segments" commentée :

  Paramètre /

Segment

Potentiel

croissance

Potentiel

marge

Risque Localisation ∑

  Coefficient 1 3 2 3 9

A Assemblage hi-fi Secteur en déclin,

produits banalisés

Concurrence

féroce,

banalisation

Moyen Seulement pour la

réactivité des

livraisons

 

B SAV graveurs Suit la croissance

des ventes

graveurs

Moyen ; les

prix sont

négociés

Faible, car

intégration

verticale

Important car

service de proximité

 

C Assemblage

graveurs à la

demande

Besoins du

marketing, soutien

à la

commercialisation

des séries

Secteur

concurrentiel,

Asie du Sud

Est

Cycles courts Réactivité, délais,

optimisation de

certains coûts

 

Page 27: Matrices Marketing

D R&D Facteur de

différenciation des

produits

européens

Très faible car

centre de coût

Nul ou interne Capacité technique

locale

 

Atouts de l'entreprise sur les segments

Cinq facteurs clés de succès (FCS) sont retenus pour les segments considérés :

Coûts : Capacité à maîtriser les coûts et proposer des prix compétitifs

Délais : Capacité à maîtriser la chaîne logistique et tenir les délais

Qualité : Capacité à maîtriser et fournir la qualité attendue

Localisation : Importance de la proximité

Réactivité : Capacité de réaction aux changements de commandes, de planning

Le même système de coefficients est utilisé pour pondérer chaque FCS.

La matrice primaire "Atouts sur les segments" valorisée se présente ainsi :

  FCS /

Segment

Coûts Délais Qualité Localisation Réactivité ∑

  Coefficient 3 2 3 2 3 13

A Assemblage hi-fi 1 2 3 1 2 1.8

B SAV graveurs 2 3 3 3 3 2.8

C Assemblage

graveurs

1 2 3 1 3 2.1

D R&D 2 2 2 3 2 2.1

La même matrice primaire "Atouts sur les segments" commentée :

  FCS /

Segment

Coûts Délais Qualité Localisation Réactivité

  Coefficient 3 2 3 2 3

A Assemblage hi- entreprise Moyen Reconnue Peut Moyenne mais

Page 28: Matrices Marketing

fi non

compétitive

bonne par les

clients

important,

car de

nombreuses

importations

depuis l'Asie

sont

courantes

en voie

d'amélioration

B SAV graveurs Moyen Bon Bonne Service de

proximité

Bonne

C Assemblage

graveurs

Idem hi-fi Moyen Serait bonne Idem hi-fi Serait

excellente

D R&D Moyen /

Japon

Moyen

?

Moyenne

(apprentissage)

Point fort =

au cœur du

marché

Supposée

moyenne

Chaque segment d'activité de l'entreprise est positionné sur la matrice en

utilisant les coordonnées issues des matrices primaires. Le diamètre de chaque

segment est représentatif du volume (Unités, CA, marge...) qu'il génère.

Page 29: Matrices Marketing

Le coin le plus favorable est le coin Nord-Est (en haut à droite) et le plus

défavorable est le coin Sud-Ouest (en bas à gauche). La diagonale Nord-Ouest à Sud-

Est représente les positions "dilemmes".

Selon l'intérêt que présente le segment pour l'entreprise et les atouts dont celle-ci

dispose, une stratégie-type est proposée, comme le montre la matrice ci-dessous.

Atouts de l'entreprise/

Intérêt du segmentFaible Moyen Fort

FortRedoubler d'efforts

ou abandonner

Améliorer la

position

Maintenir position de

leader

Moyen

Se retirer

progressivement

ou sélectivement

Rentabiliser avec

prudence

Maintenir la position

suivre le

développement

FaibleAbandonner

Désinvestir

Se retirer

sélectivement

Rentabiliser

(traire)

Les 9 stratégies types peuvent se regrouper en 3 familles de stratégies

génériques pour donner la matrice simplifiée suivante :

Page 30: Matrices Marketing

Dans l'exemple, l'analyse du portefeuille ainsi représenté doit aider à la prise de

décision pour l'orientation stratégique de l'entreprise.

L'activité Hi-Fi qui génère le plus gros "volume" est dans la position la plus

délicate. Il faut revoir la gamme pour renforcer les atouts de l'entreprise ou

reconsidérer l'intérêt du segment, à terme ;

L'assemblage de graveurs à la demande est une stratégie de différenciation

possible et prometteuse, à condition d'en maîtriser les FCS.

Page 31: Matrices Marketing

Conclusion

Nous pouvons dire, à l’issue de cette analyse que chaque matrice est

complémentaire. Par conséquent une bonne étude consiste à mettre en place les quatre

matrices afin que les points sombres détectés sur l’une soient confirmés ou démentis

par les autres.

Il existe bien d’autres matrices d’analyse de portefeuille. Dans le cadre de cette

présentation, il ne nous est pas possible de toutes les décrire. Et même si nous l’avions

souhaité, les grilles d’analyse sont avant tout des « produits » proposés par des sociétés

de conseils en management. Ces dernières en disent donc juste suffisamment pour

attirer le client mais trop peu pour qu’elles puissent être utilisées par des consultants

extérieurs. Nous invitons cependant le lecteur intéressé par plus de détails à consulter

des manuels de stratégie.

Sans contester leur utilité, toutes les matrices disponibles doivent être

employées avec beaucoup de précaution. Leurs postulats de base ont été remis en

cause, en tout ou partie, par la crise économique et l’évolution technologique et

notamment avec l’éclatement de la bulle Internet et la crise boursière des années 2001-

2002.

L’utilisation de tous ces outils analytiques, que leur axe principal soit le

marketing, la finance ou la technologie, peut entraîner, si l’on n’y prend pas garde, un

excès de déterminisme, un aveuglement, un manque de flexibilité face un

environnement de plus en plus turbulent qui en exige, au contraire, beaucoup.

Pour limiter ces dérives, il est possible d’utiliser une démarche à la fois

qualitative, créative et prospective reposant sur des méthodes que l’homme de

marketing connaît bien.

Page 32: Matrices Marketing

Bibliographie

Le Plan Marketing – Nathalie VAN LAETHEM & Laurence BODY, Editions

DUNOD, Paris, 2004 ;

Le Marketing stratégique – Jean-Jacques LAMBIN, Ediscience international,

Paris, 1998 ;

Management des organisations – HELLRIEGELl, SLOCUM, WOODMAN ;

Stratégor, Politique Générale de l’entreprise,

Marketing - Daniel DURAFOUR, Editions DUNOD ;

Le Marketing, Etudes et stratégies – Yves CHIROUZE ;

Le Marketing – Denis Lindon . Frédéric Jallat ;

Le Marketing au Maroc – GHANNAM-ZAIM Ouaffa ;

Page 33: Matrices Marketing

Document proposé par :

http://www.marketing-etudiant.fr