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S UJET ANNALES PASSERELLE 2013-2014 l 193 MATHÉMATIQUES DURÉE : 2 HEURES. CONSIGNES Aucun document n’est autorisé. Calculatrices interdites. TRAITEZ OBLIGATOIREMENT TROIS EXERCICES : Le candidat précisera en début de copie son choix entre l’exercice 3 et l’exercice 4. - Exercice 1 - Exercice 2 - Exercice 3 ou 4 SUJET S UJET ANNALES PASSERELLE 2013-2014 l 193 MATHÉMATIQUES MATHÉMATIQUES DURÉE : 2 HEURES. CONSIGNES Aucun document n’est autorisé. Calculatrices interdites. TRAITEZ OBLIGATOIREMENT TROIS EXERCICES : Le candidat précisera en début de copie son choix entre l’exercice 3 et l’exercice 4. - Exercice 1 - Exercice 2 - Exercice 3 ou 4 SUJET

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PHILOSOPHIE, LETTRES ET SCIENCES HUMAINES

Programme, conseils, bibliographie

PHILOSOPHIE

public concerné

L’épreuve de philosophie, telle qu’elle est proposée dans le cadre de ce concours, ne s’adresse pas à des étudiants spécialisés en philosophie.Tout étudiant peut donc envisager de faire le choix de se lancer dans la dissertation de philosophie, sous certaines conditions néanmoins.• Il est nécessaire d’avoir acquis de manière assez ferme les principales bases de

la discipline lors de l’année d’initiation à la réflexion que représente la classe de terminale du lycée (les exigences fondamentales qui prévalent pour la correction de cette épreuve du concours « Passerelle » sont les mêmes que celles qui régu-lent la préparation et l’évaluation du baccalauréat : mêmes règles de composition de la dissertation, même corpus d’auteurs…).

• Il convient d’avoir consolidé et élargi sa culture générale lors de la deuxième année d’études post-baccalauréat : la réflexion ne s’exerce pas à vide, dans le vague ; elle suppose de la part des candidats, outre un bagage philosophique mi-nimal, des connaissances diverses fournissant références et exemples suscep-tibles d’appuyer et d’éclairer leurs analyses (littérature, histoire, arts, sciences…).

• Enfin, les candidats doivent posséder quelques dispositions à l’interrogation cri-tique du monde et de soi-même : curiosité et ouverture d’esprit permettent de soutenir l’effort d’une raison qui s’exerce à la liberté de penser et qui, sensible à la permanence et à l’actualité du questionnement philosophique, vise à aller plus loin dans la conquête de cette liberté, clé d’une maîtrise de sa propre pensée.

programme

• En 2008, le thème était « Le travail ».• En 2009, le thème était « Autrui : étranger par son altérité ? ».• En 2010, le thème était « L’homme face à la mort ».• En 2011, le thème était « Cultures et nature humaine ».• En 2012, le thème était « L’art : l’expérience esthétique ». • En 2013, le thème était « Le bonheur : but ultime de l’existance humaine ? ».• En 2014, le thème sera « Individu et Société ».

conSeilS de préparation

Exigeante, l’épreuve de dissertation philosophique est, toutefois, accessible à condition de s’engager dans un travail régulier à mener sur deux fronts.

Sur le plan des connaissances à posséderA déjà été mentionnée l’importance d’une bonne culture générale.Pour ce qui est du bagage philosophique à se constituer ou à consolider, il est attendu des candidats qu’ils maîtrisent un certain nombre de grands concepts

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philosophiques (termes techniques, définitions précises, distinctions par rapport au langage usuel…) et qu’ils connaissent quelques auteurs majeurs, les grandes lignes de leurs analyses élaborées sur tel ou tel thème.À cette fin, il importe de procéder à des lectures, accompagnées de prises de notes, débouchant si possible aussi sur des fiches de lectures. Lire le plus possible de textes philosophiques est donc capital, pour connaître les problématiques des auteurs, pour se confronter à d’autres pensées que la sienne, pour s’imprégner de démarches exemplaires par leur rigueur démonstrative et/ou leur puissance interrogatrice. Mais, comme il est difficile d’entrer dans des œuvres longues et des systèmes d’une complexité savante, il faut plutôt veiller à se délimiter des parcours de lecture bien précis, sans se fixer d’objectifs démesurés : on n’attend pas des candidats des connaissances pointues ni érudites en histoire de la philosophie.Viser l’exhaustivité ferait courir le risque de la dispersion et de la superficialité. Lire des passages, des extraits, peut s’avérer déjà très fécond pour exercer la réflexion (et donc suffisant pour souscrire aux exigences de l’épreuve), dès lors que cette lecture est attentive et méthodique. Aussi conseillons-nous ci-dessous, outre des œuvres philosophiques, quelques ouvrages « scolaires » à la fois clairs et consis-tants, aide précieuse pour une approche progressive des concepts et des textes.

Sur le plan des techniques à maîtriser pour l’écriture et l’organisation de la dissertationCet aspect du travail suppose l’apprentissage et la mise en œuvre de méthodes et de règles formelles dont certaines sont étudiées, approfondies tout au long de la scolarité : depuis des conventions générales d’écriture (paragraphes et alinéas séparant les idées et les parties, titres d’œuvres à souligner, exclusion des abrévia-tions…), jusqu’à des règles de rhétorique plus spécifiques à la dissertation (division en introduction – développement – conclusion, transition entre chaque grande par-tie du développement, usage de connecteurs logiques…).En ce qui concerne plus particulièrement la dissertation de philosophie, il est re-quis des candidats qu’ils s’attachent à deux points :a) l’énoncé-question ne peut être abordé sans un travail préalable précis d’ana-lyse et de réflexion sur les termes du sujet (leurs différentes significations), sur la forme du questionnement, sur ses présupposés : repérer et/ou reformuler tous ces éléments permet de délimiter les enjeux du sujet et, par là même, de dégager les niveaux de réponse à proposer dans la copie.b) l’essentiel du travail consiste à produire une argumentation cohérente, claire et rigoureuse, faisant progresser l’analyse vers l’établissement d’une réponse, d’une thèse, qui soit la plus rationnelle, la plus justifiée possible, face au(x) problème(s) soulevé(s) par la question de départ. Les connaissances (définitions conceptuelles, auteurs…) sont à mobiliser par le candidat au cours de la copie, non pour faire montre de sa culture, quelle qu’elle soit, ni pour se dispenser de réfléchir (en utili-sant, par exemple, les auteurs comme arguments d’autorité), mais pour enrichir et aiguiser ses propres analyses, ses idées, approches et questionnements critiques.

bibliographie

Instruments de travail• É. Clément (dir.), C. Demonque, P. Khan et al., Pratique de la philosophie de A à Z,

éd. Hatier. Dictionnaire présentant aussi bien des notions, des concepts, que des philosophes, des textes : très utile, très complet.

• Ouvrage collectif, Gradus philosophique (répertoire d’introductions métho diques à la lecture des œuvres), éd. Garnier-Flammarion, 1994. Des articles relativement courts présentent de nombreuses œuvres majeures après une biographie suc-

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cincte de l’auteur, ex. : pour Platon, présentation de quatre dialogues, Ménon, Phédon, Phèdre, Timée.

• C. Roux-Lanier (dir.), Le Temps des philosophes, éd. Hatier, 1995. Il s’agit d’un manuel à destination des terminales L, ES, S, mais qui représente une vaste somme proposant des textes classés chronologiquement, situés dans leurs contextes historique et culturel, un glossaire final – termes techniques classés par auteurs, etc.

• Léon-Louis Grateloup, Anthologie philosophique, nouveaux éléments pour la réflexion, Hachette-Lycée. C’est un autre manuel dont le classement n’est pas chronologique mais thématique : notions classées alphabétiquement, de « An-thropologie » à « Violence ».

Textes fondamentauxNous ne précisons pas d’éditions car il en existe plusieurs pour tous ces textes : soit en petits classiques, soit en collections de poche – Hachette, Folio-Essais, Garnier-Flammarion, Points-Seuil, Vrinpoche, Presses-Pocket Agora, Tel-Galli-mard, 10/18, etc.Platon : Apologie de Socrate ; Ménon ; Gorgias ; La République ; Phèdre, Le Ban-quet… / Aristote : Éthique à Nicomaque ; La Politique… / Épictète : Manuel / Épi-cure : Lettre à Ménécée / Machiavel : Le Prince / Hobbes : Le Citoyen ; Léviathan / Descartes : Méditations métaphysiques ; Le Discours de la méthode… / Pascal : Pensées / Spinoza : Éthique ; Traité théologico-politique / Rousseau : Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes ; Le Contrat social… / Kant : Critique de la raison pure ; Fondements de la métaphysique des mœurs ; Opuscules sur l’histoire (Idée d’une histoire universelle, Projet de paix perpé-tuelle)… / Hegel : La Raison dans l’histoire ; Esthétique ; La Phénoménologie de l’esprit… / Marx (et Engels) : Le Manifeste du parti communiste… / Nietzsche : Généalogie de la morale ; Par-delà le bien et le mal ; Crépuscule des idoles, Le Gai Savoir… / Freud : Cinq leçons sur la psychanalyse ; Sur le rêve ; Malaise dans la civilisation… / Alain : Idées ; Éléments de philosophie ; Propos (sur les pou-voirs ; sur le bonheur)… / Bergson : L’évolution créatrice ; Le rire ; la Pensée et le mouvant ; l’Énergie spirituelle… / Bachelard : La formation de l’esprit scientifique ; la Philosophie du non ; la psychanalyse du feu… / Merleau-Ponty : Phénoménolo-gie de la perception ; Éloge de la philosophie ; L’Œil et L’Esprit… / Sartre : L’Être et le Néant ; L’existentialisme est un humanisme… / Arendt : Le système totalitaire ; Du mensonge à la violence ; Condition de l’homme moderne… / Lévi-Strauss : Tristes tropiques ; Race et histoire… / Michel Foucault : L’ordre du discours ; His-toire de la folie à l’âge classique ; Les mots et les choses…

LETTRES

public concerné

L’épreuve de lettres telle qu’elle est proposée dans le cadre du concours ne s’adresse pas à des étudiants spécialisés en littérature.Tout étudiant peut donc envisager de faire le choix de se lancer dans la dissertation littéraire, sous certaines conditions néanmoins.

nature de l’épreuve

Le sujet demande de la part de l’étudiant des connaissances littéraires acquises au cours de sa scolarité :• connaissances « classiques » : les grands auteurs au programme des classes de

seconde et première ;

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• connaissances « approfondies » : les auteurs étudiés en scolarité après le bac-calauréat ;

• connaissances « personnelles » : les auteurs choisis librement dans la pratique de la lecture comme loisir.

programme

• En 2008, le thème était « Le bourgeois dans la littérature ».• En 2009, le thème était « La représentation du travail dans la littérature française ».• En 2010, le thème était « Le roman policier : émergence et évolution d’un genre

littéraire ».• En 2011, le thème était « Autobiographie et roman autobiographique ».• En 2012, le thème était « Le thème de la guerre dans la littérature ».• En 2013, le thème était « La littérature et l’engagement ».• En 2014, le thème sera « L’étranger en littérature, source de réflexion et de diffusion

d’idées nouvelles ».

conSeilS de préparation

Pour traiter correctement le sujet, il est attendu de l’étudiant :• Une capacité à lire et comprendre un sujet en recherchant les différents aspects

de traitement possibles et les différents points de vue possibles. Il convient donc de se défier d’une lecture univoque du sujet proposé. L’exploration des termes de l’énoncé est particulièrement recommandée.

• Qu’il mobilise ses connaissances dans le domaine de la littérature, quelles que soient les sources d’acquisition. L’originalité des auteurs cités n’est pas un cri-tère déterminant.

• Qu’il structure correctement son raisonnement afin de développer un point de vue avec progression et en s’appuyant sur des références précises (auteurs et œuvres).

• Qu’il organise son écriture afin de conduire ce raisonnement : introduction, déve-loppement et conclusion. Les règles traditionnelles de construction d’un devoir, d’une partie et d’un paragraphe doivent être maîtrisées.

• Qu’il témoigne d’une maîtrise de l’expression et de la communication écrites dans le souci de communiquer avec un lecteur.

• Qu’il témoigne d’une maîtrise de la langue française dans la correction orthogra-phique et grammaticale.

• La capacité à développer un point de vue personnel, notamment en situant la littérature dans un contexte (historique, socioculturel…) est appréciée.

• Les compétences méthodologiques pour répondre au sujet sont celles dévelop-pées dans l’apprentissage scolaire.

bibliographie

Tout étudiant pourra s’appuyer sur les cours suivis dans son cursus (se reporter aux programmes de français et littérature des lycées de l’Éducation nationale).Aucun ouvrage particulier n’est à recommander sinon les manuels de français de seconde, première et terminale.Certains sites sur Internet sont consacrés à la littérature (« auteurs », « litté ra ture », « rubriques littéraires », « écrivains », « poètes », « histoire littéraire », « culture et littérature », « histoire de la langue française », « notions minimales d’histoire litté-raire », etc.).Cependant, l’entraînement est une source considérable de progrès.L’évaluation ou l’auto-évaluation (référence à des corrigés de sujets donnés dans des ouvrages d’annales) sont nécessaires lors de la préparation.

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SCIENCES HUMAINES

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Les candidats susceptibles de choisir l’épreuve de sciences humaines doivent posséder une solide culture générale en histoire, sociologie et/ou économie.Toutes ces sciences sociales abordent un même phénomène sous des angles dif-férents mais complémentaires.Elles permettent de se déprendre des préjugés du discours commun.Il convient donc de ne pas se satisfaire du seul discours journalistique qui ne sau-rait suffire à se constituer une culture générale : il faut connaître les bases des discip lines de sciences sociales ainsi que leur esprit pour mieux sociologiser un problème d’actualité à l’aide de références et d’outils conceptuels.

programme

• En 2008, le thème était « Sociologies de la pauvreté et de l’exclusion ».• En 2009, le thème était « Le lien social à l’épreuve des mutations des sociétés ».• En 2010, le thème était « La démocratie ».• En 2011, le thème était « Histoire et changement ».• En 2012, le thème était « Hiérarchie et stratifications sociales ». • En 2013, le thème était « La bureaucratie ». • En 2014, le thème sera « Elite, élites et élitisme ».

conSeilS de préparation

• L’intelligence du sujet forme le premier critère de l’évaluation. Elle tient dans la capacité de problématisation d’une question, c’est-à-dire dans la capacité à soulever les enjeux intellectuels qui s’y attachent. Cela suppose une connais-sance des grandes questions qui traversent les sciences humaines et sociales. Cette bonne culture suppose maîtrise des concepts et connaissance des auteurs essentiels (voir bibliographie). Première recommandation donc : procéder à des lectures.

• La possession de connaissances techniques sur le thème proposé forme le deuxième critère. Connaissances factuelles (chiffres, données, résultats d’en-quête, etc.) et connaissance d’auteurs spécialisés sur la question. Nourrir la copie d’un point de vue d’expert suppose l’appropriation de ces connaissances. Les copies se révèlent souvent très pauvres en la matière.

• Enfin, troisième recommandation générique : la démonstration de la maîtrise des règles élémentaires de la dissertation. Capacité à développer une argumentation (plan, architecture de la dissertation), respect de la langue (syntaxe et ortho-graphe).

bibliographie

Lire les manuels de sociologie et les introductions à l’économie sur trois fondateurs des sciences sociales :• Laurent Fleury, Max Weber, PUF, coll. « Que sais-je ? », 2001.• Philippe Steiner, La Sociologie de Durkheim, éd. La Découverte, coll. « Repères »,

1994.• Frédéric Vandenberghe, La Sociologie de Georges Simmel, éd. La Découverte,

coll. « Repères », 2001.

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durée : 2 heureS.

CONSIGNES

Aucun document n’est autorisé.

LE CANDIDAT DOIT CHOISIR UN SUJET PARMI LES 3 SUJETS PROPOSES.

Le numéro du sujet choisi doit être indiqué sur la première page de la copie :N° 1 PhilosophieN° 2 LettresN° 3 Sciences Humaines

SUJETS

SUJET N° 1 : PHILOSOPHIE

Le bonheur est-il le bien suprême ?

SUJET N° 2 : LETTRES

Après avoir résumé et analysé ce texte, vous exposerez votre réflexion sur l’importance de l’engagement

d’un auteur dans les combats de son époque.

SUJET N° 3 : SCIENCES HUMAINES

Bureaucratie et rationalité.

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SUJET N° 1 : PHILOSOPHIE

Le bonheur est-il le bien suprême ?

« Quels sont les desseins et les objectifs vitaux trahis par la conduite des hommes, que demandent-ils à la vie, et à quoi tendent-ils ? On n’a guère de chance de se tromper en répondant : ils tendent au bonheur ; les hommes veulent être heureux et le rester. » Dans ce passage de Malaise dans la civilisation, Freud traduit l’idée an-cienne et commune selon laquelle le bonheur serait sans conteste la fin ultime que se fixent les hommes, le bien qu’il espère le plus atteindre, synonyme de contente-ment parfait. Le bonheur serait donc le bien suprême, c’est-à-dire le bien achevé, qui surpasse tous les autres et que rien ne peut égaler. Cette évidence s’accorde avec la pensée doxique et est confortée par une tradition philosophique « eudémo-niste ». Pourtant la réflexion sur le bonheur, qu’elle parte d’observations empiriques ou qu’elle s’approfondisse sur le plan philosophique, conduit à plusieurs interroga-tions. D’une part le bonheur est-il accessible ? Si ce « bien » ne peut être atteint, s’il se dérobe sans cesse et apparaît plus illusoire que réel, peut-on encore dire qu’il soit un bien ? D’autre part, qualifier le bonheur de bien « suprême », dépassant en valeur tous les autres, revient à juger secondaires voire inessentielles d’autres fins, tel le respect de nos devoirs qui contrarient parfois nos désirs. Or est-ce pensable de les négliger voire de les sacrifier, au nom de la poursuite du bonheur ? La ques-tion de savoir si le bonheur est le bien suprême mérite donc d’être examinée. Le bonheur représente-t-il vraiment l’idéal dont la valeur surpasse tous les autres ? Est-il le bien absolu ou n’est-il qu’un bien relatif ? Nous verrons d’abord ce qui permet d’assimiler le bonheur au bien suprême. Puis nous montrerons que cette identification du bonheur au bien absolu peut être discutée, ce qui obligera à pré-ciser sa place dans les fins que poursuit l’homme.

I – Le bonheur, objectif majeur, au point qu’il semble être la finalité ultime et le bien absolu Idée-clé : convergence entre doxa et philosophie antique pour considérer le bon-heur comme bien suprêmeUne observation de Blaise Pascal appuie l’idée que le bonheur est le but ul-time : « Tous les hommes recherchent d’être heureux […]. C’est le motif de toutes les actions de tous les hommes, jusqu’à ceux qui vont se pendre. » Les moyens pour se rendre heureux diffèrent sans doute, mais la recherche du bonheur serait la préoccupation majeure des hommes, leur aspiration universelle et permanente.Opinion commune et définition générale : le bonheur semble constituer pour tout un chacun le bien le plus élevé, car il est spontanément assimilé à un accom-plissement total, que rien ne peut surpasser car il englobe tous les autres biens, qui eux ne sont que partiels. Le bonheur se définit ainsi couramment comme un état ou un sentiment durable de satisfaction et de plénitude, dus à la réalisation des désirs les plus importants et au développement de toutes nos potentialités, physiques, intellectuelles… Le bonheur, thème central des philosophies de l’Antiquité qui en font le « sou-verain bien » : si l’on se réfère aux Stoïciens ou aux Epicuriens, le bonheur est synonyme de « souverain bien ». Au-delà de leurs divergences, ces philosophies sont « eudémonistes », plaçant le bonheur au sommet des biens. Il s’identifie alors à un idéal de sagesse, de vertu, d’équilibre (« ataraxie » épicurienne ou « apathie »

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stoïcienne) qui se conquiert en cultivant un art de vivre ou une ascèse reposant sur l’exercice de la raison, la pratique de la tempérance… Pour Aristote, le bonheur est aussi le but de la vie et le bien suprême : « On peut dire, en effet, de toutes les choses du monde, qu’on les désire toujours pour autre chose, excepté toutefois le bonheur ; car c’est lui qui est le but », ou « fin en soi » (Ethique à Nicomaque, X, 6). Le bonheur apparaît ici comme bien absolu et seul but absolu, tous les autres objectifs étant des buts relatifs. Toutes les activités pratiquées et tous les biens convoités ne sont pas désirés pour eux-mêmes, mais comme biens relatifs ou moyens en vue de parvenir à un autre but relatif ou en vue du but ultime qui est le bonheur. On fait du sport pour la santé, on achète des appareils pour le confort domestique, on entretient des amitiés pour l’épanouissement affectif, on fait des études pour la culture et pour la réussite sociale… Ce sont autant de buts partiels, d’étapes, en vue d’autre chose. En revanche, on désire le bonheur pour lui-même et on ne désire rien au-delà du bonheur ; lui seul est une fin en soi, un bien qui vaut par lui-même et qui est un absolu : il est la totalité achevée, la réalisation de tous les désirs.

II – Remises en question de la valeur « suprême » du bonheurIdée-clé : montrer les problèmes qu’entraîne une survalorisation de la finalité du bonheurUn but qui serait inaccessible ressemble plus à une chimère, objet d’espoir toujours déçu, qu’à un bien. L’homme rencontre des embûches voire des obs-tacles dans sa quête du bonheur : maladies, accidents, tourment de se savoir mortel, faiblesse de l’homme face à la nature parfois destructrice (séismes…), détresses issues de nos rapports aux autres, petites mesquineries, grandes tra-hisons, inégalités sociales, violences extrêmes des guerres… Les exemples sont légion. Des philosophes pessimistes quant à la possibilité pour l’homme d’at-teindre le bonheur, donnent alors des arguments pour remettre en cause son statut de « bien suprême ». La condition humaine semble absurde et désolante si nous avons comme but ultime un « bien » voué à nous échapper. Pour Freud, si le projet de l’homme est de se rendre heureux, c’est une quête vaine, un « programme irréa-lisable » ; « il nous est beaucoup moins difficile de faire l’expérience du malheur » (Malaise dans la civilisation). Schopenhauer insiste aussi sur le sort douloureux de l’homme qui oscille entre souffrance et ennui, le « vouloir-vivre » suscitant des désirs toujours renouvelés et jamais intégralement comblés. Le « bien » que serait le bonheur serait inconsistant, l’homme n’éprouvant que des plaisirs éphémères sur fond de perpétuelle insatisfaction.Risque de souffrir d’un « dégoût du bien-être » si le bonheur est quand même atteint : connaître un bonheur complet, être bienheureux, supprimerait inquiétudes et manque, et dispenserait d’efforts, sort apparemment enviable. Mais cela engen-drerait saturation et monotonie : une plénitude trop paisible ou une quiétude abso-lue serait ennuyeuse. Dans La Nouvelle Héloïse (6e partie, lettre VIII), Rousseau évoque le « dégoût du bien-être » qui s’installe si tous les désirs sont comblés. Donc paradoxalement, même si l’homme pouvait être parfaitement heureux, il n’en serait pas si heureux, car dans ce trop-plein de bonheur ou cet excès de facilité, il n’aurait plus de désir, plus rien à chercher. Il lui manquerait le manque, le désir, qui tant qu’il n’est pas réalisé, stimule l’action et l’imagination. Il y a un « plaisir de désirer », de se réjouir à l’avance de ce qu’on espère réaliser. Selon Rousseau, un homme tout puissant, qui n’a plus rien à désirer, est très malheureux. Il soutient même qu’ « on n’est heureux qu’avant d’être heureux » : l’espérance du bonheur serait paradoxalement le véritable bien, plus que le bonheur réalisé… Risque d’aliénation si nos pensées sont sous l’influence d’un « condition-

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nement au bonheur » : des critiques du monde contemporain ouvrent d’autres pistes pour contester la valeur de bien suprême souvent accordée au bonheur, ou pour mettre en garde contre les dangers d’une prévalence excessive donnée à sa recherche. Au xixe siècle déjà, Tocqueville observe dans la société américaine une sorte de culte du bonheur qui est un piège pour la démocratie, pour la liberté et l’exercice des droits politiques. Chacun cherchant avant tout son bonheur particu-lier, personne ne veut plus ou ne sait plus participer au dessein commun. Le souci prioritaire voire exclusif du bonheur se marque dans l’envie de réussite économique et professionnelle, la défense d’intérêts privés, le goût du confort matériel, pour soi et quelques proches (famille, amis), avec une indifférence croissante pour la chose publique. Le déficit de civisme favorise la mise en place d’un gouvernement « tuté-laire » qui veille à tout prendre en charge, déresponsabilisant les individus. Cette « oppression » inédite repose donc sur la servitude volontaire d’individus devenus avant tout des consommateurs infantiles, soucieux de bien-être, dans un système qui encourage le divertissement : l’Etat « aime que les citoyens se réjouissent, pourvu qu’ils ne songent qu’à se réjouir » (De la Démocratie en Amérique, tome 2, partie IV). Dans un autre registre, l’idéologie du bonheur est dénoncée dans des oeuvres devenues des classiques de la science-fiction. Aldoux Huxley (Le meilleur des mondes) ou Ray Bradbury (Fahrenheit 451) imaginent le cauchemar (« contre utopie ») de sociétés où les hommes sont poussés à ne désirer que le bonheur, un bonheur immédiatement consommable, artificiel et permanent, injecté à coups de distractions faciles et de pilules qui rétrécissent le champ de conscience et d’ac-tion, nivellent voire détruisent les facultés d’imagination, de réflexion et de contes-tation. Le bonheur conforme, essai de François Brune sur l’emprise oppressive du système publicitaire, invite aussi à porter un regard critique sur une disposition mentale et comportementale trop focalisée sur le bonheur. L’homme contemporain est manipulé par un discours qui fait du bonheur par la consommation l’alpha et l’oméga de la vie, ce qui est à la fois un leurre (le système créant plus d’exclus et de frustrés que de gens vraiment heureux) et une mutilation (par réduction de l’esprit critique, décervelage et uniformisation – émergence de « l’homme unidimension-nel » selon Marcuse).

III – Le bonheur n’est pas le bien suprême ; il est subordonné à d’autres exi-gences, surtout morales Idée-clé : relativisation de l’importance du bonheur, éclairée par des analyses de Kant. L’incapacité de la raison à nous rendre heureux empêche de considérer le bonheur comme le bien suprême : en rupture avec des philosophes anciens pour qui la raison est une faculté maîtresse pour devenir heureux par la sagesse, Kant constate que « plus une raison cultivée s’occupe de poursuivre la jouissance de la vie et du bonheur, plus l’homme s’éloigne du vrai contentement. » (Fondements de la métaphysique des mœurs, 1re section). En effet, s’adonner à des tâches intel-lectuelles ne favorise pas la quiétude. Ceux qui raisonnent, se plongent dans des études théoriques, dans d’incessantes réflexions, réalisent tôt ou tard qu’ « ils se sont imposés plus de peine qu’ils n’ont recueilli de bonheur », et peuvent envier ceux qui mènent une vie simple et suivent leurs penchants sans se questionner. Une telle vie, plus impulsive ou « inconsciente », procure un bien-être plus tran-quille. Faut-il alors, pour s’assurer d’être heureux, tomber dans la « misologie » (« haine de la raison »), l’obscurantisme, et délaisser l’activité de l’esprit, en menant une vie d’ « imbécile heureux » ? Kant refuse cette voie, qui ravalerait l’homme au rang d’animal. De l’incapacité de la raison à nous rendre heureux, Kant déduit plutôt qu’elle est en l’homme pour qu’il vise d’autres fins que le bonheur. Il serait

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absurde que le bonheur soit le bien suprême pour les hommes puisque les facultés propres à la nature humaine les éloignent de ce but : « la fin de leur existence est toute différente et beaucoup plus noble… c’est à cette fin, non au bonheur, que la raison est spécialement destinée. »Destination particulière de l’homme à poursuivre des fins culturelles et mo-rales : se rendre digne du bonheur a plus de valeur que se rendre heureux. Dans l’Idée d’une Histoire universelle d’un point de vue cosmopolitique, Kant pré-cise le « plan de la nature » pour les hommes : ils sont spontanément tentés par le bonheur, le repos, la paix, la facilité, mais la nature les pousse à la discorde, au tra-vail, à des peines et des difficultés, pour mieux développer leurs aptitudes propres et les faire gagner en estime d’eux-mêmes plus qu’en bien-être. Dans la « troi-sième proposition » de cet ouvrage, Kant retrace les lents progrès accomplis pour passer d’un stade rudimentaire à un certain confort, à des mœurs plus raffinées... Il ne détaille pas, s’intéressant surtout au sens de cette dure condition infligée à l’homme : « il semble que la nature n’ait nullement tenu à ce qu’il vive agréablement mais, au contraire, à ce qu’il travaille à s’élever suffisamment pour se rendre digne du bonheur » ; « c’est comme si elle tenait davantage à ce qu’il parvînt à l’estime raisonnable de soi qu’au bien-être ». En forçant l’homme à tout tirer de lui-même, la nature lui assigne une autre finalité que le bien-être. Son bien suprême n’est donc pas le bonheur, sinon la nature lui aurait donné des instincts pour lui faciliter la vie, mais c’est qu’il se montre méritant en étant autonome et en surmontant les embûches. Pour l’homme, se réaliser n’est pas assouvir les besoins et désirs, mais accéder à l’autonomie et à une « estime raisonnable de soi ». « Raisonnable » au sens où la fierté est légitime, fondée, et « raisonnable » aussi dans la mesure où ce sentiment est lié à l’activité de la raison : l’homme est capable de se s’autodéter-miner par la raison ; il est responsable de sa destinée. L’homme étant le seul être à se construire lui-même, la valeur de son existence réside par conséquent dans le « mérite » qu’il a à s’autoréaliser. La valeur de son existence ne se mesure pas à la quantité de bien-être mais à la qualité des efforts accomplis pour l’atteindre. « Il vaut mieux être un homme insatisfait qu’un porc satisfait. » (John Stuart Mill, dans L’Utilitarisme). On peut relativiser l’importance du bonheur pour une der-nière raison, purement morale. La quête du bonheur est inscrite comme valeur fondamentale dans la déclaration d’indépendance de 1776 puis dans le Préam-bule de la Constitution américaine (« pursuit of happiness »), et il paraît normal de reconnaître ce droit, impliquant des libertés pour chacun de faire ses choix pour atteindre ce but. Mais ce droit ne peut pas justifier toute forme d’action et toute liberté dans les moyens employés : si au nom du bonheur, tous les moyens sont bons, cela ouvre la porte à l’immoralité. L’idéal du bonheur promu comme but unique et suprême de l’existence est un idéal moralement suspect voire indéfen-dable, car chercher uniquement à se rendre heureux à tout prix peut faire tomber dans un égoïsme extrême, la pire figure d’un tel bonheur, immoral ou indigne, étant le bonheur des scélérats. La citation de Mill suggère à cet égard qu’il vaut mieux un bonheur incomplet ou imparfait ou même pas de bonheur du tout, qu’un bon-heur indigne… L’homme doit régler ses actions en tenant compte d’autrui, donc la recherche du bonheur personnel doit se concilier avec le respect des devoirs envers autrui. Kant pense même que le souci de la moralité est plus important que la quête du bonheur, car si une conduite morale ne garantit pas le bonheur, elle a cependant plus de valeur pour l’homme ; au moins, en agissant moralement, on ne se rend pas indigne du bonheur, on ne déchoit pas à ses propres yeux. Tou-tefois Kant nuance sa « relativisation » de l’importance du bonheur : il ne va pas jusqu’à dévaloriser ce but. Renoncer au bonheur serait une exigence démesurée et absurde, d’une part parce que c’est un penchant naturel à tous ; nos besoins et

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désirs demandent à être satisfaits, ce qui valide le « droit au bonheur » ; d’autre part parce qu’il vaut mieux être heureux soi-même, pour se tourner vers autrui. C’est une condition pour l’action morale, ou pour éviter la tentation de l’immoralité. Etre accablé de malheurs peut empêcher d’accomplir le bien, et risque même d’entraî-ner vers le mal. Se rendre heureux est donc « indirectement un devoir moral » pour Kant. Mais ce statut signifie encore la prévalence des fins morales sur la visée du bonheur, ce qui confirme que ce dernier n’est pas le bien suprême.

SUJET N° 2 : LETTRES

La rose et le réséda

La rose et le résédaCelui qui croyait au cielCelui qui n’y croyait pasTous deux adoraient la bellePrisonnière des soldatsLequel montait à l’échelleEt lequel guettait en basCelui qui croyait au cielCelui qui n’y croyait pasQu’importe comment s’appelleCette clarté sur leur pasQue l’un fut de la chapelleEt l’autre s’y dérobâtCelui qui croyait au cielCelui qui n’y croyait pasTous les deux étaient fidèlesDes lèvres du cœur des brasEt tous les deux disaient qu’elleVive et qui vivra verraCelui qui croyait au cielCelui qui n’y croyait pasQuand les blés sont sous la grêleFou qui fait le délicatFou qui songe à ses querellesAu cœur du commun combatCelui qui croyait au cielCelui qui n’y croyait pasDu haut de la citadelleLa sentinelle tiraPar deux fois et l’un chancelleL’autre tombe qui mourraCelui qui croyait au cielCelui qui n’y croyait pasIls sont en prison LequelA le plus triste grabatLequel plus que l’autre gèleLequel préfère les ratsCelui qui croyait au cielCelui qui n’y croyait pas

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Un rebelle est un rebelleNos sanglots font un seul glasEt quand vient l’aube cruellePassent de vie à trépasCelui qui croyait au cielCelui qui n’y croyait pasRépétant le nom de celleQu’aucun des deux ne trompaEt leur sang rouge ruisselleMême couleur même éclatCelui qui croyait au cielCelui qui n’y croyait pasIl coule, il coule, il se mêleÀ la terre qu’il aimaPour qu’à la saison nouvelleMûrisse un raisin muscatCelui qui croyait au cielCelui qui n’y croyait pasL’un court et l’autre a des ailesDe Bretagne ou du JuraEt framboise ou mirabelleLe grillon rechanteraDites flûte ou violoncelleLe double amour qui brûlaL’alouette et l’hirondelleLa rose et le réséda Louis Aragon, 1943.

Après avoir résumé et analysé ce texte, vous exposerez votre réflexion sur l’importance de l’engagement d’un auteur dans les combats de son époque.

ATTENDUS DE CORRECTION

Nous avons choisi de proposer comme thème « littérature et engagement » invitant ainsi le candidat à développer une réflexion sur la relation entre l’auteur et son époque dans le témoignage ou la contribution que cet auteur apporte aux débats et combats.Pour traiter ce sujet, le candidat pourra prendre appui à la fois :

– sur ses études littéraires ;– sur ses lectures personnelles.

Nous présentons ici des éléments qui ne constituent pas un « corrigé type ». Ils proposent des axes de réflexion pour le traitement du sujet choisi.

Le devoir devra être construit en respectant les normes scolaires et universitaires. Les temps successifs devront notamment être respectés (parties structurées et liées entre elles par un raisonnement, introduction et conclusion).

La pertinence des références aux auteurs et aux œuvres sera appréciée.

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La qualité de l’expression écrite sera prise en compte : précision du vocabulaire, correction orthographique et grammaticale, clarté de la syntaxe.

Qu’est-ce que l’engagement ?Préalablement, le candidat devra proposer une définition, personnelle ou en réfé-rence à ses connaissances, de l’engagement. Cette définition pourra faire appa-raître que s’engager consiste, notamment, à :Prendre parti dans des débats,Par des discours,Par des actes.

Pourquoi un écrivain s’engage-t-il ?Par l’engagement, un écrivain décide résolument de prendre part, et d’apporter sa part, à un débat ou à un combat. Dans un débat d’idées ou par un combat pour une cause, il s’inscrit alors dans son époque, ses ombres et ses lumières, ses drames et ses espoirs. Il en appelle à la conscience collective, à la raison des hommes et des « puissants », en dénonçant souffrances ou injustices. Il s’appuie sur l’audience que rencontre son œuvre, littéraire, picturale ou musicale. Parfois même, il sort du domaine artistique pour entrer, comme le fit par exemple Victor Hugo, dans le combat politique comme citoyen, brigand alors un mandat avec la volonté de représenter le peuple.En somme, comme tout homme engagé, l’écrivain tente d’impulser un mouve-ment dans l’espoir d’y voir adhérer ses contemporains, de contribuer à changer le monde, ou tout au moins à le rendre meilleur. Que ce soit en défendant la victime d’une injustice, individu ou peuple, en dénonçant l’arbitraire ou l’oppression, les valeurs de référence s’affirment universelles : la liberté de penser et d’agir, le res-pect et la tolérance.

L’apport de la littérature à l’engagementMême si nous nous limitons ici au domaine de la littérature, dont plus particuliè-rement la poésie, les constats sont valables pour toute personne de notoriété et de talent, mettant ses qualités et sa légitimité au service d’une cause qu’il défend, non comme artiste, mais comme homme. L’œuvre littéraire donne alors aux idées défendues de la force et la notoriété de la portée.

La question se pose de savoir si la littérature engagée peut être réduite à une lit-térature militante. Que l’on soit dans le témoignage, dans l’appel à la mobilisation pour soutenir ou combattre, l’artiste vise à toucher les consciences et à provoquer un mouvement autrement que par une approche didactique.L’analyse du texte proposé en sujet devra permettre de cerner la contribution de l’émotion.

Alors que l’on accuse facilement l’artiste en général, et le poète ici en particulier, de vivre dans une « tour d’ivoire », de s’éloigner du monde, les auteurs proposés à l’étude, et ceux que le candidat choisira de prendre en référence, témoignent de la volonté, et du courage, de descendre du Parnasse pour entrer dans l’arène. Ainsi, selon Hugo, l’engagement devient « l’honneur des poètes ».

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Le traitement du sujetLe poème proposé est paru pendant l’Occupation dans le journal résistant « le Mot d’ordre ». Aragon fut inspiré par les événements qui se développèrent à partir de 1941 : attentats contre l’occupant, exécutions d’otages.... Il fait dans ce poème référence en particulier à deux résistants fusillés :Gabriel Péri : homme politique et journaliste français, membre du Parti communiste,Honoré d’Estienne d’Orves : officier de marine, rallié au Général de Gaulle en 1940.Ce poème a été repris en 1945 dans le recueil « La Diane Française ». Il constitue le symbole de la fusion dans l’unité nationale.

Le candidat devra dans un premier temps, comme l’y invite le libellé, procéder à l’analyse du texte proposé, ici une poésie de Louis Aragon connu pour son double engagement : dans la résistance et aux côtés du Parti Communiste.Son commentaire, prolongeant cette analyse du texte, devra montrer comment le talent de l’auteur confère de la force et une portée à la cause qu’il défend et, au-delà, aux idées qu’il pose en idéal.Le candidat décrira avec précision l’époque dans laquelle se situent le texte et son auteur : l’occupation allemande en France lors de la seconde guerre mondiale. Il pourra ainsi témoigner de connaissances sur l’histoire et souligner les interactions entre la littérature et son temps : événements politiques et économiques, nationaux et internationaux par exemple. L’auteur proposé servira de référence pour étudier le thème de l’engagement.

Le candidat pourra rechercher des références dans ses acquis. Nous citerons ain-si, parmi de nombreuses sources possibles :Ronsard et les guerres de religion.Régnier et les guerres de religion.Agrippa d’Aubigné et les guerres de religion.Les philosophes du siècle des lumières.Chénier et la Révolution Française.Victor Hugo et l’engagement dans la vie politique.Lamartine et l’engagement dans la vie politique.Péguy et le nationalisme.Aragon et la résistance.Eluard et la résistance.(…)

SUJET N° 3 : SCIENCES HUMAINES

Bureaucratie et rationalité.

La problématique résidait ici dans la conjonction de coordination « et ». Faut-il penser le « et » dans le sens d’une indissociable solidarité ou dans celui d’une opposition ? Pour Edgar Morin la bureaucratie est avant tout « une méga-machine rationnelle dans son organisation et sa technique, (qui) procure des énergies folles à la folie humaine, et elle-même est possédée par raison » (2001, p. 214). Une manière d’accueillir cette ambivalence propre à la bureaucratie, et donc de nuan-cer l’identification entre bureaucratie et rationalité, pouvait consister à examiner la bureaucratie, comme voie de rationalisation du monde (I), avant d’interroger l’irra-tionalisme né de l’hypertrophie bureaucratique et le risque de « dé-rationalisation » du monde qui peut lui être associé (II).

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I – Bureaucratie et rationalité : une histoire conjointe ?

La période moderne contribue à reconstruire la pratique bureaucratique comme un mode de consécration de la rationalité. Le modèle bureaucratique peut donc être considéré comme un principe identifié à la rationalité elle-même, ayant la forte tendance de mise en ordre des acteurs sociaux.

A / Un « et » de conjonction entre bureaucratie et rationalité Pour Weber la bureaucratie est « une forme d’organisation la plus rationnelle, la plus efficace ». La bureaucratie demeure l’élément fondamental de la rationalisation du monde moderne et possède les traits distinctifs du rationalisme occidental. La bureaucratie, notion descriptive et non péjorative chez Weber, s’applique à l’État, l’entreprise et l’église (le prêtre, fonctionnaire de l’Église). Elle rompt avec les struc-tures patriarcales de la domination traditionnelle et avec celles de l’administration patrimoniale. Mode alternatif d’exercice de la domination dans la « quotidienneté », elle s’oppose également au charisme qui intervient comme forme extraordinaire. Elle constitue le mode d’administration approprié, sous sa forme pure, à l’exercice de la domination rationnelle-légale.

Selon Weber, la bureaucratie correspond historiquement à la modernité c’est-à-dire au développement de l’Etat moderne et de l’économie capitaliste. C’est aussi un phénomène culturel, adapté à chaque type d’organisation. Manifestation de la rationalisation, c’est-à-dire de l’emprise croissante d’une rationalité formelle, fon-dée sur l’application méthodique de règles et de procédures, qui permet calcula-bilité et prévisibilité (Berechenbarkeit), la bureaucratie apparaît comme l’une des formes emblématiques du rationalisme occidental (Economie et société, p. 229). Parce que Weber insiste sur le primat de la légitimité rationnelle-légale dans les sociétés qui se sont dotées d’un État moderne, sa pensée politique participe d’une sociologie de l’établissement des formes rationnelles, au premier rang desquelles figure selon lui la bureaucratie.

Pour Weber, un corps de fonctionnaires déliés de tout rapport d’allégeance per-sonnelle et recrutés en vertu de leur qualification vérifiée par un examen et sanc-tionnée par un diplôme, constitue l’instrument d’effectivité de la loi. Serviteur de la loi, le fonctionnaire, figure préalablement idéalisée par Hegel, devient l’homme typique de l’État moderne et assure un rôle de rationalisation de l’action publique. Le fonctionnaire se singularise par un ethos forgé dans la discipline bureaucratique (rationalité et impersonnalité) qui se retrouve en dehors de la sphère publique. Le bureaucrate spécialisé correspond à l’homme de la «profession-vocation» (Berufs-mensch) au service de l’entreprise moderne ou de l’administration étatique : il est la pierre angulaire de l’État et de l’économie en Occident.

B / Un « et » de disjonction entre bureaucratie et rationalité ?Max Weber porte son attention sur la tension entre rationalité et irrationalité au sein du monde moderne. Car Weber étudie l’histoire des formes de rationalité mais plus encore la coprésence de la rationalité et de l’irrationalité au sein de la société et du comportement individuel. Une partie essentielle de ses études historiques consiste à rendre compte de l’émergence du rationnel à partir de l’irrationnel. Il re-fuse cependant la forme de romantisme intellectuel que constituaient les courants anti-modernistes. Loin de toute critique émotionnelle de la civilisation industrielle, loin de tout souhait nostalgique de retour à un ordre social traditionnel, il ne cesse

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d’être obsédé par l’irrationalité des conduites et la tension entre rationalité et irra-tionalité au sein du monde moderne. Il comprend que ce qui peut être tenu comme rationnel d’un certain point de vue peut être inversement jugé irrationnel d’un autre. Autrement dit, Weber ne sépare pas la rationalité et l’irrationalité. La bureaucratie en forme un cas emblématique de cette problématique.

Pour ne développer que ce dernier exemple, l’un des aspects essentiels, trop sou-vent négligé, réside dans les fonctions de médiation que remplit cette institution dans l’économie. La Bourse permet aux hommes d’affaires et aux entrepreneurs de se rencontrer et d’échanger des informations dans leur domaine d’activité sous la forme unique de la valorisation monétaire. Ils se procurent des biens et des moyens de financement. La Bourse les oblige enfin à évaluer et à anticiper leur activité selon des règles de calcul rationnel. Par l’extension d’un principe de ges-tion et d’organisation rationnelle des conduites, la Bourse a favorisé les processus de rationalisation en procurant aux agents économiques un modèle pour l’action sociale. Cependant, la Bourse a dans le même temps, abrité nombre de figures de l’irrationalité, rappelant que la rationalisation et l’intellectualisation ne parviennent pas à ronger l’empire de l’irrationnel. Au contraire, avec la rationalisation crois-sante, l’irrationnel a pu se renforcer en intensité. Il est même un possible paradoxe des conséquences : un irrationalisme né de l’hypertrophie du processus de ratio-nalisation.

II – Bureaucratie, dérationalisation et irrationalisme

D’autres perspectives permettent de nuancer l’équation (voire l’adéquation) entre bureaucratie et rationalité. Au-delà du paradoxe d’un irrationalisme né d’une hy-pertrophie de la rationalisation, « paradoxe des conséquences » selon Weber, il est possible de voir cette thématique développée par les perspectives fonctionnalistes et néo-fonctionnalistes, mais également par perspectives critiques de l’Ecole de Francfort.

A / Les perspectives fonctionnalistes et néo-fonctionnalistesUne filiation directe, la plus évidente et sans doute la moins pertinente, gît dans les travaux de la sociologie des organisations telles qu’elle s’est développée en France sous l’égide de Michel Crozier. Le phénomène bureaucratique constituerait de ce point de vue une illustration apparemment emblématique

1. Michel Crozier rappelle

que les buts individuels ne sauraient être réductibles à ceux de l’organisation et postule, sur un mode sartrien d’apologie de la totale liberté, que les acteurs dis-posent d’une marge appréciable de liberté et d’autonomie et que leurs stratégies relèvent d’une rationalité limitée et contingente. Cette analyse stratégique posée dans L’acteur et le système (1977) est-elle une forme raffinée d’individualisme mé-thodologique ? Cependant, la critique des dysfonctionnements bureaucratiques, inspirée des travaux de Robert Merton

2, s’écarte de la méthode wébérienne en un

triple point : l’oubli des spécificités organisationnelles, publiques ou privées, l’oubli de la neutralité axiologique dans la normativité sous-jacente à la critique dévelop-pée

3, l’oubli d’un rapport à l’histoire et à la culture enfin constituent des limites à

une analyse de la bureaucratie4.

1 Le phénomène bureaucratique. Essai sur les tendances bureaucratiques des systèmes d’organisation modernes et sur leurs relations avec le système social et culturel

2 Éléments de théorie et de méthode sociologique3 État moderne, État modesteÉtat modeste, État moderne. Stratégies pour un autre changement4 Revue française de science politique

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1. Michel Crozier : Le phénomène bureaucratique et Etat moderne, Etat modeste2. De L’acteur et le système (1977) à Friedberg : Le pouvoir et la règle (1993)3. Niklas Luhmann : La théorie générale des systèmes

B / Les perspectives critiques de l’Ecole de Francfort1. Le viol de l’expérience : les Minima Moralia de Theodor Adorno2. La colonisation des mondes vécus par le système bureaucratique (Habermas)3. Du Béhémoth de Neumann à L’Holocauste comme culture de Imre Kertesz

La question de la fatale bureaucratisation du monde est en germe dans Dialektik der Aufklärung par Horkheimer et Adorno qui ont dépeint Ulysse comme figure emblématique de la rationalité instrumentale

5, mais aussi thématisé, plus encore

que ne l’aurait imaginé Weber, le renversement dialectique de la raison abstraite et technique en irrationalité sociale

6. Contre l’optimisme du progrès, le Fortschrittop-

timismus, l’accent est mis sur les nouvelles formes d’esclavage rationnel issues de la domination bureaucratique, la vie moderne dans un « habitacle (Gehaüse) dur comme de l’acier », comme l’eût dit Weber

7.

Les Minima moralia que Adorno écrivit entre 1944 et 1947 ne sont pas sans parentés avec le constat wébérien de l’avènement de « spécialistes sans esprit, jouisseurs sans cœur »

8 qui lui-même sonnait comme un écho de celui, plus nietzschéen, de

l’avènement des « derniers hommes ». Le désenchantement et la déshumanisation qui en résultent (Horkheimer et Adorno), la « colonisation des mondes vécus par le système » (Habermas) se retrouvent jusque dans la « réification comme oubli de la reconnaissance » (Honneth)

9.

La bureaucratisation du social comme forme de politisation de la société a égale-ment été thématisée par Horkheimer, puis par Marcuse qui perçoit la rationalité en finalité comme le type même de la bureaucratie comme une forme de domination. Franz Neumann a systématisé cette réflexion dans son Béhémoth

10. Habermas

l’a reprise avec l’idée de « colonisation des mondes vécus par le système »11

, que Niklas Luhmann a radicalisée par sa conception auto-poïétique d’un système tota-lisant

12.

Poussé à son terme, la bureaucratisation pourrait ainsi conduire à la civilisation du calcul et à la mort de l’esprit, voire sur la possibilité d’une alliance nouvelle entre ra-tionalité et barbarie

13, comme l’ont suggéré Bauman

14 ou démontré Imre Kertesz

15.

5 Dialektik der Aufklärung. Philosophische Fragmente, Dialectique des Lumières. Fragments philoso-phiques, Dialectique de la raison, Ulysses and the Sirens, Ulysses Unbound.6 Dialektik der Aufklärung. Philosophische Fragmente, Dialectique de la raison, Dialectique des Lumières.7 Pour la traduction de Gehaüse, nous suivons la traduction de Jean-Pierre Grossein.8 L’Éthique protestante et l’esprit du capitalisme suivi d’autres essais.9 La réification. Petit traité de Théorie critique.10 Béhémoth. Structure et pratique du national-socialisme (1933-1944).11 Tumultes.12 Soziale Système. Grundriss einer allgemeinen Theorie [Systèmes sociaux. Grandes lignes d’une théorie générale].13 L’histoire déchirée.14 La vie en miettes. Expérience postmoderne et moralité. Life in fragments, Le coût humain de la mondialisation, La société assiégée. 15 L’Holocauste comme culture. Discours et essais.

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CONSIGNES

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SUJET

L’ORGANISATION DU SPORT EN FRANCE

La gestion publique du sport. Vous décrirez et discuterez les rôles du sec-teur public, des fédérations sportives et du CNOSF ainsi que les aides qu’ils apportent au mouvement sportif.

(Tableaux et statistiques pouvant illustrer vos propos)

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CORRIGÉ

Corrigé sujet STAPS 1re année

L’État est largement impliqué dans l’organisation et le financement du sport en France. En 2008, la dépense sportive en France s’est élevée à 33,9 milliards d’eu-ros, dont 50 % pour les ménages, 40 % pour les financeurs publics et 10 % pour les entreprises. Les liens de l’État avec le mouvement sportif se manifestent par des relations étroites entre les services du ministère des Sports et les fédérations sportives. La France est de loin le pays d’Europe disposant du plus grand nombre de fonctionnaires d’État au sein du ministère de la Jeunesse et des Sports. Mais le développement du sport en France repose également sur une gestion partagée avec les collectivités territoriales. Leur intervention dans le domaine du sport n’a pas été reconnue dans les lois de décentralisation. Mais elles se sont emparées du sujet et assurent aujourd’hui les trois quarts du financement public accordé au sport.

Des clubs locaux jusqu’aux fédérations nationales, l’organisation du sport en France est indissociable du mouvement associatif. Mais l’État a progressivement imprimé au développement du sport les caractéristiques d’une mission de service public au travers de modes d’intervention originaux, au-delà de l’exercice de ses pouvoirs réglementaires traditionnels et de la délégation de certaines de ses pré-rogatives aux fédérations. L’État intervient directement dans l’encadrement et le financement du sport de haut niveau. Il participe également au financement des équipements sportifs réalisés sous la maîtrise d’ouvrage des collectivités territo-riales par des subventions directement affectées à certains projets. Ce dispositif, unique en Europe, a permis d’atteindre certains des objectifs qui avaient été fixés par les pouvoirs publics à la fin des années soixante, suite à la « déroute olym-pique » de 1960 à Rome. Notamment l’amélioration du niveau des équipes natio-nales dans plusieurs disciplines sportives.

Cependant, le développement rapide du sport professionnel, boosté par celui de la télévision, a creusé l’écart entre les disciplines très médiatisées et celles dont les besoins financiers ne sont que très partiellement couverts par des recettes com-merciales. Parallèlement, de nouvelles pratiques sportives, notamment les sports de nature, se développent en dehors du cadre fédéral classique, échappant ainsi au pouvoir réglementaire des fédérations et les privant de facto des adhérents et des recettes correspondants. Dans ce contexte nouveau, caractérisé par la mar-chandisation croissante du spectacle sportif et l’individualisation des pratiques, les modes de régulation traditionnellement mis en œuvre par l’État peuvent s’avérer parfois inadaptés.

1. L’organisation du mouvement sportif et la place de l’État

1.1 Le sport : une mission de service public Les principes essentiels qui régissent l’organisation générale du mouvement spor-tif émergent à la veille de la Seconde Guerre mondiale. Mais c’est en 1945, consi-dérant que le sport français constitue un élément capital du redressement de la Nation, que l’État s’attribue le monopole de la délivrance des titres sportifs et de la sélection des athlètes représentant la France dans les compétitions internatio-

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nales. C’est une compétence qu’il a déléguée aux fédérations sportives. À partir des années 60, l’État investit tous les champs sportifs : les équipements, qu’une loi de 1961 l’habilite à planifier et à normaliser, mais aussi l’organisation des com-pétitions, les aspects médicaux de la pratique sportive, la formation des cadres, le sport féminin… La création, en 1966, d’un ministère des sports couronne cet édifice. Sa Direction des Sports organise le sport français national et international, tant sur le plan civil que scolaire ou universitaire. Le ministère est chargé d’élaborer, de mettre en œuvre, et d’évaluer, la politique concernant les activités physiques et sportives, pour le sport de haut niveau, le sport pour tous et le sport professionnel.

Les moyens d’intervention de l’État sont essentiellement constitués par le pro-gramme budgétaire Sport et par un établissement public, le fonds national de développement du sport (FNDS) qui a pris en 2006 la suite du centre national de développement du sport (CNDS). Le FNDS inscrit son action dans le cadre des orientations générales fixées par le ministre chargé des sports en attribuant des concours financiers au comité national olympique et sportif français (CNOSF), aux associations sportives, aux collectivités territoriales, ainsi qu’aux associations et groupements d’intérêt public qui interviennent dans le domaine des activités phy-siques et sportives.

– La compétence générale de l’État

Au nom de sa compétence générale dans le domaine du sport, l’État intervient auprès de tous les acteurs du mouvement sportif, soit en réglementant leur activi-té, soit en la soutenant financièrement. Plusieurs textes de loi ont progressivement conforté ce rôle tutélaire : la loi Mazeaud (29/10/75), la loi Avice (16/07/84) et la loi Buffet (2000) confèrent à l’État une responsabilité essentielle dans le dévelop-pement des activités physiques et sportives qui sont d’intérêt général et dont la pratique constitue un droit. Cependant, l’affirmation de cette compétence générale de l’État s’accompagne de la reconnaissance du rôle des fédérations sportives agréées, qui participent à l’exécution de cette mission de service public et sont chargées « de développer et d’organiser la pratique des activités sportives, d’assu-rer la formation et le perfectionnement de leurs cadres bénévoles et de délivrer les titres fédéraux ». Ces textes, rappelés au cours des États généraux du sport (2002), ont réaffirmé le principe de l’unité du mouvement sportif en application duquel les fédérations sont dépositaires des intérêts de l’ensemble de ses composantes : le sport de masse, le sport de haut niveau, mais aussi le sport professionnel. Au titre de la solidarité entre celles-ci, la loi du 01/09/00 a créé une taxe, prélevée sur les contrats de cession des droits de télédiffusion des manifestations sportives, pour contribuer au financement du sport amateur. Depuis 2006, le Code du sport constitue le cadre réglementaire de l’organisation du sport en France. Il regroupe selon un plan global et cohérent l’ensemble des lois et décrets applicables au domaine du sport dans un document unique.

– L’importance du sport de haut niveau

La plus importante contribution financière de l’État au développement du sport correspond à la rémunération par le ministère de l’Éducation des professeurs d’EPS qui contribuent à la promotion du sport de masse. Les crédits consacrés au sport dans le budget du ministère de la Jeunesse et des Sports et les dotations du fonds national de développement du sport (FNDS) sont affectés principalement au sport de haut niveau. Selon la loi de 1984, c’est à l’État qu’il appartient, en

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liaison avec le mouvement sportif, d’assurer au sportif de haut niveau les moyens de se perfectionner et de veiller à son insertion professionnelle. C’est le ministre chargé des sports qui attribue la qualité de sportif de haut niveau, en application de critères déterminés par une commission composée à parité de représentants du mouvement sportif et de représentants de l’État. Aujourd’hui, 7 200 athlètes ins-crits sur la liste des sportifs de haut niveau peuvent accéder au versement d’aides personnalisées. L’INSEP, établissement public, est au service des Sportifs de Haut Niveau, et des cadres du mouvement sportif national et international. Il propose à l’élite française sportive des conditions appropriées pour concilier leur entraînement avec une for-mation scolaire, universitaire ou professionnelle. Les 850 sportifs de l’INSEP sont sélectionnés sur des critères de qualité par leurs fédérations sportives, et accueillis au sein de 24 « Pôles France ». L’INSEP accompagne le sportif dans son projet de vie, par un suivi médical et social. Son action est renforcée par les Centres régio-naux d’éducation physique et sportive (CREPS), qui abritent les pôles espoirs et les pôles France au sein desquels s’entraînent les athlètes.

Le ministère des Sports a constitué un corps de fonctionnaires (CTS) chargés, dans les fédérations sportives, d’assurer la détection, la formation et l’encadrement des sportifs de haut niveau. Au plan national, plus de 1 600 cadres techniques sportifs d’état concrétisent et animent le partenariat légalement prévu entre l’État et les fédérations sportives. Les missions des CTS procèdent à la fois des priorités de l’État et des politiques fédérales. Ils sont dirigés, dans chaque fédération, par un directeur technique national (DTN), lui-même fonctionnaire nommé par le directeur des sports, avec l’accord du président de la fédération. Ainsi, un agent de l’État assure, sous cette double hiérarchie, et donc dans des conditions parfois difficiles, la direction sportive de la fédération. • Au niveau régional et départemental et jusqu’en 2010, le ministère des Sports disposait de directions régionales de la jeunesse et du sport et de directions dé-partementales de la jeunesse et du sport qui relayaient localement ses missions. Depuis 2010, suite à la réforme de l’organisation territoriale de l’État, le ministère des Sports dispose d’un réseau de services déconcentrés qui définit de nouvelles rela tions entre le niveau régional et l’échelon départemental. • Au niveau régional, les directions régionales de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale (DRJSCS) sont chargées de piloter et de coordonner la mise en œuvre des politiques de la jeunesse, de l’éducation populaire, de la vie associative, des sports et de la cohésion sociale.• À l’échelon départemental, pour lequel l’organisation adoptée est désormais de nature interministérielle, les directions départementales de la cohésion sociale (DDCS) ou les directions départementales de la cohésion sociale et de la protec-tion de la population (DDCSPP dans les départements de moins de 400 000 habi-tants) sont chargées de la mise en œuvre des politiques de cohésion sociale et des politiques relatives à la jeunesse, aux sports, à la vie associative et à l’éducation populaire.

– La place des collectivités territoriales

L’absence de répartition de compétences n’a pas nui au développement des poli-tiques sportives territoriales. Bien au contraire, sur le fondement de l’intérêt géné-ral, les élus ont pu bâtir des politiques sportives locales en réponse aux besoins sociaux et aux demandes des acteurs locaux, en particulier à celles du mouvement sportif. Cette liberté de décision a toutefois engendré une grande hétérogénéité

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des politiques et des moyens consacrés par les collectivités de niveau comparable au sport. Autre effet de l’autonomie des collectivités à l’égard de la compétence sport, une concertation insuffisante. La superposition des politiques sportives liée à l’organisation administrative des collectivités locales donne souvent une image confuse des actions mises en œuvre et du rôle de chacun. Ce manque de concer-tation entre les différents niveaux de collectivités : commune, département, région, est un des traits caractéristiques du développement du sport en France depuis ces 20 dernières années.

L’effort budgétaire consenti par les collectivités territoriales (10,6 mrd € en 2008) est trois fois plus important que celui de l’État (3,2 mrd €). Les communes assurent la plus grande partie des efforts financiers pour l’organisation et la pratique du sport. En 2008, elles ont ainsi engagé 9,3 milliards d’euros, ce qui représente les deux tiers des dépenses publiques. Toutefois, ces chiffres ne prennent pas en compte la mise à disposition souvent gratuite, au profit des clubs, des équipe-ments sportifs appartenant aux communes dont le financement, parmi les acteurs publics, apparaît ainsi essentiel. Bien que faible en valeur absolue, la part crois-sante des dépenses des départements et des régions renforce le poids des collec-tivités territoriales dans le financement du sport.

Le sport est l’un des rares domaines qui ne fassent l’objet d’aucun article dans les différentes lois de décentralisation (1983). Tout au plus, dans une section relative à l’environnement et à l’action culturelle, il est fait état des promenades et des randonnées. Le code de l’environnement (2000) précise que le département peut favoriser le développement maîtrisé des sports de nature en établissant, après avis des communes intéressées, un plan départemental des itinéraires de promenade et de randonnée (PDIPR). Pour cela, le conseil général peut créer une commission départementale des espaces sites et itinéraires (CDESI) qui concourt à l’élabora-tion du plan départemental des espaces, sites et itinéraires relatifs aux sports de nature et propose des conventions pour sa mise œuvre. Elle est consultée sur toute modification du plan ainsi que sur tout projet d’aménagement ou toute mesure de protection des espaces naturels susceptible d’avoir une incidence sur l’exercice des sports de nature.

1.2 La place des fédérations sportives – Les obligations statutaires

La quasi totalité des fédérations sportives est agréée par le ministre des Sports. Cet agrément leur permet de participer à l’exécution du service public (délivrance des licences, promotion des activités dans les disciplines concernées…), de béné-ficier du concours de l’État, financier et en personnel, et de solliciter l’octroi d’une délégation de service public leur donnant certaines prérogatives :– l’organisation des compétitions sportives à l’issue desquelles sont délivrés les titres internationaux, nationaux, régionaux ou départementaux ; – les sélections correspondantes ;– les propositions d’inscription sur les listes de sportifs, d’entraîneurs, d’arbitres et juges de haut niveau.

Ces pouvoirs exclusifs attribuent aux fédérations une place centrale dans l’orga-nisation des disciplines. Les fédérations sont des structures associatives, exer-çant leur mission dans le cadre très souple de la loi de 1901. Il existe plus de

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cent fédérations sportives, dont la taille, la notoriété et les moyens financiers sont extrêmement divers. Les dix plus grandes fédérations concentrent les deux tiers des licenciés et les trois quarts des moyens financiers. Jusqu’à une date récente, l’adoption de statuts conformes à des statuts types arrêtés par décret en Conseil d’État constituait l’une des conditions de l’agrément. Toutefois, les règles de fonc-tionnement et les obligations comptables ne peuvent être les mêmes pour les fédérations qui manient plusieurs dizaines de millions d’euros par an et dont la dis-cipline constitue un enjeu médiatique et financier de premier plan, et pour celles, les plus nombreuses, qui fonctionnent encore principalement sur les principes du bénévolat et de l’amateurisme. La loi du 6 juillet 2003 a donc supprimé la référence à des statuts types, en lui substituant une liste de dispositions obligatoires fixée par décret.

– La tutelle de l’État

Au nom de sa compétence générale dans le domaine du sport, l’État exerce une fonction de régulateur qui le conduit à intervenir non seulement dans le cadre de ses missions classiques de puissance publique (sécurité des installations spor-tives) ou de santé publique (en matière de lutte contre le dopage), mais également en véritable organisateur du mouvement sportif : il tente par exemple de préserver les équilibres existant entre le sport amateur et le sport professionnel ou se préoc-cupe directement des conditions de formation et d’entraînement des sportifs de haut niveau, de leur situation économique et de leur reconversion ultérieure.

L’État et les fédérations sportives négocient des conventions d’objectifs qui pré-cisent les actions particulières que celles-ci s’engagent à conduire, à la demande du ministère et moyennant le versement d’une subvention, dans le cadre de leur mission de service public. L’État et les fédérations sportives négocient des conven-tions d’objectifs qui précisent les actions particulières que celles-ci s’engagent à conduire, à la demande du ministère et moyennant le versement d’une subvention, dans le cadre de leur mission de service public.

L’agrément et la délégation accordés par le ministère ont pour corollaire un pouvoir de tutelle exercé par l’État et la faculté pour ce dernier, en cas de manquements constatés, de procéder à leur retrait. Toutefois, le code du sport dispose clairement que les fédérations exercent leur activité en toute indépendance. Cependant, la loi ne contient aucune indication sur les modalités d’exercice de cette tutelle, notam-ment sur les sanctions dont elle pourrait être assortie. L’État peut éventuellement suspendre le versement de la subvention. Dispositif utilisé à deux reprises pour inciter des fédérations en cessation de paiements à clarifier leur situation financière et demander la nomination d’un administrateur provisoire (fédération française des sports de glace (FFSG) et fédération française de ski (FFS)). Il peut également envi-sager de retirer son agrément ou sa délégation. Ce qui apparaît délicat dans le cas de fédérations olympiques qui comptent des dizaines de milliers d’adhérents. En matière de délégation, le ministère ne fait d’ailleurs qu’entériner des situations de fait, le choix de la fédération délégataire étant souvent imposé par l’appartenance de celle-ci à une fédération internationale.

1.3 Le Comité national olympique et sportif français

Le CNOSF est une association reconnue d’utilité publique qui regroupe les orga-nismes nationaux à statut associatif dont l’objet correspond à des activités phy-

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siques et sportives (90 fédérations ont ainsi adhéré au CNOSF). Le CNOSF est l’unique représentant du CIO sur le territoire français avec pour mission de faire respecter les règles du Comité international olympique (CIO) qui régit les sports olympiques. Mais, il a également pour mission de représenter le sport français, pour les questions d’intérêt général, auprès des pouvoirs publics et des orga-nismes officiels, mais aussi de promouvoir la réalisation des infrastructures et équi-pements sportifs. En plus des délégataires, il a pouvoir de conciliation à toutes les autres fédérations agréées.

– Un partenaire privilégié de l’État

Son activité s’inscrit à la fois dans le cadre de la loi française, et de la charte olym-pique, selon laquelle il assure la représentation de la France aux Jeux Olympiques, notamment pour tout ce qui concerne la préparation, la sélection et la participation des athlètes français. C’est sans doute pour cette raison que la loi française ne place pas le CNOSF sous la tutelle du ministère des Sports. Ce qui confère au comité un rôle prééminent au sein du mouvement sportif. Le CNOSF assure avec l’État une cogestion du mouvement sportif. Ainsi, le CNOSF, dont le président est membre de droit de la Commission nationale du sport de haut niveau, assure la désigna-tion des autres membres de cette commission représentant le mouvement sportif et représente les fédérations et les clubs au sein du conseil de gestion du CNDS. Il est consulté sur tout arrêté du ministère des Sports accordant une délégation à une fédération ainsi que sur tout projet de réforme affectant le domaine sportif. Comme les fédérations, le CNOSF bénéficie de subventions annuelles provenant du CNDS et du concours de plusieurs fonctionnaires du ministère des Sports.

Conclusion

L’organisation du sport en France repose donc sur la coopération entre l’État, qui assure des fonctions régaliennes, et le mouvement sportif, délégataire d’une mis-sion de service public. L’État est responsable de la conduite des politiques spor-tives en France. Il délègue aux fédérations sportives le pouvoir d’organiser et de promouvoir la pratique de leurs disciplines et les soutient par le biais des conven-tions d’objectifs et le placement auprès d’elles de conseillers techniques sportifs. Le principe de cette collaboration suppose un dialogue permanent, qui est assuré par le ministère de la Santé et des Sports, au nom de l’État, et par le Comité natio-nal olympique et sportif français, au nom du mouvement sportif. Le Centre national pour le développement du sport (CNDS), établissement public national placé sous tutelle de la ministre de la Santé et des Sports, dont la gouvernance associe l’État, le mouvement sportif et les représentants des collectivités territoriales, contribue fortement au développement du sport en France et à l’aménagement du territoire dans le domaine sportif, notamment par l’attribution de subventions aux associa-tions sportives et le financement de construction et de rénovation d’équipements sportifs. Enfin, les collectivités territoriales, propriétaires de la grande majorité des équipements sportifs, mettent en œuvre, en liaison avec les associations sportives, des politiques d’animation sportive à l’échelon local, départemental et régional.

Mais dans le contexte général de la révision générale des politiques publiques (RGPP), dans la prochaine décennie un nouvel équilibre pour une nouvelle gouver-nance sportive sera à rechercher dans les relations entre les acteurs traditionnels du sport : l’État, les fédérations sportives, les collectivités territoriales et avec la médiatisation et la professionnalisation, les médias et monde de l’entreprise.

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TECHNOLOGIE

Programme, conseils, bibliographie

public concerné

Niveau BTS ou DUT en technologie.

nature de l’épreuve

Les candidats recevront un dossier décrivant une situation de production (produit et éléments du processus). Sur la base de ce dossier, différentes analyses sont de-mandées. Il s’agira, d’une part, d’étudier la situation présente dans les trois dimen-sions évoquées précédemment et d’autre part, de définir et évaluer différentes al-ternatives (par exemple, modifications du produit, du processus ou de sa gestion).Une calculette et une règle graduée sont indispensables.

critèreS d’évaluation

Le candidat devra montrer une compréhension du problème proposé, (reformula-tion structurée des éléments du dossier, schéma explicatif, calcul complémentaire) et une capacité à mener une analyse cohérente (par ex., les modifications envisa-gées doivent au moins être justifiées de manière qualitative).

objectifS

Il s’agit de tester la capacité des candidats à aborder un produit technique sous trois angles différents.• Le premier est relatif à la conception. Les questions génériques du domaine sont,

par exemple :– Quelles sont les fonctions que doit remplir le produit ?– Quelles sont les solutions capables de répondre à ces fonctions ?– Comment représenter schématiquement les solutions ?• Le second concerne la réalisation industrielle. Les problèmes abordés sont dans

ce cas :– Quels procédés mettre en œuvre ?– Quelles machines utiliser ?– Quelles compétences sont nécessaires à la réalisation du produit ?• Le dernier aspect concerne la gestion du processus industriel. Dans cette dimen-

sion les éléments demandés sont :– Comment maîtriser la qualité attendue ?– Quelles règles de synchronisation de la production mettre en place ?– Comment maîtriser les délais ?

conSeilS de prépararation

Prérequis : lecture de plans, connaissances générales des matériaux et de leur transformation, notions d’analyse de la valeur, notions de gestion des opérations.

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bibliographie

• C. Barlier, L. Girardin, Memotech Productique Matériaux et Usinage, éd. Éduca-livre, coll. « A. Capliez ».

• A. Chevalier, J. Bohan, Pour maîtriser la production industrielle, éd. Hachette technique.

• J.-P. Trotignon, L. Benoist, J. Nowak, B. Dupont, G. Boutier, D. Sacquepey, Organisation et technologie des systèmes de production, éd. Nathan technique.

• Normes NF X 50-152, NF X-50-151, NF X-50-150 relatives à l’analyse de la valeur.

Remarque : la réussite à l’épreuve ne suppose pas forcément d’avoir travaillé avec ces ouvrages mais au moins de maîtriser les éléments qui y sont abordés.

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durée : 2 heureS.

CONSIGNES

Aucun document n’est autorisé.Calculatrices autorisées.

SUJET

La société Mobilis

La société Mobilis composée de 3 personnes dans la région d’Avignon commer-cialise des caravanes. Les caravanes sont entreposées sur un terrain grillagé me-surant 11 x 25 m. Les caravanes entrent et sortent du terrain par un unique portail et circulent par une allée centrale de 25 m de long. Le portail et l’allée ont une largeur de 2,5 m. Après s’être fait voler plusieurs caravanes, la société Mobilis étudie la possibilité d’investir dans des systèmes de surveillance 24h/24. Deux options sont en cours d’étude : faire appel à une société de surveillance et gardiennage ou installer des détecteurs de mouvement.

1. Représentez schématiquement, par une vue de dessus, les éléments sui-vants : le terrain grillagé, l’allée centrale et le portail central. Veuillez égale-ment indiquer les dimensions associées. (2 points)

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2. Les diagrammes FAST et SADT sont des outils méthodologiques permet-tant notamment d’étudier de manière systémique les fonctions d’un objet, est-ce vrai ? (1 point)

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3. Proposez une brève analyse fonctionnelle d’une caravane en spécifiant 1 fonction-principale (ou fonction d’usage) et 1 fonction-contrainte. (2 points : 1 pt/fonction)

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4. Combien de caravanes au maximum est-il possible d’entreposer sur ce terrain sachant que les caravanes mesurent 2 x 3 m, qu’un espace libre de 50 cm minimum doit être respecté autour de chaque caravane et que chaque caravane doit pouvoir se déplacer sans bouger les autres caravanes. On sup-posera qu’un système de roulette permet de déplacer les caravanes de ma-nière rectiligne (avant, arrière, droit et gauche) et que les caravanes ne sont pas entreposées sur l’allée centrale. Représentez schématiquement le terrain lorsque l’ensemble des caravanes sont présentes. (5 points)

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5. Sachant que les détecteurs peuvent détecter tout mouvement sur un rayon de 0,6 m et qu’ils sont positionnés sur la carrosserie des caravanes, combien de détecteurs de mouvement faut-il installer afin d’avoir une sécurité maxi-male au prix le plus économique possible ? Représentez schématiquement l’installation des détecteurs (4 points)

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6. Sachant que le coût global d’un détecteur de mouvement est de 1 € par heure, combien couterait la surveillance annuelle du terrain avec solution. Sur une année, cette solution est-elle plus économique que le contrat de 60 K€€ proposé par la société de surveillance et gardiennage ? (3 points)

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7. En supposant que le choix de l’investissement soit les détecteurs de mou-vement, définissez le nombre de caravanes que la société Mobilis doit vendre pour parvenir à atteindre le seuil de rentabilité. On prendra en compte unique-ment le coût global des détecteurs et celui des salaires annuels (3 000 €/mois par personne). Le bénéfice pour la vente d’une caravane est de 5 K€. (3 points)

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1.

2. vrai.

3.– Quelques fonctions principales : se déplacer librement, voyager/découvrir le

monde, dormir sans avoir à réserver un hôtel…– Quelques fonctions contraintes : nécessité d’un véhicule pour tracter la cara-

vane, obligation de stationner dans les aires autorisées, le conducteur de cara-vane doit détenir le permis, nécessité d’alimenter la caravane en énergie via des bornes d’alimentation…

4. Étant donné qu’il est uniquement possible de déplacer les caravanes de manière rectiligne (cf. énoncé) et que la largeur du portail est de 2,5 m, les caravanes ne peuvent se ranger que dans le sens indiqué sur le schéma.

En respectant les 50 cm d’espace libre au-tour de chaque caravane, il est possible de positionner au maximum 14 caravanes : 7 caravanes de chaque côté de l’allée cen-trale (cf. schéma). Calcul– Nombre de caravane sur la longueur de

stationnement gauche : 7 caravanes de 3 m de longueur + 8 espaces libres de 0,5 m = 25 m.

– Nombre de caravane sur la largeur de sta-tionnement gauche : 1 caravane de 2 m de largeur + 2 espaces libre de 0,5 m = 3 m < 4,25 m.

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230 l ANNALES PASSERELLE 2013-2014 ANNALES PASSERELLE 2013-2014 l 231

5. Il faut acheter au minium 8 détecteurs de mouvements : 4 détecteurs sur chaque côté de stationnement (cf. fig. ci-dessous).

6. La solution la plus économique est de contractualiser avec la société de surveil-lance et de gardiennage.Coût annuel des 8 détecteurs = 8 x 1 x 24 x 365 = 70 080 € > 60 K€

7. Pour atteindre le seuil de rentabilité, la société Mobilis doit vendre 36 caravanes.

Le calcul est le suivant : – Coût total annuel = coût annuel détecteurs + coût salaire annuel =

70 080 + (3 000 x 12 x 3) = 178 080 €/an

– Seuil de rentabilité = Coût total/prix unitaire = 178 080 / 5 000 = 35,6 T

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198 l ANNALES PASSERELLE 2013-2014 ANNALES PASSERELLE 2013-2014 l 199 MA

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