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COLLOQUE ACADEMIE DES SCIENCES MORALES ET POLITIQUES ET ACADEMIE DES SCIENCES 11 & 12 OCTOBRE 2010 à l’Institut de France Grande Salle des Séances 23 quai de Conti – 75006 Paris Crédit photo : Piero d’Houin Comité scientifique Jean Dercourt Secrétaire perpétuel de l’Académie des Sciences Marc Yor Membre de l’Académie des Sciences Michel Albert Secrétaire perpétuel de l’Académie des Sciences Morales et Politiques Marcel Boiteux Membre de l’Académie des Sciences Morales et Politiques Comité d’organisation Jean Dercourt Secrétaire perpétuel de l’Académie des Sciences Michel Albert Secrétaire perpétuel de l’Académie des Sciences Morales et Politiques Inscription obligatoire : [email protected] Mathématique et Risques Financiers : Regards croisés d’Economistes et de Mathématiciens

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COLLOQUE ACADEMIE DES SCIENCES MORALES ET POLITIQUES ET ACADEMIE DES SCIENCES

11 & 12 OCTOBRE 2010

à l’Institut de France

Grande Salle des Séances 23 quai de Conti – 75006 Paris

Crédit photo : Piero d’Houin

Comité scientifique

Jean Dercourt Secrétaire perpétuel de l’Académie des Sciences

Marc Yor Membre de l’Académie des Sciences

Michel Albert Secrétaire perpétuel de l’Académie des Sciences Morales et Politiques

Marcel Boiteux Membre de l’Académie des Sciences Morales et Politiques

Comité d’organisation

Jean Dercourt Secrétaire perpétuel de l’Académie des Sciences

Michel Albert Secrétaire perpétuel de l’Académie des Sciences Morales et Politiques

Inscription obligatoire : [email protected]

Mathématique et Risques Financiers : Regards croisés d’Economistes et de Mathématiciens

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Programme

11 octobre 2010 : Académie des Sciences Morales et Politiques

Sous la présidence de Marcel Boiteux

-9h30 : Introduction par Marcel Boiteux -9h40 : « Recherche économique et prévention des crises » par Jean Tirole (Toulouse School of Economics). -10h20 : « Gestion des risques et rationalité : l’instabilité naturelle des marchés financiarisés » par Bertrand Munier (ENSAM/ESTP, IAE de Paris et NYU Polytechnic) -11h00 : Pause café -11h10 : « Credo ut intelligam» par Eric Briys (Cyberlibris SA ; CEREGMIA, University of French West Indies, Martinique). -11h50 : Questions et débat. -12h20 : Conclusions par Marcel Boiteux.

12 octobre 2010 : Académie des Sciences

Sous la présidence de Jean-Pierre Kahane

9h15 : Introduction par Jean Pierre Kahane 9h30 – 10h15 : « Crise financière, notions de risque et rôle des

probabilités » par Hans Föllmer (Mathematisch -Naturwissenschaftliche Fakultät II, Institut für Mathematik)

10h30 - 11h15 : « A propos des crises dans les domaines de la finance

et des assurances ; discussion des théories mathématiques » par Ragnar Norberg (Department of Statistics, London School of Economics)

Pause café 11h30 – 12h15 : « L’innovation financière est-elle coupable ? » par

Christian de Boissieu (Conseil d’Analyse Economique, Université de Paris I (Panthéon-Sorbonne)

12h20 : Conclusions par Marc Yor (Université Pierre et Marie

Curie)

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RESUMES Recherche économique et prévention des crises Jean Tirole, Toulouse School of Economics Les économistes financiers et les macroéconomistes sont souvent montrés du doigt pour leur incapacité à prédire les crises financières. Et pourtant la recherche de ces vingt dernières années avait analysé en détail les principaux rouages de la crise qui éclata en 2007. Si l’accusation est donc sans réel fondement, il n’en reste pas moins que les avancées de la recherche économique n’ont eu qu’un impact très modeste sur la gestion pre-crise ; la faute en revient à la fois aux décideurs et aux économistes eux-mêmes. L’exposé discutera comment les avancées de l’économie auraient pu influer sur le débat et comment elles pourraient être utilisées a meilleur escient pour éviter une autre crise de la même ampleur. Gestion des risques et rationalité : l’instabilité naturelle des marchés financiarisés Bertrand Munier, Groupe de recherche sur le Risque, l’Information, la Décision [GRID], École Nationale Supérieure des Arts et Métiers Cet exposé discutera brièvement le choix des outils mathématiques destinés à aider la gestion des risques de marché au niveau microéconomique. Si ce choix n’est pas toujours le meilleur, l’usage qui est fait de ces outils est plus critiquable encore. Une conséquence peu explorée de ces comportements est de conférer au marché une instabilité macroéconomique permanente, d’autant que la spéculation – dont le principe est par ailleurs nécessaire – amplifie la plupart du temps cette instabilité, compte tenu d la rationalité limitée des spéculateurs. Ainsi le risque de marché est-il en large partie de nature endogène. Cette instabilité ne caractérise pas le seul marché financier, mais concerne toute la classe des marchés financiarisés. S’agissant des marchés agricoles – sous-ensemble des marchés financiarisés – cette instabilité a des conséquences particulièrement graves, voire dramatiques, et appelle des révisions stratégiques des politiques économiques.

Credo ut intelligam Éric Briys, Cyberlibris SA, CEREGMIA, University of French West Indies, Martinique Au Xème siècle Saint Anselme d'Aoste, archevêque de Canterbury, écrivait dans son allocution sur l'existence de Dieu: "Car je ne cherche point à comprendre pour croire, mais je crois pour parvenir à comprendre". À de rares exceptions près, les théoriciens de la finance, comme leurs cousins économistes, ont adopté une posture "anselmiste": ils croient pour comprendre. Ils croient en des modèles très spécialisés qui permettent à la théorie financière de vivre au-dessus de ses moyens. Et, pourtant, la liste des trophées de la théorie financière est sur le papier impressionnante: théorie du portefeuille, évaluation des actifs financiers, théorie des contrats, coût du capital etc... Ces trophées pour rutilants qu'ils soient ne doivent tromper personne: leurs fondations sont d'une extrême fragilité, fragilité dont nous donnerons quelques exemples frappants. C'est précisément cette fragilité qui doit impérativement guider les chercheurs vers un aggiornamento intellectuel: « intellego ut credam », je comprends pour croire.

Crise financière, notions de risque et rôle des probabilités Hans Föllmer, Mathematisch -Naturwissenschaftliche Fakultät Parmi les discussions de la crise financière, certaines critiquent le rôle des méthodes quantitatives basées sur les modèles stochastiques des marchés financiers. Nous allons résumer quelques réponses données par les mathématiciens, et nous allons décrire les tentatives mathématiques de préciser la notion de risque financier. Ceci va nous amener à réfléchir sur le rôle des probabilités en Finance, et à jeter un nouveau regard sur les idées de Bruno de Finetti sur la prévision et leurs liens avec « l'incertitude de Knight », évoquée dans « The Turner Review: a regulatory response to the global banking crisis».

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A propos des crises dans les domaines de la finance et des assurances ; discussion des théories mathématiques Ragnar Norberg, London School of Economics

Cette conférence a pour but (1) d’identifier les causes de la récente crise financière, (2) de discuter du rôle joué par les mathématiques financières dans cette gigantesque tragi-comédie, affirmant que c'était idéologique plutôt que pratique, (3) de décrire comment le « financial engineering » moderne, destiné à dégager de certains risques l'investisseur individuel, créait en fait un risque à l'échelle de l'économie globale, (4) d’avertir contre l’illusion financière qui déplace la raison actuarielle en assurance et prépare encore une crise cataclysmique, cette fois dans le contexte des pensions.

L’innovation financière est-elle coupable ? Christian de Boissieu, Président du Conseil d’Analyse Economique, Professeur à l’Université de Paris I (Panthéon – Sorbonne). L’accélération des innovations financières (IF) a amélioré l’efficience des systèmes bancaires et financiers. Dans le même temps, les IF ont introduit plus de complexité, moins de transparence, moins de « traçabilité » des risques, des phénomènes de déconnexion réel/financier, et des défis nouveaux pour la politique monétaire et la réglementation prudentielle. A côté de leurs effets positifs, les IF sont susceptibles non de causer mais d’aggraver des crises systémiques. La présentation abordera, à la lumière de la crise enclenchée depuis août 2007, les différentes facettes des liens entre IF et risques systémiques. Y a-t-il un arbitrage obligé efficience/stabilité à propos de l’innovation financière ? Comment en améliorer les termes ? Que penser, à ce sujet, des réformes en cours de la réglementation bancaire ? Qu’attendre des mesures actuelles pour faire « migrer » une partie des marchés de gré à gré vers des chambres de compensation ? La dialectique entre réglementations et IF va-t-elle se poursuivre ?