Maternité de la Clinique Générale-Beaulieu : 10 ans

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n° 31 - octobre 2005 SOMMAIRE N ° 31 Mot du directeur 1 Dossier: Maternité 2 - 6 Le groupe de travail HACCP 7 Missions des RH 8 - 9 Interview: Peter Kappert 10 - 11 Brèves 12 ASSURÉS INQUIETS: LA RÉPONSE EXISTE Les médias ont largement commenté les augmen- tations de prime maladie annoncées pour 2006. Les commentateurs ont fustigé qui les autorités politiques qui les assureurs. La recherche du bouc- émissaire est compréhensible, elle ne fournit tou- tefois pas de réponse satisfaisante aux assurés, victimes d’une véritable hérésie qui a pour nom LAMal. Une loi censée être sociale mais qui est supposée fonctionner pourtant selon le principe de la concurrence entre les assureurs, sachant qu’il n’y a pas de réelle concurrence possible dans le cadre de l’assurance obligatoire des soins. Cherchez l’erreur! Ce ras-le-bol compréhensible de la population, confrontée à de régulières et importantes hausses de ses primes d’assurance-maladie, s’accompagne d’un constat que nous relevons en tant que prési- dent de l’Association des Cliniques Privées de Genève (ACPG): [...] (suite en page 13) mot du directeur Louis Mathieu est né le 27 septembre 2005 à la Clinique Générale-Beaulieu. Avec le consentement de sa maman, M me Hélène Mathey-Doret, que Le Trait d’Union remercie, il a été photographié comme une véritable vedette par le «paparazzo» Thierrypier Graindorge. De vrais instants de bonheur qui symboli- sent les 3’400 naissances survenues à la Maternité de la Clinique Générale- Beaulieu depuis son ouverture, le 18 octobre 1995. La Maternité fête ses 10 ans Quelques-unes des sages-femmes et infirmières spécialisées présentes le 30 septembre 2005.

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- Dossier: Maternité - Le groupe de travail HACCP - Missions des RH- Les cliniques privées : interview de Peter Kappert

Transcript of Maternité de la Clinique Générale-Beaulieu : 10 ans

n° 31 - octobre 2005

S O M M A I R E N°31

Mot du directeur 1

Dossier: Maternité 2 - 6

Le groupe de travail HACCP 7

Missions des RH 8 - 9

Interview: Peter Kappert 10 - 11

Brèves 12

ASSURÉS INQUIETS: LA RÉPONSE EXISTELes médias ont largement commenté les augmen-tations de prime maladie annoncées pour 2006.Les commentateurs ont fustigé qui les autoritéspolitiques qui les assureurs. La recherche du bouc-émissaire est compréhensible, elle ne fournit tou-tefois pas de réponse satisfaisante aux assurés,victimes d’une véritable hérésie qui a pour nomLAMal. Une loi censée être sociale mais qui estsupposée fonctionner pourtant selon le principe dela concurrence entre les assureurs, sachant qu’iln’y a pas de réelle concurrence possible dans lecadre de l’assurance obligatoire des soins.Cherchez l’erreur!

Ce ras-le-bol compréhensible de la population,confrontée à de régulières et importantes haussesde ses primes d’assurance-maladie, s’accompagned’un constat que nous relevons en tant que prési-dent de l’Association des Cliniques Privées deGenève (ACPG): [...] (suite en page 13)

mot du directeur

Louis Mathieu est né le 27 septembre 2005 à la Clinique Générale-Beaulieu.Avec le consentement de sa maman, Mme Hélène Mathey-Doret, que Le Traitd’Union remercie, il a été photographié comme une véritable vedette par le«paparazzo» Thierrypier Graindorge. De vrais instants de bonheur qui symboli-sent les 3’400 naissances survenues à la Maternité de la Clinique Générale-Beaulieu depuis son ouverture, le 18 octobre 1995.

La Maternitéfête ses 10 ans

Quelques-unes des sages-femmeset infirmières spécialisées présentesle 30 septembre 2005.

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A la tête d’une équipe de 16 sages-femmes,Nathalie Bovet est entrée à la CliniqueGénérale-Beaulieu le 1er avril 1996, et ce n’estpas un poisson précise-t-elle avec un large sou-rire. L’accueil est l’un des facteurs essentiels dela relation qui va s’établir entre les parents, lafuture mère en particulier, et le personnel soi-gnant de la clinique. «Nous accueillons le

couple même si nous nous concentrons sur lasanté de la mère et de l’enfant qu’elle porte.Les futurs pères sont bienvenus et nous met-tons tout en œuvre pour qu’ils se sentent à l’ai-se dans cet univers de femmes. Il faut noterque la majorité d’entre eux participent auxcours de préparation à la naissance et sont pré-sents lors de l’accouchement.»

LE RÔLE DE LA SAGE-FEMMELe champ d’activités de la sage-femme estvaste: cours de préparation à la naissance clas-sique et en piscine, entretien prénatal, consul-tations de grossesse 24h sur 24, prise en char-ge de la parturiente lors de l’accouchement parvoie basse ou par césarienne, surveillance etsoins aux nouveaux-nés lors de la naissance,soins et accompagnement des couples mère-enfant dans les suites de couches, pour ne citerque ces activités. L’une des collaboratrices a une formation deconsultante en lactation; elle dispense descours sur l’allaitement aussi bien aux patientesqu’aux soignantes de la maternité.La sage-femme est, en tout temps, le relaisprincipal entre la patiente et son gynécologue,même si le cabinet médical de ce dernier estfermé. Elle a également un rôle central dansl’organisation d’une césarienne, par exemple,qui mobilise un plateau technique important:anesthésiste, pédiatre, infirmière spécialisée,instrumentiste, aide de bloc, en plus de l’obsté-tricien, assisté d’un collègue.

LA MATERNITÉ DE LA CLINIQUE GÉNÉRALE-BEAULIEU A VU LE JOUR LE 18

OCTOBRE 1995. DEPUIS CETTE DATE À AUJOURD’HUI, PRÈS DE 3’400 ENFANTS Y

SONT NÉS, POUR LE PLUS GRAND BONHEUR DE LEURS PARENTS. D’IMPORTANTS

TRAVAUX DE RÉNOVATION ONT ÉTÉ RÉALISÉS DANS LE COURANT 2005. LE TRAIT

D’UNION A RENCONTRÉ LES ÉQUIPES DE SOINS, 16 SAGES-FEMMES ET 22 INFIR-

MIÈRES SPÉCIALISÉES, SOUS LA RESPONSABILITÉ RESPECTIVE DE NATHALIE

BOVET ET CATHERINE LAUPER.

LA MATERNITÉ DE LA CLINIQUE

GÉNÉRALE-BEAULIEU FÊTE SES 10 ANS

Du métier et beaucoup d’attention

NATHALIE BOVET, SAGE-FEMME RESPONSABLE

Sage-femme, responsable de l’unité «sallesde naissances» de la Maternité de la CliniqueGénérale-Beaulieu (16 personnes).Après sa maturité, section latin-langues, aucollège Sainte-Croix de Fribourg, elle effectuedes études à l’Ecole de soins infirmiers duBon Secours, à Genève, où elle obtient, en1988, son diplôme de sage-femme. Elle com-plétera sa formation, en 2000, avec l’obten-tion du certificat ICUS, formation de cadre, àl’école H+ Les Hôpitaux de Suisse, à Crissier.D’octobre 1988 à mars 1996, elle est sage-femme au bloc obstétrical de l’Hôpital régio-nal de Sion-Hérens-Conthey (1’200 accouchements par an). Dès janvier 1989,elle est intégrée au groupe de sages-femmes responsables de la formationdes élèves en pré-natal et en salles d’accouchements. En février 1997, elle estnommée adjointe de la sage-femme responsable au sein d’une équipe pluri-disciplinaire.Elle entre à la Clinique Générale-Beaulieu le 1er avril 1996, comme sage-femme en salles de naissances et, dès le 1er mars 1999, en devient la sage-femme responsable.

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INFRASTRUCTURESLa Clinique Générale-Beaulieu dispose de troissalles de naissances, vastes et harmonieuses,équipées des dernières technologies. Elles sontdotées de lits américains qui donnent le choixentre différentes positions tout au long du tra-vail d’accouchement. La patiente a également àsa disposition un ballon de physiothérapie et lapossibilité de se mobiliser durant tout le travailpour autant que la situation obstétricale s’yprête. L’une des salles, dotée d’une grande bai-gnoire, permet aussi de se relaxer dans l’eau.Dans un souci de sécurité optimale, l’unité ason propre accès direct au bloc opératoire et,en cas de nécessité, une des salles d’accou-chement est aménageable en vue d’une césa-rienne. A proximité immédiate, un local deréanimation néonatale permet de parer à touteéventualité dès la 34e semaine de grossesse.Avant ce terme, l’accouchement aurait lieu à lamaternité de l’Hôpital cantonal où se trouve leservice des grands prématurés.

De jour comme de nuit, deux sages-femmes auminimum assurent la continuité du service.Nathalie Bovet travaille dans un environnementqu’elle considère comme optimal pour la futuremère et son bébé: «Les équipes sont haute-ment qualifiées, le matériel et les infrastruc-tures mis à disposition sont de tout premierordre.»

FORMATION CONTINUE TRÈS APPRÉCIÉENathalie Bovet apprécie particulièrement, pourelle et ses collègues, la possibilité offerte par laclinique de suivre une formation continue. «Ence moment, Mme Bernadette de Gasquet,médecin spécialiste de la mécanique obstétri-cale et professeur de yoga, nous dispense descours passionnants. Sa méthode d’approche

corporelle allie respiration, compréhension de lamécanique obstétricale et protection périnéale.Son enseignement a pour but de respecter laphysiologie à chaque étape de la maternité etde préserver le bien-être corporel de la mère etde son enfant. Ces cours sont véritablement unplus pour les patientes.»

LE RÔLE DE L’INFIRMIÈRE SPÉCIALISÉE Responsable des infirmières puéricultrices,Catherine Lauper s’occupe de l’unité du post-partum qui compte vingt-quatre lits privés etsemi-privés. Les chambres, entièrement réno-vées, sont toutes lumineuses, confortables etbénéficient d’un système multimédia. Quel estle rôle de l’infirmière spécialisée? De l’accueil etdes soins immédiats du nouveau-né lors d’ac-couchement par voie basse ou par césarienne,à l’observation et aux soins quotidiens du nou-veau-né (courbe de poids, alimentation, ictère,sommeil, etc.) en passant par l’accompagne-ment, le soutien et les conseils aux parentsdans leur nouveau rôle, là aussi, le champ estvaste.Si la sage-femme a suivi une formation en obs-tétrique, l’infirmière puéricultrice est spéciali-sée en pédiatrie, néonatologie et/ou urgence.

CATHERINE LAUPER,

INFIRMIÈRE RESPONSABLE

Infirmière puéricultri-ce, responsable del’unité du post-par-tum / Maternité de laClinique Générale-Beaulieu (22 per-sonnes).Après son baccalau-réat à Toulouse, en1981, elle entre-prend des étudesd’infirmière à laCroix-Rouge françai-se à Toulouse et obtient, en 1985, son diplômed’Etat, suivi, un an plus tard, de son diplôme d’Etatde puéricultrice. En 1995, elle complète sa forma-tion à l’Ecole supérieure de soins infirmiers deLausanne et obtient le certificat ICUS, formation decadre.En juillet 1987, elle effectue sa première expérienceprofessionnelle en Suisse, à l’Hôpital cantonal deGenève, comme infirmière puéricultrice. D’octobre1991 à 1995, elle exerce comme infirmière volantedans les divers services de pédiatrie de l’Hôpitalcantonal. En juin 1998, elle occupe un poste de res-ponsable à l’hôpital Beau-Séjour à Genève avec 20personnes sous sa responsabilité. En janvier 2000,elle est responsable d’équipe à la FSASD (soins àdomicile) du canton de Genève, équipe comprenant45 personnes. En novembre 2002, elle s’occupe dela Protection de l’Enfance, à Gaillard, en France voi-sine. Elle entre à la Clinique Générale-Beaulieu le 15 août 2004.

Entretien avec le Dr RolphFriedrich, gynécologue

Comment s’organise la prise en charge d’uneparturiente en salle d’accouchement sachantque chaque naissance réunit une équipe médi-cale comprenant sept à huit personnes?

DR ROLF FRIEDRICH: «A chaque admission, la par-turiente est placée immédiatement sous la res-ponsabilité de son gynécologue. Elle estaccueillie et prise en charge par une sage-femme qui va l’accompagner en permanencedurant les prochaines heures, en s’assurant dubien-être de la mère et de l’enfant ainsi que dubon déroulement du travail.Si une péridurale s’avère nécessaire, l’anesthé-siste qui est de garde sur place 24h sur 24 inter-vient. Lorsque la naissance est proche, uneinfirmière spécialisée est présente pouraccueillir l’enfant. Si l’accouchement a lieu parcésarienne, il se déroule en général en salled’opération située à quelques mètres de là. Ace moment, plusieurs personnes se retrouventdans les minutes qui suivent si la situation esturgente. Il s’agit du gynécologue et de sonassistant, du pédiatre et de l’infirmière, del’anesthésiste, de l’instrumentiste et de l’aidedu bloc opératoire. En cas de jumeaux, il y deuxpédiatres et deux infirmières. La présence sur place d’une équipe efficace,capable de faire face aux situations imprévues,permet la prise en charge de chaque cas dansles meilleures conditions de sécurité.»

La Clinique Générale-Beaulieu veille à la qualitédes soins, notamment au travers de pro-grammes de formation continue. Qu’en est-ilen obstétrique?

DR ROLF FRIEDRICH: «La formation continue revêtune importance capitale dans chaque domainesi l’on veut maintenir une haute qualité de pres-tations. L’ensemble du personnel médical de la

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«L’infirmière puéricultrice assure la prise encharge d’enfants fragilisés qui nécessitent dessoins spécifiques. Aux tâches de surveillance,comme celle du taux de glycémie de l’enfant,par exemple, s’ajoutent des capacités à utiliserles incubateurs et les installations de réanima-tion néonatale. L’infirmière puéricultrice est pré-sente en salle d’accouchement, dès que l’en-fant se présente à la vulve. Elle est aussi auxcôtés du pédiatre lors des césariennes. Par lasuite, son rôle est aussi d’observer tous lessignes qui pourraient indiquer une souffrancede l’enfant.»

«Nous assurons aussi les soins de post-partum,comme les sages-femmes. Réfections de pan-sement, surveillance utérine, surveillance despertes éventuelles, sutures, épisiotomies,œdèmes et, bien sûr, prise régulière de la ten-sion, accompagnement et éducation à l’allaite-ment maternel…». Catherine Lauper décrit lesmille et un gestes de l’infirmière spécialisée auservice du bien-être de la maman. Elle aussiéprouve beaucoup de plaisir à exercer sonmétier à la Maternité de la Clinique Générale-Beaulieu: «Nous avons la chance, comme professionnelles, que l’on mette à notre dispo-sition tout ce dont nous avons besoin pour tra-vailler dans les meilleures conditions, qu’ils’agisse de locaux ou de matériel. L’équipe dupersonnel est stable et soudée. Les cours donnés par le Dr Fernando Balderrama nouspermettent de maintenir à niveau les connais-sances acquises en néonatologie.»

POUPONNIÈRE: LE PLEIN DE SÉRÉNITÉEgalement entièrement rénovée et située dansun espace clair, serein mais aussi très sécurisé,la pouponnière de la Maternité accueille, en cedébut d’automne 2005, des jumeaux prématu-rés, se portant à merveille: «Nous avons déve-loppé un savoir-faire particulier pour les enfantsqui naissent autour de la 34e-35e semaine. Cesprématurés ont besoin de soins attentifs, toutcomme leur maman, et nous avons acquis uneexpérience qui est reconnue et très appréciée.»■

clinique y est soumis avec une formation dansles soins et l’hygiène, notamment. Plus spécifi-quement, pour l’obstétrique, ont lieu entreautres des cours: de conseil à l’allaitement, deréanimation des nouveaux-nés, de nouvellestechniques d’accouchement, de prévention etde prise en charge des lésions du périnée.En plus, les sages-femmes participent à descongrès et à des cours externes. Rappelonsque chaque sage-femme est au bénéfice d’undroit de pratique cantonal renouvelable tous lescinq ans et soumis à une formation continueobligatoire.»

Quels sont les principaux progrès techniquesou scientifiques en matière d’obstétrique aucours des dix dernières années?

DR ROLF FRIEDRICH: «Parmi les progrès technolo-giques réalisés ces dernières années, il fautciter l’amélioration fantastique de l’imageriefœtale par échographie, que ce soit des ultra-sons en deux dimensions, en trois dimensions,le doppler ou le doppler couleur, permettant des’assurer de la bonne évolution d’une grosses-se mais aussi, d’un dépistage précoce et précisde nombreuses malformations. Ce dépistagepermet selon l’importance de la malformationd’envisager une interruption de grossesse ou,dans d’autres cas, de suivre de manière optimale la croissance fœtale et de prévoir l’ac-couchement dans un environnement médicalpréparé à prendre en charge rapidement cetteanomalie. Il peut s’agir aussi bien d’une malfor-mation cardiaque nécessitant d’être opéréeimmédiatement que d’un enfant avec un bec delièvre dont les parents auront eu le temps de sepréparer psychologiquement à bien l’accueilliret qui ont déjà pris contact avec un chirurgienplasticien avant sa naissance.

On peut également citer comme progrès la rapi-dité de certains examens génétiques. De nosjours, après une amniocentèse, on peut déjàexclure en 24 à 48 heures la présence d’une tri-somie 21 alors que ce résultat nécessitait uneattente de trois à quatre semaines il y aquelques années.»

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Aujourd’hui, par rapport à il y a dix ans, quelleest la pratique en matière de péridurale ouquelles sont les demandes d’accouchement parcésarienne?

DR ROLF FRIEDRICH: «La péridurale, avec sesvariantes (péridurale ambulatoire, anesthésierachidienne) est devenue l’antalgie de choixpour un accouchement, qu’il soit par voie basseou par césarienne. En pratique privée, dans lecanton de Genève, plus de 90% des femmesaccouchent avec cette méthode.Concernant la césarienne, il y a quelquespatientes qui demandent elles-mêmes de pou-voir accoucher avec cette méthode. Les raisonssous-jacentes sont souvent la crainte d’unelésion pour elle-même suite à un accouche-ment par voie basse, par exemple une déchiru-re périnéale, ou d’un éventuel traumatismepour l’enfant s’il faut recourir au forceps pour lefaire naître. Ces demandes restent néanmoinstrès marginales.»

Les préoccupations des futures mères ont-ellesévolué?

DR ROLF FRIEDRICH: «Les préoccupations ont toujours été multiples et légitimes: mon enfantest-il en bonne santé? Comment se passera lagrossesse ou l’accouchement? Aurai-je desséquelles? Ma vie de couple sera-t-elle affec-tée? Soumise à une surabondance d’informa-tions dans ce domaine (conseils de l’entourage,livres et magazines spécialisés, accès à inter-net), la patiente se tourne souvent vers songynécologue. Une bonne partie de la consulta-tion est consacrée aux questions, aux craintes,afin de permettre aux parents d’évacuer leursappréhensions. A la Clinique Générale-Beaulieu, des cours en petits groupes sontorganisés par les sages-femmes durant les-quels de nombreux thèmes sont abordés: alimentation, activité physique et sexuelle,menace d’accouchement prématuré, petitsbobos de la grossesse, accouchement physio-logique ou assisté, allaitement, retour à domici-le, etc. Cela permet aux futurs parents de créerun environnement serein propice à l’accueil deleur enfant.» ■

DR ROLF FRIEDRICH

Né à Saint-Gall, Rolf Friedrich obtient son diplôme fédéral de médecine en 1984,suivi d’une équivalence du diplôme américain de médecine en 1985. En 1993, ilobtient son doctorat en médecine auquel s’ajoutent, en 1994, son diplôme d’en-doscopie opératoire en gynécologie de l’Université de Clermont-Ferrand et sontitre de spécialiste FMH en gynécologie-obstétrique.Son parcours professionnel le conduit successivement à l’Hôpital des Cadolles àNeuchâtel, à l’Hôpital de Sion, aux Etats-Unis (Miami et New-York) où il effectuedeux stages, et à l’Hôpital cantonal de Genève pour sa spécialisation.En 1994, il ouvre son cabinet privé et collabore activement avec la Maternité de laClinique Générale-Beaulieu depuis son ouverture. Il est membre du Conseil médi-cal ainsi que du conseil d’administration de la clinique.

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tuel transfert vers un hôpital universitaire. La cli-nique dispose également d’isolettes à servo-contrôle d’oxygène, de l’humidité et de la tem-pérature du bébé, de radiographie et échogra-phie diagnostique. Citons, parmi d’autres équi-pements, des lits chauffants, des lampes dephotothérapie, etc.»

La Maternité de la Clinique Générale-Beaulieuassure une garde 24h sur 24. Comment s'orga-nise le travail du médecin de garde avec lemédecin de l'enfant?

DR FERNANDO BALDERRAMA: «La garde est assu-rée par un pédiatre spécialiste à partir de 8h dumatin jusqu’au lendemain à la même heure.Toute naissance est communiquée en premierlieu au pédiatre choisi par les parents (pédiatretraitant). En cas d'absence de celui-ci, en fin desemaine ou la nuit, et seulement en cas denaissance à risque, on fait appel au pédiatre degarde qui prend en charge le cas jusqu'au retourdu médecin traitant de l'enfant. Dans la majori-té des cas, c'est le pédiatre traitant qui prenden charge son patient. En cas d’accouchementà risque en urgence, la garde de pédiatres est àmême d'intervenir rapidement.» ■

Entretien avec le Dr FernandoBalderrama, le pédiatre répondant

Quelles sont les attentes particulières desparents qui donnent naissance à leur premierenfant à la Maternité de la Clinique Générale-Beaulieu et quelles sont les questions les plusfréquentes?

DR FERNANDO BALDERRAMA: «Tout parent attendque son enfant soit pris en charge par le méde-cin de son choix qu’il s’agisse du gynécologueou du pédiatre, que l'accueil réponde à sonattente et dans la mesure du possible soit per-sonnifié. L’attente porte également sur dessoins de qualité: que l’enfant soit dans lachambre de la maman durant tout le séjour,qu’en cas de maladie grave, il puisse être soi-gné à la clinique et qu’en cas de transfert del'enfant à l'Hôpital cantonal, un retour puisseêtre possible, et dans tous les cas, que la mèreet l'enfant soient toujours ensemble.»

Quelles sont les principales caractéristiques devos interventions en tant que médecin spéciali-sé en pédiatrie et néonatologie?

DR FERNANDO BALDERRAMA: «En cas de naissanceà risque: césarienne, forceps et ventouse selonles cas, naissance gémellaire ou multiple, pré-maturité, souffrance fœtale aiguë, décollementplacentaire, détresse respiratoire, infection,hémorragie.»

En cas d'éventuelles complications à la nais-sance, de quel équipement disposez-vous à laclinique pour intervenir?

DR FERNANDO BALDERRAMA: «D'une salle de réani-mation complètement équipée avec table ditede réanimation munie d'un apport d'oxygènedosé, d'un équipement et de matériel pour uneéventuelle intubation et maintien en respirationassistée manuelle. De la possibilité d'installerdes perfusions par veine périphérique ou par lecordon ombilical chez le nouveau-né, d'unesource de chaleur, de moniteurs cardiaques,respiratoires, de saturation d'oxygène, de latempérature, du sucre dans le sang, de la biliru-bine etc. En attendant, si besoin est, d'un éven-

DR FERNANDO BALDERRAMA

Né en Bolivie,F e r n a n d oBalderrama obtientson diplôme demédecin à Vitoria-ESBrésil en 1984.Il poursuit une for-mation post-graduéeet une spécialisationen pédiatrie àGenève de 1986 à1995. Il est chef declinique à la Clinique de Pédiatrie de l’Hôpital canto-nal de Genève de 1989 à 1992 et chef de clinique engastro-entérologie et nutrition pédiatriques de 1993à 1994, notamment en 1994 et 1995, chef de cli-nique référant pour les transplantations hépatiquesdes enfants.

FMH en pédiatrie et sous-spécialité en gastro-enté-rologie pédiatrique.

Il ouvre son cabinet privé en 1995, parallèlement à lacharge de pédiatre répondant à la Maternité de laClinique Générale-Beaulieu.

LE GROUPE HACCP

Mesdames Coronado Jocelyne; Grange

Annie; Marchal Véronique; Vaudaux CélineVeillard Céline et Messieurs Blanchard

Bruno; Branche Denis; Chapon Jean-Luc;Debenest Laurent; Gomez Michel;Schoenmann Pierre

7service

L’ENSEMBLE DES ÉTAPES QUI VONT DE LA FOURNITURE DES PRODUITS ALI-

MENTAIRES À LA DISTRIBUTION DES REPAS AUX CLIENTS DE LA CLINIQUE A

FAIT L’OBJET D’UNE ATTENTION MÉTICULEUSE. LE GROUPE HACCP - POUR

HAZARD ANALYSIS CRITICAL CONTROL POINT - DE LA CLINIQUE GÉNÉRALE-

BEAULIEU A EFFECTUÉ UN TRAVAIL D’ÉVALUATION ET DE MISE EN PLACE D’UN

SYSTÈME TRÈS COMPLET, PRÉVENTIF DE TOUS LES DANGERS POTENTIELS.

Une chaîne sous contrôle

La démarche HACCP répond à des obligationslégales fixées par l’application de la Loi sur lesdenrées alimentaires (LDA) du 9 octobre 1992et des ordonnances y relatives. Ce cadre légalprévoit notamment l’obligation d’un auto-contrôle.

La Clinique Générale-Beaulieu a mis sur pied ungroupe de travail qui, de septembre 2004 à juin2005, a identifié et défini tous les points cri-tiques en matière d’hygiène, de chaîne du froid,de nettoyage, etc., mis en place des procé-dures pour les maîtriser, établi des mesurespour le suivi et le contrôle des produits et enassurer la traçabilité.

Le travail réalisé a permis de rencontrer lesfournisseurs, d’établir avec eux de nouvellesprocédures, comme par exemple l’élaborationde check-listes rigoureuses, de veiller à la main-tenance des produits comme des matériaux etde mettre en place un fonctionnement métho-dique qui assure, tant à la cuisine qu’à la café-téria, un très haut niveau de qualité en matièrede sécurité et d’hygiène.

RAPPORT DU GROUPE HACCP

MME CORINNE MOUSSAVIAN, SOUS-DIRECTRICE

ET RESPONSABLE DE LA DIVISION RH8 interview

APRÈS LES INTERVIEWS DE MM. CLAUDE HAUSER, PRÉSIDENT DU CONSEIL

D’ADMINISTRATION (N° 29) ET PHILIPPE CASSEGRAIN, DIRECTEUR GÉNÉRAL

DE LA CLINIQUE GÉNÉRALE-BEAULIEU (N° 30), LE TRAIT D’UNION POURSUIT

SA SÉRIE D’ENTRETIENS AVEC LES CADRES DE L’ENTREPRISE. MME

CORINNE

MOUSSAVIAN, SOUS-DIRECTRICE, RESPONSABLE DE LA DIVISION RES-

SOURCES HUMAINES, LOGISTIQUE ET IMMOBILIER, S’EXPRIME NOTAMMENT

SUR LA STRATÉGIE DÉPLOYÉE EN 2005 EN CE QUI CONCERNE LES RH.

Les missions des RH

Mme Moussavian, vous êtes en poste depuis 18mois. Quelles sont vos missions prioritaires?

CORINNE MOUSSAVIAN: «Tous les secteurs, qu’ils’agisse des RH, de l’hôtellerie, de la restaura-tion, de la logistique ou de l’immobilier, ontleurs priorités. Il est vrai que, depuis la réorga-nisation entreprise par la direction en octobre2004, les RH ont pris une nouvelle dimensionen 2005, avec un souci de centralisation et demotivation. Les départements conservent unecertaine autonomie dans la gestion de leurspropres ressources, notamment en matière desélection à l'embauche et de leur dotation enpersonnel. Un des objectifs des RH pour 2005et 2006 est de soutenir d'une manière plus acti-ve les chefs de département dans leurs besoinset leurs demandes spécifiques. Il est importantd'ajouter que d'autres objectifs prioritaires sontactuellement en cours de réalisation, notam-ment mieux cibler la formation continue et lamotivation, ce qui était d’ailleurs une attente dupersonnel. Le but est également d'appliquer lapolitique de la direction générale en matière deressources humaines.»

Que pensez-vous de l'absentéisme?

CORINNE MOUSSAVIAN: «La question de l’absen-téisme est une problématique très contempo-

raine et concerne toutes les entreprises. Ceterme recoupe, dans le jargon des RH, plu-sieurs champs, en particulier celui des cas demaladie et de maternité, mais aussi des acci-dents professionnels et non professionnels. Lagestion des absences est un facteur non négli-geable au niveau des ressources humaines etdoit permettre aux responsables de départe-ment de mieux anticiper et cibler les dotationsau regard de l'absentéisme. La direction géné-rale et les ressources humaines sont actuelle-ment en train d'étudier la mise en place d'unepolitique concernant la gestion de l'absentéis-me, prévue pour 2006.»

Comment sont organisées les RH de la clinique?

CORINNE MOUSSAVIAN: «L’administration des RHcomprend deux personnes qui s’occupent plusparticulièrement de la gestion administrative, àsavoir des assurances sociales, des certificats

PORTRAIT-EXPRESS

DE CORINNE MOUSSAVIAN

Madame Moussaviana effectué ses étudesdans différents pays,plus particulièrementau Moyen-Orient, auxEtats-Unis et enFrance. Ce fut l’oppor-tunité de pratiquer plu-sieurs langues et decôtoyer différentescultures, ce qui lui per-met une approche par-ticulièrement aisée surle plan relationnel etde l'écoute.Au cours de son parcours professionnel elle a acquisune solide expérience dans le management et lesressources humaines, auprès d'importantes socié-tés internationales telles que Albert Abela Corp.,Daewoo France, et Laboratoires pharmaceutiquesAbbott. Elle est entrée en qualité de sous-directriceau sein de la Clinique Générale-Beaulieu en avril2004.Passionnée d'art et de littérature, elle consacre éga-lement une partie de son temps libre à l'écriture età la poésie.

9interview

de salaire, des contrats de travail, desdécomptes, etc. En ce qui me concerne, j’inter-viens au niveau du développement et de la stratégie à long terme, qu’il s’agisse des évaluations, des dotations ou de la formationcontinue, en coordination avec la direction. Jepeux compter sur le soutien de Mme ElenaPerez, qui a pris ses fonctions en février decette année, comme adjointe. Il s’agit, pour lapartie administrative, de veiller à la bonne appli-cation des lois et règlements en vigueur, et,pour la partie stratégique, de formuler des pro-positions et de réaliser des programmes quirépondent aux critères de qualité de la clinique.Un effort important a été consenti, en 2005, ence qui concerne la formation spécifique pourl'encadrement.»

Concrètement, comment cette formation spéci-fique se traduit-elle?

CORINNE MOUSSAVIAN: «Les différents modulesde cette formation spécifique répondent à desbesoins formulés par l'encadrement, notam-ment en matière de communication ainsi qu'à lamise en place des trois chartes d’entreprise éla-borées durant la période 2002-2003, “Charte demanagement“, “Charte des soins“, “Chartedes RH“, et qui seront mises en application en2006. Il s’agit aussi d’améliorer la communica-tion, ascendante et descendante, qui renforceles labels de qualité. La Clinique Générale-Beaulieu a consenti beaucoup d’investisse-ments en matière d’équipement médical. Elleinvestit aujourd’hui, avec la même énergie,dans le capital humain.»

Les médias évoquent régulièrement les pro-blèmes rencontrés en matière de recrutementdans le secteur des soins, notamment en ce quiconcerne le personnel soignant. Qu’en est-il à laClinique Générale-Beaulieu?

CORINNE MOUSSAVIAN: «En effet, nous sommesactuellement confrontés à un marché difficile auniveau du recrutement du personnel soignant.La question qui se pose, en matière de recrute-ment, pour la clinique, est de trouver le meilleurprofil professionnel en prêtant une attention par-ticulière aux compétences ainsi qu'au parcours

professionnel des candidats. C'est une préoc-cupation des chefs de département, qui gèrentcette démarche avec efficacité.»

Evoquons vos autres missions, en particuliercelles qui ont trait au secteur immobilier. Enquoi consistent-elles?

CORINNE MOUSSAVIAN: «Je représente la direc-tion au sein de la commission immobilière quigère le budget établi par le conseil d’adminis-tration et la direction pour la rénovation desimmeubles, programme échelonné sur plu-sieurs années. Nous disposons de l’apport deconseillers externes, comme les architectes. La clinique a la particularité de disposer d’unarchitecte d’intérieur, Mme Carole Bergerat, quiveille à la mise en place d'un concept générald'architecture d'intérieur. La commission immo-bilière est présidée par Mme Sophie Brolliet,administratrice. Elle se réunit une fois par mois, sans compterles séances de chantier ou autres. L’année2005 a été une année assez exceptionnelle enmatière de travaux: extension de la pouponniè-re, rénovation de la Maternité, réalisation duCentre de procréation médicalement assistéeainsi que des travaux en radiologie. Un chantiern’est pas une chose statique. Il évolue. Parconséquent, le planning ainsi que le suivi bud-gétaire doivent toujours être respectés.»

En guise de conclusion, quelles sont vos res-ponsabilités en ce qui concerne l’hôtellerie et larestauration?

CORINNE MOUSSAVIAN: «Le département de l'hô-tellerie veille à assurer le confort des patientsde manière optimale, ceci à travers ses mul-tiples fonctions et à maintenir notre standing auregard de nos patients. Nous avons planifié desobjectifs avec la responsable de l'hôtellerie afind'améliorer nos procédures internes pour per-mettre un suivi plus performant de notre systè-me de qualité.En ce qui concerne la restauration, la direction atoujours souhaité proposer une cuisine de qualitépour les patients et pour les collaborateurs. Afinde renforcer cette exigence, nous avons mis enplace la méthode HACCP qui assure des normesstrictes en matière de qualité et de sécurité.» ■

10 politique santé INTERVIEW DE M. PETER KAPPERT, PRÉSIDENT DE

L’ASSOCIATION DES CLINIQUES PRIVÉES DE SUISSE

DÈS L’AUTOMNE 2005, UNE CAMPAGNE DE PROXIMITÉ EST ORCHESTRÉE PAR

LES DIVERSES ASSOCIATIONS RÉGIONALES OU LOCALES MEMBRES DE L’AS-

SOCIATION FAÎTIÈRE DES CLINIQUES PRIVÉES DE SUISSE. CETTE ASSOCIA-

TION, PRÉSIDÉE PAR M. PETER KAPPERT, PAR AILLEURS DIRECTEUR DE LA CLI-

NIQUE SONNENHOF À BERNE, AGIT NON SEULEMENT COMME UN LOBBY

AUPRÈS DES DIVERSES AUTORITÉS ET ADMINISTRATIONS PRÉSENTES DANS

LA CAPITALE MAIS DÉFEND ACTIVEMENT UNE MÉDECINE LIBÉRALE PRIVÉE DE

HAUT NIVEAU.

«Les cliniques privées sont indispensables»

M. Kappert, vous présidez l’Association faîtièredes cliniques privées de Suisse et êtes membredu comité des Swiss Leading Hospitals, com-ment décririez-vous vos responsabilités?

PETER KAPPERT (avec le sourire): «Complexes etpassionnantes! Outre les activités associativesévoquées, je représente la Suisse au sein del’Union Européenne de l’Hospitalisation Privée(UEHP), avec mon collègue Robert Bertchy, deVevey. Nous ne sommes pas trop de deux pourrencontrer les autorités de l’UE à Bruxelles.Pour en revenir à la Suisse, le comité des CPSdéfend bien entendu les intérêts de sesmembres à Berne mais va bien au-delà en pre-nant la défense d’une médecine libérale privéede qualité au nom de valeurs universelles quisont les fondements de notre démocratie.»

Comment cela se traduit-il dans les faits?

PETER KAPPERT: «Nous avons des relations sui-vies avec l’Association faîtière des Hôpitaux deSuisse, H+, dont nous sommes membres, rela-tions qui se sont bien améliorées. Depuis uneannée, j’ai rejoint le conseil de H+. Il faut savoirque le secteur public domine le marché dessoins en Suisse à hauteur des trois quarts etque le secteur privé occupe le quart restant.Cette proportion n’est pas mauvaise si l’oncompare la Suisse à d’autres pays, comme laGrande-Bretagne, où le secteur privé s’élève àenviron 10%. Notre nouvelle campagne d’infor-

mation Les cliniques privées sont indispen-sables, qui démarre cet automne, vise à amé-liorer la compréhension du rôle du secteur privédavantage que son image. Car, même auprèsde médecins, cette compréhension est parfoisdiffuse ou réduite à quelques clichés. Cela pro-vient évidemment des conséquences de l’intro-duction de la LAMal, qui a fait beaucoup dedégâts et caricature la médecine publique et pri-vée en deux médecines: de pauvre et de riche.C’est évidemment faux. Mais à voir le travail delobbying que nous devons entreprendre pourfaire passer des messages de bon sens, tantauprès des parlementaires, de l’administration,que du Conseiller fédéral Pascal Couchepin, onprend la mesure du chemin qui reste à parcou-rir. La campagne d’information de cet automnedoit contribuer à faire mieux connaître les valeursd’une médecine libérale, rigoureuse et qui resteà la portée de la classe moyenne de ce pays.»

Pour cette médecine libérale, quelles ont étéles principales conséquences de l’introductionde la LAMal?

PETER KAPPERT: «L’assurance-maladie de baseobligatoire a accru considérablement laconsommation de prestations médicales etpharmaceutiques car elle a favorisé un réflexedès que le montant de la franchise a été atteintou dépassé. Deuxième conséquence grave,d’un point de vue financier mais aussi moral: laLAMal favorise un mode de consommation

Monsieur Peter Kappert, président de l’Associationdes cliniques privées de Suisse. (Ldd)

11politique santé

standardisé, uniformisé. C’est comme si l’onvous forçait, dès l’entrée de la Migros, à neconsommer que la gamme M-Budget, au détri-ment non seulement de vos goûts mais ausside vos besoins. L’illusion, aujourd’hui, est de croi-re, que l’on parviendra à réviser, à satisfaction, laLAMal. Elle est le reflet d’une addition de bonnesintentions qui ne fait pas une bonne politique.Pour aller de l’avant, il ne faut pas réviser cette loi,mais la supprimer. Et proposer autre chose.»

Et que propose l’Association des cliniques pri-vées de Suisse?

PETER KAPPERT: «La Suisse, pays fédéraliste,compte vingt-six systèmes de santé auquels’ajoute le système fédéral. C’est beaucouppour sept millions d’habitants. C’est mêmeabsurde. En fait, cela crée entre les cantons devéritables “Murs de Berlin“. Bonne chance auGenevois qui voudrait aller se faire soigner àZurich! Le problème qui bloque la situation estbien sûr le financement des hôpitaux publics,en particulier les soins stationnaires. Pour fairesimple, je n’évoquerai que les principales carac-téristiques des trois systèmes de financementdiscutés dans le cadre de la révision de la LAMal:

- le système dual: les prestations stationnairessont payées par deux financiers, l’assurance-maladie et la main publique. Les assureurs-maladie endossent au maximum cinquantepour cent des coûts considérés. Ne font paspartie des coûts considérés, les frais d’investis-sement, de surcapacité ainsi que ceux de lascience et de la recherche. Les coûts pour lesquels l’assureur est exonéré tombent à lacharge des collectivités publiques, dans leshôpitaux publics;

- le système dual fixe: les prestations station-naires doivent également être payées par lesassureurs-maladie et par les collectivitéspubliques. Il s’agit toutefois de déterminer préa-lablement et clairement la part que chacund’eux doit prendre en charge. Le Conseil fédéral propose que les prix convenus avec leshôpitaux (et non pas les coûts!) soient pris encharge à parts égales.

Ce que nous, Association des cliniques privéesde Suisse proposons:

- le système moniste: seul un financier doitprendre en charge les prestations découlant del’assurance de base.»

Pouvez-vous expliciter ce que vous entendezpar système moniste?

PETER KAPPERT: «Le système de financement

moniste, c’est le contraire du système dual. Ilcomporte l’immense avantage de mettre àniveau l’hôpital public avec un établissementprivé. Osons le dire: aujourd’hui, sans l’aidegouvernementale, beaucoup d’établisse-ments publics auraient fait faillite. Le systèmemoniste introduit un seul payeur, qui prendtout à sa charge, y compris une participationaux frais d’investissement. L’assureur devientainsi le courtier du client et non plus un ache-teur. Cela leur confère une importanceaccrue, mais sur des bases concurrentielleségalement accrues. C’est ce qui fait peur, enparticulier à l’Etat».

Comment votre proposition est-elleaccueillie?

PETER KAPPERT: «On sait que PascalCouchepin est un “étatiste“ qui ne veut enaucun cas un affaiblissement du rôle du secteur public ou du pouvoir politique. Denombreux parlementaires connaissent notreproposition. Mais les représentants des can-tons et les directeurs de la santé publiquesont évidemment inquiets et y sont hostiles.La santé, c’est aussi un enjeu de pouvoir oùdes “roitelets“ entendent bien démontrerque l’on ne peut se passer d’eux. Notre pro-position n’est bien sûr pas perçue commeune idée “socialiste“. Cela ne nous dérangepas car nous la qualifions de “sociale“, c’estautrement plus fort. Il est vrai que le systèmemoniste a pour effet de mettre une fin àvingt-six systèmes de santé pour n’en propo-ser qu’un seul, réaliste et finançable. A quoisert-il de réformer la LAMal si l’on sait quetrente pour cent des Suisses doivent êtresoutenus par l’Etat pour le paiement de leurprime?».

Selon vous, comment la situation va-t-elleévoluer ces prochaines années?

PETER KAPPERT: «Je crains que, si nos argu-ments de bon sens ne sont pas entendus, lasanté des établissements publics aille encoreen se dégradant, à tel point qu’un nouveausystème ne puisse émerger que sur descendres. La pression et les déficits ne sont enfait pas encore assez élevés. C’est un peucomme le prix de l’essence: tout le monderâle, mais personne ne peut encore s’en pas-ser. Alors, on paie. En ce qui concerne laréforme du système de la santé en Suisse, onpaye aussi un fonctionnement de démocratiedirecte qui freine le progrès. Peut-être quemon fils, qui a vingt ans, verra naître un nou-veau système, plus efficace, et surtout plusjuste». ■

Pour en savoir plus sur l’Association des cliniques privées de Suisse

et sur le système «moniste» : www.privatehospitals.ch

MÉDECINES PARALLÈLES

«Médecines parallèles: le peuple aura le derniermot». Gros titre pour l’événement du mois dejuin 2005. Le Conseiller fédéral PascalCouchepin a tranché: les médecines parallèles,dont l’homéopathie, sont boutées hors desprestations remboursées par l’assurance-mala-die. Cette décision, applicable dès juillet,concerne aussi la médecine traditionnelle chi-noise, les thérapies neurales, la phytothérapieet la médecine anthroposophique.

(La Tribune de Genève, 4 juin 2005)

INFIRMIÈRES ET EMPLOI

«Les infirmières ne sont plus épargnées par lechômage». Le canton de Genève recense2’650 infirmières dont 180 cadres. Le pleinemploi n’existerait plus pour les infirmières.L’Office cantonal de l’emploi recense 56 pro-fessionnelles en recherche d’emploi en avril2005. Parmi les éléments explicatifs soulevés:l’âge et le revenu. Un constat contesté par ledirecteur des HUG, André Laubscher, qui affir-me qu’il ne passe pas un mois sans que lesHUG n’engagent des professionnels de soinsde plus de 40 ans.

(La Tribune de Genève, 14 juin 2005)

GREFFE: ZURICH EN ÉMOI

«Greffes du cœur à Zurich: Stop! On enquête».Verena Diener, Conseillère d’Etat zurichoise,annonce le 20 juin 2005 qu’elle décrète unmoratoire sur les transplantations cardiaques àl’Hôpital universitaire de Zurich. Motif: desmédecins auraient greffé un cœur incompatibleen toute connaissance de cause. Une enquêteest en cours pour connaître les causes et cir-constances du décès d’une patiente transplan-tée. Des événements très médiatisés qui nedoivent pas faire oublier l’importance et la qua-lité de la transplantation en Suisse.

(La Tribune de Genève, 21 juin 2005)

FINANCEMENT DES HÔPITAUX

«Santé: les sénateurs en route vers la révolu-tion». Christiane Brunner, présidente laCommission de la santé du Conseil des Etats,se déclare partisane du «financement moniste»des hôpitaux (ndlr: lire à ce sujet l’interview dePeter Kappert dans ce numéro). Le projet pré-

voit une étatisation mais aussi le passage deshôpitaux sous la coupe des caisses. Un systè-me qui rencontre des partisans, à droite commeà gauche, pour maîtriser les coûts de la santé -50 milliards en 2003 - à l’échelon national, maisqui suscite le rejet des cantons.

(La Tribune de Genève, 31 août 2005)

FERMETÉ ZURICHOISE

«Se mettre les Romands à dos pour un centrede médecine de pointe? Zurich assume». Lacheffe de la santé du canton de Zurich, VerenaDiener, a annoncé le 22 septembre 2005 queson canton maintenait son refus de ratifier leconcordat intercantonal. Motif: Zurich veutdeux centres pour la médecine de pointe. Unedécision mal acceptée par les autres directeurscantonaux, notamment bâlois, favorables auprincipe d’un réseau sur le modèle Genève-Vaud.

(Le Temps, 23 septembre 2005)

NAISSANCES PAR CÉSARIENNE

«La césarienne, un choix comme un autre?» Unbébé sur trois, en Suisse, naît par césarienne.Un taux parmi les plus élevés en Europe. Lajournaliste du quotidien Le Temps, SylvieArsever, livre une enquête fouillée qui donne laparole aux médecins, divisés sur la question.Les cliniques pratiqueraient davantage de césa-riennes (40%) que les hôpitaux publics (26%),sous la pression des «césariennes de confort».Un argument jugé «absurde» par le gynéco-logue genevois François Hubert, médecinrépondant à la Clinique des Grangettes.

(Le Temps, 5 octobre 2005)

SANTÉ ET LOBBYING

«Le lobby de la santé victime de paralysie».Près d’un parlementaire sur trois, à Berne,serait actif pour un lobby de la santé: assu-rances, hôpitaux, industrie pharmaceutiqueentre autres. Mais ce lobby serait fragmenté etconfronté à des intérêts trop divergents pourêtre vraiment efficace. La révision de la LAMal,qui piétine, en serait la démonstration. Leslimites du lobbying seraient atteintes, la pres-sion populaire en faveur d’une caisse uniquerendant les caisses plus prudentes.

(Le Temps, 7 octobre 2005)

12brèves

(suite de la page 1)[...] le recul du nombre des assurances complé-mentaires, ce qui est un indicateur des difficultéséconomiques rencontrées par nombre de famillesgenevoises.

Le taux de personnes encore au bénéfice de com-plémentaires, à Genève, est de 35% en 2005,selon une étude réalisée par l’ACPG, contre 40%en 1996. Ce taux de 35% peut être considérécomme encore élevé par rapport à la moyennenationale qui se situe autour de 20%. Mais il nefaut pas oublier que le taux genevois inclut lesassurés issus de la Genève internationale. Si cesderniers n’étaient pas pris en compte, il serait sansaucun doute plus proche de la moyenne suisse.

L’accès aux complémentaires devient de plus enplus coûteux, en particulier pour les jeunesfamilles. On constate par exemple, en matière dematernité, un transfert croissant du privé vers lesecteur public. La raison est évidemment la poli-tique de surprime pratiquée par les assurances enmatière de complémentaire pour la maternité. Si laClinique Générale-Beaulieu, qui fête en ce moisd’octobre 2005 les dix ans de sa Maternité, connaîtun réel succès, c’est en raison de la rigueur aveclaquelle elle applique les conventions signées avecles assureurs, en veillant à être compétitive maisaussi en agissant en partenaire crédible et doncfiable.

Pour répondre à l’inquiétude croissante des assu-rés, nous sommes résolument en faveur de la cais-se unique en ce qui concerne l’assurance de base.Cela ne contribuerait pas à réduire les coûts de lasanté de façon significative, mais cela éclaircirait àcoup sûr l’administration d’un système qui compteaujourd’hui plus de 40 caisses. La concurrenceexisterait toujours pour les complémentaires. Leclimat autour de l’assurance de base serait assaini,notamment en supprimant cette migration d’unecaisse à l’autre, sous l’effet d’une diminution desréserves obligatoires et par la suppression du sys-tème fort coûteux de compensation des risquesqui n’aurait plus de raison d’être. Car, et c’est uneévidence, le système actuel génère des coûtsadministratifs et empêche une véritable politique,transparente et ouverte, en matière d’assurancede base, mais aussi de complémentaires.

Notre vœu, comme président de l’ACPG et direc-teur de la Clinique Générale-Beaulieu, est que lesjeunes générations puissent continuer à souscrire,aux meilleures conditions, aux assurances complé-mentaires qui donnent accès à une médecine libé-rale de pointe. Pour cela, une réforme du systèmede l’assurance de base s’impose. Et vite.

PHILIPPE CASSEGRAIN

Ont également collaboré à ce numéro:Dr Fernando Balderrama, Dr Rolph Friedrich, Mmes Solange Appertet,Nathalie Bovet, Françoise Dimier,Catherine Lauper,Corinne Moussavian,Sophie Rossi.MM. Stephano Bisanti,Laurent Debenest,Peter Kappert,Walter Paolozza

Ligne éditoriale:Philippe CassegrainMarian Stepczynski

Rédacteur responsable:Philippe Amez-Droz

Crédits photo:Thierrypier Graindorge,

Graphisme & production:Agence PM

Tirage:1’500 exemplaires

Contact:[email protected]

LA CLINIQUE

S’EXPOSE AU CICG

Le Centre International deConférences de Genève(CICG), à Varembé, a béné-ficié de douze mois de tra-vaux intensifs et d’un sou-tien financier de laConfédération de 37 mil-

lions de francs pour sa rénovation. A l’occasion duréaménagement de la décoration intérieure, laClinique Générale-Beaulieu a souscrit un panneaud’information, dont la réalisation a été confiée auxsoins de l’agence ProPulsion, et qui se singularisepar son esthétisme et son efficacité.

L’inauguration officielle du centre ainsi remis àneuf s’est déroulée le 6 octobre 2005, en présen-ce d’un millier de personnalités invitées, dont leConseiller national genevois Jacques-Simon Egglyqui avait spécialement quitté la session duParlement à Berne pour assister à l’événement.Mme Isabelle Aubert, directrice du CICG, a saluél’initiative de la Clinique Générale-Beaulieu, en lapersonne de son directeur, M. Philippe Cassegrain,en relevant l’originalité du panneau réalisé et ensouhaitant contribuer ainsi activement au succèsde la Clinique par cette présence au cœur de laGenève internationale. La publication Interface,nouvelle lettre d’information de la CliniqueGénérale-Beaulieu, en anglais et en français, y seraégalement diffusée.

Présence amicale et souriante du Conseillernational Jacques-Simon Eggly.

M. Philippe Cassegrain avec Mme

Isabelle Aubert, directrice du CICG.

brève

IMPRESSUM

13 mot du directeur