MAÏS · 2014. 4. 25. · / 4 avril 2014 / 4 avril 2014 / 4 avril 2014 MAÏS Les solutions de...

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25 DOSSIER / 4 avril 2014 MAÏS Les solutions de désherbage Capital dans la réussite de la culture, le désherbage nécessite d’intervenir au bon moment et dans de bonnes conditions. Ce dossier propose des préconisations de désherbage pour 2014. Il fait aussi le point sur le désherbage mécanique. Accessibles à tout agriculteur et bonnes pour l’environnement, les solutions alternatives gagnent aujourd’hui du terrain. Coordination du dossier Michel Falchier et Louis Le Roux, pôle agronomie des chambres d’agriculture de Bretagne. Audrey Dibet, Terra. Rédaction Chambres d'agriculture de Bretagne : Michel Falchier et Louis Le Roux Terra : Audrey Dibet. Composition : Jeanine Deshoux (Terra)

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    MAÏS Les solutions de désherbage

    Capital dans la réussite de la culture, le désherbage nécessite d’intervenir au bon moment et dans de bonnes conditions. Ce dossier propose des préconisations de désherbage pour 2014. Il fait aussile point sur le désherbage mécanique. Accessibles à tout agriculteur et bonnes pour l’environnement, les solutions alternatives gagnentaujourd’hui du terrain.

    Coordination du dossierMichel Falchier et Louis Le Roux, pôle agronomie des chambres d’agriculture de Bretagne.Audrey Dibet, Terra.Rédaction● Chambres d'agriculture de Bretagne : Michel Falchier et Louis Le Roux● Terra : Audrey Dibet.

    Composition : Jeanine Deshoux (Terra)

    ● Chambres d'agriculture de Bretagne : Michel Falchier et Louis Le Roux● Terra : Audrey Dibet.

    Composition : Jeanine Deshoux (Terra)

    bernardf29dEx : Terra-coédités

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    Les conditions climatiques particulières de 2013 ont perturbé le développement du maïs ainsi que la levée des mauvaises herbes. Les produits de pré-lévée n’ont pas été en mesure de contrôler les levées tardives et inhabituelles. Et les stratégies de désherbage en post levée nécessitaient au moins deux passages.

    Les semis 2013, réalisés dans de bonnes conditions, se sont déroulés pour la grande majorité entre le 20 avril et le 15 mai. Cependant les températures fraîches et mêmes parfois froides des semaines qui ont suivi les semis ont sérieusement perturbé la levée des maïs. Les températures fraîches qui se sont poursuivies jusqu’à la fi n du mois de juin ont perturbé le développement de la culture de maïs qui comptera une quinzaine de jours de retard à la floraison en 2013. Ces conditions climatiques ont également perturbé la levée des mauvaises herbes, avec des levées très échelonnées dans le temps car la température n’était pas suffi -sante pour permettre la levée des espèces les plus estivales, mais également car le maïs a recouvert les rangs très tardivement.

    Les produits de prélevée mis en échecSi les conditions de sol au moment de l’ap-plication des produits de prélevée étaient réunies (humidité du sol grâce aux pluies du

    mois de mars et conditions peu séchantes en avril) pour un bon fonctionnement sur les premières levées, ces produits n’ont pas été en mesure de contrôler les levées tardives et inhabituelles.Sur les essais 2013 1 où le Camix était appliqué 20 jours après le semis, on observe très nettement l’effet de la dose de produit qui en fait correspond à une perte de réma-nence et donc de persistance d’action du produit permettant un contrôle des levées plus tardives d’adventices. Cependant même à la dose la plus forte testée sur ces essais (2 litres par hectare) un complément de dés-herbage aurait été nécessaire dans la majo-rité des situations pour obtenir un résultat satisfaisant.

    Des post levées qui nécessitaient au moins 2 passagesDans les conditions de 2013 avec des levées très échelonnées, les stratégies de désher-bage en post levée nécessitaient au moins 2 passages. En effet, étant donné le déca-lage entre les premières et les dernières levées, en intervenant tôt (stade 3 à 4 feuilles du maïs), on contrôle parfaitement bien les adventices déjà levées mais sans perturber les levées futures. Si on attend que toutes les adventices soient levées, les premières sont souvent à un stade tel que les produits ne permettent plus de détruire les adven-tices, la photo en est une parfaite illustra-tion : il est donc important de viser deux interventions espacées de 2 à 3 semaines.Les résultats des essais de 2013 2 nous démontrent une fois de plus que dans les

    stratégies en double application, la dose de produit de post levée peut être modulée autour d’une dose pivot de 0,5 l/ha d’Elumis, en fonction du stade des adventices mais également en fonction du type d’adventice présente. En présence d’espèces particuliè-rement diffi ciles à détruire l’ajout d’un peu de bromoxynil permet de réduire encore sensiblement cette dose.Dans ces conditions, les désherbages méca-niques se sont également avérés délicats avec un nombre de passages plus impor-tants qu’à l’habitude afi n de conserver le sol propre jusqu’au moment du recouvrement par la culture de maïs.

    Michel Falchier

    Bilan de campagne 2013 : une année atypique en matière de désherbage

    En arrière plan, désherbage réalisé le 5 juin (maïs à 4-5 feuilles). Au premier plan, désherbage réalisé le 20 juin (maïs à 6 feuilles) : la parcelle est envahie par du lychnis, des digitaires et de la véronique de Perse.

    Bignan Plounevezel Crecom Queven

    1 Essais 2013 comparant 3 doses de Camix (2,0 l/ha, 1,5 l/ha, 1,0 l/ha)

    10

    9

    8

    7

    6

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    3

    2

    1

    0

    note

    d'e

    ffi ca

    cité

    Camix 2 Camix 1.5 Camix 1

    2 Effet dose de l’Elumis et intérêt de la complémentarité du bromoxynil (Cadeli)

    10

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    note

    d'e

    ffi ca

    cité

    postlevée précoce

    Elumis 0.75 Elumis 0.5 Elumis 0.3 Elumis 0.4 Elumis 0.3 Elumis 0.2

    avec CADELI 0.2

    dose d'Elumis

    Les notes de 7 et + représentent une effi cacité suffi sante

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    Dans le classement des 10 espèces les plus problématiques sont fré-quemment citées la véronique de Perse, le chénopode blanc, la mercuriale, le liseron, le panic pied de coq, la morelle, mais surtout la renouée des oiseaux, la renouée liseron, la renouée persicaire et la renouée à feuille de patience.

    Les polygonacées, une grande familleLes renouées font partie de la grande famille des polygonacées, famille dans laquelle on trouve aussi bien des plantes cultivées telles que le blé noir (sarrasin), l’oseille, mais aussi la rhubarbe.Cette famille comprend égale-ment des plantes ornementales telles que les renouées asiatiques (du Japon, de Sachaline et leurs hybrides). Plantes vivaces intro-duites au 19e siècle comme plantes ornementales, ces espèces vivaces sont sorties des jardins et enva-hissent les bords de cours d’eau ou les fossés. On commence à les voir pénétrer dans les champs ou elles peuvent également poser des problèmes.La renouée du Japon est une grande plante vigoureuse avec des tiges creuses érigées, rougeâtres, semblables à des cannes de bam-bou. Sa croissance peut être de 1 à 8 cm par jour, elle peut donc atteindre sa hauteur maximale de 4 mètres en 2 mois au printemps. Les tiges aériennes meurent l’hiver et seuls persistent des bourgeons souterrains et/ou au ras du sol. Parmi les espèces adventices, deux espèces vivaces posent de sérieux problèmes : le rumex, peste des prairies de RGA-TB qu’on ne pré-sente plus, et la renouée amphibie qui se cantonne essentiellement dans les canaux des marais et les parcelles avoisinantes.

    Les renouées adventices annuellesLes renouées annuelles sont quant à elles représentées par 4 espèces principales :- la renoué des oiseaux,- la renouée liseron,- la renouée persicaire,- la renouée à feuille de patience.Ces différentes espèces ont pour caractéristiques communes la présence de cotylédons épais, des feuilles alternes et surtout la pré-sence d’une ochréa (fine mem-brane) à la base de chaque feuille.De levée printanière et estivale, on les trouvera rarement dans les céréales, sauf quand la culture n’arrive pas au mois d’avril à recou-vrir le sol. Par contre, leur présence dans les cultures de printemps est systématique : pois de printemps, betterave, tournesol et bien sûr maïs.D’une manière générale, elles sont relativement difficiles à détruire. Possédant une cuticule cireuse, les produits de traitement ont beau-coup de diffi culté à traverser cette membrane dès que la plante a subi, ou bien des coups de froid ou du soleil desséchant : la plante s’en-durcit !La molécule de référence pour lutter contre ces espèces est le bromoxynil à condition de l’appli-quer sur des stades jeunes (d’ou la nécessité de doubles applications).La famille des triazines (atrazine en particulier) était particulièrement effi cace sur ces adventices : l’ar-rêt d’usage de ces produits est en grande partie responsable de leur extension actuelle.

    Michel Falchier

    À propos des renouées...

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    La renouée des oiseaux est probablement la plus coriace de nos renouées. La faible dimension et le caractère très gras des feuilles en fait une cible très diffi cile à détruire. Elle est aussi, de part son gabarit la moins nuisible des renouées.

    La renouée liseron devient un problème de plus en plus sérieux, lié principalement à ses levées très échelonnées. À ne pas confondre avec le liseron des haies qui nécessite des traitements spécifi ques à base d’hormones.

    Les renouées persicaire et à feuille de patience sont très proches visuellement et en terme de comportement vis à vis de la culture du maïs et des désherbants utilisables. Très nuisibles par leur taille et leur concurrence vis-à-vis de la culture, ce sont les plus faciles à maîtriser.

    La renouée du Japon est une plante invasive diffi cile à contrôler.

    Le blé noir fait partie de la famille des polygonacées comme les renouées.

    blé noir

    renouée

    du

    Japon

    renouées

    persicai

    re

    renouée

    liseron

    renouée

    des

    oiseaux

    Parmi les quelques espèces d’adventices qui nous posent des problèmes en terme de désherbage, la famille des renouées est très largement représentée.

  • Dés les premiers stades,le maïs souffre de la concurrence des mauvaises herbes. Le désherbage a pour objectif premier d’éliminer rapidement cette nuisibilité et de maintenir un état de propreté satisfaisant jusqu’au recouvrement des inter-rangs par la culture de maïs. Les adventices pouvant lever au-delà de ce stade ne présentent plus de gêne pour le maïs.

    Plusieurs solutions sont possibles pour atteindre les objectifs visés. Nous disposons de solutions de pré levée et de post levée qu’il fau-dra utiliser à bon escient selon les adventices de la parcelle. La maî-trise des doses de post levée passe par des interventions au stade jeune des mauvaises herbes. Le binage apporte en deuxième pas-sage un plus agronomique et une forte réduction de l’IFT (Indice de fréqence de traitement) dans les situations où il est possible.

    L’état du sol déterminant en pré-levéeSi on craint la présence de gra-minées estivales ou (et) des véro-niques, un antigraminées de préle-vée garantira un premier nettoyage. L’effi cacité de la prélevée dépendra

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    Les préconisations 20141 Exemples de stratégies en pré et post-levée

    1er passage pré-levée (1) IFT 2e passage post levée (2) IFT

    Camix 2,5 à 3 lDakota P 4 lIsard 1 l + Prowl 2 lIsard 0,8 l + Lagon 0,8 lAdengo 2 lIsard 1,4 l

    0,8111,381,371

    Callisto 0,3 à 0,5 lMikado 0,3 à 0,75 lAuxo 0,5 à 0,75 lCallisto 0,3 l + Peak 6 gMikado 0,3 l + Emblem … 0,75

    ou binage

    0,2 à 0,330,2 à 0,50,3 à 0,5

    0,50,45

    0

    Pensez à additionner les deux passages pour le calcul de l’IFT.

    (1) En traitement de prélevée, forte baisse d’effi cacité sur sol sec ou trop motteux. Attention également dans les parcelles à taux de matière organique élevé.(2) En post levée, préférer les traitements sur mauvaises herbes jeunes (2-4 feuilles) avec hygrométrie > 60%.

    Pour un passage en post levée (1) (dose / ha) IFT Pour 1 passage

    Mikado 0,5 à 0,7 l + Milagro 0,5 lCallisto 0,5 l + Milagro 0,5 lMikado 0,5 à 0,7 l + Equip 1 lElumis 0,75

    Mikado 0,3 l + Equip 0.6 l + Cadeli 0,3 lMikado 0,3 l + Equip 0,6 l + Peak 6 gElumis 0,4 l + Cadeli 0,3 lElumis 0,4 l + Peak 6 gAuxo 0,5 l + Milagro 0,3 lCallisto 0,3 l + Milagro 0,3 l + Peak 6 gPour lutter contre le liseronMikado 0,3 l + Equip 0,6 l + Banvel 4S 0,2 l (3)Callisto 0,3 l + Milagro 0,3 l + Banvel 4S 0,2 l (3)Elumis 0,4 l + Casper 100 g(2)

    0,66 à 0,830,66

    0,71 à 0,880,50

    0,630,720,470,570,530,76

    0,700,730,60

    2 Exemples de stratégies de post-levée

    Pensez à cumuler les deux passages pour le calcul de l’IFT.

    (1) En post levée, préférer les traitements sur mauvaises herbes jeunes (2-4 feuilles) avec hygrométrie > 60%.(2) Avant 6 feuilles du maïs.

    Conditions de bonne effi cacité Adventicesbien maîtrisées Adventices diffi ciles IFT accessible

    Pré-levée Sol frais ou 5 à 10 mm de pluie dans la semainePSDvéroniques

    Autres graminées, renouées, atriplex 1,0 à 1,2

    Post-levée précoce Sol frais, mauvaises herbes jeunes, hygrométrie >60% PSDLevées tardives,renouées

    1,0 à 1,2

    Post-levée stricte Mauvaises herbes jeunes, mélange de 3 produits hygrométrie >60%Graminées (toutes)

    Véroniques,renouée des oiseaux 0,8 à 1,0

    Binage aprèsun traitement en plein Sol sec et soleil Toutes dans

    l’inter-rangToutes sur le rang, levées tardives

    0,6 à 0,8

    0,25Désherbinage Sol sec et hygrométrie > 60%

    3 Conditions de réussite des différents stratégies de désherbage

  • de l’état du sol : trop sec ou trop motteux l’effi cacité sera faible. Le produit sera positionné au plus près du semis afi n de bénéfi cier de l’hu-midité résiduelle. En conditions très sèches au moment du semis, il est préférable d’attendre l’arrivée d’une pluie : 10 mm de pluie sont nécessaires à la bonne effi cacité de ces produits.L’application de prélevée aux doses préconisées va permettre un cer-tain "ménage" sur les dicots en regroupant et retardant les rele-vées. Une souplesse d’application est ainsi donnée au deuxième pas-sage, dont le produit sera adapté à la fl ore 1 .

    La post levée : un désherbage à vueLes stratégies de post levée doivent impérativement associer deux grandes familles de désherbants 2 :- Callisto ou Mikado constituent la base principale sur laquelle s’ap-puie le désherbage des principales dicotylédones du maïs.- En présence de graminées, Milagro ou Pampa ou Equip… sont indispensables, notamment sur pâturin annuel, ray grass, sétaires, panic dichotome. En l’absence de graminées, leur usage pour-rait paraître moins essentiel. Cependant, ils apportent un plus signifi catif sur amaranthes ou cru-cifères et par effet de synergie, permettent de baisser la dose du premier produit.Le mélange de ces deux produits est déjà préparé dans une spécialité comme Elumis ou Choriste :

    - Elumis 0,7 = Callisto 0,5 + Milagro 0,5. - Elumis 0,4 = Callisto 0,3 + Milagro 0,3.Un troisième produit peut être associé à ce couple de base :- soit un bromoxynil (Cadeli, Emblem…) ou du Peak si on sou-haite renforcer l’effi cacité du pro-gramme sur des renouées et mer-curiales particulièrement,- soit une hormone (Banvel 4S, Starane 200 ou Gold, Kart …) si on recherche une efficacité particu-lière sur des vivaces telles que le liseron (à éviter toutefois entre les stades 6 et 8 feuilles du maïs).On gardera la dose basse si on rajoute un troisième produit et si on est en bonnes conditions (hygro-métrie supérieure à 60 %, stade des mauvaises herbes jeunes, pulvéri-sateur en bon état…).

    2e passage de post-levée : une intervention plus cibléeAprès 8-9 feuilles du maïs, les rele-vées ne peuvent plus concurrencer le maïs. Le premier passage, réa-lisé sur jeunes adventices, permet une bonne maîtrise de l’ensemble de la fl ore. En raison des relevées possibles avant le stade 6 feuilles du maïs, un deuxième passage ciblé ou un binage vient en complément. On utilise les mêmes produits que précédemment, en choisissant plus particulièrement le ou les produits les plus adaptés à la fl ore la plus présente.

    Michel Falchier

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    Il s’agit bien souvent de reformulations ou d’ associa-tions de substances déjà bien connues : ces nouveautés n’apportent donc pas de révolution dans les stratégies de désherbage. Elles permettent éventuellement de gagner quelques décimales dans le calcul de l’IFT.

    Adengo / KolossLa thiencarbazone est un nouvel inhibiteur des ALS, proche des sulfonylurées. En prélevée (2 l/ha) il est un peu court sur arroche, mercuriale et renouée liseron. En post-levée précoce (1,5 l) il est beaucoup mieux. Ce produit peut représenter une bonne alternative aux chloracétamides (Trophée, Isard…).Attention toutefois aux mélanges incompatibles avec des produits trop adjuvantés (Equip, Ritmic, Pampa Premium) ou les formulations OD et ne jamais rajouter d’adjuvant.

    Elumis / ChoristeAssociation de mésotrione et de nicosulfuron, ce pro-duit n’est rien de plus que l’association de Callisto et de Milagro. (Elumis 1 L = Callisto 0.75 L + Milagro 0.75 L).Attention toutefois, ce produit n’est pas compatible avec les bromoxynils en formulation poudre.

    Peak plus / CasperAssociant du prosulfuron et du dicamba, il apporte un spectre liseron supplémentaire par rapport au Peak. A uti-liser également en association mais plutôt sur le deuxième passage de désherbage, à 100 g avant 6 feuilles du maïs. Possibilité de repasser après 8 feuilles du maïs

    Auxo / HydrisIl est constitué de tembotrione associée avec du bromoxynil (Emblem). Il s’utilise avec un adjuvant (Actirob, Héliosol, Li 700, Silwett L77…)Sur le plan technique Auxo 0,75 l = Mikado 0,5 l + bromoxy-nil liquide 0,5 l. On peut l’associer avec du Milagro mais surtout pas avec Equip ou Cubix.

    ConquerantTritosulfuron 125 g/kg + Dicamba 600 g/kg (dose homo-loguée = 400 g/ha), conseillé en association à 200 g avant 6 feuilles du maïs. Possibilité de repasser après 8 feuilles si nécessaire.

    Merlin FlexxSuccesseur du Merlin, il contient un nouveau phytopro-tecteur qui lui évite des désagréments de son prédé-cesseur. Positionné en prélevée ou post précoce il a un spectre essentiellement antidicot qui nécessite donc un complément.

    29Rappel sur les produits les plus récents

    La fi n de l’acétochlore : Trophee – Harness Ces produits pouvaient encore être utilisés

    jusqu’en juin 2013. Ce sont donc maintenant des PPNU qui doivent suivre une fi lière adap-

    tée pour leur destruction.

    Pour être effi cace, les renouées doivent être traitées à un stade précoce.

  • Un passage de houe rotative suivi d’un binage systématique sur maïs permettent à Maurice Bouget de supprimer le premier traitement herbicide. Simple et efficace, estime cet agriculteur après quelques années d’expérience.

    Éleveur laitier en Gaec avec sa sœur, Maurice Bouget cultive une trentaine d’hectares de maïs four-rage sur 64 ha de SAU à Saint-Gilles (35). Il y a quatre ans, il s’est engagé dans une MAE réduction des her-bicides, comme cinq autres agri-culteurs de sa commune. "C’était la dernière année que cette MAE territoriale était proposée sur notre bassin versant. On a saisi l’opportu-nité", souligne Maurice, persuadé dès le départ que le challenge pou-vait être facilement relevé. "Et j’en suis encore plus convaincu avec le recul. Supprimer un pas-sage d’herbicides sur maïs est largement réalisable quand on est bien outillé pour le désherbage mécanique". Tous adhérents de la Cuma Saint-Gilloise dont Maurice Bouget est le président, les six agriculteurs se sont d’abord équipés d’une bineuse puis d’une houe rotative de 6 mètres dès l’année suivante. Animé par David Bouillé, de la chambre d’agriculture d’Ille-et-Vilaine, leur groupe s’est déplacé dans la région pour voir comment d’autres agriculteurs procédaient. Bien qu’enthousiastes à l’idée de tester ce nouveau mode de désher-bage, ces rencontres leur ont quand même permis de lever certaines appréhensions avant de se lancer.

    Pour la houe rotative : de la vitesse et en diagonale"La houe rotative, on la passe au stade 3-5 feuilles du maïs selon les conditions météo. Il faut en tout cas que la culture ait dépassé le stade pointant. Plus on va vite avec la

    houe, mieux c’est. Il faut compter 10 à 12 minutes par hectare. Au départ, on faisait tous dans le rang. Maintenant, on passe en diagonale. C’est comme cela qu’on obtient les meilleurs résultats, sans aucun dommage sur la culture. En sui-vant les rangs, on est sinon gêné par différents creux et bosses qu’on a inévitablement après un semis". Le nettoyage obtenu avec la houe rotative permet à l’agriculteur de gagner trois semaines sur les mau-vaises herbes. Trois semaines suf-fi santes pour que le maïs couvre la parcelle.

    Excepté peut être en 2013 : comme le maïs avait eu du mal à lever dans les conditions du printemps der-nier, Maurice Bouget a eu le temps de passer deux fois la houe. "La renouée des oiseaux est un problème qui est plus facilement contrôlable quand on passe la houe au bon moment : cela nous permet de décaler le premier traitement, constate-t-il. La première année, on avait peur d’arriver tard. On se rend bien compte aujourd’hui que le créneau est assez large. On n’est pas à l’abri malgré tout d’une année particulièrement diffi cile. Mais on a toujours la bineuse pour rattraper au cas où".

    Plusieurs intérêts au binageQuant à la bineuse 4 rangs, Maurice l’utilise aussi chaque année vers fin juin-début juillet. Il faut alors davantage prendre son temps : environ 45 minutes à l’hectare. "Même s’il y a une appréhension au départ, les agriculteurs de la commune voient le résultat dans nos champs et sont de plus en plus intéressés. Maintenant, même sur des parcelles qui ne sont pas concernées par les MAE, certains ont pris l’habitude de biner : en plus de désherber, cela permet d’aérer la terre, de favoriser la minéralisa-tion", apprécie Maurice Bouget. Bineuse et houe travaillent sur une centaine d’hectares chaque année pour la Cuma : "il y a encore de la marge", remarque-t-il. Et si la bineuse est accessible pour un agriculteur seul, la houe rotative reste chère (environ 8 000 € après les 40 % de subvention du Feader). D’où l’intérêt de l’acquérir en Cuma. En rotation maïs-blé, Maurice Bouget n’a rien changé à la conduite de ses cultures. "Mais on a tendance à plus labourer avant l’implantation du maïs. L’IFT est plus facile à maîtriser avec un labour". Les terres, pas caillou-teuses, se prêtent très bien ici à ce mode de désherbage. Quant aux choix des variétés, "c’est mieux d’avoir des maïs qui couvrent assez vite les champs" mais l’agriculteur n’en fait pas pour autant un critère prioritaire.

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    Réduire les traitements avec du désherbage mécanique

    La houe rotative de 6 mètres a été acquise en Cumaet a bénéfi cié de subventions Feader.

    Le nettoyage obtenu avec la houe rotative permet de gagner trois semaines sur les mauvaises herbes

  • Efficace et plus agréableUn passage de bineuse revient à 12 €/ha, la bineuse à 10 €/ha. "On gagne pas forcément en coût mais je trouve quand même plus agréable d’atteler la houe que le pulvé", estime l’agriculteur. Au tra-vers de la MAE, les agriculteurs se sont engagés à diminuer de 40 % leur IFT herbicides. Sur les trois dernières campagnes, Maurice Bouget a obtenu un IFT moyen de 0,53 sur maïs. Le désherbage est aussi effi cace et du côté du rende-ment, Maurice Bouget obtient les mêmes résultats qu’avant. L’an der-nier, son maïs a fait 13,5 t. "Même si les MAE ne sont pas reconduites, les agriculteurs de notre groupe ne veulent plus revenir en arrière, preuve que ce n’est pas contrai-gnant. La technique nous paraît tellement simple maintenant".

    Audrey Dibet

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    Réduire les traitements avec du désherbage mécanique

    Il y a quatre ans, Maurice Bouget s’est lancé dans le désherbage mécanique avec cinq autres agriculteurs de sa commune.

    En plus de désherber, le binage aère la terre

    Appliqué seul ou combiné avec le désherbage chimique, le désherbage mécanique est une solution qui permet de limiter fortement l’emploi des produits phytosanitaires.

    La herse étrille et la houe rotative sont des outils qui ne travaillent que de manière très superfi cielle. Ces outils ne sont capables de détruire des mauvaises herbes qu’à des stades très jeunes, et même avant qu’elles ne soient visibles à l’œil nu (ce qu’on appelle le passage en aveugle qui se réalise juste avant la levée du maïs).Par contre, ces outils ne devront jamais être utilisés quand le maïs commence à pointer. Les germes de la culture sont, à ce stade, trop fragiles pour supporter un choc mécanique. Un germe cassé, c’est un pied perdu et donc un épi absent à la récolte.Dès que le maïs a repris 2 feuilles, ces outils peuvent à nouveau être utilisés, mais si les adventices com-mencent à être développées (2 à 3 feuilles) leur effi ca-cité sera médiocre.

    La bineuse intervient à des stades un peu plus développés des adventices (à partir de 2 feuilles). Cet outil trouvera toute sa place lors du rattrapage après un traitement de prélevée ou après un premier traitement de post-levée. Il est souhaitable d’utiliser des socs plats qui travaillent par sectionnement des racines à 2 ou 3 centimètres de profondeur, évitant ainsi la réalisation de tôle ondulée qui est rarement appréciée par les équipes d’ensilage.On ne rappellera jamais assez que le nombre de rangs travaillés par la bineuse doit être en adéquation par-faite avec le nombre de rangs du semoir.

    Michel Falchier

    Choisir le bon outil en fonction du stade des adventices

    31

    Le binage effectué en deuxième passage permet également de semer un couvert dans la même intervention.