MARX, Karl - Le Capital (Livre 2) french francais

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, l., LE CAPITAL Livre II

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,l.,LE CAPITALLivreIICHEZ LESM ~ M E S DITEURSOUVRAGES DE KARL MARXCritique du droit politique hglien.Manuscrits de 1844.Misre de la philosophie.Travail salari et capital.Les Luttes de classes en France (1848-1850).Le 18brumaire de Louis Bonaparte.Contribution la critique de J'conomie politique.Salaire. prix et profit.Le Capital (8 vol.).La Guerre civile en France (1S7/).Lettres Kugelmann.OUVRAGES DE FRIEDRICHENGELSLa Situationde la classe laborieuse en Angleterre.La Guerre des paysans en Allemagne.La Question du logement.Anti-Dhring (M. Eugen Dhring bouleversela science).Le Rle de laviolence dans J'histoire.Socialisme utopique et socialisme scientifique.Dialectique de la nature.L'Origine de la famille, de la proprit prive et de J'tat.Ludwig Feuerbach et lafinde la philosophie classique allemande.OUVRAGES DE KARL MARX ET FRIEDRICH ENGELSLa Sainte Famille.L'Idologie allemande (texte intgral).L'Idologie allemande (Premire partie: Feuerbach).Manifestedu Parti communiste.La Nouvelle Gazette rhnane(3 vol.).Critique des programmes de Gotha et dErfurt.CORRESPONDANCE MARX-ENGELSLettres sur Le Capital .Correspondance Friedrich Engels-Paul et Laura Lafargue(3 vol.).Correspondance complte(5vol. parus: 1835-1859).TEXTES CHOISIS DE MARX ET ENGELStudes philosophiques. MARX: Textes 1et II.Sur la littrature et l'art. ENGELS: TextesSur la religion.KarlMarxLE CAPITALCritique de l'conomie politiqueLivre IILe procs de circulation du capitalTraduction deMille Erna Cogniotpour les premire et deuxime sections,deMme Cohen-Solal et de M. Gilbert Badiapour la troisime sectionAnnexeK. Marx: Notesmarginalessurle Traitd'conomiepolitiqued'AdolphWagnerDITIONS SOCIALES146, rue du Faubourg-Poissonnire, 75010 ParisService de vente: 24, rue Racine, 75006ParisLa loi du1tmarst957 n'autorisant, aux termes des alinas 2 et 3 de I.'article 4\,part,queles copiesoureproductionsstrictementrservesl'usagepnvducopIste. et nondestines une utilisation collective et, d'autre part, que les analyses et lesCItationsdansunbut d'exempleetd'illustration, " toute reprsentation ou mtgrale, oupartielle. faitesansle consentement del'auteur oudeses ayants drOit ou ayants cause, estillicite(alina te, del'article 40). . ."Cette reprsentation ou reproduction, par quelque procd que: cc: suit, conshtueralt doncune contrefaon sanctionnepar les articles 425 et suivants du Code "Tous droits detraduction, de reproductionet d'adaptatIonrservs pour tous pays.l.S.B.N. 2.209.05 t94.0/l869. 10.77.20001977, DITIONSSOCIALES,Paris.r,.llfNOTE DE L'DITEURLe texte qui a servi de base la traduction du Livre II du Capital est celuide J'dition dite populaire (Verlagsgenossenschaft ausliindischer Arbeiter inderU. d. S. S.R., Moskau-Leningrad, 1933), tablie par lessoins de l'InstitutMarx-Engels-Lnine Moscou. Il prenait pour base la deuxime ditionallemande (Meissner,Hamburg, 1893) el lui apportait, aprs confrontation aveclemanuscrit prpar pour l'imprimerie par Engels et les originauxdeMarx,quelques corrections dedtail.Encours de publication, nous avons pu comparer notre traduction avec ladernire dition parue Berlin (Dietz Veriag. 1951) et la plus rcente dition so-vitique(Moscou. 1949). Letexterusse, confrontune fois encoreavec1esmanus-crits, apporte quelques nouveaux complments. Nous les avons introduits ennote.LesremarquescomplmentairesintroduitesparFriedrichEngelsont tsignales par des parenthses et signesF. E. Les Ilotes non signes sont deMarx.Les rfrences au Livre premier du Capital ont t adaptes J'dition fran-aise (traduction Joseph Roy, revue par l'auteur) publie aux ditions sociales.L'ditiondece Livre II a t ralise sous le contrledeE. Bottigelli. LatraductiondeJ'ensembleestdueMmes ErnaCogniotet C. Cohen-Sola!et M. Gilbert Badia.Les notesdeMarxsurWagner. publiesen annexe, ont t traduites parLilianne Volery et Fernand Combon.PRFACEPrparer pour l'impression le Livre II du CapiUll n'tait pas mince besogne:il fallait, d'une part, en faire un tout cohrent et aussi complet que possible, et,d'autre part, le produire comme J'uvre exclusive de l'auteur, et non de l'diteur.Le grand nombre des rdactions, fragmentaires pour la plupart, rendait la tcheplus dlicate encore. Une seule partie tout au plus (manuscrit IV) tait vraimentrdige de bout en bout pour J'impression: mais, du fait de rdactions ultrieu-res,presque tous les points en avaient vieilli. Si la masse principale des mat-riaux tait en majeure partie labore quant au fond,le style n'en tait pas aupoint. Elle tait critedans cette langueque Marx affectionnait pour ses ex-traits: stylenglig. expressionsettournuresfamiliresouempreintesd'unhumourcru, termestechniquesanglais et franais, avec souvent desphrasesentires etmme des pages en anglais: c'tait la transcription des ides tellesqu'elles s'taient prsentes dans la tte de l'auteur. Act de certaines partiesdveloppes dans le dtail, il s'en trouvait d'autres qui, tout aussi importantes,n'taient qu'bauches; les faits qui devaient servir l'illustrer taient recueillis,mais bien loin d'tre labors: c'est tout juste s'ils taient groups: la fin deschapitres,J'auteur, pressd'aborder la suite,s'tait bien des fois content dejetersurlepapierquelquesphrases dcousues, simplespointsderepredudveloppement laiss pour l'instant inachev: enfin il yavait lafameusecriture, souvent illisiblepour Marx lui-mme.Je me suis born reproduire les manuscrits aussi littralement que possible,enne modifiant dans le style que ce que Marx y aurait lui-mme modifi et enn'intercalant de phrases explicatives et de transitions que dans les cas o, le senstant de surcrot absolument certain, il tait indispensable de le faire. J'ai prfrdonner, sans y changer un mot, les phrases dont l'interprtation aurait pu susci-terle moindre doute. Les passages que j'ai rcrits ou ajoutsne reprsententmmepasdixpagesdutexteimprim, et ces modifications ne touchent qu'la forme.La simple numrationdesmatriaux manuscritslaisss parMarx pour leLivre Il prouve la conscience sans pareille, le svre esprit d'autocritique aveclesquels il s'efforait de pousser l'extrme perfection ses grandes dcouvertesenmatireconomique avantde les livrer au public: et cette autocritiquenelui aque rarement permis d'adapter l'expos, pour le fond comme pour la forme, sonhorizonquedenouvelles tudesne cessaient d'largir. Voici les mat-riaux.Nous avons d'abordunmanuscrit:Contribution la critique de J'conomiepolitique, 1472 pages in-4, formant vingt-trois cahiers, crits d'aot 1861 juin1863. C'est la suite dupremier fasciculepubli Berlin en1859 sous le mmetitre l, Dans les pages 1 220 (cahiers 1-V) et derechef dans les pages 1'159 1472(cahiers XIX-XXIII), l'auteur traite les sujets tudis dans le Livre 1erdu Cap;-10 Prface Prface11tal, depuisla transformationde l'argent en capitaljusqu' la fin: c'esticilapremire rdaction existante de ce texte. Les pages 973 1158 (cahiers XVI-XVIII) traitent du capital et du profit, du taux de profit, du capital marchandet du capital argent, c'est--dire de sujets qui ont t dvelopps plus tard dansle manuscrit du Livre III. En revanche, les questions traites au Livre II el untrsgrandnombredecelles qui fontl'objet duLivre III nesont pas encoregroupes part. Il en estparlincidemment,notamment danslasection quiconstituelecorpsprincipaldumanuscrit,pages 220 972 (cahiers VI-XV):Thories sur la plus-value. Cette section renferme une histoire critique dtailledu problme essentiel de l'conomie politique, la thorie de la plus-value: elledveloppe, en outre, dans une polmique contre les auteurs antrieurs, la plupartdespoints qui feront plus tard, dans le manuscrit du Livre II et du Livre III,l'objet d'une tude spciale et logiquement ordonne. Je me rserve de publiercomme Livre IV du Capital la partie critique de ce manuscrit, aprs l'liminationdes nombreux passages utiliss dj dans les Livres II et III. Malgr son incon-testable valeur, ce manuscrit ne pouvait tre employ pour la prsente ditiondu Livre II.Lemanuscrit qui vient ensuite, dans l'ordrechronologique, est celui duLivre III. na t crit, du moins pour la plus grande partie, en 1864 et 1865. Cen'est qu'aprs en avoir achev l'essentiel que Marx se mit rdiger le Livre 1er,le premier volume publi en 1867. Je mets actuellement au point, pour l'impres-sion, ce manuscrit du Livre III.Delapriode postrieure la publication duLivre 1er, nous avons, pour leLivre II, unecollectiondequatremanuscrits in-folio, numrotsparMarxlui-mme de 1 IV. Le manuscrit 1(150 p.), datant vraisemblablement de1865ou 1867, est lapremirerdactionindpendante, maisplusoumoinsfrag-mentaire, du Livre II avec sa division actuelle. Rien non plus n'a pu en tre utilisici. Le manuscrit III comprend d'abord un ensemble de citations et de renvoisaux cahiers d'extraits tablis par Marx, - textes se rapportant en majeure partie la section 1du Livre II, - puis des dveloppements sur certains points, notam-ment sur la critique des thses d'A. Smith relatives au capital fixe et au capitalcirculant, ainsi qu' la source du profit; enfin l'expos du rapport entre le tauxde la plus-value et le taux du profit, qui a sa place dans le Livre III. Les renvoisn'ont pas fourni grand-chose de nouveau: les dveloppements taient, pour leLivre II aussi bien que pour le Livre III, dpasss par des rdactions ultrieureset durent donc, pour la plupart, tre laisss de ct. - Le manuscrit IV est lardaction, prte pour l'impression, de la premire section, ainsi que des premierschapitres de la deuxime section du Livre II: nous l'avons utilis quand c'taitncessaire. Bien qu'il apparaisse que ce manuscrit IV tait antrieur au manus-crit II, nous avons pu, parce qu'il est de forme plus acheve, l'utiliser avec profitpourla partie correspondantedu livre; il a suffi d'y faire quelques additionstires du manuscrit II. - Ce dernier manuscrit constitue la seule rdaction peuprs complte du Livre II et remonte 1870. Les notes en vue de la rdactiondfinitive-, notes dont nous allons parler, disent expressment: C'est la rdac-tion II qui doit servir debase.Aprs 1870, nouvelle interruption, due surtout la mauvaise sant de l'auteur.Suivant son habitude, Marx employa ce temps l'tude; l'agronomie, les condi-tionsruralesamricaineset principalementrusses, lemarch financieretlesystmebancaire, enfinlessciences naturelles, gologie et physiologie, et enparticulier des travauxmathmatiques personnels forment le contenudesnombreux cahiers d'extraits datant de cette priode. Au dbut de 1877, il se sentitsuffisamment rtabli pour pouvoir reprendre son vritable travail. Nous avons,finmars1877, des indications et des notes tires des quatre manuscrits men-tionns ci-dessus, qui devaient servir de baseunenouvellerdactionduLivre II : le dbut de ce remaniement est fourni par le manuscrit V(56 p. grandformat). Ce manuscrit comprend les quatre premiers chapitres, mais l'labora-tion est encore imparfaite, des points essentiels sont traits en notes au bas despages, la matire a t runie plutt que trie; nous n'en avons pas moins icile dernier expos complet de cette trs importante partie de la premire section.- Marx fit une premire tentative pour donner ce travailla forme ncessairepour l'impression; c'est ce qui nous a valu le manuscrit VI (postrieuroctobre1877 et antrieur juillet 1878): seulement 17 pagesin-4, qui comprennent laplusgrandepartieduchapitre 1; unedeuxime tentative, - la dernire, - aabouti au manuscrit VII, 2 juillet1878 ", ne comptant que 7 pages in-folio.n semblequ'cemoment Marxse soit renducompteque, fauted'unervolution compltedansson tatdesant, il n'arriverait jamais rdigerlesecond et le troisime livre d'une faon qui lui donnt satisfaction lui-mme.Les manuscrits V VII ne rvlent que trop souvent avec quelle nergie il avait lutter contre le mauvais tat physique qui le dprimait. La partie la plus difficiledela premiresection faisait l'objet d'une rdaction nouvelle danslemanus-crit V; le reste de la premire et la totalit de la deuxime section ( l'exceptiondu chap. XVII) ne prsentaient pas de srieuses difficults thoriques; ilestimait, au contraire, que la troisimesection, reproduction et circulationducapital social, avait absolument besoin d'tre remanie.Dansle manuscrit II,en effet, la reproduction tait tudie d'abord sans tenir compte de la circulationmontaire qui la rendpossible, et ensuite en en tenant compte. Il importait deremdier cedfautet deremanierensomme toutela section, de faonl'adapter l'horizon largi de l'auteur. Telle fut l'origine du manuscrit VIII, quine compte que 70p. in-4. Mais il suffit, pour comprendre quelle matire Marxa su condenseren cesquelquespages,dese reporter au texte imprim delasection III, dfalcation faite des passages emprunts au manuscrit II.Cemanuscrit VIIIn'est, lui aussi, qu'une rdaction provisoire du sujet, oil s'agissait avant tout de fixer les conceptions nouvelles non contenues dansle manuscrit II et de les dvelopper, en ngligeant les points sur lesquels il n'y12 PrfacePrface13avait rien de neuf dire. Marx y a intgr, galement, enl'tendant, unfragmentimportantdu chapitre XVII de la deuximesection, fragmentqui, d'ailleurs,empite dans une certainesur la troisime section. L'ordre logique estassez souvent interrompu, le dveloppement prsente par endroits des lacuneset, surtout la fin,il est absolument fragmentaire. Mais ce que Marx a vouludire s'y trouve d'une manire ou de l'autre.Tels sont les matriaux du Livre II, matriaux dont, suivant une dclarationadresse par Marx sa fille Eleonor peu de temps avant demourir"je devaisfaire quelque chose . J'ai pris cette mission au sens le plus troit; et, toutesles foisque la chose a t possible. j'ai limit mon activit oprer un simplechoix entre les diffrentes rdactions. Ce faisant, j'ai toujours pris comme basela dernire en date, en la comparant avec les prcdentes. Je n'ai rencontr dedifficults relles, c'est--dire qui ne fussent pas d'ordre purement technique.que pour la premire et la troisime section: mais l elles furent considrables.Je mesuis efforcdeles rsoudre exclusivement dans l'esprit de l'auteur.La plupart du temps, j'ai traduit les citations quand elles sont donnes l'appuides faits ou quand l'original est la disposition de quiconque dsire aller au fonddes choses, comme c'est le cas pour les passages deA. Smith. Cette rgle n'at inapplicable qu'au chapitre X, o on critique directement le texte anglais.- Lescitations tiresduLivre IC' renvoient la seconde dition, la dernirepublie du vivant de Marx.Pour le Livre III, outre la premire rdaction dans le manuscrit Contributionla critique. etc., les passages mentionns du manuscrit III et quelques courtesnotes insres au hasarddans les cahiers d'extraits, nous n'avonsque lemanuscrit in-folio dj cit de 1864-1865, rdig peu prs aussi compltementquele manuscrit Il du Livre II, et enfin un cahier de1875: Le rapport entreletauxde la plus-value et le taux du profit, expos mathmatiquement (en qua-tions). La mise au point de ce livre pour l'impression avance rapidement. Autantquejepuisseenjugerpour le moment, j'y trouveraisurtout desdifficultspurement techniques, exceptionfaite toutefois de quelques sections trsimportantes.'"'" *Il convient ici de rfuter une accusation porte contre Marx, d'abord de faonsourdeet sporadique, maisque, depuissa mort, despartisansallemandsdusocialisme de la chaire et du socialisme d'tat et toute leur clique proclamentcomme un fait avr:Marx aurait plagi Rodbertus. J'ai dj dit l'essentiel ce sujet2; mais c'est seulement aujourd'hui que je puis apporter lesdcisifs.Autant que je sache, cette accusation se rencontre pour la premire fois dansl'ouvragede R. Meyer Emanzipationskampf des viertenStandes, page43:te Ainsi qu'on peut Je dmontrer, c'est dans ces publications (les publications deRodbertus, qui datent de1835-1840] que Marx a puis la majeure partie de sacritique.,. Jusqu' preuvedu contraire, onme permettra bien d'admettre quetout cequi te peut tredmontr .. proposdecetteaffirmation, c'estqueRodbertus a lui-mme assur la chose M. Meyer. - En1879, Rodbertus entrepersonnellement en scne et crit J. Zeller (Zeitschrift fr die gesamte Staats-wissenschaftde Tbingen, 1879, p. 219), au sujet de son ouvrageZur Erkenntnisunsrer staatswirtschaft1ichen Zust'nde (1842), ce qui suit: Vous constaterezque Marx adj... fort joliment exploittout cela [le raisonnement icidvelopp], mais sans me citer. Et son diteur posthume, Th. Kozak, ne faitqueressasser cetteaffirmation(voirDas Kapitai de Rodbertus,Berlin, 1844.Einleitung, p. XV). - Enfin, dans les Bride und sozialpolitische Aufsiitze vonDr Rodbertus-]agetzow, Rodbertus dclare carrment: Je me trouve au-jourd'hui pillpar Schatfleet Marx, sans que mon nomsoit mentionn.(Lettre 60, p. 134.) Dans un autre passage, les prtentions de Rodbertus prennentune forme plus prcise encore:Dans ma troisime lettre sociale, j'ai montr, quant J'essentiel, aussi bienque Marx, maisplusbrivement et avecplusdeclart,o la plus-value ducapitaliste prend sa source. (Lettre 48, p. 111.)Marxn'ajamaisriensu detoutes ces accusations de plagiat. L'exemplairequ'il possdait de l'Emanzipationskampf n'tait coup que pour la partie concer-nant l'Internationale: jen'ai moi-mme coup les autres pages qu'aprs sa mort.Il n'a jamais vu la revue de Tbingen), Il ne connaissait pas davantage les Briefe,etc., R. Meyer, et c'est ce dernier lui-mme qui a bien voulu attirer mon at-tention, en1884 seulement, sur le passage o il est question de .. pillage . Marxconnut, par contre, la lettre 48, dontM. Meyer avait eu l'amabilit de donnerl'original sa fillecadette. Marx, qui a eu vent, sans nul doute,de la rumeurmystrieuse selon laquelle il fallait chercher dans Rodbertus la source secrtedesaproprecritique, me montra cette lettre: il savaitmaintenant de faonauthentique, ajouta-t-il, quelles taient les prtentions de Rodbertus ; si Rodber-tus ne rclamait que cela, lui, Marx, n'y voyait pas d'inconvnient et il laissaitvolontiers Rodbertus le plaisir de croire son propre expos plus court et plusclair. Etdefait, il estimait que cette lettredeRodbertusmettait fin toutel'affaire.Il pouvait d'autant mieux penser cela que l'activit littraire de Rodbertus luitait, je le sais positivement, demeure inconnue jusque vers1859, c'est--direjusqu' une date o il avait achev non seulement dans les grandes lignes, maisdans les dtails les plus importants, sa propre critique de l'conomie politique.Il avait commencsestudesconomiquesen1843, Paris, parles grandsauteursanglais et franais; parmiles alJemands, il ne connaissait que Rau etList, et celalui suffisait. Ni Marx ni moi nesouponnmesl'existencede14 PrfacePrface 15Rodbertusjsqu'aujour o, en1848, nousemes critiquer, dans la NeueRheinische Zeitung,ses discours comme dputde Berlin et ses actes commeministre. Notre ignorance tait telle que nous demandmes auxdputs rhnansquel tait ce Rodbertus devenusi soudainement ministre. Et ces dputs eux-mmes n'avaient pas le moindre soupon des travaux conomiques de Rodber-tus. Marx, au contraire, savait trs bien ds cette poque, et sans le secours deRodbertus, non seulement o, mais de surcrot comment, prend sa source laplus-value du capitaliste: nous n'en voulons pour preuve que la Misre de laphilosophie, de1847, et les confrences sur le travail salari et le capital, faites Bruxelles en 1847 et publies en1849 dans la Neue RheinischeZeitung, nOs 264 269. Ce n'est que par Lassalle que Marx apprit vers1859 qu'il existait gale-ment un conomiste du nom de Rodbertus, dont il dcouvrit ensuite, au BritishMuseum,la troisime lettre sociale .Voil les faits. Qu'en est-il maintenant des ides que l'on accuse Marx d'avoirpilles chez Rodbertus ? Dans ma troisime lettresociale, dit celui-ci, j'aimontr aussibienqueMarx, maisplus brivement et avec plus de clart, oprend sa source la plus-value du capitaliste. Il s'agit donc essentiellement delathoriedelaplus-value; impossibleeneffet dedirequel autrelmentRodbertuspourraitrevendiquercommesapropritdansl'uvredeMarx.Rodbertusse donne ainsi, dans ce passage, pour l'auteur rel de la thorie dela plus-value, qu'il accuse Marx d'avoir pille chez lui.Or que nous dit la troisime lettre sociale [p. 87] sur l'origine de la plus-value?Toutsimplement ceci: larente- et Rodbertusrunitsouscenom rentefoncire et profit - ne provient pas d'une addition de valeur la valeur dela marchandise, mais d'une soustraction de valeur subie par le salaire; autre-ment dit, de ce que le salaire ne reprsente qu'une partie de la valeur du pro-duit : en cas de productivit suffisante du travail, il ne doit pas ncessairement tre gal la valeur d'change naturelle de sonproduit pour qu'il reste quelque chosede ce produit en vuedu remplacementdu capital [sic] et en vue de la rente .Rodbertus ne nous dit pas quelle est cette valeur d'change naturelle duproduit, avec laquelle il ne reste rien pour remplacer le capital , c'est--dire,je suppose,pour remplacerla matire premire et l'usure des instruments detravail.Nous avons la chance de pouvoir constater l'impression produite sur Marxpar cette dcouverte mmorable de Rodbertus. Dans le manuscrit Contributionla critique, etc.. nous trouvons, cahier X. pages 445 et suivantes4: Digression.M. Rodbertus. Une nouvelle thorie de la rente foncire. C'est de ce seul pointde vuequeMarx considreici la troisimelettresociale. Quant la thoriegnrale de la plus-value, selon Rodbertus, Marx lui rgle son compte avec cetteremarque ironique:MonsieurRodbertusexamined'abordcequi sepassedansunpaysopossessiondu sol et possessionducapital nesont passpares, et aboutit cetimportant rsultatquela rente(sous ce terme il entendla totalit de laplus-value) est simplement gale au travail non rtribu ou la quantit de pro-duits dans laquelle ellese reprsente. Maisvoil plusieurssiclesque l'humanit capitaliste a produit de la plus-value, et elle en est venue peu peu se proccuper de l'origine de cette plus-value. La premire ide qu'elle s'en est faite dcoulait de la pratique directe ducommerce: laplus-value, disait-on, rsulte d'unemajorationdela valeur duproduit. Cette opinion tait celle des mercantilistes; mais James Steuart s'estdj rendu compte qu'en ce cas, l'un perd forcment ce que l'autre gagne. Cequi n'empcha pas cette faonde voir de persister longtemps encore, surtoutchez des socialistes; A. Smith en dbarrassela science classique.Nous lisons dansson ouvragesWealth of Nations. Livre 1er, chapitre VI : Aussitt qu'il y aura du capital (stock) accumul dans les mains de quelquesparticuliers, certains d'entre eux l'emploieront naturellement mettre en uvredes gens industrieux, auxquels ils fourniront des matriaux et des subsistances,afin de faireun profit sur la vente des produits de leur travail ou sur ce que letravail de ces hommes aura ajout devaleur aux matriaux . ..Lavaleur queles ouvriers ajoutent la m:jtire se rsout alors en deux parties, dont une paieleurs salaires, et l'autre les profits que fait l'entrepreneur sur la somme des fondsqui lui ont servi avancer les salaires et la matire. Et un peu plus loin: Dsl'instant quetout lesol d'unpaysestdevenupropritprive, lespropritaires, comme tousles autreshommes, aiment recueillir o ils n'ontpassem, et ilsdemandent un fermage, mmepourle produitnatureldelaterre ...II faut que l'ouvrier ... cde au propritaire du sol une portionde cequ'i]recueilleoudece qu'i] produit parsontravail. Cette portion ou, ce quirevient au mme,le prix de cette portion constitue la rente foncire. Dans le manuscrit cit, Contribution la critique, etc., page 2533, Marx com-mente ce passage dans les termes suivants:A. Smithconoit donclaplus-value. c'est--direlesurtravail, l'excdentde travail accompli et de travail ralis dans la marchandise sur le travail pay,donc sur le travail qui a reu son quivalent dans le salaire, comme la catgoriegnrale dontle profit proprement dit et la rente foncirene sont que les d-rivs.Plus loin.A. Smith dit encore, Livre 1er, chapitre VIII: Aussitt que la terre est devenue proprit prive, le propritaire demandesa part de presque tous les produits que le travailleur peut y faire crotre ou y16 PrfacePrfacerecueillir. Sa rente est la premire dduction sur le produit du tr..avail appliqula terre. Il arrive rarement que l'homme qui laboure la ten;elui de quoi vivre jusqu' ce qu'il recueille la moisson, En ,salui est avance sur le capital (stock) d'un matre, le fermier qUI 1occupe, et n'aurait pas d'intrt le faire, s'il ne .devaitune partle de son travail, ou si son capital ne devait pas lUi rentrer. avecp,r?fIt. Ce profitformeuneseconde dductionsur le produit du travailla terre. Leproduit de presque tout autre travail est sujet la. mme deductIon en fav.eurdu profit. Dans tous les mtiers, dans toutes les ouvnersontbesoind'unmatrequi leur avancela matIeredu aI?SII.eurssalaires el leur subsistance, jusqu' ce que leur ouvrageSOit tout a fait fml.matre prend une part du produit de leur travail oude la valeur. que c: travailajoute la matire laquelle il est appliqu, et c'est cette part qUI constitue sonprofit. Marx ajoute (manuscrit, p. 2566): lei donc, A. Smith caractrisesansphrasesla renteet profitducapital commedesimplesprlvementssurle de, 1ou. lavaleurdecelui-ci, qui estgale la quantitdetraVailpar 1ouvnerauxmatriaux. Mais, comme A. Smithralui-mme ceprlvement ne peut concerner quelade.que 1ouvrieraux matriaux* au-del de la quantit de travail qUi paie Simplement son oufournit unquivalent de son salaire; donc il portesur le surtravall, lafractionnonpaye de son travail. A. Smith savait donc dj o prend sa source la plus-value du capitaliste:>et, qui plusest, celledupropritairefoncier; ds 1861, Marx I.e,franchement,tandis que Rodbertus semble l'avoir totalement oublie, ainSI la nue de ses adorateurs clos, comme des champignons, sous la chaude plUieestivale du socialisme d'tat. Nanmoinsil [Smith] n'apasfait delaplus-valueen telle ,unecatgorieparticulire, il nel'apas sparedesformesparticulieresqu elleprend dans le profit dela rente foncire. Del chez lui, et plus encore chezRicardo, nombre d'erreurs et de lacunes dans l'analyse7.Cette phrase s'applique mot pour mot rente est tout mentlasommedela rente foncireplusleprofit; dse fabnqueune theonetotalement faussedela rente foncire; quant auprofit, il l'accepte, les yeuxferms, tel qu'il le trouve chez ses prdcesseurs. - Ladeaucontraire, est la forme gnrale de la somme de valeurqU.I estquivalentparlespropritairesdes moyensdeproductIOn, et qUi sedlv.lse,suivant des lois toutes spciales, ignores jusqu' Marx, en des formes partIcu-17lires, mtamorphoses: le profit et la rente foncire.Ces lois sont exposesauLivre III;c'est l seulement quenousverronscombien il fautdetermesintermdiaires pour arriver de l'intelligence de la plus-value en gnral l'intel-ligence de sa conversion en profit et rente foncire, donc l'intelligence des loisqui rgissent la rpartition de la pl us-value l'intrieur de la classe capitaliste.Ricardova dj beaucoupplus loin qu'A. Smith. Il fondesa conception dela plus-value sur une thorie nouvelle de la valeur, qui existe dj en germe chezA. Smith, maisquecelui-ci perdpresquetoujoursdevuequandil s'agit del'appliquer; cettethorieest devenuelepointdedpart detoutelascienceconomique postrieure. C'est de la dtermination de la valeur des marchandisespar la quantit de travail ralise dans les marchandises qu'il dduit la rpartitionentreouvrierset capitalistes, c'est--direladivisionensalaire et profit(ici,plus-value), de laquantitdev,eurajouteauxmatirespremirespar letravail. Il dmontre quela valeur des marchandises reste la mme, quelle quesoit la modification qui s'opre dans le rapport de ces deux parties; et cetteloi il n'admet que de rares exceptions. Il tablit mme quelques lois principalessur les rapports rciproques du salaire etde la plus-value (prise sous la formedu profit), bien qu'enrestant tropdans les gnralits (MARX, Capital, l,chap. XVII, lM), etil prouve que la rente foncire est un excdent sur le profit,qui tombedansdescirconstancesdtermines. - Suraucundecespoints,Rodbertusn'adpassRicardo. Lescontradictions internesdela thoriedeRicardo, qui provoqurent la ruine de son cole, lui sont restes lettre close oubien l'ont conduit (Zur Erkenntnis etc. p. 130) des revendications utopiquesau lieu de solutions conomiques.Mais la doctrine ricardienne dela valeur et de la plus-value n'a pas eu besoind'attendre l'ouvrage de Rodbertus Zur Erkenntnis etc. pour tre exploite parle socialisme, Dans le tome 1du Capital, page 6179, Marx cite l'expression: Thepossessors of surplusproduceorcapital < Les possesseursdusurproduit,c'est--dire du capital), tire du texte The Source andRemedy ofthe NationalDifficulties, A Letter to LordJohn Russell, Londres, 1821. Dans cette brochure,dont laseuleexpressionsurplus produceor capital aurait dsignalerJ'im-portance, et qui est un pamphlet de40 pages arrach l'oubli par Marx, il estdit: Quelle que soit la portion re.venant de droit au capitaliste [du point de vuecapitaliste], il ne peut jamais s'approprier quele surtravail (surplus labour) del'ouvrier, puisque l'ouvrier a besoin de vivre(p. 23),Mais comment l'ouvrier vivra-t-il, et quelJe sera, enconsquence, l'im-portance dusurtravail que le capitaliste s'approprie? Ceci est fort relatif. Si la valeur du capital ne baisse pas dans la proportion o sa masse augmente,le capitaliste extorquera l'ouvrier le produit de toute heure de travail au-del18 PrfacePrface19du minimum ncessaire l'ouvrier pour vivre ... En fin deleest capable de dire J'ouvrier: "Tu ne mangeras pas de pam,1on vivrede bettes et de pommes de terre", et nous en sommes. deJa laSIl'on peut amener l'ouvrier manger des pommes de terre.au heu de paln,.Il serapossible sans conteste de retirer davantage deson travaIl ;dIt,qu'ilmangeaitdupain, il lui fallait, 'par,:onserv:r pour ledu lundi et du mardi pour s'entretenu lUI et sa famIlle;maIS, quand11 despommesdeterre, il lui suffiracela d'une du eton rend disponibles, pour lebien de l'Etat ou pour le capJlalJste, lademi-journe du lundi et toutela journe du mardi(p. Il est reconnu (ItISadmitted) que les intrts pays aux capitalistes, que cesous form: de, rente:d'intrt de ('argent oude profit d'entreprise, sont payes sur le travall d autrUI(p. 23) .C'est la rente de Rodbertus toute pure, sauf qu'on dit: intrts, au lieu derente. , . . . 85210) Marxnotecesujet(manuscrit ContnbutJOna lacrItIque, etc., p. . Cepamphlet peine connu, - paru o MacCulloch commenait faire parler delUI - marque un progres essentiel Ricardo. Laplus-valueou"profit"commerappelleRicardo aussIsurproduit, surplus produce),.ou l'intrt,. que l'auteur du pamphlet dIt, part sont caractrissdIrectement ICI commesurplus labour, surtravaIl,sa , . d rd 1travail que l'ouvrier accomplit gratuitement, qu'il accomplit a,u- e a .e atit de travail servant remplacer la valeur de sa force de travaIl, donc al'quivalent de sonsalaire. Autant il importait de rsoudre la valeur en travail,autant il importait de rduire du surtravail (surplus labour) la plus-valu.eplusvalue) quise prsente dansunsurproduit (surplusfan. :ecIse trouve dj dans A. Smith et constitue un lment prIncIpal de Jexpose deRicardo, maissans avoir jamais t nonc et fixsous la formeabsolue.Et encore. page 85911du manuscrit:Aureste, l'auteur ne peutsedgagerdescatgoriesconomiquesqu'il. atrouves tablies. Le sort de Ricardo qui, en confondant la, plus-val.ue pro!lt,aboutit des contradictions fcheuses, est exactemen! I.e faIt.11la plus-value intrts du capital. Il est cependant a .11 en effet toute plus-value du surtravail, et, tout en 1capItal,il fait remarquer qu'il entend par intrtlaA dusurtravail, en la distinguant de ses formes partlcuheres, rente, Interet 1 profitd'entreprise. Maisil reprendlenom d'unede ces l'intrt, pour en faire celui de la forme gnrale, cela suffit a le faITe retomberdansle baragouin conomique [dans lemanUSCrIt: slang].Cedernier passageva commeun gant notreRodbertus. Il est,lui aussi,incapable de se dgager des catgories conomiques qu'il a trouves tablies.Lui aussi baptise la plus-value du nomd'une de ses formes secondairesmtamorphoses, en ayant soin par-dessus le march de rendre ce nom tout fait indtermin: la rente. Le rsultat de ces deux bvues est qu'il retombe dansle baragouin conomique et qu'au lieu de poursuivre, par la critique, son avanceau-del de Ricardo, il selaisse aller fonder sur sa thorie inacheve. encoreprisonniredesa coquille, une utopie avec laquelle, comme toujours, il vienttrop tard. Le pamphlet est paru en1821 et anticipe en tout point la rente deRodbertus,qui est de1842.Notre pamphlet n'est que la pointe d'avant-garde de toute une littrature qui,entre 1820et 1830, tournecontrelaproductioncapitaliste, dansl'intrt duproltariat, la thorie ricardienne dela valeur et de la plus-value, et combat labourgeoisieavec sespropresarmes. Tout lecommunismed'Owen, danslamesureoil polmisesurlesquestionsconomiques, s'appuiesur Ricardo.Mais, ct de cet auteur, nous en trouvons toute une srie d'autres, dont Marx,ds 1847, citeuncertainnombrecontreProudhon (Misrede la philosophie,p. 4912):Edmonds. Thompson, Hodgskin, etc" etc., et quatre pages d'etc. ",Dans cette masse norme detravaux, je cite au petit bonheur An Inquiry intothe Principles of the Distribution of Wealth, most conductive to Human Hap-piness, deWilliam Thompson, nouvelle dition, Londres, 1850. crit en1822,cet ouvragene parut qu'en1824. La richesse que s'approprient les classes nonproductrices y est partout donne comme un prlvement opr sur le produitde l'ouvrier, et ceci en termes passablement vigoureux.Latendance continuelle de ce que nous appelons socitaconsistdterminer, par fraudeou persuasion, par terreur ou contrainte, l'ouvrier pro-ducteur accomplir son travail en change de la part aussi minime que possibledu produit desonpropretravail(p. 28). Pourquoi l'ouvrierne recevrait-il pastout le produit absolu de son travail? (p. 32). Cette compensation que les capita-listes extorquent l'ouvrier producteur sous le nom de rente foncire ou profit,ils la rclamentpourl'utilisationdelaterreoud'autres objets ... Toutes lesmatires physiques, sur lesquellesou grce auxquelles la capacit de produirepeut tre mise en uvre par l'ouvrier producteur, ne possdant rien en dehorsde ladite capacit, appartiennent dont les intrts sont opposs auxsiens propres et dont le consentement est la condition pralable de son activit:ds lors, n'est-ce pas la grce de ces capItalistes qui fixe et doit ncessairementfixerla part des fruitsde son propre qu'ils veulent attribuer l'ouvrieren ddommagement dece travail?(p.125). Proportionnellement la grandeurdu produit retenu, quel'onappelleimpts, profits ouvol... cesdfalcations(p. 126)",et ainsidesuite.,!20 Prface Prface21Cesje dois avouer que je ne les cris pas sans une certaine honte. Passeencore que la littrature anticapitaliste anglaise, de 1820 1840, soit si totalementinconnueenAllemagne,bien queMarxy ait dj renvoydirectement dansMisre de la philosophie et en ait fait maintes citations dans le premier volumedu Capital- d'aprs le pamphlet de1821, Ravenstone, Hodgskin, etc. Mais quel niveau l'conomie officielle doit-elle tre tombe aujourd'hui, pour que nonseulement l'auteur vulgairequi se cramponne dsesprment aux basques deRodbertusetqui n'a rellement rientudi ", maisgalement le professeurcombl de titres et d'honneur13, qui fait talage de son savoir , aient tel pointoubli leur conomie classique qu'ils reprochent srieusement Marx d'avoirvol Rodbertus des ides dj prsentes chez A. Smith et Ricardo!Mais qu'est-ce que Marx a donc dit de nouveau sur la plus-value? Commentse fait-il quela thorie marxiste de la plus-value ait clat comme le tonnerredans un ciel serein, et cela dans tous les pays civiliss, tandis que les thoriesdetousses prdcesseurssocialistes,Rodbertusy compris,avaient fait longfeu?L'histoire de la chimie peut nous le montrer par un exemple.Vers la fin du sicle dernier rgnait encore, comme chacun sait, la thorie duphlogistique, qui expliquait la nature de toute combustion en disant que, du corpsen combustion, il se dtachaitun autre corps, un corps hypothtique, un com-bustible absolu, qui on donnait le nom de phlogistique. Cette thorie suffisaitexpliquer la plupart des phnomnes chimiques alors connus, nontoutefois, dans certains cas, faire violence aux faits. Or voici qu'en 1774 Priestleyproduisit une espce d'air qu'il trouva si pur ou si exempt de phlogistique que,par comparaison, l'air ordinaire paraissait dj vici . Il l'appela : air dphlogis-tiqu. Peu de temps aprs, Scheele produisit en Sude la mmed'air.etprouva sa prsence dans l'atmosphre. Il constata de plus que ce gaz dIsparaIS-sait quand on ybrlait un corps ou qu'on brlait un corps dans de l'air ordinaire;il l'appela en consquence air feu .De ces rsultats, il tira la conclusion que la combinaison qui nat de l'alliancedu phlogistique avecun des lments de l'air [c'est--dire dans la combustion]n'tait que du feu ou de la chaleur qui s'chappait par le verreI4.Priestley et Scheele avaient tous deux produit l'oxygne, mais sans savoir cequ'ils avaient sous la main. Ils furent incapables de se dgager des catgoriesphlogistiques telles qu'ils les trouvaient tablies . L'lment qui allait renverser toute la conception phlogistique et rvolutionner la chimie restait, entre leursmains, frappde strilit. Mais Priestley avait immdiatement communiqus,adcouverte Lavoisier, Paris, et celui-ci, partant de ce fait nouveau, soumit l'investigationtoutelachimiephlogistique il dcouvrit lepremier quelanouvelle sorte d'air tait un lment chimique nouveau, que, dans la combustion,cen'est pas le mystrieuxphlogistiquequi s'chappe, mais bience nouvelqui se combine avec le corps; et il mit ainsi sur ses pieds toute la chimieqUI, sa formephlogistique, taitmise l'envers. Ets'iln'est pas exactco.ntrarrement cea prtendu par la suite, qu'il ait produit l'oxygne meme et Scheele et indpendamment d'eux, il n'en reste qUI a vraiment dcouvert l'oxygne par rapport aux deux autres,qUI 1a.vaIent Simplement produit, sans avoir la moindre ide de ce qu'ils avaientprodUit. eSt ,ses .quant lathoriedela plus-value, ce que est a et a Scheele, Longtemps avant Marx, on avait tabli1eXIStence de cette partie de la valeur du produit que nous appelons maintenantplus-.Value,; ongalement noncplus ou moins clairement en quoi elle adans.le?u travail que le capitaliste s'approprie sanspayer d.eqUivalent. MaiS on n allait pas plus loin. Lesuns, _les conomistes classiques, -tudiaient tout au plus le rapport suivant lequel le produitdu traVail est rparti.l'ouvrier et le possesseur des moyens de production.Les autres, -les SOCialistes, - trouvaient cette rpartition injuste et cherchaientselo? mettre fin cette injustice. Ni les uns ni les autres a se degager des catgories conomiques qu'ils avaient trouvesetabhes.,AlorsEt il prit le contrepied direct de tous ses prdcesseurs. L une, solution, il nevit qu'un problme. Il s'aperut qu'iln ICInIdephloglstiqu, ni air feu, mais de l'oxygne; qu'il ne s'agis-Sait ICInI de la Simple constatation d'un fait conomique, ni du conflit de ce faitavec laet la vraie morale, mais d'un fait appel bouleverser l.'economl7, et qui, pour l'intelligencedel'ensembledelaproductioncapitaliste, offrait la clef ... qui saurait s'en servir. Partant de ce fait il examinales de mme que Lavoisier, partant de'l'oxygne,aVait exammeles categones eXistantesde la chimie phlogistique. Pour savoirce qu'est la plus-value,il lui fallait savoir ce qu'est la valeur. II s'agissait, avantde soumettre la critique la thorie mme de Ricardo sur la valeur. Marxetudia doncletravail relativement sa proprit de former dela valeur et il pour fois quel travail forme de la valeur, pourquoi et il la forme ; etabht en que la valeur n'est en somme que du travail coagulc:tte - un pomt que Rodbertus n'a jamais russi comprendre. Marxetudia ensUItelerapport entre la marchandise et l'argent et montra commentet pourquoi la marchandise, en vertu de sa qualit inhrente d'tre de la valeuretmarchandises produisent forcment J'oppositionentremarchandiseet 1argent;lathoriedel'argent qu'ila fondel-dessus est lapremireait t complte, et c'est cellequ'encemomenttoutlemonde tacitement. a tudi la transformation de l'argent en capital et prouvqu ellepour base 1achat et la vente dela force de travail. En substituant iciau traVailla force de travail, la proprit de crer de la valeur, il rsolvait d'unPrface22Prface 23seul coup une des difficults contre lesquelles l'cole detait chouer: l'impossibilit de mettre l'change rciproque de capital et de en harmonie avec la loi ricardienne de ladtermination de laCe fut en constatant la diffrenciation en capital constant et capital variable qu ilparvint reprsenter, et ainsi expliquer, dans sa marcheetdansses moindres dtails, le procs de formation de la valeur, ce qUi avait ete sible tous ses prdcesseurs; il a donc constat, mme d.u unedistinctiondont Rodbertusainsi quelesconomistesbourgeOis incapables de tirer quoi que ce soit, mais qui fournit la clef pour la solution desproblmes conomiques les plus compliqus, comme le prouventnouveau, dela faon la plus frappante, le Livre Il et plus encore, lele Llvre,nl. Marxest all plus loin dans l'examen de la plus-value mem: ; il en,a ,deuxformes plus-value absolue et plus-value relative, et demontre le role d,fferent,mais dcisif dans les deux cas, qu'elles ont jou dans l'volutiondela production capitaliste. En partant de la plus-value, il a dvelopp la premirethorie rationnelle que nous ayons du salaire, et il a t le premier donner lestraits fondamentauxd'une histoire de l'accumulation capitaliste et un tableaude sa tendance historique.Et Rodbertus ? Aprs avoir lu to.ut cela, il y-: miste tendance! _uneagreSSIoncontrela societe" ;11 trouve qu il a deJadit lui-mme, avec moins de paroles et plus de clart, d'o vient la plus-value;il trouveenfinquetout celas'appliquesansdoute laf orme ducapital ", c'est--direau capitaltel qu'il historiquement, malSnon." auconcept de capital ", c'est--dire l'ide utopique que M. Rodbertus. se fait ducapital. Absolument commele vieux Priestley qui, jusqu' sa ,lura par lephlogistique etnevoulut riensavoir .de diff.erence quePriestley avait t rellement le premier a prodUITe1. oxygene, que Rod-bertus, avec sa plus-value, ou plutt sa rente ", aunlieu commun, et que Marx, contrairement l'attitude de LaVOISier, dedalgna deprtendre qu'il avait t le premier dcouvrir le fait de l'existence de la plus-value. .Tous les autres travaux conomiquesdeRodbertussont aumememveau.Dans Misre de la philosophie, Marx a dj, sans le vouloir, critiqu sa faondetransformerlaplus-valueenuneutopie, etj'ai dit, dansla prfacedelatraduction allemande de cet ouvrage, ce qu'il convenait d'ajouter ce propos.Son explication des crises commerciales par la sous-cons.om.mationc1ass.eouvriresetrouvedjdansSismondi: NouveauxPrincIpeSde1.econoIl}Jepolitique, Livre IV, chap, IV15. Avec cette diffrenceque Sismondi neperdjamaisdevuelemarchmondial, tandis que l'honzonde, Rod?ertus. nedpasse pas lafrontireprussienne. Sesspculations. pourSI lesalaire provient du capital ou du revenu sont du domalne la trouvent leur rfutation dfinitive la section III de ce deuXleme hvre du Capl-tal. Sa thorie de la rente est demeure sa proprit exclusive et peut tranquille-ment dormir jusqu' la publication du manuscritO Marx en faitla critiquel6Enfin, lesmesures qu'il proposepour manciper lavieille proprit foncireprussienne du joug du capital sont derechef absolument utopiques; elles ngli-gent, eneffet, laseulequestionpratiquedont il s'agisse etqui estcelle-ci:commentlevieuxhobereauprussien peut-il avoirun revenu annuel, mettonsde20000 marks, et dpenser, mettons30000 marks, sanspourtant faire dedettes?L'cole de Ricardo est venue s'chouer, vers 1830, sur l'cueil de la plus-value.pu rsoudre resta plus insoluble encore pour sa remplaante,1economle vulgaIre. Les deux points o celle-ci succomba sont les suivants:Primo. - Le travail est la mesuredela valeur.Mais, dans l'change contrele capital, letravail vivant a moins de valeur quele travail matrialis contrelequel il s'change. Le salaire, valeur d'une quantit dtermine de travail vivantest toujours moindre que la valeur du produit qui est engendr par cette quantitde travail vivant, ouqui lareprsente. Posesouscetteforme, laquestionest en effet insoluble. Marxra posecomme il convenait et a ainsidonnla rponse. Ce n'est pasle travail qui a une valeur. En tant qu'activitcratrice de valeur, il ne peut avoirdevaleurparticulire, pasplusque lapesanteur ne peut avoirun poids spcial,la chaleur une temprature spcialel'lectricit une intensit de courant spciale. Ce qui s'achte ou se vendmarchandise, ce n'est pas le travail, mais la force de travail. Ds qu'elle devientmarchandise, sa valeur est fonction du travail incorpor en elle, en tant qu'elleest produit: elle est gale au travail socialement ncessaire la productionet reproduction dela force de travail. L'achat et la vente de la force de travailsur la base de cette valeur ne sont donc nullement en contradiction avec la loiconomique dela valeur. ..-D'aprs la loi ricardienne de la valeur, deux capitaux qui emploient vlvant.de mme quantit et pay au mme prix, toutes choses galesd aIlleurs, prodUIsent, endes temps gaux, des produits de valeur gale, ainsiquede la plus-value ou du profit d'un montant gal. Mais, s'ils emploient desquantits ingales de travail vivant. ils ne peuvent produire une plus-value ou,pour employer la terminologie des ricardiens,un profit d'un montant gal. Orc'est le contraire qui se prsente. Dans la ralit, des capitaux gaux, quelle quesoit la quantitdetravail vivant qu'ils emploient, produisent en moyenne,endestempsgaux, des profits gaux. Nousnous trouvons doncici devant unecontradiction avec la loi de la valeur, contradiction dj constate par Ricardoetquesoncolen'apudavantagersoudre. Rodbertus, lui nonplus, n'apus'empcher de voir cette contradiction; au lieu de la rsoudre, il en fait un despoints de dpart de son utopie (ZUTErkenntnis, etc., p. 131). Cette contradiction.Marx l'avait dj rsolue dans le manuscrit Contribution la critique, etc. 17 ; lasolution est donne, d'aprs le plan du Capital, au Livre mIs. Comme ce livre ne1!!124 Prfaceparatrapasavant plusieursmois, lesconomistesqui veulentdcouvrirenRodbertusla source secrte de Marx et un prcurseur suprieur l'auteur duCapital ontici l'occasionde montrer quels fruitspeut donner l'conomie laRodbertus. S'ils dmontrent comment, sans violation de la loi de la valeur et,au contraire, par application de cette loi, il peut et doit se former un gal tauxdeprofit moyen, nous reprendrons la discussion. En attendant, qu'ils veuillentbiensehter. LesbrillantestudesdeceLivreII,les rsultats absolumentnouveaux qu'elles apportent en des domaines peu prs inexplors jusqu'ici,ne sont qu'une introduction auLivre III, qui expose les rsultats dfinitifs dutableau dress par Marx du procs de reproduction social dans le cadre capita-liste. Le Livre III paru, il ne sera plus gure question d'un conomiste rpondantau nom de Rodbertus.LesLivresIIetIII duCapital devaient, ce queMarx m'a dit plusieursreprises, tre ddis sa femme.Londres, au jour anniversaire de la naissancedeMarx, 5 mai1885.FRIEDRICH ENGELS.La deuxime dition qu'onva lireest dans l'essentiel une rimpression lit-traledela premire. On a corrigles fautesd'impression,limin quelquesngligencesdestyle, ray quelques brefs paragraphes quine contenaient quedes rptitions.Le Livre III, qui a prsent des difficults tout fait inattendues, est mainte-nant peu prs termin en manuscrit. Si la sant m'est conserve, Impressionpourra commencer ds cet automne.Londres, 15 juillet 1893.F.ENGELS,LE CAPITALLivre IILe procsdecirculation du capitalLa srie des manuscrits de K. Marx utiliss pour les deux premires sectionsdu Livre II se prsente comme suit :SECTION IlSECTION III134-143 FI'n du manuscrit IV.p. .p. 143-306. Manuscrit II.:1'11,f,t11,!,~11i1, ~LESMTAMORPHOSESDU CAPITALET LEUR CYCLEPREMIRESECTIONLE CYCLEDUCAPITAL-ARGENTChapitre premierLe procs cycliqueldu capital s'effectue en trois stades, qui forment, d'aprsl'expos du premier livre, la srie suivante.Premier stade: Le capitaliste apparat sur le march des marchandises et surle march du travail comme acheteur; son argent se convertit en marchandise,autrement dit accomplit l'actede circulation A-M.Deuximestade: Consommationproductive, par lecapitaliste, des mar-chandises achetes. Il agit comme producteur de marchandises capitaliste; soncapital accomplit leprocsdeproduction.Rsultat: unemarchandised'unevaleur suprieure celledeses lments producteurs.Troisime stade: Le capitaliste retourne sur le march comme vendeur; samarchandise se convertit en argent, autrement dit accomplit l'acte de circulationM-A.La formule applicable au cycle du capital-argent est donc:A-M ... P... M'-A', les pointsindiquantqueleprocsdecirculation estinterrompu, tandisqueM'etA'dsignent un Met un A augments par de laplus-value.Le premier et le troisimestaden'ont t discutsauLivre 1erque dans lamesure o c'tait ncessaire pour l'intelligence du deuxime stade, le procs deproduction du capital. C'est pour cette raison qu'on n'apas pris en considrationlesdiffrentesformesquele capital revt ses diffrents stades, qu'il prendet dpouilletour tour en rptant son cycle. Elles vont constituer le premierobjet denotre examen.Pour concevoir ces formes l'tatpur, il faut d'abord faire abstraction detoutesles circonstances quin'ont rien voir avec le changement de formeetla constitution de forme comme tels. C'est pourquoi on admet ici non seulementquelesmarchandisessevendent leur valeur, mais encorequ'ilenva ainsitoutes choses restant gales d'ailleurs. On fait donc abstraction aussi des varia-tions de valeur qui peuvent intervenir pendant le procs cyclique.Manuscrit II.Manuscrit VIII.Manuscrit II.Manuscrit II.Manuscrit VIII.Manuscrit II.Manuscrit VIII.Manuscrit II.Manuscrit VIII.Manuscrit II.Manuscrit VIII.Manuscrit II.Manuscrit VII.Manuscrit VI.Manuscrit V.Manuscrit V.Notefigurant parmi des extraitsde livres.p.307-314.p.315-341.p.341-343.p.344-346.p.346.p.346-349.p.349-370.p.370:-383.p.383-421.p.421-428.p.429-458.p.I08-133. Manuscrit IV.p.115-116. Un passage du manuscrit VIII.p.118-124. Avec notes du manuscrit lI.SECTION1p.27.p.28-37.p.37-4(1.p.40:-57.p.58-104.p.104-107.Chapitre XXIChapitre XXChapitre XVIIIChapitre XIXChapitre premierChapitres V et VIintercalsChapitres II et IVChapitresVII etVIIIChapitres VIII XVII28 Les mtamorphoses ducapitJUet leur cycleChapitre premier1. - Premier stade, A-Ml,A-Mreprsentelaconversiond'unesommed'argent enunedemarchandises; pour l'acheteur, transformation deargent enpour les vendeurs, transformation de leurs en Ce qUI faitque cet acte de la circulation gnrale des marchandises est, en meme temps,priodedefonctionnement dterminedans lecycleautonomed'uncapitalindividuel ce n'estpas en premierlieula formedel'acte, maisson contenusubstantiei lecaractred'usagespcifiquedesmarchandisesqui permutentavecCe sont d'une part des moyens de production, d'aut:e part de laforcede travail, les facteurs objectifs et personnels de la production des mar,-chandises, facteurs dont le genre particulier doit naturellement corresp?ndre ala sorte d'article fabriquer. Si nous dsignons par T la force de traVail et .parMp les moyens de production, la somme de marchandises acheter s'exprimepar M=T+Mp, ou plus brivement MConsidr au point de vue deson contenu, A-M se prsente donc comme A-M,c'est--dire que A-Mse dcompose en A-Tet A-Mp; la somme d'argent Ase divise enparties,dont l'une achte de la force de travai!, l'autre desdedeux sries d'achats relvent de marches absolument differents, 1une du marchedes marchandises proprement dit, l'autre du march du travail.Mais, indpendammentdecettedivisionqualitativedela sommedemar-chandises en laquelle Ase convertit, A-Mreprsente encore un rapportquantitatif des plus caractristiques. .,Nous savonsque la valeur, ou bien le prix, de la forcedetraVail est payeesondtenteur, qui lameten ventecommemarchandise, sous la forme?Usalairec'est--dire comme prix d'une somme de travail contenant du surtravaIl ;par suite, si par exemple la valeur journalire de la force deest gale 3 marks, produit d'un travail de 5heures, c'est cetteqUIlecontrat entre acheteur et vendeur comme prix, ou salaire, d un traVail qUI tre de 10 heures. Ensupposant unpareil contratconcluavec50ouvrler.s,ceux-ci doivent au total fournir l'acheteur en une journe 500 heures de travail,dont lamoiti, soit 250 heures de travail =25 journesde 10 heures, ne secomposequedesurtravail. Lenombreainsi quelevolumedes moyens deproduction acheter doivent tre suffisants pour l'utilisation de cette masse detravail.Ds lors A-M{T n'exprime pas seulement le rapport qualitatif reprsen-, Mptant la conversion d'unesomme d'argent dtermine, par exemple 4221. st., endes moyens de production et en une force de travail qui se conviennent mutuelle-29m,ent; il, exprime aussi un quantitatif entre les fractions de cet argentdebours,ees pour la force. de travail T et celles qui l'ont t pour les moyens deproductIOn Mp;ce dermer rapport est dtermin l'avance par la somme desurtravail, de travail en excdent, qui doit tre dpense par un effectif ouvrierdtermin.Lorsque, par exemple, dansune filature, le salaire hebdomadaire des 50 ou-vriers s'lve 50J. st. il faudra dpenser 372 1. st. en moyens de production, sitelle est la des moyens de production qui sont convertis en fil par le travailhebdomadaire de3000 heures, dont1500 heures de surtravail.Dans quelle mesure, d'une branche de l'industrie l'autre, l'emploi de travailunsupplment de valeur sous formede moyensdeproduction?LaquestIOnesttout faitindiffrenteici. Uneseule chosecompte: il que, dans tous les cas, la fraction de l'argent dpense en moyensdeproduction- lesmoyensdeproductionachetsparl'acteA-Mp_soitsuffisante, donc calculed'avance ceteffet, procuredanslaproportionconvenable. Autrement dit, la masse des moyens de production doit tre suffi- a.bsorber la masse de travail, pour tre convertie par elle en produit.Sil n eXistait pasdesmoyensdeproductionen quantitsuffisante il seraitd'utiliserletravailenexcdent dont l'acheteur dispose ;droitde decetravail n'aboutirait rien, S'il existait plusdemoyensde quede travail d!sp,onible,ils resteraient sans satisfaire leur apptitdetraVaIl, Ilsne se convertrralent pas en produit.A . A l' l' {TUSSltot accomp1 acteA-M Mp' l'acheteur ne dispose pas seulement et de la force de travail ncessaires la productiond un article utile. Il dispose d'une force de travail, devenue liquide _ autrementdit d'un travail - qui est plus grand qu'il n'est ncessaire pour le remplacementlade la force de travail, en mme temps qu'il a les moyens de produc-tion, pour raliser, pour matrialiser cette somme de travail: il a donc sa dispOSItion les facteurs de la production d'articles ayant une valeur suprieure celle de leurs lments productelU's, ou encore les facteurs de la production masse de ,marchandise contenant la plus-value. La valeur avance parlUI sous forme d argent se trouve donc maintenant sous forme d'objets en natureo elle peut s'actualiser comme valeur enfantant (sous l'aspect de marchandises)deEn d'autres termes, elle se trouve l'tat ou sous la forme decapItal productif, dou de la capacit de fonctionner comme crateur de valeuret de plus-value, AppelonsP le capital quise trouve sous cette forme.MaIS la valeur de Pest gale la valem de T+Mp, elle est gale Aconvertien T et Mp. A est lammevaleur-capitalqueP, simplement avecunmoded'existence diffrent: c'est de la valeur-capital l'tat d'argent ou sous formed'argent, ducapital-argent. {Par consquent, l'acte A-Mou, sous sa forme gnrale, A-M, somme"i:',30Les mtamorphoses du capital et leur cycleChapitre premier 31d'achats de marchandises, acte de la circulation gnrale des marchandises, estenmmetemps, entantquestadeduprocs cyclique autonomed capital,conversionde la valeur-capital de sa formeargent en sa forme productive, ouplus brivement conversion du capital-argent en capital productif, Dans la figuredu cycle que nous considrons ici en premier lieu, c'est donc l'argent qui apparatcomme premier support de la valeur-capital, et, par consquent. le capital-argentcomme la formesous laquellele capital est avanc.En tant que capital-argent,il se trouve dans un tat o il peut accomplir desfonctions de monnaie: ainsi. dans le cas prsent, les fonctions de moyen gnrald'achat et de moyen gnral de paiement. (Cette dernire fonction s'impose dansla mesureola forcedetravail.d'abordachete,n'estpaye qu'aprs avoiropr. Pour autant queles moyens de production n'existent pas tout prts surle march, mais doivent tre faits sur commande, l'argent de racte A-Mp opreaussi commemoyendepaiement.) Cette capacitne rsultepasde ce quelecapital-argent est capital,mais de ce qu'il est argent.D'autrepart, lavaleur-capital l'tat d'argent nepeutexcuterquedesfonctions de monnaie, et aucune autre. Ce qui fait de ces fonctions de monnaiedes fonctions de capital, c'est leur rle dtermin dans le mouvement du capitalet, par voiede consquence, la connexion du stade o elles apparaissent avecles autres stades du cycle du capital. Par exemple, dans le cas dont nous traitonsen premier lieu, l'argentse convertit en marchandises dont la runion constituela formeen naturedu capital productif et recle dj par consquent, l'tatlatent, virtuel, lersultatdu procs de production capitaliste.Une partie de l'argent qui, dans l'acte A-M\T , s'acquitte de la fonctionMpde capital-argent passe, par l'accomplissement mme de cette circulation, unefonction dans laquelle soncaractre de capital disparait et son caractre d'argentdemeure. La circulation ducapital-argent A se dcompose en A-Mp et A-T,achatde moyens de production et achatde forcede travail. Examinons cettedernire dmarche en elle-mme. A-Test achat de la force de travail de la partdu capitaliste: de la part de l'ouvrier, dtenteur de la force de travail. il est ventede la force de travail- nouS pouvons dire ici vente du travail, puisque nous avonssupposla forme dusalaire. Ce qui est pour l'acheteur A-M (= A-T) est ici,comme danstout achat, pourle vendeur (l'ouvrier). T-A (= M-A), ventedesa forcede travail. Tel est lepremierstadedela circulation, oula premiremtamorphose. de la marchandise (LivreItr,chap. III,2/13) ; ona, du ct duvendeur du travail, la conversion de sa marchandise en sa forme argent. L'argentainsi reu est dpens peu peu par l'ouvrier en une somme de marchandisesqui couvrent ses besoins, en articles de consommation. La circulation compltede sa marchandise se prsente donc comme T-A-M, c'est--dire: primo T-A(= M-A) et secundo A-M, ce qui est la forme gnrale de la circulation simpledes marchandises MAM, o l'argent ne figure que comme moyen fugitif decommesimplemdiateur del'changemarchandisecontremar-chandise.A-Tmomenttypique. laconversionducapital-argenten capital. c est en effet la essentielle pour que la valeur avance sousformed argent se convertisse effectivement en capital, envaleur productricedeplus-value.ncessaire uniquement envuedela ralisation de lamassedeacheteepar, l'acte A-T.C'est pourquoi nous avons prsentA-! de ce pomt de vue auLIVre 1er, section II, Transformation de l'argent encapital ,,4. .nousresteici examinerla chosed'unautrepoint devue, par speCIalement au capital-argent en tant que formedemanifestationducaprtal. .. A-Testregard comme typique du mode de production capita-hste.toutefOIS pour cette raison, indique par nous, que l'achat de la forcede travU.I est un contrat d'achat dans lequel on stipule la fourniture d'un quantumdeplusqu'iln'est ncessairepour rembourser le prix de la forcetravUl, le salaire; non parce qu'on stipule la fourniture de surtravail, condi-tionpour capitaliser la valeur avance ou, ce qui revient au mme.pour de la plus-value. Mais au contraire en vertu de sa forme, en vertu'du faitque, sous la de le travail s'achte pour de J'argent, ce quipasse pour la caractenstique de 1economie montaireUnede plus"n'est pas ce qu"il y a d'irrationnei dans la forme qui passepour typique. Onau contraire, ce trait irrationnel. L'irrationnel consistece, quele traVaIl, commelmentconstitutif delavaleur, nepeut avoirIUl-meme valeur,qu'un quantum dtermin de travail ne peutnon plus aVOIr ,unes expnmant dans son prix, dans son quivalence avecun d argent. Mais noussavons quelesalaire n'est qu'une degUIsee, une f?rme o le prix quotidien par exemple de la force de travailsepresenteetant leprixdutravaildgagpar cette forcedetravail une Journe, ce fait que la valeur produite par cette force de travail.disons en 6 heures de travall, est exprime comme valeur de son fonctionnementpen?ant 12 heures,autrement dit du travail pendant 12 heures.,SIpour tre le critrium, le signe mme dece qu'on appelle l'cono-mie monetmre, c'est parcequele travaily apparat comme la marchandise de possesseur, et p,ar .suite l'argent comme acheteur: c'est donc parce qu'il ya l.a un rapport monetalre (vente et achat d'activit humaine). C'est pourtant unfait quel'argent. apparat detrsbonneheurecommeacheteurdece qu'onappelle desserVices, sans que A se convertisse en capital-argent sans quelecaractre gnral de l'conomie soit boulevers. .Il est indiffrent l'argentdese convertir en telle ou telle sortedeli est la forme quivalente gnrale de toutes les marchandisesqUi, nen quep,ar leur dj qu'elles reprsentent une somme d argent determmee, qu'elles attendent leur transformationen32 Les mtamorphoses du capital et leur cycle Chapitre premier33argent etqu'ellesneprennentqu'enpermutantavecl'argentla formesouslaquelle elles peuvent se convertir en valeurs d'usage pour leurs possesseurs.Une foisquela forcede travailse trouve sur le march comme marchandisede son possesseur, marchandise dont la vente s'opre sous laforme de paiementpour un travail, sous l'aspect du salaire, son achat et sa vente ne prsentent doncrien de plus remarquable que l'achat et la vente de toute autre marchandise. Lefait typique, ce n'est pas que la marchandise force de travail soit vendre, maisquela forcede travail apparaisse comme marchandise.Par l'acte A-M transformation du capital-argent en capital productif,le capitaliste effectue la combinaison des facteurs objectifs et personnels de laproduction, pour autant que ces facteursconsistent en marchandises. Quanddel'argent se transformepourla premirefoisen capital productif, quand ilfonctionne pour la premire fois comme capital-argent pour son possesseur, ilfaut que celui-ci achte d'abord les moyens de production, btiments, machines,etc., avant d'acheter la forcede travail; ds que celle-ci, en effet, passe sousson autorit, il faut que les moyens de production soient l pour pouvoir l'em-ployer comme forcede travail.C'est ainsi que les chosesse prsentent du ct du capitaliste.Quant l'ouvrier, la mise enuvre productive de saforce de travail ne devientpossible qu' l'instant o, vendue, elle entre en combinaison avec les moyensde production. Avant la vente, elle existe donc spare des moyens de produc-tion, des conditions objectives de sa mise en uvre. En cet tat de sparation,elle ne peut s'employer ni produire directement des valeurs d'usage pour sonpossesseur, ni produire des marchandises dont la vente pourrait le faire vivre.Mais dsque, par savente, elleentreencombinaisonaveclesmoyensdeproduction, elle forme une partie constitutive du capital productif de son ache-teur,aumme titre que les moyens de production.Par consquent,lepossesseur d'argent etle possesseur de forcede travailont beau, dans l'acte A-T, se comporter simplement l'un par rapport l'autreen acheteur et en vendeur, s'affronter simplement en tant que possesseur d'ar-gent et possesseur de marchandise, ils ont beau se trouver cet gard dans unpur rapport montaire: l'acheteur intervient nanmoins d'emble comme tanten mme temps possesseur des moyens de production qui constituent les condi-tions objectives sans lesquelles le possesseur de la force de travail ne peut pasladpenserproductivement. End'autrestermes, cesmoyensdeproductionaffrontentlepossesseurdela forcedetravail en tant que proprit d'autrui.Rciproquement, le vendeur de travail affronte l'acheteur de travail en tant queforce de travail d'autrui, qui doit ncessairement passer sous son autorit, s'in-corporer son capital pour que celui-ci puisse fonctionner effectivement commecapital productif.Le rapport de classe entre capitaliste et salari existe donc,il est donc prsum ds l'instant o l'un et l'autre se rencontrent dans l'acte A-Tct .de !'ouvrier). Il s:agit d'Un achat et d'unevente, d'un rapportmalSd unachatet d une ventequisupposent dans l'acheteurun et levendeurunsalari,et ce rapport rsultedu fait que lescondItions reqUIses pour?e ]a force de travail- moyens d'exis-tence et moyens de production - sont separes, en tant que proprit d'autruidu possesseur de la forcede travail. 'ne Occuponspasici de l'origine de cette sparation.Elle existe mstant ou 1actes'accomplit. Le point qui nous intresse est le suivant.1acte A-T commeune fonction du capital-argent, autrement dit si1argent apparaitICI comme forme d'existence du capital, ce n'est point unique-ment que intervient ici comme moyen de paiement rmunrant actiVIte ?umalne qui a un effet utile, rmunrant un service; ce n'est doncpomt Pa:de fonctionde l'argent comme moyen de paiement. L'argentneetre ?epen.se sous cette forme que parce que la force de travail se trouvee? de separation' d'avec ses moyens de production (y compris les moyensd eXIstence dede la force de travail eJJe-mme), etparce ceu: separation ne peut etre surmonte que par la vente de la forcedeau d.etenteur des moyens de production, en sorte que l'acheteur estmaltre de la mIse en uvre de la force de travail, dont les limites ne concident celles dela .massedetravail ncessairepour reproduiresonpnx. rapportmanifeste pendant le procs de produc-tIon, c estparce q.u. Il eXiste par lui-mme dans l'acte de circulation,dans ladifferencedes COndItIons conomiquesessentielles os'affrontentet vendeur, dans leur rapport de classe. Ce n'est pasde la nature de1argent que ce rapport rsu]te; c'est au contraire l'existence de ce rapport quiest . de transformer une pure fonction montaire en unefonctioncapitaliste. maniredele capital-argent (nousne nous en Occuponsprovisouement. q.ue,dans. les lImItes de la fonction dtermine dans laquelle nousrenconAtronsil arnve ordinairement que deux erreurs s'accompagnent ousPnmo: On fait driver faussement les fonctions dont la valeur- s acqUItte comme capital-argent, - et dont elle peut s'acquitter parcequ'eUesetrouvesous la forme argent, _ deson caractredecapItal, alors qu'ellesne sont dues qu' l'tat argent de la valeur-capital 'la formelaquelle elle apparat. Secundo et au rebours: on fait dri;e:le contenu specifique de la fonction montaire qui fait de cette fonction en mAte f' '. emempsune onction delanaturedel'argent(l'argenttant donc,av:ccapital), alors qu'elle suppose des conditions sociales, commeICI 1operationA:-T, q.ui ne nullement donnesdanslasimple cir-culatIOn des march:mdIsesDI dans la.cuculation montaire qui y correspond.La d esclaves est aUSSI, par la forme, vente-achat de marchandi-ses. Pourtant] argent ne saurait s'acquitterdecettefonctionsi l'esclavagei!34Les mtamorphoses du capital er leur cycle Chapitre premier 35n'existe pas. li faut que l'esclavage existe pour qu'on puisse consacrer de l'argent l'acquisition d'esclaves; mais la prsence d'argent entre les mains de l'acheteurne suffit nullement pour rendre l'esclavage possible.Le fait que la vente de la force de travail personnelle (sous la forme de ventedutravail personnel, desalaire)nese prsente pas comme phnomne isol,mais comme condition sociale dcisive de la production marchande; le fait quele capital-argent s'acquitte de la fonction ici t.udie A-M l'chelle dela socit suppose des procs historiques qui ont dissous l'association originelledes moyens de production avec la force de travail: procs ayant pour rsultatquel'onvoit s'affronter lamassedupeuple, lescommepropritaire des moyens de production, et les non-traVailleurs comme propne-taires de ces moyens. Peu importede savoir si l'association, avant de sedsagrger, avait une forme telle quele travailleur comptait lui-mme commeun moyen de production parmi les autres, ou qu'q en tait le propritaire.L'tat de fait sur lequel sefondel'acteA-M{T est doncla rpartition:Mpnon la rpartition au sens ordinaire, comme rpartition. desde consom-mation, mais la rpartition des lments de la productIon eux-memes, lesfacteursobjectifssont concentrsd'un ct, tandis que la forcede traVailsetrouve isole d'eux, de l'autre ct.Lesmoyensde production, fraction objective du capital doiventdonc affronter l'ouvrier immdiatement comme tels, comme capital, pour quel'acte A-T puisse devenir un acte social gnral.Nous avons vu qu'une fois tablie, la production capitaliste nese borne pasen cours de dveloppement reproduire cette sparation, maisl'largitdansdesproportions toujourscroissantes, jusqu' cequ'elleSOit devenue lacondition sociale universellement dominante. Mais la chose prsente encore un 1autre aspect. formddu capitaldet sa .un certain degrede eve oppement u comme , . 'des marchandises, par consquent aussi de la production des 1des articles ne peuvent pas entrer comme marchandisesla CIrculation s.ils 1ne sont pas produits pour la vente, donc comme Or la productIOn \de marchandises n'apparat comme caractre normal, dommant, de la produc- 1tion que sur la base de la production capitaliste. iLes propritaires fonciersdeRussie,qui, lasuitede la1cipation des paysans, emploient maintenant sur leur terre des ouvners salanes lau lieu deserfs corvables,se plaignent de deux choses. D'abord, du manquede capital-argent.Us disent, par exemple, qu'avant de vendre la ilpayer dessommes assez leves auxsalcu:is et que laC?ndltlon dfaut: l'argent liquide. Si l'on doit prodUtre en mode capltaltste,Il faut conti-nuellement avoir ducapital sousformed'argent, prcismentpour payerlesalaire. li est vrai qu' cet gard, les propritaires fonciers peuvent se consoler:tout vient point qui sait attendre, et, avec le temps, le capitaliste industrieldispose non seulement de son propre argent, mais aussi de l'argent desautres*5 :Mais la seconde dolance est plus caractristique.La voici:mmesi )'on ade l'argent, on ne trouve pas acheter de la main-d'uvre disponible en nombresuffisant et aumoment voulu:par suite de la proprit collective de la com-munautvillageoisesur lesol, l'ouvrieragricoledeRussien'estpasencoreentirement spar desesmoyensdeproduction; il n'est donc pas encore un ouvrier libre au plein sens du mot. Or l'existence de l'ouvrier libre l'chellede la socit entire est une condition indispensable pour que A-M, conversionde l'argent enmarchandise, puisse seprsenter commetransformationducapital-argent en capital productif.Il vade soi, par consquent, quela formuleducycleducapital-argent:A-M ... P... M'-A' n'est la forme naturelle du cycle du capital que sur la based'une production capitaliste dj dveloppe: elle suppose, en effet, l'existencede la classe des ouvriers salaris de la socit entire. La productioncapitaliste, nous l'avons vu,ne produit pas seulement de la marchandise et dela plus-value;ellereproduit, et dansdesproportions toujours croissantes, laclasse des ouvriers salaris; elle convertit l'norme majorit des producteursdirects en ouvriers salaris. Ainsi la formuleA-M ... P... M'-A', ayant pourcondition premiredesonapplicationla prsenceconstantedela classe desouvriers salaris, suppose dj le capital sous forme de capital productif, et, parconsquent, la formedu cycle du capital productif.II. - Deuxime stade. Fonction du capital productif,Le cycle du capital que nous tudions ici commence par l'acte de circulationA-M, conversiondel'argent enmarchandise, achat. Il faut doncquela cir-culation soit complte par la mtamorphose oppose, M-A, conversion de lamarchandise en argent, vente. Mais le rsultat direct de l'acte A-M{T estMpd'interromprela circulation de la valeur-capital avance sous forme d'argent.Par la transformation du capital-argent en capital productif, la valeur-capital apris une forme en nature, sous laquelle elle ne peut continuer de circuler, maisdoit entrer en consommation, nous voulons dire en une consommation produc-tive. L'emploi de la forcede travail, le travail,ne peut se raliser que dans leprocs de travail. Lecapitaliste ne saurait revendrel'ouvriercommemar-chandise, puisque celui-ci n'est pas son esclave et qu'il n'a achet que l'utilisa-tiondesa forcedetravail pouruntemps dtermin. D'autrepart, il ne peututiliser cette dernire qu'en lui faisant utiliser les moyens de production commel, !!,ij;36Les mtamorphoses ducapital et leur cycleChapitre premier 37formateurs de marchandises. Le rsultat du premier stade est donc l'entre dansle deuxime, dans le stade productif du capital.{T . . d'Le mouvement se reprsente par A-M ... P, les pomts 10 Iquant queMpla circulation du capital est interrompue, mais que son procs cyclique continue,du fait qu'il entre de la sphre de la circulation desdans la de laproduction. Lepremierstade, conversionducapItal-argentencapItalproductif, n'apparat donc que comme le prlude et l'introduction au deuximestade,la fonctiondu capital productif.A-M {T supposeque l'individuqui accomplit cet actenedispose pasMpseulement de valeurs sous une formed'usage quelconque, mais qu'il possdeces valeurs souslaformeargent, qu'il est possesseurd'argent. Maisl'acteconsiste prcisment dans la cessionde cet argent, et l'individu restepossesseur d'argent quesil'argent reflueimplicitementdansses parl'actemme de lacession. Or l'argent ne peutrefluer dansses mamsquepar laventedemarchandises. L'actesupposedoncqu'il est producteurdemarchandises.A-T. Le salari ne vit que de la vente de la force de travail. Le maintien decette force, - la conservation personnelledel'ouvrier, - exigeuneconsom-mation quotidienne. Le paiement de l'ouvrier doit donc se intervalles assez faibles pour qu'il puisse rpter les acquISItIOns necessaues sa conservation personnelle: l'acte T-A-M ou M-A-M. Il faut donc que lecapitaliste l'affronte constamment comme capitaliste montaire, et son capitalcommecapital-argent.Mais d'autrepart, pourquelamassedesproducteursdirects dessalaris puisse accomplir l'acte T-A-M, il fautquelesmoyens, , , ,d'existencencessairesl'affrontent constamment sousforme venale, c est--dire sous forme de marchandises. Cet tat de choses exige donc un degr djlev de la circulation des produits comme marchandises, par consquent aussiduvolumedela production marchande. Aussitt que la production au moyendu travail salari devient gnrale, la production de marchandises est ncessaire-ment la forme gnrale de la production. Et la gnralisation de la productionmarchande ncessite son tour une division toujours croissante du travail social, 'c'est--dire une spcialisation toujours plus grande du produit fabriqu comme tmarchandisepar un capitaliste dtermin, l'clatement toujours plus grand deprocs de production complmentaires en procs devenusAinsiA-Mp se dveloppe dans la mme mesure que A-T; autrement c est ,dansles mmes proportions que la production des moyens dese separede celle de la marchandise dont ils sont moyens de production et que les moyensde production affrontent eux-mmes comme marchandises tout demarchandisesqui nelesproduit pas, mais les achte pour lesbeSOinS desonprocsdeproductiondtermin. Dsproviennent de branchesde productionexploites pour leur propre compte, compltement spares de la sienne, et c'estcomme marchandises qu'ils entrent ans la sienne, soumis par consquent lancessitde l'acted'achat. Les conditionsmatriellesde laproductiondemarchandises affrontent le producteur, dans une mesure de plus en plus grande,comme produits d'autres producteurs de marchandises, comme marchandises.C'est dans la mme mesure quele capitaliste apparat ncessairement commecapitaliste montaire, autrement dit que s'largitle champ dans lequel son capitalfonctionnencessairement comme capital-argent. .Autre aspect de laquestion: les mmes circonstancesqui produisent lacondition fondamentalede la production capitaliste, -l'existence d'une classed'ouvriers salaris, - sollicitent le passage de toute production marchande laproduction marchande capitaliste. Dans la mesure o celle-ci se dveloppe, elleexerceuneffetdcomposantet dissolvant surtouteformeantrieuredelaproductionqui, orienteenpremier lieuverslaconsommationpersonnelledirecte, ne convertit en marchandise que l'excdent du produit. Elle fait de lavente du produit l'intrt principal: d'abord, sans s'attaquer, en apparence, aumodeproduction lui-mme (ce fut par exemple le premier effet du commercemondial capitaliste sur des peuples comme les Chinois, les Indiens, les Arabes,etc.) ; ensuite, l o elle a pris racine, elle dtruit toutes les formes de produc-tion marchande qui reposent ou bien sur le travail personnel des producteurs,oubiensur laseuleventeduproduit excdentaireentantque marchandise.Elle commence par gnraliser la production de marchandises, puiselle transforme graduellement toute production marchande en productioncapitaliste6Quelles que soient les formes sociales de la production, les travailJeurs et lesmoyens de production en restent toujours les facteurs. Mais les uns et les autresne le sont qu' l'tat virtuel tant qu'ils se trouvent spars. Pour une productionquelconque, il faut leur combinaison. C'est la manire spciale d'oprer cettecombinaison qui distingue les diffrentes poques conomiques par lesquellesla structure sociale est passe. Dans le cas qui nous occupe, le point de dpartest donn par la sparation de l'ouvrier libre d'avec ses moyens de production;nous avons vucomment, et dansquellesconditions, cesdeuxlmentsserunissent entre les mains du capitaliste: en qualit de mode d'existence produc-tif de son capital. Le procs effectif o entrent, associs de la sorte, les lmentsformateurs de lamarchandise, tant personnels quematriels, le procsdeproduction, devient ainsi lui-mmeune fonctiondu capital :le procs deproduction capitaliste, dont la nature a t dveloppe en dtail au Livre 1erdecet ouvrage. Chaque entreprise de production de marchandises devient en mmetemps une entreprise d'exploitation de la force de travail; mais seule la produc:tion marchande capitaliste ouvre une re nouvelle d'exploitation, qui, dans sondveloppement historique, rvolutionnetoutelastructureconomiquedela138Les mtamorphoses du capital et leur cycleChapitrepremier 39socitetsurpassesans commune mesure toutes les poques antrieures parl'organisationduprocsdutravail et par le perfectionnement gigantesque dela technique.Les moyens de production et la forcede travail, dans la mesure o ils sontdes formes d'existence de la valeur-capital avance, se diffrencient en capitalconstantetcapital variableparles rlesdiffrentsqu'ilsjouent, pendant leprocs de production, dans la formationde la valeur, et par consquent aussidans la gnration de la plus-value. Ils se distinguent en outre comme lmentsdiffrents du capital productif en ce que les premiers, ds qu'ils sont possdspar le capitaliste, restent son capital, mme en dehors du procs de production.tandis que la force de travail ne devient forme d'existence d'un capital individuelque dans les limitesde ce procs. Si la forcede travail n'est marchandise quedans lesmains deson vendeur, l'ouvriersalari,ellene devient inversementcapital quedanslesmainsdesonacheteur, le capitaliste, auquel choitsonemploi temporaire. Lesmoyens de production eux-mmes ne deviennent desaspects objectifs ducapital productif, oucapital productif, qu'partir dumomentola forcedetravail,forme personnelle du mme capital, peut leurtre incorpore. Les moyens de production ne sont donc pas plus capital en vertude leur nature que la force de travail humaine ne rest elle-mme. Ils ne prennentcecaractre social spcifiquequedans desconditionsdtermines, qui sedgagent dans le cours de l'histoire, tout comme il faut des conditions dtermi-nes pour que le caractre de monnaie s'imprime auX mtaux prcieux, ouencorele caractre de capital-argent l'argent.En fonctionnant, le capital productif consomme ses propres composants pourles transformer en une masse de produits ayant une valeur suprieure, puisquela forcedetravail n'agit que comme l'un des organes du capital,il en rsulte, quel'excdent dela valeur-produitparrapport lavaleur deses lmentsformateurs, excdent engendr par le surtravail, est lefruit ducapital. Lesurtravail dela main-d'uvre est le travail gratuit du capital et c'est pourquoiil formepourle capitalistedela plus-value, c'est--dire une valeurqui ne luicote pas d'quivalent. Ainsi, le produit n'est pas seulement de la marchandise,mais de la marchandise fconde de plus-value. Savaleur est gale P+pl, gale la valeur du capital productif P absorb danssa fabrication. +la plus-valuepl engendrepar lui, Supposons que cette marchandisese composede10000livres de fil, dont la fabrication a consomm des moyens de production pour unevaleur de372 \. st. et de la forcede travail pour une valeur deSO \. st. Pendantle procs de filage, les fileurs ont transmis au fil la valeur des moyens de produc-tion absorbs par leur travail concurrence de 3721. st., et en mme temps ilsont dgagune valeur nouve\le en fonctionde leur dpensede travail, disons1281. st. Les 10000 livresdefil servent dslorsdesupport unevaleurde500 l. st.III. - Troisime stade. M'-A '.La. marchandise devient capital-marchandise comme forme d' .fonctIOnnelle de la valeur-capital d'ores t d'" . eXistence enmoecapitaliste danst t' .mar h d" ,ouesonetenduesociale toutecIse serait d'emble lment d'un capital-marchandise .'de1er brut oude. dentellesdeBruxelles. d'"ide a, questIOn de ,quelles sont, dansla foule des marchandises, les par au rang de capital. et celles qui le sont au rlescolastique desaimables tourments quel'conomieSous sa formedemarch d' 1 . .fonction de mar h d'Ise, ecapital sacquitte ncessairement d'uned'emble ou c an , esdont il se compose, tant produits1prie marche, dOivent etre vendus, convertis en argent donc dcrl'ree mouvement M-A. .Ique la du capitaliste consiste en10000 livresde filcurr . 1 e procesde, !I1age a absorbdesmoyensdeproduction con-ence de 3721. st. et cree une valeur nouvelle de128 1st le f'l 1de500 1st qu'ilex . A .,' 1a une vaeUTralisevente PQar ,cememe.supposons que ce prixsed' ' u est-ceqUi fait enmemetempsdesim1

f n e gran eUT, maJsseulementun changement dorme. Elle e.xis,tait d'abord en tant que fil, elle existe dsormais en tant u'areIl y a aInSI une diffrence essentielle entrele premier stade A-Mqet1-ermer, M-A. ?ans lepremier, l'argent avancfonctionneit e:J::qu'U au moyen de la c""lation en marchandises camspeci Ique ; dans le second, la marchandise ne peut fonctionnerprtque autant qu'elle apporte en elle-mme ce caractre toutIssue u, de production, avant que sa circulation ne commencePendant le proces de filage, les fileurs ont cr une valeur sous formede fi: de1281. st. Sur ces 1281. st., admettons que 50 1t . 1 ale capitaliste, qu'unquivalent decequ'il a dpens pour i:et que 78 1 st forment de la plu al" ravaJ ,de travail 156 0A L 1ue, sOlt.un degre d'exploitation de la forcelieulavaleurdu o:talava edur ifes 10 de fil contient donc en premiercapl prouct P qUi a eteab0 b' , 'd'constante = 3T 1 .. sr e. c est-a- Iresapartie=4 _ l.. savarIable =50 I. st., la somme des deuxde 22 1: - 8440 IlVfes defil. Or la valeur du capital productif P=M. valeurses elements formateurs,qui au stade A-M se" '. . , , presentaient au capitalistecommemarchandises entrelesmains deleurs vendeurs. - Mais la valeur dufil contientensecond lieu une plus-valuede781. st. =1560 livresdefil. M,expression de la valeur des 10000 livres de fil, est donc=M+ M, Mplus unaccroissement de M(=781. st.), que nous appellerons m, puisqu'il existe sousla mme forme marchande o se prsente maintenant la valeur primitive M. Lavaleurdes10000 livres de fil ==500 1. st. est donc gale M+m== M'. Ce quifaitqueM, expression de la valeur des10000 livres de fil, devient M', ce n'estpas sa grandeur de valeur absolue (500 l. st.), puisque celle-ci, comme dans tousles autresMen tant qu'expression de valeur de n'importe quelle autre sommede marchandises, est dtermine par la grandeur du travail qui est matrialisen elle; c'estsa grandeurdevaleur relative,sa grandeur de valeur compareavec la valeur du capital Pabsorb dans sa production. M' contient cette dernirevaleurplus la plus-value fournie parle capital productif. La valeur deM'estsuprieure cette valeur-capital, elle l'excdedu montant de cette plus-valuem. Les10000 livres defil sontle support de la valeur-capital une fois mise envaleur,pne foisenrichie d'une plus-value, et elles le sont en tant que produitdu procs de production capitaliste. M'exprime un rapport de valeur, le rapportdelavaleur duproduit-marchandise lavaleurducapital dpensdanssaproduction;il exprime donc que sa valeur est compose de valeur-capital et deplus-value. Les 10000 livres defil nesontducapital-marchandise, M', quecomme forme transformedu capital productif P, donc dans un ensemble quin'existe d'abord que dansle cycle de ce capital individuel, autrement dit pourle capitaliste qui a produit du fil avec son capital. C'est, pour ainsi dire, un simplerapport intrieur, et non extrieur, qui transforme les 10000 livres defil, supportde valeur, en capital-marchandise; elles portent leur marque d'origine capitalistenon pas dans la grandeur absolue de leur valeur, mais dans sa grandeur relative,dans leur grandeur de valeur compare avec celle du capital productif contenuen elles avant qu'il ne se ft converti? enmarchandise. Par consquent, si les10000 livres de fil se vendent leur valeur de 500 1. st., cet acte de circulation,considr en lui-mme, est M-A, simple conversion d'une valeur inchange dela forme marchandise la forme argent. Mais, comme stade particulier danslecycle d'uncapitalindividuel,le mme acte est ralisationde la valeur-capitalde 4221. st. supporte par la marchandise, plus la plus-value de 781. st. supporteaussi par elle; il est donc M'-A', conversion du capital-marchandise de sa formemarchandise la forme argent8La fonctiondeM'est celledetoutproduit-marchandise: se convertirenargent, tre vendu, dcrirela phase de circulation M-A. Aussi longtemps quelecapitalmaintenant misenvaleur persvresousla formedecapital-mar-chandise, stationne au march, le procs de production s'arrte. Il ne formeniproduit ni valeur. Selon qu'il faut plus ou moins de temps au capital pour rejetersa forme marchandise et adopter sa forme argent, autrement dit selon la rapiditdela vente, la mme valeur-capital va servir former produit et valeur desdegrs trs diffrents, et l'chelle de la reproduction va s'tendre ou se raccour-cir. On a montrauLivre 1erqueledegrd'efficacit d'un capital donn estconditionndes coefficients du procs de production qui sont indpendants,dans une certame mesure, de sa propre grandeur de valeur. On constate ici queleprocsdecirculationfait agirdenouveaux coefficients de l'efficacit ducapital, de son expansion et sa contraction, qui sont indpendants de sagrandeurdevaleur..Il faut,ausurplus, que la masse de marchandises M', support du capital misen valeur, passe en tout son volume par la mtamorphose M'-A'. La quantitdela chosevenduese fait ici dtermination essentielle. Chaque marchandiseprise part ne figure plus que comme partie intgrante de la masse totale. Les500 1. st. devaleurmanifestent leurexistencedans 10 000 livresdefil. Si lecapitalistenerussit vendre que 7440 livres pour leur valeur de3721. st.,ilne fait queremplacer la valeur deson capital constant, la valeur des moyensde production dpenss; s'il ne vend que 8440 livres, il ne remplace que la valeurdu capital total qu'il a avanc. Pour raliser de la plus-value, il faut qu'il vendedavantage, et pour raliser la plus-value entire, qui est de 781. st.(==1560 livres?e fil),il faut qu'il vendela totalit des10000 livres de fil. En 500 1. st. d'argent,11 ne touche donc qu'un quivalent de la marchandise vendue; sa transaction,dans leslimites dela circulation, estsimplement M-A. S'ilavaitpay sesun salaire de 641. st. au lieu de 50, sa plus-value ne serait que de 64 l. st.au heu de 78, et le degr d'exploitation de100 %au lieu de 156 % ; mais, commela de son fil; c'est seulement le rapportdes differents elements de la valeur qUI seraIt autre; l'acte de circulation M-Aserait, commeauparavant, laventede10000 livresdefil pour5001. st., leurvaleur.M:== M+m(== 4221. st. +781. st.). - M est gal la valeur de P, capital pro-ductif, lequel est gal la valeur de A, qui a t avanc dans l'acte A-Machatdes lments de production; dans notre exemple, A== 4221. st. Si la mas'se desmarchandises se vend sa valeur, M== 4221. st. et m= 781. st., valeur du surpro-duit formde 1560 livresde fil. Si nous dsignons m,en argent, para, nous aurons M'-A' = (M +mHA+a), et le cycle A-M ... P... M'-A' prendla formeexplicite A-M.. ,P... (M +mHA +a).Au premier stade, le capitaliste prend des articles de consommation au marchdes marchandises proprement dit etau march du travail; au troisime stade,il reversedelamarchandise, mais seulement surunmarch, lemarchdesmarchandises proprement dit. Mais si, par sa marchandise, il reprend au marchplusdevaleur qu'il n'yen a versoriginairement, il ne peut lefairequ'en yversant plus de valeur-marchandise qu'iln'en a pris originairement.Il a versla valeur Aet pris l'quivalent M; il verse M+met reprend l'quivalent A+a.- Dans notre exemple, Atait gal la valeur de 8440 livres de fil; or le capita-40 Les mtamorphoses du capital et leur cycle Chapitre premier41liste verse au march10000 livres, il lui livre donc une valeur plus grande quecelle qu'il en a tire. D'autre part, s'il verse cette valeur augmente, c'est unique-ment parce que, dans le procs de production, grce l'exploitation de la forcede travail, il a produit de la plus-value (exprime en surproduit, comme partiealiquote du produit). C'est seulement comme produit de ce procs que la massedes marchandises est capital-marchandise, support de la valeur-capital mise envaleur. L'accomplissementdel'acteM'-A' ralise la foisla valeur-capitalavance et la plus-value. La ralisation de l'une et celle de l'autre se confondentdans la sriede ventes, ou encore dans la vente en bloc, dont la masse totaledes marchandises fait l'objet, opration exprime par M'-A'. Mais le mme actede circulation M'-A' diffre pour la valeur-capital et pour la plus-value en cesens que cet actene correspond pas pour l'une et pour l'autre au mme stadede circulation,