mars 2014 - mediatheque-chatillon.fr · Un gilet, éclatant de coquelicot, Deux épaules libres au...
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Un gilet, éclatant de coquelicot,
Deux épaules libres au regard :
Une peau, teint de sable, que mes lèvres imaginent
Tendre et chaude sous le baiser .
La douce matière aux souples filaments
Du vêtement léger
Caresse , ô volupté, le galbe de deux seins,
Ardeur révélée de leurs courbes gracieuses ;
Elle épouse , douce félicité, ventre plat et chute de reins.
Désir exacerbé d’effleurer un rubis,
Crainte de troubler l’harmonie sensuelle
D’un gilet, éclatant de coquelicot
Et de deux épaules libres.
Christian Mahé.
Quelle est cette lumière qui n’est plus le jour ?
Cette obscurité qui n’est pas encore nuit,
Qui pourrait la nommer lorsque la clarté fuit ?
Cette bande bleue, aux bords flous déjà noyés
Dans l’invisible, après un assaut de lumière,
Ultime, a-t-elle eu un nom, aujourd’hui ou hier ?
Traces de crayon légères nées d’un sol ocre
Noires d’abord puis estompées, bientôt diaphanes,
Etes-vous bien des arbres aux feuilles qui se fanent ?
Instant si éphémère qui échappe à l’homme,
N’entre pas dans la réalité de ses mots,
Belle minute brève offerte aux animaux.
Entre chiens et loups.
Christian Mahé.
Ils se sont rapprochés, touchés et caressés.
Ils vivent ensemble, bonheur et harmonie
Que des amis, pourtant, si férocement nient :
L’un paraît si calme quand l’autre est si pressé,
L’un leur semble si froid près de l’autre, empressé !
Les mots de nos poèmes sont tels ces amants,
Parfois si dissemblables qu’on ne sait pourquoi
Le poète, un beau jour, eut à l’esprit ce choix.
A l’orée de ces vers, délaissez un moment
Votre vive raison et vos raisonnements.
Laissez entrer en vous la musique des mots
Qu’un homme a composée, empreint de mélodie,
Oubliez de saisir alors ce qu’il vous dit.
Un poème se peint par la couleur des mots,
Très proches parfois, jamais frères ni jumeaux.
Christian Mahé.
Depuis le clocher, le village s’effiloche ;
Il est seul à goûter cette lumière bleue
Née ce soir d’un soleil offrant ses derniers feux,
Eclats de couleurs, fils de l’astre et de la roche.
Des nuages marine, sur les terres grises,
Pèse une menace de violence et de bruit.
Pourtant les héritiers de ce sombre pays
Voient en cette voûte qui maintenant se brise
L’esprit de la nature admirée, mais cachée.
Peuple étrange qui se sent ici protégé
Quand d’autres, par ce ciel, se pensent menacés.
Christian Mahé.
Parfois, un ciel épais étale sur la terre
Une obscurité lourde de menaces noires,
De violence et de bruit et de pluie, messagère
D’une nature amère qui voudrait chaque soir
Oublier des humains toutes les avanies.
Et malgré les dangers de ces cieux inquiétants,
Chaque homme se repaît d’un camaïeu bruni,
Etrange porte ouverte, sur la magie du temps.
C.M.
Un matin,
Un de ces matins-là,
Lorsque des silhouettes embrumées de sommeil
Sur leur barque légère ivre encore de la nuit
S’en iront accrocher des bulles de soleil
A l’horizon vibrant où s’efface l’ennui,
Je m’en irai pêcher entre saules et roseaux
Des histoires magiques de mort et de héros :
Elles jouent sous la lune ou s’abritent dans l’eau
D’une ria profonde ou d’un simple ruisseau.
J’irai les recueillir un de ces matins là.
C.M.
Harmoniques mystérieuses étrangement colorées,
La mélopée obscure des basses profondes
Caresse doucement le gris scintillant de ténors en nuages
Et se mêle aux voix bleues d’un ciel de sopranes claires.
C.M.
Revenez ce soir, lorsque la nuit sera noire,
Quand la lune se dore au sommeil de l’enfance.
Tout brûlants d’émotion, alors, pourrez-vous voir
Des barques enjouées les premiers pas de danse
Au clapotis rythmé des vagues d’un aber
Qu’accompagne le chant d’un orgue de roseaux.
C.M.
Perruques claires fraîchement poudrées
Sur des fronts au sourire d’aise
Qu’abritent les blanches demeures bordelaises
Ou les riches hôtels de la Loire nantaise.
Elles s’épousent, s’épaulent, se serrent,
Scrutent maintenant une même terre,
Inquiètes.
Elles savent.
Les fils des hommes noirs
Qu’elles ont achetés dans les forêts profondes,
Qu’elles ont transportés au plus loin de leur monde
Dans ces cales si sombres, toutes plus immondes,
Qu’elles ont emprisonnés puis assassinés,
Les fils des hommes noirs,
Ceux qui ont déposé à leurs pieds la richesse,
Ceux qui ont sous le fouet ignoré la jeunesse,
Ceux qui, par elles, n’ont pas vécu la vieillesse,
Ceux qui , à ces perruques poudrées ont donné
Opulence, élégance, aisance des bien nés
Les fils des hommes noirs
Les poèmes suivants sont de l’Atelier d’écriture :
Association "Minuscules et MAJUSCULES"
PRINTEMPS DES POETES 2014
Animatrice : Irène LALMANT
06 85 18 48 89 – [email protected]
pour Auxanne, 5ans auxanne aime le TGV comme un grand v couché > il coupe le sais-tu le monde en deux en moins de deux long et lisse
il glisse sans bruit dans la nuit sa queue s'trémousse dans l'aube rousse auxanne ça l'fait rêver il aime le TGV
Christiane
les vœux de mon jardinier jardin bien tenu monsieur lucas l'a entretenu de haut en bas sur les charmilles petites chenilles processionnaires le mettent en colère chiendents, pissenlits et autres chienlits liserons, trèfles blancs tous les rampants il vous souhaite c'est dans sa tête mauvaise santé pour cette année
Christiane
brave soldat brave soldat religieux dieu l'aida de son mieux là-bas au front chair à canon merci dieu
Christiane
l'atelier d'écriture au jardin dans le jardin de liliane l'atelier familier tisse des lianes avec les mots petits et gros biscornus mal foutus étincelants élégants énigmatiques psychanalytiques débridés sabrés explosés gageures d'aléatoires toujours jubilatoires
Christiane R.
Pluie
De fines gouttelettes voltigent en ordre serré
Poussées par un vent puissant.
Elles filent vers les lignes d’horizon.
D’où vient cette pulsation sourde sortie du néant
Qui ordonne le chaos du vivant ?
Catherine G
(Kandinsky succession)
Pourquoi ai-je une page blanche
Aïe cria la crevette
Araignée
Tu m’as piquée
Mais l’araignée resta muette
De boules de gomme je vais te turbuler
Indifférente l’araignée tissait sa toile
En harmonie
Vers l’infini
Le phénix à l’horizon
Ecoutait le roi Papillon
Le monarque, choisi à l’unanimité,
En tirait grande vanité
Sur la ligne blanche du ciel les diablotins inconscients
En étaient tout à fait contents
Ils dansaient
Sans arrêt
La fourmi au bord du précipice
Alluma un feu d’artifice
Au bar le pinson buvait des gouttelettes de nuage
Et coloriait la page
Le dromadaire jouait aux fléchettes avec des épingles
C’était le chaos
Le phénix, jaloux, prit une boule
Et d’un trait de gomme effaça le tableau
Et il n’y eut plus qu’une page blanche
Florence
..... Successions infinies....
Pourquoi le temps s'envole-t-il tel un phénix
vers les multiples lignes d'horizon ?
Et que deviendront alors ces plumes multicolores
voltigeant au dessus des gratte-ciel ?
Pourquoi les gouttelettes inconscientes s'évaporent-elles
en harmonie vers l'infini ?
Et que deviendront alors les nuages blancs de nos souffles
effleurant les tendres vérités ?
Pourquoi la beauté des choses épinglées comme des tentations légères
rime-t-elle avec l'esprit morose ?
Et que deviendront alors les papillons majestueux
portant la couleur mystère ?
Pourquoi les fantômes des rois effrayés paradent-ils
au milieu de la liesse générale ?
Et que deviendront alors toutes les toiles blanches
rêvant sous le signe du chaos ?
Pourquoi les calendriers couverts de virgules malicieuses filent-ils
vers un néant mystérieux ?
Et que deviendront alors les hélices spectrales et joyeuses
claquant dans le vent ?
Qui le saura jamais ?
Pourquoi tant de questions ?
Parce que...................C'est tout !
LILIANE
Et pourquoi pas quelques lignes?
Pour la beauté des choses,
Les couleurs chaudes mystérieuses
Pour les gouttelettes qui voltigent légères,
Le vent chante en harmonie,
Pour les formes qui s'étirent secrètes,
Les points lumineux scintillent.
Rythmes : la musique du printemps.
Madeleine
Il est gris
je l'ai vu blanc
l'esprit me joue des tours
qui cherche un sens
à cette danse insensée
Juste se laisser toucher
par l'alternance joyeuse
de formes molles
de points et de traits colorés
-------
Je divague
je dis traits
je dis formes
on dit ce qu'on veut le plus
-------
Le chaos dingue
sur des lignes, rangée
des bonbons sur les étagères d'un épicier
L'illusion d'un langage
qui s'échappe
dans l'infini d'un point
____
Peinture bavarde
qui ne se laisse pas entendre
pause, soupir, trait d'orgue
Sylvie E.
La sieste Et alors on dort Pour trouver l'ami qui nous soutiendra Pour oublier la mère qui donne l'amour qu'elle n'a pas Pour oublier le père qui dit "je t'aime" mais pleure "ne m'abandonne pas" Pour oublier les amis qui ne nous voient pas: tu es une illusion qu'ils créent sans toi Et alors je dors Pour fermer ces yeux sans paupières Pour ne plus les voir répéter toujours leurs mêmes chimères Pour ne plus avoir à lutter pour me taire Et puis aussi... pour retourner à ma terre. ---------------------------------------------------------------------------------------------------------- Le suicidé Le suicidé n'a pas respecté le contrat La vie est belle et sur ça pas de débat Etre heureux est notre voie Et nous marchons sur ce thème, tous au pas Le suicidé est un pariât Qui décide de goûter avant l'heure ce plat Qui hume sa saveur partout où il va Il ne voit plus de sens et ne se le cache pas Oye Oye!!! Pour la société. Cachons ces gens là.
Le phénix et l’amour L'Amour? Il est phénix des vents, Mourant, tu récoltes parmi tes cendres fumantes toutes nos larmes brûlantes, Patient, tu souffles la poussière des années mortes, Vivant, tu relances l'incandescente indécence des rêves enflammés d'étoiles.
Marlyse
TOURBILLON
Pourquoi sautilles-tu sans cesse autour de moi, dit la Cédille gorgée de rouge ? Elle interpelle la Ribambelle de points – tirets – circonflexes – virgules
Rapides libellules Aériennes virgules Colorés monticules Funambules.
Sautillants diablotins en habits irisés Jaunes et rouges… Que ça bouge ! Bleus et verts……... Com' la mer
Papillons multicolores Arabesques sonores S'emparent de mon corps
Gouttelettes tombées sur fond blanc
Crevettes dans un rythme lent
Trompette Perçant le tympan
C'est la foire, c'est la fête des papillons, des araignées. Pousses-toi de là que je m'y mette
- "As-tu vu l'hippocampe ? Et l'écureuil roux ?"
- "On m'a dit qu'ils ont plongé dans une vague de musique dans un torrent de saxophone"
- "Et ta rime ? T'as perdu ta rime ?"
- "Oui tant pis. Ça ne rime à rien"
Irène
Un monde qui tourne rond
Pourquoi les papillons s'enfuient-ils vers l'horizon ?
Ils virevoltent ordonnés vers une idée,
L'idée de l'infinie beauté.
Pourquoi le phœnix tournoie-t-il au dessus de nos têtes ?
Il parade majestueusement vers l'admiration,
L'admiration de son plumage vermillon.
Pourquoi les oiseaux dansent-ils dans le ciel ?
Ils prennent le rythme du temps,
Le temps qui s'écoule au soleil levant.
Et les fourmis? Elles sont plus terre à terre.
Et les araignées? Elles préfèrent tisser leur vie.
Y a-t-il une logique dans tout cela ?
Seul le roi te le dira.
Il surveille de son œil bienveillant,
L'harmonie de ses enfants.
Il leur offre simplement l'inspiration qui mène à la création, les sons qui finissent en
chansons et la vision pour admirer toute cette beauté.
Puis, il les laisse s'amuser...
C'est cela la liberté.
Maddie
Mon métier ? Rêveur...
Je n'ai jamais eu les pieds sur terre
toujours le nez en l'air
et l'esprit ailleurs.
De mon métier je suis rêveur.
Je suis une terre fertile, prête à être ensemencée.
Intempérance d'un océan agité,
mon cœur est de feu par le vent attisé.
Sur ma veste de smoking
j'ai épinglé l'aventure promise
à mon âme éprise,
d'horizons poétiques.
J'imagine des gorges montagneuses
aux sourires péninsulaires
des mers songeuses
pleines d'écume soyeuse.
Et mes yeux dorés
Vers ces édens tournés
Sont de joie étoilés.
Hélas mon corps reste prisonnier de la gravité,
lois de tragédie d'une mortelle inertie
sur mon souffle de vie.
Sur mon front creusé par ces récifs,
mes pensées se sont brisées
et sur mes lèvres bouleversées
mon cri s'est échoué.
Pour voyager plus léger
j'ai chargé les nuages de mes tourments,
et le vent de mon déracinement.
Je me réfugie dans le grand sommeil et j'imagine mon réveil dans d'autres archipels.
Et mes yeux dorés
vers ces édens tournés
sont d'espoir étoilés.
Fatma.
Voyelle du matin, poème du soir Un matin de printemps Le poète Sort de ses pantoufles Tout pâle et emmitouflé. Le long des rails du tramway Affamé de couleurs Il cherche du bleu Du jaune De rouge Du vert. Coquelicot, lavande, daffodils N’importe quoi mais vite L’hiver a été long. Même une aile de coccinelle Une plume d’hirondelle. Se penchant longtemps sur le fer givré Il trouve une voyelle minuscule Juste sortie de terre A peine poussée Glorieuse entre les pierres exsangues. C’est un i rouge. Délicatement Il la cueille Et la pose sur la page blanche De son carnet. Sylvie G.
Une mère
Dans son chant mystérieux,
Dans les paumes de ses mains,
Dans le bleu de ses yeux,
Dans le creux de son sein,
Tu liras son message.
Dans une goutte de lune,
Dans le blanc du matin,
Dans la musique des dunes,
Et dans son cœur étreint,
Tu verras un passage.
Et ce manteau d’orage
Dans sa musique dorée
T’apportera courage
Paix et sérénité.
Et de ta mère inquiète
Tu ne dois pas douter.
Garde le cœur en fête,
Crois en ta vérité
Car de toi elle est fière
Et elle voudrait pouvoir
Changer l’eau en lumière
Pour te donner espoir.
Ainsi cette poésie
Toute remplie d’amour
Te bercera la nuit
Et allumera tes jours.
Liliane
PRINTEMPS DES POETES 2014 Association "Minuscules et MAJUSCULES"
MEDIATHEQUE DE CHATILLON
Atelier d'écriture du 14 mars 2014
« Portrait, silhouette »,
autour de "L'amoureuse", de Paul ELUARD
Ateliers d'Ecriture
Animatrice : Irène LALMANT
(06 85 18 48 89 - [email protected])
TON ŒIL DANS MON OREILLE
BAT DES RYTHMES SENSUELS
AU PLUS INTIME DE MON ÊTRE,
MA JOIE ÉTAIT FOLLE
SILHOUETTE FAÇONNÉE PAR LE SILENCE
TON OMBRE AMBITIEUSE
COMME UN MANTEAU D'ORAGE
BAT DE L'AILE ET S'ENVOLE
L'ACACIA TREMBLE APRÈS QUE L'OISEAU LE QUITTE
Sylvie E.
* - * - *
Association "Minuscules et MAJUSCULES" PRINTEMPS DES POETES 2014
ATELIERS D'ECRITURE
Animatrice : Irène LALMANT
(06 85 18 48 89 - [email protected])
Médiathèque de Châtillon
Haïku
Les pétales s’envolent
Un vent frais les emporte
L’azalée frémit
Perfection
Assise devant un tableau neigeux je perçois
Un mouvement de matière,
Un battement d’aile,
Un baiser papillon,
L’enfant contemple, radieuse, les cils frémissants.
Hiver
Le poêle frissonne
Prétexte pour l’enflammer
Le chat ronronne
L’essentiel est installé
Chaise basse au coin de l’âtre
Bouquin au creux des mains
L’église égrène les heures
Et je pense à mon destin
Catherine K.
Association "Minuscules et MAJUSCULES" PRINTEMPS DES POETES 2014
ATELIERS D'ECRITURE
Animatrice : Irène LALMANT
(06 85 18 48 89 - [email protected])
Médiathèque de Châtillon
Méditation
Méfie-toi de l'air saturé du bois gorgé d'eau
Du pays birman.
L'Indonésie t'ouvre ses portes ultimes
Le passant dépose le riz gluant
Dans le bol bleu du moine mendiant
La moniale s'incline et te fait les honneurs du temple
Tu entres sans apercevoir les ombres imprécises
L'éléphant hante la cour et se trompe, indécis
La nuit lourde gît dans le val endormi.
Catherine K.
Association "Minuscules et MAJUSCULES" PRINTEMPS DES POETES 2014
ATELIERS D'ECRITURE
Animatrice : Irène LALMANT
(06 85 18 48 89 - [email protected])
Médiathèque de Châtillon
L’ado nie
J’ai vu un ado nu !
Un ado nu !
Dans le gynécée!
Que nenni !
Dit l’ado à l’adulte
L’ado nie !
Quel déni !
Non, dit Ninon
Sous le néon
Oui ou non ?
Dit l’adulte à Ninon
Ni oui ni non
Dit Ninon
Qui nie le déni
Tandis que l’ado nie
Catherine K.
Association "Minuscules et MAJUSCULES" PRINTEMPS DES POETES 2014
ATELIERS D'ECRITURE
Animatrice : Irène LALMANT
(06 85 18 48 89 - [email protected])
Médiathèque de Châtillon
Le Maître du Jeu JE suis le Maître du JE.
Rampez vils vers véreux véritables verrats avinés et vénaux.
« 1, 2,3… Soleil ! Bougé c’est tué. »
Vous n’irez plus au bois cueillir des cerises.
Votre sang caillera sur vos corps pervertis.
Je suis le justicier, le nettoyeur assermenté,
JE suis le « SOLEIL NOIR de la mélancolie », le « PRINCE des ténèbres ».
On dit que la violette cure la mélancolie,
Je m’en suis assuré, ici point de Viola,
Point de rémission,
La Nuit Des Rois n’est point,
RICHARD point Orsino,
Point d’espoir, de romance,
Ni de rédemption.
Je suis Terminator, je suis le Commandeur,
Le Templier Maudit, le Roi des Causes perverties.
Dansez au son de la cacophonie ambiante.
Mon murmure est puissant. Il éteint le vacarme.
Je suis le maître du chaos.
JE SUIS le CHAOS.
Mais de moi ne surgit aucun ordre nouveau.
JE suis le Gardien du TEMPS :
Tic Tac
Tactique
Imposteur de génie
JE SUIS DIEU, je SUIS DIABLE.
JE suis SEUL
Je péris.
Pas un cheval maudit sous le néon blafard,
Ma lumière démente décroît et se dissout dans mon dernier soupir.
J’étais le Maître du JE.
Catherine K.
PRINTEMPS DES POETES 2014 Association "Minuscules et MAJUSCULES"
MEDIATHEQUE DE CHATILLON
Atelier d'écriture du 14 mars 2014
« Portrait, silhouette »,
autour de "L'amoureuse", de Paul ELUARD
Ateliers d'Ecriture
Animatrice : Irène LALMANT
(06 85 18 48 89 - [email protected])
MA MERE
Ma mère faisait le thé
Comme une symphonie
Elle avait préparé
Le lait et les brownies
Comme à l’accoutumée
L’eau tintait dans les tasses
Dans un halo doré.
Ce jour-là cependant
Un voile de tristesse
Assombrissait ses traits.
Les mauvaises nouvelles
Qui étaient arrivées
La laissait triste et fatiguée.
Ses yeux bleus si inquiets
Et comme plein de rosée
Cherchaient ceux de mon père.
Celui-ci d’un regard
Doux comme une caresse
Rendit à son regard
Sa force et sa lumière.
Ils s’aimaient
Florence
PRINTEMPS DES POETES 2014 Association "Minuscules et MAJUSCULES"
MEDIATHEQUE DE CHATILLON
Atelier d'écriture du 14 mars 2014
« Portrait, silhouette »,
autour de "L'amoureuse", de Paul ELUARD
Ateliers d'Ecriture
Animatrice : Irène LALMANT
(06 85 18 48 89 - [email protected])
PLUS LOIN
Comme une pierre sur le ciel Elle se jette dans la nuit.
Un manteau d'orage bat de l'aile.
Elle dessine sur le miroir Les cris et les pleurs du passé en savants cercles concentriques, en ombres plus ou moins diluées.
Dans le creux de la rivière Une musique a éclaté, une spirale d'arpège bleuté qui fait sourire les oiseaux, grimacer les crapauds.
Elle a traversé le miroir, accroché son écharpe aux nuages, volé sur les cendres parfumées, libéré ses jambes ensommeillées.
Comme une pierre dans la nuit Elle se jette dans le ciel, Cheveux dénoués.
Un éclat d'orage a filé.
Irène
* - * - *
PRINTEMPS DES POETES 2014 Association "Minuscules et MAJUSCULES"
MEDIATHEQUE DE CHATILLON
Animatrice : Irène LALMANT
Ateliers d'Ecriture
(06 85 18 48 89 - [email protected])
ELLE VOIT…
Se pose pour un instant - croit-elle – au pied d'un chêne immense. Cale ses reins contre le tronc grenu.
En lisière de sommeil, Le corps se met en ordre de repos. Décrispe ses paupières - les muscles des paupières - Détend ses bras son cœur - les muscles de son cœur -
Elle peut entendre alors ce que charrient les vagues qui traversent la tête, tout ce qui s'y bouscule. Nageant entre deux eaux comme entre deux tiédeurs, corps en apesanteur, Ouvrir la tête avec douceur Sortir les capteurs intérieurs Centrer les projecteurs.
Et à ce moment-là VOIR Sentir la vibration d'un rouge vermillon Eprouver la fraîcheur d'un bleu lagon, l'épaisseur d'un tronc d'arbre brun-roux, les DIRE, les CHANTER Au monde. Avec exubérance.
Se saisir d'une main Et dans la paume ouverte, par pressions de ses doigts dire l'arpège gracile qui s'enroule et s'élève.
Rêver et retrouver dans un coin de mémoire dans un coin d'émotion l'image d'un bonheur qui n'était pas le sien qu'elle n'aurait jamais, mais qui faisait du bien à voir
à regarder. Irène
* - * - *