Marotel F. Spectroscopie Optique de l'Oxyde de Zinc
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THSE Pour obtenir le grade de
DOCTEUR DE LUNIVERSIT DE GRENOBLE Spcialit : Physique des Matriaux Arrt ministriel : 7 aot 2006
Prsente par
Pascal / Marotel
Thse dirige par Guy FEUILLET
prpare au sein du Laboratoire dElectronique et de Technologie de lInformation (CEA-LETI) dans le cadre de l'cole Doctorale de Physique de Grenoble
Spectroscopie optique de loxyde de zinc
Thse soutenue publiquement le 10/06/2011, devant le jury compos de : Mr. Le Si DANG Directeur de Recherche, Institut Nel-CNRS, Prsident Mr. Alain LUSSON Charg de Recherche 1, GEMAC-CNRS, Rapporteur Mr. Christian MORHAIN Charg de Recherche 1, CRHEA-CNRS, Rapporteur Mr. Bernard GIL Directeur de Recherche, GES-CNRS Mr. Bruno MASENELLI Professeur des Universits, INL de l'INSA de Lyon Mr. Guy FEUILLET Directeur de Recherche, CEA-LETI, Directeur de thse
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Remerciements
Passage oblig, les remerciements sont une entreprise dicile, et je sais que je vais en oublier
certains. Donc je vais commencer par les remercier eux, crant ainsi un paradoxe (et oui mme
si je vous ai oubli ici, j'ai pens vous).
Si la ralit ne s'est pas encore eondre cause de ce paradoxe, je me permettrais de
continuer.
Je tiens donc remercier toute ma famille, qui en plus de m'avoir permis d'arriver jusqu'ici,
m'a soutenu tout au long de ce travail.
Mon directeur de thse, Guy Feuillet, mrite sa place ici aussi. C'est parce qu'il a cru en
moi que j'ai nalement fait cette thse. Il m'a soutenu tout au long de ces trois ans, pour dire
il m'a mme support dans son bureau pendant un temps, et la rdaction du manuscrit lui doit
beaucoup.
Je veux remercier les gens du LMS qui m'ont accueilli au sein de leur laboratoire et ceux de
l'INAC chez qui j'ai ralis l'essentiel de mes manips ; en particulier Ivan Christophe Robin,
Joel Bleuse et Bruno Gayral qui ont pris le temps de me former.
Un grand merci tous les gens du M23 avec qui j'ai pass ces trois ans.
En particulier Pierre Ferret, Franois Levy et Jean Louis Santailler dont les conseils et les
avis m'ont permis de d'avancer tout au long de cette thse.
Je tiens remercier tout spcialement Carole Granier, petites mains innombrables et mmoire
de ce projet, elle m'a en outre apport un soutien moral de tous les instants en plus de sa
compagnie des plus agrables. La vie au M23 n'aurait pas t la mme sans elle.
En parlant de vie au M23, je ne peux pas oublier Gauthier Chicot et Remi Obrecht, ces deux
hurluberlus sont devenus pour moi des amis plus que des collgues et les discussions que nous
avons eues resterons dans les mmoires (bien que j'viterai de m'tendre la dessus ici).
Un merci spcial pour Matthieu Lafossas, grce qui j'ai rcupr une petite boule de poils
des plus mignonnes.
Un grand merci tous les non permanents qui ont fait vivre le projet, c'est vraisemblable-
ment parmi vous que je vais en oublier le plus du fait du nombre. Je tiens particulirement
remercier les stagiaires qui sont passs, parce que : Oui, j'aime bien faire chier les stagiaires
et les thsards avec lesquels j'ai pass une bonne partie de ces trois annes. Les changes furent
nombreux et enrichissants aussi bien d'un point de vue humain que scientique. Merci Goldie
(Anne-Laure) et Robin de ne pas avoir craqu quand je les ennuyais avec les normes de scu-
rits nano-ls, que je rpandais dirents objets/substances sur leurs bureaux ou bien que je
m'adonnais quelques autres boutades leurs dpends. Pour ma dfense, je dirais que c'tait
de bonne guerre et que les 2/3 du bureau trouvaient a drle chaque fois.
Pour nir, ce fut un rel plaisir de travailler avec vous tous.
Voil, vous allez maintenant pouvoir commencer la lecture de ce manuscrit ou le ranger sous
le meuble branlant le plus proche, au choix. De mon ct je vais m'occuper de le faire archiver
pour la postrit.
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Table des matires
Table des matires 2
1 Le ZnO : proprits, croissance et tat de l'art 7
1.1 Proprits gnrales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
1.1.1 Proprits cristallines . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
1.1.2 Proprits lectriques et pizolectriques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
1.1.3 Proprits optiques du ZnO . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
1.2 Les dirents alliages base de ZnO . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
1.2.1 ZnMgO . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
1.3 Quelques Mthodes d'laboration du ZnO . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
1.3.1 La croissance hydrothermale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
1.3.2 Le transport chimique en phase vapeur (CVT) . . . . . . . . . . . . . . . 14
1.3.3 Le dpt chimique en phase vapeur d'organomtalliques (MOCVD) . . . 14
2 La luminescence dans les semi-conducteurs 17
2.1 Le montage exprimental . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
2.2 Les dirents types de recombinaisons radiatives . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
2.2.1 L'exciton libre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
2.2.2 Les excitons lis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
2.2.3 Les transitions deux lectrons . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
2.2.4 Les recombinaisons bande bande . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32
2.2.5 Les recombinaisons bande-niveau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32
2.2.6 Les recombinaisons Paire Donneur Accepteur . . . . . . . . . . . . . . . . 32
2.2.7 Les transitions non radiatives . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33
2.3 Les mthodes d'identication . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36
2.3.1 L'nergie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36
2.3.2 L'volution avec la puissance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37
2.3.3 L'volution avec la temprature . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37
2.3.4 Le couplage aux phonons . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38
3 La luminescence de dirents types de ZnO 40
3.1 Les direntes composantes du spectre du ZnO . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40
3.1.1 Le bord de bande . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41
3.1.2 La luminescence visible : les dfauts profonds . . . . . . . . . . . . . . . . 48
3.2 Proprits de luminescence de substrats de ZnO . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51
3.2.1 Inuence des dirents procds de prparation de surface sur la lumines-
cence du ZnO . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52
3.2.2 Luminescence de dirents substrats commerciaux obtenus par croissance
hydrothermale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59
3.2.3 La luminescence des substrats CVT LETI . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71
3.3 La PL de couches pitaxies de ZnO . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 77
3.3.1 volution du procd et corrlation avec les proprits de luminescence . 77
3.3.2 Variation de la luminescence en fonction du substrat d'pitaxie . . . . . . 79
3.4 La luminescence visible, notre contribution sur son origine . . . . . . . . . . . . . 84
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TABLE DES MATIRES 3
3.4.1 Inuence des lacunes d'oxygne sur la luminescence visible du ZnO . . . . 84
3.4.2 Inuence des lacunes de zinc sur la luminescence visible du ZnO . . . . . 86
4 Le dopage p du ZnO : le d 92
4.1 Problme de compensation et dopage intrinsque . . . . . . . . . . . . . . . . . . 92
4.1.1 Les dfauts intrinsques et natifs de type donneur . . . . . . . . . . . . . 94
4.1.2 Le dopage non intentionnel : le rsiduel extrinsque . . . . . . . . . . . . . 94
4.1.3 Le problme de la compensation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 95
4.1.4 Une solution possible contre l'auto-compensation : l'implantation d'oxygne 96
4.2 Le dopage de type p . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 99
4.2.1 Rapide aperu de la littrature sur le dopage p du ZnO . . . . . . . . . . 101
4.2.2 N : le meilleur candidat ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 104
4.2.3 Le codopage oxygne et azote : amliorer le dopage en rduisant la com-
pensation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 111
4.2.4 Les autres pistes : le dopage l'arsenic par diusion et implantation . . . 123
Bibliographie 141
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Introduction gnrale
Avec la volont ache de l'Union europenne de retirer progressivement du march les
lampes incandescence depuis le 1er fvrier 2009, la problmatique des alternatives pour l'clai-rage a connu un nouvel essor. Certaines sont ce jour dj oprationnelles, comme les lampes
uocompactes , mais la voie des diodes lectroluminescentes (DELs) pour l'clairage prsente
un intrt industriel srieux. En plus de ne pas contenir de vapeur de mercure et de d'orir un
rendement de 100% ds l'allumage contrairement aux ampoules uocompactes , cette tech-
nologie ore des perspectives de prix et de marges qui la rendent intressante d'un point de vue
conomique. A ce stade du dveloppement, les DELs commercialises aujourd'hui sont ralises
partir d'htrostructures InGaN/AlGaN mettant dans le bleu couples un luminophore
jaune (typiquement YAG/Ce) pour obtenir une colorimtrie de qualit susante pour remplir
les normes lies l'clairage domestique. Cette technologie prsente dirents inconvnients, un
rapport rcent de l'ANSES (Agence Nationale de Scurit Sanitaire de l'Alimentaire, de l'En-
vironnement et du Travail) a point du doigt le possible stress toxique pour la rtine trs
sensible aux rayonnements bleu et violet, particulirement chez les jeunes enfants. De plus, le fait
que le gallium soit un sous-produit de la mtallurgie de l'aluminium (bauxite : quelques dizaines
de grammes par tonne) et du zinc, implique que la production de cet lment est relativement
limite alors que la demande mondiale augmente rapidement.
Les performances actuelles des DELs base de GaN se rapprochent rgulirement des spci-
cations attendues pour l'clairage en termes d'ecacit et de colorimtrie. Mais certains verrous
n'ont pas encore t dbloqus, ce qui retarde une industrialisation large chelle des DELs
pour cette application clairage grand public. Ces verrous sont de plusieurs ordres et reposent
en partie sur les proprits du matriau GaN et des ses alliages GaInN et GaAlN .
Parmi ces verrous, le principal est sans doute le droop , qui correspond une baisse
d'ecacit des DELs lorsqu'on augmente la densit de courant pour tenter d'obtenir plus de
photons. Les ecacits actuelles sont, au niveau industriel, de l'ordre de 100 lm/W, mais l'appli-
cation clairage demande plutt 200lm/W, pour une dissmination large chelle. L'analyse de
ce phnomne est faite, mais les solutions envisages tardent donner les rsultats escompts.
Ainsi, les eets Auger sont communment tenus pour responsables et ncessitent certaines solu-
tions comme, par exemple, augmenter l'paisseur de la zone active pour diminuer la densit de
porteurs (les eets Auger variant comme le cube de cette densit de porteurs). L'autre solution
est bien sr d'avoir recours des matriaux possdant des coecients Auger plus faibles que
le GaN. On peut aussi, pour tenter de lutter contre ce droop , penser utiliser des structures
htropitaxies dans des directions non polaires pour s'aranchir des eets de polarisation as-
socis ces matriaux hexagonaux qui ont pour eets de sparer les porteurs lectrons et trous)
dans la zone active de la DEL. Mais les substrats bas-cot disponibles ce jour pour raliser
cette structure non polaire induisent de nombreux dfauts dans la structure active, ce qui limite
d'autant l'ecacit radiative.
Un autre verrou important est celui de la colorimtrie. La technologie actuelle consiste
coupler une diode base de GaN mettant dans le bleu (typiquement entre 450 et 470 nm) des
luminophores jaunes du type YAG :Ce ; donnant une temprature de couleur non satisfaisante
pour l'clairage domestique. Des progrs rapides sont faits sur la technologie des luminophores,
mais la solution la plus performante pour cette application reste l'utilisation d'une diode proche
UV avec trois luminophores RGB. Ceci se heurte la fabrication des diodes proches UV base
de GaN qui restent encore trop peu ecaces pour permettre leur utilisation pour l'application
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TABLE DES MATIRES 5
envisage.
C'est dans ce contexte que se situe le projet intitul Nouvelles Technologies pour l'clairage
l'tat Solide , dbut en 2006. Il s'agit d'un projet de ressourcement dans le cadre du dispositif
Carnot. L'objectif tait de mettre en place des technologies originales qui permettraient de
contourner les verrous actuels des DELs base de GaN. Pour ce faire, direntes orientations
ont t choisies, la ralisation de diodes partir de nanols sur substrat bas-cot en est une,
l'utilisation d'un matriau alternatif au GaN en est une autre. Un des avantages de l'utilisation
de nanols est la possibilit de les faire crotre sur des substrats alternatifs par exemple de bons
conducteurs thermiques permettant ainsi de faciliter l'extraction de la chaleur produite par
la DEL lors de son fonctionnement, ou bien encore des substrats recteurs maximisant ainsi
la lumire exploitable mise par la DEL. Les nanols ont aussi comme avantage de favoriser
l'extraction de la lumire en lui fournissant un guide.
Le matriau alternatif au GaN qui a t retenu est l'oxyde de zinc (ZnO). Le ZnO est dj
utilis pour ses qualits pizolectriques, pour raliser des capteurs de gaz ou des oxydes conduc-
teurs transparents, mais c'est en tant que concurrent du GaN qu'il est le plus tudi aujourd'hui.
Ce matriau semi-conducteur possde un gap direct, favorisant son ecacit radiative. De plus,
son grand gap (environ 3.44 eV basse temprature et 3.37 eV 300 K) en fait un metteur dans
le proche ultra-violet (UV). Ceci permet d'envisager la ralisation de DELs mettant dans le
proche UV et ainsi de contrler la colorimtrie d'un hypothtique dispositif uniquement avec des
luminophores. L'nergie de liaison excitonique importante (60meV contre 24meV pour l'exciton
du GaN) fait qu'il serait possible d'observer et d'utiliser des eets excitoniques au dessus de
la temprature ambiante (kBT300K =26 meV). L'existence d'alliage ZnMgO et ZnCdO permetaussi d'avoir un certain contrle de ce gap tout en conservant un accord de maille relatif. Ce
matriau a aussi pour avantages sa non toxicit (il est couramment utilis dans les crmes so-
laires commercialises), la grande quantit de matire premire disponible et l'ore de substrats
de taille relativement importante. Ce dernier point est un avantage signicatif par rapport au
GaN, pour lequel il n'existe pas de substrats natifs. Il reste pourtant encore aujourd'hui de mul-
tiples verrous son utilisation industrielle, par exemple l'absence de substrats de bonne qualit
faible cot. Pour l'instant, l'essentiel des substrats de ZnO commerciaux sont obtenus par voie
hydrothermale, ce qui ncessite l'utilisation de four haute temprature (400C) sur des dures
prolonges (plusieurs mois) et est un frein la rduction des cots. Le verrou essentiel qui pse
aujourd'hui sur le ZnO est le dopage de type p. Car s'il est facile d'obtenir un ZnO de bonne
qualit de type n, un dopage de type p correct, stable et reproductible l'est beaucoup moins. De
nombreux essais ont t raliss dans la littrature, que ce soit par implantation, diusion ou
incorporation lors de la croissance, et ce avec bon nombre d'espces, principalement issues des
colonnes III et V, mais les rsultats indniables de type p sont peu frquents.
Ce travail de thse a pour objectif de contribuer une meilleure comprhension du matriau
ZnO et en particulier de ces proprits optiques dans le but de la ralisation de DELs. Les dif-
frentes caractrisations qui ont t ralises ont eu pour but de mieux aprhender les dirents
phnomnes physiques l'oeuvre dans le matriau principalement pour mieux comprendre et
peut tre matriser le dopage de type p.
Ce mmoire se divise en quatre parties. Le premier chapitre cherche nous donner un point
de vue gnral sur le ZnO, ses proprits cristallines, lectriques, pizolectriques ou bien encore
optiques. Un autre objectif de ce chapitre est de nous prsenter les dirents alliages base de
ZnO et leur utilit pour le contrle du gap, ainsi que les dirents moyens d'laboration mis en
oeuvre aujourd'hui pour raliser ces chantillons. Finalement nous nous attacherons dtailler
les direntes ralisations prsentant une lectroluminescence dans lesquelles le ZnO entre en
jeu.
Le second chapitre a pour vocation de nous prsenter l'outil principal que nous avons utilis
dans le cadre de cette tude, savoir la photoluminescence. Dans un premier temps, nous
dtaillerons le dispositif exprimental, la prcision que l'on peut en attendre et les dirents
types d'exprience de luminescence existants. Puis nous rappellerons les thories actuellement
acceptes de la luminescence dans les semi-conducteurs, les direntes transitions radiatives
et leurs proprits, ainsi qu'une partie des modles dcrivant les transitions non radiatives.
Finalement nous nous pencherons sur les direntes mthodes d'identication des transitions
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TABLE DES MATIRES 6
que nous serons amens utiliser dans la suite de ce mmoire.
Le troisime chapitre prsente en dtails la luminescence du ZnO. On y dcrit tout d'abord
un spectre typique de ZnO monocristallin qu'on peut grossirement dcomposer en un bord de
bande regroupant les transitions excitoniques ainsi que leurs tats excits, et une luminescence
visible aussi appele bande de dfauts profonds. L'accent est mis sur ce qui relve aujourd'hui de
la certitude (attribution de certains pics excitoniques entre autre) et sur ce qui est encore sujet
polmique, ce qui est le cas pour l'essentiel des hypothses sur l'origine de la luminescence visible.
Dans un second temps, nous dtaillerons l'eet des dirents procds de traitement de surface et
de conservation qui seront employs dans les tudes suivantes. Nous nous pencherons en dtail sur
les spectres de substrats obtenus par croissance hydrothermale et CVT que nous seront amens
utiliser dans nos tudes ultrieures. savoir leurs caractristiques en fonction des dirents
fournisseurs, de leur orientation cristalline, leur stabilit en fonction de la conservation et leur
variabilit d'un chantillon un autre. Nous dtaillerons aussi l'eet de recuits sous oxygne sur
la luminescence de substrats de ZnO, recuits que nous serons amens mettre en oeuvre dans
l'tude sur le dopage.
Dans le quatrime et dernier chapitre de ce mmoire, nous nous pencherons sur la probl-
matique principale du ZnO, savoir le dopage de type p. Nous essayerons tout d'abord de
comprendre le problme de l'auto-compensation du matriau par des dfauts intrinsques, prin-
cipalement les lacunes d'oxygne. Nous prsenterons les possibles solutions ce problme que
nous avons mises en oeuvre, savoir les recuits sous atmosphre d'oxygne et l'implantation
d'oxygne. Dans un deuxime temps nous ferons un rapide tat des lieux de la littrature concer-
nant le dopage p du ZnO, les direntes mthodes utilises ainsi que les direntes espces de
dopants envisages. Nous prsenterons ensuite nos essais de dopage de type p de substrats de
ZnO par implantation ionique d'azote. Dans la foule nous verrons nos tentatives de codopage
par implantation avec de l'oxygne, pour rduire la compensation du matriau, et de l'azote,
pour le doper. Nous tudierons enn les essais de dopage avec de l'arsenic qui ont t raliss,
la fois par diusion et par implantation ionique.
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Chapitre 1
Le ZnO : proprits, croissance et tat de
l'art
Introduction
Avant de nous intresser ce qui a t le thme principal de cette thse, savoir la lumines-
cence du ZnO, il nous faut mieux connatre les proprits gnrales de ce matriau. L'objectif
de ce premier chapitre est donc de fournir un aperu rapide de ce qui est aujourd'hui connu du
ZnO.
Dans ce premier chapitre, nous allons tout d'abord nous intresser aux direntes proprits
du matriau ZnO, que ce soit ses proprits cristallines, lectriques ou bien encore optiques.
Dans un deuxime temps, nous nous pencherons sur les alliages pressentis pour la ralisation
d'htrostructures puits quantiques, et plus prcisment sur le ZnMgO, alliage qui a t choisi
dans le cadre du projet Carnot clairage pour ralis les barrires.
Puis nous prsenterons direntes mthodes d'laboration de ZnO, mthodes dont serons
issus les dirents chantillons que nous tudierons dans la suite de cette thse.
1.1 Proprits gnrales
Dans ce paragraphe nous allons nous atteler dcrire succinctement les direntes proprits
connues du ZnO, que ce soit d'un point de vue cristallographique, lectrique ou bien encore
optique.
1.1.1 Proprits cristallines
Structure cristalline
L'essentiel des matriaux II-VI cristallisent sous forme rocksalt, zinc blende ou bien encore
hexagonale (wurzite). Dans ce dernier cas, chaque anion est entour de 4 cations disposs aux
coins d'un ttradre, et vice versa. Ce type de coordination ttradrique est caractristique d'une
nature de liaison de type covalente, mais on trouve aussi un caractre de liaison de type ionique
substantiel qui implique une augmentation du gap par rapport ce qu'on pourrait attendre d'un
matriau prsentant uniquement des liaisons covalentes[1].
Dans le cas de ZnO, l'ionicit rside la limite entre un semi-conducteur de type covalent et
ionique. Le ZnO peut donc partager les structures wurzite, zinc blende ou bien encore rocksalt
comme prsent sur la gure 1.1. Dans des conditions ambiantes, seule la phase wurzite est
thermodynamiquement stable. En eectuant une croissance partir d'un substrat possdant
une gomtrie cubique, on peut stabiliser le ZnO en phase zinc blende. Pour stabiliser le ZnO
sous forme rocksalt, il faut eectuer une croissance pression relativement leve[1].
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CHAPITRE 1. LE ZNO : PROPRITS, CROISSANCE ET TAT DE L'ART 8
Figure 1.1: Possibles structures cristallines de ZnO : (a) rocksalt ; (b) zinc blende ; (c) wurzite.
Les sphres grises reprsentent des atomes de zinc, alors que les sphres noires des atomes
d'oxygne[1]
Paramtres de maille
La structure wurzite possde une cellule de base avec deux paramtres de maille a et c qui
prsentent un ratio c/a =
8/3 = 1.633 , dans le cas parfait. Exprimentalement, la valeur dece ratio est infrieure celle du cas idal, comme c'est le cas pour GaN, pour ce matriau il a
t postul que si ce n'tait pas le cas, cela mnerait la formation d'une phase zinc blende[2].
La structure wurzite est constitue de deux sous rseaux hexagonaux s'interpntrant, chacun
constitu d'un type d'atomes, dplacs l'un par rapport l'autre d'un ration u = 3/8 (dans le
cas idal) selon l'axe c.
Du fait de l'absence de plan d'inversion perpendiculaire l'axe c dans le ZnO de type
wurzite, on se retrouve avec un matriau de type polaire, c'est--dire qu'on se retrouve soit avec
des atomes de zinc en surface (on note cela le plan (0001)), soit avec des atomes d'oxygne (on
note cela le plan (000-1)). Il est important de direncier ces deux cas du fait des charges de
polarisation[1].
Les paramtres de maille dpendent de dirents facteurs, savoir la concentration en lec-
trons libres, la prsence de dfauts et d'impurets, la prsence de contraintes et la temprature.
Le tableau 1.1 nous donne un rapide aperu de ce que l'on peut trouver comme valeurs dans la
littrature pour le ZnO de type wurzite.
a () c() c/a u Rfrence
1.633 0.375 idal
3.2496 5.2042 1.6018 0.3819 (a)[3]
3.2501 5.2071 1.6021 0.3817 (b)[4]
3.286 5.241 1.595 0.383 (c)[5]
Table 1.1: Paramtres de maille et paramtre u pour ZnO wurzite, mesurs par DRX (a, b) ou
calculs (c)
Diagramme de bandes
La structure de bande d'un matriau semi-conducteur est un point clef pour dterminer sa
potentielle utilisation. Direntes techniques exprimentales, telles que la rection/absorption
de rayonnements X ou bien UV, permettent de mesurer les niveaux lectroniques du coeur d'un
matriau. On utilise aussi direntes analyses thoriques pour simuler le diagramme de bande
d'un matriau, le plus souvent l'approximation de faible densit (LDA) est utilise dans ce type
de calculs thoriques bien que les rsultats qu'elle donne sans correction puissent tre loigns
des mesures exprimentales. Par exemple pour ZnO, la LDA nous donne une valeur du gap
grandement sous value ELDAg = 0.23eV, alors que la valeur mesure est de Eexpg = 3.37eV[1].On peut rajouter des termes de corrections pour se rapprocher des valeurs exprimentales,
par exemples en en ajoutant le potentiel d'auto-interaction corrig (SIC-PP) comme l'a fait le
groupe de Vogel et al.[6] ,et qui a permis d'obtenir le diagramme de bande de droite de la gure
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1.2, contrairement au diagramme de gauche qui n'utilise que la LDA. Cependant ceci n'est pas
parfait, dans ce cas le gap calcul est de 3.77 eV.
Figure 1.2: Diagramme de bande du ZnO calcul avec la LDA ( gauche), la LDA incluant le
SIC-PP ( droite)[6]
Pour plus de simplicit, on utilisera une structure de bande simplie centre autour du
point qui a t donne par le groupe de Meyer et al.[7] et qui nous dcrit les trois bandesde valence qu'on nomme habituellement A (ou bande de trous lourds), B (ou bande de trous
lgers) et C (ou cristal-eld split band) comme on peut le voir sur la gure 1.3. On se penchera
plus en dtail sur ce point au chapitre 3.
Figure 1.3: Structure de bande du ZnO[7]
1.1.2 Proprits lectriques et pizolectriques
Caractre pizolectrique
Parmi les semi-conducteurs cristallisant selon une maille ttradrique, le ZnO prsente le
plus fort coecient pizolectrique, avec un couplage lectromcanique plus important que celui
de GaN et AlN[8], ce qui en fait un matriau intressant techniquement, par exemple pour la
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CHAPITRE 1. LE ZNO : PROPRITS, CROISSANCE ET TAT DE L'ART 10
ralisation de pizo-transducteurs. Dans un cristal pizolectrique, la polarisation lectrique est
gnre par la prsence de contraintes.
Du fait de la symtrie du ZnO en phase wurzite, le torseur de contraintes ne comporte que
trois composantes indpendantes (e31, e33 et e15) ce qui permet de dcrire le torseur pizolec-trique en fonction de celui de contrainte comme suit :
PxxPyyPzz
= 0 0 0 0 e15 00 0 0 e15 0 0
e31 e31 e33 0 0 0
xxyyzzxyyzzx
avec le torseur Pi le torseur pizolectrique et le torseur ij le torseur de contrainte.Une contrainte selon l'axe c ou bien perpendiculaire cet axe se traduit donc par un champ
pizolectrique rsultant orient selon l'axe c lui aussi[9] :
Pz = e33z + e31
Le terme en e15 correspond quant lui des contraintes de torsion qui sont gnralementngliges. On s'attend donc ce qu'un chantillon de ZnO non polaire (i.e. non orient selon
l'axe c) ne prsente pas de caractre pizolectrique (ce qui est un avantage pour la ralisation
d'htrostructures).
Du fait de la faible symtrie de la structure wurzite du ZnO, on s'attend trouver un
champ de polarisation spontane lui aussi orient selon l'axe c, bien qu'il n'ait jamais pu tre
directement mesur[1].
Proprits de transport lectronique
Nous allons nous contenter de prsenter ici le cas pour lequel le champ lectrique appliqu
est susamment faible pour qu'il n'inue pas sur la distribution en nergie des lectrons (qui
peut tre relie leur mobilit). Cette distribution est alors domine par les eets thermiques
et la loi de Ohm peut s'appliquer.
Pour eectuer des mesures de transport lectronique, la technique la plus gnralement uti-
lise est la mesure d'eet Hall, elle permet d'obtenir la concentration en porteur, leur type ainsi
que leur mobilit. Cette mobilit est rgit par dirents mcanismes de dispersion qui peuvent
avoir plusieurs origines. Cette dispersion peut tre due la prsence d'impurets ionises et
leurs interactions avec les porteurs libres, elle peut aussi provenir d'interactions avec des phonons
acoustiques ou bien longitudinaux optiques, elle peut au si tre originaire de la prsence d'un
champ pizolectrique ou bien encore de dfauts natifs ou dislocations. La mobilit lectronique
est donc intimement relie la qualit et la puret du matriau mesur.
Naturellement, un chantillon de ZnO wurzite non dop est de type n du fait de la prsence de
dfauts intrinsques ou extrinsques de type donneur. Nous dtaillerons plus avant les principaux
candidats cette conduction de type n au chapitre 4 relatif au dopage du ZnO.
La plus forte mobilit lectronique mesure temprature ambiante pour un chantillon
de ZnO pais obtenu par CVT est de 205 cmV21s1 avec une concentration de porteurs de6.0 1016 cm3[10], ce qui est proche de la valeur thorique estime par le groupe de Albrechtet al.[11].
1.1.3 Proprits optiques du ZnO
Dans ce paragraphe, nous allons donn quelques valeurs typiques sur l'absorption du ZnO
et sur son indice de rfraction qui sont aujourd'hui des proprits bien connues du ZnO. Les
proprits optiques et plus prcisment de luminescence du ZnO seront dtailles plus amplement
dans la suite de cette thse.
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CHAPITRE 1. LE ZNO : PROPRITS, CROISSANCE ET TAT DE L'ART 11
Absorption
Le ZnO, lorsqu'il est de qualit cristalline susante, laisse pass jusqu' 80% de la lumire
visible, c'est pourquoi il est aujourd'hui utilis comme oxyde transparent conducteur.
Le groupe de Jellison et al. a pu dterminer par ellipsomtrie les parties relle et imaginaire
du coecient d'absorption pour un chantillon de ZnO monocristallin obtenu par CVT[12], ils
ont pu montrer que ces coecients sont faible pour des nergie infrieures 3 eV (
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CHAPITRE 1. LE ZNO : PROPRITS, CROISSANCE ET TAT DE L'ART 12
Figure 1.5: volution du gap par rapport au paramtre de maille pour les alliages ZnMgO,
ZnCdO et ZnBeO[1]
Nous allons dtailler ici le cas de l'alliage ternaire ZnMgO qui est celui qui a t retenu dans
le cadre du projet Carnot clairage pour raliser les barrires des puits quantiques base de
ZnO.
1.2.1 ZnMgO
Comme on a pu le voir prcdemment, le ZnO cristallise en phase hexagonale (wurzite). Par
contre le MgO cristallise en phase cubique (NaCl), mais l'alliage ternaire Zn1xMgxO cristalliseen phase hexagonale pour des valeurs de x infrieures 0.33[14].
Pour cette gamme de composition (x < 0.33), le gap 300 K peut tre interpol par :
Eg(Zn1xMgxO) = 3.32 + 2.00xeV
Ce qui fait que le gap de cet alliage ternaire peut explorer le domaine 3.32 - 4eV, en faisant
un candidat potentiel pour la ralisation de barrires d'une htrostructure puits quantiques
base de ZnO.
Pour ce qui est de la ralisation d'htrostructures puits quantiques, la question du dcalage
de bandes est un point important. Ces dcalages n'ont pas t mesurs prcisment, le groupe
de recherche de l'universit de Sendai [15, 16] a russit dduire un ratio EC/EV = 9. Dansce cas le potentiel de connement en bande de valence est peu lev (EV = 25 meV pourZnO/Zn0.85Mg0.15O).Cependant ces donnes exprimentales n'ont pas t corrles avec les publication thoriques[17,
18, 19] qui dduisent un ratio radicalement dirent compris entre EC/EV =1.4 et 2.3.La question des dcalages de bande n'est donc pas encore tranche clairement et suivant
la valeur choisie pour le ratio EC/EV l'nergie de connement en bande de valence pourune structure ZnO/Zn0.85Mg0.15O varie de kT 5 kT 300 K. De plus cette valuation del'nergie de connement ne prend pas en compte l'nergie de liaison excitonique qui a pour eet
de stabiliser l'exciton dans le puits quantique.
Un dernier point important concernant ZnMgO est la solubilit de Mg dans le ZnO. Le
groupe de Othomo et al.[20] estime que la limite de solubilit est atteinte pour x = 0.15. Ceci
signie que pour des compositions en Mg suprieure 0.15, on s'attend des uctuations
d'alliage importantes, ce qui aura des consquences sur les proprits optiques (par exemple une
augmentation des phnomnes de localisation).
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CHAPITRE 1. LE ZNO : PROPRITS, CROISSANCE ET TAT DE L'ART 13
1.3 Quelques Mthodes d'laboration du ZnO
Dans ce paragraphe, nous allons dtailler les direntes techniques de croissance dont sont
issus les chantillons que nous tudierons dans la suite de cette thse. Ces techniques sont : la
croissance hydrothermale, le transport chimique en phase vapeur et le dpt chimique en phase
vapeur d'organomtalliques.
1.3.1 La croissance hydrothermale
La gure 1.6 nous prsente une vue schmatique d'un bti de croissance hydrothermale de
ZnO[21]. La croissance hydrothermale de ZnO utilise un germe de ZnO monocristallin (suspendu
par un l de platine) ainsi que du ZnO fritt en solution aqueuse avec KOH et LiOH comme
prcurseurs. Le tout est plac dans un creuset en platine, creuset qui est scell et mis dans un
autoclave. L'autoclave est ensuite plac dans un four vertical possdant deux zones. Le ZnO
est alors transfr de la solution de prcurseurs situe dans la partie haute temprature, vers le
germe situ dans la zone basse temprature. Un container intrieur en platine est utilis pour
limiter l'incorporation d'impurets depuis la solution aqueuse. Le germe crot en un matriau
pais d'environ 10 mm en 2 semaines. La temprature de croissance est comprise entre 300 C et
400 C une pression comprise entre 70 et 100 MPa. Gnralement la croissance se droule sur
une dure comprise entre 20 et 50 jours. Ceci permet d'obtenir des cristaux de ZnO transparents
de 50 50 15 mm3 avec une large mi hauteur de 8 arcsec pour la rocking curve (0002) endiraction des rayons X[22].
Figure 1.6: Schmas de principe d'un bti de croissance hydrothermale. F : four (1,2) ; Ti :thermocouple permettant le contrle de la temprature des fours (i=1,2) et du moniteur (i=3) ;
P : jauge de pression ; A : autoclave ; C : creuset ; S : germe de cristal ; N : prcurseurs ; B :
decteur.[21]
Cette mthode de croissance prsentes plusieurs avantages, tout d'abord c'est une vraie
mthode de croissance de matriau pais (bulk) et de plus elle permet d'obtenir des substrats
d'un diamtre allant jusqu' 3 pouces. De plus elle permet d'obtenir un matriau de grande
qualit cristalline car le matriau ne subit pas de stress thermique lors de sa croissance, et un
faible taux de dislocation (< 10cm2 dans du quartz).C'est la mthode de croissance qui a t choisie par les rmes Crystec et Tokyo Denpa, elle
a permis ces derniers d'obtenir des chantillons de ZnO monocristallin orient selon l'axe c
d'un diamtre de 7.5 cm.
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CHAPITRE 1. LE ZNO : PROPRITS, CROISSANCE ET TAT DE L'ART 14
Cependant cette mthode est coteuse du fait des fortes tempratures et pressions ncessaires
cumules un temps de croissance important. De plus une fois obtenus les cristaux doivent tre
puris car on y retrouve de fortes concentrations en impurets (typiquement Si, Cd et Li)
provenant des prcurseurs de ZnO ainsi que de la solution aqueuse.
1.3.2 Le transport chimique en phase vapeur (CVT)
Une autre technique permettant d'obtenir des chantillons pais et de bonne qualit cristal-
line est le transport chimique en phase vapeur. C'est la technique de croissance qui a t retenue
dans le cadre du projet Carnot clairage. La gure 1.7 nous prsente le schmas de principe
du bti de CVT utilis au LETI. Comme dans un bti de CVT normal, la raction lieu dans
un tube vertical pratiquement ferm, une poudre de ZnO pure est place dans la zone chaude
(entre 1100 C et 1300 C) et le transport se fait alors via un gaz porteur jusqu'au germe de
ZnO plac dans la zone froide (entre 900 C et 1100 C). Dans le cas d'un dpt de ZnO par
CVT classique[10], le gaz porteur est de l'hydrogne et il permet de palier la faible pression
de vapeur de Zn et O la temprature de sublimation. Dans notre cas, on utilise un mlange de
CO, permettant d'activer la sublimation du zinc, et d'oxygne, permettant de contrler la stoe-
chiomtrie du dpt. Ce procd a fait l'objet d'un dpt de brevet (Brevet NWO 2009/125009
A1, dat du 15/10/2009).
Thermal Insulation
High purity ZnO (Feed
material)
Top thermocouple
Bottom thermocouple
Inductive coil
ZnO seed
Sublimation chamber
ZnO Crystal
Gazeous flow out
Gazeous flow In
Oxygne cell (O2 In)
Suscceptor
Crucible
Silica insulation
CO Cell (O2 In)
Graphite chamber
Figure 1.7: Schmas de principe d'un racteur de CVT
Ce procd prsente une vitesse de dpt plutt rapide ( 150 m/h) et a permis d'obtenirdes chantillons de ZnO d'un diamtre d'environ deux pouces et d'une paisseur d'environ 10
mm avec des rocking curves entre 90 et 200 arcsec lors de l'utilisation d'un germe de ZnO. De
plus, la qualit cristalline est homogne dans l'chantillon, la concentration de dislocations du
germe est conserve dans l'chantillon et les concentrations en impurets (Li, Al, H et C) sont
infrieures celles releves dans les chantillons obtenus par voie hydrothermale. Cependant, du
fait de l'importante temprature de croissance, l'essentiel des dopants rsiduels sont activs, ce
qui risque d'tre un problme pour le dopage de type p de tels chantillons.
1.3.3 Le dpt chimique en phase vapeur d'organomtalliques (MOCVD)
Le dpt chimique en phase vapeur (CVD) permet de dposer des couche minces de mat-
riaux sur un substrat. Contrairement aux techniques de dpts prsentes prcdemment, celle
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CHAPITRE 1. LE ZNO : PROPRITS, CROISSANCE ET TAT DE L'ART 15
ci ne permet pas de raliser des cristaux pais. Elle consiste mettre un compos volatile du
matriau dposer, en contact soit avec un autre gaz au voisinage de la surface recouvrir, soit
avec la surface en question, de faon provoquer une raction chimique donnant un compos
solide. La temprature du substrat fournit l'nergie d'activation ncessaire pour dclencher la
raction chimique. La gure 1.8 nous prsente les direntes tapes d'un dpt CVD.
Figure 1.8: Schmas de principe d'un dpt MOCVD[23]
Les principaux paramtres contrler lors des dpts CVD sont :
la nature et la temprature du substrat,
la composition chimique des produits de dpart,
le ou les ux de gaz,
la pression totale,
la gomtrie de la chambre de raction.
Il existe des variantes de la CVD classique, par exemple la LPCVD (Low Pressure CVD) pour
laquelle les dpts s'eectuent basse pression ou bien encore la HPCVD (High Pressure CVD)
qui au contraire permet de raliser des dpts haute pression. Lorsque les dpts sont raliss
pression atmosphrique, on parle de APCVD (Atmospheric Pressure CVD). On peut aussi
utiliser un plasma pour rduire la temprature de dpt tout en augmentant la qualit des
couches ralises, on parle alors de PECVD (Plasma Enhanced CVD)
De plus, la nature des produits volatiliss a donn lieu au procd MOCVD, technique de
dpt des couches minces utilisant des prcurseurs organomtalliques permettant d'abaisser
considrablement les tempratures de dpts.
Les principaux avantages de ces techniques sont de permettre la cristallisation de lms sans
avoir recours un recuit, de pouvoir contrler la composition durant le dpt, de raliser un
dpt d'paisseur et de composition uniformes possdant en plus une excellente adhrence.
Cependant, ces techniques ont l'inconvnient de donner des lms contamins par les rsidus des
prcurseurs (par exemple de l'hydrogne) et celui d'avoir une temprature de raction souvent
leve.
Conclusion
L'objectif de ce chapitre tait d'orir une rapide vue d'ensemble des connaissances existantes
sur le ZnO, en passant en revue les direntes proprits de ce matriau. On a pu voir que le ZnO
est un matriau semi-conducteur grand gap, se cristallisant gnralement selon une structure
wurzite. On a pu mettre en avant sa qualit de conducteur lectrique, qui cumule une bonne
transparence dans la gamme visible, fait de lui un bon oxyde conducteur transparent. On a pu
voir que le ZnO prsente des proprits pizolectriques, qui dans le cadre de la ralisation de
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CHAPITRE 1. LE ZNO : PROPRITS, CROISSANCE ET TAT DE L'ART 16
DELs base de ZnO, risquent de poser problme en crant un champ lectrique interne venant
perturber le diagramme de bande du dispositif.
Dans un deuxime temps, nous nous sommes intresss aux dirents alliages base de
ZnO pressentis pour la ralisation de DELs, et plus particulirement le ZnMgO. Ces alliages
permettent une matrise du gap du matriau tout en conservant des paramtres de maille proches
de ceux du ZnO, permettant entre autre la ralisation de puits quantiques. On a pu voir que
mme si la structure naturelle de MgO est cubique, pour des concentrations faibles de Mg, on
arrive conserver une structure de type wurzite pour un alliage de ZnMgO.
Dans un troisime temps, nous avons dcrit succinctement les direntes techniques de crois-
sances dont seront issus les chantillons que nous observerons dans la suite de ce manuscrit.
Fort de ces quelques connaissances sur le matriau ZnO, nous allons pouvoir nous atteler
ce qui a t le centre de cette thse, savoir la luminescence du ZnO. Nous commencerons par
faire un rappel de la luminescence dans les matriaux semi-conducteurs au chapitre deux, avant
de nous pencher plus prcisment sur le cas du ZnO au chapitre trois.
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Chapitre 2
La luminescence dans les semi-conducteurs
Introduction
Nous avons pu voir dans le chapitre prcdent les proprits gnrales du ZnO, telle que sa
structure cristalline et de bande, ses proprits lectriques et pizolectriques, ainsi que di-
rentes mthodes d'laboration. Nous allons dsormais nous pencher sur l'aspect qui reprsente
le coeur de l'tude que nous avons ralise dans le cadre de cette thse, savoir la luminescence
des matriaux semi-conducteurs. Pour cela, le principal outil employ fut la photoluminescence
(PL).
La photoluminescence est une technique de caractrisation non destructive, rapide, permet-
tant d'obtenir de nombreuse informations sur un chantillon. Elle permet, entre autre, d'identier
un matriau, d'extraire la composition d'un alliage, de mesurer des concentrations de dopants
mme trs faibles (par exemple, M. Tajima a t capable de mesurer des concentration de bore
de l'ordre de 1x10
11cm
3dans le silicium[24]), d'valuer la cristallinit d'un matriau ou encore
d'identier des impurets ou des dfauts particuliers.
Le principe est d'exciter un matriau semi-conducteur avec des photons d'nergie suprieure
la largeur de bande interdite du dit matriau, et d'tudier les photons rmis.
Nous allons tout d'abord dcrire le montage exprimental classique utilis dans une exp-
rience de photoluminescence, ainsi que les dirents types d'exprience existants ce jour et les
informations qu'on peut en retirer.
Nous nous pencherons ensuite sur la thorie de la luminescence des matriaux semi-conducteurs,
l'origine et les direntes sortes de recombinaisons observables. Nous ferons aussi le point sur
les transitions non radiatives qui, du fait de leur nature, sont plus diciles tudier.
Finalement, nous donnerons les outils d'interprtation et leurs bases thoriques qui nous
permettent d'extraire des informations des expriences de PL que nous tudierons dans la suite
de ce manuscrit.
2.1 Le montage exprimental
Comme on l'a dit prcdemment, le principe de la PL est d'exciter un matriau l'aide
de photons pour tudier l'mission rsultante et ainsi obtenir des informations sur le matriau.
On comprend bien qu'il y a donc deux parties essentielles dans une exprience de PL, la partie
mettant les photons d'excitation et la partie collectant le signal. La gure2.1 nous prsente un
schma de principe d'une exprience de photoluminescence telle que celle qui a t utilise pour
obtenir les dirents spectres que nous prsenterons ultrieurement.
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CHAPITRE 2. LA LUMINESCENCE DANS LES SEMI-CONDUCTEURS 18
Figure 2.1: Schma de principe d'une exprience de photoluminescence
Pour ce qui est de la source de photons, il est ncessaire que l'nergie des photons mis soit
au moins gale la valeur de la bande interdite du matriau pour fournir aux lectrons de la
bande de valence l'nergie ncessaire au passage de la bande de valence la bande de conduction.
On utilise gnralement une lampe ou un laser. L'utilisation d'un laser est souvent prfre car
elle permet d'obtenir une mission de photons monochromatiques contrairement une lampe
qui possde un spectre plus riche. Il est ainsi plus facile de soustraire le spectre de la source
du signal rcupr. De plus, il existe des sources laser dont la longueur d'onde peut tre varie
et d'autres dont on peut contrler la dure de l'mission (on parle alors de laser puls), nous
verrons dans la suite en quoi de telles sources sont utiles. Dans le cas du ZnO, du fait de son
gap important, des photons UV sont ncessaires, ce qui limite la gamme de sources utilisables.
Dans notre cas, nous avons utilis comme source la raie 488 nm d'un laser argon aprs l'avoir
fait passer dans un cristal non linaire pour en doubler l'nergie. On obtient ainsi une mission
laser 244 nm, ce qui est largement susant pour exciter le ZnO.
On guide ce faisceau l'aide de miroirs et de lentilles pour le focaliser sur une zone de
l'chantillon tudier. Lorsque les optiques sont correctement rgles, la taille du faisceau sur
l'chantillon est d'environ 50 m de diamtre. Du fait de l'absorption du ZnO la longueur
d'onde de notre laser[12], la longueur d'absorption est d'environ 50 nm ce qui nous donne une
ide sur le volume sonde par PL. Cependant, les charges photognres peuvent se dplacer
au sein du matriau, c'est ce qui t observ dans des chantillons de nanols de ZnO[25]. La
zone sonde en est donc plus grande que la zone d'absorption et dicile valuer prcisment.
Le signal rmis est alors collect et guid vers la fente d'entre du spectromtre grce
un jeu de lentilles. Le spectromtre se charge alors de disperser les direntes longueurs d'onde
composant le signal pour envoyer ces informations vers un capteur CCD ou un photomultipli-
cateur reli un ordinateur qui reconstruit le spectre. Nous allons maintenant nous intresser
au fonctionnement et la prcision que l'on peut atteindre avec un spectromtre en fonction de
ses caractristiques.
Le spectromtre, fonctionnement et prcision
Pour collecter et tudier le signal mis par l'chantillon, on utilise gnralement un spec-
tromtre, qui est compos d'un monochromateur qui disperse le rayonnement, coupl avec un
instrument qui rcupre le signal pour en refaire une image, en gnral il s'agit d'une camra
CCD ou d'un tube photomultiplicateur.
Le monochromateur est la composante dterminante du montage exprimental. Son ouver-
ture, sa dimension, le choix du rseau qu'il contient et la taille des fentes d'entre et de sortie
dterminent la prcision qu'il va tre possible d'obtenir lors de la sparation des direntes
longueurs d'onde composant le spectre de la lumire mise par l'chantillon.
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CHAPITRE 2. LA LUMINESCENCE DANS LES SEMI-CONDUCTEURS 19
La gure2.2 reprsente un schma de principe d'un monochromateur. Il comprend une fente
d'entre, un premier miroir parabolique, le rseau diractant, un second miroir parabolique et
une fente de sortie. Les caractristiques essentielles d'un monochromateur sont :
la taille des fentes
le nombre de traits par millimtre du rseau diractant
la focale des miroirs
Il est noter qu'au lieu d'un rseau diractant, un prisme ou un interfromtre peuvent tre
utiliss. Nous nous contenterons de dtailler le cas du rseau diractant, qui correspond nos
conditions d'exprimentation.
Figure 2.2: Schma d'un monochromateur
Nous allons nous chercher connatre la prcision d'un monochromateur en fonction de ses
caractristiques .
Prenons un rseau de N fentes et deux faisceaux lumineux parallles L1 et L2 de longueurd'onde arrivant sur deux fentes successives du rseau. Notons d le pas du rseau, l'angled'incidence et l'angle de diraction, la gure2.3 nous prsente cette situation.
Figure 2.3: valuation de la dirence de chemin optique des rayons diracts par deux fentes
conscutives
La dirence de chemin optique entre L1 et L2 aprs diraction est de
= d (sin () sin ()) = m (2.1)
avec m l'ordre de diraction.
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CHAPITRE 2. LA LUMINESCENCE DANS LES SEMI-CONDUCTEURS 20
Pour chaque onde on a donc un dphasage de = 2pi , alors on peut crire l'amplitude dusignal diract par les N fentes du rseau au premier ordre
A = 1 + exp (i) + exp (2i) + ...+ exp ((N 1) i)
A =1 exp (iN)1 exp (i) = exp
((N 1) i
2
)( sin (N2 )sin(2
) )Ce qui nous donne pour l'intensit mesure du signal
I =| A |2= sin2(
Npi
)sin2
(pi
)(2.2)
Nous allons maintenant chercher calculer i la largeur angulaire de l'intensit diractepour une longueur d'onde i, un angle de diraction i. En drivant l'quation 2.1 x,on obtient
= d cos (i) i
De l'quation 2.2, on dduit que l'intensit du signal diract est maximale pour = mi etnulle pour =
(m + 1N
)i comme on peut le voir sur le graphique2.4. L'cart entre un maximum
de l'intensit et l'annulation la plus proche est donc de = iN .
Diffrence de chemin optique ()
Inte
nsi
t lu
min
eu
se di
ffra
cte
(I)
=/N
m
Figure 2.4: Intensit diracte en fonction de la dirence de chemin optique
Ce qui nous donne donc pour
i =i
dN cos (i)
Si on trace l'intensit diracte en fonction de l'angle de diraction, on obtient le graphique 2.5.
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CHAPITRE 2. LA LUMINESCENCE DANS LES SEMI-CONDUCTEURS 21
Angle de diffraction ()
Inte
nsi
t lu
min
eu
se di
ffra
cte
(I)
=/(Ndcos(i))
i
Figure 2.5: Intensit diracte en fonction de l'angle de diraction pour une longueur d'onde
donne
On comprend donc que le signal diract de deux longueurs 1 et 2 ne pourra tre rsoluque si l'cart entre leurs angles de diraction respectifs est suprieur la largeur angulairede chacun des pics. On arrive alors la relation donnant la rsolution chromatique de notre
systme
mNLa rsolution augmente donc si on se place l'ordre 2 de diraction, mais l'intensit recueillie
diminue drastiquement. On comprend aussi que pour un faisceau lumineux donn, plus le rseau
diractant possde une forte densit de fentes, plus la rsolution est grande. La comparaison de
spectres eectus en un mme point d'un chantillon de ZnO avec deux rseaux dirents, un
de 600 traits par millimtre et un autre de 1800 traits par millimtre, montre sur la gure2.6
nous prouve cet tat de fait. La taille de la zone illumine du rseau tant la mme dans les
deux cas, la rsolution en longueur d'onde a t amliore d'un facteur 3 grce au changement
de rseau.
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CHAPITRE 2. LA LUMINESCENCE DANS LES SEMI-CONDUCTEURS 22
Figure 2.6: Comparaison de deux spectres de PL de ZnO eectus en un mme point avec deux
rseaux dirents
Maintenant que nous connaissons le pouvoir de rsolution d'un monochromateur en fonction
du rseau qui est utilis, nous allons nous intresser l'importance de la focale des miroirs (et
donc de la taille du monochromateur) et de la taille des fentes d'entres et de sortie. La gure
nous donne une vue schmatique du parcours optique avant la fente de sortie.
Figure 2.7: Schma du parcours optique avant la fente de sortie
On a toujours l'angle de diraction, f est la focale du miroir et x la position de l'image.On a donc :
x = f tan ()
soit x = f
cos ()
dou`
x=
d cos3 ()
mfw d
mfsi on suppose 0La gure2.8 nous montre la dirence observable entre deux spectres raliss avec des rseaux
quivalents, mais en augmentant la focale des miroirs.
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3,35 3,36 3,37 3,381E-4
1E-3
0,01
0,1
1 55 cm de focale 2 m de focale
PL In
ten
sity
(ar
b.u
nits
)
Energy (eV)
AZnO 80 recuit 700C
Figure 2.8: Inuence de la focale des miroirs d'un monochromateur sur la rsolution d'un
spectre
Le plus petit x observable correspond la taille des fentes , on a donc une rsolution en qui peut s'crire de la faon suivante :
min =da
mf
avec a la taille des fentes.
Communment, nous avons utilis un spectromtre de 0.55 m de focale avec deux rseaux
changeables, un 600 traits par millimtre et un autre 1800 traits par millimtre avec
des fentes de 50 m ; ce qui nous donne des rsolutions en longueur d'onde au premier ordre
de, respectivement, 1.5 101nm et 5 102 nm. De plus, grce une collaboration avec lelaboratoire du GEMAC, nous avons pu proter d'un banc de PL haute rsolution comprenant
deux monochromateurs de 1 mtre de focale avec des rseaux de 1800 traits par millimtres.
Ce montage, avec des fentes de 20 m, permet d'obtenir une rsolution en longueur d'onde au
premier ordre de 5 103 nm. Pour ne pas tre limit en rsolution par la taille des pixels d'unecamra CCD, on lui prfre l'utilisation d'un photomultiplicateur.
L'mission d'un matriau semi-conducteur varie avec la temprature de mesure, une partie
des recombinaisons ne sont visibles qu' basse temprature et les recombinaisons non radiatives
s'activent avec la temprature, diminuant l'intensit de la luminescence. Il est donc frquent
de trouver un systme de refroidissement dans un montage de PL. Dans notre cas, nous avons
utilis un cryostat refroidi l'hlium liquide permettant de descendre une temprature de 4.2
K coupl un systme de chauage permettant de faire varier la temprature jusqu' 300 K.
Les dirents types d'exprience de luminescence
On direncie plusieurs types de photoluminescence suivant le moyen d'excitation, la taille
de la zone qui est observe ou encore la faon dont les spectres sont rcuprs.
La plus courante et qui est aussi celle que nous avons mise en oeuvre le plus souvent, est
la photoluminescence macroscopique continue. Pour ce faire, on utilise une source continue de
photons dont l'nergie est suprieure au gap. L'acquisition des spectres est ensuite ralise
l'aide d'un spectromtre et d'une camra CCD comme dcrit plus haut. Un photomultiplicateur
peut parfois remplacer la camra.
En parallle de la photoluminescence macroscopique, il existe des expriences de photolu-
minescence microscopique o on concentre le faisceau de la source par le biais d'un objectif
de microscope. Ceci permet de sonder une zone beaucoup plus rduite (de l'ordre de quelques
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microns), mais ncessite une mise en oeuvre plus lourde. Il faut un systme de dtection sup-
plmentaire pour observer le positionnement du faisceau sur l'chantillon, la collection de la
lumire mise par l'chantillon est plus dicile et le systme est sensible aux vibrations.
Comme on a pu le dire plus haut, il existe des sources laser dont on peut contrler, dans une
certaine mesure, la longueur d'onde d'mission. Ceci permet d'eectuer des expriences d'ex-
citation de photoluminescence, c'est dire que l'on fait varier l'nergie des photons incidents
et que l'on mesure la luminescence une longueur d'onde donne pour avoir une information
sur le type de canaux d'mission dont dpend la luminescence que l'on observe. Il existe aussi
des expriences de photoluminescence slectives, o cette fois ci on va xer l'nergie de l'exci-
tation pour observer le specte correspondant. Ceci permet, entre autre, de relier une transition
excitonique sa transition deux lectrons.
La photoluminescence est un processus hors quilibre, c'est--dire qu'il faut amener le sys-
tme dans un tat excit pour qu'il mette des photons en revenant son tat d'quilibre.
C'est donc un phnomne qui possde une dure de vie variable selon le type d'mission. La
photoluminescence rsolue en temps s'intresse cet aspect. En utilisant une source pulse qui
met des photons durant un court laps de temps, couple avec une camra qui peut mesurer
l'volution temporelle du signal plutt que de l'accumuler sur un temps important par rapport
au temps caractristique de dsexcitation, on peut observer la dcroissance du signal mis par
l'chantillon aprs qu'il ait t excit. Ceci permet d'obtenir des informations sur le temps de
vie des porteurs en fonction de la longueur d'onde d'mission, ce qui renseigne sur le type de
recombinaison en jeu et permet entre autres de mettre en vidence la prsence de transitions
non radiatives.
Pour faire luminescer un semi-conducteur, on peut utiliser d'autres mthodes que l'excitation
optique. Par exemple, on peut utiliser un courant lectrique, on parle alors d'lectroluminescence.
C'est le phnomne qui est exploit dans les diodes lectroluminescentes, mais il ncessite beau-
coup de travail sur le matriau pour tre mis en oeuvre (ralisation d'une jonction p-n, prise de
contact, banc de mesure particulier pour analyser l'mission ...). On peut aussi utiliser un canon
lectrons comme source d'excitation, on parle alors de cathodoluminescence. On utilise en
gnral le canon lectrons d'un microscope lectronique balayage (MEB), ce qui permet d'un
ct de faire des images MEB de l'chantillon et plus particulirement de la zone observer, et
de raliser ensuite des spectres en dirents points ou sur des zones tendues. Une telle technique
possde les inconvnients classiques d'une mesure MEB, savoir le petit volume de l'enceinte
et donc des chantillons tudis, la ncessit d'extraire les charges de l'chantillon, couple aux
contraintes de la collection de la lumire qui ncessite des rglages trs ns. Cependant, cette
technique est extrmement utile pour observer des nanostructures.
On a pu voir qu'il existe de nombreux moyens d'exciter un matriau pour le faire luminescer
et aussi de nombreux moyens d'tudier le signal qu'il met en fonction des informations que l'on
cherche obtenir. Nous allons maintenant nous intresser la thorie de l'mission de photons
par un matriau, les dirents types de recombinaisons qui existent et leurs proprits.
2.2 Les dirents types de recombinaisons radiatives
La luminescence correspond l'mission de photons autre que celle relative au rayonnement
du corps noir. Pour ce faire, il faut que le systme soit dans un tat hors quilibre et c'est en
revenant l'quilibre qu'il met des photons. On peut utiliser dirents moyens d'excitation
pour amener le systme hors quilibre, par exemple un courant lectrique, on parle alors d'lec-
troluminescence, un faisceau d'lectrons, on parle alors de cathodoluminescence, un frottement
mcanique, on parle alors de triboluminescence ou encore des photons, on parle alors de pho-
toluminescence. La luminescence est une proprit que l'on retrouve principalement dans les
matriaux possdant un gap direct (i.e. pour lequel le maximum de la bande de valence est
align avec le minimum de la bande de conduction), car l'mission de photon se fait de manire
privilgie vecteur d'onde constant. La luminescence de matriau gap indirect est possible
bien que peu probable. Dans le cadre de notre tude, nous avons utilis des expriences de pho-
toluminescence pour caractriser nos chantillons. Dans ce cas, l'absorption d'un photon avec
une nergie suprieure au gap du matriau entrane un lectron de la bande de valence vers la
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bande de conduction, laissant un trou dans la bande de valence. C'est un processus trs rapide
et qui est suivi par la thermalisation de l'lectron et du trou vers des tats d'nergie plus faible
via l'mission de phonons pour nir par la recombinaison radiative ou non de l'lectron et du
trou. Ce dernier processus possde un temps caractristique du type de recombinaison mis en
jeu. On parle de temps de vie des porteurs.
Nous allons nous intresser ici la thorie de la luminescence, dtailler les dirents types
de recombinaisons radiatives observables, leurs origines et leurs proprits. Nous nous penche-
rons aussi sur le problme de l'mission non radiative qui est en gnral relie au dsordre et
aux dfauts prsents dans le matriau, bien qu'une partie des dfauts soient des centres de
recombinaisons radiatives.
2.2.1 L'exciton libre
L'exciton
L'exciton est une quasi particule neutre, forme d'un lectron li un trou par interaction
coulombienne, qui existe dans les cristaux non mtalliques et certains liquides[26]. Un exciton
peut se former lors de l'absorption d'un photon d'nergie suprieure ou gale au gap, l'lectron
photognr dans la bande de conduction s'associant avec le trou laiss dans la bande de valence.
Pour que cela soit possible, il faut que le matriau soit de susamment bonne qualit cristalline.
L'nergie de liaison de l'lectron avec le trou est appele nergie de liaison excitonique. Cette
nergie varie selon que le trou en jeu dans l'exciton provient de la bande de valence A, B ou C
(on parlera alors d'exciton A, B ou C) ; savoir que l'exciton A est le plus probable. Si dans la
suite rien n'est prcis, il faudra comprendre qu'il s'agit d'excitons A.
L'exciton peut donc tre compar l'atome d'hydrogne, avec pour dirence majeure que
les masses eectives des constituants de ce pseudo atome d'hydrogne sont beaucoup moins
direntes que pour le vrai[27].
On distingue deux types d'exciton en fonction des matriaux[27] :
L'exciton de Frenkel, que l'on trouve dans les matriaux faible constante dilectrique.
Le rayon de Bohr de l'exciton est alors petit (environ de la taille de la maille lmentaire)
du fait de la forte interaction coulombienne. Ce type d'exciton est trs localis et a une
nergie de liaison forte (entre 0.1 eV et 1 eV)
L'exciton de Wannier-Mott, que l'on trouve dans les matriaux forte constante dilec-
trique. Les lectrons de la bande de valence crantent alors l'interaction coulombienne liant
l'exciton, induisant un rayon de Bohr de l'exciton relativement grand (quelques centaines
d'angstrms). Ce type d'exciton est donc dlocalis sur plusieurs mailles lmentaires, de
plus il a une nergie de liaison relativement faible (environ 0.01 eV). C'est ce type d'exciton
qu'on retrouve le plus souvent dans les semi-conducteurs.
La gure 2.9 nous prsente une vue schmatique de ces dirents excitons.
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CHAPITRE 2. LA LUMINESCENCE DANS LES SEMI-CONDUCTEURS 26
Figure 2.9: Reprsentation de la fonction enveloppe d'excitons de Wannier-Mott et de Frenkel
[27]
Le modle hydrognode mne des nergies propres pour l'exciton de la forme[27] :
En = Eg e4
220~21
n2+
~2k2
2(me + mh)
avec Eg
l'nergie du gap,
*
la masse rduite de l'exciton (1/ = 1/me + 1/mh), n le nombre
quantique principal ; le dernier terme de l'quation correspond l'nergie cintique qui induit
l'largissement de la raie de l'exciton libre . Si on nglige le terme li l'nergie cintique
(postulat plausible basse temprature), on peut aussi crire simplement : En = Eg EXn2 avecE
X
l'nergie de liaison excitonique. On a donc :
EX =e4
220~2= 13.6
20(eV)
En utilisant la masse rduite de l'exciton, on peut aussi calculer le rayon de Bohr de l'exciton :
a0 =~0e2
n2
Les valeurs exprimentales de ces constantes se trouvent facilement dans la littrature :
Paramtres
Egap
(eV) 4.3 K 3.436[28], 3.435[29], 3.438[30], 3.437[31], 3.445[32]
nergie de liaison excitonique A EAX
(meV) 60.9[28], 42[29], 60[33], 64[30], 60.4[34], 59.5[34], 60[31], 67[32]
Masse eective de l'exciton
*
(m0
) 0.31[28], 0.20[29]
Rayon de Bohr de l'exciton () 14[28], 22[29]
Table 2.1: Dirents paramtres excitoniques pour le ZnO
Les valeurs pour l'nergie du gap et l'nergie de liaison excitonique qui seront utilises sont,
respectivement, 3.437 eV et 60 meV.
Cette nergie de liaison excitonique importante (pour l'ide, 300 K l'nergie thermique
kBT vaut 25 meV et en comparaison, l'nergie de liaison excitonique du GaN est de 24-25meV) implique que des eets excitoniques sont observables et potentiellement utilisables des
tempratures suprieures 300 K.
La gure 2.10 nous montre une reprsentation visuelle d'un exciton libre. Les excitons pho-
tognrs peuvent aussi se retrouver lis des dfauts (dopants, dislocations ...), nous traiterons
ce cas ultrieurement.
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CHAPITRE 2. LA LUMINESCENCE DANS LES SEMI-CONDUCTEURS 27
Figure 2.10: Schma d'un exciton libre[26]
Le polariton et les bandes de polariton
Un polariton est un complexe rsultant de l'interaction polarisante entre une onde lectroma-
gntique et un oscillateur rsonnant la mme frquence. L'oscillateur peut tre un ou plusieurs
atomes, lectrons, trous ou leurs combinaisons. Les polaritons peuvent donc dcrire l'interaction
entre excitons et photons, phonons optiques et photons ou bien encore photons et plasmons[26].
Les phonons sont des modes de vibrations collectives des atomes formant le cristal, les plasmons
sont des oscillations collectives des porteurs libres. Pour notre tude, nous nous intresserons
au cas de l'interaction excitons-photons (car observable dans le cas de l'exciton libre du ZnO).
La gure 2.11 nous montre les direntes courbes de dispersion ; celle des excitons libres est
parabolique alors que celle des photons est une droite. Au niveau de l'intersection de ces deux
courbes, la courbe de dispersion des polaritons prsente un maximum d'interaction entre l'ex-
citon et le photon. Avant le coude de la courbe de dispersion des polaritons, la particule se
comporte comme un photon alors qu'aprs elle se comporte comme un exciton libre[35]. Des
transitions depuis la branche basse de la courbe de dispersion des polaritons (Lower Polariton
Branch ou LPB en anglais) comme depuis la branche haute (Upper Polariton Branch ou UPB
en anglais) sont possibles.
Figure 2.11: Courbes de dispersion des polaritons (courbes en pointills), des excitons libres et
des photons (courbes en trait plein)[35]
Diagramme de conguration et phonon
Un phonon est une quasi particule reprsentant un quantum d'nergie de vibration dans un
cristal. Il existe deux types de phonons dans un solide : des phonons acoustiques et opti-
ques ; ces dirents types de phonons pouvant tre longitudinaux ou transverses. Les phonons
acoustiques correspondent aux ondes sonores se propageant dans le rseau cristallin. Les pho-
nons optiques, quant eux, sont observables dans des cristaux comportant plusieurs atomes par
maille. On les dsigne phonons optiques car dans les cristaux ioniques, ils sont facilement excits
par les ondes lumineuses.
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CHAPITRE 2. LA LUMINESCENCE DANS LES SEMI-CONDUCTEURS 28
Pour comprendre l'importance des phonons dans le cadre des recombinaisons radiatives,
nous allons introduire un type de reprsentation qu'on appelle diagramme de coordonnes de
conguration. Ceci correspond reprsenter l'nergie potentielle d'un atome en fonction de son
positionnement dans le rseau. L'ide est qu'un atome dans un rseau se trouve dans un envi-
ronnement qui n'est pas statique, sa position oscille autour d'une position moyenne entranant
des variations du champ lectromagntique du cristal[26].
Pour plus de simplicit, nous nous contenterons du cas une dimension et appliquerons
l'approximation harmonique. L'nergie potentielle des dirents tats de l'atome correspond
alors des paraboles. La gure 2.12 prsente l'nergie potentielle d'un atome pour son tat
fondamental et son premier tat excit. x0 reprsente la position moyenne de l'atome dans sontat fondamental, et x0 celle dans son premier tat excit. Gnralement, x0 et x
0 sont dirents.
A l'quilibre, un lectron de l'atome se trouve au minimum de potentiel a quand l'atome est
stationnaire dans un cristal stationnaire (hypothse cohrente basse temprature). Lorsque
l'atome se trouve excit (par exemple par un photon incident), l'lectron va passer de l'tat
fondamental au premier tat excit, cette transition est beaucoup plus rapide que la vibration
du rseau, elle se fait donc x constant, sur le schma, l'lectron se retrouve en b. b ne correspond
pas au minimum de l'nergie potentielle du premier tat excit, il y a alors relaxation de b vers
c. L'atome se dplace alors de x = x0 x0, l'nergie perdue dans ce processus est dissipesous forme de dplacement de l'atome i.e. de phonon(s). L'lectron peut revenir dans son tat
fondamental via l'mission d'un photon (c d ) et relaxation grce l'mission de phonon(s)(d a). Ce modle explique le dcalage en nergie entre l'absorption et l'mission (ou dcalagede Stokes).
Figure 2.12: Diagramme des coordonnes de conguration dans un cas mono dimensionnel[26]
Sur la gure 2.13, on a rajout dirents tats vibrationnels accessibles pour l'tat fondamen-
tal et le premier tat excit. Mme si l'absorption (ou l'mission) depuis l'tat vibrationnel nul
est plus probable, celle depuis des tats vibrationnels plus levs (reprsent par les ches en
pointills) est possible. Ce phnomne devient de plus en plus probable mesure que les niveaux
vibrationnels se remplissent avec l'augmentation de la temprature, expliquant l'largissement
des raies (d'mission ou d'absorption) avec l'augmentation de la temprature[27]. Il est noter
que pour plus de simplicit, nous n'avons reprsent qu'un type de niveaux vibrationnels.
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CHAPITRE 2. LA LUMINESCENCE DANS LES SEMI-CONDUCTEURS 29
Figure 2.13: Diagramme des coordonnes de conguration avec un type de niveau vibrationnel
reprsent par les ligne horizontales[27].
Les phonons de type Longitudinaux Optiques (LO) sont favoriss car ils produisent le champ
de polarisation le plus fort [26], donc le changement de potentiel par unit de dplacement le
plus important. C'est pourquoi en PL, on voit principalement les rpliques phonons associes
aux phonons LO.
Bien qu'on ait introduit la notion de phonon dans la partie relative aux excitons, ils n'y sont
pas cantonns. Toute recombinaisons radiatives peut se faire via l'mission de phonon(s), on
verra aussi plus tard qu'ils peuvent aussi jouer un rle dans les transitions non radiatives.
2.2.2 Les excitons lis
Comme on l'a dit prcdemment, un exciton peut se retrouver li des dfauts tendus,
des impurets ou des dopants ; plutt que d'tre libre (et donc dlocalis sur l'ensemble du
matriau).
Une faon de visualiser la liaison d'un exciton sur un site est la suivante : le dfaut vient
crer un puits de potentiel d'une profondeur Ei, sur lequel un exciton peut se piger. Cet tattant d'une nergie infrieure celui de l'exciton libre, il est plus stable et donc favoris. Cette
image simple permet de comprendre les direntes caractristiques de transitions relatives des
excitons lis :
Dans ce modle, on s'attend ce que ces transitions soient plus importantes que celles
lies aux excitons libres (dans la limites des sites disponibles), ce qui est communment
observ.
L'nergie d'une transition relative un exciton li aura pour nergie celle d'une transition
relative un exciton libre diminue de la profondeur du puits de potentiel Ei, qu'on appelleaussi nergie de localisation.
Eexciton lie = Eg EX Ei Avec l'augmentation de la temprature, l'nergie thermique fournie au systme va per-
mettre de dlocaliser les excitons lis de leur site. L'intensit de l'mission des excitons lis
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CHAPITRE 2. LA LUMINESCENCE DANS LES SEMI-CONDUCTEURS 30
va donc diminuer au prot de celle des excitons libres. La gure 2.14 nous montre l'vo-
lution en temprature du bord de bande d'un chantillon de ZnO. On y voit clairement
la chute de la luminescence relative aux excitons lis et l'augmentation relative de celle
correspondant aux excitons libres (la diminution globale de l'intensit de luminescence
provient de l'activation de sites non radiatifs dont nous discuterons au paragraphe 2.2.7).
3,26 3,28 3,30 3,32 3,34 3,36 3,38 3,40
100
1000
10000
100000
Excitons lis
T_10K T_15K T_20K T_30K T_40K T_50K T_60K T_70K T_80K T_90K T_100K T_110K T_120K T_130K T_140K T_150K T_160K T_180K T_200K
PL In
ten
sity
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b.u
nits
)
Energy (eV)
fente 30m600 traits0,25W/cm1s
Exciton libre
Figure 2.14: volution en temprature du bord de bande d'un chantillon de ZnO : disparition
des transitions relatives aux excitons lis au prot des recombinaisons excitoniques libres.
On en trouve une description un peu dirente dans le livre Optical process in Semiconductors[26],
un exciton li y est dcrit comme tant (dans le cas d'un site donneur) un trou libre combin
avec un donneur neutre formant ainsi un ion excitonique charg. Le trou associ se dplaant
dans le champ lectrostatique du diple xe, dtermin par la position instantane de l'lectron,
se dplace aussi autour du donneur comme reprsent dans la gure 2.15. La mme chose est
envisageable pour un site accepteur en inversant trou et lectron. Dans la suite, on notera DX
les transitions relatives un exciton li sur un donneur neutre, et AX pour celles relatives un
exciton li sur un accepteur neutre.
Figure 2.15: Vue schmatique d'un exciton li sur un donneur[26]
Tout comme l'exciton libre, les excitons lis peuvent tre dans un tat excit ou rotationnel,
donnant lieu des missions des nergies suprieures mais moins probables (donc moins in-
tenses). Le cas d'excitons lis des impurets ionises est aussi possible, on notera ces transitions
D+X et AX (respectivement pour un site donneur ionis et pour un site accepteur ionis).Il est possible d'extraire une concentration de dopants du rapport entre l'intensit de la
raie excitonique lie relative au dopant et de celle de l'exciton libre. Ceci fournit un outil de
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CHAPITRE 2. LA LUMINESCENCE DANS LES SEMI-CONDUCTEURS 31
caractrisation trs rapide, facile mettre en oeuvre et puissant. Toute fois ceci ncessite des
courbes d'talonnage, qui ne sont pas forcment aises obtenir, et des pr-requis (grande qualit
de matriau pour voir l'exciton libre basse temprature, connaissances avances du spectre du
matriau ...) qui nous empche d'appliquer cette mthode au ZnO.
Mais les recombinaisons excitoniques ne sont pas les seules recombinaisons radiatives obser-
vables que l'on peut observer dans un semi conducteur.
2.2.3 Les transitions deux lectrons
Lorsqu'une recombinaison excitonique lie un dfaut (donneur ou accepteur) a lieu, le plus
gnralement, le dfaut retrouve alors son tat fondamental (1s). Il est aussi possible que la
recombinaison se fasse en laissant le site dans un tat excit (gnralement 2s ou 2p). Dans le
cas d'un dfaut donneur, l'lectron li au donneur passe alors de son tat fondamental un tat
excit lors de la recombinaison. Ce type de transition est appel une transition deux lectrons
(on trouve gnralement dans la littrature le terme de two electrons satellite ou TES) et
permet d'accder l'nergie de ionisation du dfaut en question.
Dans le cadre de l'approximation des masses eectives, en supposant que le dfaut suit un
comportement de type hydrognode, la dirence d'nergie entre la transition un lectron
(note pour un donneur DX) et celle deux lectrons (note toujours dans le cadre d'un
donneur (DX)2e) vaudra[35] :
EDX E(DX)2e = ED(11
n)
Les TES observables provenant en gnral des niveaux n=2 (en fait le plus souvent 2p, les
TES relies au niveau 2s tant d'intensit plus faible), cette dirence d'nergie vaut alors
34EDet permet donc une valuation rapide de l'nergie d'ionisation du site donneur. Il est noter
qu'on va avoir en fait la superposition des raies lies aux niveaux 2p1, 2p0 et 2p1 (en plus decelle lie 2s) ce qui vient grandement gner l'observation de ces raies ; seules des mesures en
champs magntiques permettent d'tre catgorique dans ce cas.
Dans cette approximation, on peut exprimer l'nergie d'ionisation par rapport la constante
de Rydberg [35] :
ED = R =
m0r
Ry
Pour tre tout fait juste, il faudrait rajouter un terme Ecc correspondant la dviationdu niveau 1s par rapport au modle hydrognode ; ce terme de correction est appel correction
de cellule centrale[36]. Ceci nous donne :
ED = R + Ecc
Pour GaAs, ce terme de correction ne dpasse pas 0.2 meV[36], nous nous permettrons donc
de le ngliger en premire approximation.
Il est noter qu'en 1960, J.R. Haynes a propos une loi empirique permettant de relier
l'nergie d'ionisation d'un dfaut l'nergie de localisation d'un exciton sur ce mme dfaut[37] :
Eloci = Eionisationi +
avec et des constantes. Cette loi empirique a ensuite t vrie par de nombreux groupesde recherche ; sa validit pour les excitons lis des donneurs neutres ou ioniss dans ZnO a
t dmontre par le groupe de Meyer et al.[38]. Ils ont obtenu des valeurs pour et de,respectivement, 0.37 et -4.2 meV pour des donneurs neutres et de 0.50 et -23 meV pour des
donneurs ioniss. Les valeurs obtenues pour les donneurs neutres sont en accord avec celles
donnes par Schildknecht et al.[39] et par Meyer et al. pralablement[7].
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CHAPITRE 2. LA LUMINESCENCE DANS LES SEMI-CONDUCTEURS 32
2.2.4 Les recombinaisons bande bande
Dans un matriau semi-conducteur parfait, les lectrons et les trous se thermalisent et s'ac-
cumulent aux extrema de la bande de conduction et de valence. Si le matriau possde un gap
direct et que les transitions de diple lectrique sont possibles, alors la paire lectron/trou aura
une forte probabilit de se recombiner radiativement. Dans le cas d'un matriau gap indirect,
une recombinaison radiative ne pourra se faire que via l'mission conjointe de phonon(s), dont la
probabilit est faible compare celle des recombinaisons non radiatives. C'est pour cela qu'en
rgle gnrale, on dit d'un matriau gap indirect qu'il ne luminesce pas. L'mission bande
bande correspond la recombinaison d'lectrons libres et de trous libres depuis leur bande
respective[35].
Ce type d'mission n'est pas observable dans ZnO (ce matriau tant encore loin d'tre
parfait) basse temprature. A plus haute temprature (i.e. 300 K), l'exciton libre domine
(l'nergie thermique n'tant pas susante pour dissocier la paire excitonique), cette luminescence
n'est donc pas observable.
2.2.5 Les recombinaisons bande-niveau
Il s'agit de la recombinaison entre un porteur libre et un porteur localis sur une impuret. Si
le porteur libre est un lectron, on parlera alors de e-A (e dsignant l'lectron libre et A le trou
sur un site accepteur non ionis) ; dans le cas d'un trou libre, on parlera de D-h (D dsignant
l'lectron localis sur un site donneur neutre et h le trou libre). Du fait de la localisation de
porteur sur une impuret, ce genre de transition n'est visible qu' basse temprature avant que
l'impuret ne soit ionise (et donc le porteur dlocalis).
L'nergie d'une telle transition est donne par l'quation :
EeA(hD) = Eg EA(D) + kBT
avec EA(D)l'nergie d'ionisation de l'accepteur (respectivement du donneur) et un coecient
compris entre
12 et
32 [40]. En gnral, on prend =
12 [41, 42, 43], ce qui marche relativement
bien avec les expriences.
2.2.6 Les recombinaisons Paire Donneur Accepteur
On trouve frquemment des sites donneurs et accepteurs dans les matriaux semi-conducteurs ;
ils sont dit compenss car l'quilibre, des lectrons des sites donneurs vont tre capturs (ou
compenss) par des sites accepteurs. On se retrouve alors avec des sites donneurs et accepteurs
ioniss (D+ et A). Lorsqu'on excite optiquement le matriau, il y a cration de charges (deslectrons dans la bande de conduction et de trous dans la bande de valence) qui vont pouvoir
aller se piger sur les sites ioniss, les neutralisant (D+ + e D, et A + h A)[44]. Lorsdu retour l'quilibre, si les fonctions d'onde de l'lectron et du trou pigs se superposent, la
recombinaison est possible donnant lieu une transition qu'on nomme paire donneur accepteur
(DAP) : D+ A } + D+ + A.L'nergie d'une telle transition est donne par la formule [35] :
EDAP = Eg ED EA + e4pi0rDA
avec Eg l'nergie de bande interdite du matriau, ED (A)l'nergie d'ionisation du donneur(respectivement de l'accepteur), rDA la distance entre le donneur et le accepteur. Le terme
e4pi0rDAcorrespond l'interaction coulombienne entre l'lectron et le trou. Les sites donneurs
et accepteurs correspondant normalement des positions du rseau cristallin, la distance rDAprend des valeurs discrtes (dpendantes du type de rseau et des paramtres de maille), une
transition DAP peut donc prsenter une srie discrte de raies zro phonon (ZPL). Toute fois,
il arrive que cette srie ne soit pas rsolue donnant lieu une bande large plutt qu' une srie
de pics. Ceci peut tre d une distance rDA trop importante, la structure discrte n'tantrsolue que pour une valeur de rDAinfrieure 4nm[26].
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CHAPITRE 2. LA LUMINESCENCE DANS LES SEMI-CONDUCTEURS 33
Une autre caractristique lie ce terme coulombien est l'augmentation de l'nergie de la
transition DAP avec l'augmentation de la puissance d'excitation. Car lorsqu'on augmente la
puissance de pompe, la quantit de sites donneurs et accepteurs occups augmente, rduisant
statistiquement la distance rDA. Ce dcalage vers le bleu est caractristique d'une transitionDAP.
Il est possible d'exprimer l'nergie d'une transition DAP en fonction de la concentration de
porteurs majoritaires NA,D[45] :
EDAP = Eg ED EA + N1/3A,Davec = 3
4pi3
e4pi0ne dpendant que du matriau.
La gure2.16 nous donne une reprsentation schmatique des dirents types de transitions
radiatives que nous venons d'voquer.
Figure 2.16: Reprsentation schmatique des direntes transitions radiatives observables
2.2.7 Les transitions non radiatives
Mme si l'objet de ce travail est l'tude de la luminescence du ZnO, et donc de ses re-
combinaisons radiatives, nous ne pouvons pas ngliger qu'une paire lectron-trou peut aussi se
recombiner de manire non radiative. Ceci peut arriver lorsque le matriau, bien que possdant
un gap direct, est dsordonn.
Les recombinaisons non radiatives prsentent un problme fondamental. Contrairement une
recombinaison radiative, concept bien dni et facilement observable, une recombinaison non