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Récit d'un voyage au Magreb en 1968-69. Maroc, Algérie, Tunisie et Lybie. Maroc, le 17 octobre 1968 Nous quittons définitivement l' Europe pour l'Afrique du Nord. A Ceuta, de l'autre côté du détroit de Gibraltar , nous retrouvons une autre ville espagnole. Mais déjà, nous sentons l' Arabie. Les klaxons sont d'une plus grande impertinence, et les receleurs nous suivent comme des mouches. Nous achetons de l'argent marocain sur le marché noir. A la frontière, les gardes frontières ne vous reçoivent pas. Ils restent assis et vous devez vous déplacer d'un guichet à l'autre ou vous laisser introduire parc un aide officieux qui en retirera quelques backchich. Nous faisons monter notre receleur arabe qui se rend à Tetuan ainsi qu'un couple étrange de voyageurs britanniques. A Tetuan, nous prenons le thé à l'amante dans un jardin fleuri puis disparaissons dans les rues enchevêtrées des souks. La diversité des populations est ici sans pareil. Nous retrouvons notre auto à la station shell ainsi que notre ami qui nous ammène chez un assureur espagnol où nous assurons notre auto pour un prix dérisoire, puis nous quittons pour Martil. Martil est une plage à 10 km de Tetuan où nous passerons la nuit. Martil est une petite ville toute blanche, aux rues calmes, pleines de fraîcheur, derrière une plage merveilleuse. Nous passons la nuit sur les terrains maintenant déserts de la station balnéaire. 18 octobre, Tetuan Retour à Tetuan, visite du palais royal où l'ancien "arabisme" plein de finesse et de subtilité côtoie l'arabisme moderne, sans saveur. Puis nous prenons la route de Meknes. A Chechaouen, nous apercevons notre ami hippie d'origine suisse que nous faisons monter. Plus loin, un anglais que nous avons vu ailleurs et qui vient rejoindre notre groupe. Nous faisons route jusqu'au Ouezzane et profitons de ce trajet pour mieux espionner le caractère de nos passagers. Le suisse est plein d'intérêt. Il voyage avec presque rien. Il n'a qu'un sac de couchage, une pipe et quelques feuilles pour fumer, des papiers et c'est tout. Nous les laissons à Ouezzane après avoir échangé beaucoup de trucs. Sur la route de Meknes, nous faisons halte à Sidi-Kacem où une foire quelconque se déroule. Des amuseurs bédouins opèrent ici et là mais ce qui retient notre attention, c'est un orchestre très primitif dont les rythmes sont excitants. A Meknes, nous nous rendons au bureau du tourisme où nous passeront la nuit. Une promenade nocturne dans la ville nous amène à rencontrer, près de la porte Bab Mansour , une cohorte de jeunes avec lesquels nous discutons pendant des heures. L'un d'eux nous raconte une histoire marrante recueillie dans un journal. "Un français entre dans un magasin canadien où l'on offre pour le prix de souliers, un boni d'une paire de claques. Le français n'achètera pas croyant recevoir une paire de gifles" . Demain, deux des jeunes gens nous accompagneront à Fez pour la visite de la fameuse Medina. 19 octobre, Meknes Visite guidée des souks de Meknes en compagnie de deux jeunes guides. Nous visitons les boutiques et prenons le thé chez l'un des garçons. Nous gouttons ainsi et pour un court moment, à la fraîcheur d'un intérieur marocain. A midi, nous quittons nos guides pour retrouver nos amis d'hier. Après quelques courses nous filons vers Fez. Un cousin de l'un des amis nous rejoint et nous entrons ainsi dans Fez par la porte du souk. Visite des jardins ombragés Nejjanine puis montée vers les montagnes proches pour jouir de la vue panoramique de Fez. Spectacle saisissant de la Médina qui se détache d'un gris bleuté. Puis nous parcourons pendant des heures, les ruelles des souks qui nous laissent stupéfaits d'admiration. Nous nous laissons tenter par quelques objets dont une couverture berbère. Les jeunes gens de Fez ne prisent pas que des gens de Meknes nous guident dans leur chasse gardée, ils en viennent presque aux coups et nous devons les pacifier. Nous laissons nos amis à la gare puis nous passons la nuit sur un terrain vague. Durant la nuit, c'est le réveil des chiens. Il semble que la nuit soit leur royaume. Ils jappent d'une façon sinistre. Quelquefois, une meute s'approche à grande vitesse, entoure l'auto en jappant comme s'ils se préparaient à nous attaquer. Ils jouent, puis repartent. Nous nous sentons isolés en plein fief de bêtes atroces alors qu'en fait, nous sommes au coeur d'une grande ville, Fez. Les arabes aiment le bruit. La nuit, les chiens ne font que remplacer les klaxons des autos. Les nuits sont agréables et contrastent avec la lourdeur du jour, c'est bon pour nous et pour les chiens qui s'en donnent à coeur joie. 20 octobre le Jbel. Départ pour Erfoud. Long trajet qui nous fait passer par une gamme de paysages allant des cèdres, au désert de la montagne et à la palmeraie. Les premières casbahs apparaissent aux Gorges du Ziz. Heureuse découverte. Nous nous arrêtons pour le café à Rich ou nous sommes envahis par une nuée de jeunes. Tout se passe bien jusqu'à ce que nous donnions un stylo à l'un d'eux. Alors c'est la furie. On s'arrache le stylo, on s'engouffre dans mes portières. Je dois calculer une fuite rapide. Le derniers kilomètres vers Erfoud se font la nuit. Nous coucherons sur les terrains d'un hôtel à Erfoud. Nous faisons la conversation avec deux jeunes arabes qui insistent pour que nous allions coucher au camping. L'un d'eux s'impose à nous comme guide pour la journée de demain. Dès leur départ, un jeune négroïde vient nous entretenir. Il logera presqu'avec nous, et nous devrons le mettre à la porte. Au matin, il sera aussi notre guide. 21 octobre. Goulamine Dès huit heures, il est à notre auto. Nous devons manoeuvrer pour le renvoyer pendant que nous nous lavons. Puis, tous les trois, nous partons à la cueillette des dattes. Il nous emmène là où son oncle et son père sont occupés à cueillir les dattes. Nous héritons d'une branche de dattes et donnons un dirham à l'oncle qui voudrait bien un petit coup. Pendant une pause, nous esquissons une sauvette. Nous comprenons que la journée sera longue et qu'elle pourrait nous coûter cher. Ici, vous n'avez pas de peine à trouver des guides, vous avez plutôt peine à vous en débarrasser. A Rissani, nous faisons 20 kilomètres sur une route qui nous enfonce dans le désert. Nous apercevons au loin, les dunes qui ressemblent à des montagnes mais nous ne pourrons jamais nous en approcher car on s'enlise dans le sable. La route de Goulmina s'arrête soudainement à 30 kilomètres, et devient une piste des plus primitive. Nous craignons de nous aventurer surtout que la piste se divise par endroit. Nous retrouvons notre chemin et prenons la direction de Goulmina en repassant par Ksar es-souk, une rallonge de 30 kilomètres. Un jeune arabe nous aborde. Nous parlons de choses et d'autres. D'une fête berbère prévue pour demain. Il nous invite pour la tachina. Nous allons cueillir de l'eau soi-disant potable dans un ruisseau d'apparence infect. Plus tard, il feint d'avoir perdu 200 francs. Sur le moment, nous croyons que ce sera l'argent ou la tachina. Je lui donne 200 francs et lui dit adieu. Au matin, nous nous apercevons que nous avons été roulés. Il n'y a pas de fête bédouine. Nous décampons aussitôt sans chercher à le revoir.

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Récit d'un voyage au Magreb en 1968-69.

Maroc, Algérie, Tunisie et Lybie.

Maroc, le 17 octobre 1968

Nous quittons définitivement l'Europe pour l'Afrique du Nord. A Ceuta, de l'autre côté du détroit de Gibraltar, nous retrouvons une autre ville espagnole. Mais déjà, nous sentons l'Arabie. Les klaxons sont d'une plus grande impertinence, et les receleurs nous suivent comme des mouches. Nous achetons de l'argent marocain sur le marché noir. A la frontière, les gardes frontières ne vous reçoivent pas. Ils restent assis et vous devez vous déplacer d'un guichet à l'autre ou vous laisser introduire parc un aide officieux qui en retirera quelques backchich.

Nous faisons monter notre receleur arabe qui se rend à Tetuan ainsi qu'un couple étrange de voyageurs britanniques. A Tetuan, nous prenons le thé à l'amante dans un jardin fleuri puis disparaissons dans les rues enchevêtrées des souks. La diversité des populations est ici sans pareil. Nous retrouvons notre auto à la station shell ainsi que notre ami qui nous ammène chez un assureur espagnol où nous assurons notre auto pour un prix dérisoire, puis nous quittons pour Martil.

Martil est une plage à 10 km de Tetuan où nous passerons la nuit. Martil est une petite ville toute blanche, aux rues calmes, pleines de fraîcheur, derrière une plage merveilleuse. Nous passons la nuit sur les terrains maintenant déserts de la station balnéaire. 18 octobre, TetuanRetour à Tetuan, visite du palais royal où l'ancien "arabisme" plein de finesse et de subtilité côtoie l'arabisme moderne, sans saveur. Puis nous prenons la route de Meknes. A Chechaouen, nous apercevons notre ami hippie d'origine suisse que nous faisons monter. Plus loin, un anglais que nous avons vu ailleurs et qui vient rejoindre notre groupe. Nous faisons route jusqu'au Ouezzane et profitons de ce trajet pour mieux espionner le caractère de nos passagers. Le suisse est plein d'intérêt. Il voyage avec presque rien. Il n'a qu'un sac de couchage, une pipe et quelques feuilles pour fumer, des papiers et c'est tout. Nous les laissons à Ouezzane après avoir échangé beaucoup de trucs. Sur la route de Meknes, nous faisons halte à Sidi-Kacem où une foire quelconque se déroule. Des amuseurs bédouins opèrent ici et là mais ce qui retient notre attention, c'est un orchestre très primitif dont les rythmes sont excitants. A Meknes, nous nous rendons au bureau du tourisme où nous passeront la nuit. Une promenade nocturne dans la ville nous amène à rencontrer, près de la porte Bab Mansour, une cohorte de jeunes avec lesquels nous discutons pendant des heures. L'un d'eux nous raconte une histoire marrante recueillie dans un journal. "Un français entre dans un magasin canadien où l'on offre pour le prix de souliers, un boni d'une paire de claques. Le français n'achètera pas croyant recevoir une paire de gifles". Demain, deux des jeunes gens nous accompagneront à Fez pour la visite de la fameuse Medina. 19 octobre, Meknes

Visite guidée des souks de Meknes en compagnie de deux jeunes guides. Nous visitons les boutiques et prenons le thé chez l'un des garçons. Nous gouttons ainsi et pour un court moment, à la fraîcheur d'un intérieur marocain. A midi, nous quittons nos guides pour retrouver nos amis d'hier. Après quelques courses nous filons vers Fez. Un cousin de l'un des amis nous rejoint et nous entrons ainsi dans Fez par la porte du souk. Visite des jardins ombragés Nejjanine puis montée vers les montagnes proches pour jouir de la vue panoramique de Fez. Spectacle saisissant de la Médina qui se détache d'un gris bleuté. Puis nous parcourons pendant des heures, les ruelles des souks qui nous laissent stupéfaits d'admiration. Nous nous laissons tenter par quelques objets dont une couverture berbère.

Les jeunes gens de Fez ne prisent pas que des gens de Meknes nous guident dans leur chasse gardée, ils en viennent presque aux coups et nous devons les pacifier. Nous laissons nos amis à la gare puis nous passons la nuit sur un terrain vague. Durant la nuit, c'est le réveil des chiens. Il semble que la nuit soit leur royaume. Ils jappent d'une façon sinistre. Quelquefois, une meute s'approche à grande vitesse, entoure l'auto en jappant comme s'ils se préparaient à nous attaquer. Ils jouent, puis repartent. Nous nous sentons isolés en plein fief de bêtes atroces alors qu'en fait, nous sommes au coeur d'une grande ville, Fez. Les arabes aiment le bruit. La nuit, les chiens ne font que remplacer les klaxons des autos. Les nuits sont agréables et contrastent avec la lourdeur du jour, c'est bon pour nous et pour les chiens qui s'en donnent à coeur joie.

20 octobre le Jbel.Départ pour Erfoud. Long trajet qui nous fait passer par une gamme de paysages allant des cèdres, au désert de la montagne et à la palmeraie. Les premières casbahs apparaissent aux Gorges du Ziz. Heureuse découverte. Nous nous arrêtons pour le café à Rich ou nous sommes envahis par une nuée de jeunes. Tout se passe bien jusqu'à ce que nous donnions un stylo à l'un d'eux. Alors c'est la furie. On s'arrache le stylo, on s'engouffre dans mes portières. Je dois calculer une fuite rapide. Le derniers kilomètres vers Erfoud se font la nuit. Nous coucherons sur les terrains d'un hôtel à Erfoud.

Nous faisons la conversation avec deux jeunes arabes qui insistent pour que nous allions coucher au camping. L'un d'eux s'impose à nous comme guide pour la journée de demain. Dès leur départ, un jeune négroïde vient nous entretenir. Il logera presqu'avec nous, et nous devrons le mettre à la porte. Au matin, il sera aussi notre guide. 21 octobre. Goulamine

Dès huit heures, il est à notre auto. Nous devons manoeuvrer pour le renvoyer pendant que nous nous lavons. Puis, tous les trois, nous partons à la cueillette des dattes. Il nous emmène là où son oncle et son père sont occupés à cueillir les dattes. Nous héritons d'une branche de dattes et donnons un dirham à l'oncle qui voudrait bien un petit coup. Pendant une pause, nous esquissons une sauvette. Nous comprenons que la journée sera longue et qu'elle pourrait nous coûter cher. Ici, vous n'avez pas de peine à trouver des guides, vous avez plutôt peine à vous en débarrasser.

A Rissani, nous faisons 20 kilomètres sur une route qui nous enfonce dans le désert. Nous apercevons au loin, les dunes qui ressemblent à des montagnes mais nous ne pourrons jamais nous en approcher car on s'enlise dans le sable.La route de Goulmina s'arrête soudainement à 30 kilomètres, et devient une piste des plus primitive. Nous craignons de nous aventurer surtout que la piste se divise par endroit. Nous retrouvons notre chemin et prenons la direction de Goulmina en repassant par Ksar es-souk, une rallonge de 30 kilomètres.

Un jeune arabe nous aborde. Nous parlons de choses et d'autres. D'une fête berbère prévue pour demain. Il nous invite pour la tachina. Nous allons cueillir de l'eau soi-disant potable dans un ruisseau d'apparence infect. Plus tard, il feint d'avoir perdu 200 francs. Sur le moment, nous croyons que ce sera l'argent ou la tachina. Je lui donne 200 francs et lui dit adieu. Au matin, nous nous apercevons que nous avons été roulés. Il n'y a pas de fête bédouine. Nous décampons aussitôt sans chercher à le revoir.

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22 octobre Zagora

En route vers Ouarzazate. Les casbahs se font de plus en plus belles. A Boumaline, nous avons une crevaison pendant que nous faisons le plein d'eau. Un peu plus loin, une fête religieuse nous permet de nous arrêter un instant. Les femmes sont dans leurs plus beaux atours. Nous faisons un court arrêt puis filons sur Zagora au bout de la vallée du Draa. Le parcours est des plus pittoresque. Éblouissant. Nous sommes à l'intérieur même de la Palmeraie, des casbahs. Puis c'est la crevaison à nouveau. La vraie. En pleine vitesse sur la route sablonneuse. Les deux pneus arrière viennent de nous abandonner. Nous entrerons tard à Zagora. Nous prenons la route pour Tegounite venant de Zagora. Au bout de la route c'est le no man's land, le désert, l'Algérie. Nous rencontrons un équipage de véhicules militaires. Il y a des officiers français qui nous invitent pour le soir à Zagora pour faire plus ample connaissance. 23 octobre, Agdz

À l'hotel, on nous refuse d'échanger notre argent américain. Nous faisons des démarches à la gendarmerie puis à la poste. Peine perdue. Nous découvrons avec surprise la pénible condition d'être ainsi, loin dans le désert, sans argent marocain, sans coupons d'essence, démunis devant l'impossibilité de nous ravitailler malgré que nous ayons suffisamment de devises étrangères. Vous comprenez alors la difficulté d'être hors norme, de n'être pas un touriste ordinaire, pris en charge par les organisations officielles, les hôtels. Le manque d'eau devient alors un détail illusoire. Vos dollars sont sans valeur. Nous réussissons à échanger 3 dollars avec des touristes français, cela suffira pour se rendre à Marrakech. Nous circulerons sur la route de gravier à faible allure pour ménager nos pneus. Nous nous arrêtons pour la nuit à Agdz. 24 octobre, Marrakech

Après avoir passé les hauts-Atlas, nous entrons à Marrakech et prenons tout de suite contact avec les souks et la grande place. L'impertinence des vendeurs est bouleversante à Marrakech. Nous nous laissons tenter par une couverture que nous payons 45 dirhams contre une offre initiale de 75 dirhams. Nous passerons des heures à discuter et en prenant le thé. Les vendeurs semblent plus intéressés à de longues discussions plutôt qu'à vendre, il faut jouer le jeu, c'est agréable et ça leur plait. Puis nous découvrons le souk berbère. Là, les hommes bleus du désert offrent aux boutiquiers leurs plus belles pièces. Elles sont magnifiques. Nous pourrions facilement en rafler quelques unes. Sur la place, c'est un spectacle éblouissant. Ici des jongleurs, des musiciens, des poètes, des joueurs, amusent la foule qui regarde religieusement les spectacles. 25 octobre, Agadir

Anciennement appelée Amogdul (la bien gardée) en Berbère, Mogdura en portugais, Mogadur en espagnol et Mogador en français, Essaouira (la bien dessinée).La région passa sous influence romaine à la suite de la Troisième guerre punique en 146 av. J.-C.. Rome fit un État-client de ce royaume dont le souverain le plus illustre fut Juba II. Le souverain favorisa l'installation de son équipage et le développement de l'industrie des salaisons et de la pourpre. C'est cette seconde activité (production de teinture à partir d'un coquillage : le murex) qui explique la renommée des îles Purpuraires (au large d'Essaouira) jusqu'à la fin de l'Empire romain. Cette couleur, chez les Anciens, était synonyme d'un rang social élevé. En 42 ap. J.-C., Rome finit par annexer le royaume berbère pour le transformer en province romaine de Maurétanie tingitane. Au Moyen Âge, les marins portugais mesurent tous les avantages de cette baie et baptisent la ville Mogador, déformation probable du nom de Sidi Mogdoul, un marabout local. (Widipedia)

Nous filons vers Agadir en passant par Essaouira. Là, une jeune homme nous arrête, c'est le "guide noir", le femeux guide noir d'Essaouira. Pendant 15 minutes, il nous débite ses qualités, pourquoi il porte ce nom, l'intérêt d'Essaoura, enfin, tout un baratin qui nous amuse, Après cette entrevue nous savons tout sur Essaouira. Au retour, nous pourrons la visiter seuls. Nous filons sur Agadir, ville neuve mais qui nous surprend par la qualité de son architecture où règne le bon goût. Sur une telle échelle, c'est la première fois que nous faisons face à un ensemble réussi d'architecture urbaine. La journée se termine sur la plage. Marie s'installe sous la douche, une cabane qui trône au fond de la plage. Je l'entends qui panique et j'aperçois des jeunes gens qui se précipitent hors des cabines jouxtant sa cabine, j'arrive trop tard pour la protéger du regard indiscret des jeunes hommes qui furent témoins de ses ablutions par des ouvertures pratiquées dans les cabines. Elle m'en voudra longtemps. 26 octobre Tafraoute

Nous filons sur Goulimine pour le marché aux chameaux qui a lieu ce samedi plutôt que dimanche tel qu'annoncé sur les dépliants touristiques. Nous faisons les 200 kilomètres en deux heures et arriverons trop tard pour le marché. Nous passons la nuit à Tafraoute, dans un décors féérique. Les pierres s'échafaudent en des dessins compliqués et d'une instabilité apparente qui fait peur.

27 octobre, retour à AgadirNous remontons vers Agadir après ce court séjour aux portes du Sahara espagnol et de la Mauritanie. 28 octobre, OurganeDépart d'Agadir au moment de la visite des rois belges. Les arabes ont sorti leurs chameaux et les populations sont amenées par camions pour assister à la fête. Nous faisons monter un couple de danois jusqu'à Taroudannt puis entreprenons la traversée du col de Tizi-n-Test qui est impressionnant. Pendant près d'une heure, nous sommes suspendus sur la corniche comme nulle part ailleurs. Puis nous nous engageons sur la route de terre jusqu'à la nuit. J'imagine alors, que nous crevons dès que nous quittons la piste pour la chaussée pavée. Mon pessimisme naturel me fait ainsi imaginer les pires désastres routiers. Nous couchons près de la route, en face d'un restaurant. Ce sera une nuit atroce entrecoupée par les passages violents des camions. 29 octobre, Asni.

Direction Asni, après une heure de route, nous crevons, tel qu'imaginé le jour d'avant, sur une route en bon état. C'est la troisième crevaison en quelques jours. Mes rêves semblent se réaliser, il faudra cesser de rêver pour que ces rêves ne deviennent pas réalité. Nous faisons halte à Tahanaoute pour le marché berbère, sans trouver les bijoux, les tapis, que nous espérions y trouver. puis nous faisons route sur Marrakech. A Marrakech, nous retrouvons avec plaisir la grande place, et les spécialistes du baratin. Je dérobe une photo au jongleur de serpent avec la complicité de mon ami porteur d'eau, pendant que des touristes plus représentatifs font les gros frais d'une séquence filmée. 30 octobre, direction Rabat via SafriNous faisons notre quatrième crevaison. Cette fois-ci c'est un pneu neuf. Je suis découragé. Il faut trouver la raison du mal, puisqu'il y a anormalité, c'est certain. Je dégonfle mes pneus jusqu'à une pression largement inférieure à celle conseillée par le dépliant technique de Volkwagen, et faisant fi des recommandations d'un garagiste français. J'imagine que la température est trop élevée le jour et qu'elle surgonfle les pneus au-delà d'une pression acceptable pour qu'ils résistent aux affres de longues journées de route. Nous poursuivons sur Rabat, traversons Casablanca sans nous arrêter. Le soir nous couchons sur une plage avant d'entrer dans Rabat. 31 octobre RabatVisite nonchalante de Rabat. Il est difficile de visiter les villes. On ne sait trop où aller, où se trouvent les points d'intérêt. Tout a été prévu dans le but de permettre l'utilisation des guides locaux faisant fi des voyageurs isolés. Je me gare sur un stationnement, un gardien s'approche et me demande 3 dirhams pour avoir gardé ma voiture alors que je ne fais qu'arriver. Je n'en peux plus et lui décharge tout ce que je retiens de hargne depuis trop longtemps. Nous allons pour quelques heures au centre littéraire américain, pour lire la presse. A la poste, nous dépouillons enfin notre courrier pour découvrir que nous avons la nostalgie du pays et de ses plaintes que nous avions pourtant si peu de regret à quitter. 1 novembre, Meknes.Les démarches entreprises pour l'achat d'un pneu sont inutiles. On ne me vend pas si je n'ai pas l'argent en dirhams. Nous trouvons des dirhams à l'hôtel Hilton mais de retour au garage, l'achat du pneu est toujours impossible, in n'y a plus de pneu disponible. Nous ferons route sur Meknez. En route, j'évite de justesse un cycliste à un rond point. Le système de priorité à droite donne toute latitude à la témérité et à l'imprudence. Héritage des français, ce principe fait fi du bon jugement. On porte attention uniquement à ce qui se passa à sa droite, oubliant tout ce qui se passe derrière ou à gauche de soi et l'on semble prêt à y laisser sa propre vie puisque l'on est dans son droit.Nous faisons un voyage nocturne dans les rues de Meknes, des plus fatiguant. La pluie, le vent, la noirceur et les piétons imprudents nous font passer quelques heures d'un cauchemar interminable. 2 novemble, Meknes.Nous parcourons la Medina de Meknes à la recherche de nos amis. Un jeune nous amène à la maison d'Idriss. Son frère nous y reçoit, nous mangeons avant de rejoindre Idriss à l'école militaire où il est emfermé pour 10 ans, ayant signé comme volontaire dans l'armée. Nous filons ensuite chez Boukili qui est absent. Nous nous arrêtons à la boutique de notre ami artisan Sekhat avec qui nous passons le reste de la journée. Nous lui achèterons deux magnifiques plateaux de cuivre. Au passage, les jeunes nous interpellent. Ils nous connaissent tous. Ils étaient tous à la porte Bob Mansour l'autre soir. Nous reconnaissons des visages connus. Un jeune doit nous faire rencontrer d'autres canadiens-français ce soir. Soirée agréable à la maison des Lapierre en compagnie des Larivière de Fez. Nous renouons avec les nouvelles récentes du pays. Ces gens, qui sont ici depuis 1 an et 1 mois respectivement, ne connaissent que peu le pays et ses habitants. Ils semblent se désintéresser des us et coutumes et de l'artisanat local. Leur maison est très européenne. Ils mangent à gros frais, des aliments canadiens. Pour eux, le stage marocain n'est rien d'autre qu'un changement de région ou de quartier. Ils se désintéressent des gens d'ici qui ne sont que d'autres canadiens légèrement différents, qui n'ont rien à leur apporter. On sent là, la hâte du gouvernement canadien à envoyer des auxiliaires dans les pays francophones, de façon à ne pas être doublé par le Québec dans ce domaine comme dans beaucoup d'autres. 3 novembre, Moulay-Idris.Après une courte visite dans les souks et chez nos amis, nous passons chez la cousine de Boukili ou nous prenons le thé. Boukili nous fait présent d'un magnifique ensemble de table brodé à la main par sa cousine. Puis nous roulons vers Moulay-Idriss sous la pluie et le brouillard. Nous visitons rapidement Moulay-Idriss et nous prenons le thé dans un débit miteux ou l'on fume le kif. Nous filons ensuite sur Fez sur une route détrempée par une pluie incessante. Nous croisons un cortège étrange, une mariée enfermée sur un baldaquin et que les hommes portent à la maison du futur mari. Les gens se bousculent pour monter avec nous. Nous prenons deux passagers mais les autres se glissent sur le toit et nous avons peine à les en faire descendre. La route de Fez est coupée, nous devons faire demi-tour sur Meknes. Là, nous prenons Allal, le frère d'Idriss, qui s'ajoute à notre équipée et nous repartons vers Fez. Boukili nous fait entendre des chants égyptiens durant tout le trajet, c'est triste mais très beau.

Moulay Idriss, ou Zerhoun (en arabe) est une ville du Maroc. Elle est située à 25 km de Meknès, dans la région de Meknès-Tafilalet. Cette ville abrite le sanctuaire du fondateur de la dynastie Idrisside, Idrîs Ier. Le titre de ville sainte laisse à penser qu'elle ne présente un intérêt que pour les musulmans. Il n'y a pourtant aucune pression religieuse sur le touriste. Seul l'accès au sanctuaire est interdit aux non-musulmans. (Widipedia)

4 novembre, Fez.A Fez, nous revisiterons le bazar avant d'aller manger à l'endroit où nous étions lors de notre premier séjour dans la ville. Nous mangeons à l'arabe puis faisons des enregistrements alternant entre Boukili et Allal, des chants égyptiens aux chants bédouins. Puis, nous enregistrons une conversation à bâtons rompus, à quatre, qui passe de sujets les plus divers, en français et en arabe. Document exceptionnel. Puis nos amis nous quittent pour toujours. 5 novembre, Oujda.Après une visite des monuments de Fez, nous partons en direction de Oujda. Là, sitôt notre arrivée, nous échangeons de l'argent et sommes littéralement enlevés par des gens qui nous invitent au bar. Là, nous sommes entourés de curieux phénomènes. Un dandy arabe, un peu gigolo, un ancien arabe un peu beatnik, qui a marié une finlandaise. Il veut nous amener voir celle-ci et ses enfants blonds. Nous décidons de rester pour ne pas défaire le groupe. La bisbille s'engage à ce sujet et l'ami repart un peu fâché. Il revient plus tard avec ses deux mômes et sa femme que l'idée n'a vraisemblablement pas plu. Elle est en rogne et nous le fait sentir. On sent l'espèce de gloire de cet homme à nous présenter sa femme occidentale.

Marco Polo ou le voyage imaginaire (Voyages et photos de l'auteur, 1968-69) © 2007 Jean-Pierre Lapointe

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Récit d'un voyage au Magreb en 1968-69.

Maroc, Algérie, Tunisie et Lybie.

6 novembre, frontière Algérie. Nous traversons la frontière algérienne en direction d'Oran. Nous passons par Tlemcen et Sidi-Bel-Abbès avant d'atteindre Oran. À Oran, nous nous arrêtons au fort occupé par les militaires. Nous laissons l'auto sur un stationnement pour visiter la petite église qui jouxte l'ancien fort occupé par l'armée française à l'époque de l'occupation française. Au retour, nous découvrons que nous avons été volés, la vitre de l'auto est fracassée et quelques objets ont été dérobés dont une collection de pièces de monnaies du monde entier. Nous repartons frustrés et contrariés en direction d'Alger. Nous passerons quelques jours à Alger sans sortir de l'auto pour protéger nos biens contre l'envahisseur. Nous faisons finalement réparer la vitre de l'auto qui est remplacée par une vitre en polycarbonate. 9 novembre, Alger.

Nous profitons des quelques jours dans Alger pour marcher dans la magnifique casbah. Nous projettons de coucher sur la plage mais les policiers nous délogent en alléguant que l'endroit est dangereux la nuit. Nous aboutissons dans les hauteurs d'Alger, dans les quartiers huppés, où nous passerons toutes ces nuits qui nous retiennent à Alger. Le matin, nous ferons les frais des rires étonnés des jeunes écolières qui s'en vont à l'école, affublées qu'elles sont dans leur costume d'écolière. Nous entrons dans la casbah en empruntant un large escalier monumental au bout duquel trône un monument. Il y a des odeurs d'urine. C'est, semble-t'il, la pissoire municipale, ici et là le long des murs qui encerclent l'escalier.

15 novembre, Beni-Isghen.

Nous quittons Alger en direction du Mzab et le désert. La route nous mènera d'Alger en passant par Bou-Saâda, Laghouat, Guardaïa, Beni-Isghen, Ouargla, Touggout, Biskra, Batna et Constantine.

À notre arrivée à Guardaïa, nous roulons dans la ville à la recherche d'un endroit pour passer la nuit avant de visiter la ville. Nous nous apercevons que nous sommes suivis par une Mercedez blanche. Nous nous arrêtons et la voiture s'arrête également. Il en sort un homme tout vêtu de blanc, une sorte de prince du désert qui nous aborde en français. Il nous invite à l'accompagner pour prendre le thé. Nous nous joignons à eux, lui et son jeune frère médecin. Au cours de la conversation, il nous propose d'occuper sa palmeraie, le temps que nous resterons dans la région. Nous habitons ainsi trois jours dans sa villa d'été, sous les palmiers, dégustant les dattes qui pendent aux dattiers qui croissent tout autour de sa villa, qu'il nous apporte sur un plat tous le matins. Nous sommes comme des pachas ce qui contraste avec la frugalité de nos journées habituelles. Nous visitons avec lui, la ville historique de Beni-Isghen, le magnifique minaret de la mosquée qui agit comme signal, en haut de la colline d'où dévalent les habitations toutes blanches dans un dédale de ruelles étroites. Je sens bien qu'Guedi Aissa à un penchant pour Marie ce dont je devrai me méfier.

Nous sommes invités chez le jeune frère de Guedi, dans sa maison récemment construite par un architecte belge. Marie aura seule le privilège d'entrer dans la section des femmes ou elle recontrera l'épouse du frère de Guedi.

18 novembre, Touggourt.

Nous quittons Guardaïa et Aziz en direction de Touggourt ou nous espérons voir les magnifiques dunes de sable du désert de Dokhara. Nous filons ensuite en direction de la Tunisie. Nous traverserons ainsi les villes algériennes de Biskra de Batna, et de Constantine.

Marco Polo ou le voyage imaginaire (Voyages et photos de l'auteur, 1968-69) © 2007 Jean-Pierre Lapointe

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Récit d'un voyage au Magreb en 1968-69.

Maroc, Algérie, Tunisie et Lybie.

22 novembre, frontière Tunisie.A notre arrivée au poste frontalier de Tabarka, on nous refoule jusqu'à celui de Babouch plus au nord. Ici, on ne semble pas comprendre le système des bons d'essence pourtant obligatoires. Passé la frontière, je dévie accidentellement sur Tabarka, car nous n'avons pas de carte routière pour se guider. Nous rejoignons la nationale à Béja, en route sur Tunis que nous atteignons à la tombée de la nuit. 23 novembre, Tunisie.Visite éclair des souks de Tunis. Le site est beau, les souks sont propres et bien amménagés, mais la couleur manque, la poésie aussi. Aucune comparaison avec les souks de Fez. Ici, c'est l'artifice. Le commerce pur est entré dans les moeurs. Les objets sont moins beaux, l'artiste a cédé la place à l'artisanat commercial.

Tunis est la principale ville de la Tunisie. Capitale du pays sans interruption depuis le 20 septembre 1159 (5 ramadan 554 du calendrier musulman) sous l'impulsion des Almohades, confirmée dans son statut sous la dynastie des Hafsides en 1228, elle est également le chef-lieu du gouvernorat du même nom depuis sa création en 1956. Le saint patron de Tunis est Sidi Mahrez qui a donné son nom à une mosquée de la ville. L’existence de la localité est attestée dès le début du IVe siècle av. J.-C.[9]. Perchée sur sa colline, Tunis est un excellent observatoire d’où les Libyens peuvent suivre aisément les manifestations extérieures de la vie de Carthage. Tunis est l’une des premières cités libyennes à passer sous la domination carthaginoise étant donné son voisinage avec la grande cité et sa position stratégique. Plus d’une fois, dans les siècles qui suivent, il est fait mention de Tunes dans l’histoire militaire de Carthage. (Wikipedia)

Avec une superficie de 270 hectares (plus 29 hectares pour le quartier de la kasbah) et plus de 100 000 habitants, la médina représente le dixième de la population tunisoise et le sixième de la surface urbanisée de l’agglomération. L’urbanisme de la médina de Tunis a la particularité de ne pas obéir à des tracés géométriques ni à des compositions formelles (quadrillage, alignements, etc.). L’organisation complexe du tissu urbain a alimenté toute une littérature coloniale où la médina dangereuse, anarchique et chaotique semblait le territoire du guet-apens. Pourtant, des études entamées dans les années 1930 avec l’arrivée des premiers ethnologues a permis de démontrer que l’articulation des espaces de la médina n’est pas aléatoire : les maisons s’articulent de manière socioculturelle, codifiée selon les types complexes des rapports humains. Le domaine bâti est caractérisé en général par l’accolement de grandes parcelles (600 m2 environ) et la mitoyenneté. (Wikipedia)

24 novembre, Sidi Bou Said et Carthage.Visite des ruines éparses de Carthage. Nous découvrons là, un commerce florissant. Les ruines sont ouvertes à tout passant. Les jeunes raccoleurs y sont partout essayant de nous vendre des pièces de monnaies et de rares antiquités. Les gardiens aussi sont de la partie. La nuit, ils se transforment en pilleurs de tombes, comme les célèbres bédouins de Luxor. A ce rythme, le sol carthaginois s'éparpille à tout vent.

Carthage: Son nom provient du phénicien Kart-Hadasht ou Qrthdst qui signifie « Nouvelle ville ». L'ancienne capitale punique, détruite puis reconstruite par les Romains qui en font la capitale de la province d'Afrique proconsulaire, est aujourd'hui une banlieue huppée de Tunis. La ville possède de nombreux sites archéologiques qui sont romains pour la plupart. La ville de Carthage abrite également le palais présidentiel, la mosquée El Abidine et de nombreuses résidences d'ambassadeurs. L'aéroport international de Tunis-Carthage est situé à quelques kilomètres de la ville. (Wikipedia)

Les maisons de Sidi Bou Saïd qui combinent l'architecture arabe et andalouse sont d'une blancheur éclatante et aux portes bleues, sont dispersées au hasard de ruelles tortueuses. Haut-lieu touristique aux couleurs de la mer Méditerranée, classé depuis 1915, le site est surnommé le « petit paradis blanc et bleu ». (Wikipedia)

Sidi Bou Saïd est également réputé pour ses cafés : le Café des nattes qui abritait les soirées de malouf organisées par les mélomanes du village le Café de Sidi Chabâane, voyant le jour vers la fin des années 1960, qui offre une vue sur le golfe de Tunis le Café de la place du village qui était le domaine réservé des vieux du village Patrie de la musique, le village accueille le Centre des musiques arabes et méditerranéennes dans la demeure de Rodolphe d'Erlanger. Baron franco-britannique à l'origine de la protection de la ville, il contribue grandement à la notoriété du site en revalorisant l'architecture tunisienne traditionnelle. (Wikipedia)

Visite du célèbre et magnifique village de Sidi bou Said. Maisons blanches aux garnitures bleues et portes cloutées. Un charme et une poésie prenantes, nous parcourons ses ruelles étroites et entrons dans l'un des cafés qui font la réputation de Sidi bou Said. 25 novembre, Hammamet.Nous roulons sur Hammamet, ou les hôtels regorgent, plus somptueux les uns que les autres. Nous nous perdons dans les jardins de l'un d'eux, un oasis merveilleux où les allemands viennent profiter de leur prospérité. Dans une boutique, nous faisons la rencontre d'un jeune "baratineur" tunisien, guide de son métier. Nous avons peine à nous en débarrasser mais passons un moment hilarant en sa compagnie. Nous passons la nuit sur le parking du grand hôtel.

26 novembre, Kairouan.

Visite de Tagrouna, perché très haut sur un rocher en route vers Kairouan. Nous devrons faire des pieds et des mains pour éviter de donner des pourboires. Nous donnerons l'impression d'être un peu chiche, mais passer quelques heures après les équipes de tournages dui cinéaste Rossellini, cela ne vous aplanit pas le terrain d'une façon idéale. De sorte que les 50 millimes offerts à la jolie fille pour sa photo, ont l'air miteux contre ce qu'elle a du recevoir pour figurer dans le film de Rossellini ou pour forniquer avec l'un de ses aides. Et je la comprends de les refuser avec dédain. Nous esquisserons une sortie rapide, dévalant la pente avec l'embrayage sur "recul", alors que la meute nous pourchasse qui pour avoir gardé l'auto, nous avoir guidé, pour le souvenir, pour la photo, etc. A Hergla, on s'attend au pire. Rossellini est passé par ici il y a quelques heures. Mais rien ne se passe. C'est le calme plat. Nous faisons route sur Sousse. Brève visite avant de filer sur Kairouan. En route nous faisons monter un couple d'américains. 27 novembre, Kairouan.

Kairouan ( ou Qayrwân), dont le nom signifie étymologiquement « campement », est une ville du centre de la Tunisie et le chef-lieu du gouvernorat du même nom. Elle est considérée comme la 4e ville sainte de l'islam. Kairouan est réputée pour ses tapis artisanaux et ses pâtisseries dont les makrouds. (Wikipedia)

Nous visitons la grande mosquée ornée de détails intéressants. La grande cour comporte 4 immenses citernes. Des puits de pierre portent la trace des cables qui y ont tiré l'eau depuis des millénaires. A la périphérie de la ville, il reste 2 citernes immenses. L'eau de la grande citerne se déverse dans la plus petite.À l'époque de grandeur, la ville était entourée de ces réservoirs, qui servaient à l'humidification de la ville en période d'été. Nous faisons route sur Monastir, la ville de Bourghiba. Magnifique Ribat. Puis Mahdia, ou nous passons la nuit, sur les parkings du port.

28 novembre, Gafsa.Nous faisons un court arret à Sfax pour écrire à nos amis et parents. Une visite rapide des souks nous permet d'en constater l'animation et d'acheter un souvenir qui nous tenait à coeur, un sac de chamelier d'une grande beauté. Ici, la ville est pavoisés, on voit Bourghiba partout, l'effet est d'un paternalisme ahurissant, Bourghiba est le "papa" de la nation. Cela choque nos consciences d'occidentaux. C'est peut-être le pays arabe le plus évolué mais aussi celui ou le culte de la personnalité est poussé à son extrême. Peut-être est-ce, ici, la solution pour diriger un pays?Nous entreprenons notre voyage dans le désert, faisons un arrêt rapide à Sbeïtla pour la visite des ruines romaines, puis nous nous dirigeons sur Gafsa, la ville des fameux tapis à dessins stylisés. Nous passons la nuit au pied de l'ancien fort byzantin. 29 novembre, Gabes.

Gabès est fondée par les Phéniciens qui regroupent une agglomération de villages en comptoir commercial. La ville reste carthaginoise jusqu'au IIe siècle av. J.-C. et la Deuxième Guerre punique puis devient une colonie romaine. L'oasis devient alors un centre commercial florissant rattaché à la Tripolitaine dont Pline célèbre avec emphase la fécondité du sol. La ville est encore très prospère sous la domination byzantine avant de devenir un fief du roi numide Massinissa. Se trouvant à la jonction de voies de communication importantes, elle prend de l'importance avec l'arrivée des musulmans au VIIe siècle. L'historien arabe El Bekri parle au VIIe siècle de Gabès comme d'une grande ville ceinte par une muraille de grosses pierres et de parsemée de constructions antiques. Selon lui, la cité possède une forte citadelle, plusieurs faubourgs (situés à l'est et au sud du centre-ville), des bazars et des caravansérails, une mosquée « magnifique » et un grand nombre de bains. Le tout est entouré d'un large fossé inondable en cas de menaces extérieures. Le géographe Al Idrissi (XIIe siècle) et Léon l'Africain (XVIe siècle) confirment cette description. (Wikipedia)

Au matin, visite des ateliers ou de jeunes filles perpétuent le travail des anciens. Sur métiers, elles exécutent des dessins d'une rare beauté plastique et d'une stylisation qui ferait rougir nos meilleurs artistes. Puis la visite des magasins nous laisse sur notre appétit. Ici, tout est expédié à l'étranger, et nous ne trouverons pas ce que nous cherchions. De Gafsa, nous passons en éclair sur Tozeur et Nefta à la porte du désert, avant de rebrousser chemin en direction de la côte et de la cité de Gabes. Le désert tunisien ne nous émeut pas plus qu'il ne faut. Nous revoyons les magnifiques parcours marocains, chargé d'exotisme, de primitivisme, d'architecture presque africaine... nous ne retrouvons pas cela ici.

30 novembre, Tataouine.

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Gabès, lever sur la plage en face de l'hotel Oasis. Nous rencontrons à nouveau le couple américain qui se dirige sur la Lybie. Puis nous nous dirigeons sur Matmata, le villages des troglodytes. Là, par chance, nous tombons sur un car de touristes nordiques qui font la visite d'une habitation. Nous nous mêlons au groupe et pouvons, ainsi, découvrir quelque chose d'assez étonnant et imprévisible. Vous entrez par un passage couvert, sur une cour centrale sur laquelle donnent toutes les pièces. Celles-ci sont creusées à même la montagne; l'intérieur est blanchi et le tout est d'une propreté et d'un confort qui vous coupe le souffle.

Retour sur la nationale ou nous retrouvons nos 2 amis américains. Décidément, nous sommes les seuls à les faire monter. De Medenine, nous prenons la route de Foun Tataouine et des Ghorfas. Aux environs de Tataouine, nous apercevons une magnifique ruine de Ghorfas, intégrale et formant une enceinte. Ces grottes, servaient à l'entreposage des céréales, pour les caravaniers. Visite de Chenini sur un trajet accidenté, c'est un village perché sur un site extraordinaire. Au retour, nous visitons rapidement les anciens Ghorfas de Behad, transformés en hôtel. C'est une enceinte des plus impressionante. On l'a blanchi et rénovée pour en faire un hôtel plein de poésie.

1 décembre, Hount Souk ile de DjerbaAutre visite de Ghorfas, le Ksar Debab et retour à Medenine et Metameur avant de faire route sur Djerba. Nous passons le reste de la journée et la journée suivante à visiter l'île de Djerba et ses mosquées aux formes étranges et belles. Nous couchons sur les quais de Houmt Souk face à Djerba.

Djerba, parfois orthographiée Jerba, est une île de 514 km² (25 kilomètres sur 20) située dans le golfe de Gabès (appelé aussi « petite Syrte ») au sud-est de la Tunisie. Il s'agit de la plus grande île des côtes d'Afrique du Nord. Sa principale ville, Houmt Souk, compte à elle seule 44 555 habitants. Elle est reliée au continent par un bac, assurant la traversée entre Ajim et Jorf, et par une voie de sept kilomètres remontant à l'époque romaine et reliant l'extrémité sud-est de l'île à la péninsule de Zarzis. Djerba est une destination touristique populaire pour les touristes européens. Il s'agit de l'une des dernières régions de Tunisie où une langue berbère est encore parlée.

Les Djerbiens, ayant eu à subir des attaques répétées venant de la mer, se sont éloignés de la côte et dispersés dans la campagne : le bâti est donc isolé et clairsemé et se structure selon une organisation hiérarchique de l'espace basé sur le menzel — terme signifiant « maison » et décrivant les espaces résidentiels et fonctionnels dans lesquels vivent les familles — qui en constitue la cellule de base et la mosquée qui en est l'élément fédérateur. Il est formé d'une ou de plusieurs unités d'habitation (houch) et de vergers, champs ou atelier de tissage, greniers, puits et citerne. Entouré de haies, il est organisé selon un principe défensif. Toutefois, le développement du tourisme international dans l'île dès les années 1960 a engendré une modification dans l'organisation traditionnel de l'espace insulaire. Ce phénomène semble avoir anéanti l'espace central de l'île au profit d'une partie des côtes. Le centre reste marginalisé économiquement et à l'écart des principales voies de communication même si le phénomène n'est pas propre à Djerba. Cependant, cette partie centrale tend à être partiellement revalorisée par les habitants qui y construisent des résidences principales de type pavillonnaire. (Wikipedia)

2 décembre, Ben Gardane.

Après la visite de l'île de Djerba, départ sur la Lybie. De Zarzis à Ben Gardane, nous faisons connaissance avec la vraie piste, discordante, non entretenue, disparaissant ou se divisant... un univers sépare ces pistes des routes dites excellentes. Nous nous arrêtons pour la nuit à Ben Gardane où nous rencontrons un Britanique qui voyage sur le pouce ainsi que beaucoup de chameaux.

3 décembre, frontière libyenne.Passage en Lybie. Avant l'arrivée au poste frontalier, nous faisons monter un arabe. Au poste frontière, nous sommes reçus d'une façon assez cavalière. Le parcours jusqu'à Tripoli est assez déprimant. Le pays nous apparaît sale, un peu bidonville. C'est la malpropreté et le mauvais goût propre aux pays qui s'industrialisent trop vite. Tripoli ne relève pas la cote. L'entrée ressemble déjà aux villes américaines. Des commerces discordants qui s'alignent sur des kilomètres, avec des cimetières d'autos, etc. Nous y faisons la découverte d'une base américaine; des milliers de bidons jonchent les alentours de la base. La Lybie, c'est une base américaine au milieu d'un dépotoir! 3 décembre, Leptis-magna.

Visite du site archéologique romain de Leptis-magna.

Leptis Magna, parfois écrit Lepcis Magna, était une ville importante de la république de Carthage, et plus tard, de l'Empire romain.Les ruines comportent les monuments suivants:l'Arc tétrapyle de Septime Sévère, l'Arc de Septime Sévère etle phare. La cité a probablement été fondée par les Phéniciens qui y établirent une colonie environ 1100 années avant J.-C.. Cependant, elle ne prit toute son importance que lorsque Carthage étendit sa domination au bassin méditerranéen au IVe siècle av. J.-C. À l'issue de la troisième guerre punique, elle passe sous le contrôle de la république romaine. Cependant, aux alentours de 200 av. J.-C., elle constitue de fait une cité indépendante. (Wikipedia)

5 décembre, Tunisie.Au retour de Lybie, nous refaisons la traversée de la Tunisie en direction nord jusqu'au port de Binzert pour prendre le traversier vers l'Italie. 10 décembre, bateau vers Italie.La montée sur le traversier nous fait faire connaissance avec une foule de jeunes aventuriers: des canadiens en route pour les Indes, des américains en excursion de ski en Italie, des japonais retournant dans leur pays, toute cette faune qui couchera dans les salons du bateau.

Marco Polo ou le voyage imaginaire (Voyages et photos de l'auteur, 1968-69) © 2007 Jean-Pierre Lapointe (5e1-5e3) Magreb