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L’importance du projet professionnel comme moteur de l’autonomie de la personne ayant un trouble mental Marie Ducharme, c.o. et conseillère Gilles Ouellet, conseiller Accueil et soutien aux étudiants en situation de handicap, UQAM Colloque 2012: AQICESH, 8 juin

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L’importance du projet professionnel comme moteur de l’autonomie de la personne ayant un trouble mental. Marie Ducharme, c.o . et conseillère Gilles Ouellet, conseiller Accueil et soutien aux étudiants en situation de handicap, UQAM Colloque 2012: AQICESH, 8 juin . - PowerPoint PPT Presentation

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L’importance du projet professionnel comme moteur de l’autonomie de la personne ayant un trouble mental

Marie Ducharme, c.o. et conseillère

Gilles Ouellet, conseiller

Accueil et soutien aux étudiants en situation de handicap, UQAM

Colloque 2012: AQICESH, 8 juin

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Saviez-vous qu’au Québec…

• On compte de 10 à 12 maladies neuropsychiatriques importantes qui affectent 12 % de la population.

• Une personne sur six souffre d’une forme de maladie mentale.• 170 000 personnes ont reçu un diagnostic de maladie mentale.• La schizophrénie, la maladie bipolaire et la dépression affligent 2% de la population,

ce qui signifie 700 000 Canadiens, dont plus de 150 000 Québécois.• Les troubles dépressifs ont augmenté de 36% au Canada entre 1995 et 2000. (La

Presse, 15 avril 2001)• Environ 8% des adultes souffriront d’une dépression majeure dans leur vie. (Rapport

sur les maladies mentales au Canada, octobre 2002)• De 1990 à 2020, l’impact des maladies mentales et des troubles neurologiques

augmentera de 40,5%. (un institut universitaire en santé mentale pour la région de Québec et pour les régions de l’est du Québec, 2003)

• Les troubles anxieux touchent 5% de la population, causant un handicap léger à grave.• Les enfants de personnes atteintes de maladie mentale risquent de développer un

problème de santé mentale dans une proportion de 30% à 50%. (La parentalité au quotidien, Catherine Vallée, Le partenaire, vol. 12, no. 1, automne 2004, p.10)

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Objectifs de la conférence

• L’inclusion socioprofessionnelle permet à toute personne de développer une identité, de se fixer un but, d’établir des relations, de développer des ressources, somme toute de donner une signification à sa vie. Être affligé d’un trouble mental est souvent associé à une stigmatisation et une situation discriminante qui nuit à cette inclusion. Quels rôles pouvons-nous jouer afin de réduire ces obstacles? Voici les questions qui seront abordées dans cet atelier :

• Quels sont les défis rencontrés par les personnes ayant un problème de santé mentale dans leur développement scolaire et professionnel ? Comment joindre les capacités et les aspirations de ces personnes tout en préservant leur estime de soi souvent ébranlée par leur situation médicale ? Quelles sont les interventions facilitant la continuité de leur cheminement scolaire et professionnel ? Toutes ces questions touchent l’importance du projet professionnel comme moteur de l’autonomie de la personne ayant un trouble mental.

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Définissons la santé mentale

Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS) : •Capable de s’adapter aux situations de la vie avec confiance •Libérer des blessures anciennes •Éprouver du plaisir dans ses relations interpersonnelles •Être en mesure d’établir un équilibre entre tous les aspects de la vie •Quelque chose qui fluctue sur un continuum, comme la santé physique

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Et la maladie mentale

• Variété de troubles mentaux qui peuvent être diagnostiqués • États de santé caractérisés par une altération de la pensée, de

l’humeur ou du comportement • Accompagnée d’un dysfonctionnement ou d’une détresse,

voire les deux

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Différence

• Problème de santé mentale • Décris les symptômes associés à une maladie mentale, mais

qui ne sont pas suffisamment sévères pour diagnostiquer une maladie mentale.

• Maladie mentale • Cause de la souffrance chez les individus et leur famille et ont

un impact négatif dans toutes les sphères de leur vie dont leur rendement aux études et au travail.

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Des constats sur l’insertion scolaire

• Le taux de prévalence de troubles mentaux est plus élevé chez le groupe 15-24 ans que chez les autres groupes d’âge (Statistiques Canada, 2003).

• Répercutions sur le cheminement vocationnel• Peut perturber le cheminement éducatif et professionnel de

ces jeunes;• Peut provoquer une interruption temporaire ou permanente

des études;• Peut les conduire au sous-emploi ou au non-emploi.• Sans soutien adéquat, le maintien aux études et les tentatives

de retour aux études peuvent être infructueux.Réginald Savard, Ph.D, mai 2011 (basé: DAEUC, 2010)

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Des constats sur l’insertion scolaire

• Le caractère cyclique et imprévisible des limitations complique la prévention et la planification de l’aide.

• Les préjugés et les attitudes qui stigmatisent les personnes ayant des troubles mentaux les amènent à s’isoler et à demander peu d’aide auprès des services, particulièrement auprès des services adaptés, qu’ils connaissent peu ou pas du tout.

Réginald Savard, Ph.D, Orientation et santé mentale, mai 2012(DAEUC, 2010)

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Statistiques AQISESH (2010-2011)

Étudiants ayant un trouble de santé mentale vs l’ensemble des étudiants en situation de handicap dans l’ensemble des universités québécoises:• 585/ 3971 (15%)

Répartition dans les domaines d’études:• Sc. santé: 4%• Sc. Pures: 9%• Sc. humaines: 40%• Sc. De l’éducation: 6%• Sc. de l’administration: 7%• Sc. appliquées: 11%• Lettres: 4%• Études libres: 4%• Arts: 5%• Droit: 5%• Études graduées: 3%

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Vécu de la personne ayant une maladie mentale

• Isolement • Rejet • Peur du jugement• Diminution des capacités relationnelles ou cognitives

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Conséquences sur les apprentissages

• Difficulté de concentration• Difficulté à demeurer longtemps attentif• Troubles de mémoire• Troubles d’organisation• Diminution de l’enthousiasme• Difficulté à exprimer clairement ses idées• Lenteur• Fatigue (diminution de l’endurance, faible résistance au stress,

problème de sommeil)

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Conséquences sur les apprentissages

• Difficulté à établir ou à maintenir des relations sociales satisfaisantes• Difficulté à gérer des problèmes quotidiens• Humeur instable• Impulsivité• Idées suicidaires

Comment contribuer à diminuer ces difficultés?

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Reconnaissance des capacités

• Connaissance de soi• Capacité à faire des choix• Connaissances techniques• Expérience (de vie, professionnelle et scolaire)• Habiletés naturelles

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Stratégies d’enseignement

• Discuter ouvertement de la problématique• Investissement de temps de la part du formateur• Établir clairement les attentes respectives en début de

formation et les répéter au besoin• Avoir les mêmes exigences académiques• Éviter les traitements de faveur en raison de la problématique

de santé mentale

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Stratégies d’enseignement

• Activités multi sensorielles• Objectifs réalistes et priorités à court terme• Encourager et appuyer de façon personnelle les efforts• Faire des liens ou des associations qui facilitent la

mémorisation• Relier les nouveaux apprentissages à des acquisitions

anciennes

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Stratégies d’enseignement

• Expliquer l’utilité des apprentissages nouveaux• Du plus simple au plus complexe, d’un élément à plusieurs

éléments: cage de réussite• Utilisation d’agenda et de cahier de bord• Encourager l’expression orale ou par d’autres moyens: ne faite

pas semblant de comprendre quand vous ne comprenez pas, la frustration pourra s’installer et le retrait

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Stratégies d’enseignement

• Donner clairement et par écrit: avis d’annulation, détails dans les travaux, horaire, etc.

• Souplesse dans les horaires: nombre d’heures, répartition des jours, respect des suivis médicaux

• Autoriser une bouteille d’eau• Voir si opportun l’utilisation de l’ordinateur ou

l’enregistrement.

Ces aménagements ne demandent peu ou pas de coût et peuvent faire toute la différence

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La réhabilitation passe par l’appropriation du pouvoir (empowerment)

• Processus de prise de contrôle sur sa vie par la personne souffrant d’un trouble mental

• Décider de toutes les facettes de sa vie au plan individuel et collectif

• Accès à l’information et aux ressources• Accès à plusieurs options pour faire un choix• Affirmation de soi• Avoir une influence sur sa vie et celle de la communauté• Sortir de l’ombre• Améliorer l’image de soi et surmonter la stigmatisation• Exercer ses droits et ses responsabilités librement et de façon

éclairée

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Un capital humain

• Dans l’optique qu’il y a un manque criant de futurs diplômés, peut-on se permettre d’exclure une catégorie de citoyens désireux de travailler et ainsi se priver d’un potentiel humain sachant que:• Les préjugés sont reconnus comme le principal obstacle à

l’insertion des personnes atteintes de maladie mentale. (Santé mentale au Québec, 2002, vol. 27, no. 1)• Les préjugés sont surtout attribuables à la

méconnaissance de la problématique de la personne atteinte de maladie mentale. (Santé mentale au Québec, 2002, vol. 27, no. 1)

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Approche en intervention

• Amener les personnes à exercer un contrôle sur leur vie et sur leur maladie

• Collaboration et confiance mutuelle• Empathie et compassion• Soutien et encouragement à l’indépendance et à la

responsabilisation• Engagement dans le plan d’intervention• Susciter l’espoir• Offrir une diversité dans les approches d’intervention• Être proactif face aux personnes qui sont réticentes à recevoir

des services• Utilisation optimale des ressources du milieu

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Les impacts chez la personne

• Améliorer sa qualité de vie• Soutenir et mobiliser le réseau naturel• Appropriation du pouvoir• Prévenir les passages répétés à l’urgence et l’hospitalisation• Permettre à la personne de prendre en charge sa santé,

réduire les symptômes, prévenir les périodes de crise, maintenir ses activités, interagir adéquatement avec la communauté, établir des relations interpersonnelles et faire usage de façon significative de son temps

Et surtout, toute une économie pour le système de santé et des services sociaux, de l’assurance-emploi et de l’assistance-

emploi.Site à consulter: www.matransition.com

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Des constats sur l’insertion professionnelle

• Le taux de chômage chez les personnes ayant une maladie mentale sérieuse s’élève entre 70 % et 90 %, même si la plupart désirent travailler. (Association canadienne pour la santé mentale)

• 33 % des personnes atteintes d’une maladie mentale disent s’être fait conseiller d’accepter des emplois subalternes, très inférieurs à leur compétence. (SANDERSON, K. et ANDREWS, G., 2006, Common mental disorders in the workforce, Canadian journal of psychiatry)

• 40 % des travailleurs ayant une maladie mentale gagnent près du salaire minimum, comparativement à 20 % chez les personnes qui ne sont pas atteintes. (COOK, J.A., 2006, Employment barriers for people with psychiatric disabilities, Psychiatric services)

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Les défis de l’insertion professionnelle pour une personne ayant une maladie mentale

• Peur de l’échec (c’est pareil pour tout le monde, sauf que …)• Surcharge vs performance • Gestion du stress (échéancier, polyvalence, priorités)• Gestion des relations interpersonnelles au travail• Capacité d’apprentissage (concentration, oublis)• Réaction aux difficultés, au changement, à la critique• Absence ou retards (en lien avec la maladie)

Intervenir sur le savoir-être.

Inspiré de la présentation de M. Joseph Giulione, directeur de l’Arrimage, 13 mars 2012

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Aménagements

• Période d’adaptation plus longue• Supervision (personne ressource)• Encadrement souple (horaire variable, pause fréquente et plus

courte) • Attentes réalistes• Impact sur le chèque d’assistance-emploi• Faciliter la passerelle avec un organisme d’employabilité

spécialisé pour les personnes handicapées (santé mentale)Site à consulter: www.roseph.ca

• Inspiré de la présentation de M. Joseph Giulione, directeur de l’Arrimage, SQS, 13 mars 2012

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Aménagements

• Réduire les stresseurs permet de diminuer le risque d’échec.

Les coûts des aménagements au travail liés à la santé mentale sont relativement faibles, bien en dessous de 500 $ par

personne par année dans la majorité des cas. (Office of Disability Employment Policy, US Department of Labor. Work-site

accommodation ideas for people with psychiatric disabilities. Job Accommodation Network

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Vos questions

• Merci de votre attention