Maria Tereza 295 298

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  • 7/24/2019 Maria Tereza 295 298

    1/4

    1)

    Voir pins

    haut la pice

    II,

    page

    279.

    langue

    allemande,

    a

    entirement

    perdu l usage

    de la

    parler,

    encore

    plus de. la lire

    ou

    de l crire

    cela tait

    presque

    invitable.

    En

    met-

    tant cet

    article

    part,

    je

    tacherai

    certainement

    de

    concourir

    ce que

    Mgr

    l archiduc

    et

    le

    comte

    de

    Rosenberg

    observent

    la reine

    le plus scrupuleusement

    possible

    c est

    ce

    qui

    peut

    arriver .de

    plus

    avantageux

    cette

    auguste

    princesse.

    Ce

    serait lui

    faire un

    grand

    tort

    que

    de

    la

    croire

    porte

    se

    laisser

    prendre

    aux

    adulations;

    par

    caractre

    et

    par

    rflexion

    elle

    y

    rpugne

    mme,

    et

    je

    doute

    qu il

    puisse exister

    dans

    un rang

    si

    auguste

    personne

    qui il

    soit aussi

    fa-

    cile de dire la vrit

    sans

    crainte

    qu elle

    en

    soit

    jamais

    rebute. C est

    une

    exprience

    que

    je fais

    depuis

    plusieurs

    annes,

    et

    les bonts

    et

    la confiance

    que

    daigne

    me

    marquer

    la reine

    ont

    toujours

    augment

    en

    raison

    de la franchise

    avec

    laquelle

    je

    n ai

    cess

    de

    lui parler

    sur

    tout

    ce

    qui intresse

    son

    service.

    Le

    prince de Rohan

    n a jamais

    t

    ni

    bien

    ni

    mal trait

    par

    la

    reine,

    et

    s il

    n a

    pas

    lieu de

    se

    louer de

    ses

    bonts,

    aussi

    n a-t-il

    pas

    sujet de

    se

    plaindre d aucune

    rigueur.

    Le

    prince

    de Soubise

    et

    la

    comtesse

    de Marsan

    prouvent

    journellement

    de la

    part

    de la reine

    toutes sortes

    d gards,

    mais

    elle

    ne

    s est

    jamais

    livre

    leur

    esprit

    d intrigue,

    et

    c est

    ce

    qui

    a

    mortifi

    cette

    famille

    dont

    heureusement

    le suffrage

    est

    devenu

    de la plus

    mince

    valeur.

    Quant

    ce

    qui

    regarde le

    prince de Conti,

    V.

    M.

    aura

    daign

    re-

    marquer

    ce que

    j en

    ai

    dit

    plus

    haut,

    et

    ce

    qui

    se

    trouve

    dduit

    dans

    ma

    dpche

    d office 1).

    Je.connaissais

    depuis

    longtemps le

    systme

    du

    prince

    en

    question,

    ses vues

    ambitieuses,

    et

    son

    humeur

    entrepre-

    nante

    aussi

    en

    tchant

    de mettre

    profit

    pour

    le

    service

    de la reine

    celles de

    bonnes

    qualits qu il

    peut

    avoir je

    serai toujours

    trs

    en

    garde

    contre

    les

    desseins

    cachs

    du dit

    prince,

    et

    la reine

    est

    bien

    prvenue

    sur

    la circonspection

    ncessaire

    observer vis--vis

    de

    lui.

    VII.

    Makie-hi- rse

    a

    Mebcy.

    Vienne,

    4 fvrier. Comte

    de

    Mercy,

    J ai

    reu

    vos lettres

    du

    19

    du

    pass

    par

    le courrier Neuniann,

    arriv

    ici

    le dernier du

    mme

    mois.

    Je

    me

    suis

    bien

    aperue

    des

    distractions

    du

    carnaval

    par

    la

    brivet

    de

    la

    lettre

    de

    ma

    fille,

    quoique

    je

    suis

    d ailleurs

    contente

    du langage

  • 7/24/2019 Maria Tereza 295 298

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    qu elle

    y

    tient. Je

    lui passerais

    bien volontiers

    tous

    ces

    divertisse-

    ments

    conformes

    son

    ge

    et

    l usage mais

    je

    voudrais

    que

    le roi les

    partaget

    toujours

    qu il

    danst

    lui-mme dans les bals

    et

    que ma

    fille

    se

    trouvtt autant

    qiie

    possible

    avec

    lui dans

    toutes

    les

    parties de

    plaisir.

    Par

    cette

    raison l vnement de

    l Opra

    du

    13

    m aurait beaucoup

    plus

    flatte

    si

    le

    roi y

    et t

    prsent.

    Je

    souhaiterais seulement

    que

    ma

    fille

    ne

    se

    livrt

    pas

    tant

    aux

    divertissements

    pour

    abandonner

    tout

    fait

    toutes

    les occupations srieuses

    pour

    lesquelles

    elle

    n a

    pas

    d ailleurs

    trop

    de

    got.

    Au

    reste

    je

    vous

    avoue

    que

    les

    progrs

    de

    ma

    fille

    surpassent

    mon

    attente;

    je

    les reconnais

    comme

    votre

    ouvrage

    1

    et

    l obligation

    que

    je

    vous en

    ai rpond

    la satisfaction

    que

    j prouvo

    de la

    russite de

    ma

    fille. H me

    reste

    seulement quelque doute

    sur

    les effets

    de jalousie [et du roi mme] qu la longue

    pourraient

    pro-

    duire dans

    la

    famille les loges qu on prodigue

    ma

    fille quelque

    bonne

    apparence

    qu il

    y

    ait de l union parmi les

    personnes

    qui la

    composent.

    Ma

    fille aurait

    sans

    doute mieux fait

    de

    mettre

    moins de

    chaleur dans

    l tablissement du

    prince

    de

    Carignan

    en

    France

    c est

    un

    nouveau

    renfort du parti pimontais qui

    est

    dj

    assez

    consid-

    rable mais

    c est

    dans

    son

    caractre

    de prcipiter les choses

    de son.

    got

    pour

    esquiver

    les

    remontrances

    de

    ceux

    qui

    voudraient s y

    op-

    poser

    [ et cela

    me

    confirme

    toujours

    de plus

    dans l ide

    du

    carac-

    tre

    de

    ma

    fille].

    Je

    crains qu elle

    ne

    suive

    un

    jour

    lorsqu on

    y

    pen-

    sera

    le

    moins la

    mme

    marche

    pour

    excuter

    son

    ide

    par

    rapport

    la

    princesse

    de

    Lamballe.

    Pour

    ce

    qui

    concerne

    le

    voyage

    de

    mon

    fils Maximilien

    en

    France

    je

    m en

    remets

    au

    concert

    que vous

    prendrez sur

    ce

    sujet

    avec

    Rosen-

    berg.

    Il faut seulement observer

    que mon

    fils doit

    en

    France

    comme

    partout ailleurs

    jusqu ici

    garder le

    plus parfait incognito

    et

    y

    paratre

    sur

    le pied d un

    simple cavalier

    comte

    de Burgau.

    II

    ne pourra par

    consquent

    tre

    question des honneurs

    publics

    lui rendre soit

    par

    le

    militaire

    ou

    par

    le civil. Dans

    la

    distribution

    des

    prsents il faut

    observer la dcence

    sans

    lsine mais

    encore sans

    profusion.

    Vous

    saurez au

    mieux

    conseiller

    sur ce

    point le

    comte

    de

    Rosenberg.

    [Pour la rception cjesttrop tard; j espre

    que vous

    l aurez

    concert

    ainsi. ]

    Vous

    faites le portrait le plus

    exact

    du

    caractre

    du prince

    de

    Conti; il

    est

    bon de le

    mnager

    mais il faut

    encore

    tcher

    de le

    te-

    nir

    dans les bornes. Je

    souhaite

    que.

    les

    affaires parlementaires

    s ar-

    19-

  • 7/24/2019 Maria Tereza 295 298

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    -rangent

    sans

    exciter

    de

    nouveaux

    troubles,

    et

    que

    Vergennes se

    sou-

    tienne

    dans

    son

    poste.

    Je

    compte

    que Breteuil;

    en

    se

    prtant

    aux

    directions

    que vous

    lui

    .donnez,

    russira ici

    et

    dtruira

    peu

    peu

    les

    prjugs

    qu on

    a

    adopts

    dans le

    pass contre

    lui. [ Encore

    hier

    j i

    eu

    un

    entretien

    avec

    Kau-

    nitz: il

    me

    parat

    trs-prvenu contre

    Breteuil,

    et

    compte

    se

    tenir

    roide

    vis--vis

    de

    lui,

    surtout

    s il

    dbutait

    sur les

    affaires

    de

    Molda-

    vie,

    o

    nous avons

    entirement

    tort. Kaunitz

    ne

    dfend

    pas

    sa cause

    en

    ceci,

    mais,

    en

    fidle

    ministre,

    celle

    de

    son

    matre.

    J avoue,

    je

    ne

    sais

    comme

    nous en

    sortirons

    encore,

    difficilement

    honorablement

    cela

    me

    chagrine

    au

    del de

    toute expression

    1).]

    Je souhaite

    que

    M ne

    de Coss reste

    encore

    longtemps

    dans

    sa

    place.

    Pour

    le

    prsent

    que

    je

    lui

    destine, je

    vous

    laisse

    l arbitre

    d en

    d-

    terminer

    la

    valeur

    et

    le

    moment

    peut-tre

    trouveriez-vous

    Paris

    quelque

    emplette

    propre

    cet

    effet.

    Pour des

    vnements

    qui

    arrivent

    de

    temps

    en

    temps

    et

    qui

    pour-

    raient

    en

    quelque

    faon

    intresser ma

    fille

    ou

    le

    roi,

    ou

    la famille

    dans

    leur particulier,

    je

    vous

    avoue

    que

    je

    suis

    quelquefois

    embar-

    1) Voici

    sur

    la

    politique

    de l Autriche

    en

    Orient -une

    intressante

    note de Louis

    XVI

    Vergennes. Le cabinet

    franais

    voyait

    bien l opposition

    qui

    existait

    entre

    les

    vues

    poli-

    tiques

    de

    Marie-Thrse

    et

    celles

    de,

    Joseph

    II,

    les

    tiraillements et

    les

    oscillations qui

    en

    rsultaient

    dans

    la

    politique

    de l Autriche

    au

    dtriment

    de la

    sincrit

    de

    son

    alliance

    avec

    la

    France

    Je

    vous

    renvoie,

    monsieur,

    la dpche

    de M.

    de

    St-Priest;

    je

    ne

    crois

    pas que

    la maison d Autriche

    entende

    son

    intrt

    en

    ne

    voulant

    pas

    demander

    la libert du

    com-

    merce

    de la

    mer

    Noire;

    toutes

    les

    dmarches

    que

    ce

    cabinet

    fait

    depuis

    quelque

    temps sont

    bien obscures

    et

    bien

    fausses

    je

    crois

    qu il

    est

    embarrass

    de

    ses

    nouvelles

    .usurpations

    en

    Moldavie,

    et

    qu il

    ne

    sait comment.se

    les

    faire

    adjuger;

    la

    cour

    de Russie

    les

    dsapprouve,

    et

    la

    Porte

    ne

    consentira j m is

    les

    cder l empereur.

    Je

    ne

    crois

    nullement

    ce

    nou-

    vel accord

    entre les

    cours

    co-partageantes,je

    les

    crois plutt

    en

    observation

    vis--vis les

    unes

    des

    autres

    et

    se

    dfiant

    d elles

    mutuellement;

    l avis

    de M.

    de Lauzun

    me

    confirme

    dans

    ma

    pense.

    Pour

    ce

    qui

    est

    de

    l invasion

    que

    les

    troupes

    de

    l empereur

    ont

    faite

    dans l -

    tat

    de

    Venise,

    je

    n y

    vois

    nulle raison;

    mais

    la

    loi du plus

    fort

    est toujours la

    meilleure

    elle

    dnote

    bien

    le caractre

    ambitieux

    et despote

    de l empereur,

    dont il

    ne

    s est

    pas Cach

    -au

    baron

    de Breteuil.

    Il

    faut

    croire

    qu il

    a su

    fasciner

    absolument

    les

    yeux

    de

    sa

    mre,

    car

    toutes

    ces

    usurpations

    n taient

    pas

    de

    son

    got,

    et

    elle

    l avait

    bien

    dclar

    au commen-

    .cement.

    La

    dpche

    qu a

    reue

    M.

    de Thugut

    prouve

    que

    M.

    de Kaunitz

    dsapprouve

    tout

    ce

    qui

    se

    passe

    et

    a eu

    la

    main

    force;

    c est

    srement

    du Lacy.

    Nous n avons

    rien faire

    dans

    ce

    moment-ci

    que

    de

    tout

    voir

    et

    nous

    tenir

    fort

    sur

    nos

    gardes

    sur

    tout

    ce

    qui

    nous

    viendra

    de

    Vienne;

    honntet

    et

    retenue doit tre

    notre marche;

    mais

    M.

    de

    St-Priest

    peut

    toujours

    tter

    le

    terrain

    Constantinople

    sur

    la

    navigation

    libre

    de la

    mer

    Noire.

    Je

    me

    trompe

    fort

    si les trois

    cours

    ne

    prendront

    pas

    querelle

    la fin,

    et

    gare

    l incendie

    Versailles,

    15

    avril.

    1775. Archives

    nation ales,

    Paris,

    K.

    164.

  • 7/24/2019 Maria Tereza 295 298

    4/4

    rasse

    de les

    apprendre

    par

    des

    nouvelles contrefaites,

    ou

    de

    les igno-

    rer

    longtemps,

    tandis

    que

    des

    particuliers

    en

    sont

    informs.

    par

    maintes

    correspondances

    qui

    passent entre

    ici

    et

    Paris.

    Vous

    me

    fe-

    rez

    donc

    plaisir

    de m informer

    au

    plus- tt

    .des vnements

    de

    cette

    es-

    pce

    par

    le

    canal

    de Pichler,

    sans

    attendre l expdition

    des

    courriers

    mensuels,

    par

    la

    poste

    s il s agit

    de

    faits qui

    n exigent

    pas

    de

    secret.

    Vous

    pourriez

    mme

    charger

    de

    cette

    besogne le

    conseiller Barr,

    pour vous

    pargner

    la peine

    de

    vous

    occuper

    de

    ces

    objets

    moins

    in-

    tressants. Je

    me

    trouve

    l heure

    qu il

    est

    dans le

    cas en

    ques-

    tion

    on

    dit

    que, .la reine

    ayant

    mis

    une

    nouvelle mode de coiffure

    avec

    du

    plumache,

    le

    roi doit lui

    avoir fait,

    prsent

    d une belle

    ai-

    grette,

    en

    l accompagnant

    de

    ce

    jol

    compliment

    qu il

    la priait de

    se

    servir

    de

    cette

    aigrette

    au

    lieu

    de

    la

    nouvelle coiffure,

    et

    qu elle

    n avait

    que

    faire

    de

    ces

    parures

    pour

    relever

    ses

    grces

    (1).

    Je

    vou-

    drais

    savoir si

    c est

    un

    fait

    rel

    ou

    controuv.

    [Il l aurait

    corrige

    trs-poliment

    sur

    la

    parure

    j serais fche si

    elle donnait

    dans l ex-

    travagance des modes.]

    VIII.

    Marie-Thrse

    A

    MERCY.

    Vienne j

    4

    fvrier.

    Comte

    de

    Mercy,

    Sans avoir

    vu

    la

    dernire

    lettre

    de

    la

    reine l empereur,

    il m en

    a

    rendu

    le

    contenu, et

    j

    suis

    trs-content

    de

    la

    tournure

    qu elle

    a

    donne

    sa

    lettre,

    en

    mar-

    quant

    l empereur

    sa

    jo

    sur

    l envoi de

    son

    portrait,

    o

    elle dit de

    ne

    s apercevoir

    d aucun

    changement

    quant

    l extrieur,

    qu elle ,ne

    savait

    cependant

    pas

    si depuis

    cinq

    ans

    il n avait

    pas

    chang de

    sen-

    timents

    pour

    elle, mais

    que, se

    persuadant du

    contraire, elle

    l em-

    brassait tendrement. [ J ai bien

    sollicit

    qu on

    crive

    amiablement

    et

    qu elle

    ne

    mrite nullement

    le contraire j

    ne

    sais

    ce

    qui

    en

    sera,

    et

    voil

    ma situation

    dans le

    grand

    comme dans

    le

    petit.

    ]

    IX. Marie-Thrse

    A

    MERCY.

    Vienne,

    4 fvrier.

    Comte

    de Mercy, Ensuite des informations

    que vous me

    mandez

    sur

    le pied

    ou

    sont

    Paris

    les

    acteurs

    de

    l o-

    pra

    Iphignie,

    j

    trouve

    que

    l ide

    de

    les faire venir ici serait

    aussi

    (1)

    Cette anecdote

    se

    trouve

    en

    effet dans

    Mtra, Correspondance

    secrte,

    tome

    I,

    page

    158.