Mardi 6 mai 2014 Orchestre de chambre de Paris | accentus...

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Roch-Olivier Maistre, Président du Conseil d’administration Laurent Bayle, Directeur général Mardi 6 mai 2014 Orchestre de chambre de Paris | accentus | Laurence Equilbey Dans le cadre du cycle Déserts du 5 au 15 mai Vous avez la possibilité de consulter les notes de programme en ligne, 2 jours avant chaque concert, à l’adresse suivante : www.citedelamusique.fr Orchestre de chambre de Paris | accentus | Laurence Equilbey | Mardi 6 mai 2014

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Roch-Olivier Maistre,Président du Conseil d’administrationLaurent Bayle,Directeur général

Mardi 6 mai 2014Orchestre de chambre de Paris | accentus | Laurence Equilbey

Dans le cadre du cycle Déserts du 5 au 15 mai

Vous avez la possibilité de consulter les notes de programme en ligne, 2 jours avant chaque concert, à l’adresse

suivante : www.citedelamusique.fr

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Stravinski ironisait sur Stockhausen et Wagner en disant qu’ils rendaient nécessaire l’instauration d’un équivalent musical du parcmètre. C’est qu’il faut du temps pour que se déploient naturellement ces univers sonores volontiers conçus sous la forme de vastes cycles.

Wagner n’a que très peu écrit pour le piano (quelques sonates, une fantaisie…), alors que ses opéras, en particulier ceux qui forment la tétralogie du Ring, n’ont cessé d’être transcrits pour le clavier, par lui-même ou par des pianistes virtuoses comme Liszt autrefois et Kocsis aujourd’hui.

Les leitmotive de Wagner sont comme une matière mélodique infiniment plastique qui se cristallise en formes définies pour caractériser un personnage, un affect, un objet… On reconnaîtra nombre d’entre eux dans le programme proposé par Emmanuel Krivine à la tête de l’Orchestre du Conservatoire de Paris, depuis le thème solennel du Chœur des pèlerins sur lequel s’ouvrait Tannhäuser en 1845 jusqu’aux éclats du motif des Walkyries qui accompagnaient en 1876 la bouleversante scène finale du Crépuscule des dieux, au cours de laquelle Brünnhilde s’immole en se jetant dans un brasier ardent.

Bien plus qu’un simple instant, un « moment », c’était pour Stockhausen une partie d’une œuvre dotée de caractéristiques constantes et remarquables : un peu comme le prélude de L’Or du Rhin de Wagner, dans lequel un accord immuable porte tout le développement orchestral. Momente, dont la première version fut créée en 1962 à Cologne, invente ainsi, entre la soprano solo, les quatre groupes choraux et les treize instrumentistes, des plages musicales où prédomine tantôt la mélodie, tantôt le timbre, tantôt la durée des sons. Entre ces moments, il y a des interludes qui, sans caractéristique particulière, utilisent aussi comme matériau les réactions habituelles du public (cris, applaudissements, murmures, toux…) comme pour effacer symboliquement la frontière entre interprètes et auditeurs.

Un mantra est une formule sacrée à laquelle, dans l’hindouisme, on prête un pouvoir. Avec Mantra – une pièce de 1970 pour deux pianos, percussions et modulateur en anneau –, Stockhausen emploie une nouvelle manière de composer, appelée à se généraliser dans ses œuvres plus tardives et notamment dans son opéra Licht. Tous les aspects de la partition (non seulement les notes, mais aussi les nuances, les articulations et les timbres issus des transformations électroniques du son) sont dérivés d’une unique formule mélodique, contractée ou dilatée de toutes les manières possibles. Et, pour l’auditeur, c’est une expérience sonore d’une rare beauté.

Dans ses Entretiens avec Jonathan Cott, Stockhausen a pu déclarer que « Wagner aurait été le meilleur compositeur de gagaku ou le meilleur auditeur du théâtre nô ». Car, ajoutait-il, Wagner « a allongé de façon incroyable la respiration, la durée, désormais indépendantes de ce que le corps humain peut produire ». Il y a peut-être quelque chose de semblable dans la temporalité de Carré, une œuvre créée en 1960 et faisant appel à quatre orchestres ainsi qu’à quatre chœurs. Comme l’expliquait le compositeur : « Il faut s’abstraire du temps si l’on veut se pénétrer de cette musique. La plupart des changements se produisent très lentement, à l’intérieur des sons. » Stockhausen précisait toutefois que, contrairement à ce qui se passe chez Wagner, « cette pièce ne raconte aucune histoire » : les voix des chœurs n’énoncent qu’un pur matériau phonétique dans lequel surnagent quelques noms ici ou là.

Cycle Wagner /Stockhausen Cycle Déserts

Déserts de l’Exode, de Judée, des expérimentations atomiques, exotiques ou mystiques. Il ne manque pas d’étendues de sable pour enfl ammer l’imagination sonore.

Lorsqu’il écrit The Desert Music (1983, pour orchestre et chœur), Steve Reich songe à trois déserts : celui du Sinaï, scène de l’Exode des Israélites ; celui de Judée, cadre des tentations du Christ ; et celui de White Sands au Nouveau-Mexique, lieu des tests atomiques évoqués par William Carlos Williams qui donne son titre à l’œuvre de Reich. À l’instar de The Desert Music, The Four Sections (1987) est destiné à l’orchestre symphonique, dont le compositeur se détournera par la suite pour lui préférer des eff ectifs plus limités, comme dans Duet (1993, pour deux violons solistes et octuor à cordes). Quant à Clapping Music (1972), l’instrumentarium y est réduit aux quatre paumes de deux « claqueurs ».

Félicien David composa Le Désert en 1844. Le 15 décembre, dans le Journal des débats, Berlioz donnait un compte-rendu enthousiaste de la première : « un grand compositeur venait d’apparaître », écrivait-il, « un chef-d’œuvre venait d’être dévoilé ». La partition est le fruit d’un voyage que David fi t en Égypte en 1833. C’est également d’un séjour à Louqsor que, un demi-siècle plus tard, Saint-Saëns rapportera son Cinquième Concerto pour piano, baptisé « Égyptien ».

« Espace d’un cri entouré d’espace entouré de rien ». Ces mots issus d’un poème de Loránd Gáspár, dans le recueil Sol absolu (Gallimard, 1972), chantent le désert. De la rencontre du poète avec le compositeur Jonathan Bell est née en 2007 une pièce, Déserts, pour cinq voix qui évoluent chacune dans un espace sonore (une échelle et un mètre) qui lui est propre. L’Ensemble De Caelis prolonge cette évocation des mondes désertiques par des pièces anonymes choisies dans le répertoire paraliturgique français des XIIIe et XIVe siècles.

Après avoir été exécutée pour la première fois en 1769 pour l’inauguration de l’église de l’hospice municipal de Hambourg, la cantate sacrée Les Israélites dans le désert (plus tard rebaptisée « oratorio » au vu de ses vastes dimensions) a d’emblée connu un grand rayonnement. Elle fut rééditée du vivant de son auteur qui la destinait non seulement aux « occasions solennelles », mais aussi à être jouée « n’importe quand, à l’intérieur et à l’extérieur de l’église, simplement à la gloire de Dieu et sans porter ombrage aux diff érentes confessions ». La souff rance, le désespoir des Israélites traversant le désert (« notre gorge est sèche, nous respirons à peine ») se veut donc ici une expérience universellement partageable.

C’est une vidéo de l’artiste Julien Crépieux qui accompagne le concert donné par accentus le 15 mai. Rien ne bouge (2011) a été tourné en temps réel dans le désert de l’Arizona. On y voit l’ombre au sol d’un poteau électrique, qui prend la forme d’une croix. Le mouvement infi nitésimal de la caméra suit celui du soleil de façon à garder cette croix au centre de l’image. Trois œuvres s’inscrivent dans ce déploiement de l’image : la méditation sur la mort du Christ que propose le Répons des Ténèbres de Gesualdo en 1611, avec ses dissonances expressives ; The Dark Day de la compositrice italienne Francesca Verunelli ; et Granum sinapis, une pièce de Pascal Dusapin sur un texte mystique de maître Eckhart évoquant le cheminement dans un « merveilleux désert » spirituel.

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DU LUNDI 5 AU JEUDI 15 MAI

LUNDI 5 MAI, 20HSALLE PLEYEL

Steve Reich DuetClapping MusicFour SectionsThe Desert Music

MDR Sinfonieorchester LeipzigMDR Rundfunkchor Leipzig Kristjan Järvi, direction, clapping Steve Reich, clapping

MARDI 6 MAI, 20H

Camille Saint-Saëns Concerto pour piano n° 5 « Égyptien »Félicien David Le Désert

Orchestre de Chambre de Parisaccentus Laurence Equilbey, direction Bertrand Chamayou, piano Cyrille Dubois, ténor Jean-Marie Winling, récitant

MERCREDI 7 MAI 2014, 20H

AnonymeMonodies, conduits et motets du XIVe siècleJonathan BellDéserts

Ensemble De CaelisLaurence Brisset, direction, chantAlia Sellami, chantEstelle Nadau, chantFlorence Limon, chantCaroline Tarrit, chantMarie-George Monet, chant

MERCREDI 14 MAI 2014, 20H

Carl Philipp Emanuel BachLes Israélites dans le désert

Jordi Savall, directionMaría Cristina Kiehr, sopranoHanna Bayodi-Hirt, sopranoNicholas Mulroy, ténorStephan MacLeod, barytonLa Capella Reial de CatalunyaLe Concert des NationsManfredo Kraemer, concertino

JEUDI 15 MAI 2014, 20H

Carlo GesualdoRépons du Vendredi saintRépons du Samedi saintFrancesca VerunelliThe Dark Day (création mondiale)

Pascal DusapinGranum Sinapis

accentusPieter-Jelle de Boer, directionJulien Crépieux, vidéo

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MARDI 6 MAI 2014 – 20HSalle des concerts

Camille Saint-SaënsConcerto pour piano n° 5 « Égyptien »

entracte

Félicien DavidLe Désert

Orchestre de Chambre de ParisaccentusLaurence Equilbey, directionBertrand Chamayou, pianoCyrille Dubois, ténorJean-Marie Winling, récitant

Enregistré par France Musique, ce concert sera diffusé le lundi 19 mai à 14h.

Coproduction Cité de la musique, Orchestre de chambre de Paris et accentus.

Avec le soutien du Palazzetto Bru Zane – Centre de musique romantique française.

Fin du concert vers 22h.

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Camille Saint-Saëns (1835-1921)Concerto pour piano et orchestre n° 5 en fa majeur op. 103 « Égyptien »

Allegro animato

Andante

Molto allegro

Composition : 1895.

Dédicace : « À Monsieur Louis Diémer ».

Création : le 2 juin 1896, à Paris, salle Pleyel, par le compositeur au piano.

Durée : environ 29 minutes.

Composé en 1895 à Louqsor, lors d’un voyage méditerranéen, le Concerto pour piano n° 5 de Saint-Saëns fut baigné des couleurs, des parfums et des sons – pour paraphraser Baudelaire – d’Afrique du Nord, un univers que le compositeur connaît bien (il séjourna plusieurs fois en Tunisie, en Égypte et surtout en Algérie) et qui l’a inspiré à de multiples reprises, comme en attestent Samson et Dalila, la Suite Algérienne ou encore Africa pour piano et orchestre. Le Concerto « Égyptien » mêle ainsi un langage occidental (premier et dernier mouvements) à des emprunts à la musique arabe dans le deuxième mouvement, dont le compositeur a écrit qu’il était « une façon de voyager en Orient qui va même jusqu’en Extrême-Orient. Le passage en sol est un chant d’amour nubien que j’ai entendu chanter sur le Nil ».

Le concerto s’ouvre sur un Allegro animato qui confie la présentation des deux thèmes de sa forme sonate au piano : l’un fait sonner les accords parfaits à la manière de cloches, l’autre, en ré mineur, est d’un lyrisme intense qui aurait presque des accents rachmaninoviens. L’Andante central est déclamatoire et rhapsodique ; on y entend des trouvailles (notamment une mélodie du piano dont la doublure aiguë de petites notes crée un effet de timbre très réussi) comme des maladresses. Les rythmes, les figures mélodiques et les modes – modes arabes madmî, mjanba ou ramal, caractérisés par l’utilisation de secondes augmentées – concourent à créer une impression d’exotisme qui n’est pas sans charme. Le finale, dont on a souvent médit, est un feu d’artifice de virtuosité, un tourbillon fort bien orchestré et séduisant par bien des aspects.

Angèle Leroy

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Félicien David (1810-1876)Le Désert, ode-symphonie en trois parties pour récitant, ténor, chœur d’hommes et orchestre.Poème d’Auguste Colin.

Composition : Juillet 1844.

Dédicace : au Duc de Montpensier.

Création : le 8 décembre 1844, au Théâtre-Italien de Paris.

Durée : environ 55 minutes.

Orphelin dès l’âge de cinq ans, Félicien David (1810-1876) commença sa formation à la maîtrisede la cathédrale d’Aix-en-Provence avant de s’inscrire en 1830 au Conservatoire de Paris. Là, il fréquente les classes de Millault (harmonie), Fétis (contrepoint) et Benoist (orgue), tout en suivant l’enseignement de Reber. Ce passage au Conservatoire est de courte durée toutefois puisque, dès 1831, il quitte l’institution sans avoir obtenu de prix et intègre, sous l’influence du peintre Pol Justus, la communauté saint-simonienne, dont il devient le compositeur officiel. Il ne peut jouir que peu de temps de cette place de choix : un an plus tard, la communauté dirigée par le Père Enfantin (1796-1864) est dissoute par le gouvernement et l’heure de l’exil sonne alors pour le jeune compositeur. Accompagné de camarades saint-simoniens, il traverse la France et s’embarque pour un périple qui lui fait notamment traverser l’Égypte et l’Algérie. Il ne revient à Marseille qu’en juin 1835, avec l’intention de « chanter l’Orient » aux oreilles françaises et se faire un nom de compositeur à Paris.

Les Mélodies orientales pour piano sont alors les premières œuvres que David parvient à faire publier (en 1836) : ce recueil passe cependant presque inaperçu et – comble de malchance – les exemplaires invendus disparaissent quelques mois après leur parution dans un incendie. Le réseau amical et communautaire qu’il avait connu dans le Paris du début de la monarchie de Juillet s’est quelque peu dissipé : nombreux sont ceux qui ont alors pris leurs distances avec le saint-simonisme, et rares les soutiens potentiels pour un jeune musicien. À partir de 1837, David profite néanmoins de l’hospitalité d’un ancien condisciple – Félix Tourneux – qui, en le logeant dans sa résidence d’été à Igny, lui permet de mener jusqu’en 1841 une vie consacrée à l’écriture musicale et au jardinage. Quand il retourne à Paris (chez son frère Félix) il a un seul objectif : conquérir le monde musical.

Paris, dans les années 1840, est devenu le carrefour musical de l’Europe : un espace en constante effervescence vers lequel les plus grands virtuoses du temps se dirigent et au sein duquel les activités de facture instrumentale et d’édition musicale fleurissent. Le nombre des concerts publics connaît une progression exponentielle et les formes de représentations musicales se diversifient : concerts symphoniques de la Société des concerts du Conservatoire ; « grands concerts » de Valentino ou Musard ; séances de musique de chambre des successeurs de Pierre Baillot ; récitals de romances… Avant d’affronter les scènes lyriques parisiennes – épreuve ultime pour les compositeurs français – David choisit d’écrire pour ces nouveaux espaces musicaux : l’esthétique qu’il compte promouvoir et ses connaissances dans le milieu musical l’y incitent.

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En 1838, il fait jouer sa Symphonie en fa majeur par les Concerts Valentino ; en 1839, les Concerts Musard créent un Nonetto pour cuivres ; pour les séances de musique de chambre de son ami Jules Armingaud (violoniste), il compose en 1842 une série de vingt-quatre brefs quintettes avec contrebasse (Les Quatre Saisons) ; et, en décembre 1844, Félicien David atteint les sommets de la notoriété en donnant son ode-symphonie Le Désert au Théâtre-Italien. Berlioz s’enthousiasme pour la partition dans laquelle il voit le reflet de ses propres recherches esthétiques : il dirige lui-même Le Désert en février 1845 dans un concert au Cirque des Champs-Élysées. La Société des concerts du Conservatoire la programme également dès 1847.

La modernité de cette œuvre réside en premier lieu dans son genre, tout à fait nouveau, qui témoigne à la fois de la montée en puissance du monde symphonique en France et du besoin de ne pas trop s’éloigner de l’univers lyrique, si cher au public de l’Hexagone. Berlioz, avec Roméo et Juliette en 1839, s’est lui aussi essayé à un genre mixte : la « symphonie dramatique », à mi-chemin entre l’oratorio et la symphonie, que l’on peut situer dans la lignée des dernières productions de Beethoven. David apporte néanmoins en 1844 une nouvelle manière de concevoir le récit : il s’écarte de la tension dramatique propre aux œuvres lyriques pour s’approcher d’une esthétique de la contemplation. C’est ici que réside la valeur « romantique » du compositeur, il ne projette pas l’auditeur au cœur d’une action frénétique mais lui demande plutôt d’observer un paysage comme s’il se trouvait devant trois tableaux successifs : la marche d’une caravane ; une halte nocturne ; un lever du jour. Les longues tenues de cordes qui accompagnent le récitant amplifient l’impression d’un temps suspendu au milieu de l’immensité d’un désert où les seuls repères sont donnés par la position du soleil.

Les mélodies du Désert, comme une grande partie des œuvres de Félicien David publiées à son retour d’Orient, s’inspirent des musiques exotiques auxquelles le compositeur a été confronté au cours de son voyage : dans la deuxième partie, la « fantaisie arabe » est basée sur une mélodie syrienne et la « rêverie du soir » provient d’une mélodie de bateliers du Nil. Néanmoins l’exotisme de David ne vise pas l’authenticité. Le musicologue Frits Noske suggèrerait ainsi, en étudiant Le Désert, que le compositeur « évoque plutôt le pays du soleil levant qu’il ne le peint ». L’appel à la prière du muezzin (dans la troisième partie) « n’est qu’une adaptation très déformée du modèle réel », comme le rappelle Jean-Pierre Bartoli. Félicien David, pour décrire à ses contemporains le Maghreb et le Moyen-Orient, utilise un langage musical français évitant sciemment le système modal.

La reconnaissance parisienne obtenue grâce au Désert ouvre à Félicien David et à son œuvre les portes de l’Europe tout entière. En 1845 et 1846 on fait jouer cette partition à Bruxelles, Londres, Berlin, Postdam, Leipzig, Cologne, Munich et Aix-la-Chapelle (dans cette dernière ville, la représentation se fait « en costume », avec quarante figurants et deux chameaux en cartons). Le Désert transverse même l’Atlantique et rencontre le succès à New York dès 1846. Parallèlement à ce retentissement international, il pénètre – de manière tout à fait inédite pour une œuvre française située en dehors des productions dramatiques – dans le répertoire des concerts de la plupart des villes françaises : les auditions du Désert à Caen (1846), Lyon, Boulogne-sur-Mer (1847), Rouen et Marseille (1848) sont les premières étapes d’une notoriété nationale qui ne cessera pas avant la fin du Second Empire.

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Ce succès phénoménal – qu’un compositeur comme Berlioz, par exemple, ne connaîtra pas de son vivant – aura néanmoins des conséquences néfastes pour la suite de la carrière de Félicien David. Toutes ses productions suivantes seront évaluées à la lumière du Désert : la réception de l’oratorio Moïse au Sinaï (mars 1846) en souffre déjà et on reprochera encore à l’auteur du Saphir (créé à l’Opéra Comique en 1865) d’être « descendu de son chameau ». Dans Le Monde pour rire, une charge du dessinateur Achille Lemont représente ainsi, en juillet 1868, un Félicien David vieillissant, tenant une lyre aux cordes rompues, assis sur le squelette d’un chameau et enchaîné à un poteau portant l’inscription « Désert à perpétuité »…

Etienne Jardin, Palazzetto Bru Zane – Centre de musique romantique française 

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La Caravane lente

Chemine haletante,

Et plantera sa tente

Quand finira le jour.

Chœur

Allons, trottons, cheminons, chantons,

Marchons, gaiement et librement !

Dans l’air si pur, dans ce ciel d’azur

Nous respirons à pleins poumons.

Le Récitant

L’air morne, immobile se plombe

Comme la face d’un mourant

Voici l’impétueuse trombe

Au souffle aride et dévorant !

Chœur

Courbez vos fronts !

Le Simoùn, vent de feu,

Passe comme un fléau de Dieu.

Allah, pitié pour les croyants !

Allah, soutiens les cœurs fervents !

Le Ciel n’est plus ; l’enfer nous presse !

Allah !

Maître de l’univers, tu vois notre détresse.

L’ange de la mort plane sur nos têtes !

Contre ses tempêtes, hélas, point de port !

Ô, souverain juge, malgré notre foi,

Notre seul refuge, c’est la tombe ou toi.

Allah, pitié pour les croyants !

Allah, soutiens les cœurs fervents !

Allah !

Ici la vie est un rude combat,

Mais rien, non, rien ne nous abat,

Ni la brûlante poussière,

Ni la chaleur, ni le labeur.

Nous sommes forts et par nos efforts

Nous domptons ciel et terre ;

Nous combattons et nous triomphons

De la nature entière !

Allons, trottons, cheminons, chantons,

Félicien David

Le Désert

Première partie

Le Récitant

À l’aspect du désert, l’infini se révèle,

Et l’esprit exalté devant tant de grandeur,

Comme l’aigle fixant la lumière nouvelle,

De l’infini sonde la profondeur.

Au désert tout se tait et pourtant, ô mystère,

Dans ce calme silencieux,

L’âme pensive et solitaire

Entend des sons mélodieux.

Ineffables accords de l’éternel silence,

Chaque grain de sable a sa voix,

Dans l’éther onduleux le concert se balance,

Je le sens, je le vois…

Chœur

Allah, Allah, à toi je rends hommage !

Allah, Allah, de ton immensité,

de ton éternité, je suis la vaillante image.

Allah, Allah !

Toi seul es glorieux et miséricordieux !

Toi seul es l’harmonie, toi seul es le discord,

Toi seul es glorieux et miséricordieux !

Toi seul donnes la vie, toi seul donnes la mort,

Allah, Allah !

Louange à toi, le souverain des mondes, louange dans

l’immensité,

Car mes solitudes profondes sont pleines de ta majesté.

Allah, Allah !

Le Récitant

Quel est ce point dans l’espace

Qui se montre et fuit tour à tour ?

À l’horizon, la Caravane passe

Serpent gigantesque elle embrasse

Des Cieux le radieux contour.

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Chœur (La liberté au désert)

Restez dans vos tombeaux de pierre,

Pâles habitants des cités,

Sans voir du Ciel ni de la terre

Les majestueuses beautés !

Là votre existence est flétrie

Par les ennuis, par les remords,

Le désert est notre patrie,

Nous sommes libres, fiers et forts !

À nous le Soleil et l’espace,

À nous le mirage éclatant !

À nous le nuage qui passe,

À nous le coursier haletant !

À nous les sables qui scintillent,

Et le désert pour oreiller !

À nous les étoiles qui brillent

Et nous regardent sommeiller !

Ténor solo

Ma belle nuit, oh ! sois plus lente !

Oui, tu me fais aimer et vivre ;

Ô nuit, tandis que ma voix chante,

Mon bien-aimé d’amour s’enivre.

Vogue sans bruit, lune éclatante !

Au Ciel je ne veux pas te suivre ;

Ici, tandis que ma voix chante,

Mon bien-aimé d’amour s’enivre.

Mais ma paupière languissante

Au doux sommeil déjà se livre,

Et quand ma voix s’éteint mourante,

Mon bien-aimé d’amour s’enivre.

Chœur

Mais ma paupière languissante

Au doux sommeil déjà se livre,

Et quand ma voix s’éteint mourante,

Mon bien-aimé d’amour s’enivre.

Marchons gaiement et librement !

Dans l’air si pur, dans ce ciel d’azur

Nous respirons à pleins poumons.

Allons, trottons, cheminons, chantons,

Nous franchissons ces horizons du mystère.

Deuxième partie. La Nuit.

Le Récitant

Comme un voile de fiancée,

La nuit tombe au front du désert.

Aux charmes de la nuit notre cœur s’est ouvert.

Lorsque brillante aux cieux, Vénus s’est élancée.

Ténor solo

Ô nuit, ô belle nuit,

Ta fraîcheur nous réjouit,

Quand après la prière,

Sur le sable mouvant,

La caravane entière

Se repose en rêvant.

Ô nuit, ô belle nuit,

Ta fraîcheur nous réjouit,

Comme une amante comble

L’attente d’amour,

Tu calmes l’ardeur

Dévorante du jour.

Ô nuit, ô douce nuit.

Ô nuit, ô belle nuit,

Ta fraicheur nous réjouit,

Quand, l’air rempli d’arôme,

Aux sons du tarabouk,

L’almée ondule

Comme la vapeur du chybouk.

Ô nuit, ô belle nuit,

Ta fraicheur nous réjouit,

Comme une amante comble

L’attente d’amour,

Tu calmes l’ardeur

Dévorante du jour ;

Ô nuit, ô douce nuit !

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Chœur

Allah, Allah, à toi je rends hommage !

Allah, Allah, de ton éternité, de ton immensité,

Je suis la vivante image !

Allah, Allah !

Louanges à toi, le souverain des mondes,

Louanges dans l’immensité,

Car mes solitudes profondes

Sont pleines de ta majesté !

Allah, Allah !

Troisième partie – Le lever du soleil

Le Récitant

Des teintes roses de l’aurore

La base des cieux se colore,

L’astre du jour

Rayonne tout à coup comme une hymne sonore

Et remplit le désert de lumière et d’amour.

Ténor (Chant du muezzin)

El Salamalek a leikoum el Salam

Allah ouakbar ia les Salah

La Allah il Allah ou Mohamed rassoul Allah

Allah oukbar ia les Salah

Chœur

Allons, partons, compagnons,

Cheminons, marchons ;

Perçons ces horizons,

Au sein du désert solitaire !

Allons toujours, les jours sont longs

Et lourds, et la vie amère,

Marchons, cherchons le fond

De ce profond mystère ;

Allons, trottons, cheminons, chantons,

Marchons, gaiement et librement ;

Dans l’air si pur dans ce ciel d’azur

Nous respirons à pleins poumons.

Le Récitant

L’ambulante cité se perd dans le lointain ;

Elle fuit, elle fuit, on la voit disparaître

Comme une vapeur du matin,

Et du désert redevenant le maître,

Le silence éternel que l’âme seule entend

Sur sa couche de sable immobile s’étend.

Ineffables accords de l’éternel silence,

Chaque grain de sable a sa voix.

Dans l’éther onduleux le concert se balance.

Je le sens, je le vois…

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Bertrand Chamayou

Natif de Toulouse, Bertrand

Chamayou est remarqué dès l’âge

de 13 ans par le pianiste Jean-

François Heisser dont il suit plus tard

l’enseignement au Conservatoire

de Paris (CNSMDP). Dans le même

temps, il travaille aux côtés de

l’illustre Maria Curcio à Londres, et

reçoit les conseils éclairés d’un grand

nombre de maîtres, dont Murray

Perahia. Il est invité à se produire sur

de grandes scènes internationales

comme le Lincoln Center à New

York, le Conservatoire Tchaïkovski

à Moscou ou le Forbidden City

Concert Hall à Pékin. La musique

contemporaine occupe une part

importante de son activité :

il travaille avec Henri Dutilleux ou

György Kurtág. Son activité de

chambriste est tout aussi essentielle,

et il se produit régulièrement avec

ses amis Sol Gabetta, Renaud

Capuçon, Augustin Dumay, Gautier

Capuçon ou Emmanuel Pahud.

Au printemps 2010, Bertrand

Chamayou a présenté un disque

César Franck (Naïve) accompagné par

le Royal Scottish National Orchestra

sous la direction de Stéphane Denève.

Cet enregistrement reçoit plusieurs

récompenses dont l’Editor’s Choice

de Gramophone. Ses précédents

enregistrements pour le label Naïve

ont aussi été remarqués, notamment,

en 2011, l’intégrale des Années de

pèlerinage, couronné de nombreuses

récompenses (Gramophone’s Choice,

Choc Classica, Diapason d’or de

l’année 2012 et Victoire de la musique

du meilleur enregistrement de

l’année). En 2012, Bertrand Chamayou

reçoit une Victoire de la musique

classique comme soliste instrumental

de l’année. Il avait déjà reçu en

2006 une Victoire, dans la catégorie

« Révélation ».

Cyrille Dubois

À 7 ans, Cyrille Dubois découvre

le chant à la maîtrise de Caen

(direction Robert Weddle) où il

aborde, en tant que sopraniste,

un large répertoire sacré et

profane, réalisant de nombreux

enregistrements dont Les Petits

Motets de Brossard pour Assaï.

Après des études scientifiques, il

entre au Conservatoire de Paris

(CNSMDP) en tant que ténor dans la

classe d’Alain Buet. Il y suit également

les enseignements d’Anne Le Bozec

et Jeff Cohen pour le lied et la

mélodie et se perfectionne auprès

d’Helmut Deutsch, François Le Roux,

Janine Reiss, Dame Ann Murray

ou Natalie Dessay, lors de master

classes. Sorti « mention très bien » du

Conservatoire de Paris (CNSMDP), en

2010, il intègre ensuite l’Atelier lyrique

de l’Opéra national de Paris avec

lequel on peut l’entendre notamment

dans Street Scene de Kurt Weill,

L’Heure espagnole, La Resurrezione,

La Finta Giardiniera, etc. Depuis, on a

pu l’entendre dans Nathanaël dans

Les Contes d’Hoffmann pour ses

débuts à La Scala de Milan et à

l’Opéra national de Paris, ainsi qu’à

La Monnaie de Bruxelles dans le rôle

d’Azor dans La Dispute de Benoît

Mernier. Cyrille Dubois affectionne

également le récital qu’il partage

avec Tristan Raës, son partenaire du

Duo Contraste. Ensemble, ils sont les

lauréats du Concours Lili et Nadia

Boulanger et triples lauréats du

Concours de Musique de Chambre de

Lyon 2013 (dont Premier Prix et Prix

du Public) et sont invités au Palazzetto

Bru Zane de Venise, au Théâtre

Hermitage de Saint-Pétersbourg, au

Musée Claude Debussy, au Musée de

l’armée des Invalides, à la Fondation

Royaumont, à l’Opéra National de

Paris, ainsi qu’au Wigmore Hall de

Londres et à Moscou dans la série

Piano aux Jacobins, etc. Pour Hortus

Éditions, ils ont le projet de réaliser

un enregistrement autour des

musiciens de la Grande Guerre.

Cyrille Dubois se produit également

avec Anne Le Bozec, Jeff Cohen,

Michel Dalberto et Nicolas Stavy.

Parmi ses projets, citons la reprise des

Contes d’Hoffmann de Lyon au Japon ;

Les Caprices de Marianne de Sauguet

en tournée sur les scènes lyriques

françaises ; Romeo et Juliette à l’Opéra

de Massy ; La Belle Hélène à l’Opéra

de Toulon, etc. Sa discographie

comprend également Le Paradis Perdu

de Théodore Dubois ; Tistou les pouces

verts de Sauguet avec l’Orchestre

Philharmonique de Radio-France ;

La Missa Sacra avec Les Cris de Paris,

ainsi que la tragédie lyrique Renaud

de Sacchini avec Les Talens Lyriques

à l’Arsenal de Metz (à paraître).

Jean-Marie Winling

Après des études de lettres classiques

à la faculté des lettres de Montpellier,

Jean-Marie Winling entreprend des

études de théâtre au Conservatoire

National Supérieur d’Art Dramatique

de Paris où il rencontre Antoine

Vitez. Avant tout acteur de théâtre,

il joue notamment avec Mehmet

Ulusoy au tout début du Théâtre

de Liberté, Claude Risac, Jacques

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Rosner, Jacques Lassalle, Stuart

Seide… Il met également en scène

deux pièces de Pierre Macris au

Théâtre des Amandiers de Nanterre.

Il retrouve Antoine Vitez, qu’il assiste

pour l’ouverture du Théâtre National

de Chaillot, et avec lequel il jouera

une dizaine de spectacles. C’est

également pendant cette période

que, toujours avec Antoine Vitez, il

crée et enseigne à l’École du Théâtre

National de Chaillot. Après un petit

rôle remarqué dans le Cyrano de

Jean-Paul Rappeneau, il tourne plus

souvent qu’il ne joue sur scène, à

part quelques incursions dans le

théâtre privé (La Parisienne avec

Nathalie Baye et Les Portes du ciel

avec Gérard Depardieu). Il revient

au théâtre public à partir de 2001

pour jouer L’Échange, mis en scène

par Jean-Pierre Vincent, et alterne

depuis, entre créations dans plusieurs

centres dramatiques ou théâtres

nationaux (dans des mises en scène

d’Alain Françon, Éric Lacascade,

Arthur Nauzyciel, Jean-Louis

Martinelli, Stéphane Braunschweig

et Olivier Py) et tournages pour le

cinéma et la télévision (avec pour

partenaires Gérard Depardieu,

Nathalie Baye, Yves Montand, Alain

Delon, Isabelle Huppert, Guillaume

Canet, Charles Berling…), sous la

direction de François Dupeyron,

Pierre Granier-Deferre, Xavier

Giannoli, Antoine de Caunes, Xavier

Beauvois, Christophe Honoré,

Claude Chabrol… Il a également

doublé Kevin Costner dans la version

française du film Danse avec les loups.

Laurence Equilbey

Chef d’orchestre, directrice musicale

d’Insula orchestra et d’accentus,

Laurence Equilbey est aujourd’hui

reconnue pour son exigence et son

ouverture artistique. Ses activités

symphoniques la conduisent à diriger

les orchestres de Lyon, Bucarest et

Varsovie, le Café Zimmermann,

le Brussels Philharmonic, l’Akademie

für alte Musik Berlin, le Concerto

Köln, la Camerata Salzburg, le

Mozarteum de Salzbourg, les

orchestres philharmoniques de

Liège, Leipzig, Francfort, etc. Elle a

dirigé récemment les opéras Albert

Herring de Britten (Opéra de Rouen

Haute-Normandie et Opéra Comique),

Der Freischütz de Weber (Opéra de

Toulon), Sous apparence (Opéra de

Paris) et Ciboulette de Reynaldo Hahn

(Opéra Comique). En résidence à

l’Opéra de Rouen Haute-Normandie,

elle dirige plusieurs projets avec son

orchestre (Athalie de Mendelssohn

en 2015). Depuis 2009, elle est avec

accentus, artiste associée à l’Orchestre

de chambre de Paris, qu’elle retrouve

en 2015 à l’Opéra Comique pour

Ciboulette de Reynaldo Hahn et à la

Philharmonie de Paris pour le Stabat

Mater de Dvořák. Elle est également

artiste associée au Grand Théâtre

de Provence et en compagnonnage

à la Cité de la musique/Salle Pleyel.

Avec accentus, Laurence Equilbey

continue d’exprimer le grand

répertoire de la musique vocale et

soutient la création contemporaine.

Elle est aussi directrice artistique

et pédagogique du département

supérieur de jeunes chanteurs (CRR

de Paris). Avec le soutien du Conseil

général des Hauts-de-Seine, elle

fonde en 2012 Insula orchestra, une

phalange sur instruments d’époque

consacrée au répertoire classique et

préromantique. La saison 2014-2015

voit le premier concert à l’étranger

de l’orchestre dans le cadre de la

semaine de Mozart à Salzbourg, ainsi

que la sortie de son premier disque,

le Requiem de Mozart (Naïve).

Laurence Equilbey a étudié la

musique à Paris, Vienne et Londres,

et la direction notamment avec

Eric Ericson, Denise Ham, Colin

Metters et Jorma Panula.

accentus

accentus est un chœur de chambre

professionnel très investi dans le

répertoire a cappella, la création

contemporaine, l’oratorio et l’opéra.

Fondé par Laurence Equilbey il y a

20 ans, il se produit aujourd’hui dans

les plus grandes salles de concerts et

festivals français et internationaux.

L’ensemble collabore régulièrement

avec chefs et orchestres prestigieux

(Pierre Boulez, Andris Nelsons, Eric

Ericson, Christoph Eschenbach,

Orchestre de Paris, Ensemble

intercontemporain, Les Siècles,

Orchestre des Champs-Élysées,

Concerto Köln, Akademie für Alte

Musik Berlin, Insula orchestra, etc.).

Il participe également à de

nombreuses productions lyriques :

Perela l’Homme de Fumée de Pascal

Dusapin et L’Espace Dernier de

Matthias Pintscher à l’Opéra de Paris,

Le Barbier de Séville de Gioachino

Rossini au Festival d’Aix-en-Provence,

Lakmé de Léo Delibes, Ciboulette de

Reynaldo Hahn à l’Opéra Comique…

accentus poursuit une résidence

importante à l’Opéra de Rouen

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Haute-Normandie, articulée autour de

concerts et d’opéras. Il est également

un partenaire privilégié de la Cité de

la musique / Salle Pleyel et ensemble

associé à l’Orchestre de chambre de

Paris depuis 2009. Le chœur a par

ailleurs établi une relation privilégiée

avec deux chefs talentueux, Christophe

Grapperon et Pieter-Jelle de Boer. En

2014-2015, accentus entamera une

relation étroite avec la Philharmonie de

Paris avec deux concerts, Le Création

de Haydn et le Stabat Mater de Dvořák.

accentus enregistre en exclusivité

pour Naïve. Tous ses disques ont été

largement récompensés par la presse

musicale. Transcriptions, vendu à

plus de 130 000 exemplaires, a été

nominé aux Grammy Awards 2004

et a obtenu un Disque d’Or en 2008.

Manoury Inharmonies (2011) a été

récompensé par 5 Diapasons.

En novembre 2011 est paru

Mendelssohn, Christus et Cantates

chorales réalisé avec l’Orchestre de

chambre de Paris. Le dernier disque

d’accentus Janáček, Brumes d’enfance

dirigé par Pieter-Jelle de Boer est sorti

en août 2013. Le prochain disque

d’accentus – le Requiem de Mozart

– paraîtra en septembre 2014, avec

notamment Sandrine Piau et Insula

orchestra sous la direction de Laurence

Equilbey. Le chœur prépare pour 2015

un enregistrement des œuvres vocales

de Mantovani et un enregistrement

d’Orphée et Euridice de Gluck avec

Franco Fagioli. accentus a été consacré

« Ensemble de l’année » par les

Victoires de la musique classique en

2002, en 2005 et en 2008.

erda | accentus bénéficie du soutien

de la Direction régionale des affaires

culturelles d’Ile-de-France, Ministère

de la culture et de la communication ;

est subventionné par la Ville de Paris,

la Région Ile-de-France ; et reçoit

également le soutien de la SACEM.

accentus est en résidence à l’Opéra de

Rouen Haute-Normandie. Les activités

de diffusion et d’actions culturelles

d’accentus dans le département

bénéficient du soutien du Conseil

général des Hauts-de-Seine. Le cercle des

mécènes d’erda | accentus accompagne

son développement.

Ténors

Camillo Angaria

Mathieu Montagne

Samuel Rouffy

Bruno Renhold

Davy Cornillot

Sean Clayton

Matthieu Chapuis

Laurent David

Sébastien D’oriano

Eric Raffard

Stéphane Bagiau

Nicolas Kern

Romain Champion

Pierre Ribémont

Jean-Yves Ravoux

David Lefort

Maciej Kotlarski

Jean-Christophe Hurtaud

Jean-François Chiama

Basses

Nicolas Rouault

Mathieu Dubroca

Jean-Philippe Elleouet

Grégoire Fohet-Duminil

Laurent Slaars

Thomas Roullon

Guillaume Pérault

Jean-Louis Georgel

Cyrille Gautreau

Jean-Christophe Jacques

Christophe Sam

Julien Neyer

Rigoberto Marin-Polop

Jean-Baptiste Alcouffe

Bertrand Bontoux

Frédéric Bourreau

Orchestre de chambre de Paris

Depuis sa création en 1978, l’Orchestre

de chambre de Paris, fort de ses

quarante-trois musiciens permanents,

s’affirme comme l’orchestre de

chambre de référence en France. La

forme de ses concerts, ses lectures

« chambristes », son décloisonnement

des répertoires et des lieux, ainsi que

sa démarche citoyenne lui confèrent

une identité originale dans le paysage

musical parisien. Il a travaillé avec

Jean-Pierre Wallez, Armin Jordan,

Jean-Jacques Kantorow, John Nelson

– directeur musical honoraire – ou

Joseph Swensen. Aujourd’hui, l’équipe

artistique est réunie autour de son

chef principal et conseiller artistique

Thomas Zehetmair, accompagné de Sir

Roger Norrington, premier chef invité,

et du hautboïste François Leleux,

artiste associé. L’orchestre poursuit sa

complicité avec le chœur de chambre

accentus et Laurence Equilbey, et met

à l’honneur le compositeur associé

Philippe Manoury. Au-delà d’une

saison parisienne au Théâtre des

Champs-Élysées et à la cathédrale

Notre-Dame, de concerts et d’opéras

à la Cité de la musique et au Théâtre

du Châtelet, et de ballets à l’Opéra

National de Paris, l’orchestre étend son

rayonnement en France et à l’étranger

à l’occasion de tournées et de festivals.

Ces dernières années,

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il s’est distingué par plus d’une

vingtaine d’enregistrements mettant en

valeur les répertoires vocal, d’oratorio,

d’orchestre de chambre et de musique

d’aujourd’hui. L’Orchestre de chambre

de Paris est porteur d’une démarche

citoyenne déclinée autour de quatre

engagements – territoire, éducation,

solidarité, insertion professionnelle –,

au travers d’actions culturelles et d’une

forte présence territoriale dans le

Nord-Est de la métropole parisienne.

Dans le domaine de l’insertion

professionnelle et de la formation,

il développe des partenariats avec le

Conservatoire de Paris (CNSMDP), les

conservatoires à rayonnement régional

et les pôles supérieurs.

L’Orchestre de chambre de Paris reçoit

le soutien de la Ville de Paris, de la

DRAC Île-de-France – ministère de la

Culture et de la Communication –, des

mécènes de Crescendo, du cercle des

entreprises partenaires de l’orchestre et

du Cercle des Amis. La Sacem soutient

les résidences de compositeurs de

l’Orchestre de chambre de Paris.

Violons

Philip Bride (premier violon)

Franck Della Valle (soliste)

Michel Guyot (soliste)

Pascale Blandeyrac

Jean-Claude Bouveresse

Hubert Chachereau

Philippe Coutelen

Marc Duprez

Sylvie Dusseau

Ahim Horvath-Kisromay

Hélène Lequeux-Duchesne

Gérard Maitre

Mirana Tutuianu

Valentin Christian Ciuca

Nathalie Crambes

Altos

Serge Soufflard (soliste)

Sabine Bouthinon

Anna Brugger

Bernard Calmel

Philippe Dussol

Caroline Donin

Violoncelles

Guillaume Paoletti (soliste)

Etienne Cardoze

Benoit Grenet

Livia Stanese

Sarah Veilhan

Contrebasses

Eckhard Rudolph (soliste)

Fabian Dahlkvist

Ricardo Delgado Rodriguez

Flûtes

Marina Chamot-Leguay (Soliste)

Bernard Chapron

Yoann Couix

Hautbois

Daniel Arrignon (soliste)

Quentin D’Haussy

Clarinettes

Myriam Carrier

Benjamin Duthoit

Bassons

Fany Maselli (soliste)

Henri Roman

Cors

Lionel Speciale

Gilles Bertocchi

Christophe Struzynski

Emmanuel Tricheux

Trompettes

Jean-Michel Ricquebourg (soliste)

Philippe Lafitte

Laurent Dupéré

Julien Lair

Trombones

Philippe Cauchy

Laurent Madeuf

Patrick Sabaton

Saxhorn

David Maillot

Timbales

Nathalie Gantiez (soliste)

Percussion

Ionela Christu

Concert enregistré par France Musique

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Impr

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1550

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Éditeur : Hugues de Saint Simon | Rédacteur en chef : Pascal Huynh | Rédactrice en chef adjointe : Gaëlle Plasseraud | Graphiste : Elza Gibus | Stagiaire : Isabelle Couillens

Et aussi…

> CONCERTS

SAMEDI 24 MAI 2014, 20H

Franz SchubertSymphonie n° 8 « Inachevée »Felix MendelssohnConcerto pour violon n° 2Ludwig van BeethovenSymphonie n° 7

Chamber Orchestra of EuropeSemyon Bychkov, directionRenaud Capuçon, violon

DIMANCHE 25 MAI 2014, 16H30

Henri DutilleuxAinsi la nuit Mystère de l’instantJohannes BrahmsSymphonie n° 1

Les DissonancesQuatuor Les DissonancesDavid Grimal, direction, violonHans Peter Hofmann , violonDavid Gaillard, altoXavier Phillips, violoncelle

MARDI 27 MAI 2014, 20H

Henri DutilleuxSlava’s Fanfare *Hector BerliozBéatrice et Bénédict (ouverture)

Les Nuits d’étéSymphonie fantastique, op. 14

La Chambre PhilharmoniqueElèves du Conservatoire de Paris *Emmanuel Krivine, directionMichèle Losier, mezzo-soprano

> MÉDIATHÈQUE

En écho à ce concert, nous vous proposons…

> Sur le site Internet http://mediatheque.cite-musique.fr

… d’écouter un extrait audio dansles « Concerts » :Concerto pour piano et orchestre n° 5 « Égyptien » de Camille Saint-Saëns par Aldo Ciccolini (piano), l’Orchestre Philharmonique du Luxembourg et Emmanuel Krivine (direction), enregistré à la Salle Pleyel en 2008

(Les concerts sont accessibles dans leur intégralité à la Médiathèque de la Cité de la musique.)

…de regarder dans les « Dossiers pédagogiques » :Entretiens filmés : Laurence Equilbey par Bernard Bloch (réalisation) et Hélène Pierrakos (entretien)

> À la médiathèque … d’écouter : Le Désert de Félicien David par Olivier Pascalin (récitant), Bruno Lazzaretti (ténor), et Guido Maria Guida (direction)

… de consulter la partition : Concerto pour piano et orchestre n° 5 « Égyptien » de Camille Saint-Saëns

… de lire :La musique française et l’Orient : à propos du « Désert » de Félicien David de Jean-Pierre Bartoli

> SALLE PLEYELMERCREDI 21 MAI 2014, 20HJEUDI 22 MAI 2014, 20H

Olivier MessiaenLe Tombeau resplendissantJohannes BrahmsUn Requiem allemand

Orchestre de ParisChœur de l’Orchestre de ParisPaavo Järvi, directionMarita Sølberg, sopranoMatthias Goerne, barytonLionel Sow, chef de chœur

VENDREDI 30 MAI 2014, 20H

Claude DebussyNocturnesJeuxEinojuhani RautavaaraSymphonie n° 8 « The Journey » (création française)

Orchestre Philharmonique de Radio FranceMaîtrise de Radio FranceMikko Franck, directionSofi Jeannin, chef de chœur

MERCREDI 11 JUIN 2014, 20HJEUDI 12 JUIN 2014, 20H

Emmanuel ChabrierEspañaCamille Saint-SaënsConcerto pour piano n° 5 « Égyptien »Reinhold GlièreConcerto pour harpePiotr Ilitch TchaïkovskiLe Lac des cygnes (Suite)

Orchestre de ParisYutaka Sado, directionJean-Yves Thibaudet, pianoXavier de Maistre, harpe