Marçais William 1928 L'islamisme et la vie urbaine [homo islamicus ifadesinin ilk geçtiği...
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7/24/2019 Marais William 1928 L'islamisme et la vie urbaine [homo islamicus ifadesinin ilk getii belge]
1/16
Comptes rendus des sancesde l'Acadmie des Inscriptions
et Belles-Lettres
L'islamisme et la vie urbaineWilliam Marais
Citer ce document Cite this document :
Marais William. L'islamisme et la vie urbaine. In: Comptes rendus des sances de l'Acadmie des Inscriptions et Belles-
Lettres, 72anne, N. 1, 1928. pp. 86-100.
doi : 10.3406/crai.1928.75567
http://www.persee.fr/doc/crai_0065-0536_1928_num_72_1_75567
Document gnr le 16/10/2015
http://www.persee.fr/collection/craihttp://www.persee.fr/collection/craihttp://www.persee.fr/collection/craihttp://www.persee.fr/doc/crai_0065-0536_1928_num_72_1_75567http://www.persee.fr/author/auteur_crai_4754http://dx.doi.org/10.3406/crai.1928.75567http://www.persee.fr/doc/crai_0065-0536_1928_num_72_1_75567http://www.persee.fr/doc/crai_0065-0536_1928_num_72_1_75567http://dx.doi.org/10.3406/crai.1928.75567http://www.persee.fr/author/auteur_crai_4754http://www.persee.fr/doc/crai_0065-0536_1928_num_72_1_75567http://www.persee.fr/collection/craihttp://www.persee.fr/collection/craihttp://www.persee.fr/collection/craihttp://www.persee.fr/ -
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86
COMPTES RENDUS DE l ACADMIE DES
INSCRIPTIONS
COMMUNICATION
l'islamisme
et
la
vie
urbaine,
par m.
william
marais, membre de l'acadmie.
Dans l'ensemble, la propagation
de l'Islam, religion des
Arabes,
s'est traduite, je crois, par
une extension
de
la
vie
citadine.
Depuis
leur
apparition
sur
la
scne
de l'histoire,
les Musulmans
ont fait figure de btisseurs
de villes. Il
n'y
a gure de civilisation
o
se
rencontre
autant
que
dans
la
leur,
la
cration urbaine, voulue, nomme, date,
revtant
en un mot tous les caractres de l'acte arbitraire.
Il
suffira
de
citer
les noms de Koufa, Bassora, Wsit, Mos-
soul,1
Bagdad,
Fostat, le Caire, Chiraz
en
Orient, et
dans
le Maghreb ceux
de
Cairouan, Mehdiya, Alger, Oran,
Tiaret,
Tlemcen,
Fez,
Marrakech,
la
Qal a, Bougie
et Rabat.
Notons en
passant
que
de
la
vingtaine
de villes que
je
viens
d'numrer,
une quinzaine
aujourd'hui
encore
continuent
de
vivre, ce
qui constitue
en
somme une
assez
jolie
russite.
Or
cette
ardeur
fonder
des
cits
nouvelles,
bien
eux,
s'affirme chez les Musulmans, qui
cette
poque sont uniquement les Arabes, ds les dbuts
de
leurs
conqutes. Le
spectacle de ces
armes musulmanes
composes
surtout de
Nomades
d'Arabie, et
qui,
peine
sorties
de
leur pninsule, s'appliquent
vivre en
citadins,
a
une
allure de
paradoxe. Il faut, je crois, chercher
l'explication
de
cette
apparente nigme
dans
les
trois
faits suivant
:
1
un
certain
nombre
des
bdouins arabes aspirait se
sdentariser;
2
ce sont
les
sdentaires
de
l'Arabie
qui
ont
organis
la vie
des premiers Musulmans dans les pays
conquis;
3 pour
raliser
intgralement son idal social
et
religieux, l Islam ne
peut
se
passer
de
la
vie
urbaine. C'est
naturellement
sur
ce dernier point
que
j'insisterai dans ce
sommaire
expos.
-
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3/16
l'islamisme
et la
vie
urbaine
87
1
Comme l a fortement marqu
notre
confrre M. Dus-
saud,
dans
son
livre
sur les Arabes en Syrie
avant
l Islamisme,
la conqute musulmane
du
vne sicle ne
doit pas
tre
spare des
migrations
qui
depuis
le
dbut
de
l'histoire
dversent du rservoir
de
l'Arabie
sur
les pays limitrophes
le
flot des
invasions smitiques.
Ce mouvement nouveau
s'accomplit au
nom
d'un credo dtermin, une religion
nouvelle lui sert
de
mot d'ordre. Par
l
s'en expliquent,
partiellement au moins, la violence et l'amplitude. Mais pour
le processus mme, il demeure identique aux mouvements
antrieurs.
Toutes les fois que les circonstances politiques
l'ont permis,
des
tribus
bdouines ont pntr dans les
limes
syrien
et
msopotamien,
et
plus
ou
moins
vite
s'y
sont sdentarises.
Certes
la vie pastorale
sous
la tente
peut offrir
des
charmes, mais il n'est
pas
douteux que dans
bien
des cas,
elle constitue pour les
socits humaines
un
triste pis-aller.
En un
pays aussi mdiocre que
l'Arabie
du
Nord
et du Centre, le nomade
mange
trs mal et risque
souvent
de mourir
d'inanition. Le
fait
est frquemment
voqu
dans
la
posie
arabe
antislamique. On
y
parle de
s'y
serrer
le
ventre,
au
sens
propre du
mot,
en se
pressant
sur
l'estomac vide une
pierre
qui
doit en tromper les
angoisses. Toute une partie d'une
des
plus clbres
de
ces
vieilles qaedas,
laLamyatal- arabde
Chanfara pourrait tre
intitule la complainte de
l'affam.
Quant
a
la faim, dit le
pote, je sais en
ajourner
les
exigences
par
des dlais
successifs, et finalement en venir bout. J'en
dtourne
ma
pense. J'arrive
l'oublier.
J'avale
de la terre plutt
que
de
donner des
droits
sur moi
un
insolent bienfaiteur.
Je
sais
tordre
et
retordre
ma
faim
dans les
replis
de
mes
entrailles,
comme le
fait de
son
fil une fleuse habile
.
Quand de
tels
famliques peuvent
avoir
accs aux contres
plus favorises du Nord,
de
l'Est et
de
l'Ouest, on conoit
que des groupes tendus d'entre eux
quittent
sans
regret
les steppes, renoncent la vie nomade, et
de
buveurs de
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COMPTES
RENDUS DE
L'ACADMIE DES
INSCRIPTIONS
lait et
de
mangeurs de
terre
se fassent mangeurs
de
pain.
C'est ainsi, je crois, que
de
gros contingents des Nomades
d'Arabie
migr rent vers
les
villes de
la Syrie,
de
la
Msopotamie
et
de
l'Egypte
nouvellement
conquises,
et
s'y
fixrent. D'abord garnisaires stipendis, ils
y
devinrent
bientt propritaires,
commerants et
bourgeois.
2
Si
les contingents des armes musulma ns
l'poque
hroque
des
grandes conqutes comptent
une
majorit de
nomades, les cadres s'en recrutent dans les population
sdentaires du
Hidjz, agriculteurs de Mdine, commerants
citadins de
La Mecque et
de Tais. Ces ngociants,
ces
organisateurs de caravanes,
fourniront
aux
masses des
combattants
nomades
leurs
tats-majors
et
leur intendance.
A
la
supriorit
que
leur
donne la
pratique
des affaires, ils
joignent le
prestige de citoyens des
villes saintes
et
de
compatriotes du
Prophte. Ils deviennent
naturellement
les
premiers gouverneurs des provinces conquises et
y
organisrent
la
masse
htrogne des
envahisseurs arabes
suivant
le
type
de
vie
qui leur
est personnellement
familier,
la vie
urbaine.
C'est
ces
bourgeois du Hidjz que
l'histoire
attribue
en
citant
leurs
noms,
de
fondation
des
premires
villes
arabes en
dehors
de l'Arabie,
Koufa
et
Bassora
en
Msopotamie, Fostt en Egypte, Cairouan dans l'Afrique du Nord:
villes composites
au
reste,
o la vieille vie nomade
dborde
les cadres de l'urbanisme
: ces
amas irrguliers
de cons^
tractions
lgres, de gourbis, de
tentes mme
et pour
lesquelles
la
ncessit de se mnager de proches pturages
commande le choix de
l'emplacement
: Trois
choses
considrer dans
la
fondation des villes, dit
un
axiome
souvent
rpt,
l'eau,
le
bois
brler,
et
la
nourriture
des
btes.
Ces
cits nouvelles
l'instar
de
la
Mecque et de
Mdine sont
d'abord
dpourvues d'enceintes. Ce sont
des
camps,
des dpts, des centres d'tapes.
Les
vieilles
chroniques leur
donnent frquemment
le nom de
caravansrail
qairawn.
Et le mot a connu dans l'Afrique du Nord
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l'islamisme
et
la vie
urbaine 89
une
destine
particulirement brillante puisqu'il est devenu
le nom mme
de
la vieille mtropole religieuse,
de la
ville
sainte de Cairouan. Mais trs vite ces caravansrails
valueront
en
grands
centres
urbains
;
on
y
construira
des
vraies maisons
et on spculera
sur
les
terrains.
Certaines
informations donnent
Koufa et Bosra,
30
ans
aprs leur
fondation, respectivement 140.000 et 200.000
habitants
:
chiffres, naturellement,
suspects,
comme tous les chiffres.
3 L Islam, et c'est
sur
ce point
que
je veux
aujourd hui insister., s'affirme ds
son apparition
comme une
religion
essentiellement
citadine. Son
fondateur et le
petit
nombre
de ses premiers
adeptes,
appartiennent
la
bourgeoisie
des
cits du
Hidjz. C'est
pour une telle
socit
que le Coran
lgifre
;
c'est
au
sein
d'un tel milieu qu'il
organise
la
primitive
communaut
des croyants.
Les
principes lmentaires de
droit
civil dicts par
le
Livre Saint
ne
valent
en
principe que
pour
des commerants sdentaires.
Et notamment les restrictions
la spculation
et
l'usure
d'o les jurisconsultes tireront dans
la
suite
la
subtile-
thorie du
gain
illicite, du
rib, impliquent
l'existence
d'institutions urbaines
:
des
entrepts pour
les
marchandises, un
systme
bancaire, la
pratique des
contrats crits.
Un orientaliste
amricain,
M.
Torrey,
a pu crire un
mmoire sur la terminologie commercialo-thologique du
Coran.
C'est sous l'aspect
d'un ngociant scrupuleux,
d'un
crancier
svre
que Dieu
apparat
dans
beaucoup de
passages
du Livre
Saint
:
ses
balances sont exactes, et son
grand-livre tient pour chacun
des
hommes un
compte
rigoureux du doit et de l'avoir.
D'autre
part,
la
demi-claustration
des
femmes,
prescrite par le Coran, et
qui
se
dveloppera
plus tard dans
les milieux rigoristes en rclusion quasi totale, ne se
conoit que d'une socit urbaine. On
peut
enfermer les femmes
dans
une
maison
de pierre
ou
de terre
;
on
ne
les claustre
pas
entre
les
parois
mobiles
d'une maison
de poil.
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COMPTES RKNDUS DE
LACADM1E
DES
INSCRIPTIONS
Le
port
du voile qui relve de la
mme
conception
demeure jusqu
nos jours
incompatible
avec les rudes
travaux de plein air
imposs
la femme par la
vie nomade.
Nul
voyageur
qui
n'ait
t frapp
du
contraste
que
fait,
en
terre
d'Islam,
avec
la
citadine,
masque, fantomatique et
emptre dans les housses qui
la
dissimulent,
la
femme
rurale ou bdouine,
souple,
hardie
et
circulant
visage
dcouvert. Au
xue
sicle,
les princesses almora
vides
n'avaient pu renoncer
cette
libert
d'allures
de la
vie
nomade et provoqurent
en
se montrant sans voiles les
critiques enflammes des rigoristes.
Dans le domaine
proprement
religieux
d'autre
part,
on
constate
que
l'Islam
triomphant
a
poursuivi la destruction
des petits sanctuaires
bdouins
o autour d'un rocher,
d'un arbre ou
d'une
source
se
cristallisait
le paganisme
lmentaire diffus et
mdiocrement imaginatif
des
Nomades
d'Arabie;
et
que
par
contre,
il
a
incorpor
dans son
plerinage
La Mecque
tout un
bloc
de
c6 mme paganisme.
Le plerinage, le hajj
antislamique
avait pour
thtre
certaines localits, valles ou collines, situes quelque
distance
de
La
Mecque.
La
fameuse
Ka ba
n'y
jouait aucun
rle. Le paganisme antislamique rservait
cet difice
un autre
culte,
clbr
une
autre poque de l anne.
L Islam a
fondu
le tout,
rattach,
subordonn les cultes du
dehors
au culte mecquois, et
fait
du temple citadin le
point
central de
tout le
plerinage.
En
islamisant ce
vieux
hajj
primitif, le prophte l'a aussi citadinis.
Enfin,
le rite
essentiel
et le plus hautement significatif
du
culte musulman, la prire en commun du
vendredi,
apparat
ds
l'poque
ancienne
comme
le
privilge exclusif
des
groupements sdentaires. On discute dans les diffrentes
coles
sur l'importance
des
localits o se peut et se doit
clbrer ce service solennel.
Les
uns en limitent
l obligation aux villes,
d'autres
l'tendent aux bourgs et aux gros
villages. Mais tous s'accordent
exiger
que
les
habitations
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l'islamisme
et
la vie urbaine
91
soient non transportmes, agglomres,
et
la population
fixe
demeure
permanente,
la doctrine postrieure ajoute
encore que
la
mosque
doit tre entirement btie
et mme
certains
auteurs
rigoristes
tiennent
pour
nulle
et
invalide
la
prire du
vendredi
faite
dans un oratoire qu'un
croulement de plafond
laisse
momentanment ciel ouvert. Au
dbut
de
l'Islam, on parat,
cet gard, s'tre montr plus-
accommodant. Mais, dans tous les cas, un groupe
nomader
un cercle
de
tentes, un douar,
si important qu'il soit, ne
peut prtendre
au droit
de clbrer la prire
en commun du
vendredi. Et c'est ainsi que la vie islamique intgrale,,
rythme tout le long
de l'anne, par la liturgie d'un culte
public hebdomadaire, demeure rserve
aux
gens
desbourgs
et des
villes.
Avec
son admirable intuition, Renan r
sans avoir, je crois, du dtail des faits une
complte
connaissance, a
pu justement
crire
dans son Marc Aurle
:
La
mosque, comme la synagogue
et l'glise,
est
une
chose
essentiellement citadine. L'Islamisme
est une
religion
des
villes.
La contre-partie est
que l'Islam se
montre
trs
svre
pour
la
vie
nomade.
Le
Prophte
Mohammed n'aimait
certes
pas
les Bdouins.
Il
professait pour eux un
mpris
de
vieux citadin. Il leur gardait sans doute aussi
une rancune
d'ancien
entrepreneur
de
transports,
d organisateur de caravanes qui
a d lutter contre
les caprices-
des
chameliers, subir les exigences
des
guides,
et
payer
le
prix
fort pour la scurit
de la
route. Il voyait et
dnonait en
eux les reprsentants ttus d'un
vieil
idal hostile
Sa
haine
serait
surtout alle aux grands nomades
chameliers,
les
braillards,
les
brutaux,
les
insolents,
car
pour
les pasteurs de
petit
btail, le hadt lui attribue plus
d'indulgence. A frquenter
les moutons et les chvres,
animaux du
Paradis,
ils sont
devenus plus doux
et
plus
humbles;
et
au reste
tout
Prophte dans sa jeunesse fut
pasteur de brebis (Jacob,
Aaron,
David).
Enfin
et surtout r
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92 COMPTES RENDUS DE ^ACADMIE DES
INSCRIPTIONS
Mohammed
connaissait le
manque
de
ferveur des Nomades,
leur indiffrence religieuse foncire qui se
perptue
jusqu
nos
jours chez certains de leurs descendants
de la
pninsule
arabique
et
a
frapp
tous
les voyageurs.
Le
Coran ne mentionne gure
al-a'
rb,
c'est--dire les
Bdouins, que pour les couvrir d'injures. Ils se
distinguent
par leur impit, par leur hypocrisie, par leur inaptitude
comprendre
les
prescriptions
divines
(Coran,
9, 98).
Pour
ne
pas
rpondre au ban, ils invoquent leurs devoirs de
famille, le
soin
qu'ils doivent prendre de leurs troupeaux.
Mais
leurs
langues
ne
disent
pas ce qu il y a dans leurs
curs (id. 48,
11). L'avenir devait montrer le
bien
fond de
ce
jugement
svre.
La
mort
du
Prophte
fut
le
signal
d'une
apostasie gnrale des Bdouins, ou du moins, d'un
refus
collectif
de
payer
l'impt.
Aussi bien, dans l'thique sociale
de
l'Islam, renoncer au
nomadisme et
se
faire citadin est-il un acte
particulirement recommandable.
Il
porte le nom de
hijra
hgire, qui,
comme
chacun sait, dsigne galement
l'migration
Mdine du
Prophte
Mohammed et
de
ses adeptes mecquois.
Et
on
laisse
entendre que cette
hgire
secondaire
participe,
dans une certaine mesure, aux mrites de
l'autre,
l'exode insigne des premiers musulmans. Par
contre
le
retour
au dsert d'un habitant des
villes
constitue une
faute
grave,
un pch mortel suivant les uns,
une
demi-apos-
lasie suivant les autres. Cette manire d'anathme
prononce
contre la
vie nomade s'tend
mme
au
lait,
habituel
aliment des
pasteurs :
Ce
que
je redoute pour mon
peuple,
fait-on dire au Prophte,
c'est
le lait, o le diable
se
tapit
entre
l'cume
et
la
crme.
Ils
aimeront
en
boire
et retourneront au dsert,
dlaissant
les centres o l'on
prie en
commun. Et le hadt proscrit encore certaines
formules de salutations
parce qu elles sentent
le
Bdouin.
Diverses
incapacits
juridiques
ou politiques frappent le
nomade.
Son tmoignage
n'est
pas admis
en
justice contre
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l'islamisme et
la vie
urbaine 93
un sdentaire.
Il
ne peut ni commander des habitants
des villes,
ni
mme
diriger
comme imm leur
prire. On
nous montre le
calife Omar protestant avec
indignation
contre
une
infraction
ce
principe
:
Gomment a-t-on
pu
donner l'homme de la maison de poil l'autorit sur des
gens
de
la maison de briques?
. Et enfin, certains
gouvernants ont
entendu rserver
le bnfice
de la
solde aux
combattants citadins et en exclure les
contingents
nomades.
Dans l'histoire, dans
la
littrature, le Bdouin apparat
sous les dehors
les
moins
sympathiques. G est un barbare
un tre farouche
(djf),
un pilleur de caravanes, un
dtrousseur
de
plerins
et
un
mangeur de
choses
immondes.
Dialogue
du
citadin et
du
bdouin
:
Manges-tu
le
lzard de
sable? oui et le lzard varan? oui et le hrisson?
oui et la gerboise ? oui
et
le camlon ? non
Flicitons
le
camlon: il l'chappe
belle.
Le jugement du grand I. Khal-
don sur
les Nomades est particulirement
instructif.
Il faut
noter qu'il s'applique les
considrer
trs
objectivement, avec
les yeux d'un philosophe pour
qui
le nomadisme reprsente
un
stade
primitif et ncessaire dans le dveloppement des
socits
humaines.
Il
rend justice
leurs vertus
guerrires.
Il
montre
qu'une
existence perptuellement dangereuse les
rend dangereux pour autrui;
que
le groupe nomade
est
uni
par les liens
d'une
solidarit
inconnue
aux habitauts
des
villes;
qu'en consquence
la tribu
bdouine constitue
un
corps
d'arme en tat
de mobilisation permanente. Mais
son
tude ne s'en achve
pas
moins sur un terrible
rquisitoire. Autant, dit-il, la
vie sdentaire
est favorable
aux
progrs
de
la
culture,
autant la
vie
nomade
y
est
contraire.
Si
les Bdouins
ont besoin
de
pierres pour
servir
d'appui
leurs marmites, ils dgradent, les
btiments
afin
de
se les procurer. S il
leur
faut du bois pour en faire
des piquets
ou
des poteaux de
tente, ils
dtruisent
les
toits
des
maisons pour en
avoir.
Par
la
nature
mme de
-
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10/16
Di COMPTES RENDUS DE
L'ACADMIE
DES INSCRIPTIONS
leur vie,
ils sont nostiles tout ce
qui est
difice.
Or
construire
des
difices, c'est
faire
le premier pas dans
la
civilisation. Aussi bien, conclut-il dans une
phrase
souvent
cite,
tout
pays o svissent les Arabes nomades est un
pays
ruin id 'uribat haribat).
A vrai dire, en
dehors des
qualits
militaires
auxquelles
I.
Khaldon
rend un impartiel hommage, l'opinion
musulmane
reconnat
encore
aux nomades
quelques
mrites
accessoires. Tout d'abord, leur vie aventureuse,
et
leur contact
de tous les instants avec la nature a
dvelopp
chez eux une
relle aptitude la posie. En second
lieu,
l'isolement o
ils sont confins,
la
simplicit
de
leur
vie
ont
maintenu sous
la
tente
l usage
d'une
belle langue archaque,
beaucoup
plus
pure
que celle
des
villes.
C'est
au
dsert que
les
philologues vont le plus
volontiers
chercher leur testi di
lingua.
En
rsum,
un dangereux
barbare,
un
bandit sans
foi
ni loi, aux
yeux des
plus svres ; une sorte de canaille
artiste, un
Fra
Diavolo
beau
parleur, aux yeux des plus
indulgents ; dans tous
les
cas un
fort mauvais homme,
et
un musulman
de
deuxime zone : tel
est
le nomade dans
l'opinion
moyenne de
l Islam
depuis
l'origine
jusqu
nos
jours.
Les considrations
qui prcdent
permettront,
je crois,
d'interprter
exactement et
sous
tous lesr
aspects,
un
fait
bien
connu de
l'histoire des peuples
musulmans. Dans
l'Islam
mdival,
tout
avnement de dynastie
se traduit
par un dveloppement de la
vie
urbaine,
et
notamment
par
l'dification
d'une
nouvelle cit.
A coup sr, il n'est pas
difficile
de dcouvrir
ces crations rptes des raisons
d'intrt politique particulier ou d'humaine vanit.
A
coup
sr, elles
n'offrent, dans
une
large
mesure, que des
applications particulires du
principe gnral,
formul par notre
I. Khaldon ds
le xive sicle : savoir
que la
formation
d'tats n'est possible que par d'importantes fondations
-
7/24/2019 Marais William 1928 L'islamisme et la vie urbaine [homo islamicus ifadesinin ilk getii belge]
11/16
l'islamisme et la
vie
urbaine
95
urbaines; qu au flottement
des
relations
l'tat
de
nature,
la cit
substitue
un
principe de stabilit et de continuit
;
et que comme on l'a dit
:
la
ville
donne
en
quelque
sorte
la communaut
politique la solidit de
la
pierre avec
laquelle elle difie ses
monuments .
Et enfin,
ces
fondations
solennelles
procdentrelles de ce vieux
sentiment
oriental
qu une situation
nouvelle,
il faut un
cadre
nouveau; et
que
pour
les
dynasties et
les princes, il
ne fait pas
bon vivre
l
o ont vcu leurs devanciers. Dj les
Pharaons
vitaient de s'installer dans
les
lieux o
leur
prdcesseur
avait
habit et tait mort. Chacun d'eux se
construisait
son avnement
un
palais
nouveau
entour
d'une
petite
ville.
Et
aujourd'hui
encore,
une pratique
constante
de la
dynastie
tunisienne impose
tout
nouveau bey
d'lire domicile dans une autre rsidence princire que son
prdcesseur immdiat. Mais ce que je crois devoir
souligner, c'est qu au Maghreb, trois reprises au moins,
des
nomades, ayant fond des empires, ont renonc, ds le
premier jour, aux transhumances et se sont installs dans
des villes par
eux
fondes, ou
recres,
ou
transformes et
agrandies : les
Almoravides
Marrekech
; les Mrinides
Fez;
les
'Abdelwdites
Tlemcen. C'est,
je
crois,
que
ces
chefs nomades parvenus ne peuvent faire figure de monarques
pontifes que
-dans
des
centres agglomrs, seuls adapts la
vie
intgrale de
l'homo
islamicus; et
que pour
se guinder
au rle de souverains musulmans, ces grands seigneurs de
la tente doivent
tout
d'abord s'embourgeoiser.
On ne
saurait
naturellement demander aux crivains
arabes
du moyen ge, juristes, gographes ou chroniqueurs,
une
dfinition
thorique
et
rflchie
du
groupement urbain.
Et, cependant, lire certains d'entre
eux,
il
semblerait
qu ils
aient eu des
caractres
spcifiques
de
la cit musulmane
une ide sommaire, mais directe et assez arrte. Sous la
plume, par exemple, du gographe ndalou Abou- Obad
el-Bakri, qui vcut au xic sicle, une
formule
revient avec
-
7/24/2019 Marais William 1928 L'islamisme et la vie urbaine [homo islamicus ifadesinin ilk getii belge]
12/16
96
COMPTES
RENDUS DE
l'CADMIE DES
INSCRIPTIONS
une
telle
insistance
qu'elle
prend pour l'esprit
l
valeur
d'une
dfinition :
telle
localit, dit-il,
est une
grande
ville,
ou une ville, ou un gros bourg agglomr semblable une
ville
:
on
y
trouve une
mosque-cathdrale
(c.--d. une
mosque o
se clbre
la
prire
du
vendredi) et
un bazar
[djm ousouq). Les juristes
canoniques, eux aussi,
ne
manquent pas de
mettre* en
rapport le bazar et
la
mosque.
Dj
on attribue
au
calife Omar
le propos suivant :
En
toutr
le
bazar
marche
d'accord
avec la mosque. L'imnn
Mlek, de son ct, aurait limit
l'obligation de
clbrer
la prire
du vendredi
dans
une mosque-cathdrale
aux
villes pourvues
de
bazars. Enfin un autre chef
d'cole,
l'imam
ChfTi
crit
dans
son
trait intitul
Kitb
eCUmmi
Lorsque tout autour
d'une localit importante, il
existe des
agglomrations
secondaires
dont
les hritages sont avec
ceux de
la dite
localit d'un seul et
mme
tenant,
que
d'autre
part
la
dite
localit
renferme un
bazar o
s approvisionnent de prfrence les gens des agglomrations
secondaires,
je
ne saurais
admettre qu'un
seul habitant
de
ces agglomrations se dispense d'assister
la prire du
vendredi dans
la
mosque-cathdrale de
la
localit
principale.
Et
d'autre
part,
un
voyageur
contemporain
au
Maroc, le regrett E. Doutt, dans son livre En tribu,
rapporte qu'il a
recueilli
presque textuellement des lvres
d'un fellah
marocain
la
formule
du gographe El Bakri
cite tout l'heure. Comme en
s'enqurant du non d'une
localit entrevue de loin, il la
qualifiait
de
village, son
guide
lui rpondit
;
Ce n'est
pas
un village
;
c'est une
ville qui possde une mosque-cathdrale et un petit bazar .
Ainsi
dix
sicles
de
distance,
un
savant
andalou
et
un
illettr berbre
se rencontrent pour
exprimer
dans
les
mmes
termes une mme
conception
de l'urbanisme.
Un tel
accord
a quelque chose d'impressionnant et porterait
admettre
l'objectivit du
fait
de morphologie sociale
sur
lequel il
se
ralise.
-
7/24/2019 Marais William 1928 L'islamisme et la vie urbaine [homo islamicus ifadesinin ilk getii belge]
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l'islamisme et
la vie
urbaine 97
Et il faut reconnatre
que cette
dfinition sommaire
rsume avec une
suffisante
prcision les
deux
ordres d'utilit
qui,
pour une socit musulmane, constituent le propre de
la
cit
:
utilit matrielle
d'abord
:
institution
d'un march
permanent o, en
dehors des
foires
rurales
priodiques, les
habitants de
la
ville et
aussi
ceux
des
campagnes voisines
trouvent en
tout
temps
les denres et les
produits
fabriqus
ncessaires
l'existence
journalire ; utilit spirituelle
ensuite
:
possibilit
de
clbrer
dans un difice appropri
le service
hebdomadaire
solennel
qui
runit obligatoirement
la communaut locale
des croyants,
image
rduite de
la
vaste
communaut du
peuple islamique.
Il
est
un
autre
difice
encore
que
les
auteurs
arabes
mentionnent frquemment
ct
de
la mosque et du bazar.
C'est
le
bain public,
le
hammam. Possder un ou
plusieurs
bains semble bien, pour
eux,
et bon
droit,
un des traits
caractristiques
des
villes. Dans sa
description
gnrale de
l'Egypte, I. Duqmz
consacre
tout un chapitre
l'tat des
bains du Caire, et le
vieil
historien
Baldori
nous
numre
par ordre
chronologique
tous
ceux
qui furent
fonds Bas-
sora
pendant
les
deux
premiers
sicles
de l'hgire.
Un
bain tait, nous apprend-il, d'un excellent
rapport,
et ne
se
pouvait
ouvrir
qu'avec
une
autorisation spciale du
gouverneur.
De
ces
organes
essentiels
de la
cit musulmane, l'tude,
en
somme,
reste faire. La bibliographie
de
la
mosque
est
dj
imposante;
mais les ouvrages
qui
la
composent
n'puisent
assurment pas
le sujet.
La mosque, comme
chacun sait,
est
essentiellement maison
de
prire; mais
elle
ne
l'est
pas
exclusivement.
Elle
a t
et
est
encore
parfois maison
de justice,
maison
d'arrt,
maison
d enseignement, maison des htes
et maison du
peuple. Dans une
socit qui connat
le
croyant
et le
sujet,
peine
l administr,
assurment
pas
le citoyen, on chercherait vainement
quelque
chose comme une agora
marchande,
un forum, une
1928
7
-
7/24/2019 Marais William 1928 L'islamisme et la vie urbaine [homo islamicus ifadesinin ilk getii belge]
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98
COMPTES RENDUS
DE
l'aCADMIE DES
INSCfttPTONS
curie, un
champ de
mars, une
mairie,
un htel de ville.
Dans les moments
de
crise,
quand
le peuple musulman se
cherche une
me
collective, il est naturel qu'il prenne
le
chemin de
l'difice
o
s'accomplit
priodiquement
le
grand
acte
collectif
de
sa
vie religieuse,
la
prire en commun du
vendredi ;
et c'est la mosque qui abrite alors
ces
comices
improviss. Je ne
connais pas d'ouvrage
d'ensemble
o
soient tudis et le rle complexe, et l'volution
architecturale
des
temples musulmans.
Le bazar aussi
fournirait
la matire d'une intressante
monographie. Il
serait
souhaitable qu'on
entreprt
une
fois
de nous en montrer les origines, le dveloppement, d'en
dcrire
la
structure
conomique
et
sociale,
d'en
examiner
les rglements
corporatifs et le droit
coutumier.
Un tel
travail
comporterait
ainsi
la description des
difices
particuliers ces
quartiers
industriels et commerants
des
villes
d'Islam et pourrait se conclure par
de prudentes indications
sur l'avenir que
prpare
ces petits ngoces et ces
petits
mtiers
la
concurrence des
pays grands
magasins
et
fabriques travaillant en
srie.
Le
hammam
enfin
n'a
pas encore
trouv son historien.
Qu'il soit un tranger dans l'Islam, le
fait
parat certain.
Les auteurs
arabes eux-mmes
en
ont parfaitement
conscience.
L'Islam,
comme avant
lui la
Perse sassanide, a sans
doute emprunt
l'usage
des
bains publics
aux
civilisations
mditerranennes.
Tous
les mots qui le dsignent
sont
en
cercle
d'origine
trangre
:
dms reporte
Sj;j.i
-
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l'islamisme et la vie urbaine
99
pos du
prophte
et
s'en faire une
arme dans les polmiques
a
t
une pratique courante des partis et des sectes,
pendant
tout le
Ier
sicle
de l Islam. Il
y a donc
des traditions
favorables
et
des
traditions
dfavorables au
bain
public.
Ce
sont
ces
dernires
qui
l'emportent
en
nombre.
Vous
conquerrez
des contres, aurait
dit le prophte,
o
se
trouvent
des
difices nomms hammam.
C'est
un pch pour mon
peuple que d'y
entrer.
Mais prophte, lui objecta-t-on,
on
s'y
dbarrasse de sa
crasse et
on
y
dtend ses
membres
fatigus.
Eh
bien,
reprit-il,
les hommes de
mon
peuple
pourront y
entrer,
vtus
de
pagnes. Mais
quant aux femmes
il leur sera
interdit
.
Ceci
est une condamnation modre.
Il
en est
d'autres
plus virulentes o
le
bain est
dnonc
comme un lieu d'abomination, parce
qu'on
s'y dnude, et
qu aussi on
y
voit des peintures et des statues. Le
judasme
a
connu je crois une semblable
condamnation
des thermes,
avec
un mme expos des
motifs. Je remarque ce
propos
que
depuis le chteau Omeyyade de Qusaq
amou
jusqu
la
Tunisie moderne,
en
passant par la Syrie, l'Egypte
et
l'Andalousie mdivale, l'usage d'orner
de
peinture
certaines
parties des bains,
s'est
maintenu
dans
tout
le
monde
musulman,
malgr
les
protestations
ritres
des
puritains.
Et
d'autre
part, le bain
public
s'est
trouv
tre l'endroit
le plus commode pour
procder
l'ablution majeure,
la
lotion
gnrale
qui
fait
effacer
la
souillure
de
l'acte sexuel.
Et par
l, il est
devenu
peu
peu
une manire
d'annex
de
la mosque.
C'est la
faveur
de cette
utilisation rituelle
qu'il
a
dfinitivement vaincu les rsistances, obtenu ses
lettres
de grande
islamisation
et
mrit mme
de
figurer en
bonne
place
parmi
les organes
essentiels
de
la
cit
musulmane.
Marquer les tapes de cette volution ne serait pas
sans intrt.
Il faut souhaiter que
de jeunes
confrres nous
donnent
le plus tt possible l'tude de
la
mosque, du bazar, du bain
public et aussi de
la
cit
musulmane.
Personnellement
-
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100
COMPTES RENDUS DE L 'ACADMIE DES INSCRIPTIONS
je serais peu prpar cette entreprise ; et j ai d'autres
tches.
Je
me rsume
: Les villes
sont pour l Islam les seuls
lieux
o
ses
adeptes
puissent
satisfaire
toutes les
obligations
de la
loi, tre intgralement, spcifiquement
musulmans.
Il
a
donc
favoris, et en fait,
dvelopp la
vie
urbaine. Par
contre
il a marqu au
nomadisme de
la
mfiance
et
de l'antipathie, et en
fait
il
l'a
rduit.
S'il
ne l a
pas
fait
disparatrej c'est que sans doute,
en
beaucoup
de
pays musulmans,
la transhumance
pastorale demeure pour
l'homme
le seul genre possible d'existence, et
c'est
aussi
qu'il
ne
suffit pas aux religions de
condamner
ou mme
d'anathmatiser pour abolir.
LIVRES OFFERTS
M. Thodore Reinach
fait
hommage
de
la
part
de
M. E. Oikono-
mos,
d'un
mmoire
intitul : Sur la signification des
contremarques
montaires
grecques propos d'une
nouvelle drachme de Vile de
Naxos.
Extrait des Praktika de l'Acadmie
d'Athnes, 1928,
n 3,
Sance
du
19
janvier
1928.
Le
R. P.
Scheil dpose sur le bureau, titre d'hommage, le
XVIIIe tome des
Mmoires
de la Mission archologique de Perse,
intitul Autres textes Sumriens et Aceadiens (dessin par Georges
Dossin).
M. E. Pottier offre l'Acadmie,
de
la part
de l'auteur,
un
ouvrage intitul : Vases Grecs
(Du
style gomtrique au style
figures
noires), par Alfred Merlin,
Conservateur adjoint du
muse
du
Louvre.
C'est un beau
volume
qui contient 48 planches
en
hliotypie
avec une
Introduction.
Conformment aux
intentions
de
l diteur,
M.
Merlin
ne s'est occup que des
vases de
la
de
priode hellnique
proprement
dite.
lia
runi dans cet album les produits des fabriques insulaires et
continentales qui
permettent
d'tudier
le dcor peint
depuis
les
origines
jusqu' la
cration de
la
figure rouge;
celle-ci doit
faire
la
matire d'un second volume. Cet
ensemble
comprend une dure
d environ quatre sicles
et
touche aux
questions les
plus
complexes