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ONES Marais publics Tout jardin public qui se respecte a son étang, sa pièce d'eau, sa fontaine, près de laquelle vont se presser les enfants qui jouent. Nous sommes tous attirés par l'eau, c'est pourquoi les lieux de détente dans les villes lui réservent sa place; souvent centrale. Classiquement, l'eau des jardins publics est domestiquée, étroitement contenue dans les limites franches de margelles en pierre. Les niveaux et les écoulements sont contrôlés, encadrés. On est donc bien loin de nos marais vagues aux limites incertaines qui nous passionnent d'ordinaire dans Zones Humides Infos. Et pourtant, il n'est pas interdit de voir de "vraies" zones humides en zone urbaine, où les cycles naturels et la vie sauvage trouvent leurs aises. Nous vous en présentons quelques exemples dans ce numéro. Ce sont souvent de belles réussites ; des difficultés, voire des désillusions, peuvent aussi surgir. Mais tous témoignent d'une reconnaissance toujours accrue de l'utilité des zones humides dans le paysage humain. Une mare, une roselière, une prairie inondable, un marais maraîcher en ville, c'est un pas de plus dans la réhabilitation d'une image encore trop négative de ces milieux dans l'opinion. C'est aussi un magnifique outil pédagogique pour ouvrir petits et grands aux secrets de fonctionnements biologiques subtils. P. Bazin

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ONES

Marais publics

Tout jardin public qui se respecte a son étang, sa pièce d'eau,sa fontaine, près de laquelle vont se presser les enfants quijouent. Nous sommes tous attirés par l'eau, c'est pourquoi leslieux de détente dans les villes lui réservent sa place; souventcentrale.

Classiquement, l'eau des jardins publics est domestiquée,étroitement contenue dans les limites franches de margelles enpierre. Les niveaux et les écoulements sont contrôlés, encadrés.On est donc bien loin de nos marais vagues aux limitesincertaines qui nous passionnent d'ordinaire dans Zones HumidesInfos.

Et pourtant, il n'est pas interdit de voir de "vraies" zoneshumides en zone urbaine, où les cycles naturels et la vie sauvagetrouvent leurs aises.

Nous vous en présentons quelques exemples dans ce numéro.Ce sont souvent de belles réussites ; des difficultés, voire des

désillusions, peuvent aussi surgir. Mais tous témoignent d'unereconnaissance toujours accrue de l'utilité des zones humidesdans le paysage humain.

Une mare, une roselière, une prairie inondable, un maraismaraîcher en ville, c'est un pas de plus dans la réhabilitationd'une image encore trop négative de ces milieux dans l'opinion.

C'est aussi un magnifique outil pédagogique pour ouvrir petitset grands aux secrets de fonctionnements biologiques subtils.

P. Bazin

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Des marais dans la villeDepuis que le quartier du Marais a remplacé, à la fin du Moyen-Age, les planches maraîchères d'un ancien

bras marécageux de la. Seine, il n'y a plus de marais à Paris, même si subsistent encore autour de la capitaledes activités de maraîchage vestiges de la ceinture horticole du XfX^ siècle. En revanche, à Bourges comme àAmiens, les jardins maraîchers cernés par un réseau dense de canaux identifient tellement la ville qu'ils enconstituent un patrimoine précieux et irremplaçable. Et là où le souvenir des anciens paluds s'était presqueestompé, dans deux parcs publics de la petite couronne parisienne, les pouvoirs publics ont créé volontairementau cours des dix dernières années deux, petites zones humides à but récréatif et pédagogique. A l'ouest de Paris,près de Versailles, une réserve naturelle associée à un étang de loisirs constitue aujourd'hui le coeur vert de laville nouvelle de Saint-Quentin-en-YveUnes. Dans tous les cas, soit pour les créer ou les conserver, soit pour lesaménager et les gérer, des architectes-paysagistes, des agronomes et des écologues ont été mobilisés.

Des marais maraîchers

A Bourges et Amiens, une splendide cathédrale gothique du XÏIIe siècle domine lesmarais voisins que l'expansion urbaine réinvente en coeur vert de ces villes anciennes.

A l'échelle des vastes plateaux céréaliers déserts qui les entourent, nichées au fond desvallées, ces zones humides sont devenues pour les citadins des lieux d'intimité et de refuge,mais aujourd'hui si convoités que de sérieuses menaces pèsent sur leur avenir (Fleury, 1998).

* Du maraîchage au jardinage

A Bourges, le maraîchage s'est implanté aux dépens d'un marécage que les meuniersavaient déjà organisé pour la production d'énergie hydraulique. Cette activité s'accompagnade conflits relatifs au niveau et au débit de l'eau entre maraîchers et meuniers à partir de laRévolution qui dissocia les propriétés du marais et des moulins. Dès la fin du XIXe siècle,les métiers de l'eau régressaient à Amiens comme à Bourges. Concurrencée par le cheminde fer et la route, la navigation abandonna les quais d'Amiens et le maraîchage deshortillonages commença à reculer après avoir connu une intense activité. Dans les années 50,il ne restait plus qu'une douzaine de maraîchers à Bourges et la halle perdait sa raison d'être.

Au fur et à mesure de la déprise, l'espace maraîcher fut perçu par les élus et lesaménageurs comme disponible pour l'urbanisation et les infrastructures. A Bourges, le parcdes expositions, un terrain de camping et une zone verte furent aménagés dans les maraisSaint-Paul et le centre nautique dans le marais du Mavois. A Amiens, les hortillonnages ontperdu plus de 700 ha au profit du quartier de Beauvillé et du parc Saint-Pierre. En 1975, ilne restait plus que 300 ha que venait menacer une rocade.

Cependant, dans les deux cas, le retrait des maraîchers s'est accompagné dudéveloppement des jardins familiaux tenus par des populations ouvrières issues descampagnes voisines : 800 jardiniers à Bourges et 2 000 à Amiens. Les pratiques sociales sesont alors modifiées : le droit de l'eau s'est substitué à celui du sol, les jardins de plaisanceavec saules pleureurs et balançoires aux planches de légumes, la navigation de plaisance àcelle des maraîchers. Sur la Somme, le tourisme fluvial tend à reconquérir les quais désertés.

De plus en plus liés aux pratiques urbaines, les usages traditionnels du maraisdisparaissent au profit de nouveaux projets. La population des jardiniers vieillit et certainesparties de marais et de canaux sont abandonnées ou mal entretenues ; aussi les évolutionsnaturelles des écosystèmes palustres et aquatiques peuvent-elles à nouveau se manifesterpour le plus grand plaisir des amateurs de faune et de flore sauvages comme en témoignentà Amiens les dépliants d'information sur les marais. Mais les projets touristiques sont aussifondés sur un nouvel intérêt pour les pratiques traditionnelles.

* Les marais entre patrimoine et paysage : une cause publique

La perspective de la disparition des marais amiennois et berruyers s'accompagne, duchangement des regards de la société locale sur ces milieux ; autrefois territoires privatisésd'économie et de subsistance, ils deviennent des biens publics précieux à conserver, soit autitre des métiers et du patrimoine technologique dont ils gardent la mémoire, soit en raisondu patrimoine naturel que des groupes locaux y découvrent, soit encore parce que denouveaux services environnementaux sont à en attendre (infrastructure écologique).

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A Bourges, l'association des jardiniers s'est installée dans un ancien moulin, mais lareconquête des aménagements hydrauliques est encore à faire, celle des écluses comme desports au fumier que l'on observe aussi à Amiens. De même, l'activité de pêche dans lescanaux, la taille des osiers pour produire les liens nécessaires à l'horticulture, l'entretiendes chemins d'eaux et celui des quais pour accueillir les bateaux ~ chalands à Bourges,barques à cornets à Amiens - représentent autant de centres d'intérêt pour promouvoir laréappropriation collective des marais.

Depuis que restaurants et guinguettes ont, au début de ce siècle, commencé à s'installersur les bords des canaux, les images des marais ont été valorisées ; elles le sont encoreplus aujourd'hui. A Bourges, les maraîchers ont réinvesti les Halles de Saint-Bonnet enadoptant un marketing fondé sur la fraîcheur et l'origine des produits ; ils ont aussiressuscité la fête de la Saint-Fiacre, patron des maraîchers. A Amiens, un label deprovenance a consacré l'identité commerciale des légumes des hortillonnages. Quant auxjardiniers, l'inventivité de leurs pratiques de villégiature suscite aujourd'hui autant l'intérêtdes photographes que celui des sociologues, des anthropologues et des paysagistes.

Enfin, le développement des idées de conservation des zones humides suggère denouvelles lectures des marais maraîchers. La roselière, symbole vivant de l'absenced'entretien, acquiert ses lettres de noblesse sous les yeux médusés de ceux qui continuent àla combattre. A Bourges, La Promenade de Gérard Guillot, rapportée par Chaton (1984),souligne la richesse biologique du milieu naturel en distinguant les produits utiles commeles poissons ou les osiers de ceux qui concourant à l'identité esthétique et symbolique dusite. A Amiens, la faune aquatique utile ou nuisible (le ragondin) est devenue une sourcemajeure d'intérêt touristique et pédagogique ; l'île aux Fagots a été aménagée en centred'accueil pour les écoles.

Depuis l'intrusion des maraîchers dans l'univers des moulins à Bourges et la périoded'expansion économique des hortillons d'Amiens, l'arrivée récente des jardiniers nereprésente qu'un moment de l'évolution de ces marais périurbains. La fréquentation destouristes est admise à Amiens mais rejetée à Bourges. Dans les deux cas, cependant, ils'agit d'une mutation d'usage de l'espace et d'un processus de réhabilitation du rôle socialde l'eau dans la ville : non seulement pour perpétuer la mémoire des lieux, mais aussi poury introduire le spectacle de la vie sauvage associée à ces milieux aquatiques. Cet objectifpeut devenir essentiel comme dans l'exemple de la réserve naturelle urbaine de la villenouvelle de Saint-Quentin-en-Yvelines.

Un sanctuaire de nature

* Le partage de l'eau

Au sein de la ville nouvelle de Saint-Quentm-en-Yvelines, la réserve naturelle de l'étangéponyme protège, sur une surface de 80 ha, une vaste vasière à la surface variable enfonction du niveau des eaux. Rien de moins naturel que cet étang de 120 ha qui fait partiedu système hydraulique de drainage du plateau de Trappes créé à la fin du XVIIe sièclepour alimenter les bassins du château de Versailles. En dépit de cette origine, l'étang aumilieu de la base de loisirs est devenu pour les citadins le coeur de nature de l'agglomération.

Comme dans la plupart des réserves, le chemin qui mena au décret de protection de 1986fut long ; il eut comme origine le travail patient des botanistes et des ornithologues quidésignèrent le patrimoine naturel et exceptionnel menacé : 231 espèces d'oiseaux et 290espèces végétales, dont sept espèces exceptionnelles des vases inondables bénéficiaient en1991 d'une protection régionale.

La mise en réserve fut le résultat d'un long conflit entre naturalistes et services publicscar l'étang, à partir de la création en 1970 de la ville nouvelle, devint à la fois une basenautique et un bassin écrêteur de crues pour les eaux urbaines de ruissellement. Aussi lepouvoir de contrôle du niveau d'eau fut-il considéré comme l'enjeu majeur des débats ducomité consultatif de la réserve créé en 1991 ; s'y retrouvaient en particulier, sous le regarddu préfet, les représentants du comité scientifique de la réserve, ceux de la base de loisirsqui géraient celte dernière et ceux de la Direction départementale de l'équipement (DDE) etdu Syndicat des étangs et rigoles (SMAGER) qui contrôlaient le système hydraulique.

Deux pôles d'intérêt avaient - et ont toujours - intérêt à s'entendre : d'une part lesgarants de la sécurité locale des biens et des personnes qui maîtrisaient l'efficacité dubassin d'orage, mais aussi les usages nautiques, d'autre part les garants de la pérennité d'un

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1 DDE : Directiondépartementale del'équipement

Bibliographie

Chaton R. Maraiset moulins deBourges. Ed.Delayance, 1984.

Donadieu P. (édit.).Paysages demarais, Paris, J.P.de Monza, 15>96.

Donadieu P.Campagnesurbaines. Arles,Actes sud/ENSP,199S.

Fleury A. Nature,agriculture et ville :les mutationsd'usage des maraiscultivés au coeurdes villes. Actes dusymposiuminternational Paris-Québec : iaréhabilitation descours d'eau enmilieu urbain,pp. 161-172.

bien d'intérêt général : le patrimoine naturel. L'antagonisme des intérêts s'expliquait pardeux exigences contradictoires : la DDE1, qui contrôlait les vannes de sortie, souhaitaitdisposer en permanence de la fonction de réservoir, qui avait tendance à maintenir lesniveaux hauts, demandés aussi par la base nautique, alors que les naturalistes ne pouvaientgarantir la pérennité des plantes et des oiseaux associés aux vasières que si le niveauconservait sa variabilité.

Etant donnée la complexité de la situation - qui n'est pas réductible aux seuls acteurscités ici -, le comité consultatif joua le rôle d'un espace de négociation, où s'effectual'interprétation par les scientifiques et les techniciens des problèmes de gestion posés, d'unepart par la Direction de la protection de la nature du ministère de l'Environnement, etd'autre part par les élus locaux. Ainsi, le réseau des acteurs et de leurs intérêts devintvisible à tous les membres du comité consultatif qui se comportait comme un centre detraduction mutuelle des expertises successives des hydrauliciens et des naturalistes. Ceprocessus a permis la production controversée du territoire de la réserve, le partaged'intérêts exclusifs les uns des autres au départ et aujourd'hui la coexistence surveillée etfragile des pratiques naturalistes, hydrauliques et de loisirs, obtenue par des concessions surles risques à assumer.

Par ailleurs, la question de l'ouverture au public de la réserve fut résolue par l'interventiond'un paysagiste chargé de la mise en scène de la vasière et d'un bassin hydraulique ;celui-ci, en créant les conditions de la circulation d'un public sélectionné, en donnant à voirle site et sa vasière depuis un belvédère et des observatoires initia un double processusd'interprétation écologique du site et d'esthétisation du spectacle de l'étang dans la ville.

* Un territoire de pratiques naturalistes

Le territoire de la réserve a été matérialisé par une clôture terrestre et une ligne de bouéesur l'étang. Située au coeur de la base, la réserve n'est plus depuis le début de l'année 1992accessible à tous : les visites régulières, à l'intention des scolaires et du grand public, qui ysont organisées, respectent la zonation du territoire en lieux pédagogiques (pour voir, pourexpliquer) et en lieux de conservation (à observer). Cette distinction est importante car, enpratique, elle fonde un territoire de pratiques naturalistes (prélèvement d'eau, suivibotanique, entomologique et ornithologique, inventaire depuis 1992 des macro-invertébrés etdes batraciens, fauche des chardons avant mise à graines, zones de pâturage, etc.) ; le nondérangement des oiseaux y est la règle impérative, notamment au moment des périodes dereproduction. L'essentiel de la surface de la réserve est, de fait, aujourd'hui devenu unespace sanctuaire d'oiseaux, où est transmise, à tous les âges, une familiarité plus ou moinsérudite avec la vie animale, mais aussi végétale. La curiosité du public y est éveillée, encédant rarement à la tentation du spectaculaire, notamment sous la forme de la convoitisede l'espèce exceptionnelle. Territoire éducatif, territoire de conservation naturaliste, laréserve naturelle est devenue un territoire social dont la clôture symbolise les dangerscapables de remettre en cause sa pérennité fragile.

En revanche, en l'absence d'enjeux sécuritaire et patrimonial, l'aménagement d'une zonehumide peut être totalement consacré à des finalités récréatives comme dans les parcspublics du Sausset et de Valenton au nord et au sud de la petite couronne parisienne.

Des marais de loisirs

Le marais du Sausset occupe une surface de deux hectares à l'intérieur du parcdépartemental du même nom crée à partir de 1980 au nord de Paris entre Villepinte etAulnay-sous-Bois. En 1979, à l'issue d'un concours, le Conseil général de Seine-Saint-Denisdésigna les paysagistes maître d'oeuvre de la réalisation du parc : Michel et ClaireCorajoud ainsi que Jacques Coulon. Installé sur des terres agricoles, le nouveau parc de200 ha avait pour ambition de créer un espace essentiellement forestier et bocager à butrécréatif en complétant au nord la ceinture boisée de Paris. Aucun marais n'était demandédans le programme du concours et le projet retenu n'en comportait pas non plus. L'idéed'un marais, voisin du bassin d'orage de Savigny, se dégagea de deux intentions despaysagistes : attirer le public avec des oiseaux et terminer la partie urbaine du parc par unbelvédère offrant un spectacle. D'abord relié au bassin écrêteur de crues, le marais en futensuite isolé par une digue qui le rendit autonome. Conçu surtout comme un marais àregarder, il fut planté avec des végétaux hygrophiles et aquatiques grâce à des banquettes

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en terre de différentes profondeurs. Le niveau d'eau fut maintenu pratiquement constant aumoyen d'un pompage dans le bassin voisin. En 1984, planté avec 27 espèces, le marais futenclos et pratiquement laissé à son évolution spontanée pendant 10 ans.

L'idée de marais a été proposée par les paysagistes, en référence à l'indication d'un lieu-dit "Le Marais", situé à côté de Villepinte sur la carte de Cassini de 1736 ; puis elle a étéreprise par le Conseil général du département comme l'une des images de commum'caiondu parc, en privilégiant les valeurs de "marais vivant" et de "marais d'oiseaux". Très viteles oiseaux se sont imposés comme un élément fort de l'identité d'un lieu, qui aurait puêtre assimilé à une mare ou à un petit étang. Mise en place par le gestionnaire, la pancarte"marais" a coupé court à toute hésitation, bien que les usagers du parc ne soient pas tousenclins à reconnaître un marais dans ce "joli coin de verdure", point de vue néanmoinsadmis par tous. En effet, le lieu, que beaucoup qualifient de sauvage, correspond peu àl'idée que le public se fait d'un marais. Pour une minorité, le mot marais suggère unenature agréable et pénétrable, propice à la promenade en barque ; pour la majorité, c'estplutôt un Heu marécageux et dangereux. Etant donné la présence d'une clôture, qui signifieautant l'interdiction de pénétrer que la protection de la tranquillité des oiseaux, le marais duSausset offre aujourd'hui une double image de fascination, où se mêlent la séduction del'oiseau libre et la terreur lointaine de l'engloutissement dans des vases traîtresses.

Deux ans après la fin des travaux des marais du Sausset, une idée voisine fut reprise aumoment de la création, à 15 km au sud-est de Paris, du parc départemental de la Plagebleue qui couvre une superficie de 43 ha sur la commune de Valenton dans le départementdu Val-de-Marne aujourd'hui presque totalement urbanisé. Le parc fut aménagé autour d'unplan d'eau de 10 ha dans une ancienne sablière de la vallée de la Seine par trois paysagistessuccessifs, d'abord Gilles Ollier et l'agence lyonnaise Ilex qui ont dessiné et mis en placela roselière, puis Véronique Lathière qui conçut le jardin aquatique voisin, réalisé de 1991 à1993. Cette roselière de 3 000 m2 fut intégralement plantée sur la berge du plan d'eau dontle niveau est maintenu constant par pompage profond. Initialement prévue par le paysagistepour être accessible au public, elle fut ensuite fermée en 1995 à la fréquentation du public,en même temps qu'était confirmé son rôle de réserve de faune sauvage et de lieud'observation des oiseaux. Cette évolution a été concrétisée par la construction récente d'unobservatoire en bois.

La création de ces deux milieux repose d'abord sur la mise en place d'écosystèmesplantés d'espèces herbacées où vont démarrer des processus d'évolution spontanée encadréspar les gestionnaires des parcs, mais aussi par les paysagistes. Dans ces deux exemples, etavec des succès variables selon la surface des territoires, les gestionnaires ont isolé dupublic des petites fractions d'espaces palustres qu'ils gèrent pour obtenir un effet "arche deNoé" particulièrement apprécié du public.

Les marais urbains, entre sauvage et artifice

Les images de nature sauvage, qui ont été créées avec le marais du Sausset et la modesteroselière de la Plage bleue, répondent à de nouveaux besoins récréatifs des citadins ; ceux-ci apprécient au Sausset et à Valenton comme dans la réserve de Saint-Quentrn-en-YveHnesune nature "débridée", "moins domestiquée qu'ailleurs", où les animaux évoluent librement,sans menace ni contrainte ; le marais d'oiseaux, qui se distingue du parc animalier ou duzoo permet la rénovation du rapport à la vie sauvage en offrant à la vue les milieux etleurs habitants. Celte perspective, qui se superpose aux images traditionnelles du marécagedangereux, malsain, et inconfortable, vient suggérer que la liberté dont jouit ici la viesauvage ne met pas en. péril la société, mais au contraire permet de fonder des lieuxsymboliques de reconquête d'un milieu urbain jugé agressif.

En revanche, les images de jardins, de canaux et de cabanes des anciens maraismaraîchers ne séduisent pas le touriste ou le simple promeneur pour le seul plaisiresthétique. Elles retiennent, peut-être avant leur disparition définitive, les traces d'ununivers social fondé sur la domestication de l'eau et la mise en valeur de terres fertilesarrachées aux marécages. Elles immobilisent, peut-être durablement, l'empreinte desjardiniers qui y ont trouvé refuge ; elles montrent aux jeunes enfants l'intimité possible desrapports entre l'eau, la vie sauvage et l'univers symbolique du jardin. Au sein de cesambiances fascinantes aux profondeurs poétiques insondables, les sociétés urbaines trouventune facette de l'imaginaire de la nature qu'elles recherchent.

P. Donadieu

Contact :Pierre Oonadîeu,

Ecole nationalesupérieure du

paysage,6 bis, rue Hardy,

RP 914, 78009Versailles Cedex

Tél. 01 39 24 62 33Fax. 01 39 24 62 47

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Les marais de Bourges, un jardin dans la ville

Les marais de l'Yevre et de la Voiselle,132 ha de terre et d'eau intimement liées,sont situés dans la vallée de l'Yevre, dansla partie est de Bourges et au pied de lacathédrale. Le périmètre inondable est qua-drillé d'un ensemble de bras de rivières,canaux et fossés répartis sur trois niveauxd'eau (125,23 m NGF, 126,08 m NGF et127,37 m NGF), qui en assurent l'assainis-sement et l'irrigation et permettent lescultures maraîchères sur des terres richessur le plan horticole.

Historique

La cité des Bituriges (Bourges), l'antiqueAvaricum implantée sur un promontoire,était entourée de rivières, de marécagesnauséabonds et de mauvaises prairiesrecouvertes d'eau une bonne partie de l'an-née. En Fan 52 avant Jésus-Christ, les ma-récages mondés retardent l'entrée deslégions de Jules César dans Avarie. Vers leXIIe siècle, les premiers travaux entrepris(creusement du canal de l'Yevrette etconstruction des premiers moulins) ten-daient à assainir les prairies et surtout àaméliorer, régulariser les cours d'eau, envue de leur utilisation comme force motri-ce. En 1640, les maire et échevins deBourges, afin de pouvoir payer un impôtde guerre au roi Louis X1H, vendirent cesprairies marécageuses au Collège des Jésui-tes regroupé à des bourgeois de la ville.Un arrêté de 1663 obligea les acquéreursde ces marais à les mettre en valeur et àen faire des jardins exploitables. Ils les en-tourèrent de fossés extérieurs et pour enélever et dessécher le terrain trop humide,ils creusèrent des fossés ultérieurs et établi-rent des chemins de desserte. Les parcellesainsi constituées furent louées aux habitantsdu faubourg proche qui les cultivèrent.Cela donna naissance à une nouvelleprofession, celle des "marétiers".

En 1679, 70 "marétiers" (maraîchers)faisaient profession de leur jardinage.Plusieurs s'étaient mis à la culture duchanvre qui faisait d'excellents cordagesutilisés par la marine à voile. Au XVIIIe

siècle, des travaux d'aménagement, défri-chement, construction de canaux et de fos-sés se poursuivirent A la révolution de1789, les propriétés ecclésiastiques furentvendues comme biens nationaux et achetéespar ceux qui en étaient locataires. Tout au

long du XIXe siècle, les meuniers et lesmaraîchers s'opposèrent. Les maraîchersrendent les meuniers responsables des inon-dations car ces derniers, en manoeuvrantles vannes (pelles) de leur moulin, règlentle niveau d'eau des marais. Puis les mou-lins, devenant de moins en moins rentables,disparaissent les uns après les autres. Parcontre, comme la population augmente,cela entraîne une demande accrue de lé^u-*-*

mes et ainsi s'accroît le nombre de maraî-chers. Avec l'arrivée du tram à Bourges en1851, transportant les productions maraîchè-res des départements voisins, la professionde maraîcher devient de moins en moinsrentable, diminue et s'éteint dans les an-nées 60. Comme les meuniers, les maraî-chers professionnels avaient fait leurtemps. Une époque est achevée. Est venule temps des jardiniers.

Les jardins potagers

Vaste étendue de verdure composée deplus d'un millier de propriétés privées,dont la principale fonction est la culturemaraîchère, les marais de Bourges permet-tent aujourd'hui à environ 1 500 jardiniersamateurs d'exercer leur passion, leurs loi-sirs, ou leurs Intérêts. Convoités par les ci-tadins avides d'air, de calme et de verdure,ils offrent un art de vivre et un espace deliberté. Les marais sont morcelés en 1 500parcelles environ, de surfaces variables (de250 m2 à 2 000 m2) et entourées de fossés,canaux et rivières. Dans les "marais dubas", on accède à pied, dans les "marais duhaut", par bateaux appelés "plates". Chaqueparcelle est bordée par la sole, bande deterre d'environ 50 cm de large, recouvertede pelouse et qui retient la terre et laprotège de l'érosion par l'eau. Le sol, decouleur noire ou grise, argile-calcaire, estriche en humus. Si la terre, meuble et légè-re, est facile à cultiver, les besognes d'en-tretien des voies d'eau sont longues etpénibles, toujours à reprendre, jamais ter-minées. 11 faut tailler les arbres, faucarder,curer les fossés, battre la sole pour consoli-der la berge... Beaucoup de travail et depersévérance car les inondations sont tou-jours là, redoutables et décourageantes. Onne cultive plus pour vendre. On cultivepour ne pas dépenser et pour apprécier ceque l'on mange. On produit divers légu-mes, fleurs et fruits.

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Un morceau de "nature"

Poumon vert de la ville, milieu naturelriche par la diversité de sa faune et de saflore, les marais de Bourges possèdent uncapital biologique intéressant ils accueil-lent un grand nombre d'oiseaux qui trou-vent à la fois abri, nourriture et site denidification dans l'imbrication des jardins,des canaux et rivières, des haies basses etdes lignes de saules. Les chants sympati-ques des mésanges charbonnières, bleues età longue queue y retentissent. On y admirele magnifique rouge-queue à front blanc.Dans les roselières, on peut parfois sur-prendre la rousserolle effarvatte ou biencontempler le phragmite des joncs. Auprintemps, le coucou anime les marais deson chant sonore et caractéristique. Avecun peu de chance, on peut croiser la routedu martin-pêcheur. Les pics épeiche etépeîchette ainsi que le pic-vert se laissentobserver sur quelques troncs pourris. Unchant bizarre venu de la rivière, une trilleaiguë, signale la présence du grèbe casta-gneux. La poule d'eau est bien connue desjardiniers. Les canards colverts se reprodui-sent en nombre. Bien d'autres oiseaux,comme la bergeronnette des ruisseaux, lespouillots, se réfugient dans cette oasis deverdure que représentent les marais.

Araignées, micro-organismes invisibles àl'oeil nu, vers de tailles différentes, épon-ges, crustacés, insectes très nombreux,mollusques, larves de toutes formes, batra-ciens, ou encore écrevisses et poissons, té-moignent d'une vie aquatique intense. Lesberges accueillent des mammifères de tail-les variables : mulots, campagnols, raismusqués, ragondins.

La flore terrestre ne paraît pas présenterde caractère particulier mais les nombreu-ses plantes à fleurs, renoncules, spirées,etc. sont la parure des sentiers de promena-de et attirent un grand nombre d'insectes(hyménoptères, diptères, coléoptères) dontle rôle dans la pollinisation des fleurs desarbres fruitiers plantés dans les jardinsn'est pas négligeable. La flore aquatique etla flore des berges sont représentées par denombreuses espèces intéressantes et richesen individus. Les eaux claires et froidespermettent le développement d'une pota-maie importante. Par place, s'étalent à lasurface de l'eau les larges feuilles de nénu-phars jaunes et celle du nymphéa blanc.Les sagittaires, les buttomes, les alismasdécorent les fossés et leurs rives et l'élé-gante hydrocharis couvre de ses petitesfeuilles rondes la surface de certains fos-

sés. Sur les rives, le carex, les scirpes, lesgraminées, présentent de nombreuses espè-ces. Parmi les arbres, il faut signaler lespeupliers, les saules dont certains très âgés,les frênes et les érables...

Un patrimoine fragile à sauvegarder

Site naturel urbain, unique et digne d'in-térêts, les marais de l'Yevre et de la Voi-selle restent un paysage fragile qu'il fautprotéger des pressions de l'urbanisation, dela pollution de l'eau, des dégradations duesà l'érosion du temps et des nuisances in-duites par noire civilisation. Le Plan d'oc-cupation de sols de Bourges classe lesmarais en zone NDa de protection de lanature et inlerdit toute nouvelle construc-tion. En 1994, en partenariat avec trois au-tres associations de protection de la natureet des paysages, l'Association des usagersdes marais de l'Yevre et de la Voiselle àBourges (AUMYVB) a déposé en préfectu-re un dossier de demande de classementdes marais en application de la loi deprotection des paysages de 1930. L'étudepréalable commandée par la DtREN1 Cen-tre vient d'être terminée. Elle constate quel'entretien des voies d'eau et des diguesn'est pas fait par la majorité des propriétai-res. 11 en résulte, dans certaines parties dumarais, des canaux, des fossés pratique-ment comblés de vase et de végétation quifont obstacle à l'écoulement de l'eau. Deplus, lors des crues importantes, des brè-ches se forment dans les sections de diguesen mauvais état. Une organisation collecti-ve s'impose afin de garantir une certainecohérence, une continuité et une permanen-ce dans la réalisation des -travaux d'entre-lien de cet ouvrage hydraulique construitde la main de l'homme. Elle permettraitune meilleure gestion des marais en pério-de d'inondation et d'étiage. Répondant àces objectifs, un projet d'association syndi-cale autorisée de propriétaires n'a pu voirle jour en octobre dernier par manque demajorité lors du vote des intéressés.

Autrefois ceinture marécageuse défendantl'antique Avaricum, aujourd'hui terre ma-raîchère rendue cultivable après un magni-fique et long travail hydraulique, les maraisde l'Yevre et de la Voiselle font partie dupatrimoine historique et culturel de Bour-ges et participent à son embellissement etson bien-être en lui offrant un paysage par-ticulier de jardins entourés d'eau et de na-ture luxuriante au charme très attachant.

Y. Cheron

1 DIKEN : Directionrégionale de

l'en vironnement

Contact :Yves Cberoo,

AUMYVB,Moulin de Voizelle,

5, bd Chanzy,ISOOO lîourges

7

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ZHZONES HUMIDES URBAINES

Marais pérî-urbains picards et réserves naturelles

1 Gerce par la villede Saint-Quentin

2 Gérée par leConservatoire dessites naturels dePicardie

En Picardie, l'histoire récente de laprotection et de la gestion des réserves na-turelles des marais d'isle de Saint-Quentin1

(02) et de l'étang Saint-Ladre2 à Boves(80) met en évidence quelques caractéristi-ques des marais péri-urbains.

La ville, lieu de naissance de laprotection de la nature ?

Les marais d'isle, d'une centaine d'hecta-res, sont situés au milieu de l'aggloméra-tion saint-quentinoise qui compte plus de60 000 habitants. L'étang Saint-Ladre, sitede 1.3 hectares, se trouve en périphérie de laville d'Amiens, sur la commune de Boves.L'agglomération amiénoise compte environ170 000 habitants.

Dans les deux cas, ce sont des universi-taires, des professeurs et des naturalistesqui ont, à la fin des années soixante et audébut des années soixante-dix, fait connaîtrela richesse patrimoniale de ces sites et mo-bilisé administrations, populations et éluslocaux pour la mise en place d'une protec-tion forte. La loi de 1976 sur la protectionde la nature et la première vague de créa-tion de réserves naturelles ont offert la pos-sibilité de cette protection. Ainsi furentinstaurées les deux premières réserves natu-relles de Picardie : l'étang Saint-Ladre en1979 et les marais d'isle en 1981.

Peut-être plus visible là qu'ailleurs, lapoussée de la reconstruction d'après-guerreet du développement urbain, la régressionprogressive des zones humides et la pollu-tion des eaux croissante, associées auxpremiers mouvements de défense de l'envi-ronnement, ont favorisé la création de cesréserves naturelles près des villes.

Une fragilité de position

Malgré leur protection, les deux sitesconcernés subissent toujours les effets d'unenvironnement relativement contraignant et,en premier lieu, les conséquences de lapollution des eaux.

Etang Saint-Ladre et marais d'isle appar-tiennent tous deux au réseau hydrographi-que du bassin du fleuve Somme, mais sontpréférenliellement alimentés par la nappephréatique du plateau crayeux picard.L'étang Saint-Ladre est bordé par la rivièreAvre ; les marais d'isle sont traversés parle fleuve Somme. Tous deux subissent lespollutions parvenant du ruissellement et des

cours d'eau auxquels ils sont associés, ainsique la progressive dégradation de la qualitédes eaux de la nappe phréatique. Sur lesdeux sites, la présence d'une anciennedécharge publique impose un suivi particu-lier des possibles relargages de lixiviatsdans le milieu aquatique.

Les efforts engagés dans les domaines del'assainissement et de la maîtrise des ef-fluenls industriels et ménagers ont contri-bué à l'amélioration de la qualité des eauxde surface en abaissant considérablement lenombre de pics de poll-ulion d'origine acci-dentelle. Cependant, la dégradation pro-gressive de la qualité des eaux de la nappephréatique est inquiétante, d'aulant plusqu'une partie du patrimoine naturel est in-féodée aux sources infra-aquatiques. C'estle cas du potamot coloré, plante aquatiqueprotégée réglementairement en Picardie. Ladifficulté de maintenir ces populations té-moigne de la sensible dégradation des eauxde sources.

Cette dégradation n'est pas imputable auseul milieu urbain, mais correspond proba-blement à une pollution de fond plus gé-nérale, incluant les pollutions d'origineagricole.

Le retour de la gestion et le regaind'intérêt pour ces espaces

A la fin des années soixante-dix, la ges-tion des réserves naturelles de l'étangSaint-Ladre et des marais d'isle a étéconfiée aux acteurs communaux. Dans lesannées quatre-vingt, l'érosion du patrimoinesur ces deux sites s'est poursuivie principa-lement en raison de l'absence d'interven-tion et de gestion adaptées et ambitieuses.

Communes et administrations de tutelleont pris pleinement conscience du phéno-mène au début des années quatre-vingt-dix.

Dans ce contexte, le Conservatoire dessites naturels de Picardie, récemment créé,a été sollicité pour la mise en oeuvre d'ac-tions de gestion, et, en premier lieu, deplans de restauration des sites, en concerta-tion avec les communes et les acteurs lo-caux. Les gros travaux de restauration del'étang Saint-Ladre et des marais d'isle ontdébuté parallèlement en 1994 pour s'ache-ver en 1997. Ces travaux ont bénéficiéd'un contexte financier favorable, notam-ment, concernant Saint-Quentin, grâce àl'existence d'un Contrat de rivière pour lahaute vallée de la Somme. Ils ont permis

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ZONES HUMIDES URBAINES ZH

un réel renouvellement des milieux, el l'en-tretien qui a été mis en oeuvre à leur suitea contribué à enrayer l'érosion du patri-moine.

Parallèlement, les villes d'Amiens et deSaint-Quentin se trouvaient impliquées dansun travail de redéploiement de certainsprojets au sein de regroupements commu-naux prenant la forme de districts (districtdu Grand-Amiens, district de Saint-Quen-tin). Désireuses de développer une politiqueenvironnementale articulée autour de siteset de trames vertes, les communes onttrouvé un nouvel intérêt aux sites del'étang Saint-Ladre el des marais d'Isle,qui de fait sont devenus des pôles impor-tants de développement de ces politiques.

La mise en place d'équipes "vertes", lapérennisation de la gestion engagée depuisquelques années, et la remise en connexionde ces sites avec les autres éléments de na-ture présents sur le territoire communal of-frent un avenir plus serein aux maraisconcernés.

Ces deux réserves naturelles, mais aussil'ensemble des marais urbains, sont ainsiplus fortement ancrés dans la politique dela ville et dans la vie locale. La mobilisa-tion des moyens financiers et techniquesnécessaires a la gestion de ces espaces s'entrouve facilitée, même si le multipartenariat

lié à la multiplicité de sources de finance-ments rend parfois la gestion administrativeet financière un peu plus complexe.

Malgré ces avancées significatives cons-tatées en 30 ans, une extrême vigilancedoit être maintenue et seule une réelleprise en compte de l'existence de ces espa-ces par l'ensemble des acteurs locaux, ettout particulièrement les aménageurs (Com-munes, DDE3...) garantira la conservation àlong terme de ces sites.

Le souci des décideurs et des gestionnai-res n'est plus de soustraire les marais audéveloppement urbain, mais au contraire deles y intégrer dans un esprit de développe-ment plus harmonieux et d'amélioration ducadre de vie. Ainsi, et de manière assezparadoxale, malgré leur fragilité de posi-tion, les marais urbains ou péri-urbains dePicardie bénéficient probablement aujour-d'hui d'un contexte plus favorable au déve-loppement d'actions de gestion que lesmarais situés en zones agricoles.

Dans ces dernières zones, la mobilisationdes financements nécessaires à la gestionest plus difficile, mais certaines activités(pâturage, chasse, pêche...) y ont encorecours et pourraient, avec quelques adapta-tions, assurer durablement la conservationdu patrimoine naturel.

E. Das Graças

3 DDE : Directiondépartementale de

l'équipement

Contact : EmmanuelDas Graças,

Conservatoire dessites naturels de

Picardie, 1, placeGinkgo

Village Oasis,80044 Amiens CedexTél. 03 22 S9 63 96Fax. 03 22 45 35 55

Le marais d'Ardon et la ville de Laon ou tes paradoxes de l'humide

Aire maraîchère réputée et intensémentmise en valeur, lieu de rouissage du lin etdu chanvre, support d'un artisanat floris-sant, le marais d'Ardon, situé au pied de labutte témoin de Laon (Aisne), a étroitementété associé à la croissance et aux activitésde la ville-préfecture jusqu'au début duXXe siècle. Son complet abandon, son boi-sement consécutif, la très forte dévalorisa-tion afférente au délaissement, participentdepuis neuf décennies de la brutalité deschangements des modes de valorisationaffectés aux zones humides laonnoises. Lerécent programme de développement decette tourbière alcaline par la municipalités'inscrit ainsi comme un nouvel et heureuxavatar de l'utilisation et de la perceptiondes marais péri-urbains.

Le regain d'attention porté à l'aire palus-tre a largement été initié par la dégradationqualitative des ressources en eau de laville. Des concentrations trop élevées ennitrates dans l'eau de distribution ont, en

1991, conduit la municipalité à mettre enservice deux nouveaux forages (désignéspar F4 et F5) situés au coeur du marais.Cette décision, qui illustre le formidablepouvoir épurateur des zones humides, futprise après que la Lyonnaise des Eaux amis en évidence une importante décroissan-ce des teneurs en azote nitrique de lanappe de la craie (aquîfère alimentant l'ag-glomération) lorsque celle-ci passe sousrecouvrement alluvionnaire et tourbeux.Des diminutions de plusieurs dizaines demilligrammes d'azote par litre ont été ob-servées sur des distances d'à peine quel-ques centaines de mètres avec, encorollaire, une augmentation notoire desconcentrations en fer plaidant pour l'hypo-thèse d'une dénitrification naturelle deseaux. Les projets d'assèchement du maraisd'Ardon, maintenant pourvoyeur d'eaupropre et pure, furent donc stoppés. Laville de Laon, amalgamant plus ou moinsconsciemment volonté de mettre fin à un

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ZHZONES HUMIDES URBAINES

1 GRETA :Groupementd'établissements

2 AFPA :Association deformationprofessionnelle pouradultes

Contact : BertrandSajaloli, Centre deBiogéogra phie-Ecologie,Ecole normalesupérieure Fonteuay-Saint-CJoud,Le Parc,Grille d'Honneur,92211 Saint-CloudCedexTél. 01 41 12 35 37Fax. 01 41 12 35 40

discrédit territorial et souci de lancer unepolitique d'insertion sociale, lança alorsdeux projets à fort contenu écologique etsocial dans le marais d'Ardon. Ainsi, ins-trument de la réconciliation urbaine, le ma-rais s'insérait dans une politique territorialedépassant largement les seuls cadres de sapréservation.

Au sein du premier projet, le maraisest perçu comme un outil de conciliationentre loisirs et éducation à la nature.

Dans la négociation sur le transfert degestion de la distribution de l'eau vers lasociété Lyonnaise des Eaux, une réflexions'est engagée sur le devenir d'une proprié-té de 40 lia à l'abandon depuis 20 ans, ledomaine de la Solitude, où ont été implan-tés les nouveaux forages. Acquise par laLyonnaise en 1992 et rétrocédée à la ville,cette propriété fut le point de départ duprojet de reconquête urbaine du marais àtravers la demande en biens de nature. LaSolitude présente en effet plus de 170 espè-ces végétales composant des milieux variésen raison des fluctuations topographiquesdéterminant des zones marécageuses, humi-des ou fraîches. Malgré un caractère nette-ment rudéralisé, cette flore palustreapparaît très intéressante dans les différen-tes pièces d'eau (cela se traduit notammentpar la richesse des herbiers aquatiques). Cedomaine constitue un outil privilégié d'ini-tiation à la nature et de formation d'agentsd'entretien de milieux naturels.

Autour de lui, le marais d'Ardon offrede très belles perspectives vers la butte té-moin et de nombreux sentiers permettentde longer la rivière Ardon dans sa zonesourceuse ainsi que le canal du marais. Unsentier de découverte fut aménagé en 1992par la ville de Laon en partenariat avec letissu associatif local. Malgré la dégradationde l'ensemble des panneaux informalifs, cesentier continue d'être régulièrement utilisépar les habitants de l'agglomération lors deleur promenade dominicale, par les ama-teurs de jogging et de VTT.

Au sein du second projet, le marais estperçu comme un outil d'insertion sociale.

La gestion de la Solitude fut confiée demanière exclusive à l'association laonnoisepour l'environnement (ALPE) présidée parl'adjoint au maire chargé de l'environne-ment qui lui confia trois objectifs : protec-tion de l'eau et du milieu naturel, initiationaux métiers de l'environnement, tourismeet loisirs. Un plan de gestion fut conçu surles recommandations de l'Association de

développement de la recherche et de l'en-seignement sur l'environnement (ADREE),antenne laonnoise du Centre de biogéogra-phîe de l'Ecole normale supérieure de Fon-tenay-Saint-Cloud. Afin d'y parvenir, 62personnes, chômeurs longue durée et béné-ficiaires du Revenu minimum d'insertionont été intégrés par l'ALPE en avril 1993dans un programme de formation d'Agentd'entretien des espaces naturels pour unedurée de 24 mois. Liant une formationthéorique dispensée au GRETA1 de Laonavec un chantier d'aménagement du maraisde la Solitude, ce dispositif permettait demobiliser d'importants crédits de la part duDépartement et de l'Etat. Le bilan del'expérience est très contrasté : 16 des 62stagiaires ont suivi intégralement la forma-tion, 6 seulement ont trouvé un emploi ousont en formation à l'AFPA2. L'action n'adonc pas été pérennisée. 11 ne faut cepen-dant pas évaluer l'efficacité de l'opérationà travers ie seul critère dej'acccs ultérieurà l'emploi classique. Le dispositif a permisla recréation de certains liens sociaux,l'amélioration des relations familiales etl'acquisition de compétences professionnel-les. L'ouverture du domaine au grand pu-blic à partir de juin 1994 a permis devaloriser le travail effectué et donc deredonner une certaine confiance aux sta-giaires. Entre 1994 et 1996, 4 160 visitespayantes ont été enregistrées. Le recrute-ment par l'association d'un animateur etd'un agent d'entretien s'est traduit par l'or-ganisation de visites guidées, de classesd'eau. Mais faute de recettes suffisantespour compenser la dégressivité des subven-tions, les emplois ont été supprimés en1997 et le domaine de la Solitude restedésormais porte-close, Uvre à des actesrépétés de braconnage.

Par ailleurs, l'importance .des pompages(débit compris entre 5 000 et 6 000 m-* parjour) a vite accéléré les vitesses d'écoule-ment de la nappe et par là-même, modifiéla qualité de la ressource. En F4, lesconcentrations en nitrate sont passées de 0à 12 mg/1 en six mois et cette croissances'est poursuivie à un rythme de 5-6 mg/1par an à partir de 1992. Les pompages ontainsi modifié les conditions réductrices dumilieu enrayant la fonction épuratrice dumarais et facilitant la progression du frontazoté. Cela souligne avec force la solidaritéhydrogéologique entre le marais d'Ardon etson espace périphérique agricole, et plusencore l'extrême fragilité d'une zone humi-de isolée au sein des plaines de grandescultures.

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ZONES HUMIDES URBAINES ZH_ intos

Perçu comme source intarissable d'eaupure, comme outil quasi-magique de récon-ciliation urbaine et d'insertion sociale, lemarais a déçu et retourne aujourd'hui dansune logique d'abandon. Ces désillusionstrouvent leur origine dans le caractère in-

complet des études préalables et dans lafragilité des dispositifs d'aides socialesmais ne signent-elles pas aussi une certainedifficulté urbaine à penser rationnellementles zones humides ?

E. Delhaye, B. Sajaloli

L'écoparc des Chenevières à Déols (36) : la Camargue en Berry

"II mangue dans chaque commune de Fran-ce un espace naturel géré par la populationlocale, adopté par les enfants des écoles etréservé à des fins de protection, de détente etde pédagogie. Chaque commune devraitcréer un tel espace protégé, inaliénable. "

Cette citation de Michel Barnier, la villede Déols l'a faite sienne pour créer l'éco-parc des Chenevières, sur les méandres del'Indre, au coeur de l'agglomération deChâteauroux. 22 ha de marais et de prai-ries humides accueillent un "jardin des sen-teurs", une mare pédagogique, unefontaine, 4 000 m de sentiers et un petittroupeau d'animaux rustiques qui entretien-nent les espaces ouverts.

La commune, aidée par le Conservatoiredu patrimoine naturel de la région Centre,propriétaire d'une partie du site, et parl'association botanique des Chenevières,gère ainsi un espace "naturel" autrefois ty-pique des bords de l'Indre. Le marais avaitsubi, depuis la fin des années 50, unedésaffection suivie des maux habituels quitouchent les friches en bordure d'agglomé-ration : fermeture du paysage, dépôts sau-vages d'ordures, pollutions diverses, pertede diversité biologique.

Ecoparc ou jardin public ?

De l'autre côté de l'Indre, un jardin pu-blic de la ville de Châteauroux occupe desmilieux similaires. Mais les objectifs sontdifférents : l'écoparc a fait l'objet d'amé-nagements légers afin de garder les carac-téristiques du milieu d'origine. Le plan degestion a opté pour la mise en place debrouteurs rustiques, d'abord des chevauxcamarguais venus de la Réserve naturellede Chérine, dans la Brenne toute proche,puis des vaches Highland cattle et desmoutons Jacob. Ces animaux, pour un coûtminimal, entretiennent les milieux prairiauxnumides. Sauf circonstances exceptionnel-les, ils ne reçoivent aucun apport de nour-riture, ce qui ne les empêche pas de fairedes petits. La visite des prairies pâturéesest possible, mais uniquement avec un

guide ; les sentiers permettent de longerles prairies clôturées le long des coursd'eau. En hiver, les chemins sont parfoislégèrement inondés, ce qui fait la joie desjeunes enfants : ils ont enfin "le droit" demarcher dans de l'eau claire avec leursbottes sous l'oeil bienveillant des parents.

Cohabiter avec la ville

L'écoparc est donc un "vrai" espace na-turel en ville. Il attire ainsi un public diffé-rent de celui d'un espace vert classique :promeneurs, mais aussi pêcheurs, amou-reux de la nature sauvage ou des herbivo-res rustiques, classes scolaires. Cela ne vapas non plus sans difficultés : on reprocheparfois au parc de ne pas être assez "entre-tenu", de favoriser le développement deslapins, de ragondins et de reptiles gênantspour les jardins des particuliers riverains.Les visiteurs, malgré les avertissements,persistent à nourrir les animaux ou à lais-ser divaguer leurs chiens. Peu d'entre euxl'identifient à un milieu biologiquementriche : il est vrai que ses trésors sontmoins spectaculaires que ceux d'un jardinpaysage à l'aide d'espèces exotiques !Aussi, les gestionnaires poursuivent-ilsleurs efforts d'explication et de sensibilisa-tion, et tentent d'intensifier les relationsavec les milieux scolaires. Une bataille estdéjà gagnée : l'enquête menée en 1995 au-près des visiteurs a indiqué que 80 %d'entre eux considéraient l'écoparc commeun atout pour Déols.

P. Bazin et N. Héard

Contact :Noël Héardj

Conservateurdu site,

Mairie de Déols,2, av. du Général de

Ganlle, 36130 DéolsTél. 02 54 34 OS 05Fax. 02 54 OS 63 1S

Et la richesse biologique ?200 plantes ont été inventoriées dans les milieux humides de l'écoparc,dont deux protégées en France (Ranunculus Hngua, Senecio paludosus)et quatre en région Centre (Tfialîcîritm flavum, Sanguisorba officinalis,Cladhim mariscus et Samolus valerandi).La réhabilitation des prairies est un succès aussi du point de vue omi-thologique : le râle des genêts est revenu nicher, tout près de la ville.Les visiteurs sont intrigués par son cri étonnant (Crex crex est son nommérité !), et certains l'ont même vu à quelques mètres, lui d'ordinairesi discret et exigeant.

H

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ZHRECHERCHE

Le programme national de recherche sur les zones humides (PNRZH)Où en sont les chercheurs et leurs partenaires ?

Le rapport desynthèse du PNRZHpour Tannée 1997a été rédigé parH. Modaressi,chargé de missiondu GIP-Hydrosystèmes

1 SRAE : Service dela recherche et desaffaires économiques

2 GIP : Groupementd'intérêt public

Les objectifs de ce programme de recher-che initié en 1995, son organisation et lesmodalités de sélection des projets ont déjàété présentés dans Zones Humides Infos(n° 9, 10, 15, 17), aussi se cantonne-t-on iciaux divers événements ayant marqué ledéroulement du programme depuis 1997 etaux premiers résultats enregistrés.

Extraire en cours de route des interpréta-tions intéressantes en ternies de compré-hension du fonctionnement des zoneshumides et/ou des contextes socio-économi-ques ou politiques dans lesquels s'insèrentces territoires, le tout dans une optique degestion et de restauration de leurs fonctionset valeurs, est un exercice très délicat. Lesrapports d'activités de première annéecomprennent les premiers résultats et lesdifficultés rencontrées par les équipes.Toutefois, il faut avoir à l'esprit que leséquipes ont conçu leur protocole en fonc-tion de la durée du PNRZH, c'est-à-diretrois ans.

Le mol d'ordre est : patience ! malgréles urgences de terrain, le meilleur moyend'obtenir des résultats utiles consiste àaccorder du temps aux 20 équipes et auxanimateurs, à s'assurer qu'ils puissent tra-vailler dans des conditions correctes, queles échanges entre la communauté desscientifiques et celle des gestionnairesfonctionnent bien.

A signaler du point de vuelogistique...

Une augmentation du budget, qui en cedébut de 1999 s'élève à 15 800 000 F. Leministère de l'Aménagement du territoireet de l'Environnement (SRAE1) a augmentésa contribution (3 500 000 F), celles desAgences de l'eau et du ministère de l'Equi-pement étant respectivement de 12 000 000et 300 000 F. En revanche, malgré lesefforts déployés par le responsable du Pland'action pour les zones humides, la partici-pation à hauteur de 600 000 F, puis de300 000 F annoncée à plusieurs reprisespar le ministère de l'Agriculture n'a tou-jours pas été engagée. Il faut également sesouvenir que le concours du ministère del'Education nationale et de la rechercherecouvre l'investissement de laboratoires derecherche, avec largement plus d'une cen-

taine d'équipes impliquées, et que de nom-breux et parfois importants cofinancementsont été obtenus par les chefs de projet au-près des DG XII et XI de la Commissioneuropéenne et/ou de collectivités territoriales.

En plus du travail d'interface réalisé parle bureau permanent, le suivi des travauxs'organise selon deux principaux modes :

- une évaluation annuelle, par le Conseilscientifique et le Comité de pilotage, desrapports d'activités comprenant les princi-paux résultats scientifiques, des informa-tions générales sur le déroulement destravaux et la manière dont les acquis sontrendus accessibles aux utilisateurs. Les avissont transmis aux équipes. Par ailleurs, leGIP2-Hydrosy s ternes est chargé de laproduction d'une synthèse annuelle de cesrapports ;

- la désignation de correspondants,membres de ces instances, pour assister lesresponsables de projets qui le souhaitent etrendre compte, si nécessaire, des avancéeset difficultés rencontrées par les équipes.

La cohérence d'ensemble du programmea été renforcée par la mise en place decinq animations transversales confiées àdes experts et portant sur les sujets sui-vants : approches spatiales (F. Cuq),hydrologie et hydraulique (F. Giraud),approches en sciences humaines (J.P. Bil-laud et B. Picon), biodiversité (S. Millier),biogéochimie (M. Trémolières). Il s'agit decréer des réseaux d'échanges, de confron-ter les démarches, de réfléchir à une har-monisation, voire une standardisation desméthodes.

Quelques résultats, des hypothèseset questions encore en suspens

Les quatre principaux axes scientifiquesdu PNRZH sont couverts de manièreinégale. Certains thèmes n'ont pas ou peumobilisé les chercheurs et il a bien fallusélectionner les équipes pour respecterl'enveloppe budgétaire, même si cettedernière est importante. Les chefs deprojets ont été poussés à regrouper deschercheurs et gestionnaires autour de leurproblématique et si les montants financierspar contrat semblent parfois élevés, Us cou-vrent en réalité les besoins en fonctionne-ment et équipement de grosses équipes.

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RECHERCHE ZH

L Structures et fonctionnement deszones humides

La majorité des projets traite du dévelop-pement des connaissances et méthodologiespermettant de caractériser les zones humi-des (milieux, faune, flore) eî de définir descritères d'évaluation de leur fonctionne-ment.

L'étude du fonctionnement hydrique,hydrologique, hydrogéologique des zoneshumides, moteur principal de ces systèmesécologiques, se décline en plusieurs appro-ches expérimentales et descriptives, souventcomplémentaires : prospection géophysi-que, télédétection, réseaux piézométriques,modélisation numérique, etc. Parmi lesrésultats obtenus, signalons :

- Pour les zones humides riveraines ducours moyen de la Seine, les travaux dereconnaissance géophysique, qui ont permisde séparer les zones d'eau libre et les eauxstagnantes et d'avoir accès à une estimationdes réserves en eau du très proche sous-sol. Un modèle de sédimentation en coursde développement vise à obtenir une des-cription de l'hétérogénéité des terrains deszones humides riveraines. Les observationsin situ des circulations hydriques réaliséessur l'Aube, ont montré plusieurs typesd'inondation d'origines diverses : déborde-ment, précipitation mais également laremontée de la nappe. Par ailleurs, le bilanhydrologique d'une portion du bassin ver-sant de la Semé, où se trouvent les zoneshumides des corridors de l'Aube et de laSeine, a confirmé l'alimentation de l'aqui-fère alluvial par la contribution des forma-tions crayeuses sous-jacentes. Un site pilotea été équipé au sud de la noue de Noyonpour quantifier ces mécanismes de mise eneau. Le rôle joué par la remontée des nap-pes souterraines sur la genèse des inonda-tions sera ainsi mieux compris.

- Pour le site de Monbéqui, situé sur laGaronne, la simulation des écoulements etdes transports de solutés au niveau deprofils verticaux se fait grâce à un modèleobtenu par la combinaison des connaissan-ces disponibles, intégrant la rivière et lanappe, et l'analyse d'images satellitaires.Les travaux géochiiniques réalisés à titrecomparatif sur les zones riveraines de l'Es-sonne ont fourni des résultats contrairesaux prévisions : la rivière alimente le ma-rais et non l'inverse et des variations dansles vitesses d'écoulement de l'eau au tra-vers de la berge entre l'hiver et l'été ontété observées.

- Ont été mis au point des indicateurs desensibilité aux précipitations et au réseauhydraulique (état de submersion), de sec-teurs géographiques composés de parcellesen prairie de marais littoraux atlantiques,construits à l'aide de photographies diapo-sitives prises à partir d'ULM, et les lacu-nes des représentations existantes, mises enévidence. Les possibilités d'étude du fonc-tionnement hydrologique et hydrauliquefondée sur la télédétection ont égalementété explorées.

- Ajoutons la réalisation d'un modèlehydraulique pour cinq zones humides del'Ain par recueil de données hydrologiques(chroniques de débit, topographie) ; unsuivi du fonctionnement hydraulique deprairies inondables de vallées alluviales dunord-est de la France par l'analyse desconditions et de la fréquence des déborde-ments ; un modèle de transfert quantifiésur deux zones humides de fonds de val-lées afin d'expliquer ou de prédire la dif-fusion des polluants ; un modèle simplifiéde fonctionnement du Vaccarès sur un pasde temps mensuel ; la définition de proto-coles communs pour la collecte de donnéeset l'harmonisation du matériel utilisé pourle suivi hydrologique des tourbières.

Plusieurs projets visent à comprendrel'évolution sur le long terme des com-munautés végétales et animales en fonc-tion des facteurs et des contraintes quiinterviennent dans la dynamique des zoneshumides. L'exploitation de ces données, ycompris celles obtenues sur le fonctionne-ment hydrologique et biogéochimique, doitservir à établir des typologies fonctionnel-les. Parmi les travaux en cours, signalons :

- La reconnaissance qualitative et quanti-tative des peuplements végétaux aquatiqueset piscicoles des fossés et plans d'eau deszones humides du littoral adantique, à par-tir d'indicateurs, ainsi que la mise en évi-dence des réactions de la végétationprairiale et des anatidés aux modificationsde hauteur et de durée de submersion ainsiqu'aux différents modes de pâturage.

- La cartographie des herbiers du Vacca-rès et la mise en relation de leur évolutionsur 40 ans en fonction de changements dela gestion de l'eau dans les marais périphé-riques.

- Pour les systèmes praïrîaux inondablesdes vallées alluviales du nord-est, la syn-thèse sur le rôle respectif des facteurshydriques, édaphiques, climatiques et agro-nomiques dans le déterminisme desgroupements phylosociologiques et des peu-

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i MNT : Modèlenumérique deterrain

2 SIC : Systèmed'informationgéographique

plements d'orthoptères ; pour ces derniersl'effet primordial des dates de fauche a étémontré.

- Le recensement de données acquises(flore-avifaune) pour certains types dezones humides de la Scarpe et de l'Escaut(étangs-mares), les informations recueilliesprovenant de suivis relativement anciensdans le cas de l'avifaune.

- La mise en relation de la pérennité etde la stabilité des groupements végétauxavec la dynamique fluviale en Val-de-Loire, ainsi que le constat de différencesmarquées entre les peuplements de faunebenthique de deux sites (Bréhémont, LaChari té-sur-Loire).

- Dans les annexes de l'Ain et du Doubs,la mise en évidence de l'influence de qua-tre facteurs principaux vis-à-vis de la ri-chesse spécifique en oiseaux : surface dela phragrnitaie, surface totale de la zonehumide, niveau trophique, niveau d'atterris-sement. L'annexe la plus favorable corres-pondrait à un ancien chenal méandriforme,isolé, envahi par la végétation aquatique,bordé d'une ceinture d'hélophytes et ayanttendance à s'eutrophiser. Pour les peuple-ments végétaux des chenaux de l'Ain, l'ap-plication des 15 types fonctionnels, déduitsde l'analyse des paramètres structurantsd'une vingtaine d'anciens chenaux duRhône, ne semble pas satisfaisante pour lemoment. Aussi, les travaux sont poursuivissur 120 autres zones humides afin demettre au point une méthode de diagnosticen collaboration avec des hydrauliciens etdes géomorphologues. Elle sera testée surle Doubs en 1998.

- Une diminution significative de ladiversité en espèces végétales des zoneshumides de fonds de vallées (Pleine Fougè-re), en situation de déprise et d'enrichisse-ment en nutriments, cette évolutionprovoquant une chute de la richesse spéci-fique en papillons.

Plusieurs projets plus ou moins avancésaffichent comme objectif la mise au pointde typologies et classifications fonction-nelles. Des résultats plus complets ne pour-ront être présentés qu'à mi-parcours duprogramme d'autant que des animationstransversales (approches spatiales, hydrolo-gie et hydraulique, biogéochimie) traitentégalement du sujet.

Préciser l'emprise et l'évolution spatio-temporelle des zones humides étudiées estune problématique commune à la majoritédes projets. Les moyens employés vont de

l'analyse d'images disponibles (photogra-phies aériennes, images SPOT), à la miseen oeuvre d'enquêtes, en passant par lesobservations de terrain, l'exploitation decartes, l'utilisation de systèmes d'informa-tion géographique, les traitements à partirde MNT1-. Les données collectées concer-nent : la topographie, la bathymétrie géné-rale, l'occupation des sols, les usages, etc.

Les travaux réalisés sur les zoneshumides de fonds de vallées montrent queles limites ne peuvent être associées auxseuls critères d'humidité et de végétationhygrophlle. Une proposition méthodologi-que intéressante pour la délimitation deszones humides, issue d'analyse d'archives,d'enquêtes, de traitements d'images aérien-nes et satellitaires, a été formulée parl'équipe de la Scarpe et de l'Escaut : rete-nir la cote inférieure à 17 m. Les écosystè-mes prairiaux inondables du nord-est ontété cartographiés en combinant les donnéesphytosociologiques et les pratiques agrico-les, alors que pour les ensembles fonction-nels du corridor fluvial de la Garonne, sontutilisées les connaissances sur l'évolutionhistorique du lit mineur et des annexes flu-viales, la morphométrie du lit actuel, laspatialisatïon des crues, et l'évolution desboisements riverains, sans oublier les fonc-tionnalités sociales. Pour les zones humidesde la Loire et de l'Allier, le traitement desimages satellitaires a commencé, il doitservir à la conception d'un SIG2 compre-nant l'intégration des données géomorpho-logiques, phytoécologiqucs et socio-économiques.

Les deux projets littoraux ayant faitl'objet d'un rapport (Camargue, marais del'Ouest) sont centrés sur la mise au pointde Systèmes d'information géographiquedans le but d'aider à définir la gestion del'eau. Dans le premier cas, à partir del'examen d'images satellitaires et d'uneanalyse multi-agents, dans le second, ils'agit d'un Système d'information à réfé-rences spatiales (SIRS) nécessitant lagestion de méta-données.

Les problèmes méthodologiques poséspar la compatibilité des données traitées eîpar l'obtention d'une synthèse finale desinformations permettant des interprétationsrépondant aux objectifs, questions commu-nes à d'autres projets, sont discutés au seindes différentes animations transversales,notamment celle portant sur les approchesspatiales.

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2. Fonction et importance économiquedes zones humides

Une des idées fortes du Plan d'action aété de qualifier les zones humides d'infras-tructures naturelles dans le but de lesfaire considérer comme de véritables in-struments de l'aménagement du territoire.11 s'agit maintenant d'étayer les hypothèseset arguments avancés pour justifier ce qua-lificatif, de préciser les fonctions et servi-ces qu'elles rendent sur le plan écologiqueet/ou économique.

La majorité des projets examine la fonc-tion d'habitat pour les espèces inféodéesaux zones humides, certaines d'entre ellesayant une grande valeur patrimoniale.Ainsi, dans les zones humides littoralesatlantiques, les peuplements végétaux etpiscicoles des fossés et plans d'eau ont étécaractérisés pour améliorer la qualité pisci-cole du réseau par la réalisation d'aména-gements spécifiques. La capacité d'accueildes prairies inondables pour les anatidés aété évaluée en fonction des durées de sub-mersion, hauteur d'eau et qualité de la vé-gétation. Dans les vallées de la Meuse, dela Nied et de l'IIl, un suivi des communau-tés végétales a été réalisé dans le but d'af-finer les mesures de gestion en coursd'application. La détermination des fonc-tions régulatrices des débits et de réalimen-tation de nappes souterraines se trouve aucoeur du projet sur les zones humides de laSeine moyenne.

La fonction épuratoire des zones humi-des à l'égard de différents polluants esttraitée par plusieurs projets. Par exemple,les travaux sur les zones humides de fondsde vallées du site de Pleine Fougère ontmontré que les concentrations en nitratesobservées à l'entrée de la zone diminuentde manière significative au bout de quel-ques mètres. Ainsi, le rôle clé, commerégulateur actif des flux d'azote provenantdes bassins versants agricoles, du secteurd'interface entre ces zones humides et lesterres cultivées, a été mis en évidence. Entermes de recommandations, cela se traduitpar la nécessité de mieux prendre en comp-te la localisation et la longueur du linéairede connexion entre les terres agricoles etles zones humides plutôt que la surface to-tale de ces dernières dans l'évaluation deleurs capacités tampon potentielles dans unbassin versant. Des mesures de dénitrifica-tion ont également confirmé que le peuple-ment bactérien dénitrifiant se trouve dansles horizons superficiels des sols. Des

zones riveraines de Garonne (Monbéqui) etde l'Essonne font l'objet d'une étude sur lepoids respectif des processus de dénitrata-tion opérés par les milieux humides oud'une dilution, dans la différence deconcentration en nitrates observée dans leseaux de surface et les eaux des nappesphréatiques. Sur le site de l'Essonne, lespremiers résultats montrent que les nitratessont absents à l'intérieur du marais et qu'ilexiste de forts gradients de concentrationde nutriments dans l'eau interstitielle. Dansles marais de l'Ouest, le rôle des fossés se-condaires dans le processus de dénitrifica-tion est en cours d'analyse.

Par ailleurs, les travaux de caractérisatîondu comportement des pesticides dans lessols hydromorphes de zones humides defonds de vallées indiquent que ces solspeuvent accumuler des pesticides et dimi-nuer leur mobilité.

Afin d'identifier les bénéfices potentielsassociés aux services délivrés par leszones humides, des approches économiquessont développées en Camargue. Suite à unerecherche sur les "Mesures et bénéficesattachés aux hydrosystèmes" centrée sur lesbénéfices écotouristiques de la gestion del'eau dans le delta, d'autres aspects vontêtre traités en 1998. Un projet transversalde réflexion méthodologique sur la traduc-tion en termes économiques des fonctions,services et valeurs des zones humides adémarré fin 1997.

3. Interaction nature-société dans leszones humides

Mieux connaître et comprendre les effetsdes diverses pratiques d'utilisation des res-sources ou d'aménagement du milieu sur lefonctionnement général des zones humides,dans une optique de restauration et deréhabilitation, est un thème prioritaire duPNRZH. Il est directement ou indirectementaffiché dans de nombreux projets. Certainssujets se trouvent mieux couverts (impactdes pratiques agricoles, de travaux d'endi-guement ou portuaires) que d'autres (effetsdes infrastructures linéaires, barrages hydro-électriques, canalisation des cours d'eau,extraction de granulats, urbanisation...).

Les conditions d'adhésion sociale à lapolitique de conservation des milieux hu-mides ont été analysées sur trois zones hu-mides urbaines ou péri-urbaïnes, créées ouaménagées et ouvertes, à des degrés diffé-rents, au public (réserve de Saint-Quentin,marais du Sausset, roselière et jardin aqua-tique du parc de Valenlon)3. Cette recherche

3 Voir à ce sujetl'article de

P. Donadîeu,p. 2 à 5.

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1 SAGE : Schémad'aménagement etde gestion des eaux

2 OGAP :Opération groupéed'aménagementfoncier

3 ZPS : Zone deprotection spéciale

1 SIRS : Systèmed'information àréférences spatiales

montre qu'en s'appuyant sur l'expansion dumarché des loisirs et un changement deconception du cadre de vie, il est possibled'observer une évolution des comporte-ments en faveur de la conservation deszones humides. Dans cette optique, le poidsaccordé aux enjeux sociaux (esthétique,culturel...) par rapport aux intérêts stricte-ment économiques pourrait évoluer favora-blement.

Sur deux sites localisés dans le corridorde la Garonne, une cinquantaine d'entre-liens avec différentes catégories d'acteursont été menés pour déterminer les fonction-nalités socio-économiques de zones humides(usages sociaux et représentations sociales).Un troisième site va être analysé en 1999.

Plusieurs enquêtes auprès des agriculteurset des syndicats concernés dans différentesrégions ont été lancées en 1997. Une ana-lyse globale des résultats de ces investiga-tions permettra de dégager des informationsimportantes à l'échelle nationale.

Toutefois, les recherches sur les systèmesde représentation sociale et le rôle desacteurs concernés par le devenir des zoneshumides paraissent nettement sous-représen-tées dans le PNRZH. Cet aspect étant jugéimportant en termes de compréhension desenjeux mais également d'application et devalorisation ultérieures des résultats, uneanimation transversale sur les approches ensciences humaines a été mise en place.

L'identification et l'évaluation des effetsdes activités humaines sur la dynamiquedes zones humides sont abordées dansplusieurs projets. L'influence des aménage-ments hydrauliques sur l'évolution naturelledu cours d'une section de la Seine moyennea été mise en évidence par une analysepaléohydrologique. L'examen de l'évolutiondes systèmes hydrographiques naturels etartificiels en relation avec celle de l'occu-pation des sols dans les couloirs alluviaux,a été initié en s'appuyant sur des investiga-tions historiques, notamment l'utilisationsystématique des plans d'intendance de lafin du XVIIIe siècle. Dans les zones humi-des de la Scarpe et de l'Escaut, lespremiers travaux sur la détection des cavi-tés minières et le rôle des affaissementsminiers sur la végétation naturelle ont étéinitiés, ainsi que le recensement des don-nées existantes sur l'avifaune qui servira debioindicateur d'évolution des milieux.

Les effets des politiques d'équipementportuaire sur les estuaires sont traités pardes juristes et des spécialistes des sciencespolitiques dans le cadre d'un projet trans-

versal. A été mise en évidence l'existencede mécanismes, issus du droit portuaire etdu droit de l'urbanisme, qui induisent etrenforcent la vocation indu strialo-portuaireaffectée à ces milieux. Une première éva-luation de la capacité d'instruments dedroit national ou communautaire à réorien-ter la gestion des zones humides esiuarîen-nes, dans le sens de la protection, a étéeffectuée.

Parmi les impacts anthropiques, les prati-ques agricoles et sylvicoles occupent uneplace distincte dans ie contexte des zoneshumides et ont retenu l'attention de nom-breuses équipes. Par exemple, dans lesprairies inondables du nord-est, des dispo-sitifs expérimentaux (niveaux de fertilisa-tion, dates de fauche) ont été mis en placepour évaluer l'impact de l'intensification etde l'extensification des pratiques agricolessur les communautés végétales el le peu-plement d'orthoptères. Dans une zone hu-mide de fond de valiée, les effets despollutions diffuses azotées et de la dépriseagricole sur la diversité en insectes ont étémonlrés. L'eutrophisation conduit à unchangement des communautés végétales audétriment d'espèces de papillons de valeurpatrimoniale.

4. Modes d'action pour la conservationou la restauration

Cet axe de recherche, capital pour lesgestionnaires, comprend divers aspects liésà l'identification des principaux élémentsde politiques économiques et du contextesocio-économique, ayant une incidence ma-jeure sur les zones humides. De nombreuxpartenaires ont exprimé un besoin pressantd'outils conceptuels et techniques permet-tant d'intégrer le respect du fonctionnementdes zones humides dans l'aménagement duterritoire et d'appliquer des mesures degestion ou de réhabilitation compatiblesavec leur dynamisme (SAGE1, espaces pro-tégés, OGAF2~Environnement, ZPS3, siteNatura 2000).

La volonté de produire des systèmesd'aide à la décision, sous une forme oul'autre, se trouve clairement affichée dansles projets suivants.

- Les marais littoraux atlantiques : l'ob-jectif est l'élaboration des règles de gestiondes eaux superficielles à partir de laconstruction d'un modèle du territoire"Zones Humides ", sous la forme d ' unSIRS4 structuré autour du fonctionnementhydraulique.

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- La Camargue : la recherche vise à four-nir aux gestionnaires un ensemble de réfle-xions et de scénarios prévisionnels quantau devenir de l'Ile de Camargue et auxdifférentes options de gestion à envisager.Différents scénarios cT évolution ont étéélaborés et testés auprès d'experts locaux.

- Les zones humides de l'Ain, du Doubs,du Rhône : l'équipe s'attache à modéliseret à valider une méthode de diagnosticpour mesurer l'intérêt des zones humidesliées aux systèmes fluviaux afin que soientappliquées des mesures de protection ouenvisagées des opérations de restauration,en fonction de leur durabilité éventuelle.

- Les zones humides fluviales de la Ga-ronne : les chercheurs ont pour but laconstruction d'un système d'aide à la déci-sion pour une gestion intégrée et équilibréedes zones humides en tenant compte deleur fonctionnement hydrologique, biogéo-chîmiqne et écologique.

Pour chacun de ces projets, 1997 cor-respondait à la phase d'identification desdonnées utiles et de réflexion sur leur miseen cohérence.

Des projets approfondissent des aspectsrelatifs à la restauration écologique et auxinterventions institutionnelles. Ainsi, desexpérimentations de restauration d'écosys-tèmes prairiaux par apports spontanés desemences ou par semis de différentsmélanges de graines sur des sols nus ontété entreprises en 1997 dans les vallées dunord-est. Un bilan écologique et socio-éco-nomique des mesures agri-environnementa-les dans les variées alluviales de la Meuseet de riil a été établi. Il a permis deproposer de nouvelles modalités d'interven-tion pour le renouvellement de ces opéra-tions et de conforter des actions menéespar les Conservatoires des sites lorrains etalsaciens.

Les politiques d'aménagement et degestion des zones humides dans le Bas-Es-caut ont été décrites de manière détaillée.Ces investigations permettent d'identifierles principales menaces : la multiplicationdes plans d'eau, la pression foncière surles terres agricoles et le stockage des bouestoxiques provenant de l'Escaut canalisé.Les' acteurs responsables de l'applicationdes politiques sectorielles mettent progres-sivement en place des procédures degestion. De nombreuses questions restentouvertes quant aux cohérences ou contra-dictions entre les actions développées parles différentes autorités régionales, nationa-les et européennes. Les résultats déjà

mentionnés, sur les conditions de l'adhé-sion sociale à la politique de conservationdes zones humides ou sur le développementsoutenable dans les zones estuariennes,contribuent également à cette problémati-que.

Le rôle clé des animationstransversales

Un des atouts majeurs du PNRZH est iamise en place des animations transversalessur des sujets communs à de nombreuxprojets : approches spatiales, hydrologieet hydraulique, approches en sciences hu-maines, biogéochimie, biodiversité. Eiiescontribuent incontestablement, par la cons-titution de réseaux d'experts, à une meil-leure mise en cohérence des travaux(formulation d'hypothèses, collecte de don-nées, traitement, interprétation...). Sollici-tées au printemps 1998, les équipes ont faitpreuve d'une mobilisation plus ou moinsprononcée selon les sujets. Deux anima-tions ont trouvé un bon régime de croisiè-re, les modalités de travail, marquées parla personnalité de l'expert responsable,ayant été adaptées aux besoins des équipes.Ainsi, les discussions en atelier sur lesquestions de cartographie (approches spa-tiales) ont permis par exemple de coor-donner les démarches notamment pourl'acquisition d'images et de logiciels àmoindre coût. Le responsable de l'anima-tion hydrologie et hydraulique a préféré,après une première réunion de cadrage,effectuer des visites de sites pour faire lepoint sur les méthodes choisies et lesbesoins directement sur le terrain. Les au-tres animations ont, pour le moment, plusde difficultés à fonctionner.

D'une manière générale, ces groupes detravail ont permis des échanges directsentre équipes et l'émergence des questionset besoins communs. Leur état d'avance-ment a été présenté par les animateurs lorsdu dernier Comité de pilotage du Program-me et devrait être exposé au prochainComité de coordination du Plan d'action,affaire à suivre dans un prochain ZonesHumides Infos.

Un des thèmes importants à traiter en1998 concerne la manière de valoriser l'en-semble du programme ainsi que chaqueprojet. Un bureau d'étude spécialisé (ARSMEDIA) s'est vu confier, au début de l'an-née, la mission d'établir une stratégie decommunication applicable à l'ensemble duPNRZH.

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ZHPLAN D'ACTION

* En effet, bien quele séminaire delancement duprogramme ait eulieu en juin 1997(Zones HumidesInfos a 17), lesengagements des 20projets sélectionnéss'étalent de mai 1997à novembre 1998.Ceci s'explique pardes cadrages deproblématiquessouhaités par lesinstances et/oudes lenteursadministratives.

1 DESS : Diplômed'études supérieuresspécialisées

Contact :Geneviève Barnaud,Laboratoired'évolution dessystèmes naturels etmodifiés, MNHN,3f>, rue GeoffroySaint-Hilaire,75005 ParisTé!. 01 4fl 79 32 58Fax. 01 40 79 32 73e-mail :[email protected]

Et maintenant...

On ne peut que souhaiter aux équipes depouvoir appliquer leur protocole dans debonnes conditions matérielles mais aussisans trop d'aléas climatiques. En 1999, unedes principales étapes concerne la tenue duséminaire d'évaluation de l'état d'avance-ment des projets à mi-parcours, en mai, etles réunions des groupes d'animation.

Bien que ce résumé des premiers résul-tats acquis et travaux en cours ne concerneque 13 projets sur 20*, nous pensons que lacontribution du PNRZH est d'ores et déjàsignificative quant à la compréhension glo-bale des processus dynamiques mis en jeu.

Un des partis pris du Programme mérited'être souligné. Il s'agit de l'attention por-tée à la caractérisât!on des différentesfonctionnalités de zones humides pourasseoir la notion d'infrastructure naturelle,et plus particulièrement au fonctionnementhydrologique-hydraulique, aspect trop sou-vent délaissé jusqu'à présent. Les questionsabordées permettront de préciser et déter-miner la manière dont les grands types dezones humides remplissent ces fonctionsécologiques, elles doivent fournir le moyende hiérarchiser les priorités d'action dansle cadre de l'application des réglementa-tions et de réorienter les politiques.

Un partenariat fort entre Agences del'eau et ministères concernés, une organisa-tion fondée sur la complémentarité despoints de vue des scientifiques et des opé-rateurs, un appel à proposition de rechercheintégrant les demandes des gestionnaires,l'obligation d'instituer un Comité de suivilocal pour assurer le lien entre chercheurset gestionnaires, des projets regroupant deséquipes d'origine disciplinaire variée,représentent autant d'atouts pour leprogramme, mais également d'attentes à nepas décevoir. Un spectre d'investigationaussi large et "globalisant" n'a pratique-ment jamais été abordé par le passé.

Cette particularité explique certainesdifficultés rencontrées lors de la rédactiondu rapport annuel, les travaux se trouvantencore à un stade très préliminaire. Enrevanche, elle souligne l'ambition des maî-tres d'ouvrage du programme : aider à laconception de politiques publiques inspiréesde principes scientifiques garantissant lavalidité des diverses mesures de reconquêtedes zones humides.

G. Barnaud

Lancement d'un "auditécologique" de lalégislation au regard deszones humides

La mesure 2.1. du Plan d'action pour leszones humides approuvé par le conseil desministres dans sa séance du 22 mars 1995prévoit que "le ministère de l'Environnementprocédera, avec le concours des autresministères concernés, au recensement desmesures défavorables aux zones humidesexistant dans les textes législatifs et régle-mentaires, et proposera la révision de cesmesures".

En application de cette mesure, le minis-tère de l'Aménagement du territoire et del'Environnement (Direction de l'eau etDirection de la nature et des paysages) aconfié à la Direction régionale de l'envi-ronnement (DIREN) d'Alsace la missiond'organiser une recherche juridique appro-fondie sur la manière dont son! traitées leszones humides par le Droit français.

La DIREN Alsace a réuni sur cette basetrois équipes de recherche complémen-taires :

- une équipe "Rennes-Nantes" coordonnéepar MM. Le Louarn et Romi, universi-taires ;

- M. Dyssli, DESS1 en Droit de l'Envi-ronnement, chargé d'enseignements àStrasbourg ;

- M. Cizel, doctorant à Lyon III.

O ulre l'objectif prioritaire des travauxd'étude, à savoir de fournir au Gouverne-ment les informations les plus complètessur les freins juridiques à la volonté demaintenir les zones humides dans un bonétat de conservation, voire de les réhabili-ter lorsque celles-ci sont dégradées, lecahier des charges prévoit que les équipesde recherche formulent leurs propositionsjuridiques en intégrant trois principes com-plémentaires :

- concourir à la simplification du droit del'environnement et à la réduction _ de sonvolume, afin d'en faciliter la lisibilité et lacompréhension par les Français ;

- améliorer la participation citoyenne à lagestion des milieux naturels ;

- concourir à la mise en oeuvre en Fran-ce des engagements internationaux et euro-péens souscrits.

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PLAN D'ACTION ZH

Les travaux devraient déboucher au moisde mars 1999. L'ampleur de la recherche àmener s'avère impressionnante : il faut eneffet passer au crible quasiment l'ensembledu droit public en matière fiscale, domania-le, rurale, forestière, urbanistique, écologi-que, mais aussi des aspects civils (droit depropriété et ses attributs).

Il ne fait pas de doute qu'au travers decette recherche, qui constituera l'un despremiers "éco-audit" de la législation fran-çaise, c'est bien plus que le "droit deszones humides" qui sera évalué, mais bienune bonne partie du dispositif législatif etréglementaire relatif aux espaces naturels etaux ressources en eau.

Le ministère de l'Aménagement du terri-toire et de l'Environnement pourra y puiserles idées de réforme législative et régle-mentaire qui auront retenu son intérêt, etce au gré des occasions, étant entendu qu'iln'est pas envisagé un "Grand soir" deszones humides au travers d'une grande loispéciale qui serait suivie d'une batterie detextes d'application. Par contre, la codifica-tion du droit de l'Environnement, et surtoutla loi d'adaptation qui en découlera,devraient constituer des occasions intéres-santes.

G. Dietrich

Plan d'occupation des solset zones humides

Le ministère de l'Aménagement du terri-toire et de TEnvironnement et le ministèrede l'Equipement, des transports et du loge-ment ont décidé de mener, dans le • cadredu Plan d'action pour les zones humidesadopté le 22 mars 1995, un travail deréflexion et d'action sur la prise en comptedes zones humides dans les POS2. Le POS,en tant qu'instrument d'urbanisme, partici-pe en effet, dans la limite de son champd'action, à la mise en oeuvre de la politi-que de protection, de gestion et de mise envaleur des zones humides.

Ce travail est un échange d'expérienceset de réflexions sur des cas concrets (POSpilotes) qui doit conduire à la détermina-tion des modalités d'une appréhension(protection, gestion, mise en valeur) satis-faisante des zones humides dans les POS.Il s'agit d'analyser la manière dont lesPOS pilotes prennent en compte les zoneshumides (points positifs, points négatifs) et

d'essayer d'en tirer des réflexions généra-les. Ce travail va en outre s'appuyer surl'identification, menée par la DIRJEN Alsa-ce, des mesures favorables et des mesuresdéfavorables aux zones humides qui exis-tent actuellement dans les codes.

Plusieurs POS pilotes ont été retenusdans les départements du Haut-Rhin, duCalvados, du Jura, du Finistère, des Côtesd'Armor et de l'Essonne. Les communesconcernées présentent des POS à des stadesdifférents d'élaboration. Certains POS sontapprouvés depuis quelques années, d'autressont très récents, voire en révision ou encours d'élaboration. Les zones humidesconcernées présentent aussi des types trèsvariés (en fonction de leur nature, de leurétendue...).

Des réunions qui avaient pour but derecueillir des informations ont été organi-sées sur le terrain avec les différentes per-sonnes publiques et privées impliquéesdans l'élaboration des POS concernés :représentants des municipalités, représen-tants des services de l'Etat (DDAF3,DDE4, DUREN), associations locales, bu-reaux d'études, architectes conseils...

Les rencontres sur le terrain et le travaild'analyse des POS ont permis d'identifierun certain nombre de problèmes particu-liers à chaque site ou communs à tous lessites étudiés. Elles ont aussi été l'occasionde repérer les bonnes idées spécifiques àchaque site, qui peuvent être transférées àd'autres sites.

A partir de la synthèse de ces observa-tions, il s'agit de déterminer les mesures etles méthodes dont la mise en oeuvre peutêtre envisagée pour aboutir à une prise encompte plus efficace des zones humidesdans les POS :

- proposition d'un renforcement de laréglementation actuelle en conformité avecla jurisprudence existante en la matière ;

- détermination de la méthode à appli-quer pour tirer pleinement parti du POS entant qu'outil de protection et de gestion deszones humides.

Ce travail sera présenté par l'intermédiai-re d'une plaquette d'information destinéeprincipalement aux communes et distribuéepar les services de l'Etat en particulierdans le cadre du "porter à connaissance".Cette plaquette aura pour but d'aider sesconcepteurs à faire du POS l'un des instru-ments de la protection durable des zoneshumides.

A. Diraison et C. Canselier

Contact :Guy Dietrich,

Chargé de mission,DIREN Alsace,8, rue Adolphe

Seyhoth,670SO Strasbourg

CedexTél. 03 88 22 73 48Fax. 03 88 22 73 31

2 POS : Pland'occupation des sols

3 DDAF :Direction

départementale del'agriculture et de la

forêt

4 DDE : Directiondépartementale de

l'équipement

Contact :Anne Diraison,

Cyril Canselier,4, rue du Château,

29200 BrestTél. et Fax-

02 9S 43 65 60

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ZH AGENDA

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La gestion conservatoire des tourbières de France

Ce document, réalisé dans le cadre du programme Life "Tourbières de France",fait le point sur les expériences françaises de gestion des milieux tourbeux.Après trois ans d'action, les résultats sont encourageants. Les opérateurs régio-naux ont pu maîtriser, par la voie de la concertation et de la négociation, plus dei 000 ha de milieux tourbeux dans des sites de grand intérêt patrimonial.Au plan national, un important travail de sensibilisation et de concertation a étéconduit pour tenter de juguler les principales causes de destruction et de dégra-dation de ces zones humides originales. Des avancées positives ont déjà été enre-gistrées, tant dans le domaine de la mise en cohérence des politiques publiquesque dans celui d'un partenariat avec les forestiers ou les exploitants de tourbe.Espaces naturels de France, Programmes opérationnels, 16, rue du Boeuf Saint-Paterne, 45000 Orléans - Tél. 02 38 77 02 83 - Fax. 02 38 81 06 55

Charte d'entretien des milieux humides

Ce document de synthèse, réalisé par le Syndical de l'Orge aval, vient alimenterle débat sur la gestion des milieux humides en zone urbaine et péri-urbaïne.Le Syndicat de l'Orge aval a réorienté ses techniques de travaux et d'entretiendepuis le début des années 90 pour une meilleure prise en compte des écosystè-mes. Des études faunistiques et floristiques menées eu 1996 ont confirmé cespratiques qui permettent au Syndicat de concilier préservation des milieux natu-rels, proximité des villes et ouverture au public de ces terrains.Syndicat intercommunal de la vallée de l'Orge aval, 163, route de Fleury,91172 Viry-Châtillon Cedex - Tél. 01 69 12 15 40 - Fax, 01 69 45 09 21

25-27 mai 1999Rochefort-sur-Mer - FRANCELes acteurs de la gestion dePeau dans les zones de marais.Contact : Jean-Luc Lenoble, Forumdes marais atlantiques, Quai auxVivres, 17300 RochefortTél. 05 46 87 08 00Fax. 05 46 87 69 90

7-10 juin 1999Clermont-Ferrand - FRANCEGestion durable des zoneshumides : le cas des tourbières.Contact : Charles Cann, ENGREF,Centre de Clermont-Ferrand.,Service formation continue,Complexe universitaire desCézeaux, BP 90054, 24, avenue desLandais, 63171 Aubière Cedex 9Tél. 04 73 44 07 05

21-25 juin 1999Clermont-Ferrand - FRANCEEutrophisation des eaux.Contact : Charles Cann, ENGREF,Centre de Clermont-Ferrand,Service formation continue,Complexe universitaire desCézeaux, BP 90054, 24, avenue desLandais, 63171 Aubière Cedex 9Tel, 04 73 44 07 05

22-24 juin 1999Nantes - FRANCEGestion durable des zoneshumides : les politiques et leurapplication.Contact ; Manuel Vaucouloux,ENGREF, Direction de laformation continue, 19, avenue duMarne, 75732 Paris Cedex 15Tél. 01 45 49 89 22Fax. 01 45 49 88 14

Les opinions émises dans Zones HumidesInfos sont celles des ailleurs. Elles n'ex-priment pas nécessairement le point devue du groupe 'Zones Humides". Lesauteurs conservent la responsabilité entiè-re des opinions émises sous leur signature.

4-10 octobre 1999Rodez - FRANCE14̂ festival international du filmde la vie de l'eau.Contact : CCI, Palais des Congrès,12000 Rodez - Tél. 05 65 67 37 31Fax. 05 65 78 12 16

6-12 août 2000Québec - CANADAINTECOL VI : Les terreshumides au niveau mondial.Contact : Elisabeth MacKay,Secrétaire de l'événement dumillénaire sur les terres humides,2875, bd Laurier, Suite 620,Sainte-Foy (Québec),Canada G1V 2M2Tél. (418) 657 3853Fax. (418) 657 7934

MEMBRES OU GROUPE"ZONES HUMIDES"

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Directeur de la publication : Le président de la Société nationale de protectionde la nature, Professeur François Ramade

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l'EnvironnementPublication trimeslriclle. Dépôt légal Mare 1999

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