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EMPREINTES n°1Trimestriel - Hiver 2006

Franche-Comté Nature EnvironnementMRE - 15 rue de l'Industrie - 25000 Besançon

Tél. 03-81-80-92-98 / [email protected]

Directeur de la publication : G. SenéComité de rédaction : E. Bunod, M. Landry, E.Leboucher, Q. Le Tallec, G. SenéRédacteurs : M. Landry, E. Leboucher, Q. Le Tallec, C. Morin, G. SenéIllustrations et photos : Q. Le Tallec (p1, p4), Joulot (p1, p9), M. Landry (p1,p6), J. Berger sur www.insectimages.org (p3), Q. Le Tallec (p4), C. Morin (p5),R. Ottens sur www.insectimages.org (p5), E. Bunod (p8, p12), M. Antz (p10),L. Delafollye (p11, p12).Conception graphique et mise en page : E. Bunod

Dépôt légal en cours / ISSN en coursImpression : Imprimerie Simon - BP 75 - 25290 OrnansImprimé sur papier recyclé.

EMPREINTES n°1 - Hiver 20062

mpreinte ? Trace, application, marque, frappe, impression,estampe, gravure, cachet, vestige ?

Est-ce celle du chamois dans la neige givrée, fragile, perduesur l'hiver des hautes crêtes du Jura ? Ou bien, celle noire etbrillante de la feuille de fougère arborescente mémoriséedans la houille de Ronchamp (70) âgée de plus de 300 mil-lions d'années ? Ou celle encore, évoquée par le mystérieuxreligieux chinois Lao-Tseu, pour qui, l'homme marche bienlorsqu'il laisse l'empreinte la plus légère possible…

Issu de la même racine qu'imprimer, ce mot exprime donc latrace plus ou moins marquée, plus ou moins durable que l'onlaisse sur une surface, papier, neige, boue ou roche commetémoignage de son passage. Mais il est aussi utilisé depuispeu pour présenter un outil développé par des écologistespour évaluer les impacts de l'Homme sur la planète par sesactivités si diverses, si lourdes de conséquences sur les équi-libres physiques, chimiques ou biologiques. Ce mot intègredonc la capacité que possède la vie, végétale, animale ou hu-maine, à marquer son environnement, et ce, dans un espaceà trois dimensions, et même plus large, si l'on intègre les as-pects philosophiques et éthiques.

C'est en ce sens que cette revue vous est proposée : témoi-gnage, dans le domaine de l'environnement naturel del'Homme, de ce qui se passe, en Franche-Comté et plus loin,mais aussi lien entre personnes de bonne volonté, à la recher-che d'une éthique de vie et d'engagement ; laisser dans sonpaysage quotidien, une empreinte écologique moins pro-fonde, moins durable de son passage sur cette Terre, à sa pe-tite échelle, comme à une échelle sociétale plus large, voici unobjectif à partager… Ne faites rien, cela ne se voit pas ! Au contraire, notre visiondes choses, notre sens des responsabilités collectives nouspoussent à agir, à nous engager. Mais avant de s'engager, ils'agit d'être clair sur ses propres objectifs ; d'où l'importancedu savoir et du savoir le plus partagé possible. Penser global,à l'échelle planétaire donc, et agir local. Cette phrase choc desannées 70, réversible, mérite toujours d'être vécue. C'est ceque nous avons voulu avec cette publication. Sinon, nous es-pérons vous en convaincre.

Vous y trouverez donc différentes rubriques, dossiers et arti-cles, sur des aspects divers pouvant vous aider à découvrirnotre région, comprendre les grands enjeux de nos relationsavec la planète (climats, biodiversité, etc.), s'informer sur lesdéclinaisons locales de ces enjeux, apprendre des écogestesau quotidien, s'informer sur les actions de notre réseau asso-ciatif, s'y engager, etc.

Vous l'avez compris, cette revue trimestrielle est la vôtre. Àchacun d'y laisser son empreinte, à sa façon… Merci de votreaccueil, de votre présence, de votre soutien et à bientôt.

Gilles SenéPrésident de Franche-Comté Nature Environnement

ÉDITOÉDITO

Empreintes...E

SOMMAIRE

Actualité en brèves.......p.3

Consommer autrement.....p.4Mangez local !

p.5..........Hérisson qui pleure :Le bonheur est dans le pré !p.5................Hérisson qui rit :La coccinelle, auxiliaire de la Ville deBesançon

POUR EN SAVOIR PLUS !Vous voulez en savoir plus surles articles d’Empreintes ?Retrouvez les adresses utiles,bibliographies, agenda... sur lesite Internet de la Maison régio-nale de l’environnement :www.mre-fcomte.fr

DOSSIER......p.6/7Pourquoi faut-il dire non àl’incinération ?

p.8......Les écogestes au quotidien Les noix de lavage indiennes

Nature en Franche-Comté.....p.9 Le loup, bientôt de retour en Franche-Comté ?

La parole aux associations.....p.10 Le réseau nature environnement, qui sommes-nous ?

Carte blanche aux bénévoles......p.11

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EMPREINTES n°1 - Hiver 2006 3

L’ACTUALITÉ EN BRÈVESL’ACTUALITÉ EN BRÈVES

DAN

S LEMONDE

EN FRANCHE-COMTÉ

EN

FRANCE

2080, l'invasion des mouchesL'avertissement est publié dans le Journalof Applied Ecology. Réchauffé, comme lereste de la planète, par les émissions degaz à effet de serre, le Royaume-Uni vadevenir un paradis à mouches. D'ici à2080, les Britanniques doivent s'attendre à une "augmentation de250 %" des populations de mouches, selon une équipe de scien-tifiques de l'université de Southampton. Conclusion tirée d'unmodèle informatique fondé sur une particularité biologique de l'in-secte : son cycle de reproduction s'accélère avec la montée destempératures. Une hausse de 2 à 3 °C suffirait pour doper la re-production d'insectes, porteurs de bactéries qui provoquent desmaladies chez l'homme. (source : Service terre www.liberation.fr)

millions de barils de pétrole(soit 15 millions de plus que laproduction mondiale quoti-dienne actuelle) : telle serait laconsommation quotidienne dela Chine, si ses habitants adop-taient le style de vie desAméricains. Un chiffre qui faitpeur et qui remet en question lemodèle de croissance des paysdéveloppés. (source : Journalde l'environnement)

99Vous avez dit combien ?

Dans l'eau, l'air, le ciel et nos assiettes…La France est le troisième consommateur mondial de pesticides. Lerapport d'expertise de l'Institut de recherche agronomique et duCemagref (Institut de recherche pour l'ingénierie de l'agriculture et del'environnement) rendu publique en décembre 2005 montre la néces-sité de réduire leur utilisation face aux risques avérés sur l'environ-nement et la santé. L'Institut national de la consommation quant à lui,a montré avec l'étude de plusieurs lots de fruits et légumes que lespesticides s'invitent dans nos assiettes. La plupart des lots étudiéscontiennent des résidus de pesticides souvent en dessous des seuilsmais parfois à des taux élevés. Alors en attendant le prochain Planinterministériel " pesticides " prévu pour 2006, restez vigilant !Emilie Leboucher

Ils ont dit… hélas !" Ce n'est pas à nous de prendre desdécisions par rapport à ceux qui vontnaître ; les générations futures se dé-merderont comme tout le monde " a ditAndré Picot, président honoraire de laCommission des toxiques, seule ins-tance chargée d'évaluer en France lesproduits phytosanitaires.

Initié en 2001, le projet du parc éolien à proximitédu Crêt Moniot (Arc-sous-Cicon - 25) suit son

chemin. L'instruction du permis deconstruire et l'enquête publique débu-

teront en mars 2006. D'une hau-teur maximum de 127 mètres,tour et pales comprises, le

type de machines à implanter sera choisi juste avantde les ériger car les technologies utilisées évoluentcontinuellement. Les éoliennes tourneront environ6 500 heures par an sur un régime de 0 à 100% sui-

vant la force du vent. Elles alimenteront en électricitél'équivalent à temps plein de 30 000 habitants sur le secteur dePontarlier. " À terme, l'idéal serait de remplacer les centralesthermiques au fioul par le couple éolien-hydraulique ", préciseJean Pierre Laurent, responsable de la cellule bisontine d'Eole-Res, l'entreprise qui développe ce projet. Le parc éolien françaisa une puissance actuelle de 650 Méga Watt. L'objectif retenu parle Secrétaire d'État à l'Énergie, Christian Pierret, consiste à at-teindre une puissance installée de 5 000 MW, en 2010. Encorefaut-il que cela ne se fasse pas au détriment de l'avifaune et deschiroptères, principales victimes des pales d'éoliennes.Quentin Le Tallec

Hiver saléSelon la rigueur de l'hiver, entre 35 000 et 90 000tonnes de sel par an sont épandues pour déneigerla Franche-Comté. En grande quantité, le chlorurede sodium a des impacts sur l'environnement : ré-duction de la perméabilité des sols, microfaune etfaune des cours d'eau fragilisées surtout en pé-riode de reproduction, baisse de la qualité deseaux ruisselantes, assèchement des plantes etdes arbres à proximité des voies. On peut agir surplusieurs paramètres pour en limiter la consomma-tion : affiner les réglages d'épandages en fonctionde la température de l'air, de son humidité et desconditions d'enneigement, diminuer le salage pré-ventif (abandonné dans le Doubs, car les prévi-sions météorologiques donnent trop d'incertitu-des), utiliser plus de sable à condition que lesautomobilistes acceptent de rouler moins vite. LaSuisse dispose d'une politique moins salée. En ef-fet, les nombreux camions internationaux qui sontsouvent mal équipés pour la neige cheminent parle ferroutage alors qu'en France, ils patinent surnos routes.Quentin Le Tallec

Bon vent !

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EMPREINTES n°1 - Hiver 20064

CONSOMMER AUTREMENTCONSOMMER AUTREMENT

e nos jours, nombre d'acteursse succèdent pour qu'un ensemblede graines aboutisse à la confectiond'une ratatouille. Il s'agit des agri-culteurs, des entreprises quiconservent et emballent, des gros-sistes, des commerçants puis desconsommateurs. Chaque acteurstocke et déstocke en faisant inter-venir les transports. L'impact envi-ronnemental de ce système variedonc en fonction de la distance en-tre le sol et l'assiette.

Fraise Airline pollue

Plus la distance est longue, plus laconsommation d'énergie est importante.Or, les camions et encore plus, les ca-mions frigorifiques, parcourent de trèslongues distances pour livrer leurs car-gaisons. L'énergie primaire est essen-tiellement fossile, donc émettrice de gazà effet de serre et de suies qui nuisentgravement à l'environnement.À l'inverse, l'achat de fruits et légumeslocaux nécessite moins de transport,moins de conservation et moins d'em-ballage donc moins de pollution.L'empreinte écologique peut être en-

core améliorée en réfléchissant à la lo-gistique, explique le gérant de CrocNature à Serre-les-Sapins (25) : " C'estle même camion qui nous approvisionneet qui charge des produits chez les pro-ducteurs locaux. Ainsi, entre nos quatreenseignes, le camion n'est jamais vide ".Un kilo de fraises de la région, acheté ensaison (mai, juin, juillet), nécessite 0,2 li-tre de pétrole. S'il est produit outre-meret qu'il est transporté en avion pour êtrevendu en mars, il faudra 4,9 litres de pé-trole, soit 25 fois plus.

La biodiversité préservée

La distance entre les champs et la tableinflue aussi sur la biodiversité. Souvent,les fruits et légumes destinés à voyagerrequièrent des propriétés particulières.Pour avoir un bel aspect à l'étalage, unepeau robuste qui résiste à l'empaque-tage et au transport est recommandée.Ainsi sont favorisées seulement des va-

riétés qui répondent à des critè-res sans rapport avec la qua-lité nutritive ou gustative. Lesautres disparaissent au détri-ment du plaisir de nos papil-les. La FAO (Organisationdes Nations unies pour l'ali-mentation et l'agriculture) es-time que 75% des variétésagricoles cultivées dans lemonde ont déjà disparu.Favoriser le local contribueau maintien ou à la renais-sance (grâce à des banquesde graines rares) d'espèceset variétés locales souvent in-compatibles avec la logisti-

que de la distribution à grandeéchelle. La biodiversité et la qualité despaysages ruraux seraient ainsi enri-chies.

Une meilleure sécurité alimentaire

La traçabilité est meilleure dans le casoù les intermédiaires sont limités et peuéloignés les uns des autres. En effet,l'information est physiquement accessi-ble. Pour connaître la provenance, laméthode de culture, les conditions detravail et de rémunération des salariés, ilsuffit de discuter avec le marchand qui asouvent un contact direct avec l'agricul-teur. " Soit les maraîchers viennent ànous, soit nous les dénichons " souligne

la vendeuse du marché de Cocagneà Besançon, pour qui il est im-

portant d'avoir de bonnes rela-tions avec les producteurs.

Suivant la situation géographi-que des régions et la saison, le

nombre de variétés locales estdifférent. En Franche-Comté, les fruitset légumes sont beaucoup plus variésen été qu'en hiver et la période de ré-colte en plein champ est plus courte quedans le sud de la France. L'importationest alors nécessaire pour répondre à lademande de variétés diverses auxquel-les sont habitués les consommateurs.

MANGEZMANGEZ LOCALLOCAL !!Aujourd'hui, il devient presque naturel de manger des tomatesou des fraises en hiver. Pourtant, offrir les mêmes étalages defruits et légumes, quelle que soit la saison, a un grave impactécologique sur la planète.

Quentin Le Tallec

D

Voici des fruits et légumes quise consomment en France durantl'hiver :Betteraves, brocolis, cardon,carottes, céleris, chicorées,choux, choux de Bruxelles,courges (celles qui seconservent de trois à septmois : musquée, spaghetti,potiron, potimarron, pommed'or, etc.), cresson, échalotes, mâcheaussi appelée rampon ou doucette, oi-gnons, navets, panais, poireaux, pommesde terre, radis noirs, rutabagas, salsifis, to-pinambours, scorsonères, poires, pommes,légumes et fruits secs. À noter que les tech-niques de conservation sont des solutionspour manger un produit d'été en hiver.

Alors, à vos plats, prêt, mijotez !

Pour manger autrement et local :

Les jardins de Cocagne2, Grande Rue - 25220 ChalezeuleTél. : 03-81-21-21-10

Agrobio Conso : Serge GrassTél. : [email protected]

Une autre assiette : http://au-treassiette.free.fr

Croc Nature : Serre-les-Sapins,Pontarlier, Voujeaucourt.

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EMPREINTES n°1 - Hiver 2006 5

HÉRISSON QUI RIT

herchant à redorer son blason bienterni par des années de crise du mondeagricole, la filière porcine de Franche-Comté vante désormais les mérites deses productions à travers des labelstoujours plus attrayants pour leconsommateur. Mais qu'on ne s'y mé-prenne pas, qu'il soit "porc comtois depetit lait", "porc de Franche-ComtéLabel Rouge" ou encore sous "appella-tion montagne", le porc comtois, à99%, est confiné à l'univers "carcéral"des exploitations industrielles, à lasource d'importantes pollutions organi-ques (lisier). La pollution d'un porc,élevé dans ces conditions, équivaut à2,5 équivalents-habitants pollution.Ainsi, un élevage industriel de 2 000porcs produit une pollution aussi impor-tante qu'une ville de 5 000 habitants.

En Franche-Comté, parmi les élevagesrécents créés ex-nihilo ou ayant faitl'objet d'une extension, citons notam-ment les porcheries de Grand'Combe-des-Bois (25) avec 1 950 porcs, deLaviron (25) avec 1 400 têtes, d'Arsure-Arsurette (39) avec environ 1 600 ani-maux, de Sorans-lès-Breurey (70) avec2 175 spécimens, etc. La palme revienttoutefois à la porcherie d'Ormoy (70)qui va concentrer, après extension, sur0,80 ha, plus de 6 000 cochons, toutescatégories confondues (truies repro-ductrices, porcs en post-sevrage, porcs

à l'engraissement). Cette dernière de-viendra le plus gros élevage hors-solporcin de toute la région Franche-Comté.

Après les crises alimentaires de ces dixdernières années, est-il encore normalde duper le consommateur sur des pro-duits dits de qualité, issus d'animauxélevés industriellement et nourris avecdes compléments comme le soja, pro-venant en grande partie de culturesOGM ? Où est l'intérêt de produire duporc labellisé " porc comtois " si ce der-nier est élevé dans les mêmes condi-tions médiocres que dans les usines àcochon des Pays-Bas ou dans les plusgros élevages bretons ? La filière pré-tend que la qualité de la viande porcine

est identique entre un porc produit surcaillebotis et un porc élevé sur paille enplein air ou semi-plein air. À chacund’en faire le test !

Comme le rappelait récemment un élude la région au sujet d'une porcherie quin'a finalement pas vu le jour, de telschoix économiques (produire plus àmoindre coût sur une surface toujoursplus réduite) portent un préjudice cer-tain aux politiques publiques établies enfaveur d'une meilleure prise en comptede l'environnement.

Christophe MorinCPEPESC

Le bonheur est dans le pré !

Depuis 2000, la Ville de Besançon gère ses espaces verts enfavorisant un équilibre optimal des écosystèmes avec la pro-tection biologique intégrée. Cette technique permet de contrô-ler les effectifs d'insectes dits " nuisibles " grâce à des insec-tes auxiliaires indigènes. Par exemple, augmenter, appâter ouintroduire par des méthodes naturelles un nombre suffisant decoccinelles, mangeuses de pucerons, s'avèrent de bonnessolutions pour réduire ces derniers s'ils dévastent un massifde roses. Le choix d'une variété adaptée à la région et au typede sol et l'apport de compost sont aussi des moyens pouravoir des végétaux plus résistants aux attaques parasitaires.Ces méthodes simples, qui se réfèrent aux fonctionnementsnaturels, répondent aux problèmes apparus consécutivementà l'utilisation intensive des produits phytosanitaires : pollutionde l'environnement, risque sanitaire encouru par les jardinierset la population, résistance croissante des ravageurs à ces

produits…Afin d'assu-rer la biodi-versité, laprotectionbiologiqueintégrée né-cessite d'étu-dier les interactions dans le milieu, entre la flore, la faune, lesol... Ainsi, comme le fait remarquer Michèle Mouneyrac, di-rectrice des espaces verts de Besançon, " C'est un retour à laqualité première du jardinier, l'observation ".

Quentin Le Tallec

La coccinelle, auxiliaire de la Ville de Besançon

Pas de verts pâturages, ni de balades crasseuses dans les mouilles ancestrales, leporc comtois, à l'instar du breton, du hollandais ou du chinois s'épanouit dans de som-bres cellules sur un béton à claire-voie, dans une atmosphère irrespirable, saturéed'émanations ammoniacales issues de ses propres déjections !

C

Les geôles Les codétenus

HÉRISSON QUI PLEURE

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EMPREINTES n°1 - Hiver 20066

DOSSIERDOSSIER

POURQUOI FAUT-ILPOURQUOI FAUT-IL DIREDIRE NONNONÀ L’INCINÉRATION DES DÉCHETS ?À L’INCINÉRATION DES DÉCHETS ?

L'actualité relative à l'incinération des déchets en Franche-Comté est brûlante.Il est question d'un projet d'installation d'une usine d'incinération à Tavaux dans le Jura. Une décisiondoit également être prise prochainement concernant le remplacement du four n°3 de l'usine d'incinéra-tion d'ordures ménagères de Besançon-Châteaufarine par un éventuel four n°5. Inquiètes et refusantune telle gestion des déchets, de nombreuses associations de la région se sont regroupées pour for-mer le collectif " Alternatives à l'incinération " en automne 2004. Récemment, en décembre 2005, ellesont rejoint le nouveau collectif " Stop incinération Alsace Bourgogne Franche-Comté " qui propose unealternative à l'incinération des produits résiduels ménagers.

Gilles Sené

- la biosphère : les fumées, sous formede gaz et aérosols toxiques, contami-nent les chaînes alimentaires par leseaux et l'atmosphère.

À Besançon, environ 50 000 tonnes dedéchets sont incinérés chaque année,soit une production de :- 300 à 375 millions de m3 d'air pollué,contenant au minimum entre 2 et 3 mgde dioxines. Un chiffre beaucoup tropélevé, compte tenu de la toxicité de cesmolécules, et sans doute sous-estimédu fait de la rareté et des conditions desmesures effectuées (seulement deuxpar an) ; - 8 720 tonnes de mâchefers et 2 180tonnes de résidus d'épuration des fu-

mées toxiques à enfouir. En Franche-Comté, en plus des lieux réservés à leurstockage, les mâchefers ont été dépo-sés pendant trente ans dans l'illégalitéou l'inconscience, dans des lieux diversavec des risques (toujours d'actualité)de pollution des eaux souterraines.Aujourd'hui, ils sont utilisés pourconstruire les sous-couches des routes,ce qui inquiète profondément Franche-Comté Nature Environnement.

Une énergie partie en fumée

L'argument de la valorisation énergéti-que par l'incinération est un leurre éco-nomique et une erreur écologique. Unegrande quantité d'énergie est utilisée

L'incinération ou comment fabri-quer cinq décharges à partir d'uneseule !

Un incinérateur est une chaudière dontle combustible est constitué de tous lesdéchets d'une collectivité. Dans un fourcomme à Besançon, tout est brûlé : cequi est combustible (bois, papiers, plas-tiques, etc.), ce qui l'est moins (déchetsverts ou fermentescibles non triés) et cequi ne l'est pas du tout (métaux, verres,etc.). Ce sont les matières combusti-bles, réellement valorisables en cas detri, qui permettent des conditions d'inci-nération satisfaisantes de l'ensembledes déchets.

À l'issue de l'incinération de déchets, onse retrouve en présence de cinq nouvel-les décharges :

- l'atmosphère : 600 kg d'air propre (465m3 ) sont nécessaires pour brûler 100 kgde déchets ménagers et 670 kg d'airchargés (520 m3 ) sont rejetés ;

- les sols et routes : auxquels sont incor-porés les mâchefers (résidus de com-bustion) solides plus ou moins chargésen dioxines et métaux lourds ;

- décharges : résidus d'épuration desfumées (REFIOM) qui doivent êtrestockés dans des centres d'enfouisse-ment (classe 1) et mâchefers (classe 1ou 2) ;

- l'eau : les eaux polluées sont souventnon traitées, sauf pour les incinérateurstel que le four n°4 de Besançon ;

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EMPREINTES n°1 - Hiver 2006 7

pour produire les matériaux ou les pro-duits manufacturés. En les incinérant,c'est toute cette énergie qui se volatilise.Recycler ces produits soit sous formede matériels, soit sous forme de matiè-res, permettrait d'économiser cetteénergie invisible. Par exemple, recyclerle verre, c'est bien, mais cela demandeencore de grandes quantités d'énergiepour le valoriser. Il serait préférable derecycler les bouteilles, par le principe dela consigne ou autre.

Mettre en œuvre des pratiques alterna-tives à l'incinération permettrait de limi-ter aussi les émissions de gaz à effet deserre et ainsi limiter le réchauffement cli-matique : l'incinération est responsablede la production de 14,4 millions de ton-nes équivalent CO2 soit près de 3% desémissions totales de gaz à effet de serrede la France. Autre exemple, en produisant un com-post de qualité avec les matières organi-ques que l'on envoie actuellement à l'in-cinération, on limiterait l'utilisation desengrais chimiques dont la fabrication in-dustrielle est très gourmande en pétroleou gaz.

Des risques pour les écosystèmeset la santé humaine

La gestion des déchets par incinérationprovoque des conséquences incalcula-bles sur la santé humaine et la bios-phère. Par leur fonctionnement, les inci-nérateurs rejettent de nombreusesmolécules organiques, dont les dioxi-nes. Tolérées par les normes jusqu'à 0.1nanogramme par m3 de fumée, cessubstances sont reconnues cancérigè-nes depuis 1997. Plusieurs enquêtesont révélé l'augmentation du nombre decancers près des incinérateurs : lym-phomes, myélomes, sarcomes… Lamultiplicité des pathologies rend difficilel'établissement d'un lien de causalité di-rect entre la pollution et la survenue dela maladie, mais le principe de précau-tion devrait primer.

Les effets des métaux lourds et desdioxines, dispersés par l'incinération, seferont encore sentir dans des décen-nies. Ces substances s'accumulent eneffet dans les organismes vivants (10 à15 ans pour les dioxines, une vie pourles métaux lourds) et se concentrenttout au long des chaînes alimentairesdont nous sommes le dernier maillon.Ces substances, même à des doses fai-bles et aux normes, empoisonnent defaçon constante, et irrémédiable pourcertaines, les écosystèmes planétaires.

Quelles alternatives à l'incinéra-tion ?

La gestion à mettre en œuvre doit fairede nous des acteurs responsablesd'une politique innovante dont l'objectifdoit être celle du "zéro déchet". Il fautdonc réduire les déchets à la source enprivilégiant la durabilité des produits, enéduquant les consommateurs à l'achat,en responsabilisant les acteurs locaux,en remplaçant partout la taxe par uneredevance pour encourager une évolu-tion des comportements liés au tri : onne doit payer que ce que l'on doit !

Le collectif " Alternatives à l'incinération " propose d'autres solutions alternatives

- La généralisation du tri-recyclage, par l'élaboration d'un véritable plan detri et de recyclage des déchets à l'échelle de l'agglomération, avec informa-tion régulière des habitants. Cela permettra de recycler 70% des déchets aulieu des 20% actuels et donc de réduire les coûts.

- La mise en place du compostage ou de la méthanisation des déchetsménagers humides après la collecte sélective : véritable valorisation énergé-tique, quasiment non polluante et moins coûteuse.

- L'application du principe de proximité sera de mise avec l'implantation deplates-formes de recyclage des déchets inertes (issus des chantiers), des dé-chets verts, avec récupération et tri des déchets par les consommateurs surle lieu des achats (parking des enseignes de la grande distribution) afin qu'ilsoit aussi simple d'acquérir des futurs déchets que de les faire recycler.

- Le stockage des déchets dits ultimes dans des centres de stockage desdéchets ultimes (CSDU) sécurisés et contrôlés, sans déchets fermentesci-bles, ni odorants.

- Une gestion des équipements de traitements des déchets confiée à desétablissements motivés par le service public et un observatoire co-présidé pardes associations permettant de suivre les progrès de la gestion des déchets.

Une nouvelle conception du déchet

Le déchet, l'objet dont on n'a plus be-soin, l'épluchure ou l'emballage inu-tile, le déchet que l'on veut exclure desa vie… Longtemps, c'est auxconfins du village qu'il a fini ses joursquand une fin lui était accordée.Depuis l'irruption du pétrole dans no-tre vie et son omniprésence (plasti-ques, tissus synthétiques…), depuisla croissance construite sur ce mêmepétrole, la gestion des déchets a étérévolutionnée : trop de déchets etsurtout bien trop de déchets com-plexes que la nature ne peut plus di-gérer rapidement. Aujourd'hui, c'est à une autreconception du déchet qu'il nous fautpasser : de matières et matériauxpour lesquels nous n'avons d'autressolutions que de les brûler, ils doiventdevenir des gisements potentiels dematières qui seront sans doute raresdemain, chères en tous cas et pourlesquelles des solutions de réelle va-lorisation existeront.

Comment agir ?

Téléchargez la pétition “Stop à l’inci-nération des déchets” lancée par lecollectif “Alternatives à l’incinération” àl’adresse suivante : http://www.mre-fcomte.fr/Public/agir.php

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EMPREINTES n°1 - Hiver 20068

LES ÉCOGESTES AU QUOTIDIENLES ÉCOGESTES AU QUOTIDIEN

éritable petite révolution dans le do-maine des lessives, la noix de lavageindienne est une alternative écologiqueaux problèmes des agents tensio-actifset des phosphates montrés du doigtces dernières années. Ces derniers sontaccusés à juste titre de polluer notre envi-ronnement et de favoriser le développementdes algues dans les rivières et les océans avec desdommages graves pour la faune et la flore aquati-ques. N'oublions pas non plus que les lessives classi-ques nécessitent pour leur fabrication, un ingrédient plutôtnocif pour l'environnement : le pétrole. Il est donc grandtemps de troquer les poudres et autres liquides concentréspour de petites coquilles de noix.

Ces noix proviennent du fruit d'un arbre indien de 20 mètresde haut, Sapindus mukorossi, qui vit à l'état sauvage sur lescontreforts de l'Himalaya. À partir d'une dizaine d'années, ilfleurit une fois par an durant six ou sept décennies. Il est cul-tivé depuis des siècles par les populations d'Inde et duNépal. Les noix de l'arbre à savon sont particulièrement ri-ches en saponine, agent lavant naturel, connu et utilisé enEurope dans des plantes telles que la saponaire. Une foisdénoyautées, ces noix sont séchées, transportées, distri-buées et commercialisées. Celles issues du commerceéquitable sont bien entendu à privilégier.

Leur usage s'avère très satisfaisant, surprenant même : lelinge est propre, sans odeur particulière, les couleurs res-pectées, souple et agréable au contact. Elles sont hypoaller-géniques et conseillées aux personnes souffrant de problè-

mes de peau. Un kilo est suffisant pour une famille detrois à quatre personnes, durant un an, ceci pour un

prix entre 15 et 20 euros.

Les noix de lavage sont donc pratiques,écologiques et économiques, le

plus dur étant d'accepter dechanger ses habitudes !La prochaine étape consisteraà concevoir de tels produits,

dans un environnement plus lo-cal que l'Inde afin d'économiser

l'énergie du transport : place aux inno-vations donc, qui ne seront peut-être que le réemploi

d'usages ancestraux oubliés, avec la saponaire, planteeuropéenne, par exemple.

Un geste pour économiser et respecter notre planète...

la petite noix de lavage indienne

Alternative aux lessives polluantes, la noix delavage indienne est une lessive écologique etéconomique qui pousse dans les arbres…

Gilles Sené

Modes d'emploi : - Pour une lessive normale, on place quatre à huit co-ques de noix dans un petit sac de toile fourni pour le la-vage. Sur le blanc comme la couleur, elles sont efficacesde 30 à 90°C, sur coton, laine ou soie. Suivant la duretéde l'eau et la température de la lessive, on pourra les ré-utiliser plusieurs fois. On les fait sécher après lessivepour le lavage suivant. Une fois usées, les jeter sur soncompost.

- On peut aussi utiliser les noix de lavage pour le lave-vaisselle : trois à quatre coques par vaisselle. Attention àles enlever avant le rinçage, sous peine de trouver destraces blanches de saponine sur la vaisselle.

- Autre usage : pour les lessives et vaisselles à lamain, des shampoings, lavages divers, sous forme dedécoctions : on fait alors bouillir un certain nombre de co-ques dans de l'eau que l'on filtre ensuite.

- On peut enfin employer ces décoctions comme insecti-cide, anti-moustiques (l'agent actif et répulsif est la sa-ponine), ou même comme phytosanitaire sur les plan-

tes d'appartement.

Pour vos petits déplacements en ville, préférez la marcheà pied ou le vélo à la voiture. Huit minutes suffisent pourparcourir 500 mètres à pied. La Ville de Besançon vouspropose un plan minuté des déplacements à pied ou àvélo, disponible à la Mairie et à la Maison régionale de l'en-vironnement.

La ville à plein poumon !

Il fait froid et les mains se dessèchent. Pour éviter les crèmesmiracles pleines de parabens et autres composés chimiquespeu recommandables, voici une recette facile à réaliser : lais-ser macérer, pendant une nuit, trois ou quatre clous de girofledans une tasse d'huile d'olive préalablement bouillie, ainsi queles pelures d'une orange bio dans de l'eau également bouillie.Mélanger ensuite quatre cuillerées à café de cire d'abeille etl'huile d'olive dans un récipient. Puis rajouter l'eau parfumée àl'orange. Mettre au bain-marie et remuer constamment jusqu'àce que le mélange devienne homogène.On peut aussi profiter de la préparation des repas pour plongerquinze minutes ses mains dans de la purée de pommes deterre (froide), peau douce assurée mais attrait des convivespour la purée non garanti ! (Recettes " fabriquer ses produitsnaturels " - Jérôme Baray, Edition Grancher)

Martine Landry

Pratiques non toxiques !

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EMPREINTES n°1 - Hiver 2006 9

NATURE EN FRANCHE-COMTÉNATURE EN FRANCHE-COMTÉ

epuis 1992, nous assistons au retourspontané du loup sur le territoire natio-nal : il s'agit de la sous-espèce italiennedu loup, sans différences notables avecl'espèce type, si ce n'est une taille pluspetite et un pelage plus roux. EnFrance, environ 70 individus seraientinstallés sur notre territoire, répartis enplusieurs meutes, en plus d'individusisolés. Leur expansion est continue, dusud vers le nord des Alpes, puis jusquedans l'Ain et dans le Jura suisse, où desindividus ont été observés en Ajoie, àVallorbe, dans le Val de Ruz et à deuxreprises dans le canton du Jura.

Au centre de polémiques

La présence de zones forestières, ri-ches en espèces sauvages, telles quesangliers, chamois et chevreuils, la fai-ble pression démographique de notrerégion permettent d'envisager une ap-parition rapide du loup en Franche-Comté. Cette espèce étant protégée parnotre pays, nous devons nous préparerà une cohabitation qui, en France, est aucentre de polémiques, de prises de posi-tion excessives, suivies malheureuse-ment par des destructions illégales.Dans d'autres pays européens où leloup n'a jamais cessé d'être présent(Italie, Espagne, Balkans et pays desCarpates, etc.), les relations homme-loup sont beaucoup moins passionnel-les.

C'est donc dès maintenant qu'il faut sepréparer à accueillir cette espèce, dansle respect des différents acteurs hu-mains du territoire franc-comtois, maisaussi dans l'acceptation objective d'unenrichissement de la nature franc-com-toise. Le loup ne représente pas un dan-ger pour l'espèce humaine, seulementune concurrence pour certaines de sesactivités, comme l'élevage. Il n'y a doncaucune raison de ne pouvoir s'en ac-commoder… Cette espèce comme tous

les prédateurs voit ses populations natu-rellement régulées par les ressources ali-mentaires et autres conditions du milieude vie : la prolifération du loup n'est qu'uneinvention fantasmatique !

Des adaptations nécessaires

Il n'est pas question de nier les dégâts surles troupeaux de moutons dans les alpa-ges français, mais ceux-ci peuvent êtrecontenus, voire supprimés sous certainesconditions : chiens patous vivant au seindu troupeau et capables d'éloigner le loup,regroupement du troupeau, chaque soir,derrière des grillages électrifiés, etc., au-tant de pratiques pastorales qui ont permisde réduire les attaques de loup dans lesmassifs où il est installé. Le coût de cesmesures pour la collectivité est largementsupportable : 4,7 millions d'euros pourdeux programmes LIFE-Loup (1997-2003), incluant le suivi scientifique, lesmesures de prévention, les aides au gar-diennage et les indemnisations, soit 0,01euro par habitant et par an !

En Franche-Comté, ce ne sont pas lestroupeaux de moutons qui sont les plusnombreux, Montbéliarde oblige ! Et pourcet élevage bovin aussi, des adaptationsseront sans doute nécessaires, ne serait-ce que le retour des cornes sur les têtesdes vaches : une vache à corne est en ef-fet tout à fait capable de repousser un loupet de protéger efficacement son veau.

En ce qui concerne les chasseurs, il leurfaudra aussi accepter ce concurrent, trèsefficace dans la gestion des ongulés. Lelynx, en Franche-Comté, réussit globale-ment à tenir sa place vis-à-vis du mondede la chasse, espérons donc la même ac-ceptation pour le loup.

Une harmonie retrouvée

La suppression du loup ne changera rienaux difficultés de notre ruralité : les ges-tions européennes (via la PAC) ou natio-nales n'ont jamais eu le courage, ni la vo-lonté de restaurer les relations entrel'homme et la nature, mais plutôt de confir-mer l'agriculture comme outil des indus-tries chimiques et de la croissance écono-mique.Or, c'est un fait indiscutable, l'expansiondu loup, à l'échelle européenne, est le faitdes déprises agricoles, du développementdes populations d'ongulés sauvages et dela fin des persécutions "moyenâgeuses"systématiques : il s'agit de logiques biolo-giques inévitables.

C'est donc de volonté politique, mais sur-tout de pédagogie et de temps qu'il faudra,pour que chacun, en France, et dans lachaîne jurassienne, accepte la présencedu lynx, du loup et pourquoi pas un jour,celle de l'ours. Le retour de ces grandsprédateurs redonnera aux montagnes etforêts de Franche-Comté une richesse etune harmonie inestimable.

LELE LOUP,LOUP,bientôt de retour en Franche-Comté ?bientôt de retour en Franche-Comté ?

Disparu de Franche-Comté àla fin du XIXe siècle, le loupserait bientôt de retour dansla région...

Gilles Sené

Pour en savoir plus :La revue “Voie du Loup” éditée par laMission Loup de France NatureEnvironnement.www.fne.asso.fr

D

Photo : Joulot

Photo : Joulot

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EMPREINTES n°1 - Hiver 200610

LA PAROLE AUX ASSOCIATIONSLA PAROLE AUX ASSOCIATIONSLe Réseau Nature Environnement, qui sommes-nous ?

Franche-Comté Nature Environnement est une fédération qui regroupe dix associations de pro-tection de la nature de Franche-Comté. Cette association loi 1901, fondée en 1975, représenteaujourd'hui, par l'intermédiaire de ses associations membres, près de 40 000 personnes.

FCNE est une association militante quiprend position sur les problèmes environ-

nementaux en participant au débat pu-blic et en proposant des alternativesaux projets qu'elle juge inutiles, voire

dangereux pour les Francs-Comtois. Elle réalise des documents pédagogiques de sen-

sibilisation pour le grand public ou les scolaires. Elle organise desconférences sur les différents enjeux locaux de l'environnement.Elle participe aux collectifs "Alternatives à l'incinération" et "Pourune Franche-comté sans OGM". Elle réalise également des cam-pagnes comme par exemple "Stop à l'utilisation d'herbicides !".

Le réseau FCNE se compose de plusieurs fédérations départementales(Doubs Nature Environnement, Jura Nature Environnement, Haute-Saône Nature Environnement, Territoire de Belfort NatureEnvironnement), qui elles-mêmes fédèrent 150 associations sur le planlocal, ainsi que d'associations régionales présentées ci-dessous.

Le Collectif Saône et Doubs Vivants-SungdauVivant s'implique pour une gestion assurant la préserva-tion et la valorisation des hydrosystèmes des bassins ver-sants de la Saône et du Doubs ; il assure la promotion des concepts et des ap-plications du développement durable.

La Commission de Protectiondes Eaux, du Patrimoine, del'Environnement, du Sous-solet des Chiroptères est une as-sociation de défense militante etactive de l'environnement. Elle porteune attention particulière à la protection deseaux et des sites paléontologiques et archéo-logiques, à la défense du milieu souterrain, aurespect de la réglementation en matière d'aména-gement, d'urbanisme et de publicité, ainsi qu'à la protection des chauves-souris.

Créée en novembre1997 par un groupe d'amoureux de la Loue, l'asso-ciation Loue Vive travaille à informer le public, lescollectivités locales, les agriculteurs et les scolairesde la richesse, mais aussi de la fragilité des écosys-tèmes de la Loue.

Le Groupe Naturaliste de Franche-Comté participe activement àl'étude de la faune vertébrée. Ils'implique également pour la pro-tection de la faune et de son habitatdans la région, et réalise de nombreu-ses actions de sensibilisation à l'envi-ronnement.

Rail Demain s'occupe de la problématique destransports en Franche-Comté et des liaisons extrarégionales, fret et voyageurs. L'association réalisedes études sur les transports en général et effec-

tue des analyses critiques des projets proposéspar les aménageurs du territoire.

L'Association de Promotion desTransports Urbains Respectueux del'Environnement est une association auservice des habitants pour se déplacerautrement dans l’aire urbaine BelfortMontbéliard.

Dessins : Michèle Antz

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EMPREINTES n°1 - Hiver 2006 11

CARTE BLANCHE AUX BÉNÉVOLESCARTE BLANCHE AUX BÉNÉVOLES

Zsofia a vu pour nous ...“Le cauchemar de Darwin”

La région des Grands lacs, considérée comme le berceau de l'hu-manité, est le centre vert, fertile et minéral de l'Afrique, réputé poursa vie sauvage unique, ses volcans neigeux et ses parcs nationaux.Paradoxalement, c'est aussi le point de départ du film documentaired'Hubert Sauper " Le Cauchemar de Darwin ", qui montre le désas-tre écologique et humanitaire dont est aujourd'hui victime laTanzanie. La perche du Nil, prédateur vorace introduit dans le lac Victoria dansles années 60, a fini par remplacer la plupart des quelques 200 es-pèces de poissons autochtones. De cette catastrophe écologiqueest née une industrie lucrative, puisque la chair de l'énorme poissonest exportée chaque jour par avion dans tout l'hémisphère nord.Parallèlement, la radio annonce lafamine en Tanzanie, les enfantsdes rues se disputent pour unebouchée de riz et se droguent en"sniffant" de la colle, le SIDA dé-cime la population…Ce film illustre parfaitement les ef-fets pervers de la mondialisationactuelle, et la perception de la na-ture comme source de richessematérielle à notre entière disposi-tion, alors qu'elle est un élémentextrêmement précieux, indissocia-blement lié à notre patrimoine et ànotre survie.Zsofia Tora

Les jeux d’Emilie...

CHARADEMon premier a 6 faces,Mon deuxième est un lieu où se bonifie le vin, Mon dernier est un choix judicieux,Mon tout est un lieu de valorisation des déchets.

Décheterie

Les photos mystères de Laurent !

Retrouvez les réponses sur le site Internet : www.mre-fcomte.fr

Quelles espèces se cachent derrière cesphotos ?

A. ScienceB. Sécrétion visqueuse - Elément qui exprime la nouveauté ou lerenouveauC. Maintenir dans le futurD. Roue - Bassin d'écluseE. Négation - Expression de surpriseF. Genre de Conifères (Taxus) - Se mettre rapidement à l'oeuvreG. Grande dame - PréfixeH. Association de la Maison régionale de l'environnementI. Solaire ou éolienne

1. Mesure la pression de l'homme sur la nature2. Traitement médical - Note3. Vaste étendue - Au départ d'un trou4. Dévorés - De vapeur ou de glace5. Sucres - Remède6. Ortie de Chine 7. Surveille la santé de la population - A coudre8. Accord entre plusieurs pays européens - 12 mois9. Sabot de Vénus

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Pour agir, Franche-Comté Nature Environnement a besoin defonds. Les aides publiques sont en voie de disparition, les asso-ciations des espèces très menacées !

Aidez-nous à continuer notre combat pour un environnementsain et une nature préservée.

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Mes coordonnées :Nom : ____________________ Prénom : _________________Adresse :___________________________________________Ville : __________________ Code postal : ________________E-mail : ____________________________________________

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AGENDAAGENDAConférence Journée contre les OGM

Fréquence Grenouille

Partez à la découverte du mondemerveilleux des mares...

Dans le cadre de FréquenceGrenouille, Espace naturel comtois etle Groupe Naturaliste de Franche-Comté invitent petits et grands à dé-couvrir le monde fascinant qui s'agitedans les mares. Au programme : sor-ties nature à travers toute la Franche-Comté et soirée ciné. Pour en savoir plus : http://www.mre-fcomte.fr/Public/grenouilles.htm

En mars et avril

Conférence de Pierre Rabhi " Vers une décroissance soutenable "

Pionnier de l'agriculture écologique,conseiller en sécurité alimentaire au-près des Nations unies, écrivain etconférencier, Pierre Rabhi viendranous expliquer comment sortir du my-the de la croissance infinie, responsa-ble des dommages considérables in-fligés à la nature.Université de Franche-Comté -Amphithéâtre Donzelot - 30 rueMégevand à Besançon.

Jeudi 30 mars à 20h

Conférences

Conférence de Jean Pierre Berlansur la problématique des OGM

Conférences de Jean Pierre Berlan,directeur de recherche à l'INRA deMontpellier avec l'associationHumeur Bio le 30 mars à Belfort etle 31 mars à Saint Claude (39).Renseignements : http://www.mre-fcomte.fr/Public/ogm.htm

Mardi 2 mai à20h30

Conférence

Conférence"Pourquoi faut-il

dire NON à l'inciné-ration des déchets ?"

Avec Gilles Sené,Président de Franche-Comté NatureEnvironnement. Au petit Kursaal à Besançon.

Participez à la jour-née mondiale

contre les OGM !

Le collectif “Pour uneFranche-Comté sans OGM” relaiecette journée à Besançon, Vesoul etPontarlier. Au programme : vidéocon-férence avec 40 pays, stands d’infor-mation, musique, plantation dans laville de variétés paysannes régionales,débat...Pour en savoir plus: http://www.mre-fcomte.fr/Public/journee-ogm.htm

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NIID

Samedi 9 avril