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One of the best paper magazines for french speaking people !

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ACTUALITÉ

D’OMAR BONGOLA MORT

Le Gabon orphelin n Par Mouftaou Badarou

Une page importante de l’histoire du Gabon vient d’être tournée. Omar Bongo a tiré sa révé-rence le 8 juin dernier, à l’âge de 73 ans. Officiel-

lement des suites d’une crise cardiaque. Vraisemblablement du cancer intestinal, en phase terminale, pour lequel il a été évacué vers une clinique de Barcelone. Doyen des chefs d’État africains, cet allié de la France que Jacques Chirac appelait publiquement « Monsieur le doyen » aura passé quarante et un an au pouvoir.. Il a été adoubé par Jacques Foccart pour succéder en 1967 au premier président du Gabon, Léon Mba, dont il sera le vice-président, après avoir assuré la direction de son cabinet. «Il n’avait pas une grande formation mais de la personnalité, du cou-rage et de la volonté» dira de lui Jacques Foccart, son mentor, après un dîner-test chez lui à Paris et un entretien d’adou-bement avec le général de Gaulle. Dans ses mémoires, Foccart reviendra par ces mots sur son entretien avec le tout nou-veau président du Gabon, en visite à Pa-

ris en avril 1968 : « Bongo vient comme prévu à 10h30 et il ne part que vers 18h. C’est dire que nous avons de très longues conversations, qui manifestement sont es-sentielles, car nous avons pu mettre au point beaucoup de choses sur la politique que le Gabon doit suivre ». Le boom pétrolier en 1973 donnera à Omar Bongo, converti à l’islam cette année-là, l’occasion de doter son pays d’importantes infrastructures tout en le faisant rentrer dans l’Opep. Initié par Léon Mba et parachevé par Omar Bongo, en dépit de l’avis défavo-rable des bailleurs de fonds, le projet titanesque du Chemin de fer Transgabonais facilitera l’exportation maritime du bois, du manganèse, du fer et de l’ura-nium. Lui, l’initié précoce à la franc-maçonnerie -il adhère à la Grande Loge nationale française en 1965- sera contraint au multipartisme en 1990 suite à la déferlante d’émeutes à Libre-ville et surtout dans la ville pétrolière de Port-Gentil. Personnage charmeur, affectif et au franc parler légendaire, ce génie de la politique, médiateur dans de

nombreux conflits africains, n’a pas son pareil pour amener les opposants dans le giron du parti démocratique gabonais (PDG, créé en 1968). Lui, l’inventeur des fêtes de l’indépendance tournantes, son argument de persuasion n’a que deux variantes : les espèces sonnantes et tré-buchantes ou les avantages et privilèges. Symbole surprenant de cette débâcle des opposants face au numéro un gabonais: Pierre Mamboundou pourtant réputé intraitable a lui même bénéficié de la pro-digalité d’Omar Bongo pour développer

sa ville de Ndendé en 2008. Six ans plus tôt, c’est le père Paul Mba Abessole qui entrait au gouvernement, avec l’alibi du concept de «démocratie participative». Seul, l’ex-fidèle parmi les fidèles Zacharie Myboto, devenu opposant en 2005 avec la création de sa propre formation poli-tique l’UGDD (l’union gabonaise pour

la démocratie et le développement), continuait de tirer des salves de critiques en direction du président Bongo. Lequel n’a pas son pareil pour arroser certains partis politiques français de largesses. L’ancien directeur de la DGSE française, Pierre Marion dira en 2001 que «Les sub-sides de Bongo servent à tout le monde lors des élections françaises et créent une sorte de colonialisme à l’envers». Il est vrai qu’on lui renvoyait souvent l’ascenseur. Les dettes de l’État gabonais sont souvent annulées par la France et Omar Bongo a été un proche de la plupart des présidents français, de George Pompidou à Jacques Chirac. N’est pas que Nicolas Sarkozy lui avait réservé son premier coup de fil après son élection en mai 2007 ? N’est pas que le Gabon, qui abrite 12 000 res-sortissants français et une base militaire française, fut l’une des étapes du premier voyage en Afrique du chef de l’État fran-çais, en juillet 2007 ? Qui plus est, Omar Bongo avait obtenu, au printemps 2008, la tête de l’ex secrétaire d’État à la coopé-ration, Jean Marie Bockel qui avait trop tôt clamé et proclamé «l’acte de décès de la françafrique ». O.B était le pivot des re-lations privilégiées entre la France et cer-tains pays africains. Que Jacques Chirac veuille amortir la chute humiliante de Mobutu depuis la France, le président ga-bonais devenait indispensable. Que Ni-colas Sarkozy veuille rencontrer Nelson Mandela, on faisait appel à Omar Bongo.Son successeur n’est pas assuré de cette fulgurante carrière et longévité poli-tiques. Son successeur ? Nombre d’ana-lystes politiques s’accordent sur un nom : Ali Bongo, fils de son père et ministre de la défense. Mais Paul Toungui, ministre des Affaires étrangères et compagnon de Pascaline Bongo, fille aînée du président disparu, aiguise déjà ses appétits, ainsi que Zacharie Myboto, Paul Mba Abes-sole et Pierre Mamboundou. Mais, le court répit de quarante cinq jours dont dispose la présidente par intérim Rose-Francine Rogombé sera t-il suffisant pour l’organisation de l’élection présidentielle quand les listes électorales ne sont pas à jour, ni le matériel prêt ? Une évidence : le respect de la légalité constitutionnelle au Gabon éloigne la perspective d’un scénario de succession à l’ivoirienne.

«Les subsides de Bongo servent à tout

le monde lors des élections françaises et

créent une sorte de colonialisme à l’envers»

Né Albert-Bernard Bongo le 30 décembre 1935, à Lewaï rebaptisé Bongo-

ville, ce benjamin d’une famille Téké de douze enfants, fut ancien commis

des postes congolaises et agent des services secrets français. Il avait effectué

ses études primaires et secondaires à Brazzaville, alors capitale de l’Afrique

équatoriale française, puis son service militaire au Tchad.

en quelques mots...

Managers N°8Juin-Juil-Août 2009

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EDITORIAL

Pour exceller en affaires ou faire fructifier votre idée de génie, vous n’avez d’autre choix que de suivre l’exemple de ceux qui ont réussi, puis... de vous armer de patience. Sauf cas rares, la gloire n’est pas instantanée, la réussite est rarement soudaine, elle se construit longuement, patiemment. Ceux qui prétendent le contraire vous conduisent à une impasse. Méfiez-vous de certains ouvrages de coaching qui encombrent les linéaires des bibliothèques et des librai-ries, au risque de créer parfois de la confusion. Chacun y allant de ses formules passe-partout ou de préceptes dogmatiques. Méfiez-vous de ces petits ambitieux, débutants, plus ou moins brillants, qui grouillent dans le monde politique, et dans l’univers des affaires et des associa-tions, rêvant de positions élevées, attirés par la gloire comme des fourmis par un pot de miel. A trop vouloir griller les étapes, ils tombent de désillusion, avachis, nageant des pattes dans l’air, comme des hannetons à l’agonie ! Il serait facile de peupler le musée Honmè de Porto-Novo de ces messieurs-je-sais-tout. Méfiez-vous surtout de ceux-là, qui prétendent pouvoir se passer des expériences et de l’avis des devanciers. Ceux-là risquent de ne jamais exceller en affaires et de répéter des erreurs de novice. Certes, l’ego a quelque chose d’enivrant, mais la posture de l’homme seul est suicidaire. Méfiez-vous des prétentieux, faîtes-vous l’ami des personnes humbles et ouvertes d’esprit. Le talent n’est qu’une assimilation, la réussite matérielle n’est que l’application heu-reuse des préceptes de fortunés, la marche victorieuse et progressive sur le chemin tracé par les riches.Vous êtes un jeune entrepreneur ambitieux, sur les traces du milliardaire nigérian Femi Ode-tola ou du premier investisseur privé algérien Issad Rebrab, vous avez un business plan et ne jurez que par une levée de fonds indispensables à la croissance de votre société, mais tout doux ! Etes-vous sûr de vous de vous passer de conseils ? Lisez plutôt cette mise au point de Christophe Raynaud tirée de son excellent ouvrage Séduire un investisseur : « La levée de fonds est un moyen, pas une fin. La finalité, le but est de construire quelque chose qui a beaucoup de valeur aux yeux de quelqu’un. C’est bâtir un service ou produit qui est utile, utilisable et utilisé, qui rend service. Il existe une source de financement à privilégier, c’est la meilleure source d’argent, c’est celui des clients. Or trop souvent, l’entrepreneur est amoureux de sa technologie ou de son produit; tant, qu’il en ignore et parfois méprise l’aspect com-mercial. Or, se concentrer sur le commercial (avant la technique et a fortiori avant la levée de fonds) est crucial. Le coach Guy Kawasaki ne dit pas autre chose. Il a insisté sur l’importance du bootstrapping, c’est-à-dire l’art du démarrage sans ressources. Car l’entrepreneur, selon lui, est attendu pour sa capacité exceptionnelle à créer, à construire et à réaliser beaucoup avec très peu de moyens. Le bootstrapping est donc la meilleure (la seule ?) manière de faire

ses preuves. Il est aussi désormais admis que « trop d’argent » est pire que « pas assez d’argent ». En effet, trop d’argent place l’entrepreneur dans une logique de gestion d’un budget et de dé-penses, plutôt que de créativité et d’innovation... ».Que l’on ne s’y méprenne pas, les logiques évoquées ici ne sont pas des dogmes, mais des pistes de réflexion, qui valent pour la réussite matérielle. Il est évident que la réussite n’est pas que matérielle... Enfin, la progression des ventes de votre magazine en kiosque indique que vous êtes de plus en plus nombreux à nous lire. Merci à tous ceux qui croient en la pertinence de notre concept, c’est-à-dire la nécessité d’offrir autre chose à lire aux lecteurs sur l’Afrique et sa diaspora.Merci et bienvenue aux nouveaux abonnés.Merci à tous, nous sommes honorés par votre fidélité.

Mouftaou BadarouDirecteur de la Publication

1 Passage Savart 75020 Paris

Tél 06 78 21 10 67 Fax 01 43 48 01 30

[email protected]

DIRECTEUR DE LA PUBLICATION ET DE LA REDACTION

Mouftaou Badarou

REDACTRICE EN CHEF DELEGUEENicole Sarr

REDACTRICE EN CHEF ADJOINTEAddis Ayinon

CHEF D’ENQUETEAlpha Ousmane Barry

REDACTIONMoussa Kaffo

Chérifa BadirouAïcha MezouarBéchir Dahhak

Youcef MaallemiYves Martial

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Mamady Lamine TraoréIbrahima S. Diallo

SECRETAIRE GENERAL DE LA REDACTIONPrince Essonne M-Z

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Imprimé dans l’Union EuropéenneDIFFUSION INTERNATIONALE

LP Médias

Le talent n’est qu’une assimilation

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Tidiane Thiam : Un Africain sur les cimes de l’assu-rance mondiale3 questions à Lina : une icône de la mode congolaise

Evelyne NimiNajib Balala

Les liaisons dangereuses de l’intello et du militaire

Analyse : Le nouveau partenariat pour le développemement

Hakim El Karoui

Guinée Conakry : les 100 jours de DadisOpération mains propresSarkozy à BrazzavilleFrance ImmigrationFrance DiscriminationMédias

S’enrichir ? Yes you can

Sonatrach et Gazprom :la batailleCommerce international : La Chine prend pied en Afrique du Nord

Le congrès international de la femme noireLes femmes chefs d’entre-prise du BéninLe forum Elit’ de l’African Bussiness Club

Desiree Rogers Jarrett Bowman Sheila Crum Johnson Mae. C. Jemison

EnvironnementAssociation Coeur d’IvoireLe prix des billets d’avionVoyager malin en avion

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S O M M A I R En° 8

EN COUVERTURE

Oprah WINFREYLa femme la plus riche du monde du show-biz

Michelle OBAMALa «Black Jacky Kennedy»

A L’AFFICHE

POINT FINAL

MENTION BIEN

FORUM

FOCUS

MANAGER D’EXCEPTION

ENJEUX POLITIQUES

ÇA VOUS INTERESSE

INDICATEURS

L’AFRIQUE QUI GAGNE

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COACHING

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MANAGER D’EXCEPTION

Issaâd REBRABle premier investisseur

privé en Algérie

44 Partir en vacances

56ENJEUX POLITIQUES

Jacob ZumaLe sacre d’un style

différent

Perte de bagagesSur les plagesLa destination BéninLa destination Mali3 questions à Ousmane KantéVotre santéCes hommes qui font craquer toutes les femmesMusique

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Les médias et les analystes britanniques l’avaient prédit. Tidiane Thiam, 46 ans, ancien ministre ivoirien du Plan et du Développement (1994-1998), a été nommé directeur général de Pru-

dential, le deuxième assureur de Grande-Bretagne. Il sera le premier Africain à assumer une telle responsabilité dans le monde dès le 1er octobre 2009. Jusque-là, Tidiane Thiam occupait le poste de directeur financier du groupe.

« Dites-leur que je suis Noir, Africain, francophone »

Tidiane Thiam est né en Côte d’Ivoire d’un père journa-liste apparenté au premier président de la Côte d’Ivoire, Félix Houphouët-Boigny. Son talent « exceptionnel » a été reconnu par l’actuel directeur général de l’entreprise, Mark Tucker, lors de la présentation des résultats annuels

de Prudential. Avant d’occuper son poste actuel de direc-teur financier chez Prudential, il a été, de 2002 à 2007, di-recteur de la stratégie et du développement du groupe Avi-va PLC, la principale concurrente de Prudential. Aviva est le premier assureur britannique et le numéro sept du sec-teur dans le monde. « Ils veulent me voir ? Très bien ! Mais dites-leur bien que je suis Noir, Africain, francophone et que je mesure 1,93 m », avait-t-il indiqué au chasseur de têtes qui l’avait démarché en 2002 pour une place chez Aviva. Il tra-vaillait alors pour le cabinet international d’études McKin-sey, dans la banque et l’assurance. Il a été embauché dans cette société à 24 ans. Diplômé de l’Ecole Polytechnique, de l’Ecole des Mines et titulaire d’un MBA de l’Insead (Institut européen d’administration des affaires) , Tidiane Thiam est capable d’enchanter son interlocuteur par son bagout et ses prises de position.

Le Franco-Ivoirien a été nommé directeur général du groupe britannique Prudential. Tidiane Thiam, 46 ans, va devenir le 1er otobre 2009, le premier directeur général africain d’un grand groupe d’assurances dans le monde, le britannique Prudential. Actuellement directeur financier de cette société, l’homme est connu pour ses multiples talents.

Très connue dans le monde du showbiz congo-lais avec une expérience de 14 ans dans le ves-timentaire, son savoir-faire et son expertise sont reconnus par tous. Son rêve : étendre ses activités dans d’autres provinces de la RDC mais également créer sa propre marque.

Un Africain sur les cimes de l’assurance mondiale

Une icône de la mode congolaise

A L’AFFICHE

TIDIANE THIAM

n Par Stéphane Ballong ( Afrik.com)

n Propos recueillis par Wilfrid Diankabakana

LINA

Quatorze ans d’expérience dans le mé-tier vestimentaire, pourquoi ne son-geriez-vous pas à créer votre propre marque en signant Lina couture ?Bien sûr que j’y songe. Dans la mesure où créer la marque Lina sera une fierté non seulement pour moi mais également pour mes clients, et j’y arriverai un jour. Déjà que ma clientèle est diversifiée, l’on y trouve toutes les classes sociales et mes prix sont à la portée de toutes les bourses.

Les boutiques Lina sont installeés à la Gombe, un quartier huppé de Kins-hasa. Pourquoi ne pas penser à l’exten-sion de celles-ci dans d’autres quar-tiers de Kinshasa ?L’idée n’est pas mauvaise  ! Mais je suis en train de songer plutôt à étendre mon champ d’action dans les provinces de la RDC. Vous conviendrez avec moi que Kinshasa n’est pas le Congo  !  Quant à l’implantation des boutiques dans d’autres quartiers de la capitale, ce n’est pas souhaitable car les boutiques d’ha-billement sont implantées sur des ave-

nues, dans des quartiers bien choisis. Parce qu’il faut tenir compte du rang so-cial des clients ciblés.

La mode est un secteur difficile où les revers de fortune sont légion. Vous est-il parfois arrivé de dire « j’arrête » ?Ah oui ! Dans toute entreprise humaine,

il y a des hauts et des bas. Lina Couture n’échappe pas à la règle. Il m’est arrivée de vouloir dire « j’arrête ». C’était pendant les périodes de guerre en RDC où notre activité a stagné. Aujourd’hui, le défi à relever est la lutte contre la contrefaction chinoise. Et j’espère que les autorités de ce pays nous aideront à en venir à bout.

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Née le 18 octobre 1980 à Kinshasa, cette jeune chef d’entreprise a la passion du métier chevillée au corps. A

sa prestance, son aisance d’élocution, sa voix douce et berçante, on lui confierait volontiers la communication de l’Orga-nisation de l’Unité africaine et celle de l’Union Européenne ! Son expertise en communication globale, marketing di-rect et opérationnel, campagne de presse, photogravure et solution Internet, est connue du tout Paris. Son agence, Crea-vie, est une structure indépendante de communication globale créée en 2005 et opérant sur les supports de commu-nication des plus traditionnels aux plus avant-gardistes. Sa vocation est de vous

conseiller et de vous accompagner dans vos projets de communication visuelle en jouant sur l’audace et la justesse des mots. Tous les outils de communication performants sont mis à profit par Evelyne Nimi pour maximiser les campagnes de presse de ses clients. Le Tout Paris a pu juger de sa maîtrise de l’événementiel lors du Salon Réussir ici tenu à Saint-Denis (banlieue parisienne) le 29 mai dernier. Cet événement, catalyseur de

rencontres et d’opportunités pour les porteurs de projets issus de la diver-sité, est l’œuvre conjointe * de l’As-

sociation Adic, et des agences Perl Event’s et Creavie. Étape inaugurale

d’un vaste programme visant également à promouvoir la participation des popu-lations immigrées au développement de leurs pays d’origine, Réussir ici a réuni à Saint Denis des personnalités du monde politique et de la société civile autour des valeurs fortes comme le vivre ensemble et le réussir ensemble. Les organisateurs de l’évènement ont assurément atteint leur objectif, celui de démontrer que da-vantage de visibilité pour les minorités témoigne de la vitalité et du dynamisme de la société française.Evelyne Nimi, entrepreneur dynamique, est assurément un symbole de l’Afrique qui gagne à Paris.

FOCUSMANAGERS IN

FEMI OTEDOLACe self made man est à la tête de Zenon Petroleum & Gas, ce qui fait de lui le plus grand importateur de die-sel du Nigeria. Zenon est le fournisseur en fuel de la quasi totalité des sociétés au Nigeria, tels que Dangote Group, Cadbury, Coca Cola, Nigerian Breweries, MTN, Unilever, Nestle et Guinness. Femi Odetola est ainsi le propriétaire du plus grand dépôt de fuel au Nigeria qu’il a acheté pour quartoze millions dollars. Il est éga-lement propriétaire de quatre bateaux marchands à travers sa société Atlas Shipping agency, sans compter le fait qu’il détient la majorité des actions des sociétés Swift Assurance, FO Properties Ltd et FO Transport.

WENDY LUHABEElle a fondé une entreprise dont le seul but est de générer des revenus pour les femmes noires sud-afri-caines, contribuant ainsi à l’indépendance économique de ses soeurs. Cette passionaria a gravi avec déter-mination les échelons de la société. Etudes commerciales supérieures, participation aux comités directeurs de plusieurs entreprises, puis fondation en 1994 de Wiphold, une compagnie d’investissement dont les ac-tionnaires sont exclusivement des femmes, surtout des Noires. 350 000 bénéficiaires ont pu profiter de l’ap-pui financier de Wiphold. Wendy a également monté une société de capital-investissement (private equity) qui place ses fonds dans des sociétés de divers secteurs, mais exclusivement détenues par des femmes. Son mari est ministre d’une province sud-africaine.

SALIM ISMAIL Le puissant patron de la COTONA, qui domine l’industrie cotonnière à Madagascar, est l’un des hommes les plus influents du patronat malgache. La COTONA emploie aujourd’hui plus de 3 000 personnes qui pro-duisent plus de 60 millions de mètres de textiles chaque année. 20% de cette production sont destinés à la consommation locale du coton et 55% livrés à l’exportation.

OTHMAN CHÉRIF ALAMIPDG d’Atlas Voyages, son groupe a signé une convention avec le groupe marocain Fadesa pour la réalisation d’un hôtel de luxe de 350 chambres sur le site de Saïdia (au nord du Maroc, sur la côte méditerranéenne). Coût : plus de plus de 230 millions de dirhams. Othman Chérif Alami confirme ainsi que le secteur du tou-risme ne connaît pas la crise au Maroc.

MANAGERS OUT

GERVAIS MENDO ZÉ L’ex-Dg de la Cameroun radio television (CRTV) fait l’objet d’une vingtaine de chefs d’accusation : l’absence de transparence dans la gestion des fonds et des ressources publicitaires, le flou dans les recrutements, le manque de transparence dans l’octroi des primes payées à certains personnels, etc. S’il est lâché par le président Biya, Gervais Mendo Zé pourrait se retrouver derrière les barreaux.

MENTION BIEN À

EVELYNE NIMI directrice de Creavie, agence de communication visuelle à Paris

Les autres organisateurs de Réussir ici sont Yvon Bondoum-bou (directeur de l’Association pour une immigration de co-développement) et Ina Diallo (directrice de l’agence Perl Event’s). Né le 6 juillet 1972 à Brazzaville, Yvon Bondoum-

bou exerce le métier de commercial et vit depuis 25 ans à Saint Denis. Il a créé l’ADIC en juillet 2006, laquelle structure soutient les

projets de retour et de reconversion en Afrique. En mai 2008, l’ADIC, en partenariat avec la mairie de Saint Denis, a organisé une soirée de soutien aux seniors africains de France. Yvon Bondoumbou milite également pour la création d’entreprises dans son pays d’origine, où il souhaiterait organiser une rencontre entre les entrepreneurs de la diversité et leurs homologues du Congo. Ina Diallo quant à elle possède une forte expérience dans l’organisa-tion de défilés et la promotion de divers stylistes. L’agence Perl Event’s a été lancé en 2007 afin d’offrir à de jeunes talents l’opportunité de se faire connaître dans le mannequinat. L’objectif premier étant de pro-mouvoir et de valoriser le travail de mannequins, maquilleuses, coif-feuses, traiteurs et stylistes. Doté d’une équipe jeune et dynamique, Perl Event’s assure l’organisation de manifestations (défilés, show case, etc.) dans le respect du budget et des attentes de ses clients.

n Par Mouftaou Badarou

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MENTION BIEN À

NAJIB BALALA

Le ministre kenyan du tou-risme, Najib Balala, a été élu ministre africain du tourisme de l’année. Il a obtenu le prix

devant six autres ministres nominés, lors d’un Gala des investisseurs dans le secteur du tourisme organisé en mars dernier à Maputo, au Mozambique. La cérémonie a été organisée par le Groupe Pan Africain International d’investissement en partenariat avec le gouvernement du Mozambique, l’Or-ganisation des Nations unies pour le tourisme (OMT), la Société financière internationale (SFI) et le Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD). L’objectif du Prix est de distinguer les gouvernements, les sociétés et les organisations qui ont oeuvré pour le développement d’un in-vestissement durable dans le secteur du tourisme en Afrique.M. Balala a été choisi par un jury de cinq membres présidé par le Pr Geoffrey Lipman, conseiller spécial à l’Organi-sation mondiale du tourisme. Parmi les autres membres du jury figuraient Irène Visser, administrateur du programme «Tourisme» à la Société financière in-ternationale, M. Trevor Ward, directeur du Groupe Accueil et Melle Kate Rivett Carmac de la Banque de développe-ment de l’Afrique australe.La distinction de M. Balala couronne

les efforts de ce dernier dans le programme de relance du tourisme en 2008 et le fait d’avoir hissé le tourisme kenyan en leader dans le tourisme durable.Il a reçu les éloges de ses pairs kényans et étrangers pour ses efforts soutenus pour la réorganisation du secteur, durement touché par les violences post-électorales qui ont ébranlé le pays en début 2008. Le sommet des investisseurs et les distinctions ont pour ambition de montrer au reste du monde les opportunités et les réalisations en Afrique, de présenter globalement la destination Afrique et de récompenser les acteurs qui luttent pour le développement du tou-risme pour en faire un moteur du développement durable.En dépit des violences post-électorales, le tourisme reste au Kenya un secteur majeur pourvoyeur de devises, derrière l’agriculture.

n Par Arnaud Valette

Le tourisme reste au Kenya un secteur majeur pourvoyeur

de devises, derrière l’agriculture.

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MANAGER D’EXCEPTION

REBRABISSAAD

le premier investisseur privé en Algérie

Il est le PDG de Cevital, premier groupe privé algérien avec un chiffre d’affaires passé de cinq milliards de dinars en 1999 à 100 milliards de dinars en 2007. Quel est le secret de sa réussite ? Eléments de réponse…

n Par Youcef Maallemi

Tout a commencé le 24 Mai 1944 à Tag-mount Azzouz en grande Kabylie (Algé-rie), un village coquet et haut perché sur le majestueux massif du Djurdjura. C’est là que Issâad Rebrab verra le jour. Nourri à

la fibre nationaliste (le père et la mère seront pleinement engagés dans le combat libérateur), l’adolescent quittera son village à 16 ans pour rejoindre de 1960 à 1962, ses

parents installés en France. De retour en Algérie, il entre à l’Ecole normale 5 maisons (aujourd’hui Mohamma-dia) d’où il sortira élève professeur. Puis il alla enseigner à Constantine, dans un collège d’études commerciales pour jeunes filles, moyennant un salaire de …900 dinars algériens (9 euros/mois). Qui passera, ensuite, à Alger à 2 500 dinars soit 25 euros/mois, pour chuter, aux tanneries algériennes, à 1 900 dinars, équivalent de 19 euros. Ce

qui n’est pas rien à l’époque de la fameuse THS (taxe sur les hauts salaires). Mais l’enfant prodige (et pro-digue) de la Kabylie pro-fonde n’est pas du genre à se contenter d’un salaire. Il voit loin et grand, et l’ambi-tion le dévore. Il crée alors, comme pour confirmer les prédictions de la voyante, son propre cabinet d’ex-pertise-comptable. Le sens des affaires n’est pas pour lui une simple vue de l’es-prit. Ce qui se confirmera dés 1973. Lorsque Issaad Rebrab s’ouvre une belle opportunité par une prise de participa-tion, à hauteur de 27 000 dinars algériens soit 270 euros, dans la société de l’un de ses clients. Une année après, la nouvelle boite qui avait débuté avec trois fois rien et cinq employés franchit la barre des 65 employés. Premier coup d’essai, premier coup de maître. Mais le gestionnaire avisé ne s’arrêtera pas en si bon chemin. Signe particulier  : il flaire toujours les bons coups… Une seule preuve  ? Il monte, en 1975, Profilor, avec quatre employés. Quatre ans plus tard, l’entreprise fonc-tionne avec un effectif de 200 employés puis deviendra le géant Metalsider en 1992 avec 1000 travailleurs. Encore un ex-ploit à l’actif d’un manager pas tout à fait

comme les autres… Quant au chiffre d’affaires qui ne cesse de grimper, il est évalué à 300 millions de dollars. Et puis surviennent les jours difficiles. En 1995, quatorze bombes seront placées par les terroristes dans les usines Metalsider et profilor. Pour sa sécurité, Rebrab quitte le sol  natal et revient l’année suivante pour reprendre ses affaires. Ce retour au bercail coïncidera avec une timide percée de la libéralisation économique prônée par le gouvernement de l’époque. Issaad Rebrab s’essaie à l’importation du sucre. Mais face à la concurrence déloyale (vente à perte par certains barons de l’importation), il finira par jeter l’éponge. Il importera alors les intrants agricoles. Mais l’expérience tourne court, les

mêmes causes produisant les mêmes ef-fets. Mais l’homme est tenace. Il fonde alors le complexe Cevital en 1998 et bingo ! Le chiffre d’affaires de Cevital de-vient l’un des plus importants d’Afrique et d’Europe. Juste consécration pour un homme d’affaires persévérant. Après le complexe de production d’huile, l’usine de la margarine et la raffinerie de sucre, Is-saad Rebrab passe à la vitesse supérieure. Le groupe Cevital, composé de quatre grands pôles- industries, construction, services et agroalimentaire- est impliqué dans 24 projets majeurs (verre plat, eau minérale, bâtiments préfabriqués, plate-forme logistique...). Il assemble des pro-duits Samsung et est devenu le représen-tant exclusif du coréen Hyundai. Issaad Rebrab compte investir dans d’autres secteurs aussi divers, comme la chimie et la pétrochimie, ou encore la sidérurgie et les énergies renouvelables. Plusieurs projets sont en cours de lance-ment dans ces domaines. Aujourd’hui, le plus grand défi de Cevital reste le hub portuaire « Cap 2015 » de Cap Djinet, d’un montant prévisionnel d’investis-sement de 30 milliards de dollars qui permettra, outre le création d’un million d’emplois, de porter les exportations al-gériennes hors hydrocarbures à quelque 30 milliards de dollars à l’horizon 2025. Cevital, qui emploie actuellement 8 000 personnes, a réalisé un chiffre d’affaires de 2 milliards de dollars en 2008.

Cevital dispose déjà de plusieurs filiales issues de partenariats avec Hyun-

dai et Samsung. D’ailleurs pour ce qui est de la distribution des produits

Samsung, le groupe entend porter le nombre de ses diffuseurs à 300. Il s’est

également lancé dans la production de produits électroménagers Samsung

en lançant les travaux de construction de sa première usine dans la wilaya

de Sétif. Cevital dispose également d’une compagnie maritime Naulis, et

d’une enseigne de grande distribution Numidis avec comme objectif l’ouver-

ture d’une centaine de supermarchés et de cinq centrales logistiques.

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S’enrichir ? YeS You can ! 1 È R E R É S O L U T I O N

SACHEZ DÉCELER LES OPPORTUNITÉS D’AFFAIRES

Faites le point de vos talents naturels, de vos points forts et réfléchissez à ceux qui pourraient aug-menter votre valeur économique. Cette façon de voir les choses a de meilleures chances de vous apporter un succès durable. Y a-t-il près de là où vous vivez, un manque que vous pourriez combler et qui pourrait vous apporter plus de revenus ? Par exemple, les gens doivent-ils faire plusieurs kilomètres pour résoudre un problèmeen rapport avec quelque chose que vous savez faire et qui est l’un de vos points forts ?Étudiez le marché pour voir s’il est assez important. Et si cela semble être le cas, il y a peut-être une opportunité d’affaire pour vous.

2 È M E R É S O L U T I O N

OSEZ ! LA CHANCE SOURIT AUX AUDACIEUX

Brisez vos limites, faites sauter les barrières de vos contraintes, mobilisez votre volonté, exigez la liberté comme un droit. Soyez ce que vous voulez être» Richard Bach, auteur de Jonathan le GoelandOui, ami lecteur, le jour de votre naissance, vous avez reçu tout ce dont vous avez besoin pour vivre une vie réussie et heureuse. Et il y a en vous des talents naturels qui pourraient vous faire réussir, et que vous n’utilisez pas encore. Je suis sûr que vous l’avez déjà ressenti au fond de vous... Vous savez, vous sentez que votre vie aurait pu être toute autre. Mais voilà, un jour, on vous a dit des choses comme : « ne touche pas à ça », « tiens-toi tranquille », « arrête de rêver », « tu ne comprends jamais rien », « tu ne réussiras jamais »... Ou des paroles similaires...Et c’est là, que , sans vous en douter ,vous avez commencé à perdre votre confiance en vous. Vos talents naturels se sont peu à peu éteints. Votre enthousiasme et votre joie de vivre se sont transformés en peurs et en angoisses. Vos rêves se sont évanouis. Et la spirale s’est enclenchée...Qu’importe le passé.  IL EST MORT !Aujourd’hui tout va changer. Car tout ce qui a été étouffé en vous est toujours là mais endormi. Il ne tient qu’à vous de réveiller votre chance et de doper votre enthousiasme.

Les analystes financiers ont prévu la sortie de crise pour 2010, même si des signaux d’optimisme nous parviennent déjà des États-Unis. Pour continuer de se faire de l’argent en ces périodes de vaches maigres, il faudra doubler d’audace et de perspicacité afin de repérer les opportunités d’affaires, se concentrer sur les solu-tions plutôt que sur les problèmes et toujours doper votre enthousiasme. Voici les quinze résolutions à observer.

n Par Franck Wenger

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3 È M E R É S O L U T I O N

BRISEZ VOS CHAÎNES MENTALES

Voici un joli texte de Rudyard Kipling, écrivain britannique, qui fait réfléchir sur le sens de la vie :

« Rire, c’est risquer de paraître fou. Pleurer, c’est risquer de paraître sentimental.Tendre la main, c’est ris-quer de s’engager. Montrer ses sentiments, c’est risquer de s’exposer. Faire connaître ses idées, ses rêves, c’est risquer d’être rejeté. Aimer, c’est risquer de ne pas être aimé en retour. Vivre c’est risquer de mourir. Espérer, c’est risquer de désespérer. Essayer, c’est risquer de défaillir. Mais nous devons en prendre le risque ! Le plus grand danger dans la vie est de ne pas risquer. Celui qui ne risque rien... ne fait rien... n’a rien... n’est rien ! »

Le professeur William James, un grand psychologue  a dit ceci :

«Si seulement vous portez un vif intérêt à un résultat, vous l’obtiendrez presque certainement. Si vous souhaitez être riche, vous seriez riche. Si vous souhaitez être instruit vous seriez instruit. Vous devez alors souhaiter SEULEMENT CETTE CHOSE et la souhaiter exclusivement. Et surtout, ne pas vouloir en même temps une centaine d’autres choses incompatibles avec la première.»

Voici comment agit  LA LOI D’ATTRACTION : Vous pouvez obtenir tout ce que vous désirez, pourvu que vous le désiriez avec suffisamment d’énergie, et que vous désiriez une seule chose. Mais vous devrez aussi AGIR... La LOI D’ATTRACTION vous facilite les choses, mais elle ne peut agir à votre place...

4 È M E R É S O L U T I O N

COLLABOREZ AVEC D’AUTRES

A certains moments vous constaterez que vous n’avez pas l’expérience nécessaire pour accomplir certaines choses. Vous devrez alors vous as-socier à plus expérimenté que vous, ou consulter différents avis. Ces avis peuvent vous fournir de précieux conseils et l’appui ou l’encoura-gement dont vous aurez besoin à ce moment.Souvenez vous, personne ne réussit vraiment seul.Un jour prochain, c’est vous qui aiderez ceux qui auront besoin de votre expérience...

5 È M E R É S O L U T I O N

SOYEZ PERSPICACE

Il y a des années, à Kimberley, en Afrique du Sud, un pauvre fermier Boer essayait de tirer des moyens d’existence d’un sol rocailleux. De temps en temps, ses fils ramassaient des morceaux d’un cristal d’apparence sale et les utilisaient comme cailloux pour les jeter sur quelque mouton qui s’écartait du troupeau. Après des années d’efforts infructueux, le fermier abandonna ses tentatives de gagner sa vie sur ce sol rocailleux. Il alla s’établir sur un sol qui lui semblait plus fertile.S’il avait su...Devinez ce qu’est devenu son terrain...

Peu de temps après, la ferme qu’il essaya de cultiver au prix de si rudes efforts est devenue l’emplacement des célèbres MINES DE DIAMANTS de Kimberley. Et, les morceaux de cristal malpropre que ses fils jetaient contre les moutons se trouvaient être des diamants bruts !Beaucoup d’entre nous sont comme le pauvre fermier Boer. Nous faisons maints efforts, nous luttons et souvent nous abandonnons parce que nous ignorons nos réelles possibilités. Nous ignorons non seulement les possibilités qui sont

EN NOUS, mais aussi toutes les possibilités de nous enrichir qui se trouvent tout AUTOUR de nous. Nous demeurons dans notre pau-vreté ou du moins dans nos pro-blèmes, jusqu’à ce que quelqu’un vienne nous aider. Quelqu’un qui nous montre que nous nous trouvions, tout ce temps, sur une mine de diamants et qu’il suffisait de savoir comment l’exploiter.

S’enrichir ? YeS You can !

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6 È M E R É S O L U T I O N

LA FORCE DE LA VOLONTÉ

Nick est né le 4 décembre 1982 à Melbourne, en Australie. Ses parents étaient absolument anéantis par le chagrin. Et il y avait de quoi ! Comment Nick pouvait-il s’en sortir ? Sa mère ne lui donnait que quelques jours à vivre. Mais les médecins montrèrent qu’il était en parfaite santé. Les premières années de Nick furent très difficiles. A l’école, certains de ses camarades de classe se moquaient de lui. Pourtant, Nick voulait être comme tout le monde, mais c’était impossible. Il se sentait rejeté. Le souffre-douleur de l’école.C’était très difficile à vivre. Il y a même eu des moments où il se sentait si malheureux qu’il ne voulait plus aller à l’école, pour ne plus avoir à faire face à tous ces regards négatifs. «Je me sentais un fardeau pour ma  famille et je pensais que, plus vite je mourrais, mieux ce serait pour tout le monde. Je voulais mettre fin à ma douleur et à ma vie.» Les tourments à l’école, sa honte de lui-même et sa solitude lui avaient causé des difficultés émo-tionnelles. Il se répétait «Pourquoi moi ?». Mais à l’âge de 15 ans, il a un déclic. C’est décidé, il va vivre normalement et va tout faire pour réaliser ses rêves !Au bout de quelques mois, il pouvait déjà se brosser les dents seul et même taper sur le clavier d’un ordinateur !Ah oui, j’ai oublié de vous préciser quelque chose...Nick est né sans bras et sans jambes. Non seulement il a décidé de vivre comme tout le monde, mais il a aussi décidé deréaliser tous ses rêves.

Et c’est chose faite !

Nick est infopreneur. Il travaille sur internet avec son site web, et tient des séminaires de motivation partout à travers le monde. Il est célèbre dans le monde entier et a fait fortune. Et il est très heu-reux. Mais plus important encore, il y est parvenu alors que tout le monde pensait le contraire. Son message est simple : aussi ambitieux soit-il, vous POUVEZ réaliser votre rêve. N’ABANDONNEZ JAMAIS. Vous avez des jambes et des bras ? Alors qu’attendez-vous ? Si Nick Vujicic est parvenu à réaliser ses rêves, vous le POUVEZ !

Oui, vous le POUVEZ !

7 È M E R É S O L U T I O N

N’ÉCOUTEZ PAS LA MASSE

Je vous propose un petit jeu : La prochaine fois que vous serez en  famille ou entre amis, lancez un débat sur les hommes riches et l’argent. Ensuite, introduisez une phrase du genre : «Je vais peut être lancer une entreprise», ou «je veux devenir mil-lionnaire dans les prochaines années».Si besoin, dites-le sur le ton de la rigolade.Vous allez assister à une véritable levée de boucliers !«Faut pas rêver, on est riche qu’en étant malhonnête» ,«reste comme tu es !», «l’argent, ça pousse pas sous le pied d’un cheval» etc. Vous allez voir que lorsque l’on parle d’argent, votre entourage sera unanime sur une chose : les riches restent riches, les pauvres restent pauvres.Est-ce vraiment la réalité ? Bien sûr que non. Il n’y a jamais eu autant  de nouveaux riches qu’en 2009 (plus de 600 000 !). Comment le sont-ils devenus ?Ce qui est sûr, c’est qu’ils ont fait abstraction de l’avis de leurs amis, et ont écouté ceux qui ont réussi. Un grand marketeur français dit d’ailleurs à ce sujet : «N’écoutez pas ce que les gens vous  DISENT, regardez plutôt ce qu’ils FONT.» Oui, regardez ce que les gens ont fait avant de tenir compte de leur avis.Qu’allez-vous décider, ami lecteur? Votre conjoint, vos enfants, vos parents, vos amis sont-ils vraiment les bonnes personnes à écouter en ma-tière de réussite ? Allez-vous les laisser piétiner vos rêves sans rien tenter ? Si vous voulez réussir un jour, la première règle à suivre c’est de regarder ceux qui ont réussi, puis de faire comme eux ! Dans la majorité des cas, l’entourage, en essayant de vous protéger - d’un faux danger - devient les plus formidables briseurs de rêves que vous puissiez connaître.Gandhi disait: «Il n’y a pas de meilleure satisfaction que de réussir là où tout le monde disait que vous alliez échouer».N’écoutez pas la masse ! Mais plutôt les personnes fiables, celles qui ont réussi. Et foncez en direction de vos rêves !

8 È M E R É S O L U T I O N

PLANTEZ DES SEMENCES DE GRANDEUR

Plantez des semences de pommiers et vous aurez des pommiers. Plantez des glands et vous aurez des chênes. Plantez des mauvaises herbes et vous aurez des mauvaises herbes. Plantez des semences de grandes idées et vous aurez des êtres humains d’envergure. Les semences de grandeur sont des attitudes, des convictions, qui sont suscitées chez les en-fants par ce qu’on leur dit, par ce qu’on leur montre et par ce que l’on fait.Chaque idée de grandeur que vous semez dans leur esprit, est comme un fil de soie qui, avec le temps, se joint à d’autres fils de soie et se transforme en un solide câble de soie impossible à rompre.Chaque idée de grandeur renforce le caractère pour la vie entière...Chaque jour, semez des IDEES de GRANDEUR, tout autour de vous. Elles se renforceront aussi dans votre esprit et vous en recueillerez vous aussi de grands bénéfices...

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9 È M E R É S O L U T I O N

LES LOIS DU SUCCÈSEn classe de 6e et 5e, j’étais toujours parmi les derniers de la classe.Au mieux, 26e sur 30 élèves. Les commentaires qui reviennent le plus souvent sur mes bulletins trimestriels ne sont pas flat-teurs : « paresseux », « médiocre », « faible et peu travailleur », «n’est plus au niveau de la classe» etc.Résultat du trimestre : 6,70 de moyenne sur 20. 27 eme élève sur 28. Tenez, regardez cet exemple de bulletin : le 2° trimestre de 5eme.Quelques années plus tard, je commençais à travailler comme ouvrier tourneur. Levé à 4 heures moins le quart du matin, je mettais mon parka puis j’enfourchais ma mobylette bleue pour aller travailler à la ville, de 5 heures à 13 heures. 15 kilomètres dans la nuit, le froid et la pluie. La galère pour moi qui déteste me lever tôt.Comme vais-je faire pour me sortir de là ? C’est la question que je me suis posé, quand je me suis retrouvé devant ma machine, à tourner de la fonte. Je n’ai pas trouvé de réponse tout de suite.Pire encore. Après plusieurs petits boulots à l’âge de 23 ans, je suis viré. Licencié au motif suivant : « Vous avez déçu les espoirs que nous avons mis en vous en ce qui concerne l’amélioration de votre qualification professionnelle ». Autrement dit, mes patrons me considéraient comme un fainéant sans aucune ambition. C’est à partir de là que j’ai commencé à chercher des moyens pour réussir.J’ai étudié la vie de ceux qui ont réussi en partant de zéro. En 1982, les secrets que j’ai découverts, commencent à porter sé-rieusement leurs fruits.Je dépasse les objectifs qui me sont fixés de 17 %, mais ce n’est pas cela le plus important.VOICI LE PLUS IMPORTANT :J’ai atteint cet objectif en travaillant...2 FOIS MOINS QUE CE QUI M’EST DEMANDE. Et voici l’explication : Pour at-teindre mes objectifs, j’aurais dû prendre 125 rendez-vous Je n’en ai pris que 48 seulement. En résumé ? grâce aux secrets que j’ai découverts... J’AI TRAVAILLE 2 à 3 FOIS MOINS QUE MES COLLEGUES POUR ATTEINDRE LES MEMES OBJECTIFS QU’EUX.

Cela veut aussi dire autre chose : Si j’avais travaillé normale-ment, j’aurais PLUS QUE DOUBLE MES OBJECTIFS ET J’AURAIS GAGNE 2 FOIS PLUS. Mais je vais vous confier un secret, je n’ai jamais  aimé me «tuer» au travail. Finalement, qu’est-ce que tout ceci veut dire ? Que des LOIS DU SUCCES existent, et que vous devez tout faire pour les découvrir. L’une de ces lois est la passion.Voici à ce propos une étonnante histoire mais vraie.  “ Gaston rêve de devenir pâtissier. A 12 ans, ses parents lui laissent le choix : continuer ses études ou apprendre un métier. Il n’hésite pas une seconde. Il devient apprenti pâtissier. Imaginez sa joie ! Gaston va enfin pouvoir maîtriser la chaleur du four et passer ses journées à faire le métier qu’il a choisi et qu’il aime. Mais très vite, Gaston dé-chante. Ses premiers pas dans le monde de la pâtisserie, ne ressem-blent pas vraiment à ses rêves... On ne le laisse pas faire de gâteaux. Au contraire, il livre les croissants aux cafés et restaurants de la ville. Il épluche et coupe en cubes des pommes par cageots entiers, balaye la cuisine, lave la vaisselle etc. Et cela six jours et demi par semaine ! Quelle déception. Tout cela n’a rien à voir avec son rêve.... De nom-breuses années s’écoulent. Gaston vient de décéder à l’âge de 89 ans, c’est dire que les débuts difficiles de son apprentissage sont loin.Voici le plus étonnant : tous les grands médias, journaux, télés lui ont rendu un vibrant hommage. Il faut dire que Gaston était consi-déré comme l’un des meilleurs pâtissiers que la Terre entière ait ja-mais porté. Oui, Gaston Lenôtre était réputé dans le monde entier. Il dirigeait douze boutiques en France, vingt-deux à l’étranger ainsi qu’une célèbre école de gastronomie. Impressionnant n’est-ce pas ?”Cela amène une question à propos de la réussite dans la vie. Pourquoi, quel que soit le métier, l’immense majorité des ap-prentis restent-ils de simples ouvriers ?Et pourquoi au contraire, d’autres qui font le même métier, de-viennent-ils les meilleurs dans leur domaine ? Comment ont-ils fait pour atteindre une réussite si incroyable, l’argent, la célébri-té, les honneurs, en ayant rien de plus que les autres au départ ? Voici la réponse : la passion. Oui, elle permet à toute personne qui l’applique, de faire partie des meilleurs dans son domaine. Et bien sûr, de s’enrichir en conséquence. Quand on est parmi les meilleurs, l’argent coule à flot.Vous POUVEZ en faire autant.

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LES OUVRAGES DE COACHING

C’était il y a 25 ans. Deux amis venaient de terminer leurs études dans la même université. Ces deux jeunes gens avaient beaucoup de points communs. Tous deux avaient brillam-ment obtenu leurs diplômes. Tous deux avaient une belle prestance. Tous deux étaient remplis de l’ambition légitime due à leur diplôme... Tous deux étaient pleins de rêves d’avenir brillant. Tous deux avaient la ferme ambition de s’enrichir.Puis, 25 ans ont passé...Récemment, ces deux hommes sont retournés à leur université pour le 25ème anniver-saire de leur promotion. Ils se ressemblaient toujours beaucoup. Ils avaient tous deux fait un bon mariage. Ils avaient tous deux trois beaux enfants. Et après leur diplôme, tous deux étaient partis travailler pour la même société et y étaient toujours. Mais il y avait tout de même une différence entre eux. Une grosse diffé-rence... L’un des deux amis était le responsable d’un petit secteur de cette société. L’autre en était le P.D.G ! D’où vient cette différence ? Ce n’est ni une question d’intelligence, ni une question de diplôme, puisque tous deux ont le même di-plôme. Ce n’est pas une question d’ambition, puisque tous deux voulaient réussir.Voici la différence : l’un n’a compté que sur ses seuls diplômes. L’autre, le P.D.G, s’est beaucoup documenté sur les secrets du succès. Il a tenu compte de l’expérience de ceux qui ont brillamment réussi avant lui. Il a découvert que pour réussir, et s’enrichir, il faut faire les choses d’une certaine façon et appliquer les Lois Eternelles du Succès... Et il s’est servi de cette connaissance qui l’a propulsée au sommet... Et vous, achetez vous souvent des ouvrages de coaching, qui font passer de l’échec au succès ? Ils peuvent vous aussi vous propulser au sommet en vous faisant économiser des années de galère.

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LA MÉDITATION

Méditer, peut aussi consister à diriger vos pensées sur un sujet par-ticulier, afin de trouver des solutions à un problème. Vous vous rendrez compte qu’au fur et à mesure de votre pratique, que vous accéderez au calme et à la paix de l’esprit, à la tranquillité parfaite, à tel point que plus aucun bruit ne viendra vous perturber.Une pratique régulière influe sur le comportement qui s’améliore d’autant : vous devenez plus calme, vous respirez la sérénité... Lorsque vous aurez mis en pratique régulièrement la méditation, vous constaterez que toute personne qui vous approchera sentira en vous quelque chose d’apaisant, et de rafraîchissant. Pour la plu-part de ceux qui la pratiquent, la méditation est aussi un moyen de rencontrer cette petite voix intérieure qui, si vous prenez le temps de l’écouter, peut transformer votre vie dans bien des domaines. Dans les prochains jours, méditez sur cette citation qui est aussi une clé de la réussite : « Nous sommes tous interdépendants et il est logique de penser que le bien être d’autrui est essentiel au succès de cha-cun d’entre nous et donc, à notre propre réussite ».

S’enrichir ? YeS You can !

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PENSEZ POSITIF

Ce secret est une précision très importante sur la Loi d’Attraction.Imaginez ...Le temps est  mauvais, et la chaussée  glissante. Soudain, votre voi-ture commence à déraper en direction d’un mur. Comment réagissez vous ?Toute votre attention se fixe sur ce maudit mur que vous voulez absolument évi-ter.Vous le craignez tant, que vous ne voyez plus que lui, comme s’il attirait votre voiture. Et le scénario que vous vouliez éviter se produit précisément, parce que vous ne pensiez plus qu’à ce maudit mur.Savez-vous ce que font les pilotes professionnels dans un tel cas ? Ils ne regar-dent pas le mur mais au contraire, la route. Pour éviter l’accident, ils ont appris à se concentrer uniquement sur leur objectif : RESTER SUR LA ROUTE.C’est exactement la même chose dans la vie de tous les jours. La plupart des gens passent leur temps à penser aux évène-ments négatifs qu’ils ne veulent pas vivre. S’ils estiment manquer de chance, ils ne pensent qu’à leur malchance. S’ils man-quent d’argent, ils ne pensent qu’à leurs difficultés financières. Or, la Loi d’Attraction ne retient que cette notion à laquelle ils pensent : Pauvreté, Malchance etc.Voilà pourquoi ils n’arrivent pas à se sortir de cette spirale de difficultés. Ne faites surtout pas cette même erreur. Cessez de penser en permanence aux choses ou aux évènements qui vous préoccupent. Concentrez-vous au contraire sur la solution que vous espérez, sur le but, le rêve que souhaitez voir se réaliser. Ce n’est pas forcément facile, mais c’est seulement ainsi, que votre vie pourra changer.Pensez positif.Pour atteindre un but, ne pensez qu’à ce but.

1 4 È M E R É S O L U T I O N

LA RÉUSSITE SE CONSTRUITPAS APRÈS PAS

Les personnes qui veulent connaitre la plus grande réussite possible, savent ceci :Tout progrès est fait d’une multitude de petit progrès. C’est brique après brique qu’une maison se construit.C’est point après point qu’un match de tennis se gagne.C’est un client après client que se construisent les plus grandes affaires com-merciales.Un écrivain racontait qu’il était affolé et stressé quand il pensait au gros livre qu’il avait l’intention d’écrire. Il décida de changer de stratégie en changeant sa façon de voir.Il ne pensa qu’à écrire le paragraphe suivant. Pas la page suivante. Encore moins le chapitre.Il pensa uniquement au PROCHAIN PARAGRAPHE. Pendant six mois, il avança paragraphe par paragraphe,jusqu’au bout des 250 000 mots de son livre. Et finalement, il eut l’impression que ce livre qui est devenu son plus grand motif de fierté, s’est écrit facilement, de lui même...La réussite se construit pas après pas. Tout progrès est fait d’une multitude de petit progrès.

1 5 È M E R É S O L U T I O N

TROUVEZ LE JUSTE ÉQUILIBRE ET RÉFLÉCHISSEZ À CETTE HISTOIRE

Est-ce que tu emmèneras les enfants faire une promenade ? Demande une femme à son mari ... A dire vrai, je n’en ai pas trop envie, répond celui-ci en se plongeant dans le programme de télévision pour voir quand commençait le sport.« Ne t’en fait pas, Papa, ne soit pas triste  , dirent ses trois enfants en choeur. Quand nous serons grands, nous serons comme toi. Un jour, quand tu seras vieux et que tu auras les cheveux tout blancs,

tu nous inviteras pour la fête des pères. Tu diras : Venez me voir les en-fants. Mais nous répondrons : Désolé, Papa, nous regardons la télé... »Qu’est-ce que la VRAIE réussite ?LA RÉUSSITE c’est aussi rire souvent et beaucoup, mériter le respect des gens intelligents et l’affection des enfants, gagner l’estime des cri-tiques honnêtes, endurer les trahisons de ceux qui ne sont pas de vrais amis, apprécier la beauté, trouver ce qu’il y a de mieux dans les autres, laisser derrière soi un monde un peu meilleur, savoir qu’une vie seule-ment a respiré plus facilement grâce à vous.

1 3 È M E R É S O L U T I O N

SACHEZ ÉCOUTER, MÊME LES «PETITES GENS»

Apprenez autant que vous le pouvez de chaque personne que vous rencontrerez. Un pasteur eut un jour envie de faire des reproches à son jardinier plutôt paresseux. Le jardinier se chercha bien sûr des excuses pour expliquer sa paresse. Cette discussion donna au pasteur l’idée d’un assez long sermon, raconté sous la forme d’une histoire.Cette histoire connut un tel succès, que le sermon devint une conférence donnée plu-sieurs milliers de fois. Puis la conférence devint un livre qui rencontra un très grand succès.Le tout rapporta plus d’un million de dollars au pasteur, qui utilisa cet argent dans une fondation. Alors, apprenez autant que vous le pouvez de chaque personne que vous ren-contrerez. Vous pourrez recueillir des idées précieuses qui vous aideront sur votrechemin vers la réussite...

S’enrichir ? YeS You can !

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C’est point après point qu’un match de tennis se gagne. Il en est de même pour la réussite.

La réussite, c’est aussi mériter l’amour et le respect de ses enfants.

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S’enrichir ? YeS You can !

Fidéliser la clientèleIl est très difficile aujourd’hui de garder une relation privilégiée avec un client. Cela, même lorsque le service est de qualité. En effet, la concurrence est féroce et cela rend le consomma-teur de plus en plus volatil.

n Par Carine Yarabo

Saviez vous qu’un client content va en parler à onze personnes autour de lui tandis qu’un client mécontent le contera à 27 per-

sonnes de son entourage ? En effet, un client qui se sent apprécié et considéré a beaucoup plus de chance de revenir acheter chez vous et de vous faire de la publicité. En effet, dans 95% des cas, la nouvelle clientèle vient par le bouche-à-oreilles.

Commencer par fidéliser vos équipes de venteIl n’y pas d’entreprise bénéficiant d’un grand degré de fidélité de la part de ses clients sans un engagement et une fidé-lité de ses employés aux idéaux et à la vision de l’entreprise. Plus les employés sont engagés et fidèles, plus ils ont la capacité de fidéliser les clients. Car en effet, ce que les clients achètent, c’est les relations, la courtoisie, la familiarité. Ils préfèrent souvent acheter chez ceux qui les connaissent et maîtrisent leurs préférences. Commencez par servir vos employés, ils pourront alors servir vos

clients. Nous nous sommes inspirés de toutes ces études et de toutes ces mé-thodes pour vous rédiger des conseils faciles et efficaces qui vont sûrement vous aider à attirer et surtout à garder vos clients.

Créer une relation de confiance avec les clientsSelon Jean-Pierre Lauzier formateur

et coach canadien en communication, l’élément le plus important pour fidéliser votre équipe et la clientèle est de créer une relation de confiance. En effet, des études ont démontré que la confiance d’un client envers le vendeur provient principalement de 15 % des compé-tences techniques du vendeur et de 85 % de ses qualités humaines ou plus pré-cisément, de ce qu’il dégage. La question que se pose le client consciemment ou inconsciemment est : cette entreprise est-elle fiable ?Pour rassurer le client, voici les conseils de Jean-Pierre Lauzier :En tant que vendeur, vous et les membres de votre équipe devez être bien dans votre peau. Il est important, pour vous, d’être heureux et de travailler dans un domaine qui vous passionne et que vous feriez même si vous n’étiez pas payé. Ayez une volonté sincère d’aider votre client à obtenir ce qu’il désire. Quand vous discutez avec un client, que voit-il dans vos yeux? A-t-il l’impression que vous voulez vraiment l’aider à résoudre son problème? Ou l’impression que vous voulez juste lui prendre de l’argent ? En posant des questions sur ce qui le pré-occupe, c’est-à-dire sur ses défis ou sur ses besoins et en écoutant attentivement chacune de ses réponses, vous établirez un lien émotionnel fort. Soyez une source d’expertise. Les gens aiment faire des affaires avec un expert. Vous devez toujours acquérir des connaissances reliées à votre fonc-tion. Lorsqu’un client se présente pour

acheter votre produit ou votre service, il doit sentir que vous êtes compétent. Un vendeur qui n’apporte pas de valeur ajoutée aura TOUJOURS de la difficulté à vendre. Ayez une attitude responsable et po-sitive. Lorsqu’un problème survient, consacrez moins de temps au problème lui-même et accordez-en plus à trouver des solutions possibles. Cette attitude responsable empêche de vous mettre dans une position de victime et vous amène plutôt à être dans une position de contrôle. Vous ne pouvez changer la di-rection du vent, mais vous pouvez ajuster vos voiles. Soyez honnête et intègre. Les clients veulent négocier avec des gens honnêtes et droits. Personne n’aime se faire men-tir. Quand vous prenez un engagement, respectez-le. Si vous dites à quelqu’un : «vos produits seront livrés dans 2 jours» et qu’un imprévu vous empêche de remplir votre obligation, dépêchez-vous d’ap-peler votre client pour lui expliquer ce contretemps.

VOICI QUELQUES ATTITUDES CONCRÈTES POUR RENFORCER LA RELATION DE CONFIANCE

Racontez votre histoireFaites vous connaître par votre clientèle en racontant votre histoire, ainsi que celle de votre entreprise. Vous pouvez dire d’où vous venez, raconter votre parcours professionnel, expliquer ce qui vous a mené à créer votre entre-prise et comment vous y êtes arrivé. Si vous avez un site Internet, affichez vos photos, celles de vos employés et de votre entreprise (photos du magasin, de l’entrepôt, etc.). Vos clients auront vraiment l’impression de vous connaître et seront plus aptes à vous faire confiance.

Donnez à vos clients la chance de s’exprimerC’est connu: parler ça fait du bien! Alors il serait bien d’offrir à vos clients l’occasion d’exprimer leurs plaintes ou leurs commentaires. L’opinion de vos clients est une information précieuse pour votre entreprise.

Répondez rapidement aux e-mails de vos clientsIl est recommandé de répondre à vos clients en moins de 24 heures, car le client, en l’absence de réponses rapides à ses inquiétudes ou ses interroga-tions, ira chercher ailleurs et ne reviendra plus.

Récompensez vos clientsVous pouvez offrir des primes ou des rabais après que le client ait atteint un certain volume d’achat ou bien vous pouvez inciter le client à acheter vos pro-duits en lui donnant un petit cadeau à chaque commande qu’il fera.

Améliorez le traitement des commandesUn processus de traitement des commandes précis et efficace est vrai-ment très important parce qu’un client qui achète chez vous pour la première fois ne reviendra pas si des erreurs évitables se sont glissées dans sa commande.

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AccompAgnement et elAborAtion de projets professionnels pour une meilleure insertion sociAle

AemisL’élection d’un président métis aux USA donne un grand es-poir quant à l’intégration socioprofessionnelle des minorités dans toutes les sphères de la société. Mais cette élection est l’aboutissement d’un long travail de promotion d’une image positive de ces minorités, notamment par le biais de la télévision et du cinéma.Cela a, en effet, facilité une identification à ces minorités et a ainsi permis leur intégration dans toutes les sphères socioprofessionnelles : c’est l’objectif de AEMIS.Nous souhaitons travailler de façon solidaire avec toutes les personnes issues ou non de la diversité qui sont pour l’intégration des minorités dans toutes les sphères socio-professionnelles. Mais pour en arriver là, il faut créer une relation de confiance entre personnes des minorités. Cela se manifeste concrètement par une relation de solidarité entre les personnes issues des minorités. Pour cela, AEMIS met en place le Program’Bellimage :

4 Une base de CV des personnes issues de la diversité consultables sur notre site par les entreprises.4 Des conseils pratiques en lien avec le monde du travail.4 un annuaire des entrepreneurs issus de la diversité.

Pour plus de détails RDV sur www.aemis67.net

AEMIS a été créée en 2004 par Carine YARABO,

35 ans, Française d’origine ivoirienne, psychologue

et formatrice en bilan de compétences.

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INDICATEURS

La bataille !

La bataille mondiale du gaz se jouera, selon les experts, en partie sur la capacité des géants du secteur à maîtriser la technologie et les flux de Gaz naturel liquéfié dans un marché à très forte croissance. La Russie vient ainsi d’inaugurer sa première usine de GNL en Extrême-Orient russe, un projet censé ac-croître son rôle d’exportateur d’énergie dans la région Asie-Pacifique.

Sonatrach, le mastodonte algé-rien et Gazprom, le géant Russe, se livrent, d’ores et déjà, à un affrontement sans merci pour

s’accaparer du marché mondial du GNL. Les investissements des deux géants ga-

ziers pour le GNL sont pharaoniques. D’après l’Agence internationale de l’éner-gie (AIE), la production mondiale de GNL devrait doubler, d’ici à 2015, pour atteindre 400 milliards de mètres cubes. De son côté, le géant pétrolier américain

ExxonMobil a annoncé s’attendre à une hausse de 400% de la demande mondiale de gaz naturel liquéfié (GNL) d’ici à 2030. Tant de facteurs qui attisent les appétits respectifs des géants mondiaux… C’est le cas, notamment, du français Suez après

sa fusion avec Gaz de France. Alors que la Sonatrach annonce une augmentation de 30% de sa production du Gaz naturel liquéfié (GNL), le géant gazier russe, Ga-zprom, prévoit, à son tour, de livrer sur le marché mondial jusqu’à 90 millions de tonnes de GNL, d’ici 2030. Quant à l’augmentation de 30% de la production prévue par la Sonatrach, elle sera atteinte dès la réception des projets de Skikda et d’Arzew. Le projet du complexe de Skikda, dont la mise en service a été fixée à novembre 2011, prévoit la réalisation d’un «méga-train» d’une capacité de production de 4,5 millions de tonnes par an, tandis que celui d’Arzew, dans l’ouest de l’Algérie, qui sera opérationnel en no-vembre 2012 portera sur une capacité de production de 4,7 millions de tonnes par an, relève-t-on dans la revue Sonatrach Aval. Gazprom veut lui asseoir l’hégémo-nie russe sur la production et la commer-cialisation mondiale du GNL, surtout que ce dernier est «le carburant de la pé-riode de transitions de l’après-pétrole », comme l’évoquent plusieurs spécialistes mondiaux. Pour l’exploitation de l’im-mense gisement de Chtokman, qui reste en jachère en mer de Barents et dont le potentiel est estimé à 3 800 milliards de mètres cubes, les Russes projettent de li-vrer ces 90 millions de tonnes de GNL sur le marché mondial dès 2030. Sona-trach a un pas d’avance sur Gazprom car elle projette d’exporter 85 milliards de m3 de gaz naturel en 2010 et 100 mil-liards de m3 à l’horizon 2015, comptant sur ces deux projets d’envergure (Arzew et Skikda) pour la concrétisation de ses ambitions.

Pourquoi la fièvre du GNL ? D’abord, le transport du gaz par bateau séduit les vendeurs qui, avec les exigences futures d’ouverture des marchés, peuvent facile-ment dérouter leur cargaison de gaz d’un port à un autre. Aussi, les méthaniers de nouvelle génération peuvent trans-porter des cargaisons pouvant atteindre 250 000 m3 contre 140 000 pour les

anciens. C’est dans ce sens que l’Algérie envisage d’acquérir de nouveaux métha-niers. Un appel d’offres de partenariat 50/50 ont été lancé en vue de l’acquisi-tion de deux gros navires transporteurs de gaz naturel liquéfié (GNL) au profit de Sonatrach. Ces nouvelles acquisitions s’inscrivent dans le cadre de la stratégie visant l’exportation d’au moins 50% du GNL algérien à bord de navires proprié-tés de Sla onatrach. Ces méthaniers qui viendront s’ajouter à la flotte non-négli-geable déjà existante, vont permettre à

la Sonatrach de satisfaire la demande de GNL exprimée par les pays émergents tels que la Chine et l’Inde, outre celle des marchés traditionnels du Japon, d’Europe et d’Amérique. «Une usine de liquéfaction coûte entre 6 à 10 millions de dollars et 1 000 km de gazoduc exigent un investissement d’un milliard de dollars». Dans cette op-tique, les pouvoirs publics veulent diversi-fier les routes du gaz et renforcer la sécu-rité d’approvisionnement. Surtout que la baisse des coûts de la chaîne GNL incite les industriels à se lancer dans l’aventure.

Il faut rappeler que le GNL est une technologie purement… algé-rienne car l’Algérie en est le pays précurseur. La production de ce gaz liquéfié a commencé dès les années 60. En effet, l’Algérie, avec les quatre grands complexes de GNL: GL4Z (construit à Arzew en 1964), GL1K (à Skikda en 1973), GL1Z et GL2Z (à Bé-

thioua en 1978 et 1981) ainsi que ceux en cours d’achèvement à Skikda et Arzew, est le leader mondial par excellence. D’après les respon-sables de la Sonatrach, la production cumulée de GNL de l’Algérie, entre 1964 et septembre 2008, a dépassé le cap d’un milliard de m3. Les productions cumulées, depuis 1964, de ces complexes de liquéfac-tion de GNL, ont atteint respectivement 83,5 millions m3 pour GL4Z, 218,67 millions m3 pour GL1K, 331,3 millions m3 pour GL1Z et 366,56 millions m3 pour GL2Z. Des travaux de réhabilitation et de mise à ni-veau des complexes ont été effectués entre 1990 et 1997, au niveau de ces complexes, afin de rétablir et d’augmenter de 110% leurs capacités contractuelles, d’améliorer la sécurité des installations et la fiabilité des équipements en vue de maintenir le groupe Sonatrach sur le marché international du GNL, rapporte la revue Aval.

n Par Youcef Maallemi

Managers N°8Juin-Juil-Août 2009

Managers N°8Juin-Juil-Août 200928 29

Le président de la Sonatrach, Mohamed Meziane

Le PDG de Gazprom,

Alexey Miller

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INDICATEURS

COMMERCE INTERNATIONAL

La Chine prend pied en Afrique du nord

Depuis janvier2009, pas moins de 400 milliards d’euros ont été prêtés par les établissements bancaires chinois. Un chiffre qui va au-delà des souhaits formulés par les autorités du Maghreb de voir les crédits atteindre 550 milliards sur l’ensemble de l’année. De quoi doper l’optimisme des dirigeants chinois qui multiplient les déclarations rassurantes.

n Par Youcef Maallemi

Pékin est donc devenu le pre-mier fournisseur commercial de l’Egypte avec 5,810 milliards de dollars, et le troisième ex-

portateur vers l’Algérie avec une valeur de 3,987 milliards de dollars, après la France et l’Italie avec, respectivement, 6,465 milliards de dollars et 4,342 mil-liards de dollars, en 2008. Les exporta-tions chinoises vers l’Algérie ont atteint un taux de 82,66%, comparé à l’année

2007, et représentent plus de 10,18% des importations algériennes. Ingénieurs, techniciens ou ouvriers, ces travailleurs sont environ 35 000 employés chinois sur les chantiers, en Algérie. Ce contin-gent représente 45% des travailleurs étrangers exerçant en Algérie, selon les chiffres rendus publics par le ministère de l’Emploi et de la Solidarité nationale. Ils sont concentrés principalement dans les grandes villes où les chantiers sont

nombreux (habitat, travaux publics…). Au total, l’Algérie a vu l’implantation de grands groupes chinois de BTP, dont le géant public China State Construction & Engineering Corporation (CSCEC). 578 sociétés chinoises ont été recensées en 2008 dont 205 dans le secteur du com-merce. Le plus grand atelier du monde ne cesse de prendre des parts de marché sur le continent africain. Entre 2000 et 2007, le volume des échanges entre l’Algérie et

la Chine a augmenté de 223,7 millions de dollars, passant à 3,443 milliards de dol-lars, selon l’Agence algérienne de promo-tion des exportations. Les exportations chinoises vers l’Algérie ont été de 3 mil-liards de dollars en 2008. L’Algérie exporte vers la Chine pour une valeur de 1,149 milliard de dollars. 1,138 milliard de dollars des exportations algé-riennes sont constituées par les hydro-carbures, soit 99,04% du total des expor-tations. Les importations de véhicules représentent 400 millions de dollars répartis entre les 40 marques chinoises présentes en Algérie. Par ailleurs, pour les analystes, les Chinois sont les vrais vainqueurs du dernier sommet du G20. Le secteur manufacturier chinois est un des bénéficiaires des généreux crédits ac-cordés par les banques chinoises sur les injonctions du gouvernement de Pékin. Les mesures macroéconomiques ont eu des premiers résultats et certains indica-teurs majeurs montrent une reprise de la croissance. Une croissance qui profitera pour l’expansion de la Chine, notamment en Afrique du Nord, région réputée à fort potentiel de consommation. Les investis-seurs chinois se montrent «confiants». Le colossal plan de relance à 465 mil-liards d’euros assurerait donc à Pékin un scénario en «V»: sitôt arrivée au plus bas, l’économie rebondit. La Banque Mondiale prévoit une croissance de 6,5 % pour la Chine en 2009. A ce rythme, les exportations et les investissements seraient repartis à la hausse. Les chiffres des exportations chinoises vers l’Afrique du nord, dont notamment l’Algérie, sont en hausse et les investissements en capi-tal fixe ont, eux, bondi de 26,5% dans le Nord africain. Deux mouvements d’am-pleur qui semblent dénoter un rythme soutenu de l’expansion chinoise. Consé-quence directe de la crise financière in-ternationale, la baisse de la consomma-tion dans les pays occidentaux entraîne une baisse des exportations chinoises. La Chine a encore totalisé 4,84 milliards de dollars d’excédent commercial au titre du mois de février dernier. Le gouver-nement chinois a pris des mesures pour soutenir les entreprises en difficulté face

à ce manque à gagner, notamment par la baisse de la TVA pour toute une série de produits à l’exportation. Les dépenses des investissements chinois sont appe-lées à être doublées sur le continent noir.

L’AFRIQUE EN PREMIÈRE LIGNELes chiffres de l’investissement en capi-tal fixe dans les biens et moyens de pro-duction durables sont appelés à progres-ser. L’impulsion est, notamment, venue du gouvernement chinois qui a accru ses dépenses d’investissements de plus de 40%. Les entreprises publiques ou contrôlées par l’Etat ont suivi: leurs in-vestissements sont en hausse de 35,6% et représentent 448,6 des 1.027,6 milliards de yuans investis au total sur la période. En parallèle, sous la pression du gouver-nement chinois, les banques ont ouvert les vannes du crédit: les prêts bancaires

ont augmenté de 21% en janvier. Ils sont tous destinés à booster les exportations. Et l’Afrique est en première ligne de mire. Les intentions de la Chine sont claires: faire face à la baisse de la consommation en Europe en dopant son marché afri-cain. Au mois de mars, la production in-dustrielle chinoise a repris un rythme de progression dynamique, avec une crois-sance de 8,3% sur un an. L’économie chinoise est en meilleure forme qu’on ne le pensait. Le yuan a été stimulé par les bons indicateurs chinois. La Chine projette un nouveau plan de relance vi-sant à stimuler l’implantation en Afrique du Nord. Ce qui ne veut pas dire que tout aille forcément pour le mieux économi-quement en Chine, le pays ayant besoin d’un taux de croissance de l’ordre de 8% pour pleinement utiliser son immense main d’œuvre.

Managers N°8Juin-Juil-Août 200930

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L’AFRIQUE QUI GAGNE

Parrainé cette année par Olive Lembe Kabila, Pre-mière Dame de la République Démocratique du Congo, ce grand forum d’affaires se tiendra à Kinshasa du 28 novembre au 4 décembre 2009.

Un événement unique en son genre qui est organisé par l’association Africa Femmes Performantes. A Ce 3ème Congrès International de la Femme noire, la gent feminine du continent rendra solennellement hommage à la femme d’origine africaine déportée il y a quatre siècles vers l’Amé-rique, les caraïbes, l’Europe et ailleurs. Il sera créé à cette occasion une plate forme de réalisations concrètes et d’ac-tions entre les femmes du continent et celles des diasporas. Des projets y trouveront des opportunités de réalisation.

Les préjugés, barrières de langues et de cultures, vrais handicaps à la constitution d’une communauté forte, y seront  battus en brèche. Le thème majeur est Ressources, projets & opportunités et les points suivants seront débattus : les actions des femmes du continent et des diasporas en vue de la paix en Afrique, la colla-boration entre les femmes ministres et les femmes chefs d’en-treprise en vue de mobiliser et de rentabiliser les ressources des femmes, les formations, coaching et accompagnement des pro-jets par les partenaires du forum. En outre, une visite des femmes du Nord kivu sera organisée afin que la diaspora touche du doigt les réalités du terrain. Des Palmes de l’Excellence féminine se-ront décernées aux femmes méritantes. Ce sera un encourage-ment pour les femmes africaines extraordinaires et talentueuses qui ont excellé dans leur secteur d’activité et qui participent au développement de l’Afrique. Enfin, une action inédite visant l’insalubrité au Congo sera menée par le gouvernement congo-lais, l’ONG «Cleaning Africa» et Africa Femmes Performantes avant ce Congrès de novembre-décembre 2009.

Contact :[email protected] 1 301 318 2015AFrica Femmes Performantes1812, greenwichwood drive 3220903 Silver spring Maryland Usa

LE CONGRÈS INTERNATIONAL

DE LA FEMME NOIRE

Managers N°8Juin-Juil-Août 2009 33

n Par Badara S. Kéita

Les Africaines Américaines (ici des New-yorkaises) seront bien représen-tées cette année au Congrès international de la Femme Noire à Kinshasa.

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Contact :Mme Grâce LAWANI01 BP 1226 CotonouRépublique du Bé[email protected]

L’Association des Femmes d’affaires et chefs d’en-treprise du Bénin (AFACEB) est une Organisation non gouvernementale à but non lucratif et à voca-tion socio-humanitaire. Elle a été créée le 12 mai

1988 à Cotonou et le nombre de ses adhérentes est évalué à 7 500 femmes d’affaires et femmes entrepreneurs à savoir 250 femmes chefs d’entreprise (Hôtelières, Restauratrices, Entrepreneurs Bâtiment, Architectes, Pharmaciennes, Consultantes, Industrielles), 2 300 femmes entrepreneurs (Coiffeuses, Couturières, Stylistes, Modélistes, Transforma-trices de produits agricoles) et 4 950 femmes revendeuses et

micro-entrepreneurs. Présidée par Grâce Lawani, directrice d’hôtel et femme d’affaires, et dirigée par un bureau national de 14 membres, ses organes de décision sont le Bureau Exécutif et l’Assemblée Générale. L’AFACEB a pour but de rechercher et de promouvoir le développe-ment socio-économique et socio-culturel du Bénin, et ce en collabo-ration avec les femmes opérateurs économiques et chefs d’entreprise de la CEDEAO (Communauté Économique des États de l’Afrique de l’ouest) en particulier et dans le monde en général.  Plus encore, cet organisme se propose de promouvoir la femme bé-ninoise et africaine, de regrouper toutes les femmes d’affaires et chefs d’entreprise dans un creuset, de contribuer à l’épanouissement des femmes à revenu faible, d’œuvrer pour une meilleure intégration de l’entrepreneuriat féminin, de former en vue d’un accès à l’emploi des femmes professionnellement compétentes, d’encourager l’initiative privée par la micro-finance, et de prodiguer des conseils aux femmes d’affaires, chefs d’entreprise et / ou chefs de micro-entreprises.L’AFACEB s’investit dans diverses activités. Depuis sa création, elle fait beaucoup parler d’elle à travers les formations, les séminaires-ate-liers, les œuvres humanitaires, les foires et conférences, tant nationaux qu’internationaux qu’elle organise ou auxquels elle participe.Pour mieux informer les femmes d’affaires, chefs d’entreprise du Bé-nin, d’Afrique et du monde, elle édite « La Contemporaine », un ma-gazine d’analyse économique et politique de la femme.

LES FEMMES CHEFS D’ENTREPRISE DU BÉNIN

L’AFRIQUE QUI GAGNEL’AFRIQUE QUI GAGNE

Le Forum Elit’ de L’African Business Club

Le jeudi 23 avril 2009, plusieurs candidats étudiants, jeunes diplômés, cadres expérimentés, issus des meilleures écoles et universités françaises, avaient rendez-vous avec leur ‘‘destin africain’’ lors du Fo-

rum Elit’ 2009 de l’African Business Club (ABC). Le salon de recrutement du Forum Elit’ est un espace de rencontres où peuvent échanger, tout au long d’une journée, des hommes et des femmes issus de la diaspora, à la recherche d’opportu-nités de carrière dans leur pays d’origine (ou partout ailleurs sur le continent africain), et des entreprises africaines et multinationales implantées sur le continent. Créée en 2003, l’African Business Club est une association d’étudiants et professionnels issus de la diaspora et qui souhaitent à la fois (1) créer un cadre de réflexion sur des problématiques rela-tives au développement sur continent africain, (2) mener un

ensemble d’actions et (3) développer à terme un véritable club d’affaires. Le Forum Elit’, qui en était à sa 4ème édition le 23 avril dernier, rentre bien dans la dimension action du triptyque « Réflexion – Action – Club d’affaires ». C’est dans les locaux de l’Ecole Supérieure de Commerce de Paris (ESCP EAP), qui ont également vu naître l’association, que s’est tenu cet évène-ment annuel. En parallèle du salon de recrutement s’est tenue la conférence annuelle de l’association, qui a portée cette année sur des activités stratégiques pour le développement du conti-nent africain : l’énergie et l’agro-alimentaire. Le Forum Elit’ 2009 a réuni 13 entreprises (malgré le contexte actuel de crise) et plus de 500 participants. L’ABC a su gagner en crédibilité au fil des années et a ainsi su mérité la confiance de plusieurs par-tenaires à l’exemple de la multinationale Orange, partenaire of-ficiel de l’ABC dans le secteur des télécoms. Toujours sur le vo-let de l’action, l’ABC a également initié deux autres projets : un concours d’entrepreunariat pour des porteurs de projets et un projet humanitaire à l’université de Bouaké en Côte d’Ivoire et à Kigali au Rwanda. C’est assez naturellement que le magazine Managers a signé très récemment un partenariat avec l’ABC. En effet, les deux organisations possèdent au moins une valeur commune : le dynamisme. Ce nouveau partenariat correspond également à l’objectif que s’est donné Managers : montrer une Afrique qui gagne. Pour plus d’informations sur l’ABC, vous pouvez visiter son site web (www.africanbusinessclub.org).

n Par Chérifa Badirou

n Par Mouïnath Olabissi

Managers N°8Juin-Juil-Août 2009

Managers N°8Juin-Juil-Août 200934 35

Une membre de l’AFACEB, gérante d’une société

d’importation de textiles voilage et

superwax, au marché Dantokpa de Cotonou.

Mensah Kouam Kamdem, le président en exercice de l’African business club, lors du Forum Elit’.

Aurélie Fouda (debout) et Nadège Hadad (assise), de notre service Publicité et Relations publiques ont représenté, avec grâce, votre magazine au Forum Elit’.

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EN COUVERTURE

WINFREYROGERS

OPRAH

DESIREELa femme la plus riche du monde du show-biz

La secrétaire sociale de la Maison Blanche On ne la présente plus, l’animatrice de télévision

Oprah Winfrey, propriétaire de Harpo produc-tions, est également actrice. Oprah Gail Winfrey, née dans le Mississipi à Kosciusko le 29 janvier 19

54, a été éduquée par sa grand-mère dans une ferme jusqu’à l’âge de 6 ans. C’est là qu’elle apprit à lire, puis de 6 à 13ans, elle vit dans le Milwaukee, avec sa mère qui la maltraite. Elle s’enfuit donc et atterrit dans un foyer social surpeuplé où les assistantes décident de l’envoyer à Nashville chez son père, Vernon Winfrey. Celui-ci l’éduque à la dure et elle dira plus tard que la discipline de son père l’a sauvée et lui a donné

le goût du travail bien fait. Cela lui a permis de donner toujours le meilleur d’elle-même. Elle devient Miss Black Tenessee à 19 ans. Ses débuts à la télévision se font sur une chaîne de Nashville, ensuite sur la Chicago AM tv, elle anime une émission matinale de troisième zone, un programme fort en audimat. En 1986, elle lance et anime «  the Oprah Winfrey show  », un talk-show qui reçoit des personnalités de divers horizons et du monde entier. C’est un programme qui est diffusé dans 112 pays et qui cartonne à telle enseigne que très influente, Oprah peut déterminer le choix de ses téléspectateurs sur quelque sujet que ce soit.   En 2005, lors d’une de ces émissions de télé, elle a offert une voi-ture à 200 personnes du public. Elue en 2006 par Forbes comme étant la 14ème femme la plus riche du monde et la première femme noire milliardaire du monde, elle est parmi les 100 person-nalités les plus influentes de 20ème siècle.   La fondation Oprah Winfrey vient en aide aux enfants déshéri-tés et en janvier 2007, Oprah Winfrey s’est rendue en Afrique du Sud pour ouvrir une école pour jeunes filles financée entièrement par sa fondation, un établissement inauguré aux côtés de Nelson Mandela et destiné à former les futurs cadres sud africains.  Pour la petite anecdote, Oprah pensait qu’elle venait d’Afrique du sud et ayant fait des recherches ADN pour déterminer son origine, elle fut surprise d’apprendre que son ADN est vraisemblablement associé aux peuples kpelle de Guinée et du Libéria, aux Nkoya de Zambie, ou aux Bamilékés du Cameroun.

n Par Abdoulaye Ndiaye Bèye

n Par Daphné Benoît

Discrète et efficace, Desiree Rogers est la la première Afro-Américaine à occuper ce poste de grande ordon-natrice des festivités à la Maison Blanche. Ancienne femme d’affaires redoutable de Chicago de 49 ans, elle

est celle dont le tout Washington recherche la carte de visite afin d’être invité à la Maison Blanche à l’occasion. Chefs d’entreprise, notaires, avocats, hommes et femmes politiques, tout le monde veut être dans ses bonnes grâces, car c’est elle qui gère l’image de marque de la Maison Blanche, devant organiser toutes les ré-ceptions officielles ou informelles offertes à la célèbre adresse du 1600 Pennsylvania avenue par Barack ou Michelle Obama. De-siree Rogers garde la haute main notamment sur le dîner d’ap-parat en l’honneur d’un chef d’Etat étranger ou la traditionnelle course enfantine aux œufs de pâques sur la pelouse sud organisée chaque année pour quelque 5000 familles américaines. L’experte en célébrations en tout genre se trouve rarement à court d’idées dans sa fonction. Elle a une imagination débordante pour la déco, le choix des plats, le fleurissement et l’animation. C’est à elle de gérer les plans de tables et de décider du nom des invités. Ce qui est un grand pouvoir de décision, car quatre millions de per-sonnes aspirent chaque année à figurer sur la liste des invités de la Maison Blanche. Mais l’ambition de la secrétaire sociale du pré-sident est d’ouvrir les festivités présidentielles à monsieur tout le

monde. « Toute l’Amérique doit pouvoir profiter des splendeurs de la Maison Blanche » assure t-elle. Desiree Rogers n’a pas accédé à ce poste par hasard. Loin s’en faut. Elle est une amie de longue date de Michelle Obama. Pourtant, rien ne la prédestinait à ce poste de mondanités. Ancienne élève du prestigieux collège féminin Wellesley, fréquenté dans les années 60 par Hillary Clinton, Desiree Rogers est également diplômée de la Business School de Harvard, dont George Bush lui-même était un pensionnaire. Divorcée du financier milliardaire John Rogers, l’un des plus gros bailleurs de fonds de Barack Obama, mère d’une fille de 18 ans étudiante à l’Université de Yale, cette figure de la haute bourgeoisie noire de Chicago a présidé, entre autre, la lotterie de l’Illinois et le conseil d’administration de plusieurs institu-tions culturelles et du musée d’art moderne de la ville, avant de prendre la direction de Peoples Energy, la compagnie élec-trique de Chicago. Femme glamour et raffinée, aux toilettes soignées, celle sur qui les années n’ont aucune prise fait l’ob-jet d’un blog d’admirateurs, « black socialite » et figurait en 2008 parmi les 75 entrepreneurs noirs influents aux Etats-Unis, selon le classement du magazine «Black Enterprise».

Managers N°8Juin-Juil-Août 2009

Managers N°8Juin-Juil-Août 200936 37

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EN COUVERTURE

BOWMANOBAMAJARRETTMICHELLE

La conseillère senior de Barack Obama

la «Black Jacky Kennedy»

Avocate et femme d’affaires née en Iran, Valerie Jarrett Bow-man est une conseillère très proche de Barack Obama qu’elle connaît de longue date. C’est par sa mère qu’elle

appartient en quelque sorte à la bourgeoisie noire de Chicago : son arrière-grand-père maternel, Robert Robinson Taylor, fut le premier Africain Américain à entrer au M.I.T (Massachusetts Institute of Technology) d’où il sortit diplômé en architecture. Son grand-père maternel Robert Rochon Taylor, fut dans les années quarante président de la Chicago Housing Authority, un organisme public chargé de la politique de logement dans la ville de Chicago. Jarrett est diplômé du Northfield Mount Hermon en 1974, de l’Université de Stanford et de l’Université du Michigan Law School en 1981. Conscients des inégalités régnant dans la société américaine, ses parents l’ont préparée à l’élite en lui di-sant qu’en tant que femme et Noire, elle devra faire face à l’ad-versité, travailler deux fois plus que les autres. A son retour aux États-Unis, la jeune Valerie va à l’école à Chicago, avant d’intégrer à la fin de ses études secondaires l’université de Stanford où elle obtient un bachelor en psychologie. Pendant son enfance et son adolescence, elle voyage beaucoup avec ses parents, au Mexique, en Europe et sur le continent africain. “Elle avait presque fait le tour du monde à 15 ans” a confié sa mère au Chicago Tribune. Après Stanford, elle poursuit des études de droit à l’université du Michigan et retourne travailler à Chicago. Elle se marie en 1983,

Parlant trois langues, l’anglais, le farsi et le français, elle a fait ses débuts dans la politique à Chicago, en 1987 où elle travaillait pour le maire de la ville. Elle a continué à travailler dans le bureau du maire dans les années 1990 où elle embauche en 1991 Michelle Robinson, alors fiancée à Barack Obama. Plus tard, elle mettra tout son réseau de relations locales au service des jeunes ambitions politiques de Barack Obama. Ex directrice générale chez Habitat Company, une société de développement immobilier qu’elle a jointe en 1995, elle a été membre du conseil d’administration de la Bourse de Chicago de 2000 à 2004 puis élue présidente du Conseil d’administration de 2004 à 2007. C’est précisément son entregent ainsi que sa connaissance de l’administration locale qui ont été récompensés. Car, à 52 ans, Valérie Jarrett supervise les services de liaison avec le public à la Maison Blanche. Elle a en charge les relations avec les responsables des États et des municipalités. Plus généralement, cette avocate, experte des questions immobilières qui préoccupent tant les Américains aujourd’hui, hérite à la Maison Blanche du titre de conseiller senior du président Obama.

a une fille prénommée Laura (âgée de 23 ans et actuellement étudiante à la faculté de droit de l’université de Harvard) et commence à travailler comme avocate pour un grand cabinet, se spécialisant dans les affaires immobilières. Mais son mariage avec le Dr William Robert Jarrett (qui est décédé depuis) bat rapidement de l’aile et en 1988, c’est le divorce. Un jour, fra-gilisée par cette expérience, elle se met à pleurer dans son bu-reau. Ex PDG de “The Habitat Company & Co” (poste qu’elle a quitté pour la Maison-Blanche), Valerie Jarrett a aussi été pré-sidente jusqu’en août 2003 de la “Chicago Transit Authority” (CTA), un organisme public chargé des transports dans la ville de Chicago. Elle a été nommée à ce poste par Richard Daley le jour où elle a annoncé qu’elle quittait la mairie, en 1995. Au début des années 2000, la CTA comptait 11 000 employés et avait un budget de 850 millions de dollars.

n Par Ramatoulaye Fousseny

Quand en 1988, Michelle Lavaughn Robinson avait été chargée par son patron de superviser un nouveau venu, un certain Barack

Obama, elle ne s’imaginait pas qu’elle par-tait ainsi à la rencontre de son futur mari et surtout de celui qui fera d’elle la première « First Lady noire». En tout cas de cette première rencontre, un effet s’est produit : «Je l’ai trouvé charmant, drôle, plein d’hu-mour et mignon, sérieux sans trop se prendre la tête», raconte-t-elle. Le jeune avocat lui aus-si n’est pas resté indifférent face à sa supervi-seuse : «La plupart des gens qui rencontrent ma femme concluent très vite qu’elle est remar-quable. Ils ont raison : elle est très intelligente, drôle et absolument charmante. Elle est aussi très belle» écrit Barack Obama dans son der-nier livre «L’audace d’espérer».Le reste c’est le destin qui s’en charge. En 1992, ils se marient. Le couple Obama aura deux filles, Malia Ann en 1999 et Sasha en 2002. Michelle Obama est née le 17 janvier 1964 dans une famille modeste de South Side, un quartier noir de Chicago. Son père, atteint d’une sclérose en plaques, travaillait pour le service des Eaux, sa mère pour une banque. Ils ont eu deux enfants, Graigs Robinson qui est de seize mois l’aîné de Michelle. Quand Craig, son frère aîné, est entré à Princeton, la jeune Michelle s’est dit : «Pourquoi pas moi ? Je suis plus intelli-gente.» «Elle a horreur de perdre», s’amuse son frère. Elle est aussi brillante. Après Princeton, elle a fait son droit à la presti-gieuse université de Harvard, où elle ne s’est jamais vraiment sentie intégrée en tant

qu’étudiante noire. Elle a ensuite rejoint un cabinet d’avocats d’affaires où elle a ren-contré son futur mari. En 1993, la jeune avocate a laissé tomber son gros salaire et contacter le cabinet du maire de Chicago, qui lui a proposé un boulot dès son premier entretien. Elle a introduit Barack dans le milieu politique de l’Illinois. Grâce à elle, il a tissé le réseau qui lui a permis d’être élu au congrès de l’État et au Sénat à Washington. Puis Michelle a aidé son homme à planter ses racines dans la communauté noire de Chicago. Il y a découvert la stabilité qu’il veut assurer à ses propres enfants. Elle ex-plique la raison de son engagement poli-tique auprès de son mari : «La raison pour laquelle j’ai dit oui, explique-t-elle, c’est que je n’en peux plus de cette peur. Je suis fatiguée de vivre dans un pays où toutes les décisions que

nous avons prises ces dix dernières années sont motivées par la peur. Peur de ceux qui ont l’air différents, peur de ceux qui pensent et croient autrement, peur les uns des autres. Je ne veux pas que mes filles grandissent dans un pays et un monde qui a peur.»Depuis, le monde est en train de découvrir à son tour Michelle Obama, une «Jackie Ken-nedy noire». Grande et élégante dans ses robes ajustées, elle fait sensation aux États-Unis, tout comme son mari. Si Michelle Obama n’est pas une First Lady ordinaire, elle ne se voit pas jouer un rôle prééminent à la Maison-Blanche. «Nous parlons de tout», a-t-elle expliqué au magazine Time. «Mais je ne suis pas son conseiller politique. Je suis sa femme.» Pour le moment, Michelle Obama, née Robinson, suscite l’admiration plutôt que l’animosité.

Ils sont jeunes et beaux, ils sont démocrates : comme les Kennedy en leur temps, Barack Obama et sa femme, Michelle, font rêver l’Amérique à de meilleurs lendemains. Portrait d’une Black First Lady à la personnalité af-firmée.

n Par Eugène Yobouet pour Spheremetisse.com

Managers N°8Juin-Juil-Août 2009

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JOHNSONJEMISON

SHEILA CRUMPMAE. C.

La première Africaine Américaine à devenir milliardaire aux États-Unis

La première Africaine Américaine astronaute au monde

n Par Habibatou Guèye

EN COUVERTURE

Sheila Crump Johnson est née en Pennsylvanie en1949. Elle est à la fois femme d’affaires, mu-sicienne, philanthrope et l’une des rares Afri-caines Américaines propriétaires d’une équipe sportive professionnelle. Présidente et direc-

trice associée de la Washington Mystics, une équipe fémi-nine de basket-ball, elle est la fille d’un neurochirurgien qui lui a insufflé son amour de la musique. Son rêve de devenir un violoniste de concert est devenu réalité quand elle rem-porte le concours Orchestra de l’État de l’Illinois. Après son mariage avec Robert Johnson, elle a enseigné la musique à Washington, DC. Le roi Hussein de Jordanie lui remettra un prix spécial pour avoir contribué à la création du pre-mier conservatoire national de musique de ce pays. Co fondatrice en 1980, avec son ex mari, de Black En-tertainment Television (BET), - le premier et le seul réseau câblé de télévision destiné aux Afro-améri-cains- Sheila Crump Johnson, qui a été vice présidente de cette chaîne, y a développé un prime talk show, «Teen Sommet», une tribune de discussion pour les jeunes, autour des thèmes aussi importants que la drogue et le sida. BET sera finalement vendu en 2000 à la compagnie Viacom pour environ 3 milliards de dollars. Le couple Johnson divorce en 2002, après 33 ans de mariage et deux enfants. Depuis lors, Sheila Johnson a fon-dé de nouvelles entreprises, mais son intérêt principal demeure le mécénat orienté vers l’accès des jeunes à l’art et à la culture. Elle a ainsi fait don de millions

de dollars à des organismes de bienfaisance dont le United Negro College Fund, l’International

Center for Missing & Exploited Children ain-si que plusieurs universités. La Fondation

Sheila C. Johnson, finance les études supé-rieures de lycéens de condition modeste. Elle siège au conseil d’administration de plusieurs organisations philanthropiques,

notamment la Parsons The New School for Design et la Fondation Christopher Reeve.

L’histoire d’une femme brillante et exceptionnelle

Mae.C. Jemison est née le 17 octobre 1956 à De-catur au nord de Birmingam en Alabama. Cet Etat étant l’un des bastions de la non intégra-tion des Noirs aux écoles réservées aux Blancs,

la percée de la petite Mae à l’école fut un parcours du com-battant. D’ailleurs, celle-ci raconte souvent cet épisode de sa vie scolaire : «Qu’aimerais-tu faire quand tu seras plus grande ?» lui demanda un jour sa maîtresse de l’école mater-nelle. «Je voudrais devenir une scientifique, les sciences sont ma passion !» dit sans hésitation Mae. «Tu veux dire une nour-rice» lui rétorqua cette maîtresse, qui, au lieu de l’encourager, voulait ainsi lui rappeler la condition modeste des femmes noires de l’époque. Car, malgré l’abolition de la ségrégation le 21 décembre 1956 par la Cour Suprême américaine des USA, le 3 Sep 1957, le Gouverneur Orval Faubus faisait en dépit de la loi, interdire, à Little Rock, par la Garde Nationale, l’entrée d’un lycée blanc à neuf étudiants noirs. Le Président américain fut obligé d’envoyer les troupes fédérales mainte-nir l’ordre. Cependant, les autorités locales préférèrent fer-mer les écoles plutôt que d’y admettre des étudiants noirs. Les échauffourées continuèrent alors longtemps, pendant que le grand leader noir Martin Luther King, était plusieurs fois arrêté puis relâché. A l’âge de 6 ans, Mae fut confronté au cas de l’étudiant noir James Meredith, qui s’est vu refuser l’entrée de L’Université du Mississipi, malgré l’autorisation formelle de la Cour Su-prême le 10 Sept 1962. Le Gouverneur Roos Barnet vint alors en personne lui en interdire l’accès. Après une nuit d’émeute, 15 000 fédéraux seront mobilisés pour assurer la garde de Meredith et l’accompagner au cours dans cette Uni-versité. En dépit des troubles de cette époque, Mae poursuit ses études pour se voir décerner, en 1977, sa licence d’ingénieur chimiste au Stanford University et en même temps aussi la

licence de lettres en art africain et en études afro-américaines.Mae aurait bien pu s’arrêter là, mais tenace, elle se lance alors dans des recherches sur l’art photographique, les arts plastiques et étudie les langues comme le russe, le japonais et même le swa-hili. Puis quelques années plus tard, elle obtient son doctorat de médecine et participe à des missions humanitaires à Cuba avec l’AMSA (American Medical Student Association), avant de partir en 1979, en voyage d’études sur la santé en milieu rural au Kenya, puis en Thaïlande où elle s’occupa de réfugiés Cambodgiens en 1980.Quand la navette Challenger a explosé en vol tuant tous les astro-nautes, le programme spatial américain a été mis en suspens, ce qui aurait pu mettre un terme aux rêves d’espace de Mae. Il n’en a été rien été puisqu’après un premier échec, lors de sa seconde tentative elle fut acceptée à la National Astronautics and Space Administration (NASA), l’un des quinze admis sur près de deux mille candidats. En 1988, elle avait terminé sa formation, et était qualifiée pour voler dans l’espace, en tant que scientifique responsable d’opéra-tions techniques et d’expériences. Au sol, elle s’occupait de logi-ciels informatiques, et des protections thermiques qui empêchent les navettes de brûler lors de leur rentrée dans l’atmosphère ter-restre. Le 12 Septembre 1992, ses rêves d’espace se concrétisèrent. Son premier vol eut lieu à bord de la navette Endeavour qui trans-portait un laboratoire baptisé Spacelab-J et développé au Japon. La mission d’une semaine était la première co-organisée par les Etats-Unis et le Japon. Mae et les six autres membres d’équipage ont testé les effets de l’absence de gravité sur des animaux et des hu-mains. Mae en particulier fut occupée à développer des procédures pour l’expérimentation en vol, la coordination des expériences en vol avec le Research Procedures and Protocol Committee.Elle développa également du matériel, écrivit des ouvrages et créa des prototypes d’expérimentation sur la moelle osseuse.

n Par Mariama Bakary

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ÇA VOUS INTERESSE

La plus grande Unité forestière d’aménagement en Afrique, certifiée FSC, est l’UFA Ngombé au Congo, d’une superficie de 1 218 000 hectares.

Pour la promotion d’une gestion écologique des forêts

Les autorités congolaises ont fait le choix stra-tégique de la préservation des forêts du pays. C’est ainsi que la nouvelle politique fores-tière adoptée et promulguée en 2000 donne

les fruits escomptés. La société Industrie forestière de Ouesso (IFO), installée dans le nord du Congo, a pré-senté officiellement au gouvernement congolais, et au Palais du Parlement de Brazzaville, le 25 mars dernier, le Certificat FSC, le Forest Stewardship Council pour l’Unité Forestière d’aménagement Ngombé. C’est la plus grande superficie de forêts tropicales naturelles à recevoir le certificat FCS pour l’ensemble de ses acti-vités (inventaires, exploitation, transport, transforma-tion, commercialisation, management, sécurité et envi-ronnement social). Le forest Stewardship Council est un organisme d’ac-créditation des organismes de certification sur la base des normes et principes internationaux reconnus et appliqués. Le certificat FSC vise donc la promotion d’une gestion écologique des forêts. Elle est aussi la preuve de bonnes pratiques pour une gestion durable des ressources forestières. Depuis 2002, le Congo a en-gagé un vaste programme d’aménagement de ses forêts en partenariat avec les sociétés forestières et l’appui des partenaires au développement : l’Agence Française de Développement, la GTZ (l’Agence allemande de coo-pération technique) et la WCS (la société canadienne pour la conservation de la faune). Actuellement, ce programme concerne dix-sept concessions forestières couvrant 5 818 454 hectares soit 61% de la superficie totale concédée à l’exploitation forestière. Il s’étendra, à moyen terme, sur les dix millions d’hectares de forêts

de production. Cet exercice de planification des ressources fores-tières consiste au découpage d’une forêt aménagée en séries de pro-duction, de conservation et de développement communautaire, et concilie les aspects économiques, sociaux et écologiques en intégrant les multiples usages et fonctions de la forêt, ainsi que les intérêts pré-sents et futurs de l’État congolais, des entreprises et des populations riveraines. Avec la certification FSC attribuée à la société IFO, deux ans après celle accordée à la Congolaise industrielle de bois (CIB), le Congo vient d’arracher la palme d’or parmi les producteurs de bois tropicaux et devient un laboratoire de l’aménagement durable, comme l’a indiqué le Ministre congolais de l’Economie forestière, Henry Djombo, recevant le Certificat FSC au nom du Gouverne-ment congolais.

n Pages rassemblées par Nicole Sarr

n Propos recueillis par Mouftaou Badarou et Nicole Sarr

ASSOCIATION CŒUR D’IVOIRE

ENVIRONNEMENTCLOTILDE DROGBA

«J’appelle les chefs d’entreprise et les cadres de la diaspora à soutenir mon association...»

L’association Coeur d’Ivoire a organisé un dîner de Gala le 4 avril 2009 à Saint Denis, en banlieue parisienne, sous le thème de la mobilisation contre le sida, le paludisme, la tuber-culose et l’ulcère de Buruli. Sa présidente Clothide Drogba, fait le point de ses activités au Magazine Managers.

On dit qu’en fait votre association a été inspirée par votre fils Didier Drogba qui la finance largement...J ‘apporte un démenti officiel, mon fils ne finance pas Cœur d’Ivoire. Sachant que je tiens beaucoup à l’humanitaire, Didier me soutient, c’est tout. Il a sa propre fon-dation Didier Drogba qui m’apporte de l’aide. Mais, de là à dire qu’il finance tota-lement mon association, je dis non.

Quel type d’aide vous apporte t-il alors, en dehors de son carnet d’adresses ?Didier m’apporte beaucoup d’amour et d’encouragement. Vous savez, le soutienmoral est très essentiel, surtout venant d’un homme de sa stature.

Cœur d’Ivoire est donc la générosité d’une mère de famille à l’égard de ses compatriotes. Quels sont vos moyens d’action, les œuvres accomplies et vos actions futures.Notre association vient d’avoir une exis-tence officielle. Donc, les moyens sont constitués par les cotisations des adhé-rents. A la longue, nous comptons sur les dons de nos sympathisants. Cœur d’Ivoire a un champ d’action large. C’est une idée que nous avons longuement

mûrie. Nous agissions dans la discrétion, mais aujourd’hui nous faisons œuvre utile au grand jour. Quand on aime quelque chose et qu’on a envie de le faire, même avec peu de moyens, on arrive à des prouesses. Concrètement, nous avons organisé un dîner de gala et de récolte de fonds le 4 avril dernier à Saint Denis, en banlieue parisienne. Nous avons ainsi profité pour porter notre association sur les fonts baptismaux. Les 42 000 euros récoltés au cours de cette soirée seront af-fectés aux nécessiteux et un compte ren-du détaillé adressé à tous les donateurs. Nous impliquons également des mamans de footballeurs africains célèbres dans nos actions, en visitant des orphelinats afin d’aider les enfants démunis d’Abi-djan et de Bingerville. Concrètement, lors d’un autre dîner de gala organisé à Abidjan, nous avons pu récolté des fonds et du matériel médical pour le Centre San Padre d’Abidjan, un centre de soins qui abritait 200 enfants pensionnaires atteints de l’ulcère de Buruli. Malheureu-sement, le centre est aujourd’hui fermé.

Nous avons déjà acheté un terrain à Abi-djan afin d’y bâtir un centre de soins et de formation pour les malades de l’ulcère de Buruli. Nous leur y apprendrons des mé-tiers de proximité tels que la couture, le bricolage, la plomberie. Il faut noter que Cœur d’Ivoire est relayé dans ses actions par Hope Finance qui dispose d’un ré-seau de médecins dans des pays africains. Nous ambitionnons également d’organi-ser des matchs de gala en Afrique afin de récolter des fonds, avec la participation de Zidane et de Claude Makélélé. Enfin, nous projetons d’ouvrir des représenta-tions à court terme au Mali et au Gabon.Je lance un appel aux chefs d’entreprise, aux cadres de la diaspora qui constituent le lectorat cible de Managers. Je les invite à soutenir Cœur d’Ivoire dans ses actions humanitaires en Afrique.

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Le ministre Henry Djombo recevant à Brazzaville la Certification FSC au nom du gouvernement congolais.

Didier Drogba, au milieu de quelques participants à un dîner de gala et de récolte de fonds.

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NE VOUS FAITES

PAS ARNAQUER !

VOYAGER MALIN

EN AVION

ÇA VOUS INTERESSE

LE PRIX DES BILLETS D’AVION

Savez-vous déchiffrer le prix de vos billets d’avion ? Quel taux de TVA a-t-on appliqué ? Y a-t-on inclus la taxe d’aéroport ou de solidarité ? Voici comment y voir clair.

La règle de la liberté des prix, en vogue depuis le 1er jan-vier 1987 en France et en Afrique francophone, est parfois le prétexte à l’inflation du prix des billets d’avion. Pour-tant le Code de la consommation met à la charge du ven-deur une obligation d’information assez large concernant les composantes du bien vendu ou des prestations de ser-vices fournies, notamment à propos des prix.Selon l’arrêté du 3 décembre 1987 «  relatif à l’informa-tion du consommateur en matière de prix  », le vendeur doit également afficher de manière visible et lisible, le prix des produits ou services, disponibles à la vente et propo-sés aux consommateurs, exprimé toutes taxes comprises. La publicité comportant un prix doit donc permettre au consommateur de calculer simplement le coût du service vendu. En résumé, le prix vanté au consommateur doit être clairement exprimé et ne doit pas lui imposer une « gymnastique intellectuelle » pour parvenir au montant réel TTC qu’il lui faudra régler pour la prestation vendue.Les agences de voyages et les tours-opérateurs bénéfi-cient d’un régime spécifique en matière d’affichage des prix puisque la grande diversité de leurs prestations de services ne leur permet pas d’établir une affiche parfaite-ment visible par la clientèle. Il leur est permis de rempla-cer l’affichage par une brochure complète mise à la libre disposition du public. Quant à la vente de voyages, en ligne, le prix des prestations doit être indiqué de façon précise au consommateur avant la conclusion du contrat

ainsi que le montant des frais de livraison.Ce mode de communication sur les prix est toutefois un frein à la communication des tarifs TTC. En effet, les bro-chures ou catalogues devant être édités à l’avance, les voya-gistes ne peuvent pas y intégrer certains éléments variables du prix. Certains voyagistes ou compagnies aériennes avant-gardistes ont d’ores et déjà relevé le défi d’afficher des prix toutes taxes comprises. Ils estiment, certainement à raison, que la transparence tarifaire permet de gagner la confiance du client et qu’elle représente un argument de vente supplémentaire. L’affichage hors taxe nuit certaine-ment à l’image des voyagistes et le spectre de la publicité trompeuse n’est pas loin.D’autres ont déjà imaginé des brochures sans prix et une information complète et sans cesse actualisée en agence ou sur leur site Internet. Sans doute, l’avenir d’une profession qui bouge et s’adapte sans cesse. Cependant, l’exigence des prix TTC, ne doit pas se révéler néfaste pour les consom-mateurs. Les compagnies aériennes ne doivent pas dissi-muler une augmentation des prix par l’intégration préa-lable d’une future hausse du carburant ou des taxes.

n Par Béchir Dahhak

Voici quelques astuces pour ne pas voyager coincé entre des passagers bavards ou à côté des toilettes.

Les compagnies aériennes jouent vraiment de la malice en période estivale ! Parfois, les avions sont surchargés, les rangées entre

sièges resserrées. Quand les compagnies aériennes veulent rentabiliser les vols, elles s’y mettent à fond, causant bien de désagréments aux passagers. Ainsi, vous pouvez vous retrouver coincé sur un siège à côté des toilettes. Vous devez alors subir les allées et venues incessantes des autres passagers, sans compter le fait que le dos-sier d’un tel siège ne peut être rabattu. Quel inconfort de voyager dans cette pos-ture pendant six à dix heures ! Le supplice peut être le même, si vous vous retrouvez coincé entre deux parfaits inconnus qui confondent l’espace confiné d’un avion avec le bistrot de leur quartier.Alors que faire ?Sachez que vous pouvez choisir votre place au moment de l’enregistrement, même en dernière minute au comptoir. Mais demandez-le gentiment à l’hô-tesse, avec un sourire Colgate ! Même si on vous a attribué une mauvaise place à

l’enregistrement, vous pouvez faire modi-fier votre siège en arrivant très tôt à l’aé-roport. C’est le bon principe du premier arrivé, premier servi. Puisque les guichets d’enregistrement ouvrent trois heures à l’avance, vous prétexterez par exemple d’un souci de santé pour changer de siège.. Mais là encore, vous n’auriez que les places encore disponibles. On ne vous attribuera pas un siège réservé à l’avance, à l’agence ou en ligne. La réservation est toujours gratuite, sauf pour les billets pro-motionnels, ou sur les compagnies « low cost » dont les sièges ne sont même pas numérotés. Pour ces vols, mieux vaut être le premier dans la file en salle d’embar-quement.Autre astuce : repérer sur Internet la configuration de l’avion à bord duquel vous allez voyager. Quoi qu’il en soit, si vous êtes de grande taille, vous voya-geriez plus confortablement en tête de rangée par exemple, vous pourriez ainsi allonger les jambes dans l’allée. Les sor-ties de secours offrent également des es-paces plus larges, et vous pourriez sortir

rapidement de l’avion en cas de pépin. Mais, pour y être installé, le passager doit obligatoirement être mobile, avoir 16 ans au moins et parler la langue de la compa-gnie; l’objectif étant qu’il comprenne les consignes d’évacuation, et qu’il puisse as-sister l’équipage au besoin.Dans un avion, mieux vaut également évi-ter la proximité de la cabine de stockage des repas. L’odeur, le bruit et les allers et venues des hôtesses vous indisposeront à coup sûr. Selon les appareils, cette cabine est située au centre de l’avion ou tout au fond. Si vous voyagez en couple ou en famille, il faudra s’enregistrer ensemble afin que les hôtesses prennent en compte la tota-lité des membres de la famille pour re-grouper les sièges voire bloquer toute une rangée. Les familles avec bébés se verront d’emblée proposer la première rangée de chaque zone; celle-ci disposant d’un masque à oxygène supplémentaire pour le berceau. Pour les groupes, les billets ayant été généralement achetés ensemble, les compagnies leur attribuent la plupart du temps des sièges à l’avance. Ce qui évite la dispersion dans l’appareil.Enfin, n’hésitez pas à faire jouer la cour-toisie en vous mettant d’accord avec d’autres passagers pour échanger les places qui vous intéressent.

n Par Oumar Lô

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ÇA VOUS INTERESSE

PERTE DE BAGAGES

VOS DROITS FACE AUX

COMPAGNIES AERIENNES

SUR LES PLAGES,

Selon les statistiques communiquées par l’AEA (Association of European Air-lines), le nombre de bagages égarés par les compagnies aériennes européennes

est en constante hausse. Entre 2004 et 2007, leur nombre a en effet aug-menté de 21,2%, alors que le nombre de passa-gers transportés a connu une hausse de 17,4%.Toujours en 2007, et cette fois au niveau mon-dial, on estimait à 42 millions le nombre de ba-gages égarés, soit en moyenne 80 par minute !

Le droit applicableDeux régimes coexistent :◊ La Convention de Montréal du 28 mai 1999, applicable aux vols entre deux États qui l’ont ratifiée et tous les vols des compagnies commu-nautaires, quelle que soit la destination, y com-pris les vols intérieurs des États de l’Union euro-péenne (règlement communautaire 889/2002).◊ La Convention de Varsovie du 12 octobre 1929 et ses protocoles additionnels, applicables aux vols entre deux États qui n’ont pas ratifié la Convention de Montréal, ou des vols entre un État l’ayant ratifiée et un autre État ne l’ayant pas ratifiée, quelle que soit la nationalité de la com-pagnie.La convention applicable au vol est spé-cifiée sur le billet d’avion.Leurs dispositions ne concernent que les ba-gages transportés en soute : le passager est res-ponsable de ses bagages transportés en cabine, sauf à démontrer que la compagnie a commis une faute inexcusable (chute du compartiment bagages du fait du personnel naviguant par exemple). En cas de perte, comment réagir ?Il est essentiel de déclarer immédiatement la perte de bagages auprès du « service bagages » de la compagnie aérienne, ou à défaut, de celui de l’aéroport, afin de remplir un imprimé spécial qui permettra d’entreprendre les recherches et servira à la réclamation auprès de la compagnie. Certaines compagnies aériennes invoquent en effet le défaut de déclaration de perte de bagages en aéroport pour s’exonérer de toute responsa-bilité.

Il est également indispensable de conserver son billet, sa carte d’embarquement et ses étiquettes bagages à code-barres, ainsi que tous les justifi-catifs de la valeur des bagages et de leur contenu, ainsi que ceux des éventuels achats de première nécessité occasionnés par cette perte, ceci afin d’établir l’existence et le montant du préjudice.Dans quel délai agir ? En cas de détérioration de bagages enregistrés le passager doit formuler sa plainte au plus 7 jours après restitution des bagages.En cas de retard dans l’acheminement, la plainte doit être formulée au plus 21 jours à dater du jour où le bagage aurait du être remis à dispo-sition. Après cette période, la réclamation contre le transporteur, sauf fraude de ce dernier, devient irrecevable.En outre, toute action en justice contre le trans-porteur doit être intentée dans les 2 ans à comp-ter de l’arrivée à destination de l’avion.L’indemnisation par le transporteur Selon les deux conventions, le transporteur est responsable des bagages des passagers à compter de leur prise en charge, c’est-à-dire dès leur enre-gistrement, jusqu’à leur restitution.Pour les vols soumis à la Convention de Var-sovie, l’indemnisation est d’environ 20 € par kilo de bagage (17 DTS, « droits de tirage spé-ciaux »).Pour les vols soumis à la Convention de Mon-tréal, l’indemnisation est limitée, sans considé-ration de poids, au plafond d’environ 1 200 € par bagage (1 000 DTS).En fonction de la valeur des bagages, il peut être utile de faire une «déclaration spéciale d’inté-rêt», c’est-à-dire une déclaration de valeur lors de l’enregistrement qui permettra, moyennant surtaxe, d’augmenter le plafond de responsabi-lité.A ce stade amiable, le montant du dédomma-gement sera proposé par le transporteur, par-fois à la valeur du neuf décotée d’un coefficient d’usure.Le contentieux En cas de refus d’indemnisation, vous pouvez, dans un premier temps, vous adresser à la Di-

rection Générale de l’Aviation Civile (DGAC), sous-direction de la concurrence, de la facili-tation et des clients du transport aérien, 50 rue Henry-Farman 75720 Paris cedex 15, ou faire votre réclamation en ligne  : HYPERLINK «http://www.aviation-civile.gouv.fr/TAWe-bApp/fr/niveau1/page1.jsp»http://www.aviation-civile.gouv.fr/TAWebApp/fr/niveau1/page1.jspSi vous n’obtenez pas satisfaction, ou si vous sou-haitez refuser le forfait de remboursement pro-posé par la compagnie pour réclamer une somme calculée sur votre préjudice réel, il sera nécessaire de recourir à la procédure judiciaire, dans le délai de 2 ans à compter de l’arrivée à destination de l’avion, ou du jour où l’avion aurait du arriver à destination, ou de l’arrêt du transport. Mais at-tention : en cas de refus du forfait, vous devrez être en mesure de prouver que la compagnie a commis une faute inexcusable (par exemple : vos bagages ont été laissés sans surveillance dans l’aé-roport après leur enregistrement).Le tribunal compétent sera le tribunal d’instance du ressort du siège de la compagnie aérienne ou de l’établissement ayant vendu le billet. Les assurances complémentaires Il peut être intéressant de souscrire une «  as-surance bagages  » complémentaire, qui vous garantira notamment contre la perte, le vol et la détérioration des bagages durant tout le trans-port. Vous avez peut-être également souscrit, en achetant votre voyage à une agence, une assu-rance pour garantir les risques d’annulation, qui comporte souvent une garantie bagages. Si vous êtes déjà assuré, passez en revue les dif-férentes garanties dont vous pouvez bénéficier. Si vous avez réglé votre billet d’avion par carte bancaire, vous pouvez éventuellement, selon le type de carte utilisée, obtenir un remboursement forfaitaire pour la perte ou la détérioration de vos bagages ou pour un retard d’acheminement.Enfin, des garanties spécifiques peuvent être souscrites pour le transport de certains objets de valeur comme le matériel vidéo, photo et infor-matique. Leur coût dépend du montant du capi-tal assuré et de la durée du voyage.

Me Roland Dana, Avocat au Barreau de Paris

Le soleil est un plaisir. Il dope le moral et favorise la fabrication de vi-tamine D. Mais, quelques minutes par jour suffisent à profiter de ses bienfaits. Au delà, il peut provoquer de graves dommages pour les yeux (cataracte, atteintes de la rétine), un vieillissement prématuré (rides, tâches brunes) et des cancers de la peau.

n Par Régina Otandault

ATTENTION A L’INSOLATION

Le danger vient des rayons ultravio-lets (UV) émis par le soleil. A forte dose, lors d’expositions brutales ou ré-pétées, la peau ne peut pas se défendre contre les dégâts qu’ils causent. C’est ainsi que se développent la plupart des cancers de la peau, dont le plus grave est le mélanome.Détecté trop tard, le mélanome est sou-vent mortel, car il s’étend rapidement à d’autres parties du corps (diffusion de métastases) et les traitements exis-tants sont alors peu efficaces. Protéger sa peau du soleil est donc indispensable pour ne pas mettre sa vie en danger.

Contrairement aux idées reçues...

w La crème solaire ne suffit pas à protéger votre peau du soleil. Même les produits solaires les plus efficaces ne filtrent pas tota-lement les UV : l’écran total n’existe pas.w Le danger ne vient pas uniquement des coups de soleil. Nous sommes exposés à deux types de rayon UV : les UV B et les UV A, qui n’ont pas d’effet visible immédiat mais pénètrent la peau en profondeur. Les UV A comme les UV B augmentent le risque de cancer de la peau.w Le risque n’est pas lié à la sensation de chaleur mais à l’inten-sité des rayons UV. Méfiez-vous de fausses impressions de sécu-rité lorsqu’il fait plus frais, sous un ciel nuageux, avec du vent ou après une baignade. C’est l’index UV qui mesure l’intensité des rayons solaires : plus il est élevé (sur une échelle de 1à 9), plus il est nécessaire de se protéger.

Prenez les bonnes habitudes

Soleil : mode d’emploiEvitez le soleil de 12h à 16h : c’est au milieu de la journée (entre 12h et 16h) que les rayons ultraviolets (UV) émis par le soleil sont les plus intenses.Lorsque le soleil est haut dans le ciel et que votre ombre est plus courte que vous, c’est le signe qu’il faut se mettre à l’abri.Pour toutes vos activités de plein air, ayez le réflexe de recher-cher les endroits ombragés. A la plage, le parasol est utile mais il ne vous protège pas entièrement, du fait de la réverbération des rayons du soleil sur le sable.Conservez le plus souvent possible des vêtements légers. Ils fil-trent bien les rayons UV et constituent la meilleure protection contre le soleil. Mettez un chapeau à bords assez larges pour protéger les yeux, le visage et le cou. Portez des lunettes de soleil avec filtre anti-UV et montures enveloppantes.Appliquez une couche suffisante de crème solaire sur toutes les parties du corps non couvertes par les vêtements. Choisissez un produit actif à la fois vis-à-vis des UV B et des UV A. Privilégiez les indices de protection élevés (FPS 30 minimum). Renouvelez l’ap-plication de la crème toutes les 2 heures environ, car l’efficacité diminue avec la transpiration, les baignades, l’activité physique et l’intensité solaire.Les enfants et les adolescents sont les plus fragiles. Jusqu’à la puberté, leur peau n’est pas armée pour se défendre contre les rayons UV. Les conseils précédents sont impératifs pour les enfants et les adolescents. Quant aux bébés, il ne faut pas les exposer du tout.

* Le soleil ne brille pas seulement à la plage ! Pensez à vous protéger dans toutes vos activités extérieures : jardinage, sport, pique-nique, randonnée, visite touristique...En résumé, vous devez : - faire attention au soleil dès les week ends du printemps, car les rayons solaires sont déjà très forts;- éviter d’aller à la plage entre 12h et 16h, car même protégé(e), le soleil peut vous brûler;- vous tartiner de crème solaire à la plage, et n’enlever votre tee-shirt que pour aller vous baigner;- renouveler l’application de votre crème solaire toutes les 2 heures environ, si vous nagez ou trans-pirez;- protéger systématiquement les enfants, qu’ils soient à la plage ou jouent dehors.

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ÇA VOUS INTERESSE

LA DESTINATION BENIN LA DESTINATION MALI

Le Bénin est réputé pour son hospitalité, et pourtant les touristes n’y affluent pas. Voici le constat des lieux.

Berceau historique d’une des civilisations africaines les plus importantes, le Mali détient d’importants atouts his-toriques et culturels tels que la ville mythique de Tom-bouctou et les grands fleuves Niger et Sénégal. Le po-tentiel touristique malien se concentre autour de quatre pôles : Bamako, le plateau Dogon, la boucle du Niger et le Nord du Mali. Les revenus du tourisme représentent environ 3% du PIB. Revue de détail avec le premier acteur du tourisme malien.

n Par Soulia Tidjani

n Par Moussa Kaffo

Le Bénin est un pays de paix, de démocratie et de culture mais la période marxiste n’a pas favorisé le décollage touristique. Depuis l’avènement de la dé-mocratie, on a remarqué la volonté politique des dif-

férents gouvernements- et surtout celle des actuels pouvoirs publics- de promouvoir le développement touristique. Car, ce pays a d’énormes potentialités culturelles et touristiques à sa-voir : la cité lacustre de Ganvié, le parc animalier de la Pend-jari qui regorge beaucoup d’espèces animales; les palais royaux d’Abomey et de Porto Novo, vestiges d’anciennes civilisations; la ville historique de Ouidah avec ses sites touristiques; les villes de Parakou et de Natitingou qui ont la particularité d’organiser des festivités somptueuses comme la fête de la Ganhi. A Porto-Novo par exemple, vous pouvez visiter le Centre Songhaï, les marchés Odjalan et Ahouangbo, les musées ethnographique et da Siva ainsi que le Palais Honmè qui retrace la royauté afri-caine depuis la deuxième moitié du 19è siècle à la première moitié du 20è siècle. Le Bénin est connu pour sa riche diversité de plus de vingt différents groupes socio-culturels ayant chacun son histoire, sa langue et ses traditions.Les monuments historiques font la fierté du Bénin et le parc de la Pendjari est l’une des belles réserves naturelles d’Afrique francophone. Les possibilités d’évasion sont donc nombreuses dans ce pays de 112 600 Km2. Tourisme safari ou balnéaire, éco-tourisme, les offres sont légion. Sans compter le sens de l’hospitalité notoire des Béninois. Les hôtels de standing inter-national comme Novotel Orisha et Marina à Cotonou, l’hôtel Beaurivage de Porto-Novo et de nombreux autres hôtels dans les deux villes principales comme dans les villes de l’intérieur, ainsi que de nombreuses auberges proposent le gîte et le cou-vert aux touristes. Avec 163 000 touristes en 2000, le Bénin est la cinquième destination touristique de l’Afrique de l’Ouest. Doté d’un riche patrimoine culturel, d’une situation politique stable, ce pays n’a pas de problème d’insécurité majeur. Le projet de développement touristique intitulé « La Route des Pêches » devrait contribuer à l’afflux des touristes. Ce projet, qui engendra 9 000 emplois directs, constitue l’aménagement de 32 kilomètres de côtes en cité touristique dotée de 2 000 chambres, de centres commerciaux et de villages vacances.

Ndiaye Mbaye, ministre malien de l’artisanat et du tourisme

« Nous voulons faire du Mali la première destination

ouest-africaine d’ici à 2012... »

Pourquoi un touriste viendrait-il au Mali plutôt que dans un autre pays africain ?Le Mali est un exemple pour l’Afrique. Quand on fait le bilan du président Ama-dou Toumani Touré de 2002 à nos jours, on se rend compte que le Mali a amorcé son décollage économique. Ce pays est en pleine expansion. Sur le plan touristique, le Mali a fait un bond qualitatif. Avant 2002, le tourisme était presque inexis-tant, en sorte la dernière roue de la car-rosse pour le gouvernement de l’époque. De 94 000, nous sommes passés à plus de 250 000 touristes aujourd’hui. En infras-tructures hôtelières, nous sommes passés de 137 à 577 hôtels. Bamako devenu une grande capitale ouest-africaine en infras-tructures hôtelières reçoit de nombreux congrès et forums d’affaires. Après l’or et le coton, le tourisme est le 3ème poste

d’exportation du Mali. Notre pays qui est devenu la 2ème destination en Afrique de l’ouest, après le Sénégal, compte être la 1ère destination en 2012, car nous avons investi plus de 130 milliards de F CFA de 2002 à nos jours. Le tourisme a apporté plus de 100 milliards à l’écono-mie du Mali, parce que le pays attire de nombreux touristes fascinés par notre patrimoine culturel. Héritiers de grands empires, nous avons une bonne gouver-nance et la stabilité politique propice à l’arrivée en masse de touristes.

La diaspora malienne, très dyna-mique, envoie beaucoup d’argent au pays. Avez-vous réussi à capter une partie de ce flux financier pour déve-lopper davantage le tourisme ?Excellente question. L’un des hôtels les plus grands et modernes de Bamako, Le

Radisson, a été financé par un Malien de la diaspora, qui réside en Côte d’Ivoire. La diaspora malienne investit beaucoup au Mali, mais des efforts restent à faire afin de diriger une partie de ce flux finan-cier vers le développement du tourisme. Vous savez que ce flux financier est l’équi-valent de toutes les aides que la Mali re-çoit de ses partenaires internationaux. Et le ministère de l’Intégration et des Ma-liens de l’Extérieur s’attèle à capter et à canaliser cette manne financière vers nos besoins en développement touristique.

Qui dit afflux de touristes dit probabi-lité de pratiques sexuelles déviation-nistes. Quelles dispositions le Mali a-t-il pris pour lutter, par exemple, contre les pédophiles ?Le Mali ne connaît pas ce problème.

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En haut, la Porte du non retour à Ouidah, grand attrait tourristique du Bénin et la cité lacustre de Ganvié, souvent vantée comme étant la Venise africaine par les tours opérateurs.

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ÇA VOUS INTERESSE

D’autres pays ont développé le tourisme balnéaire et de loisirs. Nous, nous déve-loppons plutôt le tourisme culturel au Mali en mettant en exergue le dépayse-ment et l’aventure. Quand vous venez au Mali, on vous fait visiter Ségou, l’an-cienne capitale du royaume bambara,

Djenné, Tombouctou, le pays Dogon et Gao. Et ce créneau marche bien. En 2000, moins de 40 tours operators commercia-lisaient la destination Mali. 60 le font au-jourd’hui. C’est tout dire.

Est-ce que le Mali essaie de capter une partie du tourisme intra africain ?Bien sûr. C’est pourquoi nous partici-pons à des manifestations au Burkina, au Sénégal, au Niger, en Guinée et en Côte d’Ivoire. Les Africains représentent 40 à 50% des touristes visitant le Mali. Et nous faisons tout pour en attirer davantage. A partir de ce mois de juin, l’aéroport de Bamako subira des travaux d’extension et de modernisation pour accueillir plus d’un million de passagers par an.

Quid de la sécurité des touristes au nord du Mali ?C’est vrai que tourisme ne rime pas avec insécurité. Le Mali est un pays démocra-tique, de bonne gouvernance, ouvert et tolérant. La rébellion au nord du pays est l’œuvre de trafiquants de drogue soucieux d’opérer en toute quiétude. Aujourd’hui, on peut dire que cette ré-bellion a vécu. De toute façon, elle n’a jamais eu d’impact négatif sur l’afflux des touristes au Mali.

D’autres pays ont Développé le tourisme balnéaire et De loisirs. nous, nous Développons plutôt le tourisme culturel au mali en mettant en exergue le Dépayse-

ment et l’aventure.

KANTÉOUSMANE

chargé de la communication au ministère malien de l’artisanat et du tourisme

Quels sont les efforts de votre minis-tère pour intéresser les Maliens de l’Extérieur au développement du tou-risme dans leur pays ?Nous passons surtout par l’événementiel. C’est par exemple la fête du Mali à Paris où des artisans venant du Mali viennent exposer leurs œuvres à Paris. C’est déjà les Maliens de la diaspora en France qui fréquentent cette foire pour acheter des produits de chez eux. Ce faisant, ils em-mènent avec eux leurs collègues et amis français, ce qui dope la vente des produits artisanaux. La fête de l’artisanat est ainsi un vecteur de promotion touristique.

Peut-on quantifier les investissements de ces compatriotes dans le tourisme au Mali ?Beaucoup de Maliens de la diaspora ont surtout investi dans l’immobilier au pays. Il y en a très peu qui construisent des hô-tels ou investissent dans l’organisation des circuits touristiques. L’engouement, c’est surtout au niveau des populations locales. Au pays Dogon par exemple, de nombreux jeunes ont embrassé le métier de guide touristique. Les Maliens de l’Ex-térieur n’investissent dans le tourisme qu’une fois leur retour au pays effectué.

Concrètement, comment l’État malien peut-il les encourager à investir davan-tage dans le tourisme ?Par le biais d’événements de sensibili-sation comme celui du 4ème Forum in-ternational de tourisme solidaire qui se tiendra en octobre prochain à Bamako. Concrètement, nous allons sensibiliser les gens sur le fait que le tourisme peut

contribuer au développement d’un vil-lage ou d’une ville. La 3ème édition or-ganisée au Mali du 20 au 22 octobre 2008 a montré le grand engouement de la dias-pora pour ce thème. L’autre événement est le Salon international du tourisme de Bamako (SITOUR) dont la 2ème édi-tion se tiendra au mois d’octobre de cette année. La 1ère édition est allée au delà de nos espérances. Elle a enregistré 400 ex-posants sur 70 stands et près de 20 000 visiteurs à Bamako dont sept ministres de la Sous-Région ouest-africaine et cinq ambassadeurs.

Votre santé

CONSEILS POUR ARRÊTER DE FUMER SANS (TROP) GROSSIR3

L’arrêt du tabac n’est pas forcément synonyme de kilos en plus !

Trois recommandations des médecins pour éviter la prise de poids :

1. NE PAS ENTAMER DE RE-GIME AU MOMENT OU VOUS ARRETEZ, afin d’éviter une double contrainte.

2. EVITEZ AUSSI LE GRIGNO-TAGE, notamment des produits caloriques (chocolat, pâtisseries, cacahuètes...) et si vous craquez, optez

Savez-vous que certains fruits et légumes sont particulièrement riches en compo-sés antioxydants ? Ces petites particules aident l’organisme à lutter contre les radicaux libres, substances nocives qui peuvent endommager nos cellules, pro-voquer le vieillissement de la peau et l’ap-parition de certaines maladies. Pour faire le plein d’antioxydants, buvez beaucoup de thé vert, croquez des grenades, des fruits rouges et des légumes secs.

Si on a tous les mains moites en cas d’émotion forte ou d’angoisse, certains en souffrent en permanence. C’est ce que l’on appelle scientifiquement l’hy-perhidrose palmaire. Pour lutter contre cette transpiration excessive, la première solution (à valider par un dermatologue) est d’appliquer tous les deux ou trois jours un antitranspirant (crème, lotion, gel...). Autre traitement : la ionophorèse. Elle consiste à plonger les mains dans un bac d’eau traversé par un courant élec-trique. Cette technique de référence qui se déroule chez le médecin en plusieurs séances, peut supprimer l’hypersudation pendant des périodes assez longues.

Se tonifier en toute discrétion derrière son bureau ou lors d’une réunion un peu soporifique. C’est possible...On commence par se sentir droit pour muscler le dos. Puis, pour faire travailler le postérieur, on contracte les fessiers en comptant jusqu’à huit et ce, plusieurs fois par jour. Idem pour avoir des abdos en bé-ton : contracter vos muscles pendant cinq secondes en respirant, puis relâchez. Si vous avez plus de place, écrivez des lettres de votre prénom avec vos pieds joints. Ce petit programme quotidien vous relaxera tout en participant à votre renforcement musculaire. Allez hop, au boulot !

LES ALIMENTS ANTIOXYDANTS

POUR EN FINIR AVEC LES MAINS MOITES

SE MUSCLER AU BUREAU

plutôt pour les aliments de basses calories.3. REPRENEZ UNE ACTIVITE PHYSIQUE, même modérée, pour augmenter les dépenses caloriques et évacuer le stress...Parce que chaque fumeur est unique, il est recommandé de consulter un mé-decin ou un spécialiste qui vous aidera à choisir la méthode de sevrage la plus adaptée.

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ÇA VOUS INTERESSE

CES HOMMES QUI FONT CRAQUER

TOUTES LES FEMMESLe sex-appeal, ça ne s’apprend pas en cours du soir, on l’a ou on ne l’a pas. Pas forcément beaux, mais terriblement craquants, les sexy boys ont ce petit truc en plus, ce charme indéfinissable, ce magnétisme im-parable qui transforment les femmes en petites choses toutes molles et palpitantes de désir. Voici de A à Z, tout ce qui fait un mec sexy.

n Par Florence Roman

A comme Authenticité

Chez le sexy boy, rien n’est trafiqué, toutes les pièces sont garanties d’origine et

100% naturelles. S’il est musclé, ce n’est pas parce qu’il soulève la fonte dans une

salle de gym, c’est parce qu’il est bricoleur ou parce qu’il est bâti comme ça. Le

sexy boy n’a pas besoin de rouler des mécaniques pour prouver qu’il est un dur. En

fait, il se fiche carrément de plaire et c’est ce qui le rend irrésistible. Comme l’acteur

Wesley Snipes ou le chanteur Chris Brown, ami de Rihanna. Pour plaire, ces mecs

n’ont aucun effort à faire. Au contraire, rien n’est plus tue-l’amour qu’un Jules,

gravure de mode, dont le brushing impeccable trahit les heures passées à s’admirer

dans sa glace...

B comme Biceps Ce n’est pas la condition sine qua non pour être sexy mais ça aide, disons que ça donne un peu d’épaisseur au bonhomme. Mais, attention ! La musculature hyper-trophiée style bête à concours sous stéroïdes, ça ne nous fait pas rêver nous les femmes, ça aurait plutôt tendance à nous faire pouffer. Stallone et Schwazenegger sont too much et presque monstrueux, dans le style poupée gonflable. On peut fantasmer sur eux, mais si dans la vraie vie, on se retrouvait dans leurs bras épais comme des quartiers de boeuf, on serait sans doute plus effrayées qu’excitées ! On préfère la musculature plus nature de Will Smith ou Djimon Hounsou.

C comme Caractère Sorry pour l’analogie, mais les mecs, c’est comme les fromages.

Il y a les pâtes molles sans saveur et les goûteux, pleins de ca-

ractère. Il y a les mecs trop gentils, trop polis, qui passent dans

notre vie sans laisser de trace et ceux qui nous marquent au fer

rouge. Rien de plus aphrodisiaque qu’un garçon qui ne pense

pas forcément comme nous et qui nous le dit. Qu’il nous ré-

siste, qu’il hausse le ton pour défendre son point de vue, qu’il

fasse la gueule si ça lui chante. On aura qu’une seule envie : se

réconcilier avec lui sur l’oreiller...S’il est trop facile à avoir, on

n’en veut plus au réveil. S’il nous résiste, on devient vite accro.

Vive les mecs difficiles, exit les Youssouf-couche-toi-là !

D comme Démarche Ah ! La démarche féline d’un je-m’en-foutiste arpentant les

rues, les fesses moulées dans un pantalon étroit... A chacun

son style, démarche disco, démarche macho, nous en tout cas,

on y court !

I comme Imperfection Les hommes les plus sexy ne sont pas toujours des premiers prix de beauté, loin s’en faut. Sean Penn, malgré son front buté et son nez de boxeur, John Malkovich, malgré son strabisme, dégagent un magnétisme et une animalité indéniables.

M comme Macho D’accord, le Jules qui nous demande où on veut aller ce soir, c’est bien. Mais celui qui nous dit : « Viens ! » sur le

ton impérieux du seigneur et maître qui n’admet aucune réplique, c’est autrement plus grisant, non ? Le macho,

au moins, sait ce qu’il veut et ce qu’il ne veut pas. Alors, avec lui sous les draps, on est sûr d’être entre de bonnes

mains. Dans une rue sombre comme en pleine guerre nucléaire, on se sent en sécurité avec lui, on lui fait une

confiance aveugle. Il va nous tirer de là, et ça c’est vraiment réconfortant. Enfin un homme, un vrai, qui ne nous

abandonnera pas lâchement au moindre petit pépin.

P comme Poils Les poils ne font pas l’homme mais ils y contribuent. Et puis, on n’a rien trouvé de mieux pour faire joujou après l’amour...

Q comme Q.I L’intelligence est un des aphrodisiaques les plus puissants au monde. Rien n’est

moins sexy qu’un mec complètement dénué de cerveau.

R comme RidesC’est une terrible injustice de la nature, mais il faut se rendre à l’évidence : les rides réussissent drôlement bien aux hommes, alors qu’elles sont une disgrâce pour une femme. Sur un visage masculin, elles ne gâchent pas le paysage, au contraire, elles lui ajoutent un supplément d’âme.

S comme SourireMieux vaut un mec moyen, avec un sourire à vous dégeler un un iceberg qu’un

top boy ou un dragueur pro qui montre ses quenottes par convenance. Quand

c’est calculé, travaillé, on le sent tout de suite, c’est pas naturel et ça tombe à

plat. Voyez comment le sourire de Will Smith est plus efficace qu’une lampe

à bronzer...

comme SalaudSerions-nous maso ? En tout cas, les salauds nous ont toujours fascinées. Plus

compliqués, donc plus intéressants que les gentils, et surtout beaucoup plus

imprévisibles, ils affolent notre libido en nous mettant sens dessus dessous.

U comme UniformeUn mec en uniforme, ça peut être terriblement érotique. Que se cache-t-il donc sous le cuir du sapeur pompier ou la toile kaki du militaire ? Un corps musclé, rompu à l’exercice, avec des tatouages, quelques cicatrices, et autres ecchymoses et qu’on aimerait câliner dans la chambrée...

V comme VoixQuand Garou chante, on se pâme. La voix est évidement un atout de sé-

duction. Mention spéciale à Fally Ipoupa dont la voix est sans conteste sexy.

Z comme ZiziOn a beau mater l’étincelle dans le regard, la chaleur du sourire ou l’épais-

seur des biceps, finalement, on finit toujours par tester un homme à l’effi-

cacité de son joujou d’amour. Cela dit, contrairement au mythe, on n’est

pas très exigeantes quant à ses mensurations, pourvu qu’il soit bosseur et

généreux...

E comme Enigme Pour qu’on le désire, il faut qu’il garde une part de mystère. Le fan-tasme absolu, c’est la rencontre d’un inconnu qui nous fait chavirer dans la rue et nous entraîne dans une folle passion sans jamais se livrer totalement.

F comme Fragilité Costaud à l’extérieur, fragile à l’intérieur, c’est comme ça qu’on les

aime. On trouve beaucoup plus troublant le mec qui n’a pas peur

d’avouer ses faiblesses, voire même d’écraser une larme... mais,

pas parce qu’il s’est tapé sur les doigts en montant une étagère !

H comme Humour L’humour est un signe d’intelligence et une preuve de goût. Mais, c’est aussi une arme de séduction ter-

riblement efficace, en tout cas chez les mecs. A condition, bien sûr,qu’il ne se situe pas exclusivement en

dessous de la ceinture ou dans le fond de la poubelle. L’humour peut rendre sexy, la preuve l’acteur Eddy

Murphy a beaucoup de succès auprès de la gent féminine. Car, lorsqu’un mec a déjà une belle gueule, il

accroît son capital séduction en jouant l’autodérision.

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Will Smith, pour qui de nombreux cœurs de femmes chavirent, ici aux côtés de sa femme Jada Pinkett.

Beaucoup de femmes adorent le côté je-m’en-foutiste de Chris Brown, l’ami de la chanteuse Rihanna.

Eddy Murphy, ici avec son ancienne épouse (leur mariage a duré deux semaines) est très apprécié par la gent féminine pour son humour.

Fally Ipoupa émerveille les mélomanes africaines par sa voix de crooneur.

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N°1 BISSO NA BISSO «SHOW CE SOIR»Il y a dix ans, Passi a fait un pari audacieux : associer la musique urbaine à ses origines congolaises. Accompagné de Lino & Calbo d’Arsenik, des 2 bal, de M’passi de Mel groov, de Ben J des Neg Marrons et de Mystik, il relève un grand défi et rassemble le collectif franco-congolais Bisso Na Bisso. 200 000 albums plus tard, le disque « Racines » est consacré meilleure vente hip hop de l’année 1999 en France. Lors des « African Kora Music Awards 1999 » en Afrique du Sud, en présence des parrains Nelson Mandela et Michael Jackson, le groupe reçoit le trophée du meilleur groupe africain et du meilleur clip pour leur single éponyme. Le 15 juin 2009, Bisso Na Bisso sortira son nouvel album Africa. Et le clip show ce soir a déjà conquis les aficionados. N°2 RAI N’B FEVER 3 : MAGIC SYSTEM ET KHALED «MÊME PAS FATIGUÉ» «On aime l’ambiance y a pas problème, khaled magic system, ça c’est le son qu’on aime», un refrain qui est repris en choeur dans tous les clubs parisiens. D’Abidjan à Douala en passant par Libreville et Ouaga, jamais un groupe musical africain n’avait fait autant l’unanimité partout en Europe, à l’exception de Amadou et Mariam bien sûr. Après les deux premiers volets parus en 2004 et 2006, Kore séparé de Scalp a invite Bellek dans les aventures Rai n’b fever. Le nouveau duo de producteurs, sous la direction d’Artop records, s’est tapé le luxe d’avoir sur la vidéo l’international footballeur Franck Ribery et le devenu célèbre humoriste Patson.

N°3 OUMOU SANGARÉ «SEIYA»la reine du Wassoulou, une région du sud du Mali , fait son come back avec l’album seiya. La diva malienne Oumou Sangaré fait sensation dans les bacs après six années d’absence. Chef d’entreprise hôtelière et directrice d’une concession automobile, la fille d’Aminata Diakité doit sa place dans le panthéon ouest africain à quelque chose qui dépasse la capacité de bien chanter. Le 2 mai dernier, elle était sur la scène du Zénith de Paris pour la nuit des divas africaines : concert évènement regroupant un plateau d’artistes féminines d’Afrique de l’Ouest, un hommage à Mama Africa Myriam Makeba.

N°4 AFIA MALA AVEC ORQUESTA ARAGON «AFIA A CUBA» Elle en rêvait,elle l’a fait : la pétulante togolaise Afia Mala a réalisé un album 100% salsa en compagnie du mythique Orquesta Aragon à La Havane. Après cinq années d’absence des scènes parisiennes, Afia revient avec son huitième album en ving-cinq ans de carrière, enregistré au studio Egrem. La princesse des rives du Mono a réalisé une expérience inédite pour une chanteuse africaine. Comme elle le dit souvent, « au Bénin et au Togo, nous avons la salsa dans le sang».

N°5 POISON LE RAPPEUR DE KINSHASA Grâce à son talent, Poison collabore avec du beau monde pour son prochain album. Twain Gambienne, Monsieur R, Assouplira, Alibi Montana, G-Bill, Rital de la noce, Commando Toxicité. Tous ces rappeurs déjà connus du public ont répondu présents. Aujourd’hui, Poison lance la polémique autour du Gangsta rap. Qu’est-ce que le Gangsta Rap ? Qui est un Gangsta Rappeur ? Booba ? Rhoff ?... Le Gangsta rap, c’est plus que des paroles, c’est aussi une attitude. Beaucoup s’imaginent faire partie de ce mouvement... Laissons Poison leur expliquer !!

N°6 LINO VERSACE «FAIM DE RÉCRÉATION» Lino Versace de son vrai nom Alain Yoro, ancien sociétaire junior de l’Africa Sports national d’Abidjan est un chanteur ivoirien s’inscrivant dans le style Coupé-décalé, originaire de Sakassou. Il est l’un des membres de la Jet Set créée par Douk Saga. Lino Versace ou Soundjata Soumangourou formait un duo avec Boro Sanguy. Au cours de sa carrière il est passé dans des émissions sur MTV et Canal+ pour promouvoir le mouvement coupé-décalé et un concept appelé le Zulunayo . Son nouvel album intitulé Faim de récréation prouve son ouverture d’esprit à d’autres horizons musicaux. Attention DJ d’Abidjan, le prince du Zulunayo n’as pas dit son dernier mot.

N°7 «ARSENAL DE BELLES MÉLODIES» L’artiste musicien Fally Ipupa Di Caprio a déjà annoncé la sortie de son nouvel album intitulé Arsenal de belle mélodies. Il vient d’achever la tournée de l’album Droit chemin qui l’avait révélé au public africain en 2006. De nombreux bruits de couloir annoncent sa relation avec la chanteuse américaine Olivia des G-units, pour ne citer que celle là. Dicap la merveille est le seul artiste congolais parmi les invités exceptionnels au stade de France pour les 30 ans du groupe Kassav.

N°8 MEHDY CUSTOS 2009, L’ALBUM «OUVRIR MES AILES» 2007 a été l’année de la consécration pour cette étoile montante du zouk. Aujourd’hui pour les observateurs, Mehdy Custos est en train de révolutionner le zouk en y apportant de la modernité et de la sensualité. Comme sur son album Ouvrir mes ailes qu’il va déployer dans la mythique salle de l’Olympia courant 2009 et partout en Afrique et aux Antilles.

N°9 LES PATRONS Le phénomène zouglou, né dans les années 90, dans les cités universitaires en Côte d’Ivoire, a pris des proportions telles qu’il est devenu aujourd’hui l’une des références musicales africaines. Et les zouglouphiles ne manquent d’ailleurs pas d’inspiration, à l’instar de Magic system et de l’orchestre Les Patrons.

N°10 NADÈGE MBADOU Attrayante et sympa, Nadège Mbadou est de retour ! Cette jeune chanteuse, en vogue au Gabon depuis son premier succès et album «Muèrè», s’est mise en cheville avec les grosses pointures que sont Jacob Desvarieux, Guy Nsangué, Patience Dabany, Edgard Yonkeu, Frédéric Gassita… Sur ce deuxième album, elle chante de sa voix suave l’amour et les historiettes de femmes. Une musique dont on entendra encore parler.

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Le Hit Parade de PheelLES DISQUES QUI CARTONNENT ACTUELLEMENT

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AFRIQUE DU SUD GUINEE CONAKRY CONGO BRAZZA SARKOZY FRANCE

ENJEUX POLITIQUES

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ENJEUX POLITIQUES

AFRIQUE DU SUD GUINEE CONAKRY

ZUMADADIS

jours deLes 100JAC

OB

Exit Mbeki, welcome Jacob Zuma… L’homme qui va présider, les prochaines années, aux destinées de l’Afrique du sud est à la fois une énigme et un formidable catalyseur d’espoir pour ses concitoyens. Les élections générales du mois d’avril ont finalement consacré un nouveau style à la présidence du pays.

Les nouvelles autorités guinéennes ont ouvert des chantiers aussi nom-breux que difficiles à réaliser dans un court laps de temps. Bilan des cent premiers jours.

n Par Franck Essénam Ekon

n Par Hénati CamaraUne opinion essentiellement friande de scandales ne veut retenir de lui que les controverses à répétition qui ont

jalonné son parcours. Oubliées les longues années de lutte contre l’apartheid, l’inter-minable période carcérale, la ténacité qu’il a fallu à cet animal politique pour « gravir la montagne»? C’est que l’homme ne laisse pas indifférent. Le cheminement est celui d’un autodidacte gouailleur-fonceur et le CV aux antipodes de celui de son prédécesseur. Thabo Mbeki aura fait feu de tout bois pour arrêter l’ascension de ce zoulou de 67 ans, admirateur des belles femmes.

OBJET POLITIQUE NON IDENTIFIÉNi le procès pour viol en 2006, ni la défer-lante judiciaire pour corruption n’ont eu rai-son de celui qui est devenu le 4è président de l’Afrique du Sud démocratique. Le Congrès national africain (ANC), son parti a survolé les débats en remportant 65,9% des suffrages lors des élections générales d’avril. Un score sous forme de plébiscite pour son chef, et de confirmation d’une popularité à toute épreuve pour l’organisation ultramajoritaire en Afrique du Sud.  Objet politique non identifié, car ne sortant pas du moule élitiste symbolisé par les dirigeants historiques de l’ANC (Mandela, Mbeki), Jacob Zuma a dû ferrailler avec ses détracteurs au sein d’une formation politique relativement divisée ces derniers temps. Populiste invétéré pour certains, démago-gue sans foi ni loi pour d’autres, le leader de l’ANC n’en a pas moins écarté un à un les multiples obstacles sur son chemin vers la magistrature suprême. «Le peuple a parlé»,

s’est-il simplement contenté de proclamer au lendemain du scrutin qui lui a ouvert la voie de la présidence. En l’absence d’un background universitaire de référence, il a fallu jouer de la proximité et de l’identifica-tion avec une population en quête d’alterna-tive à sa soif de résultats. Avec lui, les mee-tings du parti se transforment en concerts géants rythmés par des pas de danse et des chants anti-apartheid. Capacité d’empathie hors-normes, talent confirmé de négociateur et surtout opportunisme de prédateur, sont autant d’atouts dont il savoure aujourd’hui les dividendes.

« LE PEUPLE A PARLÉ »Si les turbulences politiques de 2008 (dé-mission de Mbeki, dissensions au sein de l’ANC) font craindre un début de mandat tumultueux pour la nouvelle équipe au pouvoir, de nombreux observateurs veulent plutôt envisager la question sous le rapport de la consolidation des acquis : stabilisa-tion de l’économie, croissance soutenue et émergence d’une classe moyenne noire. Le chantier qui attend Jacob Zuma est pourtant loin d’être une partie de plaisir. Avec un taux de chômage avoisinant les 40% et une crise mondiale qui menace plus de 300 000 em-plois, l’Afrique du Sud ne peut se permettre de fêter longtemps la victoire de son nouveau président. La sinistrose des townships et des zones rurales, le délabrement des hôpitaux et écoles publics, sans omettre les six millions de séropositifs assombrissent notoirement le tableau d’un pays considéré comme la loco-motive de l’Afrique qui sourit…En dépit d’un score électoral flatteur, mili-

tants de l’ANC et autres composantes de la population attendent surtout de tester le nouveau pouvoir sur un contenu concret et une aptitude à s’atteler aux goulots d’étran-glement que sont la pauvreté et la criminalité dans le pays : que faire pour juguler la cin-quantaine d’homicide journalière? Que dire à ces millions de Sud-africains qui vivent sous le seuil de la pauvreté ? Le slogan « en travaillant ensemble, nous pouvons battre la pauvreté » est un moratoire difficile à satis-faire dans un pays où les impatiences ont une fâcheuse tendance à se muer en colères…

FAUX PAS INTERDIT« Nous allons travailler avec toutes les parties, notamment avec les syndicats et les employeurs pour trouver les moyens de prévenir les pertes d’emplois et d’amortir l’impact de la crise mon-diale », a promis Zuma dès l’annonce des résultats du scrutin. Discours de circons-tance ou exercice de désamorçage anticipé, ses qualités de persuasion ne seront pas de trop à l’heure de colmater les brèches dans un corps politique en lambeaux. Premiers coups de semonces, de nombreux poids lourds attendent la formation du gouverne-ment comme un véritable gage de sincérité du nouveau président. Parmi les pourfen-deurs potentiels, l’Alliance démocratique (DA), forte de ses 16,68% aux dernières élections et le Congrès du peuple (COPE) avec 7,42% de voix. Faux pas interdit et déni d’état de grâce pour le nouvel élu ? « Nous ne prenons pas à la légère la responsabilité qui nous est confiée », a rassuré un Zuma volon-tariste, mais certainement conscient de la fragilité d’une euphorie post-électorale.

un style différentLe sacre d’

Dans le discours-programme du Capitaine Moussa Dadis Ca-mara, discours qui constitue la feuille de route de la transition,

et rendu public en Janvier 2009, tout ou presque y figure. De l’assainissement des finances publiques à la restauration de l’autorité de l’Etat, en passant par la lutte contre l’impunité, le favoritisme, le trafic de drogue. Le Capitaine Dadis est bien évidemment resté «fidèle» à la ligne de conduite qu’il s’est tracé. Parfois avec des ratés. La lutte contre les narcotrafiquants s’est révélée jusque-là un succès. Les images d’avions sans adresse atterrissant nuitamment dans les aéroports du pays deviennent peu à peu des souvenirs. Exit les Latino-Américains et autres Nigérians traînant dans les rues du pays, exhibant liasses de dollars et d’euros et paradant au volant des Hummer. Les dealers (y com-pris Ousmane Conté, fils de l’ancien pré-sident décédé Lansana Conté) sont passés à la télévision nationale pour avouer et regretter leurs actes. Ces malfrats jouis-saient de la protection des hauts gradés de l’armée et de l’administration publique guinéenne. Le journaliste Alpha Ibrahima Cissoko, assassiné par un Nigérian protégé par l’ancien pouvoir, est malheureusement

l’une des centaines de victimes de ce trafic de drogue. A l’opposé de la guerre contre le narcotrafic qui est un véritable succès, la lutte contre la corruption prend les allures d’une bataille à l’issue incertaine. L’on en est pour l’ins-tant à l’interpellation d’anciens ministres des Mines. Sans que le premier dossier

(celui des fonds alloués à la célébration de l’An 50 de l’indépendance) ne soit clarifié. Le Président Dadis qui joue le rôle de dé-blayeur a remis le dossier au ministre de la Justice avec des zones d’ombre. Avait-il levé l’équivoque en déclarant qu’Idrissa Thiam (son ancien professeur) est libre jusqu’à nouvel ordre ? Ces propos peuvent paraître anodins mais seront d’importance capitale dans l’appréciation des juges. Du dossier du Cinquantenaire que les Gui-néens aimeraient mieux comprendre, l’on

assiste à des interpellations tous azimuts. En réalité, ce ne sont pas les interpella-tions ou le côté stars qui intéresse. C’est le fait que le Capitaine Dadis compte diriger le pays avec une main de fer. Sans débat contradictoire. Les décisions du nouvel homme fort du pays font parfois peur. Comme l’annonce de la fermeture de la

Société aurifère de Guinée. Même si la décision n’aura duré que 72 heures, elle a suscité bien d’interrogations de la part des investisseurs étrangers en Guinée. Car ceux-ci verront leurs sociétés en danger de fermeture pour absence à tel ou tel évènement animé par le Président de la République. A cette décision in-congrue, s’ajoutent les interpellations et suspensions en cascade des cadres. Ce

qui augmente «le risque pays» de la Guinée. Pourtant, au Symposium Mines Guinée tenu en Octobre 2008, il a été clairement demandé aux autorités guinéennes de di-minuer ce risque et de surtout chercher à convaincre davantage d’investisseurs. Les interpellations tous azimuts inquiètent la communauté internationale qui a réitéré le 26 mars devant le Conseil de Paix et de Sé-curité de l’Union Africaine, sa volonté de voir la junte au pouvoir mettre un terme à cette pratique.

A l’opposé de la guerre contre le narcotrafic qui est un véritable succès, la lutte contre la cor-ruption prend les allures d’une bataille à l’issue incertaine.

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ENJEUX POLITIQUES

OPERATION 26 milliards de francs guinéens. C’est le montant détourné par les anciens ministres passés à la tête du départe-ment des mines. Un pactole qui n’est que la partie visible de l’iceberg.

n Par Amadou Diallo

Le département des mines, pilier de l’économie guinéenne est le théâtre de détournements, de signatures douteuses de contrats

GUINEE CONAKRY

ou d’octroi de permis suspicieux. En septembre 2008, la vice-présidente de la Banque Mondiale, Mme Obiageli Katryn Ezekwesili, séjournant à Conakry, décla-

rait : « rien de positif ne sera résolu en Guinée tant que les pouvoirs publics ne combattront pas la corruption qui anéan-tit les efforts de réduction de la pauvreté ». Ajoutant que les revenus miniers n’ont eu aucun impact sur la réduction de la pauvreté parce que la corruption est le principal frein au développement. A l’époque, Mme Ezekwesili avait suggéré que les questions relatives à la transpa-rence, à la bonne gouvernance et à la bonne gestion soient traitées avec hon-nêteté, afin d’attirer les investisseurs.La gestion antérieure des revenus miniers a été calamiteuse. Ainsi, dans la nuit du 7 au 8 mars 2009, plusieurs dossiers im-portants étaient sur la table du président de la République, Moussa Dadis Camara. Dossiers liés aux fonds alloués à la célé-bration du Cinquantenaire, et au déve-loppement du secteur minier. Le dossier relatif aux 500 000 dollars octroyés par le président gambien a été longuement dis-cuté avec les personnes présentes autour du chef de l’État. Ce sont l’ancien mi-nistre de la Communication et des Nou-

mains propres

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www.kibarou.comToute l’actualité de la

Guinée Conakry sur le web

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ENJEUX POLITIQUES

GUINEE CONAKRY

velles technologies de l’information Tibou Kamara, l’ancien Premier ministre, Ahmed Tidiane Souaré et l’ancien ministre Secrétaire général de la Présidence, Alpha Ibrahima Kéira. Chacun a expliqué la prove-nance et l’usage des fonds. Le dernier mot est revenu à Kéira qui prétendra avoir remis les sommes à feu Prési-dent Lansana Conté. D’où l’indigna-tion de Moussa Dadis Camara face aux anciens cadres de la présidence. S’agissant des fonds alloués par les sociétés Sotelgui (70 millions) et Areeba (50 millions) aux festivités du Cinquantenaire, Tibou Kamara est pointé du doigt. Le Comité d’au-dits a dénoncé la gestion des fonds, notamment l’existence d’une pièce comptable datée du 7 octobre, alors que la fête s’est déroulée le 2. L’an-cien ministre de la communication n’a pu expliqué cette incongruité

comptable. Deuxième fait reproché à Tibou Kamara : la violation de la procédure administrative. Les fonds alloués aux festivités du Cinquan-tenaire auraient dû être versés dans un compte ouvert à la Banque cen-trale guinéenne et à Ecobank. Mais pour Tibou, l’essentiel ne réside pas dans le versement des fonds sur un compte mais dans leur usage conve-nable. C’est ce qui fut fait, affirme-t-il. Dénonçant l’acharnement contre lui et sa famille, il assure avoir utilisé tous les fonds dans la transparence. Si on lui prouve le contraire, il serait prêt à aller en prison ou rembourser. Mais aujourd’hui, l’on s’interroge : qui, du Comité d’audits ou de Tibou aura raison ? Autre personnalité sur la sellette du CNDD : le dernier Premier ministre de l’ère Conté, Ahmed Tidiane Souaré en tant qu’ancien ministre

des mines. Il lui est reproché le dé-tournement de plus de 12 milliards de francs guinéens. Chose que l’an-cien Premier ministre ne nie pas en entier mais indique avoir agi sur ordre. Avant de dire que si un gap financier était constaté, il serait prêt à rembourser. Mea-culpa ou peur de tomber dans les griffes du CNDD ? Rien n’est clair. La justice saura dis-cerner le vrai du faux. En tout cas les derniers anciens ministres des mines et de la géologie devront rembour-ser plus de 20 milliards de francs guinéens. Pilotée par le Capitaine Tiégboro Camara, la commission de contrôle et d’audit a annoncé la poursuite des investigations dans les autres dépar-tements du pays. Le combat contre ceux qui ont dépecé l’économie gui-néenne fera-t-il le bonheur des po-pulations ? Wait and see.

À BRAZZAVILLESARKOZY

La visite-éclair du président français au Congo, les 26 et 27 mars derniers, s’est déroulée dans une atmosphère cordiale. Les relations entre les deux pays vont s’intensifier avec l’exécution de nouveaux projets de coopération et une franchise majeure dans le dialogue sur les thèmes de la démocra-tie et de la gouvernance.

n Par Nicole Sarr

le malaise dissipé

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Le président français est accueilli par son homologue congolais à l’aéroport Maya Maya de Brazzaville. On remarque derrière lui le ministre du Travail Brice Hortefeux.

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Intervenue quelques jours après l’in-humation d’Edith Bongo, fille du président congolais, Denis Sassou N’Guesso, et épouse de son homolo-

gue gabonais, Omar Bongo Ondimba, la visite du président français Nicolas Sarko-zy à Brazzaville était attendue avec scepti-cisme par une partie de la classe politique locale. La perspective de la présidentielle de juillet hantant les esprits, d’aucuns soup-çonnaient le président français de soutien à son homologue congolais, qui demeure l’un des plus solides alliés de la France en Afrique centrale. Nicolas Sarkozy s’en est défendu et a rassuré les Congolais en af-firmant qu’il ne faisait pas le voyage pour participer à la pré-campagne électorale. Surtout que Sassou N’Guesso ne semble pas avoir besoin, selon les observateurs les plus avertis de la scène politique congo-laise, d’une quelconque caution pour em-porter la prochaine présidentielle dont il paraît le favori. De surcroît, le malentendu a été levé suite à la rencontre de Nicolas Sarkozy avec l’op-position congolaise, dont les ténors ont remis dans les mains du premier citadin de France un document prônant la mise en place d’une commission électorale indé-pendante et l’effectivité d’un recensement administratif. Le malaise ayant été ainsi dissipé, le prési-dent français s’est adressé au peuple congo-lais par une allocution prononcée devant le Parlement. Il y a affronté les questions de fond de la bonne gouvernance et sou-ligné les lignes essentielles de sa nouvelle politique africaine envisagée en rupture avec les expériences du passé. « L’aide de la France est déliée, elle ne vise pas à promouvoir ses exportations ou à assurer ses marchés à ses entreprises», a affirmé Nicolas Sarkozy de-vant les membres du Sénat et de l’Assem-blée nationale, le jeudi 26 mars. Tout en soulignant que les intérêts économiques de son pays sont basés sur la compétitivité des entreprises françaises, dont « «la pré-

ENJEUX POLITIQUES

sence au Congo comme ailleurs ne résulte pas de positions acquises». Il s’agit, au moins dans les intentions, d’une véritable refonte des relations de coopération plus justes et décomplexées. Et qui vont être davantage stimulées par le dynamisme de l’écono-mie congolaise qui a récemment attiré l’aide de l’Union européenne, engagée à financer un projet de sécurité alimentaire et un autre pour améliorer la navigabilité du fleuve Congo. Ainsi et pour donner du poids à ses propos, le président français, après avoir promis l’appui de Paris dans le désendettement du Congo, n’a pas manqué de rappeler à la presse nationale la signature, en mai 2008 à Pointe Noire, d’un document cadre de partenariat, avec une enveloppe de 120 milliards de francs Cfa à utiliser en priorité pour la construction d’infrastructures et le développement durable. Ce dernier sujet d’autre part, lui a permis d’évoquer -de-vant sénateurs et députés- le décaissement de la part de la France d’environ 140 mil-lions d’euros consacrés depuis 2002 aux forêts du bassin du Congo, le mieux pré-

servé des trois grands bassins forestiers du monde. Une remarque particulièrement appréciée par les dirigeants congolais, déjà fiers d’avoir rendu à Brazzaville la place de capitale africaine et mondiale du dévelop-pement durable avec les récentes assises du 6ème FMDD 1. Premier partenaire économique et finan-cier du Congo, la France a confirmé par la voix de son plus haut magistrat -ici à son premier voyage officiel depuis le début de sa mandature en 2007- sa volonté de ren-forcer les relations entre les deux pays qui, toujours selon Nicolas Sarkozy, «ont beau-coup à se dire et beaucoup à faire ensemble». Une manifestation de bonne volonté affi-chée dans un climat de consensus et réi-térée lors des derniers mots que les deux présidents ont échangés à l’aéroport inter-national Maya Maya, peu avant le départ de l’avion qui a ramené Nicolas Sarkozy à Paris. (1) Le sixième Forum Mondial du Déve-loppement Durable s’est déroulé, pour la première fois sur le sol africain, du 27 au 30 octobre dernier à Brazzaville.

À BRAZZAVILLESARKOZY

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Le président Sassou Nguesso est candidat à sa propre succession à

l’élection présidentielle du 12 juillet. Il s’appuiera, pour rempiler, sur le

Rassemblement de la majorité présidentielle et sur trois grands partis

: le Mouvement congolais pour la démocratie et le développement intégral

(Mcddi) de l’ancien opposant Bernard Kolélas, du Rassemblement pour la

démocratie et le développement (Rdd) de l’ancien président, Jacques Joa-

chim Yombi Opango et du l’Union des forces démocratiques (UFD) de l’ancien

Premier ministre Charles David Ganao.

Ces partis qui sont liés au Parti congolais du travail (PCT) par des accords

électoraux espèrent naturellement postes ministériels et autres avantages

consécutifs à un soutien d’avant élection présidentielle. Septième président

de la République du Congo et deuxième de l’ère démocratique, après Pas-

cal Lissouba qu’il a chassé du pouvoir par les armes en 1997, Denis Sas-

sou Nguesso est arrivé une première fois au pouvoir en 1979 et y est resté

jusqu’en 1992 avant d’y revenir pour une transition de cinq ans en 1997 puis

élu pour un premier mandat de sept ans, en mars 2002.

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ENJEUX POLITIQUES

IMMIGRATIONFRANCE

« Délit de solidarité amoureuse »… la polémique, jusqu’alors circonscrite à la lutte contre l’immigration clandestine, s’étend désormais aux mariages dits de complaisance. De nombreux couples mixtes lèvent aujourd’hui le voile sur leur chemin de croix dès qu’il est question de mariage en France. Au centre de la polémique, de nouvelles instructions mi-nistérielles et la multiplication des procédures policières contre de simples citoyens qui apportent un soutien à leur conjoint sans-papiers.

La controverse avait déjà connu un pic il y a deux ans. Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’In-térieur avait lancé ce qui était considéré comme un ballon d’essai : l’idée d’une discrimination positive à la française, inspirée du modèle américain de l’Affirmative Action. Basé sur la mise en place d’un dispositif de recensement ethnique, le concept avait provoqué un tollé dans un pay-sage politique jaloux de la spécificité de «l’intégration hexagonale». Yazid Sabeg, le Commis-saire à la diversité et à l’égalité des chances ressort aujourd’hui le projet d’outils statistiques de la diversité dans un contexte résolument hostile à toute refonte du paradigme social français.

n Par F.E.E

n Par F.E.E

Interdit de séjour…et d’aimer !

Polémiques autour des statistiques de la diversité

Les dénégations outrées d’Éric Bes-son, le ministre de l’immigration n’y font rien. Les langues se dé-lient et les témoignages affluent.

Un nouveau front vient de s’ouvrir dans le prolongement du débat sur l’immigration. Pas si nouveau que ça pour ces nombreux couples interdits de passer devant monsieur le maire en France ou confinés à une stricte clandestinité amoureuse. Corinne est du nombre et se demande «dans quel pays on est»…La jeune femme de nationalité française doit bientôt comparaitre devant le tribunal correctionnel de son lieu de ré-sidence pour «  délit d’aide au séjour irré-gulier de Karim, son concubin étranger. Ils devaient se marier au mois d’avril dernier, mais la mairie a transmis le dossier de ma-riage au procureur et Karim a été arrêté et expulsé du pays avant la date prévue pour l’union. «C’est terrible de se voir traîner de-vant un tribunal pour avoir aimé un être hu-main», soupire la jeune femme qui avoue ne plus savoir où elle en est aujourd’hui après le retour forcé de son conjoint dans son pays d’origine. Délit d’aide au séjour irrégulierLes Amoureux au ban public, une asso-ciation qui regroupe des couples mixtes (français et sans-papiers) égrène un cha-pelet de cas similaires au grand dam d’un ministre retranché dans le démenti systé-matique. Las, l’association a dernièrement enfoncé le clou et confirmé les tracasseries infligées aux citoyens français pour l’aide apportée à leur conjoint  : une vingtaine de poursuites recensée pour l’heure, sans compter les couples terrorisés à l’idée de voir leur dossier sans solution en cas de médiatisation. «Criminaliser l’amour, c’est refuser que l’étranger fasse partie de l’huma-

nité», s’indigne Nicolas Ferran, membre du mouvement, en dénonçant une batterie de mesures jugées «inadmissibles». La liste comprend les procédures d’oppo-sition à l’union, le refus de titre de séjour, et même des enquêtes de police sur la réa-lité du sentiment et de la vie commune… Prouver qu’ils s’aiment, une exigence que ne comprennent pas ces couples obligés de se justifier et ou de se cacher. «Je ne sais pas ce qu’ils veulent qu’on prouve… peut-être fau-drait-il leur fournir des détails de notre vie in-time en guise d’authentification du lien», sug-gère ironiquement Ambroise. Lui ne se fait guère d’illusion sur ses noces avec Kobana, sa «dulcinée» originaire du Cameroun qui a déjà échappé in extrémis à une expulsion. « Mais je sais qu’on y arrivera un jour », se console-t-il.   Criminalisation de l’amour ?  Du côté du ministère de l’Immigration, on ne se laisse pas émouvoir par le tollé

provoqué par la grogne associative  : Éric Besson a annoncé fin avril la constitution d’un groupe de travail sur les mariages de complaisance. Objectif, proposer des me-sures afin d’aider les élus locaux et les ser-vices de l’État contre ce qui est considéré comme un «fléau». Les sites internet qui proposent des services de mise en rela-tion et d’accompagnement administratif vers les mariages sont également dans le collimateur de l’Office Central de Lutte contre la Criminalité liée aux Technologies de l’Information et de la Communication. Pour les Amoureux au ban public, un tel déploiement de mesures s’inscrit dans la même logique que celle décrite dans «wel-come», le film qui a remis à jour le délit de solidarité.  «Le titre de séjour va devenir une condition essentielle à l’amour en France», prédit laconiquement Ambroise.

Sur le thème du rapport à la diversité, le président français a dû revisiter son dis-cours : celui qui se voulait l’initiateur de la discrimination positive en France lors

de son passage au ministère de l’Intérieur affiche désormais un scepticisme sans ambages sur la question. La levée de boucliers généralisée provo-quée par sa proposition est passée par là. Nicolas Sarkozy a troqué le concept contre une confiance réaffirmée au modèle social français dans sa confi-guration actuelle. Dans ces conditions, la sortie de Yazid Sabeg, le nouveau Commissaire à la diversité et à l’égalité des chances a de quoi surprendre. « Je vais proposer à Nicolas Sarkozy de soumettre au Parlement un projet de loi visant à rendre licite la mesure de la diver-sité», a suggéré celui qu’on surnomme le nouveau Azouz Begag. Mesurer l’ampleur des discriminations, évaluer l’efficacité et les retombées des politiques publiques vis-à-vis des différentes com-munautés sont les axes principaux de la campagne que s’apprête à lancer Yazid Sabeg.Nouvelle tentative de préparation de l’opinion à une échéance considérée comme inéluctable dans certaines officines ou pre-mier canular d’un Commissaire cherchant à justifier son poste. La réponse n’a pas tardé et son origine n’est pas banale : Patrick Gaubert, Président du Haut Conseil à l’intégration a pris le contre-pied de la proposition en se déclarant «farouchement op-posé à toutes mesures à caractère ethnique de la population». Même

son de cloche chez nombre d’intellectuels et de politiques qui refusent l’américanisation du paradigme social français. «Ce n’est pas en termes de chiffres et de données statistiques que se posent les problèmes que vit le pays aujourd’hui», estime Léo Lebrun, titulaire d’une chaire de Sociologie à Nanterre. L’opposition à l’idée d’une mesure statistique de la diversité en France puise ses premières munitions dans le refus de voir le pays enfiler la camisole d’un dispositif controversé dans sa définition même : l’émergence d’une approche communautariste de la nation. A la place, on préfère louer les vertus d’une méritocratie jugée plus conforme au dyna-misme social.«Une donnée aussi subjective que le ressenti d’appartenance n’est pas recevable comme critère d’études», insiste Patrick

Gaubert en dénonçant la fantaisie d’une «notion aux contours flous». La rapidité des réactions hostiles aux déclarations de Yazid Sabeg révèle au minimum l’impopularité actuelle d’une mesure censée résorber des pans de frustration et de sentiment d’exclusion ressentis par une partie de Français essentiellement issus de l’immigration. «Les discrimina-tions qui ont trait aux caractères ethniques ont atteint un niveau insuppor-table aujourd’hui dans notre pays», renchérit pourtant le Commissaire à la diversité et à l’égalité des chances, comme pour préciser la motivation de son approche. Pour l’heure, du côté des associations des droits de l’homme et de promotion de la diversité, attentisme et prudence sont de règle face à ce début de polémique : ici aussi les effets d’annonce transformés en pétards mouillés ont laissé des traces et on attend de voir.

DISCRIMINATIONFRANCE

Managers N°8Juin-Juil-Août 2009

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Yazid Sabeg, d’origine algérienne, commissaire à la diversité et à l’égalité des chances, est peu soutenu par la classe politique française pour son projet de statistiques ethniques.

« Je vais proposer à

Nicolas Sarkozy de

soumettre au Parle-

ment un projet de

loi visant à rendre

licite la mesure de la

diversité»

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MEDIASJOURNALISTES DISPARUS

Leurs noms revient invariablement lors des rassemblements de journalistes et de professionnels des médias. Leur souvenir hante les rédactions qui re-fusent de considérer leur (trop longue) absence comme un fait consommé. Chaque année, des journalistes disparaissent dans l’accomplissement de leur travail, suscitant réflexions et spéculations sur les dangers de leur pro-fession.

Entre mémoire et mobilisation :

no news, bad news

Où est Rafael Ortiz Martinez? La question est demeurée sans réponse depuis ce 8 juillet 2006 et la rédaction

du quotidien local Zocalo est jusqu’au-jourd’hui sans nouvelles du journaliste mexicain qui présentait également un bulletin matinal d’informations sur la station XHCCG 104.1 FM dans l’État de Coahuila (Nord du Mexique). Pas de nouvelles non plus d’Alfredo Jiménez Mota du quotidien El Impartial, disparu lui depuis le 2 avril 2005 dans l’État de Sonora (nord-ouest); ni de Jésus Mejia Lechuga, aux abonnés absents depuis le 10 juillet 2003. Un dénominateur com-mun à ces trois disparitions, l’intérêt que ces journalistes portaient aux activités des narcotrafiquants à travers enquêtes et révélations. « Nous sommes très inquiets pour la vie de Rafael Ortiz Martinez », a déclaré Reporters sans frontières au lendemain de la disparition du journa-liste en attirant l’attention des autorités fédérales mexicaines sur les deux autres cas. Dans un environnement extrême-ment périlleux pour les professionnels de la presse, le kidnapping est une mé-thode fréquemment utilisée par les nar-cotrafiquants pour intimider les médias. Plaintes des familles, protestations des journalistes enquêtes policières au ralen-ti, une sorte de silence de plomb semble entourer l’évocation de ces cas.

SILENCE ET IMPUNITÉLe 16 avril 2004, Guy-André Kieffer, journaliste Franco-Canadien et collabo-rateur à la Lettre du Continent, tombe dans un guet-apens sur le parking d’un supermarché à Abidjan (Côte d’Ivoire). Kidnappé par un commando, le journa-liste est demeuré introuvable en dépit d’une mobilisation sans failles et d’une plainte contre X déposée par sa famille à Paris. Le 16 avril 2009, cinq ans après les faits, des dizaines de personnes rassem-blées Place de la Bastille ne comprenaient toujours pas. «Ce silence et cette impunité, insoutenables pour ses proches, n’ont que trop duré », ont déploré les membres de l’organisation lors du triste anniversaire. GAK, comme on l’appelait enquêtait sur les malversations de la filière cacao dont la Côte d’ivoire est le premier producteur mondial.

MÊMES CIRCONSTANCES ET MÊMES « COÏNCIDENCES »

Réseaux mafieux, groupes organisés et fé-briles à l’idée de voir leurs combines dé-voilées, factions de rebelles disséminées ici et là, mais aussi pouvoirs politiques liberticides, les prédateurs de journalistes ont aujourd’hui plusieurs visages. Der-rière toutes ces disparitions, la perma-nence d’une troublante « coïncidence » : une enquête trop pointue, un reportage trop regardant ou un éclairage qui dé-

range. Pour ces journalistes, une alterna-tive sous forme de choix cornélien : s’au-tocensurer ou assumer le principe d’une vocation au point de mettre en péril leur sécurité. Bien souvent, les pouvoirs en place sont directement impliqués dans les cas de disparition : « Chief » Ebrima Manneh, du quotidien The Daily Obser-ver est arrêté le 7 juillet 2006 en Gambie par les services de renseignements et a été aperçu par un policier dans l’enceinte de la prison de Banjul, la capitale. Sourdes à toutes les interventions d’associations de journalistes et d’organisations des droits de l’homme, les autorités gambiennes nient la détention du journaliste et se ré-fugient dans l’ignorance de sa situation.

QUESTIONS SANS RÉPONSES ET IMPÉRATIF DE MÉMOIRE

Pour la famille et les proches d’Abdullah Ali al-Sanussi, ça fait 38 ans que ça dure…Incarcéré depuis 1973 sans inculpation ni procès, le journaliste libyen est-il encore en vie ? Pourquoi a-t-il été arrêté ? Pour quelles raisons les autorités se refusent-elles à diligenter une enquête sérieuse pour le retrouver et lever le voile sur le mystère de sa disparition ? Ces interro-gations sont celles de leurs rédactions, mais aussi de toutes les organisations qui ne veulent pas entendre parler de résigna-tion ou d’oubli : ce serait les faire dispa-raître une deuxième fois. Par F.E.E.

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Managers N°8Juin-Juil-Août 200966

Le journaliste Guy-André Kieffer, disparu le 16 avril 2004 à Abidjan, alors qu’il enquêtait sur des malversations dans la filière cacao. Probablement assassiné, son corps n’a jamais été retrouvé.

Le journaliste Guy-André Kieffer, disparu le 16 avril 2004 à Abidjan, alors qu’il enquêtait sur des malversations dans la filière cacao. Probablement assassiné, son corps n’a jamais été retrouvé.

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Les liaisons dangereuses de l’intello et du militaire

n Par Franck Essénam Ekon

Simple boutade ou proclamation d’une réelle convic-tion, il se trouve encore des intellectuels pour revendi-quer ostensiblement une alliance avec les hommes en armes dans une stratégie de conquête ou de gestion du

pouvoir politique en Afrique. A une époque où, de toutes parts sur le continent, on croyait en avoir fini avec ces fréquentations contre-nature, ici et là sources de despotismes, l’apologie des coups d’états et la défense de pouvoirs illégitimes ont de quoi surprendre. Les intellectuels Africains ont pourtant des réfé-rences théoriques et comparatives de nature à leur éviter les déboires d’un mariage dont on connait bien le destin : un di-vorce prononcé à leurs torts. Il ne sert à rien d’avoir des yeux de Chimène pour le sergent-chef, il n’en a pas besoin pour se saisir du pouvoir et y demeurer aussi longtemps qu’il le désire.

Qu’un militaire se saisisse du pouvoir dans un pays africain et veuille y rester est une chose qu’il faut déplorer, car ce n’est ni sa fonction, ni son rôle ou sa vocation. Ce rappel est important et trouve sa plus vibrante affirmation dans le désaveu sans appel infligé par les populations aux régimes militaires, lorsqu’elles en ont eu la possibilité dans les années 90, dans la rue ou dans les urnes, là où on le leur a permis.Le contrat de mariage entre le sergent-chef et l’intellectuel est un modèle d’opacité et de confusion des genres : communauté ou séparation des biens ? Quel statut pour chacun des parte-naires du couple ? Le flou initial des termes de l’union est re-présentatif de sa fragilité essentielle. La question elle-même peut être retournée dans tous les sens, l’esprit le plus averti s’y perd inévitablement. Les noces du militaire et de l’intellectuel

seraient distrayantes si l’enjeu n’était pas aussi important. Il s’agit de gouvernement d’un pays et de gestion politique. Les motivations carriéristes et l’opportunisme de certains pseudo-technocrates ne peuvent justifier une situation dont l’Afrique a tant pâti ces ces trente dernières années. Pour certains pays comme le Burkina Faso, la Guinée ou le Congo-Brazzaville, les affres de la logique prétorienne au pouvoir se conjuguent en-core au présent.

La proximité entre le sergent-chef et l’intellectuel africain est une histoire dramatique sur fond de disputes conjugales in-solubles. Les pionniers de cette obsession matrimoniale dans les années 60, revenaient de l’Occident bardés de parchemins prestigieux et impatients tel un Platon à Syracuse aux côtés de Denis le Tyran. Ils croyaient, peut-être, comme l’élève de So-crate, pouvoir «intellectualiser» le dictateur ou le despote. Des énarques aux diplômés de Sciences Po, le dessein des intellos était pourtant tout autre : profiter de la supposée inculture des militaires pour les téléguider ou, dans une mesure plus avan-tageuse, les supplanter. Aucun de ces objectifs ne sera atteint. Le Sergent-chef se révélera accessoirement un dur à cuire et prioritairement un despote sans scrupules qui n’hésite pas à débarquer les empêcheurs de tourner en rond et les objecteurs de conscience. Le divorce, dans ces conditions est inévitable : énarques et sorbonnards se feront ridiculiser par le « petit sol-dat », malmener par le sac-au dos et « virer » sans ambages par le « marmiton de l’armée coloniale ». L’exil sera leur lot jusqu’à une improbable amnistie ou quelquefois jusqu’à la mort de leur ancien « patron ».

Certains n’ont pas eu le privilège de ce divorce certes difficile, mais qui leur a au moins laissé la vie. Jetés dans d’obscures geôles pour de mystérieux chefs d’accusation, ils seront, le restant de leurs jours, le miroir des projec-tions triomphalistes du militaire à qui ils ont cru pouvoir passer la bague au doigt. D’autres ont eu droit à la solu-tion radicale de l’assassinat déguisé en mort naturelle… Au total, aucun des intellos qui ont cru à cette idylle n’y a trouvé son compte. En supplément des séquences de leur déconvenue, ils se sont même fait régulièrement traiter d’ « intellectuels tarés » par leurs amis militaires. Il est, par conséquent surprenant de voir certains d’entre eux, qui de surcroit ont vécu de près ou de loin ce cheminement, tenter de jouer aujourd’hui la carte d’une néo-romance avec des apparatchiks de l’armée...

Le renouveau du militarisme est un jeu dange-reux qui n’augure rien de bon en Afrique. L’acro-batie intellectuelle qui consiste à vanter les mé-rites académiques d’un « militaire instruit » pour le positionner dans une stratégie de captation du pouvoir, est un coup bas porté aux espoirs de mo-dernisation des institutions sur le continent.Tierno Monénembo, le prix Renaudot 2008, lui ne s’y trompe pas : « les militaires au pouvoir n’ont jamais rien apporté de bon », précisait-il dernièrement dans une interview sur RFI au lendemain de la prise du pouvoir par la junte guinéenne après le décès de Lansana Conté. Poignant témoignage de lucidité d’un homme de lettres lui-même originaire du pays et qui sait de quoi il parle. Sans diaboliser les forces armées d’un pays, il est néces-saire d’expliquer que le meilleur moyen de protéger la dé-mocratie, c’est encore de laisser les militaires où ils sont, en respectant leur autonomie pour tout ce qui touche aux questions de défense. Et en s’abstenant d’interférer dans les modes de fonctionnement et d’organisation de leur corps. En 2009, il est irresponsable de vouloir transformer les pays africains en « Etats-casernes».Au-delà d’une opposition à cette néo-culture du képi, quelques questions toutes simples : que viendront encore prouver les militaires au pouvoir en Afrique ? Que vien-dront-ils y faire ? Comment le feront-ils et pour combien de temps ?

« Contrat de mariage sibyllin »

« Enarques et sorbonnards déçus »

« Néo-militarisme et Etats-caserne »

Managers N°8Juin-Juil-Août 2009

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POINT FINAL

AnalyseA l p h a O u s m a n e D i a n g o l o B a r r y

Le nouveau partenariat pour le développement

Le Nepad est apparu à un moment où l’Afrique traversait une crise économique aiguë. Du plan Oméga du président sénégalais Abdoulaye Wade à l’origine, nous aboutissons à une fusion

de la proposition de Thabo Mbeki d’Afrique du sud avec celle d’Abdel Aziz Bouteflika d’ Algérie et d’Olusegun Obasanjo du Nigeria. Le Nepad a pour ultime objectif de combler le retard de l’Afrique sur les pays développés. Il s’agit de bien réfléchir et de ne financer que des projets rentables pour l’Afrique et d’éviter comme auparavant les éléphants blancs. Car, malgré tous ses atouts naturels et la richesse de son sous-sol, l’Afrique peine à amorcer son industrialisation, recevant moins de 1% de l’investisse-ment mondial et ne représentant que 1,7% du commerce international. Pourtant, l’Afrique est au cœur de la glo-balisation, l’Occident s’étant toujours enrichi de l’exploi-tation des matières premières du continent, de la labeur de ses populations, ainsi que des produits d’exportation qu’on y déverse. C’est pourquoi, l’Afrique revendique des pays développés des investissements massifs, dont les mécanismes sont à préciser, sans qu’il ne s’agisse comme jadis, de crédits ou d’aides, ce «binôme infernal » d’où aucun pays sous-développé n’est jamais sorti pour rejoindre le cercle fermé des pays développés. Ainsi donc, le plan Omega est devenu le complément naturel du MAP, la composante économique du Nepad. Il faut noter que dès sa première réunion, le «Comité de Mise en Œuvre», par souci d’équilibre, avait coopté l’Égypte.Le Nepad a choisi la région comme base opérationnelle pour plusieurs raisons :En se spécialisant dans les projets régionaux, il entend

bénéficier des économies d’échelles : une route régionale à cheval sur deux États au lieu de deux routes nationales qui ne sont même pas sûres de se rejoindre, un chemin de fer régional voire continental, des universités régio-nales spécialisées au lieu de nombreuses universités et peu performantes...La stratégie régionale repose sur un financement par des ressources additionnelles nouvelles et non sur un recyclage des ressources bilatérales acquises antérieure-ment…Pour la première fois de son histoire, l’Afrique, à travers le Nepad, a décidé de faire appel au secteur privé considéré comme un moteur de croissance. L’État devant assurer son rôle régalien de protecteur des po-pulations à travers une politique économique et sociale de progrès et de prospérité, le Nepad considère que le secteur privé est le seul capable d’apporter à l’Afrique les énormes capitaux dont elle a besoin; sans négliger les autres secteurs de l’économie. Considérant que l’Afrique est en retard dans tous les domaines, le Nepad fixe les su-per priorités, sortes de fondement sans lesquelles, il n’y a aucune possibilité de développement. C’est pourquoi, le Nepad propose un partenariat avec les pays riches en vue de la conception en commun et de l’exécution d’un plan d’urgence de ces super priorités ou variables stra-tégiques. Les variables stratégiques sont les infrastruc-tures, l’éducation, la santé, l’agriculture et les Nouvelles techniques de l’information et de la communication.Gageons que les Africains, en y mettant de la bonne vo-lonté politique, sauront donner une véritable impulsion à ce Nepad , outil indispensable de la renaissance du continent.

Managers N°8Juin-Juil-Août 200970

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