Management Nouvelle Formule

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Consommation urbaine et extra-urbaine (l/100 km) : 6,3 et 4,8. Emissions de CO2 (g/km) : 139. (1) Plus de 1 200 km d’autonomie en consommation mixte(5,3 l/100 km). Réservoir de 64 l. (2) Cf. Article 1011 bis du Code Général des Impôts. (3) Prix TTC conseillé au tarif du 29/04/10 mis à jour le 28/07/10 du Tiguan 2.0 TDI 110 BlueMotion, déduction faite de la prime à la casse Volkswagen portée à 1 500 € TTC pour la mise au rebut d’un véhicule de 8 à 10 ans accompagnant la commande d’un Tiguan neuf rejetant jusqu’à 155 g de CO2 (conditions détaillées sur volkswagen.fr et auprès du réseau participant) et incluant + 2 500 € TTC de reprise Argus™ sur votre ancien véhicule. Reprise de votre ancien véhicule aux conditions générales de l’Argus™ (en fonction du cours de l’Argus™ du jour de reprise, du kilométrage, des éventuels frais de remise en l’état standard et abattement de 15 % pour frais et charges professionnels déduit). Pour les véhicules hors cote Argus™, reprise de 2 500 € TTC. Modèle présenté : Tiguan ‘Carat’ 2.0 TDI 110 BlueMotion au prix TTC conseillé au tarif du 29/04/10 mis à jour le 28/07/10 de 28 845 €, avec option peinture métallisée (485 € TTC), déduction faite de la prime à la casse Volkswagen de 1 500 € TTC et incluant + 2 500 € TTC de reprise Argus™. Offre réservée aux particuliers en France métropolitaine, non cumulable avec toute autre offre en cours et valable pour toute commande entre le 01/09/10 et le 30/10/10 chez les Concessionnaires Volkswagen participants. Das Auto : La Voiture.

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Edito

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Ses contemporains le trou-vaient plutôt laid. Il n’avait pas de métier fixe. Men-teur, joueur, suspect aux yeux des autorités, il connut même la prison…

dont il s’évada en 1756. Et pourtant, malgré ce CV de repris de justice, Giacomo Casanova est resté dans l’Histoire comme le plus grand séduc-teur de tous les temps. Il avait compris que séduire n’a pas grand-chose à voir avec le physique ni avec le parcours professionnel. Aujourd’hui encore, au bureau comme dans la vie privée, impossible de convaincre sans un regard direct, une voix posée, une poignée de main ferme, un humour subtil. Tout cela se travaille ! Suivez nos conseils : on ne vous regardera plus de la même façon (p. 54).

C’est aussi pour mieux vous séduire que Management change. Bien sûr, vous retrouverez les portraits des diri-geants qui comptent, l’actualité desentreprises innovantes et les conseils des meilleurs experts pour bien vivre

votre job au quotidien. Mais, au fil des pages, vous allez également découvrir un magazine plus clair et plus élé-gant, qui donne une place de choix à l’image. Et de nou-veaux rendez-vous, dont des enquêtes et des reportages exclusifs. Nous nous sommes ainsi invités

ce mois-ci chez L’Oréal pour décrypter les méthodes de cette machine à fabri-quer des as du marketing. Le niveau d’exigence y est hors du commun, mais ceux qui savent y répondre peu-vent mener des carrières fulgurantes. Voici pourquoi cette entreprise de-meure aux yeux des jeunes diplômés l’une des plus… séduisantes de France.

Séduire n’a pas grand-chose à voir avec le phy-sique ni avec le parcours professionnel.

Laid, roublard…mais irrésistible

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Management �- Novembre 2010

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(assise et face avant du dossier, face avant des appuie-tête). (4) Service d’assistance d’une durée de 2 ans à partir de la livraison de la voiture : voir conditions en point de vente. (5) Consommation mixte : 4,8 l/100 km. (6) Émissions de CO2 : 125 g/km. Ne pas laver au rouleau ou au lavage haute pression. RCS Paris B 418 243 416. Photo non contractuelle.

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photo de Couverture : valerio vinCenzo pour management. Sommaire : jC Figenwald - pierre-emmanuel raStoin - valerio vinCenzo - bruno polnath/ SelF - dr - illuStrationS : arthur rainho, max KoStenKo/ Kot illuStration

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Ce numéro Comporte 1 enCart jeté Salon entrepreneurS Sur une SéleCtion de 4 000 abonnéS bretagne et payS de loire, 1 lettre aux abonnéS jetée Sur touS leS abonnéS payantS FranCe metropole, 1 Carte jetée WhiSKieS du monde Sur touS leS abonnéS payantS FranCe métropole, 2 CarteS jetéeS aboS KiSoqueS + duo FranCe , 1 Carte jetée abo KioSqueS belgique, 1 Carte jetée abo KioSqueS SuiSSe.

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1 Il est plutôt li-

mité. En général, les cadres débu-tent tard dans la vie active, du fait de leurs études plus longues quela moyenne. Et ils quittent souvent l’entreprise à 62 ou 63 ans. Le recul de l’âge légal de départ à la retraite à 62 ans ne change donc pas grand-chose pour eux. Cette réforme ré-duit en revanche l’attrait d’un dis-positif qui commençait à décoller, le cumul emploi-retraite. Jusqu’ici, un salarié qui prenait sa retraite à taux plein à partir de 60 ans pou-vait encore travailler quelque temps, y compris pour son dernier employeur, et cumuler ainsi pen-sion et salaire. Désormais, il devra attendre 62 ans. Pas sûr qu’il ait encore envie, à cet âge, de poursui-vre une activité professionnelle pour arrondir ses fins de mois. Le rachat de trimestres va perdre lui aussi de son charme.

2 Le Perco, ou plan d’épar-

gne retraite collectif, est un outil efficace pour se constituer un com-plément de retraite. Mais il reste l’apanage des grandes et moyen-

nes entreprises. Quelques mesures ont été adoptées par les députés pour favoriser sa mise en œuvre dans les petites structures et on ne peut que s’en féliciter. Le Perco ne présente toutefois un intérêt que si l’employeur joue le jeu en abon-dant fortement les versements de ses salariés – le plafond de cet abondement étant fixé à 5 539 eu-ros par personne et par an. A dé-faut, mieux vaut opter pour un PEA, un plan d’épargne en ac-tions, à la fiscalité plus attractive.

3 En dépit de son nom, le

plan d’épargne retraite populaire n’est pas… populaire. C’est un produit très spécifique, qui offre surtout des avantages fiscaux aux contribuables fortement imposés – à 30% de leurs revenus ou plus – en échange d’un blocage extrê-mement contraignant des sommes versées. Un cadre de 25-30 ans qui ne possède pas encore sa résidence principale, et qui se soucie déjà de sa retraite – à raison! –, doit plutôt soucrire un contrat d’assurance-vie. Le Perp présentait un autre inconvénient : le retraité ne pou-vait pas toucher le fruit de son épar-gne autrement que sous forme de rente. Grâce à la réforme en cours, il pourra également encaisser une partie de l’argent épargné sous

Dans quelles villesgagne-t-on le plus… et en

profite-t-on le mieux ?

Revenu net (1) PouvoiR d’achat (2)

1 Zurich 1 Zurich2 Genève 2 Miami3 new York 3 Los angeles4 Sydney 4 new York5 Los angeles 5 Sydney6 oslo 6 Luxembourg7 Luxembourg 7 dublin8 copenhague 8 Genève9 dublin 9 chicago10 tokyo 10 Montréal

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forme de capital au moment oùil liquidera ses droits. C’est uneliberté de choix plutôt bienve-nue dans le mille-feuille régle-mentaire qui caractérise notre sys-tème de retraite.

MARC DARNAULT, associé chez Optimaretraite

questions à...

Le baromètre

“Les cadres n’auront pasà craindre pour leur

retraite s’ils choisissentla bonne épargne”

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Le numéro 2de Danone sort

de l’ombre

Bernard HOUrS dIRECTEUR GÉNÉRAL dÉLÉGUÉ dU GROUPE dANONE

Le bras droit de Franck Riboud fuyait les projecteurs. Mais avec la crise, ce pur produit maison a décidé de monter au front

et a redressé les ventes. Sauvera-t-il l’image santé du groupe ?

teurs dans les bras des marques de distributeurs aux prix moins élevés. Sur le marché national, les ventes de yaourts et de crèmes desserts, qui assurent 60% des revenus de Danone, plongent de 15% au second semestre 2008. Du jamais-vu. «Il fallait réagir sans attendre», souligne le DG délégué, qui nous reçoit au siège parisien. Riboud et Hours revoient entiè-rement leurs plans pour stopper l’hémorragie, et mettent sur pied le programme Reset (réinitialisa-tion). Baisse massive des prix, promotions canon, retour en grâce des marques les moins chères (Da-nette, Velouté, Danone nature…) : les ventes repar-tent dès les premiers mois de 2009. Un redressement qui n’a rien d’un feu de paille. Au premier semestre 2010, le groupe a enregistré une progression de 7% de son chiffre d’affaires et de 11% de son bénéfice.

L’Alsacien – il est né et a grandi à Strasbourg – n’aura guère le temps de goûter son succès. A la fin 2009, la rumeur court que les argu-ments santé des deux produits phares de Danone, Actimel (censé soutenir les défenses naturelles) et Activia (réputé améliorer le transit intestinal),

P as la peine de chercher Bernard Hours dans le Who’s Who ou dans les annuai-res des prestigieux cercles où aiment à se réunir nos élites. Le numéro 2 de Da-none, 54 ans, a toujours préféré l’ombre

à la lumière. L’homme se satisfaisait pleinement d’avoir un patron charismatique et hâbleur comme Franck Riboud. Mais les événements ont propulsé Hours sur le devant de la scène, l’obligeant à sortir de sa réserve. En deux ans, le patron des quatre di-visions du groupe (produits laitiers frais, eaux et boissons, alimentation infantile, nutrition médi-cale) a vu le positionnement haut de gamme et le recentrage sur la santé, les deux piliers du leader mondial du yaourt (14,9 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2009), vaciller sur leurs bases.QQuand il prend possession de son nouveau poste, en janvier 2008, Bernard Hours est loin d’imaginer ce qui l’attend. Les ventes ne cessent de progresser, validant chaque jour un peu plus la stratégie du géant français. Six mois plus tard, changement complet de décor : la crise pousse les consomma-

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Le numéro 2de Danone sort

de l’ombre

Bernard HOUrS dIRECTEUR GÉNÉRAL dÉLÉGUÉ dU GROUPE dANONE

Le bras droit de Franck Riboud fuyait les projecteurs. Mais avec la crise, ce pur produit maison a décidé de monter au front

et a redressé les ventes. Sauvera-t-il l’image santé du groupe ?

teurs dans les bras des marques de distributeurs aux prix moins élevés. Sur le marché national, les ventes de yaourts et de crèmes desserts, qui assurent 60% des revenus de Danone, plongent de 15% au second semestre 2008. Du jamais-vu. «Il fallait réagir sans attendre», souligne le DG délégué, qui nous reçoit au siège parisien. Riboud et Hours revoient entiè-rement leurs plans pour stopper l’hémorragie, et mettent sur pied le programme Reset (réinitialisa-tion). Baisse massive des prix, promotions canon, retour en grâce des marques les moins chères (Da-nette, Velouté, Danone nature…) : les ventes repar-tent dès les premiers mois de 2009. Un redressement qui n’a rien d’un feu de paille. Au premier semestre 2010, le groupe a enregistré une progression de 7% de son chiffre d’affaires et de 11% de son bénéfice.

L’Alsacien – il est né et a grandi à Strasbourg – n’aura guère le temps de goûter son succès. A la fin 2009, la rumeur court que les argu-ments santé des deux produits phares de Danone, Actimel (censé soutenir les défenses naturelles) et Activia (réputé améliorer le transit intestinal),

P as la peine de chercher Bernard Hours dans le Who’s Who ou dans les annuai-res des prestigieux cercles où aiment à se réunir nos élites. Le numéro 2 de Da-none, 54 ans, a toujours préféré l’ombre

à la lumière. L’homme se satisfaisait pleinement d’avoir un patron charismatique et hâbleur comme Franck Riboud. Mais les événements ont propulsé Hours sur le devant de la scène, l’obligeant à sortir de sa réserve. En deux ans, le patron des quatre di-visions du groupe (produits laitiers frais, eaux et boissons, alimentation infantile, nutrition médi-cale) a vu le positionnement haut de gamme et le recentrage sur la santé, les deux piliers du leader mondial du yaourt (14,9 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2009), vaciller sur leurs bases.QQuand il prend possession de son nouveau poste, en janvier 2008, Bernard Hours est loin d’imaginer ce qui l’attend. Les ventes ne cessent de progresser, validant chaque jour un peu plus la stratégie du géant français. Six mois plus tard, changement complet de décor : la crise pousse les consomma-

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pourraient être retoqués par l’Efsa, l’autorité européenne de sécurité des aliments. En avril der-nier, coup de théâtre, Danone décide de son propre chef de retirer ses dossiers d’agréments. «Nous pré-férons attendre une clarification des critères d’éva-luation avant de réitérer nos demandes», assure ce père de trois grands enfants. Depuis quinze ans, le groupe insiste sur les bienfaits de ses yaourts sur la santé. Une décision négative de l’Efsa serait ca-tastrophique en termes d’image. «Pour Danone, c’est fichu», assure un cadre chevronné de Nestlé. Bernard Hours, lui, se dit serein. Pourtant, depuis le début de l’année, toute mention relative au tran-sit ou aux défenses naturelles a disparu des packs et des pubs. «Danone prépare un plan B», avance Jean-Daniel Pick, associé chez OC & C Strategy Consultants. La décision de renoncer au lancement de Densia, un yaourt enrichi en calcium et en vi-tamine D, semble confirmer cette thèse.

Si Franck Riboud suit avec attention ce dossier sensible, il assure faire une totale confiance à son bras droit. «Bernard a une grande liberté d’action»,

confirme le patron de Danone. Il faut dire que les deux hommes se connaissent depuis vingt-cinq ans. «Nous avons traversé de nombreuses épreuves ensemble. Il a notamment été patron de Lu France à un moment difficile (lire l’encadré page 22), nous nous sommes épaulés mutuellement», poursuit le PDG. Selon Bruno Germain-Thomas, l’ancien pa-tron d’Evian aujourd’hui à la retraite, les deux hommes se complètent à merveille : «Franck, c’est la créativité et l’imagination ; Bernard, le sérieux et la rigueur.» Et, pour ne rien gâcher, ils partagent une même passion pour le foot.

L’entente est moins cordiale avec Emmanuel Fa-ber, 46 ans, l’autre directeur général délégué, chargé des grandes fonctions «corporate» (res-sources humaines, finance…). Il est de notoriété publique que les deux hommes ne s’apprécient guère. Faber, surnommé «le minéral» pour sa froi-deur apparente, est un fervent catholique, qui vou-drait faire de Danone le chantre des questions so-ciales, quand la principale préoccupation de Bernard Hours est de faire grandir le groupe. Ce qui donne forcément lieu à quelques «frottements». «Nous sommes très différents, mais nos discus-sions stratégiques sont constructives et nous par-venons toujours à un consensus», affirme diplo-matiquement Bernard Hours. Le fait qu’ils puissent éventuellement se retrouver en concurrence pour prendre la succession de Franck Riboud (55 ans) n’arrange évidemment pas les choses. Même si ce dernier ne semble pas prêt à laisser le manche.

De toute façon, il en fau-drait plus pour angoisser notre flegmatique Alsa-cien. «Déjà, à HEC, il passait les examens sans la moindre pression, se rappelle Christian Herzog, directeur marketing d’Air France et copain de promo. Il faut dire aussi qu’il a de grandes facili-tés.» En 1979, fraîchement diplômé, Bernard Hours rejoint les rangs d’Unilever comme chef de pro-duit, avant d’être débauché six ans plus tard par Danone pour prendre le poste de directeur mar-keting de Kronenbourg. Vite étiqueté «haut poten-tiel», il va suivre le parcours classique de ceux qui sont appelés à occuper les plus hautes fonctions. Un passage sur le terrain en tant que directeur des ventes d’Evian, un poste stratégique de directeur marketing de Danone France, puis un départ en Hongrie, où il prend la tête de la nouvelle filiale.

Nous sommes en 1994 et le pays commence tout juste à s’ouvrir aux capitaux étrangers. Danone vient de racheter une entreprise d’Etat spécialisée dans les yaourts. En arrivant, Hours découvre l’am-pleur du chantier. «Il y avait tout à faire, se rappelle-t-il. Les produits étaient mauvais, les gens mal for-més et la chaîne du froid n’était pas fiable.» Sans

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Riboud, c’est la créativité et l’imagina-tion ; Hours, le sérieux et la rigueur.

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Portraits

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compter que la moitié de ses collaborateurs ne parlaient que le hongrois. Heureusement, l’homme possède une étonnante aptitude pour les langues :il parle couramment l’anglais, l’allemand, l’espa-gnol, le russe et… le hongrois, qu’il a appris en seu-lement six mois. Pendant cette expatriation, il tra-verse néanmoins une période de doute. «Il se demandait si ce n’était pas une voie de garage», ra-conte Franck Riboud. Mais l’optimisme viscéral du numéro 2 reprend vite le dessus. En un peu plus de deux ans, il remet l’entreprise sur pied. «Cette ex-périence a été un véritable révélateur», confie-t-il.

Autre poste clé dans la trajectoire de la fusée Hours : celui de directeur monde du pôle produits laitiers ultrafrais qu’il oc-cupera de 2002 à 2008. Pour la première fois, il se voit confier les commandes de toute une branche au niveau mondial. En six ans, il va défricher plus de 50 pays, doubler les ventes de yaourts sur la pla-nète et transformer Activia en machine à cash (lire l’encadré page 20). Autant de succès qui vont le propulser vers les sommets.

Un fin stratège qui se double, aux dires de ses collaborateurs, d’un excellent manager. «Il délègue facilement tout en étant très clair sur ses attentes», témoigne Véronique Penchienati, directrice géné-rale de Danone eaux France. Elle souligne par ailleurs un aspect méconnu du personnage : son humour. «Lorsqu’il était patron du pôle produits

laitiers ultrafrais, il n’a pas hésité à se déguiser en bébé pour une convention réunissant tous les pays sur le thème... “grandir”.» Son seul défaut : l’impa-tience. «Parfois, il veut aller trop vite et, derrière, les autres ont du mal à suivre», relève Henri Bruxel-les, directeur général marketing groupe.

Bernard Hours le reconnaît : «Je suis un compétiteur dans l’âme, persuadé que l’on peut toujours mieux faire, et je n’aime pas perdre.» Même quand il joue au foot en famille ! «On a eu un paquet d’engueulades sur le terrain», explique, hilare, son fils Mathieu. Tennis, golf, ski et… salsa : ce dingue de sport se fixe des objectifs de progression aussi ambitieux que ses business plans. Les mondanités ?Très peu pour lui. Le seul lobby pour lequel il roule est celui de l’Alsace. «Tous les mois il organise une “stammtisch” ou table d’habitués en alsacien, indi-que Christian Herzog. Des “exilés” issus du monde des affaires, des médias et de la politique se réunis-sent ainsi dans de bons restaurants parisiens, autour d’un invité. Le dernier en date, Xavier Fontanet, patron d’Essilor, est venu présenter son livre “Fai-sons confiance aux entrepreneurs”.»

Un thème qui intéresse particulièrement Bernard Hours. Il possède en effet des parts à titre personnel dans deux chaînes de restaurants créées par des an-ciens de Danone : Flam’s (spécialiste des Flamme-kueche) et Nooï (restaurant de pâtes), qui comptent respectivement 10 et 60 points de vente en France. Et il s’est associé à son fils pour gérer en franchise un restaurant Nooï à Paris. Le numéro 2 de Danone compte aussi investir dans plusieurs sandwicheries Subway. En terrain connu : la chaîne y propose déjà des Activia en dessert.

Ce polyglotte a mis seulement six mois à apprendre le hongrois

son baptême dU feU social : la crise chez les p’tits lU

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22 / Management / Novembre 2010

Portraits

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ressources humaines

Même l’interview fleuve de Liliane B e t t e n c o u r t , l ’héritière de L’Oréal, dans

«Paris Match», début octobre, a été censurée. Depuis quelques mois, le numéro 1 mondial des cosmétiques supprime de sa re-vue de presse interne tous les ar-ticles liés aux rebonds de «l’af-faire» (lire l’encadré ci-contre). «Le business d’abord», martèle en substance Jean-Paul Agon, le directeur général. Au siège de Clichy, comme dans la plus petite filiale à l’autre bout du monde, les salariés n’ont pas à se faire violence pour suivre la consigne, ils l’ont assimilée. La pression sur les résultats est ancrée dans l’his-toire de cette multinationale, ha-bituée depuis vingt-six ans à une croissance à deux chiffres de ses bénéfices (+ 21,4% au premier se-

mestre 2010). Ici, le dépassement de soi est la règle. Et le leadership la vertu cardinale. Enquête en coulisses chez ces cadres «qui le valent bien.»

Le culte du “toujours plus”Coulant, vraiment ? Lorsqu’il a été nommé DG de L’Oréal, en 2006, Jean-Paul Agon avait la ré-putation d’être moins cassant que Lindsay Owen-Jones, son prédé-cesseur pendant dix-huit ans, aujourd’hui président du groupe, et qui fait encore l’objet d’une réelle vénération dans la maison. Pour marquer sa différence, le nouveau boss a multiplié les mesures sociales : lutte contre le stress, charte sur la diversité, évaluation des managers sur des critères de développement per-sonnel… Mais l’exigence de ren-tabilité, elle, n’a pas changé. Or, chez L’Oréal, ce sont les chiffres

qui dictent le tempo. D’où le rythme ultrasoutenu, qui met parfois à mal la vie de famille, sur-tout pour les jeunes mères (64% des salariés sont des femmes).

Une visite au quartier général à Clichy, où l’on phosphore sur les produits grand public, suffit pour s’en convaincre. A neuf heu-res moins une, les équipes mar-keting de L’Oréal Paris, Garnier et Maybelline s’affairent déjà dans leurs bureaux. Il est mal vu d’ar-river plus tard. La journée se dé-roule ensuite dans un tourbillon effréné : réunions en rafales, pause déjeuner expédiée en trente minutes, agents de sécurité obli-gés de déloger les plus zélés après 21 h 30… «La vie chez L’Oréal, c’est un peu le retour aux années étudiantes, résume un cadre. On bosse tard ensemble, on dîne en-semble, on se voit le week-end…» La division grand public, qui re-

L’Oréal, la machine à fabriquer des cracksLe leader mondial de la beauté recrute et forme la crème des experts en marketing. Enquête sur les codes et les méthodes d’un groupe qui ne tolère pas l’à-peu-près.

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en chiffres

34 / Management / Novembre 201034 / Management / Novembre 2010

Cas d’entreprise

bon connaisseur du groupe. Et elle est même décontractée dans les branches cosmétique active (Vichy, La Roche-Posay…) et produits professionnels (Kéras-tase, Redken…). Normal : L’Oréal domine le marché des paraphar-macies et des salons de coiffure.

Partout, la direction entretient l’émulation. A tous les échelons.

présente la moitié des ventes, est connue pour être la plus dure. «Marché bataillé, négociationsau couteau avec la grande distri-bution… c’est la guerre !» s’es-claffe un chef de produit. «L’am-biance est tout aussi tendue au pôle luxe, chez Lancôme et Bio-therm. Mais les rapports entre les gens sont plus feutrés», ajoute un

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Il faut, bien sûr, battre les rivaux de son secteur : Nivea, Schwarz-kopf ou LVMH (Dior, Guer-lain…). Mais faire mieux, aussi, que les autres marques du groupe. Et, si possible, que les autres pro-duits de sa propre équipe. «Mon boss adorait me mettre sous le nez les chiffres de mes collè-gues», confirme un ex-chef de produit. Pour se démarquer, les jeunes loups du marketing utili-sent autant leur savoir-faire que leur «faire savoir». Ils parlent fort de leurs bons résultats à la café-téria, distribuent leurs produits à tous les services en avant-pre-mière… «Market yourself !» leur conseille-t-on à la DRH. La ru-meur raconte même qu’un direc-teur aurait loué à l’année pour sa marque tous les panneaux publi-citaires situés sur le chemin em-prunté par Jean-Paul Agon, de son domicile de Neuilly-

Pendant “l’affaire”, les affaires continuent...

Novembre 2010 / Management / 35Novembre 2010 / Management / 35

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bon connaisseur du groupe. Et elle est même décontractée dans les branches cosmétique active (Vichy, La Roche-Posay…) et produits professionnels (Kéras-tase, Redken…). Normal : L’Oréal domine le marché des paraphar-macies et des salons de coiffure.

Partout, la direction entretient l’émulation. A tous les échelons.

présente la moitié des ventes, est connue pour être la plus dure. «Marché bataillé, négociationsau couteau avec la grande distri-bution… c’est la guerre !» s’es-claffe un chef de produit. «L’am-biance est tout aussi tendue au pôle luxe, chez Lancôme et Bio-therm. Mais les rapports entre les gens sont plus feutrés», ajoute un

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Il faut, bien sûr, battre les rivaux de son secteur : Nivea, Schwarz-kopf ou LVMH (Dior, Guer-lain…). Mais faire mieux, aussi, que les autres marques du groupe. Et, si possible, que les autres pro-duits de sa propre équipe. «Mon boss adorait me mettre sous le nez les chiffres de mes collè-gues», confirme un ex-chef de produit. Pour se démarquer, les jeunes loups du marketing utili-sent autant leur savoir-faire que leur «faire savoir». Ils parlent fort de leurs bons résultats à la café-téria, distribuent leurs produits à tous les services en avant-pre-mière… «Market yourself !» leur conseille-t-on à la DRH. La ru-meur raconte même qu’un direc-teur aurait loué à l’année pour sa marque tous les panneaux publi-citaires situés sur le chemin em-prunté par Jean-Paul Agon, de son domicile de Neuilly-

Pendant “l’affaire”, les affaires continuent...

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54 / Management / Novembre 2010

Dossier

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Dossier coordonné par Cyril Azouvi, avec Christine Halary, Marie-Madeleine Sève, Grégoire Silly et Yoanna Sultan

SéduireVous n’avez ni le sourire enjôleur de George Clooney ni le charme de Nicole Kidman ? Il n’empêche : se montrer à son avantage est à la portée de tous.

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ça se travaille

Parce qu’il n’avait pas d’autre choix lorsqu’il a lancé Meetic, Marc Simoncini a donné de sa personne – bien

faite il est vrai – pour promouvoir son site de rencontres. Plus surpre­nant, des patrons d’entreprises bien établies comme Renault, Areva ou la SNCF ont eu recours aux services de relookeurs et de conseillers en communication pour améliorer leur image (p. 62). Car ils ont compris que, pour con­vaincre, il faut plaire. Une leçon que les publicitaires ont intégrée

depuis toujours. Prenez le cas d’Evian (p. 64) : la célèbre eau de source revoit régulièrement ses campagnes pour coller à l’air du temps. Se montrer sous son meil­leur jour, c’est aussi une nécessité au travail. Pour faire bonne im­pression, sourire, franche poi­gnée de main et note d’humour sont des armes à dégainer en priorité (p. 56). Et si vous deve­niez irrésistible au point de faire tourner les têtes de vos collègues, notre dossier vous révèle com­ment réagir lorsque Cupidon s’in­vite au bureau.

Prendre conscience de ses atouts Page 56Savoir adapter son look à ses objectifs Page 62Les techniques de la pub pour nous faire craquer Page 64Bien réagir quand l’amour s’invite au bureau Page 68Interview de Marc Simoncini, créateur de Meetic Page 74

Sommaire

Novembre 2010 / Management / 55

Page 18: Management Nouvelle Formule

Un strabisme épou-vantable !» Le candi-dat qui s’est présenté ce jour-là devant Fa-brice Coudray, l’un

des directeurs du cabinet de re-crutement Robert Half, partait avec un sérieux handicap. Le re-cruteur a pourtant été conquis en moins d’une heure. «Grâce à son sourire, son humour, son en-thousiasme et sa personnalité, il compensait à 200% un visage dis-gracieux. Il a été rapidement em-bauché !» Balayant les a priori de son interlocuteur et faisant tota-lement oublier ce petit défaut, le postulant a su exploiter son cha-risme naturel. Tant il est vrai que la séduction ne tient heureuse-ment pas seulement à un physi-que agréable. «Séduire, c’est faire tomber les barrières posées par l’autre, explique Catherine Sorza-na, coach chez Médias Coaching Communication. Et susciter l’en-vie en f luidifiant l’échange.» Jouez donc sur tous les registres !Qualité d’écoute, velouté de la voix, grâce des gestes, profondeur du regard ou humour décalé :prenez conscience de vos atouts et mettez-les à profit.

Mais attention, la séductionne joue pleinement qu’à deux conditions : vous devez réussirà rester vous-même tout en soi-gnant le fond de votre message.

Faute de remplir ces deux exigen-ces, vous risquez de passer pour un individu creux ou manipulateur.

Comment retenir l’attention d’un client sans paraître trop intrusif ?Ingénieure commerciale chez Canon France, Anne Rouyer est rodée à l’exercice. Elle reformule les propos de ses interlocuteurs, se montre attentive à leurs états d’âme, à leurs besoins. Elle peut

ainsi approfondir un point déli-cat, s’assurer d’avoir bien compris tel ou tel élément en posant des questions ouvertes (celles aux-quelles on ne répond ni par oui ni par non) : «Quel est votre senti-ment?…», «Qu’en pensez-vous ?», etc. «Je n’hésite jamais à dire que je ne comprends pas, ajoute la jeune femme. Cela montre que je suis attentive aux propos de l’au-tre et me permet d’afficher une certaine simplicité qui rassure.»

L’écoute active est la première des armes de séduction. «C’est elle qui fait d’emblée baisser sa garde à votre interlocuteur, af-firme Catherine Sorzana. Car vous vous intéressez à lui en vous mettant à sa portée, vous lui lais-sez le temps de s’expliquer sans le juger ni penser à sa place, vous l’acceptez tel qu’il est.» Directeur commercial chez l’opérateur de télécoms Completel, Guillaume Prince-Labille accorde une atten-tion extrême aux faits personnels qu’on lui rapporte au détour des conversations. Plus tard, il s’en sert pour créer de la connivence. A un patron qui lui avait raconté un jour que son fils disputait des matchs de tennis, il demande au téléphone : «Comment va le nou-veau Guy Forget ?» La connexion

s’établit illico. Encore faut-il se souvenir de tels détails. Pourquoi ne pas

Prendre conscience de ses atouts

Une voix envoûtante, un regard intense, un geste affirmé, rassurant… Il suffit parfois d’un rien pour charmer son interlocuteur. Avec un peu d’entraînement, vous saurez vite tirer le meilleur parti de vos dispositions naturelles !

J’aime surprendre par l’humour, casser les rythmes et les codes. C’est une manière efficace d’instaurer de la com­plicité etde prendre du recul.

Séduire, ça se travaille

56 /Management / Novembre 2010

Page 19: Management Nouvelle Formule

Anne Rouyer,

les noter dans un carnet ? Utilisés à bon escient dans la conversa-tion, ils flatteront votre vis-à-vis. Directeur associé de l’agence Wellcom, Jean-Maurice Galicy a ainsi charmé l’un de ses collabo-rateurs en reprenant en pleine réunion les termes d’un e-mail envoyé par ce dernier… trois se-maines auparavant. «La preuve que je l’avais bien entendu et compris !» se félicite-t-il.

Avouez qu’il vous est déjà arrivé de vous laisser aller à une douce rêverie rien qu’en entendant une

voix au téléphone ! La hauteur et le timbre, la diction claire et ronde, les phrases brèves et leur musicalité exercent parfois une puissante attraction. On peut ainsi être séduit par une personne qu’on a jamais vue. A l’inverse, un débit rapide et monocorde, une voix haut perchée ou na-sillarde vous crispera à tous les coups. Pensez aux voix d’actrices comme Delphine Seyrig ou Ca-role Bouquet. Profondes et dou-ces, elles captivent, enveloppent, éveillent la sensibilité parce que leur gravité rassure. Or, affirme la coach vocale Yaël Benzaquen, auteur de «SOS voix» (Guy Tré-

daniel éditeur), il est possible de travailler sa présence vocale. «La voix est le reflet de l’être intime, explique-t-elle. Elle véhicule les émotions, trahit un état physique et psychologique, et imprime une forte empreinte sur l’autre. Même si chacun a une voix unique, on peut apprendre à la poser, à la moduler sans pour autant la dé-naturer.» Dotée d’une voix natu-rellement agréable, la DG d’un labo pharmaceutique que nous avons rencontrée avoue en jouer comme d’un instrument de mu-sique pour attirer, charmer et con-vaincre. «Lorsque je veux faire accepter un projet, je m’efforce d’abord de le maîtriser parfaite-ment pour pouvoir me consacrer à la forme de ma présentation. Je varie le tempo, la cadence des phra-ses et la tonalité. J’observe la réac-tion de mon auditoire et j’ajuste mes effets en conséquence.» Ré-sultat garanti !

«Une des clés de la séduction consiste à accorder sa voix au mé-dium d’un piano, c’est-à-dire aux notes qui ne sont ni trop graves ni trop aiguës, précise Yaël Benza-quen. Sans oublier d’aspirer l’air afin d’ouvrir les espaces de réso-nance du corps : cage thoracique, arrière-gorge, pharynx, trachée, bouche. Le son en sera amplifié de l’intérieur et, une fois émis, tou-chera davantage votre public.» Sans vous précipitez chez un prof de chant, vous pouvez déjà exer-cer votre diction chez vous. Par exemple, dites d’une voix chantée et en détachant chaque syllabe le mot «miaou» puis, comme pour des vocalises, montez d’un ton. Ou prononcez distinctement ces phrases piégées : «Des blancs pains, des bancs peints, des bains pleins», «Un plein plat de blé pilé», «Cinq chiens chassent six chats», etc. Chez First éditions, Laurent Gaulet a écrit d’amu-sants petits livres d’élocution destinés aux enfants mais qui

Je n’hésite jamais à dire

que je ne comprends pas,

cela prouve mon intérêt.

Pour montrer à mes interlocuteurs

que je suis tout ouïe pendant un rendez-vous, j’arrive avec un cahier et un crayon,et je prends des notestout au long de l’échan-ge. Cela m’aide aussià me concentrer. Dès qu’on me pose une question pointue à la-quelle je ne sais pas répondre, je demande doucement de la répé-ter et je l’inscris en affir-mant : “Vous aurez la réponse demain.” Le lendemain, quand je rappelle, ils sont bluffés. Ils ne s’attendent pas à avoir été si bien com-pris sur des points très techniques, surtout de la part d’une femme.

À lire

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Novembre 2010 / Management / 57

Page 20: Management Nouvelle Formule

Les grands patrons s’y mettent aussi ! Le relooking qui était ré­servé aux stars de cinéma et aux milliardaires américaines est en train de se démocratiser : au­

jourd’hui, l’apparence physique est deve­nue l’affaire des hommes politiques et des managers de tous horizons. La preuve? Un tiers des opérations esthétiques pratiquées par le chirurgien Jean­Claude Hagège, auteur du «Pouvoir de séduire» (Odile Ja­cob), ont des motivations d’ordre profession­nel, contre seulement 5% il y a dix ans. Sans aller jusqu’au bistouri, de nombreux diri­geants du CAC 40 suivent les conseils de leur coach personnel et donnent un coup de frais à leur allure. «Ils cherchent à se donner une image plus moderne, plus dy­namique, mais aussi à avoir un look en adé­quation avec les valeurs de leur entreprise», analyse Valérie Gourdon, consultante en recrutement et directrice de casting.

Pour les cinq PDG que nous présentons ici, le résultat est plutôt réussi. En quelques années, à coups de petites touches discrètes pour certains, de changements plus spec­taculaires pour d’autres, nos patrons stars ont légèrement rajeuni. «On sent que la plupart d’entre eux s’assument davantage, qu’ils sont plus à l’aise dans leurs fonc­tions, plus détendus, poursuit Valérie Gour­don, qui nous a aidé à analyser cette galerie de portraits. Sauf peut­être Bertrand Me­heut, qui continue d’avoir l’air un peu em­prunté dans des vêtements qu’il semble ne pas avoir choisis lui­même.» Avis aux con­seillers en image : les dirigeants ont encore besoin de vous !

Savoir adapter son look àPetites touches discrètes ou changements specta-culaires, inspirez-vous de la métamorphose de ces PDG pour réussir la vôtre.

Le patron de Renault-Nissan a perdu le côté sévère que lui donnait son

allure trop sombre : costume, cheveux et sourcils noirs. Sans lunettes et avec quelques kilos en moins, Carlos Ghosn apparaît plus entreprenant et à la page qu’auparavant, même s’il reste ultraclassique dans le choix des cou-pes et des couleurs de ses vêtements.

CARLOS GHOSN

Coupe de cheveux soignée qui ne cherche plus à masquer une calvi-

tie naissante, lunettes à la mode : à la tête de Canal Plus, Bertrand Meheut ne pouvait plus arborer le look vieillot de ses années dans l’industrie. Même si la mue n’est pas totalement termi-née : un peu plus d’audace, dans la cravate notamment, serait bienvenue.

BERTRAND MEHEUT

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Séduire, ça se travaille

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look à ses objectifs

P rochaine étape : la disparition de la frange? Qu’importe : avec sa

nouvelle coupe au carré et sa colora-tion avantageuse, la patronne d’Areva a déjà rajeuni. Le blond fait ressortir ses yeux bleus et adoucit ses traits. Anne Lauvergeon réussit son pari de se montrer à la fois féminine, sérieuse et rassurante. Ce qu’on attend d’elle.

ANNE LAUVERGEON ARNAUD LAGARDÈRE

Sans conteste, l’évolution la plus heureuse. Grâce à la barbe blan-

che bien taillée, le vieillissement est assumé, les angles du visage (nez et menton pointus, lèvres fines) atténués. En abandonnant la cravate et en adoptant la veste à carreaux, le prési-dent de la SNCF semble plus accessi-ble et plus disposé à communiquer.

GUiLLAUME PEPY

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aUn chanteur? Un producteur ?Un sportif ? Avec son nouveau

style faussement négligé, le patrondu groupe Lagardère ose un chan-gement salutaire. Exit la coupe desannées 1980, la veste à rayureset la cravate à pois. Costume et che-mise noirs, col ouvert : on est en plein dans les codes des communicants.

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Guide

Adieu, les beaux discours ! En période de rigueur, seul un plan d’action bien ficelé vous permettra de prospecter avec succès.

Les bons réflexes pour conquérir de nouveaux clients

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Entrer en contact avec des inconnus déjà très sollicités afin de leur vendre un pro­duit ou un service :

tel est le défi que chaque com­mercial doit relever quotidienne­ment. Mais il ne s’agit que de la première étape d’un travail de longue haleine. En B to B, il peut se passer des mois entre le pre­mier coup de fil et la signature d’un contrat… La conquête de nouveaux clients nécessite de la ténacité et beaucoup d’humilité, surtout dans un contexte écono­mique difficile. Fini, les discours ronflants, teintés d’arrogance, et

les solutions miraculeuses : les clients y croient moins que ja­mais. Pas question non plusd’espérer les duper avec des ruses du type «entonnoir», qui consis­tent à poser des questions n’appe­lant que des réponses affirmati­ves pour mettre l’interlocuteur dos au mur. Aujourd’hui, pros­pecter nécessite du tact, de l’in­tuition et une approche adaptée à la cible. Et ce aussi bien au té­léphone que par e­mail ou lors d’un rendez­vous en face à face.

La qualité du premier contact dé­pend beaucoup du choix du mo­ment. Inutile de vous acharner le lundi et le vendredi, par exemple. Le premier jour de la semaine de travail est en effet souvent consa­cré aux réunions et le dernier… aux RTT. En revanche, les pério­des de vacances scolaires sont propices pour décrocher des ren­dez­vous, notamment l’été. Cer­tes, il y a moins de monde dans les bureaux, mais les interlocu­teurs sont plus disponibles.

Mais quelle que soit la période de l’année, tenez­vous informé de l’activité de vos clients et de vos prospects. Une entreprise ou

un département connaît une réorganisation, revoie sa stra­tégie ou vient d’accueillir un nouveau responsable ? C’est le moment d’agir : vous apporte­rez peut­être au manager la solu­tion qui lui convient dans son environnement actuel.

Tenter de joindre un décideur s’apparente au surf : avant de pouvoir dérouler la vague, il faut passer la «barre» qu’incarne le standard ou l’assistant(e). Ne vous montrez jamais méprisant :l’objectif est, au contraire, de vous faire un allié de cette per­sonne clé. Pour cela, la moindre des choses est de connaître ses nom et prénom. Sans l’abreuver de détails, expliquez­lui l’objet de votre appel et valorisez sa fonc­tion en lui demandant si c’est elle qui gère l’agenda de son respon­sable. Dans ce cas, peut­elle vous aider en vous indiquant les cré­neaux les plus propices pour le rappeler ? On répond rarement sèchement à quelqu’un qui de­mande un coup de main.

Une fois que vous aurez le bon interlocuteur au bout du fil, sa­chez que vous disposerez de

vente

Sommaire

76 / Management / Novembre 2010

Page 23: Management Nouvelle Formule

Sachez rebondir

moins de deux minutes pour cap­ter son attention. L’accroche effi­cace ? Une phrase qui résume en quelques mots ce que vous faites et vos atouts. Par exemple : «Bon­jour, je suis X, de la société Y. No­tre expertise logistique pourrait vous aider à raccourcir de deux jours vos délais de livraison…» L’important : susciter l’intérêt et la curiosité de votre interlocuteur en évitant les mots qui manquent d’aplomb tels que «éventuelle­ment» ou «peut­être». Montrez ensuite que vous connaissez l’en­treprise et le marché de votre prospect. Cela suppose de vous être renseigné au préalable : 50% du temps de prospection doit être consacré à la recherche d’infor­

mations. Faites feu de tout bois :naviguez sur le site Web du client, lisez la presse économique, exploi­tez les données glanées lors de sa­lons... Ultime conseil : souriez !Cela s’entend au téléphone.

Trop peu de commerciaux utili­sent encore les réseaux sociaux professionnels pour prospecter. Pourtant Viadeo, LinkedIn ou Xing constituent des bases de contacts intéressantes. Une fois inscrit sur ces sites, identifiez vos cibles grâce à leur moteur de re­cherche. En tapant, par exemple, «directeur commercial, agroali­mentaire», vous obtiendrez une

liste de profils répondant à ce critère. Repérez ceux qui ont déjà au moins une cinquantaine de contacts, cela prouve qu’ils sont actifs sur le réseau. Pour les join­dre, rédigez un petit message personnalisé : expédier le même à tout le monde vous ferait passer pour un spammeur.

Autre écueil à éviter : tenter de vendre ses produits de manière frontale. Inspirez­vous de Boos­ter Academy : cette société de for­mation à la vente invite, par le biais de Viadeo, des entrepreneurs à découvrir son offre lors de pe­tits déjeuners organisés dans ses locaux. L’événement réunit, cha­que semaine, une quinzaine de participants. En général, la

50%de la prospection doit être consa-

crée à la recherche d’informations

sur le client

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30%

-30% sur la facture énergétique de votre datacenter... et plus encore !Imaginez toutes les économies possibles dans votre entreprise.

La consommation énergétique est au cœur des préoccupations desresponsables des datacenters et face à l’augmentation incessante des coûts de l’énergie, chaque watt économisé compte ! Mais, si les datacenters sont de gros consommateurs d’énergie, ils abritent également d’autres équipements, tous énergivores : climatisation, sécurité, etc.

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Datacenters De la baie à la rangée, de la salle informatique à la totalité du bâtiment, la consommation et la disponibilité énergétique des équipements interconnectés sont étroitement surveillées et ajustées en temps réel.

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La mission de cet agent très spécial du Web: faire mousser sa marque sur les réseaux sociaux et sur les forums.

“Je suis…community

manager”

N icolas Le Quéré passe plus de cin-quante heures par semaine sur le Web et quand il lâche son PC, c’est pour se jeter sur son smartphone. Ce jeune homme de 25 ans est com-

munity manager, l’un des nouveaux métiers du Net dont tout le monde parle mais que personne ne connaît vraiment. «Consultant, je travaille pour le compte du groupe Philips, résume-t-il. Je suis chargé de créer du buzz autour de la marque et de ses produits en utilisant les réseaux sociaux, comme

Facebook ou Twitter.» Employé par l’agence de communication interactive Noyz Isobar, il est en contact permanent avec le chargé du marketing digital et la responsable des relations publiquesdu fabricant électronique. «Concrètement, je re-père les blogueurs les plus influents et je les invite lors de lancements de produits. Je fais aussi beau-coup de veille sur les forums qui parlent de Philips. C’est l’occasion de répondre aux questions des in-ternautes et de faire remonter d’éventuelles criti-ques», explique ce spécialiste d’Internet, qui suit continuellement plusieurs centaines de sites.

Le profil des community managers ? Ils ont ra-rement plus d’un quart de siècle, sont des «nerds» accomplis et possèdent en général un diplôme d’une école de commerce avec une spécialisation en marketing-communication, orientée de préfé-rence vers le Web. Le portrait craché de Nicolas Le Quéré, titulaire d’un master marketing et commu-nication de l’Inseec. «Les profils issus des sciences humaines nous intéressent aussi, à condition qu’ils ne nous aient pas attendus pour twitter, bloguer et identifier les leaders de la Toile», précise Alexis Tho-bellem, directeur conseil chez Noyz Isobar.

Avec son community manager à plein-temps, Philips fait partie des pionniers, comme Coca-Cola, Nike, L’Oréal ou la Société générale. «A mon avis, il n’existe pas plus de 300 community managers sur le marché, estime Jacques Froissant, fondateur de l’agence de recrutement 2.0 Altaïde. La majorité tra-vaille en agence. Les entreprises prennent conscience de l’importance de bâtir une stratégie communau-taire depuis trois ou quatre ans seulement.» Un at-tentisme en partie dû au fait que le concept de com-munity management sème le trouble. «Relève-t-il uniquement de la communication, du marketing ou implique-t-il aussi les RH? C’est un casse-tête pour les entreprises», note Alexis Thobellem. Ainsi, dans le groupe parapétrolier norvégien Geo-Services, c’est le directeur de la communication, Frédéric Fou-gerat, qui porte la casquette de community mana-ger : «Pour l’instant, je me contente d’animer une page Facebook destinée à nos 5300 collaborateurs disséminés sur les plates-formes pétrolières du mondeentier. L’objectif est de partager l’information.»

Le community management se cherche donc en-core et les règles restent à déterminer. Mais pour que le métier acquière ses lettres de noblesse, cer-taines pratiques doivent cesser. «Lorsqu’un commu-nity manager rémunère 300 euros une blogueuse afin qu’elle écrive sur un produit ou qu’elle poste des commentaires élogieux sur les forums en se faisant passer pour une consommatrice, ça nuit forcément à l’image de cette profession», reconnaît Jacques Froissant.

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Dans la grande salle du fort de Mons-en-Barœul, les 100 musiciens qui composent l’Orchestre national de Lille arrivent au compte-gouttes pour leur première répétition après

une coupure estivale de deux mois. L’équipe tech-nique, composée du régisseur principal, de son ad-joint et de quatre garçons d’orchestre, a pris soin, quelques heures plus tôt, d’aménager l’estrade, d’installer les pupitres et de placer les instruments volumineux. Les mains se serrent, les étuis s’ou-vrent, les violons s’accordent. Il est 9 h 30 quand arrive Jean-Claude Casadesus, le chef. Mais c’est le régisseur qui prend la parole le premier pour décrire la tournée qui s’annonce. Dans dix jours, l’ensemble part donner une série de concerts en Russie. «Vous disposerez de 400 euros de défraie-ment pour les repas.» Les portables sortent des po-ches ; la fonction «calculatrice» s’active ici et là. Pour cinq jours passés sur place, la somme est hon-nête : les musiciens sont satisfaits.

Parmi les œuvres inscrites au programme figurent «L’Oiseau de feu», d’Igor Stravinski, «L’Amour sorcier», de Manuel de Falla, «La Mort de Cléopâtre», d’Hector Berlioz… La séance de travail s’ouvre avec Stravinski, précédée d’une mise en garde de Jean-Claude Casadesus :«Tout ce que nous connaissons par cœur est dange-reux!» Après avoir étudié leur partition séparément, les musiciens devront se mettre à l’unisson et se plier

à l’interprétation de l’œuvre par le chef de l’orches-tre. «C’est redoutable, une masse humaine, très an-goissant, confie Jean-Claude Casadesus. Surtout au moment de la répétition, celui où tout se construit. Je dois garder à l’esprit ce que les musiciens attendent de moi : trouver le bon équilibre entre les instru-ments pour créer l’harmonie.» Le chef alterne encou-ragements et indications de jeu : aux violons, «Pi-quez bien toutes ces noires» ; aux violoncelles, «Jouez diaphane» ; aux cuivres, «Ça serait formidable si vous jouiez ensemble»… «Je regarde aussi chaque

Fondateur de l’ensemble de Lille, Jean-Claude Casadesus a réussi à fédérer ses concertis-tes. En misant sur le dialogue et sur l’écoute.

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L’Orchestre national de Lille

"Chaque musicien doit avoir l’impres-sion que je dirige pour lui seul."

Un chef et100 musiciens

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110 / Management / Novembre 2010

Page 27: Management Nouvelle Formule

musicien individuellement. Chacun doit avoir l’im-pression que je dirige pour lui seul.» Les remarques ne sont pas seulement verbales : c’est avec tout son corps que Jean-Claude Casadesus donne ses direc-tives. En concert, il se fera moins démonstratif. Mais en répétition, après plus d’une heure de travail, le chef est en nage. La pause est bienvenue. Elle durera quinze minutes, montre en main.

Car les musiciens d’orches-tre ne plaisantent pas avec les horaires. Des conven-tions collectives encadrent rigoureusement la pro-

fession et notamment les durées de jeu organisées en «services». Un musicien est rémunéré en fonc-tion d’un certain nombre de services effectués. Au-delà, il sera payé en heures supplémentaires, d’où l’importance du minutage, extrêmement pré-cis lors d’un concert ou d’une répétition. Au chef de bien gérer son temps, car les débordements peu-vent coûter cher… Ce fonctionnement, qui peut sembler rigide, s’explique par les abus commis jus-qu’au début du siècle dernier par de nombreux chefs qui faisaient passer la musique bien avant

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sortent le grand jeu

After workHigh-tech > MOBILITÉ P. 118

Les secrets pour avoir l’air frais en toute circonstance

Ces gadgets qui vont rendrevotre voiture intelligente

Art de vivre > AUTOMOBILE P. 124

Forme > BEAUTÉ P. 120

Les rivaux de l’iPad

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sortent le grand jeu

After workHigh-tech > MOBILITÉ P. 118

Les secrets pour avoir l’air frais en toute circonstance

Ces gadgets qui vont rendrevotre voiture intelligente

Art de vivre > AUTOMOBILE P. 124

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Les rivaux de l’iPad

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Novembre 2010 / Management / 117

Page 30: Management Nouvelle Formule

After workPH

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L a tablette tactile d’Apple ne sera pas longtemps restée seule sur son mar-ché. Alléchées par son

succès (8 millions d’iPad vendus dans le monde après six mois de commercialisation), les marques

Les tablettes

Vous préférez la lecture aux longues sessions de surf sur le Web ?Tournez-vous vers les

«liseuses» électroniques. Moins poly­valentes que les tablettes (ellessont conçues uniquement pour consulter des documents, pas pourservir d’outil de travail), elles sont

rivales contre-attaquent avec des offres technologiquement abou-ties. E-mails, visioconférence, traitement de photos et, bien sûr, téléchargement de logiciels, ces tablettes savent tout faire. Les prix?Ils se veulent compétitifs, mais la note sera quand même salée. En effet, sachant qu’un abonnement

3G court en général sur deux ans et qu’il faut donc ajouter 48 men-sualités à 40 euros au prix de l’ap-pareil (200 euros au moins), la facture atteindra 1 200 euros. Pas question, à ce prix, de se tromper !Découvrez lequel de ces produits répond le mieux à vos besoins.

aussi moins chères. En outre, leurs écrans mats se révèlent bien plus reposants pour les y­eux. Disposant d’une connexion Wi-Fi et d’une mémoire suffisante pour archiver une bibliothèque entière, les e-readers de dernière génération bénéficient de surcroît d’une autonomie pouvant dépas-ser deux semaines. Le papier n’a qu’à bien se tenir…

Les rivaux de l’iPad sortentEn dehors d’Apple, point de salut? Faux : d’autres marques

proposent des outils pour accéder au Web ou bouquiner sur écran.

Les e-readers

High-tech > mobilité

118 / Management / Novembre 2010

réseau sans fil

PHOT

OS :D

R

Les rivaux de l’iPad sortent le grand jeu Trois accessoires pour ne plus tomber en panne de Wi-Fi

Novembre 2010 / Management / 119

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After work

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OS :D

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L a tablette tactile d’Apple ne sera pas longtemps restée seule sur son mar-ché. Alléchées par son

succès (8 millions d’iPad vendus dans le monde après six mois de commercialisation), les marques

Les tablettes

Vous préférez la lecture aux longues sessions de surf sur le Web ?Tournez-vous vers les

«liseuses» électroniques. Moins poly­valentes que les tablettes (ellessont conçues uniquement pour consulter des documents, pas pourservir d’outil de travail), elles sont

rivales contre-attaquent avec des offres technologiquement abou-ties. E-mails, visioconférence, traitement de photos et, bien sûr, téléchargement de logiciels, ces tablettes savent tout faire. Les prix?Ils se veulent compétitifs, mais la note sera quand même salée. En effet, sachant qu’un abonnement

3G court en général sur deux ans et qu’il faut donc ajouter 48 men-sualités à 40 euros au prix de l’ap-pareil (200 euros au moins), la facture atteindra 1 200 euros. Pas question, à ce prix, de se tromper !Découvrez lequel de ces produits répond le mieux à vos besoins.

aussi moins chères. En outre, leurs écrans mats se révèlent bien plus reposants pour les y­eux. Disposant d’une connexion Wi-Fi et d’une mémoire suffisante pour archiver une bibliothèque entière, les e-readers de dernière génération bénéficient de surcroît d’une autonomie pouvant dépas-ser deux semaines. Le papier n’a qu’à bien se tenir…

Les rivaux de l’iPad sortentEn dehors d’Apple, point de salut? Faux : d’autres marques

proposent des outils pour accéder au Web ou bouquiner sur écran.

Les e-readers

High-tech > mobilité

118 / Management / Novembre 2010

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Les rivaux de l’iPad sortent le grand jeu Trois accessoires pour ne plus tomber en panne de Wi-Fi

Novembre 2010 / Management / 119