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1 , MALADIE, GUERISON ET MIRACLES D’APRES LA BIBLE PREMIERE PARTIE : LA MALADIE Quand on est malade, l’intérêt qu’il y a à savoir d’où provient le mal saute aux yeux. On peut relever dans la Bible une dizaine de causes possibles d’une maladie. Les désaccords sur l’enseignement de l’Ecriture sur la guérison proviennent souvent de malentendus à ce sujet. Comme de nombreux termes, le mot « cause » peut avoir plusieurs sens. Il est important de distinguer entre elles pour espérer y voir clair dans la question de la maladie. Nous retiendrons, pour la facilité, les différents sens que peut avoir le mot « cause », répertoriés par « Le Nouveau Larousse Universel » : « La cause première » ; « la cause seconde » ; « les causes occasionnelles » ; et « les causes finales ». Nous nous en tiendrons pour notre étude aux définitions proposées par ce dictionnaire. Cela ne pourra que clarifier le débat. CHAPITRE 1 LES CAUSES PREMIERE, SECONDE ET OCCASIONNELLES DE LA MALADIE La « cause première » de la maladie (« Au-delà de laquelle il n’y en a point d’autre » - Larousse) : Le péché d’Adam et Eve Dieu n’a certainement pas voulu que la maladie ait une place dans la création originelle. « Dieu vit tout ce qu’il avait fait. Voilà, c’était très bon » (Gen.1 :31). « Tout ce que Dieu a créé est bon » (1 Tim.4 :4). Mais le monde tel qu’il est maintenant, n’est plus le monde tel que Dieu l’a créé. Satan a fait son œuvre néfaste en séduisant Adam et Eve. Et ceux-ci, à leur tour, ont désobéi en connaissance de cause. La cause première du péché ne se situe donc pas chez Dieu, mais chez les humains. A un moment donné : « Le péché est entré dans le monde » (Rom.5 :12). Alors, Adam et Eve se cachent (Gen.3 :8). Dieu appelle, les interroge (v.9) et fait leur procès (v.10-13). Immédiatement après ce premier péché humain, il n’y avait pas encore de maladie. Mais les conséquences du péché n’allaient pas tarder à se manifester. La « cause seconde » de la maladie Qui procède d’une cause première » - Larousse) : La malédiction prononcée par Dieu sur la création Avant-même l’entrée en scène de Satan et le premier péché de l’homme (Gen.3 :1-6), Dieu avait dit à Adam (Gen.2 :17): « Tu ne mangeras pas de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, car le jour où tu en mangeras, tu mourras certainement ». Dieu avait décrété que la mort et la maladie qui y conduirait, seraient le salaire du péché (Rom.6 :23), et cela bien avant le premier péché humain. Après la tentation du serpent et la désobéissance de l’homme, « Dieu dit au serpent : ‘Parce que tu as fait cela, tu seras maudit » (Gen.3 :14). « Dieu dit à la femme : Je ferai qu’enceinte, tu sois dans de grandes souffrances » (3 :16). « Dieu dit à Adam :...Le sol sera maudit à cause de toi…à la sueur de ton visage tu mangeras du pain » (3 :17). Ce n’est pas Satan qui prononce la malédiction sur l’homme et le sol, c’est Dieu qui prononce la malédiction sur Satan et le sol. Il faut distinguer entre le péché et les conséquences du péché. Satan et les humains sont responsables du péché. Mais c’est Dieu qui leur impose les conséquences du péché : la maladie et la mort. Dieu lui-même en est la « cause seconde ».

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, MALADIE, GUERISON ET MIRACLES D’APRES LA BIBLE PREMIERE PARTIE : LA MALADIE Quand on est malade, l’intérêt qu’il y a à savoir d’où provient le mal saute aux yeux. On peut relever dans la Bible une dizaine de causes possibles d’une maladie. Les désaccords sur l’enseignement de l’Ecriture sur la guérison proviennent souvent de malentendus à ce sujet. Comme de nombreux termes, le mot « cause » peut avoir plusieurs sens. Il est important de distinguer entre elles pour espérer y voir clair dans la question de la maladie. Nous retiendrons, pour la facilité, les différents sens que peut avoir le mot « cause », répertoriés par « Le Nouveau Larousse Universel » : « La cause première » ; « la cause seconde » ; « les causes occasionnelles » ; et « les causes finales ». Nous nous en tiendrons pour notre étude aux définitions proposées par ce dictionnaire. Cela ne pourra que clarifier le débat. CHAPITRE 1 LES CAUSES PREMIERE, SECONDE ET OCCASIONNELLES DE LA MALADIE La « cause première » de la maladie (« Au-delà de laquelle il n’y en a point d’autre » - Larousse) : Le péché d’Adam et Eve Dieu n’a certainement pas voulu que la maladie ait une place dans la création originelle. « Dieu vit tout ce qu’il avait fait. Voilà, c’était très bon » (Gen.1 :31). « Tout ce que Dieu a créé est bon » (1 Tim.4 :4). Mais le monde tel qu’il est maintenant, n’est plus le monde tel que Dieu l’a créé. Satan a fait son œuvre néfaste en séduisant Adam et Eve. Et ceux-ci, à leur tour, ont désobéi en connaissance de cause. La cause première du péché ne se situe donc pas chez Dieu, mais chez les humains. A un moment donné : « Le péché est entré dans le monde » (Rom.5 :12). Alors, Adam et Eve se cachent (Gen.3 :8). Dieu appelle, les interroge (v.9) et fait leur procès (v.10-13). Immédiatement après ce premier péché humain, il n’y avait pas encore de maladie. Mais les conséquences du péché n’allaient pas tarder à se manifester. La « cause seconde » de la maladie (« Qui procède d’une cause première » - Larousse) : La malédiction prononcée par Dieu sur la création Avant-même l’entrée en scène de Satan et le premier péché de l’homme (Gen.3 :1-6), Dieu avait dit à Adam (Gen.2 :17): « Tu ne mangeras pas de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, car le jour où tu en mangeras, tu mourras certainement ». Dieu avait décrété que la mort et la maladie qui y conduirait, seraient le salaire du péché (Rom.6 :23), et cela bien avant le premier péché humain. Après la tentation du serpent et la désobéissance de l’homme, « Dieu dit au serpent : ‘Parce que tu as fait cela, tu seras maudit » (Gen.3 :14). « Dieu dit à la femme : Je ferai qu’enceinte, tu sois dans de grandes souffrances » (3 :16). « Dieu dit à Adam :...Le sol sera maudit à cause de toi…à la sueur de ton visage tu mangeras du pain » (3 :17). Ce n’est pas Satan qui prononce la malédiction sur l’homme et le sol, c’est Dieu qui prononce la malédiction sur Satan et le sol. Il faut distinguer entre le péché et les conséquences du péché. Satan et les humains sont responsables du péché. Mais c’est Dieu qui leur impose les conséquences du péché : la maladie et la mort. Dieu lui-même en est la « cause seconde ».

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« Tu es poussière et à la poussière tu retourneras » (3 :19). Par ces paroles, Dieu fait de l’humain un être mortel et rend son corps sujet à la dissolution. Il est faux de dire que la maladie ne vient jamais de Dieu. C’est Dieu lui-même qui prononce ce jugement. Paul le confirme : « La création est tombée sous le pouvoir de forces qui ne mènent à rien, non parce qu’elle l’a voulu elle-même, mais parce que Dieu l’y a mise » (Rom.8 :19 BFC). Le chrétien aussi est soumis à ces réalités ; son corps est corruptible et mortel. Les femmes chrétiennes accouchent dans la douleur comme toutes les autres. Comme pour tout le monde, les champs des croyants agriculteurs, ont des épines et des ronces. Ils peuvent tomber malades, et tôt ou tard ils meurent. Et avant de mourir, en vieillissant, ils peuvent perdre la vue, l’ouïe, les dents, les forces, l’usage de leurs membres, et devenir séniles sans que des guérisons à répétitions n’empêchent qu’ils retournent à la poussière. L’Ecclésiaste décrit de façon imagée cette inévitable décrépitude (12 :3-9). « Il est réservé aux hommes de mourir une seule fois » (Héb.9 :27). Nous sommes tous confrontés aux conséquences d’une nature dégradée, cassée, altérée. Mais la condition humaine présente, bien que généralisée, est une condition anormale malgré tout. C’est le premier livre de la Bible qui nous présente la malédiction prononcée par Dieu comme la cause des souffrances physiques, de la maladie et de la mort. Il serait logique que le dernier livre de la Bible nous relate la fin de cette malédiction. En effet, dans le dernier chapitre de son dernier livre, l’Apocalypse, nous lisons : « Au milieu de la place de la cité…est un arbre de vie…et son feuillage sert à la guérison des nations. Il n’y aura plus de malédiction » (Apoc.22 :2,3 TOB). Il y a ici un triple parallélisme entre la Genèse et l’Apocalypse : (1) L’arbre de vie est mentionné dans Gen.2 :9 et 3 :22 et aussi dans Apoc.22 :2. (2) Il est précisé à son sujet, dans Gen.3:22, que celui qui en mangerait vivrait éternellement. Il avait donc le pouvoir de protéger de la maladie et la mort. L’arbre de vie mentionné dans Apoc.22 :2 aura des feuilles qui « servent à la guérison (ou santé) des nations », ce qui supprime aussi la maladie et la mort. (3) Suite au péché de l’homme, Dieu a maudi sa création (Gen. 2/17 ; 3 :14,16,17,19 ; Rom.8 :19). Suite à l’œuvre de rédemption du Christ en faveur de l’homme, « il n’y aura plus de malédiction. » (Apoc.22 :3). Toutes les conséquences de la chute sont supprimées. Au départ, Dieu n’a pas voulu la maladie. Mais, face au péché originel, il prend sur lui la responsabilité de juger le péché en soumettant l’humain aux souffrances physiques, au travail pénible et à la mort. Il avait prédit : « Le jour où tu en mangeras, tu mourras certainement » (Gen.2 :17). Le diable n’avait pas besoin d’intervenir pour que ce jugement tombe. Une traduction littérale de cette phrase serait : « mourrant tu mourras », ce qui suggère un processus ; la mort existerait déjà chez l’homme en germe, en puissance, sous forme de maladie. Celle-ci est l’amorce de la mort, et la mort est l’aboutissement de la maladie. Il ne faut pas chercher une grande explication mystérieuse et surnaturelle pour tout problème de santé. Paul explique : « De même que par un seul homme le péché est entré dans le monde et par le péché la mort, et qu’ainsi la mort a atteint tous les hommes » (Rom.5 :12). Tout chrétien est mortel. Son corps est sujet à la détérioration. La santé intégrale n’existe pas. Certains ont prétendu qu’on peut vivre et mourir sans maladie ; que « les jours de nos années s’élèvent…à quatre-vingts ans » (Ps.90 :10), et que les chrétiens spirituels ne font que « s’éteindre » et ne meurent pas de maladie. Mais le prophète « Elisée était atteint de la maladie dont il mourut » (2Rois 13 :14). On meurt toujours de quelque chose. N’importe quel dysfonctionnement ou détérioration d’un organe est une maladie.

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Il y a parfois un glissement dans l’usage des termes. On entend dire : « La maladie est un mal ; Dieu n’est jamais l’auteur du mal ; donc, Dieu n’est jamais l’auteur de la maladie. » Dans cette phrase, le mot « mal » est employé pour décrire deux choses différentes : le « mal physique » (le malheur) et le « mal moral » (le péché). Mais le malheur n’est pas la même chose que le péché. L’homme est coupable d’avoir péché, mais il n’est pas nécessairement coupable d’être malade. Si c’était le cas, Paul n’aurait pas pu ni dû se « glorifier de ses infirmités » (2Cor.12 :5). La maladie en soi n’est pas un péché, mais une conséquence du péché originel. Si le Créateur n’a pas voulu la désobéissance de nos premiers parents, il a lui-même prononcé les jugements que leur désobéissance devait entraîner. Par conséquent, la maladie et la mort peuvent avoir des causes dites « naturelles » du fait que la nature, y compris la nature humaine subit les conséquences de la malédiction prononcée par Dieu sur la création. L’apôtre parle de « l’esclavage de la corruption » (Rom. 8 :21). Notre corps a une tendance naturelle à la dissolution, et personne n’y échappe. Paul en témoigne personnellement en tant que croyant ayant reçu le Saint-Esprit. Il dit: « Nous aussi qui avons les prémices de l’Esprit, nous soupirons en nous-même, en attendant l’adoption, la rédemption de notre corps» (Rom. 8 :23 Segond). Certains prétendent, qu’un chrétien spirituel ne devrait jamais soupirer ni être malade. Mais Paul, s’il avait reçu la rédemption de son âme, attendait encore la rédemption de son corps. Cette rédemption-là n’aura pas lieu avant le jour de la résurrection des corps.« La création sera libérée de l’esclavage de la corruption» (Rom.8 :21). Le verbe est au futur. La création n’en est pas encore libérée. « Le dernier ennemi qui sera détruit, c’est la mort » (1Cor.15 :26). L’apôtre déclare, en attendant cette rédemption: « Nous qui sommes dans cette tente, nous gémissons, accablés » (2Cor.5 :4). Le chrétien spirituel ne devrait pas forcément toujours être en bonne santé physique. « Même si notre homme extérieur se détruit, notre homme intérieur se renouvelle de jour en jour » (2Cor. 4:16 Seg). Le renouvellement spirituel intérieur et quotidien n’empêche pas le corps du Chrétien de se détériorer. Des grands hommes de Dieu ont souvent été souffrants. Tandis que le Psalmiste témoigne: « Je portais envie aux insensés, en voyant le bonheur des méchants. Rien ne les tourmente jusqu’à leur mort, et leur corps est chargé d’embonpoint ; ils n’ont aucune part aux souffrances humaines » Ps.73 :3-5). Les grands sportifs ne sont pas toujours les gens les plus pieux. « Achazia tomba par le treillis de sa chambre haute à Samarie et il en fut malade» (2 Rois 1:2 Seg). Une cause de maladie purement naturelle. Il y eut atteinte à son intégrité physique par un choc violent. Une telle atteinte peut tout aussi bien avoir lieu par un microbe qui nous ronge lentement de l’intérieur. « Absalom, fils de David, avait une sœur fort belle, appelée Tamar. Amnon, fils de David, en devint amoureux. Amnon se rendit malade de chagrin à cause de sa demi-sœur Tamar » (2 Sam. 13:1,2). Quoi de plus naturel que le mal d’amour ! « A l’époque de sa vieillesse, Asa eut les pieds malades » (1Rois 15 :23). Le vieillissement est un phénomène naturel. « Pour toi, garde secrète la vision, car elle se rapporte à des jours lointains. Alors moi, Daniel, je défaillis et fus malade pendant des jours…J’étais terrifié à cause de la vision » (Dan.8 :26,27). Daniel reçoit des révélations de la part de Dieu sur les temps de la fin. Il en est bouleversé. Les émotions fortes sont connues pour être cause possible de maux physiques. Daniel est malade pour avoir reçu des révélations de la part de Dieu, non à cause d’un péché.

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« Les chefs se rendent malades par les excès de vin » (Osée 7 :5 Seg). C’est un phénomène naturel courrant qui ne demande l’intervention directe ni de Satan ni de Dieu. Epaphrodite avait été « malade et tout près de la mort » (Phil.2 :27). Paul en donne la raison : « Car c’est pour l’œuvre de Christ qu’il a été près de la mort, ayant exposé sa vie. » (v.30). Etait-ce par surmenage ? En exposant sa vie au danger ou à des endroits malsains ? Le texte ne le précise pas. Ce fut par dévouement au service du Seigneur qu’il fut malade, non à cause d’un péché. Paul donne un conseil à Timothée : « Prends un peu de vin à cause de ton estomac » (1 Tim. 5 :23 BFC). Paul ne voit ni un péché chez Timothée ni un démon derrière les problèmes de digestion de son jeune collaborateur. Il propose un petit remède naturel pour un mal naturel. Les « causes occasionnelles » de la maladie – (« Les occasions qui font agir la cause »- Larousse) Un péché particulier du malade « Ceux d’entre vous qui survivront seront frappés de langueurs pour leurs iniquités (Lév. 26 :39 Seg) « Il n’y a plus de vigueur dans mes os à cause de mon péché…Mes plaies sont infectes et purulentes, par l’effet de ma folie » (Ps.38 :4,6). « Le Fils de l’homme a sur la terre le pouvoir de pardonner les péchés : Lève-toi, dit-il au paralytique, prends ton lit,et va dans ta maison. Et il se leva. » (Mat.9 :6). Dans ce cas, la guérison fut liée au pardon, parce que la maladie avait été liée au péché. « Jésus trouva l’homme dans le temple, et lui dit : Voici, tu as été guéri ; ne pèche plus, de peur qu’il ne t’arrive quelque chose de pire » (Jean 5 :14) « Celui qui fornique, lui, pèche contre son propre corps » (1Cor.6 :18 Jérus) « On entend dire partout qu’il y a parmi vous un cas d’inconduite : …l’un de vous vit avec la femme de son père…Qu’un tel homme soit livré à Satan pour la destruction de sa chair » (1Cor.5 :1,5). « Celui qui mangera le pain ou boira la coupe du Seigneur indignement, se rendra coupable envers le corps et le sang du Seigneur…Celui qui mange et boit sans discerner le corps mange et boit sa propre condamnation. `Voilà pourquoi il y a parmi vous tant de malades et d’infirmes » (1 Cor.11 :27-30). Mais toute maladie n’est pas forcément la conséquence d’un péché particulier de la part du malade. Les disciples interrogèrent Jésus au sujet d’un aveugle de naissance : « Rabbi, qui a péché pour qu’il soit né aveugle, lui ou ses parents ? Jésus répondit : ‘Ni lui ni ses parents » (Jean 9 :2,3). Job est frappé d’un ulcère malin (Job 2 :7) tout en étant intègre et droit (1 :8 ;2 :3) et en se gardant du péché (1 :22). « Tabitha était riche des bonnes œuvres et des aumônes qu’elle faisait. Or en ces jours-là, elle tomba malade et mourut » (Act.9 :36,37). « Epaphrodite a été malade, en effet, et près de la mort…C’est pour l’œuvre de Christ qu’il a été près de la mort ayant exposé sa vie. » (Phil.2 :27, 30). Ce fut son zéle pour l’œuvre de Dieu et non un péché qui fut la cause de sa maladie. Jean écrit à son ami Gaïus : « Je souhaite que tu te portes bien à tous égards, et que ta santé soit bonne ; qu’il en aille comme pour ton âme qui, elle se porte bien » (3Jean 2). L’apôtre

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envisageait la possibilité que Gaïus se porte mal physiquement, tout en étant en bonne santé spirituelle. Les deux ne sont pas nécessairement liés. Cependant, le fait que le péché peut entraîner la maladie, devrait conduire le croyant à un examen de conscience chaque fois qu’il tombe malade. De toute façon, c’est là un exercice salutaire. S’il ne trouve pas chez lui-même de péché non confessé, il peut prier pour la guérison sans arrière-pensée, et s’en remettre à Dieu. L’action nuisible d’autres personnes « Le roi Yoram revint se faire soigner à Isréel des blessures que les Araméens lui avaient faites à Rama » (2 Rois 8 :29). « Un homme tomba sur des bandits qui, l’ayant dépouillé et roué de coups, s’en allèrent, le laissant à moitié mort » (Luc 10 :30). Il peut aussi y avoir erreur médicale lors d’une opération. Le médecin peut être poursuivi pour coups et blessures. « Ils seront frappés de langueurs pour les iniquités de leurs pères » (Lév.26 :39 Seg). Une hérédité chargée comporte des tares physiques ou mentales. Les parents en sont responsables. « Je suis un Dieu jaloux, qui punis l’iniquité des pères sur les enfants jusqu’à la troisième et la quatrième génération » (Ex.20 :5 Seg). Un père alcoolique peut avoir un enfant qui souffre du foie. Des enfants naissent avec le sida à cause du péché d’une mère ou d’un père. Une intervention de Satan « Satan frappa Job d’un ulcère malin, depuis la plante du pied jusqu’au sommet de la tête » (Job 2 :7 Seg). « Alors on lui amena un démoniaque aveugle et muet, et il le guérit » (Mat.12 :22 Seg). « Il y avait là une femme possédée d’un esprit qui la rendait infirme depuis dix-huit ans…. Cette femme, fille d’Abraham, que Satan a liée voici dix-huit ans, n’est-ce pas le jour du sabbat qu’il fallait la délier de ce lien ? (Luc 13 : 11,16). « Jésus est passé partout en bienfaiteur, il guérissait tous ceux que le diable tenait asservis » (Actes 10 :38). « Qu’un tel homme soit livré à Satan pour la destruction de sa chair, afin que l’esprit soit sauvé au jour du Seigneur » (1Cor.5 :5) « Il a été mis une écharde dans ma chair, un ange de Satan chargé de me frapper, pour m’éviter tout orgueil » (2Cor.12 :7). Voir aussi : Mat.17 :14-18 ; Mc 9 :18 ; Luc 11 :14). Certains prétendent que toute maladie ou infirmité est une action de Satan, un démon à l’œuvre. Par conséquent, disent-ils, Dieu ne veut jamais laisser quelqu’un sous l’empire du diable. Il ne faudrait donc pas chercher plus loin, mais chasser le démon au nom de Jésus pour que le malade guérisse. Mais, il suffit de tenir compte de toutes les autres causes possibles de maladie mentionnées jusqu’ici, ainsi que celles qui suivront pour contredire cette affirmation et la conclusion qu’on en tire. Par contre, lorsque la cause de la maladie est manifestement spirituelle, le remède doit aussi être spirituel – une délivrance. Mais, en toutes circonstances, Satan ne peut agir que dans les limites qui lui sont accordées par Dieu. Satan ne pouvait pas toucher Job sans l’autorisation de Dieu (Job 1 :12 ; 2 :6). Et Dieu, qui reste souverain en toute circonstance, retourne souvent les desseins de Satan contre lui.

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CHAPITRE 2 LES CAUSES FINALES DE LA MALADIE Les « causes finales » - (« Fins pour lesquelles une chose est faite » Larousse) Dieu aussi est représenté dans l’Ecriture comme celui qui peut rendre malade. « Qui rend muet ou sourd, voyant ou aveugle ? N’est-ce pas moi, le Seigneur ? (Ex.4 :11). A lui seul, ce verset contredit ceux qui prétendent que ce n’est jamais la volonté de Dieu que quelqu’un soit malade ou infirme. Ni ce verset, ni son contexte ne donne la raison d’une telle intervention de la part de Dieu. Aussi, « Ce n’est pas volontiers qu’il…afflige les enfants des hommes » (Lam.3 :33). Dieu n’est pas un sadique. S’il le fait, c’est qu’il a de bonnes raisons de le faire. C’est ainsi que la plupart des autres passages qui déclarent qu’une maladie vient de Dieu, précisent quel est le motif de son intervention, « la fin pour laquelle la chose est faite ». Pour le chrétien, toute maladie a une signification, qu’elle soit connue ou non. La maladie devient insupportable pour ceux qui pensent qu’elle n’a pas de sens. L’Ecriture peut nous éclairer à ce sujet. Les « causes finales » de la maladie que Dieu lui-même inflige peuvent être les suivantes : Dieu peut frapper de maladie comme sanction et rétribution pour un péché particulier La plupart de guérisseurs affirment, oralement ou dans leurs livres, que la maladie ne vient jamais de Dieu. C’est un des piliers de leur action. Voyons ce qu’il en est : « L’Eternel frappa de grandes plaies Pharaon et sa maison, au sujet de Saraï, femme d’Abram. » (Gen.12 :17) « Si tu n’écoutes pas la voix du Seigneur ton Dieu…voici les malédictions qui viendront sur toi :…Le Seigneur te fera attraper une peste…le Seigneur te frappera de consomption, de fièvre, d’inflammation…Le Seigneur te frappera de furoncles d’Egypte, et d’abcès, de gale et de démangeaisons…Le Seigneur te frappera de folie, de cécité et d’égarement d’esprit…de mauvais furoncles…de maladies mauvaises et tenaces » (Deut. 28 :15,21, 22, 27,28,35,59). Dieu lui-même inflige des malédictions et rend malade dans le but de punir la désobéissance. « Le peuple commença à se livrer à la débauche avec les filles de Moab…et le peuple se prosterna devant leurs dieux…Et la colère de l’Eternel s’enflamma contre Israël…Il y en eut vingt-quatre mille qui moururent de la plaie » (Nom.25 :1-3,9). « L’Eternel frappa les gens de Beth Schémesch, lorsqu’ils regardèrent l’arche de l’Eternel…Et le peuple fut dans la désolation, parce que l’Eternel l’avait frappé d’une grande plaie. » (1 Sam.6 :19) Sous le règne du roi Ozias « Les hauts lieux ne disparurent pas ; le peuple continuait à offrir des sacrifices et à brûler de l’encens sur les hauts lieux » (2 Rois 15 :4). Outre sa complicité avec cette idolâtrie, le roi Ozias « Lorsqu’il fut puissant, son cœur s’éleva pour le perdre. Il pécha contre l’Eternel son Dieu » (2 Chron.26 :16 Seg). « Le Seigneur frappa le roi (Ozias) et il fut lépreux jusqu’au jour de sa mort » (2 Rois 15 :5). Le Seigneur l’avait frappé ( 2 Chron.26:20). Dieu lui-même peut rendre malade comme sanction du péché.

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« Paul, rempli d’Esprit Saint, fixa les regards sur Elymas et lui dit : ‘Toi qui es pétri de ruses et de manigances…ne vas-tu pas cesser de fausser la rectitude des voies du Seigneur. Voici, du reste, que la main du Seigneur est sur toi : tu vas être aveugle…A l’instant même, l’obscurité et les ténèbres l’envahirent, et il tournait en rond à la recherche d’un guide. Quand il eut vu ce qui se passait, le proconsul devint croyant ; car la doctrine du Seigneur l’avait vivement impressionné» (Act. 13 :9-12). On entend parfois dire : « Dieu ne châtie jamais par la maladie ». C’est manifestement faux. Ce fut par la puissance du Saint-Esprit que Paul portât le châtiment du Seigneur sur le sorcier. Cette infirmité, miracle de représaille contre celui qui s’opposait à l’Evangile, fut une grande bénédiction pour l’observateur, Sergius Paulus qui, lui, se convertit sur le champ. De nos jours, on réclame rarement de tels miracles de châtiment, par le Saint-Esprit. « Le peuple acclamait le roi Hérode : ‘C’est la voix d’un dieu et non d’un homme’. Mais soudain l’ange du Seigneur frappa Hérode, pour n’avoir pas rendu à Dieu la gloire et, dévoré par les vers, il expira » (Act.12 :23). Dieu a voulu cette maladie mortelle. Certains prétendent : « Si la maladie est voulue de Dieu, toute action médicale devient une opposition directe à sa volonté ». Même si c’était le cas, aucune action médicale n’aurait pu sauver Hérode de cette mort. Mais l’action médicale peut être efficace pour guérir une maladie dont la raison est autre que la décision de Dieu. Il y eut d’autres cas où Dieu lui-même frappait de maladie pour sanctionner le péché (No.11 : 31-34 ; 1Sam.5 :6,9,12 ; 2 Rois 5). Ces textes décrivent Dieu comme intervenant activement. Il ne s’agit pas de simples permissions de sa part. Certains péchés sont aussi à la base de maladies dites « psychosomatiques » : Rancunes tenaces, haines, jalousies, refus de pardonner, ambitions démesurées, querelles, amertume, colères entretenues, etc. Ces péchés peuvent aussi être considérés comme des causes dites « naturelles » de la maladie, car il n’est pas nécessaire que Dieu intervienne directement pour qu’ils aient des effets néfastes dans le corps : ulcères, colites, prurits, migraines, etc. Dieu peut rendre malade pour corriger ses enfants La Bible fait une distinction entre les différentes fins que Dieu peut poursuivre par la maladie. Nous venons de voir la maladie comme sanction et rétribution qui condamne celui qui est incroyant et rebelle. Mais Dieu peut aussi se servir de la maladie dans un but bienveillant en faveur de ses enfants. Paul écrit aux croyants de Corinthe : « C’est pour cela qu’il y a parmi vous beaucoup d’infirmes et de malades…Quand nous sommes jugés, nous sommes châtiés par le Seigneur , afin que nous ne soyons pas condamnés avec le monde » (1Cor.11 :30-32). Outre d’être une « condamnation » pour les gens du monde, la maladie peut être un châtiment », une correction pour les chrétiens qui leur épargne cette condamnation. Une même maladie peut donc viser des buts différents. « Jacob resta seul. Un homme se roula avec lui dans la poussière jusqu'au lever de l’aurore…il heurta Jacob à la courbe du fémur qui se déboîta…Il lui dit : ‘Laisse-moi car l’aurore s’est levée’ – ‘Je ne te laisserai pas, dit-il, que tu ne m’aies béni’. Il lui dit : ‘Quel est ton nom ?’ – ‘Jacob’, répondit-il. Il reprit : ‘On ne t’appellera plus Jacob, mais Israël, car tu as lutté avec Dieu et avec les hommes et tu l’as emporté…Là-même, il le bénit…Il boîtait de la hanche » (Gen. 32 :25-32). Dieu rend Jacob estropié dans le but de le bénir. Ce handicap physique marque une transformation spirituelle profonde chez Jacob, que Dieu reconnaît en lui donnant un nom nouveau. Le nom « Jacob » signifie « supplanteur » (Gen.27 :36 - de son

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frère Esaü) ce qui soulignait le caractère opportuniste du personnage avant cette rencontre avec Dieu et ce handicap. Le nom « Israël » signifie « lutteur avec Dieu ». La conséquence de cette rencontre et de son infirmité se font déjà sentir au chapitre suivant (Gen.33) où il se réconcilie avec Esaü. « Ceux d’entre vous qui survivront seront frappés de langueur pour leurs iniquités…ils confesseront leurs iniquités…les transgressions qu’ils auront commises envers moi, et la résistance qu’ils m’ont opposée…Et alors leur cœur incirconcis s’humiliera, et ils paieront la dette de leurs iniquités. Je me souviendrai de mon alliance avec Jacob » (Lév. 26 :39-42). L’Eternel frappe Marie de lèpre parce qu’elle a parlé contre Moïse (Nom.12 :9,10). Moïse prie pour sa guérison et elle est rétablie (v.12-15) et redevient utile au Seigneur (Mich.6 :4). Moïse connaissait la cause de la maladie de sa sœur, mais il prie malgré tout pour sa guérison. Il est rare que nous puissions attribuer la maladie d’un autre à un péché particulier qu’il aurait commis. C’était l’erreur des « amis » de Job. Il ne faut pas aggraver la peine du malade. En général, il faut faire preuve d’une prudente réserve. La première attitude à avoir en face d’un malade c’est d’avoir cette compassion qui animait Jésus-Christ. « Voilà pourquoi il y a parmi vous tant de malades et d’infirmes et qu’un certain nombre sont morts. Si nous nous examinions nous-mêmes, nous ne serions pas jugés : mais le Seigneur nous juge pour nous corriger, pour que nous ne soyons pas condamnés avec le monde » (1Cor. 11:30-32). Ici, la maladie et l’infirmité ont pour but la correction de l’enfant de Dieu par le Père céleste. Il ne s’agit pas d’une « sanction », car cette mesure de discipline vise le bien spirituel du croyant, et de lui épargner d’être condamné avec le monde. Il s’agit d’une « correction » qui doit normalement le conduire à la repentance et à la confession des péchés. Il s’en suit souvent une guérison. Il est précisé que ces maladies et infirmités sont infligées par le Seigneur lui-même dans le but de juger et de corriger. C’est le démenti de ce que certains prétendent: « L’idée que notre maladie pourrait être la volonté de Dieu est le plus grand obstacle à la guérison. » « On entend dire partout qu’il y a chez vous un cas d’inconduite :…l’un de vous vit avec la femme de son père….Au nom du Seigneur Jésus, et avec son pouvoir…qu’un tel homme soit livré à Satan pour la destruction de sa chair, afin que l’esprit soit sauvé au jour du Seigneur » (Cor.5 :1-5). Le pouvoir du Seigneur Jésus, et l’ordre donné par son apôtre sont à la base de la mesure de discipline qui doit être prise. La « destruction de la chair », une maladie menant à la mort, est une correction et non une sanction, car le but visé est que l’esprit de cet homme soit sauvé au jour du Seigneur. La crainte de la maladie doit prévenir le péché. Eviter la fornication, l’alcoolisme, le tabac, l’obésité, etc. sont des facteurs de santé. « La piété est utile à tout : elle a la promesse de la vie présente » (1Tim.4 :8). « Mon fils, ne méprise pas la correction du Seigneur, ne te décourage pas quand il te reprend… Toute correction, sur le moment, ne semble pas sujet de joie, mais de tristesse. (Héb.12 : 5,11). Il s’agit de «corrections » qui sont « des sujets de tristesse ». Les souffrances physiques de la maladie ne sont pas mentionnées explicitement dans ce passage. Mais, l’intention du texte est de traiter la souffrance dans son sens le plus large. Ce serait donc en tordre le sens que de prétendre qu’il s’agirait de n’importe quelle souffrance, sauf celle d’une maladie physique. Si on refuse de reconnaître que la maladie pourrait être une correction du Seigneur on risque de la « mépriser ». Si on la considère comme un mal intégral et inutile, qui n’a aucun sens, on risque de se « décourager ». Et n’oublions pas : « Ce n’est pas

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volontiers…qu’il afflige les enfants des hommes » (Lam.3 :33). Voyons l’éclairage que donne le reste de ce passage sur les souffrances de la maladie : « Car le Seigneur châtie celui qu’il aime, et il frappe de la verge tous ceux qu’il reconnaît pour ses fils. » (Héb.12 :6). Certains ont répliqué à ceci : Dans ce cas, tout ce que je demande c’est que Dieu m’aime un peu moins. Mais c’est là la réplique d’un enfant gâté qui refuse de reconnaître la bienveillance d’un père dans la correction qu’il ne dispense pas volontiers. Il est déplaisant à un père de punir. Et c’est uniquement un amour véritable qui sacrifie momentanément le confort de l’enfant au profit de son intérêt et de son bien-être ultimes. Aussi, ces souffrances peuvent être la preuve que le malade est né de nouveau. « Mais si vous êtes exempts du châtiment auquel tous ont part, vous êtes donc des enfants illégitimes, et non des fils » (12 :8). Il faut prendre garde, car une santé inébranlable pourrait être la preuve que l’intéressé n’est pas un chrétien authentique. David ne disait-il pas : « Mes pas étaient sur le point de glisser ; car je portais envie aux insensé, en voyant le bonheur des méchants. Rien ne les tourmente jusqu’à leur mort…ils n’ont aucune part aux souffrances humaines.»? (Ps.73:2-5). « Dieu nous châtie pour notre bien, afin que nous participions à sa sainteté… » (Héb.12 :10). « Ce que Dieu veut, c’est votre sanctification. » (1Thes.4 :3). La souffrance physique peut être un moyen dont le Seigneur se sert pour nous purifier, nous séparer du péché. « Le châtiment produit plus tard pour ceux qui ont été ainsi exercés un fruit paisible de justice. » (12 :11). Cette souffrance peut aussi produire en nous le fruit d’un esprit paisible là où il y a eu conflit ainsi qu’un comportement plus juste là où nous avons été injustes. Nous avons parfois de la peine à comprendre tout cela à cause de la culture ambiante qui nous entoure. Pour elle, notre « bien », serait toujours le confort, la fortune, le succès, le plaisir. Par contre, il serait faux de conclure que la maladie serait toujours un bien ou une bénédiction. Dieu permet parfois la maladie dans le but d’accomplir une œuvre puissante à sa gloire « En passant, Jésus vit un homme aveugle de naissance. Ses disciples lui posèrent cette question : ‘Rabbi, qui a péché pour qu’il soit né aveugle, lui ou ses parents ?’ Jésus répondit : ‘Ni lui ni ses parents. Mais c’est pour que les œuvres de Dieu se manifestent en lui » (Jean 9 :1-3). La réponse assez abrupte du Seigneur peut signifier que, face à un malade, il faut se garder de tout soupçon, ou même de toujours vouloir connaître le pourquoi d’une maladie. La suite du récit nous dit que ses parents, les gens du voisinage qui avaient l’habitude de le voir, ainsi que les Pharisiens furent obligés de reconnaître que Jésus lui avait rendu la vue (9 :4-41). Comme nous l’avons vu plus haut, la cause de sa maladie pouvait être son péché à lui, ou celui de ses parents, dont les conséquences lui auraient été transmises par hérédité. Mais Jésus déclare que, dans ce cas-ci, le malade n’était infirme pour aucune de ces deux raisons. Quand Jésus le guérit, les œuvres de Dieu furent manifestée en lui devant de nombreuses personnes. Certains durent l’admettre malgré leurs hésitations ou leur mauvaise foi. Les sœurs de Lazare avertirent Jésus que leur frère était malade (Jean 11 :3). Jésus répond : « Cette maladie n’aboutira pas à la mort, elle servira à la gloire de Dieu : c’est par elle que le Fils de Dieu doit être glorifié » (11 :4). La suite du récit décrit l’œuvre puissante de Jésus dans la résurrection de Lazare. « Beaucoup de ces Juifs qui étaient venus auprès de Marie et qui avaient vu ce que Jésus avait fait, crurent en lui » (11 :45). Dieu avait permis cette maladie pour que Jésus accomplisse une œuvre puissante à sa gloire : la résurrection de Lazare. Il est donc possible qu’une maladie serve à la gloire de Dieu.

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« Vous savez que ce fut à cause d’une infirmité de la chair que je vous ai annoncé pour la première fois l’Evangile…Vous m’avez, au contraire, reçu comme un ange de Dieu, comme Jésus-Christ » (Gal.4 :13-15 Seg). Dieu avait permis à Paul d’être malade, dans le but d’amener l’apôtre à annoncer l’Evangile aux Galates et d’assurer une riche moisson parmi eux. Nous en ignorons toutes les circonstances, mais les faits nous montrent qu’on peut parfois mieux servir Dieu dans un corps malade que par une santé éblouissante. Paul en rend témoignage deux ans plus tard : « Nous portons ce trésor dans des vases de terre, afin que cette grande puissance soit attribuée à Dieu, et non pas à nous » (2Cor.4 :7 Seg). Quand un chrétien, éblouissant de santé, accompli une oeuvre importante, on dit : « Quel homme ! » Quand c’est un croyant à la santé chancelante, on dit : « Quel Dieu ! » Le caractère fragile et corruptible du corps de Paul, témoin de Jésus-Christ, permet une œuvre puissante à sa gloire. Il est faux de dire qu’on peut toujours mieux servir Dieu dans un corps bien portant. Dieu permet parfois la maladie pour l’emporter dans une contestation avec Satan au ciel « Satan vint se présenter devant l’Eternel… L’Eternel dit à Satan : As-tu remarqué mon serviteur Job ? Il n’y a personne comme lui sur la terre ; c’est un homme intègre et droit, craignant Dieu et se détournant de mal. Il demeure ferme dans son intégrité…Et Satan répondit à l’Eternel : Peau pour peau ! Tout ce que possède un homme, il le donne pour sa vie. Mais étends ta main, touche à ses os et à sa chair, et je suis sûr qu’il te maudit en face. L’Eternel dit à Satan : Voici je te le livre : seulement, épargne sa vie….Puis Satan frappa Job d’un ulcère malin depuis la plante du pied jusqu’au sommet de la tête…Sa femme lui dit : Tu demeures ferme dans ton intégrité ! Maudis Dieu, et meurs ! Mais Job lui répondit : tu parles comme une femme insensée. Quoi ! nous recevons de Dieu le bien, et nous ne recevrions pas aussi le mal ! En cela, Job ne pécha point par ses lèvres » (Job 2 :1-10 Seg). Job n’était pas malade à cause de son péché, mais à cause de son intégrité. Une chose qui a toujours troublé les hommes, c’est l’apparente inégalité, voir l’injustice de la vie. Pourquoi le juste doit-il souffrir ? Pourquoi le méchant est-il souvent prospère ? Les données dont nous disposons ici-bas sont souvent insuffisantes pour résoudre ce mystère. Mais Dieu nous montre qu’il peut y avoir d’autres éléments, ailleurs, insoupçonnés des hommes, qui ont leurs répercussions sur l’existence humaine. Job n’était pas tombé malade pour une raison qui le concernait personnellement. Le monde angélique et démoniaque nous observe (1Cor.4 :9 ; 11 :10 ; Luc 15 :10). L’Eglise a une fonction à remplir qui dépasse les limites de la scène terrestre. Dieu agit envers nous «…afin que les dominations et les autorités dans les lieux célestes, connaissent aujourd’hui par l’Eglise la sagesse infiniment variée de Dieu » (Eph.3 :10). Il veut parfois leur prouver quelque chose par notre moyen. La maladie grave qui frappe Job est la conséquence d’événements qui se passent au ciel, dont Job, sa femme et ses amis sont totalement ignorants. Il est évident que Dieu ne nous donne pas d’explications pour la plupart des circonstances de nos vies, y compris les drames et les maladies. Mais ici, la parole de Dieu nous introduit dans les coulisses d’une contestation entre Dieu et le diable au sujet d’un homme. L’accusation de Satan contre Job est qu’il sert Dieu uniquement parce qu’il y voit son intérêt. « Est-ce d’une manière désintéressée que Job craint Dieu ? » (1 :9). En fait, il s’agit d’une attaque de Satan contre Dieu. Le diable veut lui faire sentir qu’il n’est pas digne d’être adoré et servi pour lui-même, abstraction faite de tous les bienfaits dont il comble les hommes. Il prétend qu’il suffit de frapper Job dans son corps pour qu’il maudisse Dieu. Pour prouver le contraire, Dieu doit permettre à Satan de frapper Job de maladie, sans que Job n’en connaisse les raisons (les choses cachées sont à l’Eternel-

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Deut.29 :29) – et que Job accepte la situation dramatique de son cancer, sans s’en prendre à Dieu. Et c’est ce qui se passe. C’est Dieu qui l’emporte sur Satan. Et c’est l’attitude de Job dans des souffrances terribles qui permet à Dieu de l’emporter sur le diable. Nous comprenons également pourquoi Job et ses amis, auxquels Dieu ne donnait aucune explication, furent perplexes et désemparés. Dieu avait eu raison d’appeler Job son « serviteur » (v.3). Serions-nous prêts, dans les souffrances, à servir Dieu de cette manière ? Le témoignage catégorique et répété de Dieu sur la vie impeccable de Job confirme ce que nous avons déjà constaté : qu’un péché particulier n’est pas la cause de toute maladie. Si Job était malade, c’était plutôt à cause de son intégrité. C’est pour cela que le diable s’est acharné sur lui. Les paroles de Dieu à Satan : « Voici, je te le livre : seulement, épargne sa vie » nous apprennent deux choses importantes : Dieu peut tolérer que Satan accomplisse contre nous ses desseins malveillants, mais Dieu ne perd jamais le contrôle de la situation et met des limites que Satan ne peut pas dépasser. Mais, à un moment donné, ce n’était pas la volonté de Dieu que Job soit en bonne santé. Il peut en être de même pour nous. Le nombre de ceux qui ont eu un ministère de guérison et qui, eux-mêmes, son morts prématurément d’une maladie grave est important. Dieu permet parfois la maladie pour prévenir un péché d’orgueil « Parce que ces révélations étaient extraordinaires, pour m’éviter tout orgueil, il a été mis une écharde dans ma chair, un ange de Satan chargé de me frapper, pour m’éviter tout orgueil. A ce sujet, par trois fois, j’ai prié le Seigneur de l’écarter de moi. Mais il m’a déclaré : ‘Ma grâce te suffit ; ma puissance donne toute sa mesure dans la faiblesse.’ Aussi mettrai-je mon orgueil bien plutôt dans mes faiblesses, afin que repose sur moi la puissance du Christ…Car lorsque je suis faible, c’est alors que je suis fort » (2Cor.12 :7-10). Une expérience spirituelle exaltante, une extase risquait de devenir pour l’apôtre une pierre d’achoppement. L’écharde dans la « chair » parle d’une cause de douleur dans le corps. La notion de « faiblesse » revient trois fois dans le récit, et a trait normalement à une faiblesse physique. Cette écharde ne pouvait être une faiblesse « spirituelle » car Paul aurait eu tort de se glorifier de ce type-là de faiblesse. Le mot « frapper » signifie littéralement « donner un coup de poing ». Tout parle donc d’une infirmité corporelle douloureuse. Dieu veut que Paul évite tout orgueil et il refuse par trois fois d’exaucer la prière de Paul pour sa guérison. C’est que Dieu avait de bonnes raisons de permettre cette maladie, même si celle-ci venait d’un ange de Satan. Et la raison est exprimée deux fois ; c’était pour prévenir un péché d’orgueil chez l’apôtre. On parle de « médecine préventive ». Voici une « maladie préventive. « Celui qui a souffert dans la chair a rompu avec le péché » (1 Pi.4 :1). Il est faux de dire que la maladie ne sert jamais à rien. Et l’idée qu’elle pourrait être voulue de Dieu ne constitue pas un obstacle réel à la guérison. Les rôles respectifs de Dieu et de Satan dans la maladie Dieu est décrit quatorze fois comme le seul impliqué dans la maladie Gen.3 :16,19 ; Gen.32 :25-32 ; Ex.4 :11 ; No.11 :31-34 ; Nom.12 :9-15 ; 20 :5 ; Deut.28:15-59 ; 1Sam.5 :5-12 ; 1 Sam.6 :19 ; 2Rois 15 :5 ; 2 Chron. 26 :20 ; Act.12 :23 ; Act.13 :9-12 ; Rom.8 :19; 1Cor.11 :30-32 ; Héb.12 :7-10. Il est étonnant que certains persistent à dire que la maladie ne vient jamais de Dieu, que Dieu veut qu’on soit toujours en bonne santé. Satan est décrit quatre fois comme le seul impliqué dans la maladie

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Job 2 :1-10 ; Mat.12 :22 ; Luc 13 :11,16 ; Act.10 :38 ; Dieu se sert deux fois de Satan ou d’un démon pour rendre malade 1Cor.5 :1-5 ; 2Cor.12 :7-10 A onze reprises les causes des maladies mentionnées sont autres qu’une intervention de Dieu, ou de Satan Ex.20 :5 ; Lév.26 :39 ; 2 Sam.13 :1-2 ; 1Rois 15 :23 ; 2Rois 1 :2 ; 2Rois 8 :29 ; Osée 7 :5 ; Luc 10 :30 ; Rom.8 :21-23 ; 2Cor.5 :4 ; 1Tim.5 :23 ; Péché particulier et maladie Il est dit explicitement au moins douze fois, qu’un acte de péché du malade lui-même était la cause de sa maladie Gen.3 :14-19 ; Deut.28 :15-59 ; 2Chron.26:16,20 ; Act.13 :9-12 ; Act.12 :23 ; 1Sam.5:5-12 ; No.11:31-34 ; Lév.36 :29 ; Ps.38 :4,6 ; 1Cor.6 :18 ; 1Cor.11 :27-30 ; 1Cor.5 :1-5 Il est dit explicitement que ni un acte de péché du malade lui-même, ni de ses parents n’étaient la cause de la maladie Jean 9 :1-3 La maladie n’est pas forcément la preuve que la personne souffrante a péché. Le prétendre ne fait qu’enfoncer davantage le malade dans l’abattement et le découragement. A onze reprises les causes des maladies mentionnées sont autres que le péché du malade Rom.8 :21-23 ; 2Cor.5 :4 ; 2Rois 1 :2 ; 2Sam.13 :1-2 ; 1Rois 15 :23 ; Osée 7 :5 ; 1Tim.5 :23 ; 2Rois 8 :29 ; Luc 10 :30 ; Lév.26 :39 ; Ex.20 :5. Il est important que tout ouvrage qui prétend traiter de la maladie et de la guérison, cherche à présenter « tout le conseil de Dieu » à ce sujet « sans rien en cacher » (Act.20 :27). Il est souvent impossible de déterminer la cause d’une maladie. « Les choses cachées sont à l’Eternel » (Deut.29 :29). Mais la toute première démarche, si bien du malade, que du chrétien qui chercherait à intervenir en vue de la guérison, devrait être de chercher à en découvrir la cause. Les mesures à prendre peuvent dépendre de la cause de la maladie. Cependant, l’impossibilité d’en déterminer la cause, ne devrait empêcher aucun effort pour trouver la guérison. « Rien n’est impossible à Dieu » (Luc 1 :37).

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DEUXIEME PARTIE : LA GUERISON Jésus déclare pourquoi il est venu sur la terre : «Moi, je suis venu afin que les brebis aient la vie, et qu’elles l’aient en abondance. Je suis le bon berger. Le bon berger donne sa vie pour ses brebis. » (Jean 10 :10-11). La vie abondante que Jésus est venu nous apporter ne se limite pas à une abondance spirituelle. Elle comprend également une abondance de bien-être physique. D’une façon générale, Dieu veut que ces enfants soient en bonne santé. Et « A Dieu tout est possible » (Mat.19 :26). Il ne faut pas être de ceux qui « garderont les apparences de la piété, mais en auront renié la puissance » (2 Tim. 3 :5 TOB). Le tout se réalise par le don de la vie de Jésus sur la croix pour nos péchés. « Mon fils, sois attentif à mes paroles, prête l’oreille à mes discours. Qu’ils ne s’éloignent pas de tes yeux ; garde-les dans le fond de ton cœur ; car c’est la vie pour ceux qui les trouvent , c’est la santé pour tout leur corps » (Prov.4 :20-22). Le style de vie que propose la Bible, loin d’être un fardeau lourd à traîner, devient une source de bonheur et de bien-être physique pour ceux qui s’en inspirent. Les effets néfastes sur la santé de ceux qui n’en tiennent pas compte, ne sont plus à démontrer. Globalement, la foi chrétienne apporte à ceux qui l’embrassent le plus authentiquement, une qualité de vie, une moralité personnelle certaine, et une espérance de vie bien au-dessus de la moyenne. CHAPITRE 3 LA GUERISON DU CORPS EST-ELLE COMPRISE DANS L’ŒUVRE DE REDEMPTION DU CHRIST A LA CROIX ? « En fait, ce sont nos souffrances qu’il a portées, ce sont nos douleurs qu’il a supportées, et nous, nous l’estimions touché, frappé par Dieu et humilié » (Esa.53 :4). Cette prophétie est citée par Matthieu au sujet de Jésus : « Il guérit tous les malades, pour que s’accomplisse ce qui avait été dit par le prophète Esaïe : ‘C’est lui qui a pris nos infirmités et s’est chargé de nos maladies » (Mat.8 :16,17). Si la maladie est une conséquence de la chute, la guérison doit être une conséquence de la rédemption. Dieu s’intéresse à notre âme, mais aussi à notre corps. « Le Seigneur est pour le corps » (1Cor.6 :13). Certains ont tiré la conclusion de ces déclarations, qu’au moment d’une conversion à Jésus-Christ, une foi authentique en lui devrait apporter, sur le champ, outre le pardon des péchés, aussi la guérison du corps. On répond parfois à cela que l’explication de Matthieu met l’accomplissement de la prédiction d’Esaïe en rapport avec les guérisons de Jésus pendant sa vie, plutôt qu’en rapport avec sa mort et la rédemption. Et on en tire la conclusion qu’il n’y aurait aucun rapport entre la mort du Christ et ces guérisons-là. Mais tout le contexte de Esaïe 53 d’où est tirée cette citation de Matthieu 8, concerne les souffrances et la mort expiatoire de Jésus. On oublie aussi que la mort du Seigneur, outre qu’elle vaut pour les péchés commis après sa mort, valait également pour les péchés qu’il a pardonnés pendant sa vie sur terre. Nous lisons à quatre reprises que Jésus déclare à quelqu’un : « Tes péchés sont pardonnés » (Mat.9 :2 ; Mc.2 :5 ; Luc 5 :20 ;7 :48). En effet, l’œuvre du Christ à la croix fut aussi à la base du pardon de tous les péchés commis sous l’ancienne alliance, avant même sa venue sur terre. Les sacrifices d’animaux, à partir de celui d’Abel, furent agréés par Dieu en tant que préfigurations du sacrifice du Christ. Elles « couvraient » les péchés (Ps.85 :3) jusqu’à ce que ceux-ci soient « ôtés » par Jésus, l’Agneau de Dieu (Jean 1 :29). Tous ces siècles furent « le temps de sa patience » (Rom.3 :25 ; Act.17 :

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30) en attendant la venue du Messie. Abraham et David furent sauvés par la foi, sans les œuvres, au même titre que nous (Rom.4 :3, 6-8). Cependant ce fut pour eux « à crédit » en quelque sorte. La mort du Christ et l’expiation des péchés eurent pour eux des effets rétroactifs. Mais ceci veut-il dire que Jésus, par sa mort sur la croix, a expié nos maladies ? On laisse entendre que c’est toujours contre la volonté de Dieu qu’on soit malade. De là, il n’y qu’un pas à dire que la maladie est un péché qui doit être expié. Mais la Bible ne connaît rien de l’expiation des maladies, uniquement de l’expiation des péchés. Elle ne dit pas que la maladie est un péché, ou qu’elle a besoin d’être expiée. Dieu n’a pas besoin de pardonner la maladie parce que la maladie n’est pas un péché. Il est donc faux de dire que le même acte de foi en Christ qui apporte le pardon des péchés doit aussi apporter la guérison du corps, et cela « sur le champ » ? L’évangéliste n’est pas autorisé à promettre la guérison immédiate du corps comme si c’était là « le plein Evangile ». On cite parfois Ex.15 :26 : « Si tu entends bien la voix du Seigneur, ton Dieu, et si tu fais ce qui est droit à ses yeux…je ne t’infligerai aucune des maladies que j’ai infligées à l’Egypte, car c’est moi le Seigneur qui te guéris. » Et encore le Ps.103 :3 : « C’est lui qui pardonne toutes tes iniquités, qui guérit toutes tes maladies » (Seg). Mais on se garde de citer aussi la phrase suivante : « C’est lui qui délivre ta vie de la fosse », car il faudrait en tirer la conclusion que le croyant serait aussi dispensé de mourir. A chaque maladie, il lui suffirait d’avoir la foi, et la mort serait postposée – et cela sans limite. A moins que cette dernière promesse soit une prédiction de la résurrection du corps. Mais une telle doctrine a aussi des effets pervers. On a parfois dit à ceux qui avaient senti une certaine amélioration dans leur état de santé au moment de leur conversion, qu’ils avaient été sauvés, non seulement de leurs péchés, mais aussi de leurs maladies. Quel ne fut pas leur désarroi quand, plus tard, ils tombèrent de nouveau malades. Ils en vinrent alors à mettre en doute le pardon de leurs péchés, et parfois même toute la foi chrétienne. Jésus a donné sa vie pour nous ; mais cela ne nous dispense pas de la mort physique. Tous les enfants de Dieu passent par la mort, sauf la génération des croyants qui vivront sur terre au moment de son retour. En outre, il est remarquable de constater le nombre de prédicateurs de la guérison qui ont été frappés de maladies graves et qui sont morts prématurément. Le témoignage de l’Ecriture est clair: La mort expiatoire du Christ et sa résurrection apportent une solution totale au péché du monde, mais aussi à toutes les conséquences du péché pour l’homme, à savoir pour son esprit, son âme et son corps. « Lui qui, dans son propre corps, a porté nos péchés sur le bois, afin que, morts à nos péchés, nous vivions pour la justice ; lui dont les meurtrissures vous ont guéris » (1Pi.2 :24). La maladie et la mort ne font pas exception. Seulement, la rédemption n’apporte pas tous ses effets en même temps. Quand le corps d’un chrétien est enseveli, il nous est dit qu’il est « semé », non simplement « enterré » car il sortira un jour de terre. Mais son corps est semé « corruptible », « méprisable », et « infirme » (1Cor.15 :42-44). Si celui qui se convertit à Jésus reçoit sur le champ le pardon de ses péché, il ne reçoit pas en même temps le corps de résurrection « incorruptible », « glorieux », et « plein de force » (1Cor.15 :42-44). Comme nous l’avons vu plus haut « nous attendons la rédemption de notre corps » (Rom.8 :23) et la libération de la création de l’esclavage de la corruption est encore future (Rom.8 :21). Le jour de la résurrection aura lieu au retour de Jésus-Christ. Il est faux de dire aux gens que la maladie est toujours contraire à la volonté de Dieu et qu’ils ont maintenant le droit d’être guéris.

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En effet, la Bible nous explique que le salut dans sa totalité se réalise en trois temps : « Mes bien-aimés, dès à présent nous sommes enfants de Dieu, mais ce que nous serons n’a pas encore été manifesté. Nous savons que, lorsqu’il paraîtra, nous lui serons semblables, puisque nous le verrons tel qu’il est. Et quiconque fonde sur lui une telle espérance se rend pur comme il est pur » (1Jean 3 :2-3). Pour l’enfant de Dieu, le pardon de ses péchés lui a été acquis au moment de sa nouvelle naissance. Pour le présent, il est en train de se rendre pur par la force du Saint-Esprit, qui le délivre progressivement du pouvoir du péché. Au moment du retour du Christ, il recevra un corps semblable au corps de résurrection de Jésus et sera délivré de toutes les conséquences physiques du péché. Ceci se confirme du fait que la notion de « salut », s’il est complet en son principe se décline en trois étapes dans son application: Passé : « Il nous a sauvés » (Tit.3 :5 ; 2Tim.1 :9).: « Il n’y a donc, maintenant plus aucune condamnation pour ceux qui sont en Jésus-Christ » (Rom.8 :1). Nous avons été sauvés de la peine du péché. Présent : « Le langage de la croix, en effet, est…pour ceux qui sont en train d’être sauvés… puissance de Dieu » (1Cor.1 :18). « Dieu vous a choisis dès le commencement, pour être sauvés par l’Esprit qui sanctifie » (2Thes.2 :13). Nous sommes en train d’être sauvés de la puissance du péché dans nos vies par le Saint-Esprit. Futur : « A vous que la puissance de Dieu garde par la foi pour le salut prêt à se révéler au moment de la fin » (1Pi.1 :5). « Nous attendons, comme sauveur, le Seigneur Jésus-Christ qui transfigurera notre corps humilié pour le rendre semblable à son corps de gloire » (Phil.3 :20-21). « La trompette sonnera, et les morts ressusciteront incorruptibles, et nous,nous serons changés » (1Cor.15 :52). « Le Christ apparaîtra une seconde fois…à ceux qui l’attendent pour leur salut » (Héb.9 :28). « En effet, aujourd’hui le salut est plus près de nous qu’au moment où nous avons cru » (Rom.13 :11). Ceci ne signifie pas que nous n’étions pas sauvés de la peine de notre péché au moment où nous avons cru. Mais que nous connaîtrons le salut de toutes les conséquences du péché pour notre corps, au moment du retour du Christ et non pas avant cela. Une vie chrétienne équilibrée est d’abord certaine de tout ce qui est acquis (le pardon, la justification, la vie éternelle, etc.) et s’en réjouit. Ensuite, elle tend vers la sanctification et la maturité spirituelles qui ne sont pas encore pleinement acquises. Et finalement, elle attend avec espérance et un ardent désir l’héritage promis de la rédemption du corps à la résurrection. C’est l’accomplissement de la parole du Ps. 103 :3-4 : « C’est lui qui…guérit toutes tes maladies ; c’est lui qui délivre ta vie de la fosse ». Et encor de Esa.33 :24 : « Aucun habitant ne dit : Je suis malade ». Malachie annonce la venue en gloire du Messie pour juger les méchants (4 :1), et continue : « Mais pour vous qui craignez mon nom, se lèvera le soleil de la justice, et la guérison sera sous ses ailes » (4 :2). Si cette guérison peut se concrétiser en partie maintenant déjà, l’action guérissante du Saint-Esprit dans le temps présent ne sera jamais plus qu’un « gage » (Eph.1 :14), ou les « arrhes » (2 Cor.5 :5) de la guérison totale qui se réalisera à l’avènement du Seigneur. Nous pouvons dire que Jésus peut guérir déjà maintenant quand il le veut. Cependant, une telle guérison n’est pas encore intégralement « la rédemption de notre corps ». Lazare est mort et Jésus l’a ressuscité, mais il est mort par la suite comme tout le monde. Lorsque nous mourons, notre esprit rejoint directement le Seigneur (Phil.1 :23 ; 2 Cor.5 :8) tandis que notre corps dort dans la poussière de la terre en attendant sa résurrection (Dan.12 :2). « Le dernier ennemi qui sera

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détruit, c’est la mort » (1Cor.15 :26). « La mort ne sera plus. Il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni souffrance, car le monde ancien a disparu. Et celui qui est assis sur le trône dit : Voici, je fais toutes choses nouvelles » (Apoc. 21 :4,5). Jésus le dit après qu’il s’est assis sur le trône de sa gloire. Certes, le Christ est roi déjà maintenant (Jean 18 :37), mais « En fait, nous ne voyons pas encore que tout lui ait été soumis » (Héb.2 :8). A la croix, Jésus a remporté une victoire décisive sur Satan. (Héb.2 :14 ; Col.2 :15 ;1Jean 3 :8). Mais, malgré tout, le diable agit encore et nous sommes appelés à lui résister (1Pi.5 :8). Ce n’est qu’à la fin que Jésus remportera sur Satan la victoire finale, et il sera jeté dans l’étang de feu et de souffre ; (Apoc.20 :10). La victoire du Christ, et le salut des croyants se réalisent donc en trois temps. CHAPITRE 4 LES DONS DE GERISONS Les toutes premières guérisons opérées par des disciples de Jésus, le furent en vertu d’un don de guérisons que le Seigneur leur avait accordé. Matthieu10 :1, 8 : « Ayant appelé ses douze disciples, il leur donna le pouvoir…de guérir toute maladie et toute infirmité…Guérissez les malades, ressuscitez les morts, purifiez les lépreux, chassez les démons. Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement . » Conclusions : (1) Il s’agissait d’un « pouvoir de guérir .» (2) Il leur avait été « donné » par le Seigneur, et ils l’avaient « reçu » de lui. (3) Ils devaient « donner gratuitement » à d’autres, ne pas en tirer un avantage personnel. (4) Parmi ceux qui furent guéris, il y eut de nombreux cas désespérés : morts et lépreux. Aucun type de maladie n’était exclu d’office. (5) Avant la Pentecôte, ces dons furent accordés surtout aux « douze » apôtres. (6) L’initiative leur appartenait. (7) Certains étaient guéris sans avoir eu un foi personnelle en Jésus. Marc 6 :13 : « Ils (les douze 6 :7) chassaient beaucoup de démons, et ils oignaient d’huile beaucoup de malades et les guérissaient. » Conclusion : (1) Le geste qui provoque la guérison est l’onction d’huile. Marc 16 :17-19 : « Voici les miracles qui accompagneront ceux qui auront cru : en mon nom, ils chasseront les démons…ils imposeront les mains aux malades, et les malades seront guéris ». Conclusions : (1) Il s’agit d’une prédiction de Jésus au sujet de ce qui se passerait après son ascension, mentionnée au verset 19, et la Pentecôte. (2) Il ne s’agit pas d’un ordre, comme celui de prêcher la bonne nouvelle à toute la création (v.15) (3) Ces guérisons accompagneraient « ceux qui auront cru », ce qui indique qu’elles ne seraient plus opérées uniquement par des apôtres. (4) Elles « accompagneraient » les croyants, ce qui laisse entendre que tous les croyants, sans exception, ne les opéreraient pas forcément eux-mêmes. (5) Le geste qui occasionne la guérison est l’imposition des mains. Luc 9 :1,2,6 : « Jésus, ayant assemblé les douze, leur donna force et pouvoir sur tous les démons, avec la puissance de guérir les maladies. Il les envoya…guérir les malades ». Conclusions : (1) Avoir un tel don, c’était donc avoir la « puissance » de guérir les malades. (2) Certaines maladies pouvaient être causées par des démons. (3) Certains étaient guéris sans avoir eu une foi personnelle en Jésus. Luc 10 :1,2,9 : « Le Seigneur désigna encore soixante-dix autres disciples…Il leur dit :

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…guérissez les malades .» Conclusions : (1) Il n’est pas mention d’un « pouvoir donné » par le Seigneur, aux soixante-dix, comme celui accordé aux douze. (2) Peut-être, les soixante-dix, devaient-ils simplement prier pour les malades ou leur apporter des soins comme le fit le bon Samaritain. Jean 14 :12,13 : « Celui qui croit en moi fera aussi les œuvres que je fais, et il en fera de plus grandes, parce que je m’en vais au Père, et tout ce que vous demanderez en mon nom, je le ferai ». (1) Jésus prédit donc un régime qui entrera en vigueur après son ascension au Père ; comme dans Marc 16 :19. (2) Il s’agit d’œuvres de puissance qui ne se feront pas uniquement par les douze, mais qui s’étendront à d’autres qui croient en lui. (3) Ce qui occasionne l’œuvre puissante est la foi de celui qui accomplit l’œuvre, et sa prière au nom du Christ. Actes 3 :2-16 : Il y avait un homme boiteux de naissance, qu’on portait…pour qu’il demande l’aumône à ceux qui entraient dans le temple. Cet homme, voyant Pierre et Jean…leur demanda l’aumône…Il les regardait attentivement, s’attendant à recevoir d’eux quelque chose. Alors Pierre lui dit : Je n’ai ni argent ni or ; mais ce que j’ai, je te le donne : au nom de Jésus-Christ de Nazareth, lève-toi et marche. Et le prenant par la main droite, il le fit lever. Au même instant, ses pieds et ses chevilles devinrent fermes ; d’un saut il fut debout, et il se mit à marcher. Il entra avec eux dans le temple, marchant, sautant et louant Dieu. Tout le monde le vit. Ils le reconnaissaient…et ils furent remplis d’étonnement…Tout le peuple étonné accourut. Pierre, voyant cela dit au peuple : (Il leur annonce l’Evangile de Jésus-Christ :v.12-26). C’est par la foi en son nom que son nom a raffermi celui que vous voyez et connaissez ; c’est la foi en lui qui a donné à cet homme cette entière guérison, en présence de vous tous. » Ce récit nous permet de tirer plusieurs conclusions au sujet de l’exercice d’un don de guérisons: (1) Ce fut un cas désespéré, ce qui fut évident pour tous. (2) Le malade s’attendait à recevoir l’aumône, non pas à être guéri. Et encore moins à recevoir le pardon de ses péchés. (3) C’est Pierre qui prend l’initiative. (4) La guérison s’est opérée au nom de Jésus-Christ. (5) Elle le fut en vertu de quelque chose que Pierre avait reçu et qu’il donna au malade. (6) Elle le fut par la foi de Pierre, qui avait ce don, et non pas par la foi en Jésus du malade. (7) Ce qui occasionne la guérison est la prise par la main droite du malade. (8) Elle fut immédiate, entière et radicale. (9) Elle fut exposée au contrôle de tout le peuple et fut incontestable. (10) Elle provoqua l’étonnement et fit accourir le peuple (11) Elle permit l’annonce de la Bonne Nouvelle au grand nombre et précéda cette évangélisation. (12) L’Evangile annoncé concernait la personne et l’œuvre de rédemption du Christ et l’offre du pardon des péchés, sans offre de la guérison du corps. (13) Le malade fut guéri sans avoir eu une foi personnelle en Jésus. Actes 4 :29 : Après cette guérison du boiteux de naissance, l’arrestation et l’emprisonnement des apôtres et leur relâchement (Actes 4 :1-23), les membres de l’Eglise élèvent la voix tous ensemble dans la prière (4 :24). Ils passent en revue l’opposition du monde contre Jésus et les persécutions que subit son Eglise (4 :25-29), et font la requête suivante : « Et maintenant, Seigneur, vois leurs menaces, et donne à tes serviteurs d’annoncer ta parole avec une pleine assurance, en étendant ta main, pour qu’il se fasse des guérisons, des miracles et des prodiges, par le nom de ton saint serviteur Jésus. » (v.29). Conclusions : (1) L’exercice des dons miraculeux se manifeste surtout dans un contexte d’opposition active à l’Evangile et de persécution des chrétiens (5:16-18 ; 8 :1,3 ; 9 :13,14,17,18 ; 12 :1-19 ; 13 :6-12 ; 14 :1-7, etc.). (2) L’exercice des dons de guérisons et d’opérer des miracles peut être favorisé par les prières de l’Eglise rassemblée. (3) Les guérisons et les miracles peuvent donner de l’assurance à ceux

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qui annoncent la parole de l’Evangile. Actes 5 :12,14 et 16-18 : « Beaucoup de miracles et de prodiges se faisaient au milieu du peuple par les apôtres….On apportait les malades dans les rues et on les plaçait sur des lits et des couchettes, afin que, lorsque Pierre passerait, son ombre au moins en couvre quelques-uns. La multitude accourait aussi des villes voisines à Jérusalem, amenant des malades et des gens tourmentés par des esprits impurs ; et tous étaient guéris. Cependant le souverain sacrificateur et tous ceux qui étaient avec lui…se levèrent, remplis de jalousie, mirent la main sur les apôtres, et les jetèrent dans la prison publique. » Conclusions : (1) La prière de l’Eglise pour des guérisons (4 :29) est exaucée (5 :12,16). (2) Les miracles de guérison attirent la foule. (3) Il n’est pas dit que Pierre allait partout pour jeter des ombres sur les malades, mais que les gens transportaient ceux-ci pour que son ombre tombe sur eux. (4) Tous les malades qu’on amenait étaient guéris (5 :16). C’était des guérisons de masses. (5) L’exercice de ces dons se manifeste dans un contexte de persécution (5 :17,18). (6) Les apôtres étaient sollicités pour guérir. (7) Certains étaient guéris sans avoir eu une foi personnelle en Jésus. Actes 6 :8 : « Etienne, plein de grâce et de puissance, faisait des prodiges et de grands miracles parmi le peuple » (Act.6 :8). Conclusions : (1) Certains de ces miracles parmi le peuple furent certainement des guérisons. (2) Ces miracles provenaient d’une puissance chez Etienne, c’est-à-dire du « pouvoir de guérir » (Mat.10 :1), du don de guérisons que le Seigneur lui avait accordé. (3) Etienne n’était pas un apôtre. Actes 8 :1, 3,4,5,7 : « Il y eut, ce jour-là, une grande persécution contre l’Eglise de Jérusalem ; et tous excepté les apôtres, se dispersèrent dans les contrées de la Judée et de la Samarie…. Saul, de son côté ravageait l’Eglise… . Philippe, étant descendu dans la ville de Samarie, y prêcha le Christ. Les foules tout entières étaient attentives à ce que disait Philippe, lorsqu’elles apprirent et virent les miracles qu’il faisait. Car des esprits impurs sortirent de plusieurs démoniaques…et beaucoup de paralytiques et de boiteux furent guéris. » Conclusions : (1) Les miracles se manifestent dans un contexte de persécution (8 :1,3). (2) Les miracles attirent les foules pour que l’Evangile leur soit annoncé. (3) Philippe n’est pas un apôtre (8 :1) mais il a un don de guérisons. (4) C’est lui qui prend l’initiative. (5) Certains étaient guéris sans avoir eu une foi personnelle en Jésus Actes 9 :13,14,17,18 : « Ananias répondit : Seigneur, j’ai appris de plusieurs personnes tous les maux que cet homme a faits à tes saints….Ananias imposa les mains à Saul, en disant : Saul, mon frère, le Seigneur Jésus qui t’est apparu sur le chemin par lequel tu venais, m’a envoyé pour que tu recouvres la vue et que tu sois rempli du Saint-Esprit. Au même instant, il tomba de ses yeux comme des écailles, et il recouvra la vue. » Conclusions : (1) Cette guérison s’opère dans un contexte de persécution. (2) Ananias exerce un don de guérison, sans être apôtre. (3) Ce qui occasionne la guérison est l’imposition des mains. (4) La guérison est immédiate et totale. Actes 9 :32-35 : « Comme Pierre visitait tous les saints, il descendit aussi vers ceux qui demeuraient à Lydde. Il y trouva un homme nommé Enée, couché sur un lit depuis huit ans, et paralytique. Pierre lui dit : Jésus-Christ te guérit ; lève-toi et arrange ton lit. Et aussitôt il se leva. Tous les habitants de Lydde et du Saron le virent, et ils se convertirent au Seigneur. » Conclusions : (1) C’est un apôtre qui exerce un don de guérison. (2) Ce fut un cas désespéré. (3) Il déclare que c’est Christ qui guérit Enée, non pas lui-même. (4) C’est Pierre qui prend l’initiative. (5) Ce qui occasionne la guérison est l’ordre de Pierre : « lève-toi » (6) La

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guérison est immédiate. (7) La guérison miraculeuse attire la foule pour qu’elle entende l’Evangile. (8) Elle atteste la parole de Pierre. (9) Elle est l’occasion de la conversion au Seigneur d’un grand nombre. Actes 9 :36-42 : « Il y avait à Joppé, parmi les disciples, une femme nommée Tabitha, ce qui signifie Dorcas….Elle tomba malade en ce temps-là et mourut….Pierre fit sortir tout le monde, se mit à genoux, et pria ; puis, se tournant vers le corps, il dit : Tabitha, lève-toi ! Elle ouvrit les yeux, et ayant vu Pierre, elle s’assit, il lui donna la main., et la fit lever. Il appela ensuite les saints et les veuves, et la leur présenta vivante. Cela fut connu de tout Joppé, et beaucoup crurent au Seigneur. » Conclusions : (1) Ce fut un cas désespéré- elle était morte. (2) Ce qui occasionne la guérison, est la prière de Pierre à genoux, et son ordre : Lève-toi ! (3) La foi de Dorcas pour être guérie n’y fut pour rien, car elle était morte. (4) Son rétablissement est immédiat. (5) Pierre appelle de nombreux témoins pour confirmer qu’il y eut miracle. (6) Ce fut l’occasion pour la foule du tout Joppé d’entendre l’Evangile et pour beaucoup de se convertir au Seigneur. (6) Pierre fut sollicité pour qu’il intervienne. Actes 12 : 1-19 : Le miracle de la libération de Pierre de prison, sans être une guérison, fut également dans un contexte de persécution. Actes 13 :6-12 : Le miracle de Paul, qui rend aveugle Elymas le magicien, fut le contraire d’une guérison, mais il se fit également dans un contexte d’opposition à l’Evangile. Actes 14 :1-7 : « A Icône, Paul et Barnabas entrèrent ensemble dans la synagogue des Juifs…Mais ceux des Juifs qui ne crurent point excitèrent et aigrirent les esprits de païens contre les frères. Ils restèrent cependant assez longtemps à Icône, parlant avec assurance, appuyés sur le Seigneur, qui rendait témoignage à la parole de sa grâce et permettait qu’il se fasse par leurs mains des prodiges et des miracles…Les païens et les Juifs, de concert avec leurs chefs, se mettaient en mouvement pour les outrager et les lapider. » Conclusions : (1) Parmi les prodiges et les miracles opérés par Paul et Barnabas, il est permis de conclure qu’il y eut des guérisons, comme ailleurs. (2) Ces miracles se font dans un contexte de persécution. (3) Ces miracles attestent la parole de l’Evangile. Actes 14 :8-10 (TOB) : « Il se trouvait à Lystre un homme qui ne pouvait pas se tenir sur ses pieds ; étant infirme de naissance, il n’avait jamais marché. Un jour qu’il écoutait Paul parler, celui-ci fixa son regard sur lui et, voyant qu’il avait la foi pour être sauvé (sozo), il dit d’une voix forte : ‘Lève-toi, droit sur tes pieds !’ L’homme bondit : il marchait » …Alors survinrent d’Antioche et d’icône des Juifs qui gagnèrent la foule, et qui, après avoir lapidé Paul, le traînèrent hors de la ville, pensant qu’il était mort.» (14 :19 TOB). La plupart des versions traduisent ; « …voyant qu’il avait la foi pour être guéri » non « pour être sauvé » (comme la TOB), bien qu’il s’agisse bien du verbe sozo : « sauver ». Sans doute les traducteurs ont-ils estimé qu’il s’agissait pour lui d’être « sauvé » de sa maladie. Il n’est pas certain que l’infirme aie eu la foi pour être guéri de son infirmité. Une chose est certaine : Paul avait annoncé la bonne nouvelle et l’infirme a cru en Jésus à salut. Ensuite, Paul exerce son don de guérison en lui donnant l’ordre : « Lève-toi, droit sur tes pieds ! » Il est guéri en vertu du don de guérison de l’apôtre. Et rien n’empêchait que quelqu’un soit guéri au moment de sa conversion, comme à n’importe quel autre moment. Ce texte ne prouve pas que la foi pour être guéri fut la condition pour la guérison du malade. Conclusions : (1) C’était un cas désespéré. (2) Contrairement à des cas considérés jusqu’ici, la guérison a lieu après la première annonce de l’Evangile. (3) Paul observe, à la réaction du

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boiteux, qu’il a la foi pour être sauvé. (4) Ce qui occasionne la guérison est l’ordre de Paul d’une voix forte : Lève toi sur tes pieds. (5) La guérison est immédiate. (6) Le miracle a lieu dans un contexte de persécution. Actes 16 :16-34 : Les miracles de Paul à Philippes, lorsqu’il chasse un esprit de divination d’une servante, et qu’un tremblement de terre le libère de prison, ne sont pas, à proprement parler, des guérisons, mais ces miracles ont également lieu dans un contexte de persécution. Actes 19 :9,11-12, 23-40 : « Mais, comme quelques-uns restaient endurcis et incrédules, décriant devant la multitude la voie du Seigneur, Paul se retira d’eux….Et Dieu faisait des miracles extraordinaires par les mains de Paul, au point qu’on appliquait sur les malades des linges ou des mouchoirs qui avaient touché son corps, et les maladies les quittaient, et les esprits malins sortaient….Il survint, à cette époque, un grand trouble au sujet de la voie du Seigneur…. » Conclusions : (1) Les miracles de guérisons à Ephèse se font dans un contexte d’opposition et de persécution. (2) C’est Dieu qui faisait les miracles . (3) Tout miracle est, par définition, « extraordinaire », sans quoi il n’est pas un miracle. Ce qui rendait ces miracles-ci « extra-extraordinaires » était l’action indirecte de Paul par l’intermédiaire d’objets qui avaient touché son corps. Il n’est pas dit que ce fut à l’initiative de Paul. (4) Certains étaient guéris sans avoir eu une foi personnelle en Jésus Actes 20 :7-12 : « Un jeune homme, nommé Eutychus, qui était assis sur la fenêtre, s’endormit profondément pendant le long discours de Paul ; entraîné par le sommeil, il tomba du troisième étage en bas, et quand on voulu le relever, il était mort. Mais Paul, étant descendu, se pencha sur lui et le prit dans ses bras, en disant : Ne vous troublez pas car son âme est en lui…Le jeune homme fut ramené vivant, et ce fut le sujet d’une grande consolation. » Conclusions : (1) Ce fut un cas désespéré – il était mort. (2) C’est Paul qui prend l’initiative. (3) Le rétablissement fut occasionné par l’embrassade de Paul. Actes 28 :8-9 : « Le père de Publius était alors au lit, malade de la fièvre et de la dysenterie ; Paul, s’étant rendu vers lui, pria, lui imposa les mains, et le guérit. Là-dessus, vinrent les autres malades de l’île, et ils furent guéris. » Conclusions : (1) La guérison a lieu avant toute annonce de l’Evangile. (2) Au départ, c’est Paul qui prend l’initiative. (3) La guérison est occasionnée par la prière et l’imposition des mains. (4) Paul fut aussi sollicité. (5) Certains furent guéris sans avoir eu une foi personnelle en Jésus. Marc 16 :18 est une prédiction que certains croyants imposeraient les mains aux malades pour qu’ils soient guéris. Deux exemples de ceci nous en ont été donnés dans les textes : Ananias impose les mains à Saul pour le guérir de sa cécité (Act.9 :12,17), et Paul prie pour le père de Publius, en lui imposant les mains pour le guérir (voir ci-dessus). Six autres types de gestes posés en vue d’une guérison sont aussi mentionnés (voir ci-dessous). Aucun exemple ne nous est donné d’une imposition des mains en vue de chasser un démon. Il serait prudent, si la maladie pouvait être la conséquence d’une influence satanique, d’éviter tout contact physique avec la personne. Il existe des exemples tragiques et bien documentés des suites néfastes de tels contacts. Une vingtaine de récits décrivent des guérisons opérées par des personnes ayant un don de guérisons : Les conclusions générales que nous pouvons en tirer, sont les suivantes : (1) La guérison est accordée après un geste de la part de celui qui a un don de guérisons: (16 récits sur 20) : par la prière (4 récits sur 20). Par l’imposition des mains (3 récits sur 20). Sur un ordre (3 récits sur 20). Par l’onction d’huile (2 récits sur 20). Par l’ombre de Pierre (1 récit

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sur 20). Par la prise par la main (1 récit sur 20). Par des linges ou des mouchoirs ayant touchés le corps de Paul (1 récit sur 20). Par une embrassade (1 récit sur 20). Par le geste, celui qui guérit s’engage. Mais pourquoi cette grande variété dans les gestes ? Sans doute pour qu’on ne pense pas que la guérison serait dans un geste particulier. L’imposition des mains et l’onction d’huile ne sont pas des actes magiques. Cependant, ces gestes sont des actes symboliques qui ne sont pas sans signification ni valeur. (2) La guérison est opérée par un apôtre (11 récits sur 20) (3) Celui qui avait un don de guérisons est décrit comme prenant l’initiative (7 récits sur 20). (4) Il est certain que les personnes guéries n’avaient pas une foi personnelle en Jésus (7 récits sur 20). (5) La guérison est opérée par quelqu’un qui en a le don mais n’est pas apôtre (6 récits sur 20) (6) Le cas est décrit comme étant désespéré : (6 récits sur 20) (7) La guérison, en général miraculeuse, se fait dans un contexte de persécution (7 sur 20). Des miracles, qui ne sont pas des guérisons, ont lieu dans ce même contexte (3 récits). (8) La guérison est opérée devant des spectateurs incroyants (6 récits sur 20) (9) La guérison est décrite comme étant immédiate et entière (5 récits sur 20). (10) La guérison attire la foule pour qu’elle entende l’Evangile (5 récits sur 20) (11) La guérison est décrite comme attestant la parole de l’Evangile (4 récits sur 20) (12) Celui qui a un don de guérisons est sollicité pour qu’il guérisse (3 récits sur 20) (13) Un don de guérison est « un pouvoir de guérir…donné par le Seigneur…et reçu de lui » (2 récits sur 20). (14) La guérison fut l’occasion de la conversion à Jésus de ceux qui en furent témoins (2 récits sur 20). (15) La guérison est décrite comme ayant lieu avant l’annonce de l’Evangile (2 récits sur 20). (16) Dieu ou Jésus sont déclarés comme étant ceux qui guérissent (2 récits sur 20) (17) La guérison est décrite comme étant faite au nom de Jésus (2 récit sur 20) (18) La guérison est décrite comme étant due à la foi de celui qui en a le don (1 récit sur 20) (19) L’échec est dû à l’incrédulité de ceux qui ont un don de guérisons (1 récits sur 20). (20) L’intéressé avait entendu l’Evangile et avait la foi pour être sauvé (1 récit sur 20) (21) Certaines guérisons se faisaient en masse ; tous ceux qu’on amenaient étaient guéris (1 récit sur 20) (22) Celui qui guérit appelle des témoins pour confirmer qu’il y eut guérison (1 récit sur 20) Quand Jésus guérit les lépreux, il leur dit d’aller se montrer aux sacrificateurs (Matt.8 :4 ; Luc 17 :14). Il fallait un contrôle pour démontrer que la guérison était complète. En l’occurrence, il s’agissait aussi de convaincre les chefs religieux qui, eux, avaient un préjugé défavorable vis-à-vis de Jésus. Ceux qui exercent un don de guérisons aujourd’hui doivent aussi encourager ceux qu’ils guérissent à subir un contrôle médical. Il serait sage de leur part de s’abstenir de réjouissances tapageuses tant que ces contrôles n’aient pas été effectués. Il arrive que ceux qui ont senti une amélioration dans leur état lors d’une réunion de guérison, rentrent chez eux pour constater, après un temps, que le mal était revenu. S’agissait-il réellement d’une guérison, ou de l’effet bénéfique et temporaire d’un choc psychologique ou émotionnel ? Les dégats sur le plan pastoral peuvent être énormes. La foi doit toujours chercher la vérité. « Soyez sobres afin de pouvoir prier » (1 Pierre 4 :7 TOB). L’auteur du livre des Actes était médecin, Luc. Les descriptions de ces guérisons frappent par leur simplicité, leur sobriété et leur caractère dépouillé. C’est ce qu’on attendrait de la part d’un scientifique. Jamais, dans l’Ecriture, l’authenticité d’une guérison ne fut contestée par les opposants. Le ton de ces descriptions tranche avec l’exubérance des récits d’événements similaires repris dans les livres apocryphes et dans la littérature mythologique. De nos jours

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on peut se demander si, parmi tous les rapports de guérisons, certains ne sont pas embellis, voir exagérés. Dans de tels cas, on risquerait de louer Dieu pour des guérisons qui n’auraient pas eu lieu. Demander confirmation ou une attestation médicale ne serait pas forcément de l’incrédulité. Il faut encourager ceux qui exercent un don de guérison, mais il faut aussi protéger le troupeau contre ceux qui « falsifient la parole de Dieu » (2Cor.4 :2). “Des dons de guérisons” (1Cor.12:9,28,30 - trois mentions). Le pluriel: “des dons de guérisons” (dans chacun des trois versets ci-dessus de 1 Cor.12 : 9,28,30) laisse entendre qu’il y aurait à la fois plusieurs types de dons de guérison différents, ainsi que différents types de guérisons opérées par des personnes ayant l’un de ces charismes. Toutes les guérisons opérées par des personnes possédant un de ces dons, ne seraient donc pas forcément miraculeuses, immédiates, radicales, incontestables, ni en rapport avec une évangélisation. Elles ne se feraient pas toujours par un même geste: l’imposition des mains, une prière, un ordre, etc. (voir plus haut). Elles pourraient se faire aussi en faveur de croyants et d’incroyants sans distinction. Il y aurait donc des manières différentes d’exercer ces dons. Les guérisons miraculeuses seraient plus fréquentes dans des contextes de persécution et à la pointe de l’action missionnaire. Les échecs peuvent être dus au manque de foi chez celui qui a un don de guérisons. Car les guérisons sont représentées comme venant de celui qui en a le don, plutôt que venant du malade. Celui qui a un don de guérisons doit prendre ses responsabilités. Ce n’est qu’accessoirement que la foi du malade pourrait entrer en ligne de compte. Définition de ces charismes de guérisons: Des pouvoirs particuliers que possèdent certains membres du corps du Christ, de rendre la santé à un malade, par leur foi à eux et, en général, accompagné d’un geste. Ceux qui ont l’un de ces dons, sont sensibles à la souffrance humaine et prennent des initiatives, sont sollicités pour qu’ils guérissent des malades, se sentent poussés à prier pour le rétablissement des malades, reçoivent des réponses claires à ces prières et en donnent la gloire à Jésus-Christ. Ils s’attardent aux cas désespérés. Ceux qui prétendent avoir opéré une guérison au nom du Christ encouragent ceux qu’ils auraient guéris à subir un contrôle médical par la faculté. Ils doivent rechercher, par leurs guérisons, la conversion éventuelle et l’approfondissement spirituel de ceux qui en sont l’objet, et de ceux qui en sont témoins. Attention aux pièges! Ne pas tirer profit d’une guérison (Act.8:18-20) ni gloire (Act.14:8-18). Certains guérisseurs s’enrichissent et deviennent célèbres. Ne pas penser que la guérison vient de sa propre personne ou de sa piété (Act.3:12; 9:34). Prétendre que toute maladie est la conséquence d’un péché personnel; et ainsi culpabiliser le malade (Jean 9:2). Attribuer un échec éventuel au manque de foi du malade (Mat.17 :14-21). Enseigner que la guérison du corps (qui est comprise, dans son principe, dans l’oeuvre du Christ à la croix - Esa.53:4; Mat.8:17), doive forcément être accordée dès à présent en réponse au même acte de foi par lequel on est sauvé. Oublier que nous “attendons” encore la rédemption définitive de notre corps (Rom.8:23) et que celle-ci n’aura pas lieu avant la résurrection de ceux qui sont en Christ, lors de son retour (1Cor.15:20-28; 42,43). Ne pas oublier, en attendant ce retour, que tous les chrétiens, si spirituels soient-ils, meurent d’une atteinte quelconque à leur intégrité physique, c’est-à-dire d’une maladie. « Elisée était atteint de la maladie dont il mourut » (2 Rois 13 :14). Personne ne sera toujours guéri ; sans quoi il serait possible d’être immortel, moyennant une foi suffisante à chaque maladie. Ne pas

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penser qu’il faille guérir tous les malades à tous les coups : ne pas faire preuve de présomption. Paul, qui avait un don de guérisons, « a laissé Trophime malade à Milet » (2 Tim.4:20). Il ne donne aucune explication. Mais il n’était certainement pas insensible à la santé défaillante de son ami. Il écrit aux Philippiens que son collaborateur Epaphras était malade et tout près de la mort (2 :27). Il ne s’excuse pas de ne l’avoir pas guéri. Il n’y avait rien d’automatique dans l’exercice de son don. Jésus dit : « J’étais malade et vous m’avez rendu visite…toutes les fois que vous n’avez pas fait ces choses à l’un de ces plus petits, c’est à moi que vous ne les avez pas faites » (Mat.25 :36,43,45). Pourquoi parler de visiter les malades, s’il suffisait de les guérir ? Estimer que les dons de guérisons sont parmi les plus importants, tandis qu’ils sont en cinquième position dans la classification par ordre d’importance de 1Cor.12:28. Exagérer les résultats d’une intervention. Déconseiller au malade d’avoir recours à la médecine (Mat.9:12; Apoc.3:18). Prétendre que tout croyant devrait pouvoir guérir les malades, s’il a une foi suffisante (1Cor.12:30). Oublier qu’une guérison miraculeuse ne vient pas nécessairement de Dieu, mais qu’elle peut aussi venir de Satan (Apoc.13:3; Mat.24:24). Déclarer guéri quelqu’un qui ne l’est pas vraiment. Attacher à sa personne ceux qui sont guéris (Act.14:8-18). Promettre ce que Dieu ne promet pas. Echecs et tentatives avortées Jésus n’a pas guéri tous les malades qu’il rencontrait. A la piscine de Béthesda, « étaient couchés une grand nombre de malades, des aveugles, des boiteux, des paralytiques » (Jean 5 :3). Mais Jésus n’en guérit qu’un seul (5 :5-9). Et ce n’était pas parce qu’il avait tenté de guérir les autres, sans succès. Il n’était pas venu dans ce monde pour éliminer la maladie. Mais, tous ceux que Jésus entreprenait de guérir, étaient guéris – sans exception. Nous avons aussi examiné la vingtaine de cas de guérisons opérées par des apôtres ou par un croyant ayant un don de guérison. Dans aucun cas, n’y a-t-il eu une tentative de guérir, par une parole, une prière, une imposition des mains, une onction d’huile ou n’importe quel autre geste, sans que la guérison totale n’ait eu lieu – sauf un. Matthieu 17 :14-20 ; « Un homme vint se jeter à genoux devant Jésus, et dit : Seigneur, aie pitié de mon fils, qui est lunatique, et qui souffre cruellement…Je l’ai amené à tes disciples et ils n’ont pas pu le guérir. Race incrédule et perverse, répondit Jésus….Amenez-le-moi ici. Jésus parla sévèrement au démon, qui sortit de lui, et l’enfant fut guéri à l’heure même. Alors les disciples s’approchèrent de Jésus , et lui dirent en particulier : Pourquoi n’avons-nous pas pu chasser ce démon ? C’est à cause de votre incrédulité dit Jésus. » Jésus s’en prend au soi-disant guérisseurs, non à la victime. Conclusions : La guérison exige la foi de la part de celui qui a reçu un don de guérisons. Parmi ceux qui prétendent guérir aujourd’hui, combien y en a-t-il qui, en face d’un échec, admettraient que ce serait à cause de leur incrédulité à eux? Un élément de mystère reste attaché aux ministères de guérisons exercés par certains aujourd’hui. Ce mystère, c’est qu’ils sembleraient avoir guéri certaines personnes, tandis que leurs interventions en faveurs d’autres ont été des échecs incontestables. Enseigner la guérison, sans apporter de réponse ou de consolation à ceux qui ne sont pas guéri est inhumain. Pourquoi l’un a-t-il été guéri, tandis que le suivant ne la pas été. Outre l’explication facile mais cruelle de l’incrédulité du malade, ce mystère peut s’éclaircir en considérant deux choses : Premièrement, le fait qu’il y a toute une série de causes différentes possibles pour la maladie

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de quelqu’un. Ces causes possibles, la Bible les précisent, à savoir : causes naturelles, le péché chez le malade, une intervention de Satan, l’hérédité, une sanction ou une correction de la part du Seigneur, une écharde dans la chair, etc. (voir plus haut). Il est peu probable que le Saint-Esprit renverse une sanction infligée par Dieu (Ozias, Elymas, Hérode), ou supprime une écharde dans la chair (même après des prières répétées), ou arrête une correction si la personne n’a pas confessé le péché qui est la cause de cette correction, et délaissé ce péché. Par contre, le Saint-Esprit, qui accorde les dons de guérisons, serait parfaitement libre d’agir efficacement si le péché éventuel a été confessé et délaissé (Jac.5:15-16), et si la cause est cause naturelle (Ro.8 :21), héréditaire (Ex.20:15) ou une intervention de Satan (Luc 13:16). Peut-être le Saint-Esprit éclairait-il les apôtres sur ces causes avant qu’ils ne tentent une guérison. Une deuxième explication du mystère de la guérison de certains, et de l’échec d’une tentative chez d’autres, serait le fait qu’il y a « des dons de guérisons » - au pluriel (1Cor.12,9,28,30). Le double pluriel, répété trois fois, laisserait entendre qu’il y aurait plusieurs types de dons de guérisons, ainsi que différents types de guérisons (voir plus haut). D’où tout l’intérêt qu’il y a à chercher à déterminer (dans la mesure du possible), la cause du mal chez le malade et le type de charisme chez celui qui guérit. CHAPITRE 5 LA PRIERE DES ANCIENS DE L’EGLISE AVEC ONCTION D’HUILE DU MALADE Jacques 5 :13-18 s’adresse aux chrétiens d’aujourd’hui. Certains ont prétendu que l’adresse de l’épître de Jacques (1 :1- « …aux douze tribus qui sont dans la dispersion ») indiquerait que l’apôtre s’adresserait aux Juifs et que ce passage ne nous concerne pas. Mais l’apôtre écrit à ses « frères » qui ont « la foi en notre glorieux Seigneur Jésus-Christ » (2 :1). Or, « En Christ…, il n’y a plus ni Juif ni Grec » (Gal.3 :27-28). Il s’agit aussi des « anciens de l’Eglise ». Celle-ci eut ses débuts à la Pentecôte (vers l’an 33). Tandis que cette épître date de l’an 60, environs. L’Evangile devait être annoncé d’abord aux Juifs (Rom.1 :16). Il était normal, qu’au début de l’Eglise, la majorité des Chrétiens soient d’origine juive. La première question qui demande réponse, concerne la nature du mal qui réclame l’intervention des anciens. S’agit-il exclusivement d’une maladie physique, ou exclusivement d’une faiblesse spirituelle, ou peut-être des deux ? Il est certainement question d’une maladie physique v.13 : « L’un de vous souffre-t-il ? » Le verbe « souffrir » (kakopathei) est le même qui est employé au v.11 en rapport avec les souffrances physiques de Job. v.14a: « L’un de vous est-il malade ? » Le verbe « être malade » (astheneo) revient une trentaine de fois dans le N.T. et est traduit pour la moitié par « être malade » et pour la moitié par « être faible ». Ni l’un ni l’autre de ces sens ne peut donc être exclu pour comprendre ce passage. Cependant, même quand, ailleurs, il faut traduire par « être faible », une faiblesse physique n’est pas à exclure. v.14b : « que les anciens prient pour lui ». La préposition grecque normalement employée quand il s’agit de prier « pour » quelqu’un est peri. Exceptionnellement, il est question ici de prier sur ( ep’) lui ». Maredsous et Jérusalem traduisent « sur lui » et toutes les versions

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anglaises « over him ». Ceci laisse entendre que les anciens se penchent sur quelqu’un qui est couché, alité. v.15a : « La prière (ou le vœu –euche) de la foi sauvera le malade ». Le mot « sauver » accentue l’idée de la gravité du mal. L’intéressé pourrait être en danger de mort. C’est pourquoi le catholicisme l’appelait « l’extrême onction ». Il ne s’agit pas d’appeler les anciens pour un rhume de cerveau. Ni attendre l’agonie non plus. Le mot kamno traduit par « malade » décrit quelqu’un qui est fatigué, épuisé, accablé, souffrant – un patient. C’est peut-être un découragement spirituel, mais c’est aussi plus que ça. Pendant longtemps « l’extrême onction » a été considérée comme le sacrement des mourants pour préparer ceux-ci à leur décès. Dernièrement, dans le Catholicisme, la perspective d’une guérison est d’avantage envisagée. v.15b : « et le Seigneur le relèvera ». Vu ce qui précède, le relèvement doit être pris au sens propre. Celui qui est couché, se lève. v.16 : « …afin que vous soyez guéris ». Le verbe « guérir » (iaomai) revient 28 fois dans le N.T. Il a le sens d’une guérison physique au moins 25 fois. Il pourrait avoir trait à une guérison spirituelle, trois fois, tout au plus. Les anciens doivent envisager la possibilité qu’il s’agisse aussi d’une faiblesse morale ou spirituelle Le fait que ce soit précisément les anciens qui doivent intervenir, ceux qui ont la responsabilité pastorale dans l’Eglise, laisse entendre que l’élément spirituel ne doit pas être exclu. La maladie physique peut aussi avoir des causes morales. Il se peut qu’il s’agisse d’un cas nécessitant la cure d’âme. v.15c : « …et s’il a commis des péchés, il lui sera pardonné ». Le « si » sous-entend qu’il y a peut-être eu péché chez le malade et que ces péchés particuliers pourraient être la cause de sa maladie. Mais le « si » laisse aussi entendre que ce n’est peut-être pas le cas. v.19-20 : Le contexte qui suit mentionne un mal spirituel grave: « Si quelqu’un parmi vous s’est égaré loin de la vérité et qu’un autre l’y ramène, qu’il sache que celui qui ramènera un pécheur de la voie où il s’était égaré sauvera une âme de la mort ». Il pourrait s’agir des anciens dont la cûre-d’âme ramène le pécheur à la repentance et le sauve de la mort physique qui le guette. Mais il est peu probable qu’il s’agisse exclusivement de la faiblesse spirituelle d’un rétrograde, voir d’un apostat. Car c’est précisément celui qui est en état de faiblesse morale qui est responsable d’appeler les anciens (v.14). Or, en général, ce ne sont pas ceux qui ont abandonné la foi, qui prennent l’initiative de chercher une aide spirituelle auprès de l’Eglise. Marche à suivre pour le malade et les anciens v.13 : « Quelqu’un d’entre vous est-il dans la souffrance ? Qu’il prie. » La première réaction d’un croyant qui est physiquement ou moralement souffrant, doit être de prier lui-même pour sa propre guérison. A l’exemple de David : « Aie pitié de moi, Eternel ! car je suis sans force. Guéris-moi, Eternel ! car mes os sont tremblants » (Ps.6 :3). « Eternel mon Dieu ! J’ai crié à toi et tu m’as guéri » (Ps.30 :3). Et comme l’apôtre Paul qui le fit trois fois (2Cor :12 :8), mais

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sans être exaucé. Que le malade entre donc dans sa chambre où Dieu le voit et l’entend, et qu’il prie. v.14a « Quelqu’un parmi vous est-il malade ? Qu’il appelle les anciens de l’Eglise. » Si le mal s’aggrave et le croyant souffrant a l’impression qu’il n’arrive pas à s’en sortir tout seul, il peut chercher une aide auprès de son l’Eglise. Le « parmi vous » laisse entendre qu’il fait partie de la communauté. « Si un membre souffre, tous les membres souffrent avec lui » (1Cor.12 :26). Ce fait souligne toute l’importance qu’il y a pour le croyant d’être adhérent d’une Eglise locale et d’entretenir de bonnes relations avec les responsables. Si l’engagement dans l’Eglise entraîne des responsabilités, il comporte aussi des avantages dans les moments difficiles. L’Eglise, solidaire de ses membres, peut être une communauté de guérison. Mais, avant-même l’établissement de l’Eglise, Jésus avait établi un précédent pour l’onction d’huile, en envoyant les douze: « Ils oignaient d’huile beaucoup de malades et les guérissaient » (Marc 6 :7,12). Jacques ne s’adresse pas aux anciens, mais au malade. Ici, l’initiative lui appartient de faire appel aux anciens. Ce n’est pas aux anciens à se promener avec des flacons d’huile pour guetter les malades de l’Eglise. Mais, ce passage souligne toute l’importance qu’il y pour l’Eglise de s’assurer qu’un enseignement sur la question ait été donné à la communauté. Sans cela, comment les malades de l’Eglise sauraient-ils que cette possibilité existe pour eux? Dans certains milieux, ce passage de l’Ecriture a été lettre morte. Cet appel laisse aussi entendre que cette intervention doit avoir lieu au domicile du malade et non pas dans une réunion. D’ailleurs, le Nouveau Testament ne contient ni exemple ni ordre concernant une guérison qui s’opérerait dans une rencontre de l’Eglise. Nous verrons plus loin plusieurs contrastes entre la guérison en vertu d’un charisme et celle par l’intervention des anciens. Mais pourquoi faire appel aux anciens, plutôt qu’à n’importe quel Chrétien ? Bien entendu, rien n’empêche de demander la prière de la part de sa famille et de ses amis croyants. Mais les anciens de l’Eglise sont sensés bien connaître le malade et avoir une vue objective sur tous les tenants et aboutissements de sa situation. Ils ont aussi une charge pastorale dans l’Eglise qui comprend la cure d’âme qui serait peut-être nécessaire. Le fait qu’il peut s’agir de problèmes moraux et spirituels souligne l’importance du caractère privé de l’intervention. Cela souligne aussi pourquoi il s’agit des anciens, qui sont sensés être des gens de confiance qui savent se taire. Il faut veiller à ne pas révéler ses secrets et confesser ses péchés à n’importe qui. Sans quoi tout aurait vite fait le tour du quartier, voir de l’Eglise. Et le caractère moral et spirituel éventuel de la maladie explique peut-être pourquoi les interventions des médecins n’auraient pas été suffisantes. Et pourquoi faire appel à plusieurs anciens et non pas à un seul, à un pasteur ou à un prêtre? Le texte précise : « anciens » (presbuterous) et non « prêtres » (sacerdotes). Et l’Ecriture enseigne que toute Eglise locale devrait normalement avoir plusieurs anciens. (Le mot « ancien » est au pluriel dans l6 des 20 textes où il est question des anciens de l’Eglise). La gravité de la situation du malade et le geste de l’onction d’huile demande que l’intervention ait un certain caractère solennel, que la visite d’un seul ancien n’assurerait pas forcément. Il s’agit presque d’une cérémonie. Aussi, la possibilité qu’il y ait un problème moral à la base de la maladie situerait peut-être le problème dans le cadre de la discipline d’Eglise. Dans ce cas, il serait bon que plusieurs anciens entendent une confession éventuelle (v.15,16) v.14b : « …et que les anciens prient pour lui, en l’oignant d’huile au nom du Seigneur. » Les prières de plusieurs anciens assureraient aussi une intercession plus variée et complète

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que celle d’un seul. L’Ecriture souligne ailleurs l’importance de s’accorder à plusieurs dans la prière pour demander quelque chose à Dieu (Matt.18:19 ; Act.1:14 ; 4 :24,29 ;12 :5). L’accent dans la phrase se situe sur la prière et non pas sur l’onction d’huile. La clause principale contient le verbe « prier » à l’impératif présent ; « en l’oignant» est un participe présent. L’onction d’huile se situe donc dans la clause subordonnée. Il n’est pas dit qu’ils doivent l’oindre d’huile en priant. C’est le contraire. D’ailleurs, au verset suivant il est précisé : « la prière de la foi sauvera le malade ». La guérison est attribuée à la prière et non pas à l’onction. Ce qui ne veut pas dire qu’on puisse se passer de l’onction. Celle-ci est un acte qui permet à ceux qui prient d’exprimer visiblement leur confiance en l’action de Dieu. L’onction doit normalement avoir lieu avant ou pendant la prière. Il ne s’agit pas d’un « sacrement » (terme extra-biblique) comme si c’était la matière de l’huile qui communiquait la grâce de la guérison. L’onction n’est pas un acte médical. L’huile est loin de convenir comme remède à toutes les maladies. Pour cela il faut avoir recours au médecin, non aux anciens. Par conséquent, l’huile a une valeur symbolique. Etant donné que l’action du Saint-Esprit est comparée à une onction (Luc 4 :18) et que l’onction du Saint-Esprit eut comme conséquence la guérison de malades (Act.10 :38), l’huile représente le Saint-Esprit et son action guérissante. Il ne s’agit pas d’une préparation spirituelle pour la mort, comme on a souvent interprété « l’extrème onction ». La démarche dans son ensemble doit être faite « au nom du Seigneur ». Jacques avait déjà parlé de « votre foi en notre glorieux Seigneur Jésus-Christ » (2 :1). C’est plus qu’ajouter cette formule à la fin des prières ou au moment de l’onction. C’est se placer sous l’autorité du Seigneur. C’est conférer l’autorité de Jésus à l’acte. C’est demander ce que Jésus demanderait. On ne demande jamais rien au nom de quelqu’un sans être certain que ce qu’on demande est en accord avec son désir, sa volonté. v.15a : « La prière (ou le vœu euche) de la foi sauvera le malade, et le Seigneur le relèvera. ». Il s’agit d’une promesse formelle de guérison par l’intervention personnelle de Dieu, qui ne semble permettre aucune exception. D’où tout l’intérêt qu’il y a à déterminer exactement en quoi consiste « la prière (ou le vœu euche) de la foi ». Quand Paul a prié trois fois pour être guéri de son écharde dans la chair – en vain (2Cor.12 :8-10), il avait certainement prié avec la foi que Dieu pouvait le guérir. Mais avait-il la foi que Dieu allait le guérir ? La première condition pour qu’il y ait guérison certaine serait évidemment qu’il y ait une foi, une conviction chez tous les anciens qu’en priant « au nom du Seigneur » ils demandent ce que Jésus demanderait. Toutes sortes de considérations pourraient affaiblir une telle unanimité, une telle conviction, une telle certitude chez l’un ou plusieurs des anciens. Les versets 17 et 18 nous aideront à préciser en quoi consiste « la prière de la foi » qui est toujours exaucée. v.15b : « …et s’il a commis des péchés, il lui sera pardonné ». Le « si » laisse entendre que des péchés particuliers pourraient être la cause de sa maladie – ou non. Il est évident que la question de péchés éventuels doive être réglée pour qu’une guérison ait lieu. Dieu permet parfois la maladie pour secouer un chrétien désobéissant et l’obliger à réfléchir à son style de vie. Les anciens doivent demander au malade s’il pourrait y avoir une cause spirituelle de sa maladie, un péché non confessé à Dieu ; si Dieu chercherait à lui dire quelque chose par le moyen de cette épreuve. Si les anciens ont connaissance d’un péché évident chez lui, ils doivent lui en parler, car ils devront être unis dans la prière pour qu’il y ait guérison. Une purification est nécessaire. Quand ils auront entendu la confession, ils pourront aussi prononcer cette parole libératrice au nom du Seigneur: « tes péchés sont pardonnés ». Le verset suivant explique comment la question du péché doit être réglée.

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v.16a : « Confessez donc vos péchés les uns aux autres, et priez les uns pour les autres, afin que vous soyez guéris. » Il s’agit de confessions réciproques. Ce verset est la base de la pratique catholique de la confession auriculaire – de la bouche du pénitent à l’oreille du prêtre, dans le confessionnal. Mais le prêtre ne confesse pas ses péchés aux pénitents. C’est à sens unique. On comprend pourquoi le malade qui aurait péché doive confesser ses péchés aux anciens. On comprend moins pourquoi les anciens doivent confesser leurs péchés au malade. Cependant, il est ajouté que «la prière agissante du juste a une grande efficacité ». Or, ici, qui prie pour qui ? Ce sont les anciens qui prient pour le malade. Ce sont également les anciens qui doivent être des « justes » pour que leur prière soit efficace. D’où l’importance pour eux aussi de confesser des péchés éventuels au malade et même entre eux. Les anciens ne constituent pas un tribunal. Un examen de conscience est demandé de la part de tout le monde. On comprend tout le caractère radical et interpellant de cette démarche pour tous les intervenants. Et pourquoi cette pratique a souvent été négligée dans l’Eglise. Bien entendu, il ne s’agit pas ici d’une règle générale que tout le monde doit confesser tous ses péchés à tout le monde. Si on a péché contre quelqu’un, on confesse uniquement à Dieu et à la personne offensée. `v.16b : « La prière agissante du juste a beaucoup de force.» « Le juste » représente le malade et les anciens qui ont confessé leurs péchés éventuels et ont été pardonnés. « La prière agissante » représente le caractère actif et fervent de la prière de tous ceux qui, dans ce cadre et dans l’Eglise, prient pour le malade. « A beaucoup de force » représente la puissance de Dieu qui est libérée par la prière pour la guérison. De la sorte, l’Eglise est appelée à être une communauté thérapeutique. Et Jacques termine son exposé par un exemple de « la prière de la foi » pris dans l’Ancien Testament. v.17a : « Elie était un homme de la même nature que nous ». La possibilité d’une réponse à « la prière de la foi » est à la portée du commun des mortels. Elie avait fui devant les menaces de la reine Jézabel et fut tellement découragé qu’il demande à Dieu de lui prendre la vie. L’apôtre veut couper court à toutes les objections et les excuses que le malade ou les anciens pourraient avancer pour dire qu’ils ne sont pas à la hauteur. En fin de compte la guérison dépend de la puissance de Dieu. v.17b,18 : « Elie pria avec instance pour qu’il ne pleuve point, et il ne tomba point de pluie sur la terre pendant trois ans et six mois. Puis il pria de nouveau, et le ciel donna de la pluie, et la terre produisit son fruit ». Il nous faut retourner au récit de 1 Rois 17 et 18 pour comprendre cet exemple de « la prière de la foi. » Voyons d’abord 1 Rois 18 et la prière d’Elie pour la pluie. Dans 18 :1,2 (TOB), il nous est dit que la famine due à la sécheresse « sévissait à Samarie ». Et Dieu dit au roi Achab par le prophète Elie : « Je vais donner de la pluie sur la surface du sol ». Plus tard, après la victoire sur les prophètes de Baal : « Elie montait au sommet du Carmel et se prosternait à terre , le visage entre les genoux » (18 :42). « …et il y eut une grosse averse » (18 :45). Elie n’avait-il pas dit : « Il n’y aura ces années-ci ni rosée ni pluie, sinon à ma parole » ? (17 :1). La prière ardente et humble d’Elie pour qu’il pleuve était basée sur une parole claire que Dieu avait prononcée préalablement à ce sujet: « Je vais donner de la pluie » (18 :1). Voyons maintenant la sécheresse : D’après 1 Rois 17 :1, Elie avait annoncé au roi Achab de la part du Seigneur : « Il n’y aura ces années-ci ni rosée ni pluie, sinon à ma parole. » Et cette sécheresse et la famine eurent lieu (17 :7 ; 18 :2). Le texte de 1Rois ne dit pas explicitement qu’Elie pria après cette prédiction du Seigneur, pour qu’il y ait une sécheresse. Il est

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seulement dit que la prédiction fut réalisée. Mais le fait qu’il pria pour la pluie après la prédiction du Seigneur qu’il y en aurait, nous le laisse supposer. Et rien ne nous permet de douter de la précision de Jacques à ce sujet. Il la tenait peut-être d’une autre source, telle « Le livre des Chroniques des rois d’Israël » (1Rois 14 :19 ; 16 :5) ; et il écrivait sous l’inspiration du Saint-Esprit. La conclusion concernant la déclaration de Jacques : « La prière de la foi sauvera le malade» serait la suivante : Il y a une volonté de Dieu à découvrir dans ce processus, une parole de Dieu, le Saint-Esprit à entendre. « Ils touchaient aux portes de la mort. Dans leur détresse, ils crièrent à l’Eternel…Il envoya sa parole et les guérit.» (Ps.107 :18-20). Le centenier dit à Jésus : « Dis seulement un mot, et mon serviteur sera guéri…Puis Jésus dit au centenier : Va, qu’il te soit fait selon ta foi. Et à l’heure même le serviteur fut guéri » (Mat.8 :8, 13). Prier en restant à l’écoute, c’est recevoir une parole de la part de Dieu qui engendre la foi nécessaire à la guérison. Inutile de s’obliger à croire. On progresse dans la prière en ajustant toujours plus sa propre volonté à celle du Seigneur. Après que toutes les indications du texte aient été suivies, il faut que Dieu, par le Saint-Esprit, accorde à tous les intervenants l’intime conviction que toutes les conditions pour la guérison ont été réunies, et, outre que Dieu peut guérir, qu’il va le faire effectivement. « La prière de la foi » est celle qui est certaine de son exaucement avant même que celui-ci ait eu lieu. Elle est ce dont parlait Jésus : « Tout ce que vous demanderez en priant, croyez que vous l’avez reçu, et vous le verrez s’accomplir » (Marc 11 :24). Et ce qu’écrivait Jean : « Nous avons auprès de lui cette assurance que si nous demandons quelque chose selon sa volonté, il nous écoute. Et si nous savons qu’il nous écoute, nous savons que nous possédons la chose que nous lui avons demandée, quelle qu’elle soit » (1Jean 5 :14-15). Pour qu’il y ait guérison, les anciens et le malade doivent en arriver à croire qu’ils ont reçu l’exaucement (Marc 11 :24). Ils doivent être certains d’avoir prié selon la volonté de Dieu, et doivent savoir également que Dieu les a écoutés. Cette prière-là sera exaucée sans exception, ayant été faite avec la foi que le Saint-Esprit leur aura mis dans le coeur pour l’exaucement. Quelle donc serait la différence entre une telle foi et la présomption ? La présomption c’est croire à une chose que Dieu n’a pas dite. Par exemple : Croire que Dieu ne veut jamais qu’on soit malade. Ou croire que Dieu veut toujours guérir. Croire qu’on a droit à la guérison. Ou croire qu’on peut revendiquer une grâce. L’auteur de ces lignes a participé à plusieurs de telles cérémonies privées. Il y eut guérison incontestable dans une seule d’entre elles. Le diagnostique par le médecin d’un mal organique avant l’intervention, et les preuves de guérison après celle-ci, furent formelles, radiographies à l’appui. Le médecin a déclaré ne pas pouvoir l’expliquer. Dans les cas où la guérison ne s’en suit pas, il est évident que Dieu n’a pas accordé « la prière de la foi ». Contrastes entre la guérison en vertu d’un don de guérisons et celle en vertu de la prière des anciens avec onction d’huile DONS DE GUERISONS PRIERE DES ANCIENS AVEC ONCTION Surtout dans l’évangélisation et la mission Uniquement dans le ministère pastoral Surtout pour accréditer la parole et attirer Pour guérir physiquement et spirituellement l’attention

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Surtout en public Uniquement en privé Par celui qui possèdent un don de guérisons Par les anciens de l’Eglise L’initiative appartient à celui qui guérit L’initiative appartient au malade Démarches variées (imposition des mains, Une seule démarche fixée dans les détails prière, ordre, etc.) Surtout pour des incroyants, avant prédication Uniquement pour des adhérents de l’Eglise CHAPITRE 6 GUERISON ET FOI Toute guérison, exige-t-elle la foi de la part du malade ? Les résurrections de morts, opérées par Jésus et par les apôtres, le furent sans un acte de foi de la part des personnes décédées : La fille de Jaïrus, le fils de la veuve de Naïn, et Lazare, par Jésus. Ainsi que Dorcas par Pierre, et Eutychus par Paul. A une certaine occasion, « Jésus guérit tous les malades » (Mat.8 :16). Et il est arrivé que les apôtres aussi guérissent en masse – « tous ceux qu’on leur amenait » (Act.5 :16) Il y avait peut-être parmi ceux-ci des gens ayant beaucoup de foi en Jésus, ou peu de foi, ou pas de foi du tout ; et d’autres encore auxquels on n’avait pas encore parlé de Jésus : « tous étaient guéris ». On ne peut dire que le « tous » a trait uniquement à ceux, parmi les malades, qui avaient suffisamment de foi pour être guéris. Il n’y avait pas non plus de sélection : cas désespérés ; cas faciles. Jésus guérit l’oreille droite coupée du serviteur du grand prêtre, venu l’arrêter (Luc 22 :50-51). On ne peut dire que celui-ci eut la foi pour être guéri. Nous avons déjà considéré l’échec des disciples relaté dans Matthieu 17 :14-20. « Un homme vint se jeter à genoux devant Jésus, et dit : Seigneur, aie pitié de mon fils, qui est lunatique, …Je l’ai amené à tes disciples et ils n’ont pas pu le guérir….Amenez-le-moi ici…et l’enfant fut guéri à l’heure même. Alors les disciples s’approchèrent de Jésus , et lui dirent en particulier : Pourquoi n’avons-nous pas pu chasser ce démon ? C’est à cause de votre incrédulité dit Jésus. » Conclusions : La guérison exige la foi de la part de celui qui a reçu un don de guérisons – non pas forcément de la part du malade. Parmi ceux qui prétendent guérir aujourd’hui, combien y en a-t-il qui, en face d’un échec, admettraient que ce serait à cause de leur incrédulité à eux? Les guérisons opérées par Jésus lui-même pendant son ministère terrestre, doivent être distinguées des guérisons opérées par les apôtres auxquels il accorda un don de guérisons. Elles furent d’un tout autre ordre. Jésus était physiquement présent aux malades qu’il guérissait, et ceux-ci le voyaient en chair et en os devant eux. Le Seigneur guérissait de sa propre autorité. « Une force sortait de lui et il les guérissait » (Luc 6 :19). Pierre, après avoir guéri un paralytique, déclare : « Pourquoi avez-vous les regards fixés sur nous, comme si c’était par notre propre puissance ou par notre piété que nous avons fait marcher cet homme ? (Act.3 :12). Ceux que Jésus guérissait pouvaient exercer la foi en lui directement, sans intermédiaire. C’est pourquoi, certaines guérisons, opérées par Jésus pendant son ministère terrestre, sont attribuées à la foi en lui de la part du malade.

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Marc.5 :25-34 : La femme atteinte d’une perte de sang depuis douze ans avait touché le vêtement de Jésus. « Jésus connut aussitôt en lui-même qu’une force était sortie de lui » (v.30), et elle fut guérie. Jésus lui dit deux choses: « Ma fille, ta foi t’a sauvée ; va en paix et soit guérie de ton mal .» (V.34). Elle avait la foi en la personne de Jésus, dont elle venait de toucher le vêtement. Et Jésus fit pour elle deux choses distinctes: Elle fut sauvée de son péché, et elle alla en paix, guérie de sa maladie. Personne, aujourd’hui, ne touchera le vêtement de Jésus comme elle. Et personne aujourd’hui ne guérit de la sorte « par une force qui sort de lui ». Il est trompeur de dire que cette femme constitue un modèle pour la guérison du corps aujourd’hui. Marc 10 :46-53 : Jésus demande à l’aveugle Bartimée : « Que veux-tu que je te fasse ? Rabbouni, lui répondit l’aveugle, que je recouvre la vue. Et Jésus lui dit : Va, ta foi t’a sauvé. Aussitôt il recouvra la vue. » Il fut sauvé, car il appelle Jésus « Rabouni » (Maître v.51) et il est ajouté qu’il « suivit Jésus dans le chemin » (v.53). Mais il fut aussi guéri de sa cécité sur la parole de Jésus. Il est dit dans le Psaume 107 :20 : « Il envoya sa parole et les guérit ». L’aveugle avait entendu la voix de Jésus et avait cru en lui. Mais personne, aujourd’hui ne se verra posé la question par Jésus : « Que veux-tu que je te fasse ? » Et personne n’entendra une parole audible de Jésus qui lui dit : « Va, ta foi t’a sauvé ». Luc 17 :11-19 Jésus guérit dix lépreux. L’un d’eux revient pour le remercier. Jésus lui dit : « Ta foi t’a sauvé. » Mais Jésus dit aussi : « Et les neuf autres, où sont-ils ? » (v.17). On peut se demander si ces neuf ingrats avaient tous eu suffisamment de foi pour être guéris, ou si Jésus ne les avait pas simplement tous guéris de sa propre autorité. On peut aussi se demander si la parole de Jésus au Samaritain reconnaissant : « Ta foi t’a sauvé » ( sozo v.17 ) n’eut pas trait plutôt au salut de son âme du péché qu’à le guérison de son corps de la maladie. Car cette guérison avait été acquise pour lui depuis un bon moment déjà. Il avait dû faire un aller-retour chez les sacrificateurs pour faire confirmer sa guérison. Il est évident que ces guérisons opérées par Jésus, qui était présent en personne aux malades, ne peuvent valablement servir de modèle pour ceux qui guérissent aujourd’hui. Jésus n’est plus physiquement présent à aucun malade. Nous devons plutôt nous en référer aux exemples qui nous sont donnés dans le livre des Actes concernant les apôtres (Voir plus haut). Ceux qui, aujourd’hui, ont « reçu un pouvoir de guérir » (Mat.10 :1), ne peuvent pas exiger que le malade croit en Jésus pour être guéri, comme si Jésus était physiquement présent devant lui. Ni expliquer un échec par le manque de foi de la part du malade. C’était par la foi chez Pierre, que fut guéri le boiteux de naissance qui lui demandait l’aumône (Act. 3 :16). C’était par le pouvoir de guérir chez Pierre qu’il fut guéri. Pierre lui dit : « Ce que j’ai, je te le donne : au nom de Jésus-Christ de Nazareth, lève-toi et marche. Et le prenant par la main droite, il le fit lever. » (3 :6). Le boiteux ne s’attendait ni au pardon des péchés, ni à la guérison, mais uniquement à recevoir de l’argent. C’était parce qu’Etienne était lui-même « plein de grâce et de puissance » qu’il faisait des miracles parmi le peuple (Act.6 :8). Ceux qui ont un don de guérisons doivent prendre leurs responsabilités. C’est d’un pouvoir de guérir chez eux que dépend la guérison, c’est de leur foi à eux. D’après la Bible, ceux qui avaient un don de guérisons n’avaient pas besoin de la foi des malades pour les guérir. Et si un malade a lui-même suffisamment de foi pour être guéri, il n’a pas besoin d’un guérisseur. Il est intéressant de noter que, de nos jours, certains guérisseurs nient avoir un don de

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guérison. Ils prétendent ne pas avoir un pouvoir de guérir, qu’ils n’ont jamais guéri personne, mais qu’ils sont totalement dépendants de la puissance du Saint-Esprit. Donc, les échecs ne seraient pas de leur responsabilité. D’après eux, n’importe quel Chrétien pourrait guérir comme eux, s’il payait le prix de la consécration totale au Seigneur (Kathryn Kuhlman dans Christianity Today, le 20 juillet 1973). Ou la parole de Jan Zijlstra, organisateur de grandes réunions pour la guérison aux Pays-Bas: « Je ne suis pas guérisseur par la foi, mais évangéliste ». Il n’empêche qu’ils suscitent des attentes auxquelles, souvent, ils ne répondent pas. Ceux que Jésus avait envoyés guérir les malades, devaient leur parler de Jésus, c’est-à-dire de quelqu’un qui était ailleurs, et que les malades ne voyaient pas. Il en est de même maintenant que Jésus est au ciel. Bien entendu, rien n’empêche actuellement, qu’un malade prie lui-même pour sa guérison, et ait lui-même la foi pour être guéri, avec ou sans l’intervention d’autrui. On cite parfois comme preuve le cas de l’infirme de Lystre pour prouver que la foi du malade est la condition de la guérison. Actes14 :8-10 TOB: Nous avons vu plus haut que ce texte, dans l’original (et la version TOB) dit à son sujet: « …qu’il avait la foi pour être sauvé (sozo)» ; le verbe pour « guérir » n’est pas employé. Il avait entendu le message d’évangélisation de Paul sur le salut en Jésus. Et il ne lui en fallait pas plus pour croire en lui et être sauvé. Ce n’est qu’après son salut que Paul exerce son don de guérisons en sa faveur. Il est évident que la guérison peut avoir lieu au moment de la conversion, comme à tout autre moment. Mais le livre des Actes ne lie pas la guérison à la conversion. Les apôtres ne cherchaient pas à guérir les gens en leur prêchant l’Evangile, mais en exerçant un don de guérison.. D’autres guérisons encore sont attribuées à la foi en Jésus de personnes autres que le malade. Les personnes suivantes n’auraient pas forcément un don de guérisons : Mat.8 :13 : Jésus dit au centenier dont le serviteur était paralysé : « Qu’il te soit fait selon ta foi. Et à l’heure même le serviteur fut guéri ». Ce n’est pas le serviteur, mais son maître qui a eu la foi pour la guérison. Mat.15 :28 : Jésus dit à la femme cananéenne qui lui demande de guérir sa fille : « Femme, ta foi est grande ; qu’il te soit fait comme tu veux. Et, à l’heure même, sa fille fut guérie ». Mc.2 :5 : Quatre hommes amenèrent un paralytique à Jésus. « Jésus, voyant leur foi » guérit le paralytique. Un groupe ou une Eglise peut porter l’un de ses membres devant le trône de la grâce en vue de sa guérison. Mc 9 :23,24 : Jésus dit au père dont l’enfant avait un esprit muet et sourd : « Tout est possible à celui qui croit. Aussitôt le père de l’enfant s’écria : ‘Je crois’ ». Et Jésus guérit l’enfant. Jean 4 :50 : Un officier demande à Jésus de guérir son fils, près de mourir d’une fièvre. « Va, lui dit Jésus, ton fils vit. Et cet homme crut à la parole que Jésus lui avait dite » Jacques 5 :13-15 : « La prière de la foi sauvera le malade ». Il s’agit de la foi des anciens. Il existe des procédés coupables On encourage le malade à croire à sa guérison en citant les trois cas où le malade fut confronté à la personne de Jésus (voir plus haut). Dans les trois cas, le malade croit en Jésus physiquement présent devant lui ; et est guéri par Jésus. (La femme atteinte d’une perte de sang ; l’aveugle Bartimée et le lépreux qui remercie Jésus). Mais Jésus n’est physiquement présent à personne aujourd’hui. Il arrive aussi qu’on dise au malade que la même foi qui le sauve doit aussi le guérir. Etant donné que c’est toujours la volonté de Dieu de sauver, ce serait aussi toujours sa volonté de guérir. Et parfois, il peut arriver que le malade soit guéri en réponse à sa foi à lui ; on ne peut l’exclure. Mais, s’il n’y a pas guérison, on dit,

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explicitement, ou implicitement, que le malade a manqué de foi. Le guérisseur ne se remet pas lui-même en cause. Il dit qu’il n’en peut rien si le malade n’a pas assez de foi. On passe sous silence tous les cas dans l’Ecriture, déjà cités, où le malade est guéri en réponse à la foi d’un autre que lui-même, ou par un croyant qui exerce un don de guérison. C’est profondément injuste. Le malade se sent coupable d’incrédulité, se croit abandonné de Dieu. Son moral, déjà fragile, est atteint plus profondément encore. Les malades ont besoin d’être aidés, non pas d’être jugés. Si le malade est guéri, le guérisseur s’en attribue lui-même le mérite. Si le malade n’est pas guéri, le guérisseur attribue l’échec au manque de foi chez le malade. Le malade sort toujours perdant et le guérisseur sort toujours gagnant. C’est cruel. Il existe un livre en Néerlandais de Jan Zijlstra, intitulé « 50 obstacles sur la voie de la guérison ». Les chapitres se succèdent : « Un manque de foi enfantine » (chez le malade). « Une foi limitée » (chez le malade). « Le doute » (chez le malade). « La peur » (chez le malade). « Un manque de foi persévérante » (chez le malade). « Un manque de crainte du Seigneur » (chez le malade). « Prier mal » (de la part du malade). « Attitude critique vis-à-vis du serviteur de Dieu », etc. Ou bien on cite Héb.13 :8 : « Jésus-Christ est le même hier, aujourd’hui, et éternellement. » Et on en tire la conclusion que le Seigneur doit toujours agir de la même façon maintenant et guérir comme il le faisait pendant son séjour terrestre. Mais le fait que Jésus est encore le même ne prouve pas qu’il soit toujours tenu d’agir de la même manière. Il reste libre. Ce texte déclare que Jésus peut encore guérir, non qu’il doive encore guérir dans tous les cas. Il ne faut pas avoir peur d’intercéder pour des miracles de guérisons ; mais on ne peut rien exiger. Ou on cite aussi Mat.13 :58 au sujet de Jésus: « Il ne fit pas beaucoup de miracles dans ce lieu (Nazareth), à cause de leur incrédulité .» D’abord, il est dit qu’il en fit, malgré tout, un certain nombre. Ensuite, on ne tient pas compte du contexte particulier, décrit plus amplement dans Marc : « Jésus dit : Un prophète n’est méprisé que dans sa patrie, parmi ses parent, et dans sa maison. Il ne pût faire là aucun miracle, si ce n’est qu’il imposa les mains à quelques malades et les guérit » (Marc 6 :4,5). Il s’agit de l’incrédulité généralisée de tout une localité, de toute sa parenté et de ses frères. Mais il guérit quand même quelques malades. Il n’est pas dit que Jésus n’a pu guérir certains malades à cause de leur incrédulité à eux. Jésus et les apôtres allaient vers les malades. Ils ne se satisfaisaient pas de les inviter à venir à des réunions. Beaucoup auraient été incapables de se déplacer. Jésus se rend à la maison de Pierre pour y guérir sa belle-mère (Mat.8 :14-15). On vient demander à Jésus de venir guérir le fils du centenier, et Jésus les accompagne (Luc 7 :3-6). Ananias va à la maison où se trouve Paul pour le guérir de sa cécité (Act.9 :17). Pierre va vers le paralytique à Lydde pour le guérir (Act.9 :32-34). Il se rend dans la chambre haute où se trouvait Dorcas pour la ressusciter (Act.9 :39-41). Paul descend vers Eutychus pour le ressusciter (Act.20 :10). Il se rend chez le père de Publius et le guérit (Act.28 :8). Les anciens doivent se rendre auprès du malade pour prier et l’oindre d’huile (Jac.5 :13-16). Aucune invitation de leur part aux malades, de venir vers eux ou à une réunion de l’Eglise. Pourquoi ceux qui ont un ministère de guérison ne se rendent-ils pas dans les hôpitaux pour guérir ceux qui s’y trouvent ? Auraient-ils besoin de l’atmosphère surchauffée d’une grande réunion ? Ils font abondamment usage des médias : presse, télévision, livres, publicité, publications, pour assurer qu’il y ait une assistance nombreuse. Jésus guérit un lépreux (Luc 5 :13). « Puis il lui ordonna de n’en parler à personne » (5 :14). Il rend la vue à deux aveugles

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(Mat.9 :29). « Jésus leur fit cette recommandation sévère : Prenez garde que personne ne le sache » (9 :30). « Il guérit tous les malades, et il leur recommanda sévèrement de ne pas le faire connaître » (Mat.12 :15-16). Ou bien on dit pouvoir discerner, parmi ceux qui se présentent, ceux qui ont la foi pour être guéris. On sélectionne. Mais alors, c’est rarement auprès des cas manifestement désespérés qu’on s’attarde et chez qui on discerne cette foi. Jésus guérissait les démoniaques, et une femme « qui avait dépensé tout son bien pour les médecins, sans qu’aucun ait pu la guérir » (Luc 8 :43). Son mal était rebelle à tout traitement médical. (D’autres font aussi le tour des guérisseurs.) Mais il y a toujours un certain nombre de maladies purement fonctionnelles, et de malades imaginaires. Dans de tels cas, l’atmosphère particulière d’une réunion, ou la forte personnalité de celui qui prie peuvent apporter une amélioration – tout comme l’effet placebo. Celui qui prétend guérir est rarement pris en défaut. Et c’est aux mutilés, au cancéreux, à ceux qui sont le moins capables de supporter l’échec, qu’on fait porter la responsabilité de celui-ci. Ni Jésus, ni les apôtres ne procédaient de la sorte. Ou on prétend parfois que la guérison est amorcée et qu’il faudra du temps pour qu’elle soit complète. On évoque pour cela le cas de l’aveugle qui voit d’abord les hommes « comme des arbres qui marchent » (Marc 8 :24). On n’ajoute pas que, séance tenante « il fut guéri, et vit tout distinctement » (v.25). Et nous rappelons que tous les récits bibliques décrivent des guérisons immédiates et complètes, sur lesquelles il n’y a pas de possibilité de doute. Ou bien on rentre à la maison « guéri », pour constater bientôt que les symptômes reviennent. Ce serait alors un manque de persévérance dans la foi, ou une attaque de Satan qui sème le doute, ou n’importe quel autre tort que le malade aurait pu avoir par la suite. Quelle cruauté que de porter un jugement sur celui qui n’est pas guéri ! D’expliquer à Joni Eriksen pourquoi elle est toujours en chaise roulante. Ces procédés coupables peuvent se résumer à ceci. On présente les choses comme étant plus belles qu’elles ne le sont en réalité. On fait dire à la Bible ce qu’elle ne dit pas. On fait promettre à Dieu ce que Dieu ne promet pas – qu’il est toujours sa volonté de guérir. Mais douter de ce qui n’est pas une promesse de Dieu, ce n’est pas douter. On pense glorifier Dieu en enjolivant l’Evangile. Mais l’Evangile est parfois un scandale et il faut se garder de vouloir l’embellir. Paul déclare : « Les Juifs demandent des miracles…nous, nous prêchons Christ crucifié, scandale pour les Juifs » (1Cor.1 :22-23). Et encore « Nous ne falsifions pas la parole de Dieu comme font plusieurs » (2 Cor.2 :17). Il en résulte que Dieu n’est pas glorifié quand il y a des échecs. Et ceux-ci sont incontestables, nombreux et sont admis par les guérisseurs eux-mêmes. Mais beaucoup finissent par en perdre la foi, et même la raison. Les dégâts sont d’une désolante gravité. Guérison et évangélisation Faut-il prêcher la guérison aux incroyants ? Un évangéliste a-t-il le droit de dire à un auditoire de non-Chrétiens : « Venez à Jésus pour être guéris » ? Certains prétendent que, si on n’a pas fait cela, on a pas prêché « le plein évangile ». D’autres se demandent si, en disant cela, on n’a pas dénaturé l’évangile en promettant ce que Dieu ne promet pas. Le mot « Evangile » peut être employé au sens large pour « tout le conseil de Dieu ». Dans ce cas la Bonne Nouvelle comprend le salut de la condamnation du péché, du pouvoir du péché dans nos vies et de toutes les conséquences du péchés. Un salut qui ne sera complet que lors de notre

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résurrection corporelle. Mais le mot « Evangile » a aussi un sens restreint qui comprend l’offre d’un salut immédiat aux pécheurs perdus : le pardon des péchés et la vie éternelle. C’est d’abord cet Evangile-là que l’évangéliste ou le témoin du Christ doit annoncer aux non-croyants. Paul rappelle aux Corinthiens le tout premier discours qu’il leur a tenu. : « Quand je suis venu chez vous…j’ai décidé de ne rien savoir parmi vous, sinon Jésus Christ et Jésus-Christ crucifié » (1Cor.2 :2). Il savait beaucoup plus que cela. Et, après leur conversion, il leur enseignera beaucoup plus que cela. Mais, à dessein, il limite son discours à ce que doivent entendre les non-Chrétiens. Il ne parle pas à ceux-ci de guérison. Le contenu de vingt-quatre discours nous est détaillé dans le livre des Actes, des discours tenus principalement par les apôtres. Par conséquent, il est facile de déterminer quel fut le message que les apôtres ont adressé aux non-croyants. La guérison du corps ne fait pas partie du contenu d’aucun de ces messages. Les guérisons ne dépendaient pas de l’acceptation du message de l’Evangile par les malades. Les apôtres ont guéri des non-croyants, en général, avant de leur prêcher l’Evangile, mais ils n’ont pas prêché la guérison aux non-croyants. Les comptes-rendus de huit de ces vingt-quatre discours sont assortis d’un appel auquel succède une offre (Actes 2 :38 ; 3 :19-26 ; 5 :31 ; 8 :22 ; 10 :43 ; 13 :38-39 ; 22 :16 ; 26 :18). En aucun cas la guérison du corps n’est-elle ajoutée à l’offre du pardon des péchés et de la vie éternelle en Jésus-Christ. Si quelqu’un veut et peut guérir les malades, qu’il le fasse. Mais qu’il ne parle pas de guérison dans son discours d’évangélisation, au risque d’apporter un message autre que celui des apôtres. Or que voit-on ? On suscite des attentes qui, dans de nombreux cas, ne sont pas réalisées. Dieu et la Bible sont déshonorés. Pour être sauvé, il faut une conviction de péché. Une conviction d’être malade ou souffrant ne suffit pas. Mais à force de dire aux gens qu’ils ne devraient pas être malades et que la maladie est contraire à la volonté de Dieu, on laisse entendre que la maladie est un péché. Mais la maladie n’est pas un péché et n’a pas besoin d’être ni expiée ni pardonnée. Présenter la guérison comme devant nécessairement accompagner le pardon des péchés, c’est décevoir cruellement les nombreuses personnes qui ne sont pas guéries. Celles-ci risquent alors de rejeter l’Evangile et la Bible, comme n’étant pas dignes de foi. Les apôtres n’ont pas guéri les gens en les convertissant et ils ne leur ont pas promis la guérison s’ils se convertissaient. CHAPITRE 7 GUERISON ET MEDECINE L’Ecriture contient le premier manuel de médecine préventive. L’efficacité de ses indications trouvent leur confirmation dans la science médicale moderne. (Voir : Docteur Mc Millen, Maladie ou santé à votre choix , Ed. Weber, Monnetier-Mornex). Hygiène de vie « Si vous écoutez ces ordonnances, si vous les observez et les mettez en pratique….L’Eternel éloignera de toi toute maladie ; il ne t’enverra aucune de ces mauvaises maladies d’Egypte qui te sont connues » (Deut.7 :12,15). Ces ordonnances hygiéniques comprenaient les lois diététiques (Lév.11) ; celles sur la circoncision et la menstruation (Lév.12) ; celles sur la lèpre (Lév.13-14) ; celles sur la gonorrhée et les pertes de sang (Lév.15) ; et celles sur la morale sexuelle (Lév.18,20). La santé publique en Israël fut grandement favorisée par un régime sain,

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par l’isolement des malades et par la limitation des maladies sexuellement transmissibles. Toutes ces indications trouvent leur prolongement dans un style de vie qui refuse l’obésité, la cigarette, l’alcoolisme, le manque d’exercice physique, la malbouffe, et le surmenage. « Si tu n’observes pas et ne mets pas en pratique toutes les paroles de cette loi…l’Eternel te frappera miraculeusement, toi et ta postérité par des plaies de longue durée, par des maladies graves et opiniâtres » (Deut.28 :58-59). Cette prophétie a trouvé son accomplissement dans les périodes d’apostasie du peuple d’Israël et pour le reste du genre humain. « Vous servirez l’Eternel, votre Dieu, et il bénira votre pain et vos eaux, et j’éloignerai la maladie du milieu de toi. Il n’y aura dans ton pays, ni femme qui avorte, ni femme stérile. Je remplirai le nombre de tes jours » (Ex.15 :25,26). « Crains l’Eternel et détourne-toi du mal : ce sera la santé pour tes muscles, et un rafraîchissement pour tes os » (Prov.3 :7-8). Tout le monde sait que mener une vie propre est bon pour la santé. « Honore ton père et ta mère…afin que tes jours se prolongent et que tu sois heureux. » (Deut. 5 :16 ; Eph.6 :2). Il est plus utile d’avoir des relations familiales harmonieuses que d’acheter des médicaments. Si, en plus du respect des lois hygiéniques, on se mettait au service du Seigneur, et on évitait les conflits interpersonnels, il y avait une promesse de bonheur et de longue vie. Moïse, qui vécut 120 ans, en fut le meilleur exemple (Deut.34 :7). « Ne savez-vous pas que votre corps est le temple du Saint-Esprit…et que vous ne vous appartenez point à vous-mêmes ? » (1Cor.6 :19). Dieu est l’habitant et le propriétaire du corps du croyant. Le temple décrit dans l’Ancien Testament était saint et devait être entretenu et respecté de peur qu’il ne soit profané. Notre corps ne doit pas devenir un taudis par négligence, paresse, immoralité ou n’importe quel excès. Ce serait un sacrilège. Toutes ces indications hygiéniques de l’Ecriture sont une première preuve de la légitimité et de l’utilité de mesures et de moyens pour favoriser la santé et la guérison du corps. Médecine Malgré tout, certains citent 2 Chroniques 16 :12 pour prétendre qu’un Chrétien fait preuve d’un manque de foi en ayant recours à la médecine : « Asa eut les pieds malades au point d’éprouver de grandes souffrances ; même pendant sa maladie, il ne chercha pas l’Eternel, mais il consulta les médecins ». Certains disent : « Si vous ne pouvez pas faire confiance au Seigneur, allez voir un médecin. ». C’est une interprétation abusive du texte : Le péché d’Asa consistait à avoir recours uniquement aux médecins et de ne pas avoir recours au Seigneur. En outre, il s’agissait peut-être de médecins qui pratiquaient une médecine ésotérique ou occulte. De toute façon, il faut résister à la tentation d’opposer la guérison « par la foi » à la guérison « par la médecine ». Et, malgré tout, le premier réflexe d’un chrétien, aux premiers signes d’une maladie, devrait être de prier. Bien souvent, en ce qui concerne la guérison, comme pour tout le reste : « Vous ne possédez pas parce que vous ne demandez pas » (Jac.4 :2). L’Ecriture rend un témoignage abondant à l’usage de moyens pour la guérison : 2 Rois 20 : 1-7 : « Ezéchias fut malade à la mort…Ezéchias tourna son visage contre le mur, et fit cette prière à l’Eternel : O Eternel ! Souviens-toi que j’ai marché devant ta face avec fidélité et intégrité de cœur…Et Ezéchias répandit d’abondantes larmes….La parole de l’Eternel fut adressée à Esaïe en ces termes : Retourne et dit à Ezéchias... :Ainsi parle l’Eternel… :J’ai entendu ta prière, j’ai vu tes larmes. Voici, je te guérirai…Esaïe dit : Prenez une masse de figues. On la prit, et on l’appliqua sur l’ulcère. Et Ezéchias guérit. » Voir aussi

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le récit parallèle dans Esaïe 38.Il y eut d’abord prière. Ensuite, sur ordre du prophète de Dieu, on appliqua un remède. L’un n’excluait pas l’autre. Bien que Dieu trouva bon d’agir par le moyen de la médecine de l’époque, il est certain, que, en fin de compte, la guérison d’Ezéchias doit être attribuée à l’intervention de Dieu. 2 Chron.32 :24 ajoute une précision au sujet de cette guérison: « L’Eternel lui accorda un prodige. » Il s’agissait donc d’une guérison miraculeuse. Plusieurs autres prophètes de l’Ancien Testament recommandent l’usage de remèdes, et le recours au médecin, bien que ce soit, en général, au sens figuré. Ils auraient tort, cependant, de le faire, si l’usage de remèdes, au sens propre, était illégitime : « N’y a-t-il point de baume en Galaad ? N’y a-t-il point de médecin ? Pourquoi donc la guérison de la fille de mon peuple ne s’opère-t-elle pas ? » (Jér.8 :22). « Ainsi parle l’Eternel : Ta blessure est grave, ta plaie est douloureuse. Nul ne défend ta cause pour bander ta plaie ; tu n’as ni remède, ni moyen de guérison » (Jér.30 :12-13). « Sur le torrent, sur ses bords de chaque côté, croîtront toutes sortes d’arbres fruitiers…Leurs fruits serviront de nourriture, et leurs feuilles de remède. » (Ezech.47 :12 : herboristerie). Dieu, dans sa création, a pourvu des moyens naturels, des plantes médicinales qui peuvent favoriser la guérison. . C’est du fanatisme que de rejeter de tels moyens ainsi que ceux qui en ont la science. A la création, Dieu a aussi ordonné à l’homme de dominer sur la nature et les animaux, y compris sur les microbes. Nous devons accueillir avec reconnaissance les progrès de la science médicale. Les paroles de Jésus doivent être comprises dans le même sens : « Ce ne sont pas ceux qui se portent bien qui ont besoin de médecin, mais les malades », paroles reprises dans trois Evangiles (Mat.9 :12 ; Marc 2 :17 ; Luc 5 :31). Jésus n’hésite pas de dire qu’un malade a parfois « besoin » d’un médecin. « Le Samaritain s’approcha, et banda ses plaies, en y versant de l’huile et du vin » (Luc 10 :34). Des pansements sur les plaies, de l’huile pour les adoucir, et le vin comme désinfectant. Dans sa lettre à l’Eglise de Laodicée, Jésus fait cette recommandation : « Je te conseille d’acheter de moi…un collyre pour oindre tes yeux, afin que tu voies. » (Apoc.3 :18). Le Seigneur ne se servirait pas d’une mauvaise image de soins corporels, pour illustrer un bon principe de vie spirituelle. Par contre, il faut résister à la tentation de tout attendre de la médecine au point de ne plus tenir compte de Dieu et de sa part dans la guérison. User des moyens, mais dépendre de Dieu. Il ne faut pas opposer foi et médecine. Paul écrit aux Colossiens : « Luc, le médecin bien aimé, vous salue » (Col.4 :14). Plusieurs allusions dans ses épîtres et dans le livre des Actes laissent entendre que l’apôtre avait une santé fragile. Dieu n’avait pas exaucé sa prière pour la guérison (2 Cor.12 :7-9). Il lui était utile d’avoir un médecin à ses côtés dans ses voyages, souvent éprouvants. Il aimait Luc ; il aimait aussi profiter de ses soins. En prison, à la fin de sa vie, il écrit : « Luc seul est avec moi » (2Tim.4 :11) Aurait-il parlé de son ami Luc comme d’un médecin, s’il avait été illégitime d’avoir recours à ses soins ? On peut remercier Dieu pour un bon médecin de famille et prier pour lui dans l’exercice de son ministère. Dieu peut guérir sans moyens. Il peut aussi guérir avec des moyens. On ne peut dicter à Dieu sa façon d’agir. Il est probable que, en fin de compte, toute guérison est divine, que ce soit avec ou sans médecin. Dieu a placé dans l’organisme humain des forces vitales de réparation naturelles d’une puissance remarquable. « Il soutient toutes choses par sa parole puissante » (Héb.1 :3). Le système immunitaire est un agent de guérison qui agit si discrètement qu’on n’y pense pas. La plaie se referme et se cicatrise toute seule. La plupart des maux de gorge disparaissent en une semaine avec ou sans médicaments. La médecine ne fait que libérer,

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utiliser et stimuler ces forces et les aider à s’exprimer ; elle crée les conditions les plus favorables pour que le corps se guérisse lui-même. Il y a un sens dans lequel aucun médecin n’a jamais guéri personne. Ambroise Paré, Père de la médecine moderne et Chrétien, disait : « Je panse, Dieu guérit. » Cependant , la science est encouragée dans la Bible, car Dieu a donné l’ordre à l’homme de dominer le monde animal. La conception chrétienne de la relation entre l’homme et la nature a favorisé le développement de la science. Cependant, le chrétien ne pourra approuver les recherches qui enfreignent une bioéthique Biblique ni avoir recours aux moyens qui découlent de ces recherches. Il faut aussi veiller à ne pas avoir recours à une médecine pseudo-scientifique. Se méfier donc de tout ce qui relève de l’hypnotisme, de la télépathie, du yoga, de la parapsychologie, de la perception extrasensorielle, de la « sensitivity training », de la méditation transcendantale ou Zen, de l’ésotérisme (horoscope, astrologie). Il ne faut pas vouloir la guérison à n’importe quel prix. Se défaire de toute littérature à ce sujet. Tout ce qui relève de l’occultisme peut être une cause de maladie ou une entrave à la guérison : la divination, les cartes tarot, la planchette (ouija), le magnétisme, la clairvoyance, la magie blanche, mis au service du diagnostique ou de la guérison. D’autant plus qu’il y a quelque chose de très réel dans l’occultisme, dans la radiesthésie et l’emploi du pendule magnétique ou du bâton du sourcier. Tout ce qui est réel n’est pas forcément bon. La Bible condamne ces pratiques : « Mon peuple consulte son bois, et c’est son bâton qui lui parle ; car l’esprit de prostitution égare, et ils se prostituent loin de leur Dieu » (Osée 4 :12). Il s’agit d’un « esprit » qui est à l’œuvre, autre que l’Esprit de Dieu ou celui de l’homme. Une puissance réelle se manifeste. Tout n’est pas exagération. Il faut aussi se méfier d’objets pouvant avoir une « charge » occulte, comme des fétiches, des amulettes, des porte-bonheur, des idoles païennes orientales, africaines ou autres, des livres. Tout ce qui est brocante ou antiquité n’est pas innocent. En débarrasser la maison, même si ce sont des objets de valeur. « Satan lui-même se déguise en ange de lumière. Il n’est donc pas étrange que ses ministres aussi se déguisent en ministres de justice » (2Cor.11 :14-15). « Marchez comme des enfants de lumière… Examinez ce qui est agréable au Seigneur ; et ne prenez point part aux œuvres infructueuses des ténèbres » (Eph.5 :8-10). Si le malade a un passé marqué par des pratiques occultes, il doit s’en repentir et prier une prière sincère de renoncement au diable et à ses œuvres . Par contre, il n’est pas nécessaire de condamner toutes les médecines parallèles. Que certains homéopathes se servent, à tort, du pendule pour poser un diagnostique ne constitue pas la preuve que toute homéopathie soit, en elle-même, une expression de l’occultisme. Que certains guérisseurs posent un diagnostique en examinant l’iris, ne doit pas empêcher l’ophtalmologue d’en faire autant par un examen du fond de l’œil. Les sources religieuses de l’acupuncture chinoise traditionnelle ne signifient pas que l’acupuncture ne puisse être pratiquée libre de tout élément occulte, sur une base rigoureusement scientifique. CHAPITRE 8 MARCHE A SUIVRE EN CAS DE MALADIE Quel est le réflexe à avoir au premier accès de fièvre, à une douleur persistante, aux résultats inquiétants d’un examen médical, aux blessures d’un accident ? Il faut comprendre que la maladie est la mort en puissance, et que la mort est un ennemi, même si elle est le dernier

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ennemi à être vaincu (1Cor.15 :26). La maladie doit donc être combattue comme un ennemi. Prier pour sa guérison Souvent, le premier réflexe est d’aller à la salle de bain ou à la pharmacie pour chercher un médicament, ou de téléphoner au médecin. « Asa eut les pieds malades au point d’éprouver de grandes souffrances ; même pendant sa maladie, il ne chercha pas l’Eternel, mais il consulta les médecins. » (2Chron.16 :12). Sa faute ne consistait pas à consulter les médecins, mais bien à ne pas chercher le Seigneur pour être guéri. A ce stade, il ne faut même pas se poser la question à savoir si cette maladie serait, oui ou non, la volonté de Dieu. « Eternel, mon Dieu ! J’ai crié à toi, et tu m’as guéri. Eternel, tu as fait remonter mon âme du séjour des morts, tu m’as fait revivre loin de ceux qui descendent dans la fosse » (Ps.30 :3,4) « Guéris- moi, Eternel ! Car mes os sont tremblants. Mon âme est toute troublée. » (Ps.6 :3-4) « Géris-moi, Eternel, et je serai guéri » (Jér.17 :14) « Les deux aveugles répondirent à Jésus : ‘Maître, fais que nos yeux puissent voir’ » (Mat.20 :32-33). « Quelqu’un parmi vous est-il dans la souffrance ? Qu’il prie. » (Jac.5 :13). Dieu nous ordonne de prier pour la guérison. Souvent on ne fait appel au Seigneur qu’après avoir essayé et épuisé tous les secours humains. Et on s’étonne qu’il ne guérisse pas. Avoir recours à la médecine Jésus dit : « Ce ne sont pas ceux qui se portent bien qui ont besoin de médecin, mais les malades » (Mat.9 :12 ; Marc 2 :17 ; Luc 5 :31). Paul écrit aux Colossiens : « Luc, le médecin bien aimé, vous salue » (Col.4 :14). Jésus dit : « Je te conseille d’acheter de moi…un collyre pour oindre tes yeux, afin que tu voie. » (Apoc.3 :18. Voir plus haut sous « Médecine »). Cependant il est bon de se demander si on a d’avantage confiance en la médecine qu’en le Seigneur. Dieu peut guérir sans la médecine, mais aussi par son moyen. Faire un examen de conscience, au cas où la maladie serait une correction Il est possible que la maladie d’un enfant de Dieu soit une correction de la part de son Père céleste pour un péché particulier: (Voir plus haut sous « Causes finales de la maladie »). Ce fut le cas de Marie, sœur de Moïse (Nomb.12 :9-15) ; de certains Chrétiens de Corinthe (1Cor.11 :30-32) ; d’un incestueux dans cette Eglise (1Cor. 5 :1-5) ; et de certains des Chrétiens Hébreux (Héb.12 :5-11 ; Jac.5 :15). Pour savoir si la cause d’une maladie est une correction pour un péché particulier, les prières suivantes seraient indiquées. « Sonde-moi, ô Dieu, et connais mon cœur ! Eprouve-moi, et connais mes pensées ! Regarde si je suis sur une mauvaise voie, et conduis-moi sur la voie de l’éternité ! » (Ps.139 :23-24). « Sonde-moi, Eternel ! éprouve-moi, fais passer au creuset mes reins et mon cœur.» (Ps. 26:2) « Que chacun donc s’éprouve soi-même…Si nous nous jugions nous-mêmes, nous ne serions pas jugés » (1 Cor.11 :28,31). « Examinez-vous vous-mêmes, pour voir si vous êtes dans la foi ; éprouvez-vous vous-mêmes » (2 Cor.13 :5). « Que chacun examine ses propres œuvres » (Gal.6 :4)

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Le psaume 32 est une prière de David qui exprime sa repentance et la confession de ses péchés après des souffrances physiques dues à son péché. « Heureux celui dont la transgression est remise, à qui le péché est pardonné….Tant que je me suis tu, mes os se consumaient, je gémissais toute la journée…,ma vigueur n’était plus que sécheresse.- Pause. Je t’ai fait connaître mon péché, je n’ai pas caché mon iniquité ; j’ai dit : J’avouerai mes transgressions à l’Eternel ! Et tu as effacé la peine de mon péché….Poussez des cris de joie, vous tous qui êtes droits de coeur » (Ps.32 :1-5,11). Le Seigneur cherche-t-il à me dire quelque chose par le moyen de ce mal ? La maladie peut jouer un rôle salutaire dans la vie du Chrétien si, à chaque affection, il fait un examen de conscience. Si un péché en est la cause, une confession peut apporter la guérison. Si la confession n’apporte pas la guérison, l’exhortation de Héb. 12 :5 peut être d’application : « Mon fils, ne méprise pas le châtiment du Seigneur et ne perds pas courage lorsqu’il te reprend. » Mépriser le châtiment du Seigneur serait refuser d’admettre qu’une souffrance physique puisse être une correction de la part du Père céleste. Cela pourrait, à son tour, mener au découragement. Quel coup au moral, de penser que la maladie n’a pas de sens et ne sert à rien. Ne pas non plus sombrer dans une introspection maladive et chercher à tout prix une relation de cause à effet entre notre maladie et un péché. Si nous avons confessé sincèrement tout péché dont nous sommes conscients, il faut faire sienne la promesse de 1 Jean 1 :9 : « Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous les pardonner et pour nous purifier de toute iniquité. » Et en rester là. Continuer à nous culpabiliser serait un manque de foi en la promesse de Dieu. Cependant, une repentance et une confession ne garantissent pas nécessairement une guérison. Car, si Dieu efface nos péchés, il n’en élimine pas forcément les conséquences. « Supportez le châtiment…Dieu nous châtie pour notre bien, afin que nous participions à sa sainteté » (Héb.12 :7, 10). Pour profiter pleinement d’une maladie disciplinaire, il faut l’accepter et permettre qu’elle accomplisse parfaitement son œuvre de sanctification en nous. Dans ce cas, elle n’est pas un mal intégral, ni en pure perte. « Toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu » (Rom.8 :28). Le « bien » que Dieu nous veut, n’est pas forcément le confort, l’aise, la jouissance et l’absence de toute douleur, mais « à être semblable à l’image de son Fils » (v.29). Souvent, ce n’est qu’après l’acceptation d’une maladie que Dieu nous en guérit. Il se peut qu’un examen de conscience débouche sur la conviction qu’on n’entretient pas correctement le temple du Saint-Esprit qu’est notre corps (1 Cor.6 :19-20). S’il est délabré, c’est peut-être à cause d’une alimentation trop abondante qui donne un surpoids. Ou trop riche en graisses, qui bouche les artères. Ou trop peu abondante par vanité. Si sa conscience ne le condamne pas ou si, après confession, elle ne le condamne plus, et que le mal persiste, il aura du moins la conscience tranquille – ce qui l’aidera à garder le moral. Garder le moral Le malade pourra faire l’expérience de la vérité des proverbes : « L’esprit de l’homme le soutient dans la maladie ; mais l’esprit abattu, qui le relèvera ? (Prov.18 :14). Et : « Un cœur joyeux favorise la guérison, un esprit attristé dessèche les membres » (Prov.17:22 TOB). Et encore : « Un cœur paisible est vie pour le corps » (Prov.14 :30 TOB). Une bonne santé

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mentale peut compenser une mauvaise santé physique. Mais les déprimes et autres maladies mentales favorisent toujours les maladies physiques. On dénomme celles-ci « psychosomatiques ». D’où la devise : « Un esprit sain dans un corps sain. » La santé physique est liée à la santé mentale. Solliciter une intercession de la part d’autres croyants « Abraham pria Dieu, et Dieu guérit Abimélec, sa femme et ses servantes. » (Gen.20 :17) « Le fils de la femme, maîtresse de maison, devint malade, et sa maladie fut si violente qu’il ne resta plus en lui de respiration…Elie s’étendit trois fois sur l’enfant, invoqua l’Eternel et dit : Eternel, mon Dieu, je te prie, que l’âme de cet enfant revienne au-dedans de lui. l’Eternel écouta la voix d’Elie, et l’âme de l’enfant revint au-dedans de lui, et il fut rendu à la vie. » (1Rois 17 :17 :21,22). Dans l’Eglise, « Que les membres aient également soin les uns des autres. Si un membre souffre, tous les membres souffrent avec lui » (1Cor.12 :25-26). Tout croyant doit rester sensible aux souffrances de ses frères et sœurs en Christ. Se garder de tout soupçon, de tout esprit de jugement. Faire preuve de compassion, visiter, aider, intercéder. Persévérer dans la prière pour soi-même avec foi « Deux aveugles, assis au bord du chemin, entendirent que Jésus passait, et crièrent : Aie pitié de nous, Seigneur…La foule les reprenait, pour les faire taire ; mais ils crièrent plus fort : Aie pitié de nous, Seigneur…Jésus s’arrêta, les appela et dit : Que voulez-vous que je vous fasse ? Ils lui dirent : Seigneur, que nos yeux s’ouvrent. Emu de compassion, Jésus toucha leurs yeux ; et aussitôt ils recouvrèrent la vue » (Mat.20 :30-33). Ces deux aveugles ne se sont pas laissé décourager par les autres. Toutes les exhortations dans la Bible à persévérer dans la prière sont d’application en cas de maladie. Jésus dit : « Il faut toujours prier et ne point se relâcher » (Luc 18 :1). Nous ne devons pas rester passifs dans la maladie, nous y installer, acquiescer, nous résigner trop vite. Dieu a mis en nous un instinct de conservation pour que nous y offrions une résistance. Il ne faut jamais imposer de limites à la puissance de Dieu. « Rien n’est impossible à Dieu » (Luc 1 :37). « En toutes choses faites connaître vos besoins à Dieu par des prières et des supplication » (Phil.4 :6). C’est le contraire de prier mollement. Cependant, Paul déclare : « L’Esprit nous aide dans notre faiblesse, car nous ne savons pas ce qu’il convient de demander dans nos prières » (Rom.8 :26). » Si c’était toujours la volonté de Dieu de nous guérir, nous saurions toujours ce qu’il convient de demander. D’ailleurs, ce verset suit le v.23 qui déclare : « Nous aussi qui avons les prémices de l’Esprit, nous soupirons en nous-mêmes en attendant l’adoption, la rédemption de notre corps . » Quand Dieu ne répond pas par la guérison, il faut rester ouvert à la direction du Saint-Esprit pour la suite des prières. Après avoir persévéré, sans exaucement, il faut parfois accepter de « soupirer » en attendant de recevoir notre corps de résurrection. On ne peut rien exiger, ou revendiquer. Une guérison sera toujours une grâce, une faveur imméritée. Nous n’avons pas à dicter à Dieu ce qu’il doit faire. « Dieu résiste aux orgueilleux, mais il fait grâce aux humbles » (Jac.4 :6). Mais ceci ne nous empêche pas de prier avec conviction, assurance, voir avec passion. « Le temps me manquerait pour parler…des prophètes, qui, par la foi…guérirent de leurs maladies. » (Héb.11 :32-34). Parfois, un malade peut découvrir que c’est la volonté du Seigneur de le guérir. Mais, par la même foi, d’autres furent: « livrés aux tourments, et

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n’acceptèrent point de délivrance, afin d’obtenir une meilleure résurrection ;…ils furent lapidés, sciés, torturés…eux dont le monde n’était pas digne » (Héb.11 :35-38). Tous ces derniers furent également parmi ces « héros de la foi ». Mais, malgré tout : « Que vous imitiez ceux qui, par la foi et la persévérance, héritèrent des promesses » (Héb.6 :12) « Il m’a été mis une écharde dans la chair…Trois fois j’ai prié le Seigneur de l’éloigner de moi, et il m’a dit : ma grâce te suffit » (2Cor.12 :7-9). Ce n’est qu’après des prières répétées que Paul a accepté cette maladie. Parfois, Dieu peut nous montrer que ce n’est pas sa volonté de nous guérir. Persévérer dans la prière nous aide à comprendre quelle est la volonté de Dieu. Mais comment Dieu a-t-il parlé à Paul ? Comment lui a-t-il fait comprendre : « Ma grâce te suffit » ? Il serait vain de spéculer à ce sujet. Mais il n’est jamais déplacé pour nous d’ajouter à notre requête les paroles du Seigneur Jésus, prononcées après qu’il eut demandé par trois fois à son Père de lui épargner les souffrances de sa passion : « Non pas ce que je veux, mais ce que tu veux » (Mat.26 :39). Il le dit même trois fois. On peut persévérer dans la prière tout en restant sensible à la voix de Dieu. Il n’empêche que certains prétendent qu’on n’a pas le droit d’ajouter les paroles : «…si c’est ta volonté ». Selon eux, le mot « si » exprimerait un doute que Dieu veuille guérir. Nous avons déjà vu que la maladie peut être la volonté de Dieu et même qu’elle peut être provoquée par lui directement dans des buts précis. Il n’y a aucun danger à faire totalement confiance au Seigneur pour qu’il agisse pour le mieux, et de laisser l’issue entre ses mains. Ce fut la façon d’agir du lépreux que Jésus purifia de sa lèpre (Mat.8 :3). « Il se prosterna devant lui et dit : Seigneur, si tu le veux, tu peux me rendre pur » (8 :2). Le « si tu le veux » n’a pas empêché Jésus de le guérir sur le champ. Ce fut l’expression d’une foi authentique, mais modeste. N’avait-il pas également dit : « tu peux me rendre pur ». Il n’avait aucun doute quant au pouvoir de Jésus de le guérir, mais seulement au sujet de sa volonté de le faire. S’il n’y a toujours pas de guérison, s’en remettre à Dieu et compter sur sa grâce Parfois, les prières répétées pour la guérison reçoivent la réponse : « Ma grâce te suffit, car ma puissance s’accomplit dans la faiblesse » (2Cor.12 :9). Et Paul en tire la conclusion : « Je me glorifierai donc bien plus volontiers de mes faiblesses, afin que la puissance de Christ repose sur moi. C’est pourquoi je me plais dans les faiblesses…car, quand je suis faible, c’est alors que je suis fort» (2Cor.12 :9-10). Et Paul a pu poursuivre son ministère malgré (ou à cause de) ses faiblesses. Dans cette maladie persistante, l’apôtre a manifestement gardé le moral. Demander donc à Dieu sa grâce pour supporter la maladie et pour qu’il s’en serve pour se glorifier dans nos faiblesses. Il n’y a aucune circonstance de notre vie ou de la mort où nous ne puissions trouver la victoire en Christ. Après avoir énuméré tous les drames possibles et imaginables pouvant frapper le chrétien (Rom.8 :31-39a), Paul déclare : « Mais dans toutes ces choses nous sommes plus que vainqueurs par celui qui nous a aimés…Rien ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu manifesté en Jésus-Christ, notre Seigneur » (8 :37-39). Cette assurance permet à Jacques d’écrire : « Mes frères, regardez comme un sujet de joie complète les diverses épreuves auxquelles vous pouvez être exposés, sachant que l’épreuve de votre foi produit la patience » (Jac. 1 :2-3). Et Pierre d’ajouter : « Que ceux qui souffrent selon la volonté de Dieu remettent leur âme au fidèle créateur, en faisant ce qui est bien. » (1 Pi.4 :19). En fin de compte, tout se passe entre Dieu et nous. Mais il ne faut pas s’incliner avant d’avoir franchi toutes les autres étapes. Face à ce qu’on ne peut changer, il faut accepter la situation comme étant la volonté de Dieu pour ce moment. Si on ne le fait pas par un acte de foi précis, on risque de perdre courage, de s’aigrir, de se révolter ou même de perdre la foi.

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Tout cela peut devenir plus grave que la maladie. Si le malade est gravement atteint et reste alité, il peut appeler les anciens selon Jacques 5 :13-18 Voir plus haut l’analyse de ce passage. A l’approche de la mort, se réjouir à la pensée du retour imminent du Seigneur, et du corps de résurrection incorruptible et immortel que nous hériterons à ce moment-là « Nous attendons que vienne notre Sauveur, le Seigneur Jésus-Christ. Il transformera notre misérable corps mortel pour le rendre semblable à son corps glorieux. » (Phil.3 :20-21) « Lorsque ce qui est périssable se sera revêtu de ce qui est impérissable, et que ce qui meurt se sera revêtu de ce qui est immortel, alors se réalisera cette parole de l’Ecriture : ‘La mort est supprimée ; la victoire est complète !’ Mort, où est ta victoire ? » (1Cor.15 :54-55). La maladie et la mort sont insupportables si nous négligeons de voir cette vie à la lumière de l’éternité. Notre existence terrestre n’est qu’une petite partie de la réalité. Il faut voir la réalité derrière la réalité. Refuser de se voir comme victime. On peut prendre Job en exemple. Malade d’un ulcère malin, depuis la plante du pied jusqu’au sommet de la tête (2 :7), il dit : « Quoi ! nous recevons de Dieu le bien, et nous ne recevrions pas aussi le mal ! En tout cela, Job ne pécha point par ses lèvres » (2 :10). Dieu approuve positivement cette acceptation de la maladie et une soumission inconditionnelle à sa volonté. Les proches et l’Eglise doivent aider le malade en phase terminale à mourir dans la dignité et la paix Ne jamais perdre espoir et ne jamais en priver le malade. Dieu peut guérir quelqu’un en phase terminale comme à n’importe quel autre moment. Mais quand la mort est imminente, il faut pouvoir en parler franchement. Ne pas faire semblant. Tous peuvent avoir besoin d’en parler, le malade comme ses proches. Même la mort n’échappe pas au contrôle de Jésus. « Je tiens les clés de la mort et du séjour des morts » (Apoc.1 :18). Il y a peut-être des questions pratiques à régler. Personne ne devrait être laissé seul face à la mort. Ecouter. Le tenir par la main. Se remémorer les bons souvenirs. Remercier Dieu. Se préserver l’occasion de dire au revoir. (Voir : Ronald Dunn, « Dieu va-t-il me guérir ? », Marne-la-Vallée, Ed. Farel, 1999, Chap.18 : « Je suis venu vous aider à mourir », p. 210-219).

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TROIXIEME PARTIE : LES MIRACLES

CHAPITRE 9

QU’EST- CE QU’UN MIRACLE ?

On ne fait pas toujours preuve de rigueur dans l’usage de ce terme. La nouvelle naissance, doit-elle être considérée comme un miracle? Que dire des merveilles de la nature, de ces concours de circonstances étonnants dits providentiels, ou de toute guérison manifeste en réponse à la prière, etc...? Ceux qui en parlent le plus négligent parfois de préciser ce qu'ils entendent par ce terme. C’est donc vers le vocabulaire biblique qu’il faut nous tourner, car c’est le nom d'une chose qui en est la marque distinctive. L’Ecriture nous propose trois synonymes dont chacun souligne un aspect particulier de la réalité du miraculeux. Nous trouvons les trois termes réunis dans plusieurs textes : "Jésus de Nazareth, cet homme à qui Dieu a rendu témoignage devant nous par des miracles, des prodiges et des signes." (Actes 2:22). "Les preuves de mon apostolat ont éclaté au milieu de vous par des signes, des prodiges et des miracles." (2 Cor. 12:12). "L'apparition de cet impie se fera,par la puissance de Satan, avec toutes sortes de miracles, de signes et de prodiges mensongers." (2 Thess. 2:9). "Dieu appuyant leur témoignage par des signes, prodiges, et divers miracles." (Héb. 2:4). En groupant ainsi ces trois termes, l'Ecriture indique que tout miracle (qu'il soit d'origine divine ou satanique) possède au moins trois caractéristiques. Notons qu'il ne s'agit pas ici de trois catégories de miracles, comme si Jésus faisait tantôt un prodige , tantôt un miracle, tantôt un signe. La conjonction "et" en grec (kai) ne différentie pas nécessairement les choses entre elles, mais a souvent le sens de "c'est-à-dire". Aussi, le mot prodige n'est jamais employé seul dans le Nouveau Testament, mais se trouve toujours jumelé avec le mot "signe". D'autre part, aucune distinction valable n'a jamais pu être établie entre un phénomène miraculeux appelé "prodige", un autre appelé "signe" ou un troisième dénommé "miracle". Par conséquent, il est impossible d'établir une classification quelconque des miracles du Nouveau Testament en se basant sur ces trois termes. Ces mots décrivent donc, non plusieurs, mais un seul et même phénomène. Ils dénotent tous les mêmes faits miraculeux, mais ils connotent des choses différentes à leur sujet. Chacun décrit un côté différent, un aspect particulier du vrai miracle. (Voir : R. C. Trench, Synonyms of the New Testament, Grand Rapids, Eerdmans, 1948, p.339-344) Un miracle est un acte puissant Le premier substantif grec, généralement traduit « miracle », est dunamis, littéralement une "puissance". Notre mot dynamite en est dérivé. Un miracle est donc premièrement une oeuvre puissante, un acte qui met en évidence une grande force. Le mot hébreu gebura a le même sens dans l'Ancien Testament. Cependant, il n'est pas uniquement une oeuvre puissante, car il y a de nombreuses manifestations de la puissance divine (dans la nature) qui, tout en étant impressionnantes, ne sont aucunement miraculeuses. Un miracle au sens biblique est donc plus qu'une simple démonstration de puissance. Le miracle est aussi une oeuvre étonnante parce qu’exceptionnelle

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Le mot grec teras, traduit "prodige", a trait à un acte inhabituel qui provoque l’étonnement. La puissance de la marée et celle de l'énergie solaire sont immenses, mais elles n'étonnent, plus parce qu'elles sont constantes et normales. Or, l'étymologie du mot analogue de l'Ancien Testament (hébreu nipla) précise que cet étonnement provient de ce que l'acte est différent et distinct de la marche ordinaire des choses. Il est inaccoutumé ou anormal, d'où son effet. Naturellement tout ce qui émerveille par son caractère insolite n'est pas forcément un miracle. Il faut que ce soit par sa puissance qu'il étonne. Certains prétendent que le miracle devrait être aussi fréquent et courant de nos jours qu’au premier siècle. Mais il suffit qu’une chose devienne normale et habituelle pour qu’elle ne soit plus un miracle. Le miraculeux doit aussi répondre à un troisième critère.

C'est un événement significatif et visible.

Le mot "signe" est la traduction littérale du mot grec sémeion et du mot hébreu oth. Il désigne une attestation, une référence, un sceau pour accréditer et pour appuyer un message ou un messager (Héb. 2:4; Actes 2:22; 2 Thess. 1:9). Un vrai miracle vise un but précis et a une « signification » spirituelle. Il n'est jamais arbitraire, ni le fruit d'un caprice. Il ne peut être inutile et n'est pas fait pour épater ou pour satisfaire la curiosité. Naturellement, tout ce qui a une signification religieuse n'est pas forcément miraculeux. L'arc-en-ciel est un signe établi par Dieu, mais n'est aucunement miraculeux. En plus, le mot "signe" tout comme le mot "prodige" (acte étonnant) exige qu'un miracle soit visible et extérieur. Un "signe" ne peut être invisible et ce ne sont pas les choses intérieures et cachées qui étonnent le monde. I1 faut donc qu'il frappe les sens.

Aucun de ces trois termes, à lui seul, ne décrit donc complètement le miracle. C'est pourquoi tout phénomène doit réunir ces trois éléments pour qu'on puisse le qualifier de miraculeux. Une définition biblique pourrait être formulée comme suit: "Un miracle est la manifestation visible, extérieure et extraordinaire d'une puissance (divine ou satanique) propre à provoquer l'étonnement et ayant une signification spirituelle. En face d'un phénomène déconcertant, posons-nous donc les questions suivantes:

1. Peut-il être expliqué par le fonctionnement normal de la nature? 2. Provoque-t-il l'étonnement chez un indifférent, chez un incrédule? 3. Est-il visible et extérieur? 4. A-t-il une signification religieuse? Le miracle et les lois de la nature L'Écriture nous présente Dieu comme un être vivant, tout-puissant, personnel et libre qui, tout en agissant dans sa création de manière ordonnée et régulière, entretient avec les hommes des relations personnelles. Pour cette raison, il est libre d'agir également à leur égard d'une façon puissante, différente et significative, c’est-à-dire de faire des miracles. Mais le miracle n’est pas davantage un acte de Dieu que ne l’est l’ordre naturel. C’est simplement un phénomène qui ne peut être expliqué par la façon dont Dieu agit habituellement. C'est aussi pour cela que les miracles ne peuvent jamais devenir normaux. Il y a eu, dans l'histoire biblique, des moments où il s'en est produit beaucoup ; mais également de longues périodes sans miracles. S'ils s'étaient produits nombreux, continuellement, et suivant des circonstances précises, ils auraient de ce fait cessé d'être miraculeux. On aurait vite fait de

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formuler de nouvelles lois, on aurait découvert les causes de ces effets, et que ces phénomènes appartenaient à la marche normale de l'action divine. C'est pourquoi il est impossible d'établir une formule qui garantisse qu’un miracle ait lieu comme, par exemple: prière + grande foi = guérison. Le miracle est et demeure un acte de la libre souveraineté de Dieu. C'est aussi pourquoi Dieu est toujours libre de ne pas en faire. On ne peut pas lui forcer la main. Ce qui n’est pas un miracle On prête parfois le nom de miracles à des phénomènes qui, compte tenu des trois critères bibliques mentionnés plus haut, ne le sont pas. Les merveilles de la nature L'Ecriture chante l'éclat de la création et y voit partout la main de Dieu . La Bible n 'y prête cependant j amais l e nom de miracle ; e t ceci, malgré le fait que Dieu déploie souvent en elle une puissance beaucoup plus grande que lorsqu'il fait certains prodiges. « Sa puissance se voit comme à l’œil depuis la création du monde quand on la considère dans ses ouvrages » (Rom.1 :20). L'humanité devrait toujours y voir la preuve de l’existence de Dieu. Cependant, le fait que cette puissance se déploie jour après jour et siècle après siècle endort l 'âme incrédule de par son caractère r ép é t é e t u su e l . Au lieu d’y voir la main de Dieu comme il conviendrait, l'homme n'en est plus frappé et son coeur endurci pense même y voir la preuve que Dieu n'existe pas. Dans Sa grâce souveraine, le Seigneur des cieux et de la terre exerce occasionnellement sa puissance de façon singulière, sinon plus grande, afin de secouer et de réveiller les esprits assoupis par le péché. L'homme est saisi, il s'étonne et s’interroge sur la signification du prodige et prête attention au message qu'atteste celui-ci. Il y a eu miracle ! La régénération « L’Evangile est la puissance de Dieu pour le salut de quiconque croit » (Rom.1 :16). Jésus a donné à ceux qui croient en son nom « …le pouvoir de devenir enfants de Dieu » (Jean 1 :12). Et il a le pouvoir d’accorder la vie éternelle (Jean 17 :2). La nouvelle naissance est la manifestation par excellence de la puissance spirituelle de Dieu. Mais Jésus disait à ce sujet : « Le vent souffle où il veut, et tu en entends le bruit. Mais tu ne sais d’où il vient, ni où il va. Il en est ainsi de tout homme qui est né de l’Esprit. » (Jean 3 :8). Tout comme le vent, la régénération est invisible, tandis qu’avec le temps, on voit bien les effets de son action puissante. En fait, elle déploie une puissance spirituelle plus grande que n’importe quel miracle qui, lui, se manifeste sur le plan physique et matériel. En effet, quand il est dit dans le livre des Actes, que les apôtres faisaient beaucoup de miracles parmi le peuple, ceci n’a jamais trait aux conversions qui furent le fruit de leur prédication. Les conversions furent une chose, les miracles en furent une autre. Pour servir de signe, un miracle ne peut être purement intérieur. Il doit être visible, extérieur, perceptible pour les sens, et apte à contraindre l’incrédule à l’étonnement. Tout exaucement incontestable à la prière

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Il est évident que Dieu fait des miracles en réponse à la prière (voir le chap .2). Mais il serait une erreur de voir un miracle en n’importe quel exaucement précis. Pour qu’il y ait miracle, il faut que l’incrédule puisse constater dans cet exaucement la manifestation visible d’une puissance surnaturelle inhabituelle, de sorte qu’il est contraint de s’en étonner. Il faut, bien entendu, éviter de gonfler tout exaucement hors de proportion pour qu’il devienne miraculeux. On ne pourrait exagérer les faits à la gloire de Dieu. Toute guérison incontestable en réponse à la foi et à la prière n’est pas forcément miraculeuse. Les concours de circonstances di t s provident ie ls Que dire de ces heureuses occurrences qui se concertent et se synchronisent d 'une façon déconcertante, apparemment à une fin précise ? Le chrétien spiri tuel reconnaîtra la main de Dieu dans ces choses et l 'en glorifiera. Joseph, exilé en Egypte par ses frères, fut conduit au travers de nombreux contretemps jusqu'au sommet du pouvoir. En vertu de cela, il rencontra ses frères et fut à même de leur préserver la vie et l'existence même du peuple de Dieu. Lors de cette rencontre mémorable, il leur dit : "Vous aviez médité de me faire du mal, Dieu l'a changé en bien, pour accomplir ce qui arrive aujourd'hui, pour sauver la vie à un peuple nombreux" (Gen.50:20). C'était un exemple émouvant de la Providence divine, mais la Bible ne le présente aucunement comme un phénomène miraculeux. Tout pouvait être expliqué par le fonctionnement normal de la nature et il n’y eut aucune manifestation évidente de puissance sur le plan matériel et physique. Certaines guérisons peuvent être facilitées par un heureux concours de circonstances, mais ne sont pas miraculeuses pour autant. N'importe quel phénomène surnaturel Visions et songes : Dieu peut faire passer un message aux hommes de façon perceptible, soit pendant qu’ils sont en éveil, soit pendant leur sommeil, et cela, sans se servir de moyens naturels. Cependant, ces communications ne sont ni des signes extérieurs et objectifs, ni des manifestations éclatantes de puissance propres à étonner une tierce personne. Il en est souvent question dans la Bible, mais l’Ecriture ne les présente pas comme miraculeux. Toute intervention angélique : Les anges de Dieu peuvent faire des miracles (Matt.28 :2-4). Mais la plupart des interventions angéliques décrites dans l’Ecriture ne furent pas des manifestations de puissance extraordinaires sur le plan matériel. Elles n’en sont pas moins surnaturelles. On peut parfois en être témoin à son insu: « Quelques-uns ont logé des anges sans le savoir » (Héb.13 :2). Ce fut surnaturel, mais pas miraculeux. Les démons (anges de Satan) peuvent aussi faire des miracles (Apoc.16 :13). Mais toutes les influences démoniaques et occultes ne sont pas miraculeuses, tout en étant surnaturelles. Toute maladie causée par un ange de Satan (2Cor.12 :7) n’est pas forcément une manifestation de puissance inhabituelle, propre à provoquer l’étonnement. Tout don spirituel : Certains charismes, comme le don d’opérer des miracles, ou de parler en langues, sont miraculeux (1Cor.12 :10). L’exercice du don des langues est biblique et authentique et peut-être moins ordinaire qu’on ne le pense. Ces dons sont des manifestations de puissance qui provoquent l’étonnement et ont une signification religieuse. Mais d’autres dons spirituels,

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comme la parole de sagesse ou le discernement des esprits (1Cor.12 :8,10) ne sont pas des dons purement naturels, mais ils ne sont pas miraculeux pour autant. Et on peut exercer un don de guérison sans que toutes les guérisons opérées soient forcément miraculeuses. Cette distinction entre le surnaturel et le miraculeux est importante. Certains ont pensé que mettre en doute le caractère miraculeux de certains phénomènes surnaturels serait une négation du surnaturel en général. Il n’en est rien, comme nous venons de le voir. On peut très bien reconnaître l’intervention puissante de Dieu dans bien des domaines de la vie, sans être obligé d'accepter sans discernement comme miraculeux tout ce qu’on avance comme tel. Nous avons vu au départ la définition biblique du miracle. Toute définition sert à inclure, mais aussi à exclure. CHAPITRE 10 D’AUTRES CARACTERISTIQUES DES MIRACLES DECRITS DANS LA BIBLE L’Ecriture ne se borne pas à donner une définition du miraculeux. Elle nous en présente également des descriptions détaillées qui permettent de savoir quand nous sommes confrontés à un tel phénomène. Les miracles de la Bible n'eurent jamais lieu dans le vide, fortuitement ou isolément Ils se font toujours dans le cadre de l'action et de la révélation divine. «L’Eternel dit à Moïse :… Vois tous les prodiges que je mets en ta main…Moïse fit connaître à Aaron toutes les paroles de l’Eternel qui l’avait envoyé, et tous les signes qu’il lui avait ordonné de faire. Moïse et Aaron…assemblèrent tous les anciens des enfants d’Israël. Aaron rapporta toutes les paroles que l’Eternel avait dites à Moïse, et il exécuta les signes aux yeux du peuple. Et le peuple crut. » (Ex.4 :21,28-31). Les miracles s'opèrent en rapport avec la présence ou la parole d’un messager de Dieu : un geste, un signal, une prière, voire même sur ordre de sa part. Que l'Egypte soit envahie de grenouilles n'était pas un miracle en soi, mais que cela se fasse après une prédiction précise de Moise et au moment même où Aaron étendit la main sur les rivières (8:1), voilà ce qui constitue le miracle. Nicodème dit à Jésus : « Rabbi, nous savons que tu es un docteur venu de Dieu ; car personne ne peut faire ces miracles que tu fais, si Dieu n’est avec lui » (Jean 3 :2). Les miracles de Jésus ont accrédité sa personne et son enseignement aux yeux de Nicodème. Jean-Baptiste est en prison et vient à se demander si Jésus est vraiment le Messie. Il lui fait dire par ses amis : « Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre ? Jésus leur répondit : Allez rapporter à Jean ce que vous entendez et ce que vous voyez : les aveugles voient, les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, les sourds entendent, les morts ressuscitent » (Mat.11 :3-5). Les miracles n’étaient pas une fin en elles-mêmes. Leur but principal n’était même pas de soulager la souffrance, mais de prouver que la personne qui les accomplissait était un messager de Dieu.

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Jésus cria d'une voix forte : « Lazare, sors ! » Et le mort sortit (Jean 11:43). Pierre prend le malade par la main (Actes3 :7) et il est guéri. Parce que ce sont des "signes" et dirigent nos regards au-delà d’eux-mêmes, les miracles se font toujours en rapport avec la chose qu'ils désignent . Leur but étant d'attester et d'accréditer un message ou un messager, ils sont liés et identifiés à ce qu'ils doivent appuyer. Certains miracles se faisaient directement par Dieu sans l'intervention humaine. Toutefois ils étaient toujours en connexion avec un serviteur de Dieu. C'est ainsi qu’Ananias et Saphira sont en conversation avec Pierre lorsque Dieu les frappe (Actes 5:5). Paul et Silas chantent en prison lorsque Dieu les délivre par un tremblement de terre (Act.16 :25-26). Les miracles de la bible furent toujours inexplicables par des facteurs humains ou naturels Ce furent des choses normalement impossibles et incroyables. Elie au Carmel creuse un fossé autour de l'autel et fait verser trois fois de l'eau sur l'holocauste et sur le bois (I Rois 18:32-35). Il ne fallait permettre aucun doute que Dieu était intervenu en envoyant le feu. Jésus guérit miraculeusement, et devant tout le peuple, la femme atteinte d'une perte de sang après l'insuccès de nombreux médecins (Luc 8:43-44,47). Christ et les apôtres s'attardaient auprès des aveugles-nés, des sourds-muets, des lépreux, des aliénés, des estropiés, des morts. Ils choisissaient à dessein les cas incurables, que ni la médecine, ni la suggestion ne pouvaient guérir. De nos jours, certains guérisseurs évitent les cas difficiles et s’attardent aux maux qui peuvent avoir une cause fonctionnelle, plutôt qu’organique. On attribue aux maux psychosomatiques entre 40 % et 80 % des affections. Certes, on peut prier pour la guérison de n’importe qui, mais on ne peut prétendre avoir fait un miracle sinon dans des cas manifestement incurables. Certains guérisseurs s’arrangent pour qu’il se fasse un triage parmi ceux qui se présentent. Est miracle ce qui ne peut être expliqué par le fonctionnement normal de la nature. Les miracles de la Bible se faisaient d’autorité et non en guise d’essai Ceux qui les opéraient donnaient un ordre catégorique, posaient un geste assertif, prononçaient une prière pleine d’assurance, et le miracle avait lieu sans exception. Jésus ne guérissait pas tout le monde , mais bien tous ceux qu’il tentait de guérir (Jean 5 :1-9). S’il ordonnait à la tempête de se calmer, celle-ci obtempérait. Pierre disait : « Enée, Jésus-Christ te guérit ; lève-toi et arrange ton lit. Et aussitôt il se leva. » (Act.9 :34). Celui qui a reçu le don d’opérer des miracles (1Cor.12 :10, 30) et qui pose un geste, agira invariablement ave succès. Mais de nos jours, nombreux sont ceux auxquels on impose les mains, pour lesquels on prie, ou auxquels on donne l’ordre de voir ou de marcher, mais qui ne sont pas guéris. On tente de le faire, mais sans succès. S’il y a certains cas réjouissants, les désillusions sont nombreuses. Tout cela devrait inspirer prudence et modestie. Les miracles de la Bible furent instantanés Les murs de Jéricho tombèrent d’un coup (Jos.6 :20). C’est soudain que la femme de Lot

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devint une statue de sel (Gen.19 :26). Dans le Nouveau Testament, le mot « aussitôt » (eutheos) est employé douze fois et le mot «à l’instant » (parachrema) est employé quinze fois pour décrire le moment d’un miracle. Aucune guérison miraculeuse ne nous est présentée comme étant progressive. Dieu choisit souvent de guérir graduellement en réponse à la prière et on peut l’en remercier. Mais lorsqu’il fait un miracle, il le fait avec éclat. Il faut cela pour provoquer l’étonnement. En outre, le caractère immédiat du phénomène permettait qu’on l’associe avec la personne ou le message qu’il devait accréditer. Quand Dieu fait un miracle, il agit toujours de façon radicale et totale Ce qui se fait à moitié ne convainc personne. Les guérisons décrites dans la Bible ne furent jamais partielles, ou des améliorations graduelles. Il n’y avait ni rechute ni récidive. Le paralytique qu’on portait devient porteur de son lit (Luc 5 :25). On retrouve le démoniaque, qui avait été nu et violent, et qui habitait les sépulcres (Luc 8 :27, 29), assis aux pieds de Jésus, vêtu et dans son bon sens (v.35). Jésus menace la tempête, et il y eut un grand calme (Marc.4 :39). Tabitha était morte. Pierre se tourne vers le corps et dit : Tabitha, lève-toi ! Elle ouvrit les yeux, s’assit et se leva (Act.9 :37,40,41). A Lystre, l’impotent des pieds, boiteux de naissance qui n’avait jamais marché (Act.14 :8) « se leva d’un bond et marcha » (v.10). On peut être reconnaissant au Seigneur pour toute amélioration graduelle de la santé en réponse à la prière, mais, dans de tels cas, il faut se garder de crier au miracle. Les miracles de la Bible furent incontestables Le miracle doit servir de preuve. Pour cela, il ne doit pas lui-même avoir besoin d’être prouvé. Il doit sauter aux yeux, être une évidence qui s’impose à tout esprit lucide. Dieu envoie dix plaies miraculeuses. contre Pharaon : « …afin que tu saches que nul n’est semblable à moi sur toute la terre » (Ex.9 :14). Elles furent écrasantes comme preuves que Dieu était avec Israël. La toute première guérison opérée par un apôtre après la Pentecôte est typique du miracle irrécusable (Act.3-4). Le diagnostique du mal était clair. Il s’agissait d’un « boiteux » (3 :2), d’une infirmité organique. Il l’était « de naissance » (3 :2). C’était une déformation congénitale. L’homme avait « plus de quarante ans » (4 :22). Son mal avait résisté à tous les remèdes. « On le portait » (3 :2). C’était un invalide. « On le plaçait tous les jours à la porte du temple » (3 :2), ce qui permettait au plus grand nombre de bien connaître son identité et son état. Les détails de ce miracle et ceux de toutes les autres guérisons du livre des actes sont rapportés par un témoin compétant. Il s’agit de Luc, l’auteur du livre des Actes, « le médecin bien-aimé » (Col.4 :14). Les termes « pieds » et « chevilles » (Act. 3 :7) ne sont pas des mots courants, mais des termes d’une grande précision anatomique, qui ne figurent pas ailleurs dans le Nouveau Testament. Le résultat est avéré et indubitable: « Il entra avec eux dans le temple, marchant, sautant et louant Dieu » (3 :8). L’invalide devient athlète. « Tout le monde le vit marchant et louant Dieu. Ils reconnaissaient que c’était celui qui était assis à la belle porte du temple pour demander l’aumône , et ils furent remplis d’étonnement et de surprise. » (3 :9-10). C’était bien lui et pas un autre. Pierre parle de « celui que vous voyez et connaissez » (3 :16). Aucune possibilité de méprise. Et les chefs religieux, qui avaient tout intérêt à nier la chose sont contraints d’admettre : « Il est manifeste pour tous les habitants de Jérusalem qu’un miracle signalé a été accompli par eux et nous ne pouvons pas le

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nier » (4 :16). C’était indéniable. Pourquoi ce luxe de précisions ? Parce qu’une guérison spécifiquement miraculeuse ne vise pas principalement le rétablissement du malade, mais la manifestation d’un signe convaincant propre à appuyer le message et le messager de l’Evangile. C’est pourquoi seize guérisons sur les vingt décrites dans le livre des actes ont été provoquées par un geste de la part du messager. CHAPITRE 11 L’ABSENCE OU LA RARETE DES MIRACLES EST- ELLE NECESSAIREMENT UN INDICE DE FAIBLESSE SPIRITUELLE CHEZ LE PEUPLE DE DIEU ? Inversement, les périodes de miracles sont-elles des périodes de réveil ? Bien entendu, il n’est pas question ici de tout ce qu’on voudrait faire passer pour un miracle, mais qui ne répondrait pas à la définition biblique de ce terme. L’histoire du peuple de Dieu, depuis Abraham jusqu’à l’Eglise primitive, nous accorde une vue d’ensemble sur 2000 ans d’histoire sainte. Ce recul est instructif et nous aide à voir la question sous son vrai jour. Voyons comment le miraculeux fut réparti à travers ces 2000 ans. Il y eut, grosso modo, six périodes (toutes relativement courtes), dans lesquelles sont groupés la presque totalité des miracles rapportés dans la Bible. Les miracles ne furent pas des récompenses pour la fidélité du peuple envers le Seigneur La période d’Abraham (85 ans) : Cette période fut marquée par six miracles. Une conclusion hâtive les attribuerait à la foi de cet homme de Dieu. Cependant, un seul d’entre eux, la naissance d’Isaac, fut une bénédiction et peut être attribuée à la foi d’Abraham (Gen.18 :9 -15 ;21 :1-7). Les cinq autres furent des jugements : « L’Eternel frappa de grandes plaies Pharaon et sa maison. » Ce fut à cause de la tromperie d’Abraham qui lui avait dit que Sara était sa sœur (Gen.12 :10-20). Pour la même raison, « Dieu avait frappé de stérilité toute la maison d’Abimélec » et ensuite les a tous guéris (Gen.20 :17-18). Quand les hommes de Sodome se firent violents pour briser la porte de la maison de Lot afin d’atteindre les hommes qu’il hébergeait : des anges « frappèrent d’aveuglement les gens qui étaient à l’entrée de la maison. » (Gen.19 :4-11). « L’Eternel fit pleuvoir du ciel sur Sodome et sur Gomohrre du souffre et du feu, de par l’Eternel. Il détruisit toutes ces villes, toute la plaine et tous les habitants des villes » (Gen.19 :24-25). Enfin : « La femme de Lot regarda en arrière , et elle devint une statue de sel » (Gen.19 :26). Cinq des six miracles de cette période furent des jugement sur le péché. Il se passa 400 ans avant la période de miracles suivante. La période Mosaïque (65 ans): Trente-trois miracles sont rapportés comme ayant eu lieu pendant la vie de Moïse et cinq autres pendant la vie de Josué – 38 en tout. Cependant, ce fut la période des murmures du peuple de Dieu, de la rébellion, de l’incrédulité, de l’idolâtrie, de la débauche d’une nation au cou roide. Dieu accorde des miracles malgré cette désobéissance. Au moment même où le peuple murmure pour retrouver les pots de viande de l’Egypte, Dieu envoie la manne céleste pendant la nuit. (Ex.16 :1-36). Quand

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les Israëlites regrettent le poisson, les concombres, les poireaux, les oignons et les aulx d’Egypte, Dieu leur envoie miraculeusement et sur le champ des cailles à manger, mais aussi une grande plaie (Nomb.11 :4-34). A l’entrée du pays promis, il y eut un certain renouveau spirituel : « Josué dit au peuple : Sanctifiez-vous, car demain l’Eternel fera des prodiges au milieu de vous. » (Jos.3 :5). On circoncis ceux qui n’avaient pas été circoncit dans le désert et on célébra la Pâque (Jos.5 :5-12). Josué bâtit un autel à l’Eternel et on y offrit des sacrifices et on écrivit sur des pierres une copie de la loi de Moïse et on en fit la lecture (Jos.8 :30-35). Cinq miracles marquèrent la conquête de Canaan. Le peuple commit aussi des infidélités (Jos.7 :1-26). Il se passa 200 ans avant la période de miracles suivante. La période des juges (190 ans) Gédéon fit deux miracles, Samson neuf et Samuel six : 17 miracles en tout pendant cette période. Mais ce fut un des chapitres les plus sombres de l’histoire d’Israêl : Sept apostasies et sept servitudes. L’anarchie où « chacun faisait ce qui lui semblait bon » (Jug.17 :6 ;21 :25) ; tandis que le peuple fraternisait avec les nations idolâtres et corrompues de Canaan. Samson, qui fit le plus de miracles, ne brilla guère par sa piété. Vint alors la période la plus bénie de l’histoire de la nation, celle de David et de Salomon. Dieu accorda de nombreuses victoires à son peuple, l’extension la plus importante de son territoire et sa plus grande gloire. Mais il n’y eut aucune mention de miracles, sinon deux jugements miraculeux à cause de désobéissances : Dieu frappa Uzza à mort parce qu’il avait saisi l’arche de l’alliance (2Sam.6 :6-7) et Dieu envoya trois jours de peste qui tua 70 000 hommes parmi le peuple, parce que David avait péché en dénombrant le peuple (2Sam.24 :1-17). On ne peut donc conclure que les miracles de cette période furent la conséquence de la fidélité du peuple envers le Seigneur. Il se passa à peu près deux siècles entre la période des juges et la période suivante marquée par des miracles. La période des prophètes Elie, Elisée et Jonas (85 ans) Cette période connut 35 miracles. Mais ce fut au temps du déclin du royaume après sa division en deux, d’une idolâtrie grossière parmi le peuple et d’une succession de mauvais rois jusqu’aux déportations en Assyrie et à Babylone. Plus tard, pendant l’exil, il y eut encore quatre miracles en rapport avec Daniel. Mais il n’est pas possible de tirer de tout cela la conclusion que les miracles se produisent en conséquence d’une période de réveil. Sur la centaine de miracles décrits dans l’Ancien Testament, une quarantaine (4 sur 10) furent des jugements sur le péché. Ceux qui recherchent des miracles aujourd’hui ne réclament guère, en général, les miracles de ce type. Elie, Elisée et Daniel furent incontestablement des hommes de Dieu, tout en étant « des hommes de la même nature que nous » (Jac.5 :17 ; Act.14 :15). En outre, l’Ecriture nous rapporte des incidents peu reluisants de la vie de chacun d’eux. Par contre, L’Ecriture ne mentionne aucun miracle en rapport avec certains de ses personnages les plus attachants : Joseph, David, Josias (l’homme de réveil) Esdras, Néhémie, Jean-Baptiste, etc. Ensuite, il fallut attendre 400 ans avant la période de miracles suivante. La période du ministère terrestre de Jésus (3 ans)

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On y dénombre 54 miracles. Très tôt pendant son ministère, le peuple Juif, en la personne de ses chefs religieux, commence à lui manifester son opposition. Celle-ci culmine par leur insistance devant Pilate, qu’on le crucifie. L’endurcissement et la rébellion du peuple d’Israël est à son comble et il rejette son Messie. Les nombreux miracles de Jésus ne furent donc pas la conséquence d’un climat de piété et de ferveur parmi le peuple. Ils avaient pour but principal d’attester sa personne et son message. Jean écrit à la fin de son Evangile : « Jésus a fait encore, en présence de ses disciples, beaucoup d’autres miracles , qui ne sont pas décrits dans ce livre. Mais ces choses ont été écrites afin que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu » (Jean 20 :30-31). Ce sont les miracles que Jésus fit lui-même, et rapportés par Jean, qui devaient accréditer sa personne pour les générations futures. Ils ont encore toute leur valeur de preuve aujourd’hui. Quand Jésus précise au verset précédent : « Heureux ceux qui n’on pas vu et qui ont cru (v.29), il laisse entendre que ces mêmes miracles ne se répéteraient pas forcément, et qu’il préfère qu’on croie en sa parole sans voir de miracles. La période apostolique de l’Eglise primitive (65 ans) Le livre des Actes des Apôtres mentionne 26 miracles, accomplis après la venue du Saint-Esprit à la Pentecôte et durant le reste du premier siècle. Quatre de ceux-ci furent des jugements sur le péché. Nous avons fait l’analyse de chacun des 22 miracles bienfaisants dans la partie de cet ouvrage consacrée à la guérison. Le miracle n’est pas la manifestation par excellence de la puissance spirituelle S’il est important de préciser ce que la Bible entend par « miracle », il est également nécessaire de préciser ce qu’elle enseigne au sujet de la puissance de Dieu en général. Certains iraient jusqu’à dire que si on ne voit pas de miracles, c’est que Dieu n’agit pas avec puissance. Mais pour être éclairé à ce sujet, il suffit de prendre sa concordance et d’examiner les textes ou figure le mot « puissance ». La multiplicité et la diversité des manifestations de la puissance de Dieu en dehors de tout miracle sont frappantes. Dieu manifeste sa puissance dans le salut des pécheurs « Je n’ai point honte de l’Evangile : c’est la puissance de Dieu pour le salut de quiconque croit. » (Rom.1 :16) « La prédication de la croix est une folie pour ceux qui périssent ; mais pour nous qui sommes sauvés elle est une puissance de Dieu. » (1Cor.1 :18) «Vous qui, par la puissance de Dieu, êtes gardés par la foi pour le salut » (1Pi.1 :5) «Il (Jean Baptiste) ramènera plusieurs des fils d’Israël au Seigneur, leur Dieu ; il marchera devant Dieu avec l’esprit et la puissance d’Elie, pour ramener les cœurs des pères vers les enfants, et les rebelles à la sagesse des justes. » (Luc 1 :16-17) . Ne faut-il pas plus de puissance pour ramener un cœur rebelle au Seigneur que pour rétablir un corps malade à la santé ? Or, Jésus dit de Jean Baptiste : « Parmi ceux qui sont nés de femmes, il n’en a point paru de plus grand que Jean-Baptiste » (Mat.11 :11). Cependant « Jean n’a fait aucun miracle. » (Jean 10 :41) Il faut beaucoup de puissance pour vivre en Chrétien « Par sa divine puissance, le Seigneur nous a donné tout ce qui est nécessaire pour

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vivre dans l’attachement à Dieu. » (2 Pi.1:3 BFC) Regarder en arrière à la fin d’une vie pour constater qu’on a vécu à la gloire de Dieu n’est pas un miracle, mais c’est la manifestation d’une grande puissance. « Fortifiez-vous dans le Seigneur, et par sa force toute-puissante…afin de pouvoir tenir ferme contre les ruses du diable. » (Eph.6 :10-11) On peut résister à la maladie et succomber aux tentations du diable. « Fortifiés à tous égards par sa puissance glorieuse, afin que vous soyez toujours et avec joie persévérants et patients . » (Col.1 :11) A première vue, ce n’est pas fracassant comme manifestation d’une telle puissance. Mais qu’est-ce qui est le plus important aux yeux de Dieu? « Qu’il vous donne…d’être puissamment fortifié par son Esprit dans l’homme intérieur . » (Eph.3 :16). Que de faiblesses intérieures ! Souvent plus invalidantes que les faiblesses physiques. Et c’est la puissance du Saint-Esprit qui doit agir. On ne peut servir Dieu comme il le veut, sans être animé de sa puissance « Souffre avec moi pour l’Evangile par la puissance de Dieu .» (2 Tm.1 :8) Il ne s’agit pas d’une puissance de Dieu pour supprimer la souffrance, mais pour la supporter quand nous la subissons à cause d’un travail d’évangélisation. « Vous recevrez une puissance, le Saint-Esprit survenant sur vous, et vous serez mes témoins. » (Act.1 :8). La toute première raison de l’effusion du Saint-Esprit fut de faire de l’Eglise un peuple de témoins puissants. « C’est Christ que nous annonçons, exhortant tout homme, et instruisant tout homme en toute sagesse, afin de présenter à Dieu tout homme devenu parfait en Christ. C’est à quoi je travaille en combattant avec sa force qui agit puissamment en moi. » (Col.1 :28-29). Ce texte résume tout le travail de continuation qui doit être accompli pour amener tous ceux qui se convertissent à Jésus, à atteindre la maturité spirituelle. C’est un combat qui ne peut être mené sans la puissance du Christ. Le miracle agit sur le plan physique. La puissance spirituelle ne se manifeste pas principalement sur le plan physique, mais sur le plan spirituel : dans le salut des âmes, la sanctification des croyants et une vie passée à servir le Seigneur. Le miracle n’est pas la manifestation par excellence de la puissance spirituelle. CHAPITRE 12 FAUT-IL S’ATTENDRE A CE QU’IL Y AIT AUTANT DE MIRACLES AUJOURD’HUI QU’EN LA PERIODE APOSTOLIQUE ? Dieu fait encore des miracles aujourd’hui Nous voulons déterminer s'il se produit effectivement de nos jours ce que l’Ecriture entend par le terme « miracle ». Nous écartons de notre propos tout ce qui ne correspondrait pas rigoureusement à la définition et à la description bibliques. Par contre, nous refusons tout parti pris qui prétendrait, pour n’importe quelle raison, que le vrai miracle n’est plus possible. Dieu est encore souverain et tout-puissant.

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Job déclare : « Je reconnais que tu peux tout. » (Job 42 :2). Jésus dit : « A Dieu tout est possible » (Mat.19 :26). Et encore : « Tout pouvoir m’a été donné dans le ciel et sur la terre » (Mat.28 :18). « Notre Dieu est au ciel, il fait tout ce qu’il veut. » (Ps.115 :3). « Tout ce que vous demanderez en priant, croyez que vous l’avez reçu, et vous le verrez s’accomplir » (Mc.11 :24). « Tout ce que vous demanderez en mon nom, je le ferai, afin que le Père soit glorifié dans le Fils. Si vous demandez quelque chose en mon nom, je le ferai » (Jean 14 :13-14). Ces promesses ne permettent pas qu’on y ajoute : « sauf un miracle ». D’autres considérations nous font penser, qu’outre le fait que Dieu est toujours capable d’opérer des miracles, qu’il en fait encore effectivement. Dieu a donné des indications à son Eglise concernant un ministère de miracles « A chacun la manifestation de l’Esprit est donnée pour l’utilité commune. En effet, à l’un est donné par l’Esprit une parole de sagesse…à un autre le don d’opérer des miracles. » (1Cor.12 : 7-10). « Dieu a établi dans l’Eglise premièrement des apôtres, deuxièmement des prophètes, troisièmement des docteurs, ensuite ceux qui ont le don des miracles. » (1Cor.12 :28). Le livre des Actes donne une vingtaine d’exemples de l’exercice de ce don. L’apôtre écrit aux Corinthiens « Il ne vous manque aucun don, dans l’attente où vous êtes de la manifestation de notre Seigneur Jésus-Christ » (1Cor.1 :7). Il est évident que Paul s’attendait à ce que tous les charismes se manifestent dans l’Eglise jusqu’au retour du Christ. Au début du livre des Actes, nous voyons cette Eglise en prière : « Seigneur, vois leurs menaces et donne à tes serviteurs d’annoncer ta parole avec une grande assurance, en étendant ta main, pour qu’il se fasse des guérisons, des miracles et des prodiges, par le nom de ton saint serviteur Jésus. » (Act. 4 :29-30). Ils demandent des miracles pour que ceux-ci leur donnent courage dans l’annonce de l’Evangile face aux menaces des autorités civiles et religieuses (v.27-28). C’est la confirmation de ce que nous avons déjà constaté : que les miracles se manifestent souvent dans un contexte de persécution. Aucune déclaration de la Bible ne laisse entendre que les miracles aient cessé. Ceux qui prétendent que le don des miracles était temporaire parce qu’on n’en observe plus, sont coupables de supposer vrai ce qui est en question. C’est la pétition de principe. D’ailleurs, de nombreux témoignages circonstanciés et irrécusables, issus de pays où les Chrétiens sont actuellement persécutés, font état de faits miraculeux. (Chine, Colombie, Mexique). Il serait mal venu de les mettre en doute. L’Ecriture prédit qu’il y aura des miracles aux temps de la fin « Je ferai paraître des prodiges dans les cieux et sur la terre, du sang, du feu et des colonnes de fumée ; le soleil se changera en ténèbres et la lune en sang, avant l’arrivée du jour de l’Eternel, de ce jour grand et terrible. » (Joël 2 :30-31). Ceux qui auront goûté la bonne parole de Dieu et les miracles du siècle à venir… » (Héb. 6 :5 Darby). Certains miracles se feront encore après le siècle présent. Certains des miracles du temps de la fin auront une origine satanique. « Il s’élèvera de faux christs et de faux prophètes ; ils feront de grands prodiges et des miracles…Comme l’éclair part de l’orient et se montre jusqu’en occident, ainsi sera l’avènement du Fils de l’homme. » (Mat.24 :24-27). « L’apparition de cet impie se fera, par la puissance de Satan, avec toutes sortes de miracles, de signes et de prodiges mensongers. » (2Thes.2 :9 voir aussi Apoc.13 :13-14 ; 19 :20). S’il y aura des miracles à l’avenir, c’est que ceux-ci n’ont pas cessé, et qu’il pourrait y en avoir maintenant.

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Nous avons montré que Dieu fait encore des miracles de nos jours. Mais devrait-il en faire autant maintenant qu’au premier siècle? En d’autres termes, cette période apostolique, est-elle normative, en matière de miracles, pour toute l’ère Chrétienne ? Ou, inversement, le premier siècle fut-il marqué par certaines caractéristiques exceptionnelles qui n’ont pas forcément marqué tout le reste de l’histoire de l’Eglise ? Il nous semble, en effet qu’une lecture objective du Nouveau Testament nous montre que le premier siècle a revêtu un caractère d’exception en matière de miracles : Les périodes de miracles au cours des 2000 ans avant Jésus-Christ ne furent pas normatifs pour ces 20 siècles-là Sous l’Ancienne Alliance, comme nous l’avons constaté, il y eut cinq périodes marquées par des miracles. Elles durèrent au total environs 400 ans, soit, en moyenne, 80 ans chacune. Les périodes intermédiaires, sans miracles rapportés, durèrent au total environs 1600 ans, soit, en moyenne, 400 ans chacune. Les périodes sans miracles furent quatre fois plus importantes que les périodes avec miracles. Par conséquent, les miracles ne furent pas normatifs pour les 20 siècles avant Jésus-Christ. La preuve incombe donc à ceux qui prétendent que les miracles sont normatifs pour les 2000 ans de l’ère chrétienne. Les miracles du premier siècle eurent pour but d’accréditer une nouvelle révélation écrite « Le salut annoncé d’abord par le Seigneur, nous a été confirmé par ceux qui l’ont entendu, Dieu appuyant leur témoignage par des signes, des prodiges et divers miracles (Héb.2 :3-4). « Le Seigneur rendait témoignage à la parole de sa grâce et permettait qu’il se fasse par leurs mains des prodiges et des miracles » (Act.14 :3) Les miracles accréditaient la parole des témoins oculaires de la vie de Jésus, celle des auteurs des quatre évangiles et celle des apôtres. Cette période apostolique fut exceptionnelle en ce qu’elle donnait naissance au Nouveau Testament. Rien, depuis lors, n’est ajouté à la révélation écrite (Jude 3 ; Apoc. 22 :17). Une des raisons importantes des miracles du premier siècle n’a donc plus cour maintenant. D’ailleurs, nous avons constaté que les périodes marquées par des miracles sous l’Ancienne Alliance furent également des périodes de révélation : Moïse - le Pentateuque ; Samuel - les livres historiques ; les prophètes - les livres prophétiques. A cet égard, la période apostolique ne fut pas une période ordinaire. Les miracles de l’Eglise primitive furent accomplis principalement par les apôtres « Les signes distinctifs de l’apôtre se sont produits parmi vous :…signes miraculeux, prodiges, actes de puissance » (2Cor.12 :12 TOB). Le but d’un signe distinctif est de différencier une chose de toutes les autres. Les miracles furent une des preuves de l’apostolat. « Ayant appelé ses douze disciples, il leur donna le pouvoir…de guérir toute maladie » (Mat.10 :1 ; répété au sujet des douze dans : Mc.6 :7,3 et Luc 9 :1). Après la Pentecôte, « Il se faisait beaucoup de prodiges et de miracles par les apôtres » (Actes 2 :43 ; aussi 5 :12). Sur les 26 miracles du livre des Actes, il n’y en eut que six qui furent accomplis par une personne autre qu’un apôtre. Ceux-ci furent probablement accomplis par des personnes ayant « le don de faire des miracles » qui a été accordé à l’Eglise (1 Cor.12 :10, 30) et qui a cour encore aujourd’hui. Il est remarquable que les

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apôtres Pierre et Paul, qui ont fait la plupart des miracles et des guérisons décrits dans le livre des Actes, en parlent peu dans leurs épîtres ; tandis qu’ils y reviennent inlassablement sur le salut, la sanctification et le retour du Christ. Aucun des douze, qui avaient cheminé avec le Seigneur, et qui devaient être des témoins oculaires du Christ ressuscité, n’est en vie aujourd’hui (Act.1 :21-22). Bien entendu, il existe aussi un sens secondaire et plus large du terme « apôtre » (Act.14 :14 ; Rom.16 :7 ; 1Cor.4 :6,9 ; 15 :5,7 ). Celui-ci désigne les missionnaires pionniers implanteurs d’Eglises en terre païenne. Ceux-là ont été à la pointe du combat mené contre les puissances des ténèbres depuis 2000 ans. Il est significatif que les miracles qui ont émaillé l’histoire de l’Eglise, ont souvent eu lieu dans des situations missionnaires et de persécution. Six des miracles du livre des Actes eurent lieu dans un contexte d’opposition violente à l’Evangile. Actuellement, les miracles incontestables se font principalement en Chine, en Ethiopie, en Colombie; dans des régions où les droits de l’homme ne sont pas respectés. Aucune période de l’histoire de l’Eglise n’a été « apostolique » dans le même sens que le fut le premier siècle. C’est pourquoi, depuis lors, il n’y a jamais eu une période marquée au même point par le miraculeux. La période initiale de l’évangélisation était une période de miracles parce qu’elle visait d’abord les Juifs en tant que nation Quand Jésus envoya les apôtres, il leur dit : « N’allez pas vers les païens…allez plutôt vers les brebis perdues de la maison d’Israël. Allez, prêchez, et dites : le royaume des cieux est proche. Guérissez les malades, ressuscitez les morts, purifiez les lépreux » (Mat.10 :5-8). L’Ancien Testament avait abondamment prédit que l’époque messianique serait marquée par des miracles (Esa.29 :18 ; 35 :5-6). Par conséquent, au début du ministère de Jésus « Les Juifs, prenant la parole, lui dirent : Quel miracle nous montres-tu ? (Jean 2 :18). Après la Pentecôte, l’Evangile devait encore être annoncé d’abord à la nation juive : « Vous recevrez une puissance, le Saint-Esprit survenant sur vous, et vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée… » (Act.1 :8). Pierre déclare : « Hommes Israélites…C’est à vous premièrement que Dieu, ayant suscité son serviteur, l’a envoyé pour vous bénir, en détournant chacun de vous de ses iniquités » (Act.3 :12, 26). Paul précisait : « Je n’ai point honte de l’Evangile : c’est une puissance de Dieu pour le salut de quiconque croit, du Juif premièrement, puis du Grec » (Rom.1 :16). Les sept premiers chapitres du livre des Actes nous décrivent une évangélisation qui se limite au peuple d’Israël. Or, sur les 26 miracles du livre des Actes, 17 se situent dans ces sept premiers chapitres. A mesure que le message s’étend vers les païens, les miracles se font moins fréquents. Les huit derniers chapitres ne rapportent que deux faits miraculeux. Un tournant a lieu quand les Juifs de la synagogue de Lystre s’opposent avec violence à la prédication des apôtres aux païens : Ceux-ci leur répondent : « C’est à vous premièrement que la parole de Dieu devait être annoncée ; mais puisque vous la repoussez, et que vous vous jugez vous-mêmes indignes de la vie éternelle, voici, nous nous tournons vers les païens » (Act.13 :46). Une opposition analogue à l’évangélisation des païens a lieu de la part de la synagogue de Corinthe. « Paul secoua ses vêtements et leur dit : Que votre sang retombe sur votre tête ! J’en suis pur. Dès maintenant, j’irai vers les païens » (Act.18 :6). Et c’est ainsi que plus tard, Paul, lui-

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même un Juif, écrit aux Chrétiens de Corinthe : « Les Juifs demandent des miracles et les Grecs cherchent la sagesse : nous nous prêchons Christ crucifié » (1Cor. 1 :22-23). Si les miracles eurent leur rôle, lorsque Christ fut présenté au peuple Juif comme son Messie, maintenant que la nation l’a rejeté, c’est surtout la prédication de l’Evangile qui est au programme pour tous les hommes. Une raison de plus pour ne pas nous attendre à ce qu’il y ait autant de miracles aujourd’hui qu’à cette époque. Mais la mission pionnière aux païens devait aussi être accompagnée de miracles: « Jésus leur dit :Allez par tout le monde, et prêchez la bonne nouvelle à toute la création…Voici les miracles qui accompagneront ceux qui auront cru : en mon nom, ils chasseront les démons ; ils parleront de nouvelles langues…ils imposeront les mains aux malades, et les malades seront guéris » (Mc.16 : 15-18). Et Paul ajoute : « Car je n’oserais pas mentionner une seule chose si Christ ne l’avait pas faite par moi pour amener les païens à l’obéissance , par la parole et par les actes, par la puissance des miracles et des prodiges » (Rom.15 :18-19). Ceux qui militent aux frontières des avancées missionnaires font davantage l’expérience du miraculeux que l’arrière-garde chrétienne. CHAPITRE 13 DANS QUELLE MESURE LES MIRACLES SUSCITENT-ILS LA FOI CHES LES NON-CROYANTS ET SONT-ILS NECESSAIRES A L’EVANGELISATION ? Cette question doit interpeller tout missionnaire, tout évangéliste et tout chrétien soucieux de témoigner de sa foi et de voir les gens se convertir au Seigneur. D’autre part, elle ne devrait pas éveiller chez eux de faux espoirs tant qu’on n’a pas examiné le témoignage biblique sur les effets des miracles chez les foules. Le nouveau Testament rapporte explicitement quels furent les divers effets qu’eurent les miracles du Christ et des apôtres sur ceux qui en furent témoins : 1. Ils créèrent l’étonnement et la surprise – 21 mentions : (Mat.8 :27 ; 9 :33 ; 12 :23 ; 21 :20 ; Mc. 1 :27 ; 2 :12 ; 5 :20 , 42 ; 6 :2, 51 ;7 :37 ; Luc 4 :36 ; 5 :26 ; 8 :25 ; Jean 5 :20 ; Act. 2 :7, 12 ; 3 :10 ; 8 :13 ; 9 :7 ; 10 :45,46) 2. Ils attirèrent les foules et répandirent leur renommée – 20 mentions : (Mat.4 :23-25 ; 9 :25, 31 ; 15 :29 ;Mc. 1 :28 ; 5 :21, 24 ; Luc 4 :14, 37 ; 5 :15 ; 7 :10-11 ; 8 :39-40 ; 11 :29 ; Jean 6 :2 ; 12 :18-19 ; Act.2 :6 ; 3 :11 ; 5 :15-16 ; 8 :6 ; 14 :10-11 ; 3. Ils éveillèrent la jalousie et l’opposition – 17 mentions : (Mat.8 :34 ; 9 :34 ; 12 :13-14, 24 ; 21 :15 ; Mc.3 :5-6, 22 ; Mc. 6 :2-3 ; Luc 6 :10-11 ; 13 :14 ; Jean 11 :46-47 ; Act.2 :13 ; 4 :16-17 ; 5 :16-18 ; 6 :8-11 ; 14 :3-5 ; 16 :18-19) 4. Ils suscitèrent la crainte – 13 mentions : (Mat.9 :7-8 ; 28 :8 ; Mc.4 :41 ; Luc 5 :9 , 26 ; 7 :16 ; 8 :25, 35, 37 ; Act.2 :43 ; 5 :5, 11, 13 ; 19 :17) 5. Ils amenèrent les gens à glorifier Dieu – 10 mentions :

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(Mat.9 :8 ; 15 :31 ; Mc.2 :12 ; Luc 5 :26 ; 7 :16 ; 13 :13 ; 17 :15 ; 18 :44 ; 19 :37 ; Act.4 :21-22 ) 6. Ils amenèrent les gens à croire en Jésus – 7 mentions : (Jean 4 :53 ; 11 :44-45 ; 20 :29 ; Act.5 :12-14 ; 9 :34-35 ; 41-42 ; 13 :11-12) 7. Ils suscitèrent l’admiration – 5 mentions : (Mat.15 :31 ; Luc 9 :43 ; Act. 5 :13 ; 14 :10-12 ; 28 : 6,10) 8. Ils n’eurent aucun effet sur des cœurs endurcis – 4 mentions : (Mat.11 :20 ; Mc.6 :52 ; Luc 22 :50-52 ; Jean 12 :37) 9. Ils suscitèrent des interrogations – 4 mentions : (Mat.12 :22-23 ; Mc 1 :27 ; Mc 6 :2 ; Act.2 :7,8,12) 10. Ils fermèrent la bouche aux opposants – 2 mentions : (Luc 14 :3-6 ; Act.4 :14) 11. Ils suscitèrent de la joie – 2 mentions : (Mat. 28 :8 ; Act.8 :7-8) 12. Ils confirmèrent la foi des disciples – 1 mention : (Jean 2 :11) 13. Ils suscitèrent une fausse foi chez certains – 1 mention : (Jean 2 : 23-25) A sept reprises, la conséquence d’un miracle fut la foi en Jésus-Christ (sur les 107 effets répertoriés). Les miracles provoquèrent une opposition à 17 reprises et l’indifférence à quatre autres. A 61 reprises, l’effet du miracle fut généralement positif et, à 18 reprises, plutôt neutre. Il est certains que les miracles ont attiré la foule. Cependant, le changement d’attitude de la foule envers Jésus lors de son procès, et l’insistance de celle-ci qu’on le crucifie, fait douter de la profondeur et du caractère spirituel de l’effet sur elle de ses miracles. Devant Pilate, que restait-il de l’engouement pour les prodiges de Jésus? Il fit plus de miracles devant des foules plus grandes que n’importe qui. Ce sont ces foules-là qui l’ont abandonné et qui ont demandé qu’on le crucifie. Ceux qui ont un ministère de miracles aujourd’hui, attirent d’avantage ceux qui sont déjà chrétiens, plutôt que les athées, les agnostiques, et les libres-penseurs. Tandis que ce sont ces derniers qui devraient constituer leur champ de mission privilégié. A cinq reprises, Jésus recommanda sévèrement à ceux qu’il avait miraculeusement guéri de ne le dire à personne (Mat.8 :4 ; Mat.9 :29-30 ; Mat.12 :15-16 ; Mc.7 :36 ; Luc 8 :56). Si les miracles devaient servir d’aide à l’évangélisation, pourquoi Jésus ne s’en est-il pas servi pour assurer une large publicité ? Ou voyait-il le danger que les miracles ne suscitent une fausse foi (Jean 2 :23-25), ou un engouement malsain pour le sensationnel ? Dieu a établi sa parole comme le moyen déterminant d’engendrer la foi et la nouvelle naissance

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« La foi vient de ce qu’on entend, et ce qu’on entend vient de la parole de Christ » (Rom.10 :17). « Un beaucoup plus grand nombre crurent à cause de sa parole » (celle de Jésus : Jean 4 :41). « Vous avez été régénérés… par la parole vivante et permanente de Dieu » (1 Pi.1 :23). « Il nous a engendré selon sa volonté, par la parole de vérité » (Jac.1 :18). « Recevez …la parole qui a été plantée en vous , et qui peut sauver vos âmes » (Jac.1 :21) Il n’est guère flatteur à l’égard de quelqu’un d’insister qu’il donne des preuves de la vérité de ses affirmations. Jésus se montre profondément déçu quand il dit : « Si vous ne voyez des miracles et des prodiges, vous ne croyez point » (Jean 4 :48). Par contre, il exprime une profonde satisfaction quand il dit : « Heureux ceux qui n’ont pas vu, et qui ont cru » (Jean 20 :29). L’Ecriture déclare que les miracles sont insuffisants pour engendrer la vraie foi « Pendant que Jésus était à Jérusalem…plusieurs crurent en son nom, voyant les miracles qu’il faisait. Mais Jésus ne se fiait point à eux, parce qu’il les connaissait tous ;…car il savait lui-même ce qui était dans l’homme » (Jean 2 :23-25). Il se méfiait d’une foi suscitée par les miracles. « Alors Jésus se mit à faire des reproches aux villes dans lesquelles avaient eu lieu la plupart de ses miracles, parce qu’elles ne s’étaient pas repenties » (Mat.11 :20) « Malgré tant de miracles que Jésus avait faits en leur présence, ils ne croyaient pas en lui » (Jean 12 :37). « Hommes Israélites…Jésus de Nazareth, cet homme à qui Dieu a rendu témoignage devant vous par de miracles, des prodiges et des signes…vous l’avez crucifié » (Act.2 :22-23). La foule, après avoir été miraculeusement nourrie par Jésus, qui venait de multiplier les pains pour cinq mille hommes (Jean 6 :5-15 ;22-29), cette foule lui lance : « Quel miracle fais-tu donc…afin que nous le voyions, et que nous croyions en toi ? » (6 :30). «Abraham répond à l’homme riche, tourmenté dans le séjour des morts, et qui se faisait du souci pour le salut de ses frères (Luc 16 :19-30) : « S’ils n’écoutent pas Moïse et les prophètes, ils ne se laisseront pas persuader même si quelqu’un des morts ressuscitait » (16 :31). La preuve en fut faite quand la plupart des habitants de Jérusalem ne crurent pas à la résurrection du Christ, bien qu’ils n’aient pu la nier. Après la guérison par Pierre du boiteux à la porte du temple (Act.3 :1-11), les chefs religieux déclarent : « Il est manifeste pour tous les habitants de Jérusalem qu’un miracle signalé a été accompli par eux, et nous ne pouvons pas le nier (4 :16). Ceci ne les empêche pas de jeter les apôtres en prison et de s’opposer encore plus résolument à la prédication de l’Evangile. Le désir de voir des miracles peut cacher la méchanceté, l’infidélité et le mépris pour Jésus « Les pharisiens et les sadducéens abordèrent Jésus, et, pour l’éprouver, lui demandèrent de leur faire voir un signe venant du ciel. Jésus leur répondit :…Une génération méchante et adultère demande un miracle » (Mat.16 :1,2,4). « Lorsque Hérode vit Jésus, il en eut une grande joie…il espérait qu’il le verrait faire

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quelque miracle. Il lui adressait beaucoup de questions ; mais Jésus ne lui répondit rien…Hérode, avec ses gardes, le traita avec mépris » (Luc 23 :8-11). « Les soixante-dix revinrent avec joie disant : Seigneur, les démons mêmes nous sont soumis en ton nom. Jésus leur dit :…Ne vous réjouissez pas de ce que les esprits vous sont soumis ; mais réjouissez-vous de ce que vos noms sont écrits dans les cieux » (Luc 10 :17,20). L’objet de la vraie foi concerne des choses qu’on ne voit pas « La foi est…une démonstration des choses qu’on ne voit pas » (Héb.11 :1). « Vous l’aimez sans l’avoir vu, vous croyez en lui sans le voir encore » (1 Pi.1 :8) « Nous regardons, non point aux choses visibles, mais à celles qui sont invisibles ;…Nous marchons par la foi et non par la vue » (2Cor.4 :18 ; 5 :17) La vraie foi et la vue s’excluent mutuellement. Les miracles ne peuvent donc rien apporter à une foi authentique. Et une foi authentique n’a pas besoin de miracles. CHAPITRE 14 TOUT PHENOMENE MIRACULEUX DEMANDE D’ÊTRE ABORDE AVEC DISCERNEMENT Jésus dit, en parlant du jour du jugement : « Plusieurs me diront en ce jour-là : Seigneur, Seigneur, n’avons-nous pas prophétisé par ton nom ?... et n’avons-nous pas fait des miracles par ton nom ? Alors je leur dirai ouvertement : Je ne vous ai jamais connu, retirez-vous de moi » (Mat.7 :22-23). Jésus ne conteste pas leur affirmation d’avoir opéré des miracles. Serait-il donc possible d’avoir le pouvoir de faire des miracles, sans avoir la foi qui sauve ? Est-il possible de se présenter comme prophète et se servir abusivement du nom de Jésus pour faire des miracles? Il est certain que tout vrai miracle ne vient pas forcément de Dieu et que le fait de les opérer ne prouve pas que l’on est mandaté par Dieu. Le miracle authentique prouve qu’une puissance surnaturelle est à l’oeuvre, mais ne dit pas si cette puissance vient du surnaturel divin ou du surnaturel satanique. Comment donc distinguer le vrai du faux ? Jésus avait précisé un premier test pour les prophètes faiseurs de miracles, dans les versets précédents : « Vous les reconnaîtrez à leurs fruits » (7 :18,20). On ne les reconnaît donc pas à leurs dons, mais à leurs fruits. Qu’est-ce donc que du « fruit », d’après la Bible ? La justice (Phil.1 :11), la générosité (Rom.15 :28), la sainteté (Rom.6 :22), l’amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bienveillance, la fidélité, la douceur, la maîtrise de soi (Gal.5 :22). Jésus déclare, en parlant des temps qui précèderaient son retour : « Il s élèvera de faux Christ et de faux prophètes ; ils feront de grands prodiges et des miracles, au point de séduire, s’il était possible, même les élus » (Mat.24 :24). Ces personnes prétendront représenter le Christ, mais Jésus les traite de « faux », tout en admettant l’authenticité des miracles qu’ils feront. Qu’on se serve du nom du Christ ne constitue pas une garantie. En parlant de l’antichrist, Paul déclare : « L’apparition de cet impie se fera, par la puissance de Satan, avec toutes sortes de miracles, de signes et de prodiges mensongers » (2Thes.2 :9). Jean parle : « …des esprits de démons qui font des prodiges » (Apoc.16 :14). Les miracles, en eux-mêmes, ne prouvent rien. Il faut même

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s’en méfier à cause de leur pouvoir de séduction. Comment donc déterminer quelle est la source d’un vrai miracle, sans risque de se tromper ? L’Ecriture nous en donne une autre clé dans le Deutéronome : « S’il s’élève au milieu de toi un prophète ou un songeur qui t’annonce un signe ou un prodige, et qu’il y ait accomplissement du signe ou du prodige dont il t’a parlé en disant : Allons après d’autres dieux…et servons-les ! tu n’écouteras pas les paroles de ce prophète ou de ce songeur, car c’est l’Eternel votre Dieu qui vous met à l’épreuve pour savoir si vous aimez l’Eternel, votre Dieu de tout votre cœur » (Deut.13 :1-3). L’authenticité de ces miracles n’est pas mis en doute. Mais les deux critères que nous propose ce passage pour en déterminer la source, sont : l’enseignement de celui qui accomplit le miracle et l’objet sur lequel le prodige concentre l’attention. C’est la doctrine d’un mouvement qui doit nous permettre d’en juger, ainsi que l’objet de la vénération qu’il propose. Les miracles d’origine divine ne détoureront jamais l’attention de la personne du Seigneur. De vrais miracles ont eu lieu en rapport avec les religions non-chrétiennes : bouddhisme, hindouisme, islam, animisme. Chacune de ces religions a une doctrine qui lui est propre et concentre l’attention sur d’autres que le seul vrai Dieu: Sur Bouddha, sur mille divinités, sur le prophète Mahomet et sur les esprits des ancêtres. Les sciences occultes font également états de miracles. Dieu avait dit à Moïse et Aaron de faire un miracle en jetant le bâton d’Aaron devant Pharaon pour qu’il devienne un serpent (Ex.7 :8-10). « Mais Pharaon appela les sages et les enchanteurs ; et les magiciens d’Egypte, eux aussi en firent autant par leurs enchantements » (7 :11). Philippe est allé en Samarie où il a prêché Christ et a fait des miracles (Act.8 :5-8). Mais il y avait là un magicien nommé Simon qui étonnait le peuple par ses actes de magie. « Tous l’écoutaient attentivement et disaient : celui-ci est la puissance de Dieu » (8 :9-11). Ce n’était pas la puissance de Dieu, mais celle du diable. Le fait que les miracles de Lourdes et de Fatima se basent sur une doctrine mariolâtre (immaculée conception, assomption, médiation, mère de Dieu, co-rédemptrice, etc.) et contribuent directement au culte de la vierge, les condamne d’office. Le vedettariat de certains guérisseurs dont les noms tiennent le haut de l’affiche, ainsi que certaines de leurs doctrines et de leurs pratiques devraient susciter la méfiance malgré le fait qu’ils guérissent « au nom de Jésus ». William Branham (1909-1965) niait la trinité, prédisait le retour du Christ pour 1977 et s’intéressait aux signes du zodiaque. Plusieurs télévangélistes guérisseurs renommés ont eu des comportements scandaleux. Ce sont la doctrine, la moralité et la modestie de celui qui fait les miracles qui doivent certifier la source de ses miracles. En eux-mêmes, les miracles ne prouvent rien.

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