Maison inidividuelle made in US

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LA MAISON INDIVIDUELLE OSCAR GENTIAL LYA BLANC PROJET DE VOYAGE AUX USA MADE IN US

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Proyecto #0619

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LA MAISON INDIVIDUELLE

OSCAR GENTIALLYA BLANC

PROJET DE VOYAGE AUX USA

MADE IN US

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© Oscar Gential source : US Census Bureau

American Housing Survey for the US 2009

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4 LA MAISON INDIVIDUELLEMADE IN US

DENSITÉ ET INTENSITÉ

LEARNING FROM THE SUBURB

Acronyme de « Not In My Bac-kYard », utilisé pour désigner une personne ou une attitude s’opposant à tout ce qui pour-rait impacter l’environnement

proche d’une communauté

Acronyme de « Build In My BackYard », projet Ville Durable

2009 de l’ANR www.bimby.fr

La multiplication de la single family unit, issue d’un rêve américain à l’in-dividualisme exacerbé mais aussi de l’avènement de l’automobile, a généré une expansion fulgurante des villes américaines sous la forme d’un étale-ment urbain sans précédent. À la fois dans les banlieues des grandes mé-tropoles – les suburbs – mais égale-ment dans les espaces ruraux, la den-sité créée est à comprendre, analyser et critiquer sous différents angles.

Au début du XXème siècle, le déve-loppement en série de l’automobile et l’aménagement colossal de l’ensem-ble des infrastructures inhérentes à ce développement – parkways puis freeways notamment, jouent des rô-les déterminants dans l’étendu de la ville américaine. La voiture a permis cet étalement, l’a même contraint. Le dessin de la suburbia suit les traces de l’automobile elle-même, elle en est à la fois l’instigatrice et la finalité. La répartition et l’implantation des programmes urbains suivent ce même dictat de l’automobile. Les centres commerciaux – ou shopping mall – sont situés pour l’automobi-liste consommateur, les équipements et les services publics et privés sont également implantés pour répondre aux besoins de la mobilité individuelle. La preuve en est la quantité d’espa-ce consommée par les parkings, les voies secondaires, etc.

La densité et l’intensité urbaine de la suburbia, cette ville diffuse mais conti-nue, à l’heure où les urbanistes et les architectes prônent la densification plutôt que l’étalement, doivent être interrogées. Alors que les NIMBY ont défendu et défendent toujours leurs quartiers contre une invasion immo-bilière potentielle, une densification ou plus simplement n’importe quel changement, l’initiative BIMBY – cette fois-ci française – fait le pari inverse. Ce projet vise à densifier les tissus pavillonnaires de l’hexagone par des divisions parcellaires initiées par les

Ford Modèle T1912

Développement im-mobilier composé de Single Family Units1950’s

Bronx River Parkway Reservation

Shopping Mall

Exemple d’espaces suburbiens detsinés à l’usage automobile

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5LA MAISON INDIVIDUELLEMADE IN US

habitants eux-mêmes. Une approche véritablement bottom-up. Qu’en est-il outre atlantique ? Existe-t-il des ini-tiatives, qu’elles soient publiques et politiques, mais également privées et individuelles, qui prônent une intensifi-cation de la suburb américaine ? Et si oui, sous quelles formes ?

À l’aune des problématiques impo-sées par un développement dit dura-ble, les zones pavillonnaires diffuses sont clairement pointées du doigt. Elles cristallisent en effet à la fois les enjeux liés à la mobilité, à l’empreinte écologique, à la surconsommation d’espace, etc. Il est donc néces-saire d’interroger le fonctionnement et l’étendue de cette ville sans fin ni début, dont l’unité de base est la mai-son individuelle. Les rapports de force entre suburb et downtown peuvent certainement apporter des éléments de réponses aux phénomènes de dif-fusion et d’étalement urbain. Les évo-lutions de ces rapports entre centre et périphéries doivent également ouvrir de nouveaux champs d’investigations urbaines, des perspectives inédites.

US urban sprawlsource : NASA

Los AngelesFreeways et Downtown

Los Angeles et son étalement urbain

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L’ArchItEctE Et LA MAISON INDIVIDUELLE

DE l’UtopIE à lA bANAlIté

Initié par le magazine Arts & Architecture, le Case Study

Houses Program fût l’occasion pour des architectes de renom de l’époque de concevoir des

modèles de maisons innovants

Fallingwater HouseFrank Llyod Wright1935

Case Study N°22Stahl HousePierre Koenig1956

Smith HouseRichard Meier1965-67

Fisher HouseLouis I. Kahn1960-67

House IIPeter Eisenman1972-75

Les évolutions techniques du début du XXème siècle ont initié, porté, li-béré les idéaux des architectes mo-dernistes. L’ascenseur leur a permis de multiplier sans fin les étages, de se rapprocher du ciel. Et pourtant, l’un des principaux terrains d’expérimen-tation, d’application de doctrines ar-chitecturales inédites a été la maison individuelle.

Tout comme Le Corbusier qui démon-tra les cinq points d’une architecture nouvelle à travers la villa de Poissy, les architectes de la modernité amé-ricaine ont également fait leurs armes sur des private housing units. No-tamment, la légendaire Fallingwater House est un emblème de la pensée architecturale de Frank Lloyd Wright, tout comme d’autres de ses maisons. Le Case Study House Program et les 36 maisons qui furent construites de 1945 et 1966 à Los Angeles, attestent du besoin de réinvention de l’architec-ture et des usages à partir de la mai-son individuelle, son unité de base. Louis I. Kahn, Richard Meier, Peter Ei-senman et bien d’autres continueront à faire de la maison individuelle leur laboratoire, leur espace de réflexion et de construction idéologique.

Néanmoins, ces icônes architectu-rales sont souvent orphelines. On ne retrouve pas la maison sur la cascade au bord de tous les ruisseaux, ni la Fisher House à chaque coin de rue, et encore moins une House numéro-tée de chiffre romains. Ces légendes, de fait, restent rares. Plus largement, l’architecte n’est responsable que d’une faible part de la conception de maisons individuelles. En France par exemple, seules 5% d’entre el-les sont réalisées aujourd’hui par des agences d’architecture. Qu’en est-il alors aux États-Unis ? Les modes de construction sont bien évidemment très différents des modes européens. Comment fonctionne la filière de la construction ? Et quelle place l’archi-tecte y occupe-t-il ? Mais, au delà de

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spécifique et/ou générique© Oscar Gential

Google Street View

Douglas HouseRichard Meier1973

la stricte filière - au sens économique du terme - l’architecture de la maison individuelle américaine, les formes et les styles qu’elle adopte et qui la ca-ractérisent, les matériaux et les textu-res qui la soutiennent et la magnifient, l’ensemble de ce qui la constitue mé-ritent d’être autopsiés. Du ranch texan aux maisons victo-riennes de San Francisco en passant par celle néocoloniale de la Nouvelle-Orléans, les particularités régionales, climatiques, culturelles ont façonné des architectures vernaculaires spéci-fiques. Dans le même temps, une ar-chitecture et une économie globalisées ont fait apparaître des maisons indivi-duelles génériques, ressemblant par-fois plus à des mobile homes qu’à des villas, caractéristiques de la suburbia, et que l’on retrouve aussi bien autour de Miami que dans la banlieue de Las Vegas ou encore à Chicago.

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MODES DE VIERÊVES ET

DÉSILLUSIONS

source : RITA BTSResearch and Innovative

Technology AdministrationBureau of Transportation

Statistics

source : US Census BureauAmerican Housing Survey

for the US 2009

source : US Census BureauAHS 2009

source : US Census BureauAHS 2009

Des luxueuses villas de la Jolla à San Diego au parcours de golf privatisés des gated communities de Las Vegas, en passant par les bungalows de la Sun Belt et les quartiers ouvriers dé-sertés de Detroit, les 130 millions de maisons individuelles que comptent actuellement les Etats-Unis adoptent des formes et répondent à des be-soins d’une infinie diversité.

Certaines constantes traversent cet éclectisme démesuré, comme le fait que 85% des maisons individuelles américaines possèdent l’air condi-tionné, mais surtout que l’automobile est un incontournable de cette forme d’habitat. On peut penser de façon légitime qu’une grande majorité des 236 millions de voitures enregistrées au Etats-Unis appartiennent à des oc-cupants de maisons individuelles, et en particulier dans les banlieues des grandes villes où sont construites plus du tiers des private houses, 52 mil-lions précisément. Les modes de vie des habitants de la suburb, mais éga-lement de ceux occupants les vastes territoires américains, sont rythmés par leurs déplacements, et donc par la voiture, qui souvent en fait ses es-claves. Outre ces inconditionnels de la vie in a single family unit, la maison indivi-duelle peut s’adapter aux choix, aux envies des américains. Par exemple, sécurité et confort sont les maîtres mots pour ceux qui désirent rejoindre une résidence privée, ou gated com-munity.

quartier de La JollaSan Diego

Siena Golf CourseGuard Gated Age RestrictedLas Vegas

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Néanmoins, la maison individuelle n’est pas toujours un choix. De nom-breuses familles sont contraintes à l’exil jusqu’aux bordures extérieures de la suburb pour des raisons écono-miques, loin du centre-ville.La diversité des quartiers constitués de maisons individuelles révèle les for-tes inégalités sociales du pays. Qu’ils soient aisés ou miséreux, les ghettos fleurissent.

Il est donc nécessaire de se pen-cher en profondeur sur les modes de vie qu’induit la maison individuelle, les rêves qu’offre sa flexibilité, mais également les désillusions dues aux contraintes que son urbanité impose.

quartier résidentieldéfavoriséCleveland

quartier résidentieldéfavoriséCleveland

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MOBILITÉ DANS LA SUBURB

CONQUÊTES ET RECONQUÊTES

L’impact de l’expansion de la mobi-lité individuelle sur les territoires amé-ricains est considérable. Le sprawl caractéristique de la suburb a été façonné par le couple formé par la voiture et la maison individuelle. Les lieux dédiés à l’automobile sont omni-présents et dominent l’espace urbain, highways et voies rapides, rues élar-gies et contre-allées, restaurants et ci-némas drive-in, parkings colossaux et garages privés. L’automobile comme outil de conquête, avait volé la vedette aux trains ou autres tramways.

La ville peut s’agrandir, les distances se rallonger, la voiture le permet - ou plutôt l’a permis. Les urbains améri-cains sont donc logiquement les plus grands consommateurs de transport – individuel pour une écrasante majorité – dans des agglomérations urbaines d’une très faible densité.

PARIS

MOSCOU

HONG KONG

TOKYO

VIENNE

SINGAPOUR

FRANKFORT

STOCKHOLM

HAMBOURG

MELB

OURNE

TORONTO

LONDRES NEW

YORK

CHICAGO

LOS ANGELES

WASHIN

GTON

DETROIT

PHOENIX

DENVER

HOUSTON

350

DENSITÉ (H

AB/HA)

300

250

200

150

100

50

0

0,5 1

1,5

CONSOMM

ATION

TRANSPORTS

PAR HABIT

ANT

(TEP)

source : Newman & Kenworthy

publicité Pacific Eletric, ancienne compagnie de tramwaysLos Angeles

cinema drive-in

vue aérienne d’une suburb américaine

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Le rêve américain montre des signes de faiblesse, alors que les territoires qu’il a permis de conquérir portent les marques de l’aménagement dicté par l’automobile. En effet, la circu-lation s’intensifie, les infrastructures saturent, les temps s’allongent. Néan-moins, en 2009, un premier signe de changement de tendance est apparu. Alors que le nombre d’automobiles ne cessait d’augmenter jusqu’alors, 14millions de personnes se sont dé-barrassées de leur voiture alors que 10millions en achetaient une. Les voies réservées aux véhicules occupés par plus d’une personne se multiplient, le car-sharing prend égale-ment une ampleur nouvelle, les trans-ports publics se présentent à nouveau comme facilitateur de mobilité et com-me outils de reconquête.

Ces conquêtes et reconquêtes du ter-ritoire américain permises par la mobi-lité ont un impact important sur les mo-des de vie des habitants des suburbs, et donc des occupants de maisons individuelles. Certaines tendances fléchissent pendant que d’autres ap-paraissent, voilà pourquoi le sujet de la mobilité et ses enjeux dans les ter-ritoires américains sont à inclure et à mettre en perspective d’une réflexion élargie autour de la maison individuel-le américaine.

nombre de voitures enregistrées aux États-Unis

© Oscar Gential source : RITA BTS

Research and Innovative Technology Administration

Bureau of Transportation Statistics

source : Collaborative Consumption

high occupancy vehicle lane

ZIPCARservice de covoiturage

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L’ÉCONOMIE DE LA MAISON INDIVIDUELLEDES PHÉNOMÈNES

GLOBAUX AUX ENJEUX RESSERÉS

source : US Census Bureauvoir diagramme p.13

À l’heure d’une récession économi-que généralisée – dont un des points de propagation fut les subprimes, eux-mêmes liés à la maison individuelle, l’étude et la représentation des enjeux financiers deviennent un devoir. Dans le cas de la maison individuelle, diffé-rents niveaux sont à considérer.

En 2010, 496 000 nouvelles maisons ont été construites, contre 819 000 en 2008 et 1,65 millions en 2006. La chute est spectaculaire. Certains territoires semblent concentrer plus fortement la construction de single family units que d’autres, comme le sud du pays où 258 000 maisons ont été construi-tes en 2010, soit plus de la moitié de celles du pays. Une étude approfondie à l’échelle nationale permettrait donc de mettre en lumière les enjeux économiques qui entourent la maison individuelle américaine. Quels sont les rapports de force entre pouvoirs publiques et promoteurs privés, entre lobbies acti-vistes et citoyens habitants ? Si, à une proche époque, tout le monde gagnait à étendre la ville, à remplir les territoi-res de la suburb, en est-il toujours de même aujourd’hui ? Pas certain. En effet, la fuite en avant de l’extension urbaine a révélé de lourdes consé-quences économiques, à la fois pour les pouvoirs publics qui doivent répon-dre aux besoins d’une population de plus en plus éloignée et nombreuse, mais également pour les habitants qui voient notamment leurs coûts de dé-placements explosés. La récente cri-se des subprimes cristallise une partie de ces conséquences, démontrant les faiblesses d’un modèle économique basé sur l’emprunt, au détriment des habitants et au bénéfice des promo-teurs et des agents immobiliers.

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L’échelle macro-économique ne ré-vèle qu’une facette de cette problé-matique. On peut également voir cette économie à travers des échantillons, de la construction d’une maison à l’opération immobilière d’un quartier pavillonnaire. Quels sont alors les mé-canismes financiers et opérationnels en jeu ? Quel est le coût d’une maison individuelle, le prix du terrain? Com-ment peut-on financer son accession à la propriété ? On peut se demander également si de nouvelles formes apparaissent, faisant face à la crise économique ac-tuelle, comme l’autoconstruction, des résurgences communautaires, etc.

C’est dans son ensemble que cette question doit être traitée, c’est-à-dire en reliant les phénomènes globaux et les enjeux économiques resserrés sur un contexte, une situation.

construction de maisons individuelles aux États-Unis

© Oscar Gential source : US Census Bureau

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PAYSAGEURBAIN

DU GÉNÉRIQUE AU TERRITOIRE

Voirie, frontgarden, backyard, gara-ge, allée, contre-allée, pelouse, etc., le schéma se répète dans tous les quartiers pavillonnaires américains. Autant de codes urbains qui, une fois démultipliés, ont un impact sur les ter-ritoires. Pour comprendre ce paysage urbain que génère la maison individuelle, qui est souvent caractéristique de la suburbia, la multiplication des points de vue est à privilégier.

En effet, l’impact sur les territoires peut être mesurés à différentes échel-les. Les opérations de développement immobilier, sous la forme encore mo-deste de lotissements ou celle plus agressive de gated communities, permettent de conquérir les espaces naturels, même les moins propices, déserts, montagnes, etc. L’urbanisme américain, plus globalement, a tou-jours été une lutte radicale contre les éléments et les situations naturels, Los Angeles et Las Vegas en sont les preuves. Cette suburbia, tel un liquide urbain difforme et dilatable, se glisse dans les interstices, inonde de nou-veaux territoires, les aplanit.

Los AngelesCalifornie

FontanaCalifornie

Las VegasNevada

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À l’échelle du quartier, de la zone pa-villonnaire, de la gated community, du ghetto, la maison individuelle impose son style, ses formes, son organisa-tion. Le garage et l’allée qui y mène tiennent une place prédominante de la façade, masquant quasiment l’entrée – le conducteur s’impose au piéton. On peut déjà imaginer un ordonnance-ment assez strict des éléments entre eux, les différences de statut, etc. Du drapeau américain flottant à la pelou-se fournie, au trois marches menant au perron et au toit à pente douce, un ensemble de clichés ou symboles ré-vélés notamment par les productions hollywoodiennes – garante de la diffu-sion de la culture américaine - produit ce paysage urbain d’un genre spéci-fique.

La maison individuelle et le sprawl urbain de la suburb américaine, outre les autres thématiques déjà abor-dées, devraient donc également être appréhendés comme fabricateurs de paysage, mêlant un imaginaire urbain à une réalité parfois très brutale, du générique au territoire.

Los AngelesCalifornie

Las VegasNevada

Wisteria LaneDesperate Housewives

YucaipaCalifornie

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CONCLUSION Pourquoi s’intéresser à la maison in-dividuelle américaine en 2011 alors que des logiques autant écologiques que sociales ou économiques démon-trent certaines limites de ce modèle architectural et urbain – la suburb ? C’est justement parce qu’elle cristalli-se tout un ensemble de fondements et de phénomènes inhérents à la société américaine, allant de la liberté indivi-duelle jusqu’à la crise économique, ou des questions environnementales jusqu’aux politiques urbaines. L’étude de la maison individuelle made in US permet de se frayer une percée afin de comprendre plus généralement la vie publique américaine, et sa réinvention contemporaine.

Ce voyage, guidé par la single family unit, nous fera traverser contextes et territoires par des chemins détournés. En effet, le territoire entier des Etats-Unis devient contexte d’étude, avec des sites privilégiés, ceux qui mettent le plus en exergue certains aspects, certaines caractéristiques de cet objet d’architecture et tout ce qu’il entraine avec lui, de l’utopie à la réalité quoti-dienne.

De plus, le contexte inquiétant dû à la crise sociale et économique a installé la maison individuelle sur le devant de la scène, notamment par la crise des subprimes. C’est donc également un moyen de revenir à la source d’un pro-blème sans équivalence, et pouvoir l’analyser avec recul.

La maison individuelle emporte telle-ment de questions qu’elle peut donner le vertige. Les thèmes esquissés pré-cédemment sont des portes ouvrant sur de possibles futurs champs d’in-vestigation. Néanmoins, cette premiè-re approche doit être révisée grâce à des allers et retours permanents entre rencontres, interviews, lectures, théo-ries, utopies, réalités, visites, voyages, etc. Une méthodologie volontairement floue pour des questionnements né-cessairement expansifs. S’intéresser

à la fabrique de ville américaine sous l’angle de la maison individuelle de-vient une chance réelle d’invoquer ac-teurs et territoires variés, contextes et pratiques divers.

La maison individuelle, à travers son implacable banalité, nous fera voya-ger jusqu’au cœur de la culture made in US.