MAINTENANT MUSIQUES ! · 2017-11-01 · SAISON 17-18 Dossier réalisé par Judicaëlle Pace Avec la...

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SAISON 17-18 Dossier réalisé par Judicaëlle Pace Avec la participation de Pierre Jodlowski et Philippe Manoury Conception graphique : Isabel Podowski MAINTENANT MUSIQUES ! Regards croisés Samedi 2 décembre à 20h Maison de la Culture Le Corbusier, Firminy Dossier artistique à destination des enseignants musique mixte / concerto

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SAISON 17-18

Dossier réalisé par Judicaëlle Pace

Avec la participation de Pierre Jodlowski et Philippe Manoury

Conception graphique : Isabel Podowski

MAINTENANT MUSIQUES !

Regards croisésSamedi 2 décembre à 20h

Maison de la Culture Le Corbusier, Firminy

Dossier artistique à destination des enseignants

musique mixte / concerto

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regards croisésSamedi 2 décembre 2017 à la Maison de la Culture Le Corbusier à 20h

Ancuza Aprodu pianoGaël Rassaert violonDaniel Kawka directionEnsemble Orchestral Contemporain (EOC)

Pierre Jodlowski RESPIREPhilippe Manoury PASSACAILLE POUR TOKYOPhilippe Manoury B-PARTITA (IN MEMORIAM PIERRE BOU-LEZ)

Le programme du concert allie plusieurs formes de virtuo-sité. Celle de Respire avec une bande son préenregistrée, coor-donnée au jeu instrumental, fait respirer et se connecter par le son et le mouvement musiciens et danseurs, dans une scénographie époustouflante, à travers un geste ins-trumental subordonné au geste chorégraphique. Dans B-Partita, l’électronique traitée en temps réel fait dialoguer le violon solo et l’ensemble à partir de tem-pi qui s’entrechoquent, s’épousent, se superposent et se confrontent à travers le jeu en direct du violon. Diffraction, élargissement du sonore à l’espace visuel ou à la spatiali-sation acoustique, c’est un miroir ébloui, qui nous renvoie en écho l’image pour l’un, le son pour l’autre, faisant pé-nétrer l’auditeur au cœur même du mouvement et du son.Passacaille Pour Tokyo, à travers son vaste déploiement instrumental, marche sur les traces du concerto pour pia-no, a joutant çà et là les figures de résonance d’un piano de coulisse qui aspire le son au lointain, absorbant la virtuosi-té transcendantale du soliste et les figures en mouvement, très « debussystes » de l’orchestre. La Passacaille, une forme musicale ancienne, Tokyo, une culture : Philippe Ma-noury joue la diffraction de l’espace temps vers un monde onirique, tout de sons perlés et de poétiques résonances.

Tarifscolaire

5euros/enfant, gratuité pour les accompagnateurs (2 max.). Pour réserver, merci de prendre contact avec notre char-gée des publics, Judicaëlle Pace04 72 10 90 48 / [email protected]

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les actions proposées aux

scolaires autour du concert

Répétition publique

Chaque concert de l’Ensemble Orchestral Contemporain est précédé de répé-titions. Dans le cadre de Maintenant Musiques !, certaines seront ouvertes aux scolaires afin que les élèves découvrent le travail effectué en amont d’un concert. Commentée par le chef d’orchestre, elles permettront d’aborder la création contemporaine sous un angle différent.

> Jeudi 30 novembre de 10h à 11h, Maison de la Culture Le Corbusier, FirminyRépétition publique ouverte (tous niveaux) autour de l’œuvre Respire de Pierre JodlowskiDurée : 1hCOMPLET

> Jeudi 30 novembre de 14h15 à 15h15, Maison de la Culture Le Corbusier, FirminyRépétition publique ouverte (tous niveaux) autour de l’œuvre Passacaille pour Tokyo de Phillipe ManouryDurée : 1hEntrée libre sur réservation auprès de Judicaëlle Pace, chargée des publics04 72 10 90 48 / [email protected]

Projet de création musicale

> Dans’sonsAvec les élèves d’une classe de 6ème du collège Jacques Prévert à André-zieux-BouthéonEn partenariat avec les Ballets Contemporains de Saint-Étienne

En prenant pour point de départ l’œuvre Respire de Pierre Jodlowski, les élèves participeront à la création collective d’une pièce musicale et chorégraphique en s’interrogeant sur des principes communs à la musique et à la danse : geste, es-pace, densité, écriture, etc.

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Pierre Jodlowski1971 : Naissance à Toulouse1991 : Obtient la première médaille de solfège au Conservatoire de Toulouse1993 : Compose son œuvre Cinq poèmes de Jacques Dupin, une œuvre fixée sur une bande magnétique1996 : Obtient un diplôme de composi-tion électroacoustique au Conservatoire de Lyon1999 : Compose sa pièce De Front que l’Ensemble Orchestral Contemporain a interprété le 4 mai 1999 dans le cadre de la saison du Grame – Cncm.2001 et 2003 : En résidence à l’Académie des Arts de Berlin2008 : Compose Respire créée par l’En-semble Ars Nova2009 à 2011 : Compositeur en résidence associé à la scène conventionnée Odys-sud - Blagnac2013 : Reçoit le prix de l’Académie Charles Cros pour son disque Jour 54 paru aux éditions Radio France, œuvre qui s’inspire du roman inachevé 53 jours de Georges Pérec2015 : Remporte le Grand Prix Lycéens des Compositeurs avec sa pièce Time & Money pour percussions et électronique2017 : Compositeur en résidence au Festival Musiques Démesurées à Cler-mont-Ferrand et au Lux- Scène Natio-nale de Valence dans le cadre du dispo-sitif des compositeurs associés porté par le Ministère de la Culture et la Sacem

les compositeurs en quelques

dates clés

Philippe Manoury1952 : Naissance à Tulle1974 : Compose Cryptophonos pour pia-no qui le fera connaître au public1978 : S’installe au Brésil et y donne des cours et des conférences sur la musique contemporaine dans différentes univer-sités1981 : De retour en France, il est invité à l’IRCAM en qualité de chercheur1983 à 1987 : Responsable de la pédago-gie au sein de l’Ensemble InterContem-porain1987 à 1997 : Professeur de composition et de musique électronique au Conser-vatoire National Supérieur de Musique de Lyon1987 : Compose Jupiter pour flûte et élec-tronique en temps-réel dont il reçoit le prix de la meilleure réalisation musicale en 19881994 : Compose Passacaille pour Tokyo pour piano et ensemble2007 : Compose Terra Ignota, In memo-riam Karlheinz Stockhausen pour piano et ensemble ainsi que Partita I pour alto et électronique2012 : Compositeur de l’année aux Vic-toires de la musique grâce à sa pièce La nuit de Gutenberg et compose Partita II pour violon et électroniqueDepuis 2013 : professeur de composition au Conservatoire de Strasbourg2016 : Compose B-Partita (in memoriam Pierre Boulez)

(c) Gilles Vidal (c) Philippe Stirnweiss

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pierre jodlowskirespire

Dans les grandes lignes

Cette pièce est la première du cycle Respire / Mange / Dort, un ensemble de com-positions audiovisuelles qui interrogent les fonctions vitales de l’être humain. Le compositeur cherche à questionner la place du corps, et plus particulièrement de notre corps dans la société contemporaine. L’œuvre a été créée le 5 juin 2008 par l’Ensemble Ars Nova (Suède) dans le cadre du festival Integra Live à Birmingham. Elle a également été primée à la première édition du festival idiil du film de danse en 2009.

Pour traduire ses pensées, Pierre Jodlowski embrasse un champ de médiums as-sez large en sus du domaine de la composition musicale : microphone, lumière, vidéo, etc. Dans Respire, c’est la vidéo qui prend toute sa place au côté de la mu-sique. Il s’est associé pour cela : - au plasticien David Coste qui a travaillé sur l’espace de la vidéo et le grain de l’image - aux danseurs de la Compagnie Myriam Naisy

« Je m’interroge beaucoup, dans mon travail, sur la question du sens en musique. Chaque projet est l’occasion de concrétiser un espace mental dans lequel il y a des éléments nar-ratifs, des sensations, des espaces, des énergies, des couleurs...» Pierre Jodlowski

L’œuvre se compose de deux parties : - la première interroge les mouvements d’un corps qui respire - la deuxième est plus métaphorique et pose la question de la solitude

À noter ! Il n’est plus question que les musiciens entrent, attendent le chef et jouent : ils n’entrent qu’après le lancement de la vidéo et s’installent dans le noir. Le compositeur les consi-dère comme faisant partie de la mise en scène*.Cette recherche scénographique est présente dans nombreuses de ses œuvres, comme De Front (1999) ou encore L’Aire du Dire (2011).

L’effectif est constitué de 11 musiciens : 1 flûte, 1 clarinette, 1 trompette, 1 piano électrique, 1 guitare électrique, des percussions, 2 violons, 1 alto, 1 violoncelle et 1 contrebasse. S’y a joute des sons électroniques spatialisés et de la vidéo.

* Nastasia Matignon, Jeux de frontières. Vers un nouvelle composition audio-visuelle, mémoire sous

la direction de Claude Ledoux, Juin 2017

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Pour approfondir

1. Sait-on encore respirer ? La première partie de l’oeuvre débute sur un tempo très lent (56 à la noire). La vidéo figure des ventres en train de respirer naturellement, presque comme si ils s’endormaient : deux inspirations pour trois expirations. Pour suivre ce rythme très précis, le compositeur a écrit une partition pour les danseurs : une partition de « respiration ».

« Cette partition propose une représentation graphique des phases d’inspiration et d’expi-ration avec un travail sur la durée respective de ces flux » Pierre Jodlowski

L’orchestre, quant à lui, illustre cette respiration par des sons majoritairement « soufflés ». La partie électronique domine avec des sons suraigus et de courtes impulsions. L’erreur est toutefois de croire à une situation agréable : les corps sont d’ores et déjà victimes de leur assujettissement social.

Petit à petit, la respiration des danseurs devient artificielle, se mécanise, se sac-cade et se précipite, contrainte de suivre les formules rythmiques des musiciens de plus en plus complexes : dissonances rythmiques ou superposition de rythmes irrationnels.

À la fin de cette partie, la respiration des danseurs devient totalement impro-bable. Seul le geste des musiciens, et donc de la réalité sonore, continue de rendre possible ce que nous voyions.

À noter ! Pour renforcer son propos, le compositeur a choisi d’utiliser la technique du vi-déo-blancking qui consiste à ra jouter des bandes noires sur une vidéo pour modifier le format vers un effet cinémascope (comme dans les films de western). On ne peut pas voir ce qu’il y au-dessus ou au-dessous des ventres. Les corps des danseurs se dé-tachent également sur un fond blanc qui renvoie tout comme la question du format, à l’image de l’univers carcéral. Petit clin d’œil du compositeur au premier film de Georges Lucas, THX 1138, se déroulant au sein d’un univers blanc monochrome représentant le pouvoir invisible et totalitaire à l’origine de la soumission de l’humanité*.

* Nastasia Matignon, Jeux de frontières. Vers un nouvelle composition audio-visuelle, mémoire sous

la direction de Claude Ledoux, Juin 2017

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2. Acceptons-nous la solitude ?

Pour la deuxième partie de la pièce, Pierre Jodlowski a choisi de laisser place à l’improvisation. Dirigée toutefois, avec la contrainte suivante pour les danseurs : « je suis dans une boîte de nuit ; je me mets à danser, persuadé qu’il s’agit d’une situation collective ; alors que la musique envahit l’espace je me rends compte de mon extrême so-litude... ». Chacun a interprété à sa manière cette contrainte narrative.

Le tempo est ici beaucoup plus rapide (110 à la noire) et évoque l’atmosphère d’un « dance-floor » : la musique est très pop, pulsée, avec des boucles électroniques très présentes. Cela demande aux musiciens une grande motricité digitale.

La thématique de l’immobilité est toutefois très présente : les actions des dan-seurs, du chef et des musiciens sont constamment coupées par des décomptes de la bande électronique « One, two, three, four » qui arrêtent brusquement tout. C’est le seul point de connexion entre les musiciens et les danseurs.Ces arrêts, au départ réguliers et intégrés au rythme musical, ce qui permet à tout un chacun de les anticiper, se détraquent au fur et à mesure. Seules la bande électronique et la vidéo continuent de tourner.

«Ce ne sont pas les images qui s’arrêtent, ce sont les corps qui tentent de continuer à vivre», Pierre Jodlowski

La tension de la pièce s’accroît proportionnellement aux temps d’arrêts avec de nombreux procédés : jeu de crescendo/decrescendo différents pour chaque pu-pitre instrumental ; jeu sur les demi-tons ; dynamiques qui s’accentuent ; augmen-tation des silences ; dévoilement progressif des timbres des instruments et leur accumulation. Tous ces procédés participent à l’émergence progressive d’une si-tuation dramaturgique très forte.

Pourprolonger

> Respire en vidéo par l’Ensemble Integra> Respire - Reportage réalisé en 2015 à la Cité de la mu-sique - Philharmonie 2 dans le cadre de Turbulences> Georges Lucas, THX 1138, 1971, 86 minutes> Cumulative Music, Album CD, version électronique, éOle Records, 2011> Pierre Jodlowski, Réflexion sur la musique mixte, in Revue et Corrigée n°91, 2012> Pierre Jodlowski, Le geste question de composition, in L’Inouie n°1, Revue de l’IRCAM, Juin 2006

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philippe manourypassacaille pour tokyo

Dans les grandes lignesCette pièce est une commande de la fondation Arion-Edo pour le Tokyo Summer Festival. Elle a été écrite en 1994 spécialement pour le pianiste-compositeur, Ichi-ro Nodaïra, avec qui Philippe Manoury a déjà beaucoup travaillé auparavant (par exemple pour son œuvre Pluton pour piano et système de transformation du son en temps réel en 1988-1989).

Il s’agit d’une pièce pour piano et 17 instruments : 1 flûte (aussi flûte piccolo), 1 hautbois, 2 clarinettes (et clarinette basse), 1 basson, 1 cor, 1 trompette, 1 trombone, 2 percussions, 1 harpe, 1 violon, 1 violon II, 1 alto, 1 violoncelle, 1 contrebasse à 5 cordes et 1 piano (en sus du piano soliste).Le pianiste soliste n’a pas un rôle concertant au sens romantique du terme : l’or-chestre prolonge les gestes du soliste bien plus qu’il ne s’oppose à lui.

Pour approfondir

1. Entrez dans la danse...Philippe Manoury revisite ici le genre ancien de la passacaille. Il s’est inspiré de ce motif car il combine pour lui deux dimensions contradictoires qui l’intéresse sur le plan musical : « une structure de base qui ne varie jamais avec un discours qui est en continuelle évolution »*.

La partition est en effet basée sur une note centrale. Autour de celle-ci se construit ensuite le motif avec des sons qui vont vers l’aigu ou le grave. Chose importante: ces sons sont toujours à équidistance de cette note centrale, c’est-à-dire avec le même intervalle vers le haut ou vers le bas. Le motif de base de la passacaille est ainsi en parfaite symétrie par rapport à cette note. Toutefois, il se trouve progressivement projeté dans des miroirs de plus en plus déformants.

* Note de programme du concert du 13 juillet 1994 au Tokyo Summer Festival par Eurydice Jousse

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2. L’ombre du soliste« Quand j’étais étudiant, j’ai gagné ma vie en jouant du piano dans les cours de danse. Les cours de danse étaient souvent des lieux très réverbérés ; et quand j’arrivais, il y avait un pianiste qui jouait. J’entendais donc le piano qui était au fond. Ce qui me frappait c’était que j’entendais cela de l’extérieur : il m’était impossible de savoir ce que jouait le piano. Je ne savais pas si c’était du trois temps, du quatre temps ou du deux temps. Je pouvais juste savoir s’il jouait dans l’aigu ou le grave », Philippe Manoury

Le compositeur a choisi d’utiliser cette image dans cette oeuvre : un pianiste est ainsi dans les coulisses. Il répond au pianiste soliste qui, lui, est sur scène : il est en quelque sorte « l’ombre du soliste ». Il ne joue pas des motifs très virtuoses et détaillés comme le pianiste sur scène, mais donne à entendre une texture gé-nérale. Par exemple, quand le pianiste sur scène joue une gamme, l’ombre du soliste fait un glissendo.

Toutefois, à certains moments, le pianiste dans les coulisses se révolte contre son « modèle ».

Un peu d’histoire !La passacaille est une danse lente qui a fait son apparition au XVIIe siècle. Elle est ca-ractérisée par un mouvement à trois temps, des variations mélodiques ou rythmiques et la répétition fréquente d’un thème. On peut écouter à ce titre La grande passacaille de J.S Bach ou La grande passacaille en si mineur de F. Couperin. Oubliée au XIXe siècle, elle est réemployée dès le XXe siècle par de nombreux compositeurs : Passacaille pour orchestre, op.1 d’Anton Webern ; le quatrième interlude de l’opéra Peter Grimes de Ben-jamin Britten ; ou encore Pink Floyd dans la partie finale de A saucerful of Secrets plus connue sous le nom de Celestial voices. Philippe Manoury a quant à lui déjà revisité le motif de la passacaille dans d’autres pièces comme dans Neptune (1991) pour 4 percussionnistes et ordinateur 4X (un type d’ordinateur développé dans les années 1980) par exemple.

À noter ! Le piano dans les coulisses ne suit pas le chef d’orchestre. Il joue et suit la musique sur une partition mais n’est pas dirigé. Il n’y a pas de contact entre le chef d’orchestre et le pianiste.

Pourprolonger

> Passacaille pour Tokyo en vidéo par l’Ensemble Moto Perpetuo> Repenser les formes II : Les formes spatiales, Confé-rence de Philippe Manoury au Collège de France le 10 février 2017

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philippe manouryB-partita (in memoriam P. Boulez)

Dans les grandes lignes

B-Partita est une commande de l’Ensemble Linea qui l’interprète pour la première fois le 16 juin 2016 au Centre Pompidou dans le cadre du Festival ManiFeste, avec la violoniste Hae-Sun Kang.

L’œuvre est une nouvelle version de Partita II pour violon et électronique compo-sée par Philippe Manoury en 2012. La partition suit l’exemple des Sequenze et des Chemins de Luciano Berio. Dans B-Partita, la partie électronique et celle du violon reste pratiquement in-changée : seul l’ensemble instrumental s’a joute et créé de nouveaux motifs musi-caux que le compositeur associe à la partition d’origine.

La pièce a été écrite pour violon solo et 11 instruments : 1 flûte, 1 hautbois, 1 clari-nette, 1 cor, 1 trompette, 2 percussions, 2 violons, 1 alto et 1 contrebasse.À cet effectif instrumental s’a joute de l’électronique.

Pour approfondir

1. Un hommage boulézienLe compositeur a choisi de rendre hommage au compositeur Pierre Boulez, mort au moment où il écrivait B-Partita.

Pour cela, il a choisi d’intégrer un procédé utilisé par Pierre Boulez dans sa pièce Explosante /fixe, à la mémoire de Stravinski. Dans cette pièce, à un moment où toute la musique s’arrête, l’orchestre joue un mi bémol. En notation allemande, le mi bémol est symbolisé par « Es » : le « s » de Stravinski.

Philippe Manoury a repris cette idée à son compte et a remplacé le mi bémol par un si bémol dans sa pièce : « B » comme Boulez. L’utilisation du si bémol revient par exemple dans les dernières minutes de la coda mêlant violon et percussions.

Il s’agit ici de faire un clin d’œil à cette tradition de Boulez à Stravinski par l’inter-médiaire de ce petit motif qui n’était pas à l’origine dans cette Partita mais qui a été ra jouté pour la circonstance.

À noter ! C’est la troisième fois que Philippe Manoury utilise le terme partita : une œuvre pour instrument seul, non structurée par une forme préétablie. Ses partitas sont toutes dé-diées aux cordes et sont en un seul et unique mouvement.

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Pourprolonger

>B-Partita en vidéo par l’Ensemble Linea> Philippe Manoury à propos de B-Partita, Entretien avec Antoine Pecqueur, 10 mai 2016> Explosante/fixe de Pierre Boulez par l’ensemble In-tercontemporain

2. Musique instrumentale VS électroniqueL’œuvre sollicite la transformation du son instrumental en temps réel, grâce au logiciel Antescofo.

Philippe Manoury considère l’électronique comme un orchestre : on a la possibi-lité de changer de couleurs, d’organiser les choses ou encore de les individuali-ser. Mais cela est toutefois plus facile avec l’électronique : on peut inventer des petits motifs qui tournent à différentes vitesses.

Ici, les sonorités électroniques ont guidés le compositeur pour choisir le type d’orchestration mais aussi pour définir le déroulement de la pièce. Il a prolongé à l’orchestre des processus qui étaient déjà dans la partie électronique de Parti-ta II.

La pièce alterne ainsi des parties virtuoses et tendues allant du grave à l’aigu dans un tourbillon et parties plus suspensives où l’électronique étire l’espace. Une grande partie de la pièce est jalonnée par une pulsation régulière et obsé-dante qui déstabilise petit à petit l’ensemble instrumental, provoquant accéléra-tions ou polyrythmies.

À noter ! Le logiciel Antescofo a été développé en 2007 par Arshia Cont à l’Ircam avec le com-positeur Marco Stroppa. Il se compose de processus algorithmiques électroniques dont on définit les conditions de départ et d’évolution, et qui tournent ensuite presque seuls dans un mode quasi autogénératif. C’est un hasard, mais un hasard contrôlé*.

* Entretien avec Philippe Manoury : le temps en question par Jérémie Spirglas

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l`ensemble

L`EOC fête ses 25 ans

Actif depuis 1992, l’Ensemble Orchestral Contemporain est reconnu aujourd’hui comme un acteur essentiel de la musique contemporaine tant à l’échelle régio-nale, nationale qu’internationale. Sous la direction de Daniel Kawka, l’EOC s’est construit autour d’un noyau solide de musiciens hors pairs et poursuit un travail exigeant d’interprétation des musiques d’aujourd’hui et de soutien à la création. Son histoire continue de s’écrire au présent au fil de riches collaborations avec les compositeurs et solistes invités. Chaque saison musicale, ce sont plus de 60 pièces qui sont jouées, que ce soit en création, première au répertoire ou re-prise. En 2016, l’EOC s’est vu attribuer le titre d’Ensemble à Rayonnement Natio-nal et International (CERNI) par le Ministère de La Culture.

Ici et maintenant

L’EOC est au cœur des musiques d’aujourd’hui avec à son répertoire plus de 500 œuvres de 300 compositeurs, dont 200 premières. L’Ensemble propose des concerts en moyenne et grande formation, promeut le concert instrumen-tal pur mais aussi la mixité des sources instrumentales et électroacoustiques et convoque d’autres imaginaires (théâtre, opéra, multimédia, danse). L’EOC s’en-gage également pour de nouvelles formes de médiation culturelle et de décou-verte de la musique contemporaine.

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Sur la route

L’EOC est régulièrement invité dans de hauts lieux culturels et festivals en France (Biennale Musiques en Scène, Festival Les Musiques, Festival Manca, ManiFeste, Musica, Musica Nova, Pré-sences) comme à l’étranger (Biennale de Venise, Festival Archipel à Genève, Milano Musica, Nuova Consonanzaà Rome, Wittener Tage fur neue Kam-mermusik). Cette saison, l’EOC voyage-ra en Corée du Sud (Asia Culture Cen-ter à Gwangju), en Italie (Villa Médicis à Rome), en Espagne (Casa de Velázquez à Madrid) et à Monaco (Printemps des Arts de Monte-Carlo).

Dans les oreilles !

En 2009, l’Ensemble reçoit un Diapason d’or pour « Hugues Dufourt, Les Mé-téores » sous la direction de Daniel Kawka. « Gustav Mahler, Symphonie 4 » (Musicaphon, 2016), « Edison Denisov, Au plus haut des cieux » (Choix de France Musique, Harmonia Mundi, 2012) et « Pierre Boulez, Mémoriale, Dérive 1, Dérive 2 » (naïve, 2012) ont également été salués par la presse musicale.La discographie de l’EOC continue de s’enrichir au fil des saisons avec le pro-chain album à paraître en février 2018 consacré au compositeur tchèque Ondrej Adámek sous le label Aeon/Outhere Music.

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ancuza aprodu, pianoNée à Tirgu-Jiu (Roumanie), Ancuza Aprodu commence ses études de piano à l’âge de quatre ans et remporte, une année plus tard, le Concours d’Interpréta-tion de Suceava. Elle poursuit ses études pianistiques à Bucarest avec Smaran-da Murgan avant de s’installer en Italie où elle reçoit l’enseignement de Robert Bollea et d’Enrico Correggia pour l’écriture et l’histoire de la musique. Elle rem-porte ensuite le Diplôme de piano au Conservatoire National « G.Verdi « de Turin et est lauréate de différents concours internationaux.Installée désormais définitivement en France, elle entame parallèlement une carrière soliste internationale en Europe, Asie, Afrique et Amériques, interpré-tant un répertoire s’étendant de l’époque baroque à nos jours. Elle prend part pendant plusieurs années en tant que membre permanent aux activités de différents ensembles, dirige la collection de Piano Contemporain aux Éditions Jobert et donne parallèlement des concerts solistes avec divers ensembles et orchestres. Parmi ses activités récentes, citons notamment l’interprétation des concerti de Mozart, Bach, Beethoven, Correggia, Solbiati... accompagnée par les orchestres philharmoniques de Nice, Craiova, Treviso, Bucarest, Novara, En-semble Orchestral Contemporain, Orchestre de la RAI, Contrechamps...ainsi que des tournées de récitals et masterclasses en Europe, Asie, États-Unis, Afrique du Sud et Amérique du Sud incluant notamment d’importants festivals et salles de concert comme la Philharmonie de Berlin, le Schleswig Holstein Musik Festi-val, Knuth Hall in San Francisco, Festival Cervantino Mexico, Brucknerhaus Linz, Teatro Colon Buenos Aires... Elle a créé en 2004 le nouveau concerto pour piano de Hugues Dufourt, composé à son intention, dans le cadre du Festival Musi-ca de Strasbourg, Festival Radio France-Montpellier et a réalisé l’intégrale des Sonates pour piano et violon de Mozart et a notamment été invité en 2006 par l’Orchestre national de la Radio Television italienne.

gael rassaert, violonMusicien curieux et passionné, Gaël Rassaert a profité de nombreux enseigne-ments en France (CNSMDL) et à l’étranger (Pays-Bas, Allemagne) avant de ve-nir à nouveau s’établir à Lyon. Lauréat de plusieurs concours de musique de chambre (Guidel, Privas, Fnapec), il est régulièrement invité par les formations telles que l’Orchestre National de Lyon et l’Opéra National de Lyon. Il mène une carrière de chambriste, se produisant principalement en trio, en quatuor (trio Quark, quatuor Rassaert), mais aussi en sextuor ou en octuor à cordes, dans de nombreux festivals en France, en Espagne, au Portugal, en Angleterre, en Suisse, en Russie, en Lituanie, en Inde, au Sri Lanka, aux États-Unis, au Vénézuela, au Pakistan et en Corée. Il fait partie de l’ensemble Darcos du Portugal ce qui lui per-met de jouer régulièrement en musique de chambre pour la radio et la télévision portugaise. Montrant un intérêt tout particulier pour la musique contemporaine et la création, il est depuis 2007 violon solo de l’EOC. Il a assuré le poste de violon solo de l’orchestre Châlon-Bourgogne de 2002 à 2005 et consacre aujourd’hui une grande partie de son activité à la direction musicale de l’ensemble à cordes sans chef Camerata du Rhône, qu’il a fondé en mars 2004. Cela l’amène vers de nombreux autres univers musicaux (jazz, musiques traditionnelles...) et lui per-met de développer des projets avec l’image (musiques de film, ciné-concerts...) et avec la danse.

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partenaires

L’EOC est un Ensemble à Rayonnement National et International (CERNI).

Villes partenaires de Maintenant Musiques !

Ils nous soutiennent

Partenaires de la soirée d’ouverture du 23/11/17

France Musique, le 2e Forum Jazz européen, GRAME, centre national de création musicale

équipeEnsemble Orchestral Contemporain

6 Quai Jean Moulin, BP 105669201 Lyon cedex 01

Tel 04 72 10 90 [email protected]

Directeur artistique et musicalDaniel Kawka

Premier chef invitéPierre-André Valade

AdministratriceMarion Jacquier

Chargé de production et diffusionRenaud Paulet

Chargée des publicsJudicaëlle Pace

Chargée de communicationIsabel Podowski

RégisseurNicolas Bois

Photos des musiciensSiegfried Marque

Licences d’entrepreneur de spectacle2-1092042 et 3-1092041