Mai La musique Juin 2007 tsigane, des mythes et des réalités · 2016-03-01 · partage, principes...

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L A LETTRE D INFORMATION DU C ENTRE DES M USIQUES T RADITIONNELLES R HÔNE -A LPES Avril Mai Juin 2007 { trimestriel numéro 65 } Glik Les Sylvaines Kordevan l’ ONCLE Remo Bebey Prince Bissengo Salangane LaBizzart’ Nomade AML CatalogueCoirault Aniraï &transmission Bruno Escafit EMASaint-Fons Adel Salameh Vincent Bruyère Sur la route. En chemin pour la quête du nouvel an. Les Tsiganes de Zece Prajini vont rendre visite aux Roumains du village voisin. Photo : Jérémie Logeay page 4 page 4 page 3 page 6 page 6 page 13 page 8 page 8 page 15 pages 14&15 La musique tsigane, des mythes et des réalités pages 9 à 12 page 20 page 15 page 20 page 5 page 5 lettre 65 26/03/07 22:46 Page 1

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L A L E T T R E D ’ I N F O R M AT I O N D U C E N T R E D E S M U S I Q U E S T R A D I T I O N N E L L E S R H Ô N E-A L P E S

AvrilMaiJuin2007

{ trimestriel numéro 65 }

Glik LesSylvaines Kordevan l’ONCLE Remo BebeyPrinceBissengoSalangane LaBizzart’Nomade AML CatalogueCoirault Aniraï&transmissionBrunoEscafit EMASaint-Fons AdelSalameh VincentBruyère

Sur la route. En chemin pour la quête du nouvel an. Les Tsiganes de Zece Prajini vont rendre visite aux Roumains du village voisin. Photo : Jérémie Logeay

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Musiques traditionnelles en Rhône-Alpes - CMTRA Numéro soixante cinq [Printemps 2007]

Date limite de vos envoispour La Lettre d’Infos n° 6630 mai 2007

Musiques TraditionnellesRhône-Alpes

Directeur de la publicationChristian MASSAULT

Rédacteur en chefRobert CARO

Comité de rédactionPéroline BARBETRobert CAROYaël EPSTEINJean Sébastien ESNAULTCamille ESTEVEZFanny LOGEAY

Ont participé à la rédaction de cette lettreCamille COHENMurielle GEOFFROYEve GRIMBERTThomas LOOPUYTSperanta RADULESCUPatrick WILLIAMS

Photographies (tous droits réservés)Benjamin VANDERLICK (dossier)Jérémie LOGEAY (dossier & une)

Chargé de productionRobert CARO

Coordination de la rédaction Jean Sébastien ESNAULT

Stratagème visuelFrançois GOYOT

RéalisationMathilde LECA

ImprimerieRotimpres

N° I.S.S.N. : 1166-861 X CMTRA

Tél. : 0478708175Fax : 0478708185

[email protected]://www.cmtra.org

77, rue Magenta69100 Villeurbanne

Lettre d’Informations n°65avril/mai/juin 2007

Je m’abonne àMusiquestraditionnelles Rhône-Alpes et j’adhère au CMTRA

Nom: . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Prénom: . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Adresse : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Code Postal : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Ville : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Tél. : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Ci-joint un chèque bancaire de 15 €(adhésion associative : 45 €)à l’ordre du CMTRA.

CMTRA

77, rue Magenta69100 Villeurbanne

Tél. : 04 78 70 81 75fax : 04 78 70 81 85

[email protected]

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l’édito...

Depuis plusieurs numéros de cette Lettre et de manièrerégulière nous vous informons de la situation du CMTRA.Celle-ci, une nouvelle fois, ne dérogera pas à la règle. Eneffet, une nouvelle page de l’histoire de ce Centre va bientôtse tourner. Nous venons d’apprendre par notificationofficielle du Conseil Régional Rhône-Alpes del’augmentation des moyens en faveur de notre « esthétique » par la création d’un poste de chargé demission « Musiques Traditionnelles, Musiques du Monde »rattaché au pôle des musiques actuelles de l’AMDRA(Agence Musiques et Danses) et dont la fonction serait derenforcer l’équipe existante… Ceci dans l’attente de lacréation imminente de l’Agence unique, dédiée au spectaclevivant et dans laquelle le CMTRA serait absorbé.Ainsi prend fin un suspense haletant, intenable quand iln’était pas insoutenable…

Nous ne pouvons que nous réjouir de ce modeste geste dereconnaissance de notre travail durant ces dernières annéeset de voir enfin ce secteur - aussi modestement - quelquepeu reconnu. Cette jubilation serait presque totale si ellen’était pas empreinte de quelque forme d’amertume. Cetterestructuration, voulue par l’Etat et la Région, desassociations régionales est un recul de la démocratieculturelle, de la diversité du même nom et une remarquablenégation des acteurs culturels et militants des associationsde terrain.Qui plus est, on nous demande devant cette perspective denous esbaudir de ces lendemains enchanteurs où tout seraitpresque parfait dans le pire des mondes. Ce triomphe de latechnocratie galopante devrait donc être célébré à son plushaut niveau, celui de l’hégémonie paroxysmique, desdiscours incantatoires et de la gestion de la misère.Construire de tels échafaudages dédiés au spectacle vivant,quand tout autour crie famine : conditions sociales desartistes calamiteuses et de plus en plus dégradées, dossier del’intermittence non réglé, emplois artistiques et culturels enconstante régression, assèchement des crédits pour lacréation, Compagnies artistiques paupérisées et en désarroi,crise des publics dans les institutions culturelles, loisinefficaces sur la protection des œuvres partéléchargement… et tout cela dans l’indifférence et le silenceculturel assourdissant des candidats à la présidentielle enpanne de propositions : cela relève d’une forme inédite decécité politique.

Comme si nous assistions aujourd’hui aux dernierssoubresauts d’un système culturel exsangue et pétrifié dansses certitudes, où la diversité que nous défendons dans lescolloques internationaux ne s’applique pas chez nous. Rienn’est fait pour valoriser les identités locales et les culturesrégionales, quant aux cultures des populations issues del’immigration, nous atteignons dans ce domaine un cynismedémagogique. C’est à croire que notre fameux modèlerépublicain ne peut souffrir la diversité.

Là où il faut plus de souplesse et d’autonomie, là où tout lemonde s’accorde à une décentralisation des pouvoirs dedécision et un engagement citoyen, là où il faut privilégierles regards singuliers et la variété des modes opératoires, làoù il faut encourager les acteurs à plus d’innovation et àl’appropriation des territoires de plus en plus exclus de laconnaissance et du savoir, là où il faut un propos pertinentsur les identités et le multiculturalisme, on nous oppose unevision obsolète d’un système bureaucratique et centralisé :une culture mise sous tutelle.

Mais gageons que nous saurons trouver tous ensemble et end’autres espaces la force et la passion pour changer leschoses, le dynamisme et l’intelligence du cœur pourconserver la chaleur, l’enthousiasme, la créativité et larichesse de nos identités et de nos différences.

Robert CARO

infos

CHERES LECTRICES, CHERS LECTEURS,Chères lectrices, chers lecteurs, commevous l’aurez constaté, la parution de ladernière lettre d’information du CMTRAa connu un retard de quelques semainesdû à des aléas techniques. De nombreuxfidèles, impatients et bien attentionnésnous ont, à juste titre, signalé ce fâcheuxcontretemps. Aussi nous vous prionsd’accepter nos plus sincères excuses etprofitons de ce mea culpa pour remercierl’ensemble des abonnés qui ont réponduà l’appel à adhésion de septembre. Sid’aventure, certains d’entre vous nel’avaient pas reçu, nous vous remercionsde bien vouloir nous contacter. Vous sou-haitant bonne lecture (en temps et enheure cette fois-ci), nous vous remer-cions de votre confiance et vous invitonsdésormais à nous faire part de vos réac-tions aux articles de cette lettre en vousconnectant sur notre site internet rénovéwww.cmtra.org où vous pouvez, au basde chaque article, accéder au forum… Avos claviers !

RACONTE-MOI LA TERRE S’OUVREAUX MUSIQUES TRADITIONNELLESDU MONDELa Librairie Café Raconte-Moi la Terre,espace dédié au monde et à ses cultures,invite son public une fois par mois à ladécouverte d’une musique traditionnelle,en collaboration avec le CMTRA. Aumenu du prochain trimestre, un voyagepar le Somaliland avec Sarah Ahmed (28mars), puis en Mongolie avec Nara etBazra (11 avril), en Ukraine avec BorysCholewka (23 mai) et enfin en Iran, avecla musique soufi de Reza machkouri (27juin). Ces concerts où l’échange avec lepublic sera de mise commenceront à 19h30.Plus d’informations surhttp://www.racontemoilaterre.com/Raconte-moi la Terre38 rue Thomassin 69002 LyonRens : 04 78 92 60 22 [email protected]

DEVENEZ PROFESSEUR DE MUSIQUETRADITIONNELLE DIPLÔMÉ D’ÉTATLe CEFEDEM Rhône-Alpes accueille,dans une même promotion menant auDiplôme d’Etat en deux ans, des étu-diants dans cinq secteurs d’activité musi-cale : musiques actuelles amplifiées,musiques traditionnelles, jazz, musiquesclassiques, formation musicale et direc-tion d’ensembles vocaux. Un enseigne-ment spécifique centré sur l’esthétiquedes étudiants leur permet d’approfondirleur approche musicale et pédagogiquepropre. Des enseignements communsleur permettent de se connaître dans leurspratiques respectives. La formation estouverte aux titulaires d’un baccalauréatet d’un Diplôme d’Etude Musicale d’unConservatoire National de Région ou

d’une Ecole Nationale de Musique. Pourune dispense du DEM ou du bac, desprocédures d'équivalences existent. CEFEDEM Rhône-Alpes,14 rue Palais Grillet, B.P. 2024 69226 Lyon CedexTél 04 78 38 40 00 http://www.cefedem-rhonealpes.org/

RENCONTRES D’ARDECHE, ON REMETCA !Fidèles à leur propos de départ, les Ren-contres d'Ardèche proposent depuis 10ans, un week end dans un village diffé-rent, axé sur la formation et la transmis-sion, la diffusion autour des répertoiresrégionaux (Vivarais, Dauphiné...) maisaussi celtique, jazz musette... Bilan desrecherches et créations en la matière, cesXèmes rencontres intégreront des confé-rences avec des collecteurs, des lin-guistes... En plus des groupes invités, lasoirée du samedi permet la rencontreavec des musiciens, chanteuses et chan-teurs de village, des danseurs, dans uneatmosphère qui unie veillée et Bal tradi-tionnel pour le plus grand plaisir detoutes les générations.Samedi 2 et Dimanche 3 juin CHALANCON (07)Stage, conférence-débat sur les musiquesrégionales avec S.Beraud et G.Betton,concert et bal avec C.Oller, Trio Chiara-mell'Oc, Rural Café et scène ouverte. Héber-gement et repas sur place

LA GUILL’ EN FETE, Trois mardis, troisplaces, trois fêtesLe mardi 26 juin démarrera la « Guill’enfête », fêtes de quartier du troisièmearrondissement lyonnais, organisé par uncollectif d’associations. Cette annéeencore, durant trois mardis consécutifs,des jeux et des animations, des spec-tacles, des concerts et des bals de dansesdu monde seront au rendez-vous. Retrou-vez la programmation prochainement surle site du CMTRA : www.cmtra.org

SUR LA ROUTE DE TULLINSDu 26 juin au 1er juillet, le festival « Surla route de Tullins » abolit les frontières.musique acadienne, blues, country, folket chanson francophone. Autant d’uni-vers à visiter et, surtout, à écouter. Noscousins du Québec, Mes Aïeux (folk) etSuroît (rock celtique acadien) seront duvoyage pour réveiller les cœurs et lescorps. Keith B. Brown (blues) déploierala magie de sa voix et de sa guitare, avantde laisser la place à Sandi Thom (Pop-Folk) en exclusivité pour l’Isère : la belleÉcossaise a rassemblé 100 000 specta-teurs sur le Net. Un buzz incroyable !Angie Palmer et Grada apporteront, àleur tour, la preuve éclatante que laCountry et la musique Irlandaise restentdes musiques vivantes, vibrantes, inno-vantes…

Festival « Sur la route de Tullins », du 26 juin au 1er juilletwww.surlaroutedetullins.com 04 76 07 92 37

MUSICHORIDANSEAssociation humaniste créée en 1999 àTarare, MUSICHORIDANSE rassembleplusieurs associations du canton dans lesdomaines de la musique, le chant ou ladanse. Favorisant les échanges entre lespays européens par leurs cultures, elleorganise son 4ème festival des CulturesEuropéennes en invitant 10 groupesétrangers du 4 au 9 juillet 2007. Sontattendus 4 orchestres (Danemark, Rus-sie, Bulgarie, Allemagne), 3 chœurs(Belgique, Bulgarie, RépubliqueTchèque) et 3 groupes de danse (Rouma-nie, Slovénie, Russie), représentant envi-ron 300 artistes. Côté public, concerts etspectacles de qualité et gratuits se dérou-leront dans différents villages du cantonou des environs. A Tarare, un gala oùseront représentés tous les groupes invi-tés est prévu le vendredi 6 juillet à 20h30au Théâtre. Côté coulisse, l’amitié et lepartage, principes fondateurs de l’asso-ciation MUSICHORIDANSE, seront aurendez-vous par des ateliers d’échangeartistique, des débats, des rencontres fes-tives et la découverte de la région. Lesorganisateurs vous attendent nombreuxpour cette grande fête de l’Europe. Pour tout renseignement : 04 74 63 00 75 ou 04 74 63 12 98

FESTIVAL TRAVERSE « NOUVELLESTRADITIONS » 2007Pour sa 15e édition, le festival Traverseprésente une série de concerts sur lethème des nouvelles musiques tradition-nelles. Musique improvisée autour desmusiques traditionnelles et du jazz, salsa,musique irlandaise, ciné concert, chantspolyphoniques…Le festival Traverse s'ouvre sur les cul-tures du monde et vous invite à découvrirdes univers musicaux chaleureux et colo-rés : les nouvelles traditions. Avec le Klez-mer Goy's Band, Garlic Bread, Chacha-chango, Ceux d'en Haut, le Duo 4 et 6,…Le festival se déroulera du 18 au 28 avril2007 à Chambéry et Montmélian (Savoie).Renseignements au 04 79 33 06 95 ou [email protected]://www.zicphilo.com

CHANT DHRUPAD, STAGE D’ETELe chant Dhrupad est issu de la musiqueclassique la plus ancienne de l’Inde dunord. Yvan Trunzler, installé à Lyon, asuivi en Inde, pendant plus de dix ansl’enseignement de la famille Dagar deBombay, grands maîtres de cette tradi-tion. Depuis 1987, il a donné de nom-breux concerts en Inde et en Europe où ilenseigne cet art vocal, rare et subtil. Unstage d’été de chant dhrupad aura lieuen juillet en région roannaise avec Yvantrunzler, chant, Joerg Kauffman, packhawaj,Alain Chaléard, tabla, Max Greze, chi-kung.Renseignements et inscriptions auprèsd’Yvan Trunzler : [email protected]él : 04.78.39.84.27 / 06.76.85.24.81

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Numéro soixante cinq [Printemps 2007] Musiques traditionnelles en Rhône-Alpes - CMTRApage 3

Glik,musiquearc-en-ciel

CMTRA : Peux-tu parler du badkhn*d'I. L. Peretz et dire aussi pourquoiil a inspiré Glik ?Pierre-Alexis Lavergne : On ad'abord cherché des idées de réper-toire, des axes de travail puis on avaitenvie de trouver un liant, pour donnerune structure, une forme à l'album.David Lefèbvre (chanteur, bouzou-kiste et cymbaliste du groupe) dans sesrecherches, a lu « La nuit sur le vieuxmarché » de Peretz où l'on retrouve lepersonnage du badkhn, l'animateur demariages. Ce dernier décide de bous-culer l'ordre établi en provoquant l'ar-rivée, tant attendue, du messie. Pourcette occasion, il invite sur la place dumarché toutes les figures disparues dushtetl*. Les klezmorim* sortent couvert d'algues du puit où ils étaienttombés après une noce bien arrosée.

Qu'est ce qui, dans les répertoiresd'Ukraine, de Roumanie et d'Amé-rique vous a particulièrement attirés ?P-A. L : Ce n'est pas tant le répertoiremais surtout la manière de l'interpréter,de l'arranger que nous empruntons àces régions. Ce choix est motivé enpartie par les possibilités de l'instru-mentarium dont nous disposons. Selonles mélodies et les sources auquellesnous nous référons, nous optons alorspour un accompagnement façon rou-maine, américaine ou jamaïcaine s'il le

faut... Nous possèdons également desenregistrements d'ensembles juifspolonais ou russes. Mais cesorchestres, marqués par la musiquemilitaire, de par l'engagement de musi-ciens juifs dans l'armée, comptent plusd'une dizaine d'instrumentistes et fontla part belle aux vents et cuivres : 2 ou3 violons, flûte piccolo, 2 cornets, cla-rinettes, tuba, trombone, contrebasse,tambour... Ils nous est donc plus diffi-cile d'aborder ces sources.

David Brossier : On a travaillé sur lesrépertoires qui avaient un peu cetteambiguité entre la zone géographiqueet la communauté juive. On a mêmeune chanson roumaine qui est un peulimite (rires). C'est un peu surprenant, à partir d'unenregistrement qui s'appelle OrientalHora (la ronde orientale) de Solinski,un violoniste juif du tout début du20ème siècle. C'est une chanson trèsconnue en Roumanie et on retrouvecette mélodie avec un autre rythmedans un genre de musique roumainequi s'appelle « Muzica Làutàreascà »qui est du sud de la Roumanie. Quandon écoute la version juive c'est claire-ment juif, et la version roumaine estclairement roumaine. On s'est dit qu'onallait brouiller les pistes, on est ungroupe de Klezmer et on prend la ver-sion roumaine ! (rires)

Il y a longtemps eu un rejet de lapart de la communauté juive quantau klezmer (le musicien juif)?

P-A. L : J'ai l'impression que c'est unemarginalisation séculaire. En relisantles notes de Zev Feldman sur cettequestion, nous découvrons les vieux a-priori négatifs véhiculés au sein de lacommunauté juive sur le compte duklezmer. Le premier c'était qu'il a lesens des affaires. C'est amusant deconstater que cela puisse être undéfaut. Il est bagarreur, porté sur laboisson, irresponsable et franc séduc-teur. Eh oui ! Et pour toutes ces raisonson l'appelle tsigane ! (rires)On a besoin d'eux parce qu'il faut biendanser pour vivre et qu'ils n'ont pasleur pareil pour nous faire danser, maisl'on ne marrierait pas nos filles aveceux...Le fait que les institutions juives seservent du Klezmer comme icôneidentitaire est assez récent.

Les klezmorim animaient aussi lesfêtes d'autres communautés religieuses, non ?D.B : Je pense qu'il y a beaucoup decorrespondances entre les musiciensjuifs, tsiganes, roumains, je pense quec'est pareil en Ukraine. Leur boulotc'est d'être musicien, par conséquent ilfaut qu'ils s'adaptent à ce qu'on leurdemande de faire et donc aux commu-nautés qui les demandent. En Rouma-nie, à l'heure actuelle, ceux qui font leplus de musique pour les mariagessont les tsiganes. Autant pour la com-munauté tsigane, que roumaine ouhongroise (quand ils sont en Transyl-vanie). Ils adaptent leurs répertoiresselon les communautés et lesdemandes. J'ai rencontré un vieux musicien tsi-gane qui jouait pour toutes les nocesjuives parce qu'après la deuxièmeguerre mondiale, il n'y avait plus demusiciens juifs. Le seul qui connaissaitla musique juive c'était un tsigane,manque de pot. Les juifs étaient un peuréticents mais ils n'avaient pas lechoix. Je pense que c'était pareil pourles Klezmorim de l'époque, êtredemandé par les roumains d'à côtépour son savoir faire. P-A. L : A la fin du Moyen Âge enAutriche, Allemagne et Bohème l'ins-trumentaliste juif professionnel c'étaitle « Spielleute ». Il jouait principale-ment pour les chrétiens, faute de com-munauté juive suffisement impor-

tante... En revanche les klezmorim, àl'est de l'Elbe, bénéficiaient du soutiend'une large communauté. D.B : Il y a toute une réflexion au seinde Glik pour savoir comment on peutvoir la musique Klezmer de nos jours.En fait, la musique a été reprise, il n'ya pas longtemps, elle avait arrêtéd'évoluer depuis les années 1960. Par-fois, on essaie d'imaginer ce que seraitla musique Klezmer en étant resté enRoumanie. On a deux ou trois mor-ceaux qui reflètent un peu ce côté là,influencé par la musique urbaine tra-ditionnelle et moderne de Roumanie(Muzica Làutàreascà). Mais on essaiede préserver un côté un peu ancien. Onva s'attacher à des enregistrements desannées 1910 en essayant de reproduirece son là, ce grain là, avec troisaccords. A la limite, on va reproduireles pains de contrebasse ...

Nous on a un répertoire arc-en-ciel !

Que nous réserve l'avenir ? D.B : Nous travaillons actuellement àl'élaboration d'un spectacle. Autant ona un répertoire « multifacial, » autanton a une façon « mutlifaciale » de voirnotre prestation. On travaille le côtéscénique de la chose. On apporte cha-cun des éléments pour faire des numé-ros. On prévoit des pirouettes, des jon-gleries. On ne sait pas encore trop,mais on y réfléchit. P-A. L : Entre autres réflexions scé-niques, nous nous demandons com-ment rendre accessible le sens deschansons et textes en yiddish dans uneambiance un peu absurde qui nouscorresponde. Nous souhaitons égale-ment valoriser les potentiels extramu-sicaux présents dans l'effectif. Syl-vestre, à la contrebasse, est égalementcomédien et peut, à ce titre, se per-mettre quelques transgressions musi-cales et nous plonger dans la cultureyiddish. Pour ma part, j'ai eu l'occasiond'apprendre les danses klezmer auprèsde Zev Feldman et Mickael Alpert etnous souhaiterions inclure à nos pres-tations un moment de danse.

Propos recueillis par E.G

Glossaire :

Badkhn : poète traditionnellement associé aux

musiciens lors des mariages juifs pour animer avec

emphase et humour la partie rituelle.

Shtetl : Mot Yiddish désignant un village juif.

Klezmer (pl. Klezmorim) : Musicien juif.

Pourim : Celle des fêtes juives qui donne lieu aux

manifestations les plus exhubérantes et pendant

laquelle on se déguise.

A l'occasion de la sortie deson nouvel album « KlezmerFun Brunen Aroys »(Klezmer* sorti du puits ) ,le groupe Glik puise soninspiration chez Isaac LeibPeretz, auteur de théâtrejuif de langue Yiddish.Ainsi, les musiciens de Glikexplorent diverses couleurs,celles de la Roumanie,l'Ukraine, l'Amérique.

Entretien avec DavidBrossier (violon, accordéon)et Pierre-Alexis Lavergne(mandoline, trombone,percussions, danse)

Nouvel album

Concerts :

18 mars à Appart

théâtre, St Etienne (42)

21 avril à Saint Pal de

Mont (42)

1er juin au festival de

l'Est en fête, St Victor sur

Loire (42)

2 juin à Dîners Jazz,

Juan les Pins (06)

3 juin à Nice

30 juin au festival

musique et danse,

Carmaux (81)

CD en vente à la

Boutique du CMTRA

Contact :

www.glik.fr

[email protected]

Diffusion :

06 64 89 03 04

Klezmer Fun Brunen Aroys

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LesSylvaines

Musiques traditionnelles en Rhône-Alpes - CMTRA Numéro soixante cinq [Printemps 2007]page 4

CMTRA : Votre dernier album estsorti en 2002, quelle a été votreactivité depuis ?Catherine Faure : La sortie de "Dansmon jardin" a été marquée par ledépart inattendu d'une des Sylvaines,ce qui a eu pour effet d'arrêter notreactivité. Puis en juin 2003, le contactd'une maison de disque intéressée parnotre projet musical, L'EmpreinteDigitale à Marseille, nous a donnéenvie de repartir. Janick Gilloz et moiavons donc recherché une "nouvelle"Sylvaine, qui est arrivée en la personnede Raquel Ancion, violoncelliste.Nous avons alors remonté un réper-toire, mélange d'anciens et nouveauxtitres, et qui a été présenté en avril2004 à Thou bout d'Chant (Lyon).L'année qui a suivi a été marquée parune création à l'Espace Louise Labbéde St Symphorien d'Ozon, où nousavons été accueillies en résidence, cequi nous a permis d'être mises en scènepar Brigitte Carle, en lumière parNicolas Charpail, et en son par OlivierSebillotte. Les Sylvaines ont obtenu leprix du Festival des Oreilles en Pointe(région stéphanoise) en novembre2004, et le prix Musicopole des

auteurs au Tremplin de l'Isère en mars2005. Nous avons alors eu envie deréaliser un nouvel album avec cerépertoire, et puis Raquel ne jouait passur le premier CD, ce qui chagrinait lesspectateurs à la fin des concerts!

Comment avez vous travaillé surcet album ?La plupart des titres ont été tournés surscène avant d'être enregistrés, etquelque autres sont tout neufs, commepar exemple Polska Son qui nous a étéécrite par Jean-Pierre Sarzier, ou Gam-balotte le dernier instrumental des Syl-vaines, composé par Janick et Raquel.Nous avons enregistré au studio L'ArtScène de Bourgoin car il dispose detrois cabines nous permettant de jouerensemble et d'avoir les voix séparéespour les mixs et les petites retouches.C'est Pascal Cacouault, qui nous suitdepuis longtemps, qui a enregistré etmixé cet album. On peut parler aussidu livret qui contiendra une série dephotos noir et blanc, très beau travailréalisé par Odette Ancion, et mis enpage par Thierry Sebillotte.

De quoi est composé votre réper-toire sur cet album ? (composi-tions, reprises traditionnelles...)Quelles sont les principales évolu-tions ?

Il y a essentiellement des composi-tions, et deux chansons traditionnelles.Nous avons des chansons à trois voixà capela, ou des chansons que nousaccompagnons nous-mêmes, puisqueJanick joue des clarinettes, congas etautres percussions, Raquel du violon-celle, et moi de l'accordéon. Il y a aussides titres uniquement instrumentaux.Les deux tiers des textes et musiquessont des compos personnelles, plu-sieurs musiques sont de Janick etRaquel, et si Vincent Cros nous aoffert un texte, Stéphane Milleret etJean-Pierre Sarzier nous ont écrit deuxmusiques. On peut dire que noussommes encore plus dans la chansonqu'avant.

Quelles sont les principalesinfluences du groupe ?Je ne sais pas si on peut parler d'in-fluences, mais en tous cas on aimebien écouter, pêle-mêle: Claude Nou-garo, André Minvielle, Les Roulez-Fillettes, San Severino, Renaud Gar-cia-Fons et Jean-Louis Matinier, Cla-rika, Camille, Manu Chao, M, EddyMitchell, Souchon, Sting, Clapton, etpuis aussi la musique baroque, clas-sique, Stravinsky, Debussy, et autresaventures bien plus contemporaines,John Cage, Steve Reich... De là à direqu’on retrouve tout ça dans Les Syl-

vaines, il y a un pas que je ne franchi-rai pas! Nous sommes dans la chan-son, avec parfois quelques réminis-cences de notre culture musique clas-sique voire contemporaine, ça marqueces choses là... Tiens, citons MichelKemper: “La veine des Sylvaines :c’est une chanson à la main verte etau corsage généreux qui va se nicheren grande innocence entre folk etbaroque” (Le Progrès - nov 2004)

Une série de concert est prévuepour le lancement de l'album ?Une année consacrée à mon fils m'a unpeu éloignée des circuits de program-mation déjà durs à atteindre, et commenous n'avons pour l'instant personnepour le démarchage, cela fait que nousn'avons pas encore fixé les dates de latournée internationale. La sortie offi-cielle se fera très certainement à la ren-trée cet automne, peut-être à Tout Boutd’Chant, même si d'ici là nous auronsdes réponses plus concrètes pour desfestivals cet été. Quant aux souscrip-teurs, il recevront le CD dès qu’il auraété pressé. Avis à ceux qui n'ont pasencore souscrit!

Propos recueillis par C.E

Entretien avec CatherineFaure

Nathalie Berbaum :

violon, petites percussions

Marie Mazille :

clarinettes, violon

Pierre Marinet : alto

Patrick Reboud :

accordéon, accordina

Claude Schirrer :

guitare, basse

Musiciens invités :

Maxime Bouchet

(contrebasse),

Philippe Delzant

(hautbois, cornemuse)

Scénographie :

Catherine Bechetoille

Mise en espace :

Philippe Pujol

Diffusion et traite-

ment sonore :

Pascal Cacouault

Dates à venir :

14 mars 2007

Clôture des Rencontres I

Concert à l’Hexagone en

acoustique

12 mai 2007

« Plein chant » : Gérard

Pierron, DJAL, Kordévan

et invités (création

2006)

Dans le cadre du Festi-

val Barbara

Murielle Geoffroy : Parlez-nous del’histoire de Kordevan, de son projet artistique et de ce nouvelalbum.Nathalie Berbaum : Le groupe a étécréé en 1996. « Une idée de bleu » estle deuxième album que nous produi-sons. A la création du groupe, on reprenaitdes morceaux de musiques tradition-nelles, on avait beaucoup d’admirationpour des groupes comme « Dédale »,« Obsession », « Aquartet », groupesphares des « Musiques traditionnellesde demain », du collectif Mustradem.Des groupes comme « Dédale » ontvraiment fait tomber les frontièresdans la façon de revisiter ces musiques

en y incorporant de l’improvisation,une écriture contemporaine et en com-posant aujourd’hui des musiques surdes formes traditionnelles. Nous noussommes inscrits dans ce sillage. Onpuisait dans le répertoire traditionnel,français surtout, Auvergne, Bretagne,celte mais aussi arabo-andalou, yid-dish etc.Marie Mazille : on aurait pu faire dubal, mais on s’est rendu compte qu’onn’avait pas cette culture et pour être enaccord avec notre fantaisie (libertéavec le rythme, avec la structure desmorceaux…), on a pris l’optionconcert. Nos premières compositionsplaisaient alors on a continué danscette voie là. Dans les deux derniersdisques il n’y a que des compositionsde Claude Schirrer et de moi-même.Les morceaux sont ensuite arrangéscollectivement, chacun compose savoix en fonction de son instrument.N.B : Le répertoire d’une façon géné-

rale est très écrit, très arrangé, mais ily a de l’improvisation dans quasimenttous les morceaux.Le deuxième album a été réalisé lorsd’une résidence de création au théâtrede poche (maintenant appelé théâtrede création) à Grenoble. Depuis long-temps beaucoup s’accordent à dire quenotre musique ressemble à de lamusique de film, sans film… L’idée deproposer de l’image mêlée à notremusique s’est imposée.Nous avons travaillé à partir de pein-tures réalisées par des personnesautistes, dans le cadre d’ateliers d’artthérapie. Après une sélection dequelques-unes, choix difficile en rai-son de leur grande qualité expressive,nous les avons photographiées, puisces photos ont été animées avec talentpar le vidéaste Xavier Rivet. Nousvoulions des images abstraites, quilaissent l’espace au public pourconstruire son propre voyage aumilieu de tout ça. Je crois que le pari aété réussi.M.M : Ce qui caractérise aussi « Uneidée de bleu », c’est qu’il a vraimentété fait dans un esprit électroacous-tique : nous utilisons des pistes addi-tionnelles, lancées en direct pendant lespectacle. C’était le désir du groupe,une étape dans notre travail. Ce futvraiment un travail d’équipe où l’onquittait la simple notion de concertpour atteindre une véritable dimensionde spectacle, grâce entre autre au tra-vail de Catherine Bechetoille, Philippe

Pujol et Pascal Cacouault.N.B : Le sujet de notre prochaine créa-tion : des morceaux choisis des « Poé-sies de A.O. Barnabooth » de ValéryLarbaud, poète et auteur de la fin du19ème, originaire de Vichy. Grandbourgeois richissime, il a fait connaîtredes auteurs en marge à son époque(Gaston Couté, St John Perse, JamesJoyce, Walt Whitman, Léon-PaulFargue, Louis Chadourne, SamuelButler…), traduit en français despoètes étrangers, ce qui montre sonérudition. Ce sera un spectacle dechanson avec la complicité de GérardPierron. Et comme pour toute création,nous sommes évidemment à larecherche de financements pour menerà bien ce projet qui nous tient à coeur.

Est-ce qu’aujourd’hui vous avezencore un lien avec les musiquestraditionnelles ? De nouvelles ren-contres ? De nouvelles découvertesqui s’ouvrent pour l’avenir ?Patrick Reboud : Pour moi on vitcette aspiration et nos racines tradi-tionnelles de la façon la plus ouvertepossible. Dans un monde en demandede classification, notre musique inclas-sable pose problème. Conserver cetteappartenance à des racines traditionnelles,c’est ce qui nous correspond le plus.Accompagner un chanteur comme onl’a fait dans la création « Plein chant »avec DJAL et Gérard Pierron, est-ceque ça ne relève pas d’une certaineforme de tradition ? Christophe Sac-

chettini dit qu’« on cherche à faire unemusique traditionnelle décomplexée »,moi j’aime bien cette idée. Je penseque dans Kordévan on ne renonce pasà ces racines même si on ne fait pasune musique traditionnelle dans lesens folklorique du terme. On gardela racine quitte à l’ouvrir à l’improvi-sation, au jazz, à l’écriture classique oucontemporaine et même à l’électroa-coustique.M.M : J’ai pour ma part une culturetrès classique à la base et quand j’aidécouvert les groupes rhône-alpins quiétaient dans une mouvance d’inven-tion tout en étant dans les musiquestraditionnelles, ça m’a donné envied’aller à la découverte, de voir leschoses autrement. Mes voyages(Maroc, Burkina Faso, Tchécoslova-quie …), mes lectures, mes rencontreschangent mes rapports à la musique aufil des ans.Quelque soient les problématiques detemps, de finances, et d’un métier quiest de plus en plus difficile, je sais quej’aurai toujours autant de plaisir àdécouvrir de nouvelles choses.Et dans le projet « Valéry Larbaud », ily aura une petite trace de tout ça, denotre vécu, de nos rencontres… quitransparaîtra.

Propos recueillis par Murielle Geoffroy

Contact

[email protected] - 06 77 06 69 61

www.kordevan.com

Kordévan « Une idée de bleu »

Giboulée

Les Sylvaines font partie de la CieAzalée à qui vous pouvez donc faireparvenir vos souscriptions (17 ¤) Cie Azalée 20, montée de la Rochette 38480 Le Pont de Beauvoisin

Contact :Catherine Faure 06 11 14 63 18,[email protected]

La Cie Azalée présente aussi“Bourgeon”, un spectacle pour lestout petits (3 mois à 5 ans) quiévoque les sons et les matièresquand on est dans le ventre de samaman / une lecture de textes deChristian Bobin “L’équilibriste etautres textes”, avec chant etaccordéon / “Soie et mémoire desoi” projet Culture à l’hôpital avecles maisons de retraite de Tullins etde Rives.

Kordevan à l’occasion dela sortie de leur album « Une idée de bleu ».

Artistes

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Numéro soixante cinq [Printemps 2007] Musiques traditionnelles en Rhône-Alpes - CMTRApage 5

L’ONCLE est composé

de V.Di Napoli,

B.Petit, B.Riou,

F.Grand-Jacquet,

JM .Vernier,

M.Cascaro, P.Curt,

P.Goergler, R.Jeanin,

S.Tocquec,

PV.Fortunier,

Y.Fauriat, L.Jothie,

S.Méjean.

CD

Syndrôme de l’Ardèche

en vente à la boutique

du CMTRA

Contacts :

REMO c/o Herbert

ROSSI

le bourg

42740-DOIZIEUX

Tél : 04 77 20 94 46

Port : 06 83 51 94 05

E-mail :

[email protected]

Web :

http://remo.le.site.free.fr

L’ONCLE

CMTRA : Racontes-nous l’histoirede ce drôle d’ONCLE ?S.M : L’ONCLE, Orchestre Nationalde Cornemuses de Lyon et Environs,c’est un ensemble constitué d’unedizaine de joueurs de cornemuses, ins-truments qui proviennent du CentreFrance, entre Berry et Bourbonnais. A l’origine du projet, c’est Jean Blan-chard qui, il y a une dizaine d’années,a réuni des amateurs passionnés de cetinstrument. Depuis, l’ONCLE a prisl’habitude de s’entourer d’un ou deuxprofessionnels. De mon côté, j’y inter-viens donc dans ce cadre et mon tra-vail consiste à écrire des compositionset des arrangements, à accompagner legroupe dans la mise en place du réper-toire. Il arrive également parfois quel’on élargisse à d’autres profession-nels, notamment Pierre-Vincent For-tunier (Toad, …). Et puis, l’ONCLE seproduit dans une seconde formuleartistique avec le Syndrome de l’Ar-dèche (cf. page…), groupe fameuxréunissant des musiciens profession-nels.

Et alors, quels sont les répertoiresque les musiciens de l’ONCLEdivulguent à tout va sur la placepublique ?En cohérence avec l’instrument prin-cipal utilisé, on joue essentiellementdes mélodies traditionnelles issues duCentre France, des bourrées d’Au-vergne par exemple et des morceauxfolk des années soixante-dix. On joueégalement des morceaux que j’ai com-posés spécialement pour l’ensembleou des arrangements particuliers demusiques « rhônalpines » telles quedes bourrées d’Ardèche, des mélodiesdes Cévennes, une farandole du Viva-rais,... On s’adonne également avecjoie à la reprise de quelques titres bienconnus dans le milieu trad’ et notam-ment « Dans les yeux de Marie » « Jem’en vais à Bourges » composés parJean Blanchard ou le Papillon. Lerépertoire est donc finalement assezhétéroclite !Côté arrangements, mon travailconsiste à faire fonctionner le réper-toire pour deux types de cornemuses :la seize et la vingt-trois pouces, en Sol

et en Do donc, combinaison qui fonc-tionne le mieux dans l’ONCLE. Ons’efforce également d’aménager lerépertoire de façon à ce qu’il fonc-tionne également lorsque l’on joueavec les musiciens du Syndrome.

Sur cette rencontre entre amateurset professionnels, comment celase passe-t-il ? Très bien ! Certains amateurs préfè-rent d’ailleurs bien souvent ne jouerque dans la formule avec le Syndrome.Lorsque les deux groupes sont réunis,l’assise du Syndrome permet aux ama-teurs d’entendre l’harmonie, d’êtresoutenu par une section rythmique, …Du coup, cela créé une certaine sti-mulation qui emmène vraiment lesamateurs vers une musique un peuplus aboutie même si le projet del’ONCLE, sans le Syndrome, tientcomplètement son assistance !

Justement, comment le publicréagit ?Le mieux du monde ! L’ONCLE seproduit pour tous types d’occasions,

de la scène à la place du marché, dumariage au comice agricole… ! L’as-pect déambulatoire du projet apporteune réelle proximité avec le public,en général teintée d’une bonne dose deconvivialité. On joue avec et au milieudu public et lorsqu’on est sur le mar-ché, on se rend compte que le publicqui écoute n’est pas constitué d’habi-tués des salles de spectacles ou descentres culturels, notamment les popu-lations âgées qui écoutent parfois l’en-semble avec un certain « émerveille-ment. »L’ONCLE jouera à la fête de l’Iris àOullins le 13 mai à 15h au parc Cha-brière, puis le 21 juin avec le Syn-drome aux Invites de Villeurbanne. Cetype d’évènement, axé sur la notion defête et de rencontre, correspond étroi-tement à l’esprit et l’idée de cetorchestre.

Pas de confusion avec nos amis dela grande cornemuse écossaise et àleurs fameux kilts ? Bien sûr, la question nous est souventposée : « Ha, vous n’avez pas de kilts ? » … Nous, notre kilt, c’est laqueue de pie ! C’est tant mieux si lesgens découvrent qu’il y a aussi descornemuses en France ! Comme dansbien des pays du monde d’ailleurs…

Propos recueillis par JS.E

Contacts :

ONCLE

Orchestre National de Cornemuses de Lyon et Environs

Pierre Goergler : 04 72 31 62 56

Stéphane Méjean : 04 75 07 00 76

[email protected]

www.oncle.org

Rencontre avec StéphaneMéjean, artiste-arrangeurdans l’Orchestre Nationalde Cornemuses et Lyon etEnvirons. Il nous présentele projet de cette formationd’amateurs qui font sonneret résonner la cornemusedu Centre, de places enplaces…

Cornemuses déambulatoires tous terrains

Rémo

CMTRA : Comment le projet Rémoest-il né ? Rémo : Après avoir sillonné les routesde France et quelques dates à l'étran-ger avec Kaslane (plus de 200concerts), j'ai donc décidé en janvier2006 de monter un nouveau projetsous mon prénom. J'avais envie de tra-vailler sur un projet solo depuis trèslongtemps, mais sans réellement entrouver le courage ! J'ai donc choiside "passer le gué" en optant pour uneformule intermédiaire, sous mon pré-nom, mais en trio !

Comment avez-vous travaillé l'en-registrement de cet album ? Là encore, j'ai choisi de travailler toutseul. J'ai proposé des démos presque

abouties de mes chansons à mes col-lègues guitariste et bassiste, ils ont misleur touche, en fait j'attends d'euxqu'ils s'approprient les morceaux, cha-cun avec son expérience et sa culture.Nous avons ensuite rôdé ces titres enconcert, et les avons enregistrés enseptembre-octobre directement chezmoi car j'ai installé un petit "home-stu-dio" et nous sommes passés chacunnotre tour à la moulinette ! Mixage,création graphique, recherche de sub-ventions, puis recherche d'usine depressage, et en janvier 2007 nousavions la galette. C'est pratiquementdu producteur au consommateur. Danstout cela le plus dur est pour moi d'en-dosser tour à tour toutes les casquettes,auteur, compositeur, musicien, chan-teur, producteur, "ingénieur" du sonstudio, tourneur, manager... mais c'estaussi ce qui me passionne, d'être àtoutes les étapes de la fabrication.

Les musiciens qui vous suiventdans tous vos concerts ont égale-ment participé à l’album ? Après avoir donné les démos auxmusiciens, les titres "vivent" sur

scène, et nous les amélioronsensemble. Quelquefois, un titre sonnebien en studio, mais sonne différem-ment sur scène, il faut parfois réajusterle tir (changement de tempo, tessi-ture...) et inversement de la scène austudio. Le résultat est donc plus oumoins un travail collectif, certainstitres qui sonnent les plus "remplis etcomplets" nous les avons bien souventenregistrés à deux, Manou et moi.

Vous utilisez de nombreux instru-ments (cornemuse, mandole, flûte,accordéon, mandoline, guitare,basse...) auxquels vous venez derajouter un sampleur. Pourquoi cechoix ? J'ai, dès le départ de cette aventure"solo", imposé une configuration descène minimale (seulement deuxmusiciens sur scène avec moi, Phi-lippe aux guitares et choeurs, etManou à la basse et choeurs). J'ai aussivoulu intégrer de nouveaux instru-ments (accordéon), des nouvellesmachines et technologies (sampler,boîte à rythme, programmation...).J'aime bien l'idée de mélanger des

choses qui ne vont pas forcémentensemble (machines électroniques +instruments traditionnels). Je pensedans l'avenir rajouter d'autres instru-ments (vielle à roue notamment) etdévelopper plus l'apport de la musiqueélectronique et des machines. Concer-nant le nombre d'instruments dont jeme sert, je préfère utiliser le "vrai" ins-trument plutôt que, paradoxalement,utiliser une machine qui en reprodui-rait le son joué par quelqu'un d'autre.Pour la scène, l’idée d’utiliser un sam-pler s'est vite imposée car il me permetsoit de m'enregistrer en live, soit delancer des samples que j'ai enregistrerau préalable, et donc démultiplier les

sonorités et les possibilités. Je sais, lespuristes diront : « c'est des machines» d'un autre côté, je n'ai pas envie detomber dans la traditionnelle forma-tion "bâteau" guitare+basse+batteried'inspiration musiques traditionnellescomme le faisait très bien les Pogues,les Garçons Bouchers ou la ManoNégra il y a vingt ans. Ça à déjà été faitet très bien fait !

Vos influences sont multiples, nepouvez-vous pas vous empêcherd’explorer de nouveaux universmusicaux ? Là encore j'aime explorer de nouveauxhorizons, comme dans les instru-ments, les machines... je n'ai pasd'apriori concernant tel ou tel stylemusical, origine, instruments... Nousavons d'ailleurs dans notre répertoireun vieux reel Irlandais avec un ryth-mique reggae derrière ! La démarcheamènera peut-être les Rastas à s'ouvrirà la musique irlandaise et inversement !Je n'ai aucune frontière et je fonctionneentièrement au coup de coeur.

Propos recueillis par C.E.

Entretien avec Rémo pourde la sortie de son albumsolo « Mon Meilleur Profil »

Entre bal folk et chanson rock

Artistes

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Musiques traditionnelles en Rhône-Alpes - CMTRA Numéro soixante cinq [Printemps 2007]page 6

Sur MySpace,

à écouter et à regarder

http://www.myspace.

com/bebeyprince

L’album Popsongo

Album disponible à la

vente au 6ème

Continent, Lyon

(7ème)

Bebey Prince Bissongo :

guitare, sanza, voix

Guillaume Antonicelli :

basse

Guillaume Lavergne :

claviers - voix

Renaud Burdin :

batterie, percussions -

voix

Thierry Beaucoup :

saxophone soprano,

ténor - voix

François Rigaldiès :

saxophone alto - voix

Ibrahim Kiénou :

percussions - voix

Contact :

Agence DelaLune

24 rue St Laurent -

38000 Grenoble

Tél. 04 76 03 11 11

E-mail :

[email protected]

Prochains concerts

:

20 avril, Studio Club

Lyon 4èmr

26 mai, parc de

Gerland, 1ère partie

de Tisours

Contact :

[email protected]

[email protected]

Stéphane Gaze

88b route de Vienne

69008 Lyon

06 72 83 39 34

Site web :

http://salanganemus

ic.free.fr

CMTRA : Bebey bonjour, d’oùvenez-vous ?Je suis issu d'une famille de musiciens,avec un père chanteur guitariste auteurcompositeur (Empereur Bissongo) quia marqué sa génération dans les années70 et il continue d'être actif et produc-tif. En plus de ce facteur, l'environne-ment de mon enfance était totalementmusical. J'ai grandi entre la fanfaremilitaire, l'orchestre de mon père et lessons des balafons, baras qui flirtaientavec le vent la nuit tombée, provenantde Bolomakoté (quartier mythique deBobo- Dioulasso pour ses percussionset balafons). Un environnement favo-rable qui m'a fortement inspiré et forgé.Lorsque je suis arrivé à Lyon, un demes objectifs était de faire découvrirune autre facette de la musique de monpays, bien connu pour ses percussions,ses balafons mais pas assez par lamusique moderne. Mais, j'ai toujoursaimé joué, faire des rencontres, parta-ger des scènes, donc c'était nécessairede monter ce projet lyonnais. J'ai laisséguider mon intuition pour réunirautour de moi, des jeunes motivés, quiont vraiment envie de jouer, de décou-vrir, de réussir dans ce qu'ils font, departager des bons moments. Ce n'estpas toujours évident de bien jouer ou

interpréter la musique de l'autre qu'onne connaît pas bien, mais ils se sontaccrochés. Et à force de bosser on finipar la comprendre.

Comment est né votre projet artis-tique à Lyon ?Au départ, pour que je commence ilme fallait trouver un bon percussion-niste qui soit batteur, car ma musiqueest rigoureuse sur le plan rythmique.Guillaume Lavergne "Gritt" que j'airencontré le premier qui est égalementle clavier des Bawa m'a présenté RenoBurdin (percussionniste- batteur)Guillaume Antonicelli (basse) et Tris-tan Icor (cuivre). On a commencé àbosser et depuis il y a eu ThierryBeaucoup, François Rigaldiès(cuivres) et Brahima Kiénou qui est unfrère burkinabé percussionniste dan-seur, résidant lui aussi à Lyon. Ce pro-jet musical est une forme de contribu-tion à la diversité culturelle à Lyon eten France. Ma musique est fortement inspirée desrythmes traditionnels du Faso. De monpère je ressens les fibres mossis, de mamère les cordes gourmantchés et deBobo- Dioulasso où je suis né, je tireles influences bambaras. C'est doncnaturellement, que je chante dans cestrois langues qui sont différentesjusque dans la musique. En plus decelà, je suis attiré par la musique desautres ethnies comme les peulh, ou lesBissas... Dans la création, j'aime bien moder-niser les anciens morceaux du patri-moine traditionnel, qui ne sont pas dutout ou peu exploités par les musiciens

du pays. La calebasse, la sanza, le ben-dré, les tchèma (cloches mossi) lelounga et le djembé sont les percus-sions qui interviennent dans mamusique auprès des instrumentsmodernes.

Votre album Popsongo est sorti il ya peu…L'album Pogsongo a été enregistré àBruxelles en 2001 et il est le fruit d'unebelle amitié entre Jean Pierre Catoulexcellent violoniste disparu tragique-ment à la fin de l'enregistrement, deMarc Tasset un super ami bruxellois,et moi-même. Tout a commencélorsque j'ai reçu un prix de la commu-nauté française de belgique au Burkinapour aller faire un stage de perfection-nement à la guitare jazz. Très vite jesuis devenu prof aux côtés de jazzmenconnus tels Stéphane Galland, JeanLouis Rassinfosse ou Bo Van derWerf. Des amitiés sont nées et peu detemps après j'entrais en studio avec masection rythmique africaine, Boris etAlain et le violon, les cuivres occiden-taux dirigés par Fabrice Alleman.C'était un rêve qui s'accomplissait,enregistrer ce que j'avais envie d'en-tendre. Malheureusement, ce rêve s'estbrisé avec la disparition de Jean PierreCatoul, j'ai dû attendre quelquesannées pour avoir l'envie de pour-suivre la route... J'ai ensuite ajoutétrois titres simplement joués, puis c'estseulement en novembre 2006 que ledisque est enfin sorti . Les différents genres retrouvés dansl'album sont le fruit de mon métissageet de ma culture musicale. En plus du

traditionnel qui m'a été donné natu-rellement, par mon père, j'ai écoutébeaucoup de genres musicaux, dublues au hard rock en passant par lejazz ou la chanson française... J'aiinterprété des guitaristes tels Jimi Hen-drix, Knopfler ou Benson, écoutéMiles, songer sur Fela... Donc, il n'estpas étonnant qu'on sente plusieursépices dans ma "sauce" !

Vous venez d’achever une résidencedans le cadre du projet Bizarre,que cela vous a-t-il apporté ?Cette semaine de résidence à ErikSatie, organisée par l'AssociationBizarre nous a fait un bien énorme.C'est d'abord retrouver le confort d'unesalle équipée en sons et lumièrescomme cadre de travaille. C'est excel-lent! Cela a permis de bosser sur lesimperfections, les choeurs, la scènemais aussi travailler avec deux tech-niciens sons qui ont apporté leurtouche au travail d'équipe. Pendant cette résidence il m'arrivait dedire aux copains " Et si c'était commecela tous les jours nos conditions detravail? " Il est clair que travailler dansde bonnes conditions offre de bonsrendements. Nous espérons que cen'est pas la dernière et qu'il y en aurad'autres. Pour ma carrière il est impor-tant d'être rigoureux dans le travail,donc pouvoir répéter dans des bonnessalles, des théâtres fait progresser sansaucun doute. J’en profite pour diremerci à l'Association Bizarre pourcette initiative.

Propos recueillis par J-S.E.

BebeyPrinceBissengo

Entretien avec BebeyPrince Bissengo àl’occasion de la sortie deson album Popsongo

CMTRA : Salangane existe depuis2002, comment a-t-il évolué ?Stéphane Gaze : Musicalement on vatoujours dans la même direction, onpart des chants créoles et du tambourpour mettre des couleurs très diffé-rentes autour de ça. Mais la formationa un peu changé.Diego Meymarian : BaptisteRomano, le percussionniste, est plu-tôt d’influence afro-cubaine, et lesaxophoniste Gandalf Goudard vientdu jazz. Depuis il y a Hélène Tremblayau balafon, Raphaël Philibert, au sax et

aux percussions, qui est antillais, etStéphane Gaze aux percussionsréunionnaises et au chant. Un peu toutle monde chante, il y a des chœurs.

Parlez nous de votre album,« Bardzour », qui sort mi-avril.DM : L’album comprend douze titres,il y a une belle part aux percussions età la voix. Tout est en créole avecquelques petits passages en français…SG : Je suis assez content du CD. C’estvraiment ce que j’avais envie de réali-ser, c’est-à-dire, partir de quelquechose de très traditionnel, le chant et letambour, et d’emmener le saxophoneà parler sur du texte, trouver commentil doit se placer rythmiquement, trou-ver la note qui sonne le mieux… Auviolon, c’est la même chose, trouverl’ambiance qui correspond au texte.Mais on voulait aussi laisser une partde liberté, parce que le maloya estquelque chose de très libre, il y a sou-vent une relation très forte entre ins-

trument, chant et chœur. C’est vivant. Gandalf Goudard : On avait un peud’appréhension parce qu’on ne savaitpas comment faire sonner cettemusique. Là où on est contents c’estqu’on a pas mal réussi à sonoriser lespercussions traditionnelles avec lavoix, ce qui est très dur…SG : Je pense que cet album est assezsurprenant. Pour un premier, c’était unbeau challenge. Ce qui m’a marquédans la rencontre au niveau des tam-bours, c’était quand je jouais quelquechose de créole, Baptiste prenait unetournure afro-cubaine et il suffisaitd’enlever une frappe là et ça sonnaittrès africain. C’est ça qui me plait dansle tambour, ce retour à l’Afrique…Qui oserait contredire que l’Afriquec’est la base !

Et vos projets pour la suite…DM : Le projet : ça va être de jouer cedisque et de le vendre sur scène, c’estpas mal de boulot déjà…SG : Maintenant il y a le label Aza-id,donc il y a des gens qui commencentà entourer le projet… D’ailleurs : oncherche un tourneur ! On se structureaussi, on essaye d’être plus carré, dansl’association, dans la recherche dedates… On se professionnalise. Sinonon aimerait bien aller défendre ce pro-

jet à la Réunion, et si ça se passe bienêtre diffusé là-bas. Ça, ça tient à cœurà tout le monde. Je pense que ça vasurprendre, dans quel sens je sais pas,mais on a rarement vu tout ces instru-ments-là autour du maloya.DM : On est déjà en train d’avancer parrapport à l’album : avec Raphaël Phi-libert, qui est arrivé après, il y a unedimension en plus dans les percussions.GG : Et un deuxième sax par moments.Avec le saxo soprano il y a une sectionplus cuivrée dans les morceaux. L’évo-lution de l’album a été un aboutisse-ment de ce qu’on faisait depuis 4 ans.On garde ce qu’on a fait, mais on le faitévoluer avec quelqu’un d’autre et on vaprésenter de nouveaux morceaux.

Ca n’a pas été compliqué pourRaphaël d’intégrer le groupe après 4ans ?GG : Arriver maintenant, c’est moinsdifficile que d’arriver il y a deux outrois ans. Il y a une maturité musicalechez tout le monde, on sait mieuxcomment construire les choses. SG : Le truc qui marche bien c’est qu’ilest antillais, donc par rapport à moi quivient de la Réunion… Ce sont desDOM, avec cette Afrique-là déportéedans le tambour… Les chants créolesréunionnais et antillais sont proches.

DM : Faire l’album, ça nous a permisde recentrer et de prendre un peu derecul. L’arrivée de Raphaël nous per-met de continuer à faire évoluer lesmorceaux enregistrés sur le disque.GG : On essaye de garder l’état d’espritde la musique traditionnelle : c’est pasune musique écrite, c’est quelquechose qu’on essaye de faire évoluerensemble.

Propos recueillis par C.C.

Salangane

ASSOCIATION BIZARRE !

La Ville de Vénissieux a pour projetd’ouvrir un lieu dédié aux musiquesactuelles et aux cultures populaires eturbaines, à l’échelle de l’agglomérationlyonnaise. « Bizarre ! » sera un lieu pourla diffusion et surtout l’aide à lacréation des formes artistiques issuesdes cultures urbaines et populaires. Dans l’attente de l’ouverture du lieu,une préfiguration est animée parl’association Bizarre, qui a pour but desoutenir la réalisation du projet etorganiser des résidences de créations,des répétitions montées et des concerts. Bizarre est une associationd’associations, un collectif d’une dizaineacteurs musicaux sur l’agglomérationlyonnaise regroupant Arty-Farty(musiques électroniques, festival NuitsSonores), Scen’ art 2 rue (musiques afrolatines), Infrasons (scratch, rap, électro),I.R.P.A (formations aux métiers duspectacles), La Tribu Hérisson (collectifsd’artistes musiques improvisées, jazz),L’Original (culture Hip-hop, festival),Médiatone (musiques actuelles,producteur, organisateur de concerts),MJC « Le Cadran » (musiques actuelles,studio d’enregistrement), Caravelle(musiques actuelles, producteur,tourneur), CMTRA (musiquestraditionnelles, musiques du monde) etla ville de Vénissieux

AZA-ID:

Le label indé-pendant Aza-i.d.production a été créé en juin 2002 surles pentes de Croix-Rousse à Lyon. Lesprincipaux objectifs du label sont lesuivi du processus de réalisation de CDs,de la production à la distribution, sansoublier la communication pour lesgroupes qu'il produit.Sans discrimination en ce qui concernele style musical des artistes, Aza-i.d.productions accueille les artistes en toutgenre, afin d'encourager une diffusionplurielle des artistes de la régionlyonnaise et notamment Salangane.

Maloya

Entretien avec StéphaneGaze, Diego Meymarian etGandalf Goudard dugroupe Salangane, àl’occasion de la sortie deleur premier album « Bardzour ».

Artistes

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Numéro soixante cinq [Printemps 2007] Musiques traditionnelles en Rhône-Alpes - CMTRA

EpouvantailBar de l’escale

Une aventure musicale à l'initiativede Hal Collomb.Chansons de mers et chansons deports... enveloppées dans quelquesverres et quelques anecdotes...... il faut dire que le gaillard et sescompagnons ont promené leurs chan-sons à travers tellement d'endroits, depays, de ports de mer ou de terre, debistrots en bistrots, de tavernes entavernes, de planches en planches, qu'ils savent toujours ouvrir leur livre dechansons à la bonne page...une façonde faire vivre des personnages et desatmosphères hautes en couleurs, outendrement suggérées... pour naviguer,il faut regarder dans la bonne direc-tion,même par un vent de force 8.Et tout laisse à penser que ce n'est pasfini...

L’équipage :Hal Collomb – chant et gritar. Patrick Mathis – accordéon diato-nique, banjo, guitare, chant.Jonathan Mathis – accordéon chro-matique, ukulele, chant.Les chansons : Traditionnelles métis-sées de chansons d'auteurs ou popu-laires,chansons des îles, de voyages,d’aventures, atmosphères de comp-toirs, chansons tendres, épicées, poé-tiques, mélodrames populaires etchansons de marins, tranches de vie,… Bref, chansons du bar de l’escale...La forme : En concert, salle ou petitslieux, dans l’esprit de la convivialitéd’un bistrot, et devant toute assem-blée prête à se laisser séduire par deschansons de poésie, d’humour, de tru-culence et d’aventuresInitialement prévu pour être jouéacoustique, mais peut être sonorisésuivant la jauge de publicUne heure quinze de répertoire, en uneou plusieurs parties.

Contacts :Hal collombCompagnie de l'épouvantail - la cour -26300 - chatuzange (04 75 47 44 55)www.epouvantail.net [email protected]

Jabú

Quand la chanteuse napolitaine Fede-rica Cammarota, passionnée demusique brésilienne, rencontre troismusiciens lyonnais de tous horizons,on obtient le mélange explosif baptiséJabú. S'appuyant sur un répertoire de tradi-tionnels brésiliens (répertoire duchoro, sambas de Cartola, Paulinho daviola, Marisa Monte) et de composi-tions originales, Jabú obtient un sonunique par l'utilisation de l'électro-nique, le traitement du son en tempsréel, et des emprunts aux musiquesimprovisées... dans cette rencontreentre univers antagonistes, on ne peuts'empêcher de penser aux travaux dubrasilo-new yorkais Arto Lindsay. Unsouffle nouveau dans les musiquesbrésiliennes qui ne manquera pas devous séduire !

Membres du groupe

Federica Cammarota : Chant, CompositionsThibault Florent : Guitare 7 cordes, ArrangementsMarion Zulke : Clarinette, Clarinette basseJules Dagnaud : Electronique

sites web :www.myspace.fr/CircoJabu

contact : 0661630744 (Thibault Florent)[email protected]

Adresse postale:Thibault Florent8 avenue Salvador Allende69100 Villeurbanne

démo disponible sur site web et en CDsur demande

KarminnMusiques Imaginaires d’Europe

Peut-on parler d'une musique « tradi-tionnelle » européenne, alors que l'ori-gine même du nom d'Europe est eur-asien ?

C’est à la recherche de cette identitémétissée, KARMINN se propose d'al-ler au-delà même des frontières duvieux continent : le but du trio n'est pasde procéder à un travail d'inventaire nià une restitution fidèle des différentspatrimoines musicaux européens. Ce projet est né de l'envie d'apprivoi-ser ces musiques traditionnelles, de lesressentir au plus profond de soi et d’ensaisir l’universalité.

Allier la mystique des légendes scan-dinaves et l'univers onirique irlandaisà la sensualité du monde ibérique, àl'âme émotive des peuples slaves ouaux rythmes endiablés des Balkans...C'est un peu comme se faire rencontrerune Bulgare, un Espagnol et un Corse.

Piano, violon, voix, bruitages électroet percussions se sont alliés pour créerun univers musical singulier, ponctuéd'improvisations et d'éclats de voix,sur un fond fascinant de sonorités eth-niques... Le répertoire sous influencesslave, celtique, tzigane, arabo-anda-louse, scandinave, méditerranéenne...est défendu par une démarche grifféeet créative visant à reconstituer pour lespectateur/auditeur une musique tradi-tionnelle imaginaire.Une musique dans les tons KAR-MINN.

Milena Jeliazkova, voix, tambourinTony Canton, violons samples, bodhranJean-Pierre Caporossi, piano, claviers,machines, percussions

Contact : Web : http://tonyc.free.fr/karminnmail : [email protected]él : 04.78.84.93.26 (Tony)04.72.07.64.11 (Milena) 04.72.33.42.70 (Jean-Pierre)Adresse : Tony Canton – 64, rue PaulVerlaine – 69100 Villeurbanne (France)

Lézieu MiClo Acoustic Duo

Michel Boudet : « notre duo est né enjuillet 2005, suite à ma rencontre avecClôde Seychal, accordéoniste et chan-teuse . Je suis tombé amoureux … desa musique, de ses chansons et du sonde son accordéon, et rapidement s’estmis en place le duo, qui présenteaujourd’hui un panel de morceauxirlandais, collectés souvent sur des CDd’autres instrumentistes (violonisteKevin Burke, flûtiste Emer Mayock,accordéoniste Sharon Shannon …), ouau cours de stages ou de sessionsmémorables avec des irlandais puresouche (Gavin Ralston, Joana O’Co-nor, Niall Callanan, Peter Brown,Shane Mc Gowan, Martin Donohoe…) et surtout de compositions person-nelles, mélange d’instrumentaux sou-vent à danser et de chansons éner-giques ou plus intimes.L’exercice du duo est passionnant

parce qu’il oblige à innover pour lesarrangements, les alternances mélo-die/accompagnement, les variationsrythmiques, les changements de cou-leurs, de tempéraments des morceaux,sur nos deux instruments principaux,la guitare et l’accordéon. C’est plutôt Clôde qui écrit les texteset chante et nous composons tous lesdeux la musique que nous voulonspétillante et intimiste à la fois, au ser-vice de chansons juste un soupçonimpertinentes ou drôles.Notre projet est de faire un albumcomplet en 2008, avec non seulementma guitare et l’accordéon de Clôde,mais aussi sa sanza, mon banjo et monbouzouki.

Contact scène : Clôde Seychal, [email protected] / 06 84 23 46 82(démo 4 titres disponible)

En concert :Le 13 avril 2007 à La Menuiserie, 77 rueJules Auffret, 93500 Pantin (01 48 4056 53)Le 2 juin 2007 à l’Absynthe, 22 rue Fles-selles Lyon 1er (04 72 00 20 44)Le 6 octobre 2007 au Don Carlo, 07320 St Agrève (04 75 30 60 71)

Conjunto Jacaré

Né de la rencontre de musiciens lyon-nais passionnés par le Brésil, leConjunto Jacaré propose son interpré-tation des grands classiques du choro.Genre musical souvent oublié enEurope et pourtant très populaire aupays du Christo Redentor, le choro estau confluent des rythmes afro-brési-liens et des anciennes danses euro-péennes. De la balade mélancoliqueaux mélodies endiablées, le ConjuntoJacaré navigue dans un vaste réper-toire laissant toujours sa place à l'improvisation.

Le Conjunto Jacaré compte égalementdans son répertoire quelques sambasqui ne manqueront pas de vous fairedécoller ... destination : le Brésil.

Membres du groupe :

Olivier Calvet : GuitareBruno Thivend : Guitare, ChantThibault Florent : Cavaquinho, Guitare 7 cordesPatricia Lamouche : PandeiroMax Di Napoli : Percussions

sites web :cjacare.free.frwww.tousenlive.com/cjacarewww.myspace.com/cjacare

contact : [email protected] (Thibault Florent)

Adresse postale:Thibault Florent8 avenue Salvador Allende69100 Villeurbanne

démo disponible sur site web et en CDsur demande

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NouveauxprojetsartistiquesArtistes

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CMTRA : Commençons par parlerde Babel Caucase qui associe desmembres de la Bizz’art à d’autresassociations drômoises. Pourquoidécider de sortir de votre Drômepour aller si loin, par la route, dansle Caucase jusqu’en Tchétchénie, àla rencontre d’artistes et musiciensde ce pays en guerre ?C’est une histoire qui a commencé enjuillet 2001 à l’initiative de MylèneSauloy, réalisatrice de documentaires« touchée et accrochée » par la Tchét-chénie depuis la première guerre en95, qui a improvisé l’accueil d’unetroupe de 40 enfants danseurs deGrozny dans un gymnase désaffecté àMain d’œuvre, un squat artistique. Lespectacle saisissant, impressionnant devitalité, de force et de fureur, de fiertéaussi a connu un succès incroyable eta finit par deux représentation auThéâtre du Soleil sous les ailesd’Ariane Mnouchkine. Le lien étaitfait, la chaîne de solidarité enclenchéeet jamais brisée depuis. Une associa-tion s’est créée, Marcho Doryila, salu-tation qui signifie en tchétchène « quela liberté entre avec toi ». Marcho avecDaymokh en fer de lance est là pournous rappeler la guerre et ses injusticesen Tchétchénie, la résistance, ladéfense d’une culture menacée et aussil’espoir…

D’où l’idée d’une caravane pour leCaucase qui part d’ici mi-avril …Rapidement, l’idée que des artistes dedifférentes régions de France aillentrevigorer cet espoir sur place, dans leCaucase a germé et pris forme; un col-lectif d’une soixantaine de personnes,des gens de spectacle, des intellec-tuels, des cuisiniers, des gens de che-vaux, des cinéastes… compose unecaravane qui fera 5 étapes en Tchét-chénie et Géorgie au printemps 2007.C’est le projet Babel Caucase. LaBizz’Art y est investie depuis le début,avec une dizaine de ses membres. Ellepropose des ateliers d’arts plastiquespour la création d’une œuvre collec-tive, de cirque équestre pour renoueravec une tradition un peu oubliée, desrencontres culinaires. Sur ce projet,elle est associée avec le CollectifDrôme, c’est à dire la Cie Caméléon(batucada de Crest) et la Cie Cara-mantran (les marionnettes géantes).

A votre retour, vous jetez l’ancre du21 juin au 8 juillet en Drôme pro-vençale à Bonlieu-sur-Roubionpour un événement. A quoi va ras-sembler votre « campement »?Au retour de Babel Caucase, c’est letemps de L’Oasis : une halte créativeet ré-créative dans un lieu en pleinenature entre ramière, clairière etrivière. Un lieu investi par des « jardi-niers de l’imaginaire » qui, un moisdurant, vont transformer ce campe-ment de roulottes en grand navirebaroque et barré. L’Oasis est donc unchantier festif jalonné de concerts où

le public est convié à différentes datespour mesurer l’avancement des tra-vaux. La programmation est en cours.Cette année, le thème retenu est celuide l’eau, ou l’absence d’eau, sa pré-ciosité.

Les évènements organisés par laBizz’Art ne sont pas comme lesautres, transversaux, polymorphes,ils fédèrent un collectif d’amis, devoisins, et d’artistes résidents enDrôme qui tous s’investissent dansla fête. Comment pensez-vous lesévènements « Bizz’Art » ?Avant de penser les événements de laBizz’Art, nous les rêvons. Et quandnous les concrétisons, nous essayonsde rationaliser au minimum pour gar-der cette folie, cette insouciance durêve. C’est ce qu’on pourrait appelerl’esprit Bizz’Art. Lorsque celui-ci dis-paraît, on perd l’aspect créatif et ontombe dans la consommation. Larichesse de ces événements vient aussidu fait que nous sommes nombreux etpolyvalents, plasticiens, musiciens,comédiens, acrobates, artistes, maisaussi cuisiniers, maçons, éleveurs dechevaux, agriculteurs…etc, unmélange épicé !!! L’espace est tou-jours ouvert à la création qui est, laplupart du temps, collective. Ces der-nières années, Oasis et CabaretMobile, les événements phares de laBizz’Art ont encore renforcé cet espritparticulier en instituant une apparte-nance à une tribu, le choix d’un art devivre : cela se manifeste par uneconscience aiguë de la nature et des

problèmes écologiques qui nousmenacent et tout ce qui en découle,surconsommation, apologie de lavitesse, pollution… Atravers la fête, lamusique, les arts, l’Oasis se veut doncun lieu de réflexion et d’expérimenta-tion sur notre rapport à la nature, àl’autre, à l’homme. Enfin, mettre del’art dans sa vie au quotidien et de lavie dans son art… sinon pour unmonde meilleur, pour un monde moinspire.

Comment s’inscrivent les concerts demusiques traditionnelles et musiquedu monde dans le festival ?Chaque soirée a une thématique et estsoumise à une mise en scène : tous lessens sont sollicités, l’odorat avec desessences diverses, le goût avec lessaveurs culinaires, la vue avec la déco,les brillances, les étoffes des costumesde l’équipe, mais aussi du public qui seprête de plus en plus au jeu, l’ouïe avecles concerts bien évidemment, le tou-cher avec les œuvres plastiques (quisont ici plutôt faite de matières miné-rales, sculptures et autres…). Avec enprime, le frisson des grosses ou des

petites surprises qui ne sont vues quepar quelques spectateurs, des momentsprécieux d’intimité et d’exclusivité ;un comédien qui dit un poème, unediseuse de bonne aventure, un serveurde bar vous déclame quelques vers deKhalil Gibran… Comme nous aimons les mélangessurprenants, il n’est pas rare que nousprogrammions deux groupes le mêmesoir qui a priori n’ont rien à voirensemble. Dans ces cas-là, l’un estprétexte à faire découvrir l’autre aupublic qui n’aurait jamais eu l’idéed’aller le voir. Les musiques du mondesont un vecteur de voyage et l’art deles présenter à la Bizz’Art, un moyende faire découvrir une culture.

Propos recueillis par P.B.

Contacts :

La Bizz’Art Nomade,

La ferme des Dames 26 160 Salettes

Tel : 04 75 90 45 71

[email protected] / ww.bizzartnomade.com

Musiques traditionnelles en Rhône-Alpes - CMTRA Numéro soixante cinq [Printemps 2007]

L’Oasis :du 21 Juin au 8 juillet

2007 : 21 jours dechantier festif

à Bonlieu-sur-Roubion

Programmationpressentie :

Jeudi 21 juin : Ode à l’été et « faites

de la musique », scèneouverte

Beltuner (tziganemusette) et Warzim

(rock métissé)Samedi 23 juin :

Fantazio (rock fanta-ziesk) et Mango Gadzi

(tzigano oriental fla-menca)

Atelier flamenco etsteel drum en A-M

Samedi 30 juin :Jaipur Maharajah

Brass Band (Fanfare duRajasthan) et La Mes-

cla (tarantelle deNapoli)

Ateliers de dansesTarantelle en A-M :

Mercredi 4 juillet atelier MASTER CLASSpar David KRAKAUER

(jazz d’impro)Jeudi 5 juillet :

David Krakauer (muzikklezmer – NY) et Bali-

naises Chalutations(création Gamelans

Balinais et Collectif duGrand Chahut)

Samedi 7 juillet :Bonga (Angola) et

Maalem Baba Choulia(Gnawa)

Atelier steel drum enA-M

Dimanche 8 juillet :Bizz’Art Orchestar

(Cabaret Equestre) etBasiani (chants poly-

phoniques Géorgiens)

La sonographie

de l’exposition

“Liberté, égalité, solida-

rité” est conçue par le

CMTRA autour d’enre-

gistrements d’époque

et de réinterprétation

de chansons issues de

collectages.

Dates

de l’exposition

Du 25 avril 2007

au 6 janvier 2008

aux AML

Lyon 2ème

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Entretien avec Anne Tô,Antoine Cuche et BrigitteLe Van

Bizz’Art

CMTRA : Pouvez-vous présenter lecadre et le contenu de l’exposition ?Anne-Catherine Marin : L’exposi-tion des Archives municipales de laville de Lyon s’inscrit dans le cadrede la manifestation générale « L’espritd’un siècle - Lyon 1800-1914 » ini-tiée par l’élu à la culture, qui se dérou-lera à partir du mois d’avril. Elleconcerne les établissements munici-paux, d’autres institutions culturellesmais également des associations. Dansce cadre, nous avons choisi, à partird’une thématique qui représente bienles Archives à mon sens, de réaliserune exposition que nous avons intitu-lée : « Liberté, Egalité, Solidarités ».Elle traite du contexte politique natio-nal et local de cette période, assez agité

puisque pas moins de huit régimes sesont succédés jusqu’à l’avènement dela 3ème République. Les changementsde régime sont le fait d’évènementsparisiens principalement, retransmis àLyon par le biais d’affiches placardéesau jour le jour, dont les Archivesconservent plusieurs milliers ; dans cecontexte, nous avons choisi de déve-lopper trois thèmes particuliers autourde la question sociale, selon l’expres-sion du 19ème siècle.Cela représente un sujet extrêmementvaste et nous avons choisi de traiterplutôt ce qui est du domaine de l’ex-périmentation sociale, de l’innovation,des utopies dans la mesure où elles ontconduit à des réalisations concrètes,qu’il s’agisse d’initiatives privées oude politiques publiques. Nous déve-loppons plus particulièrement troisthèmes, le travail, l’entraide et lacoopération et enfin l’éducation et laformation professionnelle.

À travers votre inscription dans cetype de manifestations, s’agit-il éga-lement de donner envie aux lyonnaisde découvrir autrement le monde desarchives et de comprendre que l’histoire s’écrit au présent ? Effectivement, c’est notre souci au fildes sujets que nous traitons, l’ouver-ture de cette institution parfois jugée

élitiste. De façon plus générale, ils’agit de présenter le passé dans unelogique ouverte sur le présent. Il s’agitdonc de partir des questionnements duXXIème siècle et de voir comment cesquestions-là qui étaient déjà à l’ordredu jour dans les siècles passés, peuventêtre traitées dans un contexte différent.Dans nos expositions, nous essayonstoujours de privilégier le lien entrepassé et présent. Par ailleurs, je consi-dère que l’histoire politique et l’his-toire sociale constituent des sujets trèsintéressants, qui sont aujourd’huidélaissés par la recherche universi-taire. On traite beaucoup de l’histoiredes mentalités ou de celle des groupessociaux « minoritaires »–l’histoire desfemmes, des homosexuels- mais plusde l’histoire sociale de façon globale.Je trouve cela un peu dommage.Chaque fois qu’il est possible de s’in-sérer dans ces thématiques-là, nous lefaisons avec grand plaisir.

De quelle manière avez-vouschoisi de mettre en représentationces documents pour qu’ils devien-nent « parlant » pour nos contem-porains ?C’est tout le problème de donner à voirdes documents d’archives ! Certainsont une charge émotionnelle forte ouun aspect esthétique qui font qu’ils

parlent d’eux-mêmes, mais bien sou-vent l’archive n’est pas très visuelleet prend toute sa signification quandon la replace dans son contexte etqu’on la croise avec d’autres docu-ments. La scénographie devra effecti-vement restituer ce contexte-là mais demanière un peu symbolique pour pou-voir mettre en valeur les documents,afin de permettre au public de s’inté-resser aux informations qu’ils contien-nent. Dans ce cadre là, il y aussi le par-tenariat avec le CMTRA pour que leson, la chanson, très présents dans cesdomaines-là, puissent illustrer égale-ment des documents qui pourraientparaître figés. Autour les documents « plats », écrits, il semble importantque des flashs sonores, des bustes oud’autres objets, donnent du relief àl’exposition pour permettre à chacunde constituer son parcours et d’appré-hender de manière sensible les diffé-rences de chaque époque.

Les Archives municipales possè-dent-elles un fonds musical impor-tant ?Nous avons la chance d’avoir un cer-tain nombre de sources musicales.Nous avons par exemple des chansonsimprimées et d’autres archives musi-cales écrites, aussi bien dans les fondspublics que dans les fonds privés. His-

toriquement, à Lyon, il existait deuxthéâtres municipaux, le GrandThéâtre, qui est devenu l’Opéra et leThéâtre des Célestins. On peut facile-ment imaginer les archives adminis-tratives de l’organisation des spec-tacles, mais il y a aussi toutes les par-titions, manuscrites ou imprimées.Nous avons également des archivesprivées, en particulier celles de lafamille Luigini, qui a été un momentdirecteur de l’orchestre de l’Opéra etnous sommes en train de récupérer lesarchives de la Schola Cantorum etcelles de la famille Witkowski. C’estun fond extrêmement important et il apu se faire grâce à l’exposition quenous avons réalisé sur ce personnagequi est à l’origine de la Société desGrands Concerts, devenue l’OrchestreNational de Lyon. Nous avons égale-ment d’autres éléments, comme lefond de César Geoffrey, fondateur dela chorale « A cœur joie ». Nos fondsmusicaux les plus anciens et les plusprestigieux ont d’ailleurs été réperto-riés dans un guide des ressourcesmusicales de Rhône-Alpes qui avaitété réalisé par Jérôme Dorival.

Propos recueillis par Y.E.

Entretien avec Anne-Catherine Marin,conservatrice en chef desArchives Municipales deLyon et commissaire del’exposition « LibertéEgalité Solidarités » quiouvrira ses portes le 25avril prochain.

Liberté-égalité-solidarité

De la caravane Tchétchène à l’oasis drômoise …

Lyon au XIXème siècle

Evénement

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page 9Numéro soixante cinq [Printemps 2007] Musiques traditionnelles en Rhône-Alpes - CMTRA

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(D’) ici et(d’)ailleurs:les TsiganesPatrick Williams, tsiganologuefrançais, rencontre depuis bonnombre d’années des Tsiganesde différents groupes : Calde-raches de l’est parisien,Manouches du Puy de Dôme,musiciens de Hongrie… Cher-cheur au CNRS et enseignantà Nanterre (entre autre), ilrevient ici sur quelques carac-téristiques culturelles tsiganes,pour permettre de mieux s’yretrouver : au-delà de lamusique, qui sont-ils ? que don-nent-ils à voir ? qu’y voyons-nous ?...

CMTRA : Est-ce qu’on peut parlerde peuple tsigane ?Patrick Williams : On ne peut pasrépondre s’il existe ou pas : il y a desTsiganes, au pluriel, qui existent. Jecrois que mettre en avant l’unité ou ladiversité, ça dépend du point de vuequ’on adopte. Pour un historien, çaserait peut-être l’unité, avec un destinhistorique qui n’est pas commun à tousmais des conditions qui sont à peu prèsidentiques pour les différentes com-munautés, où qu’elles soient. L’unitéon la trouve dans la relation auxpeuples installés : on rencontre les Tsi-ganes toujours dans le territoire dequelqu’un d’autre, et c’est toujoursl’autre qui incarne la légitimité. Euxsont regardés comme une présenceillégitime, comme des intrus. Pour unethnologue, c’est plutôt la diversité quisera mise en avant : les parcours descommunautés ont été différents, leursmembres rencontrent et côtoient cha-cun à leur manière des populations dif-férentes, avec qui ils ont des échanges

de tous ordres : alimentaires, écono-miques, culturels… Si on prend les Tsiganes de Hongrie,effectivement ils ont participé à l’his-toire de ce territoire, ils ont subi desinfluences culturelles, certains ne par-lent plus que le hongrois ; mais enmême temps ils restent une commu-nauté à part, qui participe selon desmodalités spécifiques à la vie de telleou telle région. Aujourd’hui si vous allez aux puces deMontreuil, vous voyez des gens que leregard extérieur classifie comme Tsi-ganes, mais qui eux se croisent sans sereconnaître. Si des femmes qui font lamanche devant la Gare du Nord (desTsiganes de Roumanie) vont acheterdes fripes à un Manouche qui a déballésur le marché, pour un regard extérieurils sont l’un et l’autre des Tsiganes.Mais pour le Manouche, la femme quivient lui acheter ses fripes est unefemme immigrée qui vient du MoyenOrient ou d’Europe orientale, et pourcette femme rom, c’est un gadjo fran-çais qui vend sur les marchés. Ils nevont probablement pas se reconnaîtreni avoir le sentiment d’une identitécommune. Mais ça peut changer, çareste ouvert. Il y a ce jeu qui fait qu’encertaines circonstances les individuspréfèrent mettre en avant ce qui lesrassemble, dans d’autres cas aucontraire ce qui les différencie. Alors la notion de peuple tsigane, ouielle existe si on considère le destin his-torique - mais c’est un regard extérieurqui le considère ainsi -, et puis oui si onregarde aujourd’hui ce qui peut appa-raître comme une revendication dereconnaissance politique par certainesorganisations tsiganes, surtout enEurope de l’Est. Alors évidemmentpour être entendus par les autoritéspolitiques, ils se présentent comme unpeuple, le peuple tsigane, et ils cher-chent les éléments qu’ils peuvent avoiren commun pour dessiner lescontours de ce peuple : l’élément cul-turel mis en avant c’est en général lalangue ; l’élément historique c’estl’origine indienne. Mais en fait il n’y apas de mémoire sur l’Inde ou de dis-cours sur un passé indien dans lescommunautés ; ceux qui en parlent ont

fait le détour par la science des nonTsiganes, essentiellement la linguis-tique historique qui a apporté despreuves scientifiques du fait que leberceau des Tsiganes, Roms, Gitans,etc. c’est le nord-ouest de l’Inde. Pourse faire entendre des gouvernementsou des instances internationales, il fautqu’ils donnent d’eux cette image d’unpeuple… Alors, disons : peuple dis-persé et qu’on rencontre toujours dansle territoire d’un autre.

Même s’ils ne ressentent pas uneunité,y a-t-il tout de même des traitsdistinctifs – ou c’est totale affabu-lation ?Il y a des traits distinctifs, mais … Cequi est fascinant pour le regard exté-rieur et passionnant pour l’ethnologue,c’est qu’il y a une créativité de chaquecommunauté. On pourrait dire en sim-plifiant un peu que toutes les commu-nautés tsiganes ont à affronter le mêmeproblème : comment assurer une per-pétuation – comment se transmettrecette dimension communautaire degénération en génération - dans unesituation de dispersion (aujourd’hui ily a des Tsiganes sur les cinq conti-nents), et d’immersion ? Commentassurer une relative autonomie ?Toutes ont à affronter cette question.Et les réponses qu’elles trouvent sontextrêmement diverses, il y a une véri-table créativité culturelle. C’est passionnant de voir, dans unmême territoire, comment des com-munautés très différentes s’y prennent.Vous allez dans la banlieue Est deParis, vous avez des descendants deRoms arrivés de Russie à la fin du19ème qui voyageaient par le trainavec leurs tentes, et puis les vagues desannées 1960-70 de la Yougoslavie deTito, avec des changements de straté-gies : avec les guerres en Serbie, enBosnie, le projet de retour a été aban-donné. Depuis la chute de Ceausescu,vous avez aussi des Roms de Rouma-nie qui sont arrivés, plus récemmentencore des Roms de Bulgarie, et puisil y a des Manouches, des GitansAndalous, tous ces groupes présentsen France depuis des générations…Certains vivent en maison, d’autres en

caravanes, vous avez des gens qui sedisent Voyageurs, qui ont fait desmétiers liés au cirque, d’autres quiexercent différentes activités écono-miques… On a sous les yeux ces « réponses » que j’évoquais à l’instantet qui donnent lieu à des stratégies dif-férentes pour un même objectif : semaintenir en tant que communauté. Et les musiques montrent bien ça : unedouble face avec un côté différence, uncôté ressemblance. On voit bien çadans Latcho Drom : lors de laséquence des musiciens tsiganes àIstanbul, on peut dire : c’est de lamusique turque, jouée d’une certainemanière. Ensuite une séquence enHongrie : c’est de la musique hon-groise… A chaque fois on peut rap-procher ces expressions musicales tsi-ganes d’une expression locale. Onpourrait dire que quasiment toutes lesexpressions musicales tsiganes sonttsiganes et autre chose : musique tsi-gane hongroise, musique tsigane deRoumanie, musique tsigane fla-menco… Il y a toujours cette capa-cité à créer quelque chose de propre,qui leur appartient en propre, maisavec le matériau des autres. Et puis lesinterprétations sont si fortes qu’elles secristallisent et deviennent des réfé-rences. Cela devient l’équivalent dequelque chose qui est composé, l’in-terprétation est véritablement créa-trice. C’est ce qui se passe quasimentdans toutes les traditions musicales tsi-ganes : les tsiganes locaux se sontemparés de la musique autochtone.

Et pourquoi ces clichés sur Tsiganes– nomades, voleurs… ?Je crois que c’est plus prégnant pourles Tsiganes que pour d’autres popula-tions parce qu’il y a toujours ce besoinde mettre une distance ; il y a aussi unbesoin de remplir ce vide, ce décalageentre la norme sociale du pays où ilssont et leurs manières de vivre. Cesimages-là rendent compte surtout duregard des populations locales sur eux.Le stéréotype des Tsiganes voleurs :effectivement, il y en a qui sontvoleurs, qui sont très fiers de vous direqu’ils sont de grands voleurs (on ne ditpas qu’on est un petit voleur !) parce

que d’une certaine manière, le volc’est une activité où on prend à l’autreet où on ne donne rien de soi. Mais cecliché c’est aussi une manière derendre compte du sentiment de dépos-session que peut avoir la populationlocale vis-à-vis de ces gens qui pas-sent, qui s’emparent des traditionslocales, de récits, de costumes, quis’habillent pareil mais différem-ment… Ces stéréotypes, s’ils résistent,c’est parce que d’une certaine manièreils disent une vérité – pas la vérité desTsiganes, mais la vérité du regard queles sociétés qui ont créé ces imagesportent sur les communautés tsiganes.Une espèce de sentiment de déposses-sion ou d’enfermement par rapport àdes gens qui sont là, leur présenceremplit l’espace, et puis hop ils ont dis-paru…

La musique tsigane, comment en parler ? Est-elle la musique d’un peuple itinérant, les cheveux emplis du vent de la liberté ? L’ex-pression d’une qualité innée, d’un don de naissance que certains « ont dans la peau » ? Une force enivrante, charnelle et fraternellepermettant une communication au-delà des mots ? Un concept ethnologique ? Un label commercial ?... En creusant cette expression par le biais de l’histoire et de l’ethnologie, on se rend rapidement compte que « la » vérité est, une fois deplus, complexe, plurielle. Ce dossier n’a donc pas la prétention d’être un panorama exhaustif de ce qu’est – ou pas - la musique tsi-gane mais, à travers la contribution d’un ethnologue français, d’une ethnomusicologue roumaine et de différents acteurs du terrainmusical régional, l’idée est de trouver des pistes pour comprendre comment la musique tsigane a été véhiculée, sans cesse réinventéeau cours des siècles, et comment aujourd’hui encore elle est vécue et abordée de manière multiple.

Lamusiquetsigane :desmythesetdesréalités

Dossier thématique

réalisé par Fanny Logeay

Photos : Benjamin VANDERLICK

et Jérémie LOGEAY

pages 9-10

entretien avec Patrick Williams,

tsiganologue français

page 10

à propos du festival Sixième Continent

pages 10-11

témoignages de musiciens

page 11

entretien avec Speranta Radulescu,

ethnomusicologue roumaine

page 12

à propos du festival des Nuits de la

roulotte

page 12

chroniques ciblées et références

Dossier

photo : Jérémie LogeayTsigane sédentaire de Roumanie (Moldavie)

lettre 65 26/03/07 22:47 Page 9

Musiques traditionnelles en Rhône-Alpes - CMTRA Numéro soixante cinq [Printemps 2007]page 10

suite de l’entretien

avec Patrick Williams

Contacts :

6e Continent

51, rue Saint Michel -

69007 Lyon

04 37 28 98 71 /

06 73 10 19 74

www.sixiemeconti-

nent.net

Festival Le Sixième

Continent

9ème édition : du 29

mai au 9 juin 2007

Le nomadisme… c’est aussi un cliché.Si on regarde les pratiques, il y a destas de choses différentes sous ce terme.Les Roms d’aujourd’hui d’Europe del’Est (qui ne sont pas très nombreuxmais qui ont une grande visibilité)c’est une migration, pour certains avecun projet d’installation, pour d’autresc’est une stratégie économique avecdes allers-retours entre le pays d’ori-gine et le(s) pays de migration. Et puisil y a des gens qui font des travaux surles bâtiments l’hiver, l’été ils font latournée des plages et des marchés,avec des circuits réguliers qu’ils repro-duisent quasiment tous les ans. Il peutaussi y avoir des déplacements encaravane pour des motifs familiaux(un malade, un décès, une noce, unedispute…). Le terme de nomadismeécrase des pratiques extrêmement dif-férentes les unes des autres. C’est aussiune manière pour les sociétés qui lescôtoient de se rassurer en disant : « on les connaît, on a un discours sureux »… On le voit bien avec des caté-gories qui n’ont pas de pertinence maisqui sont utilisées comme des catégo-ries savantes par les politiques, lesassociations, les municipalités quiclassent les populations tsiganes quisont dans leur territoire en « nomades/sédentaires » ou « sédentaires / séden-

tarisés » ou « semi-nomades »… Cadonne l’illusion d’un savoir et d’unemaîtrise – c’est peut être pour cela queça continue. Et le romantisme du nomade, de laliberté, de celui qui ne connaît pas debarrières dans ses déplacements dansl’espace – aujourd’hui la réalité, c’estque pour vivre en se déplaçant, c’estplein d’obstacles administratifs, maté-riels, policiers, ce n’est pas du tout laliberté….

Et ces représentations des Tsiganescomme incarnant la musique, l’âmeslave… c’est quelque chose decyclique ?Les premières manifestations de ceromantisme-là commencent au 19èmesiècle avec les Expositions univer-selles dans les capitales européennes :dans le pavillon d’Autriche-Hongrie,ce sont des violonistes tsiganes hon-grois qui sont venus jouer et ils ontobtenu un succès considérable. Alorsça a donné lieu à la vogue des cabaretstsiganes avec les violonistes virtuoses,les orchestres à gilet rouge et broderiesdorées, les dames de la haute sociétéqui se faisaient enlever par des violo-nistes tsiganes… L’Autriche-Hongrieavait envoyé des musiciens tsiganesparce que c’étaient eux qui jouaient de

la manière la plus brillante la musiquequi était la musique nationale. Or lesoreilles occidentales n’ont pas entendude la musique hongroise mais de lamusique tsigane. D’où cette querellede propriété qui dure jusqu’à aujour-d’hui.Et ce romantisme se renouvelle demanière cyclique, avec les images quise colorent un peu différemment selonles époques. Aujourd’hui on aime bientout ce qui paraît « authentique » ou « ethnique », alors sur le haut du podiumce sont les musiciens des villages perdus, ceux qui paraissent « primitifs », donc plus « authentiques ».On trouve ça pour les musiques d’Eu-rope centrale, mais on a aussi la mêmechose pour le flamenco : on dit que lechanteur qui ne se produit pas enpublic, qui réserve son chant à la com-munauté, c’est lui qui incarne la véritédu cante. Mais il arrive que celui quipasse sur les grandes scènes interna-tionales soit LE grand chanteur, quiillustre tout à fait la manière appré-ciée dans la communauté d’interpréterla musique.

Comment les nommer : Tsiganes ?Roms ? Manouches ?...C’est une question difficile parce qu’iln’y a pas de terme qui à la fois désignela totalité et correspondent aux usagesinternes. « Tsigane » c’est clairement un nomqui vient de l’extérieur. Ceux qu’ondésigne comme Tsiganes ne disent pas« on est Tsiganes » mais « on estRoms, on est Manouches, Sinti, Gitanos… » - sauf si c’est pour ren-voyer l’image qu’on a d’eux. Doncdéjà on est en décalage. En France « Tsigane » a été adopté dans les textesscientifiques parce que les historiens,linguistes, sociologues, ne voulaientpas employer les termes les plus usitésqui étaient bohémiens, romanichels,gitans qui avaient une connotationpéjorative. En Europe centrale etorientale, Rom est presque quasimentpartout employé par tous ceux dési-gnés comme « Tsigane ». Et puis « Tsigane » a un autre inconvénient :dans ces pays-là il est extrêmementpéjoratif. Donc certains – notamment

les organisations politiques d’Europede l’Est – ont proposé d’employerRom. Mais pour les groupes d’Europeoccidentale ça ne va pas : enmanouche, rom ça veut dire « l’homme, l’époux ». Les Gitans duSud de la France, c’est pareil, ça lesfait rigoler si vous leur dites qu’ils sontdes Roms, ils ont d’autres mots. EnAllemagne c’est problématique aussi,ils ont fini par appeler l’organisationqui les représente Roma und Sinti.Et puis il y a des gens de groupes dif-férents qui se disent parfois eux-mêmes Roms, mais ne se reconnais-sent pas mutuellement cette qualité derom. Quand on veut désigner la tota-lité, on est toujours en décalage avec lavision de ceux qu’on désigne – ce quiest quand même assez ennuyeux !Alors chaque groupe se désigne parson nom propre. Il arrive que l’ondemande « vous êtes qui ?- On estnous » : l’essentiel est de pouvoirreconnaître ceux qui sont dans le « nous » et ceux qui n’y sont pas. Et ça,ça fonctionne bien…En France dans les textes administra-tifs on ne désigne pas les gens par leurqualité ethnique : aujourd’hui, on parlede gens du voyage. Un gros inconvé-nient, c’est que gens du voyage ne sedit pas au singulier : l’individu n’existequ’en tant que membre de sa commu-nauté. Et puis il y a des tas de « gens duvoyage » qui ne voyagent pas, sinonpour les vacances, comme tout lemonde. Dans les années 60, il y avaitune autre expression administrativebizarre : personnes d’origine nomade.Qu’est-ce qui était nomade, la per-sonne ou l’origine ?... Dans les docu-ments des instances internationales,aujourd’hui on parle de Rom, romaand travellers.Avec toutes ces appellations, c’estcomme une flèche qui dévierait aumoment d’atteindre sa cible. De cela,les gens jouent aussi. Par exemple enrépondant différence quand on leurparle identité, identité quand on leurparle différence. C’est un jeu ! Et souvent les institutions sont totale-ment excédées par ça, parce qu’ellesn’arrivent pas à les faire rentrer dansles cases…

CMTRA : Quel est le thème du fes-tival cette année ?Mohamed Sidrine : Cette année pourle festival on a choisi « les culturesrroms » des pays de l’Est. C’est un thème tellement vaste qu’ona préféré se centrer géographiquementsur la Macédoine, la Hongrie, la Bul-garie… On (re-)découvrira ces cul-tures rroms grâce à une programma-tion pluridisciplinaire : des expositionsd’arts plastiques, des projections defilms, des séances de contes, desdébats et des concerts. Cette année, il y a une autre particula-rité, au-delà de la thématique desRroms, c’est que le festival est éclatédans différents lieux, autres que le6ème Continent et le Parc de Gerland: place Saint Louis, les berges duRhône, le quartier des Pavillons deGerland et une trentaine de lieux inso-lites à la Guillotière le 9 juin (bars,salons de coiffure, hammam…) pouraccueillir différents concerts. Cet écla-tement des lieux nous permet de sortirde la grosse machine organisationnelle

de Gerland et de s’implanter mieuxdans le quartier, être plus près desgens, avec des manifestations à uneéchelle qui permette une rencontreentre les artistes et les gens.

Et pourquoi les “Rroms” cetteannée ?C’est un sujet qui nous tient à cœurmais qu’on reporte depuis plusieursannées pour des raisons techniques.C’est important pour nous de provo-quer du débat, d’apporter des éclai-rages sur les cultures rroms au-delàde la musique. -A ce propos d’ailleursil y a un ultimatum préfectoral sur lebidonville de Vaulx en Velin pour lafin du mois…- C’est important devaloriser ces cultures qui sont trèsriches mais qui restent stigmatiséesavec tous les clichés que l’on connaît.On travaille notamment avec la Voixdes Rroms (collectif parisien d’intel-lectuels rroms), l’ARTAG (Associa-tion Régionale des Tsiganes et leursAmis Gadjé), l’Alpil, ARALIS…Donc on a invité un bon nombre de

spécialistes de la question : MarcelCourthiade, Patrick Williams, ClaireAuzias, Laurent Aubert (pour la par-tie musicale)… Ce dernier intervien-dra autour de deux questions : les rai-sons de cet engouement soudain pourles musiques tsiganes des pays del’Est, d’une part et la musique commevecteur d’intégration, d’autre part.Il y aura aussi probablement un socio-logue qui parlera des recompositionsculturelles : comment, pour s’intégrerdans une société, on revisite son patri-moine culturel, musical.

Et la programmation musicale ?Elle va se dérouler autour de troisgrands axes : la diffusion, autour decette thématique rrom, avec desgroupes qui vont jouer au Parc de Ger-land (Urs Karpatz, Kocani Orkestar,Parno Gratzs, Malossol..) et desconcerts sur différentes places : Zara-graf (Nimes), No’Mad ? (Grenoble)... Pour ce qui est de la création, onimpulse un projet, ElectRrom, danslequel jouent deux Rroms de Rouma-

nie (un accordéoniste et un contrebas-siste) et Stani, DJ du Peuple del’Herbe, en résidence au 6ème Conti-nent - d’où le nom.Et puis le 9 juin, pour la clôture, oncoordonne l’organisation des concerts« musiques du monde » (donc horsthématique) dans trente lieux diffé-rents du quartier… Il y aura aussi une conteuse, ArmelleAudigane, avec sa roulotte (!) et sonmari musicien, qui vont conter dansles bibliothèques du quartier. Et puis ily aura plusieurs expositions, notam-ment une proposée par la Voix desRroms, sur les Rroms célèbres (ElvisPresley !! Youl Bruner…) ; et uneexpo Arts plastiques, avant le festival,du 9 au 19 mai dans les locaux de laMAPRA, avec une soirée perfor-mance où six artistes plasticiens vontréaliser chacun une toile en live sur lethème des Rroms, du voyage, de lamobilité… accompagnés par DJSchnaps (Genève) et DJ Olga (Bulga-rie). Et ensuite l’expo viendra ici, au6ème Continent, pour le festival !

Témoignages diversde musiciens

Témoignages de différentsmusiciens du coin ou de plus loin,autour de la question : lamusique tsigane, c’est quoi ?

David Brossiervioloniste des groupes Musafiri et Glik(entre autres), aficionados demusiques roumaines en tous genres…

La question qui fâche… je dirais quel’on peut parler de musique tsiganepour la musique qui est demandéeprincipalement par la communautétsigane. Mais pour moi il s’agit plus destyles de musique tsigane que derépertoires. Par exemple, la « muzicalautareasca » en Roumanie : c’est unemusique qui puise une partie de sonrépertoire dans les danses roumainesdes campagnes de Roumanie, plusparticulièrement du sud et deMoldavie. Mais cette musique s’est « urbanisée », les ornements desmélodies, l’harmonie, se sontcomplexifiés, il y a toute une évolutionvers une musique plus virtuose,improvisée. Ce style de musique estpour moi tsigane, car il est demandédans les mariages tsiganes (et pasroumains), mais pourtant, ce style demusique n’est pas dépendant durépertoire roumain.En complément, je dirais aussi que cequi me semble ne pas être de lamusique tsigane : la musique jouée parles Tsiganes (bien sûr hormis les stylesinclus ci-dessus), pour les autrescommunautés en fait. C'est-à-dire queles musiciens tsiganes jouent aussipour les Roumains, et que donc lesRoumains leur demandent de lamusique roumaine, et pas tsigane…C'est-à-dire qu’il me semble plusimportant de se demander « pour quiest joué cette musique » que « qui jouecette musique ».

Sébastien FelixManouche de Bresse et guitaristevirtuose du groupe Sinti Swing

La musique tsigane est basée sur lagrande musique classique (BachPaganini, etc.) ; c’est des formationsoù l’on trouve violon, contrebasse,cymbalum, du chant aussi. C’est unemusique avec des couleurs mélodiqueset un choix de notes dont seuls lesTsiganes ont la recette ! Elle vient despays de l'est et dégage aussi un côtéfestif. La musique tsigane n’est pas lamusique manouche, ce n’est pas nonplus la musique gitane ou flamenco :comme pour les ethnies, tout cela esttrès différent. Ca fait partie de ceuxqu’on appelle « les Gens du voyage ».Souvent dans les concerts, les gens medisent : « vous pouvez nous faire lamusique tsigane comme les GypsyKings ? » mais ils confondent un peutout… Moi je ne suis pas tsigane, jesuis manouche. D’ailleurs quandj’essaie de parler avec des Tsiganes deRoumanie, c’est quasiment impossible !C’est un peu comme quand desMarocains et des Tunisiens essaient deparler ensemble : à part quelquesmots, ils ne se comprennent pas. Mais il faut dire quand même qu’on ades caractéristiques communes avecles Tsiganes (même si les modes de vieont beaucoup changé) : l’importancede la famille, beaucoup de solidaritéet puis surtout, la musique. Et je penseque, même si on perd certaineshabitudes de vie, la langue ou quoi, lamusique, on ne la perdra jamais - c’est

6ème continent, “cultures rroms”

Entretien avec Mohamed Sidrine, directeur et programmateur du festival 6ème Continent quis’attache cette année à fairedécouvrir des « cultures rroms ».

Dossier

photo : Benjamin VanderlickBidonville de La Soie, Vaulx en Velin, hiver 2007

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une question de gènes, quelque part.Même si les Manouches, les Tsiganes,les Gitans n’ont pas inventé lamusique, ils se sont tellement inspirésde ce qui les entouraient qu’ils laressentent profondément, commepersonne d’autre. D’ailleurs on nepeut pas tellement dire que c’est unchoix de faire telle ou telle musique :c’est plutôt la musique qui nousappelle à jouer.

Florentin Dragomirvioloniste franco-roumain des groupesManele, ciocolata…

Quand je suis arrivé en France, je nesavais pas ce que ça voulait dire « musique tsigane ». Les gensattendaient que je joue des morceauxhongrois (les csardas, les friss…), quisont en fait plutôt une musiqueclassique, écrite – mais qui représententici en France la musique tsigane.Maintenant j’essaie d’expliquer ça, dansles concerts, mais les gens n’écoutentpas forcément. Pour moi la musiquetsigane c’est plutôt autre chose : d’uncôté les manele, ces rythmes orientaux,venus de Turquie, mais surtout les cintecd-ascultare, les « chansons à écouter »où le musicien va improviser des vers enfonction de la situation. L’improvisationc’est très caractéristique de la musiquetsigane, parce que les Tsiganes, quandils jouent une mélodie, très vite ils vontbroder autour, improviser. Et finalementje crois que la musique tsigane peutêtre toute musique jouée, quelque part,c’est surtout une questiond’interprétation : chaque musicien,Tsigane ou non, va s’exprimer à sa façon,selon les couleurs dont il a envie – maisce qu’il faut, c’est y mettre de l’âme. Cen’est pas tout d’être bon technicien, ilfaut savoir faire pleurer son instrument…

Costica PantiruTsigane ursari de Roumanie, multiinstrumentiste, chef de la fanfareShukar, (entretien paru dans la Lettred’Info n° 54)

La musique de notre fanfare est unemusique diversifiée : nous jouons de lamusique traditionnelle, roumaine,spécifique de la région moldave oùnous habitons. Mais on peut aussi jouerde la musique de Transylvanie oud’Olténie, de quelque zone que ce soiten Roumanie, de la musique d’influencegrecque, serbe, turque, klezmer... Dansun sens nous sommes universels, nousessayons de jouer tous les genres demusique. (…) Mais nous jouons avanttout de la musique pour les Tsiganes,spécifique de la région de Zece Prajini.Cette musique plus « tsigane », c’estaussi une musique de fanfare etd’influence moldave, mais plusarrangée, avec un son moins accessible,mieux préparé, plus harmonieux... Carles Tsiganes sont une ethnie trèsexigeante en ce qui concerne lamusique, surtout les Tsiganes musiciens,ceux qui sont nés et ont grandi avec lamusique. Nous, nous ne dansons pasavec les pieds, on sent surtout leschoses avec le coeur, on danse avec lecoeur... On ressent les chosescomplètement différemment. C’est pourça qu’en Roumanie on sait que labonne musique est faite par lesTsiganes. Les Roumains font eux ausside la bonne musique, mais ils sont bienmeilleurs lorsqu’il s’agit de construiredes maisons, par exemple. Mais nousjouons pour les Tsiganes et lesRoumains, pour toutes les occasions :où que ce soit, pour qui que ce soit,pour quelque événement que ce soit,nous jouons !

CMTRA : Qu’est-ce que c’est « lamusique tsigane » ?Speranta Radulescu : Tout d’abord,je n’aime pas du tout utiliser ce mot ausingulier, parce qu’il n’y a pas unemusique tsigane : il y a des musiquestsiganes locales, constituées autour decertaines communautés profession-nelles ou des groupes de tsiganes.Ainsi en Roumanie, j’ai repéréquelques musiques tsiganes diffé-rentes, où il y a une empreinte eth-nique assez évidente : tout d’abord lamusique des musiciens professionnelsde Bucarest, du début du 20ème siècle,qui était la musique des musiciens professionnels pour eux-mêmes : la « muzica lautareasca ». Et comme laplupart des musiciens professionnelsétaient tsiganes, c’était une musiquetsigane pour les Tsiganes connaisseurs. J’en ai repéré une autre, qui est lamusique d’une certaine région centralede la Transylvanie, qui a certainescaractéristiques, des rythmes, des tour-nures mélodiques spécifiques. S’il y aun mariage tsigane, les musiciens quise trouvent en tête du cortège jouentcette musique pour que tout le mondesache qu’il s’agit d’une noce tsigane– et tout le monde le reconnaît : Tsiganes et non Tsiganes. Enfin j’en ai repéré une troisième dansles milieux des Caldarari(1) . C’est unemusique où celui qui chante s’accom-pagne en frappant une sorte de tam-bour improvisé d’un tonneau, avec descuillers, des cailloux, avec le talon…,une musique qui a une sonorité plutôt« archaïque ». Ces Tsiganes prétendentque leur musique est la vraie musiquetsigane. A leur manière, ils veulentsuggérer quelque chose : que c’est lamusique la plus ancienne. De toute façon chaque communautétsigane qui dispose d’une musique àelle est convaincue que sa musique estla vraie musique tsigane.

D’où vient la confusion en Europede l’Ouest entre musique tsigane,musique traditionnelle locale,musique folklorique… ?Cette confusion est savamment entre-tenue par de nombreux « commer-ciaux » de la musique – impresarios,organisateurs de spectacle, produc-teurs de disques -, parce que le label « tsigane » est un bon argument devente. Alors ils s’empressent de mettrece label sur n’importe quelle musiquequi vient de l’est, surtout de Rouma-nie. Quelques fois le label convient,c’est vrai, mais le plus souvent ça neva pas. Et j’ai entendu des Roumainscomme des Tsiganes mécontents decette confusion… Mais de toute façonici on ne peut rien faire : c’est votreaffaire ! Ca tient aussi de l’ignorance :les gens ignorent plus ou moins lesmusiques de l’Est, ou ils les connais-sent dans leur version folklorisée, etalors ils s’imaginent que toutemusique venant de l’Est est de lamusique tsigane – c’est sur ça quejouent les commerciaux de la musique.

Est-ce que du point de vue musicalon peut dire que les Tsiganes ont unenécessité créatrice plus développéeque d’autres ethnies ?

Formulé comme ça, je deviens réti-cente : évidemment il y a un penchant,mais je refuse les explications relevantde la biologie. En pratiquant lamusique pendant des siècles – je nesais pas par quel accident, mais ils ontcommencé à le faire très tôt dans l’his-toire -, ils sont devenus experts : on faitça en famille, dans les communautés,on se transmet la chose, ça donne de lacompétence et ça développe l’imagi-nation. Mais je ne veux pas parler d’unpenchant biologique pour la musique,parce que je n’y crois pas et que je n’ensais rien.

Pourquoi l’image tsigane est généralement positive à l’Ouestalors qu’à l’Est il y a une forte discrimination ? Ca tient à l’histoire culturelle dechaque région de l’Europe. En Rou-manie et dans les pays voisins il y aeu beaucoup de Tsiganes à partir des14ème et 15ème siècles : donc onconnaît la population, leur musique,leurs coutumes, etc. Tandis qu’àl’Ouest ils ont été moins nombreux. Etl’imaginaire collectif, avec notammentla littérature romantique, ont inventéles Tsiganes vigoureux, enthousiastes,près à commettre des gestes héroïques: on a bâti une image du Tsiganesublime, que les gens conserventencore plus ou moins - et on ne peutpas disloquer cette image… Tandisque dans les pays de l’Est, où il y a eubeaucoup plus de liens sociaux et cul-turels avec les Tsiganes, ils sont mieuxconnus, ce qui explique notammentqu’on ne fait pas la confusion entremusique tsigane et n’importe quelleautre musique. Aussi, la confusion entre musique tsi-gane et musiques traditionnelleslocales vient du fait que beaucoup demusiciens en Europe de l’Est et notam-ment en Roumanie sont Tsiganes – peut-être 80% des musiciens professionnelssont des Tsiganes. En Occident lesgens - qui ne connaissent pas lesmécanismes de fonctionnement de cesmusiques - s’imaginent que les Tsi-ganes ne jouent que de la musique tsi-gane, mais non ! Si c’est un profes-sionnel il joue la musique de tout lemonde : la musique roumaine pour lesRoumains, la musique hongroise pourles Hongrois… Il joue toutes lesmusiques qui existent autour de luipour pouvoir gagner sa vie.

D’où vient le fait qu’il y a autant deTsiganes qui jouent de la musiqueen Europe de l’Est ?Il m’est difficile à dire, mais… voilàles suppositions : en arrivant dans larégion, les Tsiganes sont devenus desserfs des boyards (2) - certains faisaientla cuisine, d’autres s’occupaient deschevaux, d’autres faisaient de lamusique, etc. Ils jouaient la musiquequi était à la mode à l’époque. Et aubout d’un moment les boyards ontcommencé à louer les services des ser-viteurs tsiganes aux bistrots, auxauberges, là où ils pouvaient faire de lamusique pour tout le monde. Et gra-duellement les Tsiganes ont appris lamusique des Roumains, des Hongrois,des Sachs, etc., et ils ont commencé à

jouer cette musique souvent paysanne.Et au moment où ils ont été délivrés,vers le milieu du 19ème siècle, au lieud’être entretenus et protégés par leursboyards en échange de leur musique,ils se sont mis à la disposition descommunautés rurales pour faire leurmusique. La situation dans les villes était diffé-rente : très tôt au cours de l’histoire, ily a eu des Tsiganes qui appartenaientaux princes des provinces et quiétaient libres en échange d’impôtsassez importants. Et dès le 17èmesiècle, ils ont pu s’organiser en corpo-rations professionnelles de musicienset gérer la distribution des musiciensdes villes. Et certains de ces très bonsmusiciens tsiganes, libres, étaientmême bien riches, ils pouvaient rece-voir de très gros pourboires en piècesd’or, par exemple – et ils percevaienten plus les taxes des membres des cor-porations ! Probablement les musi-ciens des villes jouaient de la musiquesavante grecque, turque, peut-êtreaussi occidentale à partir du 19ème. Etpuis ils ont fait des mélanges… Et cer-tains sont rentrés dans les conserva-toires au début du 20ème siècle, et ontfait des carrières extraordinaires.C’était des musiciens qui en soiréedonnaient des concerts à l’Athénée deBucarest, ensuite ils allaient jouer dansles restaurants de luxe ; certainsavaient parfois des contrats en Franceou en Allemagne. C’est une catégorieassez particulière de musiciens. Ils ontmême fait une musique nationale roumaine, on leur doit beaucoup. Et puis pendant la période communisteil y a eu cette maudite folklorisationqui les a obligés à rentrer dans le sys-tème de la musique folklorique offi-cielle, festive, propagandiste, etc.,sinon ils ne pouvaient pas faire carrièreet voyager. Cette musique étaitcontraignante et ils ne pouvaient pass’exprimer comme ils voulaient : dansces ensembles folkloriques ils étaientobligés de ne jouer que de la musiquepurement roumaine et aménagéed’une manière assez infernale, assezgrotesque. Ils n’étaient pas libres dejouer ce qu’ils voulaient, il y avait tou-jours un chef qui donnait les directivesgénérales, qui imposait certainespièces et surtout la façon de les jouer. Bon, mais ceux qui ne voulaient pasfaire carrière, ceux-ci continuaient àfaire ce que leurs parents avaient fait :ils étaient engagés par des paysans oudes gens des faubourgs pour les fêtesde mariage ou autres. Et ce sont euxqui ont conservé la musique vivante.

Certaines fois ce sont les Tsiganesqui connaissent mieux que n’importe qui les musiques locales –hongroises, roumaines…Oui, c’est clair, parce que c’est euxles professionnels depuis longtemps etles gens comptent sur eux. Mais c’estvalable pour une bonne partie des cou-tumes traditionnelles locales. J’ai vudes scènes pendant des fêtes demariage où les gens, ne connaissantplus les séquences du rituel, ontrecours aux musiciens professionnels– Tsiganes - qui ont le devoir de lesconnaître, pour chaque village : ce

geste on le fait après celui-là, etc. Etj’ai entendu ça souvent des musiciensde campagne : « les gens nous respec-tent, nous demandent conseil » Ils sontaussi gardiens des coutumes locales,c’est assez extraordinaire ! et c’est aussitrès important car c’est un vrai pouvoir,de savoir bien faire les coutumes. C’est un vrai plaisir de travailler avecdes musiciens tsiganes – ils sont vrai-ment sérieux : pour eux, avoir un enga-gement avec quelqu’un, écrit ou non,c’est quelque chose qu’on respectepar-dessus tout. On peut leur propo-ser des sommes extraordinaires pourpasser à la télé ou ailleurs, ils refusentparce qu’ils ont promis à quelqu’un dela campagne d’être présent à la fêtede mariage. C’est sacro-saint, uncontrat. Ils ont développé au cours dessiècles un sérieux professionnel qui estformidable.

Vous parlez de Tsigane, pas deRom ?Oui, je sais que les Tsiganes, les Roms,surtout les chefs de leur parti, veulentêtre appelés Roms. Mais les musiciens– en Roumanie et aussi dans d’autrespays - préfèrent être appelés Tsiganes,peut-être parce qu’ils veulent êtreconsidérés différemment des autresRoms. Ils se considèrent supérieurs -et d’une certaine manière ils le sont,parce qu’en pratiquant ce métier ils ontdû se socialiser, s’intégrer sociale-ment… Alors ils veulent qu’on lesappelle Tsiganes, moi je le fais commeça. Evidemment les associations romsn’acceptent pas, crient que ce n’est paspossible, que c’est une façon d’expri-mer des préjugés… Si les gens seconsidèrent Tsiganes et se nommentainsi, pourquoi les appeler différem-ment pour être correct du point de vuepolitique ?

(1) Caldarari : groupe de Tsiganeschaudronniers – comme les Calde-raches en France.(2) Boyards : seigneurs de Roumanie,grands propriétaires terriens

Speranta RADULESCUTaifasuri despere muzica tiganeasca –Chats about gypsy musicEd. Paideaia, Bucarest, 2004(résumé très complet sur 60 pages enanglais)

Musée du Paysan Roumain : www. muzeul taranului roman.ro(pages en roumain et en anglais)

Tsiganes, musique et tradition, art et commerce

Speranta Radulescu est une ethnomusicologue roumaine : depuis longtemps elle parcourt la Roumanie et travaille avecde nombreux groupes de musiciens de villes ou de villages ; elle exerce aussi son métier au Musée du Paysan Roumain deBucarest, où sont édités un certain nombre de disques de musique roumaine – et tsigane… Explications sur le panoramamusical en Europe de l’Est (particulièrement en Roumanie) et la présence des Tsiganes dans ces musiques.

Dossier

photo : AlidorLes Tsiganes jouent musiques traditionnelles

locales, musiques folkloriques, musique tsigane…

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Musiques traditionnelles en Rhône-Alpes - CMTRA Numéro soixante cinq [Printemps 2007]page 12

ChroniquescibléesUn livre, un CD, un film qui valent ledétour - parmi tant d’autres…

Dire le chant, les Gitansflamenco d’Andalousie –Caterina PasqualinoCNRS Editions, Paris, 1998.

Pas une note de musique et pourtant,celle-ci est présente à chaque ligne. Pasun terme technique et cependant,l'analyse est bien là : elle montre, endétail, comment les Gitans flamencoscréent leurs chants, les modifient, leuraccolent des paroles éphémères, lespoussent à bout de voix, jusqu'à - selonune expression locale - s'en faire "saignerles poumons". Dans Dire le chant,Caterina Pasqualino réussit ce tour deforce qui consiste à faire vivre, avec lesseuls mots, une réalité musicale queceux-ci peinent habituellement à saisir.Mais l'ouvrage ne traite pas seulementde musique. A partir du chant, l'auteur ydépeint la vie des Gitans de Jerez sousun jour à la fois sensible et réaliste. Lesextraits d'entretien, les observations, lesanecdotes, servent à fonder des analysesparfois très audacieuses et en tout casnovatrices. Dire le chant est un chefd'œuvre d'ethno(musico)logie et uneréférence incontournable pour quiconques'intéresse à la culture gitane.Victor Stoichita

Tony Weiss, Une figure dujazz manouche en Auvergne,AMTA 71330

Ce dernier-né des atlas sonores édité parl’AMTA est une petite merveille. Musiqueet témoignages s’allient pour tracer enquelques esquisses bien placées leportrait sonore de cette grande figure dujazz-manouche, habitant anonyme del’agglomération clermontoise. Il y a tout d’abord le talent musical de ceguitariste violoniste, de son jeu roots etconsistant, empreint d’une grandesensibilité. Il y aussi ces bribes de vies, celles de ceManouche chtimi d’Auvergne à la viefleuve, la vie roman, la vie nomadetransfigurée par la musique. Il y aussil’histoire du jazz et celle des musiquesd’Auvergne, leurs évolutions, leurs pointsde jonction et de confrontation.Un disque fortement recommandé pourswinguer avec classe et rêver en mesure. (disque chroniqué par Péronelle dans laL.I. n°61)

Latcho Drom – Tony Gatlif,1993, 1h40 - KG Production - Canal +

Partant du Rajasthan jusqu’en Espagnepour suivre le fil des pérégrinations «historiques » des Tsiganes, Tony Gatlifpropose dans son film entre fiction etréalité, un voyage sensible et musical,une rencontre de différentes ethnies :Gitans du Rajasthan, Tsiganes deTurquie, Roms de Hongrie, Lautari deRoumanie, Manouches du Sud de laFrance, Gitans d’Espagne... La simplicitédes images et l’exquise qualité desmusiciens est prenante, troublante,envoûtante : la caméra nous prend par lamain et l’on part, à pied, en charrette, enbateau, en cheval, en BMW, pourdécouvrir et écouter les Musiciens du Nil,les clarinettes d’Istanbul, le Taraf deHaidouks au village, les palmas claquantautour des grandes figures du chantflamenca… La route dure 1h40 mais l’onaimerait ne jamais arriver ! Si le proposdu réalisateur n’est pas de défendre desindividus mais « un peuple dans sonentier », il le fait ici par ce qu’il sait lemieux faire : réunir d’excellentsmusiciens, leur proposer avec tact uneséance musicale filmée (en respectant leségos de chacun !) - et en faire profiter lespectateur…

CMTRA : Pourquoi avoir fait unfestival autour de la musique tsigane ?Sébastien : Pour resituer le contextede ce festival, les nuits de la Roulottesont à la base un projet étudiant del'IUT Gaco Musique de Chambéry quipropose des horaires aménagés pour lapratique instrumentale et le montagede projets culturels. Ainsi Les Nuits dela Roulotte sont nées sous l'impulsionde trois étudiants passionnés de culture

tsigane en proposant une soiréeconcert à la Traverse avec les groupesMango Gadzi et Debout sur le Zinc eten montant aussi quelques petites acti-vités autour de la culture tsigane. C'esten assistant à cette première éditionque nous décidons avec trois amis dereprendre le projet : nous avons étécharmés par une culture, la culture tsi-gane, et par un moyen de la diffuser.Nous avons aussi été charmés par lefait de jouer cette musique. Il a falluapprendre et cela n'a pas été facile…

Qu'est-ce que vous entendez par leterme "musique tsigane "?La musique tsigane a différents styles- le flamenco (gitan), le swing(manouche), le balkanique (rom)…-chacun ayant ses particularités selonles régions, les ethnies. On peut parlerlà de musique traditionnelles. Onassiste aujourd'hui à une véritable évo-lution des musiques tsiganes avec desmétissages parfois insolites : on trouvebeaucoup d'electrotsigane, de rock,voire de métal tsigane, j'attends avecimpatience des formations de dub ouragga tsigane, cela ne devrait pas tarder.On a aussi du trad remanié avec desgroupes de swing où l'on va au-delà de

Django par exemple. Vous allez medire que l'on s'éloigne des musiquestsiganes, pas du tout, dans ces groupesde musiques "actuelles" on a unmélange de « gadgés* » et de gens duvoyage très positif pour la fusion desmusiques ainsi que pour les rapportsentre les différentes communautés.

Y a-t-il des points particulièrementpositifs ou négatifs à proposercette thématique ?Tout d'abord c'est une culture génialequi ne cesse de dévoiler de nouveauxaspects : tous les ans je me dis, là ona fait le tour ! Tous les ans, ondécouvre de nouvelles choses, c'estpassionnant.Deuxième grand point positif, c'estune culture très populaire, et nous nemanquons pas de public ! Ce n'est pasnégligeable ! Enfin, cela permet à desgens méconnus voir méprisés de seproduire sur scène, ou tout simplementd'être accueillis dans un endroit convivial.Point négatif, dans une ville commeChambéry, peut-être l'accueil des gensdu voyage, mais nous avons nospropres terrains d'accueil. Nous bénéficions d'une très bonne

image et il y a toujours des gens pournous aider en cas de problème. (noustouchons du bois !!)

Qu'est-ce que les gens viennentchercher dans un tel festival ? Ils viennent faire la fête, découvrir desgroupes, des artistes et en général ilsne sont pas déçus. La démarche du fes-tival est de proposer un large choix despectacles parmi lesquels nous retrou-vons des artistes connus (au niveaunational et international), des artistesémergeants (régionaux) et des artistestrès peu connus voir amateurs(locaux). L'idée étant de proposer àchaque fois un spectacle de qualité.Nous essayons aussi de proposer unmaximum de spectacles gratuits. Lesgens ont bien conscience que nous leuroffrons un moment de fête et c'est véri-tablement cela qu'ils viennent chercher.

Contacts [email protected]@lesnuitsdelaroulotte.comSébastien : 06 81 87 80 23

* gadjo/gadje : pour les Tsiganes,tout individu non tsigane.

Bibliographie

Henriette ASSEO, Les Tsiganes : unedestinée européenne, collectionGallimard découverte

Isabel FONSECA, Enterrez-moi debout,l’odyssée des Tziganes, Ed.Albin Michel

Bernard LEBLON Le flamenco, Ed. Citéde la musique / Actes sud, 1995

Speranta RADULESCU,Taifasuri despere muzica tiganeasca –Chats about gypsy musicEd. Paideaia, Bucarest, 2004

Alain REGNIER, Tsigane, heureux si tues libre, UNESCO

Michael STEWART, Brothers in song(ed. anglaise)

Patrick WILLIAMS, Les Tsiganes deHongrie et leur musique, Acte Sud / Citéde la Musique

Patrick WILLIAMS, Django, ed.Parenthèses

Patrick WILLIAMS, Nous on n’en parlepas, les relations entre les vivants et lesmorts chez les Manouches, Ed. Maisondes sciences de l’Homme.

Yan YOORS, J’ai vécu chez les Tsiganes,Ed. Phoebus

Films

Emir Kusturica : Chat noir, chat blanc ;Le temps des Gitans…

Tony Gatlif : Latcho Drom ; Swing ;Vengo ; Gadjo Dilo…

Emil Lotianu, Les Tsiganes montent auciel, 1976, URSS.

Alexandre Petrovic, J’ai mêmerencontré des Tziganes heureux, 1967,Yougoslavie.

Jean Schmidt, Kriss Romani, 1962,France

Sites internet

http://www.etudestsiganes.asso.fr/ Site de la revue Etudes tsiganes ;l’association a son siège à Paris.

http://www.fnasat.asso.fr/ Observatoire national / Fédérationd’action sociale / Centre d’études et dedocumentation / Centre de formation

http://lunamusica.free.fr/ Site portail, beaucoup de liens etcontacts en tous genres… (concerts,expos, livres, associations…)

http://www.romanothan.ro/Site de l’association roumaine « Aven Amentza » (site en roumain et enanglais) – galerie photo intéressante

http://perso.orange.fr/balval/Notamment grosse bibliographie…

Festival “autour de la culture tsigane”

Entretien avec Sébastien, président de l'Association des Nuits de la Roulotte et organisateur de la 5ème édition du festival « Autour de la culture tsigane ».

Références (non exhaustives) en vrac…

Dossier

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Numéro soixante cinq [Printemps 2007] Musiques traditionnelles en Rhône-Alpes - CMTRApage 13

Del’oralàl’écritetviceversa

CMTRA : Pouvez-vous nous présen-ter l’ouvrage; à quoi sert ce cata-logue et à qui est-il destiné ?Ce catalogue est destiné à tous ceuxqui souhaitent connaître notre patri-moine chansonnier et les différentesversions publiées d’une même chan-son appartenant au répertoire popu-laire ancien. Les chanteurs et fredon-neurs de chants peuvent égalementfaire des recherches thématiques dansle répertoire (trouver tous les chants oùil est question de l’arrivée du prin-temps par exemple) ou connaîtred’autres formulations d’un chantqu’ils ont travaillé. Les musicologuesy chercheront les souvenirs que les airsanciens ont pu laisser dans la tradition.D’autres étudieront la manière dontont pu varier textes et mélodies ; ilsseront aidés en cela par l’indicationdes « sources anciennes » c'est-à-direles données relatives aux traces de lachanson dans des recueils des XVIe,XVIIe, XVIIIe siècles, donc antérieursà la recherche folklorique.

En sommes, ce répertoire est un ins-trument de travail analogue aux deuxcatalogues dont on dispose pour lescontes (Aarne et Thompson et Dela-rue-Tenèze). Il s’efforce de dresser unrépertoire quasi exhaustif des chantstraditionnels recueillis dans les pays delangue française et grâce à cetteexhaustivité, il permet égalementd’établir une aire de répartition et dediffusion de ces chants.

L’outil nécessite un certain entraî-nement au décryptage des signes,pouvez-vous nous expliquer com-ment sont présentées les chansons,et à quoi servent toutes ces réfé-rences abrégées ?Chaque chanson-type renvoie à unnuméro normalisé. A chacune nousavons attribué un titre qui cherche àévoquer le son contenu narratif, tout entenant compte de la rubrique théma-tique dans laquelle Coirault l’a rangée.Bien évidemment, ce titre est arbitrairecar, dans l’usage courant, il varie d’unchanteur à l’autre, d’une région à

l’autre et il est souvent le fait du col-lecteur plutôt que du chanteur. Ainsi,dans la rubrique « Relations sociales »,vous trouvez la chanson « Le maîtrejaloux du bouvier» et dans « Belles àl’armée» vous verrez « La fille-soldatreconnue grâce à sa chanson ».Mais, à notre avis, un titre, si bienchoisi qu’il soit, ne peut suffire àcaractériser une chanson. Nous avonsdonc établi un résumé qui vise à resti-tuer le squelette verbal de la chanson.Nous donnons également la coupe,c’est à dire le nombre de pieds dechaque vers et la manière dont serépartissent les rimes (féminines/mas-culines). Identifier une chanson par sacoupe peut paraître difficile mais c’estle moyen le plus rapide pour y parve-nir. Cette métrique est importante carelle commande la structure de la mélo-die et a beaucoup aidé à sa mémori-sation par le chanteur. A une chanson-type correspond une coupe, rarementplusieurs. Par contre, plusieurs chan-sons-types peuvent avoir la mêmecoupe, ce qui a pu donner lieu parfoisà des interférences entre chansons-types. Sans s’en rendre compte, la per-sonne qui a entendu deux chansonsdifférentes pourra restituer un texte quicombine l’une et l’autre. C’est un phé-nomène lié à l’oralité de la transmis-sion. De ce fait, l’index des coupesfacilite la recherche des échanges etinterférences entre chansons et, sur-tout, il permet l’identification rapided’une chanson-type dès que l’on aacquis ce réflexe.Outre le dépouillement des recueilsanciens, Coirault renvoie à sa proprecollecte (Deux-Sèvres et Béarn) etdonne les références aux manuscritsde Victor Smith (Velay-Forez, 1867-1876) et aux six volumes des « Poésiespopulaires de la France » (enquête

Fortoul de 1852). Nous avons com-plété ces références par des ajouts deversions recueillies par des collecteurscontemporains comme, pour notrerégion, Johannes Dufaud, SylvetteBéraud-Williams, Jean-Noël Pelen…Par contre, bien que nous l’ayonsenvisagé dans un premier temps, nousavons renoncé à tout renvoi aux docu-ments audio-visuels (disques, cas-settes, archives sonores).

Cette notion de chanson-type n’estpeut-être pas familière de nos lec-teurs, pouvez-vous l’expliquer ?Nous disons que deux chansons appar-tiennent à un même type si elles trai-tent du même sujet, si elles utilisentdes expressions comparables et sur-tout, si elles ont une même structurede couplets. Par exemple pour la chan-son « Ala claire fontaine », plus répan-due en France sous le titre « En reve-nant de noces », toutes les versionsfont allusion à une belle qui se baigneà la fontaine, s’essuie d’une feuille dechêne, dialogue avec le rossignol et dit« Mon ami m’a quittée pour un boutonde rose que je lui ai refusé ». De plus,toutes auront la même coupe. Bien sûrrien n’est aussi simple dans la tradi-tion orale, et pour une même chansonnous avons souvent multiplié les ren-vois vers d’autres types voisins. Unechanson peut appartenir à deux types; encore une fois, tout classement estarbitraire …

On dit souvent que les chansonstraditionnelles ne parlent que debluettes et d’amour mais votrecatalogue montre assez efficace-ment que les thèmes traités par lesrépertoires populaires sont beau-coup plus variés…Effectivement, le premier tome était

consacré à la poésie et à l’amour (laséparation, les départs, les abandons….) mais le deuxième recense leschants liés plus directement liés à lavie sociale et aux métiers (chants debergères, chant de mariage, de métiers,chants liés à l’enfance, on y trouveaussi tous les chants liés à des évène-ments politico-historiques ... etc).

Quels sont les thèmes couverts parce troisième tome au titre ambigu« Religion,crimes, divertissements »,qui achève cet inventaire ?Il débute par les chants à caractère reli-gieux: vie des saints, Passion, quêtes,etc … Beaucoup de ces chansons ontune volonté moralisatrice comme lafille enlevée par le diable au sortir dubal ; d’autres ont valeur satirique vis-à-vis des gens d’église. Puis viennentcelles relatives aux crimes (parricides,infanticides, etc.). On trouve aussicelles à caractère énumératif tellesles randonnées (La Perdriole, Biquetten’veut pas sortir des choux, etc.). Arri-vent enfin les chants de divertissementqui, depuis les plaisirs de la table ou lavie de l’ivrogne, abordent progressi-vement les thèmes érotiques.

Propos recueillis par P.B.

Où acheter cet ouvrage ?

Il est en vente au prix de 54 euros

(les deux premiers volumes sont encore

disponibles) au Service éditorial et commercial

de la Bibliothèque nationale de France

téléphone : 01 53 79 81 73 / 81 75

Mél. : [email protected]

Les 3 volumes du catalogue sont en

consultation au Centre de

documentation du CMTRA

Vient de paraître ! Répertoire des chansonsfrançaises de traditionorale Vol III : Religion,crimes, divertissements. Patrice Coilrault. Ouvrage révisé et complétépar Georges Delarue,Marlène Belly et SimoneWallon.

Entretien avec GeorgesDelarue.

Les catalogues Coirault

Les catalogues Coirault :des outils de travail etde plaisir

Mercredi 7 mars. Je viens d’achetermon tome III du Catalogue Coirault-Delarue, paru depuis deux jours. Pourmoi, à la fois interprète,collecteur/chercheur, et enseignantede la chanson traditionnelle, lesCatalogues sont des outilsindispensables, outils de travail, maisaussi outils de plaisir. Quand j’étais auMusée ATP pour traiter l’inventaire descollectages inédits, des visiteurs sepenchaient parfois sur moi d’un airapitoyé, persuadés que je faisais là leboulot le plus fastidieux du monde :écouter toute la journée de vieuxchanteurs, identifier les chansons àl’aide de gros bouquins remplis deréférences… Moi j’avalais ça commedes dragées, sans pouvoir m’arrêter. Ladécouverte, au début des années 70,de l’extrême mobilité des paroles et desmusiques, a généré chez moi unevéritable fringale, toujours présenteaujourd’hui. J’ai commencé à annoterde titres de chansons-types mesrecueils et mes collectes, celles que mecommuniquaient les amis collecteurs,et aussi les nombreux disques sortisentre 1975 et 1985, en me servant duCatalogue Laforte, puis du Coirault-Delarue. Rien ne vaut ce travaild’identification, en partie automatique,pour acquérir une connaissance intimedes textes et des musiques. Tous mesbouquins et transcriptions sur la table,je suis dans une espèce de fièvre, en

quête d’un titre qui se dérobe, ou deversions qui vont me fournir uneformulation plus frappante ou pluspoétique. Là se situe la demande de l'interprète :se constituer une version critique où cen’est pas l’accumulation des coupletsqui compte, mais le bonheur del’expression et la qualité de la mélodie,cela sans inventer, juste en choisissantparmi les trouvailles des milliers degens par qui sont passées les chansons.Ainsi, dans “Le mari qu’on aime mieuxmort qu’en vie”, quand la femme quiquitte son mari malade pour allerchercher le prêtre, elle chante : “Jepartis au mois d’septembre, je revins aumois d’avril”, c’est beaucoup plus drôle- et plus cruel - que : “Je partisl’dimanche au soir, je revins lemercredi”. Un tel choix présente unaspect volontariste auquel échappegénéralement l’interprète traditionnel,encore qu’il lui arrive de modifier unscénario (la même chanson-type peutavoir une fin triste ou heureuse), ou derajouter un ou plusieurs couplets. Cetteoption est permise à l’interprète, maisévidemment pas au chercheur quipublie une collecte ou une compilation.On n’est plus dans la logique deversion critique d’un Doncieux, à larecherche d’un “original” lointain quidevait forcément comporter unmaximum de couplets pour êtrecomplet. Quand je transmets, en situation decours, de stage ou d’atelier, je donnetoujours, à côté d’un texte un tant soitpeu édité, ma source dans sonintégralité. Je fais aussi figurer, sous le

titre incipit, les titres des Catalogues,car il est toujours possible qu’un jourou l’autre, les participants veuillentaller plus loin dans leur connaissancedes chansons. Je leur conseille aussi dese méfier des dates. Les gens adorentpouvoir dire : ça, ça date de 1575, ou1720, ou 1810 ! alors que dans laplupart des cas, ces dates ne reflètentque l’époque où la chanson a étéconsignée par écrit. N’empêche qu’il estfascinant, au travers de versionsportant sur trois, quatre ou cinq siècles,de constater et la mobilité, et lapermanence de certaines chansons-types, tant dans leurs aspects musicauxque textuels.Mais ce qu’il y a de merveilleux, c’estde se dire que même avec l’acquisitionde ce troisième et dernier tome ducatalogue Coirault, rien n’est fini, toutreste ouvert. Des découvertes restent àfaire. Delarue nous dit lui-même qu’il adû renoncer à inclure les sourcessonores existant dans les collectionspubliques ou privées, y compris celleséditées sur disques et sur cassettes. Est-il impensable d’envisager pour celles-cila poursuite du travail, via Internet parexemple - avec un contrôle des sourcesapproprié - ainsi que me le suggéraitConrad Laforte voilà plus de dix ans ?

Catherine Perrier

Chanteuse, collecteuse et chercheusespécialiste des répertoires francophones,Catherine Perrier a contribué àl’émergence du mouvement folk, initiéen 1969 avec la création du folk-clubLe Bourdon à Paris.

Publication

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Musiques traditionnelles en Rhône-Alpes - CMTRA Numéro soixante cinq [Printemps 2007]page 14

ANIRAÏ*

CMTRA : Stéphane, tout au long del’année 2007, tu interviens àl’EDMDA dans le cadre d’un pro-jet de création autour des réper-toires issus du territoire ardéchois.Parle-nous de ce projet…

SM. : Le projet s’inscrit tout d’aborddans le cadre de l’Ecole Départemen-tale de Musique et Danse de l’Ar-dèche, qui est structurée en antennesdispersées sur tout le département(Tournon, Saint Agrève, LaVoulte,Viviers …). Cette école est sub-ventionnée par le conseil général del’Ardèche et les communes adhérentesau syndicat mixte. Le projet d’établis-sement de cette structure d’enseigne-ment des pratiques artistiques intègretoutes les musiques, le versant clas-sique bien évidemment mais aussi lesmusiques actuelles, le jazz et lesmusiques traditionnelles. Il intègreégalement dans ses projets les struc-tures musicales, les groupes de danseet les scolaires des différentesantennes.Le projet en lui-même consiste, surl’année 2007, à sensibiliser les élèvesaux musiques traditionnelles de l’Ar-dèche, du Vivarais et des Cévennes enles revisitant notamment par le filtredu jazz, du classique ou des musiquesactuelles urbaines ou rock. Pour cela,j’ai proposé aux différents protago-nistes –enseignants, élèves et danseurs- de travailler à partir de collectages dechansons que j’ai effectués dans lenord de l’Ardèche auprès d’informa-teurs et de porteurs de mémoires. Leparti pris artistique est de révélerl’étonnante modernité de ces mélodiesséculaires par une harmonisation, unerythmique empruntée à la fois à lamusique classique française et post-impressionniste, et à un courant dujazz développé par John Coltrane etdes musiciens d’aujourd’hui.

Les répertoires qui nourrissentcette création sont donc éminem-ment « trad » ?Oui, c’est la base du projet. Ce sontdes répertoires de nos territoires, duVivarais, des Cévennes, des chansonset des mélodies qui évoquent pour laplupart la vie quotidienne et la vierurale. Nous travaillons notammentsur des chansons que Mme MarieMourier m’a apprises lorsque je l’aisollicitée. Ce sont des chansons qu’ellea apprises en gardant les chèvres àl’époque et qui lui ont été transmis parses parents et sa famille. Au début du projet, j’ai rencontré lesenseignants afin de leur proposer cesrépertoires. Je leur ai tout d’abord faitécouter les versions brutes des collec-tages, en l’occurrence, Mme Mourierqui chante, puis l’arrangement que j’aitravaillé à partir du morceau original.Les réticences de la première écoute sesont vite dissipées lorsque les ensei-gnants ont constaté quelle richesse onpouvait extraire de ces répertoires, peufaciles d’accès de prime abord. En fait,on retrouve là la démarche essentielleet le travail du musicien traditionnel :comment, en pratique, peut-on puiserdans des répertoires qui ont traverséles générations et s’en emparer pourcréer un projet artistique résolumentcontemporain ? De la source à la créa-tion, pourrait-on résumer synthétique-ment.

Comment cela s’organise-t-il defaçon pratique ?Du côté des élèves, je leur ai fourni dèsoctobre la matière sonore et les arran-

gements sur CD en pensant notam-ment à tous ceux qui ne sont pas lec-teurs. Les instrumentistes ont égale-ment les retranscriptions et les nota-tions. Depuis, ils travaillent avec leursenseignants respectifs sur cettematière, ces arrangements et s’atta-chent à s’en emparer. Plusieursgroupes ou ensembles se sont doncconstitués. Un quatuor vocal classique travaille àquatre voix une œuvre de Vincentd’Indy conçue à partir d’une mélodietraditionnelle ardéchoise tandis que lesecteur jazz, qui s’est structuré en big-band, travaille de son côté avec despupitres à quatre voix également. (ungrand merci à Pascal Torgue). Lesmusiques actuelles et les cours de pra-tique vocale ne sont pas en reste et sontégalement intégrés au projet, et bienentendu le secteur des musiques tradi-tionnelles qui, sous l’impulsion etl’énergie de Joël Meiller (grand merciaussi !) s’est emparé du répertoire. Leprojet concerne environ quatre-vingt-dix participants, avec chanteurs, musi-ciens et danseurs. Le Syndrome del’Ardèche viendra ajouter sa pierre àl’édifice avec un travail de répétitionet d’échange avec les amateurs pour leconcert final.Même si le travail effectué dans l’an-née sera, certainement tout aussiimportant que la production finale, ceprojet se concrétisera les 29 et 30 Sep-tembre 2007 à Davézieux ( 07) avectous ces ensembles réunis dans unspectacle aux multiples formats scé-niques.

En tant qu’artiste, que trouves-tudans ce type de projets ?Essentiellement le plaisir et la satis-faction de faire découvrir cesmusiques. Cela permet de participer audécloisonnement de la musique, des

musiques en général, à inviter chacunà considérer toutes les (autres)musiques qui, en tant que telles, n’ontni plus, ni moins de valeur intrinsèqueles unes que les autres. N’est-ce pas là un projet qui prendtout son sens ?En effet, on travaille sur le territoire oùles chansons et le répertoire que nousjouons ont été collectés, en lien «direct » avec les sources. Le tout, dansun projet de transmission qui mêleamateurs, enseignants et profession-nels, qui s’étale sur un an et danslequel on tend vers la création… Oui,ça prend tout son sens ! Et cela cor-respond bien, il me semble, à unedemande de plus en plus forte desécoles et des enseignants dans lamesure où ces projets contribuent àdonner du sens aux projets artistiquesdéveloppés et défendus par ces struc-tures.

Propos recueillis par J-S. E.

Contacts EDMDA

En partenariat avec le Conseil Général de

l’Ardèche

Maison de Bésignolles

2,route des mines

07000 Privas

Tel. : 04 75 20 28 40

Le Syndrome de L’Ardèche

2,rue Charles Forot

07300 Tournon France

Tél : 04 75 07 00 76

[email protected]

www.lesyndrome.fr

Entretien avec StéphaneMéjean, artiste-musicienet directeur musical duSyndrome de l’Ardèche, enrésidence à l’EDMDA,Ecole Départementale deMusique et de Danse del’Ardèche. Au sein de cettestructure d’enseignementartistique, Stéphane Méjeans’invente passeur derépertoires traditionnelsissus du territoire auprèsdes élèves de cette écoledans le cadre d’un vasteprojet de création «ANIRAÏ» qui fait voler enéclats les cloisonnementsentre esthétiques.

* "Aniraï " en occitan " j'irai ",extrait de "Aniraï veire ma mia ""j'irai voir ma mie ", une chansonardéchoise !

Quand le syndrôme s’invite à l’école…

De génération en génération, de territoires en territoires, les musiques traditionnelles se transmettent par des canaux très divers : en famille ou entreamis, au cours d'un bœuf ou d'une session, au détours d'un festival, d'un stage ou encore d'un atelier collectif du cadre associatif. Si les structures publiques d'enseignement artistique (écoles de musiques agréées, municipales, conservatoires de région, …) se sont peu à peu emparéesde la question de l'enseignement des musiques actuelles, y compris les musiques traditionnelles et du monde, on peut regretter que celles-ci peinent à trou-ver leur place dans ces univers essentiels de la pratique artistique et de la transmission en France et que trop peu d'initiatives en leur faveur n'y soientdéveloppées. Nous profitons ici des projets développés par l'école de musique municipale de Saint Fons, l'EDMDA (07) et par Bruno Escafit pour mettre en lumièrequelques-uns des projets qui, à défaut d'une réelle politique de développement de l'enseignement des musiques traditionnelles, viennent placer ces esthé-tiques au cœur de la vie des élèves dans les structures publiques d'enseignement des pratiques artistiques et en dehors.

Le Syndrôme de l’Ardèche

Créé et dirigé par Stéphane Méjean à la fin de l'année1998, "Le Syndrome de l'Ardèche" connaît un succèscroissant en France et à l’étranger. "le Syndrome deL'Ardèche" propose une musique créative quis'inspire, rebondit sur les traditions musicales duVivarais des Cévennes et se mélange au jazz. Cetteannée le répertoire se renouvelle et s’enrichit denombreuses chansons traditionnelles.

Le disque « Mastic Central » a obtenu 4 étoiles dansle Monde de la Musique, et Les « Bravos » deTradmagazine .

Les membres du SyndrômeI.Bazin Chant, Accordéon DiatoniquePV. Fortunier Cornemuse, ViolonD. Gente Bugle,ChantJ. Kotchian Tuba, Mandole,ChantP. Sibille PercussionsS. Méjean Cornemuses, Saxophones,Chant

Direction Musicale

ContactsLe Syndrome de L’Ardèche 2,rue Charles Forot 07300 Tournon FranceTél : 04 75 07 00 [email protected]

Marie Mourier

Marie Mourier née Vallon le 7 Mars 1922 est originaire de SaintJeure d’Andaure ( Ardèche ). Cette dame pleine d’humanité chante depuis son enfance un richerépertoire transmis par ses parents : « Ma mère et mon père chantaient » .« Je chantais en gardant les bêtes » Elle vit aujourd’hui au-dessus de Saint Félicien, chante quandl’occasion se présente et écrit régulièrement en occitan et en françaisdans le bulletin de l’office du tourisme de St Félicien.

Transmission

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Numéro soixante cinq [Printemps 2007] Musiques traditionnelles en Rhône-Alpes - CMTRApage 15

CMTRA : Bruno, en quelques mots,peux-tu te présenter ?BE. : Je réside depuis treize ans dans lesud de la Drôme près de Buis lesbaronnies après avoir quitté la régionparisienne. J’y suis devenu musicienprofessionnel lorsque j’ai décidé il y aquelques années de changer de capprofessionnellement et de quitter monmétier d’artisan dépanneur en matérielélectronique. J’ai alors suivi une for-mation professionnelle qui m’a permisd’approfondir des domaines tels quel’harmonie, le contrepoint, la compo-sition, … J’ai eu plusieurs groupes etnotamment « Les Foulques » autourd’un répertoire de musiques à danserfolk qui abordait des musiques etchants des régions de France, du réper-toire renaissance, mais aussi de l’ir-landais comme de l'est-européen. Jejoue actuellement avec « les Ephé-mères », formation franco-belge avecflûtes, violon, accordéon, guitare etcontrebasse.

Dès que je peux rencontrer d’autresmusiciens, je m’efforce des les asso-cier à des projets. Ainsi, il y a quelquesmois, j’ai initié entre Drôme &Vau-cluse « l’Atelier Renaissance » oùnous explorons les œuvres polypho-niques originales de maîtres composi-teurs, tant en petite formation vocaleavec 1 chanteur par voix) qu’en ins-trumental. De façon générale, j’abordela musique en premier chef autour dela pratique collective et sociale qu’ellepermet.

Ton parcours d’artiste t’amène àintervenir régulièrement dans desécoles, des associations et notam-ment Empi et Riaume… En effet, cela fait plus de 10 ans queje donne des cours d’accordéon diato-nique dans des écoles de musiqueassociatives en sud-Drôme En 2004,j’ai monté le stage « accompagnementde chansons à l’accordéon diatonique», qui en est à sa 7° édition, en Rhône-Alpes mais aussi en Belgique. J’ac-compagne aussi des stages de dansestraditionnelles. Récemment j’ai étéembauché pour réaliser des interven-tions pendant une année dans l’asso-ciation Empi et Riaume, située àRomans dans la Drôme. Créée dansles années trente et très centrée sur lesterritoires du Dauphiné et du Vivarais,l’association développe des projets dereprésentation folklorique et de trans-mission, dans un cadre particulière-ment intergénérationnel. Les adhérents

sont tous pétris des musiques du terri-toire et des pratiques qui les accom-pagnent. Ils en maîtrisent les tenants etles aboutissants : les inflexions, lesralentissements rythmiques, ce qu’ilfaut pour faire une relance, … Lerépertoire est construit autour desmusiques d’Ardèche, solidementancrées dans la ruralité et celles duDauphiné, quelque peu plus « embour-geoisées », si je puis m’exprimer ainsi.

En quoi consiste ton travail ? Quelest ton rôle dans ce type de projet ?A partir de mes connaissances et mapratique d’arrangement, je tente detrouver des résonances avec les pra-tiques de ces amateurs jeunes etadultes en les emmenant vers des pra-tiques inconnues pour eux jusqu’ici.Par exemple, je vais leur faire décou-vrir et leur faire chanter un bourdonenrichi à 5 voix. Alors qu’ils n’en ontjamais fait, ils comprennent très vite leprincipe. Je les fais également tra-vailler sur la nuance. Par delà les notesde musiques et tous les signes impri-més, je pousse chacun à explorer sapropre musicalité et c’est chacune deces personnalités typées qui donnerontune texture à l’ensemble. Un chanteurest un musicien dont l’instrument estla voix : Untel aura du coffre, tel autreun beau timbre mais peu de puissance,C’est à chacun de tirer le meilleur partide son instrument et à faire que l’en-semble lui fasse place à certainsmoment. Un exemple sur un chant à

répondre : un soliste bien costaudéventuellement avec un contre-chantinstrumental, puis un chœur quirépond à l’unisson ou harmonisé, maisen nuance piano, épaulé par une bassequi peut venir d’une vielle, d’un accor-déon. Une telle approche orchestralese distingue de la fusion des voix sisouvent recherchée dans les chorales.On travaille sur les répertoires du Sudde la région, de tradition tantôt pro-vençale, ou de musiques du Dauphinéjusqu’aux Hautes-Alpes. Le territoireest évidemment très large et riche detraditions sur l’Ardèche mais on vaaussi jusqu’au territoire des bourrées,avec bon nombre de chansons … Dans mon rôle d’intervenant, j’arrivedans « un train en marche », de leurcôté, ils ont sélectionné des répertoiresissus, notamment, de leurs collectes. Jeretranscris le répertoire choisi, le jouesur mes instruments (accordéon,flûtes, chant, …), puis le réarrange.Mon intervention en lien avec le cho-régraphe Stanislas Wichniewsky, apour but une création chorégraphique,à base de danses traditionnelles, d'oùl’aboutissement fin 2007 se matériali-sera par des représentations sur scène.Ce projet a obtenu le soutien du Minis-tère de la Culture.

Qu’est-ce que tu penses que ton tra-vail et ton intervention apportentaux amateurs ? Parfois, ces gens qui ont une longuepratique ont le sentiment d’avoir fait le« tour de leur histoire » et voudraientbien aller plus loin, mais ne peuvent yparvenir seuls. Il y a, à mon sens, chezune partie des amateurs l’envie d’arri-ver à faire de la « bonne musique »,comme ils peuvent l’entendre en spec-tacle ou sur des disques. Par exemple,pour des ensembles réunissant chan-teurs et instrumentistes, s’il est assezsimple de jouer ensemble, il est moinsévident de sortir de la répétition d'unetourne avec le même équilibre entreles différents pupitres; je tente de leurfaire prendre conscience de la profon-deur de chaque morceau et desambiances et couleurs que l’on peutgénérer grâce aux différentes voix. Letravail d’enregistrement et d’écoute estdans cette perspective un atout pourprendre conscience, petit à petit, durésultat sonore qui sera proposé auxauditeurs. Quand ces musiciens réali-sent la beauté de l'univers éphémèrecrée grâce à leur contribution, grandeest alors ma satisfaction.

Propos recueillis par J-S. E.

BrunoEscafit

CMTRA : Norbert, l’école de SaintFons a une « longue » tradition dedéveloppement de projet en lienavec les musiques traditionnelles,peux tu nous faire un bref retour enarrière sur ces différents projets ?NG. : Oui, l’Ecole de Musique a tou-jours accueilli avec grand plaisir descours, stages ou ateliers du CMTRA.Il est vrai que la proximité des 2 struc-tures facilitait ces échanges. Cetteannée encore, la cornemuse écossaisede Jean-Michel Platen ou la guitareflamenca de François Tramoy fontrésonner les couloirs de l’Ecole.Plus généralement, c’est dès l’année2001 que des actions ont été mises enroute dans ce domaine à l’Ecole Muni-cipale de Musique Agréée de Saint-Fons, en lien étroit avec la danse, l’as-pect corporel et le mouvement. Unprojet triennal, soutenu par la DRAC,« Danses renaissance, danses baroque» a été élaboré avec les classes demusique dites « anciennes » , avec despartenaires artistiques comme Véro-nique Elouard, Naïk Raviart, ou l’en-semble Noema.Une suite logique à ces actions s’estalors imposée, pour aborder enfin lesdanses traditionnelles et c’est en 2005que l’Ecole de Musique décide deconcevoir un projet finalisé par un BalFolk. Les actions connexes à ce balsont alors centrées sur les stagiaires

instrumentistes, élèves de l’école deSaint Fons et ceux d'autres communes.L’aspect pédagogique est, dès ledépart, au centre de notre réflexion.L'objet même du projet est d'appré-hender le jeu pour la danse : connaîtreles appuis, les élans, savoir les danser,pour mieux apprendre à les jouer ... etinversement !Des stages sont organisés, avec desthématiques bien précises qui nousparaissent des points essentiels : MarcPerrone et Marie-Odile Chantraninterviennent pour l’initiation auxdanses, la découverte du répertoiretraditionnel et des compositions, untravail sur « l’art et la manière » dejouer pour la danse, plus globalement« la relation et l’influence de lamusique sur le mouvement. » PuisChristian Oller et Véronique Valéryprennent le relais pour l’apprentissagedu répertoire de manière orale et sen-sorielle, le travail d’improvisation, decréation sur les thèmes déjà connus,la mise en situation de jeu avec ladanse par petits ensembles et travailcollectif sur les élans, les appuis, lestempo, …La présence d’artistes –musicienset/ou danseurs- au sein de la structured’enseignement nous semble tout àfait primordiale et se révèle indispen-sable à une bonne conduite de ce typede projet. A la suite de ces stages, estarrivé le grand moment final, le bal,la récompense avec tous les interve-nants réunis, les stagiaires et le publicnombreux. Je garde un souvenir émude ce projet, de sa conception à sa réa-lisation, avec la complicité de Véro-nique Valery qui a su réunir des parte-naires particulièrement attachants.En 2006, nous avons renouvelé cetteopération. Le support Bal Folk, et letravail qu’il nécessite en amont, nous

semble coller parfaitement avec cetteidée d’une Ecole de Musique « outilsocialisant. » Nous avons donc sou-haité nous orienter davantage en direc-tion des habitants de Saint-Fons, enproposant des actions de sensibilisa-tion au préalable pour les habitants dela commune, en amont de ce projet,qui met en avant une esthétique parti-culière mais surtout une grande convi-vialité et une place primordiale à larencontre ! Ainsi, des moments particuliers sontprivilégiés avec les habitants tout aulong de l’année, avec l’Espace Com-munal de Solidarité où nous rencon-trons les habitants en journée sous laforme de « Café-musique », avec lesCentres Sociaux pour une soirée folk,ou encore en milieu scolaire dans lesécoles de la Ville avec D’accord Léon.Nous accueillons enfin Rural Café, leduo Christian Oller & Roger Lassalleet Camino de Galicia pour le bal.

L’école reste cette année fidèle àcette « tradition » de projets, d’ac-cueil des artistes et de travail avecles élèves. Pouvez-vous nous pré-senter le projet de 2007 ? NG. : Cette année 2007 est en effet,particulièrement riche en rencontresavec des artistes de musiques et dechants « traditionnels ». ChristèleRifaux et le Chœur de Femmes del’Ecole de Musique accueillent 4grandes dames venues de 4 régions etde cultures différentes : AntonellaTalamonti, Helen Chadwick, MarionaSagarra et Soraya Mahdaoui pour unecréation musicale a cappella « LesVoix là » les 24 et 25 Mai 2007 authéâtre Jean Marais. Sur le plan du balfolk, par rapport aux années précé-dentes, nous nous situons sur un axefort « d’intercommunalité » . Je tiens à

souligner le gros travail de Marie-Hélène Vuillermet qui a su convaincrechacune des écoles dans lesquelles elletravaille, du bien-fondé et l’intérêt dedévelopper ce projet, et VéroniqueValéry toujours présente et attentive,qui a pris en charge l’atelier Musiquestraditionnelles cette année à Saint-Fons.Ces 2 professeurs, avec Laure Michelet Noëlle Vadot, ont proposé uneconférence illustrée « Musiques despays de l’Est, de la Hongrie aux Bal-kans » de grande qualité, au sein desstructures partenaires. Parallèlement,le projet de Rencontres des ateliersintercommunaux de Musiques Tradi-tionnelles a lieu toute l’année avec StFons, Meyzieu, Tassin-la Demi-Lune,Feyzin, St Genis Laval .MH.V: Notre « trad‘ band intercom-munal » fort d’une cinquantained’exécutants aborde la thématique « musique de l’est et des Balkans, »encouragé par la directrice de l’écolede Meyzieu, Marion Fourquier, elleaussi passionnée de musiques tradi-tionnelles. Conférences sur cesthèmes, rapprochement avec les popu-lations de l’est immigrées sur Meyzieuet premier concert le 23 mars en col-laboration avec le groupe Musafiri,pour un concert à écouter, église StSébastien. Le second temps fort estprévu le 5 mai, au hall des fêtes deSaint-Fons avec cette fois-ci une pre-mière partie atelier et cours de forma-tion musicale de Saint-Fons, et unedeuxième partie musique à danseravec le groupe Folka Orange avecquelques morceaux communs.Les musiques traditionnelles prouventune nouvelle fois leur impact émo-tionnel, humain, sociologique : lesélèves en redemandent, des liens sontcrées sur les communes entre nous,

musiciens avides d’échanges et despopulations appréciant que leur cul-ture soit sollicitée et si vivementappréciée.

Que pensez-vous que ces projetsapportent spécifiquement à vosélèves ?MH.V : Il me semble qu’en premierlieu, ces projets permettent la décou-verte d’horizons nouveaux, une ouver-ture d’esprit, un élargissement de sesconnaissances et une sensibilisation aurespect des autres et des cultures diffé-rentes. Et puis, cela créé une certaineémulation des groupes plus aguerrisqui, éclairés par l’expérience et lesconseils des artistes invités, dévelop-pent une écoute avertie et constructive.

Et en tant qu’artiste, Marie-Hélène, que retires-tu de ces expé-riences ?MH.V : J’ai trouvé depuis 3 ans un beléquilibre entre mes activités d’ensei-gnante et d’interprète : je ne pourraiconcevoir l’un sans l’autre.Recherches, créativité, enrichissementde l’échange exigeant avec le publicalimentent la transmission aux élèves,avec du coup une dose débordanted’énergie et de passion du vécu. Cesderniers voient leurs « profs » en situa-tion d’interprètes, c’est du concret,énergétique dynamisant et moteur. D’ailleurs ces dernières années textesofficiels et concours mettent en avantcette fonction essentielle de l’ensei-gnant : sa pratique et son rayonnementartistique.Le but est atteint quand des groupesautonomes d’élèves se forment, à larecherche d’une identité propre, avidesde suivrent les traces de leurs aînés.

Propos recueillis par J-S. E.

Entretien croisé avecNorbert Gelsumini,directeur de l’EMA deSaint Fons et Marie-Hélène Vuillermet, artisteintervenante au sein decette structure.

Discographie:

Musiques irlandaises &

celtes par « Un peu

frais pour la Session »

édition JMC Music

Chansons de Provence,

livre CD édition :

Bibliothèque Pédago-

gique de Nyons

Contacts

EMPI & RIAUME,

Parc Mitterrand

26100 ROMANS,

France

Tél: 04.75.02.30.52 -

Fax : 04 75 02 16 79

email : info@empi-et-

riaume.com

Web :

http://www.empi-et-

riaume.com

Bruno ESCAFIT

Le grand Pré

26170 EYGALIERS

Tél : 04.75.28.02.09

Port : 06.61.24.29.17

Mail:

[email protected]

Web :

http://www.lezard-

soleil.123.fr

Dates

Bal 2007 de Saint-

Fons, samedi 5 Mai au

Hall des Fêtes

20 h / Rencontres des

ateliers intercommu-

naux Musiques Tradi-

tionnelles

21 h / Bal Folk avec

FOLKA ORANGE . Ani-

mation du Bal G.Chu-

zel ( Chanterelle )

Contacts

Ecole Municipale de

Musique Agréée G.Lau-

rent

19, Place Durel - 69

190 SAINT-FONS

Tel : 04 78 70 47 79 /

Fax : 04 78 67 34 85

Mail :

ecolemusique@mairie-

saint-fons.fr

TradàSaint-Fons!

Rencontre avec BrunoEscafit, poly-instrumentisteet diatonicien, il intervienten tant qu’arrangeur–orchestrateur dansl’association Empi etRiaume de Romans

Transmission

lettre 65 26/03/07 22:47 Page 15

Musiques traditionnelles en Rhône-Alpes - CMTRA Numéro soixante cinq [Printemps 2007]page 16

« J’avais à peine 30 ans et c’étaitmon 15ème grand départ » …Ainsi s’ouvre Terre-Neuvas ; surles rêves de grands départs pourl’outre-mer, pour les rives del’inconnu. Case départ sur les quais de Saint-Malot sous le hurlement desmouettes et dans les cris desmarins échaudés par le départ «Allons-nous en puisque l’on nousengage .. ». Chants et instruments,sons de mer et aventuresparticulières se mêlent pourraconter une seule grande histoire,celle des hommes de la mer. Descompositions, des improvisations,mais aussi bien sûr, beaucoup dechants de marins réinterprétés àpartir de collectages recueillis unpeu partout en France jusqu’auCanada. Ces répertoirespassionnants rythmaient la vie surles bateaux ou aidaient les autres àattendre leurs retours. Il y a deschants des chants pour virer aucabestan, des chants à curer lesrains (pour creuser des tranchéesdans le sel). Il y a tous ceux quiétaient chantés dans les tavernesdes ports d’escales, et puis ceuxchantés par les femmes restées àterre. Terre-neuvas les égrène un àun, au fil d’un disque construitcomme un long voyage. On entendles cordes grincer, on sent lafatigue et l’excitation des hommessur le pont. « J’aime les marins quinaviguent, j’aime les marins quinaviguent au loin »…Cinq planètes/ CP 07202

TERRE-NEUVASBernard Subert,Marc Anthony,Pierrick Lemou

Il manque bien quelques pieds auxchaises des chanteurs du Cor de laPlana, qui introduisent la notion de« bancalité » (néologismethéronnien) à leur « Tant Deman »,disque consacré au répertoire àdanser, chanté en occitan. Bancaleset joyeuses, raffinées et puissantes,groovy à souhait, provocantes,parfois même à la limite du kitsh,les chansons de Tant Deman vousprennent à contre-pieds, etconvoquent au grand bal tamurriataitalienne, fanfares clinquantes,rythmes marocains, déhanchementsdisco et boum boum dream&bass.On s’étonne à peine de voir à quelpoint tout cela épouse avec naturelles répertoires occitans, Lo Cor dela Plana n’y perd aucune aile etgagne en maturité, audace, etliberté. Plusieurs pièces de choixméritent quelques lignesparticulières : Une réinterprétationde Fanfarneta vous étreindra le cœurd’émotion et vous fera sûrementperler larme à votre oeil. La Vielhavous arrachera les pieds du sol pourvous porter tout droit sur les dance-floors. Idem pour la Noviota,farandole endiablée, qui à force de“laridoum”, entorses et ajoutsrythmiques, chants en envol libre,risque de vous propulser vers desdrôles d’états non contrôlés. On nepeut les décrire tous, chaquemorceau réserve ses surprises dechoix. On appelle ça polyphoniestrépidantes ? C’est plutôt bientrouvé ! Buda Musique/ Cie du Lamparo

LO COR DELA PLANATant deman

Ils font partie de la nouvelle gardeitalienne du Nord, ils ont grandidans la musique, à l’ombre duMont-Blanc, ils sontpolyinstrumentistes et jouent avecune belle énergie. Influencés par lesTrouveurs Valdotens, ayant assimilél’héritage mustradémien, flirtantavec les phrasés jazz et lespossibilités qu’offrent les nouvellestechnologies modernes, les jeunesmusiciens de Abnoba s’en donnentà cœur joie et nous envoient avec cedisque « Vai facile », une musiquerythmée, claire et bien balancée. Du bon bal folk, qui mêlehabilement franches explosions demusiques, ruptures et subtilitésrythmiques, entrelacs de sonoritéssubtilement dosés et échappées plusmélancoliques. Avec VincentBoniface, Simon Bottasso, PaoloDall’ara, Giovanni Zap Delfino,Marco « Mammo » Inaudi, PietroNumico. A vous sur les parquets …Felmay

ABNOBA NUROOTSVai Facile

Kamenko c’est d’abord quatre musi-ciens aux parcours très différents :accordéon, percussions, clarinettes ettuba, qui explorent les musiques tradi-tionnelles, classiques et contempo-raines. Leur lecture expérimentale desmusiques traditionnelles de Macé-doine, Bulgarie, Serbie, Albanie,France, et de la musique Klezmer, créeun univers unique, poétique etempreint de folie. Leur premieralbum, Crven (prononcer « tsevèrn »),propose des titres de ces répertoirestraditionnels revisités, mais aussi des« plages solo » qui permettent d’éclai-rer la personnalité propre à chacun desmusiciens et de créer une unité origi-nale. Vladan et Dragan Mitrovic, lesaccordéonistes du groupe tzigane deSerbie Kal, enrichissent cet album parleur participation à deux morceaux.Ce quartet vous entraîne irrémédia-blement dans un voyage onirique, versles musiques de l’Est. Leur premieralbum se savoure et donne envie deconnaître la suite de l’histoire deKamenko…

KAMENKOCrven

L’excellente collection « Signature »,consacrée aux musiques transgenres,fait une belle place à Jean-FrançoisVrod, violoniste de grand talent, infa-tigable passeur de musique, un desseuls de cette génération à ne pass’être fait happer par le son « folk »,pour s’être forgé dans la longueur lesien, tout proche de celui des violo-neux d’Auvergne avec lesquels il atant appris. Avec La Soustraction desFleurs, il puise sans ambages dans salongue fréquentation des répertoiresdu Massif Central, pour nous offrir unbeau virage vers les musiques contem-poraines. Accompagné par FrédéricAurier au violon et Sylvain Lemêtreau zarb, Vrod nous invite à arpenter unchemin qui se construit sous nos pieds,dans le présent et le spontané, sur lestrames solides des violoneux. « Ce quedonne à entendre la tradition populairen’est pas qu’une collection de joliesmélodies, c’est aussi tout le reste, destimbres, des formes, des pré-textes, oùle son est d’abord l’affaire de celui quile joue ». On a rarement vu approcheplus juste. Le son des violons de laSoustraction des fleurs est plein,charnu, à la fois énergique et mélan-colique. Les mélodies sont bien là,mais plutôt comme des réminiscences,comme des reflets incertains et fugi-tifs. On entend aussi « tout le reste »,les craquements et les grincements, lescris des hommes et les ombres desforêts du Massif Central, les hésita-tions et les moments de fièvre musi-cale où la bourrée « tourne ». Il paraîtque sur scène, c’est tout aussi capti-vant. Découvrez à tout prix, ce violo-niste, il est prêt à vous embarquer. Signature-France MusiqueEn vente dans la Boutique, p17.

LASOUSTRACTIONDES FLEURS Jean-FrançoisVrod

j’aime lagalette

PublicationsLo resson de la pèira/ L’écho de la pierre

Volume 2 : Une année en

chansons pour les 6/10 ans

Modal/ Jean-Michel Lhubac,Marie-José Fagès-Lhubac,Josiane Ubaud avec le concoursde nombreux amis musiciens.

Ce livre est une jungle, une vrai mine, un terrain de jeu, un rêvepour petits et grands.Musicalement, autant le dire tout de suite, il est génial et évite avecun talent inégalé les pièges de la mièvrerie enfantine. Sur un planplus pédagogique, il est redoutablement efficace et fourmille depistes pédagogiques et sonores. Enfin, et c’est aussi le coup deforce de ce travail, il n’arrête pas de donner du sens. À quoi bonaujourd’hui transmettre des chants en occitan aux enfants ? Com-ment ces répertoires accompagnent l’enfant dans la découvertede son corps, des autres, du monde qui l’entoure avec ses cycles,ses ombres et ses mystères … Comment apprend-on dans la trans-mission orale ? Pourquoi réintroduire du sacré et du rituel dans lequotidien … de nombreux articles et encarts autour des chantsdocumentent, mettent en contexte, interprètent, car les meilleurspasseurs restent les parents et une grande partie de l’ouvrage leurest consacrée.Le premier volume était consacré aux chants de la petite enfanceet déclinait berceuses, rondes, incantations à caractère cosmique(!), incantations aux animaux, comptines et chansons moqueuses,mimologismes …. On trouvera dans celui-ci des chants liés à laritualité (chants de la Saint-Jean, chants de travail), aux saisonsou au monde animal. Jean-Michel Lhubac, Marie-José Fagès-Lhu-bac ont convoqué pour faire vivre ces chansons une étonnantebande; de Minvielle à Claude Sicre en passant par Céline Ricardet Daniel Loddo, Rosina de Peira et tant d’autres … Au contact del’enfance, les répertoires traditionnels retrouvent une étonnantelégèreté, une créativité sans limite, une malice régénérant qui sonnejuste. C’est un travail d’une grande cohérence et intelligence, onaimerait qu’il trouve tout l’écho qu’il mérite. L’ouvrage est en vente auprès de la FAMDT : 38 Euros .

Musiques savantes, musiques

populaires

Les symboliques du sonores en

France 1200-1750

Luc Charles-DominiqueCNRS Editions – 28 euros

Les termes de « haut » et de « bas » appliqués à la musique n’ontpas toujours évoqué la puissance sonore et les hauteurs des ins-truments. À l’époque médiévale puis à la Renaissance, ils ren-voient à tout un ensemble d’éléments symboliques qui s’ancrentdans des usages, dans une réalité sociale et tout un ensemble de dis-cours dont nous avons perdu les clefs. De quoi étaient faites cesreprésentations, comment se répartissaient-elles l’espace social,comment les instruments étaient-ils crédités de valeurs positivesou négatives par les théologues ? Luc Charles Dominique, pour-suivant un travail initié il y a ving-cinq ans sur le personnage musi-cal du ménétrier, est allé puiser dans les vieux grimoires, dans lalittérature médiévale, il a analysé les bas-reliefs des églises et lesgravures anciennes. Il y aurait donc une musique du « bas », appar-tenant à la sphère du religieux, dont les cordophones serait l’élé-ment organologique et auquel seraient associées les notions derésonances et d’harmonie, d’intériorité et de pureté. Le « Haut »appartient aux aérophones, auquels se rattachent les notions demonodie et du tout-volume. C’est le monde des musiques profanes,volontiers perçues comme diaboliques et sorcières. Ce partagesymbolique de la musique, sur la base du clivage religieux/profane,pensé à partir des catégories du haut et du bas, profile une opposi-tion morale qui devient sociale et culturelle à la Renaissance,pour conduire à la séparation dont nous percevons toujours leseffets aujourd’hui entre les musiques populaires et savantes. « Le sonore est au cœur de la pensée symbolique » et cet ouvrage,d’une grande érudition, tente de nous ouvrir à ses codes et secrets,nous initier aux imaginaires de l’au-delà peuplés d’anges et dedémons, d’êtres étranges parfois maléfiques, qui tous avaient unevoix, et qui tous chantaient, criaient, pétaradaient ou éructaient,se manifestant aux hommes à travers nombres d’instruments etautres échos du monde sonore.

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des musiques

du monde

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Clair, documenté et ludique ce petit atlas est une véritable invita-tion au voyage. Construit autour de soixante-deux parcours tra-versant cent vingt-deux pays, il offre au lecteur un vaste aperçu desdiverses cultures qui peuplent la planète et de la richesse musi-cale propre à chacune d’elles. Facile et agréable à lire, il convien-dra parfaitement aux néophytes. Les débats entre tradition etmodernité, « pureté » et « métissage », inhérents aux musiques dumonde, y sont abordés à travers la description simple des différentsstyles musicaux, sans ambition musicologique ou historiciste. Deplus, des cartes, des portraits d’artistes, des descriptions d’instru-ments représentatifs, des sélections d’ouvrages discographiques etbibliographiques ainsi que de très belles illustrations sont associésà chaque parcours musical. Complet et esthétique, cet atlas réveillenotre curiosité et nous présente un monde musical merveilleux oùl’on se perd avec plaisir.

Disques

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Numéro soixante cinq [Printemps 2007] Musiques traditionnelles en Rhône-Alpes - CMTRApage 17

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Les conscrits en Bresse

Le Haut Vivarais

Rive de Gier

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Les Baronnies en Drôme Provençale

Le pays entre Loire et Rhône

Pays de Samoëns

Titre (+références) | Prix unitaire | Quantité | Total

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Nom: . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Prénom: . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Adresse : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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lettre 65 26/03/07 22:47 Page 17

Musiques traditionnelles en Rhône-Alpes - CMTRA Numéro soixante cinq [Printemps 2007]page 18

calendrierCe calendrier prend en compte, sur la foi des informations quinous parviennent, les événements concernant les musiques etdanses traditionnelles qui se déroulent en région Rhône-Alpes,dans les départements et pays limitrophes.Nous apportons le plusgrand soin à la transcription de vos informations, mais nul n’està l’abri de l’erreur et de l’omission.

Vous voudrez bien nous faire parvenir vos informations uniquement par courrier, par fax ou par e-mail sur document séparé, avec la mention : Calendrier Lettre d’Informationavant le 30 mai 2007

concerts, balsAvril

Mardi 3 et Mercredi 4MMeeyyllaann ((3388)) Concert et enregistrement «Live » du duo Damiano/Sarzier à la Maisonde la Musique.Rens : 04 76 18 54 00 [email protected] www.stephane-damiano.fr

Mercredi 4LL’’IIssllee dd’’AAbbeeaauu ((3388)) Concert Les Papas Rigo-los à 15h30 à la salle de l’Isled’Abeau.(Avenue du Bourg) Rens : 04 74 18 51 13 [email protected] ((6699)) Concert d’Antiquarks au NinkasiKao.Rens : 04 78 62 34 38 [email protected] www.antiquarksduo.org Jeudi 5 LLyyoonn ((6699)) Bœuf/Session musique du mondeavec le Collectif La Grande Métisse au6ème Continent à 19h.Rens : [email protected] 04 37 28 98 71LLyyoonn ((6699)) Concert d’Antiquarks à l’Amphi-théâtre de l’Opéra lors du Festival « Lesprojets Transversaux ».Rens : 04 78 62 34 38 [email protected] www.antiquarksduo.org

Vendredi 6AArrrraass ssuurr RRhhôônnee ((0077)) Concert spectacle « Auchemin de Romans », cabaret de mode Tra-ditionnelleRens : [email protected] 04 75 08 04 01

Samedi 7 MMoonnttppoonntt EEnn BBrreessssee ((7711)) Bal Folk animé parBoréale organisé par La Grange Rouge àLa ChapelleRens : [email protected] 03 85 75 85 84

Lundi 9 LLyyoonn 11eerr ((6699)) Concert du Bus Rouge avecAntiquarks à l’amphithéâtre de l’opéra à20h.Rens : 04 72 34 63 68 [email protected] http://www.busrouge.com

Vendredi 13GGrreennoobbllee ((6699)) Concert de No’Mad lors duFestival Rootd’n Culture sur le campus deGrenoble.Rens : 06 08 51 06 86 [email protected] CCooggnniinn ((7733)) Bal folk à la salle de la Forge-rie, organisé par l’Amtrad.Rens : http://amtrad.free.fr/ [email protected] PPrriivvaass ((0077)) Nuit du Folk. Bal animé par leTrio DCA, Trio Gérard Godon-Renaud-Grimault, et l’Accord des muses, à la salleEspace Ouvèze Rens : 04 75 64 45 51 [email protected] SSaalleess ((7744)) Bal avec Gigouillette à la salle desFêtes.Rens : http://gigouillette.free.fr 04 50 22 15 97

Samedi 14 CCooggnniinn ((7733)) Bal folk à la salle de la Forgerie,animé par les groupes A suivre et AlfO’Clock, organisé par l’Amtrad.Rens : http://amtrad.free.fr/ [email protected]

Dimanche 15GGrreennoobbllee ((3388)) Bal du printemps avec le Balà Bistan à la Chaufferie (98 rue Léon Jou-haux) Rens : 04 38 37 40 20 [email protected] www.regie2c.com OOrrnnaacciieeuuxx ((3388)) mini bal folk danses etmusique (scène ouverte) de 14 à 18 heures.Chez Jacques au bistro d’Ornacieux.Rens : Jacques 04 74 20 53 43 [email protected]

Mardi 17RRoommaannss--ssuurr--IIssèèrree ((2266)) Concert de RenaudGarcia-Fons et l’Orchestre de l’Ecole deMusique et de Danse du Pays de Romans,à 20h45 à la salle de Cordeliers.Rens : 04 75 71 00 15 [email protected]

Mercredi 18LLyyoonn 77èèmmee ((6699)) Concert de Tinariwen (Mali)au Ninkasi Kao (267 rue Marcel Merieux) Rens : 04 72 76 89 00 http://www.ninkasi.fr/ [email protected]

Jeudi 19 VVaalleennccee ((2266)) Concert du Duo Dhafer Yous-sef / N’Guyen Lê à l’Auditorium, organisépar Jazz Action Valence.Rens : 04 75 78 50 86

www.jazzactionvalence.com [email protected] LLyyoonn 77èèmmee ((6699)) Boeuf Musiques du Mondeouvert à tous dès 19h au 6ème Continent.Rens : [email protected] www.sixiemecontinent.net 04 37 28 98 71VViilllleeuurrbbaannnnee ((6699)) Concert de La Machette(Fusion Afro-Péruvienne) dans le cadre duFestival Ratatam au CCO Jean PierreLachaize.Rens : [email protected] http://www.myspace.com/lamachete 04 78 93 41 44

Vendredi 20 VViillllaarrdd--BBoonnnnoott ((3388)) Fête du Holi (fête Hin-doue) organisé par les 38e Rugissant, àl’Éspace Aragon (19 bis Bd Jules Ferry).Rens : www.38rugissants.com [email protected] 04 76 71 22 51EEcchhiirroolllleess ((3388)) Bal folk avec Ensemaille àla salle Robert Buisson Frange Verte.Rens : http://ensemaille.free.fr 04 76 25 28 76 [email protected] RRoommaannss--SSuurr--IIssèèrree ((2266)) Concert de BarbaraFurtuna (Polyphonies Corses) à 20H45 à laSalle de Cordeliers.Rens : 04 75 71 00 15 [email protected] LL’’IIssllee dd’’AAbbeeaauu ((3388)) Concert Salsa de RaminoCalderon et les Percus du Millé RaminoCalderon à la salle Le Millenium à 21h.Rens : [email protected] 04.74.18.51.13 AAnnnneeccyy ((7744)) Concert du Bruit de la Neige(Slovénie) au Brise Glace.Rens : [email protected] www.le-brise-glace.com 04 50 33 65 10 LLyyoonn 77èèmmee ((6699)) Concert de Bebey PrinceBissongo au 6ème Continent.Rens : 04 37 28 98 [email protected] www.sixiemecontinent.net LLyyoonn 99èèmmee ((6699)) Concert de BayarbaatarDavaasuren (Chants Polyphoniques Mon-gols) à 19h à la Médiathèque de Vaise.Rens : 04 72 85 66 20

Samedi 21LLaa TToouurr--DDuu--PPiinn ((3388)) Concert du Jardin(Chanson Traditionnelle) des Mystères à lasalle Équinoxe.Rens : 04 74 92 46 46 ou 04 74 97 32 26BBoouurrgg--eenn--BBrreessssee ((0011)) Bal de Printempsanimé par Fred Sonnery Chalafolk à laMJC (21A allée de Challes), organisé aprVielle&DansesRens : vielledanse.free.fr [email protected] 04 74 37 76 87RRoommaannss--SSuurr--IIssèèrree ((2266)) Concert de DobetGnahoré (Musique du Monde) au ThéâtreJean Villard à 20h45.Rens : 04 75 71 00 15 [email protected] CChhaammbbéérryy ((7733)) Concert de Garlic Bread(Musique Irlandaise) à la salle Le Scara-bée. Festival Traverses.Rens : 04 79 33 06 95 [email protected] www.garlicbread.orgMMoorrnnaanntt ((6699)) Concert de Méluz (Trad FolkCeltique) à 19h à la salle Noël Dellorme,organisé par Festizik et Cie.Rens : [email protected] www.festiziketcie.com SStt EEttiieennnnee ((4422)) Bal Auvergnat animé parAbribus,à la maison de quartier du Crêt deRoch Rens : 04 77 33 15 90LLyyoonn 77èèmmee ((6699)) Concert de Lucineh Hova-nissian (chanson arménienne) au 6èmeContinent.Rens : 04 37 28 98 [email protected] www.sixiemecontinent.net PPoonntt--EEnn--RRooyyaannss ((3388)) Bal Folk animé parCire Tes Souliers, à 21h30 à la salle desFêtes, dans le cadre du carnaval de Pont-En-Royans.Rens : [email protected] http://ciretessouliers.free.fr 04 76 36 42 20LLaa TToouurreettttee ((4422)) Concert de Trotwood (Tra-ditionnel Irlandais) à la salle des fêtes.Rens : 04 77 50 14 15 [email protected]

Mercredi 25DDéécciinneess ((6699)) Concert d’Antiquarks dans lecadre du Festival Digital Upercut auToboggan.Rens : www.antiquarksduo.org [email protected] 04 78 62 34 68

Jeudi 26 LLyyoonn ((6699)) Concert-Spectacle de Al Andalus(Flamenco) à la Bourse du Travail à 20h30.Rens : www.alandalus.fr [email protected] 04 72 22 25 63

Vendredi 27 BBoouurrgg--AArrggeennttaall ((4422)) Concert de Rémo auCentre socio culturel de la DeomeRens : http://remo.le.site.free.fr [email protected] LLyyoonn 11eerr ((6699)) Concert La Troupadour (chan-son et musique de l’Est) à l’Absinthe (22rue Flesselles).Rens : http://troupadour.free.fr

[email protected] 04 72 00 20 44MMaarrccyy ll’’ÉÉttooiillee ((6699)) Spectacle de danses tra-ditionnelles animé par La Tourbillante(danses de France, Italie, Serbie…).Rens : [email protected] http://www.apam-marcy.com/pages/naissance.htm 04 78 35 77 11 VVaauullxx--eenn--VVeelliinn ((6699)) Concert de JiripocaBand à la MJC.Rens : http://jiripoca.free.fr 04 78 23 68 20LLyyoonn 77èèmmee ((6699)) Concert de Electro GnawaProject au 6ème Continent. Rencontreentre DJ Stani et des Gnawa de Marrakech Rens : 04 37 28 98 [email protected] www.sixiemecontinent.net LLyyoonn 33 ((6699)) Concert de Mazalda à Del’Autre Côté Du Pont.Rens : [email protected]://delautrecotedupont.net 04 78 95 14 93PPoonntt ddee VVaauuxx ((0011)) Concert de Bodhi(musique tsigane, indienne et arabe) auMusée Chintreuil Rens : [email protected] 03 85 51 45 75

Samedi 28 SStt EEttiieennnnee ((4422)) Concert-Spectacle de AlAndalus (Flamenco) au Palais des Spec-tacles (Bd Jules Janin).Rens : www.alandalus.fr [email protected] 04 72 22 25 63SStt HHiillaaiirree DDee LLaa CCôôttee ((3388)) Concert de PrinceBebey Bissongo à la Salle Polyvalente aucours du Festival Couleurs d’Afrique.Rens : [email protected] www.comiteorodara.ht.st 08 70 43 08 81 MMoorrzziinnee ((7744)) bal folk animé par DynamithSeythoux.Rens : 04 74 92 46 46CChhaabbeeuuiill ((2266)) Concert de Le Fils De Soie(spectacle folklorique) au centre culturel.Rens : 04.75.59.20.34 [email protected] http://cabeolumfolk.free.fr LLyyoonn 77èèmmee ((6699)) Concert de Afrika Comboau 6ème ContinentRens : 04 37 28 98 [email protected] www.sixiemecontinent.netSStt EEttiieennnnee DDee SStt GGeeooiirrss ((3388)) Bal Folk avecCire Tes Souliers à la salle des Fêtes à20h45.Rens : [email protected] http://ciretessouliers.free.fr 04 76 36 42 20

Dimanche 29MMaarrccyy ll’’ÉÉttooiillee ((6699)) Spectacle de danses tra-ditionnelles animé par La Tourbillante(danses de France, Italie, Serbie…).Rens : [email protected] http://www.apam-marcy.com/pages/naissance.htm 04 78 35 77 11

Mai

Jeudi 3 LLyyoonn 77èèmmee ((6699)) Bœuf Musique du Mondeorganisé par le Collectif La GrandeMétisse au 6ème Continent, à 19h.Rens : 04 37 28 98 [email protected] www.sixiemecontinent.net

Vendredi 4 SStt JJuulliieenn eenn GGeenneevvooiiss ((7744)) Concert des Che-mins de l’improvisation Jacqui Détraz, à15h au gymnase du collège A.Rimbaud.Rens : 04 50 35 08 48 [email protected] 77èèmmee ((6699)) Le Bal à Bistan au 6èmeContinent.Rens : 04 37 28 98 [email protected] www.sixiemecontinent.netSSaalleess ((7744)) Bal avec Gigouillette à la salle desFêtes.Rens : http://gigouillette.free.fr 04 50 22 15 97

Samedi 5CChhaattiilllloonn ssuurr CChhaallaarroonnnnee ((0011)) Bal Folkanimé par Chalafolk à la salle Bel Air.Rens : M.Nottet Le puits vert01900 Saint Trivier sur MoignansLLyyoonn 77èèmmee ((6699)) Concert de Ahinama (Des-carga cubaine, salsa, mambo, rumba) au6ème Continent.Rens : 04 37 28 98 [email protected] www.sixiemecontinent.net

Jeudi 10 VViilllleeuurrbbaannnnee ((6699)) Matinée dansante orga-nisé par le Groupe Artistique "C’est extra",animée par Patrick Matyka DE "HauteTension", au Centre Culturel (234 coursÉmile Zola) Rens : 04 27 89 54 79 / 06 23 07 03 65 [email protected] 77èèmmee ((6699)) fConcert de Pic Pulses (JazzNew Orleans) au 6ème ContinentRens : 04 37 28 98 71

[email protected] www.sixiemecontinent.net LLyyoonn 22 ((6699)) Concert de Bayarbaatar Davaa-suren (musique traditionnelle mongole) àl’Abbaye d’Ainay.Rens : [email protected] www.actionsmongolie.org

Vendredi 11 LLyyoonn 77èèmmee ((6699)) Concert de Ami & Al, DuoLyon-Sénégal, au 6ème Continent Rens : 04 37 28 98 [email protected] www.sixiemecontinent.net CChhaabbeeuuiill ((2266)) Concert du Collectif La Four-milière regroupant Mango Gadzi, No’Madet Le Caramantran, au centre culturel.Rens : 06 08 51 06 86 [email protected] http://desfourmis.free.fr/

Samedi 12 EEuurrrree ((2266)) 2ème Rencontre Musiques Tra-ditionnelles en Val de Drôme, dans tout levillage.Concerts,ateliers,bœufs,Bal folk ensoirée.Rens : 04 75 25 19 87 / 04 75 78 41 31 [email protected] BBaarrtthheelleemmyy ddee BBeeaauuppaaiirree ((3388)) Bal folkanimé par Cire Tes Souliers, à la salle poly-valente, organisé par La Confrérie du Par-quet Rens : [email protected] 04 76 36 42 20AAnnnnoonnaayy ((0077)) Bal des Couleurs, quatregroupes animent le Bal (un Magrébin, unturc, un Cambodgien et un Français) à laMJC.Rens : 04 75 32 40 80 [email protected] VVeeyyrraannnneess MMaaccllaass ((4422)) Bal Folk animé parRural Café Quartet (musiques régionales,celtiques).Rens : 04 75 45 03 65 [email protected] ruralcafe.com DDéécciinneess ((6699)) Concert de Malossol à 11h aCentre Culture Le Toboggan Rens : 04 72 93 30 10 [email protected] www.mediatheque-decines.frSStt MMaarrcceelllliinn ((3388)) Concert de Djal durant lefestival Barbara.Rens : [email protected]

http://www.saint-marcellin.fr/pages/01agenda/agenda.htm

Vendredi 18 LLyyoonn 88èèmmee ((6699)) Concert de Mazalda à laMJC Laënnec Mermoz.Rens : 04 37 90 55 90

Samedi 19 SStt GGeerrvvaaiiss ((7744)) Bal Folk organisé par etanimé par J’attendsveille et Trio SAJ à par-tir de 21h à l’Espace Mont Blanc.Rens : 04 50 93 95 88 [email protected] ((3388)) Bal Folk animé par Compa-gnie Recourdas (danses du Dauphiné etautres danses) et Cantarem (bal à la voix)du Folk des Terres Froides.Rens : 04 74 97 32 26 / 04 74 92 46 46RRiioorrggeess ((4422)) Concert de Mazalda à le Fêtedes fleurs.Rens : http://www.riorges.fr 04 77 23 80 25

Dimanche 20OOrrnnaacciieeuuxx ((3388)) mini bal folk danses etmusique (scène ouverte) de 14 à 18 heures.Chez Jacques au bistro d’Ornacieux.Rens : Jacques 04 74 20 53 43 [email protected]

Mardi 22SSaatthhoonnaayy CCaammpp ((6699)) Concert de Chants Tra-ditionnels Mongols et de musique Médié-val à l’Eglise de Sathonay Camp.Rens : 04 78 23 76 21 [email protected]

Jeudi 24 PPaassssyy ((7744)) Bal Folk animé par J’attend-sveille et Trio SAJ, organisé par J’attend-sveille, à la salle Jean PernotRens : [email protected] LLaa MMûûrree ((3388)) Concert « Les Chants de L’Al-taï » de Bernard Fort et Bayarbaatar etDavaasuren au Théâtre de La Mûre à20h30.Rens : 04 76 30 96 03

Vendredi 25BBuurrddiiggnneess ((0077)) Bal folk animé par le groupeRue de la Soif,organisé par la Maison dansla Nature, à la salle des fêtes.Rens : [email protected] 04 77 39 14 52

Samedi 26 CChhoomméérraacc ((0077)) Concert de Camino de Gali-cia durant le festival de Danses et MusiquesTraditionnelles en Ardèche de 18h à 19h.Rens : 04 75 64 63 52 http://caminodegalicia.blogit.fr/

Dimanche 27 SStt CChhaammoonndd ((4422)) Concert de Dialekt (Pro-test Song Marocaine) au Parc Labesse.Rens : 04 77 29 79 96 [email protected]

Jeudi 31LLyyoonn ((6699)) Récital de Bayarbaatar Davaasu-ren suivi du lancement du CD « Chantsdiphoniques mongols » au Musée des Mou-lages à 20h.Rens : 04 78 28 69 10

Juin

Vendredi 1 GGrreennoobbllee ((3388)) Master class de violon Tsi-gnae avec Dragan Urlic violoniste dugroupe Loulou Djine, à la Chaufferie de18h à 22h. Inscriptions obligatoires.Rens : [email protected] 04 38 37 40 20

Samedi 2CChhaallaannccoonn ((0077)) Concert et Bal RencontresMusik Trad’ en Ardèche. Dés 19h confé-rence puis concert et bal avec Rural Café,C.Oller et Trio Vocal Chlaramell’Oc Rens : [email protected] ruralcafe.com LLyyoonn 11eerr ((6699)) Concert de Lézieu MiCloacoustic duo (musique Irlandaise) à L’Ab-synthe (22 rue Fleysselle).Rens : [email protected] 04 72 00 20 44SStt JJeeaann ddee BBoouurrnnaayy ((3388)) Fest-noz animé parBernard LOFFET à la Salle PolyvalenteClaire Delage dés 20h30.Rens : [email protected] charamelle.assoc.free.fr 06 82 61 89 13RRuummiillllyy ((7744)) 15ème Nuit du Folk à la salledes Fêtes avec Gigouillette.Rens : http://gigouillette.free.fr 04 50 22 15 97

Dimanche 3OOrrnnaacciieeuuxx ((3388)) Fest-Deiz avec Bernard Loffet,dés 14h30.Chez Jacques au bistro d’Ornacieux Rens : Jacques 04 74 20 53 43 [email protected]

Vendredi 8 LLyyoonn ((6699)) Concert de la Troupe Afrah(musique traditionnelle du Magreb) auMusée de St Romain en Gal.Rens : [email protected] www.cultures-solidaires.com LLyyoonn ((6699)) Concert de No Mad ? sur les Bergesdu Rhône lors du festival du 6ème ContinentRens : www.no-mad.org [email protected] 06 08 51 06 86

Samedi 9CCooggnniinn((7733)) Bal des ateliers & la CompagnieRecourdas à la salle de la Forgerie organisépar l’Amtrad.Rens : http://amtrad.free.fr/[email protected] GGeennaass ((6699)) Bal avec Cadavre Exquis (folknéo trad) à l’Atrium.Rens : [email protected]://www.ville-genas.fr 04 72 47 11 69

Jeudi 14VVaalleennccee ((2266)) Scène ouverte aux ateliers dela JAV, au programme, chants du monde,ensemble Salsa, Big Band, en cloture deJazz Action Valence.Rens : 04 75 78 50 [email protected] www.jazzactionvalence.com VViizziillllee ((3388)) Concert de la Troupe Afrah(musique traditionnelle du Magreb) enplein air au centre ville.Rens : [email protected] www.cultures-solidaires.com

Lundi 18 VVaalleennccee ((2266)) Soirée Africaine à l’audito-rium, organisé par Jazz Action Valence.Rens : 04 75 78 50 [email protected] www.jazzactionvalence.com

Jeudi 21 VVaallss--LLeess--BBaaiinnss ((0077)) Bal Trad animé par RuralCafé, musiques régionales et celtiques.Rens : [email protected] ruralcafe.com 04 75 45 03 65 GGrreennoobbllee ((3388)) Concert de la Troupe Afrah(musique traditionnelle du Magreb) enplein air au centre ville (lieu à définir).Rens : [email protected] DDiiee ((2266)) Concert avec AlexeÏ Aïgui associé auxmusiciens du Diois pour la Fête de la musique.Rens : [email protected] www.est-ouest.com 04 75 22 12 52

Vendredi 22 VViilllleeffrraanncchhee--ssuurr--SSaaôônnee ((6699)) Bal animé parLardons et P’tit Salé, organisé par l’officeculturel de VillefrancheRens : 04 74 65 04 48 [email protected] [email protected] LLaa TToouurr DDuu PPiinn ((3388)) BAL organisé et animépar les différents groupes du Folk desTerres Froides, à la salle Equinoxe.Rens : 04 74 92 46 46 DDooiizziieeuuxx ((4422)) Concert de musique irlandaiseavec WEASEL dans le cadre du FestivalLa Pampille 2007, à la Grange Crozet.Rens : [email protected]://lapampille.blogspot.com 04 77 20 91 45

Plus de dates et plus d’informationssur les concerts, les ateliers et les

stages en vous connectant surwww.cmtra.org

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Numéro soixante cinq [Printemps 2007] Musiques traditionnelles en Rhône-Alpes - CMTRApage 19

Dimanche 24 DDooiizziieeuuxx ((4422)) Apéro-concert et repas musi-cal dansant animé par le groupe CHA-MANE au Restaurant de la Croix du Col-let (Doizieux) dans le cadre du Festival LaPampille 2007.Rens : [email protected]://lapampille.blogspot.com 04 77 20 91 45

Vendredi 29 DDooiizziieeuuxx ((4422)) Repas musical dansant animépar Terre’n Airs dans le cadre du FestivalLa Pampille 2007.Rens : [email protected]://lapampille.blogspot.com 04 77 20 91 45FFoonnttaaiinnee ((3388)) Concert de la Troupe Afrah(musique traditionnelle du Magreb).Rens : [email protected]

Samedi 30 AAnnnnoonnaayy ((0077)) BAL FOLK en plein air, gra-tuit,à partir de 21h animé par le groupe"Rue de la Soif", quartier Chatinais.Rens : [email protected] 06 89 58 10 69DDooiizziieeuuxx ((4422)) Scène ouverte avec bal folkgratuit en plein air, de 14h30 à 18h30.Grand Bal Folk avec Cire tes Souliers etBois Sec à la Salle Polyvalente. Dans lecadre du Festival La Pampille 2007.Rens : [email protected] http://lapampille.blogspot.com 04 77 20 91 45LLyyoonn 55èèmmee ((6699)) Concert de Garlic Bread(Musiques Irlandaise) à St JustRens : [email protected] 04 72 32 16 33AAnnnneemmaassssee ((7744)) Bal des montagnes avecRural Café Sixtet.Rens : ruralcafe.com [email protected] 04 75 45 03 65 LLyyoonn 77 ((6699)) Bal à Bistan place St Louis ou6ème Continent en cas de pluie.Rens : www.sixiemecontinent.net [email protected] 04 37 28 98 71

stages

AvrilDu Samedi 7 au Mardi 10 CChhââttiilllloonn--ssuurr--CChhaallaarroonnnnee ((0011)) Stage deTabla avec Pandit Shankar Ghosh. Deuxcours individuels par jour, au Centre Cul-turelRens : 04 74 55 68 93 http://anagath.free.fr [email protected]

Dimanche 8 et Lundi 9 LLyyoonn ((6699)) Stage de travail sur la polypho-nie et l’improvisation vocale avec BéatriceBaille, niveau débutant. Lieu à définir.Rens : 04 78 08 12 41 [email protected] www.cie-vulcain.ouvaton.org

Mardi 10 et Mercredi 11GGrreennoobbllee ((3388)) Stage d’initiation à la flûtede Pan avec Christian Auguste, organisépar l ‘association Orféo, tous niveaux de19h à 20h30, organisé par l’associationOrféo au pôle musical « La Saulaie ».Rens : 04 76 01 94 71 /06 85 41 45 36 [email protected] www.orfeomm.com

Du Mardi 10 au Vendredi 13 GGrreennoobbllee ((3388)) Stage d’initiation aux per-cussions latines avec Willy Dugarte, orga-nisé par l ‘association Orféo, de 19h à 21h,tous niveaux, au pôle musical « La Saulaie » Rens : 04 76 01 94 71 / 06 85 41 45 36 [email protected] www.orfeomm.com GGrreennoobbllee ((3388)) Stage d’initiation aux danseslatines avec Gloria Carvajal, organisé par l‘association Orféo, de 19h30 à 21h, tousniveaux, au pôle musical « La Saulaie »Rens : 04 76 01 94 71 / 06 85 41 45 36 [email protected] www.orfeomm.com

Jeudi 12 GGrreennoobbllee ((3388)) Stage d’initiation aux percus-sions orientales avec Slim Zrida de 19h à21h, organisé par l’association Orféo aupôle musical « La Saulaie ».Rens : 04 76 01 94 71 / 06 85 41 45 36 [email protected] www.orfeomm.com

Du Jeudi 12 au Dimanche 15 CChhââttiilllloonn--ssuurr--CChhaallaarroonnnnee ((0011)) Stage deTabla avec Pandit Shankar Ghosh. Deuxcours individuels par jour,au Centre Culturel.Rens : 04 74 55 68 93 http://anagath.free.fr [email protected]

Jeudi 12 et Vendredi 13VVaalleennccee ((2266)) Stage de découverte des chantsindigènes, des musiques venues d’Afrique,de l’influence des musiques européennes etdu Jazz. Destiné aux instrumentistes et auxchanteurs, niveau confirmé. Animé parEdouardo Lopes.Rens : 04 75 78 50 [email protected] www.jazzactionvalence.com

Vendredi 13 GGrreennoobbllee ((3388)) Stage d’initiation au Balafonavec Nicolaï Snoek, de 19h30 à 21h30,organisé par l’association Orféo au pôlemusical « La Saulaie ».Rens : 04 76 01 94 71 / 06 85 41 45 36 [email protected] www.orfeomm.com

Samedi 14 GGrreennoobbllee ((3388)) Stage d’initiation aux SteelDrums avec Jacques Cordier, tous niveauxde 14h à 18h, organisé par l’association

Orféo à l’école Berlioz.Rens : 04 76 01 94 71 / 06 85 41 45 36 [email protected] www.orfeomm.comGGrreennoobbllee ((3388)) Stage d’initiation aux percus-sions africaines avec Patrick Senellart, de10h à 13h, organisé par l’association Orféoau pôle musical « La Saulaie ».Rens : 04 76 01 94 71 / 06 85 41 45 36 [email protected] www.orfeomm.com LLyyoonn 88èèmmee ((6699)) Stage de Sagats avec IsmaïlMesbah, organisé par l’association Mak-soun, niveau débutant.Rens : 06 67 05 10 53 [email protected]

Samedi 21 CCoouuzzoonn aauu MMoonntt dd’’oorr ((6699)) Stage d’accor-déon diatonique avec P. Tron à l’école demusique Le Rochon.Rens : perso.orange.fr/LeRochon [email protected]

Samedi 21 et Dimanche 22 LLyyoonn 88èèmmee ((6699)) Stage de ContredansesAnglaises avec Yvon Guilcher, niveauconfirmé,organisé par l’association chanterelleRens : [email protected] http://perso.orange.fr/chanterelle.lyon/ 04 78 29 33 00

Dimanche 22 LLaa TToouurr--dduu--PPiinn ((3388)) Stage de chant tradi-tionnel, tous niveaux à la MJC animé parEliane Brocca.Rens : 04 74 92 46 46 ou 04 74 97 32 26CCooggnniinn ((7733)) Stage de Bourrées d’Auvergneset de Danses Suédoises, animé par Véro-nique et Gaëlle Collombier, tous niveaux,organisé par l’AmtradRens : 04 79 28 22 39 / 06 21 94 24 75 [email protected]://amtrad.free.fr/ VVaauullxx--eenn--VVeelliinn ((6699)) Stage de danse AfroContemporaine avec Yvon-Serge Bissadissi,niveau confirmé,organisé par Rhonafrika.Rens : [email protected]://www.rhonafrika.com 0673034021

Samedi 28 LLyyoonn 88èèmmee ((6699)) Stage de Sagats avec IsmaïlMesbahi, tous niveaux, organisé par l’asso-ciation Maksoum.Rens : [email protected] [email protected] 06 67 05 10 53SSeeyyttrroouuxx((7744)) Stage de Rigodon avec Phi-lippe Borne, tous niveaux.Rens : [email protected] 04 50 79 64 88

Du Samedi 28 au Mardi 1er MaiCChhââttiilllloonn--ssuurr--CChhaallaarroonnnnee ((0011)) Stage dechant Khyal (chant classique de l’Inde duNord) de 9h à 18h, tous niveaux, au centreculturel.Rens : [email protected] http://anagath.free.fr 04 74 55 68 93

Du Samedi 28 au Lundi 30LLyyoonn ((6699)) Stage de travail sur la polypho-nie et l’improvisation vocale avec BéatriceBaille, niveau débutant. Lieu à définir.Rens : 04 78 08 12 41 [email protected] www.cie-vulcain.ouvaton.org

Mai

Lundi 7CChhoonnaass ll’’AAmmbbaallllaann ((3388)) Stage de Sanza,Calebasse et petites Percussions avecJacques Mayoud, tous niveaux, organisépar La Note Bleue.Rens : 04 74 15 96 90 [email protected] http://www.cooperation.net/jacques.mayoud

Lundi 7 et Mardi 8 LLyyoonn ((6699)) Stage de travail sur la polypho-nie et l’improvisation vocale avec BéatriceBaille, niveau débutant. Lieu à définir.Rens : 04 78 08 12 41 [email protected] www.cie-vulcain.ouvaton.org

Samedi 12 et Dimanche 13 SStt SSaauuvveeuurr ((3388)) Stage de chants tradition-nels (France, Italie, Espagne…), animé parEliane Brocca-Astori organisé par l’asso-ciation Cursive.Rens : 04 76 64 06 83 LLyyoonn 99èèmmee ((6699)) Stage de chant diphoniquemongol avec Bayarbaatar Davaasuren auCentre de la Voix.Rens : [email protected] www.centredelavoix.com

Dimanche 20 CCooggnniinn ((7733)) Stage de Bourées d’Auvergne& Danses suédoises animé par Véronique& Gaëlle Collombier, tous niveaux, orga-nisé par l’Amtrad.Rens : [email protected]://amtrad.free.fr/ 04 79 28 22 39 / 06 21 94 24 75

Du Samedi 26 au Lundi 28 LLyyoonn ((6699)) Stage de travail sur la polypho-nie et l’improvisation vocale avec BéatriceBaille, niveau débutant. Lieu à définir.Rens : 04 78 08 12 41 [email protected] www.cie-vulcain.ouvaton.org

JuinSamedi 2 et Dimanche 3 SSaaiinntt--PPiieerrrree ddee CChhaannddiieeuu ((6699)) Stage deJazz Manouche avec l’école itinérante deJazz Manouche de Romane. Ouvert à tous(sauf grands débutants).Rens : [email protected] www.stage-romane.com SStt JJeeaann ddee BBoouurrnnaayy ((3388)) Stage d’accor-déon diatonique avec Bernard Loffet orga-nisé par l’association CharamelleRens : 06 82 61 89 [email protected]

Samedi 16 et Dimanche 17BBrroonn ((6699)) Stage d’accordéon diatoniqueavec Clôde Seychal, individuel et collectif.Rens : 06 84 23 46 82 [email protected]

Hors régionSamedi 7 Avril MMaarrsseeiillllee ((1133)) Stage de musique Orientaleavec l’association Le Samar Ellayali. Tousniveaux, instruments et voix.Rens : Abdessattar Jaziri 06 11 19 05 16 [email protected]

Du Mercredi 11 au Samedi 14 Avril SSeevveerraacc LLee CChhaatteeaauu ((1122)) Stage de vielle(répertoire musique baroque) et de clave-cin.Tous niveaux.Rens : 06 18 96 64 42 et 04 68 61 21 79 [email protected]://lavielle.site.voila.fr

Samedi 14 et Dimanche 15 AvrilVViilllleenneeuuvvee dd’’AAssccqq ((5599)) Stage de Vielle àRoue avec Gilles Chabenat, tous niveaux,organisé par Cric Crac Compagnie à lafèrme Saint Sauveur.Rens : 03 20 05 37 24 [email protected] http://criccrac.compagnie.free.fr

Samedi 21 AvrilSStt GGeerrmmaaiinn LLaavvaall ((7777)) Stage d’accordéondiatonique à la salle de la Mairie,animé parPhilippe Delagrange, organisé par l’asso-ciation Aixtrad.Rens : Brigitte Petrini 04 77 65 20 59 [email protected]

Samedi 28 et Dimanche 29 AvrilRRoocchheejjeeaann ((2255)) Stage culturel de danse,chant et musiques traditionnelles (accor-déon,chant,violon,danses du sud-ouest…)organisé par l’assocaition Not’ambulle.Rens : 03.81.49.95.02 03.81.49.93.62 [email protected]

Du Dimanche 29 Avril au Jeudi 3 MaiVViilllleenneeuuvvee dd’’AAssccqq ((5599)) Stage de fabrica-tion et d’initiation aux instruments àhanches labiales avec Michel Godard ;Thierry Madiot et Serge Durin.Rens : 06 75 25 32 24www.univ-lille3.fr/cfmi [email protected]

Dimanche 29 AvrilRRoocchheejjeeaann ((2255)) Stage et concert de « ChetNuneta ». De la Mongolie au Mexique enpassant par l’Europe et L’Afrique, quatrechanteuses et un percussioniste vous invi-tent à un voyage délirant,passionné et poé-tique.Rens : [email protected] 06 29 43 80 28TToouulloouussee ((3311)) Stage de Bourrée à troistemps avec Eric et Didier Champion,niveau confirmé,organisé par le Conserva-toire Occitan de Toulouse.Rens : [email protected]://www.conservatoire-occitan.org 05 34 51 28 38

Samedi 5 MaiLLaa GGrraannddee RRoouuggee ((7711)) Stage de chant dumonde et de percussions corporelles de 14hà 18h animé par les Enchantetues.Rens : [email protected] 03 85 75 85 81

Jeudi 17 MaiSStt QQuueennttiinn LLaa PPootteerriiee ((3300)) Stage d’introduc-tion aux musiques d’Europe de l’Est enaccordéon chromatique avec ChristopheRohr.Rens : [email protected] www.officeculturel.com 04 66 22 74 38

Jeudi 17 et Vendredi 18 Mai SStt QQuueennttiinn LLaa PPootteerriiee ((3300)) Stage de décou-verte d’accordéon chromatique avec Kris-tel de Rio.Rens : [email protected] www.officeculturel.com 04 66 22 74 38BBrruuaaiilllleess ((7711)) Stage de Flûte Bansuri animépar Pandit Hariprasad Chaurasia, tousniveaux.Rens : [email protected] http://anagath.free.fr 04 74 55 68 93

Samedi 26 et Dimanche 27 Mai TToouulloouussee ((3311)) Stage de Vielle à Roue animépar Dominique Regef, organisé par leConservatoire Occitan de Toulouse, tousNiveaux.Rens : [email protected] http://www.conservatoire-occitan.org 05 34 51 28 38

Les Bœufs libres sont dans la ville !Où, comment et avec qui sessionner tousles soirs de la semaine dans Lyon ?

LLee lluunnddii ::

- Musique celtique au Wallace, 2 rue Octa-vio Mey, 69005 Lyon, session hebdoma-daire (sauf s’il y a un match de foot impor-tant !),accès libre entre 21 h et 2 h du matin(04 72 00 23 91)

- Session libre sur la Péniche Le Sirius,Berges du Rhône Face au 2 quai Auga-gneur 69003 Lyon, session hebdomadaire,accès libre entre 21 h et 2 h du matin (0478 71 78 71)

LLee mmaarrddii ::

- Bœuf musiques du désert, à la mosaïqueTropicale,9 rue du Jardin des Plantes 69001Lyon, fréquence aléatoire,accès libre entre21h et 1h du matin, seule condition : labonne humeur, (04 72 98 85 33)

- Session libre au Phoebus, 22 rue Pouteau69001 Lyon, session hebdomadaire, accèslibre entre 22h et 1h30, (06 09 94 40 35)

- Musique Centre-France, surtout auver-gnate, au Johnny’s kitchen, 48 rue SaintGeorges 69005 Lyon,session hebdomadaire,accès libre entre 21h30 et 1h,(04 78 37 94 13)

LLee mmeerrccrreeddii ::

- Session libre au K-Barré, 34 rue Raulin69007 Lyon, tous les mercredi sauf le der-nier du mois, accès libre entre 20h30 et22h30,percussions et cuivre à éviter à causedu voisinage sensible, (04 72 71 44 40)

- Musique irlandaise au Fleming’s, 2 ruede la Loge 69005 Lyon, session hebdoma-daire, accès libre

- Bœuf Trad’ à L’Atmosphère, 9 montéedes Carmélites 69001 Lyon, les 2ème mer-credis du mois,accès libre à pertir de 21h,(0478 28 68 76,ou Le trad’ des rades 06 09 20 3626)

LLee jjeeuuddii ::

- Jazz manouche au Furib’Art, 12 rue Sergent Blandan 69001 Lyon, session hebdomadaire, accès libre entre 21h et 1h,(04 72 00 26 41)

- Musique irlandaise au Johnny’s kitchen,48 rue Saint Georges 69005 Lyon, sessionhebdomadaire, accès libre entre 21h30 et1h, (04 78 37 94 13)

- Bœuf du monde au 6ème Continent, 51rue Saint-Michel 69007 Lyon, tous les 1eret 3ème jeudis du mois, accès libre entre19h et 21h, (04 34 28 98 71)

Relâche le vendredi et le samedi…

LLee ddiimmaanncchhee ::

- Brunch musical, musique irlandaise (ouautre !) au Johnny’s kitchen, 48 rue SaintGeorges 69005 Lyon, session hebdoma-daire, accès libre à partir de 14h, (04 78 3794 13)- Assauts de chant (tout répertoire)au Dahu des Pentes 5 rue Burdeau 69001Lyon, les 4ème dimanches du mois, accèslibre à partir de 19h, (04 78 28 68 76, ou Letrad’ des rades 06 09 20 36 26)

@ARTISTES &ORGANISATEURS :Référencez vosprojets, groupes,cours et stages en ligne surwww.cmtra.org

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Rissala,unMessage

CMTRA : Comment ont été réunisles 5 musiciens de ce dernieralbum, « Rissala »?Au début, je commence par composer,c’est un travail assez long, quidemande beaucoup de concentrationet d’inspiration. Ensuite, je réfléchis àquels musiciens-instrumentistes jevais faire appel afin d’apporter cettecouleur particulière qui va éclairer l’album.Dans « Rissala », j’ai privilégié lechant et l’interprétation de Naziha,dont je connais très bien le timbre devoix. Plus particulièrement et concer-nant la partie instrumentale, j’aid’abord pensé au violon, de MohamedZeftari (marocain), un ami avec qui on

a déjà enregistré notre avant-dernieralbum « HAFLA». Pour la partie ryth-mique, j’ai amené, notre ami AdelShams El Din, (égyptien) qui est unmaître dans l’art de « jouer » le Riqq,(petit tambourin à cymbalettes) car lacomposition de Rissala demandebeaucoup de travail, puis j’ai invité lejeune et talentueux Ali Mnejja (tuni-sien) qui joue de l’accordéon. Cet ins-trument semble, à priori et dans lamusique arabe, parfois agressif. J’aidonc voulu tirer de cet instrument lesparties les plus sensibles, les plusdouces et les plus mélodiques. Cettetouche particulière, procure une nou-

velle dimension harmonique audisque, et c’est finalement le Oud,mon instrument, qui assure les partiesplus rythmiques et mélodiques. Tousces musiciens, originaires du Maghrebou du Moyen-Orient, résident et tra-vaillent en France. Cet album a été réalisé en hommage augrand compositeur Egyptien, Moha-med Abdel Wahab, qui m’a énormé-ment influencé dans ma carrière decompositeur et d’interprète.

Tu parles de la musique arabe ausingulier, pourtant c’est unemusique qui recouvre un large ter-

ritoire, de l’Algérie, en passant parla Palestine jusqu’en Extrême-Orient.Y’a t-il une unité dans cettediversité d’expression que tu reven-diques ? La musique arabe est comme uneplante, elle a beaucoup de fleurs. Si tuprends les musiques syriennes ouégyptiennes, elles sont très proches carelles sont issues de la même racine,elles sont singulières, mais trèsproches dans l’esprit, chacune avecson caractère. Pour nous, moyen-orientaux, c’est dif-ficile de jouer la musique d’Afrique duNord car elle n’utilise pas les mêmesgammes ni les mêmes rythmiques.Mais dans le sens inverse, ça marchemieux. L’explication est toute simple,c’est que, grâce à l’exportation de lamusique Egyptienne par les medias, leMaghreb a pu bénéficier musicale-ment de cette aubaine et l’a intégréedans sa pratique musicale.

Peux-tu nous dire quelque chose deton parcours musical?J’ai quitté la Palestine à l’âge de 16 anspar nécessité, afin d’étudier, et d’as-souvir ma passion pour la musique.Mon périple m’a d’abord conduit àl’Université de Jordanie, suivi par undépart à Bagdad où j’ai appris à per-fectionner mon jeu du Oud avec legrand Maître Munir Bachir, pour

ensuite se terminer en Europe afin defaire carrière, me produire sur scène,rencontrer d’autres artistes et réaliserdes albums.... J’ai travaillé sur diffé-rents projets musicaux qui ont beau-coup enrichi mon répertoire, exemple: avec des artistes Indiens, Espagnols,Jazz, et avec l’orchestre classique,(New ensemble), à Amsterdam.Ma musique m’a permis de faire letour du monde, grâce à elle, j’ai tisséun lien très fort avec mon public. Cetterelation me permet d’être encore pluscréatif, plus inspiré, tout ce dont unartiste a besoin pour continuer à com-poser et pour offrir à son public lemeilleur de soi-même.La musique, c’est comme une plante,il faut tout d’abord planter la graine,puis l’arroser, et attendre que la flo-raison apparaisse.

« Rissala », le titre de l’album,qu’est ce que ça veut dire en français ?Ca veut dire « Message »…

Propos recueillis par P.B. et R.C.

Adel Salameh,instrumentiste de talent, etNaziha Azzouz,chanteuse, poursuiventleur longue exploration desmusiques du monde arabeautour d’un dialogue entreMaghreb, Proche etMoyen-Orient, chanté avecune inspiration toutepersonnelle

Lutherieorientale

CMTRA : Vincent, comment es-tuarrivé à la lutherie ?J’ai toujours aimé la musique. Mongrand père maternel jouait du violon,fabriquait des objets en bois, tandisque mon grand-père paternel étaitcharron : les ingrédients, le bois et lamusique, étaient donc présents dansmon subconscient pour m’orientervers la lutherie. Malheureusement jesuis le 8ème d’une famille de 9enfants, avec une mère divorcée ; peude moyen à vrai dire, donc je n’ai pufaire ni le conservatoire ni l’apprentis-sage du violon par d’autres forma-tions. Au moment de me dire que j’ai-merais faire de la lutherie (cela a dum’être soufflé), pour intégrer Mire-court en 74 c’était assez difficile, il fal-

lait avoir fait le conservatoire et payertrès cher. Ensuite, du fait que jusqu’àaujourd’hui on a privilégié le travailintellectuel au travail manuel, j’ai faitdes études longues : bio, ergonomie etau final je n’ai pas trouvé d’emploidans ces domaines et j’ai atterri labo-rantin dans des lycées, métier que j’aiexercé pendant 10 ans. Il y a 2 ans, jeme suis dit qu’il n’y avait pas de raisonque je ne fasse pas ce que j’avais enviede faire et par ailleurs, j’avais aussirencontré un ami musicien, qui s’étaitexercé à la lutherie ; cela a sans nuldoute réveillé des choses. Je fais de laguitare depuis l’âge de 8 ans, et depuis2000, je fais également du chant, dela derbouka et du oud. Bref je me suismis plus sérieusement à la musique,chose nécessaire pour la lutherie. Dece côté là, ma famille m’a toujoursencouragé en m’assurant que j’avaisune bonne oreille. Et puis il y a eu unstage où j’ai pu construire ma premièreguitare.

Quels instruments veux tuconstruire ou restaurer ?J’ai commencé par faire des guitaresparce que j’en joue depuis longtemps,d’abord sur des guitares folk mais leson ne me plaisait pas ; j’ai eu ensuiteune guitare classique et je jouais dansle style espagnol, Amérique du Sud.Dans cette recherche du son je suisarrivé au oud qui laisse aussi plus deliberté que la guitare. Je pense doncplus à construire des ouds mais étant

curieux, je reste ouvert : j’ai d’ailleursdéjà restauré un violon et on me pro-pose une vielle à roue. Pour l’instant jecherche à m’installer, ce qui ne sau-rait tarder, dans un vrai atelier sur lespentes de le Croix Rousse ou dans lequartier de la Guillotière.

La lutherie traditionnelle orientalese fait dans un certain contexte, unephilosophie, une émotion…Compte tu visiter des luthiersarabes, turcs ou maghrébins ?Oui, pour moi la prochaine étape est levoyage où que ce soit d’ailleurs, enFrance ou à l’étranger, c’est fonda-mental pour le son, le savoir-faire…J’ai déjà une connaissance du déserttunisien mais on verra où le vent meportera.

Tu as construit un oud, c’est tonpremier. Il est tout jeune et a déjàun bon timbre. T’es tu servi d’unmodèle ?J’ai acheté une méthode faite par unaméricain. Cette méthode se base surle relevé d’un oud construit en 1910par un des luthiers de la famille Nahat(Syrie). Pour moi, la grosse partie a étéde faire la caisse car j’ai travaillé sansmoule mais finalement on arrive à unrésultat probant avec de la patience.Les proportions sont celles de l’origi-nal mis à part un petit changement surla place du chevalet. Pour les bois, j’aiutilisé de l’érable, de l’acajou demacassar et du cèdre rouge pour la

table. Pour les suivants, je vais chan-ger certaines choses, une à une, dans lebut d’affiner le résultat, en fonctiondes retours que j’ai, et de ma propreanalyse.

Ce que l’on constate souvent dansles oud anciens, c’est à la fois laqualité et la variété du timbre del’instrument, ce qui inspire beau-coup le musicien. Penses-tu qu’ilest intéressant de faire de larecherche sur la lutherie ancienne ?Oui, cela m’intéresse car je ne suis paspour une uniformisation du son maisau contraire, pour reconnaître que teloud de tel pays « parle » de telle façonet tel autre articule sur tel plan…etc.Le plus difficile est de comprendrecomment a été construit l’instrument,l’esprit de sa conception, lessecrets…Je pense qu’un instrumentdoit venir des tripes, comme pour unenfantement : je trouve que le oud, depart sa forme et sa sonorité, d’une sen-sibilité chaleureusement maternelle,féminine, se prête particulièrement àl’expression poétique.

Tu as le choix, à priori, entre unelutherie moderne scientifique etune lutherie traditionnelle quireconnaît le rationnel mais dontle geste est surtout guidé par l’inspiration. Laquelle te parle leplus ?C’est difficile de ne pas prendre lesmesures mais franchement, je serais

plus dans l’inspiration, ça s’imposepour moi ! J’ai étudié plusieurs thèsesmodernes qui traitaient de la propaga-tion du son et honnêtement il n’y en aaucune qui tranche sur la question.C’est, je pense, au fil du temps, l’in-tuition des luthiers, le besoin desmusiciens qui a conduit aux résultatsque nous connaissons. On a des robotscapables de faire des instruments «parfaits », à l’identique, mais je suisrésolument contre cette perfection. Laperfection est certainement plus dansla différence et dans la singularité dechaque instrument. Ca fait deux ansque j’ai appris la lutherie, j’ai apprisbeaucoup mais en même temps jeconsidère que je ne sais rien. En mêmetemps avant de « passer à l’acte » leschoses bouillaient en moi depuis long-temps. Peut être que je fais comme leluthier Torres qui était charpentier etqui est venu tardivement à la lutherie,pour notre bonheur…

Propos recueillis par T.L.

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Vincent Bruyère

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ou au 06 73 86 53 79

Rencontre avec VincentBruyère qui nous expliqueson activité de luthieroriental et son projetd’atelier.

Rissala

Naziha Azzouz &Adel

Salameh

Enja records HW

Contacts :

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et Adel Salameh

04 72 37 92 93

06 30 29 92 44

www. adelsalameh.com

[email protected]

Dates

en Rhône-Alpes :

du 15 Juin

au 4 Août 2007

« Les Mille et Une

Nuits » Biennale du

fort de Bron

Erable, acajou et cèdre rouge…

Oud

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