MAI 2021 - N° 79

Imprimerie du Bâtiment - 04 78 03 84 84 • Dépôt légal 2e trimestre 2021 n° 1487 • N° ISSN 1769-0773

Directeur de publication :

Bernard ROSSI

Rédaction :

Pierre ANCIAN

Paul ANTIKOW

Jean-Henri BESSET

François BUISSON

Alain BLONDEL

Paul CRUIZIAT

Crédits photos : ©Adobestock / ©123RF / ©Fotolia / ©freepik / @Pixabay

DATES À RETENIR ARARP

• Assemblée Générale :

le 26 mars 2020à SAINTE-FOY-LÈS-LYON

RÉUNIONS DU CONSEIL ARARP

• CA le 6 février 2020 à GRIGNY

• CA le 4 juin 2020 à VALPRÉ

• CA le 8 octobre 2020 probablement à GRIGNY

Les rendez-vous 2021

ANTENNE FRANCILIENNE

• Réunion d’information

le 21 janvier 2020Les restrictions sanitaires

décidées par le gouvernement nous empêchent malheureusement

de vous fournir les dates de nos prochaines réunions.

Prenez soin de vous !

Sommaire

ÉDITORIAL . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . > 2

RÉUNIONS 2021 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . > 3

RAPPORT 2020 ET PRÉVISION 2021 . . . . . . . . . . . . . . . > 4

CE QUE VOUS DEVEZ SAVOIR . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . > 5

NOUVELLES DU GROUPE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . > 6

LES CHIMISTES PARLENT AUX CHIMISTES ET AUX AUTRES . . . . . . . . . > 11

MISSION EN RDA . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . > 12

LE VIRUS EN BD . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . > 16

LE VIRUS EN VERS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . > 17

LES BIOCARBURANTS. UNE BONNE SOLUTION POUR DIMINUER LA CONSOMMATION DE COMBUSTIBLES FOSSILES ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . > 18

SILICONES, MOULAGES ET RECHERCHE EN GÉOLOGIE ET PALÉONTOLOGIE . . . . . . . . . . . . . . > 20

LE BITCOIN : UNE CONSOMMATION D’ÉNERGIE EXESSIVE . . . . . . . > 22

RHÔNE-POULENC RECHERCHE

LES PAVAGES DE PENROSE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . > 25

Bonjour à tous,

A l'instant ou j'écris ces lignes nous sortons de confinement.

La campagne de vaccinations commence à donner ses premiersrésultats, malheureusement gommés par la forte hausse des casdéclarés jusqu'à début avril.

Mais si on peut espérer une diminution progressive des cas gravespour la population âgée, l'épidémie ne pourra s’arrêter qu'une fois unegrande proportion de la population vaccinée, peut-être à l'été et celanous permettrait de revenir à un fonctionnement plus habituel.

L'exemple des pays plus avancé que la France dans la vaccinationmontre son efficacité mais aussi qu'il ne faut pas relâcher l'effort trop tôt .

Nous rappelons aussi, qu'à titre exceptionnel, il ne sera pas demandéde cotisation pour l'année 2021.

Nous prévoyons aussi de réaliser une assemblée générale parcorrespondance cet automne et dans ce but ce bulletin comprend unrapport de nos résultats 2020 et un point sur 2021.

Nous souhaitons à tous un bel été et une fin d'année plus agréableavec de moins en moins de restrictions.

Daniel DESPRELS

Edito

2 N° 79 • Mai 2021

RÉUNIONS 2021

3N° 79 • Mai 2021

ANTENNE FRANCILIENNE

1/ RÉUNION D’INFORMATION

Nous espérons que la situation sanitaire permettra d’organiser au dernier trimestre 2021 une réunion et undéjeuner, si possible dans les locaux de l’École Hôtelière de Paris où s’étaient tenus la réunion et le déjeunerdu 11 mars 2020, dont le compte rendu figure dans le bulletin de mai 2020 n° 77 p. 3.

Nous tiendrons au courant les participants habituels par mail (ou téléphone pour ceux qui n’ont pas demail) au plus tard en septembre prochain. Si vous souhaitez participer et que vous n’avez jamais participé,veuillez svp contacter Jean-Claude Feltin (06 12 93 33 77) ou Yves Dubosc (06 89 10 48 26).

2/ SORTIES CULTURELLES

Nous vous avons donné le bilan de l’année 2020 dans le bulletin de décembre 2020 n° 78 p. 3 : 7 sorties réalisées (5 expositions temporaires et 2 promenades) et 69 participants.

Après plus de 6 mois d’interruption, nous avons repris nos sorties culturelles en juin avec des promenades dansParis pour ne pas être confrontés aux problèmes sanitaires en lieu clos. Nous préparons un programme devisites d’expositions et de monuments pour le quatrième trimestre 2021, en espérant que d’ici là ces visitesseront autorisées avec un nombre raisonnable de participants. Ce programme sera proposé par mail (ou téléphone) dans le courant du mois de septembre.

3/ DÉJEUNER ARPA/ARARP/GROUPE DELBÈS

Nous vous avons donné le compte rendu de notre déjeuner du 21 novembre 2019 dans le bulletin de mai 2020n° 77 p. 4.

Si la situation sanitaire le permet, nous espérons pouvoir organiser un déjeuner ennovembre ou décembre prochains au Cercle des Magistrats du Tribunal de

Commerce de Paris.

Nous tiendrons au courant les participants habituels par mail au plustard en septembre prochain.

Bien amicalement,

Jean-Claude Feltin, Bernard Prugnat,

Jean Rimaud et Yves Dubosc

rapport 2020

et prévision 2021

Dans la perspective, encore à confirmer, d'une assemblée générale à distance qui sedéroulerait en début d'automne nous vous présentons ci-dessous l'essentiel de notreactivité 2020.

RAPPORT FINANCIER 2020 ET SITUATION À CE JOUR, EFFECTIF

4 N° 79 • Mai 2021

Nos commissaires aux comptesont revus nos comptes 2020courant janvier et les ont certi-fiés conformes (rapport du 16février 2021).

Nous poursuivons notre poli-tique de réduction de trésorerieen réduisant la cotisation depuis2019 (en 2019 nos résultats sontrestés positifs du fait d'une ren-trée exceptionnelle de 21 500euros provenant de la dissolu-tion de la FARP qui regroupaitles amicales des anciensd'Elbeuf et Arras et notre asso-ciation).

Nous avons actuellement 1250adhérents abonnés à ce bulle-tin et au courrier des retraités.

RAPPORT MORAL 2020 :Fonctionnement de l'association :

Même si la situation actuelle arendu plus difficile, ou impossible,une partie de nos activités(réunions, rencontres…) nousavons maintenu les bases denotre fonctionnement et en parti-culier la consultation du Conseild'Administration qui vous repré-sente.

Cela s'est fait par mail et télépho-ne en octobre 2020 et en février2021. Un conseil d'administrations'était aussi réuni en début d'an-née 2020 avant la pandémie.

Comme signalé dans le bulletinprécédent nous avons tenu àreconnaître les efforts de nos hôpi-

taux en effectuant des donationspour un montant total de 1 200euros.

Nous prévoyons d'organiser endébut d'automne une assembléegénérale par correspondance.

Activité judiciaire :

Cette activité poursuit son coursbien que ralentie par la situationactuelle. Elle concerne aujourd'huiles demandes de réversions d'unedizaine de personnes pour les-quelles le jugement devrait êtrepublié ce mois.

Ces demandes de réversionconcerne les cas ou la retraiteRhône Poulenc a été obtenue dansle passé par voie judiciaire et ceproblème touche à sa fin.

On peut signaler aussi car celaconcerne certains adhérents del'Ararp que l'action démarrée parJacky Pinçon au sein de l'Adresepour obtenir la suppression de lataxe spéciale sur les retraites d'en-treprises se généralise et que laplupart des personnes concernéesverront cette taxe supprimée dansles mois à venir.

Les personnes concernées ( cettetaxe 137-11-1 s'applique sur lesretraites d'entreprise RhonePoulenc de plus de 3000 euros partrimestre ) qui n'ont pas participéaux actions en justice peuventnous contacter pour d'éventuelsrenseignements.

Réel 2019 Réel 2020 Budget 2021 Réalisé Prévision 202130/4/21

Recettes 43 217 € 9 155 € 800 € 77 € 1 000 €

Total dépenses 37 791 € 31 414 € 28 220 € 4 960 € 26 380 €

dontCourrier des Retraités etcotisation UFR 11 075 € 10 315 € 9 750 € 4 478 € 8 964 €

Bulletin ARARP 15 562 € 14 358 € 14 000 € 14 000 €

Frais de locaux etdomiciliation 380 € 390 € 390 € 390 €

Frais de réunions, AG et conseils 8 854 € 4 207 € 2 500 € 2 000 €

Frais de fonctionnement 1 602 € 1 845 € 1 280 € 266 € 810 €

Impôts et frais divers 318 € 299 € 300 € 216 € 216 €

Excédent ou perte 5 426 € -22 259 € -27420 € - 25 380 €

N° 79 • Mai 2021 5

> SÉCURITÉ SOCIALE

Plafond au 1/1/2021 (PMSS) : 3428 € / mois(inchangé)

Retraite au 1/1/2021 + 0,4% pour tous à confirmer

Pension de réversion : le demandeur ne doit pasdisposer de ressources annuelles propres brutessupérieures à 21320 €

> RETRAITES COMPLÉMENTAIRES ARRCO ET AGIRC

Blocage fin 2020. Pas de prévision de revalorisa-tion à ce jour

> PENSIONS IRP ET CAVDI

En 2020 la revalorisation est de 0,2% pour l'IRP àl'échéance d'avril. Elle devrait être la même pourla CAVDI en juillet

> TAUX INTÉRÊT LÉGAL

3,14% pour le premier semestre 2021 (taux pour lesdettes dues aux particuliers) et 0,79% pour lesdettes dues aux professionnels

> EMPLOIS À DOMICILE

Valeur brute horaire du SMIC : 10,25 € au 1/1/2021(soit 8,12 euros/heure en net dans le cas général )

> RENDEMENT DES LIVRETS

• Livret A 0,5 % depuis le 1er février 2020

• Livret Épargne Populaire 1 %

Ce que vous devez savoir

étape clé vers la rationalisation duportefeuille de Solvay et s’inscrit dansla stratégie G.R.O.W.

Solvay et Axel’One, plateforme d’inno-vation collaborative Chimie-Environnement, ont annoncé le 26novembre 2020 la création dans laVallée de la Chimie d’AdChem4 pourfaciliter l’industrialisation des start-up,PME et entreprises du secteur Chimieet Matériaux en proposant l’accès àdes outils pilotes mutualisés.

Dans le contexte de la pandémie,Solvay a consacré cette année sa jour-née citoyenne aux actions virtuellesd’éducation dans les communautéslocales du monde entier.

Solvay a annoncé le 16 décembre 2020qu’il a entamé un processus de décar-bonisation de l’unité de cyclopenta-none de son usine de Melle grâce à unaccord de 15 ans avec une coopérativeagricole qui a construit une installationpour convertir la biomasse résiduelle engaz naturel renouvelable.

Solvay a annoncé le 18 décembre 2020la nomination de Philippe Kehrencomme Président de Soda Ash &Derivatives.

Solvay a annoncé le 21 décembre 2020la mise en œuvre d’une augmentationdes prix mondiaux jusqu’à 10% sur sonportefeuille de stabilisateurs UV et d’an-tioxydants pour répondre à l’augmen-tation des prix des matières premièreset des coûts de transport.

Solvay a annoncé le 5 janvier 2021 lavente à OpenGate Capital de ses acti-vités de surfactant amphotérique nord-américain et européen (sites d’UniversityPark aux USA, de Genthin en Allemagneet d’Halifax au Royaume-Uni). Cet accordreprésente une autre étape crucialedans l’exécution du plan stratégique.

Solvay a annoncé le 13 janvier 2021 lacréation d’une « plateforme hydrogè-ne » pour rassembler toutes les solu-tions en terme de matériaux et de chi-mie innovante que le Groupe peut offrirpour faire progresser l’économie inno-vante de l’hydrogène (technologie demembranes polymère conducteurd’ions).

6 N° 79 • Mai 2021

Solvay a annoncé le 25 janvier 2021 lanomination de Yan Beynon commeDirecteur du numérique pour accélé-rer la transformation numérique au seinde l’entreprise.

Henkel a honoré Solvay le 26 janvier2021 en reconnaissant l’actizoneTm,technologie de nettoyage antimicrobien24h sur 24, et Rhodasurf® 6 NAT deSolvay, surfactant biobasé, pour leurcontribution à l’innovation et à la dura-bilité dans le domaine des soins à domi-cile.

Solvay a annoncé le 26 janvier 2021 l’ex-tension de la distribution de ses poly-mères de spécialité PVDF Solef® etECTFE Halar® par l’intermédiaire deBiesterfeld Plastic et Albis enAllemagne.

Solvay et les laboratoires Leonardo ontannoncé le 2 février 2021 le lancementd’un laboratoire de recherche de pro-cédés de production de matériauxcomposites essentiels pour l’avenir del’industrie aérospatiale.

Solvay a annoncé le 9 février 2021 sonassociation avec la société VerticalAerospace pour développer la struc-ture composite de son programme detaxi aérien, avion phare électrique àdécollage et atterrissage verticauxpouvant transporter 4 passagers sur160 km à 240 Km/h.

Solvay et Metrex, leader des produitsde désinfection à large spectre, ontannoncé le 17 février 2021 la compati-bilité de plusieurs polymères de Solvayavec les désinfectants De Metrex pourles soins de santé.

Bridgestone, ARLANXEO et Solvay ontannoncé le 23 février 2021 le lance-ment de TECHSYN, constitué d’uncaoutchouc synthétique chimique-ment optimisé et d’une silice élaboréesur mesure pour fabriquer des pneusoffrant une résistance à l’usure jus-qu’à 30% supérieure et une résistan-ce au roulement réduite jusqu’à 6%,qui permet de réduire la consomma-tion de carburant et les émissions deCO2. La nouvelle plateforme de pro-duction a vu le jour en seulement 24mois. Une nouvelle ère pour la mobi-lité durable.

Solvay a annoncé le 2 novembre 2020la signature d’un nouvel accord d’en-treprise à long terme avec Boeingpour la fourniture de de composites,d’adhésifs et de films de surface pourdes applications telles que les struc-tures primaires et secondaires, lesintérieurs et le revêtement.

Solvay a annoncé le 3 novembre 2020une nouvelle politique globale detravail flexible en offrant plus de flexi-bilité à ses collaborateurs Lesespaces de travail seront dès lorstransformés en centres de co-créationen repensant les bureaux des sites deSolvay.

Solvay a annoncé le 5 novembre 2020être entré en négociations exclusivespour la vente de son activité ProcessMaterials (matériaux d’ensachage,tissus respirants, films et tissus de libé-ration, plis de pelure, rubans d’étan-chéité, vannes et tuyaux) àComposites One. Cette transactionest soumise aux procédures préa-lables d’information et de consultationavec les employés et à l’approbationdes autorités réglementaires.

Solvay a annoncé le 12 novembre2020 le versement d’une prime à sesemployés en reconnaissance de leursefforts pendant la pandémie de laCOVID-19. Cette prime s’ajoutera auxprimes annuelles et sera versé avantfin 2020.

Solvay a annoncé le 20 novembre 2020la mise en œuvre d’une augmentationglobale de 5% des prix de ses produitsMining Solutions pour répondre auxpressions soutenues sur les coûts d’ap-provisionnement, de logistique et d’em-ballage.

Solvay a annoncé le 23 novembre2020 la conclusion d’un accord avecLatour Capital pour vendre ses acti-vités de baryum et de strontium dequalité technique (y compris la coen-treprise avec Chemical ProductsCorporation) en Allemagne, enEspagne et au Mexique, ainsi que sesactivités de percarbonate de sodiumen Allemagne. Cet accord est une

SOLVAY

Nouvelles du Groupe

N° 79 • Mai 2021 7

Solvay a annoncé le 9 mars 2021 laconstruction d’une nouvelle usine deproduction de peroxyde d’hydrogè-ne de qualité électronique pour lemarché européen des semi-conduc-teurs sur son site de Bernburg enAllemagne.

Solvay a annoncé le 9 mars 2021 queles polymères sulfones de spécialitésde Solvay seront distribués en Italie àpartir du 1er mai 2021 par la sociétéNevicolor S.p.A., qui distribuait déjàdepuis 35 ans les polymères de spé-cialité de Solvay.

Solvay, le groupe Renault et Veolia ontannoncé le 18 mars 2021 que Renaulta rejoint le partenariat de Solvay etVeolia pour la mise en place d’un éco-système circulaire des métaux issusdes batteries électriques en Europepour les recycler en fin de vie afin deréduire les émissions de carbone etcréer de la valeur en constituant unesource d’approvisionnement sûre etdurable de métaux tels que lecobalt, le nickel et le lithium.

Solvay a annoncé le 1er avril 2021 quele PPS Ryton® XE3500BL, qui fait par-tie de sa nouvelle gamme de tuyauxannelés, va remplacer le métal et lecaoutchouc dans les systèmes degestion thermique automobile.

Solvay a annoncé le 2 avril 2021 qu’ilavait reçu le Supplier AchievementAward d’Intel en reconnaissance deses efforts exemplaires pour assurerun approvisionnement ininterrompu àses clients tout en gardant sesemployés en sécurité malgré la pan-démie COVID-19.

Solvay a annoncé le 26 avril 2021qu’ilavait rejoint le Canadian AdvancedAir Mobility Consortium concernantle futur de l’aviation au Canada.

Solvay a annoncé le 3 mai 2021 qu’ilavait conclu la vente de ses activitésdans les surfactants en Amérique duNord et en Europe à OpenGateCapital.Solvay a annoncé le 5 mai 2021 sonintention de supprimer entièrementl’utilisation du charbon thermiquedans son usine de carbonate desoude de Rheinberg en Allemagnegrâce à la mise en service d’une pre-mière chaudière à biomasse en mai2021 et à la construction d’une deuxiè-me chaudière à biomasse qui sera

opérationnelle en 2025. Ces 2 chau-dières utiliseront des copeaux de boisde rebut.

FAITS MARQUANTS 2020 • Le chiffre d’affaires 2020 a diminué

de 10% organiquement en raison del’impact de la crise sanitaire liée à laCOVID-19 sur les volumes dansl’aviation civile, le pétrole et le gaz,atténué par la résilience de lademande dans les secteurs de lasanté, des biens de consommation,des soins à la personne et de l’élec-tronique. Au quatrième trimestre, lechiffre d’affaires a augmenté de 5%par rapport au troisième trimestre,grâce à la forte demande des mar-chés de l’automobile et de l’électro-nique.

• Des économies de coûts de 332 mil-lions d’euros ont été réalisées en2020, dont 175 millions de naturestructurelle.

• La réduction de la marge d’EBITDAsous-jacente a été contenue à 13,9%par rapport à 2019 grâce à la quali-té et la résilience de notre porte-feuille d’activités et à la mise enœuvre de mesures de réduction descoûts.

• Le bénéfice net sous-jacent a été de618 millions d’euros.

• Un Free Cash Flow record de 963millions d’euros, dont environ 260millions d’euros liés à des élémentsnon-récurrents, a été réalisé en2020 grâce aux mesures mises enplace pour faire face à la crise.

• Le bilan a été renforcé en 2020grâce à la génération de cash sou-tenue et à la réduction significativede la dette nette et des provisionsrespectivement de 1,2 milliards d’eu-ros et de 0,6 milliards d’euros.

• Le dividende total proposé est de3,75 euros brut par action, sousréserve de l’approbation des action-naires.

« Je suis fière des progrès notablesréalisés en 2020. Nous avons défini laraison d’être du Groupe et notre ambi-tieux programme One Planet est enmarche suite au déploiement de lastratégie G.R.O.W. La crise a nécessi-

Nouvelles du Groupe

RÉSULTATS 2020 / 2019

• Chiffre d’affaires net :8 965 / 10 244 (-12,5%)

• EBITDA : 1 945 / 2 322 (-13,9%)

té une adaptation rapide de nos prio-rités, et notamment l’accélération desmesures d’économie et de générationde cash. Nous avons démontré larésilience de nos activités, tout en sou-tenant notre personnel grâce au lan-cement du Fonds de Solidarité Solvay.Je tiens à remercier nos collaborateurspour leur persévérance, nos clientspour leur confiance et nos investis-seurs pour leur soutien continu. L’élanpris au quatrième trimestre, nos basesstratégiques solides et notre capacitéd’innovation nous mettent en bonneposition pour émerger plus agiles etplus forts et retrouver ainsi le cheminde la croissance.» (Citation de la CEO Ilham Kadri).

RÉSULTATS 1er TRIMESTRE 2021

• Chiffre d’affaires :2 373 / 2 474 (-4,1%) (+1,9% “organiquement”)

• EBITDA : 583/569 (+2,5%) (+10,3% “organiquement”)

FAITS MARQUANTS DU 1ER

TRIMESTRE 2021• Le chiffre d’affaires a augmenté

“organiquement” de 1,9% grâce àune forte demande dans le secteurautomobile, à la performanceexceptionnelle de Coatis ainsi qu’àla reprise dans le secteur minier,tandis que le chiffre d’affaires deComposite Materials a reculé de37%.

• Les économies de coûts structu-relles s’élèvent( à 80 millions d’eu-ros, soit une augmentation de 78%par rapport au quatrième trimestre2019.

• L’EBITDA sous-jacent a progressé“organiquement” de 10,3% par rap-port au premier trimestre 2020.

• Le bénéfice net sous-jacent s’élèveà 240 millions d’euros, en hausse de1,8% sur un an.

• Le Free Cash Flow s’élève à 280 mil-lions d’euros, en hausse de 40% surun an.

• Poursuite de la simplification duportefeuille avec la finalisation de 5cessions de lignes d’activités.

• Renforcement de Solvay OnePlanet, grâce notamment aux inves-tissements dans la transition éner-gétique de notre usine de carbona-te de soude de Rheinberg.

Sanofi a annoncé le 3 novembre 2020un investissement de 15 millions d’eu-ros sur son site de bioproduction deLyon Gerland pour fabriquer des lotscliniques de produits de thérapie gé-nique actuellement en développementà Boston. Ce site deviendra la premièreplateforme mondiale Sanofi.de pro-duction de vecteurs viraux.

L’École Polytechnique et Sanofi ontannoncé le 13 novembre 2020 le lan-cement d’un programme de mécénatsur les données en santé “NumericalInnovation and data sciences for Heal-thcare” dont l’objectif est de dévelop-per des algorithmes permettant d’iden-tifier des sous-groupes de patientspour adapter les traitements et per-sonnaliser leur parcours.

Sanofi France et l’université de Bor-deaux ont annoncé le 18 novembre2020 la signature d’une conventionde partenariat pour permettre auxétudiants de la Faculté de pharmaciede mieux connaitre la diversité desmétiers de cette filière et ainsi demieux les préparer à l’entrée dansla vie active. Ces actions prendront laforme de forums de métiers, de jour-nées d’information, de parrainagesd’élèves, de conférences ou d’inter-ventions des représentants des prin-cipaux corps de métiers.

Sanofi et GSK ont annoncé le 11 dé-cembre 2020 un retard dans leur pro-gramme de vaccin adjuvanté à pro-téine recombinante contre la COVID-19afin d’améliorer la réponse immuni-taire chez les personnes âgées. La dis-ponibilité du vaccin est maintenant at-tendue au quatrième trimestre 2021si le plan de développement est ter-miné avec succès.

La filière bioproduction française aannoncé le 14 décembre 2020 la créa-tion du Campus Biotech Digital, pla-

8 N° 79 • Mai 2021

Nouvelles du Groupe

SANOFIaccord de partenariat de 5 ans avecl’OMS pour lutter contre les maladiestropicales négligées et éliminer lamaladie du sommeil avant 2030. Cenouvel accord est assorti d’une contri-bution de 5 millions de dollars par anpour organiser le dépistage des ma-lades et accompagner leur prise encharge, ainsi que pour le don de mé-dicaments.

Sanofi a annoncé le 11 janvier 2021 l’ac-quisition de la société Kymab, entre-prise spécialisée dans le développe-ment clinique d’anticorps monoclonauxentièrement humains ayant des indi-cations en immunologie et en immu-nooncologie, pour un versement ini-tial d’environ 1,1 milliard de dollars,assorti de paiements d’étapes pou-vant atteindre 350 millions de dollarsen fonction du développement du pro-duit. Cette acquisition renforce la pré-sence de Sanofi en immunologie avecKY1005, anticorps prometteur pour letraitement des maladies inflamma-toires.

Sanofi a annoncé le 12 janvier 2021 lechoix de la dénomination EUROAPIpour le futur leader européen dédiéau développement, à la productionet à la commercialisation de prin-cipes actifs pharmaceutiques, re-groupant les activités commercialeset de développement des 6 sites defabrication de Brindisi (Italie), FrancfortChimie (Allemagne), Haverhill (Royau-me Uni), Saint-Aubin-lès-Elbeuf, Ujpest (Hongrie) et Vertolaye).Karl Rotthier a rejoint Sanofi commeDirecteur Général d’EUROAPI. Uneintroduction en bourse d’EUROAPI surEuronext est envisagée en 2022.

Sanofi a annoncé le 14 janvier 2021 uninvestissement de plus de 60 millionsd’euros dans son Unité de Lancementde Petits Volumes (UPLV) sur son sitede Sisteron, qui permettra d’accélé-rer le lancement de nouveaux prin-cipes actifs pharmaceutiques. Cet in-vestissement bénéficie d’une subvention

teforme unique au monde pour la for-mation en bioproduction qui per-mettra de développer les compétencesdans ce domaine pour répondre auxnouveaux défis technologiques. LeCampus est dirigé par un consortiumindustriel de premier plan (BioMé-rieux, Novasep, Sanofi, Servier) quiregroupe l’ensemble de l’écosystèmenational (organismes de formation,entreprises du numérique, équipe-mentiers et PME), s’appuie sur des re-lais territoriaux (Auvergne-Rhône Alpes,Centre Val de Loire, Nouvelle Aquitai-ne) et un centre de ressources péda-gogiques sur le site de Vitry-sur-Seinede Sanofi. Le Campus est financé parun partenariat public/privé dont 11,75millions d’euros de la Caisse des Dé-pôts pour le compte de l’État et plusde 30 millions d’euros pour le consor-tium.

Le Campus Biotech Digital proposerades parcours de formation aux mo-dalités pédagogiques innovantes ens’alliant aux acteurs incontournablesde la formation en biotechnologie :EASE, ENSTBB-Bordeaux INP, ESTBB, IFIS, le GroupeIMT, MabDesign et Sub’Biotech.

Le Comité Stratégique de Filière desIndustries et Technologies de Santé aannoncé le 14 décembre 2020 la créa-tion d’une structure de pilotage scien-tifique et industriel, l’Alliance Fran-ce Bioproduction, qui a pour mandatde structurer l’ensemble des actionsde soutien au développement des bio-réacteurs de demain pour faire de laFrance le leader européen de la bio-production à l’horizon 2030. Concrè-tement, la filière se donne pour mis-sion de porter en 10 ans de 5 à 20%la part de produits biologiques ap-prouvés par l’Agence Européenne desMédicaments (il est prévu que la moi-tié des médicaments prescrits en 2025seront des biomédicaments).

Sanofi a annoncé le 15 décembre 2020la signature d’un nouvel

« Les résultats du premier trimestrereflètent la reprise économique obser-vée sur un grand nombre de nos mar-chés. Je note avec satisfaction que lesmesures prises l’année dernière afinde réduire nos coûts structurellementont permis d’aboutir à des résultats degrande qualité. Ce huitième trimestrielde génération de cash positive

témoigne du maintien de nos effortsdans ce domaine. Le regard fixé versl’avenir, les investissements que nousconsacrons à nos plateformes decroissance, à la qualité des servicesapportés aux clikents et à l’innovationviendront soutenir la croissancedurable du Groupe à moyen terme.»(Commentaires de la CEO Ilham Kadri).

PERSPECTIVES POUR 2021L’EBITDA sous-jacent est attendu dansune fourchette comprise entre 2 et 2,2 milliards d’euros. Le free cash flowest attendu autour de 650 millionsd’euros, en hausse par rapport à l’in-dication précédente d’une fourchettecomprise entre 600 et 650 millionsd’euros.

N° 79 • Mai 2021 9

de 4 millions d’euros octroyée par larégion Sud.

Sanofi, Capgemini, Generali et Oran-ge ont annoncé le 25 janvier 2021 leprojet de création d’une société com-mune en France pour accélérer ledéveloppement de solutions concrètesen matière de santé. Cette sociétérassemblera les meilleures expertisesen santé digitale (e-santé). Elle béné-ficiera d’un investissement initial de 24millions d’euros et sera opérationnel-le en juin 2021 pour la plateforme nu-mérique et en décembre 2021 pour laplateforme physique. Cette société repose sur 3 piliers : mise en commundes technologies, pluridisciplinaritéet développement de solutionsconcrètes.

Sanofi a annoncé le 27 janvier 2021qu’el-le aidera BioNTech à fabriquer sonvaccin COVID-19 sur son site de Marcy-l’Étoile pour fournir 125 millions dedoses pour l’Union Européenne à par-tir de l’été 2021.

Sanofi a annoncé le 22 février 2021qu’elle aidera Johnson & Johnson àfabriquer son vaccin COVID-19 surson site de Francfort, en prenant encharge plusieurs étapes de la fabri-cation à partir du troisième trimestre2021.

Sanofi Genzyme a participé le 23 fé-vrier 2021 à la Journée Internationaledes maladies rares pour les faireconnaitre et sensibiliser à leur impactsur la vie des patients et leur entou-rage. Pour information :• une maladie est dite « rare » si elletouche moins d’une personne sur2000• plus de 7000 maladies rares ont étéidentifiées• en France, 3 millions de personnessont atteintes de maladies rares• 80% des maladies rares sont d’ori-gine génétique• 85% des maladies rares n’ont pasde traitement• 75% des malades sont des enfants.

Sanofi Genzyme poursuit ses effortsde recherche sur les maladies raressuivantes : déficit en sphingomyéli-dase acide ou maladie de Niemann-Pick de type A et B, purpura throm-botique thrombocytopénique acquis,maladie des agglutinines froides, dré-panocytose, béta-thalassémie et hé-mophilie A et B.

• en poursuivant son action de luttecontre la polio et la maladie du som-meil, et• en intensifiant ses actions pour amé-liorer son empreinte environnemen-tale, notamment en éliminant tousles emballages thermoformés en plas-tique utilisées pour ses vaccins d’icià 2027 , en s’engageant sur l’éco-conception de ses nouveaux produitsd’ici à 2025, en utilisant une électri-cité 100% renouvelable d’ici à 2030et en ayant une flotte automobileneutre en carbone d’ci à 2030.

Sanofi a annoncé le 9 avril 2021 l’ac-quisition de Tidal Therapeutics, so-ciété privée de biotechnologies baséeà Cambridge dans le Massachusetts(USA) spécialisée dans le dévelop-pement préclinique d’agents thé-rapeutiques faisant appel à unetechnologie ARNm unique de re-programmation in vivo des cellulesimmunitaires, avec des applicationsen oncologie, immunologie et ma-ladies inflammatoires.

Sanofi a annoncé le 12 avril 2021 uninvestissement de 400 millions d’eu-ros sur 5 ans pour la création à Sin-gapour d’un centre spécialisé dans laproduction de vaccins faisant appel àdes technologies de fabrication digi-tales de pointe. Ce nouveau site, dé-veloppé en partenariat avec le Conseilde développement économique deSingapour, fournira principalement larégion Asie et complétera les capaci-tés de fabrication de Sanofi en Euro-pe et en Amérique du Nord.

Sanofi a annoncé le 26 avril 2021 qu’ilaidera Moderna à produire son vac-cin COVID-19 pour satisfaire à la de-mande mondiale, en fabricant jusqu’à200 millions de doses du vaccin Mo-derna aux États-Unis à partir de sep-tembre 2021. Sanofi est ainsi la seuleentreprise à mettre son réseau in-dustriel et son savoir-faire à la dis-position de 3 fabricants différents devaccin COVID-19.

L’Assemblée Générale Annuelle desactionnaires de Sanofi, qui s’est dé-roulée à huis clos le 30 avril 2021 a :• approuvé les comptes sociaux etles comptes consolidés de l’exercice2020• décidé de distribuer un dividendede 3,20 euros par action qui sera misen paiement à p artir du 7 mai 2021,• approuvé le renouvellement des

À l’occasion de la Journée mondialede l’anosmie le 27 février 2021, Sa-nofi Genzyme s’est engagé avec l’as-sociation de patients « Anosmie.org »pour sensibiliser le grand public à cehandicap (perte totale ou partielle del’odorat) dont 5% de la population mon-diale souffrirait et dont la pandémieCOVID-19 a augmenté la fréquence.

Lors de sa séance du 3 mars 2021, leConseil d’Administration de Sanofi adécidé de proposer à la prochaine As-semblée Générale des actionnairesdu 30 avril 2021 la nomination de 2nouveaux administrateurs, ChristianBrandts (actuellement Directeur à L’Uni-versity Cancer Center Frankfurt) et Bar-bara Lavernos (en charge depuis fé-vrier 2021 de la Direction Générale dela Recherche, de l’Innovation et desTechnologies du Groupe L’Oréal), ainsique la ratification par cooptation deGilles Schnepp et le renouvellement des mandats de Fa-bienne Lecorvaisier et Bernard Char-lès et Laurent Attal ne se représente-ront pas.

Sanofi a annoncé le 17 mars 2021 lasignature d’un accord de partenariatavec le Centre Hospitalier Universi-taire de Bordeaux autour de la re-cherche scientifique avec pour ob-jectif d’optimiser les délais pour lesprojets de développement cliniquemenés par Sanofi au sein du CHU deBordeaux et de faciliter les échangessur des projets autres que ceux concer-nant la recherche clinique.

Sanofi a annoncé le 31 mars 2021 uninvestissement de plus de 600 mil-lions d’euros dans la constructiond’une nouvelle installation sur sonsite de Toronto au Canada pour ac-croitre sa production de son vaccin àhaute dose contre la grippe.

Sanofi a annoncé le 7 avril 2021 lerenforcement de son engagementsociétal :• en créant Sanofi Global Health,une entité à but non lucratif pour fa-voriser l’accès à 30 médicaments es-sentiels dans 40 des pays les pluspauvres du monde,• en s’engageant auprès de 1000 pa-tients atteints de maladies rares àfaire don de 100 000 flacons de mé-dicaments pour leur traitement,• en intensifiant sa R&D en dévelop-pant des médicaments innovants pourles cancers pédiatriques,

Nouvelles du Groupe

10 N° 79 • Mai 2021

mandats d’administrateur de Fa-bienne Lecorvaisier et Melanie Lee,ratifié la cooptation de Gilles Schneppet approuvé la nomination de Bar-bara Lavernos en remplacement deLaurent Attal et• nommé Rachel Duan commemembre du Comité des rémunéra-tions, Lise Kingo comme membre duComités des nominations, de la gou-vernance et de la RSE et Gilles Schneppcomme membre du Comité de ré-flexion stratégique.

Paul Hudson a fait les commentairessuivants : « 2020 a été une année ex-trêmement difficile et je suis incroya-blement fier des progrès que nousavons réalisés dans ce contexte depandémie mondiale. Nos équipes depar le monde ont travaillé sans relâcheà la mise en œuvre de notre stratégieen mettant l’accent sur l’efficience opé-rationnelle et financière. Nous avonsrenforcé notre portefeuille de R&D avecla finalisation des acquisitions de Syn-thorx et Principia. Nous avons aussifranchi plusieurs étapes réglemen-taires décisives dans la mise à dispo-sition de médicaments importants etobtenu des validations de concept quinous confortent dans nos choix stra-tégiques. Nous continuons à travailleren parallèle sur nos deux candidatsvaccins COVID-19, avec de nouveauxessais cliniques qui démarreront dansles prochaines semaines. Dans lemême temps, nous avons souhaitéagir dès à présent pour permettre deprotéger le plus grand nombre de viespossible, c’est pourquoi nous avonsdécidé de soutenir BioNTech et Pfizerdans la fabrication de leur vaccin. Lepotentiel et l’adoption progressive deDupixent®, la contribution de nos vac-cins à la santé des populations ainsique la résilience de nos portefeuillesMédecine Générale et Santé GrandPublic sont des fondations solides surlesquelles nous pouvons construire en2021 et réaliser notre ambition d’ap-porter des médicaments et des vac-cins novateurs aux patients du mondeentier.»

FAITS MARQUANTS DU 1ER TRIMESTRE 2021

Croissance des ventes de 2,4% à TCC,soutenue par Dupixent® et les vaccins :• Progression de de 15,3% des ventes

de la médecine de spécialités grâceà la performance de Dupixent®

(+45,6% à 1 047 millions d’euros) etaux lancements en oncologie.

• Hausse de 5,3% des ventes de vac-cins.

• Progression de 4,4% des produitsstratégiques d Médecine Générale.

• Baisse de 7,3% des produits GrandPublic en raison des stocks consti-tués au premier trimestre 2020 liésà la pandémie et à la faible demandede produits contre la toux et le rhumeen Europe.

Progression du BNPA des activités àTCC portée par l’efficacité opération-

nelle, des ventes solides et à un paie-ment relatif à la fin d’une collabora-tion au Japon :• BNPA des activités de 1,61 €, en haus-

se de 5,2% à données publiées etde 15,0% à TCC.

• Le BNPA des activités inclut un paie-ment de 8 centimes lié à la fin d’unecollaboration au Japon.

• Le BNPA IFRS est de 1,25 €.

Avancées dans la mise en œuvre dela stratégie de Responsabilité Socié-tale de l’Entreprise• Sanofi rejoint le top 5 des entreprises

de l’indice Access to Medicine en2021.

• Sanofi a annoncé la création d’unenouvelle entité mondiale à but nonlucratif : Sanofi Global Health, pier-re angulaire de sa stratégie RSE.

CONFIRMATION DES PERSPEC-TIVES DE BNPA DES ACTIVITÉS2021 :• Sanofi anticipe un BNPA des activi-

tés 2021 en croissance “high singledigit” à TCC, sauf évènements ma-jeurs défavorables imprévus. L’effetdes changes sur le BNPA des activi-tés 2021 est estimé à environ -4,0%à -5,0% en apploiquant les taux dechange moyens d’avril 2021.

Paul Hudson a déclaré : « La solideperformance du premier trimestre estle résultat de l’exécution méthodiquede notre stratégie Play to Win pour dy-namiser la croissance et apporter desmédicaments nouveaux aux patients.Dupixent® poursuit sa performanceexceptionnelle aux États-Unis et un ac-cueil très favorable sur d’autres mar-chés mondiaux, y compris la Chine.Les franchises clés des Vaccins sonten croissance. Au premier trimestre,nous avons lancé et finalisé le recru-tement de l’étude de phase 2 de notrevaccin recombinant contre la COVID-19 dont les résultats sont attendus lemois prochain. Après la communica-tion de notre stratégie RSE fin 2020 etson intégration dans nos priorités stra-tégiques, nous avons récemment crééSanofi Global Health, une entité dé-diée à l’amélioration de l’accès à 30médicaments considérés comme es-sentiels par l’OMS. Notre portefeuillede médicaments essentiels et notreempreinte mondiale sont des atoutsqui nous positionnent idéalement pourfaire la différence. »

Yves DUBOSC

FAITS MARQUANTS 2020

• Le chiffre d’affaires a progressé de3,3% à 36 041 millions d’euros à tauxde change constant, soutenu par Du-pixent® (en hausse de 73,9% à 3 534millions d’euros) et les vaccins.• Le BNPA des activités est de 5,86euros, en hausse de 3,9% à donnéespubliées et 9,2% à TCC, un résultatsupérieur aux objectifs annoncés.• 1 680 millions d’euros d’économiesont été générées en 2020 dont envi-ron 60% ont été réinvestis.• Le BNPA IFRS est de 9,82 euros (enhausse de 338,4%) reflétant la plus-value générée par la vente des ac-tions Regeneron.• Sanofi se place à l’avant-garde dela finance durable avec la signaturedes deux premières lignes de créditrenouvelables indexées sur des indi-cateurs de performance en dévelop-pement durable.• Le Conseil d’Administration du 4 fé-vrier a proposé un dividende de 3,20euros.

PERSPECTIVES DE BNPA DES ACTIVITÉS POUR L’ANNÉE 2021

Sanofi anticipe un BNPA des activitéspour 2021 en croissance “high singledigit” à TCC, sauf évènements ma-jeurs défavorables imprévus. L’effetdes changes sur le BNPA des activi-tés 2021 est estimé à environ -4,5% à-5,5% en appliquant les taux de chan-ge moyens de janvier 2021.

Nouvelles du Groupe

RÉSULTATS 2020/2019

• Chiffre d’affaires consolidé(en M€) : 36 041 / 36 126 (-0,2%)• Résultat net des activités(en M€) : 7 347 / 7 050 (+4,2%) • BNPA des activités (en €) : 5,86 / 5,64 (+3,9%)

N° 79 • Mai 2021 11

« Bonjour à Vous.

J’ai lu avec intérêt et attention le dossier « L’hydrogène, énergie de l’avenir » dans leN° 59 du 1er trimestre 2021 (article de Christian Bourreau). Le chimiste que je suisa noté une grosse erreur à propos de la gazéification du charbon où il est écrit « Lacombustion du charbon produit un mélange de CO2 et d’hydrogène » ! La combus-tion du charbon, si elle produit bien du CO2 (et du CO en fonction de la températu-re et de la teneur ambiante en oxygène), elle ne produit pas d’hydrogène ! Sans doute,M. Bourreau voulait-il parler du « gaz à l’eau », le gaz domestique produit au XIXe

siècle (voir « L’allumeur de réverbères », roman écrit par Maria Susanna Cummins,publié aux États-Unis en 1854). Ce gaz a été produit pendant plus d’un siècle parréaction de l’eau sur le charbon incandescent, selon la réaction :C + H2O > CO + H2

Cette décomposition de l’eau était mise à profit dans les locomotives à vapeur pourdonner « un coup de fouet » à la machine, en pulvérisant de l’eau dans le foyer ; l’hy-drogène ayant un pouvoir calorifique bien supérieur au charbon.Cordiales salutations.

D. Lorenzetti. »

Les chimistes parlent auxchimistes et aux autres

En constatant une grosse erreur dans le dossier « L’hydrogène,énergie de l’avenir » paru dans le N° 59 du magazine « Courrierdes Retraités » je n’ai pas pu me retenir d’écrire à la rédactiondudit magazine.

Réponse de la rédaction du magazine dans le N° 60 du trimestresuivant dans le Courrier des Lecteurs :

Allumeurs de réverbères

Jean Gabin dans « La Bête humaine » de Jean Renoir

Je me satisfais de cette réponse, mais il ne s’agit pas d’unequestion de précision, mais d’une grosse erreur de chimie !

Note : La pulvérisation d’eau dans le foyer m’a été racontée par unmécanicien du dépôt de Vaise qui conduisait des locomotives dans lesannées soixante, sur le parcours entre Tarare et Amplepuis. Le coup defouet à l’hydrogène, était nécessaire pour augmenter ponctuellement lapression sur des pentes de 26 ‰ avant le tunnel des Sauvages. Tunnel des Sauvages

Foyer de locomotiveà vapeur

12 N° 79 • Mai 2021

CONVOQUÉ AU SIÈGE.

En 1965, jeune ingénieur au CTA (Comptoir des TextilesArtificiels) devenu par la suite Rhône-Poulenc-Textiles,j’étais affecté au CRA, (Centre de Recherches etApplications) à Bezons.

En février de cette année 1965, je suis convoqué ausiège situé au 5/7 Avenue Percier (8°). Il m’est proposéd’aller, en tant que visiteur, à la foire de Leipzig, situéeen DDR, (Deutsche Demokratische Republik), en fran-çais, RDA, (République Démocratique Allemande).

Comme chaque année auprintemps, a lieu lacélèbre foire de Leipzig.Elle est considéréecomme la plus anciennefoire du monde. Après laguerre, sous l’ère sovié-tique, son importanceétait devenue modestecar elle ne concernait pra-tiquement que l’URSS etses satellites. En 1965, àl’occasion du 800e anni-versaire de cette foire, laRDA chercha à attirer les pays de l’Europe de l’Ouest. Jene sais pour quelle raison j’ai été désigné par la direc-tion pour cette mission… Avec à peine une année d’an-cienneté je n’avais encore que peu d’expérience dansla société…! Si l’origine de cette convocation n’avait pasété Avenue Percier, on aurait pu penser à une opéra-tion de bizutage ? Les seules raisons de ma convoca-tion, ne pouvaient être que ma qualité d’ingénieur tex-tile et ma pratique de la langue allemande… Au siègede la société, bien d’autres cadres, beaucoup plusanciens, auraient été davantage aptes pour assurer cegenre de mission !

Je pense tout simplement que, à ce moment là, lesvolontaires ne se bousculèrent pas pour aller faite unvoyage touristique de l’autre côté du rideau de fer…

Bien entendu je m’estimais un peu trop jeune dans lasociété pour refuser cette proposition ! Par ailleursj’avoue que, de tous temps, j’ai aimé les aventures : allerpour la première fois de l’autre côté du rideau de fer àcette époque de grande tension entre les deux blocs enétait une !

Comme on sait, la RDA s’était isolée de la RFA(République Fédérale d’Allemagne), par le rideau de fer,et Berlin venait d’être coupée en deux par le célèbre murédifié le 13 août 1961.

Au siège du CTA, on m’expliqua que pour l’organisationde ce voyage qui devait durer une semaine, je devaisaller à la « Délégation de la RDA », (située à Paris). Cepays n’étant pas reconnu officiellement il n’y avait pasd’ambassade. Après avoir obtenu un passeport, je mesuis rendu à l’adresse de cette « Délégation ». Je mesouviens avoir été reçu aimablement et obtenu aisé-ment le visa nécessaire en même temps que toutes lesinstructions pour ce voyage. Au cours de cette entrevue,comme il n’existait aucun vol direct vers la RDA, on melaissa le choix entre trois possibilités depuis Paris : pas-ser par Vienne, Prague ou Berlin.

J’ai immédiatement demandé à passer par Berlin carj’avais des amis, anciens camarades, officiers d’Algériequi étaient affectés aux FFA (Forces Françaisesd’Allemagne) à Berlin, au Camp Napoléon. Ayantconservé mes contacts avec eux, j’avais souhaité y pas-ser le WE précédant ma mission et celui qui y mettait fin.

UN VOL MOUVEMENTÉ

Parti d’Orly le vendredi 26 février à bord d’une caravel-le d’Air France, nous avons eu un vol tout à fait normalau dessus de la France et de l’Allemagne de l’Ouest jus-qu’au moment où l’appareil descendit brutalement justeavant d’emprunter l’un des trois couloirs aériens offi-ciels, seuls passages autorisés au dessus de la RDApour atteindre Berlin Ouest.

Pourquoi cette descente ? Parce que ces couloirsaériens avaient été définis en 1945, non seulement enlargeur mais aussi en hauteur à l’époque où il n’y avaitque des avions à hélice volant à une altitude nettementplus faible que celle que pratiquaient les Jets ! Lesavions devaient voler obligatoirement entre une altitu-de minimale de 2 500 ft (762 m) et une altitude maxi-male de 10 000 ft (3 048 m), alors que les jets volententre 8000 et 10 000 m !

Durant ce trajet relativement court, heureusement, sansdoute accentué par le mauvais temps, nous avons ététerriblement secoués. Lorsque nous avons atterri à l’aé-roport de Tegel, en pleine tempête, la piste était recou-verte de neige.

Le lieutenant Gautier, venu me chercher à l’aéroport,m’a expliqué que la caravelle avait déployé sur saqueue un parachute pour pouvoir freiner ! (Ce que je nepouvais évidemment pas observer Les Vols Paris - Berlinet Berlin - Leipzig depuis l’intérieur de la cabine !)

Effectivement cet appareil n’était pas équipé de freinmoteur, c’est à dire avec inverseur de poussée comme

MISSION EN RDA

Le logo de la foire

N° 79 • Mai 2021 13

tous les jets par la suite. Au moment d’atterrir sur laneige à 300 à l’heure, même après le passage deschasse-neige, il n’était pas question d’utiliser les freinsdes roues du train d’atterrissage ! On sait ce qui sepasse en voiture dans ces circonstances à une vitessebien inférieure !

HÉBERGÉ AU CAMP NAPOLÉON

J’ai eu le privilège d’être logé dans un confortable hôteldu camp Napoléon.

En 1945, la garnison française n’a pas vraiment eu lechoix du secteur lors du partage de Berlin. Considéréecomme la 4e puissance, elle a été reléguée dans unezone pas très reluisante à l’époque, au Nord de la ville,comprenant l’ancien camp Hermann Göring qui a étéaffecté à notre Armée. Ce camp était situé en pleinecampagne, avec ses forêts et ses lacs. Il avait commeavantage d’être à proximité de l’aéroport de Tegel.

20 ans plus tard, les trois secteurs occidentaux de Berlinavaient considérablement changé ! On sait que le gou-vernement de la RFA a entièrement reconstruit la ville.Elle a encouragé ses compatriotes à venir y habiter ettravailler dans des conditions très avantageuses : àBerlin les habitants étaient exonérés d’impôts !

De leur côté, les autorités françaises ont complètementréhabilité ce camp de l’ancienne Luftwaffe.

Ainsi la garnison française, représentée par le 46e régi-ment d’Infanterie, vitrine de notre pays en ce haut lieude la guerre froide, est devenue la plus prestigieuse

avec les plus belles réceptions ! Les militaires de tousgrades étaient particulièrement choyés et généreuse-ment équipés ! Ce camp était une affectation recher-chée mais pour des hommes choisis sur le volet.D’ailleurs certains y avaient des missions spécialescomme je m’en suis rapidement aperçu.

VISITE TOURISTIQUE DE BERLIN

Avec le lieutenant H. j’ai eu la chance de visiter la villedans des conditions privilégiées. Le trafic automobilesur les autoroutes de ce Berlin Ouest me surprit caraussi intense que sur le périphérique à Paris. Durant cedimanche, voyant tourner des voitures avec des skis surle toit, j’ai demandé où ils allaient puisqu’ils ne pou-vaient que difficilement en sortir pour aller vers lesAlpes…! Berlin est en effet située en plaine !

On m’a expliqué qu’au moment de la reconstruction,tous les déblais des ruines avaient été rassemblés à unendroit qui est devenu une immense colline, une véri-table montagne ! Les berlinois ont eu l’idée d’y aména-ger des pistes de skis et installer des remontées méca-niques !

Ayant appris la présence du Colonel Allaire, mon ancienpatron en Algérie, celui-ci m’a reçu dans sa villa où ilvivait pour la première fois avec femme et enfants.

En découvrant la vienocturne de Berlin avecles deux lieutenants, j’aieu droit à une folle soi-rée qui s’est terminéepar une bataille deboules de neige sur leKufursterdamm, (l’équi-valent des champsElysées à Paris), mali-cieusement surnomméepar ses habitants, le « Kuhdamm », (en fran-çais, l’allée des vaches).

En haut de cette avenue,on est frappés par la

Les Vols Paris - Berlin et Berlin - Leipzig

Les 4 secteurs de Berlin

L’église du souvenir

Mission en RDA

14 N° 79 • Mai 2021

présence d’une église en ruine. Victime des bombarde-ments pendant la seconde guerre mondiale, en 1943,elle a été volontairement laissée en l’état. Soigneusementconservée, des vitres remplacent les murs et plafondsmanquants. Elle est appelée « Gedächtniskirche »,(l’Eglise du Souvenir). L’église du souvenir.

UNE NOUVELLE MISSION

Au cours de la journée, le lieutenant H. me demanda sije voulais bien lui rendre un service… Il avait commespécialité, l’étude des pays de l’Est… En plus de l’alle-mand, il parlait couramment le russe. Je n’ai jamais suexactement sa fonction et la nature de ses activités auCamp Napoléon. Nous nous connaissions bien car enAlgérie avec le même grade de sous-lieutenant nousétions tous les deux chef de section dans la même com-pagnie chez les « Diables rouges ». Raison pour laquel-le il ne s’est pas gêné pour me formuler sa demande…

Il s’agissait d’aller acheter plusieurs livres dans unelibrairie spécialisée de Berlin Est au moment de monretour de Leipzig ! Ces livres étaient, tout simplement,de la documentation sur l’Armée de la RDA… Mevoyant un peu surpris, il me rassura en me précisantqu’ils étaient en vente libre… Pourquoi m’a t-il formulécette demande alors que lui-même, comme tous sescamarades, avait la possibilité de passer librementdans les différents autres secteurs, à l’Est également ?Il en était de même pour les officiers russes qui venaienttranquillement à l’Ouest. Cependant tous ne devaientfranchir le mur qu’en uniforme. En conséquence, encette ville où les services de renseignement bouillon-naient d’activité, ils devaient immédiatement être sur-veillés, (comme les russes venant à l’Ouest !)Par conséquent je présume qu’illui était difficile d’aller acheter cegenre d’ouvrage en uniformedans cette librairie à l’Est, sans êtrerepéré !

LE CHECKPOINT-CHARLIE

Le lendemain dimanche en find’après-midi, le colonel Allaire me fitconduire Friedrichstrasse auCheckpoint-Charlie dans le secteuraméricain, l’endroit officiel et uniquepour passer à l’Est.

Débarquant à cet endroit, en civil, d’uneJeep conduite par un militaire des FFA,face à ces véhicules militaires de l’Est, jen’ai pas dû rester inaperçu ! Me retrou-ver en ce lieu où tant d’histoires d’espion-nage ont trouvé leur épilogue avec deséchanges d’espions… avait un côté exci-tant !

Il me fallut un bon momentpour être contrôlé, interrogé,dans des bureaux installésdans des baraquements enbois assez rustiques. Une foispassé de l’autre côté, avec dans mon pas-seport, tous les tampons en bonne et due forme, j’ai purejoindre une station de taxis toute proche.

LA DÉCOUVERTE DE BERLIN EST

Dès cet instant, comme il faisait nuit, j’ai ressenti un cer-tain malaise : je venais de passer littéralement du jourà la nuit. En effet, Berlin Ouest respirait l’opulence, lesrues étaient superbement éclairées, partout de nom-breux passants sur les trottoirs au pied de façades

toutes neuves. Soudain à quelquesmètres, à l’Est, une circulation réduite,

Le Checkpoint-Charlie

Départ le 26 février d’Orly

Les tampons avec visas de la DDR

Mission en RDA

N° 79 • Mai 2021 15

des trottoirs mal éclairés par des réverbères espacésrépandant une lumière blafarde sur quelques ombresfurtives longeant de sinistres façades montrant encoreles impacts datant de la libération… Contrairement àl’Ouest où ce qui restait des immeubles, a été abattu, àl’Est on a reconstruit tant bien que mal à partir desfaçades encore debout.

Le chauffeur m’a conduit à l’aéroport Schönefeld, deBerlin Est. Après un repas insipide servi dans le restau-rant de l’aéroport, j’ai embarqué sur un Iliouchine. Arrivéà Leipzig, dans l’aéroport, j’ai été dirigé vers un accueilprévu pour les visiteurs de la foire. On m’a remis diversdocuments, accréditations, et instructions pour le loge-ment. Les hôtels de l’époque étant insuffisants, beau-coup de visiteurs étaient logés chez l’habitant.

Je dus prendre un tram qui m’amena jusque dans labanlieue de la ville, au milieu de barres d’immeublesd’allure tout à fait soviétique. Descendu du tram, il merestait encore à parcourir à pied environ un kilomètre.Le paysage enneigé améliorait considérablement ledécor malgré les éclairages parcimonieux. L’accueil decette famille a été un peu froid le premier soir, chacunne sachant pas vraiment à qui il avait affaire. Dès le len-demain on a pu parler et l’atmosphère s’est détendue.

La visite des stands s’est passée normalement commedans n’importe quelle autre foire. Sur celui de la Franceje me souviens avoir découvert le cabriolet “Caravelle”du constructeur Renault, mais ce qui attira particulière-ment mon attention était la télévision couleur avec leprocédé SECAM, que je visionnais pour la première fois.Afin de réponde à l’attente de la direction du CTA, je mesuis intéressé tout particulièrement à l’industrie textile,donc aux exposants de matériels destinés à la trans-formation des fibres artificielles.

Le soir, je regagnais l’appartement de mes hôtes de labanlieue où je passais la soirée en leur compagnie.Progressivement un climat de confiance s’est instauréjusqu’au moment où ils ne se gênaient plus pour regar-der en ma présence la télévision de Berlin Ouest aprèsavoir pris la précaution de fermer soigneusement lesrideaux des fenêtres.

UN RETOUR ANGOISSANT…

En fin de semaine je repris l’avion pour BerlinSchönefeld. Dès mon arrivée, j’allais devoir m’occuperde ma seconde mission…

Aussitôt sorti de l’aéroport j’ai trouvé un taxi, ai donnéau chauffeur l’adresse de cette mystérieuse librairie verslaquelle il m’a conduit sans difficulté. Effectivement j’aipu y trouver et acheter les ouvrages en question avantde reprendre le métro pour le Checkpoint-Charlie. Là,surprise, pour la première fois de ma vie en sortant dela rame, je constate que celle-ci s’est arrêtée face à unmur, le mur de Berlin au sous sol ! Bien entendu, un haut

parleur annonce que tout le monde descend ! La trèsgrande majorité des voyageurs se dirige vers un esca-lier accédant à ce quartier Est de Berlin. Une signalisa-tion permet de diriger quelques rares autres, dont je fai-sais partie, vers le poste de contrôle duCheckpoint-Charlie, après avoir parcouru un dédale decouloirs en chicanes infestés de vopos armés…

Avant d’arriver au poste de contrôle toujours en soussol, je commençais un peu à angoisser… Même sij’avais effectué ces achats dans des conditions tout cequ’il a de plus régulières, j’imaginais le vopo de servi-ce trouvant dans mon sac de voyage ce genre de lit-térature… Il allait surement me regarder avec insis-tance, me poser des questions, examiner de près mespapiers, m’amener dans un bureau pour interroga-toire…?

Bref, dans la file d’attente, je commençais à gambergerde plus en plus en attendant que mon tour arrive…

Cà y est j’arrive devant lui. Je sens mon rythme car-diaque qui accélère… Je présente mon passeport,accompagné du visa. Très vite, sans jeter le moindreregard sur mon sac et son encombrant contenu, il mefait signe de passer… Ouf le contrôle s’est bien passé,je n’ai pas été fouillé ! Après être remonté, soulagé, àla surface et pu enfin respirer l’air pur du secteur “libre”,je suis retourné au Camp Napoléon où j’ai remis “lacommande” au lieutenant H, très satisfait. Le secondWE a été aussi agréable que le précédent.

Rentré à Paris le lundi 8 mars, j’ai remis à la Direction,mon rapport tapé à la machine par une secrétaire duCRA de Bezons. Je me suis bien gardé d’évoquer la“mission annexe”, bien qu’elle se soit passée sansencombre…

PS : le lieutenant H, qui est repassé à nouveau, à deuxreprises, chez les « Diables rouges » à Colmar, a termi-né sa carrière colonel.

J. VOGELWEITHDécembre 2020

—-> Le terminus du métro de Berlin Est au Checkpoint-Charlie :Station « Friedrichstrasse », face au mur, (au sous-sol)

Mission en RDA

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Le virusen BD

N° 79 • Mai 2021 17

Le virus en vers

Réflexions d'un vieux bridgeur confiné -----------------

Nous sommes en guerre, c'est ce qu'a dit notre présidentMais pour beaucoup ça n'a pas vraiment paru évident.Comme en 40, l'ennemi nous vient de l'est, non, pas de l'armée russemais d'une petite boule bizarre avec des pointes, un coronavirus.Il est de taille ridicule, plus fin qu'un cheveu, invisible,lancé par des chauves-souris chinoises, c'est vraiment risible.Qu'à cela ne tienne, notre ligne Maginot, c'est notre système de santé,c'est l'un des meilleurs au monde, on nous l'a régulièrement répété.Mais contre toute attente, l'ennemi est parvenu à franchir nos frontièresavant d'envahir en quelques semaines la France entière car pour faire face à l'agression totalement chez nous imprévue,le pays n'est pas de moyens de défense suffisamment pourvu.Pour nous protéger, les recommandations sont contradictoires, des masques jugés d'abord inutiles, vont devenir sans doute obligatoires,il faut les réserver aux personnes les plus exposées, en priorité, tout ça car on n'a pas prévu de stock, on nous a pas dit la vérité.Entre éminents experts, le désaccord est évident et la polémique mesquine,doit on dès maintenant utiliser comme antivirus l'hydroxychloroquine ?Pour résister à cet agresseur qui sournoisement attaque nos poumonsFaute de munitions adéquates on nous tient des sermons :Finis dès maintenant les embrassades et les serrages de mainséchanges habituels après retrouvailles entre humains.Interdits réunions, tournois de bridge et toutes autres escapadesainsi que les visites à nos anciens dans les foyers et les ehpad.Tous les rassemblements prévus de longue date sont annuléset les sorties de chez soi pour le strict nécessaire sévèrement contrôlées.Toute personne est suspecte, il faut s'en écarter à plus d'un mètrepour ne pas être visé par le mal ou même le transmettre.Le remède imparable, on nous l'a dès le premier jour, seriné c'est de rester chez soi, quel que soit son logis, tel un détenu, confiné.Faute de victimes assez proches à se mettre sous la dentle covid-19 finira bien à s'éteindre de lui-même, ça semble évident.En attendant, la première ligne des soignants ne ménage pas sa peinependant que l'armée de l'ombre poursuit sa tache semaine après semaine.Il va falloir, avant de relâcher la bride et de retrouver notre liberté se méfier des derniers espions et mettre les moyens pour les détecter.Certains auront trouvé dans cette crise des avantages inespérés, sans voitures, un calme reposant, le chant des oiseaux, un air plus pur àrespirer,pour les pouvoirs publiques, cambriolages et accidents de la route en diminutionsans parler, après le décès des plus vieux, du rajeunissement de la population.Comme après toute défaite, il faudra bien trouver des responsables,Des fake news diront que dans cette guerre, on a pris des mesures impensables,que les chinois, en concurrents redoutés, nous ont envoyés ce poisonpour nous vendre ensuite masques, respirateurs, appareils médicaux à foisonet qu'après des semaines, des mois peut-être lorsque sera finie cette pandémieils pourront profiter en vainqueur de l'affaiblissement de notre économie.Pendant des semaines encore, tels des prisonniers attendant d'être déconfinés,prenons notre mal en patience car nous somme tous solidaires et con-cernés.

Raymond Pigeon

18 N° 79 • Mai 2021

Les biocarburantsUne bonne solution pour diminuer la

consommation de combustibles fossiles ?

Les biocarburants sont des carburants de substi-tution obtenus à partir de matières premièresd’origine végétale ou animale. Ils sont en général

incorporés aux carburants d’origine fossile. Selon leurdegré de développement, on définit 3 générations de bio-carburants :

• Les biocarburants de première génération dont lesmatières premières sont aussi utilisées dans l’alimen-tation ; ils sont en phase industrielle.

• Les biocarburants de deuxième génération qui utili-sent des sous-produits de grandes cultures : paille,bagasse ou des cultures spécifiques non alimentaires :taillis à croissance rapide

• Les biocarburants de troisième génération ; des microalgues, très riches en huile peuvent être obtenues avecsimplement de l’eau, du CO2 et de l’énergie solaire. Ceprocédé prometteur utilisant du CO2 capté est en phasede recherche.

A l’intérieur des biocarburants de première génération, ondistinguera 3 filières :

• La filière essence constituée par l’éthanol et ses dérivés(ETBE ethyl tertiobutyl éthanol). Elle représente en France7.9% de l’essence consommée.

L’éthanol est obtenu essentiellement à partir de bettera-ve pour 23%, blé pour 35% et maïs pour 30%. Le sucre(fructose ou amidon) contenu dans ces végétaux setransforme en alcool par fermentation puis distillation.Les sous produits (drèches et pulpes) sont valorisés enalimentation animale. Les matières premières sont à83% d’origine française et à 99% d’origine européenne.

Le bioéthanol est utilisé en mélange à 5% dans le SP 95et à 10% dans le SP 95-E10. Il peut aussi être utilisé en pur(95%) dans des véhicules à motorisation adaptée.

• La filière gazole ou biodiesel est constituée de diffé-rents produits (esters d’acides gras) fabriqués à partird’huiles végétales (colza, tournesol, soja, palme, degraisses animales, ou d’huiles végétales alimentairesusagées. Elle représente en France 7.3% du gazoleconsommé.

Le biodiesel est obtenu par réaction d’un alcool (métha-nol ou éthanol) sur ces huiles.On obtient aussi des sous produits : tourteau valorisédans l’alimentation animale et glycérine valorisé dansl’industrie pharmaceutique ou cosmétique.Les matières premières viennent d’Europe pour 60 %(colza), d’Amérique pour 28 % (soja) et d’Asie pour 9 %(huile de palme).

Acquisition du Bioéthanol par fermentation

Acquisition du Biodiesel par transférification

N° 79 • Mai 2021 19

Le biogazole est utilisé en mélange à 7% dans le B7 et à10 % dans le B10.

• La filière biocarburants de synthèse permet par hydro-traitement des huiles végétales d’obtenir de l’essence oudu gazole ; C’est un procédé chimique qui nécessite desinstallations complexes ; la raffinerie Total de La Mède aété reconvertie en 2015 vers ce process ; elle produit sur-tout du biodiesel et la matière première est essentiellementde l’huile de palme en provenance d’Asie ; le gouverne-ment veut faire évoluer l’approvisionnement en matièrespremières vers les huiles usagées.

La part de consommation de ces divers produits en 2019en France est la suivante :

La filière gazole représente les trois quarts des biocarbu-rants consommés en France.

POURQUOI DÉVELOPPER LES BIOCARBURANTS ?

L’utilisation des biocarburants en mélange avec les carbu-rants traditionnels dans le secteur des transports a pour butde répondre à quatre enjeux essentiels : réduire les émis-sions de gaz à effet de serre, réduire la dépendance éner-gétique pétrolière, offrir un débouché supplémentaire auxfilières agricoles, créer une filière de valorisation des déchets.

RÉDUIRE LES ÉMISSIONS DE GES.

Le bilan devrait être nul puisque la matière première est dela biomasse ; mais il faut tenir compte de l’énergie consom-mée pendant la culture et la transformation en carburant ;on arrive en France à une réduction moyenne de 66% pourla filère essence et de 59% pour la filière gazole. Depuis2005, la France a engagé pour cela, une politique volon-tariste d’introduction de biocarburants dans les carburants: objectif 7.9% en 2019. L’Union Européenne est sur unemême trajectoire.

A plus long terme, dans la perspective d’une énergie décar-bonée en 2050, les biocarburants seront la seule voie pourfaire fonctionner des moteurs thermiques (notamment dansl’aéronautique).

A l’origine, il y a le premier choc pétrolier et les grandesnations agricoles cherchent à réduire leur dépendanceénergétique en développant des carburants sur leur sol. LeBrésil, gros producteur de canne à sucre sera le premier à

lancer une filière éthanol et est aujourd’hui le deuxième pro-ducteur mondial derrière les USA et devant l’Allemagne etla France. Cependant, aujourd’hui, si la filière essence utili-se majoritairement des matières premières françaises oueuropéennes, la filière gazole est largement dépendantede l’Amérique pour le soja et de l’Asie pur l’huile de palme.Ces productions fournissent aussi un débouché supplé-mentaire aux agriculteurs. Elles conduisent aussi à dessous produits (tourteau) utilisables en alimentation ani-male. En outre, le colza par exemple favorise l’assolementtriennal et favorise aussi l’apiculture (mellifère).Elles ont aussi permis la création d’une filière industriellede transformation.Enfin, la filière gazole ou biocarburant de synthèse permetla valorisation de déchets tels que les huiles usagées.

QUELS INCONVÉNIENTS À L’UTILISATION DES BIO-CARBURANTS ?

Ils sont subventionnés par diverses voies dont une réduc-tion de la TICPE (taxe intérieure sur la consommation desproduits énergétiques) et par la TIRB (taxe intérieure surl’incorporation de biocarburants).Ils rentrent en concurrence avec les produits alimentaires.C’est peu le cas en France, mais l’importation d’huile depalme et de soja favorise la déforestation en Argentine eten Indonésie avec les dégâts collatéraux sur la biodiversi-té et la fonction puits de carbone.Les cultures n’étant pas destinées à l’alimentation humai-ne, certains sont tentés d’utiliser des OGM et de forcer surles pesticides ; dans tous les cas, ils nécessitent une forteconsommation d’eau.

ALORS LES BIOCARBURANTS SONT-ILS UNE BONNESOLUTION POUR DIMINUER LA CONSOMMATION DECOMBUSTIBLES FOSSILES ?

Oui, car la filière agricole et industrielle existe et que la sub-stitution conduit à une réduction de l’émission de GES.Mais les matières premières utilisées et notamment l’hui-le de palme et le soja présentent trop d’inconvénients pourcontinuer durablement dans cette voie.Il faut donc au plus vite passer aux biocarburants de 2e

génération issus de sous produits de l’agriculture ou deplantes non comestibles cultivées sur des terres pauvres.

François Buisson

Consommation 2019 % sur % sur % total % totalen millions de litres Biogazole Bioéssence Biocarburants carburants

Ethanol et dérivés 1167 92.5 24

Bioéssence de synthèse 94 7.5 2

Total Bioéssence 1261 26

Ester ex huile végétale 2742 77 57

Ester ex huiles usagées 195 5 4

Ester ex huiles animales 17 0.5 0.3

Biogazole de synthèse 586 16.5 12

Total Biogazole 3540 74

Total Biocarburants 4803 8.6

20 N° 79 • Mai 2021

Silicones, moulages et rechercheen géologie et paléontologie

Par définition, le moulage estune technique permettantde multiples répliques d'un

objet pouvant être un fossile, unbijou, une œuvre d'art, une piècedétachée d'automobile, etc…C'estune technique très ancienne si l'onconsidère que l'empreinte d'unpied d'enfant de 10–11 ans dans lagrotte de Niaux (France, Ariège),datée de l'époque magdalénienne(environ 8 000 ans avant notre ère)peut être considérée comme unmoulage car elle se présente sousla forme d'un pied retiré à la verti-cale, avec de l'argile en place entreles doigts de pied et la terre tasséeintentionnellement tout autour dupied. Selon P. Andrieux (1980)l'homme connaît et pratique lemoulage dès le 3e millénaire pourreproduire des haches en bronze,en utilisant une technique très éla-borée avec matrice à double enve-loppe, l'une interne, au contact del'objet, composée d'un mélangeorgano-siliceux très chargé enmatière organique, l'autre externecomposée d'une gangue demélange sablo-argileux et defumier. Le moulage, grâce à destechniques relativement simples,restitue l'objet en volume et procu-re donc une matérialisation que ledessin ou la photographie ne per-mettent pas. En Sciences de laTerre, et particulièrement en

Paléontologie, il sert de vecteur audéveloppement de la recherche, àla diffusion des connaissances ouà la formation pédagogique.

Les techniques de moulages ontlargement profité des progrèsscientifiques, (notamment avec ladécouverte des silicones dans lapremière moitié du XXe siècle) et enlaboratoire, celles employées denos jours en Paléontologie, sont aunombre de deux :

Fig. 1 : Le moule "en bateau" à unepoche d'un trilobite et 3 positifs enrésine.

Fig.3 : Moulage sous chape avec mem-brane en silicone et coquilles en plâtre.

Fig. 2 : Le moule "en bateau" à deuxpoches d'une grenouille momifiée.

• LE MOULAGE "EN BATEAU" :ce type de moulage classique dontla matrice en silicone peut com-porter soit une poche (fig. 1) pourreproduire une face d'un objet(empreinte de poisson, ou de trilo-bite par exemple) soit deux poches(fig. 2) pour restituer le volumecomplet de l'objet (une ammonitepar exemple)

• LE MOULAGE SOUS CHAPE :il permet d'économiser les sili-cones dont le prix est générale-ment très élevé. Il peut comporterune ou deux poches (fig. 3), maisdans ce type de moulage, chaquepoche est constituée de deux par-ties: une membrane interne en sili-cone qui va copier exactementl'objet, et une coquille externe enplâtre ou en résine polyester quipermet le maintien de la membra-ne et conserve les déformations del'objet.

Toutes ces techniques de moulageimplique obligatoirement deprendre les précautions pour assu-rer une protection maximale, voiretotale de l'original avant l'applica-tion des silicones. L'une des toutespremières précautions à prendreest d'évaluer le degré de fragilité del'objet à mouler et donc de s'assu-rer qu'au moment du démoulageune partie de l'objet ne restera pascollée à la membrane en silicone.Ensuite, le choix de l'agent démou-lant devra se faire en fonction de lanature de l'objet, mais aussi de sonrelief, de sa porosité, de sa rareté,de sa fragilité. Les agents démou-lants les plus couramment utiliséssont le talc, l'eau, un mélange degraisse et huile de vaseline, l'alcoolpolyvinylique, la cire, le liquide vais-selle, etc. Mais il y a toutefois,nécessité pour le mouleur d'indi-quer sur l'étiquette de l'original lesnoms des produits employés afinde pouvoir identifier ces substancespostérieurement, dans l'éventuali-té d'une analyse chimique desobjets. De plus, certains des agentsdémoulants cités précédemment(tels le mélange de graisse devaseline-huile de vaseline, ou cer-taines cires par exemple) ont laparticularité de migrer dans lesmatériaux comme la pierre ou leplâtre modifiant ainsi la composi-tion et l'aspect général de l'objet :une application préalable d'un

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agent-barrière sera nécessaire pourempêcher cette migration, afin derestituer, à son propriétaire, l'objetdans son état initial.La production de ces moulages vaservir de vecteurs à la protection dupatrimoine géologique selon troisaxes principaux :

• le développement de larecherche paléontologique :

Dans toutes les collections, qu'ellessoient muséales, universitaires oudépendantes d'autres instituts, exis-tent des spécimens à statut de typeou figuré. Ce sont les référentiels, lesmètres étalons de la Paléontologie.Ces spécimens, uniques par défini-tion, ne peuvent être sortis de l'ins-titution qui en assure la conserva-tion, donc être empruntés. Lacommunication de ces spécimens àl'échelle internationale ne peut doncse faire que sous la forme de copiesen plâtre ou en résine auprès depaléontologues désireux de com-parer leur matériel aux spécimensde référence.

De même la détermination de fos-siles de brachiopodes nécessitesouvent la pratique de sectionssériées pour l'observation des struc-tures internes sur lesquelles estbasée une grande partie de ladétermination. Le moulage préa-lable de l'original va se révéler uncomplément indispensable pourconserver l'information (fig. 4).

Les analyses géochimiques sur unedent ou une coquille par exemple,seront associées à la réalisationpréalable d'un moulage de l'objet,surtout s'il est unique. Dans cesdeux derniers cas, le moulagedevient la mémoire de l'objet avant

Fig. 4: Le moule "en bateau" à deuxpoches d'un brachiopode, le bloc deplâtre avec inclusion du brachiopodeoriginal et les 3 tirages en résine.

Fig. 5 : Moulage sous chape en coursde réalisation du crâne de Lion descavernes d'Azé (France, Saône et Loire)d'âge Quaternaire.

sa destruction totale ou partielle etpeut être, parfois, considéré commeun original.

• la diffusion des connaissances :

En muséographie, dans les exposi-tions permanentes ou temporaires,le moulage est le vecteur de diffu-sion de spécimens fragiles, rares ouuniques illustrant un propos. Cemoulage réalisé avec une patinesoignée, la plus proche possible del'original, fera illusion, sera considé-ré comme l'original lui-même, etservira de support à l'information, àla diffusion des connaissances surun sujet précis. Le moulage se sub-stitue alors à l'original et le préservedonc d'éventuels risques de dégra-dation lors de l'emballage, du trans-port ou de l'exposition. Le crâne deLion des caverne provenant de lagrotte d'Azé en Saône et Loire(France), daté du Quaternaire, estremarquable par son état deconservation (fig. 5). Ce crâne trèsfragile a subi une consolidation avecdes produits appropriés, puis a étémoulé. Depuis, l'original est enre-gistré dans une collection et seul lemoulage est présenté au public,dans des expositions ou sur le sitede fouille, permettant ainsi au visi-teur d'avoir une idée sur la tailleréelle d'un tel animal, sur son modede vie, etc. Le moulage devient alorsun vecteur de sensibilisation dupublic pour le patrimoine, pour laprotection des fossiles et contre lepillage des sites.

• la formation pédagogique :

Malgré le développement des nou-velles technologies éducatives, ladémarche naturaliste ne dispensepas de l'observation rigoureuse desobjets. En effet, la formation enPaléontologie implique un contactdirect avec les fossiles, de recon-naître leurs caractères, de compa-rer des espèces ou des formes entreelles. Une fois de plus, le moulagesera une aide pédagogique pré-cieuse et indispensable. Depuis detrès nombreuses années, les tra-vaux pratiques de paléontologiesont illustrés avec des fossilescaractéristiques d'un genre, d'ungroupe, d'un étage géologique,d'une formation, etc. Ces fossiles nesont pas toujours très abondants.De ce fait, le recours aux techniquesde moulages permettra la duplica-

tion des originaux et la fourniture devalises pédagogiques aux étu-diants.

Face au développement de nou-velles techniques en Sciences de laTerre telles la morphométrie oul'image numérique, le moulagedemeure à plus d'un titre le vecteurde la valorisation ou de le protectiondu patrimoine géologique. En effet,il intervient :• dans la recherche scientifique

comme vecteur de communica-tion et de diffusion d'espèces,rares ou uniques permettant ainsià la communauté scientifiquenationale et internationale de pro-fiter des découvertes récentes ;

• dans son rôle pédagogiquecomme vecteur de transmissiond'un savoir permettant aux géné-rations futures de paléontologuesd'acquérir une bonne démarchenaturaliste ;

• dans les expositions, comme vec-teur de la diffusion des connais-sances mises à la disposition dupublic dans un but à la fois édu-catif, mais aussi de sensibilisationà la protection du patrimoine géo-logique.

BIBLIOGRAPHIEANDRIEUX P. (1980) Couler le bronzecomme il y a 4000 ans. Univers del'Archéologie, n° 46, p. 72-77

Dr Abel PRIEUR

Ancien directeur des collections de géologie

Université Claude Bernard Lyon 1

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1 – RAPPEL SUCCINCT SURLES CRYPTO-MONNAIES

Une cryptomonnaie que l'onappelle aussi cryptodevise oumonnaie cryptographique ouencore cybermonnaie, est unemonnaie émise de pair à pair (enanglais peer-to-peer : modèled'échange en réseau où chaqueentité est à la fois client et serveur,)sans passer par une banque cen-trale. Elle est utilisable au moyend'un réseau informatique décen-tralisé et elle utilise les principes dela cryptographie en associant l'uti-lisateur aux processus d'émissionet de règlement des transactions.

Les crypto-monnaies utilisent unsystème de validation des tran-sactions tel que la preuve de tra-vail pour les protéger des contre-façons électroniques. Plusieursvariétés de cryptomonnaies sontdéveloppées depuis la premièrediffusée : le bitcoin, introduite en2009. Le principal suivant du bit-coin est l'Ethereum (voir l'illustra-tion ci-contre).

Sauf exceptions, la majorité descryptomonnaies est conçue pourque la création de nouvelles unitésde monnaie soit graduelle, tout enfixant, pour la plupart d'entre elles,un plafond (une quantité maxima-le) à la masse monétaire qui seraà terme en circulation. Ce plafon-nement vise à imiter la rareté (etdonc la valeur) des métaux pré-

cieux et à éviter l'hyperinflation.Comparées aux monnaies pour-vues d'un cours légal émises pardes institutions financières – engénéral étatiques - ou gardées enespèce, les cryptomonnaies sontgérées par un registre, qu'on peutassimiler à un grand livre decomptes, consultable par tous(qu'on appelle la blockchain) quirépertorie l'ensemble des transac-tions depuis l'origine. Les transac-tions sont en principe supposéesinfalsifiables et inviolables, grâceau recours intensif à la cryptogra-phie. Elles sont de plus totalementanonymes, d'où, entre autres, legrand intérêt des mafias pour cetype de transfert d'argent.

Notons qu'il existe des exceptionsà la règle de l'anonymat, commele Monero, le Dash, le Zerocoin, leBytecoin et le Black Coin, maisleur diffusion est encore très faible.

2 - QUELQUES CHIFFRES

Les transactions en crypto-mon-naies, et particulièrement en bit-coins, réclament des calculs infor-matiques complexes. Globalement,des chercheurs danois ont évaluédans la revue EnvironnementalScience & Technology que laconsommation mondiale des tran-

UN ASPECT MÉCONNU DES CRYPTOMONNAIES

LE BITCOIN : UNE CONSOMMATION

D'ÉNERGIE EXCESSIVE

Chaque transaction en bitcoin requiert, selon les auteursconsultés, entre 215 et 300 kilowattheures (kWh) d'énergie,soit plus que la consommation énergétique moyenne d'unménage français en deux semaines. Les toutes dernièresévaluations dépassent d'ailleurs largement ces chiffres.

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sactions en bitcoins en 2018 semontait à 31,3 terawattheures (31,3 1012 Wh ou 31,3 109 kWh), soitla production de plusieurs réac-teurs nucléaires ! Ce qui par ailleurséquivalent à la consommation élec-trique d'un pays comme le Dane-mark en un an.

Toujours en 2018, et à titre de com-paraison avec les transactions parcartes bancaires, 100 000 tran-sactions VISA avaient consomméenviron 170 kWh ! (hors serveurs et annexes). Admettons, qu'enmoyenne, une transaction en bit-coin consomme 250 kWh et queles 100 000 transactions VISA enaient demandé également 250kWh, le rapport de la consom-mation en énergie entre unetransaction bitcoin et une tran-saction VISA est de 1 à 100 000.

Le chiffre de 2018 est aujourd'huitrès nettement revu à la haussepar une étude de l'université deCambridge qui propose un outild'évaluation, le Cambridge BitcoinElectricity Consumption Index. Cedernier affiche en effet toutes lestrente secondes la consommationmondiale liée au Bitcoin. Le totalannuel 2020 est estimé à 126 Twh(térawatts-heure), soit plus que laconsommation électrique totalede l'Argentine ou des Pays-Bas,mais un peu moins que laPologne, (pour une consommationtotale mondiale des seulesbanques qui se situerait vers 150TWh).Rappelons, encore à titre de com-paraison que la production fran-çaise totale d'électricité – toutesfilières confondues – se situe auxenvirons de 550 TWh par an).

Enfin, une autre étude émanant dela revue JOULE estime par ailleursque l’électricité utilisée pour leBitcoin (mais issu de quelle filière ?)représenterait 22 mégatonnes deCO2 par an, Une autre étude affir-me qu’il produirait par an autantd’émissions de carbone qu’un mil-lion de vols transatlantiques.

3 - POURQUOI UNE TELLECONSOMMATION D'ÉLECTRICITÉ ?

Le système du Bitcoin repose surdes algorithmes mathématiquescomplexes qui permettent à la foisde créer, de tenir un registre distri-bué des transactions (la block-chain) et de créer de nouvelles uni-tés de cette devise (le minage). Lesystème de minage est conçupour produire un nouveau Bitcoinen dix minutes environ et il limitecette production en rendant le calcul toujours plus complexe.Autrement dit, plus d’ordinateursessaient de créer des Bitcoins, plusla difficulté augmente et plus il fauty affecter de nouveaux appareils.La consommation énergétiquecroît en proportion.

Les algorithmes en question effec-tuent une conversion mathéma-tique d’un type particulier, appeléle hachage. Actuellement, le sys-tème effectue, pour chaque tran-saction réelle au moins une dizai-ne de quintillions de hachages. (1 quintillion = 1030). Cette invrai-semblable quantité de calculs esteffectuée par des ordinateurs spé-cialisés dans le hachage.Combien consomment-ils d’élec-tricité ? L’un des meilleurs appareilsactuellement sur le marché, appe-lé Antminer S9, consomme 1372watts de courant et effectue 14000 milliards de hachages à laseconde. On ne sait pas combiendes appareils sont en activité aujuste.

En multipliant le nombre d’appa-reils par leur consommation, onévalue la consommation totale dusystème. Ceci suppose que seulsles appareils les plus performantssont utilisés, alors que certainsplus anciens sont encore en acti-vité. Ce chiffre ne tient pas comp-te non plus de l’énergie utiliséepour refroidir tous ces centres dedonnées qui produisent beau-coup de chaleur. Les mineurs deBitcoins étant plutôt discrets, onignore quelle est la consomma-tion moyenne des activités derefroidissement.

Alex de VRIES croit que la consom-mation annuelle d’électricité pour-rait atteindre jusqu’à 50 TWh enréalité. Par ailleurs, au rythme deproduction actuel, on va vendreenviron 6,5 millions de nouveauxAntiminer S9 cette année (2020),dont la consommation combinéeatteindra plus de 60 TWh. En somme, selon le chercheur, lesystème du Bitcoin consommeraautant que la consommation tota-le de pays comme l’Autriche (52 TWh). De plus, lorsque le système n’ef-fectue qu'environ, 200 000 tran-sactions financières par jour,comme c'est souvent le cas,chaque transaction exige au finalplus de 300 kWh d’électricité, unchiffre qui pourrait plus que dou-bler dans l'avenir (du fait de lacomplexification continue des cal-culs).

Encore, à titre de comparaison, laconsommation mondiale d’électri-cité est de l'ordre de 3 200 kWhpar personne et par année. Il s'agitd'une moyenne car elle atteint 15600 kWh au Canada et 7 000 enFrance, mais 2 600 en Roumanieet 1 360 en Algérie. L'important estde constater qu'une seule tran-saction de Bitcoin représente doncplus d’un mois de consommationmondiale moyenne en électricitépar individu en ce moment, etl’équivalent d’une saison entièredans un futur proche.

La communauté Bitcoin estconsciente du problème et étudiediverses approches pour l’atté-nuer, mais les résultats de cesdémarches demeurent incertains.« Pour l’instant, conclut Alex deVRIES, le Bitcoin a un gros problè-me, qui croît rapidement ».Cependant, tout n'est pas perducomme le montre le chapitre sui-vant.

4 – L'AVENIR

Ainsi qu'il est exposé au chapitreprécédent, la consommationd’énergie provient du mécanismede validation des blocs appelépreuve de travail (Proof of Work).Ce mécanisme est ainsi utilisé sur

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Ces nouveaux mécanismes devalidation des blocs dispose-raient d’une empreinte carboneproche de zéro car aucune puis-sance de calcul n’est mise en jeupour valider une transaction… Asuivre.

ANNEXE – LE MINAGE DESCRYPTO-MONNAIES

Le minage des cryptomonnaies estun processus complexe, difficile àdécrire complètement. Cette des-cription n'a pas sa place dans cetexte qui est basé sur la consom-mation énergétique. On peutcependant donner schématique-ment les indications suivantes :

Formellement, le fait de miner unecryptomonnaie consiste à fournirun service au réseau de laditemonnaie en échange d'unerécompense pécuniaire. Dans lecas le plus simple, le service renduconsiste à vérifier la validité d'unensemble de transactions.Chaque fois qu'un ensemble detransactions est validé, il constitueun bloc. Si ce bloc remplit certainscritères spécifiques à la chaîne deblocs de la cryptomonnaie, il estalors ajouté au sommet de la chaî-ne et le « mineur » (soit un particu-lier, soit une institution) qui aconstitué ce bloc est récompensépour son travail.

On parle de minage, puisque lesutilisateurs du réseau “cherchent”en quelque sorte du Bitcoin, et par-viennent à en acquérir quelques

les deux Blockchains les plusimportantes du marché que sontBitcoin et Ethereum.

Le mécanisme « Proof of Work » afait ses preuves depuis 2008 surBitcoin et depuis 2015 surEthereum. Cependant, ce méca-nisme nécessite de déployer unepuissance de calcul conséquentequi engendre une consommationénergétique très importante et quiaugmente au fil des mois. Uneétude du site internet digicono-mist.com montre que Bitcoin repré-senterait actuellement 0,27 % de laconsommation d’électricité dans lemonde. Ethereum n’est pas enreste avec une consommation de77 KWh par transaction, la block-chain représenterait, quant à elle,près de 0,08% de la consomma-tion mondiale en électricité.

Après Bitcoin que l’on pourrait défi-nir comme étant la version 1.0 de la technologie Blockchain,Ethereum est considéré commeune version 2.0. Aujourd’hui nousobservons l’émergence d’unetechnologie Blockchain que l’onpeut qualifier de 3.0.

Cette génération 3.0 se base surde nouveaux systèmes de valida-tion des blocs, parmi eux, on peutnotamment distinguer les méca-nismes de :• Preuve d’enjeu (Proof of Stake –

PoS)• Preuve d’enjeu déléguée

(Delegate Proof of Stake – DPoS)

Ces nouvelles solutions revoient enprofondeur le fonctionnement his-torique des premières Blockchainet son mécanisme de preuve detravail. Serait-ce la fin du gaspilla-ge énergétique ? :Avec la PoS ou la DPoS, plusbesoin d’une activité dite de mina-ge pour valider les transactions,plus besoin donc de monter desfermes de minages remplies deprocesseurs énergivores et spé-cialisés. Ainsi le déploiement d’uneblockchain de type 3.0 ne provo-querait pas d’impact énergétiquesupérieur au déploiement de n’im-porte quelle autre technologie.

P. ANTIKOW

fragments… à l’image desmineurs équipés de leurs piochesqui trouvent des pépites d’or ! . Enfait, on considère que le minagede cryptomonnaie est la validationd’une transaction en devisenumérique réalisée via le crypta-ge de ses données et son enregis-trement sur une blockchain.

Le Bitcoin, par exemple, se minegrâce à des ordinateurs spéciali-sés extrêmement puissants, dansle but de sécuriser la blockchain etde traiter chacune des transac-tions effectuées sur le réseau desmineurs. Comment y parviennent-ils ? En résolvant des problèmesde calcul ! Résoudre ces pro-blèmes permet la création de nou-veaux blocs de transaction au seinde la blockchain. Pour qu’un blocsoit sécurisé, il faut ainsi trouverune clé qui permettra de “sceller”le bloc, et d’en ouvrir un nouveau.L’utilisateur du réseau qui parvientà trouver cette clé se voir récom-pensé par des fragments deBitcoins, ou toute autre crypto-monnaie liée au réseau concerné.

Sources : • ENERGIE ET ENVIRONNEMENT - article de

Philippe GAUTHIER - mai 2018• INFORMATIQUE ET NUMÉRIQUE - article de

Philippe RICHARD - novembre 2018• JOULE (revue) - Alex de VRIES -”Bitcoin's

Growing Energy Problem” - mai 2018• L'USINE NOUVELLE - article de Jean Kléber

LAURET - juillet 2019• CHALLENGES - mars 2021 • WIKIPEDIA

25N° 79 • Mai 2021

Roger PENROSE, l'un des prix Nobel de physique 2020Un aspect particulier de ses travaux :

LES PAVAGES DE PENROSE

Le Prix NOBEL de physique 2020 a été décerné au Britannique Roger PENROSE (récompensé

pour ses travaux théoriques sur les trous noirs). à l’Allemand Reinhard GENZEL et à

l’Américaine Andrea GHEZ, distingués pour leur découverte du trou noir supermassif au

centre de la Voie lactée.

1 – RÉSUMÉ DE LA CARRIÈRE DE ROGER PENROSE

ROGER PENROSE est né le 8 août 1931 à Colchester,Essex. Il est le fils de Margaret LEATHES et du psy-chiatre et généticien Lionel PENROSE.Diplômé avec mention en mathématiques del'University College de Londres, PENROSE redécouvreen 1955 – alors qu'il était étudiant – une généralisa-tion du concept de matrice inverse, connue sous leterme d'inverse de Moore-Penrose, ou de matricepseudo-inverse.Il obtient ensuite son Ph.D. à St John's College (uni-versité de Cambridge) en 1958, avec une thèse surles « méthodes tensorielles en géométrie algé-brique » sous la direction d'un algébriste et géomètrerenommé :John A. TODD. En 1965, à Cambridge, PENROSEprouve que des singularités gravitationnelles(comme celles au centre des trous noirs) ne peuventêtre formées à partir de l'effondrement gravitation-nel d'étoiles massives en fin de vie.En 1967, PENROSE invente la théorie des twisteurs.

2 – RÉSUMÉ DES TRAVAUX DE ROGER PENROSE COMME MATHÉMATICIEN ET COSMOLOGISTE

Sir Roger PENROSE – il a été anobli en 1994 par lareine d'Angleterre pour services rendus à la science– est surtout connu dans le monde scientifique pourses travaux en mathématique, sa collaboration avecStephen HAWKING et ses concepts originaux en cos-mologie. En fait, bien des techniques mathématiquesdéveloppées par PENROSE pour comprendre la rela-tivité générale, les trous noirs et l'occurrence des sin-gularités ont été à la racine des travaux d'HAWKINGet d'autres chercheurs de renom.

Roger PENROSE a profondément contribué au renou-veau de la relativité générale pendant les années 1960et 1970, en faisant usage de concepts et méthodes dela géométrie algébrique. On retiendra ses travaux surla relation entre les trous noirs et la théorie de la rela-tivité générale énoncée à l’origine par Albert EINSTEIN.Il a notamment découvert qu’un objet cosmique mas-sif, comme une étoile, qui devient trop dense finit parsubir un effondrement gravitationnel. Celui-ci peut lesamener à devenir des trous noirs ou mêmes à des sin-gularités gravitationnelles – des régions spatio-tem-porelles de masse, théoriquement, infinie. Le Big Bangaurait été justement l’une de ses singularités. Maiscontrairement à la pensée actuelle, Sir Roger PENRO-SE affirme qu’il n’a pas été la première singularité cos-mique et qu’il ne sera pas la dernière. Il est donc par-tisan de la théorie du "rebond" : les Univers sesuccèdent continument !... Waouh !Le Big Bang n’était pas le début : il y avait quelquechose avant le Big Bang que nous rencontrerons àl’avenir a-t-il déclaré récemment au TELEGRAPH – jour-nal londonien – PENROSE s'est évidemment attaquéau lancinant problème constitué par l'unification desconcepts de la physique quantique et ceux de la phy-sique relativiste. Sa théorie des twisteurs – qui a étéproposée en 1967 mais qui est apparemment aban-

donnée aujourd'hui – et celle des réseaux de spins –qui a été proposée en 1971 et qui est actuellement uti-lisée dans le développement de la gravité quantiqueà boucle – constituent sa contribution à la résolutiondu problème. La complexité de ces théories ne laissepas de place dans cet article à des explicationsdétaillées.Montrant toujours une intense activité intellectuellemalgré son âge, Roger PENROSE s'interroge actuelle-ment sur les connexions entre la conscience humai-ne et les lois de la physique. Il pense que les ordina-teurs fonctionnant en termes d'algorithmes, sontfondamentalement incapables de modéliser l'intelli-gence et la conscience, qui ne sont qu'en partie algo-rithmiques. Mais il n'exclut pas la possibilité d'uneintelligence artificielle basée sur des processus quan-tiques. Nous ne développeront pas ici ces considéra-tions.

3 – UN PEU DE GÉOMÉTRIE !

En 1957, en discutant avec son père de psychologue eten griffonnant de petits dessins sur une feuille depapier, le jeune Roger PENROSE – il a alors 26 ans –trouve un motifétrange ressemblant àpremière vue à un triangle, maiscependant impossible à construiredans l'espace normal tridimensionnel.Cette figue, aussi connue comme la"tripoutre" ou la "tribarre", a étédécrite pour la première fois en 1934par Oscar REUTERSWÄRD (1915-2002).Redécouverte donc par PENROSE, ilen publie le dessin dans le British

Journal of Psychology en 1958 en décrivant parailleurs quelques autres figures impossibles dumême type. En effet, le concept de la tripoutre peutêtre étendu à d’autres polygones, donnant, parexemple le « cube de Penrose », mais l’effet d’op-tique n’est pas aussi frappant.PENROSE est alors contacté en retour par l'artistenéerlandais Mauirits Cornelis ESCHER, qui dessinaitdepuis longtemps des figures impossibles sanssavoir qu'il s'agissait de choses mathématiquesnouvelles. A la suite de fructueux échangesmutuels, ESCHER s'est inspiré des travaux de PEN-ROSE dans ses deux célèbres estampes intitulées"Chute d'eau" qui utilise le triangle de Penrose, et"Montée et descente", qui montre un escalierimpossible que l'on peut monter et descendre enrestant indéfiniment, tout en restant sur le mêmeplan.

4 – LES PAVAGES DE PENROSE

Les pavages de Penrose sont des pavages du plandécouverts par le mathématicien et physicien bri-tannique Roger PENROSE en 1974. Ce sont des

pavages non périodiques caracté-risables par des règles locales : s'ilsne sont historiquement pas les pre-miers à vérifier cette propriété, ilssont parmi les plus simples, et à cetitre largement étudiés.Les 17 pavages périodiques du planétaient connus de longue datequand Roger PENROSE s'est inté-ressé aux pavages non pério-diques. Son intention n'était pas

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Chute d’eau Montée et descente

d'ouvrir un nouveau champ des mathématiqueset de la physique mais seulement de créer undivertissement mathématique. En 1974, il publiaun article présentant un pavage du plan à l'aidede pentagones, de losanges, de pentagrammeset de portions de pentagrammes *(Définition d'unpentagramme : voir annexe 1)Certains pavages de Penrose présentent unesymétrie d'ordre 5 (invariance par rotation d'angle2π/5 radian, soit 72 degrés), mais aucun n'estpériodique, c'est-à-dire qu'on ne peut le décrirecomme un motif répété sur une grille régulière. Ilssont cependant tous quasipériodiques, c'est-à-direque tout motif apparaissant dans le pavage réap-paraît régulièrement. Plus généralement toute por-tion finie du pavage, aussi grande soit-elle, serépète infiniment dans le pavage.

Les pavages de Penrose ne seraient res-tés qu'un joli divertissement

mathématique si n'avaient étédécouverts, en 1984, desmatériaux présentant une

structure fortementordonnée commecelle des cristaux

mais non pério-dique : les quasi-cristaux. Les

pavages non pério-diques, en parti-culier ceux de

Penrose, s'avérèrent alors un modèle plausible deces étranges matériaux. - voir paragraphe suivantCette découverte illustra à nouveau ce que RogerPenrose lui-même avait déjà remarqué en 1973, àpropos d’un sujet de relativité générale : « On nesait jamais vraiment quand on perd son temps ».

Rappel historique : À la mosquée de Darb-i Imam àIsfahan, on observe des motifs qui ont permis d'af-firmer que les artisans de l'Islam médiéval dispo-saient de tous les éléments pour construire un pava-ge de Penrose Sans donner plus de détails, onindiquera seulement qu'il existe trois types depavages de Penrose, chacun comportant une infini-té de variantes, sachant que les géomètres ont parailleurs trouvé de multiples et très étroites relationsentre le nombre d'or, les suites de Fibonacci et lespavages de Penrose :• Le premier type, qu'on appelle P1, utilise comme

pièces de base des pentagones, des losanges,des pentagrammes et des portions de penta-gramme.*

• Le second type, ou P2, a pour pièces de base deuxquadrilatères, l'un convexe, l'autre concave,connus comme « cerfs-volants » et « fléchettes ».

• Le troisième type, P3, a pour pièces de base deuxsortes de losanges, « fins » et « gros ».

EXEMPLES DIVERS DE PAVAGES DE PENROSE

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Roger PENROSE, debout sur le pavage dePenrose de l'institut Michell

Texas University – 2005

5 – LES QUASI-CRISTAUX

Lorsqu’en Avril 1982, le professeur Dan SHECHTMANanalyse le cliché de diffraction d’un échantillonmétallique qu’il a obtenu, il a du mal à croire à sespropres conclusions! Car depuis plus de cent ans,les matériaux ordonnés étaient décrits par un empi-lement périodique et régulier d’atomes. Or son cli-ché indique sans ambiguïté qu’il observe un maté-riau ordonné mais non périodique, une étrangemosaïque d’atomes !

Il vient de découvrir les quasi-cristaux, une décou-verte qui bouleverse un des concepts les mieux éta-blis en cristallographie, et pour laquelle le prix Nobelde Chimie lui a été décerné en 2011.

En 1992, l'Union internationale de cristallographie amodifié la définition d'un cristal pour englober celled'un quasi-cristal, en ne retenant que le critère dediffraction essentiellement discrète.

ANNEXE 1 - PENTAGRAMME

Pentagramme est, à l'origine, un terme qui concer-ne l'écriture. Il se réfère à un caractère calligraphiécomposés de cinq éléments élémentaires.

Dans l'acception courante, le mot pentagrammes'applique à un graphique ou un objet qui repré-sente une figure à cinq éléments, telle une étoile àcinq branches, principalement utilisé en ésotérismeet en magie.

ANNEXE 2 - LIENS INTERNET SUR DES VIDÉOSCONCERNANT LES PAVAGES EN GÉNÉRAL ETLES PAVAGES DE PENROSE

https://youtu.be/IZtcj6f5DHk?t=334 (7min 33sec)

https://youtu.be/arGvcEDDAlI?t=33 (5min 16sec)

https://youtu.be/mQboci-SWMg?t=24 (5min 37sec)

Animation montrant comment on peut, avec des tri-angles d'or, réaliser un pavage de Penrose de type0 en 6 étapeshttps://commons.wikimedia.org/wiki/File:Penrose_pavage1_6_steps.gif?uselang=fr

ANNEXE 3 - "ANGES ET DÉMONS" DE C.ESCHER : représentation plane et hyperbolique(Dans ce dernier cas, la ligne définissant le cerclereprésente l'infini).

P. ANTIKOW

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Pavage de Penrose avec des triangles d'or(Un triangle d'or comporte 1 ou 2 cotés mesurant

1,618 fois la longueur de l'autre, ou des autres, cotés)

pentagramme dans un pentagone

Quasi-cristal de Ho-Mg-Zn (Holmium (terre rare),Magnésium et Zinc) de forme dodécaédrique, obtenupar refroidissement lent entre 700 et 480°C.

Voir en annexe 2le lien pour uneanimationmontrantcomment réaliserun pavage avecdes triangles d'or

Sources :• “A la découverte des lois de l'Univers” - Roger PENROSE - Odile

Jacob - 2008• “L'écume de l'espace-temps” - J.-P. LUMINET - Odile Jacob - 2020• Wikipedia (sur R. PENROSE, C. ESCHER et les pavages de Penrose)

Nous présentons toutes nos condoléances à leurs familles.Avisés parfois tardivement du décès de certains de nos collègues, nous prions nos lecteurs de nous excuser de les en informer avec retard.

Nous vous rappelons que seuls les membres de notre Association sont répertoriés dans ce carnet.

• AKELIAN Auguste REC DECINES survenu le 6 avril 2021

• BECKENSTEINER Henri TEXTILE VAISE survenu le 24 mars 2021

• BOURÉE Jean SIEGE survenu le 15 novembre 2020

• COURTIEU Henry ROUSSILLON survenu le 23 octobre 2020

• CHRÉTIEN Roland survenu le 3 mars 2021

4, rue Voisembert, 92130 Issy-les-Moulineaux

• DELAHOUSSE Bernard AGROCHIMIE survenu le 25 novembre 2020

• FAVRIT Jean GESA survenu le 17 décembre 2020

• GEMMERLI Lucienne TEXTILE survenu le 28 novembre 2020

• HUMEZ René SANTÉ survenu le 18 septembre 2020

• LALUYÉ Jean TEXTILE survenu le 25 septembre 2020

• LAMBLING Claude survenu le 12 janvier 2021,

113, rue Danton, 92300 Levallois-Perret

• LAURENS Annie TEXTILE survenu le 7 octobre 2020

• MASSARDIER Jean-Pierre REC DECINES survenu le 28 décembre 2020

• PREUD’HOMME Michel survenu le 21 janvier 2021

2, rue René Descartes, 31240 Saint-Jean

DÉCÈS L'association a le profond regret de vous faire part des décès de :

En ce qui concerne l’antenne francilienne, les avis de décès doivent être adressés dorénavant à :Yves Dubosc, 29, boulevard Lannes, 75116 Paris

Étant donné la possibilité d’homonymies, l’adresse personnelle est précisée lorsqu’elle figure dans l’annuaire.

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