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Mahous Les Mahous sont un peuple d'Afrique de l'Ouest établi à l'ouest de la Côte d'Ivoire. D’une manière globale, le Mahou est à la fois un espace géographique, un peuple, une culture et une langue de communication de la Côte d'Ivoire. Le pays Mahou est connu sous le nom de Bafing. Il tire son nom du fleuve Bafing qui coule à environ 71 km au Sud de la ville de Touba et se jette dans le Sassandra au Sud-ouest du Parc national du Mont Sangbé. La population présente sur le terroir était estimée à 192 493 habitants selon le recensement de 1998 . Le recensement effectué dix ans plus tôt estimait la population rurale à 86 % de la population totale . Il existe une diaspora dans plusieurs villes du centre et du sud de la Côte d’Ivoire et dans certains pays occidentaux. Sommaire 1 Situation géographique 2 Géologie, relief, climat 3 Hydrographie 4 Réseau routier 5 Départements et élus locaux 6 Principales activités économiques 6.1 Agriculture 6.2 Agro-industrie 6.3 Élevage et commerce 7 Infrastructures sanitaires et scolaires 8 Croyances religieuses 9 Structure sociale 10 Attractions du pays mahou 10.1 Masques échassiers 10.2 Parc national du mont Sangbé 10.3 Mausolée d’El-Hadji Moussa Bakayoko 10.4 Grottes de Ouaninou 10.5 Poissons sacrés de Silakoro 10.6 Forgerons de Yo 11 Dialectes du Mahouka 11.1 Dialecte par localité 11.2 Compréhension du mahouka par d’autres populations 12 Les Kabla du Mahou 12.1 Définition et rôle des Kabla 12.2 Quelques Kabla du Mahou 13 La chefferie traditionnelle mahou 13.1 Droit d’exercice de la chefferie 13.2 Rôle du chef de village 13.3 Quelques anciens chefs mahou 14 Héritage culturel du Mahou 14.1 Lomba 14.2 Groupe Les Galliets 14.3 Société patrilinéaire 14.4 Droit d’aînesse et mariage 1 2 http://fr.wikipedia.org/wiki/Mahous 1 sur 24

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MahousLes Mahous sont un peuple d'Afrique de l'Ouest établi à l'ouest de la Côte d'Ivoire. D’une manière globale, leMahou est à la fois un espace géographique, un peuple, une culture et une langue de communication de la Côted'Ivoire. Le pays Mahou est connu sous le nom de Bafing. Il tire son nom du fleuve Bafing qui coule à environ71 km au Sud de la ville de Touba et se jette dans le Sassandra au Sud-ouest du Parc national du Mont Sangbé.La population présente sur le terroir était estimée à 192 493 habitants selon le recensement de 1998 . Lerecensement effectué dix ans plus tôt estimait la population rurale à 86 % de la population totale . Il existe unediaspora dans plusieurs villes du centre et du sud de la Côte d’Ivoire et dans certains pays occidentaux.

Sommaire

1 Situation géographique2 Géologie, relief, climat3 Hydrographie4 Réseau routier5 Départements et élus locaux6 Principales activités économiques

6.1 Agriculture6.2 Agro-industrie6.3 Élevage et commerce

7 Infrastructures sanitaires et scolaires8 Croyances religieuses9 Structure sociale10 Attractions du pays mahou

10.1 Masques échassiers10.2 Parc national du mont Sangbé10.3 Mausolée d’El-Hadji Moussa Bakayoko10.4 Grottes de Ouaninou10.5 Poissons sacrés de Silakoro10.6 Forgerons de Yo

11 Dialectes du Mahouka11.1 Dialecte par localité11.2 Compréhension du mahouka par d’autres populations

12 Les Kabla du Mahou12.1 Définition et rôle des Kabla12.2 Quelques Kabla du Mahou

13 La chefferie traditionnelle mahou13.1 Droit d’exercice de la chefferie13.2 Rôle du chef de village13.3 Quelques anciens chefs mahou

14 Héritage culturel du Mahou14.1 Lomba14.2 Groupe Les Galliets14.3 Société patrilinéaire14.4 Droit d’aînesse et mariage

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Le Bafing: région

d’origine des

Mahou de Côte

d’Ivoire

14.4.1 Droit d’aînesse14.4.2 Mariage

14.5 Femme mahou14.6 Spécialités culinaires du Mahou

14.6.1 Lafri14.6.2 Namanssa-baa ou Gô-baa

14.7 Prénoms culturels du pays mahou14.7.1 Prénoms féminins mahou14.7.2 Prénoms masculins mahou

15 Figures emblématiques du pays mahou15.1 Première génération15.2 Seconde génération

16 Diaspora mahou16.1 Diaspora mahou à l’intérieur du pays16.2 Diaspora mahou à l’extérieur du pays

17 Notes et références18 Voir aussi

18.1 Bibliographie18.2 Articles connexes18.3 Liens externes

Situation géographique

Le Bafing est l’une des 19 régions de la Côte d’Ivoire. Il est situé au Nord-ouest de laCôte d’Ivoire et a une superficie de 8 720 km2. Ses voisins sont :

au Sud, la région des Dix-Huit Montagnes ;au Nord, la région du Denguélé ;à l’Est, la région du Worodougou ;à l’Ouest, la république de Guinée.

Géologie, relief, climat

La géologie du pays Mahou est dominée de granitoïdes et de gneiss divers . Le réseauminier est constitué de nickel, d’indices de fer, d’or et de diamant . Le relief est fait de plateaux parsemés decollines. La végétation est de type savane arborée avec quelques forêts par endroit. Le climat alterne entre deuxsaisons : la saison des pluies (avril à octobre) et la saison sèche (novembre à mars). La pluviométrie varie de1200 à 1 400 mm de pluie par an et la saison culturale s’étend de 165 à 270 jours . Les températuresmoyennes mensuelles oscillent entre 25,3 oC et 31,3 oc .

Hydrographie

D’un point de vue hydrique, le pays Mahou est drainé par trois fleuves et quelques petits cours d’eaux. Cesfleuves sont des affluents du Sassandra. Le fleuve Bafing forme une frontière naturelle entre la région duBafing et la région des Dix-Huit Montagnes, et ce jusqu’aux environs du village de Bogouiné. LeFérédougouba ou Bagbé coule à environ 13 km au Nord de Touba et se jette également dans le Sassandra àDabala au Sud du complexe sucrier de Borotou-Koro. Le troisième fleuve, Boa, part du Nord de la région et se

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La A7: reliant Man à Odienné en

traversant le Bafing

jette dans le Sassandra aux environs du village de Vialadougou près du complexe sucrier de Borotou-Koro. LaBoa forme une frontière naturelle entre la région du Bafing et la région du Denguélé. Le Sassandra forme unefrontière naturelle entre la région du Bafing et la région du Worodougou.

Réseau routier

La ville de Touba est la capitale du pays Mahou. Elle est située àenviron 650 km d’Abidjan, la capitale économique de la Côte d’Ivoire età environ 350 km de Yamoussoukro la capitale politique. Le paysMahou bénéficie de l’axe bitumé entre Man et Odienné ; la A7 passantpar Foungouésso, Touba, Ngorondougou, Booro, Koro, Nigbila etBorotou. Le Mahou dispose au total de 2 098 km de route dont 132 kmbitumé et 1 966 km de pistes villageoises .

Départements et élus locaux

Le pays Mahou est constitué de trois départements regroupant 368villages : le département de Touba, le département de Koro et ledépartement de Ouaninou. Touba a été érigé en département le 9 juin1969.

Aux élections législatives de 2000, le pays Mahou avait sept communesà savoir: Booko, Borotou, Guintéguéla, Koonan, Koro, Ouaninou etTouba. Les élus de ces communes en 2000 sont respectivement LassinaDiomandé, Amadou Dosso, Vafoumba Bamba, Vassidiki Bamba, Namory Soumahoro, Amara Diomandé etAmara Bamba.

Le Colonel Karamoko Fodé Sako est le Premier Président du Conseil Général de Touba, élu en 2002. L’année2002 correspond également à la date de la reconnaissance officielle du nom Bafing du pays Mahou.

Principales activités économiques

Les principales activités économiques du pays Mahou sont: l’agriculture, l’agro-industrie, l’élevage et lecommerce.

Agriculture

Les cultures de rentes sont la canne à sucre, le soja, le riz et la noix de cajou ou anacarde. Ces cultures occupentet retiennent sur place une partie de la jeunesse. Les cultures du maïs, de l’igname, de la patate douce, del’arachide, du manioc, du coton et de la banane plantain sont également pratiquées dans le pays Mahou. Le rizreste cependant la culture vivrière dominante . La culture du riz se fait essentiellement dans les bas-fonds .

Le nombre de plantations villageoises de canne à sucre est estimé à 972 . Le projet soja a été introduit au débutdes années 1990. Le rendement moyen de la production du soja dans la région est compris entre 11.5 quintaux(qx) par ha et 25 qx/ha selon le type variété semée , .

Les données du Ministère de l’Agriculture en 1984 donnent une idée des rendements de quelques culturesvivrières en pays Mahou. Le rendement du riz est comparable à la moyenne nationale de la Côte d’Ivoire(Tableau 1). Les rendements de l’igname et du manioc sont par contre supérieurs à la moyenne nationale(Tableau 1). Des rendements de 30.9 qx/ha pour le maïs, 20.3 qx/ha pour le riz pluvial et 58.0 qx/ha pour le riz

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Les Feuilles des plantes de Soja:

Matière première riche en azote,

utilisée dans l’alimentation animale

Les Graines de Soja: Matière

première riche en azote, utilisée dans

l’alimentation humaine, notamment la

production de lait de soja

La Canne à sucre: Matière première

irrigué ont été obtenus sur des parcelles posées au cours de la saisonculturale 2007 par l’Agence Nationale d’Appui au DéveloppementRural (ANADER) .

Tableau 1. Production vivrière annuelle du pays Mahou en 1984 .

CultureProduction

(tonne)

SurfaceCultivée

(ha)

RendementLocal (qx/ha)

RendementNational(qx/ha)

Riz 15600 12700 12.3 12.5

Maïs 8100 12000 6.8 8.7

Igname 25000 1600 156.3 96.9

Manioc 38000 3700 102.7 54.3

Arachide 2700 3200 8.4

Le pays Mahou fait partie des 10 principales régions de productiond’anacarde en Côte d’Ivoire . Il fait également partie des régions deproduction du coton. Les estimations rapportées pour la productionannuelle d’anacarde et de coton sont 308 tonnes et 2 749 tonnesrespectivement . Ces productions sont faibles mais les surfacescultivées correspondantes sont inconnues.

Dans la localité de Touba, on trouve quelques ares de bananes plantainsprès des rizières . Le climat du pays Mahou est favorable à la culture dela pomme de terre. Une petite production villageoise s’est maintenuejusqu’en 1970. En 1971, la Société pour le Développement des Fruits etLégumes (SODEFEL) lança un programme de développement de lapomme de terre afin de répondre à la demande nationale . Ceprogramme avait pour objectif de couvrir la demande de la Côted’Ivoire à partir de 1980. Le projet fut abandonné en 1972 en raison desbas prix payés aux producteurs (25 FCFA le Kilogramme) .

Agro-industrie

L’agro-industrie du pays Mahou est essentiellement basée sur le soja etle sucre. Une entreprise de production de sucre existe à l’Est de Koro ;c’est le complexe sucrier de Borotou-Koro. Il est opérationnel depuis1978-1979 . Ce complexe, géré depuis 1997 par le groupe privéSucrivoire, a une capacité de production comprise entre 30000 et40 000 tonnes de sucre par an . Il est approvisionné par les 972plantations villageoises de canne à sucre.

Élevage et commerce

L'élevage est l'une des principales activités économiques du pays Mahouavec un effectif global de plus de 20000 bovins, 39000 ovins, 7300Caprins et 700 porcins . Selon les statistiques du Programmealimentaire mondial (PAM), 85 % des ménages du pays Mahoupossèdent des animaux d’élevage . Selon ces mêmes statistiques, 71 %des ménages possèdent des volailles contre 38 % possédant des ovins et31 % possédant des caprins .

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utilisée pour la production de sucre à

Borotou-Koro

Masque koma ba

Le commerce est principalement dominé par la vente du riz. Une étudede l’ORSTOM présente le pays Mahou comme une des régions de Côted’Ivoire les plus exportatrices de riz .

Les marchés des grandes localités sont organisés selon un principe de fonctionnement tournant. Cela permetd’exposer les produits agricoles à un plus grand nombre de clients. Ainsi, le marché de Borotou se tient chaquelundi, celui de Koro chaque jeudi, celui de Touba chaque samedi et celui de Ouaninou chaque dimanche.

Infrastructures sanitaires et scolaires

Le pays Mahou dispose d’un hôpital, d’un centre d’hygiène publique et de 31 centres de santé . On y dénombre103 écoles primaires et 3 établissements secondaires . À Abidjan, le "Lycée Moderne Technique le Mahou" aété fondé par un ressortissant du pays Mahou. Il est localisé au quartier Plateau-Dokui.

Croyances religieuses

La société Mahou est à l’origine animiste. Le masque "Sabgé", propriétédes Diomandé, était utilisé pour chasser les sorciers et les mauvaisesprits . Les Diomandé ont eu contact avec l’Islam probablement à lafin du XVIII

e siècle . Dans la localité de Koro, précisément à Nigbila,l’ancêtre des Soumahoro adorait une montagne du nom de Kuninguu .Cependant, le nom du créateur suprême existait chez le Mahou à savoir:Kolayèman Massa ou Dan-ni Massa.

La quasi-totalité du pays Mahou est aujourd’hui islamisée. Il existe uneminorité chrétienne. Koro est une terre de pèlerinage pour les habitantsdu pays Mahou. Elle tire cette reconnaissance de la piété de sonfondateur, El-Hadji Moussa Bakayoko qui fonda le village de Koro entrele XIV

e siècle et le XVIe siècle . El-Hadji Moussa Bakayoko fut

sept fois le pèlerinage à la Mecque à une époque où le voyage se faisait à pieds puis dans des caravanes. Sesprières sont à l’origine de l’existence de la rivière Yirima située à l’entrée de Koro. Dans les alentours duvillage, il n’y avait pas d’eau.

Le Mahou maintient et entretient les liens avec ses ancêtres. Ainsi, il est de coutume chez le Mahou de faire dessacrifices en l’honneur des ancêtres à des moments précis de l’année. Selon les moyens, ce sacrifice peut êtreun coq, un bélier ou un bœuf que l’on immolera après avoir invoqué le créateur suprême.

Structure sociale

La société Mahou était autrefois organisée en groupes sociaux hiérarchisés et en castes tels, les castes desforgerons ou Noumou-lou et des griots ou Dyéli-lou. Cette structure hiérarchique est de moins en moinsapparente de nos jours, probablement en raison de l’islamisation.

Attractions du pays mahou

Masques échassiers

Les masques se déplaçant sur des échasses et appelés échassiers sont une des attractions touristiques du pays

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Mahou. Les échassiers sont toutefois en voie de disparition dans plusieurs villages en raison de l’islamisationqui recommande de se défaire de tout ce qui a une apparence de fétiche.

Parc national du mont Sangbé

La partie septentrionale du Parc national du Mont Sangbé est située dans la région du Bafing au voisinage desvillages de Bonzo et de Sorotana. Le Parc du Mont Sangbé est l’un des cinq grands parcs de la Côte d’Ivoireavec une superficie de 95,000 hectares. Il est à cheval entre la région des Dix-Huit Montagnes et la région duBafing. La faune du parc comprend des Eléphants, des Buffles, des Antilopes et des Singes.

Faune du Parc National du Mont Sangbé

Eléphants Singes Antilopes

Mausolée d’El-Hadji Moussa Bakayoko

Le Mausolée d’El-Hadji Moussa Bakayoko à Koro est un lieu de recueillement. Il a la particularité d’être situéau sein du village. La tombe est recouverte de sable graviers concassés et est entourée de quatre murs d’environ1 à 1,5 m de hauteur avec une entrée. Les Présidents Félix Houphouët Boigny, Henri Konan Bédié et LaurentGbagbo y sont passés.

Grottes de Ouaninou

Dans la localité de Ouaninou, une grotte servait de lieu de passage pour les premiers habitants du pays Mahou.Cette grotte reliait la Côte d’Ivoire à la Guinée. Les grottes de Toutché, sont qualifiées de fortune touristique .

Poissons sacrés de Silakoro

Situé à 16 km de Touba, le village de Silakoro, dernier bastion de l’animisme du Mahou, est connu pour saMare aux Poissons Sacrés. Les Silures de Silakoro sont censés incarner l’âme des ancêtres. La Mare est de cefait le lieu de culte des villageois.

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Le Silure: Poisson Sacré de Silakoro

Forgerons de Yo

Yo, village situé à 5 km de Touba est connu grâce à ses forgerons. À Yo, le visiteur découvrira le mystère desforges.

Dialectes du Mahouka

Dialecte par localité

Le pays Mahou est composé de groupes de populations qui parlent différents dialectes du Mahouka. Cesdialectes sont caractérisés par un accent particulier. Du Sud vers le Nord; c’est-à-dire de Foungouésso versBorotou, les populations ont un accent plus prononcé. Le regroupement des populations en classes dialectiquesn’est pas très aisé à faire car (1) il n’y a en réalité pas de délimitation physique entre elles et (2) il y a brassagedes populations par le mariage. Le Tableau 2 présente les principaux dialectes ainsi que les localités où ils sontle plus parlés. Le Baralaka fait partie d’un ensemble plus large appelé Finanka. Le Finanka est parlé dans leslocalités de Borotou, Booko, Nyokosso, Touresso et Vafindougou.

Tableau 2. Dialectes du Mahouka en Fonction des Localités

Dialecte Localité

Baralaka Borotou

Famocika Gouanan, Fouénan

Gbonikawaka Ouaninou, Koonan

Kandèssika Touba, Tienko, Sokourala, Yala, Fouala, Madinan, Yoman

Koroka Koro, Baké, Babouèsso, Nigbila, Kountiguisso, Moako, Massala

Saakoulaka Gbélo, Goho, Mandougou, Gouékan, Ganhoué

Sesassika Dioman

Teneka Guintéguéla, Guébasso, Kamolo, Tienfou, Vassèso

Compréhension du mahouka par d’autres populations

La compréhension du Mahouka par les populations dans les pays limitrophes au Nord de la Côte d’Ivoire estquasi nulle. En dehors des Toura et Yacouba des localités de Biankouma et de Man, la compréhension duMahouka par les populations du Sud de la Côte d’Ivoire est quasi nulle. Les statistiques révèlent les taux decompréhension suivant du Mahouka par certaines populations du Nord de la Côte d’Ivoire :

20,5 % par les originaires de Boundiali (Savane)

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30,0 % par les originaires de Kong (Savane)77,0 % par les originaires de Tiéningboué (Worodougou)79,5 % par les originaires de Séguéla (Worodougou)88,0 % par les originaires de Mankono (Worodougou)

Les Kabla du Mahou

Définition et rôle des Kabla

Au sein d’un village Mahou, les unités familiales sont regroupées en Kabla. Un Kabla représente une grandefamille dont les membres ont le même patronyme: le "Dyamou". Par exemple à Kamassella, les famillesDiabaté forment un Kabla. De même à Ganhoué, les familles Sanogo forment un Kabla. Le concept de Kablarenforce les liens entre les cousins, entre les cousins germains et entre les cousins sous-germains. Le Kabla joueun rôle de premier plan lors des funérailles ou des mariages.

Les membres du Kabla sont liés au même ancêtre et sont réunis sous une même autorité. Cette autorité est lechef de Kabla. Le chef de Kabla est l’équivalent du Patriarche chez les occidentaux. La succession à la tête duKabla se fait en ligne collatérale. Le pouvoir du chef de Kabla qui décède est transmis à la personne qui le suitimmédiatement en âge dans sa génération. Lorsque tous les hommes d’une génération sont décédés, le pouvoirest transmis au plus âgé de la génération suivante.

Chaque Kabla à un certain prestige qui date des temps immémoriaux. Voici quelques exemples;

Les Diomandé à Ouaninou et dans plusieurs villages du Mahou sont respectés pour leur statue ancestrale depropriétaires terriens. Ils sont suivis dans l’ordre protocolaire de la tradition par les Koné.

Les Bakayoko à Koro jouissent de l’aura et de la piété de leur ancêtre El-Hadji Moussa Bakayoko. Ils sontconsidérés comme de grands maîtres coraniques.

Les Fadiga à Touba sont honorés du savoir intellectuel (savoir coranique) de leurs ancêtres.

Les Kallo à Koro ont le crédit d’avoir réussi à persuader, entre le XIV e siècle et le XVI e siècle, les Soumahoroà adhérer à la religion musulmane. Ils détiennent ce crédit de leur ancêtre Fodé Kallo qui a été le principalacteur de cette persuasion. Les Soumahoro ont par la suite eu à Koro des maîtres coraniques dont Kammba(Karamogoba) Soumahoro décédé à la fin des années 1990.

Au sein du Kabla se trouvent différents Boon-da qui signifient Portes. L’étendu du Boon-da n’est pas très biendéfini. Il peut se limiter aux enfants d’un même père ou rassembler les enfants d’un même grand-père.

Quelques Kabla du Mahou

Le Tableau 3 résume une liste de 15 noms de Kabla du Mahou. Comme précédemment indiqué à la Section 4,les accents des populations sont plus prononcés à mesure qu’on se déplace de Foungouésso (Sud) vers Borotou(Nord). Cela a parfois eu un impact sur l’écriture de certains noms. Du fait de ces anomalies administratives, ona au moins quatre variantes du nom Bakayoko. Tous les porteurs de ces noms appartiennent au KablaBakayoko car ils ont le même ancêtre El-Hadji Moussa Bakayoko. Il s’agit des noms Bagayogo, Bayogo, Bayoet Bayoko.

Tableau 3. Quelques Noms de Kabla du Mahou

No.Nom deKabla

Variante du Nom Nom d’ÉlogeNom

EquivalentQuelques Localités du Mahou

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1 Bamba Djoukoulou-BambaTouba, Koro, Baké, Ferentella,Guintéguéla, Koonan, Gbélo,Borotou

2 BakayokoBagayogo, Bayo,Bayogo, Bayoko

Layimusa-moini Koro, Bayola, Guintéguéla

3 ChérifSérifou, Sêfou,Shérif

Aïdara Traoré Babouèsso, Ganhoué, Ferentella

4 Diabaté Diabagaté Kamassella

5 DiomandéDyomandé,Yomandé

Koyé CamaraTouba, Booko, Ouaninou, Koonan,Bianko

6 DossoBorotou, Nyokosso, Sokourala(Mahou-Sokourala)

7 Doumbia Doumouya Koman Kourouma Koro, Ouaninou

8 Fadiga Fadika, Fatiga Doubassi Touba

9 Fofana Touba

10 KalloKalo, Kalogo,Kaloko

Yangouba DoukouréKoro, Sokourala (Mahou-Sokourala)

11 Koné Booko, Ganhoué

12 Sako Touba

13 SanogoSakanoko,Sakanogo

Touba, Ganhoué

14 Soumahoro Soumaoro Kanté Koro, Booko, Tiasso, Nigbila

15 TouréTouba, Ganhoué, Touresso,Foungbesso, Guintéguéla,Sokourala (Mahou-Sokourala)

Certains Kabla ont un nom d’éloge qui fait référence à un prestige ancestral. Ce nom d’éloge est généralementprononcé au cours des protocoles de salutations. Voici un exemple; "i Sêfou, Aïdra". Cela signifie: "Chérif, tues !, honorable Aïdara". Cette formule de politesse est utilisée pour exprimer la considération qu’on a pourl’autre et son Kabla. L’individu répond alors par "N’baa" s’il est un homme ou par "N’Sée" s’il est une femmepour dire: j’acquiesce. Certains Kabla ont des équivalences qui résultent d’alliances ancestrales. Par exemple,les Dyamou Doumbia et Kourouma sont équivalents. Sur base de ce principe, un Doumbia peut s’appelerKourouma. À quelques exceptions près, les noms de Kabla du Mahou se retrouvent également dans leWorodougou, dans le Denguélé et dans certains villages du département de Biankouma (Dix-Huit Montagnes)notamment chez les Toura.

La chefferie traditionnelle mahou

Droit d’exercice de la chefferie

Dans les villages du pays Mahou, la chefferie est exercée par une lignée. La succession à la tête du village sefait en ligne directe sauf s’il n’y a pas de garçons dans la descendance directe. Dans ce cas une succession enligne collatérale pourrait être envisagée tout en restant dans la lignée. Voici quelques exemples de lignéesexerçant la chefferie dans différentes localités du Mahou:

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Diomandé à Booko, à Ganhoué, à Ouaninou;

Bakayoko à Koro;

Dosso à Borotou;

Chérif à Babouèsso;

Bamba à Guintéguéla, à Koonan, à Ferentella, à Gbélo, à Baké; et

Touré à Touresso

Le droit d’exercice de la chefferie par la lignée en question ne peut être ni remis en cause ni être négocié. Parexemple; à Koro un Soumahoro, un Bamba, un Doumbia ou un Kallo peut être Député, Maire ou Président duConseil Général mais il ne peut exercer le rôle de chef de village de Koro. Ce rôle revient exclusivement auxBakayoko, descendants de la lignée d’El-Hadji Moussa Bakayoko. Kassoum Bakayoko est l’actuel chef devillage de Koro. Dans les villages voisins que sont Babouèsso et Baké, les chefs actuels sont respectivementVassiriki Chérif et Lahou Bamba.

Rôle du chef de village

Le chef de village est au dessus des chefs de Kabla, c’est le Sotii. Il est garant de la tradition, des coutumes etpeut être également chef de terre Loutii. Il est responsable des sacrifices et rituels en l’honneur des ancêtrespour la protection et la prospérité du village. Il procède au règlement des litiges dans la communauté. Il estassisté dans ses tâches par ses notables. Ces derniers l’aident à prendre les grandes décisions qui concernent lefonctionnement de la communauté. Le rôle de chef de village est à vie.

Quelques anciens chefs mahou

Le pays Mahou a connu de nombreux chefs charismatiques. L’on pourrait écrire plusieurs pages sur MèmanSoumaka Diomandé de Booko, Mèman Vafee Bamba de Guintéguéla, Mèman Mouefin Bamba de Koonan,Mèman El Hadji Moussa Bakayoko de Koro, Mèman Famo Diomandé de Foueman, Mèman Wasa FambaDiomandé de Ganhoué et Mèman Miavaya Diomandé de Ouaninou fondateurs des villages mentionnés.

Les générations qui ont suivies ont également connu des chefs charismatiques. Il y a eu Sogbèti Bambaoriginaire de Gbélo dont il fut le Sotii pendant de très longues années. Sogbèti avait le don de guérir desmembres fracturés à partir de médicaments ou Bouè traditionnels. Il y a eu également le chef canton ouYamaatii Denbè-Lahou Dosso. Il fut le chef du canton ou Yamaa réunissant Borotou, Nyokosso, Koro et lesvillages environnants. Il est originaire de Borotou. Il y a eu également Zito Diomandé de Bianko. L’actuel Sotiide Koro succéda à Mamadou Bakayoko en 2011. Ce dernier succéda à Sekola Bakayoko. Sekola succéda àKafoumba Bakayoko. Il y a eu d’autres chefs entre Kafoumba et El Hadji Moussa Bakayoko. Parmi ceux-ci onpeut citer Vassiafa Bakayoko qui succéda à Moussa.

Héritage culturel du Mahou

En plus des sites d’attraction décrits à la Section 3, le pays Mahou dispose d’un héritage culturel qu’il essaie desauvegarder. Cet héritage comprend des danses de réjouissances, des chants traditionnels, le respect des ainés,les rituels du mariage, les spécialités culinaires et les prénoms.

Lomba

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Le Lomba est un moment de retrouvailles, qui permet à la diaspora Mahou de retourner dans les villages. C’estaussi l’occasion pour les enfants de la diaspora de mieux connaître les traditions du village et les villageois. LeLomba peut durer plusieurs jours.

La période du Lomba coïncide avec la date de l’anniversaire de la naissance du prophète de l'islam Mahomet,c’est-à-dire le Maoulid. Une fois les cérémonies religieuses relatives à la naissance du Prophète terminées, lespopulations ont droit à des danses traditionnelles. Des exemples de danses de réjouissances sont le Koukouba àKoro et le Bou à Dioman ou à Biémasso. Il existe bien d’autres danses selon la localité où l’on se trouve. Unecantatrice du pays Mahou s’appelle Mawa. Une de ses chansons peut être écoutée en cliquant sur le lien:http://dioms.universpodcast.com.

Groupe Les Galliets

Le leader du Groupe s’appelle Alidou Diabaté. Son nom d’artiste est Ali Galliet. Le groupe a lancé un genremusical sur fond Mahouka, alliant tradition et modernisme. "Samedi Soir" est un album du Groupe LesGalliets. Une vidéo des Galliets est accessible via le lien ci-dessous : http://video.abidjan.net/video/Les_Galliets_c%C3%A9l%C3%A8brent_les_m%C3%A8res

Le Groupe a aussi un album intitulé Éléphants 92. Cet album fut créé pour soutenir l’équipe nationale defootball lors de la XVIIIe édition de la Coupe d’Afrique des Nations à Dakar en 1992. La Côte d’Ivoire futChampionne d’Afrique pour la première fois de son histoire. Éléphants 92 est du Zouglou composé avec unmélange de Français, de Gnaboua et de Mahouka. Une particularité de ce Groupe est qu’il est formé de troisfrères (les frères Diabaté) et de leur ami Cyriaque un Gnaboua. Les Galliets sont basés à Abidjan.

Société patrilinéaire

Le pays Mahou est une société patrilinéaire. De ce fait, la transmission des Dyamou et de l’héritage passe par lelignage du père. Le père est le chef de famille. À son décès, l’héritage appelé Tchiin revient de droit à l’aîné dela famille qui assure le rôle de chef de famille. L’héritage peut cependant être géré par un frère du défunt si leshéritiers ne sont pas majeurs.

Des droits de lignage maternel existent chez le Mahou. Les parents maternels sont appelés Bènaka-lou. Lorsquele chef de famille immole un mouton le cou de l’animal revient aux neveux ou Bèni-lou. C’est-à-dire auxenfants de ses sœurs ou de ses cousines du même Kabla, ces dernières étant les Bien-ni-mousso-lou. Les gigotsreviennent à ses épouses. Le derrière de l’animal, appelé Gbooun, et incluant la queue revient aux Bien-ni-mousso-lou.

Droit d’aînesse et mariage

Droit d’aînesse

Le droit d’aînesse est un droit fondamental chez les Mahou. La vie quotidienne de la communauté est structuréeselon le critère d’âge. Chez les hommes on trouve au sommet les vieux appelés Tchomba-lou. Ils sont suivis parles adultes appelés Tchè-lou. Le troisième maillon est celui des jeunes appelés Kawé-lou. Le dernier maillon estformé par les petits garçons appelés Démou-lou. La hiérarchie des femmes est similaire à celui des hommes. Ausommet se trouvent les vieilles appelées Moussoba-lou. Elles sont suivies par les adultes appelées Mousso-lou.Le troisième maillon est celui des jeunes filles appelées Sïngbi-lou. Viennent enfin les petites filles appeléesDémou-lou.

Le droit d’aînesse est régi par deux principes élémentaires. Le premier principe réside dans la formule utiliséepour appeler les aîné(e)s. Les jeunes en appelant leurs aînés garçons, précèdent toujours les prénoms de cesderniers par Ngôtchè qui signifie grand frère. Les prénoms des aînées filles sont toujours précédés par N’gôsso

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qui signifie grande sœur. Voici deux exemples: Ngôtchè Vassancy et N’gôsso Makoni. Dans ces exemplesVassancy et Makoni sont respectivement des prénoms masculins et féminins.

Il est de coutume chez le Mahou de faire précéder les prénoms des femmes âgées, c’est-à-dire lesMoussoba-lou, de Moan signifiant grande-mère. Par exemple le prénom de jeune femme Makoko deviendraplus tard Moan-Makoko. Cette appellation est un signe de respect et de considération pour les Moussoba-lou.Une considération similaire existait pour les Tchomba-lou. Ainsi, le prénom de jeune homme Vèssou devenaitplus tard Mèman-Vèssou. Mèman signifiant grand-père est de nos jours utilisé comme prénom d’un enfantplutôt qu’un signe de considération.

Le second principe consiste à se soumettre aux décisions des aîné(e)s. Dans la société traditionnelle Mahou, lescadets n’ont pas le droit de contester les décisions de leurs aîné(e)s.

Mariage

Le mariage est moralement obligatoire en pays Mahou pour tout homme et toute femme en âge de se marier. Lemariage renforce les liens entre Kabla et entre villages. Ce type de lien existe entre Touba et Koro. Il est né desmariages entre des Fadiga de Touba et des femmes Soumahoro de Koro.

En pays Mahou, le processus conduisant au mariage d’un homme et d’une femme est régi par certains principestraditionnels.

La tradition conférait au chef de famille le droit de proposer à son premier fils la première femme que cedernier devait épouser. Généralement il s’agissait de la fille d’un frère, d’une sœur ou du meilleur ami. Le filspouvait par la suite épouser d’autres femmes s’il le souhaitait. Cette tradition qu’ont connu et vécu lesgénérations d’avant 1940 a quasiment disparu.

Selon la tradition, les mariages sont possibles entre cousins et cousines et entre des individus de différentsKabla. Il peut cependant avoir un interdit de mariage dans certains cas. Il s’agit de cas exceptionnels. Ce typed’exception existe entre Chérif et Kallo qui sont des alliés. L’ancêtre des Cherif aurait rendu à l’ancêtre desKallo un service de valeur inestimable. En reconnaissance à ce geste, l’ancêtre des Kallo aurait prisl’engagement de faire en sorte que sa descendance ne fasse jamais "verser les larmes" des Cherif. Il aurait ainsidemandé à ses descendants de s’abstenir d’épouser des femmes du Kabla des Chérif. Cette interdictionancestrale est basée sur le fait que dans un mariage, l’époux pourrait volontairement ou involontairement faire"verser les larmes" de son épouse. Le terme "verser les larmes" inclus les souffrances qu’une femme pourraitendurer dans son foyer. Selon la tradition, le non-respect de cet interdit ancestral conduirait à des difficultésrécurrentes chez l’époux.

La tradition exige qu’un messager appelé Furtchila soit impliqué dans le processus du mariage. Il est le lienentre les deux familles avant, pendant et après le mariage. Il est équivalent au témoin de mariage chez lesoccidentaux. Un rôle tout aussi important du Furtchila est de rassurer les parents de la fille que le prétendant estbien un Limèya-moo c'est-à-dire un homme digne de confiance. Le respect dû aux futurs beaux-parents défendde s’adresser à eux sans un Furtchila.

Selon la coutume, la demande en mariage d’une fille se fait auprès de ses oncles. Il s’agit des frères ou descousins paternels du père de la fille. Cette procédure est valable aussi bien du vivant du père biologiquequ’après son décès. Dans la société Mahou, les oncles paternels sont considérés comme les personnesresponsables des nièces. Ils ont de ce fait le titre de Déntii-lou qui signifie responsable de l’enfant. La famillede la fille désigne généralement l’oncle à qui doit se faire la demande. Une fois la demande faite, l’oncle appeléBènô s’entretient avec sa nièce pour lui porter l’information et l’entendre. La maman est également informée.

L’offrande de colas aux parents de la fille et son acceptation par ceux-ci est un préalable à l’acte de mariage. Cepréalable est suivi de l’annonce officielle de la demande et de la date du mariage à la communauté lorsque lademande a été acceptée. Cette annonce est faite par la famille de la future mariée ou Kongnon-mousso.

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La dot appelée Furnanfou, le lavage des cheveux de la fille ou Koun-goo et la nuit de noce sont des élémentsclés du mariage. Traditionnellement le Furnanfou s’élève à 2 ou 3 bœufs. Ces bœufs ou Nissii deviennent lesbiens de Kongnon-mousso. Elle est libre d’en faire ce qu’elle veut. Elle peut décider de les élever pourconstituer un bétail ou les vendre pour obtenir un fonds de commerce. Lors des cérémonies du mariage ou leFursii, les coépouses de la mère de la mariée appelées Dén-ba-lou pour la circonstance jouent un rôle plusimportant que la mère. Le lavage des cheveux de Kongnon-mousso est une activité exclusivement réservée auxMousso-lou sous le regard bienveillant des Moussoba-lou. Au cours de ce rituel, les Mousso-lou font desprières, donnent des conseils à Kongnon-mousso sur la vie dans un foyer et sur l’art d’être épouse. C’estgénéralement un moment émotionnel pour Kongnon-mousso. La cérémonie du mariage se déroule un jeudi.Elle est conclue par la nuit de noce sous la bénédiction d’une Moussoba.

Généralement, avant la demande en mariage la famille du prétendant procède à un sacrifice en l’honneur desancêtres en invoquant le créateur suprême. Ce rituel vise à s’assurer que le mariage une fois réalisé sera durableet fait de bonheur. Du côté de la famille de la fille, l’acceptation de la demande peut également être précédéed’un sacrifice en l’honneur des ancêtres pour les mêmes raisons. En général, le sacrifice d’un coq est suffisant.

Après le décès du mari, la femme peut se remarier à un des jeunes frères du défunt. Cette pratique étaitrecommandée pour les deux raisons suivantes ; (1) permettre aux enfants d’avoir le même nom de Kabla afinde renforcer leurs liens, et (2) permettre à la femme de rester auprès des enfants qu’elle a eu avec le défunt pourcontinuer leur éducation. Ce type de remariage était facilité par différents facteurs. Les jeunes frères étaientgénéralement au service de leurs aînés avant le décès de ces derniers. Il existait par ailleurs des rapports deplaisanteries, dans le cadre du Nimôya, entre les cadets et les femmes de leurs aînés. Ces jeunes beaux-frèresappelés Nimôtchè étaient ainsi considérés dans la pure plaisanterie comme les petits-maris de leurs belles-sœurs. Le terme Nimôtchè ne doit pas être confondu avec le terme Gnamôtchè qui signifie amant et qui sedéroule dans le cadre du Gnamôya ou concubinage. La tradition Mahou interdit le Gnamôya.

Femme mahou

En pays Mahou, le lignage maternel joue un rôle actif au cours des grandes cérémonies qui touchent unindividu; par exemple le retour du pèlerinage ou lors d’un décès. Ainsi, le Mahou est attaché à ses parentsmaternels au même titre qu’à ses parents paternels.

La femme est avant tout une épouse et l’art d’être épouse en pays Mahou est basé sur certaines valeurs et destâches quotidiennes. En signe de respect pour son mari, la femme Mahou fléchit les genoux en lui servant sonrepas ou à boire. Ce rituel est un élément clé de l’art d’être épouse.

L’excision était considérée comme une initiation préalable au mariage. Comme dans plusieurs régions de Côted’Ivoire, cette pratique fut répandue dans le Mahou . L’initiation était placée exclusivement sous le contrôledes femmes. Juste après le passage de l’épreuve, les jeunes initiées entonnaient une chanson de bravourecomme: A tè yala kiila wélaa? Kon-gon-gon-niwé signifiant c’est donc pour ça seulement que vous avez invitéla lionne? Trop petit comme épreuve. L’excision est aujourd’hui en voie de disparition. Elle n’a pas defondement religieux et peut causer des problèmes de santé.

Les femmes ou Mousso-lou jouent un rôle prépondérant dans l’éducation des enfants en bas âges. Latransmission de la langue aux enfants se fait principalement par les femmes. Avec le temps, l’éducation desgarçons incombe au père et celle des filles incombe à la mère. Mais, l’éducation d’un enfant dépasse le cadrefamilial car il reçoit également l’éducation de la communauté. Ainsi, toutes les personnes âgées, lesTchomba-lou et les Moussoba-lou, ont de facto le droit de rappeler à l’ordre un enfant qui a un écart deconduite.

Dans les villages, les femmes partagent leur quotidien entre leurs foyers, les travaux champêtres et lecommerce. Le travail agricole des femmes consiste au désherbage, à la récolte, au transport et à lacommercialisation des cultures vivrières tandis que le défrichage, le semis et le traitement des cultures sont duressort des hommes . Les Moussoba-lou ou grand-mères sont généralement spécialisées dans le filage du

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coton à l’aide d’une tige cylindrique en fer et d’une pierre plate. Le produit du filage sert à la fabrication devêtements traditionnels.

Les femmes s’entraident en mettant en place un système financier informel, la tontine. Cela leur permet de seconstituer un capital ou d’augmenter le capital de leurs activités commerciales. Ce capital est appeléManangou.

Spécialités culinaires du Mahou

Il existe différentes spécialités culinaires chez les Mahou notamment le Lafri, le Namanssa-baa et la saucefeuille de Gombo.

Lafri

Le Lafri est un plat à base de riz, la culture vivrière dominante du pays Mahou . La recette reprise ci-dessousa été décrite par Hadja Fatoumata Hamza-Bamba, nommée ministre de la Reconstruction et de la Réinsertion deCôte d’Ivoire en avril 2007 .

Il faut: 500 g de viande, 1 kg de riz, 0.25 litre d'huile, 0,5 kg oignon, 4 tomates fraîches, 7 gombos, 2aubergines blanches, du poisson, 1 gousse d'ail, 2 piments (option), du sel, du poivre, du persil, du laurier etquatre cuillerées à soupe de soumbala. Porter l'huile à ébullition et faire revenir la viande en y ajoutant le sel, lepoivre, le persil et l'ail écrasé. Ajouter un peu d'eau et laisser dorer la viande.

Ajouter ensuite l'oignon et la tomate fraîche coupés en dés et le laurier. Ajouter un peu d'eau et laisser cuirependant 30 min à feu doux. Faire bouillir un peu d'eau, et ajouter les gombos, les aubergines, les piments frais.Après cuisson des légumes, retirer les aubergines et les piments et faire cuire le riz comme d'habitude dans cettemême eau. Pendant ce temps, piler le magne sec avec le soumbala bien lavé auparavant. Avant la cuissoncomplète, mettre le mélange de magne sec et soumbala au milieu du riz et refermer avec du riz. Laisser cuireenviron 10 minutes à la vapeur. Mélanger le riz avec le soumbala et les gombos. Servir le riz, dresser lesaubergines et les piments sur le riz, servir la viande dans un autre plat et bon appétit !

Namanssa-baa ou Gô-baa

Le Namassa-baa ou Gô-baa est une bouillie préparée à partir de bananes plantains bien mûres, de pated’arachide et d’huile de palme. C’est l’entrée préférée des Mahou pour rompre le jeûne pendant le mois deRamandan appelé aussi mois de Carême. Namassa ou Gô signifie banane et baa signifie bouillie.

Prénoms culturels du pays mahou

Une partie de l’héritage culturel du Mahou se trouve dans les prénoms du terroir. Ces prénoms ont presquedisparu de nos jours. Cela a principalement pour raison: la religion. Lors de l’islamisation, il a été suggéré deprendre un prénom musulman de sorte à se faire facilement reconnaître par les membres de sa communautéreligieuse.

La majorité des prénoms Mahou ne sont pas liés à des fétiches. Il n’y avait pas non plus une règle établied’attribution des prénoms des enfants. Un père donnait en général à ses enfants les prénoms de leurs tantes, deleurs oncles ou de leurs grands-parents paternels et maternels. Il s’agissait de prénoms du Mahou. Comme dansle Bafing, des prénoms culturels existaient également dans le Worodougou (ex. Médjio, Mèzè, Mètouba,Mayaman, Massoma, Mazéguela, Makani) et dans le Denguélé (ex. Nifa, Nassanaba, Vakaba, Movaly, Vamé).

Il existe au moins 36 prénoms féminins Mahou et au moins 51 prénoms masculins Mahou. À quelquesexceptions près, ces prénoms n’ont pas de signification particulière. Ce sont des prénoms comme Jean ou Paul.

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Parfois, le Mahou fait la distinction entre deux personnes ayant le même prénom en ajoutant à leur prénomcelui de leur mère. Voici un exemple : Maati-Moussa. Cet exemple signifie Moussa fils de Maati.

Prénoms féminins mahou

Les prénoms féminins sont souvent précédés de MA faisant référence à ma maman. Le Tableau 4 présentequelques prénoms féminins Mahou.

Tableau 4. Quelques Prénoms Féminins Mahou

No. Prénom Féminin Mahou Équivalent

1 Bêkoman

2 Fatouanta Fatou, Fatim, Fatoumata

3 Maati

4 Maatin

5 Mabani

6 Maboula

7 Machata

8 Mahikan

9 Madoussou

10 Mah

11 Makemin

12 Makoko

13 Makoma

14 Makoni

15 Malomè

16 Malonan

17 Mangbè

18 Matiangué

19 Matilla

20 Massandjé, Massandié

21 Massé

22 Masseni

23 Massiagbè, Machagbè

24 Massiami, Machiami

25 Massogbè

26 Mawa Awa

27 Matégbè

28 Mayoli, Mayogoli

29 Metata

30 Mouandéza

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31 Moyamou Mariam, Mariame

32 Namouama, Namama

33 Ninzata Ami, Naminata, Aminata

34 Nôbala, Nogobala

35 Tata

36 Toumoutou

Prénoms masculins mahou

Les prénoms masculins sont souvent précédés de VA faisant référence à papa. Voici répertorié par ordrealphabétique quelques prénoms masculins (Tableau 5).

Tableau 5. Quelques Prénoms Masculins Mahou

No. Prénom Masculin Mahou Équivalent(Signification)

1 Bamoussa, Vamoussa Moussa

2 Bouakè

3 Boulaama, Bourama Ibrahim

4 Blamassi

5 Djiguiba (Grand Espoir)

6 Faboué

7 Ganouho

8 Gbaou

9 Kafori, Kafolly

10 Kafoungbè

11 Kamèkè

12 Kammba, Karamogoba (Grand Maître)

13 Kanvaly

14 Kouananti (Erudit, Savant)

15 Kramon, Vakramon, Karamoko (Maître)

16 Kessé, Vakessé

17 Kèlèmassa

18 Lahou, Denbè-Lahou (Lahou le valereux fils)

19 Lama

20 Louty, Loutii (Chef de terre)

21 Maméry

22 Mamouet Mamadou, Mohamed

23 Mandjè

24 Mèmo

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25 Mèman-Dinguè

26 Minvawa

27 N’Gouamou

28 Nôgomo, Vanômo Namory

29 Samouka

30 Sangba

31 Sekola

32 Siaba

33 Sinty

34 Tchonmoh Tiémoko

35 Vadro

36 Vaghoman

37 Vagondo

38 Vakafoumba

39 Vakotié

40 Vamo

41 Vassancy

42 Vassiafa, Vachafa

43 Vassiki, Vachiki, Vassiriki Sidik

44 Vassindou, Sindou Saïd

45 Vassohatie

46 Vassogbèti, Sogbèti

47 Vayanga

48 Vessaly

49 Vèssou Youssouf

50 Wassina Lacina

51 Zido, Zito

Figures emblématiques du pays mahou

On peut classer les figures emblématiques du pays Mahou en deux groupes à savoir la "première génération" etla "seconde génération". Le classement est fait plus ou moins en fonction de la période avant et après lemultipartisme en Côte d’Ivoire. Les Tableaux 6 et 7 qui suivent décrivent par ordre alphabétique quelques-unesde ces personnalités.

Première génération

Tableau 6. Figures Emblématiques du pays Mahou – Première Génération

Nom Localité Naissance Titre et Action

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AbdoulayeFadiga (Feu)

ToubaBanquier, Premier Africain Gouverneur de la Banque Centraledes États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) de 1975 à 1988 .

Adama Dosso(Feu)

Borotou Borotou Colonel, Pilote de l’air, Ex-pilote du Président Félix H. Boigny.

Bakary Bamba Guintéguéla Bouaké Humoriste, Ex-Cadre à Air Afrique.

Blamassi Touré(Feu)

Mahou-Sokourala

Lieutenant Colonel, Premier Commando Fusilier Marin etParachutiste Ivoirien, Premier Commandant de la Marine

Nationale, Champion de Judo 5e dan, Arbitre internationalolympique de Judo.

Lama Bamba ToubaGardien de but de l’équipe de football de Bouaké,Ex-entraîneur des éléphants.

Lamine Fadiga(Feu) (DoyenLamine) ou(Lamineba)

Touba ToubaEx-Président de la Chambre de Commerce de Côte d’Ivoire,Fondateur du Centre des Handicapés Physiques de Bouaké,Ex-Député.

Lancina DossoMahou-Sokourala

LakotaEx-Directeur du Budget, Premier administrateur Ivoirien à laBAD, Ex-Ambassadeur auprès de sept pays, dont l'ArabieSaoudite, le Bahreïn et l'Émirats arabes unis.

MamadouBamba (Feu)

Guintéguéla GuintéguélaUn des premiers Vétérinaires de Côte d’Ivoire, Carrière deVétérinaire à Minankro devenu Bambakro.

Malonan Dosso Borotou BorotouPremière femme ingénieure des Travaux Publics (TP) de Côted'Ivoire, Ex-directrice des TP de San Pedro.

MohamedLamine Fadika

Touba Man

Ingénieur de l’École Naval de Brest, Contre-amiral, Ministre dela Marine du Président Félix Houphouët Boigny de 1976 à1987, Ministre de l’Énergie et des Mines, Ministre desRessources Minières et Pétrolières sous le Premier MinistreDaniel Kablan Duncan, Maire de Touba de 1985 à 1990, Éludéputé PDCI de Touba aux élections de 2000-2001.

Moussa Dosso(Feu)

BorotouEx-député de Borotou-Koro, Fondateur du Collège laRenaissance de Bouaké.

Moussa Kallo Koro KoroEx-Directeur de l’abattoir de Port-Bouët, Député PDCI de Koro(1995-1999).

NamamanFadika

Touba11 mai 1965à Bouaké

Sportive, Handballeuse.

VamogoBagayogo (Feu)

Koro KoroEx-Secrétaire Général du PDCI section Borotou-Koro, PremierMaire de Koro (1995).

VamoussaBamba (Feu)

Touba

Ex-Directeur du Lycée Technique d´Abidjan, Ministre desTravaux Publics, Transports, de la Construction et de

l’Urbanisme dans le XVème Gouvernement de la République deCôte d’Ivoire (RCI) formé le 16 octobre 1989, Ministre de

l’Éducation Nationale dans le XVIème Gouvernement de la RCIformé le 30 novembre 1990 et dirigé par le Premier MinistreAlassane Dramane Ouattara.

Vanômo Bamba(Feu)

Guintéguéla GuintéguélaCommissaire, Fondateur: Lycée Aimé Césaire de Yopougon àAbidjan.

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VassancyBamba

FerentellaColonel, Ex-pilote du Président Félix H. Boigny, Ex-attachéMilitaire à l'ambassade de Côte d'Ivoire à Paris.

VassirikiSoumahoro

Booko Ex-Secrétaire Général du PDCI à Booko.

Seconde génération

Tableau 7. Figures Emblématiques du pays Mahou – Seconde Génération

Nom Localité Naissance Titre et Action

Al MoustaphaTouré

Touba Bouaké Homme d’affaires, Président du Mouvement J’aime Gbagbo.

Amara Bamba Touba Maire de Touba, élu lors des élections législatives de 2000-2001.

GbaouDiomandé

Ouaninou AbengourouIngénieur Agronome, Député de Koonan et Ouaninou pour lePDCI, élu lors des élections législatives de 2000-2001.

IbrahimBakayoko

Koro Agboville

Architecte, Fondateur du Cabinet Made Architecture, ReprésentantRassemblement des Républicains (RDR) dans le Bafing, DésignéPrésident du Conseil d'Administration (PCA) de la SICOGI enOctobre 2011

Ibrahima Bayo Koro BouakéEx-Sous-préfet à Bettié (Moyen-Comoé), Promu Secrétaire Généralde la préfecture de Danané (Dix-Huit Montagnes) en 2007 .

Karamoko FodéSako

ToubaColonel, Premier Président du Conseil Général de Touba, élu en2002.

Karim Fadiga Touba

Cadre du Parti Ivoirien des Travailleurs (PIT), Promu Ministre del’Environnement, des Eaux et Forêts en mars 2010 dans ledeuxième Gouvernement dirigé par le Premier Ministre GuillaumeKigbafori Soro.

Kassoum Fadika Touba ex-Directeur Général de Petroci (2002 à 2010).

MamadouFofana

Touba Man

Docteur en Géologie Appliquée : Télédétection et Systèmed’Information Géographique (Bordeaux 1), Responsable du ComitéNational de Télédétection et d’Information Géographique (CNTIG)de 1992 à 2000.

MamadouSanogo

Ganhoué

Secretaire National RDR chargé des élections, Nommé Ministre dela Construction, de l`Assainissement et de l`Urbanisme en avril2011 dans le premier gouvernement du Président AlassaneDramane Ouattara.

MahamadouKoné

Ganhoué Premier Président National de la Jeunesse du PDCI (JPDCI).

MaméryDoumbia

KoroEx- Sous-préfet à Tabou (Bas-Sassandra), Promu SecrétaireGénéral de la Préfecture de Bongouanou (N’Zi-Comoé) en 2007 .

NamorySoumahoro

Koro KoroFondateur de Yirima Assurances, Élu Maire de Koro en 2001 pourle RDR.

Sarra Fadikaépouse Sako

Touba ToubaÉlue député en Décembre 2011 pour le RDR puis PremièreVice-Présidente de l'Assemblée Nationale depuis mars 2012.

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SouleymaneDiomandé (LaGrenade)

BiankoSergent Chef, Ex-aide de camp du Général Président Robert Guéide 1999 à 2000.

Sita Dosso BorotouDéputé de Booko, Borotou et Koro. Élue lors des élections de2000-2001.

VassidikiBamba

Koonan Maire de Koonan, élu lors des élections législatives de 2000-2001.

YoussoufSoumahoro

Koro Issia

Ex-Cadre à la Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD),Ministre de la Formation Technique et Professionnelle sous lePremier Ministre Seydou Elimane Diarra, Ministre du Commercesous les Premiers Ministres Charles K. Banny et Kigbafori G. Soro.Membre des Forces Nouvelles de Côte d’Ivoire.

Diaspora mahou

Un adage Mahouka dit : ni ma taman i tè soolon, taman la fissa. Cet adage signifie si tu ne voyages pas tu neconnaîtras pas d’autres contrées et cultures, voyager en vaut la peine car il cultive et développe l’espritd’ouverture. Une des chansons du Groupe Les Galliets, album Samedi Soir, est basée sur cet adage. Ainsi, ladiaspora Mahou se trouve à l’intérieur du pays, en Côte d’Ivoire, et à l’étranger. Des études ont montré qu’en1971 la population de la diaspora Mahou dans les villes hors du terroir était deux fois plus importante que celledu terroir .

Dans les villes hors du terroir, le Mahou est souvent assimilé à son frère ou à sa sœur Koya (Koyaka) duWorodougou, par leur allié Sénoufo. L’alliance des Mahou et Koya avec les Sénoufo est scellée dans uneinstitution appelée Sinangouya. C’est une parenté à plaisanterie d’importance considérable dans le quotidien deces peuples. Le Mahou et le Koya ont des similarités culturelles et des liens historiques. Mais, il s’agit depeuples différents. Mahou et Koya se reconnaissent facilement par leurs accents. Les personnes qui ont uneconnaissance sommaire de ces deux peuples, les appellent Dioula. Dioula signifie en réalité commerçant. Lalangue traditionnellement utilisée pour le commerce dans les grandes villes de Côte d’Ivoire est égalementappelée Dioula . L’appellation correcte de cette langue est cependant: Taboussikan . Elle est plus facile àparler et à comprendre que le Mahouka et le Koyaka.

Diaspora mahou à l’intérieur du pays

En Côte d’Ivoire, la diaspora Mahou se trouve principalement dans les villes du Sud du pays. Cette diasporas’est constituée longtemps avant l’indépendance de la Côte d’Ivoire en 1960. Le Tableau 8 montre unerépartition de quelques familles en fonction des villes. Cette répartition a fortement changé dans le temps.

Tableau 8. Diaspora Mahou dans les Villes de l’Intérieur avant 1960

Villes Familles

Abidjan Bakayoko, Diabaté, Dosso, Kalo, Koné, Bamba

Abengourou Bakayoko, Diomandé

Agboville Bakayoko, Diabaté, Kalo, Kalogo

Bassam Chérif, Diabaté

BouakéBakayoko, Bayo, Bamba, Diomandé, Doumbia, Dosso, Fadiga, Fofana, Kalogo, Sako, Sanogo,Touré

Dabou Bakayoko, Kallo

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Daloa Bamba, Bakayoko, Kallo, Soumahoro

Danané Chérif, Kallo, Soumahoro

Gagnoa Bamba, Diabaté, Diomandé, Kallo, Touré

Issia Fadika, Soumahoro

Divo Bamba, Diomandé

Man Fadika, Fofana, Kallo, Soumahoro, Touré, Doukouré

San Pedro Bamba, Fadiga

Toumodi Bamba, Diomandé

Parmi cette diaspora se trouvaient des commerçants, des transporteurs, des négociants de café-cacao et desfonctionnaires. On peut citer: Amara Doukouré (dit Amara-djan) à Man, Baba Kalogo à Bouaké (1922 – 15mars 2001), Brahima Bamba à Daloa, Dagobert Touré à Bouaké, Doyen Lamine Fadiga à Bouaké, FalikouFadiga à Bouaké, Fodé Kalo à Abidjan, Ibrahima Chérif à Bassam, Kalifa Bamba à Bouaké, Karamoko Fadikaà San-Pédro, Lacina Kalo à Agboville, Lamine Soumahoro à Issa, Mamadou Bamba à Minankro, MamadouKallo (dit Amadouba) à Man, Mamboutou Bakayoko à Agboville, Maméry Diomandé à Bouaké, Mangbè-Boulaye Soumahoro à Man, Mèman Bamba à Man, Moussa Dosso à Bouaké, Minvawa Diomandé à Toumodi,Soualiho Dosso à Bouaké, Soumaïla Bakayoko à Bouaké, Tchomba Doumbia à Bouaké et Vakalo Kallo àDanané. Bon nombre des membres de cette génération, nés entre 1915 et 1932, sont décédés.

La diaspora comprenait également des Imams. On peut citer: Bouakè Dosso (originaire de Nyokosso),Karamoko Touré (originaire de Touresso), Kouananti Bamba (originaire de Toulo) et Souleymane Bakayoko dit(Chômanan) (originaire de Koro).

Des femmes de la diaspora sont actives dans le commerce ; achat de marchandises à l’extérieur de la Côted’Ivoire et revente en Côte d’Ivoire. Leurs réseaux commerciaux s’étendent à Dubaï, à Singapour, à Lomé, àCotonou et à Bamako. Pour minimiser les coûts de transports elles créent parfois un fond commun et désignentune personne pour effectuer le voyage au nom de toutes.

En général, la diaspora à l’intérieur du pays est organisée autour d’un leader de la communauté. Parmi lesanciens leaders il y a eu:

À Toumodi, entre 1950-1970, Tiémoko Bamba, de Toulo, décédé en 1978-1979.

À Man, entre 1950-1970, Mamadou Kallo dit Mamouet-djan (1896-1975).

À Bouaké, entre 1960-1980, Doyen Lamine Fadiga décédé en 1990.

À Abengourou, l’Imam Souleymane Bakayoko décédé en 2002.

À Issia, Lamine Soumahoro décédé le 20 mars 2007.

Diaspora mahou à l’extérieur du pays

Hors de la Côte d’Ivoire, la diaspora Mahou se trouve en France, au Canada, en Italie, aux États-Unis et enArabie saoudite. Cette diaspora s’est véritablement constituée après 1990. Le Tableau 9 présente quelqueslocalités où l’on trouve des membres de la diaspora hors Côte d’Ivoire.

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Tableau 9. Localités deRésidence de la DiasporaMahou hors de la Côte

d’Ivoire

Pays Localité

Angleterre Londres

Arabie saoudite Djeddah

Belgique Bruxelles

Belgique Liège

Belgique Namur

Canada Montréal

Canada Toronto

France Paris

France Lille

Italie Rome

USA Philadelphia

USA Atlanta

USA Washington

USA New York

Notes et références

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30.

Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes

Liste des groupes ethniques d'Afrique

Liens externes

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