MAGMA PERFORMING THEATRE...

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MAGMA PERFORMING THEATRE [email protected] / http://magmaperformingtheatre.over-blog.com

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ALCOOL Un petit coin de paradis

De et par Nadège Prugnard

L'alcool fait résonner la solitude et finit par fai re qu'on la préfère à tout.

3 3 « On manque d'un dieu. L’alcool a été fait pour supporter le vide de l'univers, le balancement des planètes, leur rotation imperturbable dans l'espace, leur silencieuse

indifférence à l'endroit de votre douleur. L'homme qui boit est un homme interplanétaire" Duras, La vie matérielle

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ALCOOL

Un petit coin de paradis…

Monologue bifide entre l’alcool et l’écriture

Miroir d’un apéro céleste à la cuite tragique

Elle dit : - Je sais que je ne peux pas boire un verre et m’arrêter !

Je dis : - Je sais que je ne peux pas écrire un vers et m'arrêter !

Dans un coin de mur, miroir déformé de la cité, une femme ivre de mots, ivre de vie, se cogne pour trouver sa part d’humanité, retrouver un visage. Entre paroles rageuses et mots accrochés aux étoiles, Fany peau de whisky balance la longue litanie d'une vie écartelée entre les bars, d'une existence fracassée entre le dernier verre du jour et le premier du lendemain, les rencontres, les discours, les chansons d’amour, les étoiles … poème aux mille visages croisés. Celui de l'enfant ivre de ses rêves, en passant par la jeune femme chancelante du désir d'amour, jusqu'à la vieille titubant dans un crachat face à la mort.

« Performance d'actrice autant que prouesse renouvelée d'écriture, cette dernière création a fait chavirer l'esprit des spectateurs aussi sûrement qu'elle a balayé la salle avec ses lames de fond. (…)On songe au

grand « oui » à la vie de Nietzsche, mais aussi à de grands écrivains : Apollinaire et son recueil Alcool éponyme , mais aussi la démesure de Bukowski, la beauté blême d’Au dessous du volcan de Malcolm

Lowry, ou encore l’ivresse poétique de Baudelaire, puisée aux sources de l’absinthe (…)La Montagne, Julien Bachellerie Mars 2014

Pour cette nouvelle création, Nadège Prugnard à choisit de travailler sur le thème de l’alcool et de l’ivresse du verbe « poème dans un coin d’ombre où je fourre ma main d’auteure dans la gorge de la vinasse ». Un texte à l’image de Putain de route de campagne/ Suzanne takes you down ou encore Women 68 même pas mort, nourrit des paroles, témoignages et de rencontres faites cette fois-ci aux « comptoirs des vivants ». Alcool est un poème inspiré par Eugène Durif, Marguerite Duras, Gilles Deleuze, Gils Vincente , Bukowski ….Et de la parole de celles et ceux qui refont le monde au comptoir. Un travail « de fond » en collaboration avec l’ANPAA (Association nationale de Prévention en alcoologie et addictologie) a été mené par l’auteure ainsi qu’un travail d’écriture scénique avec les artistes Nouche Jouglet-Marcus, Pascaline Herveet Renata Scant, Séverine Leblanc, Lembe Lokk, Barbara Killian, Thérèse Bosc .

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ALCOOL

Un petit coin de paradis…

Elle dit : - Comment recueillir en moi les bourrasques ? Ecrire la parole d’une humanité qui crie qu’elle a mal ? Comment dire le grand chagrin d’où se déploie l’essence des choses ? - Ecrire le monde le visage à l’envers ? Est-ce cela que tu veux ? - Je veux la parole de ceux qui sont en marge et bancals, tout ce dont on ne peut parler, je veux le dire. Devoir d’interroger la violence de ce monde qui refuse toute question. - Allez patron les

mouches se cognent au fond du verre, faudrait pas qu’elles se noient ! Allez c’est la mienne Rhabille Que je dégueule un poème toxique Une blessure au ralenti Un suicide lent comme une caresse à rebours du temps Des mots d’amours démodés dans une flasque d’argent Têtes coupées des anges Qui s’entrechoquent et tombent Au Comptoir du silence Miroir éthylique D’un apéro Céleste A la cuite tragique ! (Notes d’écritures, NP)

Partenaires : Partenaires : La Ville et le Théâtre d’Aurillac Scène conventionnée, la communauté de commune Entre Cère et Goul en Carladès, la Ville de Clermont-Ferrand & le Conseil Général du Puy de Dôme. La compagnie Magma Performing Théâtre est en convention triennale avec le Minsitère de la Culture et de la Communication / Drac Auvergne, et biennale avec la Région Auvergne.

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ALCOOL

Un petit coin

de paradis…

Etapes de Création

Je ne sais pas distinguer les idées qui sont miennes de

celles que j’ai lues. lorsque je lis, je ne lis pas vraiment, je

ramasse du bec une belle phrase et je la suce comme un bonbon, je la sirote comme un petit verre de liqueur jusqu’à

ce que l’idée se dissolve en moi comme l’alcool ; elle

s’infiltre en moi si lentement qu’elle n’imbibe pas

seulement mon cerveau et mon coeur, elle pulse cahin-

caha jusqu’aux racines de mes veines, jusqu’aux radicelles de mes capillaires. In, Une trop bruyante solitude , Bohumil Hrabal

Une premier jet d’écriture a été porté par l’auteure entre mars et Août 2013 (en salle et rue),

un temps de recherche scénique et dramaturgique à été imaginé par l’auteure

avec plusieurs artistes au théâtre d’Aurillac.

- Le 15 mars à La Coloc’ de la Culture (63) à l’occasion d’une mini résidence proposée par la ville et le Théâtre de Cournon

- Avril 2013 pour l’Evénement « L’habitude de la liberté » à Confluences à Paris et Réunissant 72 femmes auteures sous la houlette de Carole Thibaut et décembre 2013 pour le « Marathon des autrices » à Bruxelles

- Mai 2013 dans le cadre de Marseille 17ème quartier utopique, initié par la Compagnie Générik

vapeur à l’occasion de Marseille 2013 Capitale Européenne de la Culture.

- Août 2013 au festival international de Théâtre de rue d’Aurillac sous forme de « Harangue de rue »

- En résidence « Recherche dramaturgique » au Théâtre d’Aurillac du 21 au 27 octobre et du 2 au 8 décembre 2013, du 27 janvier au 2 février et du 21 au 27 février 2014 avec la complicité des actrices : Lembe Lokk, Renata Scant, Barbara Killian, Nouche Jouglet Marcus, Thérèse Bosc, Pascaline Hervéet , Séverine Le blanc.

- Création le 27 février au Théâtre d’Aurillac scène conventionnée

- Depuis sa création Le Spectacle a été joué à Thiézac , La Seyne sur Mer ( Théâtre Orphéon parrainé par Armand Gatti ), Festival « mais où va-t-on » à Béthune, Théâtre en action à Angoulême, Festival « Resonnances » à Paris, , et en janvier 2015 au Subito à Nîmes et en janvier 2015 à Confluences à Paris ….

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ALCOOL

Un petit coin de paradis…

Extraits Je peux pas me voir Dans tes yeux Me voir je peux pas Alors Je te parle De dos Sans visage Collée Scotchée au mur Clouée Au néant gris de ma défonce Confession dans un coin d’ombre Plainte cosmique Où je me retourne contre moi Ou je fourre ma main d’auteure dans la gorge de la vinasse Alors non Je ne me retournerai pas ET JE RESTE LA PLUS BELLE

DANS MON NOIR PAUMÉ

AVEC LES YEUX ARRACHÉS

LES MOTS SONT AVEUGLES

Ce visage c’est à moi ça ? Cette guerre sur mon visage Cette chair dans le miroir c’est à moi ça ? Cette corde autour de mon cou Qui n’hésite pas à vomir tout Ce chagrin empilé sous mes yeux Ces barreaux verticaux Sous mes yeux Des cages qui s’évadent Des ventres d’oiseaux Des cédilles rouges Des serpents qui s’enlacent Je porte mes tripes à même la joue C’est tatoué sur mes joues Peau de whisky On m’appelle peau de whisky Fanny peau de whisky Quel est le sens de la beauté Quel est le sens de la beauté Ma Voix tu es bien sûr que c’est la mienne ?

- Embrasse-moi là je te dis - Je l’embrasse

- Elle dit c’est bien ce que je pensais t’as bu Ah T’as

bu

- Non c’est du Thé je dis

- tu me fais marrer tes mots ont un gout de whisky

dégueulasse

Allez Danse au centre du vent Hors du monde Jusqu’à la cassure Crève la mort et toutes les morsures Dans ta main il y a une étoile Dans ta main il y a une étoile

On cache les femmes pour maintenir Dieu en vie

Il y a le taiseux du bout du bar Il ya ceux qui sont là depuis le matin

Il y a celui qui gueule plus fort que tout le monde Il y a celui qui veut coucher à la gnole ce même monde

Il y a celui qui commence déjà à tomber Il y a celui qui flotte au dessus du Zinc

Regarde ma beauté au fond de l’abime sans visage regarde je suis là dans le chagrin dans la pisse d’une mauvaise nuit regarde les ruines de l’amour mon architecture odorante mes cheveux défaits belle belle belle putain belle regarde l’endroit ou naissent les nuages et le vent

C’est comme le marchand de journaux il est tout le temps gai il ne doit pas lire ce qu’il vend ou alors il est bizarre Je m’enfonce Au fond de toi Structure des rêves Désastre-moi Avec ta langue

Et je rêve d’anges J’avale l’étoiles les étoiles les étoiles C’est la nuit qui commence Je ne suis plus dans moi Je crois qu’il pleut

Contre le mur

Au fond du verre

Au fond du mot

Embrasse-moi …

Salaud

Moi j’abats le brouillard noiraud de la vie au whisky ! je verse la pluie sur l’éponge et badaboum ça s’étoile de partout Elle dit le coma n’est pas un accident c’est le but pour pas se pendre c’est ça que tu veux entendre que chaque nuit je vais droit au but

Elle dit :

Tu crois que le sol

Sous mes pieds

Qu’il va tenir

Sous mes talons

Rouges

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ALCOOL

Un petit coin de paradis…

Equipe artistique

Texte et mise en scène

Nadège Prugnard

Assistante à la mise en scène Mâya Heuze De

Fay

Regard extérieur

Nouche –Jouglet Marcus

et Jean-Luc Guitton

Création

musicale Lembe Lokk /

Géraud Bastar et Lux Bas-fonds

Création

Lumières Jean-Louis Fié

Costumes

Marianne Mangone

Avec la complicité artistique de

Pascaline Hervèet, Renata Scant, Nouche –Jouglet Marcus, Séverine Leblanc, Lembe Lokk, Barbara Killian, Thérèse Bosc

Et la complicité de l’Atelier d’écriture du Théâtre d’Aurillac «C’est tes cris»

Photos du dossier Daniel Aimé

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Nadège Prugnard

Auteure , Actrice, Metteur en scène

Née en 1975, auteure metteur en scène et comédienne, Nadège Prugnard a travaillé comme artiste associée au théâtre d’Aurillac scène conventionnée de 2008 à 2014 et dirige la compagnie magma performing théâtre depuis 99. Nadège mêle écriture de terrain, écriture du corps de l’acteur et du dire musical. Elle écrit à la fois pour le théâtre, les arts de la rue, la performance, la scène rock. Elle travaille depuis plusieurs années sur la création de spectacles et

d’événements qui associent actes artistiques et espace politique dont « qu’ils crèvent les artistes ? » en 2004 à Clermont –Ferrand , « du possible sinon j’étouffe », en 2007 à paris, « croire au monde » en 2008 à Aurillac, , « théâtre et rock écriture » à Riom en 2011 des zones libres mensuelles dédiées aux écritures plurielles dans le département du cantal et les assemblées radiophoniques « comptoir des vivants » en 2013 à Aurillac.

Auteure prolixe, depuis 2003 elle a écrit une vingtaine de pièces de théâtre au sein de sa compagnie et à l’occasion de rencontres artistiques et de commandes d’écritures. Elle a crée depuis 2033 la Trilogie « Chaos et jouir » Monoï (2003) (complicité dramaturgique Eugène Durif), Kamédür(x) Drama-Rock (2005) avec Eric Lareine et M.A.M.A.E « Meurtre Artistique Munitions actions Explosion » (2006) avec Marie-Do Fréval. Elle à écrit Jean Jacques ? (Souvenir de la Garden party de l’Elysée 2003), Suzanne takes you down (2008), Paul Petit (2010-performance philosophique), Fragments pour acteur avec le musicien Jean- François Pauvros, Putain de route de campagne sur le rapport Théâtre et ruralité en 2011, et est lauréate de la bourse SACD écrire pour la rue pour La Jeannine enterrement Slam Rock (en 2008) et ma mort n’est la faute de personne en 2011. Elle vient de créer l’ Elan des langues lecture-spectacle avec Eugène Durif , et le ciel rouge n’a plus soif avec le chanteur Géraud Bastar présenté en mai dernier pour «Marseille 2013 capitale européenne de la Culture ». En parallèle de ses créations, elle a écrit et mis en scène: Women 68 même pas mort pour la Cie Brut de Béton production, Les pendus pour la Cie Kumulus (en résidence à la Chartreuse à Avignon), Profils atypiques en écritures croisées avec Koffi Kwahulé et Louis Dominique Lavigne. Elle a aussi co-écrit et joué Sexamor avec Pierre Meunier, Fuckin’Cendrillon – compte de faits pour Générik Vapeur et l’ouverture du Festival international du théâtre de rue 2011 d’Aurillac, Quoi l’amour ? en écritures croisées avec Marie Nimier et Elsa Carayon en 2011, accompagne à l’écriture le projet rock La Forge de Géraud Bastar et Lux Bas-fonds en 2012 et Fragiles pour le Théâtre Molotof en 2013. Elle travaille actuellement sur un projet franco-grec « They glow in the dark » questionnant le berceau tragique de la démocratie ( création 2016) . Après avoir joué au Cinéma pour Virginie Despentes dans Bye Bye Blondie, Elle jouera Penthésilée de Kleist mis en scène par Catherine Boskowitz en Mars 2015 et travaille actuellement sur plusieurs commandes d’écritures dont une pour le CNES (Centre national des études spatiales) et aussi pour le metteur en scène Guy Alloucherie. Parutions : Monoï : Brut de béton Editions, 2003, Coup de coeur 2004 de la librairie du Rond Point à Paris /Jean Jacques : édition Brut de Béton, 2003 In « 14 juillet 2003 Chroniques avignonnaises » Kamédür(x) –Drama rock- édition Athéna et partenariat avec la librairie des volcans de Clermont-Ferrand, mai 2005 /

Les Pendus édition deL’Entretemps : Mars 2014

Pour présenter Nadège Prugnard, on serait assez tenté d’en rajouter dans l’épate et l’effet. Ce qui est inutile. Il suffit d’aller au plus simple. Au murmure. Et, penser aux cages de Louise Bourgeois : ces grandes installations faites de matériaux bruts, des grilles,

des plaques de métal, le tout un peu rouillé, mal agencé, cabossé, plus quantité d’objets hétéroclites et, parmi eux, une pièce délicatement sculptée dans un marbre blanc, des mains, un sourire ou un sexe. Quelque chose d’humain est là, qui semble palpiter

au milieu du chaos. Une tendresse. Les pièces de Nadège Prugnard sont de même nature, sous les cris, se cache l’instant fragile, l’émotion. La vie. L’amour et l’envie d’aimer encore quand ça déraille dans la douleur des séparations vite expédiées, ou se heurte

à la solitude. Monoï, son premier spectacle personnel peut être lu, à distance, comme un manifeste : en affichant la nudité, elle donnait à voir ce qui d’habitude est caché, pour mieux dévoiler les chagrins enfouis, quelques vérités. Elle travaille sur l’apparence.

La brise. Cherche une voie sous la carapace des jours. On peut bien la recouvrir de tous les qualificatifs qui font chic ou choc, la dire rebelle, marginale, écorchée vive ou infernale, tenter de la récupérer ou la détester : elle est au vrai sens du terme et sans

compromis, une artiste. Avec une langue singulière– et un univers à nul autre pareil. Elle se reconnaît au premier mot, au premier coup d’œil. Daniel Martin, France Culture.

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Mâya Heuse-Defay

Auteure, ethnographe, technicienne son, vidéo

Après une seconde A3 option théâtre, je me suis tournée vers la photographie et l’écriture de façon autodidacte. Appareil photo en main et stylo dans l’autre, je suis partie un an à l’aventure entre l’Amazonie et les Etats Unis dans le but d’ approfondir mes pratiques et d’élaborer une démarche entre mes désirs d’explorer le monde et ma frénésie à rencontrer autrui. A mon retour, j’avais sous le bras un sac remplit de photos et d’écrits, les yeux pétillants de découverte mais un léger mal aise me questionnais, j’avais parcouru des milliers de kilomètre à l’affut de rencontres, d’images choc, d’exotisme, mais qu’avais-je regardé autour de moi… Pourquoi mon regard ne s’était jamais posé

sur du familier, du quotidien, la beauté de la banalité ? Pourquoi ‘l’autre’ était-il dans l’ailleurs ?

Une rencontre au musée de l’homme m’ouvre la porte d’une université où je m’inscris en maîtrise d’ethnologie. Je valide ma maitrise en écrivant un mémoire autour du monde rural cévenol et de la tournée d’un facteur. Pour l’occasion, j’endosse la casquette, embauché comme remplaçante dans une poste. Ne sachant comment traduire le réel, ou peut-être par provocation et manque de connaissance en sciences sociales, j’oriente ma recherche en tentant de démontrer que l’écriture poétique et fictionnel, traduit autant le réel qu’une étude scientifique…. Démarche validée par une mention très bien.

Rapidement, mon écriture flirte avec les arts vivants, la mise en scène et en jeu de mes textes. En 2004, je crée l’association Débrouill’Art, et une performance d’écriture « le Livre qui Roule ». j’écris alors quelques textes pour la compagnie Le Cirque Allant Vers (Nimes), écrits et slam pour l’événement « Je suis de Jolio Cury » …

Je participe en 2012 à un stage proposé par le GDRA, liant démarche ethnographique et spectacle vivants…. Quelques mois après je rencontre Nadège Prugnard sur un stage qu’elle animait : « Exercices d’insoumissions ». Rencontre déterminante puisque je travaille depuis à ses cotés. Aide à la mise en scène de « Alcools » (2013-2015), et aide dramaturgique de son prochain spectacle : " They glow in the dark / la dialectique du chagrin…. tragédie et démocratie", (2014-2016). Et, plus récemment, je rencontre Eugène Durif à un atelier d’écriture, liant écriture et mise en scène des textes par Guy Martinez. Rapidement nous parlons d’une collaboration théâtrale. Au bout d’une semaine nous décidons de monter un quatuor

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Lembe Lokk

Née en Estonie, la chanteuse et comédienne Lembe LOKK vit à Paris depuis 1998.Longtemps engagée dans les musiques improvisées et au sein d’une scène expérimentale de créations pluridisciplinaires, elle revendique une personnalité artistique à la fois radicale et intime. Elle pose les fondements de son univers artistique en 2005 avec deux créations importantes qui sont autant une déclaration artistique qu’humaine : le solo vocal et chorégraphique « Chambre froide », qui prend la forme d’une autobiographie au scalpel, et la performance « In-

expérience », qui explore les transformations organiques d’un corps de femme. Elle continue ces explorations corporelles et théâtrales notamment avec la plasticienne KarineBonneval dans la performance « Cabaret automobile » et la chorégraphe Pantxika Telleria pour « Eden : ruptures de chair » ou encore avec des metteurs en scène comme Marie-Do Fréval (Cie. Bouche à Bouche / Hubeau) , Fabrice Andrivon (TMT) et récemment Nadège Prugnard pour sa pièce M.A.M.A.E. Présente parallèlement dans le théâtre et dans la musique, elle a souvent été à l’origine de ses propres formations de jazz et d’expérimentation musicale. Ses capacités musicales éclectiques et son écriture poétique ont trouvé des partenaires par excellence dans ses collaborations avec les contrebassistes Peter Herbert et Mark Dresser, le clarinettiste Claudio Puntin et le pianiste Benoît Delbecq. Aujourd’hui, toujours proche du jazz contemporain, elle côtoie François Jeanneau dans son adaptation de Pierre et le Loup, chante dans le très beau Shakespeare project de Bernard Lepallec, mais c’est avec Rouge Madame dans une exploration définitivement plus rock, qu’elle donne une nouvelle dimension à sa personnalité. Poétesse de talent, elle vient de publier un recueil de poèmes Ces longues mues aux éditions Raphaël de Surtis. – See more at: http://www.rougemadame.com/lembe-lokk#sthash.XtWy5NFq.dpuf

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Géraud Bastar et Lux Bas-Fonds

Groupe Rock, poètes libertaire, gardiens du bruit, monstres de scène, gens des voyages par nécessaire amour des différences et par profession, leur musique est bâtarde, bien trempée Rock, leurs textes c' est de la noblesse populaire...

Géraud Bastar, c'est une voix au grain unique, qui dit toute une vie de rock'n

roll jalonnée de plus de 1500 concerts avec son ancien groupe « Les Barons du Délire », que ce soit en rockband, en solo ou en impro (avec Yoghourt dogs band, M, Parabellum, Lofofora, etc...) Un artiste au charisme énorme, qu'accompagne notamment Patrick Lemarchand (ancien batteur de Parabellum), Clément Peyronnet (Guitariste de Kafka), Frédéric Leclair, guitariste de John Brasset…Nadège Prugnard collabore avec le groupe depuis 2010.

Discographie : Enfant Maudit ( 45 T) 1987 Label différence Crime passionel (45T) 1988 Label différence 1994 / Album « On n’a pas l’cul sorti des ronces » Barons du Délire 1997/ Album « Bienvenue en France » Barons du Délire 2005/ Album « Homme Ordinaire » Géraud 2013/ Album « La forge » Géraud Bastar et Lux-Bas fonds

Site internet www.geraudbastar.com/

sur Deezer http://www.deezer.com/album/6246364

« Géraud Bastar et Lux-Bas Fonds dont le groupe est certainement le plus performant de la galaxie rock à l’heure où nous écrivons ses lignes » Rock and Folk, Mars 2014

« 90 minutes d’un show à la Mano Négra, où alterneront des passages oscillant tantôt vers

Daniel Darc, parfois Bashung mais toujours pied au plancher. Apôtre d’une chanson française version Motörhead, le prêcheur en chef mérite d’être suivi à la loupe. » Rock and Folk, Août

2013

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ALCOOL Un petit coin de Paradis Ce qu’en dit la presse…

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Jean Pierre Thibaudat, 24 janvier 2015

Nadège Prugnard, un « Alcool » fort « Alcool » est un spectacle couillu, un texte

couillu et l’actrice qui le porte, Nadège Prugnard ne manque pas de couilles

contrairement à beaucoup d’ « auteurs françaises contemporains » (marque

déposée comme le camembert Président) des deux sexes aux écritures aussi molles

que proprettes. « Alcool » n’est pas un autoportrait même si comme tout le monde

Nadège Prugnard sait lever son coude et faire la fête.

Nadège Prugnard est une bête qui se nourrit de mots. Par brassées, jets continus.

Elle n’écrit pas, elle déverse, décharge, dégobille, éructe, dégomme, crache. 40 ans aujourd’hui, 40 textes et plus au compteur

et pas de la compote. Du qui tache, qui sperme, qui clitorise, pue, encule,

emmerde. « L’alcool » est un poème alcoolisé pour actrice de dos. Plus tard dans la soirée dans une marre de papiers froissées viendra

le moment où on apercevra son regard, son rimmel qui a foutu l’camp, c’est de dégel, c’est la dégelée des amants, des amantes, des gros cons et des beaux gosses, des filles, des folles, des

fatidiques, des explosives. « Alcool » est un de ses monologues solitaires ou pluriels qu’elle écrit pour une, pour cinq filles,

pour six pendus (« Les pendus » l’un de ses rares textes édités, chez Entretemps). On ne compte plus le nombre des piécettes éditées qui tombent des mains, quel éditeur aura les couilles de

publier un beau gros volume des pièces couillues de Nadège Prugnard ? Dans « Alcool », quand on entre dans la salle, elle est de dos. Escarpins rouges, robe itou que l’on

devine sous l’imper. « Non je ne me retournerai pas » articule la fille alcoolique, dit l’auteur. Elle est double, elle est la fille, elle est Nadège, pour le moins. Sa silhouette se démultiplie contre les

murs miroirs. « Une putain d’alcoolique/Qui se frappe la tête contre le mur/ Là/Le rythme de la tête/Le rythme/Juste le rythme des sanglots/Là là la/Contre le mur/. Contre le mur/Là là là/ Allez

patron les mouches se cognent au fond du verre faudrait pas qu’elles se noient !allez c’est la mienne / rhabille ma gueule de pochtronne ! Rhabille je te dis /Que je dégueule un poème toxique

» Nadège Prugnard vit en Auvergne, pays de volcans et de pierres coupantes, elle est venue trois

soirs à Paris entourée de copains (voix additionnelle, musiques, lumières, regard extérieur). Dernière salve ce soir samedi 24, 20h30 à Confluences, 01 40 24 16 46

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L’INSATIABLE /CASSANDRE-HORS CHAMP 29 janvier – Critique de Valérie de Saint Do

Alcool, un petit coin de paradis » où l’on frôle la descente aux enfers... C’est la dernière création de Nadège Prugnard, récemment présentée à Paris, à l’Espace Confluences et un moment d’émotion rare. Nadège Prugnard, on connait. Sa réputation de grande gueule, de provoc, de lyrique flamboyante et écorchée, elle l’a entretenue et le superbe Alcool ne la démentira pas, mais l’enrichit de failles et de subtilité.

Elle ne se calmera pas.

Elle ne s’est pas calmée.

Sa rage ne date pas d’aujourd’hui. Depuis son apostrophe à Jean-Jacques Aillagon en pleine garden-party

de l’Elysée en 2003, Nadège Prugnard collectionne les étiquettes, parfois cliché, sur une écriture « rentre-

dedans », « coup de poing », voire « couillue » (une femme qui gueule, ça a des couilles, n’est-ce pas ?)

auquel son jeu de comédienne s’assortit. Son verbe est de ceux qui parfois à l’insu de son plein gré,

contamine à coup de lyrisme jusqu’à conduire la critique à la paraphrase.

Culot, violence, provocation... L’évidence du cri, désespéré et jouissif dans ses créations, occulte souvent la

présence du murmure, de la nuance, de la fragilité. C’est peut-être pourtant ce registre en arrière plan que

l’on retient d’Alcool, un petit coin de paradis, sa dernière création, montrée récemment à Confluences à

Paris. Un solo « bifide », où la voix féminine se dédouble, entre ivresse des mots et des boissons

fermentées et délire choisi de la poésie.

La/les femmes sont de dos. Celle qui supplie pour le dernière verre, celle qui ne peut s’arracher au dernier

vers. Fany Peau-de-whisky, clocharde céleste qui s’assume, se revendique épave magnifique jusqu’au bout

de la saoûlerie, contre, tout contre celle qui la saoule de mots. Mono-dialogue où désespoir, colère, regrets

se noient dans les alcools de la poésie. Qui, de l’autre est une image déformée, comme les beaux reflets

que révèlent le subtil jeu de lumières de Jean-Louis Fié ? Dans son jeu flamboyant,Nadège Prugnard

décline l’excès sous tous ses registres, de la fête éthylique à la cuite écœurée, du gueulement de l’ivrogne

au murmure de la femme blessée. L’alcool est bonheur convivial autant qu’assommoir, déraison magnifiée

autant que chute comateuse.

Mais au-delà du cri, au-delà du déluge des mots de l’éthylisme, la palette des émotions laisse la place au

désarroi de la raison, à la fragilité du personnage Janus de l’ivrognesse et de l’auteure qui se renvoient en

miroir cette question : comment et pourquoi continuer ? Renvoyé à cette fragilité, c’est le spectateur qui

sort groggy et un peu gris, sûrement pas indemne d’une performance d’auteure et d’actrice qui renvoie le

spectacle à sa futilité quand émerge une parole vraie qui, espérons-le, va circuler...

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UN SOIR OU UN AUTRE

29 janvier 2015- Critique de Guy Degeorges

Abus dangereux Voir, écouter une telle performance, c’est déjà s’engager. Nadège Prugnard nous force à regarder

le texte en face, alors même que l’actrice nous tourne le dos. C’est que cet Alcool est triste, honteux. Il ne guérit ni ne console, du sel sur les blessures. Cet alcool brule. Rien ne tempère ce

monologue de l’ivrogne: un texte âpre et concret, ancré, entier, à forte densité. L’excès à l’opposé du bon gout. Le personnage éructe, beugle, fulmine, invective, se vautre. Il se répand en une

furieuse musicalité- en cela l’actrice a du inspirer l’écrivain. Mais il y a plus ici qu’un traité de l’alcool, la performance glisse peu à peu du point de vue du personnage à celui de l’artiste, c’est

de mots qu’elle nous invite à se saouler avec elle, l’intime et le politique accouplés. Les feuilles perdues jonchent le sol, ces mots luttent d’une autre manière, sensible et grinçante, contre la

douleur et l’insoutenable. Une manière moins toxique, mais non inoffensive. Cette performance donc engage loin de l’anodin et du cynisme en vogue, et c’est salutaire. Les temps sont durs et

rudes: ce qui est tiède échoue désormais à nous donner du sens.

30 Mars 2014 – Article de Julien Bachelerie

Le public enivré par la dernière création de Nadège Prugnard Dans le reflet fractionné d’un miroir, une femme ivre de mots, ivre de vie, se cogne pour trouver sa part d’humanité, retrouver un visage? La tragédie soluble dans Alcool Après la thématique de la mise à nu, de la peau et du corps engagée dans Monoï, pièce à travers laquelle elle inaugurait la saison théâtrale 2008-2009, l'auteur et metteur en scène associée Nadège Prugnard a bouclé la boucle, vendredi, avec Alcool. Un ultime monologue créé au théâtre d'Aurillac et dont la représentation, vendredi, a revêtu la forme symbolique du départ. La part des anges Dans une salle comble pour l'occasion, l'artiste s'est donné sans compter, seule dans un coin de scène. Performance d'actrice autant que prouesse renouvelée d'écriture, cette dernière création a fait chavirer l'esprit des spectateurs aussi sûrement qu'elle a balayé la salle avec ses lames de fond. Entre paroles rageuses et

mots accrochés aux étoiles. Véritable tragédie, Alcool a tout à la fois assené la tendresse poétique des

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Clochards célestes d'un Kerouac autant que les vertiges existentiels et vénéneux maudits : Lautréamont, Baudelaire, Artaud… Criant la longue litanie d'une vie écartelée entre les bars, d'une existence fracassée entre le dernier verre du jour et le premier du lendemain, le personnage qui nous invective de dos a livré un poème schizophrène aux mille visages. Celui de l'enfant ivre de ses rêves, en passant par la jeune femme chancelante du désir d'amour, jusqu'à la vieille titubant dans un crachat face à la mort. Alcool distille les mots et fait du corps un sacrifice à la vie, ce dieu trop fort. Et de ce texte qui se perd dans un haut-le-cœur émanent des empyreumes à la beauté violente. Une part des anges livrée en partage.

27 février 2014

L’auteur et metteur en scène Nadège Prugnard ce soir sur scène avec Alcool Entourée de toute son équipe, Nadège Prugnard affûte les mots et leur fait prendre le chemin d’une belle ivresse, à la vie à la mort. Une ultime création aurillacoise à ne pas manquer ce soir au théâtre. Nouvelle création pour une dernière saison auprès du théâtre d’Aurillac : le monologue «Alcool » de Nadège Prugnard, ce soir sur scène, distille les mots en un long poème tragique. Derniers vers pour la route La boucle est - presque - bouclée : après avoir inauguré voilà un peu plus de 5 ans la saison théâtrale avec Monoï, Nadège Prugnard s'apprête à prendre symboliquement congé de sa résidence artistique à Aurillac avec Alcool, un nouveau monologue. Dans cette pièce, l'artiste y livre son rapport brûlant aux mots, à la langue et au théâtre autant que ses multiples expériences forgées en chemin. Une ivresse tragique autant qu'un poème furieusement humain, annonciateurs du départ… Dire le trop-plein de vie «Après avoir beaucoup écrit pour les autres, il me fallait écrire pour moi, assumer à nouveau un monologue », confie l'auteur, alors que les préparatifs battent leur plein sur la scène du théâtre. Portée par une grammaire en volutes, par un souffle très singulier, Nadège Prugnard trinque à travers Alcool avec quelques illustres aïeux littéraires. Une sorte de « travail originel sur le verbe », sur l'ivresse de l'écriture, porté comme une libation. Avec Apollinaire, mais aussi Baudelaire, Bukowski, le philosophe Gilles Deleuze aussi. « Ce dernier disait d'ailleurs que l'on boit car il y a quelque chose de trop puissant dans la vie, de trop fort», cite l'artiste, toujours prompte à manier la langue comme un artificier : dans l'explosion poétique et formelle. « Ça raconte comment on écrit un poème et comment celui-ci meurt », allusion à peine voilée au sens symbolique, aussi, de cette ultime création au théâtre. Si Nadège Prugnard a décidé cette fois-ci d'écrire pour elle, elle a toutefois invité une belle équipe pour donner corps à ce monologue sur scène : les musiciens de Lux-Bas fonds et Géraud Bastar ainsi que la chanteuse estonienne Lembe Lokk, l'ethnologue Maya Heuse-Defay, les artistes Nouche Jonglet-Marcus et Jean-Luc Guitton et d'autres figures non moins essentielles en coulisse, comme Nicolas Groslier, Jean-Louis Fié… Après cinq ans passés à Aurillac, autant de créations et près de quarante rendez-vous artistiques « décentrés » organisés dans les quartiers et dans les bars, le public a rendez-vous ce soir à ce banquet de mots livré sans filet. Un théâtre pris à contre-pied qui, vacillant, charrie ses solitudes, ses joies.

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Jeudi 31 octobre 2013 par Julien Bachellerie

ALCOOL OU L’IVRESSE DES MOTS Pour sa nouvelle création, Nadège Prugnard s’abreuve au thème de l’ivresse. Avec « Alcool », l’auteure convoque tout autant les errances et fulgurances individuelles que le chaos du monde. Dans le mince interstice des mots qui claudiquent, Nadège Prugnard poursuit son travail sur la langue. Avec Alcool, son nouveau spectacle en cours de création, l’auteure et metteur en scène du Magma Performing Théâtre se plonge dans les vapeurs éthyliques pour écrire tout à la fois l’errance, la douleur et la blessure, mais également « la joyeuse

contagion de l’alcool festif ». Le Féminin, l’ivresse et le monde Sur la scène du théâtre, l’artiste a invité l’actrice et musicienne Thérèse Bosc et Pascaline Hervéet, chanteuse des Elles et également actrice, pour tracer des lignes de fuite, mettre le premier texte à l’épreuve des corps. « Ce thème de l’alcool est foisonnant », relève Pascaline Hervéet, qui évoque également « l’ivresse taboue chez les femmes ». La présence uniquement féminine pour ces pistes de travail liminaires n’est d’ailleurs pas un hasard, explique Nadège Prugnard : « D’une part, ça faisait longtemps que j’avais envie de travailler avec des femmes, et puis j’ai l’impression que traiter de cette thématique au féminin permet de toucher juste ».Au creux d’un souffle retenu à flanc de

comptoir, une fois le dernier verre avalé, les mots disent autant qu’ils dissimulent. Tout à la fois éruptions de vie et gouffres d’existence. « Chez les alcooliques, il y a un rapport étroit à la pudeur et une hypersensibilité », souligne l’auteure, qui se défend de verser dans l’écueil tragique. « Ce matin, par exemple, on écoutait des chansons réalistes de l’époque de Fréhel. Par ailleurs, on fait beaucoup d’essais de lecture et d’improvisations avec ma première version du texte », poursuit Nadège Prugnard, alors que tout le monde s’installe autour de la table au milieu de la scène, feuilles en main. Fête dionysiaque, célébration de l’excès et de la liesse tout autant qu’esquisse des fêlures individuelles, les premiers mots couchés par l’auteure font écho à un pan de la littérature et de la philosophie. On songe au grand « oui » à la vie de Nietzsche, mais aussi à de grands écrivains : Appolinaire – et son recueil Alcool éponyme -, mais aussi la démesure de Bukowski, la beauté blême d’Au dessous du volcan de Malcolm Lowry, ou encore l’ivresse poétique de Baudelaire, puisée aux sources de l’absinthe. « On a bien évidemment pensé à la figure de l’Assommoir de Zola », indique Nadège Prugnard. Outre ses multiples filiations, cette création trouve pourtant sa propre voix. Son propre ton. Enlevé et tranchant, poétique et grave, enjoué et nonchalant. A découvrir pour la première le 27 février prochain, au théâtre municipal.

Lundi 18 mars 2013 par Josiane Privat

IL FALLAIT OSER. NADEGE PRUGNARD ET SES INVITES VOIENT LA REALITE SOUS SA LUMIERE LA PLUS CRUE.

MOTS POUR MAUX, A EN VIVRE OU MOURIR « Oser » Nadège Prugnard, c’est aussi faire confiance au public. C’est libérer la scène pour libérer la parole. Christian Habouzit, directeur de la Coloc’ de la culture, a osé. Oui, il a osé programmer Nadège Prugnard (compagnie Magma Performing Théâtre), et on lui en saura gré. Après la lecture-spectacle Suzanne takes you down, Nadège PRugnard était de retour vendredi, pour Fragments pour acteur. Elle en avait profité pour inviter le collectif du Théâtre Molotof venu présenter Fragiles. Dans l’encoignure d’un mur, une ombre noire, de dos, des chaussures rouges sang, Nadège Prugnard, corps disloqué, crie, hurle sa déchéance avec des mots comme autant de coup de poignards. En un long monologue, « elle lit » les fragments d’une vie cassée, car « si je ne parlais pas, je mettrais un terme à ma vie ». Elle dit « ses maux avec ses mots », bourrée à l’écriture et à l’alcool », c’est poignant (…)

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Magma Performing Théâtre

Créée en 1999, la compagnie Magma Performing Théâtre, dirigée par Nadège Prugnard, est domiciliée en Puy de Dôme et est actuellement en résidence triennale au Théâtre d’Aurillac - Scène Conventionnée. Notre compagnie a axé son projet culturel sur les moteurs, formes, enjeux et nécessité de l’écriture théâtrale contemporaine. Un théâtre qui se veut « critique de son temps », mettant en couple et en crise les mots et les maux du monde d’aujourd’hui. Un théâtre qui prend à bras le corps l’actualité, une immersion dans les secousses sociales et les problématiques politiques, philosophiques et existentielles de l’homme d’aujourd’hui

Magma Performing Théâtre se définit comme une compagnie « Artisviste », qui mène à la fois un projet artistique sur l’écriture théâtrale d'aujourd'hui et un projet militant qui associe actes artistiques et espace politique : spectacles, débats, Duos d’écritures, Zones libres, performances, assemblées « Comptoir des vivants », lectures, et autres « épluchages du réel »... dont l’enjeu est de démocratiser l’accès à la culture, de convoquer de nouveaux publics, tracer de nouveaux chemins pour accéder à l’œuvre artistique autrement et parer au malaise présent.

La compagnie Magma Performing Théâtre est actuellement en convention triennale avec la Ville et le Théâtre d’Aurillac Scène conventionnée, le Ministère de la Culture / DRAC Auvergne, le Conseil régional d’Auvergne.

Direction artistique

Nadège Prugnard / [email protected] / 06 99 28 24 01

Administration Nicolas Groslier / 06 23 83 29 69 / [email protected]

Technique

Jean-Louis Fié / 05 65 44 50 74 / [email protected]

Siège social 4 rue d’Aubiat 63118 Cébazat

Adresse de résidence Théâtre d’Aurillac Scène conventionnée rue de la Coste 15000 Aurillac

Courriel

[email protected]

Web www.magmaperformingtheatre.com

http://magmaperformingtheatre.over-blog.com