Magazine UpandUnder - Eté 2014

78
Honneur aux dames 7été à Paname wilkinson après lui ? / wrwc 2014 rendez-vous à paris / toulon pour l'éternité xv de france la tête à l'envers / portraits de foley, folau, miller & cashmore la saga usap / rugby proust david arrieta / ici, ici, … / commotions cérébrales focus 7 / les dieselles du havre / brennus 1954 / trip once a mako always a mako le webzine des sites de rugby indépendants / @magupandunder / n°7 / juin-juillet2014

Transcript of Magazine UpandUnder - Eté 2014

Page 1: Magazine UpandUnder - Eté 2014

Honneur aux dames7étéà Paname

wilkinson après lui ? / wrwc 2014 rendez-vous à paris / toulon pour l'éternité xv de france la tête à l'envers / portraits de foley, folau, miller & cashmore la saga usap / rugby proust david arrieta / ici, ici, … / commotions cérébrales focus 7 / les dieselles du havre / brennus 1954 / trip once a mako always a mako

le webzine des sites de rugby indépendants / @magupandunder / n°7 / juin-juillet2014

Page 2: Magazine UpandUnder - Eté 2014

le top 14 2013-14 s'est terminé il y a quelques semaines avec une domination incontestée du rc toulon. les mois de juin et juillet permettent ainsi de souffler en profitant d'une pause ballon rond avant de recommencer à s'étriper sur les erreurs d'arbitrage, les valeurs, les mercenaires, les recrutements et d’éluder l’essentiel, le niveau de jeu et le rythme du supposé meilleur championnat du monde.

souffler ? pas pour tout le monde fort heureusement, le mois de juin marquant le début de la saison internationale des nations du sud. après trois mois de super rugby où plusieurs joueurs se sont révélés, les 4 principales équipes nationales du sud peaufinent leur tactique, testent les nouvelle perles mais surtout consolident leur travail des trois dernières saisons. la france a confirmé son statut d'équipe "à réaction" en australie laissant ses supporters plus qu’inquiets, et pour le moment seule l'angleterre est digne de son rang en bousculant les all blacks à domicile.

le sud se caractérise une nouvelle fois en affichant plus de rythme, de skills mais surtout d'envie. les 3 dernières journées du super rugby débuteront fin juin et les sharks, les Waratahs ainsi que les crusaders vendront chèrement leur peau afin d'accueillir les rencontres de phase finale et la finale le 2 août.

suite à divers accords avec les clubs européens, les argentins ne bénéficient scandaleusement pas de leurs meilleurs joueurs pour ces tests de juin. seront-ils suffisamment prêts afin de bien figurer en rugby championship sous la direction de daniel hourcade? ewen mckenzie bénéficiera du bon niveau de forme des franchises australiennes mais est-ce suffisant pour combler le retard sur des springboks monstrueux renforcés par les exilés et des all blacks intouchables? a un an de la coupe du monde, ce tournoi s'annonce d'avance palpitant.

pour ce numéro 7, up and under vous offre une nouvelle fois un aperçu complet du rugby sur la planète avec un passage chez les femmes, les joueurs de sevens et toujours le japon. un rugby japonais qui continue discrètement mais surement sa croissance en recrutant des "vraies" stars du super rugby et où eddie jones effectue un travail impressionnant avec les brave blossoms, l'équipe nationale. si le japon passe en quarts du mondial en sortant l’ecosse et les samoa, ne soyez pas étonnés !

ce numéro 7 nous permet également de souhaiter la bienvenue à thomas de quatrevingneuf.fr qui rejoint l’équipe. nous nous retrouverons après des vacances bien méritées pour attaquer la dernière saison avant le graal, le mondial 2015.

photo : icon sport

adrien sudrugby.com

Cheers

Page 3: Magazine UpandUnder - Eté 2014

french connection

après lui renvoiaux22.fr / @Renvoiaux22.fr

rule toulonnia ! renvoiaux22.fr / @Renvoiaux22.fr

04 07

Page 4: Magazine UpandUnder - Eté 2014

Jonny Wilk inson après lui le déluge offensif ?

4

Page 5: Magazine UpandUnder - Eté 2014

a peine la retraite de Jonny wilkinson annoncée, le président boudjellal évoquait déjà l’avenir du rugby club toulonnais et le recrutement « secret » qui permettrait au rct de repartir de l’avant. on pourra trouver un peu inélégant le fait de ne pas respecter un délai raisonnable de viduité, mais le rugby professionnel est ainsi fait, qu’on le veuille ou non.

les supporters comme les observateurs se perdent en conjectures sur l’identité du successeur de Wilko sous le maillot rouge-et-noir floqué du numéro dix. etant précisé que le président boudjellal a lancé l’idée d’un retrait du numéro en question

pour la saison prochaine. vous suivez ?

bref, on s’interroge sur celui qui sera chargé de l’animation offensive de l’armada toulonnaise la saison prochaine. force est de constater que les lauriers tressés à l’ouvreur anglais à l’occasion de son départ en retraite n’ont pas vraiment insisté sur le côté offensif du personnage. de fait, s’il n’a jamais rechigné à attaquer la ligne d’avantage, jonny Wilkinson ne restera pas dans l’histoire du rugby pour ses qualités d’attaquant. gestionnaire précis et méthodique, il a parfaitement collé au projet mis en place par clive Woodward à la fin du siècle dernier, projet fondé sur un jeu limité à la domination

d’un pack surpuissant, la botte du demi d’ouverture étant chargée d’occuper le terrain et convertir en points ladite domination. on caricature, mais à peine. et après tout, c’est ce projet qui a permis à l’angleterre de remporter la coupe Webb-ellis.

ce style de jeu est aussi celui qui fonctionne le mieux lors des phases finales de notre top 14. il suffit de revoir les images des saisons passées pour se convaincre que le rct n’est évidemment pas le premier à avoir sinon réduit ses ambitions, du moins circonscrit celles-ci au petit périmètre : jouer moins pour gagner plus.

après lui le déluge offensif ?

5

Page 6: Magazine UpandUnder - Eté 2014

photo : google.comantoine renvoiaux22.fr

aussi, on peut douter que bernard laporte – qui n’a d’ailleurs jamais été un fanatique de la balle à l’aile – change fondamentalement la physionomie du jeu varois la saison prochaine. pourtant, on pourrait penser qu’avec matt giteau ou même frédéric michalak les schémas offensifs prennent davantage d’ampleur. disons-le tout net, il serait étonnant, à un an seulement de la prochaine coupe du monde, qu’un ouvreur international se laisse attirer sur la rade.

le rct devra donc vraisemblablement compter sur l’australien ou le français pour occuper la fonction. a moins que le staff du rct ne soit tenté de positionner l’arrière gallois leigh halfpenny en numéro dix. ce dernier présente un profil plus gestionnaire, et son jeu au pied peut permettre de satisfaire les exigences du top14 en matière d’occupation du terrain.

une telle solution présenterait de surcroît l’avantage de laisser en quinze delon armitage, plutôt efficace cette saison. gageons néanmoins que bernard laporte laissera le gallois à la place qui est vraiment la sienne.

les qualités d’attaquant de matt giteau, certainement le meilleur trois-quart évoluant dans notre championnat, font rêver les amateurs de beau jeu. et ses quelques prestations à l’ouverture durant la saison qui vient de se terminer ont vraiment convaincu qu’avec un tel meneur, toulon peut proposer davantage de volume à ses offensives.

les qualités d’appuis de l’ancien international peuvent lui permettre de créer le danger près des phases de regroupement et ses coups de pied par-dessus, on l’a encore vu en finale de h cup, sont souvent décisifs.

il est donc en mesure de provoquer l’incertitude chez les défenseurs et donc de multiplier les solutions offensives. on imagine aisément tout l’intérêt que bernard laporte pourrait trouver à lui confier les clés du camion rouge-et-noir.

reste à savoir à quelle allure le camion roulera. on ne tablera pas sur une vitesse excessive. après Wilkinson, le déluge offensif ? on peut toujours l’espérer, à défaut d’y croire vraiment.

après lui le déluge offensif ?

6

Page 7: Magazine UpandUnder - Eté 2014

le doublé, cette soit-disant inaccessible étoile de l’ovalie tricolore, a donc été finalement réalisé. accompli par une équipe évoluant en rouge-et-noir mais pas celle qu’on imaginait le réussir. c’est le rugby club toulonnais qui, pour l’histoire, restera le premier club français à enchaîner les titres européen (avec des clubs anglais) et domestique la même année.

le rct et sa constellation d’internationaux a battu le tenant du brennus, castres, sans vraiment trembler. certes, le co est parvenu à inquiéter un peu l’ogre varois en inscrivant le seul essai du match après une belle percée de l’ailier max evans. mais finalement, les seules conséquences de cet exploit isolé de la 10ème minute auront été de repousser un chouilla l’inexorable victoire toulonnaise et d’empêcher les supporters rouge-et-noirs d’entonner le god save the Queen comme ils l’avaient prévus en guise d’hommage à leur numéro dix.

finalement, c’est davantage à un jubilé qu’à une finale qu’il nous a été donné d’assister. celui d’un joueur d’exception, jonny Wilkinson, qui a tiré sa révérence sur un succès auquel il aura très largement contribué, inscrivant 15 des 18 points de son équipe. dans un match où, comme de coutume en top14, les défenses ont pris le pas sur les attaques, on ne dira pas qu’il n’y eut pas d’intention de jeu. mais elles furent trop imprécises, trop peu tranchantes pour prendre en défaut les organisations défensives. alors que l’arbitrage de monsieur berdos a laissé la part belle aux gratteurs dans les rucks, on a pu encore une fois admirer le talent de la troisième ligne varoise, même si les castrais n’ont pas été en reste dans ce domaine.

l’imprécision du jeu au pied tarnais, tant dans l’occupation du terrain que dans le domaine des tirs au but, n’ont pas permis aux hommes de serge milhas et david darricarrère de peser sur leur adversaire. c’est donc inexorablement que les toulonnais ont construit leur succès, laissant le devant de la scène à sir jonny pour une dernière apparition conclue par un brennus fièrement brandi devant un françois hollande sans doute un peu

jaloux d’une telle popularité pour le sujet de sa très gracieuse majesté. il y avait d’ailleurs quelque chose d’assez étrange à voir se manifester une telle ferveur pour celui qui fut pourtant le bourreau du Xv de france. souvenons-nous des demi-finales de coupe du monde 2003 et, plus douloureuse peut-être, de 2007, quand l’ouvreur au maillot blanc frappé de la rose nous asséna drops et pénalités synonymes d’élimination. rappelons-nous de ces matchs du tournoi des cinq puis des six nations où « Wilko » contribua à faire mordre la poussière à nos tricolores. ce toulon victorieux hier soir n’est d’ailleurs pas sans faire penser au Xv d’angleterre champion du monde en 2003, si peu spectaculaire, mais d’une implacable efficacité.

comme les sicambres de chateaubriand, les spectateurs français adorèrent donc au stade de france celui qu’ils vouaient

aux gémonies il n’y a pas si longtemps. pourtant, on peut aisément comprendre l’adoration toulonnaise pour celui dont la venue au rct coïncide avec deux titres consécutifs de champion d’europe et un brennus rapporté sur la rade 22 ans après le précédent. il est aussi possible de voir dans ce triomphe fait à sir jonny une manifestation de ce qui nous plait tellement dans ce sport, cette faculté non pas d’oubli, mais de reconnaissance envers celui qui se montre digne du maillot qu’il porte.

désormais, l’ouvreur anglais, naturalisé toulonnais, fait partie du patrimoine du rct comme marcel baillette, jérôme bianchi ou yann delaigue avant lui. et avec lui, le rct a régné en maître sur le rugby de france et d’europe cette saison.

« rule toulonnia », en quelque sorte.

rule toulonnia !

7

photo : google.comantoine renvoiaux22.fr

Page 8: Magazine UpandUnder - Eté 2014

cocorico

chronique d'un casse-tête annoncé bajadita.com / @SOSurrullo

la tête à l'envers renvoiaux22.fr / @Renvoiaux22.fr

de l'orgueil à défaut de maîtrise renvoiaux22.fr/ @Renvoiaux22.fr

la coupe du monde : un obJectif français par défaut ?! lexvnz.com / @LEXVNZ

crash test renvoiaux22.fr / @Renvoiaux22.fr

09 11

12 13

16

Page 9: Magazine UpandUnder - Eté 2014

9

la liste est tombée fin mai. elle donne les noms des joueurs composant le « groupe Xv de france »* pour la saison 2014-2015

établi conformément auX dispositions prévues par la convention ffr / lnr signée à la fin de l’année dernière. outre l’eXcellente surprise d’y voir figurer françois trinh duc, et la moins bonne de voir disparaître jules plisson (mais en revanche frédéric michalak, lui, est toujours là), et les conséQuences positives pour la santé des joueurs, ce sont trois points spécifiQues Qui m’interpellent.

la gestion pour le moins délicate de la liste.

concrètement, comment cette liste va t-elle être gérée par philippe saint andré & co ? Quid si certains joueurs se blessent en cours de saison ? va t-on appeler et faire entrer dans ce quota de matches d’autres joueurs (déjà appelés en équipe de france mais qui ne figurent pas sur la liste) ? comment annoncer, en cours de saison, à un club, qu’un autre de ses joueurs, qui avait le droit de jouer tous les matches avec lui, ne l’a plus ?

enfin, un joueur qui ne donne plus satisfaction en bleu, pourra t-il sortir de la liste au profit d'un autre ou sera t-il contraint de respecter le quota des matches, en faisant banquette avec le Xv de france ?

la promesse tout en paradoxes de la ligue.

si la lnr (avec l’aval de tous les clubs de prod2 et certains clubs du top14) a accepté que les clubs ne disposent de leurs internationaux que pour 19 matches (soit un match sur deux

en top 14 si l’on prend en compte la coupe d’europe, et sans compter les éventuelles blessures et les temps d’absence aux entraînements lorsqu’ils sont en stage avec l’equipe de france)**… elle a, d’un autre côté, renégocié les droits tv du top 14 nettement à la hausse. alors que de l’avis général, ce même top 14 n’a pas semblé, cette saison, tenir toutes ses promesses en termes de jeu et de spectacle, et que certains stades n’ont pas affiché complet, que vont devenir les audiences et les taux de fréquentation sans ses « meilleurs joueurs » ?

le futur casse-tête des entraîneurs de clubs.

la constitution de ce groupe ne va pas sans susciter également plusieurs interrogations du côté des clubs du top 14, pourvoyeurs d’internationaux, dont ils sont, économiquement, l’employeur n°1, mais dont ils ne peuvent plus disposer librement.***

> comment va se passer la gestion des effectifs déjà compliquée, des feuilles de matches, surtout quand le temps des phases finales sera venu ? Quand fera t-on jouer les internationaux, dans la

chroniQued'un casse-tête annoncé

Page 10: Magazine UpandUnder - Eté 2014

chroniQued'un casse-tête annoncé

10

* le groupe france

première partie du championnat ou lors des phases finales ? comment expliquer aux autres joueurs, qui ont contribué à mener l’équipe dans les 6 premiers, qu’ils doivent céder leur place lors des phases finales ? et comment réagir si un international est préservé lors de la première phase de la saison et qu’ensuite il se blesse ?

les fera t-on jouer au coup par coup, au cours de la saison, quand ils ne seront pas avec les bleus, ce qui ne va pas sans poser problème pour la cohérence du groupe notamment ?

> comment rester compétitif sur les deux tableaux (championnat et coupe d’europe, où certaines équipes françaises, hormis le rct cette année, sont déjà en souffrance) avec un nombre de joueurs plus restreint ?

au vu de la saison qui s’annonce, ne peut-on craindre que beaucoup de clubs ne recrutent plus, à l’image du rct, que d’anciens internationaux (ou des internationaux étrangers non soumis à cette nouvelle règle des « 30 matches ») puisque manifestement, il semblerait que ce soit la formule gagnante ? evolution

du rugby pro oblige, me direz-vous... certes, mais qui ne manquera pas de poser problème pour la formation et le temps de jeu de jeunes joueurs. et donc, à terme, pour l’avenir du Xv de france, que l'on voit déjà en grande difficulté, sans parvenir, pour l'instant, à sortir la tête de l'eau. avec de telles réformes, le rugby français, qui surnage manifestement en plein déni, est en train de se mordre la queue.

** si un joueur dispute les 11 matches de l’equipe de france et les 6 de coupe d’europe avec son club, il ne pourrait plus en disputer que 13 en championnat, alors que le top 14 compte 26 journées, hors phases finales (qui en comptent 2 ou 3 dans le meilleur des cas)…

*** rappelons que sur un plan purement économique (rugby pro oblige), c’est le club qui assure le salaire de ses joueurs.

même si l’indemnisation a été revue à la hausse (la ffr va verser 2 m€/ supplémentaires à la ligue… sur 4 ans), elle reste dérisoire en comparaison d’autres pays comme l’angleterre par exemple.

pour rappel, la fédé anglaise indemnise les clubs qui fournissent les internatio-naux à hauteur d’environ 16 m€/an pour l’ensemble des clubs, soit 200 000 euros par an et par international.

a titre de comparaison par exemple, le stade toulousain touchait 195 000 euros / an pour l’ensemble de ses internationaux.

18 avants thomas domingo, vincent debaty, benjamin kayser, dimitri szarzeWski, nicolas mas, rabah slimani, aleXandre flanQuart, yoann maestri, pascal pape,

sebastien vahaamahina, damien chouly, antonie claassen, louis picamoles, antoine burban, thierry dusautoir, bernard le rouX, yannick nyanga, fulgence ouedraogo.

12 arrières maXime machenaud, morgan parra, frederic michalak, remi tales, francois trinh-duc, mathieu bastareaud,

Wesley fofana, remi lamerat, maXime medard, hugo bonneval, brice dulin, yoann huget

sophie bajadita.comphoto : l'equipe.fr/ bfm tv.com

Page 11: Magazine UpandUnder - Eté 2014

la têteà l’envers

11

lorsQu’une catastrophe sportive survient comme un orage dans un ciel bleu, on peut toujours se rassurer en mettant celle-ci sur le compte de la malchance, d’un concours de circonstances particulier, bref, relativiser.

lorsQue ladite catastrophe est le énième avatar d’une série Qui commence à durer, on ne peut plus se cacher derrière la cruelle réalité : le xv de france est auJourd’hui une équipe quelconque.

le match qu’il a disputé samedi 7 juin contre la moins forte des trois nations de l’hémisphère sud, et qui s’est conclu par une nouvelle déroute (50-23) a donné lieu au spectacle consternant d’une formation totalement dépassée par son adversaire.

les deux essais inscrits par les tricolores en fin de rencontre, fruit de l’orgueil français et du compréhensible relâchement des wallabies repus de leur orgie offensive, ne pourront pas masquer l’indigence de la prestation des hommes de philippe saint-andré.

on pourra toujours avancer que les déculottées font traditionnellement partie du patrimoine tricolore, tout particulièrement lors de tournées estivales, pointer l’inexpérience des uns et le décalage horaire insuffisamment digéré des autres, ces explications ne constituent pas autre chose qu’un aimable paravent qui ne parvient pas à masquer la triste réalité d’un rugby français en voie de décomposition avancée.

le match inaugural de la tournée semblait avoir bien débuté, avec des

intentions de jeu et une animation offensive laissant entrevoir quelques potentialités intéressantes. las, les approximations tricolores ont vite réduit à néant les espoirs des supporters français.

d’autant que les australiens n’ont pas affiché la même inefficacité, s’amusant avec une défense bleue à la rue. ce secteur de jeu, traditionnel point fort du Xv de france, a rarement affiché autant d’insuffisances.

alors qu’on désespère de voir un jour le plan offensif de psa, voilà que ce dernier semble avoir perdu le défensif. le sélectionneur a pointé les carences individuelles et pourra éventuellement en remettre une couche sur le manque de repères collectifs d’une équipe qui ne se réunit pas suffisamment.

mais ces explications ne pourront pas justifier longtemps un tel écart de performance avec une équipe d’angleterre qui, elle, enchaîne les prestations de haut niveau. on sait que les causes d’une telle faillite dépassent la seule personne du sélectionneur. le format du top14,

l’approche réductrice du jeu qui prévaut dans celui-ci, l’afflux massif de joueurs non sélectionnables aux postes clés, l’absence de cohésion entre clubs et équipe de france sont autant de motifs de désespérer de l’avenir des bleus.

mais la responsabilité de philippe saint-andré et de son staff ne saurait être éludée.

son arrivée, après le mandat fort discutable de marc lièvremont, apparaissait comme une bonne nouvelle. fort de son expérience d’international, de ses deux titres en championnat anglais en qualité d’entraîneur, psa semblait susceptible de pallier les insuffisances de son prédécesseur.

aujourd’hui, alors même que certains en viennent à regretter lièvremont – un comble – philippe saint-andré n’a plus grand monde pour le défendre.

« down under », le Xv de france a actuellement la tête à l’envers. et on ne voit pas vraiment ce qui, désormais, pourrait la lui remettre à l’endroit.

antoine renvoiaux22.frphoto : Xvdefrance.com

Page 12: Magazine UpandUnder - Eté 2014

de l’orgueil à défaut de maîtrise

12

la victoire Que philippe saint-andré appelait de ses vœuX face à l’australie ne sera pas encore pour cette fois. après la déculottée subie à brisbane, le Xv de france a enregistré une deuXième défaite – certes moins cuisante – à melbourne.

on pourrait se satisfaire de ce 6-0 assez curieux, rappelant davantage les joutes hivernales du top14 que le show des rencontres de l’hémisphère sud. pourtant, ce score ne saurait masquer les carences une nouvelle fois affichées par les tricolores.

force est de reconnaître que les nombreux changements apportés au Xv de départ par rapport à la semaine passée ont eu des effets positifs sur le rendement de l’équipe. la première ligne rabah slimani – guilhem guirado – alexandre mennini a accompli une excellente première mi-temps, permettant à la mêlée tricolore de dominer son homologue. malheureusement, l’entrée de nicolas mas et de thomas domingo a coïncidé avec une baisse de rendement assez sensible dans ce secteur de jeu. les deux ex-titulaires souffrent visiblement. l’âge pour l’un, un règlement désavantageant la petite taille de l’autre sont des motifs d’explication, parmi d’autres très certainement.

alors que la mêlée a connu des hauts et des bas, la touche a donné satisfaction pendant toute la durée du match, même si les lancers de guilhem guirado demeurent perfectibles. la belle activité de damien chouly dans les airs est à souligner. globalement, le pack tricolore a retrouvé un peu de punch mais a manqué de densité physique, ne parvenant pas vraiment à marquer la défense adverse. la rentrée de louis picamoles, assez tardive, n’a pas permis de faire la différence.

la charnière formée de morgan parra et rémi talès a été bien meilleure que celle alignée samedi dernier, en souffrance durant tout le match. mais elle nous laisse encore très largement sur notre faim. trop de ballons ont été rendus au pied et trop de sorties de balles lentes ont empêché les attaquants français de forcer le rideau défensif australien. laisser la possession aux wallabies n’a pas eu de conséquence cette fois, mais on peut imaginer qu’avec un peu plus d’intentions

de jeu, les joueurs d’ewen mckenzie auraient certainement posé davantage de difficultés. certes la défense française - qui avait retrouvé son sécateur et capitaine, thierry dusautoir, a été bien plus efficace que sa devancière de la semaine précédente. mais elle affiche encore un nombre de plaquages manqués inquiétant à ce niveau. autre point noir, la discipline. les français ont commis trop de fautes, en particulier en seconde période. et sans l’imprécision des buteurs australiens, le score aurait pris une dimension bien moins présentable pour nos bleus que celui affiché à la fin du match.

une fois encore, le secteur offensif tricolore a étalé ses carences dans trois domaines : le soutien au porteur de balle, la précision du geste au moment de jouer dans la défense, l’efficacité des déblayages dans les rucks, contribuant à ralentir les ballons. la comparaison avec le jeu du Xv d’angleterre, tout proche d’une victoire contre les all blacks un peu plus tôt dans la journée, est à cet égard assez éclairante, pour ne pas dire douloureuse. même si les hommes de stuart lancaster ont eux-aussi eu à pâtir d’un manque de lucidité sur certaines actions et ont fait plusieurs mauvais choix offensifs, leur prestation haut de gamme apporte un contraste encore plus vif au décalage qui existe actuellement entre les exigences du top niveau international et le standing actuel de l’équipe de france.

celle-ci a fait montre d’un bel orgueil et d’intentions très louables. mais c’est presque toujours le cas au lendemain d’une lourde défaite. plus ennuyeux, elle manque trop de maîtrise. après bientôt trois ans de mandat pour philippe saint-andré, une telle carence fait pour le moins un peu désordre.

antoine renvoiaux22.frphoto : rugbyrama

Page 13: Magazine UpandUnder - Eté 2014

s a i n t - g r a a lla coupe du monde,

un objectif français par défaut ?!

Page 14: Magazine UpandUnder - Eté 2014

la coupe du monde, un objectif français par défaut ?!

14

le sujet n’est pas : « pour ou contre la coupe du monde ». manQuante au palmarès français c’est une superbe compétition, légitime, Qu’il faut ambitionner de remporter. mais sportivement,

l’avoir pour objectif suprême, comme on l’entend souvent en ce Qui concerne l’éQuipe de france, n’est en rien

une ambition à la hausse …

c’est même plutôt l’inverse. pire, se focaliser sur un seul objectif peut avoir pour conséQuence d’en galvauder d’autres.

entre devenir les « meilleurs du monde » et devenir « champion du monde », une distinction s’impose !

ce sont deux ambitions différentes, même si elles sont cumulables (angleterre 2000-2003, nouvelle-zélande 1987-1989 et 2010-2013, australie 1999-2001 par exemple).

la première notion se gagne sur la continuité, avec une génération de qualité et un modèle rugbystique dominant. le classement irb illustre parfaitement ce concept. y siéger en première place et surtout y rester, est amplement plus ardu que de remporter une coupe du monde. le classement irb c’est le titre de l’excellence globale.

tandis que les « champions du monde » ne gagnent, si l’on peut s’exprimer ainsi, « qu’une simple coupe ». cette compétition à élimination directe se remporte bien

souvent au gré des tirages, blessures ou divers coups du sort, allant de la faute d’arbitrage jusqu’aux « jours sans » en passant par le faux rebond et la météo.

il suffit de se remémorer toutes les compétitions de 1987 à 2011 pour trouver quasiment à chaque fois des vainqueurs aux parcours très accessibles, des concours de circonstances favorables ou des contextes politiques oppressants.

ce n’est pas forcément l’image que l’on se fait d’un champion du monde … l’angle de vue étant souvent biaisé. au lieu de le glorifier, il faut peut-être remettre le statut de cette coupe du monde à sa place. celle d’une coupe, certes avec toutes les nations réunies, donc mondiale, mais avec toutes ses injustices, sa faible densité, son iniquité et son lot de hasard.

la coupe du monde récompense un groupe sur un instant présent et c’est bien

là tout le « charme » d’une coupe. tandis que le classement irb récompense la meilleure équipe du monde et son modèle rugbystique.

bien trop souvent, le monde du rugby a eu tendance à se calquer sur le vainqueur de cette compétition … comme ébloui par la lumière du trophée. et cela, même si le titre a été remporté sur un drop, « un seul match » ou des conditions favorables … et que le statut de « champion du monde » n’est pas « assumé » par la suite.

la coupe du monde n’a jamais été remportée deux fois consécutivement, peut-être en partie pour cela. les all blacks ne sont nullement la « meilleure équipe du monde » parce qu’ils sont « champions du monde » … ils l’ont été ces dernières années en dominant le rugby mondial depuis 2010 ainsi que le rugby championship.

Page 15: Magazine UpandUnder - Eté 2014

la coupe du monde, un objectif français par défaut ?!

15

la densité extrême du rugby championship !

composée de l’argentine, l’afrique du sud, l’australie et de la nouvelle-zélande, cette compétition se joue en 6 matches. soit au moins 6 confrontations directes entre les 3 meilleures équipes du monde. une fois à domicile, une fois à l’extérieur.

rendez-vous compte que durant les 7 coupes du monde, jamais un vainqueur n’a affronté consécutivement deux équipes sudistes. ça laisse songeur … réaliser le « grand chelem » en rugby championship est une performance sportive incroyable, bien plus complexe que de remporter une coupe du monde.

pour comparaison, tout le monde comprendra qu’il est plus compliqué pour les all blacks de gagner deux fois contre les Wallabies, les springboks et les pumas, le tout en 3 mois, que de sortir des « poules » d’une coupe du monde et vaincre, sans leur manquer de respect, l’ecosse, le pays de galles et la france, comme en 1987 par exemple.

la coupe du monde vitrine du rugby ?

le rugby est un sport de combat-collectif, où des « masses puissantes » s’affrontent. c’est sûrement le seul « sport de combat » où la notion des « catégories » n’est pas prise en compte. les poules d’une coupe du monde tournent donc logiquement et

régulièrement à des « parodies de rugby », de par l’écart de niveau entre certaines équipes.

les matches à élimination directe sont eux plus attentistes que productifs. le top14 en sait quelque chose. Quelque part, la coupe du monde n’offre pas ce que le rugby a de meilleur. caricaturalement, les poules offrent un rugby « bien trop large » et les phases finales un rugby « bien trop serré » pour qu’il rayonne dans son ensemble aux yeux du monde …

ce sont les situations qui sont exceptionnelles, outre le fantastique suspens, la pression et les émotions que peuvent procurer les matches couperets, l’intérêt sportif est même finalement assez pauvre en lui-même. les convergences des calendriers et les temps de préparations plus ou moins équivalents ne sauvent pas tout, loin de là. un comble pour une compétition-vitrine !

une compétition qui prend trop d’importance …

la coupe du monde de rugby est sûrement nécessaire, ne serait-ce que pour le développement des petites nations (quoi qu’il y ait sans doute des choses à redire à ce sujet… c’est même certain), mais elle ne mérite pas, aux yeux des professionnels de ce sport, de laisser loin derrière elle tous les autres matches.

ces derniers sont mêmes parfois remis en question … signifiant bel et bien le « mal-être » du rugby international.

Que reste-t-il aujourd’hui des joutes internationales classiques, des tournées d’une vie au bout du monde, de l’honneur de recevoir comme il se doit les autres nations, de rester invaincu chez soi, d’aller défier les autres chez eux, du tournoi ?

ce sont tous ces matches qui ont pourtant animé le rugby durant près d’un siècle … peut-être que le rugby devient trop répétitif. l’accumulation de toutes sortes de matches remplissent les poches mais tendent à banaliser les événements. peut-être faudrait-il savoir décélérer pour éviter de « galvauder » et redonner de l’importance, de l’envie !

la ffr veut la coupe du monde, très bien ! mais 4 ans c’est long, et tout miser sur une compétition aussi aléatoire que celle-là, semble hypothétique voir même « petit bras ».

essayons peut-être de créer un groupe régulier, de réorganiser notre calendrier, d’établir notre jeu, de dominer le tournoi et de remporter quelques matches dans le sud. en somme de prendre les choses les unes après les autres. ce serait finalement déjà plus ambitieux. si nous y parvenons, nous serions sûrement en meilleure position pour faire basculer tous les « petits détails » de notre côté et parvenir enfin à remporter cette « coupe du monde ».

tom lexvnz.comphoto : paul childs-action images/ huffingtonpost.fr/ rugby365.fr

Page 16: Magazine UpandUnder - Eté 2014

crash test

16

la france et l’angleterre viennent d’en finir avec leur tournée d’été dans l’hémisphère sud. l’une comme l’autre terminent sur un troisième test-match lourdement perdu, concluant leurs séries respectives face aux australiens et aux néo-zélandais sur un 0-3 net et sans bavure.

la similitude des scores de ces derniers matchs (39-13 côté français, 36-13 pour les anglais) et la facilité avec laquelle les attaquants « australasiens » ont pénétré les défenses nordistes pourraient conduire à la conclusion que, comme d’habitude, les nations européennes sont à la traine des trois grands de l’ovale. une telle assertion, quoique pas complètement erronée, serait néanmoins réductrice pour plusieurs raisons.

en premier lieu, il n’est, malheureusement pour tous les supporters du Xv de france, pas possible de mettre sur le même pied l’équipe moribonde de philippe saint-andré avec celle, bien plus enthousiasmante, de stuart lancaster. alors que le dernier test anglais a visiblement été celui de trop pour des joueurs sur les rotules, la rencontre australie – france n’a fait que souligner un peu plus les

carences « structurelles » de l’équipe tricolore. la lassitude des joueurs, bien compréhensible après une saison à rallonge, n’explique pas tout. la fatigue met seulement un peu plus en lumière les défauts récurrents déjà observés en début de saison : manques de soutiens, passes hasardeuses, courses inefficaces et pas dans le bon tempo.

alors que l’angleterre s’est battue jusqu’au bout, encaissant un essai cruel après la sirène et manquant plusieurs occasions de revenir au score, les français n’ont jamais été en mesure d’inquiéter une défense australienne qui aura bien du mal à tirer des enseignements intéressants en vue de ses prochaines rencontres du rugby championship. le contraste entre le projet de jeu anglais et l’absence de schéma clair côté français a certes été gommé par le résultat final. mais ceux qui auront pu voir les trois tests disputés par ces deux équipes n’ont actuellement pas le moindre doute sur le fossé qui sépare aujourd’hui la rose du coq.

cette série de tests, certes conclue un peu douloureusement pour l’angleterre, traduit la façon dont elle aborde désormais le rugby professionnel.

et cette approche est largement plus efficace que celle de sa voisine outre-channel. intégrant tous les paramètres (calendriers domestiques et européens, rassemblements limités des internationaux, afflux de joueurs étrangers…), la démarche anglaise est, comme toujours, pragmatique. elle s’appuie en outre sur des moyens financiers non négligeables (merci twickenham !) lui permettant d’agiter la carotte plutôt que le bâton avec les clubs de premiership. même si les tensions ne sont pas absentes des relations entre la rfu et les présidents des formations professionnelles anglaises, l’essentiel est là : l’ensemble des acteurs du rugby d’albion sont au service de l’objectif majeur du moment : rapporter le trophée Webb ellis à la maison.

côté français, on continue à bricoler et à se renvoyer la balle. selon qu’on se place de tel ou tel côté, on fait peser la responsabilité des échecs successifs sur les joueurs, insuffisamment doués techniquement et impliqués tactiquement, les clubs qui préfèrent embaucher des troisièmes couteaux sudistes plutôt que faire confiance aux jeunes talents tricolores, leurs entraîneurs rendus frileux par les enjeux du championnat, ou le staff de l’équipe de france incapable de trousser un projet de jeu un tant soit peu cohérent.

ce 21 juin, à hamilton comme à sidney, les deux rencontres ont pris des airs de crash tests pour les anglais et les français. il reste que pour stuart lancaster, ce match comme les précédents servira, on en est convaincu, aux réglages auxquels désormais le manager de la rose va se consacrer dans la dernière année avant la coupe du monde. alors que le énième crash du Xv de france n’apportera sans doute rien aux tricolores, sinon la certitude que le sort de cette équipe dans la compétition mondiale dépendra une fois encore de la qualité du stage de préparation de deux mois qui précèdera l’épreuve. en attendant, le chien est maigre. et il ne fait plus peur à grand monde.

antoine renvoiaux22.frphoto : thaiautomaxx-reloaded.blogspot.fr

Page 17: Magazine UpandUnder - Eté 2014

euro stars

toulon pour l'éternité renvoiaux22.fr / @Renvoiaux22.fr 18

Page 18: Magazine UpandUnder - Eté 2014

toulon pour l'éternité

18

le rideau vient de tomber définitivement sur la h cup. l’an prochain, une nouvelle compétition prendra sa place, diX-neuf ans après sa création. et c’est le rugby club toulonnais Qui restera pour l’éternité le dernier à avoir remporté le trophée.

les amateurs de symbole noteront qu’un club français vient clore un palmarès inauguré par un autre club tricolore, le stade toulousain.

les plus chauvins relèveront que ce succès toulonnais fait du rugby français le plus titré dans la compétition, avec sept victoires pour six aux anglais et aux irlandais.

enfin, les fondus de statistiques auront noté qu’en privant les saracens du trophée, les toulonnais auront bloqué à dix le nombre d’équipes différentes à avoir conquis la hcup. le rct se distingue de surcroît en étant la troisième formation après leicester et le leinster à enlever deux fois de suite la compétition.

pour en arriver là, le rct aura dû batailler plus fermement que le score final (23-6) ne pourrait le laisser penser, face à des saracens qui ont démontré que leur qualification pour les finales de hcup et de premiership ne relevaient pas du hasard. la première demi-heure pouvait même laisser présager le pire, tant les varois semblaient crispés et assez loin du niveau affiché depuis plusieurs semaines. le carton jaune du troisième ligne juan-martin fernandez-lobbé après vingt minutes de jeu aurait pu

constituer le premier épisode d’une chute annoncée par une entame très moyenne. il a finalement paru remettre la tête des toulonnais à l’endroit.

bien que malmené en mêlées, les hommes de la rade ont pris l’ascendant sur leurs adversaires en étouffant méthodiquement toute velléité offensive à coup de pressing et de plaquages appuyés. dans cet exercice, le talonneur craig burden se montra particulièrement à son avantage.

s’appuyant sur la botte efficace de jonny Wilkinson, très en réussite, les varois ont également rappelé qu’ils pouvaient aussi être des artistes, avec deux essais magnifiques. le premier fut l’oeuvre d’un matt giteau de gala, aidé par drew mitchell qui a pris une dimension qu’on l’imaginait mal atteindre à son arrivée à toulon. le second essai, inscrit par juan smith, donna lieu à un « une-deux » d’école avec fernandez-lobbé qui fit se lever tout le stade et, sans doute, tout ceux qui regardaient le match.

pour sa dernière apparition internationale, jonny Wilkinson fut tel qu’on l’attendait : sobre et efficace. en guise de clin d’oeil, sans doute, l’ouvreur nous gratifia d’un drop du pied droit, lui le gaucher, comme

celui qu’il inscrivit avec l’angleterre pour remporter la coupe du monde en 2003. sa sortie à quelques minutes du terme de la rencontre fut à son image : discrète et digne.

titré en coupe d’europe, le rct a donc réalisé la première levée d’un incroyable doublé. a cet instant, le bouclier de brennus, qui échappe au club depuis plus de vingt ans, a rarement paru aussi proche de la rade.

même si la finale de h cup forcément laissé des traces dans cette équipe où les trentenaires sont nombreux, la dynamique de la victoire est d’évidence bien plus forte que l’an passé, quand le rct avait laissé filer le titre national après avoir soufflé l’européen aux clermontois.

en choisissant de rester à cardiff pour préparer leur finale de top14 et échapper à la décompression qui les guettait en cas de retour à toulon, les hommes de bernard laporte ont pu se projeter sur leur prochaine échéance. et les castrais, qui ont certainement regardé la finale devant leur télévision, ont sans doute fait ce constat d’évidence : ce toulon-là est plus fort que l’an passé.

antoine renvoiaux22.frPhoto : coloribus.com

Page 19: Magazine UpandUnder - Eté 2014

all oval the world

once a mako, always a mako superrugbynews.fr / @SuperRugbyNews

bernard foley sudrugby.com / @Sudrugby

commotions cérébrales : le combat continue ! lexvnz.com / @LEXVNZ

folau the leader xvovalie.com / @XVovalie

20 26

29 31

Page 20: Magazine UpandUnder - Eté 2014

le contexte

tout commence une année plus tôt. après trois ans de classe préparatoire, j’intègre une école de commerce à lyon et quitte toulouse. j’y reste un an puis, comme tous ceux de ma promo, pars pour six mois de stage à l’étranger. c’est le cursus. tous les autres vont se répartir entre l’angleterre, l’allemagne ou les usa. mais moi, depuis le moment où j’ai intégré l’école, je ne pense qu’à une chose : travailler dans un club de super Xv en nouvelle-zélande.

c’est l’occasion d’une vie, alors j’envoie des cv et des candidatures spontanées dans tous les clubs de super rugby pendant des mois. seul problème: la saison se finit en août, et moi je dois travailler de juin à décembre. c’est comme ça que j’entends parler de la compétition nationale néo-zélandaise,

la itm cup. je fonce, contacte presque tous les clubs, et finis par trouver le bon. je suis engagé en tant qu’assistant du directeur marketing, communication et sponsoring chez les tasman makos (http://www.makos.co.nz). le rêve commence…

le monde amateur

venu pour travailler au sein d’un club-fédération, j’avais bien entendu aussi prévu de jouer.

je suis arrivé un mardi matin à nelson, après 46 heures de voyage et 12 heures de décalage horaire. alors que j’ai fait mon premier pas sur le sol kiwi à 10h, j’ai joué mon premier match avec l’équipe des nelson marist rfc à 14h. le rugby, là-bas, ça n’attend pas !

jamais je ne me serais imaginé qu’un sport puisse avoir autant d’approches diamétralement opposées. en bon français, j’ai été élevé dans la culture du rugby-combat, dans l’idée que souvent, le rugby commence devant. « no scrum, no win ».

il faut concasser son adversaire direct, il faut gagner ses duels dans l’agressivité. pas d’avant-match sans un gros discours du capitaine ou sans se retrouver entre avants dans les douches, à se « dire les choses ». Quand je jouais en junior, je me souviens qu’on a tapé un coup d’envoi directement en touche pour passer tout de suite aux choses sérieuses. on part sur le terrain avec l’idée que notre vis-à-vis « se fout de notre gueule » et qu’il veut « nous bouger ». on sera copains après, là c’est la guerre.

marco est un français Qui a vécu une eXpérience rare : chargé de communication auprès des tasman makos (éQuipe de itm cup), il a vécu au rythme du rugby néo-zélandais durant toute une saison. du rugby amateur au monde professionnel, c’est une plongée passionnante au cœur du rugby néo-zélandais que nous propose marco.

once a mako, always a mako*

20

nelson, dans la région de tasman en nouvelle-zélande

* « once a mako, always a mako », pourrait être traduit par « mako d’un jour, mako pour toujours ». le mako est une espèce de requin, qui donne son surnom à l’équipe de rugby de tasman.

Page 21: Magazine UpandUnder - Eté 2014

j’aime ça, c’est comme ça que j’ai appris. j’aime le silence du vestiaire, j’aime les regards entre coéquipiers remontés comme des pendules, j’aime la boule que j’ai au ventre avant chaque match depuis que je suis benjamin.

pour moi, un match ne commence pas sans un long échauffement et une séance de contact, ou sans avoir répété toutes les combinaisons une fois au moins.

autant vous dire que j’ai été surpris. en club rugby là-bas, on arrive 40 minutes avant les matchs. on se change, on se strappe, on fait trois touches, trois moulinets avec les épaules et deux placages, on va dans les vestiaires, on se dit qu’on va se faire plaisir et… on joue. sans autre cérémoniel. j’étais perdu, sans le calme et la concentration des vestiaires, sans ces moments de tension saine. là-bas, on déconne jusque dans le couloir qui

rentre sur le stade. j’aurai toute ma vie en souvenir ce match important où j’avais eu le malheur de mettre un caleçon rose : on m’a chambré, moi le « frenchy », et on m’a même baissé le short au moment de sortir sur le terrain ! le truc inimaginable, iconoclaste et tellement inattendu.

pourtant, une fois le coup d’envoi donné, tout le monde est sérieux. et ça envoie du jeu ! en france, je connais pas mal de

joueurs qui croqueront un 3 contre 1 parce qu’ils aiment le contact plus que le ballon. ils veulent dominer leur adversaire. en nouvelle-zélande, ça existe aussi, mais c’est beaucoup plus rare. souvent, ce sont des centres d’origine maori ou iliens, qui « aiment le chocolat ». la mentalité n’est cependant pas agressive, elle est même bon enfant, et c’est ça qui m’a le plus étonné. tu peux déconner avec un adversaire au milieu du match, l’aider à

se relever après un placage… jamais de chambrage, jamais de mauvais esprit, jamais de bagarre. les types te donnent le ballon après une pénalité contre eux… naturellement, je me considère comme gentil, mais eux, ce sont des bisounours !

attention, ça ne veut pas dire qu’ils te font des cadeaux. au contraire, c’est extrêmement engagé et intense. les types sont tous épais (jusqu’à 140kg pour les piliers et deuxième-lignes iliens) et savent jouer. ils font mal au contact, et s’envoient sans compter. tout ça en respectant un principe : le rugby amateur néo-zélandais, c’est tout à la main, jamais de coup de pied d’occupation, on dirait un match des baabaas. ça relançait tellement que j’étais cramé à la 30ème minute de mon premier match. par la suite, tu apprends à faire des courses utiles, et surtout à prendre des essais, tant que tu en mets plus que ceux d’en face.

enfin, après les matchs, comme en france, on se retrouve entre joueurs, coaches et supporters pour boire une mousse. les capitaines prennent la parole et… remercient les sponsors ! ces sponsors fournissent les équipements, le budget déplacement et réception, et payent la licence des joueurs et les primes

21

nelson marist rfc

le rugby amateur néo-zélandais, c’est tout à la main, jamais de coup de pied d’occupation, on dirait un match des baabaas.

‘‘

once a mako, always a mako*

Page 22: Magazine UpandUnder - Eté 2014

22

de match. un système qui m’a beaucoup plu, et qui permet à chaque club d’avoir de bons équipements et du personnel. en étant amateur, nous avions trois coaches (manager, avants, arrières), un physio – strappeur – masseur et un manager pour préparer les vestiaires, accrocher les maillots, et récupérer les équipements pour les laver.

le club rugby, c’est aussi des entraînements, différents de ce que je connaissais. la séance classique en france c’est : 10 minutes de touché, échauffement, séparation avants – trois-quarts et finalement opposition collective avec contact. 2 heures, dont 1h30 de contact donc.

en nouvelle-zélande, avec deux entrainements par semaine, je n’ai pas

plaqué une seule fois mes coéquipiers. les séances durent une heure : 20 minutes de touché, 20 minutes de touches-mêlées-combinaisons et 20 minutes de mise en place collective dirigée par les coaches, en touché.

et l’immense différence, c’est qu’on encourage à tenter ! une chistéra, un coup de pied, une passe après contact… rien n’est « mal joué », tout se tente, en entraînement comme en match.

je peux vous assurer que si vous loupez une chistéra dans un match français, surtout si vous jouez devant, vous resterez sur le banc un petit moment. le système a ses avantages – moins de contact c’est moins d’énergie perdue et une bien meilleure récupération pour les profils comme le mien, qui sont fragiles quand

fatigués – mais aussi ses inconvénients – j’aime la répétition et prendre le temps de bien être à ce que je fais. la séance s’arrêtais souvent au moment où je me sentais le mieux et le plus chaud.

ce système part du principe que tout le monde a les qualités requises (passe, plaquage, conquête) et qu’il suffit de répéter un peu pour être parfaitement au point.

ce passage en club me laisse des souvenirs merveilleux, et une belle bande de potes à l’autre bout de monde, qui m’ont accueilli à bras ouverts dès que j’ai mis le même maillot qu’eux. pour se dire au revoir, on a fait ça à la néo-zélandaise : un bbQ, un touché 4 heures avant que je prenne l’avion, et un haka de l’équipe. indescriptible.

le monde professionnel

nous revoilà dans l’univers des tasman makos. arrivé un mois avant le début de la pré-saison, j’ai pu me lier d’amitié avec la majorité des joueurs du squad issus des clubs environnants. tout le monde s’entraîne au results gym, une salle jouxtant les terrains, faite pour les athlètes et en particulier les rugbymen (et rugbywomen !). les Wallabies et l’italie y ont fait leur préparation pour la coupe du monde 2011, et y ont laissé des commentaires dithyrambiques. cette salle, les joueurs et coaches s’y entraînent 4 à 5 fois par semaine, avec des programmes et des « personnal trainers » adaptés aux nécessités spécifiques de chaque poste.

on n’attend plus que les derniers arrivants du super rugby, qui arrivent à mesure qu’ils sont éliminés de la compétition (et notamment tom marshall qui joue la demi-finale avec les crusaders, et mark swanepoel, qui joue la finale avec les brumbies). la pré-saison va pouvoir commencer. elle va consister en trois matchs amicaux, de la muscu, un camp d’entraînement d’une semaine, de la muscu, des nouvelles combinaisons, du terrain, et de la muscu.

mon rôle, en tant que community manager du club, est de les suivre à chaque entraînement terrain pour faire vivre la page facebook, le compte twitter et le site des makos. c’est comme ça que je décroche mon billet pour l’une des plus incroyables et inoubliables expériences de ma vie : le training camp dans la région de marlborough. nous avons passé cinq

jours dans un marae (lieu sacré pour les maoris, utilisé pour les cérémonies), où des kaumatua (les anciens, sortes de « prêtres ») nous ont bénis avant de nous donner un hongi (salut traditionnel māori, effectué en pressant le nez et le front d’une autre personne lors d’une rencontre) et nous laisser camper à l’intérieur.

les makos de tasman, vainqueur de la division championship de la itm cup 2013

once a mako, always a mako*

Page 23: Magazine UpandUnder - Eté 2014

23

mon rôle, en tant que community manager du club, est de les suivre à chaque entraînement terrain pour faire vivre la page facebook, le compte twitter et le site des makos. c’est comme ça que je décroche mon billet pour l’une des plus incroyables et inoubliables expériences de ma vie : le training camp dans la région de marlborough.

nous avons passé cinq jours dans un marae (lieu sacré pour les maoris, utilisé pour les cérémonies), où des kaumatua (les anciens, sortes de « prêtres ») nous ont bénis avant de nous donner un hongi (salut traditionnel māori, effectué en pressant le nez et le front d’une autre personne lors d’une rencontre) et nous laisser camper à l’intérieur.

le premier jour, l’un des joueurs se blesse, et pour faire le nombre dans un squad de 30, le coach principal me demande de poser la caméra et de mettre les crampons. il sait que j’aime le rugby, que je joue avec les marist, et pense que je peux m’en sortir (je suis 3éme ligne, 1m91 pour 105kg).

je me retrouve donc sur le terrain avec des joueurs de rugby de talent : même en rêve je n’y aurais pas pensé ! séances de contact (j’enfilais à chaque fois un tackle-suit énorme pour me protéger au maximum), séances de mêlées à répétition avec le consultant mêlées des all blacks pendant la coupe du monde (je n’ai jamais su son nom, tout le monde l’appelait « grumpy ») et punitions à chaque mêlée effondrée…

j’ai bien dormi en rentrant.

comme l’on pouvait s’y attendre, les entrainements professionnels sont différents des amateurs. on y met plus de contacts, mais toujours moins qu’en europe. par contre, un temps inimaginable est consacré aux skills.

Quelle équipe, en europe, enchaîne une demi-heure de passes et de vagues de plus en plus compliquées et rapides avant de commencer l’entraînement ??

eux s’y plient chaque jour, et tous les mouvements sont rodés à la perfection. les piliers font une passe de 20 mètres en pleine course, tout va bien… il me revient à l’esprit cette action de vincent debaty pour le Xv de france, qui perce et ne joue pas un 2 contre 1 d’école pour vincent clerc. c’est là toute la différence avec la formation française : je ne pense pas qu’un pilier aussi énorme et professionnel que debaty ait pourtant

fait une seule séance de skills et de jeu courant dans les dix dernières années. et ça change tout… pas étonnant que le meilleur joueur du monde – et sûrement l’un des plus techniques – soit kieran read, un avant !

pareillement, l’attitude est opposée à ce que nous connaissons chez nous. il me semble que la france, et l’europe plus généralement, jouent avec leur courage, « avec leurs couilles ». toutes les grandes performances du Xv de france viennent de ces matchs exceptionnels, que l’équipe a su sortir sous la pression. mais, irrémédiablement, ces performances ont été suivies de retentissants échecs…

tout simplement parce qu’on ne peut pas marcher qu’à l’affectif. impossible de toujours se surpasser, de « donner sa vie » tous les weekends.

le marae dans lequel les makos ont campé pendant toute la durée du training camp

la culture maori est très présente dans le rugby. ici, un hongi entre sbW et un maori

rugby à 7 ou à Xv, la nouvelle-zélande est championne du monde masculin et féminin

once a mako, always a mako*

Page 24: Magazine UpandUnder - Eté 2014

24

en résumé, pascal papé représente à mes yeux une caricature de ce que nous sommes souvent : engagement de folie, technique individuelle de trisomique.

les all blacks ou même le super Xv, sont plutôt un orchestre qui jouerait sa musique à la perfection. tous sont doués techniquement, savent jouer à tous les postes, et répètent inlassablement. ça donne l’image d’une équipe jamais en surchauffe, qui maîtrise son match de a à z, qui sait quand accélérer, s’organiser parfaitement, et gagner. depuis 2011, les all blacks n’ont perdu qu’un seul et unique match. inimaginable pour une équipe dont la performance dépendrait de l’affectif.

a un niveau moindre, c’est ce que j’ai vu aux tasman makos. la saison s’est déroulée sur deux mois et demi, où les joueurs se sont entrainés cinq fois par

semaine (muscu et terrain chaque jour). les deux derniers jours sont consacrés au match puis au repos.

tout est organisé pour une performance optimale et une récupération rapide : repas, massages, physio, strapping.

les bonnes performances s’enchaînent, d’immenses talents se développent (le talonneur Quentin macdonald, le seconde ligne joe Wheeler, les troisième-lignes liam squire et shane christie, le centre tom marshall et surtout le numéro 10 marty banks, meilleur réalisateur de la compétition). je mets personnellement une pièce sur liam squire, un monstre physique qui s’impose tout doucement

chez les chiefs pour sa première saison. ultra rapide, plaqueur énorme, bon ballon en main… la relève de kieran read dans les cinq ans !

les makos finissent premiers de la phase régulière de la championship, reçoivent leur demi-finale qu’ils gagnent de 30 points, et finalement reçoivent leur finale pour une grande fête du rugby.

se présente l’équipe des magpies de hawks bay (dans laquelle jouait alors régis lespinas et zac guildford). la finale est spectaculaire et serrée. elle se dénouera à la dernière seconde sur une transformation loupée par les magpies. victoire des makos, 26-25.

sur la route du retour

après la finale, tout est allé très vite, entre les road trips sur les deux îles ou les tournois de touch rugby avec le club ou les collègues. bien plus rapidement que je ne l’aurais voulu, j’ai quitté la nouvelle zélande.

j’ai cependant eu la chance de ne pas rentrer tout de suite : je suis allé quelques jours dans la famille de mon ami tevita cavubati, international fidjien et joueur aux makos. une semaine aux fidji, dans un village incroyable le long de la plage. j’y ai passé mes journées à pêcher au harpon mon repas du soir, et à jouer à 7 sur la plage.

les fidji sont un endroit à part sur terre. iles peuplées de solides gaillards qui célèbrent dieu toutes les nuits à l’église, elles regorgent de pépites rugbystiques. j’y ai croisé beaucoup de jeunes joueurs aux couleurs de l’asm clermont auvergne, qui sponsorise directement des écoles de rugby fidjiennes et envoie souvent des recruteurs.

des habitants avec le cœur sur la main, qui donnent même s’ils n’ont rien, et rient de bon cœur autour d’un kava (la boisson

locale, je ne sais toujours pas ce que ça fait vraiment, mais je n’ai aucun souvenir de ma soirée).

un paradis terrestre que j’ai quitté à regret, mais la tête pleine de souvenirs incroyables.

les îles fidji, petit coin de paradis dans le pacifique sud

once a mako, always a mako*

Tous sonT doués TechniquemenT, savenT jouer à Tous les posTes, eT répèTenT inlassablemenT.

‘‘

Page 25: Magazine UpandUnder - Eté 2014

25

je suis ensuite passé par sydney où, hasard du calendrier, j’ai pu fêter la victoire des roosters de sonny bill Williams dans la national rugby league (Xiii). le Xiii, une véritable passion pour les australiens, qui s’intéressent tout de même à la tournée d’été du Xv de france.

me voilà de retour au pays, conscient que j’ai vécu une aventure fantastique et que j’ai eu la chance de jouer avec des très

grands. les néo-zélandais m’ont donné une leçon, sur le terrain, mais surtout en dehors.

ces types sont adulés dans leur pays, où le rêve de chaque papa est de voir son fils devenir all black et où les mamans s’alignent des passes de 15 mètres devant l’école, en attendant leurs enfants. et pourtant, ils sont d’une simplicité, d’une humilité et d’une gentillesse

indescriptibles. ils abattent une masse énorme de travail tout au long de l’année, ne trichent jamais.

mais ils continuent à voir leur travail comme une passion, et à se rendre aux matchs de leurs clubs amateurs à chaque fois qu’ils le peuvent. une vraie belle aventure humaine en somme.

la vue à la sortie de ma hutte : le plus beau terrain de rugby du monde

once a mako, always a mako*

marco superrugbynews.frphoto : martin de ruyter/ simon Watts/getty images asiapac/ photosport.co.nz/ rob howard

Page 26: Magazine UpandUnder - Eté 2014

26

justement, aurait-il été titulaire si Quade cooper n’avait été absent en raison d’une blessure ?

dur à dire, ewen mckenzie n’a pas hésité à écarter Will genia, le partenaire attitré du fantasque ouvreur et « meilleur n°9 du monde » (pas cette année, sans doute) qui forme la paire inamovible des reds de l’actuel sélectionneur australien qui leur a permis de remporter le super rugby en 2011 et aux Wallabies le tri nations cette même année.

la composition de l’équipe semble indiquer que mckenzie a fait le choix des hommes en forme, et bernard foley fait indéniablement parti de ceux-là. pourtant, il a failli faire les frais d’un autre homme en forme, matt toomua, ouvreur des

brumbies, qui sera aligné en position de n°12 ou plutôt 2nd 5/8e comme les premiers centres au profil d’ouvreur sont dénommés là-bas (en rapport au rugby à Xiii).

la ligne de trois-quarts des Wallabies peut faire l’objet de bien des discussions. fallait-il aligner kurtley beale, prodige en voie de rédemption, au poste de n°12 avec adam ashley-cooper en n°13, pour donner aux Wallabies la structure de la ligne arrière des Waratahs (10. foley, 12. beale, 13. ashley-cooper 15. folau) qui met le feu au super rugby ?

le sélectionneur australien a préféré aligner une paire des brumbies toomua-kuridrani (lealiifano, n°12 et buteur étant blessé), le premier étant meilleur

défenseur que beale tandis que le second apportera son explosivité et sa puissance. cependant, là encore, le choix n’avait rien d’évident, pat mccabe ou rob horne, tous deux en grande forme, auraient aussi pu être inclus considérant de plus leurs solides qualités défensives.

mais ce sera finalement matt toomua qui sera chargé de soulager bernard foley dans la conduite du jeu, notamment au pied.

bernard foley a une véritable carte à jouer avec l’absence de Quade cooper. avec cette tournée, puis le rugby championship, l’opportunité est belle d’endosser le n°10 à une période clé avec la coupe du monde 2015 en ligne de mire. au bon endroit, au bon moment ? cela dépendra de ses performances.

bernard foley, l’ouvreur des Waratahs

bernard foley, l’ouvreur des Waratahs sera demain le n°10 des Wallabies, le maître à jouer chargé d’impulser le mouvement d’une ligne arrière Qui ne manQue pas de talent malgré l’absence de nombreuX joueurs potentiels titulaires (blessés, écartés, partis sous d’autres horizons).

Page 27: Magazine UpandUnder - Eté 2014

27

c’est un enfant de sydney, où il est né, a grandi et a été formé. il a en effet affiné ses qualités avec sydney university en shute shield. dans le même temps, il laissait libre court à sa vista offensive avec l’équipe australienne de sevens depuis 2009, avec comme fait d’armes une médaille d’argent aux jeux du commonwealth en 2010. 2011 fut l’année de la révélation, il est élu à la fois meilleur joueur de sydney university et meilleur joueur de l’équipe à vii dont il est devenu capitaine.

seulement, la concurrence est rude à l’époque à l’échelon supérieur, chez les Waratahs. le prodige kurtley beale a reculé en n°15 au début du super rugby 2011 après des déconvenues à l’ouverture, malgré un talent brut qui n’a que peu d’équivalent. le titulaire est un certain berrick barnes, joueur doué pouvant couvrir aussi le poste de premier centre voir d’arrière. comme le relevait notre ami du blog le Xv nzi, cela dénote d’un problème récurrent chez les australiens : la difficulté à positionner les joueurs de manière à assurer la complémentarité des talents et le plein rendement des joueurs. en témoigne une longue liste de joueurs réputés « polyvalents » : beale et barnes dont on vient de parler, mais également ashley-cooper et o’connor récemment, ont tous été déplacés à tous les postes ou presque de la ligne arrière.

barnes est toutefois un joueur fragile, qui n’a pas non plus fait l’unanimité. au cours de l’année, son absence a été compensée soit par daniel halangahu, bon ouvreur mais sans génie (sans offenser nos amis narbonnais), soit par un retour de beale en n°10. c’est ce dernier qui joua finalement titulaire en barrage (perdu) contre les blues.

l’année suivante, en 2012, l’enfant terrible kurtley beale a décidé de partir pour un contrat en or chez les melbourne rebels pour jouer aux côtés de l’autre pépite james o’connor. la suite leur donnera tort, mais ce serait une autre histoire. aux Waratahs, halangahu conserve sa place, tandis que bernard foley commence par faire des apparitions en n°15 dans une ligne arrière bien fournie, tellement bien que la composition change régulièrement. au cours de l’année, barnes prendra

le poste de 10 quand il sera apte, mais bernard foley commence aussi à y faire des apparitions.

il faudra attendre 2013 pour qu’il endosse le costume de l’ouvreur titulaire. les Waratahs avaient déjà l’an dernier une des plus belles lignes d’attaque du super rugby, malgré un manque d’efficacité relatif par rapport aux franchissements, défenseurs battus, etc. l’animation de foley y est pour beaucoup, en plus du coup gagnant réalisé avec l’arrivée du phénomène folau. les résultats n’ont

pas suivi, avec un début de saison difficile et une trop grande irrégularité, mais ce n’était que partie remise.

l’alchimie entre-aperçue l’an dernier donne, jusqu’à présent, sa pleine mesure cette année. derrière un pack plus musclé, avec le remplacement du médiocre mckibbin (dans le jeu ou comme buteur) cette saison par phipps, en provenance des rebels, qui par sa vitesse d’éjection permet à foley de donner sa pleine mesure. de plus, l’ouvreur assume désormais la charge de buteur, plutôt

bernard foley, l’ouvreur des Waratahs

Page 28: Magazine UpandUnder - Eté 2014

28

avec réussite, ce qui ajoute une corde à son arc en vue de la sélection. est-ce que cela sera suffisant pour qu’il soit le n°1 demain ?

peut-être pas, son partenaire de la charnière, nic White, pourrait être préféré, lui qui a assumé l’intermède au but durant la blessure de lealiifano chez les brumbies. Quoiqu’il en soit, mckenzie offre à foley une occasion en or avec titularisation, à lui de la saisir.

d’un gabarit « modeste » (1m82, 90 kg), sans être d’une rapidité extraordinaire, il délivre des prestations d’envergure grâce à un sens du jeu, un « Qi rugby », exceptionnel.

capable d’attaquer la ligne, sans en abuser, il brille avant tout par sa capacité à faire jouer les autres. pour un ouvreur, c’est la qualité première, avec la ligne arrière des Waratahs ou des Wallabies, cela fait des merveilles.beaucoup considèrent que les Wallabies n’ont plus

pu compter sur un grand ouvreur depuis stephen larkham. beaucoup d’espoirs étaient placés en cooper, et sans nier le talent exceptionnel de ce joueur, ses performances à la dernière coupe du monde lui ont valu bien des critiques.

il n’est, à mon avis, pas étranger à la saison catastrophique des reds, tout comme son compère genia en dessous de son niveau (horwill étant également écarté). mckenzie aurait sans doute aimé bâtir les Wallabies avec les reds de 2011, mais il bâtit autour des brumbies et des Waratahs de 2014.bernard foley a le sens du timing dans le jeu, bénéficiera-t-il également d’un timing idéal pour devenir le n°10 dont l’australie a besoin ? début de réponse demain. s’il veut débuter le rugby championship en tant qu’ouvreur titulaire, cela passe par des bonnes performances face à la france. si d’aventure, foley arrivait à enchaîner, cette saison pourrait bien être celle de la consécration. en effet, les

Waratahs sont bien partis pour prendre la 1ère place du super rugby qui garantirait une demi et potentiellement une finale à domicile, avec la voie ainsi grande ouverte vers la victoire finale. mais nous n’en sommes pas encore là.au sujet de cette conjecture, un petit parallèle amusant : si michael cheika, entraîneur des Waratahs, remporterait le super rugby 2 ans après son départ du stade français, comme mckenzie à son époque. peut-on être aussie malchanceux avec le stade français et aussie heureux en super rugby ?

en tous les cas, la roue tourne vite en rugby. au printemps et à l’été 2011, Quade cooper était au sommet de son art et les Wallabies au firmament. mais c’était avant de sombrer à l’automne, à la coupe du monde. depuis, nombreux se sont perdus en route : cooper, o’connor et beale ont tous traversé une mauvaise passe. en 2011, bernard foley commençait son ascension. sera-t-il au top fin 2014?

nico (@vannrugby) Sudrugby.comphoto : news limited/ 2smsupernetwork.com/ news.com.au

bernard foley, l’ouvreur des Waratahs

Page 29: Magazine UpandUnder - Eté 2014

29

shontayne hape, ancien joueur de rugby à Xiii néo-zélandais devenu international à Xv anglais et joueur du mhr a fait une sortie remarquée dans le new zealand herald intitulé : « mon combat contre les commotions cérébrales »

soutenu entre autres par sonny-bill Williams et dan carter sur les réseaux sociaux, le phénomène s’est amplifié et le monde du rugby semble s’être ému de ces situations. pourvu

qu’il s’attèle au problème davantage qu’il s’en émeuve !

après avoir mis un terme à sa carrière en février 2013 à cause de commotions cérébrales à répétition, shontayne hape a exprimé ses craintes pour sa santé mentale future. il déclare espérer que les gens s’informent davantage, apprennent de ses erreurs et fassent attention aux sous-déclarations des médecins de clubs …

shontayne hape, la sortie médiatique !

commotions cérébralesle combat continue !

voilà QuelQues jours Que des évènements relancent le débat sur les séQuelles des « commotions cérébrales dans le rugby ». toute sortie sur le sujet est à saluer et donc à relayer ! trois joueurs néo-zélandais, trois cas d’actualité:

extraits choisis :

« je ne raconte pas mon histoire pour avoir de la sympathie. je dis ça car les gens, surtout les jeunes joueurs, doivent être au courant. tout le monde s’est déjà assommé un jour sur le terrain. tout le

monde a déjà eu une commotion cérébrale. je ne me souviens pas d’un seul des gars avec qui j’ai joué à qui cela n’est pas arrivé.

c’est la nature de ce sport. ça vous endurcit. j’ai grandi comme ça.

récemment, j’ai vu le quart de finale entre toulouse et le racing. florian fritz a été ko, il pissait le sang. il est sorti et on lui a dit de revenir sur le terrain. il l’a fait mais n’était pas dans un état normal. je vois des choses comme cela tout le temps. les fans ont l’habitude de dire : Wow, il est dur !

mais nous devons changer les mentalités. les jeunes joueurs ne comprennent pas les risques qu’ils prennent à jouer avec des commotions cérébrales. la chose la plus dangereuse, c’est que c’est une blessure qui ne se voit pas. l’ignorer est donc facile. ce genre de choses arrive trop souvent.

lorsque vous venez d’arriver dans un nouveau club et que vous êtes international, vous devez impressionner. c’était le plus gros contrat de ma carrière et j’étais sous pression. j’ai subi une nouvelle commotion. cette fois, j’ai été vraiment inquiet […] par la suite, j’évitais d’aller dans les rucks car j’étais terrifié

Page 30: Magazine UpandUnder - Eté 2014

30

commotions cérébralesle combat continue !

d’être une nouvelle fois ko. les choses allaient tellement mal pour moi que je ne souvenais plus de mon code. ma carte de crédit a été avalée deux fois.

en france, on te dit: ok, tu vas te reposer durant une semaine et puis ça ira. il y avait sans cesse de la pression de la part des coaches. la plupart des entraîneurs ne se soucient pas de ce qui va se passer plus tard dans ta vie. c’est ici et maintenant. les joueurs sont juste des morceaux de viandes. Quand elle est trop vieille et dépassée, ils en achètent d’autres. (voir l’immédiateté du rugby français …)

avec les effets des commotions cérébrales, je ne pouvais plus supporter d’écouter de la musique. le son était trop fort. la lumière du soleil également était

un problème. j’ai dû rester plusieurs jours dans le noir chez moi. je devais rester au calme et je ne supportais pas mes trois jeunes enfants. j’étais sans cesse en colère contre eux. ma relation avec ma femme liana a souffert. elle a été contrainte de gérer seule nos trois enfants et la maison.

je pensais que je pourrais me reposer une année puis revenir, c’est pourquoi je n’ai jamais dit que je prenais ma retraite. après le déni, je suis parti en dépression. j’ai eu de la chance d’avoir du soutien autour de moi.

en janvier, j’ai finalement accepté que tout cela soit fini. j’ai lu qu’un jeune joueur à auckland était mort après un choc à la tête. mon quatrième enfant était en route et j’avais 33 ans. jouer un an de plus

et risquer ma vie en valait-il la peine ? aujourd’hui, je me souviens de ce qui s’est passé il y a longtemps mais pas ce qui est arrivé hier, les noms, les numéros et tout un tas de trucs sont des choses que j’oublie constamment. j’ai la capacité de concentration d’un jeune enfant. le plus grand de mes fils peut s’assoir à table et bosser durant des heures. une demi-heure, c’est tout pour moi …

aujourd’hui, les gens me disent juste : merci de nous ouvrir les yeux et d’aider à éduquer les joueurs d’aujourd’hui. je ne citerai pas leur nom mais des joueurs actuels et passés ont pris contact avec moi en me disant: «belle histoire, je pense que j’ai besoin de me soigner – où êtes-vous allés et qui avez-vous vu? »

shontayne hape

craig clarke, le choix de la raison !a 30 ans, l’ancien co-capitaine des chiefs, vient de prendre une retraite anticipée, pour cause d’une 10ème commotion en 22 mois … il a mis fin à son contrat de 3 ans avec le connacht après 15 matches seulement.

« j’aurai aimé honorer mon contrat jusqu’au bout, mais la santé est prioritaire. je serai toujours déçu de ne pas avoir porté le maillot noir, mais je vais dormir tranquille en sachant

que j’ai donné à mon pays un excellent rugby, surtout lors de mes trois dernières saisons »

« craig est évidemment une des plus grandes signatures que nous avons jamais eu au connacht jusqu’à présent. c’était énorme pour nous d’avoir quelqu’un de son expérience. mais il avait aussi toutes les qualités en tant que coéquipier et de leadership. nous sommes extrêmement déçus que son temps avec nous doivent s’arrêter là. mais la priorité c’est son état de santé ». tim allnutt

kieran read, l’icône touchée !kieran read, élu meilleur joueur du monde en 2013, a déjà subi plusieurs commotions cérébrales au cours de sa carrière. il a raté quatre matchs cette année pour les crusaders après avoir subi un coup à la tête contre les chiefs, le 19 avril. et même s’il a refait un bref retour depuis, steve hansen l’a écarté des all blacks pour qu’il se soigne.

« à long terme je ne suis pas trop inquiet, mais nous sommes simplement pas prêts à prendre de risque avec son état de santé. c’est tout simplement trop dangereux » steve hansen

espérons cette fois que les sorties médiatiques, les prises de conscience des joueurs ainsi que des dirigeants s’élèvent et poussent le monde du « rugby professionnel » à accélérer son niveau d’intérêt au sujet des commotions cérébrales.

tom lexvnz.comphoto : 3news.co.nz/ phil Walter-getty images/ saxonssevens.wordpress.com

Page 31: Magazine UpandUnder - Eté 2014

f o l a u t h e l e a d e r !

israel folau - portrait

31

Page 32: Magazine UpandUnder - Eté 2014

32

artisan de la dernière lourde défaite des bleus, l'arrière australien impressionne par son aisance et ce depuis son arrivée dans le rugby à Xv. polyvalent, ses points forts ne sont pas sans rappeler ceuX d'une certaine idole dont la rade varoise se délectait il y a QuelQues années. l'ancien treiziste et footballeur australien sera sans conteste, le joueur à "folloWer" pour la prochaine coupe du monde.

né à sydney en 1989, le "big man" commence son histoire avec la gonfle ovale grâce au Xiii. en 2007 et à tout juste 17 ans, il officie sous le maillot des melbourne storm.

ses facilités éclatent aux yeux de ses entraîneurs, israel y inscrira même le premier essai de sa jeune carrière

lors de son premier match, essai d'une importance capitale puisque essai qui scellera la victoire des storm sur les tigers 18-16.

fort de débuts tonitruants, sa première année est unique : champion d'australie et rookie de l'année, le joueur d'origine tongienne intègre même la sélection

australienne à seulement 18 ans. mais toutes ses récompenses ne cachent pas un certain malaise, celui de l'éloignement familial.

en effet, sa famille vit à brisbane et le jeune joueur souhaite s'en rapprocher, il fait donc le choix de s'engager avec les brisbane broncos.

la nrl a seulement 17 ans !

israel folauportrait

Page 33: Magazine UpandUnder - Eté 2014

33

israel folauportrait

c'est le transfert majeur de l'histoire de la franchise des broncos certes décimée puisqu'elle perd un à un des éléments importants de l'équipe ainsi que son coach Wayne bennett.

israel continue d'impressionner son monde inscrivant essais sur essais mais les broncos se perdent collectivement et ne se qualifieront pas pour les phases finales pour la première fois depuis des lustres.

son contrat chez les broncos arrivant à expiration, commence une bataille à trois entre la rugby league, la rugby union et l'australian rules football pour faire signer the big man. c'est la franchise des greater Western sydney giants qui rafle la mise avec un juteux contrat de 6 millions de dollars sur 4 ans. sauf qu'israel peine à s'adapter à ce jeu, et cet interlude au football australien constituera pour le moment le seul échec dans sa jeune carrière.

fin de l'été 2012, la rumeur folau dans le superrugby s'intensifie. décembre, l'officialisation tombe, israel s'engage avec les Waratahs mais son arrivée s'accompagnera de suspicions, spécialement venues de damien hill coach des melbourne rebels qui souhaitait lui aussi enrôler le joueur : "comment les Waratahs peuvent-ils s'offrir folau tout en respectant le salary-cap ?" disait-il.

Qualifié de mercenaire par ses fervents détracteurs et ses futurs supporters adverses, folau s'entraîne dur en pré-saison au poste d'ailier et arrière. le passage du Xiii au Xv se fait en douceur,

surtout qu'israel est très encadré. encadré disais-je, par un certain lote tuqiri qu'il considère comme son mentor. en 2013, il égalera même le record de 10 essais en une saison internationale détenu jadis par...tuqiri himself. comme un symbole (c).

le géant australien régale son public, l'année dernière il scorera 8 essais pour 14 titularisations. cette année, il ose augmenter son niveau de jeu avec 11 essais pour 10 titularisations. cette mise en avant s'accompagne à nouveau de rumeurs, et on parle d'un comme-back en nrl. mai 2014, c'est fairfax média qui annonce que la pépite australienne

serait en contacts très avancés avec les parramatta eels, une franchise australienne de rugby à Xiii basée à sydney où son frère évolue avec les moins de 20 ans.

la franchise étudierait même un dégraissement de sa masse salariale pour y accueillir le big man, salary cap oblige. izzy ne ferme aucune porte, même celle qui mènerait à l'europe et au top14.

récemment interviewé par rugbyrama, il admet même vouloir tenter l'aventure. une chose est sûre pour lui :

"tôt ou tard je partirais ».

le football australien, son seul échec

en 2012, il choisit le superrugby et les waratahs

greg xvovalie.comphoto : thenewdaily.com.au/ sportal.co.nz/ getty images/ aap file/

Page 34: Magazine UpandUnder - Eté 2014

ladies

Photo : Rugbyshop

wrwc 2014 : rendez-vous à paris bajadita.com / @SOSurrullo

réforme du rugby féminin : à quoi Joue la fédé ? bajadita.com / @SOSurrullo

les dieselles du havre rugby club du super dans le moteur ! bajadita.com / @SOSurrullo

35 47 51

Page 35: Magazine UpandUnder - Eté 2014

35

a moins de 30 jours du coup d'envoi des premiers matches de la coupe du monde, la préparation des bleues s'intensifie. les joueuses et le staff se sont retrouvés à tignes, du 16 au 22 juin, pour leur second stage de prépa.

le 1er juillet, elles se sont déplacées à valladolid pour un match amical contre l'espagne, qu'elles ont remporté 37 à 3. elles ont ensuite battu, le 4 juillet, en match amical toujours, l'afrique du sud à marcoussis, 46 à 8 (7 essais au compteur).

dernière étape : le stage, du 13 au 20 juillet, à Falgos. contrairement aux deux stages précédents, plus axés sur la prépa physique, celui-ci sera centré sur le jeu et la préparation stratégique.

WrWc 2014 rendez-vous à paris !

les 26 Joueuses convoquées pour la coupe du monde

agricole sandrine (rennes), andre manon (blagnac-saint-orens), arricastre lise (lons), chobet christelle (lons), denadaÏ marine (montpellier), diallo coumba (bobigny), dJossouvi koumiba (montpellier), ezanno hélène (lille), grand laetitia (lons),

grassineau camille (bordeaux), guiglion elodie (perpignan), izar shanon (lille), koita assa (bobigny), ladagnous caroline (lons), le duff christelle (perpignan), lievre marion (bobigny), mayans marjorie (blagnac-saint-orens),

mignot gaëlle (montpellier), n’diaye safi (montpellier), portaries elodie (montpellier), poublan elodie (montpellier), rabier sandra (ovalie caennaise), rivoalen yanna (lille), salles laetitia (la valette), tremouliere jessy (romagnat), troncy jennifer (montpellier).

Page 36: Magazine UpandUnder - Eté 2014

36

WrWc 2014 rendez-vous à paris !

sandrine agricole34 ans, centre, stade rennais. nombre de sélections : 78

lise arricastre23 ans, pilier gauche, rc lons. nombre de sélections : 19.

manon andré27 ans, 3ème ligne, blagnac-saint-orens rugby. nombre de sélection : 37.

christelle chobet27 ans, pilier, rc lons. nombre de sélections : 31.

hors des terrains : études en kinésithérapie.a commencé le rugby... à 11 ans. fan de... la passe au pied.

hors des terrains : peintre en bâtiment. a commencé le rugby... à 12 ans, en unss au collège.fan du... raffût.

hors des terrains : éducatrice socio-sportive. a commencé le rugby... à 20 ans. fan de... la prise d’intervalles et du coup d'envoi.

hors des terrains : ambulancière. a commencé le rugby... à 16 ans.fan de... la chistéra.

Page 37: Magazine UpandUnder - Eté 2014

37

WrWc 2014 rendez-vous à paris !

marine de nadai26 ans, 2ème ligne, montpellier hrc. nombre de sélections : 23.

koumiba dJossouvi31 ans, 3ème ligne, montpellier hrc. nombre de sélections : 14.

cumba diallo23 ans, 3ème ligne, ac bobigny. nombre de sélections : 22.

hélène ezanno29 ans, pilier, lille mrcv. nombre de sélections : 31.

hors des terrains : assistante d’éducation. a découvert le rugby... à 5 ans, en accompagnant son père à un entraînement. fan de... contre-ruck.

hors des terrains : professeur de sports adaptés. a commencé le rugby... avec yannick nyanga, à la fac, à 24 ans. fan de... placage.

hors des terrains : étudiante.a commencé le rugby... à 19 ans, grâce à son ancien professeur de sport. fan du... raffût (de nelson mandela et de serena Williams).

hors des terrains : ingénieur de recherche au cnrs.a commencé le rugby... il y a 6 ans, lors d’un tournoi au sein de son école d’ingénieur (les ovalies de beauvais). fan de... porté en touche et de mêlée.

Page 38: Magazine UpandUnder - Eté 2014

38

WrWc 2014 rendez-vous à paris !

laetitia grand23 ans, 3ème ligne, rc lons. nombre de sélections : 16.

elodie guiglion24 ans, ailier, usap. nombre de sélections* : 10.

camille grassineau23 ans, ailier, stade bordelais. nombre de sélections : 9.

shanon izar21 ans, ailier, lille mrcv. nombre de sélections : 7.

hors des terrains : serveuse. a commencé le rugby... à 7 ans à l'école de rugby de montréjeau. fan de... la passe au pied.

a commencé le rugby... à 7 ans. fan de... cadrage débordement.

hors des terrains : apprentie bpjeps sports collectifs. a commencé le rugby... à 18 ans, lorsqu’elle arrive sur bordeaux. fan de... beau placage offensif.

hors des terrains : étudiante.a commencé le rugby... à 19 ans, en club, mais suivait déjà les matches de son frère. fan de... la chistéra.

Page 39: Magazine UpandUnder - Eté 2014

39

WrWc 2014 rendez-vous à paris !

assa koita2ème ligne, ac bobigny. nombre de sélections : 22.

christelle leduff31 ans, demi d’ouverture ou centre, usap. nombre de sélections : 64.

caroline ladagnous25 ans, arrière, rc lons. nombre de sélections : 39.

marion lièvre23 ans, ailière, ac bobigny. nombre de sélections : 8.

hors des terrains : assistante d’éducation.a commencé le rugby... à 16 ans.fan de... percussions et de placages (de mohamed ali, nelson mandela et martin luther king).

hors des terrains : éducatrice au comité de rugby du pays catalan.a commencé le rugby... il y a 23 ans. fan de... la passe au pied.

hors des terrains : militaire.a commencé le rugby... à 18 ans, par curiosité. fan du... « ramassage des pâquerettes. »

hors des terrains : étudiante en kinésithérapie.a commencé le rugby... il y a 5 ans, à la fac. fan du... double appui.

Page 40: Magazine UpandUnder - Eté 2014

40

WrWc 2014 rendez-vous à paris !

marJorie mayans23 ans, centre, blagnac-saint-orens féminin rugby. nombre de sélections : 18.

safi n’diaye26 ans, 3ème ligne, montpellier hrc. nombre de sélections : 24.

gaëlle mignot26 ans, talonneur, montpellier hrc. nombre de sélections : 39.

elodie portaries24 ans, pilier, montpellier hrc. nombre de sélections : 26.

hors des terrains : étudiante.a commencé le rugby... à 10 ans, en allant voir jouer son frère. fan de... plaquage (et de jonny Wilkinson).

hors des terrains : éducatrice spécialisée.a commencé le rugby... à 12 ans, à castres, par hasard. fan de... percussions.

hors des terrains : éducatrice sportive. a commencé le rugby... à 7 ans (famille de rugbymen).fan de... lancer en touche.

hors des terrains : agent de sécurité incendie. a commencé le rugby... à 8 ans, en suivant un copain à l’entraînement. fan de... la passe sur le pas.

Page 41: Magazine UpandUnder - Eté 2014

41

WrWc 2014 rendez-vous à paris !

elodie poublan25 ans, centre, montpellier hrc. nombre de sélections : 39.

yanna rivoalen25 ans, demi-de-mêlée, lille mrcv. nombre de sélections : 10.

sandra rabier29 ans, 2ème ligne, ovalie caennaise. nombre de sélections : 62.

laetitia salles31 ans, talonneur, rc la valette. nombre de sélections : 87.

hors des terrains : éducatrice sportive. a commencé le rugby... à 7 ans, en regardant jouer son père.fan de... chistéra.

hors des terrains : professeur d’eps.a commencé le rugby... à 19 ans, après être passée par l’association sportive du lycée et de l’université.fan de... « fixer pour faire jouer ».

hors des terrains : militaire dans la marine nationale.a commencé le rugby... à 9 ans, avec son père, pratiquant et bénévole au rugby club bocage virois.fan de... raffût.

hors des terrains : professeur d’eps. a commencé le rugby... à 13 ans, grâce à ancien ancien joueur du stade toulousain m. serge gabernet.fan de... lancer.

Page 42: Magazine UpandUnder - Eté 2014

42

WrWc 2014 rendez-vous à paris !

Jessy trémoulière21 ans, demi d’ouverture ou arrière, romagnat. nombre de sélections : 29.

Jennifer troncy27 ans, demi-de-mêlée, montpellier hrc. nombre de sélections : 44.

hors des terrains : étudiante. a commencé le rugby... à 16 ans, lors d’une journée d’initiation rugby au lycée.fan de... raffût.

hors des terrains : éducatrice sportive.a commencé le rugby... à 7 ans, grâce à son frère jumeau. fan de... la chistéra.

(free) road to marcoussis !

la ffr et la ratp, transporteur officiel de l’événement, ont mis en place un système de navettes en bus pour pour vous permettre d’assister aux rencontres à marcoussis. les bus relieront la gare rer de massy-palaiseau au siège de la ffr à linas-marcoussis (allers et retours). ce service sera gratuit et réservé aux détenteurs d’un billet de match. grâce aux rotations des navettes, vous pourrez arriver sur site et repartir entre chaque rencontre de la journée de compétition.

Page 43: Magazine UpandUnder - Eté 2014

43

les rencontres se dérouleront sur trois terrains différents : marcoussis 1 et marcoussis 2 (terrains de la ffr) et celui du stade jean bouin. 24 matches se joueront sur 5 journées au siège de la ffr (marcoussis), et 6 matches (dont

2 de l’equipe de france) sur 2 journées au stade jean bouin (paris). pour celles et ceux qui ne pourront assister aux matches, vous pourrez regarder jusqu’à 6 matches en direct sur france 4 et jusqu’à 14 matches en direct sur eurosport ou

eurosport 2. a noter que nos bleues disputeront leurs trois matches de poule à marcoussis, et seront assurées de jouer leurs deux dernières rencontres au stade jean bouin à paris.

un rappel du programme de la coupe du monde féminine de rugby, Qui aura lieu, rappelons-le, sur 5 journées, entre le 1er et le 17 août en ile-de-france.

programme des 30 matchesmarcoussis, vendredi 1er août match 1 poule b terrain 2 nouvelle-zélande / kazakhstan 13 h

match 2 poule a terrain 2 canada / espagne 15 h

match 3 poule c terrain 2 etats-unis / irlande 17 h

match 4 poule b terrain 1 australie / afrique du sud 15 h 45 eurosport

match 5 poule a terrain 1 angleterre / samoa 18 h eurosport

match 6 poule c terrain 1 france / pays de galles 20 h 45 eurosport + france 4

marcoussis, mardi 5 août match 7 poule b terrain 2 etats-unis / kazakhstan 13 h

match 8 poule c terrain 2 australie / pays de galles 15 h

match 9 poule a terrain 2 canada / samoa 17h

match 10 poule a terrain 1 angleterre / espagne 15 h 45 eurosport

match 11 poule b terrain 1 nouvelle zélande / irlande 18h eurosport

match 12 poule c terrain 1 france / afrique du sud 20 h 45 eurosport + france 4

marcoussis, samedi 9 août match 13 poule b terrain 2 irlande / kazakhstan 13 h

match 14 poule a terrain 2 espagne / samoa 15 h

match 15 poule c terrain 2 pays de galle / afrique du sud 17h

match 16 poule a terrain 1 angleterre / canada 15 h 45 eurosport

match 17 poule b terrain 1 nouvelle zélande / etats unis 18 h eurosport

match 18 poule c terrain 1 australie / france 20 h 45 eurosport + france 4

WrWc 2014 rendez-vous à paris !

Page 44: Magazine UpandUnder - Eté 2014

44

programme des 30 matches

matches de classement 9 – 12, mercredi 13 août match 19 marcoussis le 10e affrontera le 11e 14 h

match 20 marcoussis le 9e affrontera le 12e 16 h 15

matches de classement 5 – 8, mercredi 13 août match 21 marcoussis le 6e affrontera le 7e 18 h 30

match 22 jean bouin le 5e affrontera le 8e 15 h 45 eurosport + france 4 si france féminines

demi-finales match 23 jean bouin le 2e affrontera le 3e 18 h eurosport

match 24 jean bouin le 1er affrontera le 4e 20 h 45 eurosport 2 + france 4 si france féminines

a la fin de la phase de poule, les équipes seront classées de 1 à 12, en fonction de leur classement dans leur poule respective. suite à ce classement, les matches de la 4e phase auront lieu

finales, dimanche 17 août match 25 marcoussis 1 perdant match 19 / perdant match 20 12 h

match 26 marcoussis 1 vainqueur match 19 / vainqueur match 20 14 h

match 27 marcoussis 1 perdant match 21 / perdant match 22 16 h

match 28 jean bouin vainqueur match 21 / vainqueur match 22 14 h 15 eurosport + france 4 si france féminines (différé)

match 29 jean bouin perdant match 23 / perdant match 24 16 h 30 eurosport 2 + france 4 si france féminines

match 30 jean bouin vainqueur match 23 / vainqueur match 24 18 h 45 eurosport + france 4

WrWc 2014 rendez-vous à paris !

entrez dans la mêlée ! pour suivre les bleues et la coupe du monde, rendez-vous sur bajadita.com et sur twitter (@sosurrullo).

infos sur le site officiel de la WrWc :

fr.rwcwomens.com

participez à la fête ! Tous les billets sont disponibles à la vente sur ffr.fr. ne Tardez-pas, d'après nathalie janvier, ils partent bien !

1 billet = 3 matches

a noter que chaque billet mis en vente donne accès à un des trois terrains de la compétition (jean bouin, marcoussis 1 ou marcoussis 2) pour toute une journée, c’est-à-dire à trois matches.

deux catégories sont disponibles pour les rencontres à marcoussis :

> 1ère catégorie en tribune à 7 €.

> 2ème catégorie en pesage à 5 €.

pour rappel, les prix des places pour les phases finales à jean bouin vont de 5 € à 25 €.

Page 45: Magazine UpandUnder - Eté 2014

WrWc 2014 rendez-vous à paris !

45

dans le rétroviseur...

1ère coupe du monde du 4 au 15 avril 1991 à cardiff

12 équipes ont participé à cette 1ère édition : pays de galles (hôte), canada, angleterre, france, italie, japon, pays-bas, nouvelle-zélande, espagne, suède, usa et urss.

matches de la france

france - japon 62 - 00

france - suède 37 - 00

france - angleterre (1/2 finale) 00 - 13

france – nouvelle zélande 03 - 00

en finale, les usa battent l'angleterre, 19 à 6 et remportent cette première coupe du monde.

la france termine à la 3ème place.

3ème coupe du monde du 1er au 16 mai 1998 à amsterdam

il s’agit de la 1ère édition de cette compétition organisée officiellement sous l’égide de l'international rugby board (irb). 16 nations sont engagées.

matches de la france

france – kazakhstan 23 - 06

france – australie 10 - 08

france – canada 07 - 09

france - ecosse 07 - 27

france – espagne 09 - 22

en finale, la nouvelle-zélande bat les usa 44 à 12.

la france termine 8ème.

2ème coupe du monde du 9 au 25 avril 1994 à edimbourg

12 nations sont engagées. parmi celles-ci, on note l'arrivée de l'irlande et du kazakhstan.

matches de la france

france - ecosse universitaire 77 - 0

france - irlande 31 - 0

france - japon 99 - 0

france - angleterre (1/2 finale) 06 -18

france - pays de galles 27 - 0

en finale, les usa battent l'angleterre, 19 à 6 et remportent cette première coupe du monde.

la france termine à la 3ème place.

play-offs

3ème / 4ème angleterre / canada 85 - 15

5ème / 6ème australie / ecosse 25 - 15

7ème / 8ème espagne / france 22 - 9

9ème / 10ème irlande / kazakhstan 10 - 26

11ème/12ème italie / pays de galles 10 - 12

13ème/14ème pays bas / allemagne 67 - 3

15ème/16ème russie suède 3 - 23

Page 46: Magazine UpandUnder - Eté 2014

WrWc 2014 rendez-vous à paris !

46

sophie bajadita.comPhoto : Wikipedia

dans le rétroviseur...

5ème coupe du monde du 27 août au 18 septembre 2006 à edmonton

12 nations sont en lice pour cette 5ème coupe du monde. ce qui sera le cas pour celles organisées en 2010 et en 2014.

en finale, la nouvelle-zélande bat l’angleterre 25 à 17. la france termine à la 3ème place.

play-offs

3ème / 4ème france / canada 17 - 8

5ème / 6ème ecosse / usa 0 - 24

7ème / 8ème irlande / australie 14 - 18

9ème / 10ème samoa / espagne 5 - 10

11ème/12ème afrique du sud / kazakstan 0 - 36

6ème coupe du monde du 20 août au 5 septembre 2010, à londres

en finale, la nouvelle - zélande bat l’angleterre 13 à 10. la france termine à la 4ème place, derrière l'australie

play-offs

3ème / 4ème france / canada 17 - 8

5ème / 6ème ecosse / usa 0 - 24

7ème / 8ème irlande / australie 14 - 18

9ème / 10ème samoa / espagne 5 - 10

11ème/12ème afrique du sud / kazakstan 0 - 36

l'aventure va donc commencer. souhaitons qu'elle soit belle pour france féminines et passionnante pour tout le rugby féminin !

Page 47: Magazine UpandUnder - Eté 2014

47

conséquence immédiate de cette réforme : un top 10 divisé en deux poules de 5, qui a eu des répercussions sur l'organisation de l'année, de la structure même des clubs et qui a surtout réduit le nombre de matches disputés de manière drastique.

danièle irazu et philippe morant du stade rennais rugby nous avaient fait part de leurs réactions sur bajadita.com. pour la saison 2014-2015, ce même Top 10 se transforme en Top 8. l'élite 2 challenge armelle auclair va, quant à elle, accueillir 16 équipes, réparties en deux poules géographiques de 8 équipes.

un air de déJà vu !

bis repetita. la FFr ne s'est en effet pas arrêtée là. elle a décidé, de manière unilatérale, de créer une fédérale unique "pratique à Xv", regroupant les clubs de Fédérale 1, 2 et... 3. au final, cette Fédérale unique serait constituée de 15 poules composées chacune de 8, 9, ou 10 équipes.

cette réforme ne va pas sans poser plusieurs problèmes qui semblent mettre, une nouvelle fois, le rugby féminin sérieusement en danger.

dans un contexte pourtant plutôt

favorable, où France Féminines tout fraîchement auréolée de son Grand chelem suscite de plus en plus d'engouement, que la coupe du monde organisée en France (même à marcoussis en plein mois d'août) va mettre un formidable coup de projecteur sur le rugby féminin...

la FFr, qui semble aveuglée par son obsession du 7, de son Grand stade, de son Xv de France et par les oeillères misogynes de quelques dirigeants rétrogrades, paraît ne pas vouloir voir que le rugby féminin se développe, et ne demande qu'à être développé.

réforme du rugby féminin : à quoi Joue la fédé ?

flash back...

l'été dernier, la ffr faisait passer une réforme du rugby

féminin, Qui affectait en premier lieu

l'élite 1 et 2, sans consulter les clubs

concernés, Qui, après avoir tenté de se

faire entendre, n'ont reçu... Qu'une fin de

non recevoir.

Page 48: Magazine UpandUnder - Eté 2014

48

en quoi consiste cette réforme ?

grégory santaner : il y a ce que l'on sait officiellement et ce que l'on ne sait pas. les éléments que la ffr nous avait transmis officiellement à l’intersaison 2012-2013 prévoyaient 6 poules de 7 équipes de fédérale 1.

il s'agissait de "comprimer" les fédérales en faisant tout remonter d'un cran. mais début juin 2014, nous avons reçu le document annuel d'inscription. dans les compétitions figurent le top 8, l'armelle auclair et la "fédérale féminine à Xv". le mot fédérale 1 n'apparait plus. c'est ce qui nous a alertés. la ffr nous a demandé de

répondre sur notre engagement avant le 13 juin. je me suis alors dit que ce n'était qu'un changement de nom, ce qui aurait pu être le cas. mais on ne sait pas.

on a attendu l'assemblée générale de la ffr du mois de juin à lyon pour en savoir un peu plus. mais là encore, aucune nouvelle, on ne sait rien. la seule chose que j'ai trouvée, c'est sur le site du comité côte d'azur.

il s'agit d'un document non sourcé en date du 20 juin, mais qui annonce une pyramide des compétitions différentes de ce qu’on nous avait annoncé il y a un an :

gestion par la ffr : pratique à xv> top 8 = 8 équipes - 14 à 16 matches

les 1er, 2ème, 3ème et 4ème seront qualifiés pour les demi-finales. le 8ème jouera un match de barrage contre le champion de france elite 2. il sera maintenu s'il gagne le match de barrage ou relégué en elite 2 s'il le perd.

> elite 2 - armelle auclair = 2 poules de 8 équipes géographiques - 14 à 17 matches

principe de qualification aux phases finales : les 1er, 2ème, 3ème et 4ème seront qualifiés pour les quarts de finale. le 8ème de chaque poule sera rétrogradé en fédérale. le champion de france jouera un match de barrage contre le 8ème du top 8. il montera dans le top 8 s'il gagne ce match ou sera maintenu dans le cas contraire.

> fédérale = 15 poules géographiques de 8, 9 ou 10 équipes. en fonction des engagements. 41 équipes issues de f1 et f2. 71 équipes identifiées à Xii saison 2013-2014. prévision : environ 90 équipes - 14 à 16 matches.

principe de qualification aux phases finales : 32 équipes qualifiées. 2 à 3 qualifiés par poule accèderont aux 16ème, 8ème, quarts, demi-finales, finale. pas de descente. les finalistes monteront.

gestion par les comités : pratique à vii et effectif réduitpromotion fédérale. 2 qualifiés par secteur. tournoi final 10 équipes. pas d'accession en fédérale.

la colère monte dans les clubs de fédérales...

comme de très nombreux clubs féminins, les dieselles du havre s'investissent pour progresser et monter en gamme. proposer un championnat ou des réformes sans visibilité d’une année sur

réforme du rugby féminin : à quoi Joue la fédé ?

eclairages avec grégory santaner, manager des dieselles du havre rugby club (eX fédérale 2)

Page 49: Magazine UpandUnder - Eté 2014

49

l’autre est insultant pour tout le monde : pour les joueuses, pour les staffs, pour les partenaires. et surtout, sans nous demander notre avis. comme l'an dernier pour l’elite. on l'a vu la saison dernière, ici, en normandie, l'ovalie caennaise a été directement concernée par la réforme. cela a été catastrophique avec la coupure de deux mois et demi, cela n'a pas de sens.

comment expliquer ça aux filles, aux partenaires du club ? on a quand même des sponsors qui attendent des retours, ce qui est normal. j'ai du mal à penser que les gens qui font ça ne sont pas conscients de ce qu'ils font.

cela signifie qu'ils n'auraient aucune considération pour le rugby féminin...

c’est la sensation que cela donne. je ne pense pas qu'ils sont idiots. il y a probablement un problème par rapport

au rugby à 7... mais nous obliger à y jouer de cette manière, ce n'est pas concevable.certaines joueuses n'ont pas envie de jouer à 7 et certaines n'ont pas du tout le profil. le risque, c'est que les gabarits de devant, notamment, vont partir vers d'autres sports.

J'ai du mal à penser que la ffr ne se rend pas compte de l'engouement pour le rugby féminin... ou qu'ils misent tout sur le 7, en "déshabillant" le rugby à xv.

c'est en effet un pari dangereux pour le rugby féminin de tout miser sur le 7. dans l'élite 1 et 2, il y a des profils pour y jouer, mais pas dans les catégories en-dessous.la ffr ferait mieux de faire comme les hollandaises, qui sont embauchées par leur fédé pour ne faire que du 7.

on a les capacités de faire quelque chose de bien si on leur donne les moyens. mais ennuyer la base avec ça... je ne comprends pas pourquoi ils ont fait ça.

de toutes façons, même au rugby à 7, il y a deux poids, deux mesures, dans les investissements de la ffr...

oui, les hommes sont rémunérés par la fédé, pour ne faire que ça. ce qui n'est pas le cas chez les filles. mais si c'est une question de ratio... sur 450 000 licenciés, nous n'avons que 12 000 joueuses... je préfèrerais que l'on nous dise ça. cela m'énerverait, mais je comprendrais.

ceci dit, il y a des fédérations où le ratio joueurs/joueuses est le même qu'au rugby et pourtant elles sont actives pour les filles... je pense à la fff ou à la fédé de hand ou de basket par exemple.

effectivement, au foot, on a 2,7 % de licenciées (chiffres de 2009). au rugby, 4,4 %. on n'est pas plus ridicules que dans d'autres sports co.

réforme du rugby féminin : à quoi Joue la fédé ?

Page 50: Magazine UpandUnder - Eté 2014

50

le retard pris par la ffr nous a sauté aux yeux lors des etats généraux des sports collectifs de bourges l'an dernier. retard qui n'arrive toujours pas à être comblé.

il faudrait que l'on aille frapper à la porte de la ministre najat vallaud-belkacem. peut-être que l’on aurait de meilleurs possibilités de concertation et de dialogue au niveau ministériel.

dans les comités directeurs des fédérations, les femmes doivent être davantage représentées. Quand on regarde la ffr, on s’aperçoit qu’on en est très loin alors que la ministre prévoit d’arriver à la parité pour 2020.

quelles sont les conséquences de cette réforme ?

elles sont nombreuses. une ancienne équipe à Xii va pouvoir rencontrer une équipe à Xv. dès la reprise, des équipes de l'ancienne fédérale 3 vont devoir

trouver de l'effectif pour jouer à Xv et pourront rencontrer des équipes qui l'année dernière jouaient deux niveaux au-dessus d'elles.

c'est sans doute le problème le plus sérieux : il va y avoir de vraies différences de niveau qui vont faire prendre des risques physiques aux joueuses.

des filles vont être dégoûtées de jouer. sans compter les risques pour leur santé, les blessures, ... parce que plus on monte, plus c'est dur. le championnat va être un peu curieux : on risque d’avoir des matches de très haute intensité, et à côté de cela on va jouer des équipes que l’on dominait déjà largement il y a deux ans. il n'y aura donc aucune homogénéité. le risque, c'est que les filles partent faire un autre sport.

d'autre part, quid de certains clubs, qui ont la chance d'avoir deux équipes, mais dont l'équipe 2 n'est pas en élite ?

prenons l'exemple du stade rennais, qui

évolue en top 8. ils ont également une équipe réserve en fédérale 2 sur cette saison.

Qu'est-ce qui va se passer l'année prochaine ? si rennes 2 marchait bien, elle pourrait, en toute logique, monter en elite 2 armelle auclair.

or, ce n'est normalement pas possible parce que la réglementation prévoit qu'il doit y avoir une division d'écart entre les deux équipes. comment va t-on faire ? certes, on peut interdire la montée, mais c'est très frustrant.

et si rennes 1 descendait malheureuse-ment en elite 2, que ferait-on ? il n'y a plus d'étage en dessous pour rétrograder rennes 2. ce serait très intéressant d'avoir la réponse à ces interrogations !

enfin, cette réforme pose un problème pour le développement de nos structures, notamment en terme de recherche de partenaires, puisqu'il n'y a plus de niveau.

sophie bajadita.com

réforme du rugby féminin : à quoi Joue la fédé ?

photo : openask.com/ les dieselles du havre rugby club/ le havre rugby club

Page 51: Magazine UpandUnder - Eté 2014

51

quel est votre rôle au sein du club ?

il a évolué ces dernières années. j'ai commencé comme co-entraîneur en juin 2006. j'avais auparavant joué 15 ans au rugby, notamment au sein du sluc nancy puis à l’ecole vétérinaire de nantes en universitaire. j'avais également entraîné l'équipe de rugby féminine de l'école, qui jouait à 7.

aujourd'hui, nous sommes arrivés à l'organisation que l'on recherchait depuis plusieurs années, avec deux entraîneurs qui ont pas mal d'expérience (samy tazaoui et hervé echard), un encadrement médical et un manager.

j'interviens donc plus en dehors du terrain, en tant que manager en lien avec le sportif, pour que l'on soit bien cohérent avec le projet du club.

les dieselles sont un club 100 % féminin ?

non, les dieselles sont une section féminine au sein du havre rugby club qui est un des trois clubs de rugby du havre.

en effet, il y a trois clubs de rugby au havre. le hac rugby, club doyen, créé en 1872, premier club de rugby en france, 100 % masculin.

il évolue en honneur depuis plusieurs années. il y a également le rcph (racing club port du havre), et enfin, notre club, le hrc (havre rugby club) qui comprend une école de rugby, une section masculine promue cette année en honneur, ce qui nous promet de beaux derbys, et la section féminine des dieselles.

les dieselles du havre rugby club du super dans le moteur !

c'est en compagnie de grégory santaner, vétérinaire hors des terrains et manager des féminines du havre rugby club, Que nous faisons plus ample connaissance avec cette section féminine club montée cette année en... eX fédérale 2.

pour aller voir jouer les dieselles, rendez-vous au stade youri gagarine du havre.

pour suivre l'actualité du club www.lesdieselles.com https://www.facebook.com/lesdieselles

et sur tWitter @lesdieselles

Page 52: Magazine UpandUnder - Eté 2014

52

quand la section féminine a t-elle été créée ?

les dieselles sont nées en 2002, à l'initiative d'un groupe de féminines proches des joueurs de l’époque. elles ont joué d’abord à Xii puis à 7, puis nous avons monté à partir de 2006 l'effectif petit à petit, pour arriver à jouer à Xii. on a réussi à accéder à la (ex) fédérale 2 à Xv cette année.

les filles avaient vraiment envie de ça, parce que le rugby à Xii, c'est un

peu bâtard. pouvoir jouer à Xv pour la première fois cette année, c'est vraiment intéressant. c'est grâce à l'implication sérieuse de toutes et de tous que nous avons réussi à le faire.

vous créez cette année une section cadettes, les mini dieselles...

le club dispose de 35 à 40 joueuses depuis deux ans, ce qui nous a permis de créer une équipe à Xv. la saison prochaine, nous allons créer une équipe

cadettes avec une dizaine de joueuses motivées ayant entre 15 et 18 ans. c'est une nouvelle étape pour nous.

elles vont bénéficier, elles aussi, de deux entraînements par semaine, dont un en commun avec les seniors. c'est le début de la projection de la filière de formation que l'on veut mettre en place.

créer une filière de formation cadettes, c'est pouvoir, en quelque sorte, mettre de l'essence dans le moteur et se projeter dans l'avenir.

sophie bajadita.com

les dieselles du havre rugby club du super dans le moteur !

photo : les dieselles du havre rugby club/ le havre rugby club

Page 53: Magazine UpandUnder - Eté 2014

seven up

born 2 be alive bajadita.com

Japon sevens : état des lieux japonrugby.net

une fin de saison en beauté lesmordusdelacturugby.fr

all-black sevens lexvnz.com

54 55 57 59

Page 54: Magazine UpandUnder - Eté 2014

l’éQuipe de melrose était la suivante :

j.simpson, d.sanderson, n.haig, j.riddell, t.riddell, g.mercer, j.tacket.

la performance de j.simpson, l’arrière, fut particulièrement remarquée.

il comprit rapidement l’un des principes basiques du rugby à 7, à savoir la possession de balle.

avec ce succès aussi populaire que financier, les clubs de selkirk, gala, hawick, jedforest, langholm, kelso et earlston se mirent aussi à organiser leur propre tournoi de rugby à 7 pour inaugurer et clôturer leur saison rugbystique.

peu de personnes le savent mais le rugby à 7 est né en ecosse dans la ville de melrose à l’initiative de ned haig, un boucher local. joueur du club de melrose football club depuis 1880, ned haig cherchait un moyen de faire rentrer des fonds pour son club. il eut alors l’idée d’organiser un tournoi de rugby. et, afin de pouvoir faire plus de matches, et faire participer ainsi plus d’équipes il eut l’idée de réduire les équipes à sept éléments et diminuer la durée des rencontres à quinze minutes.

ainsi naquit le 28 avril 1883 le melrose sports. a l’origine il y avait aussi dans ce tournoi des épreuves de courses à pied, des concours de coups de pied et de dribbling. mais ce fût le tournoi de rugby qui eût le plus de succès. l’idée était géniale et obtint un franc succès, à tel point que la foule des spectateurs était énorme avec plus de 1600 tickets vendus et que des trains spéciaux avaient été affrétés aux départs de galashiel et hawick. autour du terrain l’ambiance est des plus conviviale avec notamment un orchestre venu de galashiel. sept équipes participent à ce tournoi joué

selon les règles du rugby à Xv : gala, selkirk, saint cuthbert’s hawick, earlstone, melrose, gala forest et saint ronan’s innerleithen après plusieurs tours ce sont les équipes de gala et melrose qui se disputent la victoire finale. mais après les quinze minutes du temps réglementaire, le score entre les deux équipes étaient toujours vierge. les capitaines des deux équipes décidèrent alors de jouer un quart d’heure supplémentaire. au bout de dix minutes de ces prolongations, c’est melrose qui réussit à inscrire un essai et décida de quitter le terrain pour réclamer la victoire finale arguant que le match se jouait à la mort subite.

mais les joueurs de gala protestèrent expliquant que la rencontre n’était pas terminée. dans la confusion la plus totale, l’arbitre mit fin à la rencontre, faisant de l’équipe de melrose la première équipe à jamais victorieuse d’un tournoi de rugby à 7. de plus la règle de la mort subite venait de faire son apparition. règle que l’on retrouve encore aujourd’hui quand deux équipes sont à égalité à la fin du temps règlementaire.

born to be alive

54

sport Qui sera olympiQue lors des prochains jeuX olympiQues d’été, le rugby à 7 prend de plus en plus d’importance dans le paysage rugbystiQue actuel. baJadita vous propose auJourd’hui de revenir rapidement sur les débuts du rugby à 7.

Jérémy bajadita.comphoto : irb.com

l'équipe de melrose sports

ned haig (à gauche) et david sanderson

Page 55: Magazine UpandUnder - Eté 2014

Japon sevens état des lieuX

55

durant les années 90 et le début des années 2000, la sélection connaîtra quelques très bons joueurs dont le mythique daisuke ohata.

l'international de rugby à Xv nippon de l'époque et célèbre joueur de kobe steel, est ainsi connu pour ses prouesses en rugby à 7 avec le japon dont ce légendaire essai de 100 mètres contre l'ecosse, lors du tournoi 7 d'hong kong en 1999, où le joueur avait passé en revue toute la défense adverse avant d'inscrire ce sublime essai.

sur la scène asiatique, le rugby à 7 japonais est dominé pendant un long moment par le rugby sud-coréen.

ces derniers remportent ainsi les deux premiers tournois à 7 des jeux asiatiques de l'histoire, en 1998 à bangkok et en 2002. les nippons prendront enfin le dessus à partir de 2006 en gagnant le tournoi à 7 des jeux asiatiques de doha.

l'équipe japonaise dispose alors de quelques joueurs talentueux tels que yohei shinomiya etun certain akihito yamada. rebelote quatre ans plus tard lors des jeux asiatiques de guangzhou en 2010.

le début des années 2000 marque un tournant pour le rugby en 7 en asie. l'annonce de l'arrivée du rugby à 7 dans les jeux olympiques (dès celui de 2016 à rio) crée un séisme, avec

des conséquences désastreuses pour certaines sélections à Xv de rugby. de nombreuses fédérations asiatiques vont alors tenter de se donner les moyens pour qualifier leur équipe.

hong kong, temple du rugby à 7, se donnera de plus en plus de moyens pour son équipe de rugby à 7 avant de professionnaliser les joueurs dès 2013.

la chine, attirée par les jeux olympiques, privilégiera le rugby à 7 en abandonnant totalement sa sélection à Xv alors qu'elle projetait d'en faire un rival des brave blossoms d'ici 2015. l'équipe de rugby à Xv chinoise a ainsi payé l'arrivée du rugby à 7 aux jeux olympiques et stagne dans le

la victoire face aux blitzz bokke en finale leur a permis de repasser devant au classement mondial

arukas Queen kumagaya, vainqueur du tournoi à 7 de ryugazaki, première étape du taiyo seimei Women's series 2014)

le magazine numéro 7 de up and under faisant un clin d’oeil au rugby à 7, faisons aussi un tour sur le rugby à 7 au japon. comme dans tous les autres pays, le rugby à 7 est secondaire, derrière le rugby à Xv. mais il a toutefois une réelle existence bien plus que le rugby à Xiii au japon, qui lui pour le coup, est proche du néant, seul quelques clubs amateurs (même pas une dizaine) le pratiquant. le japon est ainsi présent dès la première coupe du monde de rugby à 7 de 1993 à edimbourg. il réussira lors de cette première édition son meilleur parcours dans ce prestigieux tournoi en remportant la finale bowl face au pays hôte, l'ecosse, 33 à 19.

Page 56: Magazine UpandUnder - Eté 2014

56

fond du classement du rugby asiatique.

au japon, le rugby à 7 est plutôt bien imprégné, il a même son étape mondiale avec le tournoi à 7 de tokyo au chichibunomiya stadium. mais ce tournoi disparaîtra durant quelques années avant de revenir dans le circuit sevens World series en 2012.

au plan national, le rugby à 7 se développe peu à peu. il faut dire qu'outre les jeux olympiques de rio en 2016, les jeux de tokyo de 2020 obtenu par les japonais poussent un peu plus la fédération nipponne de rugby à accélérer le développement du rugby à 7 sur l'archipel.

les tournois naissent un peu partout, chez les universitaires, les lycéens et aussi chez les clubs de top league avec le japan sevens. plus que chez les hommes, c'est chez les femmes que le rugby à 7 s'est développé au japon.

le nombre de licenciés chez les féminines en rugby à 7 a ainsi triplé durant les années 2000. les clubs de rugby à 7 féminins sont créés un peu partout.

ainsi cette année par exemple, le club de football de shonan bellmarre (j-league 2) a créé son équipe de rugby 7 féminine. le taiyo seimei Women's series, premier circuit de rugby à 7 dédié exclusivement aux féminines, a ainsi vu le jour cette année!

sur le plan international, les japonaises ne sont pas loin d'intégrer le circuit Women's sevens series. mais il faut regarder du côté des hommes pour voir le pas franchi. emmenés par le sélectionneur tomohiro segawa (ancien entraîneur de toshiba brave lupus), les nippons ont remporté le tournoi de qualification d'hong kong cette année et se sont qualifiés pour le circuit sevens World series 2014/2015.

un exploit possible grâce à l'apport massif de très bons joueurs des îles pacifiques (lomano lemeki, jamie henry, lote tuqiri), des habituels internationaux à 7 (le capitaine katsuyuki sakai, kosuke hashino) et des deux pépites du rugby à Xv (yoshikazu fujita et kenki fukuoka). le japon a ainsi franchi un cap historique en devenant le premier pays asiatique de

l'histoire à intégrer le circuit sevens World series!

sur le plan asiatique, si les chinoises sont les adversaires principales des japonaises, chez les hommes, ce sont les hongkongais.

les deux équipes se sont ainsi partagés les trois titres des asian sevens series à ce jour: 2011 et 2013 pour le japon, 2012 pour hong kong.

le circuit asiatique de 2015 s'annonce en tout cas très intéressant à suivre puisque le vainqueur se qualifiera pour les jeux olympiques de 2016 à rio. entre-temps aura lieu le tournoi à 7 de rugby lors des jeux asiatiques d'incheon (corée du sud) en septembre et octobre prochain.

un tournoi où les coéquipiers du capitaine katsuyuki sakai tenteront de garder leur titre.

le rugby à 7 a franchi en cap en cette année 2014 et a de plus beaux jours certainement devant lui encore avec notamment les jeux olympiques de tokyo en 2020.

hinato japonrugby.net

les japonais, vainqueurs du tournoi de qualification d'hong kong, participeront au circuit sevens World series 2014/2015!)

Japon seven état des lieuX

Page 57: Magazine UpandUnder - Eté 2014

une fin de saison en beauté !

57

la france a remporté la première manche de la fira-aer européenne sevens grand priX series à lyon, en battant la belgiQue 40-10 en finale.

l’angleterre voulant essayer certains nouveauX joueurs n’avait pas forcément les joueurs d’eXpérience des circuits mondiauX comparée à la france Qui a conservé des joueurs ayant l’habitude de jouer en hsbc World series sevens. la france a battu l'allemagne, la russie et la belgiQue convaincante dans les phases finales de cup pour soulever le trophée avec les meneurs de jeu terry bourahoua et paul albaladejo Qui ont marQués 13 des 46 essais des bleus lors de ces deuX jours.

la france a remporté le tournoi sur ses terres après trois ans de domination de ce tournoi par l’angleterre.

les champions en titre ont remporté seulement deuX matches contre le pays de galles et l’allemagne avant de se casser les dents face à l’ecosse.

lors de ce tournoi une petite surprise s’est invitée pour leur première dans un tournoi fira, en l’occurrence la belgiQue Qui a battue l'angleterre, le pays de galles et l’écosse, lors du premier jour, et Qui a récidivé lors des phases finales de cup pour réussir à se hisser en finale face à la france

les dates des gps fira-aer gps 1 france lyon 7 - 8 juin (vainqueur : france)

gps 2 russie moscou 28 - 29 juin

gps 3 angleterre manchester 13 - 14 septembre

gps 4 roumanie bucarest 20 - 21 septembrel’équipe française lors du gps à lyon

Page 58: Magazine UpandUnder - Eté 2014

58

les all blacks encore et toujours la nouvelle-zélande a remporté le marriott london sevens, en battant l’australie 52-33 en finale grâce à 22 points de gillies kaka après avoir concédé un cinglant 21-0 lors des cinq premières minutes de la première mi-temps.

en remportant la neuvième et dernière manche de la hsbc sevens World series 2013/14 les all blacks ont été sacrés champion du monde à l’issue de tous les circuits mondiaux avec 180 points, devançant l’afrique du sud (152) et les fidji (144).

pour la dernière de l’entraineur en chef australien, michael o'connor, le 7 de l’australie aurait aimé donné un titre à son coach, mais les hommes à la fougère argentée ont été une nouvelle fois trop fort !

après le marriott london sevens à twickenham, l’heure était aux récom-penses de la saison. viriviri a été élu joueur de l’année.il devient le premier fidjien à remporter le prix, après avoir terminé la saison avec 52 essais inscrits.

viriviri a fini devant des joueurs de grandes classes comme kyle brown (afrique du sud), tim mikkelson (nouvelle-zélande) et tom mitchell (angleterre)

lors de la remise du prix de meilleur

joueur de l’année il a déclaré : "je suis très fier de remporter ce prix et être le premier à être nommé joueur de l'année. je tiens à remercier dieu, mon entraîneur, mes coéquipiers et aussi ma maman".

"sammi a eu une saison époustouflante il a marqué quelques essais incroyables et défendu superbement bien. » a déclaré son coach ben ryan ancien coach des anglais et à la tête des fidji depuis la rentrée 2013.

viriviri, l’homme de l’année

alexis lesmordusdelacturugby.fr

une fin de saison en beauté !

photo : rugby365.com/ rugbylyonnais.fr

Page 59: Magazine UpandUnder - Eté 2014

59

tom lexvnz.com

gordon tietjens, coach depuis 1994 et « dj » forbes, membre de l’équipe depuis 2006, devenu un capi-taine emblématique, sont les deux pièces maîtresses des all blacks sevens

all-black sevens

Page 60: Magazine UpandUnder - Eté 2014

portrait david arrieta bajadita.com

dans le rétro du brennus finalesrugby.com

dans l'ombre d'une légende lexvnz.com

au commencement était l' a.s.p. bajadida.com

ici, ici, … xvovalie.com

61 64

71

73 76

rugbyculture

Page 61: Magazine UpandUnder - Eté 2014

david arrieta portrait

nom ? arrieta

poste ? 9,10 et 15

prénom ? david

age ? trop (44 ans)

Page 62: Magazine UpandUnder - Eté 2014

a quel âge as-tu commencé à jouer au rugby ?

a 9 ans

pourquoi avoir choisi ce sport ?

j'allais voir les matchs du st-jean- de-luz olympique avec mes parents et tout naturellement cela m'a attiré.

quel a été ton parcours de joueur ?

j'ai débuté au saint-jean-de-luz olympique et après les 3 années de juniors, j'ai signé au bo (1989-1999) puis une saison au ca brive, 3 de plus à la section paloise (2000-2003) et j'ai bouclé la boucle de 2003 à 2005 à st-jean-de-luz.

pourquoi biarritz et pas bayonne ?

Quand on te propose une peugeot 104 z comme voiture de prêt, tu ne réfléchis pas trop longtemps. sérieusement, bayonne ne m'a pas contacté à ce moment-là mais c'était un rêve pour moi de jouer au bo et je n’aurais pas hésité si le choix s'était présenté.

quel joueur t’a le plus impressionné (par son talent) durant ta carrière (à ton poste de prédilection et tous postes confondus) ?

Quand tu as joué avec serge blanco, tu ne peux qu'être admiratif du joueur qu'il a été : le meilleur à mon sens.

si j'avais pu, je me serais assis pour le regarder traverser le terrain. par la suite, j'ai adoré partager du temps de jeu avec philippe carbonneau, un surdoué sur le pré et un homme rare dans la vie.

je pourrais en citer plein : mes partenaires au bo, bronson, daguerre, lecuona, betsen, hontas, condom, ondarts, irazoqui, lamour et milhères, ... la liste est trop longue. de arbizu à yachvili en passant par benazzi, chabal d'avant les cheveux longs, deylaud, harinordoquy, lamaison, magne, n'tamack, pelous, Willy taofifenua et tant d'autres. cela a été du vrai bonheur quand j'y repense.

quel est (ou a été) ton joueur préféré ?

s'il ne doit en rester qu'un, ce sera serge blanco il était hors-norme (qui a dit : « maintenant aussi » ?), gallion était un modèle pour moi qui ait commencé en 9,

charvet et codorniou avaient la classe. sella était fulgurant.

aux antipodes, campese m'a fait rêver. on ne le voyait jouer que trop rarement et j'ai encore en mémoire la tournée des australiens en 1984 dans les iles britanniques. fabuleuse. les blacks ne me faisaient pas lever à 4 heures du mat' à l'époque des années 80-95, maintenant oui.

la révolution a commencé avec lomu. il a vraiment été impressionnant en 95 et 99 puis umaga, carter et tous les autres. aujourd'hui, giteau est fantastique. Wilkinson est incroyable de sang-froid. un vrai glaçon... mais on a toujours envie de sucer un glaçon.

un joueur t’a t-il fait perdre tes moyens durant ta carrière ?

non ou alors j'ai oublié. en revanche, j'ai toujours eu du mal à bien buter à pierre-rajon (bourgoin).

la ferveur de ce public avait sur moi une emprise que je ne saurai expliquer. c'était très bizarre. Quand cécillon chargeait, rajon se levait comme un seul homme.

qu’est ce qui te plait dans le rugby ?

l'amitié que je porte à tous mes co-équipiers rencontrés pendant mes 10 saisons au biarritz olympique .

je sais qu'elle est réciproque.

…qui te déplait ?

de plus les voir aussi souvent que je le voudrais.

as-tu des contacts avec le milieu du rugby professionnel ?

très peu. je ne vais que trop rarement voir les matchs et si j'y vais, je ne suis pas du genre à m'incruster à la réception. j'y étais revenu par l'intermédiaire de laurent depret (rmc) qui m'avait initié à la radio pendant deux saisons lorsque la lnr avait mis en place le dispositif « écouteurs-arbitres » permettant aux spectateurs de suivre les matchs et les décisions de l'arbitre via un système d'oreillette. j'officiais aux commentaires pour les matchs à biarritz et bayonne, accompagné d'un consultant.

j'ai eu les plus grands : yach, betsen, imanol, traille, thion, marc lièvremont.

tout le monde se battait pour être à mes côtés. j'ai refusé tout un tas de demandes d'anciens joueurs qui voulaient percer dans le milieu.

c'était l'âge d'or. du coup, canal +, par l'intermédiaire de sa filiale rugby+, m'a tendu la perche, ma main droite est passée à l'antenne pendant 4 saisons et elle a été remerciée sans savoir pourquoi.

c'est dommage. elle commençait à se faire un prénom et j'aurais pu lui laisser plus de latitude pour qu'elle s'émancipe vraiment. je ne désespère pas qu’une opportunité nouvelle se présente.

tu as évolué dans les 2 disciplines : es-tu plutôt rugby à xv ou à vii ?

j'aurais presque tendance à dire que ce sont deux sports différents et encore plus maintenant où les espaces sont d'autant plus réduits à Xv que la densité physique des joueurs actuels s'est considérablement accrue.

répondre à cette question est compliqué mais je dirais quinziste car on a quand même été nourri à sa mamelle. le vii m'a permis de voyager et de jouer à twickenham, et ça, ça ne s'oublie pas mais le Xv m'a permis de jouer au parc, à l'arms park et à lansdowne road et pour moi qui n'ai pas connu les honneurs de la sélection, c'est « inoooorme ». (réponse rédigée le lendemain du sacre toulonnais).

le rugby (dans sa grande majorité) sur les chaines payantes… ton avis ?

je pense que tout le monde aimerait que les tournées estivales du Xv de france soient sur francetv, que le top14 le soit également mais canal n'a rien volé puisqu'à part les demis et la finale, les chaines gratuites ne voulaient pas du rugby quand il était encore accessible.

bein sports se positionne sur la ligue celtique et le championnat anglais et c'est bien. j'aime bien regarder la nrl ou la superleague aussi. eurosport est sur la prod2 et feu l'amlin.

l'offre rugby est bien répartie. le tournoi est sur france télévison et tf1 s'intéresse au rugby tous les 4 ans pour qu'on n'oublie pas qui était thierry lacroix.

ça ne me dérange pas de payer pour regarder ce que j'aime.

david arrieta portrait

62

Page 63: Magazine UpandUnder - Eté 2014

quel est aujourd’hui ton ou tes activités professionnelles ?

on m'a déjà surnommé « pinot ».

le «french flair» est-il en voie de disparition ?

il faut aussi définir ce qu'est le french flair. des fois, je me dis que le journaliste qui a donné ce nom au jeu des français aurait mieux fait de rester couché ce jour-là. le fameux « essai du bout du monde » (nz-france 94) est, pour moi, la définition de ce fameux french flair.

chacun a joué sa partition au plus juste. les mecs savaient se faire des passes dans le tempo, mettre le ballon là où il le fallait. y'en a eu d'autres, y'en a eu pleins. aujourd'hui, tant qu'on n'aura pas résolu les problèmes de technique individuelle, le french flair restera en sommeil.

actuellement, as-tu des activités en relation avec le rugby ?

oui. répondre à cette interview.

penses-tu que « l’esprit du rugby » est aussi fort chez les garçons que chez les filles ?

je pense. a partir du moment où les garçons sont capables de faire comme les filles lors de 3e mi-temps à savoir de nager en slip sur un comptoir, je pense que « l'esprit du rugby » est aussi fort.

qualité préférée chez 1 rugbyman ?

sa femme.

qualité préférée chez 1 rugbywoman ?

leur fraicheur. elles ne sont pas « mangées » par l'argent et c'est bien.

iras-tu voir des matchs de la coupe du monde de rugby féminin à paris en août ?

non même si ça roule mieux au mois d'août en région parisienne. je trouve encore plus grave d'organiser une compétition sur un seul site que de payer pour voir du rugby à la télévision.

comment est-ce-possible de la part de la ffr d'avoir fait ça ? n'était-il pas possible de trouver deux endroits « blindés » de monde en été genre toulon et biarritz pour attirer du monde au stade et éventuellement organiser les phases finales à paris ?

tu es plutôt « famille » ou « copains » ?

je suis plus noël que 1er de l'an. il faut du temps pour chacun.

un film ?

la cité de la peur

un livre ?

les 100 ans du biarritz olympique.

un chanteur ?

je cherche encore. mes gouts musicaux sont variés.

une chanson ?

deux hymnes : la marseillaise même si je ne suis pas très doué en karaoké et god defend new zealand, le plus beau à mon humble avis. il me donne plus de frissons que le haka.

un lieu ?

socoa, perle de l'océan mais je ne vous dis où ça se trouve.

quel titre de film, de livre ou de chanson, donnerais-tu à ta carrière de rugbyman ?

le bonheur est dans le pré.

une boisson ?

le vin rouge. ondarts me disait toujours avant les matchs : « bois du rouge, tu vas enquiller. ». il disait aussi en arrivant au club-house d'aguiléra (avec l'accent basque) : « dis-donc, begnat, tu peux nous mettre une bouteille de béby. ».

il demandait aussi : « dis-donc, peïo (hontas), le 14, c'est l'ailier gauche ou l'ailier droit ? » à propos du 14 de montauban qui lui avait mis une droite par derrière au match aller. la vengeance chez le pilier basque se mange très froide.

un bruit ?

je dirais trois bruits : le silence des vestiaires à certains moments, le coup de sifflet de l'arbitre qui appelait les équipes avant d'entrée sur le terrain et la chasse d'eau des toilettes dans ce même vestiaire.

quel a été ton rêve de bonheur de rugbyman ?

tout. de chantaco au parc des princes, il n'y a rien à jeter... sauf la question

suivante.

ton plus grand malheur ?

passer à côté du brennus, ne pas le toucher ni même le regarder. parce qu'on nous avait dit que cela portait malheur. on a vu le résultat.

ta couleur, ta fleur et ton oiseau préféré ?

vous m'avez pris pour @pierre_b_y

ton héros et héroïne préférée en sport, fiction et dans la réalité ?

personne dans la fiction par contre, j'ai un gros faible pour michael jordan. lui me faisait lever à 4 heures du mat pour le voir jouer.

don de la nature que tu aimerais avoir ?

avoir des abdos en béton rien qu'en regardant la télé.

y a-t-il un don ou une qualité supplémentaire au rugby, que tu aurais aimé avoir ?

j'aurais aimé plaquer comme betsen, avoir la vitesse (avant le claquage) de lagisquet, la classe de blanco et charvet, le pied droit de Wilkinson et l'uppercut de pool-jones.

quelle est la faute dans la vie pour laquelle tu as le plus d’indulgence ?

le non-port de la ceinture de sécurité.

quelle est la faute au rugby pour laquelle tu as le plus d’indulgence ?

j'aurais beaucoup d'indulgence pour la faute qui avantagera l'équipe que je supporte. elle sera même estampillée : « valeurs du rugby ».

quelle a été ta devise sur le terrain ?

on vient, on ne gagne pas souvent et on s'en va après avoir bu un coup.

quelle est ta devise dans la vie ?

après le franc, l'euro.

le rugby disparait : une épitaphe ?

y'a t-il une raison valable de lui accorder le paradis ?

que souhaites-tu ajouter ?

un scoop. j'ai le titre du prochain livre de lartot sur la carrière de bastareaud : « lancé comme un bourdon ».

63

eric (finalesrugby.com) pour bajadita.comphoto : canal+

david arrieta portrait

Page 64: Magazine UpandUnder - Eté 2014

64

grenoble de son côté croise le chemin de montauban, toulouse, carmaux, perpignan et valence.

vient donc le temps des phases finales

en 16ème : grenoble élimine le mazamet (classé n°2) de lucien mias 14-12.

en 8ème : agen est éliminé par grenoble 11-03.

en ¼ : grenoble vient à bout de vienne dans le premier derby de l’isère sur le score très étriqué de 03 à 00.

en ½ : grenoble fait face à un nouveau derby. cette fois c’est le romans de robert soro qui doit s’incliner. le score est une nouvelle fois mince : 08 à 05.

l’u.s.c. a en outre affronté bayonne, périgueux, la rochelle et soustons

vient donc le temps des phases finales

en 16ème : cognac se défait d’albi 06-03

en 8ème : biarritz est éliminé par cognac 08-00

en ¼ : cognac élimine béziers 08 à 03

en ½ : cognac affronte le f.c. lourdes de jean prat

et ses six autres internationaux. a la faveur d’une transformation ratée à la dernière minute par françois

labazuy, cognac bat lourdes 21 à 20

les 2 équipes ont connu des parcours complètement opposés. grenoble terminera ainsi 31ème qualifié sur les 32 possibles après une victoire obtenue lors de la dernière journée à montauban dans un match particulièrement houleux où le vainqueur décrochait sa qualification. cognac ne connaitra qu’une courte défaite en poule à béziers.

la saison 1953-1954 des 2 eQuipes

cognac grenoble

nouveau reTour en arrière avec un zoom sur la Finale de 1954

qui opposa Grenoble à coGnac au sTadium de Toulouse

le 23 mai 1954

dans le rétro du brennus la finale 1954

Page 65: Magazine UpandUnder - Eté 2014

dans cette finale, tout sépare les 2 équipes. outre les conditions de la qualification, la composition des équipes ajoute une nouvelle différence.

les forces en presence avant la finale

65

cognac pour sa part s’appuie sur un groupe composé de joueurs originaires du grand sud pour la plupart d’entr’eux. l’activité économique de la ville, liée à l’alcool du même nom, propose de nombreux corps de métier qui attirent aisément quelques recrues très locales mais qui retiennent surtout les effectifs en place.

cognac s’appuie également sur un groupe relativement rodé puisque celui évolue ensemble depuis 1946 pour la plupart.

la 1ère ligne est composée de crescent rouby, originaire de perpignan ayant effectué un passage par toulon. il compose avec le talonneur de métier pierre tissandier et le pilier droit francis robert une première ligne ayant mis à mal celle du grand lourdes en ½ finale.

robert porchier, 2ème ligne de fort tonnage compose avec jean lagrange, international b gros preneur de ballons en touche, un attelage des plus complémentaires.

en 3ème ligne, francis puissant a tenu la dragée haute à thomas manterola en ½ finale et rené savin et son style qui se rapproche de celui de jean prat encadrent rené biénès, n°8 international et véritable métronome du pack et de l’équipe dans son ensemble.

la charnière est composée de 2 jeunes joueurs : gérard dumont, demi de mêlée formé à pau et arrivé la saison dernière à cognac après un aparté parisien et de raymond sureau à l’ouverture pas encore 21 ans.

les centres alain puissant et jacques meynard international juniors à peine âgé de 18 ans et buteur de l’équipe en lieu et place de guy mauroux ont pour mission d’alimenter les ailiers gérard béhotéguy qui ne porte pas le poids de son nom et redoutable défenseur et pierre barboteau également âgé d’encore 18 ans mais sprinter sous les 11s et international scolaire.

le poste d’arrière est dévolu à guy mauroux, périgourdin d’origine et au club depuis 10 ans. rempart sûr de la ligne d’attaque et toujours idéalement placé pour compenser sa vitesse.

grenoble est une équipe cosmopolite qui possède dans son effectif des italiens (lanfranchi, parolai, bionda, cardesi, michelini, zoffoli), un estonien (rein) et un polonais (smogorenski). pliassof est par ailleurs d’origine russe. l’équipe est surnommée « la légion etrangère » par le soigneur.

grenoble s’appuie sur un groupe qui a été champion de france en 1950, 1952 et 1953 en réserve et en 1951 en 2ème division après une descente très difficilement acceptée par les instances dirigeantes. de nombreux joueurs qui composent l’équipe finaliste sont issus de ces équipes titrées.

le pack de grenoble se décline tout d’abord par sa 1ère ligne composée du basque rené duhau, du talonneur innocent bionda et du pilier droit rené martin. diulio parolai compose avec l’estonien paul rein un attelage cosmopolite mais non moins vif en 2ème ligne. parolai est considéré comme l’avant le plus en forme. le 3èmes ligne aile henri coquet (1m73 seulement !) contraste avec le gabarit de son homologue sergio lanfranchi, eugène smogorenski et ses mensurations de basketteur évolue pour sa part au poste de n°8.

la charnière grenobloise est une des autres clés de cette équipe. jean liénard, maître à penser du fcg compose avec henri baqué, demi d’ouverture titré en provenance du stade toulousain.

la ligne des trois quart connait un changement de dernière minute. varo cardesi, doit céder sa place à andré morel, ancien sprinter à quelques minutes du début de la rencontre. ce forfait est tellement rude pour cardesi qu’il préfère ne pas assister à la rencontre.

la paire de centre est composée de georges echevet pur produit du club et guy belletante centre international vainqueur des anglais à twickenham en 1951 pour la 1ère fois dans le tournoi. michel pliassof, décisif contre agen est l’ailier droit.

en 15, pierre claret, décisif contre romans est le dernier rempart.

cognac grenoble

dans le rétro du brennus la finale 1954

Page 66: Magazine UpandUnder - Eté 2014

les forces en presence avant la finale (suite)

66

a noter que pierre tissandier, francis robert, francis et alain puissant, rené savin sont des purs produits du club.

rené biénès et guy mauroux présents depuis une dizaine d’années sont également entraineurs de cette équipe. jacques arrizabalaga ancien centre finaliste avec barritz en 1938 occupait le poste mais trop pris par sa profession, il préférera céder sa place au duo en tout début de saison.

le plus jeune joueur est jacques meynard et ses 18 ans et quelques mois. le doyen est pierre tissandier âgé de 37 ans qui a retardé sa retraite à de nombreuses reprises. il est également le joueur le plus petit avec son mètre 67 (pour 74kg !). robert porchier mesurant 1m86 pour 107kg est le joueur le plus imposant du pack de cognac et même du match. il possède un gabarit très imposant pour l’époque.

poids total du pack : 696kg (soit 87kg de moyenne).

taille moyenne du pack : 1m76

les entraineurs sont raymond bouvarel qui entrainait lors des titres précédents et albert raynaud ancien joueur.

le plus jeune joueur est pierre claret qui n’a pas encore 23 ans. le doyen est paul rein âgé d’à peine plus de 30 ans. l’effectif est donc relativement jeune. eugène smogorenski et son mètre 88 est la tour de contrôle, rené martin et son mètre 70 pour 95kg en font le joueur le plus lourd et plus petit du pack de grenoble.

poids total du pack : 706 kg (soit 88 kg de moyenne).

taille moyenne du pack : 1m 78.

cognac grenoble

dans le rétro du brennus la finale 1954

mauroux claretbiÉnÈs smogorenskitissandier bionda

barboteau morelsavin coquet

robert duhau

sureau echevet

dumont martin

bÉhotÉguy pliassofpuissant f. lanfranchi

rouby martin

meynard liÉnard

lagrange parolai

puissant a. baquÉ

porchier rein

Page 67: Magazine UpandUnder - Eté 2014

67

le début de match est à l’avantage des grenoblois qui multiplient les initiatives. mais des erreurs de finition ou des petits détails empêchent la conclusion de ces actions. le score n’est ainsi inauguré qu’à la 22ème minute. sergio lanfranchi est coupable d’un mauvais geste sur lagrange auteur d’un piétinement passé inaperçu aux yeux de l’arbitrage. cognac obtient une pénalité que transforme jacques meynard des 30m de côté

les faits du match

comme de nombreuses finales à cette époque, celle-ci a lieu en province au stadium de toulouse devant un peu plus de 34 000 personnes.

la rencontre est arbitrée par m. roger taddeï

cognac prend alors le jeu à son compte et les avants prennent les devants toute fois sans pouvoir concrétiser. le plan cognaçais consistant à surveiller baqué de près fonctionne à merveille puisque celui-ci n’est pas en mesure d’envoyer du jeu vers ses ¾.

le public assiste donc à une série de mêlées et de touches qui ne lassent pas pour autant. a la 35ème, baque perce la défense et fait admirer sa technique. mais en bout d’action, il préfère transmettre plutôt que d’aller seul à l’essai. la passe aboutit à un en avant. la mi-temps est sifflée sur ce score inchangé

03 cognacgrenoble 00

03 cognacgrenoble 00

03 cognacgrenoble 05

la seconde mi-temps marquera une baisse de forme des avants de cognac qui paient très certainement les efforts de leur demi-finale. les avants grenoblois par le biais de smogorenski, rein et parolai prennent le jeu à leur compte.

le tournant du match aura lieu finalement à la 58ème minute. sur une touche courte dans les 22 mètres de cognac, rein reprend un ballon au pied. martin contrôle alors le ballon et file le long de la touche. il sert baqué qui remet pour lanfranchi qui aplatit. echevet transforme dans la foulée

par la suite, echevet ratera 2 pénalités dont 1 atterrira sur le poteau. le score ne changera plus.

roger taddeï siffle la fin du match sur la 2ème défaite de la saison pour cognac. sûrement la plus indigeste. grenoble achève une saison difficile de la plus belle des manières

grenoble est sacré champion de france 1954

dans le rétro du brennus la finale 1954

score à la mi-temps

Page 68: Magazine UpandUnder - Eté 2014

68

n’oublions pas... gagner un titre est le fruit d’un travail de groupe. de nombreux joueurs n’ont pas pris part à la finale pour diverses raisons.

ils méritent tout de même d’être cités.

Jacky chiron

michel cibial

Jean tardy : demi de mêlée, il remportera en … 1965 le challenge du manoir en battant l’u.s.a. perpignan sur le score de 20 à 11.

pierre accoceberry : troisième ligne, une blessure à l’épaule face à montauban lors du dernier match de poule le prive des phases finales.

andré béhotéguy, fils d’henri et neveu d’andré (voir plus bas), il évoluait au poste de ¾ centre mais ne fut pas retenu pour la finale.

pierre caraly, ailier. agé de 21 ans seulement, la concurrence ne lui a pas permis de jouer cette finale.

varo cardesi : ailier vedette du f.c.g., il dut déclarer forfait la veille de la finale et laissa sa place à andré morel. auteur de l’essai victorieux face à mazamet en 1/16ème.

Jacques coquand, pilier. considéré comme l’amuseur et le chroniqueur. il n’en était pas moins un dur au mal.

Jean louis darrieu, centre. originaire de mauléon. une jambe cassée lors d’un match face à cambridge mit fin prématurément à sa saison. cette blessure le prive également de tournée.

pierre labernede, ailier. originaire de saint vincent de tyrosse. il a participé aux derniers matches de poule.

mario michelini, troisième ligne. d’origine italienne, son jeune âge et sa timidité ne lui permirent pas de prétendre à une place en finale.

robert rossignol, demi de mêlée. barré par jean lienard, il disputa des matches de poule lors de la saison.

bruno zoffoli, deuxième ligne. la rotation avec duilio parolai et paul rein ne lui permit pas de disputer la finale.

dans le rétro du brennus la finale 1954

pour cognac

pour grenoble

Page 69: Magazine UpandUnder - Eté 2014

QuelQues anecdotes

69

lourdes, défait en ½ finale du championnat par cognac, était invaincu depuis près de 36 mois.

andré morel, ailier de grenoble a été interné pendant près de 17 mois dans le camp de mauthausen en autriche.

il fut interpellé le 11 novembre 1943 après une manifestation devant le monument des diables bleus à grenoble.

agé de 16 ans lors de sa capture, il pesait près de 86 kg. lors de sa libération, il en pesait 50… de moins.

sa libération est intervenue lors de la prise d’assaut du camp par les chars américains le 05 mai 1945.

il ne reverra ses proches que le 1er juin suivant.

ndlr : je vous conseille très vivement de visionner son interview par jean philippe beaucher sur youtube

rené duhau et pierre accoceberry sont également champions de france honneur en 1962 avec annonay.

gérard béhotéguy, ailier de cognac est le fils d’henri behoteguy qui fut finaliste en 1922 avec bayonne en compagnie de son frère andré (oncle de gérard) qui fut finaliste également en 1923.

le stade de rugby de parme porte le nom de sergio lanfranchi

rené biénès, entraineur/joueur de cognac a été élu sportif du siècle par l’office municipal des sports de cognac en 2000.

rené biénès détient le record du nombre d’essais marqués en tournée : 8. essais marqués lors de la première tournée de l’equipe de france en amérique du sud (argentine et chili) qui a eu lieu à l’issue de la finale.

cette tournée a duré près de 3 mois.

andré morel, qui retrouve rené bienes à l’occasion de la tournée en amérique du sud, est sélectionné suite à sa remarquable prestation en finale.

il ne disputera que le dernier test match en raison d’une blessure récurrente à un genou.

il marquera un essai pour sa seule et unique sélection le 12 septembre 1954 contre l’argentine à buenos aires.

rené duhau et pierre accoceberry (blessé lors des phases finales) sont demi-frères.

roger baqué avait été auparavant champion de france et vainqueur de la coupe de france avec toulouse en 1947.

roger taddeï, arbitre du match fut durant de très longues années attaché au club de sa ville natale : brive.

il faut ainsi joueur, puis entraineur des seniors et juniors avant d’enchainer une carrière d’arbitre.

il fut également arbitre de la finale 1952 lourdes-perpignan (20-11).

a la fin de sa carrière d’arbitre, il fut président du comité rugby du limousin.

ancien résistant, sergio lanfranchi fut décoré de la légion d’honneur italienne pour avoir participé à la prise de turin en avril 1945.

le vrai nom de michel pliassof est pliassof bakounine. son grand-oncle du même nom était un célèbre anarchiste russe.

michel cibial, joueur de cognac, mais qui n’a pas pris part à la finale, fut une cheville ouvrière de la pétanque à cognac. il fut même décoré de la médaille d’or de la fédération française de pétanque

un cliché représentant le Xv de grenoble avec le bouclier de brennus. tiré de l’ouvrage "100 ans de rugby régional" de jean nicaud aux editions de la taillanderie.

eric finalesrugby.com

dans le rétro du brennus la finale 1954

Page 70: Magazine UpandUnder - Eté 2014

QuelQues anecdotes

des liens de parenté au sein des éQuipes soudent les effectifs au-delà de l’esprit de groupe

70

eugène smogorenski (mogore après sa naturalisation) devient champion de france après 3 ans de pratique et une première carrière de basketteur.

pierre claret mit un terme à sa carrière à 30 ans pour devenir arbitre. il officia même en 1ère division. c’est innocent bionda qui le mena à l’arbitrage.

sergio lanfranchi fut recruté par jean lienard à l’occasion de la tournée d’une sélection de l’isère à parme en 1949.

il détient (encore ?) le record du joueur le plus âgé en championnat de 1ère division : 46 ans.

il disputa plus tard un match d’anciens à… 69 ans !

jean liénard deviendra l’entraineur de l’équipe de la voulte qui sera championne de france en 1970.

il débuta sa carrière à Xiii et fut champion de france junior en 1947.

il fut également le mentor de jacques fouroux.

robert porchier connaitra les joies de l’équipe de france au ball-trap en 1971.

rené biénès est par ailleurs un athlète complet : champion de natation, de gymnastique, 6 fois international d'athlétisme (javelot et décathlon).

le frère de rené biénès, georges, sera également finaliste malheureux avec le club de mazamet en 1958.

il évolue au poste de pilier, aussi poste de prédilection du capitaine de cognac.

les frères puissant, alain et francis sont membres du Xv de départ.

2 frères auraient pu évoluer face à face. ainsi, gérard béhotéguy, ailier de cognac aurait pu être opposé à son frère andré, centre à grenoble. mais celui-ci n’a pas été retenu.

michel pliassof et varo cardesi sont beaux frères.

eric finalesrugby.comPhoto : BUT CLUB Le miroir des sports - Mai 1954 / 100 ans de rugby régional - Editions de La Taillanderie

dans le rétro du brennus la finale 1954

au sein de l'equipe de cognac au sein de l'équipe de grenoble

Page 71: Magazine UpandUnder - Eté 2014

joueurs importants pour leurs éQuipes respectives, ils ont fait la force et la richesse du rugby néo-zélandais des années 90-2000. all blacks a peu de reprises, christian cullen oblige, destins croisés de deuX brillants arrière : todd miller et adrian cashmore.

issu du northland, neveu du grand demi de mêlée all blacks, sid going, il joue avec les « new zealand schhol » aux côtés de Jonah lomu, Jeff wilson et 7 autres futurs internationaux puis avec les all blacks u20 où il partage le poste en 1993 avec son homologue du jour, adrian cashmore.

peu de temps auparavant, à 18 ans, todd miller débarque dans l’équipe très expérimentée de Waikato.

« je pense qu’à l’époque le titulaire à l’arrière était pailles (andrew strawbridge) et ils avaient Wayne Warlow et dougy Wilson sur les ailes … je me disais « mon dieu, ces gars-là sont tous très bons, comment vais-je faire ? »

il arrive toutefois à tirer son épingle du jeu et c’est même lui qui joue ce fameux match où Waikato met fin à 8 années d’invincibilité d’auckland en ranfurly shield.

« auckland a eu le bouclier tout au long de mon adolescence … ce match est un des meilleurs moments de ma carrière ! »

il se blesse gravement aux ischios-jambiers en 1994 puis s’en va parfaire son éducation mormone dans une église de l’île du sud durant deux années (1995-1996)

« le rugby ne m’a pas manqué. j’avais un but, j’ai fait ce que je devais faire »

après avoir eu un peu de mal à reprendre le rythme, il revient plus fort que jamais : hyper actif, réputé relanceur de l’extrême et courageux défenseur, todd miller est appelé à rejoindre le squad des all blacks, en pleine apogée d’un autre arrière, un surdoué … christian cullen.

il marque 4 essais dont 3 contre huddersfield en 4 matches pour les all blacks mais ne remettra plus jamais ce maillot. on le revoit seulement sous celui des all blacks maoris en 1999. passé l’an 2000, il paye sans doute sa petite corpulence (1m75, 81kg) et éventuellement le fait qu’il refusait de jouer le dimanche.

« le fait est que je n’étais pas assez bon. tout simplement. en 1997 j’ai vraiment bien joué, mais il m’a fallu un certain temps pour me mettre au rythme professionnel. après 1997, j’ai probablement rejoué à mon meilleur niveau seulement en 2002.»

todd miller devient au fil des ans un joueur majeur pour Waikato (84 matches, 28 ranfurly shield) et les chiefs (41 matches) de 1993 à 2004 (retraite forcée à cause d’un genou dans un sale état).

«à l’époque, le docteur et le kiné disaient que j’allais être handicapé vers l’âge de 40, aujourd’hui j’y suis presque, et je pense que ça va pas trop mal ».

lumière sur deuX brillantes carrières dans l’ombre d’une légende

71

todd millerenseigne aujourd’hui le rugby à l’« hamilton boy’s high school ».

Page 72: Magazine UpandUnder - Eté 2014

fils de richard cashmore, ancienne gloire de bay of plenty, il montre dès ses débuts d’excellentes capacités. il commence à 19 ans (1992) pour les steamers et se fait sélectionner par les all blacks u20 en 1993, puis par les all blacks sevens.

il part remporter des trophées à auckland (5 fois champion, 14 ranfurly shield), devient le 1er arrière des blues en super rugby (47 matches, 619 points), remporte les deux premières éditions (1996-1997) et intègre régulièrement les all blacks maoris et l’équipe a néo-zélandaise.

très méthodique, excellent buteur, « cash » se distingue aussi par son calme et sa sérénité. très appliqué dans tout ce qu’il fait. son sang-froid lui permet

d’allier audace et sécurité. il est appelé logiquement dans le squad des all blacks.

il joue un match en 1996, mais quitte le groupe sur blessure (remplacé par matt cooper) puis un autre en 1997. il s’exile ensuite au japon en l’an 2000 pour trois saisons.

il revient en nouvelle-zélande en se faisant attirer par vern cotter pour un retour aux sources. il amène énormément d’expérience à l’équipe de bay of plenty qui réalise une très grande saison ! accompagné de glen jackson, colin bourke et rua tipoki, les steamers remportent le 1er ranfurly shield de leur histoire et atteignent les demies finales de la compétition.

« je suis sûr que le défi du bouclier fera ressortir quelque chose de spécial. nous n’avons rien à perdre. les gens disaient l’autre jour que le bouclier avait perdu de son standing, mais en réalité, ce week-end devrait montrer aux gens qu’ils ont tort. » adrian cashmore, juste avant de remporter le bouclier.

après un bref passage aux chiefs, il termine sa carrière au pays de galles (ospreys) et arrête sa carrière en 2006 suite à des douleurs insurmontables au dos. il est un des acteurs principaux du poste d’arrière en nouvelle-zélande des années 90-2000 :82 matches, 826 points en super rugby, 99 matches, 1001 points en « npc ».

«je suppose que j’aurais pu devenir entraîneur et rester impliqué. si quelqu’un m’appelle je veux bien aider, mais je ne veux pas en faire ma carrière ».

il a travaillé quelques années avec son père, devenu professionnel de l’immobilier, avant de décider de partir, déclarant que « ce n’était pas pour lui ».

l’ancien all blacks a été aperçu depuis derrière le comptoir d’un magasin four square à béthléem (bay of plenty) pour le plus grand étonnement des villageois :

« les gens me disaient : « vous travailler dans une épicerie maintenant !!! mais qu’est-ce qui vous prend ? » c’était marrant ! ».

il passe ainsi 2 ans à travailler dans les supermarchés pour apprendre les ficelles du métier en vue d’ouvrir son propre magasin.

« le système ! c’est ce qu’il y a de plus important à comprendre. après c’est la même chose chaque jour. j’essaie toujours de me remettre dans une routine. comme lorsque je jouais au rugby, je savais ce que j’avais à faire le lundi, le mardi etc. c’est comme ça que je me sens bien ».

kelvin gregg, son nouveau patron et propriétaire du four square de bethléem, apprécie son professionnalisme :

« il est excellent avec les clients, parle beaucoup avec eux. c’est un travailleur acharné, toujours prêt à mettre la main à la patte ».

lumière sur deuX brillantes carrières dans l’ombre d’une légende

72

adrian cashmore

tom lexvnz.comPhoto : David Hallet& Michael Bradley -GettyImages

Page 73: Magazine UpandUnder - Eté 2014

le 03 mai 1914, après bien des péripéties, l’asp dispute la première finale du championnat de france de son histoire. c’est à toulouse que se déroule cette finale avec un autre club des pyrénées : tarbes.

cependant l’asp est frappé tragiquement quelques jours avant la finale par la disparition d’un de leurs entraîneurs, m.angistrou.

usap au commencement était l'a.s.p.

73

Page 74: Magazine UpandUnder - Eté 2014

c’est sous les sifflets et sarcasmes du public toulousain envers le Xv perpignanais que cette finale démarrait. comme tétanisés par l’enjeu, et par ce public hostile, l’asp manque totalement son début de rencontre et subit les assauts tarbais.

mais un premier tournant surgit dans la rencontre lorsque l’arbitre, m.gondouin, expulse faure, coupable de brutalités répétées à l’égard de roques. mais cette expulsion ne change pas grand-chose et l’équipe catalane continue son non-match subissant les assauts tarbais dans le sillage d’un caujolle, l’arrière international, toujours aussi élégant et efficace.

toutefois les catalans résistaient et la mi-temps était sifflée sur un score nul et vierge. mais la nervosité était grande dans le camp perpignanais comme en témoigne cette déclaration d’aimé giral à

la mi-temps : « nous les battrons ! je te dis que nous les battrons, malgré tous ces sauvages, malgré tout ! … ».

mais malgré cette déclaration de l’ouvreur catalan, l’asp manque totalement son début de seconde mi-temps et tarbes inscrivait le premier essai de la rencontre par lastegaray puis dans la foulée le club des hautes-pyrénées inscrivait un drop-goal. 7 – 0 dès le début de la seconde mi-temps. la tâche semblait insurmontable.

c’est alors que se produisit la révolte, le miracle et où le capitaine félix barbe lança ce cri célèbre dans l’histoire du club perpignanais : « ouvrez catalans ». comme galvanisée par ce cri, l’asp se rue à l’assaut des buts tarbais. serres, amilhat et giral échouèrent de près. mais ce n’était que partie remise. comme douchée par cette révolte catalane, le silence commençait à se faire dans la foule des spectateurs présents à cette

rencontre. il restait 20 minutes, 20 minutes pour remonter 7 points.

c’est serres qui réussissait à inscrire le premier essai catalan. mais giral manquait la transformation sous les poteaux. il était à deux doigts de se rattraper quelques minutes plus tard, mais son drop frôlait la barre transversale.

déchainés, les sang et or multipliaient les assauts. une fois, deux fois ils franchissaient la ligne, mais m.gondouin refusait les essais catalans. il restait deux minutes quand barbe, le capitaine, celui qui avait semé la révolte, allait enfin en dame en coin après un bel échange avec amilhat. 6-7 transformation à suivre, la tension était à son comble. courrégé plaçait la balle et d’un impeccable coup de pied giral l’envoyait vers le ciel entre les bras offerts des poteaux accueillants.

la légende d’aimé giral venait de naître.

l’asp était pour la première fois de son histoire championne de france. mais décidemment, comme si la fatalité devait

frapper cette équipe, le capitaine de la saison précédent, le gallois rowland griffiths décédait à marseille atteint par

la typhoïde le lendemain de la victoire perpignanaise.

usap au commencement était l'a.s.p.

74

Jérémy bajadita.com

barbe, XaUTÉ, GIraL les trois catalans qui ont marqué ou transformé les essais de la finale du championnat de france.

Page 75: Magazine UpandUnder - Eté 2014

retour à perpignanle retour à perpignan était une pure folie. les joueurs de l’asp étaient accompagnés par des milliers de personnes de la gare jusqu’à la loge. la réception qui suivie fût grandiose avec un immense banquet recueillant dans les 300 convives ainsi que tous les notables de la cité.

se succédèrent alors d’innombrables discours aussi éloquents les uns que les autres. l’asp est sur un nuage, mais la fin de cette période dorée est proche avec la proximité de la première guerre mondiale.

le lourd tribut de la première guerre mondiale :l’asp n’aura jamais la chance de défendre son premier bouclier de brennus. en effet seulement quelques mois après le sacre du 03 mai, la france et le monde entier basculent dans l’horreur de la première guerre mondiale. comme toutes les équipes l’asp paiera un lourd tribut étant même l’équipe qui subira le plus de pertes puisque pratiquement la moitié des titulaires ne reviendra pas de cette

boucherie. en effet disparaitront par ordre chronologique : schuller, gravas, fournié, lida, nauté, giral et couffe. disparaitront aussi jean laffont, le vice-président qui donnera son nom au premier stade du club ainsi que le secrétaire du club, marcel mossé.

le sop subira lui aussi un lourd tribut avec les disparitions de martre, henric, saillens et schulmeiser. au total se sont 49 joueurs et dirigeants des deux clubs perpignanais qui seront tués lors du conflit. un monument aux morts leur est dédié à l’entrée d’aimé giral.

usap au commencement était l'a.s.p.

75

Jérémy bajadita.com

Page 76: Magazine UpandUnder - Eté 2014

à l’origine, le chant nous vient de la ville d’oyonnax.

c’est en effet là-haut qu’en 1943, les maquisards locaux défient l’occupant allemand et le pouvoir pétainiste en défilant jusqu’au monument aux morts

de la première guerre mondiale pour y déposer une gerbe ("les vainqueurs de demain à ceux de 14-18") sous le cri de "ici, ici, c’est oyonnax".

ce chant est depuis devenu celui des supporters oyonnaxiens, et a donc pour

eux des racines historiques évidentes. une sorte de marque de fabrique et de tradition, attachées au club d’oyonnax, comme peut l’être le pilou-pilou à toulon ou la peña à bayonne.

un chant qui se répand mais hélas, ce chant, au lieu de se cantonner à oyonnax, s’est répandu à travers les stades.

difficile de retracer exactement les méandres de cette propagation. deux faits marquants peuvent être relevés, même si chacun pourra avoir différentes explications alternatives à la propagation.

en 2010, le célèbre groupe de folk festif auvergnat Wazoo sort son album les forains sur lequel figure le chant "ici, c’est montferrand" et qui reprend à plusieurs reprises le "ici, ici, c’est montferrand".

depuis, le public de l’asm est un des plus fervents dans la reprise (jusqu’à l’overdose) de ce chant.

c’est aussi en 2010, avant une opposition la rochelle – oyonnax, que silvère tian chambra le public de deflandre dans la presse. lors du match, le stade reprenait le chant de l’uso dès que le joueur touchait le ballon.

depuis, les uns après les autres, les stades succombent : "ici, ici, c’est grenoble" (fcg), "ici, ici, c’est pierre-antoine" (co), "ici, ici, c’est montpellier" (mhr), "ici, ici, c’est la corrèze" (cab)…

est-ce valeurs du rugby ?au-delà du côté lancinant de ce chant, et du manque d’originalité des clubs l’ayant copié sur oyonnax, on peut se poser la question : repris à l’extérieur, est-il valeurs du rugby?

en effet, lorsqu’une équipe se déplace à l’extérieur, elle est accueillie, tout comme ses supporters, dans l’esprit de partage et de convivialité propre au rugby, par l’équipe qui reçoit.

lorsque le stade pierre mauroy et le public lillois accueillent le match montpellier-castres, n’est-ce pas inapproprié d’entendre des « ici, ici, c’est montpellier » ou « ici, ici, c’est pierre-

antoine ». on remarquera d’ailleurs que ce jour-là, le club de montpellier avait même habillé l’entrée de son vestiaire avec ce chant. le stade de france est-il le stade pierre-antoine ?

Quand oyonnax gagne à ernest-Wallon, il n’en demeure pas moins que nous sommes toujours à ernest-Wallon. il n’est point question ici de multiplier les exemples ni de jeter la pierre à tel ou tel public, juste de faire une constatation.

pourquoi ne pas préférer chanter par exemple « et ils sont là, et ils sont là les … bayonnais, toulonnais…etc » lorsque son équipe l’emporte en terrain adverse plutôt que de revendiquer être en terrain conquis ?

alors vous pourrez me dire que j’en fait beaucoup sur un chant. peut-être, mais à ce rythme, demain, chanterons nous en déplacement des : « on vient, on gagne, et on s’en va » - « paris, paris, on t’encule »…etc.

un chant qui trouve ses racines à oyonnax

ici, ici, c'est up&under

76

la rochelle fera donc son retour dans l’élite la saison prochaine, et par voie de conséQuence s’allongera donc la liste des stades du top14 dont le public entonnera le lancinant chant « ici, ici, c’est … ».cet article en retrace l’historiQue tout en étant une suppliQue pour son abandon (oyonnaX comme seule eXception), véritable fléau Qui gagne les stades, au même titre Que les vuvuzelas et autres klakons.

Page 77: Magazine UpandUnder - Eté 2014

supporters chantez ! ce constat va de pair globalement avec une baisse d’ambiance dans les stades du top14, où les vuvuzelas, klaxons et refrains lancinants prennent le pas sur les chants et la créativité des supporters. ainsi, par exemple, amis rochelais, pourquoi ne pas abandonner ce « ici, ici, c’est la rochelle », pour chanter haut et fort ces chants de jadis :

cette supplique sera plébiscitée par les uns, dénoncée par les autres. elle reflète un avis personnel, peut-être mal exprimé, incomplet et subjectif. mais tel est mon souhait : supporters des clubs, combattez le fléau, laissez à oyonnax son chant, et vous, exprimez-vous chacun avec votre originalité et vos traditions.

ici, ici, c'est up&under

77

valeurs du rugby xvovalie.com

ALLEZ Y POUSSEZ POUSSEZ LES AVANTS DE LA ROCHELLE ALLEZ Y POUSSEZ POUSSEZ LES AVANTS ROCHELAIS

POUSSEZ POUSSEZ LES AVANTS DE LA ROCHELLE POUSSEZ POUSSEZ LES AVANTS ROCHELAIS

ALLEZ Y CHANTEZ CHANTEZ SUPPORTERS DE LA ROCHELLE ALLEZ Y CHANTEZ CHANTEZ SUPPORTERS ROCHELAIS CHANTEZ CHANTEZ LES SUPPORTERS DE LA ROCHELLE

CHANTEZ CHANTEZ SUPPORTERS ROCHELAIS

Photo : icicestoyonnax.clicforum.fr/ youtube/ lemeilleurdupsg.com/ francebleue.fr/ stjobuissonnier.canalblog.com/ sudouest.fr/ zoo.montpellier.fr

Page 78: Magazine UpandUnder - Eté 2014

les auteurs Qui contribuent régulièrement à up&under

bajadita.combajadita est un site de rugby indépendant. plus qu’un site de résultats bruts, bajadita vous propose des articles de fond et d’analyse des rebonds ovales.

lexvnz.comné en juin 2013, lexvnz.com est un webzine interactif et indépendant dédié au rugby néo-zélandais, qui méritait bien d’avoir une tribune en france

xvovalie.comles dernières brèves du monde ovale, des zooms sur le top14, sur le Xv de france, des résultats, des bons plans.

Xv ovalie ou l'indispensable blog rugby à mettre dans vos signets !

finalesrugby.comc'est (presque) l'intégralité des données concernant les finales des championnats de france de rugby toutes catégories depuis sa création en 1892, de la 1ère division à la 4ème série en passant par les juniors balandrade...

renvoiaux22.frun regard décalé sur le rugby, son actualité nationale et internationale, son histoire et sa culture.

japonrugby.netla référence du rugby japonais en france depuis 2012. toute l'actualité sur le rugby japonais / brave blossoms / top league / ligues régionales a et b / ligues universitaires

Renvoi aux 22

Création et réalisation graphiques de ce numéro : Olivier / Tahaacrea.com

sudrugby.comsud rugby est le site référence des news rugby en provenance de l'hémisphère sud depuis 2009. malgré le nombre importants de blogs ou de sites consacrés au rugby, le traitement réservé à sa pratique en dessous de l’équateur reste le parent pauvre de l’information rugbystique francophone.

superrugbynews.frlancé en mai 2012, super rugby news est un site entièrement indépendant. notre but est simple : fournir des informations en français à tous les amateurs de rugby tel qu’il est pratiqué dans l’hémisphère sud et partager notre passion pour ce rugby-là !

mordusdelacturugby.frun site internet d'informations du top 14 et de la prod2.

@alexis_lalarme @mordusacturugby