Magazine STRUCTURES Novembre 2012

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1 > LIRIS ET LE MODULE ALARME ! > COLLABORATION RéUSSIE AVEC LA SNCF LE MAGAZINE DU GROUPE OSMOS NOVEMBRE 2012 * * DOSSIER : UNE SOCIÉTÉ DE RISQUES TECHNOLOGIQUES ACTUALITÉS ENTRETIENS DOSSIER FOCUS > JACQUES ATTALI LA SOCIéTé AUX AGUETS > CHRISTIAN KERT LA PRéVENTION DES RISQUES > UNE SOCIéTé DE RISQUES TECHNOLOGIQUES > ERIC PETITPAS RESPONSABLE SINISTRES CHEZ AXA > QUAND L’IMMOBILIER DEVIENT MOBILE ! 4 15 16 24 www.osmos-group.com S T R U C T U R E S La sécurité des structures

Transcript of Magazine STRUCTURES Novembre 2012

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> LIRIS et Le moduLe ALARme !

> coLLAboRAtIon RéuSSIe Avec LA SncF

Le magazine du groupe oSmoS

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** doSSier :

une Société de riSqueS technoLogiqueS

actuaLitéS entretienS doSSier FocuS

> JAcqueS AttALI LA SocIété Aux AguetS

> chRIStIAn KeRt LA pRéventIon deS RISqueS

> une SocIété de RISqueS technoLogIqueS

> eRIc petItpAS ReSponSAbLe SInIStReS chez AxA

> quAnd L’ImmobILIeR devIent mobILe !

4 15 16 24

www.osmos-group.com

s t r u c t u r E s

La sécurité des structures

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Avec les évènements des deux dernières années, de Fukushima à Sandy, beaucoup de certitudes ont disparu. Face à cela, les solutions OSMOS se voient de plus en plus adoptées et même récompensées : RMC vient de nous décerner le trophée de l’entreprise innovante de l’année 2012. Mais au-delà des récompenses, l’utilité de ces solutions n’a jamais été aussi évidente : anticipation, 3 jours à l’avance, de l’effondrement d’un par-king souterrain aux Pays-Bas ! Pour OSMOS la sécurité des structures est d’abord celle des usagers. Notre vraie mission est d’assurer la tranquillité d’esprit des gestionnaires d’ou-vrages et de ceux qui les utilisent.

2012 est également l’année de l’ouverture nationale pour OSMOS. Après avoir concen-tré ses forces pour tisser un réseau mondial d’affiliés, des états-Unis au Japon en passant par l’Allemagne, OSMOS a décidé de se réap-

proprier le marché français. Entreprise française dont les équipements sont entièrement conçus et fabriqués en France, OSMOS est fière d’être parvenue en un an à initier des coopérations avec les plus grands acteurs publics et privés.

Dans cet élan, nous avons décidé de vous « ouvrir les portes » d’OSMOS. Ce premier numéro du magazine semestriel STRUCTURES marque notre volonté de vous faire partager nos projets, nos innovations et nos ambitions. A travers lui nous souhaitons également remercier nos clients et nos partenaires pour la solide confiance qu’ils nous témoi-gnent jour après jour.

Un grand merci à tous ceux qui ont accepté de participer à ce numéro : clients, institutionnels, intellectuels et élus. S’il en était besoin, leur intérêt pour le domaine dans lequel OSMOS évolue, montre à quel point la sécurité des structures est un enjeu partagé.

S O M M A I R E

é d i t o> M. Bernard Hodac, Président et fondateur du groupe OSMOS // P.3

A c t u A l i t é s > Tour du monde des projets // P.4> Innovation :LIRIS et le module Alarme // P.7> Sur le terrain : Tunnel de Saint-Martin d’Estréaux Chronique d’une collaboration réussie avec la SNCF // P.8> Mécénat : Raisa Nosova // P.34

E n t r E t i E n s> Jacques Attali // P.15> Christian Kert // P.20

d o s s i E r> Une société de risques technologiques // P.16

F o c u s> Métier : Eric Petitpas - Responsable sinistres chez AXA // P.24> Le référé préventif en pratique // P.25> International : Quand l’immobilier devient mobile ! // P.28

7LIRIS ET LE MODULE ALARME

16DOSSIER : UNE SOCIéTé DE RISQUES TECHNOLOgIQUES

28FOCUS INTERNATIONAL: QUAND L’IMMOBILIER DEvIENT MOBILE !

é d i t o

Bernard Hodac,Président et fondateur du groupe OSMOS.

G r o u P E> Qui a dit que les PME françaises n’exportaient pas ?// P.6> La Tour Eiffel // P.10> Au service de l’immobilier courant // P.12> La Colonne vendôme // P.14> Usine gDF Suez // P.21> The Peninsula // P.22> Le Pont Champlain // P.26> La Tour Chartis // P.30> Sélection de nos meilleurs moments // P.32> Avant Première : le logiciel de comptage // P.35

E n V i E d ’ E n s A V o i r +ç A c o n t i n u E s u r i n t E r n E t

s t r u c t u r E s n o V E m b r E 2 0 1 2r E m E r c i E m E n t s

Jacques Attali, Floriane Budny ; Yves Chamerois ; Ali Cherradi ; Christian Kert ; Eric Petitpas ; José veloso.

osmos-group.com/fr/telechargements/com-presse

Scanner ce QR Code pour avoir accès aux dernières publications du groupe. synnov.org/synnov/nos-objectifs

Bernard Hodac est également président du Synnov le syndicat de l’innovation technologique.

Rédactrice en Chef : Giulia Lecarrié[email protected] de création : Hugo [email protected]

L a m a î t r i s e d e s r i s q u e s , u n e n j e u p a r t a g é

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Tour du monde des projeTs osmos

A c t u A l i t é s

t o i t u r e d e L a g a r e d e B e r n eSu iSSeSurve illance d ’une Structure prototyp ique ac ier-bo iS

La structure acier-bois en forme de vagues de la gare de Berne est ambitieuse et particulièrement innovante au regard des modèles ac-tuels. Son caractère atypique impose cependant un suivi précis de son comportement et notamment de sa réaction en cas de vents forts. 150 000 passagers traversent chaque jour la gare, il s’agit donc de concilier design innovant et sécurité optimale. Le suivi est assuré par la grande compagnie d’ingénierie Basler&Hofmann, licenciée suisse du groupe OSMOS. Les premiers résultats analysés traduisent une stabilité glo-bale de la structure y compris lors de violentes intempéries.

C o L L i n e s d e L ’ a r C h ela défenSe, france Su iv i de la verr ière de la nef

Construites en 1990 selon les plans de l’architecte Jean-Pierre Buffi, les Collines de l’Arche ont subi plusieurs événements (explosion de la Centrale Thermique de Courbevoie en 1994, tempête milléniale de 1999) qui, cumulés à la densité de la Défense et aux nombreuses solli-citations liées aux transports en commun, impactent leur état de santé structurel. Dès le mois de septembre 2012 et pour 3 ans, OSMOS sera chargé d’opérer un suivi continu de la verrière et de deux autres points majeurs. En suivant les éventuelles concentrations de contraintes à tra-vers plusieurs LIRIS et Cordes Optiques, OSMOS traduira le comporte-ment réel de la structure afin de déterminer les désordres avérés et de préconiser, le cas échéant, des actions de maintenance.

p a r k i n g 4 e a v e n u ep ittSburgh, étatS-un iSMiSe SouS Surve illance d ’une Structure publ ique

Le parking de la 4ème avenue à Pittsburgh est composé de seize étages. Le bâtiment a subi de nombreux dommages et l’observation laisse en-tendre une détérioration étendue de la structure. Depuis quelques mois, OSMOS est ainsi chargé d’effectuer un diagnostique global de sa bonne santé. grâce aux premières données recueillies par les Cordes Optiques OSMOS a pu lever le doute sur les supposées faiblesses structurelles et confirmer que le parking était toujours pleinement opérationnel.

B a r r a g e Y a g i s a w agunMa, Japoncont inu ité de l’explo itat ion d ’un barrage

Après 45 ans de fonctionnement sans aucun désordre constaté, le béton du barrage de Yagisawa (préfecture de gunma) s’est fissuré en de nombreux endroits. L’ouvrage étant situé dans une zone sismique, le Ministère des Terres, des Infrastructures et des Transports japonais a souhaité une enquête approfondie sur les causes et l’évolution de ces fissures, afin d’opérer le cas échéant des travaux de réparation. OSMOS Japan a alors recueilli sur une période de 6 mois les don-nées enregistrées par ses Cordes Optiques. Celles-ci traduisent de nombreuses déformations linéaires de la structure. OSMOS en a ainsi déduit qu’il était possible que ces désordres soient causés par un phénomène de constriction géologique menant logiquement à terme à une libération de contraintes brutale due au séisme. Quelques mois plus tard, un séisme dont l’épicentre se situait à 150 km du bar-rage a coïncidé parfaitement avec le retour à la normale des points instrumentés. Ainsi, le barrage avait fonctionné jusque-là comme « méga-capteur » des contractions de l’écorce terrestre liées aux mou-vements des plaques tectoniques. Même si la perspective d’anticiper les séismes semble encore lointaine, OSMOS a démontré que la captation d’informations prédictives liées aux tremblements de terre est possible.

o u v r a g e p s p C o f i r o u t eauZouer-en-toura ine , franceSurve illance d ’un pSp Standard

La société COFIROUTE a mis en place avec OSMOS, la surveillance de l’un de ses Passages Supérieurs Précontraints (PSP) construits dans les années 1960 et 1970 et qui développent une pathologie particu-lière du fait de leur conception. En plus de la connaissance objective de l’état de la structure et son évolution dans le temps, OSMOS va permettre de quantifier une des causes principales de déformations de l’ouvrage : le trafic routier. La corrélation entre la variation de l’intensité du trafic et l’évolution des contraintes enregistrées sera particulière-ment intéressante pour COFIROUTE.

f o n d a t i o n L o u i s v u i t t o npar iS, france Surve illance de la conStruct ion

Imaginée par l’architecte Frank gehry, la Fondation Louis vuitton prend la forme d’un « vaisseau dans les arbres ». véritable prouesse techno-logique et architecturale la tour centrale de 35m de haut sera constituée d’un noyau en béton, au sommet duquel quatre consoles en béton armé porteront un bardage en coque aluminium et verrières, appelé « iceberg » et pesant pas moins de 350 tonnes. OSMOS a été sollicité par l’entreprise PETIT (filiale de vinci Construction) pour déterminer la redistribution des charges de l’iceberg sur ses 5 appuis, pendant la phase de montage et de chargement puis en effet différé. Les données recueillies depuis mars 2012 témoignent d’une stabilité des points instrumentés.

é C L u s e d e B e a u h a r n o i sMontréal,canada Su iv i de déforMat ion

Beauharnois, petite ville du Québec, a pour particularité d’abriter une écluse monumentale. à l’extrémité ouest du Lac Saint-Louis, l’écluse permet de soulever le navire de 12,5 mètres vers un premier pallier duquel il sera à nouveau rehaussé de 12,5 mètres pour atteindre le ni-veau du Canal. Partie intégrante du réseau de transport fluvial, l’écluse est fortement sollicitée et ses portes commencent à montrer des signes de faiblesse. Des diagonales mises sous tension leur ont été adjointes. Pour le compte de Socomec Industriel Inc., OSMOS Canada mesure les contraintes subies par la structure au cours de la mise en tension des diagonales. Les données enregistrées montrent que les déformations sont corrélées aux variations thermiques et que les amplitudes restent pour l’instant dans les seuils de sécurité admissibles. OSMOS Canada poursuit son opération de surveillance afin d’assurer la sécurité des usagers.

osmos-group.com/fr/services/references

Extraits des références des clients d’OSMOS.

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osmos réalise 85% de son Chiffre d’affaires à l’inTernaTional...La qualité technologique de ses solutions a permis à OSMOS de conquérir 20 pays dont les plus exigeants et de réaliser encore 85% de son chiffre d’affaires à l’export. à cet effet, OSMOS peut compter sur de grands noms internationaux dans son réseau de licenciés : JgC (Japon), TÜv (RFA), Euroconsult (Espagne), STRAEN (états-Unis), EXP (Canada). Ces affiliés de qualité procurent à OSMOS un portefeuille de références sans équivalent comprenant plus de 3000 structures, de la Tour Eiffel, à la Sagrada Familia, en passant par le Tunnel sous la Manche, le Manhattan Bridge et le Stade de France, sans oublier de nombreux ouvrages industriels et d’immobilier courant.

liris & le module alarme

le module alarme vous averTiT lorsqu’un danger sTruCTurel esT imminenT Dès que le module détecte un dépassement du seuil préalablement fixé dans le logiciel LIRIS User, une alarme ou un signal lumineux se fait entendre sur place. grâce à cette alerte, vous pouvez, selon les cas, faire évacuer le bâtiment pour éviter tout dommage corporel ou simplement prendre les mesures nécessaires afin de renforcer la structure. Ainsi, en fixant un seuil volontai-rement bas vous serez prévenu dès les prémices d’une faiblesse structurelle alors qu’avec un seuil plus élevé vous ne serez alerté qu’en cas de danger proche. Et pour cela le Module Alarme vous offre une liberté totale : signal lumineux clignotant ou alarme sonore, vous pouvez régler la fonction selon vos besoins.

une vériTable aide au réglage En complément d’un service d’alerte, le module vous sera d’une aide précieuse lors de réglages ou de tests de chargement. vous pourrez, par exemple, connaître en temps réel la capacité portante de votre structure et être assuré de ne pas dépasser la limite critique. vous pourrez effectuer vos réglages avec exactitude en béné-ficiant de la précision de la LIRIS connectée au module.

des uTilisaTions mulTiples

Le module alarme vous permet d’assurer tant la sécurité des personnes évoluant dans le bâtiment que l’intégrité de la structure elle-même. Ainsi, en étant prévenu en amont de toutes dérives vous pouvez prendre les mesures d’évacuation et de sécurisation qui s’imposent avant qu’un incident ne se produise. Ce nouveau module peut bien évidemment être utilisé sur un chantier de construction mais aussi pour sur-veiller une installation industrielle ou encore sécuriser l’immobilier courant. à la manière d’un détecteur de fumée présent dans tout bâtiment collectif, le module alarme peut être installé sur toute structure, y compris sur les immeubles d’habitation, afin de prévenir les problèmes ordinaires : infiltrations d’eau, surcharges sur la toiture ou encore instabilité du sol d’assise. Pour

qui a diT que les pme françaises n’exporTaienT pas ?

…TouT en ConservanT une fabriCaTion 100% française...

Pour satisfaire ce marché mondial et produire entière-ment en France, OSMOS a mis en place une organi-sation industrielle adéquate. La chaîne de production a été pensée afin de concilier haute technologie et fa-brication de masse. Le process de production s’inspire des dernières techniques du management de la qualité ayant cours dans l’industrie automobile.

...qui lui permeT d’innover en permanenCe !

Depuis toujours au coeur de l’activité du groupe OSMOS, l’innovation permanente passe par un dé-cloisonnement des savoirs au sein de l’entreprise. Les équipes dédiées à la R&D interagissent en continu avec les équipes études et celles de terrain. Cette remontée d’expérience est essentielle pour qu’une technologie de pointe trouve son marché. Les bénéfices de l’entreprise sont totalement réinvestis en R&D. OSMOS peut alors proposer une nouvelle génération technologique tous les 2 ans, sans rupture d’obsolescence pour les équi-pements existants. Faut-il préciser que ce choix straté-

En savoir +Le Module Alarme sera disponible à la vente dès janvier 2013. Il pourra être connecté à LIRIS.

Pour en savoir + : contacter le service commercial au 01 47 69 69 10

servir cette multiplicité d’applications OSMOS propose différents packages de sa solution Alarme qui répon-dent aussi bien aux besoins de clients industriels, du BTP ou encore des propriétaires d’immeubles et des syndics de copropriété.

ConneCTé à la liris, le module alarme offre l’inTégraTion à la Chaîne déCisionnelle

Afin de pouvoir détecter les dépassements de seuil le Module Alarme doit être connecté à une LIRIS. LIRIS est un système d’enregistrement embar-qué particulièrement innovant. Bien que tout aussi efficace qu’un système complet, LIRIS a pour grand avantage de s’affranchir d’alimentation extérieure et de liaison filaire tout en conservant une autonomie longue (jusqu’à 5 ans). LIRIS enregistre et sauve-garde l’ensemble des données statiques et dyna-miques de la structure sur laquelle elle est placée. Son efficacité et sa simplicité le rende tout indiqué pour une prescription naturelle de la part des chSct et des assureurs.

FRUITS DE 15 ANS DE R&D, LES SOLUTIONS OSMOS OPèRENT UN SUIvI OPTIMAL DE L’INTégRITé DE

vOTRE STRUCTURE AFIN D’ASSURER vOTRE TRANQUILLITé D’ESPRIT. LA DERNIèRE INNOvATION EN DATE, LE MODULE ALARME, EST D’ORES ET DéJà DISPONIBLE. DE LA SéCURITé DU PERSONNEL DE CHANTIER à LA SéCURITé DES OCCUPANTS DE L’IMMOBILIER COURANT, TOUR D’HORIzON DES DIFFéRENTES APPLICATIONS DE CETTE NOUvELLE CRéATION BY OSMOS.

LES SOLUTIONS OSMOS SONT CONçUES ET PRODUITES EN FRANCE, TANT IL EST vRAI QU’UN éCOSYSTèME

DE PROXIMITé EST UN gAgE DE QUALITé, DE PéRENNITé ET DE RéACTIvITé. C’EST LA RAISON POUR LAQUELLE LE CHOIX DE CONCEvOIR ET DE PRODUIRE EN FRANCE S’EST IMPOSé DE LUI-MêME.

gique a permis de créer des emplois sur ses sites de Rennes et de Courbevoie. Et afin d’accompagner sa forte croissance, OSMOS projette d’étendre ses uni-tés de production et de créer de nouveaux emplois en Bretagne et en île-de-France.

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I N N O V A T I O N

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lever les douTes

La semaine du 4 juin 2012, 12 Cordes Optiques de 5 mètres ont été posées le long des demi-dalles sur les différentes zones analysées comme étant les plus sensibles. L’installation s’est poursuivie par la mise en

interviewYves ChameroisAdjoint au chef de la division TunnelsSncF - dIRectIon de L’IngenIeRIe

Que vous apporte la solu-tion OSMOS dans le cadre de cette opération de suivi ?

La solution OSMOS nous permet d’assurer un suivi statique et dyna-

mique des déformations des dalles au passage des trains. grâce au dispositif d’alerte mis en oeuvre, nous sommes alertés en cas de comportement anormal susceptible d’affecter la sécurité des circulations fer-roviaires. Cette instrumentation est couplée à un dis-positif qui surveille en parallèle la géométrie de la voie. Quels sont les points forts que vous avez pu noter au cours de votre collabo-ration avec OSMOS ?

Bonne appropriation technique de la problématique. Pédagogie. Maîtrise et sérieux lors de l’installation sur site. Bon accompagnement suite aux alertes qui se sont déjà produites. Seriez-vous prêt à utiliser les solutions OSMOS sur d’autres projets ?

Une instrumentation a déjà été mise en oeuvre par OSMOS en 2011 pour suivre la voûte du tunnel fer-roviaire de St Pierre sur la commune de Dieppe, dans le cadre de travaux routiers effectués à proximité. Dans le cadre de la surveillance des tunnels du Réseau Ferré National (1500 tunnels qui représentent un linéaire total d’environ 600 km) que nous assurons pour RFF, les pathologies rencontrées sont variées. Nous gardons ainsi bien en tête les solutions propo-sées par OSMOS afin de les utiliser lorsque cela se justifiera !

DEPUIS JUIN 2012, OSMOS SURvEILLE LE TUNNEL DE SAINT-MARTIN D’ESTRéAUX POUR LE COMPTE DE

LA SNCF. LE SUIvI PAR CORDES OPTIQUES EN TEMPS RéEL PERMET à LA SNCF DE MAINTENIR LE TRAFIC FERROvIAIRE EN TOUTE SéCURITé, JUSQU’à UNE PROCHAINE CAMPAgNE DE RéNOvATION.

place de 2 stations de monitoring ainsi que 2 sondes thermiques qui permettront de corréler certaines don-nées à l’évolution de la température.grâce au logiciel d’exploitation OSvIEW, la SNCF peut suivre en temps réel sur ordinateur, tablette ou smart-phone le comportement de la plateforme.

Les relevés effectués lors des premières semaines ont permis de confirmer les soupçons de la SNCF : deux sections de la plateforme concentrent le plus de contraintes et notamment la voie 2 sur laquelle passent les FRET les plus lourds. à l’inverse, la solution OSMOS a permis de lever les doutes sur le comportement global de la plateforme. En effet, l’analyse des résultats témoigne d’une stabilité d’ensemble de la structure instrumentée. Les déformations statiques constatées sont corré-lées avec les variations journalières de tempéra-ture et les déformations dynamiques restent d’am-plitude constante depuis le début du suivi. Lors du passage d’un train, une déformation de la voie est relevée mais elle est réversible et sans danger. La structure reprend en effet sa forme originelle peu après le passage du train.

alerTer dès la naissanCe d’un désordre

Après une première période d’analyse du compor-tement de la plateforme, les équipes de la cellule in-génierie OSMOS fixent, en accord avec la SNCF, des seuils d’alerte. Ainsi, grâce au module alarme (cf. P.7), en cas de dépassement de ceux-ci, la SNCF recevra un mail d’alerte automatique. Les seuils sont fixés de telle manière à ce que la SNCF puisse organiser les priorités d’intervention en dehors de toute urgence, alors que le problème identifié en est encore à ses prémices. La SNCF est donc assurée d’un risque zéro concernant la sécurité de ses usagers.

l’asservissemenT de la signa-lisaTion au sYsTème de suivi esT à l’éTude

Cette initiative ne serait pas une première, la SNCF ayant déjà couplé les solutions OSMOS à son propre système de signalisation dans le cas du pont sur l’Adour, dans le Sud-Ouest de la France. Ce pont his-torique suivi par OSMOS était resté intact alors que le pont adjacent en construction s’était écroulé. La tech-nologie OSMOS a permis dans ce cas de prolonger la durée de vie de l’ouvrage sans risque pour les usagers.

Dans les mois à venir, OSMOS transmettra des ana-lyses plus fines à la SNCF, afin de comprendre si la dé-formation des dalles varie en fonction du type de train. Le système de comptage OSMOS (cf. P.35) simplifie en effet la réalisation de classifications et de graphiques permettant de conclure.

« cette collaboration avec la SncF a été particulièrement enrichissante et je suis ravie de son succès. oeuvrer pour la sécurité des usagers est mon ambition quotidienne ! »

pauline TrembloTIngénieur chargée de développement Référente du projet [email protected]

Le tunnel de Saint Martin d’Estréaux (Loire), situé sur la ligne Moret à Lyon, est un ouvrage double voie de 1382m de longueur sur 7,70m d’ouverture, creusé dans un massif de granit. Sa construction date des années 1850.Le tunnel a fait l’objet d’une campagne de travaux de ré-novation en 2003, des infiltrations d’eau ayant engen-dré une instabilité de la plateforme des voies ferrées. Cette réhabilitation a consisté en la réalisation de deux demi-dalles en béton armé, séparées par un caniveau central. Si ces travaux ont permis de stabiliser la plate-forme, depuis quelques mois une nouvelle pathologie s’est développée au niveau des voies, se traduisant par un phénomène de battement des dalles de support. Celui-ci entraîne des anomalies géométriques comme des éjections d’eau et l’écaillage du bord des dalles.

garanTir la ConTinuiTé du TrafiC ferroviaire en TouTe séCuriTé

Dans l’attente des travaux de réhabilitation de la pla-teforme programmés en 2014, les solutions OSMOS permettent à la SNCF de surveiller l’évolution du comportement structurel des dalles qui supportent les voies, afin d’assurer la continuité du trafic ferroviaire. Il s’agit ainsi de suivre les anomalies connues et sur-tout de prévenir toute modification anormale. Dans un souci permanent de sécurité, la SNCF souhaite pouvoir détecter de la manière la plus précoce possible tout phénomène qui pourrait affecter la structure pendant et après le passage des trains.

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Chronique d’une CollaboraTion réussie aveC la snCf

Tunnel de sainT-marTin d’esTréaux

S u R l E T E R R A I N

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t o u r E i F F E lEn 1993 OSMOS installe ses premières Cordes Optiques sur la Tour Eiffel. Depuis cette année, OSMOS surveille toujours les structures principales de la « Grande Dame de Paris ». Les cycles de déformation journaliers, saisonniers et pluri-annuels sont maintenant parfaitement connus et alimentent une banque de données permettant de détecter très en amont toute modification du comportement de l’ouvrage. Durant ces 19 années, OSMOS n’a cessé de faire évoluer sa technologie et c’est pourquoi à la rentrée 2012 le système sans fil LIRIS a été installé en complément des 72 Cordes Optiques déjà présentes. SETE, la société exploitante de la Tour Eiffel, souhaite ainsi assurer un contrôle permanent de la stabilité de la structure afin de garantir son bon état de santé et la sécurité des visiteurs, tout en optimisant les coûts de maintenance.

Dans 1 an, OSMOS fêtera les 20 ans de sa collaboration avec la Tour Eiffel ! Une manifestation d’envergure sera alors organisée au coeur de la «Grande Dame » pour l’ensemble des partenaires et clients d’OSMOS.

Jeudi 20 septembre 2012 a eu lieu la 22ème édition des anti-Nobel à Harvard (Massachusetts) récompensant des travaux absurdes ou loufoques réalisés par de vrais chercheurs. Ces prix alternatifs honorent, selon les organisateurs, « l’invention qui d’abord fait rire puis réfléchir ». En psychologie, le prix revient à 3 chercheurs pour leur étude : « pourquoi se pencher vers la gauche fait apparaître la Tour Eiffel plus petite ? »

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S u R V E I l l A N c E d E S S T R u c T u R E S p R I N c I p A l E S d u M O N u M E N T

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Parmi les entreprises qui font confiance à OSMOS figure Bouygues Bâtiment Rénovation Privée, avec qui de nombreux projets communs ont été réalisés. Exemple de deux chantiers d’immobilier courant suivis par OSMOS. une seConde vie pour laenneC : « l’ausCulTeur ausCulTé » L’hôpital Laennec est un ancien hôpital parisien, d’une superficie de 16 300 m², construit en 1634. Son nom lui

provient de René Laen-nec, médecin français et surtout inventeur du diagnostic médical par auscultation. OSMOS, spécialisé dans l’aus-cultation d’ouvrages, ne pouvait qu’assurer le suivi de cet hôpital en

rendant hommage au docteur Laennec ! Depuis 2010, l’ensemble des bâtiments fait l’objet d’un vaste programme immobilier baptisé « Paris 7 Rive gauche ». Une partie de l’ancienne structure sera ainsi détruite mais la chapelle édifiée sous Louis XIII et clas-sée monument historique sera conservée.Bouygues Bâtiment Rénovation Privée est chargé d’entreprendre des travaux de reprise en sous-œuvre des fondations des bâtiments. L’ouvrage historique est fra-gile et de nouvelles fissures sont notamment apparues lors des travaux de terrassement. Alexia Fleury, Chargée d’affaires chez OSMOS, a mis au point avec le client un scénario de suivi afin d’identifier le comportement global de la structure lors des travaux d’excavation ainsi que l’évolution des fissures.Au mois de mars 2012, 5 Cordes Optiques autonomes LIRIS de 2m ont été placées sur les lézardes majeures. Après plusieurs mois de capture de données, les équipes de la cellule ingénierie OSMOS ont pu déterminer que l’évolution des fissures était faible et en corrélation avec les variations thermiques. La structure se comporte donc bien pendant l’avancée des travaux encore en cours.

resTruCTuraTion d’immeubles

Le second projet actuellement suivi par OSMOS pour le compte de Bouygues Bâtiment Rénovation Privée concerne des travaux de restructuration d’immeubles de bureaux dans le 8ème arrondissement de Paris.

au serviCe de l’immobilier CouranT

SI OSMOS SUIT DES STRUCTURES COMPLEXES ET PRESTIgIEUSES COMME LA TOUR EIFFEL (CF. P.

10-11) OU LE STADE DE FRANCE, SES SOLUTIONS SAvENT égALEMENT S’ADAPTER à DES BESOINS PLUS SPéCIFIQUES QUI NéCESSITENT UN COûT FAIBLE SANS RENONCER à LA PERFORMANCE : LES BESOINS DE L’IMMOBILIER COURANT EN FONT PARTIE. OSMOS TRAvAILLE MAIN DANS LA MAIN NON SEULEMENT AvEC LES ENTREPRISES DE BTP AFIN DE CONTRôLER LEURS CHANTIERS, MAIS AUSSI AvEC LES SYNDICS DE COPROPRIéTé.

Ces travaux nécessitent notamment la destruction d’une large partie de la structure existante et donc la création d’états transitoires de stabilité. OSMOS in-tervient afin d’assurer que ces phases transitoires ne soient pas synonymes de risques ni pour l’intégrité de la structure ni pour les intervenants sur chantier. L’objectif est en effet de garantir tant la sécurité de l’ouvrage que du personnel sur place. En complément des données enregistrées en temps réel et pouvant être directement exploitées par le client, OSMOS fournira dans le cadre de ce projet 3 rapports d’analyse par mois pendant 5 mois. Les premières données statiques et dynamiques recueillies montrent que les travaux de démolition n’ont pas eu d’impact sur la stabilité de la structure malgré leur sévérité.

En matière d’immobilier courant, OSMOS ne collabore pas uniquement avec les entreprises de construction, il a aussi à coeur de développer ses partenariats avec les Syndics de copropriété. L’efficacité et la simplicité de LIRIS, la Corde Optique autonome, séduit ainsi de plus en plus les syndics, jusque-là cantonnés à l’utilisation de solutions à bas coûts et faiblement informatives. C’est un véritable enjeu pour le groupe OSMOS que de pouvoir répondre à leurs besoins et, derrière eux, à ceux des habitants de structures collectives, à travers des solutions adaptées, tant sur le plan pratique que du prix.

une CollaboraTion grandis-sanTe aveC les sYndiCs

La plus grande partie du parc immobilier géré par les syndics de copropriété est vieillissante, tout particu-lièrement à Paris. Afin de garantir aux copropriétaires le bon état de leurs biens, les syndics ont donc be-soin d’une solution experte et réactive permettant de conclure rapidement.OSMOS, grâce à ses systèmes brevetés, leur permet d’être rassurés sur l’état de santé de leur bien ou au contraire d’être alertés afin de prendre les mesures né-cessaires avant qu’un dommage sérieux ne se déclare.à titre d’exemple, les équipes OSMOS ont récemment été sollicitées par un syndic de copropriété afin de vérifier les suspicions de tassements différentiels du parking d’un immeuble à Neuilly-sur-Seine. L’instru-mentation du bâtiment par des LIRIS a permis de ré-véler que les tassements différentiels avaient en réalité lieu dans les caves. OSMOS a alors alerté le syndic

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« L’immobilier courant est un sujet passionnant au sens où il concentre plus qu’en tout autre domaine de fortes exigences : celles des responsables de structures mais aussi et surtout celle des occupants »

alexia fleurYChargée d’affairesRéférente des projets d’immobilier [email protected]

interviewfloriane budnYResponsable travauxStAm euRope

Quelles sont les principales contraintes que vous ren-contrez dans la gestion de votre patrimoine d’immobi-lier courant ?

Nous avons deux contraintes majeures. D’une part celle de gérer un parc d’immeubles viellissant mais qui puisse répondre aux exigences de nos nombreux locataires. D’autre part, celle de réaliser régulièrement des travaux de réhabilitation ou d’embellissement sur des sites occupés.

Quelles réponses peuvent vous apporter les solutions OSMOS ?

Les solutions OSMOS permettent de lever les doutes sur des mouvements structurels que nous pourrions soupçonner sur certains de nos sites. Leur utilisation nous a permis à deux reprises de rassurer nos clients sur l’état optimal de leur immeuble malgré des dété-riorations visibles à l’oeil nu. Avec OSMOS nous pou-vons ainsi dépasser les simples critères d’aspects pour connaître l’état réel d’un bâtiment. De plus, le suivi est beaucoup plus poussé qu’avec d’autres méthodes : les mesures sont extrèmement précises et prennent en compte le moindre mouvement de la structure, aussi infime soit-il. Enfin, le système d’alerte est particulière-ment efficace, il nous permet de prendre des décisions avant même qu’un dommage ne se produise. Et c’est la garantie, notamment en cas de travaux sur site occupé, d’assurer la sécurité de nos locataires.

Envisagez-vous de poursuivre votre collaboration avec OSMOS ?

Nous souhaitons poursuivre et approfondir notre col-laboration avec OSMOS non seulement pour rassurer nos locataires sur d’éventuels dégâts qu’ils pourraient percevoir mais aussi pour assurer notre propre tran-quillité d’esprit !

d’un danger imminent sur cette zone. 3 jours plus tard, les prédictions se sont réalisés : le sol d’une cave s’est affaissé de 50cm OSMOS sera associé aux travaux de réhabilitation qui devraient débuter prochainement.

Réalisation d’ouvrages fonctionnels neufs, réhabilita-tion de bâtiments anciens ou encore suivi du compor-tement de logements habités, OSMOS a une solution pour chaque nature de projet !

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E n t r E t i E nc o l o n n E V E n d ô m E

Suite à un incendie majeur, OSMOS surveille depuis mars 2012 le parking de 5 étages et d’une superficie de 7500 m² situé sous la Place Vendôme. Si les premiers mois de suivi traduisent un comportement stable de la structure, il est important de poursuivre la surveillance jusqu’à l’achèvement des travaux de réhabilitation. Se tenant fièrement au centre de la place, la colonne Vendôme a été érigée par Napoléon en 1810 pour commémorer la bataille d’Austerlitz. Abattue en mai 1871, elle fut rebâtie à l’identique 2 ans plus tard ! Gustave Courbet, accusé d’avoir été l’instigateur de sa destruction pendant la Commune, fut sommé de payer les frais de reconstruction. En collaboration avec Christophe Bottineau, Architecte en Chef des Monuments Historiques, OSMOS surveille également la Colonne Vendôme depuis l’automne 2012, dans le cadre des éventuels risques induits par les travaux adjacents. Les fondations profondes de la Colonne sont ainsi situées dans l’extension du parking, à proximité de la zone incendiée. 4 Cordes Optiques et 2 LIRIS ont été installées afin d’assurer un suivi en continu permettant d’anticiper le moindre risque structurel. Après avoir suivi la fin de son parcours - à travers la surveillance des Invalides - OSMOS surveille désormais le point culminant de la carrière de Napoléon !

S u R V E I l l A N c E d E l A c O l O N N E E T d u p A R k I N g S O u T E R R A I N

« Il est important de considérer la réduction des risques comme un bien, collectif ou privé.

La multiplication des risques technolo-giques, augmente-t-elle l’incertitude sur le futur ?

L’incertitude sur le futur augmente par le fait que de plus en plus d’hommes soient en interrelations et donc tout ce qui arrive à un individu peut avoir des conséquences sur tous les autres. C’est ainsi la mise en réseau qui augmente l’incertitude. Les incertitudes technologiques sont une des dimensions de cela, mais en fait de tout temps elles ont existé et nous n’en avions pas conscience. L’incertitude sur l’avenir est alors fondée sur notre prise de conscience que l’in-certitude technologique n’est plus une fatalité. Avant, les incertitudes étaient considérées comme des fata-lités divines, aujourd’hui nous les percevons comme des évènements maîtrisables. Et lorsqu’elles sont inconnues avant d’être maîtrisables elles sont facteur d’incertitude sur l’avenir. Paradoxalement, c’est le fait de prendre conscience que les incertitudes sont maî-trisables qui les rend acteur d’obscurité sur l’avenir.

Friedrich Hölderlin dit « là où croît le péril, croît aussi ce qui sauve ». N’y a-t-il pas une contradiction dans le fait que la technique porte en elle-même le risque et la solution ?

Les principaux risques ne sont pas dans la technique, ils sont dans la rareté, la rareté d’air, d’eau, d’environ-nement, la rareté de liberté, de temps, etc. Le progrès technique est une façon d’élargir les contraintes de la rareté. Cependant, il est tout de même vrai qu’il existe un effet secondaire de la technologie qui est de créer des risques ou des menaces. Mais le progrès tech-nique c’est avant tout une réaction à la rareté.

Après la répartition des biens, peut-on dire que désormais la question cruciale au sein de la société est celle du par-tage des risques entre les générations ou les individus ?

On peut le dire oui. L’absence de risque est devenue un bien collectif et un bien individuel. Notre société cherche à tout prix à augmenter ce bien qu’est la ré-duction des risques. On le fait soit en réduisant les risques proprement dits, soit en améliorant la cou-verture des dommages, par l’assurance notamment. Il est important de considérer désormais la réduc-tion des risques comme un bien, collectif ou privé.

Le principe de précaution est-il le meilleur outil de maîtrise du risque ?

Le principe de précaution est un principe très général et très vague, il est évident que tout le monde est d’ac-cord pour dire qu’il ne faut pas prendre des risques

a v e C j a C q u e s a t t a L iéconomiste, écrivain

inconsidérés mais c’est toute la question de savoir ce qu’est un « risque inconsidéré ». On a souvent pris l’exemple de ces deux progrès techniques qui ont fait chacun au moins un million de morts, si ce n’est plus, l’électricité et le pétrole. Ce n’est pourtant pas une raison pour ne plus les employer. Mais si on faisait, aujourd’hui, la découverte de l’électricité et qu’on affir-mait qu’il y aurait un million de morts par des accidents d’électrocution en un siècle, on déciderait peut-être de ne pas l’utiliser. Donc le fait que la valeur immédiate de la vie humaine ait beaucoup augmenté implique que l’on pourrait être amené à moins utiliser les progrès techniques. Mais le grand danger est que cela freine le progrès et qu’en réalité le coût humain soit encore plus lourd, puisque si on n’utilise pas ces techniques nouvelles on peut prendre un risque encore plus grand par l’usage de techniques anciennes.

Les décideurs de demain auront grandi avec l’essor de l’intelligence artificielle et des processus robotisés. Trouveront-ils naturel de se fier à des automates pour prendre des décisions ?

On comprend assez bien la nécessité de disposer de postes de régulation qui agissent indépendamment des hommes pour maîtriser les risques. Des solutions comme celles proposées par OSMOS correspondent au besoin de surveillance de la société. Si elles sont transparentes et bien contrôlées, elles correspondent clairement à des besoins qui renvoient à l’idée que toute précaution supplémentaire pour anticiper un risque va être de plus en plus nécessaire. Mais il est important de ne pas faire une confiance aveugle aux automates. On l’a vu dans la crise financière, les auto-mates, s’ils sont trop sophistiqués, peuvent masquer l’ignorance. L’autre danger c’est que ces processus de régulation ouvrent la voie à de nouvelles fragilités. La surveillance est nécessaire et est de plus en plus de-mandée mais en même temps il faut veiller à ce qu’elle ne débouche pas sur des fragilités d’une autre nature. Je crois beaucoup à la fusion future entre hommes et machines, une union de plus en plus grande avec des capteurs d’intelligence notamment. Nous entrons dans une société aux aguets où plus rien ne sera inerte, des êtres humains aux matériaux.

»

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Pas une journée ne se passe sans que l’on parle de risques. D’ailleurs, l’origine du mot n’est pas sans intérêt.

genèse de l’assuranCe

Selon des sources convergentes, le mot apparaît dans la langue française à partir du XvIème siècle et provient de « resecum », en latin « ce qui coupe ». Le terme ren-voie aux écueils pouvant rompre la coque des bateaux, « risque » par excellence de l’Europe marchande de

la Renaissance. Cette étymologie transcrit précisément le lien entre « risque » et « assurance ». Ainsi, le principe d’assu-rance naît conjoin-tement à l’apparition

du premier vrai risque de l’époque. C’est également à la même période que naît la théorie des probabilités développée par Blaise Pascal, que de nombreux histo-riens identifient comme le point de rupture vers les temps mo-dernes. Au travers d’un nouvel outil mathématique, la société n’est plus en proie à des me-naces traditionnelles telles que la famine ou la peste, mais à des risques calculables et prévisibles. Rationalisé, puis modélisé, le danger devient «risque», fondement du système assurantiel. Depuis, la notion d’assurance s’est fortement enrichie et avec l’essor du « tout industriel » ses applications se sont dévelop-pées jusqu’à prendre en compte, désormais, pratique-ment tous les aspects de la vie en société.

d o s s i E r

Dans son acception actuelle, le terme « risque » couvre un spectre aussi large que vague : « danger, inconvénient plus ou moins probable auquel on est exposé ». Ce panel de sens s’étend ainsi du risque de rater son dîner jusqu’au risque nucléaire ! Mais limitons-nous ici, au risque technologique, notamment dans ses aspects liés aux infrastructures.

une perCepTion qui a évolué

Depuis la fin de la renaissance, le risque a été combattu et la sécurité érigée en conquête. De l’invention du pa-ratonnerre en 1752, à la découverte par Louis Pasteur du vaccin contre la rage en 1885, en passant par la conception du réfrigérateur en 1858, pour chaque risque a été trouvée une solution. Mais depuis 1970 cette lutte contre le risque est entrée dans une phase de crise. Le couple risque/solution est devenu plus dif-fus, moins évident et la société a pris conscience de la difficulté de cerner le risque. En 40 ans sa perception a évolué dans un sens nouveau. Deux raisons majeures ont accompagné ce changement de perception.

> lorsque la théorie se confronte à la réalité

Tout d’abord, le milieu scientifique a popularisé l’idée selon laquelle le risque « zéro » n’existe pas. En effet, celui-ci ne peut jamais être appréhendé en totalité et les calculs de probabilité restent, par nature, théoriques. En pratique, le risque peut survenir à tout moment et, c’est bien connu, lorsqu’il est le moins attendu. Citons l’exemple de l’effondrement du Terminal 2E de l’aéro-port Roissy Charles-de-gaulle. Aucun modèle théo-rique n’a pu prédire cet effondrement soudain et seule

une méthode per-mettant de traduire la réalité aurait pu l’anticiper. Les meilleurs calculs ne peuvent donc assurer l’éradica-tion du risque et un bâtiment conçu

grâce à des formules mathématiques, aussi élaborées soient-elles, reste soumis au risque. Le théorique se confronte en permanence à la réalité.

> un procès permanent

L’autre raison majeure de ce changement de perception est le phénomène de réunion de citoyens/consomma-teurs en des associations et groupes de victimes. Ain-si, à la suite d’un certain nombre d’accidents collectifs, des citoyens s’estimant victimes se sont regroupés afin de porter plainte et d’obtenir la réparation des préju-dices subis. Un « procès permanent » se tient ainsi au coeur de la société.Le risque « zéro » est admis comme ne pouvant exis-ter, alors que la population accepte de moins en moins que tout n’ait pas été mis en place pour le contrer. Paradoxe de notre temps, s’il en est.Pourtant, plus que jamais, la société civile revendique la disparition du risque comme un droit.

la « soCiéTé du risque »

Le sociologue allemand Ulrich Beck voit l’époque contemporaine comme une « société du risque ». Ce concept donne son nom à un de ses ouvrages publié quelques semaines après la catastrophe de

Tchernobyl et traduit en français pour la première fois peu après le 11 septembre 2001. L’oeuvre de Beck s’inscrit donc entre deux évènements majeurs qui ont

marqué le tournant du millénaire. Pour le sociologue, la société contemporaine multiplie les probabilités de dysfonctionnements en s’améliorant sur le plan technico-scientifique, c’est à dire en « progressant ». Elle crée donc elle-même les risques qui la menacent. Par exemple, la société développe le nucléaire pour faire face à ses besoins croissants en énergie, alors que celui-ci renferme aussi des risques pouvant la détruire. Contrairement aux risques naturels, les risques technologiques proviennent de choix effectués par l’ensemble de la société : la volonté de garantir des avantages technico-économiques, de favoriser le pro-grès, en échange du risque comme inévitable revers de la médaille. La société du risque repose sur 3 éléments : la multi-plicité des risques, leurs conséquences et la difficulté d’y apporter des réponses claires. Les représentations collectives du risque sont évidemment instables. Dans un contexte d’ambiguïté (quel est le plus dom-mageable : la prise de risque ou le non-profit de cette prise de risque ?) mais aussi d’incertitudes (tout re-pose sur des probabilités) il est difficile de savoir où et comment se situer. Cela laisse place à des choix individuels et collectifs qui peuvent se contredire. Choix d’autant plus difficiles à trancher que le risque change lui-même en permanence de nature, d’étendue et de durée !

LLE RISQUE N’EST PAS SEULEMENT UNE MENACE : IL CONTIENT LA MESURE DE NOTRE ACTION. SELON CERTAINS PEN-

SEURS, LE PROBLèME CENTRAL DE NOTRE SOCIéTé CONTEMPORAINE NE SERAIT PLUS CELUI DE LA RéPARTITION DES RICHESSES, MAIS BIEN CELUI DE LA RéPARTITION DES RISQUES. SI CETTE CONCEPTION PEUT CHO-QUER, NOTAMMENT EN PéRIODE DE CRISE éCONOMIQUE, ELLE A LE MéRITE DE SOULI-gNER QUE LE RISQUE EST BIEN DEvENU UN éLéMENT CONSTITUTIF DE LA SOCIéTé.

*

une soCiéTé de risques TeChnologiques

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Le risque renferme bien évidemment des aspects néga-tifs, mais il est aussi important d’examiner l’autre face de Janus.

vivement débattu ces dernières années, le principe dit « de précaution » tente de concilier avancées scientifiques et me-sure de protection de la popula-tion. Ce principe contemporain concerne majoritairement les

risques « diffus », soit les risques de grande ampleur dans le domaine médical et de la recherche scientifique et s’écarte ainsi de notre sujet. Mais il est cependant intéressant de noter que si de nombreux auteurs en viennent à rejeter ce principe, c’est qu’il est pour eux contraire à l’innovation. Le risque implique ainsi créa-tion, découverte et avancées, il renferme des potentiali-tés positives. Nous n’aurions pas marché sur la Lune si nous n’avions pas pris ce risque !La « société du risque » peut dès lors être appréhendée à travers ce même regard positif. Selon certains pen-seurs, elle nous permet d’avancer pas à pas vers une société dite « réflexive ».

Ulrich Beck place la notion de risque au centre du projet politique contemporain. L’omniprésence de celui-ci au sein de la société ferait voler en éclat les frontières entre les sphères techniques et politiques. L’enjeu actuel se-

de risque » est débattue. Le responsable d’une structure collective peut être accusé de ne pas avoir suffisam-ment agi en « bon père de famille » pour maîtriser au maximum le risque. Le concept de la faute inexcu-sable supplante peu à peu l’aléa inévitable. Certes, les Assurances retiennent la notion « d’erreur sans faute », mais l’esprit du temps a tendance à durcir les éléments responsabilisants vis-à-vis de la notion de « force ma-jeure ». Le paradoxe est là : d’un côté la société produit le risque, de l’autre elle ne reconnaît pas son action propre et veut attribuer des responsabilités. Dès lors, afin de ne pas être mis en cause, le preneur de risque a tout intérêt à multiplier les protections qui lui per-mettent de se prémunir contre les risques éventuels et surtout de les anticiper.

rait alors de gérer le partage du processus décisionnel entre ces deux sphères pour faire évoluer la société du risque en une société dite « réflexive » et permettre une « démocratisation de la démocratie ». En effet, le rôle de développer des visions et d’éduquer le public n’incom-berait plus aux élites mais bien au public lui-même. La société assumerait ainsi l’échec des processus politiques classiques et créerait une nouvelle « architecture démocratique » en ouvrant une place pour des espaces « subpolitiques ». La pos-sibilité serait dès lors transformée « d’en bas », par les mouvements citoyens, les sphères techniques et scientifiques, etc. De plus, dans une société réflexive, une expérience n’est jamais figée, elle est sans cesse actualisée, améliorée par les résultats en cours. Cette évolution de la société, à travers son principe d’antici-pation continue sur des critères objectifs, serait donc le possible remède au risque.

En savoir +à lire...

- La société du risque, Ulrich Beck, Coll. Alto, éd. Aubier, 2001, 521 p.

- Calculer, gérer, réduire les risques ; des actions disjointes ?, Jean-Pierre Galland, Annales des ponts et chaussées, 2003, n °106

- La société du risque, une chance pour la démocratie, Jean-Gustave Padioleau, Gallimard, Le Débat. 2000/2 - n° 109

la diffiCulTé d’appréhender le risque

A la suite d’Ulrich Beck de nombreux auteurs en sont venus à pré-ciser et développer le concept de « société du risque ». Pour certains d’entre eux la principale activité politique de nos sociétés industria-lisées contemporaines consisterait à répartir les risques entre les différents acteurs de la

société. Et cette activité aurait vocation à se consolider au fil des évolutions scientifiques et industrielles, étant donné que chaque innovation apporte avec elle son lot « d’effets latents induits ».C’est à dire qu’elle porte en son sein des effets en som-meil, qui peuvent se réveiller à tout moment et créer un risque. Un nouveau médicament peut ainsi révéler plusieurs années après sa commercialisation des ef-fets secondaires néfastes. La dynamique même de la société industrielle génère le risque qui devient de plus en plus difficile à reconnaître et à contrer. En cause no-tamment la multiplication et la diversité des systèmes de production qui rendent les calculs statistiques de plus en plus complexes et ciblés. Le corollaire de cette complexification est que le savoir issu de ces calculs dépend presque exclusivement des outils et des mo-dèles mis au point par la science. Pour Ulrich Beck ce sont précisément ces éléments qui assurent la média-tion des risques.

> raisonner juste sur des figures fausses

Aujourd’hui notre perception du risque dépend des informations que nous avons en notre possession. La prise de conscience du risque ne peut se faire sans la médiation d’une certaine analyse technique ou scientifique. Dans le cas d’un bâtiment par exemple, la perception visuelle ne peut que rarement renseigner sur le risque intrinsèque à l’édifice, d’autant plus que cette observation peut-être trompeuse. Le risque s’éva-lue alors à travers des données et analyses technico-scientifiques. Par exemple, en matière de résistance des matériaux, certains risques possèdent des attributs objectifs résultant de caractéristiques techniques et physiques. économistes et statisticiens codifient des notions abstraites d’incertitude et d’aléa. Mais l’exten-sion et la complexification de ces modèles engendrent une difficulté majeure : celle de restituer une image d’ensemble cohérente. La mutation permanente des risques rend leur perception souvent impossible. Qu’il s’agisse de risque nucléaire, bactériologique, ou plus simplement lié au vieillissement des infrastructures, ils ne peuvent être analysés précisément, et a fortiori anticipés, avec les seules méthodes classiques.

de néCessaires arbiTrages...

A titre personnel, nous avons tous affaire au risque et devons le gérer selon un arbitrage qui nous est propre : ce que nous « coûte » la protection du risque versus ce que l’on « peut perdre » en ne l’adoptant pas. Un professionnel qui doit faire face au risque dans le

cadre de ses fonctions af-fronte la même probléma-tique : au vu des connais-sances disponibles et de sa propre sensibilité, il juge la possibilité que le risque encouru se vérifie et face à cela il évalue la

pertinence d’adopter un moyen de protection. C’est en somme un simple calcul coût/bénéfices. Le risque représente la période intermédiaire entre «sécurité» et «défaillance», moment où la perception des menaces détermine notre pensée et notre action. Pour reprendre la métaphore du bateau, à l’origine étymologique du risque, c’est la période pendant laquelle le navire prend la mer. Il n’est plus tout à fait en sécurité car il vient de quitter son port d’attache mais il n’est pas non plus en danger. Le commandant de bord doit prendre des décisions qui conditionnent son avenir proche. Il est conscient qu’un écueil peut survenir à tout moment. Il peut alors décider de voguer sans se soucier du danger et se rapprocher de la « destruction ». Il peut aussi dé-cider d’avancer avec grande précaution en utilisant des systèmes de prévention (la vigie, la lunette, le radar, selon les époques et les moyens !). Selon sa percep-tion des menaces, il sera amené à opter pour un choix ou l’autre. La « non action » est alors tout aussi impor-tante que « l’action » comme le souligne Patrick La-gadec, directeur de recherche à l’Ecole polytechnique. Les deux décisions, agir ou ne pas agir, sont toutes les deux lourdes de sens et de conséquences pour le capitaine du navire. D’autant plus que les passagers à bord du bâtiment refusent l’idée d’irresponsabilité face au risque, aussi difficile soit-il à appréhender.Hors de notre métaphore, cela se traduit par de nom-breux procès où la responsabilité pénale du « preneur

Envisager le pire...

...sans perdre l’audace

vers une « soCiéTé réflexive » ?

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20 21

E n t r E t i E n« Évaluons ce lien si singulier entre l’homme et son environnement »Pour STRUCTURES, le député Christian Kert, spécialiste à l’Assemblée Nationale des questions de prévention aux risques naturels et technologiques, a accepté de livrer ses réflexions sur la « société du risque » telle qu’elle se présente en ce début de XXI° siècle. Christian Kert préside le Conseil d’Orientation de la Prévention aux Risques Naturels Majeurs (COPRNM) et l’Association Française de Prévention aux Catas-trophes Naturelles (AFPCN). Son témoignage est essentiel car les structures qu’il préside ont vocation à associer les politiques, les institutions, la société civile (Université, associations…), les acteurs économiques dont ceux de l’assurance et de la réassurance. Des réflexions qui donnent pertinence à la ligne éditoriale de notre revue.

a v e C C h r i s t i a n k e r tDéputé des Bouches-du-Rhône

Vous êtes député d’Aix en Provence, donc d’une région particulièrement sen-sible aux risques naturels. Est-ce que cette « proximité » avec le péril a influé sur vos travaux ?

Oui, inévitablement. Le souvenir du séisme meurtrier de 1909 est palpable encore aujourd’hui dans les esprits. Il y avait pour moi une exigence à tirer parti de ce souvenir pour évaluer si la société moderne avait beaucoup progressé en matière de prévention. Nous étions en 1995, le Japon venait de vivre le séisme de Kobé. L’Office Parlementaire d’Evaluation des Choix Scientifiques et Technologiques (composé à parité de députés et de sénateurs) m’avait alors chargé d’un rapport sur le risque sismique en France. J’avais du conclure que des progrès considérables étaient encore à réaliser dans le domaine de la prévention. Progrès matériels, bien sûr, mais progrès dans les consciences. En outre, ce constat me permettait de réaliser combien, sorti de son rôle normatif l’état avait de difficultés à engager des actions et combien les « mondes » s’ignoraient entre eux : les assureurs, par exemple, n’étaient alors qu’aux prémices de leur réflexion sur le rôle nouveau qu’ils pourraient jouer dans une politique cohérente de prévention. Des textes législatifs et régle-mentaires existaient depuis la décennie 80 mais leur mise en œuvre était lente à se faire. Et puis, nous sa-vons bien qu’une démarche par la norme n’est pas suffisante par elle-même.

Peut-on affirmer que les choses ont évolué ?

Oui et je le dis résolument. Nous ne sommes plus dans ce temps où l’idée de prévention n’était sérieusement prise en compte que dans le climat tragique d’une ca-tastrophe. Des progrès très significatifs ont été réali-sés même si tout n’est pas parfait. Car, il est vrai que chaque évènement majeur montre qu’il reste beaucoup à faire. Regardez la tempête Xinthia ; elle a montré com-bien sur le plan du respect des règles d’urbanisme, sur celui de l’efficacité des Plans de Prévention aux Risques, sur la compréhension des actes de préven-tion par les élus, sur la responsabilité de la puissance publique dans cette politique, il restait du chemin à parcourir. Mais, parallèlement, observez les progrès qui ont été réalisés dans la prévision des crues, dans la consolidation des digues fluviales, dans la cartographie des risques (notamment sismique). Dans les domaines technologiques, observons combien nous avons su tenir compte soit d’alertes, soit de catastrophes : la

u s i n E G d F s u E z

Suite à un incendie dans un bâtiment de Production d’une usine GDF SUEZ, Alliance BTP a fait appel à OSMOS pour surveiller la structure du bâtiment. OSMOS est ainsi inter-venu en urgence, alors que le feu à l’intérieur de l’entrepôt n’était pas encore éteint. OSMOS a été chargé de suivre la mise sous sécurité structurelle de l’ouvrage afin de garantir que les interventions du personnel pour le confortement se fassent en dehors de tout danger. Les éléments porteurs cri-tiques du bâtiment ont été équipés de Cordes Optiques en mode expert : liaison et contrôle continu sur site et hors site.

I N T E R V E N T I O N E N u R g E N c E

mise en sécurité des barrages, les travaux considé-rables qui ont été réalisés pour sécuriser les tunnels français. Cela montre que nous nous sommes fami-liarisés avec la notion de « retour d’expérience »qui demeura longtemps un « maillon faible » de nos politiques de prévention.

Les organismes que vous présidez ont-ils cette vocation à être des facilitateurs de mutualisation des efforts préven-tionnistes et à faire émerger les besoins nouveaux ?

Tout à fait. Le COPRNM, par exemple, impulsé par le Ministère de l’Ecologie, se veut, par sa composition même, le lieu de convergences de toutes ces potentia-lités : les représentants des Ministères au premier chef, les élus nationaux et locaux, les chercheurs et les uni-versitaires, la société civile, assureurs, associations, techniciens. A cet égard, j’ai bien conscience que nous devons entendre la voix des entreprises qui se spécialisent dans l’acte de prévention. Car elles nous aideront dans cette démarche de demain qui est celle d’adapter nos politiques aux particularités régio-nales. En effet, la notion nouvelle qui est apparue au cours de ces dernières années, c’est celle des enjeux territoriaux, de la gestion dans la durée de nos terri-toires. Alors, bien sûr, cette approche, on le sent bien, nécessite de notre part à tous un renouvellement du regard que nous portons sur l’espace géographique et sur ce lien si singulier entre l’homme et son environne-ment. Notre réflexion désormais doit porter sur l’éva-luation du territoire le plus pertinent pour planifier et gérer les risques.

C’est sans doute une litote que de rap-peler le vieux précepte : le risque zéro n’existe pas ?

C’est si vrai que cela nous conduit à nous poser une question essentielle : quel degré de risque nos sociétés actuelles sont elles prêtes à accepter pour assurer ce que j’appellerai une « écologie humaine » des terri-toires. Nous sommes sortis du temps de la négation du risque et du fatalisme pour entrer dans celui du réalisme et de l’action. Pour faire simple et conclure, il appartient à l’état d’impulser les actions nécessaires à la maîtrise des risques et il appartient aux col-lectivités locales d’initier de bonnes pratiques de prévention tant au stade de l’alerte qu’au stade de l’urbanisme ou encore de la culture des populations.

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t H E P E n i n s u l A

Dans le cadre du projet de transformation de l’ancienne salle de conférence internationale en palace, l’entreprise PETIT/CBC (groupe Vinci) a fait appel à OSMOS afin de connaître le comportement de la structure pendant les travaux. Ce sui-vi est essentiel afin d’assurer non seulement l’intégrité du bâ-timent historique mais encore de sécuriser le personnel de chantier pendant les opérations de reprise en sous-oeuvre. Jadis, premier hôtel de luxe sur la place de Paris, il portait en 1907 le nom de « Majestic ». Il est ensuite devenu un Centre de commandement sous l’occupation, puis le siège du Ministère des Affaires Etrangères pour finir en salle de conférence internationale dudit Ministère. Il a récemment été racheté par un consortium afin de devenir le premier hôtel de luxe de la chaîne Peninsula en Europe, aux côtés des 9 autres existants dans le monde.

S é c u R I T é d ’ u N B â T I M E N T h I S T O R I q u E l O R S d E T R A V A u x d E R E p R I S E E N S O u S - œ u V R E

josé velosoChef de service gros œuvre, sous la direction de Patrick FournierpetIt/cbc (groupe vinci)

J’ai fait appel à OSMOS pour sa simplicité et sa rapidité. Jusqu’à aujourd’hui nous travaillions avec des cibles fixes et mobiles et un géomètre qui venait relever les mesures toutes les semaines. L’inconvénient ma-jeur est que pour que les mesures ne soient pas faus-sées il ne faut pas qu’il y ait de vibration, de poussière, d’eau, etc., ce qui est bien entendu incompatible avec la réalisation de travaux de gros œuvre ! Cela nous a donc posé beaucoup de problèmes, sur ce chantier nous étions obligés de faire réaliser les relevés le week-end ou le soir très tard. La solution proposée par OSMOS nous a permis de régler ces soucis. Il suffit ainsi d’avoir un PC pour se connecter au système sans fil et récupérer des données extrêmement précises sur l’état de la structure. Et ce autant de fois et quand nous le voulons. Cela permet de suivre l’évolution de la structure de manière constante et le temps de réac-tivité du système est immédiat ! S’apercevoir au bout de 15 jours que le bâtiment a bougé de 4cm cela peut être très néfaste. OSMOS nous propose au contraire un suivi en temps réel.OSMOS nous assure ainsi d’une pérennité et d’une sécurité pour le bâtiment et le personnel de chantier. Sur mes opérations de réhabilitation je ferai désormais appel à OSMOS. En termes d’efficacité et de coût je m’y retrouve largement !

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F o c u s méTier

eriC peTiTpasresponsable sinisTres Chez axa

eriC peTiTpasDirection des Règlements IARD Dommages / Responsabilité Civile

En quoi consiste votre métier ?

L’activité de la Direction des Règlements au sein de la-quelle j’exerce comporte de nombreux métiers corres-pondant à différentes familles de dommages (corpo-rels, auto, non auto, responsabilité civile, etc…). Pour ma part, j’anime une équipe qui détermine la politique de règlement dans le domaine des dommages « non auto » et de la responsabilité civile des particuliers et des professionnels, en liaison avec les services de règlement , nos réseaux d’Agents généraux et les Courtiers. Ce métier comporte différentes dimensions :> ecoute et accompagnement des clients et des tiers lors de la survenance d’un sinistre> détermination et phasage des différents in-tervenants au cours des opérations de règlement> Indemnisation des dommages subis par les clients ou les tiers correspondant à leurs attentes et aux prestations garanties. L’indemnisation peut s’effectuer sous forme pécuniaire, directe ou après expertise, elle peut également être envisagée sous forme de services, tels par exemple l’intervention d’un peintre suite à un dégât des eaux ou le remplacement de biens de la mai-son endommagés suite à une surtension.> Rapidité et respect des engagements de la prestation de réparation> optimisation des coûts des différentes solutions envisagées, garant de leur pérennité > Accompagnement du client tout au long du pro-cessus de règlement et actions de prévention destinée à éviter le renouvellement de dommages comparables

Pourquoi l’avoir choisi ?

c’est un métier passionnant, au service des autres et challengé en permanence par la perception des clients, qui oblige à coller à la réalité d’un monde qui bouge de plus en plus vite dans des situations dont la diversité est anticipée dans 80 % des cas et reste à gérer en opportunité dans les 20 % d’autres cas.C’est un métier « complet » intégrant les dimensions de service aux clients, de rentabilité, d’industrialisa-tion, de travail en équipe, d’innovation et de technicité.

Quelles sont les principales difficultés que vous rencontrez dans l’exercice de vos fonctions ?

La difficulté essentielle tient au fragile équilibre entre des paramètres du règlement parfois contradictoires, mais cette difficulté fait l’intérêt du métier.

Avez-vous déjà collaboré avec OSMOS ? Sur quels projets ?

Nous collaborons avec OSMOS depuis plusieurs années, dans le domaine de l’assurance construction ou de l’assurance dommages où la survenance de sinistres peut engendrer des désordres ou des dom-mages qui modifient la stabilité résiduelle des struc-tures endommagées, par exemple, suite à un glisse-ment de terrain ou à un incendie.

Que pensez-vous des solutions OSMOS ? Comment peuvent-elles vous être utiles dans le cadre de vos missions ?

Suite à sinistre, le déroulement des opérations d’ex-pertise, de sauvegarde et sécurisation des ouvrages sinistrés, de confortement ou de démolition-déblai, nécessitent d’accéder aux lieux sans compromettre la sécurité des intervenants et de l’environnement. L’instrumentation des ouvrages et le monitoring en temps réel par les techniques OSMOS permettent de « prendre le pouls » des ouvrages en minimi-sant la création de nouvelles sollicitations d’une part, d’intervenir dans les lieux avec une sécurité optimale, continue et fiable, d’autre part.En réduisant le risque des intervenants et des riverains, le monitoring des structures permet de raccourcir les délais de réparation des dommages et de réduire les gênes et préjudices occasionnés par la neu-tralisation d’une zone d’activité dans l’environnement du sinistre. La technologie permet de réduire pour l’assureur, les victimes ou leur environnement, les surcoûts des conséquences dommageables directes et indirectes du sinistre.

le référé prévenTif en praTique

En amont de tout chan-tier de construction, le promoteur immo-

bilier a l’obligation de faire réaliser une procédure dite de référé préventif. Celle-ci a pour objet de faire constater par un expert judiciaire l’état des structures et immeubles avoisinant la construction prévue. L’indépendance de l’expert est garantie puisqu’il est désigné par le président du tribunal de grande instance du lieu de situation de l’immeuble. L’intérêt essentiel du référé préventif est de protéger le promoteur contre des contestations sur l’état des constructions avoisinantes pendant et après le chantier. La procédure est également une protection pour les propriétaires voisins qui ont la garantie que l’état réel de leur bien a été pris en compte. Ils pour-ront ainsi, en cas de désordres survenant pendant les travaux, faire valoir le référé.

m. Ali cherradi, ingénieur travaux pour bouygues bâtiment Ile-de-France nous fait part de son expérience. Ses principales missions ? Coordination, respect des

délais et des contraintes financières. Dans le cadre de ses fonctions, Ali Cherradi est également responsable du suivi du chantier, notamment lié au référé préventif. Pour lui « au contraire d’être une contrainte c’est une véritable protection ». Ainsi, ce constat à un temps « t » lui offre un état des lieux précis des structures avoisinantes sur la base duquel il pourra examiner toutes réclamations futures. Et pour cela, dès le début du chantier, Ali Cherradi a dû mettre en place une méthode de suivi afin de s’assurer en temps réel que la situation de la structure reste stable. C’est alors qu’intervient la collaboration entre Ali Cherradi et OSMOS. Missionnée par Ali Cherradi, Pauline Tremblot, ingénieur d’affaires chez OSMOS a établi une proposition permettant de suivre au plus près les travaux de construction tout en respectant les contraintes, notamment financières, liées au projet. Si Ali Cherradi était tout d’abord réticent face à cette dépense supplémentaire demandée par le bureau d’études, les performances des solutions OSMOS

l’ont convaincu : « C’est un système super simple et pré-cis. Avant, avec les autres méthodes de suivi que j’utili-sais, les tolérances étaient au cm alors qu’avec le logiciel

OSMOS les données nous sont précisées au micron près » nous confie-t-il. Et pour l’ingénieur travaux c’est un avantage majeur sur un chantier d’envergure comme le sien : « la conséquence c’est qu’avec d’autres mé-thodes de suivi moins précises on peut nous accuser d’avoir causé une fissure dans le mur d’un immeuble voisin. En effet, avec une mesure au cm on ne peut pas conclure définitivement, on est obligé de faire des analyses complémentaires afin de savoir si la fissure a bien été causée par les travaux. Alors qu’avec LIRIS on gagne un temps considérable, on peut répondre que la fissure n’a pas pu être causée par notre chantier puisque le déplacement est nul ou presque ».

Les données accessibles à travers le logiciel LIRIS User permettent à l’ingénieur travaux de contrôler en temps réel l’effet des opérations de construction sur les structures mitoyennes. Au-delà de contrôler le bon déroulement du chantier il est donc en mesure de ré-pondre de manière précise aux réclamations qui lui se-ront faites quant à de potentiels endommagements des structures avoisinantes. gain de temps et d’argent (il n’est pas nécessaire de faire venir un expert), mission réussie pour l’ingénieur travaux !

« OSMOS est un système super

simple et précis. »

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P o n t c H A m P l A i nLe pont Champlain enjambe le fleuve Saint-Laurent à Montréal sur une longueur de 3,4Km, reliant ainsi plusieurs arrondissements de la ville. Constitué de 50 travées de 50m en béton précontraint et d’une partie centrale métallique, il fut ouvert à la circulation le 28 juin 1962. Il tire son nom de Samuel de Champlain, fondateur de la ville de Québec. À l’origine, il ne devait compter que quatre voies mais il fut finalement décidé d’en ajouter deux autres en prévision du développement de la rive-sud. La structure du pont est fortement sollicitée, elle doit supporter de lourdes charges en continu puisqu’elle accueille annuellement plus de 51 millions d’automobiles et de poids lourds. De plus, elle subit des conditions extérieures agressives : exposition aux salages, à la glace du fleuve et à des variations thermiques extrêmes (70°C en un cycle annuel). Depuis les années 80, le pont est en proie à des dommages sévères, en particulier au niveau des câbles qui sont corrodés par les pénétrations salines. Dans l’attente de travaux de réhabilitation majeurs, OSMOS Canada est chargé depuis 2005 de surveiller les poutres en béton précontraint.

suivi d’un ouvrage majeur fortement sollicité

guY mailhoT Directeur TechniqueSociété des Ponts Jacques Cartier et Champlain

Depuis 2005, nous faisons confiance à OSMOS pour surveiller en temps réel le comportement du Pont Champlain. Au-delà d’un suivi performant, les solutions OSMOS nous permettent de disposer d’une bibliothèque de comportements afin de mieux assurer la gestion de cet ouvrage d’importance majeure.

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ponts lors de leur déplacement, les mesures recueillies permettent ensuite d’alimenter une base de données fort utile pour tout constructeur.

une avenTure d’al-gésiras à monaCo pour amener la digue à bon porT !La digue semi-flottante de Monaco fait partie intégrante du projet de la Principauté de transformer son port en un important site d’accueil de yachts et de navires de croisière pouvant atteindre jusqu’à 100 m de longueur. Ce quai flottant, fixé par des ancrages au fond marin, est un ouvrage aux dimensions pharaoniques : 352 m de longueur, 28 m de largeur et 24 m de hauteur, pour un poids de 165 000 tonnes ! Construite en cale sèche à Algésiras, dans le sud de l’Espagne, la digue a dû être transportée vers Monaco via la Mer Médi-terranée. Le véritable défi est alors de mettre à l’eau cette structure gigantesque, de lui faire traverser la mer puis de l’amarrer sans qu’elle ne subisse aucun dom-mage. Il lui fallait résister à la forte houle et surtout aux

délicates opérations d’amarrage au port de La Conda-mine. Mais grâce au suivi sécuritaire OSMOS cette opération fut un véritable succès. Les Travaux Publics de Monaco purent obtenir la confirmation de l’intégrité de la structure à travers les données recueillie par les 39 Cordes Optiques OSMOS. De plus, tout comme dans le cas des ponts déplacés, la constitution d’un corpus de données sur son état initial sera un élément précieux pour assurer son entretien futur. En effet, cette norme initiale permettra de repérer toute faiblesse de la structure en comparant les données actuelles avec le corpus de départ. Les solutions OSMOS permettent de garantir le bon maintien de structures lourdes lors de déplacements, tant par voie terrestre que maritime. Et en prime, elles offrent au client une véritable base de données sur le comportement de son ouvrage !

inTernaTionalF o c u squand l’immobilier devienT mobile !

Afin de garantir le bon maintien des ouvrages lors de leurs déplacements, OSMOS a une solution : le mo-nitoring en temps réel ! Il s’agit de suivre sur écran d’ordinateur le comportement réel de la structure afin d’être immédiatement alerté en cas de problème et de pouvoir interrompre ou réajuster le déplacement avant que tout dommage ne se produise. Focus sur plusieurs applications concrètes menées par OSMOS.

redonner des ailes au moulin

DéPLACER UN BâTIMENT AFIN D’EN REFAIRE LES FONDATIONS, UN PONT CONSTRUIT EN CHANTIER EXTéRIEUR

POUR L’AMENER à SA DESTINATION FINALE OU ENCORE UN éLéMENT DE PATRIMOINE QUI DOIT êTRE CONSERvé EN UN AUTRE LIEU : LE DéPLACEMENT D’OUvRAgES EST UNE OPéRATION PARTICULIèREMENT DéLICATE. EN EFFET, IL EST TRèS COMPLEXE DE TRANSPORTER UNE STRUCTURE MASSIvE DANS SA gLOBALITé SANS LA FRAgILISER. COMMENT FAIRE ALORS ? OSMOS vOUS RévèLE SON SECRET...

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Le Moulin Daams est l’icône de vaassen, un village situé dans la commune néerlandaise d’Epe, dans la province du gueldre. Du fait de la construction d’un nouveau centre commercial à proximité du Mou-lin, ce dernier doit être surélevé afin d’avoir une meilleure prise au vent. Pour cela, il a été décidé de le déplacer temporairement de 28 m de l’autre côté de la rue. Les travaux de surélévation des fondations seront alors réalisés avant que le Moulin ne soit à nouveau déplacé vers son point d’origine. Cette opé-ration historique marque le premier déplacement d’une structure dans sa globalité et à l’horizontal aux Pays-Bas et ce dans un délai restreint de 2 jours. Le moulin a été déplacé à la vitesse de 3 m. par heure. Cette action fut particulièrement délicate, le risque étant d’endommager le bâtiment vieux de 142 ans. Pour éviter cela, OSMOS Benelux a surveillé en temps réel, tout au long de l’opération, l’apparition d’éven-tuelles déformations. Dans cette optique, les capteurs sans fil OSMOS ont été placés sur 4 des 8 points por-teurs du Moulin afin de mesurer 50 fois par seconde la stabilité de la structure avec une précision de 0,002 mm. Ainsi, la solution OSMOS a permis de savoir ce qui se passait à l’intérieur de la structure et qui était non visible à travers l’observation ou les méthodes de suivi classiques.

abC = aCCeleraTed bridge ConsTruCTion

Les ouvrages d’art comme les ponts peuvent dif-ficilement être construits directement sur leur lieu de destination. C’est pourquoi ils sont la plupart du temps édifiés sur des chantiers extérieurs puis transportés par voie maritime ou terrestre. Dans le cadre d’un vaste programme de reconstruction de ponts dans l’Utah, aux états-Unis, OSMOS USA a été chargé de suivre le déplacement de 7 ponts. Ce monitoring a permis d’une part de contrôler en temps réel que le transport n’occasionnait pas de

fissures sur les structures et d’autre part de collecter des données afin d’améliorer la conception des pro-chains ponts qui seront construits et déplacés sur ce même modèle. grâce à l’extrême sensibilité des cap-teurs OSMOS, le client a pu capter les micro-évène-ments se produisant au coeur de la structure des ponts lors de leur déplacement. Ces dégradations sont bien trop infimes pour engendrer de véritables faiblesses de l’ouvrage mais les connaître permet d’étudier des conceptions d’ouvrages plus résistantes encore. Si les données offertes par les Cordes Optiques sont primor-diales en temps réel pour assurer le bon maintien des

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Edifiée en 1967 sur les dessins des architectes Arsène-Henry et Shoeller, la Tour Chartis (anciennement Tour AIG) s’élève sur 26 étages et propose une surface de près de 30 000 m² au centre du quartier d’affaires de La Défense. OSMOS a été sollicité en 2000 pour surveiller la Tour alors que des travaux d’excavation avoisinants risquaient de causer des dommages au bâtiment. Depuis OSMOS surveille toujours la Tour et son contrat vient d’être renouvelé dans le cadre des travaux de rénovation de la structure et notamment de la façade.

t o u r c H A r t i ssuivi de la tour depuis 2000

bruno lusCherDirecteur des services généraux de la Tour Chartis

Le monitoring d’OSMOS nous garantit une alerte immédiate sur toute dérive du comportement nor-mal de la structure. Il nous permet également de disposer d’un histo-rique de son état, véritable carnet de santé de la Tour.

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séleCTion de nos meilleurs momenTs

é V è n E m E n t s

Charles viano a accompagné l’affilié Espagnol Eurocon-sult et ses partenaires dans la tenue d’un stand au 5ème Congrès du SHMII. Cet évènement a été l’occasion de faire connaître les technologies OSMOS sur le continent américain.

Charles viano

Chef de projet international chez OSMOS

Congrès international du monitoring structurel des infrastructures intelligentes

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Cette manifestation a été organisée à l’initiative du Syn-nov, syndicat de l’innovation dont Bernard Hodac, PDg du groupe OSMOS est Président. Jean-Louis Beffa, Pré-sident d’honneur et administrateur de la compagnie de Saint-gobain a présenté sa vision du modèle industriel français et les mesures à prendre pour renouer avec la croissance. S’en est suivi un débat sur le choix à opérer entre réindustrialisation ou nouvelle industrialisation.

jean-louis beffa « La France doit choisir »

Participation du groupe OSMOS à la présentation du livre de Jean-Louis Beffa « La France doit choisir » à l’Ecole des Mines.

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M. Hodac a partagé avec l’auditoire son expertise en ma-tière de sécurité des infrastructures. Car, dans un contexte de vieillissement de nos infrastructures publiques et pri-vées, seule une stratégie de maintenance préventive fon-dée sur une méthode de surveillance en temps réel per-mettra une prise en compte intégrale des risques. L’enjeu est primordial : il s’agit de pouvoir échapper à l’urgence afin de mobiliser les ressources appropriées et d’éviter des catastrophes humaines.

bernard hodaC au Haut Comité Français pour la Défense Civile Intervention de M. Bernard Hodac, PDg du groupe OSMOS, dans le cadre d’une formation sur la sécurité sociétale au HCFDC.

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Colloque le ponT 2012

Pour la 2ème année, OSMOS participait au colloque Le Pont.

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Si Internet est un phénomène récent, il est dorénavant le troisième réseau le plus utilisé pour recevoir des informa-tions liées à l’urgence, notamment à travers les réseaux sociaux. Ces outils du Web 2.0 peuvent par exemple aider les services de secours dans leurs activités de sauvetage ou de soutien aux populations. Ce colloque a été suivi par la cérémonie 2012 de remise des Pavillons Orange qui récompensent les actions concrètes menées par les mu-nicipalités en vue de renforcer la sécurité et la protection des populations face aux risques majeurs.

Colloque du hCfdC au sénaT Réseaux sociaux et crises/ Prévention des risques majeurs, sauvegarde des populations - le 24 septembre 2012.

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a vos CalEndriErs !

LES PROCHAINS évèNEMENTS AUXQUELS PARTICIPERONT LES éQUIPES D’OSMOS

Le 28 novembre 2012 - Colloque du Comité Français des Barrages et Réservoirs. Intervention de Charles viano sur l’auscultation d’un déversoir par fibre optique. En savoir + : www.barrages-cfbr.eu

pour CeTTe 3ème édiTion des Trophées pme bougeons-nous le jurY éTaiT Composé de :

vincent DE BERNARDI, ccI FranceJean-Eudes DU BUISSON, cgpmeMichel CLERC, médicisFlorence DEPRET, croissanceplus François gUIONNET, RenaultChristophe JAKUBYSzYN, RmcFrank LANOUX, RmcAlexis OgER, dellLaurent SERRE, chambre des métiers de la drôme

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lundi 22 oCTobre 2012, osmos a reçu des mains de jean-jaCques bourdin le Trophée « pme – bougeons-nous » de la radio rmC, CaTégorie enTreprise innovanTe ! osmos faiT ainsi parTie des 5 pme réCompensées sur plus de 700 parTiCipanTes.

La mission des Trophées PME Bougeons Nous est « de récompenser des hommes et des femmes qui se battent quotidiennement pour que leur audace rencontre le succès » ! Cette initiative originale s’inscrit dans la durée puisqu’il s’agit de la troisième édition. Une présélection a d’abord été réalisée sur les 700 candidatures reçues par RMC, puis des jury régio-naux organisés dans 7 villes de France ont étudié les meilleurs dossiers. Enfin, le jury national s’est réuni le 3 octobre afin d’élire les lauréats.

OSMOS est heureux de ce prix parce qu’il souligne son dynamisme et les efforts quotidiens réalisés par l’ensemble des équipes et affiliés pour que ses solu-tions connaissent un succès grandissant.Dans un contexte actuel plutôt morose, où les relais d’information ne relatent que les histoires de PME en crise, qui délocalisent ou s’effondrent, c’est un véri-table message positif que RMC a décidé de porter.

Mettre en lumière des PME qui réussissent, qui parient sur l’avenir, c’est valoriser l’image de la France qui regorge de nombreuses histoires comme celle d’OSMOS.OSMOS est ainsi fière de représenter ces PME qui « se bougent », de prouver qu’il est possible à la fois d’être une entreprise innovante, de produire intégralement en France et de réaliser 85% de son chiffre d’affaires à l’international !

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osmos remporTe le Trophée de la pme innovanTe de l’année !

OSMOS y a présenté les solutions de surveillance déve-loppées pour les infrastructures routières et les grands ouvrages de génie civil. Le concept de Corde Optique Autonome a été particulièrement apprécié par tous les participants.

Le prix de la PME innovante de l’année a été remis à Bernard Hodac par Jean-Jacques Bourdin et Stéphane Reboud (Dell).

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raisa nosova

En savoir +Consulter le site Internet de Raisa Nosova : http://raisanosova.com/

visionner ses créations numériques : http://vimeo.com/channels/raisanosova

L’excellence qu’ambitionne oSmoS pour ses propres systèmes est celle à laquelle aspirent les grands artistes. dans le cadre de sa poli-tique de mécénat, oSmoS a ainsi choisi de soutenir une jeune artiste russe : Raisa nosova. Raisa s’inspire des évènements contemporains pour insuffler à ses œuvres une atmosphère qui oscille

entre poésie et vigeur dramatique. elle a récemment réalisé une œuvre représentant les évènements du 11 septembre 2001 qui sera installée au siège parisien d’oSmoS. Raisa est peintre de formation classique, née en Russie à Ros-tov-sur-le-Don et arrivée aux USA à l’âge de 11 ans. Elle est diplômée du Fashion Institute of Technology, de l’Art Students League de New York, parle couramment cinq langues et a étudié le piano. Sa curiosité des cultures et sa perception claire du monde ont conduit Raisa à voyager à travers l’Europe, l’Asie du Sud et le Moyen-Orient pour capturer des atmosphères à l’aide de la peinture. Sa maîtrise des couleurs n’est pas sans rappeler une harmonie propre aux grandes œuvres de musique classique. Elle a présenté des expositions solos à Montclair et Newark, New Jersey, ainsi que des expositions de groupe à New York, Brooklyn, Long Island City, Albany et à l’Institute of Technology Museum du New Jersey. Elle a également réalisé des œuvres d’art collectives et de façon autonome notamment à Bruxelles, Moscou, ou encore pour le Art Basil Miami et l’Armory Show. Raisa travaille prin-cipalement la peinture à l’huile mais pour mieux imprégner ses œuvres de l’air du temps elle réalise également des séries d’ani-mation créative sur Ipad. L’œuvre réalisée pour OSMOS en hom-mage aux évènements du 11 septembre 2001 est significative : non seulement elle commémore une journée sombre de notre histoire mais elle souligne aussi le caractère d’utilité publique des solutions OSMOS. En effet, au lendemain du 11 septembre, OSMOS a offert gracieusement ses solutions pour assurer la sécurité du site de ground zero. Celui-ci a été équipé jusqu’à la fin de son déblaiement, en 2003.

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M é c é N A T

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le logiCiel de CompTage

Le logiciel de comptage oSmoS comp-tabilise chaque évènement ressenti par votre ouvrage et les trie en plusieurs catégories que vous aurez choisies.

comptabiliser pour mieux gérer votre structure, réaliser des statistiques fines ou encore élaborer des courbes de fatigue et des lois de comportement en toute simplicité : c’est désormais possible avec le logiciel de comptage pour LIRIS !

Le système WIMS (Weight In Motion System) est bien connu des utilisateurs de solutions OSMOS. En effet, la station de mo-nitoring v5 intègre un logiciel de comptage afin de notamment réaliser des statistiques de pesage et de circulation. Le succès de cette application a encouragé les ingénieurs OSMOS à do-ter LIRIS de cette même faculté de comptabiliser et de trier. Le logiciel pour LIRIS, la Corde Optique autonome, offre de nom-breuses possibilités, comme la réalisation de statistiques sur l’ouverture d’un joint ou d’une fissure.

ajusTez le seuil de déClenChemenT en fonCTion de vos objeCTifs

Afin de suivre au plus près les évènements qui sollicitent votre structure, vous pouvez « compter » sur le logiciel OSMOS. Chaque évènement dynamique est pris en compte à travers 50 mesures par seconde. Si vous ne souhaitez pas comptabiliser les évènements mineurs, vous avez la possibilité de fixer un seuil au-delà duquel se déclenchera le logiciel. Par exemple, si vous souhaitez enregistrer uniquement les passages de poids lourds sur un pont ou une voie, vous pouvez fixer un seuil su-périeur à la charge d’une simple voiture. En fonction de vos besoins vous pouvez ajuster le seuil de déclenchement.

réalisez des sTaTisTiques fines en TouTe simpliCiTé

Le logiciel de comptage ne conserve que des informations simples à des fins de statistiques : l’amplitude de la déformation et l’horodatage. L’ensemble des données relatives à chaque évè-nement est cependant conservé par LIRIS. Afin d’avoir la trace de tous les évènements sans pour autant enregistrer le détail de ceux qui restent mineurs vous pouvez alors fixer un seuil dynamique haut et un seuil de comptage bas.

Le logiciel vous permet de classer les données automatique-ment sous la forme d’un tableau. vous définissez vous-même les catégories en fonction de vos objectifs de classement. vous avez ainsi la possibilité de voir en un coup d’œil l’évolution du nombre d’évènements dans le temps ou leur valeur moyenne. Une fonction permet de réaliser des graphiques (histogramme, delta « n » sur delta « t », nombre d’évènements dans le temps, etc.) de manière automatique.

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Oeuvre hommage aux évènements du 11 septembre 2001 commandée par OSMOS

A V A N T - p R E M I è R E

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Toujours une mesure d’avanCe pour voTre TranquilliTé d’espriT

41 - 45 rue du Moulin des Bruyères 92400 Courbevoie +33(1) 47 69 69 10 www.osmos-group.com

OSMOS, Société Anonyme au capital de 2 169 336 € / RCS Nanterre 438 288 458

Cré

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La sécurité des structures