Magazine Familly Torah N°11 - Spécial Hechvan
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Transcript of Magazine Familly Torah N°11 - Spécial Hechvan
Directrice : Tsipora G.
Graphiste : Rephael G.
Directeur commercial : Rephael G.
Publicité et Abonnement :
Tel. : 054.563.13.51
Fax : 077.470.17.80
E-mail : [email protected]
Site : www.FamillyTorah.com
Distribution :
Gratuite : Par Email
Payante : En Format A4
La reproduction et copie d’articles, illustra-
tions et des publicités (sans l’accord écrit de
l’annonceur et du journal), publiés dans ce
magazine à des fins commerciales, sont
strictement interdites sous peine de
poursuites. Les annonceurs sont entièrement
responsables de leurs publications.
Tous documents transmit à notre rédaction ne
seront pas retournés.
Avec le Soutien de :
Rav Moshe Ben Moshe chlit’a
Rav Ron Chaya chlit’a
Rav Yaakov Mazouz chlit’a
Rav Acher Fitoussi chlit’a
Rav David Nacache chlit’a
Yeshiva Or Arachbi
Les Rabanim de Koupat Ha’ir
Et plein d’autres Gdoley aDor...
SOMMAIRE :
INSTITUTION NER RA’HAMIM
Pages 6-9
ESHET ‘HAYIL
Pages 14-17
ENFANT
Pages 18
BRESLEV
Pages 20-29
HABBAD - LOUBAVITCH
Pages 32-39
SEGOULOT
Pages 40-41
LA FORCE DE LA TSEDAKA
Pages 42-43
ACHMIRAT ALACHONE
Pages 44
NOA’H ENTREE SORTIE
JERUSALEM 17:45 18:55
TEL AVIV 18:00 18:57
HAIFA 17:51 18:56
VAERA ENTREE SORTIE
JERUSALEM 17:28 18:39
TEL AVIV 17:43 18:41
HAIFA 17:34 18:39
TOLDOT ENTREE SORTIE
JERUSALEM 16:15 17:26
TEL AVIV 16:29 17:28
HAIFA 16:19 17:26
LE’H LE’HA ENTREE SORTIE
JERUSALEM 17:36 18:47
TEL AVIV 17:51 18:48
HAIFA 17:42 18:47
‘HAYE SARAH ENTREE SORTIE
JERUSALEM 17:21 18:32
TEL AVIV 17:36 18:34
HAIFA 17:26 18:32
Merveilleuse histoire de Rabbi Haim Ben
Atar, l’auteur du Or aHaim aKadoch.
Le Sultan, qui était gouverneur de Salé, mariait sa fille. A cette occasion, il voulut faire confectionner pour elle des vêtements somptueux entrelacés de fils d'or et d'argent. On employa les meilleurs tailleurs et couturières qui travaillèrent longuement pour préparer les parures du mariage. Il ne restait plus qu'à effectuer les travaux de tressage. Le Sultan chercha alors le plus grand spécialiste en la matière. « Le Rav des Juifs » lui répondit-on, « est un artiste du métier, ses travaux sont d'une remarquable beauté et d'une gran-de précision ». « Allez lui apporter les vêtements » ordonna le Sultan, « et dites-lui de terminer ce travail cette même semai-ne, car il ne reste que quelques jours jusqu'à la date fixée pour le mariage ». Fil d'or Les vêtements sur les bras, les serviteurs du Sultan se rendirent en grande précipitation chez Rabbi 'Haïm Benatar et lui transmirent la demande du Sultan. Ils étaient sûrs que Rabbi 'Haïm se réjouirait du privilège qui lui était accordé de tresser les vêtements destinés à la princesse. Mais il n'en fut pas ainsi. Notre maître refusa catégoriquement, expliquant qu'il ne pouvait pas accéder à leur demande car ses revenus lui suffisaient pour terminer le mois. Ahuris par cette réponse, les serviteurs l'avertirent que son refus d'obéir à l'ordre du Sultan entraînerait sa mise à mort. Notre maître demeura inflexi-ble: «Je me suis juré de ne fai-re aucun travail à moins d'avoir besoin de son revenu et je ne changerai pas ma résolution». Les serviteurs quittèrent la maison en colère et s'en retournèrent chez le Sultan lui rapporter la réponse bizarre de ce juif orgueilleux.
La fureur du Sultan ne connut pas de bornes en entendant les paroles insolentes » de ce Juif. Il ordonna à ses serviteurs: Allez affamer les lions de ma Cour! Si ce juif ne se plie pas à ma volonté, il sera jeté dans la fosse aux lions. » Les émissaires du Sultan retournèrent chez Rabbi 'Haïm et lui firent part de la menace de leur maître. Rabbi 'Haïm Benatar répondit: « Faites de moi ce que bon vous semble, je ne modifierai en rien mon ser-ment ».
Les émissaires lui commandèrent: « S'il en est ainsi, viens avec nous » ! Rabbénou ne s'émut pas. Il s'en-veloppa de son Taleth, prit ses Téfiline, un livre de Téhilim et suivit les envoyés. S'adressant à sa fem-me qui se trouvait dans la cuisine et n'avait pas en-tendu la conversation, il lui dit « je reviens tout de suite ! ». Puis Rabbi 'Haïm embrassa la Mézouza et sortit de la maison, calme et détendu.
A l'approche du palais, on pouvait déjà entendre les
terribles rugissements des lions affamés. Notre
maître demeurait calme. Les émissaires courroucés
emmenèrent le prisonnier dans la cour de derrière où
se trouvait la fosse.
Entrouvrant une porte située sur le côté, ils le
poussèrent à l'intérieur, face aux bêtes féroces.
Rabbénou ne donnait aucun signe de peur. Il s'assit
sur les dalles, comme si de
rien ri était, et commença à
réciter tranquillement des ver-
sets des psaumes. Un miracle
se produisit: les animaux sau-
vages se rassemblèrent au-
tour du Tsaddik en remuant
leur queue, dociles et sans
émettre le moindre son de leur
gosier.
Les serviteurs qui se tenaient
debout en dehors de la fosse,
le coeur palpitant, ne pou-
vaient en croire leurs yeux. Ils
coururent raconter au Sultan
ce spectacle ahurissant. Ce
dernier, incrédule, voulut voir
ce miracle de ses propres
yeux.
Quand il se rendit compte que
ses serviteurs avaient dit vrai,
il fut envahi de frayeur et de
crainte respectueuse devant la sainteté extrême de
ce grand sage et sa grandeur spirituelle par lesquel-
les les lois de la nature furent bouleversées et
subjugué les bêtes les plus féroces. En tremblant, il
donna l'ordre de libérer Rabbi 'Haïm Benatar. Il lui
offrit aussi de nombreux cadeaux et le supplia de
bien vouloir lui pardonner son acte criminel.
De retour chez lui, Rabbi 'Haïm raconta à sa femme
et à ses disciples le miracle que D. lui avait fait. En-
semble, ils en louèrent l'Éternel et le remercièrent de
toutes Ses bontés. A la suite de cela, Rabbi 'Haïm
décida de quitter Salé. Il jugea que le moment était
venu de réaliser son rêve de monter vivre en Eretz
Israël.
Rav Moché Ben Moché Chlit’a
Brioute Sim’ha Atsla’ha et Zéra Kodesh à Tsipora Bat Rahel Page 7
Page 9
La Croissance du Bamboo Chinois
Au plus profond de la Chine vivait un jeune homme
qui avait commencé à perdre espoir dans la vie .
C'était presque le Nouvel An et il a pensé à tous les
choix qu'il avait faits et les actions de l'année
écoulée .
Malheureusement pour lui, malgré les nombreux ef-
forts , il lui semblait que rien n'avait changé - il était
toujours la même personne , avec les mêmes
problèmes et les mêmes inconvénients.
Le désespoir commença à ronger son cœur, jusqu'à
ce qu'il décida de se tourner vers le maître sage qui
vit au sommet de la montagne surplombant le village
où il vivait.
Après un
voyage de
trois jours
et trois
nuits la
personne
arriva à la
cabane du
maître sa-
ge.
Le maître
sage était
assis sur
une chaise
au centre
d'une mo-
deste ca-
bane et
enseignait
à ses disciples , et après la fin du cours notre ami
s'approcha de lui et lui parla de ses doutes.
Le maître sage l’écouta avec un sourire et lui deman-
da: " Savez-vous combien de temps il faut pour que
les bambous géants atteignent une hauteur d'un
bâtiment ?
Je vais vous dire :
Dans la première année, vous plantez le jeune plant
de bambou et vous lui donnez la lumière du soleil ,
des engrais et de l'eau en abondance. Mais rien ne se
paraitra se produire.
Dans la deuxième année, vous devez continuer à pro-
mouvoir la petite plantule. Bien que vous lui donnez
toujours la patience, rien ne se passe curieusement -
et il ne pousse pas même d’un pouce .
.
Une autre année passe . Même dans la troisième
année, vous continuez à donner des engrais pour la
plante et de l'eau , permettant à la lumière du soleil
de la réchauffer tous les jours. A ce stade, la plupart
des gens lèvent les mains de désespoir . Mais vous
devez persévérer !
La quatrième année , vous levez la tête vers les au-
tres plantes dans votre jardin et vous pouvez voir
comment ils ont tous grandi tous sauf la petite plante
de bambou. Alors que tous fleurissent et grandissent
mais... - le petit bambou reste le même , malgré toute
l'attention , l'amour et le temps ... "
«La Cinquième année» (le maître sage arrêta ses
mots et ses
yeux bril-
laient )".
Tout à
coup , com-
me par ma-
gie, la plante
se
développe
et grandit , il
peut même
parfois at-
teindre trois
mètres par
jour ! pen-
dant six se-
maines ... Il
pousse à
une hauteur
de trente pieds .
Si oui, combien de temps faut il pour faire croître un
bambou une telle hauteur incroyable? "
«Six semaines», répondit l'homme.
«Vous vous trompez mon ami. Il faut un total de cinq
ans car si pendant ces cinq années nous nous
arrêtions d’arroser la plante elle mourrait. Quatre lon-
gues années lui sont nécessaire pour que la
cinquième elle puisse avoir les forces de grandir en
six semaines a cette hauteur.»
L’homme aussi a besoin de longues années pour ce
préparer à changer car aucun changement ne s’ef-
fectue sans préparation il faudra s’armer de patience
pour réussir dans cette mission et voir les fruits de ce
long travail.
Rav Réfael Roubin Chlit’a
Réfoua Chélèma pour David Philipe ben Audélia
Page 10 Zera Kodesh Meytal Bat Liza
Page 11 Ilouye Nishmat Roni Maor ben Zahava
Kabalat Chabbat
Rav Yair Chlit'a
Page 12 Réfoua Chélèma et Atsla’ha pour Audélia bat Marie Ida
Page 13 Briout et Atslah’a pour Yehudith bat Miriam
La force de la femme au cours des
générations
A chaque génération, dans tout commencement et
toute bonne racine qu’on trouve dans le peuple et
chez les individus exceptionnels, on trouve la gran-
de force de la femme :
La mère de tous les vivants, ‘Hava.
La mère de la prophétie, Sarah.
La mère des
bénédictions, Riv-
ka.
La
mère des
pleurs sur l’exil, Ra’hel.
La mère de la kehouna et de la royauté, Léa.
La mère de la délivrance, Myriam.
Les mères de la foi sincère, les femmes de la
génération du désert.
La mère de la force d’âme et de la bravoure,
Devorah.
La mère de la royauté, Ruth.
La mère de la délivrance, Esther.
Et quand l’obscurité tomba sur Israël et que tout le
pays fut conquis par des insolents qui envahirent le
Temple, le profanèrent et cherchèrent à déraciner la
Torah du peuple et à l’anéantir,
‘Hana la mère des sept fils, c’est elle qui a
enseigné au peuple à sanctifier le Nom du Ciel et
à donner sa vie pour Lui.
Les mères de la lumière du Machia’h rapidement et
de notre temps – ce sont les femmes justes et droi-
tes de notre époque.
Page 14 Zera Kodesh pour Sivane bat Nava Sabah
Celui qui garde gratuitement
Le ‘Hafets ‘Haïm dit : le Saint béni soit-Il est le gar-
dien d’Israël, est-ce qu’il est un gardien rémunéré ?
Non !
Nous ne lui payons aucun salaire pour cette protec-
tion, le Saint béni soit-Il nous garde gratuitement,
mais un gardien qui ne touche pas de salaire garde
s’il en a envie et ne garde pas s’il n’en a pas envie.
C’est pourquoi la Torah nous prévient :
(Devarim 23, 15) : «Qu’Il ne voie pas chez toi une
chose inconvenante, car Il se retirerait d’avec toi».
Le verset parle de la pudeur.
Cela nous enseigne qu’en l’absence de sainteté
dans le camp, Hachem enlève Sa protection à
Israël, et les bnei Israël deviennent livrés à tous,
mais celle qui fait attention dans le domaine de la
pudeur mérite la protection d’en haut.
Page 15 Atsla’ha et Zivoug Agoun Keren bat Yehudith
C’est son dévouement qui
m’a soutenu
La rabbanit Ra’hel Toledano était connue comme
une femme digne de son époux le
Rav Baroukh Toledano
zatsal, et son amour
pour la Torah était
célèbre. Mais elle ne
se souciait pas
seulement de la Torah
de son mari et de
ses fils. Même les
élèves étrangers
qui restaient
parfois dans leur
maison pendant
des années étaient traités
maternelle- ment, pour qu’ils
puissent étudier tranquille-
ment.
Tout élève qui mangeait et dormait chez elle se
sentait vraiment comme un enfant de la maison. S’il
était malade, elle s’occupait de lui attentivement
sans restriction jusqu’à ce qu’il guérisse. Elle lavait
leur linge, le repassait et le raccommodait comme
pour ses fils.
Un jeune homme qui dormait chez eux reçut
également un soutien financier permanent. Son
père voulait faire des économies, et ne lui envoyait
rien du tout. Mais chez elle il trouvait tout ce qu’il lui
fallait.
Après son décès, un élève rentra et déclara : «Tout
mon judaïsme, toute mon éducation à la Torah et
aux mitsvot, je l’ai reçu chez ima Ra’hel. C’est son
grand dévouement qui m’a soutenu pendant les
heures difficiles, sans elle où serais-je aujourd’hui…
Calculez l’avantage des exigences
par rapport a leurs inconvénients
Il sied à la femme qui marche dans les voies de la
Torah d’avoir pitié de son mari et de ne pas lui de-
mander quelque chose qu’il ne peut pas faire.
Si, par exemple, il a des moyens assez limités, ne
pas lui demander de se comporter en riche pour lui
acheter toutes sortes de choses, et ne pas être ja-
louse des autres, mais se réjouir de sa part, qu’elle
soit petite ou grande, car si elle le pousse à la gâter
comme une autre dont le mari est plus riche, il sera
oblige d’em- prunter pour la satisfaire.
En fin de compte, ils
en vien- dront à la
honte d’a- voir
emprunté sans pou-
voir rembourser, et ce sera une incitation au vol. Le
débiteur finira par venir prendre les biens que son
mari lui a achetés, et ce sera plus pénible pour elle
que s’il ne lui avait jamais rien acheté.
Page 16 Une bonne Délivrance pour Tsipora Bat Rahel
Le Secret de la colombe
La femme qui ne respecterait pas son mari et
considérerait le mariage comme une institution
conçue pour la servir, lui procurer des avantages
matériels et un statut social honorable, ressemblerait
a une personnes qui mange du chocolat par gourman-
dise, pour assouvir ses besoins! La CRETE symboli-
sant le respect, le kavod du mari, vérifions vite si nous
ne l’avons pas coupée … pour la déguster ? Malheu-
reusement, il y a beaucoup de femmes qui ont
tranché la « crête » de leur conjoint. Devant une telle
abondance de marchandises, les grands
chefs cuisiniers ont mis au point une recet-
te délicieuse d’un plat très
recherché et original : « Le
rôti de crête a la roya-
le » (c’est véridique!).
Les grands laboratoires phar-
maceutiques avaient déjà
mis au point des piqures a
base de crête de coq pour
essayer de pallier au cartila-
ge déficient des genoux afin
que nous puissions marcher
plus facilement sur le chemin
de la Vie. Mais cela n’a-t-il pas été
au détriment de notre conjoint ?
N’avons-nous, par inadvertance, pas
fait usage de sa CRETE ? N’avons-nous
pas piétiné son honneur pour mieux assurer notre
démarche dans l’existence ?
Mais il y a marcher et marcher, courir et courir, com-
me la Guemara mous l’enseigne : « J’œuvre
péniblement et je reçois une récompense et eux
œuvrent péniblement et ne reçoivent pas de
récompense. Je cours et eux courent, je cours vers la
Vie future, et eux courent a leur perte » (Berakhot
28b). Dans la vie, tout le monde peine durement mais
il s’agit de savoir dans quel but et a quel niveau moral.
Pour la femme, la route est toute tracée ; elle mène
vers le respect de son mari, le kavod. L’homme puis-
se toutes ses forces dans l’estime que sa femme lui
prodigue et dans l’institution du mariage.
Il est stipulé dans le Midrach (Berechit Rabba, chapi-
tre 17b) : Celui qui n’a pas de femme demeure sans
bienfait, sans aide, sans joie, sans bénédiction, sans
pardon.
Rabbi Yehochoua’ Diskin au nom de Rabbi Levi
déclare : et même sans vie.
Rabbi ‘Hiya, fils de Guimda ajoute : il n’est même pas
un homme complet.
Apres toutes ces déclarations, nous comprenons
mieux l’affirmation de Rabbi Eliahou Lopiane : l’âme
du mari repose au creux de la paume de sa femme.
C’est pourquoi la Torah proclame (Genese 2,18) : « Il
n’est pas bon que l’homme soit isolé ; Je lui ferai une
aide digne de lui ». Et la Guemara de préciser
(Yebamot 63a) : « Elle illumine les yeux de son mari
et elle le soutient dans sa démarche ». C’est seule-
ment lorsque l’épouse accomplit ses obligations en-
vers son conjoint, que le mari a la force morale d’ac-
complir les siennes :
« Honorer sa femme plus que lui-même et l’aimer
comme lui-même. S’il a des biens, il doit la gâter lar-
gement. Il ne doit pas être sévère avec elle mais lui
parler doucement; il ne sera pas non plus triste ou
nerveux » (Rambam, Hilkhot Ichout 15, 19).
Quel beau programme exigé du mari! Nous avons
donc tout intérêt a suivre dans notre foyer, et au de-
hors, ce précieux conseil et nous en serons les pre-
miers gagnants, comme l’enseigne Rabban Gamliel,
fils de Rabbi Yehouda Hanassi : « Exécute Sa
volonté (celle de D.) comme la tienne, afin qu’Il
considère ta volonté comme la Sienne. Sacrifie ton
désir au Sien , afin qu’il s’acrifie a ton désir celui des
autres » (Pirkey Avot 2,4).
L’attitude magnanime de la femme déclenche une
réaction en chaine qui arrive jusqu’ai Trône céleste,
avec des retombées qui atteigne son mari et revien-
nent vers elle.
La suite dans notre prochain numéro b’’h
R. Amar
Après un certain temps, Na'hman s'arrêta de cher-
cher et s'adressa à son ami : “Chim'on, prions
Hachem ! Avant qu'il ne soit trop tard, demandons à
Hachem de nous aider à trouver l'argent perdu. De
la sorte, nous pourrons le ramener au petit garcon
en pleurs.”
Na'hman et Chim'on se tenaient chacun d'un côté du
chemin ; ils commencèrent à prier de tout leur coeur.
“Hachem, notre Père qui est au Ciel, aide-nous à
trouver l'argent de ce petit garçon afin qu'il ne soit
pas triste. S'il Te plait, Hachem, nous savons que Tu peux faire tout ce que Tu
veux ! Il n'y a que Toi qui sais où se trouve l'argent. S'il Te plaît, ai pitié de nous et
montre-nous l'endroit où est l'argent !”
Après avoir prié, les deux amis se sentaient joyeux et remplis de confiance. Ils
commencèrent à marcher sur le chemin en étant convaincus qu'ils allaient bientôt
trouver l'argent perdu.
D'un coup, ils aperçurent un petit
sac rempli de petites pieces d'ar-
gent.
“Nous l'avons trouvé ! Nous
l'avons trouvé !” se mirent-ils à
crier avec joie. “Merci beaucoup
Hachem ! Merci beaucoup !”
Na'hman et Chim'on se mirent à
courir à la recherche du petit
garçon. Celui-ci avait suffisamment
avancé pour disparaître presque
complètement de la vue des deux
amis.
“Nous avons trouvé l'argent que tu
as perdu,” crièrent-ils.
“Nous avons trouvé le petit sac rempli de pièces. Tu n'as plus de raison pour
pleurer maintenant !”
À suivre b’’h...
Page 18
par: le Rav Shalom Arush
Ton miroir personnel
Le principe essentielle que la femme est ton miroir,
est la première raison qui amène l’homme à ne pas
critiquer du tout sa femme, parce qu'a chaque fois
qu’il Remarque chez sa femme une chose qu’il ne lui
convient pas ,il cherche tout de suite en lui qu’est ce
qui demande réparation, car qu’est ce qu’il voit chez
elle , son reflet qui se reflète en elle comme dans un
miroir.
Une personne qui remarque que sa chemise est frois-
sée dans son miroir, lui monte a la pensée d'arranger
sa chemise dans le miroir ? Ou arrangera sa che-
mise ? Et en plus, même si il essayera d'arranger sa
chemise dans le miroir cela ne l'aidera pas, et elle
restera froissé, et cela est exactement le même effet
de la critique envers sa femme qui n’arrangera rien en
elle mais en plus rien qu’aggravera la situation car
chaque fois qu'il la critique selon entraine chez elle de
la colère, de la peine , et elle pleurera et sera briser
etc …
Un homme qui n'a pas cette connaissance, que sa
femme est son miroir ,alors sur chaque défaut qu'il
découvre chez sa femme ,il se fait de la peine , pense
qu'elle se comporte pas bien et a des mauvais carac-
tères ,et se lamente tout en accusant soi même quelle
est sa faute qui le fit tomber dans ce mauvais sort et
comment le Chadh'an l'a tromper, et comment
lui a pu se tromper avant le mariage et n'a pas
vu tout ces défauts etc.…!! Et bien entendu il
est persuader qu'il est de son devoir de lui
faire la morale ,de la critiquer, de lui faire
honte ,pour la réveiller et la
pousser a changer et com-
mencer a réparer ses
mauvais caractères et
son intériorité pro-
fonde ,et il est aussi évi-
dent qu'il n'arrive pas a
l'aimer ,car il ne l'observe
pas d'un bon oeil …
A partir de cette approche
envers le Chalom Bayit,
commence à fleurir tous
les problèmes du Cha-
lom Bayit, car tant
que l'homme pense
que sa femme a be-
soin de se réparer, et
a fortiori si il pense
que c'est son devoir
de la réparer par le
biais de critique et de
reproches, alors sa vie
sera plus amère que
Page 20 Ilouy Nichmat Joelle Jeanne Haya bat Eliane
l'enfer lui même.
C'est pourquoi c'est la première chose que le mari
doit savoir: «Tu ne t'es pas marier pour réparer ta
femme» tu t'es mariée afin que tu puisses te réparer
toi-même, en regardant dans ton miroir personnelle
quelles sont les points sur lesquelles il doit mettre
l'accent …
Soleil et Lune
Selon la Kabbala il existe une règle dans l'essence
de la Création, que le mâle est celui qui donne et la
femme est celle qui reçoit. Comme le Soleil et la
Lune –l'homme est le soleil et la femme est la
lune .Et de la même façon que la Lune n'a pas de
lumière par elle-
même seulement de
ce que l'éclaire le
soleil comme ca
aussi la femme n'a
rien d'elle-même
mais seulement ce
qu'éclaire son mari
en elle .En con-
séquence, chaque
chose qui manque
en elle prend source
dans un défaut chez
son mari qui n'é-
claire pas en elle sa
lumière comme il le
faut. Car comme
quand la lune n'é-
claire pas ce n'est
pas sa faute, mais
c'est le Soleil qui ne
l'éclaire pas, comme
ca la femme qui a un défaut ou tout autre imper-
fection ce n'est pas sa faute, mais celle du mari
qui n'a pas encore réparer son intériorité et ses
imperfections, alors il n'éclaire pas de son âme
dans celle de sa femme.
Et puisque
La Paix Domestique par: le Rav Shalom Arush
Page 21 Ilouy Nichmat Joelle Jeanne Haya bat Eliane
l'homme est celui qui donne, il doit toujours honorer,
respecter, lui donner de la chaleur, du réconfort, de
l'amour, de la joie, de la confiance, de la lumière, de
la foi et encore… En revanche, un mari qui vient a la
maison pour recevoir du respect, des honneurs,
qu'on le comprenne et qu’on lui donne de l'attention
etc. alors il se trouve qu'il est tomber dans le concept
« féminin »[Nekeva]. Car même si il existe des
périodes ou sa femme lui donne du respect et des
honneurs etc., cela n'est seulement qu'une con-
séquence , que D' veut tout simplement lui montrer
qu'Il est content de lui, alors il lui donne un encour-
agement par le biais de sa femme ,et lui montre qu'il
est sur le bon chemin.
Car il faut savoir ce qui revient a l'homme il le recevra
–si il doit recevoir des encouragements, des hon-
neurs etc. il les recevra, et si il doit recevoir des
«coups», des dégradations, des hontes etc.il les re-
cevra, en fonction de lui et son travail spirituelle.
A suivre…
Pour en savoir plus sur le Chalom Bayit il est forte-
ment conseillé de lire le livre «le jardin de la paix»
Double standard
Examinons un autre phénomène de double standard
dans l'éducation des enfants.
Supposons que les enfants sont entrain de se querel-
ler et se battre entre eux. Un frappe l'autre. Les par-
ents crient : "On ne doit pas se frapper !" ou "Arrêtez
de vous frapper !" Ce discours pourrait être le bon,
mais si les mêmes parents ont l'habitude de gifler
leurs enfants, comment peuvent-ils maintenant de-
mander que ceux-ci ne se frappent pas entre eux ?
Tout ce qu'un parent fait, un enfant l'interprète comme
étant la norme d'un comportement accepté. Des par-
ents violents ne peuvent s'attendre à avoir des en-
fants calmes et paisibles.
La Torah, dans la paracha Chemoth (Exode), nous
enseigne qu'une personne qui menace seulement de
frapper, même si elle fait seulement un geste de la
main, est une mauvaise personne.
Soyons clairs : il n'existe aucune justification pour la
colère ou la punition corporelle dans l'éducation d'un
enfant. Il n'y a aucune justification qui nous permette
de frapper un enfant. Souvent, les parents giflent leurs
enfants parce qu'ils ne connaissent pas d'autre solu-
tion éducative ou disciplinaire. Nos Sages nous ensei-
gnent que lorsque l'on ne sait pas quoi faire, il vaut
mieux s'asseoir et ne rien faire. Ainsi, vous ne pouvez
faire aucun dommage.
Jurer, être en colère, menacer et être violent sont des
concepts qui n'appartiennent pas à l'éducation d'un
enfant. Si vous pouvez éduquer votre enfant, faites-le
du mieux que vous le pouvez ! Cependant,
si vous ne pouvez
pas l'éduquer
sans vous met-
tre en colère et
sans être vio-
lente, alors ne
faites rien ! Il
vaut mieux donner
aucune éducation
qu'éduquer avec colère
et agitation.
Cela nous emmène à notre
troisième point. Le facteur
le plus important dans
l'éducation d'un enfant
c'est le Shalom Baïth (la
paix qui règne dans la
maison).
Peu importe si le par-
ent est un psychologue expert en éducation : s'il n'y a
pas de Shalom Baït dans sa maison, ses enfants
grandiront avec des lacunes importantes.
Page 22 Kirouv Le Hashem Itbara’h à Rephael Hai ben Yehudith
D'autre part, si la mère et le père ne savent rien à
propos de l'éducation des enfants, mais qu'ils vivent
en paix, en harmonie et que le bonheur conjugal
règne en maître dans la maison, leurs enfants seront
calmes, confiants et bien dans leur peau.
Les enfants qui ont été élevés dans une ambiance où
la paix est absente, font face à deux grands
problèmes lorsqu'ils grandissent : un nombre impor-
tant d'entre eux ne désirent pas se marier et ceux qui
se marient ont beaucoup de difficulté à vivre une vie
de couple marquée par l'harmonie et la paix. Ce
qu'ils doivent faire : se repentir de leurs fautes et ap-
prendre ce que la Tora nous dit à propos d'un foyer
juif.
Nos Sages nous ont appris qu'une maison juive en
est une dans laquelle règne une atmosphère de paix,
où les parents ont de la considération pour leurs en-
fants, où la sainteté et la compréhension sont palpa-
bles... La colère, les critiques et les coups n'ont rien à
faire avec la paix, la con-
sidération, la sainteté et
la compréhension.
Le procès injuste
Parlons maintenant de la
paix entre frères et
soeurs. Les parents
doivent se souvenir du com-
mandement de la Torah de ne
pas écouter seulement une ver-
sion des faits.
Certains enfants affichent
leur mécontentement plus
facilement que d'autres ;
certains courent vers leurs
parents en pleurant dès que
leur frère ou soeur leur fait
quelque chose.
Quelques fois un froncement de
sourcil du grand frère prend des proportions
exagérées : "Il m'a frappé !" gémit le petit frère. Dans
ce genre de situations, si le père réagit plutôt que
Le Jardin de l’éducation par: le Rav Shalom Arush
Page 23 Kirouv Le Hashem Itbara’h à Rephael Hai ben Yehudith
réfléchit, il se met à crier ou à frapper le plus âgé
sans même laisser la possibilité à l'autre de raconter
sa version de l'histoire. Ceci est une double trans-
gression de la Torah.
Un juge doit connaître les faits et doit écouter les
deux versions. Les parents, surtout ceux qui ne
vivent pas leur vie selon la Torah font quelquefois
des erreurs tragiques et punissent l'enfant innocent
pendant que le coupable s'en sort à bon compte. Le
père n'a pas donné le temps au grand frère d'ex-
pliquer que le petit frère a détruit la maquette d'avion
que le grand frère avait mis 6 heures à faire ! Ceci
n'est qu'un petit exemple d'injustice dans la famille ;
lorsqu'un enfant est victime d'injustice, il ou elle sera
offensé-e et méprisera ses parents ; à la première
occasion, il se rebellera contre une telle éducation.
Le blues du second-mariage
Un domaine pénible dans lequel je dois souvent in-
tervenir concerne l'éducation des enfants d'un sec-
ond mariage. Il s'agit d'un véritable champ de mines
lorsqu'il s'agit de mettre en pratique le Shalom Baït.
Le mari arrive avec ses enfants et la femme avec les
siens. Si les deux désirent que le Shalom Baït règne
dans leur maison, ils doivent connaître cette règle :
on ne discipline pas l'enfant d'une autre per-
sonne. S'il est certainement mauvais de critiquer ses
propres enfants, c'est un désastre de critique les en-
fants de son épouse.
Chaque parent a un amour naturel et des sentiments
de protection pour son ou ses enfants. Même si vous
avez raison, l'autre camp se sentira insulté.
Si vous essayez d'éduquer les enfants de votre
épouse et que vous commettez une erreur, le Sha-
lom Baït se d'autant plus difficile à trouver. Il faut sa-
voir que le mauvais penchant aime ce genre de
situations pour mettre la maison sans dessus-
dessous.
Ainsi, tant qu'il s'agit des enfants de votre époux-se,
n'essayez pas de les éduquer, et encore moins de
les critiquer. Votre objectif doit être de les traiter avec
'hessed, amour.
Dans tous les cas, lorsqu'un mari et une femme sen-
tent qu'il se crée un fossé entre eux, ils doivent con-
sulter un conseiller rabbinique qualifié qui peut les
aider dans ce domaine. Il en va le plus souvent de la
survie du couple et de la famille toute entière.
À suivre, avec l'aide de D-ieu.
De même que la prière peut maîtriser le mauvais pen-
chant lorsqu’il prédomine, ainsi elle peut le contrecar-
rer lorsqu’il cherche à empêcher de prier. Selon la
règle transmise par nos Sages de mémoire bénie : “Si
le Saint béni soit-Il ne l’aidait pas, l’homme ne pourrait
subjuguer son mauvais penchant.” Par conséquent,
l’homme qui veut mériter d’accomplir le précepte de la
prière, a besoin de prier pour cela.
C’est ce que notre maître Yossef Caro écrit dans le
Choul’han Aroukh (Ora’h ‘Haïm chap. 98) : “Les pre-
miers piétistes(‘hassidim richonim) s’isolaient avant de
prier, afin d’arriver à une parfaite concentration.” Une
question se pose : Quelle fut l’intention du Choul’han
Aroukh en rapportant cette règle ? Le Choul’han
Aroukh est-il un ouvrage biographique décrivant les
actions des justes ? On peut comprendre la présence
d’anecdotes et de moussar (éthique) dans un autre
genre de livre, mais le Choul’han Aroukh est destiné à
nous présenter la loi, simplement et sèchement, pour
nous guider sur notre conduite.
Mais il faut comprendre que l’intention de rabbi Yossef
Caro z’l était d’enseigner la conduite suivante : on doit
s’isoler avant la prière, afin de
prier avec concentration.
Et tout s’explique maintenant à
l’aide de nos derniers propos.
Comme les efforts du mauvais
penchant se concentrent es-
sentiellement sur la prière
(ainsi que l’enseignent nos
Sages de mémoire bénie :
“Quelle est cette chose sub-
lime, mais négligée par
l’homme ? C’est la prière”)
l’homme doit donc prier au su-
jet de la prière, pendant au
moins une demi-heure ; afin de
prier comme il faut, sans
dédaigner sa prière et sans
vouloir s’en débarrasser au
plus vite, comme d’un lourd
fardeau. On peut aussi le
déduire d’un argument a forti-
ori : si les premiers piétistes
qui étaient saints et purs
avaient besoin de s’isoler une
heure entière avant la prière
afin de se concentrer comme il
le faut, à plus forte raison nous autres dont l’esprit est
faible et confus, nous devons au moins pendant dix
minutes, demander à Hachem de prier comme il faut :
intentionnellement, longuement, avec enthousiasme
et dans l’union.
De plus, nous voyons d’ici avec quelle force le mau-
Page 24 Zera bar Kayema Nati ben Eliyahou ve Oraline
vais penchant attaque la prière, car meme les saints
devaient s’isoler avant la prière afin de prier comme il
faut. Nous constatons en effet, que quiconque, petit
ou grand, ne prie pas afin de pouvoir prier, néglige sa
prière et ne cherche qu’à s’en débarrasser, comme
d’un lourd fardeau. Chacun doit donc beaucoup prier
pour la prière, car peut-être que cela l’aidera à ne
pas la négliger. Comme on le voit, un mauvais pen-
chant spécifique s’attaque à la prière, même à celle
des justes, en les poussant à se presser et à s’en
débarrasser dans l’impatience.
La Guemara enseigne donc
d’une façon générale que les
gens la négligent, sans différen-
cier entre le juste et l’impie, car
tous la négligent, parce qu’elle
est la proie du mauvais pen-
chant. C’est donc le seul pré-
cepte pour lequel il faille beau-
coup prier journellement, pour
l’accomplir comme il convient.
Si les anciens piétistes devaient
ainsi méditer pendant une
heure, orienter leurs pensées et
se préparer à prier avec con-
centration, cela est encore plus
vrai pour nous qui devons aussi
beaucoup prier sur la prière ; et
il serait souhaitable de nous
conformer aux coutumes de
ces hommes pieux, et nous
isoler avant la prière pendant
au moins une demi-heure.
Il suffit de se tenir juste une
demi-heure devant Hachem et
dire : “Maître du monde, Tu n’ignores pas qu’un mau-
vais penchant s’attaque à la prière et pousse
l’homme à vouloir s’en dispenser. Aie pitié de moi et
aide-moi à dominer ce mauvais penchant, afin de ne
pas négliger ma prière et ne pas perdre l’occasion de
m’unir à Toi, car l’essentiel de l’union et de l’attache-
ment avec Toi s’opère grâce à elle.”
À travers champs et forêts par: le Rav Shalom Arush
Page 25 Zera bar Kayema Nati ben Eliyahou ve Oraline
“Le mauvais penchant veut embrouiller mes pensées
et lorsque je peux finalement m’attacher à Toi, il me
pousse à finir ma prière au plus vite, tandis que je
devrais continuer, afin de prolonger mon union avec
Toi. En particulier lorsqu’on peut, grâce à elle, re-
cevoir toutes les bénédictions du monde.”
Celui qui prie convenablement à chacune des trois
prières de la journée, est assuré de recevoir une
abondance infinie de bienfaits, dans les domaines
spirituels et matériels. Il ne lui manquera rien, il re-
cevra la subsistance, la santé, la paix domestique, la
Tora, la foi, etc.
En fait, ce conseil est pertinent avant chaque prière,
que ce soit la prière dans l’isolement, la lecture des
Psaumes ou celle du Liqouté Tefiloth. Nous avons
donc écrit qu’avant toute hitbodédouth il convient de
consacrer quelques minutes pour prier sur l’hit-
bodédouth. Mais comme le mauvais penchant atta-
que essentiellement les trois prières fixes – où
l’homme pénètre comme dans un songe, mi-
somnolent, et récite les prières par coeur sans au-
cune intention, comme une leçon bien apprise – nous
avons donc souligné l’importance de la préparation
aux dix-huit bénédictions.
Pourtant, si l’homme voit que le mauvais penchant
cherche à le troubler dans une toute autre prière,
qu’il la néglige et cherche même à s’en débarrasser
comme d’un fardeau, que D-ieu nous en préserve, il
doit s’isoler et prier sur cette prière. Car pour ceux
qui pratiquent régulièrement l’hitbodédouth, cette
dernière risque de devenir elle aussi routinière et al-
ors on ne cherchera plus qu’à s’acquitter de son obli-
gation. Le même mauvais penchant s’attaque à celui
qui lit régulièrement les Psaumes et le Liqouté Te-
filoth.
Par conséquent, il n’existe d’autre conseil que de
prier pour la prière, afin de prier avec concentration,
ce qui est l’arme essentielle du Juif et sur quoi re-
pose sa rédemption.
Nous nous souvenons du poisson... et des con-
combres...
Il est évident que ce ne sont pas les conditions diffi-
ciles dans lesquelles vivaient les juifs en Egypte qui
rendaient leur vie amère. De fait, il est bon de réfléchir
sur la notion de “dure servitude” et de se demander si
en elle-même, cette notion représente une raison suff-
isante pour éprouver un sentiment de désespoir tel
que les juifs le ressentaient en Egypte.
Nous rencontrons tous les jours de nombreuses per-
sonnes qui travaillent dans des conditions difficiles et
à des postes exigeants ; ces personnes passent de
longues heures à travailler, tous les jours. Dans la
majorité des cas, ces personnes semblent satisfaites
de leur emploi ! Cela aurait pu être également le cas
des enfants d'Israël.
S'ils avaient eu une emouna entière, ils auraient com-
pris que leur sort correspondait à la volonté de D-ieu
et que c'est Hachem qui désirait les voir tenir le rôle
de travailleurs dans la construction et d'utiliser l'argile
et les briques. Ils auraient pu se rendre compte que
cela représentait ce qu'ils devaient faire sur terre
(tiqoun) et qu'il s'agissait de leur mission à ce moment
précis.
Une telle prise
de conscience
aurait rendu les
enfants d'Israël
heureux de
leur sort. Ils
n'auraient res-
senti aucune
douleur et diffi-
culté à faire ce
qu'ils faisaient.
Cependant, à
cause de leur
étroitesse
d'esprit, ils res-
sentirent une
souffrance im-
portante et une
rigueur peu
commune.
Ceci s'explique
par une étroitesse de l'emouna, c'est à dire qu'ils ne
croyaient pas d'une façon complète que dans ce
monde, tout se trouve sous la direction d'Hachem et
que tout est pour le bien. Dans ces conditions, il est
evident qu'ils ne pouvaient pas être satisfaits de la
situation dans laquelle ils se trouvaient.
Une preuve supplémentaire que les souffrances du
peuple juif en Egypte s'expliquent par leur emouna
imparfait, plutôt que par les conditions difficiles dans
Page 26 Refoua Chelema Benjamin ben Marie Ida et sa femme
lesquelles vivaient, réside dans leur attitude après
qu'ils aient quitté l'Egypte. Dans leur nouvelle situa-
tion, il n'y avait point de travail à faire ! Tout ce qu'ils
avaient aurait dû être agréable à leurs yeux. Cepen-
dant, quelle a été leur réaction ?
“Nous nous souvenons du poisson que nous
mangions pour rien en Egypte, des concombres et
des melons, des poireaux, des oignons et de l'ail.
Maintenant, nous sommes exténués, nous man-
quons de tout : point d'autre perspective que la
manne !“ )Nombres 11:5-6). Que s'était-il passé ?
Soudainement, tous avaient oublié leur “dure servi-
tude”. Tous se
souvenaient
seulement des
conditions fa-
vorables dans
lesquelles ils
vivaient et de
l'abondance
de leur nour-
riture !
Cette réaction
semble in-
diquer qu'en
fin de compte,
leur situation
en Egypte
n'était pas
aussi désagré-
able qu'ils
l'avaient dit.
Plutôt, c'est
uniquement un manque d'emouna qui les avait pous-
sés à se plaindre de la sorte. C'est le même manque
d'emouna qui les poussait à se plaindre une
deuxième fois. De plus, cette situation s'est répétée à
de nombreuses reprises pendant la durée de leur
séjour dans le désert et ils saisirent toutes les occa-
sions pour se plaindre à Moché .
Ainsi, lorsque les enfants d'Israël étaient sur le point
d'entrer en Terre d'Israël, ils se plaignirent ! Cette fois
Le jardin du désir par: le Rav Shalom Arush
Page 27
-ci, quelle était la raison de leurs plaintes ? Que la
Terre sainte ruisselait de lait et de miel ; que cette
terre faisait grandir des fruits d'une taille anormale.
Tout cela leur semblait suspect, anormal. Ils pen-
saient : “Ce qu'on nous dit n'est pas dans l'ordre nor-
mal des choses.” Tout cela est arrivé car ils man-
quaient d'emouna ; tout était prétexte à se plaindre,
même à propos des choses dont la bonne nature était
évidente.
Nous comprenons de cela qu'une situation qu'il serait
apparemment possible de qualifier de difficile ou mau-
vaise n'existe pas. Plutôt, notre façon d'appréhender
chaque situation dépend de l'emouna que possède
chaque personne. Pour celle qui possède l'emouna,
toutes les situations sont considérées comme étant
positives, bonnes.
A l'inverse, la personne qui n'a pas d'emouna a ten-
dance à attribuer le qualificatif de “difficiles,
mauvaises”, si ce n'est à toutes les situations, du
moins à un nombre important d'entre elles. Il est de la
plus grande importance de nous rendre compte que
notre appréciation des évènements ne dépend d'au-
cune façon de leur nature, des circonstances dans
lesquelles ils se déroulent ou d'autres facteurs ex-
térieurs.
La conséquence pratique de ce tout cela est que la
personne qui a l'emouna est toujours “contente de son
lot.” Cette personne est continuellement satisfaite de
la situation dans laquelle elle se trouve. Peu importe
les conditions dans lesquelles elle vit et ce qu'elle fait
de ses journées, cette personne est convaincue que
tout ceci correspond à ce qu'elle doit faire dans le
temps présent sur terre (son tiqoun) et cette situation
la satisfait. Cela n'est pas pour nier les difficultés ap-
parentes qui peuvent surgir dans la vie de chacun
d'entre nous.
Cependant, la personne qui n'a pas d'emouna voit
tout ce qui lui arrive d'une façon exactement oppo-
sée : elle ne peut trouver satisfaction dans aucun des
évènements de sa vie ; même si ces derniers sont
positifs, elle ne parvient pas à les percevoir de la
sorte. A plus forte raison dans les moments difficiles
de la vie ! C'est la raison pour laquelle cette per-
sonne a tendance à ressentir immédiatement un sen-
timent de désespoir total.
Désirer ce qu'Hachem désire
Cette explication nous permet d'interpréter toute la
Bible. A chaque fois que des individus ont fauté ou
qu'ils ont péché, cela était dû à un manque
d'emouna. Nous avons expliqué précédemment les
différents aspects de ce manque d'emouna : une hit-
bodédouth qui n'est pas adéquate, une introspection
incorrecte, une prière impropre.
Dans tous les cas, ceci crée une situation où la
Présence divine s'est retirée et où l'obscurité spiri-
tuelle dans laquelle se retrouve la personne exige de
sa part un effort plus grand si elle désire retrouver
l'emouna. Ceci s'applique à chacun d'entre nous et
pour toutes les situations. Toutes nos chutes spiri-
tuelles, ainsi que tous nos échecs, sont rendus possi-
bles pour cette même raison.
Par conséquent, si une personne constate qu'elle se
trouve dans une grande dissimulation spirituelle et
que l'emouna lui semble se trouver à des années
lumière d'elle, elle soit rassembler toute son énergie
afin de la chercher, même si cela n'est pas toujours
facile. C'est exactement ce qu'à fait le premier minis-
tre dans l'histoire de la princesse disparue.
C'est parce que nous cherchons l'emouna, et que
nous ne désespérons pas de la trouver, que nous
rectifions notre emouna imparfaite, la même emouna
que nous avions perdue. A la fin de l'histoire de la
princesse disparue, le premier ministre a le mérite de
trouver la fille du roi. Cela lui permet également de
faire téchouva (se repentir) sur les fautes pré-
cédentes qu'il avait commises.
Refoua Chelema Benjamin ben Marie Ida et sa femme
Rabbi Na'hman de Breslev a écrit dans le Liqouté Moha-
ran II:7 : “La personne qui désire revêtir les vêtements
du soutien de famille – c'est-à-dire : celle qui subvient
aux besoins de sa famille – doit être un homme fort. Il
ne doit pas être ce que nous appelons un
'chlemazlniq' [une personne bonne à rien]. De fait,
cette personne a besoin d'avoir une certaine idée de
la notion de commandement. Cela est dû au fait que
la subsistance d'une personne provient de l'aspect de
“Royauté” d'Hachem.”
“Par conséquent, la personne qui désire obtenir un
gagne-pain doit avoir une certain idée de la notion de
commandement afin qu'elle puisse avoir un minimum
de point commun avec l'aspect de Royauté. Ceci cor-
respond à ce qui est écrit (Ruth 2:12) : “À l'heure du
repas, (…) approche et mange.” Selon la Guémara
(Zeva'him 102a), le mot “approche” fait référence au
concept de “royauté.” C'est pour cela que cette per-
sonne doit posséder les qualités de leader – c'est-à-
dire de royauté – 'à l'heure du repas', c'est-à-dire au
moment où elle doit trouver un gagne-pain.”
“Ainsi, lorsqu'un homme prend la responsabilité de
subvenir aux besoins de sa femme –tel que cela est
écrit dans la kétouba (le contrat de mariage) : 'Je tra-
vaillerai, honorerai et supporterai...' – il lui est alors
donné une certaine dose de leadership, tel qu'il est
écrit (Béréchith 3:16) : 'Et il [l'homme] te dirigera [la
femme].' De fait, c'est grâce à l'aspect de commande-
ment que l'homme peut attirer du Ciel sur lui son
gagne-pain.”
Nous apprenons des paroles de Rabbi Na'hman qu'afin
de pouvoir recevoir du Ciel son gagne-pain – qui lui
permettra de subvenir aux besoins de sa femme et de
ses enfants – un homme doit être fort et combattant.
Un tel homme ne peut pas se permettre d'être pa-
Page 28 Refoua Chelema David Philipe ben Odelia Odette
resseux ou oisif. Également, il ne doit pas être dé-
moralisé ou triste ; tous ces sentiments sont sympto-
matiques d'une étroitesse de l'esprit.
Ceci doit être clair : un mari ne doit pas rester assis
en se croisant les mains, ni renoncer aux responsa-
bilités qu'il a face à sa femme. Plutôt, il doit être
pleinement conscient que l'entière responsabilité de
subvenir aux besoins de sa femme repose sur ses
épaules. Par conséquent, un mari doit croire en lui-
même, agir avec célérité et selon un sens pratique
dans les nombreux aspects qui le concernent.
L'homme doit se précipiter vers Hachem et Le sup-
plier, jusqu'au jour où il recevra du Ciel son gagne-
pain qui lui permettra de nourrir sa maisonnée. Cette
attitude inclut tous les efforts nécessaires et indis-
pensables qui doivent être faits pour obtenir une
source de revenus.
Être responsable
L'obligation et la responsabilité du gagne-pain
reposent entièrement sur le mari.
D'autre part, une femme ne possède aucune obliga-
tion d'avoir une occupation professionnelle et elle ne
devrait avoir aucune rai-
son de se soucier à ce
sujet. Ceci correspond à
ce que dit chaque
homme qui se marie
selon la loi juive : que
cette responsabilité lui
incombe clairement. En
se mariant, c'est égale-
ment sa signature qu'il a
apposée en guise d'ac-
cord avec cette condi-
tion.
Voici ce qui est écrit sur
la kétouba (le contrat de
mariage) que le mari
donne à sa femme : “Je
travaillerai pour toi, je
t'honorerai, je te nour-
rirai, je subviendrai à tes
Le Jardin de la Prospérité par: le Rav Shalom Arush
Page 29
besoins, je te supporterai et je t'habillerai.” En d'autres
termes, le mari accepte de prendre toutes les respon-
sabilités liées à la subsistance de sa femme, ainsi que
de son bien-être : sa nourriture, ses vêtements, son
logement… Cela ne doit laisser planer aucun doute :
tous les besoins d'une femme sont de la responsa-
bilité de son mari et celle-ci n'a aucune obligation
d'avoir une source de revenus.
Tout ceci est ce qu'a écrit Rabbi Na'hman : c'est seule-
ment lorsqu'un homme s'engage vis-à-vis de sa
femme – et qu'il s'oblige à subvenir à ses besoins –
qu'il peut attirer du Ciel sur lui son moyen de subsis-
tance. En agissant de la sorte, l'homme fait preuve de
leadership – c'est-à-dire de “royauté” – et peut ainsi
amener sur lui son gagne-pain.
Cependant, lorsqu'un mari renonce à cette responsa-
bilité – qu'il se sent pitoyable et qu'il pense que les
forces lui manquent – il ne fait pas preuve de leader-
ship. C'est pourtant cette qualité qui lui faut pour ob-
tenir son gagne-pain ! Conséquemment, il se place
dans une situation où il ne peut pas recevoir du Ciel
sa source de revenus.
L'aspect le plus important de ce que nous venons
d'exposer est de comprendre qu'un mari doit réfléchir
sérieusement à ce sujet. Il doit accepter son rôle et
être ferme dans ses convictions : c'est sur lui qu'in-
combe l'entière responsabilité de subvenir aux beso-
ins de sa femme. C'est sa simple acceptation qui lui
permettra de réussir dans sa recherche d'une source
de revenus. C'est ce qu'attend le Ciel pour donner à
cet homme les qualités de leadership, qui lui permet-
tront à leur tour d'attirer sur lui son gagne-pain.
C'est ton problème !
Ceci est un principe fondamental dans la vie : il est
interdit pour un mari de jeter le fardeau du gagne-
pain sur les épaules de sa femme. Également, il ne
doit pas la mêler à ses problèmes, ni lui causer du
souci dans ce domaine. Ce que reçoit le mari, il doit
le donner de bon coeur. Si cela ne suffit pas, il doit
savoir qu'il s'agit de son problème !
Cela est encore plus vrai si le mari est endetté : il doit
assumer ses responsabilités avec encore plus de
vigilance et – en aucun cas – mêler à sa femme à
ses difficultés.
Il doit faire ce qui est en son pouvoir pour que sa
femme n'ait aucun souci à ce sujet. Il ne s'agit pas de
son problème ! Plutôt, c'est à lui de régler ce qui doit
l'être ! La femme a épousé son mari à cette condi-
tion : qu'il assume ses responsabilités envers la re-
cherche d'un gagne-pain. Si cela n'est pas le cas,
c'est que le mari ne fait pas face à ses responsabili-
tés.
Par conséquent, un mari ne peut en aucun cas dé-
clarer à sa femme : “Dans la mesure où je suis en-
detté, je suis incapable de subvenir à tes besoins.
Avant tout, laisse-moi rembourser mes dettes et je
pourrai ensuite te fournir ce dont tu as besoin.”
Plutôt, un mari doit prendre conscience que son obli-
gation de subvenir aux besoins de sa femme – ainsi
que de ses enfants – passe avant que celle qu'il a
envers ses créditeurs.
Refoua Chelema David Philipe ben Odelia Odette
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Les trois générations de Noé
“Voici les chroniques de Noé : Noé était un homme
juste et parfait dans sa génération” (Genèse 6: 9).
“Dans sa génération” mais dans les autres
générations, comme celles d’Abraham, Moïse et Da-
vid, il ne compte pour rien (Zohar 1ère partie, 60a).
En d’autres termes, la vie et l’œuvre de Noé incluent
des éléments qui devaient plus tard être compris dans
les vies du premier Juif, de celui qui devait transmet-
tre la Torah à l’humanité et du premier roi d’Israël.
Abraham, Moïse et David représentent trois jalons
dans la réalisation de la mission de l’homme dans la
vie. Abraham fut le premier à démontrer qu’un être
humain seul pouvait se charger du monde entier et
persévérer. Abraham était né dans un monde où la
vérité du D.ieu Un avait été oubliée, et où tous ado-
raient les idoles de bois et de pierre.
Seul, sans rien que son propre esprit pour le guider, il
en vint à réaliser que le monde entier se trompait.
Seul, il défia la puissance des rois et les conventions
de la société et fut prêt au sacrifice de sa vie au nom
de ses convictions. Il fut “Abraham l’hébreu”
surnommé ainsi parce que le monde entier se tenait
d’un côté et lui de l’autre.
Mais la vie est plus que se tenir contre un monde ad-
verse. La Torah est le
“plan divin de la
création” et notre mis-
sion dans la vie est de
placer le monde sur
ses fondations divines.
C’est pourquoi le Tal-
mud déclare que
“depuis le jour où le
monde fut créé jus-
qu’au jour où la Torah
fut donnée à l’homme
au Mont Sinaï, le mon-
de tremblait” son exis-
tence même étant
nébuleuse et incertai-
ne. Car la base de la
création, sa charte et
sa raison d’être de-
vaient encore être mi-
ses en place. Ce n’est
que, lorsque Moïse
communiqua la Loi divi-
ne de la réalité dans un langage accessible à l’hom-
me, que les fondations de l’univers se solidifièrent.
Dans la génération de Moïse, la relation de l’homme
avec son monde entra dans une nouvelle phase. Avec
Abraham, le monde était une force qui pouvait résister
Page 32 Briout et Atslah’a pour Ruth Ravid bat Adassa Eshter
avec succès. Avec Moïse, il était une dynamique à
stabiliser, une ressource à développer.
La souveraineté divine La troisième et dernière pha-
se est celle de l’élévation de la création. La stabilité
et le développement ne suffisent pas car le monde
est fini et à facettes multiples. Même dans son état
“stable”, sa perfection est limitée et son harmonie
n’est qu’une trêve superficielle déchirée de l’intérieur
par des forces divergentes. L’objectif ultime n’est pas
la civilisation de la terre mais sa sanctification.
Cela sera atteint par Machia’h qui “rendra le monde
parfait (comme) le royaume de D.ieu”, inaugurant
une ère où il n’y aura pas de famine ni de guerre, de
jalousie ni de rivalité… et la seule occupation du
monde sera de connaître D.ieu ”. Mais le processus
fut amorcé par l’ancêtre de Machia’h, le Roi David.
Le sens véritable du mot “roi” (Mélè’h) n’évoque pas
simplement celui qui règne et gouverne le peuple,
mais celui qui imprègne leur vie de la souveraineté
de D.ieu. C’est la raison pour laquelle celui qui nous
apportera la Rédemption est appelé Mélè’h Hama-
chia’h, le “roi oint”. David, le premier roi d’Israël, ou-
vrit une ère de souveraineté en introduisant la perfec-
tion divine dans la création. En fait, le terme
“Machia’h” est utilisé à la fois pour David et pour le
dernier Rédempteur, ce dernier étant appelé “ Ma-
chia’h, fils de David ” non seulement en référence à
son ancêtre, mais aus-
si pour impliquer qu’il
complète ce que David
a commencé.
Tout comme Abraham,
Noé maintint son
intégrité dans une
génération perverse. A
une époque où “ la ter-
re était remplie de vio-
lence ” et où “ toute
chair corrompait son
chemin sur la terre ”,
Noé résista à cette in-
fluence et tenta même
d’appeler sa génération
à s’amender et éviter la
catastrophe. Selon les
propos de D.ieu à Noé:
“tu es le seul que J’ai
vu juste devant Moi
dans cette génération”.
Tout comme Moïse, Noé établit les fondations pour
un monde nouveau, un monde qui possédait une
stabilité bien plus grande que celui qui précédait. En
émergeant de l’Arche, il engendra et construisit le
monde postdiluvien et obtint de D.ieu la promesse de
Briout et Atslah’a pour Tamar et Naomi bat Ruth Ravid Page 33
ne plus jamais détruire les œuvres de la nature.
De plus, il eut un avant-goût de la perfection messia-
nique. Son Arche qui flotta une année entière au-
dessus des eaux du déluge était un monde dans le-
quel toutes les espèces, y compris celles qui sont
d’ordinaire des proies les unes pour les autres,
résidaient en parfaite harmonie.
Le temps présent
Néanmoins, Noé était un homme juste dans sa
génération, mais “ne compte pas” quand il est
comparé aux accomplissements d’Abraham et Moïse
et David.
Les fautes de la génération de Noé étaient la violen-
ce, le vol et la promiscuité interdite. Noé reconnut
(comme tout homme l’aurait fait) l’auto destruction de
leur comportement et ne voulut y prendre aucune
part. Il reconnut aussi qu’un tel comportement mettait
en péril la survie de la terre et fit tout ce qui était en
son possible pour convaincre sa génération de la
folie de ses actes. Le monde qu’il établit au sortir de
l’Arche était plus stable parce qu’il était fondé sur les
principes du respect mutuel.
Par contre, la confrontation d’Abraham avec le mon-
de ne consista pas en un comportement très civilisé
face à un comportement trop peu civilisé, mais avec
le paganisme face à la croyance en un D.ieu Unique,
avec une vie tournée vers soi face à une vie dévouée
au service du Créateur.
Moïse établit le monde non avec un code pour rendre
la vie civilisée mais avec la Torah dont le but est de
servir D.ieu et réaliser Son dessein dans la création.
Le Roi David introduisit (et Machia’h accomplira) une
dimension surnaturelle d’harmonie et de perfection
dans le monde, non pour assurer la continuité de son
existence mais pour révéler l’infinie harmonie et la
perfection de Son Créateur.
Noé était leur ancêtre et précurseur, tout comme l’en-
fance est l’ancêtre et le précurseur de l’âge adulte.
Mais un adulte qui répète les faits les plus impres-
sionnants de son enfance encourra la condamnation
claire et non les louanges. Personne ne condamne
un enfant de faire ce qu’il faut pour obtenir une
récompense ou d’éviter un mauvais comportement
par peur de la punition; son égocentrisme est chéri et
sa manipulation est acceptée avec un sourire
appréciatif. Mais chez un adulte le même comporte-
ment est considéré comme égoïste, timoré et imma-
ture.
C’est la raison pour laquelle le Zohar parle au
présent quand il évoque Noé : “ mais dans les
générations d’Abraham, de Moïse et de David, il ne
compte pour rien ”. Quand la Torah met l’accent sur
le fait que Noé était un homme juste dans sa
génération, cela ne diminue en rien sa grandeur. Au
contraire, dans ces jours, quand le monde était dans
son enfance spirituelle, ses accomplissements
représentaient le point ultime du potentiel humain. La
Torah vient plutôt nous dire qu’après les progrès
accomplis par Abraham, Moïse et David, nous ne
devons pas considérer Noé comme notre modèle :
dans un monde plus mûr, la justesse de Noé ne
compte plus.
Du moi au moi
D.ieu dit à Avraham: “va-t-en, de ton pays, de ton lieu
de naissance et de la maison de ton père, vers la
terre que Je te montrerai”. (Genèse 12:1)
Qu’est-ce qui pousse un homme à quitter son pays,
son lieu de naissance et la maison de son père pour
une destination inconnue? Et pourtant il est vrai que
nous sommes attirés, à la recherche de quelque
chose de plus que ce que nos parents, nos maîtres, et
en vérité, notre nature même, ont à nous offrir. Notre
vie est une quête incessante après que nous ayons
rejeté l’identité innée et acquise de notre jeunesse et
de notre naissance.
Une partie non négligeable du livre de la Genèse est
consacrée à la vie d’Avraham, le premier Juif. Plus
curieusement, toutefois, nous rencontrons Avraham
plutôt tard dans le cours de son existence: le premier
événement de la vie d’Avraham décrit en détails par la
Torah se produit alors qu’il est âgé de soixante-quinze
ans! A ce moment, Avraham est capable de porter le
regard sur une vie fructueuse, voire sans précédent
dans ses accomplissements.
Jeune enfant, il avait su discerner une vérité plus
grande, implicite dans le déroulement de la nature et il
en était venu à reconnaître le D.ieu Unique. Homme
seul face à l’univers
tout entier, il avait
combattu la perver-
sité païenne de son
temps, conduisant de
nombreux hommes à
une croyance et une
moralité monothé-
istes.
Puis vint un événe-
ment d’une telle im-
portance qu’il éclipsa
les premières sept
décades et demi de
la vie d’Avraham; un
événement qui
marqua l’amorce
d’un nouveau phénomène, le Juif, et redéfinit le voy-
age de la vie.
Cet événement, c’était l’appel de D.ieu à Avraham:
“Pars pour toi, de ton pays, de ton lieu de naissance
et de la maison de ton père vers la terre que Je te
montrerai”. Maintenant que tu as realize la capacité
totale de tes forces conscientes, va en toi-même. Je
te montrerai un lieu qui est l’essence de ton propre
moi, un lieu qui existe au-delà de la “terre”, du “lieu de
naissance” et de la “maison de ton père” que tu con-
nais.
Page 34 Dediez ce cours à la personne de votre choix
L’instinct, l’environnement et la raison
Les facteurs innombrables impliqués pour faire de
nous ce que nous sommes peuvent être groupés en
trois catégories: le naturel, l’inculqué et l’acquis.
Nous commençons une vie déjà programmée avec
les tendances et les inclinations qui forment une psy-
chologie et un caractère innés. Et puis commence,
depuis le moment de la naissance, l’influence de
notre environnement quand nos parents, nos maîtres
et nos compagnons imprègnent nos âmes de leurs
manières et de leurs attitudes. Finalement, vient une
troisième et principale influence: celle de l’aboutisse-
ment de la maturité intellectuelle:
l’homme, seul parmi les créatures de D.ieu a été doté
d’un intellect objectif dont il peut, dans une grande
mesure, contrôler les stimuli auxquels il est exposé et
la manière dont ils l’affectent. Avec son esprit, il a la
force de se développer, au-delà et même contre son
moi précédent. C’est la signification plus profonde
des mots “ton pays”, “ton lieu de naissance” et “la
maison de ton père” dans l’appel de D.ieu à Avra-
ham. Erets, le mot hébreu pour “pays” et “terre” a la
même racine étymologique que le mot Ratson
“volonté” et “désir”; ainsi “ta terre” peut également
être traduit par “tes désirs naturels”. “Ton lieu de
naissance”:
Moladete’ha est une
référence à l’influ-
ence de la maison
et de la société. Et
Beth Avi’ha “la mai-
son de ton père” se
réfère à l’homme
comme être humain
mûr et rationnel,
forgeant son esprit,
son caractère et son
comportement avec
l’objectivité de l’intel-
lect.
Selon les critères
traditionnels, cela
constitue l’apogée dans les accomplissements de
l’être humain: le développement de ses instincts
naturels, l’assimilation des vérités observées et ap-
prises et la reconstitution du moi à travers l’arbitrage
objectif de l’esprit.
Pourtant en réalité, l’intellect n’en reste pas moins
une part de notre humanité, restant toujours sujet
aux déficiences et aux limites de la nature humaine;
s’il est vrai qu’il peut dépasser les confins de ce qui
est inné et appris, l’intellect, en dernier ressort, n’est
jamais véritablement libéré de l’ego et de ses
Dediez ce cours à la personne de votre choix Page 35
préjugés.
Mais l’homme possède un moi plus élevé, un moi
libre de toutes les limites de son humanité. C’est
“l’étincelle de divinité” qui est le coeur de son âme,
l’essence divine que D.ieu lui insuffla, l’ “image de
D.ieu” selon laquelle il fut créé: le Erets que D.ieu
promit de montrer à Avraham.
Dans son voyage de découverte, Avraham doit, de
toute évidence, quitter “la terre, le lieu de naissance
et la maison de son père”, sa Mésopotamie natale. Il
doit rejeter la culture païenne de Our Kasdim et
‘Haran. Mais il ne s’agit pas du départ dont nous par-
lons dans le verset cité ci-dessus. Car Avraham reçut
cet appel de nombreuses années après avoir rejeté
les habitudes païennes de sa famille et de sa patrie,
reconnu D.ieu et produit un impact profond sur la so-
ciété environnante. Et pourtant, il lui est encore dit:
“Va! Pars de ta nature, de tes habitudes, pars de ton
moi rationnel. Après avoir rejeté tes origines
idolâtres, négatives, tu dois maintenant aussi tran-
scender ton passé positif et enrichissant. Atteins le
plus profond de toi-même, même si c’est un moi par-
fait”.
La perfection humaine est tout simplement insuff-
isante. Car tout ce qui est humain, même l’intellect
objectif, appartient néanmoins à la réalité créée, lui
est toujours assujetti et est limité par elle. Et malgré
tout, D.ieu nous invite, dans Son premier commande-
ment au premier juif, à experimenter ce qui tran-
scende toutes les limites et les définitions: Lui-Même.
Mais d’abord, nous devons faire le “Le’h Le’ha”, aller
au plus profond de nous mêmes, en arriver à notre
moi que seul D.ieu peut nous montrer, le moi qui
forme un avec Lui.
Le sacrifice d’Its’hak
Il y a trois mille sept cents ans, l’un des sommets des
collines de Jérusalem fut le témoin d’un des moments
des plus intenses de l’histoire humaine. Là, Avraham
construisit un autel, ligota son fils Its’hak et se prépara
à l’offrir en sacrifice à D.ieu. Trois jours plus tôt, D.ieu
s’était adressé à Avraham et lui avait ordonné:
“Prends ton fils, ton fils unique que tu aimes, va vers
la terre de Moriah; et élève-le en offrande sur le som-
met de la montagne que Je te désignerai”.
D.ieu éprouvait Avraham, établissant la profondeur de
l’engagement sur lequel la nation juive allait être
créée. A peine Avraham eut-il arrangé le feu de bois
sur l’autel, pris le couteau et tendu la main pour
égorger son fils qu’un ange l’appela:
...“Ne touche pas le
garçon, ne lui fais rien; car
maintenant Je sais que tu
crains D.ieu et que tu ne
M’as pas soustrait ton fils
unique. Aussi vais-Je te
bénir et multiplier ta de-
scendance comme les
étoiles dans le ciel et le
sable sur le bord de la
mer...”
Maimonide explique que
la Akédah (le “sacrifice”
d’Its’hak) servit à établir
deux axiomes fondamen-
taux dans la foi juive: l’é-
tendue de la capacité de
l’homme pour aimer, crain-
dre et servir D.ieu et le
principe de la “prophétie”,
le fait que D.ieu commu-
nique Sa volonté à l’homme.
En liant Its’hak sur l’autel, Avraham démontra que
l’homme est capable d’un amour et d’une crainte de
D.ieu qui surpassent tous ses autres sentiments ou
engagements. Car quel amour est-il plus grand que
celui d’un parent pour son enfant ? Quelle crainte est-
elle plus immense que la crainte d’un parent pour son
enfant? Avec la Akédah, Avraham plaça son engage-
ment à D.ieu au dessus des vérités de la nature hu-
maine les plus essentielles, l’établissant comme la
préoccupation la plus importante de la vie de
l’homme.
Au-dessus du doute le plus déraisonnable
La seconde vérité établie par la Akédah est le principe
de la prophétie. Il existe de nombreux niveaux et de-
grés de communion humaine avec le Divin, depuis la
contemplation du scientifique devant la création de
Page 36 Dediez ce cours à la personne de votre choix
D.ieu au Sage de la Torah dont l’interprétation et l’ex-
plication de la Torah sont modelées et guidées par
inspiration divine (Roua’h Hakodech). Toutefois, la
prophétie constitue l’ultime communication divine,
une révélation qui transcende totalement l’ambiguïté
et la subjectivité de son récepteur humain, de telle
sorte que sa vérité est absolue, incontestable et im-
muable. Un principe fondamental de la foi juive veut
que D.ieu communique ainsi avec l’homme.
Quand Avraham reçut l’injonction d’offrir Ist’hak en
sacrifice à D.ieu, cet ordre était contraire à tout ce
que Avraham était, à quoi il aspirait, contraire à tout
ce qu’il savait et croyait de D.ieu, et contraire à ce
que D.ieu Lui-même lui avait affirmé.
Avraham représentait le prototype de la bonté. Il con-
naissait et était lié à D.ieu
comme avec “Le Bien-
veillant et Miséricordieux,
lent à se mettre en colère
et immense dans Sa
Bonté”.
L’interdiction de prendre
une vie humaine fait par-
tie des sept lois fon-
datrices de la civilisation,
communiquées par D.ieu
à Adam et à Noa’h et
qu’Avraham, pendant de
nombreuses décades,
avait instillées en déploy-
ant toutes ses forces,
dans un monde où le
meurtre était la marque
d’une adoration re-
ligieuse. Et D.ieu avait
promis à Avraham que
Its’hak (qui n’était pas
marié et sans enfant à l’époque de la Akédah) serait
le père d’une grande nation qui continuerait le travail
d’Avraham pour propager la vérité du D.ieu unique
au monde.
Ainsi, quand Avraham entendit les mots “Prends ton
fils... et offre-le en sacrifice”, il avait de nombreuses
raisons de douter de leur divinité, de supposer que
ce n’était pas D.ieu mais des voix malveillantes qui
s’étaient adressées à lui. Et si sa certitude qu’elles
émanaient de D.ieu avaient été ébranlée d’un iota, il
n’aurait en aucune façon pu leur obéir. Aussi, conclut
Maimonide, la Akédah constitue-t-elle l’exemple par-
fait du principe de la prophétie selon lequel D.ieu
communique Sa volonté à l’homme d’une manière
qui ne laisse aucun doute quant à son origine, sa
signification ou son mode de transmission.
La Akédah constituait donc un double ancrage dans
Dediez ce cours à la personne de votre choix Page 37
l’homme pour D.ieu. C’était notamment là que se
trouvait l’autel sur lequel on apportait les sacrifices
quotidiens ou saisonniers auxquels participait
chacun. Le Beth Hamikdach était aussi le centre de
l’univers dans tout ce qui concernait la révélation de
la Divinité dans notre monde. C’était “la résidence”
de D.ieu, le lieu qu’Il avait choisi pour s’y révéler,
souligné par la présence de l’Arche Sainte.
L’objet et l’acteur
Dans sa discussion à propos des lois régissant la
construction du Beth Hamikdach, Maimonide répète
à deux reprises le fait que le Beth Hamikdach se
tenait sur le lieu exact de la Akédah.
Dans son Michné Torah (Lois du Saint Temple: 2 ;1)
il écrit: “Le lieu de l’autel est très exactement précisé
et ne doit jamais être changé... Its’hak fut lié sur (le
site) du Saint Temple ”. La loi qui suit statue :“L’on
tient par tradition que le lieu où David et Chlomo con-
struisirent l’autel (du Saint Temple) est l’endroit
même où Avraham construisit (son autel) et y lia
Its’hak...”.
La codification des lois de la Torah par Maïmonide
est connue pour son langage concis et exact, ce qui
pose la question de savoir pourquoi il se répète et ce,
dans deux lois consécutives. Mais un examen plus
attentif met en lumière des differences entre les deux
citations. Dans la première loi, la Akédah est décrite
dans des termes qui soulignent le fait que “Its’hak
était lié” ; dans la seconde loi, l’accent est placé sur
l’acte d’Avraham: la particularité que “c’est le lieu ex-
act où Avraham construisit (son) autel et y lia
Its’hak”. Une autre différence montre qu’en dépit du
fait que la première loi commence en évoquant l’em-
placement de l’autel, elle se conclut par la déclara-
tion générale que “Its’hak fut lié dans le Saint Tem-
ple”; seule la seconde loi précise spécifiquement que
la Akédah eut lieu là où se situait l’autel.
Ces différences reflètent les deux éléments distincts
dans la Akédah et le Beth Hamikdach : leurs rôles
comme véhicules de la Révélation Divine et comme
monuments de l’engagement de l’homme pour D.ieu.
La première loi est reliée à l’élément de la
“Révélation Divine” qui est un produit de l’événement
de la Akédah, le fait que Its’hak y fut lié comme of-
frande pour D.ieu; la seconde loi fait allusion à
l’amour et la crainte de D.ieu extraordinaires, implic-
ites dans l’acte d’Avraham. C’est pourquoi la Révéla-
tion Divine découle essentiellement de l’objet de la
Akédah (Its’hak), alors que le service de D.ieu qu’elle
illustre vient de l’acteur de la Akédah (Avraham).
De la même façon, la première loi n’est pas reliée à
l’autel en tant que tel, centre du “service divin” dans
le Temple mais à l’autel comme composante de l’
“autre” Beth Hamikdach: le Temple comme révé-
lateur du Divin, centré sur l’Arche et le Saint des
Saints. Dans la seconde loi, il est significatif qu’Avra-
ham lia son fils sur le site du futur autel destiné à per-
sonnifier l’engagement humain dans la relation entre
l’homme et D.ieu.
Un héritage de rire
Avraham nomma le fils..., que Sarah lui avait donné,
Yits'hak("Rire"). Et Sarah dit: "D.ieu a fait rire à mon
propos; tous ceux qui entendront riront pour moi".
(Genèse 21.3)
Alors nos bouches seront pleines de rire et nos lan-
gues de chants. (Psaumes 126,2)
La Torah se divise en 54 Paracha (sections ou por-
tions), chacune d'entre elles étant étudiée et lue en
public à la synagogue, durant les semaines de l'an-
née. Chaque Paracha possède un nom dérivé de ses
premiers versets; et pourtant aucune loi précise ne
détermine quel doit être le mot (ou les mots) choisi
pour l'identifier. On peut observer, par exemple, les
sections qui commencent par les mots "Et Kora'h prit"
et "Et Balak vit" qui sont nommées respectivement
Kora'h et Balak ; mais la section commençant par "Et
Yaakov sortit" est appelée Vayétsé (et il sortit), et
celle commençant par "Et Yehouda s'approcha de lui"
est nommée: Vayigach (et il s'approcha) plutôt que
Yaakov et Yehouda .
Les Maîtres de la 'Hassidout expliquent que le nom de
chaque Paracha renferme un enseignement lié à l'en-
semble de la Paracha et d'un enseignement éternel
pour chaque génération.
Aussi, chaque Paracha reçoit-elle le nom qui lui est le
plus approprié et qui intensifie son importance dans
notre vie.
L'on peut observer ce fait dans la Paracha de cette
semaine, appelée Toldot ("chroniques" ou
"progéniture"), selon ses mots d'ouverture: "Et voici
les chroniques de Yits'hak". Mais il y a cinq semaines
nous avons lu une section commençant par "Et voici
les chroniques de Noa'h" et cette Paracha était ap-
pelée Noa'h. Il est bien évident que deux Paracha ne
pouvaient pas recevoir le même nom. Mais si le choix
du nom Toldot ne devait se justifier que parce qu'il
était le premier mot adéquat dans l'ouverture de la
Paracha, c'est la section de Noa'h, la plus antérieure,
qui aurait du le porter et notre Paracha s'appeler
Yits'hak pour s'en distinguer. Il est donc clair que
quelque chose dans les chroniques de Yits'hak justifie
que le nom de Toldot est plus adéquat que pour celles
de Noa'h.
Le commencement et la fin
Car "toldot" n'est pas un simple mot: c'est un terme
qui embrasse l’univers, traverse toute l'histoire et dé-
crit notre mission dans la vie.
Après le récit de la Création du monde par D.ieu en
six jours et Sa désignation d'un septième jour de re-
pos, la Torah entame l'histoire de l'homme par les
mots: "Voici les ‘toldot’ du ciel et de la terre au mo-
Page 38 Dediez ce cours à la personne de votre choix
ment de leur création...".
Dix-huit livres et trois mille ans plus tard, la Torah
conclut le livre de Ruth par les versets suivants: “Et
voici les ‘Toldot’ de Perets: Perets engendra
'Hetsron, 'Hetsron engendra Ram, Ram engendra
Aminadav, Aminadav engendra Na'hchon, Na'hchon
engendra Salmah, Salmah engendra Boaz, Boaz
engendra Yichaïet Yichaï engendra David”.
Dit le Midrach: Le mot “toldot” apparaît partout dans
la Torah avec une orthographe élidée (c'est-à-dire
qu'il lui manque la lettre “vav”), à l'exception de deux
occurrences: "voici les chroniques de Perets" et
"voici les chroniques du ciel et de la terre au moment
de leur création". Pourquoi manque-t-il le “vav” part-
out ailleurs? A cause des six (la lettre vav a une
valeur numérique de six) choses prises à Adam: sa
luminosité, sa vie, sa stature, le fruit de la terre, le
fruit des arbres et les luminaires... Car bien que le
monde fût créé parfait, ces choses furent ruinées par
le péché d'Adam et ne sera restauré que par la
venue du Machia'h, descendant de Perets.
L'histoire de l'homme est le voyage de “toldot” en
“toldot”, depuis le monde parfait que D.ieu créa
jusqu'à la perfection qui sera restaurée à l'époque de
Machia'h. Selon les mots simples de Rachi: "Les
‘toldot’ des Justes sont leurs bonnes actions".
Noa'h et Yits'hak
Les accomplissements de l'homme s'expriment de
deux façons: les "chroniques" de Noa'h et les
"chroniques de Yits'hak".
Le nom "Noa'h" signifie "la tranquillité"; "Yits'hak"
signifie "le rire”. Nombreux sont ceux qui rêvent de
tranquillité et consacrent leur vie à sa recherche,
dans le chaos et les luttes qui définissent l'existence
présente. En fait, "la Torah fut donnée pour apporter
la paix au monde", pour transformer ses différentes
forces et luttes en un miroir harmonieux de l'harmo-
nie parfaite de Son Créateur.
Mais l'on peut également rétorquer qu'une existence
des plus tranquilles n'est pas une existence; que si le
but de la Création avait été la tranquillité, ce but au-
rait été également (voire mieux) servi en ne créant
pas du tout de monde. Il est donc peu étonnant que
bien peu de gens ne trouvent de satisfaction durable
dans la tranquillité. Nous voulons plus de la vie que
l'absence de discorde. Nous voulons la joie, nous
voulons le rire dans notre vie.
C'est là que réside l'intention ultime de la Création:
faire de notre monde une source de joie pour
l'homme et pour D.ieu.
Ainsi, si une Parachah de la Torah s'appelle “Toldot”,
ce sont les “toldot” de Yits'hak plutôt que de Noa'h.
Page 39 Dédiez ce cours à la personne de votre choix
S'il est une "chronique" qui retrace la saga de
l'homme et une "progéniture"
qui résume le fruit de ses la-
beurs, c'est une chronique de joie et une
progéniture de rire.
Père et fils
Voici les chroniques de Yits'hak le fils
d'Avraham; Avraham engendra
Yits'hak. (Beréchit 25:19)
De nombreux commenta-
teurs s'interrogent sur la
phrase répétitive de ce ver-
set: si la Torah identifie
Yits'hak comme "le fils
d'Avraham", qu'ajoute
l'information
qu'"Avraham engendra
Yits'hak"?
L'un de nos Rabbis pro-
pose l'explication suivante:
Souvent nous sommes con-
frontés à ce que nous appelons "le fossé
des générations", les parents et les enfants se trou-
vent en situation conflictuelle parce qu'ils ont une vue
différente du monde et basent leur vie sur un
système de valeurs différent. Parfois, l'opposition et
le mépris sont réciproques. Dans les formes moins
sévères, cela ne peut se révéler que d'un côté: les
parents peuvent être fiers des accomplissements
de leurs enfants alors que ces derniers dédaignent
le "primitivisme" et le côté "vieux jeu" de leurs par-
ents.
A l'opposé, les enfants peuvent révérer leurs par-
ents et ce qu'ils représentent alors que ceux-là
sont vivement déçus de leurs enfants et honteux
de leur comportement.
La Torah nous dit que, dans le cas des deux pre-
mières générations de Juifs, il n'y avait pas de
"fossé": Yits'hak n'avait aucune réserve quant au fait
d'être "le fils d'Avraham" et Avraham n'était pas
moins prêt à être identifié comme le père de Yits'hak.
Malgré le fait qu'ils représentassent deux approches
de la vie différentes, Yits'hak sentait que tout ce
qu'il était et tout ce qu'il avait, il le devait à Avraham
et Avraham voyait en Yits'hak l'accomplissement et
la réalisation de son moi profond.
Prières, Ségoulot & Kaméot
Les friandises des bébés
Segoula pour une femme ni ne rescent plus son bébé dans le ventre:
Il faudra qu’elle prenne des amandes (pas grillées) les mixer le plus fin possible
Les mélanger avec beaucoup de sucre
En manger une cuillère toutes les 5 minutes
et avec la grace de D.ieu le bébé montrera des signes de vie.
____________________________________________________________________________
Être respecter des autres
Plus besoin d’hausser le son, de froncer le sourcil, ou même encore de faire le méchant;
Nous rapporte le livre Ségoulot Israël au nom de Rav Ichi Cohen Gadol:
Pour être respecter des autres porter sur soi un saphir
Page 40
INTRODUCTION DE RABBI NATHAN DE BRESLEV A LA LECTURE DES NOMS DES TSADIKIM
La Torah représente le nom d’Akadoch Baroukh Hou et contient 600.000 lettres. Le peuple d’Israël également contient 600.000 âmes.
Lorsqu’un juif, par son comportement et l’accomplissement des Mitsvoth, révèle le nom d’Hachem dans le monde, il devient son associé dans la
création dont la Torah en est le schéma et donc acquiert la liberté en tant qu’associé d’intervenir dans son évolution en faisant des miracles… «
Le Tsadik décrète et Hachem accomplit » En prononçant le nom du Tsadik qui révèle une phase du nom d’Hachem, c’est comme si on prononçait
le nom révélé, c’est-à-dire Le Youd-Hé-Vav-Hé.(Likouté Halakhot).Cette prononciation réveille également le mérite du Tsadik qui est toujours actif
dans le monde, même s’il n’est plus là physiquement. Les Tsadikims sont le maintien du monde, ils nous dévoilent les secrets de la Torah et la
présence du Créateur en tous domaines, ils sont notre espoir et notre vitalité et nous nous maintenons avec leurs enseignements, nuit et jour. En
prononçant leurs noms, puissons-nous attirer la lumière de leur sainteté, apprendre, transmettre et accomplir leurs paroles. Que par leur mérite,
soit reconstruite Jérusalem et que les Cohanim retournent à leur service, bien vite et de nos jours, Amen.
UNE PRIERE EST A DIRE APRES LA LECTURE DES NOMS. ELLE SE TROUVE EN FIN DE PAGE.
Lire quelques noms tous les jours est une grande protection, retrouvez tous les mois une page de nom de nos Tsadikim
SHEMOT HATSADIKIM
« Voici ceux qui vinrent auprès de David etc. » : Haroch Ah’i’hézèr, et Yoach, les fils de
Hachma’ha Haguivati. Zièl et Pélète, les fils de ‘Hazmavète. Vérakha. Yéhou Ha’hanétoti.
Yichmaya Haguivoni. Yirméya. Yah’azièl. Yoh’anane. Yozavade Haguédérati. Elouzaye. Ri-
mote. Bé’halya. Chémaryahou. Chéfatyahou Hah’aroufi. Elkana. Chiyaou. Azarèl. Yo’hézèr.
Yachavame Hakorh’ime. Yo’héla. Zévadya, les fils de Yéroh’ame. ‘Hézèr Haroch. ‘Hovadya.
Eliav. Michmana. Yirméya. ‘Hataye. Elièl. Yoh’anane. Elzavade. Yirméyahou. Makhbanaye.
‘Hadnakh. Yozavade. Di’haèl. Mikhaèl. Yozavade. Elihou. Tsiltaye. Yéhoyada, le chef des
Aaronides. Tsadok. Avinadav. ‘Houza. Ah’yo. Le prince Ourièl. Le prince ‘Hassaya. Le
prince Yoèl. Le prince Chémaya. Le prince Elièl. Le prince ‘Haminadav. Tsadok et Evyatar
Hakohanime ( les Prêtres). Zékharyahou-Bène, Ya’hazièl, Chémiramote, H’ièl, ‘Houni, Eliav,
Bénayahou, Ma’hasséyahou, Matityahou, Eliféléhou, Miknéyahou, ‘Hovède Edome, ‘Hièl,
Hasso’harime. Azazyahou. Khénaneyahou. Bérèkhya. Elkana. Chévaneyahou. Yochafate.
Nétanèl. ‘Hamassaye. Zékharyahou. Bénayahou. Eli’hézèr. H’iya.
« David les répartit etc. » : La’hadane. Chimi. Yéh’ièl. Zétame. Yoèl. Chlomite. H’azièl. Ha-
rane. Yah’ate. Zina. ‘Houch. Béri’ha. Les fils de Moché, Guèrchome et Eli’hézèr. Chévouèl
Haroch. Réh’avya Haroch. Chlomite Haroch. Yériyahou Haroch. Amarya. Yah’azièl. Ka-
mame. Mikha Haroch. Yichiya. El’hazar. Kich. Mah’li. ‘Hédèr. Rémote. Chémaya, fils de
Nétanèl Hasofèr ( le scribe). Ah’imélèkh, fils de Evyatar.
TEFILA A DIRE APRES LA LECTURE DES NOMS
Que le mérite de tous les Tsadikim que j’ai mentionné devant toi, Notre D’ et D’ de nos pères, les ‘Hassidim, Sages,
Prophètes et Tsadikim, que par le mérite de leurs saints noms, de leur Torah et bonnes actions, Tu puisses avoir
miséricorde envers nous dans Ta grande bonté, gratifie-nous de la lumière de leur sainteté, que nous puissions sui-
vre leurs sentiers et marcher sur leurs pas. Que nous méritions maintenant grâce à leur grande force, revenir vers toi
et aller dans les sentiers des justes devant toi.
Inspire tous les Tsadikim, ceux dont j’ai prononcé le nom maintenant et ceux qui nous sont inconnus, afin qu’ils nous
défendent et plaident pour nous devant le Trône de Ta Gloire, pour éveiller Ta compassion et nous prendre en pitié,
pour nous ramener vers toi avec sincérité. Ote-nous ce coeur de pierre et donne-nous un coeur de chair, que nous
puissions revenir vers toi ! Que nous puissions toujours aller sur le chemin des Tsadikim et que notre part soit avec
eux dans le Monde Futur et le Gan Eden.
Page 41
Quatre minutes avant la
fin Raconté par le passager – n° de
téléphone : 00-1718-930-3780
« Vous etes surs ? Je crois qu’il s’agit d’une erreur ! »
M. P. etait surpris, deconcert. Il avait l’intention de se
rendre en Erets Israכl pour quelques jours, de
participer a plusieurs evenements importants et de
regler certaines affaires. Il s’etait prepare a son
voyage comme un vieil habitué .Ce n’etait pas la
premiere fois qu’il quittait les Etats-Unis pour Israel, et
pas la derniere non plus. Il avait commande son billet
par l’intermediaire de son agence habituelle, avait or-
ganise ses bagages et, apres avoir dit au revoir a sa
famille, etait arrive a l’aeroport.
A present, on lui disait que son avion avait decolle
voici douze heures !
« Depuis quand y a-t-il un vol a midi ? demanda-t-il
pour commencer.
– Depuis le mois de Juin, repondit poliment l’hotesse.
En Juin, un vol vers Israel est ajoute chaque jour. A
midi moins dix. Le vol regulier, de minuit moins dix,
continue comme d’habitude.
– Cela ne m’est pas venu a l’idee ! Je ne savais pas !
J’ai recu une place pour l’avion a cette date et je n’ai
meme pas pris la peine de verifier si c’etait un vol de
jour ou de nuit. Je ne savais pas que vous aviez
ajoute un avion. »
Mais pour autant que son erreur etait comprehensible,
c’etait malgre tout une erreur. Il avait manqué son vol
et, dans le vol qui devait bientot decoller, il ne restait
pas de places vacantes…
Rentrer chez lui et revenir dans douze heures ?
C’etait tros fatiguant et la plupart de ces heures-la
allaient se passer dans le trajet aller-retour. A part
cela, il est ecrit dans le testament de Rabbi Yehouda
He’hassid qu’un homme qui quitte sa maison pour
partir en voyage ne doit pas y revenir. Valait-il la peine
d’aller a l’hotel ? Fallait-il passer cette attente a
l’aeroport ?
Et les rendez-vous qu’il avait pris en Israel ? Tout son
emploi du temps serait bouleverse…
« Peut-etre restera-t-il une place dans le vol qui part
bientot ? » tenta-t-il sa chance. L’hotesse secoua la
tete avec empathie. « On a vendu dix places de plus
que la capacite de l’avion, lui expliqua-t-elle. Parce
qu’il arrive toujours que quelques personnes man-
quent le vol. A part cela, il y a aussi ce monsieur-la ,
Page 42 Refoua Chelema Rav Agaon Ovadia Yossef ben Gorgaya
dit-elle en montrant un non-Juif assis sur un banc, qui
a fait exactement la meme erreur que vous. S’il reste
une place, il passe avant vous. »
M. P. observa son compagnon d’infortune puis s’assit
aupres de lui. Il valait la peine pour lui d’attendre la fin
de l’embarquement. Il restera peut-etre malgre tout
une place.
« Peut-etre qu’un don a Koupat Ha’ir pourrait
m’aider ? pensa soudain M. P. Qu’ai-je a perdre ?
J’aurai de toute facon accompli la mitsva de tsédaka
si je fais un don, que j’aie une place dans cet avion ou
non.
A part cela, un don me donnera un avantage sur ce
non-Juif qui est avant moi, murmura une petite voix
amusee a l’interieur de lui. Cela ne me derange pas
qu’il prenne l’avion, s’il me reste une place a moi
aussi. Si je fais un don, je passerai avant lui. »
Il sourit a cette pensee espiegle, sortit son portable et
fit le numero de Koupat Ha’ir. Apres avoir donne son
numero de carte bancaire, il decida quelle somme
donner et la communiqua a la telephoniste. Lorsqu’il
eut termine, il ajouta une priere a voix basse.
Il ne pria pas qu’il lui soit donne de monter dans cet
avion, car qui pourrait affirmer que c’etait bon pour
lui ? Il pria D. de le conduire dans le bon chemin et de
le preserver de tout desagrement et de tout accident.
Le non-Juif le regarda avec interet. Lorsque les
aiguilles de la montre indiquerent qu’il ne restait
qu’une demi-heure jusqu’a la fermeture des portes, M.
P. et le non-Juif furent appeles a monter dans l’avion.
« Il reste plusieurs places libres, leur dit l’hotesse,
mais sachez que si au dernier moment les passagers
arrivent, vous devrez descendre ». Ils accepterent,
faute d’avoir le choix. Ils passerent les minutes re-
stantes a regarder attentivement les gens qui
entraient dans l’avion. Un passage entra d’un pas vif
et prit sa place, un deuxieme, un troisieme… Les
places vacantes allaient en diminuant.
Devraient-ils revenir sur leurs pas ? Dix minutes avant
la fermeture des portes, il restait encore des places
vides a part les leurs. Il semblait qu’ils pouvaient
pousser un soupir de soulagement.
Mais non. Sept minutes avant le depart, cinq person-
nes d’une meme famille arriverent, tout essoufflees. Il
n’y avait que trois sieges vacants.
M. P. et le non-Juif, son compagnon d’infortune, furent
contraints de ceder leur place et de retourner a la
salle d’embarquement.
« Je regrette, repeta l’hotesse, genee. Il arrive tres
rarement que des passagers montent dans l’avion au
dernier moment. Et voici que cinq personnes sont ar-
rivees ! C’est vraiment inattendu. Je suis desolee ».
Mais ses paroles polies ne firent rien pour calmer le
non-Juif decu. M. P. se couvrit les oreilles de ses
mains. La pluie de maledictions et d’insultes qu’il
lanca au sujet de l’avion, du pilote, des stewards, de
l’hotesse et des derniers passagers arrives precipi-
tamment, le fit frissonner.
M. P. ne broncha pas ; il n’avait pas la moindre inten-
tion d’etre la prochaine cible de ses invectives. Le non
-Juif en colere regarda sa montre. « L’avion est archi
plein ! Il n’y a aucune raison d’attendre ! » Il fit demi-
tour et sortit de la salle d’un pas enerve.
M. P. pensa la meme chose. Il restait malgre tout
quatre minutes. Peut-etre qu’un miracle allait se pro-
duire…
A ce moment precis, il vit un homme descendre de
l’avion, le visage rejoui. Il
parlait avec enthousi-
asme dans son portable
et semblait tout heureux.
« He ! lanca-t-il a
l’hotesse. Je reste ! Je
viens d’avoir mon pre-
mier petit-fils ! Je vais
repousser mon voyage
de quelques jours. Ce
n’est pas tous les jours
qu’on devient grand-
pere ! Vous pourrez
peut– etre faire entrer
quelqu’un a ma place.
– Ou …Ou est-il ?
L’hotesse
regarda
autour
d’elle,
cherchant
le non-Juif du
regard.
– Il est parti ! intervint M.
P. Il vient de quitter les lieux !
– Alors, depechez-vous ! Les portes se ferment
dans deux minutes ! »
M. P. gravit les marches en courant, trouva une place
vide et s’assit. Les portes se fermerent derriere lui.
Cela avait valu la peine !
Page 43 Refoua Chelema Rav Agaon Ovadia Yossef ben Gorgaya
« Si cette famille n’etait pas arrivee a la derniere
minute, songea-t-il pendant le voyage, il est probable
que ce non-Juif serait reste jusqu’a la fin pour voir s’il
y avait une place libre. C’est seulement parce qu’ils
sont arrives par surprise et qu’il etait peu probable
qu’il y aurait des changements au dernier moment.
Apres avoir attendu une heure et demie, c’etait idiot
de sa part d’etre parti quatre minutes avant la ferme-
ture des portes ! En tout cas, l’essentiel, c’est que j’ai
eu sa place ! C’est bien ce que j’avais senti depuis le
debut : un don a Koupat Ha’ir allait me donner priorite
sur lui ! »
M. P. sourit une nouvelle fois. Que cette petite voix
dise ce qu’elle voulait, il etait assis dans l’avion, et
c’etait le plus important !
La force de la parole
Tout homme d’Israël se trouve dans une situation très
élevée, car s’il dit de quelque chose que c’est « hek-
dech » (consacré au Beit HaMikdach), il lui devient
interdit d’en profiter, même de la valeur d’une perouta,
et s’il en profite, il doit apporter un sacrifice ; s’il a
donné à une femme quelque chose en lui disant : «
Tu m’es consacrée », au même instant elle devient
une femme mariée et elle est interdite à tout le monde
sauf son mari ; de même les lois des voeux et des
serments dependent de la force de la parole, et il est
dit à ce propos : « il ne profanera pas sa parole » ; en
ce qui concerne les idoles, même si l’on n’a fait aucun
acte mais qu’on ait dit : « Tu es mon dieu », c’est de
l’idolâtrie totale, et on est passible de mort (Sanhèdrin
59.A) combien plus forte raison on surveille en haut
chaque parole qui sort de sa bouche !
Une mitsva entraine une autre
Il est évident que lorsqu’on s’habitue à faire attention
à ne rien raconter de négatif sur les autres, même si
cela ne doit lui causer aucun tort, et à plus forte raison
si cela risque de lui faire perdre sa subsistance, si on
a à coeur de ne pas lui faire honte par des paroles
mauvaises, et de ne pas encourager un conflit
en racontant des histoires, tout cela
se faisant uniquement par
la langue, et on se
gardera automatique-
ment aussi du vol,
puisqu’on a déjà pris
sur soi de faire atten-
tion à ne provoquer ni
dommage ni honte par
la parole, donc à plus
forte raison en actes.
Ainsi, au fil du temps, on
deviendra pur de toutes
les fautes entre l’homme et
son prochain.
La fin rejoint l’idée du
début
Le gaon Rabbi Ben Tsion Alfass a rac- onté :
«Un jour, j’ai abordé un juif et je lui ai dit : Viens, je
vais te raconter des histoires de Lachone HaRa et de
médisance qui se sont accumulées dans mon coeur,
et toi tu m’en raconteras aussi. Et comme je sais que
ton temps est précieux, je te paierai un bon prix pour
Page 44 Atsla’ha pour Avraham ben Fortuné
cela». Il m’a regardé avec colère et m’a dit : «Qu’est-
ce que vous voulez, me faire pécher par des quanti-
tés d’interdictions ? Même si vous me donnez une
fortune je n’écouterai pas ce genre de conversa-
tion !»
Plus tard, je l’ai rencontré en train de dire du La-
chone HaRa à la synagogue. Je me suis approché
de lui et je lui ai dit : «Il y a une semaine, je t’ai de-
mandé de dire un peu de médisance avec moi, je
voulais même te payer pour cela, et tu n’as pas
voulu. Et maintenant tu es à la synagogue avec les
tefilin et tu dis du Lachone HaRa ?» L’homme eut
très honte.
Examinons pourquoi au début il n’avait pas été d’ac-
cord pour entendre des paroles interdites alors qu’à
la fin c’est lui même qui en a dit. La réponse, c’est
qu’au début il savait et réfléchissait qu’il s’agissait de
paroles interdites, alors qu’ensuite il n’a pas réfléchi
à ce qui sortait de sa bouche car la bouche était ou-
verte, mais il en a eu honte, car «la fin rejoint l’idée
du début».
Préparer les bases de la
bénédiction
Les gens qui se trouvent dans
une situation difficile ont
l’habitude de chercher des
segoulot et des bé-
nédictions chez les
grands tsadikim pour
être délivrés de leurs souf-
frances. Le ‘Hafets ‘Haïm a
dit à ce propos : A quoi ser-
vent toutes les segoulot et
toutes les bénédictions si on a
le malheur d’avoir l’habitude
de dire du Lachone HaRa, al-
ors qu’il y a là-dessus une
malédiction explicite dans la Torah
(Devarim 27, 24)
:«Maudit celui qui frappe son prochain
en secret» ? Rachi explique que cette
malédiction porte sur le Lachone HaRa. Les Sages
ont dit (Souka 29) : «Cette malédiction comprend un
anathème et une exclusion, et elle n’a pas été
prononcée par un seul homme, mais avec l’accord
de tout Israël, avec la participation des cohanim et
des léviïm», et de cette façon l’homme détruit toutes
les bonnes influences dont il aurait pu profiter par
ailleurs.
GARDES TA LANGUE
Quelques points importants pour nous
aider dans notre décision:
1
Page 46 Zivoug Agoune Yehoudith Garçona bat Rahel
Rav Moché Lizmi Chlita
Pour prendre rendez-vous auprès du rav
Composez le 054-2460662
Le Shidou’h pas à pas
UZAN