Magazine Arts Martiaux Budo International 287 2 Avril 2015

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Le Magazine International dédié aux Arts Martiaux traditionnels, sports de combat et self-défense. Téléchargement gratuit. Édition Online 287 - 2 Avril - Année XXIV

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es années passent… et elles passent pour toutle monde. Cela ne signifie toutefois pas quenous vivions tous cela de la même manière.Pour certains, les années sont une source decroissance personnelle, une succession

d’étapes où la vie nous rend plus sages ou, du moins, unpeu moins ignorants. Pour d’autres, c’est juste unprocessus de détérioration, le regret des jours meilleurs,l’incongruité permanente d’un anachronisme lamentablecontinuel. Alors que certains prétendent que « lajeunesse est une trésor divin », d’autres proclament lesbienfaits de la paix et la sagesse de la vieillesse… Quelledifférence !

La vie, dans le meilleur des cas, est un échanged’énergie contre de la sagesse. Après avoir atteint le pointculminant du physique, vers les 18 ans, tout à ce niveaucommence inévitablement à se détériorer. L’accélérationdes dégâts est une autre constante de ce processus, pluson avance, plus la spirale logarithmique est rapide.Haillons physiques et lointains vestiges de ce que nousfûmes, à partir de quarante ans chacun est responsablede son visage.

Finalement la loi s’accomplit toujours, tout ce quicommence a une fin et personne ne sort vivant de cetteexistence. Les plus spirituels d’entre nous croientcependant que le processus ressemble à lamétamorphose du papillon et que le fait que l’esprit quittele corps physique n’est qu’une étape dans la chaîne destransformations du cycle de l’Être, où la conscience d’uneforme impensable survit et existe dans les dimensionsineffables, où les constantes de l’espace-temps ont unevaleur complètement différente et où la « réalité » nepose pas les mêmes constantes ou la même valeur quecelles que nous attribuons à notre dimension. Maisparlons de ce qui est connu, car le reste appartient aucadre des expériences personnelles ou, à défaut, descroyances.

Malgré les différences dans la façon dont elle estvécue, l’expérience des années qui passent a quelquespoints communs pour tout le monde, qui nous rendent, sipas égaux, du moins semblables. Il ne pouvait pas en êtreautrement, parce que les êtres humains ont en commun lefait d’être semblables. Pour tous, le temps va de plus enplus vite. C’est une sensation étrange, mais les jourss’entassent les uns sur les autres constituant dessemaines, qui deviennent des mois, sans que nous nousen rendions compte, et puis des années. Notre idée de lavie, façonnée au cours des interminables journées del’enfance, forge une perspective toujours erronée de notrecoexistence avec le temps. Nous pensions qu’elle étaittrès longue et nous la percevons de plus en plus courte. Àla fin, pour tout le monde, le temps d’une vie est de plusen plus un souffle et l’espace entre le premier souffle et ledernier se rétrécit progressivement au fil des ans.

Les premiers signes de détérioration physique arriventparfois brusquement, mais ils surviennent presquetoujours par inadvertance. Personne ne nous explique quela vue s’use, que nous perdons la sensibilité tactile et qu’àun moment donné, on ne récupère plus une nuit debringue en moins d’une semaine. Ce qui s’est passé ?Quand avons-nous cessé d’être jeunes ?

Ces signes et symptômes si évidents ne sont riencomparés à ceux qui se produisent dans la pensée etdans l’esprit de ceux qui les vivent. Les années vousrendent nécessairement plus tolérants et, si vous n’êtespas complètement stupides, moins arrogants etimpétueux.

Quel que soit votre nature, les années ont tendance àtempérer votre agressivité, comme le fait la corrida avec letaureau, où le déchaînement du départ est tempéré parles « suertes » et les punitions reçues. La vie nous eninflige à tous ; un peu plus aux uns, un peu moins àd’autres. Nous recevons la médecine éternelle : lespiques du picador, celles qui, plus vous engagez votrebravoure, plus elles s’enfoncent profondément. Le sangqui coule de cette blessure, nous retire de la force et nousrend conservateurs, mesurés, prudents. Tôt ou tard, nousfinissons par devenir conservateurs, quand nous avonsquelque chose à conserver, même s’il ne s’agit que denotre souffle !

Nous regardons ensuite les coups que la vie nousenvoie avec des yeux différents et même les plus bravesparmi les braves, doivent serrer les dents et y mettretoutes leurs tripes pour faire front à certaines situations.Comme le taureau, la vie nous met à l’épreuve et nousvide à chaque attaque pour que nous sortions ce quenous avons en nous, pour que nous fassions ce que nousavons à faire.

La pensée, qui est biologique, est directement affectéepar cette dégradation, mais l’esprit rarement accompagnele processus. Un jour simplement nous ne nousreconnaissons plus dans le miroir. Vous vous attendez àvoir une personne… et vous en trouvez une autre. Lapresbytie, ce n’est rien d’autre que cela, l’anesthésie de labonne vie qui atténue les signes du vieillissement.

Dans cette société si infatuée et livrée au culte du corps,des milliers de systèmes internes et externes, qui vont de lachirurgie à l’addiction à l’exercice physique, prennent leursaises, parce que la vanité est le dernier recours du déni dela vieillesse. Des visages qui cachent leurs rides dans unjeu d’étirements et de relâchements qui défigurent leursporteurs. Ces rides, ces jolies rides, fruits du rire de millejournées, des efforts soutenus, des douleurs qui nous ontgrandies, ces rides qui proclament clairement comme le ditNeruda : « J’avoue que j’ai vécu ! », celles-là sontdésormais niées, aplaties ou rembourrées dans un rictusinexpressif, beaucoup plus proche de celui d’un bouffon,d’un mime histrionique, que de celui d’une personne.

La vieillesse s’accompagne de nombreuses limitationspesantes, d’inconvénients fonctionnels et de limitationsphysiques auxquels personne ne nous prépare. Au lieud’apprendre la liste des rois mérovingiens, il vaudraitmieux que les maîtres d’école nous préparent pour cela,nous avertissent, nous signalent, nous expliquent que lavie ce sont des cycles et que chacun a sa place au soleil,sa mission et sa manière positive ou négative de la vivre.

Mais la vieillesse peut aussi, quand on a vraiment vécu,apporter beaucoup de choses agréables. La tranquillitéface aux situations qui, avant, vous auraient abattus,parce que les années donnent de la perspective. La forcede la certitude de l’expérience, face à l’angoisse du doute.La tempérance et la capacité de jouir des petites choses,

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du moment présent, de la compagnie agréable. La capacité de reconnaître ladifférence sans se sentir remis en question, sans avoir besoin de prouver quoi quece soit. L’appréciation de la différence, le respect de celle-ci. Un regard vivant où ladouceur se mêle à l’intensité n’a pas son pareil. Le sage apprend à écouter et àdormir sans sensiblerie si ça ne l’intéresse pas. Il perd la honte, pas la dignité. Il saitêtre gentil sans effort et sincère sans faire mal. Il apprend à se taire, parce qu’il saitla futilité du bavardage. Il peut donner des conseils quand on le lui demande et setaire si on ne le fait pas. Il apprend à se détacher vraiment, à cheminer avec peu debagages, s’occupant de l’important, écartant l’accessoire. La vieillisse simplifie lavie, tout comme celle de l’enfant, à l’autre extrémité, est simple. Quand il n’est plusnécessaire de rien démontrer, mais qu’on sait comment le faire, on est vraiment sage.

Quand vous regardez en arrière, habituellement vous ne vous repentez que de cesfois où vous fûtes un rustre arrogant, un imbécile impétueux qui se croyait éternel etque vous avez inutilement blessé quelqu’un. Au lieu d’avoir frappé votre chien chéri quin’est plus, n’auriez-vous pas pu simplement le gronder ?

La vie nous tempère si nous sommes assez intelligents pour apprendre de cequ’elle a mis sur notre chemin. Sinon la vieillesse est une épreuve, un enferimpitoyable sans la moindre once de bonté visible, un petit tyran sansrémission.

Pas de truc ici, on devient vieux comme on a vécu. Vivezdonc bien votre présent, parce que c’est la seule façon dese préparer pour la prochaine étape du chemin.Acceptez les cycles et comprenez le sens de chacund’eux. Et surtout, ne soyez pas pressés d’arriver,parce que, comme dans le voyage à Ithaque, à lafin, vous comprendrez, que le sens du voyageest dans le voyage lui-même.

Alfredo Tucci est General ManagerBUDO INTERNATIONAL PUBLISHING CO.E-mail : [email protected]

Quand tu partiras pour Ithaque,souhaite que le chemin soit long,

riche en péripéties et en expériences.Souhaite que le chemin soit long,

que nombreux soient les matins d'été,où (avec quelles délices !) tu pénètrerasdans des ports vus pour la première fois.Visite de nombreuses cités égyptiennes,

et instruis-toi avidement auprès de leurs sages.Garde sans cesse Ithaque présente à ton esprit.

Ton but final est d'y parvenir,mais n'écourte pas ton voyage :

mieux vaut qu'il dure de longues années,et que tu abordes enfin dans ton île aux jours de ta

vieillesse,riche de tout ce que tu as gagné en chemin,

sans attendre qu'Ithaque t'enrichisse.Ithaque t'a donné le beau voyage :

sans elle, tu ne te serais pas mis en route.Elle n'a plus rien d'autre à te donner.

Même si tu la trouves pauvre, Ithaque ne t'a pastrompé.

Sage comme tu l'es devenu à la suite de tantd'expériences,

tu as enfin compris ce que signifient les Ithaques.

« Ithaque » de Cavafy, traduction de Marguerite Yourcenar adaptée

à la chanson de Lluís Llach https://www.facebook.com/alfredo.tucci.5

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Grands Maîtres

En raison de la présentation du deuxièmeDVD, consacré à un des thèmes les plusintéressants du Brazi l ian Jiu Jitsu, lestechniques de finalisation, nous avons vouluafficher une nouvelle fois cet hommeexceptionnel en couverture de la revue,maître du Jiu Jitsu du Brési l , etconnaître ainsi plus de chose sur sonart et sur sa vie passionnante.Nous avons demandé à notrecollaborateur Marcelo Alonsode se charger d’uneinvestigation sur ce sujet auBrési l et de faire desrecherches sur l’histoire etles opinions que le maîtreMansur suscite dans le mondedu Jiu Jitsu.Le résultat est un reportage

exceptionnel dans lequel l’aspecthumain du maître apparaîtclairement comme modèled’une façon d’être etd’agir, qui lui a valu lerespect unanime dusecteur. Maître Mansur a édité

récemment son premierlivre « La Bible du JiuJitsu », dans lequel lespassionnés de « l’artdoux » ont enfin trouvé,un vrai manuel d’étude etde perfectionnement.Dans de prochaines

éditions, de nouveaux travauxtechniques du maître verrontle jour. Ce mois-ci, ce sont lesf inal isations... maiségalement... Eh oui !Comment se l ibérer desfinalisations ! Un sujet quepersonne n’a encore abordé.Après tout... les maîtres sontlà pour ça, non ? Ne manquezpas ça ! Nous vous laissonsen de très bonnes mains...

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Francisco Mansur, La légende vivante du Jiu-JitsuDescendant d’un certain Samuel, qui en 1210 occupa

une région montagneuse du Liban, appelée Mansur,Francisco Mansur est un exemple d’homme prêt à toutpour réaliser ses rêves. Né et élevé dans la petite villetranquille de Muriaé, dans l’état de Minas Gerais, auBrésil, Francisco a franchi tous les obstacles que la vie amis sur sa route, pour atteindre ses objectifs. Arrivé à Río de Janeiro à l’âge de 16 ans, sans même

savoir où il allait dormir, Mansur réalisa son rêve de fairela connaissance d’Hélio Gracie, mais il devint aussi l’undes 12 hommes qui réussirent à obtenir la ceinture rougeet noire de maître 8e grade, donnée par le créateur duGracie Jiu-Jitsu.

« Mansura été avecma famillependant denombreusesannées, tant

dans les bons quedans les mauvais

moments. Depuis l’enfance jeme souviens de luitoujours à notre côté.

Un homme bon, un bon caractère et unexcellent professeur. »

Royce Gracie

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Il créa l’Académie Kioto et la transforma en laplus grande puissance du Jiu-Jitsu pourenfants. Maître Chico (Paco) développa uneméthode singulière d’enseignement, utilisant « l’art doux » pour aider les enfants et lesadultes souffrant de problèmes neurologiques,visuels, auditifs et de comportement, devenantainsi l’une des grandes références du sport etméritant les divers prix nationaux etinternationaux, en reconnaissance de sontravail. Dans cet article, le lecteur apprendrabeaucoup de choses sur l’histoire de cette vraielégende vivante du sport, qui aujourd’huienseigne toujours le Jiu-Jitsu à New York. Depuis son plus jeune âge, Francisco Mansur

entendait son père raconter les histoires d’un

Reportage

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1er Etranglement monté

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Reportage

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certain Hélio Gracie, une sorte de héros national quiaffrontait et battait tout lutteur qu’il croisait sur son chemin.Il était dommage que ce Gracie vive si loin, plus exactementà Río de Janeiro, à 10 heures d’autobus depuis sa maisonde Muriaé. « J’ai toujours rêvé d’aller à Río pour rencontrerHélio Gracie et d’être cadet dans l’aéronautique », sesouvient Mansur qui, dès qu’il eut 16

ans, décida sans avoir le consentement de ses parents detenter de réaliser son rêve.En septembre 1955, l’adolescent arriva à la gare routière

de Río. Sans aucune famille dans la ville et sachant encoremoins où il allait dormir, Francisco passa la

première nuit dans un jardin public, dansle quartier de « Flamengo ». Le

lendemain, il utilisa les dernièrespièces qui lui restaient pour allerau centre de l’aéronautique enautobus où il fut finalementadmis. En mois de trois mois, lejeune Mansur découvrit que,dans la vie, nos rêves ne

deviennent pas toujours réalité. « Mon expérience dans l’aéronautique

fut un calvaire, les cadets se moquaientbeaucoup de nous et nous traitaient comme

des animaux. Je ne suis pas adapté à cesystème, j’ai fini par me disputer avec unsupérieur et je suis parti », raconte Francisco,qui après avoir trouvé un emploi dans unebanque, décida de réaliser son autre rêve.L’adolescent s’en alla alors au centre de la ville àla recherche de l’avenue Río Branco 151 (17eétage), adresse de la célèbre académie Gracie.« Dès mon arrivée, l’académie me rendit fou,

c’était l’endroit le plus beau que j’avaisjamais vu. Pleine de miroirs, avec

plusieurs salles pour les coursparticuliers, l’académie pleine degens, c’était vraimentimpressionnant », se souvientFrancisco qui, ce jour-là, sansencore avoir rencontré HélioGracie, fit de l’AcadémieGracie son nouvel objectifdans la vie. Le problème :le prix de la cotisation !Car l’académie Gracie

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était fréquentée uniquement par les hautes classes de Río deJaneiro. Autrement dit, il existait seulement deux façons de

s’entraîner là-bas : soit avoir un bon salaire, soit être unlutteur hors-pair, qui fasse partie de l’équipe Gracie.Comme le salaire qu’il gagnait à la banque lui permettait à

peine à subvenir à ses besoins, Mansur décida que lameilleure manière de réaliser son rêve, serait de s’entraînerdur dans une autre équipe, pour essayer de se faire un jourune place parmi les meilleurs. Le gamin de Minas Geraiss’inscrivit alors dans une académie gratuite de Judo, àl’Association des jeunes chrétiens. Après plusieurs annéesd’entraînement avec le maître japonais Nagashima, Mansurreçut la ceinture marron de Judo et dit à son professeur qu’il

allait aller à l’Académie Gracie qui, à cette époque, avait laréputation de lancer des défis aux athlètes de toutes les

autres modalités. « Nagashima devint fou et me dit dene pas y aller car Hélio disait dans les magazines

que tout les judokas étaient des peureux, maismoi je voulais lui montrer que j’étais son

admirateur et que je n’avais pas peur. »Mansur raconte qu’il décida de désobéir à

son professeur et i l se rendit àl’Académie Gracie. « Dès mon

arrivée, j’ai dit à Hélio que jel’admirais beaucoup et que je

Reportage

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2e Etranglement

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Reportage

« J’ai fait jusqu’à 39combats de Vale-Tudo,souvent sur des sols deciment recouverts de

tapis. Les gens payaientpour voir et

remplissaient lesgymnases. »

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rêvais de pouvoir m’entraîner ici et que je voulaislui montrer que j’avais beau être un judoka, jen’avais pas peur. » Comme son professeur lemaître Nagashima lui avait dit, Hélio Gracie le mit àl’épreuve avec un de ses disciples. D’abord enkimono, avec Moacir Luzia Valle. « Je lerenversais, mais dès que nous touchions le sol, ilme soumettait rapidement. La lutte commença às’échauffer, Hélio décida alors de me soumettre àun entraînement sans kimono avec Ivan Lemos, quime donna une raclée. J’avais les yeux gonflés, lesoreilles abîmées », se souvient Chico qui, blessé,sortit tout de même la tête haute de l’académieavec son plus grand trophée, la reconnaissance dumaître Hélio Gracie à la fin de l’entraînement. Dèsque nous avons terminé, il s’est approché de moiet m’a dit : « Tu es le seul judoka que je connaissequi n’ait pas peur », raconte Mansur avec émotion,et il finit par être invité à s’entraîner avec lesphénomènes de l’équipe d’Hélio. Ainsi, Francisco finalement réalisa son grand

rêve, être l’élève d’Hélio Gracie et il s’entraîna àl’Académie Gracie avec les grandes figures del’époque : João Alberto Barreto, Hélio Vigio,Carlson Gracie et Walter Guimarães.Le gamin se fit tout de suite remarquer dans les

entraînements et, en peu de temps, il défendaitdéjà le nom de l’Académie Gracie dans desrencontres de Vale-Tudo. « J’ai fait jusqu’à 39 combats de Vale-Tudo, souvent sur des sols deciment recouverts de tapis. Les gens payaient pourvoir et remplissaient les gymnases », se souvientle maître, qui malgré tant d’années d’expérience entant que combattant de Vale-Tudo, n’a jamaispoussé ses élèves à monter sur le ring. L’excellente technique et la grande habileté pour

enseigner de Francisco Mansur lui ont permisd’être invité par Walter Guimarães, lutteur de Vale-Tudo et policier, à être instructeur dans sapremière académie (Walter Guimarães Jiu-Jitsu).Mansur passait alors ses journées entre la banqueoù il travaillait, les entraînements à l’académieGracie et les cours qu’il donnait à l’Académie deWalter Guimarães. Très vite, le policier l’emmenapour donner des cours à l’académie de Police oùMansur collabora durant presque 10 ans, àl’entraînement des forces armées.

Le roi des enfantsEn 1965, Francisco Mansur décida de monter sa

propre académie, qu’il appela Kioto, en hommageà la première ville japonaise où le Jiu-Jitsu arriva enprovenance de l’Inde. « J’ai compris que le Jiu-Jitsu n’était pas seulement pour frapper et qu’ilpouvait être utilisé comme une excellente méthodepour éduquer les enfants », révèle Mansur. Grâce à sa discipline, son charisme et à la

méthode spéciale qu’il développa, des enfants quisouffraient de problèmes de comportement et de

coordination motrice, obtinrent des améliorationssignificatives. « J’ai été recommandé par desparents d’élèves et même par des médecins »,raconte Mansur qui, en peu de temps, transformala Kioto en la plus grande académie pour enfantsdu Brésil. Elle devint l’académie toujours située lapremière dans les championnats de Jiu-Jitsu,devant l’académie Gracie et même devant celle deCarlson Gracie, qui était toujours la meilleure danstoutes les catégories pour adultes mais qui sevoyait toujours menacée dans le calcul général despoints par l’académie de Mansur. Après 19 années d’invincibilité, Mansur finit par

succomber à la pression de Carlson, qui voulaitque dans le résultat total des points deschampionnats, on sépare les enfants des adultes.Grâce à son incroyable sens de l’organisation,

Francisco Mansur joua un rôle très important dansla structuration du Jiu-Jitsu en tant que sport. Avecson Maître Hélio Gracie et d’autres élèves commeJoão Alberto Barreto et Élcio Leal Binda, Mansurfut l’un des fondateurs de la Fédération de Jiu-Jitsu de Río de Janeiro et de la Confédérationbrésilienne de Jiu-Jitsu. Président du Conseil demaîtres et vice-président du Départementtechnique, Maître Mansur fut l’un des principauxresponsables de l’adoption de règles pour lescompétitions et de nouvelles règles d’arbitrage, etde la hiérarchie des ceintures, au Brésil et dans lemonde.

Jiu-Jitsu pour handicapésAidé de son fils Krauss et de son neveu Álvaro,

Paco Mansur développa une méthode en utilisantla technique du Jiu-Jitsu pour traiter les problèmesneurologiques, les problèmes d’équilibre dessourds-muets, de coordination motrice et decomportement. Une des sources d’inspiration du travail de

Mansur pour handicapés fut Fabrício Martins,frère d’un de ses meil leurs élèves. Devenuaveugle suite à un accident de voiture, il sombradans une profonde dépression, son f rèrel’emmena alors voir « Tonton Paco » qui, avecle charisme qu’on lui connait, s’occupa du jeunehomme comme si c’était son fils. « Le Jiu-Jitsului redonna la joie de vivre et il devint mêmechampion régional , lut tant contre desadversaires voyants ». Dès lors, Mansur reçutdes personnes avec divers handicaps dans sonacadémie.Un autre cas emblématique que le maître

Mansur et son fi ls Krauss ne se lassent deraconter, c’est l’histoire de cet enfant autiste qui,après six mois d’entraînement sans avoir prononcéaucun mot à l’académie, émut les maîtres endisant : « Ils ont offert à ma sœur un ballon debasket ». Depuis, le petit garçon ne cessa deprogresser, impressionnant même les médecins.

Grands Maîtres

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« Mansur fut undes pionniers et

aida à organiser lesfédérations et les

premierschampionnats de

Jiu-Jitsu. Il a toujours été unepersonne sérieusequi a donné une

image très positivedu Jiu-Jitsu, avecune forte équipe

infantile. »Murilo Bustamante

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« Aujourd’hui encore, Krauss s’émeut en racontant cettehistoire », révèle le maître qui est orgueilleux d’avoir atteintaujourd’hui cet incroyable chiffre de 20 milles élèves et d’avoirformé 39 ceintures noires.

Divinement protégéL’envie de toujours se surpasser a été la principale

caractéristique de la personnalité de Francisco Mansur, cela

Reportage

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Grands Maîtres« Mansur fut l’undes fondateurs de la

Fédération de Jiu-Jitsu de Río deJaneiro et de laConfédérationbrésilienne de Jiu-Jitsu. »

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l’a conduit à étudier Éducation physique (il netermina pas ses études) pour ensuite faire du Droit,terminant sa carrière en 1976, à 36 ans. En 1982, lapolyvalente ceinture noire passa des concours etdevint délégué de police. Vu son excellente formation et son caractère, le

maître ne tarda pas à avoir des problèmes et se fitbientôt plusieurs ennemis parmi les délinquants etmême les policiers. La légion d’ennemis augmentaquand le maître Mansur décida d’ouvrir uneentreprise de sécurité, engageant 400 hommespour s’occuper de la sécurité de 16 hôpitaux deRío de Janeiro. Le résultat ne se fit pas attendre.Après 3 attentats et avoir reçu dans son corps untotal de 11 balles, Mansur entendit dans la pratiquele sens du blason de sa famille : « Divinementprotégé ».Il se récupéra complètement. L’élève d’Hélio

Gracie interpréta ces tentatives d’assassinatcomme un signe de Dieu et décida de prendre saretraite. Il partit pour les États Unis en janvier 1999,pour repartir à zéro. « Il n’y avait rien à faire, sij’étais resté au Brésil, ils m’auraient tué », révèle leprofesseur qui, à 59 ans, avec 4 filiales de la Kiotofonctionnant à Río, repartit à zéro aux U.S.A. « Jen’ai jamais eu peur des défis. J’avais déjà donnéplusieurs stages sur la self-défense pour la policeaméricaine et je possédais plusieurs contacts àNew York, ce qui rendit les choses plus faciles. »Grâce à l’excellent travail de Mansur, le KiotoBrazil ian JJ System devint rapidement uneréférence de qualité. Maintenant, en plus de lamaison-mère à Long Island, Mansur possède déjà6 filiales. « Je donne des cours tous les jours, de7h du matin à 10h su soir, avec 10 horairesdifférents », dit le fondateur de la New York StateBJJ Federation.

Académie KiotoFondée en 1965 à Río de Janeiro, Brésil, par le

grand maître Francisco Mansur, l’Académie Kioto deJiu-Jitsu a eu une histoire pleine de succès et faitaujourd’hui encore partie des académies de Jiu-Jitsules plus respectées au monde. Plus de 19.000 élèvessont passés par ses installations et elle a formé 39 ceintures noires, instructeurs et éducateurs.

Le Système Kioto de Jiu-Jitsu Les mouvements du système Kioto de Jiu-Jitsu

obéissent à une forme progressive d’actes réfléchis,de contrôle et d’intelligence. L’étude et la pratiquede ce système ont été constammentrecommandées par des médecins, psychologues etéducateurs, parce que c’est une activité complètequant au processus éducatif, qui fonctionne aussien tant que palliatif des tensions psychiques etfacteur de développement physique et mental deceux qui la pratiquent. Le système se base sur ladiscipline, mais il stimule et développe aussi :• La proprioception : capacité de recevoir des

stimulations qui naissent à l’ intérieur del’organisme, obtenant une meilleure adaptation et « intégration polysensorielle » avec la maîtrise dupropre corps, notion de latéralité, d’espace etpositionnement corporel.• La psychomotricité : développement de la

conscience de l’action, coordination motrice etéquilibre.• Les intelligences multiples : « savoir faire »,

connaissance logico-mathématique, connaissancedes propres limites et relations interpersonnelles. • La confiance en soi : stimulée en donnant à

l’individu la possibilité de se vaincre « soi-même »,ainsi que ses peurs.

Grands Maîtres

« J’admire le fait que tout son travail ait étéconsacré à notre profession. Il mérite tout monamour et le respect. Aujourd’hui, nous n’avons

pas beaucoup de contact car il vit aux États-Unisdepuis longtemps. C’est très bon ami à moi et il a

toujours été très proche de nous. Je demande à Dieu de le préserver et qu’ilcontinue d’être la grande personne qui m’a

toujours donné de la joie. »Hélio Gracie

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Reportage

« Après 3 attentats etavoir reçu dans soncorps un total de 11 balles,

Mansur entenditdans la pratique lesens du blason desa famille :divinementprotégé. »

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Reportage

« Celui qui connaît lesystème Kioto Jiu-Jitsu(SKJJ), même s’il estencore physiquementfaible, est en condition

de se défendre detout type

d’agression. »

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1er Clé de bras dans la 2e immobilisation

Les techniques de soumission sont unedes plus appréciées par les pratiquants de

styles autres que celui du Brazilian JiuJitsu. Les séries que vous pouvez voir sur

ces photos appartiennent au livre "La Bible du Jiu Jitsu" Ces techniques etbeaucoup d'autres ont été développéesspécialement dans le dernier travail en

DVD du Maître Mansur, consacréexclusivement aux finalisations.

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• Le système cardiovasculaire : augmente le volumed’oxygène qui est conduit à toutes les cellules du corps àtravers le sang, diminuant la fréquence cardiaque de repos etaugmentant le « rendement », en plus de rendre les artèresplus souples, diminuant le dépôt de plaques de graisse sur leursparois, ce qui réduit relativement la pression artérielle et facilitele retour sanguin.• Le système musculo-squelettique : travaille les muscles, ce

qui est bénéfique pour la résistance physique et le tonus,développant les muscles thoraciques, améliorant la captationd’oxygène.• Le systèmes nerveux et psychologique : le Jiu-Jitsu est une

activité qui permet de libérer les tensions et de réduire le stress,régulant les heures de sommeil, de repos et de l’appétit,améliorant la confiance en soi, la vie en commun, lasocialisation et la discipline.

Méthode de l’Académie Kioto de Jiu-Jitsu Le maître Mansur explique que la méthode Kioto a pour

finalité le développement du potentiel de tous les hommes, ense centrant plus spécialement sur la défense de l’individu, sansla pratique de la violence. « Celui qui connaît le système KiotoJiu-Jitsu (SKJJ), même s’il est encore physiquement faible, esten condition de se défendre de tout type d’agression par le biaisde mouvements qui ont pour base le principe du levier, sansavoir à utiliser la force ou la violence », explique le créateur dusystème, signalant le développement physique et mental del’athlète comme point fort du Jiu-Jitsu qu’il enseigne, lui et sesinstructeurs. « Notre méthode développe les qualités positivesmorales et intellectuelles du pratiquant, car il ne s’agit pas d’unelutte mais d’un système de défense, qui exige avant toutl’utilisation de l’intelligence pour réussir le coup que l’on prétendappliquer », résume Mansur. Se basant sur les enseignements de son idole et maître, Hélio

Gracie, le maître Mansur a toujours veillé à ne pas créer desfanfarons, mais à transformer les pratiquants en des personnesconfiantes. « En éliminant du subconscient la peur du coupphysique, que nous possédons tous, le pratiquant devientnaturellement apte à affronter toute sorte d’agressions, ainsi quetoute situation difficile dans tous les secteurs d’activité, car s’iln’a pas peur d’être agressé et d’avoir mal, il n’aura peurd’aucune agression psychologique », conclut le maître,expliquant la raison pour laquelle son système est tellementapprécié par les parents et médecins. « Les enfants et lesjeunes sont les principales victimes de l’insécurité et descraintes et très vite, ils apprennent à avoir confiance en eux etont de meilleurs résultats scolaires et sportifs en général, ycompris dans leur relation familiale, car la confiance qu’ilsacquièrent leur permet de diminuer et même d’éliminerl’agressivité caractéristique des personnes qui en manquent etelle leur permet de se désinhiber, qualité indispensable pourentamer des relations avec ses semblables. C’est aussi valablepour les adultes, car la confiance en soi est le mot clé dusuccès, dans tout secteur de l’activité humaine. »

Reportage « Le maître Mansur atoujours veillé à ne

pas créer desfanfarons mais à

transformer les pratiquants en des

personnes confiantes. »

Page 27: Magazine Arts Martiaux Budo International 287 2 Avril 2015

« À l’époque où nous avons fondé la Fédération Carioca deJiu-Jitsu à travers le Conseil national du sport, il fut d’une

valeur incalculable. Mansur a toujours été un leaderformidable. Il fait partie de l’histoire du Jiu-Jitsu brésilien. »

João Alberto Barreto

Page 30: Magazine Arts Martiaux Budo International 287 2 Avril 2015

« Francisco Mansur a été quelqu’un detrès important pour le Jiu-Jitsu. De parson engagement et son intérêt pour lesport, il peut être considéré comme l’undes grands professeurs et grandspromoteurs du Jiu-Jitsu. C’est unexemple de correction et d’éthique, etcompter sur Paco Mansur dans le Jiu-Jitsu n’a pas de prix. Il a le grandcourage de le diffuser comme un artéducatif, capable de régénérer et derestaurer le caractère et le corpsphysique. Il met en pratique le rêve demon père Carlos Gracie, pour qui le Jiu-Jitsu avait un grand rôle social à jouer. »

Robson Gracie, Président de la Fédération de Jiu-Jitsu de

Río de Janeiro et père de Renzo Gracie.

« À l’époque où nous avons fondé laFédération Carioca de Jiu-Jitsu à traversle Conseil national du sport, il fut d’unevaleur incalculable. Mansur a toujoursété un leader formidable. Il fait partie del’histoire du Jiu-Jitsu brésilien. »

João Alberto Barreto, l’un des maîtres les plus respectés formés

par Hélio Gracie.

« Quand je suis allé à la recherche duJiu-Jitsu à 19 ans, après 14 ans de Judo,je me suis beaucoup identifié avec lemaître Mansur et avec l’académie Kioto,où je me suis inscrit pour apprendre leJiu-Jitsu. L’Académie Kioto du maîtreMansur a pour caractéristiques : la

méthodologie d’enseignement, ladiscipline et l’esprit de famille. Le maîtreest devenu un second père pour nous,presque un gourou. Je me sens très fierde faire partie de l’équipe de ceinturesnoires du maître Mansur. Le maîtreMansur a une importance fondamentaledans ma formation professionnelle etpersonnelle. »

Marcus Vinicius de Lucia, Formé ceinture noire par Mansur et

aujourd’hui propriétaire de l’une des pluscélèbres académies de Jiu-Jitsu

d’Amérique, le Beverly Hill Jiu-Jitsu Club.

« C’est la personne la plus généreuse,sincère et charismatique que jeconnaisse. Son charisme fut capable de

OPINIONS SUR FRANCISCO MANSUR

Page 31: Magazine Arts Martiaux Budo International 287 2 Avril 2015

Reportage

briser la froideur des Américains. Quandil est arrivé aux États Unis, les élèves luidonnaient la main. Après un certaintemps, les élèves lui donnaient desaccolades et embrassaient la têtechauve du maître, comme le font lesBrésiliens. »

Krauss Mansur, son fils.

« Un homme unique, d’un grandcharisme et avec un cœur gigantesque.»Álvaro Mansur, son neveu.

« Le maître Mansur est l’une desfigures les plus respectées du Jiu-Jitsu.Je suis fier d’avoir eu le plaisir depratiquer avec lui dans son académie à

Tijuca. Un modèle de maître et de figurehumaine. »

Ricardo Liborio, l’une des plus célèbres ceintures noires

de Carlson Gracie, aujourd’hui leader del’ATT (American Top Team)

« Le travail de Francisco Mansur pourmoi est une véritable inspiration detravail avec les enfants. Un travailtechnique et éducatif qui brille par sadiscipline. Je me souviens que lorsqu’ilétait moins diplômé, je l’admiraisénormément pour ces qualités. Il étaittrès compétent en tant qu’éducateur ettravaillait le Jiu-Jitsu en faveur du sportet des enfants. Il en est de même encoreaujourd’hui, avec le Kioto, champion de

la plupart des évènements dans lescatégories pour enfants. Ils maintiennentcette tradition. Je pense que notre travailconsiste à faire voir le Jiu-Jitsu commeun sport, avec une grande discipline. »

Leonardo Castello Branco, l’un des maîtres de Jiu-Jitsu brésilien les

plus respectés.

« Mansur fut un des pionniers et aida àorganiser les fédérations et les premierschampionnats de Jiu-Jitsu. Il a toujoursété une personne sérieuse qui a donnéune image très positive du Jiu-Jitsu,avec une forte équipe infantile. »

Murilo Bustamante,l’un des lutteurs de Vale-Tudo les plus

respectés au monde.

« Le maître Mansur est l’unedes figures les plus respectéesdu Jiu-Jitsu. Je suis fier d’avoireu le plaisir de pratiquer avec lui

dans son académie à Tijuca. Un modèle de maître et de

figure humaine. »Ricardo Liborio

Page 33: Magazine Arts Martiaux Budo International 287 2 Avril 2015
Page 35: Magazine Arts Martiaux Budo International 287 2 Avril 2015

Le DVD «Krav Maga Recherche etDéveloppement» est né de la volonté de 4spécialistes du Krav Maga et des sports decombats, Christian Wilmouth et FaustinoHernandez, Dan Zahdour et Jérôme

Lidoyne. Ces derniers sont à ce jour à latête de plusieurs clubs et d’un

groupe d’une vingtained’instructeurs et moniteurs

multi-disciplines allant duKrav Maga au MMA. CeDVD n’a pas pour but demettre en avant, ni unenouvelle méthode ni uncourant spécifique deKrav Maga. Il s’agitjuste là, de présenterun programme de KravMaga axé sur

l’importance du«contenu» et le partage

de nos e

REF.:KMRED1

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International sont scellés au moyen

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distinctive et sont réalisés sur support

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MPEG-2 (jamais VCD, DICX ou

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suivent les plus strictes exigences de

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que nous vous montrons ici, il s’agit

d’une copie pirate.

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Ref. 11210Armure Kendo. Japon.

Ref. 11220Armure Kendo. Japon.

Ref. 11160Hakama Japon noir

Ref. 11170Hakama Japon bleu nuit

Ref. 11140Keikogi.

Giacca Blu Marine

Ref. 11109Hakama Noire. Polyester-Rayon

Ref. 11152Veste Aikido blanche.

Coton

10171KyokushinkaiCompétition. Écru. Coton

Ref. 10816Kimono Tai Chi . Gris

Ref. 10630Kung Fu passepoilé blanc

Ref. 10610Kung Fu boutons Blancs.

Coton

Ref. 10650/51/52Veste de Kung Fu Bleu

Ref. 10671Pantalon de Kung Fu Noir.

Coton

Ref. 10632Kung Fu. Satin Noir.

Liseret rouge

Ref. 10620Kung Fu Wu Shu. Coton

Ref. 10820Kimono Tai Chi.

Entraînement. NoirRef. 10830

Kimono Tai Chi.Entraînement.

Blanc

Ref. 10821Pantalon Tai Chi Noir

Ref. 10815Kimono Tai Chi.

Beige

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Ref. 10611Veste de Kung Fu noire. Boutons

Noirs.

KOBUDO

Ref. 10870Kimono Tai-chi avec broderie. Blanc

Ref. 10175Ref. 10190

Ref. 10920Kimono Ninja. Noir.

Avec renfort

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Ref. 11151Kimono Aikido

Ref. 11145Veste Kendo. Toile spéciale

Japon

Ref. 11141Keikogi.

Ref. 10612Veste Kung fu Blanche.

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YOSEIKAN/SHIDOKAN

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Noir ou Blanc.320cm x 8cm.

Page 40: Magazine Arts Martiaux Budo International 287 2 Avril 2015

Clarifier les concepts

Nous vivons tous uneexpérience similaire, maisdifférente au cours de notrevie. Les chemins, les rivières,les océans, les continentssont divers et variés. Lesgens avec qui nous entronsen relation au cours de notrepassage sur Terre aussi. Lessports, les loisirs, lesétudes, les aspirations, lespasse-temps.Dans notre monde martial

tout est également trèsrelatif et varié. Heureusement,nous vivons constamment enmouvement et ce mouvementdevrait toujours être vers l’avant…même si beaucoup d’empotés, denaïfs, d’ignorants et souvent de « crétins » nous obligent ànous arrêter et même à « reculer », produisant ainsiune perte de tempsinestimable.

Raúl Gutiérrez

Page 42: Magazine Arts Martiaux Budo International 287 2 Avril 2015

emander, si non, à unmalade en phaseterminale, à unmourant ou àquelqu’un qui n’ena plus pour très

longtemps à vivre. Le tempsc’est de l’argent, dit-on.Beaucoup d’entre nous savent ceque c’est et ce que cela signifievraiment : « Avoir juste un peude temps, dans certainescirconstances, peut devenirextrêmement nécessaire ou vital. »

En Espagne, dans un pays oùl’on vivait merveilleusement bien,on observe aujourd’hui tous lesjours de nombreuses personnesqui souffrent, voyant commentau l ieu de progresser leurssalaires sont réduits, les primessont supprimées et cespersonnes se retrouvent dansl’ incertitude de perdreégalement leurs emplois, d’êtrejetées à la rue pour non-paiementdu loyer ou de mourir de faim ousous les coups de feu parce qu’onles aura surpris en train de voler dansun supermarché. Vous pouvez lire toutcela dans la presse quotidienne.

En bref, c’est un recul, une stagnation,une perte de temps causée par des individus sansscrupules, que malheureusement, nous ne pouvons pasfreiner ni corriger, car ce n’est pas à notre portée, ce n’estpas entre nos mains ni en notre pouvoir.

J’ai commencé à pratiquer les arts martiaux en 1967. Maismes incursions dans la rue datent de 1960 pour ainsi dire. Ethonnêtement, les arts martiaux ou les sports avaient peu ou rienà voir avec les réalités de la rue. Les grades, les diplômes, lesmédailles, les trophées et les titres se heurtaient à une réalitéinamovible : « Quand celui qui est debout, ce n’est pas vous etquand celui qui est par terre, c’est vous ». Cela vous fait regardezl’avenir de deux manières : avez-vous appris la leçon ou voulez-vous rester un fantôme ?

Disons-le d’une autre manière. Quelqu’un qui porte une vraie armeà feu. Il aura ou pas pratiqué le tir à sec, le tir en mouvement ou le tirdans l’action, à la guerre, là où soit vous tuez, soit vous vous faitestuer… vraiment. Pas du tir de salon, de club, de championnat ou despectacle. Lequel des deux va réussir ? Mais il ne s’agit passeulement du succès obtenu, mais de savoir dans quel trou vousvous êtes fourré et si vous êtes prêt à le vivre.

Je comprends que tout a un processus, une périoded’adaptation, de compréhension et d’analyse de qui nous sommesen réalité, de ce que nous cherchons, de ce que nous voulons danscette vie, d’où nous voulons aller, etc.

Dans mes séances d’entraînement personnel, dans mes cours,mes contacts et mes expériences constantes dans ce monde, tousles jours, j’apprends quelque chose de nouveau. Et je comprendsque la manière dont je comprends ces expériences, dont je lesconsidère et les canalise, marquera le résultat que j’obtiendrai.

D

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Fu-Shi Kenpo

Je repense à mon passé. Et je peux distinguertoutes sortes de choses, la majorité toujours bonneset certaines négatives également. Nous sommes desimples mortels et dès lors, parfois absurdes, parfoisgéniaux. Jamais dans ce passé, je n’ai eu besoin deme compliquer la vie à apprendre différents styles,techniques et tactiques. Cependant, et « presquesans rien savoir », je n’en suis sorti toujours

indemne de toutes les rencontres dans la rue.Même si elles étaient très embrouillées.

Inversement, je n’ai jamais appliqué lesnouvelles matières que j’étudiais, toutsimplement parce qu’elles étaient trop « compliquées ».

Cette réflexion, je la proposeaujourd’hui avec ce qui se passedans notre société depuis quelquesannées. On a beau voir beaucoupde nouvelle technologie qui, bien

sûr, mérite mon respect et meslouanges, le vrai problème c’est que

les parents doivent faire des effortsincroyables pour que leurs enfantsétudient et réussissent une carrièredécente et bien considérée. Et pourensuite faire face au problème qu’il n’ya tout simplement pas d’emploi. Et onvoit des ingénieurs, des architectes,des chimistes ou des médecins quisont obligés d’accepter un emploi en-dessous que la préparation acquiseavec tant d’efforts et de sacrifices. Oubien, comme cela se passe cesderniers temps, nos professionnelsdoivent aller tenter leur chance dansd’autres pays qui offrent certainespossibilités à cet égard.

Évidemment, c’est un commentairecocasse qui essaye de mettre un peu

d’ironie. La vérité c’est que tout estrelatif, rien n’est éternel et il y a de tout.

Notre société nous demande de plus enplus d’effort, de collaboration, de

participation, d’impôts et de sacrificespersonnels et familiaux. Mais nous avons

moins de prestations. Et je vais prendrel’exemple simple d’une voiture achetée au prixde grands sacrifices, elle aura besoin d’unebonne assurance, il faudra également payer lataxe de circulation, passer un jour le contrôletechnique, et ainsi continuellement. Il nous

faut toujours donner et donner de l’argentrégulièrement. Et quand nous allons à

un endroit en ville pour remplir toutela paperasserie, nous tournons en

rond pendant une demi-heurepour essayer de trouver une

place pour nous garer etqu’il faudra également

payer. Mais parfois,en plus, nous ne

trouvons pas cet endroit

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et il n’y a pas de parking public dans lequartier ou en tout cas pas avec desplaces libres. Cela nous oblige à laissernotre voiture loin de l’endroit où nousdevons aller pour ces papiers ou alorsnous n’avons pas d’autre option que delaisser la voiture mal garée avec lerisque sérieux de choper un PV ou, pire,d’avoir notre voiture retirée par la grue.Comme nous pouvons le voir, noussommes acculés, surveillés, contrôléset exploités, à tous points de vue. Si laville n’a pas aménagé des aires destationnement ou n’a pas construit unparking public, pourquoi est-ce lecontribuable qui doit en supporter lesconséquences ?

Nous sommes de plus en plusnombreux sur cette merveil leuseplanète, le cl imat est en train dechanger en raison de la négligence del’être humain et de son audace. Et avecça, notre précieux monde se déglingue.

Heureusement, dans notre monde desarts martiaux, la question suit un parcoursimpressionnant et une évolutionconstante. Je suis frappé de voiraujourd’hui, comment ces rêves quej’avais dans mon enfance ont pris leurenvol avec des résultats impressionnants.Maintenant, après 50 ans, on a démontréque dans certaines « limites », c’étaitpossible. Aussi bien YouTube queFacebook et d’autres moyens du Net,nous offrent une profusion d’exercicessuperbes et réalistes, d’acrobatie, demagnifiques athlètes et des exploits quisemblent relever du film de fiction. Toutcela ne nous fait-il pas réfléchir sur leslimites ou pas de l’être humain sur cetteplanète ? Parce que nous parlons deprouesse physique, mais c’est « l’homme » qui défie la génétique, lamédecine et plus encore.

Dans ce genre de choses, il y a despremières étapes et certains prérequis.Comme dans l’alphabet, il faut aller deA à Z. Dans les arts martiaux, il existeégalement des styles, des niveaux, desprogrammes, des diplômes, etc.Ensuite, interviendra ce que chacunveut obtenir de sa formation dans lesarts martiaux.

Si votre but est d’apprendre les artstraditionnels de l’ancien Orient, étudiezles styles traditionnels. Si vous voulezapprendre l’autodéfense, recherchezdes styles pratiques, fonctionnels etsimples. Si ce que vous voulez c’est

faire de la compétition… analysez àquel point vous aimez la compétition, letype de règles, le semi-contact ou le fullcontact. Si vous êtes un membre desforces de sécurité de l’État, découvrezquels sont vos paramètres d’action enfonction du corps auquel vousappartenez. Et si vous êtes un vulgairedélinquant, alors « vous allez souffrir ».

Je l’ai souvent dit, verbalement oupar écrit, dans des conversationsprivées, des cours ouverts ou dans lesmédias. Personnellement, depuis quej’ai commencé à pratiquer les sports decontact et les arts martiaux, je l’aitoujours fait en m’engageantpleinement, avec effort, sérieux etenthousiasme. J’ai ainsi toujours suapprécier chaque style ou maître quej’ai eu le grand plaisir de rencontrer, quim’a formé et entraîné. J’ai obtenudifférents grades tels que : 3ème dande Tae-Kwon-Do pour la « United Tae-Kwon-Do International », 3ème DanLima Lama avec Jorge Vazquez, UTI,4ème Dan de Karaté Shotokan, de laFédération d’Alava de Karaté enEspagne, reconnue par le Conseil dessports, 6e Dan Full-Contact avec BillWallace, 9e Dan Kosho-Ryu Kenpo,Mikka, 10e Dan Fu-Shih Kenpo.

La pratique et la connaissanced’autres styles sont nécessaires pourcomprendre les valeurs de chacund’eux. Pour les admirer aussi, lesrespecter et être reconnaissant enverstous les points positifs qu’i ls ontapportés à notre façon de voir et depratiquer les arts martiaux. Quand noussommes jeunes et que nous jouissonsde tant de santé vitale, d’énergie etd’enthousiasme, nous sommescapables d’absorber beaucoup deconnaissances, comme des épongesqui s’imbibent et puis s’expriment. Avecla santé et la jeunesse, cela se fait sansproblème. Il y a un gaspillage d’énergieet beaucoup de fantaisie dans notre « Ego ». Mais quand le temps passe etque nous vieillissons, nous refermons lecercle et nous ne restons qu’avec cequi nous convainc vraiment, ce quenous aimons et qui nous semblecorrect. Nous simplifions.

Au cours de ma longue carrière, j'aivu comment un compétiteur, parexemple, fut capable de gagner tousses combats dans un championnat dumonde, simplement avec son coup de

Fu-Shi Kenpo

Page 46: Magazine Arts Martiaux Budo International 287 2 Avril 2015

pied latéral droit. C’était ce qu’il faisait demieux, et il le savait. Peu importe l’angleoù se trouvait son adversaire. Il le plaçaittoujours là, où, et quand il voulait. C’estça l’intelligence. Je dis toujours à mesélèves, qu’il faut exercer et niveler noshabiletés. Que ce qu’on ne fait pas bien,il faut l’entraîner suffisamment poursurmonter cet obstacle. Mais quandnous sommes dans un vrai combat, oudans un championnat, je leurrecommande de ne pas utiliser leurstechniques déficientes et de ne pas nonplus exhiber tout son répertoire. Il suffitsimplement d’utiliser ses meilleurestechniques, ses meilleures armes. Lereste est un risque inutile.

Dans mon entourage, je vois beaucoupde pratiquants désorientés. Déplacéspeut-être, opportunistes aussi. Quiconsidèrent les arts martiaux comme unsimple commerce. Et si c’est un moyende gagner leur vie et de soutenir leursfamilles, ils peuvent compter sur monsoutien, mes conseils et macollaboration. Je l’ai toujours fait duranttoute ma carrière et j’ai été à la fois louéet critiqué pour ça. Peu importe. Ce n’estpas mon problème, quand on travaille enconséquence.

Comme nous le savons, i l estnécessaire et il doit y avoir de tout. Ainsiest notre monde et notre société. Lesintrus qui ne sont pas à la hauteur, et lesautres, dureront peu dans ce secteur etdans n’importe quel autre. Il y a d’autrescependant qui sont bons pour organiserou recruter des élèves. Ils parlent bien etfont mieux que certains experts qui nesavent que montrer leurs proprescompétences physiques et techniques,mais qui manquent de dévouement, decharisme ou de marketing pour regrouper,réaliser ou canaliser le « business ».

J’ai rencontré de faux 6e Dan quiétaient les pires pratiquants d’artsmartiaux que j’ai rencontrés dans ma vie,mais en dirigeant, organisant etinstruisant, ils ont été capables de créerde grands artistes et de grandscompétiteurs martiaux. Tout a son mériteet tout est relatif.

D’autre part, j’ai également pu merendre compte, dans mon propreentourage, qu’i l n’est ni prudent nisouhaitable d’être condescendant avecles gens médiocres, sans charisme,maladroits quand ils pratiquent ou quandils enseignent au point de ressembler àdes blocs de béton quand i ls sedéplacent, avec une insécurité brutale etque, par respect, prudence ounégligence, on tolère sans leur dire enface leurs propres réalités. Avec letemps, dans une situation un peu « bipolaire », ils finissent par croire aupersonnage qu’ils se sont créés. Un jour,ils se lèvent soudain avec l’intention dedevenir des « grands maîtres », lescréateurs de nouveaux styles, de faire dumarketing pour essayer se présentercomme « Le Must ». Puis vient lagrande honte, pas la leur, parce qu’ilscontinuent de penser qu’i ls sont « différents », mais celle de ceux qui ontété condescendants avec eux, qui les ontappuyé par pit ié, la honte quandpubliquement nous voyons et entendonsles rires et les critiques terribles de ceuxqui comprennent et savent de quoi il enretourne.

D’autre part, il y a une énorme quantitéde gens formidables, d’excellentsexperts martiaux, qui pourraient etmériteraient d’avoir été au plus haut denotre monde martiale. Et qui malgré leursnombreuses valeurs, leur grand talent etleurs magnifiques apports, n’y sont pas

Raúl Gutiérrez

« Kung Fu ne se réfère pas à un styleparticulier. Kung-Fu signifie bien faire leschoses. Être le meilleur dans tout ce

que nous faisons. Pratiquons le Kung-Fu,sans faire de mal ni blesser personne,

mais pour gagner le respect, la crédibilité, la confiance, l’amitié

et la prudence. »

Page 47: Magazine Arts Martiaux Budo International 287 2 Avril 2015

parvenu. Peut-être parce que celui qui est véritable,authentique, celui qui réellement connaît et mérite, esthumble, respectueux et ne se considère ni créateur nidécouvreur de rien de nouveau. Il a seulement étudié,cherché et travaillé dur à « la recherche de lui-même ».

Parler des fanfarons, des médiocres, des traîtres ou desimbéciles, et donner leurs noms n’est pas l’œuvre d’un boncitoyen, d’un compagnon ou d’un frère. Mais mentionnercertains de ceux que j’ai eu le plaisir de rencontrer et avec quij’ai le plaisir de travailler et d’échanger me semble correct. Je

voudrais pour cela transmettre tout mon respect, monadmiration, ma loyauté et ma gratitude envers : Luis

Antonio Palao, Asencio (RIP), José Banaclocha (RIP),Yee Seil (courage mon frère, je t’ai admiré dès le

premier instant), maître Sergio Hernandez (frère, tumérites la gloire et un grand statut mondial parce

que tu es très grand), Martin Luna (tu y arrivesmon frère, et tu sais, je suis à tes côtés), Mario

P. del Fresno (j’ai toujours su que tu étais unepersonne formidable et très bon artistemartial et que tu pourrais devenir un trèsbon maître), David Domínguez et Esther(continuez comme ça, vous êtes un belexemple de couple dans la vie et debinôme martial), Dario Diaz Castro (oui tues noble et cohérent, chercheurinfatigable, studieux et honnête. Tumérites d’être là où tu es et tu arriverasplus loin encore).

C’est maintenant qu’un imbécile enpuissance, un complexé ingrat viendrait

commenter qu’il faudrait me punir pour citer avectant de facilités « trop d’anges ». Comme a dit Jésus-

Christ, « Pardonne-lui, Seigneur, il ne sait pas ce qu’il fait. »Mes amis, simplifions notre vie. Analysons quelles sont les

choses dans cette vie qui, en ce moment, nous font du mal etquelles sont celles qui nous causent de la joie, du bonheur etde la satisfaction. Éliminons les maux sans revanche oumauvais désirs et cramponnons-nous aux belles choses dece monde. Ne faisons pas 20 coups différents, seulementceux qui nous sont vraiment utiles, pratiques et quiconsomment le moins d’énergie pour réussir. Si noussavons où nous devons aller et que, là où nous allons, iln’y a pas de stationnement et qu’on dresse des PV,allons-y en métro, en bus ou à pied. C’est plus sain.

Cherchons la meilleure façon d’essayer d’être utile àla société, d’être civiques et respectueux de la natureet de nos semblables. Et n’oublions pas qu’un artistemartial ne doit pas seulement l’être pendant sesentraînements dans un dojo ou à l’école, mais 24heures sur 24 et dans tous les aspects normaux ethabituels de son existence.

Kung Fu ne se réfère pas à un style particulier.Kung-Fu signifie bien faire les choses. Être lemeilleur dans tout ce que nous faisons. Pratiquonsle Kung-Fu, sans faire de mal ni blesser personne,mais pour gagner le respect, la crédibilité, laconfiance, l’amitié et la prudence.

Au mois prochain. Merci

Fu-Shi Kenpo

Page 50: Magazine Arts Martiaux Budo International 287 2 Avril 2015

Réduire l’écart entre les hommes et les femmes

Page 51: Magazine Arts Martiaux Budo International 287 2 Avril 2015

C’est quoi le « fosséentre les hommes et les

femmes » ? Dans les artsmartiaux, il se réfère à lagrande différence entre lenombre de pratiquants

masculins et féminins. Assezsimple. Cette question rondeautour de nous depuis de

nombreuses années et a faitl’objet d’analyses d’experts,d’études professionnelles,d’enquêtes de l’industrie,

d’articles dans les magazines etautres tentatives bienintentionnées pour

comprendre et pouroffrir dessolutionspossibles.Rien n’a

fonctionné.

Les hommes continuent d’être plusnombreux que les femmes 70% contre30% dans les écoles d’arts martiauxdans le monde. Mais pourquoi ? Est-ilculturel ? Une question d’éducation

sociale ? Psychologique ? Physiologique ?Est-ce que cela a à voir avec le temps (lesfemmes sont-elles plus occupées que leshommes) ? L’argent ? Un environnement

intimidant ? Les attitudes desinstructeurs masculins ? Personne nesait vraiment et je soupçonne qu’il n’y

a pas une seule réponse. C’estprobablement une combinaison de

nombreux facteurs. Mais laquestion demeure :

comment pouvons-nous changer

cela ? Et pourquoidevrions-nous le

faire ?

Combat Hapkido

Page 52: Magazine Arts Martiaux Budo International 287 2 Avril 2015

Combat Hapkido

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Répondons d’abord à la deuxièmequestion, car c’est le plus facile. Nousdevrions avoir beaucoup plus defemmes dans les cours d’arts martiauxparce qu’elles ont besoin la self-défensebien plus que les hommes ! Il y alittéralement des millions de cas deviolence domestique chaque année dansle monde (dont beaucoup non déclarés)où les femmes sont les victimes. Ajoutezà cela les vols, viols, car-jacking,enlèvements, violations de domicile,agressions, etc. Dans tous ces crimes,les femmes sont plus susceptibles d’êtreles victimes et les habiletés en terme deprotection personnelle pourraient faireune différence cruciale entre une fuitesûre ou des blessures graves. Parconséquent, il est un fait incontestableque les cours d’arts martiaux mettantclairement l’accent sur la self-défensebénéficieraient grandement aux femmeset préviendraient des souffrancesindicibles.Maintenant, revenons à la première

question, comment pouvons-nousarriver à avoir davantage de femmespratiquant les arts martiaux ou, aumoins, participant à une formation à laself-défense ? Honnêtement, je ne saispas ! J’ai passé plus de 40 ans dans lesarts martiaux et je ne comprendstoujours pas. À un moment donné, entrele milieu des années 1980 et le milieudes années 1990, j’ai eu et exploité unepetite chaîne d’écoles d’arts martiaux etj’ai fait tout mon possible pour attirer lesfemmes. J’ai annoncé des cours rienque pour elles, j’ai offert du personnelféminin pour les cours de self-défense,j’ai donné des conférences sur lasécurité des femmes, j’ai dirigé desstages gratuits de prévention du violpour la communauté, j’ai été volontairepour enseigner la self-défense à desorganisations de femmes, etc. Rien n’afait une différence tangible. Le rapporthommes/femmes dans mes écoles acontinué de rester obstinément 70%d’hommes contre 30% de femmes. Jen’avais pas d’autre choix que del’accepter, même si je continue à ce jourà chercher de nouvelles façons d’attirerplus de femmes à s’entraîner à la self-défense.Au cours des 20 dernières années,

j’ai appris un peu plus de choses et je

suis, je l’espère, devenu un peu plussage. Je ne sais toujours pas pourquoiles femmes, qui représentent 51% dela population, ne constituent que 30%des pratiquants des arts martiaux, maisje suis venu avec quelques suggestionspour les propriétaires d’école sur lafaçon d’améliorer la situation. Je vaisles partager ici avec vous :

1. Rompre l’attitude « macho » !Prévoyez un environnement accueillant,non intimidant dans votre école. Nelaissez pas les étudiants de sexemasculin agir d’une manière autoritaire,supérieure, agressive ou menaçante.

2. Ne pas concentrer l’entraînementsur le sport de compétition (sauf sic’est clairement la spécialité de votreécole). L’écrasante majorité des élèvesde sexe féminin sont à la recherched’une self-défense pratique, réaliste.

3. Offrir un programme de « Fitness »qui intègre un grand nombre detechniques « de combat », tels quecoups de pied, coups de poing, coupsde coude et de genou, amortir leschutes, etc. Cacher des mouvementsd’arts martiaux dans des exercices defitness rendra la formation plusamusante et plus facile et attirera cellesqui initialement ne cherchent qu’à semettre en forme.

4. Sauf si vous avez une école trèstraditionnelle qui enseigne un art trèstraditionnel, réduisez les rituels, laterminologie asiatique, la tenuetraditionnelle (pieds nus) etl’atmosphère de secte. Lecomportement servile et soumis requisdes élèves par ces écoles est unrépulsif pour de nombreuses femmesqui peuvent être en prises avec desproblèmes d’égalité ou dediscrimination dans leur vie.

5. Si possible, ayez une instructriceceinture noire qui dirige un cours rienque de femmes pour les femmes qui nesont pas à l’aise quand elles doiventtravail ler avec des hommes. Neridiculisez pas et ne portez pas dejugement… vous ne savez pas quellesexpériences négatives ou traumatiquesces femmes ont pu subir.

6. Si vous avez des classes mixtes,gardez un œil sur vos élèves de sexemasculin pour éviter les attouchementsinappropriés (en particulier lors de

l’entraînement des prises au sol). Unseul incident ou une seule plainte peutruiner la réputation de l’école.

7. Vos élèves de sexe masculinpeuvent être votre meil leureressource… Ils ont des mères, dessœurs, des filles, des épouses, desamies, des collègues femmes, etc.Demandez-leur de leur parler desécurité, de protection personnelle etde tous les avantages d’une formationdans les arts martiaux. Demandez-leurde les inviter à un cours d’introductiongratuit. Pratiquer avec un parent ou unami est moins intimidant et plusconfortable.

8. Passez en revue votre horaire decours et assurez-vous d’offrir au moinsun cours par jour à un momentopportun pour les femmes qui doivents’occuper des enfants et autresobligations familiales. Donnez-leurl’occasion d’avoir un peu de temps « pour elles ».Ce ne sont là que quelques

recommandations, apprises parl’expérience, mais elles se sont avéréesutiles pour attirer et retenir les élèvesde sexe féminin.En terminant cet article, j’ai réalisé qu’il

manquait une chose : LE POINT DEVUE D’UNE FEMME ! Pour étudier laquestion du faible taux de participationdes femmes dans les arts martiaux avecobjectivité et crédibilité, nous devonsécouter le point de vue d’une femme.C’est indispensable si nous voulonsvraiment comprendre les enjeux. J’aidonc décidé de corriger cet oubli et dedemander à une femme de contribuer àce débat en écrivant un article qui soitune suite sur le même sujet. Je voulaisquelqu’un de particulièrement qualifiéavec une vaste expérience en tant quefemme, quelqu’un qui avait affronté lesdéfis du monde des arts martiauxdominé par les hommes.Je n’ai pas eu à chercher trop loin…

J’ai demandé à ma femme Trina qui,ces 23 dernières années, a nonseulement prit part à ma carrière, maisa également réussi à établir sa propreidentité et sa réputation dans le mondedes arts martiaux. J’espère que vousavez hâte de lire son article qui seraprésenté dans un prochain numéro deBUDO INTERNATIONAL.

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KUMOBITOU & ONIGUMO

Si nous regardons en arrière, nous verrons que dès les premiers temps, et passeulement dans le royaume des hommes, le combat au corps à corps était réalisé dansdiverses circonstances où on finissait presque toujours par rejoindre les corps. LesMongols, les Indiens d’Amérique du Nord, les Indiens d’Amazonie ont desmouvements similaires qui nous rappellent différentes perspectivesd’observation. Le mot japonais « Kumobito » (蜘蛛人 ) provient de ce

qu’on appelle le « Kumo Gassen », le combat d’araignées, unsport sanglant, qui a lieu de différentes manières dansdifférentes parties du monde, parmi elles le Japon, lesPhilippines et Singapour. Normalement, au Japon, on

utilise des araignées femelles, car ellestueraient leur rivale, si celle-ci

ne faisaitp a s

l’objet del’ interventionet des soins deson propriétaire.Dans le cas deSingapour, le sportutilise de préférencedes araignées mâlessauteuses, qui se battent àpeine pour dominer et oùl’adversaire, bien que blessé,ne meurt pas, comme dans lecas des femelles. Cette culturedes paris dans les combatsd’araignées ou « Kumo Gassen »existe toujours aujourd’hui. Des

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combats d’araignées ont l ieu chaque année à Kajiki,Kagoshima. On croit qu’ils remontent au XVIe siècle. Une desaraignées (Kamae) est placée à l’extrémité d’un bâton de boiset l’autre (Shikake), à l’autre extrémité. Elles se battent aumilieu du bâton.La théorie, développée pour être utilisée par des personnes

et qui basait ses mouvements sur les mouvements desaraignées, avait comme objectif principal d’affronter unadversaire revêtu d’une armure. Mais les changements sociauxont conduit à la réadaptation d’une proposition qui donneraitdes résultats plus efficaces en un moindre temps pour laconfrontation. C’est ainsi que surgit l’ « Onigumo » (鬼蜘蛛 ),que l’on traduit par diable-araignée. Deux versionsanthropologiques sont employées dans la transmission de sesconnaissances : la première c’est que ses techniques étaientappliquées aux jambes des chevaux des samouraïs ; ladeuxième, contemplait la destruction complète de l’adversaireet son immobilisation en un seul mouvement.Contradictions et différences mises de côté, les deux sont

considérées comme des méthodes qui s’ajustent à la force del’adversaire en utilisant les leviers comme points égaliseurs deforce physique. Au cours des siècles, le « Kumobito » et l’« Onigumo » ont été introduits comme armes adjacentes dansdes arts comme le Kumiuchi, le Yoroi Kumiuchi et le Jujutsu.Sa richesse et ses manœuvres structurelles sont vastes.

Pour bien apprendre ces aspects dans le Jujutsu, il faitsavoir qu’aussi bien debout qu’au sol, trois piliers sontnécessaires :

1 - Apprendre à défendre.2 - Créer des occasions.

3 – Bien les saisir.Voyons cela.1 - Apprenez à se défendre signifie égaler les forces

d’attaque et de défense. Autrement dit, l’attaque ne peut pasavoir d’effet quand on est prudent. Dans le cas du combat ausol, bien étudier les positions et comment les reconquérir aucas où on les perdrait. Cela veut dire, isoler la force de Tori afinqu’il se sente impuissant. Savoir appliquer la force aux bonsendroits, comme dans les angles qui fournissent le meilleurmouvement.Si nous voyons la signification du mot « défendre » : du lat.

Defendere - v. tr., protéger; secourir ; parrainer ; parler enfaveur de ; prêter assistance à ; abriter ; empêcher ; interdire ;v. réfl., se justifier ; s’excuser ; résister à une attaque ; se protéger ; s’abriter.Si nous analysons chaque aspect de ce signifié, nous

voyons qu’il nous faut faire un long chemin pour comprendrece que signifie se protéger ou se défendre.

2 - Créer des opportunités signifie utiliser parfaitement de lastratégie. Dominer l’adversaire au point de le placer dans uneposition qui nous favorise largement. Se déplacer dans sonmouvement. Avoir toujours une longueur d’avance sur sesidées. Faire de l’attaque de l’adversaire une opportunité. Ouvrirles yeux et l’esprit jusqu’à visualiser toutes les circonstances.Laisser l’adversaire fait son jeu et, dans son jeu, créer desopportunités. Beaucoup mettent longtemps à se libérer del’ordre des choses. L’ordre signifie un état mental dans lequel iln’y a pas de contradiction et dès lors, pas de conflit. Celan’implique pas stagnation ou décadence. L’ordre qui obéit àune formule, à un idéal ou à un concept est tout simplement

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désordre. Si une personne s’ajuste à un modèle de pensée – une certainechose idéale qui devrait être – elle se limite purement et simplement, s’ajustant,se disciplinant, s’efforçant, afin de s’adapter à un moule. Dans le jeu réelqu’implique une attaque et une défense, il n’y a pas d’ordre.

3 – Bien profiter des occasions, signifie que toutes les opportunités nedoivent pas être une voie pour vos pensées de victoire. Avoir les intentions bienclaires pour ne pas devenir victime de sa propre stratégie. Cela signifie unetechnique de finalisation. De nombreux athlètes ont un bon jeu, mais ilspèchent au moment de conclure. Étudier bien les angles de force et lesmuscles, pour que la technique fonctionne au moment nécessaire.

Rechercher la finalisation est une erreur. Profiter du moment opportun pourréaliser une finalisation est correct. Dans le fait de chercher, il y a uneentité qui cherche et une chose recherchée, par conséquent, dualité.Et que pourra trouver le « je » qui cherche ? Si vous êtes fatigué etque votre esprit est lent, ce que vous trouverez sera en accord avecvotre conditionnement. Si un individu nepratique que le Jujutsu, il trouvera ce

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que sa culture et la propagande respective lui ont montré ; s’il pratique un autre art, il trouvera ce que la cultureoriginale de cet art lui a enseigné et ainsi de suite. Saisir les opportunités c’est par dessus tout se vider, devenirsans volonté et sans intention et, en une seconde, devenir féroce et indéfendable.Voilà pour le « Kumobito » et l’« Onigumo », nous devons comprendre que toute force générée dans sa

traction a une forte centralisation sur son axe d’équilibre. La rationalisation de la force dans la distributionsur les deux pôles, supérieur et inférieur, du corps correspond à la réflexion de la réverbération de cetteénergie qui, centrée sur l’axe, joue le rôle de promoteur principal des techniques utilisées dansJujutsu.Cela consiste à attaquer exactement ce point chez l’adversaire, qui perdra l’équilibre et donc sa

force. Beaucoup de maîtres du passé enseignaient à leurs élèves à saisir la taille des adversairespour les sortir de leur axe, annulant leur force, qui se dirigera vers les extrémités. Autrement dit,leur force principale se retrouve dans les bras et les jambes.Ainsi, les manières suivantes d’attaquer de Uke doivent chercher ces points parce que s’il

est compétent en tant que combattant, il protégera le cou et les points faibles. Denombreuses postures dans le passé furent développées à cet effet. D’une manièregénérale, les techniques de combat au sol développées dans le Jujutsu,consiste en cinq postures de base : Tate Osae, Kami Osae, Yoko Osae,Ushiro Osae, Renkaku Osae. Celles-ci correspondent à toutes lesmanières nécessaires pour les exécutions primaires destechniques de Katame no Gikkou – manières de saisirl’adversaire sur le tatami.En outre, de nombreuses formes debout ont été

développées pour immobiliserl’adversaire, misantprincipalement sur lesattaques Uchi noGikkou, que l’onp e u t

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grossièrement traduire par techniques derossées. Les techniques qui engendrent un

traumatisme à Uke sont également de grande valeur une fois associées aux formesd’immobilisation. Il est à noter cependant que beaucoup de ces formesdéveloppées pour la lutte contre un seul adversaire doivent être adaptées quand

l’attaque est réalisée par plus d’un adversaire. La combinaison de ces techniquesutilisant la saisie et le traumatisme fait du Jujutsu une grande arme de guerre qui

écrase les adversaires en les attrapant dans une toile difficile à renverser. Toutefois,contrairement à ce que les gens pensent, le Jujutsu était une forme de self-défense utilisée

par les samouraïs dans leur vie quotidienne. L’idée c’était, lorsqu’ils étaient attaqués parsurprise, de pouvoir avoir une réaction rapide, pour ensuite étudier le pas suivant à réaliser. Ces

techniques partaient du principe d’une malveillance dans la forme de défense en cas d’attaque dansn’importe quelle position à n’importe quel moment. De nombreuses écoles ont innové en utilisant l’aide de

l’environnement à leur avantage. Certaines sont arrivées au point de former leurs élèves aux contre-attaquesdans des lieux insolites comme les Onsen (bains thermaux), les auberges, les forêts, etc. À partir de là, il futpossible de caractériser chaque école en fonction de la particularité de sa pensée.Différentes stratégies peuvent également être utilisées pour obtenir la victoire, entra autre celle de faire en

sorte que Uke se perde. Utilisée dans presque tous les arts pratiqués par le Bugei, cette forme de Heihoétablit un lien naturel avec l’époque de Sengoku Jidai, car dans ses structures de mouvement et de tromperie,il favorise une marge de victoire. Dans le passé, cette forme de stratégie était utilisée à l’aide d’un certainenvironnement qui permettait la confusion de Uke avant l’attaque. Autrement dit, Tori utilisait un mur, un grandarbre ou encore se déplaçait au milieu d’un fourré, de manière à couvrir une partie de son corps. Lorsque cen’était pas possible, il créait une ligne de mouvement qui confondait la coordination de Uke, faisant qu’il se perdele long de son mouvement. Voyons un exemple de cela.Yuki-chigai signifie se perdre le long du chemin. Lorsque Tori utilisait un artifice tels que ceux mentionnés ci-

dessus, il cherchait à conduire Uke afin que celui-ci avance avec l’intention de l’atteindre et, avant même qu’il aitterminé le mouvement, il effectuait un petit pas vers l’arrière donnant l’impression qu’il avait perdu. Ensuite, il lesurprenait avec une attaque.S’il ne pouvait pas utiliser tous ces artifices et était contraint d’esquiver Uke, il exécutait, au moyen de pas

rapides, un mouvement latéral dans les pas pairs pour que l’interruption ait lieu dans un nombre impair. En d’autrestermes, dans l’intention d’un déplacement de six pasos fermes vers la droite, comme Uke accompagnerait lemouvement, il reculerait au cinquième pas et avancerait en ligne droite vers l’adversaire, l’amenant, sans qu’il s’enaperçoive, à poursuivre sa trajectoire, le forçant à tourner son corps pour essayer de rester de face. Ce type demouvement était entraîné jusqu’à ce qu’il ait l’air naturel et qu’il ne dépende plus d’un certain nombre de pas.

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Pas besoin d’expliquer que, dans tout mouvement, la vérité est relative et jamais absolue. Lorsque Tori, par ses mouvements,dit qu’il n’y a pas de mouvement, cela veut dire que le mouvement est entièrement composé de choses quine sont pas compréhensibles. Que vous perceviez ce mouvement ou pas, cela dépend de nombreuxfacteurs. Ce qui nous amène à conclure que cela dépend de la façon dont Uke perçoit les choses.Considéré du point de vue de l’interdépendance, nous pouvons toujours concilier les deuxvérités : relative et absolue.Pour cela soit possible, Tori doit faire un « don ». Dans ce cas, ce mouvement signifie ne

pas convoiter, ne pas être gourmand pour ne pas précipiter le mouvement. En termesstratégiques, on dit que ne pas être gourmand, cela veut dire ne pas vouloir l’atteindre. Lemener comme un grand jeu de plaisanterie.Dans ce contexte stratégique (Yuki-chigai), bien que dans le fond, il est vrai que rien

n’appartient à personne, cela ne nous pas empêche pas de faire un avec le mouvement de Ukepour connaître le moment exact. Peu importe l’insignifiance du moment de l’altération des pas,ce qui importe c’est que l’effort soit authentique. Quand nous abandonnons la Voie pour allervers la Voie, nous atteignons la Voie. Quand nous atteignons la Voie, la Voie cessenécessairement d’être la Voie.Un grand Maître a dit : « D’abord, ôtez d’abord la possibilité de mouvement à votre

adversaire pour ensuite démarrer votre mouvement. » En d’autres termes, il voulait dire quenous devons d’abord immobiliser l’adversaire, puis ensuite commencer un travail constructifpour une finalisation.Immobiliser, c’est la même chose qu’établir une position spécifique afin que l’adversaire ne

parvienne pas à appliquer ses techniques et ses mouvements. Pour le dictionnaire, le mot« immobilisation » est un mot féminin qui signifie acte ou effet d’immobiliser, stabilisation.Si nous observons l’énorme richesse de l’univers des combats au sol, nous voyons qu’il y a beaucoup de

façons d’immobiliser l’adversaire et qu’il y a également énormément de manières de contre-attaquer, une foisque l’on est immobilisé. Mais s’il existe des possibilités de contre-attaquer, c’est qu’on n’est pas immobilisé !En réalité, rien n’est immobile, tout est en mouvement. Ainsi, la condition de mouvement de l’adversaire doitégalement être immobilisée pour que celui-ci se retrouve effectivement immobilisé.Nous pouvons comprendre que chaque mouvement a un centre et que tout centre fluctue en fonction

de ce qui l’entoure – les opportunités. Une fois qu’on a bien compris cela, le deuxième point c’est desavoir que vous êtes également en mouvement. Pendant le combat, tout est en mouvement, dès lors

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votre mouvement et votre immobilisation sont temporaires. Ilsserviront de base pour la construction de vos objectifs.Le centre d’équilibre se trouve dans l’abdomen. Une bonne

façon d’immobiliser l’adversaire c’est de le maintenir dos ausol, de sorte que son centre soit immobilisé.Les muscles abdominaux sont composés de plusieurs

groupes ayant différentes positions et fonctions. Le simple faitde réaliser un exercice connu comme « faire des abdominaux »a une importance beaucoup plus grande que ce que la plupartdes gens peuvent imaginer. La première information à retenirc’est qu’ils se trouvent dans la région centrale du corps et, dèslors, interfèrent avec les structures sur sa périphérie, car ilsservent de soutien aux organes (viscères) et jouent un rôleessentiel dans le maintien de la posture.

Les principaux groupes musculaires sont : muscle droit del’abdomen et muscles obliques externe et interne. Leursfonctions sont liées au mouvement du tronc : ils facilitent le travaildu diaphragme dans la respiration ; ils exercent une pressioninfra-abdominale pour vider l’intestin ; et, plus fondamentalement,tous les muscles interviennent dans divers mouvements.Lors d’un combat sur le terrain, ce sont les muscles

abdominaux qui permettent les mouvements des bras et desjambes, qui invertissent les positions et créent lesopportunités. Ainsi, même si une immobilisation est efficace, ilfaut veiller à ce que le centre de l’adversaire qui fournit la force,soit également immobilisé.Un bon entraînement consiste à savoir voir et appliquer les

techniques depuis différentes directions. Shiho, qui signifie

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« quatre directions », veut dire que les techniques de Jujutsudoivent toujours être appliquées : Mae – de face, Ushiro–derrière, Yoko – de côté, Mawaru – en cercle. Autrement dit,dans les quatre directions, se trouve la vérité. Tout mouvementqui représente le déplacement de l’adversaire et lamanipulation de celui-ci est classé comme « Shihopo -Méthode des quatre directions », un terme encore utilisé parcertains maîtres.Initialement, cette forme faisait allusion aux quatre points

cardinaux : nord, sud, est, ouest. Le nord indiquait votrevolonté de progresser, mouvement vers l’avant. Le sud seréférait aux attaques de l’adversaire et la nécessité de sedéfendre, déplacement vers l’arrière. L’ouest était le momentmaximum de définition, mouvement latéral. Et l’est se référait àla qualité du déplacement, à la recherche d’appuis pour unenouvelle attaque, mouvement circulaire.Nous pouvons certainement dire que, quand nous déplaçons

le centre de l’adversaire, nous le poussons à vider sa forcecentrale située dans le hara. Nous disloquons son centre etnous transformons sa force d’action en vide. Pour atteindre lavoie, simplement restez modeste et l’esprit ouvert, permettez àl’adversaire d’utiliser sa force et fluctuez avec elle. Lacoopération est non-opposition. C’est ne pas s’opposer à soi-même et ne pas s’opposer aux autres. Nous devons apprendreà travailler les forces opposées dans toutes les directions. Pourpouvoir être fluides, nous devons apprendre l’art de fairecesser - arrêter notre pensée, la force de nos habitudes, denotre manque d’attention, ainsi que les émotions intenses quinous gouvernent. Lorsque une émotion nous obsède, elle estcomme une tempête qui emporte notre paix. Vous ne

parviendrez pas à fluctuer avec la force de l’adversaire, ni àêtre en harmonie avec vous-même.Que pouvons-nous faire pour arrêter cette agitation ?

Comment pouvons-nous faire cesser la peur, le désespoir, lacolère et les désirs ? C’est simple. Nous pouvons le faire par lapratique de la respiration consciente, la marche consciente, lesourire conscient et la contemplation profonde, pour êtrecapables de comprendre. Lorsque nous faisons attention et quenous entrons en contact avec le moment présent, les fruits quenous recueillons sont la compréhension, l’acceptation et le désirde soulager la tension et de fluctuer avec l’énergie opposée.L’histoire a beau nous renvoyer aux différents chapitres de la

création de tel ou tel art, et même si la contradiction est lepoint fort des passionnés, l’intelligence humaine est elle-mêmeune force créatrice des plus puissantes. La nécessité atoujours été un point d’appui de cette montée vers le résultatdésiré. Les siècles ont été les observateurs et les témoins lesplus importants des transformations qui ont fait de tel ou telpoint de réflexion la base d’une conclusion juste et raisonnablesur, dans ce cas-ci, le Jujutsu.Pourtant, il faut considérer que chaque école a sa version de

l’histoire qui mène à ses racines et ses origines. Cette ligne depensée est ce qui permet à chacune d’exister à sa manière, dese déplacer selon les règles qui faisaient partie des protocolesde l’époque, de la région, des créateurs, etc. Cela signifie que,bien que pour l’époque et les ennemis, le développement etl’amélioration des postures et des formes aient été considéréscomme un grand secret, comme une arme de guerre de pointepour les autres, elles n’atteignirent pas totalement la perfectionet l’organisation, comparées à aujourd’hui.

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Nous pouvons dire qu’aujourd’hui encore, ces techniques sont altérées en raison de la conditionmême de l’homme, qui observe les choses depuis la perspective qui est la plus pratique etactualisée pour lui, évidemment. C’est facile si nous pensons que si l’équilibre se rétablit soudain etque le progrès se manifeste immédiatement, l’épreuve contient toujours une usure que l’intelligencene peut éviter : le monde évolue tout seul !Nijyugogi Happo en est un autre exemple. Tous le Jujutsu appris était là ! Vingt techniques

appliquées dans huit directions. Les anciens affirmèrent que tout le Jujutsu était là, dans ses typesde saisies, de projections, de torsions… De là surgirent les idées, les changements, les nécessitésde rediriger certaines techniques à des fins spécifiques, comme Torite, Mugen, Mukeru etc. Ensuite,de grands spécialistes affirmèrent que ce qui se pratiquait aujourd’hui en tant que Jujutsu dans nosinstitutions était plus des variantes (Mugen Mukeru, Torite, etc.) que les véritables techniquesanciennes, même si elles étaient pratiquées tous les jours dans leurs formes et spécificités.En outre, ces mêmes spécialistes affirment que ça peut être simple si nous pensons que les formes

n’avaient rien à voir avec la conservation, comme dit aujourd’hui une publicité qui utilise le « jargon »traditionnel. Contrairement à cela et observant de manière empirique et impartiale, toutes les formes militaires

croient que la technique est à peine un point d’usurpation de l’attitude qui, soit dit en passant, est unepuissance stable et assure une bonne utilisation de la forme, quelle qu’elle soit.

Cela nous amène à croire que, quand le contraire se produit, latechnique tente de la saisir de façon constante, l’usurpant avecune violation de l’équilibre, croyant possible l’absurdité desformes qui ne résolvent pas la situation sans l’attitude qui lerend possible. Pendant des années, on a cru que la

force était un raccourci pratique quiproduisait des effets immédiats. Nous

pouvons ajouter que, face à latechnique, confronté à elle,

leurs équil ibres

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peuvent être instables et céder facilement à la réaction naturelle. Il y adonc huit directions, que certains traduisent de huit manières, avec huit

formes, qui ne correspondent pas au kanji originale. Nijyugo – vingt-cinq. Happocorrespond à Hachi (huit) et Hou (méthode) qui associé à Hou devient « Po ».Mais la force de l’habitude est généralement plus forte que notre volonté. Au moment de la bataille, nous continuons avec nos

mouvements habituels et nous faisons des choses que nous ne voulons pas et dont ensuite nous nous repentons. Nousprovoquons une souffrance en nous et dans les autres, et de manière générale, nous provoquons une grande destruction. Nous avons besoin de l’énergie de l’attention pleine pour percevoir quand l’habitude nous entraîne et faire cesser cecomportement destructeur. Avec l’attention pleine, nous sommes capables de reconnaître la force de l’habitude, chaque foisqu’elle se manifeste.

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Instructeur Manuel DEBOUZYDirecteur Technique Départemental AJL AUDE

Ceinture noire 1er Dan Self Pro Krav CN 1er Dan Police ROS - Mail.

[email protected] Tél. +33.616.63.18.64

Instructeur Michel BOUREDirecteur Technique Départemental AJL BOUCHESDU RHONE - Ceinture noire 3e Dan Self Pro Krav

2e Dan Police ROS [email protected] Site http://ajl13.sportsregions.fr

Instructrice Christine FOULONonseillère Technique Fédérale AJL - Ceinture noire 2e Dan Self Pro Krav -

CN. 1er Dan Canne Défense - Mail - [email protected] -

Site www.academielevinet.com

Jean Philippe GUERINDirecteur Technique Départemental

AJL HAUTE SAVOIE - Ceinture noire 1er Dan Self Pro Krav -

Mail. [email protected] - Site http://clubspkdouvaine.e-monsite.com

Instructeur Nicolas BEDRIGNANSDirecteur Technique Départemental AJL PYRENEES

ORIENTALES -Ceinture noire 1er Dan Self Pro Krav -

Mail - [email protected] - Tél. +33.680.06.15.34

Instructeur Alphonse MAGANADirecteur Technique Départemental AJL ALPES MARITI-

MES - Ceinture noire 2e Dan Self Pro Krav - CN 2e Dan Canne Défense -

Mail- [email protected] - Tél. +33.621.126.967

Instructeur Jean Michel DU PLANTIERDirecteur Technique Départemental AJL HAUTE

GARONNE - Ceinture noire 2e Dan Self Pro Krav, 2eDan Canne et Bâton Défense -

Mail - [email protected] - Site http://www.klubasso.fr/ajl31

Instructeur Nicolas SOENENSDirecteur Technique Régional AJL RHONE ALPES -

Ceinture noire 1er Dan Self Pro Krav - 1er Dan PoliceROS - Mail - [email protected] -

Site http://clubspkdouvaine.e-monsite.com

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Instructeur Pascal TABAGLIODirecteur Technique Régional AJL MIDI PYRENEES -

Ceinture noire 2e Dan Self Pro Krav, 2e Dan Canne etBâton Défense, 1er Dan Police ROS - Mail - [email protected] - Site http://www.ajl-midipyrenees.fr

Instructeur Norbert MEMBRIVESDirecteur Technique Départemental AJL VAR

Ceinture noire 3e Dan Self Pro Krav 2e Dan Canne et Bâton Défense

Mail - [email protected] - Tél. +33.661.48.13.19

Instructeur Patrick GASSELINDirecteur Technique Départemental AJL HERAULT

Ceinture noire 3ème Dan Self Pro Krav Mail. [email protected] Tél. +33.675.61.38.99

Instructeur Vincent COUDEDirecteur Technique Régional AJL Languedoc

Roussillon - Ceinture noire 3e Dan Self Pro Krav - Mail - [email protected] -

Site www.academielevinet.com

Instructeur Pierre GATEAUDirecteur Technique Régional

AJL PROVENCE COTE D'AZUR - Ceinture noire 3e Dan Self Pro Krav - CN 2e Dan Canne et Bâton Défense -

Mail - [email protected] - Tél. +33.673.835.926

Instructeur Francis DE HEBLESDirecteur Technique AJL ECOLE HARAGEI FRANCE

- Ceinture noire 6e Dan Aïkido - Mail - [email protected] -

Site - http://haragei-ryu.e-monsite.com

Instructeur Patrice VIGEANTConseiller Technique Fédéral AJL - Ceinture noire

1er Dan Canne Défense, 1er Dan Bâton Défense - Mail- [email protected] -

Site http://www.sfl-saintgeorges.fr

Chef Instructeur Thierry LECERFDirecteur Technique National Adjoint AJL -

Ceinture noire 4e Dan Self Pro Krav - CN. 1er Dan Canne Défense -

Mail - [email protected] Site www.academielevinet.com

Instructeur Dominique QUENNECDirecteur Technique Régional AJL LORRAINE -

Ceinture noire 1er Dan Self Pro Krav - Mail - [email protected]

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Nous sommes fiers de vous présenter DavideBenetello, l ’un des personnages les pluspopulaires et estimés du Karaté moderneinternational. Connu dans le milieu nonseulement pour son habileté et son talentinégalable, mais également pour le grandesprit sportif et chevaleresque dont i l atoujours fait preuve, que ce soit au cours de sesnombreuses victoires ou de ses rares défaites, ilest aujourd’hui la star la plus célèbre du circuit dela World Karaté Fédération grâce aussi à sa grandedisponibilité vis-à-vis du public.

Champion du Monde et trois fois Championd’Europe, Davide, actuellement Vice Champion duMonde, est un athlète qui ne manque jamaisdans les grandes rencontres et ne renoncepas à sa manière spectaculaire de pratiquer,ce qui fait de lui l’athlète le plus recherchédes photographes qui ont, avec lui, toujoursla garantie d’une photo spectaculaire.

Une carrière sportive comme celle deDavide est peu fréquente et moins encorel’excellente impression qu’il a laisséederrière lui. De lui, le Président de laFédération Mondiale a dit : « Dessportifs comme Davide font la grandeurde notre sport et pas seulement dansses aspects techniques, maiségalement dans sa dimensionhumaine. C’est un magnifique jeuneathlète, plusieurs fois récompensépour son esprit sportif ».

Nous avons demandé à Davide departager, avec vous tous, sonexpérience et d’enregistrer unevidéo sur l ’entraînement quipermet de forger un champion. Ausommet de sa carrière et étantdonné l’extrême exigence de lacompétition de Karaté moderne,Davide pense déjà à se retirer,mais il ne le fera que lorsque sonrendement commencera à décliner.Profitons donc, tant que nous lepouvons, de ce splendide sportif, ungrand talent qui peut faire beaucouppour aider ceux qui aiment le Karatésportif à aller toujours plus loin. À ne pasmanquer !

Karaté

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Après de nombreuses années de sacrifices et desuccès sur les tatamis de tous les coins de la planète,on m’a offert l’opportunité de partager mesexpériences avec le grand public. À travers cette vidéodidactique, je veux essayer de rendre le Karatémoderne plus compréhensible et plus proche desexigences de tous les pratiquants, en offrant des basesdidactiques plus ou moins solides, applicables partous les karatékas et les différents styles de combat. Je n’ai pas l’intention de cataloguer le Karaté

moderne (il est toujours en incessante évolution), ni

d’imposer un style de combat unique pour tous lescombattants. Je crois cependant qu’une technique « franche », s’appuyant sur une conception tactiquedu combat et centrée sur la recherche constante del’élimination d’erreurs grossières, vous permettrad’entrer sur le tatamis plus sûrs de vos capacités,avec la certitude de ne pas perdre une fois de plus (etjamais plus) à cause de ces malheureuses et sotteserreurs qui vous ont trop souvent fait manquer unevictoire méritée pour une bagatelle. Vous aurez lapossibilité de comprendre et de corriger vos erreurs

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les plus communes et vous comprendrez l’importance d’être attentifs à vossensations pendant la séance d’entraînement. Enfin, vous aurez l’occasion dedécouvrir et de « dérober des yeux » les méthodologies d’entraînement que jeperfectionne depuis des années à travers l’application quotidienne. J’aimerais en particulier attirer votre attention sur la nécessité d’accorder un

soin minutieux à la technique de base, élément indispensable et point de départde toutes les sessions d’entraînement, aussi bien des champions à la recherchede résultats prestigieux que des jeunes ou des simples amateurs dont les

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victoires sont les progrès quotidiens et la maturation technique. Un soin qui doit être untravail d’ermite pour obtenir des résultats positifs tant avec les coups des bras et desjambes (l’arme qui me caractérise le plus au niveau international), mais également avecd’autres éléments de base du point de vue tactique tels que les déplacements, la position degarde et la posture. Ce n’est que de cette manière qu’il sera possible d’accéder à une visiongénérale du combat avec pour objectif principal d’éliminer les mouvements et les actionssuperflues qui sont souvent la cause de l’échec d’une technique. Nous analyserons ensemble toutes les séquences de coups et les combinaisons les plus

efficaces que j’ai appris à travers mes expériences professionnels qui m’ont permisd’atteindre des sommets mondiaux et d’y rester pendant plus de dix ans. Nous accorderonsune attention toute particulière aux techniques de coups de pied qui sont, d’après moi,devenues de vitale importance avec l’entrée en vigueur du nouveau règlement de la WorldKaraté Fédération.

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Nous étudierons en outre l’importance de modifier lestrajectoires et le point d’impact des techniques afin de nepas détruire tout le travail de préparation en tombant sous lecoup de dangereuses sanctions du fait d’un manque decontrôle des coups. Enfin, un conseil sincère : essayez toujours de vous

amuser et de recevoir mes enseignements (et ceux de vos

maîtres et instructeurs) avec l’esprit libre, sans jamaistomber dans une vision trop schématique et limitée du « Karaté de compétition ».

Davide Benetello : ses succès internationaux et unpalmarès sans précédent sont le fruit de nombreusesannées de préparation et d’étude (presque trois lustres –

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15 ans) consacrées surtout au soin approfondi des détails qui peuvent faire la différence (etcela n’a jamais été aussi vrai que maintenant) et créer un espace décisif entre la victoire et ladéfaite.

Le Karaté moderne doit, d’après moi, être considéré comme un sport éloigné de ces « traditions » qui souvent ont limité et modéré la course de cet art martial vers la finalitéolympique. Pour cela, tout en essayant toujours de conserver le plus grand respect pour cettediscipline splendide qu’est le Karaté, nous devons essayer de nous affranchir complètement deces freins traditionnels qui peuvent nous conduire hors du chemin, loin de l’objectif et de laplus haute prestation sportive. Je ne voudrais pas être mal compris car je crois profondément en l’esprit des arts martiaux et

du Karaté, mais nous devons également nous rendre compte que, quand nous nous trouvonssur un tatami, outre le plus grand respect pour notre adversaire, nous devons avoir égalementune préparation technique, tactique et physique comparable à celle de n’importe quel autresport professionnel. Essayez d’en apprendre un maximum de cette vidéo, mais essayezégalement de rester vous-même: chaque combattant a son propre style de combat qui est inné

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et inconscient et qui, pour cela, ne doitpas être modifié, mais simplementamélioré afin de pouvoir exprimer aumaximum la personnalité, le cœur, ladétermination et le génie de cecombattant. Souvenez-vous toujoursqu’en fin de compte, sur le tatami,nous sommes complètement seuls,assaillis par des peurs et des doutesqui nous poursuivent dans chaquecombat. Depuis l’époque de mes débuts, je

crois fermement à cette théoriepersonnelle, depuis cette lointaineannée 1985, lorsque, très jeune, jefaisais mes premiers pas dans lemonde de cette brillante discipline,découvrant le kimono dans une petitelocalité appelée « Monfalcone »,grâce à l’activité d’une associationdirigée par Gianfranco Oggianu, monpremier maître.Au fil du temps et avec l’appui d’une

merveilleuse famille qui a toujours étéà mes côtés lors de mes succès lesplus prestigieux, j’ai commencé àregarder autour de moi, essayantd’apprendre un maximum d’autresréalités (comme le travail avec leMaître Roberto Ruberti) pour ensuiteentrer par la grande porte, une foisdevenu champion italien junior, dansl’association considérée comme lameilleure association italienne deKaraté : le groupe sportif de la « Guardia di Finanza » et lesprestigieuses « Fiamme Gialle »,dirigées par le maître Claudio Culasso.Là, j’ai été totalement appuyé dansmes théories et, en collaboration avecmon entraîneur, Marco Lanzilao, etmes préparateurs athlétiques, PaoloTedeschi et Roberto Mazucato, je suisparvenu, entre mil le sacrif ices, àréaliser le changement de qualiténécessaire pour être convoqué à mapremière réunion collégiale de laSélection Nationale Italienne Senior(1991), dirigée par le professeurPierluigi Aschieri et j’ai pu porter, pourla première fois, les couleurs bleues(couleurs de la sélection italienne) quireprésentent le drapeau italien dans lemonde. Depuis, ma carrièreprofessionnelle n’a fait que croître,m’apportant beaucoup de satisfactionsdont le simple souvenir me comble

aujourd’hui encore de sincères etincomparables émotions.Pendant les nombreuses années de

pratique professionnelle, en plusd’atteindre de prestigieux résultats, j’aitoujours essayé de respecter les règleset l’adversaire, me battant toujoursavec le maximum de fairplay, pourensuite gagner. Et je suisparticulièrement fier du respect généralet sincère des arbitres et desprésidents de fédérations. Devenantun point de référence constant pour

beaucoup d’athlètes, j’ai compris l’étatd’esprit des plus jeunes d’entre euxqui viennent découvrir, enthousiasteset avec un peu de saine ingénuité, cetart merveilleux.Il serait présomptueux de ma part de

dire que ce que je suis parvenu à être,c’est mon œuvre. En réalité, l’un desprincipaux mérites que je me reconnaisà moi-même, c’est d’avoir été capablede réunir à mes côtés une équipepassionnante de collaborateurs bienpréparés et d’amis sincères. Des

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personnes qui, en plus de m’avoir aidé àdévelopper mon rôle, m’ont égalementappuyé dans les moments moins brillants dema carrière, ont été capables de ne pas mefaire souffrir lors de mes déceptions et dem’apporter les stimulations nécessairesquand les choses n’allaient pas bien. Je les remercie tous ici. Un pas un, ce

serait pratiquement impossible. Mais ceux quiont été à mes côtés durant toutes ces annéessavent de qui je parle et savent qu’i lsconstituent une partie fondamentale de mesvictoires. Il y a cependant une personne queje ne peux éviter de citer avec une affectiontoute particulière et c’est celle qui partage mavie de tous les jours, les plus heureux commeles plus tristes. Pour elle, ma fiancée Debora,je suis et je serai toujours un champion. Je remercie également tous les athlètes

que j’ai eu l’honneur d’affronter, ceux que j’aivaincus et également ceux qui m’ont battu,car de chacun d’eux j’ai eu l’occasiond’apprendre quelque chose, de grandir dupoint de vue sportif et humain.J’envoie également une pensée particulière

aux personnes qui n’ont pas cru en moi et quin’ont pas manqué, dès qu’elle en ont eul’occasion, d’insinuer que j’étais fini. Vousaussi, d’une certaine manière, m’avez donnéla force d’atteindre les buts les plusprestigieux et de monter sur le plus haut despodiums, la poitrine ornée de médailles. Il ne me reste plus qu’à vous transmettre à

vous tous mes salutations les plus sincères,en espérant que mes paroles et mesexpériences puissent vous aider à atteindrevos objectifs et vos rêves d’athlète et, jel’espère, à dépasser également vos limitesdans un étonnement heureux.Je vous salue et à la prochaine victoire…

Des sportifs comme Davide font lagrandeur de notre sport et pas seulementdans ses aspects techniques, maiségalement dans sa dimension humaine.C’est un magnifique jeune athlète, plusieursfois récompensé pour son esprit sportif. Pardelà ses évidentes habiletés techniques,Davide est un exemple de comment leKaraté en tant que sport peut nous fairegrandir en tant que personne et devenirmeilleurs. C’est un splendide champion.

Antonio EspinosPrésident de la Fédération Mondiale

de Karaté

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Tout système a des limites et quand vous passez d’un système à un autre, vous devez apprendre un autre artmartial et c’est ce que le Kapap essaye d’éviter. Le Kapap, combat face à face, c’est ça, un pont entre systèmes.Son fondateur fit sienne une expression dont le concept était utilisé par d’autres styles d'arts martiauxtraditionnels  : «  Ne portez pas une arme, soyez vous-même l'arme.  » Si votre pensée, votre esprit et votrecorps sont l'arme, vous serez une arme qui sera tout aussi efficace lorsque vous porterez une arme. Ce DVDde l’Avi Nardia Academy traite de la connexion entre la «  vielle école  » d’arts martiaux et le CQB (CloseQuarters Battle) moderne.L’expérience de Nardia en tant que commandant à l’IDF (Israel Defense Forces) et entraîneur officiel de laprincipale unité anti-terroriste israélienne lui a appris que cultiver la pensée et l’esprit du guerrier devait êtreprioritaire sur le simple entraînement physique.Dans cette vidéo, nous étudierons entre autres, la sécurité avec les armes et les parallélismes convaincantsentre l’Iaido et le maniement correct d’une arme à feu. Les armes à feu sont les éléments les plus récents del’armement individuel, mais elles n’échappent pas à la sagesse et à la logique de la vieille école. Nous verronségalement des exercices d’entraînement adaptés du BJJ, des exercices de désarmement et de préparationintelligente du corps avec des explications quant aux bénéfices et les précautions à prendre. Un DVD éducatif,inspirateur et révélateur, recommandé aux pratiquants de tous les styles, anciens et modernes. HYPERLINK "mailto : [email protected]" [email protected]

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« C’est comme ça quemeurent beaucoupd’agents de police »,pensais- je enm’approchant d’Harveydans son jardin. « Jecrois que je peux ledésarmer sans tirer. Ila bu et c’est un cas deviolence domestique.Oui. Mais ça pourraitse passer comme ça etde fait, cela arrive ».Harvey saisit un fusil

de chasse. I l étaitcomme fou et, ce quiest pire, ivre dewhisky. Sa véritablecible était la femme deDallas, deux fois plusjeune que lui, qui venaitde jeter sa valise dansla voiture qu’Harveyvenait de lui acheter.Elle l’abandonnait etHarvey était décidé àla tuer et peut-êtremême à se tuer lui -même et à me tueraussi ! Je l’avais arrêtéplusieurs fois et jesavais que je pouvais leconvaincre de serendre. Le canon deson fusil et ses yeuxinjectés de sangétaient dirigés vers lafille.

La science du désarmement des armes à canon long

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e mouvement de rame était undésarmement de fusil que nous avaitenseigné notre sergent instructeur quandnous suivions l’entraînement de base del’armée à Fort Polk (Los Angeles). Celase passait à l’époque de l’entraînement

du Vietnam, les vétérans enseignaient alors toutessortes de combat en distance courte, ceux quivenaient dans les livres et les autres. Ils meconvainquirent ensuite d’enseigner cemouvement aux gars de la police et je me suisvite rendu compte qu’à l’académie de police, onne nous apprenait pas le désarmement de fusilet de carabine. Les policiers militaires disaientqu’eux non plus n’avaient pas appris ledésarmement de fusil. On ne l’enseignait pas nonplus dans les cours de Karaté que nous avionssuivi. Heureusement, le sergent instructeurMcKaskill, vétéran de la guerre du Vietnam, avecdeux genoux en plastique Dupont, prit la peine denous enseigner cette chose qu’il croyait importante.Désireux ensuite de l’enseigner à mon tour, je memis à étudier scientifiquement ce problème. Je vousprésente ici ce que j’ai découvert.Depuis l’introduction du rifle, les criminels et les soldats ont tué,

blessé, visé, menacé, enlevé, escorté ou contrôlé des gens sousla menace de leur canon. Cette étude analyse comment contrer lamenace du rifle en identifiant scientifiquement les positionsd’affrontement possibles et en les résolvant ensuite. Les armesque nous considérons comme des armes à canon long sont lerifle, la carabine, la semi-automatique et l’automatique.

« Harvey, lâche-le. Donne-moi ce fusil »,lui dis- je en m’approchant de lui. I lrépondit de manière incohérente, aboyantdes choses du style : « Reviens à lamaison », « Je vais te tuer ». Quand j’aivu et senti que toute son attentionphysique était centrée sur elle et passur moi, j’ai sauté dans sa direction etj’ai saisi son fusil avec les deux mains.D’un mouvement de rame, je l ’a idésarmé. Un autre agent est arrivé encourant et lui a saisi le bras. Nousl’avons menotté tandis que la fillefaisait claquer sa portière pourdémarrer à toute vitesse et filer par larue Morse. Nous l’avons laissée partiret avons arrêté Harvey pour altérationde l’ordre publique, une accusationtypique de l’époque, cela se passaiten 1978.

L

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Self-défense

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L’affrontementComment se produit-il ? On capture des soldats, des gardes

et des agents de police, on vole, séquestre et retient lescitoyens, aussi bien en milieu rural qu’urbain. Tous les facteursde chacune des situations doivent être soigneusement soupesésdans l’action que nous allons entreprendre. La psychologie de cejeu pourrait faire l’objet d’un livre, voire d’un diplôme, mais ici nousne considérerons que les tactiques physiques.

Les problèmes physiquesProblème physique 1 : Estimation de

l’ennemiProblème physique 2 : DistanceProblème physique 3 : PositionProblème physique 4 : Manière

de porter l’arme

PF1 : Estimation de l’ennemiNous devons évaluer la

qualité et la quantitéd’ennemis. Quelle est latail le, l ’état d’esprit, lacondition physique etl’habilité de l’individu quiempoigne l’arme ? Est-ilprès de ses acolytes ?Dans le pire des cas,nous devrons entrer enaction.

PF2 : DistanceL’ennemi nous

menacera depuis troisdistances différentes.

Distance 1 : DecontactLorsque la bouche

du canon est encontact avec notrecorps. Tous ceux quiempoignent une arme,qu’ils s’y soient ou non entraîné, onttendance à toucher leur cible avec lecanon. Il se peut que la personnesoit pressée et nous pousse avecle canon. Elle peut être furieuse etnous toucher avec le canon pour nousintimider. Elle peut progressivementavoir de plus en plus confiance enelle. Et bien que cela paraisse unemauvaise stratégie, cela se produittrès souvent.

Distance 2 : D’attaqueQuand la personne tient l’arme à

une distance à laquelle nouspouvons avoir l’occasion de nousjeter sur elle et de la lui ôter.

Distance 3 : ÉloignéeQuand le rifle nous vise d’une

distance d’où il est impossible de

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« Nous devonsévaluer laqualité et laquantitéd’ennemis.Quelle est lataille, l’étatd’esprit, lacondition

physique etl’habilité del’individu quiempoignel’arme ? »

« Suivant lesrecherches des

autorités policièresdes États-Unis,

l’emploi de riffles pourattaquer et tuer descitoyens et des

agents de policeest en

augmentation. »

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nous jeter dessus jusqu’à la distance du franc-tireur. Ici, la seulechose que nous pouvons faire, c’est utiliser la psychologie pournous sauver.

PF3 : PositionL’ennemi présentera son rifle suivant quatre positions de base avec

trois variantes pour chacune d’elles.Position 1 : Devant nousPosition 2 et 3 : Du côté gauche ou du côté droitPosition 4 : Derrière nousVariante A : Au-dessus de nousVariante B : À notre hauteurVariante C : En dessous de nousPF4 : Manière de porter l’armeComment mon ennemi tient l’arme ? La tient-il simplement avec les mains ?

Ou pire, l’a-t-il assurée avec une courroie ? L’adversaire tiendra l’armeprincipalement de trois manières : avec les mains, avec la courroie,avec un harnais de sécurité.• Avec les mainsLes criminels emploient généralement des armes « civiles »

comme des fusils de chasse et autres, souvent volées. Lescriminels civils portent leurs armes de manière à pouvoirles sortir rapidement.• Avec la courroiePendant des années, je me suis consacré à l’étude

intensive de l’histoire militaire analysant aussi bien lesphotographies de troupes internationales sophistiquées ettrès bien entraînées que celles de rebelles sansentraînement. Des plusieurs milliers de photographies dupersonnel militaire examinées, on voyait que près de lamoitié utilisait la courroie de l’arme tandis que l’autremoitié la laissait pendre en dessous de l’arme. Pour êtreplus précis, la plupart de ces photographies concernaientdes captures de prisonniers et des escortes. Une arme dontla courroie est accrochée à une partie du corps de l’ennemiprésente un obstacle ajouté pour le désarmement. Lepersonnel militaire utilise les courroies. L’idée de base descourroies, c’est de pouvoir porter l’arme aussi bien en positionde repos que d’attaque. On découvrit ensuite que celapermettait d’améliorer la visée. La courroie est attachée aucanon pour pouvoir glisser par terre en silence et en toutesécurité. La courroie permet les positions de l’arme suivantes :- Traversant la poitrine- En dessous de l’aisselle- Dans le dos- À travers l’aisselle et l’épaule• Avec un clip. Ces dernières années, les gilets et les équipements

d’appui tels que les « lanyards » (sangles avec un clip) sont devenus trèspopulaires. Cela présente un problème en ce qui concerne ledésarmement.

Est-ce le moment d’attaquer ?Beaucoup de prisonniers se sont enfuis alors qu’on les escortait

pour être interrogés, au moment du repas, pendant les douches oula nuit quand tout le monde dormait. Beaucoup ont surpris ungarde fatigué ou peu entraîné. Beaucoup ont attendu que le gardese retrouve seul. Beaucoup sachant qu’ils allaient être exécutésont décidé de mourir en se battant… et gagnèrent et survécurent!

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Self-défense

« Frappez l’ennemi avec l’arme àdeux mains s’il le faut.

Une fois que vous parvenez àsaisir l’arme, ne vous fiez pas de

trop dans le fait qu’ellefonctionne. »

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De sorte que nous devons toujours observer où se trouve l’ennemi, quel est son aspect, où il porte son arme etidentifier comment il peut l’utiliser avant de résoudre physiquement la plus mauvaise de toutes les situations.

Solutions de base pour la surviePeu importe la position de l’arme qui menace, peu importe que le canon nous touche ou se trouve à une distance

d’attaque. L’équation pour la survie est la suivante :Photo 1 : La menacePhoto 2 : Action nº 1 : Écarter le canonPhotos 3 : Action nº 2 : Contrôler l’arme et frapper le cou et/ou la tête pour étourdir

l’ennemi.Photo 4 et 5 : Action nº 3 : Frapper le ou les bras qui tiennent l’arme.Photo 6 : Action nº4 : Arracher l’arme ou l’utiliser comme appui pour lancer

l’arme accrochée.

Continuer de frapper l’adversaireVariantes :Variante 1 : Affronter une arme sans courroie.La meilleure manière de réussir ce désarmement c’est en frappant les bras qui

tiennent l’arme pour l’ôter à l’ennemi.Photo 7 : Après avoir donné un coup puissant, on utilise la

courroie pour le lancement. Remarquez que le canonfrappe le plexus brachial, ce qui augmente l’élan.Variante 2 : Faire face à une arme accrochée à

la courroie.Il faut pour cela saisir l’arme et tirer

fortement sur elle pour pouvoir amenerl’ennemi au sol. Frappez sans vousarrêter autant que nécessaire. Pourréussir ce désarmement, vous devezdécrocher la courroie ou ouvrir leclip qui relie l’épaule et l’arme.Pour décrocher la courroie, vous

devez d’abord avoir réduit l’ennemide manière signif icative,suffisamment pour pouvoir manœuvrerson corps pour agir. Déconnecter le clip d’unearme exige également d’avoir sérieusement réduitl’adversaire. Ce n’est qu’alors que vous pourrezaccéder au système de déconnexion pour décrocherl’arme ou couper la courroie (vous avez besoin pourcela de votre couteau ou d’uti l iser celui del’adversaire).Il est important de mentionner que si vous jetez

l’arme, vous aiderez à activer le systèmed’embrayage. De nombreux experts suggèrent qu’ilvaut mieux pousser l’arme pour retarder cette action.J’ai analysé de nombreux assassinats et denombreux échanges de coups de feu où lescombattants luttèrent avec des armes à canon long.Ils moururent quand ils essayèrent de l’ôter à ceuxqui l’avaient.

CommentairesCertains instructeurs mal entraînés insistent trop

sur la manière de forcer le rifle pour faire des cléssans s’arrêter sur le fait qu’il faut d’abord frapperl’ennemi. I l est naturel qu’un être humains’accroche à son arme, spécialement avec lecoude et l’avant-bras. À moins que nous nefrappions l’adversaire, il nous sera très difficile de

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déplacer son arme pour faciliter les clés de bras et depoignet. J’ai vu de nombreux instructeurs enseigner àleurs élèves à déplacer le canon avec la paume de la mainvers le haut. En poussant avec la paume de la main, nouspermettons à l’ennemi de lever le canon et de le dirigerdirectement vers nous. Si nous poussons vers le bas, nouspourrons éviter cela. D’autres instructeurs préfèrent passerpar une série de nœuds marins ou scouts avec la courroiepour l igoter l’adversaire. S’i l vous plaît,considérez ces options avec le plusgrand soin.

Après le désarmementFrappez l’ennemi avec l’arme à

deux mains s’il le faut. Une fois que

vous parvenez à saisir l’arme, ne vous fiez pas de tropdans le fait qu’elle fonctionne. Il se peut qu’elle ne soit paschargée. Elle peut être avoir été rendue inutilisable dans lecombat. Et, du fait de la grande variété d’armes à canonlong existant, il se peut aussi que vous ne parveniez pas àla faire fonctionner. En outre, le coup de feu peut attirerl’attention et faire venir les complices de votre adversaire.Vous devrez peut-être improviser un type d’entrave, voire

tuer votre adversaire si la situation le justifie. Unefois que vous êtes en sécurité et si vous avezsuffisamment de temps, fouil lez-le etconfisquez toutes ses armes et sonéquipement d’appui.

RétrospectivementJ’aurais pu avoir tiré et tué le pauvreHarvey ce jour-là avec mon revolver.Personne n’aurait rien dit et encoremoins les voisins effrayés qui avaientobservé la situation et nous avaientappelés. Et il aurait pu me tuer luiaussi ! C’est une décision que nousdevons prendre en tant qu’agent depolice. Harvey, sans la fille et sans lavoiture, serait devenu vieux et seraitmort de causes naturelles pendantson sommeil, comme j’espère quecela vous arrivera après avoirappris ces tactiques et cesstratégies dans le cas où vous enauriez besoin. Et… Bien le bonjour,sergent McCaskill, où que vousvous trouviez !

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Suivant les recherches des autorités policières des États-Unis, l’emploi de riffles pour attaquer et tuer des citoyenset des agents de police est en augmentation. Les criminels décidés et calculateurs préfèrent les armes au canon long.De nombreux agents de police sont morts pour avoir reçu un coup de feu provenant d’un rifle en s’approchant tropprès d’une situation conflictuelle et en essayant de traiter de près avec des suspects armés. La plus grande quantitéd’agents morts des suites d’un coup de feu provenant d’un rifle se produit lorsqu’ils s’approchent pour donner unordre ou pour arrêter un véhicule (beaucoup d’entre eux moururent avant même d’être parvenu à sortir de leurvoiture). La plupart de ceux qui sont morts des suites d’un coup de feu provenant d’un rifle avaient reçu l’impact deface et la moitié de ceux-ci à la tête.

Naturellement, il existe autour du rifle tout un trafic d’action militaire. Les citoyens de nombreux pays du monde ontpeur des régimes fascistes, communistes, dictatoriaux et armés et sont paniqués devant les armées d’envahisseursprocédant au nettoyage ethnique, au viol, au vol, à la mutilation et à l’assassinat.

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Tous les DVDs produits par Budo Internationalsont scellés au moyen d’une étiquetteholographique distinctive et sont réalisés sursupport DVD-5, format MPEG-2 (jamais VCD, DICXou similaires). De même, l’impression des jaquettesainsi que les sérigraphies suivent les plus strictesexigences de qualité. Si ce DVD ne remplit pas cescritères et/ou si la jaquette ou la sérigraphie necoïncide pas avec celle que nous vous montrons ici,il s’agit d’une copie pirate.

REF.: • TAOWS-2REF.: • TAOWS-2

Le Wing Tsun est un excellent style de boxe chinoise, quipermet de consacrer toute une vie à la pratique et à la

croissance intégrale du pratiquant. Les idées, latechnique, la philosophie… tout cela fait partie

d'un art ancestral et devrait être étudié etcompris comme un tout. Le Sifu SalvadorSánchez centre son deuxième DVD sur lemannequin de bois et comment celui-ciinfluence toute la pratique du WingTsun. Comme dans le système actuella forme est apprise dans les derniersniveaux du style, les nombreuxpratiquants qui abandonnent n'ontpas la possibilité de connaître sesidées, ses tactiques et sesstratégies et ne peuvent dès lorspas les intégrer dans leur pratique.Pour la TAOWS Academy, il est trèsimportant que le pratiquantcomprenne ce qu'il fait dans tous sesaspects. Nous poursuivrons pour cela,dans ce DVD, le même schéma quedans un cours, un stage ou une

formation. Notre schéma est en 6 étapes: la première, c’est l’idée à développer, ce

que nous voulons obtenir. La deuxième, cesont les formes (Siu-Nim-Tao, Chum Kiu, Biu

Jee, mannequin de bois) selon les niveaux. Latroisième, ce sont les déplacements, la mobilité. Le

quatrième pilier est le Chi Sao/Chi Gerk, l’adhérence, l'âmede notre système. Le cinquième élément est la non-adhérence ou lenon-contact, savoir comment faire pour entrer en contact avecl’adversaire en toute sécurité. Enfin, la sixième section est la Sparring, lecombat ou Lat-Sao. Bruce Lee disait qu’on apprenait à combattre encombattant, et c’est la chose plus juste qu’ait jamais dite un artistemartial. Comment faisons-nous en sorte que le Wing Chun soit un artmartial efficace et respecté ? En pratiquant des exercices qui nousrapprochent progressivement du combat, jusqu'à ce que chacun denous puisse, en tant que combattant, tirer le meilleur parti de cemerveilleux système de combat.

Budo international.comCOMMANDES :

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Le Kihon Waza (techniques de base) est la partiela plus importante de l'entraînement de tout

art martial. Dans ce DVD, le maîtreSueyoshi Akeshi nous montre divers

types d'entraînement du Kihonavec Bokken, Katana et à

mains nues. Il explique danstous les détails chaquetechnique afin que lepratiquant ait une idée plusclaire de chaquemouvement et de lamanière dont le corps doitcorrespondre au travail dechaque Kihon. Toutes lestechniques ont commebase commune l'absence

de Kime (force) afin que lecorps puisse se développer

en accord avec la techniquedu Battojutsu et, bien que cela

puisse paraître étrange àpremière vue, tout le corps doit

être détendu pour atteindre unecapacité de réponse rapide et précise.

Toutes les techniques de base sont effectuées à lavitesse réelle puis sont expliquées afin que lepratiquant puisse atteindre un niveau adéquat.L'absence de poids dans les pieds, la détente ducorps, le fait de laisser tomber le centre de gravité,sont des éléments importants sur lesquels le maîtreinsiste et qui permettent d'obtenir un bon niveautechnique et une relation directe entre la techniquede base et l'application réelle.

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Tous les DVDs produits par BudoInternational sont scell�s au moyen dÕune�tiquette holographique distinctive et sontr�al is�s sur support DVD-5, format MPEG-2 (jamais VCD, DICX ou similaires).De m�me, lÕimpression des jaquettes ainsique les s�rigraphies suivent les plusstrictes exigences de qualit�. Si ce DVD neremplit pas ces crit�res et/ou si la jaquetteou la s�rigraphie ne co�ncide pas aveccelle que nous vous montrons ici, il sÕagitdÕune copie pirate.

Budo international.comCOMMANDES :

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Reportage

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Après 13 ans d’étude, le judoka Rildo Heros de Medeiros lance un livre avec desrévélations explosives sur l’histoire du Japonais qui enseigna le Jiu-Jitsu à CarlosGracie.Malgré l’importance pour l’histoire du Jiu-Jitsu et du Vale Tudo de Mitsuyo

Maeda (le Conte Koma), on n’avait jamais été étudié en profondeur et avec lesérieux qu’il mérite cet homme qui enseigna le Jiu-Jitsu à Carlos Gracie qui, avecson frère Hélio, développa la technique et rendit possible la popularisation du Jiu-Jitsu et du MMA dans le monde entier.

Histoire

Le Japonais qui introduisit le Jiu-Jitsu au Brésil

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Reportage

n résumé, ce que nous savions, c’est que leConte Koma était un champion japonais deJiu-Jitsu qui arriva à la ville de Belem en 1917,pour une mission diplomatique, en vue d’aiderla grande colonie japonaise qui existait dans

l’État de Pará. C’est là qu’il fit la connaissance de GastãoGracie et qu’ils devinrent de grands amis. Leur grande amitié aurait conduit Maeda à enseigner au

fils de Gastão, Carlos Gracie, les secrets de l’art du Jiu-Jitsu avec la condition de ne l’enseigner qu’aux membresde sa famille, car si un Japonais enseignait les secrets duJiu-Jitsu aux Occidentaux, c’était un crime de lèse patrie.Ces informations furent confirmées par le propre maîtreCarlos Gracie au cours de sa dernière interview publiéedans la revue TATAME en novembre 1994.Bien que divers points ne concordent pas et que

beaucoup d’autres aient été mis en question par lesjournalistes et les historiens japonais, c’est la version quia toujours prévalu, en tout cas dans le monde du

Jiu-Jitsu et du MMA. « Le Conte Koma est l’un despersonnages les plus importantes de l’histoire des artsmartiaux. Il n’est pas possible que son histoire ait été sipeu documentée », s’exclame le judoko amazonien RildoHeros Medeiros (33 ans), qui se consacre depuis 13 ans àl’étude de la vie de Koma. Vous pourrez apprécier lerésultat de son travail dans le livre « Conte Koma, lemythe du Jiu-Jitsu », que Rildo pense lancer ennovembre, à l’occasion du 55e anniversaire de la mort duJaponais.

Rildo et KomaL’intérêt de Rildo pour l’histoire de Koma commença en

1993, au cours d’une compétition de Judo à PortoAlegre, quand l’Amazonien fit la connaissance de MakotoInokuma, un maître japonais 6e dan. « Il pensait que le Conte Koma était passé par Manaus

avant de s’établir à Belem en 1917 et me demanda de

E

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l’aider à consulter les vieux journaux de l’Amazonie »,explique le judoka qui, au cours de ses premières visitesà la Bibliothèque publique de l’Amazonie, trouva dans lejournal « O Tempo » du 19 décembre 1915, la preuve de l’arrivée de Koma et de son groupe à Manaus (nord du Brésil). D’après la publication, « Le Japonais était arrivé avec

son groupe et avait donné des représentations au théâtrePolytheama, avec une roulotte ouverte et en costumesorientaux ». Après le choc que représenta la découvertedu passage de Koma par Manaus, Rildo fut intrigué par le

fait qu’un Japonais envoyé en mission diplomatique auBrésil défilât dans une roulotte avec son groupe, donnantdes représentations publiques de lutte. « À partir de cejour-là, j’ai commencé à me rendre à la bibliothèquepublique tous les jours, à la recherche de journaux etd’ouvrages qui m’aideraient à révéler la véritable histoire », raconte Rildo qui ne tarda pas à faire une autredécouverte importante. « Contrairement à ce que l’on imaginait, le Conte Koma

est arrivé au Brésil en entrant par Porto Alegre (sud duBrésil) avec quatre élèves : Satake, Laku, Okura et

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Schimitsu. Il se dirigea vers le nord offrant des combats etdes exhibitions dans divers États jusqu’à arriver à Manaus »,révéle le chercheur, expliquant comment était ces défis. « D’après divers journaux, les Japonais faisaient descombats de résistance. Ils défiaient n’importe qui den’importe quel style (Boxe, Capoeira, Lutte Libre). Lecombat avait des règles qui permettaient de frapper avecla main fermée mais pas de donner des coups de poingau visage. D’après ce que j’ai pu comprendre, très peuduraient plus d’une minute, car immédiatement, ils lesrenversaient et les soumettaient, généralement avec desclés de bras qui étaient leur point fort », explique Rildo.Sur les pas de Maeda, le judoka découvrit qu’il y avait

d’autres experts dans le monde qui, comme lui, seconsacraient à démonter le casse-tête de la vie de Koma.Échangeant ainsi des informations avec Gotta Tsutsumi(Belém/Brasil), Noryio Koiyama (Tokio/Japon), CarlosLoddo (Canada), Stanley Virgilio (Campinas/Brésil),l’Amazonien comprit de mieux en mieux l’histoire de cethomme qui introduisit le Jiu-Jitsu au Brésil.

Faisant les AmériquesÀ chaque découverte, la curiosité de Rildo augmentait

un peu plus à tel point qu’il élargit sa recherche jusqu’en1905, quand, d’après les écrits, Maeda abandonna leJapon. « J’ai traduit certains textes en japonais et j’ai eudes conversations avec d’autres experts et d’autresmaîtres. D’après ce que tout indique, Maeda voulait faireconnaître le Jiu-Jitsu de combat au moyen de

représentations et de défis. Mais son maîtreJigoro Kano n’était pas d’accord, car il voulaitdiffuser le Jiu-Jitsu sportif qu’on appelleraensuite “Judo”. Maeda se sépara donc de laKodokan et avec Shinchiro Satake, un autredissident de la Kodokan, il se lança dans lemonde, faisant des démonstrations et lançantdes défis », révéle Rildo.L’histoire des défis de Maeda dans le monde

aurait même incité un célèbre dessinateurjaponais à éditer en 1996 des dizaines de livresdu style « revue de BD de super héros »,racontant les centaines d’histoires des millecombats du Conte Koma. En haut de chaquecouverture, on pouvait lire : « Conte Koma : leprécurseur du Gracie Jiu-Jitsu ».En 1906, après avoir fait quelques combats

aux États-Unis, Maeda arriva à Mexico où,d’après Rildo, il reçut le surnom de Conte Koma.« C’était une blague. On l’appela “Conte” parcequ’il avait beaucoup de classe et des gestesnobles et “Koma” pour sa déplorable situationfinancière (Komaru en japonais veut dire “endifficulté”) », éclaire le chercheur.Avant d’entrer au Brésil par Porto Alegre,

Koma et Satake passèrent par le Guatemala,Costa Rica, Panama, la Colombie, l’Équateur etle Pérou, où le troisième japonais, Laku, rejoint legroupe. Au Chili, Maeda incorpora Okura etShimitsu vint compléter le quintette enArgentine. Le 14 novembre 1914, après êtrepassé par l’Uruguay, Koma arriva au Brésil parPorto Alegre, traversant divers États avantd’arriver à Manaus le 18 décembre 1915.

Gracie et Koma : Rencontre au cirque

Une autre curiosité découverte par Rildo concerne lespremières rencontres entre Koma et Gastão, à Belem. « J’ai découvert des récits qui disent que Gastão

Gracie était le directeur de l’American Circus de son amiHenrique Melo. Le cirque se trouvait au Palace théâtre,sur la place de la République (où aujourd’hui se trouvel’hôtel Hilton). C’est là que Koma et Gastão firentconnaissance », affirme Rildo, révélant les détails del’histoire qu’il découvrit dans les vieux journaux à laBibliothèque publique de Belem.« Koma fit la connaissance de Gastão parce qu’il défia le

combattant de l’American Circus, Alfredo Leconte, qui étaitalors l’Hercule (le lutteur principal) du cirque. Après cela,tous deux devinrent amis. D’après ce que j’ai pu apprendredu Japonais Oatake qui a connu le Conte Koma et Gastão,Carlos Gracie apprit le Jiu-Jitsu à l’académie que Komaouvrit en 1916 dans les salons du cinéma ThéâtreModerne, situé à côté de l’église de Nazaré (aujourd’huiune place) », raconte Rildo qui a trouvé diverses coupuresde journaux qui annonçaient l’académie. « Les cours étaient largement annoncés dans les

journaux pour ceux qui voulaient apprendre en payant »,commente Rildo, révélant que le premier élève de Komafut l’arrimeur Jacinto Ferro. « Il était de la gréco-romaineet fut le premier Brésilien qui apprit le Jiu-Jitsu. Il futinstructeur de Koma et l’aida à donner cours à Carlos »,assure-t-il.Mais les découvertes de Rildo ne se terminent pas là.

Au cours de ses innombrables visite aux bibliothèques deManaus et de Belem, l’Amazonien a découvert que les

Royler et Clizia, la fille adoptive de Koma,dans la maison où le Japonais vécut à Belem.

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disciples de Koma ouvrirent également des académies où i lsenseignèrent à divers autres Brésiliens en plus des Gracie. « Satake, parexemple, ouvrit une académie à Manaus en janvier 1916. Luis França quiforma le maître Fadda (responsable de la divulgation du Jiu-Jitsu dansles favelas de Rio de Janeiro) fut l’un de ses élèves et prit également descours avec Koma », assure Rildo.Un autre initié à la lutte par Satake fut Vinicius Ruas, oncle de Marco

Ruas et responsable de l’initiation du créateur du Ruas Vale Tudo dansles arts martiaux. Ceinture noire 7e dan de Judo, Vinicius (82 ans) exerceencore une fonction à la Fédération de Judo de l’État de Rio de Janeiro.Laku donna également cours de Judo au Club de la Banque du Brésil

puis au siège du Nacional Futebol Clube jusqu’au début de la guerre de40 et se rendit ensuite au Pérou. Shimutsu et Okura continuèrent àdonner cours à l’académie du Conte Koma à Belem jusqu’en 1920,quand ils retournèrent au Japon. Quand termina le cycle du caoutchouc,Koma retourna au Japon où il fit la paix avec Jigoro Kano dont il reçut le7e dan pour l’aider à divulguer son Judo. En 1942, Koma retourna àBelem où il commence à enseigner le Judo aux enfants. Cette mêmeannée, il épousa May Iris. Conscient du caractère explosif de ses révélations, Rildo insiste à dire

que son principal objectif est d’éclairer les détails de l’introduction du

Reportage Le théâtre Polytheama où Koma fit ses premièresdémonstrations à Manaus, en 1915.

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Histoire

En dessous : Au Japon, Komaétaient déjà le thème des BD dont ilétait le héros aux mille combats.

Rildo Medeiros.

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Royler Gracie rendant visite à latombe du Conte Koma en 1996.

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Jiu-Jitsu au Brésil. « Mes recherches essayent decomprendre comment le Jiu-Jitsu est arrivé ici et qui futle Conte Koma. Je ne cherche pas la polémique »,conclut l’Amazonien qui pense lancer son libre avant lafin de l’année, en collaboration avec le journalisteLeanderson Lima.

MAEDA KOMA PAS À PAS• 1905 – Maeda n’est pas d’accord avec Jigoro Kano

et abandonne la Kodokan avec Satake.• 1906/1913 – Maeda se bat aux États-Unis et passant

par l’Amérique Centrale, arrive en Uruguay.• 1914 – Maeda et son groupe entrent au Brésil par

Porto Alegre.• 1915 – Maeda se présente à Belem (octobre) et à

Manaus (décembre).• 1916 – Maeda établit un horaire pour enseigner le Jiu-

Jitsu dans les salons du cinéma théâtre de Belem. Cettemême année, il fait connaissance de Gastão Gracie etcommence à enseigner à son fils Carlos.• 1920/1923 – Maeda retourne au Japon où il rétablit la

relation avec Jigoro Kano et reçoit le 7e dan pourenseigner le Judo.• 1924 – De retour à Belem, Maeda fait la connaissance

de May Iris et l’épouse.• 1931 – Takeo Yano arrive en Amazonie et commence

à donner cours avec le Conte Koma.• 1932 – Maeda prend la nationalité brésilienne et

commence à utiliser le nom d’Octavio Mitsuyo Maeda.

• 1941 – Le Conte Koma meurt à Belem à la suite deproblèmes rénaux.

Invité en 1996 par sa ceinture noire Fredson Alves pourdonner une série de stages à Belem, Royler (fils d’HélioGracie) profita de l’occasion pour connaître un peu mieuxl’histoire de l’homme qui enseigna l’art martial à sononcle. À cette occasion, il se rendit sur la tombe de Komaet de son épouse May Iris et voulut également connaîtrela maison du Japonais où vit actuellement leur filleadoptive Clizia. Le plus grand compétiteur de la famille(dans les championnats de Jiu-Jitsu) commenta l’émotionde pouvoir se trouver où tout commença. Résumantl’importance du Japonais pour l’histoire de sa famille, leGracie commenta : « Le Conte Koma importa l’arbregénéalogique du Jiu-Jitsu au Brésil. Les Gracie (mononcle Carlos et mon père Hélio) l’ implantèrent etaujourd’hui nous en récoltons les fruits ».Pour ce qu’il nous révéle, il est indiscutable que le livre

de Rildo sera une pièce extrêmement importante pouraider à élucider l’histoire de l’introduction du Jiu-Jitsu auBrésil. Mais il est important qu’il soit très clair que l’épinedorsale reste la même. D’autres personnes ont appris leJudo et le Jiu-Jitsu avec Maeda, Satake et Yano et ontmême formé des élèves, mais seuls les Gracie ontdéveloppé le Jiu-Jitsu à travers une dynastie decombattants qui a permis la popularisation du sport auBrésil, puis dans le monde. Si aujourd’hui le Jiu-Jitsu et leMMA sont populaires mondialement, c’est grâce àMitsuyo Maeda Koma et à la famille Gracie.

Histoire

JIGORO KANOKodokan

TAKEO YANO BUILSON OSMARIVAN GOMES

INDIO

CONDE KOMA

SAKATE

LUIS FRANÇA

CARLOS GRACIE

CARLSON GRACIE

ROLLS GRACIE

ROYCE GRACIE

RICKSON GRACIE

RORION GRACIE

ROYLER GRACIE

PEDERNEIRAS

BRAZILIAN TOP TEAM

ROMERO JACARÉ

CARLOS GRACIE

MARCO RUASVINÍCIUS RUAS

OSWALDO FADDAJULIO CESAR (UGF)MONIR SALOMÃO

RESENDE - FLORES - WENDELL ALEXANDERNOVA UNIÃO

ALLIANCE

BRASA

BARRA GRACIE

MACHADO

RENZO GRACIE

HÉLIO GRACIEAcademia Gracie

HASHINE ISOGAIBotukukai

ARBRE GÉNÉALOGIQUE DU JIU-JITSU ET DES MMA

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Le « Programme de contrôle tactique du Kyusho » (KTCP), a étéconçu pour contrôler l'escalade des conflits à travers la recherchelégale, médicale, du déploiement tactique, des essais sur le terrainet la coordination. Ce programme est spécialement destiné, bienque pas exclusivement, aux forces de l'ordre, au personnel de lasécurité et des urgences, aux gardes côtes, aux militaires, aux

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compose d'un ensemble de 12 objectifsprincipaux intégrés dans quatremodules de contrôle de l'escaladede la force. Il existe denombreuses structures faiblesdans le corps humain quipeuvent être utilisées par unagent pour obtenirsimplement le contrôled'un individu, plusefficaces que l'utilisationconventionnelle de laforce tel que l’indique leprotocole. Au-delà dustade de l'ordre verbal,dans une situationd'escalade du conflit, parces points (vitaux) deKyusho, l'agent peut utiliserdes systèmes internes decontrôle physique, tels queles nerfs, la structure des

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Moni Aizik, co-créateur du Krav Maga moderneLa popularité du Krav Maga

Le Krav Maga est l’un des arts martiaux les plus populaires etreconnaissables dans le monde actuellement. Cela se doit à laréputation des forces armées israéliennes et au fait qu’il soit facileà apprendre et à appliquer. En Israël, le Krav Maga est partout.Les hommes, les femmes, les enfants de tous âges s’entraînentau Krav Maga. Celui-ci a été intégré dans de nombreuses écolesisraéliennes, des primaires aux secondaires.

Le Krav Maga a été conçu pour être un système de combat,pas un sport. On apprend aux élèves à viser les partiesvulnérables du corps et à poursuivre l’attaque jusqu’àneutraliser la menace. Il n’y a pas de compétition ni deformes (katas) inutiles, ni aucun élément qui le dévie de sesobjectifs originaux d’être une méthode de self-défensefacile à apprendre et à utiliser.

Les Forces de Défense israéliennes, les Unités deSécurité interne des Israéliens et la police utilisent desvariantes de Krav Maga. De même, certains groupeschargés de l’application de la loi et de l’ordre publicen Europe et en Amérique du Nord ont égalementinclus le Krav Maga dans leur programmed’entraînement. Le principal avantage du KravMaga est sa simplicité (il exige relativement peude temps pour être appris et pouvoir être utilisé).

Le Krav Maga, littéralement « le toucher du combattant » aacquis une réputation spectaculaire ces dernières années.Comme toujours dans ce cas, ont surgi de tous côtés des « petits

amis », des « cousins » et des « voisins », mais lapaternité du style n’a pu être mise en doute. ImiLichtenfeld en a développé les bases et le professeuret maître d’art martial Moni Aizik l’a restructuréavec lui pour en permettre l ’appl ication etl’enseignement à l’armée israélienne. Il s’agit là dèslors d’un argument d’autorité indiscutable pour ceuxqui veulent approfondir le sujet. Comme nous n’aimonspas en rester aux mots, nous avons préparé un DVDpour tous ceux qui souhaitent aller plus loin. L’articlequi suit vous présente les origines et l’histoire de cemagnifique professeur qui possède une expérienceincomparable dans les nombreux secteurs quiconstituent notre monde martial, où il fut aussibien entraîneur de l’athlète qui fut médailleolympique d’Israël, que coach de combattants del’UFC, mais aussi officier et survivant de l’un desépisodes les plus durs de l’histoire récente del’armée d’Israël. Un homme aimable et accessiblequi aime partager ses connaissances avecd’autres, un vrai trésor que nous avons l’honneurde vous présenter ici.

Alfredo Tucci

Krav Maga

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Cela attire particulièrement les unitésmilitaires et policières car elles ontbesoin d’entraîner leurs recrues en unepériode de temps l imitée pendantlaquelle celles-ci doivent apprendrecorrectement les habiletés au combat.

L’histoire du Krav MagaLes racines du Krav Maga remontent à

la naissance d’Israël en 1948, quand ImiLichtenfeld commença à enseigner lecombat au corps à corps aux nouvellesforces de défense israéliennesrécemment créées. Ces premièresannées, Israël devait faire face à des

affrontements quotidiens avec ses voisinset avait besoin d’hommes expérimentésdans le combat pour l’enseigner à sestroupes. Imi, excellent boxeur et lutteur,venait d’émigrer à Israël depuis l’Europe etfut choisi pour enseigner le Kapap (combatà mains nues) et des exercices de mise encondition physique. À cette époque, lestechniques se limitaient à des mouvementssimples et essentiels. Mais à mesure quel’appareil militaire israélien se développa,un entraînement plus complet devintnécessaire.Fin 1973, l’Armée israélienne commença

à réassigner des soldats dont les unitésavaient été disséminées au cours de larécente guerre de Kippour. On nomma unofficier, le major Moni Aizik, pour actualiserle Krav Maga. Moni fut l ’un des six

Krav Maga

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Self-défense

survivants (d’un total de 64 hommes) d’uncommando qui fut attaqué par les troupessyriennes. Du fait de sa grande expérience ducombat et de sa maîtrise du Ju-Jitsu et duJudo (il était le champion d’Israël), l’arméeisraélienne lui assigna la tâche d’actualiserle Krav Maga. Moni fit équipe avec ImiLichtenfeld qui abandonna sa retraite (ilétait pensionné) pour partager sesconnaissances. En un an, i lsdéveloppèrent la génération suivantede Krav Maga.Imi et Moni travail lèrent

durement à cette époque pourrendre le Krav Maga plus efficace,éliminer les mouvementscompliqués et superflus etajouter des techniquesdéfensives pour armesblanches, armes à feu, sol etfrappe. De cette collaborationnaquit la base que pratiquentaujourd’hui encore les Forcesspéciales israéliennes.Le Krav Maga commença alors à se

diviser en trois groupes : mil itaire,police/sécurité et civil. Chaque groupeapprofondissait les concepts et les tactiquesnécessaires pour couvrir ses niveaux demenace spécifiques. De plus en plus degens pratiquaient le Krav Maga et lanouvelle génération d’instructeurscommença à ajouter sa propreexpérience martiale au système. Desinstructeurs formés en Karaté, enJudo, en Aïkido, en Ju-Jitsu et enArnis introduisirent ces élémentsdans le Krav Maga.Le Krav Maga en tant que

système ou style organisé ne futréellement reconnu comme telqu’au début des années soixante-dix. I l commença comme unconcept, absorbant etincorporant le meilleur de chacundes arts martiaux existant alors.Le mot « Krav » signifie « combat» et « Maga », « contact».Actuellement, du fait del’influence d’Hollywood,le terme de KravMaga est devenu lesynonyme desd i v e r s e sméthodes de

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lutte israéliennes, mais il n’est pas leseul style. Il en existe d’autres, moinsconnus, qui coexistèrent avec le KravMaga, coude à coude depuis le débutdes années soixante-dix. Ces stylesn’ont été enseignés qu’aux unitésmilitaires d’élite.Actuellement, on croit erronément

que le Krav Maga est gouverné par uncorps régulateur, ce qui est faux. LeKrav Maga, comme de nombreuxautres arts martiaux bien établis, estenvahi par des dizaines de factionspolitiques qui proclament chacune êtrel’originale. De même, de nombreusesacadémies civi les de Krav Magaannoncent faussement que leurprogramme est le même que celui quiest enseigné aux militaires. Et il n’enest pas ainsi. La version militaire duKrav Maga est assez différente de cellequi est enseignée aux civils et il existe

très peu de personnes enseignant laversion militaire au secteur civil.

Après l’arméeEn 1976, une fois terminée sa tâche

de réorganisation du Krav Maga pourles militaires, Moni abandonna l’arméeet ouvrit sa propre académie, «Maccabi Tel Aviv », où il commença àenseigner le Krav Maga, le Judo et leJu-Jitsu. Là, Moni eut l’occasiond’enseigner des techniques plusavancées de l’armée régulière. Parmielles, on trouvait : le désarmement depistolet, des techniques de coup, ladéfense du couteau, desrenversements, des techniques decontrôle et de soumission. C’est alorsque Moni eut l’idée d’un nom pour sonnouveau système : « CombatSurvival/Commando Krav Maga ».

Ut i l i sant l ’a rmée et les forcesspéciales d’Israël, Moni expérimentases concepts et ses techniquesjusqu’à ê t re sat is fa i t de leureff icacité et de leur praticabil ité.Ces expér iences inc lua ientl’affrontement d’adversaires de tailleet de poids différents pour lutter ensituation de stress, des techniquesfaciles à réaliser, et autres critèresvitaux. Ces concepts et techniquesfurent largement mis à l’épreuve aucours des opérations militaires etsont actuellement enseignés à sesélèves du programme de CombatSurvival.

Formant des championsPour Moni, le close-combat a

toujours été quelque chose de trèsnaturel après l’étude, très jeune, du

Krav Maga

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Judo et du Ju-Jitsu en Hollande. Moni a continué depratiquer le sport quand sa famille retourna en Israël etparvint même à devenir champion de Judo d’Israël. Lamaîtrise de Moni n’était pas un hasard, elle était lefruit d’un travail dur et persévérance. Il avait coutume de serendre au Japon où il s’entraînait intensément avec leschampions et les légendes mondiales de Judo et de Sambo : IsaoOkano et Katsuhiko Kashiwazaki. De retour à Tel Aviv, Moni forma plusieurs champions de Judo.

Parmi les plus remarquables se trouve Yael Arad, première médailled’Israël aux Jeux Olympiques et aux Championnats du Monde (ilgagna une médaille d’argent dans les deux événements) et médailled’or aux Championnats d’Europe. Un autre élève remarquable deMoni, expert reconnu, c’est Avi Nardia. Ancien instructeur seniordu Yamam, la plus grande unité anti-terroriste israélienne, etancien chef de combat au corps à corps, il a récemmentintroduit le Lotar et le Kapap en Californie et a exercé uneinfluence décisive sur les systèmes de combat israéliens auxÉtats-Unis. Avi commente : « Moni nous enseigna que lesarts martiaux sont plus qu’une lutte, ils sont unemanière d’être. I l nous enseigna à être desprofessionnels et à ne pas chercher d’excuses ».

En 1985, Moni laissa son académie aux mains deses principaux élèves et s’en alla au Canada pourfaire connaître le Combat Survival à un niveau

international. En 1986, il ouvrit une académie à Torontoappelée Samouraï Club. Ce club veilla à étendre la popularité duJu-Jitsu, de la lutte No Holds Bared et de l’entraînement Reality-Based au Canada. Les élèves de Moni dominent la compétition.Parmi ses lutteurs, on trouve le champion de l’UFC, Carlos Newton,le champion de Soto du Japon, Joel Gerson, et les champions deJu-Jitsu, Mark Bocek et Omar Salvosa. Reconnue par la majorité,la discipline qui fut à l’origine de tous ces champions est lesystème de Moni de Combat Survival. Le système de Moniconstitua la base de son succès postérieur dans la lutteprofessionnelle. En 1998, Moni vendit le Samouraï Club et

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retourna en Israël pour travailler avec lesForces spéciales israéliennes.

Moni retourne au CanadaEn 2003, Moni retourna au Canada et en

automne 2004, il ouvrit avec Joel Gerson, sonmeilleur élève canadien, une nouvelle académiede « Edge Combat Fitness » à Concord, Toronto.C’est là que se trouvent également les bureauxcentraux internationaux de Combat Survival.L’académie n’est pas une idée nouvelle, mais uneévolution du système de combat de Moni. LeCombat Survival fut conçu surtout pour être unsystème complet reality-based pour tout le monde,indépendamment de l’expérience ou de l’habileté.L’idée a toujours été de préparer les élèves à affrontern’importe quelle éventualité, y compris les attaquesavec et sans armes, avec un seul attaquant ou plusieurs.

Le systèmeDans le Combat

Survival, Moni amélangé différentséléments de sonexpérience ducombat, du Judode niveauolympique, duJu-Jitsu, duc o m b a tN o

Self-défense

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Holds Barred et des arts martiaux mixtes. Comme il acoutume de le dire à ses élèves, les techniques de CombatSurvival ont été éprouvées dans des situations réelles etfonctionnent indépendamment de la taille et de la force.L’un des anciens élèves de Moni, Doran Kay, associévétéran de Global Impact, un consulting de sécurité international, raconte comment l’expérience aucombat de Moni a établi les bases du système de CombatSurvival. « Dans un coursd’entraînement intensif debase (en Israël), i l nousenseigna les leçons qu’ilavait apprises au cours del’une des batailles les plussanglantes de l’histoired’Israël. Moni et sescamarades tombés aucombat payèrent ces leçonsde leur sang ».Il existe huit niveaux dans

le Combat Survival : jaune,orange, vert, bleu, marron ettrois niveaux de noirs. Laplus grande nouveauté, c’estqu’i l n’existe pas deceintures traditionnelles nid’uniformes. Le seulvêtement nécessaire est unT-shirt noir de CombatSurvival (au-dessus desvêtements civils). Le rang estindiqué par la couleur deslettres du logo de CombatSurvivial sur le T-Shirt. Parexemple, si el les sontjaunes, elles indiquent uneceinture jaune.Le programme est

également innovateur. Leniveau 1 (ceinture jaune)consiste dans la défense etl’attaque contre la tête, dedevant, des côtés ou dederrière. Le niveau 2(ceinture orange) ajoute desdéfenses et des attaques àla section centrale etsupérieure du corps. Leniveau 3 (ceinture verte)ajoute des attaques et desdéfenses au reste du corps.À partir de la ceinture bleue,les défenses et les attaquesse font progressivement plusétendues et plus intensives.

Il existe de nombreuxpoints qui séparent leCombat Survival de lacompétition

1) On n’enseigne aucun art martial traditionnel avecarmes, seulement la défense contre les armes modernes.On met également l’accent sur les armes improvisées. 2) Onenseigne la lutte au sol, surtout à dominer et à échapper. 3) Il n’y a pas de postures spécifiques. 4) On n’enseigne queles coups de pied bas, du centre vers le bas. 5) Lesscénarios d’attaque-surprise font intégralement partie del’entraînement. 6) On établit une frontière verbale et

Krav Maga

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physique avant le contact physique. 7) On apprend àtravailler aux différentes distances et à serrerrapidement la distance. 8) Il n’y a pas d’uniformes nide ceintures. 9) On entraîne les habiletés mentales etphysiques.Bien qu’en Combat Survival, on apprenne aux

gens à se protéger, Moni insiste également sur lefait, pour l’élève, d’avoir une vision positive de toutes

les facettes de la vie, y compris dans les pirescirconstances. Il croit fermement que c’est unfacteur déterminant pour la survie ou la défaite, quece soit sur le champ de bataille, sur le ring ou dansla rue. La meilleure manière d’obtenir la maîtrise et lecontrôle, c’est en surmontant les obstaclesphysiques ou mentaux. Pour cette raison, il pousseses élèves à s’entraîner le plus possible.

Self-défense

« Pour cetteraison, il pousseses élèves às’entraîner leplus possible. »

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Krav Maga

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Self-défense

« Moni insisteégalement sur le fait,pour l’élève, d’avoir unevision positive de toutesles facettes de la vie, ycompris dans les pirescirconstances. »

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Le terme «  auto-défense  » a une connotationnégative car depuis le début, il peut signifier l'échecde l'individu. Le problème c’est que cette étiquetteconnote l'idée que la personne est victime deviolence ou d'agression et que le pratiquant doitréaliser une action défensive. Cette prémisse d'agiraprès coup est la raison pour laquelle la plupart desgens succombent aux actions de l'agresseur et ne seremettent jamais complètement de l'attaque initialeou d'une situation induisant la peur. La femme ne doitpas être défensive, elle doit être consciente de sasituation et ne pas rejeter ou ignorer une menacepossible, elle doit devenir proactive et prendrel'initiative et choisir le moment tout en manipulantl'état d'esprit des attaquants afin d'avoir la possibilitéd'un avantage.Le «  Kyusho Self Protection  » est une méthoded’entraînement des points vitaux qui contemple lesréalités d’une attaque. C’est une méthode simplemais puissante, qui offre aux individus plus faibles,plus lents, plus âgés ou moins agressifs, unepossibilité de faire face à un attaquant plus grand,plus fort et plus agressif. Au moyen de l’usage descibles anatomiques les plus fragiles du corps, enutilisant vos propres actions et tendances naturellescorporelles, vous pourrez facilement vous protégerainsi que protéger d’autres, tout en considérant leslimites physiques provoquées par le stress, quandvotre adrénaline grimpe. Grâce à un travail échelonnéet progressif de vos propres habilités motricesgénérales (plutôt qu’avec les techniques des autres),vous augmenterez vos possibilités de succès.

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avais coutume de considérer le temps des vacances de Noël comme uneépoque de folie collective où, en même temps, chaque année, la plupartdes gens dépensaient avec frénésie bien plus que de coutume etconsommaient un max, impliquant dans cette histoire la mort de nombreuxarbres. Les gymnases avaient réduit les heures et étaient même ferméscertains jours. Et le 25, on ne faisait que dalle !

Maintenant, de nombreuses années plus tard, j’en suis venu à réaliser que je pissaisdans le vent, que de Thanksgiving jusqu’à la première semaine de janvier, c’était un tempspour hiberner et pour se recharger la pensée, le corps et l’esprit.

CORPS : En ce qui me concerne, cette année, du printemps à l’automne, j’ai fait un peud’entraînement intensif physique, d’enseignement et de voyage, y compris quelquesvoyages avec un grand décalage horaire. Je me suis beaucoup efforcé et j’ai bienprogressé. L’hiver venu, il est temps que je concentre mon entraînement à me recharger età jeter les bases d’une croissance future. Après plusieurs mois au loin, je suis retourné surle site de mon entraînement à Bluff Cove, sauf que maintenant je fais une course légère de40 minutes, avec des chaussures de running, au lieu de courir pendant trois heures avec

Dog Brothers

J’

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des bottes et une veste qui pèse vingt-cinqkilos. J’ai beaucoup travaillé à ouvrir leshanches et à rétablir l’alignement et la forcecardiaque (les long vols internationaux enclasse touriste n’aident pas !), à rétablir lesniveaux d’aérobie, un cycle de flexion dejambes un jour par semaine et un autre desprints et d’agilité de type football oucrosse, et ainsi de suite. Aujourd’hui, Cindyet moi avons commencé ensemble uncours de Bikram yoga. Le Bikram se fait enune pièce chauffée à plus d’une centainede degrés, parfait pour une saisond’hibernation !

Dog Brothers

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PENSÉE : J’ai coutume de faire masérie de flexions de jambes dans une sallede sport appelée « The Yard » sur laplage d’Hermosa Beach. La semainedernière, j’étais là-bas, c’était de bellesjournées d’été, comme dans le milieu desannées quatre-vingt. La jetée d’HermosaBeach n’est pas plus grande qu’un grospâté de maisons J’ai donc marchéjusqu’au bout. Avec la chaleur du soleil surma peau, de bonnes vagues pour lessurfeurs et quelques dauphins, le FengShui était assez agréable. J’étais assis làun torse nu dans la douce lumière du soleild’après-midi et je me concentrais surl’altération de l’espace. En vieillissant,nous commençons à nous rendre compteque nous nous retrouvons avec le résultatde ce que nous avons fait là où nousavons été. Dès lors, comment diable suis-je arrivé là où j’en suis ? C’est un mystèrepour moi ! Comme les paroles d’unechanson de Grateful Dead : « What a longstrange trip it has been ! »

ESPRIT : Souvent nous cherchonssimultanément à devenir à la fois plusrésolus dans la façon dont nous vivons etplus humbles quant à savoir ce que nousfaisons. À mon humble avis, que nousnous rendions compte ou pas, finalement,après tout ce que nous avons parcouru etplanifié, vient le moment de mettre notremot sur les choses et, comme disait JuanMatus, d’ « agir en nous abandonnant »…et de tout laisser entre les mains de notreCréateur. Je me souviens vaguementd’une phrase dans un film : « Les chosesvont s’arranger. Nous ne savons pascomment. C’est ça le mystère. »

Désormais, en cette saisond’hibernation, je vous souhaite de prendreun peu de temps pour vous reposer etvous ressourcer, je vous souhaite un peude temps pour réfléchir sur d’où vousvenez et où vous allez, et je vous souhaitedu temps en connexion avec laConscience de notre Créateur.

L’aventure continue ! (Crafty Dog)

Dog Brothers

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Kyusho réel

Unsu (雲手 ), littéralement « mains de nuage », est un kataavancé que l’on trouve dans le Shotokan et le Shito-Ryu. Ils ontsont tous les deux des tournois de katas très populaires, mais ilssont légèrement différents… Cependant, même avec cesdifférences, on retrouve le message de base.

Cet ancien kata contient de nombreuses techniques de mainspécialisées, telles que le typique ippon-nukite (« brin d’herbe

unique ») que l’on retrouve dansl’ancien Bubishi appelé six Ji.

Beaucoup pensent que Unsu a été créé

par Arakaki Seisho (新垣世璋) vers 1860-1870,

interprète de japonais et dechinois à la cour de Shuri, ainsi

que maître des styles du Poing duMoine et de la Grue Blanche. D’autres

pensent que c’était l’un des katas Wang Jienseignés à Bushi Matsumura au cours de lapériode d’échanges entre les deux pays. Laversion la plus communément acceptée c’estque Sakayama Matsumura introduisit le kata

à Okinawa et qu’Arakaki le modifia pour ôter etremodeler certaines techniques. Nous ne le saurons jamais aveccertitude, mais ce que nous pouvons découvrir en utilisant leKyusho c’est que c’est un kata très puissant et très dangereuxdans les bonnes mains (Ji - Cloud Hands).

Une explication typique ou description de ce kata serait :Le symbolisme est un thème récurrent dans l’histoire des arts

martiaux et on a suggéré que les mouvements dans Unsureprésentaient un orage. Le premier mouvement pourrait ainsireprésenter une ligne de bourrasques à l’horizon et la façon dontles pieds dessinent des cercles sur le sol avec des coups des

doigts dans les mouvements ultérieurs représenterait lestourbillons de poussière et la foudre frappant le sol. Ensuite,les mouvements rapides dans toutes les directions pourraientêtre considérés comme la représentation du vent soufflantdans toutes les directions, et de manière générale, dans toutle kata, les mouvements lents peuvent être considéréscomme le calme dans la tempête avant qu’elle n’explose ànouveau férocement. Enfin, vers la fin d’Unsu, le saut, lecoup de pied vers l’arrière peut être considéré comme unetornade.

Derrière la norme :Si nous considérons les interprétations les plus

anciennes jusqu’aux variations transitoires ou stylistiquesmodernes d’aujourd’hui… nous constatons un ensembleplus simples d’actions où les détails sont plusprononcés et où certaines actions qui ne semblaientpas être puissantes ou athlétiques ont été modifiées.Non pas que ce soit mauvais ou incorrect, car seul lepratiquant peut déterminer ce qui est correct, maisil lustrant la façon dont le Karaté et ses

interprétations ont été transformés. Lorsque nousobservons le kata le plus original de Nakayama Sensei,

par exemple, nous voyons plus clairement l’usage despositions spécifiques de la main plutôt que les aspects vitesse,

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puissance et performance. C’est dans cetteinformation ou dans les possibilités qui existaientderrières ces postures et ces positions de mainsétranges que se trouve le véritable trésor.

Peut-être le terme « mains de nuage » pourrait-ilêtre une référence aux « mains de vent » du Bubishiet à la tempête imminente que vont souffrir lesstructures internes du corps et le fonctionnementphysiologique quand on appliquera le Kyusho ?

En observant le kata, nous pouvons tous voir quec’est un kata plus avancé, mais nous ne pouvonspas seulement nous fixer sur les mouvement pourdéterminer cela (remarque de l’éditeur : en réalité,le kata est aussi avancé que l’est le pratiquant),c’est toujours dans les interprétations que nouspouvons voir le degré d’avancement despossibilités. Nous ne pouvons pas simplementnous baser sur des conjectures, la spéculation oul’interprétation d’une seule personne (Bunkai), nousdevons appliquer tout ce que nous avons comprisdans notre entraînement de chaque main, chaqueposture ou chaque action pour libérer notre véritépersonnelle. Tous ceux qui lisent ma colonne lesavent, je ne suis pas un fan des jeux detechniques car ils sont voués à l’échec dans unesituation spontanée et dynamique. Prenons doncun exemple de ce kata (un exemple assez uniqueen fait) et voyons où cela nous mène.

La position de la main de la photo ci-jointe(ippon-nukite, main en « brin d’herbe unique » duBubishi), se retrouve dans de nombreux artsmartiaux mais malheureusement la pensée dupratiquant ou l’enseignement de frapper seulementavec le bout du doigt la bloque. Cette perspective nie lanature même des arts martiaux comme étant unassemblage de dualité (aux possibilités dès lors infinies)qui ouvrirait de nombreuses portes pour ceux quiembrasseraient cette dualité changeante (Yin-Yang).

A ins i , les doigts qui s ’ouvrent et se refermentillustrent parfaitement cette dualité… mais si nousallons au-delà de l’action des mains, (la version deNakayama, plus lente, permet de voir cette action), ilssont d’abord tous deux dans cette position à partir despaumes ouvertes étendues (Épée de Fer du Bubishi)tandis que le corps prend la position Neko Ashi Dachi(posture du Chat). Si nous examinons le processus defermeture de la main ouverte à cette position de lamain, nous pouvons envisager (ou appliquer) deuxétranglements sanguins sur les artères (carotides) et lesveines (veine jugulaire) du cou ainsi qu’une attaque desstructures nerveuses critiques (nerf hypoglosse et/ounerf vague). On peut le faire à partir d’une positionfrontale, latérale ou arrière et le taux de compressionappliqué sur n’importe laquelle de ces structures seradéterminé par la force de la prise, la pénétration desdoigts et les ta i l les comparées des mains quiappl iquent et du cou de l ’adversa i re . La s implecompression peut être suffisante pour stopper le fluxsanguin tandis que vous affaiblissez simultanément lesmuscles à travers la compression du nerf, mais lespossibilités de dommages résident dans la rotation dupoignet pour étirer ces structures vitales (Kyusho).

Ensuite on avance cette arme au lieu de la rétracter,symbolisant le concept de dualité opposée decommotion… mais est-ce seulement une commotionavancée ou pourrait-il y avoir une dualité (compression etcommotion) ? On presse la main en tournant vers le bas,vers la jambe avant, et ça a l’air d’être un coup du boutdes doigts à un adversaire tombé. Cela pourrait en effetêtre une interprétation, mais que se passe-t-il si cette

rotation vers le bas a infligé des blessures graves ou desdommages pour neutraliser l’adversaire sur le nerf vital etle tissu vasculaire. La main qui effectue cette rotation peutégalement être utilisée comme une action d’accaparementrapide (comme la main de la Mante Religieuse des styleschinois), pour tirer vers l’avant et déséquilibrer l’adversairecar on expose à nouveau les structures vitales du cou. Enfait, pratiquement tous les mouvements dans ce vieux katapourraient être dirigés vers cette zone, avec des actionspréalables pour l’exposer afin d’obtenir des résultatsinvalidants ou mortels.

Les mains de l’ancien Bubishi sont présentes à traversce kata, nous informant d’abord de son origine chinoise etde sa valeur pour l’ancien Bushi. Cela ne s’est pasnécessairement perdu avec le temps car nous pouvonsreconstituer divers documents et méthodes d’autrefoisavec ce kata et voir comment cela entre en corrélationavec les informations connues et documentées que nousavons maintenant et sur lesquelles nous pouvons travailler.

Il faut vraiment se demander comment le monde dekaraté prendrait une exécution plus simple (et originale)avec application réelle du Kyusho dans le Bunkai au lieudes applications plus sportives et conventionnelles destournois modernes. Nous connaissons tous l’acceptationet ce que l’on pense des tournois d’aujourd’hui… maisque se passerait-il si un concurrent l’exécutait plutôtcomme Nakayama Sensei et ensuite réal isait desapplications de Kyusho avec des mouvements précis etdes effets réels… Qu’en penseriez-vous, vous, surtoutmaintenant que la « TV réalité » et le MMA font rage ?Juste par curiosité…

Grand merci à Jesse Enkamp de KaratebyJesse.compour cette photo.

Si vous êtes intéressé par un séminaire particulier sur leKyusho Bunkai de ce « vieux kata » (ou de n’importe quelkata), contactez-nous.

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Toujours avec comme toile de fond l’Ochikara, « la grande force » (appelée e-bunto dans la langue vernaculairedes Shizen), sagesse secrète des Miryoku, les anciens chamans japonais, l'auteur nous plonge dans un monde devéritables réflexions, capables de toucher et le cœur et la tête du lecteur, nous situant continuellement face àl'abîme de l'invisible, véritable dernière frontière de la conscience personnelle et collective.

Le spirituel non pas comme religion, mais comme étude de l'invisible, fut la manière d’approcher le mystère desMiryoku, dans le contexte d'une culture à la fois riche et inconnue à l’étude de laquelle l’auteur s’est intensémentconsacré.

Alfredo Tucci, rédacteur en chef de Budo International et auteur d'un grand nombre de titres sur le chemin duguerrier au cours de ces 30 dernières années, offre un ensemble de réflexions extraordinaires et profondes, quipeuvent être lues indistinctement, sans suivre aucun ordre particulier. Chacune d’entre elles ouvre une fenêtre parlaquelle regarder les sujets les plus variés, sous un angle inattendu, parfois saupoudré d'humour, parfois de force etde grandeur. L’auteur nous confronte à des questions éternelles, avec l'air de quelqu'un qui vient d'arriver et nepartage pas les lieux communs sur lesquels tout le monde est d'accord.

Nous pouvons affirmer avec certitude qu’aucun lecteur ne restera indifférent à ce livre, telle est la force etl'intensité de son contenu. Dire cela, c'est en beaucoup dire dans un monde plein de troupeaux de moutons,d’idéologies intéressées, de manipulateurs, d’intérêts parasites et de médiocrité. C’est donc un texte pour lesgrandes âmes et les personnes intelligentes, prêtes à regarder la vie et le mystère avec la liberté des esprits curieuxet scrutateurs de l'occulte, sans dogmes, sans morales passagères, sans subterfuges.

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Une fois révisés et ajustés les concepts et les méthodologiesd'une école qui provient d'une méthode de combat réel, la ZenNihon Toyama-Ryu Iai-Do Renmei (ZNTIR) s'efforceactuellement de maintenir cette tradition vivante et de

conserver les formes originales à travers un système quiunifie le corps, la pensée et l'esprit de manière

réaliste et efficace. Ce DVD a été créé à lademande des pratiquants de la filiale

espagnole de la Zen Nihon Toyama-RyuIaido Renmei (ZNTIR - Spain Branch)

afin de faire connaître au mondeentier un style de combat avec une

vraie épée, créé au XXème siècledernier, mais dont les racinesplongent dans les anciennestechniques guerrières du Japonféodal. Il vous présente lastructure de base de laméthodologie qui estappliquée dans le style, depuisles exercices d'échauffementet de préparation codifiés, enpassant par les exercices decoupe, les gardes, les katas de

l'école, le travail avec unpartenaire et l'initiation au

Tameshigiri, les exercices de coupesur une cible réelle, la pierre

angulaire sur laquelle se base leToyama-Ryu. Nous espérons que la

connaissance de l'existence d'un stylecomme le Toyama-Ryu Batto-Jutsu soit un

stimulant envers ce style traditionnel, trèsdifférent des disciplines de combat actuelles et qu'il

attire ceux qui désirent aller plus loin dans leurs pratiquesmartiales. Ce DVD sera utile à tous ceux que le sabre japonaisintéressent, amateurs ou professionnels, pour appuyer leurapprentissage ou comme objet de consultation.

REF.: • TOYAMA1REF.: • TOYAMA1

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