Magazine 59 septembre 2014

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Magazine mensuel gratuit de l' association gendarmes et citoyens traitant de la sécurité, des forces de l'ordre et des droits d'expression et d'association des gendarmes.

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SIEGE SOCIAL

7 chemin des vignes

41100 COULOMMIERS-LA-TOUR

Président

Christian CONTINI

7 chemin des vignes

41100 COULOMMIERS LA TOUR

02 54 77 06 81— 06 89 25 16 90

[email protected]

Secrétaire

Ghislaine CONTINI

7 chemin des vignes

41100 COULOMMIERS LA TOUR

Le MAGAZINE A.G.&C.

est disponible en téléchargement sur l'espace

web de l'association Gendarmes et Citoyens :

http://www.assogendarmesetcitoyens.fr/

Nous remercions toutes les personnes qui ont contribué

à la création, l'édition, la mise en page du magazine et

celles qui ont proposé des articles. Malgré le soin apporté

à sa rédaction, des erreurs typographiques ont pu nous

échapper, nous vous prions de nous en excuser.

Directeur de publication : Christian CONTINI

Comité de rédaction :

Relecture membres CA de AG&C

Maquette AG&C

Articles : Christian Contini, Edouard Marcaud,

Fabien Prignot, Jacques Long. Les articles non

signés sont le résultat d’un travail collectif des

membres de l’Association

Gendarmes et Citoyens.

Conception graphique – Photomontages –

Mise en page - Dessins : AG&C.

Photos : Médiathèque de l'AG&C - Images

et photos internet - Collection AG&C - Couver-

ture : montage AG&C- Dépôt légal : dès parution

La reproduction des articles et photos est

autorisée .

Contact : [email protected]

3- Edito « La rentrée c’est maintenant… » 4- Logements indignes, des femmes de gendarmes se rebellent. 5- Facebook, réaction à la fronde des épouses de gendarmes. 6- Tombola gendarmerie (humour). 7- Moi gendarme…..L’anaphore n’est pas une exclusivité du président de la République. 8- Un institut de sondages se prend pour la STASI. 9- Finances militaires et gendarmes. On n’a pas de pétrole mais on a des idées. 10- Brèves d’actualité (un vrai poil à gratter). 15- Communiqués. 16- Suicides nous ne les oublions pas. 17- Du maquis à la Gendarmerie. Edouard Marcaud, une vie consacrée à la France. 18- Livre du mois. Un père face au divorce de Fabien Prignot. 19- Lu dans la presse. 28- Jacques Long, un historien membre AG&C 29- Flashback, quand la gendarmerie rachetait des weekend aux gendarmes pour 80€ 32- Risques du métier. 34- Padchance : Gendarmerie des hommes et des femmes avant tout. 36- Perles gendarmiques. 37- Pourquoi adhérer à AG&C. 38- Sur nos sites numériques. 40- Nos partenaires.

Bonne lecture.

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La rentrée, c’est maintenant… Par Christian Contini

Président AG&C Alors que nous arrivons à la période des rentrées, politiques, scolaires, professionnelles, il nous appartient de faire aussi la nôtre. Après un bilan de cet été pourri, aussi bien par une météorologie exécrable que par les actuali-tés catastrophiques qui se sont succédées, nous allons évoquer en quoi aura constitué cet été pour les forces de l’ordre en général mais pour les gendar-mes en particulier, une dure réalité. Que peut-on attendre de cette nouvelle « rentrée scolaire » certaine-ment rien de bon eu égard à ce qui se profile dans les propos des hommes po-litiques comme dans ceux de nos économistes. L’été 2014 aura été marqué par des mini-catastrophes météorologiques mais surtout par des tragédies qui se sont succédées et des violences caracté-risées. Les manifestations sportives, le football ou le cyclisme, les vacances pour ceux qui ont eu les moyens de se les offrir, n’ont pas réussi à atténuer toutes les souffrances qu’elles ont provoquées.

Nous pouvons évoquer les deux crashs aériens, l’un probablement dû à un tir de missile l’autre à un orage. Ils ont détruit des familles ou les ont plongées dans la douleur. Des tragédies routières ont eu le même effet. Des meurtres et des assassinats ont défrayé la chronique parfois pour des motifs futiles comme un tapage nocturne. Nous avons pu voir des manifestations à la limite d’émeutes pour un simple match de football ou pour le conflit israélo-palestinien de Gaza. Dans les deux cas les forces de l’ordre ont été mises à rude épreuve, combien de temps encore pourront-elles assurer leur lourde tâche de main-tien et de rétablissement de l’ordre. Pour les gendarmes cette période est aussi celle de l’engagement maximum. Avec des effectifs ré-duits, les renforts de réservistes saupoudrés en fonction des enveloppes allouées ne suffisent pas à tout assumer. Il leur faut assurer la sécurité sur les routes, protéger les habitations des vacanciers parti profi-ter des plages où il faut également mettre les bouchées doubles vu l’accroissement de population. On leur demande aussi d’assurer le suivi de toutes ces conventions et autres accords « tape à l’œil » qui sont signés ou les engagements pris par les gouvernants. On y trouve pêle-mêle la protection des en-treprises, la lutte contre les vols d’automobiles, la surveillance des exploitations agricoles, l’opération sé-curité-vacances etc. L’été c’est aussi l’occasion de faire passer des textes en espérant qu’ils seront plus facilement digé-rés. La réforme judiciaire a été entérinée par nos parlementaires dont une partie de la majorité grogne mais finit toujours pas suivre le mouvement. On se doute bien que les crimes odieux qui se sont produits, la violence généralisée ne sont qu’un prélude à l’envolée de la délinquance et de la criminalité que provo-quera cette réforme. Il nous reste l’espoir qu’elle soit retoquée comme le pacte de solidarité qui s’est vu invalidé par le conseil constitutionnel. Pourquoi pas un pacte de la sécurité où l’on donnerait des moyens aux forces de l’ordre pour obte-nir les résultats qu’on exige d’elles en réduisant les budgets. Pour demander beaucoup : il faut les condi-tions qui vont avec...tout simplement ! Mes rentrées scolaires et celle de mes enfants me laissent le souvenir du cartable neuf, l’odeur de l’encre des livres fraîchement imprimés, les crayons et les accessoires renouvelés. Pour nos gendarmes il faudra faire avec les moyens de l’année précédente, pas ou très peu de neuf car, malgré les promesses, les moyens étriqués ne permettent pas les renouvellements. Certains de nos gouvernants annoncent déjà des lendemains difficiles disant vouloir tenir un dis-cours de vérité sur la situation économique, comme si nous l’ignorions. Nous connaissons l’état de nos finances et il est devenu inutile de vouloir cacher encore et toujours son impuissance derrière le compor-tement de ses prédécesseurs.

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Logements indignes. Les femmes de gendarmes se rebellent.

Derniers jours de juillet, des épouses de gendar-mes décident de prendre la parole en raison des conditions de vie indignes provoquées par l’état de leurs logements. Epouses de gendarmes tenus au devoir (obligation) de réserve, Natacha, Emilie et Valérie, toutes résidantes de la caserne de Sospel (Alpes-Maritimes), toutes mères de famille, n'en peuvent plus de leurs conditions de vie et des charges qui leur sont réclamées. Elles ont choisi de s'en pren-dre à l'Etat. Leur avocat, M e Eric Dupond-Moretti, s'apprête à saisir le tribunal administra-tif. Le général commandant la région PACA a ad-mis qu’il s’agissait d’une situation qui ne datait pas d’hier et qu’il y avait urgence à traiter le pro-blème. S'en prendre à l'Etat, disent-elles, n'est pas chose fa-cile. « C'est un combat », résume Valérie. « On a mis du temps à le décider. On avait peur pour nos ma-ris », ajoute Nata-cha. Elles parlent du « mépris » de la hiérarchie et se disent « totalement soudées ». « On ne paiera pas. » Leurs témoignages relayés par Le Parisien, Nice-Matin, FR3 ou RMC dénoncent l’état calami-teux de la caserne de SOSPEL. Les différents su-jets de discussion ouverts sur notre page facebbok amènent une multitude de réactions parmi lesquels on découvre, ce qui n’est pas une surprise, que de nombreuses familles de gendarmes sont dans des situations semblables.

Nous avions déjà dénoncé cette situation fin 2013 et le directeur de la Gendarmerie, Denis Fa-vier en personne, avait expliqué devant les députés et les sénateurs à quel point la situation était grave faute de finances pour y remédier. En novembre 2012, un rapport parlementaire avait dénoncé la vétusté du parc immobilier de la gendarmerie. Son auteur, le député Daniel Boisse-rie, était alarmiste. « Vous ne voudriez pas vivre dans certaines casernes. Les conditions sont inac-ceptables. « Des gendarmes font eux-mêmes les travaux sur leurs temps de loisirs », « une centaine de casernes domaniales exigeraient des interven-tions urgentes ». « L'état de dégradation de certai-nes gendarmeries pourrait aboutir au déclasse-ment de logements pour insalubrité ».

A l’époque nous avions dénoncé ce brusque réveil de ce parlementaire de-vant des situations qu’il semblait décou-vrir alors qu’elles perdurent depuis des décennies. La Gendarme-rie et l'Etat sont, dans le cas de cer-tains logements, hors la loi. Ils ne valent pas mieux que des

"marchands de sommeil". Les gendarmes payent leurs logements en valeur travail pour être logés dans des conditions parfois inhumaines et dange-reuses pour la santé. Dans le civil, ce sont les victimes des marchands de sommeil qui font le choix d'aller dans ce type de logement pour des raisons économiques. Les gen-darmes eux n'ont ni le choix ni le droit de s'en plaindre!

Liens vers les différents articles et reportages:

NICE-MATIN : http://www.nicematin.com/sospel/vent-de-fronde-chez-les-femmes-de-gendarmes-a-sospel.1844985.html BFM TV – RMC : http://rmc.bfmtv.com/info/637025/doit-on-finir-droit-reserve-gendarmes-militaires/ FR 3 : https://www.facebook.com/photo.php?v=291229431059200&set=vb.116013708580774&type=2&theater Interview de AG&C par SUD-RADIO : https://www.facebook.com/photo.php?v=291235827725227&set=vb.116013708580774&type=2&theater

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Lu sur notre page facebook.

https://www.facebook.com/AssociationGendarmesetCitoyens

Des femmes de gendarmes de la brigade de Sospel (06) dénoncent des conditions de logements indignes. Plusieurs sujets de dis-

cussions ont été ouverts sur notre page facebook entraînant des partages et de témoignages par centaines. Quelques extraits:

Ce qui est honteux et pitoyable c'est que les logements sociaux sont flambant neufs et les logements en caserne sont laissés en mauvaise état pour faute de moyen.

Merci à ces Femmes Courage de révéler au Grand Jour ce Scandale. Je peux en témoigner Sospel n'est malheu-reusement pas un cas isolé. Il est totalement indécent de loger les Personnels dans de telles conditions. Que fait la hiérarchie, qu'on fait Nos Politiques ?

Toutes les femmes gendarmes devraient faire de même. Mine de rien, elles ont fait avancer les choses pour leur situation grâce à leur action.

Ma brigade a environ 40 ans, elle s'affaisse, se fissure, se délabre, ...sans que personne n y fasse rien. J avais provoqué il y a 3 ans , a mon arrivée, une réunion avec le proprio des murs, un organisme d’état, et il a osé me dire texto "le jour ou vous partirez d ici, si un jour vous par-tez, on osera même pas y mettre nos cassos..." . CQFD...

Nous sommes les premiers à faire des contrôles pour des bâtiments pour voir s ils sont aux normes alors que nous ne le sommes pas... Quelle honte.

Anormal! De plus avoir un métier difficile et rentrer après une journée de taf dans un logement insalubre bonjour le moral!

Ce problème est récurent! Et si nous sommes mal logés c est grâce au devoir de réserve qui nous empêche de nous plaindre et à une hiérarchie complice. Les À.I, sont aux ordres et ne peuvent pas faire plus, mais que dire des travaux engagés pour refaire les appartements des officiers supérieurs lors de leurs déplacements.

Dans notre logement de fonction même topo: fenêtre dans la douche ( entourage de la fenêtre en bois qui évi-demment est pourri à cause de l'eau), il y a eu une infil-tration dans le plafond de notre chambre donc plafond noir et moisi et c'est de pire en pire. Peinture non adaptée dans salle de bain dont le plafond s’effrite. Infiltration aussi dans le plafond d'un placard. Même les cas sociaux ont le droit à mieux alors que nous nous sommes OBLIGES d'avoir un logement de fonction (pourri) Vive la gendarmerie !! Raz le bol d'une femme de gendarme !!

Que font nos politiques? Mais rien comme d'hab, ils se concen-trent sur leurs petits bobos mais pas sur les problèmes difficiles à résoudre....et Mesdames vous n'êtes que tolérées.....je l'ai été tout comme vous mais je reconnais avoir eu des appartements tou-jours bien propres. Mais je peux comprendre que depuis toutes ces années on a laissé pourrir la situation qui devenait déjà criti-que

Même certaines prisons sont beaucoup mieux que les apparte-ments des gendarmes c'est honteux

Le problème est qu'aujourd'hui, même en voulant repeindre soi-même les locaux de service ou les logements qui en ont besoin, si vous ne mettez pas vos propres deniers à contribution, on ne vous allouera aucune subvention pour acheter la peinture !

Perso je viens d être muté et je viens de mettre 2000e de ma poche pour remettre en état l appartement ....

Honteux et scandaleux pas d'aujourd'hui hélas! !! Et dire que d'autres sont logés convenablement gratuitement et sans avoir jamais cotisé et cotiseront jamais aux charges salariales . Tout ce qui est de la justice est ainsi les bâtiments de certains tribunaux sont pas aux normes....Et je sais de quoi je parle! Il y a pas d'ar-gent pour ça mais pour les assistés il y en a !Magnifique! Courage à vous.

Un peu que tu le payes chèrement ce logement vétuste mais estam-pillé "L.C.N.A.S" (Logement Concédé par Nécessité Absolue de Service)... On se demande d'ailleurs ce qu'ils en font de ce "loyer" nos grands pontes, quand on voit le résultat... tant humain que ma-tériel !

Le pire de tout c que des enfants vivent la dedans ! Moi, j'ai de l'amiante dans mon logement et un bébé de 22mois. Les supérieurs de mon mari sont au courant mais s'en moquent ! Dites à vos enfants de ne pas faire cette erreur: préférer rentrer dans la police que dans l'armée

C’ est l’ histoire des bureaux d une brigade repeints par les gendarmes. Un peintre de l’administration était prévu en renfort. Il n’ est venu que quelques jours. il a été "aspiré" pour repeindre le salon d un colonel. Quand les chefs montrent l’exemple........

J'ai connaissance de casernes vraiment en mauvais état , pein-ture tombant dans le lit des enfants, champignons sur les mur et les meubles... les casernes sont vieilles et les organismes comme l'ODHAC mettent du temps pour faire les travaux.... oui.. c'est lamentable.

La rose des vents bgta Marignane, nous y avons tout refait. Lorsque les volets claquaient avec le vent les tableaux ac-crochés aux murs intérieurs tombaient. Pleurtuit bgta en Bretagne, les plâtres étaient si anciens qu'ils tombaient par plaques dans la baignoire alors que j'y baignais mon bébé...

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MOI GENDARME …

L'anaphore n’étant pas une exclusivité présidentielle, nous avons décidé de l’utili-ser pour rappeler quelques principes que les gendarmes aimeraient voir appliquer.

Moi gendarme… Je veux être citoyens à part entière avec droit

d’association et droit d’expression.

Moi gendarme…Je veux qu’on me donne les moyens en effectifs et en

matériels pour effectuer correctement mon travail et assurer la

sécurité de mes concitoyens.

Moi gendarme…Je veux qu’on cesse de s’en prendre à mes chefs

surtout quand ils disent des vérités en réponse à des interrogations

publiques de la représentation nationale.

Moi gendarme…Je veux qu’il soit reconnu que mes conditions de

travail sont en totale illégalité par rapport à celles qu’imposent le

droit du travail. Durée hebdomadaire ou travail de nuit en particu-

lier.

Moi gendarme…Si mon statut rend obligatoire le logement que je

paie en disponibilité, je demande qu’il soit au moins dans un état

décent. Je ne vise pas le luxe mais juste un minimum de respect pour

ma famille.

Moi gendarme…Je veux que le harcèlement dans mon métier soit

totalement proscrit et qu’il entraîne des radiations des cadres pour

ceux qui l’utilisent.

Moi gendarme…Je souhaite que mes chefs usent de l’exemplarité et

pas des pressions et de la contrainte pour obtenir l’adhésion et

l’obéissance de leurs personnels.

Moi gendarme…Je veux que l’état Français assure ma protection en

faisant en sorte que mes agresseurs soient sanctionnés sévèrement et

mis hors d’état de nuire.

Moi gendarme…Je ne veux plus que des décisions politiques et

contradictoires ne cessent de rendre mes missions de plus en plus

irréalisables faisant de moi un percepteur.

Moi gendarme…Je réclame une réelle justice et qu’on cesse de trou-

ver des excuses pour certains qui ne les méritent pas et des

circonstances aggravantes pour d’autres qui ne font que leur travail.

Moi gendarme… je demande que les parlementaires, pour qui j’ai

voté, montrent un minimum d’intérêt pour moi et ma condition. Qu’ils

ne se contentent pas de s’inquiéter du coût de la sécurité en cher-

chant à l’obtenir à moindre frais.

Moi gendarme…Je veux bénéficier des même avantages que mes

concitoyens pour l’accession à la propriété.

Moi gendarme…Je demande simplement un minimum de

considération et de respect pour l’investissement que je fournis du-

rant toute une carrière pour la sécurité de mes concitoyens souvent

au péril de ma vie.

Moi gendarme…Je ne veux plus être maltraité comme le gendarme

des personnages de guignol.

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L’institut français d’opinion publique (IFOP) a rendu une étude approfondie sur le vote des gendarmes en faisant une ana-lyse (qui n’engage que lui) des chiffres re-cueillis dans les secteurs où votaient de nombreux gendarmes et leurs familles lors des dernières élections présidentielles. Il suffisait de fouiner dans les bureaux de vote installés à proximité de casernes de gendarmes mobile ou de gardes républi-cains. L’IFOP en arrive à la conclusion que chez les gendarmes il y a sur-vote pour le Front National et tant pis pour ceux qui voteraient à gauche ils se retrouvent avec cette étiquette. On se de-mande qui a pu ini-tier cette enquête de huit pages avec de nombreux chif-fres pour en arriver à cette conclusion qu’un grand nom-bre de gendarmes votent Front Natio-nal. Les arguments développés sur les raisons de ces votes sont diverses et variés mais on ne trouve aucun témoignage, seu-lement les élucubrations de l’auteur de ce papier. On oublie aussi de dire combien les gendarmes sont mis à l’écart de la vie pu-blique et cantonnés dans des logements à la limite de l’insalubrité. Il est cependant re-connu qu’en raison du mutisme imposé à ces militaires leur seule façon de répliquer aux pressions qu’ils subissent se trouve dans les urnes. Il est exact qu’il s’agit du seul moyen d’exprimer leur rancœur vis-à-vis des politiques qui les dédaignent. Nous sommes bien loin des sondages

d’opinion et d’études de marketing qui de-vraient caractériser l’IFOP, on en arrive directement à une enquête à caractère poli-tique dont les résultats sont de nature à stigmatiser une partie des forces de l’ordre. Que pensent les gendarmes de cette pseudo enquête ? Ils sont juste écœurés par des méthodes dignes d’une autre époque dans d’autres pays. Beaucoup d’énergie dépen-sée par des personnes peu recommandables pour un résultat négligeable. S’agissant des policiers il est difficile d’éplucher les résultats des bureaux de vote qu’ils fréquentent. Leurs domiciles

sont dispersés et parfois très loin de leur lieu d’emploi. Que ceux qui sont friands d’étiqueta-ges se rassurent, ils auront des chiffres en fin d’année avec les résultats des élections profes-sionnelles puisque la majorité des syndicats sont orientés politique-ment (c’est valable également pour la

justice). Juste un détail, les votes pour tel ou tel syndicat ne sont pas forcément les mêmes que pour les candidats aux élections présidentielles. Chacun sait que dans la po-lice (comme dans la magistrature) l’adhé-sion aux rares syndicats très à droite ou très à gauche apporterait un étiquetage peu favorable aux carrières professionnel-les. L’Association Gendarmes et Citoyens reste apolitique et ne s’inquiète que de la défense des intérêts des gendarmes, il est inutile de vouloir lui coller une étiquette quelle qu’elle soit.

Un institut de sondage qui se prend pour la STASI.

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Finances militaires et gendarmes. On n’a pas de pétrole mais on a des idées.

Le budget rectificatif a été voté, pour en connaître tous les détails reportez vous aux innombrables pavés distribués sur les sites du Parlement et aux articles de journalistes très documentés. Concernant la Défense et ses militaires ou civils, on restructure, on modifie, on dissout, parfois on crée et dans tout ce remue-ménage nous finissons par ne plus savoir ce qu’il en est exactement. Une certitude, les crédits fondent comme neige au soleil, les ef-fectifs maigrissent. Le ministre des Finances est bien décidé à continuer de rogner le bud-get de l’armée au point de vouloir remettre en cause les engagements budgétaires de la loi de programmation militaire votée en décem-bre 2013. Le budget de la Défense, Michel Audiard aurait pu en faire un dialogue style tontons flingueurs dans lequel Bernard Blier serait avantageuse-ment remplacé par le mi-nistre des Finances : «  Moi les militaires, j’les soigne, j’m’en vais leur faire une ordonnance, et une sévère, j’vais leur montrer qui c’est Michel. Aux quatre coins d’la France qu’on va les r’trouver, éparpillés par petits bouts, façon puzzle... Moi, quand j’ai besoin de grisbi, j’correctionne plus, j’dynamite, j’disperse, j’ventile ». Le président de la République, chevalier de la sanctuarisation du budget de la Défense toujours grignoté, a choisi de rester muet sur le sujet, à croire qu’il a fait une forma-tion en gendarmerie. Du côté de cette der-nière, avec ses trous à l’emploi, son matériel dont une grande partie est digne de se re-trouver dans les stocks de ferrailleurs, c’est le feu d’artifice. Sans moyens supplémentai-

res on intensifie la surveillance des entrepri-ses, on multiplie les contacts pour lutter contre les vols dans les exploitations agrico-les, on assure plus de surveillance du réseau routier pour sauver des vies, on doit aussi faire du judiciaire et rencontrer la popula-tion, appliquer un plan (énième) de lutte contre les vols de véhicules, etc. Comme tous les militaires il faut faire toujours plus avec toujours moins. Malheur à celui qui sort du mutisme imposé par son statut, qu’il soit gé-néral ou simple gendarme, il est interdit de démontrer les réalités. Comme disait un ancien slogan dans une au-tre période de crise : « on n’a pas de pétrole mais on a des idées » Malheureusement les

idées ne remplacent pas les besoins en moyens hu-mains et matériels. Un pacte avec les entreprises, c’est bien ! Mais à quand un pacte avec les militai-res ? En tous cas si les poli-tiques ont tendance à dire qu’ils font toujours mieux que leurs prédécesseurs nous en avons un bel exem-ple avec un budget de la Défense qui a été d’environ 5 % du produit intérieur brut et qui est ramené au-jourd’hui à près de 1,5 %.

Belle constance à s’en prendre à ceux qui ne doivent rien dire et obéir, au garde-à-vous le petit doigt sur la couture du pantalon. Sur cette ligne budgétaire toujours en baisse, nous pouvons saluer la constance de nos res-ponsables de tous bords tout en relevant leur aptitude à prononcer des phrases du genre « j’ai décidé !!! » d’envoyer nos militaires ici ou là à travers le monde. Ils vont assurer des opérations extérieures dont le financement est prélevé sur leur budget dans l’attente d’un hypothétique remboursement. Les mi-litaires demandent un peu plus de considéra-tion et un peu moins de dédain.

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La liste noire des suicides en gendar-merie continue de s’allonger.

Le 24 juillet, nous avons appris qu’un gen-darme, Philippe Adam, s’est donné la mort, la veille, avec son arme de service dans les locaux de son unité la bri-gade de gendarmerie mari-time de Saint Raphaël (Var). Notre camarade était marié et père de deux enfants. Nous n’avons obtenu aucune information supplémentaire sur les causes de cette tragédie. Electrotechnicien sur la vedette gendarmerie de Saint-Raphaël il avait déjà servi sur patrouilleur à Cherbourg (Manche). Nous nous associons à la douleur de la famille, nous partageons la tristesse de ses proches et assu-rons ses camarades de notre soutien.

Un CRS tué, un autre blessé en service dans un

accident de la circulation. Le 26 juillet, c’est alors qu’ils intervenaient sur un accident sur-venu à hauteur de Courcouronnes (91) sur l’autoroute A6 que deux

CRS ont été fauchés par un poids lourd. Les circonstances exactes de ce

dramatique accident ne sont pas connues. L’un d’eux, Noam Boulanger, âgé de 36 ans, n’a pas survécu au choc. Nous adressons nos sincères condoléances à la famille et aux proches du policier décédé. Nous as-surons ses collègues de la CRS n° 5 de Massy (91) de notre soutien et nous souhaitons un prompt et complet rétablissement au blessé.

Deux nouveaux suicides dans la police.

Nous avons appris par la presse qu’un membre de la bri-gade anticriminalité (BAC) de Metz s’est donné la mort avec une arme à feu. Le drame s’est produit le 29 juillet à proximité du cimetière d’ Amanvillers (57). Nous n’avons aucun élément sur les causes de ce geste et nous adressons à la famille, aux proches

et aux collègues de ce fonctionnaire nos condoléan-ces les plus sincères. C’est un communiqué d’un site proche de la police qui nous a permis d’apprendre qu’un po-licier de Lille s’est suicidé. Le 28 juillet, Ludovic Decaudin, 45 ans, brigadier de police à la brigade canine de Lille à choisi de mettre fin à ses jours. Nous ignorons les raisons qui l’ont poussé à com-mettre ce geste. Nous assurons sa compagne ses trois enfants, sa famille et ses collègues de notre compassion et nous partageons leur chagrin.

Un article de l’Association Gendarmes et Citoyens repris par un plagiaire :

Il s’agit de M. Jean-Marie Viardot, chef d’es-cadron de la Gendarmerie Nationale en retraite ? Il serait titulaire de la médaille militaire et chevalier de l’ordre national du mérite. Il possède une carte de visite très chargée : Président départemental des retraités de la Gendarmerie, du Souvenir Français, des marins anciens combattants et délégué départe-mental ASF (dans le Gard). Ce monsieur s’est permis de reprendre sous sa signature un communiqué de l’Association Gendar-mes et Citoyens en ne prenant même pas la peine d’en changer le titre : « le premier qui dit la vé-

rité il doit être exécuté ». Cet article a été diffusé sur le blog « minurme résis-tance » le 10 juillet alors que nous l’avions mis en ligne huit jours plus tôt. http://www.minurne.fr/gendarmerie-le-premier-qui-dit-la-verite-doit-etre-execute-par-jean-marie-viardot Nous avons essayé de joindre ce personnage mais il n’a jamais pris la peine de nous répondre pour expliquer son comportement ou peut-être s’ex-cuser. Nous aurions pu engager une procédure pour plagiat mais nous préférons garder notre énergie pour poursuivre notre action.

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L’article a été très largement diffusé par diffé-rents internautes. De la sorte son but est atteint amener un maximum de personnes à soutenir les quatre généraux directeurs de la Gendarmerie qui se sont expliqués franchement devant la représenta-tion nationale en dénonçant les conditions détesta-bles dans lesquelles se débat notre institution.

Mise à l’écart du Général Soubelet

mais on oublie le général Renault.

Des responsdables politiques se sont réveillés à la veille de partir en vacances pour dénoncer la mise à l’écart du général Bertrand Soubelet rétro-gradé du rôle de numéro 3 de la gendarmerie à celui de responsable de la gendarmerie d’outre-mer. Nous avions déjà dénoncé cette mesure injuste près d’un mois plus tôt. Ces respon-sables politiques oublient un autre général qui a été remplacé par un civil dans son rôle de directeur des soutiens et des finances de la gendarmerie. Il s’agit du général pierre Renault qui a été envoyé commander l’ins-pection générale de la Gendarmerie Nationale (IGGN) l’équivalent des bœufs-carottes de la police. Il avait osé confirmer dans une audition publique que des logements de gendarmes méritaient bien le qualificatif « indignes ». En gendarmerie toute vérité n’est pas bonne à dire.

Réflexion d’un gendarme suite au clas-sement sans suite de la plainte de la fa-

mille pour harcèlement subi par le lieutenant Gregory Girard, ce qui l’a

poussé au suicide. Le classement sans suite par le Parquet de Bourges de la plainte de la famille du lieute-nant Grégory Girard est assuré-ment un message fort pour la troupe. La justice donne un" laissé-harceler" à tous les titulai-res d'un commandement en gen-darmerie. Ce classement sans suite est une nouvelle pour le moins surprenante voire révoltante quand

on connait certaines pièces du dossier. Dans cette affaire le magistrat conclut, suite à l’enquête orien-tée de l'IGGN, qu'à partir du moment où le person-nel est qualifié de faible, il peut tranquillement se suicider. Ce classement sans suite est un indicateur as-sez inquiétant pour le moral des militaires de ce coin du Cher et d’autres départements. Il conclut que le management douteux des officiers de cette compagnie est normal...Loin des témoignages qu'AG&C a reçu et des avis rendus par les instan-ces de concertation locales. Espérons que d'autres militaires n'en vien-dront pas à prendre des décisions aussi dramati-ques, car on peut être sûr que leur réputation sera détruite aussi par la suite.

Un gendarme, dégouté.

Marseille 15e règlement de comptes en

7 mois, qui dit mieux ? Le 2 août, un individu de 32 ans a été pris pour cible, à l’arme de guerre, quartier Air-Bel dans le 11 e arrondissement de Marseille. Ce règle-ment de compte probable, sur fond de trafic de dro-gue, est le 15 e depuis le début de l’année. L’AFP en avait dénombré 20 en 2013 dans la région Marseil-laise. Ce chiffre avait été ramené à 17 par la Préfec-ture qui estimait que 3 de ces assassinats par armes à feu n’étaient pas des règlements de compte. Le résultat est pourtant là, si ces « exécutions » se poursui-vent à la même fréquence ce sera 25 assassinats qui seront à comptabiliser en fin d’année. De son côté le procureur de la Répu-blique réfute le terme de guerre des gangs. Qu’im-porte le qualificatif le ré-sultat est là. Toutes les grandes manœuvres que nous avons pu constater, changements de préfets, renforts d’ef-fectifs dans les forces de l’ordre (le plus souvent temporaires), n’ont pas apporté de solution à cette effusion de sang. La visite de Bernard Cazeneuve, le 22 juillet n’a rien changé même si il s’est félicité d’une augmentation du taux d’élucidations de ces règlements de comptes.

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Nous estimons que les sanctions auxquelles s’exposent les auteurs de ces crimes ne sont pas de nature à calmer leur frénésie sanguinaire et que la réforme pénale ne fera qu’aggraver cet état de fait avec un sentiment d’impunité croissant. La seule solution ne peut venir que d’une fer-meté de la justice et des renforts réels et perma-nents. Nous ne croyons pas que les créations de pos-tes annoncés dans l’éducation nationale seront en mesure de juguler cette criminalité, car elle de-mande une réponse immédiate et ferme. Les visites à répétition des ministres de l’Inté-rieur qui se sont succédés depuis de nombreuses an-nées n’ayant rien apporté, peut-être faut-il que ces gouvernants restent dans leur bureau et laissent les vrais professionnels régler le problème. Il suffit de leur donner les moyens si l’on ne veut pas voir Mar-seille se transformer en villes sud-américaines.

Regard d’hommes politiques sur la Gendarmerie.

Dans une interview à l’ESSOR de la Gendar-merie nationale, M. Jean-Marie Bockel Sénateur UDI, membre de la commission des affaires étran-gères, de la défense et des forces armées au Senat donne son point de vue sur la Gendarmerie. Retenons qu’il souligne l’importance de conserver le statut militaire à la gendarmerie. On découvre ce que ceci représente pour lui : « une force territoriale qui, en cas de crise grave, quelle qu’en soit l’origine, maille le territoire avec un sta-tut militaire, une hiérarchie, une obéissance, une expérience et une compétence spécifique. Il y a une dimension de disponibilité, d’état d’esprit, de mail-lage territorial qui est essentielle ». Il oublie de préciser que le maillage territo-riale disparaît, que le poids de la hiérarchie avec l’obéissance aveugle exigée devient un fardeau en-traînant des suicides pour les gendarmes tenus au

mutisme et que la disponibilité devient une charge énorme qui finit par nuire à l’état d’esprit de cette institution. Pour lui le nombre de gendarmes est correct « à quelques milliers près » et « il est inutile de dire qu’il en faut 10 000 ou 20 000 de plus car ça n’arrivera pas ». Ce qui peut se traduire par « si vous avez besoin d’effectifs on vous expliquera com-ment vous en passer ». Quelques milliers de gendar-mes c’est justement ce qui manque en personnels pour la Gendarmerie pour rendre les conditions de travail acceptables. C’est ce qui manquait égale-ment en 1989 et en 2001…….. Un autre parlementaire, Yann Galut député du groupe socialiste, républicain et citoyen, com-mente le rapport annuel de performance 2013. Il noie le poisson sous une cascade de chiffres invérifiables et sans intérêt avant d’asséner qu’il constate une hausse de 115 agents par rapport aux emplois réalisés en 2012 estimant les moyens et les effectifs de la gendarmerie repartis à la hausse en 2013. Premier constat ce chiffre est inférieur aux promesses de créations d’emplois, second constat comme son collègue parlementaire Bockel il oublie totalement les 1800 emplois qui ne sont pas comblés à l’échelon national, en gros un trou à l’emploi re-présentant l’effectif de certaines régions de gendar-merie, excusez du peu. Quand il parle d’emplois il devrait dire théoriques non pas réalisés. Nous remarquerons cette capacité de tous les hommes politiques (quelles que soient leurs étiquet-tes) à passer de la pommade aux gendarmes. Sur-tout, nous constatons qu’ils se satisfont d’une gen-darmerie « aux ordres » qui donne plus qu’elle ne reçoit avec cette militarité qui permet d’avoir du personnel corvéable à merci. Nous avons une pensée pour des femmes de gendarmes qui viennent d’éta-ler sur la place publique, à juste titre, les conditions de vie dans leurs logements « indignes ». De là à considérer que les politiques traitent la gendarmerie et les gendarmes avec une forme de mépris il n’y a qu’un pas qui nous semble sur le point d’être franchi si ce n’est déjà fait pour cer-tains.

Gendarmerie : vers la fin des camionnettes bleues

Sur son blog, Jean-Dominique Merchet tou-jours très bien renseigné, nous apprend la fin pro-chaine des camionnettes bleues en gendarmerie.

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Ces véhicules de grande capacité (genre Renault Trafic) seront remplacés par des véhicules de ca-pacité intermédiaire comme le Peugeot Partner. M. Merchet souligne que beaucoup considè-rent que le parc auto de la gendarmerie est dans un état catastrophique, nous partageons cet avis. Nous pouvons assurer que les véhicules de grande capacité ne vont pas disparaître de notre paysage dès demain, ils continueront de sillonner les routes de France jusqu’à épuisement « mécanique » de ces voitures, comme celle dont nous vous proposons une photographie du tableau de bord indiquant son kilométrage.

Par soucis d ‘économie doit-on également envisa-ger une peinture unique des véhicules de police et gendarmerie:

Nouvelles de la santé de Marc Molinier.

Notre camarade est sorti du centre de rééducation de Metz le 8 août. Il est en attente d’une place pour un ser-vice de rééducation en hôpital de jour à Mul-house. Il est à la recher-che d’un kinésithéra-peute sur Belfort. Cette rééducation est pénible pour lui, il doit réapprendre les gestes du quotidien et la douleur est toujours présente. Concernant l’affaire judiciaire, c’est le calme plat. Nous sommes en période de vacances mais concernant ce dossier les vacances durent depuis assez longtemps. Peut-être des suites à la rentrée de septembre ? Nous assurons Marc de tout notre soutien et lui souhaitons un rétablissement le plus rapide et le plus complet possible.

Incroyable mais vrai.

Un surveillant de maison d’arrêt qui vient de terminer son service remarque un gendarme en train d’attendre sur le bord de la rue à la sortie de la prison. L’ayant vu dans l’établissement péniten-tiaire en train d’auditionner un détenu, il lui de-mande ce qu’il attend et lui propose de le raccom-pagner à la gendarmerie. Le gendarme lui expli-que qu’il attend son épouse qui vient le chercher motif: Il n’y a plus de véhicule disponible à la bri-gade. Quand nous vous disons que les moyens de la gendarmerie se réduisent ……..

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Les forces mobiles en ont ras le casque.

Des représentants syndicaux des CRS évo-quent des conditions de travail de plus en plus pé-nibles rendant la situation particulièrement tendue du côté de Calais. L’activité liée aux flux migratoi-res au tunnel et au port a plus que doublé.

Le saupoudrage de quelques renforts est in-suffisant pour améliorer les conditions d’emploi et le manque criant de personnel, qui est déjà large-ment utilisé pour sécuriser les manifestations et assurer la surveillance des plages. Les policiers sont à bout de souffle comme leur matériel avec des véhicules affichant en moyenne 220 000 kms au compteur. Plus grave, les départs en retraite ne seraient plus remplacés. Les autorités de la profession en sont rendues à faire miroiter des primes pour obtenir de meilleurs ré-sultats « bonjour l’ambiance ». Qu’en est-il des gendarmes mobiles. Si on ne les entend pas c’est qu’ils n’ont pas droit à des re-présentants syndicaux pour relayer leur sentiment. La concertation interne n’a aucun effet sur leur situation. Les conditions de travail ne sont pas meilleures et même pires que celles de leurs cama-rades CRS. L’emploi à flux tendu est épuisant, la vie familiale en cette période de vacances est forte-ment impactée. Nous avons déjà dénoncé le risque que repré-sente le manque d’effectifs dans les forces de l’or-dre. Nous avions évoqué 1968 pour dire que dans une situation semblable les forces mobiles seraient débordées. Des voix d’hommes politiques s’élèvent pour dire que dans le cas de répétition des émeutes

de 2005, la police et la gendarmerie seraient débor-dées. Dans ce cas les économies réalisées sur le dos des forces de l’ordre deviendraient des gouffres financiers.

Le ministère de l’Intérieur vend du vent.

13 août 2014, le ministère de l’Intérieur, par la voix de son ministre, se délivre un auto-satisfecit à coups de chiffres concernant les cambriolages de résidences principales : -8% en zone gendarmerie et -4% en zone police au premier semestre mais -6% en zone gendarmerie et -1,1 % en zone police de 0ctobre 2013 à juin 2014. Pourquoi ces calculs sur deux périodes différentes ? Nous l’ignorons mais les résultats sont qualifiés de forte baisse. On s’étonne que le ministre n’ait pas com-menté les chiffres de l'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP) concernant les cambriolages de résidences se-condaires qui affichent une très forte hausse (+ 4,9% en zone gendarmerie et + 23,3 % en zone po-lice). Le ministre aurait pu aussi évoquer les vio-lences mais s’il ne l’a pas fait c’est probablement en raison de chiffres qui ne doivent pas être glorieux. Ceci n’empêche pas M. le ministre de l’Inté-rieur de nous annoncer la préparation de nouvelles mesures sur la lutte contre les vols liés à l’automo-bile. On crée deux ou trois cents postes et on trouve de nouvelles occupations pour quelques mil-liers de membres des forces de l’ordre.

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Nos autocollants sont toujours disponibles et gratuits.

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Du maquis à la Gendarmerie : une vie au service de la France. Le président honoraire de l’association gendarmes et citoyens mis à l’honneur dans une

édition spéciale de notre partenaire « dernière guerre mondiale ». Retrouvez la biographie passionnante de Edouard Marcaud.

http://derniereguerremondiale.net/DGMHS4.php

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Rachat, au rabais, de weekend aux gendarmes. Pour obtenir plus d’effectifs durant les weekend de l’été 2011 une enveloppe de 5,1 millions d’euros avait été débloquée pour racheter des weekend de repos aux gendarmes départementaux à raison de 80 € pour un weekend. Cette mesure fait l’objet d’une réaction d’un gendarme, rubrique des actives parlent aux actives, pages 10,11 et 12 du Magazine N° 21 de juillet 2011.

http://issuu.com/agecassociation/docs/agec_magazine_juillet_2011

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Nous ignorons combien de weekend ont été rachetés de la sorte et si l’enveloppe a été utilisée dans sa totalité.

Seule certitude, c’est que l’opération n’a pas été renouvelée depuis. C’est tout à fait logique dans une période où les crédits manquent cruellement et où le peu d’argent disponible est utilisé pour payer quelques journées de travail aux réservistes.

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19 juillet, Paris (Barbès) les policiers antiémeute et des pro palestiniens s'affrontent à coups de pierres et de gaz lacrymogènes lors d’une manifestation interdite (interdiction inédite en Europe). 21 policiers et gen-darmes ont été blessés. Le lendemain 20 juillet c’est à Sarcelles (95) qu’une manifestation s’est produite en-traînant des mouvements à la limite de l’émeute. Un commissariat a été attaqué des commerces pillés. A Garges-Lès-Gonesse un commissariat est également attaqué, des commerces pillés, plusieurs policiers sont blessés dont 4 hospitalisés. Une autre manifestation autorisée le 24 juillet s’est déroulée dans un calme re-latif alors qu’une nouvelle, interdite, le 26 juillet a provoqué de nouveaux désordres à Paris.

19 juillet, Paris, le braqueur d’un vendeur de monnaies anciennes s’est réfugié dans le métro station « grands boulevards ». Poursuivi par les policiers il a finalement été arrêté après une fusillade avec la po-lice. Malgré l’affluence seul le voleur a été blessé au bras. 20 juillet, Dombasle-sur-Meurthe (54) un policier s’est jeté dans le canal de la Marne au Rhin pour secou-rir un jeune exhibitionniste qui avait sauté à l’eau pour échapper à la police alors qu’il ne savait pas nager. 21 juillet, Lyon (69) deux jeunes de 16 et 18 ans ayant commis des infractions ont refusé de s’arrêter pour être contrôlés. Deux policiers municipaux se sont portés de chaque côté du véhicule et on été traînés sur plusieurs dizaines de mètres. L’un des deux fonctionnaires a été blessé. 21 juillet, Toulouse (31) deux policiers e sont jetés sur la voie ferrée pour secourir un désespéré de 52 ans suicidaire. Ils on réussi à l’arracher des voies quelques secondes avant le passage d’un train. 21 juillet, Roubaix (59) une équipe de police scientifique intervenant pour relever des empreintes dans une école suite à des dégradations a été agressée par 5 jeunes. Ils ont été caillassés et se sont réfugiés dans leur véhicule pour attendre des renforts. Pendant ce temps un des agresseurs essuyait les traces révélées par les enquêteurs. 22 juillet, Avatoru (polynésie) un énergumène surexcité de 48 ans a menacé les gendarmes avec un fusil harpon puis avec un couteau avant d’être neutralisé. 23 juillet, Valence (26) 3 nuits de violences se sont produites avec caillassage des policiers dégradations d’un transformateur et incendie d’un scooter. Une caméra de vidéo protection a été dégradée. 23 juillet, Bron (69) une équipe de policiers intervenaient pour un conflit de voisinage. Un des protagonistes s’est rebellé et a alerté le quartier. Une trentaine de jeunes s’en sont pris aux forces de l’ordre qui ont été caillassées. Des policiers ont été jetés au sol et frappés. Quatre policier ont été blessés sérieusement. L’au-teur principal, 27 ans, 30 mentions au casier judiciaire devait porter un bracelet électronique. 24 juillet, Garges-Lès-Gonesse (95) trois policiers qui interpellaient le conducteur d’une moto qui leur avait foncé dessus heurtant l’un d’eux de plein fouet ont été agressés par une trentaine d’individus voulant em-pêcher l’arrestation. Plusieurs fonctionnaires ont reçu des coups.

25 juillet, Saint-Denis (93) des policiers en intervention ont percuté un véhicule civil à une intersection. On déplore 3 blessés dont 2 policiers. 25 juillet, Camaret-sur-Aigues (84) une cycliste a perdu la vie à la suite d’une collision avec un motard de la gendarmerie blessé dans cet accident. Une enquête est diligentée pour déterminer les causes de cet accident ayant entraîné le décès de l’octogénaire. 26 juillet, Bron (69) un individu en crise avait tué sa femme à coups de couteau. A l’arrivée des policiers il a arraché l’arme de l’un d’eux et lui a tiré dessus le blessant au bras. 26 juillet, Roquemaure (30) de violents affrontements entre bandes rivales ont fait 8 blessés dont un gen-darme victime d’un malaise. Les protagonistes étaient armés de machettes, battes de baseball, barres de fer, couteaux, haches …..Des coups de feu auraient été tirés. 80 gendarmes du Gard ont convergé pour ré-tablir l’ordre. 27 juillet, Wintzenheim (68), lors d’un contrôle, un gendarme a été heurté par un conducteur qui a pris la fuite. Le militaire a été traîné sur une trentaine de mètres.

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27 juillet, Vendôme (41) aux urgences de l’hôpital un homme de 32 ans, alcoolisé, a commis des violences sur le personnel avant de s’en p^rendre aux policiers. Un fonctionnaire a été légèrement blessé. 28 juillet, Argelès-sur-Mer (66) un gendarme qui intervenait pour interpeller un individu à la suite de me-naces de mort sur conjoint a subi des violences de la part de l’auteur. 28 juillet Beautiran (33) alors qu’ils poursuivaient un malfaiteur, deux gendarmes ont été blessés dans une collision avec le véhicule du fuyard. 29 juillet, Montgeron (91) un policier qui intervenait en renfort de la police municipale suite à un tapage nocturne a fait usage de son arme. Il a tiré sur un des fauteurs de trouble qui avançait sur lui une bouteille brisée à la main. Ce roumain de 41 ans est décédé. 29 juillet, Colombes (92) un homme sur son scooter a foncé sur un groupe de 3 policiers qui effectuaient une opération de sécurisation. Un fonctionnaire souffre d’une triple fracture de la jambe. 29 juillet, à la gare de Sarcelles – Saint-Brice (95) un policier a été blessé en voulant intercepter un jeune à scooter qui sortait d’un passage réservé aux piétons. 30 juillet, Chelles (77) un policier parisien, en repos, a voulu intervenir pour venir au secours d’un chauf-feur de bus agressé par un individu de 25 ans. A l’arrêt suivant une dizaine de jeunes sont montés dans le bus, ont tabassé le fonctionnaire et ont porté des coups à son épouse. Le policier souffre d’une fracture du nez et de nombreuses ecchymoses. 7 août, Bobigny (93) un homme recherché dans le cadre d’une enquête sur deux homicides, s’est rendu compte qu’il était suivi. Il a braqué deux policiers avec un pistolet 9 mm. Il a été interpellé sans qu’aucun coup de feu ne soit tiré. 7 août, Toulouse (31) un commissariat a été caillassé pr un groupe d’individus. Léger dégâts.

9 août, Bastia (20) 44 policiers et gendarmes blessés dans des violences au stade de Furiani avant et après un match Bastia/Marseille.Des bombes agricoles, des pierres et des barrières ont été utilisées comme pro-jectiles. 9 août, Annemasse (74) un mineur de 14 ans, multirécidiviste, a frappé et blessé deux policiers lors de son interpellation. Il est ressorti du commissariat avec une convocation. 10 août, La Barben (13) un motard de la gendarmerie de Salon-de-Provence a été renversé par un chauf-fard qui a pris la fuite en abandonnant le véhicule volé qu’il conduisait. Après 3 heures de recherches il a été interpellé. Le motard a été blessé à une épaule. 11 août, Mazaye (63) deux gendarmes ont été blessés en intervenant suite à des violences conjugales. L’au-teur, un agriculteur, a utilisé un manitou et a détruit 3 véhicules de gendarmerie. 12 août, Galgon (33) un homme de 77 ans, interpellé pour conduite sous l'empire d'un état alcoolique, a frappé un gendarme qui intervenait en raison de ses tendances suicidaires.

15 août, Pillelardit (40) un véhicule gendarmerie est percuté par un fourgon qui a grillé un stop. Deux gen-darmes hospitalisés.

16 août, Corbeil-Essonnes (91) lors de la poursuite d’une mini-moto un fuyard à fait une chute

entraînant celle d’un policier qui a été blessé

Cette énumération n’est malheureusement pas exhaustive car de nombreux cas de violences et d’agressions sur les membres des forces de l’ordre échappent à nos recherches dans la presse. Merci à notre partenaire

police réalités qui fait un travail remarquable pour recenser toutes ces agressions ou accidents. http://policeetrealites.wordpress.com/

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55 – Gendarmerie : des hommes et des femmes avant tout.

Toute une carrière en Gendarmerie, c’est l’oc-casion de connaître une multitude de personnes dont des milliers de gendarmes. Supérieurs, cama-rades de travail, gendarmes rencontrés ici ou là à l’occasion du service permet d’apprendre sur les gens de toutes origines sociales qui se distinguent par leurs caractères ou leurs compétences. Chaque passage dans une unité permet de faire la connaissance des membres du groupe dans lequel on travaille. Lorsqu’on est l’adjoint au com-mandant de compagnie le groupe s’élargit et c’est une centaine de femmes et d’hommes qui le compo-sent. Pour Padchance, adjoint du patron, il s’agit avant tout de collaborateurs avec lesquels il faut s’adapter pour en tirer le meilleur de ce qu’ils peu-vent offrir. Les caractères sont différents les uns des autres. On trouve l’exé-cutant sans imagination qui se contente d’obéir aux directives don-nées. En l’absence d’ordres ou de consignes à appliquer il est déso-rienté, appelle à l’aide où se met en « roue libre » en attendant qu’on lui donne une marche à suivre. A l’opposé nous trouvons le fonceur, qui prend des initiatives (parfois malheureuses) mais qui a souvent un effet d’entraînement sur ses camarades. Si les premiers de-mandent à être motivés les seconds doivent faire l’objet d’une attention soutenue pour éviter qu’ils ne fon-cent droit dans le mur. Dans les personnels il y aussi le joyeux drille toujours prêt à faire une blague et qui ne manque pas de sortir une boutade à toutes occa-sions même si elles sont parfois un peu déplacées. Il existe aussi des gens introvertis qui ne s’ex-priment pas ou très peu, ils donnent toujours l’im-pression de bouder mais font souvent preuve d’effi-cacité dans la discrétion. Bien d’autres traits de caractère existent, les jaloux qui se plaignent toujours d’être moins bien traités que les autres ou qui n’admettent pas qu’un ou une collègue bénéficie d’un traitement de faveur le temps de surmonter de lourds problèmes fami-liaux. Lorsqu’on évoque les compétences des gen-darmes elles sont souvent dues à l’application de tout ce qu’ils ont pu apprendre en école ou observer

au cours de la multitude de situations auxquelles ils sont confrontés. Certains appliquent aussi ce qu’ils ont appris dans le civil dans les formations qu’ils ont reçues dans d’autres professions avant d’inté-grer la gendarmerie. Leurs compétences sont aussi variées que le nombre de métiers qu’on peut exer-cer. Que ce soit pour la réfection de logements, les dépannages de véhicules, le dessin industriel utile pour réaliser les croquis d’accident ou de constata-tions de délits ou crimes, tous apportent leur contri-bution. Les plus assidus à l’exercice d’une activité sont avant tout ceux qui ont une préférence pour une des nombreuses facettes du métier de gen-darme, c’est très souvent le cas pour des spécialités :

motocyclistes, maître chien, plongeurs, montagnards etc. La spécialité qui doit attirer le plus reste quand même la po-lice judiciaire, pour preuve ceux qui sont affectés dans des unités recherches et qui font tout pour rester dans cet em-ploi. Il faut bien reconnaître que c’est passionnant de diriger une enquête ou participer en partant d’une scène de crime pour arriver à la présentation du ou des auteurs devant les magistrats. Faire un métier qui consiste à jouer au gendarme et au voleur peut paraître très avantageux mais il faut savoir que le « joueur » paie sa passion par des journées et des nuits consacrées aux en-quêtes et même lorsqu’il est de repos ou en congés, il a toujours l’esprit occupé par des dossiers en cours. Dans une compagnie qui regroupe

une dizaine de brigades et une centaine d’hommes et de femmes, le commandant de compagnie et son adjoint devrait pouvoir compter sans restriction sur l’aide des commandants des unités. Ce n’est pas toujours le cas car, là aussi, le caractère influe sur les méthodes de commandement de chacun. Des gradés ont les même défauts ou qualités que ceux qui ont été cités précédemment. On trouvera le paternaliste qui tutoie tout son personnel mais qui en réalité est exagérément auto-ritaire et n’admet pas qu’un de ses subordonnés le tutoie. On trouve « l’entêté hésitant » qui a décidé d’une méthode à appliquer dans un dossier, mé-thode qui n’est pas dans l’optique de ses supérieurs.

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Il insistera lourdement pour avoir le feu vert, qu’il obtient souvent par lassitude de la part de son interlocuteur. S’il rate son coup il ne manquera pas de dire qu’il avait l’autorisation d’agir ainsi. On découvre aussi le champion du dossier glissé vers son collègue de la brigade voisine. Parlons du plaintif, toujours débordé, qui manque de temps, qui manque de moyens, qui ne dispose pas du personnel compétent et qui est convaincu, à tort, d’être dans le collimateur du commandement. Il y a aussi le tricheur qui ne manque pas de jouer avec les chiffres pour obtenir des statistiques favorables de façon à mettre en avant l’activité de sa brigade par rapport aux autres et, par rebond, la qualité de son commandement. Il faut aussi citer les « fayots » toujours au premier rang pour venir faire des courbettes au commandement et qui n’hésitent pas à « tailler des costumes » à leurs camarades et même à leur propre person-nel. Cette liste de traits de ca-ractère n’est pas exhaustive et Padchance doit jouer des qualités et des défauts de chacun pour faire avancer la machine sous les ordres de ses capitaines successifs. Comme adjoint le major est souvent appelé à remplacer son capitaine comment officier d’entre-tien à Orléans pour une première sélection des candidats gendarmes. Il s’agit de procéder à la correction des tests effectués dans la matinée par ces jeunes qui souhaitent embrasser la carrière de gendarme. Le niveau est relativement correct et il est assez rare de voir des candidats échouer à ce premier palier, sauf lorsqu’ils sont corrigés par des officiers qui se font un plaisir et une gloire de « dégager » un maximum de postulants. Il est amusant de noter le manque d’originalité dans les rédactions. Le général de Gaulle ou Napoléon sont les personnages les plus admirés et la jolie maison F5 avec jardin reste le rêve à réaliser. Il est certain que lorsqu’un jeune candidat propose l’homme de Cro-Magnon comme celui qu’il admire le plus ou un voyage interplanétaire comme rêve à réaliser, il part avec un apriori favorable. A l’issue de ces premiers tests arrive l’entre-

tien pour ceux qui n’ont pas été éliminés. Là en-core les motivations sont assez semblables : Faire de la police judiciaire, devenir motocyclistes etc. être en contact avec la population, rendre service aux concitoyens ou embrasser une carrière à ca-ractère militaire par goût de la discipline. Il est rare de trouver un individu dont le rêve est de por-ter un pistolet à la ceinture et de tirer sur à peu près tout ce qui n’entre pas dans la norme de bon français qu’il s’est fixée (c’est arrivé une fois). A l’issue de l’entretien, Padchance conseille aux candidats, qui ont obtenu leur premier ticket d’entrée, de se créer un journal de bord pour y no-ter toutes les aventures qu’ils rencontreront dans leur carrière. Il leur affirme qu’ils pourront écrire 3 tomes d’aventures, humoristiques, tristes ou pas-sionnantes. Lui regrette de ne l’avoir jamais fait. Padchance s’est lancé dans une expérience

avec l’accord de son commandant de compagnie. Pour essayer de rappeler à tous que la vie sur le terrain n’est pas facile, après avoir sérieusement in-sisté, il obtient que les trois secrétai-res de la compa-gnie renforcent, à tour de rôle la bri-gade territoriale ou le peloton de surveillance et d’intervention. La

secrétaire radio prend cette mesure avec beaucoup d’entrain, heureuse de se rappeler une époque qu’elle avait connue. Elle participe le plus possible à l’activité de la brigade lors de ses détachements. Le chauffeur gestionnaire des matériels accepte la décision sans enthousiasme mais sans récrimina-tion particulière. Le troisième secrétaire après quelques journées de détachement finit par une violente colère dans le bureau du capitaine. Avec une attitude menaçante, il déclare qu’il a été versé dans le cadre administratif et n’a rien à faire sur le terrain. Son attitude lui vaut une punition. L’expérience s’arrête au bout de deux mois, non pas que le capitaine ait plié à quelques récri-minations mais plus simplement suite à la visite des commandants de la brigade et du peloton de surveillance venus représenter leurs personnels. Ils ne souhaitent plus avoir deux des trois se-crétaires en renfort car ils passent leur temps à dormir ou à se plaindre au cours des patrouilles.

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