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LE MAGAZINE DE LA FÉDÉRATION FRANÇAISE DE BASKETBALL N°784 - OCTOBRE 2012 - WWW.FFBB.COM LE MAGAZINE DE LA FÉDÉRATION FRANÇAISE DE BASKETBALL LA FRANCE EN OR EN 3X3 LE BILAN DES JEUNES INTERNATIONAUX RIO 2016 : OBJECTIF PRIORITAIRE

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LE MAGAZINE DE LA FÉDÉRATION FRANÇAISE DE BASKETBALL

N°784 - OCTOBRE2012 - WWW.FFBB.COM

LE MAGAZINE DE LA FÉDÉRATIONFRANÇAISE DE BASKETBALL la france

en or en 3x3

le bilan des jeunes

internationaux

rio 2016 : objectif

prioritaire

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10 BASKETBALLMAGAZINE

La France tripLe médaiLLée

Par Syra Sylla, à Athènes, Photos FIBA

Avec trois médailles à son actif obtenues lors de la première édition du Mondial 3x3, la France se positionne comme la nation forte de la discipline. Retour sur cette nouvelle compétition qui a fait ses premiers pas en Grèce à Athènes.

L’ORGANISATIONInstallée au pied du Zappeion, en plein cœur d’Athènes, la FIBA a sorti l’artillerie lourde pour faire de cette première édition du Mondial 3x3 un évènement historique. Au total 4 demi-terrains, sur lesquels se jouaient les rencontres, mais également des panneaux annexes permettant aux équipes de s’échauffer ont été installés pour faire du parvis du Zappeion un vrai complexe basket. 48 équipes se sont suc-cédées pendant quatre jours sous un soleil de plomb. Chaque délégation a établi son campement aux abords des terrains. Sur le central, seul terrain équipé du système de streaming permettant aux internautes de suivre les rencontres sur le site de la FIBA,

des tribunes étaient installées. Si le public a évité l’exposition plein soleil à 18h, dès 20h la foule se formait en masse dans une am-biance festive "à la grecque".

Le FOrmat 48 sélections, 24 équipes masculines, 24 équipes féminines, 4 jours de compéti-tion, plus de 160 matches joués. Un rythme très intense pour les 192 joueurs présents. Si certains ont profité des créneaux mati-naux pour s’entraîner, nombreux ont été ceux à ne fouler le parquet qu’en début de tournoi à 18h chaque jour. Les équipes ont joué jusqu’à quatre matches par jour de 18h à 23h au Zappeion. Des concours (dunk, meneuse, 3 pts) ont rythmé la compétition.

Le niVeaULa France pouvait se targuer d’avoir à son actif 8 joueuses et joueurs pros évo-luant au plus haut niveau des champion-nats français masculins et féminins. Mais la FFBB n’était pas la seule Fédération à avoir eu recours à des joueurs profession-nels. Quelques mois après avoir annoncé sa retraite sportive, l’Espagnol Jorge Garbajosa (champion du Monde 2006, champion d’Europe 2009) représentait fièrement la Roja aux côtés de son compa-gnon de sélection Carlos Jimenez. Du côté d’Israël, c’est l’ancien NBAer Cory Carr, bien connu du public français pour avoir porté les couleurs de Pau et Nancy, qui a été le fer de lance de la sélection.

mONdIAL3x3 1èREÉDItIoN >

Sylvie Gruszczynski

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"Le 3x3 est le sport urbain le plus populaire"

Alex Sanchez, FIBA 3x3 Business Director, revient sur cette première édition du Mondial 3x3 et évoque l’avenir de cette discipline.

Quel bilan portez-vous sur cette première édition ?C’est un succès pour nous. Nous avons eu d’excellents retours de la part des joueurs qui ont vraiment pris du plaisir à disputer cette compétition. Et au niveau de l’ambiance, ça a été parfait. Les tribunes étaient pleines très souvent. Nous avons eu plus de 15.000 personnes sur tout le tournoi. Nous avions également mis en place un système de streaming qui permettait aux gens de suivre certains matches en direct sur le site de la FIBA. On a eu autant de vues que pour le tournoi préolympique au Venezuela en juin dernier. Donc ça a vraiment été apprécié.

On a eu des équipes connues dans le circuit basket comme la France, l’Espagne, la Russie. mais il y avait également des nations comme le Népal ou Guam. Comment les équipes ont-elles été sélectionnées ?Cette année, nous avons invité les sélections. Il y avait deux critères important. D’abord, le niveau de jeu ça va de soi. Mais nous voulions également récompenser les efforts faits dans le cadre du développement du 3x3. Le Népal est très actif à ce niveau-là et c’était important pour nous de les avoir à Athènes. Pour la prochaine édition, nous allons devoir faire une phase de qualifications car nous avons beaucoup de demande.

L’objectif est de faire du 3x3 une discipline olympique ?Oui tout à fait et la question n’est pas de savoir si ça doit l’être mais quand ça va l’être. C’est une discipline qui plaît aux joueurs. A Athènes, nous avons eu des joueurs comme Jorge Garbajosa qui précisait que c’était un jeu différent du 5x5 mais très intéressant. Le 3x3 est le sport urbain le plus populaire donc il a clairement sa place aux Jeux Olympiques.

En marge du mondial, vous avez également mis en place le World Tour mais surtout le site et l’application 3x3 Planet…Oui, le but est de construire une communauté autour du 3x3. Nous voulons centraliser les joueurs et leur permettre de se comparer à d’autres grâce au système de ranking. Les joueurs ont également la possibilité d’organiser des tournois ou de trouver des renseignements sur les tournois mis en place quel que soit l’endroit où ils se trouvent. On veut pousser les gens à jouer et à partager.

La sélection féminine

michel Jean Baptiste Adolphe

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mONdIAL3x3 1èREÉDItIoN >

Chez les filles, la sélection américaine,

championne en titre, n’avait rien à

envier à nos Françaises. Avec Skylar

Diggins, annoncée comme l’une des

meilleures prospects US et pensionnaire

de l’Université de Notre Dame en NCAA,

se présentaient quelques-unes des

meilleures joueuses de leur génération :

Bria Hartley (UConn), Ann Strother

(UConn) et Chiney ogwumike (Sranford).

D’autres sélections, dont la présence

a pour le moins surpris (Népal, Guam),

ne se composaient que de joueurs

amateurs, à la limite du "débutant". Au

final, un panel de joueurs aux niveaux

disparates qui ont laissé place à des

rencontres parfois sans véritable intérêt

et d’autres fois à des matches intenses

et disputés.

Le StYLe de JeU"Niveau cardio, c'est un truc de fou, 10 minutes de jeu, t'es tout le temps dans l'action", explique Karim Souchu, membre de l’Équipe de France. Afin de rendre le style de jeu plus attractif, la FIBA a misé sur de "nouvelles" règles du basket adaptées au format 3x3. Exit les 24 secondes de possession, les joueurs ne disposaient que de 12 secondes pour déclencher un shoot. D’autres consignes, la remise en jeu directe sous le panier par exemple, ont permis de rendre le jeu plus rapide, voire plus spectaculaire. Mais ces changements n’ont pas eu l’effet voulu sur toutes les équipes. Les joueuses du Népal n’ont par exemple pas été souvent capables d’armer avant la fin des 12 secondes. Les pertes de balle et des situations de jeu brouillon ont été le lot de quelques sélections pas assez préparées.

L’éQUipe de FranceForte de sa défense, chez les hommes comme chez les femmes, l’Équipe de France a su imposer son style tout au long de la compétition et prendre le dessus sur toutes les équipes rencontrées avant d’échouer en finale. Dans le tournoi mixte, les Français ont en revanche largement dominé leur sujet pour se hisser sur la plus haute marche du podium. Retour sur le parcours des trois équipes françaises.

La sélection masculine, vice-championne du monde

Karim Souchu (Cholet, Pro A), Michel Jean Baptiste Adolphe (Chalon-Sur-Saône, Pro A), Mérédis Houmounou (Aix-Maurienne, Pro B), Kévin Corre (CCRB, Pro B).

Drivé par un Karim Souchu expéri-menté et vétéran de l’équipe, l’Équipe

de France masculine n’a pas eu un parcours simple mais a su profiter de son avantage dans la raquette, par la présence de Michel Jean Baptiste Adolphe et de la densité de son effectif pour se frayer un chemin jusqu’en finale. Face à la Serbie, les Bleus ont payé leur manque de fraicheur après trois jours de compétition (défaite 16-13). très pré-sente défensivement et au rebond, l’EDF a d’abord mis du temps à se mettre dans le rythme. Mais une fois la machine en route, les Bleus sont montés en puissance et ont dominé la compétition pur sortir des phases de poule invaincus. Kevin Corre et JBAM ont abattu un boulot monstrueux dans la pein-ture alors que Mérédis Houmounou profitait de sa rapidité et de sa vivacité pour faire danser ses adversaires, pour le plus grand plaisir d’un public demandeur. Dans les matches couperets, l’expérience et l’adresse de Karim Souchu, auteur de deux énormes matches en quart et en demi, ont fait la dif-férence. En finale, le meneur serbe Dusan Domovic Bulut n’a laissé aucun répit à la dé-fense française. Si les Bleus ont tenu le choc, les quelques pertes de balle en toute fin de match leur ont été fatales.

La sélection féminine, vice-championne du monde

Hélèna Ciak (Perpignan, LFB), Perrine Leleuch (sans club), Laetitia Kamba (Mondeville, LFB), Sylvie Gruszczynski (Pays d’Aix, LFB).

A l’instar de leurs homonymes mascu-lins, les filles de l’EDF ont échoué sur

La sélection masculine

La sélection mixte

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Richard Billant, sélectionneur des équipes de France de 3x3, revient sur les performances de ses troupes et sur l’avenir de la discipline.

Quel bilan tirez-vous de ce premier mondial 3x3 ?On a vécu une aventure sportive et humaine extraordinaire. C’est quelque chose

que j’ai rarement vécu avec les équipes que j’ai eu en 5x5. C’est particulier parce qu’on avait un petit groupe et que les filles et les garçons étaient ensemble. Les joueurs ont vraiment joué le jeu et on sentait cette solidarité entre eux. Je suis content parce que quand j’ai commencé l’aventure 3x3, la première réaction des gens étaient de dire que c’était un truc individualiste. Ce sont les retours que j’avais. Que ça allait être du un contre un et tout ça. Alors que c’est totalement l’inverse. J’ai rarement vu autant de solidarité que dans ces deux équipes de 3x3.

La présence d’un staff étoffé autour de l’équipe de France a-t-il fait la différence face à d’autres pays moins "riches" à ce niveau ?Je tiens d’abord à remercier tout le monde. Le staff médical a fait un travail considé-rable. Avec la chaleur et l’enchaînement des matches, les joueurs sont très éprouvés. Il y a peu de temps de repos entre les matches mais aussi pendant. C’est d’une grande intensité et ça nécessite des joueurs en forme et un staff médical performant qui a tra-vaillé jusque 3h du matin pour remettre les joueurs sur pied chaque jour. Le staff tech-nique, avec Romain Chenaud et Irène Ottenhof a également fait un travail remarquable pendant la préparation et ici. Et puis, Nathalie Lesdema nous a rejoints en tant que chef de délégation. On a vu les différences entre des nations comme l’Ukraine, les Etats-Unis ou la France qui avaient un staff conséquent et d’autres nations qui sont venues avec 4 joueurs et parfois sans coach. On a pris ça très au sérieux. Certaines fédérations ont des moyens mais n’ont pas fait l’effort, du moins pas pour l’instant.

Quel est selon vous le potentiel de la discipline ?Elle présente un avantage évident c’est qu’elle balaye tous les genres de joueurs. Semi-débutants ou expérimentés comme on a pu le voir avec la présence de Jorge Garbajosa ou de nombreux joueurs d’un très haut-niveau. Il y en a pour tous les goûts. Il y a même eu ce tournoi mixte qui n’était pas prévu initialement. Cela a été décidé à Londres lorsque les gens de la FIBA ont rencontré le CIO. Ils ont décidé de tester sur le Mondial. Je pense que ça peut-être amélioré et je ne sais pas quel sera son avenir mais on l’a pris très au sérieux de notre côté. D’ailleurs tous nos joueurs voulaient participer, on a du faire une sélection. Le 3x3 va apporter une alternative pour ceux qui ne se retrouvent pas dans le 5x5 traditionnel. Ce n’est pas en opposition mais c’est une complémenta-rité. Je pense que si on fait un bon travail, ces bons résultats vont nous aider à avoir une crédibilité et à lancer le 3x3 en France.

La suite, c’est quoi ?Le plus dur va arriver. Les joueurs et joueuses qui étaient là vont vouloir revenir plus fort, ils me l’ont déjà dit. Ils font partie des pionniers, ils ont tracé la voie. A nous main-tenant de maintenir ce niveau ou plutôt de l’améliorer. Mais ça fait plaisir d’avoir vécu cette aventure et d’avoir eu le succès que l’on a eu, en toute modestie malgré tout.

"iLS Ont tracé La VOie"

le fil (17-16) en finale face à team USA malgré une rencontre plutôt bien menée. Impres-sionnantes de maîtrise tout au long de la compétition, Hélèna Ciak et ses coéquipières ont fait preuve de sérieux et de concentra-tion. C’est grâce à une défense acharnée et une bonne alternance du jeu intérieur, avec une Ciak dominatrice dans la peinture du haut de ses 1,95 m, et du jeu extérieur, grâce notamment à l’adresse de Sylvie Gruszczynski que les Bleues ont pu tirer leur épingle du jeu. Si Laetitia Kamba s’est montrée décisive au rebond, Perrine Leleuch, au four et au moulin, a souvent été l’une des métronomes de cette équipe. En phase de poule, les Fran-çaises ont annoncé la couleur d’entrée de jeu, avec un 21-0 infligé au Népal, et n’ont eu aucune difficulté à prendre la première place de leur groupe. La tâche s’est sérieusement compliquée en demi-finale face aux Ukrai-niennes plus présentes physiquement. Une demie remportée de justesse grâce de nou-veau à une Hélèna Ciak injouable dans la peinture. En finale, les Françaises ont d’abord tenu le choc face à team USA avant de cumuler les pertes de belle. Des erreurs qui leur ont coûté cher et qui les privent d’une médaille d’or.

La sélection mixte, championne du monde

Perrine Leleuch, Laetitia Kamba, Mérédis Houmounou, Kévin Corre

En marge des tournois féminins et masculins, la FIBA a tenté d’innover

avec une formule mixte. Une initiative louable même si la qualité des matches n’a pas toujours été à la hauteur du résultat souhaité. Avec ses quatre ambassadeurs, la France a terminé ce tournoi invaincu et dé-croché la médaille d’or. Une place acquise non sans mal puisque lors de leur entrée en scène, les Français se sont frottés à une équipe russe très agressive. C’est finale-ment Mérédis Houmounou et Kévin Corre qui ont fait la différence. "Le mixte c'est surtout différent en défense quand on doit switcher sur les écrans et c'est aussi très intense. Au début, on voulait le faire pour le plaisir mais au fur et à mesure on se prend au jeu et là on veut aller le plus loin pos-sible", nous explique Laetitia Kamba. Plus grande et plus physique que ses adver-saires, la France a su jouer de ses atouts pour filer en finale, après des victoires face à l’Angleterre (16-9) et l’Ukraine (12-9), et remporter l’or tant convoité (victoire face à l’Argentine 14-8).

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Est-il entendu pour une Fédération qu’à la sortie des Jeux Olympiques

une stratégie globale pour un nouveau cycle de quatre ans est mise en place ?Le constat qui se pose aujourd’hui est le sui-vant : le seul objectif qui compte désormais c’est Rio 2016. Ensuite, la problématique est différente pour les deux équipes. Pour les féminines tout le monde parle aujourd’hui de l’Euro 2013 en France en se disant que nous allons célébrer la médaille olympique. C’est bien mais nous, nous n’avons pas le

"Le seuL objectif qui compte c’est Rio 2016"

La flamme des Jeux Olympiques de Londres à peine éteinte, la FFBB se lance dans un nouveau cycle de quatre ans avec en ligne de mire Rio de Janeiro et plusieurs étapes intermédiaires : Euros 2013 et 2015, Coupe du Monde 2014.

Propos recueillis par Julien Guérineau, Photos Hervé Bellenger

inTErviEw jEAN-PIERRE dE vINCENZI >

temps de célébrer. Il faut impérativement

jouer le podium et en même temps prépa-

rer la suite qui va venir très vite avec 2014

et la Coupe du Monde, la dernière échéance

avant l’Euro 2015 qualificatif pour les jeux.

Le rendez-vous qu’il ne faut pas rater. Nous

avons donc deux ans pour construire cette

équipe. depuis 2009 le groupe est assez fer-

mé. Ira-t-il jusqu’en 2016 ou faut-il songer à

le faire évoluer dès maintenant sachant que

pendant six ans de suite (2004 à 2009) nos

équipes U20 ont terminé sur le podium eu-ropéen ? Mais le potentiel n’est pas énorme, des joueuses ont disparu car ce groupe n’a donné aucune possibilité d’intégration. Il faut être prudent car nous avions commis une erreur après les jeux de Sydney en 2000. En 2001 l’Euro était en France avec un titre à la clé. 2002, au Mondial, le même groupe était au rendez-vous. C’était une forme de récom-pense. Mais nous avons ensuite galéré dix ans pour revenir aux jeux en renouvelant l’équipe en 2003, l’année de la qualification olympique pour Athènes. Chez les garçons la réflexion se mènera également sur quatre ans et même si beaucoup s’interrogaient sur l’identité de l’entraîneur, c’est avant tout la stratégie globale qu’il fallait cadrer.

Des joueurs cadres ont d’ores et déjà an-noncé qu’ils comptaient poursuivre leur carrière internationale jusqu’en 2016. Que cela vous inspire-t-il ?Que des joueurs de 30 ans annoncent qu’ils veulent aller jusqu’à Rio, on ne va pas s’en plaindre. Cela veut également dire qu’il faut avoir une réflexion sur l’apport que pourront avoir ces joueurs expérimentés en 2016. On peut par exemple avoir des meneurs de jeu de très grande qualité, chez les masculins comme chez les féminines, et se dire qu’ils pourront être opérationnels différemment, en jouant 20 minutes au lieu de 40. dès lors il faut s’interroger sur les jeunes meneurs qu’il faudra faire monter en puissance et res-ponsabiliser. Les faire tomber du ciel en 2015 serait très compliqué. Quand les intègre-t-on ? Sur tous les postes nous avons les noms. Olivia Epoupa, diandra Tchatchouang, Sara Chevaugeon, Marielle Amant, Léo

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"pouR existeR

ce qui compte

c'est Les

jeux."

Westermann, Rudy Gobert, Evan Fournier et d’autres, je ne les citerai pas tous. Il ne faut pas ouvrir pour ouvrir mais le faire avec les nécessités d’un objectif qui est Rio.

La perspective de disputer un Euro à do-micile en 2013 pour les féminines peut-elle retarder cette volonté d’ouverture ?je ne pense pas. Une ou deux joueuses se posent des questions par rapport à un éven-tuel arrêt. Ensuite il faudra peut-être faire un choix sur une autre joueuse. Cela ne modifie pas fondamentalement l’équilibre du groupe mais libère potentiellement trois places. Autant pourraient être disponibles en 2014 et c’est 50% du groupe qui aura changé. Mais ça, c’est le coach qui tranchera. La compétition qui sera la plus importante en termes d’expérimentation risque d’être la Coupe du Monde 2014.

Chez les garçons rudy Gobert ou Leo westermann ont fait leurs débuts chez les A cette année. Pensez-vous que le chan-gement est déjà en marche ?Ce qui est bien chez les filles c’est le côté li-sible des choses. On sait qui est là, qui est

absent, qui est en retard. Chez les garçons c’est radicalement différent. Et donc toujours très compliqué. Les contrats, les blessures, les disponibilités. Quoiqu’en disent certains, cela sera toujours ainsi et ne s’améliorera pas. On se battra toujours pour construire la meilleure équipe possible. Ce n’est jamais évident pour une franchise NBA de libérer un joueur qui vaut 50 millions de dollars. je trouve qu’elles s’adaptent plutôt bien pour comprendre notre logique, très éloignée de la leur. donc en toute honnêteté il est difficile de se projeter.

Quelle a été la réflexion concernant les prochains staffs techniques des deux équipes de France ?je sais d’expérience qu’il faut surtout ne rien faire dès le lendemain d’une compétition. Il faut laisser les gens réfléchir et faire leur bilan. j’ai eu une discussion avec vincent Collet le lendemain du quart de finale face à l’Espagne. je l’ai ensuite eu au téléphone début septembre et les discours n’étaient pas les mêmes. C’est normal. Il faut pouvoir prendre le recul nécessaire pour analyser les choses en toute lucidité. j’ai eu mi-sep-tembre des entretiens avec Pierre vincent puis avec vincent Collet, toujours avec la présence de Patrick Beesley. Et avant

concernant les aspects politiques avec le Président de la FFBB, jean-Pierre Siutat. Il est difficile de s’engager pour un cycle de quatre ans. En définissant parfaitement les échéances, cela permet aux entraîneurs de passer par une période plus courte d'où l'en-gagement pris pour la campagne 2013. Mais la stratégie, elle, est arrêtée, cadrée.

Chez les masculins comme chez les fémi-nines les joueurs ont semblé enthousias-mé par leur expérience olympique. Est-ce l’explication de leur empressement à déjà évoquer rio 2016 ?j’ai la sensation que le passé a servi. En sor-tant de Sydney en 2000, on ne pensait pas à Athènes 2004. C’était loin. A l’époque j’avais dit dans la presse que cette génération me semblait "en bout de course" et on me l’avait reproché. Pourtant les joueurs n’étaient pas si vieux que ça. Mais je sentais qu’il serait difficile de les relancer sur un nouveau cycle de quatre ans et je ne m’étais pas trompé. Aujourd’hui je trouve que nous avons pris conscience que si nous voulons exister, ce qui compte c’est les jeux. Le travail fait globalement permet d’avoir cette ambition olympique. donc nous sommes en position pour rebondir.

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CAHIERS DE L’ENTRAÎNEURLa défense