Madagascar: Rapport National de Suivi des OMD -- 2007

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    P R E F A C E

    En septembre 2000 New York, les Etats membres de lOrganisation des Nations Unies ont adopt la Dclaration du

    Millnaire. Les Objectifs du Millnaire pour le Dveloppement (OMD) qui rsultent de cette dclaration et composs

    de 8 objectifs, 18 cibles assorties de dlais et 48 indicateurs, constituent un cadre de rfrence et daction pourrduire la pauvret dans le monde. A la suite de la revue mi-parcours de 2005, lAssemble Gnrale dans la

    rsolution 60/1 avait dcid dajouter quatre nouvelles cibles qui viennent dtre incorpores, par dcision A/62/1 de

    septembre 2007, dans le cadre rvis des OMD prsent en Annexe 5. Toutefois, le prsent Rapport National est

    encore bas sur le cadre de suivi prcdent, tant donn que les travaux dlaboration dudit Rapport ont prcd

    lofcialisation de ladoption de ces nouvelles cibles.

    Le Systme des Nations Unies a mis en place un mcanisme de suivi des progrs raliss dans le monde pour

    mieux apprcier de manire priodique la marche vers latteinte des objectifs xs. Cest dans ce cadre que leGouvernement, avec le concours du Systme des Nations Unies et dautres partenaires, a dcid cette anne 2007

    de produire le deuxime rapport national de suivi des OMD Madagascar.

    Depuis la n de la crise de 2002, qui a provoqu une contraction de lconomie de 12,7% et une aggravationde lincidence de la pauvret, le Gouvernement a dploy des efforts pour relancer lconomie et amliorer les

    conditions de vie de la population. Ces efforts, dune part, ont permis lconomie de renouer avec la croissanceen enregistrant un taux moyen de croissance relle de plus de 6% sur la priode 2003-2006, et dautre part, ontconduit lamlioration de lindice de dveloppement humain (IDH) passant de 0,509 0,533 sur la mme priode.Cependant, en dpit de ces performances conomique et sociale positives, certains indicateurs sociaux traduisenttoujours une grande fragilit dans les conditions de vie des malgaches. Si lvolution des Objectifs du Millnaire

    pour le Dveloppement est globalement positive, des efforts doivent tre redoubls dans nombre de secteurs et

    domaines de la vie nationale car si la tendance actuelle se poursuit, il serait difcile voire impossible datteindrecertains objectifs dans les dlais.

    Cest pour ce faire et pour rpondre la recommandation de lAssemble Gnrale des Nations Unies de 2000plus cinq que le Gouvernement malgache, sous le leadership du Prsident de la Rpublique, a pris linitiative

    dlaborer une stratgie de dveloppement moyen terme plus ambitieuse qui a pris le relais du DSRP partir de

    janvier 2007. Cette stratgie, appele Madagascar Action Plan (MAP), est base essentiellement sur les OMD etla vision Madagascar naturellement , une initiative du Prsident de la Rpublique dclinant une conception du

    pays lhorizon 2020.

    Le prsent Rapport, labor au dbut de la mise en uvre de cette nouvelle stratgie et ayant suivi un processus

    participatif, faisant contribuer les diffrentes institutions prenantes runies au sein du Comit de Pilotage et duComit technique, indique les rsultats obtenus sur la priode 1990-2006 ainsi que les efforts qui restent fairepour latteinte des objectifs nationaux et ceux du Millnaire. Il offre de ce fait une analyse dtaille sur la situation

    actuelle des 8 objectifs de manire pouvoir identier et comprendre les contraintes et obstacles rencontrs ainsiqu croiser des perspectives et recommandations sur la base des ds poss sur le chemin de ralisation desOMD. Il constitue, de ce fait, un outil fondamental de dialogue de politiques et de mobilisation de ressources,

    et un instrument de sensibilisation et de plaidoyer en faveur des OMD, du grand public, des autorits politiques

    nationales et rgionales, des partenaires au dveloppement, de la socit civile, des mdias et du secteur priv.

    Nous esprons ainsi quil contribuera enrichir les dbats autour des OMD et du progrs vers le dveloppement

    humain Madagascar.

    Dr Xavier LEUS Gl Charles RABEMANANJARA

    Coordonnateur rsident Premier Ministre, Chef du Gouvernementdu Systme des Nations Unies Ministre de lIntrieur

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    LES EQUIPES CHARGEES DE L ELABORATION DU RAPPORT

    comitdepilotage

    Co-Prsidence :

    M. Modeste Raveloson, Directeur Gnral de lEconomie et du Plan-

    Dr Xavier Leus, Coordonnateur rsident du Systme des Nations Unies-

    Membres :

    Le reprsentant de M. le Premier Ministre, Chef du Gouvernement-

    Le reprsentant de M. le Secrtaire Gnral du MAP, Prsidence de la Rpublique-

    Le reprsentant de M. le Ministre de lEconomie, du Commerce et de lIndustrie-

    Le reprsentant de M. le Ministre de la Sant, du Planning Familial et de la Protection Sociale-

    Le reprsentant de M. le Ministre des Tlcommunications, des Postes et de la Communication-

    Le reprsentant de M. le Ministre de lEducation Nationale et de la Recherche Scientifique-

    Le reprsentant de M. le Ministre de lEnvironnement, et des Eaux et Forts-

    Le reprsentant de M. le Ministre de lEnergie et des Mines-

    Le reprsentant de M. le Ministre de lAgriculture, Elevage et Pche-Le reprsentant de M. le Ministre des Finances et du Budget-

    Le reprsentant de M. le Ministre des Affaires Etrangres-

    M. le Directeur Gnral de lOffice National pour la Nutrition-

    M. le Directeur Gnral de lOffice National de lEnvironnement-

    M. le Secrtaire Excutif du Conseil National de Lutte contre le SIDA-

    M. le Prsident du Groupement des Entreprises Malgaches-

    Mme le Directeur Excutif de SAGE-

    M. le Prsident de lUnion Nationale des Associations Civiles de Madagascar-

    Mme la Prsidente de la Plateforme Nationale de la Socit Civile-

    M. lAmbassadeur, Chef de Dlgation de la Commission Europenne-

    M. le Reprsentant rsident adjoint du PNUD-M. le Directeur des Oprations de la Banque Mondiale-

    M. le Reprsentant rsident du FMI-

    M. le Reprsentant de la FAO-

    M. le Reprsentant de lOIT-

    M. le Reprsentant de lOMS-

    M. le Reprsentant de lONUDI-

    Mme le Reprsentant du PAM-

    M. le Reprsentant de lUNFPA-

    M. le Reprsentant de lUNICEF-

    Mme le Coordonnateur pays de lONUSIDA-

    comittechnique

    Co-Prsidence :

    M. Mamy Ratolojanahary, Directeur des Mthodes et de la Planification, DGEP/MECI-

    M. Isiyaka Sabo, Conseiller Economique du PNUD-

    Membres :

    Le reprsentant du Secrtariat Gnral du MAP, Prsidence de la Rpublique-

    Le reprsentant de la Primature-

    M. Haniela Joromanantsoa, DMP/DGEP, Ministre de lEconomie, du Commerce et de lIndustrie-

    M. Lon Raoelikasy, DMP/DGEP, Ministre de lEconomie, du Commerce et de lIndustrie-

    M. David Razakarivony, DMP/DGEP, Ministre de lEconomie, du Commerce et de lIndustrie-

    Mme Georgine Andriamihaja, DEEM, Ministre de lEconomie, du Commerce et de lIndustrie-

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    M. Eric Yvon Razafindralambo, Ministre de la Sant, du Planning Familial et de la Protection Sociale-

    M. Jrme Ravonison, Ministre de la Sant, du Planning Familial et de la Protection Sociale-

    Mme Minosoa Ramiarandraibe, Ministre des Tlcommunications, des Postes et de la Communication-

    M. Fenohery Randrianantenaina, Ministre de lEnvironnement, et des Eaux et Forts-

    M. On Randrianarisoa, Ministre de lEnergie et des Mines-

    M. Maximin Rabesoa, Ministre de lAgriculture, Elevage et Pche-

    Mme Charline Raholimalala, DPCB, Ministre des Finances et du Budget-

    M. Rgis Andrianaivo Rakotomanana, DPCB/DGB, Ministre des Finances et du Budget-

    M. Victor Rabeza Rafaralahy, Institut National de la Statistique-

    Mme Patricia Rakotondrabe, Secrtariat Excutif du Conseil National de Lutte contre le SIDA-

    M. Salvator Ravalison, Banque Centrale de Madagascar-

    Mme Viviane Ralimanga, BCR/SNU-

    M. Haja Andrianjaka, BCR/SNU-

    Mme Fara Ravololondramiarana, PNUD-

    Mme Patricia Ramarojaona, PNUD-

    M. Patrick Ramanantoanina, Banque Mondiale-

    Mme Ialy Rasoamanana, FMI-

    M. Guy Andriantsara, OMS-Mme Masy Harisoa, OMS-

    M. Victor Rakoto, UNFPA-

    Mme Diane Coury, UNICEF-

    M. Yves Bourny, ONUSIDA-

    M. Clarimond Raveloson, ONUSIDA-

    Mme Zo Rasoaniaina, CINU-

    quipedesconsultantsM. Christian Ntsay-

    Mme Tojo Yharimanana Rakotomalala-

    M. Tsimahalahy Randriamahaleo-

    M. Eric Rakotomanana-

    M. Mamy Ralaivelo-

    Mme Baholy Ranorohasina-

    conceptiondesign & illustrations

    LEOKI

    assistanceadministrative

    Mme Michle Rakoto-Andrianaly

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    TA B L E D E S M AT I E R E S

    Table des matires 3

    Liste des tableaux et graphiques 5Sigles et Acronymes 6Vue densemble 8

    Introduction : Justication et Contexte du deuxime rapport national

    de suivi des OMD 12

    Chapitre 1 : Eliminer lextrme pauvret et la faim 17

    1.1. Un recul fragile et lent de la pauvret constat 171.2. Linscurit alimentaire, un attribut de la pauvret Madagascar 19

    1.3. Des rponses aux effets limits face la pauvret et la faim 201.4. Les principaux ds relever 221.5. Recommandations 23

    Chapitre 2 : Assurer une ducation primaire pour tous 26

    2.1. Une volution favorable de laccs scolaire au niveau du primaire 262.2. Des contraintes et faiblesses du systme ducatif 28

    2.3. Des rformes engages pour lamlioration du systme ducatif 292.4. Les principaux ds relever 312.5. Recommandations 31Chapitre 3 : Promouvoir lgalit des sexes et lautonomisation des femmes 34

    3.1. Une socit au paradoxe persistant sur le genre entre le juridique et la tradition 343.2. Une nette amlioration de laccs des lles lducation 353.3. Un faible degr de participation des femmes dans la vie nationale 363.4. Les principaux ds relever 383.5. Recommandations 39Chapitre 4 : Rduire la mortalit infantile 42

    4.1. Une baisse constante de la mortalit infantile 42

    4.2. Une nette amlioration de la couverture vaccinale des enfants 44

    4.3. Dautres facteurs ayant inuenc la rduction de la mortalit infanto-juvnile 454.4. Les principaux ds relever 454.5. Recommandations 47Chapitre 5 : Amliorer la sant maternelle 49

    5.1. Une tendance peu signicative de la rduction du taux de mortalit maternelle 495.2. Des actions structures pour rduire le taux de mortalit maternelle 51

    5.3. Les principaux ds relever 515.4. Recommandations 52Chapitre 6 : Combattre le VIH/Sida, le paludisme et dautres maladies 55

    6.1. Un risque de progression rapide du VIH 556.2. Une volution contraste du paludisme, de la tuberculose et de la lpre 576.3. Des stratgies varies de rponses nationales pour la matrise des maladies 59

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    6.4. Les principaux ds relever 616.5. Recommandations 63Chapitre 7 : Assurer un environnement durable 65

    7.1. Des rsultats positifs dans la prservation des ressources environnementales 65

    7.2. Un progrs timide en matire daccs leau et lassainissement 667.3. Des politiques et stratgies tenant compte des priorits environnementales 677.4. Les principaux ds relever 697.5. Recommandations 71

    Chapitre 8 : Mettre en place un partenariat mondial pour le dveloppement 73

    8.1. Des dettes extrieures allges pour soutenir surtout les secteurs sociaux 74

    8.2. Le commerce extrieur, un levier majeur de dveloppement encore en panne 76

    8.3. Les TIC, la pierre angulaire de la promotion du dveloppement humain 778.4. Un secteur de lemploi fragile dans un march du travail fortement ruralis 78

    8.5. Les principaux ds relever 798.6. Recommandations 81

    Chapitre 9 : Systme de suivi-valuation des OMD 84

    anneXes 90

    Annexe 1 : Donnes sur les situations macro-conomiques, Madagascar

    Annexe 2 : Suivi des indicateurs des Objectifs du Millnaire pour le Dveloppement

    Annexe 3 : Bibliographies et RfrencesAnnexe 4 : Mthodologies : Approches et Contraintes

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    L I S T E D E S T A B L E A U X E T G R A P H I Q U E S

    TABLEAUX

    Tableau 0.1 : Evolution des composantes de lIDH et de lISDH de 2001 2005 14

    Tableau 1.1 : Part des quintiles dans la consommation totale 18

    Tableau 1.2 : Evolution du niveau dinsufsance pondrale des enfants de moins de 5 ans 20

    Tableau 1.3 : Degr de ralisation de lobjectif 1 22

    Tableau 2.1 : Evolution des taux de scolarisation pour la priode 2004-2006 27

    Tableau 2.2 : Evolution du budget allou au secteur de lducationpour la priode 2004-2006 30

    Tableau 2.3 : Degr de ralisation de lobjectif 2 31

    Tableau 3.1 : Degr de ralisation de lobjectif 3 38

    Tableau 4.1 : Evolution du taux de mortalit infantile pour 1997-2004 42

    Tableau 4.2 : Evolution de la proportion denfants de 1 an vaccins contre la rougeole pour 1999-2004 44

    Tableau 4.3 : Degr de ralisation de lobjectif 4 46

    Tableau 5.1 : Taux de consultations prnatales et daccouchement assist par un

    personnel mdical quali 50

    Tableau 5.2 : Degr de ralisation de lobjectif 5 52

    Tableau 6.1 : Evolution du taux de prvalence du VIH chez les femmes enceintespour 1993-2005 55

    Tableau 6.2 : Evolution du taux de prvalence du VIH chez les femmes enceintesen PTME pour 2004-2006 56

    Tableau 6.3 : Evolution de la tuberculose pour la priode 2002-2006 58

    Tableau 6.4 : Degr de ralisation de lobjectif 6 61

    Tableau 7.1 : Evolution des proportions des zones forestires et des aires protges 65

    Tableau 7.2 : Degr de ralisation de lobjectif 7 70

    Tableau 8.1 : Evolution des ressources de lEtat pour 2003-2006 74

    Tableau 8.2 : Evolution des allocations budgtaires pour les secteurs sociaux de 2000 2005 75

    Tableau 8.3 : Evolution du secteur des tlcommunications pour 2004-2006 77

    Tableau 8.4 : Degr de ralisation de lobjectif 8 80

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    GRAPHIQUES

    Graphique 1.1 : Evolution des ratios de pauvret par milieu 17

    Graphique 1.2 : Evolution de la proportion de la population vivant en dessous du seuil de la pauvret 19

    Graphique 1.3 : Evolution du pourcentage denfants moins de 5 ans prsentant une insufsance pondrale 20

    Graphique 2.1 : Evolution du taux net de scolarisation dans le primaire 26

    Graphique 3.1 : Evolution de la proportion des lles dans le primaire 36

    Graphique 4.1 : Evolution du taux de mortalit infantile 43

    Graphique 4.2 : Evolution du taux de mortalit infanto-juvnile 43

    Graphique 5.1 : Evolution du taux de mortalit maternelle 49

    Graphique 7.2 : Evolution de la proportion de la population ayant un accs leau potable 67

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    SIGLES ET ACRONYMES

    ACT - Combinaison Thrapeutique base dArtmisinine

    AFD - Agence Franaise de Dveloppement

    AGOA - African Growth Opportunity Act

    BAD - Banque Africaine de Dveloppement

    BADEA - Banque Arabe pour le Dveloppement en Afrique

    BCM - Banque Centrale de Madagascar

    CAID - Campagne dAspersion Intra-Domiciliaire dinsecticides

    CDT - Centre de Diagnostic et de Traitement Tuberculose

    CNAPS - Caisse Nationale de Prvoyance Sociale

    CNLS - Comit National de Lutte contre le Sida

    COI - Commission de lOcan Indien

    COMESA - Common Market of Eastern and Southern Africa

    CPN - Consultation PrnataleCQ - Chloroquine

    CSB - Centre de Sant de Base

    CTV - Conseil et Test Volontaire du VIH

    CRENI - Centre de Rcupration Nutritionnelle Intensive

    CRENA - Centre de Rcupration Nutritionnelle Amliore

    DREN - Direction Rgionale de lEducation Nationale

    DSRP - Document de Stratgie de Rduction de la Pauvret

    EBS - Enqute Biologique de Surveillance

    EDS - Enqute Dmographique et de Sant

    EF - Education Fondamentale 1 et 2

    EPM - Enqute auprs des Mnages

    HIMO - Haute Intensit de Main duvre

    IDA - International Development Association, World Bank

    IDE - Investissement Direct Etranger

    IDH - Indicateur de Dveloppement Humain

    IEC - Information, Education, Communication

    INSTAT - Institut National de la Statistique

    IPPTE - Initiative Pour les Pays Pauvres Trs Endetts

    IRA - Infection Respiratoire Aigu

    ISDH - Indicateur Sexo-spcique de Dveloppement Humain

    IST - Infections Sexuellement Transmissibles

    JIRAMA - Jiro sy Rano Malagasy

    MAP - Madagascar Action PlanMENRS - Ministre de lEducation Nationale et de la Recherche Scientique

    MID - Moustiquaire Imprgne efcacit Durable

    MINSANPFPS - Ministre de la Sant, du Planning Familial et de la Protection Sociale

    MSR - Maternit Sans Risque

    MTPC - Ministre des Tlcommunications, des Postes et de la Communication

    OIT - Organisation Internationale du Travail

    OMD - Objectif Millnaire du Dveloppement

    OMS - Organisation Mondiale de la Sant

    ONUSIDA - Programme Commun des Nations Unies sur le VIH/SIDA

    OPEP - Organisation des Pays Exportateurs de Ptrole

    PAM - Programme Alimentaire Mondial

    PCT - PolychimiothrapiePEC - Prise en charge des malades

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    PDSS - Plan de Dveloppement du Secteur Sant

    PF - Planning Familial

    PECADOM - Prise en Charge Domicile

    PEV - Programme Elargi de Vaccination

    PNUD - Programme des Nations Unies pour le Dveloppement

    PNS - Politique National de Sant

    PNSE - Programme National de Soutien lEmploi

    PNT - Programme National Tuberculose

    PSDR - Projet de Soutien au Dveloppement Rural

    PSE - Approche Population Sant Environnement

    PSN - Plan Stratgique National de lutte contre le Sida

    PTME - Prvention de la Transmission de la Mre lEnfant

    OMERT - Ofce Malagasy dEtudes et de Rgulation des Tlcommunications

    TDR - Test de Diagnostic Rapide

    TDS - Travailleurs de sexe

    TIC - Technologies dInformation et de Communication

    TPI - Traitement Prventif Intermittent

    SADC - Southern African Development Community

    SEECALINE - Surveillance et Education des Ecoles et des Communauts en matire dAlimentationet de Nutrition Elargie

    SE/CNLS - Secrtariat Excutif du Comit National de Lutte contre le VIH/Sida

    SIDA - Syndrome dImmuno Dcience Acquise

    SMIE - Service Mdical Inter-Entreprises

    SSD - Service de Sant de District

    TPM+ - Tuberculose Pulmonaire Microscopie positive

    UNDAF - Plan Cadre des Nations Unies pour le Dveloppement

    UNGASS - United Nations General Assembly Special Session on VIH/SIDA

    UNICEF - Fonds des Nations Unies pour lEnfance

    US$ - United States Dollar

    VIH - Virus de lImmuno-Dcience Humaine

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    VUE DENSEMBLE

    Lanalyse de la situation et des tendances du processus de dveloppement humain Madagascar rvle une situation mitige ; si lvolution des Objectifs du Millnaire pour le

    Dveloppement (OMD) est globalement positive, beaucoup cependant restent faire dans

    nombre de secteurs et domaines de la vie nationale.

    Les efforts par rapport aux nouveaux et multiples ds visent essentiellement consolider les

    acquis et adopter des rorientations au niveau des politiques, stratgies et actions sous-

    tendant et impulsant la dynamique de latteinte des OMD lhorizon 2015.

    Le rapport national de suivi des OMD offre ainsi une analyse dtaille sur la situation actuelle

    des 8 objectifs de manire pouvoir identier et comprendre les contraintes et obstacles

    rencontrs ainsi qu croiser des perspectives et recommandations sur la base des ds poss

    sur le chemin de ralisation des OMD.

    En effet, la pauvret demeure un phnomne de grande ampleur Madagascar car 67,5%

    de la population sont pauvres en 2005. La pauvret touche plus fortement le milieu rural o

    rside la majorit de la population, mais elle surbanise de plus en plus depuis 2001 avec

    une fminisation accrue. Linscurit alimentaire continue ainsi svir dans le pays en se

    manifestant, entre autres, par linsufsance pondrale qui frappe 42%1 des enfants de moins

    de 5 ans.

    La ralisation de lObjectif 1 Eliminer lextrme pauvret et la faim apparat difcile

    et implique notamment la consolidation des efforts de stabilisation de la situation macro-

    conomique de manire entre autres assurer la scurit alimentaire et diminuer les risquesde vulnrabilit des plus dmunis. La rduction de la pauvret de moiti et la rduction de

    moiti de la proportion de la population souffrant de la faim dici 2015 exigent ainsi un taux de

    croissance deux chiffres soutenu par des politiques et stratgies adaptes qui doivent tre

    dornavant plus orientes en faveur des pauvres.

    Lducation tant un des dterminants de la pauvret, des progrs substantiels sont constats

    en matire daccs lducation des enfants malgaches puisque le taux net de scolarisation

    est pass de 71% en 1997 96% en 2006. La proportion des lles et des garons scolariss

    est relativement la mme dans le pays, malgr les disparits selon les rgions et les

    milieux de rsidence ; cette situation a dailleurs amlior de manire progressive le niveau

    dalphabtisation dans le pays.

    Lamlioration et le renforcement des infrastructures scolaires, laugmentation de leffectif

    des enseignants, le renforcement des capacits du personnel ducatif, la rforme des

    cursus et programmes scolaires et les appuis lquipement des lves constituent les

    facteurs ayant permis dobtenir ces rsultats. Malgr des insufsances et lacunes du systme

    ducatif, lObjectif 2 Assurer une ducation primaire pour tous reprsente pour le

    cas de Madagascar un objectif probablement ralisable, pourvu que les acquis actuels soient

    consolids sans relche.

    LObjectif 3 Promouvoir lgalit des sexes et lautonomisation des femmes reste un

    objectif atteignable pour Madagascar. La parit lles/garons est dj presque une ralit dansle secteur de lducation.

    1 Source : EDS 2004

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    Cependant, la disparit de genre est vcue au quotidien en raison principalement du retard

    de lapplication effective du droit positif par rapport lvolution de la socit malgache,

    ainsi que de la prpondrance du droit coutumier largement discriminatoire dans certaines

    communauts et beaucoup de rgions de lle.

    Les actions politiques menes en faveur de lgalit de genre ont un caractre encore trop

    ponctuel et doivent ainsi se transformer en activits sinscrivant sur le long terme touchant

    les domaines de communication/information, de renforcement de capacits et daccs aux

    ressources productives. En vue de rduire la discrimination dans le domaine du travail et la

    faible participation des femmes dans la vie politique nationale, une volont politique afrme

    au plus haut niveau de lEtat pour un changement culturel favorable lautonomisation de la

    femme simpose dans limmdiat pour renverser la tendance actuelle et voluer vers latteinte

    de cet objectif lhorizon 2015.

    Vu la situation de pauvret dans le pays, le secteur de la sant gure parmi les domaines

    prioritaires de lEtat malgache dans la mesure o dimportants efforts sont dploys en vue

    de favoriser laccs aux soins de la population avec un souci permanent pour lamlioration

    de leurs qualits. Il est encourageant de constater la baisse constante de la mortalit infanto-juvnile2 en raison de lintensication des campagnes de vaccination et de distribution de

    Vitamine A, de la promotion de lallaitement maternel, de lextension de la couverture en

    moustiquaires imprgns dans le cadre du programme de contrle du paludisme. En dpit

    des efforts dploys jusqu prsent, la ralisation de lObjectif 4 Rduire la mortalit

    infantile parait difcile atteindre car les enfants malgaches sont encore soumis des

    risques de mortalit et morbidit levs. Laccessibilit aux soins de qualit, lducation

    parentale, le renforcement des infrastructures et du personnel de sant et lamlioration de la

    gestion du systme de sant constituent les chantiers majeurs auxquels lEtat doit faire face

    dans les annes venir, en dehors de lintensication des programmes actuels.

    Paralllement la sant des enfants, les problmes de sant lis la grossesse et laccouchement des mres gurent parmi les causes importantes de la mortalit maternelle

    Madagascar puisquen moyenne, 8 femmes dcdent chaque jour de complications lies la

    grossesse et laccouchement3 et 51% des accouchements seulement sont assists par un

    personnel mdical quali. LObjectif 5 Amliorer la sant maternelle gure parmi les

    objectifs difcilement atteindre car il appelle au redoublement des efforts an dacclrer la

    tendance globalement positive observe jusquici par lamlioration de laccs des femmes

    enceintes aux soins nonatals et postnatals, le dveloppement des structures mdicales pour

    tre plus proches de la population et lacclration des actions de dsenclavement des zones

    rurales.

    Toujours dans le domaine de la sant publique, le VIH/Sida est devenu un problme majeurde sant Madagascar depuis le dbut des annes 90, malgr le fait quil gure encore parmi

    les pays au Sud du Sahara qui afchent un faible taux de prvalence du VIH/Sida (taux de

    prvalence estim 0,5%). Cependant, le risque latent dexplosion du VIH/Sida est important

    du fait de la prvalence leve des Infections Sexuellement Transmissibles et lexistence de

    nombreux comportements sexuels risque. La prvalence du VIH/Sida chez les femmes

    enceintes, bien que faible, continue de crotre rgulirement.

    Aux cts du VIH/Sida, les autres maladies infectieuses et endmiques sont globalement

    matrises ; le paludisme est dans une phase dinversion de tendance, la tuberculose reste

    une maladie trs active et la lpre est en voie dradication.

    2 Pour la mortalit infantile (58 pour mille naissances vivantes en 2004 contre 93 pour mille en 1997) et pour la mortalit infanto-juvnile (94 pour mille

    naissances vivantes en 2004 contre 159 pour mille en 1997)3 In Rapport national sur la mise en uvre Madagascar du Plan dAction pour un Monde Digne des Enfants + 5 . Gouvernement malgache ; et Mor-

    talits infantile et juvnile Madagascar . Draft. MSPF/INSPC/UNICEF. 2007

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    14

    Au vu des tendances actuelles, lObjectif 6 Combattre le VIH/Sida, le paludisme et

    dautres maladies serait probablement atteint lhorizon 2015 si les efforts gnraliss et la

    mobilisation nationale dploys jusqu maintenant seront soutenus pour acclrer linversion

    des tendances pour ces maladies.

    Sur un tout autre domaine, Madagascar est aussi connu sur le plan international pour sa

    biodiversit riche et unique. La diminution sensible de la dforestation et de feux de brousse

    ces dernires annes couple avec les efforts de conservation des ressources naturelles

    travers laugmentation substantielle de la proportion des aires protges (6,4% en 2006 contre

    2,9% en 2004) renforce la tendance vers la stabilisation du couvert forestier estim autour de

    22% de la supercie totale du pays.

    En matire daccs leau potable et lassainissement, la tendance est galement la

    hausse, bien que les progrs restent relativement faibles (en 2005, 4 personnes sur 10 ont

    accs leau potable et 1 personne sur 2 seulement a accs un assainissement amlior).

    Les avances signicatives obtenues ces dernires annes dmontrent que lObjectif 7 Assurer un environnement durable est potentiellement atteignable pour Madagascar,

    condition de soutenir voire renforcer la tendance actuelle.

    Par ailleurs, au cours des deux dernires dcennies, Madagascar est entr dans un processus

    de longues rformes structurelles visant stabiliser les fondamentaux conomiques et

    permettre denclencher une meilleure redistribution des effets de la croissance conomique

    dans le cadre de la lutte contre la pauvret. Madagascar a mobilis le partenariat international

    dans les domaines de lallgement de la dette, de laide budgtaire et de cooprations

    sectorielles. Le pays a galement adhr divers systmes internationaux et blocs rgionaux

    sur le plan dchanges commerciaux en vue de mieux sadapter aux effets de globalisation.

    La mondialisation a amen Madagascar libraliser et dvelopper son secteur des

    tlcommunications ; les TIC prennent de plus en plus une place grandissante dans lconomie

    nationale et lamlioration des conditions de vie de tout un chacun. Le pays a connu ces

    dernires annes un boom tlphonique dans la mesure o le taux de pntration a accru de

    2,3% 6,3% entre 2004 et 2006 en faisant passer le nombre dabonns de 1 4 pour la mme

    priode.

    De manire globale, le march du travail Madagascar sarticule autour de 3 systmes

    productifs dingale importance dont 80% des emplois se trouvent dans lagriculture, 12,5%

    dans le secteur moderne public et priv et 7,5% dans lconomie informelle 4. Le pays se

    caractrise surtout par un chmage relativement faible de 2,8% en 2006 et un sous-emploi trslev touchant jusqu plus de 45% des actifs en milieu rural ; cependant, le chmage touche

    surtout les jeunes en milieu urbain.

    En dnitive, lObjectif 8 Mettre en place un partenariat mondial pour le dveloppement

    pourrait tre protable pour Madagascar dans les domaines prioritaires de leffacement de la

    dette, du dveloppement des changes commerciaux, de lintgration des TIC au service du

    dveloppement humain et de la promotion du plein emploi.

    Par rapport aux dveloppements ci-dessus et lensemble des indicateurs disponibles (cf.

    Annexe 2), le tableau suivant rcapitule la situation de Madagascar par rapport aux avancements

    des OMD :

    4 Source : EPM 2005

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    Introduction

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    19

    En septembre 2000 New York, les Chefs dEtat et de Gouvernement du monde ont adopt la Dclaration du Millnaire qui xe un ensemble dobjectifs mesurables et assortis de dlaisdnomm Objectifs du Millnaire pour le Dveloppement (OMD) . Les OMD, renfermant 8objectifs, 18 cibles et 48 indicateurs, constituent ainsi un cadre de rfrence et daction pour

    rduire la pauvret dans le monde.

    Le Systme des Nations Unies a mis en place un mcanisme de suivi des progrs raliss

    pour mieux apprcier de manire priodique la marche vers latteinte des objectifs xs sousforme de rapports nationaux et mondial ; en effet, au niveau mondial, les rapports tablis par

    les pays membres sont consolids et complts par le rapport du Secrtariat Gnral des

    Nations Unies sur lapplication de la Dclaration du Millnaire.

    Pour le cas de Madagascar, le Gouvernement, avec le concours du Systme des Nations

    Unies, a dcid en 2007 de produire le deuxime rapport national du suivi des OMD5. Commele plan quinquennal Madagascar Action Plan ou MAP pour la priode 2007-2012 prendgalement racine dans les OMD, il est jug important de connatre davantage la situationdatteinte des OMD de manire dterminer les domaines dans lesquels des efforts sont

    consolider par des stratgies, actions et initiatives de dveloppement.

    En fait, le second rapport national de suivi des OMD a pour objectifs de :

    suivre les progrs accomplis et faire ressortir les domaines o le pays est en bonne voie-

    pour la ralisation des OMD

    identier les lacunes et les ds relever-veiller les consciences et remobiliser les acteurs nationaux de dveloppement-

    promouvoir les OMD-

    renouveler les engagements des politiques-

    crer et/ou renforcer les alliances nationales en faveur des OMD-

    orienter le dbat national consacr au dveloppement sur certaines priorits spciques.-

    De manire globale, avant de procder lanalyse dtaille des OMD, il importe de cerner les

    aspects suivants :

    le contexte du dveloppement humain Madagascar

    la situation conomique globale du pays.

    Des progrs limits en matire de dveloppement humain

    Estime 17,4 millions dhabitants en 20056

    avec un accroissement dmographique valu 2,5% par an, la population malgache est jeune car la moiti a moins de 20 ans. Les femmesreprsentent 50,6% de la population et la taille dun mnage est de 5,2 personnes. 78% de lapopulation rsident en milieu rural contre 22% en milieu urbain.

    De manire gnrale, chaque pays vise pour sa population des possibilits de vivre longtemps

    et en bonne sant, dacqurir un savoir et davoir accs aux ressources ncessaires pour jouir

    dun niveau de vie convenable ; cest le concept de base du dveloppement humain.

    La libert politique, conomique ou sociale, la crativit, la productivit, le respect de soi et la

    garantie des droits humains fondamentaux forment aussi des valeurs humaines essentielles

    en vertu desquelles les individus peuvent dvelopper pleinement leur potentiel conformment

    leurs besoins et leurs intrts.

    5 Le premier rapport de suivi des OMD ayant t labor en 20046 Source : EPM 2005. INSTAT/DSM. Taux de croissance de 2,5% par an selon les projections dmographiques pour la priode 2003-2015

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    Madagascar a rejoint depuis 2003 le rang des pays dveloppement humain moyen 7, ce quiconstitue une avance importante en matire de progrs social. Les amliorations constates

    durant les 5 dernires annes dans le systme ducatif et la situation sanitaire Madagascar

    ont uvr la hausse soutenue de lIndicateur du Dveloppement Humain (IDH) depuis 2001,

    comme le montre le tableau 0.1 ci-dessous :

    Tableau 0.1 : Evolution des composantes de lIDH et de lISDH de 2001 2005

    IDH

    ISDH

    2001

    0,484

    0,481

    2002

    0,479

    0,477

    2003

    0,505

    0,503

    2004

    0,514

    0,513

    2005

    0,527

    0,524

    Source : RNDH 2006

    Normalement, lIndicateur Sexo-spcique du Dveloppement Humain (ISDH) doit tre devaleur gale lIDH pour apprcier que le dveloppement humain soit quitablement rparti

    entre les hommes et les femmes. Malheureusement, pour Madagascar, lISDH reste encoreinfrieur lIDH, comme le montre le tableau 0.1 ci-dessus, lISDH 2005 tant valu 0,524

    contre un IDH de 0,527.

    Bien que relativement faible, cet cart de 0,4% traduit une disparit entre les hommes etles femmes en terme de dveloppement humain. Par rapport lanalyse dtaille des OMD

    dveloppe ultrieurement dans les chapitres y relatifs, malgr que les femmes vivent plus

    longtemps que les hommes pour 2 annes de plus en moyenne8 et autant que les garons, les

    lles accdent sans discrimination apparente la scolarisation, il est important de relever quily a plus de femmes de plus de 15 ans analphabtes que dhommes illettrs et que le revenu

    estim du travail des hommes est 1,36 fois9 plus lev que celui des femmes. Ces situationsexpliquent lexistence de disparits de genre dont les femmes sont victimes dans le processus

    conomique et social.

    Dans lensemble, le dveloppement humain Madagascar a connu une amlioration durant

    les dernires annes mais reste un niveau relativement insufsant, vu le 150me rang quele pays occupe encore aujourdhui sur le classement mondial. Les progrs timides obtenus

    sexpliquent entre autres par lamlioration progressive de la situation conomique du pays

    caractrise surtout par le retour de la croissance partir de 2003.

    Une croissance conomique fragile

    Depuis 2003, lconomie nationale a t essentiellement soutenue par la poursuite desrformes visant consolider la stabilit macro-conomique, louverture conomique, la bonne

    gouvernance et la rduction de la pauvret.

    Lon assiste depuis 2003 une tertiarisation accrue de lconomie car le secteur des servicescontribue plus de 56% dans la cration de la richesse nationale. Lconomie du pays restefragile en raison de la pression des chocs exognes, notamment, la hausse effrne du cours

    du baril et la dtrioration continue des termes de lchange.

    Ces conjonctures ont soutenu la persistance des pressions inationnistes ayant conduit lepays poursuivre une politique montaire et scale rigoureuse an de contenir le dcit des

    nances publiques. La matrise de la masse montaire a permis de contenir lination quia ainsi connu une dcrue ces dernires annes en passant de 14,4% en 2004 10,8% en

    7 Un pays dveloppement humain moyen ayant un IDH suprieur ou gal 0,5 mais infrieur 0,8 ; lIDH tant calcul partir de lesprance de vie la

    naissance, le taux dalphabtisation des adultes, le taux de scolarisation, le produit intrieur brut8 En 2005, lesprance de vie ayant t de 53,7 ans pour les hommes et de 55,6 ans pour les femmes9 Source : RNDH 2006

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    2006 ; cependant, ce niveau est considr comme relativement lev, vu la baisse de la

    consommation nationale et les hsitations au niveau des investissements.

    Par ailleurs, le MAP, avec les prvisions de lacclration de la croissance de 8 10% par an pourpermettre une rduction de 50% du taux de la pauvret en 2012, xe les diffrentes orientationsmacro-conomiques et sectorielles touchant la bonne gouvernance, la transformation de

    lducation, la sant, les infrastructures, le dveloppement rural, lconomie et le secteur priv,

    lenvironnement et la solidarit nationale.

    Le nancement de la stratgie de rduction de la pauvret par lintermdiaire du MAP reste led majeur auquel le pays doit faire face. La mobilisation des ressources internes en faveurdes secteurs sociaux essentiels, laugmentation des aides publiques au dveloppement en

    faveur de Madagascar, leffacement des dettes et le dveloppement du commerce extrieur

    constituent les actions majeures sur lesquelles le pays devra travailler dans les prochaines

    annes an de nancer son dveloppement.

    En dnitive, le prsent rapport se dcline par la prsentation successive des 8 OMD sousforme des 8 premiers chapitres suivie dun chapitre spar sur le systme de suivi-valuation

    des indicateurs des OMD, comme suit :

    Chapitre 1 : Eliminer lextrme pauvret et la faimChapitre 2 : Assurer lducation primaire universelleChapitre 3 : Promouvoir lgalit des sexes et lautonomisation des femmesChapitre 4 : Rduire la mortalit infantileChapitre 5 : Amliorer la sant maternelleChapitre 6 : Combattre le VIH/Sida, le paludisme et dautres maladiesChapitre 7 : Assurer un environnement viable

    Chapitre 8 : Crer un partenariat mondial pour le dveloppementChapitre 9 : Systme de suivi-valuation des OMD.

    Particulirement pour chacun des 8 OMD, le dveloppement des prsentations et des analyses

    repose sur les aspects suivants :

    les situations et les tendances au regard des cibles

    les rponses inities face aux problmatiques poses

    les principaux ds relever les recommandations.

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    Chapitre 1 - Eliminer lextrme pauvret et la faim

    Ce chapitre suggre une analyse de la pauvret sur la base des situations de revenu de lapopulation et de la faim vcue dans le pays. En effet, Madagascar gure parmi les pays lesmoins avancs avec un revenu national estim US$ 308 par habitant en 200610. Malgr les

    rformes structurelles et sectorielles engages, le pays reste confront la pauvret de lapopulation avec des poches dinscurit alimentaire enregistres dans plusieurs rgions.

    Pour le cas de Madagascar, les principaux dterminants de la pauvret tablissent des liens

    interdpendants entre, dune part, les indicateurs de la pauvret et, dautre part, les paramtres

    touchant le revenu et la consommation alimentaire ; cest la raison pour laquelle les volets ci-

    aprs sont successivement traits dans le prsent chapitre :

    lvolution de la pauvret Madagascar

    la corrlation de la pauvret avec la malnutrition

    les rponses pour faire face la pauvret et la faim

    les ds releverles recommandations.

    1.1. Un recul fragile et lent de la pauvret constat

    Graphique 1.1 : Evolution des ratios de pauvret par le milieu

    0

    20

    1999 2001 2002 2004 2005 2006

    52,1Urbain

    Rural

    Ensemble

    43,9 61,6 53,7 52

    76,7 77,2 86,4 77,3 73,5

    71,3 69,6 80,7 72,1 68,7 67,5

    40

    60

    80

    100

    60

    65

    70

    75

    80

    85

    Source : INSTAT/EPM

    Entre 2001 et 2006, la pauvret a enregistr une baisse de 2,1 points en passant de 69,6%

    67,5%11, comme le montre le graphique 1.1 ci-dessus ; la dcrue relle de la pauvret a tamorce en 2005.

    10 Source : INSTAT/DSE11 Source : EPM 2001 et EPM 2005 ; pour 2006, chiffre officiel utilis dans le rapport de suivi du DSRP

    Chapitre 1 - Eliminer lextrme pauvret

    et la faim

    Cible 1 : Rduire de moiti, entre 1990 et 2015, la proportion de la populationdont le revenu est infrieur un dollar par jour

    Cible 2 : Rduire de moiti, entre 1990 et 2015, la proportion de la populationqui souffre de la faim

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    La pauvret prsente des disparits rgionales importantes. En 2005, les rgions dAnalamanga,

    de Boeny et de Diana sont relativement les moins touches avec une pauvret moins soutenue

    puisque les ratios de pauvret sont en-dessous de 50%.

    Par contre, les rgions sur les ctes Est, Sud-Est et Sud de lle sont les plus frappes parla pauvret avec des taux de plus de 80% ; de manire globale, 8 rgions seulement sur 22enregistrent un taux de pauvret infrieur au taux moyen national en 2005. Les spcicitsagro-climatiques et cologiques, le niveau denclavement, la priodicit du passage des

    cataclysmes naturels et le faible niveau dactivits conomiques engendrant ltroitesse du

    march du travail sont autant de causes expliquant les disparits du niveau de pauvret dans

    lle.

    Par ailleurs, prs de des pauvres se trouvent en milieu rural o rsident prs de 80%de la population du pays. Malgr cela, lon remarque une urbanisation de la vulnrabilit

    (augmentation de la pauvret urbaine de 8,1 points entre 2001 et 2005) contre un chissementsignicatif de 3,7 points de la pauvret rurale pour la mme priode ; en fait, les ruraux ontsurtout tir prot de la hausse des prix aux producteurs des denres alimentaires alors que les

    citadins subissent de plein fouet le renchrissement des prix affaiblissant ainsi leur niveau deconsommation.

    De manire gnrale, au niveau national, les mnages fminins enregistrent des ratios de

    pauvret un peu moins levs que ceux des hommes ; ce constat semble tre inattendu

    si lon se rfre au fait que les mnages dirigs par les femmes, environ 18,9%12, sont trssouvent monoparentaux13, donc considrs comme plus vulnrables. Toutefois, il apparat unefminisation grandissante de la pauvret en milieu urbain puisque dans les grands centres

    urbains, lcart du ratio de pauvret des chefs de mnages [femmes/hommes] est de +7,2

    points en 2005, ce qui laisse dire que les mnages dirigs par les femmes sont plus pauvres

    que ceux dirigs par les hommes alors quen 2001, lcart tait de -5,1% expliquant une

    proportion leve des mnages masculins pauvres14.

    La dynamique de la transition structurelle de lconomie malgache pour la priode 2001-2005

    a surtout bnci au milieu rural qui renferme prs de 80% des actifs ; en fait, cela a permissurtout une rduction de lingalit des dpenses par tte pour le milieu rural alors que peu de

    changement est constat pour le milieu urbain. Comme le montre le tableau 1.1 ci-dessous,selon les quintiles de consommation, la masse de consommation des plus pauvres connatune hausse progressive au dtriment des quintiles les plus riches.

    Tableau 1.1 : Part des quintiles dans la consommation totale

    Plus pauvres

    Quintile 2

    2001Quintile

    5,0

    8,6

    2002

    4,1

    7,3

    2004

    6,4

    10,2

    2005

    7,3

    11,7

    Quintile 3

    Quintile 4

    12,9

    20,6

    11,4

    19,0

    14,2

    20,2

    15,6

    21,0

    Plus riches 52,8 58,1 49,1 44,4

    Source : INSTAT/EPM

    Force est malheureusement de constater que la rpartition demeure ingalitaire dans le pays

    dans la mesure o en 2005, les 20% des plus pauvres ne consomment que 7,3% de la masse

    de consommation totale.

    12 Source : EPM 2005. INSTAT13 La proportion des mnages monoparentaux tant de 17,1%. Source : EPM 2005. INSTAT14 Source : EPM 2001 et EPM 2005. INSTAT

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    Graphique 1.2 : Evolution de la proportion de la population vivant en dessous du seuil de lapauvret

    80

    7070 72 69 68

    35

    60

    50

    40

    30

    20

    10

    0

    Anne

    rfrence

    (1993)

    2004 2005 2006 OMD 2015

    Source : INSTAT/EPM

    En dnitive, par rapport la cible 1 visant rduire de moiti la population pauvre, Madagascarest encore loin des rsultats attendus puisque lobjectif rel est de parvenir un taux de

    pauvret de lordre de 35%15 (cf. graphique 1.2 ci-dessus).

    Tant en milieu rural quurbain, la pauvret prend racine sur plusieurs autres facteurs, notamment,

    linstabilit macro-conomique se caractrisant par la faible productivit des secteurs

    conomiques, lacuit du chmage et du sous-emploi, le mauvais tat des infrastructures

    et les effets des alas climatiques ; tout cela conduit inexorablement leffritement du tissu

    alimentaire de la population.

    1.2. Linscurit alimentaire, un attribut de la pauvret Madagascar

    La malnutrition et linscurit alimentaire demeurent un fardeau insoutenable pour Madagascar,

    dont le cot est estim entre 2 et 3% du PIB ; ces aux limitent considrablement lespossibilits de dveloppement des capacits productives du pays.

    Avec un taux de malnutrition se manifestant entre autres par le retard de croissance linsufsancepondrale qui frappe 42% des enfants de 0 5 ans en 2004, Madagascar accuse un retardalarmant par rapport aux autres pays africains. Linscurit alimentairesvit au niveau dunelarge frange de la population estime 65%16, avec ses attributs dinsufsance alimentaire etdincapacit dassurer les dpenses alimentaires de base.

    Pour Madagascar, les groupes risque les plus exposs la malnutrition et linscurit

    alimentaire sont :

    les enfants issus des familles pauvres, surtout ceux vivant en milieu rural

    les femmes enceintes et allaitantes victimes des carences en vitamines associes aux

    conditions de sant prcaires

    les groupes vulnrables faible revenu en milieu rural et urbain

    les populations vivant dans une situation de pauvret alimentaire extrme et chronique

    dans les rgions exposes aux catastrophes naturelles rcurrentes, notamment celles du

    Sud-Est, de lEst, du Sud et des zones enclaves.

    15 Le taux de pauvret en 1993 tant de 70%16 La proportion des mnages touche par linscurit alimentaire tant de 59% en 1993 et 65% en 2001. Source : In Mortalits infantile et juvnile

    Madagascar . Draft. MSPF/INSPC/UNICEF. 2007

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    En ce qui concerne les enfants de moins de 5 ans, la malnutrition est encore loin dtre

    matrise ; celle-ci constitue encore un problme de sant infantile majeur Madagascar etaucune amlioration signicative durant la dernire dcennie na t constate.

    Le niveau de linsufsance pondrale a au contraire augment, comme le montre le tableau1.2 ci-aprs :

    Tableau 1.2 : Evolution du niveau dinsuffisance pondrale des enfants de moins de 5 ans

    Pourcentage des enfants de moins de 5 ansprsentant une insuffisance pondrale (en %)

    2001

    39,1%

    2002

    40,0%

    2003

    42,0%

    Source : EDS 1992, 1997, 2004

    Graphique 1.3 : Evolution du pourcentage denfant de moins de 5 ans prsentant une

    insuffisance pondrale

    39 42

    19

    0

    5

    10

    15

    20

    25

    30

    35

    40

    45

    Anne rfrence

    (1992)

    2004 OMD 2015

    Source : EDS 1992 - EDS 1997

    La malnutrition est ainsi associe plus de 50%17 de la morbidit et de la mortalit des enfantsde moins de 5 ans. La situation dinsufsance pondrale varie sensiblement dune province lautre ; Antsiranana a un taux le plus faible denfants de moins de 5 ans touchs par la

    malnutrition (24% en 2004) et loppos, Fianarantsoa gure parmi celles les plus touchesavec un taux dinsufsance pondrale de 40%.

    Linscurit alimentaire svit encore dans le pays et engendre une malnutrition chronique

    affectant une frange importante des enfants malgaches de moins de 5 ans ; cela met en

    vidence que la cible 2 visant rduire de moiti, de 1990 2015, la population qui souffre

    de la faim reste aujourdhui un objectif difcilement atteindre (cf. graphique 1.3) puisquelinscurit alimentaire requiert des rponses multisectorielles fortement lies la progressivit

    de la ligne de la pauvret dans le pays.

    1.3. Des rponses aux effets limits face la pauvret et la faim

    Le DSRP relay aujourdhui par le MAP a permis de mettre sur les rails plusieurs chantiers

    visant faire reculer la pauvret ; des programmes spciques dans des domaines varis,notamment, de la stabilit macro-conomique, du dveloppement rural, de la lutte contre la

    malnutrition et de la promotion de lemploi, ont t mis en uvre dans le but de mieux orienter

    les efforts nationaux en faveur des couches les plus dfavorises.

    17 Source : Mortalits infantile et juvnile Madagascar . Draft. MSPF/INSPC/UNICEF. 2007

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    Au niveau macro-conomique, depuis 2000, le pays a tir des bnces de linitiative des payspauvres trs endetts (IPPTE) pour permettre de consacrer les ressources additionnelles

    issues de leffacement dune partie des services de la dette aux secteurs sociaux essentiels.

    En effet, au cours de la priode 2000-2005, la part du budget national alloue aux dpenses

    sociales (sant, ducation, justice, population et protection sociale) est en augmentation de

    8,4%18 (de 21,1% en 2000 29,5% en 2005) ; cest le secteur de lducation qui a le plusbnci de cette situation avec un budget passant de 13,9% en 2000 22,2% en 2005 alorsque le budget allou au secteur de la sant est rest stationnaire (de 5,6% en 2000 5,7%en 2005).

    Par ailleurs, la reprise de la croissance conomique depuis 2003, soutenue par laugmentationdes IDE, le dveloppement de certaines branches industrielles et tertiaires, a pu relancer

    un nouveau processus de croissance aprs la crise de 2002 dont les effets restent encore

    relativement limits.

    Dans le domaine du dveloppement rural, les efforts ont t surtout axs sur le dveloppement

    de la productivit en milieu rural. Le Gouvernement a fait de la relance de lagriculture et dellevage une option stratgique de base pour la rduction de la pauvret et latteinte des

    OMD.

    Cette dmarche entrine dans le MAP sest traduite par llaboration du Plan National pourle Dveloppement Rural visant lamlioration de la productivit des exploitants agricoles par

    lappui aux organisations paysannes, la facilitation de leur accs aux intrants, aux quipements

    agricoles et au crdit, la scurisation foncire et le dveloppement des lires et de lagro-industrie.

    En ce qui concerne la malnutrition, des initiatives ont t dveloppes et mises en uvre par

    le Ministre de la Sant et les partenaires au dveloppement, notamment, par la mise en placedes sites de nutrition assise communautaire, la promotion de lallaitement maternel exclusif,

    de la vaccination et de la supplmentation en vitamine et en fer, la prise en charge des enfants

    svrement malnutris dans les centres de rcupration nutritionnelle (CRENI/CRENA) et lesprogrammes daide alimentaire (lets de scurit).

    Llaboration de la Politique Nationale de Nutrition en 2005, assortie du plan national daction

    pour la nutrition pour la priode 2005-2009, devait conforter les acquis en vue de mieux rduire

    la malnutrition dans le pays.

    En matire demploi, le choix progressif de lutilisation de lapproche HIMO dans la ralisation

    des programmes dinvestissements publics, surtout dans le domaine des infrastructuresstructurantes a boost la cration de niches demplois directs et indirects plus bnquesaux pauvres, notamment au niveau des rgions car, un des objectifs des investissements

    publics consiste renforcer les capacits des responsables rgionaux pour quils puissent

    prendre en main le pilotage des projets rgionaux dans la mesure o 78% 19 des programmes

    dinvestissements publics touchent les rgions.

    Par ailleurs, dautres programmes sectoriels ont t dvelopps depuis 2005 pour soutenir

    la croissance et la rduction de la pauvret, notamment dans les domaines de la bonne

    gouvernance, de la dcentralisation, de lducation pour tous, du VIH/Sida, de laccs

    leau potable, de lnergie, du dveloppement du secteur priv, de lemploi, du transport, des

    infrastructures, du tourisme et de la communication.

    18 Source : In Rapport national sur la mise en uvre Madagascar du Plan dAction pour un Monde Digne des Enfants + 5 . UNICEF19 Source : Etude prliminaire sur lintgration de lemploi dans le processus de programmation des investissements publics. BIT 2006

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    Comme mentionn au point 1.1, les rsultats de lobjectif 1 sont sur une tendance positive maislente ; les programmes de soutien la rduction de la pauvret ont des effets relativement

    limits, ce qui rend fragile la dynamique de redistribution au niveau de la population.

    1.4. Les principaux dfis relever

    Depuis 1990, la pauvret na pas beaucoup recul Madagascar et les statistiques le

    conrment. Les conjonctures socio-politiques caractre priodique (1991 et 2001) ont rendula dynamique de recrue de la pauvret trs fragile. Lampleur de la pauvret se manifeste,

    entre autres, par linsufsance alimentaire.Le tableau 1.3 ci-dessous montre que dimportantsefforts restent encore dployer si Madagascar ambitionne datteindre lobjectif 1 en 2015 car,

    par rapport aux principaux indicateurs dnis par les 2 cibles dnies :

    le taux de pauvret en 2015 ne devrait pas dpasser 35%, avec une incidence de lapauvret de lordre de 14%et le taux dinsufsance pondrale pour les enfants de moins de 5 ans devrait tre delordre de 19% en 2015.

    Tableau 1.3 : Degr de ralisation de lobjectif 1

    IntensitCible

    Situation de ralisation Degr d'atteintede l'objectif en 2015

    Proportion de la populationvivant en dessous du seuilde la pauvret

    Incidence de la pauvret

    2004

    72,1%

    31,6%

    2005

    68,7%

    26,8%

    2006

    67,5%

    29,6%

    Part du cinquime le plus

    pauvre de la population dansla consommation nationale

    Pourcentage d'enfantsde moins de 5 ans prsentantune insuffisance pondrale

    Cible 1 :Rduire de moiti,entre 1990 et 2015,la proportionde la population dontle revenu est infrieur

    un dollar par jour

    Cible 2 :Rduire de moiti,entre 1990 et 2015,la proportionde la populationqui souffre de la faim

    6,4%

    42%

    7,3%

    -

    -

    -

    Potentiellement

    Objectif 1 : Rduire l'extrme pauvret

    Tout cela amne constater que la ralisation de lobjectif 1 relve dune gageure qui ncessite

    une volont politique et des stratgies adaptes pouvant inchir de manire efcace etsoutenue la dynamique de la pauvret.

    Les enjeux auxquels le pays doit faire face sont nombreux et diversis ; nanmoins, Madagascara choisi, travers le MAP pour les 5 annes venir, les principaux ds suivants :

    projeter un taux de croissance deux chiffres, soutenu par un fort taux dinvestissement,

    la matrise de lination, la stabilit de la monnaie nationale et le relvement de la pressionscalepromouvoir des politiques sectorielles (nutrition, ducation, scurit, eau et assainissement,

    dveloppement rural, environnement) qui convergent vers le soutien la croissance et

    la rduction de la pauvret

    renforcer la productivit et la comptitivit des secteurs conomiques pour entraner unecroissance plus forte, avec lamlioration continue de lenvironnement des investissements,

    la diversication de lconomie et la promotion des secteurs porteurs

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    rduire la pauvret par la mise en uvre de stratgies de cration de richesses impliquantles pauvres par le travail et lemploi

    promouvoir la nutrition (enfants et femmes) en visant la rduction dun tiers au moins de

    linsufsance pondrale chez les enfants de moins de 5 ans

    La centralit de la pauvret justie linterdpendance et la complmentarit de ces ds dansles perspectives moyen et long terme de rduction de la pauvret Madagascar.

    1.5. Recommandations

    Madagascar afche certes une croissance conomique positive mais insufsante pour sortirla grande majorit de la population de la pauvret. Dans ce contexte, les ds relever dansla rduction de la pauvret exige la consolidation des efforts de stabilisation de la situation

    macro-conomique contribuant sans nul doute assurer la scurit alimentaire et diminuer

    les risques de vulnrabilit des plus dmunis aussi bien en milieu urbain que rural.

    Diffrentes options institutionnelles et socio-conomiques sont suggres ci-aprs pour lemaintien des rcentes performances de lconomie malgache en vue leurs meilleurs impacts

    sur le niveau et les conditions de vie de la population moyen ou long terme :

    Renforcer les rformes institutionnelles en cours visant lamlioration de lenvironnement

    conomique an damliorer plus rapidement le climat des affaires et de booster lesinvestissements par lefcacit de la gouvernance, la motivation dans la fonction publique, lafacilitation daccs aux infrastructures et ressources de base (nergie, tlcommunications,

    zones industrielles, proprit foncire) et llargissement des marchs publics aux PME.

    Accrotre la productivit rurale pour garantir la scurit alimentaire, notamment parlencadrement technique des producteurs par rapport lamlioration des infrastructures

    productives rurales, au recours aux techniques culturales modernes, lanimation dumonde rural, laccs aux ressources productives, y compris la terre.

    Valoriser lapproche emploi pour les grands travaux infrastructurels pour engendrerune redistribution de revenus et constituer une incitation lentreprenariat.

    Promouvoir des programmes dappui aux services non nanciers en direction des microet petites entreprises pour dvelopper et diffuser des techniques et mthodes aptes

    amliorer la productivit par la comptence.

    Prioriser la mise en place dune stratgie nationale de protection sociale ciblant plus

    spciquement les groupes vulnrables.Intensier la lutte contre la malnutrition en sappuyant sur des stratgies prennes dedveloppement communautaire coupl avec la promotion de lemploi.

    Poursuivre les programmes de sensibilisation au planning familial et lallaitement

    maternel, de lalimentation complmentaire, de la supplmentation en micronutriments,

    de renforcement de lducation nutritionnelle base communautaire, de surveillance

    nutritionnelle, de vulgarisation de lapproche Population Sant Environnement.

    Dvelopper des mesures dintgration et de coordination multisectorielle des diffrents

    programmes de nutrition en vue de mieux asseoir la vision de la politique nationale de

    nutrition.

    Ces recommandations sont formules pour mieux structurer les actions de lutte contre lapauvret Madagascar ; des priorits devraient tre dnies et hirarchises, tant sur le plandobjectifs que de moyens, de manire mobiliser les ressources disponibles en faveur des

    plus pauvres.

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    MADAGASCAR

    Objectif 2Assurer une ducation primaire

    pour tous

    2007

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    Madagascar poursuit une politique damlioration du systme ducatif en centrant sa stratgie

    autour de la mise en uvre du Programme dEducation pour Tous (EPT) ; de manire globale,

    il sagit pour le pays de permettre, conformment aux OMD, tous les enfants davoir accs

    lenseignement primaire de qualit lhorizon 2015. Lducation primaire Madagascar a

    une dure de 5 ans depuis le milieu des annes 70 jusqu ce jour et toute ltude relative

    lobjectif 2 dans le prsent chapitre se base sur cette donne ; cependant, le pays vient derformer le systme ducatif avec un cycle primaire de 7 ans dont la mise en application est

    prvue partir de lanne scolaire 2008-2009.

    Dans le but de mieux cerner la situation de lducation dans le pays, il est abord successivement

    les principaux points suivants :

    lvolution de laccs lducation et du rendement scolaire au niveau du primaire

    les contraintes et insufsances du systme ducatifles rformes engages pour amliorer le systme ducatif

    les ds releverles recommandations.

    2.1. Une volution favorable de laccs scolaire au niveau du primaire

    Graphique 2.1 : Evolution du taux de scolarisation dans le primaire

    71

    93 97 96 100

    120

    100

    80

    60

    40

    20

    0

    Anne

    rfrence

    (1997)

    2004 2005 2006 OMD 2015

    Source : MENRES - DPEFT

    De manire gnrale, lenseignement primaire sest beaucoup dvelopp durant la dernire

    dcennie en poursuivant les principales tendances suivantes :

    (i) le taux net de scolarisation a connu une nette amlioration car, en 10 ans, il est pass

    de 71% en 1997 presque 96%20

    en 2006, soit 25 points de hausse (cf. graphique 2.1ci-dessus).

    20 Source : MENRS/DPEFT

    Chapitre 2 - Assurer une ducationprimaire pour tous

    Cible 3 : Dici 2015, donner tous les enfants, garons et lles, partoutdans le monde, les moyens dachever un cycle complet dtudesprimaires

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    Cette situation est essentiellement due la tendance la hausse des nouvelles inscriptions enpremire anne du primaire par lamlioration de laccs (suppression des droits dinscription,

    effets des campagnes massives de promotion de la scolarisation, dotation des kits scolaires

    aux enfants, plusieurs mesures tendant lamlioration de loffre scolaire).

    Le tableau ci-aprs offre un aperu de lvolution de laccs lenseignement primaire ces 3dernires annes :

    Tableau 2.1 : Evolution des taux de scolarisation pour la priode 2004-2006

    Taux net de scolarisation

    2003-2004

    39,1%

    2004-2005

    40,0%

    2005-2006

    96,2%

    Taux brut de scolarisation dans le primaire 39,1% 40,0% 96,2%

    Source : MENRS - INSTAT

    La proportion des lles et des garons scolariss est relativement la mme dans le pays, soit51% de garons contre 49% de lles ; cependant, lon observe des disparits de genre auniveau rgional, parfois en dfaveur des lles ou des garons.

    Lcart de scolarisation est galement visible au dtriment des zones rurales ; le dcit enterme de capacits daccueil, lintensit de la pauvret, le manque denseignants ainsi que

    linsufsance et lloignement des infrastructures scolaires constituent pour une grande partles causes des disparits rgionales en matire de scolarisation.

    En outre, laccs lducation estcorrl avec la pauvret ; en effet, le taux de scolarisation

    est li au niveau de vie des mnages puisque, dune part, le taux net de scolarisation au niveau

    primaire varie de 71% 99%21 du quintile des plus pauvres au quintile des plus riches, etdautre part, selon le groupe socio-conomique du chef de mnage, il apparat nettement queles taux de scolarisation sont plus levs pour les enfants des cadres ou douvriers qualisavec un taux net du primaire dpassant 99%. Cette situation est conrme par le niveau desdpenses des mnages les plus riches pour lducation de leurs enfants qui engagent plus de

    5 fois de ressources que les mnages les plus pauvres. Par ailleurs, dautres facteurs limitent

    la scolarisation des enfants, entre autres, le manque de suivi des parents et lloignement de

    lcole par rapport lge de lenfant.

    (ii) les rendements scolaires ont galement accus une amlioration partir de 2000, avec

    un taux de rtention au niveau du cycle primaire de 31,2% en 2000 47,3% en

    200622

    . En effet, sur les 111 CISCO dans le pays, 22 seulement ont enregistr en2006 un taux dachvement de 5 ans du primaire infrieur ou gal 30% contre 29

    CISCO en 200523. Nanmoins, il est ncessaire de signaler quau niveau du primaire,

    le taux de redoublement est de 18,5%24.

    Lon note aussi que les rendements scolaires sont galement corrls avec le niveau

    dinstruction des chefs de mnage ; en effet, 78% des enfants des chefs de mnage de niveaudinstruction universitaire russissent leur enseignement primaire contre 69% seulement des

    enfants des chefs de mnage classs sans instruction 25. Parmi les raisons favorisantla mise au travail prcoce des enfants, les difcults conomiques ont engendr une forte hausse de la proportion des enfants en mme temps mis au travail et allant lcole lge

    de 6 17 ans, qui est passe de 2,8% en 2001 8,7% en 200526.21 Source : INSTAT EPM 200522 Source : MENRS, Direction de la Planification23 Source : In Mise en uvre du Plan EPT : Bilan annuel 2006 . MENRS. Mars 200724 Source : MENRS, Direction de la Planification25 Source : INSTAT EPM 200526 Source : EPM 2001, EPM 2005

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    De manire gnrale, laccs lcole a connu une amlioration sensible mais lexistence

    des taux levs de redoublement et de dperdition scolaire affecte le rendement du systme

    ducatif malgache.

    2.2. Des contraintes et faiblesses du systme ducatif

    Les rsultats obtenus jusqu maintenant et mentionns au point 2.1 masquent plusieurs

    contraintes et faiblesses rencontres au niveau du systme ducatif dans le pays, aussi bien

    au niveau de loffre que de la demande.

    Les insufsances et contraintes du systme ducatif sont multiples et touchent plusieursaspects et domaines de la faon suivante :

    le redoublement constituant un des problmes majeurs auxquels est confront le systme

    ducatif. Malgr la baisse constate entre 2000 (30,2%) et 2006 (18,5%27), le phnomnede redoublement se trouve lorigine du gaspillage des ressources mises la disposition

    du systme ducatif. Or, il nest pas tabli que le recours intensif au redoublement favorisesystmatiquement la rtention lcole ou lamlioration de la performance des lves ;

    au problme de redoublement sajoute galement le faible niveau de rtention sur le cycle

    primaire. Les abandons prcoces annihilent les effets de lamlioration de laccs ; en effet,

    aujourdhui plus dun enfant sur deux abandonne lcole avant la n du cycle primaire etce qui est norme. Ce problme de dperdition scolaire risque dhypothquer les chancesde Madagascar dans latteinte dun achvement universel de lenseignement primaire de

    5 ans ;

    la rentabilit contraste du systme ducatif dans la mesure o seuls 27% des enfants

    de 11 14 ans frquentent les tablissements secondaires, en raison de la dperditionscolaire, de lexistence dcoles cycle incomplet surtout en milieu rural ;

    linsufsance des infrastructures scolaires primaires conrme par le ratio lev des lvespar classe de lordre de 58, lexistence de classes multigrades matre unique et doubleux, le tiers des coles ne disposant pas de latrines et 80% des tablissements nayantpas de point deau potable ;

    la forte disparit des ralits locales en matire dinfrastructures sociales et de

    communication ;

    linsufsance du nombre du personnel ducatif qui est en outre ingalement rparti travers lle, eu gard la majorit des enseignants concentrs en milieu urbain ;

    le recours massif aux enseignants FRAM28 au niveau des communes (plus de 48%29 deleffectif total des enseignants au niveau national) mais qui prsentent peu de formations

    et dexpriences pdagogiques ;

    la faible qualit de la gestion du systme ducatif empchant un meilleur accompagnement

    des rformes engages dans le secteur ducatif ; la timide pntration des TIC danslducation se trouve galement lorigine de cette faiblesse, tant donn que seules 18%

    des coles sont quipes dordinateurs30, les enseignants nutilisent lordinateur que dans

    27 En dbut 2000, les redoublements dans le primaire tant de 17% au niveau des pays dAfrique, 6,7% des pays dAmrique Latine, 7,3% des pays du

    Moyen-Orient, 9,6% des pays dAsie et 1,7% des pays de lOCDE28 Les enseignants FRAM tant des enseignants non fonctionnaires recruts par les parents dlves et pays par eux-mmes avec une subvention de lEtat

    depuis 2003, en vue de combler linsuffisance denseignants dans le primaire29 Source : MENRS, MFB30 Source : IDH 2004. PNUD

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    4% des tablissements denseignement et seuls 2% des tablissements scolaires utilisentlInternet31 ;

    - le bas niveau du budget allou au secteur ducatif (moins de 4% du PIB en 2006 32),compar dautres pays de niveau de dveloppement relativement similaire celui de

    Madagascar comme Ouganda (5,2%) et Lesotho (9%)33 ;

    Ces contraintes et obstacles fragilisent le secteur ducatif et les diffrents facteurs mentionnsci-dessus ont reu des rponses contrastes au niveau national.

    2.3. Des rformes engages pour lamlioration du systme ducatif

    Le pays a dvelopp plusieurs chantiers dans le cadre des rformes du systme ducatif

    en gnral ; en fait, ces actions viennent comme des rponses aux plusieurs contraintes et

    faiblesses rencontres au niveau du systme ducatif dans lobjectif daccrotre les chancespour Madagascar datteindre laccs de tous les enfants lenseignement primaire.

    A travers les analyses des contraintes et obstacles dveloppes au point 2.2, la partie nationale,

    avec le concours des partenaires internationaux de dveloppement, a dploy des efforts

    et pris des mesures visant amliorer le systme ducatif par la conjugaison des facteurs

    multiples34 suivants :

    la suppression des droits dinscription pour inciter la rinscription massive des enfants ;

    la dotation des blouses, des kits scolaires et des cantines scolaires ;

    le renforcement des infrastructures scolaires avec louverture de plus de 1100 tablissements

    pour 6000 salles de classe durant les 2 dernires annes ;

    laugmentation de leffectif et le renforcement des capacits des enseignants et des

    conseillers pdagogiques (le ratio lve/enseignant ayant volu de 60 52 entre 2004

    et 2006 puis une augmentation de 17% de leffectif global des enseignants entre 2005 et2006), avec la dotation de kits pdagogiques pour les enseignants ;

    lamnagement des cursus et programmes scolaires pour lducation formelle et le

    dveloppement des programmes dducations non formelles pour ramener les enfants

    non scolariss dans le milieu ducatif formel en se basant sur un enseignement intensif

    de courte dure35 ;

    ladaptation des langues denseignement par la rintroduction du malagasy pour lensemble

    des matires de lenseignement primaire et le franais pour les matires scientiques,en particulier les mathmatiques et les sciences de la vie partir de la classe de 6me.

    Cette rforme est soutenue par les ralits linguistiques qui prvalent dans le pays et viselamlioration du taux dachvement ;

    la mise en uvre depuis 2006 du Programme dAmlioration de la Gestion de lEducation Madagascar (AGEMAD) en vue damliorer lallocation des ressources dans les

    perspectives de la transformation de la qualit de lenseignement et de la formation, du

    renforcement des capacits managriales des responsables et des acteurs tous les

    niveaux ;

    31 Source : IDH 2004. PNUD32 Source : MENRS 200633 Source : RMDH 200634 Source : MENRS35 Des expriences comme Plante Alpha et ASAMA ou Action Scolaire pour Adolescents Malgaches tant disponibles pour permettre aux enfants

    dintgrer par la suite le cycle secondaire de lducation formelle

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    Tableau 2.3 : Degr de ralisation de lobjectif 2

    IndicateurCible

    Situation de ralisation Degr d'atteintede l'objectif en 2015

    Taux net de scolarisation

    dans le primaire

    Taux d'achvement du primaire

    2004

    93,3%

    47,0%

    2005

    96,8%

    57,0%

    2006

    96,2%

    57,0%

    Taux d'alphabtisationdes 15 ans et plus

    Cible 3 :

    D'ici 2015, donner tous les enfants,garons et filles,partout dans le monde,les moyens d'acheverun cycle completd'tudes primaires

    59,2% 62,9% 62,9%

    Probablement

    Objectif 2 : Assurer une Education Primaire pour Tous

    Cependant, dimportants efforts restent faire en matire de qualit, de lefcacit et dela rentabilit de lducation. Le pays se doit ainsi dajuster sa vision de lducation pour

    transformer et rendre les ressources humaines comme moteur dune nation comptitive et

    dun acteur performant de lconomie mondiale36 ; pour cela, le pays est confront plusieurs

    ds, notamment pour :

    garantir lducation de qualit pour tous de manire amener 85% le taux dachvementet 10% le taux de redoublement en 2012renforcer au niveau dcentralis les capacits dadaptation et de rponse par rapport auxeffets de la rforme de 7 ans du primaire

    mettre en place une stratgie de renforcement des capacits des enseignants par rapportaux enjeux de la qualit des services scolaires

    multiplier et renforcer la capacit dexcution du systme ducatif.

    Dans lensemble, lenjeu de lamlioration du systme ducatif dans le cadre dun objectif

    de comptitivit de Madagascar face aux autres pays du monde repose essentiellement sur

    lamlioration la fois de loffre et de la demande.

    En dnitive, la promotion de lducation primaire pour tous reprsente pour le cas deMadagascar un objectif probablement ralisable, au regard des tendances actuelles ; cest la

    raison pour laquelle des pistes de solutions sont proposes, sous forme de recommandations,

    dans le cadre de la consolidation des acquis et du renforcement des insufsances et lacunesconstates.

    2.5. Recommandations

    Aujourdhui, Madagascar a x parmi ses priorits nationales la promotion du secteur delducation.

    Il est ainsi naturel et primordial de sinterroger sur les manires dont lducation puisse constituer

    un instrument dterminant dans le dveloppement humain par laccs des enseignements

    de qualit, par les possibilits offertes en terme demployabilit et de productivit imposes par

    la comptition mondialise ainsi que par les opportunits de choix de dcision pour permettre

    un panouissement personnel.

    Devant les progrs raliss, les insufsances releves et les contextes davenir projets, il estimportant de circonscrire les recommandations ci-aprs touchant les aspects des ressources

    et des infrastructures visant essentiellement lamlioration des possibilits pour les enfants etles jeunes de mieux accder au savoir :

    36 Engagement du MAP pour la transformation de lducation

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    Amliorer les conditions de travail des enseignants par le renforcement de leur qualication,la revalorisation de leur statut et la mise en place dun systme de gestion de carrire ;

    cette action doit concerner en particulier les enseignants FRAM.

    Renforcer lquit dans loffre dducation en privilgiant davantage les zones enclaves etdmunies, et en revoyant lensemble du systme dallocation des ressources. Bien entendu,

    de telles actions devraient se dvelopper dans un cadre stratgique damlioration du

    systme ducatif dans son ensemble.

    Adapter les contenus des enseignements pour tenir compte de lvolution des contextesnationaux et mondiaux ; pour cela, le pays devrait se doter dun mcanisme appropri pour

    tester priodiquement le niveau global des lves.

    Rformer lducation fondamentale de manire limiter le systme de redoublement auniveau du primaire qui constitue une des sources dabandon scolaire et de gaspillage des

    ressources.

    Poursuivre la rhabilitation et lextension des infrastructures ducatives an damliorerloffre. Loptimisation des cots de construction devrait tre place au centre des

    proccupations des parties concernes.

    Renforcer les stratgies damlioration de la sant des enfants, surtout en milieu rural par

    la diversication et la prennisation des dispositifs de cantines scolaires et lducationnutritionnelle.

    Elaborer et mettre en uvre une stratgie nationale pour la numrisation de lducation.

    Poursuivre la participation des communes dans le domaine de lducation en les associant

    davantage dans la gestion des infrastructures scolaires.

    Pour conclure, ces recommandations requirent des engagements forts de la part des pouvoirs

    publics, de la socit civile et des partenaires internationaux de dveloppement du pays. Il est

    indispensable de crer un environnement favorable pour que lensemble des acteurs puisse

    contribuer lamlioration du systme ducatif dans le pays.

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    De manire globale, lgalit de genre nest pas encore une ralit dans le pays, malgr des

    acquis importants sur le plan juridique et sur le plan daccs lducation ; cette situation

    est conrme par lIndicateur Sexo-spcique du Dveloppement Humain (ISDH) valu 0,52437 en 2005 compar lIndicateur de Dveloppement Humain (IDH) de 0,527 pour la

    mme anne.

    Par ailleurs, lIndicateur de Participation Fminine (IPF) a connu une baisse durant les 5

    dernires annes car de 0,396 en 2001, lIPF est rduit 0,368 en 2005 ; ce qui dnoteainsi un niveau en baisse de la participation des femmes dans les domaines politiques et

    conomiques. En gnral, les 6 Faritany enregistrent un IPF infrieur 0,50 ; Mahajanga et

    Fianarantsoa sont les provinces o lIPF est plus important, contrairement Antananarivo et

    Antsiranana qui, paradoxalement leur niveau dIDH, sont classes parmi les plus faibles en

    matire de participation des femmes.

    Il est ainsi important danalyser le phnomne de lgalit des sexes travers les parties

    suivantes :

    le paradoxe persistant entre le juridique et la traditionlaccs lducationla participation la vie nationale

    les ds releverles recommandations.

    3.1. Une socit au paradoxe persistant sur le genre entre le juridique etla tradition

    Dans le domaine du droit, il est reconnu que la femme malgache jouit dune situation relativementfavorable sur le plan de lgalit de genre. La Constitution de la Rpublique de Madagascar, laratication par Madagascar de la Dclaration Universelle des Droits de lHomme, de la CharteAfricaine des Droits de lHomme, de la Convention internationale sur lElimination de toutesFormes de Discrimination lgard des Femmes, de la Convention relative au droit de lenfantconsacrant lgalit des droits des deux sexes, constituent un cadre juridique favorable

    lgalit des sexes dans le pays.

    En dnitive, le droit positif malgache reconnat que les droits fondamentaux des femmes sontdes droits inalinables dont la pleine jouissance contribue au dveloppement du pays.

    En effet, depuis 1959, la femme malgache a dj acquis la reconnaissance lgale de lacitoyennet avec le droit de vote et dtre lue. La pratique sculaire de la rgle du kitay

    37 Source : RNDH 2006

    Chapitre 3 - Promouvoir lgalit des sexes et

    lautonomisation des femmes

    Cible 4 : Eliminer les disparits entre les sexes dans les enseignementsprimaire et secondaire dici 2005 si possible et tous les niveauxde lenseignement en 2015 au plus tard

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    telo an-dalana institue au XVIIIme sicle stipulant quen cas de divorce, les deux tiers

    des biens du mnage sont destins au mari contre un tiers pour la femme a t supprime

    par la loi du 20/07/90 qui place les poux sous le rgime lgal. Les anciennes dispositions du

    code pnal qui punissaient plus svrement ladultre de la femme que celui du mari ont t

    supprimes en 1996. Des nouvelles dispositions lgislatives viennent dtre prises en faveur

    de laugmentation de lge minimum au mariage 18 ans.

    Cependant, la disparit entre les hommes et les femmes est surtout exacerbe par le retard dudroit positif par rapport lvolution de la socit malgache et la coexistence du droit coutumier

    largement discriminatoire dans certaines communauts et certaines rgions de lle.

    En ce qui concerne les vides juridiques du droit positif dans le domaine de la vie de socit,

    des lacunes et insufsances sont constates dans les domaines du concubinage, du statut dela mre clibataire, des diffrentes formes de la violence domestique, du harclement sexuel

    et psychologique sur les lieux de travail. Par ailleurs, le dcret de 1933 de la loi de 1920rprimant la pratique de lavortement, mme but thrapeutique, reste toujours en vigueur.

    La persistance des traditions archaques et des strotypes sociaux tendant dvaloriser lafemme par rapport lhomme dans la socit malgache surtout en milieu rural demeure un

    facteur ngatif requrant encore de longs et permanents efforts en vue de changer la mentalit

    pour tre surmont. Des rgles coutumires caractre rtrograde existent encore dans le

    pays, comme :

    lexistence de la polygamie accepte et vcue par certaines communauts

    laffectation de la totalit des biens familiaux au mari en cas de sparation des poux

    la non reconnaissance du droit lhritage pour les femmes dans certaines localits

    limpossibilit des femmes dassister des runions des communauts

    les pratiques de mariage ds la naissance, le troc des lles contre des zbus dans certaines

    rgions.

    En dnitive, larsenal juridique malgache lheure actuelle peut tre considr commelargement garant de lgalit entre le genre, malgr quelques rformes apporter ; cependant,

    la vigilance doit tre apporte au niveau de lapplication des textes en gnral. Par ailleurs,

    la place encore importante du droit coutumier au sein de la socit malgache constitue un

    handicap majeur la promotion du genre.

    3.2. Une nette amlioration de laccs des filles lducation

    Sur le principe, le systme dducation et de formation Madagascar ne comporte aucunediscrimination afche lgard des garons et des lles qui ont les mmes droits de frquenterlcole, du primaire jusqu luniversit.

    Autant que les garons, les lles accdent donc sans discrimination apparente lenseignementmais la proportion des lles scolarises reste lgrement infrieure par rapport aux garons ;en effet, les jeunes lles sont victimes de mariages prcoces et voues des rles de femmesau foyer.

    Pour la priode 2001-2006, la parit lles/garons dans les enseignements primaire (cf.graphique 3.1), secondaire et suprieur reste relativement stable, avec un taux de scolarisationdes lles de 49% dans le primaire malgr la disparit intra et interrgionales et les mesures

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    incitatives daccs et de rinscription lcole38. En 2006, la proportion des lles scolarises

    dans lenseignement secondaire est de 49,5% et celle du suprieur de 47,0%39.

    Graphique 3.1 : Evolution de la proportion des filles dans le primaire

    51

    494949

    50

    48

    48,5

    49

    49,5

    50

    50,5

    51

    51,5

    Anne

    rfrence

    (1997)

    2004 2004 2004 OMD 2015

    Source : MENRES - DPEFT

    Par ailleurs, les deux sexes sont tous concerns par les problmes de redoublement et

    dabandon observs tous les cycles de la scolarit ; lon observe ainsi la disparition progressive

    de lcart entre les deux sexes concernant le taux de survie la 5me anne du primaire.

    Cependant, il est utile de mentionner que la discrimination lgard des lles enceintes resteune pratique courante au niveau des coles, malgr labsence des textes rglementaires

    rgissant lexpulsion.

    Sur un autre plan, il est constat que lanalphabtisme touche surtout les femmes de 15 ans

    et plus pour 40,7% dentre elles en 2005, soit 7,5 points de plus par rapport aux hommes(33,2%). Par rapport la disparit rgionale, Analamanga prsente le taux danalphabtismele plus faible dans le pays pour 11,5% contre Androy pour un taux le plus lev de 76,7% ;en effet, Analamanga est la rgion qui abrite la capitale du pays et possde un fort taux

    doffre et de demande en matire dducation. Cependant, Androy est la rgion connaissantpriodiquement les phnomnes de scheresse et de malnutrition, en plus de lenclavement

    et de la faible activit conomique dont elle souffre.

    Le pays se lance dans la vulgarisation du programme dalphabtisation spcique Alphabtisation Fonctionnelle Intensive pour le Dveloppement qui cible les moins de 50ans et les personnes volontaires ; dune dure de 320 heures stalant sur une priode de 4

    7 mois, lalphabtisation intensive a pour objectif dapporter des impacts positifs sur la viesocio-conomique des individus bnciaires.

    Lamlioration de laccs lducation et le dveloppement des programmes de lutte contre

    lanalphabtisme favorisent lamlioration progressive de la situation dalphabtisation

    Madagascar.

    3.3. Un faible degr de participation des femmes dans la vie nationale

    La pa