MAB Un excellent passeportpour passer la crise

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CHALLENGES 10/12 PLACE DE LA BOURSE 75081 PARIS CEDEX 02 - 01 44 88 34 34 30 AVR/06 MAI 09 Hebdomadaire Paris OJD : 260020 Surface approx. (cm²) : 4148 Page 1/15 MODE4 3594389100507/GFC/MMC/2 Eléments de recherche : IFM ou Institut Français de la Mode : uniquement cité en tant qu'institut de formation MBA Un excellent passeport pour passer la crise Les masters of business administration font le plein quand Véconomie va mal : plutôt que de végéter, les candidats musclent leur CV avec ce diplôme toujours prestigieux. A vant mon MBA à Dauphine, j'étais capable de navi- guer sur la Seine avec un Bateau- Mouche. Mainte- nant, je peux me garer dans le port de Shanghai avec un supertanker. » Mathias Mondo, diplôme l'an der- nier de l'Executive MBA de Paris- Dauphine, a le sens de la formule. Devenu directeur du yield manage- ment et de la qualité chez Marsans International après une carrière d'ingénieur en automatique, il ne ta- rit pas d'éloges sur sa formation : « Je n'ai pas étudié que des cas d'entreprises, j'ai aussi appris à lire et à écrire. Des textes longs et complexes, alors que j'étais un adepte du langage Texte. » Epanouissement C'est une constante chez les diplô- més de MBA réputés : quelles qu'aient été leurs difficultés, le ryth- me harassant des cours ou le poids des exigences académiques, le sen- timent d'épanouissement personnel domine. « J'y ai passé les deux meilleures années de ma vie », es- time même Quentin Delory, diplôme de l'IESE en 2008. Pour louer la quête d'excellence de l'école espa- gnole, qui ne fait pas mystère de ses liens avec l'Opus Dei, il cite Aristo- te : « Nous sommes ce que nous répétons chaque jour. L'excellence n 'est alors plus un acte, mais une habitude. » « Voilà ce qu'enseigne l'IESE. Au-delà des ap- ports techniques, cet apprentissage a modifié ma vision du monde. » Est-ce cet enrichissement-là que viennent chercher des candidats toujours plus nombreux? Car l'af- fluence est au rendez-vous : « Nous avons enregistré une hausse de 20% des candidatures cette année. Les entreprises financent moins, les banques continuent de prêter F ormations coûteuses, les MBA sont souvent financés grâce à des prêts bancaires. La crise va- t-elle rendre les banques plus frileuses? Dans les écoles, le problème ne semble pas se poser : « Pour l'instant, personne n 'est venu me voir pour des difficultés de financement », répond Elisabeth Gornlla, en charge des admissions à Grenoble EM, où environ la moitié des étudiants du full-time MBA financent leur scolarité grâce à des bourses et des prêts. « Les étrangers, notamment les Américains, ont peut-être un peu moins de possibilités qu'avant pour souscrire un prêt étudiant, maîs les Français n 'ont aucun souci auprès des banques. Nous avons d'ailleurs un accord de taux préférentiel avec la BNP. » Sébastien Gauthier, admis à Harvard en 2008, a obtenu un prêt de 100000 euros à 2,7% l'été dernier, remboursable sur sept ans. « // existe des accords entre les banques et les anciens de Harvard, tout est "package" d'avance. Pour les banques, le risque est minime, et elles gagnent un client prometteur », estime le jeune homme. « Avec un MBA, je peux compter sur un différentiel de salaire de 50000 euros par an. En deux ans, mon prêt sera rembourse : c'est un investissement au retour hyper-rapide! » Et quid des financements par les entreprises' Les programmes Executive des écoles commencent à souffrir. Ainsi, TIMO de Lausanne, spécialiste des programmes sur mesure, vient d annoncer 15 licenciements (soit 5% de ses effectifs) et un gel des salaires. A l'ESC Toulouse, Jacques Tournut, directeur des mastères spécialisés, indique : « Nous comptons 25% de participants en moins par rapport à 2008 sur l'Aerospace MBA full-time, et une stabilité des effectifs sur le MBA à temps partiel, alors que nous attendions une forte hausse. Cela s'explique notamment par la frilosité des entreprises du secteur, qui sponsorisent moins leurs cadres. » _

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Article de presse "Challenges"

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CHALLENGES10/12 PLACE DE LA BOURSE75081 PARIS CEDEX 02 - 01 44 88 34 34

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Eléments de recherche : IFM ou Institut Français de la Mode : uniquement cité en tant qu'institut de formation

MBAUn excellent passeport

pour passer la criseLes masters of business administration font le plein

quand V économie va mal : plutôt que de végéter, les candidatsmusclent leur CV avec ce diplôme toujours prestigieux.

Avant mon MBA àDauphine, j'étaiscapable de navi-guer sur la Seineavec un Bateau-Mouche. Mainte-

nant, je peux me garer dans le portde Shanghai avec un supertanker. »Mathias Mondo, diplôme l'an der-nier de l'Executive MBA de Paris-Dauphine, a le sens de la formule.Devenu directeur du yield manage-ment et de la qualité chez MarsansInternational après une carrièred'ingénieur en automatique, il ne ta-rit pas d'éloges sur sa formation :

« Je n'ai pas étudié que des casd'entreprises, j'ai aussi appris àlire et à écrire. Des textes longs etcomplexes, alors que j'étais unadepte du langage Texte. »

EpanouissementC'est une constante chez les diplô-més de MBA réputés : quellesqu'aient été leurs difficultés, le ryth-me harassant des cours ou le poidsdes exigences académiques, le sen-timent d'épanouissement personneldomine. « J'y ai passé les deuxmeilleures années de ma vie », es-time même Quentin Delory, diplôme

de l'IESE en 2008. Pour louer laquête d'excellence de l'école espa-gnole, qui ne fait pas mystère de sesliens avec l'Opus Dei, il cite Aristo-te : « Nous sommes ce que nous répétonschaque jour. L'excellence n 'est alors plusun acte, mais une habitude. » « Voilà cequ'enseigne l'IESE. Au-delà des ap-ports techniques, cet apprentissagea modifié ma vision du monde. »Est-ce cet enrichissement-là queviennent chercher des candidatstoujours plus nombreux? Car l'af-fluence est au rendez-vous : « Nousavons enregistré une hausse de20% des candidatures cette année.

Les entreprises financent moins, les banques continuent de prêter

Formations coûteuses,les MBA sont souventfinancés grâce à des

prêts bancaires. La crise va-t-elle rendre les banques plusfrileuses? Dans les écoles,le problème ne semble passe poser : « Pour l'instant,personne n 'est venu me voirpour des difficultés definancement », répondElisabeth Gornlla, en chargedes admissions à GrenobleEM, où environ la moitié desétudiants du full-time MBAfinancent leur scolarité grâce àdes bourses et des prêts. « Les

étrangers, notamment lesAméricains, ont peut-êtreun peu moins de possibilitésqu'avant pour souscrire un prêtétudiant, maîs les Françaisn 'ont aucun souci auprès desbanques. Nous avons d'ailleursun accord de taux préférentielavec la BNP. » SébastienGauthier, admis à Harvarden 2008, a obtenu un prêtde 100000 euros à 2,7%l'été dernier, remboursablesur sept ans. « // existe desaccords entre les banques etles anciens de Harvard, toutest "package" d'avance. Pour

les banques, le risque estminime, et elles gagnent unclient prometteur », estime lejeune homme. « Avec un MBA,je peux compter sur undifférentiel de salaire de50000 euros par an. Endeux ans, mon prêt serarembourse : c'est uninvestissement au retourhyper-rapide! » Et quiddes financements par lesentreprises' Les programmesExecutive des écolescommencent à souffrir.Ainsi, TIMO de Lausanne,spécialiste des programmes

sur mesure, vient d annoncer15 licenciements (soit 5%de ses effectifs) et un geldes salaires. A l'ESC Toulouse,Jacques Tournut, directeur desmastères spécialisés, indique :« Nous comptons 25% departicipants en moins parrapport à 2008 sur l'AerospaceMBA full-time, et une stabilitédes effectifs sur le MBA àtemps partiel, alors que nousattendions une forte hausse.Cela s'explique notammentpar la frilosité des entreprisesdu secteur, qui sponsorisentmoins leurs cadres. » _

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el c'est une tendance générale >,note Valérie Gauthier, doyenne desMBA à HEC. Ce que confirment « leschiffres du GMAC — l'organismequi administre le test du GMAT •>,insiste-t-elle.En fail, l'aclwilé des écoles es!contracychque : lors des crises éco-nomiques, les candidatures se multi-plient, soit à cause des licencie-ments, soit parce qu'il faut mieuxs'armer pour affronter le marché dutravail. « Ce qui change en période

i dè crise, c'est la capacité de chacunà se donner un cap et à le mainte-nir sans se laisser abattre par les

difficultés, estime Pascal Lefort, di-recteur des formations complémen-taires à la Grenoble Graduate Schoolof Business. Or j'observe chez nosdiplômés une transformation ducomportement. Avant, ils n'osaientpas Après, i lx y DO ri I >>Pour autant, un MBA coûte cher :autour de 20 000 euros dans uneécole moyenne, et jusqu'à 60000dans les cursus les plus prestigieux,hors frais de vie. A ce prix-là, autantchoisir un MBA dûment accrédité(par le label AMBA, notamment) etbien installé. Le jeu en vaut la chan-delle, à certaines conditions : « La

Sur le campusde l'Insead deFontainebleau.Premier desfrancais dansnotre Palmarèsdes palmarès,son MBA estclassé 3e parBusinessWeek.5* par le FinancialTimes et 19e parThe Economist(voir page 74).

crise es! une bonne opportunitépour se lancer dans un MBA, si onne lefaitpaspar défaut », conseilleAlain Deniaii, managing partner ducabinet Heidrick & Struggles Paris.« Je vois trop de gens qui s'y enga-ge u I parce que fa fai! bien sur unCV. » II explique . « C'est un peu ladictature du MBA, cette prétenduefantastique pai te vers l'extérieur.C'était vrai quand l'offre était faibleet qu'il y avait peu d'élus, maisaujourd'hui, tout le mondeproposeun MBA » Son constat : « Même lesgrands programmes comme l'In-sead accueillent des promo-

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Le Palmarès des palmarès des MBA

D ans la catégoriequatre étoiles - lesMBA réputés apporter

une stature de patron demultinationale - figurentune vingtaine de grandesmarques, qui ont décrochéles meilleurs rangs dans lespalmarès de The Economist,du Financial Times etde BusmessWeek. Seuls,la London Business Schoolet Stanfords sont dansle Top-10 des trois à la fois.L'Insead, 3e pour Business-Week, n'est que 19e pourThe Economist, et l'Esadede Barcelone, 6e pour le PT,est 33e pour The Economist.BusmessWeek publie unpalmarès tous les deux ans :un Top-30 pour les Etats-Unis

et un I op-iu pour les autrespays. La méthodologie estsophistiquée. Le sondagede satisfaction auprès de17000 diplômés comptepour 45%, ainsi quele sondage auprèsde 525 compagniesrecruteuses. Reste 10%pour les publicationsdes professeurs.Le Financial Times publiecinq palmarès : ExecutiveMBA, Global MBA, Europeanbusiness schools, Mastersin management et Executiveeducation. Près de25000 diplômés sortisil y a trois ans sont sondés.Pour les Global, 20 critèresentrent en compte, dont lessalaires (40%), l'ouverture

internationale, la qualitèacadémique et la recherche.The Economist traite ungrand nombre de donnéesdepuis quinze ans. Ecoles,étudiants et diplômés sontsondés sur l'ouverture versd'autres carrières, la qualitédu programme, révolutiondu salaire, le réseau del'école et des anciens.Le plus salarial compte peu.The Economist privilégiela diversité des secteursd'insertion : « Caser lestrois quarts de ses diplôméscomme consultantsrehausse les salaires.Maîs au détriment du travailpour élargir l'éventail desdébouchés à des secteursoriginaux. » Patrick Fauconnier

ECOLE OU , CLUNIVERSITE Businn(PAYS) Etats-Unis

I Chicago Booth (Etats-Unis) I

2 LBS Londres (Grande-Bretagne)

2 Stanford (Etats-Unis) ^H 6

4 Harvard (Etats-Unis) ^^ __2

5 IE Madrid (Espagne) I ^H

6 IMD Lausanne (Suisse) ^^^

6 Wharton (Etats-Unis) ^H 4

8 IESE Barcelone (Espagne)

9 Insead Paris (France)

10 Dartmouth Tuck ((Etats-Unis) 12

ll New York U Stern (Etats-Unis) 13

12 Columbia New York (E.-U.) 7

13 Cambridge Judge (G.-B.) ^

13 MIT ((Etats-Unis) ^HH 9

15 Nortwestern Kellog (E.-U.) 3

16 Hong-kong UST (Chine)

17 Berkeley (Etats-Unis)) |B 10

18 Michigan Ross (Etats-Unis) 5

19 ESADE Barcelone (Espagne)

190xfordSaïd(G.B.)

20 Duke University (Etats-Unis) 8

21 Cranfield ((Grande-Bretagne)

22 Cornell (Etats-Unis) ll

22 Yale University (Etats-Unis) 24

24 Virginia Darden (Etats Unis)

25 Toronto (Canada)

26 UCLA (Etats-Unis) ^1 14

27 Warwick (Grande-Bretagne)

28 HEC Paris (France)

29 Rotterdam Erasmus (P.-B.)

30 Lancaster (Grande-Bretagne)

ASSEMENT PAR MAGAZINE | MnvcNNC

îsWl* UUJ ^^^H DES RANGSInternational Rnancial Times* ^^^^^^1

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39,5* Palmarès des Global MBA

>•>•>• lions énormes, 900 diplôméspar an! Ce qui importe aux yeuxdu recruteur, c'est plutôt pourquoion choisit défaire un MBA », ana-lyse-t-il. Plus qu'avant, le projet pro-fessionnel doit être bien calibré.« On devient plus exigeant sur lapertinence du projet des candidats.C'est la seule façon d'être percutantsur un marché tendu «juge pour sapart Pascal Lefort, à la GGSB.

Comme une lessiveuseQuelle est la véritable efficacité d'unMBA, même très réputé, en tempsde crise ? Le cas d'Olivier Thirion deBriel (Insead 2008) est assez éclai-rant. Ingénieur, Olivier a créé puisrevendu une start-up de téléphoniemobile. Désireux de recommenceravec de meilleures compétences bu-siness, il opte pour un MBA : « L'ob-jectif, c'était de me faire les dentsen business développement dansune grosse boîte avant de créer ànouveau. » Mais Olivier se retrouvesur le marché du travail au momentde la chute de Lehman Brothers.« Les recruteurs sont devenus ta-tillons, puis ont gelé les embauchesraconte-t-il Certains de mes amisavaient des propositions d'emploiqui n'ont pas été reconduites. Beau-coup sont retournés dans leur an-cien job. D'autres ont dû accepterdes postes moins prestigieux etmoins bien payés qu'avant. Nousne sommes plus les rois du mon-de. » Constat qui ne remet pas encause l'intérêt du cursus. En effet,précise Olivier, « le réseau de l'In-sead va m'aider. D'ailleurs, c'estgrâce à l'Entrepreneurship Club del'école que j'ai rencontre mon nou-vel associé ».Autre intérêt du MBA : il agit commeune lessiveuse en rendant employa-bles des profils aux parcours origi-naux, voire chaotiques. CommeChristopher Jimeson, un Américaininstalle à Paris depuis cinq ans, suc-cessivement professeur pour en-fants difficiles à Washington et in-formaticien. Il mise gros sur le MBAde l'Ecole des ponts, après quèlquesannées de galère : « En tantqu'étranger, j'ai besoin de la mar-que "grande école" et de son réseau.J'espère que cela montrera aux em-ployeurs français que je veux sé-rieusement m'investir dans une vieprofessionnelle ici. » Sarah Piovezan

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Enquête

MBA À TEMPS PLEIN

De vraies marquesmondiales

Les MBA sont censés ouvrir toutes les portes.Attention, la valeur du diplôme est liée à celle

de rétablissement qui le délivre. Et ce parcheminest encore méconnu des entreprises françaises.

I l a pénétré le saint des saints.Sébastien Gauthier, 30 ans,ingénieur formé à HEI Lille etemployé par Air France pen-

dant cinq ans, s'apprête à fêter unepetite victoire. L'année prochaine, ildécrochera le diplôme le plus connuau monde, dans l'université la plusconnue au monde : le MBA de Har-vard. « Vous m'auriez dit ça il y a

deux ans, je ne vous aurais pascru, assure Sébastien. E faut avoirde l'ambition, de l'envie et une bon-ne préparation. Avec ça, on a tousles moyens de réussir. » Lui a choisicette voie pour trois raisons : accé-lérer sa carrière, acquérir une for-mation commerciale complémen-taire et relever un défi personnel.« C'est un long processus, j'y poi

PHOTOS'nino Léiu Châlit

'v\lentes

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«Le comportement estimportant à VIESE, A\\\\\\\\\

. \

qui exige l'excellence.Cela développe un vraiprofessionnalisme.

Quentin Delory, 31 ans, diplôme \\\\\du MBA de l'IESE de Barcelone.

Q uentin était le candidat idéal pour un grandMBA : ingénieur (Centrale Lyon), consultant

en services financiers à Accenture pendant six ans, puis, latrentaine arrivant, l'envie lui est venue de changer de cap.« J'étais en train de devenir un expert en moyens depaiement, dans un environnement franco-français.Pour m'orienter vers l'international et de nouveauxsecteurs, il me fallait un MBA, et du meilleur niveau. »Notre ingénieur choisit alors l'IESE, à Barcelone.« J'ai aimé le mélange entre leur exigence d'excellence etl'environnement espagnol très détendu. » Mais il termineson cursus en pleine crise financière : « Je n'arrivais plusà générer d'entretiens. » C'est le réseau des anciens qui lesauve, en le contactant pour un poste d'analyste financierdans un grand laboratoire pharmaceutique, à Paris.« Je suis ravi. Le MBA a changé ma vision du monde. » rn

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Quelledifférenceentre les«top» et les«middle»MBA? Pasforcémentle contenu,mais lamarque.Qui renddifférentl'accès auxentreprises.

pense depuis plusieurs an-nées Quand mon épouse est tombéeenceinte, je me suis dit que c'étaitle moment ou jamais » SébastienGauthier consacre alors six mois et5000 euros à préparer sa candida-ture : entraînement au GMAT, ré-daction des essais personnels et desdossiers administratifs, visite descampus... « Chaque école a saculture, il faut vérifier si l'on estdans le ton, contacter les anciensCela ne va pas de soi A Harvard, ilfaut réussir à dire des choses sursoi avec confiance, mais sans arro-gance », raconte-t-il.Admis dans les trois écoles où ilavait postulé - Columbia, Harvard etl'Insead -, Sébastien choisit Har-vard. Pour le réseau, la force de lamarque et... la bourse que lui offrela richissime école, équivalente à latotalité des frais de scolanté surdeux ans, plus le logement en pre-mière année. Le calcul tient comptede la situation familiale et profes-sionnelle du candidat, ainsi que deses avoirs. « Sur la dizaine de Fran-çais de ma promotion, environ lesdeux tiers sont sponsorisés parl'école ou par leur entreprise », pré-cise Sébastien Gauthier. Son plan decarnère est déjà tout tracé : staged'été chez McKinsey & Company, àPans, avec l'objectif de poursuivredans le conseil quèlques années.« En France, il est plus facile de va-loriser un MBA dans ce secteurqu'ailleurs », reconnaît-il.

Retard françaisDiplôme de la mondialisation quiouvre les portes des grandes multi-nationales de culture anglo-saxonne,le MBA reste encore mal connu dessociétés françaises. « Ce n'est pasdans leur ADN, admet V alêne Gau-thier, doyenne des MBA à HEC. El-les recrutent dans les grandes écolesou auprès des chasseurs de têtes,alors que les entreprises américai-nes vont directement sur les cam-pus de MBA » La situation évoluelentement. « Déplus en plus, on ar-rive à valoriser un MBA en dehorsdu conseil et de la finance, estimeAlain Deniau, managing partner ducabmet de chasseurs de têtes Hei-dnck & Struggles Paris. C'est undiplôme jeune l'Insead a été créédans les années 1950 Le nombre deses anciens dans les comités exécu-

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MBA A TEMPS PLEIN

IESE MBA

WHARTON MBA

STANFORD MBA

HARVARD MBA

LBSMBA

IMD MBA

INSEAD MBA

IE MBA

ESADE MBA

.HEC MBA

[BOCCONI MBAEDHEC Theseus MBA

CASS BUSINESS SCHOOL MBA

EM LYON International MBA

G6SB MBA ^~*

AUDENCIA International MBA

REIMS MS International MBA

IAE AIX Change and Innovation MBA

ESC ROUEN Rouen Normandy MBA

COUT(en euros)

Barcelone

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Paic Alto

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42000

10 PROGRAMMES «MIDDLE»

Milan

Nice

Londres

Lyon

Cergy

Grenoble

Nantes

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Aix-en-Provence

Rouen

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26 ans

26 ans

29 ans31 ans29 ans29 ans28 ans

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25 ans

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tijs augmente, maîs il n'est pasencore énorme. Cela prendra unpeu de temps. Les grandes écolesont mis deux siècles ! »D'autant que tous les MBA n'ont pasla même valeur, ni le même réseaude recruteurs. Les « top » MBA, ceuxqui apparaissent en tête des palma-rès mondiaux et coûtent plus de40000 euros, n'offrent pas les mê-mes débouchés que ceux de rangmoyen, à vocation plus nationale.« La différence entre "top" et "mid-dle"MBA, c'est la marque, pas for-cément le contenu. Sur la missiond'éducation elle-même, ces pro-grammes ont du fond. Mais la re-connaissance est différente, donc lafacilité à entrer dans les entrepri-ses aussi », juge Valérie Gauthier.« Les noms des quinze grands MBAinternationaux ont beaucoup depoids sur un CV, un MBA mineurvaut moins qu'un diplôme de gran-de école, renchérit Alain Deniau.Mais quel qu'il soit, ce cursus obligeà interrompre sa carrière, ce quidémontre un certain courage. Etça, l'entreprise le valorise. » S. P.

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Enquête

M BA À TEMPS PARTI EL

Un classique américainà la mode de chez nous

L'avantage du MBA part-time/'^e/ôrwer tout en poursuivantsa carrière. Les Français découvrent ce way of life anglo-saxon.

La majoritédecesd'étudiantspart-limesont aidéspar leuremployeur.

Aux Etats-Urus, la formuledu MBA à temps partielest un grand classique .souple, adaptée à chaque

profil selon ses disponibilités, sonniveau hiérarcliique ou ses aspira-tions, elle incarne parfaitement leconcept du diplôme à la carte et dela formation tout au long de la vie.« Là-bas, c'est un segment du mar-ché à part entière, avec un classe-ment spécifique tt marche très biendans les métropoles. Il y est nette-ment plm développé que l'ErenitmeMBA, à la différence de l'Europe »,explique Valérie Gauthier, doyenne

MBA À TEMPS up,,

PARTIELDURÉE(en mois)

COÛT MODALITÉS AGE(en euros) MUUALIItb MQYEN

^^^^^^^TjriiMrfllïïflaTffifflîiiini.-ijr'A'iwk-^^^^^^M

HECPT MBA Parls

Grenoble PT MBA Grenoble

EUROMEDMANAGEMENT MarseilleWorld Med MBA

ESC LILLE pModular MBA parls

IAE PARIS pInternational MBA

24 à36

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I semaine toutesles 4 à 6 semaines

7 semainesbloquées par an

Modules de 3 jours/mois (J-V-S) +

4 semaines bloquées

I semaine bloquéepar mois

I à 2 soirs/semaine+ 2 sam /mois

+ 4 semaines bloquées

31 ans

40 ans

35 ans

33 ans

33 ans

CHALLENGES10/12 PLACE DE LA BOURSE75081 PARIS CEDEX 02 - 01 44 88 34 34

30 AVR/06 MAI 09Hebdomadaire Paris

OJD : 260020

Surface approx. (cm²) : 4148

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Eléments de recherche : IFM ou Institut Français de la Mode : uniquement cité en tant qu'institut de formation

««7e ne voulais pasperdre contact avec \\\\\\\y\\\\\le monde du travail. » »

\\\\\\\\\\\\\\V Dam'en Brac> 3l ans, diplôme de UUyA\\\\\\\\\\\\\\\\ linternational MBA de l'IAE de Paris. \W™

I n choisissant l'IAE dè Paris, àianotoriétéplutôt franco-française, Damien Brac ne

recherche pas la rentabilité immédiate : « Pourmoi, le MBA n'était pas un faire-valoir, et je nem'attendais pas à doubler man salaire! » Ce qu'ilveut avant tout, c'est s'aérer l'esprit après quatre ansde conseil en systèmes d'information. « Je saturais.Il me manquait une vision globale des besoinsde mes clients. » Ingénieur de formation, Damiencherche à élargir ses compétences « mais, avec unefemme et un enfant, je ne me voyais pas reprendreune vie d'étudiant », avoue-t-il. La formule Aupart-time lui convient donc : les soirées en famille, etil conserve son travail et ses revenus. Trois soirs parsemaine, il suit des cours à la Sorbonne. « Je me suismis aux quatre cinquièmes pour tenir le rythme »,précise-t-il. Il ne regrette pas son choix. A la suitedu MBA, son entreprise a affecté Damien Brac à unposte plus transversal, en attendant encore mieux. •

des MBA à HEC, qui vient de lancerune offre à temps partiel.En France, ce vocable est souventassimilé aux Executive MBA qui,destinés aux seniors, sont proposéssous cette forme. Pourtant aucuneexpérience professionnelle lourde(de dix à quinze ans) n'est requise :le public est le même que celui desMBA à temps plein, les 25-35 ans.« Nous sommes aussi davantage enmode B to B avec les entreprises »,poursuit Valérie Gauthier. De fait, lamajorité des étudiants sont sponso-risés par leur employeur. « Noussommes le relais entre le partici-pant et son supérieur hiérarchique,ce qui nous permet de vraimentl'accompagner à l'intérieur de sonentreprise. Nous poussons, parexemple, à la prise de responsabi-lité et à l'amélioration du salaireaprès la formation », précise-t-elle.Surtout, un MBA à temps partiel per-met à ceux qui souhaitent se formersans quitter leur emploi de répondreà leurs contraintes, selon des moda-lités variables : semaines bloquées,cours le week-end, cours du soir,etc. A chacun de trouver le rythmequi lui convient. Peu répandue enEurope (TEsade de Barcelone

Semainesbloquées,cours leweek-endou le soir...A chacunde trouverle rythmequi luiconvientpour seformersansquitterson emploi.

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• et la Manchester BusinessSchool en proposent des variantes),l'offre de MBA enpart-time existetoutefois en France dans certainesécoles ou IAE, même si la frontièreavec les Executive reste floue.

Nouveaux horizonsL'ESC Grenoble (alias GGSB, Gre-noble Graduate School of Business),par exemple, propose un MBApart-time qui s'étend sur trente mois, àraison de sept semaines bloquéespar an. Vincent Pichot, 41 ans, ingé-nieur en électronique qui a naviguéentre les télécoms et la chimie, ensera diplôme l'an prochain. « Au to-tal, calcule-t-il, la formation auraduré trois ans, soit une semaine decours toutes les quatre à six semai-nes pendant les deux premièresannées, puis la rédaction d'un mé-moire en troisième annêe. » L'ini-tiative est venue de son employeur,qui finance à 100 % le MBA, dans uneoptique de fidélisation. « Si je déci-de de quitter la société avant uncertain laps de temps, je devraireverser la somme engagée ou né-gocier avec mon nouvel employeurpour qu'il la prenne à sa charge »,explique Vincent Pichot.Le rythme lui convient : « Les coursne représentent pas grand-chosepar rapport à la masse de travailpersonnel qu'il faut fournir. » Maisil ne cache pas qu'un tel choix exigedes sacrifices : « L'investissementen temps est énorme et la vie de fa-mille en pâtit, car il faut faire unecroix sur les week-ends et sur sesactivités habituelles. D'autant que,lorsque j'ai cours, je dois quandmême gérer mon service : je ré-ponds au téléphone durant les pau-ses-café et je gère mes courrielsentre 23 heures et minuit! »Mais l'expérience porte ses fruits : àpartir d'un profil technique, VincentPichot est en train de s'ouvrir àd'autres horizons. «Je n'ai pasd'objectif précis, mais j'ai la sensa-tion d'avoir davantage de libertépour choisir Vayres. Pm exemple,j'ai suivi l'option entrepreneuriat,qui me permettra peut-être de melancer dans la création d'entrepri-se. » Le jeu en valait la chandelle.« Ce qui est sûr, c'est qu'après uneformation comme celle-là, ons'imagine mal rester au mêmeposte », se félicite Vincent. S. P.

MBA À DISTANCE

A cœur vaillant,rien d'impossible

Déplacements imprévisibles, résidence dansdes pays où ce diplôme n 'existe pas... Grâce

à Fe-learning, le MBA tient la distance.

Quid dupartagedesconnais-sances,qui estl'essencedes MBAquand ontravaille àdistance?Tutoriels,travauxde groupeet mise «enrésidence»une foispar an yremédient.

MBA À DISTANCE LIEU

^^^^^^^^^^^^^^_ _<

Global MBA online Madnd

AUDENCIA/IAEAIX Nantes,Euro MBA Aix

ESCEM T

Chic MBA Tours

OPEN UNIVERSITY Grande-MBA Bretagne

DURÉE(en mois)

SRAMME

15

24à 30

24

-

(en±s) MODALITÉS

S EURO^^^^^^^^^^^^^

36100

25500

22850

De 11000à 14600

Vidéoconférencestous les samedis

+ 2 semaines à Madrid

6 semaines bloquées+ cours à distance

3 semaines à Tours+ cours à distance

Cours à distance

à X ue penser des offres deI I MBA à distance ? Ce mode\>J d'enseignement a depuis

IL. longtemps fait ses preu-ves, notamment via le Cned. Laquestion est plutôt celle de la naturede la formation : par définition, unMBA s'appuie sur le partage deconnaissances entre étudiants, lestravaux de groupe et les discussionsen classe, ce qui rend la présencephysique quasi indispensable. C'estdu moins le principal argument desdétracteurs du e-learning dans lecadre d'un MBA.

FlexibilitéLa formule pourtant convient à cer-tains profils. « Ceux qui ont des dé-placements imprévisibles, ou basésdans un pays qui n'a pas de MBA-un expatrié en Mongolie, parexemple -, sont intéressés par laflexibilité de notre Euro MBA », ex-plique Valérie Claude-Gaudillat, àAudencia Nantes. Ses clients? linenégociante en vins chargée des mar-chés asiatiques qui voyage beau-coup, un médecin basé aux Etats-Unis. « Les formats à temps partielne leur conviennent pas, car il fautse rendre disponible tous les quinzejours en moyenne », dit-elle.

Laurent Ghio, 39 ans, est diplômedu MBA de l'Open University, quis'est taillé une belle réputation en lamatière. Se retrouvant au chômage,après huit ans dans le marketingtechnique chez un éditeur de logi-ciels, il entreprend cette formation.« La formule à distance m'a séduitpar sa souplesse, explique-t-il. Onreçoit les livres en PDF, on a desrapports à rendre à dates fixes, desexamens à chaque fin de module et,une fois tous les deux mois, on re-trouve son groupe de travail dansune ville différente, ainsi qu'unprof, pour un "tutoriel" en face àface. Le tout s'étale sur trois ans etdemi. C'est long, mais cela donne letemps d'assimiler les cours et de lesappliquer au quotidien. »Quant à l'éloignement, Laurent Ghioassure ne l'avoir pas trop ressenti,grâce aux tutoriels, aux travaux degroupe et aux mises en situation an-nuelles « en résidence ». « Le MBA ajoué en ma faveur pour mon recru-tement à un poste de marketingdans le secteur industriel, recon-naît-il. La double compétence, le faitd'être bilingue, la capacité à memotiver sur une si longue périodeet à être autonome, tout cela a étévalorise. » S. P.

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EXECUTIVE MBA

La dernière marchevers le sommet

L'Exec, formation à temps partiel sur un à deux ans,onéreux mais généralement financé par l'employeur, mène

les cadres expérimentés vers la direction générale.

C aricaturons un peu : si lesMBA sont des formationsconçues pour aider lescadres à s'élever dans la

hiérarchie d'une entrepnse, les Exe-cutive MBA (Exec), eux, s'adressentà ceux qui sont déjà très près dusommet1 Et qui, le cas échéant,aimeraient bien gravir les dernières

marches vers la direction genera-le... Plus onéreux - et donc plusrentables pour les écoles, qui les ontmultipliés ces dernières années -,les Exec sont dans la majonté descas financés par l'employeur. « 80%de nos participants sont sponsori-sés et ont coconstruit leur forma-tion avec leur entreprise », confir-

me Chantal Poty, directrice desprogrammes Executive à l'EM Lyon.« Et, contrairement aux étudiantsde MBA à temps plein, qui sontplus jeunes, moins expérimentés etqui recherchent une rupture dansleur carrière, précise-t-elle, les can-didats en EME A s'inscrivent dansune logique de continuité. »

«Avant9 je lisais \^L'Equipe. A Dauphiné)j'ai dévoré 6000 pages.Et je me suis constituéune bibliothèque. »

Mathias Monde, 45 ans,diplôme de l'EMBA Dauphme-UQAM,

M atluas Monde a arrete ses etudes a bac + 2avec l'idée de les reprendre un jour.

«Ey a dix ans, fai atteint un poste de cadre dansl'industrie. Pour accéder à la direction générale, j'aipasse wn diplôme d'ingénieur au Cnam et à l'Esieeet j'ai pris la tête d'une business unit. La marchesuivante, c'était le MBA. » Pendant deux ans,Mathias se rend à Dauphine un week-end par mois.« Mais le gros du travail, c'est entre les cours. U fautparfois bosser jusqu'à 3 ou 4 heures du matin etenchaîner au bureau le lendemain! » Dans sapromotion, le benjamin a 29 ans, le plus âgé, 49 ans.« On apprend à travailler en groupe sans recourir àl'autorité hiérarchique. Aujourd'hui, j'applique cetteméthode avec mes collaborateurs. » Pendant le MBA,Mathias réalise une étude pour le tour-opérateurMarsans International, qui l'embauche à la fin ducursus à la direction du yield management, rn

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«Ce n'estpas tantdans lesméthodesde travailqu'unExecutiveMBA diffèred'un MBAclassique,mais dansla maturitédeséchanges. »MounirChaouki,34 ans, étudiantà l'ESCP Europe.

En somme, des candidats de35-45 ans prêts à évoluer vers desfonctions stratégiques, voire, àmoyen terme, de direction pure.Comme Mounir Chaouki, 34 ans,aujourd'hui manager de la stratégieprix des services à Nortel, un postequi lui a été confié en même tempsqu'il débutait son EMBA à l'ESCPEurope : « J'ai pu appliquer entemps réel ce que j'apprenais dansmes cours, témoigne-t-il. L'entre-prise aussi en a tiré bénéfice, puis-qu'elle venait d'engager une trans-formation de son activité desproduits vers les services, et que faipu accompagner cette mutationavec de nouveaux outils » Sanscompter la nchesse d'un apprentis-sage fondé sur l'échange d'expénen-ces entre professionnels aguerris.« Le marketing stratégique est unefonction transversale Peu importele secteur, la chaîne de valeurs restela même partout, apprécie MounirChaouki. J'apprends donc beaucoupdes bonnes pratiques des autresparticipants, qu'ils travaillent dansla pharmacie ou le tourisme »

Professionnels aguerrisLes cours, organises en soiree, leweek-end ou sur des semaines blo-quées pour permettre aux étudiantsde poursuivre leur activité profes-sionnelle, sont en effet basés sur deséchanges d'expérience beaucoupplus que sur des savoirs théonquesdélivrés par un professeur.« Au fond, ce n'est pas tant dans lesméthodes de travail qu'un Execu-tive MBA diffère d'un MBA classi-que (les études de cas, le travail degroupe. .), mais dans la maturitéet la complexité des échanges , dé-veloppe Mounir Chaouki. Un sim-ple chef de projet n'a pas les mêmesproblématiques ni la même visionqu'un directeur de business unit oude centre deprqfit quigère 150per-sonnes » Pour lm , drx ou qumzeans d'expénence sont nécessaires :« On comprend mieux les réseauxd'influence au sein de l'entreprise,les logiques de pouvoir et de déci-sion On travaille davantage ce queles Anglo-Saxons appellent les softskills, les compétences douces »Le format du temps partiel corres-pond de fait à une population pluslocale. « Les EMBA sont des pro-grammes de proximité, qui camp-

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EXECUTIVE MBA LIEU ™ ^ MODALITÉS ^

^^^^•__ ..7:i,',i,',ii-i tiii;iJ;«]ai--W[t]1.'k'i=»-i»;iJ ;ii1',i 1'ii

HEC/LSE/NYU STERN Paris/Londres/Trium Global EMBA New York

INSEAD Paris/EMBA Singapour

CHICAGO BOOTH L dEMBA Londres

ESSEC & MANNHEIM Cergy et/ouEMBA Mannheim

rcopnipnDP Pans, Londres,F^mnpan FMRA Madrld' Tum<European EMBA et/ou Ber|m

EM LYON ,EMBA ^^m

Ly°n

DAUPHINE/UQAM DEMBA Hans

AUDENCIA ^^H N .EMBA Nantes

IAEAIX/ENSAM/IGS/INT MANAGEMENT Paris ou AixEMBA

REIMS MS DEMBA Relms

16

15

21

18 ou 19

18

24

22

18

18 ou 24

18

93500

90000

67000

De 41000à 46000

42000

38000

25000

24000

22700

20500

10 semaines bloquées

I semaine toutes les6 ou 7 semaines

2 jours tous les 15 jours (V-S)+ 4 semaines bloquées

Vendredi et samedi tous les 15jours (à Paris ou Mannheim), ou6 jours toutes les 6 semaines

10 modules de 3 jours (M-J-V)sur les 5 campus

2 jours tous les 15 jours (J-V ouV-S) -i- 8 séminaires de 3 jours

+ 1 semaine

Modules de 3 jours (V-S-D)tous les mois

+ I semaine à Montréal

2 jours tous les 15 jours (V-S)+ 3 semaines bloquées

18 modules de 3 jours (J-V-S)à Pans ou Aix, puis 7 semaines

bloquées en année 2

15 modules de 3 jours (J-V-S)+ 3 semaines à l'étranger

i M40 ans

36 ans

36 ans

36 ans

35 ans

37 ans

37 ans

39 ans

38 ans

trnt en général moins d'étudiantsétrangers », note Chantal Poty, àFEM Lyon. L'aspect international dela formation provient davantage descas analyses en cours et des voya-ges d'études que de la compositiondes promotions.Four combler ce manque, une nou-velle niche très pointue a vu le jources dernières années : le GlobalEMBA, impliquant des institutionssur plusieurs continents. Au pro-gramme, des cours à divers endroitsde la planète dans un environne-ment privilégié. Seules certainesgrandes écoles, comme HEC dont leMBA Trium est aussi délivré à Lon-dres ct à New York, disposent dccette offre, et pour cause : les Glo-bal EMBA correspondent à une po-pulation de cadres très réduite, issusde grandes multinationales capablesd'investir plus de 100000 euros dansla formation d'un seul individu...Accessibilité, flexibilité, mode d'ap-prentissage, équipe pédagogique,réseau d'anciens, ouverture à l'inter-national : à chacun, ensuite, de sa-voir ce qu'il veut privilégier. S. P.

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MBA SECTORIELS

Devenir le spécialisteSe recycler dans un secteur d'activité bien particulier

ou changer de métier au sein de son entreprise, voilà ce qu'offrent les MBAspécialisés dont les écoles françaises se sont fait une... spécialité.

Dans la famille des MBA,la branche des « spécia-lisés » (ou sectoriels) estrécente et plutôt de pedi-

gree européen. Les écoles françai-ses s'en sont fait une spécialité, enadaptant le modèle américain à unseul secteur, comme l'automobile,le vin ou le monde maritime. On y

enseigne donc la finance, le marke-ting, la stratégie ou les ressourceshumaines comme ailleurs, maisavec une orientation spécifique.Ainsi les cours de communicationdu MBA Global Fashion Manage-ment de l'Institut français de lamode privilégient-ils l'analyse del'image de marque ; et ceux de res-

Un cursuspour unpublic dontexpérienceet projetfont sens.

MBA SPECIALISES MODALITES

PROGRAMMES SECT

BORDEAUX EMWine MBA

DAUPHINEMBA Managementdes RH

ENPCMBA in Technol _and Entrepreneurship

ESC TOULOUSEAerospace MBA

ESC TOULOUSEManagement ConsultingMBA

ESSECMBA Managementdes marques de luxe

EUROMED MANAGEMENTMaritime MBA

PARIS2 PANTHÉON-ASSASMBA Droit des affaireset management-gestion

CELSAEMBA Management,communicationset sociétés

EM STRASBOURGEMBA Développementdurable et responsabilitésociale des organisations

INSTITUT FRANÇAISDE LA MODEEMBA Global FashionManagement

Bordeaux

Paris

Paris

Toulouse

Toulouse

Cergy

Marseille

Paris

Paris

Strasbourg

Pans,New York,Hong-kong

22(TP)

15(TP)

10 (TPL),20 ou

30 (TP)

12 (TPL)ou 24 (TP)

18 (TP)

ll (TPL)

12 (TP)

12 (TPL)

18 (TP)

12 (TP)

16 (TP)

25500

14900

32500(TPL)

38000 (TP)

30000(TPL)

35 000 (TP)

35000

28000

25000

1200

18000

4800 enindividuel

19000

12 semaines bloquées

2 jours (V-S) tous les 15 jours+ 3 semaines bloquées

Cours organisés surplusieurs semaines bloquées

ll semaines bloquées

3 jours (M-J-V) par mois+1 semaine bloquée

9 modules d'une semaine

2 jours (V-S) tous les15 jours + 2 semaines

bloquées

10 modules de 3 jourspar mois (J-V-S)

15 modules de 3 jourspar mois (J-V-S)

+ 3 séminaires de 10 jours

36 ans

39 ans

32 ans

35 ans(TPL)

38 ans (TP)

38 ans

30 ans

38 ans

24 ans

35 ans

41 ans

36 ans

sources humaines, le managementdes équipes créatives. Le Wine MBAde Bordeaux EM propose des coursen marketing du vin et en économiedes marchés vinicoles, avec des pro-fesseurs provenant des grands paysproducteurs. Les études de cas sonttoutes appliquées au secteur.Variante plus rare : le MBA dédié àun métier, comme le MBA Manage-ment Consulting de l'ESC Toulouseou, à Dauphine, le Gouvernance etcontrôle. Là, il s'agit de décortiquerune fonction pour apprendre ou per-fectionner un métier.

Public hétérogèneEnfin, une dernière sous-catégoriede MBA spécialisés ne vise ni unsecteur ni une fonction bien définie,mais entend apporter une culturesur une thématique : le tout nouveauMBA de FEM Strasbourg en Déve-loppement durable et responsabilitésociale des organisations, ou encorele MBA Management, communica-tions et sociétés du Celsa embras-sent ainsi des champs disciplinairestrès vastes.« Notre public est hétérogène, mêmesi les participants ont tous une di-zaine d'années d'expérience der-rière eux », note Nicole Almeida,responsable du programme au Cel-sa. Dans sa dernière promotion, ellecomptait la DRH de Zara France, ledirecteur juridique d'une entreprisepharmaceutique et le directeur de lacommunication d'un musée lyon-nais. « En quête d'ouverture, ilsviennent chercher notre expertiseen sciences humaines. » Selon elle,un marché ne se conçoit pas sansréférence à la société dans laquelleil se constitue : « Les consomma-teurs sont aussi des individus.Nous travaillons donc sur des cas

TPL : pour un temps plein ; TP : pour un temps partiel.

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\ \A \ \ \A \ \ \ \ \\\\\\\\\y\\\\~, x, v _\W << Grace a la presencern des entreprises dansW ta formation, obtenir\w\ des entretiens s'avèrett ensuite très facile.»^\\\\\ Ema Dreyfuss, 28 ans, \\\\\\\',' ^ ' ' " ',\\\\y diplômée du MBA Managemeht infe1

My des marques de luxe de F Essec.\ \ i \ \ \ \ i \ \ \1 A \ \ \ S \ \ V A \ \ \ \ \ V \ \ \ \ \ \ \ \ \ \ \ ^ Au\ ( 1 \ \ u \ \

Preuve que certains MBA réputés sont aussi ouverts aux très jeunes :Erna Dreyfuss n'avait pas atteint les trois ans d'expérience

professionnelle quelle commençait son cursus Luxe àl'Essec en 2007 Sonatout? Elle travaillait dans cet univers depuis sa sortie de l'ESC Grenoble.« J'étais 'manager dans une entreprise familiale dè joaillerie et je voulaisélargir mes compétences vers d'autres secteurs, comme l'hôtellerie ou lacosmétique » Désirant aussi se tourner vers l'international, elle quitte lediamantaire et investit ses économies dans ce MBA d'un an, dont une semaineau Japon et ime en Italie, à la rencontre des entreprises du luxe. « Automobile,tourisme, mode, spiritueux, horlogerie... Nous avons acquis une largeconnaissance du secleu r, depuis les PMEjusqu 'a HT grands comptes. » El sonréseau relationnel s'étend. Deux mois après la fin du MBA, Erna est recrutéepar Printemps, en tant qu'acheteuse et chef de produit mode femmes. •

de "choc'' entre une propositiond'entreprise et la société à laquelleelle s'adresse. Le cas extrême, c'estCoca-Cola au Proche-Orient. »Les MBA spécialisés n'ont pas depublic cible en ternies de tranched'âge, pourvu que l'expérience ac-quise et le projet professionnel fas-sent sens. Ainsi, sur les 39 étudiantsdu MBA Luxe de l'Essec en 2008, leplus jeune avait 25 ans et le plus âgé53' Architectes, financiers, desi-

gners.. . Certains étaient en recher-che de reconversion, avec plus oumoins de résultats : «L'architectecontinue à exercer sa profession,mais au sein du groupe Montblanc ;un ingénieur du BTP travaille surles projets immobiliers du groupeLancel- et une ancienne,financièrefait du marketing internationalpour une grande marque de luxe »,se souvient Erna Dreyfuss, diplôméedu programme en 2008. Quant à la

pro\ eliance des candidats, elle v ariebeaucoup d'un cursus à l'autre : si leWine MBA bordelais compte 92%d'étrangers, le Maritime MBAd'Euromed n'en annonce que 11%.Cela correspond au positionnementdu programme, selon qu'il travailleen direct avec les DRH et que sonréseau est franco-français, ou qu'il aplus vocation à accueillir des indivi-duels prenant eux-mêmes en chargeleur formation. Sarah Piovezan