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Mon père que j’aimais tant

Avec mes parents et mon frère Bertrand, nous habitions dans ce charmant petit village de Grésy-sur-Aix en Savoie. Bien que papa et maman travaillaient, nous menions une vie heureuse et paisible, tous les quatre, nous étions très heureux. Bertrand était mon aîné de quatre ans, tous deux nous étions au collège Marlioz d’Aix-Les-Bains.

Grésy-sur-Aix est un charmant village situé au nord de la banlieue d’Aix-les-Bains en Savoie, les habitants sont appelés les Grésiliens.

J’avais tout juste onze ans et mon frère quinze ans, quand Papa nous quitta d’une maladie. papa travaillait à la SNCF en tant que chef d’entretien sur les voies ferrées. Été comme hiver, il participait à la réfection et à la remise en état des rails. Depuis environ un an il était assez souvent malade, il avait pris froid et avait attrapé plusieurs bronchites. Il se faisait soigné certes, mais malgré ses maladies à répétition, il continuait à travailler sans relâche sous les intempéries. Sa dernière bronchite ayant traînée trop longtemps, se transforma en pneumonie foudroyante et lui fut hélas ! Fatale.

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A la disparition de papa, maman n’avait que trente-deux ans, nous eûmes tous un énorme chagrin. Maman, faisait de son mieux pour dissimuler sa peine afin de ne pas nous perturber, pour que mon frère et moi puissions continuer notre scolarité et notre vie du mieux possible.

Maman était très courageuse, elle était secrétaire dans un grand hôtel d’Aix-Les-Bains. En période creuse de l’année, elle avait des horaires qui lui permettaient de passer plus de temps avec nous, notamment le soir en semaine. Néanmoins, pour les périodes des hautes saisons, à cause de son travail plus intense, certains week-ends et les mercredis, ainsi que pendant les vacances scolaires, mon frère et moi allions les passer chez nos grands-parents à Mouxy, un très charmant petit village situé au pied du mont Revard.

Après la classe de troisième, mon frère entra au lycée professionnel, la Gardinère à Chambéry, il y choisira l’option de gestion/comptabilité, il y restera jusqu’au BAC. Ensuite, il fera deux années pour un BTS, qu’il obtiendra. Puis il ira effectuer son service militaire. A son retour dans la vie civile, il passera plusieurs concours dans l’administration. Entre-temps, il se trouvera un emploi de secrétaire comptable dans une entreprise à Lyon, puis il réussira le concours pour entrer à la SNCF avec brio où il y rentrera et y fera une très belle carrière.

Quant à moi, après le collège je suis rentrée au lycée Vaugelas d’Aix-les-Bains pour préparer un bac littéraire en vue d’être professeur des écoles.

Je ressemblais paraît-il, plus à ma mère qu’à mon père ; ce que j’avais du mal à comprendre, car tous les deux se ressemblaient assez physiquement.

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Mon père était grand, plus de un mètre quatre vingt cinq, la silhouette athlétique « un grand gaillard et costaud qu’il était, disait-on très surpris sur les conditions de sa disparition prématurée ». Il était châtain aux yeux bleu clair, au visage doux et souriant.

Maman mesurait un mètre soixante huit et avait une silhouette parfaite. Elle avait les cheveux châtain clair dorés, les yeux couleur d’un beau bleu lavande et un visage très doux au sourire permanent ; on aurait presque pu penser que papa et maman étaient frère et sœur.

Mon frère Bertrand et moi, nous nous ressemblions beaucoup, bien entendu nous avions le même physique que nos deux parents et étions assez grands et minces. Bertrand mesurait un mètre quatre vingt deux, il était châtain comme maman, il avait les yeux bleus comme ceux de papa.

Quant à moi, je mesurais un mètre soixante six, deux petits centimètres de moins que maman, j’étais châtain comme papa mais j’avais hérité les beaux yeux bleu lavande de maman « d’où pouvait-on expliquer ce penchant de dire que je ressemblais plus à maman qu’à papa ». De ressembler à mon père ou à ma mère me laissait complètement indifférente, je savais que j’avais un peu des deux. Maman et moi avions à peu près le même caractère, ce qui me paraissait normal puisque nous étions mère et fille.

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L ’après des années solitudes

Quatre années de solitude avaient passé. Maman ne sortait pratiquement jamais, sauf pour se rendre à son travail, faire les courses, rendre visite à mes grands-parents et chez ma tante Mireille.

Quand un jour, sûrement convaincu par mes grands-parents, ma tante Mireille et son mari Gilbert, maman se décida à les accompagner en vacances d’été avec moi. Ils avaient convenu de partir passer trois semaines en camping à Palavas-les-Flots dans l’Hérault.

En ce beau mois d’août, mon oncle, ma tante et leurs deux enfants Jean Batiste et Déborah, maman et moi partîmes donc en vacances à Palavas-les-Flots. Quant à mon frère Bertrand, depuis quelques mois il était parti effectuer son service militaire dans le régiment de paras à Pau.

Papa ayant été employé à la SNCF, nous bénéficions entièrement de la gratuité des trains, ainsi que mon oncle et ses enfants, il était lui aussi employé à la SNCF.

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Malgré l’énorme chagrin qu’avait eu maman à la disparition de papa, depuis quelque temps elle avait retrouvé un certain petit goût de vivre et de gaieté.

Maman se prénommait Anne Claire, elle avait trente-six ans mais elle ne les faisait pas, elle était encore très belle et très séduisante, elle avait conservé cette allure de jeune fille. Elle possédait cette beauté naturelle qui lui donnait beaucoup de charme. Comme je l’ai dit plus haut, elle était assez grande et très fine, les cheveux châtain clair, lises et longs avec une frange sur le front, ses beaux yeux bleu lavande, et une démarche très gracieuse. Elle avait à peu près le même style physique que la superbe Françoise Hardy au même âge mais un peu plus enrobé avec des rondeurs bien placées.

Cela faisait à peu près une semaine que nous étions en vacances à Palavas-les-Flots. Après avoir passé une bonne partie de l’après-midi sur la plage, nous rentrions tous au camping pour nous faire un brin de toilette et prendre le repas du soir. Le repas terminé, nous restions le plus souvent aux soirées du camping, mais quelques fois, ils nous arrivaient d’aller flâner en ville où sur le bord de la plage.

Ce soir-là, il faisait très chaud, au lieu de rester aux festivités du camping, mon oncle nous proposa de nous emmener boire une boisson fraîche dans un bar en bordure de mer. Tous ravis, nous nous sommes exécutés et mis en route vers l’un de ces lieux désaltérants ; nous avions opté pour l’un d’eux et avions pris place à une table en terrasse.

A la table la plus proche de nous, étaient installés un très jeune couple et un homme entre trente-cinq et quarante ans environ qui tenait un mignon petit chien blanc en laisse. Les tables étaient rondes en fer forgé

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blanc et assez rapprochées les unes des autres, maman et moi étions juste en face de ce monsieur.

Au début je n’y prêtais pas trop attention, mais je remarquai très vite que ce monsieur portait souvent son regard en direction de maman. En m’apercevant de la manigance de ce monsieur, du coin de l’œil, je regardai discrètement maman ; je la sentais quelque peu gênée par rapport à cet homme qui n’avait de cesse de la regarder.

C’était très un bel homme, grand et assez élancé, les cheveux châtain clair au regard très foncé, il avait beaucoup de charme et de classe.

En jouant, le petit chien se mit à faire des petits aboiements, ce qui attira notre attention. Nous étions en admiration de voir cette magnifique petite boule de poils blancs qui se dandiner dans tous les sens au pied de son maître en jouant. Puis mon oncle entama la conversation avec le propriétaire du petit chien. De fil en aiguille la conversation prit plus d’importance et nous fîmes plus ample connaissance. C’est ainsi que nous avions découvert que ce monsieur était venu passer la journée avec son fils et la petite amie de ce dernier, ils étaient domiciliés à Les Matelles.

* * *

Les Matelles est un charmant village médiéval dont

la pluspart des maisons sont anciennes et sont

construites de pierres blanches taillées, certaines

agrémentées d’escaliers en pierres blanches également.

Des petites rues étroites se faufilent entre les rangées de

maisons, dont la plupart sont surplombées par de

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magnifiques arcades et de petits ponts semblables, ce

qui rend ce village particulièrement lumineux et d’une

beauté très rustique et typique où il y fait bon vivre. Le

Village des Matelles est situé à environ une bonne

quinzaine de kilomètres au nord de Montpellier sur la

route de Ganges, planté dans la garrigue au pied du pic

Saint Loup, entre les plages et les Cévennes.

* * *

Ayant sympathisé avec ce monsieur, nous avions repris une boisson en continuant de converser. Une bonne heure plus tard, nous nous sommes levés pour rentrer chacun chez soi. La voiture de ce monsieur étant garée sur un parking vers notre camping, nous sommes donc tous partis dans la même direction et avions fait la route ensemble. En cours de route ce monsieur se plaça entre maman, mon oncle et ma tante, à eux quatre ils tenaient tout le trottoir. Quant à nous, les cinq jeunes, ayant déjà beaucoup sympathisé au bar, nous nous traînions un peu à l’arrière en continuant de converser et en riant sur des sujets de notre vie d’adolescent et de nos vacances. Nous étions arrivés au parking, nous devions nous quitter, nous nous sommes tous serrés la main et diriger chacun vers notre lieu d’hébergement.

Depuis cette rencontre, maman avait l’air très heureuse, je pouvais déceler cette petite étincelle dans ses yeux, celle qu’elle avait perdue depuis la disparition de papa. Je savais que quelque chose venait de la transformer, je la sentais encore plus entrain et plus gaie que les autres jours.

Deux jours plus tard, après le repas du soir, nous nous sommes préparés pour aller nous balader sur le

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bord de la plage. Maman était plus belle que jamais, elle qui ne se maquillait presque jamais plus, ce jour-là, elle avait mis toute son application en maquillant ses yeux, sa bouche et ses joues. Elle avait relevé ses cheveux assez hauts à l’arrière de sa tête en queue de cheval et avait laissé sa frange épaisse sur toute la largeur de son front. Elle portait une robe courte jusqu’aux dessus de ses genoux, sur un fond blanc avec de fines fleurs mauves qui faisait ressortir ses beaux yeux bleu lavande. Sa robe était retenue par de fines bretelles qui lui dégageait un très beau décolleté et un superbe dos nu. C’était la première fois que je lui voyais cette jolie robe. En la voyant dans cette tenue je ne pus me retenir de lui faire un compliment :

– Oh ! Maman, ce que tu es belle ce soir ! Ta robe est vraiment très jolie, elle te va à ravir, tu l’as acheté quand ?

– Ce matin ma chérie, dans une boutique en bordure de la plage.

– J’ai l’impression que tu as rajeuni de dix ans maman, on pourrait presque dire que tu es ma grande sœur.

– Merci ma chérie, ça me flatte beaucoup que tu me dises cela.

Il est vrai que je ressemblais assez à maman, je portais moi aussi les cheveux longs avec une frange, mais ils étaient un peu plus foncés que les siens, et j’avais aussi le même sourire et la même allure.

Vers vingt et une heures trente, nous sommes tous allés nous balader. En arrivant devant le bar où nous nous étions installés deux jours auparavant, nous avions décidé d’y retourner pour reprendre une boisson fraîche, et là, surprise ! Le monsieur avec qui

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nous avions sympathisé deux jours plus tôt, était installé mais cette fois-ci, seul à la terrasse de ce bar en train de prendre une boisson. Assez étonnée, je trouvai cela un peu bizarre, je pensai que cette nouvelle rencontre n’était peut-être pas anodine.

En voyant maman, ce monsieur qui était lui aussi très élégamment vêtu, son visage s’illumina d’un large sourire, et ses yeux ne se détachaient plus d’elle. Puis, avec courtoisie, il nous invita à sa table, il tira une chaise et invita maman à prendre place, puis il s’installa à coté d’elle.

Ce monsieur se prénommait Jacques, il avait trente-huit ans, il était professeur d’histoire/géo à l’université Paul Valéry de Montpellier. Je crois que maman n’avait jamais été aussi heureuse depuis bien longtemps. En un clin d’œil, je devinais maman transformée, comme si une fée l’avait touchée de sa baguette magique.

Je me suis mise à rêvasser pour elle, je pensais que quelque chose de merveilleux allait peut-être lui bouleverser sa vie, que le destin allait à nouveau enfin lui sourire, elle méritait tant ce bonheur qui lui avait fait défaut depuis toutes ces années. Mais n’était-il pas trop tôt pour anticiper sur son avenir. C’est bien connu, les rencontres de vacances se terminent le plus souvent aussi vite qu’elles ont commencé. Même mon oncle et ma tante se doutaient eux aussi que l’avenir de maman allait sans doute, être bouleversé. A l’expression de leur visage, on pouvait deviner combien ils étaient enchantés pour ce qui allait sûrement lui arriver. Ils avaient très bien compris que quelque chose de nouveau et de beau était en train de naître entre maman et Jacques. Mais n’allaient-ils pas eux aussi un peu trop vite en besogne.

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Le lendemain soir après le repas, je revis maman se préparer aussi élégamment que la veille. Elle s’était remaquillée, son bronzage lui donnait un teint légèrement halé qui lui allait à ravir et faisait davantage ressortir ses beaux yeux bleu lavande. Elle avait mis une touche de rouge à lèvres de teinte moyenne qui lui illuminait son visage et lui faisait ressortir sa superbe bouche légèrement pulpeuse et bien dessinée, elle était rayonnante. Elle avait laissé cette frange épaisse qui recouvrait tout son front, et avait tiré le tiers de ses cheveux à l’arrière de sa tête en demi-queue de cheval qu’elle avait attachés d’une jolie barrette de cuir marron, en laissant retomber le tout jusqu’au milieu de son dos. Elle avait revêtu un joli corsage blanc sans manche et très échancré qui lui dévoilait ses magnifiques épaules, un col chemisier dégageait son cou par un beau décolleté qui laissait deviner une poitrine de rêve. Par-dessus son corsage, cintrée à la taille par une ceinture, elle portait une jupe rouge et droite, longue jusqu’aux dessus de ses genoux et fendue à l’arrière sur une quinzaine de centimètres environ, qui lui dessinait une ligne parfaite de ses hanches et de la courbe de ses reins. Elle était chaussée d’une paire d’escarpins blancs à hauts talons découverts qui lui avantageaient ses superbes jambes. Dans l’une de ses mains, elle tenait un sac à main blanc et un fin gilet blanc bordé d’un liserer rouge et garni de boutons rouges. Je crois que l’amour l’avait encore rendu plus belle que jamais. Alors que j’étais en train de jouer aux cartes avec Jean-Batiste et Déborah, maman s’adressa à moi :

– Excuse moi Brigitte, mais je dois te prévenir que ce soir je vais devoir sortir sans toi. Cet après-midi j’ai demandé à Mireille si je pouvais te laisser avec

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eux, elle m’a répondu que cela ne la dérangeait pas du tout. J’espère que tu n’y vois aucun inconvénient ?

– Mais non Maman, tu as raison d’en profiter, c’est les vacances.

Je sentis maman un peu embarrassée vis-à-vis de nous tous parce qu’elle sortait seule ce soir, elle devait se douter qu’on devinait qu’elle allait rejoindre son beau Jacques. Elle vint m’embrasser tendrement comme pour me remercier de ma bienveillance, et salua le reste de la famille.

Dans l’allée où elle commença à s’éloigner, je la regardai partir ; je l’admirai. Elle avait une allure et une démarche renversante, une carrure parfaite, ses beaux cheveux châtain clair, lises, soyeux et dorés par le soleil lui retombaient jusqu’au milieu de son dos. Des jambes longues et fines, une taille et des hanches comme beaucoup en rêveraient, elle me faisait penser à un mannequin de mode, elle avait un corps à damner un saint. Mon Dieu ! Qu’elle était belle est radieuse maman, on aurait cru voir une étudiante qui allait à son premier rendez-vous.

De voir maman passer devant leur tente et leur caravane, les estivants du camping ne purent s’empêcher de se retourner sur elle ; sûrement pour l’admirer. A voir l’expression de contemplation qu’avaient tous ces gens à son passage, je pouvais imaginer que tout comme moi, ce qu’ils pouvaient penser d’elle. Qui en plus de sa beauté, maman était une femme superbe avec une élégance, une silhouette irréprochable et respectueuse, et quelle classe ! J’étais si fière de maman que soudain, je me précipitai dans l’allée, et très fort je lui criai :

– A tout à l’heure Maman !

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Elle se retourna, de mes mains je lui envoyai un baiser, et elle en fit de même en affichant son magnifique sourire qui laissait entrevoir ces belles dents blanches. Elle me fit encore un signe discret avec l’une de ses mains avant de disparaître au coin de l’allée pour suivre le chemin qui l’emmenait vers la sortie du camping où l’attendait sûrement son beau Jacques. A cet instant, je ressentais et je voulais que tout le monde sache que c’était ma mère, et que personne n’avait pas intérêt à la toucher ni à lui faire aucun mal.

Restée seule plantée au beau milieu de l’allée, je pensai avec certitude qu’elle allait rejoindre son beau Jacques, et que lui non plus n’avait pas intérêt à la faire souffrir. Sinon qu’aurai-je fait ? Stupide pensée ! Mais au fond de moi, je voulais voir maman heureuse. Elle qui avait eu tant de chagrin à la mort de papa, je trouvais normal qu’elle ait comme tout le monde le droit à un nouveau bonheur.

Plusieurs soirs après le repas, maman sortit seule. Le dimanche suivant, Jacques revint avec son fils

qui se prénommait José et sa petite amie Francine, ils s’installèrent avec nous sur la plage, maman devait sûrement les avoir invités.

Maman et Jacques avaient installé leur serviette de plage l’une à coté de l’autre, maintenant il n’y avait plus aucun doute, ces deux-là devaient se plaire et même bien plus, cela se lisait sur la façon de se comporter envers l’un envers l’autre. Cupidon avait sûrement dû passé par là, c’était certain.

Le week-end suivant, à notre grande surprise, Jacques s’était loué une chambre d’hôtel pour une semaine à Palavas. Ainsi, durant toute la semaine il se

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joignit à nous tous les jours, enfin pas vraiment, car les après-midi il louait un bateau et partait en pleine mer avec maman. Durant des heures ils restaient sur l’eau, j’imagine ce qu’il devait se passer sur le bateau entre eux deux, quand ils revenaient ils étaient tous les deux rempli d’enthousiasme. Tous les soirs, après notre promenade en ville et en bordure de plage, maman repartait avec Jacques. Moi, je me retrouvais seule dans ma tente. Au petit matin maman avait réintégré la tente et dormait comme un bébé.

Toutefois, un après-midi Jacques eut la gentillesse d’offrir un tour de bateau à toute la famille. Par bonheur nous savions tous nager, sauf ma tante Mireille qui ne se mouilla pas un doigt. Néanmoins, moi-même je n’étais pas trop rassurée, surtout en pleine mer. Je savais nager certes, mais dès que je n’avais plus pied, j’avais tendance à paniquer un peu. J’ai donc préféré me mettre un gilet de sauvetage. Tous se sont moqués de moi mais au moins j’étais en sécurité.

Malheureusement la fin des vacances approchait à grands pas. Il fallait déjà commencer à tout ranger et préparer les valises pour le départ. Nous devions prendre le train en fin de matinée. Nous étions tous triste de devoir rentrer, mais maman l’était encore plus que nous, surtout quand elle dut faire ses adieux à Jacques.

A notre retour en Savoie, maman semblait assez triste, mais je comprenais pourquoi, Jacques devait sûrement déjà lui manquer beaucoup. Quant à moi, j’avais repris le train-train de la vie savoyarde et vite retrouvé mes copines et mes copains.

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Cela faisait deux semaines que nous étions rentrés, alors que nous prenions le repas du soir maman me confia :

– Brigitte il faut que je te parle ? – Oui, de quoi veux-tu me parler Maman ! – Ce week-end je vais devoir m’absenter. Je lui répondis d’un air étonné. – Ah oui ! Mais tu vas où ? – Je vais rejoindre Jacques, il m’attendra à la gare

de Montpellier. – C’est vrai Maman ? Alors c’est sérieux entre toi

et lui ? – Pour l’instant je ne sais pas où cela va nous

mener, mais on se plaît énormément tous les deux et on n’a pas mal de points communs, on tient vraiment l’un à l’autre.

– C’est formidable pour toi Maman, Jacques doit être un homme très bien, et vous allez très bien ensemble.

– Merci ma fille. Alors tu ne vois aucune objection à ce que je te laisse toute seule tout le week-end ?

– Mais non Maman, pas du tout, maintenant je suis une grande fille tu sais, je sais me débrouiller toute seule, et puis si je m’ennuie il y a mes copines, et puis il y a mamie et papy.

Maman vint me poser un baiser en me disant : – Je te remercie ma chérie, tu es vraiment une fille

géniale. Je voyais tant de bonheur sur son visage, tant de

lumière dans ses yeux, même si son escapade m’aurait quelque peu contrarié, il m’aurait été impossible de l’en empêcher.

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Maman avait dû rentrer de son séjour du week-end très tard le dimanche soir, que je ne la revis que le lundi soir en rentrant de son travail. Très envie de savoir comment c’était passé son séjour chez Jacques, je ne pus me contenir en essayant de lui poser quelques questions, un peu indiscrètes je l’avoue, mais le bonheur de maman m’importait avant tout.

– Alors Maman ton séjour avec Jacques s’est-il bien passé ?

– Oui, super ma chérie, mais c’est trop court, l’inconvénient c’est le trajet, c’est trop long et très fatigant, je perds beaucoup trop de temps. A la fin du mois je pense y retourner, ça ne te dérange pas ?

– Pourquoi voudrais-tu que cela me dérange Maman, tu as le droit de faire ce que tu veux.

– J’ai vraiment de la chance d’avoir une fille comme toi.

Puis elle vint m’embrasser. Quinze jours plus tard maman repartit rejoindre

Jacques à Montpellier ou plus précisément à Les Matelles, et se fut ainsi toutes les deux semaines. Ces escapades la rendaient de plus en plus rayonnante que jamais.