m n n d ie m a 0 5 o r 3 - globules.com · une fille par ont intégration». ... C’est mon père...

16
63 H a u t e - N o r m a n d i e LE JOURNAL DE L’ ÉCRIT-SANTÉ www.globules.com j u i n 1, 70 euros 2 0 0 5 D e s m o t s s u r l e s m a u x , d e s a v i s s u r l a v i e & racines Mémoires m é moire la lES RACINES ICI & LÀ-BAS… La mémoire en fumée Coll. Mme Josette Le Noan

Transcript of m n n d ie m a 0 5 o r 3 - globules.com · une fille par ont intégration». ... C’est mon père...

63Haute

-No

rm

andie

L E J O U R N A L D E L ’ É C R I T - S A N T É

w w w . g l o b u l e s . c o mj u i n1 ,70 eu r o s

2 0 0 5

D e s m o t s s u r l e s m a u x , d e s a v i s s u r l a v i e

& r a c i n e sMémo i re s

mémoirela

lES RACINESICI & LÀ-BAS… La mémoire

en fuméeC

oll.

Mm

e J

ose

tte

Le

No

an

2

édito infosLes

Mémoire & racines…La mémoire. Mémoire, pour savoir, connaître et penser. Pas de mémoire, pas de société : la mémoire est vitale. L’acte de la pensée ne puise-t-il pas ses sources dans la mémoire ? Dit-on «devoir de mémoire» ou «travail de la mémoire» ? Mémoire au service de l’histoire et de la connaissance. Mémoire vive, mémoire récente, mémoire ancienne…la mémoire se décline et s’exerce. Perdre la mémoire, si je ne me rappelle plus, comment savoir qui je suis ? Non à l’amnésie, les mémoires perdues se retrouvent un jour ou l’autre. Les racines nous forgent : savoir d’où je viens pour savoir où je vais. Connaître l’Histoire et son histoire. Connaître son histoire pour se situer dans sa famille, sa lignée et sa généalogie. Chacun de nous a le droit de satisfaire cette curiosité humaine pour se comprendre et accepter les autres. Pour ce numéro 64, «Globules» a rencontré un anthropologue Joachim N’Kiere Bokuna qui nous parle de l’absolue nécessité de la mémoire pour la survie des hommes et des sociétés. Nos reporters ont ensuite interviewé Salem Kacimi, animateur et producteur de «berbère télé» sur ce que sont les racines. Il nous explique que les racines sont nos origines et sont aussi nos relations aux autres, que nos racines sont celles que l’on crée ou que l’on adopte avec le pays, les amis, la culture que l’on a choisi. Enfin «Globules» aborde le thème de la volonté des femmes et des hommes de rendre vivante la mémoire effacée, gommée ou tombée dans l’oubli, avec un groupe de réalisateurs amateurs qui évoquent la mémoire de ceux qui ont connu les «camps cigarettes», à Gonfreville l’Orcher….L’été arrive. Bientôt les vacances… Avant de partir, n’oubliez pas de vous procurer le «Globules» d’été sur «Les énergies» à paraître fin juin, en kiosque dans les CDI de vos collèges ou lycées , dans les maisons de quartier centres sociaux… Histoire de discuter et de confronter votre avis à ceux de vos proches sur ce sujet d’avenir. L’occasion de prendre soin de vous et de la planète. Bonne fin d’année scolaire à toutes et tous…

Christine Ternat

Flashback, L’histoire d’un village à travers un album photo ! 5 jeunes filles, âgées de 11 à 17 ans, participent au projet flash back de l’Association pour Les Loisirs Educatifs de Fontaine Heudebourg (ALEFH) en réalisant un album photo sur le village d’Ecardenville sur Eure. Le but, c’est de faire bouger le village, créer des liens intergénérationnels et modifier l’image

des jeunes. L’album est exposé à la fin du mois de juin à la Mairie ainsi qu’aux archives

départementales. Plus de renseignements à l’association ALEFH, Mairie, 27490 Fontaine Heudebourg – Tel : 02 32 67 77 51

Un écrivain public au service des particuliers, des associations, des collectivités… pour donner un « coup de pouce » à la rédaction de lettres, de CV, de rapports, de thèses, pour aider à remplir des dossiers administratifs, traduire et corriger des textes, pour animer des ateliers d’écriture. Un écrivain public peut aussi vous aider à recueillir des souvenirs, des témoignages, et éditer vos histoires de vie…Contact : Marie Briand , Association Porte-Plume (Evreux) – Tel/Fax : 02 32 23 08 96 - Mobile : 06 70 52 61 61

Wesh Wesh les quartiers : quoi de neuf, qu’est ce qui se passe dans les quartiers, un court – métrage réalisé par et avec des jeunes de l’Espace Condorcet de Gaillon, en collaboration avec des habitants de Gaillon, du maire actuel, de l’ancien maire, d’une institutrice …Pour en savoir plus, Espace Condorcet de Gaillon 02 32 77 50 80

Un bus Région à 1 euro aller/retour pour le Festival du Rock dans tous ses états !Un système de navettes entre Rouen et Evreux, passant par Louviers, est mis en place par la Région Haute Normandie et la CNA : départs de Rouen - quai de la Bourse (quai 15) : le vendredi 24, toutes les demi-heures entre 14h30 et 19h et, le samedi 25 toutes les heures entre 13h30 et 18h30. Retours à 1h et 2h30 du matin le samedi et le dimanche + le dimanche à 13h pour les campeurs. Renseignements mobirégion au 0.825.076.027 (0,15 euros/min)

Concours régional « Envie d’agir » 2005. Agé de 11 à 30 ans, vous pouvez bénéficier de conseils, d’aide ou d’un soutien financier pour mettre en place un projet, individuel ou collectif, dans des domaines variés : culture, économie, solidarité, écologie, sport…Le concours « Envie d’agir » peut vous permettre de réaliser votre projet. Le dossier de candidature et le règlement sont disponibles sur www.enviedagir.fr . Plus d’infos à la Direction Régionale & Départementale de la Jeunesse et des Sports, 55 rue Amiral Cécille, BP 1358, 76179 Rouen cedex – Tel : 02 32 18 15 20

Concours d’affiches organisé par le Festival de Rouen du Livre de Jeunesse jusqu’au 28 octobre 2005 ! Ouvert aux groupes de jeunes, de la maternelle aux lycées, des centres de loisirs et de vacances, des centres sociaux… des départements de l’Eure et de Seine-Maritime, sur le thème : « Quelle machine fantastique pour demain ? ». Le format maximum de l’affiche doit être de 80 cm/120 cm et elle doit contenir une représentation de la machine, son nom, sa fonction ainsi que les différents éléments qui la composent. Au total, ce sont 20 affiches et 20 groupes récompensés : - voyage et bon d’achat de 100 euros offerts par la SNCF - un abonnement de 6 mois à Astrapi + quelques numéros de la revue- bon d’achat de 200 euros par Chèque - Lire- prix spécial de 100 livres + une rencontre avec l’illustrateur de Casterman qui réalise l’affiche du festival - 16 bons d’achat de livres d’un montant de 100 euros Plus d’infos au Festival de Rouen du Livre de Jeunesse au 02 35 70 37 38 - www.festival-livre-rouen.fr

s

Sommaire

Les infos, la bibliographie pages 2/3/4/5

Vos reportagespages 6/7/8/9/10/11

Vos écritspages 12/13

BD, numéros utilespage14/15/16

i n f o r m e r , s ’ i n f o r m e r , i n f o r m e r , s ’ i n f o r m e r

«Fais Nous Rêver» pour primer les meilleures initiatives sportives dans les domaines du handicap, de l’insertion professionnelle ou de la citoyenneté... Deux lauréats représenteront la Haute-Normandie lors de la finale nationale en septembre 2005 à Paris :Il s’agit du Club RCC JUDO de Caudebec les Elbeufs qui participe à l’intégration des personnes handicapées par la pratique du Judo : cours de judo spécifiques, intégration dans les cours classiques, des sorties et animations, organisation d’un tournoi interrégional de judo pour handicapés physiques et mentaux …Plus d’infos auprès de Bérengère Mouchard au 02 35 78 09 87Le deuxième lauréat est L’Espace Condorcet Centre Social de Gaillon avec la mise en place de chantiers et parcours sportifs pou l’ insertion professionnelle des personnes sans qualification, en rupture avec l’emploi et aussi l’intégration d’un public handicapé. Plus d’infos auprès de Thierry Bertrand au 02 32 77 50 80Au total, ce sont 7 projets primés en Haute Normandie, pour en savoir plus sur ces projets et sur le prochain appel à projets, Fais-Nous Rêver - l’Agence pour l’Education par le Sport, 64, rue Rambuteau, 75003 Paris - Tel : 01 44 54 94 94 - http://www.fais-nous-rever.com

DVD > Mémoires d’Immigrés Réalisateur : Yamina Benguigui. Durée : 160 minutesComposé de trois épisodes, «Les Pères», «Les Mères», «Les enfants» d’immigrés, «ce film, déclare la réalisatrice, Yamina Benguigui, est le récit de mon voyage au coeur de l’immigration maghrébine, en France. Le cinéma m’a prêté une identité, celle de réalisatrice, pour reconstruire celle que je négligeais, fille d’immigrée. À la recherche de cette difficile identité, certains ont été tentés par l’Islam, d’autres ont été happés par la délinquance. Beaucoup d’entre eux ont réussi leur intégration».

HDR est de nouveau une radio planétairehttp://radiohdr.crihan.fr:8000/

3

Programme du Festival de la Terre à Rouen

Le Festival de la Terre est un festival mondial soutenu par l’UNESCO et décliné au niveau local. Il est orga-nisé par TERRALLIANCE en partenariat avec l’associa-tion de Protection du Site Naturel de Repainville et soutenu par la Mairie de Rouen.Mercredi 22 juin : après midi sur la biodiversité sur le site de RepainvilleJeudi 23 juin : - 9h, 14h et 20h30, conférences sur le développement durable à l’AREHN, et visite des expositions- 14h30/15h30, « Do Ré Mi Contes », spectacles de contes musicaux, sur le Site de Repainville, pour les scolaires Vendredi 24 juin sur le Site de Repainville - 20h30 concert avec plusieurs groupes : Les croque-notes ; Nadhima ; Goudoué, DK Safari- 22h30 Feu de la Saint JeanDimanche 26 juin - à partir de 12h30 pique-nique collectif, animation musicale, expositions de l’AREHN et de « l’été des sculpteurs », dans les jardins du Château de Bois-Guibert (Buchy)- à partir de 12h30 pique-nique collectif, musique avec les groupes « Hélas » ; « Juke Box » ; « le Quintet à Fred », sur le Site de RepainvilleDu 20 au 26 juin, visite du Site de Repainville (de 14h30 à 18h30) et exposition permanente à l’AREHN. Toutes ces animations sont gratuites.Renseignements :Association pour la Protection du Site Naturel de Repainville (prés de Castorama de Darnétal, dérrière le « lavage auto » parking) au 06 14 15 78 37 ou 06 83 88 81 68 – Agence Régionale Environnement Haute Normandie au 02 35 15 78 00- Terralliance au 01 43 75 75 67 00 – www.festivaldelaterre.orgLe Sida déclaré « Grande Cause Nationale 2005 »

Parce que c’est 150 000 personnes touchées par le virus en France, parce que c’est 5 000 à 6 000 nouveaux cas chaque année, le Sida est au cœur d’évènements phares qui se succèdent tout au long de l’année 2005.Chaque mois des actions consacrées à un thème précis. En juin, c’est « Sida et Homosexualité » parce que même si les homosexuels font partie des populations qui se protègent le plus, on observe tout de même un relâchement des comportements de prévention.Pour souligner ce thème, le samedi 18 juin : La Marche des Fiertés LGBT à Rouen, organisée par le Collectif «Comme ça!» – Renseignements au 02 35 15 91 03 - [email protected] - www.collectif-comme-ca.com Plus d’infos : Association « Sida, Grande cause nationale 2005 », Tour Maine Montparnasse, 33 avenue du Maine, 75015 Paris – Tel : 041 56 80 33 62 - www.sida2005.net

Et aussi…Le mercredi 22 juin, au Trait, sensibilisation & information sur les Infections Sexuellement Transmissibles et le Sida avec la Boussole et la CDAG qui se délocalise à la Salle Prévert derrière la Mairie pour un dépistage de proximité.Le mercredi 29 juin de 10h à 21h, action “Pas d’été sans savoir”, une journée de prévention et de sensibilisation du dépistage des hépatites et du VIH, place de la Pucelle à Rouen et dans la CDAG du CHU de Rouen ouverte toute la journée, pour des consultations et des dépistages sans rendez-vous. Une scène est ouverte aux groupes de musique et les différentes brasseries de la place de la Pucelle offre un préservatif pour chaque café commandé. Les partenaires de l’action sont le planning familial, Aides, Médecin du Monde, les Collectifs Santé, l’atelier santé ville de Rouen, La Mutualité Française 76, le CAPS, le CISIH de Haute Normandie et la CDAG du CHU de Rouen et la Boussole.Plus d’infos à La Boussole au 02 35 07 77 11

Emeline Ternaux

N 63LES

ASSOS

4

« Les copeaux de mémoire… »Les FAISEUX DE COPEAUX sont une Junior Association (voir encadré p.4 )

créée depuis fin 2004. Des jeunes, garçons et filles, entre 11 et 17 ans, passionnés par le travail du bois se sont constitués en association. Ceci

leur permet de bénéficier d’une assurance, d’un local mis à disposition par la municipalité, de subventions, du soutien de sponsors et de professionnels…

Ils créent de nombreux objets anciens : écuelles, bols, coffres, tréteaux, bancs, tabourets (dits aussi « tape-culs ») sous les conseils attentifs de leur « maître – menuisier ». Ils participent chaque année à la fête traditionnelle d’Harfleur dîte, « Fête de la Scie ». Dans ce cadre, avec les Compagnons Duellistes, ils ont construit un tour à bois, une bouche à feu et une yole (bateau viking). Pour les contacter : [email protected] - Mickaël : 06 27 40 98 17

Quand la mémoire défaillante, devient maladie…Le Réseau Mémoire Eure est une association créée pour améliorer la prise en charge des personnes touchées par la maladie d’Alzheimer. Une équipe de professionnels de santé aide, informe et conseille les familles pour faire face aux problèmes majeurs liés à la maladie : démarches administratives, meilleures connaissances des aides possibles, lien avec le médecin traitant… L’aide se met en place suite à un entretien avec la secrétaire qui recueille un maximum d’informations. Elle les transmet à une équipe mobile (infirmière coordinatrice, une psychologue et une neuropsychologue) qui détermine un rendez-vous au domicile du patient. Elle permet ainsi de mettre en place toute l’aide possible et adaptée à chaque situation, et d’éviter le placement brutal en centre hospitalier, ou de le préparer tranquillement quand il est nécessaire. Un soutien psychologique apporté à la famille permet de rompre l’isolement et favorise souvent le maintien à domicile.Par ailleurs, le Réseau Mémoire Eure intervient auprès des professionnels de santé et étudiants en soins infirmiers par des actions d’information et formation, pour leur apporter une meilleure connaissance de la maladie d’Alzheimer et des conséquences dans le quotidien de l’entourage. Ce réseau, actuellement le seul en France, a de nombreux projets pour l’avenir, dont la mise en place d’un accueil de jour pour la personne malade, permettant au conjoint de s’accorder du temps libre régulièrement. Contact : Association Réseau Mémoire Eure, 45 rue Saint Louis, 27000 Evreux – Tel : 02 32 32 98 73

Alzheimer 27 et maladies apparentées, une association de familles de malades en soutien à d’autres familles concernées par la maladie. Chaque 3ème jeudi du mois, à la cafétéria de la Mairie d’Evreux, elle accueille les familles de 17h30 à 19h30 pour échanger, informer, écouter et rompre l’isolement. Permanence téléphonique le jeudi de 14h à 18h au 02 32 21 33 93.

Egalement : >Alzheimer 27, MAPA A Ridou côte d’Ivry, 27200 Vernon – Tel : 02 32 21 33 93>Soutien Alzheimer, 74 rue du 74ème Régiment D’Infanterie, 76200 Dieppe – Tel : 02 35 84 76 98>Alzheimer Le Havre Pays de Caux, 29 rue Labédoyère, 76600 La Havre - Tel : 02 35 24 26 96

> Un peu de science sur la mémoire et le

cerveau Il n’y a pas une mémoire, mais des mémoires ! La mémoire instantanée

ou mémoire à court terme, qu’on appelle

aussi la mémoire de travail, enregistre des infos limités dans

le temps, moins d’une minute, du style un numéro de téléphone, le temps de le

composer, et hop, après on ne s’en souvient plus. Pour la mémoire

à long terme, c’est un peu plus

compliqué car elle

JUNIOR ASSOCIATION, un dispositif pour des jeunes dynamiques…La junior association est un dispositif qui permet aux jeu-nes de moins de 18 ans de se constituer en association pour mettre en œuvre un projet commun. Ils bénéficient ainsi d’une assurance, d’un soutien et de conseils, de subventions…. Il suffit d’écrire un projet et de remplir le dossier d’habilitation (en quoi il consiste, combien de personnes, comment est née l’idée, quelle organisation et les prochaines actions…). Il existe aujourd’hui près de 855 Junior Associations en France, dont 14 en Haute-Normandie coordonnées par 3 relais départementaux : La Ligue 76, La Ligue 27 et Le Réseau Normand des MJC.

Pour avoir toutes les infos utiles et l’aide nécessaire à la constitution d’une Junior Association :> Réseau Normand des MJC, Espace Claudie André Deshayes, 42 rue des Chouquettes, 76 190 Yvetot – Tel : 02 35 56 95 42 [email protected]

> La ligue 76, Christine Jourdain, 32 rue Clovis, 76 600 Le Havre – Tel :02 32 74 92 20 [email protected]

> La ligue 27, 1, rue Saint Thomas 27 000 Evreux – Tel : 02 32 39 03 11 Site Internet : www.juniorassociation.org

Emeline Ternaux

5

Familles : lieux de mémoire et d’avenir. FNEPE / Collectif. Paris : FNEPE, 2004, 65 p. Deux parties constituent ce numéro spécial de L’école des Parents , fruit d’un colloque sur la famille comme lieu de mémoire et d’avenir : - Mémoire familiale : figures de l’héritage, travaille sur la constitution des mémoires individuelles et collectives des familles dans ses dimensions historiques, culturelles et sociales ;- Déconstruction et reconstruction des identités : développe les problè-mes de construction identitaire et leurs psychopathologies.

Empan N° 50 juin 2003 : Jeunesse et génération(s), jeunes-se et transmission. Collectif. Ramonville Saint Agne : Eres, 2003, 163pTransmettre et éduquer. Jeunes et intégration. Pratiques militantes. Généalogies et héritage. Parentes et rituels.

Dans ma famille, je demande les grands-parents ! Natanson M. Paris : Fleurus, 1999, 198pLes grands-parents d’aujourd’hui ont changé. Mais leur rôle et leur place dans la famille a-t-il pour autant évolué? Si les grands-parents occupent souvent une place précieuse dans le coeur de leurs petits enfants, la cohabitation entre les générations n’est pas toujours idylli-que. Les grands-parents, par leur présence ou leur souvenir, nous per-mettent de poser la question de nos origines et de retrouver la saveur de notre enfance.

L’invention de la mémoire . Rosenfield, I / Sacks, O / Cismaresco, A.S Paris : Flammarion, 1994, 218pCe livre a pour objet un mythe : notre capacité à nous souvenir des êtres, des lieux et des choses grâce à l’image que nous en possédons, imprimée et emmagasinée en permanence dans notre cerveau. Ce livre nous explique pourquoi et comment chaque cerveau, chaque individu, est unique et quelle est l’origine de cette singularité.

Le cerveau complexe et fascinant. 15 expériences faciles à réaliser. Collectif. Paris : Albin Michel, 2003, 64pLe cerveau, centre de notre système nerveux, est aussi fascinant que complexe. C’est une véritable machine à apprendre que tu pourras explorer en 15 expériences faciles à réaliser. Qu’est-ce que l’intelligence ? Quelle est la taille de la mémoire ? Existe-t-il des techniques pour apprendre ? Comment les souvenirs sont-ils stockés dans le cerveau ? Pourquoi pouvons-nous apprendre plus de choses que les autres ani-maux ?...

Sentiments, Souvenir & Rêves d’Algérie. Collectif. Editions Globules, L’Ecrit -Santé, 2004. Une vingtaine de personnes, filles et garçons, femmes et hommes, de générations et d’origines culturelles différentes évoquent l’Algérie à partir d’une photo personnelle. Celle qui leur évoque le plus l’Algérie, celle qu’ils ou elles avaient envie de nous montrer, celle dont ils ou ellesavaient envie de parler …

Contact : Le Comité Régional d’Education à la Santé, Marie Pincemin, 57, avenue de Bretagne, 76000 Rouen Tel : 02 32 18 07 60

CRES…Bibliographie ̂

Cannabis et mémoire : ça ne fait pas bon ménage…Les effets du cannabis sur le fonctionnement du cerveau ont été recherchés chez des volontaires soumis à toutes sortes de tests. Les études ont montré des effets sur la mémoire de travail (la mémoire à court terme) : la prise de cannabis altère les capacités des sujets à se rappeler des mots, des images, des histoires ou des sons. Chez des volontaires soumis à des tests d’attention auditive avant ou après la prise de cannabis, la tomographie à émission de positron* permet de mettre en évidence des modifications des flux sanguins au niveau de différentes régions du cerveau. Des études chez l’animal ont retrouvé les mêmes effets avec diminution des capacités d’acquisition d’un apprentissage ainsi que de la mémoire de travail (mémoire à court terme). Des effets sur la mémoire à long terme ont été mis en évidence pour des doses élevées de cannabis… Ces données sont issues d’un excellent travail scientifique de synthèse fait par l’INSERM, travail non partisan et très objectif. A consulter pour les plus motivés.http://ist.inserm.fr/basisrapports/cannabis.html

*il s’agit d’un appareil qui donne des images du cerveau en fonctionnement

concerne les périodes allant de la minute qui vient de passer à la petite enfance. Dans celle - ci, on distingue la mémoire implicite et la mémoire explicite. La mémoire implicite est celle qui nous permet de faire des tâches automatiques sans avoir besoin de «réfléchir», comme par exemple de faire du vélo. La mémoire explicite c’est celle qui concerne nos connaissances, notre histoire vécue, nos expériences, tout ce que l’on apprend à l’école ou au travail. Ce type de mémoire permet l’apprentissage et le fait de garder des souvenirs en fonction de leur poids émotionnel et de leur répétition. Le fait de répéter les événements permet de mieux les garder en mémoire. Avec le temps nous oublions, les souvenirs émotionnellement neutres s’effacent, les autres beaucoup moins… Cependant en cas de stress éventuellement prolongé nos capacités de mémorisation diminuent, les réactions émotionnelles peuvent nuire à la performance de la mémoire. Quelquefois nos souvenirs conscient sont associés à des sensations agréables ou non, pouvant s’accompagner de manifestations physiques lorsqu’ils réapparaissent (anxiété, sueur, nervosité). Quelquefois nous ne percevons que ces manifestations sans avoir conscience qu’il sont associés à un souvenir.Des souvenirs grâce à nos neurones ! La mémoire fonctionne grâce au fonctionnement de nos sens. Par exemple, les neurones de la rétine de l’oeil acheminent une image jusqu’à la zone visuelle du cerveau. Cet influx nerveux est transmit ensuite à l’hippocampe, partie du cerveau qui décide de garder ou non ce souvenir en le transférant au télencéphale qui se charge de l’enregistrement dans la mémoire à long terme, c’est ce que l’on appelle le circuit de PAPEZ. Le fonctionnement est le même avec les odeurs, les sons...Tout ceci peut être amplifié par nos émotions, le plaisir que l’on peut ressentir au moment où on « apprend ». On mémorise mieux ce que l’on voit et ce que l’on entend. Si on couple les deux, la vue et l’ouie cela marche encore mieux. Si on y rajoute une action comme écrire ou faire avec ses mains cela est encore plus efficace. Donc un conseil pour ceux qui sont en train d’apprendre : écrivez (ou fabriquez avec vos mains) ce que vous voulez apprendre tout en lisant (ou en disant à haute voix ce que vous faites).Pas de survie sans mémoire ! C’est parce que l’on apprend , que l’on se souvient, que notre cerveau stocke des informations issues de nos expériences que nous sommes capables de nous adapter aux situations nouvelles et de trouver des solutions aux problèmes. C’est parce que nos cellules, notre code génétique, notre cerveau stocke des informations et qu’il peut les transmettre que nous existons encore.

du

6

Nreportage1

Réalisé par des reporters de L’association ALEPH, Fontaine Heudebourg

LA MÉMOIRE EST UTILE À LA SURVIE & AU DÉVELOPPEMENT DES ÊTRES HUMAINS…RENCONTRE AVEC JOACHIM N’KIERE BOKUNA, SOCIOLOGUE ET ANTHROPOLOGUE. LES REPORTERS DE GLOBULES QUESTIONNENT SUR CE QU’EST LA MÉMOIRE ET SUR SON ABSOLUE NÉCESSITÉ…

Globules : comment peut-on définir la mémoire ?Joachim N’Kiere Bokuna : le mot mémoire a plusieurs significations, selon qu’on le met au singulier ou au pluriel, au masculin ou au féminin. Mais, vous parlez de «la» mémoire et dans ce sens – qui est le plus courrant –, il s’agit de l’activité biologique, psychique et affective des évènements qui ont antérieurement marqué la vie d’une personne. La mémoire, c’est l’aptitude à conserver les idées, les évènements, les faits. C’est ce qui permet de retenir les expériences vécues. Vous connaissez sûrement l’expérience de Pavlov et du chien qui réagit en salivant lorsqu’il entend une sonnerie ? Il réagit ainsi parce que cette sonnerie a été mémorisée dans un premier temps comme étant associée à de la prise de nourriture. La mémoire permet des choix. Dans les sociétés traditionnelles, ce sont les griots qui sont chargés de garder fidèlement l’histoire d’un peuple et cela, de génération en génération, sans la modifier ; Il faut donc avoir une bonne mémoire. Quand on dit avoir une mémoire d’éléphant en Afrique c’est que si on attaque un éléphant, il se souviendra de vous des années après…Globules : pourquoi avons-nous besoin de mémoire pour nous souvenir ?Joachim N’Kiere Bokuna : parce que la société humaine doit se protéger pour survivre et se développer. Elle doit se référer à un passé pour vivre. Et si la société doit se protéger pour survivre, pour se protéger, elle doit se référer à une série de valeurs. Quand il y a des changements qui la perturbent, elle se réfère au passé.Globules : pourquoi a t-on besoin de savoir d’où l’on vient ?Joachim N’Kiere Bokuna : c’est ce qui fait sans doute notre différence avec les animaux. J’ai grandi chez moi au village et j’ai appris qu’une tortue peut pondre jusqu’à une vingtaine

d’œufs et s’en aller après, le bébé tortue s’oriente ensuite seul vers l’eau sans connaître ni père ni mère.

Mais nous ne sommes pas des tortues. L’homme est curieux et veut savoir ses origines, regardez les enfants qui

ont été adoptés qui cherchent leurs parents. Nous voulons tous connaître nos différences et notre appartenance à notre

groupe. Nous cherchons à préserver certains aspects essentiels et à les perpétuer. Ce rôle est confié aux parents, qui font en sorte

que l’enfant soit un bon citoyen. Pour cela, on doit savoir son origine : «je viens de mon père et de ma mère» qui eux aussi ont un père et une

mère… c’est une chaîne. En Afrique, au Sénégal, il y a l’île de Gorée qui était le lieu de départ des esclaves qui ont été déportés vers les Amériques au

17ème & 18ème siècles, et qui a construit un musée sur l’histoire de l’esclavage. Alex Hailly est un écrivain noir américain («Racines») qui a fait des recherches

basées sur les traditions orales. Il a pu retrouver l’origine de sa famille, en Gambie et au Sénégal et a fait le voyage pour rencontrer les membres de sa famille, ce qui

lui a fait un grand plaisir. C’est important de savoir d’où l’on vient.Globules : pourquoi avons-nous besoin des mémoires des «anciens» pour se

souvenir ?Joachim N’Kiere Bokuna : la mémoire des anciens, c’est très important et on ne peut pas

faire «sans». Elle nous permet de nous conserver et de nous rappeler. Elle donne un esprit de cohésion aux groupes sociaux de la communauté.

Globules : s’il n’y avait pas de mémoire, comment vivrions-nous ? Le passé n’existerait plus…

Joachim N’Kiere Bokuna : sans mémoire, il serait impossible de vivre. Nous sommes des êtres humains «Homo Sapiens» ce qui signifie «l’homme connaissant» et notre cerveau plus développé nous différencie

des animaux et nous permet de nous organiser. Nous avons besoin et nous utilisons notre mémoire pour concevoir une société où il fait bon vivre.

Globules : existe-t-il plusieurs mémoires d’une même histoire ?Joachim N’Kiere Bokuna : bien sûr. Une société a plusieurs aspects : politique, culturel, social, religieux… Et on

peut faire autant de mémoires qu’il y a d’aspects. La Culture d’un peuple se fait à partir de tous ces éléments-là.

63

mémoirela

7

Globules : en quoi le passé nous aide-t-il à continuer à vivre ?Joachim N’Kiere Bokuna : la mémoire s’impose à nous, comme la culture… L’être humain ne vit pas éternellement, il doit «passer» et transmettre. La mémoire «passe» par ceux qui ont vécu le passé.Globules : pourquoi avons-nous besoin de nous rassembler et de nous connaître entre habitants du village ?Joachim N’Kiere Bokuna : une société doit se connaître et échanger pour se comprendre et pour avancer. Pour cela, on doit se mettre ensemble et partager des valeurs communes. C’est ce qui fait plaisir lorsque l’on se retrouve en famille.Globules : nous avons réalisé un «album mémoire» sur notre village. Qu’allons-nous transmettre aux habitants grâce à cet album ?Joachim N’Kiere Bokuna : ce que vous faites avec cet album est très important pour l’ensemble de la communauté du village, surtout pour ceux qui suivent : les jeunes, et ceux qui ne connaissent peut-être pas l’histoire de ce village. Pour vivre mieux le présent, il est indispensable d’écouter les personnes âgées.

Propos recueillis par Amandine Lefèbvre, Athenaïs Carrillo, Marie Lefèbvre, Emilie Pallec, Marion Labbé - Animatrices : Christine Huard & Séverine Mériot – association ALEPH, Fontaine Heudebourg -

Globules : pourquoi nous transmet-on la mémoire et l’horreur des guerres ?Joachim N’Kiere Bokuna : les guerres sont un fait social qui fait partie de l’existence. Il est nécessaire pour les gens qui viennent après de comprendre pourquoi et comment la guerre a existé. Les hommes décident de se battre - le plus souvent avec les voisins qui dérangent et pas avec ceux qui vivent très loin de nous - et, ensuite trouvent que c’est bête. Le passé renseigne toujours pour éviter ensuite le pire. Globules : pourquoi avons-nous besoin de la mémoire de ceux qui se sont battus avant nous pour notre liberté ?Joachim N’Kiere Bokuna : ces personnes sont des altruistes qui n’ont pas pensé qu’à eux mais qui ont pensé au bonheur des personnes qui vont venir après eux. Il faut se rappeler les sacrifices qu’ils ont fait pour le groupe.Globules : quelle est la signification pour vous du «devoir de mémoire» ?Joachim N’Kiere Bokuna : la mémoire s’impose toujours et c’est pour cette raison que l’homme est curieux. Il veut savoir pourquoi et comment il vient d’ici ou là, pourquoi telle ou telle chose s’est passée. Et c’est très important pour se situer dans un groupe. Chaque groupe a ses raisons. Il faut avoir cette liberté de s’exprimer. Dans les sociétés traditionnelles, cette liberté était limitée parce que ce sont des sociétés qui avaient besoin de rester concentrées pour se préserver. Voyez au Rwanda, c’est un événement qui dépasse l’entendement humain. Et, comme le génocide juif ou arménien que vous connaissez, il est tout à fait nécessaire de le garder en mémoire et de le raconter aux jeunes générations car on ne peut pas oublier. On a le droit de savoir ; pour éviter que cela ne recommence. J’ai travaillé au Rwanda avec une «ONG» «ACT» qui signifie : «Action by Church Together» après le génocide rwandais, et on a organisé des séminaires, dans des locaux de l’Université protestante de Boutare, pour que les gens réapprennent à vivre ensemble.

Paat

8

reportage2

Réalisé par des reporters duLycée Le Corbusier, St Etienne du Rouvray & Collège Jules Verne, Déville-les Rouen

LES RACINES, ICI & LÀ-BAS…

NOUS AIDEnt À NOUS OUVRIR

AUX AUTRES

N

LES RACINES CE SONT LES LIEUX, LE TEMPS, LES SOUVENIRS PARTAGÉS. SALEM KACIMI EST ANIMATEUR ET PRODUCTEUR DE «BERBÈRE TÉLÉVISION» ET VIT EN FRANCE DEPUIS PLUS DE 10 ANS. ET QUAND L’OCCASION S’Y PRÊTE, SALEM CONTE ET CHANTE LES CHANTS QUE SA GRAND-MÈRE LUI A APPRIS. SI, POUR LUI, LES RACINES SONT SA LANGUE ET SES ORIGINES, ELLES SONT AUSSI CE QUE L’ON TISSE AVEC LES AUTRES ET SONT SIGNES DE VIE…

Globules : pourquoi s’intéresser à ses racines ?Salem Kacimi : les racines, ce sont les origines et, si l’on sait d’où l’on vient, on sait qui on est. On se pose la question à un moment ou à un autre. Même les gens nés «sous X» se posent cette question, même un arbre a ses racines…Globules : est-ce important de connaître ses racines pour se construire ?Salem Kacimi : je reprends l’idée de l’arbre : un arbre a besoin de conditions qui lui sont particulières : de l’eau de la terre, du soin, d’un endroit qui lui soit favorable et il faut qu’il ait des racines pour être planté… Un arbre sans racines ne peut pas se développer.Globules : on ne sait pas qui on est si on ne sait pas d’où on vient. Qu’en pensez-vous ?Salem Kacimi : c’est juste. Cela revient à dire qu’il faut encourager sa curiosité. Je pense aussi qu’il est nécessaire d’apprendre à se connaître pour découvrir l’autre, parce que plus on se connaît et plus on va faire un pas vers l’autre. Les personnes qui ont des soucis avec eux-mêmes sont des personnes qui n’ont pas pris le recul nécessaire face à leur propre existence – les personnes extrémistes par exemple – ce sont des personnes qui ne savent pas écouter les autres. IL est nécessaire d’apprendre à se comprendre soi-même, à connaître sa culture et ses origines pour faire le pas vers les autres.Globules : avez-vous d’autres origines que françaises ? Avez-vous des origines mêlées ?Salem Kacimi : oui je suis originaire de Kabylie qui est un

territoire qui se situe en Algérie qui est 4 fois plus grand que la France.

Globules : ressentez-vous le besoin de connaître votre origine et de préserver vos racines ?

Salem Kacimi : j’ai grandi et vécu en Algérie. Mais pour mes enfants, j’ai le souhait qu’ils connaissent leurs racines. C’est

indispensable, vital, primordial comme la source…Globules : les racines sont-elles là où on est né ?

Salem Kacimi : elles le sont mais on peut aussi «poser» ses racines ailleurs parce que nos racines sont affectives, on peut se faire des amis, adopter

un pays et les gens avec lesquels on vit. Les racines sont aussi les liens que l’on tisse. Les racines, c’est là où l’on grandit, c’est aussi les liens noués, la

solidarité. Il y a des personnes qui bougent et déménagent beaucoup et qui ont des racines diverses et variées. Les racines pour moi sont liées aux lieux, au temps,

aux souvenirs que l’on partage avec les autres.Globules : parfois on ne vit pas très bien le fait d’avoir un physique lié à ses

racines… Pourquoi ?Salem Kacimi : il y a des personnes qui vivent cela mal. Ma réponse est de vous dire que

cela dépend du regard sur soi-même et l’estime que l’on a de soi… même s’il existe des délits de «sale gueule». Le physique est une carapace et l’important est ce qu’il y a à l’intérieur. Nous

sommes tous nés de Papas et de Mamans et il faut arriver à se dire qu’on est qui on est et encore une fois savoir se regarder pour voir les autres.

Globules : nos racines nous montrent d’où l’on vient… Nous montrent-elles où l’on va ?Salem Kacimi : on a besoin de ses racines pour avancer, c’est même indispensable de connaître ce

qu’on vous a inculqué et transmis. Il est nécessaire d’en connaître les faiblesses et d’accepter que l’on peut échouer. Les échecs sont importants dans la vie car ils nous apprennent beaucoup. Il faut apprendre

des savoirs des autres pour faire le tri de ce qu’on nous a dit, comme une maison qui est vivante a besoin d’un peu de «fouillis», c’est cela qui fait avancer. Il faut apprendre à écouter.

63

9

Globules : lorsqu’on a d’autres racines que française, c’est plus simple lorsqu’on a la même religion, ne trouvez-vous pas ? Salem Kacimi : oui c’est vrai.. Pourtant, les religions, les croyances visent à rapprocher les êtres humains entre eux, même si cela peut créer des violences et des conflits. La religion est un choix personnel. Au centre, il y a la foi et la religion peut se pratiquer chez soi : a t-on besoin d’un lieu ? La croyance est au fon de soi-même.Globules : que pensez-vous des mariages mixtes ?Salem Kacimi : ce sont des mariages d’amour. Je dirai simplement que nous sommes tous mixés. Voyez, quand un Breton et un Normand se marient, leurs cultures sont différentes et cette différence ne dépend pas forcément de l ‘appartenance à une nation.Globules : les souvenirs de contes et d’histoires de votre enfance vous ont-ils influencé ou vous influencent-ils aujourd’hui ? Si oui, de quelle façon ?Salem Kacimi : oui énormément et cela me permet de prendre du recul de voir ailleurs. Je vais chercher ce qu’il y a de meilleur pour trouver des solutions à des problèmes. On doit s’arrêter un peu pour savoir qu’on existe. Notre mémoire est une suite de souvenirs auxquels on ne peut se soustraire. On a besoin de son passé pour pouvoir parler et transmettre aux autres.Globules : pensez-vous que vous auriez accepté, si vous étiez resté dans votre pays d’origine, des personnes se réclamant d’autres racines ?Salem Kacimi : Oh ! oui et d’ailleurs, il y a des personnes qui se rejettent elles-mêmes. Il faut être ouvert et prêt à entendre ce qui vient des autres et de l’extérieur. iI ne faut pas empêcher le soleil de rentrer dans la maison.Globules : selon vous, est-ce facile d’accepter les racines des autres ?Salem Kacimi : on est tous sortis d’une même terre alors… tant qu’il existe de l’espace pour planter ses racines ! Regardez la nature, c’est une école et dans le ciel chaque nuage a sa forme.

Propos recueillis par Laurianne & Kabou Bandia et Sandrine Gorlier –Lycée Le Corbusier, St Etienne du Rouvray & Collège Jules Verne Déville-les Rouen -

Globules : qui vous a parlé de vos racines et vous les a fait découvrir ?Qui parle le mieux des racines et les fait découvrir aux jeunes ?Salem Kacimi : c’est d’abord par la langue, le berbère, et l’éducation que j’ai reçue par mes parents et les personnes que j’ai côtoyées. J’ai beaucoup écouté les contes et les chants et c’est pourquoi je chante et conte aujourd’hui moi aussi. Les contes voyagent…Globules : comment les percevez-vous : comme un héritage (un trésor) ou comme une contrainte ?Salem Kacimi : que l’on soit jeune issu de l’immigration ou non : on est tous différents et on se complète car imagineriez-vous un monde sans ciel, sans montagne ou sans plaine ? C’est un immense héritage qui ne m’appartient pas et qui se transmet. C’est un trésor qu’on hérite mais que l’on peut aussi modeler car le monde évolue, charge à moi de changer sans froisser les anciens qui me l’ont donné comme un cadeau. Derrière cet héritage, il y a une civilisation. Certains veulent couper les ponts brutalement et d’autres arrivent à marier les cultures…Globules : il existe pourtant des mariages forcés…Salem Kacimi : les mariages forcés et les mœurs peu libres existent Nous devons faire évoluer la société et je pense qu’on ne doit pas obliger qui que ce soit. La force et la violence existent là où la pensée échoue. Les «Sages», dans le temps, se concertaient et aidaient à cette évolution. Ce qui est «tabou» n’incite pas à réfléchir et parfois met du temps à être levé et peut être une forme de violence inouïe.

Paat

N 63reportage3

Réalisé par des reporters del’AGIES

10

LA MÉMOIRE EN FUMÉE*» est un film réalisé par un groupe d’habitants de Gonfreville l’Orcher sur leurs souvenirs d’enfance dans les camps «Philip Morris», «Marcel Gonduoin», «Arthur Fleury», «Cité de l’hôpital»… des noms sortis de la mémoire de Fabienne, Marcel, Jean-Claude et de tant d’autres… Les camps cigarettes, cela vous dit-il quelque chose ? À la fin de la guerre, 39/45, la ville du Havre, bombardée et détruite à 90%, doit reloger ses ouvriers. Des centaines de familles iront vivre dans des camps. Histoire qu’on ne raconte pas, histoires d’enfances oubliées, d’une mémoire enfouie qui ressurgit dans ce film émouvant. La mémoire permet à l’homme d’avancer et pour lutter contre l’oubli il faut faire vivre les histoires passées, histoires de vie et de cœur pour transmettre autant que pour une dignité racontée. L’association Du Grain à Démoudre et l’Atelier de Vie Quotidienne du Centre Social AGIES ont proposé de janvier à avril 2005 un atelier réalisation à des habitants de Gonfreville l’Orcher sur la mémoire des cités provisoires.Jean-Michel Burette, Dominique Lebail, Christel Lecuirot, Jacqueline Lemonnier, Lucie N’Go, Fabienne Rialland et Sophie Rochard, avec la participation de 5 jeunes : Johannie Lagadic, Kelly Motsh-Gallas, Dylan Minel, Jordan Lecuirot et Thomas Dané et l’aide du cinéaste Jean-Marie Châtelier, ont réalisé un documentaire singulier sur la mémoire, la trace et la transmission.

ECOUTEZ L’HISTOIRE DE CEUX QUI ONT VÉCU DANS CES CITÉS UNE AVENTURE ÉTONNANTE

Globules : comment est venue l’idée de faire ce film « sur l’histoire des camps cigarette ?

Jean-Michel Burette : c’est venu comme ça, on faisait partie de l’atelier ciné de l’AGIES… On a parlé de ce qu’on avait vécu dans les camps

et de toute cette histoire. C’était important pour nous. On a cherché des témoignages, on a trouvé beaucoup de monde pour parler, chacun a amené

des photos et ses souvenirs. Cela a été formidable entre nous. Fabienne Rialland : on a réalisé que toute trace de notre histoire avait été

effacée, qu’il n’y avait plus rien. On n’avait plus de repères pour nos enfants et nos petits-enfants. On a tout effacé de la mémoire de cette histoire et même des lieux…

Marcel Ghyselen : Il n’y a plus rien. Dans les années 70, les bulldozers ont détruit les camps et tout s’est terminé en 1980. On a beaucoup de reproches à faire. Il n’y a même

pas une plaque qui montre où étaient les camps, rien. À l’époque, j’ai quitté mon camp en pleurant… et je n’ai pas voulu aller dans les HLM je pensais que c’était comme les cages

pour les lapins. Je suis resté dans ma caravane.Globules : pourquoi les noms de ces camps ?

Marcel Ghyselen : les camps ont été laissés par les soldats américains à la Libération et portaient des noms de cigarettes américaines, c’est pourquoi on les appelait les «camps

cigarettes». Le camp «Lucky Strike» était le plus grand.Jean-Michel Burette : Il y avait 3 camps. Il y avait les camps Philip Morris , la «cité hôpital», tout

simplement parce que cela avait été l’ancien hôpital américain. Après, on a changé les noms, on a donné les noms de résistants : Marcel Gondouin et Arthur Fleury.

Globules D’après vos souvenirs, comment étaient les maisons du camp en 1945 ? Jean-Michel Burette : en 45, nous n’étions pas nés. Mais on peut parler de la vie de nos parents et

de leur arrivée dans ces camps. À la libération, la ville du Havre a été complètement détruite par les bombardements alliés. Il fallait reloger la population et il n’y avait pas de logements. Alors, on a mis les pauvres dans les camps laissés par les américains…

“La mémoire en fumée”

Marcel Ghyselen : la mémoire, ce sont nos racines et c’est ce qui est le plus important parce qu’il faut pouvoir répondre aux questions des enfants sur le passé que l’on a vécu. Si tu ne gardes rien, cela ne va pas. Moi, c’est mon grand-père qui m’expliquait les choses du passé. Globules : après ce film sur la mémoire, vous avez un message …Fabienne Rialland : c’est bien de pouvoir montrer et expliquer tout ce que l’on a vécu. Profitez bien de tout ce qui est à votre disposition, ici, à Gonfreville, parce qu’on y est bien.Marcel Ghyselen : oui, que vous ne comprenez pas votre bonheur de faire tout ce que vous pouvez faire aujourd’hui du dessin, du sport…Jean-Michel Burette : je vous souhaite bonheur et réussite…

Propos recueillis par Romuald, Axel, Florian et Sylvia, animatrice Anne-Marie Lasbleis association AGIES

Un livre sur «les camps cigarettes» a été édité :«Mémoire des cités» éd. des falaises, Fécample film «la mémoire en fumée» sera peut-être reprojeté lors du festival «le grain à démoudre» >> en octobre 2005exposition de photos d’époque dans le hall du Centre Social 1 bis avenue Lénine à Gonfreville tout l’été jusqu’à fin août 2005

Jean-Michel Burette : c’était la misère… Nous habitions des baraquements en bois et certains camps, dont la cité de l’hôpital, étaient en tôle, çà ressemblait à des énormes fûts ouverts en 2. La vie n’était pas rose. Les mois d’hiver, on gelait - on a connu des hivers très rudes - et la chaleur était torride l’été.… Lorsqu’on est arrivé, la ville de Gonfreville a doublé ! On était passé de 4000 à 8000 à habiter là en quelques mois.Marcel Ghyselen : je me souviens qu’il y a eu un hiver si dur qu’un bébé est mort de froid. Il n’y avait ni douche ni toilette dans les maisons.Fabienne Rialland : oui, quand on est arrivé, il n’y avait pas l’eau dans la maison, il fallait aller chercher l’eau loin. C’est mon père qui a installé l’eau dans la maison et qui a creusé la tranchée pour l’évacuation. Je me rappelle qu’on chauffait sans y arriver l’hiver et que la maison était glaciale. Globules : comment se passait la vie à Gonfreville-L’Orcher ?Jean-Michel Burette : il y avait beaucoup de familles nombreuses et on couchait à plusieurs dans le même lit. Les gens faisaient leurs jardins pour avoir des légumes à manger et élevaient des poules et des canards.Marcel Ghyselen : heureusement qu’on avait des lapins qu’on vendait… Beaucoup des personnes qui habitaient dans ces camps à Gonfreville étaient des havrais et ils allaient travailler au Havre à pied.Globules : quand vous pensez à ce que vous avez vécu, est-ce triste pour vous ?Fabienne Rialland : c’est vrai que les maisons étaient misérables mais non ce n’était pas triste pour nous. Tout le monde était pareil et on était heureux. Tout le monde s’entraidait. Et nous, les enfants, on avait la cour pour jouer et les bois derrière le camp.Jean-Michel Burette : même si nous n’avions pas le confort, nous nous sentions libres et heureux et il y avait beaucoup de solidarité entre nous. On ne fermait jamais les portes à clef !Marcel Ghyselen : c’est sûr que si on raconte notre histoire, notre vie avec nos parents était très difficile et les miens ne me faisaient pas de cadeau. Mais avec mes amis, c’était la joie, on était dans les bois dès que l’on pouvait, c’était la liberté. Je me rappelle des jeux dans les bois et quand j’y vais tout est comme avant, je retrouve tout, je me rappelle de tout, comme si j’y étais.Fabienne Rialland : on avait froid parce qu’on n’avait pas de chauffage , les maisons n’étaient pas isolées l’intérieur était en isorel et l’extérieur en tôles ondulées. Il fallait chauffer tout le temps, mais mes parents étaient des anges.Globules : pourquoi est-ce si important de ne pas oublier ? Fabienne Rialland : il faut pouvoir montrer et expliquer tout ce que l’on a vécu pour nous, pour nos enfants, pour la mémoire, pour que cela ne soit pas perdu.Jean-Michel Burette : il faut laisser des traces. La mémoire c’est montrer d’où l’on vient. 11

Coll. Mme Josette Le Noan

Co

ll. M

me

Jo

sett

e L

e N

oa

n

12

écritsVosLa MémoireLa mémoire est un espoir car, sans elle, on ne se souviendrait plus de rien et on ne saurait pas dʼoù on vient. Cʼest très important de savoir : quelles sont nos racines ? Et nos origines ? Cʼest grâce à cela quʼon arrive à progresser dans la vie car si on reste dans lʼinconnu, on aura toujours un blocage et on ne pourra jamais avancer dans notre vie future. Mais il faut aussi savoir que même si notre passé a été diffi cile, il ne faut jamais y repenser et aller toujours de lʼavant.

Mélanie Déconihout , Rouen

Dico

Notre mémoire et nos racinesNotre mémoire fait partie de nos racines Sans ça, notre vie est incomplèteSans notre mémoire nous ne sommes rien Sans nos racines on nʼest plus que lʼombre de nous mêmes On ne peut vivre sans ni lʼun ni lʼautreSi on a perdu la mémoireOn peut vivre pour la reconstruire Mais sans nos racinesça nʼest pas aussi facile

Mickaël Ruault, Education et Formation, Evreux

Pêle-mêle...Au nom de la mémoireIl est important dʼavoir en mémoire le massacre commit par Hitler. Tous ces milliers de gens déportés et tués dans les chambres à gaz. Tous ces gens tués en souffrant, parmi eux des femmes, enfants et mêmes des bébés. Je crois quʼil a tué dʼabord les femmes et gardé les hommes pour le travail des lignes de chemin de fer. Les premiers déportés ont été des allemands juifs. L̓ hygiène de vie des détenus était déplorable. Les habits des détenus nʼétaient jamais lavés. Ils dormaient les uns au dessus des autres, entassés comme des bêtes. Imaginez-les moralement. Imaginez les femmes rasées. Imaginez le courage quʼil leur fallait pour tenir le coup. Souvenez –vous de tous ces gens tués pour rien, juste parce quʼils étaient différents aux yeux dʼun seul homme.

Julioen Deschamps, Valentin Piquet, 4ème C, collège de Manneville sur Risle

Lʼarbre de vieJe suis Jonathan, je suis né en France.

Mes ancêtres sont des djiboutiens du côté paternel et des espa-gnols du côté de ma mère, des français des deux côtés. Mes

parents sont de Rouen, cʼest pour ça que je suis rouennais. Je connais pas le mode de vie de mes ancêtres. Jʼai été très sur-pris et mes copains aussi et jʼai envie dʼen savoir plus. Cela

mʼétonne vraiment car je suis tout blanc.

Jonathan Bonenfant, 4ème A , collège Boeïldieu, Rouen

Le manguierJe suis un manguier originaire dʼAfrique. Tous les jours, il y a des dizaines dʼenfants qui mangent mes fruits mûrs. Mon tronc, cʼest mon corps, mon feuillage cʼest mes cheveux et les enfants qui montent sont des sortes de poux que jʼattrapent tous les jours en me chatouillant. Ils jouent et repartent au coucher du soleil. Je mʼennuie vraiment quand il pleut car les enfants ne viennent pas cʼest comme si les poux prennent un shampoing. Mes fruits sont très bien vendus au marché. Plus tard, ils soigneront les gens tueront les mauvais microbes grâce à leur jus irrésistible.

Djitté Dianké, 4ème A, Collège Boïeldieu, RouenContent de savoir dʼoù je viensMes grands-parents du côté de mon père sont nés : mon grand-père à Oran, ma grand-mère à Canteleu. Mon père est né à Marseille.Mes grands-parents du côté de ma mère sont nés : mon grand-père en Belgique, ma grand-mère à Rouen. Ma mère est née à Rouen.Mes grands-parents sont venus habiter ici. Je suis une belle branche qui va grandir. Je mʼappelle Florian Sabia et jʼhabite à Rouen, une très belle ville.Je suis content de savoir dʼoù je viens. Je suis fi er de mes origines un peu partout.

Sabia Florian, 4ème A, Collège Boïeldieu Le passé ne mʼintéresse pas Je suis française dʼorigine algérienne. Mon père est algérien. Il sʼest installé en France en 1965 avec ses parents, ses frères et sœurs. En venant en

France, mon père à rencontré ma mère qui est française. Moi je suis un mélange des deux, et jʼen suis très contente. Je ne sais pas beaucoup de chose sur mes ancêtres et je nʼai pas envie dʼen savoir plus, car le passé ne mʼintéresse pas, et ce nʼest pas parce que je ne connais pas toutes mes racines que

je suis malheureuse, bien au contraire. En tout cas le présent est mon seul avenir.

Djelti Sofi a, 4ème A, Collège Boïeldieu, Rouen

Emeline Ternaux

N

13

63écrits

Mon espace de vie, c’est la campagneCe n’est pas la villeCe n’est pas bruyantCe n’est pas une rencontre de jeuneCe n’est pas une citéCe n’est pas un quartierC’est ennuyantCe n’est pas la fêteLa campagne ça nous rend tristesOn voudrait retourner vivre dans une grande ville. Sonia Chevalier et Norine Jeanne, 4e C , Collège de Manneville sur Risle

Retourner dans une grande

ville...

Poèmes

Pêle-mêle...Jʼaimais bien cet instantLa rentrée des classes en ce temps-là se situait en Octobre et en rentrant du cours du soir, la nuit commençait à tomber. Le temps de rejoindre la maison, elle sʼépaississait noire et poussant la porte dʼentrée, jʼy retrouvais grand-mère dans la pénombre. L̓ électricité pourtant, dans notre maison petite chaumière, venait dʼêtre instal-lée, mais grand-mère avait peur de la facture ne sachant pas bien gérer cette nouvelle dépense, lʼabonnement , je lʼavais entendu dire par mon oncle, vu que nous nʼavions que deux malheureuses ampou-les, qui était de 15 centimes, la belle affaire. Alors pour économiser, elle avait décidé que nous nʼallumerions la lumière que lorsque les deux becs de gaz (réverbères), de la rue en face, seraient eux même allumés. Cʼest égal, jʼaimais bien cet instant.

Jocelyne B, atelier Ecrivivre

Je suis très content de mes racinesNous avons tous des histoires sur nos racines et quand on en parle, elle se ressemblent. Moi, Bilal, mes racines, ma famille, sont dans un autre pays. Ce pays est lʼAlgérie. L̓ Algérie est le pays où il y a la plupart de ma famille. Moi, je suis né en France, donc je suis français mais dʼorigine algérienne et fi er dʼavoir ces origines. Je suis très content de mes racines. Je suis heureux dʼavoir cette famille qui me fait plaisir quand je vais chez eux et je suis fi er de mes racines.

Bilal, 4ème A, Collège Boïeldieu, Rouen

Je suis née quelque partMon enfance est un hasardMes impressions profondesJaillissent comme des ondesCe sont mes richesses enracinéesLa joliesse de mes jeunes années.Elles resteront agréablesDes musiques inoubliablesDe forts soupirsDans la vallée des souvenirs !

Cʼest un refrain Qui me revient Mes racinesMe chagrinent L̓ ancre de mes lieuxLes réminiscences de mes aïeuxSʼaniment sur le territoireDe ma mémoireSur le branche fraternelleDe ma terre émotionnelle !

Mémoires et racines sʼentremêlent, sʼenlacent en duoPour un futur concerto, un profond vibrato, et peut être un édito ?

Jeanine, Les Plumes de Pernet

Billet dʼhumeurUne vie pas comme les autresPourquoi nous sommes nées,Si on est mal traité.Pourquoi notre mère nous a–t–elle pas écoutées, Quand on lui a dit la vérité.Mais à cause de tout ça,Nous sommes au foyer,Les bandes dʼenfoirés.

RefrainMais on nʼa pas une vie comme les autres,Car on est dans un foyerEt quand on était petites, on était maltraitées, Et pourquoi la maltraitance existe ?

Si un jour ça se passe chez vous , Il faut dénoncer les faitsCar sinon ça va sʼaggraverMais nʼattendez pas le pireCar il faut les enfermer,Cette bande dʼenfoirés.Car ils méritent pas la liberté.

RefrainMais on nʼa pas une vie comme les autres,Car on est dans un foyerEt quand on était petites, on était maltraitées, Et pourquoi la maltraitance existe ?

Depuis que nous sommes au foyer,Nous sommes plus maltraitées,Et tous les enfoirés qui nous ont fait du mal

Ils sont tous partis au trou.Cʼest bien fait pour eux,Il nʼavait quʼà pas nous maltraiter,Et il ne faut pas quʼils recommencent .

RefrainMais on nʼa pas une vie comme les autres,Car on est dans un foyer,Et quand on était petites, ont été maltrai-tées,Et pourquoi la maltraitance existe ?

Mais on nʼa pas une vie comme les autres,Car on est dans un foyer,Et quand on était petites, ont été maltraitées,Et pourquoi la maltraitance existe ?

Sabrina & Fanny, Foyer Saint Michel, Fécamp

Emeline Ternaux

Mémoires des citésCité de lʼhôpitalPersonne ne demandait la luneTout le monde héritait de la demi – luneLogement dʼinfortuneAvoir une piaule en tôleTolars ou tôliersComment les occupants furent-ils surnommésJe vous laisse deviner.On aurait pu la nommerLa « dame de fer »Réellement on lʼappela« Notre Dame des courants dʼair »L̓ hiver une vrai glacièreL̓ été une étuveCʼétait vraiment sans pitiéUne immense pièce qui servait deCuisine, salle à manger et de chambres à coucherBonjour lʼintimitéPas dʼeau couranteQuelques point dʼeau à lʼextérieurPour le pire et le meilleurEt lʼhiver, on pouvait toujours courir pour lʼeau courante !Surnommés point dʼeau !Quʼétions-nous ?Humains ou animaux ?

(Extrait) Christian Yvelin, ancien habitant de la cité de l’Hôpital « Camp cigarette »

les thèmes 2005 :Février : AlimentationAvril : Espace de vie & quartiersJuin : Mémoire, racinesEté : les énergiesOctobre : mixité culturelleDécembre : La fatigue

Le temps où l’on dépensait les énergies sans compter est révolu. Les ressources de notre terre ne sont pas renouvelables à l’infi ni. A l’heure actuelle, on consomme entre 150 à 500 KWh/par ménage et par an. Face à l’épuisement des énergies fossi-les comme le pétrole, le charbon et face aux problèmes de pollution, l’homme doit s’adapter et inventer pour utiliser des énergies renouvelables et naturelles comme le soleil, l’air, le vent …Et si… Imaginons… si la moitié des hommes de notre planète seulement consommait comme chacun de nous dans les pays occidentaux, il ne resterait plus beaucoup de temps pour notre planète. L’aire de l’économie d’énergie a déjà commencé et pour notre environnement, elle est fortement conseillée !! Des idées, des astuces et des petits gestes quotidiens, des souhaits, des inquiétudes, des solutions… n’hésitez pas à les partager dans les colonnes de Globules.

Vite, vite, pour le numéro d’été, date limite d’envoi de vos textes et dessins, le 27 juin. Globules, 32 rue de Fontenelle, 76000 RouenTel : 02 35 07 45 85 – [email protected]

6

Les énergies

No

tre prochain numér

o

4

l’oursGlobules est édité par l’Ecrit-Santé, association loi 1901. Agrément Jeunesse et Education Populaire n°76/560 - août 1998Directrice de publication et rédactrice en chef : Christine TernatAssistante de rédaction : Delphine EnsenatConseiller scientifi que : Dr Jean ThibervilleSite Internet : Laurent LebiezComité de rédaction et de lecture :Amelie Sola, Delphine Ensenat, Cécile Gillet, Laurent Lebiez, Anne Mauconduit, Martine-Fred Nigaud, Christine Ternat, Jean Thiberville, Zabou, Damien Anne, Sophie Garache, Dan Ionesco, Christel Ledun, Absa Gassama, Christine Etienne, Stephane Horlaville, Julie Godichaud.Pilotage : C. Ternat Reportages : Amandine Lefèbvre, Athenaïs Carrillo, Marie Lefèbvre, Emilie Pallec, Marion Labbé, Laurianne & Kabou Bandia, Sandrine Gorlier, Romuald, Axel, Florian, SylviaCouvertures : Photo Coll. Mme Josette Le NoanIllustrations : Emeline Ternaux, PaatBD : PaatDiffusion : Delphine Ensenat et Christel LedunMaquette : Laurent LebiezEdition tirée à 12 000 exemplaires. Juin 2005 Imprimerie : ETC Yvetot (76)Commission paritaire : n° 75940 ASISSN : 1259-6078Dépôt légal : à parutionParution bimestriellel’Ecrit-Santé est une association loi 1901

Siège social : 32 rue de Fontenelle à RouenGlobules, 32 rue de Fontenelle, 76000 RouenTél : 02.35.07.45.85. Fax : 02.35.07.45.82.Site de Globules sur le Woueb : www.globules.comemail : [email protected]

Les opinions exprimées dans Globules n’engagent que leurs auteurs. Les documents reçus ne sont pas rendus. Leur parution implique l’accord de l’auteur. Les indi-cations de marques et adresses qui fi gurent dans les pages rédactionnelles de ce numéro sont données à titre d’information sans aucun but publicitaire. La reproduction des textes, dessins et photographies publiées est interdite sans autorisation préalable.MERCI !Région Haute-Normandie, DRASS de Haute-Normandie, la Direction Régionale et Départementale de la Jeunesse et des Sports, Préfecture de Seine-Maritime, FASILD, DDASS 76, DDASS 27, les CAF du Havre et de Rouen, Mutualité Française de Seine-Maritime, Mutualité Française Eure, Conseil Général 76 & 27, villes de Rouen, du Havre, de Lillebonne, de Fécamp. Aux ateliers d’écriture : Education et Formation, Ecrivivre, Neuchâtel en bray, Studio Gela, Plait dire d’ecrire, Les Plumes de Pernet...Merci à tous ceux qui nous ont permis, par leurs écrits, leurs illustrations, leurs questions, leurs con-seils, leur soutien technique et leurs encourage-ments, de réaliser ce numéro.

14 ������������� ������

1er coupletLe respect, les gens s’en moquentC’est le style et la démarche qui compte à cette époqueLes vraies valeurs meurent,Tués par les plus petits qui font conneries à toute heureL’amour propre dépassé par la fi erté.T’as la grosse tête sous ton bonnetA la maison sa dégonfl e,Tu baisses le ton jamais tu te gonfl eDans le cas contraire, Tu injuries ta mère, attitude suicidaireAu quartier torse bombé,Tu deales, pouilles, braques pour des billetsDégoût de toi même, tu sens que tu n’es plus le mêmeEducation correcte, n toi petit à petit le quartier se refl èteTu juge la moindre différenceSans pitié totale intoléranceLe respect qui t’avait été enseigné disparaîtPersonne ne sait comment y remédierEn toi la force de combattre,Il est jamais trop tard pour qu’on se rattrapeTu piochais dans la foule tes victimesA qui tu faisais un fi lm,Mais peu à peu tracassé par la honteTu sens le malin qui te trompeT’assume de moins en moins ton rôleLa vie que tu voyais si drôleSur toi délinquance a pris le monopoleTon cœur déborde de rage,Sache qu’il n’est jamais trop tard pour tourner la pageTu manipules les gens comme tes chosesPourquoi dans la bouche toujours cette violente prose

RefrainLe respect frère, sentiments fraternels

Tous tolérants pour une paix universelleTous des efforts pour sauver cette terre

Et si tout disparaît, change d’atmosphère

2ème coupletLe respect te change

Te fais oublier les personnes étrangesArabes, noir ou blanc

Survet, baggi, jeans moulantMaintenant tu restes indifférent

Le vrai respect t’entraîne aux responsabilitésEngagement et contraintes à respecter

Parfois quelques promesses tu vas regretterAmour tu vas chercher, , trouver puis créer

Auparavant tu n’y avais jamais même penséCœur de pierre brisé

Trop de morceaux à recollerTu te purifi es, reprend goût à la vie

Tu t’ouvres aux autresAvec le temps fais pardonner tes fautes

Respect de toi ; respect d’autruiPrincipe banal qui peu à peu s’oublie

CF. Ndjaboum

Le respect

écritsVosSuite

Coup de coeur

Nom (ou organisme) :Adresse :

Code postal :

ville :Tél :

E-mail :

Pour plus d’infos, nous contacter : 02 35 07 45 85 ou [email protected]

Bulletin d’abonnement

"

15

1 an = 6 numéros + éditions spécialesFormules : 1 exemplaire 16 euros 5 exemplaires 42,68 euros 10 exemplaires 68,25 euros .... exemplaires ....... euros >(Pour plus de 10 exemplaires, nombres de Globules X 1,14 euros)

N 63

Paat

16

HÉBERGEMENTPour les «sans- abri» 0 800 306 306 & 115Fécamp : Association l’ESCALE (Hébergement D’urgence et Temporaire) 02 35 29 62 79

Gonfreville l’Orcher Association OASIS 02 35 49 30 20(Hébergement Temporaire pour familles ayant au moins un mineur à charge)

Le HavreAssociation des femmes en difficultés 02 35 24 82 48 ( Hébergement d’urgence pour femmes avec ou sans enfant)Nous croyons en toit 02 35 53 01 17Armée du salut 02 35 24 22 11

Rouen Œuvre Hospitalière de Nuit 02 35 52 77 01 (Hébergement d’urgence et temporaire)

Armée du salut 02 35 70 38 00

MarommeArmée du salut 02 35 76 02 2

Evreux Association Aurore 02 32 02 38 13

DieppeArmée du salut 02 35 82 51 03

SE NOURRIR Le Havre Restaurant du Coeur 02 35 19 91 30

RouenRestaurant du Coeur 02 35 03 02 76CCAS, La Chaloupe 02 35 71 90 69

CONTRE LES DISCRIMINATIONS CODAC

Le Havre : 02 35 13 34 83

Rouen : 02 35 76 51 67

Dieppe : 02 35 06 31 37

Rouen :CIDF (centre d’information du droit des femmes) : 02 35 63 99 99MRAP (Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié des Peuples) : 02 35 98 56 25

utilesNuméros Santé

Sida & ISTSida Info Service : 0 800 840 800

Sida Info Droit : 0 801 636 636

Ligne de vie : 0 810 037 037

VIH Info Soignants : 0 801 630 515

Hépatites info service : 0 800 846 800

EvreuxASTER (prévention VIH) 02 32 33 60 81

Rouen Planning familial Rouen Rive Gauche : 02 35 73 28 23

AIDES 02 35 07 56 56

Le HavreALINEA 02 35 19 32 43

AIDES 02 35 24 22 03

ADDICTIONSDrogues info service : 0 800 23 13 13

Tabac Info Service : 0 825 309 310

Hépatites info service : 0 800 846 800

Alcool assistance, croix d’or, pour les permanences régio-

nales, siége social : 0 821 00 25 26

EvreuxADISSA 02 32 62 89 20

Alcooliques Anonymes 02 32 38 39 22

ANPAA 02 32 62 02 21

Centre Spécialisé de Soins

aux Toxicomanes 02 32 62 00 62/02 32 62 95 65

Bernay Croix Verte et Ruban Rouge 02 32 47 52 61

ADISSA N° centralisé 02 32 62 89 20

Les AndelysADISSA N° centralisé 02 32 62 89 20

Verneuil sur AvreADISSA N° centralisé 02 32 62 89 20

VernonADISSA N° centralisé 02 32 62 89 20

RouenAlcooliques Anonymes 02 32 07 73 00

La Boussole

ANPAA 76 02 35 70 37 42

- Prévention Formation 02 35 07 77 11

La Boussole

– Centre d’accueil et de soins 02 35 89 91 84

La Boussole

- La Boutique Dispensaire d’Accueil 02 35 70 41 20

La Bousssole

- appartements thérapeutiques 02 35 70 66 60

Centre d’Information et de Ressources

sur la Drogue et les Dépendances 0235396963

Centre Spécialisé de Soins aux Toxicomanes

Intervenant en Milieu Pénitentiaire 02 35 73 50 02

Réseau Ville-Hôpital

Toxicomanie 02 32 88 64 38 / 02 32 88 64 37

Unité Méthadone 02 35 89 12 03

Sotteville-les Rouen La Boussole - Consult’ADO 02 35 72 84 84

FécampEspace Santé 02 35 10 03 74

Vie libre (alcool) 02 35 27 39 65

Elbeuf sur Seine La Passerelle 02 35 78 00 50

Prévention/soins 02 35 78 92 95

Le HavreAlcooliques Anonymes 02 35 41 59 51

ALINEA 02 35 19 32 43

Espoir Mare Rouge 02 35 54 26 55

Vie Libre ( alcool ) 02 35 26 57 70

Lieu fixe d’échange de seringues

Aides Haute Normandie 02 35 24 22 03

Réseau d’appartements

thérapeutiques relais 02 35 19 32 43

Neuville les Dieppe Centre Maupassant 02 35 82 04 28

SE SOIGNERMédecins du Monde, le Havre 02 35 21 68 66

Médecins du Monde, Rouen 02 35 72 56 66

écoute

social

Fil Santé Jeunes : 0800 235 236

SEPIA (Suicide Ecoute Prévention Intervention auprès des Adolescents) 0800 235 236

PAEJ (permanence d’Accueil et d’Ecoute Jeunes) : 0 800 50 20 40

Ligne Azur en direction des personnes homosexuelles : 0 810 20 30 40

Point Ecoute Jeunes 0 800 86 87 88 du lundi au samedi, 14h-22h

SOS enfants disparus (numéro d’appel national) 0 810 012 014

EvreuxPoint Accueil Ecoute Jeunes et Parents - ADISSA 02 32 62 89 20

La Bouée (association) 02 32 28 2152

Le HavreParenthèse (accueil parents/enfants) 02 35 21 15 31

Parenthèse Montivilliers 02 35 30 95 00

Maison de l’adolescent 02 32 74 27 30

AFCC (consultations conjuguales) 02 35 21 23 60

Accueil Ecoute Parents Enfants 02 35 25 00 00

SOS suicide Phenix 02 35 46 24 25

SOS Amitié 02 35 21 55 11

Planning familial 02 35 73 28 23

RouenAccueil 83 02 35 88 19 66

Ecoute ado 02 35 62 93 31

La Porte Ouverte 02 35 70 67 03

Pôle d’accompagnement Psycho-social 02 32 18 17 80

Centre de Lutte contre l’isolement et le suicide 02 35 88 57 62

SOS Amitié 02 35 60 52 52

ElbeufL’entre temps (prévention suicide) 02.35.78.13.00

Ensemble (entretiens tous publics) 02 32 96 09 60

YvetotEcoute ado 02.35.95.36.77

Inter Santé 02 35 95 27 05

Forges les Eaux

Ecoute ado 02 35 90 54 25

Neufchâtel en BrayEcoute ado 02 32 97 47 30

VIOLENCESOS Violence à l’Ecole 0 801 55 55 00

Ecoute enfance maltraité : 0 800 00 92 92

Allo enfance maltraité : 0 800 46 41 41

Jeunes écoute violence : 0 800 20 23 23

Enfance et partage : 0 810 13 13 10

URGENCESDiscrimination : 114

SAMU : 15

Mauvais traitement : 119

SOHU, Rouen : 115(Service d’orientation pour l’hébergement en urgen-ce)