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Maison des Mérode Maison des Isenghien Maison des Oignies LES NOUVELLES ONYACUM N° 21 DÉCEMBRE 2015 Mot du Président Cette année se termine pour Onyacum par le succès de notre exposition 1915, Oignies sous la botte de la Ortskommandanturet nous remercions tous ceux qui ont soutenu notre action. Vous retrouverez, ici, quelques moments de cette exposition, des articles sur 14-18, mais aussi un hommage à Rémy Rolande, abattue le 1 er septembre 1944 et la suite de l’histoire de l’Harmonie Municipale. L’Écho du passé et la Chronique Patoise vous replongeront dans la Presse locale des années 1900. Onyacum vous souhaite de passer de bonnes fêtes de fin d’année, en dépit des évènements qui se sont produits en 2015. Bonne lecture INVITATION Nous avons l’honneur de vous inviter à l’Assemblée Générale qui se déroulera le mercredi 24 février 2016 à 18h 30 Petite salle PASTEUR. Ordre du jour : Rapport d’activités - Bilan financier - Projets pour 2016 Vote pour le Comité - Questions diverses Vote pout le Comité : le comité d’Onyacum peut avoir jusqu’à 12 membres, il est renouvelable par tiers chaque année. Si vous voulez poser votre candidature pour rejoindre le comité, adres- sez-nous un courrier ou un mail avant le lundi 22 février, seule condition : être adhérent depuis 1 an.

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  • Maison des Mérode Maison des Isenghien

    Maison des Oignies

    LES NOUVELLES

    ONYACUM

    N° 21

    DÉCEMBRE 2015

    Mot du Président

    Cette année se termine pour Onyacum par le succès de notre exposition ″1915,

    Oignies sous la botte de la Ortskommandantur″ et nous remercions tous ceux qui ont

    soutenu notre action. Vous retrouverez, ici, quelques moments de cette exposition, des

    articles sur 14-18, mais aussi un hommage à Rémy Rolande, abattue le 1er septembre 1944

    et la suite de l’histoire de l’Harmonie Municipale. L’Écho du passé et la Chronique

    Patoise vous replongeront dans la Presse locale des années 1900.

    Onyacum vous souhaite de passer de bonnes fêtes de fin d’année, en dépit des

    évènements qui se sont produits en 2015.

    Bonne lecture

    INVITATION

    Nous avons l’honneur de vous inviter à l’Assemblée Générale qui se déroulera le

    mercredi 24 février 2016 — à 18h 30 —Petite salle PASTEUR.

    Ordre du jour : Rapport d’activités - Bilan financier - Projets pour 2016

    Vote pour le Comité - Questions diverses Vote pout le Comité : le comité d’Onyacum peut avoir jusqu’à 12 membres, il est renouvelable

    par tiers chaque année. Si vous voulez poser votre candidature pour rejoindre le comité, adres-sez-nous un courrier ou un mail avant le lundi 22 février, —seule condition : être adhérent

    depuis 1 an—.

  • VIE DU CLUB Accueil du C.A.J. en octobre Des visites le mercredi après-midi

    Dans la salle de la Mémoire 1914-1918 De Bretagne, une parente Des amis de Carvin

    de Roland Bessant

    ACTIVITÉS DU DERNIER TRIMESTRE

    18 & 19 Septembre : JOURNÉES DU PATRIMOINE :

    Une trentaine de visiteurs lors ces 2 journées pour des visites guidée des Salles de la Mémoire de

    1914-1918 & de 1940-1951.

    du 2 au 9 Novembre —Salle des Fêtes— EXPOSITION

    ″1915, OIGNIES sous la botte de la OrtsKommandantur″ L’exposition s’articulait autour de 6points : 1- Oignies avant 1914-2-Les ″obligations″ de la com-

    mune et de ses habitants-3-Les combats où sont tombés 43 Oigninois-4- Des poilus oigninois ou

    parents d’habitants actuels de Oignies-5-Présentation de divers matériels d’époque et de la ligne de

    front dès le début 1915-6- Une évocation de la vie dans les tranchées.

    Lundi 2 novembre à 18 h 30 : INAUGURATION

    170 personnes ont répondu à notre invitation et écouter Mme Corinne LUTZ, Adjointe à la

    les différents discours. Nous avons été touchés de la pré- Démocratie Culturelle a débuté

    Sence de tant de monde la série des discours

    1

  • Dominique PRYMAK,- Président d’Onyacum a

    remercié toutes les personnes présentes. ″Baptême du feu″ en tant que président : il n’est

    pas évident de présenter une exposition qui, comme l’an passé, comporte une centaine de panneaux

    et de brosser le contexte de l’année 1915 :

    Puis, ce fut Monsieur le Maire qui conclut cette inauguration en remettant 2ordinateurs de la

    SORGINORPA, ordinateurs plus que bien

    venus pour notre association dont le matériel

    informa-tique montrait de″ sérieux coups de

    vieux″.

    L’exposition fut ouverte jusqu’au 9 novembre

    et, a été vue par près de 500 personnes. On peut,

    sans prétention, êtret très satisfait de cette année

    2015 ? et se remettre au travail pour l’exposition

    « Oignies 1916 ».

    VISITE des Scolaires : Trois écoles ont répondu à notre invitation, donc 78 élèves de 4 classes de

    C.M. ont suivi la visite commentée de l’exposition.

  • 11 NOVEMBRE 2015

    La cérémonie de cette année a pris un caractère particulier

    avec le dépôt de fleurs au cimetière sur la tombe des deux

    soldats anglais, TURNER Thomas et WHEELDON Georges,

    inhumés en 1915, après la bataille de Loos.

    Onyacum est fier d’être à l’initiative de cet hommage.

    LE BLEUET DE FRANCE

    Pendant la guerre, les bleuets continuaient à pousser dans la terre retournée par les milliers d’obus

    qui labouraient quotidiennement les champs de bataille. Ces fleurs étaient le seul témoignage de la

    vie qui continuait.

    Le terme de ″bleuets″ désignait les soldats de la classe 15, tous nés en 1895, en raison de l’unifor-

    me bleu horizon dont ils étaient vêtus. Ces jeunes recrues avaient été surnommées ainsi par les

    poilus plus anciens. Cette appellation perdura pendant toute la guerre parce que l’uniforme neuf aux

    couleurs encore fraîches du nouvel arrivant contrastait avec la couleur de boue de l’uniforme des

    vétérans.

    En 1916, Charlotte Malleterre (fille du commandant de l’hôtel des

    Invalides) et Suzanne Lenhardt, (veuve de guerre), toutes deux

    infirmières aux Invalides, souhaitaient venir en aide aux mutilés de

    guerre et décidèrent d’organiser des ateliers où on confectionnait des

    bleuets dont les pétales étaient en tissu et les étamines en papier

    journal. Les insignes sont vendus au public et les revenus générés par

    cette activité permettent de donner à ces hommes un petit revenu.

    Vente par un mutilé de guerre le 14 juillet 1919

    Bientôt cette initiative se développe et prend une dimension nationale.

    La vente sur la voie publique à Paris, le 11 novembre 1934, est un

    succès (128 000 fleurs vendues). Dès 1935, l’État décide de la vente

    officielle du bleuet chaque 11 novembre partout en France. En

    1957 l’État crée un deuxième jour de collecte, le 8 mai.

    Le bleuet est devenu ″symbole pour tous les soldats français tom-

    bés au champ d’honneur″. C’est le symbole national de Mémoire

    et de Solidarité. 1934

    3

  • QU’EST-CE QUE L’EMPIRE ALLEMAND DE 1914 ? L’Empire allemand résulte de 3 étapes de la constitution de l’unité allemande de 1815 à 1871 :

    1815 : La Confédération germanique : à l’abdication de Napoléon 1er

    , le Congrès de

    Vienne instaure la confédération germanique formée de 38 états dont la Prusse et l’Autriche.

    1867 : La confédération de l’Allemagne du Nord : après la victoire prussienne de 1866

    sur l’Autriche, la Prusse obtient la dissolution de la Confédération germanique et écarte l’Autriche.

    Bismarck crée l’union politique de 22 états au nord du Main : la confédération de l’Allemagne du

    Nord.

    18 janvier 1871 : proclamation de l’Empire Allemand, dans la galerie des glaces du

    château de Versailles. (revanche sur la France et Napoléon III qui avait toujours refusé la création

    d’un état allemand)

    L’Empire Allemand

    C’est une monarchie parlementaire autoritaire avec une organisation fédérale qui comprend 25

    états : 4 royaumes, 6 grands duchés, 5 duchés, 7 principautés et les 3 villes libres (Hambourg,

    Brême Lübeck).

    Le territoire d’Empire ″Alsace-Lorraine″ devient le 26ème

    état fédéré avec sa constitution propre à

    partir du 31 mai 1911sous le nom de Reichsland Elsaβ-Lothringen.

    Chaque état garde une certaine autonomie interne dans le cadre fédéral.

    En 1910, l’Empire compte 64 925 993 habitants pour une superficie de 540 858 km2. De par sa

    superficie, il est le 3ème

    état d’Europe

    Le Parlement (le Reichstag)

    Le parlement impérial vote les lois devant s’appliquer dans tout l’Empire et le budget annuel. Il, est

    élu au suffrage universel uninominal à un tour.

    Le chancelier et le gouvernement

    Nommé directement par l’empereur, le chancelier impérial n’est pas responsable devant le Parle-

    ment mais il est le garant du bon fonctionnement des institutions en tant que président du Bun-

    desrat (assemblée représentative des états). Il s’entoure de secrétaires d’État. Dans les faits, il

    exerce les fonctions de chancelier du royaume de Prusse.

    L’Empereur

    La constitution fait du roi de Prusse, président de la confédération germanique, un empereur

    allemand en vertu de son article 11, dépositaire de la souveraineté dans le seul royaume de Prusse

    —le royaume de Prusse est le plus puissant des états fédérés—.

    Les prérogatives de l’empereur sur le plan intérieur sont :

    - Nomination du chancelier fédéral, responsable devant lui seul

    - Pouvoir de convoquer ou proroger le Reichstag et le Bundesrat

    - Pas de droit de véto pour les lois adoptées par le Parlement

    Mais il a en charge la Politique Extérieure de la Confédération :

    - Déclarer la guerre

    - Signer les traités de paix

    - Recevoir les ambassadeurs

    Il exerce le commandement des forces armées de l’Empire. 4

  • LES EMPEREURS ALLEMANDS

    GUILLAUME 1er

    ; Guillaume Frédéric Louis de Hohenzollern (1707-1888)

    Roi de Prusse en 1861, Empereur d’Allemagne le 18 janvier 1871. Il n’avait

    tout d’abord pas voulu être empereur-Il aurait dit le 18 janvier 1871 : « C’est le

    pire jour de ma vie. ».

    Il laissa à son chancelier Otto Von Bismarck la direction de l’empire allemand.

    Guillaume 1er

    vers 1884

    FRÉDÉRIC III : Frédéric, Guillaume Nicolas Charles de Hohenzollern (1831-1888)

    En 1858 il épouse la princesse royale Victoria du Royaume Uni, fille de la

    Reine Victoria. Ils auront 8 enfants.

    Il ne fut empereur d’Allemagne que du 9 mars au 15 juin 1888.

    Frédéric III

    GUILLAUME II : Frédéric Guillaume Victor Albert de Hohenzollern (1859-1941)

    En 1881, Il épouse en 1ère

    noce la prince Augusta-Victoria

    (1858-1921) ; Ils auront 7 enfants.

    Il devient Roi de Prusse (dernier roi) et Empereur d’Alle-

    magne (dernier empereur) en juin 1888 à la mort de son

    père. Sa politique est marquée par un militarisme et un

    autoritarisme exacerbé. Il désire donner à l’Allemagne une

    envergure internationale, il s’engage dans une politique

    expansionniste et coloniale. Son règne permet un dévelop-

    pement important de l’industrie Il abdique le 9/11/1918

    Vers 1890 et se réfugie à Doom aux Pays-Bas où il meurt en 1941.

    1918

    DEVISE : « Gott mit uns »

    Dieu est avec nous

    CAPITALE : Berlin (aussi la

    capitale du royaume de Prusse)

    Le drapeau unit les couleurs de la Prusse ARMOIRIES : aigle monocéphale des

    (noir & blanc) aux couleurs (rouge & blanc) rois allemands, hérité de l’empire

    de la ligue hanséique (3 villes libres) romain (aigle bicéphale) 5

  • La Guerre 1914-1918 & la Poésie

    LES VOICI LES P’TITS ″BLEUETS″ Alphonse BOURGOIN

    Les voici les p’tits "Bleuets"

    Les bleuets couleurs des cieux

    Ils sont jolis, gais et coquets,

    Car ils n’ont pas froid aux yeux.

    En avant partez joyeux ;

    Partez, amis, au revoir !

    Salut à vous, les petits "bleuets",

    Petits " bleuets", vous notre espoir !

    1916

    ________________________________

    Jean Arbousset est né le 7 mars 1895 à

    Béziers. « Une figure d’enfant aux longs

    cheveux souples, aux joues blêmes mais

    aux grands yeux expressifs et rieurs et

    aux lèvres minces et ironiques à peine

    duvetées d’une fine moustache blonde

    … »C’est ainsi qu’en 1919, la Gazette

    médicale du Centre décrit un soldat de

    23 ans tué d’une balle à la tête le 9 juin

    1918, près de Saint-Maur. Ce soldat qui

    combattait depuis trois années, portait le

    nom Jean Arbousset. Mais, pour son en-

    tourage, pour ses compagnons d’armes,

    il s’agissait de « Quinze grammes ». Il

    était poète. Son surnom ; il le devait à un

    physique de jeune homme frêle contras-

    tant avec son « métier » de soldat. Si

    son œuvre est aussi ténue que l’aspect de

    son auteur était délicat, elle est d’une

    originalité et d’une beauté singulières.

    Le recueil de ses poèmes s’intitule : Le

    livre de « quinze grammes », Caporal.

    Voici un de ses poèmes :

    Au milieu des plaines et sur les collines,

    en cravate bleue et rouge caraco,

    très peu Pierrot

    et très peu Colombine

    la môme Coquelicot

    et son amant le Bluet

    -croupe ronde et corps fluet-

    s’en vont danser de folles chaloupées

    au rythme sourd d’étranges mélopées.

    La plaine est un billard anglais

    aux trous nombreux et uniformes,

    tels des verres à vin énormes

    qu’un obus aurait ciselés.

    LA PATRIE AUX JEUNES SOLDATS MORTS Émile VERHAEREN

    Vous ne verrez plus les monts, les bois, la terre,

    Beaux yeux de mes soldats qui n’aviez que vingt ans

    Et qui êtes tombés, en ce dernier printemps,

    Où plus que jamais douce apparut la lumière.

    On n’osait plus songer aux champs d’or Que l’aube revêtait de sa gloire irisée ;

    Laguerre occupait tout de sa sombre pensée

    Quand, au fond des hameaux, on apprit votre mort.

    Hélas ! Où sont vos corps jeunes, puissants et fous Où vos bras et vos mains, et les gestes superbes

    Qu’avec la grande faux vous faisiez dans les herbes ?

    Hélas, la nuit immense est descendue sur vous.

    Vos mères ont pleuré dans leur chaumière close,

    Vos amantes ont dit leur peine aux gens du bourg,

    On a parlé de vous, tristement, tous les jours,

    Et puis un soir d’automne, on parlera d’autre chose.

    . Mais je ne veux pas, Moi, qu’on voile vos noms clairs

    Vous qui dormez là-bas dans un sol de bataille

    Où s’enfoncent encor les blocs de la mitraille,

    Quand de nouveaux combats opposent leurs éclairs.

    Je recueille en mon cœur votre gloire meurtrie,

    Je renverse sur vous les feux de mes flambeaux

    Et je monte la garde autour de vos tombeaux,

    Moi qui suis l’avenir, parce que la Patrie.

    Et des soldats écartelés

    aux soirs de grande attaque, y dorment…

    Combien de têtes ont roulé

    dans ces trous, coupes énormes ?

    Au milieu des plaines et sur les collines,

    en cravate bleue et rouge caraco,

    très peu Pierrot

    et très peu Colombine

    la môme Coquelicot

    et son amant le Bluet

    -croupe ronde et corps fluet-

    s’en vont danser de folles chaloupées

    autour des trous et des têtes coupées.

    Plaine de Vauquois-Meuse -1915- 6

  • HOMMAGE À RÉMY ROLANDE Née le 22 avril 1928 à Hénin-Liétard, elle habite au 152, cité Declercq à

    Oignies, avec ses parents et sa jeune sœur Liliane (9 ans).

    En 1943, à l’âge de 15 ans, elle entre dans la résistance -mouvement F.T.P.

    Elle ignore que son père est résistant dans le mouvement Libération-Nord

    créé par André Pantigny.

    Une attestation, en date du 26-9-1961, de M. Pignier, ex-chef du secteur IV

    des F.T.P. précise : « Mademoiselle Rémy Rolande a fait partie de la

    résistance depuis novembre 1943 au 2-9-1944. Elle participa au transport

    et à la distribution du des journaux illégaux— le Patriote et la France d’abord— et cela jusque no-

    vembre 1943 à juillet 1944, date à laquelle et, sur sa demande elle fut affectée comme agent de liai-

    son pour le giron de Oignies-Courrières-Carvin-Courcelles, où elle rendit de très grands services

    dans le renseignement et le transport des armes ; notamment lors du sabotage au pont d’Assault à

    Dourges en août 1944, c’est elle qui fut chargée de nous apporter les armes individuelles sur

    place. »

    Août 1944, l’ordre d’Insurrection et d’Action est donné. Le 1er

    septembre, les Allemands refluent

    encore ce matin, mais Rolande a une mission à accomplir. Ses parents lui interdisent de sortir, mais,

    profitant de l’absence de sa mère, elle convainc son père de la laisser partir. (Son père en mourra de

    chagrin deux ans après, rongé par les remords). Vers 15h, elle part de la cité Declercq en vélo avec

    sa cousine, Marguerite Dhellin, direction la Justice. Arrivées près de la route d’Ostricourt, presque à

    hauteur du passage à niveau, des coups de feu éclatent non loin de là. Ce sont des soldats allemands

    qui se replient vers la fosse n°9. Venant de Dourges, ils ont été interceptés par des résistants. Les

    filles ont le temps de voir deux Allemands, tirant plutôt que portant leurs fusils tellement ils sont à

    bout. Elles se jettent avec leurs vélos derrière une meule de blé, attendant que la fusillade s’arrête.

    Après un long moment d’attente, il n’est pas loin de 15h30, une accalmie, Rolande dit : « Il faut

    rentrer, Maman va s’inquiéter ! » Elle cache alors son ordre de mission dans la meule et se relève

    en saisissant son vélo. Elle ne termine pas son geste, un des deux Allemands a épaulé et tire. Une

    balle est entrée dans la cuisse gauche, l’a transpercée et a éclaté dans le ventre : c’est une balle

    ″dum-dum″. Marguerite est indemne. Rolande gît à terre, morte quasi instantanément. Ses dernières

    paroles, relevées par sa cousine : « Au secours, au secours, Maman, cette fois j’y suis. »

    Quelques jours plus tard, (le 4 ou le 5) son cercueil recouvert du drapeau bleu, blanc, rouge est

    transporté sur un chariot jusqu’au cimetière où une salve d’honneur est tirée par des militaires.

    Le corps transporté au cimetière sur u chariot Recueillement et condoléances au domicile de Rémy Rolande

  • À PROPOS DE L’EXPRESSION :

    « C’est tombé comme à Gravelotte ! »

    Gravelotte est une petite commune de la Moselle qui a vu son nom associé à une violente bataille.

    Il y eut six mille morts et trente-deux mille blessés, les 16 et 18 août 1870. Les Français de Bazaine

    et les Prussiens de von Moltke s’étripèrent lors de cette bataille qui a donné lieu à un tel déluge

    d’obus qu’est devenue proverbiale la locution ″tomber comme à Gravelotte″. Cette formule ne vaut

    pas seulement pour la pluie mais pour ″diverses choses″, généralement non souhaitées, qui se

    succèdent rapidement…

    À signaler que fut utilisé, lors de cette bataille, et pour la première fois, le canon à balles De Reffye

    précurseur de la mitrailleuse.

    Helmuth von Moltke François Bazaine canon français à balles De Reffye

    Maréchal prussien Commandant en chef

    de l’armée du Rhin

    CHRONIQUE PATOISE SOUVENIR DE NOËL

    Il ya quéqu’s années on avot l’ bonne habitude, quand venot l’ Noël, d’faire des soirées, des

    messes in musique, et, bien souvint réveillon.

    In parlant d’ réveillon, Casimir Durogin, in v’là un qu’il a prêté souvint sin concours pour chés

    œuvres. Au moins, i s’in vantot souvint à s’bonne amie Caroline, orpheline, bielle brune, à qui il

    avot donné sin cœur.

    Un soir, veille de Noël, l’société dont i’ faijot partie, s’ préparot à réveillonner. Casimir, après

    avoir dit bonsoir à Coralie partot s’habiller pour li s’rinte à ch’banquet : une heure après, il étot in

    route, quand, arrivant près de s’société, il intind braire dins l’coin d’eune grand’porte.

    Il étot passé, i’ r’vient su’ ses pas et aperchot un p’tit garchon qui trannot d’ frod in s’ délamin-

    tant. I’ s’approche et li d’mande pour quoi qu’il est là ?

    —J’ n’ai pus d’ parints, répond l’ gosse, j’ sus-t-orphelin, j’ai frod et j’ n’ai point mingé aujord’hui.

    —Viens avec mi, li dit Casimir.

    Et il inmène ch’ garchon, au mitan d’ ses amis. C’est là qu’il a pu l’ dévisager ; à part que

    s’figure n’étot point tout-à-fait blanque, on découvrot un visache aux traits fins et réguliers, il étot

    coiffé d’une calotte, et quéqu’s mèches d’ cheveux pindant su’ sin front, li donnot tout à fait l’air

    8

  • d’un Italien. Aussitôt, chacun a félicité Casimir de s’ bonne intintion : on s’est donc impressé à l’

    récauffer et à l’ faire minger.

    Eune heure du matin v’not d’ sonner à l’égliche, plusieurs convives quittott’nt l’ table pour

    r’tourner à leu mason : Casimir in fait autant et parte avec sin p’tit orphelin, in li dijant.

    —Te vas coucher à m’ mason.

    Arrivé à l’ porte, l’ gosse r’fuse l’hospitalité qui li étot offerte.

    —Et pourquoi qu’ te n’ veux point, li d’mande Casimir ?

    —Eh ben ! répond l’ petit, je m’ suis mis tantôt sur vo’ passage pour éprouver vo’ bon cœur et, au

    lieu d’ête l’ petit garchon que vous pinsez, j’ suis tout simplement Coralie, qu’elle se trouve heu-

    reuse in pinsant qu’ quand elle s’ra mariée, elle ara un homme qui s’ra aussi bon pou’ s’ femme

    qu’il l’a été pou’ l’ petit orphelin.

    Et là-d’sus, il l’a reconduit jusqu’à l’ porte de s’mason et, quéqu’s mos après, i’s intrott’nt in

    mènache ùch’ qui sont d’puis, sous un ciel sans neuaches.

    H. Fournier

    LES AVINTURES D’ DEUX AGENTS D’ SÛRETÉ

    Souvenir de la Fête des Rois Ch’étot dimanche soir, qu’ tout l’ famille Antoine étot réunie pou’ tirer les rois ; on les tirot

    d’avanche pa’ l’ raison que l’ tante Scholastique d’vot partir l’ lind’main à Arras r’trouver s’ sœur

    Perpétue qu’elle avot écrit qu’elle s’imbêtot tout seule.

    L’ gaité étot dins sin plein ; ch’ étot l’ père Antoine qui étot l’ roi et sin frère Philogone qui étot

    l’fou.

    Antoine v’not d’ canter un p ‘tit morciau qu’ tout l’ monde avot accompaigné au r’frain, quand

    v’là qu’ sitôt l’s applaudich’mints finis, l’ tante Perpétue elle s’écrie : Vive le roi ! cri que

    l’assistance elle répète in chœur.

    Justemint, deux agents de l’sûr’té générale de Paris étott’nt arrivés à Hénin du matin pour in-

    quêter au sujet d’eun’ conspiration, et comme ch’est des fins limiers, i’s passott’nt putôt dins les

    p’tites rues qu’ dins les grandes.

    In ch’moumint, i’s étott’nt in face de l’ mason d’Antoine. Intindant chés cris séditieux, i’s

    buqu’nt aussitôt ; mais jugez d’ leu’ mine in veyant deux hommes, tros femmes et siept, huit infants

    coiffés d’ capiaux in papier et in train d’ tirer les rois à l’ mode du Pas-de-Calais.

    Eun’ demi-heure pus tard, rue de la Gare, i’s arrêtott’nt Jean Babenne et Platélette, deux ziques

    bien connus des lijeux d’ nou Journal et les conduijott’nt au commissaire pour avoir crié :

    Vive l’Empire !

    L’ commissaire interroge Jean Babenne et v’là c’ que ch’ti chi a répondu :

    — J’ parlos avec Platélette d’ l’ainnée 1901 quand i’ m’ dit : À savoir, dij-neuf chint-deux qu’mint

    qu’ cha ira ? J’ai toudis idée que ch’ l’an-là s’ra pire que l’aute.

    —N’ te fais point d’ bile, va que j’ réponds, i’n’arriv’ra que ch’ qui dot arriver. Vive dij-neuf -chint-

    deux et s’il est pire que l’aute, eh ben ! Vive l’an pire tout d’ même.

    L’ commissaire il a rigolé, comm’ de juste et il a r’lâché nos deux amis.

    Ab. RUTY.

    9

  • Petite histoire du permis de conduire

    Alors qu’il est question de généraliser à 30 km/h la vitesse autorisée en ville, amusons-nous à

    consulter l’histoire du permis de conduire.

    En août 1889, Léon SERPOLLET passa le premier examen de conduite sur un tricycle de sa

    conception, puis obtint en 1891 la première autorisation de circuler à 16 km/h.

    Un décret du 14 août 1893, du préfet de police Louis LEPINE rendit obligatoire un " certificat

    de capacité permettant d'être employé en qualité de conducteur d'un véhicule à moteur, à vapeur

    ou à pétrole ". Ce diplôme était délivré aux candidats masculins de plus de vingt et un ans par un

    ingénieur des Mines. Il fallait « savoir démarrer, se diriger, s’arrêter et avoir quelques notions de

    dépannage ». La vitesse était limitée à 20 km/h en campagne et à 12 km/h en agglomération. Il

    existait alors 1 700 véhicules en France ! En 1897, la duchesse d’UZES fut la première femme à

    obtenir le certificat (elle fut verbalisée l’année suivante pour excès de vitesse à 15 km/h).

    Le 10 mars 1899, un nouveau décret établit un " certificat de capacité pour la conduite des

    automobiles " obligatoire : « nul ne pourra conduire une automobile s’il n’est porteur d’un

    certificat de capacité ». Ce document était alors attribué par le Ministère des Travaux publics. Les

    ingénieurs des Mines étaient toujours chargés de contrôler la capacité des candidats. Quelques

    modifications furent toutefois apportées et des règles de circulation édictées :

    - la vitesse autorisée passa à 30 km/h en rase campagne et à 20 km/h en agglomération

    - obligation fut faite de « se ranger à droite »

    - le préfet de département délivra alors un récépissé de déclaration dénommé "carte grise".

    En 1909, une commission chargée d’élaborer un « Code de la route » fut mise en place.

    En 1917, les premières écoles de conduite furent créées.

    C’est seulement le 31 décembre 1922 que, par décret, fut instauré le permis de conduire. Il

    fallut attendre 1958 pour que soit mis en place un Code de la route complet. Le certificat de capacité

    devint le "permis de conduire". Différentes catégories furent créées, les conditions d’obtention

    furent fixées par arrêté du ministre des Travaux publics. L’âge minimum fut abaissé à dix-huit ans.

    En avril 1927, un décret prévit une nouvelle mesure : la suspension du permis de conduire.

    En 1957, l’enseignement des règles de circulation fut rendu obligatoire dans les écoles.

    En décembre 1958, une ordonnance de création du code de la route fut prise.

    En 1971, le « Service national des examens du permis de conduire » fut créé et mis en place.

    En 1972, une refonte de l’examen eut lieu avec notamment une épreuve théorique à partir de

    diapositives.

    En décembre 1980, une directive du Conseil européen instaura un permis de conduire

    communautaire.

    Juillet 1989 : Institution du permis à points.

    1er

    juillet 1992: Mise en application du permis à 12 points

    1er

    mars 2004: Mise en application du permis probatoire. Le barème de perte de points est

    modifié.

    Fin 2006: Mise en place sur tout le territoire français de la réforme de l’épreuve pratique du

    permis de catégorie B qui passa de 22 à 35 minutes.

    Le 1er

    juillet 1992, la première version du permis à 6 points fit une entrée contestée... et 6 mois

    plus tard, le permis à 12 points vit le jour. 10

  • ÉCHOS du PASSÉ Voici une page consacrée à Oignies extraite de la presse locale de la fin du XIX

    ème s. :

    Concours général agricole de Paris

    Dans la liste des prix obtenus au concours

    général agricole de Paris par les exposants du

    Nord et du Pas-de-Calais nous relevons ce qui

    suit : RACE DURHAM1

    Jeunes taureaux. — 1er

    prix, M. Louis de

    Clercq, à Oignies.

    Vieux taureaux. — 4ème

    prix, M. Louis de

    Clercq, à Oignies.

    —0—

    Médaille de vermeil

    Dernièrement, à Lille, a eu lieu au Palais-

    Rameau, la distribution solennelle des récom-

    penses décernées par la Société régionale

    d’horticulture du Nord.

    M. E. Joly a obtenu un rappel de médaille de

    vermeil : nous l’ en félicitons.

    —0—

    Dispute

    C……2

    Stéphanie, 19 ans, a trouvé bon de se

    mêler des affaires de C……. Victor, 28 ans, et

    s’est même permis de lui donner des coups.

    Poursuivis cependant toux deux, C…….. est ac-

    quitté alors que la dame fera un jour de travail.

    —0—

    Un peu vif

    V…….., conduisant un cheval attelé à un

    tombereau, fit claquer son fouet dont la lanière

    atteignit le fil téléphonique et le brisa. Un garde

    lui en ayant réclamé le paiement, V……….. se

    fâcha et le menaça. Procès-verbal a été dressé.

    —0—

    Tapage nocturne

    B…. Léopold, 20 ans, est condamné à deux

    francs d’amende pour tapage nocturne.

    —0—

    Chasseurs sans permis

    S……. Auguste et L…… François, mineurs,

    ont chassé sans permis et en temps prohibé.

    50 francs d’amende sont octroyés à chacun.

    1- DURHAM : race d’origine britannique (nom actuel

    SHORTHORM)

    2 – le nom de famille était noté dans le journal, nous

    préférons garder l’anonymat.

    11

  • 1840-2015 : 175ème anniversaire de L’Harmonie municipale

    2-De la fanfare à l’Harmonie Municipale Le 11 décembre 1958, la fanfare devient "Harmonie Municipale d’Oignies" et son siège

    sociale est fixé en mairie de la dite ville. La différence réside dans le fait que la fanfare est un

    orchestre composé de cuivres alors que l’harmonie est un orchestre composé uniquement d’instru-

    ments à vents et de percussions. Durant les années 60,70, 80, l’harmonie assurera l’animation musicale des anniversaires ou

    événements comme la cérémonie du 28 mai 1940, le 8 mai 1945, le 14 juillet, le 11 novembre 1918.

    Chaque année, l’harmonie fêtera dignement sa patronne, Sainte Cécile, en participant :

    - à la grande messe du dimanche le plus proche du 22 novembre, fête de la sainte Patronne

    - au banquet traditionnel où se retrouvent les familles, les jeunes et les moins jeunes, dans

    une atmosphère de franche convivialité. La municipalité est présente. Des discours sont prononcés.

    Des cadeaux sont échangés. Les dames sont fleuries et, selon leur ancienneté, des musiciens

    reçoivent une médaille pour 10, 20, 30, … , 50 et même 70 ans de fidélité à la musique. Des musiciens issus de l’harmonie, promus professeurs, formeront inlassablement les géné-

    rations montantes.

    Nous ne pourrons citer tous les noms qui ont fait l’Harmonie Municipale mais émergent ceux :

    des présidents :Pierre Martinet, Augustin Cachera, Albert Boitrel, Jean Watteau ;

    des présidents d’honneur : Jean Dufour, Constant Dufour, Gabriel Duriez ;

    des vice-présidents : Gabriel Duriez, Omer Liétard, Jean Marciny ;

    des directeurs : Augustin Sergeant (après 1945), Pierre Tourbez (de1962 à 1982), Louis

    Marteau ( de1985 à 1988), Jean Marciny (de 1988 à 1997 ) ;

    des sous-chefs : Gustave Sylvestre, Fernand Houzeaux, Fernand Pruvost, Jean Marciny, Jean-

    Charles Houssoy, Philippe Abraham

    des porte-drapeaux : Louis Higounet, Omer Liétard ;

    des secrétaires : Albert Desruelles, Yveline Mattheews ;

    des trésoriers : Louis Fouquart, Jean Renaud.

    L’effectif de l’harmonie municipale tourne en permanence autour de 60 membres et l’école de

    musique accueille jusqu’à 40 élève en classe d’initiation.

    Dates marquantes pour la vie de l’harmonie

    14 avril 1973 : Classement en 1ère

    division – 2ème

    section

    4 juin 1978 : Concours d’Aire sur la Lys, montée en 1ère

    division -1ère

    section

    18 mai 1980 : Concours d’Arras, honneur 1er

    ascendant, division supérieure – 2ème

    section

    9 juin 1985 : Concours de Bruay en Artois, 2ème

    prix supérieur – 2ème

    section

    23 janvier 2000 : Concours à Oignies, 2ème

    division – 2ème

    section

    Des initiatives heureuses

    Le jumelage Oignies-Buxton :

    Monsieur Albert Boitrel, secrétaire général de mairie et président de l’Harmonie Municipale, ap-

    prend qu’un festival de musique se déroule chaque année à Buxton. Le 21 juin 1966, l’harmonie

    12

  • municipale, Émile Vendeville, maire, et son épouse, Albert Boitrel et son épouse, embarquent pour

    l’Angleterre.

    Le 24 août 1966, Émile Vendeville propose l’idée d’un jumelage à son conseil municipal. Une

    copie de la délibération est envoyée à Monsieur Noël Ratcliffe, maire de Buxton, en lui demandant

    si possible, qu’une décision soit prise avant qu’il ne cesse ses fonctions de maire.

    En 1967, une délégation de Buxton séjourne à Oignies du 21 au 24 avril. C’est au cours de cette

    visite que Monsieur Noël Ratcliffe remet au maire d’Oignies la délibération de la ville de Buxton

    par laquelle elle souhaitait établir un lien officiel entre les deux villes. Depuis lors, les villes de

    Buxton et d’Oignies sont jumelées.

    L’origine du jumelage est sans contexte la présence dans le cimetière d’Oignies de 17 soldats

    anglais, dont 5 étaient de Buxton, tombés lors des évènements du 28 mai 1940, mais l’Harmonie

    Municipale reste le vecteur décisif de la réalisation de ce jumelage.

    Une société d’accordéonistes "Les Bleuets"

    Ce doit être en 1983 que Daniel Delbaere fonde "l’École d’Accordéon de Oignies, Les Bleuets

    ". Cette société donnera son premier concert le 6 avril 1985 dans la salle des fêtes de la mairie. Elle

    participera à de nombreux concours notamment à Liévin et à Onnaing près de Valenciennes où ses

    sociétaires font moisson de récompenses dans toutes les catégories.

    La chorale Arpège

    C’est en mars 1985 qu’un groupe d’amateurs de chant choral s’est constitué autour de Jean Mar-

    ciny pour former l’embryon de ce qui est toujours, 30 ans après, la chorale ″Arpège″. La chorale

    Arpège sera section de l’Harmonie Municipale jusqu’au 20 décembre 1991.Jean Marciny dirigera la

    chorale jusqu’en 2005 et la présidera jusqu’en 2013.

    En 2015, la chorale ″Arpège″ fêtera son 30ème

    anniversaire.

    Le costume de musicien ou uniforme Durant de longues années, il se composa d’une veste bleu marine, d’un pantalon gris au liseré bleu,

    d’une chemise blanche avec cravate bleu marine et d’une casquette à galon doré.

    La bannière La bannière de la fanfare d’Oignies, dans le hall du Centre Mozart, est-ce l’originale ? Celle que

    paya Mme De Clercq en 1840 ? Ce serait trop beau ! il faut se souvenir que la guerre de 14-18 et le

    28 mai 1940 sont passés par là.

    En fait cet étendard porte le numéro 3. Il a été réalisé avec les dommages de guerre 14-18. Le

    premier avait été financé par Mme De Clercq en 1840 et un second avait été offert en 1910 par un

    certain M. De Clercq sans précision de prénom.

    Quant au drapeau actuel, ce fut Jean Watteau qui l’offrit à l’Harmonie Municipale dans le courant

    de sa présence.

    3) L’Harmonie Municipale depuis 1982 Pierre Tourbez : En novembre 1982, Pierre Tourbez, directeur de l’Harmonie décède. Il était

    en poste depuis 1962. La presse salue en lui ″ une personnalité affirmée des milieux musicaux″.

    Musicien dès sa jeunesse, il avait continué à l’armée puis dans la vie civile. Il avait obtenu un prix

    d’excellence de basson au Conservatoire de Lille. C’est sous sa direction que l’Harmonie se classa,

    en avril 1978, en 1ère

    division – 2ème

    section puis en 1ère

    section, en juin de la même année. En 1980,

    elle obtint le 1er

    prix ascendant et se classa division supérieure – 2ème

    division.

    Louis Marteau : Il succède à Pierre Tourbez en 1982. Il démissionnera pour convenances

    personnelles le 20 mai 1988. Il dirigea son premier concert le 18 décembre 1982 devant une salle

    comble. 13

  • Jean Marciny : Pour tous ceux qui l’ont connu, il était associé au monde de la Musique. Elève

    de la renommée Harmonie des Mines d’Ostricourt, musicien au pupitre des flûtes et professeur de

    flûte, il était le directeur de l’école de musique, fonction qu’il exercera jusqu’en 1995. L’enseigne-

    ment dispensé est de qualité. Les élèves accèdent à de très hauts niveaux. Certains intègrent le

    Conservatoire et peuvent envisager de faire carrière dans les métiers de la Musique. En 1983, il

    devient chef de l’Harmonie Municipale. Il tiendra la baguette jusqu’en 1997. En 1985, aidé de son

    épouse Eliane, il créa la chorale ″Arpège″ qu’il dirigera jusqu’en 2005 puis en deviendra le

    président jusqu’à son décès.

    Ces années sont pour Jean une période d’intense activité musicale, il faut assumer les répétitions, les

    concerts. Il sera épaulé par deux sous-chefs efficaces : Philippe Abraham et Jean-Charles Houssoy.

    En 1994, Patrick Davy est élu président de l’Harmonie Municipale.

    En 1995, William Houssoy est nommé Directeur de l’Ecole de Musique.

    En 1997, Philippe Abraham devient chef de l’Harmonie.

    L’Ecole de Musique

    C’est un changement radical qui s’opère. L’école de musique se restructure, recrute des

    professeurs issus du Conservatoire, rémunérés par la Municipalité. Sans rien renier du passé,

    C’est un panel de formations d’excellente facture qui est proposé aux élèves. Ils peuvent

    Notamment s’initier et se former en batterie et percussions, clarinette, violon, trombone,

    tuba, saxhorn alto, cor, hautbois, saxophone, flûte traversière, trompette, cornet, piano,

    guitare, orgue, violoncelle.

    Un orchestre de jeunes les prépare à intégrer l’Harmonie, leur temps de formation accompli.

    Chaque audition de l’Ecole de Musique témoigne de la qualité de l’enseignement dispensé

    au Centre Mozart, tant dans les classes d’éveil que dans les classes instrumentales. Parents et

    auditeurs apprécient.

    L’Harmonie

    Sous la baguette de Philippe Abraham, son chef, elle donne régulièrement des concerts

    suivis par un public très chaleureux. Rappelons quelques moments forts de ces dernières

    années : le conte musical ″Légende Celtique″ qui fit vibrer 700 spectateurs en 2011, le

    concert d’hiver de 2012 à l’ambiance si particulière de ″bal polonais″, ou encore le ″Celtic

    Show″ donné au sein du Métaphone en 2013. C’était la première fois que l’Harmonie se

    produisait dans ce lieu.

    Conclusion La musique : une solide réalité régionale et locale.

    Dans son livre ″Les gens du nord au XIXème

    siècle″, Pierre Pierrard écrit : « En 1900, dans nos

    deux départements du Nord et du Pas de Calais, on dénombrait 814 sociétés officiellement agréées

    à la Fédération Régionale, ce qui faisait en tout 48 000 fédérés. Dans la seule ville de Roubaix, on

    comptait 28 sociétés instrumentales et 37 sociétés chorales.

    Les gens du Nord sont capables de rassemblements monstres en matière de musique. Les festivals

    qui jalonnent le 19ème

    siècle rivalisent de gigantisme. En août 1867, à l’occasion du 2ème

    centenaire

    du rattachement de Lille à la France, un festival d’harmonies, de fanfares et de chant d’ensemble,

    réunit 72 sociétés françaises et étrangères. Qu’on imagine l’extraordinaire spectacle constitué par

    14

  • le défilé en ville, bannières au vent, de centaines de musiciens aux costumes colorés, qu’encadrent

    les fantassins, les artilleurs et les dragons de la garnison. Le public du Nord aime la musique et, à

    l’époque, par leur masse et leur vitalité, harmonies, fanfares et chorales font l’éducation musicale

    des gens. »

    Et l’avenir ?

    Sous la bannière payée par Mme De Clercq ou celle offerte par son fils, Louis De Clercq, alors

    maire de Oignies, ou encore celle obtenue sur les dommages de guerre 14-18, comme sous le

    drapeau de France, des générations d’hommes et de femmes ont appris, joué et fait aimer la

    Musique. Celle-ci, d’abord élément de la culture populaire, est devenue essentielle à une formation

    et à une culture personnelles.

    Que longtemps encore, notre Harmonie se fasse entendre, ici, à Oignies. Et, qu’à l’écouter, on

    retrouve des accents de ″lointaine et rustique jeunesse″.

    Jeune dame de 175 ans, c’est en se souvenant de sa fanfare originelle, qu’elle entrevoit l’avenir avec

    sérénité. Que vive la Musique !

    Que vive l’Harmonie Municipale d’Oignies !

    Dans le prochain numéro des Nouvelles, nous publierons les portraits des différents responsables

    qui ont permis la longue vie de l’Harmonie. Aujourd’hui, quelques photos de la Cérémonie du 11

    Novembre 2015, preuve que l’Harmonie fait partie intégrante de la vie Oigninoise.

    Départ de l’hôtel de ville

    Au monument aux Morts Au cimetière, devant la tombe des deux soldats anglais

    15