M AFKIR DESC RÉANIMATION MÉDICALE LYON JANVIER 2010 Hépatites fulminantes.
-
Upload
marcellette-rousseau -
Category
Documents
-
view
105 -
download
1
Transcript of M AFKIR DESC RÉANIMATION MÉDICALE LYON JANVIER 2010 Hépatites fulminantes.
M AFKIR DESC RÉANIMATION MÉDICALE
LYON JANVIER 2010
Hépatites fulminantes
Urgence : mortalité spontanée sans transplantation: 80 à 85 %.
Définitions
Hépatite aigue sévère : TP < 50% ou INR > 1,7 Hépatite fulminante : délai ictère - encéphalopathie
hépatique < 15 jours Hépatite subfulminante : délai ictère -encéphalopathie entre
15 jours et 3 mois.Bernuau J et al . Fulminant and subfulminant liver failure: definitions and causes. Semin
Liver Dis 1986;6:97-106.
Dans la littérature anglo-saxonne : pas de consensus Acute liver failure : HF et HSF (sub acute liver failure ) early acute liver insufficiency : insuffisance hépatique aigue
sévère
L’encéphalopathie hépatique est classée en plusieurs grades :
grade 1 : ralentissement idéomoteur grade 2 : flapping grade 3 : confusion grade 4 : coma
La sévérité du coma est classée en quatre stades :
stade 1 : réactif à la stimulation vocale stade 2 : absence de réactivité aux stimuli vocaux mais réactions adaptées
aux stimuli nociceptifs stade 3 : absence de réactions aux stimuli vocaux et réponse non adaptée
aux stimuli nociceptifs stade 4 : mort encéphalique
EPIDEMIOLOGIE
Absence de registre en France et en Europe registre nord-américain : 10 dernières années 200 cas /an , 6% de mortalité d’origine hépatique Lee WM et al : Acute liver failure:Summary of a workshop. Hepatology 2008
Principales évolutions observées des 20 dernières années en France
globale de l’incidence des insuffisances hépatiques aiguës graves
de l’incidence des hépatites fulminantes B de la proportion des réactivations des hépatite chronique B
de la proportion représentée par l’intoxication par le paracétamol
Disparition des insuffisances hépatiques aiguës secondaires à l’halothane
Apparition des cas d’hépatite fulminante E « autochtones »
DURAND Hépato-gastro 2009
Circonstances de découverte
Asthénie suivie d’un ictère et une détérioration progressive et rapide des fonctions supérieures.
Circonstance étiologique : intoxication au paracétamol
Complications: défaillance multiviscérale d’installation rapide.
Complications
Neurologiques: Œdème cérébral , engagement cérébral première cause de décès Signes cliniques: bradycardie, HTA, hyperventilation,
anomalies du reflexe pupillaire( tardifs)
Insuffisance rénale oligonaurique: Multifactorielle: NTA , sd hépatorénal , toxicité médicamenteuse
( paracétamol) Créatininémie plus fiable que la valeur de l’urée ( défaut de synthèse).
Complications pulmonaires: Infectieuse Œdème pulmonaire hémodynamique SDRA
Complications cardiovasculaires: Syndrome hyperkinétique avec éffondrement des RVS
Complications infectieuses: diminution de la synthèse du complémént ,altération de la
phagocytose. Fièvre et hyperleucocytose inconstantes. Infections bactériennes plus fréquentes : 80 % Prédominance des BG+ les 2 premières semaines
Complications métaboliques: Hypoglycémie : surveillance rapprochée de la glycémie Hypophosphorémie, hypomagnésemie , hyponatrémie,
hypokaliémie ,hypocalcémie.
Etiologies
intoxication au paracétamol +++ La plus fréquente Classiquement :dose toxique : 150mg/kg mais aussi des doses moindres (4 g/j à 6 g/j ) et répétée s pendant
plusieurs jours consécutifs principaux facteurs favorisant l’hépatotoxicité du paracétamol
le jeûne, la dénutrition, une consommation excessive d’alcool la prise de médicaments inducteurs enzymatiques ou ayant une toxicité
hépatique directe Intervalle libre de quelques heures
Les transaminases augmentent vers la 12ème heure, pic maximal et l’IHA vers le 3ème jour
Insuffisance rénale aigue associée (NTA, fonctionnelle)
Bilan étiologique
Bilan de première intention Virus
IgM VHA IgM HBc, AgHBs
Médicaments ou toxiques Dosage sanguin et urinaire des principaux toxiques Paracétamolémie Amphétamines Cocaïne
Autre si orientation à l’interrogatoire Échographie hépatique
Hépatopathie chronique sous-jacente Veines sus-hépatiques
Numération formule sanguine plus plaquettes Électrocardiogramme, échocardiographie (selon le contexte
clinique )
Bilan de seconde intention Virus rares
IgM VHE, PCR VHE IgM HSV 1 et 2, PCR HSV 1 et 2 PCR Parvovirus B19 (foie et sang) IgM VZV, PCR VZV
Maladie auto-immune Gammaglobuline Anticorps anti-tissus Anticorps antinucléaires, antimuscle lisse, anti-LKM1,
Métabolisme du cuivre Cuprémie, cuprurie, ceruloplasmine Détermination génétique du gène ATP7B
Biopsie hépatique par voie transjugulaire
Prise en charge thérapeutique
Transplantation hépatique = traitement de référence Quand ?
Compromis optimal entre deux extrêmes:
Transplanter par excès décès en liste d’attente
identifier les malades ayant un pronostic défavorable avec un traitement médical à un stade suffisamment précoce pour avoir le temps d’obtenir un greffon compatible
Survie après transplantation à 1 an et 5 ans est respectivement de 69 et 63% ( 83 et 72% pour les maladies chroniques du foie)
(registre européen de TH)
Critères de Clichy-Beaujon Critères du King’s College
Confusion ou coma (encéphalopathie hépatique grade 3 ou 4)
Et
Facteur V < 20 % si âge < 30 ans
Ou
Facteur V < 30 % si âge > 30 ans
Hépatite fulminante au paracétamolpH artériel < 7,3 après remplissage ouLactate > 3 mmol/l ouLes critères suivants :oEncéphalopathie grade 3 ou 4oCréatinine > 300 mol/loINR > 6,5
Hépatite fulminante non liée au paracétamol
INR > 6,5 ou3 des critères suivants•Étiologie de mauvais pronostic : hépatite non A, non B, hépatite médicamenteuse•Âge < 10 ans ou > 40 ans•Délai ictère-encéphalopathie > 7 jours•Bilirubine > 300 mol/l•INR > 3,5
Prise en charge thérapeutique transplantation hépatique
Contre-indications absolues : Sepsis non contrôlé Acidose métabolique non corrigeable défaillance multiviscérale Hypotension réfractaire et une pression de perfusion
cérébrale constamment inférieure à 40 mmHg.
Contre-indications relatives : Thrombose de la veine porte ou mésentérique.
Prise en charge thérapeutique transplantation hépatique
2 techniques : Transplantation hépatique orthotopique. Transplantation hépatique auxiliaire: greffon partiel (lobe droit en
général) Survie moindre que la TH orthotopique : 52 et 49% à 1 an et 5
ans respectivement ( registre européen de TH)
Critères de sélection habituellement retenus pour réaliser une transplantation auxiliaire : Insuffisance hépatique aiguë avec un fort potentiel de
régénération (hépatite au paracétamol, hépatite médicamenteuse de
mécanisme toxique, hépatite aiguë A, hépatite aiguë B, stéatose microvésiculaire)
Absence de maladie chronique du foie sous jacente Age du receveur inférieur à 50 ans défaillances viscérales controlables. Greffon de qualité optimale
Prise en charge thérapeutique Traitement des complications
Œdème cérébral : Quel monitorage ? Mesure de la PIC: controversé
Intéressant chez les patients à haut risque : encéphalopathie grade III et IV avec hyperammoniémie > 150 mmol/l surtout chez les patients en attente de transplantation.
Capteur épidural , parait le choix le plus approprié , moins précis Murugan Raghavan Neurocrit. Care
2006;04:179–189
Le Doppler transcrânien, méthode non invasive : prédominance de l’hypoperfusion cérébrale , IP > 1,6 = mauvais pronostic .
SVJO2
Thérapeutiques préventives non spécifiques : tète à 30° , sédation ,ventilation…
Osmothérapie ( mannitol , SSH) hypothermie modérée 32 -33 °C Dayton and al review Intensive Care
Med 2009
Indométhacine : diminue la pic sans altérer la perfusion ou le métabolisme cérébral . traitement de sauvetage pour les HTIC incontrolées. Tofteng F J Cereb Blood Flow Metab 2004
phénytoine : diminuerait la fréquence des crises convulsives infra cliniques
Murugan Raghavan Neurocrit. Care 2006;04:179–189
Prise en charge thérapeutique Traitement des complications
Correction des désordres métaboliques. Nutrition : entérale si possible Antibioprophylaxie : encéphalopathie grade II , incidence
moindre d’infection , pas de différence en terme de survie Rolando N et al. Hepatology
1993;17:196—201. décontamination digestive : pas de bénéfice
Rolando N Liver Transpl Surg. 1996 Jan;2(1):8-13.
Instabilité hémodynamique : privilégier les colloïdes ( albumine ) , vasopresseurs en cas de non réponse.
EER : HDFVVC diminue l’œdème cérébral
Prise en charge thérapeutique : Place de la N-acetylcystéine
Dans l’intoxication au paracétamol : Traitement de première intention Contribue à restaurer les réserves hépatiques de glutathion
et à limiter les effets délétères des métabolites réactifs du paracétamol.
d’autant plus efficace qu’elle est débutée précocement ( 8 à 24h ) . Toutefois,
son administration reste justifiée même après 24h .
traitement prolongé ( 72h ) avec des doses élevée interfère avec les fonctions normales du métabolisme hépatique et empêche la régénération hépatique Yang R Prolonged treatment with N-acetylcystine delays liver recovery from acetaminophen hepatotoxicity. Crit Care. 2009;13(2):
Intravenous N-acetylcysteine improves transplant-free survival in early stagenon-acetaminophen acute liver failure
Lee WM et al Gastroenterology. 2009 Sep;137(3):856-64
Etude prospective ,randomisée , en double aveugle multicentrique 24 centres US , entre 1998 et 2006 173 patients présentant une HF non liée au paracétamol .
NAC ( n= 81)
Placebo (n= 92)
Survie 3 sem
70% 66% NS
Survie sans TH
40% 27% P 0,043
Taux de TH
32% 45% P 0,09 (NS)
Analyse sous groupes : survie à 3 semaines
NAC placébo
EncéphalopathieI et II ( n = 114)
52 % 30% P 0,01
Encéphalopathie III et IV ( n= 59)
9 % 22%
Traitements specifiques
Efficacité= précocité= Dc étiologique Paracétamol : N-acetylcystéine : 150 mg/kg en intraveineux
en 30—45 minutes dans 250 cc de G5 %, puis 50 mg/kg en 4 heures dans 500 cc de G5 %, puis 100 mg/kg dans 1 l de G5 % en 16 heures. Dernière dose renouvelée tous les 24 heures jusqu’à amélioration de la fonction hépatique.
HVB : en cas de réactivation virale B : Lamuvidine 100 mg/j Herpes Varicelle-Zona : Acyclovir : 10 mg/kg×3 par jour i.v.
efficace si précoce Auto-immune : Si insuffisance hépatique modérée :
prednisolone 1 mg/kg par jour. Wilson aigu : forme peu sévère ou modérément sévère: D-
penicillamine
Permet l’épuration des toxines non hydrosolubles ayant une forte affinité pour l’albumine.
circuit d’épuration extrarénale conventionnelle un circuit spécifique : dialysat enrichi en albumine. membrane semiperméable spécifique colonne de charbon activé: qui fixe à son tour
les toxines et régénère l’albumine.
Etude FULMAR Saliba F et al. AASLD 2008; abstract
multicentrique, contrôlée, Française Groupe MARS 53 patients / Placebo 49 patients
Prise en charge thérapeutiquesuppléance hépatique : MARS
améliore significativement les paramètres hémodynamiques : RVS , PAM
pourrait réduire l’encéphalopathie métabolique et l’œdème cérébral .
pourrait faciliter l’accès à la transplantation
Schmidt LE et al. Liver Transpl 2003; 9: 290
CONCLUSION
Urgence diagnostique et thérapeutique : Prise en charge spécialisée : Dialyse à l’albumine ,
transplantation hépatique. Intérêt de la N acetyl-cysteine administré précocement même
en dehors de l’intoxication au paracétamol. Durée optimale ?
Bibliographie
C. Colin Prise en charge des hépatites aiguës jusqu’à latransplantation hépatique Reanimation (2007) 16, 612—617
P. Ichai Transplantation hépatique pour hépatite fulminante Gastroentérologie Clinique et Biologique (2009) 33, 51—60
C. Francoz, F. Durand Insuffisance hépatique aiguë EMC hépatologie 2009
Lee WM et al : Acute liver failure:Summary of a workshop. Hepatology 2008 DURAND Hépato-gastro 2009 Murugan Raghavan Neurocrit. Care 2006;04:179–189 Tofteng F J Cereb Blood Flow Metab 2004 Lee WM et al Intravenous N-acetylcysteine improves transplant-free survival in early stage
non-acetaminophen acute liver failure Gastroenterology. 2009 Sep;137(3):856-64 Saliba F et al. Etude FULMAR AASLD 2008; abstract Schmidt LE et al. Liver Transpl 2003; 9: 290