Lutte antijihadiste au Sahel Les forces étrangères contestées...3,7 millions à 4,1 millions en...

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La Revue Indépendante des Professionnels du Développement Soudan du Sud L'Hebdomadaire HAITI Plus d’une personne sur trois en insécurité alimentaire «grave» SECURITE Les mines terrestres repérées grâce à des drones Monde Afrique Lutte antijihadiste au Sahel #347 - Lundi 11 Novembre 2019 L’Afrique fait bloc pour défendre son agriculture Les forces étrangères contestées L'ex-chef de guerre congolais Ntaganda condamné à 30 ans de prison La Monusco pourrait se retirer d'ici trois ans Inondations : L'ONU lance un appel de 61,5 millions de dollars Mali : "L'existence de notre pays est en jeu" CPI RD Congo

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La Revue Indépendante des Professionnels du Développement

Soudan du Sud

L'Hebdomadaire

HAITIPlus d’une

personne sur trois en insécurité

alimentaire «grave»

SECURITELes mines terrestres

repérées grâce à des drones

Monde Afrique

Lutte antijihadiste au Sahel

#347 - Lundi 11 Novembre 2019

L’Afrique fait bloc pour défendre son agriculture

Les forces étrangères contestées

L'ex-chef de guerre congolais Ntaganda condamné à 30 ans de prison

La Monusco pourrait se retirer d'ici trois ans

Inondations : L'ONU lance un appel de 61,5 millions de dollars

Mali : "L'existence de notre pays est en jeu"

CPI

RD Congo

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Haïti : Plus d'une personne sur trois en insécurité alimentaire "grave"

Plus d’un Haïtien sur trois est dans u n e s i t u a t i o n d’insécurité ali-

mentaire “grave”, en rai-son de la crise économique, des troubles sociaux et de la baisse de la produc-tion agricole, a averti le Programme alimentaire mondial (PAM), vendredi 8 novembre.

Lors d’un point de presse à Genève, Hervé Verhoosel, porte-parole du PAM, a indi-qué que selon une étude menée en octobre, sur les 11 millions d’Haïtiens, près de 3,7 mil-lions souffrent d’“insécurité

alimentaire grave” et parmi eux, plus d’un million sont en situation d’“urgence”.

“Urgence”

Selon les cinq phases de la classification de la sécu-rité alimentaire (IPC) utili-sée par le PAM, la situation d’“urgence” (phase 4) signifie que les familles doivent faire face à des difficultés extrêmes pour satisfaire leurs besoins alimentaires.

La phase 5 est la situation de “famine”.

M. Verhoosel a souligné que “la sécurité en Haïti a entravé les efforts du PAM et d’autres

organisations humanitaires pour atteindre les personnes dans le besoin au cours des sept dernières semaines”.

Au moins 42 morts dans les manifestations

Selon l’ONU, au moins 42 personnes sont mortes depuis mi-septembre dans des mani-festations organisées dans les principales villes en Haïti pour exiger la démission du président Jovenel Moïse, un mouvement qui paralyse les activités éco-nomiques du pays.

Le porte-parole de l’agence spécialisée de l’ONU a indiqué que l’insécurité alimentaire

avait augmenté de 15% dans les zones rurales depuis la dernière analyse effectuée en décembre 2018.

Il a précisé que les zones les plus touchées étaient le sud du département du Nord-Ouest et les quartiers de Cité Soleil à Port-au-Prince. “Ces deux zones sont classées en ‘urgence’ (phase 4) sur l’échelle de l’IPC”, a-t-il dit.

“Sans assistance immédiate, la situation devrait se détériorer davantage”, a mis en garde M. Verhoosel. “Le nombre de per-sonnes ayant besoin d’une aide alimentaire urgente passera de 3,7 millions à 4,1 millions en mars 2020”. AFP

T E M P S F O R T ST E M P S F O R T ST E M P S F O R T SMonde

Repérer les mines terrestres grâce à des drones, "une petite révolution"

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D ifficiles à repérer, les mines terres-tres qui font cha-

que année plusieurs mil-liers de victimes dans le monde, peuvent désormais être localisées grâce à des drones équipés de caméras infrarouges, une “révolu-tion”, pour Handicap in-ternational, responsable du projet.

Au nord du Tchad, ces drones munis de caméras destinées à mesurer les différences de température ont permis à l’ONG de repérer la présence de mines antipersonnels et antichars sous terre, selon des expérimenta-tions menées depuis l’automne 2018.

Dans ce pays d’Afrique cen-trale, plus de 100 millions de mètres carrés - la surface de la ville de Paris -, sont contami-nés par les mines et les restes

d’explosifs de guerre, rappelle l’ONG.

Jusqu’à présent, les mines étaient repérées avec des dé-tecteurs de métaux par des personnes menant un travail risqué, obligées d’avancer cen-timètre par centimètre sur le terrain.

Plus rapide, plus sûr

Selon l’ONG, l’utilisation des drones devrait permettre de réduire la durée des opéra-tions de déminage, en survo-lant de vastes zones en un temps très court, ainsi que de mieux sécuriser le travail des démineurs.

“C’est une petite révolution pour le monde du déminage humanitaire!”, a estimé dans un communiqué Emmanuel Sauvage, responsable de la ré-duction de la violence armée chez HI.

“En repérant avec précision les mines enfouies, nous pour-rons désormais déployer de

façon plus ciblée et plus sécuri-sée nos équipes de démineurs”, précise-t-il.

Plus de 100 millions de mines terrestres sont encore actives aujourd’hui et représen-tent “des dangers mortels pour

les communautés locales”, souligne HI. Des mines et des restes d’explosifs de guerre sont

présents dans 60 pays dans le monde.

En 2017, ils ont fait 7.239 victimes, selon le rapport de l’Observatoire des mines, soit un nouveau record (9.437 en 2016, 6.967 en 2015). AFP

Un démineur de Handicap International au Tchad lors de tests avec des drones

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Yémen : Un attentat meurtrier détruit partiellement un hôpital géré par MSF

De u x c o m b a t -tants et quatre civils ont été tués jeudi 7 no-

vembre dans une attaque des rebelles houthis con-tre un dépôt d’armes des forces pro-gouvernemen-tales dans le sud-ouest du Yémen, qui a également endommagé un hôpital géré par Médecins sans frontières (MSF).

L’attaque a été menée par les rebelles, qui ont lancé des drones et tiré des missiles si-multanément contre un dépôt d’armes à Mokha, au sud de Hodeida, selon un responsable militaire yéménite.

Une source médicale locale a indiqué que six personnes, - quatre civils et deux com-battants - ont été tuées dans l’attaque et que 26 autres, dont de nombreux civils, ont été blessées.

L’attaque a entraîné la fer-meture d’un hôpital géré par MSF, endommagé par les ex-plosions.

“Cela aurait pu être un carnage”

“Au moment de l’attaque, environ 30 patients et 35 mem-bres du personnel médical étaient présents dans l’hôpital”, a déclaré MSF. “Par chance, personne n’a été blessé dans

cette attaque, cela aurait pu être un carnage”.

“La pharmacie a brûlé, et

les bureaux de l’hôpital ont été détruits (...) Les fenêtres de l’hôpital ont été soufflées par

les explosions”, détaille l’ONG. “Les activités médicales sont pour le moment suspendues et

une partie de l’équipe médicale va être relocalisée à Aden”.

Le JD avec AFP

MSF

T E M P S F O R T ST E M P S F O R T ST E M P S F O R T SMonde

Dans un spot, des personnalités dont Annie Lennox (Eu-

rythmics), l’actrice fran-çaise Catherine Deneuve et l’ex-footballeur interna-tional Vikash Dhorasoo, demandent à la France, au Royaume-Uni et aux Etats-Unis de cesser leurs ventes d’armes à l’Arabie saoudite et aux Emirats arabes unis engagés dans la guerre au Yémen.

L’acteur Charles Dance (“Game of Thrones”) et l’humo-riste française Sophia Aram figurent également dans ce film

Yémen : Des célébrités demandent de cesser les ventes d'armes

de sensibilisation de 2 minutes, à l’initiative de huit ONG yémé-nite et internationales dont Ac-tion Contre la Faim, la Fédéra-

tion internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH)

et Médecins du Monde.Le film évoque le parcours

d’Alanoud, un enfant de 4 ans, dont les parents, les deux frères

et un oncle ont été tués en 2017 dans un violent raid aérien sur

un village.“Ce qui me révolte, c’est

qu’on parle si peu du Yémen. Tout le monde devrait être cho-qué par des histoires comme celle d’Alanoud. Pourtant, nous regardons ailleurs, ce qui a per-mis à cette guerre tragique de se poursuivre depuis plus de quatre ans”, déclare Catherine Deneuve dans un communi-qué.

Pour sa part, Charles Dance estime “qu’il est de notre devoir d’empêcher que des enfants comme la petite Alanoud aient leur vie brisée par des biens fabriqués au Royaume Uni, en France ou aux Etats-Unis”.

.comNos informations sont

actualisées tous les jours sur notre site Internet

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Le Suisse Pierre K r ä h e n b ü h l , commissaire gé-néral de l’Agence

des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) et mis en cause par une enquête interne pour abus de pouvoir, a “démissionné avec ef-fet immédiat”, a annoncé mercredi 6 novembre le porte-parole de l’ONU.

Cette démission survient alors que l’Assemblée générale des Nations unies doit pro-chainement renouveler pour trois ans le mandat de l’Unrwa malgré la vive opposition des Etats-Unis, qui estiment que cette agence n’est plus adé-quate.

“Excellent travail” de l’Unrwa

“Le commissaire général de l’Unrwa, Pierre Krähenbühl, a informé le secrétaire général (Antonio Guterres) qu’il démis-sionnait, avec effet immédiat”, a déclaré Stéphane Dujarric lors de son point-presse quotidien.

L’ONU avait annoncé plus tôt dans la journée que Pierre Krähenbühl avait été suspendu de ses fonctions et nommé un nouveau responsable pour gérer l’agence, Christian Saun-

ders, en attendant un nouveau commissaire général.

“Le secrétaire général réaf-firme son soutien à l’Unrwa pour son excellent travail, es-sentiel pour le bien-être des réfugiés palestiniens”, a ajouté le porte-parole de l’ONU.

“Il est vital en ce moment que les Etats membres et les autres partenaires restent im-pliqués dans l’Unrwa et dans les services qu’elle fournit”, a poursuivi Stéphane Dujarric. “Il est aussi fondamental pour la communauté internationale de soutenir le travail crucial fourni par l’agence dans les domaines de la santé, de l’éducation, et de l’aide humanitaire, source de stabilité dans une région volatile”.

“Agissements à caractère sexuel”

Fin juillet, un rapport éma-nant du département éthique de l’Unrwa et envoyé au secré-taire général de l’ONU a fait état de mauvaise gestion et d’abus de pouvoir commis par un petit groupe de hauts responsables - pour la plupart des expatriés - qui auraient contourné les mécanismes de contrôle de l’ONU.

Le rapport décrit comme “crédibles et corroborés” de graves abus éthiques com-

mis par des hauts dirigeants, dont le commissaire général de l’Agence, Pierre Krähenbühl.

Parmi les accusations figu-raient celles “d’agissements à

caractère sexuel inappropriés, népotisme, représailles, dis-criminations et autres abus d’autorité, (commis) à des fins personnelles, pour réprimer des divergences d’opinion légi-times”, selon le rapport.

Pierre Krähenbühl aurait lui-même noué une relation amoureuse avec sa conseillère principale, nommée en 2015, après un processus de recrute-ment “extrêmement rapide”, précisait le document.

Les résultats préliminaires de l’enquête “ont révélé des problèmes de gestion qui con-cernent spécifiquement le com-

ONU : Démission du chef de l'Agence pour les réfugiés palestiniens

missaire général”, a indiqué l’Unrwa. Ces résultats prélimi-naires “excluent” toute “fraude” ou “détournement de fonds” par M. Krähenbühl, mais font

état de “problèmes de mana-gement”, a précisé Antonio Guterres.

L’Unrwa fournit une aide à des millions de réfugiés pales-tiniens en Jordanie, au Liban, en Syrie et dans les Territoires palestiniens.

Israël et les Etats-Unis s’op-posent au fait que les Pales-tiniens puissent transmettre le statut de réfugié à leurs enfants, souhaitant ainsi réduire le nombre de personnes bénéfici-ant d’une aide de l’Unrwa, ce que les Palestiniens dénoncent comme une violation de leurs droits. AFP

Unrw

a

Pierre Krähenbühl

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Migrations : L'Europe va renforcer ses frontières extérieures

L’U n i o n e u -r o p é e n n e a officielle-ment adopté

vendredi 8 novembre le renforcement de Frontex, l’agence chargée du con-trôle de ses frontières exté-rieures, qui disposera d’un contingent permanent de 10.000 garde-frontières et garde-côtes d’ici 2027 pour assister les pays confron-tés à une forte pression migratoire.

Ce renforcement des ef-fectifs, qui s’accompagne d’un mandat élargi, avait déjà été approuvé par le Parlement eu-ropéen en avril. Cette fois, ce sont les Etats membres qui ont donné leur feu vert.

Frontex avait annoncé fin octobre le lancement d’une

campagne de recrutement pour ce premier service en uniforme de l’UE.

“Les nouvelles règles per-mettront à Frontex de jouer un rôle plus important dans le soutien aux Etats membres pour le contrôle aux frontières, les retours (des migrants irré-guliers) et la coopération avec les pays tiers”, a estimé Maria Ohisalo, ministre finlandaise de l’Intérieur dont le pays assure la présidence de l’UE, citée dans un communiqué.

Italie, Grèce, Espagne, Balkans

La décision pourrait en-trer en vigueur avant la fin de l’année.

Cette agence, créée en 2004 et dont le siège se trouve à Varsovie, avait déjà vu ses

ressources renforcées en 2016 après l’afflux migratoire de

2015.Elle compte actuellement

700 employés permanents au siège et déploie aux frontières extérieures entre 1.200 et 1.500 agents mis à disposition par les

Etats membres et les pays as-sociés à l’espace Schengen. Elle

dispose en outre d’une réserve de 1.500 agents fournis par les pays et mobilisables en cas d’urgence.

Frontex est déployé en Italie,

T E M P S F O R T ST E M P S F O R T ST E M P S F O R T SMonde

Le navire humanitaire Alan Kurdi a débarqué les 88 naufra-gés qu’il avait secourus en Méditerranée, au port italien de

Tarante, a annoncé l’association allemande Sea-Eye qui l’affrète, lundi 4 novembre.

Le bateau a dû attendre une semaine avant de se voir attribuer un port de débarquement.

Selon le gouvernement italien, “l’Allemagne et la France ac-cueilleront 60 migrants, le Portugal 5 et l’Irlande 2”.

“Nous voulons retourner en mer le plus vite possible” pour sauver d’autres migrants, a déclaré Sea-Eye.

Les garde-côtes turcs ont interpellé en trois jours 273 migrants qui tentaient d’atteindre les îles grecques sur des bateaux

pneumatiques, ont annoncé les autorités, vendredi 8 novembre.Les garde-côtes ont notamment dénombré 64 Syriens, 39 Pal-

estiniens, 36 Somaliens, 11 Afghans et 6 Yéménites.Selon les derniers chiffres publiés par les garde-côtes turcs,

51.488 migrants ont tenté de rejoindre la Grèce par la Turquie depuis le début de cette année, contre 25.398 sur la même période en 2018.

Fron

tex

L'Alan Kurdi débarque ses 88 naufragés

273 migrants arrêtés au large de la Turquie

Espagne : Neuf migrants retrouvés noyésAu moins neuf migrants ont péri, et deux autres sont portés

disparus après le naufrage de leur embarcation au large de l’île espagnole de Lanzarote (archipel des Canaries).

“Il y a neuf personnes décédées, en plus des quatre secourues en vie”, a indiqué un porte-parole du gouvernement local de Lanzarote.

Selon le récit des rescapés, une quinzaine de personnes avaient pris la mer vendredi 1er novembre, mais aucune information n’a été donnée sur leur pays d’origine ni leur identité.

Les garde-côtes turcs ont sauvé samedi 9 novembre six migrants à bord d’un bateau pneumatique au large de la côte égéenne,

ont rapporté les médias locaux, qui précisent qu’un autre est porté disparu.

Leur embarcation a sombré près du district de Bodrum, dans la province de Mugla, dans le sud-ouest de la Turquie.

Turquie : Six naufragés secourus, un disparu

(Suite prochaine page)

Envoyez vos communiqués de presse à : [email protected]

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Freedom House estime que la liberté sur In-ternet est en déclin pour la neuvième an-

née consécutive. L’ONG a trou-vé des preuves de l’existence de “programmes avancés de sur-veillance des réseaux sociaux” dans au moins 40 des 65 pays passés en revue.

Dans certaines nations, les autorités choisissent de tout simplement couper l’accès à Internet quand cela les arrange, tandis que d’autres font appel à des armées de petites mains pour manipuler les informa-tions en ligne et en faire circuler des fausses de façon virale.

“La propagande fonctionne mieux

que la censure”

“De nombreux gouverne-ments se rendent compte que la propagande fonctionne mieux que la censure sur les plateformes”, explique Mike Abramowitz, président de Free-dom House.

“Les dirigeants autoritaires

La désinformation orchestrée par les Etats menace les démocraties

et populistes exploitent la na-ture humaine et les algorithmes pour conquérir des scrutins, faisant peu de cas des règles en place pour assurer des élections libres et équilibrées”.

Dans 47 des 65 pays, des individus ont été arrêtés pour avoir tenu des propos d’ordre politique, social ou religieux sur Internet, et des personnes ont subi des violences physiques pour leur activité en ligne dans au moins 31 pays.

La Chine en tête

La Chine reste le pire pays en termes d’abus à la liberté sur Internet, pour la quatrième année consécutive, alors que le gouvernement a intensifié ses efforts pour contrôler l’infor-mation sur les manifestations à Hong Kong ou le trentième anniversaire du massacre de Tiananmen.

Aux Etats-Unis, “les forces de l’ordre et les autorités qui s’occupent de l’immigration ont étendu leur surveillance, en contournant les mécanismes

de transparence, de contrôle et de responsabilité qui auraient pu restreindre leurs actions”, déclare l’ONG.

“Les agents ont espionné,

sans mandat, les appareils élec-troniques de voyageurs pour récolter des informations sur des activités protégées par la Constitution, comme les mani-festations pacifiques”, ajoute le rapport.

Freedom House a désigné le Soudan, le Kazakhstan, le

Brésil, le Bangladesh et le Zim-babwe comme les pays où la liberté a le plus décliné sur In-ternet cette année. Des amélio-rations ont été observées dans

16 Etats, l’Ethiopie en tête.Mike Abramowitz a cepen-

dant cité des exemples où la technologie joue un rôle positif dans le changement démocra-tique, comme le Liban, où de nombreux individus “se rallient aux citoyens” pour appeler à des réformes. AFP

T E M P S F O R T ST E M P S F O R T ST E M P S F O R T SMonde

Les gouvernements ont de plus en plus recours aux réseaux sociaux pour manipuler et espionner les électeurs dans le monde, une tendance inquiétante pour la démocratie, selon un rapport de Freedom House, publié mardi 5 novembre.

MigrationsSuite de la page précédente

en Grèce, en Espagne et dans les Balkans occidentaux. En mai, l’agence a lancé en Albanie sa première opération hors du territoire d’un de ses Etats membres.

Le contingent permanent, qui sera mis en place progres-sivement à partir de 2021, sera composé de membres du per-sonnel opérationnel de Frontex (3.000 à l’horizon 2027), ainsi que de personnes détachées par les Etats membres pour une longue ou une courte durée. La

réserve de réaction rapide sera maintenue jusqu’à fin 2024.

Les plus gros contingents seront fournis par l’Allemagne (plus d’un millier d’agents à l’horizon 2027), la France (près de 800), l’Italie (près de 600), parmi les trente pays partici-pants.

“Les Etats membres reste-ront responsables au premier chef de la gestion de leurs fron-tières, Frontex et son person-nel fournissant une assistance technique et opérationnelle sous réserve de l’accord” de ces pays, précise le communiqué du Conseil de l’UE. AFP

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F I N A N C E M E N T SAfrique

L’Agence française de développement (AFD) a accordé lundi 4 novembre une subvention de 15 millions d’euros destinée

à la mise en œuvre de la deuxième phase du Projet d’appui à la réforme des collèges (PAREC-2) au Togo.

Le projet entend associer “tous les acteurs des filières profes-sionnelles en vue d’un renforcement des compétences des jeunes Togolais et Togolaises”, a déclaré le ministre togolais de l’Economie et des Finances, Sani Yaya, lors de la signature de la convention de financement à Lomé.

L’accord porte sur les capacités et les conditions d’accueil, en particulier pour les jeunes filles, dans les collèges publics de trois régions: Maritime, Plateaux et Savanes. Au total, 92 collèges d’enseignement général bénéficieront de la construction de salles de classe et 75 autres d’appuis financiers.

Le projet PAREC-2, d’une durée de quatre ans, prévoit aussi de mettre l’accent sur l’apprentissage dans certaines disciplines scientifiques ainsi que sur une formation académique spécifique pour les enseignants.

L’ONU a débloqué 8 millions de dollars pour venir en aide à plus de 40.000 réfugiés ayant fui les violences au Nigeria

pour s’installer au Niger voisin, a-t-elle annoncé mercredi 6 no-vembre.

L’argent alloué par le Fonds central de réponse aux urgences (Cerf) doit assurer aux 41.000 réfugiés installés dans la région de Maradi (centre-sud nigérien) “une assistance d’urgence” en sécurité alimentaire, en nutrition, en eau, en hygiène et assainissement, en abris”, précise l’ONU dans un communiqué.

Les réfugiés nigérians se sont installés depuis mai 2019 dans trois communes de Maradi (Guidan Roumji, Guidan Sori et Tibiri) “occasionnant d’importants besoins”, y compris pour les popula-tions locales, selon le communiqué.

Ces réfugiés sont issus des Etats de Sokoto, Katsina et Zamfara au Nigeria, qui sont des théâtres d’exactions de bandes armées, dont le groupe jihadiste Boko Haram.

Le Niger abrite 450.000 réfugiés (Nigérians, Maliens et Burkin-abè) et déplacés internes, a indiqué l’ONU qui s’inquiète du manque de fonds pour couvrir tous les besoins.

L e Sénégal a signé jeudi 7 novembre un accord-cadre de finance-ment de 1,5 milliard de dollars avec la Société internationale

islamique de financement du commerce (ITFC), une institution membre du groupe de la Banque islamique de développement (BID), a rapporté l’Agence de presse sénégalaise (APS, publi-que).

Le programme Arab-Africa Trade Bridges (AATB), d’une durée de cinq ans, vise à “renforcer l’intégration économique” et à “soutenir la croissance durable des pays arabes et d’Afrique subsaharienne”, a expliqué Hani Salem Sonbol, directeur général de l’ITFC.

“L’impact de ce programme sera surtout ressenti dans les secteurs de la fabrication, des intrants agricoles, de la santé et de l’industrie pharmaceutique”, a-t-il ajouté.

“L’AATB ambitionne de promouvoir les flux commerciaux entre les pays africains et les pays arabes, de soutenir le financement du commerce et l’exportation, d’améliorer les (…) capacités commer-ciales” des bénéficiaires, a encore dit Hani Salem Sonbol.

Sénégal1,5 milliard de dollars de la BID

NigerAide de l'ONU à 40.000 réfugiés nigérians

TogoL'AFD soutient la réforme des collèges

La Banque africaine de développement (BAD) a accordé mer-credi 6 novembre 77 millions de dollars à l’Autorité du Bassin

du Niger (ABN) pour financer son Programme intégré de dévelop-pement et d’adaptation au changement climatique (PIDACC), a rapporté l’Agence nigérienne de presse (ANP).

Le PIDACC vise le développement de la résilience des popula-tions ainsi que celle des écosystèmes et des ressources naturel-les.

Le programme “permettra d’améliorer les conditions de vie des populations du Bassin du Niger à travers le développement des activités agro-sylvo-pastorales (la lutte contre la pauvreté et l’insécurité alimentaire) et la restauration des écosystèmes dégra-dés”, a assuré le secrétaire exécutif de l’ABN, Abderahim Bireme Hamid.

Le coût total du projet est estimé à 218 millions de dollars. Il reçoit des contributions du Fonds pour l’environnement mondial, du Fonds vert pour le climat et de l’Union européenne.

NigerLa BAD finance un projet environnemental

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10 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT N° 347 - Lundi 11 Novembre 2019

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Ebola en RDC : 300 attaques dont six mortelles contre des agents de la riposte

Trois cents atta-ques, ayant causé six morts et 70 blessés, ont été

recensées en onze mois contre des agents de la riposte anti-Ebola dans trois provinces de l’est de la RDC, ont annoncé lundi 4 novembre les autorités sanitaires.

“Depuis le 1er janvier 2019, il a été documenté plus de trois cents attaques contre des travailleurs de la santé ayant causé six décès et 70 blessures chez des travailleurs de la santé et des patients en RDC”, lit-on dans le bulletin quotidien du ministère de la Santé.

“Chaque attaque retarde” les activités de la lutte parce qu’elle empêche les équipes d’avoir accès à la population et de faire les interventions pré-vues, ont déploré les autorités sanitaires.

Dans la nuit du samedi 2 au dimanche 3 novembre, un animateur d’une radio locale, impliqué dans la lutte contre l’épidémie, a été assassiné en Ituri.

Le 19 avril, un épidémi-

ologiste de nationalité came-rounaise qui travaillait pour l’OMS a été tué dans une at-taque d’hommes armés contre l’hôpital universitaire de Bu-tembo dans la province voisine du Nord-Kivu (est).

“Quoi qu’il en soit, l’équipe de la riposte continuera à lut-ter contre cette maladie avec l’implication des communautés et de la population touchée, y compris l’appui de tous les par-tenaires impliqués”, ont rassuré les autorités.

La méfiance des populations

L’épidémie d’Ebola qui sévit actuellement dans l’est congo-lais touche les zones reculées et conflictuelles des provinces du Nord-Kivu, du Sud-Kivu et de l’Ituri. Jusqu’à présent, 2.185 décès ont été enregistrés sur 3.274 cas, selon les autorités congolaises.

Les efforts de confinement de la maladie ont été entravés par les violences armées, ainsi que par les attaques contre des agents de santé qui luttent contre Ebola au sein d’une po-pulation où règne souvent la

méfiance envers les étrangers et la superstition.

Plusieurs agents des équipes de riposte ont été agressés ou blessés par des habitants au cours d’inhumations de vic-times d’Ebola. Les proches, traditionnellement habitués à toucher les défunts, refusent souvent d’être privés de cette coutume. Ebola se transmettant par les fluides corporels, les équipes sanitaires font en sorte d’éviter toute contamination en s’occupant des enterrements.

En septembre, une vingtaine de maisons d’agents de santé engagés contre Ebola ont été incendiées par des milices dans la région de Mambasa.

Depuis, plusieurs radios du territoire de Mambasa ont décidé d’interrompre la diffu-sion des émissions sur la lutte contre la maladie, en raison de l’hostilité d’une frange impor-tante de la population, a indi-qué l’Observatoire de la liberté de la presse en Afrique (OLPA), basé en RDC. D’après AFP

S A N T EAfrique

FICR

Un agent de la riposte anti-Ebola en RDC

L’Agence des Etats-Unis pour le développement international (USAID) a annoncé vendredi 8 novembre une enveloppe

supplémentaire de 56 millions de dollars en faveur de la lutte contre l’épidémie d’Ebola en RDC, a rapporté Radio Okapi.

L’aide favorisera notamment “des activités de prévention et de lutte contre les infections dans les établissements de santé, une surveillance renforcée de la maladie, une formation du person-nel soignant, un engagement communautaire, la promotion de sépultures sûres et dignes, et de la nourriture pour soutenir les personnes et les communautés touchées par le virus Ebola”, note un communiqué de USAID.

Cette nouvelle aide porte le financement total de USAID en RDC et les pays voisins à plus de 266 millions de dollars depuis le début de l’épidémie en août 2018, selon le communiqué.

USAID ajoute 56 millions de dollars pour la riposte Vos commentaires, opinions et

réactions sur l’actualité du développement, vos expériences,

vos lettres ouvertes, nous intéressent.

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Côte d'Ivoire : Baisse des financements pour la lutte contre le Sida

Les financements é t r a n g e r s d e lutte contre le Sida ont baissé

en Côte d’Ivoire alors que la maladie “demeure un problème important de santé publique” dans ce pays, l’un des plus touchés d’Afrique de l’Ouest, ont alerté des ONG, dimanche 10 novembre.

“Le VIH demeure un pro-blème important de santé pu-blique avec une prévalence nationale de 2,5% au sein de la population générale de 15 à 49 ans (soit plus de 900.000 per-sonnes)”, a déclaré le président des réseaux de lutte contre le Sida et les autres pandémies, Laurent Akré Gbanta, lors d’un réunion des acteurs à Abidjan.

La prévalence du VIH chez les adultes âgés de 15 à 64 ans est de 2,9% (4,1% chez les fem-mes et 1,7 % chez les hommes),

a-t-il précisé.Mais les financements des

partenaires étrangers tendent à diminuer, alors que la lutte con-tre le Sida en “dépend essentiel-lement”, a déploré M. Gbanta, les sommes allouées à la lutte par les autorités ivoiriennes étant nettement insuffisantes.

Une lutte qui “dépend essentiellement” des

fonds étrangers

“Les financements extérieurs tendent à baisser ainsi que pour le système de santé de façon globale avec la diminution des investissements”, a-t-il affirmé, appelant à redoubler d’efforts à l’endroit des décideurs pour “inverser la tendance”.

Le Réseau ivoirien des pro-fessionnels des médias engagés dans la lutte contre le Sida (Repmasci), créé en 2003, a lui aussi regretté la baisse des cré-dits, occasionnant la disparition

d’émissions visant à “réduire la stigmatisation et la discrimina-tion auprès des personnes vic-times”, a souligné son président Youssouf Bamba.

En 2018, les Etats-Unis, pre-mier bailleur de fonds contre le Sida, ont annoncé une aide de 140 millions de dollars à la Côte d’Ivoire pour lutter contre

l’épidémie. Au total, l’appui américain cumulé s’est monté à 1,5 milliard de dollars depuis 2004.

Mais au même moment,

les autres pays donateurs ont réduit leur soutien, selon le directeur du Fonds national de lutte contre le Sida, le Dr Ada-ma Diabaté. AFP

S A N T EAfrique

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Des antirétroviraux prescrits en Côte d’Ivoire

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Au Burkina Faso, la difficile lutte pour sauver les enfants du paludisme

“On souffrait b e a u c o u p avec la prise e n c h a r g e

des enfants malades du paludis-me, mais depuis le début de la ‘CPS’, le nombre de cas a considérablement diminué”, se réjouit Tasséré Zongo, leader religieux à Soa, un village du centre du Burkina Faso.

Associée à la distribution aux familles de moustiquaires imprégnées d’insecticide, la dis-tribution systématique de mé-dicaments préventifs pour les jeunes enfants pendant les qua-tre mois de la saison des pluies - lorsque le paludisme flambe en raison de l’augmentation de la population de moustiques - a fait nettement baisser le nom-bre de malades.

24% de décès en moins

Selon le Programme natio-nal de lutte contre le paludisme (PNLP), le nombre de cas de “palu” chez les enfants burkina-bè de moins de cinq ans a baissé de 29% (de 300.000 à 215.000) et le nombre de décès de 24% (de 4.200 à 3.200) de 2014 à 2018.

Le paludisme est une des maladies les plus anciennes et les plus dévastatrices sur le continent africain. Causée par des parasites transmis par les piqûres de moustique, le palu-

disme entraîne d’abord une forte fièvre, des maux de tête et des courbatures, puis peut évoluer vers une anémie sévère, une détresse respiratoire, et atteindre les organes ou le cerveau s’il n’est pas rapide-ment traité.

Quelque 219 millions de per-sonnes ont été infectées dans le monde en 2017, 435.000 en sont mortes. Plus de 90% des victimes sont africaines, selon les chiffres de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Pays de 20 millions d’habi-tants, le Burkina Faso n’échappe pas à la maladie, et les jeunes enfants y représentent les trois quarts des décès, succombant parfois en 24 heures.

Recommandée par l’OMS en 2012, “la CPS consiste à ad-ministrer à titre préventif une combinaison d’antipaludéens (amodiaquine et sulfadoxine-pyriméthamine) à action pro-longée aux enfants de moins

de cinq ans, à raison de trois jours consécutifs par mois de juillet à octobre”, explique le coordonnateur du PNLP, le Dr Yacouba Savadogo.

La CPS a été étendue pro-gressivement à tout le pays et couvre désormais 3,5 mil-

lions de jeunes Burkinabè, soit 99% d’entre eux, selon le médecin. Formés par des in-firmiers, 17.000 agents de santé communautaires, bénévoles, distribuent les médicaments chaque mois.

“Les populations sont ré-gulièrement informées de la campagne. Des appréhensions existent chez certains notam-ment sur les effets secondaires des médicaments mais après de longs échanges, les parents finissent par comprendre”, té-moigne Jephté Tiendrébéogo, un agent communautaire à Koubri, un village situé à une vingtaine de kilomètres de Oua-gadougou.

Parallèlement, l’Etat burki-nabè a instauré en 2016 la gratuité pour les enfants, ce qui a beaucoup amélioré l’accès aux soins, notamment dans les campagnes, selon le Dr Sava-dogo.

Mise en application “difficile”

Pour autant, les espoirs ini-tiaux sont loin d’être atteints et le Dr Savadogo ne s’avoue “qu’à moitié satisfait”.

“Lors des études expérimen-tales, la CPS avait permis de réduire le nombre de cas de paludisme et de décès de 75 à 80%”, indique-t-il. “Mais la mise en application sur le ter-rain est difficile”.

D’abord, si 80% des familles burkinabè disposent de mousti-quaires, à peine la moitié d’en-tre elles les utilisent.

Quant à la CPS, les enfants ne la prennent pas correcte-ment. Les agents de santé leur font bien prendre la première dose, mais ce sont les parents qui doivent administrer les deux suivantes, et c’est là que le bât blesse, déplore le Dr Sa-vadogo.

“Il faudrait que les trois doses soient prises sous la sur-veillance des agents de santé. Si le traitement était bien suivi, on pourrait sauver jusqu’à 80% des vies”, espère-t-il. AFP

S A N T EAfrique

UNEP

Le programme de chimio-prévention du paludisme saisonnier (CPS) est l’élément-clé de la stratégie lancée depuis cinq ans par les autorités sanitaires burkinabè pour tenter de faire chuter la mortalité des enfants de moins de cinq ans, particulièrement vulnérables à cette maladie endémique en Afrique.

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Deux jeunes ma-nifestants ont été tués et sept autres blessés

par balles lundi 4 novem-bre à Conakry quand la marche organisée par l’opposition, derrière les cercueils de Guinéens tués lors de récentes manifesta-tions, a dégénéré en heurts avec les forces de l’ordre.

Abdourahim Diallo, 17 ans, “a été tué par la police (dans le quartier de) Bambeto alors qu’il était allé assister aux obsèques de son ami tué il y a deux se-maines”, a dit sa soeur.

Le ministère de la Sécurité a fait état dans un communiqué lu devant la presse d’un deux-ième décès, celui d’un élève.

“Nous avons reçu sept bles-sés, dont quatre (touchés) par

Guinée : Deux manifestants tués, sept blessés par balles

balle” dans le haut du corps, a rapporté le Dr Seny Fofana, praticien dans une clinique proche.

Des centaines de Guinéens ont défilé à pied ou à moto dans le quartier de Bambeto sous haute tension, aux cris de “Justice pour les morts” et “Alpha, assassin”, derrière les cercueils de onze manifestants tués lors de protestations contre un éventuel troisième mandat du président Alpha Condé.

Troisième mandat

Les affrontements ont éclaté sur le trajet, jalonné de pick-up de police, entre l’hôpital, où les familles et l’opposition avaient récupéré les corps, et la mos-quée, où était prévue une prière avant l’inhumation.

La Guinée est en proie depuis

le 14 octobre à une intense con-testation. L’opposition chiffre à 14 le nombre de manifestants tués depuis cette date. Des dizaines d’autres ont été bles-sés, des dizaines arrêtés et ju-gés. Un gendarme a également trouvé la mort.

La protestation vise le projet prêté au président Condé de briguer sa propre succession

en 2020.A 81 ans, M. Condé ne con-

firme ni n’infirme les intentions qui lui sont attribuées.

Jeudi 7 novembre, des mil-liers de manifestants - un mil-lion et demi selon les organisa-teurs - ont de nouveau défilé dans les rues de Conakry. La mobilisation s’est déroulée sans heurts.

D E M O C R A T I S A T I O NAfrique

Le chef de l’Etat béni-nois Patrice Talon a promulgué jeudi

7 novembre la nouvelle Constitution du pays, après le vote d’une révi-sion constitutionnelle du Parlement la semaine pré-cédente.

Après un vote à l’unanimité

Bénin : La nouvelle Constitution promulguéedu Parlement, la Cour constitu-tionnelle avait déclaré la veille que “la loi N°2019-40 portant révision de 47 articles” de la Constitution était conforme à la Constitution.

M. Talon a en conséquence promulgué la nouvelle Consti-tution.

La loi limite à “deux mandats dans sa vie” la position de chef

de l’Etat et à trois le nombre de mandats législatifs.

Un “projet précipité”

La révision prévoit la créa-tion d’un poste de vice-prési-dent, l’abolition de la peine de mort, la promotion des fem-mes au Parlement à travers une meilleure représentation, l’or-

ganisation d’élections générales (présidentielle, législatives, municipales, communales et locales) à partir de 2026.

Depuis cette révision cons-titutionnelle faite par le Parle-ment, de nombreuses voix se sont élevées dans le pays pour dénoncer un “projet précipi-té”.

AFP

ELECTIOns LEGIsLATIVEs - Le président de la commission électorale (Céni) en Guinée, Amadou Salif Kébé, a annoncé que les élections législatives retardées depuis des mois auraient lieu le 16 février.

Ce nouveau calendrier a été adopté samedi 9 novembre à l’unanimité des 16 membres de la commission présents (sur 17), a dit la Céni dans un communiqué.

M. Kébé avait proposé en septembre la date du 28 décembre, mais l’opposition l’avait jugée irréaliste.

“La Céni entend “compter sur l’accompagnement technique, matériel et financier de toutes parties prenantes du processus, dont les pouvoirs publics, les acteurs sociopolitiques, les partenaires techniques et financiers”, a déclaré M. Kébé.

Cameroun : Les élections législatives et municipales prévues le 9 février

Les élections législatives et municipales au Cameroun, qui ont été reportées deux fois depuis 2018, se tiendront le dimanche 9 février 2020, a annoncé la présidence de la

République dans un décret publié dimanche 10 novembre.Les dernières législatives ont eu lieu en 2013 pour des mandats

de cinq ans, mais le président Paul Biya, réélu en 2018, a repoussé ces élections à deux reprises.

La présidentielle a déclenché une crise politique au Cameroun, où M. Biya est au pouvoir depuis 37 ans. Le candidat arrivé deux-

ième, Maurice Kamto, a été emprisonné de janvier à octobre avec des soutiens de son parti, le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC).

Depuis sa sortie de prison début octobre, M. Kamto a tenté à trois reprises de tenir des meeting publics, sans obtenir l’autorisa-tion des autorités.

Le secrétaire général du MRC Christopher Ndong a affirmé que le parti avait besoin de “temps pour réfléchir” avant de donner sa position sur les élections.

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CPI

CPI : L'ex-chef de guerre congolais Ntaganda condamné à 30 ans de prison

Surnommé “Termina-tor”, Bosco Ntaganda a été reconnu coupable en juillet de 18 chefs de

crimes de guerre et de crimes contre l’humanité, dont des crimes sexuels, massacres, per-sécutions et transfert forcé de la population civile en République démocratique du Congo (RDC) au début des années 2000.

“Des meurtres ont été com-mis à grande échelle”, a affirmé le juge Robert Fremr, notant la “cruauté particulière” de cer-tains crimes commis.

Les juges lui ont imposé la peine maximale autorisée par la CPI en termes de nombre d’années, mais ont estimé que ses crimes ne justifiaient pas une peine de prison à perpé-tuité, réservée aux infractions les plus graves.

La peine la plus lourde jamais prononcée

Un porte-parole de la CPI a confirmé qu’il s’agissait de la peine la plus lourde jamais prononcée par la juridiction, créé en 2002 pour juger les pires atrocités commises dans le monde.

Cet été, les juges avaient qualifié de déterminant son rôle dans les crimes commis par ses troupes en 2002 et 2003 en Ituri, dans le nord-est de la RDC.

Selon des ONG, plus de 60.000 personnes ont perdu la vie depuis l’éclatement en 1999 de violences dans cette région instable et riche en minéraux.

Détenu depuis 2013 à La Haye, Bosco Ntaganda a déjà fait appel de la décision rendue par les juges cet été. Il peut également faire appel du verdict des juges concernant la peine d’emprisonnement.

Aujourd’hui âgé de 46 ans, l’ex-général de l’armée congo-laise, qui avait la réputation d’être un leader charisma-tique, a toujours assuré être un “révolutionnaire” et non un criminel, rejetant son surnom de “Terminator”. Les juges l’ont pourtant reconnu coupable d’avoir exécuté un prêtre de ses

propres mains.Les juges de la CPI ont en-

tendu séparément des victimes et des témoins en septembre afin de déterminer la peine

d’emprisonnement, a indiqué M. Fremr.

Bosco Ntaganda a joué un rôle central dans la planifica-tion des opérations de l’Union des patriotes congolais et de son bras armé, les Forces pa-triotiques pour la libération du Congo (FPLC), avait martelé l’accusation lors de la dernière phase de son procès, qui s’était ouvert en septembre 2015.

Des combattants qui lui étaient fidèles ont perpétré des atrocités telles que le massacre dans un champ de bananes de plusieurs villageois, dans lequel

au moins 49 personnes, y com-pris des enfants et des bébés, ont été éventrées ou ont eu la tête fracassée.

Esclavage sexuel de mineurs

Le Congolais avait également été reconnu coupable de viols et esclavage sexuel de mineurs, ainsi que de l’enrôlement d’en-fants soldats âgés de moins de 15 ans.

Né au Rwanda, Bosco Nta-ganda, issu d’une famille tutsie, a fait ses armes avec le Front patriotique rwandais (FPR).

Général de l’armée congo-laise de 2007 à 2012, il est en-suite devenu l’un des membres fondateurs du groupe rebelle M23, qui a finalement été vain-cu par les forces du gouverne-ment congolais en 2013.

A la suite de dissensions accompagnées de combats au sein du mouvement, il a été contraint de fuir au Rwanda et s’est réfugié à l’ambassade des Etats-Unis à Kigali, d’où il a de-mandé son transfèrement à la CPI, une initiative inédite dans l’histoire de la juridiction.

Il est l’un des cinq chefs de guerre congolais à avoir été traduits devant la Cour. En mars 2012, la CPI a condamné à 14 ans de prison Thomas Lu-banga, ancien chef de Bosco Ntaganda dans les FPLC. AFP

J U S T I C EAfrique

Bosco Ntaganda

Les juges de la Cour pénale internationale (CPI) ont condamné jeudi 7 novembre l’ex-chef de guerre congolais Bosco Ntaganda à 30 ans de prison pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité, la peine la plus lourde jamais prononcée par la juridiction basée à La Haye.

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Le président malien Ibrahim Boubacar Keïta

Le président Ibra-him Boubacar Keïta a appelé les Maliens à “l’union

sacrée” derrière leur ar-mée, alors que l’existence même du pays est “en jeu” selon lui après les attaques les plus meurtrières subies depuis des années.

Dans un message à la na-tion publié lundi 4 novembre, après un nouveau week-end meurtrier, le président malien, qui avait décrété plus tôt dans la matinée trois jours de deuil national, a souligné “la gravité de la situation”. Il met en garde contre la tentation de tomber dans “le piège” de l’ennemi, “qui est de nous opposer les uns aux autres et de saper le moral de

nos vaillants combattants”.“Dans ces circonstances

particulièrement graves où la stabilité et l’existence de notre

pays sont en jeu, notre seule réponse doit être l’union natio-

nale, l’union sacrée autour de notre armée nationale”, a-t-il déclaré.

Près de 90 soldats maliens

ont été tués en un mois dans des attaques jihadistes.

La dégradation de la situa-tion sécuritaire et les revers subis renforcent les interroga-tions sur la capacité de l’armée malienne à faire face aux agisse-ments jihadistes et aux autres violences auxquelles le Mali est en proie depuis 2012 et qui ont fait des milliers de morts, civils et combattants. Ils avivent aussi la crainte que l’Etat et le président maliens ne soient à court de ressources.

Le soutien des forces étran-gères déployées au Mali “nous est plus que jamais nécessaire et c’est pourquoi je demande à ce que nous ne nous trompions pas d’ennemis”, a-t-il dit, en réaction aux voix qui s’élèvent contre la présence de troupes étrangères dans le pays.

D’après AFP

"L'existence" du Mali "est en jeu"

S E C U R I T EAfrique

L’armée malienne s’est repliée de positions isolées

exposées aux attaques jihadistes près de la fron-tière du Niger et du Burki-na Faso pour se regrou-per sur des places plus fortes, après deux assauts meurtriers, a-t-elle indiqué dimanche 10 novembre.

“Dans un souci de reconsi-dérer notre posture opération-nelle sur le terrain, les unités isolées vont être regroupées en points d’appui et centres de résistance”, a annoncé l’armée sur son site Internet.

Trois premiers postes fermés

Cette décision a déjà été ap-pliquée à trois postes: Ander-

L'armée abandonne des positionsamboukane et Indelimane, repliés sur Ménaka, et Labbe-

zanga, sur Ansongo. D’autres vont suivre.

Indelimane, dans l’est du pays, a essuyé le 1er novembre

une attaque qui a coûté la vie à 49 soldats selon les autorités.

Un mois plus tôt, une quaran-taine d’hommes ont été tués dans un double assaut contre les positions militaires à Boul-

kessy et Mondoro, près de la frontière du Burkina.

Ce sont les pertes les plus lourdes essuyées par l’armée malienne depuis plusieurs an-nées.

“nouveau concept”

“Cette décision s’inscrit dans l’exécution d’un nouveau con-cept d’opération qui vise à mieux adapter la stratégie à la menace des terroristes et autres narcotrafiquants”, a expliqué l’armée malienne.

Les premières informations sur ce repli ont suscité des ex-pressions d’inquiétude sur les réseaux sociaux pour la protec-tion des populations civiles et des frontières.

“Il n’est nullement question d’abandonner les populations”, a toutefois assuré l’armée.

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Une vue aérienne d’Anderamboukane, dans la région de Ménaka

S’informer avant d’agir

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S E C U R I T EAfrique

Un e e m b u s -cade contre un convoi trans-p o r t a n t d e s

employés de la société minière canadienne Se-mafo au Burkina Faso a fait 38 morts et 60 blessés, mercredi 6 novembre.

L’attaque a été perpétrée

Burkina Faso : Un attentat fait 38 morts“dans la matinée” par “des in-dividus armés non identifiés”, selon le gouverneur de la ré-gion de l’Est, le colonel Saidou Sanou.

Elle a visé cinq bus trans-portant du personnel, des en-trepreneurs et des fournisseurs liés à la compagnie minière, qui étaient escortés par des mili-taires. Elle s’est produite à 40

kilomètres de la mine Boungou, propriété du canadien Semafo, qui n’a pas été affectée, a indi-qué la compagnie.

“Attaque complexe”

Les assaillants ont mené une “attaque complexe”, a indiqué le gouvernement.

“Un véhicule militaire qui as-

surait l’escorte en tête de convoi a sauté sur un engin explosif. Deux cars qui transportaient des travailleurs ont ensuite essuyé des tirs nourris”, a expli-qué une source sécuritaire sous le couvert de l’anonymat.

Semafo possède deux ex-ploitations au Burkina, la mine Boungou dans l’est et celle de Mana dans l’ouest du pays.

Burkina FasoLe maire de Djibo tué dans une embuscadeQuatre personnes, dont le député-maire de Djibo, grande

ville du nord du Burkina Faso et chef-lieu de la province du Soum, visée par des attaques jihadistes récurrentes, ont été tuées dimanche 3 novembre lors d’une embuscade.

“Le député-maire de Djibo (Oumarou Dicko) et trois de ses com-pagnons, ont été tués lors d’une attaque par des individus armés non identifiés aux environs de 12h sur l’axe Djibo-Namssiguia”, a indiqué une source administrative.

“Le véhicule du député-maire est tombé dans une embuscade dans la localité de Gaskindé”, selon une source sécuritaire, qui précise que les autres morts sont “le chauffeur du député, son cousin et un agent de la mairie”.

Cinq gendarmes et au moins cinq civils ont été tués lundi 4 novembre lors d’une attaque contre le détachement de gen-

darmerie de Oursi, localité de la province de l’Oudalan, dans le nord du Burkina, près de la frontière malienne.

“Plusieurs dizaines d’individus armés ont mené une attaque contre le détachement de gendarmerie basé à Oursi lundi vers 3h”, a indiqué une source sécuritaire. “Après plusieurs heures d’échanges de tirs, les assaillants ont réussi à pénétrer dans le camp. Malheureusement, on a perdu cinq gendarmes”.

Selon une autre source sécuritaire, au moins cinq civils ont été tués par les assaillants qui ont en outre emporté un “important stock d’armement et incendié divers matériels”.

Burkina FasoAttaque d'une gendarmerie : 10 morts

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Page 17: Lutte antijihadiste au Sahel Les forces étrangères contestées...3,7 millions à 4,1 millions en mars 2020”. AFP. Monde. ... l’Observatoire des mines, soit un nouveau record

17 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT N° 347 - Lundi 11 Novembre 2019

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Des soldats français à Gao

Les forces étrangères au Sahel de plus en plus contestées

Dans la cour inté-rieure d’un immeu-ble de Bamako, le petit studio de “Ra-

dio patriote”, intimiste antenne antisystème, s’apprête à dif-fuser son débat.

Chaque mardi soir, Ibrahima Kébé, de l’association Faso Kanu, anime son émission. Mi-octobre, c’était la présence des forces étrangères sur le sol malien qui était en question.

“Au nom du peuple français, les multinationales pillent nos ressources”, lâche-t-il d’emblée en déroulant un narratif bien rôdé: “Il faut que le peuple fran-çais comprenne que la politique des dirigeants français sème la misère dans nos pays et pousse nos populations à émigrer chez vous”. Les dirigeants de la région sont des “laquais natio-naux aux ordres de Paris”.

Manifestations

Comme lui, ils sont de plus en plus nombreux à demander le départ des 4.500 soldats de l’opération Barkhane déployés au Sahel, des 13.000 Casques bleus de la Minusma au Mali et d’autres partenaires présents, tous déployés au nom de la lutte antiterroriste et de la protection des civils.

Vendredi 8 novembre, à l’oc-casion d’une marche de soutien à l’armée malienne à Bamako, des manifestants ont réclamé leur départ.

“Nous demandons le départ des troupes de l’ONU et fran-çaises. Si elles ne peuvent pas intervenir contre les terroristes, elle n’ont pas leur place ici. Nous demandons aux Russes de venir”, a déclaré un étudiant de 24 ans.

“Barkhane, Minusma, dé-gage!”, lisait-on sur des ban-deroles faisant référence aux

forces française et onusienne.Le 12 octobre, une cinquan-

taine de conteneurs de la Mi-nusma ont été pillés dans le cen-tre du Mali, alors qu’un millier de personnes se rassemblaient à Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso voisin, contre les “forces d’occupation”.

Au Niger, plusieurs mani-

festations contre la présence étrangère ont eu lieu depuis le début de l’année.

Pour l’heure, cette contesta-tion ne paraît pas coordonnée. Mais la critique est la même. “On ne voit pas le bien-fondé de ces bases, on ne voit pas de résultats sur le terrain”, estime Maikoul Zodi, figure de la so-ciété civile nigérienne.

“Fatigue et impatience”

Face à une dégradation sé-curitaire continue, notam-ment dans une large partie du Burkina Faso où les attaques sont désormais quotidiennes, “il y a une forme de fatigue et d’impatience”, explique Ibra-him Maïga, chercheur à l’Ins-titute for Security Studies. “L’insécurité ne recule pas mal-gré de nombreuses annonces de moyens mis à disposition”, poursuit-il.

La ministre française des Ar-mées Florence Parly, en tournée au Sahel la semaine dernière, s’inscrit en faux. “Certains tentent d’instrumentaliser un sentiment antifrançais afin de se positionner sur le terrain politique. Il ne faut rien gé-néraliser sur ce sujet, la France n’est ni rejetée, ni conspuée,

ce qui n’empêchera jamais les critiques à l’égard de notre ac-tion”, assure-t-elle.

Un diplomate français à Bamako évoque une “incom-préhension née de l’écart res-senti entre l’ampleur des moy-ens déployés et l’évolution sur le terrain”. Le caractère asymé-trique du conflit, a fortiori sur un territoire “vaste comme l’Europe”, rend les résultats de Barkhane “moins visibles du grand public qu’en 2012”, dit-il.

Des résultats peu spectaculaires

A l’époque, la menace était cantonnée dans le nord du Mali, et l’opération française Serval avait chassé les jihadistes des principales villes du nord, suscitant l’adhésion populaire malienne et française. Serval a été remplacée en 2014 par

Barkhane qui traque les jiha-distes lors d’opérations ciblées au Sahel.

On invoque aussi, côté fran-çais, le soutien peu ostensible apporté aux forces armées locales.

Mais, contredit Gabin Kor-beogo, de l’Organisation démo-cratique de la jeunesse (ODJ) au Burkina, “leur seul et unique but est de protéger leurs intérêts stratégiques et de consolider leurs positions de domination dans la zone sahélienne”.

“Comment 20.000 soldats étrangers ne parviennent-ils pas à venir à bout de 3.000 ter-roristes?”, renchérit Ibrahima Kébé, l’animateur de l’émission de Bamako.

Recette populiste

Les gouvernants sahéliens, qui sollicitent l’aide interna-tionale pour épauler leurs ar-mées, sont entre le marteau et l’enclume: enclins à écouter leurs populations mais dépen-dants des partenaires.

Au Burkina, les autorités ont toujours été réticentes à demander de l’aide à la France, l’ancienne puissance coloniale qui y a multiplié les interven-tions militaires ces derniers mois. Un souci d’indépendance hérité de la présidence de Tho-mas Sankara (1983-1987), père de la révolution burkinabè, anticolonialiste et nationaliste, et dont le souvenir reste révéré au Burkina et dans les pays alentour.

“Les gens sont las de cette guerre”, résume un diplomate africain dans la sous-région. Par ailleurs, “certains leaders prennent des faits et rajoutent des éléments complotistes tra-ditionnels, et ça fait recette”, juge-t-il.

Le JD avec AFP

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Des “forces d’occupation” qui pilleraient les ressources africaines comme au temps des colonies? Sous l’effet d’une guerre qui empire, les troupes étrangères au Sahel font face à un rejet apparemment grandissant chez les habitants du Burkina Faso, du Mali et du Niger.

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Comment analysez-vous la dégradation de la situa-tion sécuritaire au Sahel? Cela remet-il en cause la stratégie de Barkhane?

L’influence jihadiste n’est pas massive, mais il y a des vides qui sont liés au fait que ce sont des pays en guerre, avec des crises, des situations qui préexistaient, il ne faut jamais l’oublier. Les pays du Sahel

doivent simultanément traiter des questions structurelles sur lesquelles se greffe une situation terroriste conjoncturelle. C’est une maladie opportuniste.

Le système terroriste n’est pas forcément plus puissant qu’avant, mais il a une capacité de reconfiguration, parce que les gens vivent au sein de la population, que par endroits l’influence de l’Etat se fait moins sentir. Il y a aussi une activité criminelle.

Les terroristes n’ont pas grandi en nombre. Ce qui peut avoir augmenté, c’est le nombre de gens qui profitent d’une situation détériorée pour s’adonner à des actes de banditisme, quitte à endosser l’habit du terroriste.

Pour contenir l’influence de ces GAT (groupes armées ter-roristes, ndlr), il faut mettre en place des conditions de sécurité permettant des projets de développement.

C’est ce que l’on fait en essayant de réorganiser nos camarades FAMa (Forces armées maliennes) et de structurer une réponse

transfrontalière, qui est au coeur de la création de la force conjointe du G5 Sahel. La stratégie militaire n’est pas en cause. On peut es-sayer de chercher des responsabilités, OK, et après? Quelles sont les stratégies alternatives? Il faut avoir de la patience stratégique, de la persévérance, c’est fondamental. Mais on comprend aisément que cela puisse être questionné, c’est normal.

Quel regard portez-vous sur les lourdes pertes subies ces dernières semaines par les forces armées maliennes, que Barkhane s’efforce d’aider à monter en puissance?

Ces déboires sont peut-être liés à des problèmes d’organisation, à des postes insuffisamment robustes, une fatigue aussi des hom-mes qui sont très engagés. On est en train d’y remédier avec un effort de coordination avec nos partenaires qui est aujourd’hui inégalé. On élabore des plans ensemble, on les met en oeuvre dans un contexte de contrainte financière, matérielle, humaine, car c’est une armée qui est en train de se reconstituer et en même temps doit faire la guerre. Il faut mener tout cela de front.

On est en train de créer un véritable partenariat de combat avec les forces nationales. J’espère l’arrivée de forces spéciales euro-péennes l’été prochain. Elles seront sous mon commandement. Leur mission première sera d’accompagner les forces locales au combat. Aujourd’hui, les Européens ont envie d’agir, et on compte beaucoup sur eux.

Mais les militaires ne sont pas la seule solution. Ils doivent être appuyés, il faut des policiers, des forces de sécurité intérieures.

Propos recueillis par Daphné Benoit, AFP

Général Pascal Facon, commandant de la force Barkhane :

Lutte antijihadiste au Sahel : "Il faut avoir de la patience stratégique"

L a France doit faire preuve de “persévérance” dans son effort militaire au Sahel, estime dans un entretien le commandant de la force française Barkhane, le général Pascal Facon.

Directeur de la Publication: Sébastien Drans [email protected] et publicité: Arlette Sioblo [email protected]

Le Journal du Développement est publié par l’association Information et Développement (I&D)1, rue des Mésanges22 170 Plerneuf - FranceE-mail: [email protected] www.lejournaldudeveloppement.com

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RD Congo : La Monusco pourrait se retirer d'ici trois ans

La M i s s i o n d e l ’ONU en RDC (Monusco) pour-rait être retirée

progressivement sur trois ans, sous condition pour les autorités de respecter plusieurs paramètres, pro-pose un rapport onusien remis récemment au Con-seil de sécurité.

Ce document fait suite à une évaluation stratégique de la mission demandée par le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, et contient “des paramètres pour assurer une transition responsable et efficace, indépendamment de considérations financières, de préférences institutionnelles ou d’intérêts géopolitiques”.

“Départ à la fin 2022”

“La revue stratégique recom-mande un calendrier de retrait de la Monusco qui respecte un minimum absolu de trois ans”, indique le rapport.

“Avec un départ à la fin 2022, l’ONU serait en bonne position pour assurer une transition

responsable, si les réformes an-noncées par les nouvelles auto-rités se poursuivent au rythme prévu et si le meilleur scénario (en matière d’évolution du pays) se matérialise”, précisent les auteurs.

Autrement dit, le retrait sur trois ans ne sera possible que si le gouvernement prend le relais au fur et à mesure des mis-sions assurées par la Monusco, souligne un diplomate sous couvert d’anonymat.

Indicateurs

A cet égard, le rapport établit “trois types de repères et d’indi-cateurs” devant guider la transi-tion: des repères fondamentaux sur lesquels la mission a un contrôle, des indicateurs sur la paix et la sécurité dépendant des parties locales et des lignes rouges qui pourraient amener l’ONU à suspendre son désen-gagement.

Lors de la première année, le nombre de Casques bleus devrait rester le même, avec juste quelques ajustements, préconise le rapport. Au terme d’un an, un retrait des mili-

taires onusiens devrait pouvoir s’effectuer des provinces de Tanganyika et du Kasaï. La Mo-nusco resterait focalisée lors de la deuxième année sur le Kivu

et l’Ituri. Et la troisième année serait consacrée à achever le retrait de la force, précise le document.

Mission politique

Parmi les options pour la suite, les auteurs du rapport soulignent qu’une mission po-litique pourrait succéder à la Monusco avec des composantes

robustes en matière d’aide po-litique et de droits humains. Elle pourrait inclure “un petit groupe de conseillers civils, militaires et policiers pour aider

les parties prenantes à mener à bien les réformes sécuritaires”, suggère le document.

Le budget actuel de la Mo-nusco avoisine le milliard de dollars. La force compte 16.000 Casques bleus. L’ONU est pré-sente militairement en RDC depuis une vingtaine d’années.

Le Conseil de sécurité est ap-pelé en décembre à renouveler son mandat. AFP

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Des milliers de per-sonnes ont fui les combats dans la

région de Beni (est de la RDC), où l’armée mène des opérations contre les mili-ciens des Forces démocra-tiques alliées (ADF).

“Des vagues de déplacés en provenance du territoire de Beni dans le Nord-Kivu” afflu-ent vers la province voisine de l’Ituri au nord, a déclaré jeudi 7 novembre Guly Gotabo, mem-

bre de la société civile en Ituri.“Nous avons déjà enregis-

trés 1.532 ménages constitués essentiellement de femmes, d’enfants et de vieillards qui fuient les combats”, a détaillé M. Gotabo.

Cet afflux est lié à l’offensive lancée le 31 octobre par les Forces armées congolaises contre les ADF, un groupe armé d’origine ougandaise, explique Josué Kandole, secrétaire de la chefferie Walese Vonkutu.

La région de Beni dans la

province du Nord-Kivu est tou-chée par une épidémie d’Ebola déclarée en août 2018. La pro-vince de l’Ituri est aussi mar-ginalement touchée par cette dixième épidémie d’Ebola sur le sol congolais.

Risque de propagation d’Ebola

“Avec l’arrivée de ces dépla-cés, nous craignons la propaga-tion de la maladie à virus Ebola, étant donné que ces déplacés ne

sont pas contrôlés comme on le fait régulièrement dans cette zone touchée par l’épidémie”, estime M. Gotabo.

Outre la propagation de l’épidémie, MM. Gotabo et Kandole craignent que des miliciens s’infiltrent parmi les populations en fuite.

La région de Beni est le thé-âtre de violences meurtrières attribuées aux ADF depuis cinq ans. Le dernier massacre a eu lieu mercredi 6 novembre où dix civils ont été tués. AFP

RD Congo : Des milliers de personnes fuient les combats à Beni

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Inondations au Soudan du Sud : L'ONU lance un appel de 61,5 millions de dollars

E N V I R O N N E M E N T

L’ONU a lancé v e n d r e d i 8 novembre un appel de 61,5

millions de dollars pour sauver des vies et porter assistance aux victimes des fortes inondations qui ont dévasté un tiers des comtés du Soudan du Sud.

“Ces fonds permettront d’ai-der les 620.000 personnes les plus touchées en fournissant des abris d’urgence, des soins de santé, des denrées alimentaires, de l’eau, des kits d’hygiène,

des installations sanitaires et d’autres aides”, a énuméré le porte-parole de l’ONU à New York, Stéphane Dujarric.

Le coordinateur des Secours d’urgence de l’ONU, Mark Low-cock, a débloqué 15 millions de dollars du Fonds central d’intervention d’urgence. De plus, 10 millions de dollars en provenance du Fonds humani-taire pour le Soudan du Sud vont être versés afin de porter secours aux zones les plus dure-ment touchées, a-t-il ajouté.

Plus de 400.000 personnes auraient perdu leur foyer à

cause des inondations pro-voquées par les fortes pluies

saisonnières qui se sont abat-tues sur la région.

Jusqu’à 800.000 personnes sont affectées, a estimé l’ONU

qui redoute une augmentation de la malnutrition. Le JD

Afrique

Des enfants marchent sur une route inondée au Soudan du Sud

HCR

La Côte d'Ivoire veut planter un million d'arbres en une journée

Une opération de reboisement dé-nommée “Un jour,

un million d’arbres” va être organisée le 15 no-vembre sur l’ensemble du territoire ivoirien pour freiner la déforestation, a annoncé le gouvernement à l’issue d’un Conseil des ministres, mercredi 6 no-vembre.

“Cette opération de grande envergure consiste à planter un million d’arbres dans les es-paces urbains et ruraux de tout le pays au cours de la Journée de la paix le 15 novembre”, a indiqué le porte-parole du

gouvernement, Sidi Tiémoko Touré, au sortir du Conseil des ministres.

“Mobilisation de toutes les couches sociales”

Pour M. Touré, cette journée dédiée à la paix et à la cohésion sociale se veut également “un appel à la mobilisation de toutes les couches sociales à agir de concert avec le gouvernement pour la reconstitution du cou-vert forestier national forte-ment endommagé”.

De 16 millions d’hectares de forêts au moment de l’indé-pendance en 1960, la superficie forestière résiduelle de la Côte

d’Ivoire ne représentait que plus de 3,4 millions d’hectares en 2015.

Cette situation est la consé-quence des activités humaines, notamment l’exploitation fores-tière et l’agriculture intensive.

Le 15 novembre, dans les zones urbaines notamment, des arbres seront plantés en bordure des principales voies de communication, des quais, des promenades, des espaces pu- blics, des jardins et des parcelles communales, selon le porte-parole du gouvernement.

Pour inverser la tendance de la déforestation, le gouverne-ment a élaboré une stratégie de préservation, de réhabilitation

et d’extension des forêts sur la période 2019-2030 pour un budget d’environ un milliard de dollars, dont 37% assuré par l’Etat ivoirien.

Une table-ronde des bail-leurs de fonds est prévue en janvier en vue de mobiliser des ressources additionnelles au-près des partenaires au dével-oppement et du secteur privé pour le financement de cette politique forestière adoptée par le gouvernement en mai 2018.

D’ici à 2030, la Côte d’Ivoire veut atteindre six millions d’hectares de couvert forestier, et en 2045 huit millions d’hec-tares.

Xinhua

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Avant la COP25, l'Afrique fait bloc pour défendre son agriculture

A G R I C U L T U R E

Alors que l’insécurité alimentaire du conti-nent est aggravée par le changement clima-

tique, trois pays - la Somalie, le Tchad et la Tunisie - ont rejoint mardi 5 novembre la coalition de 35 pays africains (sur 54), baptisée AAA (Adaptation de l’agriculture africaine) lancée par le Maroc en 2016 pour porter les intérêts de l’Afrique et de son agriculture dans les négociations climat.

“Nous voulons surtout faire un pont entre la communauté climat et la communauté agri-culture”, a expliqué Abir Lem-seffert directrice de la fondation AAA. Lundi et mardi, elle a pi-loté des rencontres de ministres africains, de scientifiques et de bailleurs de fonds internatio-naux à l’université Mohammed VI de Benguérir au Maroc.

Alors que la COP 25, initiale-ment prévue au Chili, doit se tenir du 2 au 13 décembre à Madrid, la réunion AAA devrait avoir lieu “chaque année avant les COP”, a précisé Mme Lem-seffer.

Engagements des bailleurs de fonds

La Banque mondiale y a rendu public son engagement à hauteur de 2 milliards de dollars pour financer des pro-jets “climato-intelligents” dans 11 pays d’Afrique, en saluant le travail déjà effectué sur le sujet, notamment par l’Agence française de développement (AFD).

La Banque africaine de dé-veloppement (BAD), qui vient de procéder à une augmenta-

tion de capital géante de 115 milliards de dollars, la plus importante de son histoire, compte s’en servir pour “soute-nir une transformation durable de l’agriculture africaine”, a in-diqué sa représentante.

Plusieurs accords ont été signés, notamment avec la FAO et l’Alliance pour une révolu-tion verte en Afrique (Agra), fondation lancée par l’ancien secrétaire général des Nations unies Kofi Annan et soutenue par la fondation Bill et Melinda Gates.

Monter les dossiers

Pour aider à la transition, le “Fonds vert pour le climat” lancé en décembre 2010, a prévu deux millions de dollars par pays, souligne Mme Lem-seffer.

“Mais à ce jour, seuls six pays africains ont pu décais-ser cet argent, car ils n’ont

pas les capacités de monter les dossiers, alors qu’ils sont par-mi les premières victimes du

réchauffement”, relève-t-elle. “La fondation AAA travaille pour permettre à l’Afrique d’y accéder”.

Urgence

Il y a urgence: alors que plus de 200 millions de personnes sont mal nourries en Afrique, les rendements des récoltes agricoles pourraient baisser de 20% d’ici à 2050, avec un réchauffement de 2 degrés. Le tout, alors que la population continue d’augmenter.

Pour traiter du sujet capital de la dégradation des sols, le Maroc s’appuie notamment sur l’expertise du groupe OCP, prin-cipal producteur de phosphates du continent, utilisés dans les engrais agricoles.

Au Sahel, secoué par des conflits, le financement de l’agriculture peut jouer un rôle d’arme de paix, ont estimé les participants. A condition

de trouver des moyens sou-ples pour financer des projets d’irrigation, l’achat de semen-ces ou d’intrants de qualité, ou encore l’accès au crédit des petits exploitants.

“Avec la sécheresse de plus en plus sévère, le bétail de la région nord-est du pays envahit mon pays, les petits agriculteurs sont exclus de leur parcelle et ne peuvent plus cultiver, il serait très important que AAA puisse aussi inclure les aspects d’une transhumance pacifique et intelligente dans ses réflex-ions”, a plaidé le ministre de l’agriculture de Centrafrique.

Gestion des conflits

Derrière la demande de ges-tion des conflits pastoraux entre éleveurs et agriculteurs autour de ressources naturel-les raréfiées, se trouve l’espoir de ralentir les migrations qui alimentent les grands flux vers le nord de l’Europe.

Pour Patrick Caron, cher-cheur au Cirad, et ancien mem-bre du comité de la sécurité alimentaire mondiale de l’ONU, “il n’y a pas de solution locale duplicable à l’infini pour résou-dre tous les problèmes en même temps” en Afrique.

“L’Afrique a à la fois besoin d’innovations locales pour per-mettre par exemple une meil-leure assimilation de l’eau de pluie par les sols dégradés, de transformations structurelles (statut foncier, politique agri-cole..) et de projets territoriaux imbriqués”, estime-t-il. AFP

Afrique

A quelques semaines de la réunion internationale sur le climat (COP25) en Espagne, l’Afrique serre les rangs dans une coalition pilotée par le Maroc, pour demander plus de fonds de transition dédiés à une agriculture “climato-intelligente”.

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