L’UNIVERSALITE DE L’ISLAM · 2017-11-15 · argument qui atteste le bien-fondé de cette...

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Par Dr Shawqi DAYF Traduction Ahmed DHIMENE L’UNIVERSALITE DE L’ISLAM Publications de l’Organisation islamique pour l’Education, les Sciences et la Culture - ISESCO - 1418H/1997

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Par

Dr Shawqi DAYF

Traduction

Ahmed DHIMENE

L’UNIVERSALITE

DE L’ISLAM

Publications de l’Organisation islamique pour l’Education, les Sciences et la Culture

- ISESCO - 1418H/1997

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Par

Dr Shawqi DAYF

Traduction

Ahmed DHIMENE

L’UNIVERSALITE

DE L’ISLAM

Publications de l’Organisation islamique pour l’Education, les Sciences et la Culture

- ISESCO - 1418H/1998

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PREFACE

En Islam, rien n'est plus vrai, ni plus authentique que son universalité. Par

la volonté suprême du Très-haut, Mohammed Ibn Abdullah a été élu pour

prêcher le message divin à toute l'Humanité. Dernier des Messagers de Dieu du

genre humain, le prophète de l'Islam avait reçu pour mission de transmettre les

vérités du Saint Coran à tous les hommes appelés à quêter la voie du salut,

scellant, ainsi, le long processus de la prédication religieuse. Ultime épisode de

la révélation céleste, la confession Mohammadi allait marquer l'aboutissement

final de l'interpellation divine de l'Homme sur les détails de sa vie spirituelle. Sa

particularité a été de s'adresser à la communauté humaine sans considération de

race, de couleur, de langue ou de condition économique ou sociale. Par

l'approche foncièrement égalitaire qu'elle fait des notions de responsabilité, de

droit et d'obligation, elle apprécie les individus en dehors de toute velléité de

discrimination ou d'exclusion. Cette conception uniformisante apporte la preuve

certaine que l'Islam est une religion pérenne et universelle qui défend sa

continuité et sa validité contre les changements du temps et de l'espace. Sous

toutes les latitudes et en tout temps, l'Islam n'aura point de cesse de proclamer la

portée universelle de son appel au bien, dont le destinataire restera

invariablement l'Homme, et la finalité son salut dans le monde d'ici-bas et de

l'au-delà.

Comme le laissent entendre les vérités inaltérables du Saint Coran et les

affirmations véridiques du Prophète, l'Islam, pérenne et global, peut revendiquer

légitimement le titre de religion universelle qui, plus, a la capacité de se

perpétuer par-delà les contingences spatio-temporelles. Là n'est pas l'unique

argument qui atteste le bien-fondé de cette revendication, puisque l'Islam, pour

épouser la dimension universelle, a eu, une fois de plus, recours à ses deux

sources fondamentales, où sont édictés les principes de la fraternité humaine, et

de l'unicité de l'origine et du destin humain.

Animées d'un souci commun de mettre en évidence les vérités de l'Islam,

et de diffuser ses valeurs justes, l'Organisation islamique pour l'Education, les

Sciences et la Culture et l'Organisation caritative d'Abu Dhabi ont toujours

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pris le soin d'œuvrer pour donner un large crédit à la culture islamique. En

témoignent les multiples initiatives prises dans ce sens telles la publication

d'ouvrages, et l'organisation de colloques et de conférences. Loin de s'en tenir à

ce niveau d'action, elles inscrivent ces finalités à l'ordre du jour de leurs

activités de compétence, une action multiforme qu'elles entreprennent en vue de

répandre les vertus d'un savoir éclairant, d'enrichir la composante spirituelle et

de mettre en avant la grandeur de l'islam, sa tolérance et son universalité.

C'est dans cette optique commune que l'Organisation islamique pour

l'Education, les Sciences et la Culture et l'Institution caritative d'Abu Dhabi ont

décidé de demander l'aval du savant et docteur Shawqi DAYF, président de

l'Académie de la langue arabe (Le Caire), pour prendre en charge la traduction

de son ouvrage intitulé Universalité de l’Islam en français et en anglais.

Avec un sens aigu de la profondeur et du détail pertinent, l'auteur a

proposé une analyse minutieuse de la question de l'universalité de l'Islam, tantôt

en faisant ressortir ses caractéristiques, ses avantages et ses fondements, tantôt

en exposant ses finalités.

Cette initiative concertée a été motivée par l'intérêt pressenti à la diffusion

de cet excellent ouvrage. De fait, les versions française et anglaise seront,

certainement, une précieuse référence aussi bien pour le lectorat musulman, tant

anglophone que francophone que pour toute personne désireuse d'en savoir plus

sur l'essence de l'Islam, son message et sa Charia tolérante. La requête a été

accueillie favorablement par l'auteur qui n'a pas manqué de souligner sa totale

approbation de la vision des deux institutions.

Aujourd'hui que la traduction est prête, nous nous faisons un grand plaisir

de signer sa préface et d'exalter de nouveau la valeur scientifique de cet ouvrage

d'inciter quiconque s'intéressant à l'Islam à le lire. Il est sûr d'y trouver son

compte, tant il est vrai que l'ouvrage déploie un savoir plein de profit,

d'érudition, de richesse et de largeur d'esprit, des qualités qui lui garantissent de

passer à la postérité et d'être la source indiquée, où il est possible de puiser, à

coup sûr, une science utile aux hommes.

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Par ce travail, nous ne faisons que remplir une de nos obligations les plus

importantes visant à promouvoir la culture islamique et à défendre son image

rayonnante aux quatre coins du monde.

Puisse Dieu nous orienter sur le droit chemin et guider nos pas pour nous

approprier les moyens les plus à même de favoriser l'essor de notre Oumma et

d'étendre son rayonnement à la terre tout entière.

Dr Abdulaziz Othman Altwaijri

Directeur généralde l'Organisation islamique pour

l'Education, les Sciences et la Culture-ISESCO-

M. Issa Khalifa Al-Suwaidi

Secrétaire généralde l'Organisation caritative

d'Abu Dhabi

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INTRODUCTION

Voici de brèves idées sur l'universalité de l'Islam, la grande religion queDieu a choisie-comme cela est dit dans le Coran et la Sounna -pour qu'elle soitla dernière des religions divines et afin que l'humanité vive dans le bonheur ici-bas et dans l'au-delà. Dieu y a mis une loi universelle engageant les musulmanset d'autres: celle de la liberté en religion qui est garantie à tout le monde. Il n'ya de contrainte ni de violence pour personne en religion et l'Envoyé de Dieu(Salut et Bénédiction sur lui), s'est engagé à respecter cette loi ainsi que lescalifes et la communauté musulmane depuis leurs conquêtes à travers lessiècles. L'Islam est la seule religion au sein de laquelle ont vécu ceux qui appar-tenaient à d'autres religions (monothéistes ou polythéistes), tout en ayant leurssanctuaires et leurs biens et en ayant ou non des tribunaux ecclésiastiques. Onles appelait tous, les gens du Livre, (sujets musulmans) en signe de leurprotection par l'Islam.

L'un des aspects de l'universalité de l'Islam est qu'il a permis aux gens duLivre toutes les formes d'une cohabitation matérielle: agriculture, industrie,commerce et un grand nombre d'entre eux se sont enrichis comme "Marie LaCopte" qui invita le calife Al Mamoun avec sa cour et son armée dans son do-maine, lors de sa visite en Egypte. Les portes des cabinets et de l'administrationn'étaient pas fermées devant eux, depuis Maouya et son fils Yazid. Leurrecrutement commence à s'élargir sous le règne des Abbassides depuis le 3èmesiècle de l'Hégire; certains d'entre eux ont été promus aux fonctions de ministreà l'époque des Buwaihides en Irak et en Iran et à l'époque des Tolonides et desFatimides en Egypte.

Le renforcement de cette coexistence entre les communautés musulmaneet non musulmane est dû à la participation des musulmans aux fêtes deschrétiens et des mages. Les gens du Livre (sujets des musulmans) payaient àl'état un tribut qui n'était pas un impôt religieux comme on croyait, mais unimpôt de défense que payait-seul-celui qui pouvait prendre une arme parmi lesjeunes et les personnes âgées,contre une dispense du service militaire,puisqu'ils ne participaient pas aux guerres pour les conquêtes et cet impôt nedépassait pas un dinar par an.

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Cette cohabitation matérielle entre musulmans et non musulmans s'est faiteaccompagner d'une cohabitation intélectuelle probe au cours de laquelle les nonmusulmans ont traduit des ouvrages scientifiques et philosophiques, des grecs,des perses et hindous au profit des musulmans qui ont vite assimilé cessciences, les ont développées et des savants de renommée mondiale ont étéformés en chimie, en mathématiques, en médecine. Des philosophes célèbresont inventé la philosophie musulmane; ce qui leur a permis d'être les maîtres dela civilisation et de la pensée scientifique et philosophique dans le mondependant six siècles du 2ème siècle de l'Hégire (8ème siècle de l'ère chrétienne)au 8ème siècle de l'Hégire (14ème siècle de l'ère chrétienne). Des ouvragesimportants ont été écrits par les occidentaux sur le rôle civilisationnel del'Islam. De nombreux débats et discussions entre les musulmans et les gens duLivre ont eu lieu sur les dogmes, les croyances, et les savants en sciencesreligieuses leur ont ouvert leurs salons pour enrichir la réflexion. Cet esprit detolérance s'est largement accru grâce à l'universalité de l'Islam qui s'estcomporté avec eux sur le même pied d'égalité.

Dieu a fait de l'Islam une religion rationnelle. Il ne l'a pas renforcéecomme il l'a fait pour les autres religions révélées antérieures, par des miraclesmatériels et physiques mais il a incité les musulmans à méditer et à réfléchir àses signes cosmiques et à la manière avec laquelle ils sont régis, pour qu'ilstémoignent avec clairvoyance que le cosmos a un Dieu qui l'a créé avecperfection. Dieu incite Son Envoyé et les musulmans à l'appel en faveur del'Islam en utilisant de la sagesse, du sermon et de la discussion. Dieu a utiliséces trois démarches dans le Coran. La sagesse, voulant dire des preuvesrationnelles de l'existence de Dieu et de son unicité. Il a multiplié les sermonsen évoquant l'histoire des Messagers et l'intimidation par les peines éternelles,comme il a multiplié les discussions fines et souples. Dieu et Son Envoyé ontfait de l'esprit l'arbitre dans la "Charia" et l'origine fondamentale-après le Coranet la Sounna-pour l'examen certain des branches de la "Charia". Dieu et SonEnvoyé ont ordonné de bannir la superstition, la magie, l'astrologie, laprédiction afin d'élever l'esprit de l'homme au-dessus des croyancesmensongères. C'est avec cela que la loi musulmane a été créée pour l'humanitéentière d'une manière rationnelle.

L'Islam embrasse la science depuis le premier verset du Coran descendusur l'Envoyé de Dieu. Dieu l'élève d'un degré au-dessus de la glorification desAnges-et l'Envoyé de Dieu l'exalte aussi longuement. Le Coran attire l'attention

Introduction

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des musulmans, avec de nombreux signes qu'il renferme sur les sciences natu-relles, l'astronomie, la médecine, qu'ils ont traduites des langues persane, hin-doue et grecque. Ce qui les a amenés à en demander à d'autres étrangers aprèsleur installation dans les pays musulmans. Ils ont traduit avec précision le patri-moine perse, hindou et grec, comme ils ont traduit de la Grèce son partimoinephilosophique. C'est ainsi qu'une grande bibliothèque générale commence à voirle jour à l'époque d'Ar-Rachid et d'Al Mamoun. D'autres sciences comme lessciences religieuses, la théologie dogmatique et d'autres se développent grâce àla création de nombreuses bibliothèques générales et privées dans tous les paysarabes; grâce aux bibliothèques des mosquées, et aux librairies. Les savants, lestraducteurs et les philosophes ont participé à ce développement.

Les sciences et la philosophie ont intéressé même les couches populaires.Le nombre d'universités et d'écoles s'accroît. La femme contribue largement àcette renaissance. Certains de nos intellectuels ont lu dans des écrits occiden-taux qu'au XVIème et au XVIIème siècle des querelles violentes ont éclaté entrel'Etat et l'Eglise qui s'opposait à la science et aux savants. Ces intellectuels ontconclu, par erreur que l'Islam comme l'Eglise, combattait les sciences. Or, dansl'Islam, il n'existe pas de séparation entre l'Etat et la religion, l'Islam ne s'étantjamais opposé à la science; il a plutôt poussé les musulmans à oeuvrer-commenous l'avons dit-pour que le rôle scientifique et universel de l'Islam soit un rôlede guide.

Dieu ordonne à Son Envoyé et aux musulmans de s'attacher à la justicesans laquelle la vie de l'humanité n’a pas de sens. Dieu dit dans le Coran plu-sieurs fois qu'il a crée le cosmos, ses créatures et tout ce qu'il renferme avecéquité, incitant tout le monde à suivre cet exemple. Il leur demande d'en tenircompte quand ils mesurent ou quand ils pèsent quelque chose, seuls dans leurpiété, dans leurs relations avec les membres de leur famille, des proches , avecles voisins, dans leurs paroles et leurs actions. Dieu dit aux musulmans(1):“etaussi nous avons fait de vous une communauté de justes” C'est-à-dire équitable,prônant le juste milieu en toute chose, ni abus ni négligence, même dansl'aumône et dans la piété. L'Islam désavoue le retrait et l'isolement pour la dé-votion. Dieu et Son Envoyé insistent sur l'équité en matière de justice et de juri-diction dans les différends et les litiges. Dieu appelle toujours à la justice soci-ale entre les riches et les pauvres par le biais de la "Zakat" et de l'aumône et en

(1) Sourate "la vache", verset nº143 p: 22

L’Universalité de l’Islam

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fait une piété pure comme la prière. C'est ainsi que l'Islam a résolu pour les mu-sulmans ce problème universel qui est la pauvreté et la richesse alors que lecommunisme a essayé de le résoudre par la domination, la contrainte, la priva-tion de l'homme de sa liberté, de ses biens et par l'insoumission à Dieu et à sesreligions. Il est donc normal qu'il décline et qu'il s'effondre.

Dieu ordonne aussi qu'il y ait une égalité entre les hommes dans leurs de-voirs et leurs droits, Dieu ne permet pas dans l'Islam l'existence du clergé (et dusacerdoce) car tous les hommes sont égaux devant lui comme sont égaux dansl'Islam toutes les races, les ethnies et les couleurs. Il existe aussi des exemplesillustrant cette égalité entre l'Envoyé de Dieu et ses compagnons. Cette égalitéentre les musulmans devient une fraternité solide. La meilleure fraternité qui aexisté au début de l’Islam est celle entre les "Ansars" (les alliés) et les Mouhaji-rines (les émigrés). L'Envoyé de Dieu a appliqué cette égalité aux musulmans àpropos des sanctions, -sans exception-. Grâce à cette égalité sans faille entre lesmusulmans, il ne s'est pas formé dans leurs différentes communautés-à traversles âges- d'hiérarchie sociale. L'Islam a donc éliminé cette hiérarchie qui affec-tait certains pays musulmans comme c'était le cas en Iran et aux Indes.

Dieu a fait de la tolérance - dans l'Islam - un fondement solide et a ordonnéaux musulmans d'être tolérants avec les polythéistes dont les pauvres bénéfi-ciaient de l'aumône comme les pauvres de la communauté musulmane. On par-donnait même à leurs oppresseurs les déprédations dont étaient victimes lesmusulmans. On relève de nombreux exemples de tolérance de l'Envoyé deDieu- lors de sa conquête de la Mecque- à l'égard de ses ennemis et combattantsqoréîchites. Pour exécuter les paroles de Dieu, les musulmans ont fait de leurtolérance avec les autres communautés un modèle, ce qui a permis l'instaurationentre eux et les chrétiens d'un climat de coopération et d'amitié. Les juifs aussiont bénéficié du même traitement en terre d'Islam, en particulier en Andalousieet au Maghreb pendant des siècles et malgré cela, nous les voyons aujourd’huiexclure les palestiniens de leur terre et les torturer impitoyablement.

Dieu consolide les liens entre les membres de la famille musulmane, quireste unie pour toujours . Nous trouvons parmi ces liens, la bonté filiale (quiunit les parents et les enfants). Un autre lien, celui de l'héritage, au sujet du-quel Dieu a attribué à l'héritier mâle une part comme celle de deux femelles vules nombreuses responsabilités matérielles du mâle. Le mariage entre l'homme

(2) Sourate "la vache" nº1 , verset nº62, p: 10.

Introduction

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et la femme est aussi un lien sacré, contracté par la volonté de Dieu et devant Lui.Le mari et son épouse sont aussi liés par l'amitié et la bienveillance. Dieu a obligél'homme à assurer les dépenses au profit de sa famille. L'Islam assure l'égalité en-tre l'homme et la femme sur le plan de la responsabilité politique et sociale et surcelui des moyens d'existence de la femme, ce qui lui permet aujourd'huid'accomplir toutes responsabilités même celles de ministre et de chef d'état danscertains pays islamiques. L'Islam lui assure une autonomie financière que n'a pasaujourd'hui la femme occidentale. Elle a aussi,depuis longtemps,contribué dansles domaines scientifiques et littéraires. Le fait que les occidentaux aient remar-qué son rôle et sa place dans la société andalouse, les a poussés à renforcer le rôlede la femme dans leur société. L'occident doit, à fortiori, prendre en exemple lesliens de la famille musulmane pour s'en inspirer et l’appliquer.

Dieu appelle tout le monde à se comporter correctement en se conformantà un grand nombre de vertus, tels que l'usage de la raison, l'amour de la science,de la justice, de l'égalité entre les hommes, la tolérance à l'égard de toutes lesreligions.

A ces vertus correspondent d'autres vertus dans l'Islam qui rendent heu-reux les musulmans et l'humanité dans ce monde ici-bas et dans l'au-delà. Cer-taines de ces vertus sont le travail qui permet à l'homme de ne pas être unecharge pour la société, le respect de l'engagement , la bienveillance à l'égard del'homme et de l'animal, ce qui permet à l'Islam d'être appelé la religion de lamiséricorde, la dignité, la vérité, l'honnêtetés, la modestie, la pudeur, l'endu-rance, la continence, la mansuétude, la clémence, l'attention particulière auxorphelins. Dieu appelle aussi l'humanité et les musulmans à rejeter les abomi-nations tels que la fornication, l'alcool, les jeux de hasard, l'usure, l'orgueil, lefaux témoignage, l'injustice, le mensonge, la jalousie, la trahison, l'injure del'homme et de l'animal, la moquerie, la calomnie, les préjugés , l'espionnage, lamédisance, la réjouissance des malheurs des autres.

Dieu et Son Envoyé disent que l'une des règles des assemblées est d'avoirde l'espace pour les venants pour qui il ne faut pas se lever; Dieu dit aussi quel'une des règles régissant les visites est de demander l'autorisation avant d'en-trer. L'une de celles qui concernent les rencontres est de se saluer en prononçantla formule "paix sur vous" que Dieu a rendue obligatoire dans la prière et qui

L’Universalité de l’Islam

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en a fait l'un des plus beaux noms de Dieu. Cet encouragement à saluer vise àen faire un usage fréquent pour que l'amitié et la fraternité règnent parmi lesmembres de la communauté. Ainsi, l'Islam incite au salut depuis quatorzesiècles ou plus.

Je ne doute pas qu'au premier siècle de l'hégire, les compagnons et les mu-sulmans ont pressenti-nettement -les significations ci-dessus de l'universalité del'Islam. C'est pour cela qu'ils ont déployé tous leurs efforts pour répandre l'Is-lam. Ils ont réussi à le répandre auprès de plus de la moitié de la population duglobe à cette époque. Après, l'Islam s'est répandu de lui-même et a gagnél'Afrique de l'est, tropicale et équatoriale. Il a atteint le centre de l'Asie, la Tur-quie, la Mongolie et des régions de Chine et de l'Inde. Il s'est généralisé en Mal-aisie, en Indonésie et dans les régions du sud des Philippines, et il n'y a pas derégions au delà du centre de l'Afrique où on ne trouve des milliers de musul-mans. Il en est de même en Amérique latine, aux Etats Unis d'Amérique, auCanada et en Europe. On compte actuellement plus de sept cents millions demusulmans dans le monde. Il est de leur devoir aujourd'hui de le faire connaîtreà d'autres peuples, de faire connaître aussi les instructions qu'il renferme, in-structions que Dieu a créées pour le bien de l'humanité afin de lui procurer lebonheur qu'elle espère ici-bas et dans l'au-delà.

Je crois, qu'avec ce préambule, j'ai pu exposer les thèmes de cette recherchesuccincte sur l'universalité de l'Islam: la grande religion de Dieu. D'autresrecherches suivront, sans doute, plus détaillées, plus englobantes et plusapprofondies. Nous implorons le Ciel de nous mettre sur la bonne voie et de nousaccorder succès.

Le Caire, au mois de RAJAB, 1417 DE L'HÉGIRE

Chawqi DAYF

Introduction

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CHAPITRE I

L’Universalité de l’Islam

dans le Saint-Coran et le Hadith

Il est dit plusieurs fois dans le Coran que chaque messager de Dieu a étéenvoyé pour son peuple uniquement sauf Mohammed (Salut et Bénédicition surlui).

NOE a été envoyé à son peuple, comme cela est dit au début de la sourate :(NOE) lui demandant d'adorer Dieu et de le craindre. La même chose pourABRAHAM, comme cela est dit dans la sourate : (L'araignée)(1) “Abraham quandil dit à son peuple : “adorez Allah et craignez-le”. LOTH, comme le dit Dieu dansla sourate : (les poètes)(2) “Le peuple de Loth traita de menteurs les Messagers.”HOUD comme dans la sourate : (Houd)(3) “Et aux Aad leur frère Houd... ques'éloignent (périssent) les Aad, peuple de Houd”. SALIH a été envoyé à son peu-ple Thamoud comme cela est dit dans la sourate : (Al A'râf)(4) “Aux thamoud leurfrère Salih”. CHUAÎB a été envoyé aux Madyan comme cela est dit dans la mêmesourate(5) “Et aux Madyan leur frère Thuaïb”. Jésus a été envoyé aux enfantsd'Israël comme cela est dit dans la sourate : (le rang)(6)“Et quand Jésus, fils deMarie dit: ‘Ô enfants d'Israël, je suis vraiment le messager d'Allah à vous’” .

Mais Mohammed (Salut et bénédiction sur lui) a été envoyé à tous leshommes. Dieu dit dans la sourate (Al Araf) s'adressant à son messager (7) “ÔDis : hommes! je suis pour vous tous le messager d'Allah”. Il a été dit dans leslivres d'exégèse que ce verset est descendu pour un groupe de Juifs qui disaient

1) Sourate "l'araignée": nº29,verset nº16

(2) Sourate "les poètes": nº26, verset nº 160

(3) Sourate "Houd", nº11 versets nº (de 50 à 60

(4) Sourate "Al Arâf", nº7 verset nº73

(5) Sourate "Al Arâf", nº7 verset nº85

(6) Sourate "Le rang", nº 61, verset nº6

(7) Sourate "Al Arâf", nº7, verset 158

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que Mohammed (Salut et Bénédiction sur lui) est un prophète, mais un prophètepour les arabes. Dieu leur a répondu et leur a demandé dans le même verset decroire en lui et en Son messager en disant(1)“Croyez donc en Allah, en Son mes-sager, le prophète illettré qui croit en Allah et en Ses paroles. Et suivez-le afinque vous soyez bien guidés”. Dans ce verset, Dieu témoigne à son messagerqu'il est envoyé à tous les hommes arabes et non arabes. Il dit dans les sourates :(Joseph, Sad, et l'obscurcissement), au sujet de la description du Coran :“Cecin'est rien qu'un rappel pour l'univers”. Dans la sourate (la plume)(2) “Et ce n'estqu'un rappel adressé aux mondes”.

Ibn Mandhour a expliqué le mot “rappel” dans le verset, qui veut dire quele Coran est un Livre renfermant la religion détaillée. Comme s'il disait : -bénisoit son nom- Le Coran n'est autre que la loi de l'Islam pour les mondes. -Lemot “les mondes” est le pluriel de “monde”, c'est-à-dire que le Coran est la“loi” de l'Islam pour le monde entier avec toutes ses races et tous ses peuples.Le pluriel de“monde” veut dire “Istighrak” et le Coran est envoyé à tout lemonde du Nord au Sud et de l'Est à l'Ouest.

Ce verset est répété plusieurs fois dans le Coran pour répondre aux poly-théistes qui disent que le Coran n'est que contes d'Anciens comme cela est ditdans la sourate "les bestiaux" (3) “Ceux qui ne croient pas disent alors : ‘ce nesont c'est-à-dire le Coran que des légendes des anciens !’” C'est-à-dire leurscontes et leurs nouvelles avec lesquels ils veillaient la nuit. Ils prétendaient quele Coran est de la magie comme cela est dit dans la sourate (Les rangs)(4) “etdisent : ‘ceci n'est que magie évidente’”. Puis, ils ont dit que le Coran est de lapoésie comme cela est dit dans la sourate : (celle qui montre la vérité)5) “et quece n'est pas la parole d'un poète”. Ils ont dit qu'il est calomnie et mensonge

comme cela est dit dans la sourate (le discernement)(6) “Les mécréants disent :

tout ceci n'est qu'un mensonge qu'il (Mohammed) a inventé’”. C'est-à-dire un

L’Universalité de l’Islam dans le Saint-Coran et le Hadith

(1) Sourate "Al Arâf", nº7, verset 158

(2) Sourate "La plume", nº68, verset nº52

(3) Sourate "Les bestiaux" nº6, verset nº25

(4) Sourate "Les rangs" nº30 verset nº15

(5) Sourate "Celle qui montre la vérité" nº 69, verset nº41

(6) Sourate "le discernement "nº25, verset nº24.

.

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mensonge qu'il a inventé. Dieu répond à tout cela que le Coran est un rappel etune "Charia" (ensemble de loi) à tous les mondes et à tous les hommes.

Dieu s'adresse à Son Envoyé dans la sourate (Les prophètes)(1) en disant :‘“EtNous ne t'avons envoyé qu'en miséricorde de pour l'univers”. Il est une miséri-corde offerte aux êtres humains comme cela est dit dans un Hadith: Une miséri-corde dans sa moralité, dans ses caractéristiques et ses qualités; une miséricordegrâce à sa "Charia" qui est fondée sur la facilité et le soulagement des gens (deleurs peines et soucis)”.

L'Envoyé de Dieu y accordait beaucoup de facilités et de dispenses, éclai-ré en cela par les paroles de Dieu dans la sourate : (la vache) (2) “Allah veutpour vous la facilité, il ne veut pas pour vous la difficulté”.

L'un des compagnons du prophète n'accomplissait pas seulement ce quiétait autorisé cherchant ainsi les difficultés à pratiquer la piété pour exaucerDieu. Ceci l'indisposait; il s'adressait à eux en leur défendant l'interdictiond'accomplir ce qui était autorisé dans la Charia" car elle a pour base la miséri-corde, la bienveillance. Dieu dit à Son Envoyé dans la sourate : (Saba)(3) “ Noust’avons envoyé à la totalité des hommes uniquement comme annonciateur de labonne nouvelle et comme avertisseur”. Dieu n'a pas envoyé Mohammed quepour les qoreïchs seuls ou pour les Arabes seuls, mais il l'a envoyé à tous leshommes d'Est en l'Ouest pour qu'il leur transmette l'universelle mission deDieu, annonçant (le paradis) à celui qui croit en Lui et en un Dieu unique, quiembrasse l'Islam avec ses principes, ce qu'il ordonne et ce qu'il prescrit. Ainsi,Dieu le fera entrer au Paradis et le fera bénéficier de ses jouissances éternelles.L'Envoyé de Dieu avertit aussi, celui qui associe à Dieu d'autres idôles, adoreces idoles et rejette la loi divine, que son sort : c'est l'enfer et les peineséternelles dans l'au-delà.

L'Envoyé de Dieu (Salut et Bénédicition sur lui) répète dans ses hadithsqu'il’est envoyé à tous les hommes. Ibn Kathir dit dans son exégèse que les ha-diths sont tellement nombreux qu'on ne peut en dresser la liste et que cela est

(1) Sourate "Les prophètes" nº21, verset nº107

(2) Sourate "La Vache" nº1, verset nº185

(3) Sourate "Saba" nº34, verset nº28

L’Universalité de l’Islam

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nécessairement connu dans la religion. Muslim dit dans son "Sahih" que d'aprèsAbi Houraiura, l'Envoyé de Dieu (S.B. sur lui) dit : “j'ai été favorisé par rapportaux autres prophètes pour six choses”, l'une d'elles est ce qu'il dit (S.B. sur Lui),“J'ai été envoyé pour toutes les créatures”. D'après Jabir Ibn Abdellah, l'Envoyéde Dieu (S.B. sur lui) dit : “Allah m'a accordé cinq choses dont aucun prophèten'a bénéficié avant moi”. L'un des cinq, dit le prophète, c'est que “chaqueprophète était envoyé seulement à son peuple, moi j'ai été envoyé à chaquerouge et chaque noir”.

Les Arabes nomment le blanc, rouge, c'est-à-dire qu'il a été envoyé à toutel'humanité. l'Envoyé de Dieu (S.B. sur Lui) avait toujours ce sentiment. Ce quil'a amené à envoyer des messages à des tribus leur demandant d'embrasser lareligion de Dieu. Les exégètes de la "SIRA AN-NABAWYA" ont beaucoupécrit sur ses missions et les présentent sous forme de "batailles" depuis lapremière année de l'Hégire pour signaler à ces tribus la conversion à l'Islam. Leprophète a continué ses missions jusqu'à la prise de la Mècque et la conversionde Thaqif en l'an 8 de l'Hégire. Ces missions ont connu un afflux de tribusarabes venues se convertir à l'Islam.

Convaincu de l'universalité de sa mission, l'Envoyé de Dieu (S.B sur lui)envoie une armée à Moueta informer les byzantins de sa mission. Il combat leurarmée et ne remporte pas la victoire. En l'an 9 de l'hégire ses écrits aux princes etaux rois se succèdent leur demandant de se convertir à l'Islam: il lance un appelà Najachi, le Chrétien et roi de l'Abyssinie, à Kisra le polythéiste roi d'Iran et àses gouverneurs à l'Est de la péninsule, comme il lance un appel à Heraclius lechrétien, empereur de Byzance, aux prêtres et aux princes de la Syrie et à AlMokaoukiss d'Egypte. Ces appels lui était dictés, l'obligeant ainsi à diriger sareligion vers les différentes parties du globe. Il est allé, à la tête d'une armée enSyrie répandre l'Islam. Il est arrivé à Tabouk et a préféré revenir après avoiraccompli l'appel de Dieu. Abou Bakr et Omar ont parachevé cette oeuvre en ré-pandant l'Islam partout dans le monde. A leur époque, l'Islam a gagné l'Irak etl'Iran comme il a gagné la Syrie, l'Egypte et une partie du Maghreb jusqu'enTunisie.

L’Universalité de l’Islam dans le Saint-Coran et le Hadith

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C HAPITRE II

La Liberté en Religion

Dieu le Tout Puissant a mis dans le Coran une loi générale pour le respectde laquelle l'Envoyé de Dieu et les musulmans en tout lieux et en tous temps sesont engagés. Cette loi est dans la sourate (La vache)(1) :“Nulle contrainte enreligion”. C'est ainsi que l'Islam garantit à tous les hommes d'Est en l'Ouest,dans les différentes sectes et religions, la liberté en religion. Il n'a obligépersonne à embrasser l'Islam sous la contrainte, mais les gens sont restés libresde choisir leur religion. Dieu dit à Son Envoyé dans la sourate (Jonas)(2)

désapprouvant son ardeur à convertir les païens de la Mecque : “Si ton Seigneurl'avait voulu, tous ceux qui sont sur la terre auraient cru. Est-ce à toi decontraindre les gens à devenir croyants?”. Dieu dit à Son Envoyé que s'ilvoulait, tous les hommes seraient égaux dans leur esprit, dans leur perceptionsaine du bon chemin, dans leur croyance en l'unicité du Dieu. Mais Dieu les acréés inégaux dans leur esprit et leur perception de la réalité du bon chemin etde la foi. C'est pour cela que Dieu désapprouve l'ardeur de Son Envoyé àconvertir les polythéistes de la Mecque et sa volonté de réaliser cela avec tousles moyens possibles, ce qui a amené Dieu -le Tout Puissant- à le mettre à laplace de quelqu'un qui contraint les mecquois à avoir la foi en Dieu. Il y a là unecompromission à remercier l'Envoyé de Dieu pour son Jihad en vue d'accomplirsa mission et une démonstration de la cause divine dans le refus des Mecquois àécouter favorablement l'Envoyé de Dieu.

L'Envoyé de Dieu (S.B. sur lui) s'est engagé à respecter ce que Dieu lui aordonné. Il ne contraignait-et n'acceptait que ses compagnons ne contraignentpersonne à embrasser l'Islam. Celui que l'esprit a guidé et qui a eu le plaisir et la

clairvoyance d'embrasser l'Islam, le fait par conviction; celui que l'esprit fait

égarer et qui ignore les raisons de sa soumission à Dieu, abandonne cetteconviction. D'après Ibn Abbas (que Dieu l'agrée) le verset :“Nulle contrainte en

(1) Sourate "La vache" nº1 verset 256

(2) Sourate : Jonas" nº10, verset 99

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religion” est descendu à propos d'un musulman parmi les "Ansars" de BaniSalim Ibn Aouf surnommé Al Hosaini. Celui-ci avait deux enfants chrétiens etavait demandé à l'Envoyé de Dieu (S.B. sur lui) : "puis -je les contraindre à seconvertir à l'Islam? Il ne veulent que le Christianisme". Dieu a alors faitdescendre le verset qui est devenu une loi sacrée pour l'Envoyé de Dieu et lesmusulmans.

D'après A’tab Ibn Shumair : J'ai dit à l'Envoyé de Dieu (S.B. sur lui): "OEnvoyé du Dieu, j'ai un père très vieux et des frères, je vais les voir, peut êtrequ'ils se convertiront à l'Islam et je vous les emmenerai". L'Envoyé de Dieu luirépond: "s'ils se convertissent cela leur fera du bien, s'ils persistent dans "leurfoi", l'Islam est large"; c'est-à-dire, laisse-les choisir librement".

Aucun livre sur l'Histoire de l'Islam ne parle d'un individu qui suit lareligion de Dieu ou d'un païen appartenant à la communauté musulmane, qui aété contraint à se convertir à l'Islam. Celui qui entrait dans l'Islam- à l'époque del'expansion de l'Islam-devait proclamer son Islam devant un juge et des témoinspour prouver qu'il est devenu musulman librement et volontairement. Ibn Attarl'andalous dit, "au 4ème siècle de l'Hégire, pour la conversion à l'Islam d'unchrétien ou d'un juif, en Andalousie, il fallait présenter un document au jugeavec le témoignage de deux personnes témoins prouvant que l'intéressé n'est nicontraint, ni évadé ni quelqu'un qui s'attend à quelque chose; qu'il a choisil'Islam parce qu'il connaît sa "Charia", parce qu'il sait- qu'il est une reproductionde toutes les religions, que c'est la seule religion qui soit acceptée par Dieu, qu'ils'est converti devant le juge, ou le chef de la police de la ville ou le contrôleurdu marché.

Les musulmans considéréraient l'accord de l'Envoyé de Dieu avec la tribuNajran yamaite chrétienne, comme une loi en vertu de laquelle les musulmansdevaient protéger ceux qui appartenaient à d'autres religions monothéistes oupolythéistes, leurs croyances religieuses, leurs sanctuaires, leurs biens. Ilsdevaient aussi garantir la sécurité de leurs chefs religieux. A ce propos,l'Envoyé de Dieu dit : "Najran et son entourage ont le voisinage de Dieu et laprotection par Mohammed le prophète, Envoyé de Dieu de leurs biens,d'eux-mêmes, de leur religion, de leur absent, de leur témoin, de leur entourage,de leurs temples, de tout ce qu'ils ont entre les mains (petite ou grande quantité).Aucun évêque, aucun moine ni aucun prêtre ne sera remplacé".

La Liberté en Religion

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A la lumière de cet accord du prophète, le calife Omar Ibn El Khattabétablit un pacte avec la tribu Ilya (Jérusalem) où il dit : "voici ce que AbdellahOmar Emir des croyants a accordé à la tribu Ilya comme garanties; il leur aaccordé la protection, celle de leurs biens, de leurs églises, de leurs croix, deleurs malades et de leurs innocents. Leurs églises ne seront ni habitées, nidémolies. Les espaces et les croix de ces églises ne seront pas réduits, ni leursbiens non plus. Ils ne seront pas pris en aversion pour leur religion et on ne leurcausera pas de tort. Le contenu de ce document nous engage devant Dieu etengage la responsabilité de l'Envoyé de Dieu, des Califes et des croyants".

Le Calife Omar s'est rappelé le traité conclu entre l'Envoyé de Dieu et latribu Najran avec des détails tels que : les églises des chrétiens ne seront nihabitées ni démolies. Les espaces et les croix de ces églises ne seront pasréduits. Omar et les musulmans ont respecté tout cela tant à l'égard deschrétiens, de leurs églises et de leurs lieux du culte qu'à l'égard des juifs de leurslieux du culte, des mages adorateurs du feu en Iran et des sabéens adorateursdes astres au nord de l'Irak. le Chef des Juifs à Bagdad s'appelait "RAS AlJalout" et celui des chrétiens "Jathlik". Les califes leurs envoyaient des accordsécrits avec attention, leurs assuraient la protection, celle de leurs communautéset de leurs sanctuaires.

En Irak, en Syrie et en Egypte, les couvents ont connu un grand essor, cequi a inspiré beaucoup d'écrivains. Ces couvents présentaient à leursprécurseurs parmi les poètes et les libertins tel que Abou Nouas, du vin dequalité. Ces couvents étaients éparpillés dans les banlieues de villes irakiennes,syriennes et égyptiennes. On dit qu'on en dénombrait quinze à Bagdad et sabanlieue. L'un des plus connus est le couvent Kona, situé, à l'Est de Bagdad."Chaiachti" le décrit dans son ouvrage "Addiarat": "Un couvent beau, agréable,fréquenté. Il comptait 100 minarets pour ses moines où ils se consacraient auculte de Dieu; chacun avait son minaret et les moines les vendaient au prix de50 à 1000 dinars. Autour de chaque minaret il y avait un verger contenant toutesorte de fruits, des oliviers et des dattiers, dont les récoltes se vendaient 50 à200 dinars. Le couvent était entouré d'un rempart et au milieu se trouvait uncanal. La fête qui réunissait beaucoup de monde était la fête de la croix".

Il y avait beaucoup de couvents en Egypte. L'un des plus importants étaitcelui “d'Antognos” à l'est d'“Itfih”. Il avait des legs et des biens nombreuxcomme on peut le lire dans l'ouvrage d'Abou Saleh Armeni : "ce couvent était

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entouré d'un rempart et avait à l'intérieur un grand verger comptant une grandevariété d'arbres fruitiers et de maraîchers. Il avait aussi trois sources quiirrigaient les jardins. Une partie des champ était couverte de figuiers et devignes et d'un millier de dattiers. On y trouve aussi un grand palais,des minaretspour les moines, qui donnent sur les jardins".

J'ai cité les deux couvents, celui de l'Irak et celui de l'Egypte pour prouverque les musulmans d'Irak et d'Egypte traitaient avec tous les égards tous lesdignitaires religieux chrétiens qui exerçaient le culte en toute liberté. Alors quel'Eglise officielle "Malcanite" à Byzance était une grande ennemie de l'Eglisejacobine qu'elle a obligée sous l'empereur Nikfor à quitter Antequieh, disantque ses patriarches sont plus pervertis que les Pharaons et qu'ils sont plusmécréants que Baktansir. Lorsque Byzance a reconquis la ville de Maltieh àl'Est de la Syrie, et dont l'Eglise était jacobine les byzantins ont emmené leurpatriarche avec six évèques à Constantinople où ils les ont fait emprisonner. Ilsont ensuite fait exiler le patriarche en Bulgarie mais celui-ci trouva la mort ainsiqu’un évêque en cours de route à la frontière. Un autre évêque a été lapidé àcôté de l'entrée du palais de l'empereur. Les autres étaient obligés de renierl'église jacobine et se sont convertis à l'Eglise malkanite pour échapper à la mortpuis ils ont été rebaptisés.

Jamais quelque chose de pareil ne s'est produit dans l'histoire de l'Islam, deses chefs religieux, et de ses peuples. Les chefs musulmans étaient toujourspartisans de la paix et de l'entente entre les sectes chrétiennes qui s'entretuaientet les religions en desaccord. Lorsque Al Mamoun fut informé des querelles quiopposaient les sectes Santourite, maklanite, et jacobine, il décida de publier undocument garantissant pour chacun d'eux la liberté du culte et de la gestion deson église afin que chaque communauté religieuse puisse désigner sonpatriarche même si le nombre de ses partisans n'excédait pas la dizaine demembres, et que chaque communauté chrétienne reconnaisse ce patriarche.Mais les différentes églises chrétiennes n'ont pas été contentes du documentécrit par Al Mamoun et par sa publication dans le pays car ils craignaient ladémultiplication des sectes religieuses chrétiennes. A la fin, il renonça à cetouvrage.

Il arrivait que de temps en temps, un gouverneur ou des perturbateurs fana-tiques démolissent une église. L'état avait en charge la reconstruction de cetédifice, conformément au pacte signé par le Calife Omar Ibn Al Khattab en

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faveur de la tribu Ilya et en vertu duquel il interdisait aux musulmans ledémolissement ou les transformations des églises chrétiennes. On dit que AliBen Souleimane, le gouverneur d'Ar-Rachid en Egypte entre 169 et 171 del'Hégire,avait ordonné de démolir certaines églises nouvellement construites enEgypte. Après une plainte des coptes à Ar-rachid, ce gouverneur a été écarté etremplacé par un autre qui autorisa à reconstruire ces églises et à consulter lesdeux grands savants en religion de l'Egypte: Allaith Bnou Sa'd et Abdellah BenLahi'a. Ces derniers ont déclaré que ces églises font partie du patrimoinearchitectural de l'Egypte et qu'elles ont été construites à l'époque descompagnons du prophète.

Pour renforcer la liberté en religion garantie aux chrétiens, aux juifs et àd'autres parmi les gens du Livre (sujets des musulmans) on ne les jugeait pasdans les tribunaux de l'état qui appliquaient la loi de l'Islam, mais on les faisaittraduire devant des tribunaux spécialisés ou ecclésiastiques. les responsables deces tribunaux étaient considérés comme grands magistrats des tribunaux d'étatet souvent, ils ne faisaient l'objet que de sanctions à caractère spirituel tels quela révocation des prêtres ou des évêques, l'interdiction aux laïcs de l'accès auxéglises, le paiement d'amendes,la privation des offrandes à l'Eglise, la privationde l'inhumation conformément aux rites chrétiens. Au 6ème siècle de l'hégire legrand voyageur Batahya dit que c'étaient les dignitaires juifs à Moussol quipunissaient leurs subalternes, c'est à dire qu'ils avaient des tribunaux spécialisésprésidés par des "Ras Al Jalout" ou par des rabbins dans les différents paysmusulmans. En Andalousie les chrétiens avaient aussi des tribunauxecclésiastiques qui instruisaient les procès et prononçaient les jugementsconformément à la loi de l'Eglise.

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CHAPITRE III

La Cohabitation avec toutes

les Religions et toutes les Sectes

dans le domaine économique

Dieu et Son Envoyé ont prescrit, comme nous l'avons vu pour lesmusulmans de cohabiter avec les communautés religieuses monothéistes ou nonen menant une vie honnête en les entourant de toute l’attention et en leurassurant la protection de leurs biens et de leurs sanctuaires. Des tribunauxecclésiastiques ou non ont été créés pour régler les litiges et les différends quiles opposaient. Il a été prouvé-sans ambiguité-qu'ils ont vécu à côté desmusulmans dans la quiétude et que personne durant les siècles écoulés n'a étééloigné de son lieu de résidence. On les nommait les gens du Livre en signe deleur protection par l'Islam. Le nombre important de chrétiens, de juifs, de mageset de sabéens nous permet d'être convaincus que les musulmans les traitaienttrès bien par le passé.

On dit qu'à Bagdad, les chrétiens se comptaient par dizaines de milliers etque la majorité des habitants des villes de Takrit et de Roha étaient des chrétiens.En Syrie, ils étaient -et ils le sont encore- nombreux. En Egypte, le nombre decoptes chrétiens était très élevé. Lorsque Hassan Bnou Nouaman, gouverneurd'Ifriquia s'est interessé à la construction d'un port en Tunisie lors du 1er siècle del'hégire, à Carthage, et à la création d'une flotte de guerre pour protéger les côtesd'Ifriquia contre les attaques des romains, il a fait venir d'Egypte mille famillescoptes qui l'ont aidé à construire la grande maison de l'industrie et à créer unegrande flotte. Au Maroc, il y avait depuis longtemps quelques chrétiensdescendant des romains qui s'y étaient installés avant la conquête arabe. On dit queAl Mansour, calife almohade, avait construit un palais à ses gardes parmi lestireurs chrétiens, au 6ème siècle de l'hégire correspondant au 12ème siècle de l'èrechrétienne. Ces tireurs chrétiens étaient à la tête de son cortège lors de sesdéplacements. L'Andalousie comptait aussi beaucoup de chrétiens.

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Metz dit que les juifs étaient très nombreux en Irak. Le grand voyageurBetahya estime qu'ils étaient des centaines de milliers au 6ème siècle de l'hégirecorrespondant au 12ème siècle de l'ère chrétienne.

Ils étaient installés dans les villes et les villages en bordure de l'Euphrate etdu Tigre. Dans les villes de Mossoul et de l'Iran, ils étaient aussi très nombreuxprès d'Ispahan et à l'est de Marow, ils avaient construit deux villes désignées pardes noms juifs. A Damas, il y en avait dix mille et à Haleb, cinq mille. Le mêmeBatahia dit qu'à Jerusalem, il n'y avait qu'un seul juif. Alors que Benyamin, soncontemporain dit que que cette ville en comptait quatre. Au Caire, la populationjuive était de sept mille; celle d'Alexandrie et des villes du delta était de troismille. En Andalousie, ils ont mené une belle vie sous le règne des arabes. Quandils ont été chassés d'Espagne et du Portugal, ils ont trouvé refuge au Maroc .

Les mages étaient nombreux en Irak et dans leur lieu d'origne en Iran lesdeux premiers siècles de l'hégire, principalement à Chiraz au sud de Faris.Quant à la ville de Karinaïne, à l'est de Faris, elle était entièrement peuplée demages. Les sabéens vivaient à Harran et Rakkah. A la fin du deuxième sièclede l'hégire, ils ont connu une période de prospérité qui leur a permis d'organiserune grande fête au cours de laquelle ils avaient allumé le feu dans toutes lesartères de la ville de Harran. Ils avaient habillé les taureaux de beaux tissus, lesavaient ornés de belles fleurs, de cloches fixées aux cornes et les faisaientaccompagner de musiciens. Ils vivaient dans la prospérité. Au milieu duquatrième siècle de l'hégire, (11ème siècle de l'ère chrétienne) le calife publie àBagdad une circulaire où il recommande de les protéger; ceci explique que leurnombre commence à se réduire du fait de la conversion à l'Islam de beaucoupd'entre eux. A peine a-t-on atteint le milieu du cinquième siècle de l'hégirequ'Ibn Hazm, l'andalous, dit : "ils ne dépassent pas la quarantaine dans tous lespays du monde".

Toutes les activités permettant de mener une vie décente étaient ouvertesdevant les gens du Livre dans le passé. Al Jahidh dit qu'en Irak, le peuple s'étaitparticulièrement familiarisé avec les chrétiens, les préféraient aux mages et lestrouvaient plus sérieux que les juifs. Il dit qu'ils faisaient prospérer certainesprofessions comme la parfumerie, le change et qu'on trouvait parmi eux, desmédecins des califes, des ministres, des gens de la haute société et des médecinschefs de centres médicaux au point que les gens pensaient que le meilleurmédecin était un chrétien. Al Jahidh dit aussi qu'il y avait parmi eux de grands

La Cohabitation avec toutes les Religions et toutes les Sectes dans le domaine économique

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traducteurs de la culture grecque que les califes récompensaient en leur versantdes sommes importantes. Il dit également que le juif ne peut être que teinturier,tanneur, boucher, coordonnier.

Al Maqdissi dit au 4ème siècle, de l'hégire: "il y avait parmi eux descouturiers, des teinturiers". Benyamine dit au 6ème siècle de l'hégirecorrespondant au 12 ème siècle de l'ère chrétienne qu'il a trouvé à Beithlem,douze juifs qui travaillaient dans la teinturerie. Brokieman dit dans son ouvrage: "Histoire des peuples musulmans" que l'Europe a connu au 10ème sicèle del'ère chrétienne un trafic d'esclaves florissant et ce sont les juifs d'Andalousiequi tenaient dans leurs mains les fils de ce commerce.

En Egypte, l'agriculture constituait souvent la source de vie des copteschrétiens qui s'enrichissaient en stockant les produits agricoles. Ils avaient encharge la gestion des taxes et des impôts sur les terres et des produits agricoles.Ils ont assuré seuls, cette responsabilité dans le passé jusqu'aux années trente dece sicèle. Ce qui explique bien l'entente et l'amitié qui éxistaient entre lesmusulmans et les coptes en Egypte durant les longues périodes du règne del'islam.

Dieu décrit l'Egypte comme étant, un "Paradis, des fontaines, des jardins etun lieu de séjour honorable". Les arabes l'ont surnommée "le paradis terrestre".Ce qui prouve que les coptes d'Egypte vivaient dans une prospérité permanentesous le règne arabe équitable et bienveillant. Selon al Maqrizi, lors de la visited'Al Mamoun, l'abbasside en Egypte, en l'an 217 de l'Hégire, celui-ci quitraversait un village dans le delta, appelé Taennaml, où se trouvait une grandeferme appartenant à une femme copte, Maria, a été invité par cette dernière avecson cortège et son armée. Il était sur son chemin pour Al Foustat, capitale del'Egypte à cette époque. Il a été étonné de la variété des repas qu'elle lui avaitprésentés. Le matin, elle s'est présentée au Calife avec dix femmes de chambrestenant un plateau. Il avait cru qu'elle allait lui présenter des cadeaux du terroire,quand les femmes de chambres lui remirent les plateaux contenant des sacsremplis d'or. Après l'avoir remerciée, il lui demanda de les reprendre mais elleinsista fortement. Il comptempla alors l'or ou les pièces de monnaie étaientbattues toutes la même année, ce qui prouve que cela constituait ses recettes(son bénéfice) d'une seule année. Le calife a répondu: "cela est étonnant". Ellele pria alors de l'embrasser mais il refusa et lui dit: "reprends tes biens que Dieute bénisse". Elle a pris un peu de boue dans la main et dit au calife "O Emir des

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croyants! cet or provient de cette boue que la terre et votre équité m'ont servie;je dispose d'une grande quantité d'or". Al Mamoun a confié alors cet or au trésorpublic et en reconnaissance lui donna de nombreux domaines en fief, convaincuqu'il n'accepterait pas cet or de la femme copte sans contrepartie.

J'ai cité cette longue information pour montrer l'opulence dans laquellevivaient les coptes chrétiens d'Egypte, opulence qui résultait de la fertilité desterres, du non assujettissement des coptes propriétaires des terres aux impôts parles dirigeants égyptiens et de l'équité dont ils faisaient preuve, comme en atémoigné Maria la copte au calife Al Mamoun. Ce n'est pas à titre de cadeauque le calife a pris cet or, mais il l'a confié au trésor public.

Les coptes et les musulmans vivaient en sécurité, dans l'entente et unepaix permanente qui n'a pas été troublée tout au long du règne de l'Islam et s'il yavait un jour une discorde entre quelques membres des deux communautés, ilsne tardaient pas à retrouver l'entente et à avoir le sentiment qu'ils appartiennenttous au même peuple en terre bénite d'Egypte.

Ce qui confirme sans équivoque que les musulmans et leurs dirigeants sontallés très loin dans la cohabitation matérielle avec les gens du Livre, c'est le faitde leur avoir ouvert les portes de la gestion des biens et leur permettre l'accèsaux affaires et aux biens de l'état, en les recrutant dans les administrations oucomme conseillers des hauts responsables. Moaouiya, fondateur de l'EtatOmayade, a nommé Sarjoun, le chrétien, son conseiller aux finances.

Jonas, le damascène s'occupait des finances du calife Yazid, fils deMoaouiya et s'occupait aussi pour d'autres des finances aussi. Au 3ème siècle del'Hégire correspondant au 9ème siècle de l'ère chrétienne, ils étaient nombreux àtravailler dans les cabinets et les administrations à Bagdad. Les musulmans sesont plaints au calife abbasside Al Moutaouakil, parce qu'ils se mélaient deleurs biens. Celui-ci ordonna, en 235 de l'Hégire-comme cela est dit dansl'ouvrage "les gouverneurs" d'Al Kindi- de ne pas demander leur service dansles cabinets et dans les affaires du calife, qui traitent des problèmes desmusulmans. Mais ces décisions sont tombées progressivement en désuétudepuisque Al Moutaouakil lui même nomma Doulail Ibn Jacob, le chrétien, en245 de l'Hégire responsable financier de la construction de son palais. Aprèslui, les gens du Livre sont revenus à leurs fonctions dans les cabinets. MohamedBen Abdellah Ben Taher, conservateur de Bagdad a nommé un "majordome"chrétien secrétaire et régiseur comptable.

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Le personnel administratif dans les cabinets et les administrations parmiles gens du Livre dépassait celui des musulmans à la fin du 3ème siècle del'Hégire. Le calife Al Moktadir (195-320) de l'Hégire, ordonna lors de la 2èmeannée de son règne de faire ce qu'avait fait Al Moutaouakil avant lui,c'est-à-dire de les éloigner des administrations. Il ordonna aussi de ne fairetravailler les chrétiens et les juifs que dans les domaines de la médecine, duchange et des finances. Mais cette mesure fut rapidement allégée puisque Ibn AlFourat, ministre d'Al Moktadir, recruta quatre chrétiens dans ses cabinets etpartageait avec eux ses repas. Lorsque Al Moktadir voulut désigner Hocine BenAl Kassim, ministre en 319 de l'Hégire (931 de l'ère chrétienne) il lui demandade les concilier, lui et ses ennemis, parmi les dignitaires et les chefs militaires.Le ministre faisait cela avec le concours des secrétaires chrétiens quitravaillaient dans les cabinets et dit un jour à l'un d'entre eux qui s'appelaitAstefan Ibn Jacob: "Si je suis ministre c'est grâce à toi". Astefan devient après,régisseur intendant dans les cabinets.

Sous le règne des Buwayhides à Bagdad et en Iran, le recrutement desgens du Livre s'amplifie dans les administrations et les affaires de l'état. ImadAl Buayhi eut un commis chrétien qui s'occupe des affaires de l'état. AzAddaoula Al Buwayh devint calife à Bagdad lorsque Saïd Ibn Thabit le chrétienle quitta pour AL Bassora. Après lui son cousin Adhod Ad-Daoula, le granddirigeant Buayhid qui régnait à Bagdad et en Iran nomma Ministre le chrétienNasr Ibn Haroun. Maskouih dit dans son ouvrage d'histoire que celui-cis'interessa à l'architecture des couvents et des églises. Il a obtenu du califeAdhod Ad-Daoula qu'il fasse bénéficier les chrétiens pauvres de l'aumône.

Tout cela prouve que l'exercice des métiers permettant de vivredécemment chez les gens du Livre a toujours été possible non seulement dansles domaines agricole,commercial ou industriel mais aussi dans lesadministrations et les finances publiques. L'état leur assurait des salaires leurpermettant ainsi qu'à leur famille une bonne vie mais les hauts fonctionnaires etsurtout les ministres parmi eux avaient des salaires très élevés leur assurantune vie luxueuse(1). L'accès à l'administration n'était pas limité aux chrétiens

L’Universalité de l’Islam

(1) Ceci s’est produit vraiment dans quelques pays musulmans suite à l’avis de leursdirigeants, ceci reste un cas spécial car l’attribution des portes-feuilles ministériels aux nonsmusulmans dans les pays islamiques est prohibé dans la presque totalité de la doctrinemusulmane.

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seulement mais les sabéens et d'autres y travaillaient. C'est ainsi qu'Abou Isaacle sabéen était chargé des services du courrier à Bagdad au milieu du 4èmesiècle de l'hégire jusqu'à sa mort en 384 de l'hégire.

En Egypte, Khammaruih (270-282 de l'hégire) désigna un copte à la tête dudépartement des affaires administratives et financières. Les coptes ont dominécomme nous l'avons signalé-depuis la conquête de l'Islam jusqu'aux années 40du 20ème siècle, les services des impôts et des taxes, ce qui prouve qu'un espritd'amitié", de cohaboitation et de collaboration au niveau de la gestion des biens,existait entre les musulmans et les coptes tout au long du règne musulman.

Les Fatimides avaient eux aussi recruté beaucoup de gens du Livre. Lesjuifs avaient consolidé leur autorité sous le règne de leur 1er calife en Egypte AlMo'iz qui fit de Jacob Ibn Kalliss, un juif converti à l'Islam, son ministre chargédes affaires de l'état et qui favorisait la communauté juive. Son influence et celledes juifs au niveau de la cour du Calife Al Mo'Iz, le fatimide, était telle, qu'aucunedécision n'était exécutée sans leur concours. Al Aziz succèda à son père et semaria à une femme copte. Le pouvoir des coptes s'élargit alors dans la cour ducalife surtout lorsque l'un des leurs, Issa Ibn Nastors, devint son ministre.

L'adjoint d'Al Aziz à Damas était Mancha, le juif . La communauté juive yvit son influence renforcée. Le calife et son adjoint restèrent au pouvoir trois ans.

Al Hakim, le fatimide succéda à son père Al Aziz et ne recruta au début deson règne parmi ses médecins et son personnel administratif que peu dechrétiens.Il désigna Mansour Ibn Saadoun, le chrétien, son ministre. Le califeAl Mostansir, le fatimide fit de Sadaka Ibn Youssef Falahi, juif puis converti,son ministre durant trois ans. Ce ministre se faisait aider d'un autre juif, AbouSaad Tastari, dans la gestion des affaires de l'état.

C'est ainsi que dans la communauté musulmane, il n'y eut pas decohabitation et de cogestion des biens sans que les musulmans ne s'associent -selon les prescriptions de l'Islam- aux gens du Livre. Ils les associaient aveceux dans les affaires et les cabinets de l'état et les proposaient aux postes deministre dans les différents pays. Ces fonctions leur rapportaient beaucoupd'argent, leur permettaient d'en dépenser dans la construction de sanctuaires,d'églises et de couvents et d'en faire bénéficier leurs pauvres, comme le faisaitNassrin Haroun, dont nous avons parlé, qui était encouragé par AdhoudAd-Daoula Al Buayhid. S'est-il produit dans l'Histoire que des dirigeants non

La Cohabitation avec toutes les Religions et toutes les Sectes dans le domaine économique

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musulmans soient aussi bienveillants à l'égard de ceux qui appartenaient àd'autres religions et qui cohabitaient avec leurs peuples que les dirigeantsmusulmans?

L'un des compléments de cette cohabitation matérielle c'est la participationdes musulmans aux fêtes des mages perses, à la manière dont ils célèbraient le1er jour de l'an de l'Hégire, le jour de l'Achoura, l'anniversaire du prophète (S.B.sur lui), la veille du 1er jour de Rajab, la veille de la mi-Chaaban, la veille du1er jour du Ramadan , l'Aïd Al fitre, la fête du sacrifice. Ces fêtes des magesauxquelles participaient les musulmans étaient : la fête Sadhak ou fête du feu,leur idôle, qu'ils allumaient toute la nuit et autour duquel ils chantaient etdansaient: la fête d'Ormuzd, Dieu du bien, la fête An-Nairouz ou fête duprintemps qu'ils célèbraient bruyamment le 1er jour du printemps, quand lesoleil, dans sa course, arrive au point (ou mansion) appelé "le belier", est autropique du capricorne. Tous les musulmans du monde célèbrent avec eux cettefête. Quant aux fêtes chrétiennes que célèbraient les musulmans, elles étaientnombreuses: Noël, la fête "Al fash"(1), Dimanche des Rameaux. cette anciennefête de l'arbre, en particulier de l'olivier était célèbrée au palais du calife àBagdad par les servantes chrétiennes. Ahmed Ben Sadaka le musicien dit êtreentré lors de cette fête chez Al Mamoun devant qui il a vu dix femmes dechambres byzantines, portant de belles robes en soie, des ceintures autour de lataille, des colliers avec une croix en or suspendus au cou, tenant à la main unrameau d'olivier ou une palme et dansant devant le calife.

En Egypte, les musulmans célèbraient avec les coptes- et continuent de lefaire-leurs fêtes telles que Noël, la fête de l'Epiphanie en hiver, Dimanche desRameaux , jeudi Saint, précédant la fête Al fash de trois jours, la fête de l'olivier,qui est l'un des jours des rameaux, pendant lesquels les églises étaient ornées derameaux d'oliviers et de palmes. Certaines de ces fêtes étaient transformées encarnavals au cours desquels musulmans et coptes s'amusaient ensemble- AlMAkrizi dit : "En Egypte les gens sortaient dans les rues à l'occasion de certainesfêtes et se promenaient, vêtus comme des carnavals, comme des mannequins ouavec des pantins faits avec du carton et peints de diverses couleurs, ceci servaitde jeux comme les ombres chinoises et de spectacles variés.

L’Universalité de l’Islam

(1) L’auteur a cité que les musulmans s’associaient aux mages perses et aux chrétiens dansleurs fêtes religieuses, si ceci est vrai, c’est par imitation des ignorants musulmans ou autres, et sicela s’est produit dans quelques pays musulmans, c’est simplement par ignorance des directivesde la Charia, car l’association du musulman aux féstivités des autres religions est interdite parl’avis unanime des chefs des quatre sectes sunites.

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Arrêtons-nous un peu pour définir le tribut qui était imposé aux gens duLivre. Nombreux sont ceux qui pensent que c'était un impôt à caractèrereligieux, alors qu'il n'avait aucun rapport avec la religion. En fait, c'était unetaxe de défense dont étaient redevables ceux qui étaient en situation de faire leservice militaire parmi les gens du Livre, qui ne rejoignaient pas les rangs del'armée qui les protégeait et assurait la sécurité du pays. Etaient dispensés decette taxe les jeunes enfants, les femmes, les infirmes et handicapés, lespersonnes agées et les pauvres. Cette taxe était dérisoire et ne dépassait pas undinar par an et son payement faisait l'objet de facilités et n'étaient pascontraingant, conformément à la loi de l'Islam. Au début du 3ème siècle del'Hégire, le gouverneur d'Egypte se contentait d'un demi dinar que versaient lescoptes.

Le grand voyageur Benyamin dit que les juifs de tous les pays musulmanspayaient un dinar seulement. Ce tribut que versaient tous les gens du Livrechrétiens et juifs ou sabéens et mages en tous les temps et partout dans les paysmusulmans n'excédait pas un dinar par an par souci d'alléger cette taxe.

La Cohabitation Matérielle avec toutes les Religions et toutes les Sectes

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CHAPITRE IV

la Cohabitation Intellectuelle

De la presqu'île arabique sont partis les conquérants arabes répandrel'Islam et ses prescriptions dans toutes les régions du monde. Ils ont ainsiconquis beaucoup de pays depuis les confins de la Chine et de l'Inde en passantpar l'Afganistan, l'Iran, la Syrie, l'Egypte, les pays du Maghreb et ont traverséle détroit de Gibraltar pour l'Andalousie. Ils ont dressé leur drapeau au delà desPyrénées, au sud de la France. Ce sont là de nombreux pays où habitaientdepuis longtemps des peuples présentant des contrastes sur le plan ethnique,linguistique et culturel. Ces peuples se sont soumis tous aux arabes qui n'ontpas trouvé chez eux le désir de conquérir des terres et leurs richesses maisvoulaient surtout conquérir les coeurs pour la religion musulmane. Ces peuplesont commencé à connaître cette religion à laquelle ils se sont convertis pouravoir trouvé une simplicité et une facilité dans ses dogmes, pour la fraternité etl'égalité qu'ils ont trouvées dans sa "Charia", entre les musulmans arabes ounon; avec l'élimination de la hiérarchie et des écarts sociaux entre les membres dela communauté; et pour l'affranchissement des peuples de tout asservissementqu'elle préconise.

Il n'ya donc pas de mésentente entre les musulmans et les gens du Livrepuisque l'Islam impose-comme nous l'avons vu- qu'ils soient bien traités et quesoient assurées leur protection, celle de leurs biens et de leurs sanctuaires, et queles différentes activités, les administrations de l'état leur soient ouvertes.

C'est ainsi que l'Islam a permis un brassage important entre les musulmans etautres, ce qui a amené de nombreuses communautés à embrasser l'Islam. Ceuxqui ont persisté dans leur foi avaient à l'égard des musulmans et de leursdirigeants un sentiment d'amitié et de fraternité à tel point que nous les voyons sedépêcher de répondre favorablement au désir de leurs concitoyens musulmansnon seulement de connaître les sciences appliquées aux domaines de laplanification des villes, de l'architecture et de la mise en valeur des terres maisaussi d'être imprégnés des connaissances théoriques pures.

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Dans les pays qui avaient une certaine ouverture, se répandait la culturehéllénique qui était un mélange de culture grecque et des cultures orientalesvariées. Ces cultures étaient surtout répandues à Jindissabor en Iran, à Roha,Harran, Kinnisrine, Antakeh, Alexandrie et dans certains couvents en Irak, enSyrie en Egypte.

Du fait que l'Islam a répandu et diffusé l'amour de la science et du savoirparmi les arabes, ceux-ci ont commencé à connaître les grands savants etpenseurs depuis qu'ils se sont installés dans les différents pays conquis parl'Islam. Parmi les gens du Livre, nombreux sont ceux ayant une culturehéllénique, qui s'étaient arabisés et qui avaient transmis cette culture au mondearabe, ce qui a permis un échange entre eux. Ainsi commença d'exister unecohabitation intellectuelle entre les gens du Livre et les musulmans quidemandaient à ceux d'entre eux qui maîtrisaient la langue arabe, à la 2èmemoitié du 1er siècle de l'hégire, de leur traduire les ouvrages de sciences qu'ilsne connaissaient pas, comme ils l'avaient fait pour Khalid Ibn Yazid IbnMoaouya, mort en l'an 85 de l'hégire. Al Jahidh dit dans son livre, "Al BaianeOua Attabyne"."[Ce calife] est le premier à qui ont été traduits des ouvragesd'astrologie de médecine et de chimie". Ibn Khalkane dit:" il avait des idées enchimie et en médecine". Ce calife était avisé dans ces deux matièresscientifiques et les matrisait bien. Il a laissé des essais prouvant sesconnaissances et sa compétence. Il a appris la chimie avec un moine Byzantinappellé Marianos et cela lui a inspiré trois essais. Khalid et Marianos sont degrands symboles de la cohabitation intellectuelle entre musulmans et gens duLivre.

Cette cohabitation avaient engendré chez les gens du Livre le désir-comme nous l'avons vu- de traduire les ouvrages dont ils disposaient surl'astronomie, la médecine, la chimie, sciences que Marianos avait enseignées àKhalid qui en parle dans l'un de ses trois essais.

Depuis ce temps, les traducteurs parmi les gens du Livre se sont interessés à latraduction des ouvrages scientifiques de leurs langues respectives à l'arabe pourrépondre à la demande des arabes. Ainsi Meserjuih a traduit un ouvrage demédecine datant de l'époque de Omar Ibn Abdelaziz (99-101) de l'hégire. On atraduit aussi du grec des essais d'Aristote et du persan, des essais sur la politique etun ouvrage sur l'histoire de Sassanides, à l'époque de Hicham Ibn Abdelmalik(105-125) de l'hégire .

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Sous les Abbassides, la cohabitation intellectuelle entre les arabes et lesgens du Livre s'est élargie. L'un des traducteurs qui a eu du succès est Ibn AlMokaffae qui a traduit du persan "la logique d'Aristote", Kalila Wa Dimna"dont l'origine est hindoue et d'autres Livres d'histoire écrits en persan. Leschrétiens syriaques avaient traduit du grec des ouvrages de science et dephilosopie. Leurs arabisants ont connu une grande activité en traduisant enarabe ces trésors grecs. Les ouvrages qu'ils ont traduits à l'époque d'Al Mansourl'Abbassi de (136-158) de l'hégire sont : Majeste de Batlimis sur l'astronomie,des ouvrages d'Aristote(1) sur "la logique", l'ouvrage d'Euclide sur la géométrie,les ouvrages d'Hipocrate et "Jalinus" sur la médecine. Les arabisants perses onttraduits les ouvrages qu'ils avaient sur l'astronomie et l'astrologie. Les arabisantshindous ont traduit un ouvrage sur l'astronomie très connu en Inde intitulé"Assind-Hinde".

Cette cohabitation intellectuelle entre les gens du Livre et les Musulmansva s'activer davantage sous le règne de Haroun Arrachid et des ministres lesBarmakides. Ce calife a créé une institution appellée Dar Al Hikma" qui vas'occuper de la traduction des sciences à l'étranger. Il a été aidé dans cetteentreprise par les syriaques qui maîtrisaient bien la langue arabe. Le calife anommé à la tête de cet établissement Jean Ibn Massouih qui était médecin"nestorianiste" et avait mis à sa disposition de bons traducteurs. Il leur avaitprocuré des ouvrages grecs sur la médecine, d'Ankara, d'Ammoriah et deByzance et les avait chargés de les traduire. Ibn Massouih était auteur deplusieurs ouvrages de médecine et de fabrication de médicaments. Derrière cetteinstitutiuon d'Ar-rachid, il y avait beaucoup de traducteurs, tel Gabriel IbnBakhitchoue, le plus grand médecin du calife, qui a écrit beaucoup d'ouvragesen médecine.

Ainsi, les gens du Livre avaient traduit et écrit de nombreux ouvrages dansdes domaines scientifiques variés. Les ministres barmakides de HarounAr-rachid ont oeuvré pour traduire les ouvrages de sciences du latin, du grec, dupersan et de l'hindou en arabe. Yahia Ibn Khalil Al Barmaki avait demandé aupatriarche d'Alexandrie de traduire pour les habitants de Bagdad un ouvragecélèbre sur l'agronomie des romains, celui de Magon, l'agronome phéniciencélèbre, ouvrage universel sur l'agronomie et l'arboriculture, traduit en latin parles romains.Les barmakides, perses d'origines, se sont interessés à la traduction

(1) L'organon est le titre sous lequel sont rangées des oeuvres logiques d'Aristote

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du patrimoine perses. A leur époque des ouvrages perses de valeur ont ététraduits en arabe: "Bozorjmhr" et l'époque de Ardchirine Babek à son filsSabor- l'ouvrage Jauidane Khirad sur la littérature-l'ouvrage Hazar Afsateh quiest l'origine des milles et une nuit.

Comme les Barmakides se sont intéressés à la traduction en arabe dupatrimoine perse, ils se sont intéressés aussi à la traduction du patrimoine hindouAl Jahidh dit : "Yahia Ibn Khalid Al Barmaki a attiré des médecins hindouscomme Mankah, Bazaiker, qui ont travaillé au grand Bimarstane à Bagdad. Ilssont vite devenus des arabisants et ont participé avec d'autres arabisants hindous àla traduction du patrimoine hindou, en particulier en médecine, en fabrication deproduits pharmaceutiques. La traduction a concerné aussi l'histoire de Sindibad etde nombreuses légendes et histoires passionnantes.

Cette vague de cohabitation entre les gens du Livre et les musulmans aatteint ses objectifs à l'époque d'Al Mamoun Ibn Arrachid qui a transformél'institution Dar Al Hikma en une sorte d'établissement scientifique supérieur etlui a annexé un observatoire d'astronomie très connu. Lorsqu'il a battul'empereur de Byzance sur certaines positions, celui-ci lui a écrit lui demandantl'envoi d'une mission pour le choix d'une série d'anciens livres scientifiquesgrecs entreposés dans son pays. Al Mamoun a consenti après un refus et aenvoyé une délégation qui a ramené à Bagdad les livres grecs qu'elle a pu. Lestraducteurs parmi les gens du Livre se sont mis à les traduire. Lorsque AlMamoun a conclu une trève avec le gouverneur de Chypre, il a écrit à ce dernierlui demandant les livres grecs qui ont pu être conservés. Il s'agissait desouvrages des philosophes grecs et il les lui a envoyés. De nombreux traducteursse sont mis à traduire ces ouvrages en arabe à Dar Al Hikma. L'un de cestraducteurs les plus connus est Yahia Ibn Patrick qui maîtrisait bien le grec etle latin. Il a traduit à ceux qui étaient autour de lui parmi les arabes le conte"Le Timée" de Platon, les ouvrages d'Aristote :"De l'âme", "Histoire desanimaux" d'autres(1), la médecine. A cette époque furent traduits les ouvragessur la musique d'Euclide.

L'un de ceux qui commencèrent à avoir de la renommée en oeuvrant pourune cohabitation intellectuelle entre les syriaques chrétiens et les musulmans àl'époque d'Al Mamoun fut Honaine Ibn Ishak. Il était très précis dans ses

(1) Le 3ème ouvrage cité par l'auteur est probablement l'un des 8 livres constituant le traitéd'Aristote intitulé " La Physique" , dont l'objet est la détermination des choses naturelles qui ontpour caractéristiques essentielle d'être en mouvement.

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traductions, ce qui lui a valu l'équivalent d'or du poids de l'ouvrage qu'il avaittraduit comme récompense par Al Mamoun. Pour avoir été impressionné par laqualité de la traduction du grec en arabe, le calife Al Moutaouakil lui a offerttrois maisons entièrement meublées, dotées d'accessoires, de matérielsnécessaires et de livres, lui assigna des terres et lui fournit un salaire mensuel de15000 dirhams. Honaine était un chrétien nestorianiste qui est allé à Byzance oùil a bien appris le grec. Il maitrisait également le Syriaque, l'arabe et le persan.Le calife al Moutaouakil a mis à sa disposition de bons traducteurs quitravailllaient sous son contrôle. Il était passionné de la traduction du grec. Sonfils Ishak et son neveu Hobaich étaient ses traducteurs les plus connus, Ishaks'interessait à la traduction d'ouvrages de philosophe. Il a traduit beaucoupd'ouvrages d'Aristote. Hobaich, tout comme son oncle s'intéressait à latraduction d'ouvrages sur la médecine. l'un de leurs condisciples, LahninStephane est le premier à avoir donné aux mlusulmans l'ouvrage de Dioscoridesur la botanique et l'ouvrage d'Oribase sur les les médicaments.

A côté de cette grande école de traduction de la pensée grecque, il y avaitbeaucoup d'autres traducteurs parmi lesquels Tabit Ibn Korra qui a traduitl'ouvrage les origines d'Euclide et Kosta Ben Loka le Baalabekois qui sechargea de traduire les ouvrages des philosophes grecs. Le dernier des grandstraducteurs du grecs à la langue arabe est Metta Ibn Younes, d'origine grecque,très célèbre pour sa traduction en arabe de toutes les oeuvres d'Aristote sur lalogique et d'autres domaines.

A travers cette cohabitation intellectuelle, les gens du Livre, syriaques ounon , ont témoigné aux musulmans non seulement leur sympathie et leur amitié,mais ils leur ont apporté aussi les sciences et la philososphie grecques qui furentun trésor, avec beaucoup de loyauté et de sincérité, sans la moindredissimulation et sans intention de duperie. Ils ont voulu ainsi témoigner leuramité aux musulmans en faisant leur travail avec beaucoup de précision aussibien au niveau de la copie ou de la traduction qu'au niveau des concepts et del'apprentissage. Ceci a duré 3 siècles et plus au cours desquels ils ont apportéleur soutien à ce travail de traduction et d'apprentissage aux musulmans et ilsont consolidé et renforcé leur amitié et leur cohabitation intellectuelle avec eux.

Les premiers gens du Livre syriaques ou autres avaient traduitlittéralement quelques ouvrages où il y avait des impropriétés, des erreurs destyle. Certains traducteurs, surtout les syriaques- depuis les Barmakides et Al

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Mamoun ont jugé nécessaire de retraduire ces ouvrages importants, pour enassurer la compréhension par les musulmans pour que ces derniers les prennenten exemple, et pour renforcer les liens d'amitié avec eux.

Les musulmans se sont penchés sur tout ce que les gens du Livre avaienttraduit du patrimoine scientifique de leurs peuples respectifs, qu'ils connaissaientbien. Souvent ils étudiaient ensemble ce qu'ils leur avaient traduit dans lessciences comme l'avait fait Khalid Ibn Yazid Ben Moaouya pour qui Marianusavait traduit un ouvrage de chimie et la lui enseignait-comme nous l'avonsvu-Depuis le premier siècle de l'hégire, les traducteurs ont continué à traduireleur patrimoine scientifique et l'enseignaient à tous ceux qui le voulaient parmiles musulmans comme ils leurs enseignaient la philosophie contenue dans cepatrimoine. Leurs cercles (assemblées) étaient toujours pleins d'étudiants desciences et de philosophie qui apprenaient ce qu'ils leur exposaient sur lespatrimoines scientifique et philosophique.

L'un des cercles les plus célèbres au 2ème siècle fut celui de Yohanna IbnMassouih le responsable de Dar Al Hikma à l'époque d'Ar-Rachid"; c'était lecercle qui a duré le plus longtemps à Bagdad pour les étudiants en médecine, enthéologie dogmatique, en philosophie. Il apprenait à ses étudiants la logiqued'Aristote, les ouvrages de "Jalilos" sur la médecine". Les cercles des plusgrands traducteurs du 3ème et 4ème siècle de l'hégire comme Honaine Ibn Ishaket Matha Ibn Younes, ressemblaient à celui de Youhanna Ibn Massouih.

Grâce à la traduction des cultures perse, hindoue, syriaque et surtoutgrecque et aux sciences qu'elles renfermaient, accomplies par les gens du Livreet mises à la disposition de la communauté arabo-musulmane et grâce aussi àl'apprentissage de ces sciences par ces derniers, ils les ont parfaitement intégréeset ils n'ont pas tardé à voir se former leurs grands savants dans les différentsdomaines: au 2ème siècle de l'hégire (8ème siècle de l'ère chretienne) en chimieJabir Ibn Hayane, a écrit plus de 100 traités dont les occidentaux ont traduit ungrand nombre en latin. A l'époque d'Al Mamoun nous trouvons Al Khaoirizmicelui qui a inventé l'Algèbre et qui est le précurseur d'un grand nombre demathématiciens. Du 2ème au 8ème sicèle de l'hégire (8ème siècle - 14ème sièclede l'ère chrétienne) nous assistons à une renaissance scientifique promue par lacommunauté arabo-musulmane. Cette renaissance a été pendant six siècles leguide du monde et a enseigné aux occidentaux beaucoup de choses, enparticulier en Sardaigne et en Andalousie. Grâce à ce que les syriaques ont

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traduit et à la philosophie grecque qu'ils ont apprise aux arabo-musulmans,cesderniers sont parvenus à jeter les bases de leur philosophie musulmane depuisAl Mamoun et la parution d'Al Kindi, l'un de leurs premiers philosophes. AlKindi a écrit des dizaines, voire des centaines de traités et d'ouvrages sur lesmathématiques, l'astronomie, la géométrie, les sciences naturelles, la morale, lapolitique, la logique, la théologie dogmatique, la dialectique, la médecine.

Il faisait l'éloge de l'esprit et disait que l'âme faisait partie de la lumièredivine et qu'elle était en rapport avec le corps mais que dans son essence elleest indépendante du corps et quand elle s'en sépare elle s'en délecte. Au 4èmesiècle de l'hégire, c'est le philosophe Al Farabi qui est le plus connu après AlKindi. Il associe le spiritualisme de l'Islam et les théories philosophiquesgrecques. Au 5ème siècle de l'hégire (11ème de l'ère chretienne) Ibn Sina, leplus grand philosophe arabo-musulman a associé la philosophie grecque, lasagesse orientale et l'esprit musulman. Les philosophes andalous sont venusaprès lui et c'est Ibn Rochd qui est l'un des plus connus. Il a eu le mérite deconcilier la philosophie et la religion musulmane.

L'un des aspects de cette cohabitation intellectuelle fertile, c'est lanaissance d'un vaste mouvement donnant lieu à des séminaires et discussionsentre les musulmans et les gens du Livre de croyances diverses. Ceci expliquenon seulement la liberté totale avec laquelle ceux-ci faisaient leur culte et leurscroyance mais aussi la liberté totale qu'ils avaient pour défendre leur foi lors desdiscussions avec les musulmans.

A l'époque des Omeyades,ces séminaires ou assemblées se tenaient avecbeaucoup d'ardeur entre les musulmans et les moines en Syrie. L'un des chrétiensles plus connus, qui participait à ces séminaires est Yohanna le damascène quiécrivait en grec. Il a supervisé l'administration des finances à Damas sousplusieurs califes. Il a écrit de nombreux ouvrages dont "dialogue avec unmusulman à propos de la divinité du Christ"; "guide pour les chrétiens à proposde leurs discussions avec les musulmans". A part ces discussions avec lesmusulmans au sujet du destin et de la liberté de la volonté chez l'homme,certaines de ces discussions avaient lieu dans les cercles animés par certainscalifes omeyades.

C'est là un des multiples aspects rayonnants de l'universalité de l'islam dansses meilleurs moments. Les califes Omeyades n'ont pas seulement ouvert lesportes aux gens du Livre pour une cohabitation matérielle en toute liberté, mais ilsont même nommé un certain nombre d'entre eux à la tête des finances de l'état.

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Dans le cadre de la cohabitation intellectuelle avec les musulmans, ils ontdébattu avec eux librement des questions de la foi et du destin. A l'époque desAbbassides on assiste à une cohabitation intellectuelle ardente entre lesarabo-musulmans et les gens du Livre de toutes les croyances au niveau de latraduction, l'apprentissage des sciences comme nous l'avons évoqué avant. Cetteardeur concerne aussi les séminaires et les discussions au sujet de la foi entre lessavants en religion, les monothéistes et les polythéistes.

Nous avons entre les mains différentes informations sur cette fortepolémique en Irak au 2ème siècle de l'hégire (8ème siècle de l'ère chrétienne).L'auteur de l'ouvrage Al Aghani (les chants) dit dans le 3ème tome: "Il y avait àBassora, six théologiens ; Amr Ibn Obeid, Oissil Ibn Atae, (les deux faisantpartie des Moatazila), Bachar Al Aama (un athé, libertin), Saleh IbnAbdelkeddous (manichéen croyant en un dieu de la lumière et un dieu desténèbres), Abdelkrim Ibn Aoujae (athé), un homme de "El Azd". Les six seréunissaient dans une assemblée d'El Azdi et se disputaient chez lui. Le chefdes Mutazilites, Oissil Ibn Atae et son ami qui appartient à la même secte, AmrIbn Obeid, connus pour leurs aptitudes à discuter avec les théologiens,essayaient vainement de convaincre Bechar, Saleh Ibn Abdelkadous etAbdelkim Ibn El Aoujae des erreurs dans leurs représentations et leurperception de la religion.

Un texte figurant dans le 2ème tome de l'ouvrage "les étoilesprometteuses" dans la même localité dit: Dix personnes dont on ne connait pasde semblables se réunissaient à Bassora: Khalil Ibn Ahmed, un sounnite,l'auteur de la prosodie, Es-saied Ibn Mohamed El Himiari, le poète chiite radical; Saleh Ibn Abdelkaddous, un manichéen; Soufian Ibn Mochajie, Bechar BnouBord, un débauché ; Hamad Ajrad, un athé, Ibn Ra’s Al Jaloute, un poète juif;Ibn Nadhir le chrétien, un théologien, Omar Ibn Akht Maoubuid , un mage; IbnSanan Harrani, un sabéen". Ce texte renferme les noms des partisans de toutesles croyances et les religions en Irak. Al Khalil Ibn Ahmed a établi la prosodieet la métrique. C'est un musulman sounnite qui pense que Abou Bakr et Omarsont devenus califes du prophète dignement. Essayed Ibn Mohamed Himiari, unchiite radical, conteste Abou Bakr, Omar et les compagnons du prophète.

Saleh Ibn Abdelkaddous dit que le monde a deux dieux, celui de lalumière et celui des ténèbres. Soufian Ibn Mouichajie est un adepte desKharijites Soufri qui optaient pour la non participation au Jihad contre lesOmayades au début de leur règne ; puis ils ont pris les armes pour les combattre.

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Bechar Bnou Bord le débauché ainsi nommé par l'auteur des Etoilesprometteuses comme nous l'avons signalé- Hamad Ajred, un débauché, Ibn RasAl Jalout, grand rabbin et responsable des juifs en Irak, Ibn Nadhir un chrétien,Omar fils de la soeur de Al Maoubid, un mage; Ibn Sanan Hrrani, un poètesabéen. Il est clair que chacun des dix représentait une croyance au début durègne des Abbassides. Trois d'entre eux furent des arabo-musulmans: unsounnite, un chite radical, un soufri Kharijite. Deux d'entre eux étaient athés. Etparmi les cinq autres: un manichéen, un juif, un chrétien, un mage, et un sabéen.Ils débattaient de leurs croyances, ceux d'entre eux qui étaient poètes lisaientleurs poèmes.

On ne trouvait nulle part chez d'autres peuples de telles rencontres. ils seréunissaient au moment où le peuple arabo-musulman était à l'apogée de sagrandeur, de sa puissance au 2ème siècle de l'hégire (8ème siècle de l'èrechretienne) et surtout grâce à l'universalité de l'Islam et à la liberté en religionqu'il assurait aux gens du Livre.

Durant et après le règne des Abbassides en Irak, les savants en théologiedogmatique musulmans permettaient l'accès à leurs cercles et leurs séances deréflexions sur les croyances, aux adeptes des différentes religions. ceci estprouvé par Ahmed Ibn Mohamed Ibn Saadi, d'origine andalouse, dans sonouvrage "Jadhoit Al Moktabis". C'etait un téologien qui s'installa à Bagdad à lafin du 4ème siècle de l'hégire (10ème siècle de l'ère chrétienne). Il dit l'avoirquitté pour Al Kairaouan en Tunisie où le responsable religieux, Al Malki IbnAbi Zaid décédé en 386 de l'hégire, lui demanda: "Avez-vous assisté auxassemblées des théologiens?- j'ai assisté à deux assemblées, la première a réunitous les groupes: musulmans sounnites et réformistes, les polythéistes, lesmages et les athés matérialistes: ceux qui ne croient pas au jour de larésurrection, les athés, les juifs, les chrétiens: chaque groupe avait unresponsable qui parlait de sa secte. Lorsque le responsable d'une équipe venait,tout le monde se levait en signe de respect et ne s'assayaient que lorsqu'ils'assayait. Si le cercle se remplissait de ses partisans et qu'ils ne remarquaientl'absence de personne d'entre eux, l'un des athés disait :"vous êtes réunis pour leséminaire. Nous discutons avec des arguments rationnels et avec ce que porte lesyllogisme". Ibn Saadi ajoute: "Il m'a dit qu'il y a un autre cercle. J'y suis allé.C'était le même que le précédent".

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Il ressort des propos du savant en religion andalous que les cercles desthéologiens dogmatiques à l'époque des Abbassides étaient ouverts aux débatset discussions aux téologiens parmi les musulmans sunnites et réformistes, auxmages adorateurs du feu, aux manichéens qui adoraient les dieux de la lumièreet des ténèbres, aux sabéens qui adoraient les astres, aux athés matérialistes quine croyaient pas en l'au-delà, aux juifs et aux chrétiens. Tous ces séminaires,ces rencontres, ces discussions qui illustrent une solide cohabitationintellectuelle n'ont eu lieu et n'ont eu de succès que grâce à l'universalité del'Islam qui a permis le développement de toutes les croyances et les dogmesdivins ou autres et les traitaient sur le même pied d'égalité.

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CHAPTER V

Le Rationalisme de l'Islam

Avant l'Islam, les Envoyés de Dieu étaient envoyés à leurs peuples lesexhortant -comme Mohammed (S.B. sur lui)- à adorer Dieu unique maisnombreux étaient ceux qui s'opposaient à ces Envoyés et Dieu les secourait aumoyen de miracles et de prodiges palpables qui pourraient les convaincre et lesamener à écouter leurs Envoyés de Dieu - mais ils persistaient dans leurentêtement et leur reniement. Dieu dit dans la sourate (le voyage nocturne) qu'Ila envoyé Moïse au Pharaon et aux juifs avec neuf signes et miracles au sensclair. Il les a détaillés dans la sourate (Al A'Araf) dans les versets numéros107,1098,130,133,134. Ce sont : son bâton qui se transforme en vrai serpentqui happe tous les mensonges que les magiciens égyptiens inventaient. Ensortant les mains de sa poche “elle était blanche (éclatante) pour ceux quiregardaient”. Ce qui a ébloui les gens et amené les Pharaons à connaître desannées de disette; leurs récoltes et leurs moissons ont accusé une baisseconsidérable.

Dieu évoque cinq miracles dont il a investi Moïse, en disant(1) “Et nousavons alors envoyé sur eux l'inondation, les sauterelles,les poux (ou lacalandre),les grenouilles et le sang” "L'inondation" c'est la crue du Nil qui adétruit les champs de blé. "Les sauterelles" insectes qui rongent les feuilles desarbres, les herbes et les épis. "Les poux" sorte d'acariens qui sucent le sang desbêtes. "Les grenouilles" qui vivent dans les marécages. "Le sang": veut dire queDieu a puni les mécréants en transformant l’eau potable qu’ils buvaient en sangLe 9ème miracle était l'envoi par Dieu du châtiment sur les Pharaons, qui estune épidémie. Ils demandèrent alors à Moïse: "Si tu éloignes de nous lechâtiment ou cette épidémie, nous croirons en toi et nous enverrons avec toi lesenfants d'Israel là où tu voudras". Moïse invoqua Dieu qui a éloigné d'eux lechâtiment mais ils violèrent l'engagement en ne laissant pas les fils d'Israêlquitter l'Egypte avec Moïse, ce qui l'obligea à partir secrétement de l'Egypte lanuit avec son peuple. Le pharaon apprit la nouvelle, leur envoya son armée les

(1) Sourate "Al A'Araf " nº7, verset nº133

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pourchassa (pour se venger). Moïse était arrivé avec son peuple jusqu'au Nordde la Mer Rouge, que Dieu a fendue pour leur permettre d'être sauvés. LePharaon et ses soldats les suivirent. Alors, Dieu a recouvert leur passage d'eaude mer et ils furent engloutis et se noyèrent tous pour avoir dénié les miraclesdont Moïse fut investi par Dieu et dénié tout ce qu'il leur a appris sur l'unicitéde Dieu.

Dieu a envoyé Salih à son peuple Thamoud dans la ville Al Hijr appeléeaujourd'hui Madaene Saleh, au Nord du Hidjaz. Il rappelle son histoire endétails avec son peuple dans les sourates: (Al A'Araf, Houd, Les Poètes, et LesFourmis) et comme toutes les fois qu'il leur demandait d'adorer Dieu, leur fuite,leur reniement et leur orgueil ne faisaient qu'augmenter sauf une minorité quiavait la foi en Dieu. Vainement, l'Envoyé de Dieu Salih, les incitait à remercierDieu pour sa grâce et ses bienfaits, pour avoir transformé leur terre en vergerset fontaines, pour avoir créé des montagnes leur permettant de tailler desmaisons, ce qui devrait les inciter à remercier Dieu et à avoir la foi en Lui. Maisils continuaient à se détourner de Lui et à demander un miracle prouvant sasincérité. Ils Lui demandèrent avec insistance de faire sortir d'un rocher unechamelle qu'ils verraient de leurs yeux et qu'ils toucheraient de leurs mains.L'Envoyé de Dieu Salih obtient d'eux la promesse écrite de croire en Dieu s'ilexhauce leur voeu. Salih invoqua Dieu; le rocher s’est fendu pour laisserapparaître une chamelle. L'Envoyé de Dieu leur dit: "c'est une chamelle deDieu, qui se nourrit sur sa terre. Elle dispose d'une quantité d'eau et vousdisposez de la vôtre". Ils pensaient alors à la tuer et ont incité l'un d'entre-euxnommé Kodar à égorger la chamelle, il l’égorgea donc égorgé. Dans certainsversets, Dieu les rend tous responsables de son égorgement parce que kodar l'afait sous leurs incitations. Salih leur a promis que le châtiment de Dieus'abattrait sur eux après trois jours de leur grand crime, par un tremblement deterre. Dieu les a tous anéantis sauf Salih et ceux qui croyaient en lui.

La vie de Jésus, l'Envoyé de Dieu au peuple d'Israel est constituée de deuxséries de miracles. Marie la Vierge est tombée enceinte sans que Jésus ait unpère : un grand miracle. Le fait de parler alors qu'il était encore au berceau futun deuxième grand miracle. Et si la légende selon laquelle il transforme l'eau envin au mariage de "Kana Al JAlil" est authentique, ceci est aussi un miracle.Dans le verset de la sourate (la famille d'Imran, nº49), il avait cinq miraclesdont le premier était le suivant : Quand Jésus formait avec de l'argile quelque

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chose qui ressemblait à un oiseau, à l'intérieur duquel il soufflait, celui-cidevenait un oiseau réel, vivant qui volait “par la permission d'Allah”(1)

expression qui s'est répétée avec ses miracles pour qu'on ne s'imagine pas qu'ilpouvait faire quelque chose avec ces miracles non pas par son propre pouvoirmais par le pouvoir, la volonté et la permission de Dieu.

Le troisième miracle était la guérison des lépreux dont la peau était d'uneblancheur mêlée de rouge et qui étaient débarrassés de cette maladie que mêmeles médecins d'aujour'hui ne peuvent soigner. Jésus, avec la permission et lepouvoir de Dieu la guérissait. Le quatrième grand miracle permettait à Jésus deressusciter les morts avec la permission de Dieu, c'est-à-dire en invoquant Dieuet sa volonté. Le cinquième miracle consistait à dire à un individu parmi les filsd'Israel ce qu'il avait mangé chez lui et ce qu'il avait conservé pour les momentsoù il en aurait besoin.

Ces miracles dont Dieu a doté Jésus pour que les fils d'Israël le croient, neles ont pas convaincus; mais ils les ont incités à s'obstiner davantage, à toutrenier et à persister dans leur refus de son appel comme a refusé le peupleThamoud l'appel de Salih et son miracle de la chamelle qu'ils observaient deleurs yeux; comme le pharaon et son peuple qui ont refusé l'appel de Moïse etses neuf miracles qu'ils ont pris pour la magie. Ils avaient pris aussi Moïse etson frère Aaron pour des magiciens. Tous ces messages de Jésus, Salih et Moïses'appuyaient clairement sur des miracles matériels et sur la logique du sens.

A Qoreïch, les têtes de l'impiété (les grands mécréants) avaient demandé àl'Envoyé de Dieu des miracles pareils comme cela est dit dans la sourate (levoyage nocturne) dans les versets nº90 et 93. Ils lui avaient dit (S.B. sur lui)"Nous ne croirons en toi que si vous nous faites jaillir une source commeZemzem ou si vous faites de notre terre un jardin planté de vignes et de dattiers,où jaillit un ruisseau ou si vous faites tomber sur nous le ciel en morceaux, ou sivous nous faites venir Dieu et les Anges ou si vous montez dans le ciel et quevous nous fassiez tomber un Livre que nous lirons".

Dieu repète dans le Coran que s'il avait appuyé son Envoyé avec cesmiracles, -comme le demandait sa communauté-ils ne l'auraient pas cru commel'avait fait d'autres peuples à leurs Envoyés et ils auraient dit que c'était de la

(1) Sourate "la famille Imran" nº3, verset nº49

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magie ou quelque chose de pareil.-Dieu, le Très Majestueux dit dans la sourate:"les bestiaux"(1) “même si nous avions fait descendre sur toi (Mohammed) unlivre en papier qu'ils pouvaient toucher de leurs mains, ceux qui ne croient pasauraient certainement dit : “ce n'est que de la magie évidente’” Il dit aussi à SonEnvoyé dans la même sourate(2) “Et si Nous faisions descendre les Anges verseux (comme ils l'avaient proposé) et si les morts leur parlaient et si Nousrassemblions toute chose devant eux, ils ne croiraient que si Allah veut”. C'estpour cela que Dieu a voulu pour le dernier des Envoyés, Mohammed, que laconviction dans son message ne repose pas sur les miracles matériels et lalogique du sens et que l'esprit et sa logique aient une bonne part dans sonmessage et son appel à l'Islam.

Dieu appelle des dizaines de fois dans le Coran à l'arbitrage de l'esprit et àchaque fois, il fait de l'esprit un juge dans la foi en Lui, dans Son unicité. Ildemande aux gens que leur foi ne soit pas une fatalité sans faire intervenirl'esprit, mais qu'elle émane de l'esprit et d'une vision clairvoyante de l'univers,vision qui les mène à la croyance en Dieu et en Son unicité. Le Coran répètecela des dizaines de fois si ce n'est des centaines de fois dans différentessourates. Nous retenons de cela, les paroles de Dieu dans la sourate (la vache)(3)“Et votre divinité une divinité unique. Pas de Divinité à part Lui, le ToutMiséricordieux,le Très Miséricordieux. Certes, dans la création des cieux et dela terre, et dans l'alternance de la nuit et le jour, et dans le navire qui vogue enmer chargé de choses profitables aux gens, et dans l'eau qu'Allah fait descendredu ciel, par laquelle il rend la vie à la terre une fois morte et y répand des bêtesde toute espèce dans la variation des vents, et dans les nuages soumis entre leciel et la terre, en tout cela il y a des signes pour un peuple qui raisonne” .

Dans le premier verset, Dieu établit Sa divinité, Son unicité et donne pourcela des preuves cosmiques telles que la création des cieux et de la terre et cequ'il y a mis comme créatures. Si le mot cieux est cité au singulier comme cesera le cas dans le verset, cela veut dire l'atmosphère qui est au-dessus de nous.S'il est au pluriel, comme au début du verset,cela veut dire les immenses corpscélestes et de l'avis de nombreux exégètes, ce sont les sept planètes: Vénus,

(1) Sourate "les bestiaux" nº6, verset 7

(2)Sourate "les bestiaux" nº6 verset 111

(3) Sourate "la vache ", nº1 , verset nº 163

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(1) Sourate "Le Récit" nº28, verset nº71, 72

(2)Sourate "La Vache" nº1, verset nº164

(3) Sourate "Yasin", nº36, verset nº33

Mars et leurs soeurs. Comme si c'étaient les sept étoiles fixes qui se répêtentdans le Coran. Dieu appelle à méditer sur Sa création des cieux et les étoilesqu'ils renferment et dont aucun défaut ne vient affecter la course. Il appelleaussi à méditer sur la terre et les diverses créatures qu'elle renferme. Dans lesdeux ensembles, terrestre et céléste se trouve logiquement ce qui prouvel'existence d'un grand créateur de tout cela qui est Dieu. De même, la successiondu jour et de la nuit, les ténèbres la nuit pour le repos et le calme et la lumière lejour pour le travail et pour gagner sa vie. Si les ténèbres ou la lumière duraientlongtemps, la terre et la vie de l'humanité se déséquilibreraient.

Dieu clarifie cette démonstration prouvant Son existence et Son unicité endisant(1) “Dis : 'que diriez vous? Si Allah vous assignait la nuit en permanencejusqu'au jour de la Résurrection, quelle autre qu'Allah pourrait vous apporterune lumière? N'entendez vous donc pas? -Dis : que diriez vous? Si Allah vousassignait le jour en permanence jusqu'au jour de la Résurrection, quelle divinitéautre qu'Allah pourrait vous apporter une nuit durant laquelle vous vous repose-riez? N'observez vous donc pas?” Dieu appelle à une observation rationnelle du(2) “navire qui vogue en mer chargé de choses profitables aux gens” Il renfermedivers signes : le signe de la création de la mer où il navigue, le signe concer-nant le fait que Dieu fait inspirer à l'homme la construction des bâteaux qui fen-dent les eaux de la mer. Le signe des vents que Dieu met au service de l'hommepour faire avancer ses bâteaux là où il veut, à droite, à gauche, au Nord, au Sudlui transportant ses marchandises ou le transportant pour la visite ou l'invasiond'un pays, pour le pélérinage….Dieu appelle aussi à la méditation sur l'eau qu'ilfait tomber du ciel. Il s'est attribué la chute des pluies car il en est la cause et leprincipe en transformant l'eau des mers en vapeur qui s'accumule en nuages; cesderniers se transforment en gouttes puis en pluies qui s'abat sur le sol en donnantnaissance aux fleuves et aux sources à partir desquels la terre est irriguée, aprèsquoi elle retrouve la vie et se couvre de végétation après avoir été stérile. Alorsles cultures poussent et donnent des grains et des récoltes.

Comme le dit Dieu dans la sourate (Yasin) (3) “Une preuve pour eux est laterre morte à laquelle nous donnons la vie et d'où nous faisons sortir des grainsdont il mangent! ”.

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Dieu dit qu'il a répandu sur la terre des animaux aux formes, aux couleurset aux aspects différents, qui vont partout,dont vous tirez profil, et dontl'observation vous fait plaisir, et que vous mangez ou que vous montez. Il ditdans la sourate (Houd) (1) “Il n'y a point de bête sur terre dont la subsistancen'incombe à Allah qui connait son gîte et son dépôt”.

C'est-à-dire là où elle se retire et où elle habite."Son dépôt", c'est-à-direl'endroit où il est enterré. Dieu appelle à méditer sur la manière dont il faitsouffler et maîtriser les vents, du souffle à l'accalmie, de la brise au tourbillon età la tempête; du vent chaud au vent froid, du vent sec au vent humide. Il appelleaussi à méditer sur les nuages qui se forment de l'évaporation des eaux des mers.Il accumule cette vapeur qui devient des nuages. Il s'en sert en les déplaçant d'unendroit à l'autre, et en le transformant en pluie qui fait pousser les plantes et lescultures ce qui est une grâce de Dieu pour les hommes. Dieu dit en commentanttout ce qui précède que ce sont là des signes “pour un peuple qui raisonne”C'est-à-dire des preuves claires de Son unicité dans le verset qui précède celui-là.Ce système merveilleux des planètes(2) et de la terre et les principes cosmiquesqui les accompagnent comme la succession du jour et de la nuit, et l'usage parDieu des mers pour la navigation maritime; la chute des pluies pour fertiliser laterre et faire pousser les plantes et les cultures ; le fait de donner la vie auxanimaux, de leur assurer la nourriture et de connaître par l'esprit leur gîte;l'exploitation des vents, l'usage des nuages, sont autant de preuves que lecosmos à un Dieu qui régit ses principes et ses règles. Dieu appelle les gens àfaire travailler leur raison pour méditer sur le royaume des cieux et de la terrepour qu'ils croient avec clairvoyance que le cosmos a un Dieu qui l'a crée avecperfection et avec des règles et des principes divins qui le maintiendront pourl'éternité. Dieu - le Très Majestueux-dit dans la sourate "Yasin"(3) “Et unepreuve pour eux est la nuit. Nous en écorchons le jour et ils sont alors dans lesténèbres et le soleil court vers un gîte qui lui est assigné; telle est ladétermination du tout puissant, de l'Omniscient. Et la lune, Nous lui avonsdéterminé des phases jusqu'à ce qu'elle devienne comme la palme vieillie. Lesoleil ne peut rattraper la lune, ni la nuit devancer le jour; et chacun vogue dansun orbite”.

(1) Sourate "Houd", nº11, verset nº6

(2) Selon les exégètes, les sept cieux refèrent aux planètes

(3) Sourate "Yasin" nº36, verset nº 37, 38, 40

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Dans ces versets, Dieu expose aux gens les grandes preuves de Son pouvoircosmique et les règles précises régissant le système solaire: (la nuit, le jour, lesoleil, la lune). Il a commencé par la succession du jour et de la nuit que l'hommeobserve matin et soir. Il dit qu'il a écorché le jour et la lumière de la nuit puisviennent les ténèbres avec la disparition de la lumière de la journée. Ensuite arrivela nuit. Et c'est la succession du jour et de la nuit- la nuit avec ses ténèbres, le jouravec sa lumière.- Quand l'un apparait, l'autre disparait. Un système divin précis.Le soleil court rapidement. “Vers son gîte ” dans l'espace et le temps. C'est à direlà où il se couche et quand il se couche quotidiennement. On a parlé de son gîtedans les douze zodiaques répartis sur l'année; on a parlé aussi de son gîte le jourdu jugement dernier ; mais la première idée est la plus véridique et la plus claire.Dieu dit que c'est là une "détermination du Tout Puissant" qui suit son système,qui a assujetti le soleil (l'astre) de l'omniscient (de la précision et de la perfectionde Son système). Il dit qu'Il a déterminé à la lune un système bien fait (précis) etlui a conçu 28 mansions étalées sur les 12 zodiaques. la lune et le soleil tournentavec régularité comme le dit Dieu(1) “Et pour vous; il a assujetti le soleil et la luneà une perpétuelle révolution”. C'est-à-dire qu'ils gardent le même rythme et nes'arrêtent pas. La lune apparait à peine la première nuit du mois. La deuxièmenuit, elle est plus lumineuse et plus elle monte, plus sa lumière s'intensifie et la14ème nuit du mois, c'est la pleine lune. Puis elle s'affaiblit de plus en plus jusqu'àla fin du mois pour devenir “une palme veillie” c'est à dire une branche ausommet du palmier d'où sortent des tiges portant les dattes. "Vieille" veut dire quine donne plus de dattes c'est-à-dire qu'elle a vieilli qu'elle s'est courbée et qu'elle ajauni et faibli ressemblant ainsi au croissant à la fin du mois.

Dieu dit que le soleil et la lune ont chacun une trajectoire et ne se cognentpas comme le fait paraître le rapprochement de leurs mansions. le soleil ne peutpas atteindre la lune, la rattraper pour devenir la nuit “Ni que la nuit devance lejour” c'est-à-dire que le soleil et la lune ont chacun son orbite, sa trajectoirequ'ils empruntent exclusivement.

Tout ce que l'homme observe: le jour, la nuit, la rotation du soleil, de lalune ont leur propre marche; et s'il les contemple, les médite il croira en Dieu,maître du cosmos qu'Il a créé et dont Il a conçu le système avec perfection. Dieu

(1) Sourate "Ibrahim"nº14,Verset 33

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expose toujours à l'esprit de l'homme ses signes cosmiques pour qu'il croiespirituellement que ces signes ont un Dieu qui les a créés. Il appelle souvent lesgens comme c'est le cas dans la sourate (la vache) à user de leur esprit pourméditer sur ses signes cosmiques afin qu'ils croient en Lui avec clairvoyance etdiscernement. Il reproche aux polytéistes d'avoir tardé à faire usage de leuresprit; de ne pas l'avoir utilisé pour comprendre les signes cosmiques de Dieu etse guider avec ces signes pour comprendre Celui qui les a créés et avoir parconviction la foi en Lui. Des polythéistes Dieu dit: (1) “Ils ont des coeurs, maisne comprennent pas; ils ont des yeux, mais ne voient pas ; ils ont des oreillesmais n'entendent pas. Ce sont comme les bestiaux, même plus égarés encore.Tels sont les insouciants” Les coeurs sont les esprits. Dieu dit qu'ils ont desesprits mais ils ont tardé à les utiliser et ces esprits ne perçoivent plus cequi peutêtre utilitaire ou ce qui peut les guider pour leur bien. Ils ont "des yeux" qu'ilsont tardé à utiliser et qui n'ont pas vu la création par Dieu de Ses signescosmiques merveilleux. Ils ont des oreilles" qu'ils ont tardé à utiliser et quin'ont rien entendu du Coran et du droit chemin qu'il trace.

Dieu dit qu'il sont devenus sans esprit comme des bestiaux , tels lechameau, la vache, le mouton. “Ils sont plus égarés” que les bestiaux parce queDieu les a dotés d'un pouvoir qui les protège des dangers mais les autres, Dieu lesa dotés d'esprits qui leur ont voilé la clairvoyance concernant les signes cosmiquespour se protéger du polythéisme qui mêne à l'enfer. Dieu- le Très Majestueux-augmente le nombre de ceux qui incitent l'Envoyé de Dieu et les musulmans à seservir de leur esprit non seulement dans la foi en Lui mais aussi dans leur appel àl'Islam en précisant les arguments spirituels sur lesquels doit se fonder l'appel àl'Islam.“Par la sagesse et la bonne exhortation, appelle (les gens ) au sentier deTon Seigneur. Et discute avec eux de la meilleure façon”(2) "le sentier duSeigneur" dans le verset veut dire l'Islam. Dieu ordonne à Son Envoyé et auxmusulmans, dans leur appel aux polythéistes pour qu'ils embrassent l'Islam, de sefaire aider par trois démarches: la sagesse, le bonne exhortation, la discussion, queDieu a utilisées quand il a incité les polythéistes à se convertir à l'Islam. Ce quesignifie la sagesse dans le verset ce sont les preuves spirituelles telle la preuve del'unicité de Dieu dans la sourate "les croyants"(3)“Et il n'existe point de divinité

(1) Sourate "Al A'Arfa" nº7 , verset nº179

(2) Sourate "les abeilles" n° 16, verset n° 125

(3) Sourate "les croyants" nº23 , verset nº91

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avec Lui, sinon, chaque divinité s'en irait avec ce qu'elle a créé, et certainesseraient supérieures aux autres (gloire et pureté à Allah) il est Supérieur à toutce qu'ils décrivent.” C'est une preuve divine, spirituelle de la négation d'autresdivinités. S'il y avait avec Dieu d'autres divinités, elles auraient les mêmescaractéristiques divines et chacune d'elles s'occuperait de ses créatures et nulDieu que lui n'en disposerait et ainsi elles seraient toutes capables de cettedisposition. Il y a là une insuffisance qui contredit la divinité. Ceci est unepreuve de l'unicité, une deuxième preuve dans le verset est que s'il y avaitplusieurs Dieux, chacun d'eux aurait ses créatures, essayerait d'avoir le plusgrand pouvoir et ils se battraient rudement “et certaines divinités seraientsupérieures à d’autres” Il y aurait parmi les Dieux un vainqueur et un vaincu etil y aurait un déséquilibre du Cosmos, ce qui ne s'est jamais produit.

Le cosmos est bien ordonné et est d'une grande perfection, ce qui prouvespirituellement l'unicité de Dieu.

La bonne exhortation que Dieu ordonne à Son Envoyé et aux musulmans,afin qu'ils s'en servent dans leurs appels aux polythéistes à se convertir à l'Islamrevient souvent dans le Coran. Elle y occupe deux sujets importants; Le premierconcerne les événéments des Envoyés et ce que ces évènements renfermaientcomme démentis de leur peuple respectifs, comme châtiments terribles qui leurétaient infligés au moyen de déluge, d'effondrement, de tremblement de terre etde vociférations destructives. Les images de ces châtiments sont exposées auxpolythéistes pour les avertir de leur démenti à l'Envoyé de Dieu et pour lesexhorter à le suivre.

Le deuxième sujet concernant la foi en le Coran porte sur l'intimidationdes polythéistes qui ont démenti l'Envoyé de Dieu (S. B sur Lui) à propos duchâtiment de l'enfer où sera jeté celui qui, parmi eux, mourra en étant un apostatou un polythéiste. Les images de ce châtiment effrayant sont présentes danspresque toutes les sourates.

Dieu demande à Son Envoyé et aux musulmans dans leur appel àl'adoption de l'Islam de discuter courtoisement tant avec les polythéistes commedans la sourate précédente qu'avec les gens du Livre comme cela est dit dans leCoran “Et ne discutez que de la meilleure façon avec les gens du Livre”. Labonne discussion se fait avec un discours indulgent, souple et courtois à la

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manière de ce que Dieu a ordonné à Aaroun, et Moise quand Il les a envoyés auPharaon en disant : “Puis parlez lui gentiment, peut être se rappellera-t-il ou (Me)craindra-t-il?” (1) Nous voyons Dieu rappeler quelques discussions de SonEnvoyé avec les polythéistes de la Mecque, qui étaient courtoises et quand ilscriaient il leur disait comme dans la sourate (Al Ahqaf) (2) “Il sait parfaitement ceque vous propagez (en calomnies contre le Coran”, C'est-à-dire que Dieu sait ceque vous êtes entrain de faire, comme par exemple , vous prétendez que leCoran est de la magie et une calomnie de Dieu. L'Envoyé de Dieu n'était pasviolent avec eux . Dieu lui apprenait à abandonner leurs discussions méprisablescourtoisement en lui disant dans la sourate (le pélérinage) (3) “Et s'ils discutentavec toi” c'est-à-dire une discussion méprisable “Alors dis: c'est Allah quiconnait mieux ce que vous faites”.

La bienveillance divine à l'égard de l'Envoyé de Dieu et des polythéistes dela Mecque s'intensifie quand ils engagent avec lui une forte polémique, du faitqu'il leur dit comme dans la sourate (Saba)(4)“C'est nous ou bien vous qui êtes surune bonne voie ou dans un égarement manifeste”, c'est l'extrême bienveillancedivine. En fait Dieu apprend à Son Envoyé à dire aux polythéistes : ‘Nous nepouvons pas être ensemble sur le bon chemin ou dans l'égarement’ mais il fautque l'un d'entre nous soit sur le bon chemin et l'autre dans l'égarement.

C'est dans ce sens que Dieu a appelé Son Envoyé et les musulmans à seservir de leur esprit dans leur appel à embrasser l'Islam par le biais de ladiscussion souple et courtoise et de l'exhortation influente par des argumentsthéoriques et des preuves rationnelles convaincantes. Dieu appelle tout lemonde à croire en Lui en faisant intervenir la raison et en méditant sur lesprincipes et signes divins cosmiques en suivant le bon chemin et en croyant enDieu le Créateur du cosmos. Dieu a fait de l'esprit l'arbitre de la foi en Lui, dela conversion à l'Islam et Il en a fait l'arbitre de la religion musulmane : Il dit àSon Envoyé (6) : “Nous avons fait descendre vers toi le Livre avec la véritépour que tu juges entre les gens, selon ce que Allah t'a apppris”.

(1) Sourate "L'araignée" nº29 , verset nº46

(2) Sourate "Taha" nº 20, verset 44

(3) Sourate "Al Ahsaf", nº 46, verset 8

(4) Sourate "Le pélérinage" nº22, Verset 68

(5) Sourate "Saba" nº34,verset 24

(6) Sourate "les Femmes" nº4 verset nº105

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Le discours de l'Envoyé de Dieu inclut le discours de sa communautécomme cela existe dans beaucoup de versets révélés. Dieu dit à Son Envoyé etaux musulmans qu'il a fait descendre le Coran à Son Envoyé pour que vousjugiez les disputes entre les gens avec équité en étant guidés par la raison.L'Imam Chafii et d'autres savants en religion, considèrent que ce verset duCoran est une preuve de la légitimité de l'exégèse rationnelle de l'Envoyé deDieu et des musulmans dans tout ce qui concerne la religion et ont considérécette exégèse comme le quatrième principe de la "charia" après le Coran, laSounna, l'unanimité de la communauté musulmane.

Ce qui montre clairement l'exégèse rationnelle dans la "Charia" existedepuis que l'Envoyé de Dieu était en vie, c'est le propos de Mo'ad Bnou Jabal,lorsque l'Envoyé de Dieu a tenu ce propos avec lui avant de l’envoyer au Yamen:Il lui a demandé: "Avec quels moyens tu vas juger"? Mo’ad Bnou Jabal lui arépondu -"Au moyen du Livre de Dieu"-Et si tu ne trouves pas ? "Je jugeraipar la tradition du Prophète"- Et si tu ne trouves pas ? - Il a répondu. "J'utiliseraima raison, sans négligence ". L'Envoyé de Dieu a répondu : Louange à Dieu quia accordé le succès à l'envoyé du Messager de Dieu, pour ce qui satisfaitl'Envoyé de Dieu.

Après la mort du Messager de Dieu, les Khalifes ont continué leur exégèseà propos de ce qui leur était exposé ou de toutes les questions délicates. L'undes problèmes les plus sérieux est celui qui a été exposé au Khalife Abou BakrEs-Seddik, au début de son Khilafat et qui concerne le refus de beaucoupd'arabes de s'acquitter de la "Zakat". Il les a considérés comme des mécréants etdemanda devant les compagnons du Messager de Dieu de les combattre. Lescompagnons ont eu horreur de cela et le kalife Omar aussi; celui-ci dit à AbouBakr: "comment combattre les gens alors que l'Envoyé de Dieu (S.B. sur Lui)dit?: "J'ai été ordonné de combattre les gens jusqu'à ce qu'ils disent: "il n'y a dedivinité hormis Dieu". S'ils le disent, leur sang et leurs biens sont à l'abri saufen cas de droit." Abou Bakr dit "n'a-t-il pas dit : "sauf en cas de droit". Il est deleur droit de faire la prière et de s'acquitter de l'aumône légale et par Dieu s'ilsme refusent un chameau qu'ils donnaient à l'Envoyé de Dieu, je leur déclareraila guerre pour cela ; et si je suis lâché par tout le monde, je leur déclarerai laguerre moi même." Omar et les compagnons le suivirent. Il a combattu lesmécréants qui ont refusé l'aumône légale et les ramena à l'Islam : cet énormebienfait d'Aboubakr a ramené à la péninsule arabique son unité islamique et l'a

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poussé à conqurir la Syrie l'Irak et l'Iran. Omar Ibn Al Khattab lui a succédé.C'était le calife le plus exégète dans la "Charia". Citons parmi ses exégèses : uneannée de forte sécheresse et de disette qui a sévi dans la péninsule arabiquependant son kilafat. La famine s'est répandue dans la région. On a suspendud'appliquer les jugements de la Charia relatifs à l'amputation des mains desvoleurs conformément au Coran qui dit (1) “Les voleurs et les voleuses à tousdeux coupez la main, en punition de ce qu'ils se sont acquis et comme châtimentde la part d'Allah. Allah est puissant et sage” parce qu'il a considéré le voleur àce moment, comme contraint de voler pour subvenir à ses besoins alimentaires,la suspension provisoire du jugement par la "Chaira" est une exégèse trèsimportante.

Dieu a destiné les recettes (sadaqâts) à huit bénéficiaires comme cela estdit dans le verset de la sourate (le désaveu)(2) “Les sadaqâts ne sont destinéesqu’aux pauvres, les indigents, ceux qui y travaillent, ceux dont les coeurs sont àgagner (à l'Islam), l'affranchissement des jougs, ceux qui sont lourdementendettés, dans le sentier d'Allah et pour le voyageur (en détresse) c'est un décretd'Allah ! Allah est savant et sage” Les pauvres et les indigents sont connus.Ceux qui y travaillent "sont les agents des impôts qui collectent les "sadaqâts";"Les coeurs à gagner" sont des familles arabes nouvellement converties etbénéficiant comme tels des "sadaqâts". Lorsque l'Envoyé de Dieu a partagé lebutin de la bataille de "Honain", il a donné aux " coeurs à gagner" de qoreîchcent têtes de chameaux chacun et aux autres gens y compris les qoreîchitesmoins de la centaine. Parmi ceux qui en ont bénéficié, Al Akraa Ibn HabisTamimi, O’yïna Ibn Hissan Al Fizazi. Ces deux derniers sont allés chez AbouBakr lui demander leur part de la "sadaqât" ; il leur a remis une lettre pourOmar Ibn Khattab son conseiller, pour les satisfaire; celui-ci leur a dit : Dieu ahonoré l'Islam et se passe de vous. Si vous revenez à l'Islam, c'est tant mieux,sinon, c'est la guerre entre nous. Omar a alors interdit à ce clan parmi les"coeurs à gagner" tout ce qu'ils prenaient de la sadaqât et les a traités comme lesautres musulmans. Abou Bakr Es-seddik approuva le travail de Omar et depuis,cette recette de la "sadaqât" a été annulée définitivement, comme a été annuléela recette pour "l'affranchissement des jougs". Ce fut la fin de l'esclavage dansle monde. La recette du Jihad a été maintenue comme a été maintenue la recette

(1) Sourate "la Table servie" nº5, verset nº38

(2) Sourate "le désaveu " ou le repentir" nº9 , verset nº60

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pour les "lourdements endettés" pour les aider tout comme la recette desvoyageurs démunis, c'est-à-dire le voyageur qui traverse un pays et nedisposant pas de moyens pour faire son voyage. Omar a fait une exégèse àpropos de deux dispositions citées dans le Coran comme il a fait une exégèse àpropos du mariage de jouissance, c'est-à-dire un mariage contracté par les deuxépoux pour une période déterminée d'un commun accord. Ce mariage a étépermis au début de l’Islam. Les interprétations portant sur la tolérance etl'interdiction de ce mariage par l'Envoyé de Dieu, se sont contredites. mais dutemps de Omar, il l'a interdit catégoriquement.

Ces trois exégèses de Omar montrent l'étendue de l'exégèse depuis lesdébuts de l'Islam. Les compagnons se sont répartis lors des conquêtes sur lespays musulmans et nombreux étaient parmi eux des exégètes qui émettaient desavis à caractère religieux aux musulmans à propos d'incidents, des malentendus,de comportements, et de problèmes relatifs à la religion et à la foi . L'exégèse aconnu un développement et un élargissement concernant l'émission d'opinion,de jugement en rapport avec d'autres disciplines liées à la religion et ainsi sesont formées les Ecoles et les doctrines (ou sectes) religieuses connues : l'EcoleHanafite, l'Ecole malékite, Chafite et hanbalite. Ces doctrines ou sectes se sontdéveloppées en recrutant chacune des exégètes rendus célèbres à travers lessiècles et les pays musulmans, par la réflexion, la raison dans la création de loil'émission de décisions émanant des constantes et des règles de la religion quisont le Coran et le hadith .

L'exégèse a connu un épanouissement jusqu'au 9ème siècle de l'hégire.Après , c'est l'imitation qui a commencé à se répandre à l'époque des Othomanset même après les othomans jusqu'à l'arrivée de Cheik Mohamed Abdou à la findu siècle dernier , la "Charia" a réintégré l'exégèse qui a retrouvé un dynamismeet une vitalité chez les grands savants en religion .

Comme la raison dans la Charia a ouvert les portes devant les savants quiétaient des maîtres éminents favorables à l'exégèse et à la déduction pertinente àpropos de ce qui se produit, ce qui arrive aux gens dans le domaine de lareligion , cette raison dans la "Charia" a fermé hermétiquement les portesdevant toutes les affabulations et les croyances des arabes anciens à propos deleur divinités et leurs idôles.

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A propos de la magie qui dit des juifs dans la sourate (la Vache)(1) “Et ilssuivirent ce que les diables racontent du règne de Solayman. Alors queSolayman n'a jamais été mécréant mais bien les diables : ils enseignent aux gensla magie” Le magicien est un mécréant et d'après ce verset, l'Envoyé de Dieu(S.B.sur Lui) dit: "le châtiment du magicien c'est de le battre avec une épée". Ceque l'on veut dire par "magicien" c'est celui qui simule de faire du mal aux gensprétendant qu'il a des rapports avec les âmes des étoiles ou les âmes des diables.L'Envoyé de Dieu nous a appris que la superstition (le mauvais augure) ou lepessimisme survenant quand l'oiseau se dirige vers la gauche, et non vers ladroite, c'est du polythéisme.

De même, un jet de pierre accompagné de balbutiements fait penser à celuiqui écoute qu'il réalise ses voeux comme font les bohémiennes (les sorcières) enfrappant sur les coquilles. Il en est de même pour ce que fait le voyant,c'est-à-dire le devin qui prétend connaître, à partir des astres ou étoiles la viedes gens, ce qui relève de l'inconnaissable que seul Dieu connait. C'est aussi lecas du devin qui prétend qu'il a un diable domestique qui l'informe desévénements ou des incidents qui vont survenir et des secrets que les coeurscachent. Lors de la période anté-islamique, il y avait beaucoup de devins quifaisaient de la mise en scène devant ceux qui leur exposaient des problèmes, endébitant une prose inintélligible prétendant que les diables leur apportent celad'une force supérieure. Il existe beaucoup de légendes et d'affabulations relatéespar ces conteurs de la période anté-islamique sur ces devins. Tout cela n'est quemensonges : l'Envoyé de Dieu dit : "celui qui va chez un voyant ou un devin amécru à propos de tout ce qui est descendu sur Mohammed". C'est-à-dire leCoran qui repose sur la raison et les arguments rationnels justes.

L'Islam a fait de la raison un arbitre dans la foi en Dieu par le biais de laméditation sur les principes cosmiques. il a fait de la raison aussi, la base del'appel à l'Islam avec ses trois démarches: les arguments rationnels, l'exhortationet la bonne discussion comme il a fait de lui la base constante de la "Charia" parle biais de l'exégèse. Dieu et son envoyé ont élevé l'esprit de l'homme enrefusant la fable, la magie et la prédiction. Dieu et Son Envoyé ont, sans aucundoute bâti la "Charia" pour l'humanité sur un très grand édifice rationnel.

(1) Sourate "la vache" nº1, verset nº 102

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CHAPITRE VI

L'Islam embrasse la Science

L'Islam a embrassé la science dans le premier des versets révélés duCoran. Dieu s'est adressé à Son Envoyé en disant: (1) “Lis, au nom de tonSeigneur qui a créé, qui a créé l'homme d'une adhérence. Lis, ton Seigneur est leTrès Noble, qui a enseigné par la plume, a enseigné à l'homme ce qu'il ne savaitpas”. L'enseignement avec la plume est inconditionné et n’est pas limité par unecatégorie de sciences dont Dieu a comblé l'humanité. Il est évident que certainessciences sont perçues par l'information franche; d'autres sont saisies par lessens, d'autres encore par l'affectivitié et d'autres par l'esprit au moyen del'expérience, de la déduction. Pour honorer la science Dieu a juré par la plumeet par ce qui est écrit dans le domaine de la science et du savoir, en disant dansla sourate (La plume)(2) “Par la plume et ce qu'ils écrivent "”. Il a dit à SonEnvoyé d'être humble devant Lui pour qu'il accroisse ses connaissances commeil est dit dans un verset de la sourate (Tâ-Hâ)(3)“Et dis : ‘Ô mon Seigneur,accrois mes connaissances!” Dieu a comblé d'honneur les savants puisqu'il lesconsidère comme les égaux des Anges dans "l'attestation" de Son unicitécomme cela est dit dans le verset de la sourate :(La famille d'Imran)(4) “Allahatteste et aussi les Anges et les doués de science qu'il n'y a point de divinité àpart Lui”. Ce qu’élève la science c'est qu'il y a dans le dialogue entre Dieu-leTrès Majestieux- et Ses Anges au début de la sourate (La vache) (5) lorsqu'ila désigné Adam vicaire "Khalifa" sur la terre Les Anges Lui ont dit: “Vas-tu ydésigner un qui y mettra le désordre et répandre le sang, quand nous sommes làà Te sanctifier et à Te glorigier?” Celui qui sème le désordre et répand le sangne peut pas construire (l'habitat) mais nous, nous avons, avant lui le droit d'être"Khalifa". Dieu leur dit :“Je sais ce que vous ne savez pas”, ce dont vous n'avezpas été informés.

(1) Sourate "L'adhérence " nº96 verset 1,2,3,4,5

(2) Sourate "La plumle" nº68 verset nº1,

(3) Sourate "TâHâ" nº20 verset nº 114

(4) Sourate "La famille d'Imran" nº3 verset nº18

(5) Sourate "La vache" nº 1, verset , nº30

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Et Il apprit à Adam tous les noms (de toutes choses)”.(1) Soit parl'apprentissage soit par l'inspiration, soit en lui mettant dans la tête un savoir à telpoint que s'il lui est demandé le nom de quelque chose, il lui donne un nom sur lecoup. Dieu a présenté aux Anges la désignation des noms et leur a dit : (2) “Informez-moi des noms de ceux-là, si vous êtes véridiques!” Les Anges ont étéfrappés d'incapacité. Dieu dit alors à Adam :“Ô Adam, Informe-les de cesnoms”. Adam les en informa. Dieu leur a dit :“Prosternez-vous devant Adam!”Prosternation de gloire “Ils se prosternèrent”- Il y a là, anoblissement de lascience qui n'est égale à aucun autre anoblissement - Car en donnant l'ordre auxAnges-créatures divines qui glorifient toujours Dieu par les louanges- de seprosterner devant Adam, il a placé la connaissance des noms par Adam audessus de la glorification des Anges et de leur adoration pour Lui. Ceci est unevénération inégalable de la science. L'Envoyé de Dieu a répété dans ses Hadithsque la science est au-dessus de la piété et que le savant est plus haut que ledévot. L'un de ses hadiths connus : "Le mérite du savant sur le dévot est commele mérite de la lune sur tous les astres". Il a souvent inspiré le désir d'apprendrela science et il a dit qu'apprendre la science est un devoir pour chaquemusulman et que les Anges tendent leurs ailes à tout demandeur de science. Unhomme de la tribu Morad est venu le voir à la mosquée et lui a dit : "O Envoyéde Dieu! je suis venu apprendre la science." Il lui a répondu : "Que ledemandeur de la science soit le bienvenu! Celui qui apprend la science estentouré d'Anges qui le couvrent d'ombre avec leurs ailes" Et comme il a placéles savants au-dessus des dévots, ils les a placés au-dessus des martyrs pour lacause de Dieu : Les savants ont un dégré de mérite sur les martyrs".

Le Saint Coran a répandu chez les musulmans l’esprit de la science. Ce quiest à remarquer c'est qu'il a modifié le sens de termes qu'ils connaissaient et quiont eu des sens nouveaux. Ces termes forment une terminologie dans la religiontels que l'Islam, la foi, l'idolâtrie, le polythéisme. Le mot "Coran" a pourorigine son radical : comme le mot "absolution". Dieu a désigné avec ce mottous les versets du Coran qu'il a fait descendre sur Son Envoyé , c'est-à-dire lesparoles de Dieu pendant 23 années, qui ont été consignées dans le Coran. Lemot "Islam" dont le sens littéral est la soumission, l'obéissance. Dieu a désignépar ce mot la religion comme dans ce qu'il dit : “aujourd'hui, j'ai parachevé pour

(1) Sourate "la vache nº1 verset nº31

(2) Sourate "La vache nº1, verset 31

L’Islam embrasse la Science

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vous, votre religion, accompli sur vous Mon bienfait. Et j'agrée l'Islam commereligion pour vous”(1). Le mot "foi" a pour dérivé "Aman" c'est-à-dire laSécurité (contraire de la peur). Le Coran lui attribue ainsi qu'à ses dérivés"Tasdike, c'est-à-dire l'assentiment de l'unicité de Dieu, de Son Envoyé et de La"Charia". Le mot "Kofr" l'apostasie a pour sens littéral la couverture, levêtement. Le Coran lui attribue ainsi qu'à ses dérivés le sens d'adorationd'autres divinités que Dieu -Le mot "Shirk" ou le polythéisme a pour senslittéral la participation à tout . Le Coran lui attribue ainsi qu'à ses dérivés le sensde ce que le mécréant croit en une divination partagée avec Dieu comme l'a ditLokman à son fils(2)“O mon fils, ne donne pas d'associé à Allah car l'associationà (Allah) est vraiment une injustice énorme”.

La terminologie coranique peut ne pas avoir un sens littéral, et être conçuedirectement comme le terme "nifak" ou l'hypocrisie qui signifie dissimulationl'apostasie et exhiber l'Islam. Les philologues disent que les arabes de la périodeantéislamique n'ont pas utilisé ce terme, ni dans les verbes ni dans les noms eton ne relève dans leur poésie ni "nafaka" ni "munafik" (ni verbe, ni nom) tel quenous lisons souvent dans le Saint Coran. Les philologues disent que le terme"Nafaka" vient de la période anté-islamique, qui veut dire le terrier de lagerboise qui y cachait une sortie autre que la sortie principale. Quand elle estattaquée par la sortie principale, elle emprunte cette issue. C'est comme si leCoran avait utilisé à partir du nom de ce terrier le mot "nifak" ou l'hypocrisie.Car l'hypocrite qui proclame son appartenance à l'Islam y entre par une porte eten soit en dissimulant son polythéisme par une autre porte. Comme le terme"nifak" que le Coran a inventé, nous relevons le terme "fasik" ou débauché etses dérivés. Ibn Al Arabi dit que le sens littéral de ce mot n'existe pas, qu'il n'apas entendu ce mot dans les écrits et la poésie de la période anté- islamique cequi prouve que le Coran l'a utilisé pour signifier l'insoumission à Dieu.

L'exégèse du Coran est née et se développe rapidement en application dece que Dieu dit à Son Envoyé (3) “Et vers toi Nous avons fait descendre leCoran pour que tu exposes clairement aux gens ce qu'on a fait descendre poureux”. L'Envoyé de Dieu expliquait à ses compagnons le contenu des versets duCoran comme principes sur le plan impératif et prohibitif. Ainsi l'Envoyé duDieu est considéré comme le 1er exégète du Coran.

(1) Sourate "la table servie" nº107 verset n°3

(2) Sourate "Lougman nº 31, verset nº13

(3) Sourate "les abeilles" nº16 , verset n°44

L’Universalité de l’Islam

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D'après Ibn Massoud -que Dieu l'agrée- "Quand l'un d'entre nous(c'est-à-dire les compagnons de l'Envoyé de Dieu apprenait dix versets duCoran,à peine il les dépassait qu'il en connaissait le sens et les appliquait. Aprèsla mort de l'Envoyé de Dieu, les compagnons ont continué cette oeuvre enexpliquant aux musulmans le Coran, en suivant sa voie et selon ce qu'ilsentendaient de lui. Assiouti dit dans son ouvrage [Al Itkan] qu'il a pu rassemblerplus de dix mille Hadiths constituant l'exégèse du prophète (S.B. sur lui) et descompagnons dans un ouvrage intitulé "Interprétation du Coran". qu'il asynthétisé dans un autre ouvrage appelé "Addor al Manthour Fi Tafsir BilMaethour"

La Sounna ou le Hadith Acharif est née et s'est vite développée. Le Coranparlait des principes de la "Charia" globalement et sans détails. l'Envoyé deDieu (S.B. sur lui) a développé, précisé et expliqué ces principes. Le Coran n'apas donné les détails de la prière ni de la "Zakat" ou (l'aumône)- qui sont les unsdes piliers les plus importants de l'Islam. Il s'est contenté de ce que Dieu dit “Ets’acquittez de la prière et de l'impôt”. C'est le Hadith qui a clarifié les règles dela prière qui commence par le "K'iam", "la Nia", le "takbir" et la lecture de laFatiha ou le prologue et ce qui suit comme Aroko'e", puis la prosternation, avecle "tasbih", le Salut du milieu dans les prières autres que celle du matin,et la"Rak'a après le Salut du milieu dans la prière du "Magrib", le coucher du soleil.Deux "Rak'at dans le reste des prières et le salut final. L'Envoyé de Dieu apréconisé aussi le moment des prières qui sont au nombre de cinq. Le Coranprécise ce qu'il faut accomplir avant la prière comme ablutions et leurs règles.De même la "Zakat" ou l'impôt est signalé globalement dans le Coran. C'estl'Envoyé de Dieu qui a précisé sa quantité obligatoire pour tout musulmanannuellement sur l'argent, les grains, les bestiaux, les chameaux, quelqu'ensoient la quantité ou le nombre de têtes. Derrière les éclaircissements parl'Envoyé de Dieu des obligations de la "Charia", il y a des centaines de hadithsplutôt des milliers avec leurs subdivisions qui la complètent. Dieu ordonnesouvent aux musulmans , dans le Coran, de s'en tenir à ce que leur dit l'Envoyéde Dieu, de l'appliquer en suivant ses ordres et en s'abstenant de ce qui estprohibé - Dieu le Très Majestueux- dit dans la sourate "l'exode" (1) “Prenez ceque le messager vous donne et ce qu'il vous interdit abstenez-vous-en”.

(1) Sourate "L'exode nº59 , verset 7

L’Islam embrasse la Science

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L'Envoyé de Dieu a appelé ses hadiths, la "Sounna". C'est-à-dire sa conduite etcelle de ses compagnons. Il a dit entre autre: "Maintenez ma Sounna etmordez-la avec les molaires". C'est-à- dire attachez-vous à la sounna. D'aprèsIbn Abbas, l'Envoyé de Dieu a dit: "Que Dieu soit miséricordieux a mes“Kholafa” ou les continuateurs de l'interprétation de la “sounna”. Nous avonsdit : "O Envoyé de Dieu! Qui sont tes "Kolafa"? Il a dit : "ceux qui récitentmes hadiths et qui les apprennent aux gens". Il recommandait aux délégationsde les apprendre à leurs communautés. Les compagnons ont veillé sur la"Sounna", l'ont récitée et étudiée et ainsi elle a été transmise aux générationssuivantes. La "Sounna" a été, depuis qu'elle a été édictée par lui , une sciencequi a Sa Sainteté.

Depuis l'époque de l'Envoyé de Dieu, est née une 3ème science, le "Fikh" oula théologie musulmane qui traite des principes divins dans les actes (ou actions)des charges des obligations, des "Nah'i" ou prohibition, l'"nadb", l' "Ibaha" ou lelicite". Cette science renferme toutes les pratiques religieuses, les transactions, lesactes, l'héritage et ses régles. La nouvelle terminologie que Dieu et Son Envoyéont créée et dont ils ont enrichit le "Fikh" ou la théologie musulmane est trèsabondante. Arrêtons-nous devant la terminologie concernant les pratiquesreligieuses ou "Al 'Ibadat" c'est-à-dire : la prière, 'la "Zakat", Le Jeûne et lepélèrinage. L'origine du sens littéral du mot "Salat" ou prière c'est "addouae"; leCoran en fait un concept terminologique pour la dévotion ou la pratique religieusede base connue dans l'Islam. La prière est devancée par les ablutions qui signifient"se laver" et la "Charia" lui attribue les sens de " se laver" et "s'essuyer des partiesspécifiques du Corps. Les ablutions sont suivies de "Al Kiam", le "Takabir", le"Rokoe" et le Soujoud" ou prosternation. Le sens litteral de "Rokoe" c'estl'inclination. Dans la prière le Coran lui attribue le sens de l'inclination avec unrituel spécifique en exaltant Dieu. L'origine du sens littéral du "Soujoud" ouprosternation "Tadaloul" ou abaissement. Le Coran lui attribue le sens de la misedu prieur de son front et des ses mains sur le sol avec un rituel spécifique enexaltant Dieu en cas de manque d'eau pour faire les ablutions pour la prière, onpeut faire le "taïamum" ou ablutions sèches. Le sens littéral de "ablutions sèches",le "Qasd" ou l'intention, le Coran lui donne le sens de s'essuyer le visage et lesmains après les avoir passés sur une partie de la terre pure. Le sens littéral de la"Zakat" c'est l'accroissement. Le Coran lui donne le sens d'une quote-part enargent ou en nature que la "Charia" oblige à donner aux pauvres et autres avecdes conditions particulières. La "Sadaka" citée dans le Coran est en rapport avec

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(1) Sourate "la vache" nº1 verset , 196

(2) Sourate "le desaveu ou le repenter" nu9 verset nº122

la "Zakat". Elle est dérivée de la "Sada'ka" ou l'amitié; C'est comme si Dieu-leTrès Puissant-voulait avec cette appellation, qu'elle consolide l'amitié, (labienveillance) entre les musulmans par leur générosité, en donnant la "Zakat"aux pauvres et aux indigents. Le sens littéral du [Siam] ou jeûne c'est le "imsak"ou abstinence. Le Coran lui accorde le sens de l'abstinence de manger, de boire,des relations sexuelles de l'aube au coucher du soleil. Le sens littéral du "Hij"ou pèlerinage c'est le "Qasd" ou l'intention. Le Coran lui donne le sens de sediriger vers "Baït al Haram" ou Sainte mosquée en des mois précis pouraccomplir les rites particuliers. Il est noté dans le Coran que la "Tamatou’a" oujouissance du petit pèlerinage ou “Omra” avant le grand pèlerinage. Comme ledit Dieu dans le Sourate (la Vache) (1) “Quiconque a joui d'une vie normaleaprès avoir fait l'Umra en attendant le pèlerinage”. La "Oumra" ou petitpelerinage au sens littéral c'est la visite, le Coran lui attribue le sens du "rite"renfermant la procession (autour de la "Ka'ba") et le "Saaï" entre "Safa" et"Marwa", l'exaltation de Dieu, "Tasbih" et "Ihram" n'ont pas de date précisedans l'année. Le "Tamattoua" au sens litteral veut dire le bénéfice, le profit ; leCoran lui accorde le sens de "l'ihram" du "haj" ou pèlerin par la "omra" ou petitpelerinage. Quand le pèlerin l'accomplit, il peut jouir de tout ce dont il jouissaitavant le petit pèlerinage jusqu'à son Ihram pour le pèlerinage. Le Coranrenferme quelques règles du pèlerinage tels que le "Tawaf" ou procession, le "saie" entre "Safa et " marwa", le "nafr" ou départ en groupe de Arafat àMozdalifa , ou l'Ifada" .

Nous nous contentons de ces concepts terminologiques qui se comptentdans la "fikh" ou "théologie musulmane" par dizaines.

Nous voyons Dieu -le Très Puissant- inciter les musulmans à se lancer avecl'Envoyé de Dieu, dans le Jihad ou guerre Sainte contre les ennemis de l'Islam .Dans la sourate "Le désaveu" Dieu incite les musulmans à s'avancer vers l'Envoyéde Dieu pour qu'il leur apprenne l'exégèse du Coran, la Sounna , les principes de la"Charia" et ses prohibitions et pour les faire apprendre à leur tour à leurs tribus et àleurs communautés. Dieu - le Très Haut-, dit(2) “Et les croyants n'ont pas à quittertous leurs foyers. Pourquoi, de chaque clan quelques hommes ne viendraient-ilspas s'instruire dans la religion, pour pouvoir à leur tour avertir leur peuple afinqu'ils soient sur leur garde?”. Il y a là une mobilisation divine énorme visant àapprendre la "Charia" et ses sciences et à la diffuser dans la "ouma".

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Effectivement les musulmans ont répondu à l'appel de Dieu et la ville deMédine est devenue une grande cité des sciences qui a préparé un vastemouvement scientifique dont l'Envoyé de Dieu était le professeur, le grandsavant de la ouma et son grand exégète du Coran et dont les élèves étaient sescompagnons.

Ils est connu que la "Charia" dans le Coran et la "Sounna" s'élargitconsidérablement et ne s'arrête pas aux dévotions, mais elle porte sur tous lesaspects de la vie de l'humanité, lui créant des lois sur l'organisation de lafamille, la piété filiale, le mariage, les bonnes relations entre les conjoints, la"idda" de l'épouse divorcée, sa pension pendant la "idda", la pension dunourrisson, les parts des héritiers,le commerce et les transactions commerciales,l'agriculture et sa mise en valeur, les dettes et leur enregistrement, letémoignage, les dépôts en garantie, l'assurance , les recettes de la "zakat" et la"sadaqât" l'interdiction du vol, l'assassinat, la "Riba" ou intérêt au taux excessif,l'adultère, le vin, le jeu de hasard, les règles de la guerre et du Jihad , les droitsdes combattants et les conventions, l'organisation du pourvoir sur la base de laconsultation et la délibération (ou Achoura) de la justice avec des principesmoraux importants.

De ce qui précède, il est clair que non seulement l'Islam embrasse lascience, mais il s'unit avec elle, formant ainsi trois sciences; l'exégèse, le"Hadith" ou Sounna" et le "Fiqh". A côté de ces sciences, le Coran exalte lessciences naturelles, l'astronomie, les mathématiques, la médecine. Dieu met envaleur les premières sciences plusieurs fois et gratifie l'homme en lui aplatissantla terre et en lui créant des montagnes pour que celles-ci ne le fassent paschanceler, des cours d'eau et des sources qu'il alimente par des pluies pour queles hommes s'y abreuvent et les utilisent dans l'agriculture qui produit les grainset les arbres qui produisent des fruits comme le raisin, les dattes, les olives etd'autres fruits de toute sorte. Il a répandu les animaux sur la terre et a permisasservissement du chameau, du cheval,des bestiaux par l'homme; l'utilisation dela mer par l'homme et tous les bateaux qui y naviguent pour son commerce etpour l'intérêt qu'il en retire; le vol des oiseaux de toutes les couleurs dans le ciel.Tous les espaces naturels sont cités dans le Coran. La terre avec ses montagnes,la mer, les oiseaux, la végétation, le monde des arbres et des plantes, le mondedes animaux et des bêtes, le monde des reptiles comme les serpents et lesinsectes. Si nous considérons les sciences astronomiques et mathématiques,

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nous remarquons que Dieu parle souvent de "borouj" ou zodiaque ouconstellation. "Borj" veut dire d'un côté la forteresse, la tour. De l'autre côté"borj" veut dire : zodiaque, constellation d'étoiles ou mansion. Cesconstellations, une fois reliées entre elles par des fils, donneraient l'image d'unanimal. Le soleil dans sa course, passe chaque mois par une mansion, si bienque dans l'année il passe par 12 mansions dont les 3 premières forment lezodiaque de l'hiver, ce sont: capricorne, verseau et le poisson. les 3 autresconstituent le zodaique du printemps. Ce sont le bélier, le taureau et lesgémeaux. Le zodiaque d'été est formé du : cancer, le lion, et la vièrge. Lezodiaque d'automne formé de: la balance, le scorpion , le Sagittaire . Dieu l'asignalé en disant :“Par le ciel aux constellations” pour prouver Sa grandepuissance. Il dit dans la sourate (Jonas)(1) “C'est lui qui a fait du soleil uneclarté,et de la lune une lumière, et il en a déterminé des phases afin que voussachiez le nombre des années et le calcul (du temps)”. "Ad'iae" ou Clarté : fortelumière. "Les phases de la lune" sont les mansions de la lune ou les positionsde la lune dans lesquelles elle apparait chacune des nuits du mois, formant ainsi28 constellations ou positions réparties sur les mansions du soleil : les noms deces 28 mansions sont citées dans les ouvrages des savants en astronomie :

Dieu dit dans la sourate "Les bestiaux"(2) “Le soleil et la lune pour mesurerle temps” c'est-à-dire que Dieu les a considérés comme des mansions pour quel'on sache les horaires, les jours, les nuits, les mois, les années, pour que voussachiez comment organiser votre vie, vos problèmes, vos transactions et ce quevous attendez de l'histoire, ce qui est un principe de la vie et de la civilisation.

Le Coran fait mention de la médecine, ce qui a permis à de nombreuxséminaires de médecine de se tenir pour montrer ce que le Coran renfermecomme signes et miracles dans la médecine. Certains de ces aspects sontprécisés dans la sourate(3) (Les Croyants) l'une des étapes de la création dufoetus dans le ventre de la mère; Dieu dit au début du verset que l'homme estcréé “d'un extrait d'argile” en signalant ainsi qu'il a créé Adam de l'argile, puis ilexpose les étapes par lesquelles passe la foetus quand il est créé, en disant“Puis nous en fimes une goutte de sperme, dans un reposoir solide. Ensuite nous

(1) Sourate "Jonas" nº10 verset 5 , p. 208 .

(2) Sourate "les bestiaux nº6 verset 96 p.140

(3) Sourate " les Croyants nº23, versets 12,13, p.342

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avons fait du sperme une adhérence” c'est à dire du sang coagulé “et del'adhérence nous avons crée un embryon” c'est-à-dire un morceau de viande“Puis de cet embryon nous avons créé des os et Nous avons revêtu les os dechair; Ensuite Nous l'avons transformé en une tout autre création” Nous y avonssoufflé l'âme, ceci est un miracle médical divin dans le Coran où sont conçuesles différentes étapes du foetus jusqu'à ce qu'il devienne un être vivant. Tout ceque j'ai signalé à propos des louanges du Coran pour les sciences naturelles,l'astronomie, la médecine et son union avec les sciences au niveau de lathéologie, tout ceci a rempli les coeurs des musulmans de l'envie d'apprendre lessciences dans toutes leur diversité, et après la mort de l'Envoyé de Dieu, lesmusulmans se sont mis à étudier les sciences religieuses: l'exégèse du Coran, lehadith, le "fikh", puis ils ont essayé de comprendre, après les conquêtes del'Islam, ce que les peuples arabisés possédaient comme sciences; la Chimie,l'astronomie, les mathématiques, la médecine. Ceci a donné lieu à une intenseactivité de traduction de ces sciences et d'autres domaines similaires a celle quenous avons vue dans le cadre de la cohabitation intellectuelle et du rationalismede l'Islam, que les musulmans ont assimilés. On a commencé à créer lagrammaire, la philosophie pour répondre aux besoins accrus des peuplesarabisés qui voulaient connaître les règles de la conjugaison et la fonction desmots .

L'enseignement a connu un grand essor au niveau de l'apprentissage dessciences religieuses, des sciences de la langue et des sciences étrangères aumonde musulman. Ceci a amené la communauté musulmane à devenir le guidedu monde sur le plan des sciences, de la civilisation pendant six siècles,jusqu'au VIII siècle de l'hégire (XIV siècle de l'ère chrétienne).

Dieu a fait, à juste titre, de la communauté musulmane, une communautédes sciences et de l'apprentissage. Les jeunes apprenants commençaient parapprendre dans les écoles coraniques, l'écriture, la lecture, quelques sourates duCoran, un peu de calcul, la grammaire, quelques poèmes et proverbes. Onapprenait aux jeunes filles le Coran et surtout la sourate "La lumière". A cetteépoque l'enseignement/ apprentissage ne ressemblait pas à celui que nousconnaissons aujourd'hui. l'apprentissage dans les écoles coraniques tenait lieu del'enseignement dans le primaire et le collège d'aujourd'hui. D'habitude, lesjeunes enfants apprenaient le Coran. Les mosquées étaient de grands espacesoù on apprenait les sciences. Celui qui voulait continuer ses études, participait

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aux "séminaires" animés par les Oulemas et les savants. Ces coursressemblaient aux établissements supérieurs et n'étaient pas seulement des lieuxdu culte mais c'étaient des établissements de sciences et des savants y animaientdes cercles dans tous les domaines.

Le savant se faisait entourer de ses étudiants. Il s'appuyait contre unecolonne de la mosquée ou sur une chaise élevée et dictait ses cours. Quandl'auditoire était nombreux, il se faisait répéter ce qu'il dictait pour s'assurer queles plus loin l'entendaient. Les cercles des oulémas connaissaient plusd'audience car la maîtrise des sciences religieuses "Al Fikh" préparait à desfonctions de contrôle des prix, du contrôle des marchés, et à des fonctions desécurité, de justice et d'administration parfois. Aucune condition n'était exigéepar assister aux conférences données par les savants sauf le désir d'y assister.Ceci a permis deux choses : La première c'est qu'il y avait un grand nombre desavant spécialisés dans les différentes sciences à tel point qu'on rapporte queNadhr Ibn Chomaïl, l'élève d'Al Khalil Ibn Ahmed, qui voulait quitter AlBassora en Irak pour aller à Khorassan, a été salué à son départ par trois millesavants qui étaient des Oulemas des grammairiens, des philologues etc, sanscompter un grand nombre d'absents. Si Al Bassora comptait un grand nombrede savants, Bagdad en comptait plus du double.

La deuxième chose concerne la constitution d'une équipe de savants etd'hommes de lettres qui ont diversifié leurs connaissances d'une manière trèslarge. Ils ne se sont pas contentés de participer à un seul cercle, mais ils allaientà tous les cercles ou à un plus grand nombre pour profiter des différents savoirs,ressemblant ainsi aux journalistes d'aujourd'hui qui peuvent discuter de tous lessavoirs et de toutes formes de culture. Al Jahidh a surnommé ces équipes desavants, dans sa ville Al Bassaora, "Al Masjidyines". Il dit : "Ils avaient descercles réservés, dans les mosquées où ils discutaient et polémiquaient surtout àpropos ce qu'on leur exposait. "Al Jahidh rapporte dans son ouvrage "LesAvares" des éléments de leurs discussions et d'achats à propos des économiessur les provisions, les investissements. Ils avaient beaucoup d'audience et desuccès dans les cercles des kalifes, des Ministres et des nobles pour les proposet les discussions interessants qu'ils leurs présentaient.

Ce qui a permis de raviver le mouvement des idées et le développementdes sciences à l'époque des Abassides, ce sont les séminaires qui se tenaientdans les mosquées, les palais des califes, des ministres et des dignitaires de

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peuple. Les jeunes fréquentaient les mosquées pour assister aux séminairesaminés par les savants en religion, les philologues, les théologiens pour apprendrela discussions (et la controverse) et comment on devient vainqueur. Yahia IbnKhalil Al Barmaqui, Ministre de Haroun Arrachid, avait un cercle où serencontraient les théologiens musulmans et d'autres représentant des différentescroyances pour débattre de nombreux problèmes d'ordre philosophique outhéologique . El Messaoudi a rapporté une conversation paisible qui a eu lieu dansce cercle et qui a eu pour objet l'amour et son essence. Le Kalife Al Mamounanimait un cercle qui était un grand espace de débats et rencontres. Il avait unegrande culture en sciences religieuses, en philologie, en philosophie et d'autressciences. Ses cercles au palais du Calife à Bagdad se sont transformés enséminaires à vocation scientifique qui abordaient toutes les branches du savoir.Taïfor dit dans son ouvrage : "Bagdad était le lieu de nombreux séminaires où ondébattait de sujets très variés. El Messaoudi dit aussi que ces séminaires organiséspar Al Mamoun avaient appris aux gens à avoir des points de vue, à les échanger,et à faire de la recherche. Des séminaristes ont écrit des ouvrages approuvant lesdémarches et les doctrines qu'Al Mamoune avait défendues et au sujet desquellesil avait engagé des discussions. Les débats et les séminaires devenaient trèsfréquents dans les cercles des théologiens. Dans le chapitre sur le rationnalisme del'Islam, nous avons évoqué la fréquence des cercles animés par les théologiens àBassora et Bagdad et qui regroupaient des représentants de toutes les religions etcroyances. De nombreux ouvrages de l'époque abbasside portaient des titres avecle terme "reponse" ou réfutation ou, comme si les séminaires et les controversesavaient été l'expression de la pensée de cette époque. Il arrivait souvent à AlJahidh d'écrire un essai où il faisait les éloges de quelque chose, d'un groupe puisil revenait sur son entreprise pour les attaquer. L'un de ses ouvrages s'intitule : "lesavantages et les inconvénients", qui est un gros document renfermant des écritssur le monde, les vertus, sur le tempérament, le caractère, leurs qualités et leursdéfauts à travers de petits contes et de petites histoires où se mélaient les culturesarabe, persane, hindoue et grecque.

L'une des raisons qui ont amené la renaissance scientifique islamique àatteindre son apogée attendue depuis le dernier quart du 2ème siècle de l'hégire(8ème siècle de l'ère chrétienne) et plusieurs siècles après c'est que Al FadhleIbn Yahia Al Barmaqui, ministre de Haroune Ar-Rachide, avait créé à Bagdadune usine de papier. Les gens ont abandonné l'écriture sur les peaux et le papier

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obtenu à partir du papyrus, fabriqué en Egypte, pour écrire sur du papier fin debonne qualité et à bon marché. Ceci donna lieu à la publication de nombreuxouvrages, à l'existence de nombreux scribes, papeteries et au développement ducommerce du papier et du livre. Les lieux où était implanté ce commerce ontconnu beaucoup d'animation et les jeunes et les savants fréquentaient beaucoupces endroits, non seulement pour acheter mais aussi pour lire la nuit lesnouvelles publications, pour louer ou pour en recopier des parties, des idées oudes chapitres. Ceci a contribué à l'épanouissement de la pensée scientifiqueislamique puisque les ouvrages étaient à la portée des jeunes et étalés devanteux facilitant mieux pour eux l'accès au savoir que la présence aux séminaires.

Rapidement, les librairies et les bibliothèques générales et privées sedéveloppèrent. Ar-rachide a créé une grande bibliothèque qu'il a nommée "DarAl Hikma" et où il a recruté un grand nombre de traducteurs comme nousl'avons signalé dans le chapitre "le rationalisme de l'Islam". Al Mamoun deson côté a accordé à cette bibliothèque un grand intérêt. Yahia Ibn Khalid alBarmaqui a de son côté une grande bibliothèque. On dit que tout ouvrageexistant dans cette bibliothèque était en triple exemplaires. Les savants à leurtour se mirent à créer leurs propres bibliothèques. On dit aussi que labibliothèque d'Al Wakidi, l'historien renfermait six cents coffres remplis delivres. Il avait ainsi 2 scribes "mamlouk" ou esclaves qui passaient tout le tempsà écrire.

Les intellectuels nobles et génèreux se sont mis à construire desbibliothèques et les ont ouvertes au public . Ali Ibn Yahia al Monaj'imcontemporain d'Al Moutaoukil, a construit un palais qu'il a aménagé en trèsgrande bibliothèque que fréquentaient les gens venus de toute part et où ilsséjournaient pour pouvoir lire et apprendre. Toutes les villes du mondemusulman ont connu le même mouvement et en particulier les bibliothèques desmosquées qui restaient ouvertes tout le temps et à tout le monde qui voulait lire.C'est ainsi que l'on trouvait de grandes bibliothèques dans tous les paysmusulmans. En Egypte par exemple la bibliothèque "Al Aziz le fatimide, a ététrès réputée et l'on dit qu'elle renfermait 200.000 ouvrages. En Andalousie, àCourdoue, c'est la librairie "al Hakam Al Mostansir l'omeyade qui fut la plusconnue. Ce calife avait des libraires dans tous les pays musulmans qui luiprocuraient des ouvrages dans toutes les sciences. On dit que sa librairie

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comptait 44 répertoires, chacun totalisant de 40 à 60 pages. Depuis la fin du2ème siècle de l'hégire et les siècles que ont suivi, le nombre de librairies s'estaccru dans tous les pays musulmans au point que des nombreux marchés dulivre ont été créés.

Les musulmans se sont intéressés à la lecture des ouvrages et àl'apprentissage des sciences depuis le début de l'Islam, intéret qu'aucun peuplen'a connu, grâce au Coran et à la Sounna qui ont incité les musulmans àl'apprentissage au point que la communauté musulmane devint le peuple de lascience. Tout le monde fut épis de la science et nombreux furent ceux quivoulaient s'en emparer et nombreux furent ceux qui, dès le 3ème siècle del'hégire, se mirent à écrire des ouvrages comme Al Jahidh qui a écrit denombreux chefs d'oeuvre et de très nombreux essais pouvant former une grandelibrairie. Mohamed Ibn Jarir At-Tabari l'auteur des grands ouvrages At-tafsir oul'exégèse et l'Histoire ne laissait pas passer un seul jour sans écrire plusieurspages comme si c'était pour lui un devoir vis-à-vis de la société. L'un de sesélèves est allé jusqu'à recenser le nombre de pages qu'il a écrit et le nombred'ouvrages qu'il a publiés. Son élève rapporte qu'il a passé quarante ans à écrireà raison de 40 feuilles par jours. Un autre a compté le nombre de feuilles qu'il aécrit, qu'il a divisé par le nombre de jours qu'il a vécu depuis sa naissancejusqu'à sa mort et a trouvé une moyenne de 14 feuilles. Il n'est donc pasétonnant que Mohammed Ibn Zakaria Arrazi, son contemporain, décédé en 320de l'hégire, ait écrit, selon Al Bayrouni, cinquante six ouvrages sur la médecine,quarante quatre sur les sciences naturelles, dix ouvrages sur les mathématiques,dix-sept sur la philosophie, huit sur la logique, et vingt trois sur la Chimie. L'unde ses ouvrages les plus importants "Al hawi" est une encyclopédie médicale. Ila écrit aussi un ouvrage sur la médecine "spirituelle". Son confrère enAndalousie , Az-Zahraoui a écrit une grande encyclopédie en 30 tomes. IbnSina a lui aussi écrit des centaines d'ouvrages et d'essais. Son ouvrage la "loi enmédecine", avec l'encyclopédie d'Az-zahraoui et l'ouvrage d'Ar-razi faisaientl'objet d'enseignement dans les universités européennes du 18ème au 19èmesiècle. Dans les domaines de la philologie et de la théologie on dénombre descentaines d'ouvrages et des encyclopédies volumineuses. Citons à titred'exemple, le dictionnaire "Lisan Al Arabe" en 20 tomes très volumineux.

Notons chez les arabes un phénomène important en rapport avec lessciences depuis leur naissance. Les sciences n'étaient pas l'apanage d'une classedéterminée mais elles interessaient toutes les classes sociales. Elles étaient

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constamment enseignées dans les cercles animés par les Cheikhs" dans lesmosquées où a commencé la création des bibliothèques. Depuis la fin dudeuxième siècle de l'hégire des bibliothèques générales commencent à voir lejour dans les pays musulmans et commencent aussi à se développer avec ellesles librairies et les papeteries. L'enseignement/apprentissage n'éxigeait pas dedépenses. -Sa gratuité était garantie à tout le monde. Les milieux populairesavaient toutes les chances d'y accéder; la preuve c'est que si l'on revient à labiographie des savants et des hommes de Lettres, poètes ou écrivains, onremarquera qu'un grand nombre parmi eux était issu de la classe populaire. Leursurnom traduit cela : le forgeron, le négociant en soierie, le marchand d'étoffes,l'archer, le marchand de parfum, le brodeur. Parmi les théologiens noustrouvons aussi, Ahmed Tamar le vendeur de dattes", Chouaïb Al Qallal, AbouNouas a grandi chez un parfumeur. Abou El Atahia a grandi en vendant lapoterie qu'il colportait dans les rues de Coufa. Al Jahidh a grandi aussi envendant le pain et le poisson le long de petits cours d'eau à Bassora. Nousdisposons de textes montrant que les gens du peuple avaient toutes les chancesd'accéder à la culture et qu'aucun obstacle ne se dressait devant eux pour cela.Ils fréquentaient les mosquées, les bibliothèques et librairies à la recherche del'instruction et de la culture. Ceci est illustré par les propos d'Al jahidh qui dit :"J'ai demandé à quelques parfumeurs parmi les "Mau'tazilites" comme si lesparfumeurs avaient été a cette époque divisé en groupes séparés, les unsappartenant aux Mau'tazilites les autres à d'autres rites. Leur cas rassemblait àcelui d'autres commerçants et artisans qui soutenaient tel rite ou tel autre, telsavant ou théologien ou tel autre. Chaque penseur ou chaque maître avait sespartisans parmi les intellectuels et parmi les gens du peuple.

Les arguments que j'ai signalés montrent comment les sciences et lessavoirs se sont profondément répandus dans les milieux populaires. L'un desexemples qui le montrent c'est l'existence d'une association Chi'ite Ismaïlite quiappelait le peuple à adhérer à sa secte ismaïlite ch'iite extrémiste. Elle a penséfaire cet appel d'une manière implicite dans des essais philosophiques etscientifiques. Elle a catégorisé 52 essais dans toutes les composantes de laphilosophie théorique et scientifique et les a appelés : "essais des frères Assafa"dont les auteurs ont gardé l'anonymat et les ont diffusés dans les libraires. On yrelève 124 essais sur les mathématiques et la logique, dix sept sur les sciencesnaturelles et la psychologie, dix sur la métaphysique et la théologie, onze sur le

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soufisme (ou mysticisme ), l'astrologie et la magie. Ces essais renferment desidées et des pensées Chi'ites Ismaïlites éparpillées dans leurs replis dans le butd'asseoir la pensée Ismaïlite. Il est important de rappeler que les frères, As-safaont pensé dans leur appel au soutien de leur secte ismaïlite parmi les gens dupeuple qu'il fallait insinuer cet appel dans les essais philosophiques etscientifiques. Celà montre que la culture philosophique et scientifique étaientrépandues dans tous les milieux, et a permis à une association Ismaïlite secrètede recourir à un procédé pour répandre sa pensée chi’ite parmi les gens. On peutimaginer ainsi que toute la communauté de Bagdad avait une certaine culturephilosophique et scientifique. Ce qui illustre cela: c'est l'histoire du loquacebarbier dans les mille et une nuit, qui dit à un jeune de Bagdad: "Dieu t'aaccordé une faveur avec un barbier, astrologue, chimiste, sémiologue,grammairien, philologue, sémanticien, rhétoricien, spécialiste en logique, encalcul, en astronomie, en géométrie, en sciences religieurses, en Hadiths,enexégèse.

Tout ce qui a été dit jusqu'ici au sujet de l'Islam qui embrasse les sciencesne dépasse pas les quatre premiers siècles de l'hégire, au moment où en Europe,les apprenants étaient très peu nombreux. Les livres n'existaient chez leseuropéens que dans les monastères, alors que dans les pays musulmans on lestrouvait dans les mosquées, les bibliothèques et les librairies. La constructiondes écoles a commencé dès le quatrième siècle de l'hégire. Ce sont lesdignitaires qui les construisaient puisqu'ils se considéraient comme lesprotecteurs des sciences . Nidham Al Moulk, ministre seljoukide s'est mis àcréer des écoles ressemblant à des universités partout en Irak et en Iran. On yenseignait toutes sortes de sciences et on y construisait des logements pour lesenseignants et les étudiants qui bénéficiaient tous d'un salaire. Ces écoles sesont multipliées dans tous les pays arabes où naissaient des compétitions entreles professeurs et les savants, et où une certaine unité sur le plan scientifiquecommençait à voir le jour. De grandes mosquées commençent à être créées dansle monde musulman et se transforment en universités où on enseignait lessciences religieuses et la philologie par de grands spécialistes; exemple,l'université Al Karaouyine à Fès, l'université Oqba à Keiraouane, Azzaitouna àTunis, l'Université Al Amaoui à Damas, Al Azhar au Caire où l'hébergement etla nourriture étaient assurés aux étudiants venus de tous les pays musulmans,jusqu'à nos jours. Cette renaissance scientifique universelle au cours de laquelle

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les musulmans ont été les maîtres de monde entier pendant six siècles leur apermis d'atteindre l'apogée dans toutes les sciences, qu'il s'agisse des sciencesreligieuses , de la philologie ou des sciences venues des civilisations lointainescomme la chimie, les sciences naturelles, les mathématiques, l'astronomie, lamédecine, la géométrie. Ils ont crée la philosophie islamique où ils ontemprunté à la spiritualité de l'Islam et à la philosophie grecque. Vite et à traverstoutes les époques, des philosophes célèbres ont pu briller. Tout cela est dû auCoran et au Hadith qui ont répandu et enraciné dans les coeurs des musulmansune passion qui n'a pas d'égal pour les sciences , à tel point que ceci est devenuune composante intégrale de leur religion.

L'Europe a pu se réveiller de sa torpeur au onzième siècle de l'èrechrétienne en observant cette remarquable renaissance scientifique musulmane.Un grand nombre de jeunes européens qui voulaient en savoir plus sont venuss'installer dans les villes de l'Andalousie pour apprendre la langue arabe, secultiver dans les différentes sciences en suivant les cours des grands savants. Ilsse sont mis ensuite à traduire les grands ouvrages scientifiques etphilosophiques en latin qui étaient leur langue scientifique. Addomyili dit dansson ouvrage intitulé "Les sciences chez les Arabes et leur impact sur l'évolutiondes sciences universelles": "Tous les ouvrages des grands savants arabes ont ététraduits en latin au onzième et douzième siècle de l'ère chretienne". Ils ontétudié ces ouvrages , en ont assimilé les idées et les ont intégrées. Ces ouvragesleur ont éclairé la voie qui les a conduits à la renaissance scientifique moderne.

Il est naturel, puisque le Coran et le Hadith appellent la communauté,hommes et femmes à l'apprentissage, que les femmes jouent un rôle importantdans le mouvement scientifique islamique, depuis l'époque des compagnons duprophète. Leur professeur, à elles toutes et à travers les époques, était Aïcha,mère des croyants, que Dieu l'agrée, et épouse de l'Envoyé de Dieu qui a ditd'elle: "Prenez la science de cette rougeaude. Elle a rapporté de l'Envoyé deDieu plus de 2000 (deux mille) Hadiths dont une grande partie porte sur lesdispositions législatives sur lesquelles les savants en sciences religieuses ontcompté comme ils ont compté sur des Hadiths rapportés par d'autres épouses del'Envoyé de Dieu et d'autres compagnons parmi les femmes. L'on sait que OmarIbn Al Khatab s'est fait aider lors de son Khilafat d'un campagnon femme parmiles "mouhajirats" ou émigrées Quoreïchites, qu'il a nommée contrôleur dans lemarché de Medine. Il s'agit de Chifae bent Abdellah qui contrôlait les prix etprononçait des jugements en cas de litiges concernant les transactions. Après les

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conquêtes de l'Islam, l'enseignement/apprentissage des femmes musulmaness'élargissait et portait sur l'apprentissage de quelques sourates du Coran,quelques Hadiths, quelques dispositions du "Fikh" concernant la pratique despréceptes de la religion. Lorsque au 2ème siècle de l'hégire, le 8ème de l'èrechretienne, le mouvement scientifique islamique, a commencé à se développer,les femmes ont commencé à fréquenter les cercles des causeurs, desthéologiens et des savants en religion puis des femmes sont devenues dessavantes et animatrices de cercles dont certaines ont connu la célèbrité dans lesdifférents pays musulmans pour les cours sur le "Hadith" qu'elles donnaient.L'une de ces premières femmes, en Egypte, était Noufissa bent El Hosine benZaïd ben Hassan Ibn Ali Ibn Abi Talib , décédée en 208 de l'hégire. Elle dictaitle Hadith aux égyptiens et égyptiennes dans sa mosquée à El Fostate. Al ImamAch-chafi'i l'initiateur du rite portant son nom était l'un de ceux qui assistaientà ses cours et l'écoutaient dicter le hadith. Dans tous les pays musulmans,desfemmes expliquant et dictant le hadith, psalmodiant et expliquant le Coran,théologiennes de l'islam sont devenues célèbres. Al Fassi réserve dans sonouvrage : "Al Ik'd Athamine Fitarikh Al Balad Al Amine", c'est-à-dire la Mecque,à ces femmes qui expliquaient dictaient et animaient dans l'enceinte de la Mecque,une partie du tome 8 de ce livre où il a précisé la biographie de dizaines defemmes savantes et théologiennes issues des femmes mécquoises ou séjournant àla Mecque et qui ont enseigné le Hadith à de nombreux élèves devenus à leur tourd'éminents savants. L'une de ces célèbres savantes était la servante de la mère duCalife Al Moqtadir, appelée Thomal. Elle s'est assise en 302 de l'hégire pour jugerune affaire opposant 2 individus, en se faisant entourer des juges et de savants. Ily avait des divergences de points de vue entre les savants de l'Islam au sujet del'exercice des fonctions de juge par une femme. L'Imam Attabari l'un des pluséminents exegètes de Coran à son époque a admis qu'une femme puisse être juge.cette "fetwa"(1) prouve l'approfondissement et la maîtrise du "Fik'h" et dessciences religieuses (la Charia) réalisés par les femmes. Et depuis le 2ème sièclede l'hégire (8ème siècle de l'ère chrétienne) un grand nombre de femmes sevouent à l'ascétisme et à la dévotion. La plus connue d'entre elles étaitl'égyptienne Rabea El Adaouya, la mystique. Elle a écrit sur l'adoration de Dieu etle mysticisme, dénué de matière et de tous les sens, de très beaux poèmes. Elleest considérée, à juste titres, comme l'un des fondateurs du soufisme musulman.

(1) Opinion ou interprétation légale juridique

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Elles sont nombreuses dans les pays musulmans, celles qui ont approfondileur connaissances dans les différentes sciences. Dans le tome 8 de l'ouvrage"Ad-Dhaïl Wa takmila" d'Abdelmalik Al Marrakouchi on relève un long indexconcernant les femmes savantes en Andalousie et dans le Maghreb. Elles étaientréparties sur les résidences des gouvernants en Andalousie et dans les pays duMaghreb, celles des ministres et des savants et sur l'ensemble des peuplesandalous et du Maghreb. Certaines d'entre elles enseignaient les "sept lectures",la lecture "warch l'égyptien", l'exegèse, le "Hadith", le "fikh", la langue arabe, laprosodie, les ouvrages sur la littérature comme "Kitab Al Kamil d'Al Mabrid",l'ouvrage Al Amali d'Abi Ali Al K'ali D'autres femmes savantes répandaient lerite Al Ach'ari parmi les femmes de leur propre cité. Depuis le 5ème siècle del'hégire (le 11ème siècle de l'ère chrétienne), des femmes médecins andalousessont devenues célèbres et ont enseigné la médecine à des maghrébines. D'autresfemmes musulmanes ont connu la célèbrité à travers les siècles, pour leurmysticisme et leur dévotion. Ibn Arabi le soufiste dit que c'est sa femmeMyriam qui l'a encouragé à devenir mystique en observant sa piété (sa femme)et en écoutant ses exhortations. Une autre femme célèbre aussi, appelée NounaFatima était une mystique de Cordoue et dont Ibn Arabi était pendant deuxannées l'élève et le disciple. Une autre soufiste tunisienne appelée Aïcha AlManoubia était l'une des élèves d'Abi Hassan Chadli maître de la secte soufiste.Elle était surnommée "Lalla" et a en Tunisie une "Zaouia" (ou Marabout).Toutes ces femmes mystiques ont des "zaouia" ou des mosquées éparpilléesdans tous les pays musulmans, comme la mosquée Zaïneb au Caire. AuSoudan, la femme a participé à l'extension du soufisme dans le pays . Elleparticipait aussi au cercle sur la pensée et les chants soufistes. Souvent elle semettait à déclamer debout, les hommes formant 2 rangées face à facepsalmodiant le Coran et écoutant respectueusement ses déclamations. AuMaghreb et en Mauritanie ce sont les femmes qui avaient à chargel'enseignement préscolaire et élémentaire. Elles apprenaient aux petites filles etaux petits garçons , jusqu'à l'âge de 12 ans , la lecture et l'écriture, leur faisaientapprendre quelques sourates du Coran, le calcul et quelques notionsindispensables en sciences.

Avec ces liens intimes entre l'Islam et la science , que le Coran et laSounna ont consolidés et qui ont transformé le monde musulman en monde dela science et de la lumière, nous voyons certains de nos intellectuels lire ce qui

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s'est passé en occident au seizième et dix septième siècle de l'ère chrétienne, àpropos du refus par l'Eglise des sciences occidentales récentes, à propos de sonopposition aux savants occidentaux et de la guerre violente qu'elle leur adéclarée, comme il l'avait fait au savant italien Galilio (1564-1642), astronomeet mathématicien quand il a déclaré que la terre est ronde et qu'elle tourneautour du soleil. Elle a demandé son jugement et l'a même torturé, au point qu'ila été obligé de renoncer à ses idées. Lorsque les intellectuels musulmans avaientlu tout cela sur l'Eglise chretienne pendant les deux siècles précités, ils avaientpensé que quelque chose de similaire s'était produit entre l'Islam et la science.C'est une erreur monumentale puisque cela ne s'est jamais produit. L'Islam et lascience se sont toujours embrassés, ce qui a poussé les musulmans hommes etfemmes à se passionner pour les sciences à toutes les époques du passé et à êtreles artisans de la renaissance scientifique dont nous avons parlé et qui a conduitle monde pendant six siècles de suite. Comme nous l'avons souvent dit, lareligion musulmane que Dieu a choisie pour rendre l'humanité heureuse dans cemonde ici-bas et dans l'au-delà, n'est pas venue pour constituer en totalité ou enpartie un obstacle à l'assimilation de la science par les musulmans. Nous l'avonsvue plutôt placer la science comme nous l'avons signalé- au rang supérieur à laglorification de Dieu par les Anges, pour inciter fortement les musulmans à sepassionner pour la science. De la même manière, l'Envoyé de Dieu les a poussésà cette passion en disant - comme nous l'avons vu- que les Anges déploientleurs ailes à celui qui demande à apprendre la science pour le transportercomme il veut. Cette incitation, des musulmans, par Dieu et Son Envoyé, pourqu'ils aillent apprendre la science, les a mis dans la situation d'en demander pluschaque fois qu'ils en reçoivent un peu. Ils ont dans un premier temps, vouluapprendre les sciences religieuses, puis par la suite, la philologie et les autressciences venues de l'étranger comme la médecine et autres. L'Islam n'embrassesans doute pas, seulement ce que les musulmans savaient de la science et de sesdifférentes branches, mais il embrasse aussi les sciences qu'ils apprendront dansl'avenir. L'Islam et la science forment un doublet ou sont des frères.

Je n'ai pas cité tous les savants musulmans éminents dans toutes lessciences car même les documents volumineux ne peuvent pas les cerner tous.Mais j'écris ici un aperçu sur l'Islam et la science et j'ai précisé comment l’Islama ravivé le tison de la science chez les musulmans et comment ce tison a flambéau point où toute la terre musulmane s'est illuminée s'est éclairée de sciences

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religieuses, de sciences sur la langue, des sciences naturelles, de la chimie, desmathématiques, de la médecine. Je n'ai pas cité non plus tous les ouvrages, lesencyclopédies et d'autres oeuvres remarquables écrits par les savantsmusulmans qui se sont affermis à travers les temps. Ils sont tellement nombreuxdans toutes les branches de la science qu'il est difficile de les énumérer. Il suffitde rapporter que nous avons hérité du patrimoine scientifique musulman desmilliers de volumes dans toutes les sciences qui font notre fierté et dont lesauteurs sont aussi notre fierté.

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CHAPITRE VII

La Justice

L'un des sens littéraires de la justice c'est la normalisation l'ajustement dedeux choses. On dit "A'dala" ou émettre un jugement équitable, c'estnormaliser, ajuster égaliser. Dieu dit dans la sourate (les bestiaux) (1) “Pourtantles mécréants donnent des égaux à leur Seigneur!” C'est-à- dire qu'ils rendentégaux Dieu et leurs idôles. Le Coran a utilisé le vocable "A'dl" c'est-à-direjustice dans ce sens littéral au sens d'atténuer modérer, l'exagération, l'abus quiest le dépassement des limites en parlant ou en faisant quelque chose. Le "tafrit"c'est ne pas atteindre les limites par négligence, par paresse, par manquement.Dieu rappelle dans le Coran qu'il a créé le cosmos et toutes ses créatures avecéquité. parfois il le dit en utilisant le terme lui même comme dans la Sourate lesbestiaux"(2) “Et la parole de ton Seigneur s'est accomplie en toute vérité etéquité”. Parfois aussi il le dit en employant le terme" justice" comme dans lasourate "Al A'raf"(3) “"Dis : “Mon Seigneur a commandé l'équité’” en utilisantle terme "vérité comme dans la sourate "la Fumée"(4) “Ce n'est pas pardivertissement que Nous avons créé les cieux et la terre et ce qui est entre eux .Nous ne les avons créés qu'en toute vérité”. C'est-à-dire avec une équité totaledans leur composition et dans la manière avec laquelle ils sont organisés etmaintenus; manière qui maintient les cieux et tout ce qu'ils contiennentcomme le brouillard, les astres, les étoiles, qui maintient la terre et tout cequ'elle renferme comme les êtres humains, les montagnes, les océans, les merset les cours d'eau, les plantes, les cultures et les arbres: L'équité est symboliséepar Dieu dans le Coran avec la balance. Il dit qu'il en a fait le fondement del'organisation du Cosmos dans la totalité. Il dit dans la sourate (le TrèsMiséricordieux) (5) “il a établi la balance , afin que vous ne transgressiez pasdans la pesée : Donnez toujours le poids exact et ne faussez pas la pesée.” Dieudit qu'il a établi la balance " c'est-à-dire qu'il a conçu la justice et qu'il en a fait

(1) Sourate "les bestiaux" nº6 verset nº1

(2) Sourate "les bestiaux" nº 6 verset nº115

(3) Sourate "Al A'raf" nº 7 verset nº29 , 39

(4) Sourate "la fumée" nº 44 verset nº38

(5) Sourate "le Trés Miséricordieux" nº 55 verset nº7, 8,9

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une loi générale parmi Ses créatures et dans l'existence, qu'il l'a liée à toutes les"Charaïe" ou lois religieuses. Il dit dans la sourate "La consultation"(1) “C'estAllah qui a fait descendre le Livre avec vérité ainsi que la balance”. Le Livre icice sont les Livres révélés comme il dit dans la sourate "Le fer" (2) “Nous avonseffectivement envoyé Nos messagers avec des preuves évidentes et faitdescendre avec eux le Livre et la balance “Dieux-le Tout Majestueux, dit qu'il afait descendre avec les "Charaïe" des Envoyés (ou lois religieuses) qui éclairentles gens et les guident là où ils ont le bonheur ici-bas et dans l'au-delà , labalance, c'est-à-dire l'équité sans quoi la vie de l'Islam ici-bas et sur le plan de lareligion, ne sert à rien. L'un des exégètes dit que le sens de la balance dans lasourate "le fer", veut dire la balance réelle. Sur ce, l'Imam Al Ghazali a dit:"Penses-tu que la balance attachée au Livre dans le verset c'est la balanceservant à peser le froment, l'orge , l'or et l'argent ? ou est-ce que tu imagines quec'est la bascule, la pesette? Que ce calcul est loin de la réalité ! Que cettecalomnie est terrible! Crains Dieu et n'abuse pas dans l'interprétation. Sacheque cette balance, c'est la balance pour savoir ce qu'est Dieu, ce que sont lesAnges, Ses Livres, Ses Envoyés, Sa Royauté, Son Royaume des cieux, pour quetu apprennes comment distinguer Dieu de ses prophètes. "Al Ghazali ne parlepas de la "connaissance" ou du "savoir" tel quel, mais il parle du produit del'équité en toute chose, ce que ne possède le musulman,que s'il connaitentièrement la religion avec ce qu'elle ordonne et ce qu'elle interdit. A cemoment là, il n'agira qu'avec équité au moyen de flambeaux éclaireurs de lareligion.

Dieu dit dans la sourate "le Très Miséricordieux" “Afin que vous netransgressiez pas dans la pesée.” C'est à dire ne dépassez pas les bornes et nedémolissez pas la balance de Dieu ”Donnez toujours le poids exact”, c'est àdire pesez et mesurez avec équité en vendant et en achetant - Dieu répète dansle Coran aux musulmans qu'ils doivent combler les mesures et le poids jusqu'àce que le vendeur s'acquitte de on dû sans la moindre retenue et l'acheteurprenne on droit sans la moindre largesse, comme le dit Dieu dans la sourate"Les bestiaux"(3)“Et donnez la juste mesure et le bon poids en toute justice”.Dieu termine les versets sur la balance dans la sourate :" le TrèsMiséricordieux" en disant : “ne faussez pas la balance”. Certains exégètes

(1) Sourate "la consultation" nº 42 verset nº17

(2) Sourate "le fer" nº 57 verset nº25

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interprétent le terme "balance" dans le verset comme étant l'instrument réel quisert à peser. La formule conseille de ne pas manquer à l'équité à laquelle lesmusulmans doivent tenir comme le veut Dieu. D'autres exégètes disent que labalance dans ce verset est la balance de l'équité divine pesant le jour dujugement dernier, les actes élogieux et les actes blâmables et repréhensibles desgens. Dieu le très Majestueux-dit à ce propos dans la sourate (les prophètes)(1)

“Au jour de la résurrection, Nous placerons les balances exactes. Nulle âme nesera lésée en rien, fût ce du poids d'un grain de moutarde que Nous ferons venir.Nous suffisons largement pour dresser les comptes.” les balances ici sont lesexemples de l'équité dans la sanction et la récompense du jour de larésurrection. La "moutarde" ce sont des grains ressemblant au sésame. Lesbalances dans les versets poussent le musulman à rechercher dans tous sesagissements et ses affaires, l'équité sans laquelle la vie des peuples ne peut êtrenormale.

Dieu ordonne d'être équitable dans la sourate (les abeilles). le premierdevoir du musulman à l'égard de l'équité c'est d'être équitable vis-à-vis de luimême. Il ne doit pas s'exposer à des dommages, ou à la mort mais il doit seprotéger contre les maladies, sinon il est injuste, inéquitable à l'égard delui-même. Comme il doit être équitable envers Dieu en reconnaissant Sonunicité, en croyant en sa "Charia", en accomplissant les prescriptions divines etles obligations de la religion et en s'abstenant des prohibitions. Il doit être aussiéquitable envers sa famille. Il répond aux voeux exprimés par son épouse et àtous ses droits. S'il est marié à plus d'une femme, il doit être équitable avecelles dans le logement, la nourriture, l'habillement, la cohabitation, la bonnehumeur. Dieu dit dans la sourate : (Les femmes) quand il a permis à l'homme dese marier à plus d'une femme (2) “et si vous craignez de n'être pas justes, alors,une seule” le professeur Ibrahim Fahmi; le président de la cour de cassation aécrit en 1935 une étude dans laquelle il dit que ce verset interdit de se marier àplus d'une femme car il est impossible - selon lui- à quelqu'un marié à plusd'une femme d'être équitable avec elles en toute chose. En tout état de cause, leverset oblige le marié à plus d'une femme à être équitable avec ses épouses, Ilen fait une loi divine. Et comme il doit être équitable avec son épouse, il doitl’être avec les enfants dans son comportement avec eux, dans les cadeaux qu'illeur offre, leur anniversaire et d'autres occasions. Il ne doit pas avoir de

(1) Sourate "les prophètes" nº71, verset 47

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(1) Sourate "les bestiaux" nº 6 verset nº152

(2) Sourate "la table servie" nº 5 verset nº 8

(3) Sourate "la vache" nº1, verset nº143

préférence pour l'un d'entre eux en lui offrant quelque chose de ses biens ou enléguant par testament pour lui une partie de l'héritage. Mais il doit êtreéquitable avec eux en toute chose. Dans les "Sahihaines": Al Boukhari etMouslim, No’man Ibn Bachir Al Ansari a dit : Mon père m'a fait un donimportant . Ma mère lui a répondu : "Je n'agrée ce don que si tu prends l'Envoyéde Dieu (S.B. sur lui) à temoin. "Mon père est allé solliciter son témoignage.L'Envoyé de Dieu lui dit : "Est ce que tu as offert la même chose à tous tesenfants?". Mon père lui a répondu : "Non" -L'Envoyé de Dieu (S.B sur lui) lui arépondu : "Craignez Dieu et soyez équitables envers vos enfants." Puis il aajouté : "je ne peux accorder mon témoignage pour une injustice". An-no’manea dit : "Mon père est revenu ; il a annulé son don ." Il est normal que lapréférence des parents d'un enfant à ses frères entraîne beaucoup de problèmes,en plus de la désobeïssance aux parents.

Comme le musulman est équitable avec sa famille , il faut qu'il le soit avecses proches, ses voisins et avec tout le monde car l'équité est l'essence même del'Islam et le musulman doit s'engager à être équitable dans tous ses actes etdans tout ce qu'il dit. Dieu dit dans la sourate" les bestiaux (1) “Et quand vousparlez, soyez équitables, même s'il s'agit d'un proche parent.” Il faut que lemusulman fasse de l'équité sa devise dans tout ce qu’il dit. S'il loue quelqu'un, ille fait pour ses qualités réelles sans exagération. Si on lui demande son avis surquelque chose, il répond loyalement. S'il entreprend une conciliation, il estimpartial envers les deux parties. S'il vend quelque chose, il dit la vérité sur lamarchandise sans en élever exagèrement le prix avec lequel il l'a achetée. Il nedira que la vérité pour que ses proches soient satisfaits de lui. Et comme Dieu arendu l'équité obligatoire envers les proches, il l'a rendue obligatoire aussi àl'égard des ennemis comme il le dit dans la sourate "La table servie"(2) “Et quela haine pour un peuple ne vous incite pas à être injustes. Pratiquez l'équité :cela est plus proche de la piété” C'est-à-dire que la haine des gens et leurhostilité ne doivent pas vous pouser à leur porter préjudice, mais soyezéquitables envers eux, envers tous : amis et ennemis.

Pour amener la communauté musulmane à aimer l'équité et pour que lemusulman fasse preuve d'équité dans ses actes et ses paroles, Dieu dit (3) “Nousavons fait de vous une communauté de justes.” C'est-à-dire un peuple dont tous

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les membres sont équitables, prônent le juste milieu, en toute chose. Ilsn'abusent pas et ne négligent rien dans tout ce qu'ils font et ce qu'ils disent. C'estcomme un pacte que Dieu a établi entre Lui et les musulmans, en vertu du quelils s'engagent à être équitables et modérés en toute chose. Dans la sourate "Lediscernement"(1) Dieu conseille aux musulmans de dépenser modérement dansl'achat de leur approvisionnement en disant :“Et, lorsqu'ils dépensent, ils ne sontni prodigues ni avares”. Le “Infak” dans la sourate veut dire les dépensesgénérales pour le logement et les provisions. Le " Israf", le dépassement etl'exagération dans les dépenses si bien qu'on dépense plus qu'il n'en faut. Le"Ik'tar" c'est la maigre subsistance ou l'avarice envers sa famille comme le ditDieu dans la sourate. "Le voyage nocturne"(2) “Ne porte pas ta main enchaînée àton cou [par avarice],et ne l'étend pas non plus trop largement, sinon tu tetrouveras blâmé et chagriné.” "Magh'loula" veut dire emmenotée, attachée avecune chaîne“ à ton cou”. On ne peut rien faire avec la main qui est attachée. C'estune prohibition de l'avarice, de la parcimonie “et ne l'étend pas non plus troplargement”. Il y a là une prohibition de la dépense exagérée. Ainsi Dieu interditaux musulmans la parcimonie et l'abus dans les dépenses pourl'approvisionnement. Autrement dit, il leur conseille, le juste milieu, lamodération entre les deux extrêmes. Dieu dit qu'il interdit au musulman cesdeux mauvais penchants pour qu'il ne se blâme pas et que personne ne le blâmepour son avarice exécrable et pour qu'il ne regrette pas le gaspillage de sonargent pour des dépenses exagérées.

Alors que Dieu le -Très Majestueux - a souvent incité les riches à faire dond'une partie de leur argent en faveur de leurs proches nécessiteux, des pauvres,des voyageurs, nous le voyons plus souple avec le musulman riche et généreuxen lui disant qu'il ne doit pas trop dépenser pour eux. Il dit dans la sourate : (levoyage nocturne)(3) “Et donne au proche parent ce qui lui est dû ainsi qu'aupauvre et au voyageur (en détresse). Et ne gaspille pas indûment”. Leurs droitstous c'est dans la "zakat" et l'aumône. Dieu a fait du droit des prochesnécessiteux, une obligation pour l'homme pour resserrer les liens qui unissentles membres de la famille. Pour ce qui est du pauvre, il bénéfice en tant quemusulman d'une aide pour atténuer sa misère. Quant au voyageur ou " fils de la

(1) Sourate "le discertement" nº25, verset " nº67

(2) Sourate "le voyage nocturne" nº17 verset nº29

(3) Sourate "le voyage nocturne" nº17 verset nº26

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route", c'est un étranger qui a besoin d'être nourri et hébergé, pour assurer sasécurité . Dieu ordonne à celui qui dépense son argent au profit de ceux-là de nepas exagérer au point de gaspiller son argent et d'en garder suffisamment pourcouvrir ses propres besoins. De même, Dieu dit dans la sourate : (les bestiaux)(1)

“C'est lui qui a crée les jardins” C'est-à-dire des jardins de vignes,“treillagés”C'est à dire que les vignes sont soutenues par des treillages “et non treillagés”C'est-à-dire des vignes qui poussent à même le sol. “Ainsi que les palmiers et laculture aux récoltes diverses; [de même que ] l'olive et la grenade, d'estecèssemblables et différentes. Mangez de leurs fruits quand ils en produisent.” c'est-à-dire du raisin, des dattes et des grenades. “et acquittez- en les droits” C'est àdire la "Zakat", “le jour de la récolte” C'est-à-dire le jour où le fruit a été cueillide l'arbre et le grain retiré de la plante. Puis Dieu dit : “Ne gaspillez pas” àpropos de la "Zakat" sur les fruits et les grains en donnant plus qu'il n'en faut aupoint où vous connaissez une pénurie et une vie de misère et vous regretterez ceque vous avez perdu.

Comme Dieu a ordonné aux musulmans de modérer équitablement lesdépenses dans l'achat des provisions et dans le logement, l'Envoyé de Dieu(S.B. sur lui) leur a ordonné de modérer équitablement leur culte et leur piété.Ce que l'Envoyé de Dieu a dit, entre autres à celui qui est trop rigide dans sapiété et son culte et qui rend sa vie difficile : "Cette religion est solide. Allez ydoucement". l'Envoyé de Dieu veut qu'il soit plus souple à l'égard de lui-même.Il lui donne l'exemple d'un voyageur isolé qui a lassé sa bête en marchant aupoint qu'elle n'a pas pu continuer sa marche. L'Envoyé de Dieu dit : "l'hommeest resté seul, isolé. Il n'a pu continuer sa marche et n'a pu non plus prendre soinde sa bête". L'Envoyé de Dieu a appris que Abdellah Ibn Amr Ibn Al A's jeûnaittoute la journée et priait toute la nuit. Il l'a rencontré et lui a dit : "O AbdellahIbn Amr ! "J'ai appris que tu jeûnes le jour et tu pries toute la nuit : -"Oui", luia-t-il répondu,- "Ne le fais pas", lui a dit l'Envoyé de Dieu. Jeûne et rompts lejeune, puis dors et prie. Ton corps a des droits, ton épouse a des droits, tesvisiteurs ont des droits. Il te suffit de jeuner 3 jours par mois et sur chaquebienfait, tu en as dix pareils ; cela fait l'équivalent d'un mois de jeune.." Apropos du jeûne tout le temps et d'après Aïcha - que Dieu l'agrée - L'Envoyé deDieu (S.B. sur lui) est rentré chez elle et a trouvé une femme . Il lui a dit : qui

(1) Sourate "le bestiaux " nº6 verset nu 141

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est elle ? elle a répondu: "c'est X. Elle fait sa prière tout le temps". Il a dit :"Mah! "c'est-à-dire suffi! "Ne priez qu'en fonction de vos possibilités". Il estclair que l'Envoyé de Dieu a fait des reproches à Aïcha parce qu'elle a loué lafemme pour ses nombreuses prières. C'est comme s'il leur disait de prier et defaire leur culte au même rythme tous les jours. Une petite quantité qui dure vautmieux qu'une grande quantité qui arrête et qui ne dure pas. L'une des choses auxsujets desquelles Dieu a incité Son Envoyé à être toujours équitable,c'est lajustice et l'arbitrage dans les différends et les litiges. Dieu-le Très Majestueux-dit dans la sourate "les femmes"(1)“Allah vous commande de rendre les dépôts àleurs ayant-droit et quand vous jugez entre des gens, de juger avec équité”. Dieuordonne aux musulmans de rendre les dépôts à leurs ayant droit sans soustrairequoi que ce soit et sans les nier car ceci mérite un grand châtiment. En cas dejugement entre les gens, Il ordonne aussi que l'équité soit le fondement de lajustice et du jugement. Il est évident que le juge s'appuie, pour ses jugements,sur les préceptes de la "Charia" ou loi islamique, c'est-à-dire le Coran. S'il n'ytrouve pas ce qui peut l'orienter vers l'équité il revient à la "Sounna". S'il n'ytrouve pas ce qui peut le guider vers le bon jugement, il revient à l'accord àl'unanimité des opinions de peuple car l'Envoyé de Dieu dit : "Ma "Oumma" nese réunit pas pour la perdition". S'il ne trouve pas dans l'unanimité des opinionsce qui peut l'orienter dans le jugement, il peut recourir à l'"ijtihad"conformément aux préceptes du Livre et de la Sounna. Nous avons dans lechapitre "le Rationalisme de l'Islam" essayé de définir l'Ijtihad et commentl'Envoyé de Dieu (S.B. sur lui) l'a adopté comme l'un des principes de lareligion et que ses Califes Abou Bakr Es-Sekkid et Omar Ibn Alkhattab y ontrecouru lorsqu'on leur a exposé des cas et des problèmes. Après eux les jugesont continué à y recourir pour trancher sur des affaires au sujet desquelles ilsn'ont pas trouvé dans le Coran et la Sounna des textes et des préceptes pouvantles guider vers le bon jugement. De la même manière quand ils ne trouvaientpas dans l'unanimité des opinions du peuple (la Oumma) un jugement d'uneaffaire similaire ayant fait l'objet de l'unanimité de la Oumma à ce moment-là ,ils recouraient à l'ijhtihad à la lumière des préceptes du Coran et de la Sounnapour établir un jugement se rapportant à une affaire, à un problème nouveau.L'Envoyé de Dieu (S.B. sur lui) a souvent fait l'éloge des juges équitables. Il adit: " Ceux qui sont équitables dans leurs jugements entre les musulmans serontle jour de la résurrection sur une estrade (sur une tribune) lumineuse.

(1) Sourate "les femmes" nº4, verset 58

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(1) Sourate "les femmes" nº4 , verset nº135

Et comme Dieu ordonne aux juges de rechercher l'équité dans les

différends entre les gens, il ordonne la même chose aux témoins dans ces

différends. Il dit dans la sourate "les femmes"(1) “Ô les croyants! observez

strictement la justice et soyez des témoins (véridiques) comme Allah l'ordonne,

fût-ce contre vous-mêmes, contre vos père et mère ou proches parents -Qu'il

s'agisse d'un riche ou d'un besogneux, Allah a priorité sur eux deux (et il est

plus connaisseur de leur intérêt que vous). Ne suivez donc pas les passions afin

de ne pas dévier de la justice. Si vous portez un faux témoignage ou si vous le

refusez sachez qu'Allah est parfaitement connaisseur de ce que vous faites.”

Dieu le-Très Majestueux- ordonne dans le verset aux croyants d'observer

l'équité dans les jugements. “témoins (Veridiques) comme Allah l'ordonne”

C'est-à-dire témoignez pour Dieu d'une manière véridique, même si c'est

“contre vous mêmes”; C'est à dire même si dans votre témoignage il y a quelque

chose qui vous est préjudiciable. Dieu ordonne que vous disiez la vérité même

si elle est en votre défaveur. Le devoir exige que vous disiez la vérité, que vous

ne la cachiez pas bien qu'elle soit dure pour vous et quelqu'en soient les torts et

les domaines. Vous devez dire la vérité au sujet de vos parents,

indépendamment de toute courtoisie à leur égard quelqu'en soient ces

dommages pour eux ou pour l'un d'entre eux. De la même manière, Dieu aime

qu'on dise la vérité à propos de ses proches. L'Islam a aboli l'ardeur, le

sectarisme et interdit de prendre parti pour soi-même, pour sa famille et ses

proches et le fanatisme et l'ardeur sont orientés vers la justice et la réabilitation

des droits aux victimes d'injustices. Dieu -le Très Majestueux -dit : “qu'il

s'agisse d'un riche” c'est-à-dire que l'un des parents ou des proches soit

"riches", cette richesse n'est pas prise en considération dans le témoignage. “Ou

d'un besogneux ”, c'est-à-dire qu'il n'y a pas de place à la pitié dans le

témoignage. “Allah a priorité sur eux deux” c'est-à-dire Dieu s'en occupe et Il

est le premier à savoir où se trouve leur intérêt. Le témoin ne doit pas être

influencé par leur richesse ni par leur pauvreté et il doit toujours s'en tenir à la

justice et à la vérité . “Ne suivez par la passion”, l'ardeur et le fanatisme. Dieu

menace ceux qui altèrent le témoignage ou le dissimulent en disant “Si vous

portez un faux témoignage” c'est-à-dire si vous alterez le témoignage pour que

celui dont le droit a été spolié ne récupère pas son droit, ou“si vous refusez”

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(1) Sourate "La vache " Nº1, verset Nº 283

(2) Sourate "les Femme n°4 verset nº 135

c'est-à-dire si vous dissimulez le témoignage ou vous ne témoignez pas du tout,la dissimulation du témoignage est un grand pêché comme le dit Dieu dans lasourate " la vache"(1) “Et ne cachez pas le témoignage. Quiconque le cache, acertes un coeur pêcheur” C'est une mise en garde sévère de Dieu à propos de ladissimulation du témoignage qui vise à éviter la vérité . Dieu commente icil'altération du témoignage et sa dissimulation en menaçant comme il dit :(2)

“Sachez qu'Allah est parfaitement connaisseur de ce que vous faites”

Le calife Omar Ibn Al Khattab (que Dieu l'agrée) a écrit une importanterecommandation sur les fonctions de juges, ce qu'il faut pour que le juge soitéquitable dans son comportement avec les gens et avec les parties en litige, etles règles auxquelles, il doit s'attacher et qu'il doit suivre dans le jugement. Ilcommence cette recommandation en disant : "La justice est un devoir précis(exact) et une règle suivie (en vigueur). La religion l'a imposée et l'a instituéepour le bien de la société, de ses membres et pour règler les litiges et lesdifférends qui peuvent surgir entre eux. Omar dit au juge :"Comprends si on tedonne des preuves. "C'est-à-dire si le plaignant et la partie adverse donnent despreuves et si la partie adverse essaie de comprendre et d'aller lentement poursaisir les arguments jusqu'à ce que par clairvoyance et perspicacité, la vérité soitconnue. Puis Omar s'adresse au juge: "Réconcilie les gens, seul ou lors de tonconseil. Ainsi les gens nobles ne pourront pas exploiter ton iniquité et lesdémunis ne craindront pas ta justice." Ici Omar demande au juge de reconcilierles gens lors de son conseil, dans ses propos et même avec l'expression duvisage et la bonne humeur pour qu'une notabilité ne pense pas qu'elle seraavantagée et qu'un pauvre ne pense pas qu'à cause de sa pauvreté il a étédésavantagé, et que la justice et l'équité soient utilisées pour l'un et pour l'autre.

Omar propose ensuite au juge deux règles d'or qui sont le fondement del'instance et du jugement auxquelles il doit s'en tenir scrupuleusement. Ce sont:"La charge de la preuve qui incombe au demandeur, et serment pour celui quinie". Le plaignant doit présenter des preuves comme des témoins par exemple.S'il ne peut pas et si l'accusé nie les faits et les droits que réclame le plaignant, ildoit affirmer sous serment qu'il dira la vérité et qu'il ne cachera rien. Puis Omardit au juge: "Si les deux antagonistes (les deux parties) jugent bon de seconcillier, accepte-le. La conciliation mène toujours à la vertu sauf si la

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conciliation conduit à la prohibition de ce qui est licite ou légal, cela n'est pasacceptable. De la même manière, on n'accepte pas de rendre licite ce qui estillicite. Omar ouvre largement les portes devant le juge pour qu'il revoie sesjugements. S'il se rend compte qu'il a commis des erreurs dans un jugement, ilfaut qu'il en informe les antagonistes et qu'il l'annule. Le retour à la vérité vautmieux que la persistance dans l'erreur et la mensonge.

Omar met devant les yeux du juge les fondements de la loi qui lui serventà juger ou qui sont à la base de ses jugements : Ce sont le Coran et le Sounna.S'il n'y trouve pas ce qui peut éclairer son cheminement vers le jugementéquitable, il aura recours à "l'ijtihad" et il essaiera de comparer son jugementavec celui de ses confrères. Puis Omar ajoute : "Si le plaignant demande undélai pour faire venir les témoins, accorde -le lui. S'ils viennent, s'ils témoignenten sa faveur et si leur témoignage est valable, les droits du plaignant lui serontrestitués. Sinon, il a perdu sa cause : "Omar souligne une règle instituéeconcernant les témoins. C'est que les musulmans sont équitables et lestémoignages des uns contre les autres sont acceptés sauf le témoignage de celuiqui a été fouetté -par punition- conformément à la loi prévue par l'Islam au sujetdes crimes et délits ou de l'accomplissement d'actes prohibés, n'est pas accepté.Il en est de même pour le faux témoignage qui n'est pas du tout accepté et letémoignage d'un proche, qui peut être complaisant n'est pas accepté. Il ne fautpas que le plaignant fasse intervenir le témoignage d'un proche, pour éviter toutsoupçon et toute suspicion. Enfin Omar ordonne au juge de ne pas faire de malaux antagonistes ni d'avoir de l'antipathie pour l'un d'eux et d'être indulgent aveceux tous. Il est certain que ces recommandations de Omar sur la justice etl'équité constituent un document important en cette première période du régnede l'Islam, sur la justice, l'équité et les règles qui en constituent la base.

Depuis longtemps, le problème des riches et des pauvres préoccupait lesgens dans les sociétés. Ils voulaient toujours lui trouver une solution adéquatejusqu'à l'arrivée de l'Islam et Dieu - Le Très Majestueux- a résolu ce problème ;les uns et les autres ont été satisfaits et plus personne ne reste affamé dans lespays musulmans. La solution à ce problème est la "Zakat" qui est imposée auxriches. L'appel constant dans le Coran à la "sadaqat" (ou l'aumône),et sonappellation par Dieu est à la fois anoblissement et prêt pour Dieu qui dit(1)

“quiconque prète à Allah de bonne grâce, il le lui rendra multiplié plusieurs

(1) Sourate "la vache" nº1 verset 245

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fois”. Ainsi Dieu n'a pas fait de l'annôme seulement une cession par les richesd'une partie de leurs biens au profit des pauvres mais il en a fait aussi un bienfait.Celui qui cède une partie de son argent au profit des pauvres dans la sociétés,réalise un bienfait à l'égard de Dieu. Avec l'aumône "zakat", la justice socialen’est pas seulement un des idéaux souhaités par l'homme qui désire ardement leréaliser, mais elle est devenue dans l'Islam une réalité puisque c'est uneobligation pour les riches parmi les musulmans de céder une partie de leur argentaux pauvres qui sont devenus comme leurs associés. Ils attendent chaque année,et de temps en temps, ce qu'ils vont leur donner de cet argent au titre de la"zakat". Ce n'est donc ni une bourse accordée par les musulmans riches auxpauvres, ni une donation mais c'est un de leurs droits comme cela est dit dans leCoran. Ce qui les met à l'abri de la supériorité de riches et de leurs abus. Ainsiles riches peuvent avoir le sentiment qu'ils sont leurs égaux, qu'ils aident ceuxqui sont nécessiteux, qu'ils assistent les opprimés et qu'ils offrent du pain à ceuxqui en on besoin.

Cette justice sociale est voulue par la religion qui en fait l'un des cinqpiliers de l'Islam. C'est un exercice du culte comme la prière. Dieu - le TrèsMajestueux- lie toujours la "zakat" à la prière dans le Coran. C'est pour cela quelorsque certains arabes ont reculé devant l'accomplissement de ce devoir aprèsla mort de l'Envoyé de Dieu (S.B. sur lui), le Calife Abou Bakr es-seddik n'apas hésité à les combattre pour les ramener à l'Islam et à l'exécution de sesfondements. C'est là un honneur qui lui est dû depuis toujours. Il ne s'est jamaisproduit- jusqu'à nos jours - qu'un groupe de musulmans se soit élevé contre ceprincipe qui est l'un des principes de l'Islam. Au contraire pour eux, ce pilier del'Islam a toujours préservé les pauvres de la rogne contre les riches et de leuraccaparement des richesses à l'exclusion des autres. Depuis longtemps, les plusriches, de la communauté faisaient bénéficier les plus démunis de beaucoupd'oeuvres de bienfaisance. Bien plus, ils faisaient des legs pieux pour lesoeuvres de bienfaisance; ce qui fait distinguer - jusqu'à nos jours - le mondemusulman des autres pays du monde par l'existence dans leur pays respectifs deministères chargés de ces legs pieux, des rendements qu'ils rapportent et de leurdistribution.

Dieu et Son Envoyé ont bâti cette justice sociale dans la communautémusulmane sur les principes de la bienfaisance, la sympathie et l'entraide entreles membres de la communauté, les riches aidant les pauvres à se procurer leur

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pain quotidien. Ceci a satisfait les couches sociales démunies depuis toujours.Si nous comparons cette justice divine avec la justice que les communistesvoulaient établir entre les riches et les pauvres, nous remarquons que la justicedivine des musulmans respecte la liberté de l'homme dans sa vie et dans lagestion de ses biens. Son argent reste sa propriété dont il cède une partie chaqueannée au titre de la "Zakat" en faveur de son frère pauvre par conviction et pardésir réel d'avoir la grâce de Dieu qui récompense le musulman ayant accomplisa "Zakat" et ayant fait l'aumône comme cela est dit dans le Coran.(1) “ceux quidépensent leurs biens dans le sentier d'Allah” et pour avoir sa grâce et sabénédiction, combattent ainsi l'ennemi et font la paix pour leurs frères pauvres“tel un grain d'où naissent sept épis, à cent grains l'épi. Car Allah multiplie larécompense à qui il veut. Et la grâce d'Allah est immense, et il est omniscient.”Ceci est une promesse divine où il évoque la récompense dont il fait bénéficiercelui qui fait la "Zakat" et qui fait l'aumône avec un grain semé dans une bonneterre et qui a fait pousser sept “épis à cent grains l'épi” C'est-à-dire que Dieumultiplie les récompenses de celui qui fait la "Zakat" et l'aumône au profit desnécessiteux sept cent fois plus. Quel musulman entend cette récompense divinepour la "zakat" et l'aumône et ne les accomplit pas pour L’amour d'Allah enattendant la récompense ici-bas et dans l'au -delà?

Il y a là une grande différence entre la justice sociale dans l'Islam et lajustice que le communisme russe a voulu consolider et répandre pendant plus desoixante dix ans et qui portait en lui les signes de l'échec de son application et deson institution pour des raisons nombreuses parmi lesquelles le fait de reposer surla sujetion la soumission , la privation de l'homme de sa liberté, de son argent etla soumission à un contrôle permanent dans tous ses comportements, dans cequ'il produit matériellement et intellectuellement. Ainsi l'homme perd tous lesbienfaits et les privilèges dont Dieu l'a comblé dans sa vie et sombre dans unmatérialisme excessif et un athéisme refractaire à Dieu et à ses religions.

Certaines de ces raisons étaient suffisantes pour écrouler la justicecommunistes très tôt et en particulier la perte de l'homme de sa liberté et plusgrave encore sa perte de la religion et sa renonciation à la foi . Il est fortementétabli que l'homme a besoin de croire en Dieu qui préside à ses destinées etl'élève à faire oeuvre utile, l'éloigne du mal et des abominations, lui ménage une

(1) Sourate "la vache" nº1, verset nº 961

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bonne vie. La justice sociale des musulmans est exempte des défautsdestructueurs du communisme. Elle ne connaît pas la sujetion ni l'atteinte à lavolonté de l'homme et à sa liberté. La liberté lui est plutôt totalement garantiesur le plan de la pensée, des comportements, de la vie et la liberté de disposerde ses biens. l'homme dans la justice sociale islamique ne perd pas ses efforts saprééminence, ses capitaux et ses biens. C'est une justice divine conçue par lecréateur du cosmos et par Son Envoyé. C'est pourquoi elle est une justiceinfaillible dans la "Charia" et la foi. L'Islam considère la justice commel'exercice du culte, le jeûne et le pélèrinage - culte qui remplit les coeurs desmusulmans de quiétude, de tranquilité et de satisfaction.

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CHAPITRE VIII

L'Egalité

Ce qui est remarqué au sujet de l'égalité entre tous les musulmans, c'est qu'ilssont égaux devant les devoirs, les droits et devant Dieu. Aucun musulman ne peutprétendre qu'il est plus proche de Dieu qu'un autre . Tous les musulmans sont égauxdevant Dieu dans leur foi en son unicité et en sa "Charia". Dieu a aboli le clergédans l'Islam et l'existence d'une communauté de prètres entre lui et les humains. Iln'existe pas dans l'Islam de clergé : les prêtres, les moines, les évêques placés sousl'autorité de leur chef religieux. Dieu dit souvent dans le Coran qu'il accepte lerepentir des musulmans et leur accorde l'absolution sans intermédiaire et sanspréempteurs, qu'il leur tend la main -jour et nuit- pour accepter du pécheur sonrepentir et pour lui accorder absolution pour les péchés antérieurs qu'elle qu'en soitl'ampleur. Selon Ibn Hanbal rapportant Anas Ibn Malik, l'Envoyé de Dieu (S.B. surlui) a dit en s'adressant aux musulmans : "Par Dieu si vous commettez des péchésau point qu'ils remplissent l'espace entre la terre et le ciel , puis vous demandez àDieu de vous absoudre , il vous absoudra".

Ainsi l'Islam a institué le principe de l'égalité en religion, entre tous lesmusulmans devant Dieu. L'un des aspects de cette égalité au niveau del'accomplissement des obligations religieuses, se révèle lors de la prière en commun,dans l'alignement côte à côte des riches et des pauvres, des forts et des faibles sansaucune distinction et différence, prononçant ensemble le "takbiré", faisant le"Roukoue" et la prosternation. Il n'ya pas non plus de décalage entre les prieurs. Lesmusulmans du monde se rassemblent dans le même endroit, à la Mecque pouraccomplir le pélerinage et tout le monde a enlevé ses vêtements pour mettre lemême habit, celui de "ihram" qui établit l'égalité entre eux formant ainsi une imageet un tableau extraordinaires.

Dieu appelle dans le Coran les musulmans et tous les humains à l'égalité totaleentre eux. L'un de ses appels dans le sourate "Les femmes"(1) “O hommes!Craignez votre Seigneur qui vous a créés d'un seul être et a créé de celui-ci sonépouse, et qui de ces deux là a fait répandre (sur la terre)beaucoup d'hommes et de

(1) Sourate les “femmes” n°4 , verset n°1

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femmes”. Dieu dit aussi que tout le monde est né de la même origine, du même pèrequi est Adam. Il faut aussi que tout le monde ait à l'esprit cela. Tout le monde doncpartage la même origine, la même filiation et la même paternité, Aucune différencen'existe entre un musulman et un autre. ILs sont tous égaux. A ce propos l'Envoyéde Dieu dit : "Les musulmans sont égaux comme les dents d'un peigne" Dieu ditdans la sourate les appartements"(1) "O hommes! Nous vous avons créés d'un mâleet d'une femmelle, et nous avons fait de vous des nations et des tribus pour que vousvous entre connaissiez. Le plus noble d'entre vous auprès d'Allah est le plus pieux""Dieu dit qu'il a créé tout le monde du même père Adam, et de la même mère Eve etqu'il a créé des peuples et des tribus pour qu'ils se connaissent mutuellement, nonpour qu'ils s'opposent, se fassent la guerre et se haïssent, et non pour qu'ilss'enorgueillissent et s'attaquent les uns aux autres. Tout cela est contraire à ce pourlequel nous vous avons créés, contraire à votre nature, que nous avons voulue pourvous. Nous avons voulu qu'existe entre vous le sentiment que vous êtes des frèrespuisque vous appartenez au même père et à la même mère, qu'il n'y ait pas derivalité entre les peuples, les tribus et les individus. Tout peuple et tout individu quiveut dominer un autre peuple ou individu, va à l'encontre de la fraternité, et lacontredit, et vous éloigne de la vie paisible et tranquille. La bonne différenciation nese fait pas par la filialion mais par la foi, la dévotion pour Dieu et Son Envoyé et parl'exercice du culte. Voilà la vraie différenciation qui existe chez Dieu et non chezles hommes. Comme Dieu a attribué la différenciation entre les musulmans et leshommes par le culte , l'Envoyé de Dieu (S.B. sur lui) a fait du culte l'objet dedifférenciation entre les arabes et ceux qui ne le sont pas. Il dit dans son discours dupélerinage d'adieu : "Votre Dieu est unique et votre père est unique. Vousappartenez tous à Adam et Adam est né de la terre - Le plus noble d'entre vous est leplus pieux. L'arabe n'a d'avantage sur le non arabe que par la piété. "C'est ainsi qu'ila établi l'égalité entre les arabes musulmans et les non arabes musulmans - etattribue la différenciation entre eux - comme l'a fait le verset précédent - à la piété.On relate aussi que dans son discours, l'Envoyé de Dieu dit : "Il n'y a d'avantaged'un noir sur un rouge, ou d'un rouge sur un noir que par la piété. " Ainsi l'Envoyéde Dieu a créé un code, une "loi" islamique pour les musulmans arabes et nonarabes, blancs et noirs qui sont tous égaux et que rien ne les différencie sauf la piété.Il a ainsi aboli définivement dans l'Islam la différenciation tribale, nationale,sexuelle ou plus précisément, toutes sortes de différenciations ont été abolies sauf

(1) Sourate les “appartements” n° 49, verset n°13

L’Egalité

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celle de l'Islam vertueux , c'est-à-dire la piété pour Dieu. L'Envoyé de Dieu (S.B. surlui) donne le meilleur exemple de l'égalité entre ses compagnons et lui. Il refusaitcatégoriquement qu'ils le vénèrent. Il lui est arrivé de sortir un jour sur un groupedont quelques uns parmi eux qui se sont levés à sa vénération, il leur a interditcatégoriquement de le faire en leur disant : Ne vous levez pas comme le font lesperses et autres pour se vénéner les uns les autres. "Puis il a ajouté : "Je suis unserviteur de Dieu comme tous les serviteurs de Dieu. Je mange comme mange unserviteur. Je m'assieds comme s'assied un serviteur". Il est donc un serviteur parmiles serviteurs de Dieu, il ne se distingue d'eux par aucune chose. On dit qu'unhomme s'est levé devant lui et a été saisi par un frémissement qui est une marque devénération; il s'est adressé subitement à lui avec bienveillance en disant : "Ne voustourmentez pas, mon frère. Je ne suis ni un roi ni un tyran mais je suis le fils d'unefemme de "Quoreïche" qui mangeait de la viande desséchée à la Mecque. "Laviande désséchée" est coupée en morceaux longs, salés et séchés au soleil .L'Envoyé de Dieu veut dire par là qu'il ne se distingue en rien, de lui. l'homme s'estcalmé et le frémissement s'est dissipé, il s'est familiarisé avec l'Envoyé de Dieu etlui a dit ce qu'il voulait dire.

Il s'asseyait (S.B sur lui) avec ses compagnons parmi les pauvres et lesdémunis, sympathisait, mangeait avec eux et rendait visite à leurs malades. Ilaccompagnait la servante, la veuve, le pauvre, partout en ville pour rendre service àchacun d'eux. Il s'asseyait avec ses compagnons , mêlé à eux. Et là où il devaits'asseoir dans une assemblée, il s'asseyait sans se faire distinguer. Ses chambresétaient construites en briques séchées au soleil comme, celles de ses compagnons.Son mobilier était modeste et ressemblait au leur. Il ne méprisait aucune tâchedomestique qu'accomplissent les femmes ou son serviteur Malik Ibn Anas - Ilcousait ses habits, réparait ses chaussures, nettoyait sa chambre, trayait sa brebis,attachait ses bêtes.

Il mangeait avec son serviteur Anas Ibn Malik pour que ses compagnonssuivent son exemple et sachant qu'il n'y a pas de différence entre le serviteur et sonmaître, entre le maître et son valets. L'une de ses qualités était de ne pas interromprel'un de ses amis qui parlait, mais il attendait, en l'écoutant attentivement, qu'iltermine de parler. Aïcha dit de lui : quand quelqu'un ou l'un des siens l'appelait ilrépondait "me voici". Il se considérait toujours comme l'un de ses compagnons; c'estainsi qu'il se tenait en tête de leurs troupes chaque fois qu'ils participaient à uneguerre, de la même manière quand ils construisaient une mosquée. Il participait à sa

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construction comme il a fait lors de la construction de la première mosquée àMédine, il participait même avec quelques uns de ses compagnons au transport desbriques en terre séchée au soleil. Lorsque ses compagnons se réunissaient pourcreuser une tranchée lors de la très connue bataille d’"Al Ahzab" (ou les coalisés), ilétait à la tête des rangées pour creuser avec ses fidèles. Il se sont heurtés à un rocherqui les a empêchés d'achever les travaux. Il a saisi alors une pioche, a donnéun coup et le rocher s'est fendu. Puis il a donné un deuxième coup, puis untroisième et le rocher s'est complétement brisé et s'est coupé en morceauxet les travaux ont été achevés. On dit que des bruits ont couru à Médine unenuit au sujet d'une attaque par les polythéistes" Mouchrikines" en banlieue.Les gens ont été effrayés et sont sortis s'informer. A ce moment l'Envoyéde Dieu (S.B. sur lui) est monté sur un cheval sans selle pour gagner dutemps, a ceint l'épée et le cheval s'est mis à galoper vers la banlieue deMédine. Arrivé sur les lieux, il n'a trouvé ni attaque ni quelque chose quiressemble à l'attaque. Il est retourné, rassuré, n'ayant trouvé ni attaque niattaquants. Il s'est écrié au milieu des gens : " Ne soyez pas effrayez. Nesoyez pas effrayez."

On relate aussi qu'il était en voyage avec certains de ses fidèles. Il leura dit: "Preparez-nous un mouton pour les repas - Un compagnons arépondu : "Envoyé de Dieu, je l'égorgerai" . Un autre a dit:" C'est moi quil'égorgerais. "Un troisième a dit: c'est moi qui le cuirai". L'Envoyé de Dieu(S.B. sur lui) a dit: c'est moi qui ramasserai les bûches et le bois à brûler.Ils lui ont dit: "O Envoyé de Dieu, nous nous occuperons de tout cela"- Illeur a dit : "J'ai appris que vous vouliez vous occuper de mon travail; jedéteste d'être distingué de vous . "Le sentiment qu'il avait (S.B. sur lui) del'égalité totale entre ses fidéles et lui l'incitait à demander au compagnonqui croyait qu'il s'était vexé pour un geste léger avec lequel il l'avaitpoussé, de se venger de lui et de faire le même geste, pour lui faire plaisir.On raconte qu'un Compagnon a penché la tête sur lui au moment où ilpartageait une somme d'argent. Il l'a piqué avec une branche de palmierqu'il tenait à la main pour qu'il cesse de s'incliner et le laisser s'occuper deses calculs. l'Envoyé de Dieu (S.B sur lui) a remarqué que son compagnons'était fâché. Il lui dit :"fais de moi ce que je t’ai fait. " le compagnon s'estsenti gêné et a dit en souriant : "Je pardonne". On dit que Omar Ibn AlKhattab - que Dieu l'agrée- a prononcé un discours où il a dit : "Celui qui aété victime d'une injustice par son "Emir" (on chef), qu'il le dise pour que

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je le venge". Amr Ibn Al As gouverneur d'Egypte s'est alors levé et dit : "Ochef des croyants ! Si l'un d'entre nous châtie un membre de sacommunauté, vous le vengerez ? Omar a répondu : "Comment ne pas levenger, alors que j'ai vu l'Envoyé de Dieu (S.B. sur lui) se venger delui-même.

Dieu et son Envoyé ont raffermi cette égalité entre les musulmanspour qu'ils en fassent une fraternité entre eux. Dieu dit dans la sourate (lesappartements) “Les croyants ne sont que des frères”. C'est-à-dire que tousles musulmans sont des frères en religion. C'est une fraternité qui exige dumusulman des droits à l'égard de son frère musulman comme la fraternitéréelle. C'est une "filiation" spirituelle plus forte que l'appartenance à lamême famille faite de chair et de sang, alors que la fraternité dans l'Islamest spirituelle et affective "Le musulman aime pour son frère ce qu'il aimepour lui même "comme le dit l'Envoyé de Dieu (S.B sur lui). Il ne doit pasêtre injuste avec lui , ne doit pas le priver d'un de ses droits et doit leconsidérer comme lui-même et comme il se fait du bien il doit lui en faireprofiter. S'il lui demande un service il le lui rend largement. S'il est endifficulté, il accourt l'en libérer. L'Envoyé de Dieu (S.B sur lui) dit, incitantà cela :‘ Celui qui soulage un musulman de l'angoisse, Dieu, avec cet acte,le soulagera d'une des angoisses du jour de la résurrection’. "L'un desdevoirs de la fraternité dans l'Islam sur lequel l'Envoyé de Dieu a insisté,c'est la dissimulation des vices de son frère musulman et des pêchés quipeuvent en résulter. Il dit en conseillant les musulmans : "Celui qui estompeles défauts d'un musulman, Dieu estompera les siens le jour de larésurrection". A peine il conseillait aux musulmans de faire régner l'amitiéet la cordialité entre eux qu'ils devenaient - Même si leur nombreaugmentait - comme une seule famille. Il dit dans un propos recueilli dans leSahih de Mouslim: " L'exemple des musulmans dans leur amitié, dans leurcompassion mutuelle, leur sympathie est comme l'exemple d'un seul corpsdont la fatigue d'un organe entraine l'atteinte de tout le corps de fièvre etd'insomnie "C'est là un bel exemple qui fait des musulmans -partout où ilsse trouvent - un seul corps en raison de l'amitié et de la cordialité qui lesunissent à tel point que si l'un d'eux souffre tous les autres membres de cecorps social se mobilisent pour le secourir et alléger sa souffrance.

La meilleure image sur la fraternité qui s'est produite dans l'Islam estcelle de "Ansars" pour les premiers Mouhajirines. C'est l'Envoyé de Dieu(S.B sur lui) qui a établi cette fraternité, après son arrivée à Medine et après

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avoir construit sa mosquée, entre quatre vingt dix personnes: quarante cinqparmi les Mouhajirines et quarante cing Ansars , sur la base de l'entraide, dela vérité, et la transmission par hérédité. Ils se transmettaient l'héritage sansliens de parenté jusqu'au jour où est descendue la sourate (le butin).(1) “Cependant ceux qui sont liés par la parenté ont priorité les uns envers lesautres d'après le Livre de Dieu”. Ce verset a aboli la transmission parhérédité de cette fraternité et a gardé l'entraide et la vérité. Dieu a loué les"Ansars" pour cette fraternité noble en disant dans le sourate (L'exode) “ Il(appartient également ) à ceux qui, avant eux, se sont installés dans le payset dans la foi” C'est-à-dire les Ansars qui ont habité Medine et qui ont étéfidèles à leur foi au nom des mouhajirines. C'est leur maison . Dieu l'a comparéeà la foi pour la louer et louer ses habitants parmi les Ansars. Il fait état de leurmérite en disant : “(Ils) aiment ceux qui émigrent vers eux”. Ils les aident deleur argent obtenu des récoltes des dattes “et ne ressentent dans leurs coeursaucune envie” C'est-à-dire un dessein on un désir; "pour ce que ces émigrés ontreçu" c'est-à-dire les "Mouhagirounés qui bénéficiaient des butins des BeniNadhir que l'Envoyé de Dieu (S.B sur lui) a chassés de Médine “et qui lespréfèrent à eux même s'il y a pénurie chez eux.” C'est-à-dire même s'ils ontbesoin de quelque chose d'important dont ils les ont honorés.

Ces vertus importantes constituent l'égalité totale entre les Ansars et lesmouhajirines à laquelle Dieu et son Envoyé les ont appelés, avec tout ce que cesvertus ont entrainé tels que l'entraide, l'altruisme, ne se sont pas répanduesparmi les Ansars seuls. Elles étaient une morale à laquelle l'Envoyé de Dieu àincité ses fidèles et à laquelle beaucoup de musulmans ont très été sensibles;ceux-là mêmes qui avaient conquis le monde ancien, du centre de l'Asie àl'Océan Atlantique et qui ont formé la grande nation islamique. Ce qui confirmetout cela , c'est l'histoire d'Ikrima Ibn Ibi Jah'l et deux de ses compagnons dansla bataille d'Al Yarmouk. Hodhifa ibn Ala'doui dit être allé sur les lieux del'affrontement en emportant de l'eau à l'un de ses cousins. Il était certain que cedernier était l'un des martyrs de cette bataille. il a pu le retrouver et lui a dit :"Je t'ai emmené de l'eau à boire". Son cousin lui a fait savoir qu'il en voulaitd'un signe de la tête, mais il a entendu Ikrima Ibn Abi Jah'l crier de douleur et

(1) Sourate "Le bution n°8 , verset nº75

(2) Sourate "l’exode" ou la mobilisation" nº59, verset 9

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lui a ordonné de donner à boire d'abord à Ikrima qui de son côté a entendu unautre crier de douleur aussi. Ikrima lui a dit d'en donner à celui-ci mais c'étaittrop tard il était mort Hodhifa est revenu chez I’krima. Il est retourné vers soncousin, lui aussi était mort. Ils étaient tous morts et personne d'entre eux n'a puboire. C'est là une belle histoire sur l'altruisme.

L'un des principes fondamentaux, consolidés fortement par l'Envoyé deDieu entre les musulmans, c'est l'églité dans l'établissement des châtiments:c'est-à-dire les sanctions à prendre pour les crimes comme l’assasinat, le vol, etd'autres délits et où il a interdit catégoriquement l'intercession en faveur dequelqu'un quel qu'en soit le rang et la richesse. ce qui illustre cela, c'est leHadith dans les "Sahihaïns" au sujet de Quoreïch qui s'est interessée à unefemme appartenant à la tribu Makhzoume qui a commis un vol. Quoreïch a eupeur que l'Envoyé de Dieu (S.B sur lui) applique la sanction qu'il faut, à sonencontre et qui consiste à lui couper la main conformément à la "Charia". Denombreux habitants de Quoreïch se sont demandé qui pourrait oser demanderl'intercession en faveur de cette femme. Ils ont été unanimes pour dire qu'il n'yavait personne sauf Oussama Ibn Zaïd que l'Envoyé de Dieu aimait. Oussamalui en a parlé. l'Envoyé de Dieu lui a répondu, en désapprouvant cetteintercession : "est-ce que tu intercèdes à propos d'une sanction divine? Puis il aprononcé le propos suivant devant ses compagnons: "Sont réprouvés ceux qui,avant vous , ne prenaient aucune sanction à l'égard d'un noble qui volait et quien prenaient une quand c'était un pauvre qui volait. Par Dieu si Fatima fille deMohammed vole Mohammed lui coupera la main."

Ce qui a été dit prouve sans équivoque que l'égalité totale était toujours lepivot des sociétés musulmanes. L'Islam en a fait une loi sociale obligatoirepour toute société, abolissant entre les états les différences de sexe, de couleurs,de langues, et tout ce qui peut opposer les individus pour des problèmes d'argent,d'honneur, de vanité. C'est là une caractéristique des pays musulmans qui n'ontpas connu de hiérarchie sociale. Il n'est pas arrivé à une société, dans ces pays,d'avoir de nombreuses classes sociales. Ainsi, personne parmi, les Califes, lesgouverneurs et les dirigeants qui se sont succédé dans ces pays, n'a eu lesentiment d'appartenir à une classe supérieure au peuple. Ceci a eu uneconséquence importante sur les peuples qui se sont convertis à l’Islam. En effet,il a aboli les classes sociales auxquelles il a été confronté dans les différents

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pays comme l'Iran où il y avait quatre grandes classes sociales : La classe desreligieux; la classe des combattants; la classe des écrivains et des intellectuels etcelle des agriculteurs et des artisans, sauf une classe supérieure à laquelleappartient le ministre, le chef des religieux, le chef des écrivains. Toutes cesclasses ont été abolies en Iran musulman comme a été abolie en Indemusulmane la classe des Brahama c'est-à-dire le clergé ou les religieux chez leshindous et la classe des parias constituée de la majorité du peuple hindou. Tousles hommes dans n'importe quelle société musulmane sont égaux sur le plansocial. Les riches ne sont pas supérieurs aux pauvres, ni les plus forts parrapport aux plus faibles, sur le plan de la valeur humaine. Le calife, legouverneur tout comme le citoyen ordinaire peuvent comparaître devant le jugesans aucune distinction. Alors qu'en Europe féodale, les nobles avaient leurspropres, tribunaux, évitant ainsi de s'aligner avec les hommes du peuple etrefusant ainsi d'être leurs égaux. les nobles et les aristocrates, dans les sociétéseuropéennes formaient la haute classe autour des rois et avaient leurs propressurnoms qui les distinguaient comme le comte, le duc, le baron etc. L'Islam n'apas connu tout cela . Il a respecté l'appartenance de tous les musulmans et detous les humains à Adam dans toutes les sociétés et les a rendus égaux dans tousles droits et les devoirs religieux, sociaux, moraux. Personne n'a de mérite quepar la piété.

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CHAPITRE IX

La Tolérance

La Tolérance : C'est le fait d'être accommodant en tout ; dans lecomportement, les droits. Dans le hadith : "La religion la plus aimée de Dieuc'est l'Islam tolérant". (Hanafia samha) : "Hanafia" c'est l'Islam, l'Envoyé deDieu (S.B. sur lui) dit que Dieu l'aime parce que c'est une religion "clémente,tolérante. Elle ne connait ni étroitesse ni extrémisme. Ainsi Dieu abolit lefanatisme des religions. Il veut que les musulmans soient tolérants à l'égard deceux qui ont d'autres religions même s'ils sont des Sabéens qui adorent les astresou des polytéistes. C'est une tolérance qui élève la vie humaine au sommet de lagrandeur. Nous voyons que Dieu avec ces différents versets du Coran ordonneaux musulmans d'être tolérants avec les polythéistes. L'Envoyé de Dieu (S.Bsur lui) a conseillé aux musulmans de faire l'aumône au profit des polythéistesqui sont pauvres comme ils le font pour les musulmans pauvres espérant ainsiqu'ils pourraient les amener à se convertir à l'Islam. Alors Dieu a fait descendreà Son Envoyé le verset de la sourate "la vache"(2) “Ce n'est pas à toi de lesguider ” . C'est-à-dire, tu es chargé du message et de la prédication, les genschoisiront leur religion. Celui qui choisit le bon chemin c'est pour lui, celui, quis'égare , il supportera les effets de son égarement. “Mais c'est Allah qui guidecelui qu’il veut” c'est-à-dire qu'il appartient à Dieu seul de les guider “et tout ceque vous dépensez de vos biens” pour les pauvres musulmans et polythéistes“sera à votre avantage” c'est-à-dire que les récompenses seront pour vous“etvous ne dépensez que pour la recherche de l’amour d'Allah” non pour laréputation, la célébrité et la duplicité mais pour la recherche de la "face de Dieuet sa bénédiction “et tout ce que vous dépensez de vos biens dans les bonnesoeuvres” pour les musulmans et les infidèles“ vous sera récompensépleinement”. “Et vous ne serez pas lésés” c'est-à-dire vous ne serez pasvictime d'une injustice. C'est là un grand appel à la tolérance des musulmans àl'égard des pauvres parmi les infidèles de la Mecque. Il y avait beaucoup

(1) Sourate "la vache n°1 , verset 62

(2) Sourate "la Vache nº1 , verset 272

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d'infidèles mécquois qui étaient hostiles aux musulmans. Dieu a ordonné auxmusulmans d'être tolérants avec leurs pauvres par pitié pour eux. En plus, Dieuordonne aux musulmans d'être tolérants même avec les infidèles cruels et tyransqui leur étaient hostiles en disant dans la sourate : (l’agenouillée):(1) “Dis à ceuxqui ont cru de pardonner à ceux qui n'espèrent pas les jours d'Allah afin qu'ilrétribue [chaque] peuple pour les acquis qu'ils faisaient”.

Ce verset est descendu en raison d'un mal terrible qu'ont fait les infidèlesde la Mecque aux fidèles de l'Envoyé de Dieu. Ces mecquois n'espèraient pas larécompense de Dieu et l'ont fait savoir à l'Envoyé de Dieu. Dieu ordonna alors àces musulmans de négliger cet événement, de pardonner à ces infidèles leurspréjudices et de recourir à l'endurance comme le dit Dieu dans le sourate (lafamille d'Imran) (2) “Et certes, vous entendrez de la part de ceux à qui le Livre aété donné avant vous” c'est-à-dire des juifs et des nazaréens, “et de la part desassociateurs, beaucoup de propos désagréables. Mais si vous êtes endurants etpieux... voilà bien la meilleure résolution à prendre.” L'endurance est certes laclé du soulagement. Dieu dit dans la sourate (L'agenouillée)(3): “Afin qu'ilrétribue (chaque) peuple pour les acquis qu'ils faisaient” C'est-à-dire ne tentezpas de vous venger de ceux parmi les infidèles qui vous ont fait du mal. Dieuleur donnera la rétribution qu'ils méritent, le jour de la resurrection. Dieu loueceux qui offraient de la nourriture bien qu'ils aiment cette nourriture, au pauvre,à l'orphelin et au prisonnier, dans la sourate: (Al Insan)(4) “et offrent lanourriture malgré son amour, au pauvre, à l'orphelin et au prisonnier”. Leursprisonniers, à cette époque, étaient des polythéistes. L'on sait que Quoreïche aété battue lors de la bataille, "Badr". C'était une défaite écrasante oùsoixante-dix de leurs chefs ont trouvé la mort et soixante dix autres se sont faitprisonniers. Beaucoup d'entre eux étaient hostiles aux musulmans avant qu'ilsn'émigrent à Medine. malgré cela, l'Envoyé de Dieu a ordonné aux musulmans,ses fidèles, d'être généreux avec eux et ils étaient servis lors des repas lespremiers. Encore une fois c'est une grande tolérance et un traitement bon, noblede la part de l'Envoyé de Dieu et des musulmans à l'égard de leurs ennemis les

(1) Sourate "L'agenouillée" nº45, verset 14

(2) Sourate "la famille"d'Imram" nº3 verset 186

(3) Sourate l'agenouillée" nº45 , verset 14

(4) Sourate "Al Insan" nº76 verset 8

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mécquois. dans la sourate: l'examinée"(1) Dieu s'adresse aux musulmans :“Allah ne vous défend pas d'être bienfaisants et équitables envers ceux qui nevous ont pas combattus pour la religion, chassés de vos demeures et ont aidé àvotre expulsion. Car Allah aime les équitables”. Dieu dit qu'il n'interdit pas lacharité, la justice et le bon traitement des polythéistes qui n'ont pas combattu lesmusulmans et qui ne les ont pas forcés à quitter la Mecque. Cette bienveillanceest devenue une règle, un devoir des musulmans envers les non musulmans àl'époque des conquêtes, et à travers toutes les époques jusqu'à nos jours. Cedevoir concernait un traitement noble et tolérant des musulmans à l'égard deceux qui appartenaient à d'autres croyances pourvu, qu'ils n'aient pas d'attitudebelliqueuse qu'il s'agisse des gens du Livre, ou de polythéistes parmi lesSabéens, les mages et d'autres d'Afrique et d'Asie. Ainsi, Dieu a établi desrègles exemplaires de tolérance à l'égard de toutes les religions, de tous lespeuples, de toutes éthnies et de toutes les races.

Comme Dieu a ordonné à Son Envoyé et aux musulmans d'être tolérantsavec les gens du Livre, Il leur a ordonné d'être bienveillants et indulgents pour lespréjudices qu'ils leur causent, comme le dit Dieu dans la sourate (la vache)(1)

“Pardonnez et oubliez jusqu'à ce qu'Allah fasse venir son commandement”. Le"Afoue" c'est le pardon, l'indulgence dans la sanction du pêché. Le "Safh":abstention et l'abandon de la réprimande. Ce sont deux degrés élevés de latolérance. Dieu incite souvent à ces deux qualités dans le Coran. L'Envoyé deDieu était exemplaire dans la tolérance. A chaque fois que les Quoreïchites luicausaient des préjudices, ou lui répondaient négativement quand il récitait leCoran, il levait les mains vers Dieu en disant: "Dieu, absous ma communauté.Ils ne savent pas". Il ne s'est jamais produit qu'il se soit vengé de quiconque luia causé un préjudice ou qu'il ait prié Dieu de lui causé un malheur. Lors de labataille "Ouhoud", il a été blessé au visage, s'est casser la dent (droite de lamâchoire inférieure) avec une pierre et s'est fait briser le casque qu'il portait surla tête. Il n'a pas fait de reproches à ceux qui l'ont agressé lors de la conquête dela Mecque ; au contraire il les a pardonnés et excusés. Les habitants de laMecque se sont rendus à son armée et ont été ainsi tous considérés desprisonniers de guerre et pouvaient être soumis aux règles de la servitude mais

(1)Sourate "l'examinée ou l'eprouvée n° 60 , verset 8

(1) Sourate "la vache" nº1 verset n°109

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l'Envoyé de Dieu les a tous libérés et leur a rendu leur liberté en disant". Celuiqui entre à la "Ka’ba" est confiant et rassuré; celui qui rentre chez lui et ferme laporte, est rassuré et celui qui entre à la maison d'Abi Soufiane est rassuré".

Abou Soufian avait vu le feu des troupes de l'Envoyé de Dieu près de laMecque. Il est allé en reconnaissance et a rencontré Al Abbas ibn A’bd AlMoutalib, l'oncle de l'Envoyé de Dieu (S.B sur lui), qui lui a dit : "Malheur àtoi, Abou Soufian. Voici l'Envoyé de Dieu à la tête d'une armée nombreuseet la Mecque n'a aucun pouvoir sur lui . "Que faire"? lui a demandé AbouSoufian- "Viens avec moi chez l'Envoyé de Dieu!" lui a répondu Al Abbas.Omar les a vus et en a rendu compte à l'Envoyé de Dieu à qui il a dit: "AbouSoufian est l'ennemi de Dieu, nous avons pu l'avoir sans aucun problème,autorisez-moi à le frapper sur le cou". L'Envoyé de Dieu ne l'a pas autorisé.C'était là une tolérance importante à l'égard du chef des infidèles de Quoreïchede la part de l'Envoyé de Dieu qui a dit à El Abbas: "Emmène-le là où tu habitesjusqu'au matin". Le matin, Abou Soufian a déclaré sa convertion à l'Islam -l'Envoyé de Dieu l'a honoré en annonçant que celui qui entre dans sa maison estrassuré. C'est là une autre tolérance noble au profit d'Abi Soufian le chef deQuoreïche, l'Envoyé de Dieu a été d'une grande tolérance avec Quoreïchecomme nous l'avons vu- puisqu'il ne lui a pas imposé la servitude, il a rendu laliberté à ses habitants, même à ceux qui ont torturé les musulmans lors de ladéfaite d'Ouhoud et à ceux qui ont résisté aux troupes de l'Envoyé de Dieu lorsde l'entrée à la Mecque comme "Ikrima ibn Abi Jahl - qui s'était enfui vers leYaman, et dont la femme avait demandé à l'Envoyé de Dieu qu'il soit rassuré etil l'a été. Elle l'a ensuite emmené chez l'Envoyé de Dieu, et s'est converti àl’Islam. Ainsi tout quoreïchite qui a combattu l'Envoyé de Dieu et devenu sonennemi et qui était resté à la Mecque, a été pardonné après sa convertion àl’Islam. L'Envoyé de Dieu a dit à tous les mecquois : "Partez vous êtes libres".C'est un exemple de tolérance sans pareil.

L'un des meilleurs exemples sur la tolérance de l'Envoyé de Dieu (S.B surlui) c'est celle à l'égard de Ouahchi tueur de son oncle Hamza ibn AbdelMouttalib qu'il aimait beaucoup, dans la bataille Ouhoud. c'est un consanguinde l'Envoyé de Dieu et l'une des notabilités de Quoreïche. Il a soutenu l'Envoyéde Dieu aux moments difficiles et quand quoreïch affichait son hostilité à lui età ses fidèles. Ouahchi était un éthiopien qui utilisait la lance à la manière deséthiopiens et s'en est servi contre Hamza. L'Envoyé de Dieu s'est baeucoup

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attristé. Ouahchi s'est converti lors de la conquête de la Mecque. L'Envoyé deDieu (S.B sur lui) ne lui a fait aucun reproche. Lorsque ont éclaté les guerresd'apostasie, il a regagné le rang des troupes de Khalid ibn El Oualid. Dans labataille "El Yamama" il a tué Mousaïlimat le voyant et menteur avec la mêmelance. L'Envoyé de Dieu (S.B sur lui) demandait toujours aux musulmans d'êtredes tolérants nobles et dit : "Qui voudrait s'élever et se rapprocher de Dieu doitpardonner celui qui lui a causé des préjudices, donner à celui qui l'a privé,établir des liens avec celui qui l'a abandonné". Il demande aussi au musulmande pardonner son frère musulman même s'il l'a privé de ses droits, même s'il l'aprivé de l'aide les jours où il a besoin d'aide, même si c'est son proche qui acoupé avec lui les liens de parenté.

Dans les sociétés musulmanes il existe une tolérance entre les musulmanset ceux qui appartiennent à d'autres croyances, qu'il s'agisse des gens du Livreou autres depuis les Califes jusqu'à nos jours. Nous voyons les musulmanstraiter les Sabéens adorateurs des astres au nord de l'Irak, comme les gens duLivre, depuis Omar ibn Al Khattab à nos jours. Ils ont traité de la même façonles mages adorateurs du feu en Iran. Ils étaient des fidèles de Zoroastre et de sadoctrine dans l'Avesta (1), selon laquelle le monde a deux dieux celui de lalumière et celui des ténébres. Le Zoroastrisme (ou mazdéisme) a disparu d'Iranau 3ème siècle de l'hégire ou 9ème siècle de l'ère chrétienne, alors que ceuxqui partageaient les croyances des Sabéens n'ont disparu qu'à la fin du 4èmesiècle de l'hégire ou 12 ème siècle de l'ère chrétienne. Dans chaque paysmusulman, il y a toujours eu de petites ou grandes communautés de Nazaréens(ou chrétiennes) et de petites communautés juives, qui vivaient dans la sécuritéet la tranquillité, sans aucune barrière entre eux et les musulmans. Ce que l'ondit au sujet des Nazaréens et des juifs qui étaient obligés de porter une ceintureappelée "Zonnar", n'a duré qu'un laps de temps très limité sous le règne dequelques responsables qui n'avaient pas compris l'Islam tolérant comme il sedevait. Ce que nous avons évoqué dans les chapitres sur la cohabitationmatérielle et intellectuelle entre les musulmans et les gens du Livre nazaréens etjuifs en Irak, en Syrie, en Egypte prouve qu'ils ont vécu en sécurité et dans unegrande tolérance. Ceci les a amenés dans les différents pays à s'arabiser sur leplan linguistique et intellectuel, à traduire leurs ouvrages sacrés en arabe et àexercer leur culte dans la plupart des églises et des temples, en arabe. Nous

(1) L'Avesta : recueil des textes sacrés du la religion mazdéenne, écrit en langue avestique.

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n'avons pas étendu nos propos sur les Nazaréens et les juifs en Andalousie etdans les pays du Maghreb. Toutes ces communautés y menaient une vieagréable et y bénéficiaient de la tolérance de l'Islam.

Pour ce qui est des Nazaréens (chrétiens) en Andalousie les musulmansleur ont garanti la liberté en religion et leur chrétienneté qu'ils avaient choisie. Iln'est pas arrivé que quelqu'un ait été contraint d'abandonner sa chrétienneté pourse couvertir à l'Islam. Les musulmans ont même entretenu leurs églises et leursbiens. "Ils n'ont inquiété ni moine, ni prètre, ni évêque mais ils les ont plutôttous respectés. Ils ont traité convenablement les chrétiens durant toute leurprésence en Andalousie. Notons par exemple que le gouverneur omeyadeMohamed ben Abderrahman (238-273 de l'hégire) recrutait les espagnolsarabisés à des fonctions dans le gouvernement. Il a désigné Koms ibnAntagonon chargé de récupérer les impôts, parmi les gens du Livre, commesecrétaire chargé des affaires du gouvernement. Il l'a même dispensé detravailler le dimanche comme il en a dispensé tous les fonctionnaires afin depermettre aux chrétiens parmi eux d'aller à l'église le dimanche. D'autre part ungrand nombre d'espagnols se sont convertis à l'Islam pour sa simplicité et satolérance et ceux qui ne se sont pas convertis, se sont mis à apprendre l'arabe, àécrire des oeuvres en poésie et en prose. Entre les musulmans et les chrétiens enAndalousie existaient des relations d'amitié et de coopération. ceci se manifestedans l'influence des poèmes à rimes variées sur la littérature espagnole et de làsur la littérature française, anglaise et allemande. Cette poésie étaitaccompagnée de la musique andalouse arabe. Cette influence se manifeste aussidans le soutien apporté par les musulmans au grand mouvement de la traductionde l'arabe à l'espagnol à l'époque du roi d'Espagne Alfonso X qui a transforméla ville de "Toleitila" en une grande institution de traduction du saint Coran, dela pensée et des sciences arabes. Il a même créé a Murcille et à Seville uneécole. Il a été aidé pour cela et pour l'élargissement de l'institution de Touleitila,par les savants musulmans qui ont été sensibles à la tolérance de leur religion.Ils lui ont remis : "Kalila Wa Dimna" ouvrage d'Ibn Almokaffae et des contesvariées en arabe en plus d'autres ouvrages sur l'astronomie et d'autres...

Grâce à la tolérance de l'Islam que Dieu -le Très Majestueux- a imposéeaux musulmans dans leurs comportements avec les non musulmans, lesmusulmans ont ouvert les frontières de l'Andalousie aux juifs qui en ont fait-durant huit siècles -leur refuge et leur citadelle qui les abritaient de l'oppressionde l'occident un peu partout. L'un d'eux Hasabaï ibn Chabrout a pu être nommé

La Tolérance

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en 334 de l'hégire (916 de l'ère chrétienne) ministre de Abderrahman Annacirl'un de grands dirigeants omeyades andalous. Il a commencé le mouvement dela Renaissance des études talmoudites. L'Andalousie est vite devenue, avec leconsentement des musulmans, le centre des études judaïques. Lorsque lesarabes ont évacué l'Andalousie après la chute de Grenade en 897 de l'hégire(1492 de l'ère chrétienne) les espagnols ont commencé à persécuter les juifs etil n'y avait plus d'arabes musulmans pour les protéger. Leur persécution a atteintson paroxysme sous le règne de Philippe III, roi d'Espagne. Où devaient-ilspartir? Ils n'ont trouvé de refuge qu'au pays de l'Islam et des musulmans, leMaroc. La communauté Juive y a émigré et s'est installé dans les villesmarocaines où ils ont vécu dans une grande tolérance durant des siècles et où ilsse sont enrichis. Celui qui connait l'histoire des juifs au milieu des musulmans,leur cohabitation avec eux durant les siècles du règne de l'Islam, leur protectionpar les musulmane en Andalousie et au Maroc durant des siècles, s'étonne deleur hostilité-de nos jours - à l'égard des musulmans palestiniens, et de leurexpulsion de leur pays sous l'oppression et la violence.

L’Universalité de l’Islam

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CHAPITRE X

Les Liens de la Famille

La famille est l'unité considéré comme l'une des entités qui constitue lasociété musulmane. Dieu l'a entourée de code (ensemble de lois) qui l'ontamenée à se solidariser et à se soutenir depuis que les lois et les fondements del'Islam sont descendus sur l'Envoyé de Dieu (S.B sur lui) jusqu'à nos jours. Lepremier de ces fondements c'est la piété filiale. Dieu en a fait un devoir, uneobligation pour les enfants, dont ils doivent s'acquitter à l'égard de leurs parentscomme ils s'acquittent de leur devoir religieux à l'égard de Dieu. C'est pour celaque Dieu l'a souvent comparée à sa dévotion. Comme il le dit dans la sourate (levoyage nocturne)(1) “Et voilà que ton Seigneur a décidé: "N'adorez que Lui; (etmarquez) de la bonté envers les père et mère: "Si l'un d'eux ou tous deuxdoivent atteindre la vieillesse auprès de toi, alors ne leur dis point: "Fi!" et neles brusque pas, mais adresse leur des paroles respectueuses. Et par miséricorde,abaisse pour eux l'aile de l'humilité, et dis: “Ô mon Seigneur, fais-leur, à tousdeux miséricorde comme ils m'ont élevé tout petit’’. Comme Dieu, dans ceverset noble, a décrété la pièté et l'a rendue obligatoire pour l'homme, il adécrété la piété filiale dans les paroles, les actes toute l'aide et tout le réconfortque l'homme procucre à son père et à sa mère. Si l'un d'eux vieillit ou si tous lesdeux vieillissent, Dieu ordonne à l'homme de ne pas prononcer à propos dequelque chose et s'il est ennuyé, le terme “ouf!” Il ne doit pas leur adresser unterme vexant ou repoussant qui peut les irriter. “adresse -leur des parolesrespectueuses.” C'est-à-dire des paroles douces. Dieu lui ordonne d'être trèsmodeste avec eux au point de s'abaisser et de se soumettre en reconnaissance dela bonne éducation qu'ils lui ont procurée et de l'attention avec laquelle ils l'ontentouré depuis sa naissance. Il lui ordonne aussi de demander à Dieu de leuraccorder sa Miséricorde en rétribution pour l'éducation qu'ils lui ont donnéedepuis son enfance.

L'Envoyé de Dieu (S.B. sur lui) conseille souvent la piété filiale,beaucoup de générosité, de respect et de vénération pour les parents. Il met engarde l'enfant de ne pas être ingrat à l'égard des parents. Dans le hadith "Sahih",

(1) Sourate "La voyage nocturne". nº17, verset 23, 24

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Il dit à ses compagnons:"Je vous ai anoncé le grand pêché : "[Il a répété troisfois]- "Non, Envoyé de Dieu."-Le polythéisme et l'ingratitude à l'égard desparents". Ainsi, l'Envoyé de Dieu considère l'ingratitude envers le père et lamère comme un péché et le compare au polythéisme pour en éloigner les genset leur faire peur des châtiments terribles à l'au-delà . l'Envoyé de Dieu asouvent recommandé aux enfants d'être bienfaisants avec leurs mères. De là,son célèbre hadith: "le paradis est sous les pieds des mères". Dieu évoque lesdifficultés de la maman qui est enceinte et qui allaite son bébé, en disant dans lasourate. "Louqman"(1) “Sa mère l'a porté , (subissant pour lui) peine sur peine.Son sevrage a lieu à deux ans.” Un compagnon a demandé à l'Envoyé de Dieu(S.B sur lui) : "Qui est, pour moi, en droit d'un bon "compagnonnage"?. Il lui arépondu: "Ta mère". -"Et puis qui? "-"Ensuite ta mère?"- "Et puis qui?"-"Ensuite ta mère" - "Ensuite qui?" -"Ensuite ton père"?. Ce n'est pas pouravantager la mère par rapport au père mais c'est une insistance sur labienfaisance que doivent témoigner les enfants pour leurs mères. Dieu a décrétéqu'en cas de décés de l'enfant et si cet enfant a laissé des biens, une partiedéterminée de l'héritage doit aller aux parents pour qu'ils puissent s'assurer cedont ils auraient besoin dans leur vieillesse. Dieu dit dans la sourate (lesfemmes) (2) “Quant aux père et mère du défunt, à chacun d'eux la sixième de cequ'il laisse, s'il a un enfant. S'il n'a pas d'enfant et que ses père et mère héritentde lui, à sa mère alors le tiers”.

L'un des droits des enfants que Dieu a établis, c'est l'interdiction del'enterrement de petites filles vivantes pour cause de pauvreté et de manque demoyens pour satisfaire leurs besoins. Dieu évoque cela dans la sourate (lesbestiaux)(3) “Ne tuez pas vos enfants pour cause de pauvreté”. Il dit la mêmechose dans la sourate, (Le voyage nocturne)(4) “Et ne tuez pas un enfant parcrainte de pauvreté.” Dieu dit aux parents dans les deux versets, et que lorsqu'ila donné la vie aux filles il a décidé pour elles leurs subsistances. C'est comme siles parents se mélaient de la volonté divine en mettant fin à la vie de leurs fillesavant le terme. Dieu a interdit catégoriquement en menaçant, celui qui ne cesseces pratiques, de châtiment terrible. Et depuis, les musulmans ont arrêté cespratiques.

(1) Sourate "Louqman" nº3 , verset 14

(2) Sourate "Les femmes" nº6 , verset 11

(3) Sourate "Les bestiaux" nº6 , verset 151

(4) Sourate "Le voyage nocture" nº17 , verset 31

Les Liens de la Famille

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La Charia a établi pour les parents de nombreuses obligations envers leurenfants, garçons et filles. Ils doivent leur assurer une bonne éducation, lesorienter vers un comportement vertueux, les préparer à partir de l'âge de septans à excuter les préceptes de l'Islam et à l'instruction. Le père doit pourvoir àl'instruction de son enfant jusqu'au moment où il pourra se prendre en charge. Ilen est de même pour la fille. Le père doit pourvoir à son entretien, jusqu'à sonmariage. Il revient au mari, après, de la prendre en charge.

La fille a droit à l'instruction comme son frère; au travail qui lui permet degagner de quoi subvenir à ses besoins. Comme son frère, elle a droit àapprendre un métier, à l'exercer pour gagner sa vie. Si ce qu'elle gagne de sontravail , de son métier ou de sa fonction, n'est pas suffisant, son père ou sonmari lui assure les moyens de vivre.

Dieu a établi pour les enfants la part de l'héritage que leur laissent lesparents. Aux époques anté islamiques, les femmes, les filles et les jeunesenfants ne bénéficaient pas de l'héritage, ce qui provoquait la rupture des liensentre la famille. Seul le garçon le plus âgé de la famille avait droit à l'héritagecar il pouvait participé à la protection de la tribu contre les attaques par uneautre tribu. On dit que lorsque les obligations de la Charia sont descendues enprécisant les parts des parents, des garçons et des filles, certains arabes sedépitaient en disant que les épouses, les filles et les petits enfants bénéficiaientde l'heritage alors qu'ils ne combattaient pour leur tribus et qu'ils ne rapportaientpas de butins. Ainsi, Dieu a raffermi les liens entre les membres de la famille eta protégé les femmes les filles et les petits de la perdition et du fardeau qu'ilspeuvent constituer pour autrui. Dans la sourate (les femmes)(1) Il dit : “Voici cequ'Allah vous enjoint au sujet de vos enfants : au fils une part équivalente àcelle de deux filles”. La part de la fille dans l'héritage équivaut à la moitié decelle du garçon parcequ'il endosse beaucoup de responsabilités : celle de laprotection de la tribu et de sa défense, le payement de la dot pour le mariage, ilest le seul chargé de la "nafaka" (frais et dépenses pour la nourriture) pour safamille: l'épouse et les enfants. La femme n'étant pas responsable de cela mêmesi elle est riche. Il a aussi la charge des parents s'ils sont nécessiteux et même lacharge des frères et soeurs et des proches parents nécéssiteux. Tout cela rend

(1) Sourate "la femmes" nº4 verset nº11

L’Universalité de l’Islam

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ses nombreuses responsabilités matérielles lourdes. Le dessein divin de faire dela part de la fille l'équivalent à la moitié de celle du garçon dans l'héritage, n'estpas le dispersement des droits mais l'établissement de ces droits d'une manièreéquitable.

Dieu a fait du mariage de l'homme avec la femme un lien sacré. Auxépoques anté-islamiques c'était une propriété de l'homme, qu'il possédait sansqu'elle ait aucun droit à l'égard de l'époux. L'Islam lui a restitué sa dignité et luia garanti tous ses droits. Avant l'Islam quand le mari décédait, au lieu de sonépouse, ce sont d'autres qui héritaient de lui, malgré elle. Le bénéficiaire de cethéritage mettait sur la femme un tissu et disait : "j'ai hérité" : Il héritait tous lesbiens laissés par le défunt et faisait d'elle ce qu'il voulait . S'il voulait l'épouser ,il le faisait sans lui payer de dot, sinon il la mariait à d'autres et lui prenait sadot, ou encore il la priscrit de son second mariage pour hériter d'elle après samort. Tout cela a été proscrit par Dieu dans la sourate (Les femmes)(1) “Ô lescroyants! Il ne vous est pas licite d'hériter des femmes contre leur gré” puis ildit après: “Ne les empêchez pas de se remarier.” C'est-à- dire ne les contrariezpas "dans le but de leur ravir une partie de ce que vous aviez donné";c'est-à-dire une partie de la dot. Dieu dit encore dans cette sourate(2) “Si vousvoulez substituer une épouse à la place d'une autre et que vous ayez donné àl'une un qintar(3) n'en reprenez rien. Quoi! le reprendriez-vous par injustice etpéché manifeste? Comment oseriez vous le reprendre, après que l'union la plusintime vous ait associés l'un à l'autre et qu'elles aient obtenu de vous unengagement solonnel ?”Dieu - le Très Majestueux- garantit à la femme sa dot sile mari veut divorcer et se remarier à une autre. Il ne doit rien prendre de la dotmême s'il lui a versé un qintar. Dieu désavoue cette cupidité du mari alors quel'union la plus intime l'a associé à son épouse et a associé son épouse à lui. Ellea obtenu de lui un engagement que Dieu a nommé “engagement solennel” etque cela soit mentionné dans les actes de mariage qui sont des actes portant leseau de l'amitié, de la sympathie et de la tendresse devant Dieu.

L'Envoyé de Dieu dit dans le prêche du pélerinage de l'adieu." Faites dubien à vos femmes, vous vous êtes mariés avec elles avec loyauté et fidélité etvous vivez avec elles avec la parole de Dieu" Il est évident que Dieu fait du

(1) Sourate "les femmes nº4 verset 19

(2) Sourate "les femmes nº4 verset 20

(3) Un qintâr : mille pièces d'or, d'où le mot latin quintal.

Les Liens de la Famille

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(1) Sourate "la vache” 1 verset n° 187

mariage dans l'Islam un lien sacré, qui est contracté devant lui, par sa volonté".L'Islam permet la polygamie, l'homme peut avoir deux femmes ou trois ouquatre. Il a légitimé cela, parce que les guerres peuvent éclater entre les peuplescomme cela s'est produit entre les tribus arabes avant l'Islam et ainsi beaucoupd'hommes et de jeunes peuvent mourir. Sans la légitimation de la polygamie, lasociété peut se pervertir. En plus de cela, l'épouse peut être atteinte d'unemaladie chronique et puis dans les nations où le mari n'a qu'une femme, il y abeaucoup d'enfants non légitimes. Pour obolir ces déteriorations, l'Islam permetla polygamie à condition d'être équitable avec ses épouses.

Nous avons dit dans notre propos sur la justice et l'équité entre lesépouses, que Dieu l'impose à celui qui a plus d'une femme. D'aucuns diront quel'Islam n'a pas établi d'égalité sur le plan du droit au divorce et à l'arrêt de la vieconjugale et qu'il a accordé ce droit au mari seul. Ce n'est pas vrai car la femmea le droit de demander le divorce et la séparation comme l'homme si la vieconjugale se détériore.Seulement l'épouse le demande rarement poursauvegarder la famille, ce qui fait dire à certains que ce droit est réservé au maritout seul. L'Envoyé de Dieu (S.B sur lui) dit :"Le licite le plus exécrable pourDieu c'est le divorce".

Ce qui illustre -sans ambiguité- la volonté de Dieu de ne pas voir seproduire un divorce ou une séparation du mari et de son épouse, c'est ce qu'il ditdans la sourate (les femmes)(1) “Et comportez -vous convenablement enverselles- Si vous avez de l'aversion envers elles durant la vie commune, il se peutque vous ayez de l'aversion pour une chose où Allah a déposé un grand bien”.Ce que veut dire le " Maarouf", ce sont les paroles et les actes qui doivent êtreconvenables. l'Envoyé de Dieu (S.B sur lui) disait: "les meilleurs parmi voussont meilleurs pour les leurs; Et moi, je suis le meilleur parmi vous, pour lesmiens". Il se comportait convenablement avec ses épouses. Il les caressait, lestraitait avec courtoisie et était large avec elles dans les dépenses de la viequotidienne. Il réunissait souvent ses femmes dans la chambre de l'une d'entreelles, à tour de rôle. Il dinait avec elles puis chacun rentrait dans sa chambre. Ilveillait un peu avec elles avant de dormir afin de les divertir. Dieu dit de lacohabitation avec une épouse repoussante: “Il se peut que vous ayez del'aversion pour une chose où Alla a déposé un grand bien”

L’Universalité de l’Islam

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C'est-à-dire qu'il se peut qu'en les confinant et en ayant de l'aversion pour

elle, cela fasse du bien dont les deux époux tireront du bénéfice, telle que

l'épouse qui donne naissance à un bébé porteur despoir. Dieu illustre le lien

conjugal en disant dans la sourate (la vache) “Elles sont un vêtement pour vous

vous êtes un vêtement pour elles.” C'est-à-dire, que les liens qui vous unissent

sont si fermes et si étroits que vous deux constituez un seul être, l'un garde le

secret de l'autre et ne divulgue rien de ce que lui révele l'autre du profond de

lui-même.

Dieu dénit les époux unis par le devouement et l'affection en disant:(1) “Et

parmi Ses signes, Il a crée pour vous des épouses pour que vous viviez en

tranquilité avec elles et Il a mis entre vous de l'affection et de la bonté . Il y a en

cela des preuves pour des gens qui réfléchissent”.

Dieu évoque sa grâce en faveur des gens, consistant en une grande

d111sort, tout en ayant pitié de l'autre, en étant disponible pour le sécourir et en

ayant de la commisération pour lui. Dieu dit : “Il y a en cela des preuves” et de

grands enseignements". “pour des gens qui réfléchissent” à ces grâces divines

qui donnent aux époux la quiétude, la tranquillité l'amour et le bonheur. La

"charia" impose le "infak" (ou dépenses pour la famille), en faveur de l'épouse

même si elle est riche. Le mari seul supporte les frais de la famille: tout ce qu'il

dépense pour son épouse et sa famille est retribué le jour de la résurrection.

L'Envoyé de Dieu dit que le plus important "infak" (dépense ou frais) pour Dieu

c'est le "Infak" pour la famille incitant ainsi le musulman à prendre en charge

ses parents, son épouse et ses enfants. Pour l'entretien et la protection de

l'épouse de besoins de la vie, il lui a reservé le quart de l'héritage de son mari

s'il n'a pas d'enfant. S'il a un enfant, elle héritera un huitième de cet héritage

pour être à l'abri des nécessités de la vie .

Nombreux sont ceux qui disent que l'Islam n'a pas été équitable entre

l'homme et la femme. Cela n'est pas vrai, il a établi une égalité entre eux sauf

pour ce qui est de leurs différences physiologiques concernant la procréation. La

femme porte en elle son foetus pendant neuf mois et allaite son bébé pendant un

(1) Sourate "les romains" nº30 verset nº21

Les Liens de la Famille

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an et demi environ. La grossesse et l'allaitement relèvent de la nature de la femme

et la font distinguer de l'homme. L'homme se distingue de la femme par sa force

physique. C'est une injustice donc de dire que l'homme et la femme sont

semblables. Ce qui a fait que le Coran et le hadith ont de la tendresse et de lacompassion pour elle et imposent au mari de nombreux devoirs et des obligationsà son égard. L’Islam établit l'égalité entre l'homme et la femme en matière desobligations religieuses, des prières surérogatoires, du jeune, de la Zakat et dupélerinage; comme il a établi entre eux l'égalité au niveau de la rétribution del'au-delà et de la grâce du paradis. Dieu dit dans la sourate: (le pardonneur)(1)“etquiconque, mâle ou femelle, fait une bonne action tout en étant croyant, alorsceux-là entreront au Paradis pour y recevoir leur subsistance sans compter.”Pour Dieu les femelles et les mâles sont égaux dans les "bonnes actions", la foiet la rétribution qui en découlent. Ils sont égaux aussi dans les responsabilitéssociales et politiques comme le dit Dieu dans la sourate (le désaveu ou lerepentir) (2) “les croyants et les croyantes sont alliées les uns des autres. Ilscommandent le convenable, interdisent le blâmable” c'est à dire que leshommes et les femmes se portent assistance, se prêtent un secours mutuel.Comme cela est dit dans le Hadith: "le croyant est pour le croyant commel'edifice les élèments se tiennent les uns les autres "De même la croyante pour lacroyante et le croyant; tous “commandent " hommes et femmes” “leconvenable” C'est-à-dire avec la justice et le bien en faveur des individus et dupeuple-.“(ils) interdisent le blâmable” c'est-à-dire le mensonge et le mal quitouchent les individus et le peuple.

Nous avons évoqué plus haut qu'une servante de la mère du califeAbbasside Al Moktadir est devenue juge à Bagdad au début du 4ème siècle.L'on sait aussi que Chajarata Ad'dor la femme du roi vertueux Najm EddineAyoub a dirigé les affaires de la principauté de l'Egypte après sa mort. Lamonnaie a été frappée en son nom et même les prêches du Vendredi se faisaienten son nom. Au XXe siècle, Mustapha Kemal a établi pour la femmemusulmane le droit de la candidature aux élections. Ainsi la femme a siégé auparlement. Elle a obtenu ce droit en Egypte sous le Président Nacer etaujourd'hui elle détient des portefeuilles ministriels. Au début des années 90 de

(1) Sourate "le pardonneur" nº40, verset nº40

(2) Sourate le désaveu ou le repentir nº9 , verset nº71

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ce siècle, les Présidents des gouvernements du Pakistan, de la Turquie et duBangladesh étaient des femmes musulmanes qui "commandaient "leconvenable" dans leurs pays respectifs et "interdisaient le blâmable". Il y a làdes preuves montrant que l'Islam n'a pas négligé la femme comme le prétendentses ennemis. L'Islam l'a dotée de liberté lui permettant d'évoluer avec le tempsjusqu'au moment où elle est devenue chef de gouvernement, suivant ainsil'exemple des tout derniers droits acquis par la femme occitentale .

Dieu- Que Son nom soit béni-dit dans la sourate "les femmes" (1) “auxhommes la part qu'ils ont acquise, et aux femmes la part qu'elles ont acquise”.Ainsi Dieu établit l'équité entre l'homme et la femme sur le plan de l'acquisitionde biens. C'est la tâche de toutes celles qui veulent l'acquisition: l'ouvrière, lafonctionnaire, l'enseignante. Vient après, dans la Charia, son autonomiefinancière vis-à-vis de son père, de son mari ce que la femme musulmane aobtenu depuis quatorze siècles alors que la femme occidentale ne l'a pas encoreobtenue aujourd'hui. En effet, la Charia permet à la femme musulmaned'acheter, de vendre, de faire du commerce avec son argent, de porter à lajustice ses litiges, sans avoir l'autorisation de son père ni de son mari. A tous cesdroits garantis à la femme musulmane majeure, elle ne se mariait avecquelqu'un, qu'après son consentement, ne perdait pas son nom de jeune fille(nom de famille ) au mariage comme cela arrive à la femme occidentale quandelle se marie et qui porte le nom de son mari. La femme musulmane garde sonnom de famille pour prouver qu'elle a acquis son indépendance materielle et saliberté de gérer ses biens. La femme musulmane a une contribution efficace -depuis longtemps - dans le domaine des sciences et de la littérature. On parlesouvent dans la littérature occidentale de salons littéraires aux 17è et 18è sièclesà des femmes françaises lettrées et où se rencontraient des hommes de lettres etdes penseurs français. Le lecteur peut s'étonner s'il sait que Sokina la fille deHocine avait un cercle respectable au 1er siècle de l'hégire (7è siècle de l'èrechrétienne) à Médine où se rendaient d'éminents poètes de son époque. Ils luilisaient leurs poèmes et souvent elle différenciait entre eux , commentait leurspoèmes et leur faisait des dons. En Andalousie, au 5ème siècle de l'hégire (11èsiècle de l'ère chrétienne) nous trouvons le cercle de Wallada la fille du dernierKalife Omeyade en Andalousie. Elle était poète. Ibn Zaïdoun et d'autres poètes

(1) Sourate "les femmes" nº4 verset nº32

Les Liens de la Famille

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et hommes de Lettres venus de Cordoue participaient aux rencontres organiséespar ce cercle. Un autre cercle, semblable à celui de Wallada, celui de Haouae lafemme de Seïr Ibn Abibakr gouverneur de Seville a existé durant 27 ans (àl'époque des Almoravides au 11ème siècle de l'ère Chrétienne). Ce cercle avaitson siège au palais de l'émirat et accueillait des poètes, des hommes de lettreset des philosophes. Haouae suivait les discussions, participait aux critiques despoèmes lus par leurs auteurs. Il y avait aussi un autre cercle, celui de HafsaEr-rakounia, à Grenade au 12è siècle de l'ère chrétienne. Ces femmesmusulmanes ont devancé les femmes de France de plusieurs siècles en ce quiconcerne la création de cercles littéraires. Cela prouve la fausseté de ce qui a étédit à propos des femmes musulmanes qui étaient en retard par rapport auxfemmes occidentales qui avaient la liberté de créer des cercles. En verité, lesfemmes et en particulier les épouses avaient une place privilégiée dans lessociétés musulmanes: L'épouse était la maîtresse de maison, la responsable de lavie du foyer, des décisions le concernant, et elle est la mère des enfants. Lesfemmes étaient aussi instruites comme le veut l'Islam. Nombreuses étaient lesfemmes excellentes dans les sciences religieuses, la philosophie; et d'autressciences. Nombreuses aussi étaient les femmes ministres de leurs maris quiétaient Califes ou gouverneurs- telles qu'Arwa femme de Abi Jaafar El Mansourle fondateur réel de la dynastie des Abbassides, qui lui a fait don d'une fermequ'elle a léguée a ses proches parmi les veuves, ou celles qui n'avaient pas demaris, afin de leur assurer une protection. Une autre femme, Al Khaïzoranefemme de son fils El Mahdi, qui avait beaucoup de pouvoirs sur legouvernement et sur la direction des affaires du pays. C'est sur ses conseilsqu'El Mehdi a restitué aux enfants des Omoyades les biens qu'ils avaient héritésde leurs parents et que les Abbassides leur avaient confisqués. Zoubeïda ditefille de Arwa la femme de Haroune Arrachid avait ordonné d'aménager unesource qui a porté son nom (Aïn Zoubeïda) et qui a fourni de l'eau potable à laMecque, à ses habitants et aux pélèrins. Nous avons donné l'exemple de ces 3femmes mais l'Histoire des femmes musulmanes qui étaient honorées par leursépoux, nous fournit beaucoup d'exemples de partout, de l'est comme de l'ouest.Sans doute, les occidentaux, - espagnols ou autres - ont remarqué la place etl'estime qu'avait la femme musulmane dans la société andalouse et cela les apoussés à imiter les musulmans et à élever la femme occidentale au rangqu'avait la musulmane. L'importance accordée à la femme musulmane, et aumaintien de sa dignité par l'Islam s'est donc clarifiée. Dieu a accordé aussi la

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même importance à tous les membres de la famille : les pères et mères, lesépoux , les enfants , les proches. Ils les a rendus liés entre eux d'un lien ferme,divin par le poids de l'héritage qu'ils partagent entre eux , et par d'autresobligations comme, la bienveillance, la solidarité, le soutien mutuel et.. Ce liena fait de la famille musulmane une famille exemplaire. Toutes les familles del'humanité devraient en faire un modèle à suivre.

Les Liens de la Famille

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CHAPITRE XI

Le bon comportement ou le Savoir Vivre

Nous avons- dit plus haut- que Dieu le Très Majestueux appelle l'humanitéen général et les musulmans en particulier, a observer un certains nombre devertus qui rendent l'humanité et les musulmans heureux ici-bas et dans l'au-delàs'ils s'y attachent. L'une de ces vertus, c'est l'utilisation de la raison en toutechose; en religion ou autre chose. La vertu de la science, qui a poussé lesmusulmans-hommes et femmes - à se passionner pour toutes les branches de lascience: les sciences religieuses ou non religieuses. La vertu de la justice sanslaquelle il ne peut y avoir de vie ni pour un individu ni pour un peuple. La vertude l'égalité entre toutes les races et les ethnies . La vertu de la tolérance avectoutes les religions monothéistes ou polythéistes.

L'Islam appelle à d'autres vertus nombreuses : celle du travail. Dieu ditdans la Sourate (le repentir)(1) “Et dis : ‘Oeuvrez, car Allah va voir votreoeuvre, de même que Son messager et les croyants’”. Ainsi l'Islam est lareligion de l'ouvrage. Il incite à l'ouvrage dans la piété, en faisant la prière, laZakat, le jeûne et le pélèrinage. Il incite aussi à l'ouvrage pour assurer sasubsistance en labourant la terre, en la semant et en l'entretenant jusqu'à larécolte. Les cultures se diversifient tout comme l'industrie et le commerce.Celui-ci est cultivateur et celui-là est horticulteur. Celui-ci est faribricant demeubles,celui-là est constructeur de véhicules; Celui-ci est épicier,celui-là estmarchand de tissus et d'innombrables exemples d'industries et de commerces.L'Envoyé de Dieu incite fermement les musulmans à l'ouvrage comme si c'étaitune piété afin que le musulman puisse gagner sa vie, qu'il puisse avoir un métierle mettant à l'abri de la mendicité, et qu'il ne soit pas une charge pour la société.Les croyants ne sont évoqués dans le Coran que lorsqu'est évoqué avec euxl'ouvrage utile, c'est-à-dire l'oeuvre bonne, dans la piété ou dans autre chose .L'Envoyé de Dieu souvent a proscrit le chômage et l'oisiveté . Omar Ibn ElKhattab dit aux compagnons: "Que personne d'entre vous ne cesse de gagner savie "puis il dit : "O Dieu, accorde-moi des moyens de subsistance. Vous avezappris que le ciel ne répand pas de l'or ni de l'argent ".

(1) Sourate "le desaveur ou le repentir" nº9, verset 105

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Dieu incite au respect de l'engagement en disant dans la sourate (le voyagenocturne)(1) “Et remplissez l'engagement,car on sera interrogé au sujet desengagements” L'engagement - dans le verset- concerne l'engagement que Dieu aplacé en tout être humain de n'adorer que Lui seul et d'embrasser sa religion etsa Charia. L'engagement dans ce verset concerne aussi les engagements entre lemusulman et son frère, qu'il doit accomplir loyalement; entre la musulmane etson époux, ses parents, ses enfants, ses proches . C'est aussi un acte par lequelon remplit fidélement ses engagements. Comme le dit Dieu dans la sourate (latable servie)(2) “Ô les croyants! Remplissez fidelement vos engagements”. quevous établissez comme les transactions ou les contrats de vente, d'achat , delocation de terrains, de logements, de conciliation des individus, des peuples,les pactes entre les pays musulmans et les autres pays. L'Envoyé de Dieu a misen garde contre la violation d'une promesse (ou d'un engagement et de ne pas latenir et l'a appelé une trahison. Il a dit : "Tout traitre a une bannière le jour de larésurrection, que l'on hisse en fonction du degré de la trahison".

Parmi les vertus des musulmans, avec lesquelles Dieu a caractérisé leursolidarité et leurs comportements entre eux, c'est ce que Dieu dit dans lasourate: (La victoire éclatante)(3) “Miséricordieux entre eux” C'est- à-dire quechacun d'entre eux s'apitoie sur son frère. Le plus fort s'apitoie sur le plus faible.Le riche s'apitoie sur le pauvre. Le bien portant s'apitoie sur le malade.[Arrahma] veut dire la tendresse, la bienveillance, l'apitoiement, la bonté. Lemusulman ne doit pas être brutal, dur envers son frère mais il doit avoir uncoeur tendre et plein de pitié donc il doit être bon avec lui et lui prodiguer de latendresse. L'Envoyé de Dieu (S.B. sur lui) demande au musulman de traiter sondomestique avec beaucoup d'indulgence. Il lui demande de ne pas léser unouvrier dans son salaire et de ne pas exiger qu'il fasse des choses qui excèdentsa force. Les hadiths sur le bon traitement des bestiaux et les bêtes de sommesont nombreux. Les propriétaires de ces bêtes ne doivent en aucun cas lesopprimer. L'Envoyé de Dieu (S.B sur lui) est ferme sur l'apitoiement sur lesanimaux comme il est ferme sur l'apitoiement et la miséricorde envers l'homme.Il dit dans le "Sahih" de Mouslim: " Une femme a été suppliciée à cause d'unechatte" qu'elle a capturée jusqu'à sa mort. Elle est allée en enfer. Elle ne lui adonné ni à manger ni à boire. Elle ne l'a pas non plus laissé manger les

(1) Sourate "le voyage nocture nº17 verset 34

(2) Sourate "latable servie" nº5 ,verset 1

(3) Sourate "la victoire éclatante" " nº48 verset 29

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bestioles et les insectes dans le sol. "Il appelait toujours à la douceur et à labonté avec les animaux Dans le "Sahih" 'Al Boukhari, l'Envoyé de Dieu (S.B.sur lui) dit: "un homme qui allait sur un chemin, avait une forte soif. Il a trouvéun puits où il est descendu pour se désaltérer -En sortant il a trouvé un chienqui aboyait et qui enfonçait le museau dans le sol, de soif. L'homme disait : "Cechien a une soif semblable à celle qui m'a saisi." Puis il est descendu au fond dupuits, a rempli l'eau dans ses chaussures qu'il tenait avec ses dents, ensuite il estremonté et a donné à boire au chien. Dieu a bénit ce qu'il a fait. Dieu l'a absouset il est allé au paradis. "C'est un apitoiement exemplaire envers les animauxcomme l'apitoiement envers l'homme. Ainsi l'Islam est digne d'être une religionde la miséricorde. Dieu et Son Envoyé incitent beaucoup les musulmans à laressentir à suivre ces pratiques nombreuses et nobles. Ils ont appelé lemusulman à être conscient de la dignité, et de l'honneur. Il ne doit craindrepersonne sauf Dieu. Il doit dire toujours la vérité sans craindre la critique depersonne. On a demandé à l'Envoyé de Dieu (S.B sur lui) : "Quel est le meileur"Jihad" (Combat)? Il a répondu: "la vérité devant un roi oppresseur". Il disaittoujours qu'il ne fallait pas que le musulman s'avilisse et qu'il ne craignepersonne en disant la vérité: Ce qu'il dit ne lui cause aucun tort et n'arrête passes moyens de vivre.

Dieu fait souvent l'éloge de ceux ou celles qui sont honnêtes et qui aurontdans l'au-delà une grande grâce. Il y a plusieurs sortes d'honnêtetés (ouLoyautés): La Loyauté du musulman envers Dieu, dans sa croyance en Lui, enSes Anges, Ses Livres. Ses messagers, et au jour de la résurrection, avecl'accomplissement des obligations réligieuses tels que la prière, la Zakat, lejeûne, le pélèrinage. La loyauté envers son épouse en ce qui concerne lacohabitation et les dépenses; la loyauté envers les parents, les enfants au niveaude leurs exigences à satisfaire; la loyauté envers les proches, qui consiste à lessoutenir et à les aider; la loyauté envers les gens dans tous ses engagements etses transactions. L'Envoyé de Dieu (S.B sur lui) dit que l'homme doit resterloyal en faisant ainsi allusion à ce que Dieu dit dans la sourate (les femmes)(1)

“Ceux-là seront avec ceux qu'Allah a comblés de ses bienfaits: les prophètes,les véridiques, les martyrs, et les vertueux. Et quels bons compagnons queceux-là!”.

Dieu recommande à Son Envoyé d'être modeste avec les croyants endisant dans la sourate (Les poètes)(2) “Et abaisse ton aile (sois beinveillant) pour

(1) Sourate "les femmes nº4 verset nº69

(3) Sourate "les poète "nº26 verset nº215

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les croyants qui te suivent”. C'est à dire traite les avec souplesse et modestie.L'Envoyé de Dieu était très modeste avec les compagnons. Ses épouses et sescompagnons parlaient de sa modestie en évoquant de nombreux hadiths quiparlent de cela et dont nous avons cité quelques uns. Il recommandait toujoursaux compagnons la modestie en disant : "Dieu élevera celui qui est modesteavec lui". C'est-à-dire que la modestie envers Dieu consiste dans ce mondeici-bas à aimer les gens qui à sympathiser avec eux et dans l'au-dela c'est Dieuqui rétribue largement celui qui a été modeste. La modestie envers Dieu et SonEnvoyé se traduit par leur exhaltation et la poursuite de la "Charia". Samodestie envers les gens à deux aspects: L'un est louable et acceptable, l'autreest condamnable et inacceptable. La modestie louable, c'est la modestie enversles parents la famille, les amis, les beaux parents; la modestie condamnable c'estla modestie envers ceux qui sont orgueilleux, vaniteux et ceux qui soniniquitables parmi les gouvernants.

L'Envoyé de Dieu faisait l'éloge de la pudeur et disait que c'est une partiede la foi parce qu'elle empêche-comme la foi de commettre les péchés. C'estcomme si la pudeur était une branche de la foi. C'est l'une des vertus del'Envoyé de Dieu , puisqu'il était- Comme cela est dit dans le hadith sahih-pluspudique qu'une vierge dans sa chambre. On dit que lorsqu'il voyait quelquechose qu'il détestait, il ne parlait pas de honte, mais vite l'expression de sonvisage changeait et les compagnons comprenaient sa haine pour cette chose. Il adit (S.B sur lui) comme cela est dit dans le sahih Al Boukhari : "Si tu n'as pashonte, fais ce que tu veux". C'est-à-dire si tu n'as pas honte du péché et si tu nerougis pas devant le vice, le mal ,fais ce qui te viens à l'espirt, bon ou mauvais.On veut signifier ainsi que ces actes inspirent la menace et le blâme.

Dieu et Son Envoyé recommandent au musulman dans son comportementd'être endurant devant les adversités et les calamités, il ne doit pas s'inquiétermais il doit se maitriser en ayant une forte volonté, en supportant les problèmesqu'il a eu et en y résistant sans lassitude ni inquiétude. Dieu a souvent évoquél'endurance dans le Coran afin que les musulmans se la représentent en cas deguerre et du "jihad" (ou guerre sainte), en cas d'abstinence, et quand il fautsupporter de son gré les malheurs et les adversités. Dieu dit dans la sourate "lesgroupes"(1) “et les endurants auront leur pleine récompense sans compter” leurrécompense pour Dieu n'a pas de limite. Il dit dans la sourate (la Vache) (2) “ Et

(1) Sourate "les groupes" nº39 , verset nº10

(2) Sourate "la vache " nº1 versets 155, 156 , 157

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fais la bonne annonce aux endurants qui disent quand un malheur les atteint :"Certes nous sommes à Allah, et c'est à Lui que nous retournerons. Ceux-làreçoivent des bénédictions de leur Seigneur, ainsi que la miséricorde; et ceux-làsont les biens guidés.” Ils soumettent tout à Dieu, se soumettent eux-mêmes à savolonté. Et ils retourneront à Lui le jour de la résurrection pour qu'Il lesrécompense amplement. Dieu leur anoncera à titre de la récompense pour leurendurance à digérer les adversités et supporter les douleurs, qu'il leur concéderades prières, une miséricorde et le bon chemin, qui sont des grâcessublimes.Dieu et Son Envoyé demandent aux musulmans la mansuétude(opposé à la stupidité). C'est la patience, la retenue si bien que l'endurant ravalesa rage quand il entend de quelqu'un ce qui lui nuit. Alors il ne dit rien mêmes'il est très en colère. Il ne prononce pas un mot déplacé ce qui prouve sacapacité de se maîtriser et à supporter ces préjudices à un haut degré . Beaucoupde musulmans sont très connus pour leurs mansuétude. L'Envoyé de Dieu (S.Bsur lui) était à leur tête. Quand il entendait un mot qui lui faisait mal d'unbédouin sec, il souriait et ne répondait pas. Il pardonnait toujours en serrant lamain des gens. Dieu et Son Envoyé incitent les tuteurs et les curateurs à unebonne protection de l'orphelin, à la bienveillance à son égard et à ne pas prendresur son bien pendant le tutorat plus du salaire imparti à ceux qui ont les mêmesresponsabilités. Quand l'orphelin devient majeur, ils lui remettent tous ses biens.Dieu menace de peines éternelles celui qui détourne les biens de l'orphelin.Dieu et Son Envoyé exhortent à la générosité envers le voisin et l'hôte.L'Envoyé de Dieu (S.B sur lui) incite souvent à rendre visite au malade afin deconsolider avec lui et ses proches les liens d'amitié. De même, il incite à allerdans les cortèges funèbres, à prier pour les morts afin d'affermir les relationsentre les musulmans.

Pour le bien de l'humanité et des peuples musulmans, Dieu bannit de leurmoralité tous les actes maléfiques et toutes les mauvaises paroles qui peuventleur nuir. Il a proscrit dans le Coran et par l'intermédiaire de Son Envoyé ungros lot de nocivités : L'adultère en l'occurrence qui est le plus grand pêché.Dieu dit dans la sourate (le voyage nocturne)(1)“Et n'approchez point lafornication. En verité c'est une tupitude et quel mauvais chemin!”. C'est-à-direque c'est hideux pour l'infamie à jamais que cela entraine: La fille qui ne peutplus se marier, la séparation des époux, et les sanctions qu'ils encourent. Dieu a

(1) Sourate "le Voyage nocturne nu17, verset nº32

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proscrit le vin et les drogues tels que l'opium, le hachich. La cocaïne en raisondu gaspillage inutile et de l'égarement que cela entraine.L'Envoyé de Dieu (S.Bsur lui) dit: "Maudits soient le vin (et les drogues citées plus haut), celui qui enboit, qui le sert, qui le vend , qui l'achète, qui le transporte et le moyen utilisépour son transport, celui qui le prépare et celui qui en récolte les bénéficies".Lessavants en religion sont unanimes pour dire que tout ce qui enivre(une grandeou une petite quantité) est proscrit. De même Dieu proscrit le jeu de hasardpour le gaspillage de l'argent inutilement qu'il entraine et pour la haine etl'hostitité qu'il peut provoquer entre ceux qui le pratiquent. Dieu proscrit aussil'usure c'est-à-dire l'intérêt que doit payer l'emprunteur et qui est exigé par celuiqui prète de l'argent. C'est une extorsion puisque le préteur exige cet intérêtsans compensation et puis cela entraîne la disparition du bienfait et de labienveillance entre les membres de la société, que la "Charia" a établi etconsolidé. L'investissement de son argent dans les banques n'est pas considérécomme une usure car il est exempt de l'extorsion et puis la banque et celui quiinvestit profitent de cet argent(1). Dieu proscrit aussi l'orgueil. C'est-à-dire lasupériorité sur les gens parce qu'il s'oppose à ce que l'Islam a rendu obligatoireentre les musulmans tel que le fait de vivre comme des frères. Ainsi lemusulmans ne doit pas se considérer supérieur à l'autre musulman pour son ranget sa fortune.

Dieu proscrit également le faux témoignage. L'Envoyé de Dieu (S.B sur lui)le considère comme un pêche mortel équivalant au polythéisme- et mérite unterrible châtiment- Dieu proscrit l'injustice dans toutes ses formes en disant dansla sourate: (Abraham) (2)“Et ne pense pas qu'Allah soit inattentif à ce que font lesinjustes. Il leur accordera un délai jusqu'au jour où leurs regards se figeront”.Dieu dit qu'il n'est pas inattentif à ce que font les injustes mais il retarde leurchâtiment au jour de la résurrection où les regards se figeront sans qu'on puisselorgner d'effroi et de frayeur. Il continue le verset en disant des injustes : “Ilscourront, suppliant”. C'est-à-dire qu'ils iront en courant supplier Dieu “levant latête” de peur (3) “les yeux hagards” c'est-à-dire qui ont une expression égarée,farouche, de frayeur (4) “les coeurs vides” de tout ce qui se rapporte à la raison àcause de la frayeur causée par la peur du châtiment terrible.

(1) Ce point de vue ne fait pas l’unanimité dans la doctrine musulmane

(2) Sourate "Abraham" nº14 , verset nº42

(3) Sourate "Abraham" nº14, verset 43

(4) la traduction ici ne correspond pas nécessairement au texte original en arabe.

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Dieu et Son Envoyé ont proscrit le mensonge, qu'il s'agisse du mensonge àl'égard de Dieu en rendant "licite" ou permis ce qui est proscrit et en rendantproscrit ce qui est licite ou permis; ou qu'il s'agisse du mensonge à l'égard del'Envoyé de Dieu (S.B sur lui) en attribuant des Hadiths mensongers à l'Envoyéde Dieu où qu'il s'agisse encore de mensonges dans les paroles et les actesvis-à-vis des gens. Il y a des gens pour qui le mensonge devient une habitudequi est exécrable et qui avilit le menteur- On a demandé à l'Envoyé de Dieu si lecroyant peut être peureux (ou lâche). Il a répondu. -"Oui"- Peut-il être avare? Ila répondu- "Oui"- Peut-il être menteur? Il a répondu: -"Non". Dieu et sonEnvoyé ont proscrit d'une manière catégorique le faux serment. L'envoyé deDieu (S.B sur lui) dit que c'est l'un des pêchés mortels. Il a mis en garde ceuxqui ne jurent pas par Dieu. Nombreux sont ceux qui jurent par la vie du père,par son tombeau. Ceci est "illicite". Dieu ne châtie pas celui qui jure enemployant des termes inutiles du type: "Non, par Dieu", Oui par Dieu, termesutilisés parfois inconsciemment. Dieu proscrit aussi la jalousie vis-à-vis desgens qui ont bénéficié d'une des nombreuses grâces divines. C'est comme si onirritait le jaloux et en réaction, on souhaite que cette grâce n'aille pas à qui elleprofite et on s'indigne (ou se fâche) de ce que Dieu accorde sa grâce à celui quiest jaloux", ayant empoisonné sa vie, poussant de longs soupirs et n'étant pas àl'aise. Dieu et Son Envoyé prohibent la tromperie qui signifie le fait que letrompeur montre quelque chose qui est autre que ce qu'il cache. La tromperierevêt plusieurs formes, entre autres, la fraude dans la vente, qui consiste pour levendeur à cacher les défauts de ce que le client achète. Il y a aussi la tricherie ausujet de laquelle l'Envoyé de Dieu (S.B sur lui) dit : "Celui qui nous trompen'est pas un bon musulman".

L'Envoyé de Dieu défend l'imprédiction et l'injure du musulman. Ilconsidère cela comme un pêché mortel - et celui qui profère des imprécations ouinjurie un musulman commet un pêché. Il a défendu aussi d'injurier les animaux.Dieu cite dans la sourate (Les appartements) une serie des choses illicites quialtèrent les relations d'amitié entre les musulmans, en disant(1) “Ô vous qui avezcru ! Qu'un groupe ne se raille pas d'un autre groupe”: C'est à dire que l'un nedoit railler l'autre. ”Ceux-ci sont peu meilleurs qu'eux” devant Dieu “et que desfemmes ne se raillent pas d'autres femmes. Celles-ci sont peut-être meilleuresqu'elles. Ne vous dénigrez pas”. C'est à dire on ne doit pas médire des autres -Dieu le très majestueux dit encore dans la même sourate (2) “Ô vous qui avez

(1) Sourate "Les appartements" nº49, verset nº11

(2) Sourate "Les appartenants" nº49 , verset 12

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(2) Sourate " La lumière" nº24 , verset nº27 , p. 352

cru! Evitez de trop conjecturer Dieu recommande aux musulmans de ne pas sefaire de mauvaises opinions les uns sur les autres, quand ils entendent un mot dequelqu'un et qu'ils interprêtent comme un mal alors qu'ils l'auraient plûtotcompris comme un bien. Dieu dit encore “Et n'espionnez pas”. L'Envoyé deDieu (S.B sur lui) défend l'espionnage des défauts de n'importe quel musulmanet il dit : "Celui qui dissimule le défaut d'un croyant C'est comme s'il faisaitréssusciter une jeune fille de sa tombe Dieu dit: “et ne médissez pas les uns desautres. L'un de vous aimerait-il manger la chaire de son frère mort? (non) vousen aurez horreur”. La médisance c'est le fait de dire du mal que l'on sait de sonfrère musulamn. La comparaison de la médisance au fait de manger la chair deson frère mort, est un raffermissement de la volonté de Dieu de la défendre. Elleentraine le châtiment dur comme la raillerie, la conjecture et l'espionnage. Dieurend illicite la colomnie et la blâme. C'est une délation dont le calomnieux sesert pour brouiller les relations entre les gens. L'Envoyer de Dieu (S.B sur lui)dit: "Le colomnieux n'ira pas au paradis ". Dieu et Son Envoyé défendent quel'on se réjouisse des malheurs du musulman - Mais le devoir du musulmans estde consoler son frère et de l'aider à surmonter ses malheurs. Celui-ci pourra lelibérer de ses malheurs et le malveillant pourra connaître les mêmes adversités.

Nous terminons notre propos par les qualités faisant partie du savoir vivreque Dieu a rendues obligatoires pour les musulmans. Nous retenons parmi cesqualités ce qu'il dit(2) : “Ô qui avez cru! Quand on vous dit: "faites place (auxautres) dans les assemblées" alors faites place : Allah vous ménagera place auparadis.” Dieu ordonne aux musulmans qui sont assis dans une assistanced'aménager des places à ceux qui les rejoignent, qu'il s'agisse d'une prédicationou d'un sujet scientifique. l'Envoyé de Dieu (S.B sur lui dit : "On ne doit pasfaire lever quelqu'un de sa place pour occuper cette place, mais espacez-vous etétendez-vous car l'espacement est reposant. L'une des règles des assemblées (etdes groupements) consiste pour celui qui vient en retard à ne pas se frayer unpassage parmi les assistants pour s'asseoir au premier rang, mais il doit suivre ceque faisait l'Envoyé de Dieu qui se mettait au dernier rang. -L'Envoyé de Dieudéfend catégoriquement de se lever pour lui ou pour quelqu'un d'autre dans uneassemblée (ou une assitance). Il disait que c'était une devise des nonmusulmans. Quand quelqu'un prend la parole dans une assistance, il fautl'écouter attentivement, et ne pas l'arrêter.

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L'une des règles du savoir vivre que le musulman doit observer quant ilveut entrer chez quelqu'un est de demander la permission d'entrer- comme le ditDieu(1) “Ô vous qui croyez! N'entrez pas dans des maisons autres que les vôtresavant de demander la permission (d'une façon délicate) et de saluer leurshabitants”. C'est-à-dire lorsque vous demandez la permission, qu'il s'agisse desproches ou non, afin que l'on se prépare à vous recevoir ; car il se peut qu'àl'intérieur il y ait des choses à dissimuler et que le visiteur ne doit pas voir. Si lavisite concerne une femme parmi les "maharimes"(2) elle a besoin de changerd'habits. Ce sont là des constances variées qui peuvent gêner la personne qu'onveut voir si on ne demande pas la permission pour cela. C'est là une règle deconduite que Dieu a rendue obligatoire pour le visiteur. Dans le hadith "Sahih",l'Envoyé de Dieu (S.B sur lui). "La demande de la permission se fait trois fois:Si le visiteur est autorisé, il entre. Sinon, il retourne. "Les compagnons ontappris aux gens la formule que le visiteur doit dire et qui est la suivante: "Salut?Puis-je entrer!" L'Envoyé de Dieu a détesté qu'on demande au visiteur qui il estet qu'il ne réponde pas par son nom, mais par: "Moi" qui n'identifie pas lapersonne. L'on dit de l'Envoyé de Dieu (S.B. sur lui) et de sa grâce à propos dela demande de permission d'entrer, qu'il est rentré d'une bataille avec ses troupesà Médine dans la journée. Il est resté dans la banlieue avec son armée et leur adit de patienter et d'attendre la fin de la journée afin que celle aux cheveuxébouriffés puisse se peigner et que celle dont le mari s'est absenté de chez luipuisse s'embellir. Il y a là une grâce de l'Envoyé de Dieu puisqu'il s'est arrêtéavec ses troupes qui retournaient d'une bataille, dans la banlieue de Médine afinde permettre aux épouses de se parer avant de rencontrer leurs maris, en signed'un bon accueil. Une autre règle du savoir-vivre que le musulman doit observerconsiste à dire. "Salut!" à son frère et à lui serrer la main. Dans le hadith,uncompagon a dit : "Envoyé de Dieu ! Si l'un d'entre nous rencontre son frère ouson ami, est-ce qu'il s'incline devant lui? "l'Envoyé de Dieu a répondu : -Non".-Est-ce qu'il le prend par la main et la lui serre ? " Il a dit - "Oui- Dieu ditdans la sourate "les femmes"(3) “Si on vous fait une salutation; saluez d'unefaçon meilleure; ou bien rendez-la (simplement)”. Dieu oblige le musulman àrendre le salut d'une façon meilleure" (ou de le rendre) si son frère musulman lesalue. Rendre le salut c'est dire "paix sur vous"; rendre le salut d'une façon

(1) Les femmes "maharimes" sont celles citées dans le Coran et avec lesquelles il est interditde se marier (la mère, la fille, la nièce , la belle mère etc...)

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meilleure consiste à dire :" paix et miséricorde de Dieu sur vous". Si au débutcelui qui salue le premier dit : "la paix et la miséricorde de Dieu sur vous!;"onlui rend le salut de la même manière ou en ajoutant ce mot "bénédiction" (ougrâce divine). Et si au début on salue en débitant la formule complète: "paix,miséricorde et bénédiction de Dieu sur vous", on rend la même formulecomplète. Il est évident que les précédentes formules du salut (pour la paix)entre les musulmans lors de leurs rencontres quotidiennes, constituent un appelpour répandre la paix sur le globe entre tous les hommes. Il faut que lemusulman salue (et rende le salut) le musulman et le non musulman par le"Salut de la paix", formule qu'il répéte chaque jour lors de la "salat" ou prièredans les formules de salut. Avec ces saluts quotidiens, l'Islam est le premier quiappelle à la paix dans le monde depuis quatorze siècles et plus. Dieu nomme leParadis dans la Coran la "maison de la paix" incitant ainsi à la paix. Il ditsouvent que le salut des familles du Paradis, c'est "la paix" comme il le dit dansla sourate "le tonnerre"(1)“De chaque porte, les Anges entreront auprèsd'eux:-"Paix sur vous”. Ils saluent ainsi les musulmans qui ont mérité la grâcedu Paradis avec le même salut de la paix que l'Islam a répandu parmi eux. Dieua fait de la paix l'un de ses beaux noms. Tous ceci est une divine exhortation del'Islam pour que régne la paix dans tout le globe entre les musulmans et lesautres peuples et pour que les hommes aient le sentiment que toute la terre estleur nation et qu'ils sont tous des frères qui s'aiment les uns les autres.

(1) Les femmes "maharimes" sont celles citées dans le Coran et avec lesquelles il est interditde se marier (la mère, la fille, la nièce , la belle mère etc...)

(2) Sourate "mes femmes nº4 , verset nº86

(3) Sourate "le tonnerre" nº13 versets nº23, 24

Le Bon Comportement ou le Savoir Vivre

Page 124: L’UNIVERSALITE DE L’ISLAM · 2017-11-15 · argument qui atteste le bien-fondé de cette revendication ... fait de l'esprit l'arbitre dans la "Charia" et l'origine fondamentale

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TABLE DES MATIERES

Préface ............................................................................................................

Introduction ...................................................................................................

Chapitre I

L’universalité de l’Islam dans le Saint-Coran et le Hadith .............................

Chapitre II

La liberté en religion .......................................................................................

Chapitre III

La cohabitation avec toutes les religions et toutes les sectes dans le

domaine économique.......................................................................................

Chapitre IV

La cohabitation intellectuelle ..........................................................................

Chapitre V

Le rationalisme de l’Islam ..............................................................................

Chapitre VI

l’Islam embrasse la science ............................................................................

Chapitre VII

La justice ........................................................................................................

Chapitre VIII

L’égalité ..........................................................................................................

Chapitre IX

La tolérance ...................................................................................................

Chapitre X

Les liens de la famille .....................................................................................

Chapitre XI

Le bon comportement ou le savoir vivre ........................................................