Lundi 18 janvier 2016 Nous sommes tous des Goodyear

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Pour la construction d’un parti des travailleurs communiste et révolutionnaire CTCY Carrières-sous-Poissy Lundi 18 janvier 2016 Nous sommes tous des Goodyear « État d’urgence économique et social » a donc annoncé Hollande. Résultat : d’un côté, deux ans de prison dont neuf mois fermes à huit salariés de Goodyear, pour avoir demandé des comptes pendant 30 heures à deux directeurs d’un trust voyou jetant à la rue 800 ouvriers. De l’autre côté, plusieurs milliards de cadeaux supplémentaires annoncés au patronat, soi-disant pour inciter aux embauches. Tout un programme : aux travailleurs l’intimidation, au Medef le tapis rouge et l’argent des contribuables. Au plaisir d’offrir au patronat Pour lutter contre le chômage, Hollande compte donc subventionner (à fonds perdus) le patronat censé embaucher dans les prochains mois. 2000 euros de prime pour les patrons de PME, 4000 pour ceux des TPE pour toute nouvelle embauche… à bas salaire et sans doute précaire (aucune obligation de CDI, mais uniquement d’un CDD de six mois et plus).Depuis 2012, 40 milliards d’allègements de charges ont été accordés au patronat, sans que le chômage n’ait diminué. Et contrairement aux licenciés, les licencieurs ne sont pas près de passer en correctionnelle. D’autant qu’Hollande en rajoute en parlant de « simplifier la rupture de contrat de travail », c’est-à-dire de permettre aux patrons de licencier encore plus facilement et rapidement. Reste l’escroquerie statistique. Hollande a prévu de faire baisser les chiffres du chômage. 500 000 chômeurs de longue durée se verraient offrir « une formation ». Qu’importe que les organismes de formation se disent incapables de fournir un tel volume de prestations. Qu’importe également que ces formations n’assurent que très rarement un emploi à la clef. Là n’est pas l’objectif de cette mesure. En revanche, elle ferait passer 500 000 chômeurs de la catégorie A à la catégorie D ou E ; soit en clair 500 000 chômeurs en moins dans les statistiques officielles. Celles-ci passeraient alors de 10,2 % à 8,2 % de chômeurs. Le gouvernement serait content et les chômeurs toujours en galère. La manœuvre d’intimidation Goodyear a fait cette année 2,5 milliards de profits et a versé 800 millions d’euros aux actionnaires. De leur côté, 800 salariés de l’usine se retrouvent sur le carreau, 12 suicides ont eu lieu depuis la fermeture. D’où vient la violence ? Les salariés de Goodyear s’étaient contentés de mettre légitimement en garde à vue deux directeurs pendant 30 heures. Mais le tribunal correctionnel d’Amiens qui pour ce seul fait a condamné nos huit camarades à la prison, a docilement suivi la réquisition du procureur de la République, représentant l’État dans le procès. Autrement dit, cette condamnation est une décision politique du gouvernement, une manœuvre d’intimidation à l’encontre de tous les salariés de ce pays. Mais Hollande, à force de gonfler ses maigres muscles et de jouer au garde du corps du patronat, pourrait faire un bien mauvais calcul. À nous de mettre les patrons en garde à vue ! À nous, les salariés qui faisons face aux suppressions de postes, aux licenciements, au chômage et aux bas salaires, de ne pas laisser le dernier mot à ce gouvernement complice de la casse sociale. Face à cette situation, Mickaël Wamen, le leader CGT des ex-Goodyear interviewé sur le plateau de Canal+, a appelé ceux qui l’écoutaient à « arrêter d’exprimer la colère dans les urnes en votant Front national, la colère doit s’exprimer dans les rues. C’est à nous maintenant de reprendre le pouvoir ! » Effectivement. Et pour commencer, participons à tous les rassemblements de solidarité avec nos camarades condamnés.

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Pour la construction d’un parti des travailleurs communiste et révolutionnaire

CTCY

Carrières-sous-Poissy

Lundi 18 janvier 2016

Nous sommes tous des Goodyear

« État d’urgence économique et social » a donc annoncé Hollande. Résultat : d’un côté, deux ans de prison dont neuf mois fermes à huit salariés de Goodyear, pour avoir demandé des comptes pendant 30 heures à deux directeurs d’un trust voyou jetant à la rue 800 ouvriers. De l’autre côté, plusieurs milliards de cadeaux supplémentaires annoncés au patronat, soi-disant pour inciter aux embauches. Tout un programme : aux travailleurs l’intimidation, au Medef le tapis rouge et l’argent des contribuables.

Au plaisir d’offrir au patronat

Pour lutter contre le chômage, Hollande compte donc subventionner (à fonds perdus) le patronat censé embaucher dans les prochains mois. 2000 euros de prime pour les patrons de PME, 4000 pour ceux des TPE pour toute nouvelle embauche… à bas salaire et sans doute précaire (aucune obligation de CDI, mais uniquement d’un CDD de six mois et plus).Depuis 2012, 40 milliards d’allègements de charges ont été accordés au patronat, sans que le chômage n’ait diminué. Et contrairement aux licenciés, les licencieurs ne sont pas près de passer en correctionnelle. D’autant qu’Hollande en rajoute en parlant de « simplifier la rupture de contrat de travail », c’est-à-dire de permettre aux patrons de licencier encore plus facilement et rapidement.

Reste l’escroquerie statistique. Hollande a prévu

de faire baisser les chiffres du chômage. 500 000 chômeurs de longue durée se verraient offrir « une formation ». Qu’importe que les organismes de formation se disent incapables de fournir un tel volume de prestations. Qu’importe également que ces formations n’assurent que très rarement un emploi à la clef. Là n’est pas l’objectif de cette mesure. En revanche, elle ferait passer 500 000 chômeurs de la catégorie A à la catégorie D ou E ; soit en clair 500 000 chômeurs en moins dans les statistiques officielles. Celles-ci passeraient alors de 10,2 % à 8,2 % de chômeurs. Le gouvernement serait content et les chômeurs toujours en galère.

La manœuvre d’intimidation

Goodyear a fait cette année 2,5 milliards de profits et a versé 800 millions d’euros aux

actionnaires. De leur côté, 800 salariés de l’usine se retrouvent sur le carreau, 12 suicides ont eu lieu depuis la fermeture. D’où vient la violence ?

Les salariés de Goodyear s’étaient contentés de mettre légitimement en garde à vue deux directeurs pendant 30 heures. Mais le tribunal correctionnel d’Amiens qui pour ce seul fait a condamné nos huit camarades à la prison, a docilement suivi la réquisition du procureur de la République, représentant l’État dans le procès.

Autrement dit, cette condamnation est une décision politique du gouvernement, une manœuvre d’intimidation à l’encontre de tous les salariés de ce pays. Mais Hollande, à force de gonfler ses maigres muscles et de jouer au garde du corps du patronat, pourrait faire un bien mauvais calcul.

À nous de mettre les patrons en garde à vue !

À nous, les salariés qui faisons face aux suppressions de postes, aux licenciements, au chômage et aux bas salaires, de ne pas laisser le dernier mot à ce gouvernement complice de la casse sociale.

Face à cette situation, Mickaël Wamen, le

leader CGT des ex-Goodyear interviewé sur le plateau de Canal+, a appelé ceux qui l’écoutaient à « arrêter d’exprimer la colère dans les urnes en votant Front national, la colère doit s’exprimer dans les rues. C’est à nous maintenant de reprendre le pouvoir ! »

Effectivement. Et pour commencer, participons à tous les rassemblements de solidarité avec nos camarades condamnés.

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PSA Carrières-sous-Poissy 18/01/2016

Si ce bulletin t’a plu, laisse-le où tu veux qu’il soit lu

Renault, comme Volkswagen Il a suffi d’un secret de polichinelle révélé pour faire

« dévisser » l’action Renault... Les marchés sont peut-être aussi volatiles que les particules fines. Volkswagen ne serait donc pas le seul constructeur automobile à s’arranger avec les normes de pollution des moteurs diesel. Pour Renault, l’écart constaté entre les essais sur banc et les conditions réelles de conduite serait de 1 à 25.

Ceux qui se plaignent de la transparence et du contrôle sur les entreprises, sont précisément ceux qui font des économies sur la pollution et les moyens humains pour la combattre. Comme Renault ou Peugeot, qui suppriment des postes et contournent les normes pour augmenter leurs profits.

À PSA, pas de quoi se la péter

Dans la foulée de l’annonce des perquisitions chez Renault, PSA s’est empressé de communiquer sur le fait qu’elle respecte les émissions de NOx même en conditions routières réalistes grâce à son système SCR. Mais pour les émissions de CO2, c’est beaucoup moins joli comme l’avait relevé l’ONG Transport & Environnement avec par exemple 40 % d’émissions de CO2 en plus pour la 308.

Car PSA n’est pas en reste question optimisation et ce n’est pas à Carrières où on demande à beaucoup d’entre nous de passer l’essentiel de notre temps à optimiser et tester des passages de cycles. Alors logiciels truqués peut être pas, mais essais optimisés à tout va (pneu sur gonflés, alternateur délesté, etc.) aucun doute ! On prend les mêmes et on recommence

Nouvelle année et déjà nouvelle réunion du CE sur Carrières jeudi dernier. Mais au sujet des nouveaux horaires du personnel des bancs, même sur la prime destinée à faire passer la pilule, la direction refuse toute négociation. De toute façon pour nous toujours aucune raison de lâcher, c’est niet sur toute la ligne ! Des embauches tout de suite !

La direction doit se frotter les mains en faisant son bilan du DAEC en 2015 (sur Carrières une soixantaine de départs enregistrés). Avec tous les indicateurs au vert on pourrait s’attendre à un peu de répit. Mais non, son plan est renouvelé pour 2016 avec l’aval des syndicats dits « représentatifs ». Alors que la charge de travail reprend de plus belle, la direction mise tout sur le recrutement de prestataires plutôt que des embauches internes car moins cher et possibilités de s’en séparer quand elle le veut.

La direction n’a donc plus aucun prétexte pour continuer à vider les effectifs et pour refuser des embauches, à commencer dès maintenant par celles de tous les prestataires qui le souhaitent !

Prime un jour, gel toujours... Selon certains syndicats, le père Noël existe et

c’est... le patron ! La direction annonce un minimum de 2 150 euros de primes pour chaque salarié. Et les syndicats complaisants de s’en réjouir : grâce au fructueux dialogue social qu’ils auraient mené, les salariés pourront toucher le fruit de leurs efforts.

Beaucoup attendent de voir concrètement ces primes. Mais à la veille des entretiens individuels, on n’oublie ni que les salaires sont bloqués depuis trois ans, ni que les primes d’intéressement et de participation sont au bon vouloir de la direction et ne compteront pas pour nos retraites.

Ce qu’il faut imposer, ce sont de véritables augmentations de salaire pour tous, visibles chaque mois sur la feuille de paie.

Le réveillon du patron

Le 24 décembre à 18h, Tavares a jugé bon de mettre sur intranet un message concernant l’amende infligée par l’Autorité de la Concurrence à Gefco pour entente sur les tarifs, amende de 30,6 millions que PSA va devoir acquitter, puisqu’à l’époque (2004-2010) c’était encore une filiale à 100 %.

Il énumère les mesures prises pour éviter à l’avenir ce genre de désagrément, et semble mettre en garde individuellement les « collaborateurs » sur la nécessité de respecter les règles de libre-concurrence, comme si l’infraction n’avait pas été décidée au plus haut niveau !

T’es sérieux là ?

L’avocat de PSA affirme dans Le Parisien que le plan social d’Aulnay a été « sérieux ». En effet, dit-il « les trois quarts des effectifs sont en reprise d’emploi ». Un mensonge de plus : beaucoup des anciens d’Aulnay sont au chômage, certains en fin de droits et ceux qui ont pu trouver un autre emploi, ont au passage perdu tous les avantages et majorations de salaires liés à l’ancienneté, et aux problèmes de santé provoqués par le travail à l’usine.

Un accident révoltant

À PSA Mulhouse le 16 décembre vers 4 heures du matin, un ouvrier de nuit est mort écrasé par une voiture sur un parking de l’usine. Le parking du Montage n’était pas correctement éclairé. La direction ne se préoccupe pas de la sécurité des parkings destinés aux salariés alors que le parc des voitures neuves est sous les feux de la rampe... pour que les voitures ne soient pas abîmées.

Un monde de fous

Un rapport de l’ONG Oxfam révèle que 1 % de la population mondiale possède plus de richesses que les 99 % restants. De même, 62 personnes seulement possèdent un patrimoine plus important que la moitié la plus pauvre de l’humanité. C’est tout le système capitaliste qu’il faut renverser.