GLAUBER: La description des nouveaux fourneaux philosophiques, 1659 Parte 2 di 5
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LUNDI 14 OCTOBRE 2013 - 20H
Nouveau Monde
Patricia Petibon La Cetra Joël Grare | Pierre Hamon
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AnonymeBallo del Granduca
Henri le Bailly (158?-1637)Yo soy la locura – extrait des Airs de ballets de cour pour voix et luth publiés par Gabriel Bataille dans les Airs
mis en tablature de luth, vol. 5, Paris, 1914
TraditionnelCachua a voz y bajo Al Nacimiento de Cristo Nuestro Señor – extrait du Codex Martínez Compañón
(Trujillo del Peru), manuscrit de la fin du XVIIIe siècle rédigé par l’évêque de Trujillo, Martínez Compañon, entre 1782
et 1785, tome II
José De Nebra (1702-1768)En amor, pastorcillos – Seguidilla extraite de Vendado es amor, no es ciego (1744)
Henry Purcell (1659-1695)The Fairy Queen (1692) – extraits pour orchestre
Rondeau
Air
Hornpipe
Dido and Aeneas (1688)
« Thy hand Belinda… When I am laid in earth »
The Fairy Queen
« If Love’s a Sweet Passion » (Air extrait de Dance of the Fairies)
Dance of the Fairies (orchestre)
Marc Antoine Charpentier (1643-1704)« Sans frayeur dans ce bois » – Chaconne pour soprano et continuo
Anonyme« Mon amy s’en est allé » – Branle double
Jean-Philippe Rameau (1683-1764)Les Indes Galantes (1735)
« La nuit couvre les cieux… Vaste empire des mers »
Platée (Versailles, 1745) – extraits
Air pour les foux gais et tristes (orchestre)
Tambourin (orchestre)
« Aux langueurs d’Apollon, Daphné se refusa » (Air de la Folie)
entracte
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LUNDI 14 OCTOBRE
Marc Antoine CharpentierMédée (Paris, 1693) – extraits
Prélude
« Quel prix de mon amour »
Seconde entrée des démons
Traditionnel« Greensleeves to a ground »
Traditionnel« J’ai vu le loup, le renard, le lièvre »
TraditionnelTonada la Lata a voz y bajo para bailar cantando – extrait du Codex Martínez Compañón (Trujillo del Peru),
manuscrit de la fin du XVIIIe siècle rédigé par l’évêque de Trujillo, Martínez Compañon, entre 1782 et 1785, tome II
Georg Friedrich Haendel (1685-1759)Sarabande et Gigue en ré majeur (orchestre)
José De Nebra (1702-1768)Vendado es amor, no es ciego (1744)
« El bajel que no recela »
Patricia Petibon, soprano La Cetra Joël Grare, percussions Pierre Hamon, flûte, cornemuse
Coproduction Céleste Productions - Les Grandes Voix, Salle Pleyel. En coordination avec U-Live.
Fin du concert vers 21h50.
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Le « Nouveau Monde » de Patricia Petibon
En plus d’un gigantesque bouleversement géopolitique, la découverte du Nouveau Monde fut un formidable moteur de création artistique, à de multiples égards. Le premier aiguillon pour les artistes fut certainement le riche imaginaire qu’ont fait naître aventuriers et explorateurs, traversant les océans, prenant pied sur de nouveaux rivages, s’enfonçant dans des contrées inconnues, rencontrant des peuplades exotiques — et ces héros ont leurs chants, en même temps que leurs histoires. Puis il y a les multiples mythologies et traditions artistiques de ces peuplades, que les colons, et particulièrement les religieux — et parmi eux les Jésuites —, n’hésitent pas à réinvestir, dans un syncrétisme destiné à mieux asseoir leur pouvoir. Dans le sillage des aventuriers assoiffés d’or, d’autres, moins belliqueux et plus curieux, commencèrent ensuite aux XVIIe et XVIIIe siècles à collecter ces mythologies et traditions autochtones et à les ramener en Europe. Plus ou moins mêlés et déformés, tous ces témoignages et souvenirs parvinrent ainsi aux artistes du vieux continent, qui se les approprièrent alors sous une forme forcément plus fantaisiste, voire fantasmées… C’est cette ouverture sans précédent, ce foisonnement hallucinant des arts et de la musique, qu’explore aujourd’hui pour nous Patricia Petibon.
Au reste, la soprano est une habituée de la découverte de nouveaux territoires : révélée par William Christie, elle fait ses premiers pas de musicienne sur la scène baroque dans les années 1990. Sa voix cristalline et expressive, sa personnalité versatile, qui sait se faire tour à tour ingénue, excentrique et piquante, font des merveilles chez Rameau, Haendel, Lully ou Couperin. Puis elle aborde, avec un égal bonheur, l’opéra mozartien, et dévore la musique française des XIXe et XXe siècles (Offenbach, Debussy, Poulenc, Delibes). Curieuse et audacieuse, elle s’essaie à la musique contemporaine (Nicolas Bacri), et s’attaque aux œuvres les plus exigeantes du répertoire moderne, parfois dans des rôles où on ne l’attend pas, comme la Lulu de Berg, qu’elle incarne à l’Opéra de Genève et au Festival de Salzbourg.
Pour nous mener d’une rive à l’autre de l’Atlantique, Patricia Petibon se laisse porter par le rythme tour à tour mélancolique et lancinant, entêtant et entraînant de la basse obstinée : romanesca, passamezzo, chaconne, la basse obstinée est la colonne vertébrale de la musique baroque comme des musiques populaires d’alors, ouvrant grand les portes de l’improvisation, de la diminution et de la variation. Prenant leurs racines profondes dans la musique traditionnelle, celle des danses et des transes, des chants d’amour et des prières, ces lignes de basse sont le vaisseau idéal pour franchir mers et frontières.
En 1768, l’Espagnol Baltasar Jaime Martínez Compañón y Bujanda foule la terre du Pérou. Le jeune prêtre aventurier, futur évêque de Trujillo, fait construire des villages, des écoles, des hôpitaux, sillonne le pays et rapporte des milliers de pages de témoignages édifiants. Dans ce qu’on appelle aujourd’hui le Codex Martínez Compañón, on trouve ces fameuses partitions manuscrites que Patricia rouvre pour nous deux cent cinquante ans plus tard : deux tonadas et une cachua. Pourquoi cette musique écrite à l’autre bout du monde, au XVIIIe siècle, nous semble-t-elle si familière ? On trouve là en effet un langage
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étonnamment cru, universel, qui parlera à tous. La fatalité de la jalousie, l’appel au divertissement, à la fête…
Les chansons que nous écoutons aujourd’hui sont le résultat d’une longue et belle histoire, de différents mariages à travers l’espace et le temps. Ici, cette histoire commence avec J’ai vu le loup : un des points d’ancrage des musiques populaires modernes, qui n’aura pas été étranger aux oreilles des colons et, par voie de conséquence, des peuples rencontrés. L’improvisation, le langage harmonique et rythmique, presque tout est dit : c’est la racine « joyeuse ».
Une autre souche illustre ce besoin de se confier et de rêver, commun à tous les hommes : Greensleeves. La légende veut que cette folk song traditionnelle ait été composée par Henri VIII, en forme de complainte auprès d’Anne Boleyn. Et, là aussi, on retrouve une basse obstinée, insistance d’un motif répété au rythme des battements du cœur.
Autre lien universel : l’amour pastoral. Parallèlement à Mon amy s’en est allé, que l’on doit à Jacques Mangent (qui l’a imprimé en 1615), Sans frayeur dans ce bois de Marc-Antoine Charpentier (1643-1704), sur une basse obstinée de chaconne que l’on retrouvera maintes fois outre-Atlantique, s’attache à cette autre thématique au cœur de la conquête du Nouveau Monde qu’est la soif d’aventure… Le même Charpentier nous offre, avec Médée (1693-94), une scène intemporelle, celle du tourment amoureux, de la colère qui conduit la magicienne à en appeler aux divinités du Styx – ce large fleuve des enfers, objet du voyage sans retour qu’ont connu tant d’explorateurs entre deux mondes…
De nouveau sur une basse répétée — un ground, comme on les appelle outre-Manche —, Henry Purcell (1659-1695) nous donne avec Dido and Æneas (1689) sa version de l’échec d’une conquête, drame amoureux entre deux destins liés à des nations séparées par la mer : ceux de Didon, reine de Carthage, et d’Enée, roi de Troie, qui l’a abandonnée. Dans King Arthur (1691), Purcell illustre un autre aspect du Nouveau Monde : le mythe de l’état de nature si cher au XVIIIe siècle. L’île de tranquillité, lieu rêvé aussi bien des ébats que des déceptions amoureuses.
Jean-Philippe Rameau (1683-1764) lui répondra dans ses Indes galantes (1735), avec la scène du Grand Calumet de la Paix (entrée des Sauvages). Nous sommes au fond d’une forêt d’Amérique, après une défaite des Indiens face aux troupes franco-espagnoles ; Zima, la fille du chef, rejette les avances des deux militaires européens pour s’offrir à Adario, l’Indien ! Tout est bien qui finit bien, dans la paix retrouvée entre les Sauvages et les armées colonisatrices. Là encore, ostinato, et une danse qui illustre parfaitement l’idée de Nouveau Monde. Au début du même opéra-ballet, dans une autre « entrée » intitulée Le Turc généreux, la jeune Française Emilie, prisonnière du pacha Osman qui en est amoureux, est victime d’une tempête.
Mêmes tourments pour l’héroïne de la zarzuela Vendado es amor, no es ciego (1744) du compositeur espagnol José de Nebra (1702-1768), dans l’aria El bajel que no recela,
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dont les vocalises nous donneraient presque le mal de mer. Tempête maritime ou tempête amoureuse ? Comme dans La Nuit des Rois de Shakespeare, l’un va rarement sans l’autre… Ainsi de No se enmendará jamás, une des premières cantates profanes espagnoles, dont la musique est signée... Haendel. Composée à Rome en 1707, cette partition est une commande du cardinal Ottoboni, qui aima défier les talents d’un des plus grands maîtres de l’art du chant. Sur sa demande, Haendel confrontera cantates italiennes, espagnoles et françaises… Pour l’espagnole, la guitare est de rigueur, avec à la clef tous les éclats d’une improvisation introductive, une liberté dont nos interprètes ne se priveront pas.
À la croisée d’influences ibériques, anglaises, françaises, populaires ou plus savantes, le baroque d’Amérique du Sud nous revient aujourd’hui pour colorer notre instrumentarium, éclairer notre rapport au rythme. Une traversée composée d’allers et retours sans fin, dont nous ne connaissons aujourd’hui qu’un certain nombre d’étapes.
Jérémie Szpirglas, d’après Olivier Lexa, directeur artistique du Venetian Centre for Baroque Music (extrait du livret du CD « Nouveau Monde », Deutsche Grammophon/Universal).
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Henri le Bailly (158?-1637)
Yo soy la locura – extrait des Airs de ballets de cour pour
voix et luth publiés par Gabriel Bataille dans les Airs mis
en tablature de luth, vol. 5, Paris, 1914
Yo soy la locura,
la que sola infundo
placer y duzura
y contento al mundo
Sirven a mi nombre
todos mucho o poco,
y no, no hay hombre
que piense ser loco.
Traditionnel
Cachua Al Nacimiento de Cristo Nuestro Señor – extrait du
Codex Martínez Compañón (Trujillo del Peru), manuscrit
de la fin du XVIIIe siècle rédigé par l’évêque de Trujillo,
Martínez Compañon, entre 1782 et 1785, tome II
Dennos lecencia Señores,
supuesto ques Nochebuena,
para cantar y baylar
al uso de nuestra tierra.
Quillalla quillalla quillalla…
José De Nebra (1702-1768)
En amor, pastorcillos no hay quien distinga – Seguidilla
extraite de Vendado es amor, no es ciego (1744)
En amor, pastorcillos,
no hay quien distinga,
que andan juntos halagos
y tiranías.
Feliz quien viva
y de su resistencia
labre su dicha.
Que no vive un amante,
su voz lo explica,
cuando a lo que idolatra
Ilama su vida,
Je suis la folie
Je suis la folie,
la seule qui dispense
plaisir et douceur,
la seule qui contente le monde.
Peu ou prou,
tous servent mon nom,
pourtant il n’est pas d’homme
qui pense être fou.
Cachua sur la naissance de notre Seigneur Jésus
Permettez-nous, bonnes gens,
puisque c’est la Noël,
de chanter et danser
à la mode de chez nous.
Quillalla quillalla quillalla…
En Amour, petits pâtres, nul ne distingue – Seguidilla
extraite de L’Amour a les yeux bandés, mais il n’est pas aveugle
En amour, petits pâtres,
nul ne distingue
la flatterie de la tyrannie,
car elles vont de pair.
Heureux celui qui vit
et peut se satisfaire
de cette contradiction.
La voix d’un amant,
raconte qu’il ne vit pas
quand il appelle sa vie
l’objet de son idolâtrie,
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et cela révèle
que sa vie, tant qu’il aime,
est longue mais languissante.
Didon et Énée
Ta main, Belinda… Lorsque je serai portée en terre
Ta main, Belinda, les ténèbres me masquent la lumière,
sur ton sein laisse-moi reposer.
Je te dirais plus, mais la mort s’empare de moi.
La mort est à présent la bienvenue.
Lorsque je serai portée en terre,
que mes torts ne viennent point
troubler ton sein.
Souviens-toi de moi, mais, ah ! oublie mon destin.
Si l’Amour est une douce passion – extrait de La Danse des
fées, tiré de La Reine des fées
Si l’amour est douce passion, pourquoi tourmente-t-il ?
S’il est amer, dites-moi d’où vient ma joie ?
Si je souffre avec plaisir, pourquoi me plaindre,
Ou m’affliger de mon sort, quand je sais que c’est en vain ?
Pourtant si agréable est le mal, si doux, le dard,
Qu’il me blesse en même temps qu’il réjouit mon cœur.
Je presse doucement sa main, la regarde avec langueur
Et lui révèle mon amour par un silence passionné.
Mais pourtant quel bonheur lorsque, si aimablement,
Et par quelque erreur feinte, elle me révèle le sien.
Cherchant à la cacher, elle dévoile sa flamme,
Et nos yeux expriment ce qu’aucun n’ose dire.
y eso descifra
que su vida en quien ama
dura y no anima.
Henry Purcell (1659-1695)
Dido and Aeneas (1688)
Thy hand, Belinda… When I am laid in earth
Thy hand, Belinda, darkness shades me;
on thy bosom let me rest.
More I would, but death invades me.
Death is now a welcome guest.
When I am laid in earth,
may my wrongs create
no trouble in thy breast.
Remember me, but ah, forget my fate.
If Love’s a Sweet Passion – extrait de Dance of the Fairies,
tiré de The Fairy Queen
If Love’s a Sweet Passion, why does it torment?
If a Bitter, oh tell me whence comes my content?
Since I suffer with pleasure, why should I complain,
Or grieve at my Fate, when I know ‘tis in vain?
Yet so pleasing the Pain, so soft is the Dart,
That at once it both wounds me, and tickles my Heart.
I press her Hand gently, look Languishing down,
And by Passionate Silence I make my Love known. But oh!
I’m Blest when so kind she does prove,
By some willing mistake to discover her Love.
When in striving to hide, she reveals all her Flame, And
our Eyes tell each other, what neither dares Name.
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Marc Antoine Charpentier (1643-1704)
Sans frayeur dans ce bois – Chaconne pour soprano et
continuo
Sans frayeur dans ce bois, seule je suis venue.
J´y vois Tircis sans être émue.
Ah, n’ai-je rien à ménager ?
Qu´un jeune cœur insensible est à plaindre !
Je ne cherche point le danger,
mais du moins, je voudrais le craindre.
Anonyme
Mon amy s’en est allé – Branle double
Mon amy s’en est allé
sans de moy congé prendre
avant qu’il soit demain nuit
j’en auray la revanche.
Baisez moy si m’en iray
car ma mère m’y mande.
Va-t-en dire à mon amy
que par toy je lui mande
si je me dois marier
ou si je dois attendre.
Baisez moy si m’en iray
car ma mère m’y mande.
Rossignol, beau rossignol,
qui en ces verts bois chante,
va-t-en dire à mon amy
que par toy je lui mande.
Baisez moy si m’en iray
car ma mère m’y mande.
Jean-Philippe Rameau (1683-1764)
La nuit couvre les cieux… Vaste empire des mers – extrait
des Indes Galantes (1735)
Émilie
La nuit couvre les cieux !
Quel funeste ravage !
Vaste empire des mers où triomphe l’horreur,
vous êtes la terrible image
du trouble de mon cœur.
Des vents impétueux vous éprouvez la rage,
d’un juste désespoir j’éprouve la fureur.
matelots
Ciel ! De plus d’une mort nous redoutons les coups !
Serons-nous embrasés par les feux du tonnerre ?
Sous les ondes périrons-nous,
à l’aspect de la terre ?
Émilie
Que ces cris agitent mes sens !
Moi-même, je me crois victime de l’orage.
Mais le ciel prend pitié du trouble que je sens,
le ciel, le juste ciel calme l’onde et les vents.
Je souffrais dans le port les horreurs du naufrage.
matelots
Que nous sert d’échapper à la fureur des mers ?
En évitant la mort nous tombons dans les fers.
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Aux langueurs d’Apollon, Daphné se refusa (Air de La
Folie) – extrait de Platée (Versailles, 1745)
Formons les plus brillants concerts ;
Quand Jupiter porte les fers
De l’incomparable Platée,
Je veux que les transports de son âme enchantée,
S’expriment par mes chants divers.
Admirez tout mon art célèbre.
Faisons d’une image funèbre
Une allégresse par mes chants.
Aux langueurs d’Apollon, Daphné se refusa :
L’Amour sur son tombeau,
Éteignit son flambeau,
La métamorphosa.
C’est ainsi que l’Amour de tout temps s’est vengé :
Que l’Amour est cruel, quand il est outragé !
Aux langueurs d’Apollon, Daphné se refusa :
L’Amour sur son tombeau,
Éteignit son flambeau,
La métamorphosa.
Marc Antoine Charpentier
Quel prix de mon amour – extrait de Médée (Paris, 1693)
mÉdÉe
Quel prix de mon amour !
Quel fruit de mes forfaits !
Il craint des pleurs qu’il m’oblige à répandre ;
insensible au feu le plus tendre
qu’on ait vu s’allumer jamais ;
quand mes soupirs peuvent suspendre
l’injustice de ses projets ;
il fuit pour ne pas les entendre.
Quel prix de mon amour !
Quel fruit de mes forfaits !
J’ai forcé devant lui cent monstres à se rendre.
Dans mon cœur où régnait une tranquille paix,
toujours prompte à tout entreprendre
j’ai su de la nature effacer tous les traits.
Les mouvements du sang ont voulu me surprendre,
j’ai fait gloire de m’en défendre,
et l’oubli des serments que cent fois il m’a faits,
l’engagement nouveau que l’amour lui fait prendre,
l’éloignement, l’exil, sont les tristes effets
de l’hommage éternel que j’en devais attendre ?
Quel prix de mon amour !
Quel fruit de mes forfaits !
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Vertes-Manches
Hélas, mon amour, vous me blessez
en me rejetant discourtoisement.
Moi qui vous aime depuis si longtemps,
qui me délecte de votre compagnie.
Vertes-Manches était toute ma joie,
Vertes-Manches était mon délice,
Vertes-Manches était mon cœligur d’or,
qui d’autre que ma dame aux vertes manches.
Je me suis tenu à vos ordres,
pour exaucer tous vos désirs,
j’ai engagé ma vie et mes terres
pour obtenir votre amour et votre bienveillance.
Vertes-Manches, à présent je te fais mes adieux,
je prie Dieu pour ta prospérité,
car je demeure ton amant fidèle ;
reviens et aime-moi encore !
Traditionnel
Greensleeves to a ground
Alas, my love, you do me wrong,
to cast me off discourteously.
And I have loved you so long,
delighting in your company.
Greensleeves was all my joy,
Greensleeves was my delight,
Greensleeves was my heart of gold,
and who but my lady greensleeves.
I have been ready at your hand,
to grant whatever you would crave,
I have both wagered life and land,
your love and good-will for to have.
Greensleeves, now farewell, adieu,
to God I pray to prosper thee,
for I am still thy lover true,
come once again and love me.
Traditionnel
J’ai vu le loup, le renard, le lièvre
J’ai vu le loup, le renard, le lièvre,
j’ai vu le loup, le renard cheuler.
C’est moi-même qui les ai rebeuillés.
J’ai vu le loup, le renard, le lièvre,
j’ai ouï le loup, le renard chanter.
C’est moi-même qui les ai rechignés.
J’ai vu le loup, le renard, le lièvre,
j’ai vu le loup, le renard danser.
C’est moi-même qui les ai revirés.
1212
Tonada « le Sabre »
Les officiers de marine
ne portent plus leur uniforme
car ils sortent la nuit
pour tremper leur sabre.
Tiens, et tiens encore, mulâtresse,
toi qui polissais mon épée ;
tiens, et tiens encore, fille de Paita,
toi qui astiquais mon bois ;
tiens, et tiens encore, ma dame,
toi qui faisais honneur à mon amour.
Tu es ma petite indienne,
tu es ma zamba,
tu es le sortilège
qui cause tous mes tracas.
Je suis soldat, ma foi,
mais sans matricule.
Je suis major, ma foi,
mais pas en ces lieux.
Je suis officier, ma foi,
mais pas pour les femmes.
Je suis lieutenant,
mais pas pour celles d’en face.
Une carte, de l’atout,
une carte, plus personne ;
une carte, pas de chance,
une carte, le cavalier ;
tire un as, tire du cœur,
tire celle du vainqueur !
Traditionnel
Tonada la Lata a voz y bajo para bailar cantando – extrait
du Codex Martínez Compañón (Trujillo del Peru),
manuscrit de la fin du XVIIIe siècle rédigé par l’évêque de
Trujillo, Martínez Compañon, entre 1782 et 1785, tome II
Oficiales de marina
ia no toman la casaca
porque se salen de noche
a darle sevo a la lata.
Toma que toma, toma mulata,
tu que le davas sevo a la lata;
toma que toma, toma payteña,
tu que le davas sevo a la leña;
toma que toma, toma Señora,
tu que le davas a mi amor gloria.
Como eres mi china,
como eres mi samva,
como eres hechiso
de todas mis ancias.
Arande que soy soldado,
pero no matriculado.
Arande que soy sargento,
pero no deste aposento.
Arande que soy alferes,
pero no de las mugeres.
Arande que soy teniente,
pero no de las de enfrente.
Tina, tina, favores,
tina, tina, ya nadie;
tina, la sota, tina,
tina, tina el cavallo;
corra la espada y al oro,
corra la copa al vasto.
LUNDI 14 OCTOBRE
13
Le Vaisseau qui ne craint pas – extrait de L’Amour a les
yeux bandés, mais il n’est pas aveugle
Le vaisseau qui ne craint pas
que la mer tranquille se trouble
voit un nuage et entend le tonnerre,
et déjà redoute le naufrage.
Telles sont les âmes altières,
selon le précepte de Diane :
la tempête les inquiète
et elles commencent à sombrer.
José De Nebra
El bajel que no recela – Aria extrait de Vendado es amor,
no es ciego (1744)
El bajel que no recela
que se altere el mar sereno,
ve una nube y oye un trueno
y ya teme el zozobrar.
Así el alma estando ufana,
el precepto es de Diana,
tempestad que la desvela
con que empieza a naufragar.
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Patricia Petibon
Née à Montargis, Patricia Petibon s’est
intéressée très jeune à la musicologie et
aux beaux-arts. Licenciée en
musicologie, elle a étudié avec Rachel
Yakar au Conservatoire National
Supérieur de Musique de Paris, dont elle
est sortie avec un Premier Prix de chant
en 1995. Découverte par le chef et
claveciniste William Christie, elle a par la
suite collaboré régulièrement avec son
orchestre Les Arts Florissants,
apparaissant au Festival d’Aix-en-
Provence, à la Scala de Milan, au Teatro
Colon de Buenos Aires et au Wigmore
Hall de Londres. Patricia Petibon a
remporté trois Victoires de la musique
classique – « Meilleur espoir lyrique » en
1998 et « Meilleur artiste lyrique » en
2001 et 2003. En 1996, elle fait des
débuts triomphaux à l’Opéra de Paris
dans Hippolyte et Aricie de Rameau, et
s’y produit ensuite dans des rôles variés,
dont Blonde dans L’Enlèvement au sérail
de Mozart, Zerbinetta dans Ariane
à Naxos et Sophie dans Le Chevalier à la
rose de Richard Strauss, Norina dans
Don Pasquale de Donizetti et Olympia
dans Les Contes d’Hoffmann
d’Offenbach. Elle a chanté à la Deutsche
Oper, aux Opéras de Lyon et de Nancy,
au Théâtre du Capitole de Toulouse et
à Strasbourg, avant de faire ses débuts
à l’Opéra de Paris dans le rôle de
Poussette dans Manon de Massenet,
à l’Opéra de Zurich dans celui de Blonde
et à l’Opéra de Vienne dans ceux
d’Olympia et de Sophie. En 2006, elle
chante pour la première fois Susanna
dans Les Noces de Figaro de Mozart
à Nancy et, en 2007, elle incarne
Olympia à l’Opéra-Bastille, ainsi que
Ginevra dans Ariodante de Haendel au
Grand Théâtre de Genève. En 2008, elle
chante entre autres les rôles de Camille
dans Zampa de Hérold à l’Opéra-
Comique de Paris et de la Duchesse
Carolina dans la zarzuela Luisa Fernanda
de Federico Moreno Torroba au Theater
an der Wien aux côtés de Plácido
Domingo. La soprano se fait souvent
entendre en récital, ainsi que dans de
nombreux rôles baroques, dont Phani et
Zima dans Les Indes galantes de Rameau
sous la direction de William Christie
à l’Opéra Bastille, Dalinda dans Ariodante
dirigé par Marc Minkowski et, pour la
réouverture du Théâtre du Châtelet,
l’Amour dans Orphée et Eurydice de
Gluck sous la baguette de Sir John Eliot
Gardiner. Elle remporte un succès
particulier en Zelmira dans Armida de
Haydn au Musikverein de Vienne, avec
Cecilia Bartoli et Nikolaus Harnoncourt.
Depuis lors, elle travaille régulièrement
avec Harnoncourt, chantant sous sa
direction Mademoiselle Silberklang dans
Le Directeur de théâtre de Mozart
à Salzbourg et au Musikverein de Vienne,
Giunia dans Lucio Silla de Mozart au
Theater an der Wien, Angelica dans
Orlando paladino de Haydn au Festival
Styriarte de Graz, ainsi que L’Esprit du
monde dans Die Schuldigkeit des ersten
Gebots de Mozart à Vienne, à Lucerne et
à Salzbourg. Parmi ses récents
engagement, citons Despina dans Così
fan tutte au Festival de Salzbourg et ses
débuts dans le rôle-titre de Lulu
à Genève, au Festival de Salzbourg et
à Barcelone (disponible en DVD chez
Deutsche Grammophon). Elle a par la
suite interprété les rôles de Blanche
dans Dialogues des carmélites au
Theater an der Wien, Aspasia dans
Mitridate avec Ivor Bolton au Bayerische
Staatsoper de Munich et Susanna dans
Les Noces de Figaro au Festival
d’Aix-en-Provence. Ses débuts en Donna
Anna dans Don Giovanni à l’Opéra
Bastille et en Gilda dans Rigoletto
à Munich ont été de grands succès. Elle
vient de se produire dans Lucio Silla de
Mozart au Liceu de Barcelone. Parmi ses
engagements en concert cette saison,
citons son programme « Nouveau
Monde » donné à Prague, Paris et
Baden-Baden, le gala du Nouvel An de
Leipzig avec Kristjan Järvi, des concerts
avec l’ensemble baroque Amarilis, ainsi
que des récitals à Hambourg, Lille, au
Concertgebouw d’Amsterdam et
à Valence. On pourra également
l’entendre dans une nouvelle production
de Dialogues des carmélites au Théâtre
des Champs-Elysées, dans la première
mondiale d’Au Monde, un nouvel opéra
de Philippe Boesmans à Bruxelles et
dans Ariodante de Haendel au Festival
d’Aix-en-Provence. En 2008, Patricia
Petibon a signé un contrat
d’enregistrement exclusif avec Deutsche
Grammophon. Son premier album,
Amoureuses, composé d’airs de Mozart,
Haydn et Gluck avec le Concerto Köln et
Daniel Harding, paru la même année, a
remporté en 2009 le « BBC Music
Magazine Award » en tant que « meilleur
album d’opéra ». On la voit et on l’entend
également sur le DVD A Mozart Gala
from Salzburg, qui présente des stars de
Deutsche Grammophon, parmi lesquelles
Anna Netrebko et Magdalena Kozena. En
2010, elle a sorti Rosso, un album d’airs
baroques italiens enregistré aux côtés
de l’Orchestre baroque de Venise sous la
direction d’Andrea Marcon, et
l’enregistrement de Carmina Burana
à Munich avec Daniel Harding. En 2011,
sont parus Melancolia, un disque d’airs et
de mélodies espagnols avec Josep Pons
à la direction de l’Orchestre National
15
biographies
d’Espagne, programme qu’elle a emmené
en tournée en France et en Espagne,
ainsi que le DVD de la fameuse
production de Lulu mise en scène par
Olivier Py, filmée au Liceu de Barcelone.
En 2012, est paru Nouveau Monde, un
recueil d’airs baroques et d’airs
traditionnels d’Angleterre, France,
Espagne et Amérique Latine avec
l’orchestre La Cetra dirigé par Andrea
Marcon. A paraître, en novembre, un
disque avec l’Orchestre de Paris et son
chœur, qui présente le Stabat Mater, le
Gloria et les Litanies à la Vierge noire de
Poulenc.
Joël Grare
« Paysan de la musique », enfant du rock,
batteur de percussions, autodidacte
toujours en quête de nouvelles sonorités,
passionné avant tout par les cultures qui
jalonnent la route de la soie, il se
constitue au fil des ans et des voyages,
un instrumentarium allant des tambours
japonais aux cloches de vaches rondes
en acier de Chamonix organisées par ses
soins en un clavier chromatique d’un
ambitus de 4 octaves. D’esprit curieux, il
aime multiplier les aventures musicales :
Flamenco avec Daniel Manzanas,
« World-Jazz » avec Didier Malherbe,
« Lyrique tout azymuth » avec Patricia
Petibon, improvisations iconoclastes
avec Jean-François Zygel. Il enregistre et
se produit dans le monde entier avec
Vincent Dumestre et le Poème
Harmonique depuis la création de
l’ensemble en 1999. En 2002, il compose
Follow pour un duo avec le chorégraphe
et danseur Zheng Wu. Le spectacle sera
créé à la Biennale de Venise et fera
l’objet d’un premier CD chez Alpha en
2003. Il se produit en solo depuis 2006
dans une série de miniatures musicales
réunies sous le titre La Cloche et le
Papillon. En 2008, sort chez Alpha le
Paris-Istanbul-Shangaï, fruit de sa
rencontre avec Guo Gan, virtuose du
violon chinois, avec Bruno Helstroffer,
théorbiste Hendrixien, avec Emek Evci,
contrebassiste turc aux accents
balkaniques et avec Karine Herrou-
Gonzalez, danseuse flamenca, un pied en
Andalousie, l’autre en Afrique du Nord.
Joël Grare signe la musique du film de
Philippe Béranger, Cahier d’un retour au
pays natal, tiré du poème d’Aimé Césaire,
ainsi que celle de Cami, au Théâtre
National de Toulouse, spectacle mis en
scène par Laurent Pelly d’après une
adaptation d’Agathe Mélinand à partir
des écrits de l’humoriste. Il participe
à des projets aussi divers que la tournée
des stades de Johnny Halliday en 2003,
la création du poème symphonique
À l’Encre de Chine d’Yvan Cassar au
Palais des Congrès en 2005, à la nuit de
l’impro de Jean-François Zygel au
Châtelet en 2010 avec son ensemble Les
Tambours de Lune, à l’ouverture du
Festival de musique sacrée de Fès pour
la création de l’Oratorio Mundi d’Armand
Amar en 2011.
Pierre Hamon
Après des études scientifiques
supérieures, validées par un diplôme
d’ingénieur physicien de l’Institut
d’optique de Paris-Orsay, il se consacre
finalement à sa passion de toujours, la
musique, commencée en autodidacte
à l’adolescence, armé d’une flûte à bec.
Lors de ses études parisiennes, il suit les
masterclasses de Franz Bruggen puis
part se perfectionner auprès de Walter
Van Hauwe à Amsterdam. Fasciné par la
musique médiévale, il s’intéresse de près
à la cornemuse, aux flûtes doubles,
à l’association flûte à 3 trous et tambour,
et tout naturellement à leurs corollaires
dans les musiques traditionnelles. En
1998, il devient disciple de Pandit
Hariprasad Chaurasia, Grand Maître de la
musique hindoustanie et de la flûte
Bansuri. Sa perpétuelle recherche des
gestes et sons fondamentaux de
l’humanité le mène vers l’univers
fascinant des flûtes précolombiennes et
des traditions amérindiennes. Une quête
sans fin qui se traduit par un
instrumentarium digne d’un musée, à la
différence près que Pierre Hamon lui
insuffle la vie. Après avoir participé avec
les Arts Florissants (Atys, Médée),
l’ensemble Gilles Binchois, au renouveau
de la musique ancienne, il est depuis
1994, le collaborateur privilégié et fidèle
de Jordi Savall, enregistrant et se
produisant à ses côtés dans le monde
entier. Codirecteur avec Brigitte Lesne
de l’ensemble Alla Franscesca, il a
enregistré avec cet ensemble une
quinzaine de disques. Il se consacre
depuis 2007 avec le chanteur Marc
Mauillon à plusieurs projets autour du
musicien poète Guillaume de Machaut,
objets d’enregistrements unanimement
primés et salués par la critique française
et internationale. Parallèlement à ces
ensembles, il privilégie les rencontres
musicales en petites formations avec
Carlo Rizzo, Jean-François Zygel ou Joël
Grare, jusqu’à l’exercice ultime et
intérieur du récital solo : Lucente Stella
et Hypnos. Depuis 1993, il est professeur
au Conservatoire National Supérieur de
Musique et Danse de Lyon, ainsi que
l’invité des grands instituts de la
musique ancienne comme la Schola
Cantorum Basiliensis.
16
La Cetra
L’orchestre La Cetra a été fondé à Bâle
(Suisse) en 1999. Il a emprunté son nom
à Antonio Vivaldi, dont les Concertos
pour violon op. 9, édités en 1727
à Amsterdam, étaient intitulés « la
Cetra » - en français, la lyre, instrument
d’Apollon et d’Orphée. L’orchestre joue
sur des instruments d’époque. Son but
est de rendre le répertoire de la musique
ancienne, surtout celui des époques
baroques et classiques suivant la
pratique historique. Les recherches
musicologiques concernent aussi bien
l’instrumentation, la technique,
l’intonation, l’articulation, la pratique de
diminution ou d’ornementation, bref tous
les moyens qui nous permettent de
rendre les structures et les sonorités des
œuvres des XVIIe et XVIIIe siècles. Le lien
entre l’orchestre La Cetra et la Schola
Cantorum Basiliensis (SCB) a créé des
conditions idéales pour la réalisation des
buts artistiques de cet ensemble.
L’Institut dispose de possibilités,
d’expérience et d’un grand nombre de
musiciens renommés pour garantir la
direction artistique de l’orchestre. Le
noyau de l’orchestre est formé de
professeurs et d’anciens élèves de la
SCB. Le nouvel orchestre profite du fait
que la ville de Bâle dispose d’un grand
nombre d’excellents musiciens grâce à la
présence de la Schola Cantorum
Basiliensis. Il compte réaliser quatre ou
cinq projets par an, pouvant être mis
à disposition d’autres institutions
musicales, en Suisse et à l’étranger.
L’orchestre est particulièrement
reconnaissant à la Trafina Privatbank AG
et la Fondation Sophie et Karl Binding
qui soutient cette entreprise avec un
important financement annuel.
La Cetra réalise des concerts et des
projets d’opéra de diverses ampleurs. En
peu de temps, l’ensemble a trouvé son
style, a prouvé sa qualité instrumentale
et s’est ainsi constitué un véritable nom.
De nombreux concerts sous la direction
de Gustav Leonhardt, Jordi Savall, Attilio
Cremonesi, Geoffrey Lancaster ou René
Jacobs ont été applaudis avec
enthousiasme. La Cetra a été invitée à se
produire dans différents festivals comme
ceux de Salzbourg, Vienne, Prague ou
encore Innsbruck. En avril 2004 est paru
le premier CD de l’orchestre dédié
à Brescianello, distribué par Harmonia
Mundi France. Il a reçu un « Diapason
Découverte » en juin 2004 et a obtenu la
note de 10 chez Classica-Répertoire.
www.lacetra.ch.
Direction : Éva Borhi / Johannes Keller
Violons
Éva Borhi, premier violon
Ildikó Sajgó
Petra Melicharek
Cecilie Valter
Sabine Stoffer
Christoph Rudolf
Altos
Martina Bischof, premier alto
Matthias Jäggi
Violoncelle
Daniel Rosin
Viole de gambe
Amélie Chemin
Violone
Guisella Massa
Théorbes
Josias Rodriguez
Miguel Rincón
Clavecin
Johannes Keller
Flûte et cornemuse
Pierre Hamon
Percussions
Joël Grare
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Les partenaires média de la Salle Pleyel
SAMEDI 25 JANVIER 2014 – 20H
Edita Gruberova, sopranoMünchener KammerorchesterDouglas Boyd, direction
Wolfgang Amadeus MozartAirs d’opérasDon Giovanni, Mitridate, Cosi fan tutte, L’Enlèvement au Sérail
Coproduction Céleste Productions – Les Grandes Voix,
Salle Pleyel
MARDI 28 JANVIER 2014 – 20H
Sonya Yoncheva, sopranoOrfeo 55Nathalie Stutzmann, direction
Georg Friedrich HaendelAirs d’opérasGiulio Cesare, Alcina, Agrippina, Atalanta
Coproduction Céleste Productions – Les Grandes Voix,
Salle Pleyel
SAMEDI 8 FEVRIER 2014 – 20H
Bryn Terfel, baryton-basseOrchestre National de BelgiqueGareth Jones, direction
Airs d’opérasRichard WagnerLa Walkyrie, Tannhäuser, Les Maîtres chanteurs de NurembergWolfgang Amadeus MozartDon GiovanniGiuseppe VerdiFalstaffCharles GounodFaust
Coproduction Céleste Productions – Les Grandes Voix,
Salle Pleyel
SAMEDI 15 FEVRIER 2014 – 20H
Anja Kampe, sopranoGary Lehman, ténorOrchestre National de LilleJean-Claude Casadesus, direction
Richard WagnerAirs et duos d’opérasLa Walkyrie, Tristan et Isolde
Coproduction Céleste Productions – Les Grandes Voix,
Salle Pleyel
VENDREDI 27 JUIN 2014 – 20H
Svetla Vassileva, sopranoRoberto Alagna, ténorDmitri Hvorostovsky, barytonOrchestre National d’Île-de-FranceRiccardo Frizza, direction
Giuseppe VerdiOtello, Grands airs et duos
Coproduction Céleste Productions – Les Grandes Voix,
Salle Pleyel
Saison 2013 | 2014