Ls45 controverses implantaires 2010
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4N°45 - mars 10LLSS (...)
CONTROVERSES IMPLANTAIRES 2010Propos recueillis par Patrick Mahler,
Professeur des Universités, Chef de service hospitalo-universitaire à la Faculté d’odontologie de Nice
FORUM D’IMPLANTOLOGIE – 11-12 JUIN 2010
UNIVERSITE DE NICE-SOPHIA ANTIPOLIS
GRAND AMPHITHEATRE - FACULTE DE MEDECINE
Sous le haut patronage de Monsieur Christian Estrosi,
Ministre chargé de l’ Industrie, Maire de Nice
Président de Nice Côte d’ Azur
Bilan des données médicales avérées – Perspectives
Sous la direction de : Pr. José Santini, Dr. Guillaume Odin
Avec la participation de :
Jean-Pierre Bernard, Marc Bert, Itzhak Binderman, Joseph
Choukroun, Philippe Daelemans, Jean-Marie Donsimoni, Jean-
Louis Giovannoli, David Jacotot, Philippe Leclercq, Guillaume
Odin, Patrick Palacci, Gérard Scortecci, Jean-François Tulasne,
etc.
Responsables scientifiques :
Pr. Jean-Paul Rocca, Dr. Philippe Brenier
Nous avons demandé à Michel Burdin, Président des Journées
Dentaires de Nice 2009, ainsi qu’ à des professeurs et/ou
experts renommés du monde de l’ implantologie de présenter
ce Forum 2010.
MICHEL BURDIN, VOUS AVEZ ÉTÉ PRÉSIDENT DES JOURNÉES
DENTAIRES 2009. POURQUOI UN FORUM D’IMPLANTOLOGIE
CHAQUE ANNÉE À NICE ? CELUI-CI FONCTIONNE EN ALTERNANCE
DANS LE CADRE DE LA FACULTÉ DE MÉDECINE ET DES JOURNÉES
DENTAIRES DE NICE (JDN).C’ est une tradition ancienne qui remonte à 1975, lors des
premières JDN, que de présenter des travaux de recherche et
des chirurgies en direct sur les implants dentaires. Plus tard, en
1987, le Professeur P.I. Branemark en personne, invité aux
JDN, est venu faire un mémorable exposé sur le concept
d’ ostéointégration dont les implications cliniques ont boule-
versé l’ implantologie. Une intervention télévisée avec implan-
tation totale en direct par Diskimplants ostéointégrables sur un
maxillaire atrophique a été réalisée lors de la même séance
par Gérard Scortecci, praticien niçois fondateur des JDN,
inventeur bien connu des implants disques (1). La mandibule a
été implantée par la suite, en 1993. La patiente a aujourd’ hui
77 ans. Ses bridges fixes implanto-portés sont toujours fonc-
tionnels en 2010 et lui donnent toute satisfaction (Fig. 1).
Parallèlement, une démonstration de mise en place de 2
implants vis de « Nobel » par Guy Huré de Paris a permis de
voir chez un autre patient un moyen de stabiliser une prothèse
amovible à la mandibule.
Ce Forum sera l’ occasion pour les industriels et les firmes de
présenter leur gamme. Ils contribuent grandement à faciliter et à
faire progresser l’ exercice de la médecine et de l’ odontologie
1. Maxillaire 1987-2010 ; mandibule 1993-2010. Différentes formes d’im-plants (cylindre et disque) ont été utilisées avec le même succès grâce aux capa-cités d’adaptation du tissu osseux. Etat de surface super clean non rugueux.
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par une commercialisation intelligente des produits issus d’ inno-
vation et de brevets.
PIERRE DOMS, AVEC LE PROFESSEUR DHEM, DE L’UNIVERSITÉ DE
LOUVAIN (BELGIQUE), VOUS ÊTES UN DES PIONNIERS DE LA
RECHERCHE FONDAMENTALE SUR L’INTERFACE OS-TITANE. VOUS ÊTES
LE SEUL AUTEUR FRANCOPHONE DONT LES TRAVAUX SONT CITÉS
DANS LE LIVRE DE RÉFÉRENCE SUR L’OSTÉOINTÉGRATION DU
PROFESSEUR BRANEMARK (2). QUELS ÉTAIENT LES ÉTATS DE SURFACE
DES PREMIERS IMPLANTS OSTÉOINTÉGRABLES ? QU’EN EST-IL DES
NOUVEAUX MATÉRIAUX EN IMPLANTOLOGIE (ZIRCONE, ALLIAGE
TITANE-ZIRCONE) ?En 1987, ces racines artificielles (vis et disques) en titane com-
mercialement pur présentaient une surface usinée, « ad
modum Branemark », sans aucun revêtement ni traitement spé-
cial. Ce qui était recherché, c’ était un état de surface « hyper
clean » permettant d’ obtenir une couche de dioxyde de
titane biologiquement favorable, ne dépassant pas 100
Angstroms (3). Ces implants (vis Nobel de Branemark et
Diskimplants de Scortecci) continuent après 22 ans à rendre
service à ces patients opérés en direct lors des JDN. Leur
ostéointégration demeure stable, sans péri-implantite. De fait,
c’ est le bilan à très long terme qui est l’ indicateur le plus
pertinent pour la recherche bioclinique (Fig. 2,3,4). Il est inté-
ressant de constater que depuis un quart de siècle, les disques,
contrairement à beaucoup d’ autres implants, ont toujours
conservé l’ état de surface ad modum Branemark. Ils ont donc
le recul clinique le plus important concernant un même état de
surface.
Le débat reste ouvert sur les états de surface. Le Forum 2010
donnera la parole à des praticiens chevronnés dont la lourde
charge chirurgicale et l’ indispensable suivi des patients lais-
sent peu de temps pour publier de façon régulière. Etant
constamment en première ligne du monde réel, leur opinion
sur les péri-implantites liées ou non aux états de surface est de
la première importance (Fig. 5, 6). Pour les professionnels de
santé, elle constitue la contrepartie indispensable aux publici-
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Fig. 2
Fig. 7
Fig. 4
Fig. 3
Fig. 5
Fig. 6
2. maxillaire 1985-2009 ; mandibule 1993-2009. Patiente décédée à l’âge de 100 ansmoins 1 mois. Même état de surface que pré-cédemment.
3. Rétroalvéolaire montrant la parfaiteostéointégration ; aucune perte osseuse à 10ans. Implants places respectivement à 2.7,3.8 et 4.2 mm de profondeur. Etat de surfacenon rugueux. Aucun signe de péri implantite.
4. Implant Structure micro fileté, état de sur-face non rugueux
5. Mise en charge immédiate ; perte de l’ostéointégration à 2 ans
6. Les implants ont pu être retires sans problème. Tout le matériel a étéperdu.
7. Implant recouvert d’hydroxyapatite ; retrait à 3 ans
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tés débridées mettant en avant le dernier gadget à la mode.
En ce qui concerne les matériaux constitutifs des implants den-
taires, on a commencé il y a près de 100 ans avec le platine
irridié, puis le chrome-cobalt, le tantale, l’ alumine, le carbone
vitrifié, la silice, la zircone et bien entendu le titane, métal
miraculeux qui constitue plus de 95% de l’ arsenal actuel.
Cependant, on n’ arrête pas le progrès. Il faut garder l’ es-
prit ouvert et voir ce que donnent les nouvelles zircones et
l’ alliage titane-zircone dans le temps. L’ expérience a montré
avec l’ hydroxyapatite ou les revêtements rugueux que les
soucis commencent à partir de la 6ème année (Fig. 7). En
implantologie dentaire, la biocompatibilité n’ est pas tout. La
robustesse, la longévité, la simplicité, et la capacité d’ adapta-
tion d’ un système aux différentes situations anatomiques et
prothétiques font la différence.
QUE PENSEZ DES IMPLANTS COURTS ? VONT-ILS REMPLACER LES
GREFFES PARIÉTALES, LES SOULEVÉS DE SINUS? QUEL EST LE RECUL DE
CES IMPLANTS COURTS ?Les implants courts ont des indications bien précises : os
moyennement dense bien irrigué, de bonne largeur mais de
faible épaisseur (≤ 7 mm) (Fig. 8). Pour simplifier, il existe plu-
sieurs types d’ implants courts : les vis, les implants cylin-
driques stabilisés (dérivés des lames) dont la hauteur est de 6
mm, et les disques, qui sont des cylindres à insertion latérale
dont la base est plus large que le fût. Ces derniers, implants
courts par excellence, ont été créés dès l’ origine pour gérer,
grâce à leur appui tricortical, les très faibles (< 5 mm) hauteurs
osseuses (4) inaccessibles aux autres types d’ implants. Quant
aux vis traditionnelles, on dispose d’ un recul clinique impor-
tant. Karl-Gustav Strid (5) a réalisé la première étude sur des
vis de Branemark de 7 mm sur une période de 15 ans. En com-
paraison, les disques présentent des résultats sur plus de 25
ans dans moins de 5 mm de hauteur (Fig. 9-11). Au fil des
années, de nouvelles formes d’ implants disques sont appa-
rues, double, triple ou asymétriques, disques à plaque ostéo-
synthésée (6) recouvert par des greffes osseuses. Ces derniers
disques, dit « anatomiques », ont aujourd’ hui 10 ans de
recul. Seul le fût reste cylindrique ; la base de 33 à 43 mm de
long pou 9 à 12 mm de large correspond au déplacement du
cutter en rotation servant à l’ ostéotomie de mise en place. Ils
permettent d’ équiper, en mise en charge immédiate, des
situations extrêmement complexes rarement abordées avec
succès auparavant (Fig. 12, 13). Les greffes pariétales, iliaques
ou ramiques et les soulevés de sinus restent toujours d’ actua-
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Fig. 8
Fig. 12
Fig. 9
Fig. 10
Fig. 11
8. Implants courts de 8 mm, mise en charge à 4 mois. Panoramique à 4 ans.
9. Diskimplants installés à 3 mm de profondeur ; panoramique à 18 ans.
12. Mandibule préfracturaire. Une séance de Botox temporo-masseterine pré-
opératoire a été réalisée par le Dr. Luc Chikhani (Paris) une semaine avant l’in-
tervention. Deux semaines plus tôt, toute la surface mandibulaire endobuccale
a subi un passage transpariétal d’ostéotenseur manuel et rotatif de façon à
recellulariser le futur site implantaire. Un modèle stéréolithographique et une
reconstruction 3D ont permis de choisir les points d’impact des ostéotenseurs.
10. Implant disque place dans 1,5 à 2 mm de profondeur, après retrait d’unjuxta-osseux. L’émergence du nerf dentaire est quasiment sur la crête.
11. Diskimplant, implant court par excellence après 10 ans. Aucune ostéolyse.Au contraire, on note une augmentation osseuse due à la stimulation du péri-oste (cal osseux réactionnel). Profondeur d’enfouissement entre 1.5 et 2 mm(épaisseur du disque basal 0.5 mm).
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lité. Leur efficacité et leur fiabilité dans le temps ont été large-
ment démontrées. Cela nécessite une courbe d’ apprentissage
comme toute chirurgie. Lors du prochain Forum, Jean-François
Tulasne aura l’ occasion de s’ exprimer sur ce sujet qu’ il maî -
trise depuis de longues années.
Le Professeur Jean-Pierre Bernard, de l’ Université de Genève,
documentera un usage finement ciblé des implants cylin-
driques de 6 mm qui peuvent éviter d’ opérer les sinus. Patrick
Palacci, auteur de nombreux ouvrages sur l’ utilisation rai-
sonné et esthétiquement correcte des fixtures de Branemark
nous fera partager ses approches thérapeutiques d’ une
remarquable simplicité grâce aux guides chirurgicaux qu’ il a
lui même mis au point.
ROGER PLESKOF, VOS COMPÉTENCES MÉDICO-LÉGALES S’APPUIENT
SUR UNE SOLIDE EXPÉRIENCE EN MATIÈRE DE LITIGES. VOUS AVEZ ÉTÉ
AVEC UN CERTAIN NOMBRE D’EXPERTS MEMBRE DE LA COMMISSION
DE L’ANDEM (AGENCE NATIONALE POUR LE DÉVELOPPEMENT DE
L’EVALUATION MÉDICALE) QUI EN 1993 A ÉLABORÉ UN DOCUMENT
DE RÉFÉRENCE « IMPLANTOLOGIE ORALE, ÉTAT ACTUEL DES CONNAIS-SANCES ». VOUS ÊTES MEMBRE DU CONSEIL NATIONAL DE
L’ORDRE, DE L’ACADÉMIE NATIONALE DE CHIRURGIE DENTAIRE,EXPERT JUDICIAIRE HONORAIRE PRÈS LA COUR DE CASSATION.QU’EN EST-IL DE LA FORMATION ?
Il ne faudrait pas qu’ elle connaisse « un prodigieux bond enarrière », comme s’ en est inquiété à juste titre dans « LaLettre » de janvier 2010 notre Président du Conseil Nationalde l’ Ordre (7). Cela irait à l’ encontre des recommandationsde l’ ANDEM (8). En page 72 du rapport de 1993, il est faitmention de la nécessité d’ une formation spécifique. LeDiplôme d’ Université d’ Implantologie Basale (DUIB), sous ladirection du Pr. José Santini, chirurgien, Professeur desUniversités à la Faculté de Médecine, et du Pr. Jean-PaulRocca, ancien Doyen et Professeur des Universités à la Facultéd’ Odontologie, répond très précisément à cette demande.D’ autres types de formation en dehors de l’ université exis-tent et on reçu l’ aval du CNFCO qui fait autorité dans notre
profession. Le Forum d’ Implantologie se déroulera lorsd’ une session du DUIB de façon à développer le dialogueentre l’ Industrie, l’ Université, le service public et la pratiquelibérale de l’ implantologie. Les professionnels prennent deplus en plus conscience de la nécessité d’ une réflexion médi-cale approfondie en amont de tout acte chirurgical quel qu’ ilsoit. Le risque infectieux est à prendre en compte avant unepose d’ implants, un soulevé de sinus ou une greffe osseuse.Jean-Louis Giovannoli, bien connu des parodontologistes,exposera cet aspect qui, au delà des implants dentaires,concerne tout type de dispositif médical permanent destiné àréparer le corps humain: prothèse de l’ épaule, du genou, dela hanche, etc.
QUE PENSEZ-VOUS DU THÈME DU FUTUR FORUM 2010 ?
« Controverses » m’ apparaî t bien choisi. Cela incite auxéchanges constructifs loin des sectarismes d’ une penséeunique à courte vue. Le débat contradictoire est lancé entre lesdifférentes écoles. Le dernier Implant Forum 2009 desJournées Dentaires Internationales de Nice a favorisé les pré-sentations cliniques et scientifiques de haut niveau. Les parti-sans des vis, des cylindres, des disques, des greffes auto-logues (pariétales, ramique, mentonnière, iliaque, etc.), desbiomatériaux, des PRF, etc. et plus récemment de l’ étonnanteactivation ostéogénique par ostéotenseur matriciel (9) ont pudévelopper leurs arguments devant un auditoire passionné etattentif. Au prochain Forum de juin 2010, les Conférenciersexposeront leurs expériences des différentes approches. Labiodiversité existe aussi en implantologie! Les racines artifi-cielles en titane, quelle que soit leur forme, leur marque, ouleur nationalité, s’ intègrent dans l’ os des mâchoires, qu’ il
soit natif ou greffé (Fig. 14). Elles résistent à l’ épreuve dutemps à condition de respecter les protocoles, les indicationset d’ être correctement entrainé. Quels sont aujourd’ hui leschoix les plus judicieux, les plus sûrs, les moins invasifs, lesmoins coûteux ? L’ implantologie « low cost » et de surcroî tdélocalisée a-t-elle un sens ? Qu’ en est-il du suivi et de lamaintenance dans le temps ? Le Forum 2010 débattra sur ces
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Fig. 13
13. Mise en charge immédiate à 48 h. Deux disques à plaque
ostéosynthésée (43 x 9 mm) recouverts par l’os autologue récupéré
du forage des 3 implants de la région mentonnière + PRF. Une déli-
cate ostéotomie d’aplanissement et de rainurage côté lingual pour
encastrer la plaque a été réalisée sous spray abondant pour éviter
tout risque d’échauffement.
14. Exemple de coopération confraternelle. Mandibule réalisée par le Dr.
Philippe Khayat à l’aide d’implants axiaux (14 ans de recul). Deux ans plus
tard le maxillaire a été implanté à l’aide de double et de triple Diskimplants
par G. Scortecci en mise en charge immédiate. Cette patiente, revue début
2010 (cf panoramique) n’a jamais eu le moindre problème.
Fig. 14
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interrogations. La plupart des conférenciers ont plus de 25ans de pratique clinique en la matière. Ils ne prétendent pasdonner de réponse définitive sur un sujet en constante évolu-tion mais des axes thérapeutiques soutenus par des résultatssur le très long terme.
LES CONTROVERSES IMPLANTAIRES NE RISQUENT-T-ELLES PAS DE
BROUILLER LE MESSAGE SUR LE PLAN MÉDICO-LÉGAL ET DÉONTOLO-GIQUE ?Le débat contradictoire et loyal entre professionnels est
quelque chose de sain, nécessaire et souhaitable pour clari-
fier un point de vue : « de la discussion jaillit la lumière ». Les
anciens grecs appelaient cela la maï eutique, l’ art d’ accou-
cher les idées. Cependant, j’ ai toujours considéré que déni-
grer à tort, auprès des confrères et parfois même des
patients, un système implantaire différent du vôtre ne vous
grandit pas. Le public et la profession n’ ont rien à gagner à
ces querelles obscures dont les mobiles sont rarement désinté-
ressés. Le prochain Forum évoquera ces attitudes anti-confra-
ternelles mais, également, l’ information du patient et l’ obli-
gation de moyens et de résultats. De fait, pour les
professionnels de santé, l’ essentiel reste l’ éthique, qui
implique le virtueux respect du code de déontologie et des
bonnes pratiques médico-chirurgicales dans l’ intérêt des
malades. Elle prend sa source dans le serment d’ Hippocrate
prononcé à la fin des études médico-dentaires. L’ éthique
représente le bouclier le plus sûr contre les actes iatrogènes
et la publicité dévoyée. Ces thèmes seront développés par
David Jacotot, Docteur en Droit, auteur de remarquables
articles dans la Lettre du Conseil National de l’ Ordre.
PIERRE DOMS, VOUS ÊTES EN TANT QUE MÉDECIN ET CHERCHEUR
L’UN DES PIONNIERS DE L’IMPLANTOLOGIE QUE VOUS AVEZ PRATI-QUÉ PENDANT PLUS DE 30 ANS. VOUS AVEZ ÉTÉ CHEF DE SERVICE
DE CHIRURGIE MAXILLO-FACIALE ET DE STOMATOLOGIE À L’HÔPITAL
DE SCHAERBECK (BELGIQUE).QUE PENSEZ-VOUS DES DIFFÉRENTES FORMES D’IMPLANTS ?QU’ELLE EST LA PLACE DES DISQUES DANS L’IMPLANTOLOGIE
ACTUELLE ?Il y a sur le marché un nombre important d’ implants à inser-
tion axiale qui se différencient par leur état de surface ou par
des détails morphologiques au niveau du corps ou de la
connectique. Historiquement, la lame de Linkow, comme la
vis de Branemark, date des années 1960. Les implants vis de
Lederman, les cylindres impactés IMZ, le T3D tridimensionnel
à insertion latérale à base rectangulaire, et les vis en céra-
mique de Sandhaus sont apparus en 1970. Les implants
disques, de forme cylindrique différentielle, ont suivi près de
15 ans plus tard. Ils sont donc chronologiquement plus
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Fig. 15
Fig. 16
Fig. 17
Fig. 18
15. Crête haute et hyper mince, inaccessible aux implants vis. Greffe difficile
car os très cortical.
16. Modèle stéréolithographique préopératoire (Materialise Dental France)
17. Mise en charge immédiate à 48 h de double et de triple disques placés
en vestibulaire, renforcés par des vis d’ostéosynthèse. Les parties émergentes
des disques sont recouvertes par du matériau de comblement, des copeaux
d’os autologues collectés sur place, le tout emballé par des membranes PRF
qui assurent la cohésion de l’ensemble et favorise la cicatrisation.
18. Bridge du haut réalisé il y a 4 ans ; les implants du bas ont été placés il y
a 10 ans n’ont posé aucun problème pendant 8 ans. Début de péri implantite
sous l’effet des charges occlusales à la 9ème année.
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« modernes ». Programmés dès le départ pour être installés
dans moins de 5 mm de hauteur osseuse, ils gèrent de façon
simple les situations anatomiques complexes engendrées par
la résorption post extractionnelle (10), notamment dans les
secteurs postérieurs, infra sinusiens et supra canalaires. Les
Diskimplants n’ ont été commercialisés en France qu’ à partir
de 1984. Ils ne pouvaient pas d’ évidence être considéré en
1991 comme déjà dépassés. S’ il est clair que les vis et les
cylindres en titane sont les implants les plus utilisés lorsque le
volume osseux est suffisant, il est aussi vrai que dans les faibles
dimensions osseuses les disques trouvent largement leur indica-
tion et surpassent même les cylindres. Dans les crêtes hautes et
hyper minces, ils sont irremplaçables sauf à vouloir greffer. De
même, ils peuvent s’ avérer fort utiles en cas de reprise
d’ échec de cylindre et/ou de greffe (Fig. 15-21).
Lors d’ un interview dédié aux controverses en implantolo-
gie, sautant sur l’ occasion qui lui était donnée, un chirur-
gien-dentiste pourtant membre de la commission de
l’ ANDEM, mais ayant une vision très personnelle de
l’ éthique, a voulu tromper la profession en prétendant à tort
que ce rapport auquel il a participé mentionnait, selon lui,
que, déjà en 1991, ces implants étaient considérés comme
obsolètes. On notera au passage que le rapport officiel date
en réalité de 1993. Pour faire bonne mesure, il a faussement
rajouté qu’ il n’ y avait aucune indication pour ce type
d’ implant ni littérature les concernant à part celle du promo-
teur. Mais voici ce qu’ écrit Marc Bert, auteur de nombreux
ouvrages de référence en implantologie, expert judiciaire
près la Cour d’ Appel de Paris, également membre de cette
même commission de l’ ANDEM : « le système Diskimplant
est conforme aux données acquises de la science, il est ensei-
Fig. 19
Fig. 21
Fig. 20
19. (même cas que Fig. 18) Par la suite, la péri implantite a évolué rapidement en
2 ans. Un premier implant est perdu puis le second puis le troisième
20. Afin de cellulariser ce site atrophique et sclérosé, un passage d’ostéotenseurs
rotatifs dans l’os dense est programmé à 18 jours, en même temps qu’une activa-
tion du périoste à l’ostéotenseur manuel, avant la reprise en mise en charge immé-
diate avec 2 cylindres et un disque à plaque d’ostéosynthèse de 43 mm de long
sur 9 mm de large.
21. Résultats de la reprise avec 2 cylindres et un plaque en MCI. Panoramique à
deux ans. (...)
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nelle (14) à l’ encontre de techniques différentes de la
sienne (15) ont du poids.
Je n’ ai personnellement pas la pratique des implants
disques mais j’ ai pu en observer de nombreux cas. J’ ai pu
constater qu’ ils s’ intégraient parfaitement et qu’ ils ren-
daient de grands services notamment en présence de circons-
tances anatomiques défavorables. En ce qui concerne les
implants lames, j’ ai été en 1997 le concepteur, avec le Dr.
Francis Poulmaire, d’ un implant dénommé « implant cylin-
drique stabilisé » (ICS), incontestablement inspiré par la
forme des lames (16). On ne voit pas bien comment ils pour-
raient être qualifié d’ obsolètes.
Les critiques du Dr. Renouard sont sommaires, car elles ne
font aucune distinction entre les différentes formes de lames
dont certaines sont de conception ancienne. Ces critiques
s’ appuient sur les arguments suivants :
- selon le rapport de l’ ANDEM, daté selon lui de 1991,
« ces implants étaient déjà qualifiés d’ obsolètes ». Cette
affirmation ne figure pas dans le rapport officiel qui, de
fait, n’ a été édité qu’ en 1993.
- « Il n’ y a pas de littérature sur ces différentes formes
implantaires, hormis celle du promoteur ». La littérature
concernant les lames est innombrable (17).
- « Il n’ y a pas d’ indications pour ces implants ». Il suffit
de lire les articles qui lui sont consacrés pour noter leurs
indications préférentielles : crêtes minces, obstacles anato-
miques.
- « Ces implants vont s’ intégrer dans l’ os, mais le pro-
blème est que le jour où ils cassent, on ne peut pas les
démonter sans faire des dégâts énormes ». Nous sommes
heureux de constater que le Dr. Renouard admet que les
lames s’ intègrent. Il semble estimer que la fracture consti-
tue l’ aboutissement naturel d’ une lame ou d’ un implant
disque (18), ce qui n’ a aucun rapport avec la réalité des
faits. L’ expérience montre que la dépose d’ une lame est
motivée par deux principales complications : (a) une frac-
ture : ce fait est exceptionnel ; (b) une perte de l’ ostéoin-
tégration : or, le symptôme d’ une perte de l’ ostéointé-
gration se traduit par la mobilité de l’ implant. Il est inutile
de dire que la dépose d’ un implant mobile ne présente
aucune difficulté. La lyse osseuse consécutive est en tout
point semblable à celle d’ un implant cylindrique conven-
tionnel et se répare comme celle d’ un implant cylindrique
conventionnel.
L’ ICS a vu le jour en 1997, donc bien après le rapport de
l’ ANDEM. Les implants disques on fait l’ objet de plusieurs
modifications. Le Dr. Renouard ne tient pas compte de l’ évo-
lutivité de ces techniques, comme celles de toutes les autres
techniques, ce qui est un facteur de progrès.
gné dans plusieurs facultés, il a donné lieu à de nombreuses
publications…».
Ceci étant, il faut ne pas perdre de vue que la mise en place
d’ implants courts (vis, cylindre ou disque) dans de très
faibles volumes osseux reste un exercice délicat qui demande
du doigté et de l’ entraî nement, car la marge de manœuvre
est réduite et les possibilités d’ erreurs per opératoire éle-
vées.
L’ implantologie basale répond à des préoccupations médi-
cales de limitation des risques en évitant les chirurgies
longues et invasives lorsque celles-ci ne sont pas raisonnable-
ment applicables ou refusées par le patient. C’ est une solu-
tion tout à fait pertinente, en particulier pour les personnes
âgées et/ou handicapées. Les reconstructions maxillo-mandi-
bulaires réalisées à Paris depuis plus de 10 ans pour les
Gueules Cassées en sont la preuve tangible (11). Le second
greffé du visage au monde opéré en France a été réhabilité
dans sa fonction masticatoire grâce aux disques par Jean-
Marie Donsimoni, chirurgien maxillo-facial à Paris (12, 13).
Affirmer qu’ il n’ y a pas d’ indications pour ce type d’ im-
plant relève de l’ ignorance et/ou de la mauvaise foi. La
Faculté de Médecine de Nice n’ est d’ ailleurs pas la seule à
diffuser cette méthode. Depuis des années, elle fait l’ objet
d’ enseignement dans d’ autres Facultés en France. Le pro-
chain Forum sera l’ occasion de montrer toute une série de
patients avec des maxillaires et/ou mandibules atrophiques
porteurs d’ implants disques parfaitement ostéointégrés, cer-
tains depuis près d’ un quart de siècle.
Les implants lames, qui ont évolués en cylindres stabilisés, ont
un mode d’ insertion axial, comme pour les cylindres impac-
tés ou les vis, alors que les disques sont insérés latéralement
dans l’ os. Il n’ est pas rare d’ observer des porteurs de
lames de première génération qui depuis plus de 35 ans
n’ ont jamais eu le moindre problème.
YVES COMMISSIONAT, VOUS ÊTES PROFESSEUR AU COLLÈGE DE
MÉDECINE DES HÔPITAUX DE PARIS ET MEMBRE DE L’ACADÉMIE
NATIONALE DE CHIRURGIE DENTAIRE, EXPERT DE L’ANDEM EN
1993. QUEL EST VOTRE AVIS ?Je partage tout à fait l’ opinion de Pierre Doms. Je faisais
partie de cette commission de l’ ANDEM chargée entre
autre d’ évaluer les différents types d’ implants dentaires.
Une lecture non orienté de ce rapport de 87 pages montre
qu’ aucune ligne, pas le moindre mot, qualifie ni les implants
lames ni les implants disques d’ obsolètes. Prétendre le
contraire est de la pure désinformation. Lorsqu’ on a été,
comme le Dr. Franck Renouard, chirurgien-dentiste, membre
de la commission ANDEM, il est clair que de tels propos à
l’ opposé de la vérité, colportés dans une revue profession-
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spécifiques pour la basale. C’ est la tendance naturelle de
toute technique chirurgicale innovante arrivée à maturité.
Depuis 2004, le DU de Basale qui a déjà formé presqu’ une
centaine de praticiens ne désemplit pas. Il y a une liste d’ at-
tente pour la prochaine session qui commencera en 2011.
Le troisième Forum d’ Implantologie sera l’ occasion, lors
d’ une retransmission en direct depuis le bloc opératoire
d’ une chirurgie implantaire basale, de montrer que ce pro-
cédé français issu de l’ école niçoise d’ implantologie
occupe avec les techniques de greffe combinées à l’ activa-
tion ostéogénique par ostéotenseur matriciel une place de
choix dans notre arsenal thérapeutique.
PIERRE DOMS : EN CE QUI CONCERNE LE RETRAIT D’IMPLANTS
OSTÉOINTÉGRÉS, EXISTE-T-IL UNE “BONNE”MÉTHODE ?
Tout confrère a le droit d’ exposer par écrit les complications
qu’ il rencontre dans sa pratique ou dont il a eu connais-
sance dans la littérature scientifique. Pour se permettre de
condamner de son propre chef une technique, il faut avoir
des arguments irréprochables. C’ est lors de manifestations
ouvertes à toute la profession comme le prochain Forum,
qu’ il faut exprimer ses opinions.
PROFESSEUR JOSÉ SANTINI, CHIRURGIEN DE LA FACE ET DU COU,DIRECTEUR DU CENTRE DE LUTTE CONTRE LE CANCER. L’UNIVERSITÉ
DE NICE-SOPHIA ANTIPOLIS A CRÉÉ UN DIPLÔME UNIVERSITAIRE
D’IMPLANTOLOGIE BASALE QUI ENSEIGNE LES IMPLANTS DISQUES.VOUS EN ÊTES LE RESPONSABLE. QUELLE EST LA RAISON DE CE
DU ?Ce DU est un exemple de coopération bénéfique entre la
médecine et l’ odontologie qui mutualisent leur savoir faire.
Il s’ inscrit tout à fait dans le cadre du futur Institut
Universitaire de la Face et du Cou dédiée aux soins, à l’ en-
seignement, à la recherche et à l’ innovation.
En 2004, l’ implantologie basale été un choix raisonné car
nous avions de plus en plus de malades atteints de cancer ou
des polytraumatisés ayant d’ énormes difficultés d’ adapta-
tion avec leurs prothèses dentaires. Certains n’ arrivaient
même pas à les porter et ne s’ alimentaient qu’ avec des
bouillies. La plupart avaient subis des chirurgies réparatrices et
reconstructrices extrêmement lourdes. Avec ce type de patient
nous étions allés au bout des techniques de greffes convention-
nelles. Il fallait trouver une solution simple, rapide et fiable
pour leur rendre une mastication fonctionnelle avec un esthé-
tique satisfaisant. Cela fait maintenant plus de 5 ans que,
pour les premiers opérés, la basale a été une seconde
chance. Grâce à la mise en place immédiate ou rapide (48 à
72 h) de dents fixes implanto-portées, ces malades ont pu
enfin sortir de l’ impasse thérapeutique et de l’ état d’ inva-
lidité buccale qui perdurait depuis plusieurs années. Pour
beaucoup, cela a été une véritable renaissance, un retour à
la vie normale. Nous nous sommes volontairement limités aux
cas difficiles, et même extrêmes, chez l’ édenté total où
l’ anesthésie générale est requise et où la basale avec les
implants disque a démontré son utilité, son efficacité, sa
grande fiabilité, et son absence de morbidité. S’ il advenait
une complication, le chirurgien rompu à la méthode peut faci-
lement gérer la situation avec un minimum de dommages col-
latéraux.
Si, au début, l’ implantologie basale pouvait apparaî tre
comme élitiste, uniquement réservée à quelques praticiens
habiles ayant un sens développé de la spatialisation, elle a
aujourd’ hui de plus en plus tendance à se démocratiser,
notamment grâce au numérique et aux guides chirurgicaux
Fig. 22
Fig. 23
Fig. 24
22. Fracture d’implants vis en 45 46 47. Ces implants ont pu être retirés sans
dégâts 21 jours après le passage d’un ostéotenseur. L’explantation a été facilitée
par l’activité macrophagique qui succède à l’ostéotenseur rotatif.
23. Vis Nobel de 4 mm cassée après deux ans dans son 1/3 apical en région 15.Son retrait aurait engendré une communication et une lésion de la 14 (vivante).Un double disque place à 5 mm de profondeur a résolu le problème.
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Il faut insister sur le fait que les indications de cette interven-
tion sont très exceptionnelles : (1) fracture de l’ implant ou
impossibilité de l’ utiliser, (2) apparition d’ une lésion
osseuse sous-jacente dépendante ou indépendante de l’ im-
plant, (3) une fixation psychique à l’ encontre des implants
chez les personnes psychologiquement fragiles ou dépres-
sives. Ce dernier cas de figure est le plus complexe à gérer
car sa lourde composante neuro-psychique dépasse large-
ment le cadre de la cavité buccale. Lorsqu’ un praticien doit
faire face à ces problèmes, la pire des attitudes en médecine,
comme en chirurgie, c’ est d’ être persuadé de tout savoir et
de refuser de prendre un autre avis, y compris celui d’ un
psychiatre si nécessaire, lorsque la situation vous dépasse.
L’ incompétent a réponse à tout. Si les choses tournent mal,
ce n’ est jamais de sa faute ; le coupable c’ est « le
système » ou le confrère qui a posé l’ implant. Cette attitude
irrationnelle n’ est pas sans conséquences pour le patient.
Cela est d’ autant plus impardonnable que les moyens de
pronostic offerts de nos jours par le numérique permettent
Fig. 25
24. Perte totale de tous les implants maxillaires de 8 mois à 2 ans après unetentative d’extraction-implantation immédiate. Les implants avaient été lais-sés enfouis 6 mois sous un complet du haut. Le bridge définitif céramiqueavec une partie en extension de chaque côté a été installé après validationde l’ostéointégration.
25. Suite à la perte des implants, 90% de la hauteur osseuse a disparu.Cette patiente a été reprise avec l’implantologie basale.
Fig. 26
26. Patient implanté avec des simple disques en 1984. Aucun problème
pendant 10 ans. Suite à un accident qui heurte de plein fouet ses
mâchoires, tous les implants sont fracturés. En 1994, il a été réopéré avec
de nouveaux disques au maxillaire. A la mandibule, les 2 disques fractures
sont laissés en place et transfixés avec 2 cylindres micro filetés.
Panoramique de 2009. A la mandibule, des dents naturelles ont également
été fracturées lors de l’accident et remplacées par des implants.
Fig. 27
27. 1984 à 2009 : les rétroalvéolaires ne révèlent aucune perte osseuse sur25 ans au maxillaire.
28. Transdiscotomie. L’épaisseur du large cylindre basal des Diskimplantsest de 0,5 mm, donc facile à traverser et à tarauder. Panoramique à 15ans.
29. Maxillaire : transdiscotomie d’un double disque par un cylindre microfileté, 2 disques sous sinusiens. Mandibule : 3 disques de diamètre basal8 mm placés à 1,5 mm de profondeur (diamètre du fût 2.35 mm).
30. Aspect cosmétique à 15 ans
Fig. 28
Fig. 29
Fig. 30
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rompu à tel système particulier pour recueillir toute informa-
tion utile. Plutôt que d’ infliger à son patient un geste chirur-
gical mal maî trisé d’ une morbidité aberrante, il vaut mieux
prendre conseil ou lire la littérature qui est fort explicite sur
ce sujet (19) ; c’ est le principe du primum non nocere.
Par exemple, il existe pour les implants disque un protocole
spécifique de retrait ou de maintien (Fig. 26,27). Ainsi, la
transdiscotomie (Fig. 28-30) ne laisse aucune séquelle et
évite les pertes osseuses dramatiques (Fig. 31-33). D’ autre
part, un disque devenu à peine souple mais totalement indo-
lore ou montrant radiologiquement un très léger liséré péri-
implantaire du fait d’ une surcharge occlusale peut parfaite-
ment être récupéré une fois l’ occlusion correctement réglée
et survivre sans problème de nombreuses années. Dans cer-
tains cas, une simple vis d’ ostéosynthèse en titane, insérée en
technique « flapless » sous la base de l’ implant corrige l’ in-
stabilité et sauve la situation. Souvent, un geste peu invasif mais
bien ciblé évite de rentrer dans les complications aux consé-
quences humaines, financières et médico-légales qui peuvent
s’ avérer très lourdes. Le Forum permettra d’ éclairer les
professionnels sur la conduite à tenir, quel que soit le type
d’ implant considéré.
MICHEL SEVALLE, RADIOLOGUE EXCLUSIF DENTO-MAXILLO-FACIAL,QUE PENSEZ-VOUS DE L’INTRUSION DE L’IMAGERIE NUMÉRIQUE EN
IMPLANTOLOGIE ? (FIG. 34)
d’ anticiper en 3D l’ étendu des dégâts engendrés par une
chirurgie iatrogène insuffisamment réfléchie et planifiée.
Le retrait d’ un implant ostéointégré est rarement anodin
(Fig. 22). Une analyse en termes de bénéfice/risque s’ im-
pose. Il ne doit pas, de toute façon, s’ effectuer sans scanner
préalable. La fragilité d’ une mâchoire atrophique, la proxi-
mité du nerf alvéolaire inférieur, des fosses nasales, des sinus
(Fig. 23), des dents adjacentes peuvent poser problème,
sans parler de la mutilation parfois irréversible qui suit cer-
tains retraits laborieux (Fig. 24,25). Tout cela a bien évidem-
ment des prolongements physiologique, psychologique et
économiques qu’ il va falloir gérer. En cas de doute, il faut
se rapprocher du fabricant, du concepteur, ou du confrère
Fig. 31
Fig. 32
Fig. 33
31. Implantation totale maxillaire : implantation partielle mandibulaire.Technique enfouie.
32. Perte de tous les implants maxillaires sur 3 ans avec disparition de 80%de la masse osseuse. Patiente fumeuse.
33. Autre cas. Perte de tous les implants maxillaires à 6 ans sous prothèseimplanto-stabilisée. Patient repris en basale avec bridge fixe vissé, après 1an de port d’une prothèse totale conventionnelle.
Fig. 34
34. Analyse radiologique. Patient opéré il y a 12 ans.
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nique de plus de 25 ans et font bien partie aujourd’ hui des
thérapeutiques chirurgicales avérés en implantologie. Ils sont
indiqués dans les faibles hauteurs osseuses. Il existe de nom-
breuses publications les concernant (20-23), et ils sont ensei-
gnés dans plusieurs Facultés et sont connus internationale-
ment (24). Libre ensuite au professionnel de choisir la
méthode qu’ il maî trise le mieux de par sa formation et son
entrainement en fonction de la situation clinique auquel il
doit faire face.
FABIO LEVRATTO, PROTHÉSISTE DENTAIRE, VOUS EXERÇEZ À
MONACO ET ÊTES SPÉCIALISÉ DANS LE « TOUT ZIRCONE »PRETTAU. OÙ EN SOMMES-NOUS DES RECONSTRUCTIONS TITANE /ZIRCONE ?Les bridges « tout zircone » offrent une incomparable bio-
compatibilité tissulaire et une maintenance aisée puisqu’ ils
ne s’ entartrent pas. Cependant, et même si cela complique
énormément au laboratoire la fabrication de dents unitaires
ou des bridges, il faut éviter de mettre en contact direct le
corps de l’ implant avec la zircone pour des raisons évi-
dentes de différence de dureté avec le titane. Avec le temps,
la zircone finira inéluctablement par endommager l’ hexa-
gone externe, l’ octogone interne ou tout autre type de
connexion. De plus, les vis de fixation directement ver-
Il s’ agit d’ un outil de travail performant, à la fois comme
aide au diagnostic dans la découverte de pathologies
cachées mais aussi pour le choix, voire la pose, du type
d’ implant le mieux adapté à la situation grâce aux implants
virtuels des librairies numériques. Les guides chirurgicaux
sont utiles dans des mains expérimentées pour gérer les cas
complexes. La robotique, aujourd’ hui à ses débuts, ira en se
développant. Enfin, le numérique anticipe les risques poten-
tiels d’ un projet thérapeutique. Ainsi, le rendu d’ un com-
blement, d’ une greffe d’ apposition ou les dégâts causés
par un retrait d’ implant problématique peuvent être visuali-
sés en 3D avant toute chirurgie. Cet aspect prédictif offre au
professionnel la possibilité de connaî tre en amont le résultat
de sa stratégie avant même de l’ entreprendre. Le Forum
2010 sera l’ occasion de présenter les innovations de l’ im-
plantologie numérique qui progresse à pas de géant.
PHILIPPE LECLERCQ, IMPLANTOLOGISTE EXCLUSIF, EXPERT JUDICIAIRE
PRÈS LA COUR D’APPEL DE PARIS, QUE PENSEZ-VOUS DES ÉVOLU-TIONS ACTUELLES ?L’ un des points fondamentaux à mettre en avant, c’ est
l’ importance décisive du recul clinique à très long terme qui
prime sur toute autre considération. Face aux innombrables
« innovations » et publications non dénuées de conflit d’ in-
térêt proposées aux praticiens, il faut savoir rester lucide. En
implantologie, comme ailleurs, l’ épreuve du temps reste
capitale. C’ est elle qui fait la différence. On l’ a vu avec les
implants cylindriques recouverts d’ hydroxyapatite pourtant
soutenus par de nombreuses publications. Ceux-ci, après
avoir été en vogue, ont finalement disparus du marché. Le
Forum 2010 permettra aux congressistes d’ avoir justement
accès aux praticiens ayant validé sur de longues années diffé-
rentes stratégies implantaires. Ayant été également membre
de la commission de l’ ANDEM comme Marc Bert, Roger
P l e s k o f ,
Chr i s t ian
Chavrier, Patrick Missika, Yves Commissionat, etc., j’ adhère
à leur analyse concernant les Diskimplants. Ils ont un recul cli-
Fig. 35
35. Bridge 99% zircone. Technique Prettau, interface titane
Fig. 36
Fig. 37
36. Aspect esthétique à 2 ans
37. Panoramique à 2 ans. Le haut et le bas ont été réalisés 45 jours aprèspassage d’un ostéotenseur rotatif. Haut : Fractal lift flapless. Bas : flaplessdans le secteur mentonnier et 2 Diskimplants à plaque ostéosynthésée instal-lés en full flap avec recouvrement par os autologue récupéré du forage etPRF
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22. Journal of Oral Implantology, Vol. XXIX, n° 1, 2003. Glossary, p. 32
23. Perel LM. Diskimplant system yields tricortical support to make the most ofavailable bone. Dental Implantology Update 1991 ; 2 (n° 8) : 72-74
24. Sénateur Michel Guery (Sénateur représentant les Français établis hors deFrance), Compte-rendu de mandat 2008
rouillées sur la zircone peuvent être cisaillées à l’ encolure et
casser. Leur impossibilité à être retirée risque de faire perdre
l’ usage de l’ implant endommagé. La solution de sécurité à
long terme est de toujours interposer une structure plus
souple, de type faux moignon ou préforme usinée en titane
(type bague de collage) à l’ interface corps de l’ implant /
zircone (Fig. 35-37). Le Forum 2010 débattra sur cette pro-
blématique qui peut réserver de mauvaises surprises dans les
années à venir si on oublie d’ intégrer lors de l’ étape de la
fabrication prothétique les contre-mesures utiles capables de
les prévenir.
Il y a cinq ans, plusieurs cliniciens se sont rendus compte que
la préparation systématique du terrain osseux 45 jours avant
l’ implantation dans l’ os de type II, III et IV et de 18 à 21
jours avant pour l’ os de type I par une mini ostéodistraction
locale topographiquement ciblée et non polluante par voie
transpariétale permettait de modifier favorablement la future
zone opératoire. Cet apport spectaculaire de cellules auto-
logues vient renforcer le volume osseux initial sans qu’ il soit
obligatoire de greffer. En cas de greffe nécessaire, celle-ci
s’ effectue de façon optimisée. Il existe plusieurs protocoles
en fonction des objectifs thérapeutiques (implant, greffe,
paro, ortho, chirurgie, extraction de dent incluse, etc.).
Comme souvent, l’ analyse de la littérature démontre que
cette nouvelle approche basée sur les fondamentaux de la
biologie moléculaire correspond aux concepts déjà testés de
la stimulation périostée d’ Henri Goldman, endostée de
Marc Bert et de la distraction osseuse d’ Illizarov.
Expérimenté et mis au point pour l’ implantologie par des
odontologistes et des médecins niçois, les ostéotenseurs
matriciels qui bénéficient d’ acquis technologiques récents
(état de surface adamantin, absence de pollution, paramé-
trage dimensionnel et morphologique en phase avec le tissu
osseux, imagerie numérique, guide d’ impact, etc.) sont utili-
sés depuis peu en orthopédie : la chirurgie de la main pour
le scaphoï de, et celle du pied, au niveau de l’ astragale.
Aujourd’ hui, on dispose de suffisamment de preuves cli-
niques, radiologiques et histologiques du bienfondé de la
démarche. Le Forum sera l’ occasion de discuter les indica-
tions et les contre-indications ainsi que des résultats obtenus.
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