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Un recours à la propriété moins marqué pour les machines spécialisées L’équipement des exploitations agricoles En 2013, 9 exploitations agricoles sur 10 sont propriétaires d’au moins un tracteur pour un parc total d’un peu plus d’un million de machines. L’acquisition de matériels et d’outillage est le premier poste d’investissements corporels hors foncier des exploitations de moyenne ou grande taille. En 2014, les charges de mécanisation représentent 19 % du total des charges de ces exploitations. Près de 80 % de l’ensemble des exploitations qui ont utilisé une ensileuse sur leurs terres en 2013 n’en étaient pas propriétaires. L’entraide demeure le mode privilégié des agriculteurs pour s’équiper d’un matériel qu’ils ne possèdent pas. Quant aux prestations extérieures, 60 % des exploitations y ont fait appel par le biais des ETA ou des Cuma. moyen ou long terme, plusieurs fac- teurs doivent être mis en regard : le prix d’achat, les frais d’entretien et de carburant, le gain de temps de travail et de productivité lié à ce nouvel équipement, les déductions fiscales potentielles induites par cet investis- sement, l’estimation de son prix de revente future. Outre l’achat, l’agricul- teur peut recourir à du matériel exté- rieur, voire faire appel à des prestatai- res de services pour déléguer certains de ces travaux agricoles. Entre la diversité des matériels agricoles exis- tants, la variabilité de leur coût selon leur puissance et leur technicité, les différents modes de recours pour les utiliser, l’agriculteur doit veiller dans ses choix matériels à la bonne adé- quation entre ses besoins et ses moyens. L’évolution du parc matériel accompagne la concentration de l’activité agricole Jusque dans les années 80, les exploitations étaient en pleine phase d’équipement, le parc matériel ne cessait d’augmenter et de se diversi- fier. Par la suite, le volume global des grosses machines agricoles en pro- priété dans les exploitations a nette- ment diminué, en lien avec les évo- lutions structurelles des exploitations. Entre 1988 et 2013, le nombre de tracteurs en propriété dans les exploi- tations a ainsi baissé de près de 30 %, passant de 1 500 000 trac- teurs à 1 060 000, le nombre de moissonneuses-batteuses a été réduit par deux (60000 en 2013), les ramasseuses-presses ont diminué de 65 % et les ensileuses de 80 %. L ’arrivée du machinisme agricole a transformé le métier d’agricul- teur. Le matériel dont dispose aujourd’hui une exploitation démulti- plie la productivité de l’agriculteur pour des tâches qui, autrefois, néces- sitaient bien plus de bras ou de temps. Depuis 1970, le nombre d’hectares (ha) par équivalent temps plein (ETP) a été multiplié par trois. En 2013, ce ratio atteint 37,8 ha par personne travaillant à temps plein sur une année, et le nombre de tracteurs en propriété dans les exploitations a dépassé le nombre d’actifs travaillant en permanence sur ces exploitations. Pour autant, ces machines ne repré- sentent pas seulement un gain de productivité mais également des charges importantes pour les exploi- tations. Pour évaluer la rentabilité de l’acquisition d’un équipement sur le Agreste : la statistique agricole Agreste : la statistique agricole 1 Numéro 334 - février 2016

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Un recours à la propriété moins marquépour les machines spécialisées

L’équipement des exploitations agricoles

En 2013, 9 exploitations agricoles sur 10 sont propriétaires d’au moins un tracteurpour un parc total d’un peu plus d’un million de machines. L’acquisition de matérielset d’outillage est le premier poste d’investissements corporels hors foncier desexploitations de moyenne ou grande taille. En 2014, les charges de mécanisationreprésentent 19 % du total des charges de ces exploitations. Près de 80 % del’ensemble des exploitations qui ont utilisé une ensileuse sur leurs terres en 2013n’en étaient pas propriétaires. L’entraide demeure le mode privilégié des agriculteurspour s’équiper d’un matériel qu’ils ne possèdent pas. Quant aux prestationsextérieures, 60 % des exploitations y ont fait appel par le biais des ETA ou des Cuma.

moyen ou long terme, plusieurs fac-teurs doivent être mis en regard : leprix d’achat, les frais d’entretien et decarburant, le gain de temps de travailet de productivité lié à ce nouveléquipement, les déductions fiscalespotentielles induites par cet investis-sement, l’estimation de son prix derevente future. Outre l’achat, l’agricul-teur peut recourir à du matériel exté-rieur, voire faire appel à des prestatai-res de services pour déléguer certainsde ces travaux agricoles. Entre ladiversité des matériels agricoles exis-tants, la variabilité de leur coût selonleur puissance et leur technicité, lesdifférents modes de recours pour lesutiliser, l’agriculteur doit veiller dansses choix matériels à la bonne adé-quation entre ses besoins et sesmoyens.

L’évolution du parc matérielaccompagne la concentrationde l’activité agricole

Jusque dans les années 80, lesexploitations étaient en pleine phased’équipement, le parc matériel necessait d’augmenter et de se diversi-fier. Par la suite, le volume global desgrosses machines agricoles en pro-priété dans les exploitations a nette-ment diminué, en lien avec les évo-lutions structurelles des exploitations.Entre 1988 et 2013, le nombre detracteurs en propriété dans les exploi-tations a ainsi baissé de près de30 %, passant de 1 500 000 trac-teurs à 1 060 000, le nombre demoissonneuses-batteuses a étéréduit par deux (60 000 en 2013),les ramasseuses-presses ont diminuéde 65 % et les ensileuses de 80 %.

L’arrivée du machinisme agricolea transformé le métier d’agricul-teur. Le matériel dont dispose

aujourd’hui une exploitation démulti-plie la productivité de l’agriculteurpour des tâches qui, autrefois, néces-sitaient bien plus de bras ou detemps. Depuis 1970, le nombred’hectares (ha) par équivalent tempsplein (ETP) a été multiplié par trois.En 2013, ce ratio atteint 37,8 ha parpersonne travaillant à temps plein surune année, et le nombre de tracteursen propriété dans les exploitations adépassé le nombre d’actifs travaillanten permanence sur ces exploitations.Pour autant, ces machines ne repré-sentent pas seulement un gain deproductivité mais également descharges importantes pour les exploi-tations. Pour évaluer la rentabilité del’acquisition d’un équipement sur le

Agreste : la statistique agricoleAgreste : la statistique agricole

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Numéro 334 - février 2016

michele.vanhove
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les éleveurs de bovins peuvent secontenter de tracteurs de faible oumoyenne puissance, les exploitantsspécialisés en grande culture (27 %de l’ensemble des exploitations) pos-sèdent 70 % des tracteurs de plusde 170 chevaux DIN (ch. DIN).D’une manière générale, la puissancedes tracteurs s’élève avec la taille del’exploitation : 80 % des tracteurs ontune puissance inférieure à 80 ch.DIN dans les exploitations de moinsde 20 ha, alors que ce type de trac-teurs ne représente que 21 % duparc des exploitations de plus de200 ha. L’augmentation des surfacesdes exploitations et les progrès tech-niques ont concouru à cette éléva-tion de la puissance au cours dutemps : en 1979, les deux tiers destracteurs en propriété avaient unepuissance inférieure à 55 ch. DIN ;en 2013, ils ne représentent plus que18 % du parc des tracteurs.Dans les exploitations viticoles,

maraîchères, horticoles et fruitières,caractérisées par de petites surfaces,les trois quarts des tracteurs utilisésont une puissance inférieure à 80 ch.DIN. Mais ces exploitations spéciali-sées ont désormais recours à desmodèles de tracteurs spécifiques,

plus adaptés à leurs besoins commeles « tracteurs enjambeurs » (principa-lement pour les viticulteurs), ou les« tracteurs étroits » plus facilementmanœuvrables dans les espacesréduits et adaptés au passage dansdes cultures à inter-rangs étroits.Les motoculteurs, engins peu puis-

sants guidés généralement par unhomme à pied, sont fortement utili-sés sur les petites parcelles : 40 %des exploitations maraîchères en sontéquipées. Cependant leur nombre etla part des exploitations qui en sontpropriétaires, mêmes parmi lesexploitations de petite surface, necessent de diminuer. Le nombre demotoculteurs équipant les exploita-tions a ainsi été divisé par huitent re 1970 et 2013 où on endénombre un peu plus de 50 000.Ces équipements sont remplacésprogressivement par des tracteursmaniables de faible puissance. Seu-les 15 % des petites exploitations demoins de 5 ha sont ainsi propriétai-res d’un motoculteur en 2013 contre30 % en 1970. A contrario, 40 % deces mêmes exploitations possèdentdes petits tracteurs maniables depuissance inférieure à 55 ch. DIN en2013 contre 17 % en 1970.

La diminution du nombre d’exploita-tions sur cette période (- 56 %)entraîne « mécaniquement » la baissedu nombre global des machines enpropriété. L’augmentation continue dela taille des exploitations va par ail-leurs de pair avec l’utilisation demachines plus puissantes tandis quela spécialisation implique le recoursaccru à des machines spécifiques àcertains travaux agricoles. Ainsi, l’in-vestissement matériel des agriculteursse concentre désormais sur le rem-placement du matériel existant pardes machines plus récentes dont lesdernières innovations tendent à aug-menter la sécurité et le confort del’agriculteur (cabines insonorisées etsuspendues, air conditionné, GPS…).

Des tracteurs toujours pluspuissants ou plus adaptés

L’évolution des tracteurs, machineemblématique de l’agriculteur, illustrela tendance générale observée surl’ensemble du parc matériel agricole.Depuis les premiers prototypesapparus à la toute fin du XIXe siècle,les tracteurs ont bénéficié des évolu-tions technologiques pour s’adapteraux besoins des agriculteurs. En2013, 9 exploitations françaises sur10 possèdent au moins un tracteur.Plusieurs modèles de tracteurs avecdifférentes motorisations sont utilisésselon les travaux auxquels ils sont des-tinés. Des tracteurs de faible motori-sation peuvent suffire pour assurer lestâches courantes de la ferme tellesque le transport d’outils, les travauxde manutention ou servir de moyende déplacement à l’agriculteur sur sesterres. De même, pour les travauxd’élevage (alimentation des animaux,entretien des logements…) des trac-teurs d’une puissance limitée sont suf-fisants. En revanche, les travaux deschamps (labour, récolte, semis…)peuvent nécessiter de s’équiper detracteurs puissants capables d’animerd’autres instruments.Les exploitations bovines et les

exploitations spécialisées en grandeculture, qui représentent la moitiédes exploitations, se partagent prèsde 60 % du parc des tracteurs etsont en moyenne équipées de 3tracteurs par exploitation. Alors que

2 Agreste Primeur n° 334 - février 2016

Source : SSP - Agreste - Enquête sur la structure des exploitations agricoles 2013

Parc matériel en propriété dans les exploitations agricolesen 2013

Part des exploitationsNombre propriétaires du matérielde machines en propriété sur le nombre total d'exploitations

%

Tracteurs 1058755 86

Travail du sol(charrues, motoculteurs, motofaucheuses, 311687 56motofraises, motohoues)

Matériel de récolte et de manutentiondu fourrage(ensileuse, presses à balles rondes 206 179 36ou carrées, chargeurs automoteurs,à bras ou télescopiques)

Moissonneuse-batteuse 59181 13

Autre matériel de récolte de cultures(récolteuses de pommes de terre, de maïs, 23289 5de betteraves, machine à vendanger)

Matériel de protection des cultures(pulvérisateurs automoteurs, tractés 237746 47ou portés)

Champ : France métropolitaine.

poullette
Texte tapé à la machine
visualiser l'intégralité du tableau
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Davantage de machinesde récolte en propriétédans les grandes exploitationsspécialisées

Les machines utilisées pour lesrécoltes sont également devenuescourantes dans les exploitations. Laplus ancienne d’entre elles, la mois-sonneuse-batteuse utilisée pour larécolte des céréales, maïs, colza etdes protéagineux est la plus répan-due avec près de 60000 machinesen propriété dans les exploitations en2013. Un quart des exploitations engrande culture sont propriétairesd’une moissonneuse-batteuse, aupremier rang desquels les grandscéréaliers (une exploitation sur deuxcultivant plus de 50 ha de céréalesen possède une). Dans les exploita-tions viticoles, les machines à ven-danger sont de plus en plus utilisées.17 % des exploitations viticoles ensont équipées, soit un parc matérielen propriété de 12300 machines en2013, deux fois plus qu’en 1988.

D’autres machines de récolte existentpour différents types de culturescomme la betterave, la pomme deterre ou les légumes, les machinesdestinées à la récolte des betteraveset des pommes de terre faisant seu-les l 'objet d'une production engrande série. En 2013, 5800 récol-teuses de pommes de terre sontdétenues en propriété équipant prèsde 30 % des exploitations possédantdes surfaces de pommes de terre,soit une surface moyenne de 14 hade pommes de terre à récolter parmachine. Pour la récolte de bettera-ves, 2 200 machines en propriétédans les exploitations servent à larécolte pour une surface moyennede 29 ha de betteraves par récol-teuse. Les exploitants ayant une sur-face suffisamment importante de cescultures investissent davantage dansl’achat de ces machines coûteuses.Un quart des exploitations avec plusde 50 ha de betteraves sont ainsipropriétaires de ce type de machinecontre moins d’une exploitation sur

dix pour l’ensemble des exploitationsayant des betteraves, les autres setournent vers d’autres modes quel’achat en propre.

79 % des agriculteurs ontutilisé des ensileuses dontils ne sont pas propriétaires

Les exploitations peuvent avoir eneffet recours à d’autres modes quel’achat pour s’équiper de certainsmatériels que leur usage propre nesuffirait pas à rentabiliser. C’est parti-culièrement le cas des ensileusesque seules 21 % des exploitationsutilisatrices possèdent en propre. Unedes alternatives à l’achat en propred’un matériel est de l’acquérir encopropriété et de répartir ainsi sonamortissement. La copropriété estrelativement fréquente pour lesmachines de récolte du type récol-teur de betteraves (19 % des exploi-tations utilisatrices y ont eu recoursen 2013), de pommes de terre(14 %), machines à vendanger

3Agreste Primeur n° 334 - février 2016

Les principaux facteurs d’élévation de puissance d’un tracteur

Source : SSP - Agreste - Recensements agricoles 1979, 1988, 2000 et enquête sur la structure des exploitations agricoles en 2013

10%20%30%40%50%60%70%80%90%100%406080

100120140160180200

LE TEMPS

1979

2000

1988

2013

10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100%406080100120140160180200

L'ESPACE

50 à 100 ha

100 à 200 ha

20 à 50 ha

< 20 ha

> 200 ha

10%20%30%40%50%60%70%80%90%100%406080

100120140160180200

L'AGRICULTEUR

Agriculteurs de 60 ans ou plusAgricultrices

de 60 ans ou plusAgriculteurs

de moins de 60 ansAgricultrices

de moins de 60 ans

10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100%406080100120140160180200

L'USAGE

Viticulture Fruits

Bovins

Horticulture

Grandes cultures

Évolution de 1979 à 2013 Selon la SAU en 2013

Selon l'orientation technico économique de l'exploitation en 2013Selon l'âge et le genre de chef d'exploitation en 2013

Pourcentage du parc des tracteurs de puissance inférieure au niveau de puissance considéré

Puiss

ance

en

ch. D

INPu

issan

ce e

n ch

. DIN

Champ : France métropolitaine.

Note de lecture : 94 % du nombre de tracteurs en propriété en 1979 avaient une puissance inférieure à 80 ch. DIN, alors qu’ils ne représentent plus que 47 % du parc en 2013.

94 % 47 %

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4 Agreste Primeur n° 334 - février 2016

Recoursà l'extérieur

5 %

Recoursà l'extérieur

15 %

Recoursà l'extérieur

23 %

Recoursà l'extérieur

44 %

Propriétaire93 %

Copropriétaire2 %

Copropriétaire10 %

Copropriétaire14 %

Copropriétaire12 %

CumaLocation

Entraide

Tracteurs de faible puissance (< 80 ch. DIN)Nombre de machines en propriété : 493 100

Recoursà l'extérieur

23 %

Copropriétaire7 %

Cuma

Location

Entraide

Tracteurs de forte puissance (> 135 ch. DIN)Nombre de machines en propriété : 127 400

Propriétaire70 %

8 %35 %

7 %

58 %

6 %

86 %

Cuma

Location

Entraide

Récolteuses de pommes de terreNombre de machines en propriété : 5 800

Recoursà l'extérieur

58 %

Copropriétaire19 %

Cuma

Location

Entraide

Récolteurs de betteravesNombre de machines en propriété : 2 200

Propriétaire23 %

31 % 37 %

3 %

60 %

9 %

60 %

Cuma

Location

Entraide

Machines à vendangerNombre de machines en propriété : 12 300

Recoursà l'extérieur

75 %

Copropriétaire4 %

Cuma

Location

Entraide

EnsileusesNombre de machines en propriété : 5 150

Propriétaire21 %

40 %49 %

2 %

49 %

2 %

58 %

Note : le nombre de machines en propriété correspond au nombre de machines détenues par les exploitations qui en sont propriétaires. L’intervention d’une entreprise extérieure (type ETA) qui a réalisé elle-même les travaux avec son propre matériel n’est pas prise en compte. Seule l’utilisation du matériel par un des agriculteurs sur l’exploitation est considérée ici.

Champ : France métropolitaine.

Propriétaire63 %

Propriétaire44 %

Cuma

Location

Entraide

PulvérisateursNombre de machines en propriété : 237 750

Recoursà l'extérieur

34 %

Copropriétaire13 %

Cuma

Location

Entraide

Moissonneuses-batteusesNombre de machines en propriété : 59 200

Propriétaire53 %

50 %26 %

6 %

68 %5 %

45 %Propriétaire

75 %

Répartition du nombre d'exploitations selon l’origine du matériel utilisé en 2013

Source : SSP - Agreste - Enquête sur la structure des exploitations agricoles en 2013

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1. Source Haut Conseil de la Coopération agricole (HCCA)

(12 %), moissonneuses-batteuses(13 %). Les exploitations ont égale-ment la possibilité d’adhérer à l’unedes 11260 coopératives d’utilisationdu matériel agricole (Cuma) recen-sées en 20131. Ces coopérativesregroupent des agriculteurs adhé-rents qui investissent ensemble dansl’achat de matériel et s’organisentensuite pour utiliser ces équipementssur leur exploitation. Ce partage dumatériel permet à la fois de réduireles coûts de mécanisation en optimi-sant le temps d’utilisation d’un mêmematériel, mais également de bénéfi-cier des modèles les plus récents.Beaucoup d’agriculteurs ont recoursaux matériels de Cuma pour le tra-vail de leur sol ou la récolte de leurfourrage. Ainsi, 49 % des exploitantsutilisant une ensileuse dont ils nesont pas propriétaires le font par lebiais d’une Cuma. Enfin, l’entraideconsistant à un échange de servicesou de matériels entre agriculteurs estéga lement t rès déve loppé e tdemeure d’une manière générale lemode privilégié des agriculteurs pourpouvoir utiliser du matériel dont ilsne sont pas propriétaires. Au coursde la campagne 2012-2013, plus de50 000 exploitations ont ainsi eurecours à l’entraide pour utiliser untracteur sur leurs terres, généralementpour disposer d’un tracteur d’unepuissance ou d’un modèle différentde celui qu’elles possédaient déjà.Cette entraide est très fréquente pourles tracteurs de faible puissance.Lorsqu’il s’agit de tracteurs plus puis-sants, elle diminue au profit desCuma mais demeure néanmoins lemode privilégié par 58 % des exploi-tants ayant recours à l’extérieur pours’en équiper.

Des logiques d’équipementdifférentes selon les territoireset les productions

72 % des exploitations métropoli-taines ont utilisé en 2013 sur leurexploitation exclusivement des trac-teurs dont ils étaient propriétaires oucopropriétaires et 14 % ont utilisé dumatériel extérieur en complément deleur propre équipement. Seules 5 %ont uniquement eu recours à des trac-teurs extérieurs à leur exploitation par

l’intermédiaire des Cuma, de l’en-traide ou d’une location. Et dans 9 %des exploitations, les agriculteurs n’ontpas du tout utilisé de tracteurs en2013, une partie d’entre eux ayantprobablement eu recours exclusive-ment à des prestataires extérieurspour déléguer ces types de travaux.Le mode d’utilisation du matériel et

notamment des tracteurs diffèreselon les régions. La dominance decertaines spécialisations dans lesrégions influe sur le type de matérielutilisé et la manière d’y recourir. Lesrégions présentant des taux élevésd’utilisation de tracteurs sont desrégions à orientation bovine (Auver-gne, Limousin, Franche-Comté,Basse-Normandie). L’élevage debovins nécessite en effet une utilisa-tion quotidienne de tracteurs pourl’entretien des logements et l’alimen-tation des animaux. A contrario, lesrégions (Paca, Corse, Champagne-Ardenne) avec un nombre important

d’exploitations pouvant être viticoles,horticoles et fruitières, spécialitéscaractérisées par de petites surfaces,présentent les taux les plus faiblesd’utilisation de tracteurs. Cependant,le matériel utilisé par les agriculteursau sein d’une même spécialisationpeut varier fortement en fonction despratiques culturales. Par exemple, letaux de non-utilisation de tracteurs esttrois fois plus important en Champa-gne-Ardenne (30 %) qu’en Langue-doc-Roussillon (10 %) alors que cesdeux régions ont une part équivalented’exploitations viticoles dans l’agricul-ture régionale (respectivement 59 %et 52 % des exploitations régionales).Ce faible recours aux tracteurs dansles vignes champenoises s’expliqueen partie par le fait que celles-ci sontpeu enherbées et que la pratique dudésherbage mécanique y est encore

5Agreste Primeur n° 334 - février 2016

Source : SSP - Agreste - Enquête sur la structure des exploitations agricoles en 2013

45 000

20 000

5 000

Total France métropolitaine451 600 exploitations

14 % des agriculteurs ont utilisé des tracteurs dont ils sont propriétaires/copropriétairesainsi que des tracteurs provenant de l'extérieur (Cuma, entraide, location).

5 % des agriculteurs ne sont paspropriétaires/copropriétaires de tracteursmais en ont utilisé provenant de l'extérieur(Cuma, entraide, location).

9 % des agriculteurs n'ont pas utiliséde tracteurs sur leur exploitation.

72 % des agriculteurs ont utiliséexclusivement des tracteursdont ils sont propriétaires/copropriétaires

Nombre d'exploitations

Note : l’intervention d’une entreprise extérieure (type ETA) qui a réalisé elle-même les travaux avec son propre tracteur n’est pas prise en compte. Seule l’utilisation de tracteurs par un des agriculteurs sur l’exploitation est considérée ici.

22 580

325 150

63 220

40 650

Origine des tracteurs utilisés par les agriculteurssur leur exploitation en 2013

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6 Agreste Primeur n° 334 - février 2016

Données économiques sur le matériel agricole

Évolution des acquisitions de matériel de 1980 à 2014

Hausse des acquisitions de matériel et d'outillageEn 2014, près des trois quarts des moyennes et grandes exploita-tions ont acheté du matériel et de l’outillage, pour 31100€ enmoyenne. Au-delà des fluctuations conjoncturelles, ce montant atendanciellement augmenté. Si cette progression s’est faite à un

rythme proche de l’évolution de la surface agricole utilisée (SAU)sur longue période (permettant une augmentation de la surfacecultivée par actif), l'évolution des achats de matériel et outillage aété toutefois plus rapide que celle de la SAU ces dernières années.

Source : SSP - Agreste - Rica

10 000

15 000

20 000

25 000

30 000

35 000

40 000

20142010200520001995199019851980

0

50

100

150

200

250

300

350

400

100

150

200

250

300

350

Montant moyen des acquisitionsde matériel et d'outillage pour les exploitations concernées

SAU moyenne des exploitationsavec acquisitions de matériel et outillage

20142010200520001995199019851980

Champ : France métropolitaine, moyennes et grandes exploitations.

Acqu

isitio

ns p

ar e

xplo

itatio

n en

€ 2

014

Base

100

en 19

80

Acquisitions par hectare en € 2014

Moyenne par exploitation avec acquisitions

Moyenne par ha de SAU pour les exploitationsavec acquisitions

Évolution des acquisitions de matériel et d'outillage Comparaison de l'évolution des acquisitions en matérielà l'évolution de la SAU

270286

C’est en grandes cultures que les acquisitions de matériel et d’ou-tillage sont les plus élevées en 2014. Sept exploitations sur 10 spé-cialisées en céréales, oléagineux et protéagineux ont investi, lemontant moyen de leur investissement est de 38200€. Un quarts’est équipé pour plus de 50300€. Ce poste constitue l’essentielde leurs investissements corporels hors foncier (70 % en 2013), etle matériel et l’outillage représentent près de la moitié de l’actifimmobilisé (45 %). Ces investissements engendrent des chargesd’entretien et de carburants qui, ajoutées à la dotation annuelleaux amortissements, représentent 27 % de l’ensemble des chargesd’exploitation.

S’agissant des exploitations de grandes cultures hors COP (bettera-ves, pommes de terre, légumes de plein champ, diverses grandescultures), 78 % d’entre elles ont acheté du matériel et de l'outillage,pour un montant moyen de 44600€. Et parmi elles, un quart,

pour plus de 63000€. Ce poste constitue 71 % des investisse-ments corporels hors foncier de ces exploitations et 23 % des char-ges d’exploitation sont des charges de mécanisation pour cesexploitations.

Pour les éleveurs, les acquisitions de matériel et d’outillage pèsentun peu moins dans le total des investissements corporels hors fon-cier du fait d’investissements sur d’autres postes, comme les bâti-ments, les installations spécialisées ou les achats d’animaux repro-ducteurs. Le poids du matériel et de l’outillage au bilan est égale-ment moindre. Néanmoins, les achats de matériel et d’outillagepeuvent être conséquents (31600€ en bovins lait par exemple) etles charges de mécanisation pèsent aussi dans les charges d’exploi-tation (21 % en bovins lait, 26 % en bovins viande mais unique-ment 7 % pour les élevages porcins dont les charges sont essentiel-lement celles d’alimentation animale).

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7Agreste Primeur n° 334 - février 2016

0

20

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20142010200520001995199019851980

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40 000

15

20

25

30 Total des cessions/total des acquisitions

20142010200520001995199019851980Champ : France métropolitaine, moyennes et grandes exploitations.

% d

'exp

loita

tions

en %

en € 2014

30cessions acquisitions

acquisitions cessions

Part des exploitations avecPour les exploitations concernées,montant moyen des

Données économiques sur le matériel agricole (suite)

Source : SSP - Agreste - Rica 2014

Poids économique du matériel et de l’outillage selon l’orientation des exploitations en 2014

Part du matériel et de l'outillage dans

Acquisitions moyennes les acquisitions Part des chargesPart des exploitations l'actif immobilisé

de matériel et outillage d'immobilisations de mécanisationavec acquisitions

pour les exploitations corporelles, dans les chargesde matériel et outillage

concernées hors foncier d'exploitation

% € % % %

Céréales et oléoprotéagineux 69 38237 70 45 27Autres grandes cultures 78 44592 71 40 23Maraîchage 62 34631 56 36 10Horticulture 53 9460 28 17 7Viticulture 68 23904 47 19 13Fruits et autres cultures permanentes 63 24304 43 28 13Bovins lait 80 31560 54 27 21Bovins viande 73 22576 51 20 26Bovins mixte 82 40791 57 25 22Ovins et caprins 68 21534 56 27 23Porcins 81 27334 30 20 7Volailles 72 27203 45 37 11Granivores mixte 81 31759 52 28 14Polyculture, polyélevage, autres 75 38157 54 33 23

Ensemble 73 31087 50 29 19

Champ: France métropolitaine, moyennes et grandes exploitations.

Progression des cessions de matériel et outillageLa revente de matériel d’occasion a également progressé au coursdu temps, reflétant certaines stratégies économiques et fiscales. En1980, 22 % des exploitants revendaient du matériel et de l’outil-lage, pour 5600€ (constant de 2014) en moyenne. En 2014, c’estle cas de 38 % des exploitations pour 17500€ en moyenne. Leratio global des cessions sur les acquisitions, qui était de 15 % en1980, est de 30 % en 2014, traduisant un renouvellement plusrapide du matériel et de l’outillage.

Prestations de services à caractère accessoirePour optimiser le retour sur investissements de ces matériels, lesexploitants peuvent réaliser des prestations de services pour destiers (labours, moissons etc…). Ainsi, en 2014, un quart desmoyennes et grandes exploitations réalisaient en moyenne 7500€

de produits en prestations de services à caractère accessoire. Cemontant est proche des frais d’entretien et de réparation du maté-riel de l’ensemble des moyennes et grandes exploitations. La partdes exploitations de grandes cultures spécialisées COP réalisantdes prestations de services pour tiers se portait à 39 % (7800€ enmoyenne) et à 50 % pour les exploitations de grandes culturesautres (7300€ en moyenne).

Évolution des cessions et acquisitions de matériel de 1980 à 2014

Source : SSP - Agreste - Rica

Page 8: L’équipement des exploitations agricolesagreste.agriculture.gouv.fr/IMG/pdf/primeur334.pdf · Un recours à la propriété moins marqué pour les machines spécialisées L’équipement

peu fréquente : en 2010, 26 % desvignobles champenois ont un enher-bement total ou partiel contre 49 %pour l’ensemble des vignobles fran-çais et la moitié d’entre eux sont dés-herbés exclusivement chimiquement(contre 14 % pour l’ensemble desvignobles français) 2.D’autres facteurs sont susceptibles

d’expliquer les disparités géographi-ques des modes de recours au maté-riel tels que : les caractéristiques desterrains (taille, inclinaison des parcelles,composition des sols), une implanta-tion plus importante des Cuma dansl’Ouest de la France et en particulier enPays de la Loire, une culture de l’en-traide plus développée dans certainesrégions comme la Basse-Normandieou le Nord-Pas-de-Calais…

En 2013, 60 % des exploitationsont fait appel à des prestationsextérieures par le biais des ETAou des Cuma

Les agriculteurs peuvent choisir dedéléguer certains travaux agricoles àun prestataire extérieur comme lesentreprises de travaux agricoles (ETA)ou les Cuma. En plus de disposer

d’un matériel moderne, ces entrepri-ses mettent à disposition du person-nel qualifié pour assurer la prestationpermettant ainsi de dégager dutemps à l’agriculteur pour se consa-crer à d’autres tâches sur son exploi-tation. Ces prestataires interviennentprincipalement dans les travaux deschamps (labours, semis, récoltes, trai-tement phytosanitaire). En 2013,265000 exploitations agricoles, soit60 % des exploitations, ont fait appelà des prestations extérieures par lebiais des ETA ou des Cuma. Lagrande majorité de ces travaux estassurée par les ETA qui totalisent91 % des 11700 UTA générées parces prestations. Pour l’ensemble desexploitations, le taux de recours à desprestataires augmente fortementavec l’accroissement de la SAU et sestabilise aux alentours des 80 % pourles exploitations de plus de 60 ha.Dans l’élevage, 85 % des éleveursde bovins laitiers et 73 % des éle-veurs porcins sous-traitent la partiecultures de leur exploitation comme

le labour ou les travaux d'ensilagepour l'alimentation des bovins. Ladurée d’utilisation des machines pource type de travaux est réduite pources agriculteurs non spécialisés dansles cultures rendant ainsi leurs achatsplus difficilement rentables. De plus,la délégation de ces travaux leur per-met de recentrer leur temps dans lestâches relevant de leur cœur demétier et d’investir plutôt dans lematériel et les bâtiments d’élevage.

Jérôme Lerbourg

SSP - Bureau de l’informationstatistiqueMarie-Sophie Dedieu

SSP – Bureau des Statistiques surles Productions et les ComptabilitésAgricoles

Agreste : la statistique agricoleAgreste : la statistique agricoleSecrétariat général - SERVICE DE LA STATISTIQUE ET DE LA PROSPECTIVE

3, rue Barbet de Jouy75349 Paris 07 SPwww.agreste.agriculture.gouv.fr

Directrice de la publication : Béatrice SédillotComposition : Brigitte PoulletteImpression: AIN - ministère de l’Agriculture

Dépôt légal : à parutionISSN: 1760-7132 Prix : 2,50 €© Agreste 2016

8 Agreste Primeur n° 334 - février 2016

2. Enquête sur les pratiques phytosanitaires 2010 en viti-culture

Pour en savoir plus…Consultez le site Internet du SSP :

www.agreste.agriculture.gouv.frEnquêtes > Enquête Structure 2013et Enquêtes > Réseau d’informationcomptable agricole (RICA)

Sources et définitionsL’enquête structure de 2013 (ESEA)L’enquête sur la structure des exploitations agricoles (ESEA) permetde suivre l’évolution structurelle des exploitations agricoles entredeux recensements. Celle de 2013 succède au recensement de2010. 50000 exploitants agricoles en métropole (soit un dixièmedes exploitations recensées en 2010) ont été interrogés. L’enquêteporte notamment sur le matériel utilisé par l’exploitation.

L’interrogation sur l’équipement de l’exploitation dans l’enquêteESEA 2013 concerne le matériel utilisé par l’exploitation au coursdes douze derniers mois. Tous les matériels et équipements utilisésen agriculture n’ont pas été retenus. Les équipements relativementrares, utilisés dans quelques exploitations spécialisées ou aucontraire, ceux utilisés pratiquement dans toutes les exploitations(charrues, herses…) ont été écartés. Seules sont prises en compteles machines automotrices, tirées, portées ou semi-portées partracteur.

Ont ainsi été exclus :• les machines mues ou portées par l’homme ou un animal• les matériels hors d’usage• les matériels inutilisés au cours de la campagne 2012-2013• les matériels exclusivement utilisés à des travaux d’entreprise

rémunérés pour le compte d’autres unités que l’exploitationenquêtée

• les matériels appartenant à des entreprises de travaux (type ETA)ou d’autres prestataires effectuant les travaux avec leur propremain-d’œuvre.

Réseau d’information comptable agricole (Rica)Les résultats économiques présentés ici sont établis à partir desdonnées techniques et comptables collectées chaque année par leService de la Statistique et de la Prospective sur un échantillon d'ex-ploitations agricoles. Cet échantillon de 7284 exploitations en 2014représente les exploitations moyennes et grandes (production brutestandard supérieure à 25000 euros) en France métropolitaine.