LPA-Mareuil-pont du faubourg gissou

Département de la Dordogne

DOSSIER D'INVENTAIRE PETIT PATRIMOINE RURAL BÂTI DU PÉRIGORD

CONSEIL DEPARTEMENTAL Conseil d'Architecture d'Urbanisme et d'Environnement de la Dordogne

(C.A.U.E. 24).

LA PIERRE ANGULAIRE Générations mouvement

Les Aînés ruraux (Association loi de 1901)

Arrondissement : Nontron Canton : Mareuil Commune : Mareuil Lieu-dit : le Bourg « quartier Gissou » Édifice : le pont du quartier Gissou DOSSIER n°

LOCALISATION GÉOGRAPHIQUE

Longitude : 0°27’10’’ Est du Méridien international. Latitude : 45°27’14’’ Nord Altitude : 109 mètres.

Extrait de la carte topographique de l’IGN au 1/25000 Mareuil n°1833 Ouest.

CARACTERISTIQUES DE L’ENVIRONNEMENT Géologie

Ce pont est localisé sur la bordure Nord-Est du Bassin Aquitain et plus précisément sur le flanc Nord- Est de l'anticlinal de Mareuil (de direction NW-SE). Cet édifice est situé sur des terrains sédimentaires de type calcaire d'âge Crétacé (-100 Ma). Ainsi, la nature du sous-sol sur lequel il repose est globalement crayeuse. La base sédimentaire est constituée de formations marneuses d'âge Cénomanien (C1-2). Ces strates renferment des marnes vertes à huîtres et des sables fins à Alvéolines. Ces formations témoignent du début de la phase de transgression de la Mer du Cénomanien sur toute la région. Au-dessus, des formations Turoniennes (60m d'épaisseur) sont présentes : calcaires graveleux et crypto cristallins à Rudistes. Ces formations sédimentaires sont, elles, les témoins d'une période géologique caractérisée par un environnement marin benthique. Le sommet de ces formations est constitué par des formations d'âge Coniacien (C4) : calcaires durs cristallins, des niveaux gréseux et des sables. De tels dépôts caractérisent une période de régression. (Diminution du niveau de la mer). Par ailleurs, il est à noter que cet édifice est localisé au Sud de la grande faille de Mareuil orientée Nord-Ouest Sud-Est. Il se trouve tout près de la terminaison Sud d'une petite faille perpendiculaire à celle de Mareuil. Cette petite faille, dite en "touche de piano", permet d'accommoder la déforma-tion régionale liée à l'orogenèse Hercynienne.

Extrait de la carte géologique de Nontron (n°734) et de sa notice. (D’après le portail géoscientifique Info Terre du BRGM)

(Bureau de Recherches Géologiques et Minières)

CARACTERISTIQUES DE L’ENVIRONNEMENT Situation écologique et environnementale

Extrait de la photo aérienne orientation plein Nord (Géoportail– IGN-2011)

LOCALISATION CADASTRALE

Cadastre rénové en 1966 (dernière mise à jour le: 28/09/2017) Échelle d’origine: 1/1000 Section: AB Feuille n°: Parcelle n°: Dp/97 Surface: Propriétaire: Département de la Dordogne.

Extrait du plan cadastral de la commune de Mareuil , à l’échelle du 1/1000. Section AB.

Observation:

LOCALISATION CADASTRALE ANCIENNE

Cadastre établi le 14 septembre 1823. Échelle d’origine: 1/1250 Section: A Feuille n°: Unique Parcelle n°: Dp/20 Surface: Propriétaire: Département de la Dordogne.

Extrait du plan cadastral napoléonien de la commune de Mareuil sur Belle, sans échelle. (Echelle d’origine 1/1250). Section A, feuille Unique.

Observation: La commune de MAREUIL SUR BELLE sera rattachée à la commune de SAINT PARDOUX DE MAREUIL le 06 Décembre 1827 et à la commune de SAINT PRIEST en 1827.

DESCRIPTIF ECRIT

Le pont du faubourg Gissou est un pont voûté en maçonnerie de pierre de taille. Les parapets en pierre de taille sont agrémentés à leur base côté rivière d’une plinthe en saillie. Ce pont ne comporte qu’une arche à voûte surbaissée. Sur la clé de la voûte amont est gravée l’année de sa construction « 1857 ». On remarquera que l’ensemble des joints des blocs de pierre qui composent le bandeau et le tympan ont été rehaussés d’un filet d’enduit de couleur ocre. Les culées sont prolongées de part et d’autre d’un mur de soutènement. Ce pont est doté aujourd’hui de six bornes chasse-roue alors qu’il en comptait dix à sa construction. On peut observer six bornes de guidage, groupées deux par deux, situées à l’Est et à l’Ouest du parapet aval, et à l’ouest du parapet amont.

DESCRIPTIF PHOTOGRAPHIQUE

Pont du quartier Gissou - Mareuil - ( Dordogne ) - Parrot Anita / Septembre 2017

DESCRIPTIF PHOTOGRAPHIQUE

Pont du quartier Gissou - Mareuil - ( Dordogne ) - Vives Jean / Août 2017

HISTORIQUE ET SOURCES DOCUMENTAIRES

La lecture d’une carte parlant des communications avant le 19ème siècle pose Mareuil sur une voie importante, l’ancienne voie romaine Périgueux/ Saintes. De cette localité part un itinéraire secondaire en direction du nord-est, celui conduisant à Nontron. (Doc 1,2, 3 et 4) A Mareuil, au 15ème siècle, à la jonction de ces voies est construite une forteresse de plaine. Elle surveillera ces axes de circulation et pour se défendre, utilisera les eaux de la rivière Belle dont elle emplira ses douves. La voie Périgueux-Saintes, de par son origine, s’installe en circuit de crêtes. La traversée du Mareuillais se fera sans trop rencontrer de zones inondables dues à des débordements de rivières ou ruisseaux. Le chemin de Nontron qui arrive par la rive droite de la Belle, établi avec le même souci de s’écarter des zones inondables, parvenait à Mareuil selon un tracé différent et en particulier entrait en ville par un autre endroit. Vers Rudeau, il s’échappait de la rive gauche de la Nizonne après avoir traversé la chaussée des forges de Rudeau. Il poursuivait en droite ligne vers Saint-Sulpice, atteignait le plateau de Croix d’Agneau, pour descendre doucement vers Mareuil en passant par le Mandaga. A l’approche de Mareuil, il parcourait le fond de valleuse entre Malignat et Tivoli, s’approchait de la rivière perpendiculairement à ses rives et la traversait par un gué encore bien matérialisé pour joindre la voie de Périgueux, devant l’entrée du château de Mareuil. Il est bon de rappeler qu’avant 1850 la zone d’entrée à Mareuil par la route actuelle de Nontron (zone de la maison de retraite) était occupée par le cimetière de la localité. Par ailleurs, à cet endroit, il ne faut pas négliger l’importante pente qui aurait dû être empruntée pour s’échapper des rives naturelles de la Belle et rejoindre l’itinéraire de Périgueux. Différents rapports parlent de l’état lamentable dans lequel se trouvent les routes et les chemins périgourdins à la fin du 18ème siècle. Personne ne s’en occupe ; qui plus est, ils sont parfois la proie de riverains peu scrupuleux. André Fayolle écrit dans sa topographie agricole du département de la Dordogne « que tous les chemins ont été ouverts mais oubliés, tous cependant sont essentiels au commerce du pays ». « La route Rochefort à Brive par Angoulême et Périgueux et Terrasson est comme abandonnée »(1). Toutefois, dès le début du 19ème siècle de grands travaux débutent tandis que d’autres se préparent. En 1808, on apprend que la commune de Saint-Pardoux de Mareuil doit délibérer sur le nombre de « journées de bœufs et de main d’œuvre » qu’elle peut fournir pour ouvrir la route de Nontron(2). Plus tard, dans les années 1820, la même commune de Saint-Pardoux, en se plaignant du prix des « travaux coûteux d’amélioration de Mareuil », nous apprend l’extension du bourg de Mareuil et la création « des Promenades ». Outre les travaux d’extension et d’embellissement, les directives nationales imposent pour des questions de salubrité le transfert des cimetières en contact avec la ville. C’est par arrêté préfectoral du 18 03 1846 qu’à Mareuil le transfert est autorisé. Il s’effectuera entre 1846 et 1852 date d’érection de la grande croix du nouveau cimetière hors les murs. Pour reparler de la route de Nontron, après un léger changement de parcours elle entre maintenant dans le bourg de Mareuil en centre-ville. Cette approche se fait après avoir traversé la Belle, près du moulin du Prieur par un solide et beau pont de pierre de taille à une arche, et emprunté une partie de l’espace jusqu’ici occupé par l’ancien cimetière.


Vers le château, son ancien gué sera remplacé par un second pont identique mais un peu moins large que celui précédemment mentionné. La levée de terre joignant la route d’Angoulême au tablier de cet ouvrage est édifiée sur l’emprise de l’ancien canal d’alimentation des douves du château, devenu inutile Outre la liaison avec les villages plus au nord, le pont du quartier Gissou assure la desserte permanente à pied sec du nouveau cimetière. Mais ce grand chantier Mareuillais destiné à l’amélioration des communications ne s’arrête pas à ces deux ponts. Il leur sera joint un édifice plus petit, un peu éloigné du bourg : le ponceau du château. Ce dernier permet d’enjamber, en nous éloignant du château sur la route d’Angoulême, les eaux réunies des différents ruisseaux des vallons de Saint-Pardoux. Le ponceau du château est un bel ouvrage lui aussi en pierre de taille dont la voûte en plein cintre, haute sur ses flancs de culée, assure une parfaite évacuation des fortes eaux. Sur l’extérieur du parapet aval du pont du quartier Gissou est inscrite la date de 1857. La grande fidélité de forme et de style de construction de ces trois édifices et leur nécessité simultanée ne font aucun doute sur la contemporanéité de leur construction. Ils entrent dans la liste de ces solides, sobres et plaisants ouvrages de pierre, construits dans la deuxième partie du 19è siècle. Un regard plus curieux fait état de toute l’attention qui fut portée à leur montage. La finition de chacun des éléments, même ceux éloignés des regards, la régularité des joints de maçonnerie dont la couleur rouge est parfois restée jusqu’à nous rappellent le désir d’une fourniture soignée. Outre le fait d’enjamber en toute confiance des obstacles majeurs ils ont été aussi des passages vers la modernité. Ce jour ils ont environ 150 ans de service sans faiblesse malgré l’accroissement et la cadence des charges portées. Si cela est normal, le manque d’attention qui leur est accordé l’est moins : des colliers échappés de tuyauteries ajoutées attendent le passage d’un tournevis, des culées encombrées de végétation se dégradent lentement, ou pire pour le ponceau qui est devenu invisible sous son décor de lierre. On ne pense plus à eux, on les visite administrativement. (1)Topographie Agricole du Département de la Dordogne par André Fayolle. Manuscrit des archives de la Société Historique et Archéologique du Périgord. Publié par Jean Maubourguet.Edition de la SHAP 1939 (2)Saint-Pardoux de Mareuil. Episodes de la vie à Saint-Pardoux entre les années 1800 et 1828 par J. Vives. Publié par « Les Amis de Saint-Pardoux de Mareuil


Doc 1 Itinéraire Nontron Mareuil aux

environs de 1800. Extrait de la carte de Cassini.


Avant le milieu du 19éme siècle (report de la carte cassini).

Depuis la rectification fin du 19éme siècle.

Doc 2 Entrées de la route de

Nontron dans la ville de Mareuil


Ancienne route de Nontron

Tracé de la nouvelle route de Nontron

Ancien cimetière

Doc 3: Extrait du plan cadastral napoléonien de la commune de Mareuil sur Belle, sans échelle, en date du 14 septembre 1823.


Pont du Faubourg Gissou

Tracé de l’ancienne route de Nontron et son ancien gué

Extrait de la minute du plan cadastral de la commune de Mareuil établi en 1966 , Sans échelle (échelle d’origine du 1/1000). Section AB.(Doc4)

Vue de l’ancienne route de Nontron et de son passage à gué de la Belle au faubourg Gissou .

(Jean Vives -09/2017)


Le pont du faubourg Gissou vu à travers les cartes postales (années 1900) (Doc 5)


Le pont du faubourg Gissou vu à travers les cartes postales (années 1900 et 1950) Collection VERGNAUD Michel

DEVENIR DE L'ÉDIFICE OBSERVATIONS ET SUGGESTIONS DU RÉDACTEUR

RENSEIGNEMENTS ADMINISTRATIFS

L’ensemble de l’édifice est en bon état.

Noms et prénoms des rédacteurs Madame PARROT Anita

Madame SAINT-HILLIER Marie-Claire Monsieur VIVES Jean

Monsieur PARROT Yannick

Dossier achevé le 28 septembre 2017

LPA-Mareuil-pont du faubourg gissou

Documents

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