Printemps 2002

Volume 3, numéro 2

L’orientation scolaireet professionnelle :pour la réussitedes élèves handicapésou en difficulté

ANNIE TARDIFResponsable des dossiers relatifsà la vie scolaireMinistère de l’Éducation

Avec la réforme de l’éducation, lamission de l’école s’est élargie. Bienque les objectifs d’instruire et desocialiser l’élève soient toujours pré-sents, on met davantage en évidencela nécessité de qualifier l’élève pourle préparer à son avenir. En effet,cette nouvelle mission de l’écolemontre à quel point il est importantque l’élève se prépare à devenir unepersonne autonome, sociable etcompétente dans sa vie personnelleet professionnelle de jeune et defutur adulte. La réussite souhaitéechez l’élève s’étend donc, par le faitmême, à la réussite scolaire etprofessionnelle. Pour les élèvesayant un handicap ou une difficultéd’adaptation ou d’apprentissage, ledéfi est toutefois plus grand.

À ce sujet, l’orientation fondamentalede la Politique de l’adaptation scolaireest la suivante :

Aider l’élève handicapé ou endifficulté d’adaptation ou

d’apprentissage à réussir sur lesplans de l’instruction, de la

socialisation et de la qualification.À cette fin, accepter que cette

réussite puisse se traduiredifféremment selon les capacités

et les besoins des élèves, sedonner les moyens qui favorisent

cette réussite et en assurer lareconnaissance1.

Cette orientation souligne l’importan-ce d’accorder une aide particulièreaux élèves ayant un handicap ou unedifficulté pour donner à tous deschances égales de réussir sur les plansscolaire et professionnel. L’école doitdonc se donner les moyens de favo-riser cette réussite en accompagnantl’élève dans son cheminement et enorganisant notamment des activitésd’information et d’orientation scolai-res et professionnelles qui correspon-dent à ses capacités et à ses besoins.Cette édition du Petit Magazine desservices éducatifs complémentairesfournira aux lecteurs quelques idéeset suggestions sur ce thème car, enréalité, l’orientation scolaire etprofessionnelle n’est-elle pas unenécessité pour tous ?

* Veuillez noter que, dans ce document, le masculin est utilisé dans le seul but d’alléger le texte et désigne autant les femmes que les hommes.

1 Ministère de l’Éducation. Une école adaptée à tousses élèves, Politique de l’adaptation scolaire,Québec, ministère de l’Éducation, 1999, p. 17.

L’orientation scolaire et professionnelle :

une nécessité pour tous

JEAN-PIERRE AMESSEResponsable des cheminementsparticuliers de formationÉcole secondaire Cavelier-de-LaSalle

On pense souvent que les élèves quiont des difficultés d'apprentissage,un trouble du comportement ou unhandicap intellectuel demandent auxenseignants une énergie constantepour les stimuler à apprendre et àdevenir des adultes responsables. Onn'a pas tort ! Cependant, ces élèvesont des aptitudes, des qualités et destalents qu'on néglige souvent devoir. Il faut croire à la pleine recon-naissance des possibilités de tous lesélèves dans le contexte d'une écolequi appuie les efforts pédagogiqueset créatifs.

Dans cet esprit, l'école secondaireCavelier-de-LaSalle (Commissionscolaire Marguerite-Bourgeoys) adéveloppé, au cours des dernièresannées, des modalités d’organisationparticulières, s’inspirant du modèlede l’insertion sociale et profession-nelle des jeunes. Des plateaux detravail et d’intégration ont été mis enplace afin de mieux répondre auxbesoins spécifiques des élèves ayantune déficience intellectuelle. Ainsi,ces jeunes ont fait des stages à l'inté-rieur de l'école et dans quelquesmilieux de travail dans leur commu-nauté. Malgré les réussites associéesà tous ces projets, un objectif demeu-rait : intégrer, de façon tangible, cesjeunes à la vie scolaire et les aider àdécouvrir leurs centres d’intérêt. Lemeilleur moyen d’atteindre cetobjectif : les faire participer à uneactivité de vie scolaire…

Une équipe d'enseignantes et detechniciennes en éducation spécia-lisée a su intégrer 125 élèves de diffé-rents niveaux scolaires et d'aptitudesdiverses dans un projet unique. Cesélèves, dont une trentaine prove-naient du secteur de la déficienceintellectuelle, ont monté un specta-cle d’envergure professionnelle. Lesjeunes, entourés d'adultes engagés,se sont entraidés et ont appris àaccepter les différences et à se respec-ter mutuellement. Ils ont préparédes chorégraphies, des décors, deséclairages, des numéros de lipsync etles enchaînements de Notre-Dame-de-Paris (1999-2000), Danse Sing(2000-2001) et Une fois 2002 (2001-2002). Le public en général ainsi queles journalistes et les personnalitésdu monde artistique qui ont assistéaux représentations ont été impres-sionnés par la qualité du spectacle,par le charisme que dégageaient lesjeunes artistes et par la chaleurhumaine qui les unissait malgréleurs différences intellectuelles etpersonnelles.

Ce projet pédagogique des plusstimulants, qui a exigé beaucoup detemps et d’efforts, va au-delà de cequ'on enseigne habituellement à nosélèves. En effet, dans un tel projet, lesélèves du secteur régulier apprennentà conjuguer leurs efforts avec desélèves présentant des difficultésd'apprentissage ou un troubledu comportement dans uneharmonie hors du commun.La motivation scolaire s’entrouve rehaussée et lavalorisation personnelleatteint son paroxysmequand chacun reçoitles félicitations de sonentourage.

Que de moments intenses nonseulement pour ces jeunes artistes,mais également pour le personnelenseignant qui supervise ledéroulement du spectacle !

On ne peut passer sous silence lechangement d'attitude vécu par lesélèves et par les adultes qui lessoutiennent devant les nombreuxprogrès et succès de jeunes qui nes'étaient jamais démarqués aupara-vant. Même si ces élèves ne partagentpas les mêmes classes ni les mêmesaptitudes, ils ont su dépasser lesattentes qu'on avait à leur égard etêtre à la hauteur du défi de l'intégra-tion des différences avec succès.

Une expérience concrètepour les élèves inscrits en cheminement particulier

CLAUDETTE CLÉMENTConseillère d'orientationÉcole secondaire Saint-Henri

La réalisation de la mission de l'écolecommande la réussite éducative desélèves. Cela implique qu’il faut lesamener à développer des compétencesconcernant leur avenir professionnel.Cependant, les jeunes de nos écolesprésentent des prédispositions person-nelles, vivent dans un environnementsocial et ont des expériences de viescolaire et extrascolaire qui diffèrentsouvent beaucoup d’une personne àl’autre. Si tous les jeunes sont porteursde rêves, ils n'ont pas tous les mêmescapacités et les mêmes chances dans lavie.

Situé dans le sud-ouest de Montréal,notre établissement fait partie des écolesciblées par la carte de la populationscolaire. Il bénéficie du Programme desoutien à l'école montréalaise. La popula-tion scolaire y est multiethnique. L’écolea des classes ordinaires et des classesd’élèves en cheminement particulier.Certains élèves peuvent présenter desdéficits cognitifs, affectifs, relationnels etmotivationnels.

Intégré au projet éducatif, le conceptd'approche orientante adopté à l'écolesecondaire Saint-Henri (CSDM) est lerésultat d'un travail en partenariat (com-plicité entre le primaire et le secondaire,expertise et engagement de l'équipe-école, partenariats sociaux et économi-ques).

Le milieu scolaire a cherché à développerun processus intégrateur qui amène l'en-semble des activités éducatives dans laclasse et à l’extérieur de celle-ci à soutenirla construction de l'identité de chacun.

Objectifs

De façon plus spécifique, les activitésliées à l’approche orientante visent àdonner une signification intime etpersonnelle à la présence de chacun àl'école. Si les objectifs ultimes d'uneinsertion socioprofessionnelle harmo-nieuse et satisfaisante soutiennent ladémarche, les jeunes de notre milieu, etcertains plus que d'autres, réagissent àl'intensité du moment. Selon l'approcheretenue, chaque niveau scolaire estconsidéré comme une étape de vie oùl'élève s’enrichit sur les plans personnel,scolaire et professionnel et où l’oncherche à intégrer la force de l'occasionet du moment à un espoir, à uneperspective.

Caractéristiques

L’équipe-école a choisi :• d’entreprendre plus tôt la démarche

exploratoire (au primaire);• de faciliter les transitions scolaires

(6e année, 3e sec., 5e sec., CPF et ISPJ);• de personnaliser cette démarche pour

que chacun se sente visé;• de susciter de multiples occasions

d'orientation;• d'habiliter à la synthèse grâce au

portfolio.

Contenu

Des objectifs d’orientation ont été déter-minés pour chacun des cycles. À chaqueniveau scolaire, des activités sont propo-sées :• connaissance de soi (auto-évaluation,

etc.);• exploration (métiers vs matières

scolaires, etc.);• connaissance des milieux de formation

(stages, animations théâtrales, etc.);• connaissance des milieux de travail

(jumelages, visites, etc.);• exercices de synthèse (bilan, PIF ou

plan individualisé de formation,portfolio, etc.).

Le processus d'orientation permet unmoment de synthèse. Chaque année, lejeune est amené à faire un bilan desactivités réalisées. La démarche comporteégalement des temps forts de synthèse(fin de cycle, changement de secteur,etc.). Également, des activités spéciales(colloques, fêtes, etc.) permettent desouligner les forces et les réalisations dechacun et leur donnent le désir d'attein-dre l'étape subséquente.

Approche pédagogique

L’équipe-école a privilégié une didactiquequi développe différentes compétences(intellectuelles et méthodologiques) etqui a trait à des stratégies d'apprentissagevariées (travail individuel, en groupe, àl'ordinateur, etc.).

Cette démarche vise à ce que l'approcheorientante devienne la responsabilité detous. C'est donc dans cet esprit que desoutils ont été élaborés pour le primaireet le secondaire (secteur régulier etsecteur des cheminements particuliers)grâce à une expertise de l'équipe-écoleet à certains partenariats comme celuientre le ministère de l’Éducation et laCommission scolaire de Montréal.

Selon les besoins et les étapes, des outilstraditionnels comme des guides d'anima-tion et des guides d'activités convien-dront. Également et pour les mêmesraisons, des moyens d'intervention quis'appuient sur les technologies del’information et de la communication(intranet de l’école, logiciels interactifs)sont parfois plus pertinents.

• Lazuli : outil éducatif interactif quifacilite le passage du primaire ausecondaire et qui permet d’entrepren-dre une démarche d'orientation.

• Azimut : outil éducatif interactif pourbaliser la quête d'informations sur soiet sur les environnements scolaire etprofessionnel pour le secondaire(secteur régulier et cheminementsparticuliers de formation).

La diversité et l'adaptation des moyenset des contenus visent donc à rejoindreles élèves dans leurs différentes façonsd'appréhender la réalité et les interve-nants dans leurs différentes approches.

Le rêve est présent dans la vie de chacun;il importe d'en tenir compte. La recher-che, l'exploration et l'information permet-tent de le consolider ou de le modifier.Le compromis, souvent nécessaire enorientation, sera intégré et mobilisateurs'il est soutenu, alimenté et accompagné.

Si vous souhaitez de plus amples infor-mations concernant l’approcheorientante de notre école, vous pouvezme joindre au :

Téléphone : (514) 596-5957Courriel: clementc@CSDM.qc.ca

Un rêve à bâtir

GUY TESSIERConseiller d’orientationÉcole secondaire Rosalie-Jetté

L’école

L'école Rosalie-Jetté est une école secon-daire spéciale destinée aux filles enceinteset aux jeunes mères de 12 à 18 ans. L'écoleaccueille environ 140 élèves annuellementqui proviennent de Montréal et de labanlieue. Elle offre une formation géné-rale du présecondaire à la 5e secondaireoù les apprentissages se font par modules,en enseignement individualisé et encertification continue.

Portrait de la clientèle

Les élèves de l'école proviennent, pour laplupart, de milieux socioéconomique-ment faibles et de familles monoparen-tales. L’école compte plusieurs élèves dedifférentes ethnies. À leur arrivée, lamajorité des élèves présentent un profilde « décrocheuse » qui se manifeste pardes retards scolaires importants, aupoint de ne pouvoir terminer leursétudes secondaires avant l’âge de 18 ans.À ce profil s’ajoutent un taux d'absen-téisme élevé, des arrêts de fréquentationsouvent non liés à la grossesse (parexemple, difficultés familiales et person-nelles), un profil scolaire généralementde type « cheminement particulier » etune faible motivation scolaire. Sur leplan social, plusieurs élèves ne peuventbénéficier d'un support familial adéquat.Bon nombre d'entre elles vivent desrelations familiales difficiles qui se mani-festent par des conflits avec leurs parents,des ruptures de liens familiaux et, pourcertaines, des placements dans lesCentres jeunesse. Quelquesélèves viennent demilieux familiauxdysfonctionnels(alcoolisme, drogue,abus de toutes sortes).Sur le plan personnel,nos élèves ont peud'outils et de ressourcespour faire face, seules, àleur situation. Elles ontune faible estime d’elles-mêmes et ont peu déve-loppé leur affirmation desoi et leur structureidentitaire.

Le service d’orientation

Guidé par le projet éducatif de l’école, leservice d’orientation met sur pied desactivités pour favoriser l’insertionsociale, communautaire, culturelle etprofessionnelle de ces jeunes femmes.Compte tenu de la complexité de ladynamique individu/environnement etdes multiples variables individuellesd’ordre cognitif et affectif, le conseillerd’orientation élabore et coordonne desactivités d’approche orientante qu’oninscrit sur un tableau. Les activitésdéveloppent le sens des responsabilités,de l’engagement et de l’autonomie. Ellesvisent également le développement de lamotivation intrinsèque et fait ressortir lesens de l’école. L’orientation des mèresadolescentes prend racine dans la quêted’identité. Une identité en proie à degrands changements, car ces jeunesfemmes sont préoccupées par leur nou-velle réalité : adolescente, élève, mère etsoutien familial. Voilà pourquoi nosélèves ont besoin d’une approche parti-culière et adaptée à leur situation. Nousavons donc intégré à la grille-horairedeux programmes de formation élaboréspar l’équipe-école : les ateliers d’explora-tion professionnelle et le cours Formationà la carrière.

Les ateliers d’exploration profes-

sionnelle

Les ateliers d’exploration professionnellepermettent à l’élève : d’éclaircir sa con-naissance de soi et des métiers, deconnaître les exigences du marché dutravail, d’optimaliser son potentiel d’em-ployabilité en développant des compé-tences recherchées par les employeurs etde s’outiller pour rechercher un emploi.

Les activités de formation demandentun niveau d’engagement etd’implication de plus en plusexigeant tout en respectant l’élèvedans son cheminement personnel.Un soutien et un suivi sont assurés

par une enseignante et par leconseiller d’orientation. Laformule « table ronde » permetaux élèves d’échanger, de clari-fier leurs besoins, de les

exprimer et d’expérimenter denouvelles façons de vivre. À la

fin des ateliers, elles font deuxstages d’observation dans des

métiers peu spécialisés qui lesintéressent.

Le cours Formation à la carrière

Ce cours, élaboré par l’équipe-école, apour objectif d’aider l’élève à se formerune identité claire et cohérente. Il s’agitd’un programme de développement del'identité personnelle et professionnelledont les quatre volets sont : La quête desens (les motivations intrinsèques), L’être(le « Je suis »), La culture (les professions,les entreprises, les organismes d’aide etle marché du travail), et Le développe-ment des compétences (l’être en devenir).Les approches sont dynamiques et lesméthodes d’apprentissage sont diversi-fiées : exercices fondés sur la théorie dela réalité, tables rondes, groupes de crois-sance, ateliers pratiques, conférences etvisites. Les filles développent des compé-tences et prennent conscience des varia-bles faisant partie de leur processusd’orientation.

En conclusion

L’école vise à offrir une bonne démarched’orientation aux mères adolescentes.Par contre, actuellement, les ressourceshumaines et matérielles limitées influentsur la qualité des services offerts. Malgrétout, le premier défi de l’école est d’éla-borer, pour chaque élève, une démarched’orientation stimulante, cohérente,réaliste et adaptée à sa dynamique per-sonnelle. Le deuxième défi est d’établirune véritable culture d’orientation enimpliquant, d’une part, tout le personnelde l’école, les amis et la famille de l’élèveainsi que les partenaires de la commu-nauté et, d’autre part, en unissant lesforces du réseau d’intervenants qui sou-tiennent les élèves sur le plan personnelet professionnel pour faciliter leurinsertion dans notre société.

Courriel :tessiergu@csdm.qc.ca

L’orientation scolaire et professionnelle des mères adolescentesà l’école secondaire Rosalie-Jetté

En matière d’orientation scolaire et professionnelle, les élèves handicapés et lesélèves en difficulté d’adaptation ou d’apprentissage ont, notamment, besoin :• D’être valorisés;• Qu’on reconnaisse leurs aptitudes et leurs forces;• De côtoyer des adultes qui croient en eux;• De motivation pour donner un sens à leurs études;• D’explorer des carrières;• De rêver;• D’être entourés d’adultes qui se concertent;• D’être en contact avec des intervenants qui connaissent bien le marché du travail.

Quelques constats ressortent de ce tableau :

• Il y a davantage de pistes de solutionque d’obstacles;

• Lorsqu’il s’agit d’orientation scolaire etprofessionnelle, la plupart des obstaclesque rencontrent les élèves ayant unhandicap ou une difficulté d’adaptationou d’apprentissage et les façons defranchir ces obstacles sont similaires àce qu’on observe chez l’ensemble desélèves.

Somme toute, en matière d’orientationscolaire et professionnelle, il y a lieu deconstater que les élèves ayant un handi-cap ou une difficulté d’adaptation oud’apprentissage diffèrent peu des autresélèves. Il faut en tenir compte et, par-dessus tout, ne pas oublier que, malgréleurs difficultés, les élèves ont tous desbesoins, des rêves et une certaineinsécurité quant à leur avenir.

L’un des ateliers offerts portait sur l’information et l’orientation scolaires et professionnel-les des élèves handicapés et des élèves en difficulté d’adaptation ou d’apprentissage. Ilétait animé par Mme Brigitte Sirois, ressource régionale en adaptation scolaire, et M. YvanD’Amours, coordonnateur des services complémentaires au ministère de l’Éducation.

Le tableau suivant résume les principaux éléments que les participants ont fait ressortirau cours de cet atelier :

ANNIE TARDIFResponsable des dossiers relatifs à la viescolaireMinistère de l’Éducation

Journées d’études nationales ACSQ/MEQ :atelier sur l’orientation scolaire et professionnelle des élèves handicapésou en difficulté d’adaptation ou d’apprentissage

Voici quelques obstacles que ces élèvessont susceptibles de rencontrer :• Mauvaise estime de soi;• Difficultés lors du passage du

primaire au secondaire, car lesrelations enseignants-élèves sontmoins personnalisées ausecondaire;

• Fonctionnement cloisonné ausecondaire;

• Limite quant aux profils de sortie;• Absence de plans de réussite;• Exigence des milieux de travail;• Préjugés des employeurs;• Pessimisme des adultes qu’ils

côtoient;• Valeurs véhiculées par les parents;• Manque de confiance de la part des

enseignants.

Voici quelques pistes d’actionpouvant les aider :• Établir un plan d’intervention;• Instaurer l’approche orientante qui

invite l’équipe-école à intervenirplus tôt;

• Exploiter les compétences transver-sales dans le but de développer laconfiance chez l’élève;

• Travailler dans une perspective deprévention;

• Mettre en place les nouvelles appro-ches pédagogiques accessibles ausecondaire (apprentissage par projet,enseignement coopératif, etc.);

• Reconnaître le plan d’intervention etle plan de réussite comme outilsefficaces pour atteindre la réussite;

• Permettre aux élèves l’accès à desactivités, projets, concentrations(sports, arts, musique, etc.);

• Travailler pour que l’école s’ouvre àla communauté;

• S’approprier des connaissancesscientifiques, ex. : intelligencesmultiples;

• Reconnaître toute la gamme decompétences du jeune;

• Outiller davantage les enseignants.

Au cours du mois d’octobre 2001,deux journées d’études nationales sesont tenues sur le thème « Unevision commune… source deréussite ». Ces journées ont étéorganisées par l’Association descadres scolaires du Québec (ACSQ)en collaboration avec la Direction del’adaptation scolaire et des servicescomplémentaires du ministère del’Éducation. Elles portaient surdifférents sujets d’intérêt dans ledomaine de l’adaptation scolaire etdes services complémentaires. Descadres scolaires provenant departout au Québec étaient invités à yparticiper ainsi que les responsablesde l’adaptation scolaire et desservices complémentaires auministère de l’Éducation.

YVAN D’AMOURSCoordonnateur des servicescomplémentairesMinistère de l’Éducation

Pour obtenir plus de détails sur cesconstats tirés de la littérature scienti-fique concernant l’interventionauprès de ces élèves, le lecteur estinvité à consulter les publicationsmentionnées dans la bibliographie(page suivante). Elles sontfacilement accessibles sur le Web.

Obstacles rencontrés par les

EHDAA

• On tente fréquemment d’orienter cesjeunes vers des formations ou descarrières réservées traditionnellementà des personnes handicapées, parexemple l’informatique. On devraitplutôt, pour cette population scolaire,entreprendre une démarche similaire àcelle entreprise auprès des femmespour promouvoir les métiers tradition-nellement masculins.

• Trop souvent, on tient pour acquisqu’ils ont peu de capacités. On insisteparfois trop sur les nombreuses diffi-cultés associées à leurs choix decarrière et on n’insiste pas assez surleurs possibilités.

• Parfois, on en fait trop pour leur faciliterles choses, ce qui les empêche d’expé-rimenter des situations et de dévelop-per leur autonomie et leur capacité dedécider.

• Souvent, le jeune handicapé ou endifficulté n’a pas eu de travail à tempspartiel pendant ses études (gardiennage,distribution de journaux, etc.). Demême, plusieurs ne s’inscrivent pas oune se font pas inviter à participer auxactivités parascolaires ou de vie scolaireà caractère sportif, culturel, artistiqueou social. Ces contacts sociaux limitésfont en sorte qu’ils expérimententmoins de rôles que d’autres jeunes etse voient confier moins deresponsabilités.

• Le principal objectif à l’entrée desjeunes EHDAA dans diverses carrièresne serait pas toujours leur handicapcomme tel, mais plutôt les préjugésdes employeurs, des enseignants etenseignantes ainsi que des conseillerset conseillères d’orientation à l’égardde leur potentiel.

Pistes d’action pour aider ces

élèves

• Les jeunes EHDAA ont besoin de modè-les de réussite auxquels ils peuvents’identifier. On devrait leur présenterde jeunes travailleurs qui ont réussimalgré leur handicap ou leur difficulté.

• Tout programme de soutien à l’orienta-tion doit reposer sur le développementde la confiance en soi, sans laquellel’exercice d’un choix professionneln’est pas possible. Il faut que lesEHDAA prennent conscience de leurscapacités de travail.

• Les besoins de ces élèves en matièred’orientation et d’information scolaireset professionnelles sont identiques à90 p. 100 à ceux des autres jeunes.Cependant, les 10 p. 100 qui leur sontparticuliers peuvent s’avérer d’uneimportance critique pour le développe-ment de leur identité, leur chemine-ment professionnel et leur intégrationau marché du travail.

• L’estime de soi devrait être développéeà travers des projets et des activités oùces jeunes peuvent véritablement vivreun succès et en retirer une fierté.

• Pour les élèves présentant un handicapgrave, on devrait particulièrement lesaider à développer :- leurs aptitudes pour prendre des

décisions;- leurs aptitudes pour communiquer;- leurs aptitudes sociales;- des techniques d’organisation;- leurs aptitudes pour se fixer des

objectifs;- des techniques pour rédiger un CV

et pour chercher un emploi.

• Les EHDAA ont besoin de développerleurs habiletés sociales et leurs habiletésde travail : ponctualité, persévérancedans une tâche, prise de décision,planification et organisation des tâches,etc. Ils doivent aussi apprendre à seprésenter devant un employeur et àfaire valoir leurs forces et, parfois,leurs droits.

• Les intervenants en orientationdoivent prendre conscience que lesEHDAA risquent de ne pas être aussiprêts que leurs pairs à s’engager dansun cheminement professionnel ou unprocessus de planification de carrière.Certains élèves, par exemple, qui ontdes difficultés de lecture assimilentmoins bien les informations écrites oules consignes apparaissant sur lesécrans d’ordinateur (et donc sur lessites Internet) en vue d’effectuer lestâches appropriées.

• Ils peuvent s’intéresser à des domainesprofessionnels différents des autresélèves et les conseillers et conseillèresd’orientation doivent les soutenir dansl’exploration des professions corres-pondant à leurs centres d’intérêt.

Quelques constats tirés de la littérature scientifique en matièred’information et d’orientation scolaires et professionnellespour les élèves handicapés et les élèves en difficulté d’adaptation ou d’apprentissage

SCHELLY, C., J. KOTHE et P. SAMPLE. VocationalSupport Strategies for Students with EmotionalDisorders, The Council for Exceptional Childrenand ERIC Clearinghouse on Disabilities andGifted Education, 1995, site Internethttp://icdl.uncg.edu/ft/082599-09.html.

ETTINGER, Judith M. Meeting the CareerDevelopment Needs of Individuals withDisabilities, ERIC Clearinghouse on Counselingand Student Services, 1997, site Internethttp://icdl.uncg.edu/ft/051199-07.html.

The National School-to-Work Learning andInformation Center. Serving Youth with

Disabilities within School-to-Work Systems,1996, site Internethttp://icdl.uncg.edu/ft/081199-05.html.

HUTCHINSON, Nancy L. Career Counselingof Youth with Learning Disabilities, ERICClearinghouse on Counseling and StudentServices, 1995, site Internethttp://icdl.uncg.edu/ft/082099-10.html.

CALIFORNIA DEPARTMENT OFEDUCATION. Integrating Vocation andAcademic Curriculum : California School-to-Work Handbook, 1995, site Internethttp://icdl.uncg.edu/ft/081799-03.html.

MINISTÈRE DE L’ÉDUCATION. À chacun sonrêve, 2002, 54 p.

Destiné aux divers intervenants scolaires, cedocument décrit comment une approcheorientante peut favoriser la réussite des élèves,tout en s’intégrant aux apprentissages prévusau Programme de formation et aux servicescomplémentaires décrits au régime pédagogique.

MINISTÈRE DE L’ÉDUCATION. À chacun sonrêve, en bref, 2002.

Destiné aux intervenants scolaires, ce feuilletrecto verso résume, d’une façon schématique,le contenu du premier document.

MINISTÈRE DE L’ÉDUCATION. À chacun sonrêve (parents), 2002.

Destiné aux parents, ce dépliant d’informationexplique ce qu’est une approche orientante etpropose aux parents quelques activités pouraider leur enfant dans son orientation scolaireet professionnelle.

MINISTÈRE DE L’ÉDUCATION. « L’explorationprofessionnelle au primaire, un outil pour la

réussite », Petit Magazine des servicescomplémentaires, édition spéciale, automne2001, 29 p.

Destinée surtout aux directions d’écoles etaux enseignants du primaire, cette publica-tion décrit comment une approche orientantepeut s’instaurer au primaire et propose, àtravers des activités d’exploration profession-nelle, quelques situations d’apprentissagecontribuant au développement de certainescompétences disciplinaires et transversalesprévues au Programme de formation.

POUR OBTENIR COPIE DES CESPUBLICATIONS :

Ces documents ont déjà fait l’objet d’unedistribution dans toutes les écoles et les com-missions scolaires. Il en reste des exemplairesen quantité restreinte. Vous pouvez en faire lademande à l’adresse électronique suivante :

annie.tardif@meq.gouv.qc.ca

Vous pouvez également les consulter àl’adresse électronique suivante :

http://www.meq.gouv.qc.ca/dassc/

• Les EHDAA peuvent particulièrementtirer avantage d’une participation à desactivités de vie scolaire de leur choix.Ils peuvent ainsi s’intégrer plus facile-ment aux élèves du secteur régulier,assumer des responsabilités, appren-dre à négocier avec les autres, etc.

• Les conseillers et conseillères d’orien-tation doivent aider ces élèves à choisirdes carrières qui mettront à contribu-tion leurs forces et qui exigeront peud’éléments pour lesquels ils manifes-tent des faiblesses.

• Les élèves handicapés ou en difficultédoivent également apprendre à gérerleur colère, à écouter les autres, à négo-cier en vue d’arriver à un compromiset à travailler en équipe. Ce sont là deshabiletés essentielles dans les milieuxmodernes de travail.

• Ils auraient avantage à s’engagervolontairement à se fixer et à atteindre

certains objectifs. Les pédagoguesdoivent faire la démonstration clairede la tâche spécifique à accomplir. Cesélèves doivent bien saisir la pertinencede la démarche d’apprentissage pro-posée et celle-ci doit permettrel’interaction.

• Le partenariat entre le personnelenseignant, le personnel d’adaptationscolaire et les professionnels del’orientation est essentiel pour mieuxcerner les besoins particuliers de cesélèves et pour agir en cohérence et ensynergie auprès d’eux, tout au long duparcours scolaire.

• L’utilisation du portfolio peut faciliterle suivi de l’élève handicapé ou endifficulté d’une année scolaire oud’une école à l’autre. L’enseignantpeut ainsi aider l’élève, qui a déjàamorcé une réflexion, à développerdavantage son identité et à poursuivreson cheminement professionnel.

Ministère de l’Éducation1035, rue De La ChevrotièreÉdifice Marie-Guyart, 17e étageQuébec (Québec) G1R 5A5Téléphone : (418) 646-7008Télécopieur : (418) 528-8023

Courriel : annie.tardif@meq.gouv.qc.ca

Ce numéro du Petit Magazine desservices éducatifs complémentairesest publié par : La Direction de l’adaptationscolaire et des services éducatifscomplémentaires du ministère del’Éducation

Denise Gosselin, directrice adjointe

Conseiller à l’édition

Michel Martel

Éditrice associée et rédactrice en chef

Annie Tardif

Collaboration

Joanne DaigleYvan D’AmoursCarole LeclercLiette PicardLyne Trudelle

Destinataires

Les membres du personnel administratif,professionnel et technique des serviceséducatifs complémentaires descommissions scolaires et des écolesprimaires, les directeurs et les directricesdes écoles primaires et les membres dupersonnel enseignant.

Graphisme

Caron, Paré associés

ISSN 1481-6555 (version imprimée)ISSN 1496-0540 (version en ligne)

19-7034

BIBLIOGRAPHIE

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Quelques constats... (suite)