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LE QUOTIDIEN DE L'ÉCONOMIE // LUNDI 7 NOVEMBRE 2016 // LESECHOS.FR ISSN0153.4831 108 e ANNÉE NUMÉRO 22313 38 PAGES Antilles-Réunion 3,20 €. Guyane-St Martin 4,20 €. Belgique 2,80 €. Espagne 3,50 €. Grande-Bretagne 2£80. Grèce 3,20 €. Italie 3,50 € Luxembourg 3 €. Maroc 25 DH. Suisse 4,80 FS. Tunisie 3,40 TND. Zone CFA 2.500 CFA. dnca-investments.com Maison d’Épargne et de Valeur MICROSOFT LANCE SA MESSAGERIE POUR ENTREPRISE Avec Teams, les équipes doivent pouvoir collaborer sans recourir aux e-mails. Le géant s’inspire du succès de la start-up Slack. // P. 26 LIVRET A : LE CALCUL DU TAUX VA ÊTRE RÉVISÉ Les pouvoirs publics vont présen- ter une réforme du calcul du taux du Livret A. La formule actuelle présente des risques en cas de hausse d’inflation. // P. 31 Le choix de l’Amérique Nucléaire : les arrêts de réacteur vont coûter au moins 1 milliard à EDF ÉNERGIE L’électricien produira cette année 30 térawattheures de moins qu’initialement prévu. La série noire ne pouvait rester indolore. Frappé par des arrêts de réacteurs nucléaires en série, EDF a été contraint de réviser à la baisse sa rentabilité opérationnelle pour l’exercice 2016. Au total, le groupe se prépare à faire une croix sur 1 milliard d’euros de bénéfices anticipés. Le manque à gagner pourrait même s’alourdir, si l’Autorité de sûreté nucléaire persiste à rejeter les demandes de redémarrage de certains réacteurs faites par l’électricien. Et la situation ne devrait pas forcément s’améliorer l’an prochain. // PAGE 20 ET POINT DE VUE PAGE 13 Hillary Clinton n’est pas certaine d’obtenir les 270 délégués requis pour l’emporter face à Donald Trump. Photo Andrew Harrer/Bloomberg Comment le gouvernement envisage de réformer la taxe sur les dividendes L’extension de l’exonération proposée par Bercy coûterait 300 millions d’euros. ATTRACTIVITÉ Le projet de loi de finances rectificatives qui sera dévoilé le 16 novembre va prévoir une extension de l’exonération de la taxe sur les dividendes aux filiales de groupes étrangers. Cette option, vers laquelle le gouvernement s’oriente, reviendrait à les mettre sur un pied d’égalité avec leurs homologues françaises. Un signal involontaire en faveur de l’attractivité de l’Hexagone qui vient répondre aux injonctions du Conseil constitutionnel. Ses sages avaient en effet pointé une « rupture d’égalité » devant l’impôt. Cette mesure correctrice pourrait cependant faire perdre jusqu’à 300 millions de recettes dans les caisses de l’Etat. Bercy cherche une solution pour compenser ce manque à gagner. // PAGE 4 ET L’ÉDITORIAL D’ÉTIENNE LEFEBVRE PAGE 11 Les arrêts de réacteurs nucléaires en série sont à l’origine de la baisse de rentabilité du groupe. La mauvaise pente du ferroviaire L’analyse de Lionel Steinmann Surendettement, baisse du nombre de voyageurs… Le rail est sur le recu- loir et la concurrence des autres mo- des de transport n’a jamais été aussi rude. Pour stopper ce déclin, chemi- nots, élus et contribuables vont devoir faire des efforts. // PAGE 11 SUSPENS Les sondages s’affolent à l’approche du « D-Day », poussant Barack Obama à plonger dans la mêlée pour soute- nirlacandidatedémocratemenacéeparunécartquiseréduit dangereusement face à Trump. L’élection pourrait se jouer autour de 66 grands électeurs, dans 6 Etats. // PAGES 8 À 10 A la veille du scrutin, l’issue de la bataille reste incertaine PARTICIPATION Une quinzaine d’Etats républicains ont durci les conditions du scrutin pour la présidentielle, afin de réduire le vote des jeunes et des minorités – souvent favora- ble aux démocrates. Des millions d’Américains seront dans l’incapacité de participer cette année. // PAGE 9 Des millions d’Américains seront empêchés de voter POINT DE VUE Jamais une campagne électorale aux Etats- Unis n’a été marquée par autant de violence et de dérive, dignes de la fin de l’Empire romain, selon notre chroni- queur. L’Amérique doit se ressaisir, choisir un président rationnel. Ce ne peut être Donald Trump. // PAGE 12 Dominique Moïsi : « Il va falloir réparer les Etats-Unis » L’ESSENTIEL LES UNIVERSITÉS DANS UNE PASSE FINANCIÈRE DÉLICATE Les comptes de neuf universités sont dans le rouge. Les syndicats, qui redoutent l’austérité, se ras- semblent ce lundi devant l’Assem- blée où est discuté le budget. // P. 7 COP22 : MODE D’EMPLOI ESPÉRÉ POUR L’ACCORD DE PARIS La COP22, qui ouvre ce lundi au Maroc, doit livrer aux Etats les pre- miers éléments du mode d’emploi de l’accord de Paris qui vient d’entrer en vigueur. // P. 10 ET L’ÉDITORIAL DE DOMINIQUE SEUX P. 11 PSA : LE DÉCLIN DU MADE IN FRANCE DES MOTEURS Peugeot-Citroën veut assembler des moteurs en Slovaquie, au Maroc, en Iran, et ainsi mettre en sourdine les exportations depuis les usines françaises. // P. 18 PARIS TENTE D’ENRAYER LA CHUTE DU TOURISME La mairie débattra lundi de la création d’une nouvelle offre plus variée. Un plan de promotion de 8 millions d’euros est à l’étude pour début 2017. // P. 22 ENTREPRISES & MARCHÉS Balint Porneczi/Bloomberg Enquête John Leahy, l’homme qui a vendu 15.000 Airbus // P. 15 LesEchosBusiness Comment faire des alliés de ses actionnaires // SUPPLÉMENT DE 12 PAGES DOMINIQUE SEUX DANS « L’ÉDITO ÉCO » À 7H45 DU LUNDI AU VENDREDI SUR Philippe Desmazes/AFP

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LE QUOTIDIEN DE L'ÉCONOMIE // LUNDI 7 NOVEMBRE 2016 // LESECHOS.FR

ISSN0153.4831 108e ANNÉENUMÉRO 22313 38 PAGES

Antilles-Réunion 3,20 €. Guyane-St Martin4,20 €. Belgique 2,80 €. Espagne 3,50 €.Grande-Bretagne 2£80. Grèce 3,20 €. Italie3,50 € Luxembourg 3 €. Maroc 25 DH. Suisse4 ,80 FS . Tunis ie 3 ,4 0 TND. Zone CFA2.500 CFA.

dnca-investments.com

Maison d’Épargne et de Valeur

MICROSOFT LANCE SAMESSAGERIE POUR ENTREPRISEAvec Teams, les équipes doiventpouvoir collaborer sans recouriraux e-mails. Le géant s’inspire dusuccès de la start-up Slack. // P. 26

LIVRET A : LE CALCULDU TAUX VA ÊTRE RÉVISÉLes pouvoirs publics vont présen-ter une réforme du calcul du tauxdu Livret A. La formule actuelleprésente des risques en cas dehausse d’inflation. // P. 31

Lechoixdel’Amérique

Nucléaire:lesarrêtsderéacteurvontcoûteraumoins1milliardàEDFÉNERGIE L’électricien produiracette année 30 térawattheuresde moins qu’initialement prévu.

La série noire ne pouvait rester indolore. Frappé par des arrêtsderéacteursnucléairesensérie, EDFaétécontraintderéviseràla baisse sa rentabilité opérationnelle pour l’exercice 2016. Autotal, legroupeseprépareà faireunecroixsur1milliardd’eurosde bénéfices anticipés. Le manque à gagner pourrait mêmes’alourdir, si l’Autorité de sûreté nucléaire persiste à rejeter lesdemandes de redémarrage de certains réacteurs faites parl’électricien.Et lasituationnedevraitpasforcéments’améliorerl’an prochain. // PAGE 20 ET POINT DE VUE PAGE 13

Hillary Clinton n’est pas certaine d’obtenir les 270 délégués requis pour l’emporter face à Donald Trump. Photo Andrew Harrer/Bloomberg

CommentlegouvernementenvisagederéformerlataxesurlesdividendesL’extension de l’exonération proposéepar Bercy coûterait 300 millions d’euros.

ATTRACTIVITÉ Le projet de loi de finances rectificatives qui seradévoilé le 16 novembre va prévoir une extension de l’exonération dela taxe sur les dividendes aux filiales de groupes étrangers. Cetteoption, vers laquelle le gouvernement s’oriente, reviendrait à lesmettre sur un pied d’égalité avec leurs homologues françaises. Unsignalinvolontaireenfaveurdel’attractivitédel’Hexagonequivientrépondre aux injonctions du Conseil constitutionnel. Ses sagesavaient en effet pointé une « rupture d’égalité » devant l’impôt. Cettemesure correctrice pourrait cependant faire perdre jusqu’à300millionsderecettesdanslescaissesdel’Etat.Bercychercheunesolution pour compenser ce manque à gagner. // PAGE 4ET L’ÉDITORIAL D’ÉTIENNE LEFEBVRE PAGE 11

Les arrêts de réacteurs nucléaires en sériesont à l’origine de la baisse de rentabilité du groupe.

LamauvaisepenteduferroviaireL’analyse deLionel Steinmann

Surendettement, baisse du nombrede voyageurs… Le rail est sur le recu-loir et la concurrence des autres mo-des de transport n’a jamais été aussirude. Pour stopper ce déclin, chemi-nots, élus et contribuables vontdevoir faire des efforts. // PAGE 11

SUSPENS Les sondages s’affolent à l’approche du « D-Day »,poussantBarackObamaàplongerdanslamêléepoursoute-nirlacandidatedémocratemenacéeparunécartquiseréduitdangereusement face à Trump. L’élection pourrait se jouerautourde66grandsélecteurs,dans6Etats.// PAGES 8 À 10

Alaveilleduscrutin, l’issuedelabatailleresteincertaine

PARTICIPATION Une quinzaine d’Etats républicains ontdurcilesconditionsduscrutinpourlaprésidentielle,afinderéduire le vote des jeunes et des minorités – souvent favora-ble aux démocrates. Des millions d’Américains seront dansl’incapacité de participer cette année. // PAGE 9

Desmillionsd’Américainsserontempêchésdevoter

POINT DE VUE Jamais une campagne électorale aux Etats-Unis n’a été marquée par autant de violence et de dérive,dignes de la fin de l’Empire romain, selon notre chroni-queur. L’Amérique doit se ressaisir, choisir un présidentrationnel. Ce ne peut être Donald Trump. // PAGE 12

DominiqueMoïsi :« IlvafalloirréparerlesEtats-Unis »

L’ESSENTIEL

LES UNIVERSITÉS DANS UNEPASSE FINANCIÈRE DÉLICATELes comptes de neuf universitéssont dans le rouge. Les syndicats,qui redoutent l’austérité, se ras-semblent ce lundi devant l’Assem-blée où est discuté le budget. // P. 7

COP22 : MODE D’EMPLOI ESPÉRÉPOUR L’ACCORD DE PARISLa COP22, qui ouvre ce lundi auMaroc, doit livrer aux Etats les pre-miers éléments du mode d’emploidel’accorddeParisquivientd’entreren vigueur. // P. 10 ET L’ÉDITORIALDE DOMINIQUE SEUX P. 11

PSA : LE DÉCLIN DU MADEIN FRANCE DES MOTEURSPeugeot-Citroën veut assemblerdes moteurs en Slovaquie, auMaroc, en Iran, et ainsi mettre ensourdine les exportations depuisles usines françaises. // P. 18

PARIS TENTE D’ENRAYERLA CHUTE DU TOURISMELa mairie débattra lundi de lacréation d’une nouvelle offre plusvariée. Un plan de promotion de8 millions d’euros est à l’étudepour début 2017. // P. 22

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EnquêteJohn Leahy,l’homme qui a vendu15.000 Airbus // P. 15

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Querelled’héritage

LE FAITDU JOURPOLITIQUE

StéphaneDupont

A deux semaines dupremier tour de laprimaire à droite, il

n’y a pas de petits soutiens.Surtout quand ils sont trèssymboliques. Lors d’undéplacement en Corrèze,Alain Juppé a été adoubé ceweek-end par Claude Chirac,la fille et porte-paroleofficieuse de l’ancienprésident, qui, très affaibli, nes’exprime plus publiquement.Rien de bien étonnant à cela,le maire de Bordeaux ayantété pendant de très longuesannées le plus prochelieutenant de son père et sonpremier Premier ministre,avant de payer lourdementdevant les tribunaux desdérives financières de leurgestion commune à la Mairiede Paris. Mais ce coup depouce n’est pas à négligerpour autant. Ne serait-ce queparce que Jacques Chirac estaujourd’hui très populaire.Et parce que son héritageest très convoité. Auprès d’unélectorat de droite souventlégitimiste, il est de bon tondésormais de se réclamer del’ex-chef de l’Etat, voire des’inscrire dans ses traces.C’est notamment ce que faitNicolas Sarkozy en dressanttrès régulièrement leparallèle entre sa situationactuelle et celle de Jacques

Chirac en 1995, en seprésentant comme le« candidat du peuple contre lesélites », comme celui donnébattu par les sondages, lesmédias et l’establishmentmais qui, au terme d’unecampagne de terrain auprèsdes « vraies gens », varenverser la vapeur dans ladernière ligne droite. L’ex-maire de Neuilly est aussimajoritairement soutenu parles sympathisants desRépublicains, le partigaulliste qui a pris la suite duRPR et de l’UMP, alorsqu’Alain Juppé est devenu lechampion de l’autre famillede droite, les centristes,comme Edouard Balladurvoilà un peu plus de vingt ans.Et Nicolas Sarkozy peut setarguer de l’appui de…Bernadette Chirac et deplusieurs proches de sonmari, comme François Baroinou Christian Jacob. Dansl’entourage d’Alain Juppé, onn’est évidemment pas loin decrier à la captation d’héritage.Non sans quelquesarguments. Nicolas Sarkozyétait en 1995 le porte-parolezélé de la campagned’Edouard Balladur et s’estfait élire président en 2007 enpromettant la « rupture » avecson prédécesseur, qualifié de« roi fainéant ». Et il accuseaujourd’hui le maire deBordeaux d’être le candidatde « l’alternance molle » etde « l’immobilisme ».Bref de vouloir rééditer lequinquennat de JacquesChirac très décrié pour sonmanque de réformes.

@DupontEchos

Alain Juppé a reçu ce week-end le soutien de ClaudeChirac, la fille de l’ancien président, dont NicolasSarkozy dit aujourd’hui vouloir s’inspirer en partie.

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Alain Ruello@AlainRuello

Encourageant, mais à confirmer.C’est ainsi que l’on peut résumer lebilan de la garantie jeunes, trois ansaprèssonlancementetenattendantsa généralisation à toute la Franceprévue par la loi El Khomri à comp-ter du 1er janvier. Présenté ce ven-dredi lors de la dernière séance ducomité d’évaluation de ce dispositif,le rapport auquel « Les Echos » onteu accès montre en effet des résul-tats mitigés. Côté positif, une étudede la Dares, la direction statistiquedu ministère du Travail, sur un peuplus de 17.000 jeunes résidents dansdes territoires où ont été menées lespremières expérimentations, mon-tre un taux d’accès à l’emploi 25 %plusélevéquepourunjeuneéligibleluiaussiàlagarantiejeunesmaisquin’en a pas bénéficié.

Mais, et c’est là le bémol, d’autresstatistiques, auprès de 11.300 autresjeunes, ne confirment pas ces effetssignificatifs. Une dernière salve desondages attendue mi-janvierauprès de cette cohorte permettrapeut-être de savoir de quel côté pen-che la balance.

Ni emploi, ni études,ni formationEn cohérence avec la recommanda-tion du Conseil de l’Union euro-péenne instaurant une garantied’emploi ou de formation pour lesjeunes, lagarantie jeunesabénéficiéà 79.000 individus à fin septembre,par l’intermédiaire des missionslocales.Lacible :lesplusvulnérablesdes « NEETS », acronyme anglo-saxon qui désigne les 16-25 ans ni enemploi, ni en études, ni en forma-tion. Ils seraient 190.000 en France,DOMinclus.L’objectif ?Lesmeneràl’autonomie grâce à la construction

d’un parcours très accompagné dedouze mois : les six premièressemainesviadesatelierscollectifsde10 à 20, individualisé par la suite.

Pour cela, la garantie jeunes, quiva éteindre le Civis (contrat d’inser-tion dans la vie sociale), est unique àplus d’un titre. D’abord parce qu’elleplace en priorité l’insertion profes-sionnelle (« work first »). Le prin-cipe consiste à révéler « plus sûre-ment » les freins à l’emploi qu’undiagnostic construit hors « toutemise en situation », rappelle le rap-port. Les relations avec les entrepri-ses ont été repensées au passage– sous le vocable de « médiationactive » – dans l’optique de lesinclure réellement dans le parcoursdu jeune. Ce dernier reçoit une allo-cationde461eurosmaximum,équi-valente au RSA, en échange d’unengagement à aller au bout.

Au-delà des statistiques encoura-geantes de la Dares, le rapport ducomité d’évaluation montre au tra-vers d’enquêtes de terrain que le dis-positif ne comporte pas de tare de

conception, mais aussi que lamayonnaise a pris, malgré desmobilisations inégales selon les ter-ritoires. Ainsi, le principe de « workfirst » a-t-il été bien compris etaccepté dans les missions locales,mais celles-ci ont dû muscler leursmoyens pour mettre en place les

parcours. Si la recherche des jeuneséligibles n’est pas toujours allée desoi, ne serait-ce que parce que cer-tains échappent aux radars desorganismes sociaux, la cible a bienété atteinte, poussée il est vrai pardes objectifs fixés ambitieux. Etquittepourcelaàfaireavecunelour-deur administrative unanimement

décriée : pour pouvoir entrer engarantie jeunes, il faut produire cer-tains justificatifs parfois très durs àobtenir quand on est en précarité,commelapièced’identitédel’héber-geant (une des solutions passe pardes déclarations sur l’honneur). Lereporting est également très chro-nophage. Le rapport soulève parailleurs des cas de concurrence avecd’autres dispositifs d’insertion.

Maislàoùlebâtblesseleplus,c’estavec la « médiation active » : pros-pectioninsuffisante,suividesjeunesdans l’entreprise lâche quand ils nesont pas laissés « un peu à eux-mê-mes » pour trouver un job… Larefonte de l’intermédiation avec lesentreprises doit encore faire sespreuves. Reste une dernière ques-tion et pas des moindres, mais quen’aborde pas le comité d’évaluation.A raison de 1.600 euros par bénéfi-ciaire, le dispositif « vaut-il » par sesbénéfices estimés les 420 millionsprévus dans le budget 2017 pour enfaire bénéficier les 150.000 jeunesvisés ? n

EMPLOI

Les effets positifsen termes d’insertionprofessionnelle doi-vent être confirmés.

Emploi :bilanencourageantpourlagarantiejeunes

Leprixdutabacvagrimperaveclamargedesburalistes

Solveig Godeluck@Solwii

Le contrat d’avenir 2017-2021 entrel’Etat et les buralistes n’est pasencore signé, mais le secrétaired’EtatauBudget,ChristianEckert,aannoncé vendredi au congrès de laprofession que leur remise netteallait passer de 6,9 % du prix devente public à 8 % en cinq ans. « Jesuis très content du contrat d’avenirque nous a présenté ChristianEckert ! »s’est félicitéBernardGasq,le président de la Fédération desburalistes d’Ile-de-France, d’Oise etde Seine-Maritime. Il réclamait unehausse de la remise brute (incluantune remise additionnelle et unecotisation retraite) de 9 à 11 %, il aobtenu 9,94 %.

L’intérêt de cette revalorisation,c’est surtout qu’elle se concentre surl’année 2017, avec une hausse de0,6 point dès janvier. Soit une ral-longe de 116 millions d’euros – enmoyenne 4.600 euros dans l’annéepour chacun des 25.000 buralistes.En rythme de croisière en 2021, la

hausse atteindra 202 millionsd’euros, selon les calculs d’un fabri-cantdetabacquiévoqueun« cadeauélectoral » pour les buralistes.« Jamais la rémunération des bura-listes n’avait augmenté aussi rapide-ment » qu’en 2017, souligne-t-il. Ce àquoiBernardGasqrétorque :« Vousimaginezlesdégâtsquelepaquetneu-tre va nous faire ? Pour une fois quequelque chose nous revient à nous, etpas à l’Etat ou aux fabricants… »

Grogne chez les industrielsLes industriels, quant à eux, tirentla sonnette d’alarme. Le budget dela Sécurité sociale, en cours d’adop-tion, comporte déjà deux mesuresqui vont peser sur leurs bénéfices, àmoins qu’ils ne décident d’augmen-ter leurs tarifs : une taxe de 5,6 %sur le chiffre d’affaires de la distri-bution (130 millions d’euros), et unehausse de 15 % de la pression fiscalesur le tabac à rouler (125 millions),qui devrait mécaniquement se tra-duireparunehaussede1,10euroduprix de vente pour un paquet de30 grammes, à 8,80 euros.

« Toutesceshaussesdetaxesserontinévitablement répercutées dans lesprix de vente au détail des cigaretteset du tabac à rouler et seront, in fine,payées par le consommateur », expli-que Benoît Bas, directeur des rela-tions extérieures chez JapanTobacco International France. Lahausse tournerait autour de 20 à30 centimes par paquet sur les ciga-

rettes,et1,30à1,50eurosurletabacàrouler, estime un fabricant. Mêmecalcul chez un concurrent, qui parlede 1,40 euro pour le tabac à rouler etde 33 centimes pour les cigaretteshaut de gamme, type Marlboro. De7 euros, le prix du paquet devraitpasser à 7,18 euros pour absorber lahausse de la remise nette en janvier,plus 15 centimes pour la taxe sur ladistribution. Les hausses représen-teraient ainsi entre +3 % et +5 %.

Christian Eckert affirme de soncôté que les fabricants ont lesmoyens de supporter les haussesde fiscalité sans augmenter leurstarifs,auvudeleursmargesélevées.Un discours contesté par les indus-triels. Les hausses de prix devraientintervenir en début d’année, mêmesi cela ne sera peut-être pas dèsle 1er janvier en raison des délaisd’homologation. n

TABAC

Christian Eckerta annoncé une revalo-risation de 0,6 pointen 2017 de la margedes buralistes.

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Chacun des 25.000 buralistesfrançais devrait percevoir4.600 euros supplémentairesen 2017. Photo Loïc Venance/AFP

Trois ans aprèsson lancement,le dispositif doit êtregénéralisé à toutle territoirele 1er janvier.

RETROUVEZLEDIRECTEURDELARÉDACTIONDESECHOS,NICOLASBARRÉ,DANSLAMATINALEDETHOMASSOTTO

LAMATINALE6H30-9H

À7H35,LESÉDITORIALISTES

02 // Lundi 7 novembre 2016 Les Echos

FRANCE

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04 // FRANCE Lundi 7 novembre 2016 Les Echos

Asixmoisdelaprésidentielleetqua-tre ans après l’annonce du pactenational pour la croissance, la com-pétitivitéetl’emploi,voilàdésormaisvenu le temps du bilan. Et il n’est pastout à fait satisfaisant pour les entre-prisesinnovantes.C’estentoutcasceque fait ressortir un rapport publiélundi par le Comité Richelieu, quiregroupe des entreprises innovan-tes, et par Sogedev. Certes, « la majo-rité des mesures vadanslebonsens »,reconnaîtCharles-EdouarddeCaza-let, directeur associé du cabinet deconseil Sogedev. Mais globalement,« lesentreprisesquenousavonsinter-rogéesestimentquelebilann’estpasàla hauteur des espérances et des affi-chages », juge Jean-Pierre Gérault,présidentduComitéRichelieu.« Lesmesures prises ne répondent qu’enpartieauxattentes.Depuiscinqans, ily a une prise de conscience de la partdu personnel politique qui évoquedésormais souvent l’innovation.Cependant, l’efficacité est restée limi-tée », ajoute-t-il.

Effet pailletteD’abord, seuls 20 % des 288 diri-geants ayant répondu à l’enquêteestiment que le pacte national pourla croissance, la compétitivité etl’emploi répond aux attentes etbesoins de leur entreprise. Ce pacteincluait notamment le Créditd’impôt pour l’emploi et la compéti-

tivité (CICE). Ensuite, introduit dansla loi de finances 2013, le créditd’impôtinnovationn’aétéutiliséquepar22 %desentreprisesenraisondesa complexité. Quant au labelFrench Tech, il est populaire mais« ne concerne finalement qu’uneminorité d’entreprises innovantes »,estiment les auteurs du rapport. « Ilyauneffetpaillette »,considèreJean-Pierre Gérault qui met en avant « laconfusion qui existe chez les politi-quesentreinnovationetnumérique ».

Alors qu’en 2012, le gouverne-ment avait affiché l’objectif que 2 %d’achats publics innovants soientaffectés aux PME/ETI à l’horizon2020, seuls 2 % des entrepreneursdéclarent commencer à en perce-voir les effets. « C’est un échec cui-santquitraduitl’impuissancedupoli-tique à transcrire sa volonté dans lesfaits », selonJean-PierreGérault.« Ilexiste un vrai problème de mise enœuvre lié à l’attitude et à l’organisa-tion de l’administration qui ne suitpas. » Cependant, le statut JeuneEntreprise Innovante est plébis-cité par les entrepreneurs et le cré-dit impôtrechercheest jugé« indis-pensable »àleuractivitépar52 %desentreprises. n

Leseffortsenfaveurdel’innovationdéçoiventUn rapport du ComitéRichelieu estime queles mesures prisesen faveur de l’innovationne sont pas à la hauteurdes espérances.

Le crédit d’impôtinnovation n’a étéutilisé que par 22 %des entreprises.

En cause,sa complexité.

20ÈME ÉDITION

20 AVRIL 1979, PARIS, RUE HENRI BARBUSSE, 1979 © DENIS ROCHE, COURTESY GALERIE LE RÉVERBÈRE, LYON

10.13 NOV 2016GRAND PALAIS

Organisé par

Avec le parrainage duministère de la Cultureet de la Communication

Avec le soutien de

Taxesurlesdividendes : laréformedevraitbénéficierauxgroupesétrangers

Renaud Honoréavec Claire Bauchart

@r_honore

C’est un signal involontaire enfaveur de l’attractivité de la France.Le Projet de loi de finances rectifi-cative (PLFR) pour 2016 qui seradévoilé le16novembredevraitinté-resser certains investisseurs étran-gers avec la réforme annoncée dela taxe sur les dividendes.

Le gouvernement semble eneffet pencher, de sources prochesdu dossier, vers une extension del’exonérationdecettetaxeauxfilia-les de groupes étrangers. Une solu-tion qui mettrait ces derniers surun pied d’égalité avec leurs homo-logues françaises. « Toutes lesautres solutions sont soit trop com-plexes, soit trop coûteuses pour lesentreprises hexagonales », juge unfamilier du dossier.

Cette mesure est la suite logiquede la décision du Conseil constitu-

tionnel rendue début octobre. Lessages avaient jugé que la moutureactuelle de la taxe de 3 % sur lesdividendes constituait une « rup-ture d’égalité » devant l’impôt : uneexonération est en effet réservéeuniquement aux entreprises ayantopté pour le régime de l’intégra-tion fiscale (pour les distributionsde dividendes internes au groupe),excluant ainsi les filiales de grou-pes étrangers.

Depuis lors, Bercy est soumis àundilemme :supprimerl’exonéra-tion au risque de pénaliser lesgrandes entreprises françaises, oula généraliser avec à la clef uneperte de recettes. La premièreoption est visiblement jugéenéfaste. « Cela représenterait3,6 milliards d’euros d’impôts enplus pour les grandes entreprisesfrançaises et ce serait contraire àl’idée de l’intégration fiscale, qui estde favoriser les regroupements »,juge-t-on au cabinet de ChristianEckert, le secrétaire d’Etat au Bud-get. L’idée d’étendre l’exonérationaux filiales françaises de groupes

étrangers semble du coup tenir lacorde. Mais il « faudra assurer laplus grande neutralité budgétairepossible à la suite de cette décision »,prévient-on à Bercy. Le ministèretravaille sur une solution qui com-penserait cette baisse de recettes,qui pourraitatteindre 300 millionsd’euros, selon certaines sources.

Des « business angels »méfiantsLataxesurlesdividendesn’estpasleseul dossier en souffrance à traiterdans le cadre du PLFR. La décisiondeBercyconcernantlecompteépar-gne investisseur est aussi attendue.

Visantàallégerlafiscalitépourlesentrepreneurs désirant réinvestirleurs plus-values dans des start-up,ce dispositif, porté par EmmanuelMacron,figurerabiendanslecollec-tif budgétaire. Mais il reste à savoirquellesserontlesconditionspourenbénéficier. La communauté des« business angels » reste méfiante.« C’est plutôt silence radio du côté dugouvernement. Cela fait quinze joursquel’onmeditquel’onvarevenirvers

moi », assure Jean-David Chambo-redon, président exécutif d’Isai,fonds d’investissement destiné auxentrepreneurs d’Internet. Celui quifut l’instigateur du mouvement des« pigeons » ajoute avoir adressé ses

remarques au gouvernement maisne pas savoir dans quelle mesureelles seront prises en compte. « Jecrains, qu’au final, on aboutisse à unoutil trop compliqué, notamment entermes d’éligibilité concernant par

exemple les supports dans lesquels ilest possible de réinvestir. »

(Lire l’éditoriald’Etienne LefebvrePage 11

l La solution généralisant l’exonération aux filiales françaises de groupes étrangers tient la corde.l Elle entraînerait une baisse de recettes de 300 millions d’euros que Bercy va devoir compenser.

ATTRACTIVITÉ

Guillaume de Calignon@gcalignon

Le « French bashing » est peut-êtrederrière nous. La perception qu’ontles étrangers de l’Hexagone est entrain de changer. C’est ce que mon-tre un sondage effectué auprès de780 dirigeants d’entreprise de septpays pour le compte de BusinessFrance, l’entité chargée de promou-voir l’économie française à l’étran-ger. « Il y a deux ans, nous avonsobservé un fort décalage entre la per-ception et la réalité », rappelleMuriel Pénicaud, directrice géné-raledeBusinessFrance.En2016,« ily a certes encore du travail maisl’image de la France s’améliore »,constate-t-elle. Ainsi, 65 % des déci-deurs allemands interrogés jugentla France attractive alors qu’ilsn’étaient que 33 % en 2014. De lamême façon, 61 % des Américainsestiment l’Hexagone attractif, con-tre 39 % il y a deux ans.

« Nous constatons une véritablerobustesse de nos atouts structu-rels », souligne la patronne de Busi-ness France. Les dirigeants d’entre-prises internationales implantéesen France citent les infrastructuresde communication, de transport etlogistiques, la taille du marché inté-

rieur, la formation et la qualifica-tion de la main-d’œuvre, la politi-que d’innovation et le crédit impôtrecherche (CIR), la productivité,ainsi que le tissu industriel. C’estd’ailleurs un paradoxe : si la Francea été touchée par une forte désin-dustrialisation, les étrangers conti-nuent à investir dans ce domaine.L’Hexagoneestlapremièredestina-tion en Europe pour les investisse-ments étrangers industriels.

Export vers l’Europeet l’AfriqueEnsuite, « le positionnement de laFrance comme plate-forme permet-tant aux industriels étrangersd’exporter vers l’Europe et l’Afriqueporte ses fruits », considère MurielPénicaud. Plus de 80 % des entre-prises interrogées reconnaissentcette qualité à l’Hexagone. « Tousles grands logisticiens sont installésà Roissy et l’aéroport est repassénuméro un en Europe pour le fretl’an passé devant Heathrow. Il s’agitd’un élément vital pour l’investisse-ment étranger comme pour lesexportations françaises », insiste-t-elle.

Enfin, 60 % des décideurs écono-miques considèrent qu’avec leBrexit, les entreprises vont revoirleur stratégie d’implantation auRoyaume-Uni au profit d’un autrepays européen. La France serait ladeuxième destination privilégiéeaprès l’Allemagne. Au-delà, des fai-blesses importantes subsistent,notamment en ce qui concerne lecoût du travail, la fiscalité et l’envi-

ronnement réglementaire, alorsmême que des efforts ont été faits.Lescoûtssalariauxontparexemplemoins grimpé en France au coursdes trois dernières années que dansla zone euro. « L’effet du créditd’impôt pour la compétitivité etl’emploiamisdutempsàsefairesen-tir mais depuis 2015, c’est le cas »,juge Muriel Pénicaud. Mais cer-tains revirements sur la fiscalitédont la France s’est fait une spécia-lité risquent d’affaiblir ces progrès.Ainsi, l’adoption par les députés, le mois dernier, d’une disposition

revenant en grande partie sur lesallégements fiscaux sur les actionsgratuites instaurésen2015parlaloiMacron est un nouvel exempled’instabilité irritant fortement leschefs de grandes entreprises.

Et une nouvelle faiblesse se faitjour : la sécurité. « On ne voit paspour l’instant de conséquences desattentatssurleschiffresd’investisse-ments étrangers en France. selonMuriel Pénicaud. Mais en discutantavec les investisseurs, les inquiétudessur la sécurité apparaissent désor-mais. » n

L’attractivitédelaFrances’amélioremalgrélacraintedesattentatsSelon un sondage, l’imagede l’Hexagone s’amélioreauprès des investisseursallemands et américains.Les craintes sur la sécuritécommencent toutefoisà prendre de l’ampleur.

Autre dossier à traiter dans le cadre du PLFR, le compte épargne investisseur. Ce dernier prévoitd’alléger la fiscalité pour les entrepreneurs désirant réinvestir leurs plus-values dans des start-up.Photo Thierry Meneau / « Les Echos »

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06 // FRANCE Lundi 7 novembre 2016 Les Echos

Macrongalvanisesestroupesavantdepartirà l’assautdel’Elysée

Grégoire Poussielgue@Poussielgue

« L’armée,elleest là,partoutdanslesterritoires, dans cette salle prête à yaller »… Une « armée », la « con-quête », le « combat »… EmmanuelMacron a fait dans la métaphoreguerrière samedi dernier à Paris,aux Salons de l’Aveyron. En face delui, quelque 850 délégués et repré-sentants de son jeune mouvementEn marche, qu’il réunissait pour lapremière fois avec une si grandeampleur. Le moment était impor-tant pour lui : le fondateur d’Enmarche avait à cœur de prouverque son mouvement n’est pas unecoquille vide. Mais qu’il est bel etbien réel, avec des militants et sym-pathisants – 92.000 à ce jour ont cli-qué sur le site pour adhérer – desdélégués dans chaque départe-ment, 1.800 comités locaux et unsocle idéologique qui se dévoile peuà peu. Une machine destinée àl’emmener très loin, jusqu’à l’Ely-sée,mêmesil’heuredel’annoncedela candidature n’a pas encore offi-ciellement sonné. Elle interviendra« entre maintenant et fin décembreou début janvier », avait indiquéavant la réunion sur France Info lenouveau secrétaire général d’Enmarche, le député socialisteRichard Ferrand. EmmanuelMacron organisera un grand mee-

ting le 10 décembre à Paris, date quicoïncidera avec la fin de la périodede structuration du mouvement etle début d’une période sans douteplus électorale. « La question de lacandidature sera réglée avant Noël.L’important est de ne pas paraîtrecomme une candidature isolée maisd’avoir une équipe et un projet »,plaide un autre de ses soutiens.

Cailloux blancsSemant les cailloux blancs un à undepuis son départ de Bercy le30 août, Emmanuel Macron en ajeté de nouveaux au cours de cetteréunion, où les « Macron prési-dent » venant de la salle ont émailléson discours. Certains de ses pro-ches le poussent à se déclarer rapi-dement.Lerisqueestderesterdansune ambiguïté et de susciter del ’ incompréhension, avec unhomme qui revêt tous les habitsd’un candidat à la présidentielle– mouvement, troupes, projet –mais qui patiente encore et encoreavant de franchir la dernière mar-che. Selon le baromètre Elabe pour« Les Echos » et Radio Classique, lacote de popularité d’EmmanuelMacron a perdu 7 points en deuxmois (depuis son départ de Bercy)même s’il reste la seconde person-nalité politique préférée des Fran-çais derrière Alain Juppé. Un fauxplat que son équipe jure avoir anti-cipé. Après sa démission, les troismeetings de restitution de son dia-gnostic et la structuration de son

mouvement, Macron est « dans unrépit avant de partir au combat »,commente un membre de sonéquipe. L’environnement actuel,entre les dégâts du livre de confi-dencesdeFrançoisHollande, lapri-maire de la droite qui est dans sadernière ligne droite et l’attented’unecandidatureduprésidentsor-tant – ou celle de son Premierministre – est suffisamment com-plexe pour inciter EmmanuelMacron à la prudence. A ses délé-gués, il a demandé d’occuper le ter-rain et de convaincre pour recruterde nouveaux adhérents, mais ausside le soutenir dans sa démarche et dans le « plan de transformation »qu’il entend mener pour le pays.« Nous allons ensemble décliner cecontrat de transformation avec quel-ques solutions claires et fortes pourrefonder notre organisation collec-tive », a-t-il plaidé. Le ton de l’ancienministre de l’Economie a été trèsoffensif. Il a notamment lancé uneviolentechargecontreleFN,accuséde « salir la République », en appe-lant à un « sursaut démocratiquepourbarrerlepassageàceuxquiprê-chent la haine » . EmmanuelMacron, qui a répété ne pas vouloirlaisser s’installer la « fatalité » d’unFN au second tour de la présiden-tielle, entend passer par le terrainpour contrer le parti de Marine LePen. « Il voit qu’il n’y a que le FN quiparle aux gens et il veut les faire reve-nir dans un autre giron », com-mente un de ses proches. n

l Le fondateur d’En marche a organisé à Parisla première réunion avec les délégués de son mouvement.l Il a signé une violente charge contre le FN.

Le Parti communiste français (PCF)a donné, le week-end dernier, l’illus-tration de l’impasse dans laquelle ilse trouve à six mois de la présiden-tielle. Vendredi, en marge de sa con-férence nationale, son premiersecrétaire, Pierre Laurent, a déclaréque le parti s’orientait vers un sou-tien à Jean-Luc Mélenchon, candi-dat à la présidentielle depuis février.Coup de théâtre le lendemain, àl’ouverture de la conférence : unemajorité des délégués s’est pronon-cée contre cette option pour privilé-gier l’hypothèse d’une candidaturecommuniste, mettant en minoritéPierre Laurent. « Malheureusement,je pense qu’il y a une exaspérationd’une partie des communistes devantles portes claquées et les mots parfoisun peu cinglants de Jean-Luc Mélen-chon y compris à notre égard », acommenté le premier secrétaire du

PCFsurFranceInter.Lapolitiquedufait accompli de Jean-Luc Mélen-chon, qui s’est déclaré candidat sansconsulter ses anciens alliés, a suffi-samment exaspéré pour qu’unemajorité des cadres du PCF décidede se passer de ses services. Et cemalgré les bons sondages dont estcrédité le héraut de la France insou-mise. In fine, les militants auront ledernier mot puisqu’ils voteront surcette proposition fin novembre. Sielle est validée, elle rendra la situa-tion difficile pour le PCF dont le can-didat a toutes les chances de faire dela figuration lors du scrutin prési-dentiel compte tenu d’une offre déjàpléthorique à gauche.

Mauvaise nouvelleCette prise de position constitueaussi une mauvaise nouvelle pourJean-Luc Mélenchon, qui comptaitsur le soutien de l’appareil commu-niste pour sa campagne. Et notam-ment sur des signatures d’élus pourpouvoir se présenter. Il peut encoreespérer un vote favorable des mili-tants communistes, qui pourraient

préférer l’efficacité de sa candida-ture à la position de leurs cadres.Arnaud Montebourg, candidat à laprimaire socialiste, qui a lancé plu-sieursperchesverslescommunistesaucoursdesderniersjours,pourraiten bénéficier. Interrogé dimanchesur RTL au lendemain de la présen-tation de son « Projet France » àParis, il s’est posé en rassembleur dela gauche, si possible dès le premiertour. « Je construis l’union des gau-ches, c’est-à-dire la capacité à avoirune solution et une offre politique àvocation majoritaire qui nous per-mette de gouverner la France, et d’évi-ter que les électeurs de gauche seretrouvent dans la situation d’avoir àarbitrer les élégances entre la familleLe Pen et un des candidats de ladroite », a-t-il déclaré. Mais le che-min est loin d’être sans embûchepour lui : la seule évocation de sonnom donne des sueurs froides à cer-tains dirigeants communistes, quin’oublient pas son passage au gou-vernement.Unecertitude :àgauche,l’alternative à François Hollande esttout sauf évidente. — G. P.

AgauchedeHollande,laconfusionLes cadres du PCF refusentde soutenir Mélenchon.Montebourg pourrait enprofiter, mais il est loinde faire l’unanimité.

POLITIQUE

Pierre-Alain Furbury@paFurbury

J ’ai voulu restituer le sens desdécisionsquej’aieuàprendretout au long du quinquennat.

Il n’y a plus à y revenir. » FrançoisHollande l’a confié au « JDD » : il n’apas l’intention de s’étendre sur lelivre « Un président ne devrait pasdire ça... », qui a fait l’effet d’unebombe et provoqué une nouvellechutedesacotedansl’opinion.Maisle chef de l’Etat et ses lieutenantssont toujours contraints de bataillerpour tenter de tourner la page. Lui areçuvendrediNoëlLeGraët,leprési-dent de la Ligue de football profes-sionnel, pour calmer le jeu après sescritiques sur les footballeurs. Etdimanche, une semaine après Sté-phane Le Foll, c’est un autre de sesproches, Jean-Yves Le Drian, quis’est employé à défendre le locatairede l’Elysée lors du « Grand Rendez-vous » Europe 1 – « Les Echos » –iTélé.

Le ministre de la Défense, quiavait fait un déplacement avec Fran-çois Hollande, vendredi, sur ses ter-res deBretagne, aappeléàrespecterle calendrier fixé par le locataire de

l’Elysée,maisaussi lafonctionprési-dentielle. « La force de la France, c’estla force de ses institutions. Dès qu’onattaque le président de la Républiquedanssesfonctionsmajeures,onremeten cause la solidité des institutions »,a-t-il regretté, refusant de commen-ter les révélations de François Hol-lande sur les « assassinats ciblés » dedjihadistes et niant toute « forfai-ture » (« Où a été le crime ? ») ou vio-lation du secret défense. « Il est gar-dien des intérêts globaux de la Franceet de la nécessité d’agir. Il prend lesdécisionsquandilfautlesprendre »,amartelé Jean-Yves Le Drian, sedisant sans état d’âme, alors que lamenace, un an après l’attentat duBataclan, reste « permanente » :« Dans le combat contre les terroris-tes, on frappe, on élimine, on neutra-lise. »

Bombe à fragmentationPour le ministre de la Défense, quiveutcroirequelaprésidentiellen’estpas encore perdue, le chef de l’Etatreste en mesure de « rassembler »une gauche qui fait penser à « unebombe à fragmentation ». « A unmomentdonné, il fautuneboussole »,a-t-il plaidé. Jean-Yves Le Drian, qui

occupe son poste depuis mai 2012, ajugé « pas imaginable » que FrançoisHollande et Manuel Valls soient enconcurrence en 2017. Mais si le pre-mier renonçait à aller au combat, lesecond (qui s’est appliqué à faireentendre sa différence en cemoment difficile), serait à ses yeux« naturellement, évidemment, lemieux placé » pour porter les cou-leurs de la gauche. Comme l’avaitdéjà admis jeudi dernier un autrehollandais, Michel Sapin. « Il en a lacompétence, la volonté, le courage, ladétermination », a relevé le ministrede la Défense, qui avait poussé pen-dant des mois, en 2014, la nomina-tion de Manuel Valls à Matignon. n

LE GRAND RENDEZ-VOUS // EUROPE1 - ITÉLÉ - « LES ÉCHOS »

LeDriansoutientHollande...etValls

Jean-Yves Le Drian, ministrede la Défense. Photo MarieEtchegoyen/Capa Pictures pour Europe 1

A force de ne pas lever l’ambiguïté sur sa candidature à la présidentielle, Emmanuel Macron pour-rait perdre son capital sympathie dans l’opinion. Sa cote de popularité a perdu 7 points en deux mois.Photo Thomas Samson/AFP

Information & inscription : www.lesechos-events.fr

29 NOVEMBRE 2016— PaRIs

Médias 2016

Répondre à la “on demand generation”

Avec notamment les interventions de :

En partenariat avec :

2 3 41

Gilles Pélisson (1), GroupE TF1Laurent Frisch (2), rAdio FrAncEGideon Lichfield (3), QuArTzJean-Marc Denoual (4),MoLoToV.TV

©Stéphane

Lavoue

/pasco

/TF1

UN ÉVÉNEMENTTOUS NOS SERVICES AUX ENTREPRISES SUR LESECHOS-SOLUTIONS.FR

Décès d’Henry Hermand, mentor d’Emmanuel Macron

Il soutenait la deuxième gauche depuis tou-jours, de Pierre Mendès-France à MichelRocard en passant, bien sûr, par EmmanuelMacron. Henry Hermand, quatre-vingt-douze ans, est décédé dans la nuit de samedià dimanche dans un hôpital parisien. HenryHermand et Emmanuel Macron s’étaientconnus en 2002 et le premier était par la sui-te devenu un des plus fervents partisans dusecond et espérait le voir devenir présidentl’année prochaine. Il avait accompagné ses

premiers pas en politique et la création deson mouvement En marche.Résistant pendant la Seconde Guerre mon-diale, Henry Hermand avait bâti une im-mense fortune dans la grande distributionet l’immobilier commercial. « C’est un grandhomme qui s’en va. Il a fait beaucoup pour laville, pour son patrimoine historique. Mais ilest toujours resté très discret », a déclaréau « Parisien » Pascale Loiseleur, mairede Senlis.

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Les Echos Lundi 7 novembre 2016 FRANCE // 07

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Une dizaine d’universitésen difficulté financière

Marie-Christine Corbier@mccorbier

« Nous sommes la partie émergée »des difficultés des universités, affir-mentplusieursd’entreelles,endéfi-cit. Neuf sont concernées. Marne-la-Vallée, Pau, Reims, Toulouse IIIle sont pour la deuxième année desuite. Les universités d’Artois, Bre-tagne Sud, Limoges, Lyon III etOrléans enregistrent leur premierexercice déficitaire. En 2012, 16 uni-versités étaient en déficit.

Les causes sont multiples :hausse de la masse salariale liée aupassage à l’autonomie, afflux d’étu-diants ou mauvaise gestion.

A Orléans, l’inspection généraledu ministère a conclu à « une situa-tion financière très alarmante », dontundéficitsupérieurà400.000euros.Les inspecteurs pointent une mau-vaise gestion qui aurait pu être repé-rée par « une analyse, même rapide,desconditionsdel’équilibredescomp-tes depuis 2011 ». Cela aurait permis« denepasalleraussi loindanslades-cente aux enfers », confie le nouveauprésidentdel’université.AryBruandprépare un « plan de redressement »qui a commencé par le gel de 15 pos-tes d’enseignants et enseignants-chercheurs. A Toulouse III aussi,l’inspection générale est intervenue.Elle estime que le déficit est lié à un« défaut de maîtrise de la masse sala-riale ». « Faute de vigoureuses mesu-res structurelles », les inspecteurs

craignent que l’université « ne soitplusencapacitéd’assumerseschargesdans les deux prochaines années ».

Les 16 millions d’euros d’écono-miesprévusdansleplanderetouràl’équilibre sont jugés « insuffi-sants ». Le nouveau président del’université, Jean-Pierre Vinel,déplore un « désengagement del’Etat qui ne donne pas aux universi-tés des moyens suffisants ». L’alloca-tion budgétaire par étudiant estpassée de 9.900 euros en 2012 à9.100eurosen2015,souligne-t-il,enadmettant que « l’université n’a paspris la pleine mesure du passage àl’autonomie et ne s’est pas donné lesmoyens d’un pilotage efficace ».Diminution des options et mutuali-sations des enseignements sont auprogramme. A Reims, où le déficit

était de 1,7 million d’euros fin 2015,la direction de l’université varéduire le nombre d’options enlicence, sans toucher au nombred’heuresoudediplômes.« Onestensituation difficile, mais on a de quoiredresser la barre », indique-t-ondans l’entourage du président.

Les syndicats critiquentla politique budgétaireCes cas difficiles alimentent les cri-tiques des syndicats (CGT, FSU, FO,SUD…) qui déplorent une « politi-quebudgétaired’austérité »etappel-lent, lundi, à un rassemblementdevant l’Assemblée pendant la dis-cussion du budget.

Le débat sur les universités défici-taires en fait bondir d’autres. « Avez-vous vraiment l’impression que les

universités sont en situation pré-caire ? » s’agace un haut responsa-ble. « Il faut distinguer la vraie diffi-culté comptable du sentiment de nepas avoir tout l’argent dont on pour-raitavoirbesoin »,insisteunautre.Lesecrétaire d’Etat à l’Enseignementsupérieur, Thierry Mandon, défendun effort « sans précédent » avec unbudget en hausse de 852 millions

d’euros pour 2017, dont 720 millionspour les universités. Sur cette enve-loppe, 100millionsdoiventcompen-ser la hausse du nombre d’étudiants(+32.000 en un an). Les universitésdevraient se voir octroyer 200.000 à3millionsd’eurosenplus,auproratadu nombre d’étudiants supplémen-taires qu’elles ont accueillies depuistrois ans. n

l L’Assemblée examine, ce lundi, le budget 2017 de l’enseignement supérieur.l Plusieurs syndicats appellent à un rassemblement contre « l’austérité ».

ENSEIGNEMENT

« Il n’y a pas eu,comme on l’espérait,de vrai effort financier »

Propos recueillis parM-C. C.

@mccorbier

Une dizaine d’universités sonten déficit. Est-ce inquiétant ?C’est une bonne et une mauvaisenouvelle.Sicelarésultedelahaussedu nombre d’étudiants, c’est laconséquence négative d’une bonnenouvelle. Mais les universités doi-vent jongler avec leur budget, gelerdes postes. Même s’il n’y en a quedix en déficit, un grand nombre apris des mesures drastiques pournepasenarriverlà.Pourbeaucoup,la situation n’est pas reluisante.

De quoi souffrent-elles ?D’un sous-financement chronique,depuisplusieursdécennies.Ilyaunproblème de fond qu’on ne peut pasmettre sur le seul dos de l’autono-mie des établissements.

Vous voulez dire qu’il n’y a paseu de rupture depuis 2012…Quand on parle de priorité à l’édu-cation, le supérieur est toujours leparent pauvre. Les budgets ont étépréservés, avec un coup de poucerécent, mais il n’y a pas eu, commeonl’espérait,devraieffortfinancier.Hormis avec le PIA [programmed’investissements d’avenir, NDLR],mais il concerne peu d’opérateurs.

Comment les universitéspeuvent-elles s’en sortir ?Leur budget doit augmenter. Il n’y apas de recette miracle. Il fautd’abordassumerunevraiedifféren-ciation des établissements. Cer-tainssonttrèsvisiblesà l’internatio-nal, d’autres font du maillageterritorial sur la formation : tousont des missions différentes quiappellent des réponses différentessur le partage des ressources.

Où trouver ces ressources ?D’abord dansune augmentationdubudget de l’Etat. Une autre partiepeut provenir des entreprises : les

établissements leur vendent malleur recherche. En France, une uni-versité ne facture souvent que 5 %d’un contrat de recherche, contre60 % aux Etats-Unis. La formationcontinue peut être une autre piste,mais ce ne sera pas la poule auxœufs d’or. Il faut aussi repenser lesystème de la taxe d’apprentissage.

La sélection fait-elle partiede la solution ?Pour l’entrée en licence, la questionn’est pas celle de la sélection. Si unétudiant arrive à l’université sans lebagagesouhaité, ilnefautl’accepterdans une filière que si l’universitépeut proposer la remise à niveaudontilabesoin.Celapassedoncpardes parcours différenciés avec, sibesoin, des licences en quatre ans.

Faut-il augmenterles droits d’inscription ?Il faut ouvrir cette question sensi-ble. Car la situation actuelle n’estpas forcément la plus juste pour lesétudiants, le système n’étant pastrès redistributif. Pourquoi ne pasenvisager des modulations en fonc-tiondesrevenusdesfamillesetfairepayer davantage les étudiantsétrangers extra-européens – àcondition d’améliorer leurs condi-tionsd’accueil ?Mais il fautdesgar-de-fous. Les droits d’inscriptionreprésentent2 %dubudgetdesuni-versités. S’il faut les doubler ou lestripler, cela ne doit empêcher per-sonne de faire des études. Lesfamilles ne doivent pas non pluscombler un désengagement del’Etat. Et il faudrait que le ministèrefixe les montants et compense lemanqueàgagnerpourlesétablisse-ments ayant le plus de boursiers. n

DR

INTERVIEWLAURENT DAUDETCo-coordinateur du groupeenseignement supérieuret recherche du think tankTerra Nova

« Une haussedes droitsd’inscription ne doitempêcher personnede faire des études. »

L’université d’Orléans accuse un déficit supérieur à 400.000 euros.Photo Berti Hanna/RÉA

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sée. Les locataires se battent aussipour faire enlever les lettres doréesplacardées sur leur façade, mais,comme souvent avec Trump, cel-les-ci sont protégées par un contratde licence.

« Le parcours politique de Trumpest très dommageable pour ses affai-res, affirmait récemment Scott Gal-loway, professeur de marketing à laNew York University, interrogé surCNBC.Sesmarquesciblentdesclientsaisés qui sont effrayés par son dis-cours politique. » Selon le cabinetd’analyse BAV Consulting, l’imagede la marque Trump s’est « effon-drée » aux yeux des foyers affichantplus de 100.000 dollars de revenuspar an, mais a gagné en popularitéauprès de tous les autres, qui levoient comme un « visionnaire ».« La marque a peut-être perdu de sonlustre à Manhattan, mais elle faitmerveille dans les régions où les genssont plus modestes et votent républi-cain », poursuit Scott Galloway.

Pragmatique, Donald Trumpréfléchitdéjàà lafaçondemonétisercette nouvelle audience après le8 novembre. Des rumeurs persis-tantes lui prêtent l’intention de selancer dans les médias, avec unechaînepopulisteaupositionnementproche de celui de Fox, dont Trumpa embauché l’ancien patron RobertAiles. Son gendre Jared Kushner,propriétaire du magazine « NewYork Observer », a approché plu-sieurs figures de l’industrie desmédias ainsi que des banquiers spé-cialiséspourcréerun« mini-conglo-mérat » qui compterait une chaînede télévision. n

ne pas organiser de tournois sur sesterrains. Même sa fille Ivanka, quivend des vêtements et de la maro-quinerie, fait l’objet d’un appel auboycott sur Twitter.

« Effaçons le nom Trump »Mais c’est sans doute à New York,ville à laquelle le nom du milliar-daire est le plus étroitement associé,que le symbole est le plus fort. Unepétition baptisée « Effaçons le nomTrump »aété lancéepardeslocatai-resvivantdansdestoursportantsonnom.Danstroisd’entreelles,lesréfé-rences à Trump sont discrètementen train de disparaître. Les gardiensvont changer d’uniformes et le tapisdu hall d’entrée va être remplacé,pour effacer la mention controver-

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ZONE EURO : LE PRIVÉACCÉLÈRE EN OCTOBRELa croissance de l’activitéprivée dans la zone euros’est intensifiée en octobre(53,3 contre 52,6 enseptembre), enregistrantsa plus forte hausse depuisjanvier 2016, portée parl’expansion de l’Allemagne,selon la deuxième estimationde l’indice PMI compositepubliée vendredipar le cabinet Markit.

ÉTATS-UNIS : LE DÉFICITCOMMERCIAL EN BAISSELe déficit commercialaméricain a été ramenéà 36,4 milliards de dollarsen octobre (– 9,9 %), le chiffrele plus faible depuis février2015, selon le départementaméricain du Commerce.Les exportations vers l’Unioneuropéenne ont augmentéde 6,0 %, les marchandisesexpédiées vers le Royaume-Uni ayant grimpé de 12,4 %.

7 %LE TAUX DE CHÔMAGEAU CANADA EN OCTOBREL’économie canadiennea créé 44.000 emploisen octobre, soit mieuxque prévu mais pas suffisam-ment pour réduire le taux dechômage, qui s’est maintenuà 7 %, a indiqué vendredil’institut de la statistique.

enchiffres

Qui fait la course à la Maison-Blan-che ? A voir l’énergie déployée parBarack et Michelle Obama ces der-niers jours, on en viendrait presqueà se demander si le président desEtats-Unis ne convoite pas un troi-sième mandat. A deux mois de saretraite politique, il n’est certaine-ment pas mécontent d’être appeléainsi en renfort pour galvaniser lesjeunesetlesminorités–étantconsi-déré comme l’une des meilleuresbêtesdescènedelapolitiqueaméri-caine. Après avoir sillonné la Caro-lineduNordetlaFloridelasemainedernière, levoilàencoreannoncécelundi soir pour un meeting géant àPhiladelphie, aux côtés du coupleClinton et de son épouse. Il y aencorequelquessemaines, laPenn-sylvanie n’était pourtant pas consi-dérée comme une terre menacéepar la droite. Mais l’écart entreHillary Clinton et Donald Trump

s’est dangereusement resserré : ilne dépasse plus 2,5 % désormais. Sila victoire d’Hillary Clinton restehautement probable, elle n’est pascertaine pour autant. Depuis ven-dredi, la chaîne CNN estime que lacandidate n’est plus assurée d’obte-nir les 270 délégués nécessaires.Elle n’aurait que 268 voix garantiesà ce stade, ayant perdu tout espoirde remporter l’Ohio. DonaldTrump, de son côté, serait certaind’obtenir au moins 204 voix. C’estdonc autour des 66 grands élec-teurs restants, répartis dans sixEtats différents (Arizona, Floride,Nevada, New Hampshire, Carolinedu Nord et Nebraska) que se jouecette fin de campagne. L’écart quisépare les deux candidats dans cessix Etats oscille constamment, don-nant l’avantage à l’un ou à l’autreselon les jours. Il ne dépasse jamais2 points, soit moins que la marged’erreur des sondeurs.

Mobilisation des LatinosLesprédictionsdeCNNnesonttou-tefois pas si alarmistes pour lecamp démocrate. Elles laissentpenser qu’Hillary Clinton a besoinde seulement deux délégués sup-plémentaires pour obtenir la vic-toire, en plus des 268 déjà acquis. Illui suffitdonc de remporter l’undessix Etats indécis pour gagner.L’équation est plus difficile pourDonald Trump qui, compte tenu dupeu de délégués qui lui sont garan-tis à ce stade (204), ne peut pas sepermettre de perdre un seul de cesEtats. On comprend donc pourquoile « New York Times » maintient à84 % les chances d’Hillary Clinton

de gagner mardi. Le week-end quis’achève l’a d’ailleurs plutôt rassu-rée : des files d’attente de plusieurscentaines de mètres ont été obser-vées dans les bastions hispaniquesde Floride et de l’Arizona, prouvantque les Latinos étaient beaucoupplus mobilisés qu’en 2012 etvotaient massivement par anticipa-tion. « Le mérite n’en revient pas àHillary Clinton mais à DonaldTrump qui s’est mis à dos toutes lesminorités », fulmine le conseillerrépublicain Karl Rove. — L. R.

l Clinton n’est pas certaine d’obtenirles 270 délégués requis pour gagner.l Barack Obama sur tous les frontspour mobiliser les jeunes et les Noirs.

BarackObamamobiliséà100 %pourgarantirlavictoired’HillaryClinton

DERNIÈRE LIGNE DROITE AVANT LE SCRUTIN AMÉRICAIN

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3 QUESTIONS ÀSUSAN LERNERDirectrice de l’ONG Common Cause à New York

« NewYorkestl’undespiresendroitsdupayspourvoter »

Propos recueillis parLucie Robequain

@robequain— Bureau de New York

1 New York est l’une desvilles les plus modernes dumonde. On imagine doncqu’il est facile de voter…Détrompez-vous !NewYorkestl’un des pires endroits d’Améri-que pour voter. Les quartiersriches ne sont pas épargnés :dans l’Upper West Side, parexemple, les New-Yorkais ontattendu quatre heures, enmoyenne, pour voter aux pri-maires présidentielles d’avrildernier. Pour faire des écono-mies , les é lus locaux ontregroupé une vingtaine de dis-tricts électoraux au sein d’unmême bureau de vote, situédans l’enceinte de l’école JohnJay. Les électeurs devaient faireune première queue poursavoir dans quelle salle voter, etune seconde pour accéder àl’isoloir ! La situation risqued’être encore pire le 8 novem-bre. Conséquence : New Yorkaffiche l’un des taux de partici-pation les plus bas du pays.

2 Faut-il y voirune volonté de restreindrele droit de vote ?New York a une histoire déso-lantedecepointdevue-là.Elleatout fait pour empêcher lesimmigrés de voter au XIXe siè-cle (Irlandais, Italiens, etc.). Ilfallait alors s’inscrire sur leslistes électorales un certainjour, dans un certain lieu. Lespersonnes qui rataient le cochene pouvaient pas voter. Cette

pré-inscriptionobligatoireaétégénéraliséedepuisà l’échelledupays. Elle a toujours coursaujourd’hui,mêmesi lesmoda-lités sont plus souples qu’àl’époque. Mais la situation àNew York reste honteuse : lesdifficultés pour voter relèventplus d’une incompétence géné-

rale, et d’une volonté de statuquo. Qu’ils soient démocratesou républicains, les élus ne veu-lent rien changer au processusélectoral, de peur de ne pas êtreréélus. New York est ainsi l’undes rares Etats à ne pas permet-tre levoteanticipéparexemple.

3 Il faut parfois présenterune carte d’identitépour voter aux Etats-Unis.C’est le cas en Franceet cela ne pose aucunproblème. Pourquoi est-cesi compliqué chez vous ?Les Américains n’ont pas laculture de la carte d’identité,comme l’ont les Français. Lescartes d’identité nous ont tou-jours donné l’impression quele gouvernement voulait noussurveiller et contrôler nosmouvements. Elles représen-t e n t p o u r b e a u c o u p u n eatteinte à la vie privée. LesAméricains sont donc nom-breux à n’en avoir aucune.Elles ne sont d’ailleurs pasobligatoires. Autre élémentimportant : il faut payer unecommission pour obtenir sacarte d’identité. On ne peutpas obtenir de certificat denaissance gratuitement auxEtats-Unis. Ce sont autantd’obstacles inutiles qui péna-lisent le droit de vote. n

Quand votentles Américains ?L’élection présidentielle a lieu lemardi suivant le premier lundi dumois de novembre, donc le 8 cetteannée. Mais le vote anticipé est trèsrépandu.Plusde45millionsd’Amé-ricains devraient y recourir cetteannée, en envoyant un courrier ouen se rendant dans un bureau devote, soit 40 % du corps électoral,contre 35 % il y a quatre ans. La pra-tiqueestsipopulairequ’elleestdeve-nue majoritaire dans certains Etats.Entre 50 % et 75 % des électeurscomptentenfaireusageenCarolinedu Nord, Floride et Nevada.

Qui élit le président ?Le président américain est élu auterme d’un suffrage indirect. Cha-que Etat est appelé à élire un certainnombre de grands électeurs, égal à

celui de parlementaires dont ildisposeauCongrès.Lesgrandsélec-teurs sont 538 au total : 100 au titreduSénat,435autitredelaChambredes représentants et 3 pour le dis-trict de Columbia (Washington DC)quinedisposed’aucunereprésenta-tion parlementaire.

Comment savoir qui a gagné ?Il faut le soutien de 270 déléguéspour remporter la Maison-Blanche.En cas d’égalité (soit 269 des538 délégués), c’est la Chambre desreprésentantsquiélitleprésident,etle Sénat qui désigne le vice-prési-dent. Chaque État dispose alorsd’une seule voix, ses députés devantse mettre d’accord au préalable. Laprocédure donne donc autant depoids au Vermont (600.000 habi-tants) qu’à la Californie (39 millionsd’habitants). Elle fut utilisée en 1800pour l’élection de Thomas Jeffersonet en 1824 pour l’élection de JohnQuincy Adams. De manière géné-rale,lesystèmeélectoralestainsifait

qu’ildonneunegrosseprimeaulea-der. Le candidat qui arrive en têtedans un Etat remporte l’intégralitédes délégués, selon le principe du« winner takes all ». Ainsi, le candi-dat qui arrive premier en Floriderafle l’intégralité des 29 délégués.Seuls deux Etats font exception : leMaine et le Nebraska, qui donnentdeux votes au leader et le reste auvainqueur de chaque district.

Peut-on avoir la majoritédes voix et ne pas être élu ?Oui !En2000, lerépublicainGeorgeBushaainsiremporté l’électionpré-sidentielle, sans avoir gagné le votepopulaire. Le démocrate Al Goreavaitobtenu550.000voixdeplusauniveau national. Mais le fait queBush remporte de grands Etats,notamment la Floride, lui a permisde rassembler un nombre supé-rieur de grands électeurs. Théori-quement, un candidat à la Maison-Blanchepeutêtreéluavec21,91 %duvote populaire. — L. R.

Unprocessusélectoralbeaucouppluscompliquéqu’enFranceAux Etats-Unis, il est possiblede gagner l’élection sans rem-porter la majorité des voix.

« New York affichel’un des taux departicipation lesplus bas du pays. »

Les Etats-Unis ont attendu 1965pour accorder aux citoyens noirs lapleinejouissancedeleursdroitscivi-ques. Depuis cinquante ans quecetteloiexiste,ellen’ajamaissembléaussi attaquée. Une quinzained’Etats républicains (Mississippi,Kansas, Alabama, Tennessee, etc.)ontdurci lesconditionsdevotepourla présidentielle 2016, avec l’espoirde réduire le vote des jeunes et desminorités – les plus susceptibles devoter démocrate. Des millionsd’Américains seront ainsi dansl’incapacité de voter cette année,estiment plusieurs organisationsnon-gouvernementales.

Voilàeneffet troisansqueleséluslocaux peuvent modifier le proces-sus électoral comme bon leur sem-ble, sans contrôle des autorités fédé-rales. La Cour suprême en estpleinement responsable : il y a troisans,elleafaitinvaliderunpanessen-tiel de la loi de 1965, qui obligeait lesanciens Etats ségrégationnistes àrecueillir le feu vert de l’Etat fédéralavantdemodifierleursrèglesdujeu.

« Pas digned’une démocratie »Les élus locaux républicains s’endonnent à cœur joie depuis. Souscouvert de combattre la fraude élec-torale – un phénomène pourtantquasi inexistant –, ils réduisent leshoraires des bureaux de vote, inter-disent le vote anticipé ou requièrentdes pièces d’identité que certainsn’ont pas. L’Arizona a ainsi fait fer-mer 70 % des bureaux de vote dePhoenix, la seule ville démocrate dela région. Conséquence : les élec-teurs ont dû faire cinq heures dequeue pour voter aux primaires demars dernier. « Cela m’a rappelé desscènesenAfriqueduSud,lorsdespre-mières élections locales de 1995. Cen’est pas digne d’une démocratiecommelesEtats-Unis »,raconteKris-ten Clarke, qui dirige un groupe-ment d’avocats basé à Washingtondéfendant le droit de vote pour tous(Lawyers’ Committee for CivilRights Under Law).

Le Texas, quant à lui, exige desélecteurs qu’ils se rendent à leurbureaudevoteavecunpasseport,unpermis de conduire ou… un permisde porter une arme ! « Mais les pau-vres ne conduisent pas, ne voyagentp a s e t n ’ o n t p a s l e s m o y e n sdes’acheterdesarmes.Cetteloinetou-che pas vous et moi : elle frappeles minorités les plus vulnérables.Les cartes d’étudiant sont égalementprohibées, ce qui a pour effet de

réduire le vote des jeunes », expliqueKristen Clarke. La loi texane devaitainsi exclure 600.000 personnes duprocessus électoral cette année. Elleaheureusementétécensuréeparlesjuges en juillet dernier. Mais le malest fait : « Certains préfèrent ne pasaller voter. Ils ne veulent pas affronterla honte de se faire sortir d’un bureaude vote devant leurs voisins – quandbien même cette crainte serait non-fondée », explique Susan Lerner,directrice de l’association CommonCause à New York qui travaille, elleaussi, à la restauration du droit devote pour tous.

La Caroline du Nord a égalementfait voter une « loi monstre »– comme on l’appelle là-bas – quicomplique le droit de vote par tousles moyens inimaginables. Loind’être automatique, comme c’est lecasenFrance, ledroitdevotenéces-site en effet d’accomplir des démar-ches préalables. Les Américainsdoivent faire l’effort de venir s’ins-crire dans un bureau de vote, sou-ventplusieurs joursavantl’élection.DanslecasdelaCarolineduNord,ilfallait s’y plier avant le 14 octobre.Mais ce n’est pas tout : les élus répu-blicains de cet Etat ont analysé lamanière dont votaient les électeursethnie par ethnie (bureau de vote,courrier,internet,voteanticipé,etc.)et attaqué les moyens privilégiéspar « l’électorat afro-américain avecune précision quasi chirurgicale », adénoncé la juge Diana GribbonMotz,saisiedudossierenjuilletder-nier. Celle-ci a exigé le retour auxanciennes règles. « Mais les élusrépublicainstententdecontournercejugement, en agissant au niveau descomtés, et non plus de l’Etat », expli-que Kristen Clarke.

Anciens prisonniersLes Etats républicains sont égale-ment nombreux à avoir suppriméle droit de vote pour les anciens pri-sonniers.Autotal,cesontainsiplus

de 6 millions d’Américains qui nepourront voter le 8 novembre, dufait de leur incarcération passée ouprésente, indique l’association Sen-tencing Project dans un rapportpublié en octobre. La mesure estparticulièrement pénalisante pourles Noirs, qui sont six fois plus nom-breuxenprisonquelesBlancs.Plusde 20 % des Noirs sont ainsi privésde droit de vote en Floride, en Virgi-nie, dans le Kentucky et l’Indiana.Ces dispositions peuvent avoir uneffet majeur sur la campagne. En2000,parexemple,GeorgeW.Bushavait gagné la Floride, et donc l’élec-tion, par une avance de 537 votessurAlGore.Quelque600.000Flori-diens avaient été interdits de votercette année-là, du fait de leur pas-sage en prison. « On ignore combiend’entre eux auraient voté, et pour quiils auraient voté, reconnaît MarcMauer, directeur du SentencingProject. Maisilsauraientclairementpu changer le résultat de l’élection. »

Hillary Clinton promet de chan-ger la donne si elle est élue. Ellepropose que tous les Américains de18 ans soient automatiquementinscrits sur les listes électorales,comme c’est le cas en France. Unemesure de bon sens, et qui n’a pour-tant cours dans aucun Etat améri-cain aujourd’hui.— L. R.

Cesmillionsd’Américains,noirsoujeunes,quinepeuventplusvotercetteannéeUne quinzaine d’Etatsrépublicains ont durciles règles électorales pourempêcher certains de voter.

« New York estl’un des rares Etatsà ne pas permettrele vote anticipé. »

Loin d’être automatique, comme c’est le cas en France, le droit de vote nécessite d’accomplirdes démarches préalables, ce qui a pour effet de réduire le vote des jeunes et des minorités.

« La Carolinedu Nord a attaqué

les moyensprivilégiés par

les Afro-Américains[pour voter] avec

une précisionquasi chirurgicale. »

DIANA GRIBBON MOTZLa juge chargée d’examiner

les nouvelles règlesélectorales dans cet Etat

Elsa Conesa@ElsaConesa

— Bureau de New York

Sur la prestigieuse PennsylvaniaAvenue à Washington, le dernier-nédeshôtelsTrumpn’attirepaslesfou-les. Inauguré par le candidat en per-sonne le mois dernier, l’hôtel cinqétoiles, installé dans un bâtimenthistorique, a même dû revoir le tarifdes chambres à la baisse, alors quela saison bat son plein et que sesconcurrentsaffichentcomplet.« Lesgens ont peur qu’on leur demandepourquoi ils ont choisi cet endroit,explique Ada Pena, de l’agence devoyage Ada Travel à Washington.C’est dommage qu’il s’appelle Trumpparcequec’estunendroitmagnifique.Mais sa marque l’abîme. »

Les suites luxueuses avec vue surlaMaison-Blancheciblentuneclien-tèle de cadres d’entreprise, de fonc-tionnaires internationaux et dediplomates, mais ces derniers sontjustementlespremiersàcraindredevoir leur nom associé à celui du can-didat controversé. Une appréhen-sion qui pèse plus largement surl’ensemble des actifs liés à son nom.Les organisateurs d’événementsdisent hésiter à réserver les hôtelsTrump pour des réceptions ou desconférences, tandis que la fédéra-tiondegolfareçudespressionspour

Les hôtels Trump sontboudés par les plus riches.Le milliardaire envisagede monétiser sa nouvellepopularité en se lançantdans la télévision.

LamarqueTrumpneséduitpluslesriches,maisattiresesélecteurs

Le dernier-né des hôtelsTrump n’attire pas les foules.Photo Mandel Ngam/AFP

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E-mails : le FBIne poursuivrapas Clinton

La police fédérale améri-caine maintient sa recom-mandation de ne pas pour-suivre Hillary Clinton dansl’affaire de ses e-mails, aannoncé dimanche un éludu Congrès qui a reçuun courrier en ce sensdu directeur du FBI.Cette annonce pourraitapporter un coup de poucedécisif à Hillary Clinton.

08 // Les Echos

MONDE

Les Echos Lundi 7 novembre 2016 MONDE // 09

Page 9: loo ÉCONOMIE // LUNDI 7NOVEMBRE 2016 // … · L’élection pourrait se jouer ... Les syndicats, qui redoutentl’austérité,seras-semblentcelundidevantl’Assem- ... qui vont

sée. Les locataires se battent aussipour faire enlever les lettres doréesplacardées sur leur façade, mais,comme souvent avec Trump, cel-les-ci sont protégées par un contratde licence.

« Le parcours politique de Trumpest très dommageable pour ses affai-res, affirmait récemment Scott Gal-loway, professeur de marketing à laNew York University, interrogé surCNBC.Sesmarquesciblentdesclientsaisés qui sont effrayés par son dis-cours politique. » Selon le cabinetd’analyse BAV Consulting, l’imagede la marque Trump s’est « effon-drée » aux yeux des foyers affichantplus de 100.000 dollars de revenuspar an, mais a gagné en popularitéauprès de tous les autres, qui levoient comme un « visionnaire ».« La marque a peut-être perdu de sonlustre à Manhattan, mais elle faitmerveille dans les régions où les genssont plus modestes et votent républi-cain », poursuit Scott Galloway.

Pragmatique, Donald Trumpréfléchitdéjàà lafaçondemonétisercette nouvelle audience après le8 novembre. Des rumeurs persis-tantes lui prêtent l’intention de selancer dans les médias, avec unechaînepopulisteaupositionnementproche de celui de Fox, dont Trumpa embauché l’ancien patron RobertAiles. Son gendre Jared Kushner,propriétaire du magazine « NewYork Observer », a approché plu-sieurs figures de l’industrie desmédias ainsi que des banquiers spé-cialiséspourcréerun« mini-conglo-mérat » qui compterait une chaînede télévision. n

ne pas organiser de tournois sur sesterrains. Même sa fille Ivanka, quivend des vêtements et de la maro-quinerie, fait l’objet d’un appel auboycott sur Twitter.

« Effaçons le nom Trump »Mais c’est sans doute à New York,ville à laquelle le nom du milliar-daire est le plus étroitement associé,que le symbole est le plus fort. Unepétition baptisée « Effaçons le nomTrump »aété lancéepardeslocatai-resvivantdansdestoursportantsonnom.Danstroisd’entreelles,lesréfé-rences à Trump sont discrètementen train de disparaître. Les gardiensvont changer d’uniformes et le tapisdu hall d’entrée va être remplacé,pour effacer la mention controver-

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ZONE EURO : LE PRIVÉACCÉLÈRE EN OCTOBRELa croissance de l’activitéprivée dans la zone euros’est intensifiée en octobre(53,3 contre 52,6 enseptembre), enregistrantsa plus forte hausse depuisjanvier 2016, portée parl’expansion de l’Allemagne,selon la deuxième estimationde l’indice PMI compositepubliée vendredipar le cabinet Markit.

ÉTATS-UNIS : LE DÉFICITCOMMERCIAL EN BAISSELe déficit commercialaméricain a été ramenéà 36,4 milliards de dollarsen octobre (– 9,9 %), le chiffrele plus faible depuis février2015, selon le départementaméricain du Commerce.Les exportations vers l’Unioneuropéenne ont augmentéde 6,0 %, les marchandisesexpédiées vers le Royaume-Uni ayant grimpé de 12,4 %.

7 %LE TAUX DE CHÔMAGEAU CANADA EN OCTOBREL’économie canadiennea créé 44.000 emploisen octobre, soit mieuxque prévu mais pas suffisam-ment pour réduire le taux dechômage, qui s’est maintenuà 7 %, a indiqué vendredil’institut de la statistique.

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Qui fait la course à la Maison-Blan-che ? A voir l’énergie déployée parBarack et Michelle Obama ces der-niers jours, on en viendrait presqueà se demander si le président desEtats-Unis ne convoite pas un troi-sième mandat. A deux mois de saretraite politique, il n’est certaine-ment pas mécontent d’être appeléainsi en renfort pour galvaniser lesjeunesetlesminorités–étantconsi-déré comme l’une des meilleuresbêtesdescènedelapolitiqueaméri-caine. Après avoir sillonné la Caro-lineduNordetlaFloridelasemainedernière, levoilàencoreannoncécelundi soir pour un meeting géant àPhiladelphie, aux côtés du coupleClinton et de son épouse. Il y aencorequelquessemaines, laPenn-sylvanie n’était pourtant pas consi-dérée comme une terre menacéepar la droite. Mais l’écart entreHillary Clinton et Donald Trump

s’est dangereusement resserré : ilne dépasse plus 2,5 % désormais. Sila victoire d’Hillary Clinton restehautement probable, elle n’est pascertaine pour autant. Depuis ven-dredi, la chaîne CNN estime que lacandidate n’est plus assurée d’obte-nir les 270 délégués nécessaires.Elle n’aurait que 268 voix garantiesà ce stade, ayant perdu tout espoirde remporter l’Ohio. DonaldTrump, de son côté, serait certaind’obtenir au moins 204 voix. C’estdonc autour des 66 grands élec-teurs restants, répartis dans sixEtats différents (Arizona, Floride,Nevada, New Hampshire, Carolinedu Nord et Nebraska) que se jouecette fin de campagne. L’écart quisépare les deux candidats dans cessix Etats oscille constamment, don-nant l’avantage à l’un ou à l’autreselon les jours. Il ne dépasse jamais2 points, soit moins que la marged’erreur des sondeurs.

Mobilisation des LatinosLesprédictionsdeCNNnesonttou-tefois pas si alarmistes pour lecamp démocrate. Elles laissentpenser qu’Hillary Clinton a besoinde seulement deux délégués sup-plémentaires pour obtenir la vic-toire, en plus des 268 déjà acquis. Illui suffitdonc de remporter l’undessix Etats indécis pour gagner.L’équation est plus difficile pourDonald Trump qui, compte tenu dupeu de délégués qui lui sont garan-tis à ce stade (204), ne peut pas sepermettre de perdre un seul de cesEtats. On comprend donc pourquoile « New York Times » maintient à84 % les chances d’Hillary Clinton

de gagner mardi. Le week-end quis’achève l’a d’ailleurs plutôt rassu-rée : des files d’attente de plusieurscentaines de mètres ont été obser-vées dans les bastions hispaniquesde Floride et de l’Arizona, prouvantque les Latinos étaient beaucoupplus mobilisés qu’en 2012 etvotaient massivement par anticipa-tion. « Le mérite n’en revient pas àHillary Clinton mais à DonaldTrump qui s’est mis à dos toutes lesminorités », fulmine le conseillerrépublicain Karl Rove. — L. R.

l Clinton n’est pas certaine d’obtenirles 270 délégués requis pour gagner.l Barack Obama sur tous les frontspour mobiliser les jeunes et les Noirs.

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3 QUESTIONS ÀSUSAN LERNERDirectrice de l’ONG Common Cause à New York

« NewYorkestl’undespiresendroitsdupayspourvoter »

Propos recueillis parLucie Robequain

@robequain— Bureau de New York

1 New York est l’une desvilles les plus modernes dumonde. On imagine doncqu’il est facile de voter…Détrompez-vous !NewYorkestl’un des pires endroits d’Améri-que pour voter. Les quartiersriches ne sont pas épargnés :dans l’Upper West Side, parexemple, les New-Yorkais ontattendu quatre heures, enmoyenne, pour voter aux pri-maires présidentielles d’avrildernier. Pour faire des écono-mies , les é lus locaux ontregroupé une vingtaine de dis-tricts électoraux au sein d’unmême bureau de vote, situédans l’enceinte de l’école JohnJay. Les électeurs devaient faireune première queue poursavoir dans quelle salle voter, etune seconde pour accéder àl’isoloir ! La situation risqued’être encore pire le 8 novem-bre. Conséquence : New Yorkaffiche l’un des taux de partici-pation les plus bas du pays.

2 Faut-il y voirune volonté de restreindrele droit de vote ?New York a une histoire déso-lantedecepointdevue-là.Elleatout fait pour empêcher lesimmigrés de voter au XIXe siè-cle (Irlandais, Italiens, etc.). Ilfallait alors s’inscrire sur leslistes électorales un certainjour, dans un certain lieu. Lespersonnes qui rataient le cochene pouvaient pas voter. Cette

pré-inscriptionobligatoireaétégénéraliséedepuisà l’échelledupays. Elle a toujours coursaujourd’hui,mêmesi lesmoda-lités sont plus souples qu’àl’époque. Mais la situation àNew York reste honteuse : lesdifficultés pour voter relèventplus d’une incompétence géné-

rale, et d’une volonté de statuquo. Qu’ils soient démocratesou républicains, les élus ne veu-lent rien changer au processusélectoral, de peur de ne pas êtreréélus. New York est ainsi l’undes rares Etats à ne pas permet-tre levoteanticipéparexemple.

3 Il faut parfois présenterune carte d’identitépour voter aux Etats-Unis.C’est le cas en Franceet cela ne pose aucunproblème. Pourquoi est-cesi compliqué chez vous ?Les Américains n’ont pas laculture de la carte d’identité,comme l’ont les Français. Lescartes d’identité nous ont tou-jours donné l’impression quele gouvernement voulait noussurveiller et contrôler nosmouvements. Elles représen-t e n t p o u r b e a u c o u p u n eatteinte à la vie privée. LesAméricains sont donc nom-breux à n’en avoir aucune.Elles ne sont d’ailleurs pasobligatoires. Autre élémentimportant : il faut payer unecommission pour obtenir sacarte d’identité. On ne peutpas obtenir de certificat denaissance gratuitement auxEtats-Unis. Ce sont autantd’obstacles inutiles qui péna-lisent le droit de vote. n

Quand votentles Américains ?L’élection présidentielle a lieu lemardi suivant le premier lundi dumois de novembre, donc le 8 cetteannée. Mais le vote anticipé est trèsrépandu.Plusde45millionsd’Amé-ricains devraient y recourir cetteannée, en envoyant un courrier ouen se rendant dans un bureau devote, soit 40 % du corps électoral,contre 35 % il y a quatre ans. La pra-tiqueestsipopulairequ’elleestdeve-nue majoritaire dans certains Etats.Entre 50 % et 75 % des électeurscomptentenfaireusageenCarolinedu Nord, Floride et Nevada.

Qui élit le président ?Le président américain est élu auterme d’un suffrage indirect. Cha-que Etat est appelé à élire un certainnombre de grands électeurs, égal à

celui de parlementaires dont ildisposeauCongrès.Lesgrandsélec-teurs sont 538 au total : 100 au titreduSénat,435autitredelaChambredes représentants et 3 pour le dis-trict de Columbia (Washington DC)quinedisposed’aucunereprésenta-tion parlementaire.

Comment savoir qui a gagné ?Il faut le soutien de 270 déléguéspour remporter la Maison-Blanche.En cas d’égalité (soit 269 des538 délégués), c’est la Chambre desreprésentantsquiélitleprésident,etle Sénat qui désigne le vice-prési-dent. Chaque État dispose alorsd’une seule voix, ses députés devantse mettre d’accord au préalable. Laprocédure donne donc autant depoids au Vermont (600.000 habi-tants) qu’à la Californie (39 millionsd’habitants). Elle fut utilisée en 1800pour l’élection de Thomas Jeffersonet en 1824 pour l’élection de JohnQuincy Adams. De manière géné-rale,lesystèmeélectoralestainsifait

qu’ildonneunegrosseprimeaulea-der. Le candidat qui arrive en têtedans un Etat remporte l’intégralitédes délégués, selon le principe du« winner takes all ». Ainsi, le candi-dat qui arrive premier en Floriderafle l’intégralité des 29 délégués.Seuls deux Etats font exception : leMaine et le Nebraska, qui donnentdeux votes au leader et le reste auvainqueur de chaque district.

Peut-on avoir la majoritédes voix et ne pas être élu ?Oui !En2000, lerépublicainGeorgeBushaainsiremporté l’électionpré-sidentielle, sans avoir gagné le votepopulaire. Le démocrate Al Goreavaitobtenu550.000voixdeplusauniveau national. Mais le fait queBush remporte de grands Etats,notamment la Floride, lui a permisde rassembler un nombre supé-rieur de grands électeurs. Théori-quement, un candidat à la Maison-Blanchepeutêtreéluavec21,91 %duvote populaire. — L. R.

Unprocessusélectoralbeaucouppluscompliquéqu’enFranceAux Etats-Unis, il est possiblede gagner l’élection sans rem-porter la majorité des voix.

« New York affichel’un des taux departicipation lesplus bas du pays. »

Les Etats-Unis ont attendu 1965pour accorder aux citoyens noirs lapleinejouissancedeleursdroitscivi-ques. Depuis cinquante ans quecetteloiexiste,ellen’ajamaissembléaussi attaquée. Une quinzained’Etats républicains (Mississippi,Kansas, Alabama, Tennessee, etc.)ontdurci lesconditionsdevotepourla présidentielle 2016, avec l’espoirde réduire le vote des jeunes et desminorités – les plus susceptibles devoter démocrate. Des millionsd’Américains seront ainsi dansl’incapacité de voter cette année,estiment plusieurs organisationsnon-gouvernementales.

Voilàeneffet troisansqueleséluslocaux peuvent modifier le proces-sus électoral comme bon leur sem-ble, sans contrôle des autorités fédé-rales. La Cour suprême en estpleinement responsable : il y a troisans,elleafaitinvaliderunpanessen-tiel de la loi de 1965, qui obligeait lesanciens Etats ségrégationnistes àrecueillir le feu vert de l’Etat fédéralavantdemodifierleursrèglesdujeu.

« Pas digned’une démocratie »Les élus locaux républicains s’endonnent à cœur joie depuis. Souscouvert de combattre la fraude élec-torale – un phénomène pourtantquasi inexistant –, ils réduisent leshoraires des bureaux de vote, inter-disent le vote anticipé ou requièrentdes pièces d’identité que certainsn’ont pas. L’Arizona a ainsi fait fer-mer 70 % des bureaux de vote dePhoenix, la seule ville démocrate dela région. Conséquence : les élec-teurs ont dû faire cinq heures dequeue pour voter aux primaires demars dernier. « Cela m’a rappelé desscènesenAfriqueduSud,lorsdespre-mières élections locales de 1995. Cen’est pas digne d’une démocratiecommelesEtats-Unis »,raconteKris-ten Clarke, qui dirige un groupe-ment d’avocats basé à Washingtondéfendant le droit de vote pour tous(Lawyers’ Committee for CivilRights Under Law).

Le Texas, quant à lui, exige desélecteurs qu’ils se rendent à leurbureaudevoteavecunpasseport,unpermis de conduire ou… un permisde porter une arme ! « Mais les pau-vres ne conduisent pas, ne voyagentp a s e t n ’ o n t p a s l e s m o y e n sdes’acheterdesarmes.Cetteloinetou-che pas vous et moi : elle frappeles minorités les plus vulnérables.Les cartes d’étudiant sont égalementprohibées, ce qui a pour effet de

réduire le vote des jeunes », expliqueKristen Clarke. La loi texane devaitainsi exclure 600.000 personnes duprocessus électoral cette année. Elleaheureusementétécensuréeparlesjuges en juillet dernier. Mais le malest fait : « Certains préfèrent ne pasaller voter. Ils ne veulent pas affronterla honte de se faire sortir d’un bureaude vote devant leurs voisins – quandbien même cette crainte serait non-fondée », explique Susan Lerner,directrice de l’association CommonCause à New York qui travaille, elleaussi, à la restauration du droit devote pour tous.

La Caroline du Nord a égalementfait voter une « loi monstre »– comme on l’appelle là-bas – quicomplique le droit de vote par tousles moyens inimaginables. Loind’être automatique, comme c’est lecasenFrance, ledroitdevotenéces-site en effet d’accomplir des démar-ches préalables. Les Américainsdoivent faire l’effort de venir s’ins-crire dans un bureau de vote, sou-ventplusieursjoursavantl’élection.DanslecasdelaCarolineduNord,ilfallait s’y plier avant le 14 octobre.Mais ce n’est pas tout : les élus répu-blicains de cet Etat ont analysé lamanière dont votaient les électeursethnie par ethnie (bureau de vote,courrier,internet,voteanticipé,etc.)et attaqué les moyens privilégiéspar « l’électorat afro-américain avecune précision quasi chirurgicale », adénoncé la juge Diana GribbonMotz,saisiedudossierenjuilletder-nier. Celle-ci a exigé le retour auxanciennes règles. « Mais les élusrépublicainstententdecontournercejugement, en agissant au niveau descomtés, et non plus de l’Etat », expli-que Kristen Clarke.

Anciens prisonniersLes Etats républicains sont égale-ment nombreux à avoir suppriméle droit de vote pour les anciens pri-sonniers.Autotal,cesontainsiplus

de 6 millions d’Américains qui nepourront voter le 8 novembre, dufait de leur incarcération passée ouprésente, indique l’association Sen-tencing Project dans un rapportpublié en octobre. La mesure estparticulièrement pénalisante pourles Noirs, qui sont six fois plus nom-breuxenprisonquelesBlancs.Plusde 20 % des Noirs sont ainsi privésde droit de vote en Floride, en Virgi-nie, dans le Kentucky et l’Indiana.Ces dispositions peuvent avoir uneffet majeur sur la campagne. En2000,parexemple,GeorgeW.Bushavait gagné la Floride, et donc l’élec-tion, par une avance de 537 votessurAlGore.Quelque600.000Flori-diens avaient été interdits de votercette année-là, du fait de leur pas-sage en prison. « On ignore combiend’entre eux auraient voté, et pour quiils auraient voté, reconnaît MarcMauer, directeur du SentencingProject. Maisilsauraientclairementpu changer le résultat de l’élection. »

Hillary Clinton promet de chan-ger la donne si elle est élue. Ellepropose que tous les Américains de18 ans soient automatiquementinscrits sur les listes électorales,comme c’est le cas en France. Unemesure de bon sens, et qui n’a pour-tant cours dans aucun Etat améri-cain aujourd’hui.— L. R.

Cesmillionsd’Américains,noirsoujeunes,quinepeuventplusvotercetteannéeUne quinzaine d’Etatsrépublicains ont durciles règles électorales pourempêcher certains de voter.

« New York estl’un des rares Etatsà ne pas permettrele vote anticipé. »

Loin d’être automatique, comme c’est le cas en France, le droit de vote nécessite d’accomplirdes démarches préalables, ce qui a pour effet de réduire le vote des jeunes et des minorités.

« La Carolinedu Nord a attaqué

les moyensprivilégiés par

les Afro-Américains[pour voter] avec

une précisionquasi chirurgicale. »

DIANA GRIBBON MOTZLa juge chargée d’examiner

les nouvelles règlesélectorales dans cet Etat

Elsa Conesa@ElsaConesa

— Bureau de New York

Sur la prestigieuse PennsylvaniaAvenue à Washington, le dernier-nédeshôtelsTrumpn’attirepaslesfou-les. Inauguré par le candidat en per-sonne le mois dernier, l’hôtel cinqétoiles, installé dans un bâtimenthistorique, a même dû revoir le tarifdes chambres à la baisse, alors quela saison bat son plein et que sesconcurrentsaffichentcomplet.« Lesgens ont peur qu’on leur demandepourquoi ils ont choisi cet endroit,explique Ada Pena, de l’agence devoyage Ada Travel à Washington.C’est dommage qu’il s’appelle Trumpparcequec’estunendroitmagnifique.Mais sa marque l’abîme. »

Les suites luxueuses avec vue surlaMaison-Blancheciblentuneclien-tèle de cadres d’entreprise, de fonc-tionnaires internationaux et dediplomates, mais ces derniers sontjustementlespremiersàcraindredevoir leur nom associé à celui du can-didat controversé. Une appréhen-sion qui pèse plus largement surl’ensemble des actifs liés à son nom.Les organisateurs d’événementsdisent hésiter à réserver les hôtelsTrump pour des réceptions ou desconférences, tandis que la fédéra-tiondegolfareçudespressionspour

Les hôtels Trump sontboudés par les plus riches.Le milliardaire envisagede monétiser sa nouvellepopularité en se lançantdans la télévision.

LamarqueTrumpneséduitpluslesriches,maisattiresesélecteurs

Le dernier-né des hôtelsTrump n’attire pas les foules.Photo Mandel Ngam/AFP

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E-mails : le FBIne poursuivrapas Clinton

La police fédérale améri-caine maintient sa recom-mandation de ne pas pour-suivre Hillary Clinton dansl’affaire de ses e-mails, aannoncé dimanche un éludu Congrès qui a reçuun courrier en ce sensdu directeur du FBI.Cette annonce pourraitapporter un coup de poucedécisif à Hillary Clinton.

08 // Les Echos

MONDE

Les Echos Lundi 7 novembre 2016 MONDE // 09

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10 // MONDE Lundi 7 novembre 2016 Les Echos

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Des données quis’affolent en 2015

+ 2,8 degrés : la haussede température observée enArctique en 2015 par rapportau début du XXe siècle.400 ppm : ce taux deconcentration de CO2 aété dépassé tout au longde l’année et à l’échelle detoute la planète. Il ne doit pasexcéder 450 ppm en 2100sous peine de ne pouvoircontenir le réchauffementà 2 degrés.4,4 millions de km2 :la surface atteinte parles glaces arctiques le16 septembre, soit le plusfaible niveau de l’été 2015.A ce rythme, l’océan Arctiquepourrait être libéré desglaces en été d’ici à 2030.2.700 milliards : le tonnagede glaces perdues parle Groënland entre 2003et 2013. Il s’ajoute au reculdes glaciers dans les massifsalpins, lequel s’est poursuivien 2015 pour la 36e annéede suite.+ 3,3 millimètres : le niveauannuel d’élévation desocéans. Il a continué à monteren 2015, avec 7 centimètresde plus que le niveau moyenenregistré en 1993. La hausseest plus rapide en certainspoints du Pacifique etde l’océan Indien.1.688 espèces affectées :elles le sont du fait duréchauffement et desphénomènes extrêmes quecelui-ci entraîne. A ce titre,la Grande Barrière de coraila connu ces derniers moisson pire épisodede blanchissement.12 à 15 % : la progressionen intensité des typhons quiont frappé l’est et le sud-estde l’Asie ces trente-cinqdernières années. Seloncertains experts, le nombrede phénomènes climatiquesextrêmes liés auréchauffement (sécheresse,incendies de forêt, ouragans,inondations) a doublédepuis 1990.

Quil’eûtcru ?Contretouteattente,l’incroyable campagne électorale2016 devrait coûter moins cherque les précédentes. Qu’il s’agissede la course à la Maison-Blancheou des élections législatives, lesmontants dépensés sont en baissepar rapport à 2012, selon uneanalyse comparative réalisée parle « Wall Street Journal ».

A fin septembre, 3,2 milliardsde dollars avaient été dépensés autotal par les candidats, les partis etles fonds de soutien pour l’ensem-ble des élections, soit 210 millionsde dollars de moins qu’en 2012. Lerecul est manifeste chez les répu-blicainscommechezlesdémocra-tes, avec toutefois une dominantecommune pour les deux préten-dants à la Maison-Blanche : lessommes consacrées aux publici-tés télévisées ont fondu.

C’est du côté de Donald Trumpque la baisse est la plus manifeste.A fin septembre, le candidat avaitdépensé 190 millions de dollars,soit 35 % de moins que Mitt Rom-ney sur la même période en 2012.Ses fonds de soutien (super PAC)ont,euxaussi,déboursébeaucoupmoins : près de 34 millions de dol-lars en tout, soit un tiers de ce queles fonds pro-Romney avaientversé il y a quatre ans.

Une stratégie viableLe milliardaire s’est longtempstargué d’avoir gagné la primairesans avoir reçu 1 centime degrands donateurs ou d’intérêtsprivés. Il a, de fait, attendula convention de juillet pourcommencer à lever de l’argent.Une stratégie rendue viable parl’exceptionnelleexpositionmédia-tique (gratuite) dont il a bénéficiédepuis le début de sa campagne.Contrairement à Mitt Romney,Donald Trump n’a par ailleurs pasmisé sur de coûteuses campagnesde publicité à la télévision ou à laradio, mais privilégié les réseaux

sociaux, ce qui lui a permis dedépenser cinq fois moins que sonprédécesseurenspotsdivers.Lorsdu dernier débat, le candidat s’estainsi vanté d’être en contact avec25 millions de personnes surInternet. « Je n’en suis pas peufier », a-t-il paradé.

Plus surprenant, Hillary Clin-ton s’est montrée, elle aussi, pluséconome que Barack Obama en2012. La candidate, qui a mis enplace une véritable machine deguerredèsleprintemps2015,avaitdépensé 400 millions de dollars àfin septembre, soit 26 % de moinsque l’actuel président. Sa campa-gne indique avoir aussi réduit lesdépensespublicitairesenutilisantplus finement ses bases dedonnées grâce à des algorithmes.Afinseptembre,HillaryClintonetses soutiens avaient consacré325 millions à des publicitéstélévisées, contre 500 millionspour Barack Obama en 2012. Sesfonds de soutien se sont en revan-che mobilisés davantage. Le prin-cipal d’entre eux avait, à fin sep-tembre, versé trois fois plusd’argentqueceluid’Obama.Cequin’empêche pas la favorite de pro-mettrequ’unefoisélue,ellerevien-dra sur l’arrêt de la Cour suprême« Citizens united », qui a autoriséen2010lesentreprisesàparticiperau financement des campagnesélectorales.— E. C.

Lacampagne2016acoûtémoinscherquelesprécédentesHillary Clinton et DonaldTrump ont dépensé moinsd’argent dans les spotspublicitaires télévisésque leurs prédécesseurs. CLIMAT

Joël Cossardeaux@JolCossardeaux

C’est un paradoxe que la COP22 deMarrakech va devoir dissiper.Depuis vendredi, l’accord de Parissur le climat est officiellement envigueur, mais il est encore inappli-cable. Car les choses sont alléesbeaucoup plus vite que la musique.Il n’aura pas fallu un an pour quesoient atteints les deux seuils dedéclenchement du texte finaladopté par 195 pays le 12 décembredernier à la COP21. Les Etats qui, àce jour, ont ratifié l’accord de Pariscouvrent plus des deux tiers desémissions de gaz à effet de serre,soitbienplusqueles55 %requis.Enoutre, 100 pays se sont acquittés decette démarche, c’est-à-dire 45 deplus que le « quorum » fixé à Paris.« Nous avons fait en neuf mois ce quiavait pris huit ans pour le protocolede Kyoto », se réjouit SégolèneRoyal, la ministre française del’Environnement, de l’Energie et dela Mer et présidente de la COP21.

De fait, à cette conférence, per-sonne ou presque n’imaginait quel’accord de Paris puisse bénéficierd’un processus de ratification aussirapide. L’année 2020, comme datebutoir, était dans bien des têtes,d’autant que c’est à cette date quedoit s’éteindre le protocole de Kyotoauquelsuccèdel’accorddeParis.Cecalendriernepouvantsevérifier,lesnégociations sur ses modalitésd’application vont devoir s’engagertout de suite, dès l’ouverture de laCOP22 et au niveau du groupe despays qui ont déjà ratifié.

Le principal défi consiste à éta-blir un code commun de transpa-rence sur les informations quechaque pays va devoir fournir afinde mesurer le respect de ses enga-gements à réduire ses émissionsde gaz à effet de serre. « L’enjeu leplus important à Marrakech, c’estde se mettre d’accord sur une datebutoir pour décider des règles

d’application de l’accord », estimeLaurence Tubiana, la négocia-trice française. L’échéance privi-légiée est l’année 2018 car d’ici là,d’autres Etats auront eu le tempsde ratifier et pourront se joindreaux discussions.

Vers une révisionà la hausse des engagementsL’efficacité de l’accord de Parisrepose aussi sur un renforcementdes plans d’action de chaque paysqui vont jusqu’en 2025 ou 2030. Lasomme des engagements actuelsplace la planète sur une trajectoirede réchauffement de 3 degrés, trèsau-dessusdelalimite(« bienendeçàde 2 degrés ») arrêtée à l’issue de laCOP21. A Marrakech, il sera doncégalement question de faire plus etplus vite pour réduire les émissionsde gaz à effet de serre. Les expertspoussent pour des objectifs natio-naux plus ambitieux d’ici à 2020.

Comme chaque année, la questionde l ’aide aux pays en voie dedéveloppement va revenir. Sur les100milliardsdedollarspromischa-que année d’ici à 2020, 67 milliardsont déjà été annoncés par les diffé-rentsacteurs(Etats,banquesmulti-latérales, etc.), selon l’OCDE. Lespays récepteurs les plus pauvresveulentsavoirexactementcequecechiffre recouvre. Ils estiment insuf-fisants les fonds dédiés aux projetsd’adaptation aux effets dévasta-teurs du réchauffement.

Marrakech sera enfin l’occasiondemesurerlesprogrèsfaitsparcer-taines des quelque 70 coalitionslancées à l’occasion de la COP21dans maints domaines : alliancesolaire, innovation, pratiquesagricoles, systèmes d’alerte, etc.

(Lire l’éditorialde Dominique SeuxPage 11

l La COP22, qui s’ouvre ce lundi au Maroc, doit indiquer aux Etats la feuille de route.l Il s’agit de mettre en œuvre un accord qui désormais s’impose à eux.

L’applicationdel’accorddeParisendébatàMarrakech

Thibaut Madelin@ThibautMadelin

— Correspondant à Berlin

Ils sont une vingtaine de députésde tout bord. Pour un peu, oncroirait assister à un complot. Ce22 septembre après-midi, dansune salle retranchée du Bundes-tag, ils célèbrent un tour de force :le vote à l’unanimité du textede ratification de l’accord deParis sur le climat, au termed’une exceptionnelle procédureaccélérée.

« Ceux qui ont suivi le débatauraient pu croire qu’il s’agissaitd’une session en l’honneur de la coo-pération franco-allemande », lancele président du Bundestag NorbertLammert, en clin d’œil à l’ambassa-deur de France. Dans l’hémicycle,les parlementaires venaient de

louer la présidence française et lesuccès de la COP21.

Alors que l’Allemagne s’inquiètedes soubresauts politiques de sonprincipal partenaire, elle considèrel’accord sur le climat comme unepreuve réconfortante de ses res-sources. Et un motif d’encourage-ment pour la coopération franco-allemande, plus connue pour sestensionsdanslesdossierséconomi-ques. « Dès le début, la France etl’Allemagne ont travaillé en tandem,témoigne aux « Echos » JochenFlasbarth, secrétaire d’Etat auministère de l’Environnement.

Une mise en œuvre délicateFacilitateur de Laurent Fabius, cetantinucléaire ne tarit pas d’élogessur l’habileté de l’ancien ministredesAffairesétrangèresetl’efficacitéde sa négociatrice, LaurenceTubiana, avec lesquels il a étroite-ment travaillé pendant la COP21,tout en donnant un coup de cha-peau aux deux administrations etau rôle clef de leurs chefs. « En tantqu’hôte, François Hollande devait

emporter un succès, surtout aprèsl’échec de Copenhague, juge JochenFlasbarth. Pour Angela Merkel,c’était aussi très important comptetenu de sa biographie politique. »Alorsministredel’Environnement,la chancelière avait joué un rôlemoteur dans la signature du proto-cole de Kyoto, en 1997.

« Avec François Hollande, elleavait le même objectif, reconnaît unde ses collaborateurs. La « chance-lière du climat », comme on la sur-nomme outre-Rhin, avait ainsi pro-fité de sa présidence du G7, enjuin 2015, pour obtenir l’engage-mentdesseptpaysindustrialisésenfaveur de la « décarbonisation ».

Un an après l’accord de Paris, samise en œuvre s’avère toutefoisdélicate pour Angela Merkel. Pouratteindre les objectifs de l’Allema-gne de réduction des émissions deCO2 à l’horizon 2050, la ministre del’Environnement social-démocrateBarbara Hendricks a proposé unplan climatique ambitieux, que lachancelière peine à soutenir, frei-née par son camp conservateur. n

L’accordclimatique,discretexempledecoopérationfranco-allemandeA Berlin, la COP21 resteperçue comme un succèsde la diplomatie françaiseet un modèle de coopérationfranco-allemande.

Au Maroc, les oasis se réduisent sous l’effet du réchauffementclimatique… Et les palmiers se dessèchent. Photo Fadel Senna/AFP

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Le meilleur du Cercledes Echos

Plantons des arbres pour assainir nos villes

La Chronique Hillary, le seul choix possibleLe Point de vue Soyons clairs : la France risque vraiment

d’être dans le noirArt et culture Alain Françon en grand maître du « Temps »Sciences Le changement climatique

met la Méditerranée sous tension

SOMMAIRE

« Tragédie ».Lemotestlourdetilestd’ordinaireutilisépourparlerd’uneguerre,d’ungénocideoudeterrorisme,pasduclimat.« Sinousnecommençonspasàprendredesmesuressupplémentairesdèsmaintenant,nousfinironsparpleurerdevantunetragédiehumaineévitable »,aalerté lasemainedernièreleresponsabledesNationsuniespourl’environnement.Lanouveautéestquecesujetnesusciteplusl’indifférencepolieouleshaussementsd’épaulesquiétaientlarègleilyapeu,ycomprisdanslesmilieuxéconomiques.C’estensoiuneexcellentenouvelle.Leparadoxeestquelespouvoirspublics,eux,donnentl’impressiondefairedusurplacepourpasserauconcret.

LaCOP22,quis’ouvrecelundiauMaroc,n’apaslamêmeambitionquelerendez-vousde2015àParis.Maisellepermettradebraquerlesprojecteursà lafoissurl’urgencedel’actionetdevérifierlaréalitédes

engagementsdesunsetdesautres.Urgence :pratiquementchaquejour,desindicateursalarmantssontpubliés.Ilparaîtacquisquelaplanètebattracetteannéesontroisièmerecordd’affiléedechaleur,etquelatempératureatteindraledegrésupplémentaireparrapportà lamoyenneduXXe siècle.L’inquiétudedel’opinionpubliquenesediscuteplus.Lesengagements : ilestdésormaisclairqueceuxprisindividuellementparchaquepayssontinsuffisants.

Direquerienn’aété faitdepuisunanseraitfaireœuvred’unpessimismeexagéré.L’accorddeParisestofficiellemententréenvigueurvendredi,aprèssasignatureparunnombresuffisantd’Etats.Unaccordhistoriqueaégalementétéconclumi-octobreàKigali,auRwanda,surlafindesgazHFC,dontl’effetdeserreestnettementpluspuissantqueleCO2.Onpeutseréjouirencoredesinitiativesprisesparlemondefinancierdesedésengagerprogressivementducharbon,commedudernierbilandel’Agenceinternationaledel’énergiequimetenévidencelaprogressionspectaculairedesénergiesrenouvelables.

Iln’enrestepasmoinsdeuxmotifsdedéceptionimportants.L’unn’estpourl’instantqu’unehypothèse, l’autreesthélasunecertitude.L’électiondeDonaldTrumpchangeraitprofondémentladonnepuisqu’ilestnégationnistesurleréchauffementetentendrenégocierl’accorddeParis.Lepeupleaméricainn’étantpasleplusmotivéquisoit,celasonneraitleglasdebeaucoupd’espoirs.LaChineelle-mêmes’eninquiète,c’estdire !Maisleplusinquiétantestquelaseulemesuretrèsconcrètequichangeraitladonne,lacréationd’unetaxecarboneauplanmondial,n’apasavancéd’unmillimètre.Réclaméeparbeaucoupd’industriels,elleestdéfendueparleséconomistescommelasolutionlaplusefficace.LeprixNobelJeanTiroleenafaitunchevaldebataillepourdonnerunprixauCO2.L’abandondel’écotaxeenFrancemontreladifficultépolitiquedel’exercice.Maisquelesmilieuxéconomiquesréclamentunetaxeconstitueunsignalquidevraitenfaireréfléchirplusd’un !

(Lire nos informationsPage 10

LES ÉDITORIAUXDES « ÉCHOS »

L’absentdeMarrakech

Tant qu’unprix ne serapas donnéau carbone,rien deconcret nese passera.

Par Dominiqueseux

L’heuredel’attractivitéPar Etienne Lefebvre

La décision de l’Assembléenationale, il yaquinzejours,d’augmenter et d’élargir la taxesur les transactionsfinancières touten durcissant fortement lafiscalité sur lesactions gratuites,aeuuneffet désastreux. De quoiannihiler les efforts engagéspar la régionIle-de-France, laVille de Pariset laplace financièrede la capitalepour attirer des investisseurs inquietsdes conséquences du Brexit,et doncde l’avenir de la City. Mais il estencoretemps deréagir.Une série dechoix cruciauxvont devoir être faits prochainementsur desdossiers clefs, qui permettront de mesurer la volontédu gouvernement de défendrel’attractivité française,etsacapacitéà faireendosser cettestratégie par sa majorité parlementaire.Premier test : la taxesur les dividendes. Retoquéepar le Conseilconstitutionnelparcequ’elle pénalise les groupes étrangers,elledoit êtreadaptéed’ici au 1erjanvier.Lapiste qui tient la corde–une extensiondel’exonération à tous les groupes répondant auxcritères de la directive « mère-fille » – apparaîtcomme un signalplutôt favorable. Sachant,detoute façon, que cette taxeadeforteschances d’être épingléepar la Courdejusticedel’Unioneuropéenne l’année prochaine. Deuxième test : le compteentrepreneurinvestisseur.Défendupar EmmanuelMacron quandil était au gouvernement, le projet aété conservé par Manuel Valls.Il vise à alléger lafiscalité pour les entrepreneurs qui réinvestissentleurs plus-valuesdans dejeunes start-up. Mais le diable estdansles détails et les « business angels »redoutentun dispositif tropcomplexe.Enfin, Matignonvas’efforcerdanslesprochainessemaines de trouveruncompromis aveclesdéputéssocialistespour qu’ils adoucissent leur copiesur la taxationdesactionsgratuites. Onverra alors si le tapisrouge peut être déroulépour les investisseurs.

(Lire nos informationsPage 4

LeferroviairefrançaissurlamauvaisepentePar Lionel Steinmann—Journaliste au service Services

A l ’a u t o m n e 2 0 1 1 , N a t h a l i eKosciusko-Morizet, alors ministrede l’Ecologie et, à ce titre, responsa-ble des transports, avait organisédes Assises du ferroviaire pourausculter les maux du rail tricoloreet bâtir une feuille de route propreà refonder un système à bout desouffle. Cinq ans plus tard, non seu-lement le redressement n’a pas eulieu, mais le déclin du ferroviairefrançais semble désormais avéré.

Les indicateurs désespérants sebousculent : la dette de l’établisse-ment public chargé de gérer lesinfrastructures dépasse désormaisles 40 milliards d’euros ; le nombrede voyageurs baisse depuis quatreans dans les trains régionaux ; leréseau compte 4.000 kilomètres devoies ralenties pour raisons desécurité ; la plupart des lignesde trains de nuit vont fermer… Lasituation la plus critique est sansnul doute celle du transport demarchandises, où la part du traina reculé de 41 % depuis 2000.

Pourtant, le gouvernement n’estpas resté inactif. La réforme votéeen 2014, bâtie sur le diagnosticné des Assises, a enfin réuni dansun même ensemble (baptisé« SNCF Réseau ») l’établissementchargé de gérer les infrastructureset les 50.000 cheminots de la SNCFquieffectuentconcrètementlestra-vaux sur les voies, alors qu’ils seregardaient auparavant en chiensde faïence. L’autorité de régulationdu rail, l’Arafer, a bénéficié de pou-voirs renforcés. Et les règles socia-les ont été rénovées l’été dernier,avec notamment la création d’uneconvention collective couvrantl’ensemble du secteur.

Mais sur plusieurs sujets cru-ciaux, le rendez-vous a été manqué.L’un des objectifs principaux de laréforme était de stabiliser la detteferroviaire, mais le décret précisantla « règle d’or », censée empêchertoute nouvelle mise à contributionde SNCF Réseau pour financer de

nouveaux projets de ligne à grandevitesse, n’a toujours pas vu le jour.

Par ailleurs, pour répondre auxexigences de Bruxelles et préparerl’arrivée de la concurrence, laréforme a transformé le systèmeferroviaire public en un édificecomplexe où s’imbriquent 3 éta-blissements (SNCF Réseau, SNCFMobilités et… SNCF). La gouver-nance est désormais eurocompa-tible, mais les prises de décision nesont pas simplifiées, au contraire.

Surtout, Guillaume Pepy, lepatron du groupe public, misait surla négociation du nouveau cadresocial du secteur pour remettre encause l’organisation du travail descheminotsetcomblerunepartiedudéficit de productivité avec le privé,évalué à plus de 20 % avant laréforme. Mais la négociation atourné au fiasco pour la direction,qui a dû renoncer à ses projets sousla pression du gouvernement. Cestatu quo accroît la vulnérabilité dela SNCF face à ses concurrents,comme le groupe Transdev, qui faitdepuis plusieurs années des appelsdu pied aux régions pour l’exploita-tion des trains régionaux, ou Euro-porteetEuroCargoRailpourlefret.Mais ces challengers ne jubilentpas pour autant, car la conventioncollective adoptée l’été dernier setraduit pour eux par une hausse de10 % de leurs coûts salariaux parrapport aux accords d’entreprisequi prévalaient jusque-là.

Le ferroviaire doit donc encais-ser un renchérissement de sescoûts, alors que la concurrence desautres modes de transport n’ajamais été aussi rude. Les compa-gniesaérienneslowcost, lecovoitu-rage, et, depuis 2015, les « autocarsMacron » : les consommateursdisposent désormais de plusieursalternatives au train pour leurs tra-jets moyenne ou longue distance.Et avec la baisse actuelle des car-burants, elles ont le vent en poupe.

Ces solutions de rechange ontaccru la mobilité des Français, quivoyagent plus qu’avant. Mais lerail perd aussi des clients dans la

bagarre.Cequi,danscetteindustrieoùlescoûtsfixessontélevés,accroîtles déséquilibres financiers du sys-tème. Lorsqu’un train régional netransporte plus qu’une poignée devoyageurs à chaque trajet, la suitelogique, pour réduire la facture, estde transférer la ligne sur la route.La SNCF fait déjà circuler chaquejour 1.200 cars sur ses lignes régio-nales et le mouvement devraitse poursuivre. Or, moins de trainscirculant sur le réseau c’est moinsde péages acquittés à SNCF Réseaupour pouvoir utiliser les voies, doncmoins d’argent pour la mainte-nance du réseau, etc.

Le TGV lui-même n’est pas àl’abri. Sur le papier, le réseau fran-çais à grande vitesse est pourtanten plein essor, à la suite de la déci-sion de Nicolas Sarkozy, fin 2008,de construire simultanément4 nouvelles lignes. Dans les faits,cette extension s’est révélée être uncadeau empoisonné, car ces lignesont non seulement fait grimper ladette de SNCF Réseau, mais ellessont aussi moins rentables. Parailleurs, la concurrence du covoitu-rage a amené l’entreprise à multi-plier les billets à bas prix pour limi-ter l’érosion de sa clientèle, ce quifait stagner les recettes.

Face à cela, Guillaume Pepy achoisi une stratégie offensive, quipasse par le développement del’offre lowcost Ouigoet pardes bais-ses de prix pour augmenter le tauxderemplissagedestrains.Maiscettestratégie, même si elle réussit, nepourra, à elle seule, sauver la SNCF,tout comme l’arrivée de la concur-rence ne suffira pas, à elle seule,à tirer les trains régionaux del’ornière. Les cheminots (sur l’orga-nisation du travail), les élus locaux(qui décrètent la mobilisation dèsqu’un arrêt TGV est supprimé dansleur gare) et les contribuables (pourla reprise de la dette d’une partie dusystème) vont devoir accepter desefforts, sans quoi le ferroviaire fran-çais,pourtantcenséêtreuneprioritépour lutter contre le réchauffementclimatique,poursuivrasondéclin. n

L’ANALYSEDE LARÉDACTIONLe système ferroviairefrançais doit encaisserun renchérissementde ses coûts, alorsque la concurrencedes autres modes detransport n’a jamaisété aussi rude. Chemi-nots, élus locauxet contribuablesvont devoir accepterdes efforts si l’on veutenrayer son déclin.

Boll pour « Les Echos »

DLes points à retenir

•Une dette explosive, destrains régionaux de moins enmoins remplis, des infrastruc-tures vieillissantes, des trainsde nuit appelés à disparaître…•Les indicateursdésespérants se bousculentdans le ferroviaire français,dont le déclin semble avéré.•Pour y faire face,le PDG de la SNCF a choisiune stratégie offensive, quipasse par le développementde l’offre low cost Ouigoet des baisses de prix.•Mais cette stratégie, mêmesi elle réussit, ne pourra, à elleseule, sauver l’entreprise.

Les Echos Lundi 7 novembre 2016 // 11

idées&débats

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12 // IDEES & DEBATS Lundi 7 novembre 2016 Les Echos

opinions

Hillary, leseulchoixpossible

naient son rival démocrate, le jeune etinexpérimenté sénateur de l’Illinois,Barack Obama, vainqueur. Le monderetenait son souffle dans une attenteheureuse, pleine d’espoir, en dépit de laviolence de la crise financière et écono-mique qui frappait l’Amérique et, au-delà d’elle, l’Union européenne. Le« mur » de la couleur de la peau était surle point de tomber. Tout était possible,comme toujours en Amérique. Dès lelendemaindel’annoncedesrésultats,lescommentaires dans notre pays allaientbon train. Quand la France aura-t-elle« son Obama », c’est-à-dire un présidentissu probablement de l’immigrationmaghrébine ?

Aujourd’hui, après deux mandats, lebiland’Obamaapparaîtrasansdoute,auregard des historiens, comme plus que« globalement positif » – plus sur le planintérieur que sur le plan international.Mais tout semble avoir changé si bruta-

lement ! Les vagues de l’espoir ontlaissé place à celles de la peur, comme sil’élection de Donald Trump – un risquejusqu’aubout–étaitunévénements’ins-crivant dans un cycle populiste, com-mençant avec la victoire du camp duBrexit en Grande-Bretagne et se pour-suivant avec le résultat de l’électionaméricaine.

Pourquoilemonden’est-ilpasentraind’attendre l’élection de la « premièrefemme », en deux cent quarante-quatreans d’histoire présidentielle américaine,avec la même espérance que le « pre-mier Noir » ? Une explication purementfondée sur la misogynie serait un peucourte,mêmesiellenedoitpasêtretota-lementexclue.Au-delàdu« genre »,ilyabien sûr la personne. Contrairement àBarack Obama, Hillary Clinton n’est pascharismatique. L’étendue de ses compé-tences et son incroyable ténacité n’effa-cent pas le goût du secret de son entou-rage et l’attirance trop visible pour

l’argent de son couple. Bref, on ne l’aimepas, même si elle demeure le seul choixpossible, la candidate de la raison face àun opposant vraiment différent, dansson mélange unique de racisme, desexisme, de protectionnisme, de xéno-phobie et d’incompétence autoritaire.En cette année 2016 qui se termine dansla confusion et la montée des périls,l’Amérique et le monde ont plus quejamais besoin d’un président américainfort, compétent, rationnel et rassurant.Ce ne peut être en aucun cas DonaldTrump.

Mais si Hillary Clinton finit parl’emporter – ce qui demeure quandmême le scénario le plus probable –, satâcheseradoublementdifficile.Illuifau-dra tout à la fois réconcilier l’Amériqueavec elle-même et la réconcilier avec lemonde. Le plus grand défi – celui quiconditionne tous les autres – est d’ordreinterne. Comment réparer l’Amérique ?Et il ne s’agit pas seulement d’infrastruc-tures, mais avant tout d’identités.Pour plagier Gogol, ce qui est en cause,ce ne sont pas les « Ames mortes », maisles « Ames blessées » de l’Amériqueblanche.

L’Amérique blanche de Ronald Rea-gan avait un problème noir. L’Amériquemulticulturelle de 2016 a un problèmeblanc, dont la cause n’est pas essentielle-ment économique mais identitaire.Comment lutter contre le racisme spon-tané d’une minorité blanche qui se sentsur le déclin et réagit avec colère etdépit ?LePartirépublicainaunepartderesponsabilité considérable dans ce quivient de se produire. Fuite en avant idéo-logique, « trahison des clercs » ayantperdu tout sens commun pour ne pasperdre contact avec « la base », abandondelanotionmêmedevéritéaunomd’unrelativisme moral autodestructeur…Sera-t-il possible de réparer le Partirépublicain ?

Et comment réparer le rapport del’Amérique avec le monde, alors quedepuis plus de dix ans les Etats-Unis ontétédedéconvenueendéconvenue,alter-nant le trop et le trop peu, dans unecourse erratique à l’échec ?

Une chose est certaine : on ne peutconfier la responsabilité de l’Amérique,et donc pour partie celle du monde, à unhomme si parfaitement, si totalement,impropre à l’exercer.

Dominique Moïsi, professeurau King’s College de Londres,est conseiller spécialà l’Institut Montaigne.

Trump, c’est la politiquespectacle qui se retournecontre ses protagonistes.

Pourquoi n’attend-on pasl’élection de la premièrefemme présidenteaux Etats-Unisavec la même ferveurque le « premier Noir » ?

DANS LA PRESSEÉTRANGÈRE

• Alan Mak est le premier fils demigrants chinois à avoir été élu, l’annéedernière, député à Westminster. « Pen-dant longtemps, écrit « The Econo-mist », les Chinois ont constitué uneminorité silencieuse, en politique et pluslargement dans la société, alors qu’il y aune bonne douzaine de membres du Par-lement noirs et presque deux fois plusd’AsieduSud. »Celaestentraindechan-ger en raison de la mutation de la com-munauté chinoise au Royaume-Uni,mais aussi des transformations enChine, explique l’hebdomadaire. LesChinois,quiseraientplusde600.000enGrande-Bretagne d’après des estima-tions, n’ont pas formé seulement uneminorité silencieuse mais ont été égale-ment une sorte de modèle. « Ils n’ontaucuneraisonreligieusedeseheurterà laculturechrétiennemodéréedelaGrande-Bretagne », d’après « The Economist ».En outre, cette minorité est dispersée àtraverstoutleterritoireet,enrèglegéné-rale, les salariés chinois demandentmoinsauxservicespublicsqueceàquoiils ont droit. « Les Chinois aiment êtreautosuffisants et ont parfois l’impressionde perdre la face s’ils demandent des allo-cations sociales », affirme Mei Sim Lai,d’une association chinoise de charité.De plus, les étudiants chinois ont untaux de réussite élevé dans leurs études.Mais, jusqu’à présent, cette réussite nesetraduisaitpasenvisibilité.NombredeChinois préféraient, comme les Indiensd’ailleurs, des professions plus discrè-tes : comptable, médecin. Et commel’affirme Alan Mak, il s’agit maintenantde traduire une histoire d’intégrationréussie en termes d’influence et d’enga-gement politiques. Même si le députéaffirme qu’il n’est pas au service de lacommunautéchinoise,maisdetoutesacirconscription. —J. H.-R.

Royaume-Uni :le« comingout »politiquedesChinois

LE LIVREDU JOUR

Argentcontremercure

LE PROPOS L’objectif de maintenirla hausse du mercure « bien endeçà de 2 degrés » à l’aube duprochain siècle, comme il a étédécidé à la COP21 de Paris endécembre 2015, ne pourra êtretenu qu’au prix d’une réorientationmassive des investissements. La« décarbonisation » de l’économiemondiale va se jouer à coups dedizaines de trilliards de dollars.Un séisme s’annonce qui varévolutionner l’industriefinancière et pousser tous sesacteurs à repenser leur métier :banques, fonds de pension, fondssouverains, agences de rating, etc.La finance n’a d’avenir que si ellese fait verte.

L’INTÉRÊT La publication del’ouvrage de Pierre Ducret,président du think tank I4CE, et deMaria Scolan, directrice de projetsclimat à la direction de la stratégiede la Caisse des Dépôts, coïncideavec l’ouverture de la COP22de Marrakech. Une COP africaine,dont l’un des principaux enjeuxportera sur le financement– encore bien insuffisant –de l’adaptation au changementclimatique des pays pauvres.

LA CITATION « Nous pensons quetous les choix financiers doiventprendre en compte le changementclimatique et que tous les acteursfinanciers, depuis les assureursjusqu’aux investisseurs en passantpar les banques, devraient partagerle slogan de la Banque européenned'investissement “putting climatein everything we do”. »— Joël Cossardeaux

Climat, un défipour la financepar Pierre Ducret et Maria Scolan,256 pages, 20 euros.

Si elle est élue, Hillary Clintondevra tout à la fois réconcilierl’Amérique avec elle-même etla réconcilier avec le monde.

LE MEILLEUR DUCERCLE DES ÉCHOS

Plantonsdesarbrespourassainirnosvilles

Pour Pascal Mittermaier, directeur généralvilles de l’ONG The Nature Conservancy,il est indispensable de planter davantaged’arbres dans nos métropoles.

CANICULE. « En mai, j’ai eu le douteuxprivilège de me rendre à Mumbai en Independant le mois le plus chaud jamaisenregistré en ces lieux. Le thermomètre n’apas quitté le 40 °C pendant plusieurs jours.L’écart de température entre se tenir àl’ombre d’un arbre et rester en plein soleilétait comme passer du jour à la nuit. »

POLLUTION. « L’Organisation mondialede la santé estime qu’une proportion de 92 %de la population mondiale est exposée àune pollution atmosphérique nocive. […]Les instances municipales peuvent adopterdes mesures merveilleusement simples pourréduire à la fois les températures extrêmeset la pollution atmosphérique : planterplus d’arbres. »

DEUX EN UN. « Les arbres et d’autres espècesvégétales rafraîchissent l’air ambiant enmettant les surfaces à l’ombre et en libérantdes vapeurs d’eau. De plus, leur feuillage filtrel’air et réduit d’au moins du quart le niveaude particules dans un périmètre de 30 mètres.Une mesure environnementale qui faitd’une pierre deux coups. »

BIENFAITS. « Les arbres apportentégalement une panoplie d’autres avantagesaux villes. Ils assurent un habitat à la faune,diminuent les inondations pendant les orageset retirent le carbone de l’atmosphère, ce quicontribue à l’atténuation des changementsclimatiques. Un corpus croissant d’étudesindiquent aussi que la présence d’arbreset d’autres plantes autour des citadins ades effets bénéfiques sur la santé mentale. »

aA lire en intégralité sur Le Cerclelesechos.fr/idees-debats/cercle

LES ARTICLES LES PLUS LUS SUR LESECHOS.FR CE WEEK-END1. La « super lune » du siècle, c’est pour le 14 novembre2. Vie privée : 5 outils utilisés et approuvés par Snowden3. Les Vénézuéliens pèsent les billets au lieu de les compter4. Nucléaire : les arrêts de réacteurs vont coûter 1 milliard d’eurosà EDF en 2016

L emomentdevéritéestenfinvenu.Mais quel que soit le résultat desurnes–etjen’arrivepasàcontem-

plerlapossibilitédelavictoiredeDonaldTrump –, la campagne présidentielle de2016 restera, par sa violence et sa déca-dence, comme une dérive inquiétante,digne de la fin de l’Empire romain.

Pour saisir la profonde tristesse de ceque nous venons de vivre, il suffit derelire l’éloge funèbre prononcé parRichard Nixon, en 1969, lors de la dispa-rition de Dwight D. Eisenhower. « Ilreprésentaitcequedesmillionsdeparentsespèrentqueleurfilsdevienne :ilétaitfort,courageux, honnête, attentionné. Et avecses grandes qualités de cœur, il personni-fiait le meilleur de l’Amérique. »

Refuser de considérer que DonaldTrump puisse devenir le successeur deGeorge Washington, Abraham Lincoln,FranklinD.RooseveltouBarackObama,c’est ne pas se résigner à ce que l’Améri-que verse dans l’indécence et le ridicule,et le monde dans le chaos.

Certes, de nombreux médias semble-raient presque se réjouir de l’incertitudeduscrutin,decesuspensequis’annonce« jusqu’au bout de la nuit ». C’est bonpour les audiences, n’est-ce pas ? Maiscette confusion toujours plus grandeentredivertissementetpolitiqueestdan-gereuse. On ne demande pas aux politi-ques de nous divertir par leurs excès,mais de nous guider par leurs qualités,par leur expertise, par la profondeur deleur jugement, et de nous rassurer parleur capacité à se contrôler eux-mêmes.Aboutissement de décennies de dérapa-ges,produitdelarencontreentrel’affluxde l’argent et la révolution des techni-ques de l’information, la politique spec-tacle se retourne contre ses protagonis-tes, entraînant dans une même crise delégitimité politiques et médias.

Comment,si l’onestattachéàunecer-taineidéedel’Amérique–positiveetuni-versaliste –, ne pas être bouleversé par lecontraste entre le climat actuel et celuiquiprédominaitilyahuitans ?En2008,le candidat du Parti républicain, JohnMcCain, était un conservateur estima-ble, héros courageux et malheureux delaguerreduVietnam.Lessondagesdon-

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LE REGARDSUR LE MONDEde DominiqueMoïsi

Jamais une campagne électorale aux Etats-Unis n’a été marquée par autantde violence et de dérive, digne de la fin de l’Empire romain. L’Amériquedoit se ressaisir, choisir un président rationnel. Ce ne peut être Trump.

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Les Echos Lundi 7 novembre 2016 IDEES & DEBATS // 13

art&cultureLES ARTICLES LES PLUS PARTAGÉS SUR LES RÉSEAUXSOCIAUX CE WEEK-END1. Les Vénézuéliens pèsent les billets au lieu de les compter2. Vie privée : 5 outils utilisés et approuvés par Snowden3. Le business plan de votre retraite4. Drogue : un marché de plus de 2 milliards d’euros en France5. Affaire Kerviel : une plainte contre l’aide de Lagarde et Woerthà la Société Générale

AlainFrançonengrandmaîtredu« Temps »auTNSPhilippe Chevilley

@pchevilley

Comment poser les motsquand ils s’envolent ?Comment ordonner lecosmos d’une œuvre théâ-trale qui emmêle passé etprésent, dont les person-nages se croisent sans serencontrer vraiment, oùl’existence apparaît tel unpatchwork dont les fils ont été sciemmentdécousus ? Au Théâtre national de Stras-bourg, Alain Françon réussit ce prodigede réunifier l’espace-temps fuyant dudrôle de drame de Botho Strauss, de rendrelumineux « Le Temps et la Chambre »(1988) sans en dissiper le mystère. Avec sescomédiens funambules, le metteur enscènelielesfragmentsdescènesetd’actionstronquées en un ballet fluide et hypnotique.

Dansunechambre–mixdesalledebaletde loft – vivent deux hommes, Julius et Olaf,deux « sceptiques », habitués à jauger lemonde depuis leur fenêtre. Soudain, Juliusaperçoit une jeune femme dans la rue etse moque d’elle. L’instant d’après, elle surgitdans la pièce. Elle s’appelle Marie Steuber.Et elle semble avoir vécu mille vies. A sasuite entreront six autres personnages aunom intriguant : L’Impatiente, L’Hommesans montre, La Femme Sommeil, etc.Fantômes ? Souvenirs ? Ils ont l’air pour-tant bien présents… La deuxième partietourne autour de Marie. Botho Strauss

l’unit, au gré de saynètesbaroques, aux personna-ges masculins de la pièce.Marie dialogue même avecla grande colonne rougesous la verrière. Elle estcette « femme joker », évo-quée au début.

Distribution de rêveD a n s u n g r a n d d é c o rsavamment ambigu signé

Jacques Gabel, Alain Françon a convoquéune distribution de rêve pour incarner cethéâtre surréel : neuf acteurs d’exceptiondirigés d’une main de maître – sans actionsou intentions forcées. La jeune comédiennefrançaise Georgia Scalliet éblouit dans lerôle de Marie, à la fois très concrète et déta-chée, surfant sur le torrent des mots et desémotions. Elle joue dans le même registreardent et inclassable que DominiqueValadié, merveilleuse « Impatiente ».Jacques Weber et Gilles Privat forment uncouple irrésistible de sceptiques à cran.L’ironie désespérée de Wladimir Yordanoffet la fièvre inquiète de Charlie Nelson com-plètent la riche palette de couleurs et denuances déployées par Françon.

On passe allègrement du drame au bur-lesque – brefs frissons, rires étranglés d’unpublic en apesanteur. Le miroir brisé d’unehumanité en morceaux nous renvoit leséclats de notre propre solitude. « Le Tempset la Chambre » se meut en une boîte dePandore existentielle. n

Dans « Le Temps et la Chambre », une humanité en morceaux défile sousnos yeux, nous renvoyant les éclats de notre propre solitude. Photo Michel Corbou

THÉÂTRELe Tempset la ChambreDe Botho Strauss.Théâtre nationalde Strasbourg,du 3 au 18 novembre(03 88 24 88 00).Paris (La Colline),en janvier.

Lafoliedesfillesperdues

Frédérique [email protected]

La valeur n’attend pasle nombre des années :« The Girls » , premierroman d’Emma Cline,vingt-sept ans, le démontreune nouvelle fois. Par la densité de sespersonnages et son habileté à suivreleurs méandres psychologiques, par la pré-cision de son écriture et la force de son récitinspiré des crimes de la secte de CharlesManson, la jeune auteure américaine sefait d’emblée une place parmi les grands.

La fille « indésirée »Eté 1969, dans la campagne californienne.Evie Boyd a quatorze ans. Ses parents vien-nent de divorcer et l’ont inscrite en internatà la prochaine rentrée. Dans cet entre-deuxestival, Evie, livrée à elle-même, meuble letemps comme elle peut. Cherchant mala-droitement à attirer l’attention du grand-frère de sa copine. Mais se sentant seule,absenteaumonde,« indésirée ».Quand,dèsla toute première page du roman, entrentsoudain dans son champ de vision troisfilles « aux cheveux longs », « tragiques et àpart », « aussi racées […] que des requins quifendent les flots ».

Dèslors,Evien’adecessed’approchercesétranges créatures, et surtout l’une d’entre

elles, Suzanne, dix-neufans, dont elle est innocem-ment amoureuse. Ces fillesvivent ensemble dans unranchperduenpleinecam-pagne, sous l’emprise deRussell, sorte de gourou aucharme vénéneux et au

« chouette bagou » . Drogue, sexe etdébrouille sont le quotidien du ranch.Quant à Russell, guitariste sans grandtalent, il attend beaucoup de la promessed’un contrat discographique. Attirée par lacommunauté comme un papillon par laflamme d’une bougie, Evie Boyd se faitaccepter dans le groupe à coups de dollarsvolés à sa mère.

Équipée meurtrièreDevenue femme mûre, Evie repasse le filmde cet été-là, achevé dans le sang. L’équipéesauvage et meurtrière des membres de lasecteestrestéedanslesmémoires.Evien’enfut pas. Un hasard, pense-t-elle rétrospecti-vement, car entre elle et les autres filles « iln’y avait pas une énorme différence ».

Plongée dans les tourments de l’adoles-cence, « The Girls » dépeint avec acuité laterrible faiblesse des filles, prêtes à toutpour se sentir aimées… et vivantes. Leurinnocencesouilléeet leuraveuglementfaceà la perversité présagent d’une chute dontelles ne se relèveront pas. n

ROMAN AMÉRICAINThe GirlsD’Emma Cline.Traduit par Jean Esch.Editions La Table Ronde,336 pages, 21 euros.

LE POINTDE VUE

de Vincent Maillard

Soyonsclairs : laFrancerisquevraimentd’êtredanslenoir !

N ous agissons tous comme sil’électricité dont nous usons auquotidien était aussi naturelle et

abondante que l’air que nous respirons.Pourtant, dès que nous branchonsun appareil sur une prise de courant,s’enclencheunecascadedephénomènesautomatiquesquiajustentlaproductiond’électricité de manière exacte et immé-diate. On comprend alors aisément quebrancher tous nos appareils en mêmetemps occasionne des pics de consom-mation. Ces pics, notamment relevéslorsdesvaguesdefroid,ontdéjàconduità la saturation des moyens de produc-tion. Dans les cas les plus dramatiques,comme en décembre 1978, les centralesélectriques peuvent même se déconnec-ter du réseau, entraînant les autres cen-trales par un effet de domino. C’est alorsla coupure généralisée : un pays entierpeutainsiseretrouverdanslenoirleplustotal pendant plusieurs heures ! Tandisque l’on apprend que notre ministre del’Environnement a récemment écrit auprésident d’EDF, s’inquiétant des pro-chains risques de black-out, il est tempsd’éclairer les Français sur une situationqui les implique tous.

Le déclencheur immédiat de l’agita-tionactuellerésultededéfautsidentifiéssur une partie du parc nucléaire d’EDF :18réacteurssontconcernés,et l’Autoritéde sûreté nucléaire (ASN) en a identifié12surlesquelsdescontrôlesdoiventêtremenéssanstarder,cequivaobligerEDFà les arrêter, au moins temporairement,etce…enpleinhiver !Malheureusementpour nous, ces arrêts interviennent tan-dis que 4 autres réacteurs nucléaires

sont déjà arrêtés, pour d’autres problè-mes. Enfin, ils auront lieu dans uneFranceayantrécemmenttrèsfortementréduitsacapacitédeproductionthermi-que(charbonetfioul) : leparccharbonaen effet été réduit de 4,0 GW et le parcfioul de 2,5 GW en cinq ans. Que ris-quons-nous concrètement ? Pour bienapprécier le risque de coupure, uneméthodeet quelquescalculssontnéces-saires. La méthode est simple : elleconsiste à vérifier si l’on peut « passer »

sans encombre une situation très ten-due, telle que celle que l’on a connue le8 février 2012 à 19 heures (la demandeavait dépassé les 102 GW) et à regarderen relatif ce qui se passerait cet hiver.

Or, pour faire face à une même situa-tion, et d’après mes calculs basés sur lesdonnéesdeRTEetEDF,11,1GWdecapa-cités en fonctionnement à la pointe de 2012 feront défaut cet hiver, soit :

– 6,4 GW de production nucléaire ;– 2,9 GW de production charbon ;– 0,8 GW de production fioul ;– 1,0 GW d’effacements tarifaires

(offres EJP, Tempo).

Etonnepeutcompterquesur4,4GWdemoyenssupplémentaires.Enconclu-sion, il manque donc encore 5,7 GW pour passer un pic de consommation équivalent à celui de 2012 ! C’est consi-dérable, puisque cela représente plus dutiersdelaconsommationdelarégionIle-de-France. Et il paraît peu probable que les importations des pays voisins, qui ont, eux aussi, fermé des centrales de production, puissent être aussi con-séquentes qu’en 2012.

Le risque de coupure de courant cethiver ne peut donc être écarté : il appa-raîtmêmetrèsprobableencasdevaguede froid équivalente à celle de 2012.

Il est plus que temps d’en appelerau bon sens : développons enfin denouvelles solutions d’effacement chezles clients qui permettent, de manièreindolore et sans coût pour la collecti-vité, de « passer » ces pics inévitables !Les technologies sont là, et les four-nisseurs de nouvelle génération pro-posent précisément des offres innovan-tes, qui donnent aux consommateursles clefs d’un usage plus conscient etplus raisonné de l’énergie. Et ils sontdisposés à le faire vite, si les moyensleur en sont donnés, et si l’opérateurhistorique cesse d’y mettre des freinsartificiels et stériles.

Je fais le pari que l’intelligence collec-tive l’emportera et je forme le vœu qu’ilne faudra pas attendre que la France soit dans le noir pour que nous deve-nions tous plus clairvoyants.

Vincent Maillard est présidentde Plüm Energie.

Le risque de coupurede courant cet hiverne peut être écarté.

Il apparaît même trèsprobable en cas de vaguede froid équivalenteà celle de 2012.

LE POINTDE VUE

de Julien Damon

Migrants : lapagailledeStalingrad

A grand renfort de moyens, laplaceStalingradetsesenvirons,dans le nord-est de Paris, ont

fait l’objet d’une énième opérationd’évacuation des campements de« migrants » qui s’étaient à nouveauinstallés. Les chiffres impressionnent :des centaines de policiers, des dizainesde bus, des milliers de personnes, lamobilisation de nouveaux centresd’orientation et d’hébergement partouten Ile-de-France, même dans des rési-dences étudiantes de grandes écoles.

Ce petit morceau de Paris, où s’exa-cerbent des tensions venues du mondeentier,estdevenu,cesdernièresannées,le théâtre de la tiers-mondialisation etde la bidonvilisation de quartiers etd’avenuesdelacapitaled’undespayslesplus riches et les plus généreux dumonde. Localement, exaspération etincompréhension sont de mise. Pourles habitants, les commerçants, les pas-sants, les touristes que la ville cherche àattirer et rassurer après les déflagra-tions terroristes récentes, les senti-ments sont toujours mêlés ; entre com-passion devant l’extrême indigence etréactions légitimement inquiètes,interrogatives, voire accablées face àl’accumulation et la répétition desproblèmes.

L’ensemble, en termes de situationcomme en termes de gestion, relève de la pagaille. Un mélange de désordre, d’impréparation, et, d’abord, d’impré-cision. Car de qui parle-t-on ? Le terme le plus souvent employé est celui, sans contenu juridique, de migrant. Issus depaysendéveloppement,endifficulté,enguerre, les individus, les familles, les

enfantsquicampaientàStalingradrelè-vent, en fait, de deux catégories. Soit ilssont demandeurs d’asile et/ou réfugiés quandcestatutleuraétéaccordé,soitilssont clandestins, illégaux, sans-papiers,sans demande d’asile ou sans raison dedemander l’asile. De bonnes âmes, avecde bons arguments, soulignent des cas dezonesgrises,intermédiaires,comple-xesàévalueretétablir.Maislachose,surle papier et dans le marbre du droit, estsimple. Soit ils sont dans une situation qui les autorise à rester sur le territoireet qui, même, commande l’action de la Francepourlesaccueilliretlesprotéger.Soit ils ne le sont pas.

Danslepremiercas,ilestproprementindigne que la France ne réalise pas lesefforts qu’elle a su toujours engager, en mobilisant son droit social et son droit pénal pour héberger les personnes et punir, le cas échéant, les trafiquants et passeurs qui les exploitent. Dans le secondcas,ces« migrants »doiventêtrereconduits à l’extérieur des frontières, nationalesoueuropéennes.Touteautreoptionbricoléeestinexplicableetdérive

deplusenplusversl’ingérable.Lasitua-tion et ses difficultés de gestion témoi-gnent d’une singularité parisienne, au regard des grandes villes françaises et des grandes métropoles comparables. Le maire de Paris n’y a pas les pouvoirsde police qui relèvent de l’Etat. Ainsi, l’un et l’autre se renvoient les responsa-bilitésetlesdossiers.Lavilleveutagir.Lapréfecture de région a fait, début 2016, une proposition de « stratégie régio-nale pour les campements illicites en Ile-de-France ». La préfecture de police agit en fonction des demandes,souhaits, injonctions d’élus locaux et d’un ministère central. En un mot, personne n’est vraiment responsable de l’affaire.

Relevons, pour finir, que la pagailleactuelle n’est pas neuve. Depuis plus dedix ans, les autorités, à Paris, tolèrentla présence de camps et de tentes sau-vages, au mépris de règles basiquesd’urbanisme, d’hygiène, d’hospitalité,de sécurité. Le sujet avait dégénéré unepremièrefois,surlecanalSaint-Martin,que borde la place Stalingrad. La mobi-lisation dite des « Don Quichotte » avaitdébouché sur une compétition de pro-positions autour de la lutte contrel’exclusion. Il faut souhaiter que cettenouvelle pagaille, d’ampleur incompa-rable et de contenu largement trans-formé par les évolutions du profil deserrantssans-abri,débouchesurdesfor-mulations claires, des responsabilitésprécisément attribuées et des réalisa-tions plus efficaces.

Julien Damon est professeur associéà Sciences po.

Nous subissons unesingularité française :la Mairie de Paris n’a pasde pouvoirs de police.

Il en résulte une dilutiondes responsabilitésqui aggrave le problèmedes camps sauvages.

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14 // IDEES & DEBATS Lundi 7 novembre 2016 Les Echos

sciences

Une espèce sur cinq menacée d’extinction

Près de 20 % des espèces méditerranéennes sont menacées d’extinction,selon l’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature).Réchauffement climatique mais aussi surpêche, pollution et espècesinvasives perturbent l’équilibre de la faune et de la flore de cette mer,l’une des plus riches en biodiversité. Près de 17.000 espèces peuplentses eaux, dont 28 % endémiques. Sa longue histoire, sa configurationquasiment fermée, la densité de sa population (plus de 150 millionsd’habitants, deux fois plus qu’il y a 40 ans), son activité touristique(près de 200 millions de visiteurs sur ses rives) et sa participation activeau commerce maritime (30 % des conteneurs mondiaux et 22 % du tra-fic pétrolier y transitent) fragilisent dangereusement ses écosystèmes.Le nombre d’espèces invasives provenant de ces flux explose : ellesreprésenteraient déjà 4 % des espèces, mettant en danger les locataireshistoriques de la Grande Bleue. Au moins 42 % des poissons cartilagi-neux sont menacés et 36 % des crabes et écrevisses, soit un total depresque 2.000 espèces. Seize sont déjà éteintes. — P. M.

CLIMAT // La dégradation s’accélère dans l’un des bassins mondiaux les plus riches en biodiversité.La qualité de l’eau, comme celle des sols et de l’atmosphère, inquiète les scientifiques.

LechangementclimatiquemetlaMéditerranéesoustensionPaul Molga

P rolifération d’algues, acidification etaugmentation de la température dela mer, avancée des déserts, intensi-

fication des pollutions atmosphériques,dégradation des sols, raréfaction de l’eaudouce, disparition des espèces… Alors ques’ouvreaujourd’huiàMarrakechla22e Con-férence des parties (COP22), l’avenir clima-tique de la Méditerranée s’annonce biensombre. Plusieurs études publiées ces der-niersjoursnedonnentpascherdecetteairegéographique qui compte parmi la tren-taine d’espaces les plus sensibles de la pla-nète. « Le bassin méditerranéen est l’une deszones les plus exposées au risque », expliqueJean-Paul Moatti, président de l’Institut derecherche pour le développement, en pré-face d’une synthèse inédite des travaux derecherche sur ce bassin, dévoilée ce lundimatin. La région, poursuit l’auteur, « a doncun devoir d’exemplarité dans la constructiond’un nouveau mode de consommation et deproduction ».

On en est loin : le bassin de la GrandeBleue « est à la veille du plus grand boulever-sement de son histoire », résume le collectif,qui prédit des « changements notables »dans moins de vingt ans. « La circulationocéanique liée à la température et à la salinitédes masses d’eau (ou circulation thermoha-line) est déjà affectée, détaillent les cher-cheurs. Les scénarios prévoient la poursuitede ces changements et une forte atténuationdes phénomènes de convection à l’origine del’oxygénation du bassin, ce qui aura des con-séquences sur les cycles biogéochimiques,l’écosystème et ses ressources. Les change-ments planétaires vont affecter la fréquencedes événements extrêmes : cyclogénèse, phé-nomènes hydrométéorologiques ou éoliens,sécheresse et dégradation des sols. »

Pollens fossilesLe paléoclimatologue Joël Guiot, directeurderechercheauCNRS,estplusprécis.Dansune étude publiée fin octobre avec l’écolo-gue Wolfgang Cramer dans la revue« Science », il a calculé que, au-dessus de1,5 °C de réchauffement global, la régionsubira à l’horizon 2100 « des changementsjamais vus depuis les 10.000 dernièresannées ». Pour en venir à cette conclusion,les chercheurs ont analysé l’évolution duprofil des pollens fossiles comparée au cli-mat passé et introduit ces données dans lesmodèles de prévision climatique ; ils en ontdéduit une estimation plus précise del’impact de la hausse des températures surl’environnement.

Dans l’hypothèse basse, la situation res-terait « à peu près conforme à la situationobservée ces 100 derniers siècles ». Mais undemi-degré de plus, et tout dérape : Chyprene serait plus qu’un désert ; en Afrique, seu-les les côtes situées au nord-ouest duMaghreb pourraient résister à la séche-resse ; et en France, le climat du Sud-Estéquivaudrait à celui actuel des Pouilles,dansle suddel’Italie.Au-delàde3°C, lebas-sin changerait littéralement de visage : ledésert isolerait de grandes villes commeLisbonne et Séville, les rives nord seraientaussi étouffantes que les rives sud, et mêmeles zones montagneuses verraient leur phy-sionomiebouleverséeparlasubstitutiondela flore méditerranéenne sur les grandesétendues de forêts caduques.

« Il sera difficile d’éviter ce scénario »,estime le chercheur. Les températures dupourtour méditerranéen sont déjà de 1,3 °Csupérieures à celles de 1920, alors que latempérature globale de la planète s’estaccruede0,85°Cpendantlamêmepériode.Les précipitations ont également diminuéde 20 % dans certaines régions. « L’Holo-cène, en particulier ces 5.000 dernièresannées, a connu plusieurs périodes de séche-resse, mais elles étaient accompagnées de

températures relativement stables », expli-que Joël Guiot. La situation au XXIe sièclesera différente. Alors que par le passé, lescultures résistaient, la grande sécheressesyrienne qui s’est étalée sur douze ans,entre 1998 et 2010, avec une hausse de latempérature globale de 0,5 °C (ce qui estbeaucoup), a ravagé l’agriculture et contri-bué, selon certains chercheurs, à la montéedes violences.

Les chercheurs s’inquiètent égalementde l’évolution de la qualité de l’air dans larégion. « Le climat régional et le cycle de l’eausont altérés par la chimie de l’atmosphère,explique François Dulac, chercheur auLaboratoire des sciences du climat et del’environnement du CEA. En réduisant leflux solaire reçu en surface, les aérosolsentraînent une baisse des précipitationsannuelles de 10 % en moyenne sur le bassinméditerranéen. Ils pourraient réduire plusencore les précipitations en diminuant lataille des gouttes d’eau dans les nuages ou enfavorisantlaformationdecristauxdeglace. »

Particules finesDe récentes expériences indiquent en outreque la présence, à la surface des eaux de laMéditerranée, de l’azote déposé parl’atmosphère et du phosphore issu despoussières désertiques favorise le dévelop-pement de phytoplancton, activantl’absorption de CO2. Mais le dépôt de pous-sières favorise aussi la croissance de bacté-ries qui, à l’inverse, rejettent du carbone.« L’effet net du dépôt de ces poussières à

grande échelle reste à établir », reconnaît lechercheur, qui coordonne le programmeChArMex, réunissant une cinquantaine delaboratoires français et étrangers pourcomprendre le rôle des poussières dansl’atmosphère de la région.

Ils ont déjà constaté que la pollution enparticulesfinesmesuréeauCapCorse,dansun lieu a priori isolé des sources de pollu-tion, est plus forte l’été venu qu’en banlieueparisienne ; ou encore que la haute atmos-phère de Martigues, dans les Bouches-du-Rhône, contient de grosses particules depoussière saharienne qui étaient jus-qu’alors considérées comme trop lourdespourêtretransportéessiloindeleursource,et donc non prises en compte dans lesmodèlesdeprévisionclimatique.« Lescam-pagnes de mesures ont montré que la Médi-terranée est sous l’influence de sources pluslointaines, encore provenant d’Amérique duNord et d’Asie », indique François Dulac.Difficile, dans ces conditions, d’échapper àleur influence. n

Combien de temps nous reste-t-il encore pour empêcher ces paysages de disparaître ? Photo Shutterstock

En chiffres

0,7 %La surfacede la Méditerranéepar rapport aux mersdu globe. Ses côtess’étendent sur46.000 km le longde 22 pays. Elle abriteentre 10 % et 18 %des espèces marinesconnues.

40 %La proportiondes villesméditerranéennesde plus de2.000 habitantsqui ne sont pasdesservies par desstations d’épuration(Source : Plan bleu).

85 %Entre 1970 et 2010,la population dubassin a crûde 285 à 430 millionsd’habitants.En 2030, les rivesde la Méditerranéecompteront550 millionsd’habitants(Source : Observatoirenational de la meret du littoral).

925Le nombre d’espècesenvahissantesrecensées parles scientifiques(Source : Agenceméditerranéennede l’environnement).

31 %Sur 5,7 % des terresémergées, le bassinméditerranéenconcentre 31 % dutourisme mondial(Source : Plan bleu).

GRAND BOND EN AVANTLa Chine a réussi jeudile lancement de LongueMarche 5, sa plus grossefusée, capable de mettreen orbite basse jusqu’à25 tonnes, l’équivalentde 16 voitures.http://bit.ly/2fLqeqa

SURLE WEB

Un demi-degré de plus,et déjà tout dérape ;au-delà de 3 °C, le bassinméditerranéen, l’unedes zones les plus exposéesau risque, changeraitlittéralement de visage.

3 m2

RATIO CLIMATIQUEDes chercheurs ont dé-terminé que pour chaquetonne de CO2 émise dansl’atmosphère, le réchauf-fement qui en résulte en-traîne la fonte de 3 mètrescarrés de glace arctique.http://bit.ly/2fmyoTo

oLA PUBLICATION

Versundiagnosticplusprécoced’Alzheimer

L es voies de la recherche sont parfois bientortueuses. Qui aurait cru que, face àce fléau du XXIe siècle qu’est la maladie

d’Alzheimer, les biologistes trouveraient un alliédans… les lamas ! Ces camélidés possèdent desanticorps de petite taille ayant la rare capacitéde passer au travers de la barrière hémato-encéphalique, séparant le cerveau du systèmesanguin. Une propriété que l’équipe de PierreLafaye, à l’Institut Pasteur, a su mettre à profitpour améliorer le diagnostic de la maladied’Alzheimer. Cette démence, qui se caractérise,sur le plan biologique, par l’accumulation deplaques amyloïdes à l’extérieur des neurones etdes agrégats anormaux d’une certaine protéine(la protéine tau) à l’intérieur de ceux-ci, est,comme toutes les démences, difficile à détecteravant l’apparition des premiers symptômes, tousles changements se produisant à l’intérieur ducerveau. Mais les chercheurs de l’Institut Pasteurexpliquent dans la revue « Journal of ControlledRelease » avoir mis au point, à partir desanticorps du lama, deux anticorps spécifiquesciblant l’un les plaques amyloïdes et l’autre laprotéine tau. Il suffit de les rendre fluorescentspour les transformer en marqueurs de la maladie,marqueurs que l’imagerie médicale IRM pourraitmettre à jour, signalant ainsi la présence delésions. — Y. V.

U n entretien passionnant de BarackObama avec un entrepreneur etchercheur au MIT est paru dans le

numéro de novembre de la revue « Wired ».Le président des Etats-Unis y aborde lesquestions soulevées par le développementépoustouflant de l’intelligence artificielle, sous letitre « Les réseaux de neurones, les voitures sansconducteur et l’avenir du monde ».Les questions ? Innombrables et fondamentales :les ordinateurs perfectionnent eux-mêmes leursconnaissances et leurs capacités (jusqu’à battrel’homme au jeu de go !), les techniquesmanipulant des données gigantesques vontbouleverser la médecine, l’intelligence artificiellecontrôle les transports et les émissions decarbone, dirige et pare les attaques virales surInternet, devient une arme de guerre, permet deconstruire des robots infatigables et adaptables…D’immenses fortunes se créent en quelques moiset on craint la disparition d’emplois par millions ;l’information, la démocratie, la culture,les archives de l’histoire du monde, tout estconcerné et bouleversé. Savez-vous que lesalgorithmes qui permettent à Amazon ou àNetflix de connaître souvent si bien vos goûtspermettent aussi aux machines de prédire(longtemps avant vous) votre divorce probabledans les deux ans ? Cette révolution, quiprovoque à la fois enthousiasme et frayeur,n’est pas qu’industrielle, elle est aussi politique,éthique, sociologique, globale. Une réflexion degrande ampleur sur l’avenir du monde estindispensable, en effet, le plus vite et le mieuxpossible. Obama le sait ! Mais… nos dirigeants,actuels ou futurs ? Dans un contexte depaupérisation de nos universités et de noschercheurs, d’ignorance scientifique de nos élites(souvent satisfaites de « ne rien connaître auxmathématiques », pourtant cœur et poumon del’intelligence artificielle), tout aux techniques de« com » et de « storytelling », bobards et petitesformules, ambitions individuelles et régressionmorale, lesquels de nos dirigeants ont leséquipes, et les moyens culturels et intellectuels,de mener cette réflexion fondamentale ?

Michel Broué, mathématicien, est professeurà l’université Paris-Diderot.

L’aveuglementdenosélites

LACHRONIQUEde Michel Broué

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AÉRONAUTIQUE // L’inlassable patron des ventesd’Airbus évoque sa retraite pour 2018. La successionsera délicate : énorme contributeur à notre balancecommerciale, l’Américain a vendu avec ses équipes

la quasi-totalité des Airbus livrés ou à produire.

JohnLeahy,l’Américainquiavendu

15.000Airbus

Denis [email protected]

I l a dû danser au beau milieu de la nuitavec une cravate autour du crâne, mal-gré ses antécédents cardiaques, pour

parvenir à ratifier un mégacontrat de200 avions auprès d’AirAsia. Ingurgiter unesoupedeserpentàHongKong,relevantsanssourcillerledéfidupatrondeCathayPacific,qui voulait jauger sa volonté d’aller au boutd’unenégociation.Etiln’apashésitéàbalan-cer dans une piscine d’Hawaï, au beaumilieu d’une réception huppée, l’un de sesplus gros clients, furieux d’apprendre qu’ilvenait de toper avec son rival Boeing pourune centaine d’appareils.

A soixante-six ans, dont la moitié passéschez Airbus, John Leahy aborde publique-ment, pour la première fois, l’idée d’undépartà laretraite :ceserapour2018auplustôt, a-t-il confié récemment au « FinancialTimes », laissant ainsi d’ici là au comité exé-cutif le soin d’explorer la meilleure formulede succession à la tête de la division com-merciale de l’avionneur. Un défi redoutable,au vu de l’incroyable carrière de l’inépuisa-ble globe-trotteur : au total, le natif de NewYork aura participé à la vente de quelque15.000 avions civils, soit l’énorme majoritédu carnet de commandes ouvert par lesEuropéensen1970 !Pendantsonparcours,ilaura vu défiler à Toulouse sept patrons suc-cessifs d’Airbus, et… une dizaine d’homolo-gues directs à la tête de la division commer-ciale de Boeing.

« Leahy ? C’est tout simplement le plus for-midablevendeurd’avionsdanslemonde.Ilestsanségal,etunegrandepartiedusuccèsd’Air-bus lui est dû », résume Louis Gallois, qui futson patron en 2006-2007 et lui remit entre-temps la légion d’honneur à Toulouse. Dansune sphère largement dominée par les ingé-nieurs, l’homme a su contrebalancer la ten-dance à faire « les plus beaux programmesdumonde »et fairevaloireninternelepointdevueetlesattentesdescompagniesaérien-nes. « Son ancienneté fait de lui bien plusqu’un directeur commercial. Leahy a profitéde la faiblesse de certains présidents pourprendre un poids énorme sur les program-mes »,expliquaiten2011sonpremierpatron,Jean Pierson, à « Challenges ».

« John a réécrit la carte de l’aviation : d’unepart, en raison de ses talents à monter desdeals mais, d’autre part, en contribuant large-ment à créer une famille d’avions que lesclients veulent », dira plus récemmentl’actuel PDG d’Airbus, Fabrice Brégier, lorsd’une cérémonie d’« Aviation Week » enl’honneur de son champion des ventes. Biensûr, le chef d’orchestre, qui connaît unebonne part de ses 400 clients, ne joue pas ensolo : il règne sur une équipe de 520 person-nes, mariant des vendeurs spécialisés parrégion, des analystes épluchant les bilansdes compagnies et des juristes spécialistesdes contrats, ces documents clefs de plu-sieurs centaines de pages. Mais tous les groscoups passent par lui.

Contrats avec option de sortieL’étonnant parcours du super-VRP débuteen 1985 à New York et se confond avec lapériode où Airbus, qui ne représentait alorsque 13 % des ventes d’avions dans le monde,a commencé à changer d’échelle. Désireuxd’existersurlemarchéaméricainoùilspiéti-nentfaceàBoeingetMcDonnellDouglas,leseuropéens recrutent, via un chasseur detêtes, le jeune commercial chez Piper Air-craft, un fabricant de petits monomoteursde quelques sièges. Les seules prises deguerre d’Airbus sont alors modestes : ils ontplacé 23 avions chez Eastern Airlines, lacompagnie dirigée par l’ex-astronaute JohnBorman, séduit après une astuce coûteuse :le prêt gratuit de quelques A300 en guise detest.IlyacertesaussiunecommandedePanAm mais, pour le célèbre porte-drapeauaméricain, la fin est proche et ses A320 neseront jamais livrés.

La nouvelle recrue visite tous ses clientsen déployant une certaine imagination, au-delà du seul prix facial des avions et des trèsattendusrabais :ilproposedescontratsavecoption de sortie (« walkaway clause »),garantissant si nécessaire une valeur dereprise des appareils au bout de quelquesannées.Ilperçoitl’utilitécroissantedes« les-sors », ces grands loueurs qui permettentaux compagnies de ne pas alourdir leursbilans avec l’amortissement de leurs appa-reils. Plusieurs transporteurs, dont Nor-thwest, American Airlines ou TWA, se lais-sent séduire. Boeing commence à sentir lamenace, puisqu’il ira jusqu’à négocier plustardauprèsdesesmégaclientsaméricains…descontratsd’exclusivitésurvingtans !Mais

le nouveau job du commercial chargé desEtats-Uniscoïncidesurtoutavecl’arrivéesurle marché de l’A320, moyen-courriermoderne, avec ses commandes de vol élec-triques, voué à déstabiliser le 737.

Fruitd’unlaborieuxcompromispolitiquefranco-allemand (les seconds poussaientsurtout pour un quadriréacteur long-cour-rier), l’avion,quifaitsonpremiervolen1987,n’avait pas un ciel dégagé devant lui : « Al’époque,avectousles737,727etMD-80surlemarché, les experts n’avaient qu’une questionà la bouche : le monde a-t-il vraiment besoind’un avion de 150 places supplémentaire ? »raille John Leahy trois décennies plus tard.« ChezAirbusmême,l’objectifinitialétaitd’envendre tout au plus 700 unités, et je me sou-viensencoredemonpremierSalonduBourgeten 1985 : tout le monde rigolait au sujet del’A320, sur le thème “Comment, un nouveauConcorde ?” ou “Encore un programme socialeuropéen ?”… » De nos jours, le compteur està 12.700 unités (soit près de 8 avions sur 10vendusparAirbus),etcedernierasujoueràfond l’esprit de famille, pour que les équipa-ges puissent piloter plusieurs appareils avecles mêmes qualifications.

Subtile construction européenne, Airbus,quin’était,avant1999,qu’unesortedecoopé-rative à la gestion éclatée entre quatre pays,avait pris l’habitude de réserver sa directionàunFrançais,etsesventesàunBritannique.Mais, impatientfaceaumanquederésultatscommerciaux, Jean Pierson appelle à Tou-louse le numéro un de sa filiale américaine

en 1994, pour en faire son responsable com-mercial mondial. Très vite, le New-Yorkaisest à bonne école : quoi que né à Bizerte(Tunisie), lemassifetpeudiplomatePiersonest surnommé « l’ours des Pyrénées » dansles hangars de Blagnac, et son expressionfétiche au sujet de Boeing est limpide : « jevais lui faire pisser le sang ! » Une forme deblanc-seingpourlenouveaupatrondesven-tes,quidépoussièrelesbureauxetinstaureàses troupes de nouvelles méthodes de tra-vail, en mettant l’accent sur le marketingstratégique.

Un an plus tard, au cours d’une réunionface à son conseil d’administration, Leahy,interrogé sursesobjectifscommerciaux,n’yva pas par quatre chemins : « Ce que je vise ?50 % du marché pour l’an 2000 ! » assène-t-ilau terme de sa présentation à ses interlocu-teursincrédules,quitenterontdeleramenerà la raison, en l’incitant à baisser son chiffre.En vain. Le pitbull était lâché, et le contratsera rempli comme prévu, avec même unpeu d’avance, quand Airbus fera jeu égalavec Boeing en termes de commandesmondiales dès 1999.

Ses méthodes ? Une incroyable ténacité,une horreur de la défaite, une connaissancetrès fine des compagnies aériennes et uneredoutable endurance. « Il dispose d’une trèsgrande créativité pour comprendre les problè-mes des clients et les résoudre, et il connaîtvraiment les avions. Avec son énorme réseau,ilparleendirectauxPDGdescompagniesplusqu’à leurs directeurs, c’est au fond l’égal dupatron d’Airbus », résume Louis Gallois.« Maisc’estépuisantdelesuivre ! »ajoutel’ex-patron d’Aérospatiale, qui se remémore unecampagne de vente jusqu’en Australie viaSingapour, puis retour en France, avec troisnuits consécutives en avion (donc pas uneseule à l’hôtel). « Le pire, c’est que le lende-main matin, à Toulouse, il était aussi aiguiséque d’habitude », glisse Fabrice Brégier, unautre participant à ce « jetlag tour » chezQantas et Singapore Airlines… Quant à Ste-ven Udvar-Hazy, l’ex-PDG du puissantloueur ILFC – l’homme qui fut poussé dansla piscine par son « ami » –, il se souvient decette autre négociation à l’hôtel Bel Air deLos Angeles, lorsqu’il torturera durant unenuit ledirigeantd’Airbus, fatiguéetgrognonau saut de l’avion, pour lui arracher unrabais supplémentaire. Sans que l’on saches’il est vraiment parvenu à ses fins.

Le flair de Leahy fut aussi de miser sur lesclients « à potentiel » : lesquels lui comman-deront à terme beaucoup plus d’avions queceux requis dans leur premier appel d’offresinitial (« request for proposal »). Une rela-tion sur la durée qui permet de discuterd’embléedesremisesmassives,qu’Airbusnepeut pas consentir sur 30 ou 40 avions. C’estainsi que l’homme a ouvert des brèchesénormes dans le monde des compagnieslowcost,jalousementtenuparleBoeing737,en faisant les yeux doux à easyJet, JetBlue,Wizz Air ou AirAsia. Célèbre pour ses atta-

ques en règle contre Boeing, « mes amis deSeattle », à chaque fois qu’il prend la parole,l’inlassable VRP, qui a élu domicile dans leslong-courriers, a également « une certaineconscience de lui-même », glisse un anciengradé d’Airbus. Ayant horreur de l’establish-ment,ilnedaignetoujourspasparlerunmotde français, ou si peu, au bout de vingt-deuxans : « il n’achèterait jamais une baguette depain et c’est sa femme qui lui sert d’interprèteen l’accompagnant chez le médecin ! »s’étonne la même source. Ce très gros bos-seur qui dispose de plusieurs équipes desecrétaires ne met pas particulièrementen valeur ses troupes qui travaillent dansl’ombre,notammentleschampionsdescon-trats ou ses fantassins qui décèlent lesbesoins des compagnies. Pourtant, entreLeahy et plusieurs gros clients, ce n’est pasl’idylle absolue, notamment chez certainescompagnies du Golfe, qui, ombrageuses,préfèrent traiter avec d’autres dirigeants dugroupe, comme Marwan Lahoud, le DGstratégie et marketing.

Autre reproche entendu ici où là : deschoixpasforcémentjudicieuxenmatièredeproduits.Entémoignel’AirbusA350,repartià grands frais sur la planche à dessin, quandil est apparu qu’Airbus ne remplacerait pasles A330/340 avec un module trop étroit etpeu innovant. Ou encore l’Airbus à deuxponts A380, annoncé avec moult personna-lisations (des boutiques de bord, des casinosvolants, des suites nuptiales…) au final trèspeu demandées par les compagnies. N’inté-ressant ni ses clients américains ni les chi-nois, le coûteux géant des airs ultra-densifiéen nombre de sièges aura réussi le tour deforce d’être commercialisé avec énormé-ment de retard et d’être finalement consi-déré… comme un avion arrivé trop tôt sur lemarché de l’aviation civile.

Au-delà de ces ratés, l’avionneur euro-péendisposesurtout,grâceàsonincontour-nable vendeur, d’un énorme carnet de com-mandes (plus de 6.700 avions à fabriquer).Au point que ses usines ont du travail pourdix ans, un record. Le successeur du pitbullest prévenu : bien que le trafic aérien mon-dial double invariablement tous les quinzeans, il sera sans doute difficile de faire bienmieux. n

DLes points à retenir

•En poste depuis vingt-deuxans au siège d’Airbusà Toulouse, le patroncommercial John Leahycommence à songerà sa retraite, au momentoù le groupe européense restructure.•Entré dès 1985 chez AirbusNorth America, sa carrièrese confond avec l’imposanteexpansion du fabricantde l’A320, qui fait jeu égalavec Boeing.• Inépuisable voyageur, il asigné un nombre incroyablede contrats, du sur-mesurequi demande des mois, voiredes années de négociations.

Doté d’une ténacité et d’une endurance à toute épreuve, le super-VRP John Leahy aura vu défiler à Toulouse sept patrons d’Airbus. Photo Balint Porneczi/Bloomberg

« Il dispose d’une trèsgrande créativité pour

comprendre les problèmesdes clients et les résoudre,

et il connaît vraiment lesavions. [...] Mais c’est

épuisant de le suivre ! »LOUIS GALLOIS

PDG d’Airbus en 2006-2007

Les Echos Lundi 7 novembre 2016 // 15

enquête

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16 // Lundi 7 novembre 2016Les Echos

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ON EN PARLE À ANKARA

Nouveautourdevisd’Erdogancontrel’opposition

Michel De [email protected]

R ecep Tayyip Erdogan afranchidepuisvendrediunenouvelleétapedans

sa volonté de reprendre enmain le pays après le coupd’Etat manqué de mi-juillet.L'opposition vient d'en faire lesfrais coup sur coup en troisjours. Dans la nuit de jeudà vendredi, plusieurs diri-

geants et députés du partipro -kurde, le HDP (Part idémocratique des peuples),deuxième parti d’opposition enTurquie, ont été arrêtés. Ils ontété présentés à des magistratsqui ont décidé de leur place-mentendétentiondanslecadred’une enquête « antiterroriste »

liée au Parti des travailleurs duKurdistan (PKK), selon l’agencede presse pro-gouvernemen-tale Anadolu. Ces interpella-tions marquent « la fin de ladémocratie »danslepays,apro-testé lepartidansuncommuni-qué tout en appelant « la com-munauté internationale à réagircontre ce coup du régime d’Erdo-gan ». Alors que l’accès auxr é s e a u x s o c i a u x e t à d e sapplications de messagerierestait fortement perturbétoute la journée de vendredi, unattentat à la voiture piégée,revendiqué par un groupekurde radical, a fait huit mortset une centaine de blessés àDiyarbakir, la grande villekurde du sud-est de la Turquie,et ajouté à la confusion.

Samedi,neufresponsablesetjournalistesdu« Cumhuriyet »,le principal quotidien d'opposi-tion,ontàleurtourétéplacésendétention,etlesforcesdel’ordreont dispersé à Istanbul l’unedes manifestations organiséesdans le pays et à l’étrangercontre l’arrestation d'élus kur-des. Avec l’état d’urgence, desONG accusent les autoritésturques de cibler des médiascritiques et des opposants souscouvert de lutte contre les puts-chistes présumés. Quelque35.000 personnes ont déjà étéplacées en détention et desdizaines de milliers ont étélimogées ou suspendues.

La décis ion d’Erdogand’interpeller des responsablesde l’opposition a suscité une

nouvelle vague d’indignation àl’étranger. Les Etats-Unis sont« profondément troublés » parla détention de responsableskurdes. Frank-Walter Stein-meier, le ministre allemand desAffairesétrangères,aconvoquéle chargé d’affaires turc enAllemagne, mettant en garde laTurquie contre la tentation de« museler l ’opposit ion » .L’Union européenne s’est, elleaussi, déclarée « extrêmementinquiète » après l’arrestationde dirigeants et députés pro-kurdes en Turquie. FedericaMogherini, la chef de la diplo-matie de l’Union européenne,a annoncé la « convocationd’uneréuniondesambassadeursd e l ’ U n i o n e u ro p é e n n e àAnkara ». n

Des dirigeants politiques et des députés pro-kurdes, ainsi que des journalistes, ont été arrêtés.

Un raz de marée humain débordant sur les flots. Environ 350.000 spectateurs se sont massés, dimanche, sur les digues desSables-d’Olonne (Vendée) pour acclamer les 29 skippeurs lancés à l’assaut du Vendée Globe. Quelque 1.000 privilégiés ontassisté,depuisdepetites embarcations, audépartdes navigateurs, dont SébastienJosse,surson « EdmonddeRothschild ».

Photo : Damien Meyer/AFP

DÉFENSE MORT AU MALID’UN 18E MILITAIRE FRANÇAISUn militaire français, le maréchal deslogis-chef Fabien Jacq, est décédédans la nuit de vendredi à samedi,après avoir été blessé dans l’explo-sion de son véhicule causée par unemine, dans le nord du Mali. L’attaquea touché un autre véhicule de sonconvoi. Elle a été revendiquée par ungroupe lié à Al Qaida. Ce décès porte à18 le nombre de militaires tués depuisle début de l’opération Serval au Mali,en janvier 2013.

EN FRANCE

PROCHE-ORIENT LA BATAILLEDE RAQQA EST LANCÉEAprès Mossoul, la force arabo-kurdesoutenue par les Etats-Unis a lancédimanche une grande offensive – bap-tisée « Colère de l’Euphrate » – pourreprendre Raqqa, « capitale » dugroupe Etat islamique en Syrie,accroissant la pression sur les djihadis-tes déjà acculés en Irak. Les premièresopérations sont en cours pour isoler laville en vue d’un assaut, a déclarédimanche un responsable américain.Raqqa et Mossoul sont les deux derniè-res grandes villes contrôlées par l’EI.

À L’ÉTRANGER

DISPARITION DÉCÈS DU PIONNIERDE LA MUSIQUE ÉLECTRONIQUEJEAN-JACQUES PERREY

Le Français Jean-Jacques Perrey,pionnier de la musique électroniquedès les années 1950, est décédé à Lau-sanne à l’âge de quatre-vingt-septans. Autodidacte en musique, ils’était fait connaître aux Etats-Unisdans les années 1960 avec l’essor destout premiers synthétiseurs. C’estavec l’un d’entre eux qu’il avaitaccompagné Charles Trenet et EdithPiaf en concert.

CULTURE L’ÉTAT S’ENGAGEDAVANTAGE DANS LILLE 3000La ministre de la Culture, AudreyAzoulay, a annoncé dimanche lasignature d’une nouvelle conventionliant l’Etat au programme culturel deLille 3000, avec à la clef une enve-loppe annuelle de 500.000 euros pen-dant trois ans. Jusqu’à présent, sonsoutien se chiffrait à 200.000 euros.Lille 3000 est une structure quiémane de Lille 2004 Capitale euro-péenne de la culture. Elle a pour butde perpétrer le souffle de ce projet.

UNION EUROPÉENNE JUNCKERVEUT CHANGER LE CODEÉTHIQUE DE LA COMMISSIONLe président de la Commission euro-péenne a affirmé, samedi, souhaiterchanger le code éthique de l’institution,enréponseà lavagued’indignationquiasuivil’embauchedeManuelBarrosoparla banque d’affaires Goldman Sachs,dans un entretien au quotidien belge« Le Soir ». Il va proposer d’allonger de18moisà3anslapériodeditede« refroi-dissement », durant laquelle les com-missairesdoiventdemanderuneautori-sation pour rejoindre un groupe privé.

SDF UN CENTRE D’HÉBERGEMENTÀ PARIS ÉCHAPPEÀ UN NOUVEL INCENDIEUnhommeatentédemettrelefeudansla nuit de samedi à dimanche à un cen-tre d’hébergement pour SDF du cossu16e arrondissement de Paris, inauguréla veille et contesté par les riverains. Lecentre avait déjà été victime le 17 octo-bre d’un début d’incendie, sans doutevolontaire, générant des dégâts limités.La tentative de samedi n’en a cette foisfait aucun, son auteur n’ayant pas jetéassez fort son engin incendiaire.

ROYAUME-UNI THERESA MAYMET EN GARDE LE PARLEMENTCONTRE UN BLOCAGE DU BREXIT

La Première ministre Theresa May amisengarde,dimanche, lesparlemen-taires britanniques contre un blocagedu Brexit après la décision de la HauteCour de leur accorder un droit de votesur le lancement de la procédure desortie. « Le résultat a été clair. Il est légi-time. Les parlementaires qui regrettentles résultats du référendum doiventaccepter ce que le peuple a décidé », ainsisté la dirigeante conservatrice.

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CETA LES PAYS-BASPOURRAIENT ÊTRE CONTRAINTSD’ORGANISER UN RÉFÉRENDUMDes militants néerlandais ont affirmésamedi avoir réuni près des deuxtiers des signatures nécessaires pourcontraindre leur gouvernement àorganiser un référendum sur le traitéde libre-échange UE-Canada (Ceta),possible nouveau revers après larésistance wallonne à cet accord.

GRÈCE TSÍPRAS REMANIESON GOUVERNEMENTLe Premier ministre grec a procédévendredi à un remaniement limité deson gouvernement pour arrondir lesangles avec les créanciers et rebondiralors que son équipe est en chute dansles sondages. Si le ministre des Finan-ces, Euclid Tsakalotos, est maintenu,l’économistedegaucheDimitrisPapa-dimitriou arrive à l’Economie, et leministre de l’Environnement et del’Energie, très critique envers les pri-vatisations, est remplacé.

AFP

CRIMINALITÉ UN HOMMEABATTU À MARSEILLEUn homme de vingt-neuf ans a été tuépar balle samedi soir à Marseille, dansle quartier de la Rose, au nord de laville. Cet homicide porte à 29 le nom-bre de tués par balle dans les Bouches-du-Rhône en 2016, dont 26 dans desrèglements de comptes. En 2015,19 personnes avaient été tuées dans ledépartement. Dans la région de Mar-seille, la guerre entre clans ultra-vio-lents s’intensifie avec le démantèle-ment de réseaux de trafic de drogue.

Budget de l’Etat 2015 : 366,3 milliards d’euros // PIB 2015 : 2.181,1 milliards d’euros courants //Plafond Sécurité sociale : 3.218 euros/mois à partir du 01-01-2016 // SMIC horaire : 9,67 eurosà partir du 01-01-2016 // Capitalisation boursière de Paris : 1.213,63 milliards d’euros (au 21-07-2016)// Indice des prix (base 100 en 2015) : 100,63 en juin 2016 // Taux de chômage (BIT) : 9,9 %au 1er trimestre 2016 // Dette publique : 2.137,6 milliards d’euros (1er trimestre 2016)

,Les chiffresde l’économie

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Lundi 7 novembre 2016www.lesechos.fr

DEVISES EUR/GBP 0,8882 EUR/JPY 1,146 EUR/CHF 1,0778 GBP/USD 1,2518 USD/JPY 1,0308 USD/CHF 0,9697 TAUX EONIA -0,343 LIFFE EURIBOR 3 MOIS -0,313 OAT 10 ANS 0,3591 T-BONDS 10 ANS 1,8054

INDUSTRIE & SERVICESPSALe déclin programmé du made inFrance des moteurs. // P. 18

EDFNucléaire : les arrêts de réacteurvont coûter 1 milliard d’eurosà l’électricien en 2016. // P. 20

AGROALIMENTAIRE

Alerte rouge sur le saumon fuméavant les fêtes de fin d’année. // P. 21

TOURISMEFace à la baisse des visiteurs, Parisrelance sa promotion touristique.// P. 22

TRANSPORTSLes attentats font chuter la clien-tèle des trains Eurostar. // P. 23

ZALANDOLe groupe allemand lance à Parisun service de retour express avecla start-up Stuart. // P. 24

RICHEMONTLe géant du luxe veut « moins deFrançais grisonnants » à sa tête.// P. 25

HIGH-TECH & MÉDIASMICROSOFTAvec sa messagerie pour entre-prise, la société se lance sur leterrain de Slack. // P. 26

UBISOFTL’éditeur fête ses 30 ans, sous leregard insistant de Vivendi. // P. 27

START-UPWEB SUMMITLe « Davos des geeks » prendses quartiers à Lisbonne. // P. 28

PME & RÉGIONSCENTRE-VAL DE LOIRE

ZNT, le nouvel arrêté antipesticidesqui fait enrager les arboriculteurs.// P. 29

FINANCE & MARCHÉSLIVRET AComment les pouvoirs publics vontréformer le calcul du taux. // P. 31

BANQUE DE FRANCEL’institution rompt avec la culturedu secret avec son « open dataroom ». // P. 32

ASSURANCEIntempéries : vers un meilleurtraitement des sinistrés. // P. 34

LES ÉCHOS BUSINESSCARNET // P. 37

DERNIÈRE HEURE

Notre-Dame-des-LandesrepasseenzonedeturbulencesJoël Cossardeaux

@JolCossardeaux

Les affirmations répétées de ManuelValls, assurant que l’évacuation du sitede Notre-Dame et l’ouverture du chan-tier de cet aéroport se feront dès cetautomne, pourraient bien ne pas sevérifier.Alorsquelasaisonestdéjàbienavancée, la cour administrative d’appelde Nantes doit statuer à partir de celundi sur le sort de cinq arrêtés préfec-toraux contestés par les opposants auprojet.Cestextes,sanslavalidationdes-quels le moindre coup de pioche nepeut être donné, pourraient tomber surlecoupd’uneannulationpureetsimple.C’est en tout cas le jugement que le rap-porteur public entend recommanderpour quatre de ces arrêtés. Son avisétantgénéralementsuiviparlesjuges,ilyadegrandeschancesdevoirlamiseenœuvre du projet d’aéroport du GrandOuest, situé à une vingtaine de kilomè-tres au nord de Nantes, essuyer un nou-veau retard.

Lesarrêtéssurlesquelslacourdoitseprononcer d’ici deux à trois semainesau plus tard, remontent à décem-bre2013.Ilspermettent,notamment,dedérogerauxréglementationssurlapro-tection des espèces et la loi sur l’eau. Aleur publication, les associationsd’opposantsavaientaussitôtvurougeetintenté des recours. Sans succès. Le17 juillet 2015, le tribunal administratifdeNanteslesrejetaitenbloc.Sesmagis-trats n’avaient rien trouvé à redire à laméthode de compensation environne-mentale prévue dans le projet, considé-rantqu’elleneportaitpasatteinteà l’étatde conservation des espèces. ManuelValls n’avait pas manqué de saluer leurdécision, estimant qu’elle devait per-mettre la reprise des travaux.

Au grand dam du Premier ministre,rien de tel ne s’est produit et la suite desévénements risque à nouveau de ledémentir. « Si c’est confirmé, et si lesarrêtés sont annulés, les conditions pourune intervention ou un démarrage destravaux ne sont aucunement réunies »,assure Thomas Dubreuil, l’un desavocats des opposants. Pour autant,ceux-ci ne crient pas encore victoirecarles« pro-aéroport »sontloind’avoirdésarmé.

Samedi, plusieurs centaines de parti-sans à Notre-Dame-des-Landes sontvenus à Nantes déposer devant la pré-fecture de Loire-Atlantique des cartonscenséscontenirles270.000votes« oui »obtenuslorsduréférendumdejuinder-nier sur cette question. Après l’étape delundi et la décision des juges qui vas’ensuivre, opposants et partisans pour-rontencoresaisir leConseild’Etat.Maisune annulation, même partielle, de cesarrêtés porterait un sérieux coup auprojet, déclaré d’utilité publique en2008. Pour mémoire, l’entrée en servicede cette plate-forme aéroportuaire étaitinitialement prévue en 2017. n

Volkswagenetsonprésidentduconseilrattrapésparlescandale

Ils pensaient être enfin parvenus à circons-crire l’incendie général déclaré en septem-bre 2015. C’est raté. Chez Volkswagen, lescandaledesmoteurstruquéss’estravivécesderniers jours, jusqu’à la flambée de diman-che : coup sur coup, on a appris en lisant« BildamSonntag »qu’AudiauraitmanipulélesémissionsdeCO2decertainsvéhiculesviale logiciel de leurs boîtes de vitesses automa-tiques, et que le tribunal de Brunswick (Bas-se-Saxe) étendait son instruction sur d’éven-tuelles manipulations de cours à l’anciendirecteurfinancier,HansDieterPötsch…quin’est autre que l’actuel président du conseilde surveillance du constructeur allemand.

Sous le feu d’une enquête de l’agenceaméricaine de l’environnement depuis2014, l’état-major de Volkswagen, con-vaincu que le dossier lui coûterait au plusquelques dizaines de millions de dollars

d’amende, n’avait pas trouvé utile de préve-nir les marchés. Sans préjuger de la suite,l’extensiondessoupçonsdelajusticedonnedes arguments aux nombreux actionnairesde VW s’estimant floués. Le tribunal deBrunswick a déjà reçu 1.400 plaintes, récla-mant au total 8,2 milliards d’euros en dom-mages et intérêts. Le groupe a déjà provi-sionné plus de 18 milliards d’euros, surtoutpour faire face aux premières factures duscandale venues des Etats-Unis.

Doutes sur les boîtes de vitessesL’affaire pourrait d’ailleurs prendre unedimension supplémentaire. Selon « Bild »,l’agence californienne de l’environnement,qui avait découvert le logiciel truqueur ins-tallé sur 11 millions de véhicules, aurait misà jour une autre fraude informatique. Cettefois, ils’agitd’unlogicieléquipantlaboîtedevitesses automatique de certains modèlesAudi dotés de moteurs V6 essence ou Die-sel. Celui-ci minimiserait au maximum laconsommation de carburant (donc lesémissions de CO2) lorsque le volant netourne pas pendant un certain temps, signeque le véhicule passe un test d’homologa-tion. Au contraire, dès que l’angle du volantdépasseles15degrés, le logicielse« débran-cherait », au détriment de la consomma-tion. L’agence aurait détecté pendant l’été le

stratagème, qui concernerait des Audi A6,A8 et Q5. Audi aurait cessé d’installer ceprogramme juste avant cela, et suspendudans la foulée plusieurs ingénieurs en lienavec le sujet. En soi, le nombre de voituresincriminé devrait être raisonnable, mais lesujet est potentiellement explosif : le sys-tème européen des bonus/malus reposedirectement sur les émissions de CO2…

Cette nouvelle menace est un coup durpourleconstructeur,quiavaitannoncéven-dredi la validation du rappel de 2,6 millionsde voitures 1,6 litre diesel en Europe. Quel-ques jours plus tôt, la justice américaineavait également affirmé que les négocia-tions sur le cas des moteurs 3 litres fraudu-leux était en cours de finalisation. A Wolfs-burg, le siège du groupe, on assuraitdimanche que le conseil avait bien « rempliles exigences légales concernant la divulga-tion d’informations au marché », et l’onmaintenait la défense tenue depuis un an :le groupe a peut-être triché aux Etats-Unis,mais pas en Europe – où le nombre de véhi-cules atteints est beaucoup plus important.Une position réitérée vendredi, qui a eu ledon d’ulcérer le gouvernement allemand etleLanddeBasse-Saxe,actionnaireà20 %deVolkswagen. Ceux-ci ne doivent pas êtreplus ravis aujourd’hui.— Jean-Philippe Lacour (à Francfort)

L’ancien directeur financier de Volkswagen, Hans Dieter Pötsch, dans le viseur de la justice allemande n’est autre quel’actuel président du conseil de surveillance du constructeur allemand. Photo Tobias Schwarz/AFP

La justice allemande visedésormais le présidentdu conseil de surveillancede VW.

Qui plus est, Audi auraitmanipulé ses émissionsde C02, selon « Bild ».

Sébastien Dumoulin@sebastiendmln

Après avoir failli capoter, l’opération derachat de NetSuite par Oracle est finale-ment conclue. Le groupe informatiqueaméricain va débourser 9,3 milliards dedollars pour mettre la main sur cet éditeurspécialisé dans les logiciels de gestion danslecloud,c’est-à-direaccessiblesàdistanceetfacturésà laconsommationplutôtquesousforme de licence.

Fin juillet, immédiatement après la pre-mière annonce de l’opération, les critiquesavaient fusé. Le prix de rachat, 109 dollarspar action, représente une prime de 30 %sur la valeur du titre avant les premièresrumeurs.OrleprincipalactionnairedeNet-

Suite n’est autre que… Larry Ellison, lecofondateur et actuel président d’Oracle,qui détient avec sa famille 40 % du capital.Pour répondre aux évidentes questions deconflit d’intérêts, le succès de l’opérationavait donc été conditionné au fait qu’unemajorité des autres actionnaires (horsLarry Ellison et les équipes dirigeantes deNetSuite)apportentleurstitres,soitunseuilminimal de 20,4 millions d’actions déte-nues par des indépendants.

Une condition difficileà remplirCette condition s’est révélée difficile à rem-plir. Par deux fois, Oracle a étendu la datelimite de son offre. D’abord au 6 octobre,mais à peine un quart des titres nécessaires

avaient été apportés, puis au 4 novembre,Oracleprécisantqu’ils’agissait làdel’ultimedélai et qu’il renoncerait à acheter NetSuites’iln’obtenaitpaslefeuvertdesactionnairesindépendants. Finalement, 53,21 % ontaccepté la proposition, ouvrant ainsi la voieau rapprochement.

Pour Oracle, le rachat de NetSuite,pionnier du logiciel dans le cloud, s’ajoute àplusieurs autres effectués cette année(Opower, Textura…) qui doivent venir ren-forcer les capacités de l’entreprise dans ledomaine. Le cloud représente encore unefraction des revenus (11 %) du numéro unmondial des bases de données, mais c’est làque le groupe voit son avenir et, déjà, le seg-ment qui enregistre la plus forte croissance(+59 % au dernier trimestre). n

Oraclefinaliselerachatpour9,3milliardsdedollarsdel’éditeurNetSuite

AFP

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Généralement, la couradministrative d’appelsuit l’avis du rapporteurpublic.

Celui-ci, dans le cas deNotre-Dame-des-Landes,recommandel’annulation des décretspréfectoraux.

Face à la baissedes visiteurs,Paris relancesa promotiontouristiqueLa mairie débattralundi de la créationd’une nouvelle offreplus variée. // P. 22 Sh

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DANS« LA CHRONIQUEBOURSE »À 12H ET 17H35DU LUNDI AUVENDREDI

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en bref

Chantiers navals de Saint-Nazaire :quatre candidats à la reprise de STXMARITIME — Quatre sociétés sont candidates au rachat dugroupe sud-coréen en difficulté STX, a annoncé un porte-paroledu tribunal de commerce de Séoul. Celui-ci s’est refusé à citer lenom des candidats au rachat du groupe, qui ne compte qu’uneactivité florissante, les chantiers navals de Saint-Nazaire. Uneoffre émanerait du groupe italien Fincantieri, et une autre d’unconsortium conduit par le néerlandais Damen. Pourrait s’yassocier dans les deux cas le constructeur naval militaire DCNS.

Eiffage monte au capital de l’autorouteAnnecy-GenèveCONCESSION — Area, filiale d’APRR (société détenue à paritépar Eiffage et Macquarie) a racheté pour 130 millions d’euros les46,1 % de Bouygues dans Adelac, la société concessionnaire jus-qu’en 2060 de l’autoroute A41 Nord reliant Annecy à Genève, aannoncé Eiffage. Area était déjà l’exploitant et l’actionnaire à49,9 % d’Adelac, en service depuis 2008. Il est prévu qu’Areacède ces 46,1 % à Eiffage et au fonds Macquarie Autoroutes deFrance 2, a précisé le groupe de BTP et de concessions.

Eni pourraitcoter sa filialechimie

ÉNERGIE — Eni envisage uneintroduction en Bourse de Versa-lis, sa filiale de chimie, a déclarél’un de ses dirigeants dans « LaRepubblica ». Le groupe italiende pétrole et de gaz avait mis unterme en début d’année à des dis-cussions concernant la vente del’entité au groupe américainSK Capital, et cherche désormaisà vendre pour 5 milliards d’actifsdans les deux prochaines années.Cela devrait inclure la cession deses parts dans des gisements enAngola et au Mozambique. D

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LafargeHolcim accélèreses réductions de coûtsMATÉRIAUX — LafargeHolcim accélère son programme 2015-2017 de 1,1 milliard de baisses de coûts, en portant de 450 à « aumoins 550 millions » celles réalisées en 2016. Le chiffre d’affairesdu cimentier a reculé de 3 % au troisième trimestre, sur basecomparable, à 7 milliards de francs suisses, les volumes de ven-tes de ciment ayant reculé de 4 %, mais les réductions de coûtsont fait progresser de 10,5 % le résultat opérationnel (Ebitda,retraité des effets de la fusion) à 1,7 milliard de francs suisses.

Un lancementen décembrepour SpaceX

ESPACE — SpaceX a programméun nouveau lancement mi-dé-cembre à Cap Canaveral, en Flo-ride, a indiqué Elon Musk (photo)vendredi. Le milliardaire pro-priétaire de la société, dont l’unedes fusées avait explosé au décol-lage début septembre, a, parailleurs, affirmé que les enquê-teurs avaient réussi à déterminerles causes de l’accident. Ce seraitla faute d’une défaillance du sys-tème de ravitaillement. SpaceX adevant lui un programme de70 missions commandées. H

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Renaultrecruteànouveaudansl’Hexagone,maisseseffectifsrestentcontraints

Maxime Amiot@Maxamiot

LestempsontapriorichangéchezRenault. En 2013, le constructeurfrançais, au sortir d’une criseautomobile de premier ordre,négociaitenFranceunsévèreplande départs – 8.260 salariés. Ven-dredi, lors d’un round de négocia-tion sur la poursuite de cet accordde compétitivité, la direction aindiqué sa volonté de recruter3.000 salariés en CDI dans l’Hexa-gone entre 2017 et 2019. Ce volumesera complété par 6.000 contratsjeunes, alternants et stagiaires.Surtout, ces recrutements s’ajou-tent à 3.000 embauches en CDIdéjà annoncées depuis 2015.

C’est un fait, Renault se remet àrecruter dans son pays. En 2013et 2014, il n’y avait embauché que146 salariés ! Mais ces embauchesne signifient pas nécessairement

une remontée des effectifs enFrance.Carenface, ilyadesdépartsnaturels(retraites,mobilité…).Or, legroupe affiche encore une pyra-midedesâgesélevée.Selonlesdocu-ments transmis aux syndicats,18,6 % des effectifs sont âgés de plusde 55 ans. « Les embauches annon-cées ne garantissent pas la stabilitédes effectifs. Pour cela, il faudrait4.500 recrutements », note FranckDahout,àlaCFDT.Mêmesondeclo-cheàlaCFE-CGC,tandisqu’àlaCGT,on pointe les chiffres : les effectifstouchés par les accords de compéti-tivité (hors finances et commerce)sonttombésà31.600salariés,contre39.000 en 2012.

Usines à plein régimeSur le fond, la tendance baissièredes effectifs ralentit nettement. Defait,lesusinesfrançaisesdeRenaulttournent à plein régime. Ellesdevraient assembler plus de750.000 véhicules cette année, con-tre 510.000 en 2012. Le renouvelle-ment des gammes (Scénic, Espace,Talisman, utilitaires…) et l’attribu-tion de volumes en provenance departenaires (Daimler, Nissan) ontdonnéunvraibold’air.Etpermisdedépasser les objectifs initiaux de ladirection – 710.000 véhicules en2016. Désireux de maîtriser sa

masse salariale, Renault avait privi-légié l ’ intérim. Au point que9.000 intérimaires s’affairentactuellement dans les usines duconstructeur, un record. Dans lecadre du nouvel accord, Renaultpromet de réduire d’au moins 50 %ces effectifs d’intérimaires, grâceaux embauches, mais aussi via unprogramme de modernisation etd’automatisation des usines (dotéde 500 millions d’euros). Les syndi-cats restent, eux, dubitatifs sur ce

point : la part des 3.000 recrute-ments dévolus aux usines se limi-tera à 1.500 salariés, le reste allant àl’ingénierie.

4À NOTERLe parquet a demandé le renvoien procès des quatre personnessoupçonnées d’avoir participé àl’affaire des faux espions, quiavait secoué Renault en 2011.

AUTOMOBILE

Le constructeur promet3.000 embauchesen CDI et veut diviserde moitié ses effectifsd’intérim.

Julien Dupont-Calbo@jdupontcalbo

Changement de régime chez PSA.Alors que le constructeur usinaittraditionnellement la grande majo-ritédesesmoteursdansl’Hexagone,cela ne sera sans doute bientôt plusle cas. La nouvelle règle ? A chaqueusine à l’étranger sa fabrique demoteurs, ou presque. N’en déplaiseauxsitesfrançais,déjàpénalisésparle déclin du diesel.

Lors d’une visite en Iran, en octo-bre, Carlos Tavares a confirmé queson groupe entendait produire surplace de quoi faire avancer les voi-tures qui sortiront d’ici à trois ouquatre ans des sites de Téhéran etKashan. « Nos moteurs et nos trans-missions seront faits ici, c’est notremodèle, si les niveaux de qualité et decoût sont suffisants », a expliqué leprésidentdudirectoiredePSA.Uneannonce qui survient six moisaprès celle de la création, d’ici à2019, d’une ligne de production deblocs essence en Slovaquie, àTrnava. Et quelques trimestresaprès celle d’un atelier moteur auMaroc, à Kénitra, attendu pour2019 également.

Cesdifférentesimplantationsdoi-vent métamorphoser en quelquesannées l’appareil de production dePSA, qui fabrique aujourd’hui 80 %de ses moteurs et boites de vitessesdans l’Hexagone. Il suffit de comp-ter : 200.000 moteurs en Slovaquie,90.000 puis 200.000 au Maroc,360.000 en Iran, sans oublier les100.000 moteurs déjà produits auBrésiletenArgentine,et les800.000faits en Chine. Sachant qu’a prioriPSA devrait usiner 2,4 millions demoteurs en France et avoir venduenviron 3 millions de voitures dansle monde en 2016, on comprend viteque le visage français de la produc-tion de moteurs chez PSA va pren-dreuncoup– àmoinsd’uneenvolée

des ventes ou de nouveaux partena-riats en Europe.

Des syndicats inquietsLe mouvement peut néanmoinssembler logique. Pour la direction,(qui a le dossier dans ses cartonsdepuis dix ans), il apparaît évidentde produire les mécaniques àproximité des lignes d’assemblage,surtout dans des endroits où lessalaires sont faibles et les taxes àl’importation sévères. « Cela faitsens au niveau logistique », souffle-t-on avenue de la Grande-Armée.De toute façon, pour baisser les

coûts de fabrication et atteindre lesobjectifs du plan stratégique« PushtoPass »(85 %d’intégrationlocale en Amérique latine, 75 % enEurasie et 70 % en Afrique-Moyen-Orient d’ici à 2021), il faut produiresur zone les moteurs. Même si celapèse sur les deux grands sitesfrançais, Trémery (Moselle) etla Française de Mécanique, à Dou-vrin (Pas-de-Calais) – environ7.600 salariés à eux-deux.

« Aujourd’hui, la moitié de la pro-duction de Trémery est exportée,relève Serge Maffi, délégué du Syn-dicat indépendant de l’automobile

(SIA) du site. Kénitra et Trnava quiferont leurs propres moteurs, celainterpelle. On peut espérer qu’ils neviendront pas cannibaliser la pro-duction française. Et que la haussedes volumes en Europe compensel’effet de cette délocalisation.» En cemoment, les sites de Trémery et dela Française de Mécanique tour-nent à plein. Le premier va sortirpas loin de 2 millions de moteurscette année, le second environ400.000. Mais en 2019, la directionprévoit un volume de 1,5 millionpour Trémery, tandis que celui deDouvrin devrait doubler, pouratteindre 800.000 pièces (avecl’arrivée de véhicules utilitaires).

Conscient de la forte expositiondes sites hexagonaux au diesel, PSAavait choisi en 2014 de produire ses3 cylindres essence en Moselle plu-tôt qu’à Vigo, en Espagne. Et au prin-temps dernier, de produire ses chaî-nes de traction électrique et hybrideenFrance,malgré laconcurrencedela Chine. « D’accord, on aura desmoteurs électriques. Mais on resteinquiet », glisse Christian Lafaye,chez FO. Pour lui, il faut bien moinsd’hommes pour faire un moteuressence (et a fortiori électrique) quepour sortir un bloc diesel. n

AUTOMOBILE

Après la Chine, l’Améri-que latine, le construc-teur veut assemblerdes moteurs en Iran, enSlovaquie, au Maroc…

PSA: le déclin programmédu made in France des moteurs

D’autres ont déjà franchi le pas

Renault a depuis longtemps mis le cap hors de Francepour ses usines moteurs. En 2015, quelque 715.000 blocs– essentiellement diesel – étaient usinés en France, soit20 % du volume global produit par le groupe. Renault as-semble au total 3,38 millions de blocs, un niveau supérieurà ses ventes de voitures (2,8 millions) – du fait de la fourni-ture de nombreux blocs à ses partenairesNissan ou Daimler. L’Espagne se taille la part du lion– 1,5 million de pièces –, suivie par la Roumanie – 436.000 –,puis la Turquie. Paradoxalement, la base hors d’Europereste proportionnellement faible, concentrée sur le Bré-sil et la Chine. En attendant l’Iran et peut-être le Maroc.

Les usines françaises de Renault devraient assemblerplus de 750.000 véhicules cette année. Photo Renault

18 // Lundi 7 novembre 2016 Les Echos

INDUSTRIE&SERVICES

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COP22,la plus grandeinstallationtemporairejamais réalisée.

GL events réaliseles aménagements dela COP22 à Marrakech,du 7 au 18 novembre 2016.GL events a constitué un groupement composé de Capital Events(agence événementiellemarocaine), l’Agence Publics (communication),la société LENI (informatique) et la société RAHAL (catering).Pendant 19 semaines, fort de 650 collaborateurs, GL events a assuré lapréparation du terrain de 27 hectares, l’installation de 120 000 m2 destructures temporaires totalement équipées dont quelques élémentsavec un parti pris architectural fort : une canopée de 700 mètresde long sur 18 mètres de large, 2 restaurants en bois recyclés et 1 portemonumentale en bois.Sous le Présidence Marocaine, la COP22 incarne le trait d’union entredécision et action. Les trois sujets les plus importants illustrent cettevolonté : la nécessité de promouvoir l’accès à des sources d’énergiespropres et modernes, le besoin de développer des villes dynamiqueséconomiquement, résilientes et inclusives, et le renforcement de larésilience et la productivité de l’agriculture.Cette COP22 se veut délibérément orientée vers l’action et lamobilisationdes acteurs non étatiques, plaçant le développement ambitieux maisdurable au cœur de tous les débats, notamment pour les pays du Sud.Après Lima (COP20) et Paris (COP21), GL events démontre sa capacitéà accompagner les gouvernements dans l’organisation des grandsévénements internationaux portant sur le climat.

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Un groupe engagé et responsable.GL events s’est engagé dans une démarche de développementdurable depuis plusieurs années. Formalisé en 2009, cet engagements’est appuyé sur des projets concrets. Il a évolué vers une démarchede responsabilité sociale d’entreprise aujourd’hui intégrée dans tousles process et les métiers du Groupe. Celle-ci fonde une politiqueactive structurée autour de trois programmes : Think Green (voletenvironnemental), Think People (volet social), et Think Local (voletsociétal).

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20 // INDUSTRIE & SERVICES Lundi 7 novembre 2016 Les Echos

Nucléaire : les arrêts de réacteur vontcoûter 1 milliard d’euros à EDF en 2016

Véronique Le Billon@VLeBillon

La facture des arrêts de réacteursnucléaires enfle. Jeudi soir, EDF aréviséenbaissepourlatroisièmefoissa production nucléaire pour 2016,désormais prévue entre 378 et385 térawattheures (TWh), contre414initialementvisé.« EDFfaitdesonmieux pour avoir le nombre maxi-mum de réacteurs en service », mais« l ’ASN [ l ’Autorité de sûreténucléaire, NDLR] ne nous a pas auto-risés à redémarrer certains réacteursen dépit de notre demande », a justifiéle PDG d’EDF, Jean-Bernard Lévy,vendredi en marge d’une conférencesur l’énergie. « Nous pensons que cesréacteurs peuvent être opérationnelsmais l’ASN n’est pas du même avis. Ilsont demandé davantage d’informa-tions avant de prendre une décision,d’où le redémarrage tardif de certainsréacteurs par rapport au programmeinitial que nous avions jusqu’à il y adeux jours », a-t-il ajouté. Les généra-teurs de vapeur de ces réacteurs fontl’objet de contrôles suite à la décou-verte de taux de carbone trop élevéssur certainsd’entre eux.

Ces arrêts portent un rude coupaux finances d’EDF. Pour la troi-sième fois aussi, le groupe a révisésa fourchette d’excédent brutd’exploitation (Ebitda), désormaisfixée entre 16 et 16,3 milliardsd’euros. Au début de l’année, EDFtablait sur 16,3 à 16,8 milliardsd’euros, sans compter le rattrapage

tarifaire imposé depuis par leConseil d’Etat sur les factures desannées passées, et intégré, depuisla révision d’Ebitda de cet été, à laprévision d’EDF.

Manque à gagnerAufinal,lesarrêtsforcésderéacteursuite aux contrôles et aux falsifica-tions de dossier à l’usine Areva duCreusot (Saône-et-Loire) entraînepour EDF un manque à gagner d’aumoins 1 milliard d’euros, recon-naît-on dans l’entourage du groupe.En volume, la perte de productionest évaluée entre 29 et 36 TWh,qu’EDF aurait pu écouler entre 30et 32 euros par mégawattheure.Vendredi, le titre a clôturé en baissede 3,2 %, à 9,78 euros.

Les analystes financiers s’inquiè-tentaussidesimpactspour2017.Enseptembre, EDF a déjà revu à labaisse de 20 à 30 TWh sa prévisionde production nucléaire pour l’anprochain (de 390 à 400 TWh prévucontre 420 TWh initialement visé).Et si le groupe a anticipé les contrô-les sur plusieurs réacteurs quiauraient dû s’arrêter l’an prochain,iln’apaspourautantrelevésaprévi-sion de production, compte tenudes lourdes incertitudes qui persis-tent. L’examen des 6.000 dossiersnucléaires que doit conduire Arevaaprès la découverte, cet été, de falsi-fications sur un dossier de fabrica-tion pourtant « non barré » d’ungénérateur de vapeur, prendra plusd’un an, et tous les acteurs s’atten-

dent à trouver quelques anomalies.Le coût final pour EDF dépendraensuite des décisions de l’ASN,quand elle aura tiré ses conclusionssur les teneurs en carbone excessi-ves des générateurs de vapeur : ellepeut,enthéorie,autorisersanscon-ditions la reprise de la production,demanderdeschangementsd’équi-pementsouimposerdesconditionsd’exploitation restrictives, notam-ment sur la cuve de l’EPR de Fla-manville (Manche).

4À NOTEREDF a reporté au 9 novembrele redémarrage du réacteurCruas 3, à l’arrêt depuis juillet.

l L’électricien produira cette année 30 TWh de moins que prévu.l La facture pourrait encore s’alourdir, selon les avis de l’Autorité de sûreté.

ÉNERGIE

EY et PwC affichent de belles croissances en France

Antoine Boudet@ABoudet

Si l’économie française stagne, avecune croissance de son produit inté-rieur brut quasiment nulle, les BigFour, ces géants de l’audit et du con-seil, affichent eux des performan-

ces des plus enviables. En témoi-gnent les chiffres communiquéspar EY France et PwC France, leschallengers de Deloitte et de KPMGdans l ’Hexagone. EY Franceannonce ce lundi une croissance de11,6 %desesactivitéspourl’exerciceclos au 30 juin 2016, avec un chiffred’affaires de 954 millions d’euros,tandis que celui d’EY au niveaumondial atteint 29,6 milliards dedollars, en hausse de 9,2 %.

PourJean-PierreLetartre, leprési-dent d’EY en France et directeurgénéral d’EY pour la France, leLuxembourg et le Maghreb, inter-rogé par « Les Echos », « cette perfor-manceexceptionnelle,bienau-delàdes

taux enregistrés sur le marché, sont lefruit d’une croissance portée par nosquatremétiersd’auditetconseilcomp-table,dedroitetdefiscalité,deconseiletde transactions », lesquels ont pro-gressé respectivement de 2,3 % à401 millions, de 6,9 % à 156 millions,et pour les deux derniers ensemblede 25,7 %, à 397 millions.

EY France a été actif en termesd’investissement, d’acquisition et derecrutement d’équipes. Il a notam-ment acquis au cours de l’exercice Bluestone Consulting, pour consti-t u e r u n e é q u i p e d e p l u s d e 130 experts de l’analyse des don-nées,ouencorel’InstitutRSEMana-gement, pour se renforcer dans

l’accompagnement des entreprises vers des modèles plus durables.

PwC France, qui affiche pour sapartunchiffred’affairesde849mil-lions d’euros au terme de son exer-cice 2015-2016 clos fin juin, enhausse de 5 % sur un an, a lui aussiprocédé à de la croissance externeafin d’accélérer son adaptation à larévolution digitale qui touche sesclients comme son secteur d’acti-vité.« L’acquisitiondeNealite,leaderen “design thinking“, devenu depuisl’Experience Center de PwC, et cellede Datasio, une start-up spécialiséedans le Big Data, traduisent notrevolonté affirmée de moyen et longterme d’acquérir des compétences

intégrées au cœur de notre écosys-tème », commente Bernard Gain-nier, président de PwC France etAfriquefrancophone.Enoutreplusd’un quart des recrutements de lafirmeontétédesprofilsd’ingénieur.

Croissance à deux chiffresComme EY, PwC France a vu sesactivités conseil et transactionsplusdynamiques,enhaussede15 %à 277 millions d’euros, que celles deconseil juridique et fiscal (+4 % à144 millions) et d’audit et expertisecomptable, stable à 428 millionsd’euros. Pour l’exercice en cours,« nous avons embarqué avec lesacquisitions que nous avons faites

une croissance qui ne sera pas trèsloin d’être à deux chiffres », anticipeBernard Gainnier. Surtout, souli-gne-t-il, ces opérations permettentà PwC France de mener à bien desprojets, comme ce prototypagepour un grand énergéticien fran-çais d’un objet connecté pour lamaison. PwC France n’en négligepas pour autant son métier de con-seil financier aux entreprises, etnotamment aux PME, avec l’acqui-sition en Ile-de-France d’un impor-tant cabinet d’expertise comptable.

Et en Afrique francophone, lenombre de ses consultants seraporté de 150 à près de 300 dans lestrois ans qui viennent. n

CONSEIL

Les deux challengers deDeloitte et KPMG dansl’Hexagone voient leursactivités de conseilprogresser fortement.

Des pétroliers investissent dans la recherche pour le climat

Anne Feitz@afeitz

Les pétroliers ont le sens de la com-munication. Ils ont choisi le jour del’entrée en vigueur de l’accord deParis sur le climat (COP21) pourdévoiler leur nouvelle initiative :réunies au sein de l’OGCI (Oil andGas Climate Initiative), dix des plusgrandes compagnies mondiales(dontlesmajorseuropéennesTotal,BP, Shell et Eni) ont annoncé, ven-dredi, la création d’un fonds doté de1milliarddedollarssurdixans,des-

tinéàdesinvestissementstechnolo-giques pour réduire les émissionsde gaz à effet de serre.

Baptisé « OGCI Climate Invest-ments », ce fonds investira à la foisdans des projets de recherche oudes démonstrateurs, et dans desstart-up. Il se concentrera dans unpremier temps sur deux priorités :la technologie de captage, stockageet valorisation du CO2, et la réduc-tiondesémissionsdeméthane.« Lacréation de l’OGCI CI témoigne denotre détermination collective àdéployer à grande échelle des techno-logies permettant une transforma-tion radicale pour contribuer à lalutte contre le changement climati-que »,ontexpliqué lesdixPDGdansune déclaration commune.

L’OGCI (qui compte aussi parmises membres Saudi Aramco, le chi-nois CNPC, l’indien Reliance, lemexicain Pemex, le norvégien Sta-

toil et l’espagnol Repsol) regroupedes compagnies reconnaissant offi-ciellement l’importance de l’objec-tif des 2 °C, et prêtes à faire desefforts pour y parvenir.

Remplacer le charbonpar le gazIl ne s’agit toutefois pas de sacrifierleurs activités pétrolières. La luttecontre le changement climatiquedoit passer par le remplacement ducharbon par le gaz, et par des tech-nologies permettant de rendre lesénergies fossiles plus acceptables.Plusieurs d’entre elles ont déjàappelé, en juin 2015, à un prix« ambitieux » pour le carbone, quipénaliseraitlourdementlecharbon.Le captage de CO2 figure de mêmeparmi leurs priorités, même si cettetechnologie est aujourd’hui jugéechère et complexe. « Si le niveau duprix du carbone conduit Total à

devoirdébourser1milliarddedollars,je vais investir pour que ça marche ! »ainsistésonPDG,PatrickPouyanné,lors des Journées annuelles deshydrocarbures, organisées récem-ment par Evolen (ex-GEP-AFTP).

Le montant de l’enveloppe, élevéen valeur absolue, reste relative-ment faible au regard des dizainesde milliards investis chaque annéepar les majors pétrolières (90 mil-liards de dollars à elles dix en 2016,selon un calcul de Bloomberg). « Ilreprésente un engagement de 10 mil-lions de dollars par compagnie et paran », a souligné Jeremy Leggett,président du think tank CarbonTracker Initiative. Un engagementquin’enapasmoinslemérited’exis-ter, et qui s’ajoute aux initiativesindividuelles des compagnies :Totalaparexemple promisd’inves-tir au moins 500 millions par andans les énergies vertes. n

ÉNERGIE

Dix grandes compagniesont créé un fondsd’investissement dotéde 1 milliard de dollarssur dix ans.

Les compagnies participant au fonds reconnaissent officiellementl’importance de l’objectif des 2 °C pour le climat.Photo Pornchai Kittiwongsakul/AFP

Lesparadoxesdelasûretéà lafrançaiseANALYSEV. L. B.

L ’Autorité de sûreté nucléaireest-elle jusqu’au-boutiste outrop laxiste ? La question est

paradoxale, mais elle se pose aprèsl’épisode des arrêts de réacteurdécidés tant pour contrôler lasûreté de certaines pièces que suiteà la découverte de dossiers de fabri-cation falsifiés chez Areva.

En arrêtant huit réacteurs (etbientôt quatre autres) pour vérifiersi le taux de carbone contenu danscertains aciers permet tout demême une exploitation sûre, l’ASNpoursuit la doctrine exigeante de lasûreté à la française : un processusd’amélioration continue, au-delàdesnormesrequiseslorsdelacons-truction du parc français. Ainsi,quand on ne vérifiait les propriétésdu métal que sur les points les pluscritiques d’une pièce, l’introductiond’une réglementation plus sévère(dite « ESPN ») impose maintenantde les assurer « en tout point ». C’esttrop sévère pour certains – « l’auto-rité de sûreté américaine n’exige paslaremisecontinuelleauxnormes » –,pointe un ancien ; pour d’autresc’est trop précipité et réalisé sanspenser au rapport entre le risque etle coût (lire ci-contre).

A l’origine de l’arrêt de deuxautres réacteurs, le dossier des« falsifications » d’Areva dans sonusine du Creusot – le mot a été pro-noncé pour la première fois fin

octobre par le président de l’ASNPierre-Franck Chevet – donne unetout autre impression. Au Creusot,l’Autorité vérifiait que les donnéesdes procès-verbaux de fabricationqui lui étaient présentés par Arevacorrespondaient bien aux normesattendues, mais ne réalisait elle-même aucun test contradictoire àmême de déceler une incohérenceou une fraude. Idem ou presque ducontrôle d’EDF sur son sous-trai-tant Areva.

Relation de confiance« Dans les années 1980, avant lesplansISO9000,l’ASNetEDFavaientdes contrôleurs dans les usines. Puisonestpasséàunsystèmed’assurancequalité qui a introduit la notion deconfiance, parce qu’il fallait respon-sabiliser l’exécutant », décrypteJean-Luc Magnaval, secrétaire duCCEd’EDF.Etc’estencoreplustrou-blant quand on lit, dans un compte-rendu récent du Haut Comité pourla transparence, que l’ancien prési-dent de l ’ASN André -ClaudeLacoste avait été « absolumenteffondré » lorsd’unevisiteàCreusotForgeen2006« parl’assurancequa-litédelaforgequin’étaitglobalementpas assurée ». Qu’en était-il sorti ?Rien de structurant visiblement.

« La sûreté n’est pas une scienceexacte, c’est une suite de compro-mis », rappelle un expert. Mais,aujourd’hui, il y a de la confusion etune confiance ébranlée, difficiles àjustifier dans un pays qui comptepresque un réacteur nucléaire parmillion d’habitants. n

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Les Echos Lundi 7 novembre 2016 INDUSTRIE & SERVICES // 21

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A moins de deux mois des fêtes defin d’année, c’est la panique dansl’industrie du saumon fumé enFrance. Les prix de ses fournis-seurs, norvégiens pour l’essentiel,ont flambé de 60 % en moins d’unan. Et ce n’est pas fini. L’envol descours de la matière première sau-mon se poursuit à un tel rythmeque certaines entreprises de

fumage sont « en grande diffi-culté », selon ETF, le syndicat quiles représente.

« Entre l’explosion des cours et lapénurie de matière première, lesprofessionnels français du saumonfumésontauborddel’asphyxieetdela rupture d’approvisionnement »,affirme ETF. Plusieurs d’entre eux« sont désormais dans l’incapacitéde financer leurs achats de matièrepremière », si bien que le risquede rupture dans la chaîne d’appro-visionnement est réel. Certainssaumons, sous Label rouge ou AB,se font encore plus rares, et l’éven-tualité d’une véritable pénurie surces gammes prend corps.

Même revalorisés, les prix négo-ciés pour les fêtes avec les ensei-gnes de la distribution avant l’été« ne tiennent pas suffisammentcompte de la flambée des cours dupoisson », estime ETF. Sur les neufpremiers mois de l’année, ils ont

augmenté de 1,7 % pour le consom-mateur. Trop peu, juge ThomasDillonCorneck,lepatrondeMeral-liance (Petit Navire) un des plusgros acteurs du marché en France,pour qui « une augmentation desprix au consommateur est uneabsolue nécessité, une question desurvie pour les entreprises du sec-teur. Les coûts de production ontaugmenté de 40 % en un an, ce quisignifie que le secteur vend à pertedepuis des mois. » Avec 30 % duchiffre d’affaires de l’année, lesfêtes sont un moment crucial. Endécembre 2015, les ventes avaientfait un bond de 4,3 % en volume etde 5,6 % en valeur.

Elevages chiliens décimésCette situation, tout à fait excep-tionnelle par son intensité et sadurée, a été induite par une succes-sion d’événements. A commencerpar l’emballement de la consom-

mation de saumon dans le monde.Depuis plusieurs années déjà, lademande est supérieure à l’offre.Elle est couverte pour 60 % par lesélevages de Norvège. Le Chili, lui,s’inscrit au deuxième rang desfournisseurs mondiaux. Or, unealgue extrêmement toxique adécimé les élevages chiliens,aggravant la pénurie et la pressionsur les prix pour de nombreuxmois encore. Les Etats-Unis etl’Asie, qui se fournissaient au Chili,ont reporté leur demande vers laNorvège. Mais l’offre nordique estbloquée dans le développement deses élevages dans les fjords, du faitde contraintes sanitaires.

La concentration d’élevages faitproliférerlespouxsurlessaumonset les épuise, quand ils ne provo-quentpas leur mort pure et simple.Diverses méthodes d’éradicationexistent, mais aucune ne donnevraiment satisfaction. n

AGROALIMENTAIRE

Le prix du saumon« brut » a bondi de60 % depuis décembre.

Certains transforma-teurs peinent àfinancer leurs achats.

Alerte rouge sur le saumon fuméavant les fêtes de fin d’année

L’offre norvégienne reste limitée du fait de contraintes sanitaires.Photo Alfredo Caliz/Panos-RÉA

plus probablement, les marquesd’intérêt d’éventuels candidats aurachat. Le nom du groupe sud-afri-cain Steinhoff, propriétaire deConforama, a été évoqué par lapresse brésilienne. Mais GPA adémenti tout contact.

Abilio Diniz, l’ancien actionnairemajoritaire de GPA, avait procédé àune série d’acquisitions de maga-sins d’électroménager à la fin desannées 2000, dans le cadre de sastratégie de diversification. Lesmagasins Casas Bahia et Ponto FrioontensuiteétéregroupésauseindeVia Varejo. Toutefois, le boom de laconsommation de l’époque atourné court.

Chute du pouvoir d’achatdes ménagesLa forte chute du pouvoir d’achatdes ménages et l’effondrement ducrédit au cours des dernièresannées ont entraîné la chute dumarché des biens de consomma-tion durables et semi-durables.Hasard du calendrier, ce retourne-ment de la conjoncture a aussicoïncidé avec la prise de pouvoirde Jean-Charles Naouri au sein deGPA.

Au cours du troisième trimes-tre de cette année, Via Varejo aenregistré des ventes de 4,1 mil-liards de reals (environ 1,2milliardd’euros) et essuyé des pertes de90 millions de reals (environ26 millions d’euros), soit presquele double de celles du troisièmetrimestre de l’an dernier. Le récentrapprochement de Cnova Brésilavec Via Varejo est cependant por-teur de synergies, quelques 325millions de reals de réduction destocks, mais aussi plus de 200 mil-lions sur le plan logistique. Dequoi attirer les investisseurs ou lesrepreneurs. n

Thierry Ogieravec P. B.— Correspondant à São Paulo

C’est la fin d’un long suspense. Lafiliale brésilienne de Casino va seséparer de son pôle non-alimen-taire. Le groupe ne le dit pas expli-citement, mais le communiquépublié jeudi soir par le Groupe Pãode Açúcar (GPA), contrôlé parCasino depuis 2013, ne laisse guèrede doute.

Off ic ie l lement , le consei ld’administration a « autorisé ladirectiondugroupeàdonnerlecoupd’envoi à un processus d’évaluationd’alternatives stratégiques relativesà son investissement dans ViaVarejo SA ». Via Varejo étant lafiliale de GPA qui regroupe sesmagasins d’électroménager. A lafin du mois dernier, les activitésbrésiliennes du site de commerceélectronique Cnova avaient déjàété intégrées à Via Varejo.

Aucune échéance n’est prévuepour la cession de Via Varejo. Maisil s’agit de la confirmation de « lapriorité accordée au développementdu pôle alimentaire », principaleactivitédeGPA,indiquelecommu-niqué de la filiale de Casino. Lesbanques en charge de l’étude desdites « alternatives » seront dési-gnées au début de cette semaine.Elles examineront les différentespossibilités,dont,pourquoipas,unéventuelappel à marché, ainsi que,

DISTRIBUTION

Pão de Açúcarva évaluer les « alter-natives stratégiques »pour ses magasinsd’électroménager.

Casino envisagede se défaire de son pôlenon-alimentaire au Brésil

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22 // INDUSTRIE & SERVICES Lundi 7 novembre 2016 Les Echos

Faceà labaissedesvisiteurs,Parisrelancesapromotiontouristique

Matthieu Quiret, avec C. P.@MQuiret

Fallait-il une stratégie à long termepour le tourisme parisien ou unplan d’urgence ? C’est la questionqui animera le Conseil de Paris celundi après-midi à l’occasion duvote du schéma de développementtouristique conçu par la mairie.

Dans ce schéma, élaboré avantles attentats, la ville veut mieuxsurfer d’ici à cinq ans sur les 5 % decroissance du tourisme mondial.« Nous sommes une destinationmature mais nous pouvons encorecapter 2 % de hausse annuelle »,parie Jean-François Martins,adjoint au tourisme. « L’activitétouristique dépend de l’offre. Lanouveauté c’est que l’on va proposerdes produits », insiste-t-il. Parmi lacinquantaine de pistes, la mairiecherche à développer des nichespeu exploitées. « Les famillesoptent davantage pour la campagneque les villes, nous devons adapterles chambres des futurs hôtels pourattirer plus ce public. » Autre exem-ple, le tourisme de mémoire : « LesAméricains en sont très friands, surles guerres mondiales ou la Révolu-tion, nous avons ce qu’il faut maisnous devons structurer notreoffre. » Paris veut aussi mieuxcommercialiser sa vie nocturne,attirer les LGBT.

Le développement de l’offrepasse également par celui desliaisons aériennes : « Anne Hidalgoest entrée au conseil d’administra-tion de Paris Aéroport au début del’année à cet effet. Nous avons aussiobtenuduQuaid’Orsaylarenégocia-tion prochaine des accords bilaté-raux avec la Chine pour augmenterou débloquer le plafond des vols aveccette provenance. »

Réveillon de fin d’annéeL’opposition municipale ne remetpas en question « les bonnes inten-tions »décritesdansleschéma.Maispourlescentristes, leplannerépondpas à l’urgence du moment, à savoirunebaissesévèredelafréquentationdes étrangers, voire la mutation versuntourismemoinsluxueuxetmoinslucratif.« Dejanvieràjuin,letourismeétranger a reculé de 7 %, la fréquenta-tiondescafés,restaurants,etc.abaisséde 30 %, le tourisme de luxe encaissejusqu’à35 %dedécroissance.Lespala-ces doivent fermer des étages entiers,à quand la fermeture d’établisse-ments ? » fait valoir le président dugroupe centriste.

Eric Azière pointe justementl’enjeudel’offre :« Laquestionseposedès les fêtes de fin d’année : quel mar-ché de Noël offre-t-on ? On se dirige ànouveau vers un réveillon sur lesChamps-Elysées pas du tout à la hau-teur. »Pourrépondrepartiellementàces critiques, Jean-François MartinscompteannoncerauConseildeParisun plan de promotion d’urgence de

8 millions d’euros pour le début del’annéeprochaine,dontlavillefinan-cera la moitié à parité avec la région,l’agence Atout France assumant lereste. Son calage était encore en sus-pens vendredi soir, Atout Francevoulant un engagement écrit et unplan d’action concret.

Resteenfinlaquestiondelasécu-rité, inquiétude forte des touristesasiatiques. Le groupe LR réclameune nouvelle fois une police muni-cipale. Les centristes proposentd’assister les touristes avec quel-ques centaines d’agents de la futurebrigade anti-incivilité. « Une faussebonne idée » pour la mairie qui ren-voie la balle à la préfecture. n

l La mairie débattra ce lundi de la création d’une nouvelle offre plus variée.l Un plan de promotion de 8 millions d’euros est à l’étude pour début 2017.

TOURISME

La question de la sécurité demeure une inquiétude forte des touristes asiatiques. Photo ImagineChina/AFP

DDes projets quise concrétisent

•La consultation a étélancée en novembre 2014.•Les lauréats ont étédésignés en février 2016.•Dix dossiers sont déjàpassés devant le Conseilde Paris, et trois permis deconstruire ont été déposés.•La mairie espèreque la plupart des bâtimentsseront livrés avant la finde la mandature.

rester public, même si la copropriétévote le contraire ; l’acquéreur d’unlogement devra accepter la clauseantispéculative signée par le promo-teur et s’engager à ne pas revendreavec une plus-value avant cinq ans…Nous verrons ce qui va fonctionnerou, au contraire, ce qui sera ingéra-ble », explique-t-on à la direction del’urbanisme.

« C’est une première qui prouveque loin de se désengager, comme onl’a beaucoup dit, la puissance publi-quedemeureprésentetoutaulongdela vie du bâtiment », se félicite Jean-Louis Missika. Avec un risque : lagestion privée d’espaces publics n’apas toujours donné de bons résul-tats, et c’est parfois la collectivitéqui, finalement, en fait les frais.

En attendant, « RéinventerParis » a donné le « la »… En marsdernier, la consultation « Réinven-terlaSeine »étaitlancéesur40siteset a attiré 174 équipes, suivie parl’appel à projets de la Métropole sur61 autres terrains. La Défensedevrait lui emboîter le pas… « Alorsque les villes vendaient leurs terrainsau plus offrant, nous jugeons les pro-jets non plus sur leur prix mais surleur qualité », poursuit l’adjoint àl’urbanisme. Malgré le concert descritiques venant des architectes,certains apprécient pourtant cettenouvelle manière de faire la ville.Pour Olivier Palatre, lauréat du siteVoltaire avec Etoile Cinémas, c’est« la possibilité d’inventer plutôt quede suivre un programme imposé ».

Le prochain défi, baptisé « Parisfait Paris », portera sur les équipe-ments publics, leur rénovation etleurréinvention.Maislà, laloisurlesmarchéspublicsempêchedeconfierleur financement au secteur privé. n

Catherine Sabbah@csabbah

Deux ans après son lancement, ennovembre 2014, « RéinventerParis », cette consultation urbainesur 22 sites parisiens, n’a pas molli.« Sauf pour les très gros projetsconstruits au-dessus du périphéri-que, nous espérons bien que les bâti-ments seront livrés avant la fin de lamandature » , dit Jean-LouisMissika, l’adjoint à l’urbanisme etau développement économiqued’Anne Hidalgo, la maire de Paris.

Ilfaudraattendre2022auplustôtpourlesbâtiments-ponts.Sicedélaide 6 à 8 ans peut paraître long pourconstruire un immeuble, dans lacapitalelesopérationstraînentsou-vent bien plus longtemps. Surtoutpour des programmes mixtesmélangeant bureaux, logements,commerces, restaurants, espacesagricoles sur les toits… un mini-mum exigé pour les lauréats de cetappel à projets « innovants », surdes sites mis en vente dont certainsétaient en friche depuis des années.

Dixdossierssontpassésdevant leConseil de Paris – les autres serontexaminés d’ici au début de l’annéeprochaine –, et trois permis deconstruire ont été déposés auprèsde la direction de l’urbanisme. Unsitefaitencorel’objetdedébatsentreles maires de Paris et de Gentilly.Architectes et concepteurs s’en sontdonné à cœur joie et l’originalité desprojets,souventvertsdehautenbas,a fait couler beaucoup d’encre.Jugés sur leur caractère innovant,les immeubles devront respecterleurs promesses. Les protocoles devente ou de mise à disposition desterrains prévoient contrôles, éva-luations et sanctions le cas échéant.Les notaires n’ont pas chômé…

Pas de court termeLes clauses relatives à l’innovationsont prévues pour dix ans, cellesfixant les affectations pour quinze.« Si l’on nous a promis un commerceéquitable, il n’est pas question qu’ilsoit remplacé par un supermarchéclassique deux ans après, ou alors lebénéfice retiré sera capté par la ville ;un passage ouvert au public devra

En deux ans, cette consulta-tion urbaine innovante afait école. Le projet suit soncours, tandis que d’autresse profilent à l’horizon.

« RéinventerParis »donnele« la »desprojetsd’urbanismefranciliens

Les chiffres clefs

–20 %DE FRÉQUENTATIONenregistrée au Louvredepuis janvier,–15 % pour la tour Eiffel.

10 %DE L’EMPLOI SALARIÉde la régionest lié au tourisme.

Trois initiatives pour doper l’attractivité de la capitale

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Valoriser de nouveaux quartiersParis veut diversifier les arrondissements visités par les vacanciers,via notamment des marques de quartier (Chinatown, les canaux,le Broadway parisien, etc.). Des parcours thématiques seront créés,par exemple, autour du Paris vert et des futures baignades naturel-les de l’Ourcq et des lacs de Vincennes.

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Mieux vendre la nuit parisienneParis redevient une fête. L’International Nightlife Association vientmême de classer 4 clubs parisiens parmi les 100 meilleurs clubsdu monde, comme Londres. Ses 4.000 terrasses nocturnes et ses200 boîtes seront mieux vendues. Mais comparée à Berlin ou Barce-lone, la capitale pêche par des dessertes à bas coût insuffisantes.

Un nouvel accueil pour la tour EiffelLa capitale veut consolider ses atouts bien connus. L’accueil dansles monuments sera revu pour absorber la hausse de fréquentation.Le serpent de mer de la création d’un hall d’accueil au pied de latour Eiffel sera réalisé l’an prochain. Côté gastronomie, trois lieuxphares seront créés dont une « Villa Médicis » des jeunes chefs.

Mobilisation interministérielle

Pour la première fois depuis 2003, un comité interminis-tériel du tourisme se tiendra ce lundi sous la houlettede Manuel Valls. Initialement programmée pourla mi-octobre, la réunion doit être bien davantagequ’un bilan du plan Fabius du fait de la chute de la fré-quentation internationale pour cause de menace terro-riste. En cumul sur les dix premiers mois de l’année,les arrivées de touristes étrangers fléchissent de 8,1 %par rapport à la même période de 2015, l’Ile-de-Franceet Paris étant les plus touchées. Dans ce contexte,est évoqué un doublement de l’enveloppe exceptionnelledont dispose l’agence Atout France pour la promotion(10 millions d’euros) avec le concours des collectivitéslocales et partenaires privées. Il permettrait notammentde porter l’accent sur la destination parisienne,jugée prioritaire.

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Les Echos Lundi 7 novembre 2016 INDUSTRIE & SERVICES // 23

Publication Judiciaire

Stichting FORsettlementPostbus 8171

3503 RD UtrechtNederland

ANNONCE DE L’AUDIENCE DANS LE CADRE DU RÈGLEMENT FORTISen vertu de l’article 1013 paragraphe 5 du Code de procédure civile néerlandais, à la demande et suivant l’ordonnance de la Cour

d’appel d’AmsterdamLa présente annonce s’adresse à toutes les personnes physiqueset entités juridiques qui ont acquis ou détenu des actions Fortisà tout moment entre le 28 février 2007 et le 14 octobre 2008(les « actionnaires éligibles») et aux fondations et associationslégalement habilitées qui, en vertu de leurs statuts, représententles intérêts d’actionnaires éligibles.AccordUn accord a été conclu par Ageas (anciennement Fortis), VEB,Deminor, SICAF, FortisEffect et Stichting FORsettlement, envue de régler de manière collective les plaintes de l’ensemble desactionnaires éligibles.Contenu de l’accordL’accord prévoit que, sous certaines conditions, les actionnaireséligibles puissent recevoir une indemnisation en lien avec lesévénements qui ont eu lieu en 2007 et 2008 dans l’entreprisealors appelée Fortis (aujourd’hui Ageas). Il s’agit d’événementssusceptibles d’avoir affecté la valeur des actions, en particulier lacommunication (ou l’absence de communication) et la politiquede Fortis concernant sa position financière, la prise de contrôled’ABN AMRO et les épisodes qui ont conduit au démantèlementde Fortis, tels qu’ils sont décrits plus en détail dans l’accord.Requête de déclaration exécutoireLe 23 mai 2016, les parties à l’accord ont demandé à la Courd’appel d’Amsterdam de déclarer ledit accord exécutoire à l’égardde tous les actionnaires éligibles.1

Conséquences d’une déclaration exécutoireSi la Cour d’appel d’Amsterdam déclare l’accord exécutoire, tousles actionnaires éligibles seront liés par ledit accord. Dans certainscas, l’accord accorde aux actionnaires éligibles le droit à uneindemnisation sous réserve des conditions énoncées dans l’accord.En outre, en vertu de l’accord, les actionnaires éligibles s’engagent àdonner définitivement quittance à Ageas, aux (anciens) directeurset cadres d’Ageas et aux banques garantes concernant toute plainteliée aux événements ayant eu lieu chez Fortis en 2007 et 2008.Les actionnaires éligibles qui ne souhaitent pas être liés parl’accord peuvent soumettre une déclaration à cet effet (un « avis derefus ») dans un délai défini par la Cour d’appel d’Amsterdam quisera d’au moins trois mois après la date à laquelle l’accord aura étédéclaré exécutoire. Les actionnaires éligibles qui soumettront unavis de refus valide ne seront pas liés par l’accord mais ne pourrontpas non plus prétendre aux droits octroyés par l’accord, comme,par exemple, effectuer une éventuelle demande d’ indemnisation.Les avis de refus ne pourront être soumis qu’une fois que la Courd’appel d’Amsterdam aura déclaré l’accord exécutoire.Soumission écrite des arguments en défenseLes actionnaires éligibles et les fondations ou associationslégalement habilitées qui, en vertu de leurs statuts, représententles intérêts d’actionnaires de Fortis, pourront soumettre parécrit leurs arguments à l’encontre de la requête de déclaration1 En vertu de l’article 7:907 du Code de procédure civile néer-landais.

exécutoire de l’accord. Toute défense devra être soumise par unavocat. Les dossiers de défense, ainsi que leurs annexes, devrontêtre soumis en quatre exemplaires, en néerlandais, auprès de laCour d’appel d’Amsterdam (Gerechtshof Amsterdam, Afdelingciviel recht en belastingrecht, attn. Mrs. S.A.W.M. RodriguesParreira, PO Box 1312, 1000 BH Amsterdam), avec le numéro deréférence 200.191.713/01, et une copie devra en être adressée auxavocats des parties ayant déposé la requête. La date limite poursoumettre des arguments en défense est fixée au 10 février 2017.La soumission d’arguments en défense entraîne des frais (qu’ils’agisse des frais d’avocat ou de procédure).Invitation à l’audienceLa Cour d’appel d’Amsterdam a fixé la date de l’audience lors delaquelle seront examinés la requête de déclaration exécutoire del’accord et les éventuels arguments en défense. Par les présentes,tous les actionnaires éligibles sont invités à se présenter à cetteaudience.L’audience aura lieu le 24 mars 2017, à partir de 10 heures, auPaleis van Justitie - IJdok 20 à Amsterdam. Vous trouverez unecarte et des informations sur les possibilités de stationnement surwww.rechtspraak.nl, à la rubrique « organisatie en contact ».Présence à l’audienceIl n’est pas obligatoire de se présenter à l’audience. Les actionnaireséligibles qui ne seront pas présents à l’audience conserverontleurs droits à une indemnisation en vertu de l’accord ou leurdroit de soumettre un avis de refus. Les actionnaires éligibles quisouhaitent assister à l’audience en tant qu’observateurs doivent eninformer la Cour d’appel d’Amsterdam par écrit ou par e-mail auplus tard le 24 février 2017. Les personnes qui souhaitent prendrela parole pendant l’audience doivent l’indiquer à la Cour d’appelde manière explicite. Cette notification doit être adressée à la Courd’appel d’Amsterdam (Gerechtshof Amsterdam, Afdeling civielrecht en belastingrecht, attn. Mrs. S.A.W.M. Rodrigues Parreira,PO Box 1312, 1000 BH Amsterdam) ou à [email protected], avec le numéro de référence 200.191.713/01. Lesprises de parole lors de l’audience sont limitées à 15 minutes parpersonne ayant soumis des arguments en défense, et à 5 minutespar personne pour les autres parties concernées.Informations complémentaires et coordonnéesLa requête peut être consultée, téléchargée et imprimée sur www.rechtspraak.nl (à la rubrique « Uitspraken en nieuws ») et surwww.forsettlement.com. L’accord et les documents y afférentspeuvent aussi être consultés sur ce dernier site. Nous vousrecommandons de consulter le site Internet www.forsettlement.com pour connaître les éventuels avis subséquents.

Si vous avez des questions, veuillez contacter le ContactCenter FORsettlement

(Belgique : 0800 26 832 ;Pays-Bas : +31 30 25 25 359 ;

International : +32 (0)2 557 59 00).

Lionel Steinmann@lionelSteinmann

Le premier semestre 2016 avait étédifficile pour Eurostar, mais l’été aété pire encore. La compagnie fer-roviaire transmanche, détenue à55 % par la SNCF, a annoncé ven-dredi dans un communiqué que lenombre de passagers au troisièmetrimestre avait chuté de 10 % parrapport à la même période en 2015,tandis que le chiffre d’affaires étaitlui en repli de 8 %, à 184 millions delivres. La baisse du trafic, qui n’était« que » de 3 % sur les six premiersmois de l’année, s’est donc ampli-fiée durant la saison estivale.

Pour la direction, ce décrochage,inédit depuis le lancement de lacompagnie en 1994, n’est pas dûaux incertitudes créées par leBrexit, mais au climat créé par lesattentats qui ont frappé depuis unan Paris, Bruxelles (deux destina-tions desservies par Eurostar) puisNice. « Les clientèles américaine etjaponaise notamment, qui sont trèsimportantes pour nous, ne sont pasvenues cet été », expliquait il y a unmois aux « Echos » Nicolas Petro-vic, le directeur général.

De juillet à septembre, celareprésente 300.000 passagers enmoins par rapport à 2015, soit quel-que 3.300 sièges vides supplémen-taires par jour. Cette situation esttrès préoccupante pour Eurostar,qui doit supporter des coûts fixesélevés pour faire circuler ses trains,et notamment les péages à verser àEurotunnel, l’exploitant du tunnelsous la Manche. Pour que l’activitésoit rentable, il est donc indispen-

sable pour Eurotunnel d’avoir destaux de remplissage très élevés, cequi n’était à l’évidence pas le cas cetété.

D a n s s o n c o m m u n i q u é ,Eurostar assure déceler toutefois« des signes de reprise commercialeavec une augmentation de la fré-quentation au cours de la dernièresemaine ». La compagnie indiquenotamment que la baisse de la livresterling a contribué à une haussede 18 % des voyages depuis laFrance vers Londres durant lesvacances de la Toussaint.

Mesures d’économieLa direction n’en a pas moinsengagé d’ores et déjà des mesuresd’économie. Comme l’a divulgué lesyndicat britannique TSSA, Euros-tar a annoncé le mois dernier uneréduction prochaine de 8 % dunombredecirculations,cequiauracomme conséquence la suppres-sion de 80 emplois en Grande-Bre-

tagne. « L’environnement est diffi-cile pour toutes les sociétés detransport et nous devons gérer noscoûts de manière très prudente, aconfirmé une porte-parole. Nousnous engageons à minimiser lesconséquences des adaptations surnos collègues. »

Le nombre de sièges proposés àla vente ne devrait toutefois pasbeaucoup varier, car les nouvellesrames Siemens, progressivementmises en service, comptent 900places contre 750 sur les trainsd’origine. n

TRANSPORTS

Le trafic a baisséde 10 % au troisièmetrimestre par rapportà 2015.

LesattentatsfontchuterlaclientèledestrainsEurostar

teur encore atomisé avoisinera1,1milliardd’euros(horscompagnieaérienne Corsair de TUI France).

Prisant le management franc etdirect, Pascal de Izaguirre n’a pascaché vouloir « aller vite » afin de« construire une culture d’entreprisecommune ». Alors que l’environne-ment des tour-opérateurs reste« difficile », Transat France est nonseulement, souligne-t-il, une« entreprise saine », mais le « parfaitcomplément » de TUI France quiconfirme son rétablissement enrenouant, selon toute vraisem-blance, avec l’équilibre au terme deson exercice 2015-2016. C’est pour-quoi, leur fusion est, à ses yeux, « unprojet offensif », « un projet de crois-sance ».

« Forcément des doublons »Pourautant,admetledirigeantsansdétour, « il y a forcément des dou-blons ». En conséquence, la consti-tution du premier voyagiste fran-çais, qui regroupe d’emblée environ1.300 personnes, s’accompagnerad’un plan de départs volontaires. Ilsera déclenché une fois arrêtée« l’organisationcible »,soitenfévrierprochain,lespremiersdépartsétantenvisagés en septembre-octo-bre 2017. Tout en assurant qu’aucunchiffre n’est arrêté, Pascal de Iza-guirre s’est déclaré « optimiste »,précisant « qu’il y aura assez dedéparts » pour éviter des licencie-ments secs. Sur le plan commercial,le mariage ne prendra,enrevanche,toute sa dimension qu’à partir de lasaison d’été 2018. Ceci étant, il estacquisquelesclubsLookéacomplé-terontl’offred’hôtelleriedeloisirsdeTUI France, l’offre de circuits deVacancesTransatétantfonduedansla production Nouvelles Frontières.Demême,lesagencessousenseigneLook Voyages (42 en propre) ontvocation à devenir des TUI stores.Par ailleurs, le transport aérien seramutualisé. n

Christophe [email protected]

Le rapprochement entre les voya-gistes TUI France – Club Marmara,Nouvelles Frontières – et TransatFrance – Look Voyages, VacancesTransat–serapleinetentieretmenésans tarder. Le PDG de TUI France,Pascal de Izaguirre, également à latête de Transat France depuis lafinalisation de son rachat le 31 octo-bre, a officialisé vendredi devant lapresse le lancement d’un processusde fusion des deux groupes sous lenom de code « Projet One ».

S’exprimantpourlapremièrefoissur un mariage qui constitue la plusimportante opération industrielledans le tour operating français, Pas-cal de Izaguirre a de facto dévoilé sanouvelle feuille de route, cinq ansaprès avoir orchestré la fusion–douloureuse–entrelesex-groupesNouvelles Frontières et Marmara.Selon un calendrier indicatif, celle àmener entre TUI France et TransatFrancedevraitêtre« effective »d’iciàun an sur un plan opérationnel,avec, entre autres, le regroupementdes équipes dans un même siège– peut-être celui de TUI France àLevallois(92)–, lafusiondevantêtrescellée juridiquement en avril 2017.

Sur le papier, le nouveau TUIFrancefaitdéjàofficedenuméro undu marché du voyage à forfait avecunepartde21 %surlabasedesexer-cices 2014-2015 des deux voyagistes,sachant que 2015-2016 a été recordtant pour Club Marmara que pourLookVoyages.Parailleurs, lechiffred’affairesdecemastodonted’unsec-

TOUR OPERATING

Les deux voyagistes neferont plus qu’un dansun an. Non sans plande départs volontaires.

FusionlancéeentreTUIFranceetTransatFrance

Le PDG de TUI France, Pascal de Izaguirre, également à la tête deTransat France, a officialisé le lancement du processus de fusionet dévoilé sa nouvelle feuille de route. Photo Dominique Silberstein

La baisse du trafic de l’Eurostar, qui n’était « que » de 3 %sur les six premiers mois de l’année, s’est amplifiée durantla saison estivale. Photo Shutterstock

3.300LE NOMBRE DE PASSAGERSEN MOINS CHAQUE JOURdans les trains Eurostar cet été,par rapport à la même périodeen 2015.

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24 // INDUSTRIE & SERVICES Lundi 7 novembre 2016 Les Echos

Thibaut Madelin@ThibautMadelin

—Correspondant à Berlin

Zalando veut inciter ses clientsfrançais à retourner plus d’articles.Pour cela, le groupe allemand decommerce en ligne de mode lancemardi sur Paris un nouveau servicede retour express avec la start-upStuart. Le client pourra demanderen ligne un enlèvement de produitqu’il décide de retourner dans lestrente minutes, ou dans un créneaude sept jours. Les coursiers deStuart assureront le « dernier kilo-

mètre »entrel’adresseduclientetleprochain bureau de poste. Durantla période de test, jusqu’à la fin del’année, ce service sera gratuit.

« Nous voulons faire de la cham-bre ou du salon de nos clients leurcabine d’essayage, explique Del-phine Mousseau, vice-présidenteen charge du développement demarchés au sein du groupe alle-mand. Un client qui retourne beau-coup d’articles est aussi un client quien achète beaucoup, ajoute-t-elle.C’est un client rentable ».

Cette culture existe déjà en Alle-magne et d’autres pays d’Europe duNord, comme l’illustre le conceptdes « Zalando Parties », ces fêtes oùles invités sont vêtus d’habits qu’ilsne portent qu’une soirée et retour-nent ensuite gratuitement. Outre-Rhin, le taux de retour dépasse50 %, contre moins de 20 % enFrance, où le client veut faire le bonachat du premier coup.

Outre la culture, le cadre juridi-que joue un rôle. En Allemagne, la

loi impose au commerçant en lignede couvrir les frais de retour, ce quin’est pas le cas en France avec la loiChatel. « Mais depuis l’an dernier,les conditions de retour sont ledeuxième critère d’achat – après leprix », explique Pingki Houang,directeur général de Stuart France.

500 coursiers parisiensLa start-up contrôlée à hauteur de22 % par La Poste va mettre à dispo-

sition de Zalando son équipe de500 coursiers parisiens. Si elleassure la livraison de plusieursenseignes, dont Carrefour ou PizzaHut, c’est la première fois qu’ellepropose un service de retour.

Identifiée comme une des ensei-gnes préférées des Français dans ladernière enquête OC&C, publiéevendredi, Zalando a de grossesambitions dans l’Hexagone. Legroupe allemand, qui a affiché unchiffre d’affaires de 1,7 milliardd’euros au premier semestre, enhausse de 24 %, veut ouvrir l’anprochain un entrepôt satellite enrégion parisienne. L’anciennefiliale de Rocket Internet multiplieles initiatives pour conserver sonavance sur Amazon dans le cré-neau de la mode en Europe. Legéant américain a fait de la modeune priorité et vient de lancer uneoffensive en Allemagne avec sonsite Amazon Fashion, qui travailleavecdesstars comme Sarah JessicaParker. n

E-COMMERCE

Le groupe allemandveut conserver sonavance dans la modeen Europe, où AmazonFashion fait uneoffensive.

Zalando lance à Paris un service de retourexpress avec la start-up Stuart

Les coursiers assureront le « dernier kilomètre » entre l’adressedu client et le prochain bureau de poste. Photo Daniel Roland/AFP

Le stade Gerland passe au rugby et vadevenir le Matmut Stadium GerlandSPORT — Le stade Gerland de Lyon sera rebaptisé « MatmutStadium Gerland », selon un contrat de « naming » sur dix ansd’un montant de 2 millions d’euros annuels, et accueillera à par-tir de janvier le LOU, le club local de rugby, qui évolue en Top 14.L’enceinte, bâtie entre 1913 et 1926, verra sa capacité ramenée de41.000 à 25.000 places afin de donner une véritable « convivia-lité autour du rugby », selon l’actionnaire majoritaire du club.Matmut est par ailleurs « intéressé par l’environnement du quar-tier de Gerland afin de regrouper (ses) activités lyonnaises », aindiqué Daniel Havis, président de la société d’assurance, quidevrait installer ses bureaux sur la face nord du stade. L’occupa-tion des lieux par le club se fera selon un bail emphytéotique de60 ans, a précisé le sénateur-maire de Lyon, Gérard Collomb.

en bref

–4,6 %LA CHUTEDE L’ACTION TARKETT

L’action Tarkett a chuté de 4,6 %,vendredi, à la Bourse de Paris, attei-gnant en fin de séance 30,40 euros.Le titre a souffert de l’annonce faitepar le fonds KKR, qui a cédé pour196 millions d’euros le solde de saparticipation dans le groupe spé-cialisé dans les revêtements de sol.KKR a vendu 6,5 millions d’actionsTarkett, soit 10,2 % du capital del’entreprise. Le fonds avait déjàvendu 5,8 % du groupe en avrildernier.

Nestlé se renforce encoredans le secteur médical

ALIMENTATION — NestléHealth Science, la divisionsanté du leader mondial del’alimentation, va prendre15 % du capital de la sociétéaméricaine Aimmune The-rapeutics pour 145 millionsde dollars. Coté au Nasdaq,AT est sp écia l isé dansl’immunothérapie en com-primés, en particulier dansle domaine des allergies ali-mentaires, provoquées pardes ingrédients tels quel’arachide. Selon Nestlé,250 millions de personnesdans le monde souffrentd’allergies alimentaires.Fa

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i/AFP

Atos lance le premier programmeeuropéen d’informatique quantiqueINFORMATIQUE — Comme son PDG Thierry Breton l’avait indi-qué aux « Echos » au printemps dernier, Atos travaille à la miseau point de l’ordinateur quantique. Le groupe français a dévoilédimanche « Atos Quantum », un projet qui ambitionne de décu-pler la puissance de calcul disponible grâce à l’informatiquequantique et d’inventer les algorithmes pour en tirer profit. Acôté de Google, IBM ou de la Nasa, Atos est le premier acteureuropéen à se lancer dans ce nouveau champ de l’informatique,encore balbutiant, qui s’appuie sur les propriétés des particulesà l’échelle subatomique pour concevoir des processeurs sur-puissants. Atos compte faire évoluer ses produits de cybersécu-rité pour protéger contre de futures attaques quantiques.

« Les conditionsde retour sont

le deuxième critèred’achat

– après le prix. »PINGKI HOUANGDirecteur général

de Stuart France

LA RADIOPAS COMMELES AUTRES

JEAN-JACQUES BOURDIN@JJBourdin_RMC

BOURDIN DIRECT 6H-10H

6H - 8H30 : EN SIMULTANÉ SUR

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Les Echos Lundi 7 novembre 2016 INDUSTRIE & SERVICES // 25

marketing

SERVICES

69 DALKIA

Maîtrise d’œuvreportant sur le tracé duréseau de chaud urbain

Nom et adresse officiels de l’organismeacheteur : DALKIA Centre EstCorrespondant : Service Achats, 2/4 ave-nue des Canuts 69120 Vaulx en Velin. Cour-riel : [email protected],Adresse internet : http://www.dalkia.fr.Adresse internet du profil d’acheteur :http://www.e-marchespublics.com.Objet du marché : marché de maîtrised’œuvre portant sur le tracé du réseau dechaud urbain centre métropole - Métro-pole de Lyon.CPV - Objet principal : 71335000.Lieu d’exécution : Métropole de Lyon,69000Code NUTS : |FR716|.L’avis implique un marché public.Caractéristiques principales :Mission de maîtrise d’œuvre portant sur :Tranche Ferme :- la réalisation des plans projets et desprofils en long de deux tracés de réseauxde chauffage urbain;- l’assistance à la passation des contratsde travaux (rédaction des DPGF et cahiersdes charges travaux).Un engagement sera demandé quant aumontant résultant de la consultation desentreprises.Tranche Conditionnelle :- suivi des travaux de réalisation.Un engagement sera demandé quant aumontant résultant de la réalisation destravaux en cas d’affermissement de latranche conditionnelle.Estimation de la valeur (H.T.) : 300000 eu-ros.Refus des variantes.La procédure d’achat du présent avis estcouverte par l’accord sur les marchés pu-blics de l’OMC : oui.Prestations divisées en lots : oui.Possibilité de présenter une offre pour unou plusieurs lots.Date prévisionnelle de début des pres-tations (fournitures/services) : 01 dé-cembre 2016Modalités essentielles de financement etde paiement et/ou références aux textesqui les réglementent : paiement à l’avan-cement selon l’échéancier précisé dans lesdocuments de la consultation.Forme juridique que devra revêtir legroupement d’opérateurs économiquesattributaire du marché : groupementmomentané d’entreprises solidaire, avecmandataire.L’exécution du marché est soumise àd’autres conditions particulières : lescandidats sont autorisés à présenter desoffres variables selon le nombre de lotssusceptibles d’être obtenus.Langues pouvant être utilisées dans l’offreou la candidature : français.

appels d’offresUnité monétaire utilisée, l’euro.Conditions de participation :Critères de sélection des candidatures :capacité financière : chiffre d’affaires com-patible avec les missions exercéescapacité professionnelle : références per-tinentes dans le domaine objet du marchécapacité technique : moyens humainsSituation juridique - références requises :un formulaire dc1 ou équivalent daté etsigné par une personne habilitée à enga-ger la société, incluant une déclarationsur l’honneur de n’entrer dans aucun descas d’interdiction de soumissionner obli-gatoires prévus aux articles 45 et 48 del’ordonnance n° 2015-899 du 23 juillet 2015et d’être en règle au regard des articlesl. 5212-1 à l. 5212-11 du code du travailconcernant l’emploi des travailleurs han-dicapés.un formulaire dc2 ou/et les documentspermettant d’établir les capacités du can-didat.Capacité économique et financière - réfé-rences requises : déclaration concernantle chiffre d’affaires global et le chiffred’affaires concernant les services objetdu marché, réalisés au cours des trois der-niers exercices disponibles,déclaration appropriée de banques oupreuve d’une assurance pour les risquesprofessionnels.bilans ou extraits de bilans, concernantles trois dernières années, des opérateurséconomiques pour lesquels l’établisse-ment des bilans est obligatoire en vertude la loi.Capacité économique et financière - Ni-veau(x) spécifique(s) minimal(aux) exi-gé(s) : production d’une attestation d’as-surance décennale «non obligatoire»(ouvrages de production et distributiond’énergie).production d’une attestation d’assurancerc avec niveau minimal de garantie : 2 mil-lions d’euros par dommage et par an (com-prenant les dommages corporels, maté-riels et immatériels consécutifs ou non).Référence professionnelle et capacitétechnique - références requises : déclara-tion indiquant les effectifs moyens annuelsdu candidat et l’importance du personneld’encadrement pour chacune des troisdernières années,présentation d’une liste des principauxservices effectués au cours des cinq der-nières années dans le domaine objet dumarché, indiquant le montant, la date etle destinataire public ou privé. les pres-tations de services sont prouvées par desattestations du destinataire ou, à défaut,par une déclaration de l’opérateur écono-mique.Justifications à produire quant aux quali-tés et capacités du candidat :Documents à produire obligatoirementpar le candidat, à l’appui de sa candida-ture :-Copie du ou des jugements prononcés, sile candidat est en redressement judiciaire(si ces documents ne sont pas déjà de-mandés dans le cadre du formulaire DC2,ci-après)Documents à produire à l’appui des can-didatures par le candidat, au choix del’acheteur public :-Formulaire DC1, Lettre de candidature -Habilitation du mandataire par ses co-trai-tants (disponible à l’adresse suivante :http://www.economie.gouv.fr/daj/formu-laires-declaration-du-candidat)-Formulaire DC2, Déclaration du candi-dat individuel ou du membre du groupe-ment.(disponible à l’adresse suivante :http://www.economie.gouv.fr/daj/formu-laires-declaration-du-candidat)-Formulaire DC4, Déclaration desous-traitance.(disponible à l’adressesuivante : http://www.economie.gouv.

f r /daj / formula i res-declarat ion-candi-dat-dc1-dc2-dc3-dc4)-S’il s’appuie, pour présenter sa candida-ture, sur les capacités professionnelles,techniques et financières d’autres opéra-teurs économiques, le candidat produit lesmêmes documents concernant cet opéra-teur économique que ceux qui lui sont exi-gés par l’acheteur public. Le candidat doitégalement apporter la preuve que chacunde ces opérateurs économiques mettra àsa disposition les moyens nécessaires,pendant toute la durée d’exécution dumarché public ou de l’accord-cadre (docu-ments à produire en annexe du formulaireDC2, si celui-ci est demandé par l’acheteurpublic)-Si les documents fournis par le candidatne sont pas établis en langue française, ilsdoivent être accompagnés d’une traduc-tion en français, certifiée conforme à l’ori-ginal par un traducteur assermentéDocuments à produire obligatoirementpar l’attributaire, avant la signature et lanotification du marché public ou de l’ac-cord-cadre (formulaire NOTI1) :-Les pièces prévues aux articles D. 8222-5ou D. 8222-7 et D. 8222-8 du code du tra-vail -Si l’attributaire est établi en France,les attestations et certificats délivrés parles administrations et organismes compé-tents prouvant qu’il a satisfait à ses obliga-tions fiscales et sociales ou un état annueldes certificats reçus (formulaire NOTI2) -Sil’attributaire est établi dans un Etat autreque la France, un certificat établi par lesadministrations et organismes du paysd’origine. Lorsqu’un tel certificat n’est pasdélivré par le pays concerné, il peut êtreremplacé par une déclaration sous ser-ment, ou dans les Etats où un tel sermentn’existe pas, par une déclaration solen-nelle faite par l’intéressé devant l’autoritéjudiciaire ou administrative compétente,un notaire ou un organisme professionnelqualifié du pays -Si les documents four-nis par le candidat ne sont pas établis enlangue française, ils doivent être accom-pagnés d’une traduction en français, certi-fiée conforme à l’original par un traducteurassermentéLa transmission et la vérification des docu-ments de candidatures peut être effectuéepar le dispositif Marché public simplifié surprésentation du numéro de SIRET : NONRecours à une procédure se déroulant enphases successives afin de réduire pro-gressivement le nombre des solutions àdiscuter ou des offres à négocier :ouiCritères d’attribution :Offre économiquement la plus avanta-geuse appréciée en fonction des critèresénoncés dans le cahier des charges (règle-ment de la consultation, lettre d’invitationou document descriptif).Type de procédure : procédure adaptée.Date limite de réception des offres :21 novembre 2016 à 16:00.Délai minimum de validité des offres :3 mois à compter de la date limite de ré-ception des offres.Renseignements complémentaires :Après évaluation des propositions re-mises, l’entité adjudicatrice se réservela possibilité de négocier avec les 3 sou-missionnaires les mieux disant, dans desconditions qui seront communiquées ulté-rieurement.Les éventuelles négociations peuvent im-pliquer la réduction progressive du nombrede soumissionnaires participant aux dis-cussions.L’entité adjudicatrice peut déclarer la pro-cédure sans suite à tout moment.Conditions et mode de paiement pourobtenir les documents contractuels etadditionnels :Le dossier de consultation des entre-prises est disponible à l’adresse http://www.e-marchespublics.com.

Conditions de remise des offres ou descandidatures :Remise des candidatures et des offres parvoie dématérialisée, dans les conditionsdéfinies dans le règlement de consultation.Date d’envoi du présent avis à la publica-tion : 31 octobre 2016.Adresse auprès de laquelle des rensei-gnements d’ordre administratif et tech-nique peuvent être obtenus : DALKIACentre EstCorrespondant : Service Achats 2/4 ave-nue des canuts 69120 Vaulx-en-Velin, cour-riel : [email protected] auprès de laquelle les docu-ments peuvent être obtenus : , adresseinternet : http://www.e-marchespublics.com.Instance chargée des procédures derecours : Tribunal de Grande Instance deLyon 67 rue Servient 69433 LYON Cedex03 , adresse internet : http://www.justice.gouv.fr.Précisions concernant le(s) délai(s) d’in-troduction des recours :Renseignements relatifs aux lots :Lot n°1: Liaison Lacassagne. -Tranche Ferme : Réalisation des plans pro-jets et des profils en long du tracé de laliaison Lacassagne; Rédaction de la DPGFet du cahier des charges pour la consul-tation des entreprises de travaux; Analysedes offres reçues. Un engagement serademandé quant au montant résultant dela consultation des entreprises. Trancheconditionnelle : Suivi des travaux de ré-alisation. Un engagement sera demandéquant au montant réel des travaux en casd’affermissement de la tranche condition-nelle. :Coût estimé (HT) : 150000 euros.Informations complémentaires : Trancheferme : les candidats devront présenter unplanning détaillé portant de la notificationdu marché jusqu’à la remise finale des DCEtravaux. Cette date de remise devra êtrepositionnée au plus proche de la date cibledu 20 janvier 2016. Tranche conditionnelleportant sur le suivi des travaux : Les tra-vaux découlant du Lot 1 seront réalisés endeux phases : - une première phase suivrala consultation des entreprises, pour unemise en service prévue en décembre 2017;- une seconde phase sera lancée en 2021,pour une mise en service prévue fin 2021.Mots descripteurs : Etude, Ingénierie, Ré-seaux divers.CPV - Objet principal : 71335000.Lot n°2: Liaison Bron. -Tranche Ferme : Réalisation des plans pro-jets et des profils en long du tracé de la liai-son Bron; Rédaction de la DPGF et du ca-hier des charges pour la consultation desentreprises de travaux; Analyse des offresreçues. Un engagement sera demandéquant au montant résultant de la consul-tation des entreprises. Tranche condition-nelle : Suivi des travaux de réalisation. Unengagement sera demandé quant au mon-tant réel des travaux en cas d’affermisse-ment de la tranche conditionnelle. :Coût estimé (HT) : 150000 euros.Informations complémentaires : Trancheferme :les candidats devront présenter unplanning détaillé portant de la notificationdu marché jusqu’à la remise finale des DCEtravaux.Cette date de remise devra êtrepositionnée au plus proche de la date cibledu 20 janvier 2016. Tranche conditionnelleportant sur le suivi des travaux : Les tra-vaux découlant du Lot 2 seront réalisés enune seule phase qui suivra la consultationdes entreprises, pour une mise en serviceprévue en janvier 2018.Mots descripteurs : Etude, Ingénierie, Ré-seaux divers.CPV - Objet principal : 71335000.

Véronique Richebois@vrichebois

Pendant votre expédition à laFIAC, le labradoramislesalonàsac,pulvérisé levase,déchiquetéles rideaux ? N’en perdez pasune miette, et filmez son airréjoui. Votre fils essaie d’intro-duire le chat dans la machine àlaveretcommenceàactionnerlebouton « start » ? Filmez encoreet toujours. Si ça ne vous coûterien, cela peut vous rapportergros, surtout si un annonceur,repérant le nombre de vues devos vidéos postées sur YouTube,vous propose d’y placer son pro-duitenévidence(jouet,pizza,jusde fruits, automobile, couchespour bébés…), contre espècessonnantes et trébuchantes.

« Business de l’intime »Encore balbutiant en France, ce« business de l’intime » ou« Family vlogs » (contraction devidéos et de blogs) fait un tabacaux Etats-Unis, au Royaume-Uni et au Japon. Des centainesde familles postent plusieursfois par semaine, voire au quoti-dien, des tranches de vie,

s’approchant toujours plus prèsde la télé-réalité. On y voit detout,delapetitevidéoamateur…àlavéritablemini-sériefamilialescénarisée avec générique etlogo, comme celle de la famille« Bratayley », diffusée sur You-Tube avec 1,7 million d’abonnés.Ouencorelecontedeféesqu’ontvécu les Shaytard, une famillemormone de sept enfants, quivivait de l’aide alimentaire avantde publier ses premières vidéos.Près de 4 millions d’abonnés lessuivent dorénavant et les reve-nus publicitaires tirés de leursvidéos sont estimés à 1,5 millionde dollars par an, aux côtés deceux issus du lancement de leurligne de vêtements. Mais ce n’estrien à côté de « Family FunPack », la chaîne YouTube crééepar Kristine, ancienne profes-seur de musique, mettant enscène les jeux, les bagarres et lesessais culinaires quelque peuerratiques de ses cinq enfants.Avec 7 milliards de vues et unpositionnement très pensé– « être la famille la plus drôle dumonde » – offrant un vaste éven-tail de scénarios potentiels,« Family Fun Pack » revendiqueletitrede« 20e chaîneYouTubelaplus regardée au monde, loindevant celle de Beyoncé », indi-

quait l’émission « Le Tube » dif-fusée sur Canal + le 15 octobre.Une belle réussite venant cou-ronner une initiative pourtantfortuite, avec une premièrevidéo postée sur YouTube le5 octobre 2011 : destinée à la bel-le-familledeKristineinstalléeauTexas,ellemontraitlesjumeauxde dix-huit mois s’escrimant àmonter dans leur lit à barreaux.Vue des millions de fois, la vidéoest rapidement devenue virale.

Partenariats avecde gros annonceursAujourd’hui, outre une maisonparadisiaque, la famille disposed’un agent, Dan Weinstein, pré-sident de l’agence Studio 71, quinégocie tous ses contrats etconfiesesrecettesdanslerepor-tage de Canal+ : « Nous les avonsaidés à développer du contenudédié aux enfants mais aussi auxparents : chaque lundi, ”FamilyFun Pack” a un épisode spéciale-ment dédié aux mamans. Nousavonségalementorganisédescol-laborations avec d’autres Youtu-bers afin d’amener de nouveauxpublics à la chaîne […] Nous leuravons apporté des annonceurs etamélioré leur image. Les gens lesregardent sur leur ordinateur,leurtablette,communiquentaveceux sur Twitter, Instagram… Ilsfont partie de leur vie. » Des par-tenariats pour des placementsde produits ont été noués avecHasbro, Mattel, Disney. Entre

autres. Mais le couple tait soi-gneus eme nt les somm esengrangées grâce à « FamilyFun Pack ». A peine apprend-onque YouTube conserve 50 % durevenu généré, une autre partierevenant à Studio 71.

Reste qu’à l’arrivée, tous ces« Family vlogs » présentent unpointcommun :mettreenscène« une représentation idéalisée dela famille et de la classe moyenneblanche américaine », décrypteVincent Grégoire, du bureau detendance Nelly Rodi. « On al’impression que le temps s’estarrêté aux années 1950-1960, quetout est idyllique, alors quejamaislafamillen’aétéaussidys-fonctionnelle. Il n’est pas neutreque des marques porteuses devaleurs conservatrices commeDisney investissent sur ces pro-grammes. » Et de renvoyer ausuccès de plus en plus vif, enFrance, de la blogueuse cuisineMimi Thorisson. Une beautébrune et très glamour d’unequarantaine d’années, mise enscène découpant gracieuse-ment des légumes dans le clair-obscur d’une cuisine ancestrale,aux côtés de ses cinq enfants.Armani vient de la choisircomme égérie de sa dernièrecampagne de lunettes. n

Soigneusement scénarisées, les vidéos de « Family Fun Pack »comptent 7 milliards de vues sur Youtube. Photo Family Fun Pack

INTERNET

Inspirées de la télé-réalité etdiffusées sur YouTube,les vidéos familiales fontun tabac aux Etats-Unis.

Ces « Family vlogs »qui rapportent desmillions de dollars

Tremblement de terre dans lesalpages. Le géant du luxe Riche-mont a annoncé, vendredi, unevaste refonte de son état-major,dans la foulée de la présentation demauvais résultats semestriels.Richard Lepeu, l’actuel directeurgénéral, partira à la retraite (sansêtre remplacé) en mars prochain,tandis que Gary Saage, le directeurfinancier, laissera son poste enjuillet à son adjoint, BurkhartGrund.

A l’inverse, Georges Kern, lepatron d’IWC Schaffhausen, unedes marques horlogères du groupe,devient responsable du marketinget prend les rênes d’une nouvelledirection transversale chargée deremonter la partie montres. Ilrejoint le conseil d’administrationdu groupe suisse – comme CyrilleVigneron,lepatrondeCartier,Nico-las Bos, celui de Van Cleef & Arpels,et Jérôme Lambert, celui de Mont-blanc. Ce dernier étant par ailleurspropulséàlatêtedes« opérations ».

Plus de directeur généralLes responsables des grandesentités du groupe rapporterontdorénavantdirectementauconseil.

Comme ça, « il sera beaucoup plusfaciled’avoirdel’harmonie »,aexpli-quévendrediJohannRupert,lepré-sidentduconseildeRichemont,quientend rester « la tour de contrôledes ego ». Le milliardaire sud-afri-cain,quibâtitdepuis1988cegroupedevenu numéro deux mondial dusecteur, juge qu’« un individu nepeut être responsable » seul d’un telempire.

Vendredi, Johann Rupert a aussiprécisé aux journalistes les raisonsd’un tel jeu de chaises musicales,qu’il avoue mûrir depuis long-temps : « Je veux voir moins

d’hommes grisonnants et moins deFrançais grisonnants. Nous n’avonspas assez de femmes, pas assez dediversité, pas assez d’Asiatiques oud’Américains. » De fait, le conseil deRichemont est composé quasiexclusivement d’hommes de plusde 50 ans, et un tiers de ses mem-bres (dont Bernard Fornas, Yves-AndréIstel,SimonMurray,NorbertPlatt, Jürgen Schrempp, lordRenwick of Clifton et le duc deWellington) seront remplacés à laprochaine assemblée générale.

Mis à mal au premier semestrepar le plongeon des ventes de mon-

tresdeluxe–ilamêmefallurécupé-rerdesstockspendantl’été–,Riche-mont a vu son bénéfice net plongerde 51 % à 540 millions d’euros. Demême, le chiffre d’affaires dugroupe a dévissé de 13 %, à 5 mil-liards d’euros. Seules les ventes enChine, au Royaume-Uni et en Coréedu Sud affichent un rythme positif.La croissance de la partie accessoi-res doublée de la bonne tenue desventes joaillerie n’a pas suffi àcompenser le reste. « Le contextemondial est difficile », a reconnuJohann Rupert. Celui de Riche-mont aussi. — J. D.-C.

LUXE

Face aux mauvaisrésultats de son empire,Johann Rupert remanieson état-major.

Richemont veut « moins deFrançais grisonnants » à sa tête

La bonne tenue des ventes de joaillerie n’a pas suffi à compenserles pertes du groupe. Son chiffre d’affaires a dévissé de 13 %.

Le luxe regonflépar la ChineAprès un début d’annéedélicat pour la plupart,les grands noms du secteuront profité du regaindes ventes de produitsde luxe en Chine – à l’excep-tion notable des montres.Dior, Kering, Hermès,LVMH et la branche luxede L’Oréal ont tous enregis-tré de bons résultatsce dernier trimestre –ce qui semble de bon augu-re pour la période crucialede Noël. Et ce, à la joie desmarchés financiers, quiont fait flamber vendredileurs cours de Bourse.Ri

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Page 26: loo ÉCONOMIE // LUNDI 7NOVEMBRE 2016 // … · L’élection pourrait se jouer ... Les syndicats, qui redoutentl’austérité,seras-semblentcelundidevantl’Assem- ... qui vont

Leboncoin afficheune santé de ferAu troisième trimestre, le chiffred’affaires du premier sitefrançais de petites annoncesen ligne a progressé de 17 %, à50,5 millions d’euros, tiré parl’immobilier (+43 %) etl’automobile (+16 %). Propriétédu groupe norvégien Schibsted,Leboncoin a maintenu dans lemême temps sa marge bruted’exploitation à 55 %.

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TF1 veutentrecouperson JT de publicitésDans le cadre durenouvellement de sonautorisation d’émettre, quiexpire en 2018, la chaîne dugroupe Bouygues a demandé auCSA, entre autres requêtes, delever l’interdiction qui lui estfaite aujourd’hui de ne pasinterrompre ses journauxtélévisés par de la publicité.

–40 %LE CHIFFRE D’AFFAIRESDE GOPRO CONTINUEDE CHUTERAu troisième trimestre, lesrevenus de GoPro ont fondu.L’objectif 2016 a été revu à labaisse suite aux difficultés deproduction de son derniermodèle, Hero 5, et de sonpremier drone, Karma.

Avecsamessageriepourentreprise,MicrosoftselancesurleterraindeSlack

INFORMATIQUE

Anaïs Moutot@AnaisMoutot

— Correspondante à San Francisco

Microsoft a dévoilé mercredi à NewYork un nouvel outil de collabora-tion entre équipes visant à créer« l’équivalent numérique d’un openspace », selon les mots de Kirk Koe-nigsbauer, l’un des vice-présidentsde l’entreprise. Microsoft Teams, lenom donné à ce nouveau serviceintégré à la suite bureautiqueOffice 365, propose une messagerieinstantanéequidoitéviterlesallers-retours par e-mails et le casse-têtedes pièces jointes difficiles à retrou-ver. Il permet de créer différents filsde conversation en direct pour cha-quegroupedetravail,d’yajouterducontenu – documents Word,PowerPoint, Excel ; fichiers héber-gés par des tierces parties commeZendesk ou Asana –, ou de lancerune conversation vidéo parSkype sans jamais avoir à quitterl’interface.

Avec cette offre, Microsoft cher-che à « rattraper les usages déjà exis-tants dans la sphère privée », expli-que Ben Thompson, analyste chezStratechery. Le géant des logicielsveut aussi « répondre à la croissancedu télétravail et à l’évolution desméthodes de management, qui repo-sent de plus en plus sur des petiteséquipes s’organisant par elles-mê-mes », souligne Vanessa Thomp-son, analyste chez IDC.

Mais l’entreprise de Redmondn’est pas la première à s’attaquer àce marché. La société s’inspireouvertement de Slack, une start-upcalifornienne (lire ci-contre) qui n’apas lésiné sur les moyens pour fairesavoir que le géant des logiciels lecopiait. Le jour de l’annonce, lasociété s’est offert une pleine pagede publicité dans le « New YorkTimes », souhaitant la bienvenue àleur nouveau concurrent tout enexpliquant pourquoi leur produitétait supérieur.

Un service sans fraissupplémentairesLe succès de Slack repose sur uneapproche « grass roots », contour-nant les services informatiques dessociétés pour « s’adresser directe-ment aux utilisateurs afin qu’ils ins-tallent la messagerie », expliqueNick McQuire, analyste chez CCS

Insight.Silaversionbasiqueestgra-tuite, il faut compter 7 à 13 dollarspar mois pour avoir accès aux fonc-tionnalités plus avancées.

Microsoft a, lui, décidé d’offrirson service sans frais supplémen-taires avec Office, qui coûte entre 5et 20 dollars par mois. Un choix quilui donne accès à une immensebase d’utilisateurs (85 millionsmensuels), mais qui le coupe desstart-up et des étudiants, la fonc-tionnalité n’étant « pas proposéedansleurversiond’Office », souligneCarolina Milanesi, analyste chezCreative Strategies. La société souf-fre également d’un passif peu glo-rieux dans ce domaine – l’intégra-tion de Yammer, un réseau sociald’entreprise racheté en 2012, n’a pasété une grande réussite.

Mais l’offre de Microsoft a plu-sieurs atouts. Elle ajoute d’aborddes fonctionnalités inexistantes

chez Slack, comme un historiquedes conversations. Surtout, elle estplus adaptée aux besoins de sécu-rité des grandes entreprises. Le ser-vice est hébergé sur le cloud deMicrosoft, ce qui assure un hautniveau de protection des données,enpermettantà lasociétédechoisirpar exemple dans quelle zone dumondeelleveutlesstocker.Enavril,Uber avait ainsi annoncé ne plusutiliser Slack car leur offre n’étaitplus adaptée à la taille de l’entre-prise, avec ses milliers de salariés.L’entreprise avait opté à la placepour HipChat, un outil proposé parson concurrent australien Atlas-sian. Microsoft devra égalementfaire face à d’autres rivaux : Face-book a lancé en octobre son offredans ce domaine, à un prix trèsattractif. Et il existe de nombreuxproduits de niche, comme Sym-phony pour la sphère financière. n

l La nouvellefonctionnalitésera vendueavec Office.l Les offres semultiplient sur cemarché naissant.

pes s’en équipent aussi. Dès sa pre-mière année d’exploitation, lastart-up lève 42,75 millions de dol-lars puis 120 millions à six moisd’intervalle. En avril 2015, ellerécolte 160 millions lors d’un nou-veau tour de table et accède au rangde « licorne » (start-up non cotéedont la valorisation franchit le capdu milliard de dollars). Rebeloteun an plus tard, la jeune pousselève 200 millions de dollars lorsd’unnouveautourdetablelavalori-sant 3,8 milliards.

L’an dernier, Slack a généré unrevenu de 64,5 millions de dollarset revendiquait, en mai, 3 millionsd’utilisateurs actifs mensuels. Desperformances qui ne passent pasinaperçues. En 2015, Stewart But-terfield soutenait avoir déjà reçuentre 8 et 10 offres de rachat. Toutesécartées. L’épisode de la revente deFlickr est encore frais dans sonesprit. « Si nous avions attendu unan de plus, nous aurions pu vendredix fois plus cher », regrettait lepatron de la start-up, il y a deux ans,auprès du magazine « Wired ».Pour acquérir Slack, les géants dela tech devront mettre le prix. Endébut d’année, Microsoft a renoncéàdéposeruneoffrede8milliardsdedollars,aprèsqueBillGatesetSatyaNadella ont mis leur veto. Avec lafirme de Redmond et autres Face-book at Work (lire ci-contre), lalutte sera frontale. n

Nicolas Richaud@NicoRichaud

Stewart Butterfield est un business-man qui crée, mais son talent c’estsurtout de savoir transformer. En2002, il cofonde la société Ludicorpqui débouche sur le jeu vidéo GameNeverending. Un échec. Mais à par-tir de certaines des fonctionnalitésdéveloppées pour ce titre, Ludicorplance un site de partage de photos :un certain Flickr, racheté 25 mil-lions de dollars par Yahoo! en 2005.Trois ans plus tard, Stewart Butter-field quitte le groupe américain quiest encore un des fleurons du Webpour retenter l’aventure du jeuvidéo,cequisetraduiraparlasortiede Glitch en 2011. Nouvel échec.Mais c’est en s’appuyant sur le sys-tème de communication mis enplaceauseindecejeu,dit«massive-ment multijoueurs», que StewartButterfield et ses équipes créentSlack.

Lancée officiellement début2014, cette messagerie collabora-tivedestinéeaumarché profession-nel se démarque des services tradi-tionnels (lire ci-contre). Dans sonviseur : l’e-mail. « Le cafard d’Inter-net », « une chose démente à utiliserà l’intérieur d’une organisation »,assèneStewartButterfielddeconfé-rence en interview. Le créneau estporteur puisque Slack est très viteadopté par une kyrielle de start-upqui ont leurs quartiers dans la Sili-con Valley. HBO, eBay, Expedia,Dow Jones et d’autres grands grou-

Lancée en 2014, cette jeunepousse est valorisée3,8 milliards de dollarset a déjà reçu de nombreu-ses offres de rachat.

Slack, lastart-upquin’aimepasl’e-mail

Microsoft Teams, intégré à la suite bureautique Office 365, propose une messagerie instantanéequi doit éviter les allers-retours par e-mails et le casse-tête des pièces jointes difficiles à retrouver.Photo Microsoft

LesGoldenGlobessouspavillonchinois

Frédéric Schaeffer@fr_schaeffer

— Correspondant à Pékin

Ils étaient tous là. Des patrons desplus gros studios de cinéma jus-qu’aux stars de renommée interna-tionalecommeHarrisonFord.Tousavaient fait le déplacement, le17 octobre dernier, au musée d’artdu comté de Los Angeles, à l’invita-tion de Wang Jianlin. Inconnu il y aencore quelques années aux Etats-Unis, l’homme le plus riche deChine s’est rapidement fait un nomà Hollywood. Une célébrité bâtie àcoupdemilliardsdedollarsd’acqui-

sitions. Sa dernière opérationremonte à la fin de la semaine der-nière : son groupe, Wanda, s’estemparé de Dick Clark Productions,mettant ainsi la main sur de grandsshows télévisés comme les GoldenGlobes, les American MusicAwards ou encore le concours debeauté Miss America. Et le conglo-mérat chinois n’a pas rechigné à ladépense : il va débourser 1 milliardde dollars pour une société qui envalait 370 millions il y a seulementquatre ans, lorsqu’elle a été reprisepar Guggenheim Partners.

En s’emparant des prestigieuxGolden Globes, Wanda étendencoresonemprisesurHollywood :enseptembre,ilavaitconcluunpar-tenariat avec Sony Pictures (Spider-Man) dans le cofinancement et lacommercialisation de films à venir.En janvier, il avait mis sur la table3,5 milliards de dollars pour pren-dre le contrôle du studio américainLegendary (Jurassic World, Bat-man, Godzilla, etc.). Et ce n’est cer-

tainement pas fini : Wang Jianlin,qui n’est pas parvenu à entrer aucapital de la Paramount cet été,reste toujours aussi déterminé àprendre le contrôle d’un des sixgrands studios hollywoodiens.« L’ambitiondeWandaestd’êtrepré-sentsurtoute lachaîneducinéma,dela production de films jusqu’à la dis-tribution dans ses propres salles decinéma », explique Huang Guofen,spécialiste du cinéma chez Analy-sis. Avec Dick Clark Productions, legroupe Wanda met aussi un pieddans les contenus audiovisuels.« Wanda ne veut pas seulement sediversifier dans le cinéma mais bâtirun empire du divertissement bienplus large », rappelle Pen Kan,cofondateurdelasociétédeproduc-tion chinoise Legend.

Offensive globaleSil’offensivedeWandaàHollywoodest la plus visible, elle n’est pas iso-lée. Jack Ma, le patron du géantd’e-commerce Alibaba, vient aussi

d’entrer dans la Mecque du cinéma,en prenant une participation (dontle montant n’a pas été précisé) dansAmblin Partners, qui regroupe lesstudios du réalisateur Steven Spiel-berg. Fosun (le Darty chinois) a, lui,investidansunstudiomontéparunancien de Warner Brothers. « Unedizaine d’entreprises chinoises inves-tissent actuellement à Hollywood :même si elles ne gagnent pas forcé-ment de l’argent, elles acquièrent dusavoir-faire cinématographique »,poursuit l’expert de chez Analysis.

Le but est d’apporter la compé-tence et la technologie en Chine, oùle marché du cinéma devrait sup-planterceluidesEtats-Unis danslesprochainesannées.Maiscemarchéest très réglementé et des quotaslimitent chaque année les sorties defilms étrangers. En s’alliant avec desgroupes chinois et en mettant enplacedescoproductions, lesstudiosaméricains espèrent s’ouvrird’avantage les portes des salles obs-cureschinoises.Maiscetteoffensive

à Hollywood suscite également desinquiétudes. Mi-septembre, unequinzaine de parlementaires amé-ricains ont saisi l’administrationObama, redoutant que la Chine« cherche à diffuser sa propagandepro-régime par l’intermédiaire desentreprises de médias américaines

qu’elle détient ». Au moment où laChine cherche à étendre soninfluence dans le monde, cette stra-tégie de développement de groupeschinois à l’international, d’une part,et dans le cinéma, d’autre part, asans aucun doute le soutien dePékin. n

DIVERTISSEMENT

Wanda rachète lasociété de productiondes Golden Globes.Un rachat qui succèdeà beaucoup d’autres.

En s’emparant des prestigieux Golden Globes, Wanda étendson emprise sur Hollywood. Photo Monica Almeida/Nyt-Redux-RÉA

Slack a été très viteadopté par unekyrielle de start-upqui ont leurs quartiersdans la Silicon Valley.

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HIGH-TECH&MEDIAS

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Les Echos Lundi 7 novembre 2016 HIGH-TECH & MEDIAS // 27

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Romain Gueugneau@romaingueugneau

Lafêteabienfailliêtregâchée.Maisles frères Guillemot pourront belet bien souffler les bougies dugâteau sans avoir à couper une partpour « l’encombrant » Vivendi.Ubisoft célèbre officiellement sestrente ans ce lundi. Il organise pourl’occasion un mini-Salon du jeuvidéoaupalaisd’IénaàParis,ensonpropre honneur. Une cinquantained’animations seront organiséesdurant la journée pour démontrertout le savoir-faire du championfrançais du jeu vidéo. L’occasionaussi pour la direction de faire pas-ser des messages sur la nécessaireindépendance de l’éditeur face auxvelléités de son principal action-naire, Vivendi.

Fin septembre, la famille fonda-trice a remporté une importantevictoire dans sa bataille contre legroupe de médias en évitant sonentrée au conseil d’administration.Confronté à l’hostilité des action-naires, Vivendi, qui détient plus de22 % du capital (et continue d’ache-ter des titres), avait finalementrenoncé, lors de l’assemblée géné-rale, à demander des sièges auboard. Pour le PDG d’Ubisoft, YvesGuillemot, cette indépendance faceà un acteur considéré comme « unconcurrent dans de nombreuxdomaines »est laconditionsinequanon pour demeurer agile, rester

JEUX VIDÉO

L’éditeur a relevéses objectifs annuelsde rentabilité.

Ubisoftfêteses30ans,sousleregardinsistantdeVivendi

Trois jeux qui font l'histoire du groupe

Assassin’s Creed,son plus grand succèsLe premier opus est sorti ennovembre 2007 sur PlaySta-tion 3 (Sony) et Xbox 360(Microsoft). Le jeu est rapide-ment devenu l’une des princi-pales marques dans le secteur,avec la sortie d’un nouvel opustous les ans. Au total, environ100 millions d'unités ont étéécoulées avec 9 jeux. En 2016, iln’y aura pas de nouvel épisode...mais un film, prévu pour Noël,produit par la Fox et NewRegency. Au casting : MarionCotillard et Michael Fassbender.

Watchdogs,la franchise d’avenirC’est la dernière créationdes studios, basée sur l’uni-vers des hackers. Le premiervolet sorti en 2014 s’estécoulé à 12 millions d’unités.Le deuxième est prévu pourle 15 novembre. Les précom-mandes sont plutôt faibles,ce qui a incité l’éditeur à révi-ser ses prévisions de chiffred’affaires. La franchise a étéconçue pour durer. Un filmadapté de l’univers du jeu estd’ores et déjà en préparation.

Les Lapins crétins,un univers extensibleA l’origine, c’était un jeu un peudéjanté, sorti en 2006 sur Wii(Nintendo), et dérivé de lacélèbre franchise Rayman (lepremier vrai succès d’Ubisoft,en 1995). Aujourd’hui, c’est bienplus que ça. Une série animéediffusée dans plus de 70 pays,une attraction au Futuroscope,des produits dérivés enpagaille... Les Lapins crétinssont l’exemple même du suc-cès de la stratégie de diversifi-cation prônée par l’éditeur.W

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plémentaire s’ils rachètent unemachine Samsung.

Le géant peut relativiserCe n’est pas la première fois queles machines à laver du cons-tructeur coréen sont pointéesdudoigt.Ilyatroisans,aprèsdesincendies domestiques imputésà des dysfonctionnements delave-linge de la marque, 150.000appareils avaient été retirés dumarché australien. Mais lecalendrierdecenouveaurappelaux Etats-Unis tombe au plusmal. Lamésaventuredes smart-phones explosifs s’est déjà tra-duite par une baisse spectacu-laire de 30 % du bénéf iceopérationnel au troisième tri-mestre, à 5.200 milliards dewons (5,9 milliards d’euros).

Entre juillet et septembre, labranche téléphonie, qui repré-sente la moitié de l’activité, a vusesrevenusfondrede15 %etsonbénéfice opérationnel, quireprésentait environ 40 % decelui du groupe, partir enfumée. Le géant sud-coréenpeut cependant relativiser. Lesmachines à laver ne représen-tent qu’une fraction de sa bran-che Electronique grand public,dont la vente de téléviseursconstitue le fer de lance. Et cettebranche elle-même ne compteque pour un cinquième du chif-fre d’affaires et reste marginale(6 %en2015)entermesdebéné-ficeopérationnel.Celui-ciestali-menté pour plus de moitié parl’activité de production de semi-conducteurs et de dalles LCD etOLED. La santé financière dugroupe n’est pas menacée. Sacrédibilité, en revanche, prendun nouveau coup. n

Sébastien Dumoulin@sebastiendmln

La série noire continue pourSamsung. Encore ébranlé par lerappel et l’arrêtde laproductionde son téléphone géant GalaxyNote 7 après des problèmesrépétés de batteries explosives,legéantdel’électroniquealancéune nouvelle campagne de rap-pelvisantcettefois…2,8millionsde machines à laver aux Etats-Unis. La décision intervient unmois après que la société a indi-qué être en discussions avec lacommission américaine encharge de la protection des con-sommateurs, la CPSC (Consu-mer Product Safety Commis-sion).« Lapartiesupérieuredelamachine à laver peut se détacherdemanière inattendueduchâssisen cours d’utilisation, ce qui poseun risque de blessure », écrit laCSPC, selon laquelle Samsung areçu 733 rapports d’incidentsconcernant des lave-lingevibrantàl’excèsoudontlapartiesupérieure s’est détachée. Neuffaisaient état de blessures, dontune mâchoire fracturée.

Samsung a donc décidé deretirer, « volontairement » pré-cise la firme, ces appareils dumarché, soit 34 modèles, uni-quement des lave-linge à char-gement vertical produits entre2011 et aujourd’hui et commer-cialisés aux Etats-Unis. Le cons-tructeur n’a pas mis en place deprogramme d’échange, commecela avait d’abord été le cas pourle rappel des Galaxy Note 7. Lesconsommateurs concernés ontle choix entre une réparation àdomicile avec extension d’un ande la garantie ou une remise surl’achat d’un nouvel appareil,accompagnée d’une prime sup-

ÉLECTRONIQUE

Après le fiasco duNote 7, le géantcoréen doit rappeler2,8 millions de sesmachines à laveraux Etats-Unis.

NouveaurappelmassifdeproduitschezSamsung

–30 %DE BÉNÉFICEOPÉRATIONNEL AUTROISIÈME TRIMESTRELe fiasco du Note 7 vacoûter cher à Samsung, quin’avait pas besoin d’unnouveau désaveu.

performant et continuer à se déve-lopper « dans un secteur où tousles gros sont indépendants ».

Le groupe ne s’est d’ailleurs pasfait prier pour saluer la pertinencede sa stratégie lors de la publicationdes résultats du premier semestrede l’exercice 2016-2017 (clos le31 mars). Ceux-ci se sont révélésmeilleurs qu’attendu, avec un chif-fre d’affaires en hausse de 35 %, à281,4 millions d’euros, et des pertesopérationnelles (classiques pour legroupe sur cette période de l’année)moindres que l’an dernier. Ubisoften a profité pour relever ses objec-tifs de résultat, tout en baissant sesprévisions de chiffre d’affaires. Lamarge opérationnelle pourraitainsi atteindre 15 % d’ici à la fin del’exercice. « De quoi crédibiliser un

peu plus leur objectif de 20 % à hori-zon 2019, et donc leur stratégie ensolo », considère un analyste finan-cier. L’action a bondi de 9 % enBourse vendredi.

Une cible alléchanteLa bataille pour l’indépendancen’est pas nouvelle pour Ubisoft.Pendant six ans, de 2004 à 2010, il adûvivresouslamenaced’unrachatpar son concurrent Electronic Arts,qui détenait près de 15 % du capital.L’éditeur américain avait finale-ment jeté l’éponge, comprenantqu’aucun rapprochement amicalne serait possible. Le numéro troismondial du jeu vidéo n’en demeurepas moins une cible particulière-mentalléchante.Depuissacréationen novembre 1986, le petit éditeur

breton, né tout près de la mystiqueforêt de Brocéliande, a fait du che-min. Lui qui emploie plus de10.000 salariés dans le monde etpèse 1,5 milliard d’euros de chiffred’affaires s’est construit via lacréation de franchises puissantes,qui durent dans le temps : Rayman,les Lapins crétins, Just Dance,Assassin’s Creed ou encore le petitdernier, WatchDogs. A chaque fois,le jeu devient une marque, qui peutêtre dupliquée en de nombreuxopus et permet de rentabiliserles investissements.

Ubisoft s’illustre aussi par sacapacité à se diversifier en étendantl’univers de ses jeux dans d’autresdomaines : bandes dessinées, des-sins animés, parcs d’attractions et,biensûr, films.« Ubisoftaétéunpré-curseur dans cette stratégie de diver-sification. Cela permet de moinsdépendredescyclespropresà l’indus-trie du jeu vidéo, en faisant vivre lesmarques plus longtemps », expliqueRichard-Maxime Beaudoux, de labanque d’affaires Bryan Garnier.L’éditeuracrééen2010unedivisiondédiée à l’adaptation de ses licencessur grand écran. Son premier long-métrage, basé sur le jeu Assassin’sCreed, sortira le 21 décembre. Unvrai blockbuster hollywoodien, quisera suivi par d’autres. De quoiécrire un nouveau chapitre dansl’histoire du groupe trentenaire. n

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28 // Lundi 7 novembre 2016 Les Echos

START

UPLeWebSummit,« Davosdesgeeks »,prendsesquartiersàLisbonne

Nicolas Rauline@nrauline

C’est le « Davos des geeks », commel’ont surnommé certains. Maisaussi et surtout la plus grandeconférence européenne dédiée àl’innovation et aux nouvelles tech-nologies. Cette semaine, plus de50.000 personnes sont ainsi atten-dues à Lisbonne (représentant15.000 sociétés et 165 pays), parmilesquellesdesgrandspatrons(JohnChambers, de Cisco, Carlos Ghosn,de Renault-Nissan…), des politi-ques (les Premiers ministres portu-gais et estonien, par exemple), desinvestisseurs et, plus surprenant,des artistes (les chanteurs Ne-Yo ouJa Rule) et des sportifs (Ronal-dinho, Luis Figo). Tous échange-ront autour de conférences et derendez-vous informels sur le poidsdes technologies dans le quotidien,sur l’économie, sur l’impact del’intelligence artificielle ou del’automatisation sur l’avenir del’humanité…

A l’origine de cette success-story :un jeune Irlandais, tout juste trente-naire. Paddy Cosgrave a cofondé leWebSummitilyaseptansavecdeuxcompagnons, David Kelly et DaireHickey, et continue aujourd’hui des’occuper de tout, incarnant surscène la conférence. Lors des pre-mières éditions, il s’agissait surtoutd’une réunion de blogueurs etd’influenceurs irlandais. Pour latoute première, 400 personnes pre-naientplacedansunepetitesalle,ausud de Dublin.

D’Eva Longoriaà Peter ThielMais, peu à peu, son influence arayonné au-delà de Dublin, uneville certes essentielle sur la carteeuropéenne de la tech, puisqu’elle

concentre de nombreux sièges desociétés américaines. « A partir de2010, nous avons adopté une appro-che très mathématique, dans le butd’améliorer le networking lors del’événement, de complètement per-sonnaliser l’expérience. Les retoursont tout de suite été très positifs »,raconte Paddy Cosgrave. Les plusgrands noms de la tech se pressentalors, tous les ans, pour parler auWebSummit.Gafaetstart-upyfontleurs annonces… Mais l’événementparvientaussiàfairesortirlesgeeksde leur zone de confort. Paddy Cos-gravefaitmontersurscèneBonoouEva Longoria, aux côtés de JackDorsey (Twitter), Peter Thiel (Pay-Pal)etPalmerLuckey(Oculus).L’andernier, il organise aussi, en margede l’événement, le Food Summit, oùde grands chefs irlandais préparentdes menus pour les invités…

L’ascension semble sans limites,même si certains pointent le côté« supermarché » de la start-up.

A quelques pas de la grande scèneoù ont lieu les principales confé-rences, s’entassent en effet des cen-taines de start-up, qui paient cher(plus de 2.000 euros) un box d’unmètre de large pour tenter d’attirerl’attention, l’espace d’une journée.Un modèle particulièrement ren-table : le Web Summit dégageplusieurs centaines de milliersd’euros de bénéfices, selon lapresse anglo-saxonne.

Conférences thématiquesL’an dernier, toutefois, coup dethéâtre : Paddy Cosgrave annoncequec’est ladernièreéditiondu WebSummit organisée à Dublin. Direc-tion Lisbonne, au moins pour lestrois prochaines années. « Nousavions besoin de voir plus grand »,assure le jeune Irlandais, qui confieque deux villes étaient en lice pouraccueillir l’événement, Lisbonne etAmsterdam.« CequinousaattirésàLisbonne,c’est l’énergiequiyestmise

en œuvre, quelque chose est en trainde s’y construire. Sans oublier, pour le clin d’œil, que les similarités sontimpressionnantes avec San Fran-cisco : les villes se trouvent à la mêmelatitude, possèdent quasiment lemême pont, les mêmes rues en penteetlesmêmestramways… »Lisbonnese serait aussi montré très persua-sive financièrement, alors queDublin cherchait à revoir les condi-tionsde la coopération entre la villeet la conférence.

Mais ce Web Summit n’est plus laseule carte de l’organisation. Plu-sieurs conférences régionales ontaussivulejour :CollisionàlaNouvel-le-Orléans, Rise à Hong Kong, Surgeà Bangalore, ou encore MoneyConfsurlesfintechàMadrid…Unemulti-nationale qui a récemment vu appa-raître une nouvelle concurrencevenue… de Dublin. Le DublinTechSummit attend plus de10.000 personnes pour sa premièreédition, en février. n

l La huitième édition de la plus grande conférence tech européenne a lieu cette semaine au Portugal.l Plus de 50.000 personnes y sont attendues. La French Tech y sera bien représentée.

INTERNATIONAL

L’Irlandais Paddy Cosgrave a cofondé le Web Summit en 2009. Simple réunion de blogueursà l’origine, l’événement attire désormais grands patrons, politiques, investisseurs et artistes.Photo Lindberg/REX Shuttersto/Sipa

Quandlesstart-upprennentsoindeleurslivreurs

Guillaume Bregeras@gbregeras

TokTokTokattaquéparseslivreursau printemps dernier ; ceux tra-vaillant pour Take Eat Easy laisséssur le carreau après une failliteretentissante cet été… L’année 2016peut déjà être considérée comme

charnièredansl’économienouvelle.Si leur modèle repose sur l’emploid’un personnel autoentrepreneur,certains startuppeurs proposentdes fonctionnements alternatifs.C’est le cas notamment de Glovo,service de livraison né à Barceloneen 2015 et qu’Alexandre Fitussi, ex-Uber, a importé à Paris en juin der-nier. Sa promesse : livrer à peu prèstout ce qu’un livreur accepte deprendreencharge(clef,drone,nour-riture…) en moins de 45 minutesdans Paris intramuros. Le conceptplaît puisqu’il étend la zone de cha-landise à Levallois-Perret et Neuilly-sur-Seine (92), et vient de sceller unpartenariatavecl’enseigneFranprixpour livrer ceux qui veulent y faireleurs courses. Chez Glovo, le livreurest une fonction stratégique, traitéecomme telle : « La seule chose pourlaquellenousforçonsleslivreurs,c’est

de prendre une assurance, expliqueAlexandre Fitussi. Ils sont jeunes etn’ont pas forcément conscience desrisques qu’ils encourent. Avec notrepartenaire,etpour10eurosparmois,ils sont protégés des accidents. »Autreparticularité, l’étendueduser-vice. En donnant la possibilité auxautoentrepreneurs qui les rejoi-gnent de travailler entre 9 heures et23 heures et du lundi au dimanche,lajeunepousseleurpermetdesortirdes contraintes habituelles (midi etsoir).

Lutter contre l’ubérisationdu métierYouOrder, pépite née en 2014,pousse encore plus loin la réinven-tion de la relation entre sa plate-forme et ses livreurs. Au nombre de80, ses employés sont tous salariés.Un pari osé mais incontournable

pour la start-up. Joël Ndombasi,c o f o n d a t e u r ave c Au g u s t i nDoumbe, ne pouvait imaginer uneautre solution : « Mon associé et moivenons d’Argenteuil, où nous avonspu mesurer l’impact de l’ubérisationdes livreurs, notamment après lachute de Take Eat Easy. Je préfèresalarier les nôtres plutôt qu’ils nedeviennentunpoidspourlasociétéencas de problème. » Selon cet ancienpensionnaire du centre de forma-tion de football du Havre, ses clientsle comprennent parfaitement etpaient le surcoût. Pour assurer lapérennité de son modèle, il a choiside fonctionner en B to B, en contrac-tualisant une prestation de servicesà des entreprises comme Frichti,FoodChéri et Allo Resto. Signe destempsquichangent,quelquesinves-tisseurs se pressent désormais pouraccélérer son développement. n

LOGISTIQUE

YouOrder et Glovodépassent le statutd’autoentrepreneurdans leur relationavec leurs livreurs.

Les deux pépitescroissent à grandevitesse.

Les 80 livreurs de la pépite YouOrder sont tous salariés.Photo YouOrder

jours. Elles ont été entraînées, cesdernières semaines, à pitcherdevant les journalistes et les inves-tisseurs. « Le Web Summit a ses spé-cificités, par rapport à d’autres évé-nements, il faut y être bien préparé »,estime Eric Morand, directeur dudépartement tech et services deBusiness France. Même constatchez Plussh, une start-up qui pro-pose des solutions de vidéo endirect et qui fait partie cette annéede la délégation Business France.« L’an dernier, nous y étions allés demanière indépendante, mais nousavions eu du mal à exister, expliqueson cofondateur Dimitri Moulins.Là, le label French Tech crée un pre-mier filtre. Les investisseurs et lesclients potentiels savent que cette éti-quette est un gage de qualité. »

French Tech NightCette année, à Lisbonne, la FrenchTech fait un pas de plus vers lesinvestisseurs, en organisant un évé-nementqui leurseradédié, ce lundisoir, le Late Night Drink Venture.En plus de la désormais tradition-nelleFrenchTechNight,mardisoir.« Au Web Summit, il y a un vraienjeu de notoriété pour les start-up.On n’y signe peut-être pas beaucoupde contrats commerciaux, mais celapeut être un tremplin pour la suite »,juge Eric Morand. Le message sem-ble passer, en tout cas, auprès dumonde de la tech. « La France estsans doute encore sous-estimée, jugePaddy Cosgrave, l’organisateur duWe b S u m m i t . D e n o m b re u xpatrons du Fortune 500 sont fran-çais ou ont fait leurs études enFrance. Et le mouvement autour dela French Tech fait bouger leslignes. » — N. Ra.

Cela devient une habitude : laFrench Tech sera encore très pré-sente cette année au Web Summit.Axelle Lemaire sera même l’unedes intervenantes les plus prisées :la secrétaire d’Etat au Numériqueparticipera à trois conférences,dont la première table ronde celundi soir, en compagnie del’ancien président de la Commis-sion européenne José Manuel Bar-roso, de l’ancien président del’Assemblée générale des NationsuniesMogensLykketoftetdudirec-teurgénéraldel’OMCRobertoAze-vêdo. Mais elle visitera aussi lesnombreuses start-up tricoloresprésentes. Car, comme au CES deLas Vegas ou à South by Southwestà Austin, la France a envoyé à Lis-bonnel’unedesdélégationslesplusimportantes. A priori, près de 120start-up françaises seront surplace. La French Tech a mêmelancé un appelaurecensement,cesderniers jours, des start-up quiferont le voyage, pour qu’elles sefassent connaître sur une plate-forme en ligne…

Business France a ainsi accom-pagné 15 start-up, sélectionnéesparmi 60 dossiers reçus. Objectif :maximiserleurschancesdesefaireconnaître au milieu de cette foired’empoigne des jeunes pousses.Plutôt que d’être éparpillées, cesstart-up estampillées French Techseront présentes sur le pavillonfrançais et se relaieront sur les trois

La France disposeune nouvelle fois de l’unedes délégations les plusimportantes du WebSummit. Et Axelle Lemairey sera omniprésente.

LaFrenchTech,acteurdevenuincontournable

UREBONDDans le pré, il n’y a pas que l’amour… Désor-mais, les start-up s’y installent, attirées parun meilleur cadre de vie, notamment pour

les familles. C’est donc à Saint-Elix-le-Château (Haute-Garonne), un village de 900 habitants situé au sud deToulouse, qu’Eric Charpentier a installé sa nouvellebanque en ligne, Morning, dans des locaux de 600 m2

réaménagés façon loft. La plus grosse contrainte étaitle haut débit, et la jeune pousse a dû créer elle-mêmeson réseau. Retrouvez la vidéo sur bit.ly/2elGVn1.

7,7MILLIONS DE DOLLARSObEN vient de boucler sa série A.Cette jeune pousse californienneévolue dans l’intelligence artificielleet, malgré sa présence au sein del’incubateur américain Idealab, cesont des investisseurs chinois quiont mené le tour de table.

600.000EUROSLa pépite You2You, fondée en 2015 parEdouard Roy, vient de boucler un nou-veau tour de table. Spécialisée dans lalivraison collaborative, elle permet àchaque particulier de déposer descourses ou un paquet chez un autreparticulier, pour un prix deux foismoins élevé qu’une livraison standard.

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Financementspour GennevilliersÎLE-DE-FRANCE — Le départe-ment des Hauts-de-Seine et laville de Gennevilliers ont concluun contrat de développementde 6,8 millions d’euros pourla période 2016-2018. Il porteessentiellement sur des équipe-ments scolaires et périscolaires.Ce document donne de la visibi-lité aux deux parties et prévientles cumuls de financements. Vi

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Le Nappage rachèteune filiale de SCAGRAND EST — Spécialiste desnappes et accessoires jetablesbasé à Granges-sur-Vologne(Vosges), Le Nappage finalisel’acquisition de l’activité arts dela table grand public du suédoisSCA, qui emploie 65 salariéspour 15 millions d’euros dechiffre d’affaires à Saint-Etienne-du-Rouvray (Seine-Maritime).Dénommée Sodipan Table, la

nouvelle entité porte les effectifsdu Nappage de 140 à 205 salariéset propulse le groupe vosgien aurang de leader français et troi-sième groupe européen de sonsecteur d’activité. Créé à Lille il ya soixante-dix ans et relocalisédans les Vosges en 1992, Le Nap-page compte aussi deux filialesen Italie et en Espagne. Lasociété réalise un chiffre d’affai-res de 42 millions d’euros et estdétenue à 62 % par ses dirigeantset à 38 % par BPI et Val Capital.

ZNT,lenouvelarrêtéantipesticidesquifaitenragerlesarboriculteurs

Stéphane Frachet@Frachet2

—Correspondant à Tours

Un mois d’octobre d’intenses mobi-lisation des agriculteurs sembleavoir payé. De la terre déversée àBourges, des tags hostiles à laministre de l’Environnement Ségo-lène Royal, à Niort, accusée d’affa-mer les paysans, des incidents àArles ou dans la Meuse : les agri-culteurs ont lutté pendant dessemaines contre un renforcementdes zones tampon, ou zones nontraitées (ZNT), ces bandes de ter-rainquilongentleursexploitations.

Jusqu’à présent, cet espaceneutralisé est de 5 mètres entre lesterres cultivées et les maisons, lescours d’eau... Un nouvel arrêté esten préparation. La première mou-ture envisageait d’élargir la ZNT à50 mètres. Si cette version passe,« laFranceperd4millionsd’hectareset 7 milliards d’euros de productionsagricoles d’un trait de plume »,résume Luc Barbier, producteur deprunes en Meurthe-et-Moselle, etprésident de la Fédération natio-nale des producteurs de fruits(FNPF).

Parmi les professions agricolesles plus touchées, les maraîchers,

les horticulteurs et les arboricul-teurs sont menacés par une pertede surface, car leurs productionssont souvent proches des villes.« Dans le sud de la France, où l’habi-tatestdispersé, etautourdesgrandesagglomérations, lesagriculteurssontà touche touche avec des habita-tions », explique Luc Barbier.

« Ce serait un désastre. Je perdrais7 hectares sur 35. Pour compenser,il faudrait investir de 30.000 à40.000 euros par hectare, ce qui n’estpas faisable aujourd’hui », ajouteEric Bonvin, à la tête d’un verger depommes à Lignières, près de Tours.

En juillet, saisi par l’Associationnationale des producteurs de pom-mes et de poires (ANPP), le Conseild’Etat a annulé l’arrêté ministérieldu 12 septembre 2006 encadrantl’utilisation des produits phyto-sanitaires, au motif qu’il n’avait pasété soumis à la Commission euro-péenne pour avis.

NégociationsUne petite victoire sur la formepour la filière fruits, mais qui nefaitquereculerl’échéance.Letexteenvigueurexpireau6janvier2017,le ministère de l’Agriculture, ceuxde la Santé et de l’Environnementont ardemment négociés, cesderniers jours.

Les associations de protectionde l’environnement n’ont pas étéconviées. Pour elles, un durcisse-ment se justifie car « les pesticidessont à l’origine de deux grandesmaladies : les lymphomes et la mala-die de Parkinson », rappelle Jean-François Deleume, de Générationsfutures, s’appuyant sur des étudesde l’Inserm publiées en 2013.

L’ANPP et la FNPF refusent l’atta-que frontale : « Nous ne sommes pascontre de nouvelles règles, mais pasau point de tuer nos exploitations »,s’étrangle Luc Barbier. « Les arbori-culteurs ont réduit les traitementsdepuis quinze ans », argumenteDaniel Sauvaitre, président del’ANPP.

Fin octobre, Ségolène Royal aécrit à la FNSEA pour annoncer lemaintien d’une ZNT de 5 mètres,mais avec de nouvelles contraintestechniques d’épandage. Le décretdevrait être transmis à Bruxellesdans les semaines qui viennent. n

l La France doit se mettre en conformité avec des règlements européens avant le 6 janvier 2017.l L’arrêté – qui étend les zones non traitées (ZNT) – fait perdre 4 millions d’hectares de terres cultivées.

Emmanuel Guimard@EmmanuelGuimard

— Correspondant à Nantes

La demande n’est pas un problèmepour Les Côteaux Nantais. « Elle estconsidérable », affirme Benoît VanOssel, PDG de cette société revendi-quant le premier rang européendans l’arboriculture fruitière enbiodynamie, un mode cultural plusexigeant encore que le bio. Si lavente de fruits frais représentel’essentiel de son activité, l’arbori-culteur a su développer très tôt uneactivité de transformation dansdeuxunités,dontl’unesetrouvesur

le MIN (Marché d’intérêt national)de Nantes. L’entreprise va investir6,5millionsd’eurospourregrouperces deux si tes en un seul de6.600 mètres carrés sur la petitecommune rurale de Remouillé, ausud de Nantes. A l’été 2017, cetteusine regroupera deux lignes deproduction pour les liquides – jus,cidres, vinaigres… – et deux autrespour les pâteux – compotes, puréesde fruits, confitures, gelées…L’entreprise mettra alors en œuvrede nouvelles techniques de cuissonpermettant d’améliorer les qualitésgustatives du produit.

Les Coteaux Nantais prévoientégalement d’investir plusieurs mil-lionsd’eurossurlefuturMIN,lequelva quitter le centre-ville de Nantespour le sud de l’agglomération.L’entreprise y établira une baselogistique de 5.000 mètres carrés

pour ses filiales de négoce Kerbio etProvinces Bio. Ces investissementsaccompagnent une croissancerégulière à deux chiffres. La société,qui compte 133 salariés, a progresséde 20 % sur le dernier exercice closen août, portant son chiffre d’affai-res à 19 millions d’euros. L’export,qui représente 17 % des ventes, estaussi en plein essor, y compris surdes destinations lointaines tellesqueHongKong,TaïwanoulesEtats-Unis. « La qualité française et le labelAB sont très porteurs », poursuitBenoît Van Ossel.

Des champs d’élevageplutôt que des vignobles« Aujourd’hui, c’est plutôt l’offre defruits de première qualité qui nouslimite », poursuit le dirigeant, enquête d’une trentaine d’hectaressupplémentaires pour étendre ses

vergers. L’entreprise joue sur ladiversité de l’offre avec une quaran-tainedevariétésdepommes,huitdepoiresetunequantitéd’autresfruits.L’enjeu est de trouver des surfacesexemptesd’ancienstraitements.Leschampsd’élevage,parexemple,sontpréférés aux sols des anciennesvignes, trop chargés en cuivre etautres substances pour répondreaux exigences de l’entreprise. « C’estdifficile à trouver mais nous y arrive-rons », mentionne le dirigeant. Autotal, 103 hectares sont exploitésautour de Nantes, ce qui représenteuneproductiond’environ2.500ton-nes de pommes, tout en s’appro-visionnant auprès des Vergers del’avenir, un réseau d’arboriculteursrégionaux lui apportant une capa-citésupplémentairede1.800tonnes,dans un rayon de 100 kilomètresautour de Nantes. n

LemanquedebonsfruitsfreineLesCôteauxNantaisLa PME se construitune unité de 6.600 mètrescarrés. Elle chercheà étendre ses surfacesde culture en biodynamie.

CENTRE-VAL DE LOIRE

s’installers’ilneproduitriend’autreàcôté », reconnaît François-XavierCeccoli, de Corsica Comptoir.

Au-delà de ses vertus gustativesuniques, la clémentine corse a uneautre qualité, elle est résistante. Lafilière s’est développée dans lesannées 1960 avec la création degrandes stations de conditionne-ment dans l’île. Mais elle a dû sur-monter deux grandes épreuves : lesgrèves maritimes à répétition qui lalaissaientsurlesquais,et laconcur-rence espagnole qui a commercia-lisé les clémentines avec les feuilles,cequiétait laspécificitéemblémati-que de la clémentine corse souslabel IGP depuis 1997. L’attrait queconstituent désormais les produits« identitaires » et la sécurisation dutransport maritime lui donnent unnouvel élan. n

Jean-Marc Raffaelli@jmraffaelli

—Correspondant à Bastia

Cette année, la clémentine corse estpartie à la conquête de son concur-rent historique, l’Espagne. Les troisgroupements de producteurs, Cor-sica Comptoir, l’Organisation desproducteurs d’agrumes de Corse(Opac) et Agrucorse ont récem-ment participé au Salon internatio-nal des agrumes de Madrid sousl’impulsion conjuguée de la collec-tivité territoriale, via son agence dedéveloppement économique, et deschambres consulaires.

Le fruit corse est reconnaissableà son goût acidulé, à son absencedepépinsetàson« culvert »,garan-tie d’une maturation naturelle.« L’objectif est de diversifier lademande et gagner des parts demarché à l’étranger si une des ensei-gnes de la grande distributionfrançaise faisait faux bond. Nousavons déjà d’excellents retours deGrande-Bretagne et des pays duBenelux », se réjouit ChristianZuria, président de l’Opac.

Grèves maritimesLesproducteursont lancéunecam-pagne de sensibilisation auprès despouvoirs publics corses et de lachambre régionale d’agriculturepour que les jeunes s’engagent danscette filière d’avenir. « Certains ver-gers sont vieillissants et on sait quetout ce qui sera produit sera vendu.Maisentrelaplantationetlarécolte,ilfaut patienter six années minimum,etcen’estpasévidentpourunjeunede

Au Salon internationaldes agrumes de Madrid,les producteurs cherchentde nouveaux débouchésà l’international.

LesclémentinescorsessortentdeFrance

La clémentine corse, reconnaissable à son goût acidulé et à son absencede pépins, est commercialisée avec des feuilles. Photo Shutterstock

Les maraîchers, les horticulteurs et les arboriculteurs se sentent menacés par l’extension des bandesde terrain non traités aux pesticides qui jouxtent leurs exploitations. Photo Shutterstock

Une cohabitation compliquée

Deuxaffairesmontrentlecaractèreépidermiquedusujetpesticides.PrèsdeBordeaux,surl’appellationCôtesdeBourg,deuxdomainesviticoles,dontunbio,ontétémisenexamenle17octobrepourusageinapppropriédeproduitsphyto-pharmaceutiques.Enmai2014,ilsavaientsulfaté leursvignesetdesécoliersavaientressentidespicotementsauxyeuxetdesmauxdegorge.Précision:labouilliebordelaise,unfongi-cideemployédepuisdeslustres,resteadmisenagriculturebio.Enmarsdernier,àVoves,aucœurdelaBeaucecéréalière,unequarantained’écoliersavaienteudesirritations.Maisl’analysetoxicologiquen’établit« pasdelienentrelesproduitsutilisésetlessymptômesprésentésparlesenfants »,ditl’ARS.

Les chiffres clefs

150PRODUCTEURS120 en groupementset 30 indépendants.

35MILLIONS D’EUROSde chiffre d’affaireset 28.000 tonnes d’agrumesdont 95 % distribuéessur le continent.

1.800HECTARESde vergers.

Les Echos Lundi 7 novembre 2016 // 29

PME&REGIONS

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30 // PME & REGIONS Lundi 7 novembre 2016 Les Echos

innovateurs

Laurent Marcaillou—Correspondant à Toulouse

L’Ariège renouera-t-elle avec sonhistoire minière ? Variscan Minesa obtenu de l’Etat un permisd’exploration de cinq ans pour étu-dier la possibilité d’exploiter à nou-veaulaminedetungstènedeSalau,à Couflens, dans les Pyrénées. Si lefilon s’avère rentable, la sociétédevra encore demander un permisd’exploitation.

Cette ancienne mine de laCoframi a extrait 14.350 tonnes detungstène de 1971 à 1986 avant defermer à cause du dumping chi-nois. Mais aujourd’hui, ce métaltrès dur et résistant aux hautestempératures vaut 26.000 dollarsla tonne ! Il est de plus en plus uti-lisé pour les outils de découpe, lesréacteurs d’avion et l’armement.« C’est un métal stratégique pourl’Europe parce qu’il est non substi-tuable et que plus de 80 % du tungs-tène vient de Chine, explique MichelBonnemaison, directeur généralde Variscan Mines. Or la Chine ces-sera d’en exporter dans vingt ans. »

Avec les nouvelles technologies,la société estime que la teneur entungstène du minerai, estimée à1 %, est suffisante pour l’exploita-tion, quand il en fallait 1,7 % à l’épo-que. « En prenant une teneur entungstène plus faible, nous voulonsdémontrer qu’il y a une réserve de50.000 tonnes au lieu de 5.000 ton-nes selon les anciennes études », ditMichel Bonnemaison.

Variscan Mines prélèvera deséchantillons dans la galerie d’ori-gineetcreuseraunegaleried’explo-ration à un niveau plus bas, entre1.200et900mètresd’altitude.Ilpré-voitd’investir25millionsd’eurosencinq ans dans l’exploration, qui feratravailler de 20 à 40 personnes. Lasociété n’a pas les moyens d’investir

autant et espère s’associer à ungroupe minier australien pourconstituer la société Ariège Tungs-tène. Variscan Mines est une entre-prise de recherche de 8 salariéscréée en 2010 à Orléans par deuxanciens cadres du BRGM, avec desfondsaustraliens.Elleaobtenuseptpermisd’explorationd’or,decuivre,de plomb, de zinc et de tungstènedans l’Ouest et en Ariège.

En zone Natura 2000Mais le projet situé dans une zoneNatura2000susciteuneforteoppo-sition des habitants de Couflens etdes écologistes. Leur association,Couflens Salau demain, a fait unepétition qui a recueilli 5.600 signa-tures. Ils estiment que les travaux

défigurerontlavalléeduSalat, tour-née vers le tourisme, et dénoncentla présence d’amiante. « Il y a eu14 cancers parmi les mineurs »,affirme le maire, Henri Richl,ancien salarié de la mine. « Nousavons fait analyser des résidus pardeux laboratoires universitaires quin’ontpastrouvéd’amiante »,répondMichel Bonnemaison.

L’Etat demande toutefois à lasociété d’engager des études appro-fondies sur la présence d’amiante,réalisées par un tiers indépendant.Uneautreassociationlocaledéfendla relance de la mine au nom del’emploi, car Variscan affirmequ’elle ferait travailler « une cen-taine de mineurs et 50 salariés dansune usine ». n

OCCITANIE

La société obtientun permis d’explora-tion dans la minefermée en 1986.

Les opposantscraignent la pollutionet l’amiante.

VariscanMinesvaexploreruneminedetungstèneenAriège

Le projet de la vallée du Salat suscite une forte opposition des associations locales. Photo AFP

Une usinepour les JeannetteNORMANDIE — Le fabricant demadeleines Jeannette, repris parses salariés et dont la productiona été relancée en 2015, va s’ins-taller l’année prochaine dans unbâtiment industriel à Colombel-les, près de Caen, un investisse-ment de plus de 4 millionsd’euros. Son site historique seraconservé pour la productionde madeleines sans gluten.Ch

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FP

34MILLIONS D’EUROS POUR LE MOBIPÔLE DE RUEIL-MALMAISONAprès trois ans de travaux, la nou-velle gare multimodale de Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine), quiprend place sur la gare RER, a étéinaugurée samedi 5 novembre parles représentants des Hauts-de-Seine, de la région Ile-de-France et

de la Métropole du Grand Paris. LeMobipôle concentre sur 20.000 m2

une mixité d’usage pour les55.000 voyageurs par jour – RER A,bus, piétons, voitures, deux-rouesetvélos– ainsiqu’unhôtel,descom-merces et un square.

Coordinateur : pôle IARPartenaires industriels :Roquette, Limagrain, Tereos...Investissement estimé :1 milliard d’euros sur 5 ansSecteur : agro-industries

Guillaume Roussange@RoussangeG

— Correspondant à Amiens

Un milliard d’euros en cinqans. C’est le montant estiméd e s m o y e n s f i n a n c i e r s ,humainsetmatérielsquel’Etatet les industriels ambitionnentde déployer pour faire de laFrance un champion mondialdes protéines végétales. Unefeuille de route stratégique aété adoptée, mi-octobre, par legouvernement avec ProtéinesFrance, un consortium récem-ment créé dont la mission estde fédérer l’ensemble desacteurs du secteur.

Pour l’heure, le groupementcompteseptgrandsindustriels(dont Roquette, Limagrain,Tereos et Vivescia), coordon-nés par le pôle de la bio-écono-mie Industrie & Agro-Res-sources (IAR). « En France, lesgisements importants de res-sources restent peu valorisés,même à l’exportation», expli-que Antoine Peeters, respon-sable des partenariats d’IAR.

Le consortium travaillera àla structuration du secteur,très atomisé, au soutien à laR&D, à la création de start-upet à l’accompagnement desproduits jusqu’à leur mise surle marché. Les industriels veu-lent notamment accroître laproduction française d’hydro-lysats, dont la concentrationen protéines dépasse les 90 %et dont le prix de vente peutaller jusqu’à 8.000 euros latonne. Ces produits trouventdes débouchés prometteursdans des domaines comme laboulangerie, où ils participentà l’amélioration des texturesou des durées de conservation,mais aussi dans la création decompléments alimentairesadaptés aux seniors. « Nousvoulons mieux structurer lafilière pour renforcer son indus-trialisation sur le territoirefrançais», poursuit-il. Lesenjeuxsontcolossaux: lepoidsdu marché mondial des protéi-nes avoisine les 23 milliardsd’euros en 2016 et devrait bon-dir de 40 % d’ici à 2030. n

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LE PROJETPROTÉINES FRANCE

Protéinesvégétales :laFrancedoitmobiliser1 milliardd’euros

Date de création : 2015Cofondateurs :Yannick Vinay (à droite) etJamal Ben Abbes (à gauche)Effectif : 24 personnesSecteur : e-emploi

Bruno Askenazi

Permettre aux employeursd’embaucher un ou des candi-dats en quelques clics pour unremplacement urgent ou unpic d’activité. C’est la promessede la nouvelle application Vit-On-Job, portée par Manaona.Côté candidats, il sera possibledepuis un smartphone de trou-ver, dans sa ville, une missionde courte durée. « Nous voulonsêtre le“BlaBlaCar”del’emploideproximité », résume son cofon-dateur, Yannick Vinay, anciencadre RH, qui s’est associé à uningénieur chevronné, JamalBen Abbes, pour lancer le pro-jet basé sur des algorithmesinnovants, en octobre 2015.

Ils ont levé 1 million d’eurosauprès du groupe de servicesaéroportuaires 3S, de « busi-ness angels », de l’Ecole poly-technique et de bpifrance.Accompagnée un an par l’accé-lérateur de l’Ecole polytechni-que (X-Up), la start-up, mainte-nant établie à Roissy, est loind’être une énième plate-formedemiseenrelation.« Noussom-mes les seuls à dématérialiserl’ensembledesactesnécessairesàune embauche : la mise en rela-tion mais aussi toutes les forma-lités administratives, y comprisla paie », poursuit-il. Les appli-cations concurrentes, capablesd’intégrer le processus de A à Z,ne gèrent que les extras dans larestauration. Vit-On-Job seveut généraliste en couvrant80 % des métiers. Mais, les pre-miers mois, elle s’appliquera àdes emplois non cadres sur descontratsdemoinsdetroismois.

Gratuit pour les candidats,le service est payant pour lesemployeurs et agences d’inté-rim. Manaona passera par despartenariats pour convaincreun maximum de PME ou degrands groupes de publier desoffres, tout en attirant lesdemandeurs d’emploi. Déjà,un réseau de pharmaciens seprépare à proposer, via cetteplate-forme, des emplois enofficine à des étudiants. Lastart-up, qui a testé son appli-cation auprès du groupe 3S, aconstruit « une offre répondantaux attentes des grands comp-tes » . Vit-On-Job vise les10.000 contrats dès fin 2016. n

LE SERVICEMANAONA

Vit-On-Jobinventel’intérim 100 %virtuel

DR

de Salaberry, nous permettrad’atteindre de nouveaux marchés dela fibre optique sachant que les deuxentreprises se déploient sur des cré-neaux complémentaires ».

Fondé en 1970, le groupe Quantelaréaliséen2015unchiffred’affairesde 62 millions d’euros, dont plus de65 % à l’international. Il conçoit etvend des lasers pour des applica-tions industrielles et médicales,principalement dans l’ophtalmolo-gie.Leslaboratoiresderechercheetles universités font également par-tie de ses clients, notamment auxEtats-Unis.

Partage de compétenceset de moyensFort de 300 salariés, Quantel estd’une taille beaucoup plus impor-tante que Kéopsys, qui compte unecentainedecollaborateursinstallésà Lannion et à l’étranger. Ses lasersoptiques sont notamment utiliséspar les fantassins pour une vision àhaute performance, mais aussi parles hélicoptères militaires afin dedétecter les obstacles.

« Notre ambition, insiste Marc LeFlohic, est de faire émerger un leadermondial de l’optronique et de la pho-tonique en rassemblant la plupartdes technologies laser existantes à cejour, à savoir, les lasers semi-conduc-teurs, solides, à colorant et à fibres. »

Les structures de R&D des deuxentreprises vont donc partagerleurs compétences et moyens. n

BRETAGNE

Quantel sera contrôlépar le holdingde Kéopsys.

Objectif : créer unleader de l’optroniqueet de la photonique.

Stanislas du Guerny— Correspondant à Rennes

Kéopsys conçoit et fabrique deslasers optiques à fibre pour desapplicationsmilitaireset industriel-les. Cette entreprise, qui réalise unchiffre d’affaires annuel de 16 mil-lions d’euros, met la main sur sonconfrère Quantel. Basée aux Ulis,cette entreprise cotée sur Euronextmodifie son actionnariat avecl’entrée dans son périmètre de lasociété Esira, holding qui contrôleKéopsys. Elle engage 5 millionsd’euros dans Quantel et participeraà hauteur de 75 % à l’augmentationde capital de 2,5 millions d’eurosprévue par Quantel pour renforcerses fonds propres. Quantel resteracotésurEuronextàhauteurde80 %du capital environ. Esira disposerade 20 % des droits de vote.

« Ce rapprochement, indiqueMarc Le Flohic, le dirigeant de Kéo-pys, qui devient aussi le PDG deQuantel en remplacement d’Alain

Lasers : KéopsysmetlamainsurQuantel

ENTREPRENDREavec la

Jeune start-up fondée en 2013,Simplébo propose une solutionsimple et efficace pour créer dessites web sur mesure. « De nosjours, un professionnel indépen-dant sur deux n’est toujours pasprésent sur la toile, et ce souventpour des raisons de complexitéou de coûts », explique AlexandreBonetti, co-fondateur de la société.« Nous avons souhaité répondre àcette problématique en nous ap-puyant sur une technologie d’intel-ligence artificielle, permettant degénérer des sites web de façon ra-pide et financièrement accessible ».Une solution innovante et clé enmain, comprenant non seulementle design du site en lui-même, maisaussi la création de ses contenus etson référencement sur le web.Un encadrement dynamiqueTrois ans après le lancement del’activité, l’équipe de Simplébo réu-nit aujourd’hui 20 collaborateursaux profils divers et variés : déve-loppeurs informatiques, commer-ciaux,chefsdeprojet…Dequoi four-nir aux clients un suivi de qualité !« À savoir que nos solutions sontdistribuées via des intermédiaires »,précise Alexandre Bonetti. « Noustravaillons notamment avec dessyndicats professionnels, maisaussi avec des grandes entreprisessouhaitant étoffer leur palette deservices à destination des profes-

Entrepreneurs, la CCI Paris Ile-de-France vous accompagne dans le développementde votre entreprise : entreprises.cci-paris-idf.fr

Simplébo : permettre aux professionnelsindépendants d’être visibles sur internet

sionnels libéraux ». Titulaire d’undouble diplôme délivré par ESCPEurope – Grande Ecole de Com-merce de la CCI Paris Ile-de-France– et l’école d’ingénieurs Supélec, leco-fondateur de Simplébo disposenon seulement d’un profil trèspolyvalent, mais aussi d’une vraiefibre entrepreneuriale. « Le faitd’avoir pu intégrer Blue Factory,l’incubateur de ESCP Europe, aété crucial pour nous », expliqueAlexandre Bonetti, aujourd’huilui-même mentor au sein du pro-gramme. « Au-delà de l’encadre-ment dynamique dont nous avonspu bénéficier, cela nous a permisd’échanger avec d’autres entre-preneurs et de suivre un certainnombre de formations pratiquessur des enjeux clés de la créationd’entreprise ». Sans compter laforce du réseau d’anciens élèves,ESCP Alumni. « Que ce soit pour lelancement d’une activité ou pourson développement, l’esprit d’en-traide et le sentiment d’appartenirà une communauté représentent devéritables atouts », conclue-t-il.

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Alexandre Bonettico-fondateurde la société

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lesindices

LE CONTEXTE POLITIQUEPÈSE SUR LA LIVRE TURQUELa devise turque a perdu 2 %vendredi face au billet vert, aprèsl’annonce de nouvelles arresta-tions d'opposants au présidentErdogan. La livre s’échangeaitainsi à 0,316 dollar contre0,321 dollar jeudi. L’annonce parStandard & Poor’s du relèvementde la perspective de la note BB+du pays, qui passe de négative àstable, n’a pas suffi à appaiser lescraintes des investisseurs.

CommentlespouvoirspublicsvontréformerlecalculdutauxduLivretA

Sharon Wajsbrot@Sharonwaj

A situation exceptionnelle, mesureexceptionnelle. Alors que les tauxcourts continuent de plonger endessous de zéro (voir ci-contre), legouverneur de la Banque de Franceet le ministère des Finances se sontrésolus à revoir la méthode de cal-cul du taux du Livret A. Selon nosinformations, le projet de réformeengagé cet été par François Villeroyde Galhau, gouverneur de la Ban-que de France, est sur le pointd’aboutir. Dans les prochains jours,Bercy doit en effet dévoiler les con-toursdelanouvelleformulemathé-matique, qui sera déterminantepour l’épargne des Français.

Celle-ci devra corriger les princi-pauxdéfautsdelaméthodeactuelle–deplusenplusgênantsenpériodede taux négatifs. Mise en place en2008, afin de décorréler la rémuné-rationduLivretAdelavolontépoli-tique, cette formule n’a été appli-quée que trois fois en huit ans !Dans la majorité des cas, le gouver-nementachoisides’enécarterpourpréserver l’épargne populaire.

Jeu à double tranchantUn jeu à double tranchant car cetaux réglementé pénalise en retourles acteurs du logement social quifinancentleursconstructionsgrâceaux fonds du Livret A, centralisésen partie à la Caisse des Dépôts(CDC). Ces derniers mois, à mesureque les taux de marché ont conti-nué de s’éloigner du niveau d’infla-tion (qui sert de base de calcul autaux du Livret A), même la perspec-tive d’appliquer cette formule auto-matique est devenue périlleusepour le modèle du fonds d’épargne.C’estnotammentcequiaconvaincules pouvoirs publics d’agir. « Il fautlimiter les risquesencas deremontéede l’inflation », indique une sourceproche. Autrement dit, éviter que laCDC ne se retrouve avec des res-sourcesfinancièresabondantesquiauraient perdu toute compétitivité

face à des financements de marchéplébiscités par les acteurs du loge-ment social.

Dans l’entourage du ministre desFinances, on se défend de vouloirancrer la rémunération du Livret Asur les niveaux des taux de marché,tirés en territoire négatif par la poli-tique de la BCE. « Il s’agit de fixer letaux du Livret A au plus près duniveau d’inflation », explique unesource proche. Maintenu à sonplancher historique de 0,75 %, cetaux reste en effet aujourd’hui très

au-delà du niveau de progressiondes prix à la consommation (0,4 %sur un an, à fin septembre). « Labase de calcul d’inflation choisie parlespouvoirspublicspourdéterminerla rémunération des épargnantsdevraaussiêtrepluslargepouréviterlesfluctuationsdutauxduLivretA »,explique une autre source.

Pour les épargnants, cette déci-sion n’aura pas de conséquence àcourt terme. Comme annoncé enjuillet, les pouvoirs publics veulentmaintenir le taux du placement à0,75 %enfévrierprochain.Laques-tion polémique du taux du Livret Anedevraitdoncpasêtreposéeavantles échéances électorales. Mais àplus long terme, la rémunérationdesépargnantsdépendradel’évolu-tion des prix à la consommation,qui doit devenir plus que jamaiscentrale. Sauf si le régime d’excep-tionsepoursuit.« Legouvernement,en accord avec le gouverneur de laBanque de France, conservera lacapacité de déroger à la formule decalcul automatique… », indiquel’entourage du ministre des Finan-ces, soucieux de rassurer ceux quicraindraient une nouvelle baissedes prix à la consommation. n

l Une nouvelle formule de calcul sera présentée dans les prochains jours.l La Caisse des Dépôts veut se préserver des risques liés à une remontée de l’inflation.

BANQUE

Protectiondesépargnants : lerèglementPRIIPsattendra2018

Derek Perrotte@DerekPerrotte

— Bureau de Bruxellles

Les professionnels de la gestiond’actifs en seront soulagés. Commeils le réclamaient depuis des semai-nes, Bruxelles devrait retarder, a

priori d’un an – de janvier 2017 àjanvier2018–,l’entréeenvigueurdurèglement PRIIPs (Packaged Retailand Insurance-based InvestmentProducts). Objet d’âpres discus-sions depuis le début de l’année, cetexte vise à améliorer l’informationet la protection des épargnants viala remise aux clients de détail, préa-lablement à la souscription de toutproduit financier, d’un « documentd’informations clefs ».

Levée de boucliersLa finalisation du dossier et soncalendrier seront abordés mardilors de l’Ecofin – qui réunit lesministres des Finances des Etatsmembres–puisserontmercrediau

menu du collège de la Commissioneuropéenne, à qui revient la déci-sion formelle du report d’entrée envigueur.« LesEtatsmembres, lePar-lement et la Commission ont tousconsciencequ’ilfautprendreletempsde s’entendre sur les normes techni-ques du règlement, puis laisser letemps aux entreprises de se prépa-rer », confie une source proche dudossier. Un report d’un an est ainsipréconisé par nombre d’Etatsmembres, dont la France. Cela per-mettrait aussi d’aligner son entréeen vigueur avec celle des directivesmarchés financiers (MiFID II), ceque demandent les professionnelspour coordonner leurs mises enœuvre.

Bruxellesn’adefaitguèrelechoix.Certes,lerèglementabienétéadoptéen 2014 et alors globalement saluécomme un progrès tirant certainesleçons de la crise financière. Mais ledeuxième étage de la fusée, l’établis-sement des « normes techniques »,véritable texte d’application dans ledétail du règlement, a entraîné unelevée de boucliers du secteur sitôtprésenté,enjuin,parlaCommissioneuropéenne. En France, les associa-tions représentatives de la gestiond’actifs (AFG), de l’assurance (FFA),de la banque (FBF), des marchésfinanciers(Amafi)etdesépargnantsontalertédansuncourriercommunsur « les graves conséquences » d’untextequi,enl’état,« aboutiraità four-

nir aux épargnants une informationopaque et trompeuse ». Inquiets de lacomplexité,ducoûtetdelamultipli-cation du nombre de documents àfournir à l’épargnant, ils fustigeaientaussi un « délai irréaliste de mise enœuvre ». Mi-septembre, le Parle-menteuropéenleuraoffertunepre-mière victoire en rejetant, à la quasi-u n a n i m i t é , l a c o p i e d e l aCommission, qui laissait aussi dubi-tatif les Etats membres. La Commis-sion prépare une nouvelle proposi-tion. « On retravaille les normestechniquesmaisonnereviendraassu-rément pas sur le règlement », y pré-cise une source. Le nouveau textedevrait être dévoilé au premier tri-mestre 2017. n

ÉPARGNE

Bruxelles va reporterd’un an l’entrée envigueur des nouvellesobligations d’informa-tion des épargnantssur les produits.

« Les Etats membres,le Parlement et

la Commission onttous conscience qu’il

faut prendre le tempsde s’entendre sur les

normes techniquesdu règlement, puis

laisser le tempsaux entreprises

de se préparer. »Source proche du dossier

Le calcul du tauxaujourd’hui

Le taux du Livret A est revudeux fois par an en janvier eten juillet. En théorie, il est fixéautomatiquement grâceà une formule de calcul. Celle-ci est déterminée par l’optionla plus favorable pourl’épargnant entre d’une part,l’évolution de l’inflation horstabac majorée de 0,25 % etd’autre part, la moyenne destaux courts (Eonia et Euribor àtrois mois) divisée par quatre etadditionnée au taux d’inflationhors tabac. Invoquant descirconstances exceptionnelles,la Banque de France esthabilitée à déroger au calculautomatique. Dans ce cas defigure, c’est l’exécutif qui prendla décision finale sur le taux.

Untauxquiresterauncasse-têtepolitiqueANALYSES. W.B aisse du taux du plan épar-

gne logement (PEL) enjuillet, restrictions sur les

rachats de contrats d’assurance-vieencasdemenacemajeuresurlesys-tème financier… et désormais unenouvelle formule pour calculer letaux du Livret A. Les pouvoirspublicssontsurtouslesfrontsalorsquel’inflationremonteetfaitplanerde nouveaux risques pour le sys-tèmefinancier.Cetété, laBanquedeFrance chiffrait ces risques pour lemonde HLM : « Ce système de finan-cement conçu pour favoriser le loge-ment social pourrait dorénavant lepénaliser significativement : 0,5 % desurcoût [dutauxduLivretA,NDLR]sur les taux représente une chargeaccrued’environ8.000eurosparan–pendant trente ans – pour chaquenouveau logement construit ».

Cette nouvelle réforme duLivret A, à l’instar des deux autresqui ont été mises en œuvre depuis2008, vient corriger les failles tech-niques de la formule, qui doit enthéoriedéfinirletauxduplacementautomatiquement. Celle-ci devientde fait de moins en moins perti-nente à mesure que l’inflations’écarte des taux de marché. Mais lanouvelle formule sera-t-elle appli-quée à la lettre pour autant ? Rienn’est moins sûr. En effet, cetteréforme ne doit pas modifier le pro-cessusparlequel letauxest fixé,quipermet à l’exécutif de s’écarter durésultat automatique. Une option

que le gouvernement a largementutilisée ces dernières années.

L’ambition de « dépolitiser » lafixation du taux du Livret A – sym-bole de l’épargne populaire – estancienne. En 2003, le gouverne-ment de Jean-Pierre Raffarin avaitété le premier à introduire uneméthode automatique pour définirce taux et privilégier la raison éco-nomique par rapport aux choixpolitiques.Maisrienn’yfait.Letauxdu Livret A est situé au carrefourd’intérêts divergents : les banquessouhaitentdisposerderessourcesàbas coûts pour prêter, le mondeHLM plébiscite des taux d’intérêtsbas tandis que les épargnants veu-lent faire fructifier leur pécule. Desexigences trop sensibles politique-ment pour que les gouvernementsacceptent de les ignorer. n

Maintenu à sonplancher historiquede 0,75 %, ce taux resteaujourd’hui trèsau-delà du niveaude progression des prixà la consommation.

Les Echos Lundi 7 novembre 2016 // 31

FINANCE&MARCHES

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32 // FINANCE & MARCHES Lundi 7 novembre 2016 Les Echos

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Isabelle Couet@icouet

La Banque de France cache un tré-sorconvoitépartoutdanslemonde.Ilnes’agitpasdesesstocksd’ormaisde ses bases de données. Jusqu’icicette mine d’informations sur lesbanques, entreprises, ménages,organismes de placement, etc.n’était que très partiellement mise àdisposition du public et des cher-cheurs. Une situation qui n’a pasmanquédenourrir lacritiquesurlecaractèretrèssecretdel’institution.

Cette époque est révolue. « Nousvoulons donner une image ouverteet innovante », a souligné, jeudi,le gouverneur François Villeroyde Galhau, lors de l’inaugurationde l’« open data room ». La banquecréée en 1800 par Napoléon Bona-parte dispose ainsi de sa « biblio-thèque ouverte de données ». Con-crètement, une salle avec troispostes donnant accès à quelque400 millions de lignes de statisti-ques pourra accueillir les cher-cheurs dont les projets sont jugéssérieux. La procédure d’autorisa-

tion sera allégée, alors que le délaide traitement des demandes deschercheurs pouvait aller jusqu’à7 mois, selon un rapport de 2015duConseilnationaldel’informationstatistique (CNIS), qui mène lecombat pour l’accès aux donnéesbancaires et financières. Le servicesera gratuit et les utilisateurs pour-ront être mis en relation avec ceuxqui produisent les statistiques ausein de la Banque de France. Unedizaine de demandes, dont une par-tie émane de chercheurs étrangers,auraient déjà été déposées.

« Une énorme avancée »« Avoir accès à des données indivi-duelles, et non plus seulement à desagrégats, révolutionne la recherche ;c’est comme passer à la haute défini-tion », se félicite Sébastien Jean, quidirige le Cepii. Même son de clochepour l’économiste Gunther Capelle-Blancard.« Çaaétédifficile,maisc’estune énorme avancée », signale celuiqui a coécrit le rapport sans conces-sion du CNIS. De fait, la Banque deFranceafinalementacceptédelivrerdes données granulaires brutes,mais de façon anonyme, pour quepersonne ne puisse identifier unebanque, un ménage ou un fonds. Dufaitdesesactivitésétenduesparrap-port aux autres banques centrales,l’institution a des informationsdétaillées sur le surendettement ou

la solvabilité des entreprises – ellecommercialise d’ailleurs son fichierde notation de 300.000 sociétés. Lesdonnées de l’Autorité de contrôleprudentiel et de résolution (ACPR) –legendarmebancairesousl’égidedela Banque de France – seront aussiaccessibles « sauf quand la confiden-tialité est nécessaire ».

Aujourd’hui,lamatièrepremièrela plus recherchée (et la plus abon-

STATISTIQUES

L’institution ouvreses bases de donnéesaux chercheurs.

LaBanquedeFranceromptaveclaculturedusecretavecson« opendataroom »

Le caractère très secret de la Banque de France est révolu. Le gouverneur, François Villeroy de Galhau,affirme vouloir donner à l’institution « une image ouverte et innovante ». Photo Mario Fourmy/RÉA

espagnol, aboutissant enmai 2012 au sauvetage in extre-mis de Bankia, la quatrièmebanque du pays. Des annéesplus tard, le secteur bancairecontinue aujourd’hui d’êtrepénalisé, même si les domma-gesontété limitésgrâce,notam-ment,àlacréationd’unebanquede défaisance (la Sareb). C’estelle qui avait pris en charge unebonne partie des immeublesinvendables, des programmesabandonnés à demi construitset,surtout,desterrainsachetésàprix d’or au plus fort de la bullespéculative et qui ne trouventplus preneurs aujourd’hui.

Accélérer le rythmeDepuis 2015, le réveil du mar-ché immobilier, qui est repartiaprèsplusieursannéesdepara-lysie, a permis aux banques deremettresurlemarchécertainsdes actifs restés en leur posses-sion. Des enseignes commeLiberbank, Sabadell et Bankiaontétéparticulièrementactivesdans la poursuite de cette stra-tégie. Les experts de la Banqued’Espagneappellentlesecteuràaccélérer le rythme des tran-sactions afin de se défaire plusrapidement du patrimoineembarrassant encore en leurpossession. D’autant qu’unenouvelle circulaire comptableprévoitdereleverlesprovisionssur ce type d’actifs. n

Cécile Thibaud— Correspondante à Madrid

Alors que les banques espagno-les ont encore en portefeuille200 milliards d’actifs à pro-blème hérités des années duboom immobilier, la Banqued’Espagne demande au secteurd’accélérer le rythme de ventedes terrains et immeubles issusdes dettes des promoteurs etdes entreprises du secteur de laconstruction.

Dans un rapport publié jeudidernier, labanquecentralenoteque les « actifs improductifs »,procédant d’adjudications judi-ciaires, ont baissé au total de12 % depuis l’an dernier, maisleur volume reste encore tropimportant et continue d’être« un élément de pression négatifsur les comptes et la rentabilité »des banques.

L’explosion de la bulle immo-bilière, en 2007, et les faillites ensérie qui ont suivi, avaient faitvaciller le système financier

BANQUE

La Banque d’Espagneleur demanded’accélérer la ventede leur patrimoineissu de l’explosionde la bulle.

Lesbanquesespagnolesdigèrenttroplentementlecrashimmobilier

LaMaifsedoted’unevitrineàParis

Laurent Thévenin@laurentthevenin

C’est un lieu d’un genre nouveauqu’ouvre la Maif ce lundi en pleinParis. Avec son Maif Social Club,situé à deux pas de la place des Vos-ges, l’assureur mutualiste veut sedonner à voir différemment. « Plusqu’unconceptstore,celieudoitêtrele“flagship” de la marque. Nous vou-lons montrer ce qu’est la Maif danstoutes ses dimensions alors que legrand public ne nous connaît pasautrement que sous l’angle de l’assu-reur », résume Nicolas Boudinet,directeur général adjoint et secré-taire général du groupe.

Dans cet espace de 1.000 m2

répartissurdeuxniveauxetinstallédansunancienséchoiràéponges, ilsera possible d’acheter un contratd’assurance ou de se renseignerauprèsd’unconseillercommedansune agence classique. Mais ce lieudoit« incarnerlamarqueautrement

que par les agences. Nous voulionsavoir un endroit atypique où la rela-tion commerciale n’est pas exclu-sive », souligne Nicolas Boudinet.

Defait,cebâtiment,dont laréha-bilitation rappelle son passé indus-triel, même s’il fut également lapension Lepitre où étudia HonorédeBalzac,seprésenteaussicomme« un espace de culture et d’expéri-mentations ». Aménagé de façontrès épurée, l’endroit comporte une« partie très participative », décritNicolas Boudinet. En effet, expli-que-t-il « nous souhaitons organiserdes tests avec nos sociétaires autourde nos produits ou de nos innova-tions ». Pour autant, « nous ne vou-lions pas, non plus, en faire unevitrine digitale ».

« Mobiliser les genspar leurs passions »Le Maif Social Club va, par ailleurs,accueillir des expositions, des ate-liers ou des conférences autour dethématiques culturelles, en parti-culier « celles qui sont chères à laMaif comme l’accès au savoir, l’édu-cation ou le sport ». « Je ne connaispersonne qui ait spontanémentenvied’allervoirsonassureur. Il fautdonc arriver à mobiliser les gens parleurs passions », explique NicolasBoudinet.

Reste au Maif Social Club – qui setrouveaufondd’unecour–àsefaireune place dans une offre culturelledéjà surabondante à Paris. L’assu-reur espère y attirer entre 20.000 et30.000 personnes par an. « Sijamais le concept fonctionnait trèsbien, nous pourrions tout à fait ima-ginerdupliquercegenrededémarcheailleurs », anticipe Nicolas Boudi-net. Ouvert du lundi au samedi jus-

qu’à 20 h 30, avec une nocturne jus-qu’à 22 heures le jeudi, le lieu abriteune équipe de dix personnes. Entermes de budget, « ce projet n’estpas dans les 15 premiers de la Maif »,indique Nicolas Boudinet, qui évo-que une enveloppe inférieure à3 millions d’euros pour l’aménage-ment des locaux et un loyer infé-rieur à celui de l’agence parisiennede la rue de Rennes. n

ASSURANCE

L’assureur ouvrece lundi un « espacede culture et d’expéri-mentations » dansle quartier du Marais.

Le Maif Social Club espère, dans cet espace de 1.000 m2, attirerentre 20.000 et 30.000 personnes par an. Photo Sylvie Humbert/Maif

Le portail Webstat

Gros producteurde statistiques, la Banquede France a mis à dispositiondu public un portail baptisé« Webstat ». Il donne accèsà des données agrégéesou semi-agrégées (sérieschronologiques).Les statistiques sontorganisées selon 8 thèmesde recherche : taux et cours ;crédit ; monnaie, dépôt ettitres ; comptes nationauxfinanciers ; balance despaiements, implantationset activités bancairesinternationales ;conjoncture ; entreprises ;eurosystème.Contrairement à l’« open dataroom », aucune autorisationpréalable n’est nécessaire.

dante)concerne le secteur bancaireet financier. La crise de 2007-2008et les scandales liés aux paradis fis-caux sont passés par là. « On a vrai-ment pris conscience que la financen’est pas neutre pour l’économie etqu’il faut compléter les modèlesmathématiques par l’étude des don-nées microéconomiques, reconnaîtFrançois Villeroy de Galhau. Détec-ter les signaux faibles qui peuvent

devenir des risques extrêmes estessentiel. »Lacriseaeneffetmontréque la chute d’un établissement –Lehman Brothers – pouvait ébran-ler l’économie mondiale. « Notre“opendataroom”neservirapasseuleà éviter la prochaine crise, mais elle ycontribuera», assure le gouverneur.

La démarche de la Banque deFrance s’inscrit dans un courantplus vaste. Depuis 2015, le FMI met

en ligne ses données économiques,tandis qu’aux Etats-Unis, les étatsfinanciers des banques sont libre-ment disponibles. La Banqued’Angleterre a fait de l’ouverturede ses données un axe stratégiquee t l ’A l l e m a g n e a a d o p t é u nprogramme d’accès sécuriséaux données bancaires. L’Europecommence doucement à s’ouvrirà l’« open data ». n

Amende américainepour AgriculturalBank of ChinaBANQUE — La banque chinoiseAgricultural Bank of China s’est vuinfligeruneamendede215millionsde dollars par les autorités de régu-lation financière de l’Etat de NewYork. Celles-ci lui reprochent de nepasavoirmis enplacedesprocédu-res adéquates de lutte contre leblanchiment dans le cadre de com-pensations en dollars. La troisièmebanquedanslemondeparlesactifsdoit aussi accepter la nominationd’un inspecteur indépendant.

en brefWarren Buffettse maintientdans Wells FargoHOLDING — BerkshireHathaway,le conglomérat du multimilliar-daire Warren Buffett investi dans90 entreprises, a enregistré unrecul de 24 % de son bénéfice nettrimestriel à 7,2 milliards de dol-lars en raison d’un profit excep-tionnel en 2015. Premier action-naire de la banque américaineWells Fargo, Warren Buffett alaissé entendre qu’il n’avait pasréduit sa participation malgré lescandale des comptes fictifs.

Affaire Kerviel :plainte d’un élucontre des ministresBANQUE — Le conseiller régio-nal d’Ile-de-France Julien Bayou(EELV) a annoncé samedi avoirdéposé plainte contre les ex-mi-nistres Christine Lagarde et EricWoerth, qui ont avalisé le créditd’impôt de 2 milliards d’euros aubénéfice de la Société Générale en2009 et 2010. La banque a obtenucette exonération dans le cadre durégime des entreprises déficitai-res, après la perte de 4,9 milliardsengendrée par l’affaire Kerviel.A

FP

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Les Echos Lundi 7 novembre 2016 FINANCE & MARCHES // 33

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Next Session #1

JobsbsGeneration Lesmétiers

de la Data21 N20

1621 2

Novembre

UN ÉVÉNEMENTTOUS NOS SERVICES AUX ENTREPRISES SUR LESECHOS-SOLUTIONS.FR

Muryel Jacque@MuryelJacque

Margarita Louis-Dreyfus se seraitprobablementpasséedecettepubli-cité. La femme d’affaires, qui con-trôle le géant du négoce de matièrespremières du même nom, est enconflit juridique avec les membresdelafamille.Aucœurdudésaccord,le prix des parts du holding LouisDreyfus encore en possession de lafamille de Robert Louis-Dreyfus,que la milliardaire doit racheter. Autotal, une participation de 16,6 %évaluéeparcertainsautourde1mil-liard de dollars. Il y a un an, cesactionnaires minoritaires ont sou-haité exercer leurs droits de retrait.Robert Louis-Dreyfus, décédé en2009, s’était engagé à reprendre lesparts de ses sœurs et cousins pro-gressivement à partir de 2012.

Devant la justiceEn 2014, la participation de la fon-dation Akira, qui gère les intérêtsfamiliaux dans le groupe, est mon-téede65à80 %environ.Al’époque,les discussions entre les deux par-ties avaient déjà été longues, ellespourraient l’être davantage encorecette fois-ci. Car Margarita Louis-Dreyfus, actionnaire majoritairedepuis la mort de son mari, doittrouver l’argent pour financer lerachat des parts. Elle aurait doncadopté une « stratégie de gain detemps », dit un connaisseur del’affaire. Une instance à Paris a déli-béré en juin, une autre à Amster-dam en juillet. Cette bataille juridi-queaétérévéléeenpremierlieuparle journal néerlandais « Het Finan-

cieele Dagblad ». D’après le « WallStreet Journal », l’affaire est actuel-lement devant la cour d’appel àAmsterdam. Le quotidien rapporteque ce n’est pas la première fois quela famille de Robert Louis-Dreyfuset la milliardaire russe se retrou-vent en justice : peu après sa nomi-nationà laprésidenceduconseilduholding au printemps 2011, lesmembres de la famille avaientpoursuivi la fondation Akira, s’esti-mant écartés et privés d’informa-tions importantes – ce dont lasociété s’était défendue.

Aujourd’hui, ce nouveau secretpercé arrive à un moment difficile,car quand un groupea des résultatsmoins bons, trouver une tellesomme n’est pas si simple. En plei-nes turbulences du secteur des

matières premières, avecdes cours,en particulier dans les produitsagricoles, qui ont dévissé au plusbas depuis plusieurs années, LouisDreyfusCompany(lenouveaunomde Louis Dreyfus Commodities) avu ses profits décliner : l’an dernier,le bénéfice net était de 67 % infé-rieur à l’année précédente, au plusbas depuis dix ans. Et les six pre-miers mois de 2016 ont été labo-rieux.Enparallèle,depuis2011,qua-tre directeurs généraux (dont deuxpar intérims) se sont succédé.

Depuis plusieurs mois, Marga-rita Louis-Dreyfus est à la recher-che d’un investisseur minoritairepour LDC. Ce serait le premieractionnaire extérieur à la famillefondatrice en 165 ans d’existence dela société, dont la présence s’étend

des céréales au riz jusqu’au sucre,coton ou jus d’oranges. C’est l’unedes options étudiées qui permet-traitderecueillir lesfondsnécessai-res à l’acquisition des 16,6 % qu’elledoit rependre. Fin 2015, lorsque lesm e m b r e s d e l a f a m i l l e o n tdemandé à exercer leurs droits deretrait,descontactsontétéprisavecTemasek. Le fonds souverain deSingapour avait déjà envisagéd’investir dans le groupe de négoceen 2009. Cette fois-ci, Temasekaurait offert environ la moitié duprix proposé à l’époque, dit un pro-

che du dossier. La quête d’un éven-tuelacheteurpourraitdoncs’avérerardue. Certains estiment à présentque Margarita Louis-Dreyfus vadevoirfaireuncompromisnonseu-lement sur le prix mais aussi sur lagouvernance. Car, ceux qui appor-teront de l’argent pour une part del’entreprise ne le feront plus dansles mêmes termes, assure-t-on.

Enfin, la divulgation de cettebataille familiale arrive à unmoment critique puisque LDC sou-haiterait lever des fonds sur le mar-ché obligataire. Entre 400 et700 millions de dollars, selon unesource. D’après Bloomberg, BNP,Crédit Agricole, Credit Suisse etHSBC auraient été mandatés par legroupe pour organiser un « roadshow » à compter de ce lundi.« L’affaire » pourrait bien changerle profil de risque de l’entreprise, etMargarita Louis-Dreyfus pourrait,là encore, devoir faire des conces-sions, notamment en termes detransparence. Et un bon connais-seur de lâcher : « C’est un vraimoment de crise. Heureusement quel’OM est vendu ! » n

NÉGOCE

La valorisationdes parts du holdingque Margarita Louis-Dreyfus doit racheterest au cœurdu désaccord.

La recherchede financement estcompliquée parla baisse des résultatsdu groupe de négoce.

NouvellestensionsfamilialeschezLouis-Dreyfus

Margarita Louis-Dreyfus contrôle le géant du négoce de matièrespremières Louis Dreyfus Company (le nouveau nom de LouisDreyfus Commodities). Photo Sipa

qualifiées « de haute impor-tance écologique » et qu’ellesrendent leurs licences publi-ques.

« A la vei l le du Cl imateFinance Day de Casablanca,nous souhaitons que les entre-prises et les responsables politi-ques fassent de la question del’Arctique une priorité, et qu’ilsrecherchent des solutions pourune meilleure protection de larégion », souligne PhilippeZaouati, le directeur général deMirova. Ces zones ne dépen-dant d’aucune souveraineténationale, la déclaration seraenvoyée aux Etats membresdu Conseil de l’Arctique.

4À NOTEREstimant que « la placefinancière de Paris [dispo-sait] de réels atouts pourcapitaliser sur son expertiseen matière de financeverte », Paris Europlacea formulé quinze proposi-tions visant à renforcerla position de la Francedans ces activités.

Sophie Rolland@Sorolland

Conscients des enjeux, notam-ment financiers, liés aux ris-ques environnementaux, lesinvestisseurs font de plus enplus entendre leur voix sur cesquestions.Dernierengagementen date : l’appel à la protectiondes hautes mers de l’Arctiquepar un groupe de dix-neufinvestisseurs représentant autotal plus de 5.000 milliardsd’euros sous gestion. Parmieux, plusieurs sociétés françai-sescommeMirovaetsamaisonmère Natixis Asset Manage-ment, ainsi que trois autresinvestisseurs – l’Erafp, l’Ircan-tec et Prefon. Le groupe AXAet BNP Paribas InvestmentPartners font également partiedes signataires.

Dans leur déclaration, ilsdemandent un « moratoire àdurée indéterminée » sur toutesles activités d’explorationpétrolière et gazière et appel-lent « au respect des engage-ments pris en matière de luttecontre le changement climati-que » , notamment lors del’octroi ou de la prolongationdes licencesd’exploitation. Seu-les les entreprises présentantdesrisquesopérationnelsmini-mes devraient se voir attribuerde telles licences et les popula-tions autochtones devraientdavantageparticiperauproces-sus d’approbation des projets,estiment-ils.

Autre demande : que lesentreprises pétrolières s’abs-tiennent d’explorer les zones

GESTION

Dix-neuf investis-seurs ont appelé àun moratoire surles activités pétro-lières et gazièresdans les hautesmers de l’Arctique.

Desinvestisseursmobiliséspourlaprotectiondel’Arctique

L’incertitude sur un accordà Vienne fait chuter le pétrole

Les marchés pétroliers ont lourde-ment chuté tout au long de lasemaine dernière, minés parl’incertitude croissante sur unaccordentreproducteursà la findumois à Vienne. Au terme de sixséances consécutives de baisse, lebaril de brent pour livraison en jan-vier a terminé la journée de ven-dredi à 45,58 dollars, après êtremême tombé à 45,08 dollars encours de séance. De même le WTIpour livraison en décembre, à NewYork, a perdu 1,19 % vendredi fran-chissant même à la baisse, tempo-rairement, la barre des 44 dollars.Au total, la chute du brent a atteintprès de 10 % en une semaine, etmême près de 15 % par rapport àson plus haut de l’année atteint le10 octobre (53,14 dollars).

L’accord surprise annoncé àAlger,finseptembre,suruneréduc-tiondelaproductiondel’Opepavaitdopé les cours. D’autant que la Rus-sie avait annoncé son intention dese joindre aux efforts du cartel.

Mais depuis, l’évolution du baril estsoumiseauxdéclarationsdesunsetdes autres. Car il s’agit maintenantde se mettre d’accord sur la mise enœuvreconcrètedel’accord,quidoitêtre entériné lors de la réunion del’Opep du 30 novembre, à Vienne.« La route est longue d’Alger àVienne », a commenté Harry Tchi-linguirian, chef de la recherche surles matières premières chez BNPParibas. « Peut-être le marché est-ilen train de perdre la foi ». Si Bank

of America et Citigroup croientencore un accord possible, Gold-man Sachs l’estime désormaispeu probable.

Brusque dégringoladeDes réunions informelles se sonttenues au cours de la deuxièmemoitié du mois d’octobre, mais seu-les des rumeurs non confirmées ensont sorties. L’Arabie saouditeaurait ainsi un moment accepté deréduire sa production, l’Irak auraitdemandéàêtreexemptédel’accordafin de mieux pouvoir lutter contrel’organisation Etat islamique. Ven-dredi,c’estuneinformation de Reu-ters, selon laquelle Riyad auraitmenacéd’augmentersaproductionsi l’Iran refusait de plafonner lasienneà4millionsdebarilsparjour(Mb/j), qui a provoqué une brusquedégringolade – avant d’être démen-tie par le secrétaire général del’Opep. L’annonce d’une hausserecord de près de 15 millions debarils des stocks de brut aux Etats-Unis, en milieu de semaine, avaitaussi plombé les cours. De mêmeque les nouveaux records de pro-duction atteints en Russie, au Nige-riaouencoreenIrak.Selondesesti-mations de Bloomberg, l’Opep apompé 34,02 Mb/j en octobre.— A. F.

MATIÈRESPREMIÈRES

Les cours ont perduprès de 10 % la semainedernière.

L’Arctique fait partie deszones qualifiées de « hauteimportance écologique ».Photo Shutterstock

Depuis plusieurs mois,Margarita Louis-Dreyfusest à la recherched’un investisseurminoritaire pour LDC.

Ce serait le premieractionnaire extérieurà la famille fondatriceen 165 ans d’existencede la société.

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34 // FINANCE & MARCHES Lundi 7 novembre 2016 Les Echos

Chiffre d'affaires du 3ème trimestre 201 6Anteuil, le 7 novembre 201 6

DELF INGEN accélère en Asie

En millions d'euros

En millions d'euros

1 Non audité2 Périmètre et taux de change constants

DELFINGEN , un équ ipementier au tomobi le mond ia l , leader dans les solu tions de protectiondes réseaux embarqués et les tubes pour transfert de flu ides.

NYSE Al ternext Paris - Code I S IN : FR 00000541 32 - Mnémonique : ALDELProcha in communiqué : 1 0/02/201 7 - Ch iffre d 'a ffa ires 201 6

Contact : M. Christophe CLERC : +33 (0)3.81 .90.73.00 - www.del fingen .com

201 61 Pcc2

Chiffre d'affaires

Automobile

Marchés de spécialités

201 61

1 1 8,0

1 4,8

1 1 3,9

1 7,0

1 32,8

4,8 %

- 1 3,0 %

Croissance

Croissance Pcc

3,6 %

- 1 3,1 %

201 5

1 30,9 1 ,4 % 2,5 %

201 5

Chiffre d'affaires consolidé (du 1 er janvier au 30 septembre)

Automobile : croissance de 4,8 % sur un marchéqui progresse de 3,5 %

• Le chiffre d’affaires publié progresse de 3,6 % à fin

septembre 201 6 (+ 4,8 % à pcc) alors que la production

automobile mondiale progresse de + 3,5 %.

• Le chiffre d’affaires de l’ activité protection de câblage

(70 % du total des ventes) progresse de 4,2 % (+ 5,7 % à

pcc) . L’ activité de tubes techniques pour les transferts de

fluides continue sa croissance à + 1 1 ,2 % (+ 1 1 ,1 % à pcc) .

L'activité d’assemblage de pièces mécaniques est en

retrait de - 4,7 %.

• L'effet des taux de change sur les ventes à fin septembre

est défavorable de 1 ,4 M€.

• A taux de change constant, les ventes progressent ainsi de :

○ + 3,2 % en Europe sur un marché en croissance de + 2,6 % ;

○ + 4,8 % en Amérique du Nord sur un marché en croissance

de + 2,7 % ;

○ + 9,5 % en Asie dont + 1 4 % en Inde et + 1 7 % en Chine, sur

un marché en croissance de + 5,5 %.

Marchés de spécialités

• Les marchés de spécia l ités représentent 1 1 % des ventes.

Le chiffre d'affa ires publ ié est en retra it de - 1 3,1 % (- 1 3,0 % à

pcc) .

Sur la base d’une hausse de la production automobile mondiale

de 2 à 3 % sur l’année 201 6, DELFINGEN maintient ses objectifs

d’une croissance supérieure à celle du marché grâce à son

accélération en Asie, le développement de sa gamme de

produits de protection des réseaux embarqués et par l’ innovation

dans les tubes plastiques techniques pour les transferts de fluides.

LA SÉANCE DU 4 NOVEMBRE 2016

Parisenregistresapiresemainedepuisfévrier

• Dure semaine à la Bourse deParis. Pour la première fois del’année, l’indice CAC 40 a étédans le rouge du lundi au ven-dredi. Il a terminé la dernièreséance avant le week-end à4.377,46 points , dans unvolume d’échanges de 3,09 mil-liards d’euros, accusant ainsiune baisse de 0,78 %. Sur lescinq dernières séances, le reculs’établit à 3,70 %. C’est la piresemaine pour Paris depuisle mois de février qui avait vules Bourses chuter sur fond decraintesurlasantédesbanqueseuropéennes et de regain detensions géopolitiques. Cettefois-ci, les investisseurs semontrent anxieux à l’approche

des élections américaines, avecle scénario d’une victoire deDonald Trump qui redevientcrédible.

Dans ce contexte incertain,peu de valeurs ont réussi à tirerleur épingle du jeu. Grâce à unecroissance trimestrielle de sesventes supérieure aux attentes,L’Oréal s’est adjugé 2,7 % et apris la tête du CAC 40, devantLafargeHolcim (+1,56 %) etEngie (+0,75 %). AXA , enrevanche, a signé la plus mau-vaise performance de l’indiceparisien phare, perdant 2,93 %,après l’annonce d’une baissede ses revenus en gestiond’actifs et en assurance-vie.

Au sein du SBF120, Ubisofts’est nettement distingué, enbondissant de 8,56 %. L’éditeurdejeuxvidéoarelevé sonobjec-tifannuelderésultatopération-nel. JCDecaux a chuté de9,79 %, après un avoir prévenuque ses ventes au quatrième tri-mestre seraient très inférieuresaux prévisions du marché.

L’OPÉRATION DU JOUR

Valeoréémet125millionsdedollarsd’obligationsconvertibles

• Cinq mois après une pre-mière opération réussie, Valeoa choisi d’émettre à nouveaudes obligations convertiblesnon dilutives en dollar. Il a ainsilevé 125 millions de dollars quiviennent s’ajouter aux 450 mil-lions de juin dernier. L’instru-ment utilisé par le groupe sedistingue d’une obligationconvertibletraditionnelleparlefait que le risque de dilution ducapital, en cas de conversiondes obligations, est couvert parune option souscritepar l’émet-teur. Au final, il se comporte

comme une obligation classi-que, mais permet de profiterdes conditions de financementfavorablequ’offrelemarchédesconvertibles grâce à l’appétitdes investisseurs. « Avant l’opé-ration, les titres existantss’échangeaient sur le marchésecondaire à environ 108 % deleur valeur faciale, expliqueBruno Magnouat, chez SociétéGénérale. Nous avons placé lesnouveaux titres à 107 %. » PourValeo, le taux de cette émission,hors coût de l’option protec-trice, est de –1,45 %.

Laurent Thévenin@laurentthevenin

L’indemnisation des victimes desinondations exceptionnelles quiont submergé l’Ile-de-France et leCentre à la fin mai et au début juinprogresse, mais elle est encore loind’êtreachevée.Selonunbilanarrêtéquatre mois après ces intempéries,les trois quarts des dossiers adres-sés aux assureurs ont été réglés« totalement ou en partie », a ainsiannoncé vendredi la Fédérationfrançaise de l’assurance (FFA).« Nous sommes sur le même rythmeque pour les inondations d’octo-bre 2015 dans les Alpes-Maritimes etle Var, alors que le nombre de dos-siers est beaucoup plus important etqu’il y a des cas beaucoup plus com-plexes », déclare aux « Echos »,Bernard Spitz, son président. Surles 25 % de dossiers qui n’ont pasencore été indemnisés, les casseraient multiples, expliquent lesassureurs : devis ou états estimatifsnon transmis, « lieux encore humi-des ne permettant pas la réalisationdes travaux », dossiers incomplets« notamment pour les pertesd’exploitation », « pénurie d’artisansdans certaines communes » ouencore des assurés qui contestentl’estimationdesdommagesquileura été présentée et demandent unecontre-expertise.

Faciliter et accélérerDanscecontexte, laFFAetlesecré-tariat d’Etat à l’Aide aux victimesont signé vendredi une conventionvisant à « garantir la coordinationentre les services de l’Etat, les collec-

tivités territoriales et la FFA en casd’événementclimatiquemajeur ». Ils’agitdepouvoir« faciliteretaccélé-rer l’identification et le règlementdes difficultés rencontrées par lesassurés ». Cette convention forma-lise « un certain nombre de bonnespratiques en vigueur dans la profes-sion depuis des années, comme lamise à disposition de représentantsdans les départements touchés, laparticipation des assureurs aux cel-lules de crise organisées par les ser-vices de l’Etat ou ce que nous faisonsen matière d’information des assu-rés », souligne Bernard Spitz. Il estnotamment prévu que « les diffi-cultés ou litiges identifiés entre unassuré et son assureur » soienttransmis à la fédération. Charge àcelle-ci de contacter les assureurspour « obtenir dans les plus brefsdélais une réponse à chacun desdossiers ».

LaFFAs’engageparailleursàmet-tre en place, avec la Fédération dessociétés d’expertise (FSE) et la Com-

pagnie des experts agréés (CEA),« une cellule dédiée devant suivre lesbesoins en expertise » et rechercherdes solutions aux éventuels problè-mes. Cette convention est concluepour une durée de deux ans.

Au-delà, les assureurs réclamenttoujours une modernisation durégime d’indemnisation des catas-trophes naturelles en France. « C’estun très bon régime, si ce n’est lemeilleur en Europe, mais il a despoints faibles qui sont identifiés et quisont néfastes pour les assurés »,insisteBernardSpitz.Selonlui,ilfau-drait notamment « intégrer dans lerégime “catnat” la garantie reloge-ment et un plafonnement de la fran-chisepourlestrèspetitesentreprises ».

Au total, les inondations du prin-temps dernier, qui ont touché1 9 d é p a r t e m e n t s e t p l u s d e2.000 communes, ont occasionné175.000 déclarations de sinistre.Leur coût pour les assureurs estestimé à 1,2 milliard d’euros,d’après la FFA. n

ASSURANCE

75 % des dossiersenvoyés aux assureursà la suite des inonda-tions du printempsont été réglés.

L’Etat et les assureursont signé une conven-tion formalisant lesuivi des événementsclimatiques majeurs.

Intempéries :versunmeilleurtraitementdessinistrés

Sur les 25 % de dossiers qui n’ont pas encore été indemnisés, les raisons seraient multiples :devis ou état estimatif non transmis, dossier incomplet ou contestation de l’estimationdes dommages qui a été présentée. Photo Geoffroy Van Der Hasselt/AFP

Il a dit

« Nous sommessur le même rythmeque pour les inonda-tions d’octobre 2015dans les Alpes-Maritimes et le Var,alors que le nombrede dossiersest beaucoupplus important. »BERNARD SPITZPrésident de la Fédérationfrançaise de l’assurance

Photo Elliott Verdier/AFP

Cinq candidatsau rachatde Novo BancoBANQUE — La Banque duPortugal a enregistré cinqoffres de reprise de NovoBanco, l’établissement né desdécombres de Banco EspiritoSanto en 2014. Il s’agit dusecond processus de venteaprès celui raté en septembreen raison de prix trop bas. Lesbanques portugaises BPI etBCP, les fonds Lone Star et leduo Apollo-Centerbridgeseraientsurlesrangs,ainsiquele chinois Minsheng Financial.

en bref

IPO de Facebook :Goldman Sachsgardera ses profitsJUSTICE — Plusieurs ban-ques qui avaient participé àl’introduction en Bourse mou-vementée de Facebook ont étéblanchies par la justice améri-caine.Cesétablissements,dontGoldman Sachs, étaient accu-sés par un actionnaire d’avoirindûment réalisé des profitsrapides, grâce à des informa-tions non publiques, en cédantleurs titres lors de la cotation.La Cour a estimé que les ban-ques étaient de bonne foi.

Trumpseréduitdejourenjour–un sondage a même donné cedernier gagnant –, mais la fiabi-lité des sondages est remise encause.« Quandunsondeurutilisela même méthodologie que lesmois précédents et constate unécart de 7 points entre un sondageprécédent et sa dernière mise àjour,parfoisdistantedeseulementdeux semaines, les investisseurspeuvent légitimement s’interro-ger », note Tangi Le Liboux, chezAurel BGC. La crainte d’unemauvaiseévaluationdel’opiniondes électeurs – comme cela avaitétélecaslorsduBrexit–renforcele mouvement de prudence.

Dans ce contexte, les résul-tats de l’emploi outre-Atlanti-que, plutôt encourageants,n’ont pas suffi à rassurer. Mêmeconstat pour le marché obliga-taire.Lahaussedessalairesetlemaintien des embauches sontde nature à inciter la Réservefédérale américaine à releversestauxendécembreprochain.De quoi, normalement, fairemonter les taux des empruntsd’Etat américains. Mais l’aver-sion au risque est telle que lesinvestisseurs se sont rués surles Treasuries, jugés très sûrs,faisantmécaniquementbaisserleur rendement. n

Guillaume Benoit@gb_eco

L’hypothèse d’une victoire deDonald Trump n’en finit plusd’inquiéter les marchés. L’indiceS&P500aenregistrévendredisaneuvième séance de baisse con-sécutive, du jamais vu depuisplusde35ans.LeNasdaqafficheégalement neuf séances dans lerouge, et le Dow Jones sept.Autre signe de la nervosité desinvestisseurs, le VIX – quimesure la volatilité des marchés– a bondi de 72 % en neuf jours.

Concrètement, les marchésrefusent de prendre des risquesdans un climat plus que jamaisincertain. Non seulement l’écartentre Hillary Clinton et Donald

BOURSE

Wall Street esten baisse pourla neuvième séanced’affilée.

Les chiffres del’emploi n’ont pascompensé l’anxiétéliée aux élections.

WallStreetconnaîtsapluslonguechutedepuis1980

Page 35: loo ÉCONOMIE // LUNDI 7NOVEMBRE 2016 // … · L’élection pourrait se jouer ... Les syndicats, qui redoutentl’austérité,seras-semblentcelundidevantl’Assem- ... qui vont

Les Echos Lundi 7 novembre 2016 FINANCE & MARCHES // 35

CAC 40

Valeurs mnémo / info / ouv clot % Veil % an bpaost vol. + haut % mois + haut an perisin / Devise / Date Détach. / Div nb titres + bas % 52 s. + bas an rDt

accor (ac) R a 33,325 32,655 - 2,41 - 18,371539178 33,325 - 8,84 41,25

fr0000120404 27/04/16 0,5 284.700.454 32,535 - 24,68 29,96 3,06air liQuiDe (ai) R a 90,6 90,91 + 0,33 - 9,99

920817 91,19 - 6,37 103,924fr0000120073 23/05/16 2,6 388.819.886 90,13 - 22,86 85,994 2,86airBus GrouP (air) R a 51,84 51,92 - 0,31 - 16,26

1718126 52 - 5,34 63,45nl0000235190 02/05/16 1,11 772.712.046 51,08 - 18,89 48,07 2,5arcelormittal (mtp) a 6,01 5,927 - 2,05 + 95,33 -0,6

16559400 6,035 + 8,02 6,359lu0323134006 08/05/15 0,17 3.065.710.869 5,869 + 45,91 2,017aXa (cs) R a 19,85 19,39 - 2,93 - 23,15

10151850 19,9 + 2,21 24,82fr0000120628 06/05/16 1,1 2.424.518.585 19,26 - 20,06 16,11 5,67BnP PariBas (bnp) R a 51,26 50,64 - 1,69 - 3,04

3112746 51,38 +10,02 54fr0000131104 02/06/16 2,31 1.246.462.634 50,4 - 8,99 35,27 4,56BouYGues (en) R a 28,65 28,26 - 1,52 - 22,67

968853 28,65 - 5,56 38,595fr0000120503 26/04/16 1,6 347.118.790 28,26 - 19,01 24,745 5,66caP-Gemini (cap) R a 74,87 74,17 - 1,11 - 13,35

863167 75,02 -16,37 89,8fr0000125338 30/05/16 1,35 171.564.265 73,84 - 8,68 67,7 1,82carreFour (ca) R a 23,79 23,65 - 0,71 - 11,26

2991317 23,79 + 1,11 26,74fr0000120172 23/05/16 0,7 756.235.154 23,475 - 21,4 20,9 2,96creDit aGricole (aca) R a 9,54 9,519 - 1,53 - 12,51

6454967 9,582 + 7,11 10,84fr0000045072 27/05/16 0,6 2.809.290.815 9,383 - 19,12 6,79 6,3Danone (bn) R a 61,38 61,22 - 0,5 - 1,7

1183494 61,52 - 9,14 70,53fr0000120644 05/05/16 1,6 655.892.000 61,08 - 4,52 57,49 2,61enGie (enGi) R a 12,63 12,745 + 0,75 - 21,93

7540585 12,765 - 6,25 16,19fr0010208488 12/10/16 0,5 2.435.285.011 12,555 - 21,08 12,34 3,92essilor international (ei) R a 101,2 101 - 0,59 - 12,21

416339 101,3 -11,98 124,55fr0000121667 17/05/16 1,11 218.096.529 100,05 - 14,95 100,05 1,1KerinG (Ker) R a 197,25 194,65 - 1,67 + 23,24

227860 197,6 + 4,34 206,4fr0000121485 04/05/16 2,5 126.279.322 193,8 + 15,79 136,55 1,28KlePierre (li) R a 36,29 36,25 - 0,44 - 11,56

628411 36,655 - 9,34 43,37fr0000121964 22/04/16 1,7 314.356.063 36,12 - 14,1 35,605l.V.m.H. (mc) R a 163,45 161,7 - 0,74 + 11,59

694323 163,45 + 3,26 169,35fr0000121014 19/04/16 2,2 506.980.299 160,7 - 6,4 130,55 1,36laFarGeHolcim (lhn) a 47,3 47,555 + 1,56 + 1,79

610331 49,155 - 1,72 49,94ch0012214059 17/05/16 1,5 606.909.080 47,195 - 10,29 30,33 2,93leGranD (lr) R a 50,25 49,765 - 1,04 - 4,66

706522 50,28 - 5,12 54,62fr0010307819 31/05/16 1,15 267.075.298 49,675 - 1,38 41,54 2,31l'oréal (or) R a 170 165,1 + 2,17 + 6,31

1123177 170 - 3,08 177,9fr0000120321 29/04/16 3,1 559.780.848 163,95 - 0,6 142,65 1,88micHelin (ml) R a 95,3 94,86 - 0,78 + 7,92

389700 95,3 - 4,19 100,3fr0000121261 17/05/16 2,85 182.274.289 94,19 + 3,45 77,4 3

noKia (noKia) a 3,93 3,86 - 1,93 - 41,433437111 3,93 -25,48 6,987

fi0009000681 17/06/16 0,18 3.992.863.716 3,82 - 43,98 3,82 6,74oranGe (ora) R a 14,01 13,8 - 1,53 - 10,88

6973676 14,035 - 1,74 16,67fr0000133308 21/06/16 0,4 2.660.056.599 13,78 - 13,75 12,375 2,9PernoD-ricarD (ri) R a 104,95 104,55 - 0,67 - 0,62

326974 105 - 2,92 111,65fr0000120693 06/07/16 0,9 265.421.592 104,1 - 2,74 90 0,86PeuGeot (uG) R a 13,195 13,145 - 0,98 - 18,88

3105466 13,205 - 5,02 15,98fr0000121501 02/06/11 1,1 809.726.607 12,98 - 17,04 10,08PuBlicis GrouPe (pub) R a 61 60,25 - 1,49 - 1,84

527917 61 -10,61 69,54fr0000130577 03/06/16 1,6 225.759.169 60,1 + 1,65 49,945 2,66renault (rno) R a 75,38 75,01 - 0,61 - 19,02

759242 75,47 - 0,75 91,52fr0000131906 13/05/16 2,4 295.722.284 74,27 - 17,57 63,64 3,2saFran (saf) R a 60,2 60,06 - 0,37 - 5,22

834787 60,26 - 9,66 66,73fr0000073272 23/05/16 0,78 417.029.585 59,46 - 11,51 48,865 1,3saint-GoBain (sGo) R a 39,075 38,88 - 0,94 - 2,43

1451780 39,145 + 0,3 41,18fr0000125007 06/06/16 1,24 554.962.779 38,6 - 0,03 31,47 3,19sanoFi (san) R a 71,4 71,56 - 1,01 - 8,96

3374305 71,87 + 3,73 79,13fr0000120578 10/05/16 2,93 1.289.123.787 70,94 - 22,05 62,5 4,09scHneiDer electric (su) R a 59,33 59,26 - 0,52 + 12,75

1279639 59,5 - 4,54 63,59fr0000121972 05/05/16 2 591.724.108 58,67 + 5,16 45,315 3,38société Générale (Gle) R a 36 35,58 - 1,36 - 16,42

4415820 36,08 +15,11 42,04fr0000130809 25/05/16 2 807.650.827 35,26 - 16,2 25 5,62soDeXo (sW) R a 102,25 100,9 - 1,51 + 11,94

232321 102,25 - 6,31 108,2fr0000121220 08/02/16 2,2 153.741.139 100,55 + 28,52 81,75 2,18solVaY (solb) a 99,7 100,1 + 0,1 + 1,7

346052 100,3 - 3,14 105,7be0003470755 13/05/16 1,42 105.876.416 99,25 + 3,39 70,52tecHniP (tec) R a 59,06 58,96 - 0,49 + 28,92

992922 59,93 + 6,23 62,85fr0000131708 04/05/16 2 122.336.890 58,41 + 13,54 35,11 3,39total (fp) R a 42,175 42,125 - 0,46 + 2,08

5269409 42,265 - 2,28 45,225fr0000120271 27/09/16 0,61 2.528.459.212 41,825 - 9,01 35,21 1,45uniBail-roDamco (ul) 212 211,2 - 0,66 - 9,9

282518 212,4 -11,13 252,95fr0000124711 04/07/16 4,85 99.317.069 210,35 - 14,37 210,35Valeo (fr) a 50,15 49,895 - 0,69 + 5,01DiV 3 06/06/16 817064 50,19 - 4,78 54,5fr0013176526 238.387.620 49,49 + 7,11 33,883 6,01Veolia enV. (vie) R a 18,015 17,675 - 2,29 - 19,16

4342386 18,015 -12,82 22,67fr0000124141 02/05/16 0,73 563.364.823 17,545 - 16,55 17,545 4,13Vinci (DG) R a 63,4 62,85 - 1,24 + 6,27

1652452 63,44 - 8,15 69,8fr0000125486 26/04/16 1,27 597.207.298 62,68 + 4,68 55,91 2,02ViVenDi (viv) R a 18,225 18,095 - 1,09 - 8,89

2379718 18,23 + 0,08 20,315fr0000127771 26/04/16 1 1.286.615.922 18,05 - 16,65 14,87 5,53

aB science (ab) g B 10,15 10,11 + 0,2 - 17,3326459 10,15 -14,47 19,9

fr0010557264 38.003.621 10,06 - 21,26 8,62aBc arBitraGe (abca) g B 7,55 7,34 - 2,78 + 43,08

115760 7,55 +12,4 7,65fr0004040608 01/07/16 0,2 58.051.067 7,3 + 45,35 4,61 2,73acantHe DeV. (acan) g c 0,71 0,71 + 2,9 + 61,36

8230 0,72 0,79fr0000064602 13/07/16 0,12 147.125.260 0,69 + 61,36 0,42aéroPorts De Paris (aDp) G a 90 89,8 - 0,51 - 16,23

61947 90,12 + 2,68 112,2fr0010340141 31/05/16 1,91 98.960.602 89,54 - 20,88 83,5 2,13aFFine re (iml) g c 14,71 14,68 - 0,14 - 10,21

10977 14,9 - 3,42 17,6fr0000036105 04/05/16 1 10.056.071 14,6 - 11,67 14,15air France-Klm (af) G a 5,617 5,39 - 6,42 - 23,22

5641821 5,73 +13,57 8,837fr0000031122 14/07/08 0,58 300.219.278 5,39 - 21,77 4,61aKKa tecHnoloGies (aKa) g B 31,49 30,92 - 1,47 + 14,33

3661 31,49 - 7,78 33,85fr0004180537 30/06/16 0,5 20.277.690 30,65 + 33,64 21,6 1,62alPes (cie Des ) (cDa) g B 16,79 16,63 - 0,66 + 7,43

4962 16,79 - 1,6 19fr0000053324 15/03/16 0,4 24.317.726 16,53 - 2,18 13,01 2,41alstom (alo) LR a 24,24 23,725 - 2,33 - 15,76

1007870 24,305 + 1,28 28,375fr0010220475 04/07/13 0,84 219.131.975 23,635 - 23,44 19,04altamir (lta) g B 11,5 11,56 + 0,61 + 3,4

11281 11,65 + 1,4 11,84fr0000053837 25/05/16 0,56 36.512.301 11,46 + 13,11 8,86 4,84altarea (alta) g a 174,15 172 - 1,21 - 4,95

866 176,25 - 5,21 199,155fr0000033219 19/04/16 11 15.030.287 172 - 0,91 155,39alten (ate) G a 66,14 64,96 - 1,75 + 21,63

34494 66,14 + 4,37 67,3fr0000071946 27/05/16 1 33.686.325 64,62 + 36,76 43,725 1,54altran tecHnoloGies (alt) G a 12,81 12,605 - 1,72 + 2,15

244315 12,81 - 4,58 13,935fr0000034639 09/05/16 0,19 175.800.265 12,56 + 9,23 9,72 1,51amunDi (amun) G a 44,36 43,55 - 2,14 + 0,65

43608 44,435 - 6,86 47,59fr0004125920 17/05/16 2,05 167.925.469 43,3 - 3,22 33,65 4,71anF immoBilier (anf) g B 20,25 20,2 - 0,25 - 2,88

3196 20,3 - 2,27 24,49fr0000063091 06/06/16 1,24 19.009.271 20,19 - 5,96 18,9aPril GrouP (apr) B 12,5 12,5 + 5,04

11777 12,53 + 5,49 12,81fr0004037125 05/05/16 0,26 40.904.135 12,5 - 1,57 11,01 2,08arcHos (JXr) g c 1,31 1,33 + 1,53 - 26,11

55302 1,33 -14,74 2,16fr0000182479 35.636.574 1,31 - 21,3 1,03areVa (areva) a 4,8 4,739 - 0,46 - 12,63

5109 4,8 -21,02 6,99fr0011027143 383.204.852 4,711 - 37,69 3,05arKema (aKe) L a 83,6 83,58 - 0,11 + 29,4

222614 84,29 + 0,55 87,16fr0010313833 09/06/16 1,9 75.470.173 83,08 + 23,35 48,17 2,27artPrice.com (prc) g c 11,4 11,51 + 1,41 - 13,65

4878 11,55 - 1,62 13,56fr0000074783 6.651.515 11,03 - 18,77 8,34assYstem (asY) g B 26,89 26,9 + 11,94

88771 26,9 + 1,2 27,34fr0000074148 31/05/16 0,8 22.218.216 26,52 + 42,33 20,27 2,97atos oriGin (ato) LR a 93,59 94 + 0,21 + 21,37

392802 94,6 - 3,9 99,6fr0000051732 02/06/16 1,1 104.759.633 93,09 + 18,78 62,32 1,17aurea (aure) c 4,94 5,04 + 3,92 - 6,32

3206 5,06 - 6,49 5,64fr0000039232 27/06/16 0,1 11.691.987 4,91 - 10,32 4,48 1,98aVanQuest (avQ) g c 0,105 0,105 - 0,94 + 16,67

1394530 0,106 -11,76 0,14fr0004026714 375.318.555 0,102 + 5 0,06aVenir telecom (avt) g c 0,04 0,05 + 25 - 44,44

22112 0,05 0,08fr0000066052 21/10/11 0,05 110.501.888 0,04 - 66,67 0,03aXwaY soFtware (aXW) g B 27,7 27,19 - 1,66 + 11,43

3898 27,7 - 2,61 29,1fr0011040500 05/07/16 0,4 20.798.431 27,08 + 17,71 18,6 1,47Bénéteau (ben) a 10,15 10,17 + 0,2 - 21,22

21877 10,27 + 8,19 12,96fr0000035164 03/02/16 0,06 82.789.840 10,05 - 30,13 7,77 0,59Bic (bb) G a 125,7 123,95 - 1,35 - 18,27

62196 125,75 - 6,56 152fr0000120966 30/05/16 5,9 47.934.132 123,9 - 15,79 114,3 4,76BiomérieuX (bim) G a 130,3 129,4 - 0,96 + 17,74

30885 130,3 - 4,89 143,2fr0010096479 07/06/16 1 39.453.740 128,05 + 21,79 97,17 0,77Boiron (boi) g a 76 75,12 - 0,5 + 0,83

8724 76 -18,91 92,91fr0000061129 01/06/16 1,5 19.441.713 74,25 - 7,33 61,01 2Bolloré (bol) G a 2,893 2,857 - 1,14 - 33,51

1617262 2,893 - 8,25 4,344fr0000039299 12/09/16 0,02 2.906.326.357 2,835 - 36,79 2,835 0,7BonDuelle (bon) g B 22,35 22,35 + 0,59 - 2,99

47732 22,4 + 1,59 26,16fr0000063935 06/01/16 0,43 32.000.000 22,16 - 6,68 20 1,92Bureau Veritas (bvi) L a 16,96 17,035 + 0,21 - 7,37

1363570 17,035 -12,33 21,045fr0006174348 19/05/16 0,51 442.000.000 16,92 - 18,3 15,87 2,99casino (co) LR a 45,93 45,495 - 0,77 + 7,26

515787 46,085 + 5,29 55,34fr0000125585 17/05/16 3,12 110.996.996 45,135 - 17,88 34,38 6,86catana GrouP (catG) g c 0,46 0,45 - 35,71

47101 0,46 - 6,25 0,72fr0010193052 26.442.454 0,45 - 37,5 0,39ceGeDim (cGm) g B 23,1 23,12 + 0,09 - 27,75

460 23,34 - 7,89 33,35fr0000053506 01/07/11 1 13.997.173 23,1 - 26,88 21,02cFao (cfao) G a 34,69 34,29 - 1,18 - 2,03

499 34,7 + 2,66 35,3fr0000060501 24/06/16 0,81 62.757.065 34,29 + 1,45 32 2,36

cHarGeurs (cri) g c 15,74 14,96 - 4,16 + 66,22102496 15,74 + 1,22 16,28

fr0000130692 19/09/16 0,2 22.966.144 14,41 + 93,78 7,33 1,34cHristian Dior (cDi) a 173,5 172,35 - 0,83 + 9,95

102849 173,85 + 5,74 178,3fr0000130403 19/04/16 1,35 181.727.048 171 - 6,05 133,75 0,78cic (cc) a 161,7 157,4 - 1,01 - 12,8action a 274 161,7 + 1,55 183,75fr0005025004 31/05/16 8,5 38.027.493 157,4 - 12,99 145,7 5,4cie Du camBoDGe (cbDG) a /241016 - 9,21

- 4,23 9950fr0000079659 14/06/16 48 559.735 - 14,73 6301 0,69cnP assurances (cnp) GR a 15,69 15,48 - 1,4 + 24,44

421137 15,7 + 3,51 15,925fr0000120222 04/05/16 0,77 686.618.477 15,435 + 16,74 10,515 4,97colas (re) a 132,75 131,6 - 0,9 - 6,53

1594 133,4 - 3,55 142,4fr0000121634 25/04/16 5,45 32.654.499 131,6 - 3,94 121,8 4,14Dassault aV. (am) G a 976,85 963,5 - 1,29 - 15,96

4427 976,85 - 3,09 1146,5fr0000121725 30/05/16 12,1 9.122.538 956,65 - 3,65 846,1 1,26Dassault sYstèmes (DsY) LR a 70,83 70,39 - 0,62 - 4,58

225592 70,99 - 8,77 79,5fr0000130650 02/06/16 0,47 257.244.714 70,19 - 3,47 63,5 0,67DBV tecHnoloGies (Dbv) G B 62 62,3 + 0,4 - 6,22

25788 62,84 - 4,42 69,58fr0010417345 24.103.749 61,21 - 5,02 38,69DericHeBourG (DbG) g B 2,74 2,711 - 0,84 - 18,24

46191 2,74 - 5,31 3,333fr0000053381 16/02/16 0,05 168.082.030 2,711 - 0,84 2,1 1,84DeVoteam (Dvt) g c 48,3 48,5 - 0,02 + 44,78

3283 48,7 - 2,36 50,76fr0000073793 30/06/16 0,5 8.196.149 48,3 + 60,33 29,6 1,03Dir. enerGie (Dir) 32,8 32,25 - 1,1 + 67,1

19312 32,8 -10,42 37,03fr0004191674 13/06/16 0,2 41.220.566 32,02 + 79,17 16,1 0,62Dms (DGm) c 2,02 2,05 + 0,49 + 25

29892 2,05 - 2,84 2,72fr0012202497 15.581.200 2,01 - 98,22 0,16DnXcorP (DnX) g c 6,1 6,06 - 0,66 + 14,56

1285 6,14 - 0,33 6,84fr0010436584 12/10/16 0,48 2.834.575 6,05 + 1 4,25 9,24eDenreD (eDen) G a 20,085 20,145 - 0,2 + 15,44

983473 20,265 - 6,26 22,45fr0010908533 12/05/16 0,84 233.753.936 19,72 + 12,86 13,215 2,09eDF (eDf) LR a 9,94 9,782 - 3,24 - 27,94

3960658 9,954 -10,09 13,46fr0010242511 05/10/16 0,5 2.109.136.683 9,629 - 43,85 9,13 5,11eiFFaGe (fGr) LR a 65,55 64,52 - 1,63 + 8,38

289192 65,55 - 6,55 72,77fr0000130452 17/05/16 1,5 98.082.265 64,52 + 14,19 55,65 2,33elis (elis) G a 14,995 14,94 + 0,24 - 1,97

253022 15,02 - 0,73 17,8fr0012435121 06/06/16 0,35 114.006.167 14,8 - 2,48 13,955 2,34esso (es) g B 36,15 35,9 - 0,75 - 27

908 36,23 + 1,13 52,2fr0000120669 08/07/13 2 12.854.578 35,9 - 34,22 34,95euler Hermes GP (ele) G a 78,6 77,44 - 1,35 - 12,59

28830 78,6 + 2,98 91,22fr0004254035 27/05/16 4,68 42.641.635 77,19 - 8,16 70,01 6,04eurazeo (rf) G a 50,75 50,27 - 0,99 - 16,88

160689 51,25 - 3,77 60,429fr0000121121 17/05/16 2,4 71.900.542 50,01 - 17,87 46,643 4,77euro DisneY (eDl) g B 1,16 1,16 - 10,08

6626 1,17 - 1,69 1,31fr0010540740 783.364.900 1,15 - 6,45 1,11euro ressources (eur) c 3,9 3,94 + 0,77 + 45,39

15685 3,96 +10,67 4fr0000054678 14/06/16 0,2 62.491.281 3,81 + 38,25 2,65 5,08euroFins cereP (alecr) 100,1 100,1 - 5,57

5 100,1 - 0,22 104,95fr0012413771 252.237 100,1 + 8,67 95euroFins scientiFic (erf) G a 402 399 - 0,7 + 23,97

19916 402,45 - 2,92 431,75fr0000038259 29/06/16 1,23 16.861.765 394,2 + 21,48 271,25 0,36eurosic (ersc) a 37,46 36,76 - 1,84 - 4,02

1231 37,46 - 8,58 45,15fr0000038200 26/04/16 2,2 48.009.441 36,76 - 2,39 36,76eurotunnel (GrouPe) (Get) LR a 8,52 8,5 + 0,01 - 25,83

1163013 8,533 - 9,91 11,815fr0010533075 24/05/16 0,22 550.000.000 8,423 - 32,54 7,7 2,59eutelsat com. (etl) LG a 18,62 18,41 - 1,1 - 33,3

692920 18,635 + 1,29 30,275fr0010221234 16/11/15 1,09 232.774.635 18,29 - 39,33 15,19 5,92FaiVeleY transPort (leY) g B 99,2 99,34 + 0,09 + 4,04

9190 99,35 - 0,06 99,75fr0000053142 05/10/16 1 14.614.152 99,2 + 4,33 85,77 1,01Faurecia (eo) G a 31,355 30,835 - 1,75 - 16,68

453513 31,36 -13,66 37,37fr0000121147 01/06/16 0,65 137.882.901 30,705 - 13,89 26,635 2,11FFP (ffp) g a 65,66 65 - 1,01 - 4,41

4549 65,66 - 4,78 71fr0000064784 11/05/16 1,6 25.072.589 64,84 - 2,84 47,5 2,46Fin. oDet (oDet) a 658,95 654,6 - 0,14 - 31,44

230 658,95 - 9,71 960fr0000062234 14/06/16 1 6.585.990 647,9 - 34,44 550 0,15Foncière Des murs (fmu) a 25,87 25,7 - 0,66 - 3,02

1589 25,9 - 1,98 29fr0000060303 21/04/16 1,55 74.103.963 25,7 - 3,56 24,26Foncière Des réGions (fDr) G a 77,59 77,06 - 0,73 - 6,59

86247 77,63 - 5,82 85,87fr0000064578 16/05/16 4,3 68.348.799 76,84 - 8,63 68,93Foncière DéV. loG. (fDl) B 7,49 7,41 - 1,07 - 4,76

701 7,49 - 1,98 8,02fr0000030181 18/05/16 0,65 67.873.454 7,41 - 2,76 7,1Foncière lYonnaise (flY) a 51,85 51,45 - 0,29 + 17,44

2317 51,99 - 1,06 53,27fr0000033409 28/04/16 1,05 46.528.974 51,45 + 24,85 41,955Fonciere Paris siic (fDpa) g B 135,52 137,47 - 1,79 + 24,09nom. eX D oP 14/09/16 1282 139,86 + 1,23 154,88fr0000034431 18/05/16 9 10.295.075 135,5 + 24,86 101,41

FromaGeries Bel (fbel) a 486,31 497,95 + 2,4 + 13,97395 497,95 - 0,41 577

fr0000121857 18/05/16 9 6.872.335 486,31 + 23,61 405 1,81Futuren (ftrn) c 0,83 0,84 + 1,21 + 42,37n/P reGr. 172044 0,84 + 5 0,9fr0011284991 222.903.366 0,82 + 44,83 0,48Geci international (Gecp) c 0,15 0,15 - 91,62

11215 0,15 - 6,25 0,44fr0000079634 01/10/01 0,1 61.741.720 0,15 - 91,62 0,14Gecina (Gfc) G a 130 128,95 - 0,88 + 15,03

44180 130,35 - 6,29 142,6fr0010040865 04/07/16 2,5 63.416.811 128,9 + 11,16 104,6Gemalto (Gto) L 47,955 48,04 - 0,09 - 13,08

567995 48,2 -16,42 66,87nl0000400653 24/05/16 0,4 89.893.908 47,315 - 19,79 46,9GensiGHt (siGht) c 7,91 7,9

53 7,91 -10,73 10,82fr0013183985 19.264.981 7,9 7,72GFi inFormatiQue (Gfi) g B 7,75 7,63 - 0,26 - 8,29

7134 7,77 - 4,51 8,79fr0004038099 01/07/16 0,15 66.570.771 7,61 + 23,46 7,61 1,97Gl eVents (Glo) g B 16,15 16,2 + 0,31 - 2,7

1642 16,24 - 9,09 18,08fr0000066672 30/05/16 0,6 23.402.711 16,15 - 8,01 14,08 3,7GrouPe crit (cen) g B 60,1 60 - 0,17 + 5,37

6742 60,3 + 8,64 61,48fr0000036675 28/06/16 0,4 11.250.000 59,55 + 21,7 43,2 0,67GrouPe Flo (flo) g c 0,71 0,71 - 68,72

40650 0,72 - 4,05 2,29fr0004076891 08/07/14 0,06 40.271.427 0,7 - 72,05 0,7GrouPe PartoucHe (parp) 39 39,05 + 0,13 + 68,25reGr. 100 39,05 + 2,49 47,9fr0012612646 9.681.560 38,8 +118,03 23,21Haulotte GrouP (piG) B 12,6 12,21 - 3,78 - 11,9

8254 12,65 - 7,22 16,01fr0000066755 30/05/16 0,22 31.371.274 12,2 - 8,13 12,2 1,8HaVas (hav) G a 7,262 7,094 - 0,67 - 8,55

95594 7,262 - 6,28 7,78fr0000121881 17/05/16 0,15 419.655.270 7,031 - 10,43 6,47 2,11Hermès international (rms) LRa 366,45 365,75 - 0,72 + 17,32

53397 368,7 + 0,04 399fr0000052292 02/06/16 1,85 105.569.412 364,05 + 4,13 281,2 0,51Hi-meDia (him) c 6,07 6,18 + 1,31 + 37,95

4926 6,18 +21,65 8,78fr0012821890 2.886.088 6,02 + 51,47 3,61HuBwoo (hbW) g c 0,14 0,14 - 17,65

15 0,14 - 6,67 0,17fr0004052561 136.345.527 0,14 - 17,65 0,13icaDe (icaD) G a 64,48 63,69 + 0,11 + 2,89

59711 64,48 - 6,78 72fr0000035081 27/05/16 3,73 74.111.186 63,41 - 4,44 58,33iliaD (ilD) LR a 181,5 179,75 - 0,88 - 18,3

82504 181,55 - 3,95 238,1fr0004035913 21/06/16 0,41 58.730.538 177,6 - 6,89 167,5 0,23imerYs (nK) G a 62,43 61,94 - 0,94 - 3,85

71520 62,43 - 4,91 68,75fr0000120859 10/05/16 1,75 79.572.491 61,74 - 0,51 50,38 2,83inGenico GrouP (inG) LR a 72,63 70,56 - 2,74 - 39,43

278680 72,82 - 4,83 115,65fr0000125346 06/05/16 1,3 61.493.241 70,41 - 35,47 69,3 1,84innate PHarma (iph) g B 11 10,66 - 3,53 - 21,27

245343 11 - 8,65 14,83fr0010331421 53.916.154 10,62 - 24,5 8,26inter ParFums (itp) g B 25,38 25,02 - 1,38 + 21,24

8389 25,38 - 0,32 26,46fr0004024222 27/04/16 0,5 35.409.418 24,81 + 14,91 17,782 2iPsen (ipn) G a 61,28 60,68 - 1,04 - 0,52

73791 61,39 - 4,24 64,38fr0010259150 02/06/16 0,85 83.387.484 60,39 + 4,66 45,305 1,4JacQuet metal serVice (JcQ) g B 15,54 15,535 - 0,03 + 8,64

114968 15,54 - 2,3 16,8fr0000033904 05/07/16 0,4 24.028.438 15,29 + 13,89 10,02 2,58JcDecauX (Dec) G a 25,3 24,34 - 9,79 - 31,05

831290 25,3 -15,29 39,78fr0000077919 24/05/16 0,56 212.303.763 24,315 - 35,95 24,315 2,3KauFman & BroaD (Kof) B 33,83 33,2 - 1,95 + 19,42

10676 34,15 - 6,32 39,95fr0004007813 20/04/16 2 20.837.039 32,75 + 16,7 27,1 6,02Korian (Kori) a 26,985 26,54 - 1,69 - 21,2

146514 27,025 - 8,12 33,6fr0010386334 29/06/16 0,6 80.178.042 26,265 - 21,34 22,84 2,26laGarDère (mmb) G a 22,855 22,835 - 0,37 - 16,99

338795 22,88 + 1,06 27,27fr0000130213 06/05/16 1,3 131.133.286 22,685 - 13,27 18,35 5,69latecoere (lat) g c 3,35 3,3 - 1,79 - 19,9

109068 3,36 - 8,33 4,1fr0000032278 29/06/07 0,75 94.043.676 3,27 - 20,29 3,06laurent-Perrier (lpe) B 70,2 70,01 - 0,27 - 15,65

5279 70,39 - 3,43 83,2fr0006864484 18/07/16 1,05 5.945.861 70 - 11,15 65,91 1,5le Bélier (beli) g c 38,67 38,02 - 1,68 + 20,13

1837 38,67 - 7,02 41,99fr0000072399 07/06/16 0,8 6.582.120 38,02 + 22,21 27,24 2,1lectra (lss) B 15,88 15,66 - 1,07 + 29,42

6447 15,88 - 2,13 16,77fr0000065484 04/05/16 0,3 30.938.845 15,65 + 46,36 10,76 1,92lisi (fii) g a 26,4 26,5 + 0,53 + 6,21

6934 26,5 + 2,16 27,77fr0000050353 05/05/16 0,39 54.023.875 26,31 + 12,77 19,04 1,47m6-métroPole tV (mmt) G a 15,7 15,46 - 1,12 - 2,4

69767 15,7 - 4,6 16,955fr0000053225 18/05/16 0,85 126.414.248 15,355 - 11,02 13,375 5,5maisons France conF. (mfc) g B 48 47,3 - 1,21 + 18,25

9446 48 - 0,82 48,82fr0004159473 07/06/16 0,64 6.937.593 46,78 + 19,14 37,1 1,35manitou (mtu) g B 16 16 - 0,81 + 13,48

4806 16,07 + 3,9 16,6fr0000038606 10/06/16 0,36 39.551.949 15,9 + 15,61 13,02 2,25marie BrizarD w & s (mbWs) B 15,45 14,97 - 2,29 - 25,89

47604 15,45 - 6,96 20,44fr0000060873 27/09/07 0,5 28.318.182 14,9 - 25,67 14,9mauna Kea (mKea) c 3,27 3,05 - 0,33 - 0,65

472305 3,36 -14,8 4,53fr0010609263 19.156.838 3,03 - 6,73 1,51mercialYs (merY) G a 18,87 18,775 - 0,45 + 0,75

107925 18,87 -10,87 21,94fr0010241638 11/10/16 0,43 92.049.169 18,71 - 8,9 17,43mersen (mrn) g B 18,15 17,82 - 2,25 + 4,82

17689 18,17 - 2,57 19,19fr0000039620 04/07/16 0,5 20.636.854 17,68 + 2,59 11,09 2,81metaBolic eXPlorer (meteX) g c 2,95 2,59 + 23,33 - 1,52

2998057 3,2 +13,6 3,2fr0004177046 23.261.500 2,57 - 45,47 1,42natiXis (Kn) LR a 4,48 4,369 - 2,98 - 16,25

6261277 4,48 + 3,46 5,255fr0000120685 27/05/16 0,35 3.137.074.580 4,333 - 20,69 2,99 8,01natureX (nrX) g B 83,95 83,77 - 0,21 + 17,32

11635 84,13 + 4,06 86,4fr0000054694 03/07/14 0,1 9.247.228 83,3 + 29,88 64,06netGem (ntG) g c 1,83 1,83 - 16,06

18155 1,84 - 1,61 2,35fr0004154060 14/06/16 0,15 41.212.222 1,82 - 22,46 1,8 8,2neXans (neX) G a 45,91 48,5 - 2,25 + 43,92

403754 49,23 - 6,32 54,92fr0000044448 17/05/13 0,5 43.235.435 45,01 + 30,78 28,8neXitY (nXi) G a 45,185 45,145 + 10,64

106601 45,3 - 3,83 50,15fr0010112524 03/06/16 2,2 54.783.017 44,905 + 13,54 37,27 4,87nicoX (coX) B 7,41 7,45 + 0,68 - 18,22

102791 7,55 -14,86 13,68fr0013018124 22.869.669 7,356 - 89,08 6,32nrJ GrouP (nrG) g B 9,01 9,1 + 0,33 - 7,8

275901 9,1 - 0,11 10fr0000121691 15/05/12 0,3 78.417.846 9,01 + 7,82 8,67oeneo (sbt) g B 8,09 8,13 + 0,62 + 8,4

5951 8,13 - 3,21 8,9fr0000052680 02/08/16 0,13 62.738.766 8,05 + 26,24 6,2 1,6onXeo (onXeo) g B 2,33 2,3 - 0,86 - 38,67

75318 2,33 -11,54 4,1fr0010095596 46.905.643 2,3 - 49,12 2orPéa (orp) G a 75,54 74,85 - 0,91 + 1,45

152693 75,54 - 4,95 81,39fr0000184798 07/07/16 0,9 60.273.691 74,02 + 3,9 64,08 1,2Parrot (parro) g B 8 7,77 - 1,77 - 71,21

53798 8 -18,81 26,58fr0004038263 30.100.939 7,72 - 73,11 7,72PHarmaGest int. (pha) 30,14 29,55 - 1,96 + 38,6

3237 30,15 - 8 33,42fr0012882389 30/06/16 0,6 15.174.125 29,5 + 21,91 19,95 2,03Pierre & Vacances (vac) g B 36,1 35 - 1,69 + 18,85

7864 36,1 -10,23 43,89fr0000073041 19/03/12 0,7 9.801.723 34,85 + 48,62 26,42Plastic omnium (pom) G a 28,2 28,05 - 0,53 - 4,36

174323 28,22 - 6,12 31,3fr0000124570 10/05/16 0,41 152.476.720 27,73 + 6,55 24,265 1,46recYleX sa (rX) c 2,1 2,11 - 0,94 - 36,83

12218 2,13 -12,08 3,88fr0000120388 04/07/90 0,61 24.110.982 2,09 + 57,46 1,78rémY cointreau (rco) G a 71,98 71,37 - 0,79 + 8,12

93452 71,98 - 6,17 81,73fr0000130395 02/08/16 1,6 49.692.184 71,22 + 11,2 58,1 2,24reXel (rXl) G a 12,52 12,435 - 1,15 + 1,26

785935 12,585 - 6,99 14,91fr0010451203 01/07/16 0,4 302.274.727 12,295 - 3,23 8,31 3,22ruBis (rui) G a 81 80,62 - 0,51 + 15,29

60837 81,1 - 1,81 84,36fr0000121253 10/06/16 2,42 45.412.972 80,55 + 9,66 59 3

sartorius steD. Bio. (Dim) a 60,63 59,03 - 2,54 + 0,22DiV 6 10/05/16 52600 60,63 -10,67 69,03fr0013154002 92.180.190 58,75 + 8,38 50,1

saVencia (bh) B 59,6 60,8 + 2,19 + 1,793476 61,25 +10,95 61,25

fr0000120107 16/05/16 1 14.032.930 59,53 + 7,02 53 1,65

scor (scr) LR a 28,855 28,255 - 2,57 - 18,13376852 28,89 + 2,99 34,06

fr0010411983 28/04/16 1,5 191.980.457 28 - 16,76 24,77 5,31

seB (sK) G a 131,7 131,1 - 0,98 + 38,5858214 132,05 + 0,88 135

fr0000121709 24/05/16 1,54 50.169.049 131,1 + 42,67 79,9 1,18

sécHé enV. (schp) g B 27,97 27,69 - 0,97 - 4,521846 27,97 - 7,76 34,05

fr0000039109 13/06/16 0,95 7.857.732 27,69 - 11,96 23,83 3,43

seQuana (seQ) c 1,53 1,51 - 0,66 - 62,977134 1,53 -11,7 4,04

fr0011352590 65.183.351 1,51 - 59,52 1,51

sHowroomPriVé (srp) g B 17,1 17,07 - 0,06 - 14,6117053 17,21 -14,74 21,85

fr0013006558 32.804.103 17,02 - 10,16 16,15

siPH (siph) g B 37,37 36,65 + 1,1 + 40,912201 37,37 + 5,32 37,99

fr0000036857 20/06/14 0,98 5.060.790 36,42 + 38,15 24,52

soitec (soi) g B 0,89 0,92 + 3,37 + 79,11eX-Ds 13/05/16 3591686 0,92 + 6,98 0,97fr0004025062 606.230.217 0,89 + 46,96 0,385

solocal GPe (local) g B /191016 - 53,84reGr. -16,22 6,995fr0012938884 38.876.564 - 64,27 2,001

soPra steria GP (sop) a 96 91,66 - 4,72 - 15,3668306 96 -12,16 119,65

fr0000050809 05/07/16 1,7 20.485.911 90,79 - 14,62 83,59 1,86

sPie (spie) G a 17 16,64 - 1,45 - 1,77138976 17,1 - 5,83 18,18

fr0012757854 27/05/16 0,5 150.000.000 16,52 - 1,54 14,4 3,01

st DuPont (Dpt) g c 0,14 0,13 - 7,14 - 18,753010 0,14 0,17

fr0000054199 16/09/14 0 524.279.556 0,13 - 13,33 0,11

stentYs (stnt) g c 2,44 2,44 - 50,2217165 2,46 -14,08 5,162

fr0010949404 17.873.515 2,43 - 51,86 1,91

suez enVironnement (sev) LR a 13,6 13,305 - 1,88 - 22,911587589 13,605 - 7,35 17,465

fr0010613471 10/05/16 0,65 564.401.246 13,23 - 23,75 12,905 4,89

sworD GrouP (sWp) g B 26,88 26,55 - 1,3 + 9,264288 26,91 - 5,18 28,14

fr0004180578 04/05/16 1,02 9.426.965 26,5 + 14,94 21,8 4,52

sYnerGie (sDG) g B 29,26 29,25 + 0,55 + 101022 29,33 - 2,14 30,05

fr0000032658 28/06/16 0,6 24.362.000 29,03 + 20,52 20,17 2,05

tarKett (tKtt) g 30,25 30,4 - 4,57 + 5,61513287 30,435 -15,77 36,875

fr0004188670 05/07/16 0,52 63.722.696 29,83 + 16,92 20,55 1,71

tecHnicolor (tch) G a 5,1 5,047 - 1,04 - 32,53885212 5,1 -12,3 7,541

fr0010918292 24/05/16 0,06 412.710.327 5 - 23,48 4,81 1,19

telePerFormance (rcf) G a 91,19 91,09 - 0,44 + 17,54107342 91,7 - 5,82 99,5

fr0000051807 16/05/16 1,2 57.780.000 90,31 + 27,58 66,65 1,32

tessi (tes) g B 138,28 137 - 1,08 + 7,7243 138,28 - 3,84 164,5

fr0004529147 30/06/16 2 2.797.678 137 + 15,13 124,36 1,46

tF1 (tfi) G a 8,319 8,253 - 0,33 - 19,48338905 8,319 + 1,68 11,985

fr0000054900 22/04/16 0,8 209.382.342 8,18 - 31,2 7,804 9,69

tHales (ho) LR a 84,2 84,16 - 0,3 + 21,79325394 84,3 + 2,63 86,1

fr0000121329 30/05/16 1,01 211.704.684 83,33 + 26,61 59,77 1,2

tHermaDor GrouPe (thep) g B 78 77,02 - 1,26 - 11,47476 78 - 3,76 91,85

fr0000061111 07/04/16 3,2 4.499.267 77,01 - 9,04 75,58 4,16

touaX (toup) g c 10,65 10,72 + 0,66 + 7,2385 10,79 + 4,28 11,81

fr0000033003 30/12/14 0,5 7.011.547 10,54 - 17,22 7,45

tour eiFFel (eiff) B 55,55 55,35 + 0,07 + 2,5686 55,55 + 1,02 57,55

fr0000036816 28/06/16 3 9.465.454 55,35 + 17,64 47,1

transGène (tnG) B 2,66 2,61 - 1,88 + 6,5264526 2,68 - 3,06 4,261

fr0005175080 38.545.397 2,6 - 10,76 2,198

triGano (tri) g B 62,5 60,52 - 3,17 + 7,59466 62,5 - 5,7 65,22

fr0005691656 13/01/16 0,7 19.336.269 60,51 + 41,87 41,5 1,16

uBisoFt entertainment (ubi) G a 33,265 31,515 + 8,56 + 18,171372233 34,1 - 7,38 38,88

fr0000054470 113.525.599 30,75 + 15,89 18,6

Vallourec (vK) G a 4,103 4,078 - 1,31 - 20,727163670 4,179 - 2,39 5,199

fr0000120354 04/06/15 0,81 444.638.049 4,03 - 38,38 1,917

ValneVa (vla) g B 2,47 2,41 - 2,03 - 36,5899033 2,48 - 8,02 3,79

fr0004056851 74.698.099 2,37 - 32,68 1,96

Vicat (vct) G a 55,36 54,03 - 3,6 - 2,3734538 55,36 - 7,04 61,23

fr0000031775 10/05/16 1,5 44.900.000 53,78 - 6,05 45,42 2,78

Vilmorin & cie (rin) G a 53,5 53,77 + 0,69 - 18,785630 53,9 - 8,32 67,45

fr0000052516 15/12/15 1,57 20.833.902 53,26 - 15,59 52,68 2,92

VirBac (virp) g a 141,05 142,55 + 1,06 - 35,153317 144 - 5,6 223,8

fr0000031577 26/06/15 1,9 8.458.000 140,3 - 21,78 140,3

VranKen-PommerY m. (vrap) B 22,29 22,3 - 0,76 - 20,36293 22,3 - 0,89 27,99

fr0000062796 13/07/16 0,8 8.937.085 22,22 - 22,54 21,01 3,59

wenDel (mf) G a 102,75 101,25 - 1,46 - 7,6259066 103 - 4,3 109

fr0000121204 06/06/16 2,15 47.081.029 100,75 - 8,33 78,14 2,12

XPo loGistics (Xpo) g a 199,15 198,85 - 0,13 - 3,8450 200 + 3,03 209

fr0000052870 29/05/15 1,8 9.836.241 198,85 - 0,08 185

zoDiac aerosPace (Zc) LR a 21,505 21,205 - 1,56 - 3,5490367 21,53 - 1,9 24,135

fr0000125684 20/01/16 0,32 289.978.983 20,915 - 13,84 14,08 1,51

Autres Valeurs de la Zone euroGemalto (Gto) L 47,955 48,04 - 0,09 - 13,08

567995 48,2 -16,42 66,87nl0000400653 24/05/16 0,4 89.893.908 47,315 - 19,79 46,9

ses (sesG) LR 20,785 20,53 - 1,65 - 19,73617104 20,795 - 5,3 26,64

lu0088087324 25/04/16 1,11 351.105.589 20,425 - 23,95 18,09 6,33

stmicroelectronics (stm) LR a 8,174 8,105 - 0,06 + 31,132263125 8,274 +11,82 8,71

nl0000226223 usD 19/09/16 0,05 911.015.420 8,008 + 25,54 4,485

VAleurs Zone InternatIonaleGeneral electric (Gne) 25,81 25,85 + 1,37 - 9,58

2273 25,85 - 2,49 30us3696041033 usD 15/09/16 0,2 8.846.390.000 25,36 - 4,89 24,08

HsBc (hsb) 6,64 6,68 - 0,15 - 9,2426358 6,7 - 2,34 7,21

Gb0005405286 usD 20/10/16 0,1 19.873.826.480 6,63 - 8,99 4,92

laFarGeHolcim ltD (lhn) a 47,3 47,555 + 1,56 + 1,79610331 49,155 - 1,72 49,94

ch0012214059 chf 17/05/16 1,5 606.909.080 47,195 - 10,29 30,33

maroc telecom (iam) 12,45 12,32 + 0,16 + 19,1574 12,45 + 5,75 12,45

ma0000011488 maD 24/05/16 5,41 879.095.340 12,31 + 18,69 10,2

rusal Plc (rusal) /021116 + 26,11reG. s -10,13 7,98us9098832093 usD 27/10/15 0,02 1.636.363.646 + 0,14 4,58

scHlumBerGer (slb) a 70,47 69,83 - 1,27 + 7,43813 70,99 - 1,22 76,65

an8068571086 usD 02/09/16 0,5 1.434.212.164 69,83 - 6,29 54,95

stallerGenes Greer (staGr) a 28,1 28,27 - 11,521903 28,49 + 1,14 34,2

Gb00bZ21rf93 19.765.553 27,76 - 27,05 21,4

srD suite Valeurs françaIses srD suite Valeurs françaIses

aLa cote a changé.Vous pouvez retrouverles Bourses internationalessur http://investir.lesechos.fr

A : indicateur acompte, solde ou total du dividende. BPA : bénfice par action. PER : price earning ratio. les plus hauts et plus bas ajustés sont sur l’année civile. les valeurs classées par ordre alphabétique sont regroupées en trois classes de capitalisation signalées par les lettres a pour les capitalisations supérieures à 1 milliard d’euros, B pour les capitalisations comprises entre 1 milliard d’euros et 150 millions d’euros et c pour les capitalisations inférieures à 150 millions d’euros. L : valeurs de l’indice cacnext20. R : valeurs de l’indice caclarge60. G : valeurs de l’indice cacmid60. g : valeurs de l’indice cacsmall. les bénéfices par action : source facset Jcf estimates. mise en ligne intégrale des informations réglementées sur www.lesechos-comfi.fr

Valeurs mnémo / info / ouv clot % Veil % an bpaost vol. + haut % mois + haut an perisin / Devise / Date Détach. / Div nb titres + bas % 52 s. + bas an rDt

Valeurs mnémo / info / ouv clot % Veil % an bpaost vol. + haut % mois + haut an perisin / Devise / Date Détach. / Div nb titres + bas % 52 s. + bas an rDt

Valeurs mnémo / info / ouv clot % Veil % an bpaost vol. + haut % mois + haut an perisin / Devise / Date Détach. / Div nb titres + bas % 52 s. + bas an rDt

euronext séAncE du 04 - 11 - 2016CaC 40 : 4377,46 (-0,78 %) neXt 20 : 9255,32 (-1,04 %)

CaC larGe 60 : 4834,48 (-0,80 %)CaC all-tradaBle : 3406,94 (-0,83 %)

Date De ProroGation : 25 noVemBre

srD Valeurs françaIses

Valeurs mnémo / info / ouv clot % Veil % an bpaost vol. + haut % mois + haut an perisin / Date Détach. coupon / Div nb titres + bas % 52 s. + bas an rDt

Valeurs mnémo / info / ouv clot % Veil % an bpaost vol. + haut % mois + haut an perisin / Date Détach. coupon / Div nb titres + bas % 52 s. + bas an rDt

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36 // FINANCE & MARCHES Lundi 7 novembre 2016 Les Echos

changes : cours au comptantvar. var.

cours veille année1 euro en devise bce en % en %

cours de changes croiséseur usd gbp chf sek dkk jpy (100) cad

04-11-2016

cours a TerMe de l’euro contre les principales devisesusd gbp chf sek dkk jpy (100) cad04-11-2016

Taux de référence bons du trésorbtf taux btan taux prix coupon

source euroMTs

Marché obligataire

euromts indice var % 31/12 var %

indices de référence des emprunts à taux variablesmoy. tmm euribor tme tmor.mens. 1 mois 3 mois pub. priv.

source cdc ixis

moy. eonia euribor tec the thor.hebdo 1 mois 3 mois 10 pub. priv.

Taux marchés monétaires et eurodevisesmarchés monétaires

jour 1 mois 3 mois 6 mois 1 an

pays taux de référence taux en %

principaux taux directeurs

04-11-201604-11-2016

ecarts de taux avec l’allemagne6 mois 2 ans 5 ans 7 ans 10 ans04-11-2016

allemagne 100,34 -0,62 -0,46 -0,26 0,17portugal -0,34 0,99 2,33 3,03 3,11france -0,09 0,01 0,15 0,20 0,19espagne -0,21 0,54 0,75 0,91 1,07italie -0,24 0,67 0,66 1,37 1,53

parisOR (euros cPror/*cours hebdo)

04/11 03/11COURS PriMe Prec.

lingot 37510 0 3758010 florins 228 0,47 227,65 dollars* 300 6,35 32010 dollars 630 11,67 63020 dollars 1265 12,08 12555 roubles* 0 -100 050 pesos 1400 -0,47 1408latine 218 0,1 218napoleon 219,6 0,83 219,61/2 napoleon* 125,5 15,25 126souverain eli i* 292 6,35 280souverain 281,8 2,63 281,81/2 souverain* 143,5 4,53 147suisse 217,3 -0,22 219,6tunisienne* 219 0,56 218mark* 271 0,9 283krugerrand 1255 7,57 1245lingotin 500grs 18990 1,25 18830lingotin 250grs 9690 3,33 9400lingotin 100grs 3900 3,97 3855

argent c3e (euro Par kilo) (csFaNMP)629,48 629,48

palladium (euro Par kilo) (csFaNMP)Fix1 18 190 18 190Fix2 18 210 18 210

platine (euro Par kilo) (csFaNMP)Fix1 28 530 28 530Fix2 28 637 28 637

Londres(eN dollars) 04/11 03/11

antimoine 99,65% (par tonne)7700 7700

bismuth 99,99% (par lb)4,5 4,5

cadmium 99,95% (par lb)0,56 0,56

cobalt (cathodes) 99,80% (par lb)12,88 12,88

eponge de titane 99,60% (par kg)7,5 7,5

ferro manganese (hc) (par tonne)775 775

ferro molybdene (par kg)17,25 17,25

germanium (par kg)925 925

selenium 99,50% (par lb)8,75 8,75

silicium (par tonne)1575 1575

MéTaux précieux MéTaux non Ferreux MéTaux sTraTégiQues produiTs péTroLiers sucre

London BuLLion MarKeT04/11 03/11

argent (eN ceNTs Par oz)Fixage 1 834 1 838

or (eN dollars Par oz)Fix 1 303 1 301

palladium (eN dollars Par oNce Troy)628 630

platine (eN dollars Par oNce Troy)985 991

neW YorKargent (eN ceNTs Par oNce)

seTTleMeNT seTTleMeNT04/11 03/11

déc. 16 18,37 18,36JaNv. 17 18,37 18,36Mars 17 18,5 18,48Mai 17 18,57 18,62Juil. 17 18,63 18,59

or (eN dollars Par oNce)seTTleMeNT seTTleMeNT

04/11 03/11déc. 16 1304,5 1303,6Fév. 17 1308,6 1307aouT 17 1308,6 1307ocT. 17 1321,8 1320,9déc. 17 1324,9 1320,1

platine (eN dollars Par oNce)seTTleMeNT seTTleMeNT

04/11 03/11ocT. 16 961,7 959,8JaNv. 17 1004,5 997,9avr. 17 1008,4 1001Juil. 17 1011,5 991,6ocT. 17 1015,4 954

London MeTaL exchange04/11 03/11

alliage d`alumin. (en $ par tonne)

cash 1555-1565 1560-1570

3 Mois 1570-1580 1575-1585

vol. 13680 13680

aluminium (en $ par tonne)

cash 1725-1726 1708-1709

3 Mois 1728,5-1729 1710-1710,5

vol. 2132950 2137350

cuivre (en $ par tonne)

cash 4917,5-4918 4870,5-4871

3 Mois 4927-4927,5 4888-4889

sTocks 310600 319000

etain (en $ par tonne)

cash 21200-21225 20900-20905

3 Mois 20850-20900 20700-20750

vol. 2945 2895

nickel (en $ par tonne)

cash 10420-10440 10350-10355

3 Mois 10460-10470 10375-10400

vol. 363096 362922

plomb (en $ par tonne)

cash 2060-2061 2047-2047,5

3 Mois 2073-2075 2063-2065

vol. 188575 188700

Zinc (en $ par tonne)

cash 2440-2441 2422-2423

3 Mois 2454-2455 2430-2432

vol. 450375 450575

london daily price: 21,08 cts/lblondres (eN dollars Par ToNNe)

clôTure clôTure vol04/11 03/11

déc. 16 573,1 568 4712Mars 17 568,4 563,7 3642Mai 17 561,8 557,9 660aouT 17 549,7 547 481déc. 17 523 519,9 50

new york (eN ceNTs Par lb)clôTure clôTure vol04/11 03/11

Mars 17 21,73 21,48 43234Mai 17 21,19 21 22914Juil. 17 20,57 20,39 11331ocT. 17 20,11 19,94 4659Mai 18 19,24 19 256

blé de meunerie n°2 à paris (eN euros Par ToNNe)

seTTleMeNT seTTleMeNT vol04/11 03/11

déc. 16 161,75 162 10060Mars 17 167,75 168,25 4085Mai 17 171,5 171,75 1736

blé à chicago (eN ceNTs Par boisseau)seTTleMeNT seTTleMeNT vol04/11 03/11

déc. 16 414,25 412 58Mars 17 432 429,75 3Mai 17 446,75 445

mais à paris (eN euros Par ToNNe)seTTleMeNT seTTleMeNT vol04/11 03/11

Nov. 16 163,25 164 257JaNv. 17 163 165 519Mars 17 165 167 1029

mais à chicago (eN ceNTs Parboisseau)

seTTleMeNT seTTleMeNT vol04/11 03/11

déc. 16 348,75 348,25 108935Mars 17 357,5 357,25 45247Juil. 17 372,5 371,5 14766

riZ à chicago (eN ceNTs Par lb)seTTleMeNT seTTleMeNT vol04/11 03/11

Nov. 16 9,64 9,46 154JaNv. 17 9,89 9,83 553Mars 17 10,14 10 115

avoine à chicago (eN ceNTs Par boisseau)

seTTleMeNT seTTleMeNT vol04/11 03/11

déc. 16 228,25 221 470Mars 17 224,75 219 377Mai 17 224,75 218 56

blé fourrager à londres (eN £ Par ToNNe)

seTTleMeNT seTTleMeNT vol04/11 03/11

Nov. 16 138,1 138,5 30JaNv. 17 139,65 139 20Mars 17 140,6 137

new york (coNT. No2 - eN ceNTs Par lb)

seTTleMeNT seTTleMeNT vol

04/11 03/11

Jou r 112,45 115,7 112.45

uranium nymex (en $ par lb)seTTleMeNT seTTleMeNT vol

04/11 03/11Nov. 16 18,75 18,75déc. 16 18,75 18,75Mai 17 18,85 18,85

nymex ( eN $ Par MbTu)clôTure clôTure vol

04/11 03/11Nov. 16 0 2,78déc. 16 2,78 2,82JaNv. 17 2,95 2,98

powernext gas spotclôTure clôTure vol

04/11 03/11Nord da 19,03 19,1

powernext gas futuresseTTleMeNT seTTleMeNT vol

04/11 03/11dec 2016 18,53 18,79JaN 2017 18,68 18,89Feb 2017 18,63 18,89

Prix indicatif de l'organisation internationale du café (cents us/livre) : Prix composé : 149.61Moyenne quinze derniers jours : 205.461

londres-robusta (en $ par tonne)clôTure clôTure vol04/11 03/11

Nov. 16 2245 2219 64JaNv. 17 2188 2166 8514Mars 17 2195 2172 4558Mai 17 2205 2179 1035Juil. 17 2211 2183 111

new york-arabica (en cents par lb)seTTleMeNT seTTleMeNT vol04/11 03/11

déc. 16 171,35 165,8 32201Mai 17 177 171,45 11967Juil. 17 178,85 173,25 5798déc. 17 182,75 177,25 513

Prix indicatif de l'organisation internationale du cacao (dollars/tonne) : le 02/11/Prix indicatif : 2673,48

londres (eN £ Par ToNNe)clôTure clôTure vol04/11 03/11

déc. 16 2103 2185 12235Mai 17 2078 2137 13396Juil. 17 2090 2146 7148sePT. 17 2098 2150 5006déc. 17 2090 2152 1105

new york (eN $ Par ToNNe)seTTleMeNT seTTleMeNT vol04/11 03/11

déc. 16 2589 2695 27175Mars 17 2544 2626 27894Juil. 17 2556 2615 4526déc. 17 2564 2616 1029Mars 18 2551 2649 341

rotterdam

(barges - Fob) (eN $ Par ToNNe)

gas oil 0.1% sul. 402 405

fuel

Fuel oil (hs 180) 271,5 268,5Fuel oil (hs 380) 242 242,5

singapour

gasoliNe 97 60,35 60,35gas oil 56 56,62Fuel oil (180) 281,5 275,5Fuel oil (380) 269,5 266,5

neW YorKcuivre (en cents par lb)

seTTleMeNT seTTleMeNT vol04/11 03/11

déc. 16 2,27 2,24 83500JaNv. 17 2,27 2,25 128Fév. 17 2,27 2,25 128Mai 17 2,28 2,27 1870

nymex emissions (eN euros Par ToNNe)clôTure clôTure vol04/11 03/11

sPoT 5,76 5,76

ice (eN gbP Par MWh)

clôTure clôTure vol04/11 03/11

base 64,01 64,01 262193PoiNTe 74,23 74,23 135895

ice futures (eN gbP Par MWh)

clôTure clôTure vol04/11 03/11

base dec 16 79,38 82,44base Mar 17 52,88 54,29base Nov 16 105,72 105,72PoiNTe dec 16 136,43 138,51

balTic dry iNdex : 849 le 03/11//16balTic PaNaMax iNdex : 886 le 03/11//16balTic caPesize iNdex : 1544 le 03/11//16balTic suPraMax iNdex : 718 le 03/11//16balTic dirTy iNTerN. TaNker :667 le 03/11//16balTic cleaN iNTerN. TaNker :445 le 03/11//16

04/11 03/11

rJ crb 183,52 184,4

reuTers coM. 2502,93 2502,85

Moodys coM. 5230,44 5276,12

or iNdusTriel 37978 37762

lMex 2534,9 2508,9

KuaLa LuMpur

etain (en dollars par tonne)

seTTleMeNT seTTleMeNT vol

04/11 03/11

Jou r 21150 20750

cuivre (girm):

caThodes : 4649 a coMPTer du 04/11/

autres demi produits cuivreux :

base cuivre 538,98 dePuis le 04/11

base laMiNé laiToN 1 TiTre 468,66 dePuis le 04/11

base laMiNé laiToN 70/30 475,05 dePuis le 04/11

base laMiNé laiToN 85/15 507,01 dePuis le 04/11

base laMiNé broNze 94/6 649,47 dePuis le 04/11

base laMiNé broNze 94/4 612,64 dePuis le 04/11

iNdice coTlook a : 77,5, le 04/11//16

new york (cont. n°2 - cents par lb)seTTleMeNT seTTleMeNT vol04/11 03/11

Mars 17 69,1 68,81 9119Juil. 17 69,82 69,47 364Oct. 17 69,06 69,5 1

caFé

éLecTriciTé

éMission co2

uraniuM

cacao

céréaLes

indices

FreT MariTiMe

jus d’orange

gaz naTureL

coTon

chicago (eN $ Par 1000 bdFT)seTTleMeNT seTTleMeNT vol04/11 03/11

Nov. 16 299,9 299,4JaNv. 17 312,2 311,1Mars 17 319,4 316,9

Bois

produiTs péTroLiers

londres-brent (eN $ Par baril)clôTure clôTure vol04/11 03/11

Jour 45,58 46,28JaNv. 17 45,58 46,28 376453Mars 17 47,33 47,95 101889

londres-gaZole (eN $ Par ToNNe)clôTure clôTure vol04/11 03/11

Nov. 16 417,5 423,75 25931Mars 17 428,75 434,5 18446Mai 17 436 441,25 3546Juil. 17 443 447,25 3493aouT 17 446,5 450,75 3424

new york nymex wti (eN $ Par baril)clôTure clôTure vol04/11 03/11

JaNv. 17 44,65 45,25 739JuiN 17 47,46 48,03 6sePT. 17 48,37 48,9 2JaNv. 18 49,28 49,75Fév. 18 49,44 49,9

25.2.17 0,00 102,18 1,21 25.7.17 -1,25 101,63 0,28

dollar us 1,1093 0,00 0,02livre sTerliNg 0,8882 -0,31 20,55FraNc suisse 1,0778 -0,37 -0,89couroNNe daNoise 7,4398 -0,01 -0,31couroNNe Norv. 9,0838 -0,10 -5,58kuNa croaTe 7,5129 0,16 -1,67couroNNe suedoise 9,962 0,02 8,76dollar caNadieN 1,4904 0,18 -1,27yeN JaPoNais 114,5995 0,23 -12,26dollar ausTralieN 1,4475 0,13 -3,08rouble russe 71,5606 1,26 -10,22rouPie iNdieNNe 74,2155 0,20 3,18dollar Neo-zelaNdais 1,518 0,20 -4,37couroNNe TcheQue 27,0195 0,00 0,00ForiNT hoNgrois 305,87 -0,31 -3,20zloTy PoloNais 4,3287 0,25 1,52lev bulgare 1,9557 0,09 -0,02dollar hoNg-koNg 8,6223 0,11 2,45WoN sud coreeN 1269,3606 -0,12 -0,59Peso MexicaiN 21,1564 -0,58 12,80real 3,5913 -0,83 -16,49dollar siNgaPour 1,5378 0,06 -0,22raNd sud-aFricaiN 15,0405 0,63 -10,49livre TurQue 3,5283 2,04 11,19reNMibi yuaN 7,5109 -0,06 6,51ruPiah 14587,3163 0,36 -2,90Peso PhiliPPiN 53,9422 0,35 6,02riNggiT Malais 4,6756 0,32 0,09baTh ThalaNdais 38,8751 0,13 -0,64

eur 1 0,8996 1,1259 0,9278 0,1004 0,1344 0,8726 0,671usd 1,1117 1 1,2518 1,0313 0,1116 0,1494 0,9701 0,746gbp 0,8882 0,7988 1 0,8238 0,0892 0,1194 0,775 0,5959chf 1,0778 0,9697 1,2139 1 0,1082 0,1449 0,9407 0,7233sek 9,962 8,9579 11,2133 9,2385 1 1,3386 0,0869 6,682dkk 7,4398 6,6925 8,3781 6,9022 0,7471 1 6,4926 4,9925jpy 1,146 1,0308 129,0393 106,305 11,5077 0,154 1 0,7686cad 1,4904 1,3406 1,6781 1,3825 0,1497 20,0302 1,3011 1

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royaume uni taux jour le jour 0.18 %taux de base 0.25 %

usa taux jour le jour 0.45 %fOnds federaux 0.50 %2 ans 0.82 %10 ans 1.81 %

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FraNce 244,95 0.21 233,74 4.57

1-3 aNs 172,28 0.24 172,08 10.38

5-7 aNs 235,92 0.00 230,64 2.28

10-15 aNs 287,60 0.06 270,44 6.28

Plus 15 aNs 342,00 0.25 304,48 12.04

Plus 25 aNs 354,94 0.52 307,00 15.02

eMTxi-be 235,33 0.01 227,37 3.49

23.11.16 -0,57

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comptantachaT 1,1115 0,8881 1,0776 9,9547 7,4364 114,5950 1,4902veNTe 1,1118 0,8883 1,0780 9,9618 7,4432 114,6040 1,4904a 1 moisachaT -0,0012 0,0016 0,0015 0,0051 -0,0029 -0,0606 -0,0012veNTe -0,0012 0,0014 0,0014 0,0090 0,0025 -0,0954 -0,0016a 3 moisachaT -0,0047 0,0018 0,0026 0,0090 -0,0018 -0,0478 -0,0049veNTe -0,0046 0,0000 0,0024 0,0125 0,0032 -0,0893 -0,0053a 6 moisachaT -0,0090 -0,0017 0,0042 0,0154 0,0002 -0,0304 -0,0097veNTe -0,0093 -0,0020 0,0040 0,0169 0,0055 -0,0744 -0,0103a 12 moisachaT -0,0187 -0,0059 0,0073 0,0247 0,0077 0,0218 -0,0200veNTe -0,0189 -0,0065 0,0069 0,0223 0,0093 -0,0510 -0,0207

juil. 14 0,0425 0,096 0,205 1,59 1,79 1,79août 14 0,0222 0,085 0,191 1,41 1,61 1,61sept. 14 0,0032 0,016 0,095 1,36 1,56 1,56oct. 14 -0,0064 0,008 0,082 1,28 1,48 1,48nov. 14 0,0011 0,01 0,081 1,18 1,38 1,38déc. 14 -0,0387 0,023 0,081 0,98 1,18 1,18fév. 15 -0,0294 0,001 0,048 0,66 0,86 0,86mars 15 -0,0474 -0,01 0,027 0,56 0,76 0,76avr. 15 -0,0751 -0,01 0,027 0,46 0,66 0,66mai 15 -0,0977 -0,049 -0,01 0,92 1,12 1,12juil. 15 -0,1178 -0,071 -0,018 1,15 1,35 1,35août 15 -0,1206 -0,087 -0,028 1,02 1,22 1,22sept. 15 -0,136 -0,105 -0,037 1,04 1,24 1,24oct. 15 -0,1387 -0,116 -0,053 0,85 1,05 1,05nov. 15 -0,1346 -0,14 -0,088 0,90 1,10 1,10déc. 15 -0,2039 -0,19 -0,126 0,97 1,17 1,17janv. 16 -0,2271 -0,221 -0,146 0,90 1,10 1,10fév. 16 -0,2404 -0,247 -0,185 0,65 0,85 0,85mars 16 -0,293 -0,31 -0,23 0,56 0,76 0,76avr. 16 -0,3376 -0,341 -0,249 0,50 0,70 0,70mai 16 -0,3378 -0,348 -0,257 0,55 0,75 0,75juin 16 -0,3326 -0,356 -0,268 0,45 0,65 0,65juil. 16 -0,3279 -0,369 -0,294 0,23 0,43 0,43août 16 -0,3398 -0,37 -0,298 0,21 0,41 0,41sept. 16 -0,343 -0,371 -0,302 0,25 0,45 0,45oct. 16 -0,3462 -0,371 -0,309 0,36 0,56 0,56

27-09 -0,345 -0,371 -0,303 0,12 0,24 0,44 0,4428-09 -0,345 -0,371 -0,301 0,12 0,24 0,44 0,4429-09 -0,343 -0,371 -0,302 0,14 0,24 0,44 0,4430-09 -0,346 -0,371 -0,301 0,13 0,19 0,39 0,3903-10 -0,329 -0,371 -0,301 0,18 0,19 0,39 0,3904-10 -0,329 -0,371 -0,301 0,20 0,19 0,39 0,3905-10 -0,321 -0,372 -0,301 0,26 0,19 0,39 0,3906-10 -0,344 -0,371 -0,302 0,27 0,19 0,39 0,3907-10 -0,342 -0,371 -0,304 0,31 0,32 0,52 0,5210-10 -0,349 -0,371 -0,304 0,31 0,32 0,52 0,5211-10 -0,349 -0,371 -0,305 0,33 0,32 0,52 0,5212-10 -0,345 -0,371 -0,306 0,32 0,32 0,52 0,5213-10 -0,348 -0,371 -0,309 0,33 0,32 0,52 0,5214-10 -0,347 -0,372 -0,311 0,33 0,38 0,58 0,5817-10 -0,35 -0,371 -0,311 0,36 0,38 0,58 0,5818-10 -0,35 -0,371 -0,311 0,33 0,38 0,58 0,5819-10 -0,352 -0,371 -0,312 0,30 0,38 0,58 0,5820-10 -0,349 -0,371 -0,313 0,30 0,38 0,58 0,5821-10 -0,351 -0,372 -0,313 0,26 0,35 0,55 0,5524-10 -0,348 -0,372 -0,312 0,25 0,35 0,55 0,5525-10 -0,348 -0,371 -0,311 0,28 0,35 0,55 0,5526-10 -0,35 -0,371 -0,312 0,31 0,35 0,55 0,5527-10 -0,352 -0,372 -0,313 0,40 0,35 0,55 0,5528-10 -0,351 -0,372 -0,312 0,45 0,45 0,65 0,6531-10 -0,351 -0,373 -0,313 0,46 0,45 0,65 0,6501-11 -0,351 -0,372 -0,313 0,49 0,45 0,65 0,6502-11 -0,332 -0,374 -0,313 0,43 0,45 0,65 0,6503-11 -0,348 -0,373 -0,313 0,46 0,45 0,65 0,6504-11 -0,343 -0,373 -0,313 0,45 0,51 0,71 0,71

euronext//taux&changes//matières premières

Taux eT changes

MaTières preMières

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fr0000054322 cibox inter.g c 0,08 0,08 0,08 0,08 - 11,11 10020fr0000060824 clayeuxg c 0,16

fr0000053399 cnimg b 102,09 102,44 101,48 101,48 - 1,03 298fr0010667147 cofaceg a 5,49 5,51 5,23 5,317 - 4,03 230465fr0004031763 coherisg c 2,45 2,45 2,35 2,39 - 2,85 8014nl0010489522 constellium 4,53 5,09 4,53 5,08 - 0,39 1405fr0000065393 courtois c 94,69 94,69 94,69 94,69 + 0,52 11fr0000044323 cr alpes prov. c 74,41 74,41 73,8 73,8 - 0,81 179fr0000185506 cr atl. vendée c 93,53 94 93 93,49 - 0,04 624fr0010483768 cr brie picard. b 22,39 22,39 22,25 22,36 - 0,13 2535fr0000045213 cr ille vilaine c 67,81 68,25 67,3 67,89 + 0,12 456fr0010461053 cr languedoc c 49,5 49,52 49,1 49,1 - 0,85 1764fr0000045239 cr loire hte-loire c 65,39 65,39 65,39 65,39 1fr0000045551 cr morbihan c 56 56,2 55,74 56,19 + 0,34 126fr0000185514 cr nord france b 16,78 16,87 16,61 16,84 + 0,36 5134fr0000044364 cr norm. seine c 98,3 99,1 98 98,03 - 0,28 269fr0000045528 cr paris idf b 72,89 73,1 72,75 72,75 - 0,21 149fr0000045346 cr rhône-alpes c 154,75 154,78 152,4 152,44 - 1,49 434fr0000045544 cr toulouse c 88,7 88,99 88,4 88,7 1177fr0000045304 cr tour. poitou c 76,1 77,2 76,01 76,59 + 0,64 577fr0000050395 crosswood c 3,43

fr0007317813 cs-com. et syst.g c 4,3 4,3 4,3 4,3 3239fr0011026749 dalet c 10,75 10,98 10,22 10,59 - 1,31 1813fr0000036774 dane-elec memoryg c 0,21

fr0010879056 deinove 2 2,11 1,95 1,99 52020fr0012928612 delta plus group 51,49 51,49 50,91 50,91 - 1,13 66fr0000035784 digigram c 0,86

fr0000065260 docks pétroles a c 359 359 359 359 - 0,28 6fr0000052839 dom security c 43,75 43,75 43,4 43,4 - 0,02 365fr0000036287 duc c 0,79

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fr0000062341 f.i.e.b.m. c 5,7 5,7 5,7 5,7 - 3,39 1023fr0000062507 f.i.e.b.m. c 97

fr0000038184 f.i.p.p. c 0,15 0,15 0,15 0,15 3954fr0000063034 fauvet-girel g c 23

fr0011271600 fermentalgg 2,49 2,5 2,48 2,48 - 0,4 3312fr0000062101 fermière cannes b 1200,01

fr0000061418 fiducial office c 27,49 27,49 27,49 27,49 1fr0000060535 fiducial re b 123,49 125 123,49 125 + 1,22 25fr0000037947 fimalac a 98,2 98,84 98,2 98,75 + 0,57 217fr0000076986 fin. moncey a 4901,3

fr0000035123 finatis b 50,8 51,29 50,8 51,29 + 1,97 143fr0000074759 fleury michon b 59,1 59,6 59,1 59,58 + 0,32 359fr0000065930 foncière 7 inv. c 1,48

fr0000064362 foncière atland c 85,39 85,39 84,01 84,01 - 1,05 94fr0000038499 foncière euris b 38,4 38,4 38,4 38,4 1fr0010341032 foncière inea b 37,9 37,9 37,52 37,68 - 0,13 368fr0011277391 foncière paris nord c 0,03 0,04 0,03 0,04 30050fr0000063265 foncière r-paris c 34,97

fr0000053944 foncière volta c 3,9 3,9 3,9 3,9 - 2,01 5000fr0013030152 française energie c 10,88 10,88 9,21 9,27 - 10,87 15895fr0010588079 frey b 26,25 26,25 26,25 26,25 1fr0000031973 fsdv c 48 48 48 48 + 9,46 1fr0000030611 galimmo c 17,84 17,84 17,84 17,84 + 0,17 1fr0000034894 gaumont b 54 54,49 53,99 54,49 + 0,91 40fr0000053035 gea c 86 86 85,88 85,99 2465fr0000044471 générale santé b 13,84 13,84 13,16 13,19 - 4,77 335fr0010501692 generixg c 3,01 3,02 3,01 3,02 + 0,33 9408fr0004163111 genfitG 19,28 19,295 18,8 18,9 + 2,22 473575fr0011799907 genomic visiong 5,89 5,89 5,73 5,85 2452fr0011790542 genticelg 1,41 1,42 1,37 1,39 - 1,42 24652fr0000061459 gérard perrier c 36,75 36,9 36,7 36,7 - 0,14 393fr0000065971 graines voltZ c 19,76 19,76 19,76 19,76 - 0,45 251fr0000038036 grand marnier b 8750

fr0011476928 groupe fnac 61,4 61,4 60,37 60,5 - 0,41 9222fr0000062671 groupe gorgég b 19,29 19,29 19,1 19,12 - 0,62 5482fr0004010338 groupe jaj c 1,49

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fr0011726835 gttGg 30,1 30,1 29,655 29,945- 0,73 78414fr0000032526 guerbetg b 52,5 52,5 52 52,1 - 0,57 11703fr0000066722 guillemot corp.g c 1,29 1,37 1,29 1,33 + 3,1 26041fr0004035061 guy degrenne c 0,52 0,52 0,52 0,52 1fr0000066540 herigeg c 24,3 25 24,3 25 + 2,88 2777fr0000038531 hf companyg c 12,13 12,19 11,91 12 - 1,32 8178fr0000054231 high cog c 6,3 6,33 6,13 6,2 - 1,43 16250fr0012821916 hipay group c 10,89 11,2 10,6 10,6 - 0,94 7049fr0000065278 hopscotch groupegc 7,8 7,8 7,75 7,75 - 0,64 807fr0010929125 id logisticg b 134 134,2 133,75 134,2 + 0,16 613fr0000051393 idi b 26,09 26,1 25,95 26 - 0,38 460fr0000030827 ige + xaog c 79,61 79,61 78,75 78,75 - 1,08 986fr0000033243 immo. dassault b 43,85 43,85 43,85 43,85 53fr0000036980 immo. hôtelière c 1,29

fr0010458729 implanetg 0,87 0,87 0,85 0,87 - 1,14 35266fr0000066219 ind. fin. ent. c 67,1 67,1 67 67 230fr0000071797 infotelg c 35,6 36,04 35,6 35,65 + 0,17 17496fr0000064297 innelec mult.g c 4,74 4,75 4,73 4,75 + 0,42 1053fr0010291245 inside secure c 1,94 1,95 1,86 1,86 - 4,12 103669fr0000060451 installux sa c 340 340 340 340 + 0,29 5fr0000064958 intexa c 3,05

fr0000073298 ipsosG a 28,21 28,21 27,55 27,82 - 1,9 44951fr0000124232 ird nord pdc c 16 16,24 16 16,24 + 1,5 672fr0000072597 it linkg c 15,95 15,97 15,01 15,02 - 6,42 11570fr0004026151 itesoftg c 3,84 3,84 3,8 3,8 - 1,04 1537fr0000073843 its groupg c 6,34 6,34 6,33 6,33 96fr0012872141 jacques bogart c 13,31 13,39 13,31 13,39 + 1,75 393fr0004029411 keyrusg c 2,63 2,63 2,61 2,61 - 0,76 2229fr0000039638 la foncièreverte c 51,03

fr0000066607 lacroix sa c 16,59 16,59 16,59 16,59 1fr0000035263 lafuma c 19,35

fr0004027068 lanson-bcc b 33,51 33,69 33,26 33,69 + 1,17 503fr0004170017 le noble ageg b 32,75 32,75 31,84 31,89 - 2,48 7525fr0000075673 le tanneurg c 2,1

fr0000121295 lebon c 157 157 157 157 33fr0004165801 les hôtels de paris c 1,72

fr0004023208 les nx constr. b 34,95 34,97 34,9 34,97 + 0,06 2846fr0000033599 lexibookg c 1,43 1,43 1,43 1,43 1026fr0004156297 linedata svicesg b 40,06 40,82 40,05 40,42 + 0,9 4458fr0000121352 locindus b 17,75 18,09 17,55 17,71 - 0,23 1068fr0013153541 maisons du monde b 25,9 25,93 25,17 25,22 - 2,96 31770fr0000030074 malteries fr-b c 304,95 304,95 304,95 304,95 - 4,7 24fr0000032302 manutan inter.g b 56,63 57,34 56,63 56,8 + 0,32 1073fr0000051070 maurel & promG a 4,07 4,12 4,07 4,11 + 3,79 3665274fr0011742329 mcphy energyg 4,15 4,16 4,12 4,13 + 0,24 5043fr0000061244 mecelec c 2,07

fr0000052623 medasysg c 0,43 0,44 0,43 0,44 + 4,76 52468fr0000064404 média 6 c 8,38 8,38 8,38 8,38 - 0,12 1

fr0010298620 memscapg c 1,46 1,46 1,44 1,44 - 0,69 3602fr0000053027 mgi coutier g b 24,56 24,57 23,35 24,16 - 2,11 16384fr0000077570 micropoleg c 0,8 0,85 0,79 0,83 + 6,41 277893fr0011584549 mndg 1,69 1,69 1,68 1,68 - 0,59 1836fr0004048734 mont. fashion c 0,05

fr0000064180 moul. strasbourg c 782,01

fr0004034320 mr bricolage sa c 13,2 13,2 13,1 13,1 - 0,76 41fr0000060196 mrm c 1,64 1,64 1,64 1,64 + 0,61 10101fr0000037970 musée grévin c 75

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fr0000038465 passat c 4,84 4,84 4,84 4,84 + 1,9 1fr0011027135 patrimoine & com b 22,71 22,77 22,71 22,77 + 0,35 845fr0000053514 pcas g c 11,21 11,43 11 11,25 - 1,75 6623fr0011950641 pixium visiong c 5,4 5,45 5,4 5,44 - 0,91 2264fr0000124570 plastic omniumG a 28,2 28,22 27,73 28,05 - 0,53 174323fr0000051377 plastivaloireg c 106,16 107,29 99,58 102,99 - 2,99 10086fr0000066441 poujoulat c 33

fr0012432516 poxelg c 6,01 6,01 5,87 5,88 - 2,49 73724fr0000060832 precia g c 157,64 165,01 157,64 158 + 1,28 94fr0004044600 prismaflexg c 8,44 8,44 8,32 8,44 231fr0010380626 prologueg c 0,75 0,75 0,72 0,73 - 1,35 162044fr0000060329 psb indust. c 46,5 46,51 46,3 46,3 - 0,43 582fr0000038242 quantelg c 3,15 3,15 3,12 3,14 - 0,32 13728fr0010211615 quotium tech. c 16,2

fr0000050320 radiall b 240

fr0000060618 rallye a 16,51 16,52 16,28 16,39 - 0,79 31298fr0000120388 recylex c 2,1 2,13 2,09 2,11 - 0,94 12218fr0000075954 riberg c 0,76 0,8 0,73 0,78 + 4 144527fr0000039091 robertet sa b 312,33 318 311,73 313,94 + 0,52 119fr0000045601 robertet sa b 245

fr0000045619 robertet sa b 44

fr0000031684 rothschild & co a 21,75 21,75 21,5 21,7 + 0,05 1802fr0000060071 s.a.m.s.e. b 141,9 141,91 141,9 141,91 + 0,01 17fr0000060121 sabeton c 15,69 15,69 15,69 15,69 - 3,92 755fr0000124356 salvepar b 48,53 48,55 48,53 48,54 137fr0006239109 scbsmg c 5,92 5,92 5,92 5,92 1fr0004175842 selectirente c 72,09 72,09 72,09 72,09 - 0,1 1fr0011950682 sergeferrari group c 13,11 13,11 12,5 12,66 - 5,45 34655fr0011594233 sfr groupG 22,41 22,41 21,87 22,17 - 1,6 270432fr0000060790 signaux girod c 15,94 15,94 15,9 15,9 - 0,63 201fr0000074122 sii c 15,32 15,45 14,87 14,87 - 2,94 1011fr0004016699 smtpcg b 32,36 32,78 32,02 32,02 - 1,63 2005fr0010209809 soc. fr. casinos c 2,05

fr0000072563 sodifrance c 18,4

fr0000078321 soditech ing. c 0,56

fr0000038804 sofibus c 103,9 103,9 103,9 103,9 - 0,09 50fr0000075517 soft computingg c 11,79 11,9 11,62 11,9 + 0,85 28fr0000065864 sogeclairg c 21,56 21,66 21,56 21,59 + 0,19 250fr0000120495 somfy sa a 380 381,9 375 377 - 0,79 561fr0000131732 spir com.g c 4,25 4,39 4,17 4,24 + 0,95 2379fr0011289040 sqli 35,51 35,73 35,51 35,51 - 0,2 746fr0000064271 stefg b 72,25 72,26 71,6 71,61 - 0,89 3652

fr0010493510 acheter-louer.fr 0,03 0,03 0,02 0,03 66851fr0000044752 adomos 0,04 0,05 0,04 0,04 - 20 31901619fr0010641449 agrogeneration 0,28 0,29 0,28 0,28 61702fr0010397760 auplata 1,09 1,09 1,07 1,08 46677fr0012788065 biocorp 9,61 9,65 9,49 9,65 + 0,42 406fr0012816825 biophytis 3,94 3,94 3,82 3,89 - 1,27 15304fr0011648716 carbio 8,83 9 8,8 9 + 1,93 986fr0010907956 carmat 37,95 37,95 37,61 37,61 - 1,03 1164fr0013204351 cybergun 1,05 1,1 1,01 1,01 - 6,48 15620fr0000044810 europlasma 0,26 0,26 0,24 0,26 198759fr0010342329 gaussin 0,37 0,37 0,33 0,33 - 10,81 1562152fr0012819381 groupe guillin 30,54 30,54 30,13 30,27 - 0,88 4384fr0013204070 groupe parot 7,04 7,09 6,9 7,08 + 0,43 2363fr0000077562 hiolle industries 3,49 3,53 3,49 3,53 + 1,15 71fr0010446765 holosfind 0,04 0,04 0,03 0,04 148813fr0004153930 hybrigenics 0,76 0,81 0,76 0,76 + 7,04 303679fr0011053636 leadmedia group 1,03 1,06 1,03 1,03 30241fr0004155687 mastrad 0,81 0,81 0,8 0,81 600fr0004032746 neovacs 0,72 0,73 0,71 0,71 85377fr0004171346 nextedia 0,75 0,77 0,73 0,76 + 1,33 148309fr0000061608 piscines desjoyaux 9,57 9,57 9,5 9,55 - 0,21 295fr0004197747 theradiag 3,36 3,4 3,3 3,3 - 2,37 8299fr0010949388 umanisg 32,81 33,99 32,81 33,98 + 2,72 1861fr0004155240 vergnet 1,11 1,15 1,08 1,08 - 6,09 28391

actionseuronexT hors srd françaises

isin valeur ouv +ht +bs clôt écart vol

actionseuronexT hors srd suite françaises

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aLTernexT (sélection)

fr0010282822 store elect.g b 24,39 24,39 24,28 24,35 - 0,16 4364fr0010526814 supersonic im.g c 2,3 2,3 2,24 2,25 - 3,43 4033fr0000063307 tayninh c 1,69 1,69 1,69 1,69 + 12,67 300fr0010407049 terreis b 34,31 34,31 34,1 34,1 - 0,76 401fr0000071904 tff groupg b 101,69 101,69 101,69 101,69 1fr0004037182 thermocompactg c 32,6

fr0000066482 tipiak c 80,99 80,99 80,99 80,99 + 0,61 10fr0000060949 tivoly c 24 24 23,99 23,99 - 0,04 33fr0000064388 tonna elect. c 0,98 0,98 0,98 0,98 + 3,16 150fr0000039240 toupargel groupe c 5,22 5,22 5,16 5,22 - 1,14 337fr0010127662 txcellg 2,6 2,6 2,46 2,51 - 2,71 37442fr0000079147 u10g c 3,53 3,53 3,4 3,45 - 2,27 15422fr0000079980 ulric de varens c 3,75 3,75 3,75 3,75 1fr0000054215 unibel a 1060 1060 1060 1060 + 6 1fr0000034548 union fin. fr. bque g b 24 24 22,7 23,29 - 1,73 3348fr0000074197 utig c 0,65 0,7 0,63 0,64 - 1,54 25492fr0011505163 valtech 12,07 12,13 12,07 12,13 + 0,75 402fr0000062465 verneuil part. c 0,58

fr0004186856 vetoquinolg b 44,9 44,9 44,7 44,7 - 0,38 373fr0010325241 viadeog c 1 1 0,99 1 - 0,99 2771fr0000066680 videlio (ex:iec) c 1,48 1,49 1,48 1,48 2096fr0000050049 viel et cieg c 3,51 3,62 3,51 3,62 + 2,26 829fr0000031577 virbac g a 141,05 144 140,3 142,55 + 1,06 3317fr0000065765 visiodentg c 2,15

fr0011995588 voltalia b 8,03 8,5 7,84 8,5 + 6,38 24187fr0004036036 wavestone b 79,8 80,1 79,6 80,1 + 0,54 2007fr0011981968 worldlineG a 24,45 24,49 24,05 24,31 - 0,25 60382fr0004034072 xilam animationg c 4,22 4,29 4,2 4,2 - 0,47 1934fr0011471291 ymagisg 8,97 8,97 8,95 8,97 552

auTres valeurs de la Zone eurolu0569974404 aperam a 40,09 40,09 39,335 39,59 - 1,27 294851it0001389631 beni stabili 0,5 0,5 0,5 0,5 - 3,85 696be0974260896 celyad c 15,125 15,5 14,905 14,905 - 1,65 13991nl0010949392 cnova nv a 4,91 4,91 4,88 4,88 - 0,41 2701be0974290224 dexia c 12,51 12,75 12,51 12,53 - 1,3 539nl0006294274 euronext a 35,515 35,515 34,535 34,94 - 1,41 85438it0001210050 fedon c 12,07 12,5 12,07 12,5 + 3,56 2ie00bjys1g50 mainstay medical 16,2

be0003853703 montea cva 45,15 45,22 44 44 - 2,29 7575fi0009000681 nokia a 3,93 3,93 3,82 3,86 - 1,93 3437111be0946620946 rentabiliweb gpg c 6,503 6,7 6,4 6,669+ 2,6 6608nl0000289783 robeco nv 31,48 31,48 31,48 31,48 - 0,73 5027nl0000289817 rolinco 30,68 30,68 30,68 30,68 - 0,55 2093

VaLeurs Zone internationaleus00287y1091 abbvie 50,6 50,8 50,15 50,8 - 4,28 30ch0008853209 agta record b 59,99 60 59,99 60 + 0,02 1941sn0008626971 bras. ouest afr. c 624

cm0000035113 brass. cameroun b 118,55 119 118,55 119 - 0,83 97us1491231015 caterpillar inc. 73,32

sn0000033192 cfoa c 3,33

us19122t1097 coca cola enter. 45,57

gb0002374006 diageo 23,1 23,27 23,06 23,09 - 0,86 512us5324571083 lilly and co 68,26

us3453708600 ford motor cy 10,2 10,2 10,2 10,2 12ci0000053161 forestière eq. c 895,99

ch0308403085 geneurog b 5,53 5,53 5,3 5,31 - 3,8 7731us4282911084 hexcel 37,6

isin valeur ouv +ht +bs clôt écart vol

actionseuronexT hors srd suite françaisesus4567881085 infosys c 15,7

us58933y1055 merck and co inc 52,51

us6918295014 oxis international c 0,2 0,2 0,18 0,18 3354us7181721090 philip morris int. 86,7 86,7 86,1 86,1 - 0,06 648us7427181091 procter & gamble 77,58 77,58 77,58 77,58 - 0,05 4lu0934195610 rorento cdh 59,13

us9098831004 rusal plc 19,91

ch0008175645 televerbier c 37,5

ga0000121459 total gabon a 128,87 129,71 127 127 552us91912e1055 vale sa 6,03 6,09 6 6,09 - 0,33 1122bmg9887p1068 Zci limited c 0,2

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Les Echos Lundi 7 novembre 2016 FINANCE & MARCHES // 37

Valeur unitaire hors frais : valeur de la part ou de l’action hors droits d’entrée ou de sortie éventuels. Les SICAV éligibles au PEA sont signalées par un astérisque *. Le pictogramme P indique la cotation d’un FCP. Classification des OPCVM : actions françaises (AF), actions de la zone EURO (AE), actions internationales (AI), monétaires EURO (ME), monétaires à vocation internationale (MI), obligations et autres titres de créances libellés en EURO (OE), obligations et autres titres de créances internationaux (OI),sicav luxembourgeoises (LX), diversifiés (DI), garantis ou assortis d’une protection (GP). ** : en euros ou dans la devise indiquée dans la colonne «DéSIGnAtIOn DES VALEURS».

LU0689230778 MIR. - CONV BONDS EUR A EUR 132,88 04/11

LU0928190510 MIR. - CONV.BONDS GLB A USD 113,06 04/11

LU0187024954 MIR. - EQ ASIA EX JAP A 180,29 04/11

LU1308314605 MIR. - EQ EUR. EX-UK S&M D GBP 129 04/11

LU0800193780 MIR. - EQ GLB EMRG MKT A USD 95,35 04/11

LU1008513852 MIR. - EQ GLOBAL FOCUS A USD 92,6 04/11

LU0334003224 MIR. - EQ PAN EUR A CAP 113,48 04/11

LU0787970960 MIR. - EQ SPAIN A EUR 25,5 04/11

LU0636969866 MIR. - EQ SWISS SM&MID A 353,76 04/11

LU1008513340 MIR. - GLB EQ HIGH INC A USD 95,21 04/11

LU0862027272 MIR. - GLB HIGH YLD BDS A USD 114,24 04/11

LU0963986202 MIR. - GLB STRAT BOND A USD 109,09 04/11

LU1308307815 MIR. - US SH. TERM CRD FD A USD 102,61 04/11

Pictet Asset Management34, avenue de Messine 75008 Paris

Tél. : 01 56 88 71 00www.pictetfunds.fr

sicav//fcp

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ICAT

IONVAL. UNIT DATE DERNIER

DéSIGNATION HORS FRAIS DE LA DIVIDENDE NETCODE ISIN DES VALEURS EN EUROS** VALOR. EN EUROS**

MONT. DATE

OPTIGESTION39, avenue Pierre 1er de Serbie

75008 PARISStandard : +33 1 73 11 00 00

Internet : www.optigestion.com

Mirabaud Asset ManagementTél. +41 58 816 20 [email protected]

LU0301152442 ÖKOWORLD KLIMA EUR 49,67 04/11

LU0061928585 ÖKOWORLD ÖKOVIS.CL. EUR 141,41 04/11

LU0155303323 PICTET-ASIAN EQ. JAPAN 199,23 04/11

LU0090689299 PICTET-BIOTECH 535,36 04/11

VAL. UNIT DATE DERNIERDéSIGNATION HORS FRAIS DE LA DIVIDENDE NET

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FR0010106450 OPTIGEST MONDE DI 159,05 03/11

FR0010236760 OPTIGEST EUROPE 103,53 03/11

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LU0130728842 PICTET-EMERGING EUROPE 282,86 04/11

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LU0188501257 PICTET-HEALTH 213,18 04/11

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LU0130732364 PICTET-SMALL CAP EUR. 980,78 04/11

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LU0104884860 PICTET-WATER 253,1 04/11

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SHISEIDOEstelle Bleichnerest nommée vice-présidentedes ressources humainesde Shiseido Group Emea.Elle intègre le comité exécutif.

Estelle Bleichner, quarante-cinqans, diplômée de l’IEP de Paris,titulaire d’un master en droit, adébuté au sein du groupe LVMH.Elle a été chargée du développe-ment des ressources humainesde Moët Hennessy durant cinqans avant de rejoindre Guerlainen 2001. Durant deux ans, elle apiloté la direction des ressourceshumaines de la maison Chaumet,avant de devenir, en 2010, direc-trice des ressources humaines encharge des équipes de distri-bution chez Canal+. Depuis 2012,elle était directrice des ressour-ces humaines du groupe ClubMed pour la France, le Benelux etla Suisse. ,

Envoyez vos nominations à[email protected]

ENTREPRISES

GANClaude Zaouatirejoindra le groupe en qualitéde directeur général de GanAssurances, à compterdu 2 janvier.

Claude Zaouati, quarante-huitans, titulaire d’une maîtrise demathématiques pures de l’uni-versité d’Aix-Marseille et dudiplôme d’actuaire IAF de l’Isup,est, depuis 2011, directeur général

d’Aviva Assurances. Débutant aus e i n d ’A b e i l l e A s s u r a n c e s(groupe Commercial Union) en1994, il y a occupé, entre 2000et 2002, les fonctions de directeurplan stratégie et contrôle de ges-tion, puis de directeur actuariat,produits clients et pilotage.Devenu directeur des risques duparticulier et santé du groupeAviva en 2003, il a été nommé, en2006, à la fois directeur du mar-ché des particuliers et directeurgénéral d’Eurofi l , f i l iale dugroupe Aviva.

ILS SONT NÉSUN 7 NOVEMBREJean-Julien Baronnet,PDG d’Ubisoft Motion Pictures,58 ans.Franck Dubosc,humoriste, 53 ans.Hervé Gisserot, senior vice-président et directeur généraldes activités pharmaceutiquesde GSK pour la Chineet Hong Kong, 52 ans.Hélène Grimaud,pianiste, 46 ans.David Guetta, producteurde musique, 49 ans.Michel Landel, directeurgénéral de Sodexo, 65 ans.Romain Leleu, trompettiste,33 ans.Pierre-Yves Roussel,PDG du Fashion Groupde LVMH, 51 ans.Michael Spence, économiste,prix Nobel, 73 ans.André Vingt-Trois,archevêque de Paris, 74 ans.

PORTRAIT

par Yves Vilaginé[email protected]

Jean-BaptisteDanet versdenouveauxrivagesavecIpanema

Le 5 juillet 2016, les 350 adhérents de l’associa-tion CroissancePlus tenaient leur assembléegénérale dans les locaux parisiens de l’agencede contenu de marque Ipanema. Avec, à la clef,l’électiondeleurnouveauprésident.Aprèstroisansdemandat,StanislasdeBentzmann,patronde Devoteam, cédait son fauteuil à Jean-Bap-tiste Danet, alors directeur général du groupeDragon Rouge.

Ce lundi, presque quatre mois jour pour jouraprès son élection, Jean-Baptiste Danet fran-chira à nouveau la porte d’entrée d’Ipanema.Mais, cette fois-ci, en tant que coprésident dugroupe. Il vient en effet d’entrer au capital aucôté du fondateur, Michel Duplessier. « Jeconçois ma vie comme des expériences passion-nantes qui parfois s’arrêtent », assure Jean-Baptiste Danet. Une philosophie apprise à ladure, et que ce Parisien, père de quatre enfants,applique aujourd’hui à sa carrière.

Lescinqdernièresannéesaurontétérichesetintenses pour lui chez Dragon Rouge. Lorsqu’ilen a pris, en 2011, la direction générale, l’agencede design et d’innovation, fondée en 1984 parPierre Cazaux et Patrick Veyssière, s’élançait àl’international. En prenant également 20 % ducapital de l’agence, Jean-Baptiste Danet pensait

sans doute que ce serait là sa dernière aventureprofessionnelle. Sans relâche, il a donc pour-suivi l’œuvre entamée par les deux cofonda-teurs,avecnotammentl’ouverturedenouveauxbureaux à Singapour, Shanghai et São Paulo…Dragon Rouge emploie désormais 320 person-nes dans le monde et réalise 35 millions d’eurosde marge brute. Mais des désaccords entreassociésont finalement conduit à la séparation.

Le dirigeant aborde donc, ce matin, de nou-veaux rivages. Alors qu’il fêtera dans moins detrois semaines son 58e anniversaire, il a, cettefois encore, choisi de s’associer plutôt que lacréation ex nihilo ou la reprise. Une constantedans le parcours de Jean-Baptiste Danet !

Après des débuts comme commercial chezPhilips et Thorn EMI, sa rencontre avec l’archi-tecte Gérard Barrau l’amène du salariat versl’entrepreneuriat. En 2001, les deux compèrescréent la filiale française Interbrand, l’agenceen design et architecture commerciale dugroupe américain Omnicom. Ce périple, longde dix ans, le mènera à la présidence euro-péenned’Interbrand,qu’ilquitterapourrejoin-dre Dragon Rouge.

Pour sa part, Ipanema compte 40 personneset réalise 8 millions d’euros de chiffre d’affaires,

selon son fondateur, Michel Duplessier. Crééeen 1998, elle conçoit et réalise des contenusdivertissants pour les marques. La « base line »d’Ipanema est « entercorporatement », néolo-gisme bâti à partir d’« entertainment » et de« corporate ». De quoi intéresser Jean-BaptisteDanet. « Il est à un âge où il faut se marrer unpeu », assure Michel Duplessier, qui loue ladroiture de son nouvel associé, « un mec d’unegrande loyauté ».

Bien que les deux hommes soient dans lamêmeindustriedepuisdelonguesannées, leurschemins se sont d’abord croisés autour d’unetable, chez des amis communs, et sur les greensde golf. « Nous avons gagné une compétitionensemble. Mais je suis nettement meilleur joueurquelui,s’amuselefondateurd’Ipanema.C’esttel-lement compliqué d’être associé qu’il faut desvaleurs et des sujets de conversation communs. »

Collectionneur d’artLes deux coprésidents partagent le mêmeattrait pour la création. Jean-Baptiste Danet estun collectionneur d’art, « curieux et très éclecti-que, dit-il. Mais je ne fais pas de spéculatif. Je nerevends pas. »

Sur les murs de son salon, il a donc accrochéun tableau du peintre français Martin Coulaud,mort en 1906, « un grand format d’un berger quiraccompagne ses moutons », ainsi qu’une photode l’artiste Gérard Rancinan, vivant lui, « Laliberté guidant le peuple ».

Un clin d’œil sans doute, en cette annéepréélectorale, aux mesures que défend l’entre-preneur auprès des candidats avec sa casquetteCroissancePlus. « On a besoin de stabilité fiscale,de plus de liberté du travail… Les cinq dernièresannées ont été calamiteuses en termes deconfiance et de sérénité. Les cinq prochainesseront majeures pour rattraper le train de l’éco-nomie en marche. » Une évolution à laquelle ilentend participer aussi comme « businessangel ». Jean-Baptiste Danet a déjà investi dansune start-up d’édition de musique électronique,fondée par l’un de ses enfants. n

A.M

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MRetrouvez chaque lundiles personnalités businessde la semaine dans notre cahier« Les Echos Business »

ÉTABLISSEMENTPUBLIC

INHESJHélène Cazaux-Charlesest nommée directrice de l’Institutnational des hautes étudesde la sécurité et de la justice.

HélèneCazaux-Charles,cinquante-quatre ans, est titulaire d’unemaîtrise en droit. Devenue vice-procureur de la République près leTGI de Créteil en 2004, elle a éténommée en 2006 vice-présidenteduTGIdeNantes.En2008,elleaétémise à disposition auprès duministèredel’Intérieuravantd’être,en 2012, conseillère juridiqueauprès du cabinet du ministre del’Intérieur. Depuis 2014, elle étaitconseillère justice auprès des servi-ces du Premier ministre.

VIVARTEPatrick Puya pris la présidence du groupeNovartex (groupe Vivarte).

Patrick Puy, soixante ans, ancienélève de l’Ecole polytechnique, futprésident de Moulinex-Brandt dès2000. En 2004, il a créé le cabinetAlvarez & Marsal avant de prendre,en 2010, la direction générale deTDF France. Fondateur de l’allianceAlixio Executive Managementen 2013, il a assumé la présidenced’Arc International de 2013 à 2015.

UNIBAIL-RODAMCOValérie BritayAnne-Sophie SancerreValérie Britay est promueau poste nouvellement créé dedirectrice générale commercialeretail groupe. Anne-SophieSancerre lui succédera en tantque directrice générale centrescommerciaux France.

Valérie Britay, cinquante-quatreans, titulaire d’un master engestion et d’un DESS en marke-ting de l’université Paris-Dau-

phine, a d’abord travaillé chezJones Lang LaSalle. En 2005, ellea rejoint Unibail-Rodamco entant que directrice de la commer-cialisation des actifs du pôlebureaux. Devenue directriceg é n é r a l e a d j o i n t e d u p ô l ebureaux en 2008, elle a pris laresp ons abi l i té des équip e scommerciales du pôle centrescommerciaux France en 2009.Elle avait été nommée directricegénérale adjointe en 2010 puisdirectrice générale centres com-merciaux France en 2013.

Anne-Sophie Sancerre, trente-huit ans, diplômée de l’IEP deParis, est titulaire d’une maîtrised e c o m p t a b i l i t é e t f i n a n c e(MSTCF) de l’université Paris-Dauphine et d’un master enfinance et stratégie de l’univer-sité de Napier (Edimbourg). Enposte cinq ans chez MorganStanley, elle a rejoint Unibail-Rodamco en 2008. D’abord char-gée des investissements du pôlecentres commerciaux France,puis des relations investisseurspour le groupe, elle est promue,en 2011, directrice groupe desinvestissements. En 2013, elleavait intégré le pôle centrescommerciaux France commedirectrice des opérations et desinvestissements.

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cribleLundi 7 novembre 2016 Lepanneauetl’indicateur

Iln’yapasqueSaTrèsGracieuseMajestéquis’yconnaîten« AnnusHorri-bilis ».C’estlecasaussiduroidel’AbribusetdespanneauxpublicitairesJCDecaux,enpleindéploiementdanslacapitalebritanniquedesonmobilierurbainpremium.Or,aumomentmêmeoùcettemiseenplacepluslonguequeprévudevaitpesersursamargeopérationnelle,toutcommel’intégrationdelasociétéCemusarachetéefin2015,voilàquesonchiffred’affairesglobals’annoncemoinsvigoureuxqueprévu,dequoipénaliserdavantagecetindi-cateurclef.Sacroissanceorganiquesurleschapeauxderouesaupremiertrimestre(+10,1 %parrapportàlapériodecomparablede2015)abienralentilesdeuxsuivants,etvadécrocheraudernier(–2 %).Iln’enfallaitpaspluspourquelesinvestisseursainsibienavertisperdentpatiencecommelespassagersd’unbusralentiparunVélib’danssoncouloir.Ceuxquiontchoisidedes-cendreàl’arrêtboursierdelapublicationtrimestrielleontprovoquélatroisiè-mepireséancedel’année(–9,7 %),presquecommeleBrexitfinjuin(–11,3 %).Lecoursnavigue40 %endessousduprixdel’offrederachatd’actionsdelami-2015,etauplusbasdepuisdeuxans.Sansnégligersesfondamentauxbiensolides(internationaletdigital),lespronostiqueursprofessionnelsprennentsurtoutsoindenepastomberdanslepanneauducycledesgrandscontrats,pournepasseretrouvertropenavancesurlacroissancedelongtermeduleaderdelapublicitéextérieure.

La marge opérationnelle de JCDecaux n’estplus autant à l’abri vu l’activité ralentie.

DeladémocratiedanslenumériqueSoLocal aurait bien besoin d’un effet d’en-traînement pour réussir sa recapitalisation.

Aprèsavoirvoulupenserlechangement,suffit-ildechangerlepansement ?LarapiditéaveclaquellelesactionnairesdeSoLocalsesontentendusaveclescréancierssurunnouveauplanderestructurationfinancièren’ad’égalequelecaractèreexceptionneldel’Assembléegénéralequiavaitrejetéleprécédentilyaseulementquinzejours.L’ex-PagesJaunesaréuniàlafoislepire(manquedetransparencedel’information,« empruntspoison-pills »dénoncésparlecabinetProxinvest)etlemeilleurdeladémocratieaction-nariale(renvoidescommissairesauxcomptes,renouvellementpartielduconseil)pourunrésultatirréprochable.Lesmodificationsnégociées–moitiéplusd’actionsgratuitespourlesactionnaires,troisfoisetdemiemoinsdebonsdesouscriptionsd’actionsauxcréanciers,pasdepénalitéderemboursementanticipépourlasociété–n’altèrentenrienledésendettement(764millionsd’euros)etrécompensentla« rébellionlégitime »tocquevillienneorganiséeparl’associationdesactionnairesindividuels.Letransfertdepotentieldevaleurn’esteneffetpasnégligeable,entre30et215millionsd’eurossil’onsebasesurl’estimationd’expertisedeSoLocal.Celui-cidépendratoutefoisdutauxdeparticipationdesactionnairesàl’augmentationdecapital(400millions,soitplusdutripledesacapitalisation).Lesuccèsrestedoncàtransformeretl’effetd’entraînementdenouveauxinvestisseursseraitlebienvenu.L’actionnaireétatiqued’Orange,l’anciennemaisonmèredePagesJaunes,auraitdesraisonsdesesentirconcernéparlesortd’unLBOcalamiteuxqu’ilalaissémettreenplace ilyadixans.

EN VUE

D éjà oublié le tumulte parisienlors de sa nomination à la têtede la Banque de France, il y a

un an, qui semblait aller de soi, vu sesétatsdeservicedanslesecteur,maisquiprovoqua une pétition de 150 écono-mistes plus ou moins atterrés. Etaientvisés alors, tout autant le socialiste libé-ralreprésentatifdu« virage »prisparletandem Hollande-Valls, ou le ferventproeuropéen, que le grand serviteur dela finance ayant œuvré pendant douzeans dans les hautes sphères de BNPParibas. Avec un petit relent de rejet declasse pour ce catho aristo, descendantdes porcelainiers Villeroy & Bosh, dontl’univers privé est peuplé de particulescomme le garage d’un palace de voitu-res de luxe. La polémique s’est étoufféed’elle-même derrière les lambris et lesplafonds à fresque de la galerie Dorée,où les bruits de la rue ne dérangent pasplus l’ordre établi que celui provenant

delachuted’uncoussinsurlesépaissesmoquettes. Le nouveau gouverneur estd’ailleurs bien décidé à ouvrir, sinon lescoffres, du moins un peu plus les fenê-tres de son institution sur le monde. Ilv i e n t d e d é c i d e r d e m e t t r e s e sbataillons de statisticiens à l’heure del’« opendata ».Et l’ex-directeurdecabi-net de DSK à Bercy continue de fer-railler contre les mauvaises herbes iso-lationnistes qui, dans la lignée duBrexit, prospèrent un peu partout danssa chère Europe. L’X-énarque de cin-quante-sept ans n’a jamais poussé plusloin son engagement politique quedans ce concentré de matière grise degauche appelé les Gracques. Mais là lebanquier expérimenté aura bien dumal à éviter qu’on ne le rebaptise « leKrach ».

(Lire nos informationsPage 32

François Villeroy de Galhau

ThrustforeverLe projet « Trust Together » peut mettreAir France sur une bonne trajectoire.

Entreunehaussede6,1 %lejourJ,etunebaissede6,4 %àJ+1,l’aller-retourdutitreAirFrance-KLMsurdeuxséancesaprèslaprésentationduplanderedressementdel’hommemaladedubinôme,AirFrance,aressembléauxliaisonscourtesdelacompagnie :peud’intérêtetpasderentabilité.Lesneufaxesdu« projetstratégique »deJean-MarcJanaillac,auxcomman-desdepuisquatremois,onttoutefoisleméritedes’attaquerà lacomplexitédesproblèmesetdemontrerquelessolutionsnesontpasinaccessibles.LacomparaisonavecIAGparled’elle-même.Enneufmois,lamaisonmèredeBritishAirwaysetd’Iberiadégageledoubledurésultatopérationneld’AirFrance-KLMavec1,5milliardd’eurosderecettesenmoins.Lemilliardd’eurosdeprofitmanquantreprésentelamoitiédel’écartdescoûtssalariauxentrelesdeuxgroupes.Inutiledehurleraudumpinghispano-britannique,lamarged’exploitationdunéerlandaisKLMautroisièmetrimestre(14,9 %)tangentecelled’IAG(17,8 %).Sielleétaitappliquéeà l’ensembled’AirFrance,l’économiedecoûtsde20 %(horscarburants,redevances,entretien)queviselacréationd’unenouvellecompagniecapabledeconcurrencerlestarifsd’Emiratesferaitdufrançaisleroidupétrole.Sinon,quitterRoissypourl’aéroportdeSchipholélimineraitentaxesdequoicomblerde25 à30 %dudéficitdecompétitivité…Certes,avecdessi, leprogramme« TrustTogether »,cherchantàrebâtirlaconfianceeninterne,pourraitdevenir« ThrustForever »(« ledynamismepourtoujours »).Unbaptêmedel’airquelescourtiersn’accordentpasauplusfaibledesmultiplesparisiensdecapitalisationdesbénéfices(4foisceuxde2016).

LES ENTREPRISES CITÉES

Airbus 15Areva 20AXA 34Casino 21Côteaux Nantais 29Eurostar 23Eurotunnel 23GAN 37Glovo 28Groupe Pão de Açúcar 21INHESJ 37Ipanema 37JCDecaux 34L’Oréal 34LafargeHolcim 34

Maif 32Manaona 30Meralliance 21Microsoft 26Oracle 17PSA 18Quantel 30Renault 18Samsung 27Shiseido 37Slack 26SNCF 23Stuart 24Total 20Transat France 23

TUI France 23Ubisoft 27, 34Unibail-Rodamco 37Valeo 34Variscan Mines 30Via Varejo 21Vit-On-Job 30Vivarte 37Vivendi 27Volkswagen 17Wanda 26YouOrder 28Zalando 24AVIS FINANCIERDelfingen, 34

` SUR LE WEB WWW.LESECHOS.FR

+ L’INVITÉDES ECHOS

INTERNATIONAL Aprèsavoir été le présidentdes parfumsBurberrychezInterparfums, Huguesde la Chevasnerierejoignait il yaunanBonpoint, une marque de vêtementshautdegammepour enfants. La maison fondée en 1975 luianotammentfixé pour mission dedévelopper lesventeshors de France. « Aujourd’hui, notrechiffre d’affaires estprincipalement à l’internationalavecquasiment75 %de nosventesqui sont faitesà l’étranger,mêmesi une partieest réali-séeenFranceparles touristes »,détaille-t-il.

CROISSANCE « Nous avons leplaisir d’avoir franchi la barredes 100millions d’euros [de chiffred’affaires], ce quiestunetrès bonne performance. Nous nousinscrivons depuis lesdeux dernièresannéesavecdes croissances assez exception-nelles puisqu’en 2015 nous avons fait +19 %,et qu’à la finde l’année, jepensequenous allons confirmer une croissanced’à peu près 10 %. »

E-COMMERCE Les ventes en lignene représententencorequ’une part marginalechezBonpoint : « Aujourd’hui,c’est5 %denotrechiffred’affaires », indique Huguesdela Chevasnerie. « J’aibeaucoup travailléchez Burberry oùle digitalest aucœur dela stratégie,donc la raison de mavenue au sein de Bonpoint c’étaitaussi, entreautres, cetteexpertiseauniveau dudigital. Nous sommesentraind’accélérer. »Parmi sespriorités : « Je suis un ferventdéfenseur à la foisdumagasin retail et de l’expériencedigitale,les deux doivent êtreencohérence. »

Interview réalisée par Olivier Harmant

a L’intégralité de l’émission sur lesechos. fr/invitedesechos

HuguesdelaChevasneriePrésidentdeBonpoint

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sEch

os»

DIRECTEUR DE LA PUBLICATION & PRÉSIDENT DE LA SAS LES ECHOS Francis MorelEdité par Les Echos, SAS au capital de 794.240 euros RCS 582 071 43716, rue du 4-Septembre, 75112 Paris Cedex 02 Tél. : 01 49 53 65 65. Fax : 01 49 53 68 00www.lessechos.frÉDITRICE Bérénice LajouanieÉDITRICE DÉLÉGUÉE Capucine Marraud des GrottesDIRECTEUR DES DÉVELOPPEMENTS ÉDITORIAUX DU PÔLE LES ECHOS Henri Gibier

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Ce numéro comporte un 3e cahier de 8 pages « Les Echos Business »