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«   Le télétravail répond aux attentes de la génération Y, favorisant ainsi son implication»

Pour notre première hypothèse, nous sommes partis du principe que le télétravail répondait aux attentes de la génération Y et donc favorisait son implication, son attachement à l’entreprise. Nous avons ainsi formulé deux sous-hypothèses plus spécifiques ayant à trait à la conciliation vie professionnelle et vie privée et à l’autonomie, qui font partie des attentes, selon la littérature, de la génération Y. Pour l’analyse de cette hypothèse, nous mettrons en évidence la position de nos interviewés par rapport à ces deux sous-hypothèse et aborderons également les divers autres éléments énoncer pas nos interviewés et faisant référence à d’autres attentes de la génération Y, auxquelles le télétravail semble apporter une réponse.

- Conciliation vie privée vie professionnelle

L’une des premières observations que nous pouvons faire quant à la conciliation vie privée et vie professionnelle, et qui est commune à tous nos interviewés, est celle du problème de la distance qui sépare le lieu d’habitation et le lieu de travail lui-même. En effet, pour nos interviewés venant de plus loin, le télétravail est vécu comme une aubaine, d’une part à un niveau plus personnel, tant du côté « psychologique » (moral) que physique (fatigue), provenant du fait d’effectuer de longues distances quotidiennes en voiture et dont les trajets ne sont que rarement dénués d’embouteillages. Et d’autre part, mais dont le niveau personnel a une influence direct, sur les rapports qu’entretiennent nos interviewés avec leur entourage et leurs obligations familiales quotidiennes.

Ainsi, pour Linda une jeune future maman de 29 ans en télétravail, la distance est un vrai problème car elle pend une heure, une heure et demie pour venir de Bruxelles ce qui est « un peu lourd ». Elle est également pas à son aise au volent de par plusieurs accidents antérieurs ce qui lui génère davantage de stress renforcé par sa grossesse d’aujourd’hui. Elle nous exemplifiait d’ailleurs que, selon elle, la raison principale au télétravail est la distance qui sépare le domicile du lieu de travail :

« Ils ont des enfants et ils habitent tout près alors… Par exemple Lorenzo il ne travaille presque jamais à la maison. Comme là, c’est pas calme avec les enfants, il doit se lever quand même pour apporter les enfants à l’école donc s’il est là dans sa voiture ca ne vaut pas la peine de retourner à la maison. Alors pour lui c’est la même chose de venir ici ou de rester à la maison. (LINDA, 29 ans) »

Pour inter 2 (…), le temps perdu dans le transport, est du temps perdu dans la gestion de sa vie familiale : « A partir du moment où on épargne du temps en transport, on peut mieux gérer le départ des enfants à l'école ». Inter 1 (…) rajoute, quant à lui, la référence au coût engendré par les trajets : «  Je mets en moyenne 30 à 40 minutes juste pour venir au bureau. Donc quand je télétravaille, j'épargne plus ou moins une heure de transport. En plus, cela coûte très chère. »

I work a lot more when I work at home. My work is never finished, and when I work at home, I don’t have to GO home and close it, I’m at home so I have the time to finish it, the time

spend on the road, is a work time now. (Liesbeth,…)

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De plus, et également en lien étroit avec le fait « d’économiser » le temps perdu dans les trajets, le télétravail permet pour nos interviewés de pouvoir prendre du temps au quotidien pour s’occuper de leurs obligations familiales, de leurs petites tâches ménagères, et ainsi pouvoir passer plus de temps pour eux et en famille.

« Quand je travaille à la maison je peux dormir une heure de plus. Et je commence encore plus tôt qu’à Anvers, et je peux finir une heure plus tôt, ce que je ne fais pas et je peux travailler plus longtemps. Par exemple le midi je peux faire la vaisselle ou je peux cuisiner. C’est le seul jour que je peux cuisiner pour mon copain car il travaille tout près de la maison alors il est toujours là quand j’arrive. » (Linda, 29 ans)

« […]et le fait que je peux aller au boulanger, quand j’ai une pause je peux mettre la vaisselle dans la machine. Ce sont des petites choses mais c’est facile quand tu es à la maison.  » (Kim, 29 ans) 

Pour d’autres, cette conciliation travail- famille ne semble pas être un élément prioritaire provenant du fait qu’ils n’ont pas encore réellement « de vie de famille » de par l’absence d’enfant. Ainsi Inter 1 (…) signalait : « Je n'ai pas d'enfants donc le fait de pouvoir concilier la vie de famille et professionnelle, ce n'est pas un atout prioritaire. ». Inter 4 (…),quant à elle, enceinte et n’effectuant pas de télétravail, dit vouloir y penser une fois devenue maman, mais n’en voit pas l’intérêt avant.

When I work at home, I can also do for example laundries in between or I can walk the dog, I can make some diner. I have more flexibility so it does help my personal life. And I’m not that

tired, because it’s very tiring to travel a lot.(Liesbeth,…)

Enfin, la distance impose en elle-même une contrainte « horaire », que nous allons développer au point suivant, empêchant une certaine conciliation travail- famille. Pour exemplifier cela, Linda nous disait :« La distance, je n’aime pas conduire et surtout pas 100 km par jour et surtout avec des enfants. J’ai cherché une crèche ouverte de 7h le matin à 7h le soir. C’est pas facile. 7h30 jusque 6h30 ou 7h jusque 6h.» (Linda, 29 ans)

- Flexibilité et Autonomie

Pour nos interviewés, l’un des premiers critères d’un travail idéal est qu’il doit répondre à un besoin de flexibilité. Kim nous en faisait d’ailleurs mention : «  Je suis ici au bureau, je suis chez les clients, je suis à la maison. Je peux régler mon travail moi-même alors un jour je fais 10h, l’autre jour j’en fais six et ca va. C’’est flexible et je peux le régler moi-même. Ca pour moi c’est important. » Cette flexibilité est manifestement très présente chez SD Worx dans la mesure où tous nos interviewés s’accordent pour le dire. Celle-ci renvoie directement aux horaires de travail, à l’autonomie laissée aux interviewés pour organiser leur temps de

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travail et de manière plus générale leur travail en lui-même car le contrôle est effectué sur les résultats et non pas sur les moyens, mais nous y reviendront.

« Ils sont très flexibles ici et nous avons des objectifs, c’est le plus important. » (Linda, 29 ans)

La façon d’organiser ses horaires de travail est différente selon les télétravailleurs, ainsi Linda souhaite garder un certain horaire de travail lui permettant de rester un peu dans la routine malgré tout, et de s’aligner aux horaires fixes de son compagnon. « Non, j’aime bien la rigueur quand même pour avoir un peu de routine parce que mon travail est déjà très flexible... » Pour Kim et Liesbeth, cette flexibilité accrue de par le télétravail leur permet de décaler leurs horaires. Ainsi pour Kim, maman d’un enfant en bas âge nous disait  : « Oui souvent j’arrête à 17 heures alors je vais à la crèche je lui donne ses tartines. Je le mets au lit et puis avant que nous avons mangé je travaille encore deux ou trois heures le soir.  » Cette dernière précisant malgré tout qu’une certaine adaptation est requise car le contact avec les clients exigé de par sa fonction ne peut se faire qu’en journée.

L’un des éléments évoqué également mais qui semble disparaître par la pratique du télétravail est la tentation de travailler toujours plus par le fait même de cette incursion du travail dans la vie privée. Ainsi Linda explique ce sentiment comme ceci : « Parfois je commence déjà à préparer à manger vers 6h. Il y a encore mon ordinateur qui est ouvert, alors je me dis « est-ce que vais encore travailler un peu ou pas? » Oh je ne sais pas encore, je verrai après avoir mangé… Alors t’as pas fini. Et ca au début ca m’ennuyait un peu. J’avais toujours l’idée de ne pas avoir fini mon travail parce que je travaillais à la maison. Alors maintenant, je travaille du matin jusqu’au soir et même si je n’ai pas fini, comme je fais ici je fais cela à la maison parce que sinon … ». Pour pallier à ca Kim s’est d’ailleurs établie une règles : « Mais pour le soir, j’ai la règle que quand l’accu (batterie) de mon pc est plat je ne travaille plus et j’avais un pc qui restait une heure, une heure et demie et maintenant mon pc reste 5 heures alors c’est dommage (rire) ».

Cependant, télétravail, même s’il rime avec autonomie bien que partielle, ne rime pas forcément avec flexibilité. En effet, la manière d’organiser son télétravail ou même les règles entourant le télétravail peuvent en elle-même devenir rigide et comporter un frein pour l’entourage professionnel. Ainsi Linda disait : « Ce que j’aime pas c’est qu’il y a des gens qui le font « je travaille ce jour à la maison mais alors pas de meeting » mais si c’est nécessaire non ca je ne fais pas. Ca ne me dérange pas si c’est le lundi ou le vendredi, n’importe. »

Enfin cette autonomie, renvoie à une certaine autogestion de la part du télétravailleur requérant bien évidemment une confiance de la part de la hiérarchie et des collaborateurs. Kim et Liesbeth nous en ont d’ailleurs fait mention.

But I still don’t want to change. I have a lot of benefits I think. SD Worx is a very human employer. We get a lot of flexibility; we have to give flexibility as well, so we have to work

late. I put on my computer a lot when I’m at home in the evenings. It’s a good balance for me, so I don’t really know what SD Worx could do extra. (Liesbeth,…)

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- Supervision et autonomie

En lien avec la confiance devant être accordée aux télétravailleurs de par l’autonomie qu’ils perçoivent, la question de la supervision a été relevée et semble correspondre aux attentes, d’une part de nos interviewés mais aussi, de la génération Y de manière plus globale par rapport à ce que nous pouvons lire dans la littérature sur le sujet. Les interviewé nous parlent en effet, d’un contrôle fondé sur les résultats laissant davantage de marge d’autonomie, d’un superviseur qui soit plus dans la peau d’un « coach » à l’écoute et qui motive tout en donnant un certain feedback. Ainsi Linda nous disait : « Il y a des codes chez nous et il me demande toujours toutes les deux trois semaines si tout va bien, s’il y a des problèmes, s’il y a des deadline que je ne réussirai pas à obtenir. Si j’ai des problèmes, je les contacte aussi. Si un e-mail passe avec quelqu’un qui se plaint, on en parle quand je suis ici et il s’arrange aussi. »

I let him know the things that are happening with me because he has to take it all in, and coach me and help me and to stimulate me. So it’s very important that you set

some boundaries, that you make some deals with each other about how we are going to handle this because if I don’t see him at all but at the end of year he has to evaluate

me and he doesn’t really know me. (Liesbeth,…)

- Concentration :

De manière unanime, les télétravailleurs rencontrés s’accordent à dire que le fait pour eux de travailler à la maison leur procure davantage de concentration ce qui leur permet d’être plus productifs.

« Quand je suis à la maison, je suis plus tranquille. Il y a moins de stress et surtout moins de bruit. »(inter 2)

Pour Linda : « Quand tout le monde est ici c’est un café. Je veux dire beaucoup d’interactions, beaucoup de bruit de discussions autour de toi. […] Plus performante à la maison. Parfois je fais des analyses statistiques et je continue à la maison. Je fais là sur une heure ce que je fais ici sur une demi-journée. » Cependant, selon cette dernière tout dépend du type de travail à réaliser ainsi : « si je dois écrire un article pour la presse je n’ai pas vraiment des idées. C’est plus agréable de faire un brainstorming ici, de demander si je ne connais pas un mot, si je n’arrive pas à m’expliquer ce qui arrive souvent. Oui, ils sont là, ça dépend. Il faut vraiment voir ce que je fais à la maison, c’est différent. Je ne vais pas lire un rapport ici et je ne vais pas vraiment écrire un article de presse à la maison. »

Kim appuie les dires de Linda : « C’est plus facile à la maison qu’ici au bureau parce qu’au bureau on a souvent des téléphones, les meetings qui ne sont pas planifiés. Il y a toujours quelqu’un qui vient et qui doit demander quelque chose qui n’est pas prévu. Alors oui je

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travaille plus quand je suis à la maison parce que c’est facile mais ce n’est pas la règle que je travaille plus quand je suis à la maison. Ca dépend du travail. Cependant, Kim semble aller dans ce sens mais nous disait également: "C’est souvent plus difficile de se concentrer quand il y a beaucoup de choses à faire à la maison. Alors quand il y beaucoup de choses à faire à la maison je viens ici." Ce qui semble contradictoire, mais la recherche d’équilibre semble ici être la règle.

«  Quand tout le monde est présent, on peut être 20 à 25 personnes au même étage. Quand on doit traiter une matière qui demande beaucoup de concentration, travailler chez nous,cela

nous permet d'être au calme et de rester concentrer. » ( Inter 1).